[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets (jeudi 12 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 12 Déc 08:01:10 CET 2019


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Pollution de l’air : la Commission européenne reconnaît que la législation actuelle n’est pas assez protectrice <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/29/pollution-de-l-air-la-commission-europeenne-reconnait-que-la-legislation-actuelle-n-est-pas-assez-protectrice_6021098_3244.html>, Le Monde, 29/11/19, 08h44
2- Décryptage. En Afrique de l’Ouest, une pollution mortelle mais d’ampleur inconnue <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/29/en-afrique-de-l-ouest-une-pollution-mortelle-mais-d-ampleur-inconnue_6021103_3212.html>, Le Monde Afrique, 29/11/19, 19h00
3- Iran : les écoles fermées en raison d'une forte pollution de l'air <https://www.geo.fr/environnement/iran-les-ecoles-fermees-en-raison-dune-forte-pollution-de-lair-198851>, AFP, 30/11/19, 20:00
4- #AlertePollution a un an : des téléphones Garfield aux sites industriels pollués, retour sur 23 histoires que vous nous avez signalées <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/alerte-pollution/alertepollution-a-un-an-des-telephones-garfield-aux-sites-industriels-pollues-retour-sur-23-histoires-que-vous-nous-avez-signalees_3711489.html>, France Télévisions, 03/12/19, 06:57
5- Tribune. Où vont la recherche et l’expertise scientifique sur les risques environnementaux et leurs impacts sanitaires ? <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/12/03/ou-vont-la-recherche-et-l-expertise-scientifique-sur-les-risques-environnementaux-et-leurs-impacts-sanitaires_6021522_1650684.html>, Le Monde, 03/12/19, 18h00
6- Paludisme en Afrique : les femmes et les enfants d’abord <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/04/paludisme-en-afrique-les-femmes-et-les-enfants-d-abord_6021659_3212.html>, Le Monde Afrique, 04/12/19, 13h20
7- Le "Tchernobyl chilien" qui empoisonne le centre du pays <https://www.lepoint.fr/monde/le-tchernobyl-chilien-qui-empoisonne-le-centre-du-pays-04-12-2019-2351381_24.php>, AFP, 04/12/19, 16:33 
8- Consigne : Jacques Vernier propose de réviser le soutien aux collectivités <https://www.actu-environnement.com/ae/news/consigne-soutien-collectivites-34554.php4>, Actu-environnement, 04/12/19
9- Les contenants en plastique au quotidien sont un « enjeu majeur de santé publique » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/04/le-plastique-enjeu-majeur-de-sante-publique_6021650_3244.html>, Le Monde, maj le 05/12/19 à 01h13
10- Lubrizol : la direction régionale de l’environnement favorable à une reprise partielle de l’activité <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/06/lubrizol-la-direction-regionale-de-l-environnement-favorable-a-une-reprise-partielle-de-l-activite_6021851_3244.html>, Le Monde, 06/12/19, 06h16
11- A Saint-Nazaire, une étude met en évidence la surmortalité inquiétante de la population <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/06/a-saint-nazaire-une-etude-met-en-evidence-la-surmortalite-inquietante-de-la-population_6021906_3244.html>, Le Monde, 06/12/19, 11h32
12- Trump : "Les gens doivent tirer la chasse d'eau 10 fois, 15 fois !" <https://information.tv5monde.com/info/trump-les-gens-doivent-tirer-la-chasse-d-eau-10-fois-15-fois-335921>, AFP, 06/12/19, 23:00
13- "Ce que l’on redoute si ça pète, c’est des morts" : inquiétudes autour d’une usine d’engrais chimiques à Montoir-de-Bretagne <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/06/a-montoir-de-bretagne-une-usine-d-engrais-chimiques-classee-seveso-seuil-haut-hors-la-loi_6021893_3244.html>, Le Monde, 06/12/19, 17h42
14- Le débat sur le projet de loi sur l’économie circulaire pollué par la consigne <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/09/le-debat-sur-le-projet-de-loi-sur-l-economie-circulaire-pollue-par-la-consigne_6022148_3244.html>, Le Monde, 09/12/19, 06h34
15- Plus d’une centaine d’articles de loi en débat pour lutter contre le gaspillage <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/09/plus-d-une-centaine-d-articles-de-loi-en-debat-pour-lutter-contre-le-gaspillage_6022200_3244.html>, Le Monde, 09/12/19, 17h54
16- Loi antigaspi : les débats démarrent à l'Assemblée, la consigne divise <https://information.tv5monde.com/info/loi-antigaspi-les-debats-demarrent-l-assemblee-la-consigne-divise-336149>, AFP, 09/12/19, 19:00
17- En finir avec l'emballage plastique à usage unique ? L'Assemblée fixe un objectif en 2040 <https://www.lepoint.fr/politique/en-finir-avec-l-emballage-plastique-a-usage-unique-l-assemblee-fixe-un-objectif-en-2040--09-12-2019-2352167_20.php>, AFP, 10/12/19, 00:00
18- La Norvège, championne du recyclage des bouteilles en plastique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/10/la-norvege-championne-du-recyclage-des-bouteilles-en-plastique_6022273_3244.html>, Le Monde, 10/12/19, 06h12
19- Réouverture partielle de Lubrizol à Rouen en vue, moins de trois mois après l'incendie <https://information.tv5monde.com/info/reouverture-partielle-de-lubrizol-rouen-en-vue-moins-de-trois-mois-apres-l-incendie-336442>, AFP, 10/12/19, 20:00
20- Pollution de l'air : Paris en tête, Marseille dernière <https://information.tv5monde.com/info/pollution-de-l-air-paris-en-tete-marseille-derniere-336493>, AFP, 11/12/19, 10:00
21- A Oman, une eau dessalée (pas tout à fait) miraculeuse <https://information.tv5monde.com/info/oman-une-eau-dessalee-pas-tout-fait-miraculeuse-336533>, AFP, 11/12/19, 13:00
En images
22- Plan B : où vont nos vieux smartphones ? <https://www.lemonde.fr/videos/video/2019/12/04/plan-b-ou-vont-nos-vieux-smartphones_6021645_1669088.html>, Le Monde, 04/12/19, 12h12
23- Everest : la plus haute décharge du monde <https://www.francetvinfo.fr/monde/everest-la-plus-haute-decharge-du-monde_3730771.html>, France 2, journal de 20h, 04/12/19

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : L’examen du texte "relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire" par l’Assemblée nationale : un parcours semé d’embûches parmi lesquelles la mise en place d’un système de consigne pour les bouteilles en plastique. (cf. item 8, 9, 14, 15, 16 & 17)
CITATIONS DU JOUR : — "Chacun de nous ingère environ 5 grammes de particules de plastique chaque semaine, soit l’équivalent d’une carte bancaire." Michel Vialay, député des Yvelines et président de la mission d’information (cf. item 9)
— "Si attendre 21 ans pour légiférer sur des problèmes mortels que l’on connaît depuis plus de 50 ans est votre solution « radicale »... Alors il faut sans doute envisager la transition que vous appelez « brutale »", Pierre Niney, comédien, en réaction à l’objectif de fin de mise sur le marché des emballages plastique à usage unique d'ici 2040 (cf. item 17)
RAPPORTS & ÉTUDE DU JOUR : — La législation européenne sur la qualité de l’air a certes permis de réduire globalement les niveaux de pollution depuis le début du siècle mais elle a échoué dans son objectif principal : protéger la santé des citoyens. Telle est la conclusion de l’évaluation menée par la Commission européenne sur les directives de 2004 et de 2008 sur la qualité de l’air. (cf. item 1)
— Face au ralentissement de la lutte contre le paludisme, le rapport 2019 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met l’accent sur les populations fragiles et isolées. (cf. item 6)
— Le rapport final de Jacques Vernier proposait un schéma de consigne accompagné d'une refonte du soutien versé aux collectivités locales pour le tri des déchets d'emballages. (cf. suite de l'item 8)
— Selon l’observatoire régional de la santé des Pays de la Loire, un habitant sur six souffre d’une affection de longue durée dans les Pays de la Loire. (cf. item 11)
RECOMMANDATION DU JOUR : Devant l’accumulation des dangers sanitaires, un collectif de 200 chercheurs attire l’attention du gouvernement sur la nécessité d’expertises transparentes et solides. (cf. item 5)
CLASSEMENT DU JOUR : Selon un classement établi par plusieurs organisations, Paris, Grenoble et Strasbourg sont les grandes villes les plus actives dans la lutte contre la pollution de l'air due aux transports, Montpellier, Nice et Marseille fermant la marche. (cf. item 20)
FOND DU TROU DU JOUR : Le président américain s'est lancé dans un nouveau combat : les mécanismes visant à économiser l'eau dans les toilettes. (cf. item 12)
IMPACT DU JOUR : En tentant de gravir l'Everest, dans l'Himalaya (Népal), les grimpeurs créent des embouteillages extraordinaires. Cette surfréquentation du sommet du monde augmente les risques d'accident et pollue énormément. (cf. item 23)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Dans le recyclage des bouteilles en plastique, la Norvège devance ses voisins de l’Union européenne grâce à un système de collecte bien rodé et entré dans les mœurs. (cf. item 18)
— Du reconditionnement au recyclage, la collecte des téléphones portables usagés permet de limiter leur empreinte écologique. (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Pollution de l’air : la Commission européenne reconnaît que la législation actuelle n’est pas assez protectrice, Le Monde, 29/11/19, 08h44
Stéphane Mandard  

Un document publié vendredi relève que les normes ne sont pas respectées et qu’elles devraient être alignées sur les seuils de l’Organisation mondiale de la santé. 
La législation européenne sur la qualité de l’air a certes permis de réduire globalement les niveaux de pollution depuis le début du siècle mais elle a échoué dans son objectif principal : protéger la santé des citoyens. Telle est la conclusion de l’évaluation menée par la Commission européenne sur les directives de 2004 et de 2008 sur la qualité de l’air. Issu d’un processus d’analyses et de consultations qui a duré environ deux ans, ce document de 160 pages a été rendu public vendredi 29 novembre. Très attendu, il doit servir de feuille de route à la nouvelle Commission – qui entre en fonctions dimanche 1er décembre – pour réviser lesdites directives et adopter des normes plus contraignantes et donc plus protectrices.
> Lire aussi  La pollution de l’air tue deux fois plus que ce qui était estimé
La pollution de l’air continue à être le « problème numéro un de santé lié à l’environnement » au sein de l’Union européenne avec « plus de 400 000 morts prématurés par an », admet d’emblée la Commission dans son rapport. En France, le nombre de morts imputés aux particules fines et au dioxyde d’azote (NO2) oscille entre 48 000 et 67 000 par an selon les méthodes de calcul. En outre, les preuves scientifiques s’accumulent sur les multiples effets délétères de la pollution. Asthme, cancer du poumon, infarctus, accident vasculaire cérébral, prématurité… la liste des pathologies liées à l’exposition à un air détérioré ne cesse de s’allonger.
Depuis 2000, les niveaux de pollution ont baissé de 10 % à 70 % (principalement pour des métaux lourds comme l’arsenic ou le mercure) mais pour plusieurs polluants, tels les particules fines, le NO2 ou l’ozone, les normes sont encore largement dépassées dans nombre de pays de l’UE. Fin octobre, la Cour de justice de l’UE a ainsi condamné la France pour des dépassements répétés, depuis 2010, de la valeur limite annuel pour le NO2, un gaz très toxique émis principalement par les véhicules diesel et qui intoxique les habitants des grandes agglomérations.
Les particules fines et ultrafines à cibler en priorité
« Deux lacunes contradictoires subsistent », souligne le rapport. D’une part, l’insuffisance des mesures prises par les Etats pour respecter les normes existantes. D’autre part, l’inadéquation de ces normes avec les avis scientifiques qui exigent de les durcir en les alignant sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est particulièrement vrai pour les particules fines PM2,5 (de diamètre inférieur à 2,5 micromètres), les plus dangereuses car elles pénètrent profondément les voies respiratoires. Ainsi la limite d’exposition annuelle est fixée à 25 µg/m3 par l’UE contre 10 µg/m3 pour l’OMS. Et les PM 2,5 ne font l’objet d’aucune limite d’exposition journalière quand l’OMS fixe un seuil de 25 µg/m3 à ne pas dépasser sur vingt-quatre heures. Sur la base de plusieurs publications scientifiques, l’OMS se prépare à réviser ses limites pour les particules fines afin de les rendre encore plus strictes.
> Lire aussi  La pollution de l’air responsable de 422 000 décès prématurés en Europe
En outre, de nouveaux polluants sont apparus dans les radars depuis la directive 2008. Les particules ultrafines (inférieures à 100 nanomètres) sont celles qui inquiètent le plus les autorités sanitaires. Dans un avis rendu en juillet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a sonné l’alerte, indiquant qu’il fallait les « cibler en priorité ». Aujourd’hui, elles ne font l’objet d’aucune norme.
« Le “green deal” doit inclure une stratégie zéro pollution »
Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne, a promis de faire du climat la grande priorité de son mandat. Elle doit présenter son « green deal » le 11 décembre. Une version non définitive a fuité, vendredi 29 novembre. En matière de qualité de l’air figure l’objectif de « parvenir à une plus grande convergence entre la législation de l’UE et les lignes directrices de l’OMS ». Le vice-président Frans Timmermans, chargé du « green deal » et commissaire à la lutte contre le changement climatique, s’est aussi déclaré favorable à l’alignement des normes européennes sur celles de l’OMS.
> Lire aussi  Ursula von der Leyen promet un « green deal » pour faire de l’UE « le premier continent neutre » en carbone en 2050
« La nouvelle Commission européenne ne doit pas perdre de temps pour s’attaquer au fardeau sanitaire que représente la pollution de l’air, réagit Anne Stauffer, de l’Alliance pour la santé et l’environnement, ONG européenne regroupant plus de 70 organisations spécialisées dans les questions de santé-environnement. Le “green deal” doit inclure une stratégie zéro pollution et un calendrier pour la mise à jour des normes actuelles en fonction des recommandations de l’OMS. Chaque jour de retard, ce sont des gens qui continuent à souffrir. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/29/pollution-de-l-air-la-commission-europeenne-reconnait-que-la-legislation-actuelle-n-est-pas-assez-protectrice_6021098_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/11/29/pollution-de-l-air-la-commission-europeenne-reconnait-que-la-legislation-actuelle-n-est-pas-assez-protectrice_6021098_3244.html>>
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2- Décryptage. En Afrique de l’Ouest, une pollution mortelle mais d’ampleur inconnue, Le Monde Afrique, 29/11/19, 19h00
Mariama Darame  

De Dakar à Cotonou, alors que les décès prématurés liés aux particules fines sont en hausse, rares sont les pays qui disposent de données précises sur la qualité de l’air. 
Sur les cartes répertoriant les foyers de pollution dans le monde, l’Afrique est souvent traversée de grandes zones blanches, là où d’autres continents apparaissent en rouge, jaune ou orange. Pourtant, il ne faut pas s’y tromper : « Si on ne fait rien, l’Afrique pourrait représenter la moitié des émissions de pollution dans le monde d’ici à 2030 », avertit Cathy Liousse, directrice de recherche au laboratoire d’aérologie du CNRS, à Toulouse. Des propos tenus devant la centaine de chercheurs, décideurs et spécialistes venus participer au Séminaire international sur la qualité de l’air dans les villes d’Afrique de l’Ouest francophone, organisé jeudi 28 et vendredi 29 novembre, à Paris, par l’Observatoire mondial des villes pour la qualité de l’air (Guapo).
> Lire aussi  L’Afrique du Sud et le Maroc soumis à une forte pollution en dioxyde de soufre
Dramatique peut-être, le constat renvoie à une réalité bien tangible : l’Afrique subsaharienne subit une pollution croissante, renforcée par une démographie et une densité urbaine accrues. En même temps, les risques sanitaires et épidémiologiques liés à la détérioration de la qualité de l’air augmentent. Entre 1990 et 2013, les décès prématurés causés par la pollution atmosphérique ont ainsi connu une hausse de 36 % en Afrique, selon une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiée en 2016.
Le taux de particules fines dans l’air provoque une multitude de pathologies pulmonaires et cardiovasculaires. « Il y a un gros problème de pollution particulaire en Afrique. Quels que soient les sites où nous sommes allés, nous avons trouvé des mesures deux, voire trois fois supérieures aux normes de l’Organisation mondiale de la santé », explique Véronique Yoboué, chercheuse à l’université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan, en Côte d’Ivoire.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/29/en-afrique-de-l-ouest-une-pollution-mortelle-mais-d-ampleur-inconnue_6021103_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/29/en-afrique-de-l-ouest-une-pollution-mortelle-mais-d-ampleur-inconnue_6021103_3212.html>>
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3- Iran : les écoles fermées en raison d'une forte pollution de l'air, AFP, 30/11/19, 20:00

