[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement (mardi 10 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 10 Déc 07:46:24 CET 2019


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Les sénateurs rétablissent les avantages fiscaux sur le gazole routier <https://www.actu-environnement.com/ae/news/gazole-routier-avantage-fiscal-senateurs-34517.php4>, Actu-environnement, 27/11/19
2- L’orpaillage clandestin augmente dans le parc national de Guyane <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/28/l-orpaillage-clandestin-augmente-dans-le-parc-national-de-guyane_6020796_3244.html>, Le Monde, 28/11/19, 06h14
3- Barrages filtrants de routiers à la frontière belge pour protester contre la fiscalité du gazole <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/28/barrages-filtrants-de-routiers-a-la-frontiere-belge-pour-protester-contre-la-fiscalite-du-gazole_6020850_3234.html>, Le Monde avec AFP, 28/11/19, 10h58
4- Los Angeles, ses palmiers, son ciel bleu... et ses puits de pétrole <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/los-angeles-ses-palmiers-son-ciel-bleu-et-ses-puits-de-petrole_139378>, AFP, 28/11/19, 20:00
5- Critiquée, l'industrie de la croisière se verdit timidement <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/critiquee-l-industrie-de-la-croisiere-se-verdit-timidement_139428>, AFP, 29/11/19, 10:00
6- Tribune. Paris : « Le mode de transport routier “sobre” doit se développer » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/30/paris-le-mode-de-transport-routier-sobre-doit-se-developper_6021129_3232.html>, Le Monde, 30/11/19, 06h00 
7- Le barrage Belo Monte, au Brésil, « monument au gaspillage et à la folie », met en marche sa dernière turbine <https://www.lemonde.fr/energies/article/2019/11/30/le-barrage-belo-monte-au-bresil-monument-au-gaspillage-et-a-la-folie-met-en-marche-sa-derniere-turbine_6021169_1653054.html>, Le Monde, 30/11/19, 11h10
8- La trottinette électrique est très polluante ! <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-trottinette-electrique-est-tres-polluante_139399>, Sciences & Avenir, 30/11/19, 17h00
9- Les frères Vernoux, des constructeurs bio-inspirés <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/12/02/les-freres-vernoux-des-constructeurs-bio-inspires_6021387_1650684.html>, Le Monde, 02/12/19, 18h12
10- Le projet éthiopien de méga-barrage sur le Nil, source de tensions régionales <https://information.tv5monde.com/info/le-projet-ethiopien-de-mega-barrage-sur-le-nil-source-de-tensions-regionales-335248>, AFP, 03/12/19, 21:00
11- Factuel. La hausse du nombre de trajets à vélo à Paris en carte et en 30 graphiques <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/12/04/la-hausse-du-nombre-de-trajets-a-velo-a-paris-en-carte-et-en-30-graphiques_6021688_4355770.html>, Le Monde, 04/12/19, 18h27
12- Le géant pétrolier Shell remporte une victoire en justice contre Greenpeace <https://information.tv5monde.com/info/le-geant-petrolier-shell-remporte-une-victoire-en-justice-contre-greenpeace-335547>, AFP, 04/12/19, 20:00
13- A 50 ans, Beznau, la plus vieille centrale nucléaire d'Europe, se défend d'être obsolète <https://information.tv5monde.com/info/50-ans-beznau-la-plus-vieille-centrale-nucleaire-d-europe-se-defend-d-etre-obsolete-335592>, AFP, 05/12/19, 08:00 
14- La finance mondiale a fourni 745 mds USD pour le charbon, dénoncent des ONG <https://information.tv5monde.com/info/la-finance-mondiale-fourni-745-mds-usd-pour-le-charbon-denoncent-des-ong-335751>, AFP, 06/12/19, 00:00
15- A Strasbourg, cette tour écolo fait gagner de l’argent à ses habitants <http://www.leparisien.fr/immobilier/a-strasbourg-cette-tour-ecolo-fait-gagner-de-l-argent-a-ses-habitants-06-12-2019-8210916.php>, Le Parisien, 06/12/19, 05h55
16- Saudi Aramco, la plus grosse introduction en Bourse de l’histoire <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/06/saudi-aramco-la-plus-grosse-introduction-en-bourse-de-l-histoire_6021852_3234.html>, Le Monde, 06/12/19, 06h14
17- Le fioul lourd, ultrapolluant, banni des eaux territoriales islandaises <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/06/le-fioul-lourd-ultrapolluant-banni-des-eaux-territoriales-islandaises_6021977_3244.html>, Le Monde avec AFP, 06/12/19, 19h21
18- Les énergies renouvelables sont peu dépendantes des terres rares <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-renouvelables/isr-rse/les-energies-renouvelables-sont-peu-dependantes-des-terres-rares-147977.html>, Novethic, 06/12/19
19- Incendies en Californie : PG&E promet 13,5 mds USD pour solder des poursuites <https://information.tv5monde.com/info/incendies-en-californie-pge-promet-135-mds-usd-pour-solder-des-poursuites-335963>, AFP, 07/12/19, 13:00
20- Le sable, nouvel allié des Pays-Bas dans leur combat contre la montée des eaux <https://information.tv5monde.com/info/le-sable-nouvel-allie-des-pays-bas-dans-leur-combat-contre-la-montee-des-eaux-336056>, AFP, 08/12/19, 09:00
En audio
21- Écologie : et si on se chauffait grâce à nos ordinateurs ? <https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/ecologie-et-si-on-se-chauffait-grace-a-nos-ordinateurs-7799614949>, RTL, C’est notre Planète, 04/12/19, 07:25
En images
22- Votre fournisseur d'électricité est-il aussi vert qu'il le prétend ? <https://www.lci.fr/planete/votre-fournisseur-d-electricite-est-il-aussi-vert-qu-il-le-pretend-greenpeace-france-vous-aide-a-y-voir-plus-clair-2138997.html>, LCI, 29/11/19, 16:58
23- La vérité sur les voitures électriques <https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=YDxa3Jz5WQI&feature=emb_logo>, Y’a du Potentiel !, 01/12/19
24- Plan B : comment les chercheurs d’or détruisent la forêt en Guyane <https://www.lemonde.fr/videos/article/2019/12/02/plan-b-comment-les-chercheurs-d-or-detruisent-la-foret-en-guyane_6021317_1669088.html>, Le Monde, 02/12/19, 18h49
25- Belgique : le bon élève de l'énergie renouvelable <https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/belgique-le-bon-eleve-de-l-energie-renouvelable_3733829.html>, France 2, journal de 20h, 06/12/19

Bien à vous,
Florence

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CONTRESENS DU JOUR : La réduction de l’avantage fiscal sur le gazole bénéficiant au transport routier de marchandises a été annulé par les sénateurs. (cf. item 1 & 3)
DÉNONCIATION DU JOUR : Au Suriname et malgré la signature de la convention des Nations unies de Minamata, on peut acheter 200 grammes de mercure pour 50 euros : un achat rapide, sans contrôle, d’un produit toxique qui a la faculté d’amalgamer l’or sur les sites d’orpaillage clandestin en Guyane. (cf. item 2)
RAPPORTS DU JOUR : — Selon un rapport du groupement européen d'ONG Transport & Environment, 203 paquebots naviguant en Europe ont rejeté en 2017, 20 fois plus d'oxyde de soufre que les 260 millions de véhicules circulant sur le Vieux Continent. (cf. item 5, suite & 17)
— Fabriquée en Chine, de faible durée de vie, peu recyclée, la trottinette électrique en libre usage présente un bilan carbone équivalent à celui d’une voiture transportant trois passagers. (cf. item 8 & suite)
— Un rapport de l’Ademe fait le point sur l'utilisation des terres rares dans les énergies renouvelables et leurs solutions de stockage. Selon l’agence, il n’y a pas de risque d’approvisionnement. En revanche, l'utilisation de métaux rares comme le cobalt ou le lithium est plus problématique. (cf. item 18)
DÉMESURES DU JOUR : — Des décennies d’études, 11 ans de travaux pour construire au Brésil Belo Monte, le 4ème plus important barrage au monde en pleine forêt amazonienne, est un monument au gaspillage et à la folie des hommes. (cf. item 7)
— Le projet de méga-barrage sur le Nil bleu, lancé en 2011 par l'Ethiopie, suscite des tensions régionales en particulier avec l'Egypte qui dépend à 90% du fleuve pour son approvisionnement en eau. (cf. item 10)
CHIFFRES DU JOUR : — Les groupes financiers à travers le monde ont apporté 745 milliards de dollars de financement ces trois dernières années à 258 entreprises développant des projets d'usines à charbon, révèlent des ONG qui dénoncent un double discours en matière de changement climatique. (cf. item 14)
— La compagnie pétrolière saoudienne a levé 25,6 milliards de dollars. Sa valorisation de 1 700 milliards en fait la société la plus chère du monde, loin devant l’américaine Apple. (cf. item 16)
DÉCRYPTAGE  DU JOUR : Avec deux fois plus de trajets à vélo qu’à moto ou à scooter en Ile-de-France, et une hausse de 54 % en un an à Paris, la bicyclette s’impose un peu plus encore dans la capitale. (cf. item 11)
DURÉE DE VIE DU JOUR : En Suisse, le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Beznau, le plus ancien en service en Europe, vient d’avoir 50 ans, une durée bien trop longue pour les partis et associations écologiques qui le jugent dangereux et en réclament l'arrêt immédiat. (cf. item 13)
ALTERNATIVES  DU JOUR : — Respectivement architecte et biologiste, les frères Vernoux créent des bâtiments vertueux inspirés de la phyllotaxie ou ordre dans lequel sont implantés les feuilles ou les rameaux sur la tige d'une plante, pour favoriser la récupération de la lumière solaire. (cf. item 9)
— C’est une 1ère en France pour un immeuble d’habitations. La tour Elithis à Strasbourg est un bâtiment à énergie positive, qui produit donc plus d’électricité qu’il n’en consomme. (cf. item 15)
— Une entreprise française installée à Montrouge, a mis au point une chaudière qui fait des calculs et qui permet aussi de prendre sa douche. (cf. item 21)
— Des éoliennes à perte de vue, plantées à 30 mètres de profondeur au large d'Ostende. Depuis 10 ans, la Belgique a misé sur le parc éolien offshore. (cf. item 25)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Les sénateurs rétablissent les avantages fiscaux sur le gazole routier, Actu-environnement, 27/11/19
Laurent Radisson

Le Gouvernement a prévu de réduire de 2 centimes d'euros par litre (c€/L) le remboursement de taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TCIPE) sur le gazole bénéficiant au transport routier de marchandises. La réduction de cet avantage fiscal, prévu dans le projet de loi finances pour 2020 (PLF 2020), a été annulé le 25 novembre par les sénateurs qui ont adopté deux amendements de suppression identiques.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/gazole-routier-avantage-fiscal-senateurs-34517.php4>
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2- L’orpaillage clandestin augmente dans le parc national de Guyane, Le Monde, 28/11/19, 06h14
Laurent Marot (Maripasoula, Guyane, envoyé spécial)

