[revue-presse-FNH] Grande revue de presse de rattrapage centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (mardi 18 juin)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 18 Juin 08:07:46 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Cocomiette, une bière française brassée avec du pain recyclé <https://www.saveur-biere.com/fr/magazine/actu/1/cocomiette-la-premiere-biere-francaise-brassee-avec-du-pain-recycle/137>, Saveur bière, 18/01/19
2- Vos aliments préférés sont-ils sains ? Calculez leur Nutri-Score <https://www.60millions-mag.com/2019/04/24/vos-aliments-preferes-sont-ils-sains-calculez-leur-nutri-score-12581>, 60 millions de consommateurs, 24/04/19
3- La RDC, deuxième front de la déforestation mondiale <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/04/27/la-rdc-deuxieme-front-de-la-deforestation-mondiale_5455653_3212.html>, Le Monde Afrique, 27/04/19, 09h13
4- Start-up de la viande artificielle, futurs Monsanto-Bayer de l’agriculture cellulaire ? <https://theconversation.com/start-up-de-la-viande-artificielle-futurs-monsanto-bayer-de-lagriculture-cellulaire-114681>, The Conversation, 28/04/19, 22:07
5- La léghémoglobine, cet ingrédient qui fait passer le steak végétal pour de la viande rouge <https://theconversation.com/la-leghemoglobine-cet-ingredient-qui-fait-passer-le-steak-vegetal-pour-de-la-viande-rouge-116240>, The Conversation, 29/04/19, 22:20
6- Deux propriétés viticoles relaxées pour des épandages contestés à côté d’une école primaire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/04/30/deux-proprietes-viticoles-relaxees-pour-des-epandages-contestes-a-cote-d-une-ecole-primaire_5456780_3244.html>, Le Monde, 30/04/19, 18h21
7- La radulanine A, cet herbicide naturel "presque aussi efficace que le glyphosate" <https://www.franceinter.fr/sciences/la-radulanine-a-cet-herbicide-naturel-presque-aussi-efficace-que-le-glyphosate>, France Inter, 01/05/19, 06h00
8- Recyclage : bientôt des vêtements en tiges de tomates ? <https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/recyclage-bientot-des-vetements-en-tiges-de-tomates-7797549144>, RTL, C’est notre Planète, 03/05/19, 05:30
9- Reportage. Après des décennies de remembrement, la Bretagne mise de nouveau sur son bocage <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/03/apres-des-decennies-de-remembrement-la-bretagne-mise-de-nouveau-sur-son-bocage_5457602_3244.html>, Le Monde, 03/05/19, 10h00
10- La surpêche menace les océans <https://www.capital.fr/lifestyle/la-surpeche-menace-les-oceans-1337095>, AFP, 03/05/19, 14:00
11- La fin de l’âge d’or pour les betteraviers français <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/04/la-fin-de-l-age-d-or-pour-les-betteraviers-francais_5458248_3234.html>, Le Monde, 04/05/19, 11h19
12- Chronique. Matières premières : « Si 2019 est l’année du cochon, l’animal, lui, n’est guère à la fête » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/04/matieres-premieres-si-2019-est-l-annee-du-cochon-l-animal-lui-n-est-guere-a-la-fete_5458260_3234.html>, Le Monde, 04/05/19, 11h34
13- En Martinique, la filière canne à sucre en détresse <https://www.capital.fr/economie-politique/en-martinique-la-filiere-canne-a-sucre-en-detresse-1337175>, AFP, 04/05/19, 15:00
14- Enquête sur la science sous influence des millions de Coca-Cola <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/08/enquete-sur-la-science-sous-influence-des-millions-de-coca-cola_5459509_3244.html>, Le Monde, 08/05/19, 06h19
15- Comment Coca-Cola a bafoué ses promesses de transparence dans les contrats de recherche <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/08/entre-les-lignes-des-contrats-entre-coca-cola-et-la-recherche_5459494_3244.html>, Le Monde, 08/05/19, 14h16
16- La chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne refuse de détruire la retenue d’eau de Caussade, comme le demande l’Etat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/09/la-chambre-d-agriculture-du-lot-et-garonne-refuse-de-deconstruire-la-retenue-d-eau-de-caussade_5460185_3244.html>, Le Monde, 09/05/19, 21h30
17- La base aérienne de Brétigny se reconvertit pour accueillir des légumes et des stars <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/11/la-base-aerienne-de-bretigny-se-reconvertit-pour-accueillir-des-legumes-et-des-stars_5460745_3234.html>, Le Monde, 11/05/19, 06h25
18- Chlordécone : vers une commission d'enquête, à la demande des députés PS <http://www.lefigaro.fr/flash-eco/chlordecone-vers-une-commission-d-enquete-a-la-demande-des-deputes-ps-20190514>, AFP, 14/05/19, 20:00
19- Sucre : pourquoi le secteur est en danger <https://www.lejdd.fr/Economie/sucre-pourquoi-le-secteur-est-en-danger-3898313>, Le JDD, 15/05/19, 08h00
20- Huile de palme au Cameroun : Bolloré assigné en justice par des ONG et syndicats <https://www.france24.com/fr/20190527-france-huile-palme-cameroun-groupe-bollore-justice-ong-syndicats>, AFP, 27/05/19, 10:00
21- Entretien. « Avec l’industrialisation de l’alimentation, nous avons probablement perdu en qualité » <https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/05/30/avec-l-industrialisation-de-l-alimentation-nous-avons-probablement-perdu-en-qualite_5469346_1651302.html>, Le Monde, 30/05/19, 00h30
22- Le miel authentique, un aliment en voie de raréfaction <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/05/29/le-miel-authentique-un-aliment-en-voie-de-rarefaction_5469237_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, maj le 30/05/19 à 08h17
23- En Pologne, manger son plat et son assiette, c'est possible <https://www.la-croix.com/Economie/En-Pologne-manger-plat-assiette-possible-2019-06-01-1301025970>, AFP, 01/06/19, 08:00
24- Chronique. Cours du café : « Un coup de froid s’est abattu sur les marchés » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/01/cours-du-cafe-un-coup-de-froid-s-est-abattu-sur-les-marches_5470222_3234.html>, Le Monde, 01/06/19, 10h59
25- Tribune. Alimentation : « L’opinion ne perçoit pas le lien entre la récupération des “restes” dans les restaurants et le gaspillage global » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/01/alimentation-l-opinion-ne-percoit-pas-le-lien-entre-la-recuperation-des-restes-dans-les-restaurants-et-le-gaspillage-global_5470241_3232.html>, Le Monde, 01/06/19, 12h00 
26- Reportage. En Chine, les éleveurs de porc impuissants face à la fièvre porcine <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/12/en-chine-les-eleveurs-de-porc-impuissants-face-a-la-fievre-porcine_5475209_3234.html>, Le Monde, 12/06/19, 14h42
27- En Sardaigne, une invasion de sauterelles inquiète les agriculteurs <https://information.tv5monde.com/info/en-sardaigne-une-invasion-de-sauterelles-inquiete-les-agriculteurs-305776>, AFP, 12/06/19, 20:00
28- En Europe, l’élevage industriel « accro » au soja d’Amérique latine <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/12/en-europe-l-elevage-industriel-accro-au-soja-d-amerique-latine_5475358_3244.html>, Le Monde, maj le 13/06/19 à 04h57
29- Chlordécone : le gouvernement débloque une aide de 5,4 millions d’euros <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/14/chlordecone-le-gouvernement-debloque-une-aide-de-5-4-millions-d-euros_5476384_3244.html>, Le Monde avec AFP, 14/06/19, 17h17
30- Des cantines solidaires pour lutter contre le gaspillage alimentaire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/14/des-cantines-solidaires-pour-lutter-contre-le-gaspillage-alimentaire_5476401_3244.html>, Le Monde, 14/06/19, 17h54
En images
31- Gaspillage alimentaire : les dates de péremption coupables ? <https://www.francetvinfo.fr/sante/biologie-genetique/gaspillage-alimentaire-les-dates-de-peremption-coupables_3416895.html>, France 2, journal de 20h, 26/04/19
32- Gaspillage : le scandale continue alors qu’il existe des solutions <https://www.france.tv/france-2/tout-compte-fait/959603-gaspillage-le-scandale-continue-alors-qu-il-existe-des-solutions.html>, France 2, Tout compte fait, 27/04/19, 14h
33- Série « Planète fragile » : Au nom des mers <https://www.france.tv/france-2/13h15-le-dimanche/973917-planete-fragile-au-nom-des-mers.html>, France 2, 13h15, le dimanche..., 05/05/19
34- Haute-Savoie : favoriser les circuits courts en unissant les producteurs <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/haute-savoie-favoriser-les-circuits-courts-en-unissant-les-producteurs_3429997.html>, France 3, le 19/20, 05/05/19
35- Sucre : une filière en morceaux <https://www.lci.fr/social/sucre-une-filiere-en-morceaux-2120525.html>, TF1, journal de 20h, 07/05/19
36- Light, mensonges et calories <https://www.france.tv/documentaires/voyages/179349-light-mensonges-et-calories.html>, France 5, 12/05/19, 21h45
37- Les courants électriques à l'origine des mystérieuses morts de vaches ? <https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/video-les-courants-electriques-a-l-origine-des-mysterieuses-morts-de-vaches_3441895.html>, France 2, L'Oeil du 20 heures, 13/05/19
38- Santé : l'étude alarmante sur les aliments ultra-transformés <https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/sante-l-etude-alarmante-sur-les-aliments-ultra-transformes_3467599.html>, France 2, journal de 13h, 30/05/19

Bien à vous,
Florence

ÉTUDE DU JOUR : Selon les chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, la consommation des aliments transformés augmente les risques d'accidents vasculaires cérébraux et d'infarctus. (cf. item 38, suite, 21 & 2)
ENQUÊTE DU JOUR : Montants faramineux, experts introuvables, résultats non publiés, opérations marketing maquillées en recherches, un "institut" à but purement lucratif, Coca-cola, le roi du soda finance professionnels de santé et chercheurs pour faire oublier les risques liés à ses boissons. La firme a dépensé 8 millions d’euros en France depuis 2010. (cf. item 14 & 15)
CRISE DU JOUR : De betterave comme de canne, la filière sucre est en détresse. (cf. item 11, 13, 19 & 35)
CHIFFRES DU JOUR : — Chaque année, les Français jettent 29 kilos de nourriture dont 20% sont directement liés aux dates de péremption. (cf. item 31 & 32)
— 87 % du soja utilisé en Europe sert à l’alimentation animale, dont 50 % pour la volaille, 24 % pour les porcs, 16 % pour les vaches laitières et 7 % pour les bovins. « Pour produire 100 grammes de poulet, il faut 109 grammes de soja », a calculé Greenpeace France. (cf. item 28)
— La quasi-totalité des 800 000 habitants actuels de la Guadeloupe et de la Martinique est contaminée par le chlordécone, ce pesticide soupçonné d’être responsable d’une explosion des cancers de la prostate aux Antilles. (cf. item 29 & 18)
LOBBYING DU JOUR : Depuis six ans, les discussions entre les Etats membres et la Commission européenne patinent pour durcir les tests d'homologation des pesticides, proposés par l'Efsa, pour protéger les abeilles. L'association Pollinis dénonce l'opacité des négociations. (cf. item 22)
ÉPIDÉMIE DU JOUR : Le virus de la fièvre porcine a atteint toutes les provinces de la Chine. Au sud de Pékin, 20 000 bêtes sont mortes dans la « ferme » de Dawu Group. Une illustration de la sévérité de l’épidémie. (cf. item 26)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Des chercheurs viennent de découvrir les propriétés désherbantes d'une molécule que l'on trouve à l'état naturel : la radulanine A. Les travaux n'en sont qu'à leurs débuts, mais ils pourraient représenter une avancée majeure dans la transition vers la fin du glyphosate. (cf. item 7)
— Devenus des symboles culturels et historiques de l’évolution de l’agriculture, les talus sont reconstruits en Bretagne pour limiter l’érosion des sols et la pollution des eaux. (cf. item 9)
— Le projet de transformation de l’ancien aéroport militaire de Brétigny (Essonne) en une ferme bio de 75 hectares et de vastes studios de tournage de films se concrétise. (cf. item 17)
— A Laval en Mayenne, Rwaïda Ayache collecte des produits alimentaires non distribués dans les lycées pour offrir, chaque jour, des repas à plusieurs dizaines de personnes en grande précarité. (cf. item 30)
— Les circuits courts se développent aussi chez les petits producteurs. Ils doivent redoubler d'ingéniosité pour réduire leurs coûts. Exemple en Haute-Savoie. (cf. item 34)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Cocomiette, une bière française brassée avec du pain recyclé, Saveur bière, 18/01/19

Il est plus que temps que les choses changent et que l'environnement devienne une priorité nationale. Lorsque beaucoup parlent mais ne font pas grand chose, d'autres s'activent et trouvent des solutions qui permettent d'enrayer le gaspillage, tout en le transformant en quelque chose d'inattendu : la bière !
Cocomiette
Aujourd'hui, nous avons rencontré Charlotte, cofondatrice de Cocomiette, une bière française brassée avec du pain recyclé. Avec son amie de plus de vingt ans Amandine, elles ont voulu s'impliquer activement dans le sauvetage de la planète, alors imaginez un peu si tout le monde s'y mettait, la vie irait bien mieux... Et on aurait bien plus de bière ! 
Vous l'ignorez peut-être, mais le pain représente 14% du gachis alimentaire en France, alors qu'il peut servir de nombreuses façons lorsqu'il est rassis. Ah, vous voulez des exemples ? Pensez aux croûtons, au pain perdu, à la chapelure ou aux canards ! Nos deux amies, elles, ont favorisé la transformation de ce pain en bière, après avoir vu les belges de Brussels Beer Project se lancer dans un projet similaire. C'est décidé, le gachis, c'est terminé ! 
>> Suite à lire à :
<https://www.saveur-biere.com/fr/magazine/actu/1/cocomiette-la-premiere-biere-francaise-brassee-avec-du-pain-recycle/137>
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2- Vos aliments préférés sont-ils sains ? Calculez leur Nutri-Score, 60 millions de consommateurs, 24/04/19
Fabienne Loiseau

À consommer avec ou sans modération ? “60 Millions” vous propose de découvrir le score nutritionnel des produits alimentaires que vous aimez.
Le magazine 60 Millions de consommateurs a décidé de proposer un module interactif afin que chaque consommateur puisse vérifier par lui-même le score nutritionnel des aliments grâce à l’étiquetage Nutri-Score.
> À lire aussi >>> Nutri-Score : peu de produits étiquetés… et des erreurs !
Mis en place en octobre 2017, l’étiquetage nutritionnel Nutri-Score répartit les produits en cinq classes – du vert (catégorie A) pour les produits de très bonne qualité nutritionnelle à l’orange foncé (catégorie E) pour ceux dont il vaut mieux limiter la consommation. Il vous permet ainsi de savoir, en un coup d’œil, quelle référence de pizza ou de céréales de petit-déjeuner est la meilleure d’un point de vue nutritionnel parmi toutes celles du rayon… lorsque l’étiquetage est présent sur l’emballage du produit.
Manque de volonté des fabricants
Le module interactif ci-dessous vous permettra d’une part de vérifier que les scores affichés par les fabricants sont bien cohérents (nous avons pu constater des erreurs de la part de plusieurs marques), d’autre part de découvrir le score des produits qui n’affichent pas le Nutri-Score – ils sont encore nombreux dans les rayons !
Cet outil a donc pour vocation de pallier le manque de volonté des fabricants de produits alimentaires, et éventuellement de les interpeller sur ce sujet. Enfin, les utilisateurs peuvent partager le résultat de leurs tests via Facebook afin d’en informer les autres consommateurs.
> Pour calculer le Nutri-Score d’un produit
<https://www.60millions-mag.com/2019/04/24/vos-aliments-preferes-sont-ils-sains-calculez-leur-nutri-score-12581>
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3- La RDC, deuxième front de la déforestation mondiale, Le Monde Afrique, 27/04/19, 09h13
Laurence Caramel 

