[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets (jeudi 29 août)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Jeu 29 Aou 07:52:55 CEST 2019
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- Tribune. « Les moustiques, éclatez-vous, éclatez-les ! » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/08/les-moustiques-eclatez-vous-eclatez-les_5497541_3232.html>, Le Monde, 08/08/19, 07h06
2- Italie : dépolluer l'aciérie ex-Ilva de Tarente, un chantier titanesque <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/italie-depolluer-l-acierie-ex-ilva-de-tarente-un-chantier-titanesque_136259>, AFP, 11/08/19, 16:00
3- Sévère mise en garde de l’OMS sur la cigarette électronique <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/08/13/severe-mise-en-garde-de-l-oms-sur-la-cigarette-electronique_5498894_1650684.html>, Le Monde, 13/08/19, 15h26
4- Au Mexique, un "arbre" artificiel combat la pollution <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/au-mexique-un-arbre-artificiel-combat-la-pollution_136345>, AFP, 15/08/19, 08h24
5- Ils ont créé le jeans infini : fait de déchets plastique et recyclable en fin de vie ! <https://citizenpost.fr/ils-ont-cree-le-jeans-infini-fait-de-dechets-plastique-et-recyclable-en-fin-de-vie/>, Citizenpost, 15/08/19, 12h39
6- Samsonite, Delsey... Place aux valises et sacs de voyage 100% recyclés <https://www.dna.fr/magazine-lifestyle/2019/08/15/samsonite-delsey-place-aux-valises-et-sacs-de-voyage-100-recycles>, DNA, 15/08/19, 13:00
7- Eau polluée au plomb : début de crise sanitaire près de New York <https://www.geo.fr/environnement/eau-polluee-au-plomb-debut-de-crise-sanitaire-pres-de-new-york-197010>, AFP, 15/08/19, 18:00
8- Moustique-tigre : quand la mondialisation s’invite sur votre balcon <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/17/moustique-tigre-quand-la-mondialisation-s-invite-sur-votre-balcon_5500280_3244.html>, Le Monde, 17/08/19, 11h01
9- Amazon va redistribuer ses produits invendus à des organisations caritatives plutôt que de les détruire <https://www.francetvinfo.fr/internet/amazon/amazon-va-redistribuer-ses-produits-invendus-a-des-organisations-caritatives-plutot-que-de-les-detruire_3580245.html>, France Info, 17/08/19, 15:04
10- [Bonne nouvelle] Recyclez vos bâtons de sucette, vos gourdes de compotes ou vos tubes de dentifrice et financez une association ! <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/recyclage/isr-rse/bonne-nouvelle-recyclez-vos-batons-de-sucette-vos-gourdes-de-compotes-ou-vos-tubes-de-dentifrice-et-financez-une-association-147552.html>, Novethic, 18/08/19
11- Enfants nés sans bras : une famille de l’Ain porte plainte <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/19/enfants-nes-sans-bras-une-famille-de-l-ain-porte-plainte_5500681_3244.html>, Le Monde avec AFP, 19/08/19, 16h12
12- Les montagnes de déchets importés, "trésor" d'un village d'Indonésie <https://www.youtube.com/watch?v=IpOVs-xg1-s>, AFP, 20/08/19, 14:00
13- Greenpeace révèle une cartographie mondiale de la pollution atmosphérique <https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2019/08/20/greenpeace-revele-une-cartographie-mondiale-de-la-pollution-atmospherique_5501058_4832693.html>, Blog Big Browser, 20/08/19, 17h09
14- La Banque mondiale tire la sonnette d'alarme sur la pollution de l'eau, "une crise invisible" <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-banque-mondiale-tire-la-sonnette-d-alarme-sur-la-pollution-de-l-eau-une-crise-invisible_136466>, AFP, 20/08/19, 23:00
15- Au Royaume-Uni, des supermarchés poussés à réduire l’emballage plastique <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/21/au-royaume-uni-des-supermarches-pousses-a-reduire-l-emballage-plastique_5501248_3210.html>, Le Monde avec AFP, 21/08/19, 08h25
16- Microplastiques dans l'eau potable : risques encore faibles pour la santé (OMS) <https://information.tv5monde.com/info/microplastiques-dans-l-eau-potable-risques-encore-faibles-pour-la-sante-oms-317119>, AFP, 22/08/19, 04:00
17- Tel-Aviv et sa côte, victimes de l'addiction d'Israël au plastique <https://information.tv5monde.com/info/tel-aviv-et-sa-cote-victimes-de-l-addiction-d-israel-au-plastique-317135>, AFP, 22/08/19, 07:00
18- A Chamonix, des montagnards excédés par les traileurs <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/08/23/a-chamonix-des-montagnards-excedes-par-les-traileurs_5502098_4500055.html>, M le Mag, maj le 24/08/19 à 23h04
19- La goélette « Tara » remonte la piste du microplastique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/24/la-goelette-tara-remonte-la-piste-du-microplastique_5502460_3244.html>, Le Monde, maj le 25/08/19 à 06h12
20- Côte d'Ivoire : une "île flottante" sur des bouteilles plastiques récupérées <https://information.tv5monde.com/info/cote-d-ivoire-une-ile-flottante-sur-des-bouteilles-plastiques-recuperees-317682>, AFP, 25/08/19, 08:00
21- Le Népal entre en guerre contre le plastique sur l'Everest <http://www.slate.fr/story/181047/environnement-tourisme-everest-pollution-nepal-interdiction-bouteilles-plastique-usage-unique>, Slate, 26/08/19, 12h14
22- Produits ménagers : lingettes, blocs et gels WC, ces polluants du quotidien <http://www.leparisien.fr/environnement/produits-menagers-lingettes-blocs-et-gels-wc-ces-polluants-du-quotidien-27-08-2019-8140029.php>, Le Parisien, 27/08/19, 19 à 13h08
En audio
23- Trouver les causes des maladies chroniques ou l’influence de l’environnement sur la santé <https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-18-aout-2019>, France Inter, les Savanturiers, 18/08/19, 16h
En images
24- Environnement : quand la garde-robe pollue <https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/environnement-quand-la-garde-robe-pollue_3587949.html>, France 2, journal de 20h, 23/08/19
Bien à vous,
Florence
NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.
CRISES DU JOUR : — La qualité de l'eau, polluée par les nitrates, les métaux lourds et les microplastiques, est devenue "une crise invisible" qui touche pays riches comme pays pauvres, s'alarme la Banque mondiale dans un rapport. (cf. item 12)
— Après le scandale de la ville de Flint, dans le Michigan, la ville de Newark, dans la banlieue de New York, est confrontée à une crise sanitaire grandissante en raison de la contamination au plomb de son réseau d'eau potable. (cf. item 5)
RECYCLAGES & CONSIGNES DU JOUR : — Une marque française a récemment lancé une collection de jeans fabriqués à partir de déchets plastiques recyclés. La marque est allée encore plus loin en proposant aux clients de rapporter leur jean en fin de vie afin que celui-ci serve à en produire de nouveaux ! (cf. item 5)
— Au rayon voyage, les fabricants font le choix de valises et sacs de voyages 100% recyclés à partir d'emballages et de bouteilles en plastique. (cf. item 6)
COLONISATION DU JOUR : Arrivé dans le sud de la France en 2004, vecteur de la dengue et du chikungunya, le moustique-tigre a pris la route du Nord. (cf. item 8 & 1)
CHIFFRE DU JOUR : Les dix principales enseignes anglaises mettent chaque année sur le marché 810 000 tonnes d’emballage plastique à usage unique, et distribuent des centaines de millions de sacs. (cf. item 15)
AVENTURE DU JOUR : "L'île flottante", c’est le nom d'un hôtel-restaurant original monté par le Français Eric Becker dans la lagune d'Abidjan, qui repose sur 700.000 bouteilles de plastique et d'autres déchets récupérés dans la capitale économique ivoirienne. (cf. item 20)
ANALYSE DU JOUR : 60 millions de consommateurs a testé 108 produits ménagers, du spray javellisé au bloc toilette, en passant par le décapant du four ou du calcaire. De "A", la meilleure note, à "E", la pire, pour des produits comportant des sulfates, des allergènes, des perturbateurs endocriniens des ammoniums quaternaires, et/ou des biocides. (cf. item 22 & suite)
DISSÉMINATION DU JOUR : Plastique et micro-plastique : une addiction et une pollution récurrentes partout dans le monde. (cf. item 15, 16, 17, 19, 21 & 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. « Les moustiques, éclatez-vous, éclatez-les ! », Le Monde, 08/08/19, 07h06
Par Frédéric Simard, Chercheur et directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)
Dans une tribune au « Monde », Frédéric Simard, spécialiste des maladies infectieuses, rappelle que si un grand nombre d’insectes sont aujourd’hui en danger d’extinction, d’autres profitent des transformations de l’environnement pour proliférer.
Tribune. Les insectes, si nombreux et pourtant si fragiles, sont aujourd’hui en danger. Plus précisément, les populations d’insectes décroissent de façon globale à un rythme record et plus de 40 % des espèces sont aujourd’hui directement menacées d’extinction à court terme.
S’il est primordial de tout mettre en œuvre pour préserver ce qui peut encore l’être de cette richesse naturelle que constitue la biodiversité entomologique, il est tout aussi important de souligner une autre tendance, concomitante et contemporaine à cette extinction massive : certains insectes, eux, ne se sont jamais aussi bien portés !
En effet, si la majorité des espèces d’insectes souffrent des transformations profondes que l’homme inflige à la planète au point d’être aujourd’hui menacées d’extinction ou déjà éteintes, d’autres profitent de notre développement, s’adaptent et prolifèrent dans ces nouveaux environnements que nous aménageons, naguère pour notre survie et aujourd’hui plus pour notre sécurité et notre confort, en véritables passagers clandestins de notre évolution.
Malheureusement, ces insectes qui nous accompagnent le font souvent à nos dépends : ravageurs de nos cultures ou de nos infrastructures, parasites de nos élevages ou vecteurs de maladies telles que le paludisme, la dengue ou le virus Zika…
Ils sont nombreux à bénéficier de la déforestation, de l’évolution de nos pratiques agricoles, de l’urbanisation et de la mondialisation des échanges, et ils exercent un poids considérable sur la santé, le bien-être des populations et l’économie mondiale. Ne baissons pas la garde, ne faisons pas l’amalgame.
> Lire aussi Le moustique tigre s’est implanté sur plus de la moitié du territoire
L’expansion récente, globale et rapide du moustique-tigre, vecteur des virus de la dengue et du chikungunya, en est un exemple emblématique. Originaire d’Asie, l’insecte a envahi l’ensemble des continents à partir des années 1980, aidé en cela par l’explosion du commerce international de marchandises. Il est aujourd’hui présent en Amérique, en Europe, en Afrique centrale et dans toute l’Asie. Partout, il a fait la preuve de sa capacité à être à l’origine d’épidémies.
Introduit en France continentale en 2004, il est à ce jour présent dans 51 départements et continue son expansion. Adapté à l’environnement urbain, où il trouve pléthore de petites collections d’eau propices au développement de ses larves et d’hommes à piquer lorsqu’il parvient au stade adulte, il colonise les villes, les banlieues, les villages : là où l’homme est installé, plus de compétiteurs, plus de prédateurs, la voie est libre !
Des actions simples
Dans les environnements où l’empreinte de l’homme est moins nette, la biodiversité locale agit comme un rempart à l’envahisseur. Qu’il s’agisse des grandes métropoles ou des zones plus périphériques, des périmètres agricoles ou industriels, seule une poignée d’espèces de moustique parmi les 3 500 référencées dans le monde sont capables de s’y développer et d’y pulluler. Toutes sont susceptibles de transmettre des maladies, et la grande majorité sont aujourd’hui résistantes à la quasi-totalité des produits insecticides disponibles sur le marché.