Le matériel et le mercure des illégaux qui sévissent sur ce territoire sont en vente libre au Suriname voisin, un « système » dénoncé par les Amérindiens du Haut-Maroni, qui en sont les premières victimes. 
« Mi wani kouaiki », « je veux du mercure ». La commande est passée en aluku tongo, la langue du peuple « noir marron » du Haut-Maroni, dans l’une des nombreux commerces de la rive surinamaise du Maroni, qu’on appelle « libres-services ». Le commerçant chinois prend une petite bouteille sous sa caisse. Il verse le liquide argenté dans un gobelet posé sur une balance électronique, puis dans une bouteille vide de soda local. Deux cents grammes de mercure pour 50 euros : un achat rapide, sans contrôle, d’un produit toxique qui a la faculté d’amalgamer l’or sur les sites d’orpaillage, où le métal est extrait de la roche ou du lit des rivières. Le Suriname a pourtant ratifié en 2018 la convention des Nations unies de Minamata, censée réguler, à terme, ce commerce.
Autorisé au Suriname, interdit sur l’autre rive, le mercure est utilisé par les chercheurs d’or clandestins dans le parc amazonien de Guyane, polluant les cours d’eau et s’accumulant le long de la chaîne alimentaire sous forme de méthyl-mercure. Plus de la moitié des Amérindiens du Haut-Maroni, dans l’ouest de la Guyane, ont des taux d’imprégnation supérieurs au seuil maximum défini par l’Organisation mondiale de la santé.
> Lire aussi  Pollution : un enfant guyanais sur cinq est atteint de saturnisme
Depuis dix ans, ces libres-services se sont implantés sur la rive surinamaise du fleuve frontalier, en face de Maripasoula, une commune forestière de 14 000 habitants qui s’étend sur deux fois la superficie de la Corse, à 50 minutes d’avion de Cayenne et deux jours de pirogue de Saint-Laurent-du-Maroni. Gérés le plus souvent par des ressortissants chinois, nombre de ces magasins alimentent l’orpaillage légal au Suriname et illégal dans le parc amazonien. A la mi-septembre, lors d’un survol de quatre jours de la plus grande zone protégée française – 34 000 km2 – le parc a recensé 145 chantiers clandestins, + 10 % par rapport au survol de janvier, le 3e chiffre le plus élevé en douze ans de comptage.
Atteintes écologiques majeures
Dans une note interne, le parc précise que « l’activité illégale poursuit son développement en dépit des adaptations du dispositif et d’un accroissement des efforts (…) de la lutte contre l’orpaillage clandestin ». Sur le Maroni, « Maripasoula et Papaichton sont très lourdement impactés avec près de 75 % des sites illégaux », indique la note. « L’activité logistique située juste en face explique cette situation, avec un approvisionnement des sites clandestins très facile depuis le Suriname », analyse Arnaud Anselin, directeur adjoint du parc.
Par exemple, à Awara Soula – en pays amérindien – « du fait de la logistique venant du Suriname », détaille la note du parc, « la réactivation des chantiers est immédiate après les destructions » opérées régulièrement par les gendarmes et militaires. Le document décrit des atteintes écologiques majeures : à Papaichton, sur la rivière Grand Abounami, « trois chantiers équipés de moteurs 4 cylindres poursuivent leur travail de destruction de cette crique en cœur de parc ». Sur le site de Saint-Jean, en bordure du parc, « trois montagnes sont sinistrées, et occupées par les orpailleurs illégaux présents par centaines sur la zone ». « La crique Saint-Jean n’est qu’un fleuve de boue », constate la note.
A Maripasoula, 1 200 Amérindiens Wayana et Teko vivent dans six villages en amont du « bourg », le centre de la commune. Près des villages de Taluhen et Twenké, au lieu-dit « Yaoupasi », au Suriname, se trouve un village de commerçants à l’entrée d’une piste menant vers des mines. Dans le magasin principal, du matériel pour l’orpaillage, des cosmétiques et de grands réfrigérateurs et congélateurs, contenant de la bière et des poulets congelés. Au bord de l’eau, des dizaines de fûts de carburants, et deux grandes barges d’orpaillage.
Le 1er novembre, à quelques kilomètres, un braquage a fait au moins deux morts et deux blessés sur une mine surinamaise, selon un Amérindien habitant près des lieux. « Chaque jour, on est inquiet », explique Mataliuku Aloiké, une jeune mère de famille de Twenké, de passage à Yaoupasi. « Il y a beaucoup de camps de Brésiliens [venus pour l’orpaillage], on n’est pas en sécurité, ça empire chaque jour », ajoute-t-elle.
« Ils nous volent toutes nos richesses »
Sur la rive guyanaise, un drapeau français flotte au milieu du village de Twenké, près de la maison du Gran Man Twenké Amaïpoti, chef coutumier des Amérindiens Wayana. En cette fin novembre, avec les autorités coutumières du Haut-Maroni, il reçoit une délégation du Fonds mondial pour la nature (WWF) France. « Les orpailleurs brésiliens veulent la guerre, ils nous volent toutes nos richesses, nos cultures, ils tuent les animaux », déplore le Gran Man. « Les commerces chinois se sont installés près de chez nous, avec toute la logistique pour les orpailleurs brésiliens, indique Kawet Sintaman, « capitaine » (chef) du village de Taluhen. Quand les militaires français détruisent leurs moteurs, les clandestins s’arrangent avec le chinois pour récupérer du matériel, en échange de leur or. »
> Lire aussi  Au Brésil, le territoire des indiens Yanomami mis en péril par l’explosion de l’orpaillage
Pour le capitaine Toko Toko, chef du village d’Elahé, « ces commerçants sont les piliers du système, ils avancent le matériel pour que les Brésiliens travaillent, puis ils partagent les bénéfices ». Un autre chef dénonce la corruption de certains policiers surinamais en poste sur l’autre rive : « Comme leur salaire ne dépasse pas 200 euros par mois, ils se font payer en or pour laisser passer les orpailleurs, sans contrôle. Ca peut aller jusqu’à 50 grammes d’or – 2 000 euros – pour une pirogue chargée ». Des chefs coutumiers dénoncent aussi « l’inutilité » du parc, réclament des interventions plus musclées des forces de l’ordre et le retour d’un poste militaire français près du village.
« Si l’Etat nous donnait des armes, beaucoup d’habitants seraient prêts à combattre les orpailleurs », assure Kawet Sintaman. Le WWF s’engage à porter leurs doléances au plus haut niveau de l’Etat. « 2020, c’est l’année de la biodiversité, et la France a pris un rôle de leadership mondial en termes de protection de la nature. La Guyane doit être l’espace où on le décline dans la pratique, argumente Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France. Pour cela, il faut plus de coopération transfrontalière avec le Brésil et le Suriname, pas seulement au niveau militaire, mais aussi judiciaire et douanier, pour plus de contrôle ».
Le WWF, implanté de longue date en Guyane, mais aussi au Suriname et au Guyana, doit lancer en 2020 un programme pour favoriser l’élimination progressive du mercure dans ces deux derniers pays. L’association veut montrer qu’une activité minière sans mercure est possible – à l’image de celle qui est légale en Guyane – et proposera des protocoles de suivi de la contamination des populations et de la biodiversité.
> Lire aussi  « Montagne d’Or » : « Ni le gouvernement ni ses opposants ne pourront échapper au débat sur l’exploitation des mines »
Plus de 400 militaires et une centaine de gendarmes
En mars dernier, le Suriname a annoncé la suspension des patrouilles conjointes avec les Français sur le Maroni, à la suite d’opérations françaises de lutte contre l’orpaillage clandestin, fin 2018 et début 2019. Le Suriname a estimé que la dernière d’entre elles avait été menée sur un îlet lui appartenant, ce que nie la France. Autre sujet de discorde : depuis juin, des barges d’orpaillage géantes travaillent côté Suriname sur des portions de forêts défrichées, générant une pollution de grande ampleur dans le fleuve commun Maroni, notamment à Papaichton. Le 18 octobre, Marc Del Grande, le préfet de Guyane, a rencontré à Paramaribo, la capitale du Suriname, la ministre des affaires étrangères du pays. « J’ai remis des photos de sites pour dire qu’il fallait que ça cesse », indique-t-il.
« J’ai senti des interlocuteurs qui avaient envie de progresser sur le sujet. Après, il y a peut-être aussi une question de possibilité et de moyens du côté surinamais… Mais nous avons les moyens d’être les moteurs de cette coopération, dont nous avons besoin pour faire baisser le nombre de barges sur le Maroni », ajoute Marc Del Grande. Le Suriname a désigné deux interlocuteurs dans les ministères et à la présidence pour échanger des informations policières. La reprise des patrouilles communes, et, à terme, la possibilité de créer un centre de coopération policière à Saint-Laurent-du-Maroni ont aussi été « évoquées ».
> Lire aussi  « Plan B » : en Guyane, baleines et dauphins menacés par le pétrole
Côté guyanais, face à l’augmentation des sites clandestins dans le parc amazonien, le dispositif a été « adapté » avec « un effort sur le verrouillage des flux logistiques », indique le préfet. Plus de 400 militaires et une centaine de gendarmes sont engagés en permanence dans la forêt guyanaise sur cette mission à risques : le 17 juillet, à Papaichton, trois militaires sont morts et un autre a été grièvement blessé au fond d’un puits d’orpaillage qu’ils devaient détruire à l’explosif, victimes d’émanations toxiques.
Dans une lettre adressée le 20 novembre au président de la République, le député guyanais Gabriel Serville (Gauche démocrate et républicaine) fustige « le manque de moyens humains, matériels et financiers consacrés à ces opérations »et « l’inefficience manifeste de la coopération régionale », qui « font craindre pour l’efficacité de la lutte contre l’orpaillage clandestin à moyen et long terme ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/28/l-orpaillage-clandestin-augmente-dans-le-parc-national-de-guyane_6020796_3244.html>
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3- Barrages filtrants de routiers à la frontière belge pour protester contre la fiscalité du gazole, Le Monde avec AFP, 28/11/19, 10h58

Le gouvernement français a annoncé une baisse de 2 centimes par litre du remboursement dont bénéficie le transport routier sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) frappant le gazole. 
Des dizaines de camions ont organisé, jeudi 28 novembre, à l’appel de deux organisations professionnelles du transport de marchandises, des barrages filtrants à deux péages d’autoroute, à la frontière franco-belge.
Ces blocages sont présentés par la FNTR (Fédération nationale des transports routiers) du Pas-de-Calais et l’OTRE (Organisation des transporteurs routiers européens) Hauts-de-France comme un « premier acte » d’une mobilisation des routiers pour protester contre la hausse d’une taxe frappant le gazole.
A partir de 5 heures du matin et jusqu’à 9 h 30, environ une centaine de camions ont bloqué deux voies, laissant passer les voitures, sur l’A22, au péage de Neuville-en-Ferrain au nord de Lille, créant des kilomètres de bouchons de poids lourds bloqués venant de Belgique, rapporte la FNTR du Pas-de-Calais. Un même dispositif était mis en place à Crespin, près de Valenciennes, selon la cellule de vigilance routière, qui observe des « difficultés de circulation ».
Augmentation de la fiscalité
Début juillet, Elisabeth Borne, alors ministre des transports, avait annoncé une baisse de 2 centimes par litre du remboursement dont bénéficie le transport routier sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) frappant le gazole. Cette mesure a été approuvée par l’Assemblée nationale le 17 octobre. Le Sénat l’a supprimée en première lecture mardi. Cette augmentation de fiscalité représenterait, selon le gouvernement, 140 millions d’euros en année pleine, et son produit doit être affecté à l’Agence de financement des infrastructures des transports de France (AFITF).
« C’est uniquement les sociétés françaises qui vont encore contribuer », se désole Sébastien Rivera, secrétaire général de la FNTR départementale. Selon lui, cette taxe représente 600 à 700 euros de plus par an par véhicule.
« Le secteur contribue déjà fortement – et lourdement – au financement des infrastructures (plus de 7 milliards d’euros par an) et ce n’est pas le seul transport français de marchandises qui utilise le réseau routier français mais également le flux gigantesque des transporteurs étrangers », affirment la FNTR et l’OTRE. « La concurrence déloyale déjà subie par le transport français de marchandises sera renforcée par cette inégalité ! » estiment-elles.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/28/barrages-filtrants-de-routiers-a-la-frontiere-belge-pour-protester-contre-la-fiscalite-du-gazole_6020850_3234.html>
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4- Los Angeles, ses palmiers, son ciel bleu... et ses puits de pétrole, AFP, 28/11/19, 20:00
Jocelyne Zablit