Les écoles et les universités ont fermé samedi en raison de la pollution atmosphérique dans plusieurs régions d'Iran, y compris dans la capitale Téhéran enveloppée dans un nuage de fumée toxique, a rapporté l'agence officielle Irna.
"En raison d'une pollution de l'air accrue, les crèches, les écoles maternelles et primaires, les universités et les établissements d'enseignement supérieur de la province de Téhéran seront fermés", a annoncé vendredi soir le gouverneur adjoint de la capitale, Mohammad Taghizadeh, cité par Irna.
Samedi, premier jour de la semaine en Iran, il a indiqué qu'"après avoir examiné l'indicateur de pollution à Téhéran (...) il a été décidé que les écoles resteront fermées demain (dimanche) dans la province de Téhéran, à part dans les secteurs de Firuzkuh, Damavand et Pardis", a dit M. Taghizadeh, selon Irna.
La concentration moyenne de particules fines à Téhéran a atteint samedi matin 146 microgrammes par mètre cube, selon un site de suivi de la pollution de l'air lié au gouvernement. En milieu d'après-midi, elle était de 107 µg/m3.
L'Organisation mondiale de la santé recommande que cette concentration en particules nocives ne dépasse pas 25 µg/m3 en moyenne sur 24 heures.
Les écoles ont également fermé leurs portes dans la province d'Alborz (nord) et dans celle d'Ispahan (centre), selon Irna. De même dans les villes de Machhad (nord-est), Ouroumiyeh (nord-ouest) et Qom, au sud de Téhéran.
La date de leur réouverture n'a pas été précisée.
La circulation alternée a été imposée samedi dans la capitale mais cette mesure sera annulée dimanche, a indiqué M. Taghizadeh, ajoutant que la circulation des camions restera elle interdite.
Il a été recommandé aux jeunes et aux personnes âgées souffrant de problèmes respiratoires de ne pas sortir et les activités sportives ont été annulées samedi.
La capitale, qui compte huit millions d'habitants, est enveloppée depuis plusieurs jours dans un nuage de pollution, qui ne devrait disparaître qu'avec l'arrivée de la pluie.
La pollution de l'air cause la mort de près de 30.000 personnes par an dans les villes iraniennes, a rapporté Irna plus tôt cette année, citant un responsable du ministère de la Santé.
<https://www.geo.fr/environnement/iran-les-ecoles-fermees-en-raison-dune-forte-pollution-de-lair-198851>
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4- #AlertePollution a un an : des téléphones Garfield aux sites industriels pollués, retour sur 23 histoires que vous nous avez signalées, France Télévisions, 03/12/19, 06:57
Thomas Baïetto & Camille Adaoust

Mardi 3 décembre, notre opération collaborative #AlertePollution fête son premier anniversaire. Pour l'occasion, France info revient sur tous les cas que nous avons traités depuis le lancement.
C'était il y a un an. A l'occasion de la COP24, franceinfo lançait #AlertePollution, une enquête participative (toujours en cours) sur les pollutions que vous subissez au quotidien, un peu partout en France. Rivières souillées, usines polluantes, décharges sauvages... Nos journalistes ont croulé sous le nombre de témoignages (4 637 en un an) qui nous ont permis de publier des reportages et enquêtes, tout au long de l'année. Un an après le début de l'opération, nous avons recontacté chaque personne à l'origine d'un signalement ayant fait l'objet d'un article, pour savoir si sa situation avait évolué.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/alerte-pollution/alertepollution-a-un-an-des-telephones-garfield-aux-sites-industriels-pollues-retour-sur-23-histoires-que-vous-nous-avez-signalees_3711489.html>
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5- Tribune. Où vont la recherche et l’expertise scientifique sur les risques environnementaux et leurs impacts sanitaires ?, Le Monde, 03/12/19, 18h00 
Par Collectif

