[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP25 (lundi 2 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 2 Déc 07:47:22 CET 2019


Bonjour à tous,

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1- Environnement : quels sont les pays qui en font le plus (et le moins) ? <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/environnement-quels-sont-les-pays-qui-en-font-le-plus-et-le-moins-1150841>, Les Echos, 26/11/19, 11h56
2- Le difficile chemin de la Finlande vers la neutralité carbone en 2035 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/26/le-difficile-chemin-de-la-finlande-vers-la-neutralite-carbone-en-2035_6020578_3244.html>, Le Monde, 26/11/19, 11h57
3- Synthèse. Climat : après une décennie perdue, les Etats doivent réduire drastiquement leurs émissions <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/26/climat-apres-une-decennie-perdue-les-etats-doivent-reduire-drastiquement-leurs-emissions_6020537_3244.html>, Le Monde, 26/11/19, 12h56
4- Climat : plus une minute à perdre pour éviter le pire, avertit l'ONU <https://information.tv5monde.com/info/climat-plus-une-minute-perdre-pour-eviter-le-pire-avertit-l-onu-334015>, AFP, 26/11/19, 14:00
5- Une production d’énergies fossiles incompatible avec les objectifs climatiques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/26/une-production-d-energies-fossiles-incompatible-avec-les-objectifs-climatiques_6020565_3244.html>, Le Monde, 26/11/19, 16h31
6- Pourquoi les émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas <https://www.lci.fr/planete/pourquoi-les-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-ne-baissent-pas-2138699.html>, LCI, 26/11/19, 18:58 
7- L'humoriste Mamane, nommé ambassadeur climat pour le Sahel <https://information.tv5monde.com/info/l-humoriste-mamane-nomme-ambassadeur-climat-pour-le-sahel-334125>, AFP, 26/11/19, 20:00
8- RDC : au moins 41 morts victimes de pluies diluviennes à Kinshasa <https://information.tv5monde.com/afrique/rdc-au-moins-41-morts-victimes-de-pluies-diluviennes-kinshasa-334119>, AFP, 26/11/19, 23:00
9- Cap sur Madrid : quels enjeux pour la COP25 ? <https://www.lemonde.fr/blog/oceanclimat/2019/11/26/cap-sur-madrid-quels-enjeux-pour-la-cop25/>, Blog Océan pour le Climat, 26/11/19
10- Les pompiers combattent un nouvel incendie menaçant en Californie <https://information.tv5monde.com/info/les-pompiers-combattent-un-nouvel-incendie-menacant-en-californie-334150>, AFP, 27/11/19, 00:00
11- Les "marchés carbone", entre opportunité et risque pour le climat <https://www.afp.com/fr/infos/3734/les-marches-carbone-entre-opportunite-et-risque-pour-le-climat-doc-1md5cc2>, AFP, 27/11/19, 09:00
12- La planète dévastée, et ce n'est que le début <https://information.tv5monde.com/info/la-planete-devastee-et-ce-n-est-que-le-debut-334178>, AFP, 27/11/19, 09:00
13- Aux Etats-Unis, l'anxiété climatique moteur de la protection de la planète <https://information.tv5monde.com/info/aux-etats-unis-l-anxiete-climatique-moteur-de-la-protection-de-la-planete-334175>, AFP, 27/11/19, 09:00
14- Climat : la COP25 pressée d'agir par les citoyens et la science <https://www.lepoint.fr/monde/climat-la-cop25-pressee-d-agir-par-les-citoyens-et-la-science-27-11-2019-2349832_24.php>, AFP, 27/11/19, 11:00
15- Des tempêtes perturbent les déplacements pour Thanksgiving aux Etats-Unis <https://information.tv5monde.com/info/des-tempetes-perturbent-les-deplacements-pour-thanksgiving-aux-etats-unis-334289>, AFP, 27/11/19, 19:00
16- Sortie du charbon : AXA impose de nouveau son leadership en matière climatique <https://www.amisdelaterre.org/Sortie-du-charbon-AXA-impose-de-nouveau-son-leadership-en-matiere-climatique.html>, Amis de la Terre, 27/11/19 
17- Climat : une menace pour l'alimentation de 7 milliards de personnes <http://www.journaldelenvironnement.net/article/7-milliards-de-personnes-exposees-a-une-baisse-de-la-production-alimentaire,101351>, Le JDLE, 27/11/19
18- Tribune. « Pour agir contre le dérèglement climatique, il est temps de passer de la parole aux actes » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/28/pour-agir-contre-le-dereglement-climatique-il-est-temps-de-passer-de-la-parole-aux-actes_6020817_3232.html>, Le Monde, 28/11/19, 07h04 
19- L’empreinte carbone « colossale » des banques françaises <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/28/les-banques-francaises-accusees-de-participer-activement-au-rechauffement-climatique_6020800_3234.html>, Le Monde, 28/11/19, 07h32
20- Urgence climatique : le mot de l'année 2019 <https://www.futura-sciences.com/planete/breves/changement-climatique-urgence-climatique-mot-annee-2019-1585/>, Futura-sciences, 28/11/19, 08h57
21- Le Parlement européen déclare l'urgence climatique <https://information.tv5monde.com/info/le-parlement-europeen-declare-l-urgence-climatique-334431>, AFP, 28/11/19, 16:00
22- Changement climatique : la moitié des points de non-retour atteints plus vite que prévu <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-changement-climatique-moitie-points-non-retour-atteints-plus-vite-prevu-78602/>, Futura-sciences, 28/11/19
23- En Antarctique, des touristes à l'assaut de "la dernière frontière" <https://information.tv5monde.com/info/en-antarctique-des-touristes-l-assaut-de-la-derniere-frontiere-334528>, AFP, 29/11/19, 08:00
24- Des chercheurs se penchent sur les climats passés pour mieux prédire l'avenir <https://information.tv5monde.com/info/des-chercheurs-se-penchent-sur-les-climats-passes-pour-mieux-predire-l-avenir-334547>, AFP, 29/11/19, 10:00
25- Coup d'envoi à Sydney des manifestations contre le réchauffement climatique <https://information.tv5monde.com/info/coup-d-envoi-sydney-des-manifestations-contre-le-rechauffement-climatique-334552>, AFP, 29/11/19, 10:00
En images
26- Carte - Climatoscepticisme : un phénomène à géographie variable <https://www.lci.fr/planete/environnement-sondage-changement-climatique-la-carte-des-climatosceptiques-etats-unis-chine-france-2139024.html>, LCI, 30/11/19, 09:55 

Bien à vous,
Florence

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DÉFI DU JOUR : Pour atteindre son objectif de neutralité carbone en 2035, la Finlande doit engager de profondes réformes, tout en préservant ses forêts, un atout majeur dans la transition écologique. (cf. item 2)
MISE EN GARDE DU JOUR : Sur l'urgence climatique, l’ONU dénonce 10 ans de procrastination et avertit qu’il n’y a plus une minute à perdre pour éviter le pire. Les pays devront abaisser de 7,6 % leurs rejets carbonés chaque année entre 2020 et 2030 s’ils veulent contenir le réchauffement climatique à un seuil soutenable. (cf. item 3, 4, suite & 6)
GAP DU JOUR : La seule production de charbon prévue en 2030 excède de 150 % le niveau compatible avec l’objectif de contenir le réchauffement à 2 °C. (cf. item 5)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Quels enjeux pour la Cop25 de Madrid ? (cf. item 9 & 14)
ALTERNATIVE DU JOUR : AXA vient d’annoncer son engagement à sortir du charbon d’ici 2030 dans les pays de l’UE et de l’OCDE et d’ici 2040 ailleurs. L’entreprise se dote ainsi de la meilleure politique jamais adoptée par un acteur financier, la seule alignée avec la science climatique. (cf. item 16)
ÉTUDE DU JOUR : 90% de la population mondiale (7,2 milliards de personnes) risque d’être exposée à des baisses de productivité à la fois dans l’agriculture et la pêche d’ici à 2100, à cause du changement climatique, selon une étude publiée dans Science Advances. (cf. item 17 & suite)
RAPPORT DU JOUR : Les banques françaises émettent 4,5 fois plus que la France entière. Un rapport d’Oxfam et des Amis de la Terre souligne que les quatre principaux établissements français continuent de soutenir activement les investissements dans les énergies fossiles. (cf. item 19 & suite)
MOT DU JOUR : Après "toxique" en 2018, youthquake ("irruption de la jeunesse") en 2017 et "post-truth" (post-vérité) en 2016, les dictionnaires Oxford ont décerné le mot de l'année 2019 à "urgence climatique". D'après l'institution, ce terme reflète le plus "l'éthique, l'humeur ou les préoccupations" de l'année écoulée. (cf. item 20)
DÉFINITION DU JOUR : Qu’est-ce qu’un point de non-retour en matière de climat ? Ce sont des seuils qui, une fois dépassés, entraînent des changements importants au niveau de notre planète. Et certains d'entre eux seraient d'ores et déjà dépassés, faisant craindre une cascade de conséquences dramatiques. (cf. item 22)
MINI DOSSIER DU JOUR : A l'assaut de l’Antarctique, "la dernière frontière", l'industrie de la croisière faisant figure de cancre environnemental tente, timidement, de se verdir. (cf. item 23 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Environnement : quels sont les pays qui en font le plus (et le moins) ?, Les Echos, 26/11/19, 11h56
Leïla Marchand

La COP25 doit se tenir dans quelques jours à Madrid, enjoignant les Etats participants à adopter des engagements plus contraignants pour le climat. Car malgré les rapports alarmants sur l'état de la planète, rares sont encore les pays à faire de l'environnement leur priorité.
Dans quelques jours, les représentants de quelque 200 pays ont rendez-vous à Madrid pour la COP25, la réunion annuelle de l'ONU sur la lutte contre le dérèglement climatique. Avec le slogan « Time for action », des engagements plus contraignants et ambitieux y sont attendus. Car malgré les constats alarmants établis par le GIEC sur l'état de la planète, les Etats ne s'engagent pas tous au même niveau pour le climat.
Quels sont les bons et les mauvais élèves ? Le classement est délicat à établir. Si des organisations, comme le « Global Carbon project », calculent les émissions carbone émises par chaque pays, ce chiffre ne tient pas compte des promesses et des efforts consentis par chacun pour accélérer la transition énergétique.
De plus, l'engagement environnemental d'un pays ne se joue pas seulement sur son bilan carbone, mais également sur sa politique en matière de biodiversité, d'agriculture, de qualité de l'air ou encore de gestion des déchets.
Pour y voir plus clair, les chercheurs des universités américaines de Yale et de Columbia ont établi un indice de performance environnementale (EPI), prenant en compte 24 indicateurs de performance environnementale. Le « Climate Change Performance Index » et le « Climate Action Tracker » classent également les pays en fonction de leurs performances.
Ces rapports, couplés aux dernières actualités sur le front du climat, permettent de lister les pays s'étant le plus démarqués - en bien comme en mal - en matière d'environnement.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/environnement-quels-sont-les-pays-qui-en-font-le-plus-et-le-moins-1150841>
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2- Le difficile chemin de la Finlande vers la neutralité carbone en 2035, Le Monde, 26/11/19, 11h57
Anne-Françoise Hivert (Helsinki, envoyée spéciale)

Pour atteindre son objectif, le pays doit engager de profondes réformes, tout en préservant ses forêts, un atout majeur dans la transition écologique. 
Envie de gagner 1 million d’euros ? La mairie d’Helsinki lance, début 2020, son « Energy Challenge ». Pour remporter le gros lot, une condition : présenter, devant un jury d’experts, une solution propre et durable pour remplacer le charbon, qui fournit la capitale finlandaise en électricité et en chauffage, et dont le pays de 5,5 millions d’habitants a décidé de bannir l’usage d’ici à 2029.
Pour Helsinki, comme pour la Finlande, le temps presse. Le 4 juin, le gouvernement, dirigé par le social-démocrate Antti Rinne, s’est engagé à atteindre la neutralité carbone, à l’horizon 2035. Parmi les pays développés, seule la Norvège espère y arriver dès 2030, mais en ayant recours à l’achat de crédits compensatoires à l’étranger, ce que la Finlande a pour le moment exclu.
> Lire aussi  Climat : après une décennie perdue, les Etats doivent réduire drastiquement leurs émissions
Antti Rinne a remporté les élections législatives, le 14 avril, au terme d’une campagne électorale dominée, pour la première fois, par la question du réchauffement climatique. L’échéance de 2035 est le résultat d’un compromis entre les partenaires de la coalition, composée des sociaux-démocrates, des centristes, des Verts, du Parti du peuple suédois et de l’Alliance de gauche.
L’écologie n’était pas, jusqu’à présent, une des priorités des Finlandais, qui consomment en moyenne 44 % d’énergie de plus, par habitant, que le reste de l’OCDE – ce qui s’explique aussi par la rigueur du climat et des industries énergivores, notamment la fabrication de papier. « Les mentalités sont en train d’évoluer », assure Krista Mikkonen, la ministre de l’environnement et du changement climatique, qui admet toutefois que l’objectif va être « difficile » à atteindre.
« Avancer prudemment »
Selon le groupe d’experts finlandais sur le climat, la Finlande va devoir réduire de 35 millions de tonnes ses émissions de CO2 d’ici à 2035. Le gouvernement compte utiliser « tous les outils à sa disposition », explique la ministre – de la politique fiscale aux subventions, en passant par la régulation. Avec un impératif : concilier transition écologique et justice sociale : « Les “gilets jaunes” ont montré ce qui se produit quand vous n’incluez pas tout le monde, et c’est exactement ce que nous voulons éviter », observe Mme Mikkonen.
« L’objectif est économiquement et techniquement réalisable, à condition de mener une politique d’envergure, qui intègre une réforme majeure de la fiscalité », estime Markku Ollikainen, le président du groupe d’experts finlandais sur le climat. « La moitié des réductions d’émissions devra venir du secteur de l’énergie », précise-t-il. Si la part du renouvelable dans la production d’électricité ne cesse de croître (46 %, auxquels il faut ajouter les 32 % fournis par les deux centrales nucléaires), le chauffage constitue le principal défi.
> Lire aussi  Une production d’énergies fossiles incompatible avec les objectifs climatiques
Comme à Helsinki, les 200 réseaux de chauffage urbain du pays sont alimentés pour moitié par des carburants fossiles et de la tourbe, responsable à elle seule de 15 % des émissions du secteur énergétique. Le charbon, qui compte pour 8 % de la consommation énergétique, doit disparaître d’ici à 2029. La tourbe (5 %), d’ici à 2050.
« Il va falloir avancer prudemment », note le député écologiste Atte Harjanne. Certaines compagnies locales d’énergie sont dépendantes de la tourbe. « Une hausse rapide des taxes risque de mettre en difficulté des municipalités dont le budget est déjà fortement sous pression, en raison du vieillissement de la population », explique M. Harjanne.
Renforcer les puits de carbone
L’équation est d’autant plus difficile à résoudre que la Finlande a décidé de limiter au maximum l’usage de la biomasse, provenant de ses forêts, qui couvrent 75 % de son territoire. Car réduire les émissions ne suffira pas. Pour atteindre la neutralité carbone, la Finlande a besoin de préserver ses gigantesques puits de carbone, capables d’absorber en moyenne 21 millions de tonnes de CO2 d’ici à 2035.
> Lire aussi  Pekka Haavisto, la voix écolo de la Finlande
Le sujet est épineux. L’industrie forestière, qui emploie 42 000 personnes et représente 20 % des exportations du pays, est un des piliers de l’économie finlandaise. Or la demande de bois augmente, tant pour fournir le secteur de l’énergie que pour produire du papier et du carton, qui doit remplacer le plastique. En 2018, les coupes ont atteint un nouveau record en Finlande, limitant l’absorption de CO2 par les forêts à 14 millions de tonnes, loin du niveau requis.
Le gouvernement s’est engagé à proposer un plan, au printemps 2020, pour renforcer les puits de carbone. Greenpeace exige que les projets d’investissements dans de nouvelles usines de pâtes à papier et bioraffineries soient abandonnés.« Replanter immédiatement après la coupe ne suffit pas, il faut maintenir les forêts et en augmenter la superficie », martèle Sini Harkki, une responsable de l’ONG à Helsinki. Les forêts anciennes – également conservatoires de biodiversité – absorbent davantage de CO2 que les plantations récentes. Mais la question divise le gouvernement. Les centristes, dont l’électorat est fortement ancré dans les zones rurales, et les sociaux-démocrates, qui défendent les intérêts des ouvriers, renâclent à renoncer à ces investissements. Pour Markku Ollikainen, il n’y a pourtant pas d’alternative : si les puits de carbone diminuent, les émissions devront être réduites d’autant, « ce qui entraînera des coûts supérieurs à ce que les investissements auraient rapporté ».
Hausse des taxes sur les carburants
Autre défi : les transports. Selon les experts, l’électrification devrait permettre de réduire de 8 millions de tonnes le CO2 émis par le secteur. Actuellement, 15 000 voitures seulement, sur les 2,7 millions en circulation sur les routes finlandaises, sont hybrides ou électriques. Le gouvernement envisage de combiner des incitations à l’achat de véhicules électriques à une hausse des taxes sur les carburants, compensée par la baisse des impôts sur les revenus les moins élevés et les retraites.
> Lire aussi  Climat, ne regardons plus ailleurs
Le reste des réductions d’émission devra venir de l’électrification de la production industrielle et de la réduction du gaspillage d’énergie. Or, si une majorité des Finlandais, ainsi que le patronat et les syndicats, soutiennent l’échéance de 2035, la Finlande n’en est qu’au début : « A terme, le but est d’atteindre un bilan carbone négatif », rappelle Markku Ollikainen.
La polémique, suscitée ces dernières semaines, par la décision de la société Ylva, de supprimer la viande rouge au menu de ses vingt restaurants universitaires d’ici à février, montre l’ampleur de la tâche, selon Kaisa-Reeta Koskinen, la directrice de Carbon Neutral Helsinki, qui conclut : « Changer les comportements sera difficile, mais ne rien faire le sera encore plus. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/26/le-difficile-chemin-de-la-finlande-vers-la-neutralite-carbone-en-2035_6020578_3244.html>
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3- Synthèse. Climat : après une décennie perdue, les Etats doivent réduire drastiquement leurs émissions, Le Monde, 26/11/19, 12h56
Audrey Garric  