> Lire aussi Le moustique, détecteur de sueur
Ces moustiques domestiques, intimement liés à l’homme, n’ont plus grand-chose de commun avec leurs homologues sauvages, avec qui ils n’échangent plus de gènes depuis bien longtemps. Ils piquent essentiellement l’homme, à qui ils sont susceptibles de transmettre des maladies.
C’est une biodiversité artificielle, une « biodiver-cité » que nous avons contribué à sélectionner dans notre sillage et qu’il nous appartient de maîtriser, proprement, spécifiquement, et de manière durable pour préserver la santé des populations actuelles et futures, dans nos villes et nos campagnes, tout en préservant la nature qui les entoure.
> Lire aussi Aux Etats-Unis, les élus veulent savoir si l’armée a utilisé des tiques comme armes biologiques
Le défi est de taille, mais pas insurmontable. La recherche et les pouvoirs publics sont mobilisés pour proposer des outils et des stratégies innovantes pour une gestion éclairée et intégrée du risque sanitaire lié aux moustiques.
Et chacun peut faire en sorte de protéger sa santé et celle de ses proches en limitant la pullulation des moustiques dans son environnement immédiat par des actions simples : gestion de l’eau et des déchets, par exemple. Et chacun peut agir pour l’environnement en bannissant l’utilisation de tout insecticide chimique, dont la manipulation doit être réservée aux professionnels. Dans les environnements naturels, on privilégiera notamment les outils de protection individuelle (moustiquaires, vêtements amples, répulsifs).
Mais où que cela se passe, si un moustique vous a choisi pour son pique-nique, car c’est bien de cela qu’il s’agit, armez sans scrupule votre bras et écrasez cet indélicat sans aucune arrière-pensée : en un tournemain vous accomplirez ainsi un geste pour la planète, pour votre confort, pour votre santé… alors ne vous gâchez pas ce plaisir estival, éclatez-vous, éclatez-les !
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/08/les-moustiques-eclatez-vous-eclatez-les_5497541_3232.html>
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2- Italie : dépolluer l'aciérie ex-Ilva de Tarente, un chantier titanesque, AFP, 11/08/19, 16:00
Ella Ide
La mer en arrière-plan, des alpinistes installent un auvent géant, le plus grand au monde, au-dessus de l'aciérie ex-Ilva de Tarente dans le sud de l'Italie. Un chantier titanesque pour le groupe sidérurgique européen ArcelorMittal qui a entrepris d'assainir et relancer l'usine la plus polluante du pays.
Les vacanciers sur la plage face à l'aciérie n'ont guère envie de se jeter à l'eau ou déguster des coquillages locaux.
Ce site des Pouilles est au cœur d'une bataille juridique pour ou contre sa fermeture. Selon des experts cités par le parquet, sur 11.500 décès recensés à proximité entre 2004 et 2010, 7.500 avaient été causés par des maladies cardio-respiratoires et des cancers imputables aux émissions toxiques des hauts fourneaux.
En reprenant en novembre cette aciérie, la plus grande d'Europe, ArcelorMittal a promis d'y investir 2,4 milliards d'euros sur cinq ans dont la moitié pour la ramener à des normes environnementales acceptables d'ici 2024.
Mais le Parlement italien, sous l'impulsion du Mouvement Cinq Etoiles (M5S), a révoqué en juin l'"immunité pénale et administrative" dont disposait l'usine, avec obligation de fermeture le 6 septembre.
Le directeur financier d'ArcelorMittal, Aditya Mittal, est convaincu que le gouvernement adoptera une "nouvelle législation pour rétablir l'immunité". Mais avec la crise politique en cours, rien n'est garanti désormais.
- Objectif zéro émissions -
ArcelorMittal pourrait devoir jeter l'éponge alors que ses projets incluent un dispositif tout neuf de transport des matériaux et de nouvelles tours pour la fabrication d'acier.
De la poussière rouge et noire recouvre balcons et terrains de jeu des quartiers voisins de Tamburi et Paul VI. Les habitants se claquemurent chez eux et les écoles se barricadent quand le vent souffle dans leur direction.
La poussière émane d'énormes tas de charbon et minerai de fer atteignant 20 mètres de haut, qui s'étendent sur l'équivalent de 56 terrains de football.
Des travaux sont en cours pour les recouvrir d'une toiture de 480 mètres de long sur 250 m de large et 80 m de haut.
Composée de 20.000 tonnes d'acier, ce sera "la plus grande structure de ce type au monde" avec "l'objectif de garantir zéro émission de poussière", explique à l'AFP Henri-Pierre Orsini, chargé du plan d'assainissement qui prévoit de réduire aussi les rejets de métaux, dioxines et eaux polluées.
ArcelorMittal organise des visites pour les ouvriers et leurs familles pour tenter de faire oublier les multiples tombes du cimetière juste en face.
L'ex-Ilva qui emploie 12.000 personnes est stratégique pour une ville où le taux de chômage atteint le double de la moyenne nationale, à quelque 20%.
Mais le repreneur a du mal à reconquérir les cœurs.
Cet été, il a mis au chômage technique 1.400 ouvriers après un ralentissement du marché et le parquet a lancé une enquête sur la mort d'un ouvrier dans la chute d'une grue.
- La prophétie -
Même si ArcelorMittal s'efforce de réduire les émissions polluantes sous les niveaux européens, elles ne seront jamais totalement éliminées.
"Bien sûr cette usine est une énorme ressource économique. Mais est-ce que nous sommes supposés tous mourir pour sauver des emplois ?", lance Giuliana Tomaselli, une retraitée de 64 ans, en observant depuis la plage les cheminées de l'usine.
De nombreuses familles sont victimes d'une incidence anormalement élevée de cancers et maladies respiratoires -- 21.313 nouveaux cas entre 2006 et 2012 dans le département - et estiment que l'usine, contrôlée par l'Etat jusqu'en 1995, doit fermer.
"Ils ont nourri les familles avec cette usine, mais ils ont tellement enlevé aux autres", constate Angelo Di Ponzio, 46 ans qui a perdu son fils Giorgio, 15 ans, en janvier après trois ans de lutte contre le cancer.
Giorgio était né dans le quartier Paul VI, du nom du pape qui tint en 1968 une messe de Noël dans l'usine, quelques années après son ouverture, disant que "l'homme vaut davantage que les machines et ce qu'elles produisent". Des propos prophétiques au vu des accusations de négligence d'aujourd'hui contre l'Etat et les propriétaires successifs du site.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/italie-depolluer-l-acierie-ex-ilva-de-tarente-un-chantier-titanesque_136259>
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3- Sévère mise en garde de l’OMS sur la cigarette électronique, Le Monde, 13/08/19, 15h26
Pascale Santi
Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé alerte sur la nocivité du vapotage et appelle à sa régulation. Mais les avis divergent.
Le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) consacré au tabagisme n’en finit pas de faire du bruit. Remis fin juillet, financé par Bloomberg Philanthropies, il aborde les stratégies de sevrage, parmi lesquelles on trouve, entre autres, la cigarette électronique. Ce ne sont que deux pages sur 109. Largement reprises par les médias, leurs conclusions sont sans appel : « Les SEAN (systèmes électroniques d’administration de nicotine) sont incontestablement nocifs et doivent faire l’objet de régulation. » L’innocuité de la cigarette électronique est débattue depuis son apparition il y a une dizaine d’années, son rapport bénéfice/risques étant incertain. « Le niveau de risque n’a pas encore été estimé de façon concluante », ajoute le rapport.
Cette position de l’OMS a suscité de vives réactions, l’Académie nationale de pharmacie française la jugeant « incompréhensible ». La Fédération interprofessionnelle de la vape (Fivape) a dénoncé ces affirmations, tout comme l’association Sovape, qui parle de désinformation. La fédération France Vapotage, qui représente les fabricants, a fait de même, dans un communiqué intitulé « La vape sauve des vies, l’OMS l’oublie ». Pour Gérard Dubois, à l’origine d’un rapport de l’Académie de médecine sur le sujet en 2015, c’est une « faute de communication » de dire que c’est « incontestablement nocif ».
Outil de sevrage ?
La position de l’organisation onusienne n’est pas nouvelle. Déjà, en 2016, elle indiquait que les cigarettes électroniques n’étaient pas sans risque. Pour Ivan Berlin (Pitié-Salpêtrière, AP-HP), « il faut bien distinguer deux choses : la cigarette électronique comme outil de sevrage, et comme porte d’entrée vers le tabac notamment chez les jeunes. Or, ce rapport ne fait pas la distinction ». Qu’en est-il en tant qu’outil de sevrage ? Si une étude du New England Journal of Medicine publiée en février avait indiqué qu’elle était plus efficace que les patchs ou autres gommes, pour l’OMS, qui cite trois synthèses de 2016 et 2017, ce n’est pas flagrant. En France, entre 2010 et 2017, elle aurait tout de même permis – seule ou combinée à d’autres aides – à près de 700 000 fumeurs quotidiens d’arrêter durablement leur consommation de tabac, selon Santé publique France. Elle apparaît comme un moyen efficace pour arrêter de fumer.
« Nous n’avons jamais dit que les fumeurs ne devaient pas l’utiliser. Si ça les aide à arrêter, tant mieux », nous précise Vinayak Prasad, responsable du programme antitabac à l’OMS, mais « nous ne les promouvons pas ». « Je compare ça à une chute. Au lieu de tomber du 7e étage avec la cigarette normale, vous tombez du 3e étage avec la cigarette électronique. La question, c’est : est-ce que vous allez survivre pour autant ? », s’interroge M. Prasad. Pour ce dernier, ce qui fait reculer le tabac – qui tue plus de 8 millions de personnes chaque année dans le monde, où l’on compte 1,1 milliard de fumeurs –, ce sont avant tout les stratégies de prévention, l’interdiction de la publicité, l’augmentation des prix, les messages d’avertissement obligatoires sur les produits, etc.
Et quid de l’innocuité de la cigarette électronique ? Dans un éditorial publié le 26 juillet dans The Lancet, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, écrit que « les aérosols des cigarettes électroniques contiennent des produits chimiques toxiques et comportent donc des risques pour la santé ». Prudent, le rapport de l’OMS ajoute que « les risques à long terme des cigarettes électroniques restent méconnus ». Il est vrai que les produits et leurs caractéristiques sont très différents d’une marque à une autre. Au sein de la communauté scientifique, il y a consensus pour dire que vapoter est moins nocif que fumer une cigarette, qui recèle plus de 4 000 substances chimiques. « L’aérosol de l’e‐cigarette ne contient pas les nombreuses substances chimiques irritantes, toxiques et cancérigènes qui sont présentes dans la fumée de tabac », comme les goudrons ou le monoxyde de carbone, précisait récemment Santé publique France.
Mais ce qui inquiète le plus l’OMS est le risque que des adolescents deviennent dépendants à la nicotine, fortement addictive. « Nous voulons que ce soit régulé et que ce ne soit pas accessible pour les jeunes, les femmes enceintes, les non-fumeurs », insiste Vinayak Prasad. Pour Gérard Dubois, ce rapport est trop sévère. « S’il était destiné aux Etats-Unis, pourquoi pas, mais c’est faux de dire que c’est un produit d’initiation, notamment en France, pointe l’expert antitabac, on ne voit aucun signal d’épidémie de vapotage chez les jeunes en France. » En France, seuls 2 % des jeunes de 17 ans interrogés en 2017 déclaraient un usage quotidien de cigarette électronique, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
Approches marketing bien rodées
Outre-Atlantique, la situation inquiète en revanche les autorités sanitaires, qui parlent d’épidémie. En 2018, un lycéen sur cinq et un collégien sur vingt vapotaient, soit plus de 3,6 millions de jeunes Américains. Le tabac a, lui, reculé chez les jeunes de 21,87 % à 13,9 % entre 2011 et 2018. « L’exposition à la nicotine au cours de l’adolescence peut entraver le développement du cerveau », avait déclaré fin 2018 Jerome Adams, administrateur de la santé publique (surgeon general) aux Etats-Unis. Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, craint aussi que « l’utilisation de cigarettes électroniques puisse conduire à l’apparition d’une nouvelle génération de consommateurs de nicotine et de tabac ».
