[revue-presse-FNH] Grande revue de presse de rattrapage centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP25 (lundi 17 juin)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Lun 17 Juin 08:06:55 CEST 2019
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- For the record. The Uninhabitable Earth <http://nymag.com/intelligencer/2017/07/climate-change-earth-too-hot-for-humans.html>, Intelligencer, New York Magazine, juillet 2017
2- L’Europe touchée par un vaste trafic de HFC, des gaz réfrigérants 15 000 fois plus néfastes que le CO2 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/04/30/l-europe-touchee-par-un-vaste-trafic-de-hfc-des-gaz-refrigerants-15-000-fois-plus-nefastes-que-le-co2_5456542_3244.html>, Le Monde, 30/04/19, 07h20
3- Les bons comptes du carbone des océans <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/04/30/les-bons-comptes-du-carbone-des-oceans_5456720_1650684.html>, Le Monde, 30/04/19, 13h00
4- En Irak, les réservoirs sont pleins mais la crise de l'eau persiste <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-irak-les-reservoirs-sont-pleins-mais-la-crise-de-l-eau-persiste_133374>, AFP, 01/05/19, 11:00
5- Au Mozambique, l'île touristique d'Ibo dévastée par le cyclone <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/05/01/l-ile-d-ibo-paradis-des-touristes-au-mozambique-devaste-par-le-cyclone-kenneth_5457057_3212.html>, AFP, 01/05/19, 17:00
6- Les villages d'Alaska inexorablement rongés par le changement climatique <https://www.la-croix.com/Monde/villages-Alaska-inexorablement-ronges-changement-climatique-2019-05-02-1301019084>, AFP, 02/05/19, 09:00
7- « Warming is coming » : « Game of Thrones » est aussi une fable sur la menace climatique <https://theconversation.com/warming-is-coming-game-of-thrones-est-aussi-une-fable-sur-la-menace-climatique-116217>, The Conversation, 02/04/19, 23:38
8- Sous la pression de la rue, le Parlement britannique est le premier au monde à décréter "l’urgence climatique" <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/sous-la-pression-de-la-rue-le-parlement-britannique-est-le-premier-au-monde-a-decreter-l-urgence-climatique-147217.html>, Novethic avec AFP, 02/05/19
9- Etats-Unis : La Chambre des représentants vote un texte pour rester dans l'accord de Paris <https://www.20minutes.fr/planete/2510159-20190503-etats-unis-chambre-representants-vote-texte-rester-accord-paris>, 20 Minutes avec agences, 03/05/19, 16h16
10- Climat : la "Greta allemande" bouscule l'AG de l'énergéticien RWE <https://www.geo.fr/environnement/climat-la-greta-allemande-bouscule-lag-de-lenergeticien-rwe-195496>, AFP, 03/05/19, 17:00
11- Climat : la désobéissance civile peut elle changer la donne ? <http://www.socialter.fr/fr/module/99999672/804/climat__la_dsobissance_civile_peut_elle_changer_la_donne_>, Socialter, 03/05/19
12- Cyclone Fani : l’Inde évite le pire grâce à des évacuations massives <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/04/cyclone-fani-l-inde-evite-le-pire-grace-a-des-evacuations-massives_5458175_3244.html>, Le Monde, 04/05/19, 06h39
13- Climat : nos grands-parents avaient un budget carbone 8 fois supérieur au nôtre <http://www.leparisien.fr/societe/climat-nos-grands-parents-avaient-un-budget-carbone-8-fois-superieur-au-notre-04-05-2019-8065467.php>, Le Parisien, 04/05/19, 08h30
14- Des rafales "inédites" balayent le Sud-Est, une touriste allemande emportée par les vagues <https://www.capital.fr/entreprises-marches/des-rafales-inedites-balayent-le-sud-est-une-touriste-emportee-par-les-vagues-1337230>, AFP, 05/05/19, 21:00
15- Critique de livre. Il y a trente ans, le monde aurait pu sauver le climat <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/06/il-y-a-trente-ans-le-monde-aurait-pu-sauver-le-climat_5458685_3232.html>, Le Monde, 06/05/19, 06h00
16- Electricité et CO2 : le tableau européen <http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/06/electricite-et-co2-le-tableau-europeen/>, Blog Sciences, 06/05/19
17- Le fil vert. Bientôt une banque européenne pour le climat ? <https://www.liberation.fr/planete/2019/05/07/bientot-une-banque-europeenne-pour-le-climat_1725116>, Libération, 07/05/19, 06:55
18- « C’est trop tard, on ne peut plus rien faire » et autres idées reçues sur le réchauffement climatique <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/12/14/quelques-idees-idees-recues-sur-le-rechauffement-climatique_5397657_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, maj le 07/05/19 à 13h24
19- Le climato-scepticisme américain chamboule la coopération régionale dans l'Arctique <https://www.lepoint.fr/monde/le-climato-scepticisme-americain-chamboule-la-cooperation-regionale-dans-l-arctique-07-05-2019-2311237_24.php>, AFP, 07/05/19, 18:00
20- La Rochelle lance un agrégateur de carbone territorial <https://www.actu-environnement.com/ae/news/La-Rochelle-agregateur-carbone-territorial-33389.php4>, Actu-environnement.com, 07/05/19
21- La Nouvelle-Zélande vise la neutralité carbone d'ici 2050 <http://www.lefigaro.fr/flash-eco/la-nouvelle-zelande-vise-la-neutralite-carbone-d-ici-2050-20190508>, AFP, 08/05/19, 07:00
22- L’UE a réduit ses émissions de CO2 en 2018, mais en ordre dispersé <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/08/l-ue-a-reduit-ses-emissions-de-co2-en-2018-mais-en-ordre-disperse_5459720_3244.html>, Le Monde avec AFP, 08/05/19, 20h32
23- Climat : le système des Nations Unies appelle les Etats à agir concrètement <https://news.un.org/fr/story/2019/05/1043132>, ONU Info, 09/05/19
24- Le Parlement irlandais est le second à déclarer l'urgence climatique <https://www.geo.fr/environnement/le-parlement-irlandais-est-le-second-a-declarer-lurgence-climatique-195587>, AFP, 10/05/19, 11:00
25- Sommet européen à Sibiu : Une occasion manquée pour le climat <https://www.20minutes.fr/planete/2515175-20190510-sommet-europeen-sibiu-occasion-manquee-climat>, 20 Minutes avec AFP, 10/05/19, 19h06
26- Chronique. « L’échange incroyable avec Claire Nouvian sur CNews montre que le climatoscepticisme a encore de beaux jours devant lui » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/11/l-echange-incroyable-avec-claire-nouvian-sur-cnews-montre-que-le-climatoscepticisme-a-encore-de-beaux-jours-devant-lui_5460784_3244.html>, Le Monde, 11/05/19, 06h28
27- Tribune. Le climatoscepticisme prospère à la télévision <https://reporterre.net/Le-climatoscepticisme-prospere-a-la-television>, Reporterre, 11/05/19
28- Le patron de l'ONU en tournée pour le climat, un combat "pas en bonne voie" <https://www.lepoint.fr/monde/le-patron-de-l-onu-en-tournee-pour-le-climat-un-combat-pas-en-bonne-voie-12-05-2019-2312059_24.php>, AFP, 12/05/19, 12:00
29- Au cœur de l'Amérique, les inondations submergent les agriculteurs <https://www.lepoint.fr/monde/au-coeur-de-l-amerique-les-inondations-submergent-les-agriculteurs-12-05-2019-2312030_24.php>, AFP, 12/05/19, 13:00
30- Inde : au moins 300 yacks morts de faim dans l'Himalaya <https://www.geo.fr/environnement/inde-au-moins-300-yacks-morts-de-faim-dans-lhimalaya-195612>, AFP, 12/05/19, 13:00
31- Comment Nathaniel Rich réécrit l’histoire du climat <http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/13/perdre-la-terre-re-ecrire-lhistoire-du-climat/>, Blog Sciences, 13/05/19, 10h27
32- Tribune. "Ce n’est pas en faisant chauffer nos cartes d’électeur et de crédit que l’on arrêtera le réchauffement climatique" <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/13/ce-n-est-pas-en-faisant-chauffer-nos-cartes-d-electeur-et-de-credit-que-l-on-arretera-le-rechauffement-climatique_5461605_3232.html>, Le Monde, 13/05/19, 18h55
En images
33- "On est face à la plus grande tragédie qu'ait jamais vécue l’humanité" : le cri d’alarme de Fred Vargas face à l’inaction climatique <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/video-on-est-face-a-la-plus-grande-tragedie-qu-ait-jamais-vecu-lhumanite-le-cri-dalarme-de-fred-vargas-face-a-linaction-climatique_3427319.html>, France 5, La Grande Librairie, 03/05/19, 20:27
34- Cyclone Fani : plus d’un million de personnes évacuées en Inde et au Bangladesh <https://www.lemonde.fr/planete/portfolio/2019/05/04/cyclone-fani-plus-d-un-million-de-personnes-evacuees-en-inde-et-au-bangladesh_5458152_3244.html>, Le Monde, 04/05/19, 07h44
Une publication
35- Perdre la Terre - Une histoire de notre temps <http://www.seuil.com/ouvrage/perdre-la-terre-nathaniel-rich/9782021424843>, de Nathaniel Rich, Editions du Seuil, 02/05/19
Bien à vous,
Florence
DRAME DU JOUR : Description saisissante de la manière dont le business-as-usual va rendre notre planète inhabitable. Les politiques qui continuent d'ignorer le climat ne sont-ils pas coupables de crime contre l'humanité ? (cf. item 1)
CHIFFRES DU JOUR : — Face à l’un des plus puissants cyclones de ces dernières années dans l’océan Indien, l’Inde a évité le pire. Fani, qui a touché les côtes indiennes avec des vents dépassant les 200 km/h, a fait huit morts et 160 blessés alors qu’il a traversé des régions peuplées de dizaines de millions d’habitants. Dans les jours précédant, 1,1 million d’Indiens et 500 000 Bangladais avaient été évacués. (cf. item 12, suite & 34)
— Pour ne pas dépasser l’objectif de «+ 1,5 degré» fixé par la COP21, les enfants d’aujourd’hui ont 8 fois moins de marge de manœuvre en matière d’émissions de CO2 que leurs grands-parents. (cf. item 13)
LUEURS D’ESPOIR DU JOUR : — Après le Parlement britannique, c’est au tour du Parlement irlandais de déclarer l'urgence climatique. (cf. item 8 & 24)
— Aux Etats-Unis, la Chambre des représentants, à majorité démocrate, a approuvé un texte pour rester dans l’accord de Paris sur le climat, que Donald Trump a pourtant promis de quitter. (cf. item 9)
— L'agglomération rochelaise a l'ambition de devenir le premier territoire urbain littoral à zéro carbone d'ici à 2040 grâce à un système d'échange local de crédits carbone. (cf. item 20)
—Le gouvernement néo-zélandais a présenté un projet de lutte contre le changement climatique affichant un objectif de neutralité carbone pour 2050. (cf. item 21)
— Pour la première fois en quatre ans, nette baisse des émissions de CO2 dans l’Union européenne mais en ordre dispersé. (cf. item 22 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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Introduction : revue de presse…le retour en rodage !
Avec le 1er envoi de reprise du 12 juin, vous avez pu voir que je n’étais pas à l’abri de petits couacs puisque ce que je croyais être un envoi d’essai ou était en fait un envoi fait à tous les abonnés…
D’où une revue de presse partie un peu vite à mon goût et qui méritait encore une sélection plus fine et un abstract plus complet.
Vu la faiblesse de mes compétences informatiques, je ne suis pas à l’abri d’autres impairs.
Je sais pouvoir compter sur votre indulgence et votre patience.
Dans l’immédiat et avec l’alternative trouvée avec le logiciel libre Mailman, vous trouverez en pied de page de chaque message journalier une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner ou désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage ;
• Et à partir de juillet 2019, de choisir la liste à laquelle vous voulez vous abonner ou vous désabonner puisqu’il y aura autant de listes que de thèmes différents traités chaque jour soit 6 au total.
En cette période de rodage, souhaitons-nous une bonne reprise mutuelle,
Florence
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1- For the record. The Uninhabitable Earth, Intelligencer, New York Magazine, juillet 2017
By David Wallace-Wells
Famine, economic collapse, a sun that cooks us: What climate change could wreak — sooner than you think.
To read an annotated version of this article, complete with interviews with scientists and links to further reading, click here.
I. ‘Doomsday’
Peering beyond scientific reticence.
It is, I promise, worse than you think. If your anxiety about global warming is dominated by fears of sea-level rise, you are barely scratching the surface of what terrors are possible, even within the lifetime of a teenager today. And yet the swelling seas — and the cities they will drown — have so dominated the picture of global warming, and so overwhelmed our capacity for climate panic, that they have occluded our perception of other threats, many much closer at hand. Rising oceans are bad, in fact very bad; but fleeing the coastline will not be enough.
Indeed, absent a significant adjustment to how billions of humans conduct their lives, parts of the Earth will likely become close to uninhabitable, and other parts horrifically inhospitable, as soon as the end of this century.
Even when we train our eyes on climate change, we are unable to comprehend its scope. This past winter, a string of days 60 and 70 degrees warmer than normal baked the North Pole, melting the permafrost that encased Norway’s Svalbard seed vault — a global food bank nicknamed “Doomsday,” designed to ensure that our agriculture survives any catastrophe, and which appeared to have been flooded by climate change less than ten years after being built.
>> Read more at :
<http://nymag.com/intelligencer/2017/07/climate-change-earth-too-hot-for-humans.html>
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2- L’Europe touchée par un vaste trafic de HFC, des gaz réfrigérants 15 000 fois plus néfastes que le CO2, Le Monde, 30/04/19, 07h20
Audrey Garric
Utilisés dans les réfrigérateurs et les climatiseurs, ils sont importés illégalement dans l’Union européenne, bénéficiant du manque d’informations mises à la disposition des douaniers et des faibles sanctions en cas d’abus.
Des tonnes de marchandises qui entrent illégalement sur le territoire européen, en provenance de la Chine, via la Russie, l’Ukraine ou la Turquie. Des douaniers bernés. Des millions d’euros en jeu. Ce trafic d’ampleur, qui vient d’être mis au jour dans un rapport par l’association britannique Environmental Investigation Agency (EIA), n’est pas celui de la drogue, des armes ou des espèces animales protégées. C’est une contrebande active d’hydrofluorocarbures (HFC), des gaz principalement utilisés comme réfrigérants dans les climatiseurs et les réfrigérateurs, et dont l’effet de serre s’avère jusqu’à 15 000 fois plus puissant que celui du CO2. Ce commerce illégal affaiblit la lutte de l’Union européenne contre le changement climatique.
Les HFC sont un problème qui en remplace un autre. Leur utilisation a explosé après l’adoption en 1987 du protocole de Montréal, un traité international qui a abouti à la suppression progressive des chlorofluorocarbures (CFC), des gaz responsables de la destruction de la couche d’ozone, et de leurs substituts de première génération.
Mais les substituts de deuxième génération, les HFC, se sont révélés de redoutables contributeurs au réchauffement climatique. Ils représentent l’équivalent de 1 milliard de tonnes de CO2 émises par an, en raison des fuites des équipements qui les contiennent lors de leur fonctionnement et lorsqu’ils sont mis au rebut. Or ces émissions ne cessent d’augmenter alors que les besoins en réfrigération s’accroissent.
« Développement d’un marché noir »
En octobre 2016, l’horizon semble se dégager : un accord mondial, l’amendement de Kigali au protocole de Montréal, signe la fin progressive des HFC. Ratifié par 69 pays, dont la France mais pas la Chine, il est entré en vigueur en janvier 2019. Il prévoit une diminution de la production et consommation de HFC de 85 % d’ici à 2047, avec un calendrier différent entre les pays développés et ceux en développement. De quoi éviter jusqu’à 0,5 °C de réchauffement à l’échelle mondiale d’ici à 2100, et ainsi permettre de réaliser un quart de l’objectif de moins de 2 °C fixé par l’accord de Paris sur le climat. L’Europe, en avance, avait déjà mis en place une législation (la F-gas Regulation) pour réduire fortement l’usage des HFC d’ici à 2030. De sorte que chaque industriel européen s’est vu allouer des quotas.
> Lire aussi Climat : accord historique pour éliminer les gaz HFC, 14 000 fois plus puissant que le CO2
Pourtant, ce succès est mis à mal par un sombre trafic. La fin programmée des HFC dans l’UE a provoqué l’accroissement de la demande et donc l’explosion de leurs prix (+ 800 % en quatre ans pour certaines molécules). « La production de ces gaz à des coûts largement inférieurs dans des pays comme la Chine a entraîné le développement d’un marché noir et d’un trafic à travers l’UE », explique Clare Perry, chargée de la campagne climat pour EIA.
Tour de passe-passe
L’association, spécialisée dans la traque du commerce illégal, a utilisé les données des douanes européennes et chinoises entre 2016 et 2018 retraçant le commerce effectif d’hydrofluorocarbures et les a comparées au registre HFC, un document géré par la Commission européenne dans lequel les industriels déclarent leurs importations et exportations de ces gaz.
Résultat : 16,3 millions de tonnes équivalent CO2 de HFC (l’unité de mesure prise en compte par la réglementation) ont été placées illégalement sur le marché européen en 2018, soit 16 % du quota autorisé, et 14,8 millions de tonnes équivalent CO2 en 2017 (8,7 % du quota).