Pour la plupart des gens, Los Angeles évoque Hollywood, ses longues avenues bordées de palmiers, ses collines et son ciel bleu. Mais l'immense métropole abritant près de quatre millions d'âmes est également le plus grand champ pétrolier urbain des Etats-Unis.
Des centaines de puits de pétrole sont situés en plein milieu de quartiers densément peuplés, souvent à faibles revenus. Ils s'adossent parfois à des écoles, des habitations, des parcs ou des centres commerciaux.
Même s'ils font partie du paysage et de l'histoire de la ville depuis des décennies, leur présence est de moins en moins acceptée par les habitants et militants écologistes, pour lesquels ils posent un risque sanitaire et devraient être bannis de la ville.
"L'appât du gain justifie-t-il qu'on expose tous ces gens à un risque d'accident catastrophique?", demande Martha Dina Arguello, directrice d'une association de médecins engagés et co-responsable d'un groupe local contre le forage urbain (STAND-L.A.).
Devant un puits dans un quartier résidentiel du nord-ouest de la ville, elle pointe une dizaine de pompes à piston utilisées pour extraire le pétrole, cachées derrière une grille, accomplissant leur mouvement de balancier telles des oiseaux préhistoriques. Tout près se trouvent trois écoles et un parc.
"Ces sites pétroliers ne devraient pas être dans nos quartiers", ajoute-t-elle. "Ils sont sources de pollution de l'air et font partie intégrante de la crise climatique."
En 2018, le comté de Los Angeles a produit quelque 12 millions de barils de pétrole (contre 26 millions en 2008). 
- Zone tampon -
Le mouvement contre les puits urbains a encouragé plusieurs élus locaux et défenseurs de l'environnement à appeler à interdire tout nouveau permis de forage dans l'Etat, et à mettre en place une zone tampon de 750 mètres autour de chaque puits.
La question a même été abordée par la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg, qui s'est récemment jointe à d'autres jeunes à Los Angeles pour protester contre le forage pétrolier dans l'Etat.
Une réunion sur le sujet à la mairie de Los Angeles le mois dernier a attiré une foule de citoyens préoccupés, mais également des dizaines d'ouvriers de cette industrie, inquiets pour leur avenir.
Selon Amalia Sanchez, présente à cette réunion, les habitants de son quartier ouvrier de Wilmington, dans le sud de Los Angeles, se plaignent souvent d'asthme et de maux de tête, ainsi que d'une mauvaise odeur provenant des champs pétroliers à proximité.
"Les gens se demandent pourquoi je vis encore ici, mais où est-ce que je peux aller? Je n'ai pas d'argent pour payer un plus gros loyer", a témoigné cette habitante de 62 ans, qui souffre d'asthme elle-même. "Personne ne fait attention à nous car nous sommes pauvres." 
Plus au nord, dans un quartier proche de l'université de Californie du Sud (USC), Anna Parks s'inquiète des trois sites de forage pétrolier près de sa maison et des conséquences sur la santé de ses trois enfants.
"Un des sites s'est retrouvé dans l'actualité car beaucoup d'enfants saignaient du nez, avaient des problèmes respiratoires et des maux de tête liés aux fumées", explique-t-elle en faisant visiter son quartier.
Elle-même membre d'un groupe visant à attirer l'attention sur ce problème, elle sait que ces initiatives ne font pas le poids face aux puissants lobbys pétroliers. Mais pour elle, il n'y a pas de raison que les quartiers les plus pauvres du comté ne bénéficient pas des protections accordées depuis longtemps aux plus riches, où des contrôles plus stricts ont été mis en place. 
"Je pensais que Los Angeles était la ville du cinéma, mais c'est la ville du pétrole", se désole Anna Parks, qui a déménagé en Californie il y a 20 ans. "Le parc préféré de mes enfants lorsqu'ils étaient petits était situé à environ 300 mètres d'un site de forage... et ils ont respiré des toxines liées au forage pétrolier toute leur vie." 
- Emplois et impôts -
Mais nulle part ailleurs dans la ville l'exploitation pétrolière n'est plus frappante qu'à Signal Hill, à 35 kilomètres au sud du centre de Los Angeles. Cette commune a, par le passé, été surnommée la "colline porc-épic" en raison du nombre de tours de forage et de pompes qui hérissaient ses flancs. 
Aujourd'hui, des dizaines d'entre elles sont toujours en service, et beaucoup se trouvent entre des maisons ou des immeubles.
Mais alors que de nombreux habitants interrogés disent que les engins devraient être enlevés -- notamment compte tenu de l'engagement de l'Etat à réduire ses émissions carbone -- beaucoup d'autres désapprouvent l'impact qu'une telle décision pourrait avoir sur l'économie locale et les milliers d'employés du secteur.
"Où iront tous les travailleurs?", demande un homme, assis dans un café dont le parking compte lui aussi une pompe. "Nous devons garder les emplois des gens et les revenus des impôts" payés par les entreprises.
Le scepticisme est fort également du côté des industriels, notamment concernant la zone tampon proposée.
"Il n'y a pas de preuve scientifique qu'une barrière arbitraire puisse améliorer la réglementation à Los Angeles, qui est déjà l'une des plus strictes de la planète", argue Rock Zierman, PDG de la California Independent Petroleum Association. Selon lui, la mesure équivaudrait "à une interdiction de facto de la production" à Los Angeles.
Outre les emplois et les impôts en moins, "cela voudrait dire (...) davantage de pétrole importé de pays qui ne respectent pas des mesures pour protéger l'environnement ou les droits humains", estime le lobbyiste.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/los-angeles-ses-palmiers-son-ciel-bleu-et-ses-puits-de-petrole_139378>
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5- Critiquée, l'industrie de la croisière se verdit timidement, AFP, 29/11/19, 10:00

Faisant figure de cancre environnemental, l'industrie de la croisière tente, timidement, de se verdir en explorant plusieurs pistes technologiques, des solutions hybrides au retour de la voile.
. Un secteur polluant
Empreinte climatique et, surtout, pollution atmosphérique... La croisière n'a pas bonne presse: l'immense majorité des paquebots carburent au fuel lourd, bon marché mais gorgé de polluants (soufre, azote, particules fines) susceptibles d'engendrer, entre autres, des maladies respiratoires et cardiovasculaires.
A ce jour, ce combustible est seulement interdit en Antarctique.
Selon un du groupement européen d'ONG Transport & Environment, 203 paquebots naviguant en Europe ont émis plus de 10 millions de tonnes de CO2 en 2017, soit l'équivalent des émissions annuelles du Luxembourg ou de Chypre.
Toujours d'après l'étude, ces mêmes navires ont rejeté cette année-là 20 fois plus d'oxyde de soufre que les 260 millions de véhicules circulant sur le Vieux Continent.
Si des progrès sont faits, ils sont lents.
"Seule une petite proportion de la flotte devient plus propre, tandis que l'industrie globalement continue de recourir au fuel lourd et n'utilise toujours pas d'épurateurs" des gaz d'échappement, note l'ONG allemande Nabu dans son 2019 des navires de croisière
Au 1er janvier 2020, la teneur en soufre des carburants marins sera limitée à 0,5%, sauf pour les navires dotés d'épurateurs, contre 3,5% actuellement, selon une nouvelle réglementation de l'Organisation maritime internationale (OMI).
Dans certaines zones comme la mer du Nord ou la mer Baltique, la teneur maximale autorisée est déjà de 0,1%.
Les épurateurs ("scrubbers") sont eux-mêmes contestés car, dans le secteur maritime en général, la plupart des armateurs s'en équipant optent pour un circuit ouvert, avec rejet des polluants en mer, plutôt qu'un système fermé, où le soufre filtré est stocké à bord des bateaux.
Plusieurs pays, notamment en Europe et en Asie, ont interdit la première catégorie dans leurs eaux et leurs ports, ou s'apprêtent à le faire.
. Différentes pistes
- "Prius des mers". Premier navire de croisière hybride diesel-électrique au monde -bientôt suivi d'un jumeau-, le Roald Amundsen lancé cet été par la compagnie norvégienne Hurtigruten fonctionne un peu comme la Prius, voiture vedette de Toyota. Deux compartiments de batteries suppléent les quatre moteurs diesel lors des pics de demande, ce qui permet, selon Hurtigruten, de réduire de 20% la consommation de carburant et les émissions.
- Hybride (bis). Le français Ponant a opté pour un hybride électrique avec propulsion duale (GNL/fuel) pour son brise-glace de croisière Commandant Charcot, actuellement en construction. Livrable en 2021, le navire, qui naviguera jusqu'au Pôle Nord géographique, sera zéro émission en mode électrique (pendant quelques heures). En mode GNL, les rejets de CO2 seront réduits de 25%, l'oxyde d'azote de 85% et les particules fines de 95%, selon la compagnie. Comme Hurtigruten avant elle, Ponant a volontairement renoncé cette année au fuel lourd sur tous ses navires.
- Pleins gaz. Lancés en 2018 et 2019, les mastodontes Aida Nova et Costa Smeralda, capables d'embarquer plus de 6.500 passagers chacun, dominent le classement de Nabu. Propriété de l'italien Costa Croisières (via sa filiale allemande Aida pour le premier), ces deux paquebots sont les premiers à être propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL), ce qui fait qu'ils produisent très peu de particules fines. Plusieurs autres paquebots au GNL sont en commande.
- Dans le vent. Des chantiers navals revisitent la voile. Les Chantiers de l'Atlantique développent par exemple le concept Silenseas combinant des voiles rigides ("Solid Sail") et d'autres technologies de propulsion et production d'énergies (GNL, batteries...), permettant là aussi une réduction des émissions.
- Branchés. Certaines compagnies comme Aida et l'américaine Princess Cruises ont également décidé de transformer leurs navires de sorte qu'ils puissent se brancher au réseau d'électricité à terre lorsqu'ils sont au port, plutôt que de laisser tourner leurs moteurs, une source de pollution majeure dans les villes visitées. Encore rares, les infrastructures terrestres tendent à se développer.
- Compensation. Le suisse MSC Cruises s'est fixé l'objectif de devenir le premier grand groupe de croisière neutre en carbone en finançant à compter du 1er janvier 2020 des projets de compensation de ses émissions à travers le monde.
En savoir plus :
> Report. One Corporation to Pollute Them All - Luxury cruise air emissions in Europe <https://www.transportenvironment.org/sites/te/files/publications/One%20Corporation%20to%20Pollute%20Them%20All_English.pdf>, Transport & Environment, June 2019
> NABU presented Cruise Ship Ranking 2019 <https://en.nabu.de/news/2019/26855.html>, 21th august 2019
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/critiquee-l-industrie-de-la-croisiere-se-verdit-timidement_139428>
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6- Tribune. Paris : « Le mode de transport routier “sobre” doit se développer », Le Monde, 30/11/19, 06h00 
Par Joël Hazan, Directeur associé du Boston Consullting Group (BCG) à Paris et chercheur associé du Bruce Henderson Institute & Benjamin Fassenot, Consultant au BCG

