[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (vendredi 30 août)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 30 Aou 08:16:37 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Au Ghana, des coopératives pour aider les femmes à tirer profit du karité <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/08/au-ghana-des-cooperatives-pour-aider-les-femmes-a-tirer-profit-du-karite_5497770_3212.html>, Le Monde Afrique, 08/08/19, 18h00
2- Reportage. Creuse : vacherie de sécheresse <https://www.liberation.fr/france/2019/08/08/creuse-vacherie-de-secheresse_1744446>, Libération, 08/08/19, 19:36
3- La France engrange une très belle moisson de blé et d’orge <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/09/la-france-engrange-une-tres-belle-moisson-de-ble-et-d-orge_5498020_3234.html>, Le Monde, 09/08/19, 11h26
4- Pour sauver leurs palmiers, les Niçois divisés sur le choix des armes <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/08/09/pour-sauver-leurs-palmiers-les-nicois-divises-sur-le-choix-des-armes_5498136_4500055.html>, Le Monde, 09/08/19, 15h49
5- Reportage. « Elles avaient tellement d’allure » : des vaches highlands pour régénérer la terre <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/09/en-beauce-des-vaches-pour-regenerer-la-terre-et-assurer-la-transmission-de-l-exploitation_5498029_3244.html>, Le Monde, maj le 10/08/19 à 06h21
6- En Tunisie, les saveurs du legmi, fragile "cadeau" du palmier dattier <https://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/en-tunisie-les-saveurs-du-legmi-fragile-cadeau-du-palmier-dattier_2094248.html>, AFP, 13/08/19, 07:00
7- Une ferme urbaine de 14 000 m², la plus grande d’Europe, ouvrira à Paris en 2020 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/13/la-plus-grande-ferme-urbaine-d-europe-ouvrira-au-printemps-2020-a-paris_5499051_3244.html>, Le Monde, 13/08/19, 15h30
8- Biomede, la start-up qui soigne les terres agricoles contaminées <https://www.lejdd.fr/Societe/biomede-la-start-up-qui-soigne-les-terres-agricoles-contaminees-3913817>, Le JDD, 14/08/19, 11h00
9- Au Brésil, un sentier de 8.000 km pour sauver la forêt atlantique <https://www.youtube.com/watch?v=fhIQ-KGfrnM>, AFP, 16/08/19, 08:00
10- En Indonésie, 700 km à pied en marche arrière pour dénoncer la déforestation <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/16/en-indonesie-700-km-a-pied-en-marche-arriere-pour-denoncer-la-deforestation_5500060_3210.html>, Le Monde, 16/08/19, 17h08
11- Tribune. A quand une loi en France pour sauvegarder nos terres ? <https://usbeketrica.com/article/a-quand-une-loi-en-france-pour-sauvegarder-nos-terres>, Usbek & Rica, 18/08/19, 07:00
12- Quand les drones bourdonnent dans les vignes du Luxembourg <https://www.youtube.com/watch?v=lltlL7Q7kTM>, AFP, 18/08/19, 10:00
13- Aux Pays-Bas, des fermes d'un nouveau type face au défi climatique <https://www.capital.fr/economie-politique/aux-pays-bas-des-fermes-dun-nouveau-type-face-au-defi-climatique-1347671>, AFP, 19/08/19, 09:00
14- Quimper. Il ouvre une supérette dédiée aux produits locaux et français <https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/quimper-il-ouvre-une-superette-dediee-aux-produits-locaux-et-francais-6484630>, Ouest-France, 19/08/19, 06h25
15- [Investir près de chez vous] Ecotree fait pousser des arbres avec votre épargne comme engrais <https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/investir-pres-de-chez-vous-ecotree-fait-pousser-des-arbres-avec-votre-argent-147572.html>, Novethic, 19/08/19
16- UFC-Que choisir dénonce les surmarges « exorbitantes » de la grande distribution sur certains produits bio <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/22/les-marges-de-la-grande-distribution-75-plus-importantes-sur-certains-produits-bio-selon-ufc-que-choisir_5501626_3244.html>, Le Monde, 22/08/19, 12h20
17- À Lorient, des chèvres débroussaillent la voie ferrée <https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/lorient-ces-efficaces-chevres-debroussailleuses-6489209>, Ouest-France, 23/08/19, 10h36
18- Plongée avec le doyen des corailleurs corses en quête "d'or rouge" <https://information.tv5monde.com/info/plongee-avec-le-doyen-des-corailleurs-corses-en-quete-d-or-rouge-317555>, AFP, 24/08/19, 11:00
19- Pourquoi l’agriculture française décroche <https://www.lejdd.fr/Economie/pourquoi-lagriculture-francaise-decroche-3915865>, Le JDD, 25/08/19, 17h00
20- Les enfants plus exposés que les adultes au glyphosate, d’après les analyses d’urines <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/28/les-enfants-plus-exposes-que-les-adultes-au-glyphosate-d-apres-les-analyses-d-urines_5503746_3244.html>, Le Monde, 28/08/19, 11h47
21- Interview. La régénération de la forêt en Amazonie, un processus lent et difficile <https://information.tv5monde.com/info/la-regeneration-de-la-foret-en-amazonie-un-processus-lent-et-difficile-318324>, AFP, 28/08/19, 19:00
22- Indépendance de l'Europe aux protéines végétales importées : tout reste à faire <https://www.actu-environnement.com/ae/news/proteines-vegetales-importees-volonte-independance-europe-33954.php4>, Actu-environnement.com, 28/08/19
23- Reportage. A Belle-Ile-en-Mer, la stupeur des « pisseurs » de glyphosate <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/28/a-belle-ile-en-mer-la-stupeur-des-pisseurs-de-glyphosate_5503735_3244.html>, Le Monde, maj le 29/08/19 à 04h05
24- Attaques, sécheresse, loups : l’élevage français a le blues <https://www.lalsace.fr/actualite/2019/08/29/attaques-secheresse-loups-l-elevage-francais-a-le-blues>, AFP, 29/08/19, 07:00 
En images
25- Inde : les petites mains de la noix de cajou <https://www.francetvinfo.fr/monde/inde/inde-les-petites-mains-de-la-noix-de-cajou_3572263.html>, France 2, journal de 20h, 10/08/19
26- Moissons : un cru exceptionnel en 2019 <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/moissons-un-cru-exceptionnel-en-2019_3584093.html>, France 2, journal de 13h, 20/08/19
27- Agriculture : diversifier l'activité grâce à la production de glaces <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-diversifier-l-activite-grace-a-la-production-de-glaces_3585005.html>, France 2, journal de 13h, 21/08/19
28- Spiruline : une algue aux mille vertus ? <https://www.lci.fr/nutrition/spiruline-une-algue-aux-mille-vertus-2130387.html>, TF1, journal de 20h, 25/08/19
29- Hautes-Alpes : les attaques de loup radicalisent les éleveurs <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/hautes-alpes-les-attaques-de-loup-radicalisent-les-eleveurs_3595363.html>, France 2, journal de 13h, 29/08/19

Bien à vous,
Florence

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INITIATIVES DU JOUR : — De juin à septembre, la récolte des noix de karité puis leur transformation en beurre offrent des compléments de ressources à près de 3 millions de femmes dans le nord du Ghana. (cf. item 1)
— Dans la Creuse où on compte 4 vaches pour un habitant, l’eau manque cruellement depuis plusieurs années. Le bétail a soif et le monde paysan réfléchit à une nouvelle forme d’agro-écologie. (cf. item 2)
— A Averdon, dans le Loir-et-Cher, Olivier Gabilleau a quitté le modèle intensif de ses parents pour basculer vers l’élevage de vaches highlands et l’entretien minutieux des marais. (cf. item 5)
— Installée sur le toit du Parc des expositions, dans le 15e arrondissement de Paris, la plus grande ferme urbaine d’Europe devrait produire jusqu’à une tonne de fruits et légumes par jour en haute saison. (cf. item 7)
— Biomede, la start-up qui extrait les métaux lourds des sols agricoles à l'aide de plantes. (cf. item 8)
— Etre propriétaire de la ferme du coin, choisir ce qu'elle va produire et prendre son vélo pour y faire ses courses chaque semaine : cette exploitation d'un nouveau type a vu le jour au Pays-Bas, et se rêve en réponse au défi du changement climatique. (cf. item 13)
— Les trois jeunes fondateurs d’Ecotree achètent des forêts en France, les gèrent de manière durable et proposent aux épargnants d’acheter un ou plusieurs arbres en échange d’un rendement financier. (cf. item 15)
— Durant l'été, certains agriculteurs se lancent sur le marché des glaces fermières. L'occasion de se diversifier en montrant leur savoir-faire. (cf. item 27)
— Enquête sur les vertus de la spiruline. (cf. item 28)
STUPEUR DU JOUR : Les habitants de Belle-Ile-en-Mer (Morbihan) qui ont fait tester leurs urines s’inquiètent de leur exposition inattendue à l’herbicide glyphosate. A l’échelle nationale, 1 505 plaintes ont déjà été déposées, dévoile le parquet de Paris. (cf. item 20 & 23)
ENGAGEMENT DU JOUR : Pour attirer l’attention sur la déforestation de l’Indonésie, un quadragénaire a réalisé un périple de 700 kilomètres à pied et à l’envers. (cf. item 10)
SURMARGE DU JOUR : Selon UFC-Que choisir, les grandes enseignes appliquent des marges beaucoup plus élevées pour les pommes de terre, les tomates et les pommes bio que pour les mêmes produits issus du conventionnel. (cf. item 16 & suite)
BLUES DU JOUR : Sécheresse, pesticides, loups : le blues des agriculteurs français. (cf. item 24, suite & 29)
CITATION DU JOUR : "Il faut recréer la souveraineté protéinique de l'Europe. L'Europe doit être capable de produire ses propres protéines pour elle-même, pour consommer, et pour les éleveurs", Emmanuel Macron (cf. item 22)
ACIDITÉ DU JOUR : Avant d'arriver sur la table, les noix de cajou ont dû être décortiquées en Inde, dans des conditions indignes. (cf. item 25)
CHIFFRE DU JOUR : Les récoltes de blé sont en progression de 12% sur un an. (cf. item 3 & 26)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Au Ghana, des coopératives pour aider les femmes à tirer profit du karité, Le Monde Afrique, 08/08/19, 18h00
Dylan Gamba (Tamale, Ghana, envoyé spécial)

De juin à septembre, la récolte des noix puis leur transformation en beurre offrent des compléments de ressources à près de 3 millions de femmes dans le nord du pays. 
La route en asphalte et les maisons en béton laissent place à un chemin de terre bordé de huttes. Le village de Dakpemyili se trouve à une demi-heure de voiture de Tamale, la grande ville du nord du Ghana. Un bourg de 230 habitants comme il en existe beaucoup dans cette région essentiellement rurale, plus pauvre que le reste du pays. La savane se dessine à perte de vue. Le climat sahélien y est sec en cette période de fin du ramadan.
Dès 6 heures, les femmes sont à l’ouvrage dans les champs. Munies de bassines, elles ramassent les petites noix vertes qui, depuis plusieurs années, ont permis d’améliorer le quotidien : le karité. Rebecca Richard, coiffée d’un foulard bigarré et chaussée de bottes pour se prémunir contre les morsures de serpents, se courbe pour attraper les noix et les ranger dans son seau. « Pendant la période de récolte, de juin à septembre, nous sommes dans les champs tous les matins », témoigne la femme de 35 ans.
> Lire aussi  Au Burkina, les belles promesses de la pommade anti-paludisme
Avec son mari, elle possède une parcelle d’environ deux hectares où se trouvent une dizaine d’arbres. Chacun a une durée de vie de 300 ans et peut produire jusqu’à 20 kg de noix par saison. Contrairement à l’année dernière qui a été « catastrophique car nous n’avons pas ramassé une seule noix », se souvient Rebecca, cette saison s’annonce prometteuse. « Il y a deux ans, j’ai vendu environ 255 kg pour environ 420 cedis [environ 68 euros] », poursuit-elle.
« C’est une somme non négligeable dans une région où il n’y a pratiquement aucune autre activité économique », avance Alhassan Mahama, membre de l’ONG Presbyterian Agriculture Services. L’association, présente depuis 2003 dans deux régions du nord du pays, assiste environ 15 000 femmes réparties dans 100 villages. « Nous les aidons notamment en leur fournissant des entrepôts pour qu’elles puissent stocker les noix et qu’elles attendent le meilleur moment pour vendre, quand les cours sont à la hausse », poursuit-il.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/08/au-ghana-des-cooperatives-pour-aider-les-femmes-a-tirer-profit-du-karite_5497770_3212.html>
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2- Reportage. Creuse : vacherie de sécheresse, Libération, 08/08/19, 19:36
Sylvain Mouillard