A la différence du Brésil qui a démontré sa volonté de mener des politiques ambitieuses de lutte contre la déforestation, l’application des lois constitue le grand point faible dans cet Etat aussi vaste que l’Europe occidentale. 
L’élection de Félix Tshisekedi augure-t-elle de jours meilleurs pour la protection des forêts de République démocratique du Congo (RDC) ? Le nouveau président, s’est jusqu’à présent montré peu prolixe sur le sujet. Sa seule intervention lors de la réunion du One planet summit le mois dernier à Nairobi a été perçue par les plus indulgents comme une occasion manquée. Les plus sévères ont jugé la prestation ratée, révélatrice d’un homme indifférent aux enjeux écologiques.
Les données mondiales publiées jeudi 24 avril par Global Forest Watch, le projet d’observation par satellites des forêts conduit par l’université du Maryland (Etats-Unis) montrent pourtant que le pays qui abrite près de la moitié de la forêt africaine continue à perdre ce capital de biodiversité à un rythme croissant depuis le début du siècle. En 2018, la RDC a enregistré une réduction de son couvert forestier de 481 000 hectares confirmant son deuxième rang derrière le Brésil et devant l’Indonésie parmi les pays les plus affectés par le recul des écosystèmes arborés. En quinze ans, la RDC a perdu 6 % de son couvert forestier.
> Lire aussi  La RDC multiplie les violations de ses engagements environnementaux
A la différence du Brésil qui jusqu’à une date récente a démontré sa volonté de mener des politiques ambitieuses de lutte contre la déforestation, l’application des lois constitue le grand point faible dans cet Etat aussi vaste que l’Europe occidentale. Si l’agriculture paysanne et l’utilisation massive du charbon de bois constituent les principales causes de la déforestation, c’est autour du secteur opaque de l’exploitation forestière que se focalisent les projecteurs des défenseurs de l’environnement.
Il n’est pas nécessaire de se rendre dans les régions les plus reculées de cet immense territoire pour traquer les entorses à la législation. M. Tshisekedi a trouvé sur le bureau de la présidence au moins deux dossiers qui illustrent les mauvaises pratiques au sommet de l’Etat ou les transgressions des engagements internationaux de la RDC. Ils auront valeur de test pour évaluer la volonté du nouveau président de protéger la deuxième forêt tropicale du globe et les espèces de faune et de flore endémiques qu’elle abrite.
36 700 km2 pour un général
Le premier concerne le commerce illicite de concessions forestières industrielles. Il a connu son dernier rebondissement le 15 avril dernier avec les révélations de l’Ong Global Witness impliquant parmi les bénéficiaires un des plus haut gradé de l’armée, le général Gabriel Amisi - aussi connu sous le nom de Tango Four et ayant fait l’objet de sanctions de la part de l’Union européenne et des Etats-Unis pour des violations des droits de l’homme dans la répression de manifestations. En moins d’un an, le général qui par l’intermédiaire de ses avocats dément les accusations pourtant étayées de Global Witness, aurait acquis via sa société familiale Maniema Union 2 depuis revendue à l’opérateur chinois Wan Peng International, 36 700 km2, une superficie comparable à celle des Pays-Bas et équivalent aussi à près d’un quart des exploitations forestières industrielles en RDC. Une telle transaction n’aurait pas été possible sans l’implication de l’ancien ministre de l’environnement, Amy Ambatobe qui a quitté son poste en février après avoir été élu député du Sud-Kivu.
> Lire aussi  200 millions de dollars pour protéger la forêt du Congo
Or en vertu du moratoire adopté au sortir de la guerre en 2002 pour protéger les forêts de RDC du pillage, toute attribution de nouvelle concession ou réattribution de titres est interdite. Ce moratoire a été renforcé par un décret présidentiel en 2005. Les exploitants industriels ont dû en outre s’engager à adopter des plans de gestion puis à élaborer des plans d’aménagement plus exigeants car garants d’une gestion durable de la forêt basée sur une rotation des coupes de 25 ans. Le processus toujours en cours aurait dû s’achever en décembre dernier. M. Ambatobe n’a cependant jamais dissimulé qu’il considérait que le moratoire avait assez duré. En février 2018, il a procédé à une première attribution de trois concessions.
Les bailleurs de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI) qui depuis 2016 ont versé 80 millions de dollars (72 millions d’euros) pour appuyer le gouvernement congolais dans des programmes de lutte contre la déforestation ont réagi en gelant l’octroi de tout nouveau financement au ministère de l’environnement. Aujourd’hui, Berta Pesti, la responsable du secrétariat de CAFI dit “attendre la reprise d’un dialogue pour discuter de l’engagement du gouvernement à atteindre les jalons d’une bonne gouvernance forestière”. La réalité, exprimée plus crûment est que les bailleurs étrangers sur lesquels repose le financement de la protection de l’environnement en RDC, se trouvent au pied du mur face à une dérive sur laquelle ils n’ont aucune prise.
Coupe rase
M. Ambatobe ne s’est en effet pas contenté de réattribuer des concessions mises en réserve en attendant la levée du moratoire. Pour satisfaire aux appétits de Maniema Union 2, il a aussi repris des titres à des forestiers en exercice. L’un d’entre eux, sous couvert d’anonymat car il craint pour sa sécurité, évoque les motifs fallacieux comme le non-paiement de taxes, mis en avant pour récuser sa licence d’exploitation. “Puis des militaires ont débarqué avec des Chinois et ont pris possession de ma concession. Ils procèdent depuis à des coupes rases” affirme-t-il, photos à l’appui. “Ils prennent tout, même des essences qui n’avaient jamais été exploitées et sans respecter aucun diamètre de coupe. C’est un massacre.” L’affaire ne scandalise pas seulement les Ong. Au sein du ministère de l’environnement, des fonctionnaires expriment aussi “leur dégoût pour ces pratiques qui sapent des années de travail pour construire un cadre de gestion durable des forêts”. Ce jeu de bonneteau sur les titres forestiers aurait donné lieu à des transactions comprises entre 400 000 à 600 000 dollars chacune. Sans que leur trace apparaisse dans la comptabilité publique.
> Lire aussi  L'exploration pétrolière dans le parc congolais des Virunga va être stoppée 
Le second dossier concerne l’ouverture des deux parcs nationaux de la Salonga (centre du pays) et des Virunga (nord-est) à l’exploitation pétrolière. Ces deux aires protégées sont officiellement sanctuarisées par la loi congolaise. Et leur classement sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco est également censé garantir la préservation de l’abondante faune qu’elles abritent. Parmi elles, figurent 40 % de la population mondiale des bonobos et les derniers spécimens des gorilles de montagne. Or Joseph Kabila a ouvert la voie à une déclassification d’une partie de ces parcs et le 13 décembre, l’ancien chef de l’Etat a accordé une concession d’exploitation à la société sud-africaine Dig Oil Ltd dont les limites empiètent sur le parc des Salonga. Un précédent s’était déjà produit début 2018 avec la société, CoMico, immatriculée à Guernesey. Ce n’est pas la première fois que ces aires protégées sont menacées. La présence supposée de pétrole dans les Virunga a déjà donné lieu au début de la décennie à un retentissant bras de fer entre les compagnies pétrolières et les défenseurs de l’environnement. Face aux risques pour sa réputation, la major française Total avait officiellement renoncé à ses projets d’exploration dans un courrier adressé à l’Unesco. Une autre bataille se prépare-t-elle aujourd’hui ?
La réponse est entre les mains de Felix Tshisekedi. Dans son entourage, on se veut toutefois prudent. « Il faudra d’abord diligenter des enquêtes. Personne n’a une vision claire de la situation », avance prudemment un proche conseiller.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/04/27/la-rdc-deuxieme-front-de-la-deforestation-mondiale_5455653_3212.html>
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4- Start-up de la viande artificielle, futurs Monsanto-Bayer de l’agriculture cellulaire ?, The Conversation, 28/04/19, 22:07
Par Cyrine Ben-Hafaïedh, enseignante-chercheuse en Entrepreneuriat, Innovation et Stratégie, IÉSEG School of Management

Déjà six ans que Mark Post, professeur hollandais en physiologie, présentait lors d’une dégustation aux airs de show américain, son premier « steak in vitro ». L’utopie alimentaire d’un bœuf sans bœuf devenait alors réalité, matérialisée sous la forme d’un drôle d’amas de fibres musculaires coloré au jus de betterave, conçu en laboratoire à partir de cellules animales. En apparence proche d’un steak haché classique, la fabrication de cette pièce de viande avait tout de même nécessité 250 000 euros.
Obtenir de la viande sans abattre d’animaux ne relève donc plus de la science-fiction. Et le secteur fait l’objet d’investissements massifs, notamment de la part de personnalités médiatiques et fortunées, comme les hommes d’affaire Richard Branson et Bill Gates ou l’acteur Leonardo DiCaprio.
Des start-up américaines, israéliennes et européennes – comme Memphis Meats, Just, Aleph Farms, SuperMeat, Future Meat Technologies, et Mosa Meat – tiennent le haut du pavé sur ce marché émergent, dans un contexte où les appels à réduire sa consommation de viande, notamment pour des raisons environnementales, se multiplient.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/start-up-de-la-viande-artificielle-futurs-monsanto-bayer-de-lagriculture-cellulaire-114681>
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5- La léghémoglobine, cet ingrédient qui fait passer le steak végétal pour de la viande rouge, The Conversation, 29/04/19, 22:20
Par Mark R. O’Brian, Professor and Chair of Biochemistry, Jacobs School of Medicine and Biomedical Sciences, University at Buffalo, The State University of New York

Les humains mangent des animaux qui mangent des végétaux. En supprimant cette étape intermédiaire pour manger directement des végétaux, nous pouvons diminuer notre empreinte carbone, réduire la superficie des terres agricoles, éliminer les risques sanitaires liés à la consommation de viande rouge et nous libérer d’une partie des dilemmes éthiques relatifs au bien-être animal.
Pour beaucoup de gens toutefois, reste un obstacle de taille : la viande, c’est bon. Très bon, même. Par contraste, un burger végétarien… a un goût de burger végétarien. Il ne satisfait pas l’envie carnivore dans la mesure où il n’a ni l’apparence, ni l’odeur, ni le goût, ni le côté saignant du bœuf.
Impossible Foods, une entreprise californienne, propose de surmonter cet obstacle en ajoutant à son burger végétalien un extrait de plante doté de propriétés que les gens associent habituellement à la viande rouge ; il s’agit de donner au steak végétarien les caractéristiques du bœuf. L’Impossible Burger est vendu dans des restaurants californiens depuis 2016. Ses créateurs visent à présent le marché nord-américain en s’associant avec Burger King pour créer l’Impossible Whopper. Ce sandwich est actuellement commercialisé à titre expérimental à Saint Louis, dans le Missouri. S’il y rencontre un succès suffisant, il sera proposé à la vente dans tout le pays.
En quoi consiste exactement cette mystérieuse substance ? Le burger qui en contient est-il encore vegan ? Est-elle fabriquée à base d’OGM ? Empêche-t-elle le produit de recevoir le label bio ?
Je suis biologiste moléculaire et étudie la façon dont les plantes et les bactéries interagissent et s’adaptent à leur environnement ; je m’intéresse également à l’impact potentiel de ces interactions sur la santé humaine. Et c’est bien ce savoir qui a été mis en application d’une manière que je n’avais pas envisagée pour créer l’Impossible Burger…
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/la-leghemoglobine-cet-ingredient-qui-fait-passer-le-steak-vegetal-pour-de-la-viande-rouge-116240>
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6- Deux propriétés viticoles relaxées pour des épandages contestés à côté d’une école primaire, Le Monde, 30/04/19, 18h21
Patricia Jolly 

En mai 2014, des élèves d’une école primaire de Villeneuve (Gironde) s’étaient plaints de maux de tête et de gorge après l’épandage de fongicides sur deux domaines avoisinants. 
Le tribunal correctionnel de Libourne a prononcé, mardi 30 avril, la relaxe de deux domaines viticoles du Bordelais poursuivis en qualité de personnes morales pour « utilisation inappropriée de produit phytopharmaceutique » dans la petite commune viticole de Villeneuve, dans le Blayais (Gironde).
Les juges ont suivi les réquisitions du parquet qui, à l’audience du 20 mars, avait demandé « plutôt une relaxe », tout en s’en remettant « à la sagesse du tribunal » au motif qu’il n’existait « aucune certitude sur le lien de causalité entre les épandages et les malaises ».
L’affaire, très médiatisée, remonte au 5 mai 2014. Ce jour-là, à la suite d’épandages de fongicides successivement réalisés sur des parcelles appartenant aux domaines d’appellation Côte-de Bourg de Castel La Rose, travaillant en agriculture conventionnelle, et d’Escalette, opérant en agriculture biologique, 23 élèves de l’école primaire de ce village de 400 âmes avaient été pris de céphalées, d’irritations de la gorge et de picotements aux yeux. Ils avaient été confinés à l’intérieur de l’établissement tandis qu’une professeure des écoles, saisie de nausées et de troubles de la vision, avait été transportée à l’hôpital.
> Lire aussi  Agriculture : « Comprendre pourquoi l’usage de produits chimiques ne baisse pas »
Castel La Rose avait utilisé les fongicides Eperon et Pepper, tandis qu’Escalette avait épandu de la bouillie bordelaise – un fongicide à base de cuivre et de chaux –, de l’héliocuivre et de l’Héliosoufre S. Autorisés par la réglementation en vigueur, ces produits immédiatemment suspectés d’avoir provoqué les malaises sont potentiellement toxiques si leur utilisation n’est pas subordonnée à des précautions d’emploi.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/04/30/deux-proprietes-viticoles-relaxees-pour-des-epandages-contestes-a-cote-d-une-ecole-primaire_5456780_3244.html>
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7- La radulanine A, cet herbicide naturel "presque aussi efficace que le glyphosate", France Inter, 01/05/19, 06h00
Lisa Guyenne

Des chercheurs viennent de découvrir les propriétés désherbantes d'une molécule que l'on trouve à l'état naturel : la radulanine A. Les travaux n'en sont qu'à leurs débuts, mais ils pourraient représenter une avancée majeure dans la transition vers la fin du glyphosate.
Le glyphosate, version bio ? Des chercheurs du CNRS, de Polytechnique et de la Sorbonne viennent de déposer une demande de brevet pour un nouvel herbicide naturel, issu de la radulanine A. On retrouve cette molécule dans les hépatiques, des mousses végétales présentes notamment dans les forêts et les zones humides. 
"On est presque aussi efficace que le glyphosate"
Testée en laboratoire sur l'arbette, une mauvaise herbe très répandue, les résultats ont été plus que probants. "On a montré que nos molécules étaient actives à des concentrations très proches de celles du glyphosate. C'est ce qui nous a interpellés", explique Bastien Nay, directeur de recherches au CNRS et chercheur au laboratoire de synthèse organique à l'École polytechnique. L'arbette jaunit rapidement, puis meurt. "On est presque aussi efficace que le glyphosate", confirme le chercheur. 
À ceci près que la radulanine A, elle, est naturelle. Dans un contexte de très forte contestation du glyphosate, et alors que les pesticides chimiques sont bannis de la commercialisation aux particuliers depuis le 1er janvier, cette découverte offre de nombreuses possibilités. "Je pense qu'il y a une pression de la société qui fait que certaines choses sont de moins en moins possibles. Donc pour nous, il y a plein d'ouvertures grâce à l'origine naturelle de ces produits."
"Extrêmement difficile de rivaliser avec le glyphosate"
Pour autant, d'ici à retrouver la radulanine A dans les rayons de votre jardinerie, il faudra au moins plusieurs années. Le brevet vient d'être déposé, la recherche doit encore avancer. Et se mesurer au glyphosate n'est pas une mince affaire. "C'est extrêmement difficile, parce que le glyphosate est une molécule très simple, facile à synthétiser, disponible en très grande quantité, et à moindre coût", explique Bastien Nay. 
"Si on veut rivaliser, il faudrait arriver à produire notre molécule en grande quantité. Ce sera nécessaire, si l'on veut l'utiliser dans un champ ou en conditions réelles." Reste aussi à trouver des financements pour poursuivre les recherches, et bien sûr, évaluer le risque sanitaire de la radulanine A. Des tests de toxicité devront être effectués sur l'Homme comme sur l'environnement. 
<https://www.franceinter.fr/sciences/la-radulanine-a-cet-herbicide-naturel-presque-aussi-efficace-que-le-glyphosate>
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8- Recyclage : bientôt des vêtements en tiges de tomates ?, RTL, C’est notre Planète, 03/05/19, 05:30
Virginie Garin