Selon l’ONG, ces gaz viennent en majorité de Chine, soit directement, soit en passant par la Russie, l’Ukraine, la Turquie et l’Albanie. Les HFC hors-quotas relèvent en partie de la contrebande classique, dissimulés dans des voitures et des bateaux ou maquillés grâce à des documentations frauduleuses. Mais l’essentiel transite par les circuits douaniers normaux, au même titre que le commerce légal d’hydrofluorocarbures.
Comment expliquer ce tour de passe-passe ? « Les douaniers ont accès au registre HFC où ils peuvent vérifier si un importateur est bien enregistré et regarder quel est son quota d’importation annuel. Mais ils ne peuvent pas savoir quelle quantité cet industriel a déjà importée », explique Clare Perry. A ces failles s’ajoutent des sanctions faibles et rarement mises en œuvre.
Le montant total de ce trafic n’a pas pu être calculé par l’ONG mais il a engendré une perte de trésorerie (TVA et droits de douane) de 7 millions d’euros pour la Pologne et de 20 millions d’euros pour la Grèce en 2018. Il en découle également une concurrence déloyale pour les entreprises qui se plient aux règles du jeu.
Les alternatives aux HFC existent
« Ce trafic a d’importantes conséquences sur l’environnement, la sécurité et l’économie et a des répercussions sur la stabilité du marché en Europe, déclare dans un communiqué Nick Campbell, président du European FluoroCarbons Technical Committee, qui représente les industriels du secteur. L’UE joue un rôle de premier plan dans la réduction progressive des HFC à l’échelle mondiale. Elle doit maintenir cette avance, mais les importations illégales sapent cet objectif. »
Les alternatives aux HFC existent pourtant, rappelle Slimane Bekki, directeur de recherches au CNRS (Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales) : les hydrocarbures, comme le propane, ou les hydrofluorooléfines (HFO) affichent un potentiel de réchauffement global « très faible ». « Mais cette transition n’est pas assez rapide, de sorte qu’il y a toujours une forte demande de HFC pour l’entretien de l’équipement existant, explique Clare Perry. Il existe également des obstacles à l’adoption de technologies de remplacement, comme un manque de connaissances ou des normes de sécurité désuètes. »
L’EIA recommande le renforcement des contrôles par les Etats membres, ainsi que la mise en place « urgente » d’un système de licences « fonctionnel » permettant aux douaniers de déterminer la légalité ou non des HFC importés – ce qui impliquerait des modifications législatives qui devraient être approuvées par la Commission et le Conseil.
« La réduction des émissions de HFC de l’UE est efficace », répond la Commission européenne, ajoutant qu’elle a récemment pris avec les Etats membres un certain nombre de « mesures concertées ». « Les autorités douanières lancent un projet dans le cadre du programme “Douane 2020” financé par l’UE, qui vise à partager les expériences et à mettre au point les meilleures pratiques permettant aux autorités douanières de mettre fin au commerce illicite de HFC », poursuit-on.
« Mettre en œuvre l’appareil répressif »
L’entrée en vigueur de l’amendement de Kigali au protocole de Montréal peut-elle également arrêter ce trafic ? « Cela va améliorer la situation mais pas résoudre le problème puisque certains Etats, comme la Chine, ne vont geler leur production qu’en 2024, voire en 2028 pour l’Inde, avant de la réduire », répond Clare Perry. Même à ce moment-là, le commerce illicite pourrait perdurer. Dans un précédent rapport publié en juillet 2018, des investigateurs de l’EIA avaient montré que des entreprises chinoises continuaient de produire et d’utiliser des CFC-11, l’un des gaz interdits en 1987.
« Nos mesures montrent que la baisse des concentrations du CFC-11 dans l’atmosphère a ralenti depuis 2012 », confirme Sophie Godin-Beekmann, directrice de recherches au CNRS et présidente de la Commission internationale pour l’ozone. Aujourd’hui, si le trou de la couche d’ozone en Antarctique s’est stabilisé, on ne voit pas encore de rétablissement de l’ozone à l’échelle globale au niveau de la basse stratosphère, à 20 km d’altitude.
« Le protocole de Montréal est un outil très efficace et simple pour lutter contre le changement climatique, souligne-t-elle. Contrairement au CO2, tout est en place pour supprimer les CFC et progressivement les HFC les plus polluants. La lutte contre le trafic est donc essentielle. » « L’Europe devrait d’urgence faire appliquer la législation et mettre en œuvre l’appareil répressif pour sanctionner les manquements », affirme également son collègue Slimane Bekki.
> Lire aussi « Contre le réchauffement climatique, l’humanité doit mener une véritable guerre » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/01/07/contre-le-rechauffement-climatique-l-humanite-doit-mener-une-veritable-guerre_5406070_3232.html>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/04/30/l-europe-touchee-par-un-vaste-trafic-de-hfc-des-gaz-refrigerants-15-000-fois-plus-nefastes-que-le-co2_5456542_3244.html>
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3- Les bons comptes du carbone des océans, Le Monde, 30/04/19, 13h00
Nathaniel Herzberg
Une équipe internationale a réévalué le rôle des pompes biologiques qui conduisent l’élément chimique dans les profondeurs marines.
Biologie. Personne ne peut aujourd’hui ignorer le danger présenté par les gaz à effet de serre. Hormis chez un explorateur perdu en forêt profonde depuis trente ans ou un président américain récemment installé à la Maison Blanche, les termes de changement climatique, de fonte des glaces, d’acidification des mers sont devenus d’usage courant. Les plus informés savent même que l’océan joue un rôle essentiel dans la capture du gaz carbonique. En effet, sur l’ensemble du CO2 émis chaque année par l’homme, ses animaux et ses machines, 25 à 30 %, soit 2,5 milliards de tonnes, sont absorbés par les eaux et transportés vers le fond par les courants. Les spécialistes résument ce phénomène sous les termes de pompage physico-chimique.
Mais un autre phénomène, étranger à l’homme celui-là et plus massif encore, se joue dans nos océans. Baptisé « cycle naturel », il consiste en la circulation annuelle de quelque 10 milliards de tonnes de carboneà travers les différentes couches marines. Pour simplifier, le phytoplancton de surface, une fois absorbé par ses prédateurs ou arrivé au terme de sa vie, gagne les couches intermédiaires ou profondes des océans, se reminéralise, puis regagne la lumière où la photosynthèse le réintègre dans le cycle. D’un côté, du plancton mort et les déjections de ses prédateurs qui chutent ; de l’autre, du carbone minéral qui remonte.
Travail méticuleux
Seulement voilà : depuis des années, les bilans n’étaient pas équilibrés. « Les trappes à particules installées pour mesurer ce qui tombe n’attrapaient pas assez de carbone », résume Hervé Claustre, directeur de recherche au CNRS (Laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer). Or, dans un article publié le 17 avril, dans la revue Nature, le biologiste et quatre collègues français, américains et australiens sont parvenus à remettre la maison sur ses deux pieds.
Pour cela, nulle véritable découverte. Ces cinq physiciens, biochimistes, biologistes et océanographes, expérimentateurs ou modélisateurs, ont simplement fait un travail méticuleux de « revue » des phénomènes déjà observés.« Chacun dans notre domaine, nous avons repris les informations parcellaires existantes et avons reconstruit l’image complète, dans l’espace et dans le temps », explique la physicienne de l’océan Marina Lévy, (CNRS, Institut Pierre-Simon-Laplace). Evaluer les différents phénomènes, à toutes les latitudes et à toutes les saisons. « Et cette fois, les bilans semblent équilibrés », conclut-elle.
Jusqu’ici, on estimait qu’un principe simple entraînait les particules de la surface vers le fond : leur gravitation. Or, quatre autres pompes opèrent en parallèle, rappelle l’article de Nature. Les deux premières sont physiques et consistent à entraîner vers le bas non les particules mais l’eau : soit par subduction, les couches froides plongeant sous les couches chaudes, à la manière des plaques tectoniques ; soit par l’intermédiaire de tourbillons. « Ce dernier phénomène ressemble à ce qui se passe dans l’atmosphère, mais à des échelles plus réduites, détaille Marina Lévy. Un courant vertical descendant conduit les particules dans la couche intermédiaire, entre 150 et 400 mètres de profondeur. »
40 % de l’ensemble du transport du carbone vers le fond
Les deux dernières pompes sont migratoires et alimentaires. En effet, le zooplancton, après avoir avalé des microalgues pendant la nuit, plonge le jour venu pour se protéger de ses prédateurs. Des espèces de petits poissons, avides de plancton, en font de même. Une fois à l’abri, tous digèrent et défèquent, mais aussi respirent et transpirent, le tout produisant du CO2. Un phénomène quotidien, doublé d’un second, saisonnier celui-là, conduit par les copépodes. Dans les régions de hautes latitudes, ces minuscules crustacés gagnent en hiver des couches plus profondes de l’océan, entre 600 et 1 400 mètres de profondeur, où elles piègent le carbone.
Si ces quatre phénomènes avaient été identifiés, leur quantification restait lacunaire. « L’une des difficultés venait du fait qu’ils agissent différemment dans les zones subtropicales ou de hautes latitudes et aux différents moments de l’année, souligne le climatologue et océanographe Laurent Bopp, professeur attaché à l’Ecole normale supérieure de Paris. En mettant leur force en commun, ces chercheurs, tous de premier plan dans leur spécialité, offrent une appréhension globale de l’importance des pompes biologiques. » Selon leurs calculs, elles compteraient ainsi, à elles quatre, pour 40 % de l’ensemble du transport du carbone vers le fond, presque autant, donc, que la pompe gravitationnelle.
Cette réévaluation permet enfin aux scientifiques d’équilibrer le « budget carbone ». Mais elle ouvre aussi un nouveau chantier : déterminer les conséquences possibles du réchauffement climatique sur ces pompes biologiques. « Quel effet sur les tourbillons, sur la subduction, mais aussi sur les différentes espèces de plancton ? Et ensuite est-ce que ça peut jouer sur le phénomène physico-chimique à l’origine de la capture du carbone anthropique ? », explique Laurent Bopp. A première vue, les chercheurs ne s’attendent pas à de bonnes nouvelles.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/04/30/les-bons-comptes-du-carbone-des-oceans_5456720_1650684.html>
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4- En Irak, les réservoirs sont pleins mais la crise de l'eau persiste, AFP, 01/05/19, 11:00
Maya Gebeily
Ses réservoirs remplis et ses marais rendus luxuriants par les pluies, l'Irak aborde pour une fois l'été avec optimisme, mais la menace des pénuries d'eau plane toujours.
Certes, les 42 milliards de mètres cubes d'eau sur lesquels le "pays des deux fleuves" peut compter à l'approche de l'été ont relégué la sècheresse de 2018 --avec moitié moins d'eau stockée-- au rang des souvenirs.
Mais les pluies abondantes n'ont pas emporté avec elles les profonds problèmes qui affectent l'approvisionnement en eau dans un pays en plein croissance démographique.
Le réseau est en piteux état, les disputes régionales pour les ressources fluviales ne sont pas réglées et le réchauffement climatique fait de plus en plus sentir son effet dévastateur.
Au nord de Bagdad, les citernes rouillées de la station de pompage d'Al-Machahda portent encore des impacts de balles, traces des nombreux combats ayant eu lieu dans ce pays au cours des dernières années. Des tuyaux de plastique gisent en bord de route.
A quelques kilomètres de là, un réservoir fuit en permanence.
- Vieux réseau "troué" -
Ces installations sont à l'image des infrastructures en Irak, ravagées par le temps, par un embargo qui avait bloqué l'importation de pièces détachées dans les années 1990, mais aussi par les guerres à répétition et les attaques jihadistes.
Une partie du réseau d'adduction d'eau, vieux de 60 ans, repose "sur des sols devenant corrosifs au contact de l'eau, donc les tuyaux sont pleins de trous" et jusqu'à 60 ou 70% de l'eau se perd avant d'atteindre foyers ou cultures, explique à l'AFP Azzam Alwash, spécialiste renommé des questions hydriques et fondateur de l'ONG environnementale Nature Iraq.
Et celle arrivée à bon port est loin d'être consommée avec raison, entre irrigation dispendieuse et familles peu soucieuses de fermer le robinet pour éviter de gaspiller une ressource facturée à bas prix.
En Irak, la consommation quotidienne d'eau par habitant atteint le double des 200 litres de moyenne mondiale, selon l'ONU.
Pour limiter les pertes, il faudrait réparer stations et tuyaux, plaide Ahmed Mahmoud, chargé des ressources hydrauliques à al-Machahda.
En 2014, l'Irak avait décidé d'allouer 180 milliards de dollars (160 milliards d'euros) sur 20 ans pour résoudre la crise de l'eau.
Mais, rapporte M. Mahmoud à l'AFP, "les fonds ont été gelés en 2014 puis alloués aux dépenses militaires" pour repousser le groupe Etat islamique (EI), depuis défait.
Sans des fonds de l'Unicef, Al-Machahda n'aurait jamais pu acheter les tuyaux nécessaires à sa station de pompage, souligne-t-il.
Le budget du ministère des Ressources hydrauliques "a fondu à près de zéro" au moment des combats contre l'EI, renchérit Mehdi Rachid, chargé des barrages au ministère.
- Négociations régionales -
Les manifestations massives de l'été dernier pour protester contre les pénuries d'eau et l'incurie des autorités semblent toutefois avoir changé la donne : en 2019, le budget du ministère a été augmenté de 60%.
Mais avec 760 millions de dollars (680 millions d'euros), c'est l'un des plus modestes budgets du gouvernement, 15 fois moins que celui du ministère de l'Electricité.
Le Premier ministre Adel Abdel Mahdi le reconnaît lui-même : "Je serai malhonnête si j'affirmais que les infrastructures suffisent" pour faire face à des températures qui peuvent monter jusqu'à 55 degrés l'été.
La pénurie d'eau trouve aussi ses racines hors d'Irak.
Le Tigre et l'Euphrate prennent leur source en Turquie et traversent Syrie et Iran : à chaque nouveau barrage ou réservoir construit là-bas, le débit diminue en Irak.
"Avant, nous recevions 15 milliards de m3 d'eau d'Iran, ce n'est plus le cas aujourd'hui à cause des barrages", affirme M. Alwash.
La Turquie, qui a achevé son barrage d'Ilisu, pourrait réduire encore le débit du Tigre en Irak en remplissant ses réservoirs.
Bagdad négocie mais son emplacement en aval le met en position de faiblesse.
- "Volonté de Dieu" -
Le réchauffement climatique pourrait également provoquer des sècheresses inédites dès l'an prochain, selon la Banque mondiale.
"Une année, c'est la sècheresse, l'année d'après, les inondations : c'est le résultat du changement climatique", constate, laconique, Karim Hassan, directeur du barrage de Tharthar, au nord de Bagdad dont le réservoir est à son plus haut niveau depuis 63 ans.
Dieu "nous a bénis avec la pluie cette année, nous verrons pour la suivante", dit-il.
La croissance démographique pèse de plus en plus sur les ressources en eau : d'ici 2030, l'Irak pourrait compter 50 millions d'habitants, 10 millions de plus qu'aujourd'hui. Le déficit en eau sera alors de 37%, selon Institut Iraq Energy.
M. Mahmoud souligne que sa station pourvoit aujourd'hui aux besoins des 300 familles d'al-Machahda, "mais dans trois ans, elles seront deux fois plus nombreuses".
<https://information.tv5monde.com/info/en-irak-les-reservoirs-sont-pleins-mais-la-crise-de-l-eau-persiste-297987>
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5- Au Mozambique, l'île touristique d'Ibo dévastée par le cyclone, AFP, 01/05/19, 17:00
Vue du ciel, l'île touristique d'Ibo, dans l'archipel des Quirimbas, au large de la côte nord-est du Mozambique, n'est plus qu'une longue succession de maisons détruites et de terres agricoles gorgées d'eau après le passage destructeur du cyclone Kenneth.
Cette destination touristique populaire a été privée d'aide alimentaire depuis le passage du cyclone il y a six jours, alors que l'ampleur de la catastrophe commence à se révéler.
Kenneth est considéré comme l'un des cyclones les plus puissants ayant frappé le continent africain. En première ligne les îles d'Ibo et de Quissenga ont subi d'énormes dégâts. Près de 90% des habitations y ont été détruites, selon l'ONU.
Sur l'île d'Ibo, le passage du cyclone a traumatisé ses habitants comme Armando Watelo, 50 ans qui se souvient que "cette journée là était terrible à vivre".
"On ne pouvait pas imaginer que cela serait si puissant. Certaines personnes sont restées dans leurs maisons, d'autres sont parties au fort pour se protéger, d'autres encore sont parties à la recherche d'endroits sûrs. Presque tout le monde a perdu ses biens", ajoute-t-il.
"Ma fille qui était enceinte se trouvait dans une chambre quand des murs ont commencé à s'effondrer, on a donc emmené toute la famille au fort", raconte cet insulaire qui a colmaté le toit de sa maison et les dégâts sur ses murs.
Sa fille a accouché deux jours après le passage du cyclone et elle se repose actuellement dans une clinique de l'île.
Sept mille personnes se sont retrouvées bloquées dans une situation désespérée jusqu'à l'arrivée sur l'île des hélicoptères du Programme alimentaire mondial (PAM) ce mercredi.