D’autant plus que les liquides de la marque Juul peuvent contenir un taux de nicotine proche de 5 %, soit 60 milligrammes (mg) par millilitre (ml), alors que, dans l’Union européenne, le taux de nicotine dans les cigarettes électroniques ne peut dépasser 20 mg/ml. Rendu public début 2018, un rapport de l’Académie des sciences américaine, qui avait passé en revue 800 études, mentionnait qu’il existait « des preuves substantielles que l’utilisation de ces produits augmente le risque de transition vers la consommation de cigarettes classiques pour les jeunes ».
Pour l’OMS, pas de doute : l’industrie du tabac est derrière les fabricants de cigarettes électroniques. Tous les cigarettiers ont d’ailleurs investi ce marché ces dernières années avec des approches marketing bien rodées. Faut-il pour autant craindre une épidémie d’addiction à la nicotine chez les jeunes en France ? Pour Ivan Berlin, « les autorités de santé devraient se pencher sur ces nouveaux produits ». Juul ayant fait son entrée sur le marché français fin 2018.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/08/13/severe-mise-en-garde-de-l-oms-sur-la-cigarette-electronique_5498894_1650684.html>
En savoir plus :
> WHO report on the global tobacco epidemic, 2019 - Offer help to quit tobacco use <https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/326043/9789241516204-eng.pdf?ua=1>, World Heath Organization, July 2019
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4- Au Mexique, un "arbre" artificiel combat la pollution, AFP, 15/08/19, 08h24
Au Mexique, pays dont la capitale connaît régulièrement des pics d'ozone et de micro-particules, un "arbre" artificiel absorbe la pollution et, grâce à l'action de microalgues situées à l'intérieur, purifie l'air.
"Ce système inhale la pollution et (fonctionne ensuite avec) un processus biologique à l'image d'un (véritable) arbre", explique à l'AFP Jaime Ferrer, co-fondateur de Biomitech, à l'origine de ce projet.
Baptisée "Biourban", cette structure métallique de 4 mètres, faite de cylindres empilés, reproduit le processus de photosynthèse d'un arbre 365 jours par an.
Cette entreprise créée en 2016 assure que chacun de ces dispositifs équivaut à 368 vrais arbres.
Les "arbres" métalliques sont un complément à la nature, explique Jaime Ferrer, car il speuvent être placés dans des zones à forte densité urbaine, difficiles à reboiser.
Ils peuvent être situés "dans des lieux de forte affluence (où se croisent) des piétons, des véhicules, des vélos et des transports en commun et où il n'est pas possible de planter un hectare d'arbres", déclare-t-il.
Le premier "arbre" a été installé à Puebla, une des principales villes du Mexique, dans une zone de ce type, à proximité d'une université.
"C'est intéressant que ce soit la technologie qui vienne en aide à l'environnement, car désormais c'est urgent", juge Maria José Negrete, une étudiante de 21 ans.
L'entreprise, dont chaque "Biourban" vaut quelque 50.000 dollars (44.800 euros) généralement payés par les municipalités, doit en installer prochainement à Monterrey, dans le nord du Mexique, et au coeur de la gigantesque capitale de quelque 20 millions d'habitants, Mexico.
"Ce système ne prétend pas en finir avec la pollution de la ville de Mexico, il vient en soutien, pour remédier au problème de pollution des intersections ou des sites de grande affluence", précise Jaime Ferrer.
La ville de Mexico est souvent sujette aux pics de pollution, la dissipation des gaz polluants étant compliquée par la chaîne de montagnes qui l'entoure.
Deux de leurs "arbres" artificiels ont déjà été installés en Turquie, un autre en Colombie et au Panama.
En 2015, la start-up allemande Green city solutions avait lancé "City Tree", une solution équivalente : un mur végétal qui purifie l'air à l'aide de mousse végétale.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/au-mexique-un-arbre-artificiel-combat-la-pollution_136345>
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5- Ils ont créé le jeans infini : fait de déchets plastique et recyclable en fin de vie !, Citizenpost, 15/08/19, 12h39
Yohan Demeure
Une marque française a récemment lancé une collection de jeans fabriqués à partir de déchets plastiques recyclés. Cependant, la marque est allée encore plus loin en proposant aux clients de rapporter leur jean en fin de vie afin que celui-ci serve à en produire de nouveaux !
Un jean recyclé et consigné
Et si le concept de consigne intégrait le monde de la mode ? Dans une démarche environnementale, la marque française 1083 a justement lancé cette idée avec sa nouvelle gamme de jeans (voir vidéo en fin d’article). Baptisée “Infini”, cette collection est composée de jeans que l’acheteur pourra renvoyer à la marqueaprès avoir été jugés usagés. Le vêtement sera alors recyclé pour contribuer à produire d’autres vêtements neufs. Quant au client, celui-ci se verra rembourser la somme de 20 euros correspondant à la consigne.
>> Suite à lire à :
<https://citizenpost.fr/ils-ont-cree-le-jeans-infini-fait-de-dechets-plastique-et-recyclable-en-fin-de-vie/>
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6- Samsonite, Delsey... Place aux valises et sacs de voyage 100% recyclés, DNA, 15/08/19, 13:00
La sensibilité des consommateurs respectueux de l'environnement s'étend au rayon voyage, et les fabricants ne s'y trompent pas, en faisant le choix de valises et sacs de voyages 100% recyclés à partir d'emballages et de bouteilles en plastique.
La sensibilité des consommateurs respectueux de l'environnement s'étend au rayon voyage...
Et les fabricants ne s'y trompent pas. Cette année, l'américain Samsonite (American Tourister, Hartmann, Gregory, High Sierra, Samsonite, Lipault, Speck...) numéro un mondial des bagages moyen et haut de gamme, et le français Delsey numéro 2 du marché, ont fait le choix du plastique 100% recyclé pour leurs nouvelles collections. A elles seules, ces deux marques représentent 75% des ventes mondiales de valises.
>> Suite à lire à :
<https://www.dna.fr/magazine-lifestyle/2019/08/15/samsonite-delsey-place-aux-valises-et-sacs-de-voyage-100-recycles>
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7- Eau polluée au plomb : début de crise sanitaire près de New York, AFP, 15/08/19, 18:00
La ville de Newark, dans la banlieue de New York, est confrontée à une crise sanitaire grandissante en raison de la contamination au plomb de son réseau d'eau potable, suscitant des comparaisons avec le scandale connu par la ville de Flint, dans le Michigan.
Les responsables de Newark (New Jersey), ville de 285.000 habitants à population majoritairement noire et hispanique, ont annoncé des distributions d'eau en bouteille en attendant de trouver la cause de la contamination au plomb, qui pourrait affecter environ 15.000 foyers.
Face à l'inquiétude croissante, les autorités sanitaires ont invité les habitants à prendre rendez-vous pour des tests gratuits de l'eau qui sort de leurs robinets.
Le gouverneur démocrate du New Jersey a aussi appelé à l'aide le gouvernement de Donald Trump, dont il est très critique, lors d'un point-presse mercredi à Newark.
"Il faut que le gouvernement fédéral monte au créneau", a déclaré le gouverneur Phil Murphy, notamment pour accélérer la rénovation du réseau de distribution, qui comporte encore des milliers de tuyaux en plomb vieillissants. "Ce n'est pas juste un problème à Newark et dans le New Jersey".
La responsable environnementale du New Jersey, Catherine McCabe, devait rencontrer jeudi à Washington le chef de l'agence fédérale de protection de l'environnement (EPA).
En attendant de voir comment le gouvernement aidera ce bastion démocrate qu'est Newark, les autorités locales peinent à régler cette crise, dont les premiers signaux d'alerte remontent à 2017.
Connue pour son aéroport international et une criminalité endémique, la ville a déjà distribué près de 40.000 filtres de purification d'eau, à l'efficacité incertaine.
Des tests récemment menés dans trois foyers qui les utilisaient ont montré que, dans deux d'entre eux, si la quantité de plomb dans l'eau avait sensiblement baissé, elle restait supérieure au plafond jugé acceptable par l'EPA.
Des résultats qui ont surpris tout le monde, selon Mme McCabe, puisque ces filtres "ont été utilisés à Flint" avec "efficacité", alors même que les niveaux de plomb étaient supérieurs à ceux de Newark.
Le scandale de l'eau contaminée de l'ex-ville industrielle de Flint (Michigan), qui commença en 2014, est devenu un symbole des injustices sociales américaines.
L'empoisonnement au plomb de milliers d'enfants pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur leur santé durant des décennies.
<https://www.geo.fr/environnement/eau-polluee-au-plomb-debut-de-crise-sanitaire-pres-de-new-york-197010>
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8- Moustique-tigre : quand la mondialisation s’invite sur votre balcon, Le Monde, 17/08/19, 11h01
Rémi Barroux, Marianne Boyer, Francesca Fattori, Eugénie Dumas et Théodora Fragiadakis
Arrivé dans le sud de la France en 2004, vecteur de la dengue et du chikungunya, l’insecte a pris la route du Nord.
Lentement mais sûrement, le moustique-tigre est en train de coloniser la France. De trente départements concernés par sa présence durable en 2015, on est passé à 51 fin juin 2019. Aedes albopictus, de son nom scientifique, observé pour la première fois en France en 2004 dans un jardin botanique à Menton (Alpes-Maritimes), remonte indéniablement vers le nord, après avoir pris ses aises dans tous les départements de l’arc méditerranéen et, plus généralement, du Sud.
+ Cartographie : Une diffusion par les axes routiers <https://img.lemde.fr/2019/08/16/0/0/0/0/800/0/0/0/ecee674_Uh_x1ulSno-IX-57ZaiayonH.png>
La petite bête au corps zébré ne dispose pourtant pas d’un grand rayon d’action, celui-ci ne dépassant pas 150 mètres environ, contrairement à ses cousins des marais, Aedes caspius et Aedes detritus, pouvant voler plusieurs dizaines de kilomètres.
La présence du moustique-tigre en région urbaine est donc fréquente, et sa silhouette a été aperçue notamment à Paris et à Strasbourg. Car, explique Didier Moulis, directeur technique de l’Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen, « si ce moustique vole assez mal, il est opportuniste et voyage en voiture ou en camion, parcourant ainsi de grandes distances ». « Aedes albopictus est aussi très nuisant, car la femelle, qui ne pique pas par plaisir mais pour porter à maturité ses œufs, peut le faire en extérieur, de jour comme de nuit, ce qui n’est pas le cas de tous les moustiques. »
+ Infographie : Un problème de santé publique <https://img.lemde.fr/2019/08/16/0/0/0/0/630/0/0/0/6aaaf29_caRGmpuyAYvnJQmpXBSwL2Wz.png>
Pour autant, si la croissance du nombre de départements colonisés est exponentielle, il ne faut pas dramatiser la situation. Pour que ce moustique, vecteur de maladies comme la dengue, le chikungunya et Zika – qui se manifestent par des douleurs articulaires et des fièvres – puisse contaminer massivement la population, de nombreuses conditions doivent être réunies. « Il faut qu’une personne revienne d’une zone contaminée [en 2019, la dengue sévit notamment à La Réunion, Zika touche l’Amérique latine et les Antilles, ainsi que le chikungunya], qu’elle soit piquée par un moustique-tigre dans la courte période où elle est contagieuse, et que le moustique pique ensuite une personne saine. Tout cela limite le nombre de cas dits “autochtones”, c’est-à-dire apparus dans l’Hexagone », précise Didier Moulis.
