[revue-presse-FNH] Grande revue de presse de rattrapage (mois de juin) centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement (mardi 23 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 23 Juil 08:05:22 CEST 2019


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1- La justice bloque la construction du nouvel aéroport de Mexico <https://www.geo.fr/environnement/la-justice-bloque-la-construction-du-nouvel-aeroport-de-mexico-196004>, AFP, 08/06/19, 05:00
2- Des gratte-ciel aux Jeux olympiques, la ville à l’heure du bois <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/10/des-gratte-ciel-aux-jeux-olympiques-la-ville-a-l-heure-du-bois_5474039_3234.html>, Le Monde, 10/06/19, 06h48
3- La contamination sans fin des déchets radioactifs « oubliés » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/11/la-contamination-sans-fin-des-dechets-radioactifs-oublies_5474470_3244.html>, Le Monde, 11/06/19, 06h46
4- L'orpaillage clandestin, des "trous dans la forêt" <https://www.lepoint.fr/societe/l-orpaillage-clandestin-des-trous-dans-la-foret-11-06-2019-2318174_23.php>, AFP, 11/06/19, 16:00
5- En Espagne, une entreprise promet de l’or pour ouvrir sa mine d’uranium <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/06/12/en-espagne-une-entreprise-promet-de-l-or-pour-ouvrir-sa-mine-d-uranium_5475003_4500055.html>, M le mag, 12/06/19, 07h15
6- Le périph, indispensable objet du ressentiment parisien <https://www.lepoint.fr/societe/le-periph-indispensable-objet-du-ressentiment-parisien-12-06-2019-2318329_23.php>, AFP, 12/06/19, 08:00
7- Reportage. Sarajevo, capitale des Balkans à bout de souffle <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/13/sarajevo-capitale-des-balkans-a-bout-de-souffle_5475509_3244.html>, Le Monde, 13/06/19, 03h21
8- Cities. Cinq exemples de grandes villes qui veulent bannir les voitures <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/06/12/cinq-exemples-de-grandes-villes-qui-ont-banni-les-voitures_5475072_4811534.html>, Le Monde, maj le 13/06/19 à 06h28
9- La Ville de Paris va acheter les portiques écotaxe du périphérique <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/06/13/la-ville-de-paris-va-acheter-les-portiques-ecotaxe-du-peripherique_5475905_823448.html>, Le Monde, 13/06/18, 17h26
10- L'hydrogène peut jouer un rôle clé dans la transition énergétique mais les coûts doivent baisser <https://www.geo.fr/environnement/lhydrogene-peut-jouer-un-role-cle-dans-la-transition-energetique-mais-les-couts-doivent-baisser-196083>, AFP, 14/06/19, 10:00
11- Le groupement avec EDF retenu pour le parc éolien de Dunkerque <https://www.geo.fr/environnement/le-groupement-avec-edf-retenu-pour-le-parc-eolien-de-dunkerque-196091>, AFP, 14/06/19, 13:00
12- Reportage. Le Royaume-Uni, carrefour européen de l’éolien en mer <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/14/le-royaume-uni-carrefour-europeen-de-l-eolien-en-mer_5476172_3234.html>, Le Monde, 14/06/19, 11h36
13- Trois annonces cruciales du gouvernement pour l’éolien en mer <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/14/eolien-en-mer-le-gouvernement-francais-promet-d-accelerer_5476188_3234.html>, Le Monde, 14/06/19, 16h32
14- Pollution des bateaux : des contrôles pour traquer les risques <https://www.capital.fr/entreprises-marches/pollution-des-bateaux-des-controles-pour-traquer-les-risques-1342021>, AFP, 15/06/19, 09:00
15- Les trottinettes électriques en free-floating sont-elles vraiment écolos ? <https://www.20minutes.fr/planete/2539515-20190615-transports-trottinettes-electriques-free-floating-elles-vraiment-ecolos>, 20 Minutes, 15/06/19, 10h38
16- Avec la canicule précoce, il y a de l'électricité dans l'air en Irak <https://www.letemps.ch/monde/canicule-precoce-y-lelectricite-lair-irak>, AFP, 16/06/19, 11:00
17- Tribune. « Voyager en avion, c’est aujourd’hui prendre le risque d’être labellisé comme “pollueur” » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/16/voyager-en-avion-c-est-aujourd-hui-prendre-le-risque-d-etre-labellise-comme-pollueur_5476926_3232.html>, Le Monde, 16/06/19, 11h00 
18- Tribune. « La complexité de l’industrie aéronautique rend les cycles d’innovation beaucoup plus longs que dans les autres secteurs » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/16/la-complexite-de-l-industrie-aeronautique-rend-les-cycles-d-innovation-beaucoup-plus-longs-que-dans-les-autres-secteurs_5476904_3232.html>, Le Monde, 16/06/19, 11h52
19- Témoignage. « Blogueuse voyage, j’ai renoncé il y a trois ans à prendre l’avion » <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/06/16/blogueuse-voyage-j-ai-renonce-il-y-a-trois-ans-a-prendre-l-avion_5476869_4497916.html>, Le Monde, 16/06/19, 15h05
20- Au Maroc, le littoral menacé par les "mafias du sable" <https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/au-maroc-le-littoral-menace-par-les-mafias-du-sable_2084532.html>, AFP, 17/06/19, 10:00
21- Avec le site de Menengaï, le Kenya s’affirme comme le leader africain de la géothermie <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/17/avec-le-site-de-menengai-le-kenya-s-affirme-comme-le-leader-africain-de-la-geothermie_5477587_3212.html>, Le Monde Afrique, 17/06/19, 19h00
22- L'aérien veut réduire son impact climat, mais a besoin de temps <https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/l-aerien-veut-reduire-son-impact-climat-mais-a-besoin-de-temps_2084724.html>, AFP, 18/06/19, 11:00
23- Les embouteillages dans le ciel alourdissent la facture carbone <https://www.geo.fr/environnement/les-embouteillages-dans-le-ciel-alourdissent-la-facture-carbone-196129>, AFP, 18/06/19, 13:00
24- "Contamination" radioactive de la Loire à Saumur selon l'ACRO <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/contamination-radioactive-de-la-loire-a-saumur-selon-l-acro_134607>, AFP, 18/06/19, 19:00
25- Le patron d’EDF confirme le retard de mise en service de l’EPR de Flamanville <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/19/le-patron-d-edf-confirme-le-retard-de-mise-en-service-de-l-epr-de-flamanville_5478150_3234.html>, Le Monde avec AFP, 19/06/19, 07h54
26- Face au réchauffement climatique, l'énergie nucléaire veut prendre sa revanche <https://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/face-au-rechauffement-climatique-lenergie-nucleaire-veut-prendre-sa-revanche-3905037>, Le JDD, 19/06/19, 11h00
27- Tribune. Il faut « interdire le cyanure dans l’exploitation minière aurifère et argentifère » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/21/il-faut-interdire-le-cyanure-dans-l-exploitation-miniere-aurifere-et-argentifere_5479638_3232.html>, Le Monde, 19/06/19, 12h09
28- Comment le patron d’EDF veut scinder son groupe en deux et le privatiser en partie <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/19/comment-le-patron-d-edf-veut-scinder-son-groupe-en-deux-et-le-privatiser-en-partie_5478619_3234.html>, Le Monde, 19/06/19, 18h17
29- Nucléaire : l’EPR de Flamanville connaît de nouveaux retards et ne pourra pas démarrer avant 2022 <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/20/nucleaire-nouveau-retard-confirme-pour-l-epr-de-flamanville_5478853_3234.html>, Le Monde, 20/06/19, 11h03
30- Matériaux. Au poil l’ours blanc <https://www.lepoint.fr/sciences-nature/les-sciences-sens-dessus-dessous-un-isolant-thermique-inspire-des-poils-des-ours-polaires-23-06-2019-2320489_1924.php>, Le Point Sciences & technos, 20/06/19
31 - Débat public sur les déchets nucléaires : dialogue de sourds à Bar-le-Duc <https://www.geo.fr/environnement/debat-public-sur-les-dechets-nucleaires-dialogue-de-sourds-a-bar-le-duc-196183>, AFP, 21/06/18, 00:00
32 Le combat très politique de Donald Trump en faveur du charbon <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/21/le-combat-tres-politique-de-donald-trump-en-faveur-du-charbon_5479662_3244.html>, Le Monde, 21/06/19, 11h50
33- Kenya : Lamu, coin de paradis, broie du noir à cause d'une centrale à charbon <https://www.geo.fr/environnement/kenya-lamu-coin-de-paradis-broie-du-noir-a-cause-dune-centrale-a-charbon-196194>, AFP, 21/06/19, 17:00
34- Rugy doute de la compétitivité du réacteur nucléaire EPR <http://www.lefigaro.fr/flash-eco/rugy-doute-de-la-competitivite-du-reacteur-nucleaire-epr-20190621>, AFP, 21/06/19, 18:00
35- [Décryptage] Pourquoi la chute du réacteur nucléaire EPR ne devrait réjouir personne <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energie-nucleaire/isr-rse/decryptage-pourquoi-la-chute-du-reacteur-nucleaire-epr-ne-devrait-rejouir-personne-147396.html>, Novethic, 21/06/19
36- Tribune. Fraudes à la rénovation énergétique : « Il faut créer une autorité capable de délivrer et retirer un agrément » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/23/fraudes-a-la-renovation-energetique-il-faut-creer-une-autorite-capable-de-delivrer-et-retirer-un-agrement_5480338_3232.html>, Le Monde, 23/06/18, 13h00
37- Batteries : le secteur des poids lourds bascule aussi dans l’électrique <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/23/batteries-le-secteur-des-poids-lourds-bascule-aussi-dans-l-electrique_5480380_3234.html>, Le Monde, 23/06/18, 16h15
38- Pas-de-Calais : La première ligne de bus à hydrogène a ouvert en France <https://www.20minutes.fr/planete/2547183-20190623-calais-premiere-ligne-bus-hydrogene-ouvert-france>, 20 Minutes avec AFP, 23/06/19, 17h45 
39- Environnement : à Chypre, une course de voitures solaires low cost <https://www.geo.fr/environnement/a-chypre-une-course-de-voitures-solaires-low-cost-au-service-de-lenvironnement-196210>, AFP, 23/06/19, 23:00
40- Les gestes à adopter pour réduire la température chez soi sans clim <https://www.lemonde.fr/des-solutions-pour-la-planete/article/2019/06/24/les-gestes-a-adopter-pour-reduire-la-temperature-chez-soi-sans-clim_5480480_5444637.html>, Le Monde, 24/06/18, 06h54
41- Décryptage. EPR de Flamanville : visualisez comment le coût et la durée du chantier ont triplé depuis 2007 <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/06/24/epr-de-flamanville-visualisez-comment-le-cout-et-la-duree-du-chantier-ont-triple-depuis-2007_5480745_4355770.html>, Le Monde, 24/06/19, 12h22
42- Pollution : Rugy annonce un "nouveau dispositif" pour faciliter la circulation alternée <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution-rugy-annonce-un-nouveau-dispositif-pour-faciliter-la-circulation-alternee_134807>, AFP, 24/06/19, 22:00
43- Grand Paris : la révolution sur les rails <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/25/grand-paris-la-revolution-sur-les-rails_5480967_3234.html>, Le Monde, 25/06/19, 06h16
44- A Fos-sur-Mer, un projet pour recycler des fumées industrielles en biocarburant <https://www.capital.fr/entreprises-marches/a-fos-sur-mer-un-projet-pour-recycler-des-fumees-industrielles-en-biocarburant-1342910>, AFP, 25/06/19, 12:00
45- La Roumanie va rouvrir des mines de cuivre, de cobalt et de graphite pour l’Airbus des batteries <https://www.automobile-propre.com/la-roumanie-va-rouvrir-des-mines-de-cuivre-de-cobalt-et-de-graphite-pour-lairbus-des-batteries/>, Automobile propre, 25/06/19
46- Tribune. Industrie minière : "L’Etat canadien se donne des airs bonhommes mais couvre une des filières d’activité les plus violentes et polluantes du monde" <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/26/industrie-miniere-l-etat-canadien-se-donne-des-airs-bonhommes-mais-couvre-une-des-filieres-d-activite-les-plus-violentes-et-polluantes-du-monde_5481490_3232.html>, Le Monde, 26/06/19, 06h00
47- Tribune. « Il faut diminuer la pollution automobile » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/26/il-faut-diminuer-la-pollution-automobile_5481523_3232.html>, Le Monde, 26/06/19, 06h30 
48- Un documentaire explore la face cachée des énergies vertes <https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/un-documentaire-explore-la-face-cachee-des-energies-vertes_2086306.html>, AFP, 26/06/19, 10:00
49- Dans l’Afrique du Sud charbonnière, la population est prisonnière d’une pollution mortelle <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/26/dans-l-afrique-du-sud-charbonniere-la-population-est-prisonniere-d-une-pollution-mortelle_5481645_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 26/06/19, 10h35
50- L'Occitanie veut faire de l'hydrogène son "or vert" <https://www.lepoint.fr/societe/l-occitanie-veut-faire-de-l-hydrogene-son-or-vert-26-06-2019-2321063_23.php>, AFP, 26/06/19, 11:00
51- Marée noire dans le golfe du Mexique : 17 000 litres de pétrole déversés chaque jour depuis quinze ans <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/26/maree-noire-dans-le-golfe-du-mexique-17-000-litres-de-petrole-deverses-chaque-jour-depuis-quinze-ans_5481748_3210.html>, Le Monde, 26/06/19, 13h15
52- Circulation différenciée en Ile-de-France : pourquoi y a-t-il eu autant de bouchons ? <http://www.leparisien.fr/paris-75/circulation-differenciee-en-ile-de-france-pourquoi-y-a-t-il-eu-autant-de-bouchons-26-06-2019-8103492.php>, Le Parisien, 26/06/19, 21h45
53- Editorial. De Medellin à Paris, comment humaniser la "planète ville" <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/06/27/humaniser-la-planete-ville_5482021_4811534.html>, Le Monde, 27/06/19, 07h00 
54- Reportage. A Nantes, l’effet vertueux d’une serre sur le toit <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/06/27/a-nantes-l-effet-vertueux-d-une-serre-sur-le-toit_5482011_4811534.html>, Le Monde, 27/06/19, 07h00 
55- Chronique. « Sur les deux milliards de Terriens en plus en 2050, la moitié vivra dans un bidonville » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/27/sur-les-deux-milliards-de-terriens-en-plus-en-2050-la-moitie-vivra-dans-un-bidonville_5481930_3232.html>, Le Monde, 27/06/19, 07h05 
56- Pour l’Institut Montaigne, la politique énergétique de la France n’est pas assez « volontariste » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/27/l-institut-montaigne-epingle-la-politique-energetique-d-emmanuel-macron_5481997_3234.html>, Le Monde, 27/06/19, 07h27
57- De Paris à Marseille, la circulation différenciée entre dans les mœurs <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/28/face-a-la-circulation-differenciee-le-dilemme-moral-des-automobilistes_5482808_3244.html>, AFP, 27/06/19, 14:00
58- Loi énergie et climat : vers la fermeture des dernières centrales à charbon <https://www.geo.fr/environnement/loi-energie-et-climat-vers-la-fermeture-des-dernieres-centrales-a-charbon-196291>, AFP, 28/06/19, 00:00
59- Paris étouffe, même sans canicule <https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/paris-etouffe-meme-sans-canicule-1033931>, Les Echos, Editos & Analyses, 28/06/19, 11h23
60- A Lille, la « Catho » vise le zéro carbone en 2021 <https://www.lemonde.fr/des-solutions-pour-la-planete/article/2019/06/28/a-lille-la-catho-vise-le-zero-carbone-en-2021_5482788_5444637.html>, Le Monde, 28/06/19, 16h23
61- Électricité/outre-mer : l'aide à la biomasse étendue à la Martinique <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/electricite-outre-mer-l-aide-a-la-biomasse-etendue-a-la-martinique_135039>, AFP, 28/06/19, 18:00
62- Energie et climat : les députés votent des objectifs ambitieux mais reculent sur les « passoires thermiques » <https://www.lemonde.fr/energies/article/2019/06/28/energie-et-climat-les-deputes-votent-des-objectifs-ambitieux-mais-reculent-sur-les-passoires-thermiques_5482936_1653054.html>, Le Monde, maj le 29/06/19 à 06h14
63- Entretien. Lutte contre la pollution de l’air : « On est dans la demi-mesure permanente » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/30/lutte-contre-la-pollution-de-l-air-on-est-dans-la-demi-mesure-permanente_5483465_3244.html>, Le Monde, 30/06/19, 18h42
En images
64- Dunkerque : la gratuité des transports en commun est un succès <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/dunkerque-la-gratuite-des-transports-en-commun-est-un-succes_3484917.html>, France 2, journal de 13h, 11/06/19
65- Vidéo. « Green Blood », une série d’enquêtes sur les scandales environnementaux dans les mines <https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/06/17/green-blood-une-serie-d-enquetes-sur-les-scandales-environnementaux-dans-les-mines_5477553_3244.html>, Le Monde, 17/06/19, 18h28
66- Infographie. Energies renouvelables : seul le biométhane accélère au premier trimestre 2019 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/Infographie-energies-renouvelables-biomethane-biogaz-eolien-photovoltaique-33638.php4>, Actu-environnement.com <http://actu-environnement.com/>, 19/06/19
67- "C'est énormément de préjudices pour quinze jours de JO" : la colère des entreprises installées sur le site du futur village olympique <https://www.francetvinfo.fr/sports/jo/jo-2024/jo-2024-la-seine-saint-denis-perdante-et-gagnante_3502625.html>, France 2, journal de 20h, 23/06/19

Bien à vous,
Florence

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DOSSIERS DU JOUR : — La question des déchets nucléaires et celle de l’EPR de Flamanville dont la durée et les coûts ont triplé depuis 2007. (cf. item 3, 25, 26, 28, 29, 31, 34, 35 & 41)
— Eolien marin : un lancement à Dunkerque, trois annonces gouvernementales et un comparatif avec l'équipement du Royaume-Uni. (cf. item 11, 12 & 13)
— Face au “no-fly movement” qui ne cesse de croître et prône la réduction du trafic aérien du fait de ses émissions croissantes de dioxyde de carbone (CO2), les compagnies aériennes sont sur la défensive et misent sur les innovations et la recherche d'alternatives. (cf. item 17, 18, 19, 22 & 23)
— Circulation différenciée ou alternée : quels enseignements peut-on tirer des premières mises en œuvre ? (cf. item 42, 47, 52 & 57)
ASPHYXIES DU JOUR : — La pollution de l’air est à l’origine de près d’un décès sur cinq à Sarajevo, la capitale de Bosnie-Herzégovine. (cf. item 7)
— En Afrique du Sud, au cœur de la Highveld, l’une des régions au monde les plus polluées en dioxyde d’azote et dioxyde de soufre, on y dénombre pas moins de 12 centrales à charbon. (cf. item 49)
CHIFFRES DU JOUR : — Un tiers des émissions de gaz à effet de serre provient des transports dans les grandes villes du monde. Oslo, Londres, Ljubljana, Barcelone et Bruxelles mènent le combat contre les voitures. (cf. item 8 & 9)
— Les trottinettes électriques ont une durée de vie moyenne de 3 mois. (cf. item 15)
— 200 km de lignes et 68 gares de métro, c’est le défi du Grand Paris qui devrait changer les déplacements de millions de Franciliens. (cf. item 43)
— 17 000 litres de pétrole déversés chaque jour depuis 15 ans, c’est la nouvelle estimation de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) qui contredit celle de la compagnie, Taylor Energy, exploitant la plate-forme pétrolière 23051, installée dans le golfe du Mexique à 20 km des côtes de Louisiane. (cf. item 51)
— En 2050, la population mondiale sera aux deux tiers urbaine. (cf. item 53)
— Sur les deux milliards de Terriens en plus en 2050, la moitié vivra dans un bidonville. (cf. item 55)
RAPPORTS DU JOUR : — Selon l’Agence internationale de l’énergie, l'hydrogène doit jouer un rôle clé dans la transition énergétique sous réserve d’augmenter les usages et de réduire les coûts. (cf. item 10, suite, 38 et 50)
— L’Institut Montaigne publie un rapport qui analyse les orientations de la politique énergétique française et s’inquiète « du manque de priorisation des axes et des moyens alloués ». (cf. item 56)
RECHERCHES DU JOUR : — S’inspirant du poil de l’ours blanc, l’université de sciences et technologie de Chine est parvenue à fabriquer un matériau ultraléger, ultra-isolant, ultra-imperméable et ultraélastique, le Carbone Tube Aerogel. (cf. item 30)
— Fabriquer du biocarburant à partir de microalgues nourries aux fumées industrielles : cette solution pour traiter les polluants a été testée et validée dans la zone industrielle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) (cf. item 44).
ALTERNATIVES DU JOUR : — La construction en bois connaît une brusque montée de sève avec l’utilisation de plus en plus fréquente du bois pour de grands projets urbains dans toute la France. (cf. item 2)
— La moitié de la consommation d’électricité du Kenya est aujourd’hui assurée par les champs géothermiques. Objectif : couvrir 100 % des besoins en 2022. (cf. item 21)
— Economies d’énergie et lien social sont au cœur du projet « Symbiose » à Nantes. (cf. item 54)
— L’université catholique de Lille, engagée depuis plusieurs années dans la transition écologique, vient d’installer sur son campus un système de stockage d’énergie qui lui permettra d’être en autoconsommation. (cf. item 60)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- La justice bloque la construction du nouvel aéroport de Mexico, AFP, 08/06/19, 05:00

Un tribunal mexicain a ordonné de suspendre la construction de l'aéroport voulu par le président Andrés Manuel Lopez Obrador près de Mexico faute de permis environnementaux, a annoncé vendredi le collectif citoyen qui avait réclamé cette suspension.
Les travaux seront gelés tant que manqueront "les autorisations nécessaires qui garantissent que ledit projet ne portera pas préjudice à l'environnement ni n'attentera à l'intégrité du patrimoine culturel sur le site où il est prévu de construire", a expliqué le collectif dans un communiqué.
M. Lopez Obrador veut transformer la base aérienne militaire de Santa Lucia, en banlieue nord de Mexico, en second aéroport de la capitale, pour soulager celui de Benito Juarez, arrivé à saturation.
Santa Lucia, qui doit être bâti par l'armée, a été vanté par le président de gauche comme un exemple de politique "rationnelle et austère" par rapport à un autre projet, annulé, qu'il avait qualifié de "pharaonique" et "perclus de corruption".
Le gouvernement évalue le coût de Santa Lucia à 4 milliards de dollars, contre 13 milliards pour le projet mort-né de Texcoco, lancé par le précédent président, Enrique Peña Nieto (2012-2018).
Fin avril, M. Lopez Obrador disait vouloir faire démarrer le chantier quand les permis environnementaux seraient délivrés, pour une première étape de construction finalisée en 2021.
L'annulation de Texcoco, décidée à la suite d'un référendum effectué sans le contrôle des autorités électorales, a indigné les entreprises locales et ébranlé les marchés financiers. Elle a également contraint le gouvernement à verser, après d'âpres négociations, 1,8 milliard de dollars de dédommagements aux investisseurs.
<https://www.geo.fr/environnement/la-justice-bloque-la-construction-du-nouvel-aeroport-de-mexico-196004 <https://information.tv5monde.com/info/la-justice-bloque-la-construction-du-nouvel-aeroport-de-mexico-305025>>
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2- Des gratte-ciel aux Jeux olympiques, la ville à l’heure du bois, Le Monde, 10/06/19, 06h48
Grégoire Allix

L’utilisation de plus en plus fréquente du bois pour de grands projets urbains dans toute la France met la filière économique au défi de s’adapter. 
Ni les façades en aluminium doré ni les couloirs noirs graphés façon street art de l’hôtel Jo&Joe ne le laissent deviner : une structure entièrement en bois porte les sept étages de cet établissement qui réinvente les codes de l’auberge de jeunesse. Ouvert en avril le long du périphérique à Gentilly (Val-de-Marne), l’hôtel du groupe Accor témoigne de l’incroyable propagation de la construction en bois dans l’Hexagone. Une banalisation dont le meilleur signe est que le bois… est invisible. « On l’utilise comme n’importe quel matériau, sans dogmatisme », assume Jean-Paul Viguier. L’architecte de l’hôtel mène plusieurs projets en bois, dont une tour de dix-sept étages pour Eiffage immobilier, « Hypérion », actuellement en chantier à Bordeaux.
Le paradoxe laisse songeur : pendant qu’architectes et gouvernants se demandent s’il ne faut pas rebâtir en métal ou en béton la charpente en chêne de Notre-Dame, la construction en bois connaît une brusque montée de sève. Ensembles de logements et immeubles de bureaux en bois fleurissent dans toute la France, atteignant dix ou quinze étages. Le mouvement amorcé il y a cinq ans dans la foulée du plan Nouvelle France industrielle d’Arnaud Montebourg s’est emballé. Au point d’obliger la filière comme le secteur de la construction à s’adapter dare-dare.
> Lire aussi  La construction en bois prend de la hauteur en France
La métropole de Strasbourg inaugure mardi 11 juin un immeuble de 146 logements, « Sensations », dont les onze étages utilisent du bois des murs aux planchers en passant par les cages d’ascenseurs. Culminant à 38 mètres de haut, ce bâtiment construit par Bouygues Immobilier sera pour un temps le plus haut de France en bois… A Nanterre, se prépare l’« Arboretum », un campus de 130 000 mètres carrés de bureaux en bois massif ; à Saint-Denis se construit « WoodWork », un bâtiment de 9 000 m2 de bureaux… On pourrait continuer longtemps. « Ce n’est pas un effet de mode, c’est une lame de fond qui révolutionne le paysage immobilier, analyse Julien Pemezec, le président du promoteur Woodeum, qui s’est spécialisé dans la construction en bois. Les gens ont de plus en plus la volonté de faire un investissement responsable. »
Un mètre cube de bois stocke une tonne de CO2, quand le même volume de béton en émet 250 kg… A l’heure où de plus en plus de maîtres d’ouvrage surveillent leur bilan carbone, le bois reprend du terrain au roi béton. « C’est le retour d’un matériau traditionnel, écarté depuis des décennies par les groupes de BTP fondés par des maçons : ça reste un peu exotique mais ça va devenir courant », pronostique l’architecte Mathurin Hardel, qui s’est lancé avec son associé Cyrille Le Bihan dans l’aventure du premier gratte-ciel de France intégrant du bois – on y reviendra.
Le secteur est loin d’être prêt
Le mouvement s’est encore accéléré au printemps, emporté par l’élan des Jeux olympiques de 2024. L’engagement est pris : le village des athlètes et celui des médias seront « 100 % bois » pour les bâtiments jusqu’à huit étages, et en structure mixte intégrant du bois pour les immeubles plus hauts. Soit 445 000 m2 à construire presque intégralement en bois, en seulement cinq ans…
Un vrai défi. Car construire en bois n’est pas si simple, et le secteur est loin d’être prêt. « C’est très technique : il faut des compétences spécifiques chez les maîtres d’ouvrage, les bureaux d’études, les architectes… faute de quoi il vaut mieux construire en béton », avertit l’architecte Nicolas Laisné, l’auteur de « WoodWork » et de l’« Arboretum » pour Woodeum. Fondée sur la préfabrication en usine, la construction en bois implique un changement complet de logiciel pour l’ensemble de la chaîne de décision.
Depuis quelques années, les entreprises de BTP créent des départements d’ingénierie bois, les bureaux d’études se renforcent, mais les ressources manquent, le secteur est en flux tendu. Tout est à inventer : dans un univers du BTP centré sur le béton et l’acier, le bois doit refaire ses preuves et définir ses normes à chaque bâtiment pour obtenir autorisations et assurances, en passant par des procédures expérimentales longues et coûteuses.
En amont, la filière bois est elle aussi secouée. Forêts morcelées, essences mal adaptées, scieries peu armées pour des gros volumes… L’essor de la construction en bois s’est d’abord nourri d’arbres coupés en Scandinavie, transformés en Autriche. « La filière bois n’est pas totalement consciente de l’importance de la demande qui va lui arriver par le bâtiment », redoute Nicolas Laisné.
Les Jeux olympiques pourraient jouer un rôle d’accélérateur. Les professionnels se sont organisés en association, France Bois 2024, pour se coordonner en urgence et conseiller les entreprises de construction. Avec un objectif : fournir 50 % de bois d’origine française pour les ouvrages olympiques. « En théorie, ce pourrait même être 100 % : nous avons la quantité. On n’extrait de la forêt que la moitié de son accroissement, souligne Georges-Henri Florentin, le président de France Bois 2024. Nos scieries ont investi, se sont modernisées, mais il faut bien organiser les circuits. » 
Des industriels comme Piveteau Bois se sont lancés dans la production de bois lamellé-croisé (CLT), qui autorise des murs et des planchers de grande portée aussi résistants que du béton pour des architectures bois XXL. Pas assez sans doute pour faire face à la demande ; les CLT d’Autriche ou d’Espagne ont de beaux jours devant eux sur le marché français.
L’industrialisation croissante du secteur et sa montée en puissance grâce à des filières locales permettront peut-être de faire baisser les prix. Pour l’heure, construire en bois coûte de 10 % à 20 % plus cher. « Même en atteignant de gros volumes, il reste des surcoûts. Cela vient d’une somme d’éléments, c’est une économie d’ensemble plus compliquée », analyse Alexandre Chirier, directeur du développement de l’établissement public d’aménagement de Marne-la-Vallée, dont la moitié des constructions sont en bois.
Décourageant… et frustrant : « L’immobilier est en général dans une recherche d’économies absolue. S’il y a un surcoût lié au matériau, on ne peut pas faire des formes complexes et il ne reste pas d’argent pour les façades : le résultat architectural est souvent décevant », remarque Mathurin Hardel. D’autant plus dommage que la légèreté du bois autorise en théorie les formes courbes, les dessins singuliers, les édifices généreux en terrasses et en balcons…
Repousser le plafond, monter toujours plus haut
« S’il y a un surcoût, c’est souvent parce que le promoteur construit en bois comme il aurait conçu n’importe quel bâtiment. Si le bâtiment est dès le départ conçu pour le bois, le surcoût est de 50 euros par mètre carré au maximum »,nuance Antoine Baugé, qui dirige le bureau d’études spécialisé Sylva Conseil. Un écart largement compensé par les gains sur le chantier, plus rapide et plus propre.
Le secteur demande toutefois des assouplissements de normes pour éviter que le matériau soit pénalisé. Ainsi les planchers en bois sont plus épais de 30 centimètres… De quoi faire facilement perdre un ou deux étages à un bâtiment dont la hauteur est limitée par les règles d’urbanisme. « Nous sommes souvent dans des appels d’offres avec des concours de charge foncière. Si on a un étage de moins, on est perdants d’office ; il faudrait rehausser la limite de hauteur pour les bâtiments biosourcés », plaide Nicolas Laisné.
> Lire aussi  En Norvège, un gratte-ciel de bois en circuit court
Repousser le plafond, monter toujours plus haut. Jusqu’où peut-on aller ? « Il n’y a pas de limite de taille », estime Nicolas Laisné, qui travaille sur plusieurs projets d’immeubles de grande hauteur en bois dans le Grand Paris : au-delà de 28 mètres pour les bureaux, de 50 mètres pour les logements. La Norvège a inauguré ce printemps la plus haute tour du monde intégralement en bois : ses dix-huit étages culminent à 85 mètres. Et un groupe japonais étudie la faisabilité d’ériger à Tokyo un building de 350 mètres…
Entre Paris et Ivry-sur-Seine, dans le futur quartier Bruneseau, le bois se glissera, pour la première fois en France, dans une tour de 180 mètres de haut. « Les planchers de la tour seront en CLT, ce qui représente 50 % du volume du gros œuvre, décrit l’architecte Mathurin Hardel. Nous avons estimé qu’il serait déraisonnable d’aller plus loin : le bois n’est, par défaut, pas autorisé dans les immeubles de grande hauteur, il faut en permanence démontrer qu’il n’aggravera pas la situation en cas d’incendie. » Pas sûr d’ailleurs que l’avenir du bois soit dans le gratte-ciel. « Ce n’est pas la priorité : il n’y a pas vraiment de marché. Il ne faudrait pas, en voulant aller trop vite, desservir le matériau », juge Antoine Baugé. Investisseurs et utilisateurs ont encore besoin d’être rassurés sur les bâtiments de 28 et de 50 mètres, qui forment l’essentiel des projets urbains.
> Lire aussi  A Tokyo, un gratte-ciel de bois façon Kapla
Au risque de frustrer les amoureux de l’esprit chalet, le prix à payer pour le succès du bois sera de ne pas le remarquer. « Le caractère noble du bois crée une forte demande, mais c’est un matériau vivant, qui subit des attaques biologiques et qu’il faut énormément protéger de l’eau et du feu », rappelle Antoine Baugé. Pour résister aux pollutions de la ville et à l’humidité de nos latitudes, les immeubles se bardent le plus souvent de métal. A Paris, le projet « WoodUp » – une tour de logements de 17 étages pour la Compagnie de Phalsbourg et REI Habitat – va tenter un compromis : protéger la structure en bois tout en la révélant, en l’encapsulant dans du verre. Bilan carbone et financier à surveiller…
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/10/des-gratte-ciel-aux-jeux-olympiques-la-ville-a-l-heure-du-bois_5474039_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/10/des-gratte-ciel-aux-jeux-olympiques-la-ville-a-l-heure-du-bois_5474039_3234.html>>
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3- La contamination sans fin des déchets radioactifs « oubliés », Le Monde, 11/06/19, 06h46
Pierre Le Hir  