Prairies jaunies, terres craquelées… Dans le département où on compte quatre vaches pour un habitant, l’eau manque cruellement depuis plusieurs années. Le bétail a soif et le monde paysan réfléchit à une nouvelle forme d’agro-écologie.
L’image lui trotte encore dans la tête. C’était mi-juillet, lorsque la canicule assommait la France. Un groupe de génisses, «un peu jeunes et bêtes», n’avait rien trouvé de mieux que de déambuler en plein cagnard. «Elles étaient entourées d’un nuage de poussière, comme en plein désert», se remémore Thierry Jamot, le propriétaire des bovins, installé dans… la Creuse. Le département de Nouvelle-Aquitaine, havre supposé de verdure et de fraîcheur, est en réalité frappé d’une sécheresse longue durée. Le 10 juillet, la préfecture a placé l’ensemble du territoire en état de crise, niveau d’alerte le plus élevé. «Seuls les usages prioritaires que sont l’alimentation en eau potable, la sécurité incendie et l’abreuvement du bétail sont autorisés», détaille la préfecture, avant de lister les activités désormais proscrites : arrosage des jardins, lavage de voiture ou encore remplissage des piscines. La pêche, activité phare avec des eaux riches en truites, est interdite depuis le 20 juillet. «On a déjà connu des sécheresses, en 2003, 2011, mais jamais de cette ampleur et de cette durée, pointe Thierry Jamot, éleveur de charolaises et président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, le syndicat départemental majoritaire. Le monde agricole s’est toujours adapté, mais il faut quand même un minimum de pluie.» Pour abreuver ses 90 vaches et leurs petits, il lui faut 6 000 à 7 000 litres d’eau par jour. Les trous qu’il a aménagés sur son exploitation ne suffisent plus. Une à deux fois par semaine, il doit aller pomper l’eau de la Creuse dans une citerne de 4 500 litres afin de donner un peu de répit à ses réserves. Le défi ne s’arrête pas là : le déficit pluviométrique récurrent (-30 % depuis un an) malmène les prairies où le bétail est censé paître au printemps. «Les bottes de paille sont à peine engrangées qu’on doit les donner aux animaux. Ce foin, on ne l’aura pas l’hiver. Et les vaches ne sont pas censées manger du fourrage dix mois sur douze. Il leur faut de l’herbe fraîche !»
L’enjeu est crucial dans un département où près d’un quart de la population active est lié au secteur agricole, entre les emplois directs et induits. Autre chiffre éloquent : la Creuse compte quelque 435 000 bovins pour 117 000 habitants. L’immense majorité de ce bétail (97 %) est élevée pour sa viande.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.liberation.fr/france/2019/08/08/creuse-vacherie-de-secheresse_1744446>
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3- La France engrange une très belle moisson de blé et d’orge, Le Monde, 09/08/19, 11h26
Laurence Girard

Dans ce contexte, la profession table sur une légère progression des revenus des agriculteurs de ce secteur. 
Les derniers épis de blé sont en passe d’être coupés dans les champs français. Et l’heure est à la satisfaction. Si les chiffres définitifs ne sont pas encore connus, le ministère de l’agriculture a révisé à la hausse ses prévisions de moisson de blé tendre. Selon, les données publiées mardi 6 août, il s’attend à une récolte de 38,2 millions de tonnes. Soit un rebond de 12 % par rapport à 2018 et de 8 % comparé à la moyenne des cinq dernières années.
« C’est une très belle année pour les céréales à paille en quantité comme en qualité. Le climat a été très équilibré avec un mois d’avril sec compensé par la météo du mois de mai. Le coup de chaleur de juin n’a eu que peu d’impact sur les récoltes. Les grains sont beaux et n’ont pas été touchés par la maladie », explique Jean-François Loiseau, président de la coopérative céréalière Axereal.
L’orge récolté deux semaines avant le blé a encore moins souffert de la canicule de juin. Sa production devrait bondir de près de 20 % en un an pour atteindre 13,4 millions de tonnes. Un résultat obtenu grâce à une hausse des rendements combinée à une forte extension des surfaces. Et pour cause. L’orge a bénéficié paradoxalement de la mauvaise fortune du colza. En effet, les semis difficiles et les attaques de ravageurs ont contraint nombre d’agriculteurs à retourner leur champ pour replanter d’autres cultures dont de l’orge.
> Lire aussi  Matières premières : « Et si l’orge était plus précieuse que le blé ? »
Les surfaces de blé dur ont été réduites
Ce fut le cas d’Eric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB). « Sur les 30 hectares de colza que j’avais initialement plantés, je n’en ai récolté que 5 », témoigne-t-il. Résultat, le ministère table sur une production de colza en chute de près de 30 %, à 3,5 millions de tonnes même si les rendements sont comparables à ceux de 2018.
Une céréale n’a toutefois pas bénéficié de cet accroissement de surface. En l’occurrence le blé dur. La taille des champs consacrée à cette culture a rétréci de plus d’un quart en 2019. « C’est une conséquence des mauvaises récoltes de l’an dernier. Les agriculteurs ont réduit les surfaces », explique M. Thirouin. Ceux qui ont tenté leur chance cette année, les plus intrépides, décrochent le jackpot avec des rendements records de 57 quintaux à l’hectare. Mais, au total, le volume de blé dur devrait logiquement baisser de 17 %, à 1,5 million de tonnes.
Ce satisfecit sur les volumes de moisson de céréales à paille est partagé par les autres pays européens mais aussi, même si la chaleur a un quelque peu écorné leurs ambitions, par la Russie et l’Ukraine. Une situation qui a son revers. « Le prix du blé tendre est en recul de 7 % sur un an, à 153 euros la tonne au départ de la ferme, contre 165 euros lors de la moisson 2018. De même pour l’orge », explique M. Thirouin. Seule exception, le blé dur dont le prix bondit de 12 % à 200 euros la tonne.
> Lire aussi  « Pour l’heure, le blé est bel et bon »
Canicule et sécheresse
Tout l’enjeu pour les agriculteurs sera d’écouler au mieux disant la belle récolte engrangée. Dont une bonne part doit trouver le chemin de l’export face à la redoutable concurrence de la Russie, de l’Ukraine mais aussi des autres pays européens aux greniers bien garnis. Sachant qu’en 2018, la vente des céréales s’est traduite par un excédent de 3 milliards d’euros pour la balance commerciale française.
Pour autant, toutes les inquiétudes ne sont pas levées pour les céréaliers. Nombre d’entre eux ont encore en terre des cultures industrielles qui ont subi les épisodes de canicule et la sécheresse. A l’exemple du maïs, de la pomme de terre ou de la betterave. Mais il est encore trop tôt pour chiffrer les dommages exacts.
Dans ce contexte, l’AGPB table sur une légère progression des revenus des céréaliers français en 2019. Après l’année noire de 2016, où le revenu moyen avait plongé dans le rouge à – 5 000 euros, il était remonté à 20 000 euros en 2017, s’était stabilisé en 2018 et devrait tendre vers les 23 000 euros cette année.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/09/la-france-engrange-une-tres-belle-moisson-de-ble-et-d-orge_5498020_3234.html>
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4- Pour sauver leurs palmiers, les Niçois divisés sur le choix des armes, Le Monde, 09/08/19, 15h49
Diane Lisarelli

