[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (lundi 31 mai)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 31 Mai 07:54:53 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Good Goût lance des biscuits créatifs, colorés et bio inspirés de la pédagogie Montessori <https://www.bioaddict.fr/article/good-gout-lance-des-biscuits-creatifs-colores-et-bio-inspires-de-la-pedagogie-montessori-a6528p1.html>, Bio addict, 21/04/21, 14h19
2- Tunisie : des potagers de la mer « uniques au monde <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/agriculture-tunisie-potagers-mer-uniques-monde-86949/>, Futura-sciences, 15/05/21
3- Comment nourrir 10 milliards d'humains ? <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/agriculture/comment-nourrir-10-milliards-d-humains_153015>, Sciences & Avenir, 16/05/21, 20h00
4- Polémiques sur le stock d’arbres des forêts européennes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/16/polemiques-sur-le-stock-d-arbres-des-forets-europeennes_6080353_3244.html>, Le Monde, maj le 17/05/21 à 04h19 
5- Environnement : 60% de bio dans l'agriculture mondiale, c'est possible <https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/environnement-60-de-bio-dans-l-agriculture-mondiale-c-est-possible_4609071.html>, Radio France, Le billet sciences, 17/05/21, 10:01
6- Mobilisation à Belle-Ile-en-mer contre un important projet de vignoble <https://www.geo.fr/environnement/mobilisation-a-belle-ile-en-mer-contre-un-important-projet-de-vignoble-204793>, AFP, 17/05/21, 19:00
7- Brésil : 94% de la déforestation en Amazonie est illégale, selon un rapport <https://www.geo.fr/environnement/bresil-94-de-la-deforestation-en-amazonie-est-illegale-selon-un-rapport-204798>, AFP, 18/05/21, 04:00
8- Tortue maraîchère marine : quand la serre s’en va en mer <https://www.leprogres.fr/environnement/2021/05/19/tortue-maraichere-marine-quand-la-serre-s-en-va-en-mer>, Le Progrès, 19/05/21, 12:15 
9- Le Canada limite, sans les interdire, les pesticides néonicotinoïdes <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-canada-limite-sans-les-interdire-les-pesticides-neonicotinoides_154339>, AFP, 19/05/21, 23:00
10- Au Brésil, le ministre de l’environnement soupçonné de trafic illégal de bois <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/20/au-bresil-le-ministre-de-l-environnement-soupconne-de-trafic-illegal-de-bois_6080847_3210.html>, Le Monde, 20/05/21, 10h50
11- Le dioxyde de titane, additif controversé, en voie d’être interdit en Europe <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/20/le-dioxyde-de-titane-additif-controverse-devrait-etre-interdit-en-europe_6080857_3244.html>, Le Monde, 20/05/21, 12h15 
12- Interview. "La filière bio française sera la grande perdante de la future politique agricole commune" <https://www.lejdd.fr/Societe/la-filiere-bio-francaise-sera-la-grande-perdante-de-la-future-politique-agricole-commune-4046425>, Le JDD, 20/05/21, 17h23 
13- Un quart des Français déclarent limiter leur consommation de viande, les végétariens marginaux (étude) <https://www.linfodurable.fr/un-quart-des-francais-declarent-limiter-leur-consommation-de-viande-les-vegetariens-marginaux-etude>, AFP, 20/05/21
14- Sans glyphosate. « J’adore faire ça, c’est noble de travailler la terre » : ces agriculteurs qui bannissent les pesticides <https://www.bastamag.net/agriculture-sans-pesticides-glyphosates-desherbant-RoundUp-vignerons-pollution-des-eaux-cancerogene>, Bastamag, 20/05/21
15- Viticulture : ils ressuscitent des cépages oubliés pour s'adapter au changement climatique <https://www.lejdd.fr/Societe/viticulture-ils-ressuscitent-des-cepages-oublies-pour-sadapter-au-changement-climatique-4045476>, Le JDD, 21/05/21, 09h00
16- Présentation du plan français sur la PAC : plusieurs organisations claquent la porte <https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6361022/presentation-du-plan-francais-sur-la-pac-plusieurs-organisations-claquent-la-porte.html>, La Provence avec AFP, 21/05/21, 13h25
17- Manche : 100 tonnes d’un pesticide interdit épandues, dix maraîchers devant la justice <https://www.20minutes.fr/planete/3046651-20210521-manche-100-tonnes-pesticide-interdit-epandues-dix-maraichers-devant-justice>, 20 Minutes avec agences, 21/05/21, 14h25
18- Les arbitrages de la France pour la future PAC suscitent de vives crispations <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/05/21/les-arbitrages-de-la-france-pour-la-future-pac-suscitent-de-vives-crispations_6081088_3234.html>, Le Monde, maj le 22/05/21 à 02h45 
19- Alimentation : Thunberg appelle à changer les habitudes de production et de consommation <https://www.ouest-france.fr/environnement/climat/greta-thunberg/alimentation-greta-thunberg-appelle-a-changer-les-habitudes-de-production-et-de-consommation-bd17bb50-bb30-11eb-b255-97bafd65a32b>, AFP, 22/05/21, 21:20
20- Reportage. A Dijon, la ferme expérimentale qui anticipe un futur sans pesticides <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/23/a-dijon-la-ferme-experimentale-qui-anticipe-un-futur-sans-pesticides_6081178_3244.html>, Le Monde, 23/05/21, 05h11
En images
21- « Les cantines vertueuses » <https://www.france.tv/france-2/13h15-le-samedi/2461025-les-cantines-vertueuses.html>, France 2, 13h15 le samedi, 22/05/21

Bien à vous,
Florence

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INGÉNIOSITÉ DU JOUR : En Tunisie, un ingénieux système d'agriculture perdure depuis le XVIIe siècle. Il s'étend sur 200 hectares dans les lagunes de Ghar El Melh, et a été reconnu Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (Sipam) par la FAO. (cf. item 2)
URGENCE DU JOUR : La production, la transformation, la distribution de nourriture et les choix alimentaires des consommateurs représentent le quart des 49 milliards de tonnes de CO2 émises par l'humanité. Le système alimentaire mondial nécessite d’être réformé. (cf. item 3)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Le stock d’arbres des forêts européennes est-il en recul ? (cf. item 4 & suite)
ÉTUDES & RAPORT DU JOUR : — Publiée dans Nature, une nouvelle étude de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) montre que l’on peut monter l’agriculture biologique à 60% dans la part de l’agriculture mondiale. (cf. item 5 & suite)
— Un rapport, réalisé par des universitaires et experts d'organisations environnementales, dont notamment la branche brésilienne du World Wildlife Fund (WWF), souligne que 94% de la déforestation en Amazonie est illégale et Ricardo Salles, le ministre de l'Environnement brésilien, est soupçonné de favoriser le trafic de bois d'Amazonie. (cf. item 7, 10 & suite)
— Un bon quart des Français déclarent limiter leur consommation de viande selon une étude réalisée fin 2020 par l'institut Ifop pour le compte de FranceAgriMer. (cf. item 13)
MOBILISATION DU JOUR : Plus de 35.500 personnes ont signé une pétition contre un important projet viticole à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan) pour lequel une enquête publique a été ouverte. (cf. item 6)
CONTRESENS DU JOUR : Santé Canada a conclu qu'une interdiction totale des pesticides néonicotinoïdes n'est pas justifiée. (cf. item 9)
BANNISSEMENT DU JOUR : La Commission européenne a proposé aux Etats membres de bannir le dioxyde de titane (E171), un additif très utilisé comme colorant dans les préparations alimentaires. (cf. item 11)
ENTRETIEN DU JOUR : Loïc Madeline, secrétaire national chargé de la PAC à la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab), explique pourquoi les arbitrages qui sont attendus par le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, risquent de casser le dynamisme de la filière bio. (cf. item 12)
DÉCLARATION DU JOUR : Le projet de plan français de déclinaison de la future Politique agricole commune (PAC) maintient un "statu quo" et "ne répond pas à l'urgence environnementale", ont déploré plusieurs organisations environnementales et les "écorégimes" cristallisent notamment tous les mécontentements. (cf. item 16, 18 & suite)
PROCÉDURE DU JOUR : Jusqu’à 100.000 euros d’amende ont été requis à Coutances (Manche) contre des producteurs de carottes. Ces derniers étaient jugés devant le tribunal correctionnel pour avoir utilisé 100 tonnes de pesticides interdits importés d’Espagne. (cf. item 17)
ALTERNATIVES DU JOUR : — François Plassard a mis au point une structure flottante permettant de cultiver des légumes sur l’eau dans l’Aude. (cf. item 8)
— Préserver la ressource en eau, prendre soin de sa santé, apprendre à respecter la terre : les motivations des agriculteurs qui décident de se passer de pesticides varient. Sommés de revoir leurs méthodes de travail, ils découvrent parfois un nouveau métier. (cf. item 14)
— Certains viticulteurs choisissent des variétés de raisin locales et anciennes qui s'adaptent aux écarts de température. D'autres préfèrent miser sur de nouvelles variétés. (cf. item 15)
— Des scientifiques de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) mènent une expérience unique en France. Sur une ferme de 132 hectares en Côte-d’Or, ils testent en conditions réelles des systèmes agroécologiques avec zéro phytosanitaire. (cf. item 20)
— En Savoie et Haute-Savoie, un cercle vertueux a été mis en place avec les producteurs locaux. Ils ont révolutionné les cantines de la région et régalent chaque jour 24 000 élèves avec des produits frais et de proximité. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Good Goût lance des biscuits créatifs, colorés et bio inspirés de la pédagogie Montessori, Bio addict, 21/04/21, 14h19
Stella Giani