En France, 200 millions de mètres cubes de résidus à vie longue n’ont pas de filière de gestion dédiée. Seuls 1,6 million de mètres cube sont pris en charge par l’Andra. 
Devant le stade municipal de la petite ville de Gueugnon (Saône-et-Loire), une esplanade goudronnée, entièrement vide, est ceinturée d’un grillage métallique haut de deux mètres. « Accès interdit », annonce en lettres rouges un panneau. Sur cet ancien terrain vague, la commune avait prévu d’aménager un parking pour les jours d’affluence. Car le Football Club de Gueugnon a eu son heure de gloire : champion de France de deuxième division en 1979, vainqueur de la coupe de la Ligue en 2000 face au PSG.
Là, sous le bitume, reposent plus de 20 000 tonnes de déchets radioactifs déversés par une ancienne usine de traitement de minerai d’uranium, exploitée, de 1955 au début des années 1980, par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), puis par la Cogema, devenue Areva et aujourd’hui Orano.
« A certains endroits, ça crache ! Les émanations de radon [un gaz cancérigène formé par la désintégration de l’uranium] sont énormes », affirme le physicien Roland Desbordes, porte-parole et ancien président de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), qui a mené plusieurs campagnes de mesures.
Fermé au public depuis 2009, le terrain n’a longtemps été gardé que par de simples barrières. En octobre 2018 encore, lors d’un match, des dizaines de supporters y ont pénétré pour se garer. Ce n’est que début 2019 qu’a été posé un grillage et que le site a été intégré à une installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), englobant une ancienne sablière où ont été transvasées 220 000 tonnes de boues uranifères, recouvertes d’une butte de terre. Sans que nul ne s’en émeuve à l’époque. Au point qu’avait été aménagé, tout autour, un parcours de santé démonté depuis.
« Informations tronquées et tendancieuses »
Le cas de Gueugnon est loin d’être isolé. Entre 1947 et 2001, près de 250 gisements d’uranium ont été exploités dans l’Hexagone, pour la fabrication de l’arme atomique puis l’alimentation en combustible des réacteurs nucléaires.
Ils ont laissé comme héritage 51 millions de tonnes (environ 40 millions de mètres cubes) de résidus stockés dans les enclaves minières, mais aussi 170 millions de tonnes (plus de 100 millions de mètres cubes) de stériles : des roches extraites pour accéder au minerai, qui contiennent des métaux lourds radioactifs. Ces stériles ont été entassés çà et là en « verses », lorsqu’ils n’ont pas été réutilisés, sans autre précaution, pour remblayer des chemins, aménager des terrains de sport, voire servir de soubassement à des habitations.
De ces montagnes de résidus, il n’y a pourtant pas trace dans les documents d’information mis à la disposition du public, dans le cadre du débat en cours sur le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR). Du moins pas dans les documents les plus accessibles, comme la synthèse du dossier coproduit par le ministère de la transition écologique et solidaire et par l’Autorité de sûreté nucléaire. On y lit qu’« à la fin 2017, toutes catégories confondues, le stock de déchets radioactifs est d’environ 1,6 million de mètres cubes ». Un chiffre tiré de l’inventaire établi par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) et repris dans toutes les publications officielles.
> Lire aussi  Un débat public sur les déchets nucléaires : « un sujet qui nous concerne tous »
« Contrairement à ce qu’affirme le dossier, le stock n’est pas de 1,6 million, mais de l’ordre de 200 millions de mètres cubes », s’étrangle Corinne Castanier, responsable de la réglementation et de la radioprotection à la Criirad. Laquelle a décidé de boycotter le débat public, pour protester contre « des informations tronquées et tendancieuses ».
Parmi les déchets radioactifs « oubliés » figurent donc les rebuts des activités minières et les stériles uranifères. S’ajoutent 50 millions de mètres cubes de déchets à radioactivité naturelle élevée : des substances contenant des radionucléides et générées par de multiples activités, comme la production d’engrais ou d’alumine, la combustion de charbon dans les centrales thermiques, ou encore l’industrie du zirconium (utilisé dans la métallurgie, la pétrochimie, la cimenterie ou la fonderie). S’ajoutent encore 282 000 mètres cubes de déchets produits par l’usine de purification du minerai d’uranium d’Orano, à Malvési (Aude) : des résidus de traitement entreposés dans des bassins de décantation.
Dix-sept sites de stockage
Comment justifier une omission aussi massive ? « Le dossier des maîtres d’ouvrage est de leur responsabilité, se défend la magistrate Isabelle Harel-Dutirou, qui préside la commission du débat sur le PNGMDR. Notre rôle est de veiller que grâce au débat, l’information du public soit complète, sincère et accessible. Les rencontres thématiques permettront de traiter de tous les types de déchets radioactifs. »
L’inventaire de l’Andra précise en réalité que le chiffre de 1,6 million correspond aux « volumes de déchets déjà stockés ou destinés à être pris en charge par l’Andra ». Si l’on prend la peine de le lire de façon exhaustive, on y trouve bien le recensement détaillé – catégories, volumes, localisations – de tous les autres déchets, présentés comme des « cas particuliers » ou des « situations historiques ».
+ Tableau : Bilan et évolution des volumes (m3) des déchets déjà stockés ou destinés à être pris en charge par l’Andra <https://img.lemde.fr/2019/06/04/0/0/327/203/688/0/60/0/0545ddd_Ocauryy2v56wgZSbMt_Lk8CR.JPG>
« La mission que la loi a confiée à l’Andra est d’une part d’inventorier l’ensemble des déchets radioactifs présents sur le territoire national, d’autre part de gérer les déchets de haute et moyenne activité à vie longue [les plus dangereux, destinés à rejoindre le centre de stockage géologique de Bure dans la Meuse] et ceux en cours de production. Pas les déchets historiques déjà stockés sur des sites qui font tous l’objet de surveillance et de contrôles », explique Soraya Thabet, chargée de cet inventaire.
Les résidus générés par le traitement du minerai d’uranium sont ainsi regroupés dans dix-sept sites de stockage, pour l’essentiel dans le centre de la France, au sein d’ICPE placées sous la responsabilité d’Orano. L’industriel effectue chaque année 30 000 analyses de l’air, de l’eau, de la végétation et de la chaîne alimentaire, indique Jean-Michel Romary, directeur du démantèlement et des déchets. Pour les stériles uranifères, il assure aussi « une mission de service public » : il en a fait, entre 2009 et 2013, la cartographie par survol aérien et il consacre 1 million d’euros par an à assainir les sites où la radioactivité est la plus élevée.
+ Carte : Les résidus de traitement  des anciennes mines d’uranium sont regroupés sur 17 sites de stockage / Andra <https://img.lemde.fr/2019/06/04/0/0/602/549/688/0/60/0/bab44a5_wz6JaOULaFDdw6Q4yYhln5gb.JPG>
750 000 ans pour disparaître
Orano est également responsable des déchets accumulés dans son usine de Malvési. Ceux produits à l’avenir, en volume fortement réduit grâce à de nouveaux procédés de traitement dans lequel le groupe a investi plus de 100 millions d’euros, seront en revanche pris en charge par l’Andra. Quant aux déchets à radioactivité naturelle élevée, ils sont tout simplement stockés sur leurs lieux de production, dans plusieurs dizaines de dépôts localisés notamment dans le nord, le sud et l’ouest de l’Hexagone. Voire, dans certains cas, dans des stockages de déchets conventionnels.
Récupérer les quelque 200 millions de mètres cubes de résidus radioactifs qui échappent aux filières de gestion de l’Andra, les conditionner et les transférer vers des centres de stockage dédiés, qu’il faudrait construire à grande échelle, serait un chantier colossal au coût faramineux. Le résultat – on le constate en superposant les cartes de tous les dépôts – est que la quasi-totalité de l’Hexagone est contaminée par un poison lent.
Ces déchets sont, en effet, de très faible ou de faible activité, mais à vie longue, et même très longue : on trouve par exemple, dans les résidus de traitement de l’uranium, du thorium 230 qui n’aura disparu, par désintégration, qu’au bout de 750 000 ans.
A Gueugnon, comme pour les autres sites miniers, c’est ce qui inquiète Roland Desbordes. « Les niveaux de radioactivité restent faibles, mais ils peuvent présenter un risque pour la santé et l’environnement, estime-t-il. Le site est aujourd’hui clôturé et surveillé, avec des garanties financières sur trente ans. Mais qu’en sera-t-il sur le long terme ? Qui assurera l’entretien et le contrôle ? Et qui paiera ? »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/11/la-contamination-sans-fin-des-dechets-radioactifs-oublies_5474470_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/11/la-contamination-sans-fin-des-dechets-radioactifs-oublies_5474470_3244.html>>
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4- L'orpaillage clandestin, des "trous dans la forêt", AFP, 11/06/19, 16:00
Cécile Azzaro

Sur une surface d'environ deux terrains de foot, la forêt est éventrée, la canopée clairsemée. A 60 km à l'est de Cayenne, l'impact de l'orpaillage clandestin témoigne des dégâts irréversibles causés sur la biodiversité.
"L'orpaillage crée des trous dans la forêt, l'essentiel du renseignement sur les sites clandestins se fait par voie aérienne", explique le lieutenant-colonel Laurent Vuillerez, du centre de commandement de l'opération Harpie qui lutte depuis 2008 contre l'orpaillage illégal sur ce territoire français d'Amérique du Sud.
Non loin du village hmong de Cacao, dans cette zone très fréquentée par les Cayennais, le site d'orpaillage clandestin a été démantelé il y a un mois, par les forces armées de Guyane. 
Sur la montagne Chawari, difficilement accessible en cette période de saison des pluies où les layons se transforment en ruisseaux de boue, 40 puits d'orpaillage, pouvant atteindre 15 à 20 m de profondeurs, ont été découverts.
Ici, entre 300 et 500 orpailleurs, tous brésiliens, se sont relayés pendant plusieurs mois, au fond des galeries souterraines, pour arracher à la terre le minerai précieux. Tout autour, troncs d'arbres abattus, souches, branches et sciures attestent de la dévastation. 
Le long des sentiers, plusieurs petites scieries improvisées sont encore visibles. C'est là que des bucherons et menuisiers abattaient et débitaient les arbres, pour fabriquer des étais nécessaires au maintien des puits et des galeries, mais aussi les "chèvres", ces poulies qui servent à remonter du fond du puits l'or primaire contenu dans la roche, explique le lieutenant-colonel Laurent Vuillerez.
Plus loin, les arbres ont servi à construire les carbets, cet habitat traditionnel amérindien où les orpailleurs pouvaient dormir dans des hamacs et manger. L'un de ces carbets servait même d'atelier de bijouterie, pour que les orpailleurs puissent repartir directement avec des bijoux, moins susceptibles, paradoxalement, d'attirer l'attention des militaires que les pépites d'or.
Au total, depuis 2003, le cumul de forêts détruite à cause de l'orpaillage, légal ou illégal, s'élève à 29.000 hectares, explique Jean-Luc Sibille, de l'Office national des forêt (ONF).
- La faune se raréfie -
"Rien qu'en 2018, c'est 1.115 hectares qui ont été ravagés, dont 60% liées à l'orpaillage clandestin", explique-t-il en contemplant le paysage balayé.
"Une fois qu'il n'y a plus d'arbres, il n'y a plus rien pour retenir la terre, la pluie et l'érosion entraine tout, on ne pourra jamais revégétaliser", souligne-t-il.
Avec 96% du territoire guyanais couvert de forêts, "on a l'impression que la nature est tellement prégnante que ce n'est pas grave, mais ça va pourtant très vite, regardez le Brésil", s'insurge Marie Fleury, membre du collectif Montagne d'or. 
Dans ces "forêts anciennes", "très précieuses en terme d'écologie", "on détruit des espèces végétales ou animales, inféodées à ces milieux", note l'ethno-biologiste. 
Autre caractéristique visible de l'activité aurifère illégale, la pollution des cours d'eau par relargage de matières en suspension (boues). Une pratique notamment liée à l'exploitation alluvionnaire lorsque les orpailleurs utilisent de grosses lances pour diluer les alluvions (dépôts de sédiments) à la recherche de paillettes d'or. 
Les cours d'eau voient alors leur turbidité augmenter, entraînant peu à peu l'asphyxie du milieu aquatique, explique Thomas Saunier, président de la compagnie des guides de Guyane.
Les loutres géantes, une espèce spécifique à la Guyane, sont des "bio indicateurs", souligne-t-il. Ces animaux, qui peuvent peser jusqu'à 40 kg, sont friands de poissons, coquillages et crabes, et très sensibles à la qualité des cours d'eau. "Si les poissons fuient les eaux, elles fuient à leur tour", explique M. Saunier.
La faune en général se raréfie près des sites des orpailleurs qui chassent le maïpuri (tapir), le cochon bwa (petit sanglier sauvage) ou les grands primates, déplore M. Saunier.
De même, la turbidité de l'eau a des conséquences sur la "salade koumarou", une plante aquatique que l'on retrouve dans les fleuves au niveau des sauts (rapides), et qui meurt quand l'eau est trop chargée de matière en suspension.
Depuis 2003, 3.300 kilomètres de cours d'eau ont été impactés, ajoute M. Sibille.
<https://www.lepoint.fr/societe/l-orpaillage-clandestin-des-trous-dans-la-foret-11-06-2019-2318174_23.php <https://information.tv5monde.com/info/l-orpaillage-clandestin-des-trous-dans-la-foret-305506>>
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5- En Espagne, une entreprise promet de l’or pour ouvrir sa mine d’uranium, M le mag, 12/06/19, 07h15
Sandrine Morel (Madrid, correspondance)

Malgré l’opposition des écologistes, le projet de la compagnie australienne Berkeley séduit le village de Retortillo, dans une région durement frappée par le chômage. 
Pas de grande annonce ni d’OPA lancée ni même la publication de résultats financiers. Lundi 27 mai, les actions de la compagnie minière australienne Berkeley ont bondi de 35 %, sans explication apparente. Mais une telle envolée en une journée, c’est trop pour passer inaperçu. L’autorité boursière australienne, l’Australian Securities Exchange (ASX), a donc demandé des explications à la multinationale qui est cotée aux Bourses de Sydney, Londres et Madrid.
« Nous n’avons eu connaissance d’aucune information qui puisse expliquer [cette hausse] », a assuré Berkeley dans un communiqué, avant de glisser discrètement une hypothèse : la raison pourrait se trouver en Espagne, plus précisément en Castille-León, au cœur de la province de Salamanque, dans un petit village entouré de chênes centenaires, de vignes et de champs de blé, de quelques exploitations bovines et porcines et d’un centre balnéaire réputé. Retortillo et ses quelque 200 habitants auraient fait s’envoler la valeur boursière de la compagnie… en votant.
> Lire aussi  La malédiction des anciennes mines d’uranium françaises
La veille, aux élections locales du 26 mai, le Parti populaire (PP, droite) a en effet obtenu quatre des cinq sièges d’élus municipaux, ce qui lui permettra de reprendre le pouvoir aux socialistes, et – qui sait ? – de favoriser les intérêts de Berkeley. En effet, depuis des années, la compagnie minière australienne ambitionne d’ouvrir une mine d’uranium à ciel ouvert dans ce village situé à 40 kilomètres de la frontière portugaise. Et elle ne lésine pas sur les moyens pour convaincre, dans les hautes sphères comme chez les habitants du village, des bienfaits de son projet.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/06/12/en-espagne-une-entreprise-promet-de-l-or-pour-ouvrir-sa-mine-d-uranium_5475003_4500055.html <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/06/12/en-espagne-une-entreprise-promet-de-l-or-pour-ouvrir-sa-mine-d-uranium_5475003_4500055.html>>
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6- Le périph, indispensable objet du ressentiment parisien, AFP, 12/06/19, 08:00
Anne Chaon

On adore le haïr mais Paris survivrait-il sans le boulevard périphérique qui l'enserre et l'étouffe en dressant un mur de défiance et d'incompréhension entre la capitale et ses banlieues ?
La ville réfléchit, comme toutes les métropoles, à des mobilités douces pour sortir du tout-bagnole hérité des Trente Glorieuses et tente d'imaginer des alternatives à cette autoroute urbaine de 35 km qui fêtera ses 50 ans en 2023. Sans bien voir comment s'en passer : le périphérique est la route la plus fréquentée d'Europe, avec 1,1 million de véhicules qui l'empruntent chaque jour.
La Mairie a suggéré mardi de tenter une réduction de la vitesse "à titre expérimental dès 2020" pour l'abaisser de 70 à 50 km/h mais la circulation est tellement congestionnée qu'on y roule déjà, de fait, en moyenne de 35 à 42 km/h.
"Les kilomètres parcourus sur le périphérique représentent un peu moins de la moitié du trafic parisien : si on le fermait, la situation deviendrait invivable", prévient Jean-Pierre Orfeuil, ingénieur urbaniste, universitaire et collaborateur de l'Institut pour la Ville en mouvement (IVM).
"Paris est la seule ville d'Europe à avoir un périphérique, une autoroute en son centre, mais elle doit composer avec une des plus fortes densités urbaines au monde, proche de celle de Hong Kong avec 30.000 à 40.000 habitants au km2 et une forte pression sur l'espace disponible", résume Christophe Nadjovski, maire adjoint (Vert) chargé des Transports.
- Densité urbaine -
Pour desserrer la congestion de ce boulevard à trois ou quatre voix, entrecoupés d'accès et de sorties tous les 2 à 3 km et qui contribue grandement à la pollution de l'air, les élus dont la maire de la capitale, Anne Hidalgo, souhaitent aussi réserver une voie aux transports en commun, covoiturage, voitures propres et véhicules de secours.
Une expérience pourrait être tentée rapidement "sur des tronçons du périphérique à quatre voies", a annoncé l'adjoint chargé de l'urbanisme, Jean-Louis Missika.
Actuellement "à l'heure de pointe, chaque voiture transporte 1,1 passager. A passant à 1,7 on supprime la congestion", affirme M. Nadjovski pour illustrer le retard de la France en matière de covoiturage.
La capitale française, l'une des destinations touristiques les plus courues au monde, compte 2,2 millions d'habitants. Avec le "Grand Paris", qui intègre les trois départements limitrophes dits de "petite couronne", l'addition grimpe à 7,7 millions. Quant à la région Ile-de-France, c'est 12 millions d'urbains. 
Si la voiture recule - la circulation a été divisée par deux depuis 1990 et ne compte plus que pour 10% des déplacements quotidiens en ville - les trajets de la banlieue vers Paris s'effectuent toujours pour un tiers en voiture (contre 60% en transports en commun) selon les chiffres de la Mairie.
"Le périphérique, c'est la voie la plus efficace d'Ile-de-France, la route la plus fréquentée d'Europe", affirmait récemment l'économiste Frédéric Héran, auteur d'une histoire des déplacements urbains en Europe, sur la radio France Inter.
- Elections et JO de 2024 -
Deux échéances président aux réflexions : les élections municipales de 2020, avec une cohorte de prétendants à l'Hôtel de Ville et qui promettent aux conducteurs moins de bouchons et aux Parisiens moins de pollution... Et les Jeux Olympiques de 2024, traditionnels accélérateurs de changements urbains. 
"Il faut en profiter, c'est une chance d'agir très vite, à saisir maintenant", affirme Madeleine Masse, du collectif SUN (Shared Utility Network) qui contribue avec d'autres urbanistes, architectes et ingénieurs à une réflexion en cours sur l'avenir des autoroutes urbaines. 
Un des candidats déclarés à la Mairie de Paris, l'ancien porte-parole de l'Elysée Gaspard Gantzer tient sa solution pour le périph : "Détruire", tout simplement. Ce qui selon lui permettrait de libérer 600 hectares, pour des espaces verts, des logements et des équipements publics. 
"Il n'existe pas de solution unique", répond Stéphane Aubry, membre du collectif Holos. Mais, "90% du trafic sur le périphérique s'effectuant de porte à porte, il ne constitue pas une voie de transit. En abaissant sa vitesse à 50 km/h, il redevient un boulevard qu'on peut planter, interrompre par des feux pour le traverser et border de pistes cyclables".
Quant à instaurer un péage urbain pour réduire les flux du périphérique, "techniquement c'est pas compliqué. Politiquement c'est très difficile", reprend Jean-Pierre Orfeuil. "Le lecture serait aussitôt +Paris ne veut pas de banlieusards+".
<https://www.lepoint.fr/societe/le-periph-indispensable-objet-du-ressentiment-parisien-12-06-2019-2318329_23.php <https://information.tv5monde.com/info/le-periph-indispensable-objet-du-ressentiment-parisien-305629>>
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7- Reportage. Sarajevo, capitale des Balkans à bout de souffle, Le Monde, 13/06/19, 03h21
Stéphane Mandard (Sarajevo)

La pollution de l’air est à l’origine de près d’un décès sur cinq dans la capitale de Bosnie-Herzégovine. En cause, le chauffage au charbon et des voitures diesel hors d’âge. 
Sarah et Asja sont deux petites filles en colère. Contre « les usines qui crachent leur fumée avec leurs grandes cheminées ». Contre « les voitures ». Contre « les gens qui jettent leurs déchets n’importe où et brûlent n’importe quoi ». Contre leurs « parents qui ne voient pas qu’il faut protéger l’environnement ». Sarah et Asja ont 9 ans et ne supportent plus de devoir porter un masque pour aller à l’école ou de rester confinées dans leur salle de classe à l’heure de la récréation à cause de la pollution de l’air. Sarah et Asja n’habitent ni à Pékin ni à New Delhi. Elles vivent à Sarajevo, au cœur des Balkans.
Leur école est à quelques minutes de marche de l’ambassade des Etats-Unis. Cet hiver, les capteurs placés sur le toit de l’imposant édifice américain ont révélé aux Sarajéviens que leur ville était l’une des plus polluées au monde.
Entre le 2 et le 5 décembre 2018, Sarajevo a même détrôné Oulan-Bator (Mongolie) du titre peu prisé de capitale la plus irrespirable du monde, avec un pic en particules fines (PM2,5, de diamètre inférieur à 2,5 micromètres), les plus dangereuses, mesuré à une concentration de 428 microgrammes par mètre cube. Un niveau très au-delà de la norme journalière (25 µg/m3) retenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« Je hais l’hiver », dit Asja, une flamme dans ses grands yeux clairs. « Je hais quand je ne peux pas aller jouer dehors avec mes amis », reprend en canon Sarah. « Parfois, quand la pollution est vraiment trop forte, nous sommes obligés de fermer l’école ou de terminer les cours plus tôt », précise leur professeure, Jelena Namic. Les enfants sont les plus sensibles aux particules fines. Sarah assure ne pas trop en souffrir mais s’inquiète pour son cousin : « Il tousse tout le temps. »
Des jeunes malades de la pollution, la docteure Zehra Dizdarevic en reçoit « quasiment tous les jours » dans son cabinet du centre-ville. Allergies, bronchites, asthme, pneumonies… les effets délétères des particules fines, la pneumo-allergologue les consigne dans les dossiers médicaux de ses patients. « A Sarajevo, c’est très simple, c’est comme si tout le monde était enfermé dans une pièce remplie de fumeurs », résume la docteure, du haut de ses 45 ans d’expérience.
Marmite irrespirable
Sarajevo se couvre l’hiver d’un épais couvercle de pollution qui empoisonne à petit feu ses 400 000 habitants. Dans cette marmite irrespirable, deux principaux ingrédients toxiques : les combustibles utilisés par les Sarajéviens pour se chauffer et les gaz d’échappement de leurs vieilles voitures.
Un tiers des ménages, soit environ 60 000 foyers, se chauffent encore en brûlant du charbon ou du bois dans des fours qui remontent à la période titiste. « Les gens achètent du charbon de mauvaise qualité car c’est le moins cher et avec la hausse du prix du gaz, ce n’est pas près de s’arranger », témoigne Amina Omicevic, du bureau de l’ONU environnement en Bosnie-Herzégovine.
Le 5 juin, l’organisation a publié un rapport consacré aux effets de la pollution de l’air sur la santé dans les Balkans. A partir de l’analyse des données collectées dans dix-neuf villes, l’étude révèle qu’elle est à l’origine de près d’un décès sur cinq à Sarajevo – un record pour la région – et réduit l’espérance de vie de 1,3 an.
> Lire aussi  La pollution de l’air tue deux fois plus que ce qui était estimé
Mme Omicevic rappelle que la guerre a retardé le développement économique du pays. Les stigmates du siège (1992-1995) se voient encore sur les murs des bâtiments criblés d’impacts de balles. Et le problème de la pollution à Sarajevo, comme dans l’ensemble des Balkans, est d’abord une question de précarité énergétique. « C’est un problème qui nécessite un grand investissement », concède Damir Filipovic, ministre du canton de Sarajevo qui cumule aménagement du territoire, construction et protection de l’environnement. Il annonce vouloir changer le système de chauffage de quarante édifices publics et d’une centaine de logements privés avant l’hiver 2020.
Cette précarité se manifeste également dans un réseau de transport en commun à bout de souffle avec son tramway au charme désuet (le modèle le plus récent a été mis sur les rails en 1990) et des rues engorgées par des voitures guère plus récentes. Sur les 150 000 véhicules qui circulent tous les jours dans la capitale, la moyenne d’âge dépasse 18 ans et plus de 70 % sont des diesels. Une voiture sur cinq immatriculée en 2018 est sortie d’atelier avant 1991. Parmi les championnes, l’indémodable Volkswagen Golf GTI.
Chaque année, environ 50 000 véhicules, dont une majorité d’occasion, sont importées en Bosnie-Herzégovine, principalement d’Allemagne. « Nous sommes la poubelle de l’Europe, enrage Enis Krecinic, ingénieur en chef à l’Institut fédéral hydrométéorologique, organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air. Les voitures qui roulent ici utilisent le pire carburant, n’ont pas de catalyseurs et il n’y a aucun contrôle, aucune maintenance. Les autorités ne font rien et c’est comme ça dans tous les Balkans. »
« Mission impossible »
Le gouvernement envisage d’interdire, d’ici à la fin de l’année, l’importation des véhicules de plus de dix ans. Pas assez strict pour empêcher les vieux diesels polluants, dont les pays de l’Union européenne (UE) ne veulent plus depuis le scandale du « dieselgate », de trouver une seconde vie dans les rues de Sarajevo, regrette M. Krecinic.
Sur son ordinateur, des lignes de cases renseignent lesjours, soit près de cinq fois plus que les 35 jours de dépassements tolérés en Europe.
« Les poumons des Sarajéviens doivent être cinq fois plus résistants que ceux des Parisiens », ironise Anes Podic, à la tête d’Eko Akcija, l’une des plus importantes associations de défense de l’environnement du pays.
Anes Podic n’a pas attendu les relevés de l’Institut hydrométéorologique ni ceux de l’ambassade des Etats-Unis pour alerter les Bosniens des dangers de la pollution de l’air. Distribution de masques, site Web, application mobile, communiqués de presse… l’ONG multiplie les initiatives depuis 2013 et envisage de saisir la justice pour dénoncer l’inaction des ministres de l’environnement de la Fédération et des cantons.
« Aujourd’hui, le problème de la pollution de l’air en Bosnie-Herzégovine ne pourra être réglé que s’il devient une question débattue lors des campagnes électorales, estime le militant. Dans un pays
Lire aussi  Cinq exemples de grandes villes qui veulent bannir les voitures
Le salut viendra peut-être de la génération de Sarah. Nattes en moins et perfecto en plus, la fillette a des allures de Greta Thunberg, militante suédoise, figure de la jeunesse en grève pour la planète. « Plus tard, je veux être scientifique pour rendre la ville respirable, dit Sarah. Nous, les enfants, pouvons changer les choses. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/13/sarajevo-capitale-des-balkans-a-bout-de-souffle_5475509_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/13/sarajevo-capitale-des-balkans-a-bout-de-souffle_5475509_3244.html>>
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8- Cities. Cinq exemples de grandes villes qui veulent bannir les voitures, Le Monde, maj le 13/06/19 à 06h28
Eric Albert, Sandrine Morel, Jean-Pierre Stroobants, Blaise Gauquelin, Anne-Françoise Hivert et Maëva Les Biens

Un tiers des émissions de gaz à effet de serre provient des transports dans les grandes villes du monde. Oslo, Londres, Ljubljana, Barcelone et Bruxelles mènent le combat contre les voitures. 
Pour lutter contre le fléau de la congestion et de la pollution, nombre de grandes agglomérations cherchent à limiter la circulation automobile, voire à bannir les voitures, à commencer par les plus polluantes. Une bataille longue et difficile, d’autant que beaucoup continuent de voir leur population croître.
> Lire aussi  Six chiffres pour comprendre l’ampleur de la pollution automobile
Tour d’horizon des mesures adoptées par cinq grandes villes européennes pour lutter contre la contamination de l’air et transformer les modes de déplacement sur leur territoire.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/06/12/cinq-exemples-de-grandes-villes-qui-ont-banni-les-voitures_5475072_4811534.html <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/06/12/cinq-exemples-de-grandes-villes-qui-ont-banni-les-voitures_5475072_4811534.html>>
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9- La Ville de Paris va acheter les portiques écotaxe du périphérique, Le Monde, 13/06/18, 17h26
Denis Cosnard

Les quatre équipements, jamais utilisés, doivent permettre de mieux compter les véhicules sur le boulevard. Puis peut-être d’assurer le respect de la future voie réservée aux voitures propres. 
Que faire des quelque 170 portiques écotaxe installés au-dessus des routes françaises en 2013 et jamais mis en service à la suite de la crise des « bonnets rouges » ? Certains ont été vandalisés, incendiés, démontés. A Paris, les quatre portiques du périphérique sont intacts, et la mairie a son idée pour les réemployer : elle veut les utiliser pour mieux gérer la circulation sur le boulevard de 35 kilomètres qui entoure la capitale.
La Ville de Paris s’apprête donc à les racheter à l’Etat, leur propriétaire actuel, qui n’en a plus l’usage. « Le principe est acquis », indique Christophe Najdovski, l’adjoint d’Anne Hidalgo chargé des transports. La procédure d’achat, actuellement en cours, devrait aboutir d’ici à la fin de l’année. Le prix ne devrait pas dépasser quelques dizaines de milliers d’euros.
> Lire aussi  Les idées se multiplient pour transformer le périphérique parisien
Caméras spécifiques
Les portiques concernés avaient été posés durant l’été 2013 par la société Ecomouv’, dans le cadre d’un plan visant à diminuer les transports routiers jugés polluants. Comme dans le reste de la France, ces installations devaient permettre d’identifier les poids lourds en circulation et de vérifier qu’ils avaient bien acquitté la fameuse écotaxe, dont la création avait été votée en 2009 à l’unanimité par la gauche et la droite. A Paris, quatre sites avaient été retenus, correspondant à quatre quarts de la boucle du périphérique : porte de Clignancourt, porte de Bagnolet, porte de Vanves et porte Maillot.
Chaque portique avait été équipé d’une série de capteurs et de caméras, et d’une balise micro-ondes. La mise en service devait intervenir au 1er octobre 2013. Mais l’opposition violente d’une partie des agriculteurs et des routiers, notamment des « bonnets rouges » en Bretagne, a conduit à l’ajournement puis à l’abandon du projet, définitivement enterré par l’Assemblée nationale en novembre 2016.
>> Suite à lire à : 
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/06/13/la-ville-de-paris-va-acheter-les-portiques-ecotaxe-du-peripherique_5475905_823448.html <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/06/13/la-ville-de-paris-va-acheter-les-portiques-ecotaxe-du-peripherique_5475905_823448.html>>
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10- L'hydrogène peut jouer un rôle clé dans la transition énergétique mais les coûts doivent baisser, AFP, 14/06/19, 10:00

L'hydrogène peut jouer un rôle clé dans la transition énergétique, à condition de prendre des mesures dès à présent pour augmenter les usages et réduire les coûts de ce vecteur d'énergie, selon une étude de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) publié vendredi. 
"L'hydrogène profite aujourd'hui d'une dynamique sans précédent", a commenté le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, cité dans un communiqué. Ce mouvement est notamment tiré par les pouvoirs publics, mais aussi par les entreprises de différents secteurs, notamment de l'énergie, de l'automobile et de la technologie.
Le nombre de projets dans le monde s'accroît rapidement, observe le rapport réalisé à la demande du Japon, dans le cadre du G20.
Pour poursuivre sur cette lancée, il est toutefois nécessaire de prendre des mesures afin de réduire les coûts de l'utilisation de l'hydrogène, souligne l'AIE.
L'hydrogène produit à partir d'énergie verte reste onéreux. Cependant, les coûts de production pourraient diminuer de 30% d'ici à 2030, grâce à la "baisse des prix des énergies renouvelables" et à "un changement d'échelle de la production d'hydrogène", estime l'agence. 
Pour l'heure, l'hydrogène est presque intégralement produit à partir de gaz et de charbon, ce qui entraîne l'émission de 830 millions de tonnes de CO2 par an, soit l'équivalent des émissions cumulées du Royaume-Uni et de l'Indonésie.
Autre difficulté: le "développement des infrastructures est lent et empêche une adoption généralisée" de l'hydrogène, principalement utilisé aujourd'hui dans l'industrie.
L'AIE recommande ainsi d'accélérer la création d'infrastructures, telles que des canalisations pour le gaz naturel.
L'hydrogène, qui intervient dans le raffinage et la fabrication de produits chimiques, peut "réduire les émissions carbone d'un certain nombre de secteurs", notamment du transport, y compris de longue distance, de la chimie et de la métallurgie.
Cet élément est considéré par certains comme un outil clé pour la transition énergétique, car il permet de stocker et de restituer de l'électricité. 
La réputation de l'hydrogène dans le secteur du transport a cependant été ternie par l'explosion, d'origine encore inexpliquée, d'une station lundi à Sandvika, près d'Oslo.
L'incident n'a pas fait de blessé mais toutes les stations d'hydrogène ont, par précaution, été temporairement fermées en Norvège et au Danemark, laissant notamment quelque 170 automobilistes norvégiens sur le carreau.
Principaux producteurs de voitures à hydrogène, Toyota et Hyundai ont suspendu momentanément les livraisons en Norvège.
<https://www.geo.fr/environnement/lhydrogene-peut-jouer-un-role-cle-dans-la-transition-energetique-mais-les-couts-doivent-baisser-196083 <https://information.tv5monde.com/info/l-hydrogene-peut-jouer-un-role-cle-dans-la-transition-energetique-mais-les-couts-doivent>>
Sur le même sujet : 
> Transition énergétique. «On peut produire de l'hydrogène partout et de manière totalement propre », Libération, 15/06/19, 18:08
Augustine Passilly 
Selon l’Agence internationale de l’énergie, qui vient de publier un rapport, l'hydrogène doit jouer un rôle clé dans la transition énergétique. Le spécialiste Daniel Hissel insiste sur la nécessité de développer l'utilisation et de moderniser la production de ce gaz.
L’Agence internationale de l’énergie a présenté vendredi, dans le cadre du G20, un rapport sur l’hydrogène, réalisé à la demande du Japon. Ces 203 pages insistent sur la place majeure de ce gaz «propre» dans la lutte contre le réchauffement climatique et prévoient une baisse de ses coûts de production de 30 % d’ici à 2030. Son avantage concerne l’absence de rejet de dioxyde de carbone (CO2), notamment dans le domaine des transports. Mais les écologistes demeurent sceptiques sur sa fabrication, à l’origine de l’émission de quelque 830 millions de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des rejets cumulés du Royaume-Uni et de l’Indonésie. D’après Daniel Hissel, spécialiste de l’hydrogène au CNRS et lauréat de la médaille Blondel en 2017, l’hydrogène peut pourtant être issu d’énergies renouvelables et même les stocker à son tour.
>> Interview à lire à : 
<https://www.liberation.fr/planete/2019/06/15/on-peut-produire-de-l-hydrogene-partout-et-de-maniere-totalement-propre_1733860 <https://www.liberation.fr/planete/2019/06/15/on-peut-produire-de-l-hydrogene-partout-et-de-maniere-totalement-propre_1733860>>
En savoir plus :
> Report. The Future of Hydrogen - Seizing today’s opportunities - Executive summary and recommendation <https://webstore.iea.org/download/summary/2803?fileName=English-Future-Hydrogen-ES.pdf>, Report prepared by International Energy Agency (IEA) for the G20, Japan, 14/06/19
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11- Le groupement avec EDF retenu pour le parc éolien de Dunkerque, AFP, 14/06/19, 13:00

Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a annoncé vendredi que le groupement EDF renouvelables, Innogy et Enbridge avait été retenu pour la construction et l'exploitation du parc éolien en mer au large de Dunkerque (Nord), ainsi qu'une hausse de l'objectif de l'éolien en mer.
Alors que sept offres avaient été déposées pour ce parc, le groupement mené par EDF a été choisi notamment en raison du tarif proposé inférieur à 50 €/MWh, un "prix garanti" pendant vingt ans, a indiqué M. de Rugy en déplacement aux chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
D'une puissance de près de 600 MW et comptant environ 45 éoliennes, ce parc éolien dans la Mer du Nord doit permettre de fournir en électricité 500.000 foyers à partir de 2026. "Il s'agit d'un tarif comparable aux meilleurs résultats européens, qui démontre la compétitivité de la filière française de l'éolien marin", a estimé M. de Rugy. 
Le ministre a aussi annoncé que l'objectif fixé dans la programmation pluriannuelle de l'énergie avait été augmenté à 1 Giga watt par an pour les énergies marines renouvelables.
"Nous prévoyons 1 Giga watt par an en faveur de l'éolien offshore au lieu des 700 mégawatts", a dit le ministre, confirmant les annonces du Premier ministre Édouard Philippe lors de sa déclaration de politique générale cette semaine. 
Le ministre a aussi lancé à l'occasion de cette visite le premier projet de parc éolien en mer, au large de Saint-Nazaire, avec 80 éoliennes produites dans cette ville par General Electric et qui doivent être installées d'ici à 2022.
Ces éoliennes doivent couvrir 20% de la consommation électrique de la Loire-Atlantique et doivent générer huit millions d’euros par an de recettes fiscales pour les collectivités locales et les pêcheurs, a souligné le ministère dans un communiqué.
Le Conseil d’État avait validé le 7 juin ce projet de parc de 80 éoliennes en mer après le rejet des recours déposés par des associations de défense de l'environnement.
"Ce sont deux annonces extrêmement positives", a réagi auprès de l'AFP Pauline Le Bertre, déléguée générale de France énergie éolienne, qui rassemble les professionnels de la filière.
"On se félicite de cette évolution positive qui confirme que l'éolien en mer comme terrestre est une filière compétitive, mature, qui présente un intérêt majeur pour la transition énergétique et les territoires", a-t-elle ajouté.
M. de Rugy a également annoncé le lancement de trois appels d'offres pour des parcs éoliens flottants commerciaux, "une première en Europe" selon lui: l'un d'une vingtaine d'éoliennes (250 MW) attribué au sud de la Bretagne en 2021, et deux autres parcs de 250 MW chacun lancés en Méditerranée dans les régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le ministre, qui devait visiter le site General Electric de Montoir-de-Bretagne, a dû modifier son programme en raison de manifestations du personnel de l'usine de Cordemais (Loire-Atlantique) mécontents de sa fermeture à brève échéance. 
"Je comprends les inquiétudes mais ça ne justifie pas de bloquer les accès à une usine. C'est un choix politique que nous assumons de fermer plus tôt que prévu les centrales à charbon", a déclaré M. De Rugy.
<https://www.geo.fr/environnement/le-groupement-avec-edf-retenu-pour-le-parc-eolien-de-dunkerque-196091 <https://information.tv5monde.com/info/le-groupement-avec-edf-retenu-pour-le-parc-eolien-de-dunkerque-306109>>
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12- Reportage. Le Royaume-Uni, carrefour européen de l’éolien en mer, Le Monde, 14/06/19, 11h36
Nabil Wakim (East Anglia One, Mer du Nord)