Afin d’éradiquer le charançon rouge qui décime les palmiers emblématiques de Nice, la municipalité de Christian Estrosi ne jure que par les méthodes biologiques. Les comités de sauvegarde locaux, eux, prônent un traitement chimique
C’est un arbre mais c’est aussi un symbole. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait un arbre et c’est plus qu’un symbole : un imaginaire. Ce sont des images – peintures, films, installations –, des souvenirs, des fantasmes qui émergent instantanément à la vue de ses feuilles balancées par le vent. Le palmier a beau être de la même famille botanique que l’herbe à pelouse, il a un charisme fou. Emblème de la Côte d’Azur, il est la promesse d’une vie douce et ensoleillée que beaucoup viennent chercher près de la Méditerranée.
Mais le voilà sérieusement menacé par des insectes ravageurs, au premier rang desquels le Rhynchophorus ferrugineus. De son nom vulgaire, le charançon rouge. Ce coléoptère originaire de l’Asie du Sud-Est et de l’Indonésie n’a beau mesurer en moyenne que 3 centimètres de long sur 12 millimètres de large, il sème la terreur dans tout le bassin méditerranéen.
Dans son bureau du parc Phœnix à Nice, Jean-Michel Meuriot, responsable des espaces verts de la ville, pose sur sa table de travail déjà passablement encombrée une petite boîte vitrée. A l’intérieur : un bel ambassadeur de ce curculionidé, soigneusement épinglé. « Ça, c’est un petit tank, un char d’assaut ! », s’exclame l’expert botaniste dont les nerfs sont mis à rude épreuve par l’insecte.
Un désastre végétal
Vraisemblablement introduit en France par l’intermédiaire de cargaisons de palmiers bon marché importés d’Egypte (malgré les risques sanitaires connus) au début des années 2000, le charançon rouge s’est répandu comme une traînée de poudre. Il s’attaque ici en priorité au Phœnix canariensis, emblématique palmier des Canaries présent sur tout le pourtour méditerranéen, car il était jusque-là le plus beau et le plus résistant…
Mais son port majestueux et sa couronne imposante ne plaisent pas qu’aux esthètes : la femelle charançon y pond ses œufs (jusqu’à plusieurs centaines) dans des trous pratiqués à la base des palmes ou au niveau de blessures, comme celles administrées par l’autre ravageur redouté, le papillon Paysandisia archon. Les larves qui éclosent en quelques jours se nourrissent ensuite de leur hôte. En creusant des galeries, elles détruisent son système vasculaire, favorisent son pourrissement et donc sa mort. Le palmier se flétrit, ses feuilles jaunissent, s’affaissent et finissent par tomber.
Un désastre végétal, et pour ceux qui, comme dans une toile de Matisse, apercevaient des palmes par leur fenêtre et pour ainsi dire vivaient avec, un choc affectif. A l’automne dernier, l’émotion est encore montée d’un cran quand un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a estimé que, en France – seul pays européen à avoir maintenu la lutte obligatoire contre le charançon rouge –, il était désormais trop tard pour éradiquer ce ravageur et sauver tous les palmiers du littoral méditerranéen.
Vers parasites des larves
A Nice, le sujet est plus que délicat. Washingtonias, Chamaerops humilis, dattiers, Phœnix canariensis… près de 20 % du patrimoine végétal de la ville a des palmes. Or, pour lutter contre le charançon, la ville a fait un choix contesté : utiliser exclusivement des produits biologiques afin de ne pas déroger à la politique « zéro phyto » décidée en 2009 par Christian Estrosi, dès son premier mandat.
Un engagement qui a mis la cité dans l’illégalité pendant plusieurs années, celle-ci ayant refusé l’usage de solutions chimiques alors même qu’un arrêté ministériel édicté en 2010 l’y obligeait, du moins jusqu’en août 2018, date à laquelle la substance préconisée (l’imidaclopride) a finalement été interdite.
Pour lutter, Nice a donc choisi d’utiliser des petits vers parasites des larves du charançon, les nématodes, auxquels s’ajoute depuis 2018 le champignon Beauveria bassiana qui, par contact, se fixe sur le ravageur et finit par le tuer. « On a la chance d’avoir un maire très concerné par les problèmes environnementaux. Pour quelqu’un de droite, c’est même étonnant mais c’est sincère », défend Jean-Michel Meuriot dont la stratégie « 100 % biologique » est régulièrement attaquée. Car si elle a été une des dernières villes touchées du littoral, Nice a perdu un nombre important de palmiers. Entre 2016 et 2018, 760 ont disparu des espaces publics, sans que l’on puisse comptabiliser les pertes des particuliers. Preuve, pour certains, de l’inefficacité de la politique de la ville.
Parmi eux, Michel Ferry. Cet agronome de l’INRA à la retraite est un grand connaisseur du sujet : il a dirigé la station Phœnix, le Centre de recherche sur le palmier dattier et l’agriculture en oasis, installé dans la palmeraie espagnole d’Elche (province d’Alicante). Cofondateur du Collectif méditerranéen pour la sauvegarde des palmiers et expert auprès de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), il défend inlassablement une stratégie d’alliance entre la municipalité et les propriétaires privés, fondée sur trois piliers : d’abord, la surveillance et l’intervention rapide sur les palmiers infestés ; ensuite, un traitement préventif par injection annuelle d’un produit phytosanitaire, le benzoate d’émamectine, dans le stipe (le tronc) pendant trois à quatre ans ; enfin, le piégeage massif, pour attirer et capturer le plus de charançons possibles.
La stratégie choisie par la Ville de Nice est loin de le convaincre. Soulignant les difficultés d’application et le coût élevé des produits biologiques, il parle d’un « choix dogmatique » et inopérant : celui-ci se limitant au traitement des palmiers du domaine public, sans prévoir d’action concertée avec les propriétaires privés. « Cela revient, par analogie avec la lutte contre les incendies, à ce que le débroussaillage ne soit pratiqué que de manière ponctuelle et dispersée sur une partie du territoire, martèle-t-il. Dans ces conditions, l’incendie finit par tout ravager. »
9 mètres de hauteur
La Côte d’Azur sans palmiers ? Difficile à imaginer. Pourtant, il y a deux cents ans, son paysage était plutôt dessiné par des chênes verts, des oliviers, des agrumes ou des caroubiers. Mais avec les prémices du tourisme s’invente aussi un nouvel environnement. Dès la fin du XIXesiècle, sur la Riviera franco-italienne, botanistes et amateurs éclairés venus de terres moins clémentes créent dans la région des jardins d’acclimatation et introduisent des milliers de plantes exotiques. Mimosa, araucaria, jacaranda, hibiscus, agaves ou aloès : au cœur de ce grand mouvement qualifié de « tropicalisation » par le géographe américain Daniel W. Gade, le palmier est un élément-clé.
Le plus communément planté est le palmier des Canaries dont l’introduction se fait, à Nice, en 1864. On la doit au Parisien Achille Georges Hippolyte Vigier (1825-1882). Pour le parc de sa villa niçoise, idéalement située près du rivage, ce botaniste amateur de plantes exotiques achète un lot de graines de Phœnix reclinata et s’aperçoit après quelques années que l’un d’eux se différencie nettement.
Dix-sept ans après sa plantation ce « nouveau palmier » – le Phœnix canariensis – fait forte impression : avec ses 9 mètres de hauteur, son ombre couvre au sol une surface de 80 mètres carrés. « La beauté de sa couronne imposante, son stipe élégant à l’allure de colonne antique font l’admiration des amateurs de plantes de la Riviera. Tous souhaitent alors le cultiver », écrit Frédéric Tournay dans son ouvrage L’Epopée des palmiers (éditions Opéra, 2009). Dès la fin du XIXe siècle, des horticulteurs de la région d’Hyères se spécialisent dans sa culture.
Un choix incompréhensible
Sur l’ancienne propriété du vicomte Vigier, d’imposantes résidences aux entrées en marbre ont fleuri, mais une partie du parc a été préservée, léguée à la ville pour devenir un jardin public. Cette petite palmeraie au bord de l’eau dans le très chic quartier de la Réserve était un lieu de promenade et de jeux pour les enfants. Mais sur la soixantaine de Phœnix canariensis qui faisaient le charme du lieu, la majorité a disparu. « Une hécatombe », selon Bernard Goubert, médecin à la retraite qui, de la terrasse de son appartement donnant directement sur le parc et la Méditerranée en arrière-plan, a vu dépérir un grand nombre de ces palmiers centenaires.
C’est ici que, avant son autorisation de mise sur le marché, le champignon Beauveria bassiana a été expérimenté. Un choix incompréhensible pour Bernard Goubert qui a lancé en novembre 2017 une pétition signée par 400 riverains pour que ce traitement qu’il juge inefficace soit abandonné. « Nous ne sommes pas du tout contre le bio, mais je constate qu’en suivant le protocole légal avec le chimique nous avons réussi à sauver tous les palmiers de notre résidence alors que ceux, mitoyens du parc, à qui on a appliqué une poudre de perlimpinpin, sont morts », explique-t-il, passablement excédé.
Lui, qui soutient que les services de la Ville mettent parfois plusieurs mois avant d’intervenir (alors qu’au premier signalement, il est imposé d’agir dans les quinze jours), est allé porter plainte contre X en avril 2018 pour comprendre, dit-il, « pourquoi on laissait mourir ces palmiers ». Si ceux-ci ont depuis été remplacés par d’autres espèces de la famille des arécacées, pour l’instant moins sujettes aux attaques du charançon, le parc est loin d’avoir retrouvé sa superbe. Pire, certains des nouveaux palmiers semblent déjà mal en point.
Du côté de la direction des espaces verts, on semble lassé de se justifier. Face à ceux qui prêchent pour la solution phytosanitaire, Jean-Michel Meuriot met en avant les questions brûlantes de santé publique et de biodiversité, s’inscrivant dans la droite ligne de Christian Estrosi, qui ambitionne de faire de Nice « la ville verte de la Méditerranée ». 
Injection de benzoate d’émamectine
Aux alentours, douze communes du département des Alpes-Maritimes (du Cannet à Saint-Jeannet) ont, elles, opté pour les injections chimiques promues notamment par Michel Ferry et s’en félicitent. Patrice Miran, premier adjoint à la Ville de Vence, est ingénieur écologue. Elu de l’Alliance écologiste indépendante, il fait partie de ceux qui ont poussé pour la mise en place d’un programme de lutte unissant municipalités et propriétaires privés, fondé sur une injection annuelle de benzoate d’émamectine : « A efficacité égale, je préférerais évidemment un produit bio, mais je suis pragmatique et je sais qu’avec lui on aurait un taux d’échec énorme… »
Attablé à la terrasse d’un café de la pittoresque place du Grand-Jardin, à Vence, il rappelle combien le Phœnix canariensis est une composante essentielle de l’identité des Alpes-Maritimes mais aussi un outil de végétalisation unique en son genre. « Très facilement transportable, il a une très faible emprise au sol et, en l’absence de charançons, un coût d’entretien quasi nul, explique-t-il. Vraiment, le palmier des Canaries, on y tient ! »
Dans le cadre du programme de lutte collective baptisé « Palmiers06 », l’injection a été négociée à 72 euros par an et par palmier (un coût à peu près trois fois inférieur au tarif du marché) pour motiver les particuliers. Non loin de là, la Communauté d’agglomération Var Estérel Méditerranée (Cavem) a opté pour la même stratégie. Fin 2018, près de 3 000 propriétaires adhéraient au plan d’action. Sur les deux années précédentes, le taux d’échec apparent affiché était inférieur à 2,65 %.
« On les attrapait au vol ! »
Mais le bio sait aussi être efficace. Sur le Cap d’Antibes, un merveilleux jardin abrite un centre de recherche scientifique consacré à l’acclimatation depuis 1857. Créé par le botaniste Gustave Thuret (1817-1875), il a amplement contribué à enrichir le paysage de la Côte d’Azur. Léguée à l’Etat français, la Villa Thuret est aujourd’hui gérée par l’INRA. La petite équipe qui y travaille avec passion a vu les Phœnix canariensisdisparaître un à un sur le Cap.
Catherine Ducatillion, directrice de cette unité expérimentale et Elisabeth Tabone, responsable d’un laboratoire Biocontrôle de l’Unité expérimentale entomologie et forêt méditeranéenne, dont les recherches portent plus spécialement sur le papillon palmivore, ont d’abord cru être à l’abri… jusqu’à ce jour d’automne 2013 où elles ont vu débarquer des centaines de charançons. « On déjeunait dans le jardin et d’un coup, ça s’est mis à voler autour de nous, à taper sur les vitres, à rentrer dans les bureaux, on les attrapait au vol ! »
La scène s’est reproduite plusieurs jours durant. Le jardin a ensuite perdu des Phœnix canariensis, puis les charançons se sont attaqués à un palmier rare et protégé : Jubaea chilensis – la plus grosse herbe du monde, la circonférence de son stipe pouvant atteindre les 4 mètres. La mort de ce palmier spectaculaire a fait bouger les choses. Les espèces rares et sensibles sont, depuis, traitées de manière biologique. Mais cela n’est pas allé de soi : « Il y a eu des réunions internes lourdes, on a dû gérer ça de manière démocratique, au vote. La question était : est-ce qu’on ne fait rien et on laisse mourir nos palmiers ? Moi, j’étais prête à aller jusqu’à cette extrémité pour ne pas rompre l’équilibre biologique du site, explique Catherine Ducatillion, rappelant qu’il y a un siècle et demi, à part Chamaerops humilis et quelques dattiers, les palmiers n’étaient pas répandus dans le paysage local. Même si, à notre échelle, on se dit que c’est important de conserver les palmiers sur la Côte d’Azur, on ne peut raisonnablement pas le faire si cela exige des traitements dangereux ou trop coûteux. »
Trous à la perceuse
Grâce à la stratégie votée qui implique un traitement préventif par solution de nématodes (les petits vers utilisés par la ville de Nice), un système expérimental de pièges, un suivi très régulier et une possibilité d’intervention quasi immédiate, la collection de palmiers du jardin affiche 97 % de survie. « Cela veut dire que l’association de moyens de lutte non chimiques peut être efficace, mais elle exige une régularité et une qualité de mise en œuvre difficile et coûteuse », ajoute Catherine Ducatillion pour qui cette méthode n’est pas applicable à l’échelle d’une ville abritant des milliers de palmiers.
« Un palmier dans un jardin peut avoir une valeur patrimoniale et affective énorme. Pour certains, c’est une herbe, pour d’autres, c’est un trésor », relève Sébastien Régnier. Coordinateur de la lutte contre le charançon à la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles de la région PACA, il pèse ses mots sur un sujet qu’il sait miné. « Quel que soit le procédé, il n’y a jamais 100 % d’efficacité », explique-t-il, notant qu’en termes de facilité d’application, de coût et d’efficience, l’injection a de réels avantages. Si le risque de dispersion du produit au moment de l’application est presque nul, des doutes subsistent quant aux blessures infligées aux palmiers avec ces trous réalisés à la perceuse et à son innocuité pour l’environnement.
A Nice, les résultats affichés pour 2018 font état d’une baisse de 30 % de la mortalité des palmiers, que la municipalité attribue au traitement par le champignon Beauveria. Sur la promenade des Anglais, on remplace les palmiers décimés par d’autres, moins sujets aux attaques du charançon, pour l’instant. Jean-Michel Meuriot reprend la réplique du Guépard, : « Il faut que tout change pour que rien ne change. » Mais l’émotion est palpable. Car derrière la question du charançon, s’en pose une autre, intime et singulière : aura-t-on à faire le deuil d’un paysage, celui des toiles de Matisse et des cartes postales ?
> Lire aussi La gloire flétrie du palmier
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/08/09/pour-sauver-leurs-palmiers-les-nicois-divises-sur-le-choix-des-armes_5498136_4500055.html>
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5- Reportage. « Elles avaient tellement d’allure » : des vaches highlands pour régénérer la terre, Le Monde, maj le 10/08/19 à 06h21
Jordan Pouille, Averdon (Loir-et-Cher), envoyé spécial

Lassé d’un métier standardisé, Olivier Gabilleau a quitté le modèle agricole intensif de ses parents pour basculer vers l’élevage de vaches highlands et l’entretien minutieux des marais.
Des solutions pour la planète. La ferme d’Olivier et Blandine Gabilleau est nichée dans les marais de la vallée de la Cisse, qui s’étire du massif forestier de Marchenoir à Chouzy-sur-Cisse, juste derrière Blois (Loir-et-Cher). Leur maison est une ancienne bâtisse monastique, entourée de noisetiers, au sommet d’une pente caillouteuse. Tout en bas, les sabots immergés, broute un troupeau de soixante-quinze vaches highlands, une race originaire d’Ecosse, au long pelage cuivré et aux cornes interminables. Les bêtes, réputées excellentes débroussailleuses, vivent et dorment dehors toute l’année.
« J’en suis tombé amoureux lors d’un voyage au parc national du Morvan. Elles avaient tellement d’allure. On savait que c’était pour nous », dit Olivier, 51 ans, tout en grattant le chanfrein puis le cou de Nectar, qui n’en demandait pas tant. Soulevant son épais toupet, l’animal révèle une boucle orange marquée « UK », pour Royaume-Uni. « On a acheté les deux premières en France en 2004. Désormais, on préfère aller les chercher chez elles, dans les montagnes écossaises, pour éviter la consanguinité. » Quand la vie d’une charolaise dure deux ans, Olivier attend quatre ans pour se séparer d’une bête, jamais plus d’une par mois. Après trois semaines de maturation, la viande est ensuite coupée et livrée en colis à un cuisinier étoilé de Blois et des particuliers.
L’éleveur avait d’abord suivi la voie de ses parents installés en Petite Beauce en 1963 comme céréaliers. En 1980, ils intègrent à leur ferme un élevage de poulets fermiers Label rouge, pour le compte d’une grosse coopérative. « A l’époque, on disait que notre ferme produisait pour les riches car on ne trouvait pas de Label rouge en supermarché. Mais dix poulets au mètre carré en bâtiment contre vingt-cinq, c’était déjà un sacré progrès. » Ses parents sont partis en retraite en 1998. Depuis, Olivier Gabilleau n’a cessé de reprendre son destin en main : « J’ai transformé nos champs de céréales en pâtures et terres à fourrage, puis j’ai fermé deux bâtiments à poulets en 2012 pour passer de 20 000 volailles à 8 000 trois fois par an. » Pourquoi ce revirement ?
L’exploitant ne mâche pas ses mots : « Le Label rouge est devenu une énorme machine et ce sont les paysans qui trinquent. » Il dénonce une alimentation des poulets par trop industrialisée à son goût, et une pression à la réduction des durées d’élevage. « Je veux sortir de ce système, retrouver une vraie autonomie de paysan, lentement mais sûrement. »
Viande au goût persillé
Son fils Victor, titulaire d’un BTS agricole et d’un CAP de boucher, partage ses convictions et rejoindra la ferme l’an prochain. « Quand sa classe est allée visiter les fameuses vaches à “hublot” [les bovins sont équipés de canules en plastique permettant un accès direct à leur système digestif], dans la Sarthe, ça l’a indigné. Leur guide est ensuite allé se plaindre auprès du professeur. Comme beaucoup de ses copains, Victor ne veut plus d’élevage intensif, ni même de tous ces produits nocifs, qui terminent en -cide. » Le fils aimerait plutôt valoriser davantage la viande produite, au goût persillé, en cuisinant des plats qu’il vendrait en bocaux. Pour le soir, ce sera un crumble de bœuf highland à la courgette.
Bercés par un souffle lointain et continu – l’étrange symphonie des moissonneuses-batteuses –, on emprunte un fragile ponceau de bois pour rejoindre Dougal, jeune taureau au mufle taquiné par les taons.« C’est grâce à Angus, de l’association Highland Cattle Society, que nous l’avons trouvé. Il nous a guidés jusqu’au nord de l’Ecosse où vit cette éleveuse incroyable, Karen MacGregor. Elle bichonne un tout petit troupeau et son mari Michael, photographe, l’immortalise sur un calendrier. » Dougal est dans une forme olympique : arrivé en février et présenté aux génisses trois mois plus tard, le mâle enchaîne les saillies.
Olivier Gabilleau, lui, multiplie les visites sur ses terres d’ornithologues et de botanistes férus de biodiversité. Dans le cadre d’un contrat « Natura 2000 » signé avec l’Etat, ses bovins assurent l’entretien de parcelles marécageuses réparties entre les communes d’Averdon et Champigny-en-Beauce (Loir-et-Cher). L’éleveur raconte qu’au-delà de leurs bouses qui attirent les insectes, ses vaches piétinent tous azimuts et forment ainsi sur leur passage des petites cavités gorgées d’eau, favorisant le retour des ophones (petits coléoptères), des libellules et, par ricochet, d’une vingtaine d’espèces d’oiseaux protégées, dont le râle d’eau et la bouscarle de Cetti. Un entretien naturel des sols qui répond aux enjeux soulevés par le rapport spécial du GIEC mettant en garde contre l’épuisement des terres, publié jeudi 8 août.
Diversification des élevages
Un autre contrat lie l’éleveur au syndicat de la Cisse, afin de garantir la qualité de son eau. C’est dans ce cadre que des jeunes en réinsertion sont allés débarrasser ses marais de saules blancs invasifs. Sans parler des vaches qui dévorent les feuilles et les jeunes pousses dès potron-minet. « C’est gorgé d’acide salicylique, c’est de l’aspirine végétale et elles adorent ça. » Grâce à ces efforts combinés, les fougères aquatiques et la renoncule langue ont retrouvé leur place et rendu au marais son rôle de filtre naturel : quand la Cisse y bifurque, son eau passe de 25 mg de nitrates en aval à 1 mg à la sortie. La rivière retrouve aussi peu à peu son lit d’origine, plus resserré et avec des méandres qui accélèrent son débit.
« Ce n’est plus un fossé d’irrigation pour champs de maïs mais une rivière poissonneuse avec du chabot et de la loche. Même les poules d’eau nidifient aux abords », s’enchante Olivier Gabilleau. Sauf que depuis cinq jours, la Cisse est à sec. Son sol boueux est tapissé d’empreintes d’aigrettes venues glaner des poissons inertes. Les martins-pêcheurs ont pris la tangente, les hérons se préparent à abandonner leurs nids. « Cela arrive de plus en plus souvent car en Petite Beauce, les cultures sont encore trop gourmandes en eau. Quand tous les enrouleurs pompent en même temps, cela fait baisser la nappe phréatique qui alimente la rivière. »
Olivier Gabilleau ne regrette pas d’avoir renoncé aux grandes cultures (céréales, oléagineux) même si ses parents ont pu se sentir trahis. « La première fois que nous avons planté des haies le long des champs, pour apporter de l’ombrage, couper le vent et limiter l’érosion, ma mère était furieuse. J’ai été voir un psy pendant un an tellement ça a été dur d’aller à contre-courant. Finalement ce sont mes enfants qui l’ont convaincue de nous laisser faire. Et puis elle a bien vu que le monde agricole avait changé. Notre voisin a cessé son activité à cause de cours de céréales trop bas. L’autre convertit ses champs mitoyens au bio ! » A la demande de ses clients, Olivier Gabilleau diversifie ses élevages, mais toujours avec des races rustiques comme le porc de Bayeux, l’agneau bleu du Maine ou le lapin fauve de Bourgogne.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/09/en-beauce-des-vaches-pour-regenerer-la-terre-et-assurer-la-transmission-de-l-exploitation_5498029_3244.html>
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6- En Tunisie, les saveurs du legmi, fragile "cadeau" du palmier dattier, AFP, 13/08/19, 07:00
Anaelle De Araujo