+ Infographie : Un insecte mondialisé <https://img.lemde.fr/2019/07/12/0/0/0/0/1200/0/0/0/d7b9186_da68YQSwnmfJBlKzPOCx4aEw.png>
Danger d’une épidémie ténu
Le nombre de cas autochtones est extrêmement faible en France : une quinzaine de cas de dengue en 2015 dans le Gard, ou encore dix-sept cas de chikungunya en 2017 dans le Var. Le plan antidissémination mis en place en juillet 2006 a permis de mettre en œuvre des procédures efficaces (surveillance épidémiologique, traitement de lutte antivectorielle). Ainsi, du 1er mai au 1er juillet, on a recensé 187 cas importés de dengue, dont 39 avaient séjourné sur l’île de La Réunion – plus de 15 000 cas y ont été observés depuis le début de 2019 –, 22 cas importés de chikungunya et 3 de Zika, mais aucun cas autochtone.
« Alors qu’en 2016 Zika sévissait de façon virulente au Brésil, et que s’y déroulait la Coupe du monde de football, malgré le nombre important de personnes contaminées revenant en France, nous n’avons eu aucun cas autochtone à déplorer », rappelle Didier Moulis. Le danger d’une épidémie transmise par Aedes albopictus semble donc ténu. A condition aussi de ne pas offrir le gîte et le couvert au moustique, en éliminant tout récipient d’eau, bouchon de bouteille plastique, coupelle, dînette ou jouet, seau…
+ Cartographie : Bien installé dans le pourtour méditerranéen <https://img.lemde.fr/2019/07/12/0/0/0/0/1200/0/0/0/6ad0045_PDEVRjJ5rZ-1-LhNZiViunXY.png>
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Sources : EID Méditerranée avec EID Rhône-Alpes, EID Atlantique, SLM 67 pour la DGS ; ministère des solidarités et de la santé ; Assemblée des départements de France ; Centre européen de prévention et de contrôle des maladies
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/17/moustique-tigre-quand-la-mondialisation-s-invite-sur-votre-balcon_5500280_3244.html>
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9- Amazon va redistribuer ses produits invendus à des organisations caritatives plutôt que de les détruire, France Info, 17/08/19, 15:04
Les vendeurs passant par Amazon au Royaume-Uni et aux Etats-Unis seront désormais affiliés à un programme de redistribution des invendus à des associations caritatives.
Terminé le gaspillage ? L'entreprise américaine Amazon veut mettre un terme aux critiques en limitant la destruction de ses produits invendus. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, le géant de la vente en ligne lance un programme baptisé "Fulfillment by Amazon" (FBA) destiné à ses vendeurs tiers, qui stockent leurs produits dans des entrepôts de l'entreprise, relaie CNBC (en anglais) mercredi 14 août. Dès le 1er septembre, le programme FBA deviendra l'option par défaut proposée aux vendeurs tiers lorsqu'ils décideront de se débarrasser de leurs invendus.
Les biens attribués au programme FBA seront ensuite distribués à tout un réseau d'ONG américaines, transitant par un groupe appelé Good360 et d'autres organisations caritatives britanniques. Amazon explique dans un mail à ses vendeurs que le programme a pour objectif de "réduire le nombre de produits détruits et aider les personnes dans le besoin".
Qu'en est-il de la France ? Le 13 janvier, le magazine de M6 "Capital" estimait que le géant du web avait détruit plus de 3 millions de produits dans l'Hexagone en 2018. Une information relativisée par Amazon, qui estime que "la grande majorité des produits retournés sont revendus à d'autres clients ou liquidateurs, à des fournisseurs ou donnés à des organisations caritatives, en fonction de leur état".
<https://www.francetvinfo.fr/internet/amazon/amazon-va-redistribuer-ses-produits-invendus-a-des-organisations-caritatives-plutot-que-de-les-detruire_3580245.html>
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10- [Bonne nouvelle] Recyclez vos bâtons de sucette, vos gourdes de compotes ou vos tubes de dentifrice et financez une association !, Novethic, 18/08/19
Concepcion Alvarez
L’entreprise américaine Terracycle s’est spécialisée dans le recyclage des déchets difficilement recyclables. Présente dans 21 pays, elle a ainsi permis de recycler près de huit milliards de déchets voués à l’incinération grâce à la mobilisation de milliers de citoyens. Sa dernière campagne, en partenariat avec la marque Chupa Chups, vise à collecter les bâtons et emballages de sucettes. À vous de jouer !
Vos enfants raffolent des sucettes, mais une fois terminées, leurs bâtons atterrissent au mieux dans une poubelle, au pire par terre. Pour éviter que ceux-ci ne finissent dans l’océan et qu’une tortue de mer ne s’étouffe avec – c’est encore arrivé il y a quelques semaines près d’Ibiza – l’entreprise Perfetti Van Melle, propriétaire de la célèbre marque Chupa Chups, a décidé de lancer un programme de collecter à grande échelle, en partenariat avec l’entreprise spécialisée Terracycle <https://www.terracycle.com/fr-FR/brigades/chupachups-mentos>.
Les consommateurs sont invités à retourner gratuitement leurs bâtons de sucette, mais aussi leurs emballages, grâce à une étiquette d’expédition prépayée, téléchargeable sur le site Terracycle. Les déchets ainsi récoltés seront triés puis acheminés vers une entreprise de recyclage pour y être broyés et transformés en granules de plastique. Une fois fondus, ces granules permettront de créer de nouveaux objets.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/recyclage/isr-rse/bonne-nouvelle-recyclez-vos-batons-de-sucette-vos-gourdes-de-compotes-ou-vos-tubes-de-dentifrice-et-financez-une-association-147552.html>
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11- Enfants nés sans bras : une famille de l’Ain porte plainte, Le Monde avec AFP, 19/08/19, 16h12
Cette plainte déposée contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui » est la première concernant les enfants nés avec un bras malformé dans le département de l’Ain.
Il s’agit de la première procédure judiciaire concernant les enfants sans bras de l’Ain. Une famille du département a déposé une plainte contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui », dans le cadre de l’affaire des nourrissons nés avec un bras malformé, a annoncé son avocat, lundi 19 août.
Cette plainte, la première dans le dossier, selon Me Fabien Rajon, du barreau de Lyon, a été déposée au parquet de Marseille, dont le tribunal de grande instance dispose de l’un des deux pôles de santé publique en France, avec celui de Paris.
Elle survient après qu’un comité d’experts a exclu, en juillet, dans ce département, toute investigation supplémentaire de cas groupés d’enfants nés avec un bras malformé, recommandant, en revanche, une enquête sur des cas dans le Morbihan.
> Lire aussi Comprendre l’affaire des « bébés nés sans bras » dans l’Ain
Une « garantie d’indépendance »
La plainte est déposée pour le compte d’une famille de victime de l’Ain, Axelle Laissy et Christophe Aulen, parents de Louis, 6 ans aujourd’hui, « aux fins d’ouverture d’une information judiciaire (…) pour laquelle nous espérons une réponse en octobre », a précisé lundi lors d’une conférence de presse Me Rajon qui n’exclut pas que d’autres familles soient « susceptibles de les rejoindre ».
La désignation d’un juge d’instruction « spécialiste des questions sanitaires et environnementales » apportera une « garantie d’indépendance », ajoute l’avocat. Ce juge « aura les compétences techniques pour mener à bien les investigations ».
Selon Me Rajon, plusieurs familles concernées, au-delà du département de l’Ain, « se posent des questions quant à l’indépendance et à l’impartialité des investigations scientifiques » de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et de Santé publique France. Jusqu’à présent, ces enquêtes « nous semblent trop modestes dans leurs ambitions. Des lacunes et des insuffisances ont été relevées ». Ainsi, les experts n’ont pas pris en compte les naissances antérieures à 2011 et il n’y a pas eu d’enquête de terrain.
« Je veux savoir »
La mère de Louis, qui vivait lors de cette grossesse à Villars-les-Dombes et a accouché à Villefranche-sur-Saône, explique avoir ignoré jusqu’à l’automne 2018 que d’autres cas existaient dans l’Ain. « Je l’ai appris par la presse. Avant, je croyais que c’était le hasard » qui avait fait naître son fils sans doigts à la main droite. Il n’était de ce fait pas inscrit au Registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera).
Aujourd’hui, « je veux savoir d’où ça vient. C’est important de savoir pour moi et pour mon fils, et pour les autres », a renchéri Mme Laissy, mère de six enfants. « Je veux me battre. » S’il y a ouverture d’une information judiciaire, « nous pourrons, en tant que partie civile, avoir accès au dossier et peser sur les investigations en demandant des actes », a ajouté l’avocat. « Nous travaillons à la manifestation de la vérité. Nous sommes dans une logique constructive, pas une logique de contentieux. »
> Lire aussi Enfants sans bras : les mauvais calculs de Santé publique France
Mais, selon lui, des questions se posent sur d’éventuelles responsabilités des nappes phréatiques de problèmes sur le réseau d’assainissement ou de distribution de l’eau. Pollution par des pesticides ou des rejets toxiques ? C’est l’une des pistes privilégiées par Emmanuelle Amar, responsable du Remera, qui avait donné l’alerte sur ces malformations dans l’Ain.
20 cas suspects
En octobre, l’organisme Santé publique France avait affirmé n’avoir identifié aucune cause pour les cas groupés suspects et avait estimé qu’il n’y avait pas d’« excès de cas » dans l’Ain. Mais les inquiétudes dans les régions concernées avaient poussé le gouvernement à lancer une nouvelle enquête, menée par Santé publique France et l’agence de sécurité sanitaire Anses.
Une vingtaine de scientifiques avaient été chargés depuis février d’analyser les cas groupés d’enfants — au nombre de 20 — nés dans le Morbihan, l’Ain et la Loire-Atlantique avec une « agénésie transverse des membres supérieurs »(ATMS). Ce comité a recommandé, en juillet, de mener des investigations complémentaires uniquement pour les cas situés dans le Morbihan.
Dans l’Ain, les scientifiques ont à nouveau conclu à « l’absence d’excès de cas »de malformations. En Loire-Atlantique, ils ont dit vouloir attendre « la fin de l’année » pour achever le recensement des cas et statuer sur un éventuel « excès ».
> Lire aussi Affaire des bébés nés sans bras : « Nous battre pour savoir, c’est notre devoir »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/19/enfants-nes-sans-bras-une-famille-de-l-ain-porte-plainte_5500681_3244.html>
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12- Les montagnes de déchets importés, "trésor" d'un village d'Indonésie, AFP, 20/08/19, 14:00
Harry Pearl
Fouiller les montagnes de déchets est le gagne-pain de Keman. Dans un grand sourire, cet habitant de Bangun, l'un des "villages de plastique" d'Indonésie spécialisés dans le recyclage, se félicite d'avoir ainsi pu financer l'éducation de ses enfants.
Alors que de nombreux pays cherchent à limiter l'usage du plastique jetable, pour les habitants de Bangun, les déchets plastiques importés sont devenus une source précieuse de revenus. Les deux tiers des habitants trient et revendent des bouteilles, des emballages et des tasses de plastique usagées aux compagnies de recyclage locales pour vivre.
"J'ai trois enfants, tous sont à l'université", indique fièrement à l'AFP Keman, marchant dans un champ d'ordures qui lui arrivent à la cheville.
"Tout ça a été possible grâce à mon dur travail qui est de fouiller dans les déchets", explique cet homme de 52 ans qui, comme de nombreux Indonésiens, n'a qu'un nom.
Bangun est l'un des nombreux villages pauvres de l'île de Java - la plus peuplée d'Indonésie - qui se sont spécialisés dans le retraitement des déchets, la plupart importés de pays occidentaux, Etats-Unis, Grande-Bretagne ou Belgique, mais aussi du Moyen-Orient.