Les pays devront abaisser de 7,6 % leurs rejets carbonés chaque année entre 2020 et 2030 s’ils veulent contenir le réchauffement climatique à un seuil soutenable. Les émissions augmentent au contraire irrépressiblement. 
C’est une réalité implacablement mathématique. A mesure que le temps passe, les efforts à accomplir pour limiter l’ampleur de la crise climatique s’avèrent toujours plus importants, au risque de devenir insurmontables. Désormais, prévient l’ONU, après « une décennie perdue » (2009-2019), durant laquelle les Etats « ont collectivement échoué » à infléchir la croissance des émissions de gaz à effet de serre, les pays devront réduire de 7,6 % leurs rejets carbonés chaque année entre 2020 et 2030. C’est à cette condition qu’ils pourront respecter l’objectif de l’accord de Paris de maintenir le réchauffement climatique à + 1,5 °C. Un effort deux fois plus important à fournir que s’ils s’étaient attelés à la tâche dès 2010. Et d’autant plus ardu qu’en réalité les émissions augmentent irrépressiblement, avec une hausse de 1,5 % en moyenne par an sur la dernière décennie.
> Lire aussi  L’organisation de la COP25, un défi pour Madrid
Telle est l’alerte lancée par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), dans la 10e édition de son « Emissions Gap Report », publiée mardi 26 novembre. Un nouvel avertissement pour les 196 pays qui doivent se réunir du 2 au 13 décembre à Madrid, lors de la 25e conférence mondiale pour le climat (COP25). L’un des enjeux pour la présidence chilienne du sommet consistera justement à pousser les Etats à accélérer leurs efforts dans la bataille contre le dérèglement climatique, alors que ses symptômes se multiplient partout dans le monde, sous la forme d’inondations, d’ouragans ou de canicules.
+ Infographie : Principaux émetteurs de gaz à effet de serre, en milliards de tonnes équivalent CO2 par pays <https://img.lemde.fr/2019/11/26/0/0/1068/2503/688/0/60/0/0483cca_Tcj-5uG-_u8oLflbP1vkrSGP.png>
Ecart trop important
Tous les ans, l’« Emissions Gap Report » du PNUE compare, sur la base des dernières données compilées par une équipe internationale de scientifiques,l’écart entre les engagements et les efforts réalisés par les Etats pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, et la baisse qui serait nécessaire pour respecter l’accord de Paris de 2015 – à savoir contenir la hausse de la température « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels », si possible sans excéder 1,5 °C. En d’autres termes, le rapport regarde la différence entre ce que l’on fait et ce que l’on doit faire.
Le constat est sans appel : cet écart est bien trop important. Les émissions de gaz à effet de serre ont atteint en 2018 un record historique de 55,3 milliards de tonnes (gigatonnes ou Gt) équivalent CO2, soit une hausse de 3,2 % par rapport à 2017. La grande majorité sont imputables à la combustion des ressources fossiles (charbon, pétrole et gaz) pour la consommation d’énergie et l’industrie, le reste étant dû aux changements d’utilisation des terres, comme la déforestation ou l’artificialisation de terres agricoles. Pire, il n’y a « pas de signes d’un pic des émissions qui pourrait être atteint dans les prochaines années », relève l’agence onusienne.
> Lire aussi  Une production d’énergies fossiles incompatible avec les objectifs climatiques
Pour conserver une chance de ne pas franchir la barre des 2 °C, ces rejets devraient être réduits de 25 % d’ici à 2030, par rapport à leur niveau de 2018 (soit une baisse de 2,7 % par an). Et chuter de 55 % pour que le seuil de 1,5 °C ne soit pas dépassé (soit – 7,6 % par an). Sans cela, la température du globe pourrait atteindre + 3,9 °C d’ici à la fin du siècle, « ce qui entraînera des impacts climatiques vastes et destructeurs ». « Chaque année de retard à partir de 2020 nécessitera des réductions d’émissions plus rapides, ce qui deviendra de plus en plus cher, improbable et difficile », insiste le PNUE.
Conséquence de la hausse continue des émissions : le dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre persistant dans l’atmosphère, a battu un nouveau record de concentration en 2018, à 407,8 parties par million (ppm), soit 147 % de plus que le niveau préindustriel de 1750, selon le bulletin annuel de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié lundi. « Il convient de rappeler que la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel », a souligné le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, dans un communiqué. « Il n’y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère malgré tous les engagements pris au titre de l’accord de Paris sur le climat », a-t-il ajouté.
De fait, les engagements pris de manière volontaire par les 196 pays signataires du traité international – ce que l’on appelle les « contributions déterminées au niveau national », NDCs en anglais –, sont notoirement insuffisants. A supposer qu’ils soient intégralement tenus, ils mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement d’au moins 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, confirme le PNUE dans son étude de mardi.
Respecter l’accord de Paris impliquerait que les pays triplent le niveau de leurs contributions nationales pour ne pas dépasser 2 °C, et le multiplient par 5 pour ne pas aller au-delà de 1,5 °C. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a montré, dans un rapport majeur publié en 2018, à quel point ce demi-degré de différence était lourd d’impacts, en matière de multiplication des événements climatiques extrêmes, d’élévation du niveau de la mer ou de baisse des rendements agricoles, et aussi à quel point chaque année est décisive pour l’action.
« Incapacité collective »
« Notre incapacité collective à agir rapidement et énergiquement contre le changement climatique signifie que nous devons dès maintenant réduire considérablement nos émissions, prévient Inger Andersen, la directrice exécutive du PNUE. Cela montre que les pays ne peuvent tout simplement pas attendre la fin de 2020 [et la COP26] pour intensifier leur action. Ils doivent agir maintenant, ainsi que chaque ville, région, entreprise et individu. » L’année 2020 est une année cruciale pour le climat dans la mesure où les Etats devront, pour la première fois depuis l’accord de Paris, soumettre de nouveaux plans climatiques, plus ambitieux, lors de la COP26 qui se tiendra à Glasgow (Royaume-Uni) en novembre.
« Depuis le 4e rapport du GIEC en 2007, nous répétons que les émissions de CO2doivent atteindre un pic en 2020 au plus tard pour garder une chance de rester sous les 2 °C, rappelle le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du groupe de travail scientifique du GIEC. C’est aujourd’hui pratiquement impossible, sauf à pomper 10 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère chaque année jusqu’à la fin du siècle. » « Nous laissons aux générations futures un monde où non seulement le réchauffement sera très important, mais où il faudra aussi pomper le CO2 que nous émettons aujourd’hui. C’est très problématique d’un point de vue éthique », s’indigne-t-il.
+ Infographie : Emissions de CO2 liées à la production, la consommation… par pays et par habitant <https://img.lemde.fr/2019/11/26/0/0/1068/2590/688/0/60/0/7d8d0ca_BN9KQ4rLtIyfo-IFdTqrOW6p.png>
Les émissions mondiales sont largement tirées vers le haut par la Chine et, à un moindre degré, par l’Inde. Mais, note le rapport du PNUE, « les pays développés ne peuvent pas se contenter de réduire leurs émissions nationales en les exportant vers les économies émergentes ». Lorsque l’on inclut les émissions de CO2générées par la production des biens importés, un Européen pollue un peu plus qu’un Chinois – avec respectivement 8,1 et 6,1 tonnes par an et par habitant.
Si tous les pays doivent accélérer leurs efforts, le rapport se focalise cette année particulièrement sur le G20, autrement dit les 20 plus grandes puissances mondiales, qui pèsent pour 78 % des émissions. Leur action, décisive, s’avère pour l’instant insuffisante. Seulement six de ses membres devraient réussir à tenir leurs engagements pour 2030 (Union européenne, Chine, Inde, Mexique, Russie et Turquie) alors même que ces objectifs sont insuffisants – l’UE prévoit par exemple une baisse de 40 % de ses émissions d’ici à 2030 par rapport à 1990 et la Chine a promis, entre autres, un pic de ses rejets au plus tard en 2030. Sept pays n’ont pas encore mis en place les politiques nationales nécessaires pour y parvenir (Afrique du Sud, Australie, Brésil, Canada, Corée du Sud, Japon et Etats-Unis), et seulement cinq membres du G20 se sont engagés à atteindre la neutralité carbone dans une perspective de long terme.
Pas la bonne trajectoire
Non seulement le G20 tarde à agir, mais en outre il n’est pas sur la bonne trajectoire. En 2018, les émissions de ses membres ont augmenté dans tous les secteurs : + 1,8 % pour l’énergie, + 1,2 % pour les transports, + 4,1 % pour le bâtiment, selon le rapport « Brown to Green 2019 » de Climate Transparency, publié le 12 novembre par un collectif de centres de recherche associé au groupe Banque mondiale. Les subventions des Etats du G20 fournies aux énergies fossiles se sont par ailleurs élevées à plus de 127 milliards de dollars. Seulement neuf pays les ont réduites.
« Des transformations sociétales et économiques majeures doivent avoir lieu au cours de la prochaine décennie pour compenser l’inaction du passé, notamment en ce qui concerne la décarbonisation rapide des secteurs de l’énergie, du bâtiment et des transports », écrivent les auteurs. Le passage aux renouvelables pourrait réduire les émissions de CO2 du secteur électrique de 8,1 Gt par an d’ici à 2050 tandis que l’électrification des transports abaisserait les rejets du secteur de 6,1 Gt par an sur la même période. Le PNUE défend également la sortie du charbon et l’amélioration de l’efficacité énergétique. Une transition énergétique qui nécessite toutefois des investissements – entre 1 600 et 3 800 milliards de dollars par an dans le monde au cours de la période 2020-2050.
Une telle action climatique de grande ampleur, au-delà de contenir le réchauffement, bénéficierait également à l’humanité en limitant la pollution de l’air, en améliorant la santé ou en réduisant la pauvreté, selon le PNUE. Là encore, c’est une réalité mathématique : le coût le plus élevé, tant du point de vue économique que sanitaire, est celui de l’inaction.
+ Infographie : Trajectoires d’émissions de gaz à effet de serre, en milliards de tonnes équivalent CO2 <https://img.lemde.fr/2019/11/26/0/0/1068/2917/688/0/60/0/e5bfd20_aUf9HI4mnXNNZw-4WLhvtbjZ.png>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/26/climat-apres-une-decennie-perdue-les-etats-doivent-reduire-drastiquement-leurs-emissions_6020537_3244.html>
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4- Climat : plus une minute à perdre pour éviter le pire, avertit l'ONU, AFP, 26/11/19, 14:00
Amélie Bottollier-Depois

La mise en garde lancée mardi par l'ONU est plus claire que jamais: si le monde remet encore à plus tard les actions immédiates et radicales nécessaires pour réduire les émissions de CO2, la catastrophe climatique ne pourra plus être évitée.
Pour garder un espoir de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, ambition idéale de l'accord de Paris, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6% par an, chaque année dès l'an prochain et jusqu'à 2030, selon le rapport annuel du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Soit un total de 55% de baisse entre 2018 et 2030. 
Tout retard, au-delà de 2020, rendrait "rapidement l'objectif de 1,5°C hors de portée". Et même pour espérer limiter le réchauffement à +2°C, il faudrait réduire les émissions de 2,7% par an de 2020 à 2030.
Mais ces émissions, générées en particulier par les énergies fossiles, ont augmenté de 1,5% par an ces dix dernières années et "il n'y a aucun signe (qu'elles) atteignent leur pic dans les prochaines années", souligne le PNUE, notant le nouveau record de 55,3 gigatonnes de gaz à effet de serre en 2018.
Le monde a déjà gagné environ +1°C depuis l'ère pré-industrielle, entraînant une multiplication des catastrophes climatiques.
Et chaque demi-degré supplémentaire va aggraver l'impact des dérèglements climatiques et les risques pour les populations, notamment sur les côtes menacées par la hausse du niveau des mers. 
Or selon le PNUE, si les émissions se poursuivent au rythme actuel, la planète pourrait se réchauffer de 3,4 à 3,9°C d'ici la fin du siècle. Et même si les Etats signataires de l'accord de Paris respectent leurs engagements, le mercure montera de 3,2°C.
L'ONU assure malgré tout qu'il est encore possible de rester sous +2°C, et même sous +1,5°C.
Les signataires de l'accord de Paris doivent multiplier leurs ambitions par 3 pour atteindre le premier objectif, par 5 pour le second. Et ces engagements doivent être suivis d'actions immédiates.
"Dix ans de procrastination climatique nous ont menés là où nous sommes", a déclaré à l'AFP Inger Andersen, patronne du PNUE.
- Le prix de l'inaction -
Ce constat "sombre" envoie un message clair à quelques jours de la réunion climat de l'ONU (COP25) à Madrid. "Si nous ne prenons pas des mesures urgentes maintenant (...) nous allons manquer l'objectif de +1,5°", a insisté Mme Andersen.
"Nous ne pouvons plus repousser l'action climatique", a réagi la ministre espagnole de l'Environnement Teresa Ribera qui accueillera cette COP "décisive".
Alors que l'accord de Paris prévoit une révision des engagements des Etats pour la COP26 à Glasgow fin 2020, pour l'instant, seuls 68 pays ont promis d'augmenter leur ambition, et parmi eux aucun des plus gros émetteurs.
L'ONU, sans donner de recommandations formelles, lance quelques pistes d'actions spécifiques pour certains pays du G20, qui représentent 78% des émissions de la planète : interdiction des nouvelles centrales à charbon en Chine, développement massif d'un réseau de transport public en Inde, ou nouvelles voitures "zéro émission" d'ici 2030 aux Etats-Unis.
Pour espérer atteindre l'objectif, "des changements pas à pas ne suffiront pas", a souligné lors d'une conférence de presse John Christenson, un des principaux auteurs du rapport. "Nous devons réellement transformer les sociétés en dix ans", a-t-il martelé.
Cette transition à large échelle, qui rencontrera sans aucun doute "des obstacles et des défis économiques, politiques et techniques", devra être accompagnée de mesures sociales pour "éviter l'exclusion et la résistance au changement", selon le texte.
Les efforts passeront aussi par des investissements massifs. Ainsi, dans un scénario à +1,5°C, le PNUE évoque pour le seul secteur énergétique des investissements de 1.600 à 3.800 milliards de dollars par an entre 2020 et 2050.
Et si les coûts financiers ou sociétaux de cette transition peuvent sembler pharaoniques, tergiverser sera encore pire: "chaque année de retard à partir de 2020 nécessitera des réductions d'émissions plus rapides, ce qui deviendra de plus en plus cher, improbable et difficile", insiste le PNUE.
La preuve, si le monde avait commencé à agir sérieusement dès 2010, il n'aurait fallu réduire les émissions que de 0,7% par an pour +2°C et 3,3% pour +1,5°C.
Mais pour John Ferguson, analyste à l'Economist intelligence Unit, il est probablement déjà trop tard en raison des écarts entre les promesses des Etats et ce qu'ils font réellement.
"Cet écart explique mon pessimisme sur le fait qu'on ne pourra pas limiter le réchauffement à +1,5°C", se désole-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-plus-une-minute-perdre-pour-eviter-le-pire-avertit-l-onu-334015>
Sur le même sujet : 
> L’ONU alerte sur l'urgence climatique et dénonce dix ans de procrastination, Novethic avec AFP, 26/11/19
La Rédaction
La mise en garde lancée mardi 26 novembre par l'ONU est plus claire que jamais : si le monde remet encore à plus tard les actions immédiates et radicales nécessaires pour réduire les émissions de CO2, la catastrophe climatique ne pourra plus être évitée. L’organisation internationale dénonce aussi les années perdues depuis 2010.
Pour garder un espoir de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, ambition idéale de l'accord de Paris, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6 % par an, chaque année dès l'an prochain et jusqu'à 2030, selon le rapport annuel du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Soit un total de 55 % de baisse entre 2018 et 2030.
Tout retard, au-delà de 2020, rendrait "rapidement l'objectif de 1,5°C hors de portée". Et même pour espérer limiter le réchauffement à +2°C, il faudrait réduire les émissions de 2,7 % par an de 2020 à 2030. Mais ces émissions, générées en particulier par les énergies fossiles ont augmenté de 1,5 % par an ces dix dernières années et "il n'y a aucun signe (qu'elles) atteignent leur pic dans les prochaines années", souligne le PNUE, notant le nouveau record de 55,3 gigatonnes de CO2 en 2018.
Le monde a déjà gagné environ +1°C depuis l'ère préindustrielle, entraînant une multiplication des catastrophes climatiques. Et chaque demi-degré supplémentaire va aggraver l'impact des dérèglements climatiques. Or selon le PNUE, si les émissions se poursuivent au rythme actuel, la planète pourrait se réchauffer de 3,4 à 3,9°C d'ici la fin du siècle. Et même si les États signataires de l'accord de Paris respectent leurs engagements, le mercure montera de 3,2°C.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/l-onu-denonce-dix-ans-de-procrastination-sur-le-changement-climatique-147945.html>
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5- Une production d’énergies fossiles incompatible avec les objectifs climatiques, Le Monde, 26/11/19, 16h31
Audrey Garric  