Allier l'apprentissage à la dégustation, c'est le pari de la marque d'alimentation bio pour bébés Good Goût qui lance ses biscuits "formes et couleurs".
"Chez Good Goût, on aime ce qui a du goût. On aime ce qui a du sens. Et surtout, on aime ce qui aide vos enfants à s'ouvrir au monde ! Alors, pour éveiller les 5 sens des bébés, on a imaginé des biscuits inspirés de la pédagogie Montessori" explique la marque, très fière de son lancement.
Mais qu'est-ce que la pédagogie Montessori ? A l'origine, il y a une femme, Maria Montessori, médecin et pédagogue italienne, qui, au début du XXème siècle, a imaginé une approche éducative qui ne repose pas uniquement sur les apprentissages scolaires mais sur le développement personnel de chaque enfant. Pour elle, l'important est de cultiver son envie d'apprendre plutôt que de lui asséner des connaissances, l'idée étant que l'enfant puisse apprendre en douceur à son rythme, en s'appuyant sur ses propres forces, en observant et en expérimentant en toute autonomie. L'éveil sensoriel est donc primordial dès le plus jeune âge ! Cette pédagogie étant devenue célèbre de par le monde, il existe aujourd'hui pour les parents intéressés par cette démarche de nombreux livres, jouets, ateliers à faire soi-même... et désormais, même des biscuits !
Ainsi, les biscuits " Formes et Couleurs " Good Goût ont été spécialement conçus dans cette logique d'enseignement, afin que l'enfant puisse se familiariser avec les formes, les couleurs et bien-sûr le goût (à partir de 10 mois).
>> Suite à lire à :
<https://www.bioaddict.fr/article/good-gout-lance-des-biscuits-creatifs-colores-et-bio-inspires-de-la-pedagogie-montessori-a6528p1.html>
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2- Tunisie : des potagers de la mer « uniques au monde, Futura-sciences, 15/05/21
ETX Daily Up

En Tunisie, un ingénieux système d'agriculture perdure depuis le XVIIesiècle. Il s'étend sur 200 kildans les lagunes de Ghar El Melh, et a été reconnu Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (Sipam) par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Considérées comme « uniques au monde », ces cultures sur sable résistent encore à la pression immobilière, au tourisme de masse mais sont menacées par la montée des eaux.
Pommes de terre, laitues et oignons poussent sur des parcelles sableuses de bord de mer : dans une bourgade du nord de la Tunisie, des agriculteurs s'efforcent de préserver une technique ancestrale mais délicate d'irrigationpour faire face à l'importance accrue des pénuries d'eau. « Ce n'est pas une terre qu'on cultive pour le profit, mais pour l'art et le plaisir », clame Ali Garci, un instituteur à la retraite de 61 ans, qui exploite un hectare de terrain hérité de sa famille, à Ghar el Melh, village de pêcheurs situé à une soixantaine de kilomètres de Tunis.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/agriculture-tunisie-potagers-mer-uniques-monde-86949/ <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/agriculture-tunisie-potagers-mer-uniques-monde-86949/>>
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3- Comment nourrir 10 milliards d'humains ?, Sciences & Avenir, 16/05/21, 20h00
Loïc Chauveau

Des Occidentaux gaspilleurs et avides de viande, dévastatrice pour le climat. Et des habitants du Sud souvent affamés... Polluant, profondément inégalitaire, le système alimentaire mondial met en danger la Terre et ses habitants. Pour le réformer, l'ONU et l'Europe lancent le branle-bas de combat.
Comment mangent les humains ? Mal. Ils perdent la culture du goût, se goinfrent au détriment de leur santé, et le contenu de leur assiette contribue à polluer la planète. Au point qu'aujourd'hui, l'ONU, nombre d'ONG et même la Commission européenne le martèlent : le système alimentaire mondial doit être réformé de toute urgence. La production, la transformation, la distribution de nourriture et les choix alimentaires des consommateurs représentent le quart des 49 milliards de tonnes de CO2 émises par l'humanité. Comment réduire cette empreinte ? En 2005, le travail de prospective Agrimonde-Terra mené par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) posait pour la première fois scientifiquement la question : la planète peut-elle nourrir les dix milliards d'Hommes attendus pour le milieu de ce siècle sans destruction des milieux naturels ni pollutions ?
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/agriculture/comment-nourrir-10-milliards-d-humains_153015 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/agriculture/comment-nourrir-10-milliards-d-humains_153015>>
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4- Polémiques sur le stock d’arbres des forêts européennes, Le Monde, maj le 17/05/21 à 04h19 
Martine Valo

Une équipe scientifique de la Commission européenne a publié dans « Nature » une étude affirmant que le stock d’arbres des forêts européennes est en recul. Leurs détracteurs sont convaincus du contraire. 
L’évolution des forêts européennes fait l’objet d’une controverse scientifique inhabituelle dont la revue Nature se fait l’écho. Le stock d’arbres est-il ou non en train de régresser dans l’Union européenne (UE) ?
Au-delà des débats méthodologiques sur les moyens de le savoir, ce débat pose la question du rôle alloué à ces écosystèmes reconnus comme de précieux capteurs de carbone à l’heure où la lutte contre le réchauffement climatique se fait pressante.
Or une étude menée par une équipe du Centre commun de recherche (JRC en anglais) – un service scientifique interne de la Commission européenne basé à Ispra en Italie –, a sérieusement mis en cause l’idée répandue selon laquelle la forêt aurait globalement tendance à s’étendre depuis le XIXe siècle dans cette partie du monde.
> Lire aussi  L’exploitation des forêts européennes a bondi depuis 2016
En réalité, observent les auteurs de l’étude, essentiellement grâce à l’analyse de données de télédétection, les coupes d’arbres se sont brusquement intensifiées ces dernières années. Selon leurs calculs, pour la période 2016-2018, la superficie des parcelles exploitées aurait augmenté de 49 % par rapport à 2011-2015, ce qui correspondrait à une hausse de 69 % de la biomasse de bois récoltée, les plantations étant plus denses qu’auparavant.
Ils relient leurs résultats à un rebond économique à l’échelle mondiale : la ruée sur le bois est motivée par les besoins du secteur de la construction et de l’emballage, entre autres, mais également par ceux des centrales thermiques. Le risque de surexploitation pourrait compromettre les objectifs européens d’atténuation du changement climatique dans les prochaines décennies.
Levée de boucliers
Présentées dans Nature le 1er juillet 2020, leurs conclusions ont suscité une levée de boucliers immédiate. Ainsi, deux jours plus tard, un commentaire critique d’une trentaine d’experts et de chercheurs parvenait-il à la revue scientifique. Puis un autre, fin août, signé d’un groupe de sept experts, qui dénonçait aussi des erreurs dans le travail de l’équipe du JRC menée par Guido Ceccherini.
Au même moment, cinq d’entre eux publiaient dans Global Change Biology un point de vue affirmant, au contraire des conclusions de l’étude du JRC, qu’une transition des forêts en régression vers des forêts en expansion était à l’œuvre depuis le milieu du XXe siècle. Ils soulignaient que la gestion sylvicole « a joué un rôle majeur » dans cette tendance. Et concluaient à « une augmentation de la biomasse et du carbone stocké dans de vastes régions du globe », bien que celle-ci n’ait « pas encore été pleinement reconnue ni quantifiée ». Tel est bien le problème, car pour estimer l’évolution du carbone stocké, il faut pouvoir évaluer celle des forêts.
> Lire aussi la tribune : « Ne prenons plus les plantations d’arbres pour des forêts »
Nature a publié ces objections le 28 avril, avec la réponse argumentée de Guido Ceccherini et de son équipe. Si ces derniers reconnaissent quelques points amendables dans leur étude, ils persistent dans leur diagnostic quant aux pressions exercées sur les forêts européennes, de loin supérieures à celles observées en Russie, en Chine, au Canada ou aux Etats-Unis.
Urgence à répondre au changement climatique
Leurs détracteurs, eux, n’avancent pas d’indicateurs chiffrés sur les superficies boisées. Ils estiment, en se basant sur les statistiques économiques, que la récolte de bois dans l’UE a effectivement crû en 2016-2018 par rapport à la période 2011-2015, mais seulement de 6 %. Les périodes de référence retenues par le JRC leur semblent au demeurant problématiques car trop brèves pour refléter le cycle du carbone, lui-même lié à celui de la gestion des parcelles. Rendre compte de la vie économique d’une forêt demande de s’inscrire dans la durée puisque les arbres vont repousser en quelques décennies. Ce à quoi les scientifiques du JRC opposent l’urgence à répondre au changement climatique.
> Lire aussi  L’Europe a enregistré un réchauffement climatique record en 2020
Un autre reproche porte sur la méthodologie dans l’interprétation des images satellitaires : l’équipe du JRC n’aurait pas assez tenu compte de l’amélioration des algorithmes survenue durant la décennie 2010. Plus sensibles, les séries de données, notamment celles de la base Global Forest Change, offrent une détection plus fine des trouées dans le couvert boisé, ce qui pourrait accroître artificiellement les pertes recensées. Et il est plus aisé de repérer des zones soudainement mises à nu qu’une densification du couvert forestier, font remarquer certains détracteurs.
« Les outils de télédétection s’améliorent de jour en jour et permettent de suivre les dépérissements d’arbres et les coupes excessives, mais il ne faut pas mal interpréter leurs données, assure Hervé Jactel, chercheur à l’Inrae (Institut national de la recherche agronomique) et membre de l’Académie d’agriculture. Quelles que soient les avancées technologiques, il sera toujours nécessaire de valider ce que les pixels révèlent par des inventaires menés au sol par des forestiers. D’autant que nous observons la pression grandissante des changements climatiques : l’extension des superficies touchées par les tempêtes, les sécheresses, les incendies, ainsi que les attaques d’insectes pathogènes. Ce point-là au moins fait consensus. » 
Manque d’outils pour mesurer les stocks d’arbres
La sous-estimation des ravages dus à ces perturbations « naturelles » est un autre des griefs adressés à Guido Ceccherini. Lui défend son approche comme une « approximation acceptable en l’absence de meilleures données », qui ne remet pas en cause la portée de son étude. Tous les chercheurs s’accordent d’ailleurs pour souligner le manque d’outils capables de mesurer précisément l’état des stocks d’arbres.
Cette lacune ouvre la voie à de vives polémiques. « Les politiques ont fortement réagi à l’étude du JRC et à son accusation implicite de surexploitation, ils ont demandé aux scientifiques de refaire les calculs, rapporte Hervé Jactel. Dans un pays aussi forestier que la Suède, cette information est passée au journal télévisé. »
> Lire aussi la tribune : Climat : « Nous devons réduire simultanément les émissions de gaz à effet de serre et augmenter l’absorption de dioxyde de carbone »
Marc Palahi, signataire principal d’un des textes critiques, dirige l’Institut européen de la forêt (EFI), qui regroupe des scientifiques et des représentants de la filière bois et dont le siège se situe en Finlande, grand acteur forestier. Il a promptement médiatisé son désaccord avec l’alerte lancée par Guido Ceccherini. Dans son premier article, ce dernier rapportait que la Finlande et la Suède comptaient à elles deux pour plus de la moitié de l’augmentation totale des récoltes de bois.
La polémique qui anime les milieux de la forêt n’est sans doute pas étrangère à l’agenda de la Commission européenne, qui doit présenter cet été la nouvelle stratégie de l’UE en la matière.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/16/polemiques-sur-le-stock-d-arbres-des-forets-europeennes_6080353_3244.html>
En savoir plus :
> Concerns about reported harvests in European forests <https://www.researchgate.net/publication/351130621_Concerns_about_reported_harvests_in_European_forests>, Nature research, April 2021
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5- Environnement : 60% de bio dans l'agriculture mondiale, c'est possible, Radio France, Le billet sciences, 17/05/21, 10:01
Anne-Laure Barral