Depuis que la Chine a interdit l'importation de plusieurs catégories de déchets l'an dernier, le circuit du recyclage mondial est en plein chaos et les pays occidentaux cherchent de nouvelles destinations pour les déchets qu'ils n'arrivent pas à retraiter. Les pays d'Asie du Sud-Est sont devenus une alternative privilégiée même si certains d'entre eux ont déjà renoncé au vu des nuisances liées à cette industrie.
Les importations de déchets plastiques vers l'Indonésie ont ainsi bondi récemment, passant de 10.000 tonnes par mois fin 2017 à 35.000 tonnes par mois à la fin 2018, selon l'ONG Greenpeace.
Depuis l'interdiction chinoise d'importer la plupart des déchets venus de l'étranger, "la situation a empiré" en Indonésie, souligne Muharram Atha Rasyadi, de l'organisation de protection de l'environnement.
- Une industrie "très rentable" -
Plus d'une quarantaine de camions arrivent chaque jour à Bangun pour y déverser leur cargaison de déchets devant les habitations ou dans des champs où se forment des montagnes d'ordures, parfois aussi hautes que les toits des maisons.
Des papetiers importent depuis plusieurs années des déchets variés qu'ils déversent dans cette ancienne localité agricole, souvent mélangés aux cargaisons officielles de papiers recyclables, selon les défenseurs de l'environnement.
A mains nues ou armés de râteaux et de pelles, les habitants trient les ordures avec un masque de tissu en guise de protection.
Accroupie dans les déchets, Pumisna, une mère de famille, fouille dans les tas d'ordures pour récupérer des morceaux d'aluminium, des bouteilles en plastique et des tasses. Cela lui permet de gagner quelques dollars par jour. Parfois, de vrais trésors se cachent dans les monceaux de déchets : des billets verts, des euros ou des livres sterling.
"Je dois gagner de l'argent pour faire les courses, payer l'école de mes enfants et les nourrir", indique cette femme de 35 ans.
M. Ikhsan, le chef du village, défend vigoureusement cette activité et balaye les risques pour l'environnement ou la santé. "Ces déchets sont très rentables pour mes concitoyens et contribuent à soutenir l'économie locale", souligne-t-il.
Les déchets plastiques non recyclables sont vendus à des usines de tofu des environs, où ils servent de combustible aux fours, détaille-t-il.
- Des déchets transformés en argent -
Mais les défenseurs de l'environnement s'alarment des montagnes de déchets qui grandissent et affirment que des monceaux de plastiques non recyclables sont brûlés pendant la nuit, provoquant des émanations toxiques dans toute la localité et répandant de grandes quantités de micro-plastiques dans les voies d'eau.
L'Indonésie est déjà le deuxième pays au monde contributeur de la pollution marine derrière la Chine. Selon une étude de l'Université de Géorgie aux Etats-Unis publiée dans la revue Science, le pays déverse entre 480.000 et 1,29 million de tonnes de déchets (tous types confondus) en mer par an. L'Indonésie s'est engagée en 2017 à réduire les déchets plastiques dans ses eaux de 70% d'ici 2025.
Les importations de déchets "vont coûter très cher, à notre système de santé et aux générations futures qui devront restaurer l'environnement", avertit Prigi Arisandi, spécialiste de l'environnement pour l'ONG Ecoton.
"Et cela ne se passe pas seulement à Bangun. Il y a plus de cinq villages utilisés comme décharges dans la province de Java orientale", déplore-t-il.
L'Indonésie a renforcé ces derniers mois les contrôles sur les déchets importés pour ne pas devenir la nouvelle poubelle des pays occidentaux. Le pays a commencé à renvoyer vers la France, Hong Kong, l'Australie ou les Etats-Unis des conteneurs remplis d'un mélange d'ordures ménagères, de plastique et de matières dangereuses qui avaient été importés illégalement.
Et certaines régions indonésiennes sensibilisent le grand public, comme Bali où le plastique à usage unique a été interdit.
Mais à Bangun, les habitants comme Keman voient plutôt "les déchets comme un trésor".
"Pourquoi ? Parce qu'après avoir fait sécher les ordures le matin et les avoir triées, on reçoit de l'argent le soir".
<https://information.tv5monde.com/info/les-montagnes-de-dechets-importes-tresor-d-un-village-d-indonesie-316786>
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13- Greenpeace révèle une cartographie mondiale de la pollution atmosphérique, Blog Big Browser, 20/08/19, 17h09
En se basant sur des données publiées par la NASA, la branche indienne de l’organisation non gouvernementale désigne les principaux foyers d’émission du dioxyde de soufre, participant à une hécatombe mondiale de 7 millions de morts par an.
L’atmosphère irrespirable a une géographie. Greenpeace Inde et la NASA en ont dressé la carte. Grâce aux données satellitaires obtenues par l’agence spatiale américaine, l’organisation non gouvernementale de défense de l’environnement a pu publier dimanche 18 août un classement des plus importantes zones de pollution de la planète en se fondant sur le lien entre les centrales à énergies fossiles, les raffineries et les industries d’une part et les niveaux élevés d’émissions de dioxyde de soufre (SO2) d’autre part.
Ce gaz est l’un des principaux polluants atmosphériques. Conjugué aux autres polluants de l’air, son impact accroît le risque de cancer, concerne les maladies cardio-vasculaires, voire les fonctions cognitives. En tout, la pollution atmosphérique est responsable de 48 000 morts par an en France et de 422 000 décès prématurés enregistrés pour la seule année 2015 en Europe. Au niveau mondial, elle tue 7 millions de personnes dont 600 000 enfants par an.
La carte interactive de Greenpeace Inde, accessible en ligne révèle ainsi avec une précision redoutable les principaux foyers de cette hécatombe, dont certains couvrent les territoires de plusieurs Etats, avec, en regard, les installations industrielles émettrices de SO2 qui s’y trouvent.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2019/08/20/greenpeace-revele-une-cartographie-mondiale-de-la-pollution-atmospherique_5501058_4832693.html>
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14- La Banque mondiale tire la sonnette d'alarme sur la pollution de l'eau, "une crise invisible", AFP, 20/08/19, 23:00
Virginie Montet
La qualité de l'eau, polluée par les nitrates, les métaux lourds et les microplastiques, est devenue "une crise invisible" qui touche pays riches comme pays pauvres, s'alarme la Banque mondiale dans un rapport publié mardi.
Cette mauvaise qualité de l'eau peut coûter jusqu'à un tiers de la croissance économique potentielle dans les régions les plus touchées, affirme l'institution de développement.
Son président, David Malpass a appelé les gouvernements "à prendre des mesures urgentes pour s'attaquer à la pollution de l'eau afin que les pays puissent croître plus vite d'une façon plus durable et équitable".
Pays riches comme pays pauvres subissent de hauts niveaux de pollution de l'eau, rappelle le rapport publié mardi, intitulé "Qualité inconnue": "Il est clair que le statut de pays à haut revenu n'immunise pas contre des problèmes de qualité de l'eau".
"Non seulement une diminution de la pollution ne va pas de pair avec la croissance économique mais l'éventail de polluants tend à augmenter avec la prospérité d'un pays", note le document.
Ainsi aux Etats-Unis, un millier de nouveaux produits chimiques sont déversés dans l'environnement chaque année soit trois nouveaux types de produits chaque jour.
La Banque mondiale appelle dans ce rapport à mieux savoir mesurer la qualité de l'eau dans le monde et à ce que cette information soit systématiquement diffusée au public. "Les citoyens ne peuvent pas agir s'ils ne sont pas informés de la situation", dit le rapport.
Il rappelle que plus de 80% des eaux usées dans le monde -- 95% dans certains pays en développement-- sont déversées dans l'environnement sans être traitées.
"Peu de pays en développement surveillent correctement la qualité de l'eau", déplorent aussi les auteurs.
La Banque mondiale estime qu'il y a "un besoin urgent pour d'importants investissements dans des usines de traitement des eaux, spécialement dans les régions très peuplées".
- Nitrates, microplastiques et métaux lourds -
Parmi les polluants les plus répandus et dangereux, le rapport cite l'azote qui, utilisé dans les fertilisants pour l'agriculture, se répand dans les rivières, les lacs et les océans, se transformant en nitrates. Ceux-ci sont responsables d'une destruction de l'oxygène dans l'eau (hypoxie) et de l'apparition de zones mortes.
Les dépôts d'azote oxydé peuvent être fatals aux enfants, affirme le rapport comme dans le cas du syndrome du bébé bleu où trop de nitrates ingérés via l'eau potable entraîne un manque d'oxygène dans le sang.
Une étude menée dans 33 pays en Afrique, en Inde et au Vietnam a montré que les enfants exposés à de hauts niveaux de nitrates pendant leurs trois premières années grandissaient moins.
"Une interprétation de ces conclusions suggère que les subventions pour financer les engrais entraînent des dommages pour la santé humaine qui sont aussi grands, peut-être même plus grands, que les bénéfices qu'ils apportent à l'agriculture", ajoute le rapport.
La salinité des eaux dans les zones côtières de faible altitude, sur des terres irriguées et en zone urbaine a aussi des impacts nocifs pour la santé, notamment celle des enfants et des femmes enceintes.
Le problème est particulièrement aigu au Bangladesh où 20% de la mortalité infantile dans les régions côtières est attribuée à l'eau salée.
La pollution par les micro-plastiques est aussi détectée désormais dans 80% des sources naturelles, 81% des eaux du robinet municipales et dans 93% des eaux embouteillées, relève encore la Banque mondiale. Elle regrette qu'on ne dispose pas encore de suffisamment d'informations pour déterminer le seuil à partir duquel ces polluants sont inquiétants pour la santé.
Au rang des polluants dangereux figurent aussi les métaux lourds comme l'arsenic qui contamine les eaux de régions où il y a une activité minière comme au Bengale en Inde, dans le nord du Chili ou en Argentine.
Le plomb en fait partie avec "l'exemple grave et récent de Flint au Michigan" (nord des Etats-Unis). En 2014 en changeant son approvisionnement en eau à partir de la rivière Flint au lieu du Lac Huron, la ville a utilisé une eau plus acide qui a corrodé les tuyaux de plomb, exposant la population à une intoxication à ce métal. Chez les enfants, le plomb peut altérer le développement du cerveau.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-banque-mondiale-tire-la-sonnette-d-alarme-sur-la-pollution-de-l-eau-une-crise-invisible_136466>
En savoir plus :
> La détérioration de la qualité de l’eau réduit la croissance économique d’un tiers dans certains pays <https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2019/08/20/worsening-water-quality-reducing-economic-growth-by-a-third-in-some-countries>, La Banque mondiale, 20/08/19
> Report. Quality Unknown : The Invisible Water Crisis <https://openknowledge.worldbank.org/handle/10986/32245?locale-attribute=fr>, Worldbank, 20/08/19
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15- Au Royaume-Uni, des supermarchés poussés à réduire l’emballage plastique, Le Monde avec AFP, 21/08/19, 08h25
Les dix principales enseignes mettent chaque année sur le marché 810 000 tonnes d’emballage plastique à usage unique, et distribuent des centaines de millions de sacs.
Des légumes « nus », des féculents en vrac pour des clients munis de leurs propres contenants : face à des consommateurs de plus en plus soucieux de l’environnement, des supermarchés britanniques rivalisent pour réduire l’emballage plastique dans leurs rayons, accusé de polluer la planète.
« Aujourd’hui, j’ai fait mes premières courses sans plastique ! », se réjouit May Stirling, une mère de famille de 49 ans, venue « spécialement » de Ramsbury, à 60 km, pour le grand « déballage » organisé pendant l’été dans l’un des magasins de la chaîne Waitrose à Oxford (centre de l’Angleterre). Ici, 160 sortes de fruits et légumes ont été dépouillées de leur emballage plastique et un espace de vrac pour féculents, céréales, vin et bière a été installé.