La seule production de charbon prévue en 2030 excède de 150 % le niveau compatible avec l’objectif de contenir le réchauffement à 2 °C. 
Charbon, pétrole et gaz forment un cocktail délétère. Une addiction dont l’humanité ne parvient pas à se sevrer et qui l’entraîne irrémédiablement vers de graves maux. D’ici à 2030, les pays prévoient de produire beaucoup trop d’énergies fossiles, bien plus que ce qu’impliquerait le respect des objectifs de l’accord de Paris de 2015 : 53 % de plus que ce qu’il faudrait pour contenir le réchauffement à 2 0C d’ici à la fin du siècle et 120 % de trop pour le limiter à 1,5 0C. Ces estimations sont le fruit d’un travail inédit de plusieurs organismes de recherche, avec le soutien du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), dans un rapport publié le 20 novembre.
Pour la première fois, des scientifiques ont estimé le production gap, c’est-à-dire l’écart entre la production d’énergies fossiles anticipées par les Etats et les niveaux qui seraient nécessaires pour limiter le réchauffement à un seuil soutenable. Ce fossé est le plus grand en ce qui concerne le charbon : la production prévue en 2030 excède de 150 % le niveau compatible avec l’objectif de 2 0C et de 280 % l’objectif de 1,5 0C. Les prévisions de production de pétrole et de gaz en 2040 dépassent, elles, respectivement de 43 % et de 47 % les niveaux compatibles avec un réchauffement de 2 0C.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/26/une-production-d-energies-fossiles-incompatible-avec-les-objectifs-climatiques_6020565_3244.html>
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6- Pourquoi les émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas, LCI, 26/11/19, 18:58 
Charlotte Anglade

Malgré les promesses, les résultats ne sont pas au rendez-vous. D'après les conclusions du bulletin annuel de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) paru lundi, la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère ne montrerait "aucun signe de ralentissement". La faute, notamment, à la Chine, aux États-Unis et à l'Inde, plus gros pollueurs de la planète.
À quelques jours de la COP25, les conclusions du bulletin annuel de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) paru lundi sont loin d'être réjouissantes. Selon son secrétaire général, Petteri Taalas, "il n'y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, malgré tous les engagements pris au titre de l'Accord de Paris sur le climat". D'après les scientifiques, le dioxyde de carbone (CO2) a battu un nouveau record de concentration en 2018, à 407,8 parties par million (ppm), soit 147% de plus que le niveau préindustriel de 1750. Les concentrations de méthane (CH4) et de protoxyde d'azote (N2O) ont également augmenté plus fortement que la moyenne annuelle de la dernière décennie.
Or, selon l'ONU, il faudrait réduire chaque année les émissions de gaz à effet de serre de 7,6%, et ce dès l'an prochain jusqu'à 2030, pour espérer limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. Alors que de nombreux pays se sont engagés à réduire leurs émissions, comment se fait-il que la situation soit toujours aussi critique ?
>> Suite à lire et extrait du journal de 20h à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/pourquoi-les-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-ne-baissent-pas-2138699.html>
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7- L'humoriste Mamane, nommé ambassadeur climat pour le Sahel, AFP, 26/11/19, 20:00

L'humoriste nigérien Mamane, créateur de la célèbre "République très très démocratique du Gondwana", a été désigné mardi ambassadeur climat pour le Sahel avec comme mission "sérieuse" de sensibiliser sur la protection de l'environnement et le réchauffement climatique.
"C'est une signification particulière parce que je suis Nigérien (...) J'ai cette particularité d'avoir grandi en Côte d'Ivoire, au Cameroun, donc de me sentir vraiment Africain", a dit à l'AFP Mamane mardi à Abidjan lors d'une conférence sur le climat.
"Ça implique une lourde charge, en plus de ma responsabilité d'humoriste où je dois faire rire les gens", a-t-il poursuivi assurant vouloir "sensibiliser sur les comportements à adopter pour le climat, pour qu'on ait un environnement meilleur donc sur la coupe de bois, les déchets à ne pas jeter n'importe où, les vieux véhicules dans lesquels on circule, l’utilisation du vélo, les sacs plastique..."
"Nous les humoristes, on a une audience énorme aujourd'hui. Nos sketchs font des millions de vues. Il n'y a pas un discours à la Nation qui fasse autant de vues. Donc profitons-en pour qu'il y ait un message pour qu'on soit utile. Le divertissement sans message est une diversion".
Le nouvel ambassadeur a promis de joindre les actes à la parole en annonçant sa participation à une opération de nettoyage d'un quartier d'Abidjan pendant le week-end .
Le ministre nigérien de l'Environnement et du développement durable du Niger, Al Moustapha Garba, a souligné que Mamane avait "la mission de porter la voix de la Commission climat sur les enjeux du changement climatique (...) En un mot, il s'agit d'une incitation à mettre son talent et le talent de ses pairs au profit de la lutte contre les effets du changement climatique."
La Commission climat pour la région du Sahel (CCRS), actuellement présidée par le président nigérien Mahamadou Issoufou, comprend 17 pays et elle est chargée du Plan d’investissement climat pour la région du Sahel (2018-2030) et du Programme prioritaire pour catalyser les investissements climatiques au Sahel (2020-2025), plans qui sont financés par les grands bailleurs internationaux.
<https://information.tv5monde.com/info/l-humoriste-mamane-nomme-ambassadeur-climat-pour-le-sahel-334125>
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8- RDC : au moins 41 morts victimes de pluies diluviennes à Kinshasa, AFP, 26/11/19, 23:00
Ange Kasongo et Samir Tounsi

Au moins 41 personnes sont mortes mardi à Kinshasa, victimes de pluies diluviennes qui ont provoqué dans la nuit de lundi à mardi inondations, glissements de terrains et électrocutions, dans une capitale où les autorités congolaises peinent à combattre l'"urbanisme de la pauvreté".
"Les dégâts matériels et humains sont vraiment énormes", et le bilan est encore "provisoire", a déclaré à l'AFP le vice-gouverneur de la ville, Neron Mbungu. "80% des dégâts sont causés par des constructions anarchiques", a-t-il ajouté. Parmi les victimes, figure "un enfant qui s'est électrocuté".
Les quartier populaires, principalement sur les hauteurs de Kinshasa (Kisenso, Lemba, Mont-Ngafula), ont été les plus touchés.
Un quinzaine de personnes sont mortes dans celui de Lemba, le plus affecté par ces fortes pluies, selon le bilan provisoire.
Lemba a subi une série "d'érosions et d'éboulements" de terrains "qui ont englouti" les maisons, a indiqué à la radio Top Congo son bourgmestre (maire), Jean Nsaka.
Un spectaculaire effondrement de terrain y a coupé en deux la route qui monte vers le campus universitaire, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le trou présente une profondeur d'une dizaine de mètres sur une vingtaine de large.
"Le collecteur n'a pas pu supporter le volume des eaux et il a cédé, ce qui a entraîné la coupure de la route", a expliqué sur place aux journalistes le maire du quartier.
"Plus de 300 ménages sont inondés. Il y a beaucoup de maisons qui ont été détruites" rien que dans son quartier (ou commune), l'un des 26 de Kinshasa.
Le président Félix Tshisekedi s'est rendu sur les lieux en fin de journée. "Fatshi (surnom du président, NDLR) béton, viens remettre le béton dans notre rue", a crié un groupe de jeunes à son arrivée.
"Comment allons-nous faire pour rejoindre l'université maintenant?", s'est inquiété un étudiant, Eric.
En d'autres endroits de la capitale, deux ponts se sont effondrés, selon le vice-gouverneur.
"Les gens sont têtus et ne respectent pas les normes de construction. Même si l'Etat dit qu'il ne faut pas construire, ils construisent. Voilà maintenant les conséquences", a déploré le vice-gouverneur.
La pluie a provoqué des dégâts ailleurs en RDC, immense pays touché par une "pauvreté généralisée" selon le Fonds monétaire international (FMI).
- 7 morts dans le Sud-Kivu -
Sept autres personnes ont été tuées dans la province du Sud-Kivu. "Les unes ont été emportées par les eaux et les autres sont mortes suite aux éboulements", selon un élu local, Seth Enga.
En cette saison des pluies, des milliers de personnes ont été sinistrées par les inondations depuis fin octobre dans les provinces du nord-ouest (Sud et Nord-Ubangi, Equateur), arrosées par le fleuve Congo ou son affluent, la rivière Ubangi.
"Les autorités locales ont enregistré dix morts dans la province du Nord-Ubangi", avait indiqué samedi un porte-parole de l'ONG chrétienne Caritas, qui ajoutait que 180.000 personnes avaient besoin d'assistance.
25 personnes sont mortes dans la province de l'Equateur (nord-ouest), a indiqué un responsable local cité samedi par le site d'information actualité.cd
A Kinshasa, une cinquantaine de personnes avaient été tuées dans des érosions et des effondrements de terrain en janvier 2018, après une nuit de pluies diluviennes.
A l'époque, le précédent gouverneur, André Kimbuta, avait affirmé qu'"en vue de prévenir d'autres cas d'inondations", les autorités procéderaient "à la démolition de constructions anarchiques".
Troisième ville la plus peuplée d'Afrique, Kinshasa compte quelque 10 millions d'habitants, avec une population qui a doublé en 20 ans selon les estimations (aucun recensement n'a été réalisé depuis des décennies).
Cette croissance est le fait d'un "urbanisme de la pauvreté", avait déclaré en juillet 2017 au quotidien français Le Monde, Corneille Kanene, ex-directeur de l'agence onusienne Habitat, ajoutant : "Les trois quarts de Kinshasa sont constitués de bidonvilles sans accès à l’eau ni à l’électricité".
<https://information.tv5monde.com/afrique/rdc-au-moins-41-morts-victimes-de-pluies-diluviennes-kinshasa-334119>
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9- Cap sur Madrid : quels enjeux pour la COP25 ?, Blog Océan pour le Climat, 26/11/19

Se tenant chaque année depuis 1995, la COP (Conférence des Parties) réunit les Etats parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et les acteurs du climat du monde entier. La 25ème édition de cette conférence (COP25) se tiendra début décembre dans la capitale espagnole. Cette année fut pourtant celle d’un rebondissement inattendu : suite à la décision du gouvernement chilien de ne pas accueillir la COP25 en raison de la crise sociale que connaît actuellement le pays, le bureau de la CCNUCC a accepté la proposition du gouvernement espagnol d’en être l’hôte.  Ainsi, la conférence, se déroulera aux dates initiales, du 2 au 13 décembre prochain à l’IFEMA – Feria de Madrid, et sera présidée par la Ministre de l’Environnement du Chili, Mme Carolina Schmidt.
Au-delà de l’événement en lui-même, l’orientation donnée par le Chili est également maintenue : annoncée bleue, d’où son surnom de « Blue COP », cette COP hispano-chilienne donnera une place centrale aux enjeux océaniques, avec pour objectif principal la hausse des ambitions des Etats parties en matière de lutte contre le changement climatique.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/blog/oceanclimat/2019/11/26/cap-sur-madrid-quels-enjeux-pour-la-cop25/>
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10- Les pompiers combattent un nouvel incendie menaçant en Californie, AFP, 27/11/19, 00:00

Des centaines de pompiers californiens combattaient mardi un nouvel incendie menaçant des milliers d'habitants près de Santa Barbara, à plus d'une centaine de kilomètres de Los Angeles.
Le "Cave Fire" s'est déclaré lundi après-midi dans la forêt nationale de Los Padres. Mardi en début de matinée il avait grossi jusqu'à atteindre une taille de 1.537 hectares, menaçant la ville touristique avoisinante de Santa Barbara.
Près de 600 soldats du feu, assistés d'hélicoptères et de bombardiers d'eau, ont été déployés et des ordres d'évacuation concernant 2.400 foyers et près de 5.500 personnes ont été émis.
"Le +Cave Fire+ brûle et les conditions de travail des pompiers sont parmi les plus dures au monde", a déclaré le chef des pompiers de la forêt de Los Padres, Jimmy Harris.
L'incendie, qui n'est pas du tout contenu et dont l'origine est encore inconnue, est renforcé par des vents venus de l'océan, a-t-il ajouté. 
La pluie qui devrait bientôt s'abattre devrait aider les pompiers dans leur combat, mais pourrait également causer des crues soudaines.
<https://information.tv5monde.com/info/les-pompiers-combattent-un-nouvel-incendie-menacant-en-californie-334150>
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11- Les "marchés carbone", entre opportunité et risque pour le climat, AFP, 27/11/19, 09:00

Les signataires de l'Accord de Paris sur le climat ont approuvé il y a un an les règles d'application du pacte climatique de 2015, sauf dans un domaine sensible : les "marchés carbone".
La conception de ces nouveaux mécanismes internationaux seront au coeur de négociations complexes lors de la réunion climat de l'ONU (COP25) à Madrid début décembre avec un enjeu majeur : permettront-ils d'encourager les réductions des émissions mondiales de gaz à effet de serre ou risquent-ils au contraire de les encourager ?
. Donner un prix au carbone
Selon les experts climat de l'ONU, pour limiter le réchauffement à +1,5°C, il faudrait réduire les émissions de CO2 de près de 50% d'ici 2030 par rapport à 2010. Un des outils plébiscités pour y contribuer est de donner un prix aux émissions.
Cette tarification du carbone progresse au niveau mondial, avec la mise en place de "taxes carbone" et de systèmes d'échanges de quotas d'émissions (ETS, Emission trading Scheme). Selon la Banque mondiale, ces initiatives nationales ou régionales, en place ou en projet, couvrent environ 20% des émissions mondiales de CO2.
Le prix de la tonne de CO2 varie énormément d'un système à l'autre. Elle atteint 32 dollars dans le système d'échange de quotas européens mais 17 en Californie, tandis que les taxes carbone s'échelonnent de 0,08 dollar en Pologne à 121 dollars en Suède.
Selon le think tank I4CE, 75% des émissions régulées par une tarification du carbone sont couvertes par un prix inférieur à 10 dollars, alors que les économistes Nicholas Stern et Joseph Stiglitz recommandent, pour limiter la température à +2°C, 40 à 80 dollars la tonne en 2020 et 50 à 100 dollars en 2030 partout dans le monde.
Au niveau international, depuis 2006, un mécanisme créé par le Protocole de Kyoto ("mécanisme de développement propre", MDP) permet à un pays développé de compenser ses émissions en finançant dans un pays en développement des projets certifiés réduisant les émissions.
. Réduire les émissions ?
Contrairement à Kyoto qui réclamait des efforts aux seuls pays développés, l'Accord de Paris prévoit que tous les pays s'engagent à réduire leurs émissions.
Les deux mécanismes de marchés carbone prévus par l'article 6 reflètent cette évolution. Le premier est un mécanisme bilatéral entre États. Le deuxième prend en quelque sorte le relais du "mécanisme de développement propre" à travers le financement de projets, mais sans restrictions géographiques.
Le principe central est de financer la réduction des émissions dans les pays où c'est le moins cher de le faire.
Ainsi, grâce à ces mécanismes de l'article 6, le coût des réductions d'émissions pourraient être réduits de plus de moitié en 2030, selon l'association mondiale des marchés d'émissions (IETA, dont sont membres notamment des grandes multinationales comme BP ou Total).
Mais pour passer d'un système de simple compensation des émissions à un système de réduction, il faudrait que les États décident de réinvestir ces économies dans des actions supplémentaires de réduction d'émissions.
"Dans un monde théorique, un pays qui veut réduire ses émissions de 100 tonnes et à qui ça couterait 100 euros chez lui, financerait un projet équivalent pour 10 euros dans un pays en voie de développement. Il lui resterait 90 euros à investir pour continuer à réduire les émissions", explique Gilles Dufrasne, de l'ONG Carbon Market Watch. Lequel redoute que la pratique soit bien différente et qu'un pays préfère "utiliser l'argent ailleurs".
En outre, "si ces marchés carbone ne sont pas bien conçus, ils pourraient conduire à une augmentation des émissions mondiales", relève Lambert Schneider, chercheur à l'Oeko-Institut à Berlin.
. Des écueils
Plusieurs éléments controversés, sur lesquels les négociations achoppent, risquent de saper l'Accord de Paris, selon les experts.
L'interdiction du "double comptage" d'abord: si une tonne de réduction de CO2 est comptée à la fois par l'acheteur et le vendeur, les réductions seront plus importantes sur le papier que dans la réalité. Le Brésil est accusé de vouloir passer outre cette interdiction.
La place du futur mécanisme mondial de compensation des émissions du transport aérien (Corsia) fait également débat. Le secteur aérien étant exclu de l'Accord de Paris, si une compagnie achète des crédits carbone à un Etat pour compenser une partie de ses émissions, cet Etat peut-il néanmoins intégrer la réduction d'émissions dans sa comptabilité?
Autre question: le reliquat des "crédits" carbone issus du mécanisme de Kyoto, que certains pays comme le Brésil voudraient transférer dans le nouveau système, selon les observateurs.
. Financer le Sud
Kyoto prévoyait que 2% des échanges sous le MDP soient prélevés pour financer l'adaptation au changement climatique dans les pays du sud. Cela a permis de transférer environ 200 millions d'euros au Fonds d'adaptation.
L'Accord de Paris prévoit aussi qu'"une part" des échanges finance l'adaptation du Sud. Les Etats insulaires, particulièrement vulnérables, plaident pour 5%.
<https://www.afp.com/fr/infos/3734/les-marches-carbone-entre-opportunite-et-risque-pour-le-climat-doc-1md5cc2>
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12- La planète dévastée, et ce n'est que le début, AFP, 27/11/19, 09:00