La filière de la tomate a mis en place un incubateur de start up afin de valoriser au mieux les déchets, avec comme première application la possibilité de fabriquer des vêtements.
Des pulls ou des tee-shirts en tiges de tomates. Après le coton, le lin, la soie, la tomate pourrait servir à créer des tissus. Dans la région de Nantes, les producteurs misent sur ce projet pour valoriser leurs tiges de tomates. Car 95% des tomates qu'on mange aujourd'hui sont produites sous serre. Et les tiges dans les serres, ça dépend des variétés, mais elles peuvent mesurer jusqu'à 15 mètres de long. On dirait des lianes. 
Elles sont suspendues dans la serre. Et deux fois par an, quand elles ont bien donné des tomates, les producteurs doivent s'en débarrasser pour en planter d'autres. Aujourd'hui, elles sont transformées en compost, mais la profession a créé un incubateur de start up qui s'appelle Tomato Lab pour mieux valoriser ses déchets. 
Elle s'est associée à des chercheurs de Paris Tech et un fabricant de tissus, les Soieries de Touraine. Ils ont a mis au point une technique pour extraire les fibres des tiges, comme celle du lin et en faire des tissus. Les producteurs de tomates espèrent rapidement pouvoir fabriquer des pantalons, des pulls en tomate. 
Ce Tomato lab, c'est une pépinière d'idées. Il y en a d'autres. Il a aussi comme ambition de récupérer les pigments, les colorants naturels des déchets de tomates pour les valoriser dans l'industrie. Les fabricants de cosmétiques et de peintures de plus en plus recherchent des pigments naturels. 
Tout est bon dans la tomate. Et si vous voulez visiter une serre et voir des tiges de 15 mètres de long, les producteurs ouvrent leurs portes à la fin du mois ; ça vaut le coup. Toutes les serres à visiter sont à retrouver sur le site serres-ouvertes.tomates-de-france.com.
<https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/recyclage-bientot-des-vetements-en-tiges-de-tomates-7797549144>
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9- Reportage. Après des décennies de remembrement, la Bretagne mise de nouveau sur son bocage, Le Monde, 03/05/19, 10h00
Simon Auffret 

Devenus des symboles culturels et historiques de l’évolution de l’agriculture, les talus sont reconstruits dans la région pour limiter l’érosion des sols et la pollution des eaux. 
Il a suffi de quinze jours de travaux, en février, pour qu’Alexandre Boudric fasse faire à son exploitation un premier pas vers la reconstitution d’un paysage de bocage que ses grands-parents sont les derniers à avoir vu de leurs yeux.
La butte de 800 mètres de long, tout juste installée autour de l’un des champs de son exploitation maraîchère à Plouguiel (Côtes-d’Armor), est en effet un marqueur central de l’agriculture traditionnelle bretonne, qui s’est longtemps distinguée par une campagne constituée de parcelles de petites tailles, séparées de haies et de talus boisés.
L’aménagement effectué chez le maraîcher de 24 ans peut sembler anecdotique mais fait figure d’exception en Bretagne, où 220 000 kilomètres de ce linéaire bocager ont été rasés rien qu’entre 1964 et 1994, et dont la disparition se poursuit, depuis, à un rythme soutenu. Un remembrement qui a longtemps été favorisé par l’Etat et les collectivités dans une Bretagne désireuse, dès la fin de la seconde guerre mondiale, de moderniser à marche forcée son agriculture, quitte à détruire un paysage semi-naturel travaillé par l’homme à partir du XIVe siècle.
« On a payé pour détruire, on paye pour reconstruire », lance à l’entrée de la parcelle Mael Spinnec, technicien du syndicat des bassins versants du Jaudy-Guindy-Bizien, garant de la qualité de ces trois cours d’eau se jetant dans la Manche, entre Lannion et Paimpol. En Bretagne, les syndicats des bassins versants sont les seuls responsables du programme Breizh Bocage, alimenté par l’ensemble des collectivités et le fonds européen de développement régional pour permettre la reconstruction de centaines de kilomètres de talus.
« J’ai découvert la possibilité de faire ces travaux quand Mael m’a appelé, explique Alexandre Boudric. Il m’a convaincu de construire plus que ce que j’imaginais au départ. Comme tout est financé, j’ai rapidement accepté. »
3 500 kilomètres de nouveaux talus
Depuis 2008, l’ensemble des syndicats de bassins versants de la région ont négocié avec les agriculteurs l’implantation de plus de 3 500 kilomètres de nouveaux talus, avec comme argument principal la reconquête de la qualité de l’eau : en ralentissant le ruissellement des pluies sur des terrains en pente, les talus limitent l’érosion des sols ainsi que les dégâts causés par la fuite des produits phytosanitaires – dont certains actifs sont captés par les racines des arbres plantés en bordure des champs. Ils constituent par ailleurs d’importants couloirs de biodiversité en accueillant de multiples espèces végétales et animales, et servent de refuge au bétail dans de nombreux élevages.
> Lire l’analyse : La lente reconquête de la qualité de l’eau en Bretagne
Ancien symbole du partage des terres, longtemps entretenu et exploité pour son bois de chauffage, le bocage breton n’a pu faire face à une mécanisation de l’agriculture peu adaptée aux petites parcelles.
« Mon père avait l’habitude de détruire puis de reconstruire ses talus après chaque passage de moissonneuse », raconte Saig Jestin, principal animateur de l’association Skol ar c’hleuzioù (« l’école des talus »). Autour de la commune de Pouldouran, dont il a été maire pendant treize ans, l’ancien enseignant répertorie et rénove des talus, dont certains, construits en pierre, datent du début du XIXe siècle. « Aujourd’hui, on continue à détruire plus de talus que l’on en construit », déplore Saig Jestin.
« Chaque parcelle a son histoire »
Bien que de mieux en mieux accepté, l’intérêt écologique et patrimonial des talus ne suffit pas à convaincre une majorité des agriculteurs. « Chaque parcelle à son histoire, insiste Catherine Moret, technicienne du bassin versant de la vallée du Léguer, dans l’ouest des Côtes-d’Armor. Quand des jeunes reprennent une exploitation remembrée avant leur naissance, prétendre à une reconstruction du bocage ne leur paraît pas forcément naturel », explique-t-elle.
La gestion de la circulation de l’eau fait souvent office de déclencheur : à la suite de plusieurs inondations dans des communes de la vallée du Blavet, dans le Morbihan, le syndicat du bassin versant a rassemblé agriculteurs, élus et riverains pour montrer en quoi la construction de talus pouvait freiner les aléas climatiques.
« Des conseils municipaux ont aussi décidé que si des coulées de boue étaient observées après le refus d’un agriculteur d’aménager sa parcelle, alors la commune pouvait lui présenter la facture des dégâts », abonde Benoît Rolland, président du bassin versant.
En dix ans, la structure a investi 2,2 millions d’euros dans le programme de plantation de Breizh Bocage sur son territoire.
« Un intérêt public sur un terrain privé »
Preuve de l’évolution de l’image du talus, l’empiétement des haies n’est plus déduit de la surface agricole lors du calcul des subventions de la politique agricole commune (PAC) européenne – un élément qui motivait de nombreux agriculteurs à procéder à des destructions. Lors de la constitution de leur plan local d’urbanisme, les communes ont aussi la possibilité de classer les taluspour leur intérêt patrimonial ou écologique, ouvrant aux recours toute demande d’arasement.
> Lire notre article de 2012 : Les agriculteurs devront faire plus de place à la biodiversité
A la croisée de nombreuses problématiques de protection de la nature et de la biodiversité, le développement du talus breton ne pourrait désormais passer que par un renouveau de l’intérêt que lui portent les agriculteurs. « Le talus a ceci de particulier qu’il devient un intérêt public sur un terrain privé », analyse Mme Moret :
« Les conséquences de cet intérêt sociétal fort ne peuvent reposer entièrement sur l’agriculteur ; on ne peut pas travailler sur sa plantation sans mettre en avant sa gestion et sa valorisation. »
La technicienne participe à la constitution d’un label national pour encourager les agriculteurs à devenir, grâce au bocage, des producteurs durables de bois pour chaufferie. « C’est une erreur de penser que le paysage est figé, conclut-t-elle. Il n’est pas question de le laisser sous cloche, et encore moins sous perfusion. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/03/apres-des-decennies-de-remembrement-la-bretagne-mise-de-nouveau-sur-son-bocage_5457602_3244.html>
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10- La surpêche menace les océans, AFP, 03/05/19, 14:00
Laure Fillon, avec le bureau de La Haye

Des navires plus grands, des filets plus profonds, des sonars plus efficaces : pour répondre à l'appétit insatiable pour les poissons, les techniques de pêche ne cessent de s'améliorer, au risque de vider la mer d'une partie de ses ressources.
En 2017, 92,5 millions de tonnes de poissons et de fruits de mer ont été capturés dans le monde, soit plus de quatre fois plus qu'en 1950, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). 
Cette progression s'explique par l'accroissement de la population, et par une consommation en hausse par habitant.
Mais les ressources de la mer ne sont pas inépuisables : un pic de captures de poissons a été atteint en 1996, selon la FAO et depuis, elles stagnent.
Un tiers des stocks de poissons sont surexploités dans le monde, avertit la FAO. Cela ne signifie pas que les espèces concernées peuvent disparaître, car un stock de poissons correspond à une population dans une zone géographie donnée.
En revanche, cette situation peut menacer leur pêche à l'avenir. Des stocks surexploités "peuvent tomber à des niveaux d'abondance tellement faibles qu'il n'est plus rentable de les pêcher", explique Didier Gascuel, chercheur et membre du conseil scientifique de l'institut de recherche Ifremer.
"L'histoire des pêches est une longue fuite en avant: moins il y a de poissons dans la mer, plus on invente des moyens efficaces pour aller les pêcher", poursuit-il.
Aujourd'hui, les chalutiers assurent la moitié des captures mondiales, mais ils ne sont pas toujours sélectifs avec leurs filets en forme d'entonnoir.
La situation est pire pour le chalutage de fond: le filet est lesté, une technique critiquée par des ONG. "On laboure le fond des océans pour pêcher des poissons sans distinction, avec un impact sur les coraux, les éponges...", critique Frédéric Le Manach, de l'association Bloom à l'origine d'une campagne contre la pêche en eaux profondes, interdite par l'Union européenne en 2016.
La palangre - une ligne avec des milliers d'hameçons qui peuvent aussi attraper oiseaux ou tortues - ou les dispositifs de concentration
- Quotas nécessaires -
L'UE a carrément interdit la pêche électrique à partir de 2021, une pratique controversée effectuée principalement par les Pays-Bas. C'est "un nouveau coup dur pour les pêcheurs néerlandais (qui) réduit à néant les perspectives d'avenir de leurs entreprises", s'affole VisNed, principale organisation de pêcheurs du pays.
Face à la surexploitation, ONG et scientifiques plaident pour une pêche plus raisonnée. "La pêche est un enjeu de sécurité alimentaire", en particulier dans des pays pauvres, rappelle François Chartier, en charge du dossier chez Greenpeace. 
Les pêches sont régulées au niveau des pays, de l'Union européenne ou encore d'organisations régionales de gestion des pêches (ORGP). Mais "il est difficile de faire adopter des mesures rigoureuses" au sein de ces dernières, vu le poids des industries de la pêche, déplore François Chartier.
Réduire la flotte n'est qu'une partie de la solution alors que les navires restants sont de plus en plus puissants. "Il faut limiter la capture et mettre en place des quotas", assène Didier Gascuel.
Pour les ONG, il faut lutter contre la pêche illégale, les subventions encourageant la surpêche, remettre en cause la pêche minotière qui sert à nourrir d'autres animaux, promouvoir les méthodes de pêche passives (casiers, filets fixes...), mettre en place des aires marines protégées, créer des labels plus stricts, soutenir les pêcheries permettant aux stocks de se reconstituer et qui créent des emplois...
"Récupérer les stocks surexploités permettrait d'augmenter la production d'environ 25%", indique Manuel Barange, de la FAO, à l'AFP. 
Le changement climatique risque de ne pas arranger les choses. Il "va provoquer une certaine redistribution dans les stocks de poissons" et il est à craindre que "les régions tropicales et les petits Etats insulaires doivent probablement faire face aux impacts les plus négatifs, tandis que les régions polaires bénéficieront d'augmentations", avertit Manuel Barange.
<https://www.capital.fr/lifestyle/la-surpeche-menace-les-oceans-1337095>
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11- La fin de l’âge d’or pour les betteraviers français, Le Monde, 04/05/19, 11h19
Manuel Armand (Clermont-Ferrand, correspondant)

Depuis la fin des quotas et des prix garantis en 2017, le sort de la filière française est suspendu aux cours mondiaux du sucre et à la concurrence des géants du secteur. 
Julien Cautier est inquiet. « Les semis de betteraves se sont déroulés dans des conditions de sécheresse qui nous obligent à irriguer, se désole-t-il. Les levées sont très hétérogènes. » Un mauvais présage pour la récolte qui aura lieu à l’automne. Mais ce qui inquiète vraiment le jeune agriculteur – 37 ans et déjà quinze ans à la tête de son exploitation située à une vingtaine de kilomètres de Clermont-Ferrand –, c’est l’annonce par le groupe Cristal Union, le 17 avril, du projet de fermeture de la sucrerie de Bourdon, au nord de la capitale auvergnate, en 2020. Un projet qui bouleverserait la vie des quelque 400 planteurs qui cultivent, bon an mal an, 5 000 hectares de betteraves sucrières dans la plaine de la Limagne, à cheval sur les départements du Puy-de-Dôme et de l’Allier.
« Si l’usine ferme, il va falloir que les agriculteurs renoncent à cultiver de la betterave », tranche François Thaury, économiste au cabinet de conseil Agritel et spécialiste du marché mondial du sucre. Ce que confirme Régis Chaucheprat, le président pour l’Allier et le Puy-de-Dôme de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). « L’usine la plus proche est à 300 km, explique-t-il. Le coût du transport serait insupportable. »
Créée en 1835 par un demi-frère de Napoléon III, la sucrerie de Bourdon est la plus ancienne de France en activité, et la seule au sud de la Loire. Sa fermeture annoncée n’est pas un aléa de la vie industrielle. En fait, toute la filière française est déstabilisée par les nouvelles règles européennes adoptées en 2006 pour se mettre en conformité avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Jusqu’en 2017, le sucre vivait à l’abri des soubresauts du marché mondial grâce aux quotas de production européens et, surtout, aux prix garantis. « C’est vrai qu’avant 2017, nous vivions dans un cocon », reconnaît Julien Cautier.
> Lire aussi  « En attendant le reflux des surplus, les sucriers tentent de colmater les brèches »
« 314 euros la tonne, contre 404 euros avant 2017 »
Depuis deux ans, ces outils de régulation ont disparu, le sucre étant le dernier marché à bénéficier de ce type de mesures (les quotas laitiers ont été supprimés en avril 2015). Résultat de ce changement de pied de la politique agricole commune (PAC), le sort des betteraviers français et européens est maintenant suspendu aux cours mondiaux du sucre et à la concurrence des géants du secteur, les Brésiliens, les Indiens et les Thaïlandais. « En 2018, l’Inde a produit 32 millions de tonnes de sucre, contre 21 millions en 2017, note François Thaury. Cela a contribué à déséquilibrer le marché mondial et à faire chuter les prix. Le cours mondial est actuellement de 314 euros la tonne, contre 404 euros dans le système de prix garantis qui prévalait avant 2017. »
• La France compte 26 000 planteurs de betteraves (480 000 hectares dans 29 départements, soit 2,5 % des terres arables)
> Lire aussi  Avec la fin des néonicotinoïdes, les producteurs de betteraves sucrières craignent un « retour en arrière »
Les industriels sont durement affectés. Outre la sucrerie de Bourdon, Cristal Union (le numéro deux français, connu pour sa marque Daddy) va fermer celle de Toury, en Eure-et-Loir. Le numéro un européen, l’allemand Südzucker a annoncé l’arrêt de deux des quatre usines de sa filiale française Saint Louis Sucre, celles de Cagny (Calvados) et d’Eppeville (Somme). Des menaces pèsent-elles sur les 21 autres sucreries françaises ? Tereos (numéro un français avec ses marques La Perruche et Béghin Say) jure n’avoir aucun projet de fermeture. « Dans les cinq ans qui viennent, la production, en Europe, va baisser et il va y avoir des fermetures d’usines, estime pourtant Alain Commissaire, le directeur général de Cristal Union. De leur côté, les producteurs de betteraves vont devoir se poser se poser la question de la taille de leurs parcelles et aller vers des exploitations plus grandes. »
« C’est au-dessous de nos coûts de revient »
Pour les 26 000 planteurs français de betteraves – 480 000 hectares dans 29 départements, soit 2,5 % des terres arables –, c’est la fin d’un certain âge d’or.« Sur mes 80 hectares, 20 % sont consacrés à la betterave, ce qui est assez représentatif des exploitations du secteur, explique Julien Cautier. En moyenne sur les dix dernières années, la betterave c’est deux fois la marge du blé. » Des chiffres que confirme Régis Chaucheprat. Installé dans l’Allier, la betterave représente 20 hectares sur les 88 de son exploitation. « C’est avec la betterave que je dégage mes meilleures marges », constate-t-il. Mais ça, c’était avant 2017. Aujourd’hui, le prix de vente de la tonne de betterave se situe autour de 22 euros, alors que le prix garanti était de 26 euros. « C’est au-dessous de nos coûts de revient », note Julien Cautier.
> Lire aussi  L’Europe met fin le 1er octobre aux quotas sucriers
Pour maintenir à flot une part importante de l’économie agricole de la Limagne, la CGB réfléchit à une relance de l’usine de Bourdon par les planteurs. « Il faut travailler sur un projet de reprise qui soit viable dans le temps, avance Régis Chaucheprat. Nous n’en sommes qu’au tout début de nos réflexions. » Chacun s’accorde à penser que les cours mondiaux devraient remonter. Tout le monde sait aussi qu’en sortant du régime protecteur de la PAC, les betteraviers sont entrés dans une ère de prix volatils. Cette inconnue pèse lourd, au point que Cristal Union n’a pas réussi à sauver la sucrerie de Bourdon. Les betteraviers de la Limagne savent que le problème est complexe.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/04/la-fin-de-l-age-d-or-pour-les-betteraviers-francais_5458248_3234.html>
Sur le même sujet :
> Alimentaires : Le café, le sucre et le cacao ploient sous leurs récoltes <https://www.zonebourse.com/SUCRE-16175/actualite/Alimentaires-Le-cafe-le-sucre-et-le-cacao-ploient-sous-leurs-recoltes-28573901/>, AWP/AFP, 10/05/19, 11:34
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12- Chronique. Matières premières : « Si 2019 est l’année du cochon, l’animal, lui, n’est guère à la fête », Le Monde, 04/05/19, 11h34
Laurence Girard