C'est une nouvelle étude sur la part du bio dans l'agriculture mondiale que signent des chercheurs français. Les besoins en azote limitent cette part à 60%, sans mise en culture de nouvelles terres et en maintenant la sécurité alimentaire. 
L'agriculture bio peut-elle nourrir la planète ? Les chercheurs sont divisés sur cette question depuis des années mais une nouvelle étude de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) montre que l’on peut monter cette part à 60% de l’agriculture mondiale. L’agriculture biologique ne peut pas utiliser d’engrais azotés de synthèse. Pourtant, les plantes ont besoin d’azote pour pousser. Ces chercheurs de l’Inrae et de Bordeaux Sciences agro se sont penchés sur cette question précise dans l’étude qu’ils publient dans la revue Nature. Ils estiment qu’il faut garder un minimum d’élevage pour avoir du fumier et des cultures légumineuses, comme des pois, pour capter l’azote de l’air. Mais vu la disponibilité de l’azote naturel, cela limitera le développement de l’agriculture biologique à 60% dans la part de l’agriculture mondiale. 
Certains de leurs collègues, dans une étude de 2017, tablaient sur 100% de bio possible en 2050. Eux ont regardé les conditions actuelles de l’agriculture mondiale, sans mettre en culture de nouvelles terres pour compenser la perte de rendement du bio. Cultiver en bio peut faire perdre entre 5 et 30% de rendement selon les productions et les conditions agronomiques. Mais pour les chercheurs, mieux vaut éviter de déforester l’Amazonie ou le bassin du Congo pour compenser cette perte. Sinon, les avantages environnementaux et climatiques de la bio n'existeront plus. 
>> Suite à lire ou à écouter à :
<https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/environnement-60-de-bio-dans-l-agriculture-mondiale-c-est-possible_4609071.html <https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/environnement-60-de-bio-dans-l-agriculture-mondiale-c-est-possible_4609071.html>>
En savoir plus :
> Global option space for organic agriculture is delimited by nitrogen availability <https://www.nature.com/articles/s43016-021-00276-y>, Inrae, Nature food, 13 May 2021
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6- Mobilisation à Belle-Ile-en-mer contre un important projet de vignoble, AFP, 17/05/21, 19:00

En moins d'une semaine, plus de 35.500 personnes ont signé une pétition contre un important projet viticole à Belle-Ile-en-Mer pour lequel une enquête publique s'est ouverte ce lundi, a-t-on appris auprès des opposants et des institutions.
Lancée mardi dernier, la pétition prend la forme d'une lettre ouverte adressée au préfet du Morbihan : "Vous prendrez la décision d’accorder ou de refuser l’autorisation de création d'une exploitation viticole de grande ampleur à Belle-île-en-mer, dont plusieurs hectares sont prévus sur la Côte sauvage, sur des terrains classés Natura 2000", écrivent les pétitionnaires.
"Ce projet n’a rien de Bellilois. Il est à l’opposé d’un développement agricole insulaire à taille humaine et respectueux de son environnement. Il est porté par l’une des plus grandes fortunes de France, qui entend réaliser ici un placement financier", poursuit le texte.
Ce projet viticole est porté par l'homme d'affaires Christian Latouche, PDG de Fiducial, et 39ème fortune française avec 1,2 milliard d'euros de patrimoine, selon le magazine Forbes. Le projet agricole serait complété par un centre d'accueil et de dégustation. M. Latouche possède également le domaine de la Vallongue, près de Saint-Rémy-de-Provence. 
"Nous sommes de fervents partisans du développement agricole à Belle-Ile (...) qui permette de réduire notre dépendance alimentaire vis-à-vis du continent", a notamment fait valoir, lors d'un point presse lundi matin à Locmaria, Gilles Smadja, président de l'association "La Bruyère Vagabonde", à l'origine de cette pétition.
Selon une étude officielle de 2019, l'île de 85 km2, avec une quarantaine d'exploitations agricoles, couvre 6% de ses besoins alimentaires.
"C’est un projet qui induit un type de développement touristique qui va totalement à l’encontre de ce qui fait aujourd’hui l’attractivité de Belle-Ile, ses immenses espaces naturels et préservés", considère également "La Bruyère Vagabonde".
Selon les opposants, avant même la décision officielle de la préfecture, quatre hectares de vignes ont déjà été plantés ces dernières semaines sur des terrains acquis par la société de M. Latouche, au Petit Cosquer. 
L'enquête publique est prévue jusqu'au 17 juin.
<https://www.geo.fr/environnement/mobilisation-a-belle-ile-en-mer-contre-un-important-projet-de-vignoble-204793>
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7- Brésil : 94% de la déforestation en Amazonie est illégale, selon un rapport, AFP, 18/05/21, 04:00

La quasi-totalité de la déforestation en Amazonie brésilienne est illégale, et la promesse du président Jair Bolsonaro d'éliminer ce fléau est peu réaliste à cause du manque de transparence autour de l'utilisation autorisée de la terre dans cette région, ont estimé des organisations environnementales dans un rapport publié lundi.
Le rapport, réalisé par des universitaires et experts d'organisations environnementales, dont notamment la branche brésilienne du World Wildlife Fund (WWF), souligne que 94% de la déforestation en Amazonie et dans la région du "Matopiba", englobant des parties des Etats du Maranhao, Tocantins, Piauí y Bahía, est illégale.
Une situation provoquée par l'incapacité des autorités à documenter, par exemple, l'utilisation légale de ces même terres par des agriculteurs, éleveurs ou exploitants forestiers, pointe le rapport. 
"La différenciation entre déforestation légale et illégale est un facteur clé pour garantir que la production agricole et forestière ne soit pas verolée de crimes environnementaux", souligne le texte. 
Depuis le début de la présidence Bolsonaro, en 2019, un pic de déforestation a été atteint: durant les douze mois précédant août 2020, la déforestation en Amazonie a augmenté de 9,5%, détruisant une surface supérieure à celle de la Jamaïque, selon des données officielles.
Le président d'extrême-droite subit une forte pression internationale pour redorer le blason de son gouvernement en matière de questions environnementales. L'industrie agroalimentaire de ce pays, qui compte parmi les plus grands exportateurs de soja et de viande, s'inquiète pour sa part des conséquences de cette pression. 
Malgré la promesse de Jair Bolsonaro d'éliminer la déforestation illégale d'ici 2030, jugée irréaliste par les rédacteurs du rapport, un projet de loi assouplissant les exigences environnementales dans le cadre de projets agricoles et énergétiques a été approuvé par la Chambre des députés du Brésil. 
Ce texte, qui doit encore être approuvé par le Sénat, prévoit notamment qu'une simple promesse écrite du respect des normes environnementales sera suffisante pour commencer des travaux de dédoublement de routes ou de lignes électriques.
<https://www.geo.fr/environnement/bresil-94-de-la-deforestation-en-amazonie-est-illegale-selon-un-rapport-204798>
En savoir plus : 
> Dossier Déforestation et dégradation forestière, enjeu majeur pour la planète <https://www.wwf.fr/champs-daction/foret/approvisionnement-responsable/deforestation>, WWF
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8- Tortue maraîchère marine : quand la serre s’en va en mer, Le Progrès, 19/05/21, 12:15 
Morgane Masson, Midi Libre 

François Plassard a mis au point une structure flottante permettant de cultiver des légumes sur l’eau dans l’Aude. Une innovation vertueuse, qui répond à de nombreux enjeux environnementaux.
C’est un peu le savant fou. Mais fou, au bon sens du terme. De ceux qui ont une idée, et ne la lâchent qu’une fois réalisée. On pourrait ainsi décrire François Plassard, agronome à la retraite, convaincu que l’agriculture doit sortir du pétrole et se réinventer pour répondre aux enjeux de demain à savoir la hausse du niveau de la mer et l’explosion démographique liée aux crises migratoires qui en découleront. Sa réponse tient en trois mots : tortue maraîchère marine.
“Elle fonctionne sur le principe d’un catamaran, retenue sur l’étang par des ancres et posée sur des bidons qui la ramènent vers le haut”, décrit François Plassard. C’est ici, à La Palme, dans l’Aude, où son prototype a été inauguré le 8 octobre que le prototype a vu le jour, après des heures de travail en amont de sa mise à l’eau. Depuis le 8 octobre, c’est désormais chose faite et après sept mois sur la lagune François Plassard peut savourer cette réussite qui concrétise enfin deux ans de travail collectif et acharné. “C’était ma principale crainte, la flottaison. Maintenant, on est sortis de l’hiver et on peut dire que la tortue a passé tous les tests liés aux aléas climatiques”. Il faut dire qu’à la Palme, en hiver, ça souffle fort. Et là où beaucoup s’attendaient à voir la tortue se retourner, force est de constater que le système de François était suffisamment bien ficelé.
>> Suite à lire à :
<https://www.leprogres.fr/environnement/2021/05/19/tortue-maraichere-marine-quand-la-serre-s-en-va-en-mer>
Sur le même sujet en images : 
> La tortue maraîchère <https://www.youtube.com/watch?v=DQ5q6hOtC20>, France 3 Occitanie, 05/02/20
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9- Le Canada limite, sans les interdire, les pesticides néonicotinoïdes, AFP, 19/05/21, 23:00