Records de chaleur, multiplication des catastrophes météo, fonte des glaces, déclin de la nature : les preuves de l'impact dévastateur des activités humaines sur la planète s'accumulent, attestant de l'urgence à agir en particulier contre le dérèglement climatique.
En moins d'un an, quatre rapports des scientifiques de l'ONU sur l'état de la planète ont sonné comme des coups de tonnerre réveillant des citoyens du monde entier. Un constat alarmant qui met la pression sur les signataires de l'Accord de Paris sur le climat réunis à partir de lundi à Madrid pour la COP25.
. Records de chaleur
Les quatre dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées sur la planète. Avec notamment le mois le plus chaud de l'histoire en juillet, 2019 devrait rejoindre le top 5 et pourrait même se classer 2e ou 3e, selon l'Agence océanique et atmosphérique américaine NOAA.
Et ce n'est que le début. Le monde a gagné environ 1°C depuis l'ère pré-industrielle. Mais si le mercure continue de grimper au rythme actuel sous l'effet des émissions de gaz à effet de serre, le seuil de +1,5°C, objectif idéal de l'Accord de Paris, devrait être atteint entre 2030 et 2052, selon les experts climat de l'ONU (Giec). 
+ Graphiques : Réduction des émissions de CO2 : des efforts nécessaires <https://www.sciencesetavenir.fr/assets/afp/2019/11/27/0b33c43aeb6256c1bee2ae3af0c17acdbf30898c.jpg> (AFP - Gal Roma)
Même si les Etats tiennent leurs engagements de réduction d'émissions, ce sera au moins +3°C d'ici la fin du siècle, alors que chaque demi-degré supplémentaire augmente l'intensité et/ou la fréquence de catastrophes météo comme les canicules, les tempêtes, les sécheresses ou les inondations.
En outre, des scientifiques qui travaillent sur de nouveaux modèles climatiques qui serviront de base au prochain rapport du Giec de 2021 laissent présager d'un réchauffement encore plus prononcé que prévu, avec un scénario du pire de +7°C en 2100 (contre des prévisions au pire de +4,8°C précédemment).
. Catastrophes multipliées
Canicules exceptionnelles en Europe, incendies monstres en Sibérie ou en Australie, cyclone Idai au Mozambique, Venise sous l'eau... 
Même s'il est difficile d'attribuer une catastrophe spécifique au dérèglement climatique, la multiplication déjà en cours des phénomènes extrêmes reflète les prévisions des scientifiques. Et l'avenir sera encore plus sombre.
Dans un monde à +1,5°C, les épisodes de fortes précipitations seront plus fréquents, intenses et/ou abondants, selon le Giec. La fréquence et l'intensité des sécheresses devraient aussi augmenter.
Et encore un demi-degré supplémentaire causerait des différences d'impact "nettes".
Ainsi par exemple, même si le plafond de +2°C, objectif minimal de l'accord de Paris, est respecté, les cyclones, ouragans ou typhons deviendront plus puissants et la proportion des cyclones de catégorie 4 et 5 devraient encore augmenter.
. Trop de CO2
Selon un rapport de l'ONU publié cette semaine, les émissions de CO2 ont progressé en moyenne de 1,5% par an ces 10 dernières et elles ne donnent aucun signe de ralentissement, alors qu'il faudrait qu'elles baissent de 7,6% par an, chaque année entre 2020 et 2030 pour espérer respecter la limite de +1,5°C.
Fin 2018, les principaux gaz à effet de serre ont franchi de nouveaux records de concentration dans l'atmosphère, en particulier le CO2, avec 407,8 parties par millions (ppm).
La dernière fois que l'atmosphère terrestre a connu une teneur en CO2 comparable, "c'était il y a 3 à 5 millions d'années : la température était de 2 à 3°C plus élevée qu'aujourd'hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel", souligne l'Organisation météorologique mondiale.
. La glace fond, l'eau monte
Selon le Giec, le niveau des mers a augmenté de 15 cm au XXe siècle. Le rythme de cette élévation s'accélère et le niveau des océans continuera à monter pendant des siècles, menaçant des zones côtières peu élevées où vivront d'ici 2050 plus d'un milliard de personnes.
Même si le monde parvient à réduire fortement les émissions, la hausse des océans pourrait atteindre 30 à 60 cm d'ici 2100. Et 60 à 110 cm si les émissions continuent d'augmenter.
Cette élévation est due principalement à la fonte des glaces. Les deux calottes glaciaires, en Antarctique et au Groenland, ont perdu en moyenne 430 milliards de tonnes chaque année depuis 2006. La banquise de l'Arctique rétrécit aussi et de nombreux glaciers de montagne pourraient disparaître.
. 1 million d'espèces menacées 
L'Homme n'est pas responsable uniquement du climat détraqué. Son exploitation sans précédent des ressources naturelles, en particulier pour nourrir une population croissante, conduit en parallèle à un déclin de la nature plus rapide que jamais.
Pratiques agricoles, exploitation forestière, pollution... Selon les experts biodiversité de l'ONU (IPBES), 75% de l'environnement terrestre et 66% de l'environnement marin sont dégradés. Résultat, un million d'espèces animales et végétales sont en danger de disparition, dont beaucoup dans les prochaines décennies.
<https://information.tv5monde.com/info/la-planete-devastee-et-ce-n-est-que-le-debut-334178>
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13- Aux Etats-Unis, l'anxiété climatique moteur de la protection de la planète, AFP, 27/11/19, 09:00
Becca Milfeld

En Arctique, la fonte des glaces menace le mode de vie des populations. La montée du niveau des océans inquiète sur les côtes du monde entier, et dans l'Etat américain du Rhode Island, Kate Schapira et son mari ont décidé de ne pas avoir d'enfants.
Cette enseignante au département d'anglais de l'université Brown est angoissée par le changement climatique. 
Même si elle veut épargner à sa progéniture de vivre sur une planète abimée, Kate Schapira, 40 ans, ne souhaite pas non plus que son "sens de la responsabilité face au monde se résume à une personne". 
Autre décision radicale pour l'environnement, Kate Schapira a décidé qu'elle n'allait sûrement plus jamais reprendre l'avion.
Autour d'elle, on envisageait son angoisse climatique comme un "problème individuel". "J'ai voulu savoir si c'était le cas en réalité", raconte-t-elle à l'AFP.
En 2014, elle a donc décidé de mettre en place un petit stand mobile sur "l'anxiété climatique" dans des lieux publics.
Il ressemble d'ailleurs un peu à celui de Lucy dans la bande dessinée "Peanuts". Les visiteurs viennent y exprimer toute sorte d'angoisse, de l'utilisation du plastique à la hausse du niveau de la mer.
Kate Schapira est aujourd'hui loin d'être la seule à ressentir de telles angoisses. 
Environ six Américains sur dix disent être au minimum "un peu inquiets" par le réchauffement climatique, selon le dernier sondage conduit en mars et avril par les universités de Yale et de George Mason. Parmi les 1.291 adultes interrogés, environ un sur cinq (23%) se déclare "très inquiet".
- "Individualisme" -
"L'idée reçue est que seulement la classe moyenne supérieure, blanche, instruite, progressiste de gauche se soucie du changement climatique. Cela se révèle faux", assène Anthony Leiserowitz, directeur du Yale Program on Climate Change Communication.
M. Leiserowitz répartit les Américains en six catégories en fonction de leur rapport au changement climatique, du groupe des "inquiets" aux "dédaigneux". 
Il conclut que tous ces groupes sont composés de populations hétérogènes. Sauf dans le cercle des "dédaigneux" où les hommes blancs conservateurs diplômés sont nombreux.
Le chercheur attribue en grande partie ce phénomène à ce que l'on dénomme "l'individualisme", particulièrement prononcé au sein de ce groupe.
Ce sont souvent eux qui contrôlent les hautes sphères du pouvoir aux Etats-Unis, de la Maison Blanche aux entreprises les plus riches du pays, comme dans l'industrie pétrolière.
Quand le monde entier aura les yeux rivés sur la COP25, sommet de l'ONU sur le climat qui s'ouvre à Madrid la semaine prochaine, le retrait par Donald Trump des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat ne manquera pas d'être rappelé.
- "Anxiété climatique" - 
Lise Van Susteren, qui exerce non loin de la Maison Blanche à Washington, se penche depuis quinze ans sur les effets du changement climatique sur la santé mentale. Selon cette psychiatre, ce refus de reconnaître les risques potentiels est commun pour "les personnes qui essaient de nier qu'elles sont aussi vulnérables".
"Je n'ai en réalité aucune hésitation à dire que dans une certaine mesure, je crois que tout le monde a maintenant de l'anxiété climatique", affirme-t-elle.
Les réponses psychologiques au changement climatique comme "le fatalisme, la peur, la détresse et la résignation augmentent", d'après un rapport de l'American Psychological Association et l'ONG ecoAmerica en 2017.
Elles coïncident avec des effets sur la santé physique comme l'asthme et les allergies.
Alicia Cannon, une jeune femme de 23 ans qui travaille dans l'environnement à Washington, une ville très progressiste, assure connaître de l'éco-anxiété. "Je pense que beaucoup de gens qui travaillent dans le climat ressentent une certaine anxiété climatique parce que c'est un problème tellement large", assure-telle.
Pour Lise Van Susteren, les comportements individuels peuvent aider à établir des normes sociales collectives. 
Dans le centre de Washington, Debbie Chang a ainsi organisé en mai dernier une session sur la façon de gérer son éco-anxiété. A 43 ans, elle a également décidé de ne pas avoir d'enfants et essaie de n'émettre aucun déchet.
Par où commencer ? Elle explique notamment garder des baguettes dans son sac pour ne pas avoir recourt aux couverts en plastique et avoir troqué les mouchoirs jetables en papier pour des mouchoirs en tissu.
Jusqu'à peu, elle se sentait parfois seule dans son combat. Mais maintenant, plus d'informations sont à la disposition du grand public : "Les gens commencent à comprendre que c'est un vrai problème".
<https://information.tv5monde.com/info/aux-etats-unis-l-anxiete-climatique-moteur-de-la-protection-de-la-planete-334175>
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14- Climat : la COP25 pressée d'agir par les citoyens et la science, AFP, 27/11/19, 11:00
Amélie Bottollier-Depois

Les catastrophes climatiques sont de plus en plus visibles et les appels à l'action de plus en bruyants, mais les signataires de l'accord de Paris qui se retrouvent à Madrid à partir de lundi prennent leur temps. Un temps que le monde n'a plus.
"#Time for action": le moment d'agir. Le slogan de cette 25e réunion annuelle de l'ONU sur le climat (COP25) est limpide. "Nous devons accélérer le rythme avec des mesures concrètes", plaide la ministre chilienne de l'Environnement Carolina Schmidt, dont le pays présidera cette COP du 2 au 13 décembre.
Les négociateurs entendront-ils le cri des jeunes descendus dans la rue par millions ces derniers mois, inspirés par la jeune militante suédoise Greta Thunberg ? 
Nombre d'observateurs craignent que ce rendez-vous, transféré en urgence à Madrid en raison du mouvement social au Chili, ne soit pas à la hauteur de l'urgence.
"Cette COP-là risque de ne pas répondre à ces attentes, parce que sur cette question de l'ambition, la réponse ce sera l'an prochain", prédit Lola Valejo, analyste à l'Institut du développement durable et des relations internationale (IDDRI).
L'accord de Paris de 2015 prévoit que les quelque 200 pays signataires révisent d'ici à fin 2020 leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le point de mire de beaucoup d'entre eux est donc pour dans un an.
Pour l'instant, 68 pays se sont engagés à revoir à la hausse leurs engagements d'ici à 2020. Mais ces Etats ne représentent que 8% des émissions mondiales, selon les experts, qui doutent que la Chine ou l'UE dévoilent leurs intentions avant le milieu de l'année prochaine. Sans parler des Etats-Unis, qui viennent de confirmer leur retrait de l'accord de Paris l'an prochain.
Pourtant, la mise en garde lancée mardi par l'ONU n'a jamais été aussi claire – et "sombre" à la fois. 
Pour que l'espoir de limiter le réchauffement à +1,5°C, ambition idéale de l'accord de Paris, ne s'envole pas, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, chaque année dès l'an prochain et jusqu'à 2030. 
Mais pour l'instant, il n'y a "aucun signe" laissant penser que ces émissions générées en particulier par les énergies fossiles, qui augmentent chaque année, commenceront à baisser dans les prochaines années.
Vu l'ampleur de la tâche, qui passera par une véritable transformation de la société, "nous ne pouvons pas attendre jusqu'à la COP26", insiste auprès de l'AFP Carlos Fuller, négociateur en chef pour le groupe des Etats insulaires, particulièrement vulnérables au dérèglement climatique.
- "Comme des somnambules..." -
Hausse du niveau des mers, fonte des glaces, ouragans plus puissants, écosystèmes ravagés, un million d'espèces menacées... Plusieurs rapports de l'ONU particulièrement alarmistes ont mis en lumière ces derniers mois les impacts dévastateurs des activités humaines sur la planète.
Le monde a déjà gagné +1°C depuis l'ère pré-industrielle. Et chaque degré supplémentaire va augmenter l'ampleur des dérèglements climatiques.
Or au rythme actuel, la température pourrait grimper jusqu'à 4 ou 5°C d'ici à la fin du siècle. Et même si les Etats respectent leurs engagements actuels, la hausse du mercure pourrait dépasser +3°C.
"Nous marchons comme des somnambules vers la catastrophe climatique. Nous devons nous réveiller et agir de façon urgente", dénonce Alden Meyer, expert de l'Union of Concerned Scientists, réclamant que cette COP prenne la mesure de la "crise climatique".
Mais avec une présidence chilienne affaiblie, certaines négociations risquent également d'être plus compliquées, notamment pour boucler le manuel d'utilisation de l'accord de Paris.
La COP24 a doté l'an dernier à Katowice (Pologne) le pacte climatique des règles nécessaires à sa mise en œuvre, sauf sur un dossier compliqué et très controversé, les marchés carbone.
Autre sujet récurrent de discorde qui reviendra sur la table : l'assistance aux pays en développement pour s'adapter aux incidences et réduire leurs émissions. Les pays du Nord ont promis de porter ces financements à 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020. Selon le dernier rapport de l'OCDE, ces chiffres sont en hausse, avec 71,2 milliards en 2017.
Mais les pays du Sud réclament aujourd'hui une accélération des négociations sur le financement des "pertes et dommages" subies, qu'un groupe d'ONG a récemment estimé à 300 milliards par an en 2030.
Certains Etats réclament la mise en place d'un mécanisme spécifique de financement, qui pourrait être alimenté par exemple par une taxe sur les billets d'avion internationaux, selon des observateurs.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-la-cop25-pressee-d-agir-par-les-citoyens-et-la-science-334170>
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15- Des tempêtes perturbent les déplacements pour Thanksgiving aux Etats-Unis, AFP, 27/11/19, 19:00