L’épidémie de peste porcine africaine continue de s’étendre en Asie et pousse les paysans à abattre leur cheptel. Le prix du porc augmente aux quatre coins de la planète, explique dans sa chronique, Laurence Girard, journaliste économique au « Monde ».
Chronique matières premières. Le jambon sera-t-il bientôt une denrée de luxe ? Va-t-on manquer de saucisses pour les barbecues estivaux ? Les questions se font pressantes. Si le spectre de la pénurie est à ranger dans l’armoire aux fantasmes, la hausse des prix de la charcuterie semble inéluctable. Le marché du porc est sur le gril et les cours s’enflamment. En cause ? L’épidémie de peste porcine africaine qui continue de s’étendre en Asie.
« La peste porcine africaine, apparue à l’été 2018 en Chine, s’est généralisée dans ce pays et touche maintenant le Vietnam et le Cambodge. C’est une bérézina inédite », déclare Guillaume Roué, président de l’interprofession du porc, l’Inaporc. D’autant que la Chine est le cœur du réacteur de la production mondiale porcine, avec près de la moitié des volumes, soit 50 millions de tonnes.
> Lire aussi  L’épidémie de peste porcine se propage et touche la Chine
Si 2019 est l’année du cochon, symbole de bonne fortune dans la culture chinoise, l’animal, lui, n’est guère à la fête. Difficile encore de chiffrer l’ampleur des abattages. « Aujourd’hui, la perte serait de 8 millions de tonnes. On pourrait atteindre à terme 30 % de la production », estime M. Roué. Les paysans chinois qui possèdent quelques têtes de bétail ont préféré, parfois, se séparer de ce patrimoine plutôt que de voir leur cheptel décimé par la maladie. Le modèle traditionnel chinois de l’élevage porcin part en eau de boudin…
Crise sanitaire
Avec cet afflux de viande, les cours n’ont pas frémi de suite. Il a fallu attendre mi-mars pour voir l’aiguille du marché au cadran de Plérin dans les Côtes-d’Armor, boussole de la filière porcine française, commencer à bouger. Elle a alors franchi la barre du 1,2 euro le kilo. Un mois plus tard, elle bondissait au-dessus du 1,4 euro le kilo, en progression de près de 20 %.
L’appel d’air des importations chinoises de porc insuffle désormais cette hausse des prix aux quatre coins de la planète. Et Pascal Le Duot, directeur du marché de Plérin s’interroge sur l’onde de choc de cette crise sanitaire sur la chaîne alimentaire. « La volaille pourrait se renchérir et le cours du soja être touché », estime-t-il.
> Lire aussi  Matières premières : le porc à la sauce aigre-douce
Les éleveurs français, qui se refont un peu de gras, ont le sourire. Même si leur situation est fragile. Ils ont eu des sueurs froides avec l’apparition de suidés belges contaminés en septembre 2018. Les chasseurs ont donné de la gâchette, et la France a hérissé une barrière à la frontière pour confiner le virus.
Les industriels de la charcuterie, eux, font grise mine. Ils ont négocié leurs tarifs avec la grande distribution juste avant la flambée des cours. Asphyxiés, ils demandent aux enseignes une revalorisation rapide arguant des nouvelles règles fixées par la loi Egalim. Cochon qui s’en dédit…
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/04/matieres-premieres-si-2019-est-l-annee-du-cochon-l-animal-lui-n-est-guere-a-la-fete_5458260_3234.html>
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13- En Martinique, la filière canne à sucre en détresse, AFP, 04/05/19, 15:00
Fanny Marsot

En Martinique, la filière canne–sucre–rhum, qui génère 3.500 emplois directs et indirects, est en souffrance. Des années de mauvaises récoltes, de retard dans le versement des aides européennes, de restrictions administratives et de concurrence étrangère mettent les professionnels en grande difficulté.
En pleine campagne sucrière, les professionnels sont inquiets. Cette année encore, la récolte de canne sera inférieure aux besoins. 
Dans l'île, il faut 280.000 tonnes de cannes pour faire fonctionner la filière: 100.000 pour le sucre, 180.000 pour le rhum. Mais l’an dernier, les planteurs n’en ont pas produit plus de 200.000 tonnes, dont 170.000 pour les distilleries.
La production de rhum pourrait à terme être menacée, puisque le rhum martiniquais, classé AOC, ne peut se faire qu'avec des cannes du terroir. Mais avant que les distilleries n'aient plus rien à produire, c'est la sucrerie du Galion, la dernière de Martinique, qui est la plus impactée. Elle a dû se contenter de 30.000 tonnes en 2018, soit "une sous-activité importante de 70%", confie son directeur Philippe André à l’AFP. 
Et impossible d’importer la canne des îles voisines: "Quand elle est coupée, il faudrait idéalement la passer au moulin tout de suite. Au bout de huit heures, vous commencez à avoir des pertes en sucre". 
Pour Justin Seraline, président de la SICA (Société d’Intérêt Collectif) Cannes Union, "la survie du Galion est en jeu. Cette année nous avions prédit 40.000 tonnes pour la sucrerie. On table finalement sur environ 28.000". 
Ce déficit découle notamment de "circonstances climatiques défavorables sur la dernière décennie. La canne a besoin d’une période humide pour pousser et d’une période sèche pour développer son sucre. En 2019, la sécheresse est très prononcée. La canne est donc très riche mais son tonnage est moins important", explique Philippe André. 
La filière a aussi dû faire face au retard des aides européennes, lié à des "cafouillages" entre différents programmes européens, qui ont "dissuadé les planteurs de déposer des dossiers de replantation", déplore Justin Seraline.
Depuis la mi-janvier, comme tous les planteurs, il constate aussi l’invasion de mauvaises herbes. "On a perdu beaucoup de molécules qui protégeaient les récoltes des mauvaises herbes. Nous avons dû demander des dérogations pour utiliser l’Asulam (un herbicide, ndlr). Mais en fin d’année dernière, on nous l'a retiré". 
"On n’a pas eu le temps de trouver de solution !", s’alarme Charles Larcher, président du Comité d'organisation et de défense du rhum martiniquais (Coderum). Il faut donc arracher les herbes à la main. Mais la main d’œuvre, coûteuse, se fait rare. "Personne n'est intéressé par ce métier" et recourir à une main d’œuvre étrangère est "compliqué", note Philippe André. 
- Moins rentable -
Pour les planteurs, la canne est de moins en moins rentable. En quelques années, la chute de la production a fait baisser leur chiffre d'affaires de 30% malgré une augmentation du prix de la tonne. 
Si le sucre martiniquais n'est vendu que sur le marché local, le rhum trouve sa plus large clientèle dans l'Hexagone, avec 12 millions de bouteilles sur les 18 produites en Martinique. Mais il se trouve concurrencé par des géants étrangers, notamment vénézuéliens et mexicains, au marketing féroce. 
En début d’année, le Coderum a dénoncé une utilisation abusive du terme AOC sur le site internet du rhum vénézuélien "Diplomatico" alors que le seul rhum AOC au monde est celui de Martinique. 
Dernière difficulté, les contraintes européennes en matière de transition écologique, avec une directive de 2018 qui oblige à l'achat de nouvelles chaudières. Un investissement "de 8 à 10 millions d'euros" par distillerie "alors que nous n’émettons que 5% des fumées et qu'on fonctionne (...) quatre mois par an", explique Charles Larcher.
"L'Europe donne aux distilleries de taille moyenne comme La Mauny ou le Simon jusqu’en 2025 pour acheter cette chaudière. Les petites unités comme Neisson ont jusqu'en 2030. Sauf que la traduction en droit français, c'est 31 décembre 2019", déplore-t-il.
Les professionnels ont fait remonter leurs difficultés aux administrations et ministères concernés. "Personne, même au plus haut niveau de l’Etat ne peut dire qu’il ne sait pas", martèle Philippe André.
<https://www.capital.fr/economie-politique/en-martinique-la-filiere-canne-a-sucre-en-detresse-1337175>
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14- Entre les lignes des contrats de Coca-Cola avec la recherche, Le Monde, 08/05/19, 06h19
Stéphane Horel 

Une étude révèle que la multinationale américaine aménage de multiples clauses pour exercer une influence sur les travaux scientifiques qu’elle sponsorise. 
Il est recommandé de « toujours lire les petits caractères ». Un conseil avisé, surtout quand on signe un contrat de recherche avec Coca-Cola. C’est sous ce titre malicieux qu’une étude académique explosive a été publiée mercredi 8 mai dans le Journal of Public Health Policy, une revue spécialisée en santé publique. Explosive car elle raconte, preuves à l’appui, que contrairement à ses engagements publics, la multinationale du soda se réserve le droit d’empêcher la publication de tout résultat qui lui déplairait.
Agroalimentaire, pesticides ou chimie : il est exceptionnel de pouvoir accéder aux contrats liant des scientifiques à des sociétés mises en difficulté par l’accumulation de preuves sur la nocivité de leurs produits. Depuis la fin des années 2000, ceux de Coca-Cola sont mis en cause dans l’épidémie mondiale d’obésité et de diabète. Bien que sa vocation ne soit pas la production de connaissances scientifiques mais le commerce de sodas et de boissons sucrées, la multinationale américaine s’engage alors dans un vaste programme de financement d’activités et d’études scientifiques. Son objectif : détourner l’attention du rôle de la consommation de sucre en mettant l’accent sur le manque d’activité physique.
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Menés par Sarah Steele, professeure de droit en santé publique au Jesus College de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), les auteurs de l’étude ont pu examiner cinq contrats conclus entre Coca-Cola et des universitaires américains et canadiens de renom. La firme, résume Mme Steele, « s’y réserve le droit d’interrompre les contrats sans motif ». Or « les clauses et conditions de ces contrats ne sont pas cohérentes avec les déclarations faites par Coca-Cola sur son site Internet ».
Série d’engagements
Fin 2015, sous la pression publique, la multinationale du soda avait en effet énoncé une série d’engagements concernant les travaux scientifiques qu’elle sponsorise. Elle assure désormais que les chercheurs sous contrat avec elle doivent avoir « la maîtrise totale de la conception de l’étude, de son exécution, de la collecte, de l’analyse et de l’interprétation des données » qu’ils sont« encouragés à publier ». Elle y certifie n’avoir « en aucun cas » le droit « d’empêcher la publication des résultats ». C’est en voulant vérifier si ces promesses de transparence étaient reflétées dans ses contrats de recherche que Sarah Steele et ses collègues ont constaté que Coca-Cola les avaient bafouées.
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L’inspection minutieuse de ces contrats a été rendue possible par Gary Ruskin, directeur de US Right to Know. Cette ONG américaine est connue pour avoir contribué à la mise à disposition du public des « Monsanto Papers », ces documents issus des procès glyphosate aux Etats-Unis. M. Ruskin a effectué près de 130 demandes d’accès aux documents auprès d’une dizaine d’universités et entités publiques, aux Etats-Unis et ailleurs. De cette partie de « pêche » aux documents, il est revenu avec 87 000 pages. Parmi elles, quelques pépites comme ces cinq contrats frappés de la mention « classé confidentiel », ainsi que toute la correspondance attenante, désormais disponibles en ligne. Un échantillon limité, reconnaissent les auteurs de l’article, par rapport au nombre total de contrats conclus par Coca-Cola.
Ces accords contractuels, expliquent-ils, ne contiennent « aucune disposition accordant à la firme un contrôle absolu sur les études qu’elle finance, mais ils lui permettent d’exercer une influence sur les études et les publications qui en résultent ». Ils sont, en cela, relativement « conformes aux accords de financement d’autres acteurs industriels ».
Une possibilité de censures
Ainsi, fin août 2015, le responsable des subventions de recherche à l’Université de Caroline du Sud envoie un mail à Tom Chandler, chargé d’une étude sur l’impact de la dépense et des apports énergétiques sur les « changements de poids corporel et de la masse grasse chez les jeunes adultes », sponsorisée par Coca-Cola. Bien que l’université « contrôle la recherche », écrit-il, « Coke a son mot à dire sur la façon dont elle est menée et dont les résultats sont traités, y compris les droits de propriété intellectuelle. Rien de tout cela n’est mauvais ou inhabituel, mais c’est un accord de recherche typique avec un industriel ».
De fait, aucun des cinq contrats ne contient de consignes ou de directives explicites sur des résultats qu’il faudrait obtenir. C’est en fait une multitude de clauses et de subtilités accompagnant toutes les phases des travaux de recherche qui créent une possibilité de censure. Coca-Cola « exerce ce que j’appellerais un “soft control”, un “soft power”, analyse Sarah Steele. Elle a le pouvoir d’influencer, de faire des commentaires, le pouvoir d’interrompre. »
« Le commanditaire ne donnera pas son accord sur le contenu de l’article, mais il a le droit de l’examiner et de formuler des commentaires avant qu’elle ne soit soumise à publication », énonce la clause d’un contrat avec l’Université de l’Etat de Louisiane. Ce qui revient, décryptent Mme Steele et ses collègues, « à se réserver le droit de mettre fin à l’étude à tout moment et sans motif réel […] si les conclusions ne sont pas dans son intérêt, ou dans le cas où ses commentaires et révisions seraient rejetés ». Menée en 2012 sur vingt-quatre participants, cette étude portant sur la « consommation de boissons au cours d’un exercice physique sous l’effet de la chaleur » n’a donné lieu à aucune publication à ce jour…
« Le pouvoir d’étouffer ou de stopper »
Dans un contrat signé avec l’Université de Caroline du Sud pour une étude sur la « balance énergétique » menée en 2010-2015, Coca-Cola se réservait le droit de censurer tout ce qui pouvait relever de l’« information confidentielle » :« informations techniques ou commerciales concernant les produits, la stratégie marketing, la stratégie de relations publiques » de la multinationale. En cas de problème lié à cette clause, les travaux devaient être immédiatement interrompus, et les scientifiques contraints d’« attester par écrit de la destruction de tous les documents ». Une autre disposition leur imposait, en cas d’arrêt, de « rendre tous les exemplaires des données du promoteur, ou tout autre matériau, et remettre au promoteur tous les travaux en cours, y compris les travaux incomplets ».
« Ainsi, tout au long du processus, vous devez constamment signaler ce que vous faites et ce que vous trouvez, explique Sarah Steele. Mais si, à un moment donné, Coca-Cola n’aime pas cela, elle a le pouvoir d’étouffer ou de stopper net votre recherche sans avoir à expliquer pourquoi. »
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La correspondance électronique analysée par Mme Steele et ses collègues montre qu’un chercheur a entrepris de négocier des clauses visiblement trop strictes à son goût. Réagissant au droit de Coca-Cola de « relire et approuver (ou rejeter) toute communication ou autre élément produit par l’Université de Toronto », le scientifique chargé de l’étude pour laquelle Coca a investi plus de 550 000 euros, John Sievenpiper, ironise : « C’est très restrictif pour une“allocation de recherche sans restriction”. » Les échanges qui suivent, en novembre 2013, montrent que Coca-Cola a finalement accepté de modifier la formulation.
L’obligation de mentionner les sources
Interrogé par Le Monde sur le respect de ses principes énoncés en 2016, Coca-Cola s’est borné à indiquer par mail le lien où ils figurent. La société affirme avoir poursuivi ce « processus afin d’être un partenaire plus utile et plus efficace dans les efforts déployés pour lutter contre le grave problème de l’obésité partout dans le monde ».
Pour Sarah Steele et ses collègues, une conclusion s’impose : les revues scientifiques qui publient ces études doivent compléter l’obligation de mentionner les sources de financement et les déclarations de conflits d’intérêts par l’« exigence que les auteurs joignent les contrats de financement ».
De tous ses engagements de transparence, Coca-Cola semble en effet n’en avoir respecté qu’un seul : faire apparaître la mention « financé par The Coca-Cola Company ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/08/entre-les-lignes-des-contrats-entre-coca-cola-et-la-recherche_5459494_3244.html>
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15- Comment Coca-Cola a bafoué ses promesses de transparence dans les contrats de recherche, Le Monde, 08/05/19, 14h16
Stéphane Horel 