Le Canada a annoncé mercredi qu'il renonçait à interdire le troisième pesticide néonicotinoïde homologué dans ce pays, tout en limitant son utilisation pour certaines cultures comme il l'avait fait pour les deux autres.
Le ministère de la Santé a validé l'utilisation sous condition de l'imidaclopride, l'un des trois pesticides qualifiés de "tueurs d'abeilles" homologués au Canada, avec la clothianidine et le thiaméthoxame. 
"Santé Canada a conclu qu'une interdiction totale des pesticides néonicotinoïdes n'est pas justifiée", a expliqué lors d'un point-presse Scott Kirby, chargé du dossier des pesticides au ministère de la Santé.
Une réévalution des données scientifiques a permis d'établir que "certaines utilisations de l'imidaclopride ne présentent pas de risques pour la santé humaine ou pour l'environnement, alors que d'autres utilisations présentent effectivement des risques", a-t-il ajouté.
Les limitations imposées à l'utilisation de l'imidaclopride visent surtout les graines traitées avec ce pesticide et plantées à l'extérieur, où elles risquent d'être mangées par les oiseaux.
Elles s'appliqueront également aux cultures de légumes en extérieur, de tabac et au traitement du gazon.
Fin mars, Santé Canada avait annoncé qu'il allait limiter l'utilisation des deux autres néonicotinoïdes dans plusieurs cultures de fruits et légumes, notamment certaines laitues, pommes de terre, myrtilles (appelées bleuets au Canada), maïs ou soja.
Les néonicotinoïdes, jugés responsables du déclin du nombre d'abeilles dans le monde, sont interdits en Europe depuis 2018.
En France, le Conseil d'Etat a validé mi-mars leur réautorisation provisoire dans la filière de la betterave sucrière, pour faire face à la chute des récoltes après l'invasion d'un puceron vecteur de la jaunisse.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-canada-limite-sans-les-interdire-les-pesticides-neonicotinoides_154339>
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10- Au Brésil, le ministre de l’environnement soupçonné de trafic illégal de bois, Le Monde, 20/05/21, 10h50
Bruno Meyerfeld (Rio de Janeiro, correspondant)

Bête noire des ONG, qui l’accusent d’encourager activement la déforestation en Amazonie, Ricardo Salles aurait, avec des fonctionnaires de son administration, favorisé un vaste réseau destiné à l’exportation. 
Ministre ultra-polémique du gouvernement brésilien, il se savait depuis des semaines sur la sellette. Mercredi 19 mai, dans la matinée, une série de perquisitions a été effectuée par la police fédérale au domicile et dans les bureaux du ministre de l’environnement, Ricardo Salles, dont une partie de la classe politique réclame désormais la démission.
Le ministre ainsi que des fonctionnaires de son administration sont soupçonnés de corruption et malversation pour avoir favorisé un vaste réseau illégal de trafic de bois d’Amazonie destiné à l’exportation. Signe de l’importance des crimes suspectés : l’opération, baptisée Akuanduba (du nom d’une divinité des Indiens Arara), a mobilisé, mercredi, quelque 160 agents de police pour 35 mandats de perquisition à Brasilia, Sao Paulo et dans l’Etat du Para (Amazonie).
> Lire aussi  « Il n’y a plus de limite ! » : au Brésil, la déforestation augmente, conséquence indirecte du coronavirus
Dans la foulée, un juge du Tribunal suprême fédéral (STF), Alexandre de Moraes, a également autorisé la levée du secret bancaire sur les comptes de M. Salles. Dix hauts fonctionnaires du ministère de l’environnement ont également été suspendus de leurs fonctions par la justice, dont Eduardo Bim, le président de l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama).
L’opération est d’une ampleur inédite, jamais vue concernant un ministre de l’environnement, accusé ici de contribuer lui-même à la destruction de la nature. Ricardo Salles − qui s’est rendu au siège de la police fédérale à Brasilia mercredi pour exiger des explications − a dénoncé une action « exagérée, superflue »,assuré agir « dans le respect des lois » et manifesté sa « surprise » devant l’ampleur des perquisitions.
Détricoter discrètement la législation
En réalité, voilà des mois que la police enquêtait sur de possibles malversations commises par le ministre et son équipe. En poste depuis janvier 2019 et l’accession au pouvoir de Jair Bolsonaro, Ricardo Salles, avocat de formation de 45 ans aux airs de gendre idéal, est la bête noire des ONG, accusé d’encourager activement la déforestation en Amazonie.
Outre les accusations récentes de trafic de bois, l’homme s’est illustré, depuis deux ans, en coupant drastiquement les budgets des agences de protection de la nature et en remerciant les principaux chefs de celles-ci. Il a également assoupli largement les normes environnementales et reçu à bras ouverts, à Brasilia, des personnalités condamnées pour déforestation illégale. Au mois d’avril 2020, lors d’une réunion ministérielle, alors que toute l’attention était focalisée sur la pandémie de Covid-19, Ricardo Salles avait appelé à profiter opportunément du moment pour « passar a boiada » (« faire le troupeau de bœufs ») : en clair, détricoter discrètement la législation environnementale.
> Lire aussi  Au Brésil, la mise en place d’une politique de destruction de l’environnement
M. Salles entretient également depuis peu des relations tendues avec les forces de l’ordre. En cause : le limogeage au mois d’avril d’Alexandre Saraiva, chef de la police fédérale dans l’Etat d’Amazonas (nord). Ce dernier accusait alors le ministre de favoriser la contrebande de bois dans la forêt tropicale. Mercredi, il a célébré l’opération policière en citant un verset biblique : « Que la campagne s’égaie avec tout ce qu’elle renferme ! Que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie », a-t-il tweeté.
Très exposé depuis la sortie du gouvernement des autres « ministres polémiques » − Abraham Weintraub à l’éducation (en juin 2020) et Ernesto Araujo aux affaires étrangères (en mars 2021) −, Ricardo Salles est aussi acculé à l’international. Le gouvernement brésilien est actuellement plongé dans des négociations approfondies avec l’administration américaine de Joe Biden et l’Union européenne (UE) sur le sort de l’Amazonie, menées au plus haut niveau, notamment par l’envoyé spécial du président américain sur le climat, John Kerry. « Tout est sur la table. On veut des résultats positifs et chiffrés dès cette année », disait au Monde, il y a peu, un diplomate européen en poste au Brésil.
Construction de routes et élevage extensif
Depuis la chute de son allié Donald Trump, Jair Bolsonaro se trouve plus isolé que jamais sur la scène internationale. « La pression est très forte. On n’a pas le choix »,regrettait récemment un ministre de haut rang à Brasilia. Signe des temps : le 22 avril, lors de son discours prononcé au sommet sur le climat organisé par Joe Biden, le président du Brésil s’est engagé à doubler le budget consacré à l’application des lois environnementales et à mettre fin à la déforestation illégale d’ici à 2030. Une première dans la bouche du leader d’extrême droite brésilien, favorable à l’agronégoce.
> Lire aussi  Déforestation record au Brésil, le jeu dangereux de Jair Bolsonaro
Difficile de mener un tel programme avec l’explosif Ricardo Salles. « Il n’est pas très crédible dans le rôle de défenseur de l’environnement », ironise une source diplomatique. Le renvoi symbolique de M. Salles pourrait également permettre à Jair Bolsonaro de gagner du temps. Nombreux sont ceux qui émettent des doutes sur la bonne volonté du président. Un jour seulement après son discours au Sommet de la Terre, M. Bolsonaro a approuvé une nouvelle coupe sévère de 24 % du budget du ministère de l’environnement pour l’année 2021. Au mois d’avril, 778 km2 de forêt ont été rasés en Amazonie, selon l’Institut de l’homme et de l’environnement de l’Amazonie (Imazon), soit le chiffre le plus élevé en dix ans pour ce mois.
> Lire aussi  Tereza Cristina, la « Mme déforestation » de Jair Bolsonaro
Le pire est peut-être à venir. Jeudi 13 mai, la Chambre des députés brésilienne a adopté, à une très large majorité, un projet de loi visant à réduire considérablement les restrictions sur la déforestation en Amazonie. Dans la pratique, le texte prévoit l’exemption de tout type de licence ou d’autorisation environnementale légale pour une liste élargie d’activités et d’infrastructures, liées, par exemple, à l’électrification, la construction de routes et l’élevage extensif. De quoi provoquer une hécatombe selon les ONG.
Quoi qu’il en soit, la sortie éventuelle du pouvoir ne sera sans doute pas la fin des ennuis pour Ricardo Salles. « Cette opération de la police fédérale ne fait que renforcer la nécessité d’installer une commission à la Chambre des députés afin d’enquêter sur la gestion de Ricardo Salles », a soutenu, mercredi, le député Alessandro Molon (Parti socialiste brésilien), chef de l’opposition à la Chambre basse, menaçant le ministre de nouvelles poursuites, cette fois devant le Parlement.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/20/au-bresil-le-ministre-de-l-environnement-soupconne-de-trafic-illegal-de-bois_6080847_3210.html>
Sur le même sujet : 
> Brésil : le ministre de l'Environnement soupçonné de favoriser le trafic de bois <https://www.lepoint.fr/monde/bresil-le-ministre-de-l-environnement-soupconne-de-favoriser-le-trafic-de-bois-19-05-2021-2427315_24.php>, AFP, 19/05/21, 19:00
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11- Le dioxyde de titane, additif controversé, en voie d’être interdit en Europe, Le Monde, 20/05/21, 12h15 
Stéphane Foucart