Le deuxième parc le plus puissant du monde verra bientôt le jour en mer du Nord. Il assurera l’équivalent de la consommation électrique de 630 000 foyers britanniques. 
C’est une succession de structures métalliques jaunes, soigneusement alignées, dans un triangle biscornu en pleine mer du Nord, à 50 kilomètres au large des côtes britanniques. Fixées à 40 mètres au fond de la mer, les fondations géantes sont presque toutes posées, et attendent à présent l’arrivée des 102 éoliennes géantes qui vont équiper le parc East Anglia One.
D’une capacité installée de 714 mégawatts, ce parc – qui sera, à la fin des travaux, le deuxième parc le plus puissant au monde derrière celui de Walney, en mer d’Irlande – est construit par une filiale du groupe espagnol Iberdrola, lequel a invité Le Monde à survoler la construction. Si les travaux se déroulent comme prévu, East Anglia One sera raccordé au réseau en 2020. Il viendra s’ajouter aux 8 400 mégawatts d’éolien offshore déjà installés au Royaume-Uni, la capacité cumulée la plus importante de la planète.
En 2018, le pays a produit 8 % de son électricité grâce à ses parcs éoliens en mer, et le gouvernement britannique a fixé un objectif de 30 % en 2030. En mars, la ministre de l’énergie, Claire Perry, a signé avec l’industrie une série d’engagements destinés à encourager un développement massif de cette industrie, à soutenir les entreprises nationales du secteur et à promouvoir l’exportation. Objectif : positionner le pays comme un leader européen et mondial de l’éolien offshore. La production intérieure représente déjà, à elle seule, 44 % de la génération d’électricité européenne par des éoliennes en mer.
> Lire aussi  Eolien en mer : la bataille de Dunkerque est lancée
Loin des débats houleux sur le Brexit, le Royaume-Uni est devenu le carrefour européen de l’industrie offshore. Le parc d’East Anglia One est ainsi construit par une filiale écossaise d’un groupe espagnol dans les eaux britanniques, avec des fondations assemblées aux Pays-Bas et des turbines germano-espagnoles, construites par le groupe Siemens-Gamesa dans leur usine de Hull (Yorkshire, nord de l’Angleterre).
Au large du Suffolk (est), les turbines qui vont être installées sont de véritables géants : des mâts de plus de 100 mètres et de plusieurs centaines de tonnes, et trois pales de 75 mètres, chacune longue comme un Airbus A380. Les lignes de piliers, espacés de 750 mètres, forment une étrange forêt de fondations en métal, derrière une gigantesque sous-station électrique de 3 900 tonnes, qui doit assurer la transmission de l’électricité au continent.
Investissement colossal
Les éoliennes en mer possèdent un énorme avantage par rapport à leurs cousines terrestres : « Elles produisent 90 % du temps », explique Emmanuel Rollin, directeur d’Iberdrola en France, qui précise qu’« elles ne sont toutefois à pleine puissance que 44 % du temps ». Une production quasi continue, qui permettra au parc d’East Anglia One d’assurer l’équivalent de la consommation électrique de 630 000 foyers britanniques.
Le parc nécessitera une centaine de personnes pour en assurer la maintenance en mer. Une opération parfois délicate. En effet, le navire doit se bloquer contre l’échelle du pilier et les opérateurs doivent grimper une vingtaine de mètres pour ensuite monter au sommet du mât. « Il faut être un peu marin et avoir des compétences techniques. C’est un métier très complet », note M. Rollin.
L’investissement est colossal : Iberdrola engage 2,5 milliards de livres sterling (2,8 milliards d’euros) après avoir remporté un appel d’offres sur quinze ans, avec un mécanisme de soutien du gouvernement britannique qui reste important – le même type de dispositif dont bénéficie EDF Energy, la filiale britannique d’EDF, pour les réacteurs nucléaires du projet Hinkley Point, en construction dans le sud-ouest du pays. Selon ce système, le gouvernement s’engage à compléter la rémunération des producteurs d’électricité à un niveau déterminé à l’avance, au-delà du prix du marché de l’électricité.
> Lire aussi  Trois annonces cruciales du gouvernement pour l’éolien en mer
Plusieurs appels d’offres dans l’offshore ont été lancés ces dernières années par le gouvernement, pour soutenir notamment l’objectif de sortie du charbon. Le « Committee on Climate Change » (CCC), un organe indépendant qui conseille le gouvernement britannique, a fait de l’éolien en mer un axe majeur pour décarboner le système électrique britannique. Mercredi 12 juin, le gouvernement de Theresa May a annoncé son intention d’inscrire dans la loi l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Une démarche également souhaitée par le gouvernement français. Cet objectif sera inscrit dans la loi sur l’énergie et le climat, qui sera examinée à l’Assemblée cet été.
Le paradoxe britannique est qu’alors que l’éolien en mer connaît une progression fulgurante et un fort soutien public, le gouvernement a cessé tout soutien à l’éolien terrestre, qui produit autour de 10 % de l’électricité du pays. Les conservateurs s’étaient engagés à ne pas développer les mâts sur terre, sous la pression d’une partie de leur électorat. En 2018, la part des nouvelles installations éoliennes terrestres a ainsi chuté de 80 %.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/14/le-royaume-uni-carrefour-europeen-de-l-eolien-en-mer_5476172_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/14/le-royaume-uni-carrefour-europeen-de-l-eolien-en-mer_5476172_3234.html>>
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13- Trois annonces cruciales du gouvernement pour l’éolien en mer, Le Monde, 14/06/19, 16h32
Nabil Wakim

François de Rugy a officialisé, vendredi, le lancement du premier parc éolien en mer en France, sept ans après les premiers appels d’offres. 
La filière éolienne en mer française va-t-elle enfin décoller ? Vendredi 14 juin, François de Rugy a engagé, à Saint-Nazaire, une nouvelle étape pour l’éolien offshore, en annonçant de nouveaux projets, et l’attribution de l’appel d’offres de Dunkerque à EDF Renouvelables, une filiale d’EDF.
> Lire aussi  Le Royaume-Uni, carrefour européen de l’éolien en mer
Le ministre de la transition écologique et solidaire a fait trois annonces cruciales pour le secteur. D’abord, il a officialisé le lancement du projet du premier parc éolien en mer en France, au large de Saint-Nazaire. Le Conseil d’Etat a donné son feu vert, vendredi 7 juin, pour ce projet de 80 éoliennes qui doit être développé par EDF Renouvelables avec des éoliennes construites dans la région par General Electric.
Il faut dire que l’Hexagone ne compte toujours aucun parc éolien en mer en activité, alors que les premiers appels d’offres ont été lancés en 2012. Embourbés dans des démarches administratives, les recours juridiques systématiques de la part d’opposants et les renégociations de contrats, les six parcs français ne sont toujours pas parvenus à sortir de mer. Si tout se passe comme prévu, ce premier parc éolien à voir le jour au large de Saint-Nazaire pourrait être raccordé au réseau en 2022 ou en 2023. Les cinq autres parcs, développés par EDF, Engie et Iberdrola, sont toujours dans l’attente de l’examen des recours et ne devraient pas voir le jour avant 2023, au mieux.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/14/eolien-en-mer-le-gouvernement-francais-promet-d-accelerer_5476188_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/14/eolien-en-mer-le-gouvernement-francais-promet-d-accelerer_5476188_3234.html>>
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14- Pollution des bateaux : des contrôles pour traquer les risques, AFP, 15/06/19, 09:00
Julie Pacorel

Dans la soute du porte-conteneur chinois, l'OOCL Europe, Ronan Plu passe son index sur un tuyau relié à une cuve de fioul : chaque semaine, il passe au crible plusieurs navires étrangers pour détecter d'éventuelles sources de pollution.
"Ce bateau n'avait pas été contrôlé en Europe depuis plus d'un an, c'était une obligation de le visiter lors de cette escale à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône)", explique cet inspecteur de la sécurité des navires au sein de la Direction interrégionale de la mer Méditerranée (Dirm). 
"Depuis la catastrophe de l'Erika, en 1999, le contrôle des navires étrangers a été renforcé dans les ports français, avec un objectif environnemental", explique son chef, Stéphan Rousseau. 
L'OOCL Europe mesure 300 mètres de long et "possède autant de combustible qu'un petit pétrolier". En cas de collision ou de choc, la pollution serait massive. C'est le scénario qui s'est produit au large de la Corse en octobre, quand un navire tunisien a heurté de plein fouet un porte-conteneurs chypriote.
Pour éviter tout incident polluant, à bord des petits yachts comme des énormes paquebots de croisière, les inspecteurs traquent les détails. "Un bateau sale, qui suinte, c'est souvent mauvais signe pour le reste de la visite", juge M. Plu. Sur ce bateau chinois, le personnel est souriant, les tuyauteries rutilantes, et les machines à risque de fuite enrobées de chiffons blancs.
Ils s'intéressent aussi au traitement des eaux de ballast, utilisées pour stabiliser le navire, et des eaux usées. "Il faut se rendre compte qu'un paquebot de croisière rejette l'équivalent de plus d'une piscine olympique d'eaux usées par jour", rapporte M. Plu.
- Du fioul chargé en soufre -
Les inspecteurs s'attardent surtout sur les émissions de pollution de l'air des bateaux, responsables de 60.000 décès prématurés par an en Europe.
Ils commencent par éplucher des dizaines de documents réglementaires, que le commandant chinois leur remet, regroupés dans d'épais classeurs.
Parmi eux : les factures de carburant, qui indiquent sa teneur en soufre. Les bateaux utilisent du fioul très lourd, dégageant jusqu'à 3,5% de soufre (contre 0,001% pour les voitures).
Un an plus tôt, lors d'un contrôle de routine à bord d'un paquebot de croisière, l'Azura, M. Plu avait été "scotché" selon ses mots. Le capitaine lui avait présenté une facture pour du fioul à 1,75% de soufre, alors que la limite fixée pour les navires à passagers, en Méditerranée, est à 1,5%.
Pour la première fois en France, un capitaine avait été renvoyé devant un tribunal correctionnel pour cette infraction et avait été condamné en novembre à 100.000 euros d'amende - dont 80.000 à la charge de sa société, Carnival.
Selon une étude de l’ONG Transport&Environment, la compagnie américaine Carnival, leader mondial de la croisière de luxe, a émis à elle seule en 2017 dix fois plus d’oxyde de soufre (SOx) autour des côtes européennes que l’ensemble des 260 millions de véhicules du parc européen. 
L'OOCL Europe, qui ne transporte pas de passagers, est soumis à une réglementation plus souple, à 3,5% de soufre en mer. Il est en règle : "c'est un bateau qui pollue, mais en toute légalité", constate Ronan Plu en désignant la facture : du fioul à 0,01% à quai et à 2,58% en mer.
En 2018, le Centre de sécurité des navires de Paca-Corse n'a relevé que sept dépassements de taux maximal de soufre organisé, sur plus de 400 contrôles. "La plupart des bateaux se conforment, le hic c'est que certains qui datent des années 70 naviguent encore", explique M. Plu.
Des vieux paquebots dont le moteur émet d'énormes quantités de NOx (oxydes d'azote) sans être soumis à la réglementation Marpol, qui s'applique uniquement aux bateaux construits après 1990. Les nouveaux moteurs émettent beaucoup moins de NOx, mais le renouvellement est lent.
Quant au soufre, "il y aura un progrès énorme au 1er janvier 2020", souligne Bruno Célerier, adjoint au directeur de la Dirm : les émissions de soufre seront plafonnées à 0,5% en mer dans le monde entier.
Les bateaux qui transitent en Méditerranée continueront quand même d'émettre cinq fois plus de soufre que ceux qui passent par la Manche ou la Mer du Nord, où le seuil est fixé à 0,1% depuis le 1er janvier 2015.
<https://www.capital.fr/entreprises-marches/pollution-des-bateaux-des-controles-pour-traquer-les-risques-1342021 <https://information.tv5monde.com/info/pollution-des-bateaux-des-controles-pour-traquer-les-risques-306251>>
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15- Les trottinettes électriques en free-floating sont-elles vraiment écolos ?, 20 Minutes, 15/06/19, 10h38
Lucie Bras

Batteries au lithium, durée de vie et recyclage… Les opérateurs de trottinettes sont de plus en plus confrontés à l’enjeu du développement durable
• Des milliers de trottinettes ont pris d’assaut les trottoirs des grandes villes françaises depuis le mois de juin 2018.
• Le modèle écoresponsable de ces engins silencieux et rapides comporte quelques failles.
• « Le développement durable devient un enjeu pour les opérateurs, ça fait partie des valeurs qu’ils proposent », explique Benjamin Fassenot, consultant au Boston Consulting Group.
Une nouvelle manière de circuler qui ne fait pas l’unanimité. Bannies des trottoirs, bridées à 20 km/h, les trottinettes électriques en free-floating [en libre-service sans borne] suscitent à la fois l’enthousiasme de leurs usagers et le rejet du reste de la population. Silencieuses et rapides, elles se sont rapidement installées en ville, se posant comme une alternative verte à la marche pour les trajets courts. Pourtant, à y regarder de plus près, la promesse d’un transport plus écolo n’est pas toujours respectée.
« C’est forcément plus écologique que la voiture, car c’est électrique », rappelle Benjamin Fassenot, consultant mobilité pour le Boston Consulting Group (BCG). « Mais si on prend l’ensemble de la chaîne de valeurs jusqu’à la fin de vie, on s’aperçoit que ce n’est pas si simple », explique-t-il.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2539515-20190615-transports-trottinettes-electriques-free-floating-elles-vraiment-ecolos <https://www.20minutes.fr/planete/2539515-20190615-transports-trottinettes-electriques-free-floating-elles-vraiment-ecolos>>
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16- Avec la canicule précoce, il y a de l'électricité dans l'air en Irak, AFP, 16/06/19, 11:00
Bassem Al-Rikaby avec Khalil Jalil à Bagdad

Indispensables ventilateurs à l'arrêt forcé dans des hôpitaux, matches de foot interrompus tous les quarts d'heure, denrées alimentaires gâtées dans des réfrigérateurs sans courant : en Irak, le thermomètre atteint des records et annonce un nouvel été de crise.
En juin, les températures ont déjà grimpé à 48 degrés, un chiffre habituellement enregistré en juillet et août. 
Pour créer un peu de fraîcheur, ventilateurs, airs conditionnés et autres réfrigérateurs ont été poussés au maximum, faisant bondir la consommation d'électricité. 
Mais le réseau décrépi qui laisse déjà s'échapper dans des tuyaux percés jusqu'à 40% de la production d'électricité du pays, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), ne peut faire face à cette pression accrue.
Dans la province de Zi Qar, au sud de Bagdad, "l'électricité est coupée jusqu'à 17 fois par jour", explique à l'AFP le chef de la direction provinciale de la Santé, Abdel Hassan al-Jaberi.
Comme les cliniques ont plus investi que l'Etat dans des générateurs, de nombreux patients doivent se tourner vers le privé, beaucoup plus cher, pour se faire soigner.
Les deux millions d'habitants de la province ne sont alimentés en électricité que 10 à 12 heures par jour. Dans le chef-lieu de Nassiriya, Abou Haydar a dû lui aussi investir dans un générateur.
Cet épicier a déjà perdu des stocks avant d'avoir pu les vendre. Quant à ses clients, "ils achètent moins" pour ne pas eux aussi faire les frais d'une panne de réfrigérateur, assure-t-il à l'AFP.
- Douches et horaires décalés -
Sous le soleil cuisant, de bonnes âmes installent des douches en plein air, aux abords d'un marché ou d'une rue passante. Les poignées des lourdes portes de métal qui barrent les entrées des bâtiments officiels ont été recouvertes de tissu ou de scotch pour éviter de s'y brûler les doigts. 
Et certaines professions deviennent plus harassantes encore. 
A Bassora, ville côtière à la pointe sud --où la forte humidité rend la chaleur plus insupportable encore-- les compagnies pétrolières ont hissé le drapeau violet, signe de vigilance renforcée face à la canicule avec un indice UV de 11, le plus élevé. 
Les policiers préposés à la circulation dégoulinent de sueur à tous les carrefours, les employés de la voirie ou du bâtiment ont des horaires de travail décalés, pour profiter de la légère baisse de la température en soirée.
Les footballeurs, eux, sont pris dans un paradoxe irakien : dans l'un des pays les plus chauds du monde, le championnat national dure plus de neuf mois et déborde chaque année largement sur l'été.
Et jouer la nuit n'est pas une option : seuls cinq stades en Irak ont des spots suffisamment puissants pour éclairer leur terrain.
Dans ces conditions, "les joueurs souffrent d'hypoglycémie, de difficultés respiratoires et de fatigue extrême qui peut aller jusqu'à l'évanouissement", explique à l'AFP Lotfi Moussaoui, nutritionniste du sport et lui-même entraîneur de football.
Les arbitres sifflent donc régulièrement des pauses, le temps pour tous les joueurs de boire et passer quelques minutes à l'ombre, avant de reprendre.
- "Bientôt 50 degrés" -
Et à chaque lendemain de match, "les joueurs subissent des examens médicaux et physiques", explique à l'AFP Khayam al-Khazarji, chef de la communication du club Al-Kahraba (1e division), obligé de jouer de jour faute d'avoir un stade éclairé la nuit.
Comble de l'ironie, Al-Kahraba signifie en arabe "l'électricité" car ce club dépend... du ministère de l'Electricité !
C'est cette institution qui concentre généralement toute l'attention --et toutes les critiques-- chaque été. Jusqu'ici aucun ministre n'a d'ailleurs pu aller jusqu'au bout de son mandat.
L'été dernier encore, après des semaines de manifestations dans tout le sud du pays --où le climat tropical est le plus rude-- le ministre avait été limogé.
Cette année, son successeur s'apprête à affronter ce qui se présente déjà comme un référendum de facto sur les progrès que revendique le gouvernement en termes d'amélioration des infrastructures de base. 
Et l'inquiétude des autorités grandit, assurent des responsables, au moment même où les températures "atteignent des niveaux pas enregistrés depuis 2011", selon Amer al-Jaberi, des services officiels de la météorologie. 
Dans le 12e pays le plus corrompu au monde, l'été est la période traditionnelle des manifestations réclamant que les revenus pétroliers soient alloués à la remise sur pied de services publics et non à l'enrichissement personnel de politiciens et entrepreneurs véreux.
Quelques centaines de manifestants ont déjà défilé à Bassora et Diwaniyah, dans le sud du pays.
Et bientôt, prévient M. Jaberi, "nous atteindrons les 50 degrés".
<https://www.letemps.ch/monde/canicule-precoce-y-lelectricite-lair-irak <https://information.tv5monde.com/info/avec-la-canicule-precoce-il-y-de-l-electricite-dans-l-air-en-irak-306419>>
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17- Tribune. « Voyager en avion, c’est aujourd’hui prendre le risque d’être labellisé comme “pollueur” », Le Monde, 16/06/19, 11h00 
Par Paul Chiambaretto, Professeur, chercheur associé à l'Ecole polytechnique & Thomas Roulet, Enseignant chercheur à l'université de Cambridge

Les chercheurs Paul Chiambaretto et Thomas Roulet expliquent, dans une tribune au « Monde », pourquoi les compagnies aériennes sont sur la défensive et redoutent les effets du « flight shame » sur le comportement des consommateurs.
Tribune. De plus en plus de consommateurs hésitent à prendre l’avion. C’est le fruit du “no-fly movement” qui nous vient de la Suède, un groupe qui ne cesse de croître et prône la réduction du trafic aérien, voire son abandon complet. Tout comme les mouvements proenvironnementaux suggèrent la réduction de la consommation de viande pour sauver la planète, ce mouvement invite les citoyens concernés par le changement climatique à arrêter de prendre l’avion.
Ces supporteurs pointent du doigt les 2 % de contribution de l’industrie aérienne aux émissions globales de CO2 mais aussi la croissance de ces émissions. Les consommateurs sont sensibles à la façon dont ils pourraient être perçus par leurs proches ou leurs collègues. C’est le « Flygskam » en suédois, la honte de prendre l’avion. C’est la crainte du stigmate associé au fait de polluer qui, ici, agit sur le comportement du consommateur.
> Lire aussi  « Flight shaming » : « le gouvernement veut verdir sa politique mais devra avancer prudemment »
Voyager en avion, c’est aujourd’hui prendre le risque d’être taxé de « pollueur ». Et la plupart de ces campagnes pour réduire le transport aérien, comme Flying Less ou Flight Free, demandent aux individus de signer un engagement à moins utiliser l’avion. Le train est perçu comme l’alternative no 1 – bien qu’il nous reste encore à creuser un tunnel sous l’Atlantique pour relier l’Europe aux Amériques.
La crainte des compagnies aériennes
Les compagnies aériennes craignent, à juste titre, que ce mouvement nuise à la consommation de transport aérien. Ce danger « réputationnel » est pourtant aussi une opportunité de repenser leur communication, leur relation au consommateur et à l’environnement. Que le transport aérien émette du CO2 et contribue au réchauffement climatique, personne ne peut le nier. Pour autant, alors même qu’il contribue entre 3 % et 4 % du PIB mondial, l’ensemble du transport aérien n’a généré que 2 % des émissions de CO2 de la planète.
> Lire aussi  Pourquoi « la honte de prendre l’avion » inquiète les compagnies aériennes
Toutefois, bien conscient des risques générés par les émissions carbone, le transport aérien a entamé une démarche de limitation de son empreinte environnementale. Ainsi, entre 2000 et 2017, si le transport aérien français a vu son nombre de passagers croître de 57 %, ses émissions de CO2 n’ont augmenté « que » de 14 %, soit une baisse de plus de 25 % des émissions de CO2 par passager transporté. De même, les dernières générations d’avions ont des consommations par passager de l’ordre de 2 à 3 litres pour 100 km, soit la consommation d’une voiture hybride.
Néanmoins, ces prouesses technologiques ne relèvent pas uniquement de l’altruisme, mais répondent aussi à des impératifs économiques, puisque le carburant représente souvent le premier poste de dépense des compagnies aériennes. Mais limiter la croissance des émissions de CO2 ne sera probablement pas suffisant, il faut non seulement la rendre neutre mais idéalement la réduire. Pour répondre à ce défi, en 2018, le secteur aérien s’est engagé au niveau mondial dans le programme « Corsia », ayant pour objectif d’assurer une croissance du trafic aérien sans jamais dépasser le montant d’émissions de CO2 de l’année 2020.
30 % des vols pour le travail
L’Europe a une approche encore plus ambitieuse en faisant participer le transport aérien (et c’est le seul mode de transport) au système d’échanges de quotas pour les émissions carbone, de façon à forcer les compagnies aériennes à restituer autant de quotas d’émissions qu’elles émettent de tonnes de CO2.
En dépit de tous les efforts réalisés par le secteur aérien, le transport aérien revient régulièrement dans les débats politiques comme un exemple emblématique d’un secteur polluant qu’il faut taxer. Cette focalisation sur le transport aérien peut s’expliquer par deux facteurs.
La première raison tient à l’image des transports en général. Penser à la pollution, c’est imaginer un nuage noir de fumée qui sort d’un camion, c’est penser à un tanker au large de la Méditerranée, c’est visualiser un avion au décollage. Il est vrai que le secteur des transports (en général) représente près de 25 % des émissions de carbone mondiales. Sur ces 25 %, près de 19 % sont imputables à la voiture seulement.
> Lire aussi  « Prendre l’avion : à quel coût ? » : plan de vol d’une aéronautique écoresponsable
Or, avec ses 2 % d’émissions de CO2, l’ensemble du secteur aérien n’a pas émis plus de CO2 que Netflix, Facebook, Google et YouTube réunies. Et pourtant, personne ne pense faire payer une taxe carbone sur le visionnage des séries américaines en streaming ou sur le nombre d’e-mails envoyés. Un service matériel est une cible plus évidente.
La seconde raison tient à la perception du profil des passagers aériens. On imagine généralement le passager aérien comme un voyageur riche, appartenant à une CSP+, qui voyage pour ses vacances. Lui faire payer une taxe carbone ne le toucherait donc que modérément, et dans le pire des cas, aurait pour conséquence de changer son lieu de vacances. Or, la dernière enquête de la DGAC révèle que 26 % des passagers aériens sont des inactifs (étudiants, retraités, sans-emploi) et que 24 % appartiennent aux CSP– (ouvriers et employés). Par ailleurs, toujours selon la même enquête, près de 30 % des passagers voyagent pour motif professionnel sans avoir choisi eux-mêmes de voyager. Imposer une nouvelle taxe pourrait donc aussi pénaliser économiquement les 50 % des passagers aériens “modestes” et affecter les entreprises françaises.
Le secteur aérien doit faire preuve de pédagogie
Pour s’attaquer au sentiment de culpabilité des consommateurs potentiels, l’industrie du transport aérien ne doit pas seulement travailler sur son impact environnemental, mais elle doit aussi convaincre et aider à convaincre de la validité de ses efforts. Les mesures et actions des compagnies aériennes ne sont pas forcément visibles par les citoyens et les consommateurs qui peuvent se retrouver exposés aux critiques de par leur utilisation même de l’avion.
> Lire aussi  L’avion, plaisir coupable de l’écolo voyageur
Ainsi, le secteur aérien doit faire preuve de pédagogie vis-à-vis de l’ensemble des parties prenantes (consommateurs, citoyens, gouvernements, etc.) afin de souligner les efforts réalisés en matière environnementale. Par exemple, les compagnies peuvent fournir un argumentaire « clé en main » à leurs consommateurs pour les aider à comprendre et à mesurer l’impact de leur voyage sur l’environnement. Cet argumentaire et cette compréhension seront ensuite des outils de défense que le consommateur peut utiliser pour lui-même, pour faire face à la stigmatisation et pour ses interactions avec son entourage.
Au-delà de l’impact environnemental, le transport aérien peut aussi souligner et communiquer de manière plus structurée pour montrer son caractère difficilement substituable pour un certain nombre de situations (désenclavement de régions isolées, transport de biens périssables, trajets sur de longue distance, etc.). Or, si entre-temps, ne plus voyager en avion devient une norme durable, il sera difficile de faire repartir la consommation de transport aérien malgré les progrès de l’industrie en termes d’émissions de CO2.
§ Paul Chiambaretto est professeur de stratégie à Montpellier Business School et chercheur associé à l’Ecole polytechnique. Ses recherches portent sur l’industrie du transport aérien. Thomas Roulet est enseignant-chercheur en théorie des organisations à la Judge Business School et chercheur en sociologie au Girton College de l’université de Cambridge. Ses travaux portent sur la stigmatisation.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/16/voyager-en-avion-c-est-aujourd-hui-prendre-le-risque-d-etre-labellise-comme-pollueur_5476926_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/16/voyager-en-avion-c-est-aujourd-hui-prendre-le-risque-d-etre-labellise-comme-pollueur_5476926_3232.html>>
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18- Tribune. « La complexité de l’industrie aéronautique rend les cycles d’innovation beaucoup plus longs que dans les autres secteurs », Le Monde, 16/06/19, 11h52
Par Philippe Plouvier, Directeur associé au Boston Consulting Group & Jérôme Rein, Directeur associé au Boston Consulting Group

Si le temps est compté, l’explosion du trafic aérien n’est pas forcément annonciatrice d’un « krach écologique », estiment, dans une tribune au « Monde », les consultants Philippe Plouvier et Jérôme Rein.
Tribune. Faut-il vraiment avoir honte de prendre l’avion ? Cette question ne semble ni une provocation ni une incongruité, dans une Europe qui voit prospérer depuis peu le mouvement flygskam – littéralement « honte de prendre l’avion » –, né en Suède. Cette tendance fait écho à la forte poussée écologiste enregistrée lors des dernières élections européennes ou encore à l’initiative très récente de députés français visant à interdire les vols aériens sur de courtes distances.
Ce débat est légitime, et même passionnant, mais il est aussi exigeant : il invite donc à poser la complexité du sujet, sans sombrer dans le simplisme, les idées reçues et la polémique.
Partons d’abord du constat. Si personne ne peut contester que l’avion constitue un mode de transport polluant, comparativement au train, notamment, l’impact du trafic aérien actuel doit être relativisé. L’avion n’est en effet responsable que de 2 % des émissions mondiales de C02 (4 % au niveau européen), malgré le cap des 4 milliards de voyageurs franchi en 2017. Rapporté au total des émissions liées aux différents modes de transport, l’avion pèse 14 %.
> Lire aussi  « Flight shaming » : « le gouvernement veut verdir sa politique mais devra avancer prudemment »
Quelles sont les perspectives ? Avec une croissance de 5 % par an en moyenne déjà constatée, le nombre d’avions doit passer de 15 000 en 2005 à 45 000 en 2040 (contre 20 000 aujourd’hui). Les vols professionnels et les voyages touristiques ont donc de beaux jours devant eux. Ce qui a de quoi nous réjouir : échanges commerciaux et échanges culturels ont depuis toujours dessiné une dynamique de progrès.
L’exemple de l’industrie automobile
Mais cette explosion du trafic est-elle forcément annonciatrice d’un « krach écologique » ? Cela dépend de nous. Notons d’abord la prise de conscience générale des décideurs du secteur aéronautique. Ils ont d’eux-mêmes pris des engagements très ambitieux : la réduction de 50 % des émissions entre 2005 et 2050, malgré le triplement estimé du nombre d’appareils. On mesure ici la hauteur de la marche à franchir. Cet objectif relève-t-il de l’écran de fumée ou dessine-t-il un horizon réaliste ?
> Lire aussi  Pourquoi « la honte de prendre l’avion » inquiète les compagnies aériennes
Reconnaissons-le, le temps est compté. Car si l’aéronautique a emboîté le pas de l’industrie automobile dans la conception de véhicules toujours plus propres, la comparaison a ses limites. La complexité de l’industrie aéronautique y rend les cycles d’innovation beaucoup plus longs que dans les autres secteurs, avec des durées de transition trois fois plus élevées que dans celui de l’automobile.
Prendre date pour 2050 nécessite donc de pousser les feux de l’innovation sans attendre. Peut-on, en outre, compter sur un avion tout électrique, cousin éloigné de la voiture du même nom ? Sans doute pas. En cause : l’obstacle technologique des batteries et leur poids. Quelques motifs sont toutefois de nature à nous rassurer. D’abord, parce qu’environ 30 % de la solution réside dans des technologies aujourd’hui disponibles : meilleur design, nouveaux matériaux, motorisation moins gourmande, optimisation des routes et des opérations, modernisation du contrôle aérien.
Appareils hybrides, une solution crédible
Autant de pistes déjà empruntées et seulement partiellement abouties, qui peuvent nous rendre optimistes. C’est ainsi que l’optimisation des avions en général, avec la part grandissante des matériaux composites en particulier, notamment dans la conception de l’A350 et du B787, a déjà permis une réduction de 25 % de la consommation de kérosène au cours des dernières années.
Et si l’avion électrique n’est pas pour demain – en tout cas pas sur de moyens ou longs courriers –, des appareils hybrides constituent une solution crédible, comme l’illustre la joint-venture entre Boeing et Safran autour de l’Auxiliary Power Unit (APU), petit turboréacteur embarqué, situé en général à l’arrière du fuselage, qui permet à l’avion d’être autonome en escale pour l’air. La question des nouveaux carburants, et de leur coût, est également sur la table et tout le monde y travaille.
> Lire aussi  « Prendre l’avion : à quel coût ? » : plan de vol d’une aéronautique écoresponsable
Les défis technologiques sont donc nombreux, mais, bonne nouvelle, ils sont parfaitement identifiés et les acteurs du secteur pleinement mobilisés. Entreprises privées et pouvoirs publics ont sans aucun doute un intérêt à agir en commun au niveau européen. Le programme de recherches européen Cleansky en offre probablement la meilleure illustration. Nul doute que le Salon du Bourget sera l’occasion aussi de traiter de cet enjeu crucial, qui vise à mettre l’innovation technologique au service d’une aviation durable.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/16/la-complexite-de-l-industrie-aeronautique-rend-les-cycles-d-innovation-beaucoup-plus-longs-que-dans-les-autres-secteurs_5476904_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/16/la-complexite-de-l-industrie-aeronautique-rend-les-cycles-d-innovation-beaucoup-plus-longs-que-dans-les-autres-secteurs_5476904_3232.html>>
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19- Témoignage. « Blogueuse voyage, j’ai renoncé il y a trois ans à prendre l’avion », Le Monde, 16/06/19, 15h05
Noémie Leclercq  

Bénédicte, 30 ans, community manager free lance, se définit comme une « voyageuse compulsive repentie ». Désormais, sur son blog See & Seed, elle promeut le voyage « slow ». Les articles où elle relate ses vacances en Bretagne, sa nouvelle terre de prédilection, sont les plus consultés. 
Ma prise de conscience écologique,­ bien qu’assez tardive,­ fut très vite radicale. Il y a quatre ans, je m’intéresse au mode de vie zéro déchet. Après le plastique, c’est la viande que j’arrête quelques mois plus tard. Puis le lait, puis les produits industriels, tout ça en quelques mois. Je mange local pour ­réduire mon empreinte carbone. Pourtant, je continue d’enchaîner les destinations exotiques : Cuba, Birmanie, Thaïlande. Mon objectif, c’est d’aller le plus loin possible, le plus souvent possible. Je ne pense pas tout de suite à l’impact écologique que cela peut avoir.
Il faut dire qu’à cette époque, le voyage est mon moteur. Lors des réunions entre amis ou en famille, l’une des premières questions que l’on me pose, c’est : « Tu pars où, maintenant ? » Dans l’imaginaire collectif, plus c’est loin, mieux c’est. Pour moi, c’est le seul moyen de s’épanouir. Le mythe du grand voyageur, qui part au bout du monde dès qu’il en a l’occasion, me fait rêver, et mon blog de voyage, ouvert depuis un tour du monde avec mon copain, m’incite à bouger.
Je culpabilise de plus en plus
Mais je commence à lire beaucoup de choses sur la question de l’aérien et je culpabilise de plus en plus. Pour mon simple plaisir – de personne privilégiée, soit dit en passant –, je me permets de rejeter des tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Mon dernier voyage en date, c’est un road trip en Californie en van. Une hérésie écologique ! D’abord, je me dis que je vais réduire de manière drastique la fréquence de mes vols, ­ peut-­être m’autoriser un vol tous les quatre ou cinq ans. Puis, assez rapidement, je décide d’arrêter complètement. Mais c’est un cheminement intérieur plus long : ça ne fait que quelques mois que j’ai pris conscience que ce voyage en Californie serait sans doute le dernier de ma vie en avion.
J’ai dû apprendre à considérer le voyage de manière plus lente. Parce qu’arrêter de prendre l’avion, ce n’est pas uniquement changer de mode de transport, c’est repenser toute sa conception du voyage. Prendre le temps de découvrir un lieu et ses habitants. En France, on a la chance d’avoir une variété de paysages qui permet de ne ­jamais s’ennuyer. J’habite en Bretagne et, depuis trois ans, j’y passe toutes mes vacances. Je n’ai jamais autant profité de mes congés : on reprend le temps d’apprécier ce qui nous entoure et les plaisirs simples. Avec mon ami, on a investi dans un van aménagé – ce qui reste une solution imparfaite, qui consomme du diesel, mais bien moins polluante que l’avion. Ça m’apporte beaucoup de satisfaction et de joie. Je me suis rendu compte qu’on pouvait être heureux en vivant de manière plus frugale : on s’arrête là où on veut, on se laisse guider par les paysages, on déjeune face à la mer tous les jours… Ça vaut tous les 5-étoiles du monde. S’interdire l’avion, ça oblige à inventer de nouveaux voyages, à prendre plus de temps pour les concevoir. Je vis vraiment ces moments, je m’implique : je ne suis plus juste une consommatrice.
Réactions vives de mon entourage
Choisir de ne plus prendre l’avion, c’est aussi s’exposer à des réactions vives de son entourage. De mon côté, cela suscite à la fois de la moquerie légère et de l’admiration. Mais je m’y tiens et le revendique ! J’ai des chiffres qui me permettent d’appuyer mon propos, et de semer des graines dans les esprits. De plus en plus de personnes me disent qu’elles réfléchissent à l’impact de leurs vols. Je trouve ça extrêmement positif. Après, ne plus prendre l’avion n’est qu’une partie de mon mode de vie : en quelques années, je suis donc passée au zéro déchet, j’ai arrêté d’acheter des vêtements neufs, créé un potager en permaculture pour être autonome en légumes, et fait le choix avec mon compagnon de ne pas avoir d’enfant. Tout cela peut être surprenant, ça va à l’encontre des schémas classiques et c’est une façon de voir les choses ouvertement radicales, mais ça ne fait de mal à personne et c’est ce qui me rend heureuse, alors, je m’y tiens. C’est une grande fierté que d’avoir un mode de vie soutenable.
J’ai complètement changé la ligne éditoriale de mon blog. J’y parle davantage du mode de vie zéro déchet, de véganisme, et de voyage « slow ». Les articles qui racontent mes périples en Bretagne sont les plus consultés ! Je suis suivie par 12 000 personnes sur Instagram, où j’encourage les gens à voir les choses autrement. Selon moi, il faut redonner au blogging voyage une dimension plus territoriale pour correspondre aux enjeux climatiques et au mode de vie du Français moyen. En tout cas, c’est ce que j’ai envie d’envoyer comme message à ma communauté.
Le Japon, par voie terrestre
Mais on ne se refait pas. Depuis quelques mois, je rêve de Japon. J’essaie d’organiser le voyage en passant par voie terrestre. L’objectif, c’est de prendre le Transsibérien ­jusqu’à la Russie, puis un train jusqu’en Mongolie ou en Chine, et enfin un bateau pour le Japon. Il faut prendre en compte les relations diplomatiques entre les pays traversés, la situation sur place… C’est moins confortable que de sauter dans un A380, mais c’est une ­façon de voyager plus responsable à tous les niveaux. Mon compagnon, s’il m’accompagne dans tous mes choix et évolue lui aussi en ce sens, ne s’interdit pas de prendre l’avion encore quelques fois dans sa vie,­ mais il sait qu’il devra sans doute le faire seul.
Je ne peux pas jurer que je ne prendrai plus jamais l’avion, je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait. Mais c’est un défi qui me semble nécessaire pour espérer sauver ce qu’il reste de notre planète.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/06/16/blogueuse-voyage-j-ai-renonce-il-y-a-trois-ans-a-prendre-l-avion_5476869_4497916.html <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/06/16/blogueuse-voyage-j-ai-renonce-il-y-a-trois-ans-a-prendre-l-avion_5476869_4497916.html>>
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20- Au Maroc, le littoral menacé par les "mafias du sable", AFP, 17/06/19, 10:00
Hamza Mekouar