Face à l’accumulation des dangers sanitaires, un collectif de 200 chercheurs, dans une tribune au « Monde », attire l’attention du gouvernement sur la nécessité d’expertises transparentes et solides.
Tribune. L’incendie de l’usine Lubrizol, à Rouen, a mis en avant l’importance de pouvoir s’appuyer sur une expertise neutre et de haut niveau scientifique dans l’évaluation des risques chimiques pour l’homme et l’environnement afin de répondre aux préoccupations légitimes de la population. Cela est tout aussi vrai en situation d’urgence accidentelle que pour des situations d’exposition chronique via des milieux de vie ou des produits de consommation contaminés (jouets, éléments du mobilier, aliments …). La difficulté de communiquer en situation d’incertitude favorise par ailleurs l’apparition de polémiques, et engendre une perte de confiance envers les décideurs, les agences et les scientifiques.
Les controverses sur les pesticides tels que le glyphosate et très récemment sur les SDHI, ces fongicides largement utilisés, sur les perturbateurs endocriniens, les ondes électromagnétiques, les nanoparticules, les micro-plastiques dans l’environnement et l’alimentation, etc. se suivent à un rythme accéléré et attendent des réponses claires. Elles appellent des recherches et expertises scientifiques robustes et transparentes pour permettre aux autorités de prendre les meilleures décisions, ainsi que pour faire taire les rumeurs ou fausses nouvelles diffusées dans certains réseaux sociaux et médias.
Afin de disposer d’une expertise crédible pour toutes les parties prenantes, un engagement affiché et effectif de l’Etat auprès des équipes de recherche, des agences publiques d’évaluation des risques et instituts d’expertise est fondamental et se doit d’être à la hauteur de ces enjeux civilisationnels majeurs dans une société en plein doute. C’est d’ailleurs ce que recommande l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) dans son rapport du 2 mai, intitulé « Evaluation des risques sanitaires et environnementaux par les agences : trouver le chemin de la confiance ».
Il propose un fonds de recherche inter-agences et établissements qui permettrait de financer les études pour une meilleure connaissance des expositions et des dangers sanitaires, dont ceux qui sont émergents, pour le développement éthique d’outils et de méthodes permettant de réduire l’expérimentation animale, et des recherches sur les effets cumulés, sur la bio-surveillance des populations, l’épidémiologie, les outils de modélisation… Des éléments scientifiques nécessaires et incontournables pour une bonne expertise.
> Lire aussi  Lubrizol : des normes et des contrôles en régression pour les sites industriels à risque
Malheureusement, ces recommandations ne sont pas suivies d’effet ! Tout au contraire… La réduction de la part du budget 2020 du ministère de la transition écologique et solidaire destinée au soutien aux activités scientifiques d’expertise et de recherche sur les risques environnementaux va être accompagnée d’une réduction du nombre de postes – une centaine – et des moyens dans les instituts et agences dépendant de ce ministère, en particulier l’INERIS, l’ANSES et l’ADEME. Pourtant, les chercheurs et les experts de ces organismes sont, de manière évidente, en première ligne dans l’évaluation et la gestion des risques liés à l’environnement !
Un budget diminué régulièrement
Les équipes des grands organismes de recherche et des universités travaillant dans le domaine des risques liés aux contaminants environnementaux voient également leur budget diminué régulièrement depuis plusieurs années et rencontrent de grandes difficultés pour pouvoir financer leurs recherches, aujourd’hui de plus en plus tronquées et limitant leur crédibilité opérationnelle.
Les appels à projets de l’Agence nationale de la recherche (ANR) sur les contaminants, l’environnement et la santé, qui avaient permis au milieu des années 2000 de redynamiser une communauté, ont été supprimés depuis plusieurs années. Le dernier appel « Contaminants et environnement (CESA) » s’est terminé en 2014 après une mobilisation des chercheurs pour éviter sa disparition programmée en 2011 ! Son financement de 8 millions d’euros représentait 50 % des crédits contractuels de la recherche en santé environnementale et en éco-toxicologie. On ne peut que regretter cette disparition à l’ANR comme celle de l’appel à projets « Cancer et environnement » du plan cancer, alors qu’on se pose beaucoup de questions sur les causes de l’augmentation de certains cancers.
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Depuis, seuls les appels à projets « Santé, environnement, travail » de l’ANSES sont spécifiquement dédiés à ces recherches. Ce soutien, ciblé sur des thématiques en lien avec celles de l’agence, est très important pour permettre aux équipes françaises de tenter de se maintenir dans la compétition internationale. Cependant, il n’a pas pour vocation à financer les recherches plus fondamentales et plus prospectives, par exemple sur l’étude des mécanismes d’action des polluants et les nouvelles approches d’évaluation.
Enfin, la seule revue scientifique francophone concernant les risques sur la santé et l’environnement, ERS, est menacée de disparition par manque de soutien financier !
Par ailleurs, les chercheurs qui travaillent sur les risques sanitaires et environnementaux des activités humaines et qui acceptent de participer à des commissions d’experts au sein d’instances publiques sont parfois critiqués dans des médias et des réseaux sociaux si leurs conclusions, toujours collégiales, ne vont pas dans le sens de l’opinion générale ou de celle de parties prenantes militantes. Il n’est pas rare qu’on les accuse de collusion avec les lobbys industriels, alors qu’ils participent souvent bénévolement ou avec de très faibles indemnités à ces évaluations collectives et ont l’obligation de remplir des déclarations d’intérêts consultables par tous ! Les progrès en matière de transparence ont été considérables au cours des dix dernières années et doivent se poursuivre. Malgré cela, la méfiance se diffuse et conduit certains chercheurs à se retirer de l’expertise publique. Qui alors tire bénéfice de cette situation ?
Si les pouvoirs publics souhaitent que la connaissance des dangers et la prévention de ces risques soient à la hauteur des devoirs d’un grand pays industriel vis-à-vis de ses citoyens, pour un environnement de vie sain, pour réduire les inégalités de santé, et pour que la France tienne sa place dans les discussions européennes sur l’innovation comme sur la protection de l’environnement et de la santé, une politique de remise à niveau ambitieuse de la recherche scientifique et de l’expertise publique est indispensable. Ceci doit commencer par l’annulation des pertes d’emplois et des diminutions de crédits sur le budget 2020. Cela constituerait aussi un tout premier pas dans le rétablissement de la confiance du public dans l’évaluation de l’impact des activités industrielles sur la biosphère et la santé de l’homme.
§ Premiers signataires : Francelyne Marano, professeure émérite de biologie et toxicologie, université Paris-Diderot ; Denis Zmirou-Navier, professeur honoraire de santé publique, université de Lorraine.
§ La liste complète (les signataires qui suivent soutiennent le texte de cette tribune à titre personnel sans engager leur institution) : Ait-Aissa Selim, ingénieur de recherche, Ineris ; Martine Aggerbeck, chercheure, Inserm UMR-S 1124 université de Paris ; Karine Andreau, MCU université de Paris ; Sandrine Andres, responsable d’Unité, Ineris ; Isabella Annesi-Maesano, professeure, Inserm UMR-S 1136 et Sorbonne-Université ; Jean-Philippe Antignac, LABERCA, Nantes ; Karine Audouze, MCU, université Paris-Descartes, Inserm UMR-S 1124 ; Annabelle Austruy, Institut Ecocitoyen pour la Connaissance des Pollutions, Fos-sur-Mer ; Lucie Armand, MCU AgroParisTech ; Sylvie Babajko, UMR Inserm S1138, Paris ; Marc Babut, IRSTEA, Villeurbanne ; Armelle Baeza, professeure, université Paris-Diderot ; Isabelle Baldi, professeure, université de Bordeaux, Inserm U1219 ; Isabelle Baudrimont, MCU, université de Bordeaux ; Robert Barouki, professeur, université Paris-Descartes, Inserm UMR-S 1124 ; Frédérick Barreau, chercheur Inserm U 1220, université Paris-Diderot ; Enrique Barriuso, directeur de recherche, INRA-AgroParisTech, université Paris-Saclay ; Sylvain Bart, University of York (Royaume-Uni) ; Rémy Beaudouin, chercheur, Ineris, UMR-I 02 SEBIO ; Rémi Béranger, chercheur, Irset UMR 1085 Inserm, Rennes ; François Berger, professeur des universités, DR Inserm U 1205, université de Grenoble ; Jean-François Bernaudin, professeur émérite de médecine, Sorbonne université ; Nadine Bernard, professeur d’écotoxicologie, Laboratoire Chrono-Environnement, UMR CNRS 6249, université de Franche-Comté ; Raquel Bertoldo, MCF en psychologie sociale, université d’Aix-Marseille ; Dominique Bicout, chercheur, CNRS, université Grenoble-Alpes ; Michèle Bisson, pharmacien toxicologue, Ineris ; Roseline Bonnard, ingénieure de recherche, Ineris ; Norbert Bommensatt, ADEME Service Réseaux et Energies Renouvelables ; Nathalie Bonvalot, Enseignant-chercheur, EHESP IRSET UMR1085 Inserm Rennes ; Sylvie Bortoli, Ingénieur d’études, Inserm, Université de Paris ; Didier Bosseboeuf, Direction Exécutive Prospective et Recherche, ADEME ; Jorge Boszckoski, DR Inserm UMR 955, Université Paris Diderot ; Céline Boudet, ingénieure de recherche, Ineris ; Elisa Boutet, TOXALIM, INRA, Toulouse ; Slama Borhane, CH d’Avignon ; Matthieu Bravin, chercheur, Cirad, La Réunion ; Gildas Brégain, chargé de recherche au CNRS, Laboratoire Arenes - UMR 6051, EHESP, Rennes ; François Brion, ingénieur de recherche, Ineris ; Céline Brochot, ingénieure de recherche, Ineris ; Louis Bujan, professeur, Université de Toulouse ; Nicolas Cabaton, CR Inra Toulouse ; Gaël Callonnec, économiste Direction Exécutive Prospective et Recherche ADEME ; Jacqueline Candau, DR, Irstea, Bordeaux ; Julien Caudeville, chercheur Ineris ; Nadia Carluer, ingénieur-chercheur, Irstea ; Marie Carrière, DR, CEA, Grenoble ; Olivier Chanel, DR CNRS, AMSE, Aix-Marseille Université ; Lionel Charles, directeur d’études, FRACTAL Paris ; Virginie Chasles, MCF, Université Jean-Moulin Lyon 3 ; Caroline Chauvet, MCU, Université Paris-Descartes, Inserm UMR-S 1124 ; Pascale Chavatte-Palmer, DR, Inra, Jouy-en-Josas ; Karen Chardon, professeur, UMR Ineris-Université de Picardie Jules Verne ; Nicolas Chevalier, professeur, Université de Nice, Inserm ; Cécile Chevrier, DR Inserm UMR 1085, Irset, Rennes ; Jacqueline Clavel, DR Inserm UMR S 754, université Paris Descartes ; François Clinard, Santé Publique France ; Rémy Collomp, chef de pôle, CHU de Nice ; Emmanuel Combet, direction exécutive Prospective et Recherche ADEME ; Cécile Corbière, MCU, Université de Rouen ; Sylvaine Cordier, DR Inserm émérite, UMR 1085 Irset, Rennes ; Thomas Coudon, Centre Léon Bérard, Lyon ; Xavier Coumoul, professeur, Université Paris-Descartes, Inserm UMR-S 1124 ; Marie-Agnès Coutellec, CR, Inra, Rennes ; Damien Cuny, professeur, faculté de Pharmacie, Université de Lille ; Frederic De Blay, professeur, Université de Strasbourg ; René de Sèze, chercheur, INERIS ; Christophe Demarque, maître de conférences en psychologie sociale et du travail ; Barbara Demeneix, professeure, Muséum d’histoire naturelle, Paris ; Laurence Denaix, DR, Inra, Bordeaux ; Valérie Desauziers, professeur à l’IMT Mines Alès ; Hélène Desqueyroux, ADEME ingénieure Direction Exécutive Prospective et Recherche ; Isabelle Deportes, ADEME, ingénieure Santé-Déchets ; Caroline Desvergne, ingénieur-chercheur CEA, Grenoble ; John De Vos, professeur, CHU de Montpellier ; Juliette Deweirdt, Université Bordeaux ; Thierry Douki, ingénieur-chercheur CEA, Grenoble ; Orianne Dumas, CR Inserm, U1018, Paris ; Hélène Dumond, Université de Lorraine ; Juliette Fabure, MCU AgroParisTech ; Luc Ferrari, professeur, Université de Lorraine ; Ioana Ferecatu, MCU Université Paris-Descartes, Inserm UMR-S 1124 ; Béatrice Fervers, professeur associé, Centre Léon Bérard, Inserm UA8, Université Lyon 1 ; Stéphane Firmin, Institut Polytechnique UNILASALLE, Beauvais ; Emmanuel Flahaut, DR CNRS, UMR 5085, Toulouse ; Nicolas Foray, DR, Unité Inserm UA8, Université Lyon 1 ; Thierry Fournier, DR Inserm Université Paris-Descartes, Inserm UMR-S 1124 ; Clémentine Fritsch, CR CNRS, UMR 6249, Université Bourgogne Franche-Comté ; Laurent Gagnepain, ADEME, ingénieur expert Service Transport et Mobilité ; Jeanne Garric, DR Irstea, Anthony ; Guillaume Garçon, professeur, faculté de Pharmacie Lille ; Ronan Garlantezec, MCU-PH, CHU Rennes, IRSET UMR1085 Inserm ; Alain Geffard, professeur, Université Reims Champagne Ardenne UMR-I 02 SEBIO ; Laure Geoffroy, ingénieur, écotoxicologue, Ineris ; Ophélie Germande, doctorante, Université Bordeaux ; Sophie Gil, Université de Paris-Sud, Chatenay-Malabry ; Daniel Gilbert, professeur, Université de Franche-Comté/CNRS ; Frédéric Gimbert, MCU, UMR CNRS, Université de Franche-Comté ; Anne-Paule Gimenez-Roqueplo, professeure, Université de Paris, Inserm U 970 ; Philippe Glorennec, enseignant-chercheur, EHESP IRSET UMR1085 Inserm, Rennes ; Marcel Goldberg, professeur émérite de santé publique, Université Paris Descartes ; Hervé Gouëdard, économiste Direction Exécutive Prospective et Recherche, ADEME ; Christelle Gramaglia, CR UMR G-EAU IRSTEA Montpellier ; Vincent Grammont, responsable d’études et de recherches en évaluation des risques sanitaires, Ineris ; Cécile Grand, chef de projets sites et sols pollués, ADEME ; Isabelle Grémy, directrice de l’Observatoire régional de santé d’Ile-de-France ; Michel Guerbet, professeur, Université de Rouen ; Benjamin Hanoune, CR CNRS, UMR 8522 CNRS/Université de Lille ; Kévin Hardonnière, MCU Université Paris Sud ; Denis Hémon, DR émérite, Inserm ; Thierry Heulin, DR CNRS, Université de la Méditerranée ; Hélène Houot, MCF, Université de Besançon ; Laurence Huc, INRA, UMR 1331 Toxalim, Toulouse ; Anne Jaffrezic, Agrocampus, INRA, Rennes ; Nathalie Jas, DR, Inra, Paris ; Alice James Casas, ingénieur d’Etudes et de Recherche, Ineris ; Bernard Jégou, directeur de recherche Inserm émérite, U.1085-Irset, Rennes ; Matthieu Fournier, directeur Département Géosciences et Environnement, Université de Rouen Normandie ; Olivier Kah, directeur de Recherche CNRS honoraire, U.1085-Irset, Rennes ; Guillaume Karr, responsable Etudes et Recherche à l’Ineris ; Saadia Kerdine-Romer, professeure Université Paris Saclay ; Florence Kermarec, Santé Publique France ; Dominique Lagadic-Gossmann, DR Inserm U1085-Irset, Rennes ; Isabelle Lamy, DR Inra, Université Paris-Saclay ; Sophie Lanonne, DR Inserm, U955 Inserm Créteil ; Olivier Laprévote, professeur, faculté de Pharmacie, Université de Paris ; Pierre Lauret, enseignant chercheur, IMT Mines Alès et Institut des Sciences des Risques ; François Laurent, CR, UMR 1331 Toxalim, INRA Toulouse ; Pierre Le Cann, enseignant-chercheur, EHESP IRSET UMR1085 Inserm Rennes ; Brigitte Le Magueresse, Inserm U1060/Inra 1235/Université Lyon-1 ; Jean Lesne, professeur de microbiologie retraité de l’Anses ; Denis Le Paslier, DR CNRS, CEA Fontenay-aux-Roses ; Eric Le Ferrec, IRSET, Inserm UMR1085 Rennes ; Gabriel Livera, professeur, Université de Paris, CEA, Inserm ; Jean-Marc Lobaccaro, professeur des universités, Université Clermont-Auvergne ; José-Marie Lopez-Cuesta, professeur, directeur du Centre des Matériaux des Mines d’Alès ; Francis Macary, agronome chercheur en agro-environnement, Irstea ; Frédéric Mauny, professeur de santé publique, université de Franche-Comté ; Sylvie Massemin, MCU, Université de Strasbourg ; Xavier Mercier, CR CNRS, Université de Lille- Villeneuve-d’Ascq ; Sakina Mhaouty-Kodja, UMR 8246, Université Pierre et Marie Curie, Paris ; Natacha Monnet, ADEME-Délégation Régionale Ile de France ; Christian Mougin, DR Inra ; Soizic Morin, chargée de recherche, Irstea, Bordeaux ; Laurent Mucchielli, DR CNRS U7305, Université Aix-Marseille ; Luc Multigner, directeur de recherche Inserm U1085, Irset, Rennes ; Sylvie Nazaret, DR CNRS, UMR 5557, Villeurbanne ; Sylvie Nélieu, CR, INRA, UMR 1402 ECOSYS, Université Paris-Saclay ; Yves Noack, DR CNRS émerite ; Sylvie Ollitrault, directrice de recherche au CNRS, directrice de l’UMR 6051 ARENES (EHESP-Rennes1-SciencesPo Rennes-CNRS) ; Isabelle Oswald, DR INRA, Toulouse ; Thierry Orsière, ingénieur de recherche CNRS, Université de la Méditerranée ; Richard Ortega, directeur de recherche CNRS ; Christophe Paris, professeur, Université de Rennes, Inserm U.1085-Irset ; Laurence Payrastre, directrice de recherche TOXALIM, Inra, Toulouse ; Marc Pallardy, professeur toxicologue Université Paris Sud ; Maxime Pauwels, enseignant-chercheur, université de Lille ; Charles Pineau, DR, Inserm U1085 Irset, Rennes ; Philippe Polome, coordonnateur de la mention Risques et environnement à Lyon et doyen de l’UFR de sciences économiques et de gestion à Lyon 2 ; Françoise Pons, professeur Faculté de Pharmacie, Université de Strasbourg ; Jean-Marc Porcher, ingénieur de recherche, Ineris ; Olivier Pourret, enseignant-chercheur, Institut Polytechnique UniLaSalle, Beauvais ; Odile Poulain, chercheure Institut Pasteur de Lille ; Jeremy Pourchez, professeur, Ecole des Mines Saint-Etienne ; Delphine Praud, post-doctorante en épidémiologie, Inserm U1052, Lyon ; Nicolas Pucheux, écotoxicologue, Ineris ; Sophie Pujol, ingénieur d’études et de recherche clinique, CHU de Besançon Laboratoire Chrono-environnement ; Catherine Quantin, PU-PH, Université de Dijon ; Philippe Quenel, professeur directeur du LERES-EHESP Rennes ; Thierry Rabilloud, DR CNRS, CEA ; Amara Rachid, professeure, Université Littoral Côte d’Opale (ULCO) ; Cécile Raillard, MCF, Université de Nantes ; Jean-Luc Ravanat, ingénieur-chercheur CEA ; Anaïs Rocci, Direction Exécutive Prospective et Recherche ADEME ; Eric Rochard, DR IRSTEA, Bordeaux ; Juliette Rosebery, DR, Irstea, Bordeaux ; Virginie Rouiller, professeure Université Paris, CEA,INSERM ; Delphine Rousseau, CR, INRA, Jouy-en-Josas ; Georges Salines, ancien directeur du Laboratoire d’hygiène de la Ville de Paris ; Bernard Salles, professeur d’université émérite, Toxalim, INRA, Toulouse ; Pietro Salizzoni, professeur, Ecole Centrale de Lyon ; Michel Samson, DR Inserm U1085-Irset, Rennes ; German Sancho-Cano, LABERCA, Nantes ; Géraldine Sarret, DR, CNRS, laboratoire ISTerre, université de Grenoble ; Corinne Schadkoxski, directrice Association pour la prévention de la pollution atmosphérique ; Eva Schreck-Silvano, MCU-université Paul Sabatier Toulouse, UMR 5563/CNRS/IRD/UPS ; Henri Schroeder, Professeur neurotoxicologie environnementale, Université de Lorraine ; Lydie Sparfel-Berlivet, Irset, Inserm U1085, Rennes ; Odile Sergent, Irset, Inserm U1085, Rennes ; Gianluca Severi, DR Inserm, université Paris-Saclay et Gustave-Roussy ; Francois Sichel, professeur, Université de Caen ; Valérie Siroux, université de Grenoble, Inserm U1209 ; Eric Thybaud, chercheur-expert, INERIS ; Laure Tougne, professeur, Université Lumière Lyon 2 ; Bénédicte Trouiller, ingénieur recherche INERIS ; Gaëlle Uzu, CR IRD, Grenoble ; Paule Vasseur, professeure, université de Lorraine ; Marie Vanacker, ingénieure de recherche, Irstea ; Fanny Vicard, économiste Direction Exécutive Prospective et Recherche ADEME ; Eric Vidalenc, Direction Exécutive Prospective et Recherche ADEME ; Catherine Viguie, Toxalim INRA, Toulouse ; Nicolas Visez, maître de conférences, université de Lille ; Florence Zeman, chercheur, Ineris ; Marie Zins, professeur de santé publique, université Paris-Descartes.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/12/03/ou-vont-la-recherche-et-l-expertise-scientifique-sur-les-risques-environnementaux-et-leurs-impacts-sanitaires_6021522_1650684.html>
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6- Paludisme en Afrique : les femmes et les enfants d’abord, Le Monde Afrique, 04/12/19, 13h20
Sandrine Berthaud-Clair  

Face au ralentissement de la lutte contre la maladie parasitaire, le rapport 2019 de l’OMS met l’accent sur les populations fragiles et isolées. 
Les femmes et les enfants d’abord : c’est le message fort que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de mettre en avant, particulièrement pour l’Afrique, dans son rapport 2019 sur la lutte contre le paludisme, rendu public mercredi 4 décembre. Braquer les projecteurs sur le continent est une nécessité puisqu’il continue de porter le plus lourd fardeau de cette maladie mortelle, avec 93 % de tous les cas dans le monde. En 2018, ce sont 228 millions de personnes qui ont contracté la maladie parasitaire véhiculée par le moustique anophèle et 405 000 en sont mortes. Près de sept victimes du parasite sur dix ont moins de 5 ans.
> Lire aussi  Qu’est-ce que le Mosquirix, vaccin antipaludique administré aux enfants au Malawi, au Ghana et au Kenya ?
Les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables. En 2018, 11 millions d’entre elles, vivant dans 38 pays du continent, ont été contaminées, ce qui équivaut à près d’un tiers de toutes les grossesses africaines. Mais la même année, seulement 31 % des femmes enceintes vivant dans des zones à risque ont reçu les trois doses de traitement préventif recommandées par l’OMS. Les conséquences d’une infection par le parasite Plasmodium falciparum sont importantes pour les mères mais aussi pour les enfants qu’elles portent, puisqu’ils naîtront avec un poids trop faible. Moins gros, ils sont davantage exposés à venir au monde prématurément et donc à mourir dans les premiers mois de vie. L’OMS a estimé que 872 000 enfants du continent sont ainsi nés en insuffisance pondérale.
Par ailleurs, sur les 24 millions d’enfants infectés et âgés de moins de 5 ans, en Afrique subsaharienne, la moitié souffrait d’une anémie modérée et 1,8 million d’une anémie sévère, facteur de risque majeur de mortalité infantile. « Le paludisme continue d’être une maladie de la pauvreté et de l’inégalité », explique le Guinéen Abdourahmane Diallo, directeur général du partenariat Roll Back Malaria pour en finir avec le paludisme : « Les femmes et les enfants étant les populations les plus vulnérables, il est important de mettre l’accent sur cet enjeu, même s’il n’est pas nouveau. »
Couverture santé universelle
L’agence onusienne insiste d’autant plus sur cette priorité que les outils de prévention, de diagnostic et de soin existent et ont fait leurs preuves. Pour atteindre ces femmes et ces enfants parfois isolés, la clé de la lutte « repose sur la construction de systèmes de santé communautaires robustes et, surtout, sur la création ou le renforcement d’une couverture santé universelle », détaille le docteur Diallo. Une prise en charge globale et minimale des femmes durant leur grossesse leur permet en effet d’accéder à la prévention du paludisme, d’être diagnostiquées et, le cas échéant, soignées. Ce suivi de base est également essentiel pour les enfants après l’accouchement, d’autant plus si la mère a été infectée.
C’est d’autant plus urgent que, en 2018, plus d’un tiers des enfants ayant développé une fièvre (36 %) en Afrique subsaharienne, donc susceptibles d’avoir été infectés par le paludisme, n’ont eu accès à aucun soin. « Les agents communautaires sont les mieux à même de délivrer une bonne information et de faire une prévention efficace, rappelle le docteur Diallo. Ne serait-ce qu’en distribuant des moustiquaires imprégnées d’insecticide », qui restent encore le moyen le plus efficace pour se protéger de l’anophèle. Désormais, 61 % des enfants qui vivent dans une zone « impaludée » dorment sous une moustiquaire, contre 26 % en 2010.
> Lire aussi  La moustiquaire, arme de protection massive
Six pays africains concentrent plus de la moitié des personnes atteintes du paludisme : le Nigeria, qui compte à lui tout seul un quart d’entre eux ; la République démocratique du Congo (RDC, 12 %) ; l’Ouganda (5 %) ; la Côte d’Ivoire, le Mozambique et le Niger (4 % chacun). Et seulement sept pays du continent ont réussi à vaincre la maladie : l’île Maurice, le Maroc, le Lesotho, les Seychelles, la Tunisie et l’Egypte, auxquels l’Algérie vient tout juste de se joindre puisqu’elle n’a enregistré aucun cas en 2018. Enfin, le Cap-Vert, l’Eswatini et le Botswana pourront bientôt être déclarés « libres de tout paludisme »(respectivement 2, 59 et 533 cas), tandis que l’Afrique du Sud, qui vient de passer sous la barre symbolique de 10 000 cas, est aujourd’hui sur la voie de l’éradication, selon le rapport.
Analyse fine des données
Même si la bataille est loin d’être gagnée, le rapport prend le temps de faire le bilan de quinze années de lutte (2000-2015) et rappelle que les « progrès ont été considérables ». L’OMS estime par exemple que, depuis 2000, au moins 93 millions de cas de paludisme ont été évités et que 590 000 vies ont été épargnées. Grâce à la disponibilité accrue de tests peu chers et de bonne qualité, le pourcentage d’enfants diagnostiqués a fait un véritable bond en avant, passant entre 2015 et 2018 de 48 % à 76 %. Sur la même période, l’investissement dans la recherche fondamentale et le développement de produits est en hausse et a atteint 598,2 millions d’euros en 2018, frôlant le record de 2009 qui s’était élevé à 610 millions d’euros.
> Lire aussi  L’OMS appelle à investir massivement dans la lutte contre le paludisme
Cependant, ces bons chiffres ne doivent pas faire oublier que le ralentissement dans la lutte se confirme. Il est presque certain que les Objectifs de développement durable adoptés par les Nations unies, qui visent à éradiquer le fléau d’ici à 2030, ne seront pas atteints. Le nombre de nouveaux cas observés chaque année, après une chute spectaculaire en 2014, stagne depuis. L’argent fait aussi défaut, estime l’auteur principal du rapport, le Kényan Abdisalan Noor, puisqu’il faudrait quasiment doubler les moyens actuels, qui s’élèvent à 2,44 milliards d’euros, pour en finir avec la maladie. Ainsi, « malgré la récente reconstitution du Fonds mondial [contre le sida, la tuberculose et le paludisme], la plus importante de toute son histoire, nous risquons d’être seulement capables de préserver les progrès accomplis, avertit le docteur Noor. Ce manque de financement est la plus grande menace qui pèse sur la lutte. »
Pourtant, une région dans le monde – l’Asie du Sud-Est – a prouvé qu’une volonté politique forte pouvait permettre de venir quasiment à bout de la maladie en quelques années. Un résultat obtenu notamment grâce à une analyse fine des données de terrain, qui permettent l’utilisation la plus ajustée des moyens disponibles. Le Cambodge, la Chine (province du Yunnan), le Laos, la Birmanie, la Thaïlande et le Vietnam sont ainsi parvenus, entre 2010 et 2018, à faire chuter le nombre de nouveaux cas de 76 % et les décès de 95 %. En 2018, le Cambodge n’a même enregistré aucun cas de décès lié à la maladie pour la première fois de son histoire.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/04/paludisme-en-afrique-les-femmes-et-les-enfants-d-abord_6021659_3212.html>
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7- Le "Tchernobyl chilien" qui empoisonne le centre du pays, AFP, 04/12/19, 16:33
Giovanna Fleitas

