[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur le dérèglement climatique & la COP25 de Madrid (vendredi 13 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 13 Déc 07:23:14 CET 2019


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. Neutralité carbone : il faut une transformation radicale des modèles économiques des entreprises <http://www.carbone4.com/tribune-neutralite-carbone/>, Carbone 4, 04/12/19
2- Reportage. Climat : en Pologne, pays du charbon roi, la prise de conscience vient d'en bas <https://www.lejdd.fr/International/Europe/climat-en-pologne-pays-du-charbon-roi-la-prise-de-conscience-vient-den-bas-3934998>, Le JDD, 05/12/19, 08h00
3- COP25 : pourquoi tout se joue autour de l'article qui fixe les règles des marchés carbone <https://www.franceinter.fr/environnement/cop25-pourquoi-tout-se-joue-autour-de-l-article-qui-fixe-les-regles-des-marches-carbone>, France Inter, 09/12/19, 06h04
4- Climat : les marchés carbone, l’épineux dossier de la COP25 qui risque de saper l’accord de Paris <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/09/climat-les-marches-carbone-l-epineux-dossier-de-la-cop25-qui-risque-de-saper-l-accord-de-paris_6022253_3244.html>, Le Monde, 09/12/19, 06h13
5- COP25 : en RDC, le charbon de bois vital pour les foyers, mortel pour les forêts <https://information.tv5monde.com/info/cop25-en-rdc-le-charbon-de-bois-vital-pour-les-foyers-mortel-pour-les-forets-336160>, AFP, 09/12/19, 08:00
6- J-2 avant la présentation du "green deal", le grand plan d'action européen pour lutter contre le changement climatique <https://www.europe1.fr/international/le-green-deal-le-grand-plan-daction-europeen-pour-lutter-contre-le-changement-climatique-3936198>, Europe 1, 09/12/19, 08h33
7- Climat : prendre en compte l'impact des réformes pour les plus pauvres (Banque mondiale) <https://information.tv5monde.com/info/climat-prendre-en-compte-l-impact-des-reformes-pour-les-plus-pauvres-banque-mondiale-336264>, AFP, 09/12/19, 17:00
8- Climat : fossé béant entre la rue et les négociations <https://information.tv5monde.com/info/climat-fosse-beant-entre-la-rue-et-les-negociations-336224>, AFP, 09/12/19, 20:00
9- COP25 : les cinq infos à retenir de la première semaine <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/cop-25-les-cinq-infos-a-retenir-de-la-premiere-semaine-147986.html>, Novethic, 09/12/19
10- L’Est de l’Australie suffoque en raison de la fumée dégagée par les incendies <https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/12/10/l-est-de-l-australie-suffoque-en-raison-de-la-fumee-degagee-par-les-incendies_6022308_1652612.html>, Le Monde avec AFP, 10/12/19, 10h20
11- La RDC peine à protéger sa forêt tropicale, vitale pour le climat <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/10/la-rdc-peine-a-proteger-sa-foret-tropicale-vitale-pour-le-climat_6022313_3212.html>, Le Monde avec AFP, 10/12/19, 10h38
12- Climat : un tout petit mieux pour certains Etats mais doivent mieux faire <https://information.tv5monde.com/info/climat-un-tout-petit-mieux-pour-certains-etats-mais-doivent-mieux-faire-336415>, AFP, 10/12/19, 18:00
13- L'action climatique nécessite du "leadership", "pas un miracle", estime Bloomberg <https://information.tv5monde.com/info/l-action-climatique-necessite-du-leadership-pas-un-miracle-estime-bloomberg-336414>, AFP, 10/12/19, 18:00
14- Climat : à la COP25, Bloomberg s'en prend à Trump et aux énergies fossiles <https://information.tv5monde.com/info/climat-la-cop25-bloomberg-s-en-prend-trump-et-aux-energies-fossiles-336370>, AFP, 10/12/19, 20:00
15- Groenland : La calotte glaciaire fond sept fois plus vite que dans les années 90, selon une étude <https://www.20minutes.fr/planete/2671783-20191210-groenland-calotte-glaciaire-fond-sept-fois-plus-vite-annees-90-selon-etude>, 20 Minutes avec AFP, 10/12/19, 20h39
16- 2019 dans l'Arctique : pas la pire année, mais presque <https://information.tv5monde.com/info/2019-dans-l-arctique-pas-la-pire-annee-mais-presque-336452>, AFP, 10/12/19, 21:00
17- USA : ExxonMobil, accusé de tromperie sur le climat, gagne une première manche <https://information.tv5monde.com/info/usa-exxonmobil-accuse-de-tromperie-sur-le-climat-gagne-une-premiere-manche-336445>, AFP, 10/12/19, 23:00
18- A la COP25, appel à l’action collective face à l’urgence climatique <https://news.un.org/fr/story/2019/12/1057921>, ONU Info, communiqué du 10/12/19
19- Couche d'ozone : sa protection aurait réduit le réchauffement climatique de 1 °C <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/terre-couche-ozone-protection-aurait-reduit-rechauffement-climatique-1-c-10496/>, Futura-sciences, 10/12/19
20- COP 25 : la Banque mondiale annonce un partenariat international pour une tarification du carbone <https://www.actu-environnement.com/ae/news/COP-25-Banque-mondiale-partenariat-international-tarification-carbone-34597.php4>, Actu-environnement, 10/12/19
21- Tribune. Ursula von der Leyen : « Un “green deal” européen pour ralentir le réchauffement de la planète » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/10/ursula-von-der-leyen-un-green-deal-europeen-pour-ralentir-le-rechauffement-de-la-planete_6022374_3232.html>, Le Monde, maj le 11/12/19 à 02h14
22- L'Est de l'Australie asphyxié par la fumée des incendies <https://information.tv5monde.com/info/l-est-de-l-australie-asphyxie-par-la-fumee-des-incendies-336416>, AFP, 11/12/19, 10:00
23- Climat : Greta Thunberg accuse les Etats de "tromperie" <https://information.tv5monde.com/info/climat-greta-thunberg-accuse-les-etats-de-tromperie-336524>, AFP, 11/12/19, 12:00
24- La faune et la flore menacées par le changement climatique <https://information.tv5monde.com/info/la-faune-et-la-flore-menacees-par-le-changement-climatique-336555>, AFP, 11/12/19, 14:00
25- COP25 : appels pressants à agir face au manque d'ambition et au risque d'échec <https://www.courrierinternational.com/depeche/cop25-appels-pressants-agir-face-au-manque-dambition-et-au-risque-dechec.afp.com.20191211.doc.1mz5zd.xml>, AFP, 11/12/19, 15:00
26- La jeune militante du climat Greta Thunberg personnalité de l'année du magazine Time <https://information.tv5monde.com/info/la-jeune-militante-du-climat-greta-thunberg-personnalite-de-l-annee-du-magazine-time-336563>, AFP, 11/12/19, 15:00
27- Climat, agriculture, transports… Le « green deal » tous azimuts de la Commission européenne <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/11/climat-agriculture-transports-financements-le-green-deal-tous-azimuts-de-la-commission-europeenne_6022507_3210.html>, Le Monde, 11/12/19, 16h28
28- La Croix-Rouge se penche sur le risque humanitaire lié au réchauffement climatique <https://information.tv5monde.com/info/la-croix-rouge-se-penche-sur-le-risque-humanitaire-lie-au-rechauffement-climatique-336629>, AFP, 11/12/19, 19:00
29- Elon Musk, Tim Cook, Patrick Pouyanné… 76 grands patrons appellent Donald Trump à rester dans l’Accord de Paris <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/elon-musk-tim-cook-patrick-pouyanne-76-grands-patrons-appellent-donald-trump-a-rester-dans-l-accord-de-paris-147993.html>, Novethic, 11/12/19
30- Tribune. Taxe carbone : « Nous, économistes, ne faisons que défendre ce que nous préférons, sans beaucoup se préoccuper des réalités sociales, politiques et technologiques » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/12/taxe-carbone-nous-economistes-ne-faisons-que-defendre-ce-que-nous-preferons-sans-beaucoup-se-preoccuper-des-realites-sociales-politiques-et-technologiques_6022565_3232.html>, Le Monde, 12/12/19, 06h00
31- COP25 : malgré les critiques, le Japon reste le grand parrain du charbon <https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/cop25-malgre-les-critiques-le-japon-reste-le-grand-parrain-du-charbon-1155712>, Les Echos, 12/12/19, 07h15
32- A la COP25, très peu d’avancée parmi les grands Etats pollueurs <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/12/a-la-cop25-tres-peu-d-avancee-parmi-les-grands-etats-pollueurs_6022606_3244.html>, Le Monde, 12/12/19, 11h28
33- Climat : difficile d'exister entre le "club Greta" et le "club Donald", selon Macron <https://information.tv5monde.com/info/climat-difficile-d-exister-entre-le-club-greta-et-le-club-donald-selon-macron-336788>, AFP, 12/12/19, 16:00
34- A Madrid, le décalage entre la société civile et les négociateurs cristallise l’attention <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/a-madrid-le-decalage-entre-la-societe-civile-et-les-negociateurs-cristallise-lattention/>, EurActiv, 12/12/19
35- Agir pour le climat en réinventant le travail ? Oui, mais de façon équitable, souligne l’ONU à la COP25 <https://news.un.org/fr/story/2019/12/1058101>, ONU Info, 12/12/19
36- Des matériaux moins émetteurs pour l’automobile et l’habitat ? <http://www.journaldelenvironnement.net/article/des-materiaux-moins-emetteurs-pour-l-automobile-et-l-habitat,101846?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 12/12/19
37- Climat : vers un zéro pointé à l'épreuve de l'urgence climatique <https://information.tv5monde.com/info/climat-vers-un-zero-pointe-l-epreuve-de-l-urgence-climatique-336878>, AFP, 13/12/19, 05:00
En images
38- Les images saisissantes des chutes Victoria asséchées <https://www.lefigaro.fr/sciences/les-images-saisissantes-des-chutes-victoria-assechees-20191208>, Le Figaro avec Reuters, 08/12/19, 17:46
39- Afrique : les chutes Victoria sont à sec <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/afrique-les-chutes-du-lac-victoria-sont-a-sec_3737511.html>, France 2, journal de 13h, 09/12/19
40- Le rapport du Giec résumé en cinq minutes seulement <https://positivr.fr/rapport-du-giec-rechauffement-climatique/>, Positivr, 10/12/19, 18:33
41- Greenpeace met en lumière notre monde obscur <http://www.influencia.net/fr/actualites/media-com,audace,greenpeace-met-lumiere-notre-monde-obscur,9767.html>, Influencia, 12/12/19
42- Le grand format : les mesures prises par Saint-Pierre-et-Miquelon face à la montée des eaux <https://www.lci.fr/planete/video-le-grand-format-les-mesures-prises-par-saint-pierre-et-miquelon-face-a-la-montee-des-eaux-2140256.html>, TF1, journal de 20h, 12/12/19

Bien à vous,
Florence

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CITATIONS DU JOUR : — "Si ce rythme très élevé de fonte des glaces se poursuit, un point de non-retour pourrait être atteint plus vite que nous le pensions", Louise Sime, climatologue au British Antarctic Survey (cf. item 15, suite, 16 & suite)
— "Chaque année, à la COP, on nous dit que la fenêtre d'opportunité pourrait bientôt se fermer. La fenêtre d'opportunité se ferme maintenant. Mon message est le suivant. Nous avons besoin de vos décisions. Nous avons besoin de votre leadership. Nous n'avons plus de temps à perdre.", Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la conférence de l’ONU sur le Changement climatique (CCNUCC) (cf. item 18 & suite)
— "Je suis fatigué d’entendre les grands émetteurs excuser leur inaction en expliquant qu’ils ne représentent qu’une fraction du total mondial. En vérité, nous sommes tous dans le même canot. Et, à l’heure actuelle, ce canot prend l’eau avec près de 200 trous", Frank Bainimarama, premier ministre fidjien (cf. item 32)
— "Un avenir faible en carbone doit être un avenir où les pays en développement ne sont pas pillés pour leurs ressources et leur capital humain, mais traités comme des partenaires égaux", Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies (cf. item 35)
ÉPINES DU JOUR : — La régulation des marchés du carbone constitue l’une des plus âpres négociations dans lesquelles sont engagés les 196 pays réunis à la 25e conférence des Nations unies pour le climat (COP25). (cf. item 3, 4 & 20)
— A la COP25 sur le climat, la protection de la nature cherche sa place. (cf. item 24 & suite)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Le "green deal" de la Commission européenne est-il un grand plan d’action européen pour lutter contre le changement climatique à travers toutes les politiques de l’UE à la hauteur des enjeux ? Une nouvelle stratégie de croissance ? Une opération de greenwashing ? (cf. item 6, 21, 27 & suite)
INFLEXION DU JOUR : Réduire les émissions de gaz à effet de serre doit se faire en prenant en compte l'impact des mesures sur les populations les plus fragiles, a estimé le directeur des opérations de la Banque mondiale, Axel von Trotsenburg, lors de la COP25 à Madrid. (cf. item 7)
GRAND ÉCART DU JOUR :  Lors de la deuxième semaine de la 25e conférence de l'ONU sur le changement climatique, l'écart semble toujours aussi grand entre les attentes des défenseurs du climat et les intentions des pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre. (cf. item 8, 12, 13, 14, 18, 32, 33, 34 & 37)
ÉGÉRIE DU JOUR : La jeune militante du climat Greta Thunberg a été désignée personnalité de l'année 2019 par le magazine Time qui l'a mise à sa Une avec le titre "Le pouvoir de la jeunesse". (cf. 26 & suite)
RÉCOMPENSES DU JOUR : Le Japon rentrera de la COP25 avec plusieurs médailles. Des ONG ont remis symboliquement à Tokyo qui compte parmi les grands financiers des centrales au charbon de la planète, le prix « Fossile du jour » ainsi que la « Coal Medal » ou « médaille du charbon. (cf. item 31)
PUBLICATIONS DU JOUR : — Dans une étude parue dans la revue Nature, 96 scientifiques ont calculé que la calotte glaciaire du Groenland fondait 7 fois plus vite que dans les années 1990. (cf. item 15, suite, 16 & suite)
— Les années se suivent et se ressemblent dans l'Arctique, qui a connu en 2019 sa deuxième année la plus chaude depuis 1900 et sa deuxième plus petite banquise jamais enregistrée, selon le bulletin annuel arctique de l'agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA). (cf. item 16 & suite)
— La réduction drastique des CFC, grâce au protocole de Montréal, a non seulement favorisé la régénération de l'ozone stratosphérique et sa « couche » protectrice mais elle aurait aussi réduit la tendance au réchauffement climatique comme le confirme une nouvelle étude. (cf. item 19)
— L’amélioration de l’efficacité dans l’utilisation des matières premières, par les secteurs de l'automobile et de la construction, est essentielle pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Telle est la conclusion d’une étude de l'International Resource Panel. (cf. item 36 & suite)
SAISISSEMENT DU JOUR : Les célèbres chutes Victoria qui, en Afrique australe, marquent la frontière entre le Zimbabwe et la Zambie, sont en grande partie asséchées, une situation sans précédent depuis un siècle. (cf. item 38 & 39)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. Neutralité carbone : il faut une transformation radicale des modèles économiques des entreprises, Carbone 4, 04/12/19
Par Renaud Bettin et César Dugast, cxperts en transition écologique, membres du Pôle neutralité de Carbone 4, cabinet de conseil spécialisé sur la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique, et cofondateurs de Net Zero Initiative

Promesses de « neutralité carbone », annonces de « compensation des émissions » des entreprises : il devient de plus en plus difficile de démêler le vrai du faux, l’honnête de l’abusif, l’exemplaire de l’anecdotique.
D’emblée, quelque chose dans ces déclarations heurte la raison. Comment cette entreprise-ci peut-elle se revendiquer « neutre en carbone » alors que ses émissions augmentent ? Comment celle-là peut-elle « annuler ses émissions » alors que son cœur d’activité participe directement à l’aggravation du problème climatique ?
Ces annonces sont souvent accompagnées d’excellentes justifications techniques (« notre neutralité s’applique à un périmètre restreint de nos émissions… ») ou sémantiques (« notre neutralité n’est qu’une étape vers l’atteinte du net zéro… »). Malgré cela, la défiance de l’opinion publique ne cesse légitimement de grandir et vient questionner la réelle ambition de ces entreprises. Au fond, ce qui pose problème, c’est peut-être que l’on puisse revendiquer un impact nul dans un monde qui ne cesse de se dégrader.
Etats, collectivités territoriales, entreprises, individus, notre objectif commun est d’atteindre avant 2050 le « net zéro » (c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions et les puits de carbone mondiaux) à l’échelle de la planète, de manière à limiter le réchauffement à +2°C, voire +1,5°C. Cet objectif de neutralité globale est rigoureusement défini par la science climatique et gravé dans le marbre de l’accord de Paris.
Or, nous pensons que la traduction du concept de neutralité dans le monde de l’entreprise a échoué, probablement du fait d’une interprétation trop simpliste.
Malgré de bonnes intentions, trop d’organisations ont notamment l’illusion de pouvoir annuler le problème climatique, principalement à grand renfort de « compensation carbone », avec les conséquences que l’on connaît : triomphe du court-termisme, angoisses du management sur la manière d’y arriver et de communiquer, démobilisation des collaborateurs (« à quoi bon agir, si le travail est fait par d’autres ? »), opacité des efforts de réduction des émissions (« à quoi bon réduire, puisque le total fait de toute façon zéro ? »).
Nous appelons à un changement radical de paradigme dans la définition des concepts et l’utilisation des mots.
Il nous semble plus efficace de considérer les entreprises non plus comme des individualités affairées à rechercher « leur propre zéro », mais plutôt comme des vecteurs d’action au service de la neutralité du monde et des territoires. En somme, il faudrait passer d’un objectif individuel statique, autocentré et opaque (« je suis neutre »), à une aventure collective, dynamique et transparente au service de tous (« je suis un artisan de la neutralité carbone mondiale et française, en voici les preuves »).
>> Suite à lire et autres signataires à découvrir à :
<http://www.carbone4.com/tribune-neutralite-carbone/>
Et aussi : 
> La compensation carbone divise les pays à la COP 25 <https://www.euractiv.fr/section/climat/news/la-compensation-carbone-divise-les-pays-a-la-cop-25/>, EurActiv, 11/12/19
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2- Reportage. Climat : en Pologne, pays du charbon roi, la prise de conscience vient d'en bas, Le JDD, 05/12/19, 08h00
Garance Le Caisne, envoyée spéciale à Czernichów et Cracovie (Pologne)

Pointée du doigt pour ses émissions de CO2, la Pologne avance au niveau local pour lutter contre les traditions et la pollution générée par l'exploitation du charbon.
Elle tourbillonne dans son bureau installé sous les toits d'un bâtiment sans âme de Czernichów. Allumer son ordinateur, ouvrir son agenda pour vérifier la multitude de ­rendez-vous avec les habitants qu'elle veut convaincre d'abandonner le chauffage au charbon, faire chauffer de l'eau pour le thé… Mais surtout, relever le niveau de pollution sur le site de cette agglomération du sud de la …
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lejdd.fr/International/Europe/climat-en-pologne-pays-du-charbon-roi-la-prise-de-conscience-vient-den-bas-3934998>
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3- COP25 : pourquoi tout se joue autour de l'article qui fixe les règles des marchés carbone, France Inter, 09/12/19, 06h04
Sandy Dauphin 

Pour la deuxième semaine de la COP25 qui se tient à Madrid, les négociations vont aborder un point brûlant : l'article 6 de l’accord de Paris, qui fixe les règles du rachat des réductions d'émissions de CO2 d'un pays à l'autre. C'est le plus âprement négocié, mais aussi le plus technique.
Le succès de la COP25 en dépend pour partie : les négociations sur les règles des marchés carbone doivent s'achever cette semaine à Madrid, faute d'avoir pu l'être l'an dernier à Katowice (Pologne), faute d'accord. C'est le dernier chapitre à approuver pour boucler le manuel d’application de l’accord de Paris de 2015.
Selon l'article 6 de l'accord de Paris, un pays qui émet beaucoup de CO2 peut s'acheter des réductions d'émissions dans un autre pays peu pollueur : pour cela, il finance par exemple un projet d'énergies renouvelables. Comme des panneaux solaires dans un village d'Afrique qui n'a pas d'électricité. On calcule les tonnes de CO2 ainsi évitées. Et le pays qui a investi les crédite dans son bilan carbone annuel.
"Les pays riches achètent des réductions de CO2 dans des pays en voie de développement. L’idée étant que c’est moins coûteux pour eux de réduire les émissions dans ces États, ça permet d’avoir plus d’ambition", explique Gilles Dufrasne, spécialiste de l'article 6 de l'accord de Paris à  l'ONG Carbon Market Watch. La Chine, premier pays émetteur de gaz à effet de serre, est un fervent défenseur de ce système d’échange d’émissions de CO2. C’est une façon de "rentabiliser" ses investissements dans les pays du sud.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/environnement/cop25-pourquoi-tout-se-joue-autour-de-l-article-qui-fixe-les-regles-des-marches-carbone>
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4- Climat : les marchés carbone, l’épineux dossier de la COP25 qui risque de saper l’accord de Paris, Le Monde, 09/12/19, 06h13
Audrey Garric (Madrid (Espagne), envoyée spéciale)