- "Personne ne s'est échappé" -
L'ONU avait qualifié "d'incroyablement difficile" le défi d'atteindre des régions comme Ibo après le passage du cyclone.
L'île ne peut être atteinte qu'en avion ou en bateau, et la traversée maritime s'avère parfois périlleuse.
Mercredi, des habitants s'affairaient à tenter de réparer leurs toits endommagés tandis que d'autres restaient tranquillement assis attendant des distributions de biscuits livrés en 4X4.
"Ceux qui n'ont pas tout perdu sont chanceux car personne ne s'est échappé" de l'île, déclare un chauffeur de taxi moto.
"Tout s'est effondré (dans notre maison), nous vivons maintenant dans la maison d'un voisin pendant que nous essayons de reconstruire la notre", confie Abdala Moto, dont la famille élargie compte 16 personnes.
- "Je crains que personne ne vienne" -
Le cyclone Kenneth a causé la mort de 41 personnes et détruit des milliers de maisons dans le nord du Mozambique, l'île d'Ibo ayant été particulièrement touchée.
L'île était présentée comme "la destination de vacances magique unique et ultime du Mozambique" et proposait des lodges de luxe aux touristes et aux jeunes mariés.
Avant la tempête, l'île était considérée comme un paradis de sable doré, de récifs coralliens préservés et de verdure luxuriante.
Aujourd'hui, des arbres déracinés jonchent le sol, de larges étendues de verdure ont été inondées, et la mer agitée est d'une couleur grise.
Miquidade, 27 ans, venait tout juste d'achever la construction de sa nouvelle maison, peinte en bleu.
"Je suis maintenant désespérée parce que je ne sais pas si je vais en avoir une autre", dit-elle à l'AFP devant son domicile en ruine, où le toit est suspendu.
Une guérisseuse traditionnelle, Atija Alida, 50 ans, dit avoir "tout perdu" avec son mari, Momade Chabane, ses trois filles et son fils.
"Je crains, poursuit-elle, que personne ne vienne aider la famille, mais nous allons reconstruire."
<https://information.tv5monde.com/info/au-mozambique-l-ile-touristique-d-ibo-devastee-par-le-cyclone-298035>
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6- Les villages d'Alaska inexorablement rongés par le changement climatique, AFP, 02/05/19, 09:00
Jocelyne Zablit
Le cimetière a été déplacé deux fois, l'ancienne école est déjà submergée et la nouvelle connaîtra bientôt le même sort si l'érosion continue à dévorer les terres du petit village de Napakiak, dans le sud-ouest de l'Alaska.
"Ici, le changement climatique, on l'affronte tous les jours", lâche Walter Nelson, élu municipal de Napakiak, l'une de ces dizaines de communautés indigènes isolées dont l'existence même est menacée par la hausse des températures qui frappe l'Etat le plus vaste des Etats-Unis.
"Le trait de côte ne cesse de reculer, bien plus vite que les prévisions, et on doit constamment s'écarter de la rivière pour aller plus en hauteur", explique-t-il à une équipe de l'AFP en lui faisant visiter ce village de 350 habitants --pour la plupart des Esquimaux Yupiks-- niché dans les méandres du fleuve Kuskokwim.
Il pointe du doigt tout autour les maisons et autres bâtiments de Napakiak, beaucoup sur pilotis, touchés par cette érosion fulgurante et par la fonte du permafrost, cette couche de sol auparavant gelée tout au long de l'année qui recouvre une grande partie de la surface de l'Alaska.
"C'est une course contre la montre permanente. L'épicerie, la caserne des pompiers et un bâtiment municipal sont actuellement sur la liste des bâtiments à déplacer en priorité", souligne Walter Nelson. "L'école est la suivante, mais on ne pourra pas la bouger. On devra l'abattre et en reconstruire une nouvelle".
- Records de douceur -
Le même scénario se reproduit dans toutes les communautés côtières d'Alaska, dont la plupart ne sont pas accessibles par la route, sauf en hiver en roulant sur les rivières gelées, de moins en moins praticables en raison de l'élévation des températures.
A Newtok, sur la côte ouest de l'Etat, 350 personnes devront ainsi abandonner leur village cet été pour s'exiler dans un nouveau, près de quinze kilomètres plus loin.
A Quinhagak, bien plus au sud, sur la mer de Bering, 700 personnes se préparent à se mettre à l'abri de la montée des eaux. "Nous avons déjà bougé à deux reprises. La dernière fois, c'était en 1979", se souvient Warren Jones, président de l'organisation locale regroupant les Yupiks.
"Mais l'érosion va trop vite et maintenant, on prépare le terrain pour le nouveau site, qui sera plus loin de l'eau", souligne-t-il.
Selon les scientifiques, l'Alaska subit un réchauffement deux fois plus rapide que la moyenne du globe. Des records de douceur y ont été battus en février et en mars.
De "1901 à 2016, les températures moyennes aux Etats-Unis ont augmenté d'un degré Celsius, tandis qu'en Alaska, elles ont gagné 2,6 degrés", relève Rick Thoman, expert du Centre d'évaluation et de politique du climat de l'Alaska.
"Cela affecte de manière disproportionnée les communautés rurales d'Alaska, dont l'existence même est menacée à long terme", ajoute le spécialiste, pour lequel il suffirait d'une seule tempête pour rendre certains villages inhabitables.
- Cercueils métalliques -
Napakiak, perdu au milieu d'une toundra désespérément plate et criblée de petits lacs, est accessible uniquement par bateau, à l'aide de petits avions, ou via les rivières gelées en hiver.
Depuis dix ans, Harold Ilmar est employé à plein temps pour protéger le village des inondations provoquées par les tempêtes et l'érosion du lit du fleuve.
Il déplace en moyenne chaque année cinq structures vers des lieux situés plus en hauteur et tente tant bien que mal de colmater les brèches dans les berges à l'aide de sacs de sable et de bâches en plastique.
"C'est un travail permanent et durant les urgences, je travaille même le week-end", assure-t-il. "Je pense que ce serait mieux si on déplaçait juste le village en hauteur, par là-bas", dit-il en montrant un promontoire situé à environ 1,5 km de la berge.
Comme beaucoup de leurs homologues indigènes, les élus de Napakiak ont multiplié les allocutions dans diverses conférences, sillonnant les Etats-Unis ces dernières années pour sonner l'alarme sur le changement climatique et leurs villages engloutis.
"On se tue à dire aux gens de venir ici, pour voir ça de leurs yeux", se désole Walter Nelson. "On ne peut pas comprendre ce qui se passe en restant au téléphone".
En attendant, le village s'adapte de son mieux. On a commencé à y utiliser des cercueils métalliques, plus résistants que ceux en bois. De nombreux corps ont en effet été endommagés lorsque les deux cimetières précédents ont été recouverts par les eaux.
"A présent, on a deux fosses communes remplies de restes de gens que nous n'avons pas pu identifier", regrette l'élu, qui craint fort que lui et ses administrés ne s'ajoutent à la liste des réfugiés climatiques dans le monde.
"On pensait que 2016 et 2018 étaient les années les plus chaudes, mais 2019 est en train de battre tous les records... Qui sait ce qu'on subira dans les dix ans qui viennent", soupire-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/les-villages-d-alaska-inexorablement-ronges-par-le-changement-climatique-298099>
Sur le même sujet :
> Chasse, pêche et changement climatique : le quotidien des autochtones en Alaska, AFP, 03/05/19, 10:00
Jocelyne Zablit
Il y a encore quelques années, Willard Church Jr. devait creuser parfois plus d'un mètre dans la glace jusqu'à la fin avril pour pouvoir pêcher dans le fleuve Kanektok, qui coule près de chez lui, à Quinhagak, en Alaska.
Mais depuis quelque temps, le cours d'eau est à peine gelé au printemps, signe bien tangible du réchauffement climatique qui touche l'Etat américain et contraint ses habitants, pour beaucoup des autochtones vivant des ressources de la nature, à changer leur mode de vie traditionnel.
"J'ai passé ma vie entière à suivre ce mode de subsistance (...), avec des expéditions de chasse et de pêche de dix jours dans les montagnes", expliquait ainsi M. Church, Esquimau Yupik de 55 ans, en faisant visiter récemment à l'AFP son petit village de 700 habitants, perdu entre la mer de Bering et la baie de Kuskokwim.
"On a grandi à une époque où l'hiver était un véritable hiver, où nos anciens se souvenaient de congères aussi hautes que le toit des maisons. Aujourd'hui, on s'estime heureux si on a même 1,5 cm de neige sur le sol", se désole-t-il.
Les autochtones d'Alaska --environ 120.000 personnes réparties dans 230 communautés rurales et quelques petites villes régionales-- se retrouvent au coeur d'une crise climatique qui bouscule leurs habitudes ancestrales.
Selon les scientifiques, l'Alaska, comme le reste de la zone arctique, subit un réchauffement deux fois plus rapide que la moyenne du globe, et les températures en février et mars ont encore battu cette année des records de douceur.
- Débâcle -
Pour M. Church et sa communauté, la disparition de la glace et de la neige est lourde de conséquences, avec un impact direct sur les sources de nourriture et la vie quotidienne.
Les cours d'eau gelés qui servent ordinairement de routes en hiver et au printemps, reliant entre eux les villages et permettant la circulation des marchandises, connaissent désormais une débâcle précoce.
Rien que cette année, au moins cinq personnes, dont un villageois de Quinhagak, ont trouvé la mort lorsque leur motoneige ou véhicule tout-terrain a traversé une couche de glace trop mince.
"En ce moment, ça devrait être recouvert de neige, et on devrait se déplacer à l'aide de véhicules à chenilles", relève Warren Jones, responsable de Quinhagak, en observant la toundra humide et spongieuse qui entoure le village.
"Il devrait y avoir de la glace là-bas", ajoute-t-il, pointant le doigt vers la mer de Bering, à l'ouest. "Lorsque l'on part à la chasse aux phoques, on prend nos motoneiges et nos bateaux et ont doit parcourir environ 5 km avant d'arriver à l'eau".
"Mais là, vous pouvez voir qu'il n'y a pas de glace du tout", lâche-t-il.
Les chasseurs sont donc obligés de prendre davantage de risques pour sortir en mer, dans des conditions parfois dangereuses, afin de trouver leur gibier.
Sur terre, le permafrost, couche de sol en théorie gelé tout au long de l'année, qui représente jusqu'à 85% de la surface de l'Alaska, est aussi en train de fondre inexorablement. Cela fragilise les bâtiments, bouleverse l'habitat de nombreuses espèces animales et même le ramassage saisonnier des baies poussant sur la toundra.
- Un peuple résilient -
"Ici, les autochtones ont recours à la nature comme source d'alimentation principale : les baies, les plantes, les oiseaux, les poissons, les animaux terrestres et les mammifères marins", explique M. Church.
"Nous n'avons pas une culture agricole, nous sommes encore des chasseurs-cueilleurs", souligne-t-il.
Pour les anciens du village, comme Annie Cleveland, 78 ans, la hausse des températures est tout bonnement en train de transformer les traditions séculaires qui définissent les autochtones d'Alaska.
"Tout change et je m'inquiète pour l'avenir. Nous avions l'habitude de nous déplacer avec des chiens de traîneau, on remontait le fleuve pour camper et pêcher tout l'été... Mais tout ça est en train de changer à cause du climat", soupire-t-elle.
Malgré ces perspectives sombres, la plupart des habitants interrogés par l'AFP à Quinhagak ou dans d'autres communautés d'Alaska semblent avoir confiance dans la capacité des tribus à surmonter ces bouleversements.
"Si on ne s'adapte pas, on ne peut pas vivre ici", tranche le leader du village, Warren Jones. "Notre peuple, le peuple yupik, a l'habitude de s'adapter. Nous l'avons fait au fil des siècles pour faire avec ce que Mère Nature nous donnait".
<https://information.tv5monde.com/info/chasse-peche-et-changement-climatique-le-quotidien-des-autochtones-en-alaska-298305
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7- « Warming is coming » : « Game of Thrones » est aussi une fable sur la menace climatique, The Conversation, 02/04/19, 23:38
Par Carine Sebi, Assistant Professor - Economics, Grenoble École de Management (GEM) & Laurent Muller, Chargé de recherche à l'INRA au laboratoire GAEL - spécialiste en économie expérimentale et économie comportementale
La dernière saison du phénomène mondial Game of Thrones était attendue par des millions de fans. La série n’est pas qu’un monde d’heroic fantasy survitaminé par un budget hollywoodien et des personnages complexes (féminins notamment), ce sont aussi des références qui nous parlent, historiques notamment : les familles Stark et Lannister renvoient ainsi aux Capétiens et Plantagenêts de la guerre de Cent Ans et Aerys Targaryen – dit « le roi fou » – au roi anglais Henri VI dont la mort a provoqué la guerre des Deux-Roses.
Même les scènes les plus marquantes de la série sont inspirées de faits historiques : la mort inattendue du Lord Commandant de la Garde de nuit rappelle Brutus et Jules César ; les traumatisantes Noces pourpres reproduisent le Dîner noir du roi d’Écosse ; et la troublante Marche de la honte de Cercei Lannister retrace l’histoire de Jane Shore condamnée pour libertinage dans les années 1480.
> À lire aussi : Pourquoi historiennes et historiens s’intéressent-ils à « Game of Thrones » ?
Face à la menace climatique
Mais Game of Thrones n’est pas qu’un passionnant cours d’histoire : ce sont des thèmes universels (amour, religion, pouvoir, etc.) et des luttes de la société moderne qui se rejouent. Il décrit un monde multipolaire dans lequel l’unité politique s’est effondrée, faisant écho à notre réalité contemporaine depuis la fin de la guerre froide. La thématique du réchauffement climatique y est également bien présente.
« Winter is coming ». La célèbre devise de la maison Stark trouve son origine dans les hivers froids qui rythmèrent, à Chicago, l’enfance de George R.R. Martin, le créateur de la série. Mais pas que : en octobre 2018, ce dernier révélait dans une interview au New York Times les connotations politiques et les références au réchauffement climatique de son récit :
« Les gens, à Westeros, livrent leurs batailles individuelles pour le pouvoir, leur position sociale et leur prospérité. Et ils sont tellement focalisés là-dessus qu’ils ignorent la menace du “Winter is coming”, qui a le potentiel de les faire disparaître et de détruire leur monde. »
De 6 000 à 8 000 ans avant les événements qui agitent le Trône de fer, un hiver apparemment sans fin s’abattit sur le continent Westeros, faisant émerger des spectres (les Marcheurs blancs) qui auront presque anéanti le royaume des vivants lors de la longue nuit. Mais pour les héros de la fiction, ces Marcheurs blancs ne sont qu’un mythe. Pas de raison pour eux de s’en alarmer outre mesure, ni de se laisser détourner de la quête du Trône de Fer !
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/warming-is-coming-game-of-thrones-est-aussi-une-fable-sur-la-menace-climatique-116217>
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8- Sous la pression de la rue, le Parlement britannique est le premier au monde à décréter "l’urgence climatique", Novethic avec AFP, 02/05/19
Concepcion Alvarez
Le Royaume-Uni devient le premier pays au monde à déclarer l'urgence climatique après avoir fait l'objet de nombreux blocages de la part du mouvement Extinction Rebellion ces derniers mois. Face à cette pression croissante, le parti travailliste a réussi à faire adopter une motion qui n'est pas contraignante mais qui peut servir d'exemple aux autres gouvernements à travers le monde.
Un vote historique s’est tenu le 1er mai au Parlement britannique : les députés ont déclaré l'"urgence écologique et climatique", après une intense mobilisation des jeunes et du mouvement Extinction Rebellion. Le Royaume-Uni devient ainsi le premier pays à décréter une urgence pour le climat et l'environnement. "Le moment est venu de prendre des mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique", a déclaré sur Twitter le parti travailliste, à l’origine de la motion.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/sous-la-pression-de-la-rue-le-parlement-britannique-est-le-premier-au-monde-a-decreter-l-urgence-climatique-147217.html>
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9- Etats-Unis : La Chambre des représentants vote un texte pour rester dans l'accord de Paris, 20 Minutes avec agences, 03/05/19, 16h16
Ce geste est surtout symbolique puisque cette loi a très peu de chances de passer le Sénat contrôlé par les républicains
La Chambre des représentants, à majorité démocrate, a approuvé ce jeudi un texte visant à obliger les Etats-Unis à rester dans l’accord de Paris sur le climat, que Donald Trump a pourtant promis de quitter.
Ce vote « déclare au monde entier que les Etats-Unis ne sont pas dans le déni face aux études scientifiques accablantes sur le climat », a indiqué dans l’hémicycle la présidente démocrate de la chambre basse, Nancy Pelosi, présageant toutefois que ce texte serait « mort-né à son arrivée au Sénat », contrôlé par les républicains.
« Un signe important à nos alliés »
Le texte exige ainsi de la Maison-Blanche qu’elle présente et actualise chaque année un plan d’action pour que les Etats-Unis respectent leurs objectifs fixés dans le cadre de l’accord de Paris, notamment une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28 % sous le niveau enregistré en 2005, d’ici 2025.
Le vote de ce texte à la chambre basse, par 231 voix contre 190, « envoie un signe important à nos alliés sur l’écrasant soutien des Américains à cet accord », veut croire son auteure, l’élue démocrate Kathy Castor. L’accord est « vital pour développer une économie de l’énergie propre et éviter les pires effets du changement climatique », a-t-elle souligné.