Une partie des Etats-Unis était mercredi sous la neige, des tempêtes perturbant les transports à la veille du jour férié de Thanksgiving, l'une des périodes les plus chargées de l'année sur les routes et dans le ciel.
"Un événement météorologique extrêmement actif est en place à travers la plupart des Etats-Unis", a indiqué les services météorologiques (NWS) dans un bulletin d'alerte.
Voitures sur le bas-côté, camions bloqués : dans l'ouest et le Midwest, de multiples routes ont été coupées après des tempêtes de neige et des centaines de vols ont été annulés à cause des vents forts. Environ 55 millions de personnes sont attendues sur les routes ou dans les airs pour ce long week-end dévolu à la famille.
A New York, le vent pourrait aussi obliger les organisateurs à clouer au sol les ballons géants de la traditionnelle parade de Thanksgiving prévue jeudi matin.
La neige et le blizzard ont d'abord touché le Colorado et le Wyoming, et se déplaçaient mercredi vers l'est et la région des Grands Lacs.
A Denver (Colorado), où il est tombé mardi 30 cm de neige, près de 500 vols ont été annulés et 500 autres retardés, forçant un millier de passagers à dormir à l'aéroport lundi soir.
Le vol d'une passagère, Sonya Washington, prévu lundi soir pour Atlanta a été retardé de deux heures avant d'être annulé. Le prochain vol direct est prévu seulement jeudi soir. "Thanskgiving sera alors passé", s'est-elle désolée auprès du Denver Post.
Dans le sud de l'Oregon et le nord de la Californie, les autorités ont conseillé à la population de rester chez elle en prévision d'une possible "bombe cyclonique": la chute rapide et massive de la pression de l'air au coeur d'un orage qui provoque des vents violents.
A Lake Tahoe dans le Nevada, les rafales de vent ont atteint 155 km/h, la force d'un ouragan de catégorie 2.
"La chute (de la pression) crée un système météorologique qui arrive comme si une bombe explosait", a expliqué le quotidien Oregonian.
C'est la première fois depuis 1962 qu'un événement aussi violent touche le nord-ouest du pays, a souligné Marc Spilde du NWS.
L'hiver dernier, le nord des Etats-Unis avait vécu une vague de froid historique avec des records de basses températures qui ont fait une vingtaine de morts en une semaine fin janvier.
<https://information.tv5monde.com/info/des-tempetes-perturbent-les-deplacements-pour-thanksgiving-aux-etats-unis-334289>
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16- Sortie du charbon : AXA impose de nouveau son leadership en matière climatique, Amis de la Terre, 27/11/19 

AXA vient d’annoncer son engagement à sortir du charbon d’ici 2030 dans les pays de l’UE et de l’OCDE et d’ici 2040 ailleurs, un engagement qu’il compte tenir en excluant toutes les entreprises qui prévoient de nouvelles mines et centrales de charbon, en restreignant drastiquement ces couvertures d’assurances aux entreprises très exposées au secteur et en demandant aux autres entreprises de publier un plan de sortie d’ici 2021. Engie, RWE, Adani, etc, toutes les entreprises ayant des activités sur la chaîne de valeur du charbon sont concernées. AXA se dote ainsi de la meilleure politique jamais adoptée par un acteur financier, la seule alignée avec la science climatique. Ne reste plus à l’assureur mondial qu’à appliquer la même approche pour le pétrole et le gaz !
>> Suite à lire à
<https://www.amisdelaterre.org/Sortie-du-charbon-AXA-impose-de-nouveau-son-leadership-en-matiere-climatique.html>
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17- Climat : une menace pour l'alimentation de 7 milliards de personnes, Le JDLE, 27/11/19
Stéphanie Senet

90% de la population mondiale risque d’être exposée à des baisses de productivité à la fois dans l’agriculture et la pêche d’ici à 2100, à cause du changement climatique, selon une étude publiée ce 27 novembre dans Science Advances. A moins d’un scénario ambitieux de réduction des émissions...
Voici l’une des rares études à prendre en compte les effets du changement climatique à la fois sur l’agriculture et la pêche. Et les perdants sur les deux tableaux sont, de très loin, les plus nombreux. Résultat : 90% de la future population mondiale (7,2 milliards de personnes) devrait subir une perte de production alimentaire dans les deux secteurs, d’ici à 2100, selon un scénario business as usual (RCP 8.5). 
Ce chiffre grimpe à 97% lorsqu’on observe les pertes dans l’un ou l’autre des secteurs seulement. Dans ce cas de figure pessimiste, les gains prévus à la fois dans la pêche et l’agriculture toucheraient quant à eux moins de 3% des Terriens. 
Jusqu’à 240 pays étudiés
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs français du CNRS et des universités d’Hawaï, de Colombie-Britannique et de Lancaster ont comparé l’évolution de la productivité de l’agriculture (maïs, riz, soja et blé) dans 240 pays et de la pêche commerciale dans 194 Etats par rapport aux pratiques actuelles, selon deux scénarios (RCP 8.5 et RCP 2.6). 
Ils ont pris en compte leur dépendance vis-à-vis de ces productions, leur degré de vulnérabilité au changement climatique ainsi que leur capacité de réaction. Ils ont laissé de côté l’aquaculture, la pêche en douce et l’élevage par manque de travaux scientifiques prévisionnels. 
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/7-milliards-de-personnes-exposees-a-une-baisse-de-la-production-alimentaire,101351>
Sur le même sujet : 
> Le changement climatique affecterait l’alimentation de 90 % de la population mondiale d’ici 2100, Le Monde, 28/11/19, 18h01
Martine Valo  
Une étude publiée par « Science Advances » évalue l’ampleur des pertes et des gains de productivité dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche. 
Réchauffement des sols et des océans, variations des régimes de précipitation, conditions d’approvisionnement en eau douce, migration des espèces, notamment marines : d’ici 2100, autour du globe, environ 7,2 milliards de personnes devraient connaître des pertes de productivité des cultures en même temps qu’une baisse des captures de pêche. C’est donc la sécurité alimentaire de près de 90 % de la population mondiale qui risque d’être malmenée par les changements climatiques à la fin du siècle.
Il existe de nombreuses études sur les espèces animales et végétales menacées comme sur les écosystèmes bouleversés par le réchauffement en cours. Celle que vient de publier Science Advances, mercredi 27 novembre, tâche, elle, d’évaluer simultanément l’ampleur des modifications en cours dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche en estimant qui seront les gagnants et surtout les perdants de la nouvelle donne.
Les auteurs ont basé leur recherche sur les évolutions de productivité du maïs, riz, soja et blé – les quatre cultures les plus répandues dans le monde –, dans 240 Etats ou territoires, ainsi que sur les statistiques des captures mondiales de l’Institut pour les océans et les pêcheries de l’université de la Colombie-Britannique (Canada). Dans ce dernier domaine, la baisse inéluctable des quantités de poissons débarqués devrait même concerner 97 % de la population mondiale. Les chercheurs notent cependant que 3 % de la population à venir pourraient tirer parti en même temps de récoltes et de pêches plus fournies d’ici la fin du siècle, essentiellement au Canada et en Russie.
Lourde menace sur l’alimentation mondiale
« On savait que le réchauffement allait avoir des effets dommageables sur ces deux secteurs, mais rares sont les travaux qui analysent conjointement ces deux tendances », précise Joachim Claudet. Directeur de recherche au Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (CNRS), il est l’un des coauteurs de cette analyse produite par une équipe internationale composée de Français, d’Américains, d’Australiens et de Canadiens, experts en agriculture et ressources marines de plusieurs universités et de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer.
« Avec des modèles utilisant des données très récentes, nous montrons l’ampleur des régions du monde qui vont perdre sur les deux tableaux, résume Joachim Claudet. L’idée répandue selon laquelle gains et pertes vont se répartir sur la planète ou bien que l’évolution d’un secteur pourrait compenser celle de l’autre n’est pas fondée. »
+ Infographie : L’agriculture et la pêche de la zone intertropicale seront les plus touchées <https://img.lemde.fr/2019/11/28/0/0/960/2028/688/0/60/0/2cf05cc_NzrzQCOtZVH7zaIddMATaF67.png>
L’Amérique latine, le sud et le centre de l’Afrique, l’Asie du Sud-Est, et globalement les habitants de la zone intertropicale, devraient être particulièrement touchés. Les pays les moins développés sont aussi les plus exposés au changement climatique. Or ils apparaissent comme les plus vulnérables à plus d’un titre : ils sont ceux qui dépendent le plus de la pêche en mer et du travail agricole pour nourrir leur population, pour fournir des emplois en nombre et pour qui ces deux activités représentent des parts importantes de leurs revenus nationaux. Enfin parce qu’ils ne disposent pas des moyens nécessaires pour financer leur adaptation à de nouvelles méthodes de production.
Faute de données suffisantes, l’étude ne tient compte ni de l’avenir de l’aquaculture – en plein développement dans le monde –, ni de la pêche en eau douce, ni de l’élevage ou de la production de fruits et légumes. Elle ne peut évidemment pas non plus prédire quelles seront les réactions des gouvernements à l’avenir, ni comment évolueront les politiques d’échanges commerciaux ou les évolutions technologiques et génétiques.
Il n’empêche, elle laisse présager une lourde menace sur l’alimentation mondiale. D’autant que le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) rendu en août alerte sur la perte accélérée des terres arables et l’épuisement des sols en général. Déjà 70 % des 130 millions de kilomètres carrés de terres émergées libres de glace sont aujourd’hui dévolus à l’agriculture, à l’élevage ou à l’exploitation forestière et en grande partie dégradées.
> Lire aussi  Le saumon, industrie à grande échelle et filon pour la Norvège
Selon les auteurs, le seul moyen d’éviter la déflagration serait de maintenir le réchauffement bien en deçà de 2 °C comme l’envisage l’accord de Paris sur le climat, ce qui paraît mal engagé. Ils ont donc basé leurs calculs sur un scénario du GIEC basé sur une augmentation des températures de 4,3 °C en moyenne d’ici la fin du siècle, vers lequel nous conduit le rythme actuel de nos émissions de gaz à effet de serre.
> Lire aussi  Un rapport spécial du GIEC : l’humanité épuise les terres
Ils montrent qu’avec un sérieux effort de réduction des émissions, si l’accord de Paris était respecté, le nombre de personnes confrontées à une baisse de la productivité de leurs récoltes et de la pêche simultanément serait réduit d’un tiers. Elles représenteraient non plus 90 % mais tout de même encore 60 % de la population mondiale, tandis que les gagnants sur les deux tableaux seraient 5 %, principalement à cause d’une meilleure productivité agricole.
+ Infographie : Dépendance des pays à leur agriculture <https://img.lemde.fr/2019/11/28/0/0/960/1698/688/0/60/0/d4903ff_mQGC3oac43iz252tIcct9-Pq.png>
Ce sont les régions les plus probablement touchées qui gagneraient le plus à une politique volontariste envers le climat, en particulier l’Afrique subsaharienne, mais aussi des pays d’Asie et d’Amérique latine, tandis que l’Europe pourrait alors limiter les dégâts dans le déclin de ses captures de pêche. L’étude souligne d’ailleurs que même les quinze plus gros émetteurs de gaz à effet de serre (Etats-Unis, Chine, Arabie saoudite…) pourraient tirer quelques bénéfices d’un changement du climat moins brutal.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/28/le-changement-climatique-affecterait-l-alimentation-de-90-de-la-population-mondiale-d-ici-2100_6020915_3244.html>
En savoir plus :
> Escaping the perfect storm of simultaneous climate change impacts on agriculture and marine fisheries <https://advances.sciencemag.org/content/5/11/eaaw9976>, Science Advances, 27/11/19
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18- Tribune. « Pour agir contre le dérèglement climatique, il est temps de passer de la parole aux actes », Le Monde, 28/11/19, 07h04 
Collectif The Freaks 