Pour limiter les embouteillages et la pollution à Paris, les deux chercheurs Joël Hazan et Benjamin Fassenot préconisent, dans une tribune au « Monde », de recourir à des navettes partagées avec chauffeur, « à la demande » et électriques, gérées par des algorithmes.
Tribune. La politique des transports patine en région parisienne. D’un côté, le transport public a des progrès à faire. Si ce mode reste le plus écologique lorsqu’il est ferré, déplaçant un grand nombre de citadins à prix bas, il continue à être polluant lorsqu’il est routier. En outre, il peut être difficile d’accès pour certains et coûteux pour les finances publiques, 80 % des coûts étant assumés par le contribuable.
De l’autre, si la voiture individuelle permet d’effectuer des trajets porte à porte et de répondre à toutes les urgences, elle est encore trop polluante et bruyante. Elle est, par ailleurs, à l’origine de la congestion, qui a augmenté de 10 % à 15 % dans toutes les mégalopoles. Résultat : un Francilien sur trois refuse un emploi qu’il considère trop éloigné de son domicile.
Entre les deux, on trouve les nouvelles mobilités : véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), autopartage, trottinettes et vélos en libre-service. En apparence, la solution à tous nos maux. Les investisseurs s’y précipitent – plus de 40 milliards de dollars de levées de fonds en 2018 –, tout comme les grands constructeurs automobiles, qui ont tous annoncé des investissements de plus de 1 milliard de dollars (910 millions d’euros) chacun dans le secteur pour les années à venir. En réalité, beaucoup de bruit pour (presque) rien : aujourd’hui seulement 2 % des passagers adoptent ces nouvelles mobilités dans leur routine quotidienne.
Sous nos yeux
Pour que le système de transport soit réellement plus fluide, trois solutions sont réellement efficaces : la mise en œuvre de péages urbains, le déploiement d’applications permettant d’« interfacer » en temps réel tous les moyens de transport (ce qu’on appelle « MaaS » pour Mobility as a Service) et le développement d’un mode « sobre » d’utilisation de la voiture.
> Lire aussi  Quelles alternatives à la voiture individuelle, hors des villes ?
D’abord, le péage urbain – qui a d’ores et déjà fait ses preuves à Londres et à Singapour – devrait permettre de renchérir le coût de l’« auto-solisme » tout en finançant la transition vers le véhicule électrique. Il a jusqu’ici été rendu impossible par la loi d’orientation des mobilités (LOM) : il faudra y revenir pour l’agglomération parisienne.
Ensuite, le développement d’applications en mode « MaaS » devrait permettre de proposer à l’avenir la meilleure combinaison de modes de transport (transport public et nouvelles mobilités) pour optimiser les trajets selon les envies de chacun – temps, confort, prix, émissions de CO2… Plusieurs opérateurs français ont déjà investi, la SNCF en premier lieu. On peut s’en réjouir, Paris et la France ne seront pas à la traîne.
> Lire aussi  « Les métropoles doivent jouer un rôle d’entraînement des territoires plus éloignés »
Enfin, le mode de transport routier « sobre » doit se développer. Celui-ci doit idéalement regrouper les avantages du transport public et de la voiture individuelle, pour conduire les passagers des zones mal desservies vers les gares. Il réduirait ainsi le nombre de voitures sur la route, la pollution, ainsi que le coût pour les usagers et la collectivité. Or, ce mode de transport est depuis toujours sous nos yeux : il s’agit des navettes partagées, avec chauffeur, que l’on trouve dans beaucoup de pays en développement. En 2019, ce mode de transport devra évidemment être « à la demande » et électrique.
Prix inférieur de 75 %
Pourquoi ce mode ne s’est-il pas encore imposé dans nos villes ? Parce que, pour optimiser en temps réel les itinéraires de ces navettes et ainsi minimiser le temps d’attente de chaque passager, il manque aujourd’hui la puissance d’algorithmes modernes. Seules quelques entreprises maîtrisent aujourd’hui cette technologie et peuvent espérer réussir là où les offres de courses partagées des VTC ont jusqu’ici échoué.
Ainsi, le service VIA [application de covoiturage] a mené des expérimentations intéressantes aux Etats-Unis et à Berlin avec des résultats spectaculaires. Le temps d’attente est inférieur à neuf minutes, à peine plus long qu’un taxi, et bien moins long que le temps moyen pour se rendre à pied à la gare la plus proche. Le taux d’occupation des véhicules dépasse quatre passagers, contre 1,5 pour les services de courses partagées traditionnels. En outre, le prix par course est inférieur de 75 %. A Arlington, les kilomètres parcourus par des véhicules thermiques – et, donc, la pollution – ont été réduits de 40 %.
> Lire aussi  L’autre covoiturage, entre le domicile et le travail
En France, la mise en œuvre d’un tel système a notamment été étudiée pour pallier le désert d’options de transports entre les sites universitaires et les sites de recherche du plateau de Saclay : 2 millions d’euros par an suffiraient pour installer un réseau de navettes gratuites. Il est donc grand temps d’investir en ce sens.
Par ailleurs, si les péages urbains ont d’ores et déjà réduit la congestion et la pollution de 10 % à 20 %, le déploiement des courses partagées à l’échelle, pourrait renforcer cette tendance avec une diminution supplémentaire de 10 % à 15 %. Ces thèmes, indispensables pour poser les bases d’une ville durable et désirable, devront être au cœur des débats des élections municipales [de 2020]. Pour que nos transports soient plus agréables mais aussi au service du développement économique, social et environnemental de nos villes.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/30/paris-le-mode-de-transport-routier-sobre-doit-se-developper_6021129_3232.html>
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7- Le barrage Belo Monte, au Brésil, « monument au gaspillage et à la folie », met en marche sa dernière turbine, Le Monde, 30/11/19, 11h10
Anne Vigna (Rio de Janeiro, correspondance)

La dernière turbine de cette centrale, structure mastodonte sur un affluent de l’Amazone, dont le chantier avait démarré sous Lula, a été inaugurée à la va-vite par le président Jair Bolsonaro. 
Il a fallu des décennies d’études et onze ans de travaux pour construire Belo Monte, le quatrième plus important barrage au monde en pleine forêt amazonienne. Pourtant, mercredi 27 novembre, le président brésilien, Jair Bolsonaro, a expédié son inauguration en quelques minutes et en silence. Difficile en effet de tresser les louanges d’une réalisation qui ne tient aucune de ses promesses et que Felicio Pontes, le procureur régional de la République, chargé de Belo Monte, décrit aujourd’hui comme « un monument au gaspillage et à la folie ».
Le barrage, qu’on appelle localement « Belo Monstro », est en effet un gouffre financier estimé à 10 milliards d’euros et financé à plus de 80 % par l’argent public. Censé produire 11 000 mégawatts (MW) d’énergie avec une dix-huitième turbine mise en service cette semaine, il n’a jusqu’à ce jour, pas produit plus de 4 571 mégawatts en moyenne par an depuis 2016. Un piètre résultat que le concessionnaire, Norte Energia, a fini par reconnaître, malgré les démentis réitérés de son équipe de communication.
Ce serait en effet donner raison aux dizaines d’études scientifiques et techniques qui avertissent depuis des années de la non-rentabilité du mastodonte. Le projet d’origine de Belo Monte dans les années 70 était bien différent : il comprenait six barrages qui allaient inonder 20 000 km2 de terres pour produire 11 000 MW d’électricité. C’est contre ce chantier que le chef indien Raoni s’était levé, aidé à l’étranger par le chanteur Sting.
> Lire aussi  Le chef indien Raoni : « Je suis fatigué de toutes ces promesses qui n’aboutissent pas »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/energies/article/2019/11/30/le-barrage-belo-monte-au-bresil-monument-au-gaspillage-et-a-la-folie-met-en-marche-sa-derniere-turbine_6021169_1653054.html>
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8- La trottinette électrique est très polluante !, Sciences & Avenir, 30/11/19, 17h00
Loïc Chauveau 

Fabriquée en Chine, de faible durée de vie, peu recyclée, la trottinette électrique en libre usage présente un bilan carbone équivalent à celui d’une voiture transportant trois passagers. Menée par un bureau d’études, cette enquête plaide pour un encadrement renforcé de ce mode de locomotion.
Flotte libre. En quelques mois, la trottinette électrique en libre usage et sans attache à une borne de stationnement (le free floating) a envahi les villes. Paris compte pas moins de 13 sociétés proposant ce service, 8 à Lyon, 5 à Marseille et Bordeaux. Ces nouveaux entrepreneurs vantent un mode de déplacement écologique et non polluant. Ce sont ces affirmations que démonte un rapport d’Arcadis, une société d’ingénierie active dans le monde entier. “Nos analyses de cycle de vie de ces trottinettes, de leur fabrication à leur mise au rebut, montrent que leur empreinte carbone est équivalente à celle d'une voiture transportant trois passagers”, assène Nicolas Boffi, directeur du développement d’Arcadis France.
Pour parvenir à ce résultat, les ingénieurs ont d’abord cherché à connaître les conditions de fabrication de ces engins. Une tâche difficile. Les trottinettes sont toutes fabriquées en Chine dans des usines dont on sait peu de choses. Il a donc fallu comparer le poids de l’aluminium, les composants de la batterie, les plastiques de chaque machine avec le mix énergétique chinois où le charbon prédomine. Ensuite, il a été tenu compte des émissions du transport par mer de cette marchandise pour obtenir une empreinte carbone de 60,5 grammes d’équivalent CO2 par personne et par kilomètre parcouru auxquels s’ajoutent 2,5 grammes émis lors de l’importation de l’engin. Au total, le bilan s’établit à 105 g, largement en dessous d’une voiture avec à son bord une seule personne (253 g) mais presque autant qu’une voiture avec trois passagers (111 g). Un bus hybride est à 74 grammes.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-trottinette-electrique-est-tres-polluante_139399>
En savoir plus :
> Arcadis publie une étude sur l’impact environnemental des trottinettes électriques en «free-floating» à Paris <https://www.arcadis.com/fr/france/news/communiques-de-presse/2019/arcadis-publie-une-etude-sur-l-impact-environnemental-des-trottinettes-electriques-en-free-floating-a-paris/>, Arcadis, communiqué du 26/11/19
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9- Les frères Vernoux, des constructeurs bio-inspirés, Le Monde, 02/12/19, 18h12
Florence Rosier  

Respectivement architecte et biologiste, les frères Vernoux créent des bâtiments vertueux inspirés de la phyllotaxie, pour favoriser la récupération de la lumière solaire. 
L’architecture, pour les frères Vernoux, est d’abord une affaire de famille. Leur fascination pour les formes a pris deux voies qui ont divergé, avant de se rejoindre. L’aîné, Teva, 46 ans, se passionne pour l’architecture des plantes depuis toujours. « Selon la légende familiale, le premier mot que j’ai prononcé a été “fleur”, avant même “maman”. » Il suivra opiniâtrement cet élan, étudiant la biologie à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, à Paris. Depuis 2016, il dirige le laboratoire Reproduction et développement des plantes du CNRS, à l’ENS de Lyon (université Claude-Bernard). Sa spécialité : la phyllotaxie, qui explore les structures végétales. Pourquoi les bourgeons, les feuilles ou les fleurs sont-ils disposés selon une géométrie précise – le plus souvent en spirale – sur la tige d’une plante ? Cet agencement répond à des règles mathématiques et biologiques très précises.
Nicolas Vernoux-Thélot, son cadet de deux ans, s’enthousiasme pour le design des bâtiments. « J’avais une sensibilité artistique, mais aussi un attrait pour les sciences. L’architecture conciliait ces deux aspects. » En 2008, il a fondé sa propre agence, In situ Architecture, à Paris.
> Lire le reportage : Quand la nature inspire l’architecture
Très proches, les deux frères pouvaient-ils manquer de faire confluer le cours de leurs intérêts ? Voilà plus de dix ans qu’ils mènent une réflexion commune, mais les prémices de ce rapprochement ont été précoces. Pendant que Nicolas étudiait à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles, Teva venait souvent l’aider à finir ses maquettes. « C’est là que j’ai développé un intérêt pour l’esthétisme des bâtiments. » Nicolas, lui, a fait le chemin inverse. Une fois établi comme architecte, il s’est mis à étudier en parallèle… la botanique ! Il a suivi une formation au Muséum national d’histoire naturelle à Paris.
Ces affinités pour les formes étaient-elles inscrites dans les gènes ? A l’évidence, l’influence parentale a joué. « Notre mère enseignait les sciences naturelles. Notre père, lui, est professeur émérite de biochimie à l’université de Caen, raconte Nicolas. Ils nous ont transmis une vision de la nature où l’homme ne trône pas au sommet mais forme une chaîne avec l’ensemble du vivant. »
Les deux frères entament un dialogue peu commun. « Les sciences universitaires fonctionnent en silos, ce qui est un frein majeur à l’essor de la conception bio-inspirée en architecture, regrette Nicolas. Notre lien fraternel a permis un décloisonnement. » Leurs premiers échanges se traduisent assez vite en réalisations concrètes.
Une « maison spirale »
« Soucieux de développement durable, nous nous sommes demandé comment faire des bâtiments vertueux en termes d’empreinte écologique. En 2007, notre réflexion s’est cristallisée sur un premier projet : une “maison spirale” à Malakoff [Hauts-de-Seine]. » L’objectif : surélever sur deux niveaux une maison existante. La réponse : une forme spiralée mimant la phyllotaxie, pour favoriser au mieux la récupération de la lumière solaire.
Second jalon : en 2012, In Situ Architecture livre un projet de 49 logements à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Là encore, « sa conception a été fortement influencée par la phyllotaxie, explique Nicolas. Les logements se décalent les uns des autres en pivotant et selon un système en gradins. De cette façon, ils captent la lumière naturelle et bénéficient au mieux de l’énergie passive du soleil. »
Troisième étape : le duo formalise sa démarche. « En 2017, nous avons modélisé le gain énergétique d’un tel agencement de logements, inspiré de la morphogenèse des plantes », dit Nicolas. A cette fin, les deux frères ont conçu un algorithme qui calcule la disposition de chaque logement sur une parcelle, comme s’il s’agissait d’une feuille ou d’une fleur le long d’une tige. Ce qui aboutit, là encore, à une géométrie imitant le développement en spirale des organes végétaux, en vue de capter le maximum de lumière naturelle. « Cet algorithme devient intéressant quand on veut créer une densité d’habitats », indique l’architecte. Résultat : sur un projet de résidence à Senlis, le gain calculé sur le poste chauffage est de 20 %. Malheureusement, ce projet n’a pas encore abouti. Mais l’algorithme, fruit d’un contrat de collaboration entre l’ENS de Lyon et le cabinet In Situ Architecture, pourrait être commercialisé. Clients visés : mairies et collectivités.
Sur sa lancée, le duo développe une « double peau » sensible à la température, pour un projet de bureaux dans le 15e arrondissement, à Paris. La forme de ce système s’inspire de la feuille de charme, dont le pliage présente un déploiement optimal. « Ici, nous utilisons un tissu plié et tendu sur des baleines qui se déforment selon la température », explique Nicolas.
Autre réalisation bio-inspirée : au printemps 2019, In Situ Architecture a livré une église au Sénégal, dont la ventilation s’inspire de celle des termitières. Ce projet a valu à l’agence un prix international, l’Architecture MasterPrize 2019. Pour autant, cette église n’est pas le premier bâtiment conçu de la sorte : en 1996, l’architecte zimbabwéen Mick Pearce avait déjà construit un immeuble de 7 étages, le fameux Eastgate Center, à Harare (capitale du Zimbabwe), en reproduisant le principe de climatisation des grandes termitières. Le bâtiment, sans air conditionné, est très économe en énergie.
Autre enjeu de développement durable : minimiser l’emploi de matériaux. Le duo a ainsi réfléchi à une structure en bois qui répond à cet enjeu. Ce travail l’a mené aux structures polygonales (pentagones ou hexagones, le plus souvent) si répandues dans le monde vivant. Alvéoles des nids d’abeilles, squelette calcaire des coraux ou des oursins, trame des cellules végétales produisant la chlorophylle… : les mailles polygonales sont légion au sein des espèces animales ou végétales. « Quand un même processus ou une même structure sont retrouvés chez un grand nombre d’espèces vivantes, il peut s’agir d’une solution performante. Cela nous montre une voie à explorer », souligne Teva.
« Les solutions du vivant sont une réponse à un écosystème donné », poursuit le biologiste. Mais sûrement pas à toutes les contraintes du bâtiment ! « Il arrive que le concept de bio-mimétisme soit survendu, admet-il. En réalité, il faut tester chaque source d’inspiration avant de dire : “C’est la solution à mon problème.” »Grande avancée, « les modèles informatiques permettent d’évaluer rapidement la pertinence de ces systèmes ».
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/12/02/les-freres-vernoux-des-constructeurs-bio-inspires_6021387_1650684.html>
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10- Le projet éthiopien de méga-barrage sur le Nil, source de tensions régionales, AFP, 03/12/19, 21:00