En contrebas d'un projet d'appartements "pieds dans l'eau" sur la petite plage branchée de Monica, près de Casablanca, une seule dune a résisté à l'appétit des constructeurs: ici comme ailleurs au Maroc, le sable est pillé pour nourrir une industrie du bâtiment croissante.
Un rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) sur la surexploitation du sable dans le monde, publié début mai, pointe du doigt le rôle des "mafias du sable" dans la disparition des plages marocaines, sur fond de bétonnage du littoral.
La moitié du sable utilisé chaque année dans la construction au Maroc, soit 10 millions de mètres cubes, est extraite illégalement, selon ce rapport.
"Sur tout le littoral de la ville, les dunes ont disparu", déplore Jawad Hadi, en scrutant la côte de Mohammedia, ville proche de Casablanca (ouest), où se trouve la plage de Monica.
Ce militant écologiste de 33 ans dirige l'Association nationale de protection de l'environnement et du littoral (Anpel).
"A ce rythme, il ne restera bientôt que des rochers", soupire Adnane Afouss, membre de la petite association.
Le sable, deuxième ressource naturelle la plus utilisée au monde après l'eau selon le PNUE, est un composant essentiel du béton. Partout sur la planète, plages et rivières sont ponctionnées, légalement ou illégalement.
"Les pilleurs viennent au milieu de la nuit, surtout en basse saison" touristique, indique une habitante, devant sa maison cossue à proximité de la plage de Monica. 
"Mais ils se font plus rares car la zone s'est remplie de monde. De toute façon, ils n'ont plus rien à prendre", lâche cette quadragénaire affable, en baskets et djellaba colorée.
- Plages dépouillées -
Au Maroc, le sable est prélevé pour "la construction d'infrastructures liées au tourisme", d'après le PNUE.
Résultat : les côtes s'érodent, les plages rétrécissent. "La poursuite de la construction risque de conduire à la destruction de la principale attraction naturelle des visiteurs : les plages elles-mêmes", alerte l'organisation onusienne.
Le vol de sable sur les plages ou les dunes littorales est passible d'un à cinq ans de prison au Maroc.
Les plages continuent pourtant d'y être dépouillées, le long d'un littoral de 3.500 km qui court entre Méditerranée et Atlantique (Sahara occidental compris). Le sable est lui transporté à dos d'âne, en triporteur ou en camion.
Dans le nord, "sur certaines plages, le sable a quasiment disparu", alerte un militant écologiste. "Il y a eu énormément de pression sur les plages de Tanger avec des projets immobiliers à la chaîne".
Plus au sud, entre les villes d'Essaouira et de Safi, les "mafias du sable" ont transformé une grande plage en un paysage rocailleux, déplore le PNUE.
"Il y a le petit pillage, comme ici à Mohammedia, puis il y a le trafic intensif et structuré par des réseaux organisés, opérant avec la complicité de certains responsables", affirme Jawad Hadi.
Tandis que des "mafias du sable opèrent en contrebande", "des notables, parlementaires ou militaires à la retraite disposent d'autorisations qui leur permettent de surexploiter des gisements", accuse-t-il.
- Paysage lunaire -
Sous le couvert de l'anonymat, le patron d'une entreprise spécialisée dans le dragage évoque "une mafia très organisée qui ne paye pas de taxes" et vend un sable "ni lavé, ni dessalé", non conforme aux critères du BTP.
Les acteurs de cette "mafia" ont des "protections à tous les niveaux, ils ne payent rien du tout car tout se fait en cash et il y a beaucoup de blanchiment d'argent dans ce trafic", assure-t-il.
Un simple smartphone suffit pour visualiser l'étendue du désastre, indique Adnane Afouss, en montrant une forêt littorale rasée ou des dunes ayant disparu pour laisser place à un paysage lunaire, sur les cartes aériennes de l'atlas numérique Google Earth.
Les yeux rivés sur son téléphone, l'écologiste scrute minutieusement la moindre parcelle: "ici, près de Safi (250 km au sud de Casablanca), ils ont prélevé le sable sur sept kilomètres. C'était une carrière exploitée par un ancien général à la retraite, mais il n'y a plus rien à prendre", fulmine-t-il.
La protection de l'environnement a pourtant été érigée en priorité par l'Etat marocain, qui met en avant une communication prolixe sur ce thème depuis qu'il a accueilli la COP22 en 2017.
Interrogée par l'AFP sur les mesures prises pour lutter contre l'extraction illégale de sable, la secrétaire d'Etat chargée du développement durable, Nezha El Ouafi, affirme qu'"un plan national de protection du littoral est en cours de validation".
Elle promet aussi "des mécanismes d'évaluation, avec des programmes de protection et de valorisation", sans donner davantage de détails.
<https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/au-maroc-le-littoral-menace-par-les-mafias-du-sable_2084532.html <https://information.tv5monde.com/info/au-maroc-le-littoral-menace-par-les-mafias-du-sable-306554>>
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21- Avec le site de Menengaï, le Kenya s’affirme comme le leader africain de la géothermie, Le Monde Afrique, 17/06/19, 19h00
Pierre Lepidi  (Menengaï, Kenya, envoyé spécial)

La moitié de la consommation d’électricité du pays est aujourd’hui assurée par les champs géothermiques. Objectif : couvrir 100 % des besoins en 2022. 
La puissance du jet suscite l’admiration. Dans un bruit assourdissant, la vapeur sort du cylindre et s’élève dans le ciel kényan à une quarantaine de mètres de hauteur. Elle provient des entrailles de la terre, à une profondeur de 2,3 kilomètres et sa température approche les 165 °C. Une légère odeur de souffre flotte dans l’atmosphère.
Le projet de développement géothermique de Menengaï, qui devrait produire jusqu’à 465 mégawatts (MW) une fois achevé, se situe à environ 180 kilomètres au nord-ouest de Nairobi, la capitale. Financé par la Banque africaine de développement (BAD) et différents partenariats public – privé impliquant la compagnie nationale Geothermal Development Company (GDC), il vise à répondre à la demande en énergie du Kenya, pays d’Afrique de l’Est peuplé de 50 millions d’habitants dont la croissance économique augmente de 5 à 6 % chaque année.
> Lire aussi  Le Kenya, champion africain de la géothermie
Avec une production globale de plus de 662 MW, le Kenya est aujourd’hui le premier producteur africain d’énergie géothermique, le huitième au monde juste derrière des pionniers comme l’Islande ou le Japon. Entre 1956, date des premières recherches, et les années 2010, le Kenya a souvent hésité avant de se lancer dans cette énergie qui utilise la vapeur stockée dans le sous-sol de la vallée du Rift pour actionner une turbine et ainsi produire de l’électricité. La raison de ces incertitudes s’explique, comme pour le pétrole, par le coût élevé de la recherche et du forage qui freine parfois les investisseurs.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/17/avec-le-site-de-menengai-le-kenya-s-affirme-comme-le-leader-africain-de-la-geothermie_5477587_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/17/avec-le-site-de-menengai-le-kenya-s-affirme-comme-le-leader-africain-de-la-geothermie_5477587_3212.html>>
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22- L'aérien veut réduire son impact climat, mais a besoin de temps, AFP, 18/06/19, 11:00
Djallal Malti

L'industrie aéronautique explore différentes alternatives aux carburants fossiles, notamment la propulsion électrique, pour répondre à l'urgence écologique, mais ces pistes ne sont pas encore prêtes pour remplacer le kérosène.
Pourquoi l'aérien doit-il répondre à l'urgence écologique ?
La principale contrainte du secteur est la forte croissance du trafic aérien dans le monde, qui double tous les 15-20 ans. On table sur plus de 40.000 avions dans le ciel dans 20 ans et 8,2 milliards de passagers en 2037, contre 4,1 en 2018.
Or, l'industrie aéronautique représente aujourd'hui 2% des émissions globales de CO2, et 14% des émissions du secteur des transports. Elle "va doubler ses émissions d'ici 2040", souligne Philippe Plouvier, directeur associé au cabinet de conseil Boston Consulting Group. "Le secteur a pris des engagements assez forts", mais il faut aller vite. L'aérien vise en 2050 une réduction de 50% ses émissions de CO2 par rapport à 2005, quand la flotte d'avions en service n'était que de 15.000 appareils.
L'aéronautique est-elle capable de réduire son empreinte carbone ?
"L'industrie a la bonne taille pour réagir", assure Jérôme Bouchard, expert en aéronautique au cabinet Oliver Wyman. "Il n'y a aujourd'hui que 28.000 avions à convertir pour avoir un impact très significatif sur les émissions de carbone à l'échelle mondiale". Mais une technologie nouvelle requiert 10 à 15 ans de développement avant d'être embarquée sur un programme aéronautique qui lui-même met cinq ans à parvenir à sa pleine cadence de production, explique Philippe Plouvier. "On a besoin que ces technologies soient là en 2040 pour avoir un impact en 2050. Mais si on n'a pas mis au point ces technologies avant 2025, elles ne seront pas là en 2050".
"Il faut qu'on travaille maintenant", confirme Nicolas Jeuland, expert carburants du futur chez Safran. "Configuration des aéronefs, propulsion avancée, carburants bas carbone, et gestion du trafic: on pourrait baisser la consommation de 10% si on optimise les vols. Il n'y a pas de solution miracle, il faut trouver des solutions différentes".
Le biocarburant, l'électricité sont-ils la solution ?
"Le bilan carbone des biocarburants sur leur cycle complet est souvent pire que celui du kérosène", pointe Jérôme Bouchard, en raison de la culture des terres arables et de la transformation de la matière première (déchets, colza...), qui consomme sa propre énergie et émet du CO2. De plus, "cela ne restera qu'une partie minoritaire de l'emport d'un avion", de 5 à 30% de biocarburant.
Les batteries sont encore "trop lourdes pour permettre à un avion d'accomplir sa mission, poursuit-il. Dans les prochaines années, on parle de quatre à cinq ans, il y aura des batteries qui se rechargeront plus vite, qui seront plus légères".
"Les biocarburants existent, et ça marche, mais c'est au minimum deux fois plus cher", note Nicolas Jeuland. "Les avions électriques, ça va être pour les petits avions, moins de 20 personnes. Si on voulait faire voler un avion comme l'A320, il faudrait 170 tonnes des batteries, et ce avec les meilleurs batteries qu'on a actuellement. C'est impossible".
Quid de l'hydrogène et de la pile à combustible ? 
"L'hydrogène a un rôle à jouer dans cette transition énergétique" grâce à la pile à combustible qui n'émet pas de CO2, estime Jérôme Bouchard. Mais là encore se pose un problème de masse car elle requiert des volumes d'hydrogène quatre à six fois supérieurs à ceux de kérosène. Mais en termes de réduction du CO2, l'hydrogène est une alternative est relativement puissante puisque le sous-produit principal, c'est de l'eau".
"L'avion à hydrogène, dans l'avenir, c'est la solution idéale", confirme Nicolas Jeuland, "mais c'est loin d'être simple", en raison des questions de stockage cryogénique de l'hydrogène notamment.
Les énergies fossiles restent-elles incontournables ?
"Les énergies fossiles dans les avions vont perdurer", conclut Jérôme Bouchard. "Les moteurs des dernières générations d'avion sont déjà optimisés avec 15% de réduction par rapport à la génération précédente en termes de consommation et d'émission de CO2" et "sur 50 ans, l'industrie a fait des efforts en termes de réduction de 60%".
De plus, "l'énergie fossile a un intérêt fort, celui d'être optimisée, certifiée avec un aspect de sécurité très important". "Le vrai épouvantail, selon lui, c'est ce qu'on appelle le +Peak oil+, c'est-à-dire que les ressources d'énergies fossiles sont limitées".
<https://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/l-aerien-veut-reduire-son-impact-climat-mais-a-besoin-de-temps_2084724.html <https://information.tv5monde.com/info/l-aerien-veut-reduire-son-impact-climat-mais-besoin-de-temps-306733>>
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23- Les embouteillages dans le ciel alourdissent la facture carbone, AFP, 18/06/19, 13:00
Sonia Wolf

Effectifs insuffisants, grèves, manque d’investissements : les failles dans le contrôle aérien en Europe font monter en flèche le nombre de retards d'avions, avec pour résultat un allongement des trajectoires, désastreux pour l'environnement. 
Face à l'engorgement, les avions doivent patienter sur le tarmac au décollage ou en l'air pour atterrir, ou encore, en altitude de croisière, emprunter des itinéraires "bis", plus longs ou à des paliers différents entraînant une surconsommation de carburant.
Conséquence : une augmentation contre-productive de gaz à effet de serre à l'heure où le transport aérien est placé sous les projecteurs pour ses émissions de dioxyde de carbone (CO2).
La situation a atteint son paroxysme l'été 2018 en raison, en grande partie, d'une "pénurie de contrôleurs aériens en Allemagne et de grèves en France", selon Eamonn Brennan, le directeur général d'Eurocontrol, une organisation intergouvernementale chargée d'harmoniser la navigation aérienne en Europe.
"2018 a été la pire année jamais vue en Europe. En moyenne un vol sur trois a été en retard et le retard moyen a été de 41 minutes", a-t-il expliqué à l'AFP.
"Il faut recruter des contrôleurs aériens. Le retour à un niveau suffisant ce ne sera pas avant 2021-2022", estime Maurice Georges directeur de la navigation aérienne à la Direction générale de l'aviation aérienne (DGAC).
Selon lui, l'Europe "s'est fait un peu surprendre par la vigueur de la reprise du trafic depuis 2015", après un creux de la vague lié à la crise financière de 2008.
Pour éviter qu'une situation similaire ne se reproduise cet été, des mesures ont été prises pour contourner les points de congestionnement.
- Réduction des émissions de 10% -
Un certain nombre de trajectoires ont été déplacées pour éviter les endroits les plus saturés notamment l'Allemagne, le Benelux mais aussi le centre d'Aix-en-Provence dans le sud de la France conduisant à "des trajectoires plus longues, mauvaises pour l'environnement", reconnait M. Brennan.
Il espère que cette année la situation sera maintenue à peu près au même niveau que l'an dernier mais, avec un trafic qui devrait croître de 2,5%, "si rien n'avait été fait ils auraient doublé pour atteindre 44 millions de minutes" de retard, contre 19 millions en 2018. 
"Nous devons d'urgence réformer l'espace européen pour faire des vols plus directs, suivre des routes plus efficaces pour arriver à une réduction en émission carbone de 10%", estime pour sa part Thomas Reynaert, directeur de l'association Airlines for Europe (A4E) née du raz le bol d'une quinzaine de compagnies aériennes face aux retards récurrents.
Outre l'impact négatif de ces retards pour l'image des compagnies, ils pèsent sur leurs finances, puisqu'un règlement européen prévoit des indemnisations forfaitaires en cas de retard de plus de trois heures, en fonction de la distance parcourue. 
En 2018, "la croissance du trafic a été de 3,5% et celle des émissions (polluantes) de 5%" et cela en raison d'un schéma dépassé d'organisation du réseau européen de trafic aérien qui date de "près de 50 ans", regrette M. Brennan. 
La "fragmentation" du ciel européen où les frontières entre Etats perdurent est une autre absurdité, selon lui.
"L'idée est de redessiner complètement l'espace aérien. Le travail est déjà réalisé. Il reste juste aux Etats de le mettre en oeuvre", souligne M. Brennan qui espère que la nouvelle Commission européenne prendra le sujet à bras le corps. 
Un groupe de sages de la Commission a publié en début d'année dix recommandations sur une réforme du contrôle aérien en Europe, prévoyant notamment une gestion de réseau centralisée par Eurocontrol. 
En 2004, l'Europe avait lancé le programme de "Ciel unique européen" et son bras technologique Sesar. 
"On a un portefeuille d'une soixantaine de solutions Sesar, mais on a une carence dans la mise en oeuvre", déplore Florian Guillermet, directeur exécutif de Sesar JU.
<https://www.geo.fr/environnement/les-embouteillages-dans-le-ciel-alourdissent-la-facture-carbone-196129 <https://information.tv5monde.com/info/les-embouteillages-dans-le-ciel-alourdissent-la-facture-carbone-306754>>
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24- "Contamination" radioactive de la Loire à Saumur selon l'ACRO, AFP, 18/06/19, 19:00

L'association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) a annoncé mardi une "contamination" radioactive "anormalement élevée" de la Loire à Saumur (Maine-et-Loire), "en aval de cinq centrales nucléaires".
La présence de tritium (hydrogène radioactif) y "est quasi systématique aussi bien dans le fleuve que dans les eaux de consommation. En janvier 2019, la concentration dans l’eau de la Loire a atteint 310 Bq/L", alerte le laboratoire basé à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen dans un communiqué commun avec le Réseau Sortir du nucléaire.
"Est-ce dû à un incident ? Le collectif Loire Vienne Zéro Nucléaire et l'ACRO alertent les autorités et demandent une enquête pour déterminer l'origine de cette valeur exceptionnelle", ajoutent les associations.
Sur la Loire, "le tritium est présent sur près de 400 km, entre Dampierre-en-Burly et Nantes", ajoute l'ACRO dans son rapport d'analyse de prélèvements effectués de décembre 2017 à mai 2019.
A Châtellerault, "sur la Vienne les eaux de la rivière et de consommation sont contaminées en tritium à chaque prélèvement mensuel depuis décembre dernier, jusqu'à 50 becquerels par litre (Bq/L). La centrale nucléaire de Civaux en est à l’origine", affirment-elles.
Selon l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), "le code de la santé publique fixe une référence de qualité de 100 Bq/L pour le tritium, qui ne représente pas une limite sanitaire mais un seuil qui, lorsqu’il est dépassé, entraîne une investigation complémentaire pour caractériser la radioactivité de l'eau". Et l’Organisation Mondiale de la Santé recommande "une valeur guide de 10.000 Bq/L pour le tritium dans l’eau de boisson, à considérer en cas de consommation permanente de l’eau".
Selon l'Institut, bras technique du gendarme du nucléaire, les niveaux de tritium "habituellement observés" dans les eaux de surface sont, en dehors de toute source d’émission de tritium, de 1 Bq/L à quelques Bq/L. Cela monte à "de quelques Bq/L à plusieurs dizaines de Bq/L en aval des centrales nucléaires", et "de quelques dizaines à quelques centaines de Bq/L autour des certaines installations (centres CEA de Marcoule et Valduc, site Orano de la Hague)".
Interrogé par l'AFP sur l'étude de l'ACRO, le service de communication de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a répondu que le gendarme du nucléaire "mènera des investigations pour trouver l’origine de ce taux détecté" à Saumur et qu'il "réexaminera les registres mensuels des rejets des centrales de la région concernée". Mais "il n'y a pas de risque pour l’environnement ni pour le public", a assuré l'ASN.
Dans un rapport demandé par l'Association nationale des commissions locales d'information nucléaire, un scientifique du CNRS concluait en 2010 à une "sous-estimation" par "les instances de radioprotection" de "la toxicité" du tritium, seul radioélément dont les rejets autorisés augmentent en France. Par ailleurs "le manque de données" sur des "effets cancérogènes du tritium (...) est flagrant", selon ce rapport.
<https://information.tv5monde.com/info/contamination-radioactive-de-la-loire-saumur-selon-l-acro-306851 <https://information.tv5monde.com/info/contamination-radioactive-de-la-loire-saumur-selon-l-acro-306851>>
Sur le même sujet : 
> Des associations demandent une enquête à la suite d’une « contamination » au tritium dans la Loire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/18/des-associations-demandent-une-enquete-a-la-suite-d-une-contamination-au-tritium-dans-la-loire_5478128_3244.html>, Le Monde avec AFP, 19/06/19, 19h15
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25- Le patron d’EDF confirme le retard de mise en service de l’EPR de Flamanville, Le Monde avec AFP, 19/06/19, 07h54

Le groupe va reprendre certaines soudures du réacteur nucléaire en construction dans la Manche, dont le démarrage était officiellement prévu à la fin de 2019. 
Le président-directeur général d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a annoncé, mardi 18 juin, que la reprise de certaines soudures de l’EPR de Flamanville (Manche) entraînerait un retard dans la mise en service du réacteur nucléaire. « On est clairement dans la phase de réapprentissage [de construction de centrales] mais il ne faut pas non plus noircir le tableau », a-t-il fait valoir lors d’une conférence.
> Lire aussi : A Flamanville, les soudures de la discorde
A la mi-avril, l’électricien avait reconnu que diverses recommandations de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) « pourraient » se traduire par de nouveaux retards et surcoûts de l’European Pressurised Reactor (EPR). Les experts de l’ASN avaient alors estimé qu’EDF devait engager dans son réacteur des travaux complexes à la suite de problèmes de soudures.
> Lire aussi : L’EPR de Flamanville risque de connaître de nouveaux retards
Dans un communiqué diffusé dans la soirée, EDF a précisé que « le calendrier et le coût de construction de l’EPR de Flamanville sera effectué après la publication de l’avis de l’ASN, attendu dans quelques semaines ».
« En France, on a rencontré de nombreux obstacles »
Il y a un an, EDF avait annoncé des « écarts de qualité » sur des soudures du réacteur nucléaire en construction dans la Manche, en Normandie, dont le démarrage est officiellement prévu à la fin de 2019.
Le groupe avait proposé de laisser ces soudures en l’état en prouvant avec des essais qu’elles ne posaient pas de problème de sûreté, et de renforcer les contrôles pendant le fonctionnement du réacteur. Ce qui lui permettrait d’éviter des travaux complexes, potentiellement longs et coûteux.
> Lire aussi  L’EPR, un réacteur de troisième génération difficile à vendre à l’étranger
« En France, on a rencontré de nombreux obstacles, a ajouté M. Lévy. On a un EPR en Chine qui fonctionne parfaitement bien. On a recommencé à construire des centrales nucléaires il y a une dizaine d’années après s’être arrêté pendant quinze ans. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/19/le-patron-d-edf-confirme-le-retard-de-mise-en-service-de-l-epr-de-flamanville_5478150_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/19/le-patron-d-edf-confirme-le-retard-de-mise-en-service-de-l-epr-de-flamanville_5478150_3234.html>>
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26- Face au réchauffement climatique, l'énergie nucléaire veut prendre sa revanche, Le JDD, 19/06/19, 11h00
Anicet Mbida

Des start-up planchent sur des réacteurs nucléaires moins chers, plus propres et plus sûrs. Ces générateurs censés lutter contre le réchauffement ne sont pas encore opérationnels.
Les uns s'indignent : "On remplace la peste par le choléra." "Une solution de la dernière chance", arguent les autres. Le débat sur la réhabilitation du nucléaire fait rage. On pensait pourtant son sort réglé. Trop dangereux, il était voué à disparaître après la bascule vers des énergies renouvelables. Mais l'urgence ­climatique a changé la donne. Le raisonnement est simple : nous avons passé la cote d'alerte en matière d'émissions de CO2. Or l'éolien et le solaire ne produisent que par intermittence. Comme la transition prendra du temps, pourquoi ne pas regarder à nouveau vers le nucléaire ? La technologie a l'avantage d'être mature, de produire de l'énergie en masse, par tous les temps et sans émissions – les panaches blancs qui s'élèvent des centrales sont de la vapeur d'eau.…
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/face-au-rechauffement-climatique-lenergie-nucleaire-veut-prendre-sa-revanche-3905037 <https://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/face-au-rechauffement-climatique-lenergie-nucleaire-veut-prendre-sa-revanche-3905037>>
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27- Tribune. Il faut « interdire le cyanure dans l’exploitation minière aurifère et argentifère », Le Monde, 19/06/19, 12h09
Par collectif*

L’engagement de ministres à ne pas réaliser le projet de la « Montagne d’or » en Guyane est « une première victoire », il faut désormais « réformer le code minier », rappelle un collectif conduit par le député Fabien Gay
Tribune. « Le projet Montagne d’or ne se fera pas ! ». Voici les mots prononcés par plusieurs ministres depuis quelques jours. C’est une première victoire pour les peuples autochtones, les ONG et une majorité du peuple guyanais, hostiles à ce projet. Mais une porte reste entrouverte après la réforme du code minier annoncée pour décembre 2019. La question est maintenant de savoir si des projets de mines industrielles utilisant la méthode de cyanuration pourraient voir le jour, avec des nouveaux standards environnementaux, sur ce site en Guyane ou ailleurs sur le territoire.
Nous disons « chiche » pour une réforme du code minier, car elle est indispensable. Reste à s’accorder sur les ambitions qu’elle portera. Réformer le code minier implique d’être à la hauteur des exigences, ou plutôt des urgences pour l’humain et la planète. En effet, les différents rapports, sur la déforestation ou sur le million d’espèces menacées d’extinction, montrent que le pouvoir politique doit agir maintenant. Dans dix ans, il sera trop tard ! Si le gouvernement semble avoir fermé la porte à la « Montagne d’or », il reste une fenêtre entrouverte pour les mines industrielles, dont les projets seront toujours étudiés avant qu’une autorisation ou un refus soit émis.
> Lire aussi  « Montagne d’or » en Guyane : le gouvernement est-il vraiment clair sur sa position ?
Rappelons que dans le cas de la Montagne d’or, l’industriel n’a pas encore déposé le projet et peut donc, en déposant son dossier après la réforme, revenir à la charge avec quelques ajustements pour le rendre « acceptable ». Or, le toilettage de ce type de projets n’y changera rien : la « mine responsable » est, et restera, un mythe. Il est donc absolument nécessaire que la réforme intègre l’interdiction du cyanure dans l’exploitation minière aurifère et argentifère.
En effet, le cyanure permet d’exploiter l’or dit « lié », présent dans la roche, contrairement au mercure, interdit en France depuis 2006, mais toujours utilisés par les orpailleurs illégaux en Guyane pour les sources d’or alluvionnaire. Le cyanure est donc la substance utilisée par les industriels. Pourtant, il est tout aussi potentiellement nocif que le mercure pour l’environnement, la biodiversité et l’humain.
Conséquences catastrophiques
Car les déchets miniers contenant du cyanure sont stockés dans de gigantesques bassins, derrière des digues. Or, ces bassins resteront en place une fois l’exploitation de la mine terminée, condamnant les sols à être, à terme, contaminés… si les digues ne rompent pas auparavant, ce qui s’est déjà produit, à de trop nombreuses reprises. On pense particulièrement à Brumadinho, au Brésil, le 25 janvier, ayant provoqué la mort de plus de trois cents personnes et entraîné une pollution massive.
Ces événements aux conséquences catastrophiques devraient suffire à nous vacciner contre la fièvre de l’or. Ils devraient nous faire prendre conscience que nous ne pouvons pas continuer à utiliser une substance aussi néfaste que le cyanure pour l’extraire. L’occasion nous est donnée de l’interdire, d’autant plus qu’elle correspond aux ambitions de l’accord de Paris sur le climat.
Car « la folie de l’or » ne doit pas nous faire perdre de vue nos objectifs environnementaux et sociaux. Considérer que les mines d’or constituent un facteur de réel développement, avec leurs emplois non pérennes et les risques qu’elles présentent, est une chimère. D’autant que l’or nouvellement extrait alimente aujourd’hui très majoritairement la joaillerie et les coffres des banques.
> Lire aussi  « En Guyane, la République Française détruit l’Amazonie et sa biodiversité avec l’aide de subventions de l’Europe »
Depuis la préhistoire, 187 200 tonnes d’or auraient été extraites. Il en resterait 50 000 tonnes dans le sol. Il existe manifestement suffisamment d’or, métal quasi indestructible, en circulation pour couvrir aujourd’hui les besoins de l’industrie, et nous devons à présent travailler à le récupérer et à le recycler.
L’urgence environnementale implique de stopper les mines industrielles, de poursuivre la lutte contre l’orpaillage illégal, et de ne pas laisser les intérêts privés et financiers continuer d’épuiser notre planète. « Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson, alors ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas », disait Sitting Bull.
*Premiers signataires : Fabien Gay, sénateur PCF de Seine-Saint-Denis ; Yann Arthus-Bertrand, président de la Fondation Goodplanet ; Clotilde Bato, présidente de Notre affaire à tous ; Valérie Cabanes, juriste internationale ; Jérémie Chomette, directeur de France libertés - Fondation Danielle Mitterrand ; Serge Hazanavicius, acteur et réalisateur ; Guillaume Meurice, humoriste ; Or de question, collectif contre la méga-industrie minière en forêt guyanaise ; Olivier Rabourdin, acteur ; Alexis Tiouka, expert en droits humains et droits des peuples autochtones ; Christophe Yanuwana Pierre, porte-parole de la Jeunesse autochtone de Guyane.
> Lire aussi  Montagne d’or : les écologistes dénoncent un double discours
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/21/il-faut-interdire-le-cyanure-dans-l-exploitation-miniere-aurifere-et-argentifere_5479638_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/21/il-faut-interdire-le-cyanure-dans-l-exploitation-miniere-aurifere-et-argentifere_5479638_3232.html>>
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28- Comment le patron d’EDF veut scinder son groupe en deux et le privatiser en partie, Le Monde, 19/06/19, 18h17
Nabil Wakim  

Le projet, voulu par l’Elysée, prévoit de créer un EDF « bleu », qui s’occupera du nucléaire, et un EDF « vert », pour la fourniture d’électricité aux particuliers et aux entreprises. 
C’est un plan historique que doit présenter, jeudi 20 juin en matinée, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, aux syndicats du groupe : un gigantesque chantier, surnommé « Hercule » en interne, qui consiste à transformer complètement l’électricien créé en 1946 sur les bases du programme du Conseil national de la Résistance.
Le projet suscite de nombreuses interrogations chez les représentants des salariés mais aussi chez les cadres, tant il est complexe. Face aux élus syndicaux, M. Lévy devait reprendre la présentation qu’il a déjà faite devant les principaux dirigeants de l’entreprise, début juin. Au programme : le découpage d’EDF en deux entités distinctes, un EDF « bleu » et un « vert ».
La maison mère EDF continuerait d’exister et serait totalement détenue par l’Etat (alors qu’il en possède aujourd’hui 83 %). Elle serait propriétaire à 100 % de la filiale « bleue », alors que la filiale « verte » verrait son capital ouvert au privé.
> Lire aussi  Comment Jean-Bernard Lévy a sauvé sa tête chez EDF
Faire face au défi du financement du nucléaire
« EDF bleu » rassemblerait l’ensemble du nucléaire de la société : l’exploitation des 19 centrales existantes, les projets de nouvelles centrales en France et à l’étranger mais aussi Framatome, rattachée à l’énergéticien et détenue en partie par des investisseurs privés. On trouverait, dans ce même ensemble, les centrales hydroélectriques opérées par EDF, soit la quasi-totalité des barrages français, ainsi que RTE, le Réseau de transport d’électricité, détenu à 50,1 % par le groupe.
> Lire l’analyse : Les centrales nucléaires françaises ne sont toujours pas aux normes post-Fukushima
« EDF vert » regrouperait la branche commerce, qui fournit l’électricité aux particuliers et aux entreprises, mais aussi les activités dans les énergies renouvelables, hors l’hydroélectricité. Cet ensemble serait renforcé par le distributeur Enedis (ex-ERDF), aujourd’hui propriété à 100 % d’EDF, et par la filiale consacrée aux services, Dalkia.
Cette réforme d’ampleur, voulue par Emmanuel Macron et aujourd’hui portée par la direction de l’énergéticien, est présentée comme une solution permettant à celui-ci de faire face au défi du financement du nucléaire. Le parc français est vieillissant et nécessite plusieurs dizaines de milliards d’euros d’investissement, alors qu’EDF est plombée par une dette de 33 milliards d’euros.
> Lire aussi  Réorganisation d’EDF : la rente nucléaire au cœur du débat
D’autant que l’arrivée de la concurrence, qui s’est accélérée ces dernières années, a un double impact sur le groupe. D’abord, l’électricien perd 100 000 clients par mois en moyenne depuis plus de deux ans, ce qui représente une baisse importante de revenus. Mais surtout, pour favoriser la mise en place de la concurrence, un dispositif appelé Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique) oblige EDF à vendre une partie de sa production nucléaire à un prix fixe. Ce dispositif est considéré comme un « péril mortel » par les dirigeants de l’entreprise, qui estiment qu’il revient à subventionner ses concurrents, qui eux n’ont pas à investir dans le parc nucléaire.
Le calendrier se précise
C’est le point-clé qui incite la direction d’EDF à travailler sur cette nouvelle structure : de la régulation du nucléaire actuel, et futur, dépend l’avenir de la compagnie. Le sujet a d’ailleurs occasionné une récente passe d’armes sur Twitter entre Jean-Bernard Lévy et Patrick Pouyanné, le patron de Total.
Quel rapport entre la répartition de la rente nucléaire et la structure de l’électricien ? La réponse est en partie à chercher à Bruxelles. Le mécanisme de l’Arenh, qui doit prendre fin en 2025, avait été créé sous le gouvernement Fillon, en 2011, pour convaincre la Commission européenne que le marché français de l’électricité était ouvert et ne se trouvait pas totalement sous la coupe d’EDF. En échange de l’Arenh, la France pouvait conserver dans la même structure la production d’électricité et la fourniture aux particuliers.
En séparant les activités d’EDF producteur et d’EDF fournisseur d’électricité, les partisans de ce grand chamboule-tout espèrent convaincre la future Commission européenne que l’énergéticien français se plie aux règles européennes. Ce chantier a ainsi pour objectif de permettre à l’Etat français de soutenir le choix nucléaire d’EDF, aussi bien pour prolonger les centrales existantes que pour la construction de futurs réacteurs EPR.
De fait, selon nos informations, le calendrier se précise : le groupe et l’exécutif doivent échanger dès cet été pour arriver en septembre ou en octobre à une position commune. Et défendre ensuite leur cause devant la nouvelle Commission européenne en décembre.
Pour les concurrents d’EDF, la séparation du nucléaire et des activités de commercialisation serait plutôt une bonne nouvelle. Le patron de Total, Patrick Pouyanné, s’est déjà prononcé publiquement pour une telle opération.
Mais en l’état actuel des choses, ce projet semble très peu réaliste. D’abord, il suscite une opposition résolue des syndicats, qui ont publié un communiqué commun (CGT-CGC-FO-CFDT), lundi 17 juin, pour dénoncer la « désintégration-privatisation » du groupe.
Surtout, ce plan ne semble pas pouvoir recueillir, en l’état, l’assentiment d’une Commission qui estime depuis des années que la France ne joue pas le jeu européen de la concurrence et surprotège EDF. La liste des sujets potentiels de conflit avec Bruxelles est longue : comment faire accepter la nationalisation de plus de 80 % de la production d’électricité côté « EDF bleu » ? La France serait un cas unique en Europe, où le marché concurrentiel de production de l’électricité serait réduit à la portion congrue – et pour longtemps.
Un immense défi politique
La France devrait, en échange, donner de sérieux gages à la Commission. « Mais ajouter les barrages dans cet ensemble nationalisé relève de la provocation : voilà près de dix ans que la France s’est engagée à ouvrir le marché à la concurrence, elle a été mise en demeure à ce sujet. Revenir en arrière, c’est se décrédibiliser ! », relève un bon connaisseur de l’entreprise.
L’ensemble « EDF vert » pose aussi un certain nombre de questions : quelle sera la cohérence de ce groupe aux activités hétéroclites ? La branche commerce, qui vend les contrats de fourniture d’électricité, aura le plus grand mal à survivre sans être rattachée à la production et risque de se retrouver écrasée par la concurrence. Les syndicats s’inquiètent déjà du sort des 8 500 salariés de cette activité.
Enfin, le défi politique apparaît immense. Cette transformation du statut devra nécessairement passer par une loi. Or, le débat sur la privatisation du Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) illustre la sensibilité de l’opinion et des parlementaires à ce type de sujet. « Et ADP, c’est un sujet minuscule comparé à EDF », s’alarme un patron du secteur, qui estime que « Macron va être accusé de nationaliser les pertes et privatiser les bénéfices ».
> Lire l’éditorial du « Monde » : Aéroports de Paris, une privatisation contestable
Le caractère explosif du schéma présenté amène certains acteurs à se demander s’il ne s’agit pas d’un ballon d’essai pour obtenir autre chose. « Est-ce que ce n’est pas un scénario à la noix pour énerver tout le monde et sortir du chapeau un autre modèle ? », s’interroge un syndicaliste prudent, qui rappelle que la priorité de Jean-Bernard Lévy, c’est d’abord d’obtenir de l’exécutif des engagements sur la rente nucléaire actuelle et sur la construction de nouveaux réacteurs en France. Une décision qui, elle, ne devrait pas être prise avant mi-2021.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/19/comment-le-patron-d-edf-veut-scinder-son-groupe-en-deux-et-le-privatiser-en-partie_5478619_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/19/comment-le-patron-d-edf-veut-scinder-son-groupe-en-deux-et-le-privatiser-en-partie_5478619_3234.html>>
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29- Nucléaire : l’EPR de Flamanville connaît de nouveaux retards et ne pourra pas démarrer avant 2022, Le Monde, 20/06/19, 11h03
Pierre Le Hir et  Nabil Wakim