Le traité permet aux Etats de coopérer sur des marchés internationaux pour réduire leurs émissions de CO2. Mais ces dispositifs font l’objet d’âpres négociations car certains redoutent des effets pervers. 
Imaginons un village indien équipé de panneaux solaires qui permettent aux habitants de s’éclairer sans utiliser de générateurs au diesel fortement polluants. Ce projet est financé par des pays et des entreprises à l’autre bout du monde : grâce aux émissions de gaz à effet de serre évitées en Inde, ils compensent celles qu’ils ont émises sur leur territoire.
Voilà un exemple de la façon dont le CO2 est échangé autour du globe, dans des marchés du carbone. Leur régulation constitue l’une des plus âpres négociations dans lesquelles sont engagés les 196 pays réunis à la 25e conférence des Nations unies pour le climat (COP25), qui se tient à Madrid jusqu’au 13 décembre.
Depuis une semaine, les négociateurs tentent de résoudre leurs multiples désaccords sur ce point crucial qui, sous des aspects très techniques, un jargon impénétrable et des subtilités comptables, cache des enjeux politiques majeurs.
Un dossier très complexe
L’objectif de ce dossier, que toutes les parties concernées appellent « article 6 » car la régulation des marchés carbone est régie par l’article 6 de l’accord de Paris de 2015, n’est ni plus ni moins que de permettre aux Etats de réaliser leurs objectifs climatiques, et d’augmenter leur ambition. Or le temps presse, alors que les engagements pour réduire leurs émissions sont largement insuffisants – ils mettent la planète sur une trajectoire de + 3,2 °C en 2100. Mais, mal ficelé, cet article risquerait de saper l’accord de Paris et tous les efforts entrepris dans la lutte contre le dérèglement climatique.
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Preuve de la complexité du dossier, il fait l’objet de négociations depuis trois ans. Ses modalités auraient dû être arrêtées en décembre 2018, à la COP24 de Katowice (Pologne), qui a vu l’adoption des règles d’application de l’accord de Paris. Mais les marchés carbone ont été laissés en suspens en raison d’un blocage de plusieurs pays (Arabie saoudite, Inde ou encore Egypte) emmenés par le Brésil.
Leurs dispositions doivent donc être entérinées à la COP25, pour permettre une entrée en vigueur au 1er janvier 2021. Mais les négociateurs en sont encore loin : le texte provisoire du mode d’emploi de l’article 6 comptait encore, dans sa dernière version, lundi soir, trente-quatre pages avec 423 crochets – c’est-à-dire autant d’options à trancher. Des points qui seront soumis aux ministres de l’environnement à partir de mardi 10 décembre.
Créer un nouveau marché
De quoi s’agit-il ? L’article 6 prévoit la mise en place de deux systèmes principaux de coopération internationale pour limiter les émissions. Ils doivent remplacer trois autres mécanismes, créés par le protocole de Kyoto – le traité international antérieur à l’accord de Paris –, qui arrivent à échéance en 2020.
Le premier de ces mécanismes consiste en des échanges bilatéraux de réductions d’émissions de CO2 qui permettent aux pays les moins pollueurs de revendre des quotas à ceux émettant plus. Si, par exemple, un pays avait pour objectif de réduire ses émissions de 100 tonnes d’équivalent CO2, et qu’il parvenait à atteindre 110 tonnes, il pourrait revendre les 10 tonnes excédentaires (sous forme de crédits carbone, un crédit correspondant à une tonne de CO2) à un pays qui n’atteint pas ses objectifs.
Le deuxième instrument prévoit de créer un nouveau marché international du carbone, régi par un organisme des Nations unies, qui générerait des crédits grâce à des projets de réduction des émissions, comme par exemple les panneaux solaires dans le village indien. Ces crédits pourraient être achetés par des pays pour remplir leurs engagements internationaux mais aussi par des entreprises privées.
Sur le papier, les compensations carbone sont « gagnant-gagnant » : les pays peuvent payer pour atteindre leurs objectifs climatiques et dans le même temps financer des projets profitables au climat. Par ailleurs, il est souvent plus efficace et moins onéreux pour un pays développé d’investir dans un pays en développement que de réduire ses émissions nationales. Avec l’argent économisé, les pays riches peuvent, en théorie, rehausser leur ambition.
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Mais en réalité, ce système présente de nombreux risques. Le premier réside dans le double comptage des réductions d’émissions, à la fois par le pays vendeur et par le pays acheteur, ce qui donne l’impression que les rejets de carbone baissent plus vite que la réalité. En l’absence de règles précises, un pays pourrait réduire ses propres émissions, les comptabiliser dans son objectif climatique, et les vendre à un pays tiers qui les comptabiliserait également. Avec une seule tonne de CO2 réduite, plusieurs pays affirmeraient avoir atteint leurs engagements.
« Certains Etats, en particulier le Brésil, voudraient à la fois vendre leurs réductions d’émissions et les utiliser pour atteindre leurs propres objectifs, ce qui reviendrait à se faire de l’argent sur le dos du climat », dénonce Gilles Dufrasne, chargé de mission pour l’ONG Carbon Market Watch, spécialisée dans la tarification du carbone.
« Une perdante : l’atmosphère »
Le deuxième point de blocage réside dans la transition entre les précédents mécanismes du protocole de Kyoto et les nouveaux systèmes de l’accord de Paris.
Les questions sont nombreuses : les projets en cours pourront-ils être poursuivis ? Les crédits pas encore vendus pourront-ils être transférés ? Selon les calculs de Carbon Market Watch, les marchés carbone existants renferment encore 19 milliards de crédits qui n’ont pas trouvé preneurs, soit 19 milliards de tonnes équivalent CO2, près d’un quart des émissions annuelles. « Les développeurs de projet mettent en place des initiatives destinées à réduire les émissions, créent des crédits et ensuite essaient de les vendre. Donc les réductions d’émissions ont eu lieu, mais peuvent encore être attribuées, explique Gilles Dufrasne. Si on les transfère dans les nouveaux marchés, cela veut dire que l’on va chercher à atteindre nos nouveaux objectifs par des réductions d’émissions qui ont eu lieu par le passé. C’est un trucage comptable dans lequel il y a une perdante : l’atmosphère. »
D’autant que selon les estimations de la Commission européenne, les trois-quarts des crédits créés sous le protocole de Kyoto ne représentent pas de réduction d’émissions additionnelle. Cela signifie que les rejets carbonés auraient de toute façon été évités, même si les projets n’avaient pas été proposés sur les marchés carbone.
La Chine, l’Inde et le Brésil, qui détiennent 60 % de ces anciens actifs, veulent les voir transférés dans les nouveaux mécanismes, tandis que les petites îles, l’Union européenne et le groupe des pays africains n’y sont pas favorables.
Les Etats s’opposent également sur la manière dont les marchés carbone peuvent financer le fonds pour l’adaptation au changement climatique des pays en développement, ainsi que sur la question de savoir quels types de projets sont éligibles au nouveau mécanisme international du carbone. Le Brésil souhaite par exemple que la plantation d’arbres en soit exclue, tandis que la République démocratique du Congo voudrait la voir y figurer.
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La référence aux droits de l’homme a été supprimée
Certains pays, comme les Etats insulaires, la Suisse ou le Mexique, poussent pour que les projets ne puissent être financés que s’ils respectent les droits humains, et après une consultation des populations locales.
« Le précédent instrument, le Mécanisme de développement propre, a financé des projets qui ont violé les droits humains, comme le barrage hydraulique de Barro Blanco, au Panama, qui a déplacé des populations dont les terres ont été inondées », rappelle Sara Lickel, chargée de plaidoyer climat au Secours catholique-Caritas France, qui appelle à la mise en place d’un mécanisme de plainte accessible aux communautés locales. La référence aux droits de l’homme a toutefois été supprimée de la dernière version du texte.
Autant de désaccords qui posent des questions sur la capacité des ministres à réussir à adopter dans la semaine les dernières règles d’application de l’accord de Paris. « On souhaite parvenir à finaliser les discussions, mais on ne va pas les conclure à n’importe quel prix », assure la ministre française de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, arrivée à Madrid lundi. Paris veille notamment à ne pas « diminuer l’intégrité environnementale de l’accord de Paris », c’est-à-dire ses objectifs et son ambition.
« C’est un système qui ne peut marcher que s’il y a suffisamment de règles robustes et de garde-fous, ce qui n’est pour l’instant pas garanti, confirme Yamide Dagnet, experte au World Resources Institute, un centre de réflexion américain. Les bénéfices potentiels de l’article 6 sont très importants, mais ses risques tout autant. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/09/climat-les-marches-carbone-l-epineux-dossier-de-la-cop25-qui-risque-de-saper-l-accord-de-paris_6022253_3244.html>
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5- COP25 : en RDC, le charbon de bois vital pour les foyers, mortel pour les forêts, AFP, 09/12/19, 08:00
Samir Tounsi

Du manioc, du poisson, des haricots, des patates douces - et le "makala" : quand elle fait les courses, Solange Sekera n'oublie jamais le charbon de bois, pour la cuisson des repas familiaux.
En République démocratique du Congo, le précieux combustible représente l'unique source d'énergie pour 80 à 90% des foyers, faute d'électricité.
De Goma à Kinshasa, sa consommation multipliée par 70 à 80 millions d'habitants grignote la forêt du bassin du Congo, vitale dans la lutte contre le réchauffement climatique actuellement évoquée à Madrid pendant la COP25.
Deuxième massif forestier tropical de la planète après l'Amazonie, il est tout aussi vital, pour ses capacités d'absorption de CO2, permettant de lutter contre le réchauffement climatique.
Marché du quartier Majengo, à Goma. Au dépôt, le makala se vend soit en sac d'une bonne dizaine de kilos, soit par morceaux disposés en pyramides dans une bassine.
"J'utilise un sac de 30 dollars tous les deux mois. C'est beaucoup par rapport à ce que je gagne", explique Mme Sekera, responsable administrative dans l'enseignement.
De retour chez elle, la mère de famille prépare la "braise" ("makala", en lingala) dans un petit réchaud-brasero à même le sol pour faire cuire le repas du soir.
"C'est très important car nous n'avons pas d'autres moyens pour la préparation des repas. Nous n'avons pas de courant", poursuit l'enseignante qui habite une modeste mais coquette maison en planches de bois.
Faute d'électricité, la quête et l'économie du "makala" rythment la vie quotidienne dans les marchés et le long des routes. C'est ce qui a sauté aux yeux du réalisateur français Emmanuel Gras, lors d'un de ses premiers tournages en RDC.
- "Déforestation" -
"Tous les jours, on était sur la route entre Kolwezi et Lubumbashi (sud-est). Je voyais ces charbonniers qui poussaient d'immenses chargements de charbon", a expliqué le cinéaste, qui est retourné dans le Katanga pour suivre l'un d'entre eux.
Dans "Makala", primé au festival de Cannes en 2017, le Français a retracé la chaîne de fabrication : abattage des arbres, "carbonisation" du bois à l'étouffée dans des fours en terre, transports des sacs à vélo ou à pied, vente au marché...
"Cela créé de gros problèmes de déforestation", constate-t-il sur la chaîne franco-allemande Arte. "Toute la nature autour (des villes) est assez dévastée car les villes sont comme des pompes à énergie". 
C'est d'autant plus vrai à Kinshasa, et sa dizaine de millions d'habitants en croissance rapide.
Autour de la capitale, il n'y a plus d'arbres à l'est sur les plateaux Bateke ou au bord du fleuve, ni à l'ouest, sur les collines le long de la RN1 qui va à Matadi.
"Kinshasa consomme cinq millions de tonnes de bois par an, qui proviendraient de l'exploitation d'environ 60.000 hectares de forêts naturelles périurbaines", avance l'organisme français du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). "Avec l'augmentation rapide de la population urbaine (celle de Kinshasa a doublé en une génération), la pression sur les forêts naturelles s'accroît".
A Goma (un à deux millions d'habitants), la quête de la braise menace le parc naturel des Virunga, sanctuaire des gorilles des montagnes, et de groupes armés qui trafiquent tout ce qu'ils peuvent, makala compris.
C'est aux alentours de Goma que l'ONG WWF a lancé en 2007 un programme "Eco-Makala", pour épargner les arbres des Virunga.
WWF et ses partenaires ont planté des eucalyptus à croissance rapide, exploitables au bout de quatre ans. 
- Projet de méga-barrage -
L'ONG a aussi édifié des fours à carbonisation, qui consomment moins de bois. Elle a enfin largement soutenu une entreprise locale, Goma Stove, qui commercialise des "réchauds améliorés". Ils sont supposés consommer moins de braise que les braseros traditionnels.
"Le concept est intéressant. Mais la pression reste la même (sur le parc des Virunga)", selon un observateur local.
"Le commerce du makala est un business qui pèse plusieurs dizaines de millions de dollars rien qu'au Nord-Kivu. Pour le supplanter, il faut mettre en place une autre chaîne de valeur, de la même puissance", ajoute-t-il.
Pour sauvegarder la forêt, le chef de l'État Félix Tshisekedi a placé l'accès à l'électricité parmi les priorités de son mandat.
Sur les rapides du fleuve Congo à l'ouest, un consortium hispano-chinois doit développer le projet de méga-barrage hydro-électrique Inga 3. Un serpent de mer qui est toujours à l'arrêt. Son impact sur l'environnement inquiète des habitants et des ONG.
A Goma, début octobre, dans le quartier Majengo, des techniciens installaient des poteaux électriques pour le compte de la société Virunga SARL. Une société qui veut distribuer de l'électricité produite à l'intérieur du parc.
"Même si nous avions le courant, cela ne tient pas régulièrement", s'inquiète Solange, en référence aux nombreuses coupures d'électricité ("délestages").
Le président Félix Tshisekedi a tiré la sonnette d'alarme fin août : "au rythme actuel d'accroissement de la population et de nos besoins en énergie, nos forêts sont menacées de disparition à l'horizon 2100".
<https://information.tv5monde.com/info/cop25-en-rdc-le-charbon-de-bois-vital-pour-les-foyers-mortel-pour-les-forets-336160>
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6- J-2 avant la présentation du "green deal", le grand plan d'action européen pour lutter contre le changement climatique, Europe 1, 09/12/19, 08h33
Isabelle Ory, édité par Guillaume Perrodeau

Mercredi à Bruxelles, le plan d'action européen pour lutter contre le changement climatique sera présenté. Un "green deal" pour permettre à l'Europe d'atteindre l'objectif de la neutralité carbone en 2050. Un plan qui va demander de grands changements aux pays de l'union européenne.
Le "green deal" est le grand plan d’action européen pour lutter contre le changement climatique. Il sera dévoilé mercredi à Bruxelles, alors que se tient actuellement la COP 25 à Madrid. L'Union européenne veut se mettre en ordre de marche pour devenir le premier continent neutre en carbone en 2050.
Verdir les politiques européennes
Ce plan, ce seront d’abord des chiffres. Diminuer les émissions de CO2 de 50 à 55% d’ici 10 ans. Aujourd’hui, l’objectif est de seulement 40%. Autre objectif du "green deal" : viser la neutralité carbone en 2050. Pour y arriver, il faut verdir les politiques européennes, des transports à l’énergie, en passant par l’agriculture et même l’investissement et la finance. Un programme gigantesque. Bruxelles envisage aussi une taxe carbone aux frontières pour éviter la concurrence déloyale de voisins moins vertueux.
>> Suite à lire à :
<https://www.europe1.fr/international/le-green-deal-le-grand-plan-daction-europeen-pour-lutter-contre-le-changement-climatique-3936198>
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7- Climat : prendre en compte l'impact des réformes pour les plus pauvres (Banque mondiale), AFP, 09/12/19, 17:00

Réduire les émissions de gaz à effet de serre doit se faire en prenant en compte l'impact des mesures sur les populations les plus fragiles, a estimé lundi le directeur des opérations de la Banque mondiale, Axel von Trotsenburg, lors de la COP25 à Madrid.
"Cette COP est à un point d'inflexion", a-t-il dit lors d'un entretien à l'AFP, en amont d'une réunion lundi d'une cinquantaine de ministres des Finances lors de la 25e conférence de l'ONU sur le changement climatique. "Ce que vous voyez à travers le monde avec les émeutes sociales devra être pris en compte", a-t-il poursuivi.
Depuis un an, les mécontentements se sont déjà exprimés de façon spectaculaire en France avec la crise des "gilets jaunes" déclenchée par une hausse des prix des carburants, en Equateur qui a subi sa pire crise depuis des décennies après une augmentation aussi du prix de l'essence, ou encore au Chili où le prix du ticket de métro a mis le feu aux poudres.
Les responsables politiques doivent veiller à ce que les décisions prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre n'aient pas d'effets négatifs sur les plus pauvres.
"Nous devons bien regarder les politiques économiques d'un pays et ensuite il faut voir quelles sont les personnes affectées, en particulier les plus vulnérables qui doivent être protégés des impacts de ces mesures", a averti Axel von Trotsenburg.
"Agir à froid peut affecter de manière disproportionnée les personnes vulnérables et créer des résistances, ce qui est compréhensible", a-t-il estimé.
Un point clé pour lutter contre le réchauffement climatique est de voir à quel niveau les pays vont rehausser en 2020 leurs ambitions de réductions d'émissions de gaz à effet de serre pour les années à venir.
Si relever l'ambition sur le papier est une bonne chose, "l'ambition en action est mieux", a souligné Axel von Trotsenburg.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-prendre-en-compte-l-impact-des-reformes-pour-les-plus-pauvres-banque-mondiale-336264>
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8- Climat : fossé béant entre la rue et les négociations, AFP, 09/12/19, 20:00
Amélie Bottollier-Depois

Les jeunes crient encore et encore leur colère, le patron de l'ONU martèle des mises en garde toujours plus inquiétantes, mais à la COP25, les signaux d'une réponse ambitieuse des pays les plus responsables du changement climatique sont faibles.
Alors que débute à Madrid la deuxième semaine de la 25e conférence de l'ONU sur le changement climatique, l'écart semble toujours aussi grand entre les attentes des défenseurs du climat et les intentions des pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre.
Il a même "grandi", estime Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace International. "La paralysie des gouvernements est incroyablement troublante".
Ainsi, sauf surprise, aucun des plus gros émetteurs ne devrait faire d'annonce significative concernant ses ambitions. Ni la Chine, ni l'Inde, ni même l'Union européenne qui focalise tous les espoirs. Et encore moins les Etats-Unis qui ont officialisé leur retrait du pacte climatique l'an prochain. Pour montrer que les Américains sont malgré tout engagés pour le climat, Michael Bloomberg qui vient de lancer sa campagne pour l'investiture démocrate sera à Madrid mardi.
Soulignant l'urgence à agir, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a été plus clair que jamais à l'ouverture de cette COP.
"Nous attendons un mouvement profond de la part de la plupart des pays du G20, qui représente trois-quarts des émissions mondiales", a-t-il lancé aux quelque 200 signataires de l'Accord de Paris, réclamant en particulier la fin des subventions aux énergies fossiles et la décarbonation des secteurs clé de l'énergie ou des transports.
Mais l'Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement à maximum +2°C, prévoit que les Etats présentent une révision de leurs engagements de réduction des émissions seulement en 2020, alors que la plupart d'entre eux se focalisent sur la COP26 à Glasgow.
"Le grand événement est la COP26 mais nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre un jour de plus", a insisté la jeune combattante pour le climat Greta Thunberg, arrivée à Madrid vendredi et qui a une nouvelle fois entraîné dans la rue des milliers de manifestants.
"Nous faisons grève depuis plus d'un an et en gros rien n'a changé", a-t-elle dénoncé.
A cinq jours de la fin de la réunion, effectivement "les signaux ne sont pas très bons", commente Alden Meyer, de l'Union for Concerned Scientists, observateur de longue date des négociations climatiques. Pour la Chine, l'Inde ou le Japon, "s'ils décident de bouger, ce sera plus prêt de la COP26", explique-t-il à l'AFP.
Quant à l'UE, c'est à Bruxelles qu'elle pourrait faire avancer les choses lors d'un sommet jeudi et vendredi, si elle parvient à adopter un objectif de neutralité carbone pour 2050 qui ne fait pas encore l'unanimité.
- "Recul" -
En attendant, quelque 70 pays qui représentent seulement 8% des émissions mondiales et qui se sont engagés à rehausser leurs ambitions en 2020 se réunissent à Madrid mercredi. De nouveaux membres pourraient les rejoindre, mais probablement pas de grands émetteurs. "Nous aurons de bonnes nouvelles l'année prochaine", résume Laurence Tubiana, architecte de l'accord de Paris.
Mais pour les régions en première ligne des impacts déjà dévastateurs des dérèglements climatiques, c'est loin d'être suffisant. "Quelques partis influents ont entravé les efforts pour répondre à l'urgence climatique", a dénoncé lundi sur Twitter Janine Felson, représentante du groupe des 44 Etats insulaires.
"Nous avons vu des reculs de nos partenaires développés" sur le sujet des "pertes et dommages", regrette de son côté Sonam P. Wangdi qui préside le groupe des Pays les Moins Avancés.
Alors que même si les engagements des Etats sont tenus, le mercure pourrait dépasser les +3°C, les pays du Sud réclament une accélération des négociations sur le financement des "pertes et dommages" qu'ils subissent.
Selon un récent rapport de l'International Institute for Environment and development, les familles rurales du Bangladesh dépensent 2 milliards de dollars par an pour réparer les dommages causés par les cyclones et autres événements extrêmes.
Les pays les plus pauvres s'inquiètent aussi des négociations sur les marchés carbone, dernier reliquat des règles d'application de l'Accord de Paris qui n'avait pas pu être adopté à la COP24.
Si les nouvelles règles régulant les marchés carbone internationaux sont mal conçues, elles risquent de saper les objectifs de l'Accord de Paris, selon les experts. Alors "un mauvais résultat serait pire que pas de résultat du tout", estime Kelly Levin, du World Resources Institute.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-fosse-beant-entre-la-rue-et-les-negociations-336224>
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9- COP25 : les cinq infos à retenir de la première semaine, Novethic, 09/12/19
Concepcion Alvarez