Une scène qui tranche avec le tableau habituel des supermarchés britanniques où tout semble sous plastique : bananes, avocats, concombres… A elles seules, les dix principales enseignes mettent chaque année sur le marché 810 000 tonnes d’emballage plastique à usage unique, et distribuent des centaines de millions de sacs, d’après une enquête des ONG Greenpeace et EIA (Environmental Investigation Agency) parue en novembre qui dénonce l’impact de la pollution plastique sur la biodiversité marine.
> Lire aussi L’île Henderson, lieu à « l’écologie pratiquement intacte » désormais noyé sous le plastique
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/21/au-royaume-uni-des-supermarches-pousses-a-reduire-l-emballage-plastique_5501248_3210.html>
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16- Microplastiques dans l'eau potable : risques encore faibles pour la santé (OMS), AFP, 22/08/19, 04:00
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les niveaux actuels de microplastiques présents dans l'eau potable ne présentent pas encore de danger pour la santé, mais les experts restent prudents pour l'avenir.
Dans un rapport publié jeudi, l'OMS présente la synthèse des dernières connaissances sur les microplastiques dans l'eau du robinet et l'eau en bouteille et sur ses effets sur la santé humaine.
"Le message clé vise à rassurer les consommateurs d'eau potable du monde entier : d'après cette évaluation, nous estimons que le risque est faible", a déclaré le cordonnateur de l'Unité Eau, assainissement, hygiène et santé de l'OMS, Bruce Gordon, lors d'une conférence de presse.
Il a précisé que l'analyse des risques pour la santé liés aux microplastiques portait essentiellement sur trois aspects: le risque d'ingestion, les risques chimiques et les risques liées à la présence de bactéries agglomérées (biofilm).
L'OMS insiste sur le fait que les données sur la présence de microplastiques dans l'eau potable sont pour l'instant limitées, avec peu d'études fiables, et que ces dernières sont difficilement comparables, ce qui rend plus difficile l'analyse des résultats.
L'OMS appelle en conséquence les chercheurs à mener une évaluation plus approfondie, avec des méthodes standarisées.
Dans un communiqué, l'agence spécialisée de l'ONU indique que les microplastiques d'une taille supérieure à 150 microns ne sont en principe pas absorbés par l'organisme humain, et l'absorption des particules plus petites "devrait être limitée".
Elle estime en revanche que l'absorption de très petites particules microplastiques, notamment de nanoparticules, "devrait être plus élevée, même si les données à ce sujet sont très limitées".
"Les microplastiques présents dans l'eau de boisson ne semblent pas présenter de risques pour la santé, du moins aux niveaux actuels. Mais nous devons approfondir la question", a relevé la directrice du Département Santé Publique, à l'OMS, Maria Neira, citée dans le communiqué.
Le rapport alerte sur les dangers à venir : si les émissions de plastique dans l'environnement se poursuivent au rythme actuel, les microplastiques pourraient présenter des risques généralisés pour les écosystèmes aquatiques d'ici un siècle, ce qui ne devrait pas être sans conséquence sur la santé humaine.
"Nous devons enrayer l'augmentation de la pollution plastique partout dans le monde", a souligné Mme Neira.
Les experts soulignent aussi l'importance du traitement des eaux usées (matières fécales et chimiques) qui permet de retirer plus de 90% des microplastiques présents dans ces eaux. Actuellement, une grande part de la population mondiale ne bénéficie pas encore de systèmes adaptés de traitement des eaux usées, selon l'OMS.
<https://information.tv5monde.com/info/microplastiques-dans-l-eau-potable-risques-encore-faibles-pour-la-sante-oms-317119>
En savoir plus :
> L’OMS appelle à renforcer la recherche sur les microplastiques et à prendre des mesures énergiques contre la pollution par le plastique <https://www.who.int/fr/news-room/detail/22-08-2019-who-calls-for-more-research-into-microplastics-and-a-crackdown-on-plastic-pollution>, communiqué de l'OMS, 22/08/19
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17- Tel-Aviv et sa côte, victimes de l'addiction d'Israël au plastique, AFP, 22/08/19, 07:00
Clothilde Mraffko
La mer, la plage, la fête, la liberté... Tel-Aviv a des airs de paradis perdu au Moyen-Orient, mais chaque matin Yosef Salman et son équipe y découvrent une tout autre réalité: emballages, bouteilles et sacs plastiques laissés par les baigneurs ou recrachés par la Méditerranée.
Ce matin-là, sous une chaleur moite, les oreilles bercées par le doux roulis des vagues, Yosef et sa petite équipe parcourent la plage avec de grands râteaux qui aplatissent le sable et trient les détritus. Chapelets de verres en plastique, tapis de mégots de cigarettes, tubes de crème solaire et couches pour bébés...
"Chaque année, nous ramassons 1.600 tonnes de déchets" sur les plages de Tel-Aviv dont 40% de plastique, explique Yosef, responsable du nettoyage des trois plus grandes plages de cette agglomération de près de quatre millions d'habitants.
A ces déchets s'ajoutent les micro-plastiques, des débris plastiques qui se sont désintégrés et s'éparpillent dans le sable. Mais à ce stade-là, c'est trop tard : impossible de les ramasser efficacement.
Pourtant, "quand il pleut en Israël, (...) on peut voir des tonnes de micro-plastiques dans le sable", assure Ariel Shay du mouvement Plastic Free Israel qui organise des nettoyages de plages.
Malgré la présence de nombre d'organisations écologistes dans le pays et des mesures pour limiter la distribution des sacs et sachets dans les grandes surfaces, Israël reste accro au plastique.
En juin, l'organisation environnementale WWF a publié un rapport classant les côtes israéliennes comme les troisièmes plus polluées par les déchets plastiques en Méditerranée, derrière la Turquie et la côte de Barcelone (Espagne), mais devant celles de Valence (Espagne), Alexandrie (Egypte), Alger et Marseille (France).
"A chaque fois que je vais sur la plage maintenant, je passe mon temps à nettoyer, c'est horrible !", se plaint Shani Zylbersztejn, un œil sur sa fille de neuf mois qui joue avec une fourchette en plastique fraîchement déterrée.
- Plastique casher ? -
Au nord de Tel-Aviv, Limor Gorelik et sa collègue Dana Atias, de l'ONG Zalul, sillonnent les plages huppées de Herzliya, invitant les flâneurs à troquer les plastiques à usage unique pour des verres en bambou et des sacs réutilisables.
C'est que l'habitude d'apporter des couverts jetables pour les pique-niques en famille sur la plage a la vie dure, notamment pour des raisons religieuses.
Le samedi, jour de shabbat, les juifs religieux ne travaillent pas du tout, et "comme ils n'ont pas le droit de nettoyer la vaisselle, ils utilisent du plastique" jetable, remarque Limor Gorelik.
Même jetés dans l'une des poubelles qui parsèment les plages, les déchets plastiques peuvent finir dans la mer, emportés par le vent ou les oiseaux qui éventrent les sacs à la recherche de nourriture.
Galia Pasternak a mené une thèse de doctorat à l'université de Haïfa (nord) sur la pollution des côtes israéliennes. Selon ses données, 60% des déchets sur la plage proviennent des baigneurs eux-mêmes. Seule une minorité est charriée par les courants depuis l'Egypte au sud ou le Liban au nord.
- Argent contre plastique -
En 2005, le ministère de l'Environnement a lancé un programme original : il paie le nettoyage des plages aux municipalités mais exige en retour des résultats concrets. Des contrôles stricts sont effectués régulièrement et les villes défaillantes voient leurs subventions réduites, voire supprimées, explique Ran Amir, directeur de la division de l'environnement marin et des côtes au ministère de l'Environnement.
Le ministère a même traîné en justice certaines municipalités récalcitrantes. La plage de Palmahim, très prisée des Israéliens, a ainsi écopé d'une amende avant de prendre le pli. "C'est l'une des plages les plus propres d'Israël aujourd'hui", se félicite Ran Amir.
Il énumère les différentes stratégies mises en place par le ministère ces dernières années : clips publicitaires à la radio et sur internet, amendes, mais aussi recyclage, éducation et mesures de prévention...
"Je pense que cela a en partie fonctionné", reconnaît Galia Pasternak, qui a participé à la mise en place de certains des programmes.
Mais pour Limor Gorelik, Israël est encore à la traîne. Elle prend l'exemple des sachets plastiques, taxés dans les grands magasins depuis 2017 : "10 agourot (10 centimes de shekels, soit deux centimes d'euros), ce n'est pas assez", estime la militante écologique, déçue que les petites épiceries échappent encore à cette loi.
"La directive pour mettre fin aux plastiques à usage unique ? Ici, nous en sommes très loin". Le ministère assure que c'est pourtant sa prochaine bataille, mais tout est bloqué dans l'attente des législatives du 17 septembre.
<https://information.tv5monde.com/info/tel-aviv-et-sa-cote-victimes-de-l-addiction-d-israel-au-plastique-317135>
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18- A Chamonix, des montagnards excédés par les traileurs, M le Mag, maj le 24/08/19 à 23h04
Alexandre Duyck
Sur les pentes du mont Blanc, certains voient d’un mauvais œil défiler les hordes de coureurs à pied. Une affluence à son pic lors de la semaine de l’UTMB, à partir du 26 août.
Qu’importe le dénivelé, ils galopent tels des chamois, laissant loin derrière les randonneurs éberlués – pour ne pas dire agacés. En quelques années, les traileurs ont déferlé sur la montagne. Grâce à ces adeptes de la course à pied en altitude, Chamonix (Haute-Savoie) s’apprête même à vivre sa « meilleure semaine de l’année », selon l’office du tourisme et la mairie. Celle où tous les hôtels, gîtes, restaurants croulent sous les demandes de réservation. La semaine de l’UTMB, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, autoproclamé « sommet mondial du trail », débute lundi 26 août.
Plus de 10 000 hommes et femmes, sélectionnés parmi 27 000 postulants, soit plus que la population de Chamonix ; trois pays traversés (France, Italie et Suisse) ; sept courses, dont l’épreuve reine, 171 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé positif, a été remportée l’an passé par Xavier Thévenard en 20 heures, 44 minutes et 16 secondes…
L’UTMB de Chamonix est né en 2003. « Une seule épreuve, créée par une bande de copains avec 700 participants », se souvient Catherine Poletti. Au côté de son mari, Michel, elle dirige aujourd’hui la marque déposée UTMB qui essaime un peu partout dans le monde. Elle défend le plaisir du traileur : « Courir sur des sentiers et non au bord de l’autoroute, vivre autre chose que métro-boulot-dodo. Sortir ses tripes, exister. »
Sauf que ces coureurs des cimes n’ont pas que des amis. « Quand il y a eu la première édition, ça a fait sourire, on les a un peu pris pour des bizarres, mais ça restait entre eux, se souvient David Autheman, guide de haute montagne et créateur du site TVMountain.com. Mais, depuis, ça a tellement grossi… Alors que notre société va de plus en plus mal, eux ne prônent qu’une chose, l’accélération. On ne contemple plus rien, on court. Jusqu’ici les gens consommaient des biens, maintenant ils consomment de l’espace et du temps. »
Une philosophie que ne partagent pas la plupart des adeptes de la randonnée, habitués jusqu’à présent à avoir la montagne pour eux seuls, ou presque, en été. Il leur faut désormais partager : rien qu’en août se déroulent presque une centaine de trails en France. A Chamonix, on estime que, pendant l’UMTB, les 10 000 coureurs viennent accompagnés d’au moins deux personnes et restent de quatre à cinq nuits. De quoi donner à la ville des petits airs d’arrivée du Tour de France.