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) demande à EDF de reprendre huit soudures situées dans des endroits difficiles d’accès. Le réacteur ne pourra pas démarrer, au mieux, avant la fin de 2022. 
Le calvaire de Flamanville va-t-il un jour se terminer ? L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé, jeudi 20 juin, qu’Electricité de France (EDF) devrait procéder à de nouveaux travaux sur le réacteur EPR (réacteur européen à eau pressurisée) de Flamanville, dans la Manche. Cette décision provoquera de nouveaux retards pour ce chantier, qui ne cesse d’accumuler les déconvenues. Commencé en 2007, il devait s’achever en 2012 et coûter 3,5 milliards d’euros. Avec ce nouveau retard, il ne devrait pas être en mesure de démarrer avant la fin de 2022 au mieux, et le coût de 11 milliards d’euros devrait encore être revu à la hausse.
En cause cette fois-ci : huit soudures qui traversent l’enceinte en béton du réacteur et que l’ASN demande à EDF de reprendre. Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, qui a été reconduit en mai à la tête du groupe par Emmanuel Macron, s’attendait à cette décision. Le groupe public n’a pas communiqué de détails sur le retard et les surcoûts provoqués par cette décision, mais il « fera, dans les prochaines semaines, un point précis sur la suite du projet ».
Ces écarts de qualité ont été découverts, en février et en avril 2018, sur des soudures du circuit secondaire évacuant la vapeur vers la turbine. Certaines se révèlent alors non conformes avec la norme « haute qualité » – excluant la possibilité de rupture – choisie par EDF. D’autres ne respectent même pas la réglementation standard.
>> Suite  à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/20/nucleaire-nouveau-retard-confirme-pour-l-epr-de-flamanville_5478853_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/20/nucleaire-nouveau-retard-confirme-pour-l-epr-de-flamanville_5478853_3234.html>>
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30- Matériaux. Au poil l’ours blanc, Le Point Sciences & technos, 20/06/19
Page dirigée par Gwendoline Dos Santos et Frédéric Lewino

Si l’ours blanc se moque du froid et nage dans les eaux glacées sans craindre l’hypothermie, c’est parce qu’il peut compter sur ses poils, uniques au monde. Une fois de plus la nature se révèle un incroyable ingénieur, et une fois de plus l’homme, en toute humilité, la prend pour exemple. C’est ainsi qu’une équipe de l’université de sciences et technologie de Chine est parvenue à fabriquer un matériau ultraléger, ultra-isolant, ultra-imperméable et ultraélastique, le Carbone Tube Aerogel. Le secret du poil de l’ours, c’est d’être creux et imperméable. Il renferme ainsi de l’air, qui est un isolant exceptionnel. Les Chinois ont reproduit ces poils avec des nanotubes de carbone, selon un processus encore complexe et consommateur d’énergie. Reste à passer au stade industriel pour le voir utilisé en aéronautique. Pas si simple…
<https://www.lepoint.fr/sciences-nature/les-sciences-sens-dessus-dessous-un-isolant-thermique-inspire-des-poils-des-ours-polaires-23-06-2019-2320489_1924.php <https://www.lepoint.fr/science/>>
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31- Débat public sur les déchets nucléaires : dialogue de sourds à Bar-le-Duc, AFP, 21/06/18, 00:00
Murielle Kasprzak

Les inquiétudes sur l'implantation d'un centre d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) ont dominé jeudi soir à Bar-le-Duc un débat national organisé sur la gestion des matières et déchets radioactifs, perturbé par des antinucléaires.
Dans le cadre du 5e Plan national pour la gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) 2019-2021, une série de réunions publiques est organisée dans toute la France depuis mi-avril et jusqu'au 25 septembre.
L'objectif est d'apporter des éléments d'information à la population et, en dépassant les clivages, de recueillir le point de vue des citoyens. 
Le thème retenu pour la soirée de débat -"les alternatives au stockage profond"- a attiré 190 personnes, réunies dans un gymnase.
Rapidement, le débat public a été vif et les échanges ont été parfois tendus entre les experts et les participants. 
"Dans cette région, vous êtes sensibles, plus que quiconque, à ce sujet qui reste national", avait souligné en préambule Isabelle Harel Dutirou, présidente de la Commission particulière du débat public (CPDP).
"Nous allons essayer de vous apporter des éléments d'analyse et de réflexion scientifiques. Où en est la recherche? Quels sont les choix des autres pays?", a-t-elle prévenu.
A une quarantaine de km de Bar-le-Duc est installé le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), qui vise à enfouir à 500 m sous terre quelque 80.000 m3 des déchets les plus radioactifs ou à vie longue du parc nucléaire français.
- Une "mascarade" -
Très vite, des militants antinucléaires, assis aux premiers rangs, ont applaudi, avec un entrain feint, lançant des faux « Bravo !", les interventions notamment sur les alternatives au stockage géologique profond, l'option d'entreposage en attente d'une solution et la transmutation des déchets nucléaires. 
A l'extérieur, des opposants avaient déployé une banderole jaune et noire, intimant: "Les déchets à l’Élysée!". Et au sol, sur des feuilles blanches, des messages: "Débat public? Enfumage garanti", "Enfouissement des déchets nucléaires=explosion assurée". 
Des militants, riverains et associations locales, opposés au projet Cigéo, avaient aussi annoncé qu'ils ne participeraient au débat, jugé inutile, étant donné que, selon eux, les choix sont déjà faits. 
Après une bonne heure de présentation, deux femmes blondes, avec des lunettes de soleil, ont interpellé la présidente du débat. 
"Est-ce je peux encore faire des enfants en Meuse ? Est-ce que mes enfants auront trois bouches et quatre yeux ?", lui ont-elles demandé sur une voix mécanique, à tour de rôle. 
Le micro a ensuite circulé parmi les participants, dans une ambiance plus apaisée.
"On a des déchets, à nous de nous débrouiller avec ça. Ils sont là, qu'est-ce qu'on en fait ?", a dit, avec un air d'impuissance, "un opposant depuis 50 ans".
"Le sud de la Meuse est sinistré", a déploré un autre vieil homme, observant au passage qu'aucun des organisateurs n'habitait dans la région.
"Pourquoi Cigéo finance les communes par l'intermédiaire d'un groupement d'intérêt public ? Pour compenser un désavantage ?", a demandé un retraité. 
Tour à tour, les thèmes de l'héritage pour les générations futures, les risques de fuites de radioactivité, la sismicité ou le coût des installations ont été abordés par les participants. 
"C'est une belle façade, on est là pour débattre sauf que des copains sont en prison. On n'accepte pas cette mascarade", a dit un homme en distribuant des tacts à l'entrée.
Un rapport de la Ligue des droits de l'Homme, publié jeudi, préconise de dessaisir le tribunal correctionnel de Bar-Le-Duc des procédures lancées contre les militants anti-Cigéo, déplorant une "absence de sérénité" et l'attitude des magistrats lors des audiences.
Des représentants de l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), du CNRS, de la CPDP et un physicien nucléaire ont répondu à chaque interrogation et tenté d'apaiser les craintes. 
Après deux heures d'échanges, Mme Harel-Dutirou a clos le débat, applaudie par une partie de la salle. "C'est notre rôle de retranscrire votre parole, j'espère qu'elle sera entendue", a-t-elle souligné au cours des échanges.
<https://www.geo.fr/environnement/debat-public-sur-les-dechets-nucleaires-dialogue-de-sourds-a-bar-le-duc-196183 <https://information.tv5monde.com/info/debat-public-sur-les-dechets-nucleaires-dialogue-de-sourds-bar-le-duc-307338>>
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32- Le combat très politique de Donald Trump en faveur du charbon, Le Monde, 21/06/19, 11h50
Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)

En dépit de l’annulation de la loi Obama, qui réglementait les centrales électriques, le secteur est en perte de vitesse aux Etats-Unis. 
Donald Trump était bucolique, mardi 18 juin à Orlando, en Floride, lorsqu’il a lancé sa campagne pour un second mandat présidentiel. « Notre air et nos eaux sont plus propres qu’ils ne l’ont jamais été. » Si le propos est exact pour l’eau, il ne l’est pas pour l’air : les jours de pollution ont augmenté depuis deux ans — tandis que les émissions de CO2 sont reparties à la hausse en 2018, année de boom économique et frappée par un hiver froid. Surtout, dès le lendemain, Donald Trump a repris son combat « culturel » en faveur du charbon. « Culturel », car sur le terrain, l’affaire ne sauvera pas cette énergie de son inexorable déclin.
> Lire aussi  Aux Etats-Unis, la guerre perdue de Donald Trump en faveur du charbon
Le directeur de l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA), Andrew Wheeler, a en effet signé, le 19 juin, l’annulation de la loi Obama de 2015, achevant un long processus engagé dès l’entrée en fonction de M. Trump, début 2017. L’ancienne réglementation forçait chaque Etat à présenter un plan de réduction visant à réduire de 32 % entre 2005 et 2030 les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques. La manœuvre devait permettre de piloter le mix énergétique de chaque Etat et de forcer la fermeture de centrales à charbon.
Le nouveau texte, qui ne fixe pas d’engagement chiffré, devrait limiter le pouvoir de l’EPA à la régulation des centrales au cas par cas. Au lieu d’avoir un mouvement de fermetures, on pourrait assister à une remise aux normes des centrales à charbon existantes, avec un taux de pollution plus faible.
Le « beau charbon propre »
C’est d’ailleurs le discours qu’a tenu Andrew Wheeler, ancien lobbyiste procharbon, avant sa nomination à l’EPA : « Si nous ne développons pas la prochaine génération de charbon propre ici, aux Etats-Unis, nul ne le fera », a-t-il déclaré en conférence de presse, expliquant que le gel décidé par le président Obama s’était fait « au détriment de millions de personnes en Inde et en Chine ».
L’exportation de cette nouvelle technologie permettra, selon M. Wheeler, « une vraie protection environnementale mondiale ». Ce discours s’inscrit dans la ligne de Donald Trump, qui a vanté le « beau charbon propre ». 
> Lire aussi  Pourquoi le monde est toujours accro au charbon
L’annonce a suscité un tollé côté démocrates. La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a dénoncé « cette honteuse arnaque à l’énergie sale de l’administration Trump », qui s’apparente, selon elle, à un « abandon aux gros pollueurs ». La loi « donne aux intérêts particuliers polluants un feu vert pour assombrir nos ciels, empoisonner nos eaux et faire que la crise climatique empire », poursuit-elle. Les procureurs des Etats de la côte pacifique, de New York ou du Colorado ont annoncé leur intention de saisir la justice.
A dix-sept mois de la présidentielle de 2020, le combat est avant tout politique. D’abord, la loi Obama en question n’est jamais entrée en vigueur. Attaqué en justice notamment par 27 Etats, qui contestaient la compétence de l’EPA et défendaient le charbon, le « Clean Power Plan » a été suspendu par la Cour suprême des Etats-Unis dès février 2016, avant l’élection de Donald Trump. Surtout, comme le résume l’agence Bloomberg, « la plus grande manœuvre de Trump pour mettre fin à la “guerre contre le charbon” ne sauvera pas l’industrie ».
En voie d’atteindre l’objectif de la loi Obama
Les forces du marché sont trop puissantes, le charbon est en perte de vitesse aux Etats-Unis, concurrencé par le gaz naturel bon marché, qui jaillit dans les plaines du Texas. Selon le décompte de Bloomberg, 65 milliards de mégawatts de capacité d’électricité charbonnière ont été retirés depuis 2011, soit l’équivalent du parc nucléaire français.
Le charbon, à l’origine de près de la moitié de l’électricité au milieu des années 2000, n’en produit plus qu’un quart. Au total, les émissions des centrales américaines ont été réduites de 27 % depuis 2005, selon le Washington Post. Trump n’a pas stoppé la tendance, et les Etats-Unis sont donc en voie d’atteindre l’objectif fixé par la loi Obama.
> Lire aussi  L’UE échoue à adopter la neutralité carbone en 2050
Si le président américain peut se féliciter d’avoir fait progresser le nombre de mineurs de 1 800 postes depuis son entrée en fonction, il ne peut enrayer le déclin de cette catégorie d’actifs – qui avait contribué à sa victoire électorale – passée de 86 000 à 53 000 mineurs depuis la première élection d’Obama.
La nouvelle loi modifiera-t-elle la donne ? Ce n’est pas ce que semble relever une enquête menée par l’agence Reuters. Les entreprises sont en passe de fermer leurs centrales pour raisons
> Lire aussi  Extraction minière : « Les entreprises anticipent la transition, mais elles attendent d’être contraintes par les Etats »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/21/le-combat-tres-politique-de-donald-trump-en-faveur-du-charbon_5479662_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/21/le-combat-tres-politique-de-donald-trump-en-faveur-du-charbon_5479662_3244.html>>
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33- Kenya : Lamu, coin de paradis, broie du noir à cause d'une centrale à charbon, AFP, 21/06/19, 17:00
Fran Blandy

Dans l'archipel de Lamu au Kenya, les pêcheurs sillonnent des chenaux bordés de mangrove tandis que la vieille ville à l'architecture swahilie vit au rythme des allées et venues des boutres. Mais un projet controversé de centrale à charbon pourrait remettre en cause cet équilibre ancestral.
"Je pense que ça va être terrible, cela va détruire l'environnement ici", craint Thabit Omar Mohamed, un pêcheur de 29 ans. "Nous pensons que de nombreuses personnes vont avoir des problèmes de santé, comme des cancers, des maladies".
Le gouvernement kényan prévoit de construire une centrale de production électrique à charbon d'une capacité de 981 mégawatts à Kwasasi, à une vingtaine de km à peine de la vieille ville de Lamu, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco comme "le plus ancien et le mieux préservé des lieux de peuplement swahilis en Afrique de l'Est".
Mais le projet patine depuis plusieurs années face à la résistance de la population locale et le Tribunal national de l'Environnement doit décider lundi de son sort, des associations contestant la validité de l'étude d'impact environnemental.
La beauté naturelle de l'archipel inclut de longues plages préservées, des eaux riches en coraux et une faune marine comprenant cinq espèces de tortues menacées.
Les habitants, qui vivent majoritairement du tourisme ou de la pêche, s'inquiètent des répercussions de la centrale à charbon et de ses émissions sur la fréquentation touristique, qui se remet à peine de l'enlèvement d'une Anglaise et du meurtre de son mari par un gang armé venu de Somalie en 2011.
Si la centrale voit le jour, "les touristes ne viendront plus à Lamu. Ce sera comme il y a quelques années en arrière", anticipe l'oncle de Thabit, Ali Sultan. Quand il ne pêche pas, Ali Sultan transporte les touristes dans son petit bateau baptisé "Lamu Uber"...
- Patrimoine en danger -
Le gouvernement kényan assure que l'installation est nécessaire à la croissance économique de cette partie du pays, et met en avant l'utilisation de telles centrales dans des pays très développés.
Mais les détracteurs du projet soulignent une décision à contre-courant des efforts mondiaux en faveur des énergies renouvelables. D'autant que le Kenya fait figure de leader dans ce domaine, ses besoins électriques étant majoritairement fournis par l'hydroélectrique, la géothermie et l'éolien.
L'association Greenpeace assure que la centrale à charbon va accroître la pollution de l'air et provoquer des pluies acides tandis que les pompes utilisées pour son système de refroidissement auront un impact négatif sur la faune et les coraux.
Le comité de l'Unesco pour le patrimoine mondial, qui doit se réunir en juillet en Azerbaïdjan, a appelé la semaine dernière à l'arrêt du projet.
D'un montant de deux milliards de dollars, la centrale est quasi intégralement financée par la Chine et doit être exploitée par Amu Power, une joint-venture entre une entreprise kényane et la société omanaise Gulf Energy.
La centrale fait partie d'un projet de développement beaucoup plus important qui prévoit la construction d'un port, d'axes routiers et d'un oléoduc destinés principalement à transporter le pétrole brut sud-soudanais et faciliter l'approvisionnement en marchandises de l'Ethiopie.
Le projet, baptisé Lapsset (acronyme anglais de Couloir de transport Ethiopie-Soudan du Sud-Port de Lamu) et destiné à développer le nord-est du pays et à désengorger le port de Mombasa plus au sud, est en cours de travaux. La construction d'un des quais du futur port est quasiment terminée.
- Etat condamné -
Cet ambitieux projet a déjà des conséquences environnementales selon les pêcheurs locaux, qui expliquent qu'un récif corallien des environs est recouvert de sédiments et a été déserté par les poissons. En 2018, un tribunal a condamné le gouvernement, qui a fait appel, à verser quelque 18 millions de dollars de compensation à 4.500 pêcheurs.
La semaine dernière, l'Institut d'analyse économique et financière de l'énergie (IEEFA - installé aux Etats-Unis) a assuré que l'électricité produite par la centrale de Lamu coûterait 10 fois plus que prévu initialement, en raison des prix du charbon et d'anticipations de production trop optimistes.
Même le gouvernement, dans un document de prospective sur l'énergie dans le pays entre 2017 et 2037, mettait en garde contre une possible "sous-utilisation importante" de la centrale en cas de stabilisation de la croissance du pays au rythme actuel, pourtant de plus de 5%.
Pour Amu Power, le projet est viable économiquement et s'appuie sur des technologies récentes moins polluantes.
Pas suffisant pour convaincre les habitants, à l'image de Khadija Shekuwe Famau, qui milite au sein de Save Lamu ("Sauver Lamu"), une association locale contre la centrale.
"Le Lapsset a un impact important mais au moins on peut comprendre (l'intérêt du projet). Mais le charbon, il n'y a rien qui puisse le justifier".
<https://www.geo.fr/environnement/kenya-lamu-coin-de-paradis-broie-du-noir-a-cause-dune-centrale-a-charbon-196194 <https://information.tv5monde.com/info/kenya-lamu-coin-de-paradis-broie-du-noir-cause-d-une-centrale-charbon-307423>>
Sur le même sujet :
> Kenya : manifestation contre la première centrale au charbon d'Afrique de l'Est <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/13/au-kenya-manifestation-contre-la-premiere-centrale-au-charbon-d-afrique-de-l-est_5475747_3212.html>, AFP, 12/06/19, 16:00
> Kenya : la justice bloque un projet controversé de centrale à charbon, AFP, 26/06/19, 18:00
Le Tribunal national kényan de l'Environnement a ordonné mercredi la suspension du projet controversé de construction d'une centrale de production électrique à charbon sur l'archipel de Lamu, au Kenya, un site paradisiaque inscrit par l'Unesco au patrimoine mondial.
Le juge Mohammed Balala a "annulé" une précédente décision de justice accordant une licence à la co-entreprise Amu Power, qui doit opérer cette centrale d'un coût de deux milliards d'euros, quasiment intégralement financé par la Chine, et dont la construction n'a pas encore commencé.
Le magistrat a ordonné que soit à nouveau réalisée l'étude d'impact sur l'environnement de ce qui doit devenir la première centrale au charbon d'Afrique de l'Est, projet qui patine depuis plusieurs années face à la résistance des défenseurs de l'environnement et des communautés locales.
Il a également estimé que les consultations publiques, notamment auprès des communautés locales, n'avaient pas été menées adéquatement.
Les militants hostiles au projet ont laissé éclater leur joie et se sont étreints une fois la décision rendue. "C'est une grande victoire, c'est un grand jour pour les gens de Lamu, c'est un grand jour pour le Kenya, pour l'Afrique et pour le monde", s'est exclamé Mohamed Athman, membre de l'organisation Save Lamu.
Omar Elmawi, de l'organisation kényane DeCOALonize, qui milite contre l'énergie au charbon, a lui estimé qu'"enfin, les droits des habitants de Lamu et des Kényans ont été confirmés". "Nous maintenons qu'il n'y a pas de place au Kenya pour l'énergie au charbon, et que l'énergie renouvelable est le seul avenir possible".
"Amu Power a pris note des préoccupations soulevées dans le jugement et a pour ambition de travailler avec toutes les parties prenantes afin que toutes les questions soient résolues", a réagi Cyrus Kirima, directeur exécutif d'Amu Power
Cette joint-venture entre une entreprise kényane et la société omanaise Gulf Energy n'a toutefois pas indiqué si elle compte interjeter appel de la décision. Elle dispose d'un délai de 30 jours pour le faire.
- Dette kényane -
Le gouvernement kényan assure que la construction de cette centrale d'une capacité de 981 mégawatts, qui doit brûler du charbon importé d'Afrique du Sud, est nécessaire à la croissance économique de cette partie du pays, et met en avant l'utilisation de telles centrales dans des pays très développés.
En amont du jugement, le ministre de l'Energie Charles Keter avait assuré qu'"il y a de l'énergie au charbon propre de nos jours, c'est comme l'énergie nucléaire, la technologie a été améliorée", et noté que certains pays occidentaux incluent le charbon dans leur mix énergétique.
Mais les détracteurs du projet dénoncent une décision à contre-courant des efforts mondiaux en faveur des énergies renouvelables. D'autant que le Kenya fait figure de leader dans ce domaine, ses besoins électriques étant majoritairement fournis par l'hydroélectrique, la géothermie et l'éolien.
L'association Greenpeace assure que la centrale à charbon va accroître la pollution de l'air et provoquer des pluies acides, tandis que les pompes utilisées pour son système de refroidissement auront un impact négatif sur la faune et les coraux.
Le comité de l'Unesco pour le patrimoine mondial, qui doit se réunir en juillet en Azerbaïdjan, a appelé à l'arrêt du projet, alors que des doutes ont été émis sur le coût de l'électricité, qui pourrait selon certains être jusqu'à 10 fois plus important que prévu en raison des prix du charbon et d'anticipations de production trop optimistes.
D'autres experts ont par ailleurs mis en garde contre les effets d'un projet aussi coûteux sur la dette kényane, déjà gonflée par la construction d'une ligne ferroviaire reliant la ville portuaire de Mombasa à la capitale Nairobi, également financée par la Chine.
La centrale fait partie d'un projet de développement beaucoup plus important qui prévoit la construction d'un port, d'axes routiers et d'un oléoduc destinés principalement à transporter le pétrole brut sud-soudanais et faciliter l'approvisionnement en marchandises de l'Ethiopie.
Le projet, baptisé Lapsset (acronyme anglais de Couloir de transport Ethiopie-Soudan du Sud-Port de Lamu) et destiné à développer le nord-est du pays et à désengorger le port de Mombasa plus au sud, est en cours de travaux. La construction d'un des quais du futur port est quasiment terminée.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/kenya-la-justice-bloque-un-projet-controverse-de-centrale-a-charbon_134885 <https://information.tv5monde.com/info/kenya-la-justice-bloque-un-projet-controverse-de-centrale-charbon-308341>>
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34- Rugy doute de la compétitivité du réacteur nucléaire EPR, AFP, 21/06/19, 18:00

Le ministre de la Transition Ecologique François de Rugy doute de la compétitivité du réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR par rapport aux énergies renouvelables, a-t-il dit vendredi sur France 3 Normandie, édition de Caen.
"Il faudra tirer toutes les leçons pour voir (...) aussi du point de vue économique si ce type de réacteur nucléaire est compétitif. Aujourd'hui on peut avoir des doutes en effet sur la compétitivité future par rapport aux énergies renouvelables dont les coûts de production baissent", a-t-il déclaré, interrogé sur le nouveau retard et surcoût de l'EPR en construction à Flamanville (Manche) annoncé jeudi du fait de soudures défectueuses que le gendarme du nucléaire oblige EDF à refaire.
"Le constat qu'on fait aujourd'hui c'est que les coûts du production de l'électricité par le nucléaire augmentent alors que les coûts de production de l'électricité, notamment par l'éolien et le solaire, baissent", a ajouté l'ancien secrétaire national d'EELV.
Interrogé sur les appels d'écologistes à cesser la construction du réacteur à Flamanville, le ministre a répondu que "ce serait un gâchis monumental". "On ne peut envisager qu'EDF ait investi 11 milliards d'euros dans ce projet de centrale nucléaire nouvelle génération et que cela ne produise jamais d'électricité", a-t-il argumenté, ajoutant que deux autres réacteurs EPR, en Chine, avaient démarré et qu'un troisième en a reçu l'autorisation, en Finlande.
Le ministre a par ailleurs annoncé qu'il "lancerait dès cet été un nouvel appel à projet pour qu'on puisse définir une nouvelle zone de production d'éoliennes en mer au large de la Normandie. La région au large de laquelle existent déjà deux projets de parcs éoliens en mer "aura la fierté d'être la première région de production d'électricité par éoliennes en mer", a ajouté le ministre.
Selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), EDF pense pouvoir effectuer les réparations demandées "d'ici fin 2022". Jusqu'à récemment EDF évoquait un chargement du combustible fin 2019, soit déjà huit ans de retard, et un coût de construction de l'EPR de 10,9 milliards, contre 3,3 milliards évoqués en 2006.
Greenpeace évoque un surcoût de 2 milliards d'euros liés au soudures, non confirmé par EDF.
<http://www.lefigaro.fr/flash-eco/rugy-doute-de-la-competitivite-du-reacteur-nucleaire-epr-20190621 <https://information.tv5monde.com/info/rugy-doute-de-la-competitivite-du-reacteur-nucleaire-epr-307476>>
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35- [Décryptage] Pourquoi la chute du réacteur nucléaire EPR ne devrait réjouir personne, Novethic, 21/06/19
Ludovic Dupin

Le nouveau retard de l’EPR, qui ne devra pas démarrer avant 2022 au mieux, est un terrible coup de boutoir pour EDF et pour tout le programme de nouveau nucléaire en France. Mais c’est aussi une très mauvaise nouvelle pour la politique climatique française. Car sans la puissance de l’EPR et alors que Fessenheim va fermer, ce sont des énergies fossiles qui vont prendre le relais. Celles des 16 centrales à gaz françaises et surtout celles issues des outils de production de nos voisins européens.
Jeudi 20 juin, nous venons sans doute d’assister à un virage majeur de l’histoire nucléaire française. Même les plus "nucléaro-enthousiastes" reconnaissent que l’annonce d’un nouveau retard du réacteur EPR grève sérieusement toute nouvelle construction dans le pays. On ne peut imaginer que le gouvernement en fin de mandat puisse envisager de nouveaux projets alors que le "Fleuron EPR", en construction depuis 2008, sera toujours à l’arrêt. 
Tout repose sur un problème de soudure, un domaine extrêmement complexe dans le milieu nucléaire. Il y a un an des écarts de qualité sur des soudures du circuit secondaire ont été détectés par EDF. Si la majorité pouvait être reprise facilement, huit d’entre elles se situent à travers l’enceinte en béton du bâtiment réacteur et leur accès est extrêmement complexe. 
EDF était convaincu de pouvoir certifier à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) la solidité de ces soudures par le calcul. Mais le gendarme de l’atome a rejeté la démonstration et a imposé que ces huit écarts soient réparés avant le démarrage du réacteur. "La rupture des soudures de l’EPR ne peut plus être considérée comme hautement improbable", a assuré le Président de l’ASN Bernard Doroszczuk.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/energie-nucleaire/isr-rse/decryptage-pourquoi-la-chute-du-reacteur-nucleaire-epr-ne-devrait-rejouir-personne-147396.html <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energie-nucleaire/isr-rse/decryptage-pourquoi-la-chute-du-reacteur-nucleaire-epr-ne-devrait-rejouir-personne-147396.html>>
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36- Tribune. Fraudes à la rénovation énergétique : « Il faut créer une autorité capable de délivrer et retirer un agrément », Le Monde, 23/06/18, 13h00
Par Hugues Sartre, Membre du collège de direction de GEO PLC, prestataire de services du secteur de l'efficacité énergétique

Rétablir la confiance des consommateurs sur le marché des économies d’énergie est indispensable, plaide dans une tribune au « Monde » Hugues Sartre, dirigeant d’une entreprise de ce secteur.
Tribune. Le projet de loi énergie climat examiné actuellement par l’Assemblée nationale concentre tous les débats de la transition énergétique. Le gouvernement a fait de la rénovation énergétique de l’habitat une priorité nationale. Alors que les offres gratuites de travaux se multiplient, la lutte antifraude sur le marché de la rénovation est une urgence : il faut restaurer la confiance pour servir cet enjeu environnemental, social et économique qui concerne des millions de ménages et leur pouvoir d’achat.
> Lire aussi  La loi sur le climat devient un test pour le gouvernement
Depuis 2006, il existe en France un dispositif, les certificats d’économies d’énergie (CEE), qui impose aux vendeurs d’énergie de financer des travaux d’économies d’énergie. En 2019, près de quatre milliards d’euros de primes seront versés aux ménages, aux collectivités, aux syndics de copropriété et aux industries qui veulent réaliser de tels travaux. Ces financements permettent, que vous soyez locataire ou propriétaire, l’isolation gratuite des combles, le remplacement de vos anciennes chaudières fioul pour une chaudière à granulés de bois ou gaz, etc.
Et ce mécanisme ne coûte quasiment rien à l’Etat puisqu’il s’agit de subventions privées apportées par les vendeurs et distributeurs d’énergie. Certaines sociétés d’efficacité énergétique ont développé une expertise forte, leur permettant désormais de proposer aux particuliers des offres de travaux clés en main et financées à 100 %. Mais ce dispositif a attiré en 2016 et 2017 des entreprises peu scrupuleuses, usurpant le label « Reconnu garant de l’environnement » (RGE), auteures de malfaçons voire ayant obtenu des financements pour des travaux jamais réalisés. Par ailleurs, ce financement privé se cumulant avec de nombreuses aides publiques, il est impossible de s’y retrouver.
Le rôle de l’Etat
Le projet de loi Energie climat, qui porte en partie sur le renforcement des contrôles du dispositif, est une bonne occasion d’y remédier, en recréant de la confiance. Il n’est pas facile de convaincre un ménage de passer à l’acte en matière d’économies d’énergie. Quand un ménage accepte d’isoler son logement ou de changer sa chaudière, il faut lui apporter des garanties face aux questions qu’il se pose : « Est-ce que les travaux seront bien réalisés ? Est-ce que je vais toucher les aides promises ? Est-ce que ce devis à zéro euro est une arnaque ? L’artisan est-il de confiance ? »
> Lire aussi  Anne Hidalgo et Alain Juppé : « L’efficacité et la transition énergétique dépendent d’abord de l’initiative locale »
Ces réponses ne peuvent pas être apportées par l’Etat ! L’Etat est neutre et ne peut pas recommander un acteur plutôt qu’un autre. Les ménages doivent trouver des réponses auprès d’entreprises privées, qui auront pris des engagements de qualité et de transparence sur leurs partenaires artisans et les montants d’aides reversées. Le rôle de l’Etat est de s’assurer préalablement des compétences de ces entreprises, des garanties financières et de la qualité de leurs partenaires, et de les contrôler régulièrement, allant même jusqu’à retirer l’« agrément » en cas de manquement à leurs obligations contractuelles.
> Lire aussi  « La hausse de la fiscalité carbone devra revenir dans le débat public »
De la même manière que l’Autorité des marchés financiers, créée en 2003, agit en tant que régulateur chargé du bon fonctionnement de ces marchés, le temps est venu de donner à l’industrie de la rénovation énergétique sa propre autorité. Non pas un simple médiateur qui prendrait en charge les plaintes des particuliers, mais une autorité des marchés de la rénovation énergétique capable de délivrer un agrément et de le retirer. Une autorité qui imposerait des procédures de constitution de dossiers de financement, s’assurerait du consentement des ménages et aurait le pouvoir de contrôler les chantiers.
Si l’Etat veut voir progresser le marché de la rénovation énergétique, il doit prendre des mesures pour faire émerger des opérateurs de la transition énergétique transparents et fiables.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/23/fraudes-a-la-renovation-energetique-il-faut-creer-une-autorite-capable-de-delivrer-et-retirer-un-agrement_5480338_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/23/fraudes-a-la-renovation-energetique-il-faut-creer-une-autorite-capable-de-delivrer-et-retirer-un-agrement_5480338_3232.html>>
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37- Batteries : le secteur des poids lourds bascule aussi dans l’électrique, Le Monde, 23/06/18, 16h15
Éric Béziat

Un règlement européen adopté le 19 février prévoit une réduction de 30 % en 2030 du CO2 émis par la flotte des camions neufs vendus en Europe par rapport à 2019-2020. 
Elle avait jusque-là échappé aux foudres européennes de la réduction de CO2. L’industrie des poids lourds va être, comme celle des véhicules légers, contrainte dorénavant à des baisses obligatoires d’émissions de gaz à effet de serre. Un règlement européen adopté le 19 février prévoit une réduction de 30 % en 2030 du CO2 émis par la flotte des camions neufs vendus en Europe par rapport à 2019-2020, avec une réduction intermédiaire de 15 % en 2025.
Le processus démarre le 1er juillet, puisque, à partir de cette date, les autorités européennes vont commencer à évaluer pendant une période de douze mois la quantité de CO2 émise par la flotte neuve de chaque constructeur de véhicules de plus de 16 tonnes immatriculés en Europe. Les industriels qui ne se conformeront pas à la réduction prévue devront payer dès 2025 une amende de 4 250 euros par gramme de CO2 excessif émis par tonne et par kilomètre parcouru. La pénalité augmentera ensuite pour s’élever à 6 800 euros en 2030.
> Lire aussi  Batteries électriques : l’Europe sonne la charge
Menacé à terme, comme l’industrie automobile, de fortes amendes, le secteur des poids lourds n’a donc, lui aussi, pas d’autre choix que de vendre une forte proportion de camions électriques. D’autant plus que la Commission européenne va imposer des quotas, variables selon les pays, de véhicules à zéro ou à très faible émission dans les commandes publiques (pour la France : 37 % des utilitaires, 10 % des poids lourds et 45 % des cars et bus).
« Un défi majeur »
Signe que cette électrification des camions est en route, la société MAN, propriété du groupe Volkswagen (qui possède aussi Scania) et deuxième marque européenne de camions après Daimler et devant Volvo, présentait à ses clients français et à des élus tricolores, le 14 mai, place de la Concorde, à Paris, quelques exemples de ses nouveautés tout-électrique. Des engins destinés à la livraison en ville, les très gros poids lourds utilisés pour la longue distance n’étant pas adaptés à la technologie électrique avec batterie.
> Lire aussi  Trémery, quartier général de l’électrification de PSA
« C’est un défi majeur, explique Jean-Yves Kerbrat, PDG de MAN Truck & Bus France. Mais, chez MAN, la baisse de la consommation de carburant est un objectif prioritaire et continu (– 32 % depuis 1994) et notre industrie a prouvé sa capacité à se conformer aux réductions de NOx 
(– 95 %) et de particules fines (– 98 %) imposées par les normes européennes. »
MAN, qui fait rouler une flottille test de 9 camions électriques de 26 tonnes en Autriche, n’est pas le seul à préparer son avenir électrique. Une offre de véhicules existe aussi chez Mercedes, Volvo, Renault Trucks, DAF… De quoi doper un peu plus encore la demande de batteries.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/23/batteries-le-secteur-des-poids-lourds-bascule-aussi-dans-l-electrique_5480380_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/23/batteries-le-secteur-des-poids-lourds-bascule-aussi-dans-l-electrique_5480380_3234.html>>
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38- Pas-de-Calais : La première ligne de bus à hydrogène a ouvert en France, 20 Minutes avec AFP, 23/06/19, 17h45 
G.D.