La Commission européenne a proposé aux Etats membres, mardi, de bannir cet additif très utilisé comme colorant dans les préparations alimentaires. 
La saga du dioxyde de titane (E171) touche à sa fin, et son interdiction dans l’alimentation, dans l’ensemble de l’Union européenne, semble désormais inexorable. La Commission a proposé aux Etats membres, mardi 18 mai, l’interdiction de cet additif controversé dans les préparations alimentaires. La proposition de Bruxelles, formulée au cours d’une réunion du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale n’a pas conduit à un vote – donc à une décision formelle – mais, selon nos informations, elle n’a rencontré aucun refus. Les seules questions qui demeurent en suspens sont désormais l’étendue de l’interdiction de l’additif au-delà de l’alimentation (dans les médicaments, notamment) et le calendrier qui sera imposé aux industriels.
C’est une victoire pour Paris, qui plaidait, contre la majorité des Etats membres, pour le retrait de cet additif, très utilisé comme colorant dans les pâtisseries industrielles, les plats préparés, les chocolats ou encore les confiseries. La France est d’ailleurs, à ce jour, le seul pays européen à en avoir interdit l’usage dans l’alimentation. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, avait annoncé cette mesure en avril 2019, après que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail eut rendu un avis soulignant les propriétés génotoxiques – c’est-à-dire la toxicité pour l’ADN – du produit.
> Lire aussi  Le dioxyde de titane interdit dans les confiseries à partir de 2020, pas dans les dentifrices ni les médicaments
Pas « un additif alimentaire sûr »
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) s’est rangée à cet avis, mettant fin à une longue controverse entre certains toxicologues académiques et associations de consommateurs d’une part, et agences réglementaires d’autre part. Début mai, dans son nouvel avis, l’EFSA a reconnu que le dioxyde de titane ne pouvait plus « être considéré comme un additif alimentaire sûr », ne laissant d’autre choix à la Commission que de soutenir la demande française d’interdiction.
La dernière évaluation de l’EFSA remontait à 2016 et recommandait plus d’études pour combler des données à l’époque jugées lacunaires. Les derniers doutes, s’ils existaient, ont été levés. « En tenant compte de toutes les études et données scientifiques disponibles, le groupe a conclu que le dioxyde de titane ne peut plus être considéré comme un additif alimentaire sûr, a ainsi déclaré Maged Younes, président du groupe d’experts mandaté par l’agence. Un élément critique pour arriver à cette conclusion est que nous n’avons pas pu exclure les problèmes de génotoxicité qui pourraient survenir à la suite de la consommation de particules de dioxyde de titane. Après une ingestion orale, l’absorption des particules de dioxyde de titane est faible, mais elles sont susceptibles de s’accumuler dans l’organisme. »
En 2017, une étude-clé menée par des chercheurs de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement avait contribué à mobiliser l’opinion française, en suggérant une augmentation des lésions intestinales précancéreuses sur les animaux de laboratoire, après absorption de l’additif. Selon nos informations, d’autres expertises devraient être lancées au niveau européen pour étudier son remplacement dans les médicaments, où il reste très utilisé – en France et ailleurs.
> Lire aussi  Comment l’industrie agroalimentaire se passe de l’additif E171
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/20/le-dioxyde-de-titane-additif-controverse-devrait-etre-interdit-en-europe_6080857_3244.html>
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12- Interview. "La filière bio française sera la grande perdante de la future politique agricole commune", Le JDD, 20/05/21, 17h23 
Propos recueillis par Gaël Vaillant

Loïc Madeline, secrétaire national chargé de la PAC à la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab), explique au JDD pourquoi les arbitrages, qui sont attendus vendredi par le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, risquent de casser le dynamisme de la filière bio.
Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, doit présenter vendredi la répartition des aides agricoles européennes pour 2023-2027, période de la prochaine politique agricole commune (PAC). La France en est le premier bénéficiaire au sein de l'UE avec plus de neuf milliards d'euros de subventions par an. C'est donc au gouvernement de répartir cette somme entre les 450.000 exploitants et les différentes familles du monde agricole français. En coulisses, un important bras de fer a opposé les céréaliers affiliés au syndicat majoritaire FNSEA, qui manifestent contre un verdissement jugé excessif, et les partisans de l'agriculture biologique. Mais, avant même les arbitrages de vendredi, Loïc Madeline, secrétaire national chargé de la PAC à la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab), annonce au JDD que "la filière bio en sera la grande perdante". "Le ministre annoncera que les aides nous concernant vont passer de 80 à 70 euros par hectare et par an pour 2023-2027", déplore-t-il. Explications.
> Lire aussi - Agriculture : ce qui freine l'envol du bio
Qu'attendez-vous des arbitrages rendus vendredi par le ministre de l’Agriculture ?
Julien Denormandie va faire la promotion de la HVE [la certification "Haute valeur environnementale" qui garantit une agriculture protégeant la biodiversité sans pour autant être biologique, NDLR] en la mettant au même niveau que le bio, avec une aide, qui sera confirmée vendredi, de 70 euros par hectare et par an. Non seulement tout le monde va y perdre - les exploitants bio touchaient 80 euros par hectare et par an - mais l'incitation de passer au bio, et non pas seulement à la HVE, sera plus faible. 
Sans aide au maintien au sein du bio, beaucoup d'agriculteurs vont au devant de difficultés financières
Dans le cadre de la nouvelle PAC, le "paiement vert", qui devait inciter à la conversion au bio, va être supprimé pour un "éco-régime". Concrètement, qu'est-ce que cela change ?
Cela ne va rien changer et c'est là le gros risque. Le "paiement vert", créé pour la PAC de 2016 à 2022, est un situation d'échec : ce dispositif n'est pas très sélectif et n'encourage pas beaucoup d'exploitations à passer au bio. "L'éco-régime" s'inscrit dans le "green deal" promu par la commission européenne qui milite pour une stratégie en faveur de la biodiversité avec des engagements forts. Mais, passé les grands mots, les arbitrages autour de cet "éco-régime" vont faire de la filière bio la grande perdante.
Pourquoi ?
Il y a d'abord l'abaissement de 80 à 70 euros par hectare et par an. Mais il y a aussi l'abandon progressif de l'aide au maintien au sein du bio. Aujourd'hui, il y a deux leviers pour effectuer sa transformation : l'aide à la conversion à l'agriculture biologique pour cinq ans et, ensuite, l'aide au maintien. Car un exploitant, une fois qu'il a réalisé la conversion, doit pouvoir amortir les lourds investissements qu'il a effectués. Et cela se fait souvent sur dix ans. Pour remplacer l'aide au maintien abandonnée, la Fnab avait imaginé un "paiement pour service environnemental" qui rentrerait dans le cadre du futur "éco-régime" de la PAC. Mais cette idée a été complètement écartée par le gouvernement. 
Julien Denormandie a assuré que la future PAC permettrait à la filière bio d'obtenir non plus 250 millions d'euros mais 340 millions d'euros entre 2023 et 2027…
Il faut décrypter ce chiffre. Il s'agit d'une somme maximale atteinte en 2027 si 18% des surfaces agricoles en France sont converties en biologique. Aujourd'hui, nous sommes autour des 10% et le ministère de l'Agriculture estimait un objectif à 12 ou 13% en 2022, quand Emmanuel Macron, en 2017, promettait d'atteindre les 15%. Les 18%, nous en sommes donc bien loin !
Nous nous dirigeons vers une possible stagnation de la filière bio
Y a-t-il un risque qu'une proportion non négligeable d'agriculteurs arrêtent de faire du bio ?
Je ne me risquerai à aucun pronostic. Ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui, la plupart des agriculteurs qui passent du conventionnel au bio établissent un plan de conversion sur dix ans. Mais, avec une aide à la conversion qui s'arrête au bout de cinq ans, beaucoup vont au devant de difficultés financières sans l'existence d'un mécanisme de soutien tel que celui-ci que nous proposions.
> Lire aussi - Prix, mafia, faux certificats : enquête sur "les imposteurs du bio"
L'avenir de la filière est-il menacé ?
Absolument pas. Le secteur restera toujours dynamique, avec, aujourd'hui, 47.000 exploitations. Mais nous nous dirigeons vers une possible stagnation. D'abord, environ 17.000 fermes émargent au crédit d'impôt du gouvernement mais sont trop petites, dans leurs dimensions, pour obtenir les aides de la PAC. Ces petites exploitations sont très souples et bénéficient des circuits courts, avec de la vente directe par exemple. Ce modèle va continuer de proliférer. Le problème vient plutôt des grosses exploitations - des fermes de plus de 80-100 hectares -, qu'il faut convaincre pour parvenir à l'objectif de 18% en 2027. C'est celles-ci qui hésitent à passer au bio sans aide au maintien.
<https://www.lejdd.fr/Societe/la-filiere-bio-francaise-sera-la-grande-perdante-de-la-future-politique-agricole-commune-4046425>
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13- Un quart des Français déclarent limiter leur consommation de viande, les végétariens marginaux (étude), AFP, 20/05/21

Un bon quart des Français déclarent limiter leur consommation de viande, parmi lesquels une très faible part (2,2% de la population) indiquent avoir adopté un régime sans viande, selon une étude réalisée fin 2020 par l'institut Ifop pour le compte de FranceAgriMer.
"L'attachement à la viande est toujours marqué : 89% des Français déclarent aimer le goût de la viande, 90% pensent qu'on peut manger de la viande et respecter le bien-être animal, 79% considèrent que manger de la viande est nécessaire pour être en bonne santé", a détaillé jeudi Grazyna Marcinkowska, chargée d'études consommation pour FranceAgriMer.
"Cependant, certaines remises en question se font sentir", ajoute-t-elle, indiquant que "68% des Français sont d'accord avec l'idée qu'en France on consomme trop de viande", pour des questions de santé et/ou d'impact sur l'environnement.
Malgré ces remises en question, seulement 2,2% des Français déclarent avoir adopté un régime sans viande, c'est-à-dire pescetarien, végétarien ou végétalien/végan et 24% des Français se déclarent flexitariens, c'est-à-dire diminuer volontairement leur consommation de viande.
Les trois quarts restants se déclarent omnivores, et donc manger de tout.
Une petite nuance, toutefois, "au sein des omnivores, 8% de la population totale, tout en se déclarant omnivores, déclarent limiter la viande et en consommer moins d'une fois par jour, on les appellera flexitariens non étiquetés", a précisé Mme Marcinkowska.
Pour ces derniers, le prix "trop élevé" de la viande est la raison la plus citée. Pour les adeptes d'un régime sans viande, sans surprise, les conditions d'élevage et d'abattage (68%) sont la raison la plus citée. Cette motivation est importante (56%) dans le choix des flexitariens de modérer leur consommation, mais passe après la santé (62%).
Ces derniers présentent d'ailleurs la moyenne d'âge la plus élevée.
Pour compléter leur profil, les régimes sans viandes et flexitarien "ont un profil résolument urbain, féminin et diplômé, les omnivores étant majoritairement des hommes, surreprésentés parmi les habitants de petites villes ou de zones rurales et avec un diplôme inférieur au bac", a résumé Mme Marcinkowska.
La majorité des personnes dans un régime sans viandes sont célibataires et la présence d'enfants de moins de 15 ans est la plus élevée chez les omnivores.
"Adopter un régime restrictif est sans doute plus difficile quand il faut concilier ces pratiques alimentaires avec des goûts et des besoins d'autres membres du foyer", a commenté la chargée d'études.
Pour cette étude réalisée fin 2020, Ifop a interrogé 15.001 personnes en France, selon la règle des quotas, via un questionnaire en ligne.
<https://www.linfodurable.fr/un-quart-des-francais-declarent-limiter-leur-consommation-de-viande-les-vegetariens-marginaux-etude>
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14- Sans glyphosate. « J’adore faire ça, c’est noble de travailler la terre » : ces agriculteurs qui bannissent les pesticides, Bastamag, 20/05/21
Lola keraron