Un collectif d’artistes et de personnalités, surnommé The Freaks – parmi lesquels Charles Berling, Calogero, Shaka Ponk, Laure Manaudou –, s’engage, dans une tribune au « Monde », à mettre en pratique et à diffuser une liste de petits gestes permettant de réduire notre impact sur la planète.
[Pour Samaha Sam et Frah, du groupe de musique Shaka Ponk, et la chanteuse Zazie, l’appel du collectif The Freaks n’est pas une pétition de plus pour le climat ou la sauvegarde de la biodiversité. « Il s’agit d’un engagement personnel, et professionnel, de dire qu’on a le choix. Et d’entraîner, par la diversité de nos réseaux, d’autres qui nous rejoindront. Nous avons la possibilité d’adopter des comportements plus écoresponsables, alors faisons-le », avance Frah. De fait, de Jean-Louis Aubert à Nagui, en passant par Thomas Dutronc, les membres de ce collectif s’engagent à faire passer le message sur les blogs et les réseaux sociaux… et à changer leurs pratiques. Définis avec la Fondation Nicolas Hulot, 42 gestes sont proposés, de l’achat de produits en vrac au partage d’équipements avec ses voisins ou encore ne plus prendre de bain.]
Tribune. Nous ne sommes pas des scientifiques. Nous ne sommes pas des politiques. Nous ne sommes pas ades gens de pouvoir. Nous sommes juste des artistes, des personnalités publiques, qui ont la chance de toucher des millions de personnes, de sensibilités et d’âges différents.
Nous sommes les femmes et les hommes de l’orchestre. Mais pas n’importe quel orchestre, celui du Titanic. Notre rôle, c’est de faire danser les gens, de les divertir ou de les informer, mais on a entendu un bruit sourd et on a envie d’interrompre la musique pour dire : « Eh, les gars, il n’y aurait pas comme un gros problème, là ? Y a un trou dans la coque, non ? »
> Lire aussi  Réchauffement climatique : comment la réalité a pris de vitesse la science
Interrompre la musique pour se poser la question de notre responsabilité individuelle et collective, et des marges de manœuvre à notre portée, pour agir contre le dérèglement climatique et la perte de biodiversité qui coulent lentement, mais sûrement, le navire Terre. Interrompre la musique pour que nos lendemains changent et chantent encore, et que nos enfants ne déchantent pas…
Au quotidien et pour toujours
Car il est grand temps de passer des paroles aux actes, de nous engager nous-mêmes, concrètement, au quotidien et pour toujours, sur ces dizaines de comportements qui, si tout le monde les adoptait, régleraient au moins une partie du problème. Car le constat est sans appel, et ce n’est pas par de belles chansons ou de belles paroles que nous éviterons le naufrage. Mais contrairement aux gens du Titanic, nous avons le luxe d’avoir encore le choix de sombrer… ou non.
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Les alertes, on les entend mais on ne les écoute pas… Englués que nous sommes dans une ultra-consommation, une ultra-pollution, une ultra-frénésie qui font plaisir sur le moment, mais mènent le monde à sa perte. Le schéma sociétal, comme on dit dans les journaux, est aujourd’hui obsolète, rétrograde et inconscient de ses conséquences.
Pourtant, les conséquences du dérèglement climatique n’épargneront personne, à commencer par les populations les plus vulnérables, qui, ici comme ailleurs, souffrent et souffriront encore. Les victimes du dérèglement climatique qui fuient aujourd’hui leur région ou leur pays seront des millions demain. Et nous, habitants des pays dits « développés », qui nous croyons à l’abri du danger car il paraît loin ou abstrait, sommes également menacés.
Les inondations, canicules et tempêtes de plus en plus violentes qui se répètent désormais, été comme hiver, et font ici aussi leurs premières victimes, ne sont qu’un aperçu de ce qui nous attend. Ni notre indifférence actuelle ni notre ignorance ne nous protégeront.
Des gestes à la portée de tous
Ça fait peur… Times are freaky. On est donc dedans jusqu’au cou ? Non, jusqu’au nombril pour le moment. Et c’est en échangeant avec des experts, avec l’aide de la Fondation Nicolas Hulot, que nous avons eu cette étrange idée : celle de créer The Freaks, un collectif d’artistes et de personnalités s’engageant ad vitam sur des gestes à la portée de tous. Notre ambition : passer du statut d’acteurs responsables du dérèglement climatique et de la disparition de la biodiversité à celui d’acteurs responsables tout court.
Bien sûr, nous sommes loin d’être parfaits ! Nous avons nos failles, nos mauvaises habitudes, nos plaisirs coupables, nos incohérences comme tout un chacun, mais nous choisissons aujourd’hui de dire ce que nous faisons et de faire ce que nous disons. Si modeste soit notre contribution, nous avons la volonté de nous améliorer jour après jour et de procéder par étapes.
D’abord, changer dans la vie personnelle, là où nous avons tous les choix et personne d’autre à convaincre, puis, dans un deuxième temps, utiliser notre expérience pour impulser le changement à notre entourage professionnel, pour aider nos partenaires, nos prestataires, nos collègues et nos patrons à passer le cap.
Grâce à une liste de gestes réalisables et aux conséquences positives, dressée avec des experts, notre message est de montrer à tous les fans et à tous les followers [les abonnés à leurs comptes sur les réseaux sociaux] des mondes artistique, sportif, médiatique que la véritable modernité, c’est de bousculer ses habitudes, nous changer… pour tout changer. Nous devons tous devenir des Freaks, des gens bizarres qui prennent leur vélo, arrêtent le plastique, mangent des produits de saison, limitent le streaming, refusent les comportements qu’on leur impose et soignent leur consommation aiguë.
Si les « clients » changent, les industriels changeront
Car si nous, citoyens et consommateurs, adaptons nos modes de vie et de consommation pour réduire drastiquement notre impact sur la planète, les politiques et les industriels suivront. Pas par conviction ou pour le plaisir, mais ils suivront.
Si les « clients » changent, les industriels changeront. Si les « électeurs » changent, les politiques changeront. Aucun politique, aucun industriel ne pourra s’y opposer. Leurs intérêts sont en jeu. Alors, exprimons clairement ce que nous voulons et ce que nous refusons.
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La meilleure pétition du monde est celle que nous faisons par nos choix du quotidien. Pas celle que nous signons devant notre écran en buvant de l’eau dans des bouteilles en plastique… parce que la seule information que reçoivent l’industriel et le politique, c’est le nombre de bouteilles en plastique vendues, pas l’opinion du consommateur.
Nous avons oublié à quel point chacun de nos actes et de nos choix du quotidien a des conséquences sur la santé de la Terre et sur notre propre survie. Nous avons en fait oublié notre humanité. Et surtout nous avons oublié à quel point nous avons le pouvoir de choisir ce que nous voulons et de refuser ce que l’on nous impose.
C’est tous ensemble que nous ferons bouger les choses. Après avoir passé des années sur les routes, en lien avec le public, nous savons que nombreux sont ceux qui ont compris le grand défi à relever et veulent que ça bouge. Nous leur donnons rendez-vous pour franchir le pas, avec nous.
Le collectif The Freaks :  Fanny Agostini, journaliste ; Anggun, chanteuse ; Yann-Arthus Bertrand, photographe ; Jean-Louis Aubert,auteur-compositeur-interprète ; Laurent Baffie, humoriste et animateur ; Mat Bastard, chanteur ; Charles Berling, comédien ; Brigitte (Sylvie Hoarau et Aurélie Saada), chanteuses ; Calogero, auteur-compositeur-interprète ; Guy Carlier, écrivain et chroniqueur ; Aymeric Caron, journaliste ; Cats On Trees (Nina Goern et Yoan Hennequin), compositeurs et interprètes ; Matthieu Chedid, auteur-compositeur-interprète ; Anaïs Croze, compositrice et interprète ; Clément Daquin, compositeur et sound designer ; Et Tout le Monde S’en Fout (Axel Lattuada, Marc De Boni, Fabrice De Boni), humoristes ; Albin de la Simone, auteur-compositeur-interprète ; Vincent Delerm, auteur-compositeur-interprète ; Cyril Dion, écrivain et réalisateur ; Mathieu Duméry (Professeur Feuillage), youtubeur et comédien ; Thomas Dutronc, compositeur et interprète ; Flavie Flament, animatrice, Sébastien Folin, animateur ; Jérémie Frérot, chanteur ; Rémi Gaillard, vidéaste ; Nili Hadida, chanteuse ; Marc Jolivet, comédien ; Aurore Kichenin, dauphine de Miss France 2017 ; Michèle Laroque, comédienne ; Tryo (Guizmo, Christophe Mali, Manu Eveno et Daniel Bravo), auteurs-compositeurs-interprètes ; Samuel Lebihan, comédien ; Pauline Lefèvre, actrice et animatrice ; Nolween Leroy, chanteuse ; Lucie Lucas, actrice ; Mademoiselle K (Katerine Gierak, Pierre-Antoine Combard, Colin Russeil, Jérémie Poirier) auteure-compositrice et musiciens ; Mathias Malzieu, chanteur, musicien et écrivain ; Laure Manaudou, championne olympique de natation ; Maxenss, rappeur ; Mc Fly, youtubeur ; Nicolas Meyrieux, youtubeur et humoriste ; Inna Modja, chanteuse ; Nagui, animateur et producteur ; Yaël Naïm, auteure-compositrice-interprète ; Pomme (Claire Pommet) auteure-compositrice-interprète ; Marco Prince, auteur-compositeur-interprète ; Caroline Proust, actrice ; Elie Semoun, humoriste et comédien ; Shaka Ponk (Frah et Samaha), auteurs-compositeurs-interprètes ; Bruno Solo, comédien ; Soprano, compositeur et interprète ; Tété, chanteur ; Aïda Touihri, journaliste et animatrice ; Julien Vidal, président de l’association Ça commence par moi ; Christophe Willem, auteur-compositeur-interprète ; Zazie, compositrice et interprète.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/28/pour-agir-contre-le-dereglement-climatique-il-est-temps-de-passer-de-la-parole-aux-actes_6020817_3232.html>
En savoir plus : 
> Réunis dans le collectif The Freaks, près de 70 artistes affichent leurs engagements pour la planète <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-freaks-191128.pdf>, Fondation Nicolas Hulot, dossier de presse (pdf), 28/11/19
> Découvrez la Freak Family et 44 gestes qui pourraient sauver la planète <https://www.the-freaks.fr/>, The Freaks
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19- L’empreinte carbone « colossale » des banques françaises, Le Monde, 28/11/19, 07h32
Nabil Wakim et  Véronique Chocron

Un rapport constate que BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale et BPCE continuent de soutenir les investissements dans les énergies fossiles. 
Les banques françaises peuvent-elles sortir de leur addiction aux énergies fossiles ? Malgré les engagements pris publiquement, les principaux établissements français financent encore activement le secteur du charbon, du gaz ou du pétrole. Dans un rapport rendu public jeudi 28 novembre, à la veille du Climate Finance Day, les ONG Oxfam et Les Amis de la Terre dénoncent « la colossale empreinte carbone des banques françaises » et appellent les pouvoirs publics à prendre des mesures contraignantes.
« En 2018, les émissions de gaz à effet de serre issues des activités de financement des quatre principales banques françaises – BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale et BPCE – dans le secteur des énergies fossiles ont atteint plus de 2 milliards de tonnes équivalent CO2, soit 4,5 fois les émissions de la France », souligne le rapport. Des quatre banques notées, c’est la BNP qui soutient le plus de projets polluants, suivie du Crédit agricole, de la Société générale et de BPCE. Pour arriver à ce calcul, les ONG ont additionné les opérations des banques dans le domaine, notamment les prêts consentis à des projets dans les énergies fossiles, les obligations émises et les investissements en actions dans des entreprises comme Total, par exemple.
« Nous finançons le monde tel qu’il est »
On y découvre notamment le fort appui de BNP Paribas au charbon – le moyen de produire de l’électricité qui émet le plus de CO2. La première banque française continue ainsi de financer le groupe allemand RWE, premier pollueur européen du secteur privé et opérateur de nombreuses centrales à charbon en Allemagne.
> Lire aussi  En 2019, une baisse record du charbon dans la production d’électricité à travers le monde
« Dire que les banques françaises financent les énergies fossiles, ça ne me paraît pas être un scoop, dans la mesure où nous finançons le monde tel qu’il est, or, les sources d’énergies utilisées dans la production mondiale d’électricité, c’est 65 % de fossile, a réagi Laurence Pessez, la directrice de la responsabilité sociale et environnementale (RSE) de BNP Paribas. Mais nos politiques visent à réduire la part du charbon et à financer la transition énergétique. »
Oxfam et Les Amis de la Terre soulignent « des pas dans la bonne direction », mais fustigent un « rythme de marche bien trop inégal et lent ». Les ONG lancent donc une nouvelle alerte, profitant d’une réunion au sommet d’acteurs internationaux de la banque et de l’assurance, vendredi 29 novembre, à Paris, dans le cadre du Climate Finance Day, dont l’ambition est de concilier finance et climat.
Depuis la première édition de cet événement, en 2015, en amont de la COP21, plusieurs établissements financiers ont pris l’habitude de s’emparer de ce rendez-vous annuel pour y dévoiler leurs nouveaux objectifs en faveur d’une économie bas carbone.
« Le cap n’est pas le bon »
Cette année, BNP Paribas a annoncé, vendredi 22 novembre, une nouvelle salve d’engagements, avec, en tête, l’arrêt complet, en 2030, de ses financements du secteur du charbon dans l’Union européenne (UE) et, en 2040, pour le reste du monde.
« Le cap n’est pas le bon », juge l’association Les Amis de la Terre, en soulignant que « tous les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE] doivent sortir du charbon d’ici à 2030, afin de rester sous le seuil de 1,5 °C ». « Nous sommes très présents aux Etats-Unis, et ce n’est absolument pas envisageable de dire à nos clients, aujourd’hui, que nous arrêterons complètement de les soutenir en 2030 », justifie la banque française. A l’inverse, celle-ci a été la première à prendre des engagements concernant le pétrole et le gaz de schiste, en refusant de continuer à soutenir ces hydrocarbures non conventionnels, notamment aux Etats-Unis.
> Lire aussi  La finance verte peut-elle sauver le monde ?
Le Crédit agricole est, à ce jour, la banque qui est allée le plus loin dans ses engagements publics. L’institution doit cesser tout soutien à des entreprises charbonnières d’ici à 2030 pour les pays de l’OCDE et d’ici à 2040 pour la Chine. D’ores et déjà, elle ne développe plus de relations avec des entreprises qui tirent plus de 25 % de leur chiffre d’affaires du charbon thermique (extraction et production d’énergie à partir de cette énergie). Le groupe mutualiste « est, en revanche, quasi silencieux pour le pétrole et le gaz », note le rapport des ONG.
La banque qui, à ce jour, a pris le moins d’engagements est la Société générale. L’établissement a une politique très floue sur le charbon et continue de soutenir activement des projets dans le gaz et le pétrole de schiste. Le groupe affirme qu’il réduira, lui aussi, « à zéro son exposition au secteur du charbon thermique, au plus tard en 2030, pour les entreprises ayant des actifs dans les pays de l’UE ou de l’OCDE, et d’ici à 2040, pour le reste du monde ».
« Beaucoup de communication »
Mais, dans le détail, la banque n’arrête aujourd’hui de financer que des entreprises dont l’activité dans le charbon thermique est supérieure à 50 % (ou comprise entre 30 % et 50 % et qui n’ont pas de stratégie permettant de la réduire à 30 % en 2025).
« C’est bien trop tard, ou le seuil est bien trop élevé, estime Lucie Pinson, membre des Amis de la Terre, alors qu’il faudra avoir fermé près de 80 % de la capacité de production d’électricité à partir de charbon d’ici à 2030. » Enfin, BPCE, qui a une intensité carbone trois fois inférieure à celle de la Société générale, a fait des promesses limitées de sortie du charbon.
> Lire aussi  Climat : pour les banques, le chemin de la rédemption est encore long
« Les banques françaises ont pris beaucoup d’engagements publics, mais, quand on regarde dans le détail, on se rend compte que c’est beaucoup de communication », estime Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France. L’ancienne ministre en appelle désormais aux pouvoirs publics : « Le gouvernement doit légiférer pour interdire aux banques françaises de continuer à agir ainsi. »
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Axa prépare une sortie totale du charbon d’ici à 2040
Axa a dévoilé, mercredi 27 novembre, de nouvelles mesures de lutte contre le réchauffement climatique, saluées par plusieurs ONG. L’assureur prévoit de durcir sa politique de désinvestissement du charbon, pour sortir de cette industrie, d’ici à 2030, dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques et d’ici à 2040 dans le reste du monde. L’assureur entend limiter le « potentiel de réchauffement » de ses investissements à 1,5 °C d’ici à 2050 (en ligne avec les engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris de 2015), alors que la « température de son portefeuille » atteint aujourd’hui 3,1 °C (autrement dit, les investissements du groupe financent une économie qui réchaufferait la planète de plus de 3 °C). Le groupe prévoit de doubler son objectif d’investissements verts, pour atteindre 24 milliards d’euros d’ici à 2023.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/28/les-banques-francaises-accusees-de-participer-activement-au-rechauffement-climatique_6020800_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Deux ONG demandent à la France de forcer les banques à se verdir <https://information.tv5monde.com/info/deux-ong-demandent-la-france-de-forcer-les-banques-se-verdir-334353>, AFP, 28/11/19, 13:00
En savoir plus :
> Les banques françaises émettent 4,5 fois plus que la France entière <https://www.oxfamfrance.org/actualite/les-banques-francaises-emettent-45-fois-plus-que-la-france-entiere/>, Oxfam, 28/11/19
> Rapport. « La colossale empreinte carbone des banques françaises : un affaire d’Etat » <https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2019/11/Rapport-La-colossale-empreinte-carbone-des-banques-fran%C3%A7aises.pdf>, Oxfam et Amis de la Terre, 28/11/19
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20- Urgence climatique : le mot de l'année 2019, Futura-sciences, 28/11/19, 08h57
Céline Deluzarche

Après « toxique » en 2018, youthquake (« irruption de la jeunesse ») en 2017 et « post-truth » (post-vérité) en 2016, les dictionnaires Oxford ont décerné le mot de l'année 2019 à « urgence climatique ». D'après l'institution, ce terme reflète le plus « l'éthique, l'humeur ou les préoccupations » de l'année écoulée et présente un « potentiel culturel durable ».
D'après les analyses statistiques d'Oxford, l'utilisation du terme urgence en lien avec le climat a dépassé tous les autres types d'urgence, avec une fréquence trois fois plus élevée que l'urgence en santé venant en deuxième place. De manière générale, tous les mots et expressions liés au changement climatique ont vu leur usage bondir en 2019. La fréquence du terme « climate crisis» (crise climatique) a été multiplié par 26, celle de « eco-anxiety » (éco-anxiété) a été multipliée par 44, ou celle « d'extinction » (extinction) par 7,8.
Le dictionnaire Oxford définit l'urgence climatique comme « une situation qui appelle à une action urgente pour réduire ou freiner le réchauffement climatique et éviter des dommages potentiellement irréversibles ».
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/breves/changement-climatique-urgence-climatique-mot-annee-2019-1585/>
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21- Le Parlement européen déclare l'urgence climatique, AFP, 28/11/19, 16:00

Le Parlement européen a décrété jeudi l'urgence climatique et environnementale, un vote symbolique pour maintenir la pression sur les dirigeants de l'UE à l'approche de la COP25 sur le climat et avec l'arrivée d'un nouvel exécutif européen.
La résolution, adoptée à une majorité confortable (429 pour, 225 contre et 19 abstentions), affirme l'engagement du Parlement pour "limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C et éviter une perte massive de biodiversité".
Il fait suite à des votes similaires dans plusieurs parlements nationaux de l'UE, notamment en France, au Royaume-Uni ou en Autriche.
"Le fait que l'Europe soit le premier continent à déclarer l'urgence climatique et environnementale, juste avant la COP25, alors que la nouvelle Commission entre en fonction, et trois semaines après que Donald Trump a confirmé le retrait des États-Unis de l'accord de Paris, est un message fort envoyé aux citoyens et au reste du monde", s'est félicité Pascal Canfin (Renew Europe, centre et libéraux), président de la commission Environnement du Parlement européen.
Le PPE (droite, principale force politique dans l'hémicycle) ne s'est pas joint à Renew ni aux sociaux-démocrates et aux Verts pour l'élaboration du projet de résolution commune qui a servi de base au vote de jeudi. Le groupe s'est divisé sur le vote final et près de la moitié des élus ont voté la résolution.
"Il y a urgence à agir mais pas un état d'urgence à déclarer", a expliqué Peter Liese au nom du PPE, qui plaidait pour l'utilisation d'un terme qui ne donnait pas l'impression de "panique". Mais au sein de la délégation française du PPE, qui a soutenu la résolution, Agnès Evren a de son côté salué une "position ambitieuse du Parlement européen pour la COP 25 sur les changements climatiques". 
Satisfaits du vote, les Verts ont toutefois prévenu qu'il ne s'agissait pas d'en rester aux belles paroles.
"Nous pouvons déclarer des urgences climatiques, mais les gens dans la rue ne demandent pas des déclarations, ils nous demandent d'agir", a averti l'eurodéputé vert néerlandais Bas Eickhout lors d'un débat précédant le vote. 
Le Parlement, qui a une position plus ambitieuse que les Etats membres en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), a voté un second texte jeudi en prévision de la COP25 qui commence début décembre à Madrid. Il y exhorte une nouvelle fois les 28 à se mettre d'accord lors d'un sommet en décembre sur l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050 au plus tard.
Les eurodéputés précisent par ailleurs que la réalisation de cet objectif passe par "une actualisation" des ambitions climatiques à moyen terme, et plaident pour une réduction des émissions de GES de 55% d'ici 2030.
Au lendemain de la confirmation de la nouvelle Commission, qui prendra ses fonctions le 1er décembre, le Parlement s'adresse également à la présidente élue Ursula von der Leyen, lui enjoignant d'inclure tous ses objectifs, nécessaires pour se conformer à l'accord de Paris, dans son "Pacte vert européen".
"On a mis aujourd'hui un niveau d'exigence important. Le Pacte vert doit être la réponse à la hauteur de cette urgence", a souligné Pascal Canfin.
L'ONG WWF a salué une position forte du Parlement et appelé le nouvel exécutif à y répondre. 
"La Commission doit immédiatement entamer une refonte en profondeur des règles de l'UE en matière d'agriculture, de transport et de commerce, afin de les mettre en conformité avec l'accord de Paris sur le climat", a affirmé un de ses responsables, Imke Lübbeke.
<https://information.tv5monde.com/info/le-parlement-europeen-declare-l-urgence-climatique-334431>
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22- Changement climatique : la moitié des points de non-retour atteints plus vite que prévu, Futura-sciences, 28/11/19
Nathalie Mayer