Un retrait effectif en 2020
Barack Obama avait signé fin 2015 l’accord de Paris sur le climat, qui vise à contenir le réchauffement mondial sous les +2°C. Mais son successeur, Donald Trump, a décidé en juin 2017 de le quitter.
Toutefois, le retrait des Etats-Unis ne pourra être effectif que le 4 novembre 2020, soit au lendemain de la prochaine élection présidentielle américaine. Le sujet pourrait donc occuper grandement la campagne électorale.
<https://www.20minutes.fr/planete/2510159-20190503-etats-unis-chambre-representants-vote-texte-rester-accord-paris>
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10- Climat : la "Greta allemande" bouscule l'AG de l'énergéticien RWE, AFP, 03/05/19, 17:00
Les jeunes militants écologistes de "Fridays For Future" ont perturbé vendredi à Essen, en Allemagne, la réunion des actionnaires de l'énergéticien RWE, s'emparant du micro pour exiger une sortie accélérée du charbon auquel se chauffe principalement le pays.
La décision de l'énergéticien allemand de continuer à exploiter du charbon dans les années à venir, montre que RWE ne "comprend pas l'ampleur de la crise que nous traversons", a critiqué Luisa Neubauer, l’icône allemande du mouvement, selon l'agence dpa.
Sous les huées de certains actionnaires, l'étudiante allemande de 23 ans souvent comparée à l'adolescente suédoise Greta Thunberg, avait réussi à se frayer un chemin jusqu'à la tribune grâce à la complicité d'actionnaires sympathisants à sa cause.
"Aucune autre entreprise en Europe n'est plus responsable de cette crise que la vôtre...Comment pouvez-vous justifier cela auprès de notre génération", a-t-elle aussi lancé à la direction du groupe.
Devant le bâtiment, lycéens, étudiants et militants anti-charbon ont organisé des "die-in" et brandi des panneaux sur lesquels ont pouvait lire "Le charbon, ça pue" ou "Dégagez RWE de vos cuisinières".
Le patron de RWE, Rolf Martin Schmitz a répondu aux militants qu'il jugeait "bon" que les jeunes s'intéressent au climat avant de défendre son bilan.
"RWE défend les objectifs nationaux et européens en matière de protection du climat", a-t-il fait valoir tout en promettant que son groupe n'investira plus dans de nouvelles centrales au charbon.
Programmée par le gouvernement pour 2038, la sortie du charbon cristallise depuis décembre en Allemagne le mouvement "Fridays for Future" qui va crescendo.
Les collégiens, lycéens et étudiants réclament aussi des mesures concrètes comme le développement de l'offre de transports publics dans les grandes villes, ainsi que la construction de nouvelles pistes cyclables.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-la-greta-allemande-bouscule-l-ag-de-l-energeticien-rwe-298392>
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11- Climat : la désobéissance civile peut elle changer la donne ?, Socialter, 03/05/19
Annabelle Perrin
Le 19 avril 2019, plus de 2000 personnes étaient réunies à la Défense pour la plus grande action de désobéissance civile jamais organisée en France. Non violent et illégal, le recours à ce mode d'action se multiplie, à mesure que la fronde des militants écologistes s'intensifie.
Action contre l’industrie du textile, décrochage des portraits d’Emmanuel Macron dans les mairies, plantation de fleurs dans l’espace public, retrait d’affiches publicitaires dans le métro... Depuis le mois de mars et l’arrivée en France du médiatique mouvement anglais Extinction Rebellion, l’Hexagone voit fleurir nombre d’actions non violentes de désobéissance civile.
Organisée le 19 avril 2019, “Bloquons la République des pollueurs”, plus grands rassemblement de désobéissance civile organisé dans le pays à ce jour, a réuni 2000 activistes à La Défense. Bloquant l’accès au siège de Total, à une artère du ministère de la transition énergétique, à la Société Générale et à EDF, les militants ont ouvertement dénoncé la politique fiscale d’Emmanuel Macron jugée trop favorable envers les entreprises les plus polluantes.
>> Suite à lire à :
<http://www.socialter.fr/fr/module/99999672/804/climat__la_dsobissance_civile_peut_elle_changer_la_donne_>
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12- Cyclone Fani : l’Inde évite le pire grâce à des évacuations massives, Le Monde, 04/05/19, 06h39
Julien Bouissou (New Delhi, correspondance)
La tempête, avec des vents dépassant les 200 km/h, a fait huit morts et 160 blessés en traversant des régions peuplées de dizaines de millions d’habitants.
Face à l’un des plus puissants cyclones de ces dernières années dans l’océan Indien, l’Inde a évité le pire. Fani, qui a touché les côtes indiennes vendredi 3 mai, en début de matinée, avec des vents dépassant les 200 km/h, a fait huit morts et 160 blessés alors qu’il a traversé des régions peuplées de dizaines de millions d’habitants.
Il a d’abord frappé l’Etat de l’Odisha, à l’est de l’Inde, puis Calcutta, avec une moindre intensité, samedi matin, et il devrait finir au Bangladesh en fin de journée.
Le cyclone Fani, de catégorie 5, a été si fort qu’il a donné naissance à des vents violents qui se sont déchaînés dans le désert du Thar à la frontière entre l’Inde et le Pakistan, et au Népal, à 900 km de là, emportant une vingtaine de tentes au camp 2 de l’Everest, à 6 400 mètres d’altitude, sans faire de victime. Les autorités népalaises ont recommandé aux hélicoptères de rester au sol.
Dans l’Odisha, les rafales de vent se sont engouffrées dans des immeubles, faisant exploser les vitres, et ont emporté avec elles toitures, pancartes et débris en tous genres dans des rues désertes. Sous un ciel sombre, des grues se sont effondrées, des arbres ont été déracinés et des pylônes électriques ont été arrachés, plongeant les régions côtières dans le noir.
Abris anticyclones en ciment
Les habitants, qui sont nombreux à vivre dans des cabanes de fortune en tôle ou en terre séchée, ont pu se protéger dans près de 4 000 abris, dont 900 anticycloniques. Ils s’y sont rendus en emportant avec eux leurs affaires personnelles dans des malles métalliques.
Samedi matin, la plupart des axes de communication de Bhubaneshwar, la capitale de l’Odisha avaient été dégagés, mais l’électricité était toujours coupée et les habitants faisaient la queue devant des camions-citernes pour se ravitailler en eau.
Ailleurs, le cyclone a laissé derrière lui des paysages dévastés, notamment dans les environs de la ville balnéaire de Puri, célèbre pour le temple hindou de Shree Jagannath. Selon les autorités de l’Odisha, l’ensemble du réseau électrique de l’Etat a été détruit par Fani. L’ampleur des dégâts, notamment la destruction des bateaux de pêches et des maisons, est encore impossible à chiffrer.
Le premier ministre indien Narendra Modi a annoncé, vendredi, qu’une première avance de 10 milliards de roupies (130 millions d’euros) avait été débloquée pour venir en aide aux populations des Etats indiens de l’Odisha, du Bengale-Occidental, de l’Andhra Pradesh du Tamil Nadu et de Pondichéry.
L’Inde et le Bangladesh avaient tiré les leçons des précédents cyclones meurtriers. En 2007, le cyclone Sidr avait tué au Bangladesh près de 3 000 habitants et en 1999, en Inde, un autre avait fait 10 000 morts et des dégâts matériels évalués à 5 milliards de dollars dans l’Etat de l’Odisha. Les autorités indiennes ont créé, en 2005, une Autorité nationale de gestion des désastres (National Disaster Management Authority, NDMA) et ont mis en place une force d’action rapide spécialisée dans les secours en cas de catastrophes naturelles, tandis qu’au Bangladesh des milliers d’abris anticyclones en ciment ont été construits.
> Lire aussi Au Bangladesh, le dernier bilan du cyclone Sidr fait état de 3 500 morts
Panneaux publicitaires retirés
Dans les jours précédant l’arrivée du cyclone Fani, 1,1 million d’Indiens et 500 000 Bangladais ont ainsi pu être évacués. Trois trains spéciaux ont transporté des touristes et des pèlerins depuis Puri. Six navires de la marine indienne, des hélicoptères et des avions avaient également été stationnés dans la zone.
Les habitants ont été alertés par haut-parleurs, et par des messages diffusés à la radio, à la télévision et sur les téléphones portables. La municipalité de Bhubaneshwar avait même demandé à ce que les panneaux publicitaires soient retirés afin d’éviter qu’ils causent des dégâts ou des victimes en s’envolant.
Les autorités se tiennent désormais prêtes à larguer plus de 100 000 paquets de nourriture déshydratée. « La précision des alertes du département météorologique indien et l’évacuation réussie d’1,1 million d’habitants dans l’Odisha ont permis de sauver de nombreuses vies », a souligné le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (Unisdr), sur son compte Twitter.
La situation reste toutefois fragile dans un Etat où le tiers de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté et où les infrastructures médicales sont vulnérables aux inondations et aux tempêtes. « La pratique de la défécation en plein air, répandue dans la région, expose les enfants à un risque élevé pour leur santé », souligne l’Unicef qui estime que 9 millions d’enfants ont été touchés rien que dans l’Odisha.
Selon l’Unisdr et le Centre de recherche sur l’épidémiologie des catastrophes (CREC) de l’Université de Louvain (Belgique), l’Inde figurait en 2018 parmi les pays les plus exposés aux catastrophes naturelles, avec 24 millions de personnes affectées. Cette année-là, les inondations avaient touché 23 millions d’habitants au Kerala, dans le sud du pays.
> Lire aussi Dans le sud de l’Inde, des inondations record causent des centaines de morts
Un pays très exposé au réchauffement climatique
L’Inde est aussi l’un des pays de la planète les plus exposés au changement climatique, selon un rapport publié fin 2018 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les spécialistes mettent en garde contre un risque élevé de cyclones de catégories 4 et 5 dans le nord de l’océan Indien, là où Fani s’est formé, des pluies de mousson plus intenses et moins longues, des épisodes de grande chaleur plus nombreux, une érosion accélérée du littoral à cause de la hausse du niveau de la mer, le développement de maladies comme la dengue ou le paludisme et enfin la disparition d’espèces animales et végétales.
Le réchauffement climatique est pourtant absent des débats politiques en Inde, alors que le pays est en pleine période de campagne électorale jusqu’au 19 mai. « C’est un paradoxe : les Indiens sont déjà touchés par le réchauffement climatique ou la dégradation de l’environnement et pourtant le sujet n’est pas considéré comme une priorité, les candidats parlent de chômage et de sécurité »,explique Chandra Bhushan, le directeur exécutif du Center For Science and Environment, un groupe de réflexion installé à New Delhi.
Dans leurs programmes, les deux grands partis du BJP et du Congrès ne mentionnent nulle part l’Accord de Paris de 2015 et ne font allusion au réchauffement climatique que dans leur promesse de développement des énergies renouvelables dans le pays, quatrième émetteur de gaz à effet de serre au monde. « La société civile est sans doute responsable, estime Chandra Bhishan. Peut-être, devrait-elle sensibiliser la population sur le terrain plutôt qu’alerter seulement les médias et les responsables politiques. »
> Lire aussi En Inde, des villes menacées par le réchauffement climatique
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/04/cyclone-fani-l-inde-evite-le-pire-grace-a-des-evacuations-massives_5458175_3244.html>
Sur le même sujet :
> Le cyclone Fani avance vers Calcutta et le Bangladesh, au moins 8 morts <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/le-cyclone-fani-avance-vers-calcutta-et-le-bangladesh-au-moins-8-morts_133421>, AFP, 04/05/19, 05:00
Rappel sur le même sujet :
> L'Inde se prépare à l'arrivée du cyclone Fani <https://www.geo.fr/environnement/linde-se-prepare-a-larrivee-du-cyclone-fani-195466>, AFP, 01/05/19, 20:00
> Inde : plus d'un million de personnes évacuées à l'approche du cyclone Fani <https://www.lepoint.fr/monde/inde-800-000-personnes-evacuees-a-l-approche-du-cyclone-fani-02-05-2019-2310440_24.php>, AFP, 02/05/19, 23:00
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13- Climat : nos grands-parents avaient un budget carbone 8 fois supérieur au nôtre, Le Parisien, 04/05/19, 08h30
Valentine Watrin
Des spécialistes du climat ont calculé le budget carbone qu’il reste aux générations futures pour ne pas dépasser l’objectif de «+ 1,5 degré» fixé par la COP21. Les enfants d’aujourd’hui ont 8 fois moins de marge de manœuvre que leurs grands-parents.
Les générations futures devront payer les décennies d’inconscience écologique de leurs aînés. Une étude réalisée par l’université d’Oxford et le média Carbon Brief a fait le calcul : si l’on s’en tient aux 1,5 degré supplémentaires prévus par l’accord de Paris, les émissions de CO2 des enfants d’aujourd’hui devront être huit fois inférieures à celles de leurs grands-parents.
À partir des données démographiques et des émissions de CO2 recensées entre 1900 et 2017, les scientifiques ont établi des prédictions du « budget carbone » qu’il reste à chacun en fonction de son année de naissance et de son pays de résidence. « Les générations précédentes ont utilisé une grande partie du budget carbone mondial, constate Zeke Hausfather, auteur de l’étude et chercheur spécialiste du climat à l’université de Berkeley (États-Unis). C’est maintenant à nous d’apprendre à nous restreindre. »
Lire aussi >«Nos enfants nous rendent écolos»
Grâce à un test mis en forme par Hausfather et son équipe, il est possible d’établir son propre budget et de le comparer à celui de ses parents ou de ses grands-parents. Disponible en anglais sur le site de Carbon Brief, le « simulateur de budget carbone » est à retrouver à la page « Analysis : Why children must emit eight times less CO2 than their grandparents » (Analyse : pourquoi les enfants doivent émettre huit fois moins de CO2 que leurs grands-parents).
« Les émissions de CO2 doivent diminuer de manière drastique, insiste Zeke Hausfather. Nous n’avons plus le choix. »
<http://www.leparisien.fr/societe/climat-nos-grands-parents-avaient-un-budget-carbone-8-fois-superieur-au-notre-04-05-2019-8065467.php>
En savoir plus :
> Analysis : Why children must emit eight times less CO2 than their grandparents <https://www.carbonbrief.org/analysis-why-children-must-emit-eight-times-less-co2-than-their-grandparents>, Carbon Brief, 10/04/19
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14- Des rafales "inédites" balayent le Sud-Est, une touriste allemande emportée par les vagues, AFP, 05/05/19, 21:00
Julie Pacorel
Des rafales de vent d'une ampleur "inédite" ont balayé dimanche le sud-est de la France, et notamment la Corse, où une touriste allemande d'une soixantaine d'années est morte, emportée par les vagues sur une plage de Porto, en Corse-du-Sud.
La victime "a sans doute été happée par les vagues alors qu’elle se promenait sur la plage" à Porto, ont précisé les secours et les gendarmes en Corse. Toute l'île avait été placée en vigilance jaune aux vents violents par Météo-France, qui a ensuite rétrogradé l'alerte à 16H00 à vigilance jaune pluie-inondation pour la seule Haute-Corse.
Selon le parquet d'Ajaccio, joint par l'AFP, "la victime de 61 ans a été happée par les vagues alors que son compagnon, témoin de la scène, a pu se réfugier dans les rochers". Les plongeurs des sapeurs-pompiers de Corse-du-Sud ont récupéré le corps sans vie de la sexagénaire, habituée des séjours en Corse, a ajouté le parquet.
Mais c'est dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse que le vent a été le plus violent, avec des rafales de mistral allant jusqu'à 150 km/h dans le Lubéron selon Météo-France, des valeurs "inédites pour ces stations en mai".
A 16H00, Météo-France a estimé que le mistral allait "continuer de souffler très fort de la vallée du Rhône au Golfe de Fos et à l'étang de Berre, mais avec des rafales autour des 110 km/h, moins fortes que les heures précédentes", et a donc levé la vigilance orange dans les départements des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse, les Bouches-du-Rhône restant toutefois en vigilance jaune comme sept autres départements.
Ces rafales ont également compliqué dans la région le travail des pompiers, notamment dans le Var, où un incendie a mobilisé dimanche après-midi une centaine de pompiers au Mont-Faron, à Toulon. A l'aide de deux avions bombardiers d'eau venus en renfort, le feu, qui a ravagé trois hectares de végétation, a été contenu dimanche en fin d'après-midi, ont annoncé les pompiers.
- Episode de pollution -
Sur la côte bleue, à l'ouest de Marseille, les pompiers ont maîtrisé un feu de végétaux et de véhicule qui s'était déclaré à Gignac, à proximité de plusieurs cabanons.
A Marseille, les rues étaient jonchées dans certains endroits de détritus emportés depuis des poubelles renversées, et quelques motos et scooters gisaient sur les trottoirs, renversés par le vent.
La préfecture des Bouches-du-Rhône a aussi déclenché dimanche matin une procédure d'information-recommandation à la pollution aux particules fines, en raison du fort mistral. "Ces conditions, associées à des sols secs, sont favorables à la remise en suspension dans l'air de particules fines", explique la préfecture dans un communiqué.
Dans le Vaucluse voisin, où des rafales atteignent encore 100 à 120 km/h et jusqu'à 150 kmh sur les hauteurs, les pompiers ont indiqué à l'AFP dimanche en milieu de journée avoir fait "beaucoup d'intervention pour des chutes d'arbres et de matériaux". Ils ont également dû dégager plusieurs voies de circulation, mais ne déploraient aucun blessé.