Préserver la ressource en eau, prendre soin de sa santé, apprendre à respecter la terre : les motivations des agriculteurs qui décident de se passer de pesticides varient. Sommés de revoir leurs méthodes de travail, ils découvrent parfois un nouveau métier.
« Depuis 2017, je n’ai pas appliqué une goutte de désherbant sur mes parcelles », indique Florian Bonneau, vigneron dans le Muscadet, à l’est de Nantes. Il y a cinq ans, après une formation d’ingénieur agronome, le jeune homme a rejoint son père à la tête du domaine familial. Les 15 hectares de vigne étaient cultivés en « conventionnel » ; c’est-à-dire avec usage de pesticides de synthèse, et notamment d’herbicides épandus au pied des ceps pour éviter que les mauvaises herbes, en retenant l’humidité, ne favorisent le gel et les maladies. « Mettre un produit chimique alors que je travaille avec du vivant, cela ne me paraissait pas sensé », raconte Florian qui s’est assez vite interrogé sur ce mode de production.
>> Suite à lire à :
<https://www.bastamag.net/agriculture-sans-pesticides-glyphosates-desherbant-RoundUp-vignerons-pollution-des-eaux-cancerogene>
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15- Viticulture : ils ressuscitent des cépages oubliés pour s'adapter au changement climatique, Le JDD, 21/05/21, 09h00
Marianne Enault

Certains viticulteurs choisissent des variétés de raisin locales et anciennes qui s'adaptent aux écarts de température. D'autres préfèrent miser sur de nouvelles variétés - à condition d'obtenir l'appellation.
"La négrette, le jurançon noir, le bouysselet, énumère Marc Penavayre depuis son domaine de Château Plaisance, à Vacquiers (Haute-Garonne). J'ai aussi du négret pounjut. Ça veut dire 'pointu' en occitan, en raison de la forme de ses baies." Sur ses 30 hectares de vignes AOP fronton, ce passionné d'ampélographie – l'étude des cépages – fait la part belle aux variétés dites "oubliées" ; aussi appelées endémiques, autochtones, patrimoniales ou anciennes. "Si ces cépages ont été choisis au cours des siècles précédents par nos prédécesseurs, plaide Philippe Cauvin, du domaine voisin La Colombière à Villaudric, c'est qu'il y avait de bonnes raisons. Est-ce que ceux que nous cultivons aujourd'hui en France sont les bons ? C'est une question qu'il faut se poser." Les gelées tardives de début avril l'ont remise au goût du jour. 
Selon les estimations de France AgriMer, de 28 % à 30 % de la récolte de vin pourrait avoir été perdue lors de cet épisode exceptionnel. Dans les champs, les variétés oubliées ont-elles mieux résisté aux températures négatives ? "Ça serait fantastique de répondre oui à cette question ! s'exclame Marc Penavayre. Mais la réalité est plus complexe." Parmi ses pieds de vigne, le vieux jurançon noir a trinqué autant que le sauvignon blanc et le gamay ; quand le bouysselet et le négret pounjut, des "anciens" plantés sur des coteaux en altitude, ont été épargnés. 
"En raison du réchauffement climatique, on a des vins qui montent jusqu'à 14, 15, parfois 16 degrés ! Ça ne correspond plus à l'envie du consommateur"
"Lors de ces situations exceptionnelles, il n'y a pas de miracle, observe Laurent Audeguin, de l'Institut français de la vigne et du vin. Mais le caractère tardif de nombreux cépages anciens les rend très intéressants en matière d'adaptation au changement climatique." Dans les allées, les pieds dont les bourgeons étaient peu ou pas sortis ont en effet été préservés. "On résiste mieux à une balle de fusil quand on a un bouclier", déclare Frédéric Ribes du Domaine Le Roc, également installé dans le Frontonnais. 
L'ancienneté n'est pas une garantie de qualité 
Meilleure résistance au gel, mais surtout à la hausse des températures. "Sous l'effet de la chaleur, les cépages tardifs vont conserver une bonne acidité, quand les plants précoces vont mûrir plus tôt, explique Laurent Audeguin. Ça va donner des raisins moins équilibrés car trop chargés en sucres." Avec un effet sur la teneur en alcool. "En raison du réchauffement climatique, on a des vins qui montent jusqu'à 14, 15, parfois 16 degrés! confirme Frédéric Ribes. Ça ne correspond plus à l'envie du consommateur." Les vignerons qui les pratiquent y voient d'autres intérêts. "Avant, c'était rassurant d'avoir le même cépage que tout le monde, raconte Laetitia Allemand, dont le père a réintroduit le mollard dans les Hautes-Alpes. Aujourd'hui, les gens viennent chercher un vin qui n'existe que chez nous."
"Réintroduire des plants sans perdre son appellation, c'est compliqué. Un peu moins de rigidité de l'Inao serait bienvenu"
Ce sont finalement les raisons pour lesquelles ils ont été abandonnés –  leur faible teneur en alcool, leur production plus tardive, leur caractère méconnu – qui les placent de nouveau sur les tables. "À l'époque, on cherchait du gros rouge qui tache, sourit Marc Penavayre, et pas des petits vins de copains." Inspecteur à l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao), Jacques Gautier met toutefois en garde : "Tout ce qui est ancien n'est pas génial. S'ils ont été oubliés, c'est pour de bonnes raisons - leur faible résistance aux maladies par exemple –, même si celles-ci peuvent avoir changé." 
> Lire aussi - Le vin passe à l'orange
À l'Inao, on veille au grain. Planter des cépages oubliés dans un domaine sous appellation est loin d'être un parcours de santé. Dans le Frontonnais, il a fallu cinq ans aux viticulteurs pour obtenir l'autorisation de planter du bouysselet. Dans les Pyrénées, le bien nommé tardif a connu le même sort heureux. "Réintroduire des plants sans perdre son appellation, c'est compliqué, témoigne Frédéric Ribes. Un peu moins de rigidité de l'Inao serait bienvenu." 
Dix ans pour tester une nouvelle variété
"L'appellation est fondée sur une promesse, tempère Jacques Gautier. Quand un consommateur choisit un vin, on ne peut pas lui vendre autre chose." Dans l'Hexagone, sur plus de 200 cépages autorisés, moins d'une dizaine représentent plus des deux tiers de la surface plantée en vignes (le merlot, le grenache noir et la syrah pour les noirs ; l'ugni blanc, le chardonnay et le sauvignon blanc pour les blancs). En 2018, l'Inao a toutefois infléchi sa doctrine en lançant un protocole d'expérimentation simplifié pour "les variétés à des fins d'adaptation". Dans le cadre de cette procédure, les viticulteurs peuvent tester de nouvelles variétés pendant dix ans, à condition de respecter deux critères : celles-ci doivent être limitées à hauteur de 5 % de l'encépagement et pas plus de 10 % dans l'assemblage du vin.
> Lire aussi - Vin : qu'est-ce qu'un millésime?
Certains vignerons en ont profité pour réintroduire des plants oubliés, comme le castets en Gironde. D'autres testent des vignes étrangères réputées pour leurs vertus face au changement climatique : des variétés grecques ou italiennes résistantes à la sécheresse pour les vins du Languedoc ; le touriga nacional, un cépage noir portugais, dans le Bordelais. "Aujourd'hui, il est nécessaire de s'adapter, reconnaît Jacques Gautier. Mais quand on plante une vigne, elle est là pour trente ans et il ne faut pas se tromper." 
<https://www.lejdd.fr/Societe/viticulture-ils-ressuscitent-des-cepages-oublies-pour-sadapter-au-changement-climatique-4045476>
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16- Présentation du plan français sur la PAC : plusieurs organisations claquent la porte, La Provence avec AFP, 21/05/21, 13h25

Le projet de plan français de déclinaison de la future Politique agricole commune (PAC) maintient un "statu quo" et "ne répond pas à l'urgence environnementale", ont déploré ce vendredi plusieurs organisations environnementales et la Confédération paysanne, qui ont quitté la réunion de présentation faite par le ministre de l'Agriculture.
"En réaction au contenu des annonces" du ministre de l'Agriculture Julien Denormandie devant un large éventail de parties prenantes (syndicats, représentants des industriels, ONG), la Confédération paysanne "a claqué la porte" de cette visio-conférence tout comme la Fnab (Fédération nationale de l'agriculture biologique), France Nature Environnement, la Plateforme pour une autre PAC et le WWF France.
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6361022/presentation-du-plan-francais-sur-la-pac-plusieurs-organisations-claquent-la-porte.html>
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17- Manche : 100 tonnes d’un pesticide interdit épandues, dix maraîchers devant la justice, 20 Minutes avec agences, 21/05/21, 14h25

Justice. Près de 132 tonnes de pesticides ont été importées d’Espagne et 100 tonnes ont été épandues
Jusqu’à 100.000 euros d’amende ont été requis ce vendredi à Coutances (Manche) contre des producteurs de carottes. Ces derniers étaient jugés devant le tribunal correctionnel pour avoir utilisé des tonnes de pesticides interdits importés d’Espagne.
Le procureur de la République Cyril Lacombe a demandé des amendes allant de 8.000 à 100.000 euros contre les dix maraîchers. Ils sont accusés d’avoir détenu et/ou utilisé du dichloropropène, un produit classé cancérogène probable et interdit d’utilisation en France depuis 2018.
132 tonnes de pesticides importées
Le magistrat a aussi requis 70.000 euros d’amende contre l’intermédiaire qui commandait le produit en Espagne, 50.000 euros contre celui qui groupait les commandes et assurait la livraison et 20.000 euros contre l’entreprise qui épandait le produit la nuit. Son gérant, qui faisait de fausses factures d’élagage, risque lui 10.000 euros d’amende. Les 13 prévenus ont un casier vierge.
Entre le 7 février 2018 et le 4 novembre 2020, près de 132 tonnes de produits ont ainsi été illégalement importées. Environ 100 tonnes ont été épandues. Ce pesticide est efficace contre un ver parasite des carottes. À l’exception d’un prévenu, tous ont gardé le silence sur les conseils de leurs avocats. Un seul a nié les faits.
Les prévenus « auraient dû commencer à anticiper dès 2009 », quand l’usage du pesticide est devenu interdit dans l’Union européenne sauf sur dérogation, a déclaré Annick Briand, représentante de la Confédération paysanne qui s’était portée partie civile. « La filière savait que les dérogations ne dureraient pas. »
<https://www.20minutes.fr/planete/3046651-20210521-manche-100-tonnes-pesticide-interdit-epandues-dix-maraichers-devant-justice>
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18- Les arbitrages de la France pour la future PAC suscitent de vives crispations, Le Monde, maj le 22/05/21 à 02h45 
Mathilde Gérard et Laurence Girard