En matière de climat, les scientifiques définissent des points de non-retour comme des seuils qui, une fois dépassés, entraînent des changements importants au niveau de notre planète. Et justement, certains d'entre eux seraient d'ores et déjà dépassés, faisant craindre une cascade de conséquences dramatiques.
« Il y a une décennie, nous avons identifié une série de points de non-retour potentiels dans le système terrestre. Les politiciens, les économistes et même quelques scientifiques refusaient de croire qu'ils puissent un jour être atteints. Pourtant aujourd'hui, nous avons la preuve que plus de la moitié d'entre eux ont été dépassés. » C'est le triste constat que partagent des chercheurs dans la revue Nature. En cause, vous l'aurez compris : le réchauffement climatique provoqué par les activités humaines.
Comme c'est le cas pour les émissions de gaz à effet de serre, les pressions augmentent et continuent à s'élever au-delà de niveaux déjà sans précédent. « Mais nous devons aussi reconnaître que nous avons sous-estimé les risques », souligne Johan Rockström, directeur de l'Institut de recherche sur les impacts du climat de Potsdam (Allemagne). Ceux d'une Terre qui finalement semble « autoamplifier » son réchauffement. Et pour définir à quel point, les chercheurs devront encore travailler dur.
Par le passé, les experts pensaient ainsi que pour mettre en danger notre planète, il faudrait atteindre une température de 5 °C supérieure aux moyennes préindustrielles. Ils ont, depuis, revu leur copie. Ils estiment désormais qu'un réchauffement de 1 à 2 °C serait suffisant pour provoquer une cascade de catastrophes.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-changement-climatique-moitie-points-non-retour-atteints-plus-vite-prevu-78602/>
En savoir plus :
> Climate tipping points — too risky to bet against <https://www.nature.com/articles/d41586-019-03595-0>, Nature, 27/11/19
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23- En Antarctique, des touristes à l'assaut de "la dernière frontière", AFP, 29/11/19, 08:00
Pierre-Henry Deshayes

Ni palmiers ni sable fin... Des corps à moitié nus s'enfoncent dans une eau glaciale devant des manchots interloqués : horizon longtemps hors d'atteinte, l'Antarctique est devenu un terrain de jeu pour touristes, au risque de précipiter sa métamorphose.
"C'est comme des coups de couteau". Transi dans son maillot, Even Carlsen, un barbu norvégien de 58 ans, sort d'un bain d'à peine 3°C sur l'île Half Moon, à la pointe de la péninsule antarctique.
Autour, des blocs de glace en forme de cocotte en papier, d'origami ou même d'amphithéâtre flottent, photogéniques, sur une mer d'huile. Sur le rivage, une équipe médicale veille.
Surfant sur la soif de nouveauté d'une clientèle fortunée et saisie d'un sentiment d'urgence à découvrir des contrées menacées par le dérèglement climatique, les croisières s'aventurent dans des recoins toujours plus éloignés et sauvages.
Continent de tous les superlatifs -le plus froid, le plus venteux, le plus sec, le plus reculé, le plus désert, le plus inhospitalier...-, l'Antarctique, à la fois stérile et bouillonnant de vie, est aujourd'hui une destination de choix.
Pour beaucoup, c'est la dernière frontière. Une frontière qu'il faut à tout prix atteindre avant qu'elle ne disparaisse sous sa forme actuelle.
"Ce n'est pas une plage typique, mais c'est génial", s'enthousiasme Even Carlsen après son "plongeon polaire" sous le 62e parallèle Sud.
Le téméraire Scandinave est l'un des 430 passagers embarqués sur le Roald Amundsen, premier navire de croisière à propulsion hybride au monde, venu croiser dans l'océan Austral quelques mois seulement après sa sortie des chantiers navals.
Une équipe de l'AFP était à bord, invitée avec d'autres journalistes par Hurtigruten, la compagnie propriétaire du bateau.
- "Cœur de la Terre" -
L'Antarctique, "c'est comme le cœur de la Terre", dépeint, poétiquement, le directeur de l'Institut antarctique chilien, Marcelo Leppe.
"Tous les ans, il change de taille: de 14 millions de kilomètres carré à plus de 20 millions. Il grandit en hiver avec les glaces marines et se contracte en été. C'est comme s'il battait."
Si le Traité sur l'Antarctique, signé il y a 60 ans, en a fait une terre dédiée à la paix et à la science, le tourisme s'y est aussi développé. Surtout à compter des années 1990 quand, la Guerre froide terminée, les brise-glaces soviétiques ont trouvé un nouvel usage.
Seule activité économique aux côtés de la pêche -objet, elle, d'un bras de fer international autour de la création de sanctuaires marins-, il se concentre surtout dans la péninsule d'un accès plus facile et au climat plus doux que le reste du continent.
Sur cette langue de terre qui s'échappe du cercle polaire pour s'étirer vers l'Amérique du Sud, on vient observer une faune que l'on ne voit d'ordinaire que dans les parcs zoologiques, les documentaires ou les films d'animation.
Des paysages de glace époustouflants aussi, où le blanc vire aux tons pastel quand viennent l'aube et le crépuscule. Des collines creusées de sillons telles des meringues, des cimes ondulant comme de la chantilly...
"Pureté, grandeur, démesure", s'émerveille Hélène Brunet, une retraitée française de 63 ans. "C'est incroyable, totalement incroyable. C'est un bonheur que d'y être. Petite poussière..."
Pas un détritus en vue. Mais derrière cette limpidité, sourdent les stigmates des activités humaines.
Charriés par les courants océaniques, les micro-plastiques sont invisibles mais omniprésents. Dans l'eau, la neige, la glace... Jusque dans les œufs de manchots, selon une étude publiée en octobre dans la revue Nature.
Il y a aussi ce carbone noir que crachent les cheminées des navires scientifiques et touristiques de passage.
Une suie qui se dépose sur les surfaces glacées et enneigées, les noircit et accroît ainsi leur aptitude à absorber la chaleur, accélérant finalement leur fonte.
"Les gens qui vont là-bas pour observer et protéger la nature mettent donc en danger la région qu'ils quittent moins immaculée qu'ils ne l'ont trouvée", relève Sönke Diesener, responsable de l'ONG environnementale allemande Nabu.
- Coup de chaud -
Selon les scientifiques, l'Antarctique joue un rôle majeur dans le climat mondial.
Le très puissant courant circumpolaire, qui parcourt l'océan Austral d'ouest en est, agit comme une courroie de transmission qui brasse les eaux des océans Atlantique, Indien et Pacifique, absorbant les courants chauds et redistribuant les eaux froides.
Riche en phytoplancton, ces micro-algues qui se développent en absorbant du CO2, l'océan Austral est également le plus grand puits de carbone de la planète.
En emprisonnant durablement de grandes quantités de gaz à effet de serre, il contribue, selon les scientifiques, à enrayer sensiblement le réchauffement climatique.
Mais "le cœur de la Terre", de même que les eaux qui l'entourent, est lui-même victime d'un coup de chaud aux conséquences encore difficiles à mesurer.
La péninsule, en particulier, est une des régions qui se réchauffe le plus rapidement. Presque 3°C sur les 50 dernières années, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), trois fois plus que la moyenne planétaire.
En mars 2015, une station de recherche argentine y a même relevé 17,5°C. Du jamais vu.
"Chaque année, on peut voir les glaciers fondre, les glaces marines disparaître et, dans les zones libérées des glaces, la recolonisation de plantes et d'autres organismes qui n'étaient pas présents en Antarctique avant", s'alarme M. Leppe.
- Tourisme en plein essor -
Environ 78.500 personnes devraient visiter le continent entre novembre et mars, selon l'Association internationale des voyagistes antarctiques (IAATO).
Un bond de 40% par rapport à la saison précédente dû en partie au passage éclair dans la région de quelques nouveaux navires embarquant plus de 500 passagers et ne pouvant donc pas débarquer à terre, selon les règles définies par l'IAATO.
"Certains diraient que 80.000 personnes, ça ne remplit même pas un stade national et que ce n'est pas grand-chose comparé aux 275.000 personnes qui visitent les Galapagos chaque année", note la porte-parole de l'association, Amanda Lynnes.
"On en est loin mais l'Antarctique n'en reste pas moins un endroit spécial qu'il faut gérer comme tel", précise-t-elle.
Dans ces contrées immaculées, la mode est aux croisières intimistes, dites d'expédition, qui rompent avec le gigantisme des croisières de masse, fustigées pour leur côté polluant et envahissant.
Sur leurs navires plus petits que les mastodontes naviguant sous les tropiques et, surtout, plus propres -le fuel lourd est interdit en Antarctique depuis 2011-, les compagnies disent faire de la sensibilisation aux enjeux écologiques un argument de vente. Ce qui leur vaut parfois des accusations d'écoblanchiment.
A bord du Roald Amundsen, pas de piste de danse ni de casino, mais des microscopes et des expériences participatives.
Et des conférences de vulgarisation sur les baleines, les grands explorateurs, Darwin... mais étrangement par sur le réchauffement, évoqué seulement en pointillé.
"Parce que c'est assez controversé", justifie Verena Meraldi, responsable scientifique chez Hurtigruten. "Plusieurs fois on a eu des conférences dédiées spécifiquement au changement climatique mais ça crée des conflits".
- Place aux "explorateurs" -
Le lexique a été habilement remanié. On ne parle plus de "passager" mais de "convive" ni de "croisiériste" mais d'"explorateur".
Des "explorateurs" généralement âgés, souvent des retraités ayant énormément voyagé et à qui l'on distribue désormais des bâtons de marche pour défricher le sixième continent. "Mon 107e pays", glisse un Danois en posant le pied à terre.
Des "convives" choyés qui, sur le Roald Amundsen, ont le choix entre trois restaurants, de la street food à la table plus sélect. Le glorieux aventurier norvégien qui a donné son nom au bateau, lui, avait dû manger ses chiens de traîneau pour conquérir le Pôle Sud en 1911.
Des "explorateurs", enfin, avec un certain standing, capables de débourser 7.000 euros chacun pour une croisière de 18 jours dans une cabine d'entrée de gamme. Et jusqu'à 25.000 euros pour la suite avec terrasse et jacuzzi individuels.
Certaines compagnies misent résolument sur l'ultra-luxe avec des navires à la James Bond embarquant hélicoptères et sous-marins, des suites de plus de 200 m2 et des services de majordome.
Avec un hydravion en prime, le méga-yacht SeaDream Innovation effectuera des croisières de 88 jours "de pôle à pôle" à partir de 2021. Les deux suites les plus chères, à 135.000 euros par personne, sont déjà réservées.
- Rencontre de deux mondes -
Tant de modernité et de confort tranchent avec le caractère primitif de l'immensité sauvage.
Indifférente aux bipèdes emmitouflés dans leurs coupe-vents fluo et badigeonnés de crème solaire indice 50, la vie foisonne en ce printemps austral, dans un silence assourdissant.
Manchots aussi maladroits sur terre qu'agiles dans l'eau, baleines à bosse lourdes mais majestueuses, lions de mer et phoques apathiques qui se font dorer au soleil...
Sur l'île Half Moon, des manchots à jugulaire -ainsi appelés à cause du trait noir qui parcourt leur menton- roulent des mécaniques en cette période d'accouplement, trompetant le bec en l'air du haut de leurs nids de cailloux.
"C'est pour signifier aux autres mâles que c'est leur espace et aussi, peut-être, que c'est leur femelle", commente l'ornithologue Rebecca Hodgkiss.
Ils ont beau mettre du cœur à l'ouvrage, la colonie de 2.500 palmipèdes fond comme neige au soleil. Déclin dû à l'homme ou simple déménagement? Personne ne sait.
- Des littoraux redessinés -
On sait en revanche que l'avenir de millions d'hommes et d'autres espèces peuplant les régions côtières à des milliers de kilomètres de l'île Half Moon dépend largement de ce qui se passe ici.
Enorme congélateur abritant les plus grandes réserves d'eau douce de la planète, l'Antarctique est aussi une bombe à retardement, selon de multiples études.
Conséquence du réchauffement, l'écroulement de la calotte glaciaire, dans l'ouest du continent, devrait radicalement redessiner la carte du monde en contribuant toujours davantage à la hausse du niveau des océans.
Une contribution de 50 centimètres d'ici 2100 et de bien plus au-delà, d'après Anders Levermann.
"Pour chaque degré de réchauffement, le niveau des eaux montera de 2,5 mètres. Pas au cours de ce siècle mais à plus long terme", note ce climatologue au Potsdam Institute of Climate Impact Research.
"Même si on le respecte, l'Accord de Paris sur le climat (qui vise à limiter le réchauffement à moins de 2°C, ndlr) nous donnera donc au moins cinq mètres d'élévation des mers: Venise sera sous l'eau, Hambourg sera sous l'eau, New York, Shanghai, Calcutta...", énumère-t-il.
Quand exactement ? Difficile à dire, mais le processus paraît inéluctable.
Car, de même qu'un paquebot lancé à toute vitesse ne peut s'arrêter d'un coup, les glaces continueront de fondre et les océans de monter même si l'on enrayait les émissions de gaz à effet de serre du jour au lendemain.
- L'Antarctique aux manchots -
Pour les professionnels du tourisme, les bouleversements en Antarctique trouvent leur source à mille lieues de là, dans les activités auxquelles l'homme se livre sur les cinq autres continents. Eux, jurent-ils, pratiquent un tourisme responsable.
Leur mot d’ordre : "la seule chose qu'on prend, ce sont des photos ; la seule chose qu'on laisse, ce sont des empreintes de pas ; la seule chose qu'on garde, ce sont les souvenirs".
Les excursions à terre s'accompagnent d'une multitude de consignes : nettoyer ses effets personnels pour ne pas introduire d'espèces invasives, rester à distance respectueuse des animaux pour ne pas les stresser, ne rien ramasser...
"On a bousillé le reste de la planète, on ne va quand même pas bousiller aussi l'Antarctique", observe une passagère anglaise en aspirant les poils de chat sur les velcros de ses vêtements.
Et pourtant... Des voix remettent en cause la pertinence du tourisme dans cette région.
"Le continent gagnerait probablement à être laissé aux manchots et aux chercheurs mais en réalité, ça ne se fera probablement jamais", constate, fataliste, le professeur Michael Hall, spécialiste des régions polaires à l'université néo-zélandaise de Canterbury.
Car les pôles aimantent les touristes. Le français Ponant construit ainsi un paquebot brise-glaces appelé à croiser jusqu'au Pôle Nord géographique, de l'autre côté du globe.
"Puisque apprécier quelque chose à distance semble impossible aux humains, il faut veiller à ce que cela se fasse avec aussi peu de risques pour l'environnement antarctique et aussi peu d'empreinte carbone que possible", poursuit le professeur Hall.
"Toutefois, lorsque chaque voyage touristique en Antarctique dégage en moyenne plus de 5 tonnes d'émissions de CO2 par passager, c'est une gageure", dit-il.
- Cas de conscience -
La plupart des visiteurs viennent de l'hémisphère Nord, Etats-Unis et Chine pour près de la moitié d'entre eux.
Avant même d'embarquer sur les navires de croisière au départ de l'Amérique du Sud -le mode de transport et l'itinéraire les plus fréquents-, ils ont traversé le globe en avion, contribuant à fragiliser la nature qu'ils viennent admirer.
Un cas de conscience dur à résoudre...
"Je suis une touriste qui ressent quand même une certaine culpabilité de me dire que j'ai pris l'avion pour venir ici", confie Françoise Lapeyre, une "globe-trotteuse" française de 58 ans.
"Après, il y a aussi des choix. Il y a certains voyages que je ne ferai pas parce que j'estime que c'est beaucoup d'empreinte pour pas grand-chose. Traverser la planète pour aller sur une plage par exemple", dit-elle.
- "Ambassadeurs" ? -
Les professionnels assurent vouloir faire des visiteurs des "ambassadeurs" qui, après avoir découvert cet endroit unique, prêcheront pour sa sauvegarde.
"C'est bon pour la vie animale et pour la protection de l'Antarctique que les gens voient combien cette région est belle parce qu'on chérit ce que l'on connaît et comprend", fait valoir le patron de Hurtigruten, Daniel Skjeldam.
Mark Halvorson est conquis. "Maintenant que j'ai vu ça, je suis d'autant plus décidé à être, au fond de mon âme et dans mon engagement politique, aussi respectueux de l'environnement que possible", promet ce Texan de 72 ans.
Mais les critiques dénoncent une forme de "tourisme de la dernière chance", cet empressement à visiter des destinations vulnérables, comme ailleurs Venise ou la Grande Barrière de Corail, tant que cela est possible.
Venus d'Afrique du Sud, Cathy et Roland James, 68 et 75 ans respectivement, se veulent "une âme d'aventuriers", sensibles aux considérations écologiques. Mais ils admettent ne pas avoir réfléchi à leur propre empreinte. "Je ne suis hélas pas préoccupé au point d'arrêter de voyager", déclare-t-il.
Martina et Guido Höfken, 50 et 52 ans, aiment aussi sortir des sentiers battus. "Nous voulions voir cette nature fantastique en Antarctique avant qu'elle disparaisse", dit-il.
Eux ont payé un supplément pour compenser le CO2 généré par leur trajet en avion depuis l'Allemagne.
De futurs "ambassadeurs de l'Antarctique" ? "Un tout petit peu, peut-être. Mais je ne pense pas que je vais changer le monde", confie-t-il. "La meilleure chose serait que personne ne vienne".
<https://information.tv5monde.com/info/en-antarctique-des-touristes-l-assaut-de-la-derniere-frontiere-334528>
Sur le même sujet :
> Cinq choses à savoir sur la faune en Antarctique <https://information.tv5monde.com/info/cinq-choses-savoir-sur-la-faune-en-antarctique-334537>, AFP, 29/11/19, 08:00
> En Antarctique, les professionnels du tourisme sont leurs propres gendarmes <https://information.tv5monde.com/info/en-antarctique-les-professionnels-du-tourisme-sont-leurs-propres-gendarmes-334536>, AFP, 29/11/19, 08:00
> L'Antarctique, "le cœur de la Terre" qu'il faut protéger <https://information.tv5monde.com/info/l-antarctique-le-coeur-de-la-terre-qu-il-faut-proteger-334535>, , AFP, 29/11/19, 08:00
> En Antarctique, les touristes en maillot de bain dans le jardin des manchots <https://information.tv5monde.com/info/en-antarctique-les-touristes-en-maillot-de-bain-dans-le-jardin-des-manchots-334538>, AFP, 29/11/19, 08:00
> Critiquée, l'industrie de la croisière se verdit timidement <https://information.tv5monde.com/info/critiquee-l-industrie-de-la-croisiere-se-verdit-timidement-334530>, AFP, 29/11/19, 10:00
Faisant figure de cancre environnemental, l'industrie de la croisière tente, timidement, de se verdir en explorant plusieurs pistes technologiques, des solutions hybrides au retour de la voile.
. Un secteur polluant
Empreinte climatique et, surtout, pollution atmosphérique... La croisière n'a pas bonne presse: l'immense majorité des paquebots carburent au fuel lourd, bon marché mais gorgé de polluants (soufre, azote, particules fines) susceptibles d'engendrer, entre autres, des maladies respiratoires et cardiovasculaires.
A ce jour, ce combustible est seulement interdit en Antarctique.
Selon un du groupement européen d'ONG Transport & Environment, 203 paquebots naviguant en Europe ont émis plus de 10 millions de tonnes de CO2 en 2017, soit l'équivalent des émissions annuelles du Luxembourg ou de Chypre.
Toujours d'après l'étude, ces mêmes navires ont rejeté cette année-là 20 fois plus d'oxyde de soufre que les 260 millions de véhicules circulant sur le Vieux Continent.
Si des progrès sont faits, ils sont lents.
"Seule une petite proportion de la flotte devient plus propre, tandis que l'industrie globalement continue de recourir au fuel lourd et n'utilise toujours pas d'épurateurs" des gaz d'échappement, note l'ONG allemande Nabu dans son 2019 des navires de croisière
Au 1er janvier 2020, la teneur en soufre des carburants marins sera limitée à 0,5%, sauf pour les navires dotés d'épurateurs, contre 3,5% actuellement, selon une nouvelle réglementation de l'Organisation maritime internationale (OMI).
Dans certaines zones comme la mer du Nord ou la mer Baltique, la teneur maximale autorisée est déjà de 0,1%.
Les épurateurs ("scrubbers") sont eux-mêmes contestés car, dans le secteur maritime en général, la plupart des armateurs s'en équipant optent pour un circuit ouvert, avec rejet des polluants en mer, plutôt qu'un système fermé, où le soufre filtré est stocké à bord des bateaux.
Plusieurs pays, notamment en Europe et en Asie, ont interdit la première catégorie dans leurs eaux et leurs ports, ou s'apprêtent à le faire.
. Différentes pistes
- "Prius des mers". Premier navire de croisière hybride diesel-électrique au monde -bientôt suivi d'un jumeau-, le Roald Amundsen lancé cet été par la compagnie norvégienne Hurtigruten fonctionne un peu comme la Prius, voiture vedette de Toyota. Deux compartiments de batteries suppléent les quatre moteurs diesel lors des pics de demande, ce qui permet, selon Hurtigruten, de réduire de 20% la consommation de carburant et les émissions.
- Hybride (bis). Le français Ponant a opté pour un hybride électrique avec propulsion duale (GNL/fuel) pour son brise-glace de croisière Commandant Charcot, actuellement en construction. Livrable en 2021, le navire, qui naviguera jusqu'au Pôle Nord géographique, sera zéro émission en mode électrique (pendant quelques heures). En mode GNL, les rejets de CO2 seront réduits de 25%, l'oxyde d'azote de 85% et les particules fines de 95%, selon la compagnie. Comme Hurtigruten avant elle, Ponant a volontairement renoncé cette année au fuel lourd sur tous ses navires.
- Pleins gaz. Lancés en 2018 et 2019, les mastodontes Aida Nova et Costa Smeralda, capables d'embarquer plus de 6.500 passagers chacun, dominent le classement de Nabu. Propriété de l'italien Costa Croisières (via sa filiale allemande Aida pour le premier), ces deux paquebots sont les premiers à être propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL), ce qui fait qu'ils produisent très peu de particules fines. Plusieurs autres paquebots au GNL sont en commande.
- Dans le vent. Des chantiers navals revisitent la voile. Les Chantiers de l'Atlantique développent par exemple le concept Silenseas combinant des voiles rigides ("Solid Sail") et d'autres technologies de propulsion et production d'énergies (GNL, batteries...), permettant là aussi une réduction des émissions.
- Branchés. Certaines compagnies comme Aida et l'américaine Princess Cruises ont également décidé de transformer leurs navires de sorte qu'ils puissent se brancher au réseau d'électricité à terre lorsqu'ils sont au port, plutôt que de laisser tourner leurs moteurs, une source de pollution majeure dans les villes visitées. Encore rares, les infrastructures terrestres tendent à se développer.
- Compensation. Le suisse MSC Cruises s'est fixé l'objectif de devenir le premier grand groupe de croisière neutre en carbone en finançant à compter du 1er janvier 2020 des projets de compensation de ses émissions à travers le monde.
En savoir plus :
> Report. One Corporation to Pollute Them All - Luxury cruise air emissions in Europe <https://www.transportenvironment.org/sites/te/files/publications/One%20Corporation%20to%20Pollute%20Them%20All_English.pdf>, Transport & Environment, June 2019
> NABU presented Cruise Ship Ranking 2019 <https://en.nabu.de/news/2019/26855.html>, 21th august 2019
<https://information.tv5monde.com/info/critiquee-l-industrie-de-la-croisiere-se-verdit-timidement-334530 <https://information.tv5monde.com/info/critiquee-l-industrie-de-la-croisiere-se-verdit-timidement-334530>>
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24- Des chercheurs se penchent sur les climats passés pour mieux prédire l'avenir, AFP, 29/11/19, 10:00
Laure Fillon