Le projet de méga-barrage sur le Nil bleu, lancé en 2011 par l'Ethiopie, suscite des tensions régionales en particulier avec l'Egypte qui dépend à 90% du fleuve pour son approvisionnement en eau.
- Dix pays -
Avec ses 6.695 kilomètres, le Nil est, à égalité avec l'Amazone, le plus long fleuve du monde et une source d’approvisionnement en eau et énergie hydraulique vitale dans une région d'Afrique largement aride.
Le bassin du Nil couvre plus de trois millions de kilomètres carrés, soit 10% de la superficie du continent africain, et s'étend sur dix pays : Burundi, République démocratique du Congo, Egypte, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Rwanda, Soudan du Sud, Soudan et Tanzanie.
Son débit annuel est estimé à 84 milliards de mètres cubes.
Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l'Egypte avant de se jeter en Méditerranée.
- Le plus grand barrage d'Afrique - 
Lancé en 2011 par l'Ethiopie pour un montant de quatre milliards de dollars, le projet vise à construire le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique, avec une capacité de production de plus de 6.000 mégawatts.
Situé sur le Nil Bleu, à une trentaine de kilomètres de la frontière soudanaise, le Grand barrage de la Renaissance (GERD), long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres, devrait commencer à produire de l'électricité d'ici fin 2020 et être complètement opérationnel d'ici à 2022.
- Approvisionnement en eau -
L'Egypte, pays aride de près de 100 millions d'habitants, dépend du Nil pour environ 90% de ses besoins en eau, y compris pour son agriculture.
Le Caire évoque un "droit historique" sur le fleuve, garanti par une série de traités depuis 1929. A l'époque, l'Egypte avait obtenu un droit de veto sur la construction de projets sur le fleuve.
En 1959, après un accord avec Khartoum sur le partage des eaux, l'Egypte s'attribue un quota de 66% du débit annuel du Nil, contre 22% pour le Soudan.
Mais, en 2010, un nouveau traité est signé par les pays du bassins du Nil, en dépit de l'opposition de l'Egypte et du Soudan. Il supprime le droit de veto égyptien et autorise des projets d'irrigation et de barrages hydroélectriques. 
- Enjeux cruciaux -
L'Ethiopie, puissance régionale émergente, pour qui le projet est essentiel à son développement, affirme que le barrage ne perturbera pas le débit de l'eau.
L'Egypte s'inquiète elle du rythme de remplissage du réservoir géant du GERD, d'une capacité de 74 milliards de mètres cubes. Si le réservoir est rempli sur une période courte, l'écoulement de l'eau du Nil à travers l'Égypte pourrait fortement baisser.
Début octobre, des négociations à Khartoum entre l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie avaient abouti à une "impasse", selon Le Caire, qui cherche depuis une médiation internationale.
Les ministres des Affaires étrangères des trois pays, qui se sont réunis le 6 novembre à Washington, se sont donné jusqu'à janvier 2020 pour trouver un accord. Les trois pays ont convenu d'une nouvelle réunion le 9 décembre à Washington à l'issue de pourparlers lundi et mardi au Caire.
<https://information.tv5monde.com/info/le-projet-ethiopien-de-mega-barrage-sur-le-nil-source-de-tensions-regionales-335248>
Sur le même sujet :
> Barrage en Ethiopie, inquiétude sur les rives égyptiennes du Nil <https://information.tv5monde.com/info/barrage-en-ethiopie-inquietude-sur-les-rives-egyptiennes-du-nil-335241>, AFP, 03/12/19, 22:00
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11- Factuel. La hausse du nombre de trajets à vélo à Paris en carte et en 30 graphiques, Le Monde, 04/12/19, 18h27
Pierre Breteau

En un graphique – Avec deux fois plus de trajets à vélo qu’à moto ou à scooter en Ile-de-France, et une hausse de 54 % en un an à Paris, la bicyclette s’impose un peu plus encore dans la capitale.
C’était une promesse de la majorité municipale élue en 2014, répétée en 2019 : il fallait faire de Paris « la capitale mondiale du vélo ». Le « plan vélo » voté en 2015 prévoyait le doublement des voies réservées aux bicyclettes, pour atteindre 1 400 km à la fin du mandat, en 2020.
En décembre, ce sont 1 000 km de voies cyclables, de bandes peintes ou de sections de voies de bus que peuvent emprunter les cyclistes. Bien que l’objectif de la municipalité n’ait pas été atteint dans sa totalité, la pratique du vélo s’est indubitablement développée dans la capitale.
La fréquentation des voies cyclables a augmenté de 53,77 % entre septembre 2018 et septembre 2019, septembre étant le mois de l’année pendant lequel la pratique du vélo est la plus élevée. A contrario, le mois de février est un de ceux avec les mesures les plus faibles. Pourtant, février 2019, comparé à février 2018, montre une augmentation de 145 %. Cette très forte hausse s’explique en partie par le service très dégradé de Vélib’ entre décembre 2017 et l’hiver 2018-2019.
Hausse globale de la fréquentation des aménagements cyclables parisiens
> Ce graphique représente l'évolution de la fréquentation des infrastructures cyclables de Paris, en moyenne de passage par point de mesure et par jour ouvré. (Source : Paris (Direction de la voirie et des déplacements)
Le succès des voies cyclables protégées
Cette carte de Paris représente les aménagements cyclables majeurs (en rose) ainsi que l'évolution de la fréquentation des axes dédiés aux déplacements à vélo. Les cercles indiquent le positionnement du point de mesure installé par la Direction de la voirie et des déplacements de la Ville de Paris.
La capitale dispose de 56 points de mesure des déplacements à vélo, certains sont dans les deux sens, d'autres n'enregistrent qu'un sens : c'est la raison pour laquelle seuls 29 d'entre eux apparaissent ici, certains ayant été fusionnés.
> Sélectionnez les cercles sur la carte pour faire apparaître le graphique d'évolution du point de mesure. (Sources : IDF Mobilités, Paris et Direction de la voirie et des déplacements)
Selon les tronçons mesurés, et leur date d’ouverture, les hausses peuvent aussi être plus spectaculaires. Ainsi plusieurs infrastructures ont vu leur fréquentation augmenter bien plus vite que la moyenne parisienne :
• la rue de Turbigo (1er, 2e et 3e arrondissements), ouverte en juillet 2019, a permis d’augmenter la fréquentation de 138 % entre septembre 2018 et septembre 2019 ;
• la voie Pompidou (16e), ouverte fin 2017, de 60 % sur la même période ;
• le quai François-Mauriac (13e), de 66 % sur la même période ;
• le boulevard Pasteur (15e), de 80 % entre mai 2018 et mai 2019 ;
• le boulevard de Grenelle (15e), de 63 % sur la même période.
Ces hausses sont dues à des facteurs multiples, dont la réalisation de voies sûres séparées de la circulation motorisée. Mais on peut supposer qu’une partie des cyclistes qui étaient auparavant dispersés dans les petites rues alentour pour éviter le trafic se concentrent désormais sur les aménagements sécurisés.
Voiture et deux-roues motorisés en baisse en Ile-de-France
Pour la première fois depuis qu’on les mesure, c’est-à-dire depuis l’après-guerre, le nombre de déplacements en automobile a baissé – de 5 % entre 2010 et 2018 – en Ile-de-France.
Autre enseignement de l’« enquête globale transport » menée par la région Ile-de-France entre janvier 2018 et juin 2019, la baisse de 25 % des déplacements à moto et scooter, toujours entre 2010 et 2018. Avec 420 000 déplacements quotidiens, ils ne représentent à l’échelle de toute la région que la moitié des déplacements à vélo, qui émargent eux à 840 000 voyages quotidiens. A titre de comparaison, la ligne 1 du métro parisien transporte 750 000 personnes par jour.
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/12/04/la-hausse-du-nombre-de-trajets-a-velo-a-paris-en-carte-et-en-30-graphiques_6021688_4355770.html>
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12- Le géant pétrolier Shell remporte une victoire en justice contre Greenpeace, AFP, 04/12/19, 20:00

Le géant anglo-néerlandais du pétrole Shell a remporté mercredi une victoire devant la justice écossaise, qui a interdit à des militants de l'ONG écologiste Greenpeace d'aborder ses plateformes en mer du Nord.
Cette action en justice du groupe énergétique faisait suite à l'installation par des militants de Greenpeace, en octobre, de bannières géantes dénonçant la pollution de Royal Dutch Shell sur deux de ses plateformes, au nord-est des îles Shetland, et l'incitant à démonter ses vieilles installations de forage. 
"Shell, nettoie derrière toi", "Arrête la pollution pétrolière en mer", proclamaient notamment des bannières accrochées sur les plateformes désaffectées et rouillées de Shell dans le champ pétrolier de Brent, d'après des photos diffusées par Greenpeace.
Selon un porte-parole de Shell, il s'agissait d'"empêcher que des manifestants ne pénètrent dans la zone de sécurité d'une distance de 500 mètres entourant les plateformes dans le champ de Brent, se mettant en danger de même que les équipes de Shell". 
"Nous soutenons de tout cœur le droit de manifester pacifiquement et en sécurité", a-t-il assuré. 
Selon Shell, seule une des quatre plateformes du champ de Brent est actuellement occupée par du personnel. 
Greenpeace reconnait que la décision de justice est un "revers" mais elle entend toutefois poursuivre son combat contre le pétrolier. "Shell peut essayer de nous faire taire, mais nous élèverons tout simplement le ton", a-t-elle affirmé.
<https://information.tv5monde.com/info/le-geant-petrolier-shell-remporte-une-victoire-en-justice-contre-greenpeace-335547>
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13- A 50 ans, Beznau, la plus vieille centrale nucléaire d'Europe, se défend d'être obsolète, AFP, 05/12/19, 08:00 
Eloi Rouyer