Mobilisation record des jeunes, appel à l'action des parents, les acteurs non-étatiques américains sur la bonne voie et des négociations au point mort. Novethic fait le bilan de la première semaine à la COP25. Celle-ci doit finaliser les dernières règles de mise en œuvre de l'Accord de Paris et préparer le terrain pour la relève de l'ambition climatique en 2020.
1) Accord de Paris : des négociations qui patinent 
Au terme d’une semaine de discussions, chacun campe toujours sur ses positions. L’enjeu de cette COP25 est notamment de régler les derniers aspects techniques de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les marchés carbone et le mécanisme des pertes et préjudices. Les compromis semblent difficiles à trouver. Après les pourparlers techniques, place désormais au segment ministériel qui débutera mardi 10 décembre avec les représentants de haut niveau des pays membres. 
Une nouvelle fois, plusieurs pays "en développement", comme la Chine, l’Inde et le Brésil, insistent pour que les pays développés respectent leurs engagements pour 2020, dans le cadre du protocole de Kyoto, selon le principe de responsabilité différenciée. Pour le négociateur indien Ravishankar Prasad, cité par AEF Développement durable, "demander à chaque pays d’améliorer son plan d’action ou de s’engager à atteindre un niveau d’émission net zéro d'ici à 2050 n’a pas de sens si nous laissons un groupe de pays s’en tirer sans respecter leurs engagements".  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/cop-25-les-cinq-infos-a-retenir-de-la-premiere-semaine-147986.html>
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10- L’Est de l’Australie suffoque en raison de la fumée dégagée par les incendies, Le Monde avec AFP, 10/12/19, 10h20

Des feux de forêts font rage depuis plus de trois mois en raison de la sécheresse. A Sydney, la pollution dépasse des niveaux « dangereux ». 
L’Est de l’Australie et notamment Sydney étaient recouverts, mardi 10 décembre, d’un brouillard de fumées toxiques dégagé par les feux de forêts qui pourraient s’intensifier en raison de conditions météorologiques « extrêmes ». A Sydney, ville la plus peuplée du pays, cette fumée toxique a déclenché des détecteurs de fumée, contraignant les pompiers à aller de bureaux en bureaux, toutes sirènes hurlantes.
Une course de yachts a été interrompue par les organisateurs en raison des conditions qualifiées de « trop dangereuses ». « La fumée dégagée par tous les incendies est si importante dans le port qu’on ne voit rien, c’est donc trop dangereux », a déclaré Di Pearson, porte-parole de la Sydney Solas. Beaucoup d’habitants s’étouffaient sous leur masque en raison de l’épaisse fumée âcre. Certaines liaisons en ferries ont été annulées et pendant les récréations, les écoliers ont été confinés à l’intérieur, la pollution dépassant largement des niveaux « dangereux ».
> Lire aussi  La côte est de l’Australie confrontée à des incendies hors normes
L’Est de l’île-continent est depuis des semaines enveloppé par un nuage de fumée lié aux feux de forêts qui font rage depuis plus de trois mois en raison de la sécheresse. L’ampleur de ce phénomène de fumée toxique s’est cependant aggravée mardi. « C’est le pire qu’on ait eu, c’est sûr », a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) Bruce Baker, 82 ans, un habitant de Gosford, au nord de Sydney, qui a exceptionnellement renoncé à sa promenade matinale en raison de cette pollution. « Ça assèche la gorge. Sans être asthmatique, on le ressent ».
Des vents forts et des températures élevées sont attendus mardi, des conditions météorologiques « extrêmes » susceptibles « d’attiser les braises » et de déclencher ainsi des incendies dans les banlieues, menaçant ainsi des habitations.
« Notre politique est pertinente »
Les pompiers des zones rurales de Nouvelle-Galles du Sud ont affirmé que l’épaisse couche de fumée qui recouvre l’Est du pays a cependant permis « retarder la détérioration des conditions » favorables aux incendies. Cependant, « des vents de plus en plus forts risquent d’aggraver ces conditions cet après-midi », selon la même source.
Mardi matin, l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud comptait près d’une centaine de feux de brousse, et l’Etat du Queensland des dizaines. Les températures devraient dépasser les 40 °C dans certaines parties de l’Australie. Au nord-ouest de Sydney, des incendies de forêts, qui brûlent depuis plusieurs semaines, ont fusionné en un seul et unique « mégafeu » qui a déjà détruit 319 000 hectares de terres, principalement dans des parcs nationaux.
> Lire aussi  En Australie, des forêts classées au patrimoine mondial de l’Unesco détruites dans des incendies
Le premier ministre Scott Morrison, qui n’a fait aucune déclaration concernant cette fumée toxique qui recouvre certaines parties du pays depuis des semaines, a défendu la manière dont son gouvernement gère ces incendies. Il a par ailleurs déclaré ne pas envisager de professionnaliser davantage le corps des pompiers qui, en milieu rural, est essentiellement constitué de bénévoles.
« Notre politique est pertinente lorsqu’il s’agit de s’attaquer au changement climatique et d’agir en conséquence. Nos actions en matière de changement climatique donnent les résultats escomptés », a-t-il déclaré. Le gouvernement conservateur de M. Morrison, ardent défenseur de la très puissante et lucrative industrie minière australienne, est notamment accusé par d’ex-chefs des pompiers de ne pas avoir tenu compte de leurs mises en garde concernant le réchauffement climatique.
Plus de six personnes sont mortes depuis le début des incendies en septembre et environ deux millions d’hectares sont partis en fumée, soit l’équivalent de la moitié de la superficie de la Suisse.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/12/10/l-est-de-l-australie-suffoque-en-raison-de-la-fumee-degagee-par-les-incendies_6022308_1652612.html>
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11- La RDC peine à protéger sa forêt tropicale, vitale pour le climat, Le Monde avec AFP, 10/12/19, 10h38

Les moyens manquent pour lutter contre le trafic de bois, alors que le bassin du Congo stocke « six ans d’émission mondiale de CO₂ », d’après l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale. 
La République démocratique du Congo (RDC) abrite la plus grande partie de la forêt humide équatoriale en Afrique, dont la préservation est vitale dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais l’Etat est trop faible pour la protéger efficacement.
Le trafic du bois par les officiels eux-mêmes est dénoncé à voix haute à Kisangani, chef-lieu de la province forestière de la Tshopo (nord-est). « Il y a les députés et les militaires qui font le bois », affirme le président des exploitants artisanaux, Félicien Liofo. « Ils ne paient pas de taxes. C’est de la concurrence déloyale. »
Sur la route RN4 à l’entrée de la ville, un poste de contrôle vérifie les documents des exploitants forestiers, ainsi que le volume et l’origine des grumes qu’ils transportent. « Des soldats en uniforme ouvrent parfois eux-mêmes la barrière avec les armes. Ils vous menacent de tirer », déplore un officier de police judiciaire, qui dénonce les « trafics d’influence » des militaires, des députés et des ministres provinciaux.
> Lire aussi  Moscou offre des armes au Gabon pour lutter contre les braconniers
« On ne peut pas les attaquer. Ils font de l’exploitation à travers des personnes interposées », soupire le coordonnateur provincial de l’environnement et du développement durable, Félicien Malu. En théorie, il dispose de 1 200 agents pour toute la province (200 000 km2), afin de faire respecter les dispositions du code forestier de 2002. Mais « les agents ne sont pas payés », affirme le coordonnateur, qui a remplacé en septembre son prédécesseur, suspendu pour détournement de fonds. Manquent aussi les moyens matériels : bateaux, motos, pick-up… « On ne peut pas organiser des missions de contrôle. Il y a beaucoup de rivières à traverser et de voies routières non réhabilitées. »
Un moratoire sur l’octroi de concessions
En forêt, c’est parfois la loi de la jungle. A 40 km de Kisangani, une entreprise agro-industrielle congolaise, la Scipec, a coupé 850 hectares pour planter des palmiers à huile. « En 2020, nous allons faire une extension de 650 ha », se félicite son gérant, le bruit d’une tronçonneuse en fond sonore. Mais un exploitant forestier industriel, la CFT, affirme, carte à l’appui, que la palmeraie s’est installée sur sa propre concession, obtenue en toute légalité auprès des autorités congolaises.
Début 2019, après enquête, l’ONG Global Witness a accusé un haut gradé de l’armée congolaise, le général Gabriel Amisi Kumba, d’avoir « contourné la loi en acquérant puis en revendant les permis forestiers ». Soit une « violation du moratoire » en vigueur depuis 2002 sur l’octroi des nouvelles concessions, selon l’ONG.
> Lire aussi  Lee White : « Personne n’est prêt à payer le juste prix pour sauver les forêts tropicales »
Avec ce moratoire et le code forestier de 2002, la RDC est pourtant, sur le papier, bien armée pour protéger sa forêt, qui couvre plus de la moitié de son territoire (1,5 million de km2 au total). Sa préservation est vitale : le bassin du Congo est un « puits à carbone » qui stocke « six ans d’émission mondiale de CO₂ », d’après l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI, un partenariat de pays occidentaux, France et Norvège en tête, et d’Afrique centrale).
Selon les chiffres officiels, à peine 8 % de la surface forestière en RDC est exploitée (120 000 km2), à travers une soixantaine de concessions à des industriels et quelques communautés locales. En contrepartie, les industriels doivent payer toute une série de taxes (abattage de déboisement, exportation…) et respecter un « plan d’aménagement » qui divise leur concession en « assiettes annuelles de coupe ». A l’intérieur de ces périmètres annuels d’abattage, ils n’ont le droit de couper qu’un certain nombre d’arbres (de l’ordre d’un par hectare, par exemple, pour la CFT près de Kisangani). Le cahier des charges prévoit enfin des œuvres sociales pour les villages qui se trouvent dans les concessions : respect des forêts « sacrées » (le cimetière des ancêtres), construction de routes, d’écoles, de centres de santé.
La forêt primaire a reculé de 4 800 km2 en 2018
La CAFI indique qu’elle « finance actuellement des programmes dont le but est de prévenir l’émission de 40 millions de tonnes de CO₂ » en RDC. Elle s’est engagée à verser 200 millions de dollars jusqu’en 2020 à la RDC à travers un « fonds national pour la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts ».
> Lire aussi  Denis Sassou-Nguesso passe par la forêt congolaise pour revenir à l’Elysée
Les autorités congolaises plaident de leur côté pour une levée du moratoire de 2002 sur les nouvelles concessions. Cette demande « fait flipper les ONG occidentales », reconnaît Tosi Mpanu Mpanu, consultant, ambassadeur et représentant de la RDC aux conférences climat. Directement visée, Greenpeace s’oppose en effet à toute activité industrielle (bois, pétrole…) sur 445 000 km2 de tourbières à cheval sur les deux Congos.
En 2018, la forêt primaire tropicale a reculé en RDC comme nulle part ailleurs au monde à part au Brésil (481 248 hectares, soit 4 812 km2), d’après le rapport annuel de Global Forest Watch.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/12/10/la-rdc-peine-a-proteger-sa-foret-tropicale-vitale-pour-le-climat_6022313_3212.html>
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12- Climat : un tout petit mieux pour certains Etats mais doivent mieux faire, AFP, 10/12/19, 18:00

Plusieurs pays ont diminué leurs émissions de gaz à effet de serre en 2018, mais des émetteurs importants comme les Etats-Unis sont sur la mauvaise pente, selon des rapports publiés mardi à l'occasion de la COP25 à Madrid.
Selon le "Climate change performance index" de Germanwatch et de Climate Action Network (CAN), 31 des 57 pays responsables de 90% des gaz à effet de serre mondiaux ont vu leurs émissions baisser. 
En revanche l'Australie, l'Arabie Saoudite et en particulier les Etats-Unis sont source de "grande inquiétude" en raison de leurs faibles performances en terme d'émissions et leurs politiques climatiques, selon un communiqué.
La Suède est en quatrième place de ce classement qui mesure les performances des pays en terme de protection du climat, devant le Danemark. La Chine, premier émetteur mondial, arrive en 30e position. L'Union européenne arrive à la 22e position. Pour la première fois, les Etats-Unis ont remplacé l'Arabie Saoudite à la dernière place. 
Les trois premières places du classement restent vides, aucun Etat ne menant une politique compatible avec l'Accord de Paris qui prévoit de contenir le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C.
L'indice "montre les signes d'un tournant mondial en terme d'émissions, avec une réduction de la consommation de charbon", commente Ursula Hagen de Germanwatch. "Mais plusieurs grands pays continuent à résister à cette tendance, au premier rang desquels les Etats-Unis."
Le Climate action tracker (CAT), qui évalue les engagements de 36 pays comptant pour 80% des émissions, avertit dans un autre rapport que les promesses actuelles des gouvernements restent insuffisantes au regard de l'Accord de Paris. Elles mèneraient à +2,8°C d'ici 2100, selon le CAT.
"Nous ne voyons pas le type d'actions qu'on attendrait de gouvernements face à une crise climatique", juge Niklas Höhne, de l'organisation NewClimate Institute, cité dans un communiqué.
Le charbon continue de jouer un rôle important dans la politique énergétique de certains pays, s'inquiète le CAT, qui pointe du doigt la Chine, le Japon et la Corée du Sud.
Le rapport s'inquiète aussi que le gaz naturel soit présenté comme "propre" alors que la consommation de cette énergie fossile produit des gaz à effet de serre.
Point positif, la capacité installée des énergies renouvelables a doublé en dix ans et devrait augmenter de 50% au cours des cinq prochaines années.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-un-tout-petit-mieux-pour-certains-etats-mais-doivent-mieux-faire-336415>
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13- L'action climatique nécessite du "leadership", "pas un miracle", estime Bloomberg, AFP, 10/12/19, 18:00

Réussir le combat contre le changement climatique "ne nécessitera pas un miracle", mais "du leadership", a déclaré mardi Michael Bloomberg à la COP25, réclamant en particulier la fin des subventions aux énergies fossiles.
Le milliardaire qui vient de se lancer dans la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine de 2020, a fait un détour par la conférence climat de l'ONU à Madrid pour assurer de l'engagement américain dans l'action climatique malgré le retrait annoncé des Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat.
"Le prochain président des Etats-Unis devrait mettre un terme à toutes les subventions aux entreprises du secteur des énergies fossiles et à l'extraction des énergies fossiles, et cela inclut les exonérations d’impôts et autres traitements spéciaux", a-t-il déclaré.
"Il ou elle devrait réinvestir ces fonds dans les énergies renouvelables qui créeront beaucoup de nouveaux emplois", a-t-il ajouté lors d'un événement sur le financement de la transition climatique organisée par le gouvernement espagnol.
"Pour faire court, vaincre le changement climatique ne nécessitera pas un miracle, cela ne nécessitera pas des ressources sans limites, cela nécessitera du leadership et cela nécessitera du bon sens", a encore insisté le milliardaire. "Mais c'est vrai que le gouvernement fédéral américain affiche un déficit important en matière de bon sens", a-t-il ironisé.
Comme l'influente présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi la semaine dernière, il a également martelé "We are still in" (Nous sommes toujours là), nom de la campagne destinée à prouver l'engagement des Américains à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
"Je veux que le monde sache que les Américains continuent à travailler sur le climat, même avec un négateur du climat à la Maison Blanche", a-t-il déclaré, insistant notamment sur la nécessité de libérer les investissements privés pour faire la transition vers une économie décarbonée.
Interrogé sur la visite de Michael Bloomberg à cette COP, un porte-parole du Département d'Etat américain a noté que les Etats-Unis "soutiennent fortement l'engagement des observateurs intéressés".
"Le succès des Etats-Unis pour fournir une énergie abordable, abondante et sûre à nos citoyens tout en protégeant l'environnement et en réduisant les émissions est un résultat de la technologie et de l’innovation à tous les niveaux", a-t-il ajouté.
<https://information.tv5monde.com/info/l-action-climatique-necessite-du-leadership-pas-un-miracle-estime-bloomberg-336414>
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14- Climat : à la COP25, Bloomberg s'en prend à Trump et aux énergies fossiles, AFP, 10/12/19, 20:00
Amélie Bottollier-Depois

Le milliardaire américain en campagne Michael Bloomberg a fait mardi un détour par la COP25 à Madrid, où il s'en est pris en particulier aux énergies fossiles et à Donald Trump, qui va retirer les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat.
Comme l'influente présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi la semaine dernière, le tout nouveau candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2020, est venu marteler ce message : "we are still in", "nous sommes toujours là", du nom de la campagne destinée à prouver l'engagement des Américains à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
"Je veux que le monde sache que les Américains continuent à travailler sur le climat, même avec un négateur du climat à la Maison Blanche", a déclaré l'ancien maire de New York. 
"Pour faire court, vaincre le changement climatique ne nécessitera pas un miracle, cela ne nécessitera pas des ressources sans limites, mais cela nécessitera du leadership et cela nécessitera du bon sens", a insisté l'ancien envoyé spécial de l'ONU pour le climat.
Dans cette optique, "le prochain président des États-Unis devrait mettre un terme à toutes les subventions aux entreprises du secteur des énergies fossiles et à l'extraction des énergies fossiles, et cela inclut les exonérations d’impôts et autres traitements spéciaux", a-t-il déclaré. Et réinvestir cet argent vers les énergies renouvelables.
Alors que la question a été longtemps relativement taboue dans les négociations climatiques, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a très clairement réclamé la semaine dernière l'arrêt des subventions aux énergies fossiles et aux constructions de centrales à charbon.
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, qui va prochainement remplacer Michael Bloomberg comme envoyé spécial de l'ONU pour le climat, a lui plaidé mardi pour que l'évaluation et la publication des risques climatiques pour les entreprises devienne obligatoire. "Les marchés ne doivent pas seulement prendre en compte le risque d'aujourd'hui, mais aussi le risque de demain", a déclaré Mark Carney.
Michael Bloomberg a remis à la responsable climat de l'ONU Patricia Espinosa les conclusions du dernier rapport de l'initiative America's Pledge qu'il finance et qui rassemble villes, Etats et entreprises américaines engagées pour le climat.
Cette étude estime que si un démocrate partisan d'un projet environnemental volontariste battait Donald Trump en novembre 2020, les États-Unis pourraient réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 2005 afin de tenir les objectifs de l'accord de Paris.
"Nous savons quoi faire, nous connaissons les faits, maintenant nous devons avoir le courage d'agir", a déclaré l'acteur Harrison Ford, présent à l'événement. "Les gens ont peur, sont en colère et ils ont le droit de l'être", a-t-il ajouté en dénonçant le "manque de courage" du gouvernement américain.
Malgré leur retrait de l'accord de Paris l'an prochain, les États-Unis sont présents à Madrid, mais discrètement. Une diplomate mène la délégation américaine alors que la plupart des pays sont représentés au moins au niveau ministériel.
Les quelque 200 signataires de l'accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement à un maximum de +2°C sont pressés de toute part pour accélérer leurs réformes de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, alors qu'au rythme actuel la planète se dirige vers une hausse du mercure d'environ 4°C.
Dans ce contexte, si les Etats-Unis, deuxième plus gros émetteur mondial, ne font pas leur part, il sera encore plus difficile de limiter la catastrophe.
"A long terme, atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 sera tout simplement impossible sans tous les leviers du gouvernement fédéral", a ainsi estimé Elan Strait, du WWF. 
Dans ce contexte, des ONG comme 350.org et ActionAid USA doivent présenter officiellement mercredi à Madrid dix mesures à prendre les dix premiers jours du mandat du prochain président américain : de la déclaration de "l'urgence climatique" au retour dans l'Accord de Paris, en passant par la sortie des énergies fossiles.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-la-cop25-bloomberg-s-en-prend-trump-et-aux-energies-fossiles-336370>
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15- Groenland : La calotte glaciaire fond sept fois plus vite que dans les années 90, selon une étude, 20 Minutes avec AFP, 10/12/19, 20h39