La station d’alimentation des premiers bus de transport 100 % hydrogène a été inaugurée, vendredi, dans le Pas-de-Calais
• Le premier bus de transport 100 % hydrogène en France a été présenté, vendredi, à Houdain, dans le Pas-de-Calais.
• La ligne de bus circulera sur 13 km entre les communes de Bruay-La-Buissière et d’Auchel avec un rechargement quotidien dans une station à Houdain.
• Ce bus à hydrogène s’inscrit dans un projet de réorganisation du réseau de transports, dont l’investissement total s’élève à 405 millions d’euros.
C’est un « pari sur l’avenir pour le zéro carbone », selon ses concepteurs. Le premier bus de transport 100 % hydrogène en France a été présenté, vendredi, à Houdain, dans le Pas-de-Calais, lors de l’inauguration de sa station d’alimentation.
Dotés de quatre réservoirs de 30 kg d’hydrogène sur le toit et d’une pile à combustible, six bus fabriqués par la société française Safra, couvriront une ligne de 13 km entre les communes de Bruay-La-Buissière et d’Auchel et seront rechargés quotidiennement dans cette station, inaugurée en présence de nombreux élus locaux, partenaires et responsables d’entreprises.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2547183-20190623-calais-premiere-ligne-bus-hydrogene-ouvert-france <https://www.20minutes.fr/planete/2547183-20190623-calais-premiere-ligne-bus-hydrogene-ouvert-france>>
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39- Environnement : à Chypre, une course de voitures solaires low cost, AFP, 23/06/19, 23:00
Isabelle Wesselingh et Emily Irving-Swift

Venetia, 16 ans, enfile son casque, appuie sur l'accélérateur de sa voiture solaire puis s'élance dans une course organisée dimanche à Nicosie, la capitale de Chypre, pour montrer que même un budget low cost permet de rouler en protégeant l'environnement.
Durant trois heures, les dix véhicules participant au "Cyprus Institute Solar Car Challenge" ont tourné à plusieurs dizaines de kilomètres/heure sur un parcours balisé dans les rues de la cité chypriote, alimentés uniquement par un soleil dardant généreusement ses rayons dans cette île méditerranéenne.
Au volant, se sont succédé de nombreux lycéens.
"Je suis la seule fille pilote engagée, je suis fière", confie Venetia Chrysostomide, lycéenne dans le village de Dali, près de Nicosie. 
"Avec ces voitures, on prend l’énergie du soleil et on peut réduire la consommation de pétrole et la pollution de l'air", ajoute cette adolescente passionnée d'environnement, de physique et mathématiques.
Un objectif important sur une île qui a un des taux de motorisation les plus élevés de l'Union européenne avec 595 voitures pour 1.000 habitants, selon des chiffres donnés par Eurostat.
En 2016, sur près de 28.000 nouvelles voitures passagers immatriculées, seules 22 étaient alimentées par des sources d'énergie alternatives.
C'est un des professeurs de l'établissement de Venetia, Tassos Falas, qui a participé au développement du prototype composé notamment de deux VTT, d'un cadre métallique et de quatre panneaux solaires, un sur le toit, deux à l'avant et un à l'arrière, reliés à des batteries.
Durant des semaines, Tassos a travaillé dans son garage privé, avec un de ses collègues Anthoulis Hadjitali et un mécanicien, Simos Markitanis, afin de mettre au point ce véhicule pouvant atteindre 80 km/h. Coût : à peine 5.000 euros.
La majorité des participants n'ont dépensé qu'environ 8.000 euros, selon les organisateurs.
"Nous voulions que tout le monde puisse participer et nous avons limité le coût des véhicules à 20.000 euros", explique à l'AFP Aristides Bonanos, professeur à l'Institut de recherches Cyprus Institute.
Un impératif qui fait l'originalité de la compétition chypriote, loin des centaines de milliers d'euros des voitures solaires concourant dans une course de 3.000 km en Australie, qui réunit principalement de grandes universités aidées par des industries.
- Idéal pour les îles -
"Notre but est de rendre un large public plus conscient" des défis environnementaux, explique M. Bonanos.
Les voitures électriques solaires, généralement moins autonomes que leurs homologues à essence ou au gaz, sont particulièrement intéressantes pour des îles comme Chypre. 
"Les distances sont de maximum 150 à 200 km, ce qui est tout à fait dans les capacités des voitures que vous voyez ici avec leurs batteries conventionnelles", note le chercheur.
D'autres îles s'intéressent à des véhicules électriques "nourris" au soleil. Des voitures alimentées grâce au surplus d'énergie généré par les panneaux solaires installés sur le toit des bâtiments publics doivent être proposées cette année en autopartage sur l'île française de Belle-Ile-en-Mer (nord-ouest).
Un programme similaire est développé sur l'île portugaise de Porto Santo. 
A Chypre, où le soleil brille plus de 320 jours par an, le potentiel est énorme, relève M. Bonanos.
Il permettrait de disposer de véhicules plus "propres". "Pour l'instant, si vous utilisez juste une voiture électrique, vous ne sauvez pas l'environnement car l'électricité est générée à Chypre grâce à du pétrole", relève M. Falas.
Cette année, son véhicule ne terminera pas la course en raison d'un accident. C'est la voiture Hyperion 3 développée par l'école technique d'Avgorou (sud-est) qui l'a emporté.
Beaucoup de participants rêvent qu'un jour ces prototypes puissent être homologués. "J'irais au lycée en voiture solaire, je la laisserais charger sur le parking puis je rentrais chez moi sans avoir dépensé un sou en carburant", imagine Tassos Falas.
<https://www.geo.fr/environnement/a-chypre-une-course-de-voitures-solaires-low-cost-au-service-de-lenvironnement-196210 <https://information.tv5monde.com/info/environnement-chypre-une-course-de-voitures-solaires-low-cost-307746>>
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40- Les gestes à adopter pour réduire la température chez soi sans clim, Le Monde, 24/06/18, 06h54
Soazig Le Nevé  

Vous voulez limiter votre impact sur la planète ? « La Matinale » vous propose chaque mois ses conseils. Aujourd’hui, un sujet qui sera dans toutes les têtes cette semaine : vous avez trop chaud chez vous et êtes à deux doigts de craquer pour la clim. Halte ! Rafraîchir l’atmosphère, c’est possible. 
La liste de « La Matinale »
Cet été, votre mission, si vous l’acceptez : vous passer de la clim ! Energivore, elle représente 10 % de la consommation électrique mondiale, selon l’Agence internationale de l’énergie. Pollueuse, elle rejette des fluides frigorigènes qui sont un puissant gaz à effet de serre. Calorifique, elle est en partie responsable de la « surchauffe urbaine », en augmentant à elle seule de 1 à 1,5 degré la température en ville par rapport à celle de la campagne environnante – le différentiel total pouvant atteindre huit degrés en cas de canicule.
Or, si nous ne faisons rien pour limiter le réchauffement climatique, d’ici à la fin du siècle, nous pourrions aller vers des températures de 50 °C, voire supérieures à 55 °C. « Les vagues de chaleur vont doubler ou tripler de fréquence. Il est donc urgent d’adapter nos habitudes mais aussi les formes urbaines », prévient Charlotte Izard, responsable climat et territoire au Réseau action climat.
Voici quelques solutions pour agir dès maintenant dans votre maison ou votre appartement.
• Niveau débutant : avoir la maîtrise de son air
1/ Préserver la température intérieure. Pour vous qui débutez, cela va mieux en le disant : il faut fermer les volets en journée dès que le soleil tape sur la fenêtre ou le faire avant de partir travailler le matin. « Les volets roulants sont ceux qui isolent le mieux, l’air qu’ils renferment servant d’isolant », explique Florence Clément, coordinatrice de l’information grand public à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Fermer aussi les fenêtres dès que la température extérieure dépasse celle de votre logement. Profiter de la nuit pour aérer, ce qui permet de refroidir les murs, les plafonds, les planchers, qui emmagasineront la fraîcheur pour la restituer dans la journée. Traquer les appareils électriques : en cas de grosse chaleur, pas question de cuire un poulet ou de travailler avec l’ordinateur portable sur les genoux.
Si vous disposez d’un étage sous les toits, la nuit, vous pouvez faire un courant d’air efficace appelé « effet cheminée » en ouvrant un vélux et une fenêtre en bas. « Cela créera un mouvement d’air ascendant plus à même de chasser la chaleur vers l’extérieur des combles », poursuit Florence Clément. Si vous craignez de laisser une fenêtre ouverte en bas toute la nuit, scellez une grille devant l’ouverture.
2/ Créer un refroidissement naturel. Faites sécher du linge très humide à l’intérieur des pièces ou encore humidifiez un pot de terre cuite que vous aurez arrosé dans une bassine et placez-la à l’endroit où le logement est ensoleillé : en séchant, le linge et la terre cuite dégagent de l’eau évaporée, ce qui crée une climatisation naturelle, recommande Julien Dossier, directeur du cabinet de conseil Quattrolibri et auteur de Renaissance écologique, 24 chantiers pour le monde de demain (Editions Actes Sud). « En Inde, la méthode du “beehive cooling”, qui consiste à empiler des pots en terre cuite devant les maisons, crée un différentiel de température de plus de 10 °C entre l’extérieur et l’intérieur. » 
3/ Proscrire tout achat impulsif d’un climatiseur. Vous n’êtes pas encore convaincu ? Réfléchissez : si tous vos voisins se ruent dans les grandes surfaces pour acheter un climatiseur portable (10 climatiseurs sont vendus par seconde dans le monde), ils contribueront le soir même à augmenter le phénomène d’îlot de chaleur du quartier. « Les climatiseurs portables sont intrinsèquement inefficaces, car il est nécessaire de laisser une fenêtre ouverte pour qu’ils fonctionnent, ce qui est une aberration puisque l’air chaud de l’intérieur est évacué à l’extérieur », relève Léo Prado, responsable du suivi énergétique des appareils électroménagers au réseau CLER. Pensez-y aussi : « Entre un réglage à 28 °C et à 26 °C, vous consommez deux fois plus d’électricité. Et entre 28 °C et 24 °C, c’est quatre fois plus », prévient-il.
• Niveau intermédiaire : s’armer contre la chaleur
1/ Jouer collectif. Il n’est pas superflu d’insister : sonnez à la porte de vos voisins, surtout s’ils sont âgés, pour prendre des nouvelles et partager les astuces « système D ». « Il ne faut pas agir à l’échelle unique du logement individuel mais à l’échelle de l’immeuble, de la rue ou du comité de quartier,reprend Julien Dossier, de Quattrolibri. Dans un immeuble, nous pouvons unir nos forces via le syndic de copropriété pour végétaliser les parties communes. » Lors de la photosynthèse, les végétaux transforment l’eau qu’ils drainent en vapeur d’eau, laquelle se diffuse ensuite dans l’air ambiant et contribue à le rafraîchir : c’est le phénomène de l’évapotranspiration, seul à même de réguler l’effet d’îlot de chaleur. 
Vous pouvez même aller plus loin, avec Les incroyables comestibles, mouvement citoyen d’agriculture urbaine, qui accompagne la végétalisation des rues.
2/ Se protéger du surensoleillement. Si vous habitez dans une petite rue, pour briser le rayonnement solaire, vous pouvez tendre des draps ou mieux, des vélums en toile entre votre immeuble et celui d’en face, comme le font les Méditerranéens. « Si deux copropriétés se mettent d’accord aujourd’hui, elles peuvent faire démarrer les études et passer les marchés afin de disposer, en 2020, d’un véritable équipement urbain, fixé sur la façade avec des pitons et déployable au besoin », encourage Julien Dossier. Des films solaires photovoltaïques présentent le double intérêt de produire de l’énergie et de créer de l’ombre. Les cours intérieures des immeubles sont aussi un lieu approprié pour tendre du linge humide et créer des écarts d’hygrométrie. Enfin, privilégiez les protections solaires extérieures : un store situé en façade préserve mieux de la chaleur qu’un store placé à l’intérieur.
3/ Repeindre en couleurs claires. L’albédo, vous connaissez ? C’est le pouvoir réfléchissant d’une surface, qui est variable en fonction de sa couleur. Comme chacun sait, le noir absorbe la lumière et la transforme en chaleur. « Le revêtement des sols extérieurs, les murs, les stores et les toitures doivent donc être de couleur claire », recommande Charlotte Izard, du Réseau action climat.
• Niveau confirmé : s’engager pour une rénovation énergétique des bâtiments
1/ Isoler efficacement son logement. Si vous habitez dans une ville au nord de la Loire, la probabilité est forte que votre habitation n’ait pas été conçu pour affronter la chaleur. « La plupart des isolants utilisés sont efficaces uniquement en hiver », prévient Stéphane Merlaud, conseiller info énergie climat à l’Agence parisienne du climat. Tel le polystyrène qui, en été, laisse passer la chaleur au bout d’une heure. « Les deux meilleurs isolants sont la ouate de cellulose et la fibre de bois. Sous les toitures de zinc, ils sont particulièrement efficaces, emmagasinant pendant dix à douze heures la chaleur et atténuant in fine de 60 % son intensité. » Affûtez donc vos arguments pour convaincre votre copropriété de prendre en compte le « confort d’été » dans les travaux que vous souhaitez entreprendre. La demande d’isolants biosourcés croissant, la ouate de cellulose (qui n’est autre que du papier journal recyclé) est aussi bon marché qu’un isolant de masse comme le polystyrène et la laine de verre.
2/ Arrêter de bétonner. Mauvaise idée que de bétonner tout autour de sa maison en se disant que c’est plus pratique quand il pleut, car on ne se salit pas les pieds. « Cette envie de tout mettre propre dans la maison peut être contre-productive et rendre la vie très inconfortable l’été », souligne Florence Clément, à l’Ademe. En cas de chaleur, la terrasse est un gouffre d’air chaud renvoyé sur les ouvertures toute la nuit. Si vous voulez absolument une terrasse ou un balcon, mettez-les à l’ombre et placez-y des végétaux ou une pergola, pour éviter qu’ils emmagasinent le rayonnement solaire.
3/ Devenir missionnaire. Au lieu d’afficher son statut social par le nombre de chevaux de sa voiture, celui qui en a les moyens peut décider d’être « un philanthrope de la transition énergétique » en investissant dans une filière économique durable qui, à terme, sera accessible à toutes les bourses. « C’est un appel à l’engagement pour investir dans les entreprises, assurer des commandes et soutenir la distribution pour solvabiliser plus de marchés, argumente Julien Dossier. Il faut se remettre dans la peau des générations précédentes qui organisaient la charité publique. Souvenons-nous des hospices de Beaune, par exemple. »
Et si vous êtes chef d’entreprise, pensez-y : agir sur le confort thermique de vos salariés chez eux, c’est aussi assurer leur productivité au travail. « Au même titre qu’on trouve normal qu’une voiture fasse partie des avantages en nature, la participation financière d’un employeur à la rénovation thermique des logements des salariés est légitime », soutient Julien Dossier. A bon entendeur…
<https://www.lemonde.fr/des-solutions-pour-la-planete/article/2019/06/24/les-gestes-a-adopter-pour-reduire-la-temperature-chez-soi-sans-clim_5480480_5444637.html <https://www.lemonde.fr/des-solutions-pour-la-planete/article/2019/06/24/les-gestes-a-adopter-pour-reduire-la-temperature-chez-soi-sans-clim_5480480_5444637.html>>
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41- Décryptage. EPR de Flamanville : visualisez comment le coût et la durée du chantier ont triplé depuis 2007, Le Monde, 24/06/19, 12h22
Pierre Breteau

En 2007, le chantier devait durer cinq ans pour un coût de 3,3 milliards d’euros. Il devrait finalement durer quinze ans pour une facture estimée à onze milliards.
Le 11 avril 2007, le décret « autorisant la création de l’installation nucléaire de base dénommée Flamanville 3 » est publié au Journal officiel. Ce réacteur européen à eau pressurisée (EPR) doit être construit en cinq ans pour un montant de 3,3 milliards d’euros. Mais le chantier situé dans le nord de la Manche a pris du retard : soudures défectueuses, dalles de béton à renforcer, un durcissement de normes liées à la catastrophe nucléaire de Fukushima…
> Lire aussi Après le nouveau retard de l’EPR de Flamanville, la filière nucléaire dans l’impasse
L’EPR ne devrait pas être terminé avant la fin de l’année 2022, au mieux, soit quinze ans de chantier, trois fois plus que prévu au départ. Non seulement la construction s’étale dans le temps, mais elle alourdit la facture : de 3,3 milliards d’euros envisagés en 2007, on passe à 6 milliards en 2011, à 9 milliards en 2015 et à 11 milliards d’euros en 2019, soit un budget multiplié par 3,3 en douze ans.
Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) demandent de longue date à mettre fin au chantier et en profitent pour dénoncer « le mythe du nucléaire pas cher ».
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/06/24/epr-de-flamanville-visualisez-comment-le-cout-et-la-duree-du-chantier-ont-triple-depuis-2007_5480745_4355770.html <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/06/24/epr-de-flamanville-visualisez-comment-le-cout-et-la-duree-du-chantier-ont-triple-depuis-2007_5480745_4355770.html>>
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42- Pollution : Rugy annonce un "nouveau dispositif" pour faciliter la circulation alternée, AFP, 24/06/19, 22:00

Le ministre de la Transition énergétique François de Rugy a indiqué lundi qu'un "nouveau dispositif" pour les véhicules polluants serait mis en place à Paris, avec un déclenchement "beaucoup plus rapide" de la circulation alternée face aux pics de pollution, alors qu'une canicule a démarré en France.
Selon le ministère, ce dispositif vise à déclencher automatiquement des mesures de circulation différenciée en cas de pic de pollution (atteinte du seuil d'alerte, ou dépassement pendant deux jours au moins du seuil d'information).
Les conditions de circulation des véhicules (en fonction des vignettes Crit'Air) seraient en outre plus strictes qu'aujourd'hui, a-t-on ajouté, sans plus de précisions.
François de Rugy doit se déplacer mardi matin avec sa collègue des Transports Elisabeth Borne et le préfet de police de Paris, dans les locaux d'AirParif pour préciser ces annonces.
Les ministres "demandent par ailleurs qu'une telle automaticité soit mise en œuvre dans l'ensemble des grandes agglomérations françaises confrontées au risque de pollution en lien avec les élus locaux concernés", indique le ministère.
Avec des événements comme la vague de chaleur exceptionnelle actuelle, "conséquence indirecte, les phénomènes de pollution de l'air sont aggravés si on ne fait rien", a déclaré M. de Rugy lundi sur RMC et BFMTV. 
"Lors des derniers épisodes de pollution de l'air, j'avais demandé au préfet de police de Paris de travailler sur des mesures plus efficaces. Et donc je suis en mesure de vous dire ce matin que nous allons pouvoir annoncer avec le préfet de police de Paris un nouveau dispositif", avec "un déclenchement de la circulation différenciée beaucoup plus rapide", a-t-il ajouté.
Sans donner les détails de la mesure, le ministre a souligné que "dès que nous constaterons un jour où on atteint les seuils d'alerte, on déclenchera la circulation différenciée", avec "des mesures plus restrictives, parce que la circulation différenciée aujourd'hui, elle n'élimine que quelques véhicules polluants". 
"En fonction de ce que nous pourrons voir comme effets concrets à Paris, bien sûr que cela devra concerner aussi d'autres villes de France", a-t-il poursuivi.
La maire de Paris Anne Hidalgo réclame régulièrement "des mesures automatiques" de restriction de la circulation des véhicules polluants, lors des pics de pollution en Ile-de-France.
Alors qu'un pic de pollution à l'ozone est attendu mercredi (réaction chimique des polluants à la chaleur), Mme Hidalgo a demandé lundi soir que soit mise en place la circulation alternée. Le président de la métropole lyonnaise a fait de même.
Cette annonce intervient alors qu'une canicule d'une précocité sans précédent doit frapper la France cette semaine, avec des températures qui pourraient dépasser les 40°C. L'alerte canicule niveau "orange" a été déclenchée lundi pour 53 départements.
"La multiplication des phénomènes, des jours, le nombre de jours ds l'année et l'intensification du phénomène, c'est évidemment l'une des conséquences palpables du réchauffement climatique", a souligné François de Rugy.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution-rugy-annonce-un-nouveau-dispositif-pour-faciliter-la-circulation-alternee_134807 <https://information.tv5monde.com/info/pollution-rugy-annonce-un-nouveau-dispositif-pour-faciliter-la-circulation-alternee-307837>>
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43- Grand Paris : la révolution sur les rails, Le Monde, 25/06/19, 06h16
Grégoire Allix

Les défis du Grand Paris (1/5). Les 200 km de lignes et les 68 gares du métro du Grand Paris devraient changer la vie quotidienne de millions de Franciliens. Mais les nouvelles lignes pourraient être vite saturées et subsiste un besoin criant d’investissements. 
C’est un train climatisé et connecté, dont les rames automatiques vêtues de blanc et bleu emportent chacune un millier de voyageurs à 60 km/h dans les profondeurs du Grand Paris, avalant les distances, effaçant les frontières, réparant les fractures.
Le Grand Paris Express, ses 200 kilomètres de lignes et ses 68 gares vont inscrire sur la carte des territoires perdus dans le fatras de l’agglomération parisienne, désenclaver des îlots isolés de l’archipel urbain, se connecter aux métros, s’accrocher aux tramways. A la fois colonne vertébrale et système artériel, le métro du Grand Paris doit enfin donner corps à cette métropole qui se résume souvent à un face-à-face méfiant entre la capitale et sa banlieue.
L’attente a été longue, les échéances plusieurs fois reculées. Encore en 2018, le premier ministre, Edouard Philippe, a retardé des lignes et échelonné leur mise en service entre 2024 et 2030, par « réalisme » technique et financier. Des aléas surviendront qui ajouteront six mois ici, un an là. Mais l’essentiel est acquis : l’ensemble de ce réseau à 35 milliards d’euros a été confirmé. Les tunneliers creusent, les chantiers avancent.
> Lire aussi  Métro du Grand Paris, le chantier du siècle
« Après le métro parisien et les RER Paris-banlieue, on passe à la troisième époque des réseaux : un métro circulaire, en rocade, de banlieue à banlieue », apprécie Valérie Pécresse, présidente (divers droite) du conseil régional et du syndicat des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM), pour qui le Grand Paris Express s’inscrit dans « une révolution des transports qui va se faire tous azimuts ».Prolongement de lignes de métro historiques, création de tramways et de trams-trains entre villes de banlieue, renouvellement des RER et des bus remodèlent l’agglomération parisienne… « C’est une révolution écologique, économique, sociologique, comportementale, qui va profiter à toute la région »,s’enthousiasme Mme Pécresse.
Une bouffée d’oxygène
Des 7 millions d’habitants de la métropole aux milieux économiques, des élus locaux aux acteurs de la mobilité, chacun attend énormément de ce bouleversement. Peut-être trop. « Il y a d’abord un enjeu de congestion de tous les transports, un décalage de l’offre par rapport à la demande qui impose des investissements massifs après un long retard », rappelle Fouad Awada, le directeur général de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Ile-de-France. Tous les dix ans, près de 2 millions de personnes supplémentaires ont besoin de se déplacer dans la région capitale. « Les transports publics ont absorbé les trois quarts de cette croissance, par une surcongestion de certaines lignes », constate M. Awada.
Chaque année, la fréquentation du RER A s’accroît de 50 000 passagers par jour, celui du RER B de 30 000 voyageurs. Toutes les lignes craquent. « Les transports publics connaissent une hausse du trafic de 2 % à 3 % par an, concentrée en proche couronne, c’est une dynamique monstrueuse », soupire Jacques Baudrier, conseiller municipal (Parti communiste) de Paris et administrateur d’IDFM. Par ses liaisons circulaires, ses connexions multiples avec les autres transports, le Grand Paris Express devrait alléger à la fois les RER et les routes, donner une bouffée d’oxygène à tout le réseau.
+ Infographie : Le doublement du réseau francilien d’ici à 2030 <https://img.lemde.fr/2019/06/24/0/0/1068/1458/688/0/60/0/32e8a7a_2BEJZXzGrs-2dsNYMi3iAw4Q.png>
Et à beaucoup de Franciliens aussi, qui vont voir leur vie chamboulée par une nouvelle échelle de temps. Un chercheur ira d’Orly à Saclay en un quart d’heure, contre plus d’une heure aujourd’hui. Pour se rendre à l’université de Créteil (Val-de-Marne), une étudiante de Clichy-sous-Bois ou de Montfermeil (Seine-Saint-Denis) mettra une demi-heure, trois fois moins qu’actuellement. Il faudra 36 minutes, contre près d’une heure, à un habitant de Chelles (Seine-et-Marne) pour aller à La Défense (Hauts-de-Seine)… On pourrait continuer longtemps : la Société du Grand Paris, l’établissement public chargé de réaliser le super-métro, propose sur son site un calculateur de trajets pour tester les futurs gains de temps.
« Le nouveau métro est avant tout un outil d’équité sociale, qui va concrétiser l’égalité des chances dans la métropole », estime Dominique Alba, la directrice générale de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur). Alors que le transport est, aujourd’hui, l’une des principales contraintes qui entravent la vie des Franciliens, « un grand nombre de gens vont retrouver des temps de trajets “parisiens” de vingt minutes pour aller au travail et avoir accès à des services démultipliés en matière de culture, de sport, de santé, d’éducation, sans qu’il soit besoin de construire davantage d’équipements », analyse-t-elle.
> Lire le reportage : Dans l’atelier des tunneliers du Grand Paris
Les gares, véritable levier
Le Grand Paris Express alimentera directement près de 2 000 équipements sportifs et 130 établissements d’enseignement supérieur. Des hôpitaux métropolitains et de grands pôles de santé comme l’Institut Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne) verront leur accès facilité. Pour tous, le métro va rebattre les cartes. « Les élus commencent à prendre conscience qu’ils doivent fonctionner en réseau, partager les ressources », observe la directrice de l’Apur.
Au final, une métropole redessinée s’annonce, plus compacte, plus urbaine. Autour des gares, des dizaines d’opérations d’aménagement sortent de terre, des millions de mètres carrés s’empilent, laissant les habitants souvent stupéfaits, parfois révoltés par cette soudaine densité. « Si l’on veut éviter l’artificialisation des terres en grande couronne, il faut que la proche banlieue avoisine une densité comparable à celle de Paris », défend Fouad Awada. Il y a de la marge : Paris héberge 2 millions d’habitants sur 105 kilomètres carrés, la petite couronne 5 millions sur 700 kilomètres carrés…
La région gagne plus de 50 000 habitants chaque année, or cette croissance démographique s’effectue aux deux tiers en grande couronne, accentuant la pression sur les terres agricoles et les grandes radiales de transport.
Les gares peuvent être le levier de ce changement de densité, le centre de ces nouveaux pôles d’habitat. « Le Grand Paris Express a fait prendre conscience aux acteurs qu’il faut diversifier l’offre de logements dans les quartiers de gare, c’est positif, mais il faut aussi veiller à requalifier l’ancien, pas uniquement construire du neuf », avertit Stéphanie Jankel, urbaniste à l’Apur. D’autant plus que 10 % du parc de logements de la métropole sont sous-occupés ou vacants, l’équivalent de dix années de production neuve…
Au final, sur la moitié ouest, où le réseau passe à faible distance de la capitale, « il n’y aura plus de différence entre être Parisien ou non », anticipe Fouad Awada. « Le Grand Paris Express va conduire à un élargissement de Paris, ça va être un effet considérable, un saut qualitatif », pense le directeur de l’IAU. Pour le croissant est, là où le Grand Paris Express part irriguer des terres plus lointaines, la mue urbaine est plus incertaine.
Les opportunités vont se multiplier pour les habitants de ces territoires en grande difficulté. Clichy-Montfermeil va voir le nombre d’emplois accessibles en un trajet de 45 minutes de transports en commun bondir de + 990 %, Aulnay de + 730 %, Champigny de + 260 %. Pour de nombreuses communes, le gain est supérieur à 50 %… « Si on ne faisait pas ce métro, les tensions sociales deviendraient insoutenables, mais le métro ne changera pas la structure de la population ni les inégalités de revenus ; la mobilité a elle seule ne crée pas l’égalité », prévient Dominique Alba à l’Apur.
Un besoin criant d’investissements
Car il ne suffira pas d’attendre que le Grand Paris Express accomplisse ses premières boucles pour régler les déséquilibres de la métropole. « Le marché immobilier s’occupe de ce qui est facile ; le reste, les politiques publiques devront continuer à s’en occuper, abonde la directrice de l’Apur. Il ne faudra pas tout lâcher une fois l’équipement livré, comme on l’a fait pour les villes nouvelles ou les grands ensembles, mais continuer à se préoccuper du logement social, de l’accès aux soins. »
> Lire la tribune : Logement : « Fusionner Paris et ses communes proches permettra de mieux loger ses habitants, de leur redonner du pouvoir d’achat, de réduire leur empreinte carbone »
Surtout, des acteurs du transport craignent que les chantiers lancés soient déjà insuffisants. Les nouvelles lignes, comme la 14 et la 15, risquent d’être saturées dès leur entrée en fonction. Le Grand Paris Express va soulager certaines lignes, mais aussi déplacer la congestion sur d’autres en ouvrant de nouvelles connexions. « La conviction qu’il faut réaliser un métro en rocade date du début des années 1990… Le Grand Paris Express va arriver avec vingt ans de retard, et il n’aura pas tout résolu », estime Jacques Baudrier.
Les élus communistes plaident pour mettre à l’étude dès à présent le prochain métro : une autre ligne en rocade, plus proche de Paris, connectée aux métros et aux RER, pour anticiper la densification de la petite couronne. Coût estimé : 7 milliards d’euros, pour un million de voyageurs par jour, autant que le RER B aujourd’hui.
Ce n’est pas tout. « Le Grand Paris Express a un peu éclipsé d’autres projets plus anciens qui, aujourd’hui, sont dans l’incertitude », regrette le président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) en Ile-de-France, Marc Pélissier. Des tronçons de tramways, des prolongements de métros sont mis entre parenthèses, certains projets sont gelés… « On nous avait aussi annoncé des bus en site propre TZen, censés être plus faciles à déployer, et ils progressent encore moins vite que les tramways », rappelle M. Pélissier.
> Lire aussi  « Un Grand Paris Express au rabais » : la colère des élus locaux contre un vaste plan d’économies
Les 2 milliards d’euros prélevés sur le budget de la Société du Grand Paris en 2013 pour réaliser d’autres infrastructures ont été consommés. « Il manque déjà 30 millions d’euros de la part de l’Etat pour 2019, et le contrat de plan Etat-Région s’arrête en 2020. On ne sait pas ce qu’il se passera ensuite », s’inquiète le président de la Fnaut. La situation est d’autant plus préoccupante qu’au-delà des créations de lignes, il y a un besoin criant d’investissements pour renforcer les capacités des lignes existantes. « Ce sont des centaines de millions d’euros qui ne figurent nulle part, qui restent à l’étude depuis des années », estime M. Pélissier.
Le vélo, ingrédient manquant
Au total, pour compléter le réseau et achever un maillage qui donne sa cohérence à l’ensemble, il faudrait dépenser entre 15 milliards et 20 milliards d’euros en plus du Grand Paris Express d’ici à 2035, estime Jacques Baudrier. Une paille, alors que la réévaluation de la facture du super-métro de 25 milliards à 35 milliards d’euros en 2017 a provoqué une grave crise. « Aujourd’hui, pour tous les projets lancés, on va investir 5 milliards d’euros par an jusqu’en 2030 ; il suffit de maintenir ce rythme quelques années de plus », relativise l’élu communiste. Un effort considérable pour, in fine, faire passer la part modale des transports en commun de 20 % à 30 %…
Pour compléter ces investissements lourds et faciliter le rabattement vers les gares, un ingrédient manque encore : le vélo. « Nous voulons tripler l’usage du vélo : la moitié des trajets domicile-travail dans la région fait moins de 7 kilomètres, et la moitié des seize millions de trajets en voiture effectués chaque jour fait moins de 3 kilomètres », rappelle Valérie Pécresse.
Aujourd’hui, les pistes en site propre sont parcellaires, indigentes, des pans entiers de parcours manquent, sans parler des parkings… La région a mis en place un plan doté de 100 millions d’euros pour accélérer les investissements. Mais il faudrait investir 3 milliards sur dix ans pour faire passer la part modale du vélo dans la métropole de 2 % à 10 %.
Le jeu en vaut la chandelle : si l’on considère un rayon de deux kilomètres autour des gares, la combinaison vélo-métro propulse 95 % des habitants de la métropole dans des temps de transports d’une demi-heure. La vie parisienne.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/25/grand-paris-la-revolution-sur-les-rails_5480967_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/25/grand-paris-la-revolution-sur-les-rails_5480967_3234.html>>
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44- A Fos-sur-Mer, un projet pour recycler des fumées industrielles en biocarburant, AFP, 25/06/19, 12:00

Fabriquer du biocarburant à partir de microalgues nourries aux fumées industrielles : cette solution pour traiter les polluants a été testée et validée dans la zone industrielle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), a-t-on appris mardi auprès du port.
Le principe de ce projet de recherche, baptisé Vasco 2, est simple : les fumées chargées en CO2 (dioxyde de carbone) de trois usines sidérurgiques de Kem One, Arcelor Mittal et Solamat-Merex ont été injectées directement dans des bassins de culture de microalgues. 
"La partie +biomasse+ de ces cultures est ensuite extraite, déshydratée et transformée en une pâte que l'on envoie" vers une branche spécialisée du CEA (Commisariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), avant d'être raffinée en biocarburant", explique à l'AFP Magali Deveze, chef du département développement durable et valorisation domaniale du Port de Marseille Fos, qui coordonne le projet Vasco 2.
Le directeur de l'aménagement du port Renaud Paubelle annonce son souhait "de passer à l'étape suivante : celle de démontrer que nous pouvons le faire à l'étape industrielle".
Selon Mme Deveze, l'industrialisation du procédé est d'autant plus envisageable qu'"il cumule deux avantages : un bas coût, avec des installations rudimentaires, et un côté universel puisqu'il ne nécessite pas de traiter les fumées en amont ni de sélectionner les algues".
La zone industrielle portuaire de Fos-sur-Mer, qui s'étend sur 10.000 hectares, est une des plus importantes d'Europe. Elle génère une forte pollution à l'ozone, à tel point que l'Agence régionale de santé (ARS) a reconnu en 2018 que l'état de santé des habitants des environs était "fragilisé".
Le projet Vasco 2, coordonné par le port de Marseille Fos, a été réalisé grâce à une technologie de la société Coldep, avec des chercheurs de l'Ifremer et du CEA, Total et plusieurs industriels. Le projet a été soutenu par la métropole d'Aix-Marseille-Provence.
Vasco 2 s'intègre dans le programme Piicto (Plateforme Industrielle & Innovation de Caban Tonkin) du port de Marseille Fos, initié en 2014. L’enjeu principal de Piicto est de "d’augmenter l’attractivité du territoire en vue de l’accueil de nouvelles activités (industrielles et/ou innovantes)" en travaillant sur les enjeux économiques et environnementaux.
<https://www.capital.fr/entreprises-marches/a-fos-sur-mer-un-projet-pour-recycler-des-fumees-industrielles-en-biocarburant-1342910 <https://information.tv5monde.com/info/fos-sur-mer-un-projet-pour-recycler-des-fumees-industrielles-en-biocarburant-308054>>
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45- La Roumanie va rouvrir des mines de cuivre, de cobalt et de graphite pour l’Airbus des batteries, Automobile propre, 25/06/19
Bernard Deboyser 

Vous avez peut-être vu sur certains médias que la Roumanie, souhaitant faire partie de l’Airbus des batteries, allait rouvrir des mines de dysprosium et d’europium, deux « terres rares ». Cette info nous a fait sursauter puisque, comme nous l’avons déjà expliqué longuement, il n’y a pas de terres rares dans les cellules des batteries des voitures électriques, et certainement pas de dysprosium ni d’europium. Nous avons donc mené l’enquête.
La Roumanie a une longue tradition minière. Avant 1989, elle comptait plus de 530 mines, mais après la chute du régime communiste de Ceaușescu la plupart de celles-ci ont été fermées pour manque de rentabilité. Pourtant le pays détient encore d’importantes réserves de métaux. Du cuivre notamment. Ainsi, dans les Monts Apuseni, à l’ouest de la Roumanie, la mine de Rosia Poieni dispose de la deuxième plus grande réserve de cuivre d’Europe. Elle est estimée à plus d’un milliard de tonnes de minerai. Il y a aussi d’anciennes mines d’or et d’argent. Mais les ressources qui suscitent actuellement le plus d’intérêt sont celles de cobalt et de graphite. L’extraction du cobalt est presque toujours associée à celle du cuivre. Au monde il n’y a que deux mines de cobalt, toutes deux situées au Maroc, qui ne sont pas également des mines de cuivre. Il n’est donc pas étonnant que l’on puisse extraire du cobalt des mines de cuivre roumaine. Or nous savons que le cobalt est utilisé pour la fabrication des cathodes dans les cellules des accumulateurs lithium-ion. Quant au graphite il est le principal constituant des anodes.
Cuivre, cobalt, graphite : 3 ingrédients aujourd’hui toujours indispensables pour fabriquer les cellules des batteries de la plupart des véhicules électriques. Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que des acteurs importants du projet d’Alliance européenne des batteries, dénommé « Airbus des batteries » s’intéressent soudainement aux ressources minières de la Roumanie.
>> Suite à lire à :
<https://www.automobile-propre.com/la-roumanie-va-rouvrir-des-mines-de-cuivre-de-cobalt-et-de-graphite-pour-lairbus-des-batteries/ <https://www.automobile-propre.com/la-roumanie-va-rouvrir-des-mines-de-cuivre-de-cobalt-et-de-graphite-pour-lairbus-des-batteries/>>
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46- Tribune. Industrie minière : « L’Etat canadien se donne des airs bonhommes mais couvre une des filières d’activité les plus violentes et polluantes du monde », Le Monde, 26/06/19, 06h00
Par Alain Deneault, universitaire québécois et auteur de Noir Canada (2008) et Faire l’économie de la haine (2018) (Ecosociété/Rue de l’Echiquier)