Le roi du soda finance professionnels de santé et chercheurs pour faire oublier les risques liés à ses boissons. La firme a dépensé 8 millions d’euros en France depuis 2010. 
Montants faramineux. Experts introuvables. Résultats non publiés. Opérations marketing maquillées en recherches. Un « institut » à but purement lucratif piloté par des célébrités de la médecine française. Voilà un échantillon des étonnantes découvertes de l’enquête menée par Le Monde sur les millions d’euros distribués par Coca-Cola aux professionnels de santé français ces dix dernières années.
A l’origine, un geste de transparence inédit pour la marque de soda la plus célèbre du monde, plus connue pour entretenir le secret autour de ses recettes comme de ses activités.
• Une enquête dévastatrice
A la fin de l’été 2015, le New York Times publie un article dévastateur pour la réputation de la multinationale. Le quotidien américain dévoile son implication dans la coordination et le financement d’un « réseau mondial sur la balance énergétique » (« global energy balance network »).
Depuis plusieurs années, cette organisation réunit des scientifiques influents qui propagent une « solution » à l’épidémie mondiale d’obésité par le biais d’articles publiés dans les revues médicales, d’interventions à des conférences et par les réseaux sociaux. Faites plus d’exercice sans trop vous préoccuper de réduire vos apports en calories : tel est le discours de ces experts qui, à contre-courant des spécialistes en santé publique, passent sous silence le rôle de l’alimentation pour plutôt mettre en avant le manque d’activité physique.
Le message est parfaitement calibré pour détourner l’attention des Sprite, Fanta et autres Minute Maid, propriétés de Coca-Cola, leader mondial du secteur. Or, en parallèle, les données scientifiques s’accumulent et mettent en cause les boissons sucrées dans l’explosion de l’obésité et du diabète de type 2 sur la planète entière. Une canette de 33 centilitres du soda couleur caramel contient l’équivalent de sept morceaux de sucre (35 grammes). A l’instar de la France en 2012, de nombreux pays adoptent d’ailleurs des « taxes soda » pour contrer ces tendances.
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Aux Etats-Unis, les révélations du New York Times font scandale. Le PDG de Coca-Cola en personne promet alors la transparence sur les financements versés par la firme. Sur son site sont publiés les noms de plusieurs centaines d’experts et la liste des activités qu’elle a financées aux Etats-Unis depuis le début de la décennie : 21,8 millions de dollars (19,4 millions d’euros) pour des projets de recherche et 96,8 millions pour des partenariats. Dans la foulée, elle rend ces informations publiques dans une demi-douzaine de pays.
En France, l’insistance de l’ONG Foodwatch contraint Coca-Cola à les publier en avril 2016. Ce sont ces données, depuis mises à jour, que Le Monde a passées au crible.
Ainsi, depuis 2010, Coca-Cola a octroyé plus de 8 millions d’euros à des experts et à diverses organisations médicales, mais aussi sportives ou événementielles. En France comme ailleurs, des financements qui relèvent dans leur grande majorité de la communication ou du sponsoring pur, et non d’un authentique travail scientifique.
• Des experts très recherchés par les stratèges de l’influence
Diététiciens, nutritionnistes ou médecins du sport : la plupart des dix-huit personnes nommées sont des professionnels de santé – les plus légitimes pour déconseiller la consommation de boissons sucrées à leurs patients, mais aussi dans les médias et les colloques. L’avis de ces « leaders d’opinion », une catégorie d’experts très recherchée par les stratèges de l’influence, fait autorité au sein de leur communauté.
Interrogée par Le Monde, France Bellisle explique avoir été démarchée par Coca-Cola pour rédiger un article sur le rapport entre la consommation de boissons sucrées et le poids (conclusion : il n’existe pas « nécessairement » de relation causale). Directrice de recherche honoraire de l’Institut national de la recherche agronomique, la psychologue dit avoir été rémunérée 2 000 euros pour cette mission.
> Lire aussi  Les Fidjiens boivent de plus en plus de soda, et ils en meurent
Son article faisait partie d’un ensemble publié en 2011 dans un numéro hors série des Cahiers de nutrition et de diététique, une revue spécialisée destinée aux professionnels du domaine. Les six autres auteurs y déclaraient avoir été « normalement » rémunérés. Aucun n’a répondu aux questions du Monde. Les noms de deux d’entre eux ne figurent pas sur la liste de Coca-Cola, qui précise que certains experts avec lesquels elle a été en rapport « n’ont pas souhaité que leur collaboration soit mentionnée » en ligne. L’éditorial (« A la découverte des boissons rafraîchissantes sans alcool ») inaugurant ce numéro entièrement sponsorisé par la multinationale était signé par le département « nutrition » de Coca-Cola France.
• Des interventions payées entre 700 et 4 000 euros
Un peu plus bas dans la liste, Bernard Guy-Grand se souvient, lui, d’avoir touché autour de 700 euros pour faire un topo sur l’aspartame lors d’une conférence à une date oubliée. Le « tarif syndical » selon cet ancien chef du service nutrition de l’Hôtel-Dieu (Paris). « Ce n’est pas un crime, ce n’est même pas un conflit d’intérêts ! », assure-t-il.
Or depuis le début des années 2010, la possible nocivité des édulcorants intenses comme l’aspartame est l’objet de toutes les attentions. En France, une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) pointait en 2013 un risque accru de diabète chez les consommateurs de boissons light. Tandis qu’un rapport sur l’intérêt nutritionnel des édulcorants intenses de l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses), publié en 2015, concluait qu’une consommation régulière comportait des risques.
Ancien président de la Société française de médecine du sport, aujourd’hui directeur médical de l’Union cycliste internationale, Xavier Bigard a indiqué au Monde avoir reçu 4 000 euros de Powerade, une marque de boissons « énergétiques » que possède Coca-Cola, pour une conférence « sur les règles d’hydratation du sportif », comme le consigne par ailleurs sa déclaration d’intérêts à l’Anses.
Bernard Waysfeld, psychiatre spécialisé en nutrition, évoque le même montant pour une communication « sur les boissons des ados » lors d’un colloque qui s’est tenu en mai 2011. Une présentation qui, expose-t-il dans un mail, a été « longuement travaillée et harmonisée avec les responsables de Coca-Cola » et « a nécessité trois jours de préparation », sans compter la présentation (« une journée »). « Ma communication ne concernait donc pas le produit mais la sous-hydratation des ados. En effet comme vous le savez peut-être, la soif est un signe tardif, et si on ne boit pas avant d’avoir soif, on est de fait déjà déshydraté. »
Une liste de spécialistes cocasse
La liste des experts est cocasse à certains égards : elle comprend deux anthropologues, des noms erronés, des personnes dont il n’a pas été possible de trouver les coordonnées. Sur les 157 000 euros distribués par la firme au total, Le Monde n’est parvenu à se faire confirmer qu’une partie minime (11 700 euros), et par les professionnels de santé eux-mêmes. Sur ces dix-huit personnes, six n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde.
« Il s’agissait soit de l’aide à la rédaction de brochures, ou de l’animation sur certains de nos stands lors de congrès ou encore des interventions en tant que speaker lors de symposiums », explique Coca-Cola, sans en révéler les détails. La multinationale assure avoir mis un terme à ce type de collaboration après 2016. De fait, ses tableaux montrent une générosité en nette diminution après 2016 et son engagement à être transparente.
> Lire aussi  « Le lobby de la malbouffe tue » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/10/20/le-lobby-de-la-malbouffe-tue_5372237_3232.html>
Le caractère approximatif des informations fournies par la multinationale n’est cependant pas propre à la France. En 2018, des chercheurs en sociologie et en politiques publiques ont analysé l’ensemble des données publiées par Coca-Cola à travers le monde dans le cadre de son initiative de transparence. Ils les ont comparées avec les études publiées dans des revues scientifiques qui mentionnaient explicitement un financement de Coca-Cola. Résultat : sur 389 articles parus dans 169 revues scientifiques, signées par pas moins de 907 auteurs, la firme n’en nommait que 42 (soit moins de 5 %). Malgré ses promesses de clarté sur ses financements pour des travaux scientifiques, soulignaient les chercheurs dans leur article publié dans la revue European Journal of Public Health, « l’ampleur de la participation de Coca-Cola n’est toujours pas connue ».
Cette opacité se dégage également de l’analyse de la liste, bien plus longue, des « activités dans les domaines de la nutrition et de l’activité physique » que Coca-Cola finance en France. Le montant total atteint ici 7,8 millions.
• Des conférences sponsorisées
Pour leur grande majorité, les « partenariats » de Coca-Cola consistaient à sponsoriser des conférences réunissant des professionnels de santé. Ainsi le salon annuel Dietecom a-t-il bénéficié de plus de 140 000 euros entre 2010 et 2017. La Société française de médecine de l’exercice et du sport d’environ 80 000 euros de 2010 à 2016 dans le cadre de son « partenariat annuel avec la marque Powerade ». Les Entretiens de Bichat, un rendez-vous incontournable de la médecine en France, cumulent, eux, plus de 100 000 euros.
Certains assument avec plus ou moins de bonheur ces pactes avec le leader mondial des boissons sucrées, dont les intérêts commerciaux s’entrechoquent avec leurs objectifs de soin. Thérèse Libert, vice-présidente de l’Association française des diététiciens nutritionnistes, explique que les 135 000 euros perçus par l’association entre 2010 et 2018 correspondent à l’achat d’un stand où le groupe communique sur ses produits lors du congrès annuel. Mais c’est aussi le cas de « 70 à 80 marques, comme les salades Florette ou Lipton », dit-elle. « Vous allez dans n’importe quel congrès, vous avez des partenariats ! » Aucune information sur ce sponsoring ne figure sur le site de l’association.
• Des projets de « recherche » dispendieux
Près d’un tiers des financements de Coca-Cola, enfin, concerne trois coûteux travaux de « recherche » (2,4 millions d’euros). La somme la plus importante a été versée à CreaBio pour un « projet de recherche sur les édulcorants intenses » en 2014-2015. Facture : environ 930 000 euros. Aujourd’hui en liquidation judiciaire, CreaBio est une société commerciale dont le chiffre d’affaires atteignait plus de 500 000 euros en 2016. D’après les conclusions de cette étude menée sur 170 sujets, et publiée seulement en 2018, il n’existe aucune différence entre l’eau et les boissons contenant des « édulcorants basses calories » en termes d’effets sur « l’appétit, l’apport énergétique et les choix alimentaires ».
Selon la déclaration d’intérêts de l’article, Marc Fantino, auteur principal et fondateur de CreaBio, a par ailleurs perçu des honoraires pour ses fonctions de « membre du comité consultatif et du bureau d’orateurs » de l’International Sweeteners Association (Association internationale pour les édulcorants), une organisation de lobbying dont Coca-Cola est membre aux côtés des fournisseurs d’édulcorants. M. Fantino n’a pu être joint par Le Monde.
> Lire aussi  La lente prise de conscience du poids de l’argent sur la recherche
Numéro deux des dépenses de recherche de Coca-Cola : l’Institute for European Expertise in Physiology (IEEP), qui a reçu près de 720 000 euros au cours de la période 2010-2014 pour, une fois encore, un « projet de recherche sur les édulcorants intenses ». Lui aussi publié après un délai inhabituellement long, en 2018, l’article concluait à l’absence d’effets de la consommation de boissons gazeuses sur la sensibilité à l’insuline ou la sécrétion de cette hormone qui régule les quantités de glucose dans le sang.
L’endocrinologue Fabrice Bonnet était l’investigateur principal de cet essai mené au CHU de Rennes. Coca-Cola a-t-elle eu un droit de regard sur les résultats ? « Bien sûr qu’ils ont regardé les conclusions, concède-t-il. On sait que les résultats leur appartiennent. » Interrogé sur la somme considérable déclarée par Coca-Cola, M. Bonnet se dit « un peu surpris ». Selon lui, l’étude, qui n’impliquait que 60 sujets, a coûté « entre 200 000 et 300 000 euros ». Pas plus. Le CHU de Rennes n’a pas souhaité communiquer au Monde ces informations financières, « couvertes par la confidentialité » les liant à l’IEEP.
Derrière le nom pompeux de cet « Institut européen d’expertise en physiologie », qui a joué les intermédiaires entre Coca-Cola et l’hôpital, se cache en fait une société commerciale (chiffre d’affaires 2014 : 1,3 million d’euros). Son site succinct indique seulement que son activité se situe « à l’interface entre groupes industriels et monde académique ».
• Des instituts à but lucratif
L’entreprise est dirigée par un drôle de duo. Le très médiatique docteur Frédéric Saldmann, qui exerce comme cardiologue et nutritionniste à l’Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris. Gourou des VIP et producteur à succès de pots-pourris de conseils sur la santé hérissés de points d’exclamation (Prenez votre santé en main ! Le Livre de poche, 2017), M. Saldmann est aussi un homme d’affaires. L’une de ses sociétés, Sprim, que dirige son épouse, est spécialisée en « conseil en stratégie et communication santé ». 
Ainsi qu’elle l’a confirmé par mail au Monde, Coca-Cola est cliente de Sprim. L’agence organise chaque année le congrès Dietecom, auquel la firme « a participé pendant plusieurs années entre 2010 et 2016 via un stand ou via des symposiums ». 
Le second « dirigeant » de l’IEEP, est une société civile au nom de Gérard Friedlander, le doyen de la faculté de médecine de l’université Paris-Descartes. En 2014, alors qu’il était en lice pour ce poste, ce professeur de physiologie à l’hôpital Georges-Pompidou avait suscité force railleries : une vidéo toujours en ligne le montrait, confortablement installé dans un gigantesque canapé beige, vanter in english les vertus des lotions anti-âge de la marque Lancaster.
MM. Saldmann et Friedlander n’ont pas répondu aux sollicitations du Monde.
> Lire aussi  L’art du lobbying scientifique <https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/10/09/l-art-du-lobbying-scientifique_5366857_3232.html>
Dernier bénéficiaire d’un financement de « recherche » de Coca-Cola, enfin, un autre institut au nom anglais dont le siège se situe en région lyonnaise. L’International Prevention Research Institute (Institut international pour la recherche en prévention, IPRI) a, lui, reçu 690 000 euros en 2012-2013 pour un « projet de recherche sur la consommation de sucres ».
Dans la liste des publications de l’IPRI, un seul article correspond à cette « commande ». Paru en 2014 dans la revue European Journal of Cancer Prevention, il jugeait « rassurantes » les données sur l’association entre les boissons gazeuses, dont les colas, et le risque de cancer. Si la déclaration de financement de Coca-Cola y figure bien, la somme, elle, semble disproportionnée pour ce type de travaux scientifiques : dix pages d’analyses de données existantes, bibliographie comprise.
Or les buts de cet « institut » qui n’a rien de public sont également lucratifs. L’IPRI est en effet divisé en deux sociétés. IPRI Management, dont le chiffre d’affaires dépassait 2,2 millions d’euros en 2015, a bénéficié du crédit impôt recherche pendant plusieurs années. Et IPRI Services, 1,1 million d’euros de chiffres d’affaires en 2014.
Par mail, Peter Boyle, président de l’IPRI et auteur principal de l’article, explique que le financement incluait également « un rapport approfondi sur les édulcorants artificiels » et leur lien avec « la maladie ». « Ce dernier a été mené à terme » mais, comme « il ne montrait rien de nouveau » qui aurait « mérité d’être publié », il ne l’a jamais été. « C’était notre décision et notre seule décision », non celle de la firme, assure-t-il. Questionnée sur ces raisons, Coca-Cola n’a pas souhaité répondre.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/08/entre-les-lignes-des-contrats-entre-coca-cola-et-la-recherche_5459494_3244.html>
Sur le même sujet :
> Coca-Cola aurait versé plus de 8 millions d'euros pour orienter la recherche scientifique en France <https://www.europe1.fr/sante/coca-cola-auriat-verse-plus-de-8-milliosn-deuros-pour-orienter-la-recherche-scientifique-en-france-3897437>, Europe 1, 08/05/19,  17h12
En savoir plus :
> Coca-Cola Funds Scientists Who Shift Blame for Obesity Away From Bad Diets <https://well.blogs.nytimes.com/2015/08/09/coca-cola-funds-scientists-who-shift-blame-for-obesity-away-from-bad-diets>, The New York Times, 09/08/15, 17:25
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16- La chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne refuse de détruire la retenue d’eau de Caussade, comme le demande l’Etat, Le Monde, 09/05/19, 21h30
Philippe Gagnebet (Agen, envoyé spécial)