En mer aussi le vent a provoqué des dégâts, comme à Saint-Tropez (Var) où le CrossMed et les pompiers ont porté assistance aux passagers de deux yachts échoués sur les rochers. Les pompiers ont évacué 12 personnes saines et sauves, selon un communiqué du CrossMed.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, jusqu'à 10.000 foyers ont été privés d’électricité dimanche selon Enedis, qui a mobilisé plus de cent agents et espérait réduire ce nombre à 2.800 foyers impactés dimanche soir.
Enfin, dans la Drôme, également en vigilance jaune aux vents violents, près de 1.500 personnes étaient aussi privées d'électricité. Le réseau devrait être rétabli dans la soirée, selon la préfecture, après le déploiement sur le terrain d'une cinquantaine d'agents d'Enedis.
<https://information.tv5monde.com/info/des-rafales-inedites-balayent-le-sud-est-une-touriste-allemande-emportee-par-les-vagues-298687>
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15- Critique de livre. Il y a trente ans, le monde aurait pu sauver le climat, Le Monde, 06/05/19, 06h00
Audrey Garric
Dans une accablante enquête, Nathaniel Rich raconte comment les Etats-Unis, conscients de longue date du changement climatique, ont fait capoter un accord mondial pour limiter les émissions en 1989
Le livre. C’est une histoire funeste, celle de comment l’humanité a échoué à se sauver. En 1979, nous savions déjà presque tout du changement climatique. Dix ans plus tard, en 1989, les principales puissances mondiales étaient à deux doigts de signer le premier traité international juridiquement contraignant pour imposer une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais au tout dernier moment, les Etats-Unis firent capoter l’accord.
Dans une passionnante et accablante enquête, réalisée après deux ans d’investigation et une centaine d’entretiens, le journaliste du New York TimesNathaniel Rich raconte de quelle manière cette décennie de cris d’alarme, d’avancées mais aussi d’atermoiements et de renoncements a débouché sur une occasion historique manquée. Et comment, depuis, nous restons incapables d’agir à la hauteur d’un péril qui menace notre survie. L’auteur en a tiré un long article, paru dans le quotidien de référence américain en août 2018,puis un livre, Perdre la Terre, qui vient de sortir en France.
Ce récit, mené à la manière d’un polar, avec des « héros », des « méchants » et des « victimes », s’achève il y a presque trente ans, le 6 novembre 1989, à Noordwijk, aux Pays-Bas. Dans cette station balnéaire de la mer du Nord, une soixantaine de pays participent au premier grand sommet sur le réchauffement climatique. Les ministres de l’environnement doivent se prononcer sur une proposition qui fait consensus : le gel des émissions de carbone à leur niveau de 1990 à l’horizon 2000. Un objectif plus ambitieux (une baisse de 20 % d’ici à 2005) a même précédemment été évoqué, de quoi permettre de limiter le réchauffement à moins de 1,5 °C.
« Les conditions d’un succès étaient si parfaitement réunies qu’on dirait presque un conte de fées », raconte Nathaniel Rich. Il faut le lire pour le croire : les scientifiques avaient atteint un consensus dès 1979 avec le rapport Charney. Cette étude, rédigée par un panel d’experts de haute volée, évoquait un réchauffement de 3 °C à partir du moment où le taux de CO2 doublerait dans l’atmosphère par rapport à l’ère préindustrielle.
L’opinion publique était également largement favorable à une action urgente – en 1988, 68 % des Américains connaissaient l’existence de l’effet de serre et un tiers se disaient « très inquiets » de ce réchauffement planétaire. Une préoccupation partagée par la majorité des élus démocrates comme républicains : la même année, 32 projets de loi relatifs au climat furent présentés au Congrès. Même George Bush père, fraîchement élu, promettait de« jouer un rôle moteur » dans la lutte contre l’effet de serre.
Plus étonnant encore, les géants du pétrole et du gaz, Exxon ou Shell, reconnaissaient que « les énormes quantités de dioxyde de carbone » émises dans l’atmosphère depuis la révolution industrielle étaient liées à la combustion des énergies fossiles. Ils se disaient prêts à « une transition très raisonnable et progressive vers les énergies renouvelables ».
Comment expliquer cet alignement des astres ? Il est d’abord dû à l’acharnement d’un « improbable duo », comme le qualifie Nathaniel Rich. Celui du géophysicien Gordon MacDonald et du directeur adjoint de l’ONG Les Amis de la Terre, Rafe Pomerance. Tous deux ont bataillé sans relâche, dès 1979, pour que les Etats-Unis, à l’époque premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, prennent la tête de la lutte contre l’« apocalypse » qui s’annonçait.
Il s’explique ensuite par les témoignages répétés et de plus en plus inquiétants devant le Congrès du climatologue en chef de la NASA James Hansen. A l’été 1988, alors que les Etats-Unis suffoquent sous l’effet d’une canicule sans précédent, son avertissement fait sensation : le réchauffement climatique est déjà à l’œuvre. Enfin, le succès de la communauté internationale à adopter un traité contraignant pour lutter contre la destruction de la couche d’ozone – le protocole de Montréal, signé en 1987 – donne l’espoir aux « vétérans de la petite armée climatique », comme les nomme Nathaniel Rich, que le même processus est applicable pour le dioxyde de carbone.
John H. Sununu, climatosceptique et complotiste
Las ! Avec l’assentiment de la Grande-Bretagne, du Japon et de l’Union soviétique, Allan Bromley, le conseiller scientifique du président américain, convainc les pays réunis à Noordwijk de renoncer à un engagement à geler les émissions. L’ordre vient de John H. Sununu, le directeur de cabinet de George Bush, climatosceptique et complotiste, qui fait le choix de l’économie sur l’écologie.
S’ensuit une histoire davantage connue : à partir de la fin des années 1980, l’industrie du pétrole et du charbon dépense plusieurs milliards de dollars pour saper le travail scientifique et instiller le doute sur la réalité du changement climatique. Les républicains, ainsi que des démocrates, rejettent systématiquement toute velléité gouvernementale de taxer l’énergie, de ratifier le protocole de Kyoto ou de limiter les émissions américaines. Un déni de la réalité scientifique érigé en guerre culturelle, qui a atteint son apogée avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et sa décision, en 2017, de retirer son pays de l’accord de Paris.
« Toutes ces histoires autour du destin de la Terre n’ont rien à voir avec la tolérance de notre planète vis-à-vis du réchauffement, mais tout à voir avec la tolérance de notre espèce face à son propre aveuglement », conclut l’auteur. Puisque en 1979 nous savions, et qu’aujourd’hui nous savons, combien d’années nous faudra-t-il encore avant que nous agissions ?
> Lire aussi « Nous sommes tous des climatosceptiques »
§ Perdre la Terre, de Nathaniel Rich, Seuil, 288 p., 17,50 euros.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/06/il-y-a-trente-ans-le-monde-aurait-pu-sauver-le-climat_5458685_3232.html>
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16- Electricité et CO2 : le tableau européen, Blog Sciences, 06/05/19
Sylvestre Huet
Le graphique ressemble à un tableau abstrait. Des patatoïdes colorés, dispersés sur la page blanche. Mais avec deux axes qui vous parlent de MWheures et d’émissions de CO2. Un tableau concocté par un twitto malin, à partir des chiffres de production d’électricité de dix pays européens et de leur contenu en CO2, le gaz à effet de serre au cœur du problème climatique. Le côté esthétique du tableau ne permet pas d’imaginer le mettre au Musée – quoique, aurait dit Devos… – mais sa charge didactique est remarquable. A condition de passer par quelques explications. Voici le tableau :
>> Suite à lire et à voir à :
<http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/06/electricite-et-co2-le-tableau-europeen/>
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17- Le fil vert. Bientôt une banque européenne pour le climat ?, Libération, 07/05/19, 06:55
Aude Massiot
L'initiative soutenue par le candidat sur la liste Envie d'Europe, Pierre Larrouturou, et le climatologue Jean Jouzel séduit largement dans l'éventail politique, mais peine à prendre forme au niveau européen.
«De la Banque centrale à la Commission européenne, du budget européen au plan d’investissement pour l’Europe, toutes nos institutions doivent avoir le climat pour mandat.» Quand le président Macron lance cette idée d’une «banque européenne du climat» dans sa Lettre aux Européens, elle ne sort pas de nulle part. Pierre Larrouturou, ingénieur agronome, fondateur du parti Nouvelle Donne et nouvellement rallié à la liste de Raphaël Glucksmann pour les élections européennes, fait campagne, accompagné du climatologue Jean Jouzel, pour ce projet dans leur Pacte Finance-climat depuis 2012.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/planete/2019/05/07/bientot-une-banque-europeenne-pour-le-climat_1725116>
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18- « C’est trop tard, on ne peut plus rien faire » et autres idées reçues sur le réchauffement climatique, Blog Les Décodeurs, maj le 07/05/19 à 13h24
Mathilde Damgé
#UrgenceClimat. « Quand on voit l’hiver qu’on a eu, c’est trop tard », « Quel est le rapport entre mon steak et le réchauffement de la planète… » Le tour des idées reçues sur le réchauffement climatique.
Le rapport mondial de la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) alerte sur la disparition accélérée de la vie sauvage, sur la Terre comme au fond des océans, qui menace l’humanité.
Les Décodeurs vous proposent une série d’idées reçues sur le réchauffement climatique et leur réponse en un clic.
Comment cet article fonctionne
Chaque carte porte à son recto une affirmation volontairement un peu simpliste que chacun a pu entendre, penser ou prononcer en évoquant le sujet du réchauffement climatique.
Cliquez sur le bouton bleu-vert ou faîtes glisser la carte pour la retourner et accéder à un décryptage.
Les différentes cartes apparaîtront au fur et à mesure. Mais si vous le souhaitez, vous pouvez toutes les afficher en cliquant ici.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/12/14/quelques-idees-idees-recues-sur-le-rechauffement-climatique_5397657_4355770.html>
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19- Le climato-scepticisme américain chamboule la coopération régionale dans l'Arctique, AFP, 07/05/19, 18:00
Pierre-Henry Deshayes et Sam Kingsley
Pour la première fois en deux décennies, les pays membres du Conseil de l'Arctique, réunis à Rovaniemi (Finlande), ont échoué mardi à rédiger leur traditionnelle déclaration finale à cause, selon des délégués, du refus des Etats-Unis d'y mentionner le changement climatique.
Premières concernées par le réchauffement qui bouleverse leurs modes de vie ancestraux, les populations indigènes représentées au sein de l'instance de coopération régionale ont fustigé cet échec.
Au terme de la 11e réunion ministérielle du Conseil de l'Arctique, l'habituelle déclaration commune finale a été remplacée par un texte --plus court et d'une portée symbolique moindre--, signé par tous les ministres des huit Etats-membres. Aucune référence au changement climatique n'y figure.
"Je ne veux pas blâmer qui que ce soit", a pudiquement déclaré le chef de la diplomatie finlandaise Timo Soini lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion qu'il présidait.
"Mais, bien sûr, il est clair que les questions climatiques sont différentes selon les points de vue et selon les capitales", a-t-il ajouté.
Plusieurs délégués ont confirmé à l'AFP que le blocage était dû au refus des Etats-Unis d'inclure le climat dans le document final.
Dans un autre texte de la présidence finlandaise, M. Soini a indiqué qu'"une majorité d'entre nous avons considéré le changement climatique comme un défi fondamental pour l'Arctique". Une formulation qui illustre l'absence de consensus, inhabituelle dans cette arène.
Cette même majorité, dont la composition n'a pas été précisée, a aussi "salué" le programme de travail arrêté pour mettre en œuvre l'Accord de Paris sur le climat, dont les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, sont en train de se retirer.
C'est la première fois depuis ses débuts en 1996 que le Conseil de l'Arctique échoue à émettre une déclaration finale à l'issue de ses réunions ministérielles bisannuelles.
Les organisations représentant les populations indigènes au sein de l'instance ont exprimé une inquiétude unanime.
"Notre culture et notre mode de vie sont attaqués. Les animaux, les oiseaux et les poissons dont nous dépendons pour notre survie culturelle sont de plus en plus sous pression. Nous sommes inquiets pour notre sécurité alimentaire", a souligné James Stotts du Conseil circumpolaire inuit.
"Il est temps de remettre les pendules à l'heure: le changement climatique existe et les humains en sont les principaux responsables", a-t-il dit. "Nous pensons qu'il est temps de cesser de nous quereller" sur la question.
- Coopération ou compétition ? -
Regroupant les Etats-Unis, la Russie, le Canada et les cinq Etats nordiques (Suède, Norvège, Danemark, Finlande et Islande), le Conseil de l'Arctique est généralement considéré comme un modèle, où la coopération intergouvernementale l'emporte sur la compétition.
"Les objectifs collectifs, même bien intentionnés, ne sont pas toujours la solution", a fait valoir le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo dans son intervention. "Ils sont vides de sens, voire contre-productifs, dès lors qu'une nation ne s'y conforme pas".
Il a assuré à ses homologues que "l'administration Trump partage (leur) profond engagement en matière de gestion de l'environnement" et que les Etats-Unis "font (leur) part".
Dans un discours lundi à la veille de la réunion ministérielle, M. Pompeo avait semblé saluer l'aubaine du réchauffement dans l'Arctique pour l'économie américaine.
"Le recul régulier de la banquise ouvre de nouvelles voies de passage et offre de nouvelles opportunités commerciales", avait-il souligné.
Il s'en était ensuite vivement pris à la Chine et à la Russie.
Fustigeant "l'attitude agressive" de Pékin et Moscou dans l'Arctique, il les avait accusés en substance de militariser la région et de tenter d'y faire main basse sur ses abondantes ressources naturelles et opportunités économiques.
La Chine a dénoncé des propos "totalement contraires aux faits" et des "arrière-pensées malveillantes".
"Nous ne faisons pas de calculs géopolitiques et ne cherchons pas à constituer de petits cercles fermés aux autres", a réagi un porte-parole du ministère chinois des Affaires, Geng Shuang, en référence aux velléités américaines d'exclure la Chine des questions relatives à l'Arctique.
"La Chine a toujours participé aux affaires de l'Arctique avec une attitude ouverte, coopérative et visant les bénéfices mutuels", a-t-il ajouté.
Pour Victoria Herrmann, la présidente de l'Arctic Institute, un centre de recherche non-gouvernemental américain, "l'administration Trump devrait être plus préoccupée par la menace imminente qu'elle pose aux Américains à travers son inaction climatique que par les ambitions chinoises et russes".
<https://information.tv5monde.com/info/le-climato-scepticisme-americain-chamboule-la-cooperation-regionale-dans-l-arctique-298963>
Sur le même sujet :
> Climat : les Etats-Unis accusés d'avoir torpillé une déclaration du Conseil de l'Arctique <https://information.tv5monde.com/info/climat-les-etats-unis-accuses-d-avoir-torpille-une-declaration-du-conseil-de-l-arctique-298944>, AFP, 07/05/19, 12:00
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20- La Rochelle lance un agrégateur de carbone territorial, Actu-environnement.com, 07/05/19
Agnès Sinaï
L'agglomération rochelaise a l'ambition de devenir le premier territoire urbain littoral à zéro carbone d'ici à 2040 grâce à un système d'échange local de crédits carbone.
Dès 2020, tout citoyen, ou entreprise, désireux de participer à la transition écologique pourra échanger des crédits carbone sur le territoire de l'agglomération de La Rochelle, qui compte 170.000 habitants. La vocation de l'initiative "La Rochelle territoire Zéro carbone" est de mettre en musique les compétences du territoire afin de "créer une dynamique inédite", selon les termes du maire, Jean-François Fountaine, président de la communauté d'agglomération, dans une "vision globale" qui impliquera l'ensemble des acteurs, citoyens, collectivités et entreprises.
L'objectif est de diviser par deux l'empreinte carbone du territoire d'ici à 2030 pour atteindre la neutralité carbone en 2040. Il s'agit d'une véritable mobilisation de la société rochelaise en faveur d'une nouvelle trajectoire et d'un démonstrateur à grande échelle. Lauréat de la première étape de l'appel à projets ''Territoires d'innovation'' du Programme d'investissements d'avenir, La Rochelle bénéficie d'une enveloppe de 400.000 euros pour financer l'ingénierie de développement de ce projet.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/La-Rochelle-agregateur-carbone-territorial-33389.php4>
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21- La Nouvelle-Zélande vise la neutralité carbone d'ici 2050, AFP, 08/05/19, 07:00
Le gouvernement néo-zélandais a présenté mercredi un projet de lutte contre le changement climatique affichant un objectif de neutralité carbone pour 2050 mais qui exempte partiellement un secteur agricole vital pour le pays.
La Première ministre Jacinda Ardern a déclaré que la législation permettrait à la Nouvelle-Zélande de contribuer à l'objectif planétaire moyen de maintenir le réchauffement climatique en deçà de 1,5 degrés Celsius par rapport aux niveaux précédant la révolution industrielle.
"Le gouvernement prend aujourd'hui des mesures historiques sur le changement climatique, le plus grand défi qui se pose à la communauté internationale et à la Nouvelle-Zélande", a-t-elle dit. Ignorer la question relèverait de la "négligence" et représenterait un fardeau pour les générations futures.