Au Chili, une baie de carte postale donnant sur le Pacifique a été sacrifiée dans les années 1950 par l'installation d'une zone industrielle. Depuis, les habitants de ce "Tchernobyl chilien" dénoncent le lent empoisonnement dont ils sont victimes.
Les 50.000 habitants de Quintero et Puchuncavi, les deux localités situées de part et d'autre de l'anse, à quelque 120 kilomètres de Santiago, respirent les gaz émis par quatre centrales thermiques à charbon et des raffineries de brut et de cuivre.
C'est en 1958 que le gouvernement chilien a décidé de sacrifier cette côte et l'activité agricole et de pêche artisanale qui s'y déroulait pour y développer un pôle industriel, synonyme d'emploi.
Le "Tchernobyl chilien", comme l'a baptisé Greenpeace, expose la population, et en particulier les enfants et les femmes enceintes, à des intoxications et des maladies chroniques.
Récemment, la Cour suprême du Chili a estimé que la négligence de l'Etat avait mis en danger "la santé, et même la vie des personnes".
Fin septembre, avant que n'éclate la violente crise sociale qui secoue le pays, le président Sebastian Piñera a demandé pardon aux habitants de Quintero et Puchuncavi en reconnaissant qu'ils avaient été "maltraités". "Toutes sortes d'entreprises ont été installées là, sans aucune règle, générant des abus vis-à-vis des populations et de la nature", a-t-il ajouté.
- Peur de respirer -
Alejandrina Arriaza est inquiète. Sa petite-fille Deyanira, bientôt deux ans, souffre d'une maladie chronique des poumons. La pollution, présente au quotidien, n'arrange rien.
Les médecins ont recommandé à Alejandrina de déménager pour trouver un air plus pur mais elle n'a nulle part où aller.
"J'ai peur qu'il arrive quelque chose à ses poumons", déclare cette femme à l'AFP dans sa petite maison en bois et en tôle sur les hauteurs de Puchuncavi, d'où l'on voit les gigantesques cheminées industrielles.
L'an dernier, entre août et septembre, un nuage toxique a noirci le ciel et huit membres de sa famille sont tombés malades. En tout, plus de 1.300 habitants de la zone se sont rendus aux urgences pour des vertiges, des nausées, des maux de tête et des éruptions cutanées.
Trois gaz toxiques présents dans l'air ont été détectés par les autorités: du nitrobenzène, du toluène et du méthylchloroforme, qui est pourtant interdit au Chili.
Selon le Collège des médecins, bien que les symptômes ne soient pas visibles chez les enfants et les femmes enceintes, ces gaz peuvent provoquer des séquelles. L'exposition à ces substances "va entraîner, tôt ou tard, l'apparition d'une maladie ou d'une tumeur", prévient le toxicologue de cette organisation, Andrei Tchernitchin.
- Des décennies d'"abus" -
Sur la côte comme sur l'eau, les différents éléments de la zone industrielle sont omniprésent à travers la baie.
A terre, tuyaux imposants, cheminées et silos géants qui renferment des produits chimiques et combustibles se succèdent.
Côté mer, des pipelines s'avancent de plusieurs dizaines de mètres dans l'eau, des bateaux attendent au large et des panneaux préviennent "Danger, zone industrielle!".
"Ce sont des entreprises dangereuses, polluantes et obsolètes, car leur technologie est très mauvaise", accuse Katta Alonso, fondatrice de l'association des Femmes de la zone sacrifiée Quintero-Puchuncaví.
Pour Greenpeace, la situation est "pire" qu'à Tchernobyl, après l'accident nucléaire de 1986. Car ici, "ce n'est pas à cause d'un accident, mais de sites qui opèrent au quotidien et qui polluent en continu", juge Estefania Gonzalez, coordinatrice des campagnes de cette ONG.
Katta, 65 ans, raconte de sa voix rauque à l'AFP la métamorphose de ce lieu paradisiaque après l'installation de la première centrale. Ont suivi une raffinerie et une usine de fonte de cuivre appartenant à Codelco, premier producteur mondial de cuivre, des centrales thermiques et des usines chimiques.
"On vivait de l'agriculture, de la pêche et du tourisme. Les plages (sont encore) merveilleuses, très jolies, mais aujourd'hui il ne reste rien, ils ont tout détruit", déplore cette militante, qui dit avoir été menacée.
En 2012, l'organisation de défense de l'environnement Oceana a prélevé des fruits de mer le long de la côte et les a analysés: 100% d'entre eux contenaient de l'arsenic, du cuivre et du cadmium.
- La COP25, une occasion ratée -
Au Chili, la crise sociale la plus grave de ces trente dernières années a relégué les questions environnementales au second rang.
Les troubles ont contraint le gouvernement à renoncer à accueillir la conférence de l'ONU sur le climat COP25 - transférée à Madrid.
"Organiser la COP25 au Chili offrait une opportunité formidable pour la violation des droits environnementaux que vivent des milliers de Chiliens depuis des dizaines d'années dans les zones sacrifiées", a déclaré à l'AFP Mauricio Ceballos, porte-parole de Greenpeace au Chili.
Samedi, la justice chilienne a ouvert le procès de six dirigeants de l'Entreprise nationale de pétrole (ENAP), pour leur responsabilité supposée dans un accident pétrolier qui a touché en août les baies de Talcahuano (sud) et Quintero-Puchuncavi.
Un plan a été mis en place à la suite de différents épisodes de pollution. Il comprend un suivi de la pollution de l'air et des normes plus strictes concernant les émissions de dioxyde de soufre. Mais les spécialistes sont formels : la solution passe par la fermeture des sites.
La raffinerie de Codelco, responsable en 2011 de l'intoxication de dizaines d'enfants de l'école La Greda de Puchuncavi, est particulièrement visée. Le bâtiment scolaire a dû être déplacé.
Avec des pertes de 50 millions de dollars par an, ce site --dont les responsables ont décliné une demande d'entretien de l'AFP-- reconnaît dans un communiqué que ses installations "sont peu compétitives et n'offrent pas de meilleures perspectives à moyen terme".
Mais ses travailleurs refusent toute éventuelle fermeture. "Ce site, nous allons le défendre quoi qu'il en coûte", a déclaré à l'AFP la dirigeante du syndicat 1, Andrea Cruces, qui a prévenu que 8.000 postes indirects et 2.500 directs pourraient être affectés par une telle décision.
<https://www.lepoint.fr/monde/le-tchernobyl-chilien-qui-empoisonne-le-centre-du-pays-04-12-2019-2351381_24.php>
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8- Consigne : Jacques Vernier propose de réviser le soutien aux collectivités, Actu-environnement, 04/12/19
Philippe Collet

Jacques Vernier a rendu son rapport final. Le document propose un schéma de consigne accompagné d'une refonte du soutien versé aux collectivités locales pour le tri des déchets d'emballages.
Jacques Vernier a fini son travail sur les conditions de mise en œuvre de la consigne sur les emballages. Le président du comité de pilotage, lancé en juin dernier par la secrétaire d'État à la Transition écologique Brune Poirson, vient de remettre son rapport final. Le document, d'une soixantaine de pages, formule vingt préconisations. Il recommande en particulier d'appliquer une consigne de 15 centimes d'euro sur toutes les bouteilles et les canettes (et pas uniquement les bouteilles en PET).
Le document, qu'Actu-Environnement a pu consulter, préconise surtout de revoir le calcul du soutien versé par l'éco-organisme en charge des emballages ménagers. La formule actuelle est trop favorable à Citeo, explique le rapport. En octobre dernier, à l'occasion des Assises des déchets, Brune Poirson s'est déclarée favorable à une renégociation du dispositif, et en particulier de la définition de la collecte optimisée.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/consigne-soutien-collectivites-34554.php4>
Sur le même sujet :
> Jacques Vernier, ultime défenseur de la consigne (abonnés) <http://www.journaldelenvironnement.net/article/jacques-vernier-ultime-defenseur-de-la-consigne,101581>, Le JDLE, 05/12/19
En savoir plus :
> Rapport de Jacques Vernier sur la consigne des emballages de boissons (en pdf) <https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-34554-rapport-consigne.pdf>, novembre 2019 
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9- Les contenants en plastique au quotidien sont un « enjeu majeur de santé publique », Le Monde, maj le 05/12/19 à 01h13
Stéphane Foucart

Une mission d’information parlementaire alerte sur l’exposition « très préoccupante » aux perturbateurs endocriniens présents dans des contenants en plastique. 
Les usages actuels du plastique constituent « un enjeu majeur de santé publique », et la réglementation en vigueur ne permet pas d’y faire face.
Ce sont, en substance, les deux conclusions saillantes du rapport parlementaire rendu mercredi 4 décembre par la mission d’information sur les perturbateurs endocriniens (PE) présents dans les plastiques. Au terme d’une soixantaine d’auditions – principalement d’industriels, de chercheurs, de médecins et de responsables d’agences sanitaires –, les rapporteurs alertent sur « le caractère très préoccupant de l’exposition généralisée de la population aux perturbateurs endocriniens et sur ses conséquences pour la santé » ; ils formulent une série de recommandations afin de permettre, notamment, l’application du principe de précaution et de prévenir l’exposition aux plastiques des personnes les plus sensibles (femmes enceintes, enfants, adolescents, patients, etc.).
> Lire aussi  « Le plastique est omniprésent dans les fleuves » français
« Un réel problème de santé publique »
Aux côtés des pesticides, ceux-ci forment l’une des sources d’exposition majeure de la population aux PE, c’est-à-dire des substances capables d’altérer le fonctionnement hormonal. L’exposition de la population générale à des faibles doses de PE est suspectée d’être impliquée dans un grand nombre de pathologies en progression : troubles neurocomportementaux et cognitifs, obésité et diabète de type 2, cancers hormono-dépendants, infertilité, maladies thyroïdiennes.
« Les contenants en plastique sont pour une part importante à l’origine des contaminations constatées pour certains perturbateurs endocriniens, écrivent les deux rapporteuses de la mission, Claire Pitollat (La République en marche, LRM, Bouches-du-Rhône) et Laurianne Rossi (LRM, Hauts-de-Seine). Il est donc urgent d’agir sur ceux que nous utilisons quotidiennement et qui présentent le plus d’impacts : alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques. »
Dans bon nombre de situations, l’usage normal de ces contenants libère dans leur contenu des plastifiants ou des additifs – phtalates, bisphénols, ignifuges, imperméabilisants – ayant des propriétés de PE. La mise au rebut des mêmes plastiques induit également une pollution de l’environnement susceptible de contaminer la chaîne alimentaire et, in fine, le consommateur.
« Nous sommes littéralement envahis par le plastique et nous ne voyons encore ses nuisances que par le biais des pollutions environnementales, relève Michel Vialay, député (Les Républicains) des Yvelines et président de la mission d’information. Mais il faut avoir conscience qu’il s’agit d’un réel problème de santé publique ! Chacun de nous ingère environ cinq grammes de particules de plastique chaque semaine, soit l’équivalent d’une carte bancaire. L’air, l’eau : tous les milieux sont concernés par la pollution au plastique. »
Extension aux plastiques alimentaires
Les rapporteurs relèvent que les PE ne sont pas réglementés de la même manière, au niveau européen, selon qu’ils concernent des pesticides ou des plastiques destinés au contact alimentaire, des dispositifs médicaux, des cosmétiques, etc.
Les pesticides évalués comme PE « avérés » ou « présumés » ne peuvent théoriquement être autorisés à être mis sur le marché : la mission d’information propose l’extension de cette disposition aux plastiques alimentaires. Elle demande aussi que les PE puissent être identifiés selon un niveau de preuve plus faible (« suspectés »), afin de pouvoir graduer les mesures de prévention.
L’harmonisation des différentes réglementations européennes sur le sujet est l’une des recommandations phares de la mission, qui propose d’instituer une autorité européenne ad hoc, chargée de couvrir la question de manière transversale.
« Il faut également renforcer la recherche scientifique sur le sujet car de nombreuses questions demeurent en suspens, dit M. Vialay. En particulier, notre mission recommande de soutenir la recherche sur les nanoplastiques, qui peuvent traverser les barrières physiologiques [barrières intestinale, hémato-encéphalique, placentaire] et dont nous ne savons encore pas grand-chose. C’est crucial car, avec le temps, une part des plastiques que nous avons mis en circulation dans l’environnement se dégradent progressivement jusqu’à cette forme de nanoparticules. »
> Lire aussi  L’exposition à certains bisphénols augmente le risque de développer un diabète
La surveillance accrue, dans la population générale, des troubles et des pathologies les plus sûrement associés à l’exposition aux PE est également recommandée par les parlementaires. En particulier, les hypospadias (malformation congénitale de l’urètre), les cryptorchidies (non-descente des testicules dans les bourses), les cancers du testicule ou encore les pubertés précoces. L’évolution d’incidence de ces troubles pourrait être utilisée comme un marqueur de l’exposition de la population générale aux PE. L’évaluation chiffrée des dégâts de ces substances est cependant complexe : elles peuvent agir à des doses très faibles, avoir des effets retardés après une exposition dans la période fœtale ou périnatale, se manifester sur les générations ultérieures n’ayant jamais été exposées, etc.
La France pionnière
Les parlementaires illustrent la gravité de la situation, sur la santé reproductive, par quelques chiffres frappants : la qualité du sperme humain (sa concentration de spermatozoïdes) s’est dégradée de moitié en cinquante ans, un couple sur six éprouve des difficultés à se reproduire naturellement, 2 % à 4 % des garçons seraient affectés de cryptorchidie à la naissance.
Les rapporteurs soulignent toutefois que la France est, en Europe, pionnière en matière de prévention des risques liés aux PE des plastiques avec l’interdiction en 2015 du bisphénol A (BPA) dans les contenants et les ustensiles alimentaires.
> Lire aussi  Le bisphénol B, substitut du BPA, suspecté d’être un perturbateur endocrinien
Les chercheurs auditionnés soulignent d’ailleurs que les travaux les plus récents sur le sujet renforcent les premiers soupçons de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), formulés dès 2011, associant exposition au BPA et risque accru de cancer du sein.
Cependant, le BPA a parfois été remplacé par d’autres bisphénols tout aussi problématiques. La mission recommande d’introduire dans le droit européen « la possibilité d’interdire simultanément une molécule et celles dont la structure est proche, sans attendre la multiplication des études scientifiques sur les molécules alternatives de la même famille ».
> Lire aussi  Comment construire des villes durables en s’inspirant de la nature
Sans attendre des mesures d’interdiction, il est aussi possible de remplacer les plastiques, dans certains de leurs usages, par du verre, de l’inox ou de la céramique. De même, dit M. Vialay, qu’« il est aussi nécessaire d’agir en informant et en sensibilisant les consommateurs ainsi que les personnels soignants ou les professionnels de la petite enfance ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/04/le-plastique-enjeu-majeur-de-sante-publique_6021650_3244.html>
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10- Lubrizol : la direction régionale de l’environnement favorable à une reprise partielle de l’activité, Le Monde, 06/12/19, 06h16
Stéphane Mandard