Réchauffement. La montée des eaux menace des millions de personnes
La calotte glaciaire du Groenland fond sept fois plus vite que dans les années 1990, menaçant des dizaines de millions de personnes d’une montée des eaux supérieure aux prévisions d’ici la fin du siècle, avertit une étude mardi.
Depuis 1992, elle a ainsi perdu 3.800 milliards de tonnes de glace, passant d’une fonte de 33 milliards de tonnes par an dans les années 1990 à 254 milliards par an sur la dernière décennie, selon cette étude de 96 scientifiques spécialisés dans les études polaires et issus de 50 institutions internationales, publiée par la revue Nature.
Une hausse du niveau des mers
La fonte globale déjà enregistrée est ainsi suffisante pour entraîner une hausse du niveau des mers de 10,6 millimètres, selon ces scientifiques qui se sont notamment basés sur des relevés satellitaires et ont bénéficié d’un soutien des agences spatiales européenne (ESA) et américaine (NASA).
Le Giec avait estimé en 2013 que le niveau des mers monterait de 60 centimètres d’ici la fin du siècle, mettant 360 millions de personnes en danger dans les zones côtières, mais cette étude nous rapproche plutôt du scénario « haut » du réchauffement du groupe d’experts sur le climat de l’ONU, soit 7 centimètres de plus. Le Giec avait lui-même avancé une nouvelle estimation d’un milliard de personnes exposées dans un nouveau rapport sur les océans publié en septembre.
« Ces événements vont être dévastateurs pour les communautés côtières »
« Pour chaque centimètre de montée du niveau global des mers, six millions de personnes supplémentaires sont exposées aux inondations dans les zones côtières de la planète », explique Andrew Shepherd, de l’université de Leeds (Grande-Bretagne), co-auteur principal de l’étude publiée dans Nature. « Il ne s’agit pas d’événements improbables ou aux conséquences limitées : ils sont en train de se produire et vont être dévastateurs pour les communautés côtières », a-t-il averti.
Selon l’étude, environ la moitié de la fonte se fait en surface en raison de l’augmentation des températures ambiantes et la moitié en raison de la hausse des températures de l’océan sous les glaciers.
Les pertes ont culminé en 2011 avec 335 milliards de tonnes, puis se sont stabilisées autour de 238 milliards de tonnes par an (l’étude a porté jusqu’en 2018), un niveau toujours sept fois plus élevé que dans les années 1990.
« Un point de non-retour pourrait être atteint plus vite que nous le pensions »
Louise Sime, climatologue au British Antarctic Survey, a estimé que « si ce rythme très élevé de fonte des glaces se poursuit, un point de non-retour pourrait être atteint plus vite que nous le pensions ».
Guofinna Aoalgeirsdottir, glaciologue islandaise qui a travaillé pour le Giec et n’a pas participé à l’étude, a estimé que cette publication venait « à point » et démontrait « l’importance de poursuivre la surveillance des grandes calottes glaciaires » notamment pour évaluer la montée des eaux. Elle a par ailleurs mis en garde sur un possible nouveau pic de fonte en 2019 « car l’été a été particulièrement doux ».
 <https://www.20minutes.fr/planete/2671783-20191210-groenland-calotte-glaciaire-fond-sept-fois-plus-vite-annees-90-selon-etude>
En savoir plus :
> Mass balance of the Greenland Ice Sheet from 1992 to 2018 <https://www.nature.com/articles/s41586-019-1855-2>, Nature, 10/12/19
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16- 2019 dans l'Arctique : pas la pire année, mais presque, AFP, 10/12/19, 21:00
Ivan Couronne

Les années se suivent et se ressemblent dans l'Arctique, qui a connu en 2019 sa deuxième année la plus chaude depuis 1900 et sa deuxième plus petite banquise jamais enregistrée, selon le bulletin annuel arctique de l'agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) publié mardi.
Le réchauffement climatique n'est pas uniforme sur Terre : il est deux fois plus rapide au pôle Nord depuis les années 1990, un phénomène que les climatologues appellent l'amplification arctique.
La température moyenne dans la saison octobre 2018-septembre 2019 a été supérieure de 1,9° à la moyenne 1981-2010, qui sont les décennies où le réchauffement a réellement commencé dans l'Arctique. Les six dernières années ont battu tous les records précédents.
Air, glace et eau interagissent dans un cercle vicieux de réchauffement.
L'air se réchauffe, ce qui fait fondre la glace, ce qui découvre plus d'océan, qui peut donc absorber plus de rayons du Soleil... ce qui réchauffe l'eau et fait fondre plus de glace.
La banquise fond ainsi par le haut et par le bas, et de plus en plus: des observations satellites précises existent depuis 1979 et permettent de retracer le rétrécissement au fil des décennies.
Dans l'Arctique, la banquise fond l'été et s'étend l'hiver. Le minimum est observé en septembre, et le maximum en mars, quand la surface glacée est généralement deux ou trois plus grande qu'à la fin de l'été et couvre tout l'océan Arctique.
En septembre dernier, la surface de la banquise était la deuxième plus réduite jamais enregistrée depuis 1979, ex-aequo avec 2007 et 2016.
"Tout a vraiment commencé dans les années 1990", résume Don Perovich, professeur à Dartmouth et auteur de la partie sur la banquise. L'année 2007 fut un "moment charnière", dit-il à l'AFP.
"Selon les années, parfois la glace augmente, parfois elle se réduit, mais nous n'avons jamais retrouvé les niveaux d'avant 2007", dit-il.
- Glace égale vie -
L'exemple de la mer de Béring illustre les conséquences en cascade. La mer est presque fermée et sert de porte d'entrée de l'Arctique, entre la Russie et l'Alaska. Les deux derniers hivers, 2018 et 2019, ont vu des banquises moitié plus petites que la moyenne des décennies précédentes.
La banquise est aussi moins épaisse, donc moins solide. Les avions ne peuvent plus atterrir pour ravitailler les habitants de Diomede, sur une petite île du détroit de Béring, qui dépendent d'hélicoptères moins fiables.
La vieille glace hivernale, solide, se réduit comme peau de chagrin. Elle est vitale pour les autochtones, qui s'en servent pour se déplacer (en motoneige), pour arrimer leurs bateaux, ou pour chasser le phoque et la baleine. Comme la banquise se forme plus tard à l'automne, les habitants sont isolés une plus grande partie de l'année. La "glace de rivage", solidement ancrée à la terre, est de plus en plus rare, or c'est sur ces glaces que les pêcheurs et chasseurs stockent leurs équipements.
"Dans le nord de la mer de Béring, la banquise était avec nous huit mois par an. Aujourd'hui, on ne l'a plus que trois ou quatre mois", écrivent plusieurs habitants indigènes dans un essai inclus dans le rapport.
Il n'y a pas que la banquise qui fond: la glace du Groenland aussi. 
Cet impact, pour le reste du monde, se mesure en montée des océans. Chaque année, le Groenland à lui seul fait hausser le niveau mondial des mers de 0,7 millimètre.
Là encore un cercle vicieux s'engage: la neige renvoie les rayons du Soleil vers l'espace, mais quand la terre est découverte, les rayons sont plus absorbés, ce qui réchauffe le sol et fait fondre le permafrost, ces sols qui restaient continuellement glacés.
Le Groenland a la deuxième couche de glace la plus grande de la planète, après l'Antarctique, qui fond moins vite. Si toute la glace du Groenland fondait, ou se déversait dans l'océan par les glaciers (icebergs), le niveau mondial des océans monterait de 7,4 mètres, soulignent les scientifiques.
Dans une étude parue également mardi dans la revue Nature, 96 scientifiques ont calculé que la calotte glaciaire du Groenland fondait sept fois plus vite que dans les années 1990.
<https://information.tv5monde.com/info/2019-dans-l-arctique-pas-la-pire-annee-mais-presque-336452>
En savoir plus :
> Arctic Report Card : Record territory for warm temperatures, loss of snow and ice <https://www.noaa.gov/media-release/arctic-report-card-record-territory-for-warm-temperatures-loss-of-snow-and-ice>, NOAA, 10/12/19
> Mass balance of the Greenland Ice Sheet from 1992 to 2018 <https://www.nature.com/articles/s41586-019-1855-2>, Nature, 10/12/19
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17- USA : ExxonMobil, accusé de tromperie sur le climat, gagne une première manche, AFP, 10/12/19, 23:00
Catherine Triomphe

Un juge a débouté mardi l'Etat de New York qui accusait le géant pétrolier ExxonMobil d'avoir trompé les investisseurs sur l'impact financier du changement climatique, une déception pour les organisations environnementales qui voyaient dans ce dossier un test avant d'autres actions en justice.
Après trois semaines de procès en octobre et novembre, le juge new-yorkais Barry Ostrager a estimé que la procureure de l'Etat de New York, qui avait présenté cette affaire comme une illustration des efforts de dissimulation dont seraient coupables les compagnies pétrolières sur le changement climatique, n'avait pas réussi lors du procès à présenter "des preuves prépondérantes" qu'ExxonMobil ait "fait des déclarations ou des omissions sur ses pratiques et procédures ayant trompé des investisseurs responsables".
L'Etat de New York, un bastion démocrate qui se veut en pointe dans la bataille pour le climat, n'a "cité aucun témoin affirmant avoir été induit en erreur", a souligné le juge dans sa décision de 55 pages. Et tous les témoins cités, par l'accusation comme par la défense, se sont exprimés "de façon uniformément favorable à ExxonMobil", a-t-il ajouté.
Parmi ces témoins, l'ex-secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, ancien PDG de l'entreprise, avait témoigné plusieurs heures durant pour expliquer la façon dont l'entreprise avait comptabilisé le risque climatique dans ses comptes, réfutant les allégations du procureur. 
La décision est un camouflet pour la procureure de New York Letitia James, dont la plainte contre ExxonMobil avait suivi quelque trois ans d'enquête.
Dans un bref communiqué mardi, elle s'est néanmoins félicitée d'avoir "obligé ExxonMobil à répondre publiquement de décisions internes qui ont trompé les investisseurs", et a promis de "continuer à se battre pour mettre fin au changement climatique."
ExxonMobil a fustigé pour sa part un dossier qui a entraîné "le gâchis de millions de dollars des contribuables, sans faire avancer les efforts pour réduire le risque de changement climatique".
L'entreprise "continuera à investir dans la recherche de technologies innovantes de réduction des émissions, tout en répondant à la demande croissante d'énergie de la société", a-t-elle ajouté.
- Multiplication des plaintes -
Si beaucoup de militants pour l'environnement avaient vu dans cette affaire une preuve du mépris des compagnies pétrolières pour leur impact sur le climat, le dossier était très technique : les audiences ont tourné autour d'outils sophistiqués utilisés par l'entreprise pour évaluer la rentabilité d'investissements potentiels ou établir des projections à très long terme sur son activité.
L'accusation faisait valoir que l'entreprise utilisait des évaluations de son "coût carbone" - les coûts liés à ses émissions de gaz à effet de serre - différentes selon qu'il s'agissait de ses présentations aux investisseurs ou de calculs internes sur la rentabilité de projets futurs. 
Pour le procureur, cette présentation "trompeuse" se serait traduite par une surévaluation des actions du groupe, avec des dommages pour les actionnaires se chiffrant potentiellement à 1,6 milliard de dollars.
L'entreprise, et notamment M. Tillerson, avait reconnu avoir utilisé deux estimations différentes du coût carbone mais avait expliqué que cela correspondait à des niveaux de projection très différents, l'un "stratégique", l'autre plus "micro-économique", sans conséquences sur ses comptes ni sur les investisseurs.
M. Tillerson, patron d'ExxonMobil de 2007 à 2016, avait même longuement témoigné pour expliquer l'importance croissante que l'entreprise, sous sa direction, avait accordé au risque climatique.
Ce jugement promet cependant d'être suivi d'autres actions en justice liées au changement climatique contre ExxonMobil et d'autres compagnies pétrolières. 
Le juge new-yorkais a d'ailleurs souligné qu'il n'entendait pas "absoudre ExxonMobil", mais qu'il avait eu à trancher "un dossier de fraude boursière, pas un dossier de changement climatique".
"Nous sommes à un tournant, la plainte de New York a ouvert la voie aux procureurs des Etats pour qu'ils réclament des comptes aux pollueurs aux hydrocarbures comme ExxonMobil", a affirmé Greenpeace USA après la décision. "Comme les cigarettiers et l'industrie pharmaceutique, les grands du pétrole doivent affronter les conséquences de décennies de distorsions scientifiques et de marketing trompeur".
Des villes, des comtés et d'autres Etats américains, ont déjà porté plainte en justice pour réclamer le paiement des dégâts ou des travaux rendus nécessaires par le réchauffement climatique.
L'Etat du Massachusetts a notamment porté plainte contre ExxonMobil fin octobre, accusant l'entreprise d'avoir trompé les investisseurs mais aussi les consommateurs sur l'impact climatique de ses produits.
<https://information.tv5monde.com/info/usa-exxonmobil-accuse-de-tromperie-sur-le-climat-gagne-une-premiere-manche-336445>
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18- A la COP25, appel à l’action collective face à l’urgence climatique, ONU Info, communiqué du 10/12/19

A l’ouverture du segment de haut niveau de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP25) mardi à Madrid, en Espagne, plusieurs responsables onusiens ont lancé un appel à l’action collective face à l’urgence climatique.
« Il est impératif que nous produisions maintenant des résultats substantiels. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent culminer rapidement et être immédiatement réduites de manière significative », a déclaré le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Tijjani Muhammad-Bande, dans un discours devant les participants de la COP25, qui a débuté le 2 décembre et se poursuit jusqu’au 13 décembre.
« Nous devons maintenant entreprendre une action collective. Nous devons travailler en partenariat avec les dirigeants de villes et les autorités locales, les entreprises, les ONG, les groupes autochtones et la société civile pour prendre des mesures climatiques aux niveaux national et mondial », a-t-il ajouté.
Le Président de l’Assemblée générale a noté que de nombreux pays ont fait preuve de leadership lors du Sommet Action Climat en septembre à New York en s'engageant à accroître leurs efforts d’ici à 2020 et à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. « J'encourage tous les autres États membres à les imiter afin de garantir un monde meilleur pour tous », a-t-il dit.
Il a rappelé que les pays développés ont accepté de soutenir l'action climatique dans les pays en développement en mobilisant 100 milliards de dollars par an d'ici 2020. « La date limite approche à grands pas. Je félicite ceux qui se sont engagés en faveur du financement climatique. Cependant, les fonds restent faibles. Nous devons catalyser plus rapidement tous les flux de financement pour répondre aux demandes croissantes d'adaptation et d'atténuation », a déclaré M. Muhammad-Bande.
La Secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Patricia Espinosa, a également rappelé l’urgence climatique.
« Chaque année, à la COP, on nous dit que la fenêtre d'opportunité pourrait bientôt se fermer. La fenêtre d'opportunité se ferme maintenant », a-t-elle dit mardi. « Mon message est le suivant. Nous avons besoin de vos décisions. Nous avons besoin de votre leadership. Nous n'avons plus de temps à perdre », a-t-elle ajouté à l’adresse des délégués.
Un objectif clé de la COP25 est d’accroître l'ambition pour la mise en oeuvre de l'Accord de Paris sur le climat de 2015 qui vise à limiter la hausse de la température moyenne mondiale à 1,5 degré Celsius au-dessus du niveau préindustriel.
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2019/12/1057921>
En savoir plus :
> Conférence de l’ONU sur le Changement climatique <https://unfccc.int/fr>, décembre 2019
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19- Couche d'ozone : sa protection aurait réduit le réchauffement climatique de 1 °C, Futura-sciences, 10/12/19
Laurent Sacco, journaliste

La réduction drastique des CFC, grâce au protocole de Montréal, a non seulement favorisé la régénération de l'ozone stratosphérique et sa « couche » protectrice mais elle aurait aussi réduit la tendance au réchauffement climatique. La réduction serait loin d'être faible comme le confirme une nouvelle étude.
Il y a 35 ans, la découverte d'un important trou dans la couche d’ozoneau-dessus de l'Antarctique a été un choc. Malheureusement, pas pour tous les membres de la communauté scientifique car, en 1974, la sonnette d'alarme avait été déjà tirée par les chimistes Frank Rowland et Mario Molina. Ils avaient compris que le mécanisme chimique de destruction de l'ozone par des émissions d'oxyde nitrique (contre lesquelles leur collègue Paul Crutzen avait déjà mis en garde en 1970) avait un analogue avec les émissions de chlorofluorocarbones, les CFC. Cela devait conduire à la destruction des molécules d'O3 via des atomes de chlore. Les travaux des trois chercheurs virent leur bien-fondé reconnu en 1976 par l'Académie nationale des sciences américaine de sorte que l'emploi des CFC comme gaz propulseur dans les aérosols fut déjà banni en 1978 par le Canada, la Norvège et les États-Unis, en avance sur leur temps.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/terre-couche-ozone-protection-aurait-reduit-rechauffement-climatique-1-c-10496/>
En savoir plus : 
> Reduction in surface climate change achieved by the 1987 Montreal Protocol <https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ab4874>, Environmental Research Letters, 06/12/19
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20- COP 25 : la Banque mondiale annonce un partenariat international pour une tarification du carbone, Actu-environnement, 10/12/19
Rachida Boughriet

La Banque mondiale plaide pour une tarification du carbone. Ce mardi 10 décembre, à la conférence de la Convention climat (COP 25) à Madrid, la Banque mondiale annonce un partenariat international pour aider les pays « à concevoir, piloter et mettre en œuvre une tarification du carbone et des instruments de marché ».
« Des instruments de tarification du carbone bien conçus peuvent être un élément transformateur de la boîte à outils pour l'action climatique. Plus de la moitié des pays du monde réfléchissent à la manière dont la tarification du carbone peut les aider à atteindre leurs objectifs climatiques », a déclaré Laura Tuck, vice-présidente du développement durable à la Banque mondiale.
Plusieurs pays sont partenaires de la Banque mondiale, dont le Chili qui préside la COP 25, l'Espagne qui est hôte de la conférence, ainsi que le Canada, l'Allemagne, le Japon, la Norvège et le Royaume-Uni. Le partenariat sera opérationnel à partir de juillet 2020. Il soutiendra les pays et les juridictions dans le développement et la mise en œuvre d'instruments de tarification du carbone, « dans au moins 10 pays en développement et aidera 20 autres pays à s'y préparer ». Un total de 250 millions de dollars est prévu d'être mobilisé.
Ce partenariat aidera les pays à coopérer entre eux, via « la mise en œuvre de l'article 6 de l'Accord de Paris » sur le Climat qui porte sur les mécanismes de marché de crédits carbone. L'application de cet article piétine toutefois depuis l'Accord de Paris de 2015, et fait encore l'objet de négociations des pays lors de cette COP 25.
Pour rappel, le rapport Stern-Stiglitz préconisait un prix du carbone de 40 à 80 dollars la tonne d'ici 2020 et de 50 à 100 dollars la tonne en 2030.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/COP-25-Banque-mondiale-partenariat-international-tarification-carbone-34597.php4>
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21- Tribune. Ursula von der Leyen : « Un “green deal” européen pour ralentir le réchauffement de la planète », Le Monde, maj le 11/12/19 à 02h14
Par Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne

Dans une tribune au « Monde », la présidente de la Commission européenne expose ses mesures destinées à faire de l’Europe le premier continent neutre sur le plan climatique.
Tribune. Pouvons-nous, êtres humains, continuer à vivre bien et en toute sécurité sur cette planète ? L’humanité est confrontée à une menace existentielle dont tout le monde commence à voir les effets. Les forêts brûlent, de l’Amérique jusqu’en Australie. Les déserts progressent en Afrique et en Asie. L’élévation du niveau de la mer menace des villes en Europe et des îles du Pacifique.
L’humanité a connu de tels phénomènes auparavant, mais jamais les mutations climatiques et environnementales n’ont évolué aussi vite que dans les dernières décennies. Le lourd bilan des intempéries, fin novembre-début décembre, dans le sud-est de la France, nous rappelle que cette menace est malheureusement déjà une réalité, y compris chez nous.
La science nous dit toutefois que nous pouvons mettre un terme à ces phénomènes, mais le temps nous est compté. La nouvelle Commission européenne ne perdra pas de temps.
Aujourd’hui, moins de deux semaines après notre prise de fonctions, nous présentons la feuille de route du pacte vert pour l’Europe, le « Green Deal » européen. Notre objectif est de devenir le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici à 2050, pour ralentir le réchauffement de la planète et en atténuer les effets. C’est notre responsabilité, celle de notre génération et de la suivante, mais le changement ne peut plus attendre. Nous savons que nous en sommes capables.
> Lire aussi  La COP25 veut tenter de « relever l’ambition » des Etats face au réchauffement de la planète
Le pacte vert pour l’Europe que nous présentons aujourd’hui est la nouvelle stratégie de croissance inclusive de l’Europe. Il permettra de réduire les émissions, tout en créant des emplois et en améliorant notre qualité de vie, sans oublier personne. C’est le fil vert qui guidera l’ensemble de nos politiques – du transport à la fiscalité, de l’alimentation à l’agriculture, de l’industrie aux infrastructures. Avec ce pacte vert, nous voulons investir dans les énergies propres et étendre le système d’échanges de droits d’émission, mais aussi renforcer l’économie circulaire et préserver la biodiversité de l’Europe.
1 000 milliards d’euros
Le pacte vert pour l’Europe n’est pas seulement une nécessité, il sera aussi le moteur de nouvelles perspectives économiques. De nombreuses entreprises européennes s’engagent déjà à devenir plus vertes. Elles réduisent leur empreinte carbone et développent des technologies propres. Elles prennent conscience des limites naturelles de notre planète. Les entreprises européennes de toutes tailles comprennent que chacun doit prendre soin de notre maison commune. Elles savent également qu’en étant à la pointe des solutions durables de demain, elles bénéficieront de l’avantage du précurseur.
Les entreprises et les acteurs du changement attendent aussi de nous que nous leur assurions un soutien financier suffisant et facile d’accès.
Pour ce faire, nous mettrons en place un plan d’investissements pour l’Europe durable. Il soutiendra 1 000 milliards d’euros d’investissements au cours de la prochaine décennie. A cette fin, nous travaillerons main dans la main avec la Banque européenne d’investissement, la « banque européenne du climat ».
En mars 2020, nous proposerons la toute première loi européenne sur le climat, pour tracer la voie à suivre et rendre les progrès engendrés par le pacte vert pour l’Europe irréversibles. Les investisseurs, les innovateurs et les entrepreneurs ont besoin de règles claires pour planifier leurs investissements sur le long terme.
Un rôle moteur
Nous favoriserons la transformation de notre façon de produire et de consommer, de vivre et de travailler, tout en protégeant et en accompagnant ceux qui risquent d’être plus durement touchés par ce changement. Cette transition doit fonctionner pour tous, ou elle ne fonctionnera pas.
Je proposerai de créer un fonds pour une transition juste et je veux qu’il mobilise 100 milliards d’euros d’investissements au cours des sept prochaines années, avec l’effet de levier de la Banque européenne d’investissement et de fonds privés. Nous ferons en sorte d’aider les régions européennes pour lesquelles la marche est plus haute, de manière à ne laisser personne de côté.
Dans toute l’Europe, les jeunes comme les moins jeunes demandent à ce que l’on agisse en faveur du climat. Mais ils vont plus loin : ils modifient déjà leur mode de vie en conséquence. Il y a les navetteurs qui prennent le vélo ou les transports publics dès que cela est possible, les parents qui choisissent des couches réutilisables, les entreprises qui renoncent aux plastiques à usage unique et proposent des alternatives durables sur le marché.
Beaucoup d’entre nous participent concrètement à ce mouvement européen et mondial pour le climat. En France, la convention citoyenne pour le climat donne la parole aux citoyens et citoyennes pour identifier les mesures permettant de répondre au défi climatique dans un esprit de justice sociale.
Neuf citoyens européens sur dix demandent qu’une action décisive soit menée en faveur du climat. Nos enfants comptent sur nous. Les Européens veulent que l’Union européenne (UE) agisse sur le territoire européen et joue un rôle moteur à l’étranger.
> Lire aussi  « La Commission doit proposer un objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre allant jusqu’à -55 % »
Ces jours derniers, le monde entier s’est réuni à Madrid pour la conférence des Nations unies sur le climat (COP25), afin de discuter de l’action collective contre le réchauffement climatique. Le pacte vert pour l’Europe est la réponse de l’UE à la demande de ses citoyens. C’est un pacte de l’Europe pour l’Europe et une contribution essentielle à un monde meilleur. Il appartient désormais à chaque Européen de s’engager dans ce mouvement.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/10/ursula-von-der-leyen-un-green-deal-europeen-pour-ralentir-le-rechauffement-de-la-planete_6022374_3232.html>
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22- L'Est de l'Australie asphyxié par la fumée des incendies, AFP, 11/12/19, 10:00
Andrew Beatty, with Daniel de Carteret in Gosford

L'Est de l'Australie et notamment Sydney étaient recouverts mardi d'un brouillard de fumées toxiques dégagé par les feux de forêts alimentés par des conditions météorologiques "extrêmes".
A Sydney, ville la plus peuplée du pays, ces fumées ont déclenché l'alarme des détecteurs, contraignant les pompiers à aller de bureaux en bureaux, toutes sirènes hurlantes. 
Les services d'urgence ont répondu en quelques heures à 500 appels automatiques, un chiffre historique, selon Roger Mentha des pompiers des zones rurales de Nouvelle-Galles du Sud.
Une course de yachts a été interrompue par les organisateurs en raison des conditions qualifiées de "trop dangereuses". "La fumée dégagée par tous les incendies est si importante dans le port qu'on ne voit rien, c'est donc trop dangereux", a déclaré Di Pearson, porte-parole de la Sydney Solas.
Beaucoup d'habitants s'étouffaient sous leur masque en raison de l'épaisse fumée âcre. 
Certaines liaisons en ferries ont été annulées et pendant les récréations, les écoliers ont été confinés à l'intérieur, la pollution dépassant largement des niveaux "dangereux".
L'Est de l'île-continent est depuis des semaines enveloppé par un nuage de fumée lié aux feux de forêts qui font rage depuis plus de trois mois en raison de le sécheresse. 
Ce phénomène de fumées toxiques s'est cependant aggravé mardi. 
- Rester à l'intérieur -
"C'est le pire qu'on ait eu, c'est sûr", a affirmé à l'AFP Bruce Baker, 82 ans, un habitant de Gosford, au nord de Sydney, qui a exceptionnellement renoncé à sa promenade matinale en raison de cette pollution. "Ça assèche la gorge. Sans être asthmatique, on le ressent".
Les autorités ont recommandé aux personnes les plus vulnérables de ne pas pratiquer d'activité à l'extérieur et ont invité l'ensemble de la population à rester autant que possible à l'intérieur. 
Un couple a cependant bravé cette pollution pour se marier sur le front de mer devant le célèbre pont de Sydney enveloppé dans un épais nuage toxique.
Des vents forts et des températures élevées étaient annoncés pour mardi, des conditions météorologiques "extrêmes" susceptibles "d'attiser les braises" et de déclencher ainsi des incendies dans les banlieues, menaçant ainsi des habitations.
Cependant, les pompiers des zones rurales de Nouvelle-Galles du Sud ont affirmé que l'épaisse couche de fumée qui recouvre l'Est du pays a permis de "retarder la détérioration des conditions" favorables aux incendies.
Mardi, près d'une centaine d'incendies brûlaient dans l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud et des dizaines dans l'Etat du Queensland.
Les températures devaient dépasser les 40°C dans certaines parties de l'Australie.
Au nord-ouest de Sydney, des incendies de forêts, qui brûlent depuis plusieurs semaines, ont fusionné en un seul et unique "mégafeu" qui a déjà détruit 319.000 hectares de terres, principalement dans des parcs nationaux.
Le Premier ministre Scott Morrison, qui n'a fait aucune déclaration concernant cette fumée toxique recouvrant certaines parties du pays depuis des semaines, a défendu la manière dont son gouvernement gère ces incendies.
- Déficits pluviométriques -
Il a par ailleurs déclaré ne pas envisager de professionnaliser davantage le corps des pompiers qui, en milieu rural, est essentiellement constitué de bénévoles. 
"Notre politique est pertinente lorsqu'il s'agit de s'attaquer au changement climatique et d'agir en conséquence. Nos actions en matière de changement climatique donnent les résultats escomptés", a-t-il déclaré.
Le gouvernement conservateur de M. Morrison, ardent défenseur de la très puissante et lucrative industrie minière australienne, est accusé par d'ex-chefs des pompiers de ne pas avoir tenu compte de leurs mises en garde concernant le réchauffement climatique.
L'Est de l'Australie connaît depuis trois mois des incendies particulièrement dévastateurs, conséquence, selon des scientifiques, d'une sécheresse prolongée et du réchauffement climatique.
Selon les services météorologiques australiens, l'île-continent a connu le mois de novembre le plus sec de son histoire. 
Une partie de l'Est du pays enregistre des "déficits pluviométriques" depuis début 2017.
De nombreux barrages en Nouvelle-Galles du Sud sont vides et presque tous affichent des niveaux bien en deçà de leur capacité.
Depuis le début des incendies en septembre, environ deux millions d'hectares sont partis en fumée, soit l'équivalent de la moitié de la superficie de la Suisse.
<https://information.tv5monde.com/info/l-est-de-l-australie-asphyxie-par-la-fumee-des-incendies-336416>
Sur le même sujet : 
> Fumées toxiques en Australie : "Le changement climatique contribue à ce qui se passe", reconnaît le Premier ministre <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/fumees-toxiques-en-australie-le-changement-climatique-contribue-a-ce-qui-se-passe-reconnait-le-premier-ministre_3741125.html>, France info avec AFP, 12/12/19, 08:35
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23- Climat : Greta Thunberg accuse les Etats de "tromperie", AFP, 11/12/19, 12:00

La jeune militante du climat Greta Thunberg a accusé mercredi à la COP25 les pays même les plus ambitieux de "tromperie" sur leurs engagements en matière de lutte contre le changement climatique.
"Une poignée de pays riches a promis de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de tant de pour-cents, d'ici telle ou telle année, ou d'atteindre la neutralité climatique en tant d'année", a-t-elle déclaré lors d'un événement organisé par l'ONU à la 25e conférence climat à Madrid.
"Cela semble impressionnant au premier abord, mais même si les intentions sont bonnes, ce n'est pas du leadership, ce n'est pas montrer la voie, c'est une tromperie", a insisté l'adolescente. 
"Parce que la plupart de leurs promesses n'incluent pas l'aviation, le secteur maritime, et les biens importés ou exportés, mais ils incluent la possibilité pour les pays de compenser leurs émissions ailleurs".
L'accord de Paris de 2015 qui vise à limiter le réchauffement à maximum +2°C ne couvre effectivement pas les émissions des secteurs aériens et maritimes internationaux. Et les marchés carbone, dont des règles sont en cours de négociation, permettent aux Etats de compenser leurs émissions.
Les engagements actuels des Etats, s'ils étaient respectés, conduiraient à une hausse du mercure d'au moins +3°C et les quelque 200 Etats signataires de l'accord de Paris réunis à Madrid du 2 au 13 décembre sont donc sous pression pour faire plus et plus vite.
Mais à quatre jours de la fin de la réunion, les signes d'ambition sont faibles.
Cette COP "semble s'être transformée en une opportunité pour certains pays de négocier des failles et d'éviter de relever leurs ambitions", a dénoncé Greta Thunberg qui a inspiré des millions de jeunes à travers le monde.
"Des pays arrivent à trouver des façons habiles pour éviter d'engager de vraies actions", a-t-elle ajouté, évoquant aussi leur "refus de payer" pour aider les pays déjà frappés par les catastrophes climatiques.
"Comment répondez-vous au fait que rien n'est fait sans ressentir la moindre colère ?", a-t-elle lancé.
Juste avant la jeune Suédoise, la directrice de Greenpeace international, Jennifer Morgan, avait laissé exploser sa "colère", notant n'avoir jamais vu en 25 ans un fossé "aussi grand" entre la COP et le monde extérieur.
"Les solutions sont juste sous nos yeux. Mais où sont les champions? Où sont les leaders ? Où sont les adultes dans la salle ?", a-t-elle lancé.
"Nous vivons des jours sombres de la politique climatique. Des ombres sont tapies derrière la scène : les milliards de dollars du secteur des énergies fossiles, qui d'un côté créent des gens gras et corrompus pendant que de l'autre ils condamnent le monde et toutes ses beautés et sa diversité à la désolation", a-t-elle ajouté sous les applaudissements. "Le coeur de l'Accord de Paris bat toujours, mais à peine".
<https://information.tv5monde.com/info/climat-greta-thunberg-accuse-les-etats-de-tromperie-336524>
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24- La faune et la flore menacées par le changement climatique, AFP, 11/12/19, 14:00

Déjà confrontée à de multiples menaces, animaux et plantes sauvages doivent composer avec le changement climatique, a averti mardi l'UICN lors de la mise à jour de sa Liste rouge des espèces menacées, appelant à "agir rapidement".
L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a ajouté 1.840 nouvelles espèces menacées d'extinction à sa Liste rouge, ce qui porte le chiffre total à 30.178, selon un communiqué publié en pleine négociations de l'ONU sur le climat à la COP25 à Madrid.
"Le changement climatique s'ajoute aux multiples menaces auxquelles font face les espèces et nous devons agir rapidement et de manière décisive pour juguler la crise", a averti Grethel Aguilar, directrice générale par intérim de l’UICN, dans un communiqué.
Dans un rapport sans précédent, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a listé en mai les principaux facteurs de la chute brutale de la biodiversité. 
Ils tiennent aux changements d'utilisation des terres (dont l'agriculture), à la surexploitation (chasse et pêche), au changement climatique, à la pollution et aux espèces invasives, avec en toile de fond la croissance démographique (11,4 milliards d'habitants attendus en 2100) et la hausse de la consommation par habitant, à l'heure où les classes moyennes des pays émergents adoptent les modes de consommation des pays riches.
"La mise à jour (de la Liste rouge) révèle l'impact toujours croissant des activités humaines sur la vie sauvage", constate Jane Smart, qui dirige le groupe de conservation de la biodiversité à l'UICN.
"L'année prochaine sera critique pour le futur de la planète", avec la tenue du congrès mondial de l'UICN à Marseille, une COP15 biodiversité en Chine pour fixer des objectifs de protection de la nature pour la prochaine décennie et la présentation des nouveaux plans des Etats pour lutter contre le réchauffement climatique d'ici la COP26 en Ecosse.
L'UICN pointe du doigt l'impact du changement climatique pour les poissons de rivières en Australie, dont 37% sont menacés d'extinction. Sur ce pourcentage, "au moins 58% sont directement impactés par le changement climatique". 
L'UICN révèle aussi que près de 25% des espèces d'eucalyptus dans le monde sont menacées.
Petite lueur d'espoir, l'UICN met en avant dix espèces, huit d'oiseaux - dont une était considérée comme disparue dans la nature - et deux de poissons d'eau douce, pour lesquelles la situation s'est améliorée. "Nous pouvons renverser la tendance" avec des efforts de protection, assure Jane Smart.
Plus de 112.000 espèces sont recensées dans la Liste rouge, à différents niveaux de préoccupation.
<https://information.tv5monde.com/info/la-faune-et-la-flore-menacees-par-le-changement-climatique-336555>
Sur le même sujet : 
> A la COP25 sur le climat, la protection de la nature cherche sa place, AFP, 11/12/19, 14:00
Laure Fillon
Océans, agriculture, forêts... En marge des négociations sur le climat, la biodiversité se fait une petite place à la COP25. Mais faire le lien entre protection de la nature et lutte contre le réchauffement climatique n'est pas toujours évident.
2020 sera cruciale : les pays présenteront leurs nouveaux engagements pour limiter le réchauffement climatique, avant la COP26 climat à Glasgow en fin d'année. Parallèlement, ils fixeront de nouveaux objectifs pour protéger la nature sur la prochaine décennie lors la COP15 biodiversité en Chine.
Les conventions de l'ONU sur le climat et la biodiversité sont nées en 1992 au sommet de la Terre à Rio et fonctionnent en parallèle.
Mais à Madrid, la 25e conférence climat de l'ONU a consacré des conférences ou des tables-rondes à la biodiversité.
Le Chili, qui préside cette COP, a mis l'accent sur les océans. "Nous ne pouvons pas aborder les problèmes globaux en silos, il faut chercher des synergies", fait valoir Andres Landerreche, coordinateur de la présidence chilienne, à l'AFP.
"C'est la première fois qu'il y a autant d'événements officiels liés à la biodiversité", estime Alexandra Deprez, chercheuse à l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), qui suit les négociations climat depuis 2014. Pour autant, "le sujet reste encore en coulisse", complète-t-elle.
"Les effets du changement climatique augmentent la crise de la biodiversité", souligne Grethel Aguilar, directrice générale par intérim de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), dont la Liste rouge comptabilise 30% d'espèces animales et végétales en danger. Parallèlement, la nature offre des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, souligne Mme Aguilar.
Les scientifiques ont conscience des enjeux partagés. Les experts de l'ONU sur le climat (GIEC) ont réalisé des rapports spéciaux sur les terres et les océans, tandis que leurs homologues pour la biodiversité (IPBES) soulignent les impacts du changement climatique.
- "Apprentissage mutuel" -
La biodiversité est-elle pour autant dans le radar des négociateurs pour le climat? "C'est limité aux pays champions", comme la France, la Chine, le Costa Rica ou la Nouvelle Zélande, estime Lola Vallejo, directrice du programme climat de l'IDDRI.
"Il y a un apprentissage mutuel", estime Gilles Kleitz, de l'Agence française du développement (AFD).
A Madrid, un des points de rencontre réside dans "les solutions fondées sur la nature" ou l'idée que s'inspirer de la nature peut mieux protéger des conséquences du changement climatique que certaines solutions technologiques et d'ingénierie parfois dommageables pour les écosystèmes. 
Il faut toutefois veiller à ce que la mise en oeuvre de telles solutions ne soient pas une excuse pour baisser les ambitions des pays en matière de réductions des émissions de gaz à effet de serre, avertit Karin Zaunberger, de la direction générale de l'environnement à la Commission européenne. "Il faut être ambitieux, non conventionnel, travailler ensemble", insiste-t-elle.
Planter des arbres pour capter du CO2, par exemple, n'exempte pas de réduire les émissions. Et si les essences sont mal choisies, elles peuvent perturber un écosystème.
Les Conventions ont des objectifs et des cultures de travail différentes. "Je peux résumer l'objectif de la Convention climat des Nations unies en une phrase : réduire les émissions de CO2. Est-ce que je peux faire de même pour la Convention pour la biodiversité biologique (CBD) ? Non," constate Li Shuo, de Greenpeace International.
La CBD "a tendance à croire que quand elle parvient à fixer des objectifs, ils vont se réaliser", sans s'assurer de leur mise en oeuvre, regrette-t-il. Côté climat, des règles d'application de l'Accord de Paris ont été adoptées.
La convention pour le climat disposant de plus de moyens, côté biodiversité, "il y a une crainte qu'on se focalise sur le climat et qu'on oublie la CBD", estime par ailleurs Karin Zaunberger.
Une fusion de ces deux conventions, avec une troisième sur la désertification, est parfois évoquée. "Je ne sais pas si elles doivent aller jusque là, mais elles doivent vraiment dialoguer", estime la ministre française à la Transition écologique Elisabeth Borne.
Car dans le fond, si les gens "comprennent probablement la différence entre climat et biodiversité, ce qu'ils demandent, c'est, +sauvons-nous la planète ?+", relève Li Shuo.
<https://information.tv5monde.com/info/la-cop25-sur-le-climat-la-protection-de-la-nature-cherche-sa-place-336556>
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25- COP25 : appels pressants à agir face au manque d'ambition et au risque d'échec, AFP, 11/12/19, 15:00
Amélie Bottollier-Depois & Laure Fillon