L’universitaire québécois Alain Deneault dénonce, dans une tribune au « Monde », des pratiques de censure mais aussi de complicité de la part des autorités gouvernementales au Canada face à l’activité des sociétés minières.
Tribune. Des formes subtiles de censure continuent de guetter au Canada tout intellectuel qui s’aventure à étudier de près le dossier social et écologique des sociétés minières enregistrées dans le pays. C’est une des raisons qui expliquent que le Canada accueille toujours sur son territoire les sièges sociaux et principales filiales d’une majorité de sociétés minières dans le monde.
La pression se fait très grande sur quiconque s’enquiert des façons qu’ont ces firmes de s’enrichir dans ce domaine à l’étranger. L’enjeu est majeur : la législation fédérale et celles des provinces favorisent la mise en valeur des titres boursiers en permettant des formes de publicité sur les gisements plus souples qu’ailleurs, et elles soutiennent, sur un plan fiscal, l’achat d’actions à la bourse de Toronto dans le secteur minier, en y investissant à leur tour massivement des fonds publics, puis en couvrant politiquement à l’étranger toute société minière inscrite au Canada.
> Lire aussi  Le secteur minier, en proie à l’opacité et au lobbying
L’Etat canadien peut ainsi se donner des airs bonhommes sur la scène diplomatique, alors que se dissimulent, derrière sa représentation politique tout en sourires, les entités d’une des filières d’activité les plus violentes et polluantes du monde. L’histoire de la présence canadienne en Tanzanie s’impose comme un exemple de choix. Des journalistes universitaires de Toronto, Stephen Kerr et Kelly Holloway, ainsi que le journaliste américain Greg Palast, notamment à partir du travail de l’avocat Tundu Lissu, sont difficilement parvenus à se documenter sur un des sites miniers de la Tanzanie, Bulyanhulu, au sujet de l’expropriation en 1996 de milliers de personnes dans des circonstances atroces.
Une enquête difficile
Le site était alors la propriété d’une société d’exploration, la Sutton Mining. Le gouvernement du Canada lui-même, par l’entremise de son Haut-Commissariat, avait mis sous pression les autorités tanzaniennes pour qu’elles fassent place nette sur le site, afin que la firme puisse annoncer à ses actionnaires, avant une certaine date, le début de ses travaux. Trois ans plus tard, la société Barrick Gold s’est portée acquéreur de la Sutton Mining.
> Lire aussi  Extraction minière : « C’est un secteur où l’opacité et les pratiques de corruption ont longtemps été perçues comme inévitables voire acceptables »
Après avoir repris ces allégations dans un ouvrage, Noir Canada, qui faisait la synthèse d’une documentation critique sur l’action des sociétés minières canadiennes en Afrique, l’éditeur et l’auteur (moi-même) de ce livre ont été poursuivis en justice pour « diffamation » par Barrick Gold. Plusieurs chercheurs avaient dû auparavant goûter à cette médecine. Le procès portait sur des réclamations de six millions de dollars canadiens.
La firme était allée jusqu’à mettre en demeure les personnes visées par sa plainte de ne pas la qualifier publiquement de « poursuite bâillon », sous peine de nouvelles réclamations. La poursuite s’est soldée en marge des tribunaux, comme c’est souvent le cas dans les pays du Commonwealth.
Censure et autocensure
Que la mise à jour du dossier minier canadien dans un pays d’Afrique provienne de l’étranger n’a rien de surprenant. Le Monde, parmi un groupe de trente journaux, a publié le 18 juin un reportage faisant état d’accusations de meurtres, viols et corruption relativement à l’exploitation de trois sites miniers tanzaniens appartenant à Acacia Mining, filiale de Barrick.
L’article traite longuement de l’intimidation dont font l’objet les journalistes locaux qui enquêtent sur les activités de la société minière sur le site de Mara-Nord. Aucun journal canadien n’a participé à l’enquête ni relayé l’information de manière significative.
> Lire aussi  Extraction minière : « Les entreprises anticipent la transition, mais elles attendent d’être contraintes par les Etats »
Ce reportage rappelle combien un nombre considérable de populations dans le monde sont aux prises avec des sociétés minières canadiennes pratiquant ce genre d’actions. Les témoignages portant sur des assassinats, la corruption, l’évasion fiscale, la pollution ou l’atteinte à la santé publique, qu’ils parviennent de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Roumanie, du Mali ou du Guatemala, avec les allures d’un macabre copier-coller.
Il rappelle aussi à quel point le silence est d’or au Canada. Les modes de censure et d’autocensure sont légion. Dernier exemple en date : à la Simon-Fraser University (SFU) de Vancouver, le professeur de science politique Andy Hira a exigé de sa propre institution, largement commanditée par l’industrie minière et le gouvernement canadien, qu’elle lui laisse rendre publics les résultats d’une recherche menée en République dominicaine sur la perception de l’exploitation minière de Barrick Gold par la population locale.
Un secteur protégé de l’Etat
Hira a personnellement interviewé trente-huit personnes dans le cadre de sa recherche, tout en menant un sondage détaillé auprès de 385 personnes. Il a mené ses travaux dans le cadre de l’Institut canadien international des ressources et du développement, une entité codirigée par les deux universités de Vancouver et par l’Ecole polytechnique de Montréal. L’Institut a bloqué la divulgation des données en s’appuyant sur un manquement supposé à un point strictement technique du code d’éthique (le pays sur lequel l’étude a porté a changé en cours de route sans que cela soit formellement signalé...).
> Lire aussi : L’histoire tragique de Jagendra Singh, le « reporteur Facebook » de l’Uttar Pradesh
De plus, le contrat que l’Institut a amené le professeur à signer réservait un droit de veto aux autorités de la République dominicaine. Les autorités publiques du pays sur lequel a porté l’enquête l’ont exercé en empêchant la publication de tout rapport, en opposition frontale avec le principe de la liberté de recherche universitaire. Barrick Gold a aussi désavoué le rapport. Aujourd’hui, la SFU exige de lui qu’il détruise ses résultats de recherche.
> Lire aussi  Crimes et pollution pour de l’or : le scandale de la mine de Mara-Nord, en Tanzanie
Aucun reproche n’a été adressé à ce jour à l’intéressé au sujet du fondement de sa recherche, de sa méthodologie ou de ses résultats. Mais les pressions qu’on lui fait subir sont inouïes pour qu’il taise ses données. Ce dernier cas ne constitue qu’un exemple, mais il témoigne de faits de censure et d’autocensure au Canada au bénéfice d’un secteur protégé par l’Etat.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/26/industrie-miniere-l-etat-canadien-se-donne-des-airs-bonhommes-mais-couvre-une-des-filieres-d-activite-les-plus-violentes-et-polluantes-du-monde_5481490_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/26/industrie-miniere-l-etat-canadien-se-donne-des-airs-bonhommes-mais-couvre-une-des-filieres-d-activite-les-plus-violentes-et-polluantes-du-monde_5481490_3232.html>>
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47- Tribune. « Il faut diminuer la pollution automobile », Le Monde, 26/06/19, 06h30 
Par Collectif de médecins et de chercheurs*

Dans une tribune au « Monde », un collectif de médecins dénonce l’augmentation de la fréquence de certaines maladies chroniques et les 60 000 décès par an en France dus à la pollution.
Tribune. Un collectif de médecins et de chercheurs s’associent pour dénoncer les effets de la pollution de l’air sur la santé et appuyer les mesures prises pour améliorer la qualité de l’air. Depuis les années 1980, les pics de pollution de l’air en rapport avec la densité croissante de population dans les mégapoles, le changement climatique et, surtout, le parc automobile sont identifiés comme responsables de crises d’asthme chez les enfants et les adultes. Plus récemment, les pics de pollution ont été impliqués aussi dans l’augmentation du recours aux soins pour causes cardio-vasculaires (accidents cardio-vasculaires, infarctus).
Au début des années 2000, les scientifiques du monde entier ont montré l’impact majeur sur la santé de la pollution de fond. L’exposition chronique est significativement liée à l’apparition de nouveaux cas d’asthme infantile ; ce lien commence dès l’exposition in utero chez la femme enceinte. Selon des études scientifiques plus récentes, chez l’enfant la pollution de fond engendrerait des allergies (eczéma, allergie alimentaire), des maladies auto-immunes (maladies inflammatoires du tube digestif, diabète), des petits poids de naissance, des défauts de croissance pulmonaire. Chez l’adulte ont été rapportés des pathologies cardio-vasculaires, des infections respiratoires, des maladies auto-immunes (sarcoïdose, polyarthrite rhumatoïde, diabète…), des cancers, notamment du poumon, des maladies neurodégénératives, des accouchements prématurés.
Dysfonctionnement immunitaire
A ces données épidémiologiques s’ajoutent des données expérimentales, les polluants (particules fines et ultrafines, mais également le dioxyde d’azote et l’ozone) sont à l’origine de processus inflammatoires au niveau des organes et d’un défaut de diversité de notre microbiome (bactéries bienveillantes qui colonisent notre peau et nos muqueuses) avec, comme résultante, un dysfonctionnement immunitaire. Les polluants sont à l’origine d’une modification de l’expression des gènes, notamment chez la femme enceinte, avec un risque accru de voir apparaître chez l’enfant à naître des maladies comme l’asthme.
Plus globalement, la pollution est à la fois responsable d’une augmentation de fréquence de maladies chroniques, mais aussi d’une mortalité dépassant 60 000 décès par an en France. Lorsque des mesures courageuses sur le parc automobile ont été prises au Japon, en Californie, en Suisse (interdiction du diesel, diminution des carburants polluants, augmentation des pistes cyclables, covoiturage, zones à faibles émissions…), la santé respiratoire et cardio-vasculaire des adultes s’est améliorée et les enfants ont retrouvé une croissance pulmonaire normale ! Nous appuyons donc toutes les mesures qui contribuent à diminuer la pollution automobile, à l’origine d’une grande partie de la pollution des aires urbaines, à l’image de la zone à faibles émissions de la métropole du Grand Paris, qui restreindra progressivement la circulation des véhicules les plus polluants, et des quinze métropoles françaises engagées dans ce processus.
> Lire aussi  Circulation différenciée, « ZFE » : les mesures pour contrer la pollution dans les grandes agglomérations
*Premiers signataires : Jocelyne Just, professeure, pédiatre, pneumo-allergologue, Paris ; Isabella Annesi-Maesano, professeure, directrice d’unité Inserm, Sorbonne Université, Paris ; Bruno Housset, professeur, pneumologue, Créteil ; Isabelle Bossé, docteure, allergologue, La Rochelle ; Philippe Bonniaud, professeur, pneumologue, allergologue, Dijon ; Thomas Bourdrel, docteur, radiologue, Strasbourg ; Harriet Corvol, professeure, pédiatre, pneumologue, Paris ; Frédéric de Blay, professeur, pneumologue, allergologue, Strasbourg ; Denis Devictor, professeur, pédiatre, Paris ; Alain Didier, professeur, pneumologue, allergologue, Toulouse ; Jean-Christophe Dubus, professeur, pédiatre, pneumologue, Marseille ; Ralph Epaud, professeur, pédiatre, pneumologue ; Bruno Stankoff, professeur, neurologue, Paris ; Xavier Jouven, professeur, cardiologue, Paris ; Anne Tsicopoulos, docteure, directrice d’unité Inserm, Lille.
§ Retrouvez la liste intégrale des signataires <https://thimbleprojects.org/poumon-et-pollution/695130/>.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/26/il-faut-diminuer-la-pollution-automobile_5481523_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/26/il-faut-diminuer-la-pollution-automobile_5481523_3232.html>>
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48- Un documentaire explore la face cachée des énergies vertes, AFP, 26/06/19, 10:00
Olivier Guérin

"Le vert n'est pas vert !", résument les journalistes Guillaume Pitron et Jean-Louis Pérez. Les deux hommes sont les auteurs d'un documentaire, présenté à La Rochelle et qui sera diffusé sur Arte, qui explore la face cachée des énergies vertes.
Pendant un an, les deux hommes ont parcouru une dizaine de pays, en Afrique, Asie ou dans les Amériques, pour filmer "Le côté obscur des énergies vertes", un documentaire de 90 minutes co-produit par la chaîne franco-allemande et la RTBF.
Toujours en cours de montage, le film a été présenté au marché international du film documentaire Sunny Side of the Doc qui, depuis lundi jusqu'à jeudi et depuis 30 ans, rassemble documentaristes, producteurs et acheteurs de programmes.
Voitures électriques, éoliennes, panneaux solaires... La promesse d'un monde meilleur, libéré des énergies fossiles, est un "mythe", disent les auteurs selon qui le monde subit désormais une nouvelle "dépendance" aux métaux rares, que les nouvelles énergies utilisent.
Les énergies vertes, "c'est surtout un business qui en remplace un autre", affirme à l'AFP Jean-Louis Pérez. "Le vert n'est pas vert", ajoute Guillaume Pitron, également auteur de La guerre des métaux rares, la face cachée de la transition énergétique et numérique (Les liens qui libèrent, 2018).
Pour évaluer la qualité d'un produit vis-à-vis de l'environnement, "il ne faut pas regarder que la consommation d'une voiture électrique, sinon on passe à côté des pollutions délocalisées", dit M. Pérez.
- Les "villages des cancers" -
"Il faut adopter une approche globale pour prendre en compte tout le cycle de vie, de la construction à la destruction. Par exemple l'électricité est produite à 38% par le charbon dans le monde. Or le charbon n'est pas la solution. Sans parler du problème du stockage de l'électricité", ajoute-t-il.
Les deux cinéastes ont filmé un lac artificiel de couleur complètement noire en Mongolie. "Il est pollué par les rejets des usines de raffinage de terres rares", disent-ils.
Dans l'Heilongjiang (nord-est de la Chine), "nous avons visité les +villages des cancers+, liés à l'extraction du graphite. Des villages vides où il ne reste qu'une ou deux personnes qui témoignent", disent-ils.
Car les batteries électriques et les objets numériques ont besoin de cobalt, de graphite, de tungstène, de lithium et des terres rares (lanthame, cérium, yttrium, etc).
Ce besoin de ressources entraîne également des conséquences économiques. "On va changer de dépendance", dit M. Pérez, "on était dépendant des pays du Golfe pour le pétrole, on le sera de la Chine qui détient près de 90% des terres rares".
Guillaume Pitron redoute pour sa part "l'électro-monarchie en train de naître, la Chine, qui est le premier pays producteur de voitures électriques et premier pays consommateur".
Les "Chinois sont très intelligents. Les Saoudiens n'ont jamais vendu de voiture avec le plein mais les Chinois vendent des voitures électriques avec des batteries contenant des métaux rares", ajoute-t-il.
Les conséquences sont aussi sociales, les unités de production européennes n'étant pas compétitives face à la concurrence asiatique. "C'est un Français, Michel Armand, qui a inventé la batterie électrique au lithium, qui fait référence aujourd'hui. Mais l'industrie s'est développée en Chine".
Pour autant, le tandem se veut optimiste. "La matière première va manquer. Le côté positif, c'est que l'on va apprendre à davantage recycler", assurent les deux hommes.
<https://information.tv5monde.com/info/un-documentaire-explore-la-face-cachee-des-energies-vertes-308227 <https://information.tv5monde.com/info/un-documentaire-explore-la-face-cachee-des-energies-vertes-308227>>
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49- Dans l’Afrique du Sud charbonnière, la population est prisonnière d’une pollution mortelle, Le Monde Afrique avec AFP, 26/06/19, 10h35

Au cœur de la Highveld, l’une des régions au monde les plus polluées en dioxyde d’azote et dioxyde de soufre, on y dénombre pas moins de douze centrales à charbon. 
Tumelo vient une nouvelle fois de manquer plusieurs jours d’école. « J’ai les yeux qui brûlent et j’ai l’impression d’étouffer », explique l’adolescente entre deux quintes de toux. « Le docteur dit qu’il ne peut rien, poursuit sa mère. La solution est de quitter Emalahleni », ville d’Afrique du Sud asphyxiée par l’industrie du charbon.
Tumelo habite au numéro 3094 du township d’Empumelelweni, dans la banlieue d’Emalahleni, au nord-est du pays. Son voisin du 3095, Lifa Pelican, souffre des mêmes maux, ce qui lui a valu de redoubler quatre classes. Le jeune homme de 25 ans ne se déplace jamais sans son aérosol, même dans sa maison glaciale aux murs en parpaings bruts. « Parfois, j’ai l’impression que je vais mourir », précise-t-il.
> Lire aussi  L’Afrique du Sud, 14e pollueur mondial, instaure une taxe carbone
Lifa a commencé à avoir des problèmes respiratoires après avoir emménagé à Emalahleni, coincée entre des mines de charbon poussiéreuses et les fumées blanchâtres de centrales électriques qui en brûlent jour et nuit la production. Alors quand il se rend chez son père à Nelspruit, à 200 kilomètres de là, il revit : « Je n’utilise pas d’aérosol. »
La famille de Tumelo raconte une histoire en tout point identique. Les problèmes de santé de la jeune fille de 14 ans « ont commencé quand on a déménagé ici en 2007 », se rappelle sa mère, Nono Ledwaba. « Quand Tumelo va chez sa grand-mère à Mafikeng [à 400 km], les symptômes cessent », assure-t-elle.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/26/dans-l-afrique-du-sud-charbonniere-la-population-est-prisonniere-d-une-pollution-mortelle_5481645_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/26/dans-l-afrique-du-sud-charbonniere-la-population-est-prisonniere-d-une-pollution-mortelle_5481645_3212.html>>
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50- L'Occitanie veut faire de l'hydrogène son "or vert", AFP, 26/06/19, 11:00
Hugues Jeanneaud

Premier train à hydrogène français dès 2022, première unité de production d'hydrogène sur un aéroport dès l'an prochain : dans la compétition entre régions autour du développement de ce carburant propre, l'Occitanie veut être pionnière.
La présidente de la Région, Carole Delga (PS), qui ambitionne de créer "la première région à énergie positive d'Europe", soumet au vote des élus régionaux le 27 juin un vaste plan "hydrogène vert" de 150 millions d'euros. Un projet "inédit en France à l’échelle d’une collectivité", affirme l'élue. 
Ce plan qui s'appuie sur les ressources en énergies renouvelables pour la production "d'hydrogène décarboné", propose une "stratégie intégrée" de recherche, d'investissements et d'accompagnement des projets. 
Carole Delga espère ainsi entraîner d'ici 2030 un milliard d'euros d'investissements dans la région qui deviendrait "leader sur l’hydrogène vert".
"L'hydrogène ne fera sens que si il est produit de façon +verte+", relève Christophe Turpin, spécialiste de l'hydrogène au sein du laboratoire Laplace (CNRS Toulouse). 
Si aujourd'hui, 95% de l'hydrogène est produit à partir des énergies fossiles, l’Occitanie veut développer une filière propre à partir de l'électrolyse de l'eau. Une technique qui consiste à décomposer les molécules d'eau (H20) à l'aide d'un courant électrique. 
- Stocker les énergies vertes -
Pour produire cet hydrogène décarboné, la région compte exploiter ses ressources en énergies renouvelables. 
Un secteur où elle ne manque pas d'atouts : elle est la deuxième région de France en capacité de production d'énergie hydraulique avec ses barrages pyrénéens et d'énergie photovoltaïque, la troisième pour l’énergie éolienne. 
"Le vent, le soleil sont des énergies intermittentes, donc il faut pouvoir stocker l’électricité pour l'adapter à la consommation. Et, la seule solution pour un stockage à long terme c'est l'hydrogène", affirme Laurent Selle, un autre chercheur qui travaille sur le sujet au sein de l'Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse.
Pour Christophe Turpin, le plan "hydrogène vert" est ambitieux : "150 millions d'euros, à l'échelle d'une région c'est beaucoup", estime-t-il, comparant l'enveloppe "aux 100 millions que Nicolas Hulot proposait pour un plan similaire au niveau national". 
"Ce que nous faisons est exceptionnel en termes de budget consacré mais aussi de vision d’objectifs recherchés. Notre stratégie repose sur une vision intégrée de la filière, de la production, à la distribution, aux usages…", assume Carole Delga.
- Trains et avions du futur - 
La région est à l'initiative de deux expériences qui doivent lancer la filière: le projet HyPort sur les aéroports de Toulouse-Blagnac et de Tarbes début 2020, et un train à hydrogène en 2022 dans les Pyrénées centrales. 
Pour ce dernier projet, l’Occitanie a signé un protocole de commande de trois rames "Régiolis à hydrogène" représentant un investissement de 33 millions d'euros avec le groupe Alstom. 
Elle emboîte ainsi le pas à la région de Francfort (Allemagne), qui vient de commander au groupe français 27 trains à hydrogène dont le "moteur" est fabriquée dans le site tarbais du groupe. 
Cette usine est devenue une spécialiste de la pile à combustible pour le ferroviaire. 
Ces nouvelles rames propres doivent permettre la réouverture de la ligne de Montréjeau - Luchon, une liaison fermée en 2014 en raison de la vétusté du caténaire. 
Autre projet phare, HyPort, créé en partenariat avec l'énergéticien Engie pour développer des infrastructures de production et de distribution d'hydrogène sur les aéroports de Toulouse-Blagnac et de Tarbes. 
L'enjeu : que les avions du futur, les navettes ou les engins de pistes puissent bénéficier d’énergie verte.
Si la feuille de route régionale pour la transition énergétique se concrétise, l'Occitanie pourrait compter d'ici 2030, deux usines de production d'hydrogène, une cinquantaine de station de production et de distribution de plus petites dimensions, une dizaine d'électrolyseurs et plus de 3.000 véhicules à hydrogène.
<https://www.lepoint.fr/societe/l-occitanie-veut-faire-de-l-hydrogene-son-or-vert-26-06-2019-2321063_23.php <https://information.tv5monde.com/info/l-occitanie-veut-faire-de-l-hydrogene-son-or-vert-308234>>
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51- Marée noire dans le golfe du Mexique : 17 000 litres de pétrole déversés chaque jour depuis quinze ans, Le Monde, 26/06/19, 13h15

Une nouvelle estimation de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique contredit celle de la compagnie de forage, multipliant par mille le pétrole répandu quotidiennement. 
C’est une catastrophe environnementale qui dure depuis bientôt quinze ans. En septembre 2004, l’ouragan Ivan dévaste le golfe du Mexique. Sous le niveau de la mer, d’immenses glissements de terrain se produisent. La plate-forme pétrolière 23051, installée à vingt kilomètres des côtes de Louisiane, est détruite. Son propriétaire, Taylor Energy, tente de colmater les fuites. Sur vingt-huit têtes de forage, d’où s’échappe le pétrole, six sont bouchées en un an. Mais les ouragans Katrina et Rita, en 2005, mettent un terme prématuré aux tentatives de colmatage.
Inutile de s’inquiéter, argue Taylor Energy, qui combat devant les tribunaux une ordonnance fédérale lui intimant l’ordre de poursuivre les opérations de colmatage. Seuls « quinze litres de pétrole » sont déversés chaque jour dans l’immense golfe du Mexique et ces derniers proviennent davantage d’un processus naturel, la sédimentation, que d’une éventuelle fuite, affirment des cadres de l’entreprise au New York Times.
> Lire aussi  Une des plus grosses fuites de pétrole aux Etats-Unis se répand depuis quatorze ans
1 000 fois plus de pétrole rejeté quotidiennement
Un rapport de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), publié lundi 24 juin, vient toutefois de faire voler en éclats le récit de Taylor Energy. Selon l’agence fédérale, la plate-forme laisse échapper jusqu’à 17 000 litres de pétrole quotidiennement et ce depuis quinze ans –, soit plus de 1 000 fois l’estimation donnée par la compagnie de forage.
Par ailleurs, « bien qu’il soit possible que les sédiments fortement mazoutés (…) puissent contribuer au pétrole rejeté dans l’eau, la nature chimique et le volume de pétrole mesuré empêchent les sédiments d’être la principale source du pétrole retrouvé actuellement dans le milieu marin », indique le rapport.
Taylor Energy a fait savoir, dans un communiqué relayé par le New York Times,qu’elle n’avait pas été en mesure d’étudier les données publiées dans le rapport et qu’elle voulait « des données scientifiques vérifiables sur la fuite, ainsi qu’une solution scientifiquement et écologiquement valable », jetant implicitement le doute sur le caractère objectif des travaux de la NOAA. Les estimations produites par cette étude sont, cependant, bien moindres que celles données l’an dernier par des experts de la Cour fédérale, note le quotidien américain. Selon ces derniers, entre 37 000 et 113 000 litres s’écoulaient quotidiennement des puits.
Trump en faveur des forages
Cette étude intervient alors que l’administration de Trump s’efforce de faire reculer un important règlement de sécurité en matière de forage en mer, mis en place par l’administration Obama après l’explosion de Deepwater Horizon en 2010 dans le golfe du Mexique. Cette catastrophe, la pire marée noire de l’histoire des Etats-Unis, a tué onze personnes et a déversé environ 4,9 millions de barils de brut dans la mer.
L’administration Trump a également pris des mesures pour étendre considérablement le forage en mer dans les eaux américaines. En 2018, le ministère de l’intérieur a proposé d’ouvrir presque tout le littoral du pays au forage. Ce projet n’est, cependant, pas encore appliqué, car il a été retardé en attendant que les contestations judiciaires soient réglées.
> Lire aussi  Huit ans après la catastrophe de Deepwater, Trump relance l’exploitation offshore
Le déversement de Taylor Energy était resté largement en dehors des projecteurs jusqu’à ce que les chercheurs qui surveillent les images satellitaires de la zone Deepwater Horizon remarquent « des nappes d’hydrocarbures persistantes qui ne semblaient pas liées au déversement de 2010 », affirme le rapport de la NOAA.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/26/maree-noire-dans-le-golfe-du-mexique-17-000-litres-de-petrole-deverses-chaque-jour-depuis-quinze-ans_5481748_3210.html <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/26/maree-noire-dans-le-golfe-du-mexique-17-000-litres-de-petrole-deverses-chaque-jour-depuis-quinze-ans_5481748_3210.html>>
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52- Circulation différenciée en Ile-de-France : pourquoi y a-t-il eu autant de bouchons ?, Le Parisien, 26/06/19, 21h45
Nicolas Berrod

Le réseau routier d’Ile-de-France a comptabilisé un nombre très élevé de kilomètres de ralentissements ce mercredi, malgré la circulation différenciée appliquée à Paris et en proche banlieue.
La circulation différenciée atteint-elle son but de réduire le trafic automobile ? À voir les courbes des bouchons sur les routes en Ile-de-France ce mercredi, rien n'est moins sûr. Toute la première partie de journée, le cumul d'embouteillages est resté dans la catégorie « exceptionnelle », et bien au-delà de la moyenne pour un jour de semaine. Dans la matinée, le plus haut a été atteint peu après 8h30, avec près de 370 km de ralentissements cumulés et recensés par Sytadin.
>> Suite à lire et à voir à :
<http://www.leparisien.fr/paris-75/circulation-differenciee-en-ile-de-france-pourquoi-y-a-t-il-eu-autant-de-bouchons-26-06-2019-8103492.php <http://www.leparisien.fr/paris-75/circulation-differenciee-en-ile-de-france-pourquoi-y-a-t-il-eu-autant-de-bouchons-26-06-2019-8103492.php>>
Sur le même sujet :
> Canicule : Marseille, Grenoble, Lyon… la circulation différenciée aussi appliquée en régions <http://www.leparisien.fr/societe/canicule-marseille-grenoble-lyon-la-circulation-differenciee-aussi-appliquee-en-regions-26-06-2019-8103798.php>, Le Parisien avec AFP, 26/06/19, 20h57
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53- Editorial. De Medellin à Paris, comment humaniser la "planète ville", Le Monde, 27/06/19, 07h00 
Collectif

En 2050, la population mondiale sera aux deux tiers urbaine. Pour faire face à cette mutation, « Le Monde » - Cities a récompensé, pour la quatrième fois, cinq projets d’innovation qui prouvent que le combat n’est pas perdu d’avance.
Un milliard de personnes habitaient dans des villes en 1960. Elles sont aujourd’hui plus de 4 milliards. Et les Nations unies annoncent que la population mondiale sera aux deux tiers urbaine en 2050. Cette croissance massive et continue pose, partout dans le monde, les mêmes défis.
Défis sociaux : si les grandes métropoles constituent des pôles de croissance et de développement, elles concentrent aussi des inégalités de plus en plus criantes, y compris dans les régions les plus riches du monde. Dans une étude retentissante publiée le 3 juin, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) a montré que la polarisation spatiale s’était fortement accrue entre 2001 et 2015 en Ile-de-France.
Non seulement les zones les plus paupérisées le sont toujours, mais les revenus en euros constants y ont diminué. Même phénomène, inversé, dans les zones les plus riches, avec, en toile de fond, l’imminent passage du prix moyen du mètre carré parisien au-dessus de la barre symbolique de 10 000 euros.
Paris n’est qu’un exemple parmi des dizaines dans les pays développés. Sans parler des villes qui encaissent des chocs migratoires structurels ou exceptionnels dans les pays les plus pauvres de la planète.
Défis environnementaux : 70 % des émissions de CO2 sont le fait des villes, et les prévisions à l’horizon 2050 affolent les thermomètres – des épisodes de 55 °C à l’ombre sont ­annoncés à Paris. Dans le monde entier, la guerre aux véhicules les plus polluants est ouverte, à grand renfort de péages urbains, de zones piétonnières, de forêts dans les villes, de « zones vertes », de réaménagements de la voirie pour libérer de l’espace aux modes de déplacement doux… Le secteur du bâtiment, l’un des principaux émetteurs de CO2 (36 % en Europe et 27 % en France), est également sur la sellette.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/06/27/humaniser-la-planete-ville_5482021_4811534.html <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/06/27/humaniser-la-planete-ville_5482021_4811534.html>>
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54- Reportage. A Nantes, l’effet vertueux d’une serre sur le toit, Le Monde, 27/06/19, 07h00 
Yan Gauchard  (Nantes, correspondant)

Economies d’énergie et lien social sont au cœur du projet « Symbiose », primé dans la catégorie « énergie ». 
Le nom de code de ce projet architectural, « Symbiose », vaut profession de foi. L’immeuble HLM ciblé, haut de quatre étages et datant des années 1970, est de facture banale. Son implantation géographique ne fait pas non plus rêver : le bâtiment est ­situé dans les quartiers nord de Nantes, secteur décrit en ces termes par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) : « D’un patrimoine faiblement attractif, voire répulsif, malgré la diversité des typologies et la qualité des appartements, notamment en termes de surfaces ou de luminosité. »
Gestionnaire d’un parc de 17 000 logements, l’office public de Nantes Métropole Habitat entend redorer l’image du quartier et ambitionne d’offrir « une nouvelle silhouette urbaine » à cet ensemble de 24 appartements, en le coiffant d’une serre chauffante. Outre son caractère convivial offrant un jardin sur le toit, le dispositif entend utiliser l’énergie ­solaire canalisée par la serre pour réaliser des économies d’énergie susceptibles de diminuer les charges des locataires.
Infrastructures énergivores
Pour cela, la start-up Ecotropy, spécialisée dans l’utilisation de l’intelligence numérique pour améliorer la performance d’infrastructures énergivores, a imaginé la pose d’une pompe à chaleur fonctionnant sur un mode « inversé ». « Cette pompe va extraire les calories accumulées dans la serre, et cette énergie va être acheminée de manière que le réseau d’eau chaude sanitaire soit chauffé », détaille Alexandre Nassiopoulos, fondateur et directeur d’Ecotropy. Le toit de l’orangerie sera en polycarbonate, ses façades, en verre translucide afin de préserver une vision panoramique. Le choix du site, souligne Luc Stephan, ­directeur de l’innovation à Nantes Métropole Habitat, et pilote du programme, ne doit rien au hasard : « On voulait travailler sur un bâtiment existant, mixer programme énergétique, qualité architecturale et volet social en créant un nouvel espace partagé pour les résidents. » Le potentiel solaire de la zone est « intéressant. Aucun arbre ou tour ne menace de projeter d’ombre sur l’édifice ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/06/27/a-nantes-l-effet-vertueux-d-une-serre-sur-le-toit_5482011_4811534.html <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/06/27/a-nantes-l-effet-vertueux-d-une-serre-sur-le-toit_5482011_4811534.html>>
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55- Chronique. « Sur les deux milliards de Terriens en plus en 2050, la moitié vivra dans un bidonville », Le Monde, 27/06/19, 07h05 
Grégoire Allix

Les Etats vont devoir faire face à une forte augmentation des populations urbaines, l’une des conséquences de l’inflation démographique de la planète, explique le journaliste du « Monde » Grégoire Allix.
Chronique. Vous trouvez les villes trop denses, trop vastes, trop peuplées ? Qu’on y étouffe, qu’on y est un peu collés-serrés, surtout par ces fortes chaleurs ? Vous n’avez encore rien vu.
Dans les trente prochaines années, autant dire demain à l’échelle d’un projet urbain, deux milliards de personnes supplémentaires vont s’entasser sur la planète. La division de la population des Nations unies (ONU) a actualisé les compteurs le 17 juin : de 7,7 milliards d’humains aujourd’hui, la population mondiale va bondir à 9,7 milliards en 2050.
> Lire aussi  En 2050, nous serons 9,7 milliards d’humains
L’avantage avec la démographie, c’est que c’est une science assez exacte. Ni hypothèses hasardeuses, ni scénarios catastrophe ; on ne voit pas ce qui empêchera ces projections de se réaliser. D’ailleurs, les experts sont clairs : les deux tiers de la croissance d’ici à 2050 se produiraient, même si les pays à haut niveau de fécondité descendaient immédiatement à deux enfants par femme. L’Afrique subsaharienne, qui compte pour la moitié de cet essor de l’humanité (l’autre moitié se trouve essentiellement en Asie), devrait ainsi voir sa population doubler, passant de un à deux milliards d’habitants.
L’urbanisation du monde
Un point commun réunit les deux milliards de Terriens à venir : ils vivront dans des villes, après y être nés ou y avoir migré, quittant une région rurale. Car l’inflation démographique de la planète se conjugue à un autre phénomène, l’urbanisation du monde ; 4,2 milliards d’urbains en 2019, 6,7 milliards annoncés en 2050… Les deux tiers de l’humanité vivront alors dans des villes, contre 55 % aujourd’hui.
Les pays qui vont connaître les plus fortes croissances de leur population sont aussi pour beaucoup les plus ruraux, ceux où les infrastructures urbaines sont les moins développées, et où s’annonce un exode rural massif.
Des pays d’Afrique vont voir la population de leurs villes multipliée par trois en trois décennies. L’Ethiopie, par exemple, encore à 80 % rurale, va bondir de 24 millions de citadins à plus de 74 millions. La Tanzanie ? 21 millions d’urbains en 2019, plus de 76 millions en 2050. La République démocratique du Congo ? 40 millions d’habitants dans les villes aujourd’hui, 126 millions dans trente ans.
En Egypte, la population urbaine va passer de 43 à 85 millions d’habitants ; en Indonésie, de 153 à 234 millions. Les deux Etats ont en commun de vouloir créer une nouvelle capitale pour échapper à l’enfer urbain que sont devenus Le Caire et Djakarta.
> Lire aussi  L’Indonésie rêve d’une nouvelle capitale dans la jungle de Bornéo
Pour les pays en développement, cet effet de ciseaux entre démographie affolante et urbanisation galopante est presque ingérable. Comment anticiper une telle croissance ? Comment fournir à un rythme aussi soutenu logements et équipements, routes et transports, eau potable et assainissement ?
La réponse est simple : c’est impossible. D’autant plus impossible que ces pays sont largement dépourvus des moyens et des services qui permettraient de l’envisager. D’autant plus impossible que bien des gouvernements préfèrent tenter, en pure perte, d’endiguer cette ruée urbaine plutôt que de l’accompagner et tardent à déléguer des compétences à leurs collectivités locales.
Résultat : près d’un milliard de ces « citadins » vivent dans une large panoplie de bidonvilles plus ou moins dépourvus des conforts les plus basiques et souvent exposés à toutes sortes d’aléas – expulsions, inondations, glissements de terrain… Ce petit peuple des exclus du droit à la ville va doubler en trente ans : sur les deux milliards de Terriens en plus en 2050, la moitié vivra dans un bidonville, prévoit l’ONU.
Réussir l’urbanisation du monde est pourtant vital. Non seulement pour le respect des droits humains élémentaires et pour limiter les dégâts de ce basculement sur l’environnement, mais pour l’évolution démographique elle-même.
L’expérience prouve que le mouvement vers les villes, par un meilleur accès à l’éducation, une confrontation à des idées nouvelles et une modification des modes de vie, conduit à une baisse significative de la fécondité en une seule génération. De quoi desserrer un peu la pression démographique sur une planète en surchauffe.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/27/sur-les-deux-milliards-de-terriens-en-plus-en-2050-la-moitie-vivra-dans-un-bidonville_5481930_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/27/sur-les-deux-milliards-de-terriens-en-plus-en-2050-la-moitie-vivra-dans-un-bidonville_5481930_3232.html>>
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56- Pour l’Institut Montaigne, la politique énergétique de la France n’est pas assez « volontariste », Le Monde, 27/06/19, 07h27
Nabil Wakim  