"Ce bout de glace a 500.000 ans" : en région parisienne, des chercheurs décryptent les climats du passé dans la glace, les arbres ou les sédiments pour mieux comprendre le climat actuel et prévoir les changements liés au réchauffement climatique.
A Saclay, le bâtiment ICE regroupe 300 personnes du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE : CEA/CNRS/UVSQ). Des équipes de pointe, reconnues au niveau international, travaillent sur les climats passés, leur impact sur les écosystèmes et la modélisation des climats.
"Ce qui nous intéresse, c'est de comprendre comment le climat fonctionne", explique Didier Roche, directeur adjoint du LSCE et chercheur au CNRS. Comme il n'existe des mesures directes que depuis environ 70 ans, "nous sommes obligés d'aller dans le passé", poursuit-il.
Ils se basent sur des carottages de glace, de sédiments marins ou lacustres, d'arbres... Dans le cadre d'un projet européen, EPICA (European Project for Ice Coring in Antarctica), une carotte de glace de 3.270 mètres a été extraite de la calotte qui recouvre le continent antarctique, permettant d'établir la teneur de l'atmosphère en dioxyde de carbone et en méthane sur 800.000 ans.
La glace offre "plusieurs traceurs dans une même archive", indique la paléoclimatologue Anaïs Orsi en présentant des petits glaçons vieux de plusieurs centaines, voire milliers d'années, remplis de petites bulles d'air. "On peut reconstituer la composition de l'atmosphère", mais aussi grâce aux poussières "s'il y avait beaucoup de feux de forêt en Patagonie" ou "l'aridité en Australie", détaille la chercheuse au CEA (Commissariat à l'énergie atomique).
Les arbres sont aussi de bons enregistreurs des variations climatiques. "Ils peuvent nous renseigner sur la température, l'ensoleillement, l'humidité", expose Valérie Daux, professeure de l'Université Versailles-Saint Quentin en Yvelines. Elle participe à un projet en Patagonie qui permet de remonter dans le temps sur 200 ans grâce aux cernes (anneaux de croissance) d'arbres, des cyprès de Fitzroy, qui projette d'aller jusqu'à 1.000 ans.
Un autre axe de recherche est de voir "à quelle vitesse un écosystème peut s'adapter à un changement climatique", en s'aidant du carbone 14, raconte Christine Hatté, chercheuse au CEA.
- L'époque des dinosaures -
En parallèle, des scientifiques modélisent les climats du passé, c'est-à-dire qu'ils tentent de les reproduire à partir d'un logiciel très complexe, à partir de certains éléments (atmosphère, océans, hydrologie, végétation...). Ils comparent ensuite leurs modèles aux données récoltées par leurs collègues via les échantillons. 
"Nous pouvons regarder si chaque modèle est bon par rapport aux données", explique Masa Kageyama, directrice de recherche au CNRS, responsable de la modélisation au LSCE. Ceci permet "de sélectionner les modèles pour le futur".
Avoir des modèles les plus fiables possibles est essentiel face au changement climatique. Les scientifiques français du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et de Météo-France participent aux travaux servant de base au GIEC, les experts climat de l'ONU.
Si les émissions se poursuivent au rythme actuel, la planète pourrait se réchauffer de 3,4 à 3,9°C d'ici la fin du siècle, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Et même si les Etats signataires de l'accord de Paris respectent leurs engagements, le mercure montera de 3,2°C.
Une hausse de 6 à 8°C par rapport à la période pré-industrielle correspondrait à "des climats comparables à l'époque des dinosaures (disparus il y a 66 millions d'années) avec des températures très chaudes" mais la comparaison est difficile et ces climats sont moins bien connus car "les continents étaient différents et pas à la même place", dit Didier Roche. 
Les paléoclimatologues connaissent en revanche mieux les climats qui sévissaient il y a 21.000 ans, quand la température moyenne mondiale était de 3 à 4 degrés plus froide. A cette époque, "il y avait un kilomètre d'épaisseur de glace à New York, trois kilomètres en Norvège, le niveau de la mer était 120 mètres plus bas", décrit le chercheur.
"Nous avons perturbé le climat très fortement et sur un temps très court. Plus on continue, plus ça change", avertit-il.
<https://information.tv5monde.com/info/des-chercheurs-se-penchent-sur-les-climats-passes-pour-mieux-predire-l-avenir-334547>
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25- Coup d'envoi à Sydney des manifestations contre le réchauffement climatique, AFP, 29/11/19, 10:00
Andrew Beatty

Sydney a donné vendredi le coup d'envoi d'une nouvelle série de manifestations mondiales contre le réchauffement climatique, alors que la métropole australienne est enveloppée d'un épais nuage de fumée toxique lié aux incendies qui ravagent la côte est du pays.
Des centaines de personnes, dont de nombreux écoliers, ont répondu à l'appel lancé par la jeune militante suédoise Greta Thunberg. 
Les manifestants se sont rassemblés à Sydney devant le siège du parti conservateur au pouvoir, accusé de minimiser la menace du réchauffement climatique.
Dans la plus grand ville australienne, ils ont brandi des pancartes "Vous brûlez notre avenir", "Sauvez nos koalas" ou "arrêtez les mines de charbon".
Ces manifestations ont pris un tour particulier en Australie, où depuis le début de la saison sèche des centaines de feux de brousse dévastent les Etats de Nouvelle-Galles du Sud (sud-est) et du Queensland (nord-est).
Depuis début octobre, six personnes sont décédées, des centaines de maisons ont été détruites et plus de 1,5 million d'hectares ont été ravagés par ces incendies.
Le Premier ministre Scott Morrison, cible des manifestants, a rejeté avec colère tout lien entre ces incendies et le changement climatique. Son gouvernement est un ardent défenseur de la très puissante et lucrative industrie minière australienne.
"L'inaction de notre gouvernement concernant la crise climatique a amplifié les incendies", a affirmé Shiann Broderick, un manifestant responsable du mouvement de grève dans les écoles. 
"La population souffre. Des communautés comme la nôtre souffrent, alors que l'été n'a même pas débuté", a-t-il souligné.
"Ma ville natale était en première ligne", a raconté Sam Galvin, un étudiant défilant à Melbourne qui, choqué par ces incendies, a décidé de faire "quelque chose".
- "Sentiment de crise" -
L'Australie, qui compte 25 millions d'habitants, a réduit davantage ses émissions de gaz à effet de serre que les plus gros pollueurs de la planète. Cependant, l'île-continent demeure l'un des plus gros exportateurs de charbon au monde.
"Suggérer d'une manière ou d'une autre que l'Australie -- responsable de 1,3% des émissions mondiales -- a un impact direct sur des incendies spécifiques, ici ou ailleurs dans le monde, n'est étayé par aucune preuve scientifique crédible", a dénoncé M. Morrison au début du mois. 
D'autres manifestations sont attendues vendredi à travers la planète.
A Tokyo, des centaines de personnes ont déjà défilé dans le quartier de commercial de Shinjuku. "Je ressens un sentiment de crise car presque personne au Japon ne s'intéresse au changement climatique", a regretté Mio Ishida, une étudiante de 19 ans.
"J'ai été inspirée par initiatives de Greta", a-t-elle expliqué, "j'ai pensé que si on n'agissait pas maintenant, il serait trop tard".
Le mois dernier, des millions de personnes ont manifesté à travers le monde dans le cadre de l'appel à la grève pour le climat.
Cette nouvelle vague de manifestations intervient juste avant un sommet international sur le climat (COP25) qui s'ouvrira lundi à Madrid.
Elle réunira les quelque 200 signataires de l'accord de Paris de 2015, qui prévoit que les pays signataires révisent d'ici à fin 2020 leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
<https://information.tv5monde.com/info/coup-d-envoi-sydney-des-manifestations-contre-le-rechauffement-climatique-334552>
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En images
26- Carte - Climatoscepticisme : un phénomène à géographie variable, LCI, 30/11/19, 09:55 
Charlotte Anglade

Ouragans, inondations, sécheresses, canicules... Les signes d'un changement climatique avéré se multiplient sur notre planète. Malgré cela, nombreux sont encore ceux qui doutent du phénomène. Une vaste enquête Ipsos, menée pour EDF dans 30 pays, illustre les croyances et les craintes de 24.000 répondants.
Un changement climatique ? Quel changement climatique ? Dans le monde, les personnes qui minorent, voire nient la situation sont encore nombreuses en dépit de nombreuses études scientifiques et des phénomènes extrêmes qui se multiplient et s’intensifient aux quatre coins de la planète.
Selon une enquête Ipsos pour EDF menée auprès de 24.000 personnes résidant dans 30 pays et publiée mercredi, les climatosceptiques représentent 8% de la population, surtout répartis dans les pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Chez les personnes conscientes du changement climatique, son origine n'est en revanche pas systématiquement attribuée à l'action de l'Homme.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/environnement-sondage-changement-climatique-la-carte-des-climatosceptiques-etats-unis-chine-france-2139024.html>
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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