Le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, a présenté, vendredi, les grandes orientations françaises de la future politique agricole commune. Les « écorégimes » cristallisent notamment tous les mécontentements. 
La réunion était des plus tendues. Plusieurs organisations paysannes et de l’environnement ont claqué la porte, vendredi 21 mai, du Conseil supérieur d’orientation et de coordination de l’économie agricole et alimentaire (CSO), au cours duquel le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, présentait aux syndicats, représentants des filières et ONG les grandes orientations françaises de la future politique agricole commune (PAC).
Principale nouveauté introduite dans cette nouvelle version de la PAC, qui entrera en vigueur à partir de 2023 : la plus grande latitude donnée à chaque Etat membre dans la manière de redistribuer les aides européennes, à travers l’élaboration de « plans stratégiques nationaux », véritables déclinaisons locales de la PAC. Mais après plusieurs mois de négociations sur ces arbitrages nationaux, la Confédération paysanne, la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB), la plate-forme Pour une autre PAC, ainsi que les organisations WWF, Greenpeace et France Nature Environnement (FNE) ont quitté avec fracas le CSO, dénonçant un « simulacre de négociation » et « un statu quo » qui renforce un modèle agricole « à bout de souffle ».
> Lire aussi  Le lobby agricole lutte contre un verdissement de la PAC
« Ces personnes étaient dans une organisation théâtrale préprogrammée et n’ont pas écouté mes propositions », a déploré Julien Denormandie, peu après, lors d’une présentation à la presse, fustigeant des positions « caricaturales ». « Le débat politique et sociétal meurt du simplisme », a-t-il insisté. « Ce n’était pas prévu et organisé, rétorque Loïc Madeline, secrétaire national de la FNAB, mais on est tous arrivés à un moment où on s’est dit individuellement que ce qui est mis sur la table est inacceptable. »
> Lire aussi  Pour une PAC plus juste, verte et tournée vers l’avenir, un millier de propositions citoyennes
Les organisations protestataires demandent au gouvernement de revoir sa copie, estimant que les arbitrages présentés ne permettront pas de mettre l’agriculture française sur une voie plus durable. « Le problème, c’est la déconnexion entre les propositions du ministre et la réalité scientifique, critique Arnaud Gauffier, du WWF. On a une PAC qui fait comme si tout allait bien, alors qu’on assiste à un effondrement de la biodiversité et à un climat qui ne cesse de se réchauffer. » Pour le responsable associatif, « la PAC devrait être une politique d’orientation, mais en l’état, elle ne permet pas d’anticiper ».
Une « boîte verte »
Principal outil de verdissement de la future PAC, les « écorégimes » cristallisent tous les mécontentements. Pour la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la mise en place de cette « boîte verte », qui servira à rémunérer des pratiques environnementales vertueuses, représentera une perte sèche de revenus pour une partie de la profession.
A l’inverse, ONG et organisations paysannes regrettent le manque d’ambition donné à cet instrument. Concrètement, il pourrait financer des pratiques comme le non-labour du sol, la diversité des cultures, le maintien de prairies permanentes… Autre voie d’accès à ces écorégimes : la certification d’une ferme, en agriculture biologique ou « haute valeur environnementale » (HVE, un label intermédiaire controversé, aux larges critères d’attribution). Pour les ONG, les critères d’attribution sont trop larges. « Nous ne comprenons pas que la HVE permette une rémunération au même niveau que l’agriculture bio, bien plus exigeante. Pour nous c’est inacceptable », dénonce Marie-Catherine Schulz-Vannaxay, de FNE.
> Lire aussi  Climat et biodiversité : « Les petits pas de la politique agricole commune ne suffisent plus »
L’enveloppe globale consacrée aux écorégimes discutée entre la Commission européenne, les Etats membres et le Parlement n’est pas encore connue à ce stade, mais devrait représenter entre 20 % à 30 % du premier pilier de la PAC (le budget consacré aux paiements directs aux exploitants).
Pour Julien Denormandie, cet outil doit être « inclusif et simple d’accès » et embarquer un maximum d’agriculteurs. Selon les calculs du ministère, 79 % des fermes de grandes cultures auraient accès à l’un des deux niveaux, standard ou supérieur, de l’écorégime, et 13 % supplémentaires pourraient y accéder en intervenant sur une part marginale (5 %) de leur exploitation. « L’écorégime, ce n’est pas de l’argent en plus donné aux agriculteurs, justifie le ministre. Ça consiste à prendre une partie de leur revenu – 20 % à 25 % des paiements directs, qui eux-mêmes représentent 8 % de leurs revenus –, et à ne le rendre que s’ils mettent en place des principes agroenvironnementaux. J’ai proposé aux députés de faire la même chose avec leurs salaires ! Il n’y a que le milieu agricole à qui on fait ça. »
Au sein de Pour une autre PAC, qui représente une quarantaine d’organisations paysannes et d’associations, on regrette le manque de progressivité de cet outil : « On plaidait pour un écorégime à trois niveaux, le ministre n’en a retenu que deux, déplore Mathieu Courgeau, président de la plate-forme. Notre objectif, c’est bien que 100 % des agriculteurs puissent atteindre les écorégimes en 2027, mais avec une ambition forte : il faut que l’ensemble du monde agricole voie les marches à franchir pour progresser dans le dispositif. »
Les subventions à l’agriculture biologique sont un autre sujet de tensions : M. Denormandie a vanté une enveloppe globale d’aide à l’installation de 340 millions d’euros, dans le but d’atteindre 18 % de surface agricole utile en agriculture biologique en 2027. Mais pour la FNAB, cette aide masque la suppression, depuis 2017, des aides au maintien pour les agriculteurs en bio. « On tricote, sans savoir qui portera le tricot, et on détricote en déshabillant la bio de sa substance », résume Loïc Madeline, pour qui, en l’état actuel des aides, l’objectif de 18 % de surfaces en bio sera difficile à atteindre.
Toutefois, ce Plan stratégique national, destiné à répartir une enveloppe annuelle de 9 milliards d’euros entre les 450 000 exploitations agricoles françaises, suscite aussi des réactions positives. La FNSEA s’est félicitée du plan protéines végétales présenté par le gouvernement. M. Denormandie s’est engagé à doubler progressivement l’enveloppe destinée à ces cultures. Le syndicat s’est aussi réjoui du maintien des indemnités versées pour compenser les handicaps naturels, par exemple aux exploitations en haute montagne ou situées sur des zones de fortes sécheresses. Elles représenteront toujours 1,1 milliard d’euros par an, grâce à un abondement de l’Etat à hauteur de 108 millions d’euros.
De son côté, le syndicat Jeunes Agriculteurs se dit satisfait d’une augmentation de 50 % des aides versées aux jeunes agriculteurs portées à 101 millions d’euros et d’un renforcement du budget alloué à l’installation estimé à 117 millions d’euros.
M. Denormandie, qui revendique « la stabilité » et se défend de tout « immobilisme » doit encore peaufiner sa copie. L’ensemble du PSN doit être rédigé d’ici l’été, et transmis fin 2021 à la Commission européenne pour validation.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/05/21/les-arbitrages-de-la-france-pour-la-future-pac-suscitent-de-vives-crispations_6081088_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Le ministre de l’Agriculture fait une PAC pour les gros et pas pour le bio <https://reporterre.net/Le-ministre-de-l-Agriculture-fait-une-PAC-pour-les-gros-et-pas-pour-le-bio>, Reporterre, 22/05/21
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19- Alimentation : Thunberg appelle à changer les habitudes de production et de consommation, AFP, 22/05/21, 21:20

La militante écologiste suédoise Greta Thunberg a lancé samedi un appel au changement des habitudes de production et de consommation alimentaires face aux crises et aux menaces auxquelles est confronté le monde. 
"La crise climatique, la crise écologique et la crise sanitaire sont toutes liées entre elles", a déclaré la jeune femme dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, à l'occasion de la journée internationale de la biodiversité. 
Greta Thunberg revient en particulier sur la transmission des animaux aux humains de maladies comme "le Covid 19, Zika, Ebola", notamment dues, explique-t-elle, aux pratiques agricoles. 
"La façon dont nous cultivons et traitons la nature - en abattant les forêts et en détruisant les habitats - crée les conditions parfaites pour que les maladies se propagent d'un animal à l'autre, et à nous", dénonce-t-elle.
Plus tôt cette année, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait jugé "probable" qu'un animal ait servi d'intermédiaire pour la transmission du Sars-Cov-2, confirmant que de nombreux animaux constituent un réservoir pour des virus contaminant l'homme.
Les "zoonoses" comme on appelle les maladies ou infections qui se transmettent de l'animal à l'humain, n'ont rien de nouveau.
D'après l'Organisation mondiale de la santé animale, 60% des maladies infectieuses humaines sont zoonotiques. Ce pourcentage monte même à 75% pour les maladies infectieuses émergentes (Ebola, VIH, grippes aviaires, etc.), selon une étude britannique parue en 2001, qui fait référence.
Or "l'émergence de maladies zoonotiques est souvent associée aux changements environnementaux" qui sont "habituellement le résultat d'activités humaines, de la modification de l'usage des sols au changement climatique", notait le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) dans un rapport de 2016. 
- Extinction d'espèces -
"Si nous continuons à produire des aliments comme nous le faisons, nous détruirons également les habitats de la plupart des plantes et des animaux sauvages, ce qui conduira d'innombrables espèces à l'extinction", déplore encore la militante, qui poursuit : "ils sont notre système de survie, si nous les perdons, nous serons aussi perdus".
Quant à la question purement climatique, qui motive depuis le début le combat de Greta Thunberg, elle rappelle : "nous devons réduire radicalement nos émissions dès maintenant". 
Et d'ajouter : "lorsque nous pensons aux vilains de la crise climatique, nous pensons bien sûr aux entreprises de combustibles fossiles, mais l'agriculture et l'utilisation des terres représentent ensemble environ un quart de nos émissions, ce qui est énorme".
"Si nous adoptions un régime alimentaire à base de plantes, nous pourrions économiser jusqu'à huit milliards de tonnes de CO2 chaque année", affirme-t-elle, tout en mettant en avant la souffrance des animaux.
<https://information.tv5monde.com/info/alimentation-thunberg-appelle-changer-les-habitudes-de-production-et-de-consommation-409818>
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20- Reportage. A Dijon, la ferme expérimentale qui anticipe un futur sans pesticides, Le Monde, 23/05/21, 05h11
Matthieu Jublin, Dijon, envoyé spécial