L’arrêté de la Dreal, que « Le Monde » s’est procuré, donne son feu vert à la réouverture du site Seveso moins de trois mois après l’incendie de Rouen. Il va servir de base à l’avis que va rendre le conseil départemental de l’environnement le 10 décembre. 
Moins de trois mois après l’incendie qui a ravagé les entrepôts de l’usine chimique Lubrizol à Rouen, le préfet de Seine-Maritime, Pierre-André Durand, s’apprête à donner son feu vert à la reprise partielle de l’activité sur ce site classé « Seveso seuil haut » en raison de la dangerosité des produits qui y sont manipulés.
Une première étape a déjà été franchie. Dans un arrêté que Le Monde s’est procuré, la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) de Normandie a validé, mardi 3 décembre, la réouverture de l’usine, spécialisée dans la fabrication de lubrifiants.
C’est sur la base de cet arrêté que le conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst), qui doit se réunir mardi 10 décembre, va rendre son avis. Le préfet a annoncé, mercredi 4 décembre, qu’il suivrait cet avis. Le Coderst est composé de vingt-quatre membres dont six représentants des services de l’Etat : la Dreal mais aussi l’agence régionale de santé, l’Agence de l’eau ou encore la direction des territoires et de la mer. La directrice générale de Lubrizol France, Isabelle Striga, siège aussi dans ce conseil où la Métropole de Rouen et les associations de défense de l’environnement bénéficient chacun d’une voix.
Vice-président de la Métropole, Cyrille Moreau, ne se fait guère d’illusion sur l’issue du Coderst du 10 décembre. « Etant donné sa composition, la majorité est acquise, indique l’élu d’Europe Ecologie-les Verts (EELV), il va très certainement confirmer la position de la Dreal. »
« Lubrizol bricole pour redémarrer au plus vite »
Pour justifier la reprise partielle de l’activité, la Dreal reprend l’argument économique mis en avant par le groupe américain qui emploie 400 personnes sur le site de Rouen. Son président, Eric Schnur, avait agité la menace d’une fermeture définitive en cas de non-redémarrage de son activité avant la fin de l’année. « La situation de suspension actuelle est (…) de nature à avoir des conséquences importantes sur l’ensemble des filières industrielles de construction d’automobiles ou de production de carburants », va même plus loin la Dreal. 
La demande de redémarrage concerne deux unités de mélange qui n’ont pas été touchées par l’incendie du 26 septembre. Il s’agit d’ateliers d’« assemblage d’additifs de type détergents ou antioxydants », peut-on lire dans l’arrêté. A l’instar des antioxydants, « certains produits sont irritants, dangereux pour l’environnement, toxiques », précise toutefois le texte qui mentionne que « la teneur en soufre de quelques produits peut être notablement élevée ».
> Lire aussi  Lubrizol souhaite une reprise partielle de son activité à Rouen avant 2020
Une fois ces substances mélangées, les produits finis seront évacués chaque soir vers un autre site. L’activité d’enfûtage et de stockage qui, elle, a été touchée par l’incendie, sera « réalisée sur un site de prestataire extérieur ». La Dreal ne précise pas lequel. « Cela ne réglera pas le problème à la source mais ne fera que le déplacer en ajoutant le risque lié aux transports, commente un membre du Coderst sous couvert d’anonymat. Lubrizol bricole pour redémarrer au plus vite fort d’une tolérance manifeste de l’Etat. »
En pointe sur les questions de pollution, l’association Robin des bois dénonce aussi la « précipitation » des services de l’Etat : « Cette activité supplémentaire, permanente et substantielle alimentée par camions-citernes réclame une modification de l’étude de dangers de ce prestataire de service et une enquête publique, deux formalités qui ne peuvent pas être raisonnablement accomplies avant quelques mois. »
« L’Etat nous met dans une situation impossible »
La Dreal assure que « la quantité de produits dangereux stockés en fûts sur le site a été réduite de 95 %, passant de 8 600 tonnes à 561 tonnes ». Il reste pourtant encore 977 fûts – sur les 1 300 endommagés et potentiellement dangereux – à évacuer. Mais pour les services de l’Etat, « les dispositions prises par l’exploitant en termes de réduction des quantités de produits conditionnés stockés et des barrières de sécurité en termes de prévention et d’extinction incendie permettent de limiter la probabilité et les conséquences d’un incendie ».
Deux mois et demi après l’accident, l’origine du feu n’a toujours pas été déterminée. Lubrizol répète depuis le début qu’il est venu de l’extérieur de son site. « Concernant le risque intrusion, l’exploitant va mener un audit de sûreté par un cabinet extérieur avant le redémarrage des installations », indique la Dreal. « Pourquoi l’Etat n’attend-t-il pas le résultat de cet audit ni la réalisation des travaux requis avant de donner son feu vert à la réouverture ? », s’étonne le même membre du Coderst.
> Lire aussi  A Rouen, après l’incendie de Lubrizol, « il y a un sentiment de trahison »
La Dreal a donné à Lubrizol jusqu’au 31 décembre pour mettre en place une « ligne » permettant d’évacuer les mélanges vers un « bac de neutralisation » en cas de problème, une année supplémentaire pour les « bacs tampons » ou encore jusqu’à juin 2021 pour « isoler les eaux d’extinction du réseau d’eau pluviale public » afin d’éviter les risques de pollution.
Les élus de la Métropole se sont réunis jeudi 5 décembre après avoir pris connaissance de l’arrêté de la Dreal. « L’Etat nous met dans une situation impossible : faire une confiance aveugle à la Dreal alors que celle-ci a été incapable d’anticiper l’incendie de Lubrizol », témoigne son vice-président Cyrille Moreau.
« Dossier incomplet et approximatif »
Il y a deux ans, une inspection de la Dreal sur le site de l’usine chimique avait estimé le risque d’un incendie à « au maximum une fois tous les 10 000 ans ». Et elle n’a jamais rien trouvé à redire au fait que Lubrizol puisse stocker plus de 4 000 tonnes de produits potentiellement dangereux chez son voisin Normandie Logistique, pourtant non classé Seveso, et dont les entrepôts ont aussi été ravagés par les flammes le 26 septembre.
« Les élus sont dans une forme de perplexité, poursuit M. Moreau. Nous nous attendions à recevoir des documents très clairs et factuels afin de pouvoir nous prononcer sur l’avenir de Lubrizol. Et dans les faits, nous nous retrouvons avec un dossier incomplet et approximatif. »
Selon une source proche du dossier, la réouverture de Lubrizol pourrait intervenir à la mi-janvier 2020. Olivier Blond, le président de Respire, une des associations qui a porté plainte pour mise en danger d’autrui, se dit lui prêt à« aller devant les portes de l’usine pour empêcher sa réouverture tant que les causes de l’incendie ne seront pas connues ni que les risques pour la santé des populations n’auront été totalement écartés ».
A l’instar d’autres organisations de défense de l’environnement, Respire s’étonne par ailleurs que l’Etat n’attende pas les conclusions de l’enquête judiciaire du parquet de Paris ni celles des commissions parlementaires pour donner son feu vert au redémarrage, même partiel, de Lubrizol.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/06/lubrizol-la-direction-regionale-de-l-environnement-favorable-a-une-reprise-partielle-de-l-activite_6021851_3244.html>
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11- A Saint-Nazaire, une étude met en évidence la surmortalité inquiétante de la population, Le Monde, 06/12/19, 11h32
Yan Gauchard  (Nantes, correspondant)

Selon l’observatoire régional de la santé des Pays de la Loire, un habitant sur six souffre d’une affection de longue durée dans les Pays de la Loire. 
« Il est urgent d’agir. » Le mot d’ordre est signé Nicolas Durand, directeur général adjoint de l’agence régionale de santé des Pays de la Loire. Saint-Nazaire, deuxième ville de Loire-Atlantique (72 000 habitants), et les neuf communes de son agglomération, affichent une situation sanitaire inquiétante. Réalisée avec le registre des cancers, l’étude de l’observatoire régional de la santé (ORS) des Pays de la Loire rendue publique cet automne met en exergue sur le secteur« une surmortalité globale », qui touche particulièrement les personnes âgées de moins de 65 ans, et plus spécifiquement la population masculine de cette classe d’âge : +38 % par rapport à la moyenne nationale.
Un habitant sur six souffre d’une affection de longue durée. « Outre les cas de cancers répertoriés, il y a toutes sortes de pathologies qui sont plus fréquentes sur ce bassin de vie que sur le reste du territoire français : maladies respiratoires, accidents de la vie courante, maladies cardiovasculaires, troubles du comportement, suicides, pathologies liées à l’alcool », développe Michel Bergue, sous-préfet de Saint-Nazaire, qui soutient la mise en place d’un nouveau contrat de santé à l’échelle intercommunale.
> Lire aussi  « Ce que l’on redoute si ça pète, c’est des morts » : inquiétudes autour d’une usine d’engrais chimiques à Montoir-de-Bretagne
Trois communes, situées dans un mouchoir de poche et accueillant des sites Seveso, sont particulièrement touchées : Saint-Nazaire, Montoir-de-Bretagne et Trignac. Le diagnostic constitue « une illustration des inégalités sociales et territoriales de santé dans le pays », assène la docteure Anne Tallec, directrice de l’ORS des Pays de la Loire.
« Leviers d’action immédiats »
Les autorités pointent surtout du doigt le tabagisme et la consommation d’alcool. « On ne balaie pas d’un revers de main la problématique des rejets industriels, insiste Nicolas Durand. Mais il faut agir sans attendre de tout savoir. La littérature médicale met en exergue que 19 % des cancers sont liés au tabac, 8 % à l’alcool. Nous disposons de leviers d’action immédiats. » Plus d’un décès sur trois survenant avant 65 ans est considéré comme « évitable », ajoute MmeTallec.
« Il ne faut pas être dans le déni : il y a une vraie problématique d’addiction sur le territoire », abonde Audrey Dufeu-Schubert, députée LRM de Saint-Nazaire. Ancienne infirmière et ancienne directrice d’un centre de soins de soins et de réadaptation, l’élue n’hésite pas à décrire une situation « d’urgence sanitaire », déplorant des plans de prévention « déficients » qui ne ciblent pas assez la jeunesse ou le monde du travail.
Le facteur social éclaire aussi cette « précarité sanitaire », selon Mme Dufeu-Schubert. Les habitants des communes de Pornichet et Saint-André-des-Eaux, appartenant à des catégories socioprofessionnelles aux revenus plus élevés, disposent ainsi d’une plus longue espérance de vie. « A Saint-Nazaire, les indicateurs de précarité et de pauvreté sont supérieurs à la moyenne départementale et régionale », reprend M. Bergue.
Causes « multifactorielles »
Les associations environnementales refusent d’invoquer les comportements sociaux comme seule explication à cette situation sanitaire dégradée. « L’effet cocktail des émissions de toutes les industries implantées au bord de l’estuaire de la Loire » doit également être pris en considération, estime Christian Quélard, président de l’association Vivre à Méan-Penhoët, quartier ouvrier de Saint-Nazaire.
« A chaque fois que l’on soulève la question, on nous regarde comme si nos remarques relevaient de la lubie de riverains hypocondriaques », s’agace le représentant du collectif érigé contre l’implantation de la société Rabas Protec. Ce sous-traitant dans le domaine de l’aéronautique, « rejetant du chromate de strontium, un anticorrosif à forte teneur cancérigène », fait l’objet de demandes de dérogation après que l’Union européenne a programmé son interdiction.
>Lire aussi  Lubrizol : la direction régionale de l’environnement favorable à une reprise partielle de l’activité
« Une étude a été menée par l’association Air Pays de la Loire, laquelle a conclu à l’absence de pollution à l’extérieur de l’usine », assure M. Bergue. « Les rejets mesurés ont démontré que l’entreprise [Rabas Protec] était dans les normes,appuie David Samzun, maire socialiste de Saint-Nazaire. Les causes de la situation sanitaire sont « multifactorielles », s’accordent à dire Audrey Dufeu-Schubert et David Samzun, qui plaident tous deux pour un renforcement des contrôles de la qualité de l’air.
Les associations environnementales réclament de longue date la mise en place d’une étude épidémiologique. L’Etat a saisi Santé publique France pour évaluer la faisabilité de la requête. « On ne conteste pas la nécessité d’avoir des industries, souligne M. Quélard. Mais on veut qu’elles respectent les normes et que les autorités cessent de tergiverser. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/06/a-saint-nazaire-une-etude-met-en-evidence-la-surmortalite-inquietante-de-la-population_6021906_3244.html>
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12- Trump : "Les gens doivent tirer la chasse d'eau 10 fois, 15 fois !", AFP, 06/12/19, 23:00

Depuis son arrivée au pouvoir, il y a près de trois ans, Donald Trump dénonce inlassablement les règlementations environnementales, trop nombreuses et souvent inutiles à ses yeux. 
Après les ampoules à économie d'énergie, moquées lors des meetings de campagne "Make America Great Again", le président américain s'est lancé vendredi dans un nouveau combat : les mécanismes visant à économiser l'eau dans les toilettes.
"Nous regardons de très près les lavabos, les douches et d'autres éléments de la salle de bain", a lancé le président américain lors d'une réunion à la Maison Blanche, centrée sur la déréglementation, en présence de petits entrepreneurs.
"Les gens doivent tirer la chasse d'eau 10 fois, 15 fois, au lieu d'une seule fois ! Ils finissent par utiliser plus d'eau", a-t-il ajouté, précisant que l'Agence de protection de l'environnement (EPA) se penchait actuellement sur le dossier à sa demande.
Le 45e président des Etats-Unis a par ailleurs déploré qu'à cause de certains mécanismes d'économie d'eau, la pression soit devenue trop faible. "Il y a si peu d'eau qui sort du robinet, vous ne pouvez presque pas vous lavez les mains..."
Plus largement, Donald Trump s'est ouvertement interrogé sur l'utilité d'économiser l'eau dans de nombreuses parties du pays. "Il y a beaucoup d'Etats où ils ont tellement d'eau qui tombe, cela s'appelle la pluie... et ils ne savent plus quoi en faire".
"Nombre d'initiatives que nous prenons relèvent du simple bon sens", a-t-il conclu.
<https://information.tv5monde.com/info/trump-les-gens-doivent-tirer-la-chasse-d-eau-10-fois-15-fois-335921>
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13- « Ce que l’on redoute si ça pète, c’est des morts » : inquiétudes autour d’une usine d’engrais chimiques à Montoir-de-Bretagne, Le Monde, 06/12/19, 17h42
Yan Gauchard  (Montoir-de-Bretagne, envoyé spécial)