"Où sont les leaders ?" De Greta Thunberg qui parle de "tromperie" à Greenpeace "en colère", les appels se sont fait plus pressants mercredi pour éviter un échec cinglant des négociations à la COP25, où de nombreux points restent en suspens.
"Une poignée de pays riches a promis de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de tant de pourcents, d'ici telle ou telle année, ou d'atteindre la neutralité climatique en tant d'années", a déclaré la jeune militante du climat Greta Thunberg lors d'un événement organisé par l'ONU à la 25e conférence climat à Madrid, dont les négociations doivent finir vendredi soir.
"Cela semble impressionnant au premier abord, mais même si les intentions sont bonnes, ce n'est pas du leadership, ce n'est pas montrer la voie, c'est une tromperie", a accusé l'adolescente. "Parce que la plupart de leurs promesses n'incluent pas l'aviation, le secteur maritime, et les biens importés ou exportés, mais ils incluent la possibilité pour les pays de compenser leurs émissions ailleurs".
L'accord de Paris de 2015, qui a pour ambition de limiter le réchauffement à maximum 2°C, ne couvre effectivement pas les émissions des secteurs aériens et maritimes internationaux. Et les marchés carbone, dont des règles sont en cours de négociation, permettent aux Etats de compenser leurs émissions.
Juste avant la jeune Suédoise, désignée personnalité de l'année par le magazine Time, la directrice générale de l'ONG Greenpeace, Jennifer Morgan, a laissé éclater sa "colère" à la tribune. "Je participe à ces COP depuis 25 ans et je n'ai jamais vu une telle fracture entre ce qui se passe entre ces murs et ce qui se passe dehors", a-t-elle assuré.
"Les solutions sont juste sous nos yeux. Mais où sont les champions ? Où sont les leaders ? Où sont les adultes dans la salle ?", a-t-elle lancé sous les applaudissements.
"Nous vivons des jours sombres de la politique climatique. Des ombres sont tapies derrière la scène : les milliards de dollars du secteur des énergies fossiles, qui d'un côté créent des gens gras et corrompus pendant que de l'autre, ils condamnent le monde et toutes ses beautés et sa diversité à la désolation", a poursuivi Jennifer Morgan. "Le coeur de l'Accord de Paris bat toujours, mais à peine".
- Manque d'ambition -
Les engagements actuels des Etats, s'ils étaient respectés, conduiraient à une hausse du mercure d'au moins 3°C. Les quelque 200 Etats signataires de l'Accord de Paris réunis à Madrid du 2 au 13 décembre sont donc sous pression pour faire plus et plus vite.
Mais à quatre jours de la fin de la réunion, les signes d'ambition sont faibles. Les négociations techniques des premiers jours de la COP25 n'ont pas vraiment permis d'avancer, certains points de désaccord étant d'ores et déjà repoussés à plus tard, selon des observateurs. 
"Je suis peut-être plus déçu que je l'ai été lors d'autres rencontres que j'ai présidées", a lâché Paul Watkinson, en clôturant dans la nuit de lundi à mardi la session de l’un des organes de négociations de la COP qu'il préside.
A ce stade, quelque 70 pays, représentant seulement 8% des émissions mondiales, se sont engagés à relever leurs engagements climatiques en 2020. De nouveaux pourraient les rejoindre mercredi, mais aucun des principaux émetteurs, selon des observateurs.
Cette COP "semble s'être transformée en une opportunité pour certains pays de négocier des failles et d'éviter de relever leurs ambitions", a dénoncé Greta Thunberg, qui a inspiré des millions de jeunes et de moins jeunes à travers le monde.
"Des pays arrivent à trouver des façons habiles pour éviter d'engager de vraies actions", a-t-elle ajouté, évoquant aussi leur "refus de payer" pour aider les pays déjà frappés par les catastrophes climatiques.
"Au cours des jours restants, les ministres vont devoir démontrer qu'ils ont entendu l'appel des scientifiques, des jeunes et des autres demandant une action rapide", a dit Alden Meyer, de l'Union for Concerned Scientists, observateur de longue date des négociations climatiques, lors d'une conférence de presse.
Si les négociations débouchent sur "un résultat faible", "cela enverra un signal terrible au monde", a-t-il jugé.
<https://www.courrierinternational.com/depeche/cop25-appels-pressants-agir-face-au-manque-dambition-et-au-risque-dechec.afp.com.20191211.doc.1mz5zd.xml>
Sur le même sujet : 
> A la poursuite de la COP25, l'improbable escale de jeunes Européens en Martinique <https://information.tv5monde.com/info/la-poursuite-de-la-cop25-l-improbable-escale-de-jeunes-europeens-en-martinique-336489>, AFP, 11/12/19, 12:00
> COP25 : de jeunes militants expulsés après avoir réclamé plus d'actions pour le climat <https://information.tv5monde.com/info/cop25-de-jeunes-militants-expulses-apres-avoir-reclame-plus-d-actions-pour-le-climat-336558>, AFP, 11/12/19, 21:00
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26- La jeune militante du climat Greta Thunberg personnalité de l'année du magazine Time, AFP, 11/12/19, 15:00

La jeune militante du climat Greta Thunberg a été désignée personnalité de l'année 2019 par le magazine Time, a annoncé mercredi ce dernier, qui l'a mise à sa Une avec le titre "Le pouvoir de la jeunesse". 
La Suédoise de 16 ans, devenue l'égérie de la lutte contre le changement climatique à travers la planète, est ainsi la plus jeune lauréate de cette distinction, décernée depuis 1927 par le magazine américain.
Greta Thunberg, qui a commencé à l'été 2018 à manifester seule pour le climat tous les vendredis devant le Parlement suédois, a depuis rallié des millions de partisans à sa cause. 
Ils ont fait une démonstration de force en septembre avec des millions de personnes dans les rues de villes du monde entier, juste avant un sommet de l'ONU sur le climat.
Lors de ce sommet, l'adolescente était intervenue à la tribune de l'ONU avec un discours cinglant dénonçant l'inaction des puissants de la planète face au changement climatique, martelant son discours de "Comment osez-vous ?" accusateurs. 
Régulièrement citée par parmi les favoris pour le prix Nobel de la paix, elle n'avait finalement pas été retenue.
Greta Thunberg, qui était ces derniers jours à la conférence sur le climat à Madrid, a été sélectionnée par Time devant cinq autres finalistes: Donald Trump, la chef des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi, la star de l'équipe des Etats-Unis féminine de football Megan Rapinoe, l'agent de la CIA qui a averti du coup de téléphone entre Donald Trump et le président ukrainien, à l'origine de procédure en destitution du président, et les manifestants pro-démocratie de Hong Kong.
En 2018, c'est le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué en octobre 2018 au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, qui avait été désigné à titre posthume, avec plusieurs autres journalistes symbolisant la quête de la vérité et les risques qu'ils prennent pour l'obtenir.
En 2017, la distinction avait également été remise à titre collectif, aux personnes qui avaient "brisé le silence" face aux agressions sexuelles, déclenchant le mouvement #MeToo à travers le monde.
<https://information.tv5monde.com/info/la-jeune-militante-du-climat-greta-thunberg-personnalite-de-l-annee-du-magazine-time-336563>
Sur le même sujet :
> La jeune militante du climat Greta Thunberg désignée personnalité de l’année 2019 par le magazine « Time » <https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2019/12/11/la-jeune-militante-du-climat-greta-thunberg-designee-personnalite-de-l-annee-2019-par-le-magazine-time_6022510_3236.html>, Le Monde, 11/12/19, 16h52
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27- Climat, agriculture, transports… Le « green deal » tous azimuts de la Commission européenne, Le Monde, 11/12/19, 16h28
Virginie Malingre (Bruxelles, bureau européen)

Ursula von der Leyen a présenté mercredi la pièce maîtresse de son mandat. La transition écologique devra concerner toutes les politiques de l’UE, mais le financement reste imprécis. 
Ursula von der Leyen en a fait sa principale priorité. Mercredi 11 décembre, dix jours après son entrée en fonction, la présidente de la Commission a dévoilé devant le Parlement européen le « green deal » qui doit être la pièce maîtresse de son mandat. Une manière de tourner la page des crises qui ont jalonné la mandature de son prédécesseur – Grèce, migration, Brexit – et de donner un nouveau projet à l’Europe à l’heure où la croissance ralentit. Le « green deal » pour l’Europe, « c’est notre stratégie de croissance », a lancé Mme von der Leyen.
> Lire la tribune : Ursula von der Leyen : « Un “green deal” européen pour ralentir le réchauffement de la planète »
Qu’il s’agisse de la politique énergétique, de l’industrie, des transports, des sols, de l’eau, de la construction, du commerce, de la recherche ou encore de la biodiversité et de l’agriculture, l’exécutif européen se veut sur tous les fronts de la transition écologique. Le « green deal » doit irriguer tout l’arsenal législatif et réglementaire de l’Europe. Au programme, entre autres, un objectif zéro pollution, la révision des normes d’émission pour les véhicules, des investissements dans le ferroviaire afin que l’on puisse traverser le continent en train sans que l’avion ne soit la solution qui s’impose, la mise en place d’un million de points de recharge de batteries…
Au total, précise la Commission, au moins 25 % du budget de l’Union européenne devra à terme être consacré à la transition écologique. « Il faudra des investissements de 260 à 300 milliards d’euros par an pour arriver à la neutralité carbone en 2050. Des investissements publics mais surtout privés », complète Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne en charge du « green deal ».
La communication de Mme von der Leyen était très attendue. Que ce soit par les élus de Strasbourg, à qui elle a multiplié les promesses pour emporter leur aval et qu’elle devra convaincre d’apporter une majorité à ses projets. Ou par les Etats membres qui ne partagent pas tous la même vision pour l’avenir. Tour d’horizon des sujets qui s’annoncent les plus épineux.
• Une ambition climatique revue à la hausse pour 2030
L’un des principaux est celui des ambitions fixées par la Commission pour 2030, qui doivent permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. En sachant que, pour l’heure, trois pays – la Pologne, la République tchèque et la Hongrie – ne se sont même pas encore ralliés à cet objectif. Le nouveau président du Conseil européen, Charles Michel, espère rallier les derniers récalcitrants lors d’un sommet européen jeudi.
> Lire aussi  L’UE échoue à adopter la neutralité carbone en 2050
Mercredi, Mme von der Leyen a donc fait de la dentelle. Elle a bien évoqué bien l’étape intermédiaire de 2030, et la nécessité de relever les ambitions à cette échéance. Comme elle l’a souvent dit, les émissions carbone devront ainsi être réduites dans une proportion de 50 % à 55 % d’ici là, contre un objectif actuel de 40 %.
Mais la loi climat, qui devrait être présentée en mars 2020, ne spécifiera pas ce chiffre, un signal auquel une grande majorité de parlementaires tenait pourtant. Elle renverra à des évaluations ultérieures et à une proposition de la Commission à l’été 2020. « Nous amenderons alors la loi climat », précise-t-on à la Commission. Neuf Etats membres, dont la France, la Suède, les Pays-Bas, le Portugal, le Danemark, la Finlande et la Belgique, militent pour qu’elle sanctuarise l’objectif de 55 %. D’autres pays, dont l’Allemagne, sont moins allants. « Nous serons en ordre de marche avant la COP26 de Glasgow », a promis la présidente de l’exécutif européen.
• La PAC devra s’adapter au « green deal »
Au Parlement européen comme parmi les Etats membres, on s’interrogeait aussi sur la manière dont Mme von der Leyen intégrerait – ou pas – la politique agricole commune (PAC) à son « green deal ». Le fait que la dernière version du budget pluriannuel de l’Union européenne, qui vient d’être présentée, prévoit une hausse des moyens attribués à la PAC tombe, de ce point de vue, à pic pour ceux qui sont le plus attachés à la défense de l’agriculture traditionnelle.
> Lire la tribune d’un collectif de paysans, dont José Bové : « Il est urgent de changer de modèle agricole »
Au printemps 2020, la Commission présentera la manière dont elle entend inciter l’agriculture à être plus verte. Il faudra, précise-t-on au sein de l’exécutif européen, que « la réforme de la politique agricole commune reflète les ambitions du “green deal” » et soit donc adaptée à cet effet. Mais, dans sa communication, Mme von der Leyen n’a pas précisé les choses, alors que dans une version intermédiaire de son projet, en début de semaine, était évoquée la baisse de l’utilisation des pesticides chimiques de 50 % d’ici à 2030.
Ceci étant dit, la Commission propose que 40 % du budget de la PAC soit désormais affecté à financer des activités qui participent de la lutte contre le réchauffement climatique. En ce qui concerne les fonds affectés à la pêche, elle propose que ce pourcentage soit de 30 %.
• Le financement de la transition reste très imprécis
« Il ne faut laisser personne derrière », martèle-t-on à la Commission. Si l’exécutif européen ne parvient pas à embarquer les pays les plus en retard dans la transition écologique, rien ne sera en effet possible. Qui plus est, Mme von der Leyen est bien consciente que chaque législation accompagnant le « green deal » porte en elle le risque de mettre dans la rue des citoyens inquiets, à l’image des « gilets jaunes » qui ont commencé à occuper les ronds-points français il y a un an.
Dans ce cadre, un fonds de « juste transition » de 100 milliards d’euros (entre 2021 et 2027) permettra d’aider les régions qui en ont le plus besoin, celles dont l’économie est la plus dépendante du carbone. Il se verra attribuer quelques milliards, moins de dix, qui viendront du budget européen, le solde viendra de la Banque européenne d’investissement et de l’agence Invest EU.
Pour l’heure, et afin d’éviter les sujets qui fâchent, on ignore comment ce fonds sera financé. Certains pays, comme l’Allemagne, plaident pour que l’argent soit prélevé sur les actuels fonds de cohésion. Ce dont ne veulent pas entendre parler Varsovie ou Budapest, qui en sont d’importants bénéficiaires. « Quelques milliards viendront des fonds de cohésion, mais on ne sait pas si ceux-ci seront, ou pas, augmentés à cet effet dans le prochain budget pluriannuel de l’Europe »,explique-t-on dans l’entourage de Mme von der Leyen. Lequel budget – pour la période 2021-2027 – qui est actuellement en cours de négociation ne met pour l’instant personne d’accord…
Les critères d’attribution du fonds de juste transition ne sont pas plus clairs. Seront-ils réservés à certains pays ou pourront-ils bénéficier à toutes les régions qui en auraient besoin ? Il faudra attendre janvier 2020 pour en savoir plus.
Dans le même temps, et plus globalement, la Commission réfléchira à la définition de nouvelles règles en matière d’aides d’Etat afin que les Etats puissent aider les entreprises les plus affectées dans le cadre de la transition écologique. Un chantier là aussi qui s’annonce complexe.
• Vers une remise à plat compliquée de la fiscalité énergétique 
Le « green deal » ne serait pas cohérent s’il ne s’accompagnait pas d’une révision de la directive sur la taxation énergétique, qui remonte à seize ans et est à plusieurs égards contre-productive au vu des nouveaux objectifs climatiques de l’Union européenne. La Commission compte donc faire ses propositions en la matière en juin, alors les Etats membres viennent de donner leur feu vert au principe d’une réforme. Le sujet promet d’être ardu alors qu’aucune réforme de la fiscalité ne peut se faire, en Europe, sans un accord à l’unanimité des Etats membres.
Mercredi, Mme von der Leyen n’a finalement pas évoqué la question d’une taxe sur le kérosène pour le secteur aérien. La Commission a en revanche l’intention de compléter le système d’échange de quotas d’émission, dans lequel elle dit vouloir inclure le transport maritime, qui n’y est pas soumis pour l’instant, et y faire plus contribuer le transport aérien.
> Lire aussi  Climat : une étude de la Commission européenne propose de taxer le kérosène des avions
• L’accord de Paris, « élément essentiel »
Afin d’accompagner cette transition, la Commission souhaite mettre en place un mécanisme d’ajustement aux frontières, afin de prélever les importations de pays extracommunautaires qui ne respectent pas les accords de Paris. Elle a finalement exclu la possibilité d’une taxe, qui aurait nécessité une décision à l’unanimité des Etats membres et présentait un risque de non-conformité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce.
Après avoir longuement hésité, Mme von der Leyen a finalement décidé d’inscrire les futurs accords de libre-échange que conclura l’Union européenne dans le cadre du « green deal ». L’accord de Paris, explique-t-on à la Commission, en deviendra « un élément essentiel, comme le sont aujourd’hui les droits de l’homme ». « Si les pays avec lesquels nous nouerons des accords commerciaux ne le respectent pas, nous pourrons suspendre ces accords », poursuit cette source. « Pour la France et l’Elysée, cet élément était fondamental », précise Pascal Canfin, président de la commission environnement du Parlement européen.
• Une réforme du pacte de stabilité qui fera polémique
Un autre sujet promet de faire débat entre les Etats membres : la révision du pacte de stabilité et de croissance. Alors que la Commission doit en évaluer en 2020 les forces et les faiblesses, elle s’interrogera sur la nécessité d’instaurer ou pas un traitement de faveur pour les investissements verts. En la possibilité de ne pas comptabiliser dans la dette publique les emprunts que les Etats pourront faire à cet effet. Une perspective qui ne convainc pas pour l’heure les pays qui comme l’Allemagne sont attachés à la rigueur budgétaire.
D’ici là, la Commission aura intégré les objectifs de développement durable des Nations unies au mécanisme de surveillance des politiques économiques des Etats membres. Elle souhaite également y ajouter un mécanisme de surveillance de leur action pour la transition écologique, à l’image de ce qui existe en matière budgétaire avec le pacte de croissance et de stabilité. « Il s’agit d’éviter le greenwashing », explique-t-on dans l’entourage de Mme von der Leyen. Reste à trouver quel mécanisme pourrait jouer ce rôle.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/11/climat-agriculture-transports-financements-le-green-deal-tous-azimuts-de-la-commission-europeenne_6022507_3210.html <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/11/climat-agriculture-transports-financements-le-green-deal-tous-azimuts-de-la-commission-europeenne_6022507_3210.html>>
Sur le même sujet : 
> Le "Pacte vert" européen, "nouvelle stratégie de croissance" de l'UE, AFP, 11/12/19, 16:00
Marine Laouchez
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a présenté mercredi son "Pacte vert", une feuille de route vers la neutralité climatique destinée à devenir la "nouvelle stratégie de croissance" de l'UE.
Un changement de paradigme. C'est ce que propose la nouvelle cheffe de l'exécutif européen, dix jours après sa prise de fonction, en pleine COP25 et à la veille d'un important sommet européen.
"C'est notre nouvelle stratégie de croissance", a déclaré l'Allemande. D'un côté, "réduire les émissions de gaz à effet de serre", de l'autre "créer des emplois et doper l'innovation".
Convaincue que "le vieux modèle de croissance basé sur les énergies fossiles et la pollution est dépassé", Ursula von der Leyen a dévoilé "50 actions pour 2050", une liste de propositions législatives, plans d'actions, stratégies, orientations, couvrant des secteurs variés. Avec pour objectif de faire de l'Europe le "premier continent" neutre en carbone d'ici le milieu du siècle.
"Certains disent que le coût de cette transformation est trop élevé, n'oublions jamais ce que le coût de l'inaction serait", a-t-elle mis en garde.
Elle a comparé ce moment dans l'histoire de l'UE à celui du lancement de la conquête de la Lune par les Etats-Unis. Ou encore à celui il y a 70 ans du projet européen basé sur des investissements dans le charbon et l'acier.
L'occasion valait bien une session plénière extraordinaire du Parlement européen, où Ursula von der Leyen est venue présenter en personne le "Pacte", avec son vice-président chargé du Climat, Frans Timmermans.
Le pilier sera une grande "loi climatique" qui doit inscrire la date de 2050 pour la neutralité carbone. Elle sera proposée d'ici mars.
Cette échéance n'a toutefois pas encore reçu l'aval des dirigeants de l'UE. Le nouveau président du Conseil européen Charles Michel espère rallier les derniers récalcitrants lors d'un sommet jeudi. Trois pays, encore très dépendants des énergies fossiles et en particulier du charbon, font barrage : la Pologne, la Hongrie et la République tchèque.
- Transition juste -
Pour les convaincre et s'assurer que "personne n'est laissé de côté", la Commission prévoit un "mécanisme de transition juste", une disposition très attendue par les pays les plus en retard, qui sera détaillée en janvier.
Il doit permettre de mobiliser "100 milliards d'euros d'investissements" au cours des sept prochaines années pour les régions et les secteurs "les plus vulnérables".
"Cela devrait aider à ce que (jeudi) au Conseil on ait des avancées sur la neutralité carbone", a noté le président de la commission Environnement du Parlement européen Pascal Canfin (Renew Europe, centre et libéraux).
"Il est important qu'en parallèle de l'annonce de la Commission sur le Pacte vert, il y ait un signal" des dirigeants européens, a souligné de son côté Charles Michel.
La Commission soutient également des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ambitieux à l'horizon 2030, de 50%, voire 55% (contre 40% actuellement). Elle espère pouvoir soumettre ces chiffres aux Etats membres à l'été.
"Ce sera prêt à temps pour la COP26 à Glasgow" fin 2020, a promis Ursula von der Leyen.
L'ambition environnementale d'Ursula von der Leyen sera très dépendante de l'argent que l'UE est prête à y consacrer. Or les négociations commencent à peine à entrer dans le dur sur le budget pour la période 2021-2027.
Pour atteindre les objectifs du Pacte vert, 260 milliards d'investissements annuels supplémentaires par an, estime la Commission.
"Cet investissement nécessitera la mobilisation des secteurs public et privé", souligne l'exécutif européen dans un communiqué. Un Plan d'investissement pour une Europe durable sera présenté début 2020.
Parmi sa longue liste de projets, la Commission prévoit également une réforme du marché du carbone européen qu'elle veut étendre au secteur maritime, très pollueur.
Avec un "mécanisme d'ajustement aux frontières" prévu pour 2021 visant les produits importés dans l'UE, la Commission entend en outre s'assurer que les produits manufacturés en Europe ne soient pas pénalisés par rapport à des industries étrangères moins regardantes sur leurs émissions de carbone.
La Commission va également développer sa stratégie "de la ferme à la table" pour une agriculture durable et de qualité, et ses plans pour la biodiversité, pour le printemps 2020. En 2021, elle s'attachera à réduire l'utilisation des pesticides.
<https://information.tv5monde.com/info/le-pacte-vert-europeen-nouvelle-strategie-de-croissance-de-l-ue-336577 <https://information.tv5monde.com/info/le-pacte-vert-europeen-nouvelle-strategie-de-croissance-de-l-ue-336577>>
Sur le même sujet : 
> Le « green deal » européen d’Ursula Von der Leyen est-il à la hauteur ? <https://www.nouvelobs.com/planete/20191211.OBS22223/le-green-deal-europeen-d-ursula-von-der-leyen-est-il-a-la-hauteur.html>, L’Obs, 11/12/19, 19h59
> Le Pacte vert, "nouvelle stratégie de croissance" de l'UE, dévoilé et déjà critiqué <https://information.tv5monde.com/info/le-pacte-vert-europeen-nouvelle-strategie-de-croissance-de-l-ue-336577>, AFP, 11/12/19, 22:00
> Le « green deal » européen, entre ambition et « opération de greenwashing » <https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/12/12/le-green-deal-europeen-entre-ambition-et-operation-de-greenwashing_6022609_1652612.html>, Le Monde, 12/12/19, 11h22
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28- La Croix-Rouge se penche sur le risque humanitaire lié au réchauffement climatique, AFP, 11/12/19, 19:00
Nina Larson