Des scientifiques de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) mènent une expérience unique en France. Sur une ferme de 132 hectares en Côte-d’Or, ils testent en conditions réelles des systèmes agroécologiques avec zéro phytosanitaire.
Armé d’un filet rond fixé au bout d’un bâton, Antoine s’avance au milieu du champ de colza et balance en rythme sa grande épuisette de gauche à droite, au ras des plants encore verts. Contrairement aux apparences, le technicien de recherche de 25 ans ne part pas à la chasse aux papillons, mais tente d’attraper des méligèthes pour les compter. Ces insectes ravageurs mangent les boutons de colza avant qu’ils n’éclosent. Lors de notre visite sur place, fin mars, leurs fleurs jaunes n’avaient pas encore recouvert le paysage bourguignon, mais la menace planait déjà sur la parcelle, non traitée à l’insecticide.
La scène serait inhabituelle dans une exploitation agricole classique, mais fait partie du quotidien du domaine d’Epoisses, situé au sud de Dijon. Cette ferme expérimentale appartenant à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) est la première du genre à n’utiliser aucun pesticide. Sur ses 132 hectares, une vingtaine de scientifiques y analysent en continu une variété de systèmes agroécologiques, avec de multiples combinaisons de rotations de cultures, de cohabitation d’espèces animales et végétales, et mesurent leurs résultats en termes de rendements, de rentabilité économique et de biodiversité.
Défi écologique et enjeu politique
Lancée en 2018, cette plate-forme de recherche a pour nom « CA-SYS ». Une référence au cassis, spécialité locale, mais surtout l’acronyme anglais de « système agroécologique coconstruit ». L’expérience, menée sur dix ans, a pour but d’éprouver le remplacement de produits phytosanitaires par une amélioration de la biodiversité animale et végétale en même temps que la préservation de la rentabilité. Un défi écologique et un enjeu politique, alors qu’Emmanuel Macron a renoncé à sa promesse de sortir du glyphosate avant 2021 et que les plans Ecophyto successifs n’ont pas rempli leur objectif de réduction des pesticides.
> Lire aussi Agriculture : les financements publics entretiennent la dépendance aux pesticides
« L’idée n’est pas de démontrer qu’on doit se passer de phytos, mais d’anticiper ce qu’on pourrait faire si les phytos sont interdits », précise Stéphane Cordeau, l’un des animateurs de la plate-forme. Avec d’autres scientifiques et agriculteurs, l’ingénieur agronome a imaginé dès 2013 cette expérience qui se veut participative. Ce jour de printemps, le chercheur accueille à deux pas du domaine, dans les locaux de la chambre d’agriculture de Côte-d’Or, une demi-douzaine d’agriculteurs de la région venus se former et échanger sur leurs bonnes pratiques. Chardon, datura ou vulpin des champs sont au cœur des discussions. Ces adventices, ou « mauvaises herbes », peuvent pulluler en l’absence de traitement par herbicide et empêcher le développement des cultures en leur faisant de l’ombre ou en captant l’eau et l’azote contenus dans le sol.
Pour lutter contre ces adventices, la plate-forme CA-SYS expérimente plusieurs types de couverts végétaux, des cultures secondaires semées entre deux cultures principales. Ils permettent de faire concurrence aux mauvaises herbes, mais aussi de fixer l’azote et la matière organique dans le sol afin de fertiliser la culture suivante, tout en réduisant l’érosion des sols.
Ces couverts se retrouvent dans les quatre systèmes agroécologiques testés sur le domaine : deux autorisant le labour – avec ou sans engrais – et deux autres en « semis direct » – sans labour – avec un couvert végétal permanent ou non. « On expérimente des systèmes que personne ne maîtrise en France, comme le semis direct permanent, sans phytos ni labour », explique Stéphane Cordeau devant l’une de ces parcelles. Les résultats ne sont cependant pas toujours au rendez-vous : le chercheur montre un rectangle de terre tellement couvert de mauvaises herbes que la culture du colza y a été abandonnée pour cette année.
« Trouver les meilleurs systèmes »
Ces échecs font partie du processus. « Nous avons besoin de plusieurs années pour trouver les meilleurs systèmes et, contrairement aux agriculteurs, nous pouvons prendre des risques car notre salaire n’est pas en jeu », poursuit-il. Marion Cure, une agricultrice venue se former sur le domaine, abonde. « Si les chercheurs n’expérimentent pas, on ne connaîtra jamais les bonnes pratiques. Sur nos exploitations, il est difficile d’analyser nos résultats et de savoir quel facteur a été déterminant en cas de succès ou d’échec », estime la trentenaire, qui remplit de notes son cahier. Dans sa ferme de Côte-d’Or, elle souhaite d’abord réduire le travail du sol, avant de passer éventuellement en bio.
« La parole de l’Inrae compte, car il nous dit ce qui est viable à long terme »,juge pour sa part Eric, un éleveur du Jura. Converti à l’agriculture biologique en 1985, ce vétéran observe que la baisse des rendements en bio atteint « de 30 % à 50 % » pour certaines cultures. Surtout, lors des années les plus difficiles, adventices ou ravageurs peuvent anéantir certaines récoltes. Pour Michel, venu de Saône-et-Loire et qui a converti ses cultures en bio en 2018, « l’aspect économique de la transition fait plus peur que l’aspect agronomique ». Pour mesurer la viabilité économique de chaque système testé, les scientifiques de CA-SYS vendent leur production à une coopérative et mesurent le coût en main-d’œuvre et en matériel de chaque pratique.
« Pas de solution magique »
Devant les exploitants réunis en cercle au milieu du champ, Stéphane Cordeau assume ne pas avoir de recette miracle pour réussir une transition agroécologique : « Ce que l’on fait ici ne sera jamais généralisable partout en France, car il n’y a pas de solution magique pour se passer des phytos. Mais nous créons des protocoles, des règles de décision, des cadres d’analyse qui, eux, sont réplicables. »
Au bout de deux ans, il note de premiers résultats encourageants, notamment sur le désherbage mécanique des adventices. Non loin, un tracteur s’emploie à « biner » une parcelle, c’est-à-dire ameublir la terre entre les rangs cultivés. « Ce travail peut cependant entraîner des effets négatifs sur la vie microbienne du sol, et le tracteur émet des gaz à effet de serre », nuance le scientifique. « Nous devons donc toujours peser le pour et le contre, en évaluant le coût économique mais aussi environnemental de chaque méthode. »
> Lire la tribune :« Il existe déjà des alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes »
Contre les ravageurs, d’autres parades sont expérimentées. Sur le champ balayé au filet par Antoine, trois variétés de colza ont ainsi été semées. « On espère que les méligèthes s’attaqueront uniquement à la variété la plus précoce, qui représente 10 % des plants », explique Violaine Deytieux, l’autre animatrice de la plate-forme.
Elle espère aussi favoriser la présence d’espèces animales dites « auxiliaires », censées s’attaquer aux ravageurs. Pour cela, l’équipe a mis en place des bandes enherbées ou fleuries au bord des champs, ainsi que des haies. Ces « infrastructures écologiques » représentent 10 % de la surface agricole utile de l’exploitation. Derrière la chercheuse, une longue ligne de petits arbustes doit se transformer, d’ici à cinq ans, en une haie de sept mètres de haut pouvant accueillir des rapaces afin de lutter contre les campagnols.
> Lire aussi La coccinelle, un allié potentiellement rentable dans la lutte contre les ravageurs
Les deux scientifiques rejoignent Antoine dans le laboratoire de CA-SYS, en plein milieu du domaine, à côté des bâtiments de ferme. Le jeune technicien examine au microscope une larve de charançon – un coléoptère mangeur de culture – afin de voir si celle-ci a été parasitée par l’un des insectes auxiliaires.
« Parmi les agriculteurs qui viennent nous voir, certains restent sceptiques, parce qu’ils croient que ces ravageurs, ou les maladies touchant les cultures, empêcheront toujours de mettre fin aux phytosanitaires sur le long terme », observe Stéphane Cordeau, qui note aussi des réactions « mitigées » chez les agriculteurs alentour. « Ce que nous faisons est tellement en rupture avec les pratiques actuelles que certains ont peur qu’on leur impose des techniques qui ont marché ici, mais ne seraient pas transposables chez eux. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/23/a-dijon-la-ferme-experimentale-qui-anticipe-un-futur-sans-pesticides_6081178_3244.html>
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En images
21- « Les cantines vertueuses », France 2, 13h15 le samedi, 22/05/21

C’est une petite révolution de… palais proposée aux enfants dans les cantines de Savoie et de Haute-Savoie, que le magazine « 13h15, le samedi » invite à découvrir cette semaine.
Si le bio a fait son apparition depuis quelques années sur les tables des réfectoires scolaires un peu partout en France, réaliser des centaines de « repas maison » chaque jour s'avère coûteux et compliqué…
Dans ces deux départements faisant partie de la région Auvergne-Rhône-Alpes, une nouvelle voie a été imaginée pour satisfaire l’appétit des enfants. Et elle a fait ses preuves, grâce à une organisation digne de l’industrie.
Un cercle vertueux a été mis en place avec les producteurs locaux, des « repentis » du système. Ils ont révolutionné les cantines de la région et régalent chaque jour 24 000 élèves avec des produits frais et de proximité.
> Un reportage de Vincent Nguyen, Julien Masson et Jean-Sébastien Desbordes à voir à : 
<https://www.france.tv/france-2/13h15-le-samedi/2461025-les-cantines-vertueuses.html>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>,  100 propositions de Nicolas Hulot pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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