Située à 10 kilomètres de Saint-Nazaire, l’entreprise Yara classée Seveso « seuil haut » déroge à certaines règles de sécurité et au respect des normes environnementales. 
Visière de casquette et index désignant l’usine Yara, Alain Terrien toise d’un mauvais œil les panaches de fumée crachés par les cheminées du complexe produisant près de 600 000 tonnes d’engrais par an. « Ici, en cas de pépin, c’est hyperdangereux, explique le vice-président de l’association du village de Gron, un quartier de Montoir-de-Bretagne, commune de 7 000 habitants voisine de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Ce que l’on redoute si ça pète, ce ne sont pas des gens intoxiqués, comme à Rouen avec l’incendie de l’usine Lubrizol, mais des morts. Les nuages d’acide nitrique et d’ammoniac, ça ne pardonne pas… » L’inquiétude est d’autant plus légitime que le site, classé Seveso seuil haut, est coupable de sérieuses entorses, aussi bien sur le plan de la sécurité que sur celui de l’environnement.
> Lire aussi  A Saint-Nazaire, une étude met en évidence la surmortalité inquiétante de la population
La liste de ces manquements donne le tournis. « En août 2018, un arrêté de mise en demeure a été adressé à la direction de l’usine pour la contraindre à mieux protéger la salle de contrôle vis-à-vis des risques toxiques d’incendie et d’explosion,explique Koulm Dubus, la chef du service risques à la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal). De fait, si un accident devait survenir et que cette salle n’était plus fonctionnelle, cela deviendrait compliqué de mettre en sécurité l’installation. »
Sous la pression des autorités, l’industriel a récemment mis en place un système de détection par fibre optique visant à repérer au plus vite la présence d’ammoniac en cas de fuite. Et l’atelier de production d’acide nitrique doit être ceint d’un mur haut de 10 mètres avant le 27 mars 2020.
Deux arrêtés
Le 24 octobre, le préfet de Loire-Atlantique, Claude d’Harcourt, a adressé deux nouveaux arrêtés de mise en demeure à la direction de l’entreprise. Le premier document somme l’exploitant de « recenser de manière exhaustive les mesures de maîtrise de risques prévues sur le site », et de « tester leur efficience », ainsi que le rapporte Mme Dubus.
Le second édicte des mesures plus contraignantes en matière de surveillance de la qualité de l’air dans le voisinage de l’usine. Cet arrêté visera aussi à limiter, si besoin, « la production de Yara en cas de pics de pollution ».
Car Yara collectionne également les désordres environnementaux. La tour principale de production rejette deux fois plus de poussières (PM10) que le seuil autorisé. Etude de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques à l’appui, Hervé Gibault, directeur de l’usine, répond que ces manquements ne sont pas de nature à affecter la santé des populations riveraines, ce que confirme la Dreal.
D’autres griefs subsistent, tels les rejets d’eaux pluviales et d’eaux industrielles, riches en azote et en phosphore, déversés dans la Loire. « Yara ne dispose d’aucune station de traitement de ses effluents industriels », pointe Mme Dubus. Là encore, le statu quo n’est plus tolérable : les autorités ont enjoint à l’industriel de régler la situation, « afin de limiter les risques de prolifération d’algues vertes sur le littoral ».
« Yara dispose d’un délai de trois mois pour présenter un bon de commande d’une installation de traitement de toutes les eaux du site. Avec une obligation de mise en service sous douze mois. »
La direction du site est accusée d’avoir longtemps atermoyé. L’usine de Montoir, qui emploie 175 salariés, a pâti d’« un déficit de plusieurs millions » au cours des précédents exercices, se défend le directeur du complexe, M. Gibault, qui nourrit l’espoir de boucler l’année « à l’équilibre ». Misant sur une embellie économique, il a budgété un programme de travaux sur les cinq prochaines années. Un système de filtration humide, estimé à 13 millions d’euros, doit permettre, à moyen terme, de capter une partie des poussières rejetées. Et Yara promet de régler le traitement de ses effluents.
Aucune manœuvre dilatoire tolérée
L’heure n’est plus aux tergiversations. La Dreal avait transmis, à la suite d’inspections antérieures, trois constats de carence au parquet de Saint-Nazaire. Lequel a ouvert, en octobre 2017, une enquête préliminaire visant Yara avec, pour chef de prévention, l’exploitation, par une personne morale, d’une installation classée non conforme après une mise en demeure. La brigade de recherche de Saint-Nazaire est saisie du dossier. « Les investigations menées peuvent permettre de retenir d’autres infractions de nature contraventionnelle ou délictuelle », indique Sylvie Canovas-Lagarde, procureure de Saint-Nazaire.
L’Etat assure qu’il n’acceptera aucune manœuvre dilatoire de la part de Yara.« Un système d’astreintes journalières ou un arrêté de consignation de sommes peut très bien être ordonné si l’entreprise ne respecte pas le cahier des charges fixé », insiste Mme Dubus.
Les habitants de Montoir-de-Bretagne, cernés par trois sites Seveso seuil haut – le complexe chimique Yara, le terminal méthanier Elengy, et un immense site de stockage de vrac agricole (engrais et céréales) – fulminent. Cent dix-sept propriétaires sont tenus d’aménager, moyennant prise en charge intégrale des travaux (sous réserve d’un plafond fixé à 20 000 euros), une pièce de confinement dans leur habitation afin de se conformer aux exigences du plan de prévention des risques technologiques (PPRT). « Je ne suis pas contre l’industrie, je suis contre la pollution », fait valoir M. Terrien.
> Lire aussi  Lubrizol : la direction régionale de l’environnement favorable à une reprise partielle de l’activité
Menuisier-charpentier à la retraite, l’homme, qui a lutté contre un cancer du poumon en 2016, dit avoir « du mal à respirer dès qu’il y a de la pollution » et s’insurge :
« Ce qui est dingue dans la situation de Yara, c’est que l’on a une entreprise qui n’est pas dans les clous. Je ne comprends pas comment l’Etat peut accorder une dérogation d’activité. Votre voiture, si elle ne colle pas aux normes du contrôle technique, vous ne pouvez plus rouler. Soit vous faites les travaux, soit vous changez d’auto. »
« Moi, sitôt que je suis à la retraite, je vends la maison et je fous le camp », déclare Jacques Sourisseau, qui habite depuis soixante ans la même rue et dont l’habitation se trouve inscrite dans l’œil du cyclone. Le peintre en bâtiment rappelle que dans son enfance, « le paysage était totalement différent. Désormais, les industries ont surgi de toutes parts et on ne peut même plus approcher les bords du fleuve. » M. Sourisseau n’est pas convaincu de la pertinence des mesures du PPRT. « Oui, on a du mal à faire confiance. C’est comme Tchernobyl. S’il y a un accident, les voisins qui se situent à 500 mètres seront touchés comme nous, non ? » Un riverain abonde : « On est gentil parce que l’on pourrait tous demander un préjudice d’anxiété vu le décor qui nous entoure. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/06/a-montoir-de-bretagne-une-usine-d-engrais-chimiques-classee-seveso-seuil-haut-hors-la-loi_6021893_3244.html>
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14- Le débat sur le projet de loi sur l’économie circulaire pollué par la consigne, Le Monde, 09/12/19, 06h34
Manon Rescan et  Rémi Barroux  

L’examen du texte « relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire » débute lundi dans l’Hémicycle, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. 
« Ces douze prochains mois seront ceux de l’accélération écologique », promettait Edouard Philippe le 12 juin, lors de sa déclaration de politique générale. A la sortie du grand débat national, le premier ministre reconnaissait qu’il avait fait sa conversion écologique et promettait d’aller plus loin dans la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement.
Un texte devait incarner cette ambition, le projet de loi « relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire ». Mais son parcours est semé d’embûches. Son examen dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale débute, lundi 9 décembre, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. Pas de quoi mettre sur le devant de la scène ce texte fleuve, constitué de multiples mesures très concrètes pour faire entrer de nouveaux gestes écologiques dans la vie des citoyens : recyclage, lutte contre le gaspillage alimentaire, l’obsolescence programmée, le plastique… Plus de 1 550 amendements ont d’ailleurs été étudiés en commission avant l’arrivée du texte en séance plénière.
Dans la majorité, certains députés s’inquiètent toutefois de ne pas parvenir à tirer de bénéfice politique du texte. « On n’arrive pas à porter du sens sur des textes qui deviennent fourre-tout », déplore une députée qui siège à la commission du développement durable. « C’est invendable, je ne sais pas quelle histoire raconter autour de ce texte », critique l’une de ses collègues.
Le système de consigne a viré au pataquès
Présentée initialement comme une mesure phare du texte, la mise en place d’un système de consigne pour les bouteilles en plastique a viré au pataquès : la disposition est très contestée en particulier par les collectivités et des lobbies du traitement des déchets. Cette opposition avait été au cœur des débats au Sénat, porte-voix des collectivités locales, en septembre, qui l’avaient finalement retirée du texte, au grand dam de Brune Poirson, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, qui porte le projet de loi.
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Cette animosité de la part des maires et des collectivités était malvenue pour le pouvoir, au moment où l’exécutif les cajole avec son projet de loi « Engagement et proximité » et à l’approche des élections municipales de 2020. Le président de la République a même abordé le sujet lors de sa venue au congrès des maires de France, le 19 novembre. « C’est pour cela que (…) sur un sujet particulièrement sensible, comme celui de la consigne des bouteilles plastiques, rien ne sera fait sans l’accord des maires », a-t-il déclaré pour tenter d’apaiser la fronde. « Quel serait l’intérêt pour le gouvernement, à quelques mois des municipales, de lancer un dispositif qui pénaliserait les collectivités territoriales ? », insiste de son côté, Brune Poirson.
Soutien de l’opinion publique
La déclaration présidentielle résonnait néanmoins comme un rappel à l’ordre, voire comme un léger rétropédalage. La bataille de la consigne ne devait pas occulter le reste du projet de loi et ses nombreux articles. Dans le même temps, il est difficile de renoncer purement et simplement à cette mesure qui rencontre un soutien de l’opinion publique puisque, selon une étude Ipsos (menée du 17 au 20 septembre 2019 auprès de 2 138 personnes en France, pour le compte de Boissons rafraîchissantes de France), 89 % des Français se déclarent favorables à l’instauration d’un système de consigne pour recyclage et 92 % se déclarent être « prêts à rapporter leurs emballages de boissons consignés en point de collecte ».
Dans chaque camp, on a fourbi ses arguments. Les opposants à la consigne ont insisté sur le fait que le lobby des grandes entreprises, comme Coca-Cola, Nestlé, etc. y étaient favorables, que cela risquait d’accroître la production de plastique et qu’in fine, avec le retrait des bouteilles plastique des bacs jaunes, il y aurait une perte financière sèche pour les collectivités, qui avaient investi dans les circuits de collecte et de recyclage.
A l’inverse, les soutiens au texte du gouvernement ont avancé que derrière l’opposition, emmenée notamment par Amorce, une association qui représente les collectivités territoriales (2/3 de ses adhérents) et les industriels, c’était le lobby de la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec) qui était à la manœuvre.
Dans la bataille, le ministère n’a pas non plus manqué de revendiquer le soutien de Nicolas Hulot qui, le 23 novembre, indiquait sur son compte Twitter : « Le débat sur la consigne ne doit pas nous détourner du vrai débat : arrêter le plastique à usage unique et développer le réemploi. La consigne pour recyclage couplée à la consigne pour réemploi est une première étape pour améliorer la collecte. »
Négociations avec les représentants des collectivités
Alors que des négociations s’achèvent avec les représentants des collectivités, le texte pourrait s’acheminer finalement vers une expérimentation de celle-ci, à terme. Le point d’accord serait de rendre le système de collecte et de tri plus efficace, et d’évaluer les performances en 2023. Si celles-ci permettent d’atteindre les objectifs imposés par l’Union européenne, soit 77 % de collecte pour le recyclage des bouteilles en plastique en 2025 et 90 % en 2029, le système de consigne ne serait pas mis en place.
« La consigne a un but final : organiser la transition pour baisser notre utilisation du plastique tout en finançant et en organisant le développement du réemploi sur notre territoire. Je ne suis pas dogmatique, si on atteint les objectifs européens, que l’on est sur la bonne trajectoire, nous n’aurons pas besoin de la mettre en place. Mais dans le cas contraire, si », a confié au Monde Brune Poirson. 
Les opposants à la consigne ne sont pour autant pas totalement sereins. Un texte de compromis leur a été soumis, à la veille du débat à l’Assemblée nationale. « Nous avons toujours une différence d’approche avec le ministère. Ce texte ne dit pas assez clairement comment arriver aux objectifs, alors qu’il continue de nous présenter en long et en large la consigne », regrette Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce.
L’exemple des pays qui ont atteint les objectifs européens
A l’inverse, Jean Hornain, directeur général de Citeo, entreprise spécialisée dans le recyclage des emballages ménagers et des papiers, craint que, sans la mise en place de la consigne, les objectifs ne puissent être atteints. « Nous avons trente points à gagner d’ici à 2030. Il faut densifier les points de collecte, développer la tarification incitative [un système calculé en fonction de la quantité d’ordures ménagères produites par chaque foyer], qui inquiète les élus, mais qui est très efficace pour inciter à trier et alléger sa poubelle et, enfin, informer, mobiliser les citoyens », explique Jean Hornain, qui souligne que les pays qui ont atteint les objectifs européens sont ceux qui ont adopté la consigne, Allemagne, Croatie, Norvège, Estonie, Danemark, etc.
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Ce dernier, comme Nicolas Garnier, veut cependant croire qu’un consensus est possible. Mais d’ici à l’adoption du texte final, la route est encore longue. En témoigne un cafouillage au sein de la majorité : faute de mobilisation de ses troupes, le fameux article sur la consigne a été supprimé en commission, jeudi 28 novembre, sous les yeux de Brune Poirson. Il devrait être réintroduit en séance, à l’issue des discussions entre le ministère et les représentants des collectivités locales.
Le pataquès autour de cet article 8 bis sur la consigne a lassé et Brune Poirson peine à convaincre les députés. « Elle manque d’expérience », souffle un élu de gauche. Le 28 novembre au soir, les échanges se sont tendus avec certains d’entre eux. La secrétaire d’Etat est apparue excédée par la longueur des débats, parfois sarcastique, loin des codes de la diplomatie parlementaire.
« Des mesures pas inutiles mais modestes »
Au sein de la majorité aussi la gêne s’est installée. Les députés La République en marche ont choisi « d’adopter comme posture d’aider la ministre pour la réussite de ce texte », explique l’un d’eux. « Mais ça traduit le fait qu’elle a besoin d’aide, décode-t-il aussitôt. On aurait pu espérer qu’elle soit encore plus dans la maîtrise technique de son texte. »
En plein examen de son texte par le Parlement, Brune Poirson a dû affronter des déclarations, anonymes, au sein de l’exécutif la poussant à se présenter aux municipales à Avignon, ce qu’elle a démenti tout net. De quoi fragiliser encore plus sa position. « Elle a beaucoup de mérite, elle porte des sujets pas faciles, sur lesquels personne n’a réussi à aboutir jusque-là comme la création d’une filière REP [responsabilité élargie du producteur, sur le principe pollueur-payeur] pour le secteur du bâtiment. Les pressions sont fortes parce que les enjeux sont forts », la défend Laurence Maillard-Méhaignerie, responsable du texte pour la majorité. Les députés macronistes tablent sur la popularité de la réforme pour renverser la vapeur. « Les Français sont très en phase avec cette loi, ils veulent moins gaspiller, se sentent prisonniers des emballages… », note aussi Mme Maillard-Méhaignerie.
Cette « bataille » de la consigne est d’autant plus regrettable que le projet de loi ne suscite pas d’hostilité majeure au sein de l’opposition, notamment à gauche. « C’est une loi qui va dans le bon sens », note le socialiste Guillaume Garot. « Le texte comporte des mesures pas inutiles mais qui restent modestes. Il ne porte pas une transformation structurelle de la production et de la consommation », nuance toutefois Delphine Batho, député écologiste non-inscrite et ancienne ministre (socialiste) de l’environnement.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/09/le-debat-sur-le-projet-de-loi-sur-l-economie-circulaire-pollue-par-la-consigne_6022148_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/09/le-debat-sur-le-projet-de-loi-sur-l-economie-circulaire-pollue-par-la-consigne_6022148_3244.html>>
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15- Plus d’une centaine d’articles de loi en débat pour lutter contre le gaspillage, Le Monde, 09/12/19, 17h54
Manon Rescan  