Avant que l'ouragan Dorian frappe les Bahamas en septembre, les responsables locaux de la Croix-Rouge pensaient que le pays était bien préparé pour faire face à la tempête, avec des normes de construction, de nombreux abris et une aide pré-positionnée. Ils se trompaient.
"Nous étions préparés à des ouragans que nous connaissions déjà (...) nous n'avions pas anticipé la puissance de Dorian", a expliqué à l'AFP la cheffe de la Croix-Rouge pour les Bahamas, Terez Curry, en marge d'une conférence internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève.
"On peut le voir comme un désastre du changement climatique", a-t-elle ajouté.
Bien qu'il soit difficile de faire un lien direct entre le changement climatique et Dorian ou d'autres tempêtes, les experts s'accordent à dire que l'élévation de la température augmente de façon importante le risque de catastrophes climatiques plus fréquentes et de plus forte intensité.
- "Effet de loupe" -
"Nous constatons que les fortes tempêtes deviennent de plus en plus fortes", a confirmé à l'AFP Maarten van Aalst, directeur du Centre Climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. 
"Le changement climatique a un effet de loupe sur le risque", a-t-il ajouté, mettant l'accent sur les canicules plus fréquentes et plus meurtrières en Europe, les incendies de forêts aux Etats-Unis, en Australie et même récemment en Suède, près du Cercle arctique. 
"Et l'intensité des cyclones les plus puissants est en augmentation", a-t-il rappelé.
C'était certainement le cas de Dorian quand il a frappé les Bahamas, a souligné Mme Curry. L'énorme tempête d'une magnitude historique a fait au moins 63 morts et 463 disparus.
Plus de 7.000 habitants des îles Abacos ou de Grand Bahama, les plus touchées, ont perdu leur habitation, et 75% des constructions ont été détruites dans certaines zones par l'ouragan de catégorie 5, selon l'ONU.
"Avant Dorian, nous pensions que nos toits étaient bons, que nos normes de construction étaient adaptées, que nous étions préparés à emporter un nécessaire pour ouragan et à rejoindre un abri", a-t-elle raconté. "Aujourd'hui, nous sommes dans l'après-Dorian et tout a changé."
Les Bahamas sont pourtant habitués à voir passer des ouragans chaque année et ont déjà eu à subir de puissantes tempêtes, mais Dorian, survenu après un été marqué par des températures record, avait une telle force que tout le monde a été pris par surprise.
"Nous pensons vraiment que nous ressentons les effets du changement climatique", a estimé Mme Curry.
Le réchauffement climatique fait partie des thèmes majeurs qui ont été discutés pendant cette conférence, qui rassemble cette semaine quelque 3.000 participants.
- Plus de prévention -
Les délégués réunis à Genève ont appelé à une reconnaissance mondiale de l'impact humanitaire dû au changement climatique et à des efforts concertés pour répondre aux risques croissants.
Un projet de résolution soumis à la discussion demande également aux pays de s'assurer que leurs lois et leurs politiques sont "intelligentes face au climat", c'est-à-dire davantage centrées sur la résistance des constructions et la réduction des risques de catastrophes.
La Croix-Rouge appelle par ailleurs les pays donateurs à permettre aux fonds d'aide humanitaire d'être versés avant qu'un désastre survienne, afin de faciliter la préparation et de réduire ainsi les souffrances de la population, selon M. van Aalst.
"Il est nécessaire d'investir davantage dans la prévention", a-t-il recommandé, soulignant que "nous ne pouvons déjà pas faire face et les risques continuent de monter". "Se préparer simplement à répondre (à une catastrophe) n'est pas suffisant", conclut-il
<https://information.tv5monde.com/info/la-croix-rouge-se-penche-sur-le-risque-humanitaire-lie-au-rechauffement-climatique-336629>
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29- Elon Musk, Tim Cook, Patrick Pouyanné… 76 grands patrons appellent Donald Trump à rester dans l’Accord de Paris, Novethic, 11/12/19
Ludovic Dupin

Si Washington a quitté le combat mondial pour le climat en se retirant de l’Accord de Paris, les grandes entreprises américaines assurent continuer la lutte. À l’occasion de la COP25, elles appellent ouvertement le Président américain à les rejoindre. Pour elles, c’est une question de prospérité et d’engagement social.
En pleine COP25, les patrons de grandes entreprises américains ou présentes aux États-Unis appellent les États-Unis à ne pas abandonner l’Accord de Paris. Ces sociétés emploient deux millions de personnes dans le pays et sont soutenues par des syndicats représentatifs de 12,5 millions de salariés. Cet appel fait suite à l’initiative du mouvement de contestation "We are still in", surgi en 2017 après l’annonce de Donald Trump d’abandonner les engagements climatiques de son pays. 
"Il y a deux ans, les effets de l'augmentation des températures mondiales étaient clairs. Aujourd'hui, avec des températures records à travers le pays, des ouragans plus violents frappant les côtes, des incendies de forêt plus destructeurs, des sécheresses et des inondations perturbant l'économie, nous n'avons pas de temps à perdre", peut-on lire dans une lettre ouverte signée par tous les dirigeants.
Parmi eux, on retrouve : Jean-Paul Agon (L’Oréal), Richard Branson (Virgin), Tim Cook (Apple), Emmanuel Faber (Danone), Robert Iger (Walt Disney), Alan Jope (Unilever), Isabelle Kocher (Engie), Elon Musk (Tesla) ou encore Patrick Pouyanné (Total). Leur argument n’est pas seulement écologique mais bien économique et social.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/elon-musk-tim-cook-patrick-pouyanne-76-grands-patrons-appellent-donald-trump-a-rester-dans-l-accord-de-paris-147993.html>
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30- Tribune. Taxe carbone : « Nous, économistes, ne faisons que défendre ce que nous préférons, sans beaucoup se préoccuper des réalités sociales, politiques et technologiques », Le Monde, 12/12/19, 06h00
Par Dominique Finon, Directeur de recherche CNRS honoraire, ancien consultant de la Banque mondiale sur la tarification du carbone dans les politiques énergétiques des économies émergentes

Dans une tribune au « Monde » l’économiste Dominique Finon dénonce l’acharnement de ses collègues à défendre la taxe carbone sur des bases purement théoriques, alors que l’expérience montre qu’un mix de réglementations, de normes et d’échanges de certificats suffirait à « décarboner » l’économie
Tribune. Je suis économiste de l’énergie, de l’environnement et du climat. La plupart de mes collègues disent aux politiques : « Vous devez fixer un prix du carbone pour réussir contre le changement climatique ». Après le mouvement des « gilets jaunes », qui a conduit à abandonner un tel projet, nous le leur avons répété : « Vous abandonnez l’usage de la taxe carbone pour avoir la paix sociale, mais vous avez tort. Il faut persister et y revenir vite, car c’est un instrument puissant pour atteindre l’objectif de neutralité carbone ». 
Mais, devinez quoi ? La tarification du carbone n’est en fait pas essentielle pour arrêter progressivement de consommer les combustibles et carburants fossiles. Nous, économistes, ne faisons que défendre ce que nous préférons, sans beaucoup se préoccuper des réalités sociales, politiques et technologiques. Car c’est ce que dit notre chère théorie sur le rôle des prix, c’est ce que nous aimons enseigner à nos étudiants pour leur signifier que nous, économistes, avons « la solution ».
> Lire aussi  « Le prix du carbone a une place centrale dans la transition environnementale »
En fait, si nous étions honnêtes jusqu’au bout, nous expliquerions que la décarbonation peut être réalisée presque entièrement par des réglementations intelligemment conçues, des dispositifs évolutifs de subventions, des garanties publiques données aux investissements privés « bas carbone », et des programmes d’infrastructures ouvrant les choix des consommateurs.
Les coûts de ces mesures sont contrôlables
Certes, en théorie, les réglementations coûtent plus cher que les actions des agents économiques guidées par un prix du carbone - c’est ce qu’affirment nos manuels d’économie. Certes, forts de leurs croyances, les plus engagés d’entre nous prétendent que « ça engendre des coûts par tonne de CO2 évitées souvent astronomiques » (Christian Gollier, Le Monde du 27 mai 2019), en agitant tel ou tel exemple exagéré ou non pertinent.
Mais si nous étions honnêtes et pragmatiques, nous reconnaîtrions que ces réglementations ne seraient pas beaucoup plus coûteuses, d’autant qu’elles corrigeraient efficacement les défaillances de marché en matière de déploiement d’innovations bas carbone, contrairement au « signal prix » du carbone dont les effets sont incertains pour déclencher ce déploiement.
> Lire aussi  Climat : les marchés carbone, l’épineux dossier de la COP25 qui risque de saper l’accord de Paris
De plus, les coûts de ces mesures sont contrôlables si elles sont organisées en les combinant avec des mécanismes de marché permettant les échanges de crédits entre ceux qui vont au-delà de la norme imposée et ceux pour qui c’est coûteux de la respecter rapidement. Elles sont contrôlables aussi si elles sont définies en relation avec un prix de référence du carbone, dont l’usage est proposé par le rapport de la Commission Quinet pour les choix d’investissements publics, présenté en février 2019.
Objectif : zéro émissions en 2040-2050
C’est ce que fait la Cour des Comptes américaine pour évaluer les mesures réglementaires destinées à réduire les émissions de certains secteurs comme, par exemple, les performances des véhicules. Avec ce type d’approche, les décideurs peuvent ainsi exiger l’élimination progressive des centrales au charbon et au fuel, tout en permettant aux producteurs d’électricité concurrents de déterminer la combinaison la moins coûteuse d’énergies éolienne, solaire, hydroélectrique, nucléaire, et de gaz naturel à faibles émissions.
Ils peuvent le faire via des obligations de proportion d’électricité décarbonée qui seraient imposées aux portefeuilles d’achat des fournisseurs d’électricité, avec échanges de certificats à l’appui. De même, ils peuvent exiger l’élimination progressive des véhicules émetteurs tout en permettant aux fabricants de déterminer la contribution des SUV et des véhicules électriques, à biocarburant et à hydrogène, et ce en imposant une performance moyenne de consommation ou une norme moyenne d’émissions sur la gamme de véhicules vendus par chaque constructeur, avec échanges de certificats.
> Lire aussi  Climat : l’état d’urgence
C’est l’objet du dispositif de standard moyen d’émissions en place dans l’Union européenne, ou celui de consommation moyenne aux Etats-Unis, en Californie et au Québec qui, les uns et les autres, visent le zéro émissions en 2040-2050. On pourrait multiplier les exemples : acquisition d’automobiles sous bonus-malus, interdiction d’équipements anciens inefficaces assortis de compensations, normes de performances (climatiseur, chaudières, normes thermiques des bâtiments, etc.), obligation réglementaire d’efficacité énergétique (avec échanges de certificats) imposée aux vendeurs ou fournisseurs d’énergie, ou aux industries grosses consommatrices d’énergie, comme en Chine.
Les choix de mobilité aux usagers
On peut ajouter à cela les programmes ciblés sur les infrastructures, notamment les infrastructures de transports en commun intra-urbains (métro, tramway, etc.) et interurbains, qui ouvrent les choix de mobilité aux usagers, et les programmes de rénovation thermique des logements existants basés sur des subventions aidant à l’investissement privé.
Dans le premier domaine, il s’agit de solliciter des financements publics pour des projets triés en relation avec la valeur de référence du carbone, et d’attirer des investissements privés grâce à un système de garanties publiques qui, de facto, réduisent le coût de financement tout en évitant de ponctionner le budget public. De tels d’instruments marchent bien. On le constate par exemple en Californie, qui mène une politique climatique très volontaire et où l’organisme de pilotage de cette politique, le California Air Resources Board estime que la politique de tarification du carbone par un système de permis ne représente que 15 % des réductions.
Les politiques clés y sont la norme de proportion de renouvelables dans le portefeuille des vendeurs d’électricité, de véhicules à émission nulle dans les ventes d’automobiles, et celle de carburants à faible teneur en carbone dans la distribution de carburants. Ces mesures non tarifaires sont bien plus facilement acceptées par le public que la tarification du carbone. D’abord, les coûts d’une telle mesure ne sont répercutés que sur les prix payés par les acheteurs d’équipements, produits et services dont l’offre est affectée par cette mesure, contrairement à la taxe carbone qui affecte indirectement les prix de tous les produits et services.
Faire l’éloge d’autres instruments qui marchent bien
De plus, ces mesures n’affectent que les nouveaux produits et ne pénalisent pas les actifs existants, comme le ferait une taxe carbone ou le prix d’un système de permis qui procurent des rentes aux tenants d’équipements peu émetteurs. Enfin, même s’il existe quelques effets redistributifs, ils restent négligeables et peu visibles dans la plupart des cas, ce qui constitue un avantage supplémentaire pour leur acceptabilité.
> Lire aussi  Climat, ne regardons plus ailleurs
Tant que nous, économistes, ne dirons pas aux politiques et à l’opinion publique qu’une combinaison de réglementations, de dispositifs bien conçus et de programmes d’infrastructures peuvent faire l’essentiel, voire la totalité du travail de décarbonation, nous accroîtrons grandement les obstacles à la décarbonation. Nous devons leur dire que nous n’avons pas besoin de fixer un prix élevé du carbone pour y parvenir, voire d’utiliser un prix du carbone.
En fait, nous sommes directement responsables du développement de la crise sociale autour de la politique climatique basée principalement sur une fixation sur le prix du carbone. La focalisation sur la taxe carbone détourne l’attention de l’enjeu d’utiliser des instruments non tarifaires pour mener une politique efficace, et retarde leur mise en œuvre à bonne échelle. Il est temps pour nous, économistes, de nous regarder dans le miroir, au lieu de faire la leçon aux hommes politiques dans l’oubli des classes inférieures affectées par une taxation du carbone. Il est temps que nous faisions l’éloge d’autres instruments qui marchent bien.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/12/taxe-carbone-nous-economistes-ne-faisons-que-defendre-ce-que-nous-preferons-sans-beaucoup-se-preoccuper-des-realites-sociales-politiques-et-technologiques_6022565_3232.html>
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31- COP25 : malgré les critiques, le Japon reste le grand parrain du charbon, Les Echos, 12/12/19, 07h15
Yann Rousseau

A la COP25 de Madrid, le gouvernement japonais vient de refuser de revoir sa stratégie de soutien au charbon. Pour des raisons politiques et économiques, les institutions publiques nippones et les mégabanques de l'archipel continuent de compter parmi les grands financiers des centrales au charbon de la planète.
Le Japon rentrera de la COP25 avec plusieurs médailles dont il se serait bien passé. Voulant dénoncer sa politique mondiale de soutien aux centrales au charbon, plusieurs ONG ont remis symboliquement à Tokyo, en marge du sommet de l'ONU sur le climat organisé à Madrid jusqu'à la fin de la semaine, le prix « Fossile du jour » ainsi que la « Coal Medal » ou « médaille du charbon ».
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/cop25-malgre-les-critiques-le-japon-reste-le-grand-parrain-du-charbon-1155712>
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32- A la COP25, très peu d’avancée parmi les grands Etats pollueurs, Le Monde, 12/12/19, 11h28
Audrey Garric (Madrid (Espagne), envoyée spéciale)

A deux jours de la clôture du sommet, 80 pays ont promis de présenter de nouveaux objectifs plus ambitieux avant 2020. Mais ils ne totalisent que 10,5 % des émissions mondiales de CO2. 
Il y a la colère des jeunes qui manifestent encore et encore. Les études scientifiques qui se multiplient sur les effets de la crise climatique, depuis la fonte des glaciers à la disparition des espèces. Et les discours toujours plus vibrants qui appellent à l’action. Pourtant, à deux jours de la clôture de la 25econférence des Nations unies sur le changement climatique (COP25) à Madrid, l’écart semble toujours aussi grand entre les attentes des défenseurs du climat et la volonté politique des pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre. La journée de mercredi 11 décembre, qualifiée de « jour de l’ambition » par la présidence chilienne, n’a enregistré que de faibles avancées sur ce sujet crucial.
Selon la ministre de l’environnement chilienne, Carolina Schmidt, 73 pays (Mexique, Argentine, Chili, Fidji, Maroc, Pakistan, etc.) se sont désormais engagés à présenter, avant la fin de l’année 2020, des plans climatiques plus ambitieux afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Soit cinq Etats de plus que la liste déjà annoncée lors du sommet pour le climat de l’ONU de septembre. Le cercle de réflexion américain World Resources Institute décompte de son côté 80 pays – dont certains, comme l’Afrique du Sud, ne sont pas dans la coalition chilienne mais ont tout de même pris des engagements –, qui représentent seulement 10,5 % des émissions mondiales de CO2.
> Lire aussi  Greta Thunberg à la COP25 : « Les jeunes veulent un signal d’espoir »
En outre, 73 pays (pas forcément les mêmes), 14 régions, 398 villes et 786 entreprises ont promis d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. « De plus en plus de dirigeants nous rejoignent pour montrer qu’augmenter l’ambition est à la fois nécessaire et possible », a déclaré Carolina Schmidt.
L’accord de Paris pour le climat, scellé en 2015, prévoit que les Etats soumettent de nouveaux plans de réduction des émissions, plus ambitieux, en 2020. Car les engagements pris par les 197 signataires du traité international devraient entraîner une hausse du thermomètre de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, bien loin de l’objectif de ne pas dépasser 2 °C, et si possible 1,5 °C de réchauffement. La conférence de Madrid doit accélérer ce processus de relève de l’ambition, qui s’achèvera à la COP26 prévue en novembre 2020 à Glasgow (Royaume-Uni).
> Lire aussi  Climat, agriculture, transports… Le « green deal » tous azimuts de la Commission européenne
« Les Etats qui ne s’engagent qu’à la neutralité carbone en 2050, c’est de l’enfumage, s’agace Lucile Dufour, responsable des négociations internationales au Réseau action climat (RAC). On a besoin d’actions à court terme, sur les dix prochaines années, comme l’a dit le GIEC. Or, pour l’instant, les seuls signes pour rehausser l’ambition à l’horizon 2030 viennent du secrétaire général des Nations unies, des jeunes et des petits pays en développement. C’est insuffisant. »
« Tous dans le même canot »
Après quasiment deux semaines de négociations, les gros émetteurs manquent toujours à l’appel, en particulier les pays du G20, responsables de 80 % des émissions. Ni la Chine, premier pollueur mondial, ni le Brésil, l’Australie ou le Canada n’ont donné de signes qu’ils allaient accroître leurs efforts. Le ministre de l’environnement japonais, Shinjiro Koizumi, dont le pays est critiqué par la société civile pour ses investissements dans le charbon, a assuré qu’il allait continuer de « se battre » avec son gouvernement pour pouvoir relever l’ambition du pays. « Mais, pour l’instant, j’ai échoué », a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse.
> Lire aussi  Le « green deal » européen, entre ambition et « opération de greenwashing »
Plus inquiétant, le ministre indien de l’environnement, Prakash Javadekar, a indiqué, lors d’un point à la presse mardi, que l’Inde ne soumettrait pas de nouveau plan en 2020 et que les discussions pour la relève de l’ambition ne devraient pas avoir lieu avant 2023, l’année où un bilan mondial de l’action climatique sera réalisé. L’Inde, le Brésil et la Chine ont martelé, dans un communiqué commun, que les pays développés, historiquement responsables du dérèglement climatique, doivent d’abord « honorer leurs engagements pré-2020 », tant en matière de réduction d’émissions que d’aide financière apportée aux pays du Sud, pour « ne pas transférer de charge supplémentaire aux pays en développement ».
« Je suis fatigué d’entendre les grands émetteurs excuser leur inaction en expliquant qu’ils ne représentent qu’une fraction du total mondial. En vérité, nous sommes tous dans le même canot. Et, à l’heure actuelle, ce canot prend l’eau avec près de 200 trous », a dénoncé le premier ministre fidjien, Frank Bainimarama. Cette responsabilité, « c’est d’abord celle des pays avancés, qui ont un devoir d’exemplarité dans leur ambition et les moyens d’y parvenir », a reconnu la ministre de la transition écologique et solidaire française, Elisabeth Borne.
> Lire aussi  L’Europe peine à s’accorder sur ce qu’est réellement une activité économique « verte »
Depuis que le président américain, Donald Trump, a engagé en novembre le retrait formel des Etats-Unis de l’accord de Paris, l’attente était forte de voir l’Union européenne prendre le leadership en matière climatique. Après la présentation par la Commission européenne de son « green deal », mercredi, les observateurs attendent désormais le vote du Conseil européen, jeudi, sur l’objectif de neutralité carbone en 2050.
Pour les régions en première ligne des impacts déjà dévastateurs du dérèglement climatique, les timides avancées de la COP25 sont loin d’être suffisantes. « Après deux semaines de COP, il est désormais clair qu’il y a une déconnexion entre les salles de négociations et le monde extérieur, a regretté Simon Stiell, le ministre de l’environnement de la Grenade, un pays caribéen. Pour nous, il ne s’agit pas d’un exercice académique, il faut aller au-delà de la rhétorique politique. L’appel pour l’ambition n’est pas un souhait mais une nécessité absolue pour notre population qui fait face au quotidien à la crise climatique. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/12/12/a-la-cop25-tres-peu-d-avancee-parmi-les-grands-etats-pollueurs_6022606_3244.html>
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33- Climat : difficile d'exister entre le "club Greta" et le "club Donald", selon Macron, AFP, 12/12/19, 16:00