« Un baveux hurle jour et nuit sur un podium pour des gens qui finissent subclaquants, s’agace le guide et écrivain Denis Ducroz. Les hommes courent cul nu depuis la nuit des temps mais, là, on a inventé des tenues à 1 500 euros et une pratique qui dépasse en narcissisme tout ce que l’alpinisme a produit. Je vais dans les magasins pour vérifier les raisons de ma hargne. Ils y vendent des lacets intelligents et la moindre paire de chaussettes, tu peux te payer des skis avec ! » Pour le plus grand bonheur des marques : Salomon réalise les deux tiers de son chiffre d’affaires grâce au trail. Et Columbia est sponsor officiel de l’UTMB.
« Résumer ce sport à la compétition, c’est idiot, réplique Catherine Poletti. Le trail, c’est juste la volonté de courir en pleine nature, de se sentir le plus léger possible. Et c’est rappeler que la montagne est à tout le monde. » Mais certaines images témoignent des excès de la discipline. Fin mai, au-dessus du lac d’Annecy, des coureurs sont restés immobilisés une heure en pleine course. Ils étaient trop nombreux (2 000 au départ) pour passer au même endroit. Les photos montrent cette absurdité, un bouchon d’athlètes digne du périphérique parisien.
« J’ai pas mal d’amis qui en font, reconnaît le guide de haute montagne Fabien Ibarra, autre référence dans la vallée de Chamonix. Mais je ne comprends pas les raisons d’un tel engouement. Ou alors si, je me dis que les valeurs de l’ultra-trail correspondent à certaines en vogue dans notre société : le dépassement de soi, l’autovalorisation par le biais les réseaux sociaux… Les petits trails, pourquoi pas ? Mais ces grands cirques où on utilise la montagne comme un stade pour se montrer en photo sur Internet, ça me dépasse. Tout est balisé. Tout donne l’impression que l’exploit est à la portée de tout le monde, ce qui est faux. »
Des câbles au travers de sentiers
Parfois, les relations se tendent, aux sens propre et figuré. Ecrivain, journaliste et alpiniste installé près de Grenoble, Jean-Michel Asselin raconte que cet été, en Chartreuse, des câbles ont été retrouvés posés au travers de sentiers. Facilement repérables par les randonneurs, ils étaient destinés à provoquer la chute de traileurs ou d’adeptes du VTT.
Lui-même court en montagne, tous les mercredis soir. Des petites courses, avec ses copains. Comme il a 67 ans, il part trente minutes avant les plus jeunes. « C’est très sympa, mais c’est un autre monde que ces courses à 10 000 participants qui ne sont pas plus de la montagne que le parapente. Peut-être que ça rend aigri de voir ces jeunes qui courent à fond. Mais franchement, si tu es un montagnard, tu ne viens pas à Chamonix la semaine de l’UTMB ! »
> Lire aussi François D’Haene, libre traileur
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/08/23/a-chamonix-des-montagnards-excedes-par-les-traileurs_5502098_4500055.html>
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19- La goélette « Tara » remonte la piste du microplastique, Le Monde, maj le 25/08/19 à 06h12
Martine Valo
Le navire de recherche a entrepris une mission scientifique de plusieurs mois dans les embouchures de dix grands fleuves d’Europe.
Rincer abondamment, visser l’embout du filet manta qui collecte des particules inférieures à 330 microns, le laisser dériver à la surface de l’eau dix minutes ou trente, selon que le prélèvement a lieu dans un fleuve ou en mer. Puis tapoter longuement pour transférer le contenu dans un bidon. Le placer dans la glacière. Sortir le filet manta 25 microns. Avec celui-là, une minute suffit. Rincer abondamment. Recommencer avec constance.
L’exercice occupe plusieurs heures par jour et se répète à différentes profondeurs, depuis que Tara a quitté son port d’attache de Lorient (Morbihan), le 27 mai. Des scientifiques ont embarqué sur la goélette pour une mission de plusieurs mois, jusqu’à fin novembre, sur les traces du microplastique. La pollution marine provenant massivement de la terre – rebuts de pêche mis à part –, ils pistent ses particules dans l’embouchure de dix grands fleuves, du nord au sud de l’Europe.
A bord, la « pissette » – un modeste bidon de rinçage à l’eau soit déminéralisée soit puisée sur place afin d’éviter toute contamination – passe de main en main. « C’est la vie passionnante du chercheur, dit en plaisantant Jean-François Ghiglione, chercheur (CNRS) au Laboratoire d’océanographie microbienne de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). Il prélève de l’eau dans une fiole, change de fiole, pose des étiquettes, les envoie au laboratoire et là… paf ! Il a accès à l’ADN, le cœur de la vie. »
Contamination insidieuse
Les opérations sont un peu plus compliquées que cela. Un laboratoire à l’intérieur du navire permet une première observation à la loupe. Un autre est aménagé sur le pont afin de préparer les filtrats qui permettront une analyse métagénomique ultérieure de l’ensemble des organismes présents dans l’échantillon.
Mais pourquoi donc s’intéresser au « cœur de la vie » quand on étudie la persistance des polystyrènes, polyéthylènes et autres polyuréthanes dans l’environnement aquatique ? « Ces milliards de particules flottent dans l’océan comme autant de minuscules radeaux sur lesquels se fixent toutes sortes de micro-organismes, de bactéries, de microbes, de virus – pathogènes ou non,répond l’écotoxicologue, spécialiste des pollutions marines générées par les humains. Pour ma part, j’observe la vie qui se développe dans cette “plastisphère”, cet écosystème spécifique où se développent des espèces rares, de cyanobactéries notamment, différentes de celles qui colonisent les planctons. »
Ce n’est pas la première fois que l’équipe de la Fondation Tara Océan s’attelle à la question du plastique. Elle est déjà allée naviguer au milieu du vortex de déchets du Pacifique à l’été 2018. Et puis, qu’elle parte en expédition pour étudier les planctons océaniques, l’état de la Méditerranée ou des coraux, elle finit toujours par le trouver dans ses filets. Les photos d’oiseaux et de tortues à l’estomac farci de morceaux de sacs et de bouchons de bouteille qui ont fait le tour du monde attestent de la gravité de cette pollution.
> Lire notre reportage : L’océan Pacifique, cimetière de milliards de microplastiques
Mais c’est à un autre phénomène insidieux, pour l’essentiel invisible à l’œil nu, que se consacre l’expédition actuelle : la contamination aux microplastiques (des fragments de moins de 5 millimètres), et même aux nanoplastiques, mesurant moins de 1 micron. Désormais, les scientifiques en trouvent partout : sur les hauteurs des Rocheuses, dans le Colorado, dans le parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, dans la banquise de l’Arctique, les nappes souterraines… dans l’eau, l’air, les sols. La conclusion s’impose : nous en mangeons, buvons, inhalons, sans être en mesure de les quantifier, ni connaître leurs effets sur la santé ou l’environnement.
Jeudi 22 août, réagissant à leur présence dans les eaux de boisson, l’Organisation mondiale de la santé a demandé davantage de recherches sur les conséquences sanitaires de cette pollution. L’organisme onusien a appelé les Etats à réduire celle-ci, alors que la production mondiale de plastique dépasse les 300 millions de tonnes par an et ne cesse d’augmenter. « Par endroits, on observe autant de microplastiques que de zooplancton, annonce Jean-François Ghiglione. Or ce sont de bons hôtes, de vraies éponges à polluants, issus des produits pétroliers notamment. »
Après une première escale dans la Tamise – à première vue très chargée en pollutions diverses en aval de Londres –, puis dans les embouchures de l’Elbe en Allemagne, du Rhin aux Pays-Bas, de la Seine, la Loire, la Garonne, le navire est resté amarré quelques jours à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône).
Mardi 20 août, une séquence d’échantillonnage a lieu à 10 milles marins au large de ce bout de Camargue. La houle, le vent, le ciel plombé de nuages et les hautes cheminées industrielles de Fos-sur-Mer hérissées à l’horizon : la navigation n’évoque pas une croisière de rêve en Méditerranée.
Le procédé est le même pour chaque fleuve : un échantillonnage est effectué en mer, puis trois autres à des distances précises, en remontant le cours d’eau jusqu’en amont d’une ville importante, Arles en l’occurrence. Des moules laissées dans des nasses pendant un mois devraient révéler ce qu’elles peuvent ou pas filtrer. Pour compléter, tous les déchets présents sur les berges, dans des carrés de 50 cm déterminés selon un protocole imposé, sont ramassés, classés et serviront à des comparaisons internationales.
Mercredi à 7 heures, sous le soleil, l’équipe a déjà franchi l’écluse et avance sur le Rhône à bord de deux bateaux à moteur semi-rigides. Elle va être surprise. L’eau est étonnamment claire et les premières observations effectuées ne révéleront que deux fragments de polymère, alors qu’il y en avait bien plus dans l’échantillon collecté en mer la veille. Est-ce dû au mistral ? Aux courants ? De l’avis général, « il faut interroger Xavier ».
Xavier Durrieu de Madron est l’océanographe de l’équipe. Lorsqu’il ne donne pas un coup de main aux manipulations des filets manta ou ne change pas les piles de l’instrument qui mesure le débit d’eau pénétrant à l’intérieur, entre autres tâches, ce chercheur (CNRS) au Centre de formation et de recherche sur les environnements méditerranéens (Cefrem/université de Perpignan) est sur son ordinateur. Et commente, infographies à l’appui, la complexité de la circulation hydrodynamique et sédimentaire dans l’océan mondial. Les résultats des travaux menés sur Tara devraient permettre de progresser dans la connaissance des flux des microplastiques, et aider, à terme, à modéliser leur dissémination.
« Prise de conscience »
Il est aussi un expert du Tucker, un outil capable d’effectuer des prélèvements dans la colonne d’eau à une profondeur déterminée. Une grande partie des fragments flottent à la surface. Mais est-ce qu’il pourrait y avoir, dix ou quinze mètres plus bas, des particules alourdies par des organismes marins, donc plus anciennes ? Ou bien coulent-elles directement au fond ? Les scientifiques ne retrouvent pas en mer les énormes quantités observées dans les fleuves. Où se trouve le microplastique manquant ? Dégradé par des bactéries ? Dans les appareils digestifs des poissons ?
Beaucoup de questions demeurent sans réponse. On ne sait pas, par exemple, dater les polymères qui servent de matrice à la matière plastique. Une matière effectivement remarquable puisqu’elle est, à la demande, plus ou moins résistante, fine, souple, rigide… Tout dépend de ce qu’elle contient comme retardateurs de flammes, antioxydants, stabilisants contre les UV, lubrifiants, colorants. Autant d’additifs qui rendent encore plus complexe la tâche des scientifiques.
Mais Jean-François Ghiglione, qui a fondé avec quelques autres un collectif de 250 chercheurs, fait néanmoins preuve d’un certain optimisme. « Il y a une réelle prise de conscience et un tel engouement pour travailler sur ce sujet que l’on devrait progresser, estime-t-il. A condition, bien sûr, d’arrêter de crouler sous les déchets. »
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« Tara », une série en plusieurs épisodes
• Cap sur la « soupe » de plastiques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/06/22/a-bord-de-la-goelette-tara-cap-vers-le-continent-de-plastique_5319945_3244.html>
• Les défis d’une navigation scientifique « propre » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/06/24/goelette-scientifique-tara-journal-de-bord-n-2-les-defis-d-une-navigation-scientifique-propre_5320536_3244.html>
• Veillée d’armes aux abords du vortex de déchets du Pacifique Nord <https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/06/26/goelette-scientifique-tara-journal-de-bord-n-3-veillee-d-armes-aux-abords-du-great-pacific-garbage-patch_5321511_3244.html>
• Dans l’œil du vortex de déchets du Pacifique Nord <https://www.lemonde.fr/pollution/article/2018/06/29/goelette-scientifique-tara-journal-du-bord-numero-4-dans-l-il-du-vortex-de-dechets-du-pacifique-nord_5323132_1652666.html>
• On a plongé dans la grande poubelle du Pacifique... deux fois <https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/06/30/goelette-scientifique-tara-journal-de-bord-n-5-on-a-plonge-dans-la-grande-poubelle-du-pacifique-deux-fois_5323713_3244.html>
• Variations sur le plastique <https://www.lemonde.fr/pollution/article/2018/07/02/goelette-scientifique-tara-journal-de-bord-n-6-variations-sur-le-plastique_5324365_1652666.html>
• Algues, plancton et spleen <https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/07/04/goelette-scientifique-tara-journal-de-bord-n-7-algues-plancton-et-spleen_5325698_3244.html>
• Terre en vue <https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/07/07/goelette-scientifique-tara-journal-de-bord-n-8_5327825_3244.html>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/24/la-goelette-tara-remonte-la-piste-du-microplastique_5502460_3244.html>
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20- Côte d'Ivoire : une "île flottante" sur des bouteilles plastiques récupérées, AFP, 25/08/19, 08:00
Patrick Fort
"L'île flottante", ce n'est pas la recette d'un dessert mais le nom d'un hôtel-restaurant original monté par le Français Eric Becker dans la lagune d'Abidjan, qui repose sur 700.000 bouteilles de plastique et d'autres déchets récupérés dans la capitale économique ivoirienne.