Le réacteur 1 de la centrale nucléaire suisse de Beznau, le plus ancien en service en Europe, fête début décembre ses 50 ans, une durée bien trop longue pour les partis et associations écologiques qui le jugent dangereux et en réclament l'arrêt immédiat.
9 décembre 1969 : les Beatles ne sont pas encore séparés, un homme vient juste de marcher sur la Lune et la Suisse lance, dans le nord de son territoire, sur un îlot de la rivière Aar, l'exploitation de sa première centrale nucléaire.
50 ans plus tard, sur le mur bleu vif du bâtiment du réacteur 1 visible depuis la salle des turbines, on peut lire en allemand : "Anniversaire 1969-2019. 355.000 heures de service".
Et Beznau 1 n'est pas loin d'être le doyen nucléaire du monde : selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), seuls les réacteurs 1 et 2 de Tarapur (ouest de l'Inde) le devancent, après des mises en service en octobre 1969.
"C'est un privilège de pouvoir travailler ici", affirme Michael Dost, directeur de la centrale gérée par le distributeur d'électricité suisse Axpo, affichant sa fierté de travailler dans un monument d'histoire industrielle qui, avec ses deux réacteurs (le numéro 2 a été mis en service en 1971) produit quelque 6.000 gigawatt/h, soit environ deux fois la consommation électrique de la plus grande ville de Suisse, Zurich (400.000 habitants).
Tout en menant la visite pour les journalistes sur le site, notamment au cœur d'une salle des commandes aux boutons et panneaux de contrôle très "sixties", le patron de Beznau estime que l'âge de la centrale n'est pas un problème.
- 2CV et Tesla -
"Beaucoup a été fait sur cette installation", explique-t-il à l'AFP, ajoutant : "des compléments ont été apportés (...), des composants ont été modifiés, de nouveaux équipements construits et nous sommes donc à la hauteur des exigences techniques que l'on peut attendre d'une centrale nucléaire".
Interrogée par l'AFP, l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), l’autorité qui veille à la sûreté des centrales suisses, estime que "Beznau 1 a pu prouver qu’elle remplissait les exigences réglementaires grâce à des rééquipements importants".
Mais pour les opposants au nucléaire, les travaux menés ne compensent pas le vieillissement de l'équipement.
"De grosses sommes ont été investies dans cette centrale", reconnaît pour l'AFP Florian Kasser, référent nucléaire chez Greenpeace-Suisse, "mais vous ne transformez pas une 2CV en une Tesla, simplement en investissant dans les mesures de sécurité".
Le militant pointe par exemple du doigt le dernier arrêt de trois ans du réacteur - entre 2015 et 2017 - lié notamment à des analyses sur la cuve à eau sous pression du réacteur dont l'acier présentait des défauts. Des experts ont conclu qu'ils n'étaient pas causés par l'exploitation du réacteur et ne présentaient pas de danger, ce que l'IFSN a validé.
- Retraite à 61 ans ? -
Mais Greenpeace estime que les tests n'ont pas pris en compte les effets de la radioactivité sur l'usure de cette cuve. Selon M. Kasser, Beznau représente donc "un risque majeur au niveau de la sûreté nucléaire". 
Une position également défendue par les Verts qui ont enregistré une progression record aux dernières élections fédérales, fin octobre et demandent la fermeture immédiate de la centrale.
L'arrêt de Beznau n'est cependant pas encore au programme. 
Certes, les Suisses ont approuvé par référendum le 21 mai 2017 une sortie progressive du nucléaire - qui représente environ un tiers de l'approvisionnement électrique national - en votant contre la construction de nouvelles centrales.
Mais quelques mois auparavant, le 27 novembre 2016, ils avaient voté contre une initiative visant à interdire aux centrales suisses de fonctionner au-delà de 45 ans. 
Actuellement, la Suisse compte quatre centrales : Gösgen, Leibstadt, Beznau et Mühleberg mais cette dernière va définitivement fermer le 20 décembre.
"La durée de vie des centrales n’est pas définie, souligne l'Office de l'énergie. 
"La durée d'exploitation effective est donc décidée par la sûreté, surveillée par l’IFSN et/ou l'exploitant (...) s'il décide que l'investissement dans des mesures de sûreté supplémentaires n'est plus économiquement viable", précise-t-il.
Interrogé à ce sujet, le patron du site affirme : "nous envisageons de pouvoir faire fonctionner l'installation jusqu'à l'horizon 2030". Il sera alors temps pour Beznau 1 de partir à la retraite. A 61 ans.
<https://information.tv5monde.com/info/50-ans-beznau-la-plus-vieille-centrale-nucleaire-d-europe-se-defend-d-etre-obsolete-335592>
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14- La finance mondiale a fourni 745 mds USD pour le charbon, dénoncent des ONG, AFP, 06/12/19, 00:00
Carole Guirado

Les groupes financiers à travers le monde ont apporté 745 milliards de dollars de financement ces trois dernières années à 258 entreprises développant des projets d'usines à charbon, révèlent jeudi des ONG qui dénoncent un double discours en matière de changement climatique.
Ce montant est le résultat du travail des associations environnementales Urgewald et BankTrack qui ont comptabilisé, avec l'aide d'un réseau mondial d'ONG, les différents types de financements (prêts, émissions d'actions et obligations) accordés par les acteurs financiers entre janvier 2017 et septembre 2019 à ces entreprises.
Sociétés liées à ces nouveaux projets de centrales à charbons, investisseurs comme financiers sont répertoriés dans une vaste base de données nommée la .
Au total, il existe plus de 1.000 projets de centrales ou unités de production de charbon qui, s'ils se concrétisaient, ajouteraient 570 gigawatt au parc mondial de centrales à charbon, l'augmentant de 28%, déplorent ces ONG environnementales dans un communiqué.
Elles constatent que, depuis début 2017, 307 banques commerciales ont prêté directement 159 milliards de dollars à ces entreprises promotrices du charbon, une énergie parmi les plus polluantes.
Les trois principaux prêteurs sont les banques japonaises Mizuho, Mitsubishi UFJ Financial group et Sumitomo Mitsui banking corporation, devant la banque américaine Citigroup et la première banque française BNP Paribas.
Les ONG relèvent que les banques japonaises représentent environ un tiers des prêts accordés à ces 258 entreprises et les banques européennes 26%.
"Les grandes banques européennes comme BNP Paribas et Barclays excluent le financement direct de projets pour les nouvelles centrales au charbon, (elles) continuent d'accorder des prêts aux entreprises qui (les) font avancer", dénonce Greig Aitken, responsable de la campagne climat pour BankTrack.
"BNP Paribas continue de jouer contre la tenue des objectifs de l'Accord de Paris" visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré, estime pour sa part Lucie Pinson, responsable de la campagne finance privée, auprès de l'AFP.
- Présence chinoise et américaine -
La banque, qui a annoncé récemment son désengagement du secteur du charbon d'ici 2030 dans l'Union Européenne et 2040 dans le reste du monde, demeure "le 22e plus gros financeur au monde de ces entreprises sur cette période" avec 8,8 milliards de dollars au total, émissions de titres inclus, dénonce-t-elle. 
Sollicité par l'AFP, BNP Paribas conteste ces chiffres, affirmant avoir "cessé de financer tout nouveau projet de centrale au charbon depuis 2017". "Le nombre de nouveaux projets financés par BNP Paribas est donc nul en 2019", déclare la banque ajoutant qu'elle n'est pas exposée aux 258 sociétés mentionnées par les ONG. 
"Le groupe n'a en en fait qu'une relation commerciale avec une dizaine d'entre elles au plus", précise-t-elle.
Un double discours, affirment les ONG, qui taclent aussi le groupe espagnol Santander, sponsor de la COP25 organisée à Madrid. Le mastodonte ibérique, qui s'est engagé à ne plus financer directement le charbon, a accordé 655 millions de dollars en 2018 et 2019 à trois entreprises (PGE, Tauron et Energa) pour installer 5,7 gigawatt de production charbon supplémentaire en Pologne, affirme Carlota Ruiz-Bautista, une avocate spécialiste de l'environnement, citée dans le communiqué.
En outre, 300 banques ont travaillé avec des entreprises engagées dans le charbon pour leur permettre de percevoir plus de 585 milliards de dollars via l'émission de titres, comme des actions ou des obligations, poursuivent les associations. Les grandes banques chinoises ont été les principales engagées dans ces émissions de titres, avec notamment Industrial and Commercial Bank of China et Ping An Insurance Group. De prestigieux établissements britanniques comme HSBC, Standard Chartered, Barclays et RBS y ont aussi nettement participé. 
La plupart de ces grandes banques "reconnaissent les risques du changement climatique mais leurs actes sont une gifle à l'accord de Paris sur le climat", fustige Greig Aitken de BankTrack.
Les ONG n'épargnent pas non plus les investisseurs, qui achètent les titres mis sur le marché par les banques. En 2019, plus de 1.900 investisseurs institutionnels détenaient 276 milliards de titres liés au développement de projets charbon. 
Le gestionnaire d'actifs américain BlackRock est ici en tête, devant le fonds de pension et d'investissement du gouvernement japonais et les fonds d'investissement américains Vanguard et Capital.
<https://information.tv5monde.com/info/la-finance-mondiale-fourni-745-mds-usd-pour-le-charbon-denoncent-des-ong-335751>
En savoir plus :
> Welcome to the Global Coal Exit List <https://coalexit.org/>, Urgewald et BankTrack, 06/12/19
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15- A Strasbourg, cette tour écolo fait gagner de l’argent à ses habitants, Le Parisien, 06/12/19, 05h55
Erwan Benezet

C’est une première en France pour un immeuble d’habitations. La tour Elithis est un bâtiment à énergie positive, qui produit donc plus d’électricité qu’il n’en consomme.
Seize étages pour 57 mètres de haut, à proximité du centre-ville. A première vue, la tour Elithis de Strasbourg (Bas-Rhin) ne se démarque guère de ses voisines, toutes sorties de terre depuis peu. Un design ultramoderne avec habillage verre et aluminium, le long du canal Dusuzeau dans le nouvel écoquartier du Danube, vitrine de l'objectif ambitieux que s'est fixé la capitale alsacienne : fonctionner à 100 % d'énergies renouvelables d'ici à 2050.
Inaugurée en mars 2018, la tour Elithis est unique au monde. Ses concepteurs se targuent en effet d'avoir réalisé la toute première tour d'habitation à énergie positive : les 63 appartements produisent plus d'énergie qu'ils n'en consomment.
A l'heure où encore un bon tiers des habitations françaises sont considérées comme des passoires énergétiques, la faute à une mauvaise isolation qui fait exploser les factures de leurs habitants, comment un tel tour de force est-il possible?
Une facture d'électricité à dix euros par an
« Grâce à la conception révolutionnaire de son architecture, répond Jonathan Chemouil, directeur général Ingénierie chez Elithis. Ainsi qu'aux matériaux utilisés. » Structure en béton mais recouverte d'une épaisse couche d'isolant (20 cm, quand la plupart des bâtiments n'en utilisent qu'une dizaine de centimètres tout au plus), larges fenêtres laissant rentrer un maximum de lumière été comme hiver, volets automatiques dont les lamelles peuvent s'ouvrir ou se fermer à distance avec son smartphone, double vitrage renforcé, chauffage au sol, et surtout panneaux photovoltaïques au sud et à l'est de la façade.
« Nous avons bénéficié du retour d'expérience de notre première tour, construite à Dijon il y a dix ans, reprend Jonathan Chemouil. Mais elle était destinée à n'accueillir que des bureaux. Pour Strasbourg, il nous a donc fallu repenser entièrement la conception pour y intégrer des logements. »
Coût de la petite sœur alsacienne ? Vingt millions d'euros tout compris, financés par le groupe Elithis, la Caisse des dépôts et le Crédit agricole, des premières études à la conception, l'achat du terrain et finalement la construction. « Soit le prix du marché dans cette zone, affirme l'ingénieur. Pour un produit qui protège le pouvoir d'achat de ses occupants. »
Lire aussi >  Rénovation énergétique : une refonte des aides en 2020
Résultat : la facture annuelle moyenne d'électricité des quelque 150 locataires se monte à… 10 euros. Quand celle d'un ménage français qui se chauffe à l'électrique est évaluée autour de 1680 euros. Car, outre les économies d'énergie réalisées grâce au bâtiment, la copropriété leur verse en plus chaque fin d'année jusqu'à plusieurs centaines d'euros sur l'électricité produite par les fameux panneaux solaires et réinjectée dans le réseau public.
Contribuer à la transition énergétique
Mieux, Elithis a également prévu une prime, dont le montant peut aller jusqu'à 130 euros par an, pour les locataires les plus vertueux. Comprenez ceux qui économisent le plus sur leur consommation d'électricité en fonction de la taille de leur logement et du nombre d'occupants. Le tout avec des loyers qui ne dépasseraient pas la fourchette haute de la moyenne du marché. Soit par exemple 1126 euros par mois pour un T3 situé au 14e étage.
Avec en plus la satisfaction d'habiter dans un logement qui contribue à la transition énergétique. Un immeuble classique qui respecte la réglementation actuelle consomme 150 kWh d'énergie par m2 et par an. Ce volume comprend pour moitié le chauffage, l'éclairage, l'eau chaude et la ventilation. Et l'autre moitié les usages des habitants (appareils électroniques, téléviseurs, ordinateurs, lave-linge, etc.). La consommation de la tour Elithis Danube : « − 11 kWh, tout en utilisant quatre fois moins d'énergie pour le chauffage, conclut Jonathan Chemouil. La valeur est négative car, une fois encore, le bâtiment produit plus d'énergie qu'il n'en consomme. C'est autant de gaz à effet de serre en moins rejetés dans l'atmosphère. »
« L'année dernière on n'a chauffé que deux mois dans l'année»
L'un des habitants de la tour, Cédric, 34 ans, arrive de son travail. Il a accepté de nous montrer son appartement, situé au septième étage, sur sa pause déjeuner. Le temps de garer son vélo, il décrit déjà son attachement à Strasbourg et à ce quartier du Danube : « Ça fait 11 ans que je suis arrivé dans cette ville. Et un an et demi que je vis ici, explique cet ingénieur en informatique. Pas besoin de voiture, on ne se déplace qu'à vélo. Ça colle bien avec l'esprit de cette tour. »
Un coup d'ascenseur panoramique, et nous voici dans un T3 de 70 m2, confortable et très lumineux. L'immense baie vitrée qui court sur tout un côté du salon, encadrée par des panneaux solaires, offre une vue imprenable sur le canal. Au loin, la Forêt-Noire. De l'autre côté, les Vosges. Et si on monte sur la terrasse commune du 14e étage, où les habitants se retrouvent régulièrement pour organiser des petites fêtes, il paraît que par temps clair, on aperçoit les Alpes.
Habiter dans un appartement qui vous fait gagner de l'argent sur votre facture d'électricité ? « C'est génial, s'enthousiasme Cédric. On est arrivé en mars 2018 avec ma compagne et Django le chat, juste après l'inauguration de la tour, et on a vu immédiatement la différence avec notre ancien logement. »
165 euros gagnés chaque année
Cédric a fait ses petits calculs : « On habitait un 55 m2 qui nous coûtait 900 euros par an en facture d'électricité. Ici, on ne dépasse pas les 25 euros par mois, soit 300 euros par an. Avec l'isolation et la luminosité, l'année dernière on n'a chauffé que deux mois dans l'année. » Pour un loyer plus élevé ? « Même pas, répond-il. On paye 1002 euros par mois, plus 105 euros de charges. Ce qui est dans la moyenne du quartier. »
Lire aussi >  Facture énergétique : où sont les logements les plus performants ?
Et c'est sans compter ce que leur rembourse la copropriété à chaque fin d'année : 335 euros sur la revente au distributeur local, Electricité de Strasbourg (ES), de l'électricité produite par les panneaux solaires. Soit au final un solde créditeur de 35 euros. Auxquels s'ajoutent les 130 euros versés par Elithis aux locataires les plus vertueux en matière d'économie d'énergie Dont il fait partie. Cédric se retrouve donc à la fin de chaque année avec 165 euros crédités sur son compte pour tout solde de sa facture d'électricité. Et l'ingénieur un peu écolo de conclure : « Pourvu que d'autres constructions de ce type voient rapidement le jour dans nos villes. »
<http://www.leparisien.fr/immobilier/a-strasbourg-cette-tour-ecolo-fait-gagner-de-l-argent-a-ses-habitants-06-12-2019-8210916.php>
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16- Saudi Aramco, la plus grosse introduction en Bourse de l’histoire, Le Monde, 06/12/19, 06h14
Jean-Michel Bezat  