Emmanuel Macron a regretté jeudi qu'il soit difficile de se faire entendre dans la lutte contre le réchauffement climatique entre le "club Greta" Thunberg et le "club Donald" Trump. 
Dans le débat sur le climat, il y a "le club de Greta et le club de Donald", a relevé le chef de l'Etat, en faisant référence à la jeune militante suédoise de 16 ans et au président américain climato-sceptique.
"Il y a plein de gens qui ont envie de changer mais c'est vachement dur car ça ne va jamais assez vite pour Greta et c'est toujours trop pour Donald", a-t-il ajouté au cours d'une discussion jeudi matin à l'Elysée avec 80 étudiants et chercheurs lauréats du programme "Make our planet great again" lancé il y a deux ans.
"Il y a des gens qui disent avec Greta: +vous ne faites rien, vous êtes nuls+, ce qui est désespérant, culpabilisant et qui, à mon avis, ne fait pas bouger les gens. Et il y a ceux avec Donald qui disent: +ça ne sert à rien ce que vous faites, ça ne marchera jamais+", a-t-il ajouté, peu avant de partir à Bruxelles pour un sommet européen consacré notamment à la question du climat. 
"Je voudrais qu'on fasse notre club à nous" avec l'objectif d'arriver à "ce que les gens changent leur comportement, comprennent que c'est possible et qu'on les accompagne", a-t-il poursuivi. 
M. Macron a pour cela demandé aux chercheurs présents à aider "à convaincre les décideurs et l'opinion" pour "rendre le changement acceptable" afin de lutter contre le réchauffement.
Le chef de l'Etat a tenu ces propos alors que Donald Trump a qualifié de "ridicule" le choix du magazine Time de faire de Greta Thunberg la "personnalité de l'année" 2019.
A l'Elysée, M. Macron a fait le point sur l'initiative qu'il avait lancée le 1er juin 2017 pour réagir à la décision des Etats-Unis de sortir de l'Accord de Paris sur le climat, en détournant la formule de Donald Trump "Make our country great again". Il avait alors lancé un appel aux chercheurs et aux étudiants de rejoindre la France pour mener la lutte contre le réchauffement climatique, et 60 millions d'euros avaient été débloqués pour les accueillir.
Quelque 200 doctorants, post-doctorants et chercheurs ont été sélectionnés, mais le nombre d'entre eux venant des Etats-Unis reste limité à environ une quarantaine.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-difficile-d-exister-entre-le-club-greta-et-le-club-donald-selon-macron-336788>
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34- A Madrid, le décalage entre la société civile et les négociateurs cristallise l’attention, EurActiv, 12/12/19
Aline Robert

Alors que la société civile pousse pour plus d’ambition, la lenteur des négociations exaspère les activistes.
Avec plus de 20.000 personnes rassemblées à Madrid, la COP25 est d’ores et déjà un succès en terme de mobilisation et d’organisation. Mais la communauté des « observateurs », dans laquelle se rangent pêle-mêle ONG, activistes, entreprises et autres think-tank a été choquée par l’attitude des services de sécurité, qui ont bloqué momentanément leur accès mercredi 11 décembre, et expulsé 300 d’entre eux de la COP, après une manifestation de jeunes un peu bruyante.
Les services onusiens se sont ensuite expliqués, et tout est rentré dans l’ordre. Mais l’épisode souligne la frustration de la société civile, venue en masse pour soutenir les négociateurs, qui se sent exclue.
Les lieux de rencontre sont pourtant nettement plus nombreux qu’auparavant, et les jeunes, les représentants des minorités, ont été à plusieurs reprises invités à parler en session plénière aux côtés des officiels. Mais ces invitations sont néanmoins plus facilement données au politicien américain John Kerry, ex secrétaire d’Etat des Etats-Unis qui est intervenu jeudi à Madrid, qu’aux activistes.
« Il y a plus de porosité entre les différents cercles, les engagements des entreprises et des collectivités locales sont régulièrement citées et saluées» souligne Lola Vallejo, experte climat à l’IDDRI. Mais l’ambition n’est pas la priorité pour tout le monde, et compte tenu des règles onusiennes qui réclament l’unanimité, quand l’Arabie Saoudite refuse de mentionner les travaux du GIEC ou les droits de l’homme dans les textes finaux, les pourparlers semblent repartir en arrière.
Le sens de l’urgence est de fait plus palpable chez certaines entreprises présentes à la COP que chez les négociateurs, bien que les plus ambitieux tiennent bon sur leur position, comme l’a rappelé l’eurodéputé Bas Eickhout, chef de la délégation du Parlement européen à la COP.
« Mieux vaut aucun accord qu’un mauvais accord » a assuré l’élu, insistant sur le fait que l’intégrité du traité de Paris ne devait pas être remis en cause par la discussion sur la compensation carbone.
« Il ne faudra pas juger cette COP à l’aune de l’article 6 » prévient toutefois Lola Vallejo, alors que l’avancée lente des négociations sur les termes à utiliser pour la partie du traité évoquant les pertes et préjudices, mais aussi sur l’ambition future, s’ajoutent à la délicate question des crédits carbone.
En attendant, les jeunes ont décidé de mettre un coup de pression pour le dernier jour de la COP. Furieuse du traitement de la société civile à la COP, l’organisation Fridays for future, appellent à une grève internationale le 13 décembre
<https://www.euractiv.fr/section/climat/news/a-madrid-le-decalage-entre-la-societe-civile-et-les-negociateurs-cristallise-lattention/>
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35- Agir pour le climat en réinventant le travail ? Oui, mais de façon équitable, souligne l’ONU à la COP25, ONU Info, 12/12/19

En marge de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP25) organisée à Madrid, le chef de l’ONU a appelé jeudi à réinventer le travail de façon équitable pour sauver la planète et l’humanité.
Lors d’un événement sur le climat et l’emploi, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a plaidé pour le choix d’une action climatique privilégiant « le bien-être pour l’homme et la planète ». Un combat qui doit tenir compte de l’emploi, de la santé, de l’éducation, et de l’avenir des gens.
« Aujourd’hui, des millions de travailleurs sont aux premières lignes de l’impact climatique. Dans des secteurs comme le tourisme et l’agriculture, de nombreuses personnes perdent leurs moyens de subsistance. D’autres doivent supporter des conditions de travail insupportables », a déclaré M. Guterres dans la capitale espagnole.
Selon le Secrétaire général, la réponse à la crise climatique réside dans la transformation de notre quotidien. « De la façon dont nous produisons notre électricité, concevons nos villes et gérons notre territoire », a-t-il martelé, tout en rappelant l’importance d’une « transition équitable pour les personnes dont les emplois et les moyens d’existence sont affectés » dans le passage vers une économie verte.
Une façon de souligner que la transition vers un avenir faible en carbone doit être inclusive et se traduire par un des emplois verts et décents dans l’avenir. « Un avenir où les pays en développement ne sont pas pillés pour leurs ressources et leur capital humain, mais traités comme des partenaires égaux », a ajouté M. Guterres. Et un avenir où les compétences et les connaissances de ceux qui travaillent actuellement dans les industries énergétiques traditionnelles fourniront l’expertise de base pour les industries propres de demain.
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2019/12/1058101>
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36- Des matériaux moins émetteurs pour l’automobile et l’habitat ?, Le JDLE, 12/12/19
Victor Miget

L’amélioration de l’efficacité dans l’utilisation des matières premières, par les secteurs de l'automobile et de la construction, est essentielle pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Telle est la conclusion d’une étude de l'International Resource Panel publiée le 11 décembre à l’occasion de la COP25.
Ce n'est pas un scoop, les décideurs politiques doivent prendre des engagements plus ambitieux en matière de réduction des émissions de GES s'ils veulent atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Pour rester en dessous de 1,5°C de réchauffement, tous les secteurs doivent être mis à contribution. Une étude réalisée par l'International Resource Panel s'attarde sur les émissions des GES liées à la production, l’extraction et l’utilisation de matières, notamment dans le secteur de la construction et de la fabrication de biens manufacturés.
Pourquoi ces deux secteurs ? Parce qu'ensemble, ils sont responsables d'environ 80% des émissions générées par la production de matières. Plus précisément : « la réduction des émissions de GES liées aux matériaux utilisés dans les habitations et les automobiles – principaux produits du secteur de la construction et du secteur manufacturier – pourrait permettre d’atteindre, sur la période 2016-2060 dans les pays du G7, une réduction de 25 Gt des émissions d’équivalent dioxyde de carbone (CO2e) cumulées au cours de cycle de vie », précise l'étude. 
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/des-materiaux-moins-emetteurs-pour-l-automobile-et-l-habitat,101846?xtor=RSS-31>
En savoir plus :
> Resource Efficiency and Climate Change - Material Efficiency Strategies for a Low-Carbon Future <https://www.resourcepanel.org/reports/resource-efficiency-and-climate-change>, l'International Resource Panel, 12/12/19
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37- Climat : vers un zéro pointé à l'épreuve de l'urgence climatique, AFP, 13/12/19, 05:00
Amélie Bottollier-Depois

La science réclame des actions urgentes et radicales pour éviter la catastrophe climatique, mais la conférence climat de l'ONU qui doit finir vendredi ne sera pas à la hauteur, même si le texte le plus ambitieux sur la table est adopté par les Etats.
Etats-Unis, Chine, Inde, Japon... Pendant ces deux semaines de réunion, les plus grands pays émetteurs de gaz à effet de serre n'ont pas fait d'annonces indiquant une volonté de faire plus et plus vite contre le réchauffement de la planète qui amplifie un peu partout tempêtes, canicules ou inondations.
Seule la Commission européenne, depuis Bruxelles, a présenté un "pacte vert" qui vise la neutralité climatique de l'UE d'ici 2050. Et, "signal fort", selon le président du Conseil européen, Charles Michel, les Pays de l'Union européenne, moins la Pologne, ont endossé cet objectif ambitieux, lors d'un sommet à Bruxelles jeudi soir. La Pologne, très dépendante du charbon, a refusé de s'engager dans l'immédiat, sans toutefois bloquer les conclusions, ont expliqué plusieurs sources européennes.
Pour que l'espoir de limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif idéal de l'accord de Paris, ne s'envole pas, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, chaque année dès l'an prochain et jusqu'à 2030, ce qui nécessiterait une transformation inédite de l'économie mondiale.
A l'inverse, les émissions continuent à croître.
Au rythme actuel, le mercure pourrait gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle. Et même si les quelque 200 signataires de l'Accord de Paris respectent leurs engagements de réduction des émissions, le monde pourrait gagner plus de 3°C.
Les millions de jeunes descendus dans les rues dans les pas de l'adolescente suédoise Greta Thunberg et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, qui a exhorté les hommes à arrêter de faire la "guerre" à la planète, risquent d'être plus que déçus.
"Nous sommes consternés par l'état d'avancement des négociations", a dénoncé jeudi Omar Figueroa, ministre de l'Environnement de Belize, qui préside un groupe de 44 Etats insulaires, particulièrement vulnérables. Le groupe a notamment accusé Etats-Unis, Canada, UE, Japon et Australie de ne pas respecter leurs promesses en matière d'aide financière aux pays du Sud.
Mais alors que le slogan de cette COP était "Time for action" (il est temps d'agir), c'est sur la question centrale de l'ambition que la ligne de fracture a été la plus évidente.
- "Un monde imaginaire" -
"Les deux visions sont très claires, entre ceux qui veulent aller plus vite et ceux qui veulent se retrancher derrière ce qui ne fonctionne pas, afin de ne pas avancer", a déclaré la ministre espagnole de l'Environnement Teresa Ribera, dont le pays a accueilli la réunion au pied levé après le désistement du Chili.
Dans le viseur des défenseurs du climat, évidemment les Etats-Unis, qui ont officialisé leur retrait de l'accord de Paris l'an prochain. Mais aussi des pays émergents, comme la Chine, l'Inde et le Brésil, qui ont clairement dit cette semaine qu'ils ne prévoyaient pas de réhausser leurs ambitions prochainement.
"Si mes engagements sont déjà en ligne avec l'accord de Paris, pourquoi devrais-je les réviser encore ?", a lancé le négociateur indien Ravi Shankar Prasad.
Pour beaucoup d'Etats, ce n'est de toute façon que la COP26 à Glasgow en novembre 2020 qui doit répondre à cette demande d'ambition.
Alors d'ici là "tout le monde joue l'attente", a commenté Laurence Tubiana, architecte de l'Accord de Paris. Le relèvement des contributions pour Glasgow sera "une négociation politique au plus haut niveau, c'est Xi Xinping qui va décider pour la Chine, c'est Modi qui va décider pour l'Inde", a-t-elle déclaré à l'AFP.
Alors le texte final qui doit être adopté vendredi --ou plus tard, les COP ayant l'habitude de déborder-- pourrait juste appeler les Etats à bien présenter l'an prochain de "nouveaux" engagements. Ou au mieux, des engagements "à la hausse", selon les observateurs.
"Au fond, c'est comme si ce qui se passait dans le monde réel et dans les rues, les manifestants, n'existaient pas", a commenté Alden Mayer, observateur de longue date de ce processus. "On est dans un monde imaginaire ici".
La présence inédite à cette COP de dizaines de jeunes du monde entier, avec en guest star la personnalité de l'année du magazine Time Greta Thunberg, a plus que jamais exposé ce fossé.
"Les solutions sont juste sous nos yeux. Mais où sont les champions ? Où sont les leaders ? Où sont les adultes dans la salle ?", a ainsi lancé la patronne de Greenpeace Jennifer Morgan, laissant éclater sa colère sous les applaudissements. "Le cœur de l'Accord de Paris bat toujours, mais à peine".
<https://information.tv5monde.com/info/climat-vers-un-zero-pointe-l-epreuve-de-l-urgence-climatique-336878>
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En images
38- Les images saisissantes des chutes Victoria asséchées, Le Figaro avec Reuters, 08/12/19, 17:46

Les chutes très touristiques, qui marquent la frontière entre le Zimbabwe et la Zambie, sont touchées par la sécheresse qui frappe l’Afrique australe.
Depuis des décennies, les chutes Victoria, où le fleuve Zambèze d'Afrique australe se déverse en cascade sur 100 mètres dans un profond canyon, attirent des millions de touristes au Zimbabwe et en Zambie pour leurs vues magnifiques. Mais une sécheresse sans précédent depuis un siècle a ralenti les chutes d'eau et alimenté les craintes que le changement climatique ne tue l'une des plus grandes attractions touristiques de la région.
Bien qu'ils ralentissent généralement pendant la saison sèche, les responsables déclarent que cette année l’Afrique australe est en proie à une baisse sans précédent des niveaux d'eau. Alors que les dirigeants mondiaux se réunissent à Madrid à l'occasion de la COP25 pour discuter des conséquences du réchauffement climatique pour la planète, l'Afrique australe subit déjà certains de ses pires effets : les robinets se tarissent et quelque 45 millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire en raison de mauvaises récoltes.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lefigaro.fr/sciences/les-images-saisissantes-des-chutes-victoria-assechees-20191208>
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39- Afrique : les chutes Victoria sont à sec, France 2, journal de 13h, 09/12/19

C'est une situation sans précédent depuis un siècle : les célèbres chutes Victoria, en Afrique australe, sont en partie asséchées.
Le président de la Zambie, en Afrique, accuse le réchauffement climatique d'avoir asséché les chutes Victoria. Des célèbres chutes, il ne reste qu'un gros filet d'eau en raison d'une terrible sécheresse qui sévit depuis six mois. "C'est normal que chaque année on se retrouve à sec comme cela, mais cette année, ça a commencé dès le mois de juin. C'est l'une des plus longues sécheresses que nous ayons connues", explique un Zambien.
Les champs ne produisent plus rien
Les commerçants craignent de voir disparaître les millions de touristes qui affluent chaque année sur le site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Plus grave encore, le réchauffement climatique à des conséquences dramatiques dans cette région située à la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe. Les rivières sont à sec, les champs ne produisent plus rien et 45 millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/afrique-les-chutes-du-lac-victoria-sont-a-sec_3737511.html>
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40- Le rapport du Giec résumé en cinq minutes seulement, Positivr, 10/12/19, 18:33
Axel Leclercq – Source : Citoyens pour le climat

On entend souvent parler du Giec. Mais que disent précisément ses rapports ? Petit résumé utile et instructif dans cette vidéo courte et limpide.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, plus connu sous le nom de Giec, publie des rapports cruciaux pour l’avenir de notre planète. Que disent ces rapports sur les menaces qui nous guettent et sur ce qu’il nous reste à faire pour éviter le pire ? Réponse dans cette vidéo claire et concise (voir ci-dessus) réalisée par Citoyens pour le climat.
> Animation vidéo à voir à :
<https://positivr.fr/rapport-du-giec-rechauffement-climatique/>
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41- Greenpeace met en lumière notre monde obscur, Influencia, 12/12/19
Camille Lingre

Alors que la 25ème conférence mondiale pour le climat (COP25) se clôture en ce moment-même à Madrid après 2 semaines de discussions, Greenpeace prend la parole pour annoncer la couleur :  les dirigeants et leur inaction politique sont inacceptables. Se réunir au sommet c’est bien, revoir ses intentions capitalistes à la baisse, c’est mieux, et c’est loin d’être le cas. Pour en parler, un film Dark Vadoresque radical qui nous séduit. 
>> Suite à lire et à voir à :
<http://www.influencia.net/fr/actualites/media-com,audace,greenpeace-met-lumiere-notre-monde-obscur,9767.html>
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42- Le grand format : les mesures prises par Saint-Pierre-et-Miquelon face à la montée des eaux, TF1, journal de 20h, 12/12/19

Avec les dérèglements climatiques, le littoral recule sur l'île de Miquelon. Le retrait des côtes par érosion s'est accéléré ces dernières années. À Saint-Pierre, on restaure les anciennes digues et les jetées.
La montée des eaux touche très concrètement la collectivité de Saint-Pierre-et-Miquelon. Sur l'île de Miquelon, on se prépare à des temps difficiles. Situé à deux ou trois mètres au-dessus du niveau de la mer, ce village repose sur un banc de sable et de galets. Toute sa population a pris conscience de la menace de la montée des eaux en novembre 2018, quand une tempête a submergé la route et inondé plusieurs dizaines de maisons.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/video-le-grand-format-les-mesures-prises-par-saint-pierre-et-miquelon-face-a-la-montee-des-eaux-2140256.html>
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– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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