L'île artificielle, qui mesure 1.000 m2 au sol, comprend plusieurs bungalows, un bar-restaurant, une cuisine, deux piscines, un petit pont, quelques arbustes et une promenade circulaire.
"C'est vraiment une île artificielle qui flotte. Et on peut la déplacer", souligne Eric Becker, un ancien entrepreneur informatique qui a tout vendu pour se consacrer à cette folle aventure en 2012.
Au départ, ce Lorrain de Thionville (est de la France) voulait se lancer "dans la construction d'un catamaran de voyage". Mais "en étudiant la construction et la flottabilité, j'ai découvert la lagune" d'Abidjan et "imaginé l'île", explique-t-il.
"La lagune, c'est la beauté... avec la pollution", résume-t-il.
- Eric Bidon -
Il décide alors de récupérer tout ce qui flotte : "bouteilles de plastique, chutes de polystyrène, claquettes etc..".
Pour les habitants du coin, Eric Becker devient alors "Eric Bidon". "On achetait des bouteilles aux gens, on en récupérait dans la lagune. Avec l'expérience, on a appris à suivre le vent et trouver où tous les déchets se concentrent".
L'île pèse environ 200 tonnes, avec en son centre une sorte de base en "béton allégé", indique son concepteur, qui ne veut pas préciser combien sa construction a coûté ni combien d'argent nécessite son fonctionnement.
Pour l'électricité, Eric Becker fait appel à un système combinant l'électricité solaire (avec des panneaux) et un groupe électrogène. Et l'île est reliée à la terre par un cordon ombilical qui lui fournit l'eau potable: la lagune, souillée par les industries locales, les activités portuaires et les égouts, est bien trop polluée pour y puiser l'eau pour boire, se laver, pour remplir la piscine ou même pour s'y baigner directement.
En 2018, le Français, qui habite sur l'île, lance l'hôtel (deux chambres) ainsi que les activités de jour (restauration, karaoké, piscine).
Les eaux usées de l'île sont jusqu'à présent directement rejetées dans la lagune... comme tout le système d'égouts d'Abidjan.
Eric Becker expérimente une nouvelle technique, asiatique, censée transformer les déchets en compost ainsi qu'une fosse septique pouvant être mise à l'eau, mais rien de tout cela n'est encore opérationnel.
Il accueille pour le moment une centaine de clients par semaine, un mélange d'Ivoiriens curieux et de touristes étrangers sensibles au thème de l'écologie.
"A côté des grands hôtels, il fallait un truc original comme l'île flottante. Aujourd'hui elle est devenue une attraction touristique", assure Mathurin Yao Saky, un ancien journaliste devenu conseiller d'Eric Becker, qui essaie de faire connaître l'île.
- Donner l'exemple -
Les clients semblent en tout cas conquis par l'idée.
"C'est très original, c'est un lieu atypique. Je n'ai pas vu l'équivalent autre part. C'est une belle idée de donner une seconde vie au plastique comme ça et d'en faire une sorte de petite prouesse technique. J'aime beaucoup cet endroit", affirme l'un deux, Charles Molière, un Français de 28 ans travaillant pour une grande entreprise, qui a découvert l'île grâce à un guide de voyage.
"J'ai découvert le site sur Internet et je le visite aujourd'hui. C'est surtout son caractère écologique qui m'impressionne le plus, au moment où l'on parle de plus en plus de protection de l'environnement. Ce monsieur a transformé les déchets de la ville en un lieu agréable. Il fallait vraiment y penser. Je souhaite que cela inspire d'autres personnes", estime Hamed Koné, ingénieur informatique ivoirien.
A l'avenir, Eric Becker espère plus de clients en soirée pour son île encore méconnue.
Mais à long terme, il aimerait surtout que son système fasse école et que d'autres îles soient construites à partir de déchets. "On pourrait par exemple dans des lagunes propres faire de la pisciculture. L'île attire les poissons, on peut habiter sur place de manière propre", explique-t-il.
"Bien sûr il y a d'autres pollutions, mais ce qui est beau dans cette idée, c'est qu'on transforme quelque chose de négatif, la pollution avec les bouteilles plastique, en quelque chose de positif", conclut Eric. "Si on pouvait faire ça chacun à son petit niveau..."
<https://information.tv5monde.com/info/cote-d-ivoire-une-ile-flottante-sur-des-bouteilles-plastiques-recuperees-317682>
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21- Le Népal entre en guerre contre le plastique sur l'Everest, Slate, 26/08/19, 12h14
Repéré par Robin Lemoine - Source : CNN
Chaque année, les 150.000 touristes de passage sur le toit du monde laissent dans leur sillage des monceaux de déchets.
Même sur l'Everest, l'impact environnemental du tourisme de masse se fait sérieusement sentir. Plusieurs études montrent que de plus en plus de plastiques, notamment des microplastiques, se retrouvent sur les sommets.
En mai 2019, une équipe de quatorze bénévoles a ramassé près de trois tonnes de détritus dans les montagnes népalaises, dont des bouteilles, du matériel d'escalade et des canettes.
Le gouvernement local a décidé de réagir: certaines bouteilles en plastique et les plastiques à usage unique de moins de 30 microns d'épaisseur (soit 0,03 mm) seront interdits dans la région de Khumbu à compter de janvier 2020.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/181047/environnement-tourisme-everest-pollution-nepal-interdiction-bouteilles-plastique-usage-unique>
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22- Produits ménagers : lingettes, blocs et gels WC, ces polluants du quotidien, Le Parisien, 27/08/19, 13h08
J.Cl.
60 millions de consommateurs a épluché les compositions de 108 produits d’entretien très courants.
Nourriture, cosmétiques… De plus en plus de consommateurs choisissent le « fait maison » par souci de tourner le dos aux produits industrialisés. Les produits ménagers sont aussi concernés, dont les rayons ont remis, ces dernières années, le plus simple des vinaigres d'alcool à l'honneur. L'Institut national de la consommation, qui édite le magazine 60 millions de consommateurs, propose d'aller plus loin en bannissant de nos placards certains détergents du commerce.
Au printemps dernier, le magazine avait lancé une pétition, qui réunit aujourd'hui plus de 17 000 signataires, pour obtenir la mise en place d'un système d'étiquetage simplifié, le « Ménag'score », comme celui que l'on trouve sur certains produits alimentaires. Ce Ménag'score serait « un calcul de risque chimique global tenant compte des menaces de chaque ingrédient pour la santé et l'environnement », affirme le mensuel.
Pour servir sa démarche, 60 millions de consommateurs a testé 108 produits, du spray javellisé au bloc toilette, en passant par le décapant du four ou du calcaire. De « A », la meilleure note, à « E », la pire, pour des produits comportant des sulfates, des allergènes, des perturbateurs endocriniens des ammoniums quaternaires, et/ou des biocides. Quand les compositions des formules ont pu être trouvées car toutes les entreprises n'ont pas répondu aux sollicitations. Autre difficulté : certaines substances peuvent avoir pléthore de noms différents.
>> Suite à lire et à voir à :
<http://www.leparisien.fr/environnement/produits-menagers-lingettes-blocs-et-gels-wc-ces-polluants-du-quotidien-27-08-2019-8140029.php>
Sur le même sujet :
> « 60 Millions de consommateurs » demande un meilleur étiquetage des produits ménagers <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/27/60-millions-de-consommateurs-demande-un-meilleur-etiquetage-des-produits-menagers_5503363_3244.html>, Le Monde avec AFP, 27/08/19, 15h40
En savoir plus :
> Produits ménagers nocifs : les premiers pas du Ménag’Score <https://www.60millions-mag.com/2019/08/27/produits-menagers-nocifs-les-premiers-pas-du-menag-score-16406>, 60 millions de consommateurs, 27/08/19
> Pétition en faveur du Ménag’Score de 60 millions de consommateurs <http://www.60m.fr/menagscore-petition>
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En audio
22- Trouver les causes des maladies chroniques ou l’influence de l’environnement sur la santé, France Inter, les Savanturiers, 18/08/19, 16h
Fabienne Chauvière
Rémy Slama est épidémiologiste à l’Inserm, et pratique la science des catastrophes invisibles. Pour lui, nous sommes les victimes des révolutions industrielles et l’humanité est en train de vivre une transition épidémiologique.
Quelle est véritablement l’influence de l’environnement sur la santé ? Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la pollution de l’air serait responsable, de 6 à 7 millions de morts prématurées chaque année… L’espérance de vie, qui a tant augmenté au cours des deux derniers siècles est en train de fléchir.
L’univers des contaminants qui affectent l’air que nous respirons est une vaste jungle. La pollution peut avoir des effets sur divers organes. Et le risque est rarement bien géré.
Epidémiologiste environnemental à l'INSERM, spécialiste de l’effet sanitaire des polluants environnementaux, Rémy Slama dirige l’équipe d’épidémiologie environnementale de l’Institut pour l’avancée des biosciences à Grenoble et son laboratoire « Épidémiologie Environnementale appliquée à la Reproduction et la Santé Respiratoire »
> Emission (54 min) à (ré)écouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-18-aout-2019>
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En images
23- Environnement : quand la garde-robe pollue, France 2, journal de 20h, 23/08/19
L'industrie du textile est l'une des plus polluantes du monde. Comment connaître l'impact de nos habits sur l'environnement ? France Info est allé enquêter.
140 milliards, voici le chiffre à retenir. C'est le nombre de vêtements et d'accessoires vendus chaque année dans le monde. Mais s'habiller n'est pas sans conséquence sur l'environnement. Quel est l'impact réel de nos dressings sur notre planète ? Pour le savoir, nous avons ouvert celui de Marie Cay, une passionnée de mode : celle-ci possède plus de 50 tenues. La jeune femme fait les boutiques au moins une fois par semaine. Dans les rayons, un seul critère compte : "Le rapport qualité-prix ! J'ai envie d'avoir des pièces qui sont jolies, mais qui n'explosent pas mon budget shopping par mois", explique-t-elle.
De grandes conséquences sur l'environnement
Pour connaître l'empreinte écologique de la garde-robe de Marie Cay, les journalistes ont fait appel à une spécialiste de la pollution textile. Margarita Verboud, responsable des questions des déchets à France Nature Environnement, est catégorique : "Quand vous lavez ça, il y a des micropolluants qui sont relâchés dans l'océan, car les machines à laver ne filtrent pas" explique-t-elle en désignant un vêtement synthétique.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/environnement-quand-la-garde-robe-pollue_3587949.html>
Sur le même sujet :
> Mode éthique, durable, responsable, vegan, circulaire : décryptage avec des experts <https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/mode-ethique-durable-responsable-vegan-circulaire-decryptage-avec-des-experts_3293597.html>, France Télévisions, 03/04/19, 14:00
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– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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