Dès l'aube, les habitants de Gabès, dans le sud de la Tunisie, se pressent pour acheter un verre ou une bouteille de legmi. Cette sève de dattier, une fierté locale, est trop délicate à conserver pour être vendue ailleurs qu'aux abords de l'oasis.
A Gabès, un proverbe dit que "même si le legmi attire les moustiques, les gens continuent de s'agglutiner autour".
Très apprécié pendant le mois de jeûne du ramadan en raison de sa forte teneur en sucre, le legmi est principalement consommé de mars à octobre et fait souvent office de petit-déjeuner.
Typique des oasis sahariennes, cette boisson existe aussi sous d'autres latitudes. Dans l'archipel espagnol des Canaries, elle est ainsi appelée "guarapo".
A sept heures du matin, au rond-point Ain Slam de Gabès, vélos, voitures et véhicules militaires se garent dans un joyeux désordre autour de trois hommes assis sur des chaises en plastique, à côté de leurs bidons remplis du précieux suc.
Akram y arrive à pied. "Nous sommes nés avec le legmi : mon grand-père et mon père en produisaient, ma fille d'un an et demi en a déjà bu et moi, j'ai même écrit une chanson" dessus, dit en riant ce trentenaire.
"Le legmi, c'est une partie de notre identité. C'est quelque chose de rare, c'est un cadeau", explique solennellement Haithem, un autre amateur de ce nectar. "Ce n'est pas de la science, c'est de l'amitié et de l'art".
- "Après Dieu, le palmier" -
Il faut avoir la main experte et ne pas être trop gourmand pour tirer la sève du palmier sans tuer l'arbre.
Juché au sommet d'un palmier d'environ huit mètres de hauteur, cigarette aux lèvres, Ridha Omrane Moussa découpe minutieusement l'écorce.
Ce sexagénaire, surnommé "le prince du palmier" selon ses dires, a acquis auprès de l'un de ses aïeux la technique de coupe et d'extraction de la sève. Il la collecte depuis ses 14 ans dans l'oasis gabésienne de Nahal.
"Celui qui n'aime pas le palmier n'est pas gabésien. Après Dieu, il y a le palmier", s'exclame-t-il.
Pour procéder à son extraction quotidienne, il grimpe pieds nus, sans autre aide que les encoches qu'il a faites sur le tronc.
L'objectif de la coupe est de provoquer une réaction de l'arbre qui fait remonter sa sève. "Il ne faut pas toucher le coeur du palmier, autrement il meurt", précise Ridha Omrane Moussa, qui produit environ 8.000 litres de legmi par an.
Il possède 25 palmiers, mais les exploite chacun pendant deux ans et demi avant de les laisser au repos pour une durée de quatre ans.
Au rond-point d'Ain Slam, la bouteille d'un litre et demi de legmi se vend environ 2,5 dinars (0,80 euro).
Outre le legmi frais, appelé aussi legmi "vivant", il existe une version fermentée et donc alcoolisée, le legmi dit "mort".
Ce breuvage est particulièrement prisé des adolescents, raconte Haithem. "Ils n'ont pas beaucoup d'argent pour être ivres, alors (ils) paient un dinar (environ 30 centimes d'euros) et (ils) ont du legmi mort. Mais ce n'est pas bon du tout".
A leur âge, lui-même préparait avec des amis son alcool à partir de legmi frais. "On le laissait fermenter pendant quatre ou cinq heures" dans une cabane de l'oasis, se souvient ce trentenaire.
"Chaque jour, on faisait un test. On ajoutait des herbes, de la menthe... Jusqu'à aujourd'hui, on ne sait pas lequel était le meilleur, parce que personne n'était d'accord. Ce sont de très bons souvenirs".
- "Pour toujours" -
La conservation du legmi "vivant" est complexe, tant il tourne rapidement au vinaigre. Des bouteilles d'eau gelée sont donc disposées dans le bidon où coule la sève toute la nuit durant, puis celle-ci est immédiatement congelée avant d'être versée dans un récipient au moment de la vente.
Cette fragile chaîne du froid limite fortement la consommation de legmi. "Même à Sfax (140 km plus au nord), il n'y en a pas", dit Haithem. "Il est resté bio, sans aucun produit chimique, ni ingrédient pour la conservation".
Pour les habitants, cette fragilité est salutaire car elle évite que la demande ne s'élargisse, ce qui se passerait immanquablement selon eux s’il pouvait être transporté et vendu plus loin des oasis.
"S'il y a beaucoup de demande, que va-t-il se passer ? Ils vont couper beaucoup de palmiers et on risque de perdre les oasis", s'inquiète ainsi Haithem.
Un autre danger guette : "La pollution chimique des usines est une menace pour les oasis", estime M. Moussa.
Les oasis de Gabès, dont celle en bord de mer -la seule de ce type en Méditerranée-, sont menacées par les activités du Groupe chimique tunisien (GCT), une société publique qui exploite depuis les années 1970 les mines de phosphate pour produire des engrais et qui a déjà été mise en cause pour les risques qu'elle fait courir à ces précieuses zones de végétation.
Le GCT déverse en effet chaque jour des milliers de tonnes de phosphogypse, un déchet toxique, et de l’acide phosphorique dans la nature environnante.
Mais la relève est assurée. "J'ai appris le travail à mon fils pour que cette tradition reste à Gabès pour toujours", assure M. Moussa, qui demeure confiant
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/en-tunisie-les-saveurs-du-legmi-fragile-cadeau-du-palmier-dattier_2094248.html>
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7- Une ferme urbaine de 14 000 m², la plus grande d’Europe, ouvrira à Paris en 2020, Le Monde, 13/08/19, 15h30

Elle sera installée sur le toit du Parc des expositions, dans le 15e arrondissement, et devrait produire jusqu’à une tonne de fruits et légumes par jour en haute saison. 
Trente espèces de plantes différentes soignées par une vingtaine de jardiniers, le tout cultivé avec des méthodes biologiques… On pourrait se croire à la campagne, mais le projet est bel et bien parisien. La capitale s’apprête en effet à accueillir la plus grande ferme urbaine d’Europe.
Nichée sur les toits du Parc des expositions, porte de Versailles, cette oasis urbaine de 14 000 m², encore en construction, devrait produire jusqu’à une tonne de fruits et légumes par jour en haute saison. Avant son ouverture prévue au printemps 2020, The Guardian fait un point d’étape.
> Lire aussi  Toits végétalisés, arbres plantés... Paris part à la reconquête de sa biodiversité
Bar perché et visites pédagogiques
« L’objectif est de faire de cette ferme un modèle de production durable reconnu mondialement », explique au quotidien britannique Pascal Hardy, fondateur d’Agripolis, l’entreprise agricole urbaine à l’origine du projet. « Nous utiliserons des produits de qualité, cultivés au rythme des cycles de la nature, au cœur de Paris. »
Outre la culture maraîchère, la ferme disposera d’un restaurant et d’un bar pouvant accueillir environ 300 personnes. Dirigé par la célèbre chaîne parisienne Le Perchoir, ce restaurant aérien offrira des vues panoramiques sur la capitale et, bien entendu, le menu sera composé de produits de saison cultivés sur le site. « Nos produits frais seront utilisés pour nourrir les habitants du sud-ouest de la ville – soit directement, soit par le biais de jardins potagers, de magasins, d’hôtels et de cantines –, contribuant ainsi à réduire la distance parcourue pour se nourrir », explique M. Hardy. « De plus, nous n’utiliserons pas de pesticides ou de produits chimiques, donc la ferme sera un havre pour la biodiversité. »
> Retrouvez notre synthèse : A Paris, les germes de la discorde freinent l’essor de l’agriculture urbaine
La ferme offrira également une gamme de services liés à l’agriculture urbaine, comme des visites pédagogiques. Enfin, les habitants auront la possibilité de louer leurs propres petites parcelles de légumes dans des caisses en bois spécialement conçues à cet effet.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/13/la-plus-grande-ferme-urbaine-d-europe-ouvrira-au-printemps-2020-a-paris_5499051_3244.html>
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8- Biomede, la start-up qui soigne les terres agricoles contaminées, Le JDD, 14/08/19, 11h00
Zoé Lastennet

Tout l'été, dans le cadre de La France des solutions*, le JDD promeut une initiative locale positive. Cette semaine, une start-up qui extrait les métaux lourds des sols agricoles à l'aide de plantes.
Armé d'un appareil à rayons X, "comme une sorte de scanner", Ludovic Vincent parcourt la terre d'une parcelle agricole. En cinq minutes, la machine lui indique la concentration de plomb, de cuivre ou de chrome que renferme le sol. Pour le jeune ingénieur qui se rêve en "médecin des sols", les rendez-vous avec un client commencent toujours ainsi. Sa start-up, baptisée Biomede, commercialise une solution naturelle de traitement des terres à base de plantes. "A partir de ce diagnostic, on choisit des espèces capables de retirer les éléments problématiques pour les agriculteurs", explique-t-il.…
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/biomede-la-start-up-qui-soigne-les-terres-agricoles-contaminees-3913817>
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9- Au Brésil, un sentier de 8.000 km pour sauver la forêt atlantique, AFP, 16/08/19, 08:00
Allison Jackson