Préserver les ressources, renforcer l’information aux consommateurs et mobiliser les industriels font partie des thèmes privilégiés dans le projet de loi anti-gaspillage. 
A l’origine du projet de loi débattu par les députés, à partir du lundi 9 décembre, il y avait la feuille de route pour l’économie circulaire présentée par le premier ministre, Edouard Philippe, et Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, le 23 avril 2018. Il s’agissait alors de « passer d’un modèle économique linéaire – “fabriquer, consommer, jeter” – à un modèle circulaire qui intègre l’ensemble du cycle de vie des produits, de leur écoconception à la gestion des déchets, en passant bien évidemment par leur consommation en limitant les gaspillages ».
L’esprit du projet de loi est le même. Quatre grands thèmes structurent le texte : la lutte contre le gaspillage et pour la préservation des ressources naturelles ; la mobilisation des industriels pour la transformation des modes de production ; le renforcement de l’information du consommateur ; l’amélioration de la collecte des déchets et de leur recyclage avec la fin des dépôts sauvages en particulier.
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Parmi les amendements déjà adoptés, lors du passage du texte en commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, on trouve nombre de mesures concrètes destinées à changer les modes de consommation des citoyens, comme la suppression des tickets de caisse pour les petits montants, l’interdiction des plastiques à usage unique dans les fast-foods et les établissements de restauration à partir du 1er janvier 2023 ou la substitution des bouteilles en plastique par des contenants réutilisables dans les événements culturels, sportifs ou festifs.
Le Sénat avait déjà voté l’interdiction de la destruction des invendus non alimentaires, une « première mondiale » dont s’était félicitée Brune Poirson. Les députés de la majorité ont par ailleurs insisté pour que l’exécutif présente un projet afin d’interdire de façon progressive tous les plastiques à usage unique d’ici à 2040.
A la vingtaine de filières à responsabilité élargie du producteur (REP) déjà existantes, dont les piles, les pneus, les emballages ou les automobiles, vont s’ajouter de nouvelles, parmi lesquelles le tabac, les jouets, les articles de sport, de bricolage et le bâtiment. Le principe de ces REP est de rendre les producteurs responsables des articles mis sur le marché, de leur fin de vie et des déchets qui en résultent, selon le principe du pollueur-payeur.
Ecocontributions modulées
Brune Poirson insiste aussi sur la refonte du fonctionnement des REP. « Les filières auront un taux de réutilisation de leurs produits à atteindre, des objectifs de soutien à des emplois de l’économie sociale et solidaire », explique-t-elle. Elle souhaite par ailleurs que soit mise en place une modulation des écocontributions payées par les producteurs aux organismes collecteurs, qui serait plus élevée en cas de non-respect de l’environnement, tel un produit suremballé ou un pneu pas rechapé.
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Le travail des députés, qui pourrait durer deux semaines, se fera sous l’œil attentif des ONG. Certaines se montrent déjà critiques. Pour le WWF, le texte manque d’ambition. « Il faut fixer des objectifs contraignants de réemploi, rendre impossible la mise sur le marché des produits et emballages non recyclables, favoriser le retour de la consigne et la fin du jetable, et développer la réparation », indique Véronique Andrieux, la directrice générale du WWF France.
D’autres associations montent aussi au créneau, telle Résistance à l’agression publicitaire, qui réclame l’interdiction de la publicité « pour certains produits particulièrement nocifs pour l’environnement : les SUV, les vols intranationaux, le secteur de la restauration rapide, etc. », ou encore celle des « supports polluants et imposés : écrans numériques, prospectus ». Autant de propositions qui n’ont pas été reprises par le gouvernement.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/09/plus-d-une-centaine-d-articles-de-loi-en-debat-pour-lutter-contre-le-gaspillage_6022200_3244.html>
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16- Loi antigaspi : les débats démarrent à l'Assemblée, la consigne divise, AFP, 09/12/19, 19:00
Adrien de Calan

"Incompréhensions", "flottement", "absence de concertation"... l'Assemblée nationale s'est lancée lundi dans l'examen du projet de loi antigaspillage, avec les premiers débats sur la consigne pour les bouteilles en plastique, une mesure à l'avenir incertain.
Selon la secrétaire d'Etat à la Transition écologique Brune Poirson, ce texte associe "écologie du quotidien et écologie de demain: c'est du très concret, tout de suite, maintenant, pour chaque Français".
Examiné dans l'hémicycle jusqu'au 20 décembre, le projet de loi propose une série de mesures pour réduire les déchets, dont l'interdiction du plastique et des contenants à usage unique dans les fast-foods pour les repas servis sur place.
Ambitieux, le gouvernement veut faire de cette loi un levier pour "sortir du tout jetable" et passer au "tout réutilisable", alors que la France produit 5 tonnes de déchets par habitant et par an.
Mais l'imbroglio qui entoure la consigne de recyclage des bouteilles en plastique a brouillé l'image de ce texte sur "l'économie circulaire".
Le sujet s'est vite invité dans l'hémicycle. En ouverture des débats, Brune Poirson a regretté des "incompréhensions" et parfois même les "manipulations et les attaques de groupes d'intérêt" sur la consigne, rejetée par le Sénat fin septembre.
De son côté la droite, par la voix de Valérie Beauvais (LR), a stigmatisé "l'absence de concertation", pendant que le socialiste Guillaume Garrot regrettait un "flottement" autour d'un dispositif qui passait pour une disposition phare de ce projet de loi.
Au départ, l'exécutif voulait généraliser un dispositif mixte de consigne de réemploi, pour les bouteilles en verre, et de recyclage - c'est à dire avec une refabrication - des bouteilles en plastique. Soit un nouveau geste pour les Français qui auraient récupéré quelques centimes d'euros en rapportant leurs récipients dans des machines dédiées.
Mais le Sénat, à majorité de droite, a dit non pour le plastique, puis les députés ont cafouillé lors d'un vote en commission. 
Le gouvernement a temporisé il y a quinze jours en proposant une expérimentation dans les territoires "volontaires", avant une mise en place éventuelle à l'horizon 2023.
Un amendement sera déposé au "cours des débats", a d'ailleurs confirmé Brune Poirson lundi, tout en rappelant les objectifs européens de 77% de collecte des bouteilles plastique en 2025 et 90% en 2029, alors que la France n'atteint pas les 60% aujourd'hui.
Les collectivités, qui vendent leurs déchets à des sociétés spécialisées, craignent de perdre des ressources avec la consigne. En s'y opposant, les sénateurs ont aussi invoqué des motifs écologiques et pointé du doigt le "lobbying" des industriels de la boisson, comme Coca Cola, favorables à la mesure.
- "Scrutés" -
En creux, le ministère de la Transition écologique critique de son côté le lobbying de la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec), opposée au dispositif. 
Sur l'ensemble de ce texte, les députés seront "scrutés" par les lobbies, a mis en garde Brune Poirson.
Le projet de loi prévoit en outre la mise en place de nouvelles filières pollueur-payeur REP (à responsabilité élargie des producteurs), qui exigent des professionnels qu'ils financent la gestion des déchets liés à leurs produits. Cela concernera par exemple le bâtiment, alors que les dépôts sauvages du BTP sont une préoccupation majeure.
"La filière BTP essaye de gagner du temps depuis le début" mais "il y a urgence", estime Laurence Maillart-Méhaignerie, cheffe de file LREM pour le projet de loi. 
Contre le gaspillage, le texte veut aussi interdire la destruction des invendus non alimentaires en demandant aux grandes surfaces de les donner à des associations ou les recycler. Pour les produits d'hygiène de première nécessité, le recyclage sera même "interdit" à partir de 2022, rendant le don obligatoire, Brune Poirson "défendant une mesure forte" et "l'une des signatures de ce texte".
Autre proposition de la majorité, la vente des médicaments à l'unité en pharmacie, un engagement de campagne d'Emmanuel Macron. Le gouvernement va défendre un amendement prudent sur ce point, en la limitant dans "un premier temps à quelques antibiotiques".
Parmi les oppositions, Valérie Beauvais (LR) a critiqué une "multitude de petites mesures sans cohérence d'ensemble" et Mathilde Panot (LFI) "une montagne qui a accouché d'une souris".
<https://information.tv5monde.com/info/loi-antigaspi-les-debats-demarrent-l-assemblee-la-consigne-divise-336149>
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17- En finir avec l'emballage plastique à usage unique ? L'Assemblée fixe un objectif en 2040, AFP, 10/12/19, 00:00

L'Assemblée nationale a voté lundi soir pour un "objectif de fin de mise sur le marché des emballages plastique à usage unique d'ici 2040", l'opposition de droite critiquant une simple "incantation". 
Porté par des députés LREM, cet amendement au projet de loi antigaspillage, examiné en première lecture, concerne "tous les emballages alimentaires, les flacons, bouteilles, ce qui est partout dans nos placards pour l'usage domestique et industriel", a souligné la marcheuse Laurence Maillart-Méhaignerie.
Avec ce dispositif - s'il est définitivement adopté par le Parlement - des objectifs successifs de réduction, de réutilisation ou de recyclage des emballages plastique à usage unique seraient fixés tous les cinq ans, jusqu'à mettre fin à leur mise sur le marché en 2040. 
La secrétaire d'Etat Brune Poirson y voit un "signal puissant" envoyé à l'industrie et un message adressé "aux partenaires européens" de la France. 
"L'avenir à long terme du plastique ne peut pas être celui de l'usage unique", a-t-elle insisté.
A droite, Annie Genevard (LR) y a surtout entendu de "l'incantation" et a demandé au gouvernement pourquoi soutenir, dans ces conditions, un dispositif de consigne pour recyclage des bouteilles en plastique, s'il souhaite supprimer ce type d'emballages dans vingt ans.
Le député Libertés et Territoires François-Michel Lambert, tout en votant l'amendement, a lui aussi demandé de la "cohérence" au gouvernement sur la lutte contre le plastique à court terme.
En septembre, le Sénat s'était prononcé en faveur de l'interdiction du plastique à usage unique en 2040 avant de revenir sur son vote lors d'une seconde délibération.
<https://www.lepoint.fr/politique/en-finir-avec-l-emballage-plastique-a-usage-unique-l-assemblee-fixe-un-objectif-en-2040--09-12-2019-2352167_20.php>
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18- La Norvège, championne du recyclage des bouteilles en plastique, Le Monde, 10/12/19, 06h12
Rémi Barroux (Oslo, envoyé spécial)

La monarchie scandinave devance ses voisins de l’Union européenne grâce à un système de collecte bien rodé et entré dans les mœurs. 
Comme une évidence, la femme sort de son sac une bouteille en plastique et la glisse dans l’orifice d’une imposante machine, dans le centre commercial d’Alnabru, un quartier au nord-est d’Oslo. L’appareil, construit par Tomra, fabricant norvégien et leader mondial des machines de consigne, lui propose alors de choisir entre « pay out » et « bit ». Dans un cas, elle récupère une petite somme qui est indiquée sur un code-barres présent sur l’étiquette de la bouteille. Dans l’autre, elle « parie », une sorte de loterie, et, la plupart du temps, perd. L’argent est alors versé à la Croix-Rouge ou à une autre association humanitaire.
Grâce à ce système et à cette grosse machine, appelée RVM (Reverse Vending Machine [« distributeur automatique inversé »]), la Norvège a atteint, en 2018, un taux de recyclage supérieur à 90 % pour toutes les bouteilles en plastique, soit 1,2 milliard d’unités. Autre excellent résultat lié au premier, 80 % de plastique recyclé entre désormais dans la fabrication des bouteilles.
En gare d’Oslo, en ce jour neigeux de la mi-octobre, Andrew et Kristin, tous deux étudiants, achètent une bouteille d’eau gazeuse dans l’un des cafés bio du hall central. Iront-ils la déposer dans une machine de consigne ? « Oui, répondent-ils, étonnés de l’interpellation. C’est totalement normal, on ne se pose pas la question, c’est aussi naturel que de ne pas jeter de papier par terre. »
> Lire aussi  Le débat sur le projet de loi sur l’économie circulaire pollué par la consigne
Sur le ticket de caisse est détaillé le prix de la boisson : 26 couronnes norvégiennes (NOK), soit l’équivalent de 2,60 euros, puis 3 couronnes norvégiennes, soit 30 centimes d’euro de pant (« engagement ») pour la consigne. Un surcoût qui est récupéré, sitôt la bouteille vidée, en la retournant au commerçant, qui rend immédiatement la somme en liquide ou la défalque d’un nouvel achat.
Le taux de collecte a bondi
« La bouteille prend de la valeur pour le consommateur et, du coup, on n’en voit pas traîner n’importe où, jetées dans la nature. Tout le monde est très satisfait », explique Atle Hamar, le secrétaire d’Etat auprès du ministre norvégien du climat et de l’environnement. Seules 1 % des bouteilles vendues seraient abandonnées dans la nature.
En 1997, les producteurs et les distributeurs ont créé un organisme, Infinitum, chargé de la mise en place de la consigne. Le système fonctionne en bonne harmonie avec les collectivités territoriales qui le trouvent moins onéreux que la collecte traditionnelle. En osmose avec le gouvernement aussi qui, par sa politique, soutient ce système de tri.
Une taxe environnementale a été instaurée, qui contraint les producteurs à intégrer ce système en les intéressant financièrement : plus le taux de collecte est performant, moins la taxe est élevée. « Si le taux de recyclage dépasse les 95 %, la taxe environnementale est réduite à zéro », explique Sten Nerland, directeur de la logistique et des opérations d’Infinitum.
La consigne s’est révélée efficace. Quand, en septembre 2018, son montant est passé de 0,25 à 0,30 centime d’euros pour les grandes bouteilles en plastique (de 0,10 à 0,20 pour les petites bouteilles et les canettes), le taux de collecte a bondi de 84 % à 90 %.
Diminuer le coût du matériau
Autre avantage, souligne encore Sten Nerland, un taux performant de collecte permet de diminuer le coût du matériau recyclé. Moins cher, il devient plus concurrentiel, sachant que le plastique neuf est moins onéreux à produire que du recyclé, et entre alors plus facilement dans la composition des nouvelles bouteilles. « Les bouteilles en plastique sont-elles un détritus ou une ressource ?,résume Sten Nerland, d’Infinitum. Si elles ont de la valeur, alors vous faites attention à cette ressource. »
Dans l’un des centres Infinitum, à Fetsund, à une trentaine de kilomètres d’Oslo, les immenses chaînes de tri fonctionnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre et traitent cinq tonnes par heure. Au total, 94 % des bouteilles recyclées viennent des 3 700 machines de consigne, disposées dans les magasins et centres commerciaux, soit l’équivalent de 1,5 million de sacs collectés, pesant chacun de 30 à 35 kilogrammes. Les 6 % restants proviennent de 11 300 autres points de collecte, sans machines, où le commerçant réceptionne les bouteilles et rend l’argent au consommateur.
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Le gouvernement discute actuellement d’un nouveau dispositif avec les acteurs du secteur. « Nous envisageons de créer une taxe sur le pourcentage d’utilisation de plastique recyclé pour la fabrication d’une bouteille. Cette discussion devrait déboucher au milieu de l’année 2020 », avance Atle Hamar. De quoi améliorer encore les performances de la Norvège qui a d’ores et déjà atteint les objectifs que se sont fixés ses voisins européens, de 90 % de bouteilles en plastique collectées pour 2029.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/10/la-norvege-championne-du-recyclage-des-bouteilles-en-plastique_6022273_3244.html>
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19- Réouverture partielle de Lubrizol à Rouen en vue, moins de trois mois après l'incendie, AFP, 10/12/19, 20:00
Chloé Coupeau