Néanmoins, le projet de la cheffe de gouvernement de centre-gauche ne dit pas explicitement comment l'économie parviendrait à la neutralité carbone d'ici 2050, déclenchant les foudres des écologistes.
Le texte prévoit la création d'une Commission sur le changement climatique qui doit aider la Nouvelle-Zélande à atteindre son but en élaborant des "budgets d'émissions" quinquennaux.
Le secteur agricole, l'une des plus grosses sources de revenus à l'exportation, a obtenu d'importantes concessions. Le méthane biologique produit par le bétail, qui représente un tiers environ des émissions de gaz à effet de serre de la Nouvelle-Zélande, n'est pas concerné par l'objectif ambitieux déterminé en matière de dioxyde de carbone, soit zéro émission nette en 2050.
Le projet de loi, qui doit passer la rampe du Parlement d'ici la fin de l'année, prévoit de réduire de 10% la production de méthane d'ici 2024.
"L'agriculture est incroyablement importante pour la Nouvelle-Zélande, mais elle doit aussi contribuer à la solution", a dit le ministre du Changement climatique James Shaw. "C'est pourquoi nous avons tenu compte des données scientifiques tout en écoutant l'industrie et déterminé un objectif spécifique pour le méthane biogénique".
La fédération des agriculteurs a cependant critiqué cette limite, accusant le gouvernement d'avoir renoncé au "pastoralisme". "Soyons clairs, la seule façon d'atteindre des objectifs de ce niveau c'est de réduire la production, il n'existe pas de technologies magiques", a déclaré son vice-président Andrew Hoggard. "A l'heure qu'il est, nous n'avons aucune idée de comment atteindre ces réductions sans abattre un nombre significatif de têtes de bétail".
Le gouvernement a affirmé que la législation serait "contraignante" mais Greenpeace New Zeland a affirmé qu'elle ne spécifiait pas comment les objectifs seraient atteints, ce qui la rend "inopérante".
"On a une législation ambitieuse à laquelle on a ensuite arraché les dents", a dit le directeur général de l'ONG Russel Norman. "Ça aboie, mais ça ne mord pas."
<https://information.tv5monde.com/info/la-nouvelle-zelande-vise-la-neutralite-carbone-d-ici-2050-299076>
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22- L’UE a réduit ses émissions de CO2 en 2018, mais en ordre dispersé, Le Monde avec AFP, 08/05/19, 20h32
La réduction globale de 2,5 % a été limitée par de fortes hausses de CO2 en Pologne et en Slovaquie. L’UE s’est engagée à réduire ses émissions de 20 % par rapport à leurs niveaux de 1990 en 2020.
Les pays de l’UE ont réduit de 2,5 % leurs émissions de CO2 en 2018, mais l’effort a été limité par de fortes hausses enregistrées en Pologne et en Slovaquie, a annoncé mercredi 8 mai l’Office européen de statistiques Eurostat. La France, elle, fait un peu mieux que la moyenne : elle a réduit ses émissions de CO2 de 3,5 %. Les émissions de CO2 provenant de la combustion des énergies fossiles ont globalement diminué dans 20 des 28 Etats membres.
Les plus fortes baisses ont été constatées dans les pays suivants :
• Portugal (– 9 % par rapport à 2017)
• Bulgarie (– 8,1 %)
• Irlande (– 6,8 %)
• Allemagne (– 5,4 %)
• Pays-Bas (– 4,6 %)
• Croatie (– 4,3 %)
• Grèce (– 3,6 %)
• Italie (– 3,5 %)
• France (– 3,5 %)
Les émissions ont en revanche continué à progresser dans plusieurs Etats membres :
• Lettonie (+ 8,5 %)
• Malte (+ 6,7 %)
• Estonie (+ 4,5 %)
• Luxembourg (+ 3,7 %)
• Pologne (+ 3,5 %)
• Slovaquie (+ 2,4 %)
• Finlande (+ 1,9 %)
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/08/l-ue-a-reduit-ses-emissions-de-co2-en-2018-mais-en-ordre-disperse_5459720_3244.html>
Sur le même sujet :
> Pour la première fois en quatre ans, nette baisse des émissions de CO2 en Europe, Le Monde, 10/05/19, 09h49
Audrey Garric
Cette diminution, particulièrement forte au Portugal et en Bulgarie, s’explique par un recours accru aux énergies renouvelables au détriment du charbon et du gaz naturel.
Les bonnes nouvelles sur le front climatique sont suffisamment rares pour être soulignées. Alors que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant de la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) ont bondi en 2018 dans le monde, elles ont diminué de 2,5 % dans l’Union européenne (UE) comparé à 2017, selon les premières estimations de l’office statistique Eurostatpubliées mercredi 8 mai.
Une lueur d’espoir dans un tableau qui se noircissait dernièrement : l’Europe avait connu une hausse de ces rejets en 2017 (+ 1,8 %) et en 2015 (+ 0,7 %), interrompue par une très légère baisse en 2016 (− 0,4 %). Or ces émissions sont la principale cause du réchauffement climatique d’origine humaine.
Selon un représentant de la Commission, cette baisse s’explique par un recours accru aux énergies renouvelables (hydroélectricité, éolien, solaire, biomasse) dans la production d’électricité au détriment du charbon et du gaz naturel, qui accusent un déclin.
De plus en plus d’Etats membres se sont engagés dans une sortie du charbon (la France a annoncé fermer ses centrales en 2022, le Royaume-Uni en 2025, les Pays-Bas en 2029). La consommation d’énergie pour le chauffage et la climatisation a également diminué entre 2017 et 2018. En revanche, les émissions liées aux transports, en hausse ces dernières années, « demeurent préoccupantes ».
> Lire aussi Au Royaume-Uni, une semaine d’électricité sans charbon pour la première fois depuis 1882
« Emissions revenues à leur niveau de 2014 »
Ces bons résultats cachent toutefois de grandes disparités. Dans le détail, vingt des vingt-huit Etats membres enregistrent une diminution de leurs émissions, essentiellement le Portugal (− 9 % par rapport à 2017), la Bulgarie (− 8,1 %), l’Irlande (− 6,8 %), l’Allemagne (− 5,4 %) et les Pays-Bas (− 4,6 %). A contrario, huit pays voient leurs rejets augmenter, en particulier la Lettonie (+ 8,5 %), Malte (+ 6,7 %), l’Estonie (+ 4,5 %), le Luxembourg (+ 3,7 %) et la Pologne (+ 3,5 %).
La France se classe un peu au-dessus de la moyenne, avec une baisse de 3,5 %. Une inversion de tendance notable (les rejets avaient augmenté de 3,2 % en 2017) grâce à un recours plus important aux renouvelables et à une baisse de la consommation d’énergie. Elle pèse pour 10 % des émissions de CO2 de l’UE, de même que la Pologne et l’Italie, derrière le Royaume-Uni (11 %) et surtout l’Allemagne (22 %).
La Lettonie, malgré sa hausse record due à une consommation accrue de charbon et de gaz, n’a contribué qu’à hauteur de 0,2 % aux rejets. A noter que les chiffres d’Eurostat ne prennent pas en compte les émissions importées, liées aux produits fabriqués à l’étranger mais consommés sur le territoire européen ; dans le cas français, cela minimise de plus d’un tiers l’empreinte carbone réelle.
> Lire aussi Combien de CO2 pourrez-vous émettre dans votre vie si le réchauffement est contenu à 1,5 °C ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/04/11/combien-de-co2-pourrez-vous-emettre-dans-votre-vie-si-le-rechauffement-est-contenu-a-1-5-degre_5448606_3244.html>
« Grâce à cette baisse conséquente, les émissions sont revenues à leur niveau de 2014, indique Corinne Le Quéré, climatologue à l’université d’East Anglia (Royaume-Uni). C’est encourageant, mais il est trop tôt pour savoir si la trajectoire est la bonne, car des facteurs peuvent jouer d’une année sur l’autre. »2018 a ainsi connu des températures élevées, surtout l’hiver, limitant l’usage du chauffage ; elle a également été marquée par un ralentissement de la croissance économique. Enfin, la production hydroélectrique s’était révélée particulièrement basse en 2017.
« Aider les pays de l’est de l’UE »
« Si l’Europe n’est pas capable d’aider les pays de l’Est dans leur transition énergétique, elle ne parviendra pas à suffisamment baisser ses émissions globales », prévient Neil Makaroff, responsable des politiques européennes du Réseau action climat.
L’UE s’est engagée à réduire ses émissions de 20 % d’ici à 2020 par rapport à 1990 (un objectif atteint en 2016) et de 40 % d’ici à 2030. Cette trajectoire est insuffisante pour respecter l’accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement sous les 2 °C et si possible 1,5 °C. Or, les Etats membres ne parviennent pas à s’accorder sur un accroissement de leurs efforts.
Le sujet a de nouveau été débattu lors d’un sommet européen sur l’avenir de l’Europe qui s’est tenu à Sibiu, en Roumanie, jeudi 9 mai. Neuf Etats (la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, la Lettonie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et la Suède) ont appelé l’UE à se fixer comme objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais la démarche n’a pas été soutenue par les pays de l’est, ni par l’Allemagne, qui préfèrent reporter la discussion après les élections européennes.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/10/pour-la-premiere-fois-en-quatre-ans-nette-baisse-des-emissions-de-co2-en-europe_5460296_3244.html>
Sur le même sujet :
> Baisse des émissions de CO2 en Europe : les transports n’y sont pour rien <https://www.automobile-propre.com/breves/baisse-des-emissions-de-co2-en-europe-les-transports-ny-sont-pour-rien/>, Automobile propre, 10/05/19
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23- Climat : le système des Nations Unies appelle les Etats à agir concrètement, ONU Info, 09/05/19
Les chefs des différentes organisations formant le système des Nations Unies ont appelé jeudi les Etats membres à prendre des mesures concrètes en faveur du climat en vue du sommet que le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, organisera en septembre à New York.
« Comme indiqué dans le rapport spécial du GIEC (Groupe international d’experts sur l'évolution du climat), il est nécessaire de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C pour éviter des changements irréversibles », ont rappelé dans un communiqué les chefs des différentes entités onusiennes réunis à Genève.
Atteindre cet objectif nécessitera des « changements d'une ampleur sans précédent à tous les niveaux », reconnaissent-ils, « mais c'est toujours possible si nous agissons maintenant ». Le système des Nations Unies souligne que l'atténuation du changement climatique constitue « un impératif moral, éthique et économique ».
« Nous appelons de toute urgence les États membres à venir à New York en septembre avec des plans concrets et réalistes pour renforcer leurs contributions déterminées au niveau national d’ici 2020 et à l’appui de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable », ont déclaré les hauts responsables onusiens.
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2019/05/1043132>
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24- Le Parlement irlandais est le second à déclarer l'urgence climatique, AFP, 10/05/19, 11:00
Le Parlement irlandais est devenu jeudi soir le second à déclarer "l'urgence climatique", dix jours après le Royaume-Uni, une nouvelle accueillie avec enthousiasme par Greta Thunberg, la jeune militante suédoise pour le climat.
Un amendement à un rapport parlementaire pour déclarer "une urgence climatique" et demander au parlement "d'examiner comment (le gouvernement irlandais) peut améliorer sa réponse au problème de la perte de biodiversité" a été approuvé sans vote dans la soirée jeudi.
"Nous avons maintenant l'appui de tous les partis pour déclarer une urgence en matière de climat et de biodiversité", s'est félicitée sur Twitter Hildegarde Naughton, députée du parti au pouvoir Fine Gael (centre-droit) et présidente du comité sur l'action climatique au Parlement. Mais "maintenant, on a besoin d'action", a-t-elle souligné.
"Déclarer une urgence ne veut absolument rien dire à moins que des mesures ne soient prises pour la sauvegarder", a aussi pointé le chef de file du Parti vert, Eamon Ryan, sur la chaîne de télévision publique RTE.
"Cela veut dire que le gouvernement devra faire des choses qu'il ne veut pas faire", a ajouté Eamon Ryan. L'objectif actuel du gouvernement irlandais est une réduction des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 80% par rapport à 1990 d'ici 2050, selon le site du département pour l'action climatique irlandais.
Au-delà des frontières irlandaises, cette déclaration a été accueillie avec enthousiasme par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, devenue figure de la lutte contre le réchauffement climatique. "Super nouvelle en Irlande !! Qui est le suivant ?", a-t-elle tweeté.
Elle intervient neuf jours après celle du Parlement britannique, qui a été le premier en mai à le faire, lors d'un vote demandé par l'opposition travailliste et après une large mobilisation du mouvement pour le climat Extinction Rebellion, qui a mené une série d'actions de blocages dans la capitale britannique en avril.
Début mai, un rapport de la Commission britannique sur le changement climatique (CCC) a recommandé au Royaume-Uni de se fixer "un nouvel objectif ambitieux visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à zéro d'ici 2050", l'objectif actuel étant une diminution de 80% par rapport à 1990 d'ici 2050.
<https://information.tv5monde.com/info/le-parlement-irlandais-est-le-second-declarer-l-urgence-climatique-299510>
Sur le même sujet :
> L’Irlande déclare à son tour « l’urgence climatique », dix jours après le Parlement britannique <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/10/apres-le-royaume-uni-le-parlement-irlandais-declare-a-son-tour-l-urgence-climatique_5460459_3210.html>, Le Monde avec AFP, 10/05/19, 12h37
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25- Sommet européen à Sibiu : Une occasion manquée pour le climat, 20 Minutes avec AFP, 10/05/19, 19h06
La chancelière allemande Angela Merkel n’a pas répondu à l’appel lancé par huit pays de l’UE pour atteindre l’objectif de zéro gaz à effet de serre d’ici à 2050
Une « occasion manquée ». Le sommet européen de Sibiu, en Roumanie, n'a pas permis d’intensifier les actions pour lutter contre le changement climatique, a déploré ce vendredi la Française Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le Climat et cheville ouvrière de l’accord de Paris.
« Je suis vraiment déçue », a-t-elle ajouté, accusant au passage l’Allemagne, la plus grande économie de l’Union européenne, de « traîner les pieds » et de bloquer l’ambition d’une Union européenne sans émission de gaz à effet de serre d’ici à 2050.
Une « dissonance » entre l’attitude des responsables gouvernementaux et la demande du public
La chancelière allemande Angela Merkel n’a en effet pas répondu à l’appel lancé par huit pays de l’UE pour atteindre ce but. « Comme nos objectifs pour 2050 diffèrent, je n’ai pas encore été en mesure de soutenir pleinement cette initiative », a expliqué Angela Merkel, jeudi, à Sibiu. La « première étape » doit être que l’UE respecte son engagement de réduire ses émissions de carbone de 40 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2030, a insisté la chancelière.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2515175-20190510-sommet-europeen-sibiu-occasion-manquee-climat>
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26- Chronique. « L’échange incroyable avec Claire Nouvian sur CNews montre que le climatoscepticisme a encore de beaux jours devant lui », Le Monde, 11/05/19, 06h28
Audrey Garric
Invitée de « L’Heure des pros », lundi, Claire Nouvian, militante écologiste et candidate aux européennes, a été confrontée à une remise en cause du changement climatique qui n’est pas isolée, estime dans sa chronique notre journaliste Audrey Garric.
C’est une scène que l’on aurait crue réservée à la chaîne américaine ultraconservatrice Fox News. A l’écran, journalistes et interviewés vocifèrent. Des noms d’oiseaux sont échangés (« folle », « dingue », « complètement tarée »), les prises de becs se multiplient (« Vous avez un melon qui ne passe plus les portes du studio ») et on vole allègrement dans les plumes de la science : « Moins trois degrés ce matin dans les Yvelines, moins un degré hier à Troyes. Attention, sujet sensible, on ne rigole pas avec le réchauffement climatique. »
Cette séquence, maintes fois visionnée et commentée sur les réseaux sociaux, se déroule en réalité dans un média français, CNews, lundi 6 mai. On savait « L’Heure des pros » et son animateur, Pascal Praud, amateurs de « clashs ». On ne le connaissait pas friand de thèses climatosceptiques. Le thème du débat donne pourtant la couleur : « Le refroidissement climatique ? »
Provocateur, Pascal Praud interroge : « Est-ce que vous diriez qu’il y a depuis trente ans dans le monde un dérèglement climatique ? Oui ou non ? » L’invitée principale, Claire Nouvian, militante écologiste et candidate aux élections européennes sur la liste Parti socialiste-Place Publique, manque de s’étrangler, les yeux écarquillés : « Attendez, mais vous en êtes encore là ? Ce n’est pas une émission de climatosceptiques quand même ? » La température monte sur le plateau. Rejoint par Elisabeth Lévy, la directrice de la rédaction du magazine conservateur Causeur, Pascal Praud défend le droit des climatosceptiques à s’exprimer. Dans leurs bouches, la réalité du changement climatique relève de la croyance. « Vous vous comportez comme une croyante qui ne supporte pas d’entendre une contradiction », tance Elisabeth Lévy.
> Lire aussi Face aux « climatosceptiques » de la télé, l’écologiste Claire Nouvian en appelle au CSA
Innombrables contre-feux
Cet échange incroyable montre que le climatoscepticisme a encore de beaux jours devant lui. Bien sûr, il n’a pas la même ampleur en France qu’aux Etats-Unis. Mais comment ne pas penser à Donald Trump qui, à chaque vague de froid, se demande où est passé le réchauffement du climat ?