Les travaux ont été jugés illégaux par le tribunal administratif de Bordeaux, et l’Etat a ordonné de détruire l’ouvrage sous trois mois. 
« Humiliant, méprisant, pris dans l’aveuglement. » Serge Bousquet-Cassagne, tout puissant et récemment réélu président (coordination rurale) de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, ne décolère pas, et remonte au créneau en tenant tête à l’Etat et aux décisions de justice.
Il y a un mois, le tribunal administratif de Bordeaux confirmait l’illégalité du barrage de Caussade, un lac artificiel de 920 000 mètres cubes édifié pour un usage par une trentaine d’agriculteurs irrigants. Une décision désormais confirmée par l’Etat, qui a pris, le 2 mai, un arrêté décisif : la chambre d’agriculture a trois mois pour détruire la retenue d’eau construite sans autorisation.
Cet arrêté ordonne la remise en état des terrains d’ici un an et demi, la cessation des travaux (à défaut, une astreinte de 500 euros par jour sera appliquée), des mesures conservatoires, telle que la prise de mesures nécessaires pour cesser la mise en eaux. « La chambre d’agriculture dispose d’un délai de vingt jours pour déposer un dossier présentant l’ensemble des mesures prévues pour la remise en état, à défaut, une astreinte de 500 euros par jour sera appliquée et dispose de dix-huit mois pour réaliser les travaux », précisait la semaine dernière la préfète, Béatrice Lagarde.
> Lire aussi  Illégal, le barrage de Caussade est tout de même sorti de terre
« Il va y avoir du sang et des larmes »
Par ailleurs, la somme de 1 million d’euros sera saisie d’ici le 12 mai sur les comptes bancaires de la chambre si elle ne se soumet pas à l’arrêté, une mesure dite de « consignation » inédite pour un tel organisme. Lors d’un déjeuner organisé dans ses locaux, alors que la presse était souvent jugée auparavant « malvenue », M. Bousquet-Cassagne en a carrément appelé au « peuple, aux élus, à la révolte… ». « Personne ne va démolir ce qui a été fait dans les règles, ce projet est soutenu par tout le monde agricole départemental », a asséné le président. Très remonté, il a même prévenu : « Il va y avoir du sang et des larmes, s’il le faut, nous camperons jour et nuit devant la retenue pour empêcher quiconque d’y pénétrer. »
Pour mémoire, ce projet remonte aux années 1980, mais démarre vraiment en 2017, quand un syndicat d’agriculteurs irrigants, le SDCI, dépose une demande d’autorisation de travaux et estime le coût global à un peu plus de 3 millions d’euros. Le 29 juin 2018, la préfecture publie l’arrêté d’autorisation à la suite d’une enquête publique positive. Mais elle oublie les réserves émises par l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et le Conseil national de la protection de la nature (CNPN).
Les associations FNE et la Sepanso, une association écologiste régionale, contestent alors l’arrêté préfectoral et, début octobre 2018, dans un courrier signé des ministres de l’agriculture, Stéphane Travert, et de la transition écologique, François de Rugy, estiment que le projet n’est « pas compatible avec le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux et la directive-cadre européenne n’est pas établie ».
La menace de licenciements
Après le retrait de l’autorisation, un premier jugement négatif au tribunal administratif et une plainte de la préfecture de région, la chambre d’agriculture entame malgré tous les travaux, pour environ 1 million d’euros et grâce au « bénévolat des agriculteurs ». Ceux-ci sont quasiment terminés aujourd’hui et la mise en eau a débuté. « Afin de retrouver sa crédibilité en matière de gestion partagée de l’eau, l’Etat devait impérativement organiser la remise en état du site mais aussi obliger à la compensation des dommages d’ores et déjà réalisés sur la nature », a réagi Michel Dubromel, président de France nature environnement.
Pour Patrick Franken, vice-président de la chambre d’agriculture et principal artisan de la construction du barrage, « les écolos sont tous de Paris, ne connaissent rien aux problématiques du terrain, comme l’Etat d’ailleurs ». Dans cette bataille qui dure donc depuis plusieurs mois, M. Bousquet-Cassagne a même annoncé que si 1 million d’euros était saisi, « nous serons obligés de licencier quinze salariés sur les soixante-douze que compte la chambre. Sur un budget de 6,5 millions, comment voulez-vous que l’on fasse autrement ? ».
En attendant, sur le barrage, deux ou trois engins de chantier tassent l’argile, ont ouvert une brèche pour évacuer un éventuel surplus d’eau et déplacent tulipes ou espèces menacées. Aux alentours, les cultures de maïs, betterave ou noisette devront attendre encore un an pour recevoir l’eau du barrage…, s’il est encore en état. Le dossier est sur les bureaux de François de Rugy et du ministre de l’agriculture. « On attend une réponse, on ouvre la porte à une ultime concertation et compromis », conclut Serge Bousquet-Cassagne.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/09/la-chambre-d-agriculture-du-lot-et-garonne-refuse-de-deconstruire-la-retenue-d-eau-de-caussade_5460185_3244.html>
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17- La base aérienne de Brétigny se reconvertit pour accueillir des légumes et des stars, Le Monde, 11/05/19, 06h25
Grégoire Allix 

Le projet de transformation de l’ancien aéroport militaire de l’Essonne en une ferme bio de 75 hectares et de vastes studios de tournage de films se concrétise. 
Au bout de la piste d’atterrissage de l’ancienne base aérienne de Brétigny (Essonne), la construction des serres agricoles est programmée au début de l’été, prélude à la création d’une vaste ferme bio de 75 hectares mêlant maraîchage, élevage et céréales. Un peu plus au Nord, à côté de la tour de contrôle désaffectée, la carlingue d’un Airbus A300 attend l’équipe de tournage d’un « biopic » de Céline Dion, sur ce site appelé à devenir l’un des principaux lieux du cinéma en Ile-de-France : il a déjà accueilli, ces derniers mois, le tournage du film sur Vidocq avec Vincent Cassel, L’Empereur de Paris (2018), et du J’Accuse, de Roman Polanski.
Des légumes et des stars : c’est l’un des cocktails qui donnent corps à la reconversion économique de l’ex-base aérienne 217, un des projets d’aménagement les plus originaux de la région. La communauté d’agglomération Cœur d’Essonne a racheté à l’Etat en 2015, pour 1 euro symbolique, les 300 hectares de prairies traversées par une piste de 3 kilomètres et peuplées de bâtiments hétéroclites. Elle est en passe de réussir son pari de préserver l’identité de ce site mythique de l’histoire des essais aériens, tout en y faisant éclore une « ville économique » diversifiée, porteuse de quelque 10 000 emplois pour ce territoire relégué aux marges du Grand Paris.
C’est un peu l’anti-EuropaCity, ce mégacomplexe de commerces et de loisirs dont la construction sur 80 hectares de terres agricoles du Val-d’Oise rencontre une vive opposition. Ici, pas de parc d’attractions ni de galerie marchande dans les champs, mais la volonté de créer un écosystème économique local, qui n’oublie ni la transition écologique ni la solidarité. « Le mot d’ordre, c’est de pouvoir “vivre et travailler au pays”, éviter les deux heures de transport par jour que subissent de nombreux habitants de l’agglomération », résume Olivier Léonhardt, sénateur (divers gauche) de l’Essonne, à l’origine de cette reconversion. Après les années d’études et de préfiguration, plusieurs ingrédients majeurs de la recette se mettent en place.
2 500 euros nets par mois
> Lire aussi  Décollage économique sur la base aérienne 217
L’agriculture, d’abord. « Nous faisons le pari de développer de la nature et de l’agriculture sur une terre d’urbanisation, malgré la pression foncière », revendique Arnaud Trécour, le directeur de la société publique locale (SPL) chargée de piloter l’aménagement de la base. Baptisée « Ferme de l’envol », la future exploitation, portée par l’association Fermes d’avenir, est lancée par quatre premiers exploitants, qui seront bientôt rejoints par d’autres.
« On va commencer par du maraîchage, l’élément le plus rentable et le mieux maîtrisé, mais l’objectif est de faire de la polyculture et de l’élevage de vaches, de moutons, de chèvres, entièrement en bio, sans aucun intrant chimique », explique l’un de ces associés, Laurent Marbot. Un lotissement agricole va être construit sur le site, avec des bâtiments d’exploitation et de vente à la ferme, mais aussi des maisons pour permettre à une partie de la quinzaine de salariés de vivre sur place.
Car ces agriculteurs urbains seront salariés, à 2 500 euros nets par mois, d’une société coopérative dans laquelle ils apportent 10 000 euros de capital social. Un modèle qui permet à chaque paysan-actionnaire non seulement de gagner sa vie, mais d’entrer ou de sortir facilement du collectif. L’objectif est d’atteindre la rentabilité, par de la vente directe et des circuits courts à destination de collectivités, de restaurateurs ou de distributeurs du territoire. Un transformateur de produits bio, la marque Mémé Georgette, prévoit également d’installer une usine sur la base, un investissement de 20 millions d’euros.
Deuxième pilier en construction : le cinéma. Depuis un an, le groupe TSF a créé sur le site un plateau de tournage en extérieur – un « backlot » – et restauré les bâtiments voisins pour les aménager en bureaux de production, en ateliers de décors, en salles de maquillage… Désormais, la société veut aller plus loin, avec le soutien de l’agglomération. Sur 20 hectares, TSF projette d’ajouter à ce vaste « backlot » unique en France pas moins de huit studios, avec des plateaux offrant jusqu’à 4 000 m2. Des dimensions que n’atteignent pas les studios de Bry-sur-Marne ou d’Epinay-sur-Seine, ni la Cité du cinéma de Luc Besson à Saint-Denis.
Pression foncière
« Au moment où les autres sites de tournage en région parisienne sont fragilisés par la pression foncière et immobilière, on a la chance de pouvoir réunir sur un même lieu des plateaux d’une dimension rare, des ateliers, des grands décors extérieurs pérennes, plus la possibilité d’utiliser l’immense espace de la piste pour des cascades ou des scènes de foule, en y ajoutant un décor numérique », s’enthousiasme Thierry de Segonzac, le président de TSF. Avant de mettre en œuvre cet investissement de près de 20 millions d’euros, il reste à mener à bien toutes les procédures d’urbanisme.
> Lire aussi  Amazon réduit la voilure sur l’ex-base aérienne de Brétigny
D’autres pièces de ce drôle de puzzle se mettent en place. La base accueille un énorme centre de distribution d’Amazon, un pôle d’activités autour des drones civils, une base de chars à voile, une start-up de voitures électriques… Un pôle d’entreprises de la sécurité est aussi à l’étude autour de l’Institut de recherche biomédicale des armées. Autour de la piste, un « parc événementiel » de 50 hectares, laissé libre de constructions, pourra accueillir festivals, promenades et pique-niques. Et l’association Aurore doit y ouvrir un centre d’accueil pour cent réfugiés, qui pourront être formés sur place à des métiers utiles sur la base.
Des dizaines d’hectares restent disponibles. « On croule sous les demandes, mais on prend notre temps, on ne veut surtout pas gaspiller le foncier en disant oui trop vite : on ne veut plus d’entrepôts logistiques », assume Sylvain Tanguy, maire (divers gauche) du Plessis-Pâté et président de la SPL. Pour s’offrir ce luxe d’aller lentement malgré la pression foncière et des coûts d’aménagement élevés – la collectivité a déjà investi plus de 40 millions d’euros sur la base –, les élus demandent aujourd’hui de la souplesse à l’Etat. « L’accord de 2015 prévoit que nous reversions à l’Etat la moitié de la plus-value réalisée sur la vente de chaque terrain… Nous souhaitons un raisonnement économique plus global », plaide M. Léonhardt.
> Voir aussi Virage sur l’aile pour la base aérienne 217
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/11/la-base-aerienne-de-bretigny-se-reconvertit-pour-accueillir-des-legumes-et-des-stars_5460745_3234.html>
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18- Chlordécone : vers une commission d'enquête, à la demande des députés PS, AFP, 14/05/19, 20:00

Pollution des eaux et des sols, risque de cancers : les députés socialistes devraient obtenir l'ouverture d'une commission d'enquête sur les conséquences sanitaires, environnementales et économiques des pesticides "chlordécone" et "paraquat" aux Antilles.
Le chlordécone, pesticide longtemps utilisé pour combattre un insecte dévastant les bananeraies, est suspecté d'avoir des effets toxiques pour l'homme. Sa persistance dans les sols - jusqu'à sept siècles - et le risque de contamination des aliments ont justifié l'adoption depuis 2008 de plusieurs Plans chlordécone pour évaluer la pollution et protéger la population.
Le paraquat est un herbicide très dangereux interdit depuis 2007.
Le groupe PS a annoncé mardi vouloir engager son "droit de tirage" (une commission d'enquête par groupe et par session) pour obtenir des réponses sur "les responsabilités dans l'autorisation de ces produits", l'évaluation "des politiques publiques de recherche et de décontamination" et "les modalités d'indemnisation" des victimes.
Le président de l'Assemblée a saisi la garde des Sceaux pour s'assurer que les faits visés ne faisaient pas l'objet de poursuites, seule condition qui pourrait rendre la demande (ou une partie de la demande) irrecevable. 
Or, selon une source judiciaire, une information judiciaire sur le chlordécone est en cours. Ouverte en novembre 2007 à Paris, elle porte sur les chefs de "mise en danger de la vie d'autrui par violation manifeste et délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence", "administration de substances nuisibles" et "tromperie sur la qualité substantielle et le risque inhérent d'une marchandise". 
Si, pour l'heure, il n'y a pas eu de mise en examen, une expertise relativement complexe est en cours, a précisé cette source à l'AFP.
"Nous sommes face à un drame sanitaire", a expliqué lors d'un point presse Serge Letchimy, député de la Martinique. "Il faut répondre à la psychose collective qui s'installe, laisser la parole aux scientifiques", a ajouté Hélène Vainqueur-Christophe (Guadeloupe).
Josette Manin (Martinique) a rappelé les mots du président Macron, fin septembre aux Antilles, expliquant que l’État devait "prendre sa part de responsabilité" dans cette pollution et "avancer sur le chemin de la réparation".
"Depuis 1976, les conséquences catastrophiques du chlordécone étaient connues, sa fabrication a été interdite aux Etats-Unis, pourtant la France a donné une autorisation du pesticide en 1980 qui a duré jusqu'en 1990 avec une prolongation jusqu'en 1993", a rappelé Serge Letchimy.
"Plusieurs années après, nous constatons que 50% des terres martiniquaises et guadeloupéennes sont polluées", selon lui. 
"Une étude récente a montré que les risques de récidive du cancer de la prostate sont trois fois supérieurs pour quelqu'un touché par le chlordécone et des institutions nationales (dont Santé publique France, ndlr) disent que 95% des Martiniquais et Guadeloupéens" sont contaminés, a-t-il indiqué. 
Pour le député, l'indemnisation ne doit pas prendre en compte uniquement "l'exposition aux risques des 12.000 employés agricoles" mais bien "la contamination par l'alimentation" de "750.000 personnes". 
L'élu souligne aussi les conséquences économiques pour les exploitants des sols contaminés et les pêcheurs, "la moitié des côtes antillaises étant interdites à la pêche", contaminées par des écoulements d'eaux pluviales.
<http://www.lefigaro.fr/flash-eco/chlordecone-vers-une-commission-d-enquete-a-la-demande-des-deputes-ps-20190514>
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19- Sucre : pourquoi le secteur est en danger, Le JDD, 15/05/19, 08h00
Adrien Cahuzac