Luiz Pedreira s'émerveille en se frayant un chemin parmi la végétation luxuriante de la forêt de Tijuca, à Rio de Janeiro, une infime partie du sentier de randonnée de 8.000 km qui permettra de relier le Brésil du nord au sud.
"Il faut connaître la forêt pour en apprécier la valeur", affirme ce randonneur brésilien.
Il espère que la création d'un des plus grands sentiers au monde permettra de sensibiliser la population au sujet de problèmes de déforestation, plus que jamais d'actualité depuis l'arrivée au pouvoir du président d'extrême droite Jair Bolsonaro. 
Inspiré d'itinéraires mythiques comme le "Great Trail" (Grand sentier) de 24.000 km au Canada, ce projet soutenu par les ministères du Tourisme et de l'Environnement est baptisé "Oiapoque-Chui", du nom des villes situées aux deux extrêmes du Brésil.
Le sentier, dont le balisage complet pourrait prendre des années, permettra de rallier à pied Oiapoque, tout au nord, près de la Guyane française, à Chui, ville frontalière de l'Uruguay au sud. 
L'idée est de créer un gigantesque corridor écologique le long de la côte, au coeur de la Mata atlantica (forêt atlantique).
"Cela permet aux gens de se connecter avec la forêt", commente Luiz Pedreira, contemplant les vastes étendues vertes recouvrant les montagnes qui surplombent Rio. A travers la végétation touffue apparaissent toucans et petits singes espiègles. 
- Tourisme vert -
Considérée par le Fonds mondial pour la nature comme l'écosystème présentant la deuxième plus grande biodiversité au monde après l'Amazonie, la Mata atlantica recèle des milliers de types de plantes et d'espèces animales. 
Quand les Portugais ont commencé à coloniser le Brésil au début du XVIe siècle, cette forêt couvrait plus d'1,3 million de kilomètres carrés, plus de deux fois la France métropolitaine.
Mais depuis, 90% de la Mata atlantica a disparu, laissant place aux plantations de café ou de cannes à sucre, aux mines et à l'expansion urbaine. 
D'après l'ONG SOS Mata atlantica, le rythme de la déforestation de cette zone a baissé ces dernières années, mais les propos alarmants du président Bolsonaro sur l'environnement ont ravivé les craintes des écologistes.
La déforestation de l'Amazonie, considérée comme le "poumon de la planète", a quadruplé en juillet par rapport au même mois de l'année en 2018, selon les derniers chiffres l'Institut national de recherche spatiale (INPE).
Il y a deux semaines, le directeur de cet organisme public qui mesure la déforestation par satellite a été limogé, après avoir été taxé de diffuser des "données mensongères au service des ONG".
"Malheureusement, ce gouvernement ne fait pas de bien à l'environnement", déplore Yves Lahure, randonneur français qui vient d'arpenter six heures durant une partie du futur grand sentier brésilien. Mais des exemples montrent que la forêt peut encore renaître de ses cendres.
La plupart de la Mata atlantica de Rio a été dévastée au XIXe siècle pour laisser place à des plantations de café, explique Horacio Ragucci, président du Centre brésilien d'excursions (CEB), tout en guidant des randonneurs sur un chemin de terre tracé par des esclaves.
Or ces plantations consommaient trop de l'eau des fleuves environnants, posant même des problèmes d'approvisionnement à Rio. Aussi, l'empereur brésilien Pedro II a décidé d'en fermer une partie pour y planter à nouveau des arbres : la forêt qui recouvre la zone protégée connue aujourd'hui sous le nom de Parc National de Tijuca. 
Horacio Ragucci se félicite d'une augmentation sensible du nombre de randonneurs ces dix dernières années, certains étant attirés par des points de vue imprenables pour des selfies inoubliables. 
Faire une "trilha" (randonnée) au milieu d'une végétation tropicale est une activité prisée les week-ends ou pendant les vacances.
"Aujourd'hui, des groupes se donnent rendez-vous pour des randonnées, parfois avec plus de 50 personnes", raconte-t-il.
- "Pur plaisir" - 
Les autorités brésiliennes espèrent que le sentier Oiapoque-Chui va attirer encore plus de visiteurs friands de tourisme vert, un des points forts du pays où la nature est spectaculaire. 
"Les Etats-Unis reçoivent 307 millions de visiteurs par an (dans) leurs parcs naturels (qui) rapportent 17 milliards de dollars chaque année. Le Brésil n'en accueille que 10 millions par an, pour des revenus de 500 millions de dollars", explique l'ex-ministre du Tourisme Vinicius Lummertz.
"Ces chiffres n'ont aucun sens, il faut agir", insiste-t-il.
Le tracé du sentier Oiapoque-Chui est encore en cours de définition et les autorités tentent de persuader des propriétaires fonciers de laisser les randonneurs traverser leurs terres. 
"Si je pouvais, je ferais ça chaque week-end", dit Andreza Albuquerque, au moment de faire une pause en appuyant son dos en sueur contre un arbre majestueux.
"On fait le plein d'énergie pour reprendre le travail le lundi", poursuit-elle. 
Au XIXe siècle, Charles Darwin s'était aussi émerveillé à la vue de la Mata atlantica. 
"C'est un pur plaisir, même s'il s'agit d'un terme faible pour exprimer les sensations d'un naturaliste qui s'est aventuré pour la première fois dans la forêt brésilienne", avait-il écrit dans son journal en 1832.
<https://www.youtube.com/watch?v=fhIQ-KGfrnM>
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10- En Indonésie, 700 km à pied en marche arrière pour dénoncer la déforestation, Le Monde, 16/08/19, 17h08
Bruno Philip (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Pour attirer l’attention sur la déforestation de l’archipel, un quadragénaire est sur le point d’achever un périple de 700 kilomètres à pied et à l’envers. 
Depuis la mi-juillet, Medi Bastoni est en marche. Mais cet Indonésien de 43 ans, qui est sur le point d’achever un parcours de 700 kilomètres à pied depuis l’est de Java jusqu’à Djakarta, a choisi d’inverser le sens normal du déplacement à pied : il marche en arrière, équipé d’un rétroviseur qui permet de ne pas buter sur les obstacles que sa progression originale ne lui permettrait pas de distinguer.
Désireux d’attirer l’attention de ses concitoyens sur l’ampleur de la déforestation dans son pays, ce natif du petit village de Dono, situé dans l’est javanais, espère que ce tour de force pédestre va faire suffisamment parler de la cause environnementale pour lui permettre de remplir l’un des objectifs de son « pèlerinage » : le samedi 17 août, date prévue de son arrivée dans la capitale indonésienne, il espère pouvoir rencontrer le président Joko Widodo à l’occasion de la fête nationale commémorant la déclaration d’indépendance. Il aimerait que le chef de l’Etat, réélu pour un second mandat en avril dernier, lui remette symboliquement une graine, qu’il ira par la suite planter près de chez lui sur les flancs du mont Willis, un volcan particulièrement touché par la déforestation.
> Lire : Six morts à Djakarta après la réélection de « Jokowi »
« Je suis épuisé, bien sûr, mais je suis prêt à mener un tel combat au nom des générations futures, a déclaré l’adepte de la marche arrière durant son périple. Chez moi, on est en train de perdre tous les arbres, cela vaut le coup de se fatiguer et de souffrir pour ça ! »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/16/en-indonesie-700-km-a-pied-en-marche-arriere-pour-denoncer-la-deforestation_5500060_3210.html>
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11- Tribune. A quand une loi en France pour sauvegarder nos terres ?, Usbek & Rica, 18/08/19, 07:00
Par Denis Dupré

Ingénieur de formation, Denis Dupré enseigne depuis 20 ans à l'Université Grenoble-Alpes. Dans cette tribune, il nous interpèle sur l'importance de préserver nos terres cultivables. En France, on estime que près de 26m2 de terres agricoles disparaissent chaque seconde au profit de l'urbanisation et de la rentabilité. 
Tribune. La terre devient une rareté. Tout le monde achète des terres et cela est poussé depuis des décennies par la Banque Mondiale et les interventions du FMI. L’Europe est maintenant touchée par le phénomène d’accaparement des terres et pourrait devenir victime du phénomène dont elle a longtemps profité. 166 000 hectares seraient concernés en Europe en 2018 comme l'indique le rapport de décembre 2018 de la mission d’information sur le foncier agricole de l’Assemblée Nationale. Selon l’ONG LandMatrix, l’Ukraine a en projet 4 millions d’hectares de ventes de terres agricoles. « Les acteurs sont aussi bien étrangers que nationaux, étatiques que non étatiques, des personnes physiques ou des personnes morales. Ainsi, des groupes bancaires, des fonds d’investissement, des sociétés anonymes, des spéculateurs ou des fraudeurs font montre d’un grand intérêt pour le foncier agricole ».
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/a-quand-une-loi-en-france-pour-sauvegarder-nos-terres>
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12- Quand les drones bourdonnent dans les vignes du Luxembourg, AFP, 18/08/19, 10:00
Catherine Kurzawa

Un drone pour pulvériser des fongicides sur les vignes: la Luxembourgeoise Corinne Kox, dont la famille cultive du raisin depuis le début du siècle dernier, fait partie des précurseurs en Europe de cette technique.
Férue de nouvelles technologies, la jeune femme, qui reprend progressivement l'exploitation de son père, un domaine de dix hectares dans la vallée de la Moselle luxembourgeoise, a commencé ses essais à la mi-juillet sur une parcelle de 40 ares.
Pour prévenir l'arrivée de champignons sur les vignes, elle utilise un mélange de soufre et de cuivre.
"Sans traitement, pas de raisin", assure à l'AFP la viticultrice rencontrée à Hettermillen (est), sous un soleil matinal.
Mais plutôt qu'un tracteur ou un hélicoptère, elle a choisi un drone pour l'épandage.
"Avec un tracteur, c'est quand même parfois dangereux de passer tout de suite après la pluie, parce que ça glisse", commente Mme Kox. Sur les vignobles à forte pente, le drone diminue le risque d'accident.
L'épandage par drone, particulièrement maniable et précis, est utilisé dans les vignobles californiens depuis des années. En Europe, il l'est en Suisse depuis environ trois ans et en Allemagne depuis 2018.
En France, en revanche, la méthode n'est pas possible. "Tous les traitements aériens de l'agriculture sont interdits, or le drone est classé comme traitement aérien", indique Robert Verger, responsable viticole de la FNSEA, premier syndicat agricole français.
Au Luxembourg, la pente des vignobles joue en faveur de l'épandage aérien. "Elle est la plus élevée dans l'UE, avec plus de 30%", souligne Erwan Nonet, rédacteur en chef d'une revue spécialisée dans la viticulture au grand-duché.
- Comme un essaim d'insectes -
Surplombant le village de Hettermillen, le domaine Kox s'étend sur de luxuriants coteaux, où la vigne est cultivée depuis 2000 ans.
Né en 1919, le grand-père de Corinne, François, a créé une entreprise de production de raisins sur le domaine et son père, Laurent, en a fait un vignoble en 1977.
Kox produit des vins blancs à partir de riesling, pinot blanc, auxerrois et Gewurztraminer, ainsi que quelques crémants et des vins rouges.
Au-dessus des ceps, le drone, d’une envergure de près d'1m50, génère un léger bruit qui fait penser à celui d'un essaim d'insectes.
Rien à voir avec l'avion du film d'Hitchcock "La mort aux trousses" qui largue à grande échelle des pesticides sur Cary Grant, caché dans un champ de maïs.
Le drone de Corinne Kox vole entre 1 mètre et 1,50 mètre au-dessus des ceps, avec une grande précision dans l'épandage.
Un pilote-instructeur veille au parcours – prédéfini ou guidé par ses soins - de l'engin depuis le bord de la parcelle.
L'appareil a une autonomie de 5 à 6 minutes et peut transporter jusqu'à 10 litres de produits.
Cela nécessite le retour régulier de l'engin à son point de ravitaillement où ses réservoirs sont rechargés en fongicide et ses batteries changées.
Selon Robert Verger, l'épandage de produits phytosanitaires par drone, pratiqué sur des cultures maraichères en Asie et en Afrique, est plus sûr pour l'agriculteur car "il n'est pas en contact avec le produit".
- Des jets privés aux drones agricoles -
L'appareil de Mme Kox, ainsi que les équipements et le pilote, sont fournis par Luxaviation, société créée au Luxembourg en 2008, premier opérateur d'aviation d'affaires en Europe et deuxième dans le monde, avec une flotte de 260 avions et hélicoptères.
Luxaviation se diversifie désormais dans les drones agricoles, marché où s'est déjà installé le suisse Agrofly notamment.
"Il y a d'autres viticulteurs qui sont intéressés", assure Christophe Lapierre, directeur de Luxaviation Drones.
Des discussions sont déjà en cours en Afrique du Sud et en Australie notamment, selon lui.
Le drone avec ses accessoires vaut 40.000 dollars (36.000 euros environ).
Mme Kox n'a pas acheté l'appareil, mais paye simplement le prix du service à Luxaviation, pour l'instant plus élevé que pour un épandage par hélicoptère.
"L'idée c'est quand même de diminuer les coûts pour arriver au coût de l'hélicoptère", dit-elle, sans préciser davantage.
Elle semble toutefois conquise : "l'année, prochaine, on aimerait bien augmenter le nombre de parcelles (…) pour dans quelques années être capable de survoler toute la Moselle luxembourgeoise".
<https://www.youtube.com/watch?v=lltlL7Q7kTM>
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13- Aux Pays-Bas, des fermes d'un nouveau type face au défi climatique, AFP, 19/08/19, 09:00
Charlotte Van Ouwerkerk