Moins de trois mois après le spectaculaire incendie de l'usine Lubrizol de Rouen, une réouverture partielle du site Seveso est en vue après l'avis positif mardi d'un comité que le préfet a promis de suivre.
Le Comité départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst) s'est prononcé en faveur d'une réouverture partielle, et le préfet "a confirmé qu'il suivrait cet avis", a indiqué à l'AFP la préfecture de Seine-Maritime.
Cette dernière fait état de 20 votes pour, quatre contre (Métropole de Rouen, UFC Que choisir, France nature environnement (FNE) et Union régionale des médecins libéraux) et une abstention (un maire).
L'avis du Coderst, composé de 24 membres dont six représentants de l'Etat, rejoint celui donné la semaine dernière par la Direction régionale de l'Environnement, qui avait jugé le dossier de l'entreprise "techniquement sérieux et crédible".
La préfecture a précisé mardi dans un communiqué que la réouverture concernait "deux ateliers chargés de mélange de produits" et s'accompagnait d'"une réduction drastique des stockages des produits finis conditionnés ainsi que d'une diminution du stockage de matières premières".
Le préfet Pierre-André Durand "rappelle qu'aucune réouverture totale ne pourra en tout état de cause intervenir à l'identique".
Selon une source proche du dossier, "aucune réaction chimique n’a lieu lors des mélanges" auxquels Lubrizol souhaite procéder.
Mais d'après cette source, le projet inclut notamment un "stockage d’antioxydants en poudre (matières classées +dangereux pour l’environnement+) et sous format liquide (matières classées +nocif +)".
Nombre d'élus locaux continuent de s'opposer à la reprise de ce site touché le 26 septembre par un incendie qui a entraîné un panache de fumée noire de 22 km de long et suscite toujours des inquiétudes.
Le député PS de Seine-Maritime Christophe Bouillon, qui préside la mission de l'Assemblée nationale sur cet accident, a demandé au préfet de ne pas "confondre vitesse et précipitation". Dans un communiqué, il souhaite avant toute décision "avoir sur la table au minimum les résultats de l’enquête judiciaire".
- "Arguments économiques" -
Charlotte Goujon, maire PS du Petit-Quevilly, commune qui jouxte Lubrizol, a estimé elle aussi "prématuré en l'état d'envisager toute reprise même partielle", dans un communiqué.
"On a encore des questions sur la sécurité du site", a-t-elle déclaré devant des journalistes juste après la réunion du Coderst. L'élue a assisté aux débats mais n'avait pas de droit de vote.
Selon une autre source proche du dossier, l'arrêté préfectoral autorisant cette réouverture partielle est prévu pour vendredi. Mais le projet d'arrêté doit auparavant être envoyé à l'industriel qui doit transmettre ses remarques à la préfecture.
"Non à la réouverture de l’usine Lubrizol", a pour sa part tweeté le député européen EELV et élu de Rouen David Cormand.
Le parti "se donnera les moyens de recours nécessaires face à cette décision de réouverture qui ne prend pas en compte les risques sanitaires et environnementaux", a menacé EELV dans un communiqué.
"C'est très choquant ce qui s'est passé pendant la réunion. La direction de Lubrizol a fait venir le secrétaire du CSE pour (...) un pilonnage d'arguments économiques en faveur de la réouverture. La discussion technique n'a pas eu lieu", a pour sa part estimé Guillaume Blavette, le représentant de FNE au Coderst, interrogé par l'AFP à l'issue de la réunion.
A l'inverse, l'avis du Coderst a été salué par le député LREM de Seine-Maritime Damien Adam.
La directrice générale de Lubrizol France Isabelle Striga a assisté à la réunion mais les représentants de la société sont sortis avant le vote, a indiqué la DG à l'AFP.
Lubrizol emploie 370 personnes à Rouen, dont 120 dans son administration.
"Une reprise partielle des activités de Lubrizol à Rouen serait un marché de dupes", a de son côté estimé l'association Robin des bois dans un communiqué, jugeant l'activité promise à une délocalisation en Chine dans les années qui viennent.
<https://information.tv5monde.com/info/reouverture-partielle-de-lubrizol-rouen-en-vue-moins-de-trois-mois-apres-l-incendie-336442>
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20- Pollution de l'air : Paris en tête, Marseille dernière, AFP, 11/12/19, 10:00

Paris, Grenoble et Strasbourg sont les grandes villes les plus actives dans la lutte contre la pollution de l'air due aux transports, selon un classement établi par plusieurs organisations, Montpellier, Nice et Marseille fermant la marche.
Greenpeace, le réseau action climat (RAC) et l'Unicef France, agence onusienne de protection de l'enfance, ont établi ce classement publié mardi des 12 principales agglomérations de France en compilant les politiques engagées sur 17 points, répartis en six "enjeux clé", assortis chacun d'un "coefficient" d'importance: sortie des véhicules polluants, réduction de la place de la voiture, aides financières à la transition des modes de déplacement, développement du vélo, développement des transports en commun, mesures spécifiques pour les enfants.
Résultat "il n'y a aucune ville exemplaire", relève Lorelei Limousin, du RAC, mais certaines font plus d'efforts que d'autres et se classent "en bonne voie", meilleure catégorie du classement, avec en tête Paris, Grenoble puis Strasbourg.
Suivent, "encore timides", Lyon, Nantes, Bordeaux et Lille à égalité, Rennes puis Toulouse. Fermant la marche "en retard", viennent Montpellier, Nice et enfin Marseille.
Mais aucune des 12 n'arrive à actionner tous les leviers à la fois, même si Paris, Grenoble et Lyon n'ont aucun thème "en retard".
A quelques mois des municipales, les organisations espèrent "interpeller les candidats" et "informer les électeurs" sur ces questions, souligne Sarah Fayolle, chargée de campagne transports chez Greenpeace, même s'il n'est pas question d'appeler à voter pour telle ou telle liste.
"Les villes ont les compétences et accumuler du retard au lieu d'accélérer la transition serait irresponsable" en matière de lutte contre le réchauffement climatique, souligne Lorelei Limousin. 
La France fait d'ailleurs l'objet d'une procédure judiciaire de l'Union européenne pour dépassement des normes en matière de pollution de l'air, causée notamment par les émissions dues au transport routier.
Sur ce point, "très peu d'agglomérations avancent vers une sortie du diesel ou assument l'ambition d'une sortie du tout voiture", relève Sarah Fayolle.
Seule la capitale, dont la politique sur ce point de la maire Anne Hidalgo a été très contestée, est ainsi notée "en bonne voie" sur les deux thématiques "sortie des véhicules polluants" et "réduction de la place de la voiture", Strasbourg l'étant pour la première et Grenoble pour la seconde.
Seules Grenoble, Strasbourg et Nantes sont "en bonne voie" en matière de mesures particulières pour les enfants, avec notamment des "rues scolaires" autour des écoles, fermées aux heures de passage d'élèves ou le développement de "vélo-bus" ou "pédi-bus" pour accompagner les enfants. 
En bas de classement, la cité phocéenne n'obtient un score "encore timide" que pour les aides à la transition, se classant "en retard" pour tous les autres chapitres.
En matière de comparaison le cas parisien est "particulier" reconnaissent les auteurs, puisque les niveaux de compétences varient selon les sujets et que la "métropole grand Paris" a comparativement moins de pouvoirs que d'autres structures similaires. Ce sont donc "les indicateurs communaux et en particuliers parisiens" qui ont été observés.
<https://information.tv5monde.com/info/pollution-de-l-air-paris-en-tete-marseille-derniere-336493>
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21- A Oman, une eau dessalée (pas tout à fait) miraculeuse, AFP, 11/12/19, 13:00
Catherine Hours

"On a de l'eau, c'est le plus important", dit Abdallah Al-Harthy, un père de famille omanais : dans ce pays de la péninsule arabique, le dessalement a grandement allégé le quotidien de la population, même si cette technique a des limites, notamment environnementales.
A Sur, au sud de Mascate, l'eau du robinet vient de la grande usine de dessalement posée en bord de plage. Idem dans tout le reste du pays, sur impulsion du sultan Qabous -dont le portrait orne toutes les rues pour cause de fête nationale.
"Avant, c'était difficile, on avait des puits, l'eau était livrée par camions. Depuis les années 90, on a des canalisations et pas de coupure", décrit M. Al-Harthy, 58 ans, rencontré fin novembre par l'AFP.
Avec le réchauffement climatique, les étés s'allongent et les journées à 50°C se multiplient, relève cet ancien élève du Cadre noir de Saumur, prestigieuse école d'équitation française, aujourd'hui guide touristique : "sans eau, on ne pourrait rien faire".
Dans la région de Sur, collée à la mer d'Oman, les lits des "wadis" (les rivières) débouchent de la montagne implacablement secs. Plus haut, de rares orages remplissent des retenues. Les nappes ont vu leur niveau baisser, et, dans ces régions pétrolifères jadis couvertes d'océans, elles sont souvent salées.
L'usine de dessalement a amené depuis dix ans un répit aux 600.000 habitants de la province. Opérée par le groupe français Veolia avec un groupe omanais, elle fournit 130.000 m3 par jour.
Sur ce site très protégé, notamment des cyber-attaques, un immense hall climatisé abrite, alignées, des colonnes de tubes contenant 12.000 "membranes", sorte de tissus chargés de polir l'eau.
"La technologie a progressé et le coût a été divisé par dix en 40 ans", souligne le PDG de Veolia, Antoine Frérot, en visite sur place. A la construction, il faut cependant compter environ 1.000 dollars par m3 d'eau.
- Saumure et rejets -
Ce marché, à 80% au Moyen-Orient, "repart, après cinq ans de creux lié à la baisse du prix du pétrole", souligne le patron du leader mondial des services à l'environnement. Un marché de plus en plus concurrentiel, incluant le grand rival Suez mais aussi des sociétés espagnoles, singapouriennes ou coréennes.
A Oman, Veolia a présenté sa dernière technologie, le "barrel", une grande citerne destinée à abriter les membranes dans une résine alvéolée: fini le grand hall et la climatisation.
Pour autant, le dessalement, toutes technologies confondues, a encore bien des impacts, d'abord sur l'environnement.
Selon une étude de l'Université des Nations-Unies au Canada, mondialement, ces usines produisent plus de rejets toxiques et de saumure que d'eau douce.
Le cas de Sur est particulier puisque l'on puise l'eau non en mer mais sous la plage, à 80 mètres dans les anfractuosités de la roche karstique, qui opère ainsi une pré-filtration.
"Cela permet quasiment de se passer de produits chimiques", explique le directeur opérationnel, Mahendran Senapathy.
Mais, pour l'extension du site, on n'a pu faire de même, faute de terrain.
Et puis que faire de la saumure, qui part aujourd'hui en décharge, ou en mer?
Le sel est trop peu cher pour être récupéré, estime M. Frérot, qui s'interroge en revanche sur la valorisation de l'iode et des algues.
Très énergivores, ces sites, alimentés au gaz voire au pétrole, sont aussi émetteurs de gaz à effet de serre. A Sur, l'usine s'apprête à accueillir une ferme solaire.
"Ces pays ont peu d'eau d'origine naturelle, en revanche ils ont de l'énergie. Le dessalement a donc été la voie privilégiée", explique Antoine Frérot, pour qui ce n'est cependant pas la solution miracle.
- "Problème émotionnel" -
Selon lui, "le recyclage des eaux usées est LA solution qui, sur le papier, résoud les problèmes de rareté."
"Le +re-use+ c'est moins cher", environ un tiers de moins que le dessalement, dit-il. "C'est une ressource qu'on peut utiliser plusieurs fois, qui évite les transports sur de grande distance et oblige à traiter les pollutions".
Mais "la limite c'est l'acceptabilité culturelle. L'eau est un problème très émotionnel", ajoute-t-il, persuadé cependant que "ça va venir".
Dans l'immédiat, les autorités omanaises envoient des messages sur la nécessité d'économiser, "ne pas laisser couler", "ne pas laver sa voiture tous les jours"...
Autre progrès possible : l'acheminement. 
Cette eau dessalée, "on s'en sert pour la toilette, la cuisine, mais on ne la boit pas!", dit Abdallah Al-Harthy, en désignant "ce qui pose problème: les réservoirs sur les toits."
Tradition toujours de mise, ces grands réservoirs de plastique blanc accueillent et stockent l'eau avant qu'elle descende au robinet. Résultat, potable en sortie d'usine, elle ne l'est souvent plus chez l'habitant.
<https://information.tv5monde.com/info/oman-une-eau-dessalee-pas-tout-fait-miraculeuse-336533>
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En images
22- Plan B : où vont nos vieux smartphones ?, Le Monde, 04/12/19, 12h12
Pierre Trouvé

La collecte des téléphones portables usagés permet de limiter leur empreinte écologique. Du reconditionnement au recyclage, voici le trajet des vieux smartphones. 
En France, on estime que 30 millions de téléphones portables usagés dorment dans nos tiroirs. Seule une minorité est déposée dans des points de collecte, bien que cela constitue un excellent moyen de limiter leur impact environnemental.
D’abord, parce qu’il est possible de remettre sur le marché 20 % des smartphones en les reconditionnant. Pour les autres, direction le recyclage afin de récupérer les matières premières, comme l’or ou l’argent. Notre journaliste a suivi toutes les étapes de recyclage des téléphones.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/videos/video/2019/12/04/plan-b-ou-vont-nos-vieux-smartphones_6021645_1669088.html>
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23- Everest : la plus haute décharge du monde, France 2, journal de 20h, 04/12/19

Chaque année, 35 000 visiteurs réalisent des randonnées autour de l'Everest, dans l'Himalaya (Népal). Peu à peu, la montagne se transforme en une vaste décharge. Alors, des associations poussent les grimpeurs à ramasser les poubelles.
C'est la plus haute montagne de la planète. En tentant de gravir l'Everest, dans l'Himalaya (Népal), les grimpeurs créent des embouteillages extraordinaires. Cette surfréquentation du sommet du monde augmente les risques d'accident et pollue énormément. Lors d'une opération de nettoyage, 14 personnes ont récolté 12 tonnes de déchets en six semaines, mais c'est loin d'être terminé. Chaque année, 35 000 visiteurs viennent randonner tout autour de la région, eux aussi apportent leur lot de déchets. Certains redescendent avec de petits sacs blancs.
Des sacs blancs pour les randonneurs
Une association collecte ces poubelles de montagne, puis les trie à 3 500 mètres d'altitude. En deux mois, trois tonnes de déchets ont pu être récoltées grâce à cette initiative. Enfin, ils sont envoyés sur de petits avions jusqu'à Katmandou, la capitale du Népal. Une partie de ces détritus va connaître une deuxième vie et être recyclée. Il resterait 30 tonnes de déchets sur l'Everest. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/everest-la-plus-haute-decharge-du-monde_3730771.html>
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