La surcapacité mondiale fait chuter les prix et fragilise les sucriers français. Protégé longtemps par les règles européennes, le secteur est exposé à la concurrence mondiale depuis le 1er octobre 2017.
Le temps de l'opulence et de l'optimisme semble bien loin pour la filière betterave-sucre. Première d'Europe, avec près de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 25 sucreries et 26.000 betteraviers, elle a longtemps été un exemple de compétitivité pour d'autres secteurs agricoles. Tout cela avant le 1er octobre 2017, date de la suppression des quotas sucriers européens. Agriculteurs et industriels voyaient dans cette libéralisation du marché des promesses de conquête à l'exportation. Confiants, les sucriers avaient même demandé aux planteurs de betteraves d'augmenter de 20% les surfaces emblavées pour doper la production de sucre.
> Lire aussi - On a remonté la filière de fabrication des sacs de luxe en peau de crocodile
Un an et demi après, la filière déchante. Les fabricants, qui subissent des pertes, ont annoncé la fermeture de quatre sucreries et de deux sites de conditionnement. C'est 10% de la production française qui pourrait disparaître. Près de 600 salariés directs et 3.400 betteraviers sont concernés par ces restructurations. Explications et perspectives sur une crise inédite.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Economie/sucre-pourquoi-le-secteur-est-en-danger-3898313>
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20- Huile de palme au Cameroun : Bolloré assigné en justice par des ONG et syndicats, AFP, 27/05/19, 10:00
Anne Lec'hvien

Dix ONG et syndicats, dont Sherpa, assignent en justice l'entreprise Bolloré pour obtenir l'application de mesures améliorant les conditions de vie des travailleurs et riverains de plantations d'huile de palme au Cameroun, gérées par une société dont le groupe est actionnaire, ont-elles annoncé lundi.
Sherpa, ainsi que neuf autres associations et syndicats français, camerounais, belge et suisse, saisissent le Tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre pour demander la mise en oeuvre d'un "plan d'action" conclu en 2013, selon un communiqué.
"Nous demandons au juge français de forcer le groupe Bolloré à exécuter ses engagements pris en 2013 envers les communautés riveraines et les travailleurs des plantations de la Socapalm, entreprise d'exploitation d'huile de palme au Cameroun directement liée au groupe", détaille le communiqué.
Ce dossier remonte à 2010 : à l'époque, Sherpa et trois autres ONG avaient saisi un organe de l'OCDE, appelé Point de contact national (PCN), qui avait constaté des "manquements" aux principes directeurs de l'organisation à destination des multinationales. En 2013, Sherpa et Bolloré avaient engagé une médiation qui avait abouti à un "plan d'action" pour la Socapalm, abandonné depuis, indiquent les ONG.
"L'impact ravageur de l'exploitation de l'huile de palme sur la santé, la pollution, la déforestation, ou les droits des travailleurs, est régulièrement dénoncé, mais aucune action ne semble avoir réussi à ce jour à faire bouger les pratiques des géants de l'agroalimentaire", souligne la directrice de Sherpa, Sandra Cossart. "Nos organisations se tournent donc vers le pouvoir judiciaire". 
Bolloré détient 38,75% de la holding luxembourgeoise Socfin, qui détient elle-même, par le truchement de deux autres sociétés, une participation dans Socapalm, indiquent les ONG, qui espèrent des "décisions" lors des assemblées générales de la Socfin et de Bolloré, prévues mardi et mercredi.
"Que 10 associations se regroupent pour procéder ainsi, en une salve médiatique concertée, pour asséner des contrevérités est anormal et contre-productif", a réagi auprès de l'AFP l'avocat du groupe, Me Olivier Baratelli, tout en précisant ne pas avoir connaissance du détail de l'assignation.
"Sherpa procède depuis 10 ans par amalgame", a-t-il ajouté. "Bolloré ne possède que 9,35% du capital de cette plantation camerounaise alors que l’État camerounais est actionnaire lui à 27%", a-t-il déclaré, ajoutant que Bolloré "a constamment exercé son influence vis-à-vis de Socfin, mais n’exerce aucun contrôle opérationnel sur ses plantations."
- "Contrat non exécuté" -
Le plan, que l'AFP a pu consulter, définissait une liste d'objectifs rendus publics par le PCN le 17 mars 2014. 
Il visait notamment à "garantir" à tous les travailleurs "la sécurité au travail" et améliorer les "conditions de transport et de logement" afin qu'il soit "décent" et réduire le recours à la sous-traitance. 
Le plan prônait le "règlement amiable des conflits" avec les riverains après des "violences" de la part de personnes en charge de la sécurité des plantations, ainsi que l'apaisement des conflits fonciers avec notamment un "système d'indemnisation individuel, juste et équitable".
Il s'agissait aussi de "prévenir tous les types de nuisances existants (gestion des déchets, bruit, qualité de l'air et de l'eau" et "d'accompagner les autorités sanitaires locales dans leurs actions de dépistage des maladies liées aux atteintes environnementales".
Pour Sherpa, Bolloré s'est "engagé de façon formelle" : elle demande donc à la justice de reconnaître ce plan comme un "contrat" qui n'a pas été exécuté.
L'entreprise estime, elle, qu'elle ne s'est "jamais engagée à un suivi sur place", mais qu'elle "a simplement indiqué vouloir assumer, comme [elle] l'a toujours fait, ses responsabilités et user de son influence vis-à-vis de ses partenaires", selon une lettre de Me Baratelli de novembre 2018.
Le cas de la Socapalm avait été abordé dans le portrait-enquête du journaliste Tristan Waleckx, couronné en 2017 du prix Albert-Londres, avec des témoignages de sous-traitants, pour certains présentés comme mineurs, payés à la tâche, travaillant sans vêtements de protection et logeant dans des conditions insalubres.
Dans une tribune en 2018, Vincent Bolloré avait parlé sur ce dossier d'une "chasse aux sorcières". Le groupe, qui a attaqué le documentaire en diffamation, a été débouté à deux reprises et il devait se pourvoir en cassation. 
Socfin gère environ 187.000 hectares de plantations, principalement de palmiers à huile et d'hévéas, en Afrique et en Asie. En novembre 2018, dans un communiqué, elle se disait accusée "à tort d'accaparements de terres, de déforestations et de refus de dialogue", en dénonçant des "informations inexactes issues d'enquêtes partiales".
<https://www.france24.com/fr/20190527-france-huile-palme-cameroun-groupe-bollore-justice-ong-syndicats>
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21- Entretien. « Avec l’industrialisation de l’alimentation, nous avons probablement perdu en qualité », Le Monde, 30/05/19, 00h30
Propos recueillis par  Pascale Santi  

Le professeur Matthieu Allez, chef du service de gastro-entérologie à l’hôpital Saint-Louis (APHP) explique comment les nutriments agissent sur notre organisme. 
Le professeur Matthieu Allez est chef du service de gastro-entérologie à l’hôpital Saint-Louis (APHP). Selon lui, de nombreuses substances contenues dans l’alimentation moderne, tels qu’émulsifiants, pesticides, perturbateurs endocriniens, pourraient avoir un effet néfaste sur le microbiote intestinal.
> Lire aussi  Comment l’alimentation ultratransformée affecte notre santé
Quel est l’impact de l’alimentation sur notre organisme ?
Les aliments font partie du vivant et ont un impact important sur notre santé, c’est une évidence. Ils apportent des nutriments essentiels, d’où l’intérêt d’adopter un régime diversifié. Rappelons en quelques mots comment ça marche. Après avoir été mastiqués, les aliments sont mélangés, transformés par les sucs et les enzymes présents dans la salive et l’estomac. Ils progressent alors dans l’intestin grêle. Une partie de ces nutriments est absorbée à travers la paroi de l’intestin, l’autre est évacuée par les selles. Les aliments qui ne sont pas absorbés vont entrer en contact avec les quelque 100 000 milliards de bactéries que compte notre microbiote, c’est-à-dire notre flore intestinale, et vraisemblablement influencer leur fonction et leur composition.
Des données nombreuses montrent que la bonne santé est associée à la qualité de ce microbiote, et notamment à sa diversité microbienne. Nombre de ces bactéries jouent un rôle essentiel pour notre organisme, en remplissant des fonctions que nos propres cellules ne peuvent exercer, en agissant aussi sur le développement de nos défenses immunitaires.
On observe une moindre diversité de ce microbiote au cours de nombreuses maladies inflammatoires ou métaboliques, telles que les maladies inflammatoires de l’intestin (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique), l’obésité. Ces anomalies du microbiote, et notamment sa perte de diversité, semblent impliquées dans l’émergence de ces maladies, et peut-être indirectement des maladies cardio-vasculaires.
Vous pensez donc que l’industrialisation de l’alimentation a un effet sur l’apparition de maladies ? 
Les maladies infectieuses ont diminué depuis un siècle. A l’inverse, d’autres maladies, notamment inflammatoires, métaboliques ou cancéreuses ont augmenté. L’augmentation de l’incidence de ces maladies ne peut s’expliquer que par des modifications de l’environnement. L’industrialisation agroalimentaire a permis de nourrir le plus grand nombre. Cependant, nous avons probablement perdu en qualité, avec à l’évidence des conséquences sur le microbiote des êtres vivants.
> Lire aussi  Une nouvelle étude suggère un effet néfaste des aliments ultratransformés sur la santé
Et quel est l’effet des aliments ultratransformés ? 
L’alimentation s’est profondément modifiée ces cinquante dernières années, sous l’effet de l’industrialisation de sa production. De nombreuses substances contenues dans cette alimentation moderne, tels qu’émulsifiants, pesticides, perturbateurs endocriniens, pourraient avoir un effet néfaste sur le microbiote intestinal. On ne connaît pas l’effet de l’association de tous ces composants, le fameux « effet cocktail ».
Par exemple, deux émulsifiants, le carboxymethylcellulose ou gomme cellulosique (E466) et le polysorbate 80 (E433), perturbent la surface de l’intestin en altérant la barrière contre les microbes et favorisent l’inflammation, comme cela a été montré dans une publication du journal Nature en février 2015.
Chez les souris, ces composants ont provoqué un syndrome métabolique (ensemble de symptômes qui combinent prise de poids, diabète…). Ils n’ont pas été retirés du marché. En tout, il existe près de 4 000 émulsifiants dans l’alimentation industrielle. Il est donc évidemment impossible de les étudier tous. Et nous n’avons aucune idée des effets liés à leur association.
> Lire aussi  Christophe Brusset : « Les grands industriels fabriquent des produits pollués, nocifs et le cachent »
Quel message donnez-vous à vos patients ? 
Nous, médecins, abordons de plus en plus la question de l’alimentation avec eux. Nous conseillons de cuisiner soi-même, dans la mesure du possible, et d’utiliser des produits de bonne qualité, en favorisant les produits végétaux. Il faut aussi privilégier une alimentation de saison, locale et végétale. Un légume qui vient de loin contient sans doute des conservateurs et autres additifs pour pouvoir être transporté. Il est également important d’avoir une activité physique régulière, ce qui conduit à mieux s’alimenter.
> Lire aussi  L’alimentation bio réduit significativement les risques de cancer
<https://www.lemonde.fr/sante/article/2019/05/30/avec-l-industrialisation-de-l-alimentation-nous-avons-probablement-perdu-en-qualite_5469346_1651302.html>
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22- Le miel authentique, un aliment en voie de raréfaction, Blog Les Décodeurs, maj le 30/05/19 à 08h17
Brune Mauger  