La compagnie pétrolière saoudienne a levé 25,6 milliards de dollars. Sa valorisation de 1 700 milliards en fait la société la plus chère du monde, loin devant l’américaine Apple. 
« L’introduction du siècle » se précise sur le Tadawul, l’indice phare de la Bourse de Riyad. Après une période de souscription de dix-huit jours, Saudi Aramco a décidé de fixer le prix de son action à 32 riyals (8,53 dollars) – le haut de sa fourchette de 30-32 riyals – pour une première cotation prévue dans quelques jours. Cette « IPO » de 25,6 milliards de dollars (23 milliards d’euros) est la plus importante de l’histoire boursière, devant celle du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, à New York, en 2014 (25 milliards de dollars).
L’opération valorise la compagnie pétrolière à 1 700 milliards de dollars et en fait la première entreprise mondiale, tous secteurs confondus, loin devant l’américain Apple (1 163 milliards). Une capitalisation de Saudi Aramco que certains banquiers et analystes jugent néanmoins surestimée. Avec 1,5 % du capital sur le marché, ces 25,6 milliards alimenteront le fonds public finançant la diversification de l’économie saoudienne, trop dépendante du pétrole, dans le cadre du plan « Vision 2030 » lancé par le prince héritier Mohammed Ben Salmane, alias « MBS ».
> Lire aussi  Arabie saoudite : les chantiers économiques du prince héritier
Un succès ? On est loin des espérances initiales de l’homme fort du royaume wahhabite. Il y a quatre ans, en annonçant ce plan stratégique et sa clé de voûte, l’entrée en Bourse de Saudi Aramco, il envisageait de n’en céder que 5 % pour 100 milliards de dollars et de l’ouvrir aux capitaux étrangers. Il a fait travailler des experts pendant quatre ans pour se conformer aux règles de transparence imposées aux sociétés cotées (comptabilité, gouvernance…) et consulté de grands oulémas, qui ont décrété l’opération « halal » (conforme à l’islam). Puis le roi Salmane a donné son accord.
Convaincre les investisseurs internationaux
Las ! Face aux hésitations des investisseurs internationaux, « MBS » a dû réduire ses ambitions et se tourner d’abord vers les Saoudiens. A grand renfort de campagnes publicitaires, il en a appelé au patriotisme de la population, des hommes d’affaires et de princes comme le richissime Al-Walid Ben Talal, qui n’ont guère eu l’heur de refuser. Il a élargi l’offre à des pétromonarchies amies comme le Koweït et Abou Dhabi, qui auraient accepté de souscrire au total 10 % des titres.
> Lire aussi  L’Arabie saoudite relâche un prince arrêté dans la purge anti-corruption
Dans un second temps, Riyad pourrait mettre environ 3 % supplémentaires sur le marché et coter l’Aramco sur une grande place, comme Londres ou Tokyo. Il se tournerait alors vers les capitaux étrangers pour une entreprise qui a vocation, selon son PDG, Amin H. Nasser, à devenir « la première compagnie mondiale intégrée d’énergie et de chimie ». Encore faudra-t-il convaincre ces investisseurs internationaux.
Ces deux dernières années, leur enthousiasme a été douché par au moins deux événements : l’arrestation de plus de 200 dignitaires et hommes d’affaires saoudiens, embastillés au Ritz-Carlton de Riyad, en novembre 2017, au nom de la lutte anticorruption ; et l’assassinat sauvage, onze mois plus tard, du journaliste et dissident Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul (Turquie). Sans parler du caractère instable de « MBS » et de son aventurisme politico-militaire dans la région (guerre au Yémen, embargo contre le Qatar…).
> Lire aussi  L’affaire Khashoggi pèse sur l’attractivité économique de l’Arabie saoudite
Après des décennies de secrets très bien gardés, Saudi Aramco a dû ouvrir la « boîte noire » de ce qui reste le coffre-fort du régime. En 2018, il a publié pour la première fois ses résultats, sans équivalents dans le monde : un bénéfice net de 111 milliards de dollars ; et 68 milliards entre janvier et septembre 2019. L’Aramco, qui produit un baril sur dix dans le monde, affirme dans son document de base de 656 pages que la demande de brut, de gaz et de produits raffinés va progresser. Elle restera encore longtemps une machine à cash, avec d’alléchantes promesses de dividendes.
Le risque environnemental
Il reste deux interrogations. Alors qu’elle est devenue une major presque comme ses concurrentes, son cours de Bourse sera scruté par les investisseurs. Elle était jusqu’à présent le producteur d’appoint de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), seule vraiment capable de réduire sa production pour redresser les cours (ou le contraire). Il n’est pas sûr qu’elle gardera cette liberté totale et que son intérêt ne sera pas au contraire de jouer sur les volumes plus que sur le prix du baril.
L’autre interrogation est d’ordre environnemental. Ses raffineries et ses sites pétrochimiques du golfe Arabo-Persique, ou même des Etats-Unis (Port Arthur, au Texas), sont installés dans des zones très menacées par la montée des eaux, le caractère de plus en plus aride du climat et des températures extrêmes.
> Lire aussi  Saudi Aramco, poule aux œufs d’or et talon d’Achille de l’Arabie saoudite
« Le changement climatique représente un risque significatif pour Saudi Aramco à l’horizon des deux prochaines décennies », surtout dans le raffinage, note le cabinet Callendar. Les pertes de productivité au travail et les dommages sur les équipements dus aux fortes chaleurs, le coût du dessalement de l’eau de mer nécessaire à l’exploitation des gisements, ou les inondations peuvent réduire fortement la rentabilité du géant de Dhahran.
De son côté, le mastodonte pétrolier reconnaît que les inquiétudes écologiques « pourraient réduire la demande mondiale d’hydrocarbures et amener la société à investir des capitaux supplémentaires » pour être plus respectueuse de l’environnement.
> Colossales réserves
Mais la plus lourde hypothèque pèse sur l’évolution de la consommation d’or noir. Jusqu’à quand pourra-t-on produire et consommer des hydrocarbures sans accélérer le réchauffement de la planète ?
La société répond à la question dans son prospectus. Elle affirme que c’est elle qui pompera la dernière goutte de pétrole, car elle a un avantage concurrentiel unique « comme producteur ayant les coûts les plus bas » (2,80 dollars par baril) grâce à la nature de ses gisements, peu profonds à terre comme en mer. Leur exploitation est moins polluante et moins émettrice de carbone que les sables bitumineux du Canada, les huiles lourdes du Venezuela et même les shale oil américains. Ce que ne conteste pas l’influent groupe de réflexion Carbon Tracker.
> Lire aussi  Saudi Aramco : « L’éternité ou 40 ans, quelle différence ? »
L’argumentaire a ses limites. La valeur boursière de l’Aramco repose sur ses réserves colossales, qu’elle évalue à 336 milliards de barils de pétrole et de gaz, soit cinq fois les ressources cumulées des cinq grandes majors (ExxonMobil, Shell, BP, Chevron et Total). Une richesse qui renferme aussi un potentiel d’émissions de CO2 tout aussi colossal et qui inquiète des investisseurs de plus en plus « verts ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/06/saudi-aramco-la-plus-grosse-introduction-en-bourse-de-l-histoire_6021852_3234.html>
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17- Le fioul lourd, ultrapolluant, banni des eaux territoriales islandaises, Le Monde avec AFP, 06/12/19, 19h21

Lors de sa combustion, ce carburant émet des particules de soufre hautement nocives pour la santé et contribue aux émissions de gaz à effet de serre. 
L’Islande a annoncé vendredi 6 décembre l’interdiction quasi totale des navires consommant du fioul lourd dans ses eaux territoriales. Le ministère de l’environnement a fait savoir qu’il abaissait la teneur en soufre autorisée dans ses eaux de 3,5 % à 0,1 % à compter du 1er janvier 2020.
« Avec ces changements que je viens de signer, l’Islande aura les normes parmi les plus strictes du monde en matière de fioul », s’est félicité le ministre Gudmundur Ingi Gudbrandsson, cité dans un communiqué. Les eaux territoriales islandaises s’étendent sur 12 miles marins (22,2 kilomètres) entre les côtes islandaises et le front de mer.
> Lire aussi  Le transport maritime met le cap vers sa décarbonation
La limitation à 0,1 % s’applique déjà pour les navires à quai dans les ports de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2010 et dans des zones d’émission contrôlée (ECA). Il en existe quatre dans le monde, notamment en mer Baltique et en mer du Nord.
Le fioul lourd, utilisé pour la propulsion des cargos et bateaux de croisière, pollue plus que n’importe quel autre carburant. Lors de sa combustion, il émet des particules de soufre hautement nocives pour la santé et contribue aux émissions de gaz à effet de serre, à l’origine du réchauffement climatique.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/06/le-fioul-lourd-ultrapolluant-banni-des-eaux-territoriales-islandaises_6021977_3244.html>
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18- Les énergies renouvelables sont peu dépendantes des terres rares, Novethic, 06/12/19
Concepcion Alvarez