Si la France aime à moquer les crispations des conservateurs américains, c’est bien le même mal qui fait des ravages des deux côtés de l’Atlantique. En 2015, le mathématicien Benoît Rittaud jouait la carte de la victimisation sur France Culture : « Aujourd’hui, si on est climatosceptique, on est amoral. On est un méchant. On est dans la criminalisation, on veut interdire la réflexion. » Au même moment, le « Monsieur météo » de France Télévisions, Philippe Verdier, était mis à pied après avoir publié un livre contestant l’idée d’un consensus scientifique sur le réchauffement.
Ces exemples datent de l’année de la COP21 et de l’accord de Paris, premier traité international visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre. On pourrait croire que le climatoscepticisme est depuis mort. De fait, depuis les catastrophes climatiques en série à l’été 2018, la prise de conscience de l’urgence et la mobilisation citoyenne n’ont jamais été aussi fortes. Pourtant, les chiffres disent toute autre chose : 36 % des Français âgés de 18 à 24 ans, et 23 % des adultes, ne croiraient pas au réchauffement climatique selon un sondage OpinionWay pour PrimesEnergie publié en mars.
En réalité, le climatoscepticisme a muté. Puisque le changement climatique est indéniable, et que son origine humaine l’est tout autant, ses contempteurs contournent, louvoient et changent de pied d’appui. Les militants écologistes, à l’instar de la jeune suédoise Greta Thunberg, sont personnellement pris pour cibles. Les vidéos, détournements et billets se multiplient dénonçant l’instrumentalisation de la jeune femme par « le capitalisme vert », raillant son autisme ou la comparant à une Nazi. Les étudiants et lycéens qui se mobilisent ? Trop jeunes pour comprendre. Les écolos ? Trop dogmatiques. Les scientifiques ? Trop techniques. D’innombrables contre-feux sont allumés, alimentant un débat sans fin à l’heure où celui-ci devrait être clos.
Les médias ont également leur part de responsabilité
Si de telles thèses parviennent à être audibles, c’est d’abord en raison d’un manque de connaissances scientifiques du grand public sur la question. Combien de fois faudra-t-il expliquer la différence entre la météo et le climat ? Que des températures basses à un moment de l’année et à un endroit du globe n’invalident pas le réchauffement de la Terre ? Que ledit réchauffement (+ 1 °C depuis l’ère préindustrielle) n’est que l’une des manifestations du dérèglement climatique, qui se traduit également par la multiplication de phénomènes extrêmes, l’élévation du niveau de la mer ou la fonte des glaces ?
Les médias ont également leur part de responsabilité. En donnant, lors de débats, le même poids ou presque à une minorité d’experts climatosceptiques – le plus souvent non spécialistes du climat – et à l’écrasante majorité de la communauté scientifique compétente démontrant, étude après étude, l’impact de l’humain sur le climat, les journalistes ont contribué à instiller le doute, à donner l’illusion de l’existence de controverses, et ont participé à semer la confusion entre science et opinion.
Cette pseudo contre-expertise est enfin, et surtout, le fruit d’une manipulation des lobbies. Dans son passionnant ouvrage Perdre la Terre (Seuil, 288 pages, 17,50 euros), le journaliste du New York Times Nathaniel Rich explique comment, en 1979, les scientifiques, l’opinion publique et les politiques de tous bords s’accordaient à reconnaître la réalité du réchauffement et la nécessité d’une action. Ce « conte de fée » perdura jusqu’à la fin des années 1980 quand l’industrie du pétrole et du charbon, menacée, commença à dépenser des milliards de dollars pour mener des campagnes de désinformation et acheter des scientifiques afin de matraquer des contre-vérités.
Ce que sapent ces résurgences régulières du discours climatosceptique, au-delà de la crédibilité de la science, c’est la possibilité même d’une action. Quand, à force d’attendre, il ne sera plus possible de s’adapter à un monde bouleversé, Pascal Praud aura enfin raison : on ne rigolera pas avec le réchauffement climatique.
> Lire aussi Il y a trente ans, le monde aurait pu sauver le climat
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/11/l-echange-incroyable-avec-claire-nouvian-sur-cnews-montre-que-le-climatoscepticisme-a-encore-de-beaux-jours-devant-lui_5460784_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/11/l-echange-incroyable-avec-claire-nouvian-sur-cnews-montre-que-le-climatoscepticisme-a-encore-de-beaux-jours-devant-lui_5460784_3244.html>>
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27- Tribune. Le climatoscepticisme prospère à la télévision, Reporterre, 11/05/19
Par Laurence Hansen-Løve, membre du collectif Enseignants pour la planète et professeure de philosophie. Elle est l’autrice de Simplement humains. Mieux vaux préserver l’humanité que l’améliorer (Éditions de l’Aube, 2019).
L’autrice de cette tribune s’élève contre les climatosceptiques qui sévissent sur les plateaux télé et qualifient les défenseurs de l’environnement de « fanatiques ». Elle rappelle que c’est « la connaissance scientifique qui permet de chercher des solutions raisonnables » au changement climatique.
Tribune. Le raisonnement des nouveaux climato-écolo-sceptiques qui défraient les réseaux sociaux aujourd’hui et qui squattent les plateaux télé est parfaitement pernicieux. Un exemple édifiant a été donné le 6 mai dans l’émission de Pascal Praud (« L’heure des pros »). Les figures de cette nouvelle intelligentsia rivalisent de rouerie pour nier l’évidence avec un aplomb ahurissant. Charlotte d’Ormellas (journaliste à Valeurs actuelles, transfuge de la droite identitaire) ou encore Jean-Sébastien Ferjou, co-fondateur d’Atlantico, affirment ne pas savoir si le changement climatique est le fait de l’humain. Aucune « vérité », disent-ils, n’est indiscutable…
Les climatosceptiques expliquent que ce sont eux qui incarnent l’intégrité intellectuelle contre les nouveaux « théologiens »
Voici en quoi consiste ce type de « raisonnement » : s’il était avéré que la dégradation du climat et le déclin de la biodiversité étaient d’origine humaine, la conséquence serait : « Il faut tout changer. » Il faudrait en effet changer de système (en finir avec les traités de libre-échange, l’agriculture industrielle, les hydrocarbures, les avions, les voitures, diminuer notre consommation de viande, bannir le tourisme de masse, oublier les vêtements bon marché, tirer un trait sur la croissance indéfinie, donc abandonner la promesse du pouvoir d’achat augmenté toujours et pour tous, etc.). Or, « changer de système » est impensable.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Le-climatoscepticisme-prospere-a-la-television <https://reporterre.net/Le-climatoscepticisme-prospere-a-la-television>>
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28- Le patron de l'ONU en tournée pour le climat, un combat "pas en bonne voie", AFP, 12/05/19, 12:00
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a entamé une tournée dans le Pacifique Sud dimanche en prévenant que la planète n'était pas dans les clous pour atteindre ses objectifs de limitation de la hausse des températures.
Dans un message fort destiné à réclamer des actes pour le climat, un défi en passe de devenir un combat central au sein de l'ONU, M. Guterres a jugé que la détermination des différents pays du monde s'émoussait, ajoutant que les petites nations insulaires qui sont "vraiment en première ligne" allaient souffrir le plus.
La tournée qu'effectue le patron de l'ONU avant le sommet sur le climat prévu en septembre à New York le conduira -après la Nouvelle-Zélande où il est arrivé dimanche- aux Fidji, à Tuvalu et au Vanuatu, tous menacés par la montée des eaux consécutive au changement climatique.
"Nous voyons partout la démonstration évidente que nous ne sommes pas en bonne voie pour atteindre les objectifs définis par l'accord de Paris", a déclaré M. Guterres.
Le pacte, conclu entre 195 pays membres de l'ONU, prévoit de contenir le réchauffement de la planète "bien en-dessous de deux degrés Celsius et de limiter la hausse à 1,5°C".
"Et le paradoxe, c'est qu'à mesure que les choses empirent sur le terrain, les mesures politiques semblent reculer", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse conjointe à Auckland avec la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.
Il a rendu hommage à l'action en la matière du gouvernement néo-zélandais, qui vient de présenter un projet de loi affichant un objectif de neutralité carbone pour 2050. Le texte exempte cependant partiellement le secteur agricole, vital pour le pays.
Mme Ardern a déclaré que le changement climatique représentait "le plus gros défi" qui se pose à la communauté internationale. Cette dernière ferait preuve de "grave négligence" si elle restait les bras croisés.
Durant son séjour de trois jours en Nouvelle-Zélande, M. Guterres rencontrera aussi les chefs de la communauté musulmane de Christchurch pour témoigner de sa solidarité après le carnage des mosquées qui a fait 51 morts parmi les fidèles le 15 mars.
Mais sa tournée reste avant tout centrée sur la lutte contre le réchauffement climatique.
"Nous continuons de perdre la bataille", répète-t-il régulièrement. "Le changement climatique va plus vite que nous et si nous ne renversons pas la tendance, ce sera une tragédie pour le monde entier".
- Dédain américain -
Dans sa récente lettre d'invitation pour le sommet qu'il organise le 23 septembre à l'ONU, M. Guterres a annoncé une réunion de préparation du 30 juin au 1er juillet aux Emirats arabes unis pour retenir les meilleures propositions en vue de lutter contre le réchauffement de la planète.
Il est notamment demandé aux pays de ne pas venir "avec des discours" mais avec "des plans concrets et réalistes" pour réduire de 45% les gaz à effet de serre sur les dix ans à venir et pour les supprimer totalement d'ici 2050.
Aux Fidji ou au Vanuatu, M. Guterres doit rencontrer des familles dont la vie est désormais dépendante des ouragans, des inondations ou d'autres évènements climatiques extrêmes.
Les Fidji se sont attelées à bâtir une coalition de plus de 90 pays des Caraïbes, d'Afrique et d'Asie pour mieux lutter contre les crises déclenchées par le réchauffement climatique.
La volonté d'Antonio Guterres de s'investir personnellement dans le combat contre le changement climatique intervient dans une période de profonde remise en cause aux Etats-Unis, premier contributeur financier à l'ONU, de la réalité du changement et de ses causes.
Depuis le départ de Nikki Haley en décembre, Washington n'a pas d'ambassadeur onusien. Celle qui est pressentie pour le remplacer, Kelly Knight Craft, actuellement ambassadrice, est mariée à un industriel du charbon, ce qui ne laisse guère présager de positions communes avec le patron de l'ONU.
"Le dédain de l'administration Trump pour la diplomatie liée au climat a laissé la Chine être le principal garant de l'accord de Paris", relève Richard Gowan, directeur ONU au centre de réflexion de l'International Crisis Group.
L'Accord de Paris, conclu en décembre 2015 entre 195 pays membres de l'ONU et signé en 2016, prévoit de contenir le réchauffement de la planète en-dessous de deux degrés Celsius. M. Trump a retiré les Etats-Unis en 2017, avec effet en 2020.
<https://information.tv5monde.com/info/le-patron-de-l-onu-en-tournee-pour-le-climat-un-combat-pas-en-bonne-voie-299797 <https://information.tv5monde.com/info/le-patron-de-l-onu-en-tournee-pour-le-climat-un-combat-pas-en-bonne-voie-299797>>
Sur le même sujet :
> Le changement climatique en voie de devenir un combat central à l'ONU <https://information.tv5monde.com/info/le-changement-climatique-en-voie-de-devenir-un-combat-central-l-onu-299776>, AFP, 12/05/19, 08:00
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29- Au cœur de l'Amérique, les inondations submergent les agriculteurs, AFP, 12/05/19, 13:00
Luc Olinga
Déjà affectés par la guerre commerciale entre Washington et Pékin, les agriculteurs de l'Etat rural du Nebraska (centre) luttent depuis deux mois contre des inondations exceptionnelles, qui ont détruit des champs entiers, perturbé les moissons et retardent les semis.
D'Omaha, célèbre pour être la ville natale du milliardaire Warren Buffett, à la frontière nord avec l'Iowa, autre Etat du grenier agricole du pays, l'autoroute W275 traverse un paysage décimé.
Parmi les arbres terrassés et pieds de maïs envahis par les eaux, la boue s'est installée, et le sable a envahi certains champs. Les eaux des rivières, comme l'Elkhorn, sont encore à des niveaux anormalement élevés.
Il n'est pas rare de tomber sur un panneau "Road closed", annonçant qu'une route a été fermée parce qu'inondée au point de ressembler à un canal.
Des ponts, des barrages et des digues ont cédé sous la force des eaux de la rivière Missouri coupant l'accès à certaines localités et à de nombreux services et infrastructures publics.
- "Coincé"-
En ces premiers jours du mois de mai, certaines vaches ont regagné les enclos. Mais les éleveurs font encore l'inventaire de leurs pertes, entre les bêtes mortes et celles rendues malades par les eaux sales.
"Une partie du bétail a été coincé dans les inondations et on ne pouvait rien faire", raconte Jim Dinklage, exploitant à Orchard, à trois heures en voiture d'Omaha.
Non loin de son ranch, les averses diluviennes ont créé un îlot dans un champ de maïs.
"Il y a 93 comtés dans le Nebraska et l'état d'urgence a été déclaré dans 81 comtés, ce qui inclut 104 villes et cinq réserves indiennes. Au total 85% de l'Etat du Nebraska a été affecté soit par les inondations, soit par le blizzard de mi-mars", explique à l'AFP Steve Wellman, le directeur du département de l'Agriculture.
Les dommages sont estimés à 400 millions pour les éleveurs de bétail et 440 millions de dollars pour les céréaliers.
Dans cet Etat, troisième producteur de maïs et deuxième d'éthanol aux Etats-Unis, l'agriculture est le premier secteur économique : un emploi sur quatre est lié au secteur.
Chez Ruth et Sid Ready à Scribner, l'heure est aux comptes, d'autant que la fenêtre des semis de maïs, de la mi-avril au 10 mai de préférence, est en train de se refermer et que celle des sojas, jusqu'au 1er juillet se rétrécit.
"Si on ne sème pas au printemps, on sera sans revenu toute l'année", assène Ruth, expliquant qu'il y a actuellement trop d'eau dans le sol, ce qui réduit les surfaces cultivables et risque d'affecter la qualité de la récolte.
- "Explosif" -
Ruth et Sid, qui élèvent également des vaches, estiment que leurs coûts vont doubler cette année.
Hormis des dépenses fixes -- prêts liés à la terre, crédits pour l'achat des tracteurs et impôts -- et des frais variables (graines, engrais, fertilisants et produits chimiques), les coûts de transport des marchandises ont doublé en raison du mauvais état des routes.
"C'est un cocktail explosif", conclut Sid, ajoutant qu'il y a un autre coût inestimable : la disparition de longues années d'efforts pour régénérer, entretenir et accroître la fertilité et la productivité des sols à l'aide d'éléments nutritifs.
"Il faut des générations pour développer des sols fertiles et tout ça vient de disparaître", renchérit Ruth.
Les appels d'agriculteurs désespérés ont doublé en un an sur la ligne rouge mise en place par l'association Interchurch Ministries Nebraska (IMN) pour leur apporter une aide psychologique.
Face à cette détresse, différentes aides ont été annoncées dont un étalement des échéances, le rééchelonnement de la durée des prêts, la possibilité de les renégocier et une diminution du taux d'emprunt...
Ces inondations tombent au moment où les revenus des agriculteurs sont en baisse, de l'ordre de 50% depuis 2013, tandis que leurs dettes ont augmenté d'un tiers atteignant des niveaux inédits depuis les années 80.
Cette précarisation, alimentée par une chute des prix des matières premières agricoles, est exacerbée par le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, destination clé pour les récoltes américaines.
"Nos produits sont les plus affectés par la guerre commerciale", souligne Sid Ready. Cela ne l'empêche pas d'applaudir le président Donald Trump qui veut rééquilibrer, selon lui, les échanges.
En attendant, les ventes de soja américain ont plongé de 75% en 2018 comparé à 2017, selon l'American Soybean Association (ASA).
<https://information.tv5monde.com/info/au-coeur-de-l-amerique-les-inondations-submergent-les-agriculteurs-299771 <https://information.tv5monde.com/info/au-coeur-de-l-amerique-les-inondations-submergent-les-agriculteurs-299771>>
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30- Inde : au moins 300 yacks morts de faim dans l'Himalaya, AFP, 12/05/19, 13:00
Au moins 300 yacks sont morts de faim dans une vallée indienne de l'Himalaya en raison d'un hiver particulièrement rude, ont annoncé dimanche des responsables locaux.
Des responsables du Sikkim, un Etat de l'extrême nord-est de l'Inde coincé entre le Népal, la Chine et le Bhoutan, ont expliqué avoir reçu en décembre de premières demandes d'aide d'une cinquantaine d'habitants isolés de la vallée de Mukuthang.
A l'issue de fortes chutes de neige, ils ont demandé de la nourriture pour alimenter leur troupeau de 1.500 yacks, qui fournissent aussi bien du lait que de la laine et font également office de moyen de transport.
"Nous avons tenté plusieurs fois de les aider mais cela s'est avéré impossible. Aucune route ou voie aérienne n'était praticable en raison des conditions météo. Nous avons finalement réussi à accéder à la vallée et nous avons déjà confirmé la mort de 300 yacks", a déclaré à l'AFP un responsable local, Raj Kumar Yadav.