Etre propriétaire de la ferme du coin, choisir ce qu'elle va produire et prendre son vélo pour y faire ses courses chaque semaine : cette exploitation d'un nouveau type a vu le jour au Pays-Bas, et se rêve en réponse au défi du changement climatique.
A 2,6 km de Boxtel, commune d'environ 30.000 habitants dans le sud du pays, l'image pourrait paraître traditionnelle : des champs, des serres, des volailles, des cochons et des vaches, et au milieu, un mobile-home vert qui sert de bureau et de cuisine pour le fermier.
Sauf que l'exploitation ne lui appartient pas à lui, mais à 200 familles de Boxtel, dans le Brabant. Il s'agit d'un "Herenboerderij" ("ferme seigneuriale"), modèle de ferme collective unique aux Pays-Bas, créé par l'autoentrepreneur Geert van der Veer, 42 ans, diplômé de l'Ecole supérieure d'agriculture de Bois-le-Duc.
"Quelque chose doit fondamentalement changer dans notre système de production et dans notre façon de nous alimenter si on veut garder les pieds au sec", explique-t-il à l'AFP.
Un quart de son pays est situé au-dessous du niveau de la mer, ce qui le rend particulièrement vulnérable au réchauffement climatique et à la hausse du niveau des mers attendue.
Afin de réduire l'empreinte carbone de la production agricole, rien de tel que consommer localement et réduire le gaspillage alimentaire, en employant un fermier qui sème ce dont on a envie et élève les animaux choisis pour leur viande.
Douwe Korting, 45 ans, journaliste, s'est lancé dans l'aventure sans hésiter. "Les gens commencent vraiment à voir qu'une transition vers un système alimentaire différent est une nécessité", affirme ce membre et co-gérant de la ferme, créée en 2016.
"Le principal objectif des membres est de manger des produits naturels de manière durable près de chez eux".
- 60% de l'alimentation -
Chaque ménage a investi 2.000 euros pour acheter la vingtaine d'hectares de terre agricole autour de la ferme. On y élève désormais 15 vaches, 20 cochons, 250 poulets et 250 poules pondeuses, et on y cultive un verger, ainsi que des champs et des serres où poussent une cinquantaine de légumes différents. 
Une fois par semaine, les consommateurs, également propriétaires et gestionnaires, viennent remplir leur cabas, souvent à bicyclette, contre une contribution de 11 euros par personne.
Les produits de la ferme représentent 60% de l'alimentation des 200 familles, soit environ 500 personnes, avance fièrement M. van der Veer.
Ce modèle de ferme collective est révolutionnaire aux Pays-Bas, rois de l'agriculture intensive: le petit pays est actuellement le deuxième exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires, derrière les Etats-Unis.
Or, l'agriculture intensive est en partie responsable du changement climatique, et en subit directement les effets: Aussi, le pays se met à repenser son système de production.
Les circuits courts, mis en avant par la ferme de Boxtel, permettent de faire l'économie des gaz à effet de serre (GES) émis lors du stockage, transformation, emballage et transport des produits alimentaires. 
Quant au gaspillage alimentaire, un récent rapport des experts de l'ONU sur le climat (Giec) a montré qu'environ 25 à 30% de la nourriture produite annuellement pour la consommation humaine est perdue ou gaspillée, soit 8% des émissions de GES totales.
Le gouvernement fait lui la promotion d'une "transition vers une agriculture circulaire", un modèle durable dans lequel notamment le fumier et les restes alimentaires sont réutilisés, et a alloué une enveloppe de 135 millions d'euros à son financement.
Il s'agit, selon la ministre de l'Agriculture, Carola Schouten, "de produire avec le moins de perte de matières premières et une gestion raisonnée des sols, de l'eau et de la nature".
- Les poules "travaillent" -
Dans la ferme collective de Boxtel, les animaux sont mis à contribution pour les cultures. 
Aux pieds de M. Van der Veer, des poules se baladent à l'ombre des fruitiers. "Elles travaillent", dit-il: "Elles grattent la terre, déposent de la fiente, recherchent des graines et évitent une présence excessive de mauvaises herbes". 
"Nous sommes acculés, au pied du mur. On doit revenir à l'agriculture des années 1950, lorsqu'on savait encore ce qu'on faisait", explique-t-il. Mais "tout en apportant les techniques d'aujourd'hui", souligne-t-il.
Avec l'université d'Eindhoven, il développe un projet de drone qui survolera les champs afin d'en savoir où sont les récoltes et l'état de la terre, et de robot, capable de repérer si un fruit est mûr et de le cueillir.
La deuxième ferme collective s'apprête à ouvrir dans le centre du pays. M. Van der Veer prédit la création de plusieurs centaines dans les prochaines années, convaincu qu'avec 35.000, il serait possible de nourrir les 17 millions d'habitants des Pays-Bas en fruits, légumes et viande. Et ce, en utilisant moins d'un tiers de la surface non urbanisée du territoire.
<https://www.capital.fr/economie-politique/aux-pays-bas-des-fermes-dun-nouveau-type-face-au-defi-climatique-1347671>
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14- Quimper. Il ouvre une supérette dédiée aux produits locaux et français, Ouest-France, 19/08/19, 06h25
Nelly Cloarec

Fabien Grelier s’apprête à ouvrir Délices de producteurs, un commerce de quelque 400 m2, zone de Gourvily, à Quimper. Son créneau ? Le circuit court.
De la viande de porc élevé sur paille de Pleuven, des légumes de Saint-Évarzec, de Plogonnec ou de Tourc’h, des glaces artisanales élaborées en Bretagne… Fabien Grelier prend plaisir à approvisionner les étals et les vitrines de sa supérette, Délices de producteurs. Le trentenaire attend les premiers clients, zone de Gourvily, à Quimper (Finistère), mercredi 21 août.
Il a imaginé sa supérette comme l’endroit où lui-même aimerait promener son panier : « Un commerce où l’on trouve de tout pour faire sa semaine, en étant assuré de la qualité et de la provenance. »
Il a choisi le créneau du local et du français : « Je m’approvisionne auprès de 60 producteurs situés à moins de 50 km de Quimper. Je complète avec des produits français : les pêches, les abricots, les raisins viennent d’une ferme de producteurs dans la Drôme », glisse-t-il en exemple.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/quimper-il-ouvre-une-superette-dediee-aux-produits-locaux-et-francais-6484630>
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15- [Investir près de chez vous] Ecotree fait pousser des arbres avec votre épargne comme engrais, Novethic, 19/08/19
Arnaud Dumas

Vous n’avez pas les moyens de vous acheter une forêt ? Les trois jeunes fondateurs d’Ecotree démocratisent cet investissement réputé très traditionnel. Ils achètent des forêts en France, les gèrent de manière durable et proposent aux épargnants d’acheter un ou plusieurs arbres en échange d’un rendement financier. Cette semaine, Novethic fait le tour des solutions qui permettent d’épargner de manière verte et durable.
Financer la croissance des arbres, il n’y a rien de mieux pour mettre, littéralement, son épargne au vert. Ecotree, une jeune société financière, s’est bâti autour d’une idée simple, consistant à démocratiser l’investissement forestier. La startup propose sur son site Internet d’acheter, non pas des mètres carrés de forêts trop chers et trop coûteux à entretenir, mais tout simplement des arbres.
Pour 18 euros, l’internaute devient propriétaire d’un châtaignier dans la forêt de Cleden Poher dans le Finistère, pour 53 euros, ce sera un peuplier de la forêt de Luthenay dans la Nièvre, pour 22 euros, un mélèze de la forêt de Gioux dans la Creuse, etc. Les choix d’arbres et de prix sont nombreux. En échange de l’achat, l’épargnant peut espérer un rendement estimé autour de 2 % annuels, ainsi que le fruit de la valorisation de l’arbre en fin de vie, au bout de plusieurs dizaines d’années. 
L’horizon de coupe varie selon l’essence de l’arbre et peut aller de 15 ans pour un peuplier, jusqu’à 91 ans pour un chêne. Un investissement de long terme. La startup propose également une formule par abonnement mensuel, qui permet de faire grossir progressivement sa propre forêt.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/investir-pres-de-chez-vous-ecotree-fait-pousser-des-arbres-avec-votre-argent-147572.html>
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16- UFC-Que choisir dénonce les surmarges « exorbitantes » de la grande distribution sur certains produits bio, Le Monde, 22/08/19, 12h20

Les grandes enseignes appliquent notamment des marges beaucoup plus élevées pour les pommes de terre, les tomates et les pommes bio que pour les mêmes produits issus du conventionnel, selon l’association. 
Dans une étude publiée jeudi 22 août, l’association de consommateurs UFC-Que choisir dénonce les surmarges appliquées par les enseignes de la grande distribution aux produits issus de l’agriculture biologique. En moyenne, les marges brutes sur les produits bio sont 75 % plus élevées que pour les produits issus de l’agriculture conventionnelle, a-t-elle calculé.
En se basant sur les cotations officielles de 24 fruits et légumes, l’étude critique particulièrement le « niveau exorbitant » des surmarges sur les trois fruits et légumes les plus consommés par les Français, la pomme de terre, la tomate et la pomme – pour lesquelles les marges brutes de la grande distribution sont respectivement supérieures de 83 %, 109 % et 149 % aux marges pratiquées pour les mêmes produits issus du conventionnel. En revanche, le niveau de marge dans les supermarchés et hypermarchés est équivalent en bio et en conventionnel sur certains produits, comme l’oignon, l’ail ou la carotte.
> Lire aussi  La grande bascule vers le bio de l’agriculture française
« Important écart tarifaire »
Selon l’UFC-Que choisir, cette surmarge n’est pas entièrement justifiée par le coût plus important propre à l’agriculture biologique, dont les rendements par exploitation sont fréquemment inférieurs aux pratiques conventionnelles. « Une partie seulement de cet important écart tarifaire s’explique par les moindres rendements de l’agriculture biologique », écrit l’association dans la synthèse de son étude, avant de préciser que l’écart de prix entre les deux modèles est à 41 % dû aux marges différenciées choisies par les grandes enseignes.
« Cette situation est d’autant moins acceptable qu’à ce jour la grande distribution n’a produit aucun élément chiffré permettant de justifier une différence dans les frais de distribution entre le bio et le conventionnel (manutention, stockage, mise et pertes en rayon, etc.) », poursuit l’UFC-Que choisir.
« La cherté du bio en grande surface n’est pas une fatalité », poursuit par ailleurs l’UFC-Que choisir en détaillant les résultats d’un relevé des prix réalisé sur les sites de 3 350 grandes surfaces et dans 712 magasins spécialisés dans les produits bio. « Bien que [ces derniers] soient globalement plus chers que les grandes surfaces lorsque l’on prend en compte l’ensemble des produits bio, la situation est bien différente pour les seuls fruits et légumes » particulièrement sujets aux surmarges, selon l’association, qui estime qu’ils sont 19 % moins cher dans les magasins spécialisés.
D’après l’UFC-Que choisir, seule une « transparence totale et salutaire » pourrait amener les grandes enseignes à justifier ces surcoûts des produits biologiques dans leurs magasins : en conclusion de son étude, l’association demande à l’Observatoire de la formation des prix et des marges de rendre publics les niveaux de marge par enseigne et par rayon, partout en France.
> Lire aussi  Mangerons-nous tous bio demain ?
Suite à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/22/les-marges-de-la-grande-distribution-75-plus-importantes-sur-certains-produits-bio-selon-ufc-que-choisir_5501626_3244.html>
En savoir plus :
> Sur-marges sur les fruits et légumes bio - La grande distribution matraque toujours les consommateurs ! <https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-sur-marges-sur-les-fruits-et-legumes-bio-la-grande-distribution-matraque-toujours-les-consommateurs-n69471/>, UFC-Que choisir, 22/08/19 
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17- À Lorient, des chèvres débroussaillent la voie ferrée, Ouest-France, 23/08/19, 10h36
Pierre Lann

Au bord de la pénétrante qui mène au port de commerce, 25 chèvres défrichent la voie ferrée. Une belle réussite pour l’écopâturage.
La scène semble ravir les habitants du quartier de Kerforn à Lorient. En pleine ville, une vingtaine de chèvres paissent tranquillement sur la voie ferrée qui mène au port de commerce.
Depuis le début du mois de juin 2019, les caprins débroussaillent cet endroit escarpé. Un modèle d’écopâturage qui perdure grâce au contrat passé entre la SNCF et la société Danved & Co, qui prône une approche différente de la gestion des espaces verts.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/lorient-ces-efficaces-chevres-debroussailleuses-6489209>
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18- Plongée avec le doyen des corailleurs corses en quête "d'or rouge", AFP, 24/08/19, 11:00
Maureen Cofflard

Au large du cimetière marin d'Ajaccio, Marien Poggi, 72 ans enfile sa combinaison de plongée. Yeux fermés, le doyen des corailleurs corses fait le vide, avant de glisser par 60 mètres de fond pour pêcher l'"or rouge" de Méditerranée, sa passion depuis 40 ans.
"J'ai commencé le corail en 1979 mais depuis mes 16 ans, je voulais le faire. C'est un métier de rêve, le corail c'est un mystère, organique, vivant, ça éloigne le mauvais sort", confie à l'AFP le septuagénaire autorisé par arrêté préfectoral, comme huit confrères, à pêcher le corail en Corse.
Une pêche exigeante et très réglementée qui se fait au delà de 50 mètres de profondeur pour permettre aux plongeurs amateurs d'observer ce joyau des mers, invertébré marin doté d'un squelette externe qui vit entre 5 et 700 mètres de fond et pousse d'un centimètre par an.
Comme chaque matin d'avril à décembre, quand la mer le permet, Marien, robuste, bronzé, crâne dégarni, regard malicieux et sourire jovial, glisse dans sa troisième couche de néoprène et enfile gants et chaussons. "A 60 mètres, la mer est à 14°C", rappelle ce fils de militaire, né à Marseille.
A ses côtés, son marin, Franck Ibba, ancien pêcheur de 42 ans s'active, stressé. "Il faut être très concentré parce qu'il y a un vrai danger. Je ne veux pas perdre Marien, c'est l'angoisse des marins de corailleurs", confie cet ancien boxeur, "6e mondial à Mister Univers" en 2017, en exécutant une checklist immuable.
Marien, qui a passé trois ans chez les "paras" avant d'être plongeur professionnel à la Comex, une entreprise spécialisée dans les travaux en milieux sous-marins, et en plateformes pétrolières, s'installe à l'arrière du bateau et "fait une coupure".
"C'est le silence avant la messe", glisse Franck. Paré de ses 90 kg d'équipements, lampe-torche fixée au bras et marteline en main, Marien se laisse tomber dans l'eau. "On prend la mer tous les jours mais la mer ne vous prend qu'une fois", lâche Franck en observant nerveusement les bulles de son plongeur.
- 'Ma mère et dieu' -
Aujourd'hui, la plongée durera environ 1h30 avec 20-25 minutes à 60 mètres et une heure de paliers de décompression. "C'est une éducation mentale, tu t'habitues à attendre calmement", explique le plongeur.
Au bout de 25 minutes, Marien fait remonter avec un parachute son panier avec 800 grammes de "beau corail" qui se vendra entre 900 et 2.000 euros le kilo aux Italiens de Torre del Greco, au sud de Naples, "les experts de la taille" pour en faire des bijoux très prisés.
Commence alors l'heure de décompression. Des paliers tous les 3 mètres, de l'oxygène pur pour réduire l'attente, et une lente remontée.
En 1983, c'est l'accident. Œdème à la moelle épinière. Six mois de paralysie des jambes. "J'avais fait la fête jusqu'à 3 heures du matin", explique Marien. "J'ai eu très peur, à 6 mètres, mes poumons étaient recroquevillés, je n'arrivais pas à respirer. J'ai eu le réflexe de descendre à 15 mètres, ça m'a sauvé. Je regardais la surface et j'ai appelé ma mère et dieu", se souvient ce "croyant non pratiquant".
Depuis, "je ne bois pas, je ne fume pas, je mange peu de viande, je dors au moins six heures par nuit", énonce le vétéran qui limite ses descentes à 60 mètres depuis 2010, contre 100-120 mètres avant avec un mélange gazeux baptisé trimix.
Ce grand-père passionné de voyages pendant les 3-4 mois où il ne plonge pas l'affirme, c'est sa dernière année ! Après, il emmènera les touristes en balade en mer. Franck a déjà entendu ça.
"Ça fait au moins cinq ans qu'il m'explique que c'est sa dernière année", confirme à l'AFP Bruno Grandjean, chef du service de médecine hyperbare au centre hospitalier d'Ajaccio qui lui délivre chaque année la précieuse habilitation médicale.
Pour lui, les corailleurs sont "addict" à cette activité parfois mortelle qui en a emporté quatre un été, dans les années 80. Aujourd'hui, la profession lui semble "en sursis parce que la ressource s'amenuise". Marien, lui, replonge demain.
<https://information.tv5monde.com/info/plongee-avec-le-doyen-des-corailleurs-corses-en-quete-d-or-rouge-317555>
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19- Pourquoi l’agriculture française décroche, Le JDD, 25/08/19, 17h00
Adrien Cahuzac