Un nouveau rapport de l’Ademe fait le point sur l'utilisation des terres rares dans les énergies renouvelables et leurs solutions de stockage. Selon l’agence, il n’y a pas de risque d’approvisionnement. En revanche, l'utilisation de métaux rares comme le cobalt ou le lithium est plus problématique.
Les énergies renouvelables et les solutions de stockage dépendent très peu des terres rares. Voici la mise au point que vient de faire l’Ademe dans un nouveau rapport publié fin novembre. Ces terres rares – qui contrairement à leur nom sont abondantes mais inégalement réparties – sont très faiblement utilisées dans le secteur des renouvelables pour fabriquer des aimants permanents. Elles rentrent dans la composition de moins de 3 % des éoliennes terrestres. Et les technologies solaires photovoltaïques actuellement commercialisées n’en utilisent pas. 
En revanche, l’éolien en mer, marché en forte croissance, va nécessiter un peu plus de terres rares. On estime les besoins français d’ici 2030 à 1 % de la demande annuelle mondiale en néodyme et environ 4 % en dysprosium, deux terres rares utilisées dans les générateurs des éoliennes pour améliorer les rendements de conversion, réduire le poids des nacelles et les besoins de maintenance et allonger la durée de vie des systèmes.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-renouvelables/isr-rse/les-energies-renouvelables-sont-peu-dependantes-des-terres-rares-147977.html>
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19- Incendies en Californie : PG&E promet 13,5 mds USD pour solder des poursuites, AFP, 07/12/19, 13:00

Le géant californien de l'énergie Pacific Gas and Electric (PG&E) a annoncé vendredi qu'il paierait 13,5 milliards de dollars afin de solder les poursuites judiciaires pour son rôle dans des incendies de forêt ayant causé la mort de dizaines de personnes et la destruction de milliers de maisons. 
Des lignes électriques défectueuses de PG&E ont été mises en cause l'an dernier dans un incendie dans le nord de la Californie qui a fait 86 morts, soit le plus meurtrier de l'histoire de l'État. Ses installations désuètes, ses poteaux électriques en bois et les terrains non débroussaillés autour de ses lignes à haute tension montrés du doigt, le groupe énergétique a été accusé de faire passer le profit avant la sécurité. 
PG&E s'est placé sous la protection de la loi sur les faillites en janvier, arguant qu'il faisait face à plus de 30 milliards de dollars de réclamations pour dommages relatifs aux incendies.
Le géant a également été poursuivi dans trois autres affaires d'incendie, dont un qui a dévasté la région viticole de l'État et tué plus de 40 personnes il y a deux ans. 
Le versement de ces 13,5 milliards de dollars devrait permettre à PG&E de sortir de la protection de la loi sur les faillites avant la date limite fixée à juin par le gouvernement, a déclaré le groupe dans son communiqué.
"Nous voulons aider nos clients, nos voisins et nos amis dans les régions touchées à se relever et à reconstruire après ces tragiques incendies de forêt", a déclaré Bill Johnson, son directeur général.
Toutefois, cet accord de règlement devra d'abord être approuvé par un tribunal avant de pouvoir aller de l'avant.
Le groupe a une longue histoire de démêlés avec la justice dont une autre affaire d'incendie remontant à 1994 dans laquelle il avait fait face à 737 chefs d'accusation pour négligence criminelle.
Les régulateurs de la Commission des services publiques de Californie ont découvert que le groupe avait détourné 77,6 millions de dollars de son budget d'élagage des arbres à d'autres fins, selon une action en justice à la suite d'un incendie en 2015. 
"Au cours de la même période, PG&E a sous-utilisé 495 millions de dollars de budgets alloués à l'entretien de ses infrastructures préférant avec cet argent accroître ses bénéfices", selon cette plainte.
L'entreprise, avait également été condamnée à une amende de 1,6 milliard de dollars à la suite de l'explosion d'un gazoduc en 2010 à San Bruno, en Californie, qui avait provoqué la mort de huit personnes et fait 58 autres blessées.
<https://information.tv5monde.com/info/incendies-en-californie-pge-promet-135-mds-usd-pour-solder-des-poursuites-335963>
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20- Le sable, nouvel allié des Pays-Bas dans leur combat contre la montée des eaux, AFP, 08/12/19, 09:00
Jan Hennop

A l'heure où le réchauffement climatique complique la lutte contre les risques d'inondations aux Pays-Bas, dont environ un tiers de la surface se trouve en dessous du niveau de la mer, les Néerlandais se réjouissent d'une nouvelle méthode qui transforme le sable en allié.
Bien que les constructions avec du sable soient souvent perçues comme instables, les Pays-Bas affirment avoir développé une technique permettant d'utiliser ce matériau pour renforcer l'une des digues les plus importantes du pays, devenue vulnérable face à la montée des eaux.
Le projet, lancé en 2017, consiste à déverser du sable contre la digue afin de créer une sorte de barrière naturelle servant à prévenir le risque d'inondations.
Alors que la COP25 a lieu actuellement à Madrid pour discuter des problèmes liés au climat, les Néerlandais envisagent d'exporter leur idée à l'étranger, la montée des eaux causée par le réchauffement climatique menaçant un nombre croissant de pays.
La digue en question, appelée Houtribdijk, est l'un des principaux moyens de défense contre les inondations aux Pays-Bas depuis sa création il y a plus de 40 ans.
Sa construction a débuté en 1963, dix ans après qu'un gigantesque raz-de-marée a causé la mort de quelque 1.800 personnes aux Pays-Bas.
La digue Houtribdijk a été conçue pour casser les vagues arrivant de l'Ijsselmeer, un grand lac au nord du pays qui permet de réguler le niveau des flots. Sa création a fait naître un deuxième lac, le Markermeer.
Les experts ont toutefois remarqué ces dernières années que la digue, longue de 25 kilomètres, ne répondait plus aux normes de sécurité et nécessitait un renforcement urgent.
"Nous avions un dilemme. Il n'y a pas de roches aux Pays-Bas. Il aurait fallu les importer à grands frais depuis des pays comme la Norvège", explique à l'AFP Stefan Aarninkhof, professeur spécialisé dans l'hydraulique à l'Université de technologie de Delft.
Le sable est pompé sous une épaisse couche de boue au fond du Markermeer, avant d'être placé des deux côtés de la digue d'une façon spécifique étudiée par les scientifiques.
- "Construire avec la nature" -
La nature s'occupe ensuite du reste: le sable finit par servir de barricade contre les raz-de-marée, affirment les initiateurs du projet.
D'ici mi-2020, plus de dix millions de mètres cubes de sable auront été déversés contre la digue.
Selon le gouvernement néerlandais, le renforcement à l'aide de sable d'une telle digue "est une première mondiale".
Après quoi, "la digue sera en mesure de résister à une tempête violente, qui survient en moyenne tous les 10.000 ans", a expliqué le gouvernement, qui participe au projet avec des entreprises privées et des instituts de recherche.
Les Néerlandais espèrent vendre cette idée à l'étranger pour aider d'autres pays à lutter contre le changement climatique.
"Nous avons appris quelques règles génériques dans ce projet sur la manière de travailler dans un lac en construisant avec la nature", note auprès de l'AFP Fokko van der Groot, porte-parole d'EcoShape, un consortium qui regroupe les parties impliquées dans le projet.
"L'approche de construire avec la nature peut être appliquée partout dans le monde où la protection contre l'eau est un problème", assure-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/le-sable-nouvel-allie-des-pays-bas-dans-leur-combat-contre-la-montee-des-eaux-336056>
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En audio
21- Écologie : et si on se chauffait grâce à nos ordinateurs ?, RTL, C’est notre Planète, 04/12/19, 07:25
Virginie Garin

Une entreprise a mis au point une chaudière qui fait des calculs et qui permet aussi de prendre sa douche. L'innovation 100% française est installée à Montrouge, près de Paris.
Un ordinateur ça chauffe, et même beaucoup. Les ingénieurs de l'entreprise française Qarnot ont eu l'idée de récupérer cette chaleur pour faire fonctionner une chaudière. Assez petite, elle mesure un mètre de haut et à l'intérieur, il y a l'équivalent de 24 ordinateurs qui font des calculs en permanence et qui donc, permettent de chauffer son environnement.
>> Suite à lire ou à (ré)écouter à :
<https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/ecologie-et-si-on-se-chauffait-grace-a-nos-ordinateurs-7799614949>
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En images
22- Votre fournisseur d'électricité est-il aussi vert qu'il le prétend ?, LCI, 29/11/19, 16:58
C.A.

Bons et mauvais élèves - Si de plus en plus de fournisseurs d'électricité proposent des offres "vertes", ces dernières sont parfois loin de l'être. Pour permettre aux consommateurs de choisir en connaissance de cause, Greenpeace publie son Guide de l'énergie verte pour la deuxième année consécutive.
Dans le secteur de l'énergie, de plus en plus de fournisseurs d’électricité se la jouent écolo. Aujourd'hui, sept offres sur dix proposent de l'électricité d'origine renouvelable. Malgré tout, la réalité n'est pas toujours aussi verte que les promesses affichées, certaines formules se révélant n'être que stratégie marketing.
Pour aider le consommateur à se retrouver dans cette jungle, Greenpeace a publié jeudi la deuxième édition son Guide de l’électricité verte, dans lequel les fournisseurs d’électricité sont classés en fonction de leur politique en matière de développement des énergies renouvelables.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/votre-fournisseur-d-electricite-est-il-aussi-vert-qu-il-le-pretend-greenpeace-france-vous-aide-a-y-voir-plus-clair-2138997.html>
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23- La vérité sur les voitures électriques, Y’a du Potentiel !, 01/12/19

Vidéo d'Auto-défense face à un sujet plus complexe qu'il n'y paraît. 
N'en déplaise à certains, la voiture 0 émission n'existe pas, la réalité concernant le véhicule électrique est un peu plus compliquée. Le sujet divise l'opinion et les mêmes remarques reviennent souvent :
- "Ça ne fait que déplacer la pollution !"
- "Et le problème des batteries ?!"
- "Il faudrait construire de nouvelles centrales nucléaires !"
- "Il n’y aura pas assez de métaux pour construire autant de batteries ! » 
- "Des enfants travaillent dans des mines à extraire les matériaux ! » 
On répond aux questions et commentaires, études à l'appui.
> Animation vidéo à voir à :
<https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=YDxa3Jz5WQI&feature=emb_logo>
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24- Plan B : comment les chercheurs d’or détruisent la forêt en Guyane, Le Monde, 02/12/19, 18h49
Marc Bettinelli

Chaque année, environ 10 tonnes d’or sont prélevées illégalement au milieu de la forêt amazonienne en Guyane. Et les conséquences de cet orpaillage illégal sont désastreuses pour l’environnement. 
C’est une richesse convoitée, qui fait aujourd’hui peser une grave menace : l’or. En Guyane, plusieurs milliers de travailleurs clandestins, majoritairement venus du Brésil voisin, fouillent le sol à sa recherche au milieu de la forêt amazonienne. Une pratique illégale qui pose des problèmes de déforestation, de destruction des sols, mais aussi de pollution au mercure, un produit toxique dont l’utilisation est normalement interdite sur le territoire français. Pour lutter contre cette pratique, l’Etat français débourse chaque année plus de 50 millions d’euros. Mais ces efforts sont insuffisants, car l’appât du gain attire toujours plus de chercheurs d’or, peu concernés par les conséquences désastreuses sur l’environnement.
Un projet d’orpaillage légal a fait parler de lui ces derniers mois. Le gouvernement français envisageait en effet l’exploitation aurifère de la Montagne d’or. Mais la création de la plus vaste mine de France en pleine forêt amazonienne n’est plus à l’ordre du jour.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/article/2019/12/02/plan-b-comment-les-chercheurs-d-or-detruisent-la-foret-en-guyane_6021317_1669088.html>
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25- Belgique : le bon élève de l'énergie renouvelable, France 2, journal de 20h, 06/12/19

Des éoliennes à perte de vue, plantées à 30 mètres de profondeur au large d'Ostende. Depuis 10 ans, la Belgique a misé sur le parc éolien offshore.
La Belgique compte actuellement 318 éoliennes en mer parmi les plus grandes du monde comme l'explique Thierry Alens, directeur des opérations Norther. "Cette éolienne fait 110 mètres de hauteur de nacelle, la pointe au-dessus monte jusqu'à 190 mètres." Les éoliennes en mer ont un atout par rapport à celles sur terre : un vent souvent fort et plus régulier mais pas seulement. Cela permet d'en mettre beaucoup sans "embêter personne et donc d'avoir une très grande densité d'énergie renouvelable sur une petite surface " explique Thierry Alens.  
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/environnement-et-sante/belgique-le-bon-eleve-de-l-energie-renouvelable_3733829.html>
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