"Les familles présentes sur place affirment que 500 yacks sont morts de faim. Nous essayons de confirmer ces informations. Une cinquantaine de yacks reçoivent également des soins médicaux d'urgence", a-t-il ajouté.
Les yacks représentent l'une des principales ressources de la région, qui dépend du tourisme. Chaque année, quelques yacks meurent en raison des conditions météo extrêmes sévissant dans la région, mais le bilan actuel est sans précédent, selon les autorités.
"Le climat était trop dur. D'importantes chutes de neige en décembre ont été suivies par d'autres chutes de neige et même l'herbe ne poussait plus. Ils sont morts de faim et de froid à la fois", a expliqué Raj Kumar Yadav.
Les autorités locales ont pris des mesures pour enterrer le bétail mort et venir en aide aux habitants de la vallée, située à environ 70 km de la capitale du Sikkim, Gangtok.
<https://information.tv5monde.com/info/inde-au-moins-300-yacks-morts-de-faim-dans-l-himalaya-299814 <https://information.tv5monde.com/info/inde-au-moins-300-yacks-morts-de-faim-dans-l-himalaya-299814>>
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31- Comment Nathaniel Rich réécrit l’histoire du climat, Blog Sciences, 13/05/19, 10h27
Sylvestre Huet
Dans « Perdre la Terre », l’écrivain américain défend l’idée que le monde a failli engager la guerre contre le réchauffement climatique en 1989. Un contresens historique selon le blogueur Sylvestre Huet.
Perdre la Terre, ré-écrire l’histoire du climat
Avec Perdre la Terre, Nathaniel Rich prétend nous révéler la véritable histoire politique du changement climatique (1). Dans un livre de dimensions modestes, une version longue de son article paru dans le New York Timesen août 2018. Un objectif précieux puisque l’échec actuel de l’objectif de la Convention de l’ONU, éviter un dérapage climatique dangereux, exige d’être compris pour y remédier. Des anecdotes savoureuses. Une écriture efficace. Des rappels historiques. Mais un résultat pernicieux tant l’histoire des sciences du climat et du dossier politique climat est déformée. De ce livre, une vue critique permet de dégager une conclusion attristée : les 40 pages de l’épilogue sont bonnes à lire.
C’est un livre sur le climat dont la thèse est simple : on savait déjà tout en 1979 (voire avant), et si le monde n’a pas engagé une action décisive contre le changement climatique en 1989, ce fut d’un cheveu. L’ennui, c’est que la première thèse repose sur une histoire lacunaire des sciences du climat et de leur diffusion dans la société. Et la seconde sur une vision (faussement) naïve des raisons pour lesquelles les pays industrialisés, et surtout les Etats-Unis, sont restés attentistes devant la menace climatique… tout en signant la Convention climat de l’ONU en 1992. Au menu, simplisme et narration avec des gentils et des méchants. En petit nombre pour la facilité d’écriture et de lecture. Et tous américains, signe clair d’un gros souci d’analyse. L’avenir de l’Humanité, avance Rich, repose sur «les efforts d’une poignée d’hommes et de femmes» capables d’éviter «une possible disparition de l’espèce humaine» (allo, Bruce Willis est libre ?, interroge déjà le producteur de cinéma). La recette est bonne pour vendre. Mais passons le résultat à la moulinette des questions dérangeantes.
>> Suite à lire à :
<http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/13/perdre-la-terre-re-ecrire-lhistoire-du-climat/ <http://huet.blog.lemonde.fr/2019/05/13/perdre-la-terre-re-ecrire-lhistoire-du-climat/>>
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32- Tribune. « Ce n’est pas en faisant chauffer nos cartes d’électeur et de crédit que l’on arrêtera le réchauffement climatique », Le Monde, 13/05/19, 18h55
Par Julien Allavena, David Antoine, Antoine Deloison, Léna de Vanssay au nom du collectif interfacultés « Désobéissance Ecolo Paris »
Contrairement à ce que certains écologistes affirment, s’en remettre au marché ou au vote est insuffisant pour préserver la planète, estime dans une tribune au « Monde » le collectif étudiant et lycéen « Désobéissance écolo Paris ». Mieux vaut s’organiser depuis la base pour répondre au défi climatique.
Tribune. Mauvaise nouvelle pour la biodiversité : « Un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction », selon un énième rapport alarmiste. Pourquoi ces cris d’orfraie pour quelques espèces en moins ? C’est que, voyez-vous, « nos activités humaines » – comprendre : nos activités économiques – « sont très dépendantes de la biodiversité dont nous retirons des services irremplaçables ou à coût très faible ».
Et on ne sait quels malheurs imprédictibles pourraient advenir si les récifs coralliens, les insectes ou les rhinocéros blancs d’Afrique australe disparaissaient, et cessaient donc de travailler à la bonne poursuite du commerce mondial, qui, pour les remercier, livre à la destruction l’entièreté de la biosphère, opportunément transformée en « ressource naturelle ».
> Lire aussi L’Europe divisée face à l’urgence climatique
Pour disperser les doutes qui ne manqueraient pas de s’élever dans les consciences effarées par cette situation contradictoire, Le Monde a récemment convoqué l’auteur d’une Écologie pour les Nuls. Une certaine Lulu demande à ce chercheur en écologie : « Je suis dévastée par ce genre de nouvelle. Que puis-je faire, de ma place de citoyenne, face à l’inaction coupable des dirigeants du monde ? »
Les déclarations de bonne intention
Comme beaucoup de ses collègues scientifiques chez qui l’érudition savante côtoie la plus lucide clairvoyance politique, notre expert n’entend pas le moins du monde changer ou supprimer le système politique qui rend les dirigeants si inactifs : il rappelle à Lulu qu’il ne faut pas désespérer car, somme toute, nous sommes en démocratie, et une démocratie, c’est bien connu, fournit des cartes électorales à tous ceux qui veulent changer le monde.
L’efficacité politique du vote, qui ne fait aucun doute, est démontrée avec un certain brio syllogistique : « Les politiciens font ce que les électeurs veulent s’ils veulent être élus. [Donc :] votez pour ceux qui mettent l’environnement en premier lieu. » Au fond, il importe peu que les politiciens ne manquent jamais de nous rappeler à quel point ils sont impuissants devant le désastre.
> Lire aussi Pour la première fois en quatre ans, nette baisse des émissions de CO2 en Europe
Certes, les déclarations de bonne intention ont rythmé les sommets, les COP et autres cérémonies d’apparat des Etats, depuis une cinquantaine d’années d’inaction. Certes, tout indique que les Etats ont voulu leur « paralysie », et qu’ils sont les créateurs de ce qu’ils brandissent comme des obstacles aux politiques écologiques (traités internationaux, dette, objectifs de croissance économique, etc).
L’enjeu du vote
Mais de si petits aléas ne sauraient ébranler la confiance de notre scientifique en la tranquille rationalité des élections. Après tout, même le désespérant GIEC attend le salut des « policy makers », qui devraient bien trouver les moyens de nous sortir de là, après avoir organisé depuis deux siècles la dévastation durable !
Mais admettons : vous n’êtes pas convaincus de l’efficacité du vote, ou pire, vous pensez que la démocratie représentative limite l’expression du peuple. Qu’à cela ne tienne, on sera heureux de vous apprendre que vous n’avez pas une, mais deux cartes en main pour agir : en bon citoyen, c’est-à-dire en bon consommateur, vous disposez forcément d’une « carte de crédit ».
Or « vos choix de consommation font une différence énorme (moins de viande, moins d’emballages, moins d’huile de palme, etc.) », nous explique l’expert. Passons, là encore, sur le fait que la jeunesse n’accorde plus aucun crédit, justement, à cette vieille rhétorique culpabilisante et individualisante des choix de consommation.
Continuer sa petite vie
Car ce fameux « choix », somme toute, est assez limité : au fond Lulu a-t-elle choisi de se loger si loin de cette grande ville où les prix sont si chers, et de ne pouvoir s’y rendre qu’en voiture (malheur, elle a acheté une diesel à l’époque où c’était la mode !) ? A-t-elle choisi d’implanter ces panneaux publicitaires dans les rues et les gares, qui consomment autant que « trois familles » à l’année ?
> Lire aussi Un G7 de l’environnement sous la pression de l’urgence écologique
A-t-elle même choisi ses pensées, ses désirs, ses craintes, à une époque qui laisse bien peu le temps d’y réfléchir sereinement et collectivement ? Peu importe, au fond, que des zadistes aient plus d’impact – y compris sur la reprise en main de leur consommation – en bloquant la construction d’un aéroport que Lulu avec sa carte de crédit. Il suffit d’attendre que, dans un élan général de « bonne volonté », tout le monde continue sa petite vie en ajustant sa consommation de viande ou de chaussures. Et tout ira bien !
Si on résume donc ce que recommande l’écologie « pour les Nuls », voici le mode d’emploi pour agir contre la catastrophe : il suffit à Lulu de voter pour des candidats qui se prétendent écolo aux prochaines élections, et de n’acheter que du « made in France » pour enrayer une extinction de masse « made by capitalism ». Sans droit de vote ni argent, désolé, vous ne servez à rien.
La véritable catastrophe
Bien que nous soyons pleinement convaincus par tant de verve et de lucidité scientifiques, un souci minimal des bonnes pratiques démocratiques nous incline cependant à laisser la parole à un contradicteur. Nous avons donc écrit à notre expert, Sablo Pervigne [allusion à l’essayiste Pablo Servigne, auteur de Comment tout peut s’effondrer (Seuil, 2015)], que d’aucuns qualifieraient sans doute d’« ultravert », pour lui demander ce qu’il répondrait, lui, à Lulu :
« Chère Lulu, il y a toutes les raisons d’être “dévasté”, mais ce n’est pas en faisant chauffer tes cartes d’électeur et de crédit que tu arrêteras le réchauffement climatique. Les scénarios catastrophistes et les appels alarmants des scientifiques, de décennie en décennie, ne produisent rien d’autre que de l’impuissance et de l’attente. Depuis cinquante ans, les gouvernements successifs nous promettent le pire “dans un futur proche”, et nous voilent ce faisant la catastrophe qui est déjà là.
La véritable catastrophe, c’est que nous ne sommes plus sensibles à la laideur du monde dans lequel nous vivons, et que nous attendons notre salut de ceux qui ont présidé à la destruction de la planète. Nous ne devons plus rien attendre que de nous-mêmes.
L’Etat nous infantilise, la science nous rend insensible. Plutôt que de compter les espèces, il nous faut réapprendre à nouer des relations intuitives avec les animaux, les plantes et les milieux. Au lieu d’évaluer les services rendus par les “écosystèmes”, il nous faut les habiter et les défendre.
> Lire aussi Il y a trente ans, le monde aurait pu sauver le climat
Allons donc, Lulu ! Ne reste pas à ta “place de citoyenne”. Lève-toi et rejoins les autres : ceux et celles qui marchent, qui s’organisent, qui développent d’autres rapports au vivant et mettent en œuvre de nouvelles manières de produire, de vivre ensemble et de régler leurs problèmes. Qui ont compris que dresser des éoliennes et promouvoir les “greentech” ne ferait qu’enrichir les entreprises et prolonger le désastre en cours.
Qui pensent que leur action, pour être efficace, ne peut pas se contenter d’être seulement constructrice, et qui donc démontent des chantiers, bloquent des grands projets inutiles et détruisent ce qui ravage nos lieux de vie. L’avenir est aux ZAD et aux ronds-points. Il s’agit de reprendre en main nos vies et nos conditions matérielles d’existence, depuis la base.
A trop considérer les piteuses cartes qu’on a en main, on en viendrait presque à oublier qu’on a des mains. Or, a-t-on jamais fini d’explorer les infinies possibilités que recèle la main, cet “instrument des instruments”, qui se verrait bien sous-employé à ne manier que la carte électorale et la carte de crédit, quand il y a tant d’outils et d’armes à disposition ? A la piètre alternative des deux cartes, nous préférons la maxime d’Aristote : “L’être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils”. »
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/13/ce-n-est-pas-en-faisant-chauffer-nos-cartes-d-electeur-et-de-credit-que-l-on-arretera-le-rechauffement-climatique_5461605_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/13/ce-n-est-pas-en-faisant-chauffer-nos-cartes-d-electeur-et-de-credit-que-l-on-arretera-le-rechauffement-climatique_5461605_3232.html>>
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En images
33- "On est face à la plus grande tragédie qu'ait jamais vécue l’humanité" : le cri d’alarme de Fred Vargas face à l’inaction climatique, France 5, La Grande Librairie, 03/05/19, 20:27
L'écrivaine était invitée de "La grande librairie", mercredi.
Son livre, L'humanité en péril, est sorti. A cette occasion, l'auteure Fred Vargas était l'invitée de "La Grande Librairie", mercredi 1er mai sur France 5. Elle a souhaité pousser un cri d'alarme fort face à l'inaction climatique. "On est face à la plus grande tragédie qu'ait jamais vécu l’humanité et les politiques sont absents, impotents. Et au lieu d’aller dans le bon sens, on va dans le mauvais sens", a-t-elle lancé.
Evoquant une hausse de la température de deux degrés, elle a déclaré : Cela "impactera la moitié du globe et mettra en péril vital, les trois quarts de l’humanité. En péril de mort." L'écrivaine a particulièrement critiqué les gouvernements : "Ils ont décidé qu'on irait jusqu'à deux degrés : donc des pertes de récoltes, des famines, et l’Europe ne sera absolument pas épargnée."
La démission de Nicolas Hulot, point de départ
Connue pour ses romans policiers, elle a expliqué avoir décidé de traiter du réchauffement climatique après la démission de l'ancien ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot. "L'élément déclencheur a été la démission de Nicolas Hulot, paralysé par le gouvernement, gouvernement lui-même au service des grands lobbies et des multinationales. C'est ça qui nous a mené à la catastrophe", expliquait-elle plus tôt.
> Témoignage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/video-on-est-face-a-la-plus-grande-tragedie-qu-ait-jamais-vecu-lhumanite-le-cri-dalarme-de-fred-vargas-face-a-linaction-climatique_3427319.html>
En savoir plus :
> Essai. L'humanité en péril - Virons de bord, toute ! <https://editions.flammarion.com/Catalogue/hors-collection/essais/lhumanite-en-peril>, de Fred Vargas, Editions Flammarion, 01/05/19
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34- Cyclone Fani : plus d’un million de personnes évacuées en Inde et au Bangladesh, Le Monde, 04/05/19, 07h44
Fani, attendu comme l’un des cyclones les plus puissants de ces dernières années sur l’océan Indien, a frappé l’est de l’Inde et le Bangladesh, vendredi 3 mai. Plus d’un million de personnes ont été évacuées dans la région. La mégapole indienne de Calcutta se préparait samedi, sous des pluies diluviennes, à l’arrivée du cyclone, qui a tué au moins huit personnes en Inde et une autre au Bangladesh, selon l’agence Press Trust of India (PTI).
A Puri, dans l’Etat indien de l’Odisha (au sud de Calcutta), des vents de plus de 200 km/h ont été enregistrés. Le cyclone risque de provoquer une montée des eaux et a déjà entraîné de nombreuses coupures d’électricité.
> 10 photos à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/portfolio/2019/05/04/cyclone-fani-plus-d-un-million-de-personnes-evacuees-en-inde-et-au-bangladesh_5458152_3244.html>
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Une publication
35- Perdre la Terre - Une histoire de notre temps, de Nathaniel Rich, Editions du Seuil, 02/05/19
1979. A peu près tout ce que nous comprenons à l'heure actuelle du réchauffement climatique était compris. Et même mieux compris, sans doute. Les principaux aspects du problème étaient tranchés, sans débat possible, et les spécialistes, loin de se disputer sur l'établissement des faits, travaillaient à en affiner les conséquences. Il y a trente ans, nous aurions pu sauver la Terre. Pourtant nous n'avons rien fait.
Après des années d'enquête et plus de cent interviews réalisées avec le soutien de la Fondation Pulitzer, Nathaniel Rich retrace comment la planète a raté son rendez-vous avec le climat, comment malgré les efforts de plusieurs lanceurs d'alerte, d'intérêts parfois concordants, souvent contradictoires, y compris de l'industrie pétrolière, rien n'a été fait pour stopper le changement climatique. Implacable et passionnant, Perdre la Terre est un document pour l'histoire.
Notre histoire. Un récit fascinant dans lequel l'auteur semble placer le lecteur à la table des négociations pour lui faire entendre les cris d'alarme, les silences coupables, les atermoiements de conscience, la force de l'inertie et des renoncements, et peu à peu l'imminence de la catastrophe. Perdre la Terre n'est pas seulement le roman impitoyable d'occasions historiques manquées, c'est aussi l'évaluation claire et détaillée de la façon dont nous en sommes arrivés là - ; et de ce que nous pouvons et devons faire avant qu'il ne soit vraiment trop tard.
A propos de l’auteur
Nathaniel Rich est journaliste au long cours pour le New York Times. Fasciné par l'attraction paradoxale qu'exercent les catastrophes sur la société contemporaine, il interroge dans ses articles la manière dont le monde et la littérature s'accommodent du désastre.
Perdre la Terre - Une histoire de notre temps, de Nathaniel Rich, Editions du Seuil, 02/05/19, ISBN : 978-2-02-142484-3, EAN : 9782021424843, 17,50 €.
<http://www.seuil.com/ouvrage/perdre-la-terre-nathaniel-rich/9782021424843>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes)
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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