Grande puissance agricole mondiale pendant longtemps, la France est désormais en déclin dans ce domaine. Voici comment elle en est arrivée là.
Il semble bien loin le temps où la France était la grande puissance agricole et agroalimentaire mondiale, aux côtés des États-Unis. De deuxième exportateur dans les années 1990, le pays est passé à la quatrième place, derrière les États-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas, voire à la sixième aujourd’hui, hors produits transformés. À ce rythme, en 2023, la France importera davantage de produits agricoles qu’elle n’en exporte, pointe un récent rapport du Sénat. Même tendance dans l’agroalimentaire. Pour la première fois depuis la guerre, notre balance commerciale avec les pays européens a été négative en 2018!…
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Economie/pourquoi-lagriculture-francaise-decroche-3915865>
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20- Les enfants plus exposés que les adultes au glyphosate, d’après les analyses d’urines, Le Monde, 28/08/19, 11h47
Stéphane Foucart  

En l’absence de données épidémiologiques nationales, le risque potentiel de cancer lié à l’herbicide ne peut être estimé précisément. 
La surprise le dispute souvent au désarroi. Les « pisseurs », qui participent, en France, à la campagne associative de mesure de l’exposition au glyphosate, sont souvent désarçonnés par la découverte de leur exposition à l’herbicide, le produit phytosanitaire de synthèse le plus utilisé en France, mais aussi dans le monde. Chez les « pisseurs » de Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), par exemple, les taux mesurés varient entre 0,3 µg/l et 2,8 µg/l, avec une moyenne de près de 1,4 µg/l – un peu plus élevée chez les enfants.
« Ces résultats sont cohérents avec ce que nous avons trouvé dans la littérature », explique Emanuela Taioli, directrice de l’Institut d’épidémiologie translationnelle de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai (New York), coauteure d’une récente synthèse des données disponibles sur le sujet, publiée dans la revue Environmental Health.
> Lire aussi  A Belle-Ile-en-Mer, la stupeur des « pisseurs » de glyphosate
Quant aux interrogations des intéressés sur l’origine du glyphosate qu’ils excrètent, la question est difficile. Car, en dépit de l’intensité du recours au célèbre herbicide, la biosurveillance est très lacunaire. « Il y a si peu de données sur les sources d’exposition qu’il est difficile de dire avec certitude par quelles voies les gens sont exposés », détaille Mme Taioli. Parfois, la proximité d’avec les champs traités n’est même pas directement corrélée au niveau d’exposition des individus…
Plus de questions que de réponses
D’autres questions demeurent ouvertes : pourquoi les enfants de Belle-Ile-en-Mer ont-ils généralement des niveaux supérieurs à ceux des adultes ? L’observation est cohérente avec les données disponibles dans la littérature scientifique. « Les raisons ne sont pas très claires, explique Mme Taioli, bien que la masse corporelle plus faible des enfants et leur proximité plus importante avec le sol, et donc un contact plus étroit avec la terre, et la végétation, qui a pu être traitée, puissent contribuer » à cette différence.
A quelles expositions correspondent les niveaux retrouvés dans les urines des « pisseurs » ? Là encore, il y a plus de questions que de réponses. « A notre connaissance, il n’y a pas eu d’études pour surveiller les niveaux urinaires en fonction de la consommation de glyphosate, détaille l’épidémiologiste américaine. De telles études sont possibles, bien qu’elles soient difficiles à mener, car il existe de nombreuses sources potentielles d’exposition autres que l’alimentation, notamment par inhalation, par voie cutanée ou par la consommation d’eau. »
> Lire aussi  Pesticides : l’Union européenne impose une plus grande transparence dans l’évaluation des risques
Pour les autorités sanitaires, en Europe et ailleurs, ces concentrations urinaires en glyphosate trahissent quoi qu’il en soit des expositions très inférieures à la « dose journalière admissible » (DJA). Le risque encouru serait alors négligeable. Cependant, le calcul d’une telle DJA tient à l’opinion des agences réglementaires, selon qui le glyphosate n’est ni génotoxique ni cancérogène. Or ce sujet est âprement débattu : depuis mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) – l’agence de l’Organisation mondiale de la santé chargée d’inventorier les causes de cancer – considère le glyphosate comme génotoxique, cancérogène pour l’animal et cancérogène probable pour l’homme.
« Effets sans seuil »
Si le glyphosate est, comme le suspecte le CIRC, génotoxique et capable d’être à l’origine de cancers, le constat change. « Il est généralement admis que ces agents induisent des effets sans seuil, c’est-à-dire qu’un seul contact avec ce type d’agent est susceptible d’induire un excès de risque de cancer, quel que soit le niveau d’exposition », rappelle l’Institut national du cancer (INCa) dans sa documentation.
> Lire aussi  Les nouveaux cas de cancer en forte hausse en France
« En termes de précaution, on pourrait faire l’hypothèse que les études épidémiologiques rassemblées par le CIRC sont en effet le reflet d’un danger cancérogène du glyphosate, analyser la relation dose-effet et obtenir les données d’exposition. On aurait alors suffisamment d’informations pour quantifier, dans le pire des cas, le risque cancérogène pour la population, estime l’épidémiologiste William Dab, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et ancien directeur général de la santé. On aurait certes d’importantes marges d’erreur, mais on aurait un ordre de grandeur : on saurait si on parle de 3 ou de 30 000 cancers par an attribuables au glyphosate. Il serait alors possible de décider de prendre ou non des mesures, au moins provisoires, en attendant d’en savoir plus. Je ne comprends pas qu’une telle évaluation quantitative des risques n’ait pas encore été demandée par les autorités. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/28/les-enfants-plus-exposes-que-les-adultes-au-glyphosate-d-apres-les-analyses-d-urines_5503746_3244.html>
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21- Interview. La régénération de la forêt en Amazonie, un processus lent et difficile, AFP, 28/08/19, 19:00
Giovanna Fleitas

La catastrophe écologique en marche en Amazonie ne pourra être contrecarrée qu'avec des projets extrêmement ambitieux de reforestation, a indiqué un spécialiste des sciences de l'environnement à l'AFP.
"Il faut très peu de temps pour détruire la forêt", mais "il faudra attendre une décennie ou plus" pour qu'elle se régénère et "le succès n'est jamais garanti", explique Rodrigo Junqueira, conseiller de l'Institut socio-environnemental du Brésil (ISA), une ONG spécialisée dans les questions environnementales et sociales.
Q : Quel type de végétation est affectée par les incendies en Amazonie ?
"Les forêts autochtones de l'Amazonie souffrent des incendies. Ce sont des forêts de différentes physionomies, avec des zones de végétation basse, comme dans le Mato Grosso (centre-ouest), et d'autres plus denses dans lesquelles coexistent des espèces natives avec d'autres qui se sont développées au cours de l'Histoire. Des espèces centenaires sont touchées. Des châtaigniers, des courbarils, des ipés ont été atteints par les flammes et réduits en cendres. Ces bois, très prisés par le commerce, disparaissent dans les incendies et cette destruction est néfaste pour l'environnement". 
Q : Est-il possible que cette végétation se reconstitue ?
"Certaines zones forestières ont une capacité de résilience, de régénération, mais le feu en Amazonie est très destructeur et, très souvent, les forêts qui meurent ne parviennent pas à se régénérer. L'environnement a une influence pour définir si une zone peut se régénérer ou non. Par exemple, si une zone est entourée de cultures, elle aura moins de possibilité de régénération". 
Q : Quels plans d'action devraient mettre en œuvre les autorités pour réparer les dommages provoqués par les incendies ?
"Il faut peu de temps pour détruire la forêt, mais pour la reconstruire il faut mettre en place des politiques qui associent les habitants et attendre une décennie ou plus pour commencer à voir des résultats concrets. Cependant, le succès n'est jamais garanti. Mais un processus de reforestation est possible et nous avons connaissance d'expériences où des zones dégradées ont pu être récupérées. Dans tous les cas, les zones se régénèrent, mais sans parvenir à revenir exactement à leur état antérieur à la dévastation. L'objectif est qu'elles soient le plus semblables à ce qu'elles étaient auparavant. 
Il est important d'associer les habitants aux programmes de reforestation. (Avec l'ISA) nous avons récupéré des terres en dispersant des graines de différentes espèces grâce à des machines utilisées pour cultiver. Au cours des dernières années, le gouvernement a été très absent pour la régénération d'aires déboisées et cela explique qu'aujourd'hui on peine pour freiner l'avancée des incendies. C'est pour cela que les politiques de prévention dans les zones dégradées sont fondamentales pour réussir". 
<https://information.tv5monde.com/info/la-regeneration-de-la-foret-en-amazonie-un-processus-lent-et-difficile-318324>
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22- Indépendance de l'Europe aux protéines végétales importées : tout reste à faire, Actu-environnement.com, 28/08/19
Dorothée Laperche

Dans le contexte de la poursuite de départ de feux en Amazonie, Emmanuel Macron a réaffirmé la volonté de créer une souveraineté européenne par rapport aux importations de protéines végétales. Retour sur les implications de cet enjeu.
Les incendies continuent de ravager la forêt amazonienne. Le Brésil a ainsi enregistré près de 80.000 feux de forêt depuis le début de l'année. Si les chiffres n'atteignent pour l'instant pas les niveaux tristement élevés constatés en 2012, leur concordance avec l'actualité politique du G7 aura permis leur mise en lumière sur la scène internationale.
Interpellé par Emmanuel Macron, différents pays, dont la France, ont en effet profité de l'événement pour proposer leur aide aux pays amazoniens.
En première ligne pour le départ de ces feux : la déforestation. Et les causes de cette dernière sont identifiés depuis longtemps.
Dans une étude publiée en 2009, Greenpeace estimait que l'élevage bovin était responsable de 80 % de la déforestation amazonienne. Si les niveaux ont diminué depuis, l'élevage reste la première cause de déforestation dans la partie brésilienne de l'Amazonie. Autre responsable : la production de soja.
"La culture du soja contribue désormais à détruire les régions du Gran Chaco et du Cerrado, regrette l'ONG dans un document publié cette année. Le Cerrado aurait ainsi déjà perdu près de la moitié de sa végétation naturelle, soit environ 88 millions d'hectares : une superficie équivalente à 1,4 fois la France".
Pour Fondation Nicolas Hulot et l'Institut Veblen, des mesures doivent être prises pour inciter à une réduction de la déforestation. "La déforestation (…) a été multipliée par quatre depuis l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro", indiquent-elle.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/proteines-vegetales-importees-volonte-independance-europe-33954.php4>
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23- Reportage. A Belle-Ile-en-Mer, la stupeur des « pisseurs » de glyphosate, Le Monde, maj le 29/08/19 à 04h05
Cécile Bouanchaud, Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), envoyée spéciale