Le think tank libéral publie un rapport qui analyse les orientations françaises et s’inquiète « du manque de priorisation des axes et des moyens alloués ». 
L’adage « qui aime bien, châtie bien » s’applique aussi en politique économique. L’Institut Montaigne, think tank libéral qui n’a jamais caché sa préférence pour Emmanuel Macron, publie, jeudi 27 juin, un rapport qui analyse la feuille de route énergétique de la France présentée par l’exécutif début 2019.
La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui dessine la politique française en la matière pour les dix prochaines années, prévoit notamment de repousser l’objectif de 50 % au plus d’électricité d’origine nucléaire à 2035, au lieu de 2025, ainsi qu’un fort développement des énergies renouvelables.
Dans son rapport, l’Institut Montaigne se livre à une critique argumentée de la PPE : le groupe de travail coprésidé par Michel Pébereau, ancien président de BNP Paribas, et Philippe Boisseau, ex-numéro deux de Total, estime que « la PPE remplit son objectif principal : établir une feuille de route stratégique de la politique énergétique française ». Mais il souligne aussi les failles de la démarche. « Le manque de priorisation des axes et des moyens alloués est criant », estime le rapport.
Alors que les députés commencent l’examen de la loi énergie et climat à l’Assemblée nationale, l’Institut Montaigne s’inquiète de l’absence de politique cohérente et déterminée pour faire baisser la consommation d’énergie.
> Lire aussi  La loi sur le climat devient un test pour le gouvernement
Un défi colossal
Dans le texte présenté au Parlement, le gouvernement propose d’accélérer la baisse des consommations d’énergies fossiles, à – 40 % en 2030, au lieu de – 30 % prévu par la loi de transition énergétique en 2015. L’exécutif conserve l’objectif de réduire la consommation énergétique finale de 20 % en 2030.
Un défi colossal, souligne l’Institut Montaigne, emboîtant le pas au Haut Conseil pour le climat, qui a rendu, mercredi 26 juin, un premier rapport sévère sur la cohérence de la politique énergétique et climatique française.
L’analyse du laboratoire d’idées préconise de « compléter la PPE par un plan ambitieux d’économie d’énergie ». « L’objectif doit être affiché de façon plus volontariste, il faut mieux l’expliquer, et il faut que l’Etat et les collectivités soient exemplaires dans ce domaine », souligne Philippe Boisseau.
Un constat qui arrive au moment où la majorité se divise sur la question de la rénovation énergétique des bâtiments. Les immeubles consomment, à eux seuls, 45 % de l’énergie du pays et ils émettent 25 % des gaz à effet de serre.
Le programme d’Emmanuel Macron prévoyait la mise en place d’un « un grand plan Marshall de la rénovation du bâtiment » et d’interdire, dès 2025, la location des « passoires énergétiques ». Après un arbitrage rendu mercredi matin à Matignon, le texte s’oriente vers une interdiction à partir de 2028 seulement.
> Lire aussi  La lutte contre les « passoires thermiques » divise la majorité comme le gouvernement
Absence de visibilité européenne
L’Institut Montaigne s’inquiète du manque de pédagogie de la part de l’exécutif sur ces questions et propose, là aussi, de lancer un « plan national », qui décline concrètement les objectifs, pour inciter citoyens, entreprises et institutions à prendre conscience de l’importance d’économiser l’énergie.
En substance : il ne s’agit pas simplement de dessiner une trajectoire, il faut ensuite la faire accepter par les citoyens. La mobilisation des « gilets jaunes » contre la hausse de la fiscalité sur le carburant a, là aussi, laissé des traces.
Plus surprenant : le rapport du think-tank libéral rejoint en partie la critique de plusieurs associations écologistes, qui estiment que les dispositifs d’économie d’énergie sont peu lisibles, peu transparents et mal connus du grand public. Le CLER, Réseau pour la transition énergétique, demande la mise en place d’un guichet unique pour les citoyens pour bénéficier de ces aides.
Un autre point crucial est souligné par les auteurs du rapport de l’Institut Montaigne : l’absence de visibilité européenne sur ces questions. « Cette PPE semble avoir été conçue comme si la France était isolée, alors que les sujets énergétiques sont de plus en plus [internationaux] », s’inquiète Philippe Boisseau. Le rapport préconise de « mettre en place un pilotage coordonné des capacités électriques nationales respectives, afin de favoriser la production d’énergie décarbonée » à l’échelon européen.
Une critique d’autant plus centrale que cette feuille de route énergétique ne couvre en fait qu’un tiers des émissions de gaz à effet de serre de la France, souligne le rapport, puisque certains secteurs – comme les transports aériens, maritimes ou routiers – ne dépendent pas uniquement de la politique énergétique française. Une incitation pour le gouvernement à mener plus vivement cette bataille au niveau européen.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/27/l-institut-montaigne-epingle-la-politique-energetique-d-emmanuel-macron_5481997_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/27/l-institut-montaigne-epingle-la-politique-energetique-d-emmanuel-macron_5481997_3234.html>>
En savoir plus :
> Rapport. Pour réussir la transition énergétique <https://www.institutmontaigne.org/publications/pour-reussir-la-transition-energetique>, Institut Montaigne, juin 2019
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57- De Paris à Marseille, la circulation différenciée entre dans les mœurs, AFP, 27/06/19, 14:00
Francois Becker, avec les bureaux de l'AFP

La région parisienne, Lyon, Annecy, Strasbourg, Grenoble, et, pour la première fois le centre de Marseille : en plein pic de canicule et d'ozone, les véhicules les plus anciens devaient rester au garage jeudi, une mesure antipollution qui entre peu à peu dans les mœurs.
Ville parmi les plus polluées à l'année par les particules, Marseille, en alerte à cause de taux d'ozone néfastes pour la santé, est concernée pour la première fois, dans une zone limitée au centre-ville, par ces restrictions.
Pour cette première, annoncée la veille, les règles sont plus souples qu'ailleurs : seules les vignettes Crit'air 4 et 5 sont interdites, et surtout, le préfet l'a annoncé : aucun PV ne sera dressé. Place Castellane, en plein centre, les policiers n'obligent même pas les automobilistes sans vignette -- l'immense majorité -- à faire demi-tour.
Sur le bitume où des files de voitures ronronnent sous un soleil de plomb jeudi, l'heure est à la pédagogie. 150 policiers sont déployés dans un secteur qui englobe notamment la gare Saint-Charles, la Canebière, les plages du centre-ville ou les abords du stade Vélodrome.
"Bonjour, on fait de la prévention, mais la prochaine fois ce sera de la répression", explique un agent à Michel, plombier au volant de son vieil utilitaire diesel. Il n'a pas demandé de vignette et se voit remettre un prospectus sur la marche à suivre. "Je comprends la démarche, mais bon, on est bien obligés de travailler", juge l'artisan.
"C'est très bien pour Marseille, mais il faut aussi s'attaquer à la pollution des bateaux et des avions", note Christophe, un infirmier qui, ce matin, a choisi les transports en commun. Il parie que la mesure portera ses fruits : "on n'est pas plus bêtes qu'ailleurs".
- Prise de conscience -
Les Marseillais "sont très surpris, ils ont l'impression de tomber du placard", constate le capitaine de police Rémy Bissonnier, pour qui "le jour J environnemental à Marseille, c'est aujourd'hui".
Dans une ville où les transports en commun accusent un net retard, cette mesure avait été réclamée à plusieurs reprises, notamment par les écologistes. Plusieurs responsables de gauche demandent d'y ajouter des mesures d'urgence sur les émanations des navires. Le port a réagi mercredi soir en limitant la vitesse sur l'eau.
Ailleurs en France, la circulation différenciée entre peu à peu dans les moeurs. A Strasbourg, les contrôles se voulaient également pédagogiques, mais les véhicules qui n'ont pas la vignette Crit'Air 1, 2 ou 3 doivent faire demi-tour.
"J'ai hésité à prendre mon vélo ce matin, je me suis fait avoir, je pensais qu'il n'y aurait pas de contrôle", reconnaît Aurore, l'une de ces automobilistes recalés, qui pense à "ceux qui ne peuvent pas faire autrement".
"On a l'impression de toucher à la liberté de déplacement", note Françoise Bey, vice-présidente socialiste de l'Eurométropole, en charge de la qualité de l'air, pour qui "la pédagogie est importante".
Signe d'une "prise de conscience collective, "au total 1.200 vignettes Crit'Air ont été achetées dans le Bas-Rhin et 500 en Allemagne, depuis l'annonce de la circulation différenciée", selon Dominique Schuffenecker, directeur de cabinet du préfet.
En Ile-de-France, la circulation différénciée a été reconduite jeudi : seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air de classe 0, 1 et 2 sont autorisés à circuler à Paris et la petite couronne. La veille, 2.688 contrôles avaient permis de relever 463 infractions en lien avec Crit'air.
Mais comme la veille, cette limitation était sans effet visible sur le trafic automobile. Selon le site Sytadin, le cumul de bouchons dans la région se situait dans la fourchette "habituelle" jeudi à 10H00, après avoir même dépassé les niveaux "exceptionnels" aux alentours de 07H00.
<https://www.lepoint.fr/societe/de-paris-a-marseille-la-circulation-differenciee-entre-dans-les-moeurs-27-06-2019-2321376_23.php <https://information.tv5monde.com/info/de-paris-marseille-la-circulation-differenciee-entre-dans-les-moeurs-308475>>
Sur le même sujet :
> Circulation différenciée, « ZFE » : les mesures pour contrer la pollution dans les grandes agglomérations <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/25/pollution-la-circulation-differenciee-sera-automatique-en-region-parisienne-en-cas-de-pic_5481228_3244.html>, Le Monde, maj le 26/06/19 à 09h16
> Le « dilemme moral » des automobilistes avec la circulation différenciée <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/28/face-a-la-circulation-differenciee-le-dilemme-moral-des-automobilistes_5482808_3244.html>, Le Monde, 28/06/19, 20h09
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58- Loi énergie et climat : vers la fermeture des dernières centrales à charbon, AFP, 28/06/19, 00:00

L'Assemblée nationale a donné son feu vert jeudi soir pour permettre au gouvernement de procéder à la fermeture des quatre dernières centrales à charbon d'ici 2022, lors de l'examen du projet de loi énergie et climat.
La mesure, adoptée par 48 voix et 5 abstentions, prévoit qu'un décret plafonnera les émissions de gaz à effet de serre émises par les installations de production d'électricité à partir de combustibles fossiles situées en métropole "et émettant plus de 0,550 tonne d'équivalents CO2 par heure". 
Cela "conduira les exploitants des centrales à cesser l'exploitation des tranches fonctionnant au charbon".
Est également prévu : un accompagnement spécifique pour les salariés des centrales concernées et leurs sous-traitants, environ 670 emplois directs et 740 indirects selon l'étude d'impact accompagnant le texte.
Deux des centrales à charbon appartiennent à EDF et sont situées à Cordemais (Loire-Atlantique) et au Havre (Seine-Maritime). Les deux autres, propriétés de l'Allemand Uniper, se trouvent à Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Saint-Avold (Moselle). Le groupe EDF a annoncé début juin qu'il fermera celle du Havre au printemps 2021.
"C'est un choix important en matière énergétique de tourner une page (...) et c'est concrètement la transition énergétique", a affirmé le ministre de la Transition écologique François de Rugy. 
Il a ajouté que sur "beaucoup de ces territoires, d'autres activités de production énergétique, d'énergies renouvelables ou d'activité industrielle liées aux énergies renouvelables vont prendre le relais". 
Le charbon représente "1,8%" de la part de production d'électricité, "mais c'est 35% des émissions que nous allons réduire", a souligné Célia de Lavergne, responsable du texte pour LREM, en se félicitant d'accomplir "un grand pas vers la neutralité carbone en 2050".
Sur la fermeture des centrales, Laure de la Raudière (UDI-Indépendants) a loué "une décision courageuse" puis l'ancien "marcheur" Matthieu Orphelin (non inscrit), proche de Nicolas Hulot, a salué "une avancée majeure".
Julien Aubert (LR) a approuvé une mesure "qui va dans la bonne direction" tout en appelant l'exécutif à "ne pas négliger les réalités sociales".
Hubert Wulfranc (PCF) s'est abstenu, estimant que "l'avenir immédiat des salariés" n'était "pas totalement sécurisé".
L'ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho (non inscrite) a vu dans le choix de procéder par décret une volonté du gouvernement de "conserver manifestement une marge de souplesse". "Est-ce en fait pour mettre en veille ces centrales tout en gardant la possibilité de les faire tourner quelques heures ?", a-t-elle demandé. 
Mme Batho a, comme le groupe socialiste et les Insoumis, réclamé en vain la fermeture des centrales en 2022 sans passer par la voie réglementaire.
<https://www.geo.fr/environnement/loi-energie-et-climat-vers-la-fermeture-des-dernieres-centrales-a-charbon-196291 <https://information.tv5monde.com/info/loi-energie-et-climat-vers-la-fermeture-des-dernieres-centrales-charbon-308587>>
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59- Paris étouffe, même sans canicule, Les Echos, Editos & Analyses, 28/06/19, 11h23
Par Roger-Pol Droit, philosophe, chercheur au CNRS, enseignant et écrivain

Paris paralysé, Paris pollué, Paris enlaidi. Ce n'est ni un hasard ni une nécessité. Seulement le résultat de décisions politiques aberrantes.
Il n'y a pas si longtemps, on venait vivre en ville parce que c'était mieux qu'à la campagne : plus de confort, de loisirs, de services, de soins… Ces perspectives décidaient des ruraux à s'installer dans les capitales, qu'elles soient régionales ou nationales. C'est toujours le cas, du moins en grande partie. De fait, les grandes villes de France demeurent, dans l'ensemble, agréables à habiter.
Sauf Paris. Le quotidien y a viré à l'enfer. Les malheureux résidents de cette cité, qui fut autrefois Ville Lumière, subissent l'entrelacement de  transports publics bondés , de  travaux sur la chaussée en nombre démesuré , d'embouteillages interminables, d'une pollution de l'air croissante, d'une insécurité sans précédent de la circulation, mêlant dans le plus anarchique désordre trottinettes, vélos, motos, voitures, bus et piétons… Le tout, en ce moment, par 40° à l'ombre. Evidemment, personne n'est responsable de  l'actuel pic de chaleur . Mais la cause de ce chaos urbain est directement politique.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/paris-etouffe-meme-sans-canicule-1033931 <https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/paris-etouffe-meme-sans-canicule-1033931>>
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60- A Lille, la « Catho » vise le zéro carbone en 2021, Le Monde, 28/06/19, 16h23
Laurie Moniez (Lille, correspondance)

L’université catholique de Lille, engagée depuis plusieurs années dans la transition écologique, vient d’installer sur son campus un système de stockage d’énergie qui lui permettra d’être en autoconsommation. 
Des solutions pour la planète. C’est une ville dans la ville, et un laboratoire de la transition écologique : l’université catholique de Lille et ses 32 000 étudiants se sont lancés depuis 2013 dans un programme de transition énergétique et sociétale à grande échelle, intitulé Live Tree (« Lille Vauban Esquermes en transition énergétique, écologique et économique »).
Sur ce campus lillois créé en 1875 et étalé sur dix hectares, le défi est d’optimiser l’autoconsommation énergétique à partir de l’existant, et notamment de bâtiments vieillissants, en utilisant les réseaux actuels et en s’appuyant sur le numérique.
Parmi les dernières innovations, la « Catho », comme on la surnomme, a installé 1 300 m2 de panneaux photovoltaïques d’une puissance de 200 kWc sur les toits de son îlot historique raccordés à un système de stockage d’énergie pour réduire les émissions de CO2. L’énergie solaire est entreposée grâce à deux convertisseurs et à vingt-cinq packs de batteries neuves d’une capacité de 10 kWh, chacun installé dans trois armoires placées au sous-sol du « Rizomm », un bâtiment rénové peu énergivore, autoproducteur et autoconsommateur d’électricité, devenu une vitrine de la transition énergétique. Le dispositif de stockage a été mis en place par Eaton, société américaine spécialisée dans la gestion de l’énergie.
« On autoconsomme 98 % de notre propre énergie sans stockage et 100 % avec le stockage, précise Benoît Robyns, vice-président de la transition énergétique et sociétale de l’Université catholique de Lille. Ce système permet d’accroître la part d’électricité verte et de réduire son coût en la stockant quand elle n’est pas utilisée et donc moins chère, à savoir la nuit. »
Le système mis en place par Eaton redistribue l’énergie lors des pics de consommation ou lors d’une recharge de véhicule électrique sur l’un des 24 points de recharge du site lillois.
« Préfigurer la ville de demain »
L’objectif affiché de l’université catholique de Lille est de devenir un campus zéro carbone d’ici 2035, et d’ici 2021 pour l’ensemble des bâtiments historiques situés autour du Rizomm. « Fondée en 1875, la Catho est une vieille dame qui télécharge ses factures sur smartphone, s’amuse Yohan Rogez, ingénieur de formation chargé du programme Live Tree depuis 2015. On tente ici de préfigurer ce que pourrait être la ville de demain ».
Pour atteindre le zéro carbone en énergie consommée (électricité et chaleur) dès 2021, l’université modifie en profondeur ses usages. « On encourage les comportements vertueux et l’on fait de la compensation en plantant des arbres », relève Benoît Robyns.
Dans leur quotidien, les étudiants baignent dans ce terreau du développement durable, et eux-mêmes impulsent des projets comme le « green challenge » qui, en plus de défis hebdomadaires, a permis l’installation de collecteurs de mégots, de fontaines à eaux ou de poubelles de tri. Une association étudiante a créé un jardin partagé, tandis qu’une autre a collecté de vieux meubles pour une vente solidaire. Depuis septembre, dix-huit étudiants travaillent sur la conception d’une voiture solaire. Sur ce campus, on propose des repair cafés, des composteurs et une flotte de vélos électriques.
« Chacun peut voir ce que pourrait être la ville de demain à travers ce terrain de jeu qu’est la Catho, estime Yohan Rogez. Les villes et les bâtiments vont devoir se réinventer et cela prend du temps. Ici, où se mêlent bâtiments neufs et anciens, on est une structure solide, on a du temps, on fait de la recherche, donc on peut travailler à la fois la technique et l’appropriation pour créer une smart city. »
Serre urbaine au Palais Rameau
Fédération pluridisciplinaire qui rassemble, dans un ensemble unique en France, des facultés, des écoles supérieures, des grandes écoles et quinze centres de recherche d’une part, et un groupement hospitalier d’une autre part, la Catho a réussi à emmener dans son projet de transition énergétique ses 32 000 étudiants et ses 200 associations, 5 200 salariés, 650 enseignants-chercheurs et une partie des 18 000 habitants du quartier Vauban Esquermes. Dès 2000, l’université a mis en place le premier plan de déplacements universitaire de France (pour faciliter l’accès à son campus), créé un institut du développement durable et responsable, et développé la R&D sur les sujets de l’énergie, des réseaux et des bâtiments intelligents.
> Lire aussi  L’architecture durable, un chantier ouvert à l’expérimentation
En cette fin du mois de juin, l’économiste américain, auteur de La Troisième Révolution industrielle (éditions LLL, 2011), Jérémy Rifkin, s’est rendu à la Catho pour constater les évolutions de Live Tree et les promouvoir à travers d’autres universités dans le monde. Cette troisième révolution industrielle, intitulée « Rev » dans les Hauts-de-France, est aujourd’hui pilotée par l’ancien ministre de l’agriculture Philippe Vasseur, fier du travail accompli par l’université lilloise. « Ce n’est pas “gadget”, ce que propose la Catho, confie-t-il. Ils se sont vraiment engagés dans la transition énergétique ».
Financièrement, le programme Live Tree est à ce jour alimenté par des subventions, du mécénat et des apports d’entreprises pour un total de 10 millions d’euros. L’université investit autant en propre et continue de s’engager dans la transition écologique. Bientôt, un autre projet va voir le jour : le Palais Rameau, bâtiment historique lillois datant de 1879, va être restauré et transformé en serre urbaine pour devenir le premier démonstrateur européen de l’agriculture urbaine et de l’alimentation de demain.
<https://www.lemonde.fr/des-solutions-pour-la-planete/article/2019/06/28/a-lille-la-catho-vise-le-zero-carbone-en-2021_5482788_5444637.html <https://www.lemonde.fr/des-solutions-pour-la-planete/article/2019/06/28/a-lille-la-catho-vise-le-zero-carbone-en-2021_5482788_5444637.html>>
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61- Électricité/outre-mer : l'aide à la biomasse étendue à la Martinique, AFP, 28/06/19, 18:00

La prime "bagasse" versée par le gouvernement aux centrales électriques d'outre-mer fonctionnant avec des résidus de canne à sucre va être étendue à la Martinique et ne se sera plus dégressive au fil du temps, a annoncé vendredi le ministère de la Transition écologique et solidaire. 
Cette mesure vise à "amplifier la valorisation de ce sous-produit agricole, à soutenir la filière canne-sucre-rhum et à appuyer les territoires d'outre-mer dans leur trajectoire vers l'autonomie énergétique", précisent dans un communiqué le ministre d’État François de Rugy et la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon. 
Elle s'inscrit également dans la stratégie du gouvernement de convertir à la biomasse l'ensemble des centrales d'outre-mer fonctionnant encore au charbon d'ici 2023.
François de Rugy a signé un arrêté en ce sens qui "sera applicable à l'ensemble des installations industrielles d'outre-mer qui produisent de l'électricité à partir de biomasse issue de la canne à sucre".
La prime "bagasse", d'un montant de 14,5 euros par tonne de canne, était déjà versée en Guadeloupe ou à la Réunion mais la Martinique n'en bénéficiait pas, a précisé le ministère à l'AFP.
L'arrêté supprime également le coefficient de dégressivité de la prime au fil du temps, a-t-on ajouté de même source.
Le potentiel de production d'électricité à partir de biomasse est très important pour les territoires d'outre-mer, dans la mesure où cette énergie n'a pas de caractère intermittent d'autres énergies comme le solaire ou l'éolien.
La bagasse (résidu de la canne à sucre) a représenté 8,3% de la production électrique à la Réunion en 2016 et 3,6% en Guadeloupe en 2017.
La prime sera versée sur la base des volumes de canne calculés en fin d'année afin d'assurer un traitement équitable des territoires indépendamment des dates de campagne sucrière, a précisé le ministère.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/electricite-outre-mer-l-aide-a-la-biomasse-etendue-a-la-martinique_135039 <https://information.tv5monde.com/info/electriciteoutre-mer-l-aide-la-biomasse-etendue-la-martinique-308727>>
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62- Energie et climat : les députés votent des objectifs ambitieux mais reculent sur les « passoires thermiques », Le Monde, maj le 29/06/19 à 06h14
Pierre Le Hir, Isabelle Rey-Lefebvre et Nabil Wakim  

L’Assemblée nationale a adopté en première lecture, vendredi 28 juin, un projet de loi qui déçoit les ONG. 
« Au cœur de l’acte II [du quinquennat], il y a d’abord l’ambition écologique », avait assuré le premier ministre, Edouard Philippe, dans sa déclaration de politique générale du 12 juin.
Le projet de loi relatif à l’énergie et au climat, examiné en première lecture à l’Assemblée nationale du 26 au 28 juin, se devait donc d’être un marqueur de cette volonté. Il était d’autant plus attendu que le Haut Conseil pour le climat, mis en place par le président de la République Emmanuel Macron en réponse à la fronde des « gilets jaunes », vient de remettre à l’exécutif un rapport extrêmement sévère, soulignant « le retard » de la France sur ses objectifs. Cela, alors même que la vague de chaleur qui affecte le pays rend tangible la réalité de la menace climatique.
> Lire aussi  Climat : pourquoi la France n’est pas du tout sur les rails
Le texte adopté par un hémicycle clairsemé, vendredi 28 juin dans la soirée, envoie pourtant aux Français un signal en demi-teinte. Certes, il rehausse les objectifs que se fixe Paris en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais il reste timoré sur les moyens mis en œuvre pour y parvenir, en particulier dans le domaine crucial de la rénovation des bâtiments, en repoussant à 2028, au mieux, la fin des « passoires thermiques ».
Conçu au départ comme une « petite loi » de seulement huit articles, le texte avait pour objet principal de corriger la loi de transition énergétique de 2015, en différant de 2025 à 2035 la baisse à 50 % de la part de l’électricité d’origine nucléaire (contre plus de 70 % aujourd’hui). Mais il s’est considérablement étoffé, au fil des commissions parlementaires, jusqu’à compter finalement plus de quarante articles.
Le premier inscrit dans la loi, pour la première fois, la référence à « l’urgence écologique et climatique ». Il grave aussi dans le marbre l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050, celle-ci devant être atteinte en divisant les émissions de gaz à effet de serre par six, par rapport à leur niveau de 1990, alors que la loi de 2015 ne prévoyait qu’une division par quatre. Et il définit cette neutralité comme « un équilibre entre les émissions anthropiques et les absorptions anthropiques (…) sur le territoire national », sans recourir à des crédits internationaux de compensation carbone.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/energies/article/2019/06/28/energie-et-climat-les-deputes-votent-des-objectifs-ambitieux-mais-reculent-sur-les-passoires-thermiques_5482936_1653054.html <https://www.lemonde.fr/energies/article/2019/06/28/energie-et-climat-les-deputes-votent-des-objectifs-ambitieux-mais-reculent-sur-les-passoires-thermiques_5482936_1653054.html>>
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63- Entretien. Lutte contre la pollution de l’air : « On est dans la demi-mesure permanente », Le Monde, 30/06/19, 18h42
Propos recueillis par  Charlotte Chabas

Pour le chercheur Lionel Charles, les mesures mises en œuvre pour agir contre la pollution ne sont pas assez opérationnelles, à l’image de la circulation différenciée, , qui peine à s’imposer.
Depuis le début de la vague de chaleur inédite que connaît la France, plusieurs grandes agglomérations ont décidé de restreindre la circulation automobile en ville, afin de lutter contre d’importants pics de pollution. Mais ce dispositif, qui sanctionne pourtant d’une amende les voitures anciennes qui bravent l’interdit, peine à s’imposer.
Pour Lionel Charles, chercheur indépendant auteur de nombreux ouvrages sur la pollution atmosphérique, ce manque d’adhésion populaire est lié à une gestion trop institutionnelle du problème sanitaire.
> Lire : 5 questions pour comprendre la circulation différenciée en Ile-de-France
Mercredi en Ile-de-France, alors qu’était mise en place la circulation différenciée, des embouteillages d’une importance exceptionnelle ont été observés. Comment expliquer ce paradoxe ?
D’abord, il faut se souvenir qu’à partir du moment où on cherche à conditionner l’action des gens, on provoque souvent un sentiment de rejet où chacun a, au contraire, besoin de marquer son indépendance.
Ce qui continue de manquer, c’est un travail de fond pour impliquer chacun individuellement à son échelle, et éviter des injonctions contre-productives. Ce n’est pas surprenant d’en arriver là quand on voit la légèreté avec laquelle, historiquement, la France a abordé la question de la communication environnementale.
Vous avez le sentiment que l’enjeu de la pollution de l’air n’est pas encore pris au sérieux ?
La pollution atmosphérique urbaine est un enjeu récent, qui n’a émergé que dans les années 1990. Avant cela, ce n’était considéré qu’au niveau industriel.
La première loi sur le sujet date de 1996. L’année suivante paraît la première étude qui montre que 19 000 personnes meurent chaque année en France à cause de la pollution de l’air. Elle a provoqué un tollé, de nombreuses personnalités politiques et médiatiques dénonçant une aberration ; on accuse alors les chercheurs d’exagérer.
Aujourd’hui, les dernières études évoquent plutôt 48 000 décès par an, et pourtant on a toujours autant de polémiques. La notion sanitaire du problème ne pénètre pas dans les esprits.
Il y a pourtant eu cette loi de 1996, plusieurs plans nationaux… Pourquoi restent-ils relativement inefficaces ?
Une succession de plans plus ou moins ambitieux, commandés par le ministère, ont mis en place des structures ou des instances sans réel pouvoir d’action. Ce qui manque à la loi sur l’air, c’est une dimension opérationnelle. Un vrai pouvoir à la bonne échelle, avec les bons acteurs locaux. Tout est resté beaucoup trop institutionnel.
L’Etat continue à ne pas assez déléguer. Il y a des consignes édictées par le ministère que les différents échelons des collectivités locales ont à faire appliquer, en jonglant avec les chevauchements d’impératifs.
A ce titre, la région parisienne est particulièrement caricaturale, entre les différents départements, la région, la Ville de Paris, les ministères, et toutes les divergences de vision politique et d’agenda entre ces instances qui se taclent mutuellement sur les choix opérés. On se retrouve avec une cacophonie délirante. Résultat, il y a souvent des zones grises.
Avez-vous des exemples ?
Dans le cas de la circulation différenciée, c’est éloquent. La mesure est mise en œuvre, et dans le même temps, on donne comme consigne aux policiers de la faire appliquer en fonction de leur appréciation. Si on voulait de l’efficacité, il faudrait déployer des centaines d’agents. On est dans la demi-mesure permanente.
De la même manière, on a repris ce système d’alerte [la circulation différenciée doit désormais être déclenchée automatiquement si le seuil d’information sur un polluant est dépassé pendant deux jours au moins, ou dès que le seuil d’alerte est atteint] qui avait été conçu plutôt pour le secteur industriel, qui joue sur la peur et pas sur l’adhésion. Cela ne peut pas fonctionner à l’échelle d’une ville, où du jour au lendemain tous les habitants devraient modifier leurs pratiques avant de reprendre leurs habitudes, jusqu’au prochain pic de pollution.
Cela crée beaucoup d’incompréhension et un manque de confiance. Alors au milieu de ça, les gens prennent ce qu’ils veulent. La gestion nationale fait oublier les responsabilités individuelles. Sur l’autoroute, on voit bien ces messages inscrits sur les panneaux, « pic de pollution : diminuez la vitesse de 20 km/h », mais qui l’applique ? C’est un des nombreux dispositifs faibles mis en place.
N’est-ce pas le cas dans d’autres pays ?
J’ai mené plusieurs études dans le monde anglo-saxon. L’environnement y est davantage perçu comme opératoire. A Londres, par exemple, cela fait une vingtaine d’années que des péages urbains ont été mis en place, les transports en commun ont été sans cesse améliorés, et il y a une tradition civique et peu de défiance envers l’Etat. Cela donne globalement quelque chose qui fonctionne.
Or, cette logique d’action manque considérablement à la tradition française. L’environnement y reste toujours une construction imagée, lointaine, quasiment un concept abstrait. Il y a une mise à distance. Globalement, on sait qu’il y a un problème, mais on se retrouve dans une situation où tout le monde est responsable de tout, mais personne n’est responsable de rien.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/30/lutte-contre-la-pollution-de-l-air-on-est-dans-la-demi-mesure-permanente_5483465_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/30/lutte-contre-la-pollution-de-l-air-on-est-dans-la-demi-mesure-permanente_5483465_3244.html>>
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En images
64- Dunkerque : la gratuité des transports en commun est un succès, France 2, journal de 13h, 11/06/19

Le premier bilan de la gratuité des transports en commun à Dunkerque (Nord) montre une nette hausse de la fréquentation, et un nouveau dynamisme du centre-ville.
C'est l'une des priorités des territoires : les transports. Et depuis plusieurs mois, une initiative fait débat, à savoir les transports en commun gratuits. La ville de Dunkerque (Nord) a sauté le pas en octobre 2018, et 9 mois plus tard, les premiers bilans semblent très positifs, notamment en terme de fréquentation. "Avant je ne prenais jamais le bus, je prenais toujours la voiture", confie une habitante de l'agglomération.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/dunkerque-la-gratuite-des-transports-en-commun-est-un-succes_3484917.html <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/dunkerque-la-gratuite-des-transports-en-commun-est-un-succes_3484917.html>>
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65- Vidéo. « Green Blood », une série d’enquêtes sur les scandales environnementaux dans les mines, Le Monde, 17/06/19, 18h28

« Le Monde » et 29 autres médias, associés au réseau de journalisme d’investigation Forbidden Stories, ont enquêté sur le secteur minier, particulièrement répressif à l’égard des journalistes. 
Réputé pour son opacité, le secteur minier est aussi devenu, au fil des années, un secteur interdit aux journalistes et à l’investigation, dans lequel la répression envers les médias est la plus violente. Associé au réseau de journalisme d’investigation Forbidden Stories, créé en 2017 pour poursuivre le travail de reporteurs menacés, emprisonnés ou assassinés, Le Monde et vingt-neuf autres medias, dont The Guardian au Royaume-Uni, Expresso au Portugalet Süddeutsche Zeitung en Allemagne, publieront, à compter du mardi 18 juin, la série « Green Blood » (« sang vert »), consacrée aux scandales environnementaux dans les mines.
« Green Blood » est le fruit d’une enquête collective sur les pratiques de trois compagnies minières opérant dans trois pays et continents différents : en Tanzanie, au Guatemala et en Inde. Pendant huit mois, quarante journalistes de quinze pays ont poursuivi ensemble le travail des journalistes locaux, menacés, poursuivis en justice ou tués pour avoir couvert l’impact de ces mines sur la santé et l’environnement ainsi que leurs politiques d’expansion brutales. Ils ont travaillé main dans la main avec ces reporteurs.
Grâce à un travail de terrain et à l’exploitation de multiples données en source ouverte, « Green Blood » permet de braquer les projecteurs sur l’un des secteurs les plus secrets et les moins régulés de l’économie, tout en rendant publics les actes de censure et les menaces frappant les journalistes. Aujourd’hui, dans de nombreux pays du monde, des reporteurs risquent leur emploi ou leur vie parce qu’ils enquêtent sur des questions environnementales.
Depuis 2009, au moins treize journalistes ont été tués pour ces raisons, selon le Comité pour la protection des journalistes, sis à New York. Seize autres morts suspectes font l’objet d’enquêtes de cette association internationale, qui recense les abus contre la presse et travaille pour la protection de la liberté de la presse.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/06/17/green-blood-une-serie-d-enquetes-sur-les-scandales-environnementaux-dans-les-mines_5477553_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/06/17/green-blood-une-serie-d-enquetes-sur-les-scandales-environnementaux-dans-les-mines_5477553_3244.html>>
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66- Infographie. Energies renouvelables : seul le biométhane accélère au premier trimestre 2019, Actu-environnement.com <http://actu-environnement.com/>, 19/06/19
Sophie Fabrégat

La filière biométhane connaît une accélération des installations ces derniers mois, tandis que l'éolien et le photovoltaïque poursuivent à un rythme de croissance plus lent. De nombreux raccordements sont attendus dans les prochains mois.
>> Suite à lire et infographie à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/Infographie-energies-renouvelables-biomethane-biogaz-eolien-photovoltaique-33638.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/Infographie-energies-renouvelables-biomethane-biogaz-eolien-photovoltaique-33638.php4>>
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67- "C'est énormément de préjudices pour quinze jours de JO" : la colère des entreprises installées sur le site du futur village olympique, France 2, journal de 20h, 23/06/19

Tout le futur quartier olympique est en train de changer et les entreprises qui y sont implantées sont censées déménager avant décembre 2019.
C'est encore une friche, mais tout un village olympique – 278 000 m2 destinés à héberger les athlètes et leurs équipes – doit sortir de terre d'ici 2024 en Seine-Saint-Denis. Si le projet semble idéal sur le papier, la réalité est bien différente pour certains occupants actuels des terrains. Une école d'ingénieurs, installée ici depuis plus de soixante ans, a ainsi découvert qu'elle allait devoir se séparer de la rue qui la traverse, jusqu'à présent fermée et réservée à ses 600 étudiants.
Le directeur Alain Rivière avait accepté qu'elle soit traversée par les athlètes durant les Jeux olympiques, mais il a appris qu'elle redeviendra publique après 2024, coupant son établissement en deux. "Cette ouverture, on l'a déocuverte parce qu'on a reçu les huissiers en janvier nous disant qu'on allait être expropriés sur les deux parcelles qui constituent cette rue,dénonce-t-il. On imagine mal une rue ouverte avec 600 étudiants faisant la navette toutes les heures entre la partie historique et la partie nouvelle du campus." Une résidence étudiante de l'école devrait également être rasée, pour être transformée en logements pour les athlètes puis en bureaux.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sports/jo/jo-2024/jo-2024-la-seine-saint-denis-perdante-et-gagnante_3502625.html <https://www.francetvinfo.fr/sports/jo/jo-2024/jo-2024-la-seine-saint-denis-perdante-et-gagnante_3502625.html>>
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– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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