Les habitants ayant fait tester leur urine s’inquiètent de leur exposition inattendue à l’herbicide. A l’échelle nationale, 1 505 plaintes ont déjà été déposées, dévoile le parquet de Paris.
Au petit matin, en sortant de la salle communale de Bangor (Morbihan), Louisa a l’esprit serein de ceux qui n’ont « rien à se reprocher ». Elle et son fils viennent de participer à une « pisserie », consistant à mesurer leur taux de glyphosate dans les urines. « On n’aura rien, zéro », se dit la mère de famille, tenant par la main Simon (certains prénoms ont été modifiés), 4 ans. Pourquoi s’inquiéter, après tout ? Louisa vit à Belle-Ile-en-Mer, mange exclusivement bio. Deux semaines plus tard, les résultats tombent. Simon a dans ses urines 22 fois le taux maximal fixé par les autorités européennes pour une eau potable de qualité. De quoi écorner la carte postale du paradis insulaire.
Louisa et Simon font partie de quelque 6 000 citoyens, répartis sur 65 départements, qui ont participé à la Campagne glyphosate. Lancée en Ariège, en avril 2018, elle entend mesurer auprès de la population française le taux de pénétration de cette substance herbicide la plus répandue au monde, interdite à la vente aux particuliers depuis le début d’année.
Le sujet inquiète : le parquet de Paris révèle au Monde avoir recensé, à la date du 21 août, 1 505 plaintes déposées en France pour « mise en danger de la vie d’autrui », « tromperie aggravée » et « atteintes à l’environnement ».
> Lire aussi La mobilisation des « pisseurs involontaires de glyphosate » prend de l’ampleur
« L’imprégnation est généralisée, tout le monde en a, en permanence », résume Dominique Masset, qui copréside l’association Campagne glyphosate, évoquant des taux plus élevés en période d’épandage, entre avril et octobre. Sachant qu’il n’existe pas de valeurs biologiques d’interprétation (VBI) des dosages urinaires pour le glyphosate, les citoyens ayant testé ce produit phytosanitaire se réfèrent au taux maximal fixé pour l’eau potable, bien que celui-ci ne constitue pas un seuil sanitaire. Comme les autres pesticides, le glyphosate n’est pas censé dépasser 0,1 µg par litre d’eau potable en France, selon un arrêté publié en 2007 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
Recueil sous contrôle d’huissier
A l’échelle nationale, les citoyens ayant fait les prélèvements présentent en moyenne 1,2 µg de glyphosate par litre d’urine. A Belle-Ile-en-Mer, la moyenne des « pisseurs » monte à 1,4 µg. Pis, quand on observe les résultats obtenus chez les enfants et les adolescents, le taux est encore plus élevé, atteignant une moyenne de 1,6 µg, soit seize fois le seuil autorisé.
> Lire aussi Le glyphosate, « vrai poison » ou « faux sujet » ? Petit manuel pour comprendre le débat sur l’herbicide controversé
Le 25 mai, trente insulaires ont participé à cette « pisserie ». Agés de 4 à 73 ans, tous ont défilé à tour de rôle devant l’huissière – la participation au test coûte 110 euros par personne, comprenant notamment le paiement du laboratoire d’analyse. « C’est dommageable que ce soit aux citoyens de débourser de l’argent pour savoir ce qui est dangereux pour leur santé », lance Catherine Legras, l’instigatrice du projet, âgée de 64 ans, dont vingt et un passés à Belle-Ile-en-Mer.
L’opération est rapidement menée. « Il fallait se présenter en slip pour prouver que l’on n’avait rien sur nous avant d’aller uriner », explique Florian, 42 ans, arrivé sur l’île en février 2018, lorsque sa compagne, Sarah, a trouvé un emploi dans le tourisme.
Pour tous, l’annonce des résultats fut un choc, à la mesure des efforts fournis pour mener une vie saine. Catherine Legras se souvient de « la honte » qui l’a étreinte : ses urines affichaient un taux de glyphosate 22 fois supérieur à celui autorisé dans l’eau – le plus élevé sur l’île monte à 27 fois. « J’avais lancé la démarche, pensant être un modèle, et j’apprends que j’ai l’un des pires taux, confie cette “baba cool”, dont les poules gambadent dans le jardin. On était prostrés. »
Elle prévient les autres par téléphone. Louisa croit à « une erreur ». Passé la sidération, la mère de famille a ressenti un profond sentiment de culpabilité : « Je me suis sentie responsable, je me suis dit que je prenais plus soin de ma santé que de celle de mon fils », se souvient-elle. Simon n’est pourtant jamais allé à la cantine scolaire, « pour qu’il mange sainement ». Leurs repas sont majoritairement composés de légumes de leur luxuriant jardin cultivé en permaculture.
Sur une île où les habitants revendiquent fièrement leur qualité de vie, ces résultats sont venus égratigner les certitudes. « Je fais tellement attention et ça ne change rien, souffle Louisa, dont le sentiment d’impuissance le dispute à la peur. Mon fils a le taux d’un agriculteur qui aura Parkinson à 50 ans. »
> Lire aussi Une majorité des fruits et légumes conventionnels présentent des résidus de pesticides
« Un peu comme pour une maladie, tout le groupe s’est demandé : où est-ce qu’on a attrapé ça ? », témoigne Joseph Gallen, 69 ans, qui a réalisé le test avec sa femme, Marie-Pierre, et dont les résultats ajoutent du trouble au trouble. Alors que le couple de retraités partage le même mode de vie, l’un présente un taux de 1,1 µg de glyphosate par litre d’urine, quand l’une arbore fièrement le plus bas taux de l’île, soit 0,3 µg.
> Lire aussi L’exposition au glyphosate pourrait avoir des effets sur plusieurs générations
« Quand on cherche des réponses, on n’en trouve pas, comme si le sujet était négligeable », déplore Priscilla Buttin, résumant le sentiment de déréliction ressenti par tous. Comme les autres membres du collectif, la mère de famille réclame la réalisation d’études poussées et indépendantes sur le sujet. Les soupçons se sont d’abord portés sur l’eau. Mais, selon les analyses réalisées à Belle-Ile-en-Mer par l’agence régionale de santé en 2018, les 150 molécules de pesticides détectées ne dépassaient pas les seuils réglementaires. Le collectif bellilois envisage toutefois de réaliser une analyse indépendante.
« Une certaine tension » avec les agriculteurs
Les regards se sont également tournés vers les agriculteurs. A Belle-Ile-en-Mer, qui compte 36 exploitations, dont huit en agriculture biologique, 37 % des terres sont agricoles. Si la majorité des exploitations répondent au modèle conventionnel, « il n’y a pas eu sur Belle-Ile d’intensification de l’agriculture comme on le voit sur le continent », fait savoir Mary-Anne Bassoleil, membre du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement, évoquant « des exploitations agricoles familiales, privilégiant des pratiques raisonnées ». L’utilisation de pesticides est d’ailleurs trois fois moins importante que dans le golfe du Morbihan, selon les chiffres de la communauté de communes de Belle-Ile-en-Mer.
Dans ce contexte où l’agriculture est perçue comme une richesse, permettant de conserver une certaine autonomie, les habitants font preuve de mansuétude envers les agriculteurs. « Ils sont les premières victimes de ce système », reconnaissent plusieurs Bellilois. Les « pisseurs » ont d’ailleurs pu échanger avec certains d’entre eux lors des conseils municipaux de trois communes, même s’il y régnait « une certaine tension », admet Catherine. « C’est difficile de faire sans glyphosate », lui assène un professionnel. « C’est un petit milieu ici, le sujet devient vite tabou, on est tous amis avec un agriculteur », constate Louisa.
> Lire aussi Sous la pression écologiste, Emmanuel Macron repasse au vert
Face à l’inaction des pouvoirs publics, les « pisseurs » invoquent « le principe de précaution »pour réclamer l’interdiction du pesticide et « des moyens pour favoriser la transition des agriculteurs ». A l’image d’autres maires français, Frédéric Le Gars, édile du Palais, principale commune de l’île, prévoit de prendre un arrêté interdisant l’utilisation des pesticides par les agriculteurs à 150 mètres des habitations et entreprises de sa commune. Un arrêté difficilement applicable, qui vaut aux élus qui le prennent – une vingtaine en France – d’être poursuivis devant un tribunal administratif. Un mal nécessaire pour « amener à une prise de conscience », dit Frédéric Le Gars.
« Un coup de communication »
Les trois autres maires de l’île ne sont pas du même avis. Evoquant « un coup de communication qui risque de mettre en difficulté les professionnels », Annaïck Huchet, la maire de Bangor, également vice-présidente chargée de l’agriculture au sein de la communauté de commune, « ne veut pas porter une responsabilité » qu’elle n’a pas. « Ce sont aux parlementaires de faire les lois », rappelle-t-elle.
> Lire aussi Au tribunal, le maire de Langouët a défendu son arrêté antipesticides, « qui va dans le sens de l’histoire »
Faute de mesures concrètes sur le sujet, tous les membres du collectif vont déposer plainte à l’automne, comme le préconise la procédure instaurée par l’association Campagne glyphosate. Les « pisseurs » bellilois espèrent que des mesures soient rapidement prises, « pour que l’image de Belle-Ile colle vraiment à la réalité ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/28/a-belle-ile-en-mer-la-stupeur-des-pisseurs-de-glyphosate_5503735_3244.html>
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24- Attaques, sécheresse, loups : l’élevage français a le blues, AFP, 29/08/19, 07:00 

L'élevage est un secteur "en péril" en France, se sont alarmées mercredi plusieurs organisations agricoles. Décryptage.
Entre les "attaques incessantes" dont les filières animales font l’objet, la chute des prix de vente de la viande bovine, les déficits fourragers dus à la sécheresse et la prédation du loup, l’élevage est un secteur "en péril" en France, se sont alarmées mercredi plusieurs organisations agricoles.
Le constat. Fustigeant aussi bien la publication de vidéos par l’association L214 que diverses manifestations opposées aux OGM ou aux pesticides, le président du syndicat des industries de la nutrition animale (SNIA) François Cholat a estimé mercredi que les premiers secteurs d’élevage en danger en France sont ceux "de la volaille et du porc". "Puis viennent les ruminants", a-t-il dit en marge d’une conférence de presse.
"Ces attaques sont inadmissibles, on détruit des bâtiments, des collaborateurs sont menacés par téléphone, nous avons même eu un cas d’appel au suicide pour lequel une plainte a été déposée", a-t-il ajouté.
Pourquoi c'est important. "Le discrédit jeté sur l’élevage donne le champ libre aux importations et met en danger notre souveraineté alimentaire et la qualité sanitaire de notre alimentation", a expliqué le SNIA dans un communiqué diffusé parallèlement à la conférence de presse.
>> Suite à lire à :
<https://www.lalsace.fr/actualite/2019/08/29/attaques-secheresse-loups-l-elevage-francais-a-le-blues>
Sur le même sujet : 
> Sécheresse, loups et pesticides : Didier Guillaume face aux angoisses des agriculteurs <https://information.tv5monde.com/info/secheresse-loups-et-pesticides-didier-guillaume-face-aux-angoisses-des-agriculteurs-318468>, AFP, 29/08/19, 18:00
> Loup : des tirs d'effarouchement auront lieu tout autour du parc (préfet) <https://information.tv5monde.com/info/loup-des-tirs-d-effarouchement-auront-lieu-tout-autour-du-parc-prefet-318560>, AFP, 29/08/19, 22:00
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En images
25- Inde : les petites mains de la noix de cajou, France 2, journal de 20h, 10/08/19

Avant d'arriver sur la table, les noix de cajou ont dû être décortiquées en Inde, dans des conditions indignes.
Très prisée par les Français, la noix de cajou est un produit tendance. L'Inde est le premier producteur mondial. Au sud du pays, dans la région du Tamil Nadu, ce fruit est cultivé par des familles entières. Ici, de petites mains sont occupées à décortiquer la noix dans une usine où travaillent essentiellement des femmes. Au début, elles se servent d'une machine pour couper le produit en deux et la cadence est impressionnante : elles sont payées en fonction de leur productivité, entre 4 et 6 euros par jour.
Des produits caustiques
Le reste du travail est encore plus dur et se fait uniquement à la main. À l'intérieur de la noix se trouvent des produits acides, extrêmement caustiques. Les mains de ces travailleuses sont manifestement abîmées. La grande distribution et les importateurs en Europe exigent toujours des prix plus bas. Au bout de la chaîne, ces 50 000 ouvrières payent les conséquences.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/inde/inde-les-petites-mains-de-la-noix-de-cajou_3572263.html>
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26- Moissons : un cru exceptionnel en 2019, France 2, journal de 13h, 20/08/19

Bonne nouvelle pour les agriculteurs. Les récoltes de blé sont en progression de 12% sur un an.
"On a stocké ici une partie de la récolte de blé", explique le céréalier Christophe Guicheux. Une tonne de blé en plus a été produite par hectare. "Par rapport aux moyennes, c'est exceptionnel. On jubile, parce que cela représente neuf mois de travail", précise le céréalier. Cette année, ce n'est pas seulement la quantité produite qui est exceptionnelle.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/moissons-un-cru-exceptionnel-en-2019_3584093.html>
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27- Agriculture : diversifier l'activité grâce à la production de glaces, France 2, journal de 13h, 21/08/19

Durant l'été, certains agriculteurs se lancent sur le marché des glaces fermières. L'occasion de montrer leur savoir-faire.
Les glaces sont désormais en vente à la ferme. En Seine-et-Marne, trois femmes entrepreneures proposent 40 parfums différents pour 10 € le litre. Les étables ont été transformées en laboratoire et les sorbets sont fabriqués à partir du lait directement issu de l'élevage. Avant de se lancer, ces trois femmes à l'origine du projet Les 3 Givrées étaient responsables dans la finance ou dans la gestion du patrimoine. Avec 300 000 € d'investissement, le pari est prometteur. "L'objectif à terme c'est de se verser un salaire", confie Alexandra Meheut, cofondatrice de la société.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/agriculture-diversifier-l-activite-grace-a-la-production-de-glaces_3585005.html>
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28- Spiruline : une algue aux mille vertus ?, TF1, journal de 20h, 25/08/19

La spiruline est la meilleure alliée de votre forme surtout à l'heure de la reprise. Nous avons enquêté sur ses vertus.
La spiruline s'arrache. Antioxydant, antistress, antifatigue... Cette petite algue verte est réputée miraculeuse, au point de la rendre incontournable dans les parapharmacies et les magasins bio. Mais d'où vient-elle ? Tient-elle toutes ses promesses ? Éléments de réponse dans la vidéo ci-dessus.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/nutrition/spiruline-une-algue-aux-mille-vertus-2130387.html>
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29- Hautes-Alpes : les attaques de loup radicalisent les éleveurs, France 2, journal de 13h, 29/08/19

Les attaques de loup qui déciment des troupeaux ont provoqué colère des éleveurs dans les Hautes-Alpes. Certains ont manifesté mercredi 28 août.
La situation se tend dans les Hautes-Alpes au sujet du loup. Des éleveurs dénoncent des attaques répétées sur leurs troupeaux et se radicalisent, réclamant le droit de tirer sur l'animal sauvage. Devant les grilles de la préfecture, à Gap (Hautes-Alpes), certains ont projeté du lisier et installé un blocage mercredi 28 août. "Cette année on est presque à 700 brebis tuées dans le département. C'est 200 de plus que l'année dernière à date égale", assure Édouard Pierre, secrétaire général des Jeunes agriculteurs.  
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/hautes-alpes-les-attaques-de-loup-radicalisent-les-eleveurs_3595363.html>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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