Sucré, mélangé, mal étiqueté… Le miel vendu en France fait l’objet de nombreuses fraudes. En cause : une chute de la production, un doublement des importations, chinoises notamment, et une absence de traçabilité. 
Réputé pour son goût et ses qualités – antiseptiques, antibactériennes, antivirales –, le miel est de plus en plus consommé par les Français. Ils en mangent quelque 40 000 tonnes chaque année (soit 600 grammes par personne), tandis que la production nationale décroît à mesure que les abeilles disparaissent. Conséquence : les importations de ce produit si prisé ont doublé depuis 2004. En 2016, pour 9 000 tonnes produites en France, 31 000 ont été importées notamment de Chine, d’Espagne, d’Ukraine ou encore d’Amérique du Sud.
Pour répondre à cette demande croissante (+ 0,5 % par an), les industriels de l’agroalimentaire n’hésitent pas à le commercialiser transformé et reconditionné, en y ajoutant des sirops de sucre ou en le mélangeant à d’autres miels.
Or, pour qu’il puisse être vendu sous la dénomination « miel », aucune substance ne peut y être ajoutée ; aucune transformation n’est possible et il doit être produit, selon la réglementation européenne, par l’espèce d’abeilles Apis mellifera.
• L’un des aliments les plus frelatés au monde
« Depuis des dizaines d’années, un tiers du miel vendu en France est frauduleux, essentiellement du miel chinois », alertait dans un entretien au MondeChristophe Brusset, le 2 janvier. Cet ancien dirigeant de l’agroalimentaire raconte dans un livre devenu best-seller, Et maintenant on mange quoi ?(Flammarion), plusieurs anecdotes sur du miel importé frelaté et mis en pot avec des étiquettes mensongères.
Pour appuyer son propos, l’industriel faisait notamment référence aux tests de l’UFC-Que choisir réalisés en 2014 sur vingt miels « premier prix » achetés dans diverses enseignes de la grande distribution. Six d’entre eux présentaient entre autres des ajouts de sucre.
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait constaté lors d’une enquête, en 2015, que la proportion des miels « premier prix » non conformes à la réglementation était de 42,8 % et « en hausse ».
Enfin, les tests effectués par le Centre commun de recherche de la Commission européenne avaient montré en 2015 que 20 % des échantillons prélevés aux frontières de l’Union européenne (UE) ou dans les locaux des importateurs ne respectaient pas les normes.
Sucré, mélangé, surchauffé ou encore mal étiqueté… Le miel ferait partie, selon un rapport de la Commission agriculture et du développement durable du Parlement européen, des produits les plus contrefaits dans le monde. Une idée confirmée outre-Atlantique par la U.S. Pharmacopeia’s Food Fraud Database qui affirmait, en 2018, qu’aux Etats-Unis, « le miel est aujourd’hui la troisième cible pour la fraude alimentaire, derrière le lait et l’huile d’olive ». Mais alors, comment s’organise ce frelatage ?
• L’ajout de sucre, la fraude la plus répandue
Parmi les différents types de fraudes concernant le miel, la plus courante est « l’adultération », le fait d’ajouter des substances étrangères, comme les sirops de sucre (élaborés à partir de riz, betterave, maïs, etc.), pour augmenter le volume.
Selon Christophe Brusset, qui a été l’un des principaux importateurs européens de miel pendant une dizaine d’années jusqu’en 2012, « c’est la seule manière d’avoir du miel bon marché. La plupart du temps, il s’agit d’ajouter du sucre exogène, mais on peut trouver d’autres substances comme des antibiotiques [qui permettent de lutter contre les maladies des abeilles], des pollens ou encore de l’acide organique ». « De par sa nature [substance naturelle sucrée], le miel est un produit à risques : les fraudeurs pensent en premier lieu à y ajouter du sucre », confirme Eric Jamin, responsable du laboratoire authenticité alimentaire au sein du groupe Eurofins. Basé à Nantes, il effectue des analyses sur les miels vendus dans le monde. Ces dernières années, il a souvent été sollicité par des entreprises pour analyser du miel de manuka, vendu très cher (entre 100 et 300 euros le kilo) pour ses propriétés antibactériennes et cicatrisantes supérieures aux autres. A propos de ce remède miracle récolté dans certaines régions d’Australie et de Nouvelle-Zélande, M. Jamin explique qu’« il s’en vend plus qu’il ne s’en produit, ce qui prouve que nous avons du miel adultéré sur le marché ».
Les miels non conformes que l’ingénieur teste viennent le plus souvent « d’Asie, mais aussi d’Europe de l’Est et centrale, voire de France ». « Aucune origine n’est à l’abri d’une fraude », regrette-t-il. Selon Christophe Brusset, « il s’agit d’une fraude massive et la Chine [qui est le premier exportateur mondial de miel] y a une place particulière ».
En tant qu’importateur, l’ancien cadre de l’agroalimentaire faisait des analyses de routine au moment de l’achat afin de voir s’il y avait une « fraude grossière », mais le problème majeur est que beaucoup de tricheries sur le contenant sont difficiles à déceler. « Les fraudeurs que j’ai rencontrés en Chine étaient mieux équipés que les laboratoires en France. Aujourd’hui, les fraudes sont scientifiques et faites intelligemment », poursuit-il.
Le frelatage serait en effet invisible dans de nombreux cas. « Il existe des sirops de sucre indétectables qui sont faits sur mesure, en faisant évoluer la composition. Ces manipulations sont coûteuses, mais comme ces sirops permettent de vendre de très grandes quantités de miel, c’est toujours intéressant financièrement », affirme Etienne Bruneau, qui dirige la commission qualité du miel pour Apimondia, la coordination mondiale des syndicats d’apiculteurs.
• Le flou de l’origine géographique
Le miel peut être sucré tout en étant mélangé. Ainsi, l’ingénieur Eric Jamin se penche sur l’origine géographique et botanique des miels pour voir s’ils correspondent à ce qui est annoncé sur le pot.
Car sur les étiquettes françaises, l’origine est rarement indiquée, sauf si le miel provient d’un seul pays. S’il provient de deux pays ou plus, la réglementation européenne impose la mention « mélange de miels originaires de l’UE/non originaires de l’UE ».
Il s’agit là d’« une absence de traçabilité propice aux fraudes », estime l’UFC-Que choisir. En effet, le flou de cette mention favoriserait la « fraude à l’étiquette », en permettant aux conditionneurs de mélanger plusieurs miels aux qualités variables.
Dans une synthèse de juin 2016, l’organisme public FranceAgriMer expliquait que les chiffres des importations de miel en France devaient être « pris avec précaution, dans la mesure où les origines géographiques des importations françaises ne permettent pas de déduire précisément l’origine des miels présents sur le marché français, étant donné l’importante activité de réexpédition des négociants européens, et notamment des plates-formes situées en Espagne, Belgique, Allemagne, et plus récemment en Pologne ». En transitant par certains pays européens, des miels chinois deviendraient espagnols ou encore ukrainiens :
« L’origine chinoise [des importations] est certainement sous-estimée. En effet, l’Espagne a importé en 2014 plus de 15 000 tonnes de miel en provenance de Chine, dont une grande partie a été ensuite réexpédiée en Europe, et notamment en France. » 
Pour toutes ces raisons, l’UFC-Que choisir et l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) ont demandé à plusieurs reprises au gouvernement de réformer l’étiquetage obligeant, en cas de miels mélangés, de préciser les différents pays d’origine, ainsi que les proportions pour chacun d’entre eux, comme cela est déjà fait en Espagne. « Une réforme, à l’instar de ce qui a été fait pour l’origine du lait ou des viandes pour les produits transformés, est indispensable », avance Henri Clément, porte-parole de l’UNAF.
Un amendement au projet de loi agriculture et alimentation avait été voté en ce sens par les députés en mars 2018 en commission du développement durable. Mais cet article a été censuré par le Conseil constitutionnel quelques mois plus tard. Depuis, les associations ont sollicité les parlementaires afin qu’ils défendent de nouvelles propositions de loi, à l’instar de celle présentée par la députée des Deux-Sèvres, Delphine Batho, ou celle portée par le groupe La République en marche.
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Une production de miel en chute libre en France
Sous l’effet de plusieurs facteurs (changement climatique, frelon asiatique, culture OGM, contamination de l’environnement par les pesticides, en particulier par des insecticides), les abeilles mellifères disparaissent et ne produisent plus autant de miel qu’il y a trente ans. « En France, on est passés d’une production de 32 000-33 000 tonnes en 1995 à 9000 tonnes en 2016, affirme Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF). Depuis 1995 et l’apparition des insecticides néoticotinoïdes, environ 300 000 ruches périssent chaque année et doivent être reconstituées. Les mortalités sont passées de 5 à 30 % de nos jours. »
Ce « syndrome d’effondrement des colonies » a aussi des conséquences sur l’ensemble de la biodiversité. Indispensables pour l’agriculture, les abeilles pollinisent les cultures agricoles. Dans le rapport porté par le député hongrois Norbert Erdos (conservateur du PPE, Fidesz) en 2018 au Parlement européen, il est noté que 84 % des espèces végétales et 76 % de la production alimentaire en Europe dépendent de cette pollinisation.
De nombreuses associations environnementales, mais aussi des personnalités politiques tentent depuis de nombreuses années de sensibiliser à ce sujet en publiant notamment des tribunes.
> Lire l’entretien avec le chercheur Bernard Vaissière : « Les insectes sont indispensables à l’agriculture par leur rôle de pollinisateurs »
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/05/29/le-miel-authentique-un-aliment-en-voie-de-rarefaction_5469237_4355770.html>
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23- En Pologne, manger son plat et son assiette, c'est possible, AFP, 01/06/19, 08:00
Damien Simonart

Un sexagénaire aux cheveux gris attrape une assiette marron encore chaude qui sort d'une machine et se met à la mâcher, tout sourire : "sur ce plat en son de blé, une côte de porc.
La scène se déroule à l'usine Biotrem de Zambrow, dans le nord-est de la Pologne. Jerzy Wysocki a inventé ses assiettes complètement comestibles il y a déjà une quinzaine d'années.
Si le produit sent bon, son goût, ou plutôt son absence, le situe entre le carton et la barre de céréales dure et sans additif, a constaté un journaliste de l'AFP. Mais c'est sa biodégradabilité qui compte.
L'entreprise en fabrique actuellement 15 millions par an, mais ce chiffre pourrait être multiplié bientôt par cent et par mille grâce à la décision de l'Union européenne d'interdire complètement les assiettes et les couverts en plastique à partir de 2021. 
Fils et petit-fils de meunier, Jerzy Wysocki a eu cette idée en cherchant à utiliser les déchets produits lors de la production de farine, volumineux et difficiles à stocker. 
Mais en même temps il espère servir une cause plus grande, "car la quantité de déchets qui polluent les océans est gigantesque et effrayante".
"Pour la production de ces assiettes, nous utilisons uniquement du son de blé que nous compressons à une pression et une température précises, à l'aide d'une machine spécialement conçue à cet effet", explique-t-il. 
Certes, les assiettes en son de blé sont nettement plus chères que les assiettes en plastique (environ 15 centimes d'euro la pièce en Pologne, 20% de plus à l'export), reconnaît la présidente de Biotrem Malgorzata Then.
- Clients motivés -
Mais "dans le prix du plastique actuel on ne tient pas compte du coût pour l'environnement, du recyclage, de la pollution des océans..."
Au départ, l'entreprise visait des clients écologiquement motivés, des restaurants ou des hôtels qui voulaient proposer à leur clientèle quelque chose d'original.
"Maintenant, avec les mesures prises par l'UE, même les clients qui ignoraient l'écologie sont obligés de s'intéresser aux produits biodégradables", dit Malgorzata Then. 
Ses assiettes sont distribuées en Europe, mais aussi en Asie, en Amérique du Nord et même en Australie. Le client australien a demandé de vérifier si les vers de terre en aimaient le goût. Les tests l'ont confirmé sans l'ombre d'un doute. 
"Ce ne sont pas des quantités gigantesques mais elles permettent de voir l'avenir avec optimisme", relève Wysocki.
D'autant qu'avec des volumes plus importants on pourra réduire le prix. Et la même technologie devrait permettre de fabriquer des assiettes à base de maïs, d'orge, d'avoine, de manioc et même d'algues.
"Avec le manioc, les premiers tests se sont révélés très positifs et nous avons déjà une petite clientèle intéressée", dit l'inventeur.
Biotrem voudrait élargir son offre aux boîtes comestibles pour les plats à emporter et pour les traiteurs. La recherche est déjà bien avancée, car il s'agit simplement de rendre ces boîtes plus résistantes aux liquides et à la chaleur.
- La guerre aux plastiques -
Le client écologiste n'est pas obligé de manger son assiette ou son emballage. Dans des conditions climatiques favorables, avec un peu d'humidité, les produits en son de blé se dégradent en un mois, voire en deux semaines, s'il y a de la pluie.
Les dirigeants de Biotrem ne sont pas seuls en Pologne à monter en première ligne de la guerre aux plastiques.
A la faculté de chimie de l'Ecole polytechnique de Gdansk, des chercheurs ont mis au point une technologie permettant de fabriquer couteaux, cuillères et fourchettes biodégradables.
Ils sont faits avec "de l'amidon thermoplastique de pommes de terre que l’on obtient à partir de farine et d'acide polylactique", explique à l'AFP la professeure Helena Janik.
Ces couverts sont biodégradables et même, s'ils finissent dans la mer, comestibles. 
"Nous sommes les seuls jusqu'à présent à avoir testé la biodégradation de nos produits sur des organismes aquatiques vivants et il s'avère que ces couverts sont sûrs pour l'environnement", dit la chercheuse. Selon Robert Bajko, courtier chargé des innovations à l'Ecole polytechnique, cette invention ne nécessite pas de technologie complexe ou de grands investissements. N'importe quel entrepreneur fabriquant des produits en plastique peut s'y lancer "du jour au lendemain", assure-t-il.
<https://www.la-croix.com/Economie/En-Pologne-manger-plat-assiette-possible-2019-06-01-1301025970>
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24- Chronique. Cours du café : « Un coup de froid s’est abattu sur les marchés », Le Monde, 01/06/19, 10h59
Laurence Girard

L’abondance des récoltes a fait baisser le cours des fruits du caféier mais les industriels misent sur cette boisson et ses versions glacées pour séduire les plus jeunes, explique dans sa chronique, Laurence Girard, journaliste au « Monde ».
Matières premières. Avis de grand froid sur le « petit noir » ! La planète café vit à l’ère glaciaire. De l’infusion à froid de la poudre brune, plébiscitée outre-Atlantique sous le vocable « cold brew », à la mise sous pression d’azote pour faire chuter le mercure et ajouter une touche de mousse, en passant par la version noyée avec des glaçons… Son obsession : séduire les millennials, ces jeunes de 25 à 34 ans, cible mouvante des géants de l’agroalimentaire.
Ainsi, l’italien Lavazza vient de dégainer une machine Nitro Cold Brew pour les établissements désireux d’offrir cocktails corsés ou cafés glacés à leur clientèle. « Le café, certains l’aiment froid », concède la maison familiale turinoise. Une réponse du cafetier à la cafetière, face à son grand rival Starbucks. L’américain et l’italien se disputent la place de troisième acteur mondial du petit noir. Or, Starbucks a popularisé, sous son enseigne, le Nitro Cold Brew.
> Lire aussi  L’italien Lavazza repart à l’offensive, avec l’achat du café de Mars
De quoi mettre la pression sur les concurrents. Le leader du secteur, le suisse Nestlé, a répliqué en rachetant l’américain Chameleon Cold Brew. Lequel fait un tabac dans les bars grecs depuis plus d’un demi-siècle avec son café frappé. Quant à la société de Trieste, Illy Caffè, elle commercialise aux Etats-Unis une machine professionnelle Cold Brew.
Toute cette ébullition incitera-t-elle les jeunes à avaler plus de café ? C’est le pari des industriels. Pour l’heure, les sacs de grains ne s’écoulent pas avec fluidité. Ils ont tendance à s’empiler dans les stocks. L’abondance des récoltes a fait ployer le cours des fruits du caféier. L’Organisation internationale du café chiffre la production mondiale 2018-2019 à 167 millions de sacs de 60 kg, supérieure à la consommation estimée à 165 millions de sacs.
Attrition de l’offre
Un coup de froid s’est abattu sur les marchés ; arabica et robusta boivent la tasse. La variété la plus prisée, l’arabica, se négocie à moins de 100 cents la livre à New York, du jamais vu depuis 2005. Pour les planteurs, la potion est amère. Privés des fruits de leur travail, certains pourraient être tentés d’opter pour des cultures plus lucratives.
> Lire aussi  « Le café broie du noir »
La Colombie, connue pour la qualité de son arabica, troisième producteur mondial derrière le Brésil et le Vietnam, est tout particulièrement touchée. Des torréfacteurs s’inquiètent d’une attrition de l’offre. Le Brésil, avec son agriculture industrielle, broie la concurrence sous ses volumes. Dans cet océan de café banalisé surnageraient les grands crus, de plus en plus prisés. Pour le consommateur, le prix n’est guère orienté à la baisse. Et les adeptes de la rareté sont prêts à s’offrir, en Californie, un cru arabica de Panama pour 75 dollars la tasse ! De l’or noir…
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/01/cours-du-cafe-un-coup-de-froid-s-est-abattu-sur-les-marches_5470222_3234.html>
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25- Tribune. Alimentation : « L’opinion ne perçoit pas le lien entre la récupération des “restes” dans les restaurants et le gaspillage global », Le Monde, 01/06/19, 12h00 
Par Sihem Dekhili, Enseignant-chercheur au laboratoire Humanis de l’EM Strasbourg Business School /Université de Strasbourg

Le chercheur en gestion Sihem Dekhili livre dans une tribune au « Monde » les résultats d’une enquête sur les obstacles, essentiellement psychologiques, en particulier avec la réticence de l’utilisation du « doggy bag », à la lutte contre le gaspillage dans la restauration malgré la contrainte législative instaurée il y a un an.
Tribune. Depuis la loi sur les biodéchets votée en 2011 et entrée en vigueur à partir de 2016, il est recommandé aux restaurateurs français de permettre à leurs clients d’emporter avec eux leurs restes de nourriture éventuels. Cette incitation est devenue une obligation le 27 mai 2018. Pour minimiser le gaspillage alimentaire, les établissements sont désormais censés offrir systématiquement à leurs convives des « doggy bags » à l’américaine.
Plus question de les forcer à abandonner une bouteille à peine entamée ou un morceau de gâteau encore intact. Les consommateurs doivent pouvoir finir leur repas, où et quand ils le souhaitent. Mais qui est au courant de ces règles ? Combien de restaurants les appliquent-elles ?
> Lire aussi  La loi agriculture et alimentation enterre plusieurs promesses de Macron
Certes, les parlementaires ont prévu un délai de trois ans avant la mise en conformité de l’ensemble des établissements, ce qui nous mène à 2021. Mais, aujourd’hui, un an précisément après l’adoption très discrète de ce texte législatif, il est clair que le changement peine à s’imposer, comme le montrent nos recherches (« Mieux comprendre les difficultés de développement du « doggy bag » en France : une analyse par l’approche des représentations sociales »,Mohamed Akli Achabou, Sihem Dekhili, Didier Tagbata, Décisions Marketing n° 92, octobre-décembre 2018).
Les réticences de différentes natures
Tout d’abord, l’utilité de ces nouvelles pratiques est mise en doute. En France, chaque année, près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable finissent à la poubelle. Estimées à plus de 150 euros par personne et par an, ces pertes correspondent aussi à 3 % des émissions nationales de carbone. Mais l’opinion ne perçoit pas clairement le lien entre la récupération des « restes » dans les restaurants et ce gaspillage global.
C’est dommage, car une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Etat des lieux des masses de gaspillages alimentaires…, Ademe, 2016) indique que 40 % du gâchis des denrées alimentaire au stade de la consommation a bel et bien lieu dans les restaurants, alors que 15 % seulement des repas y sont pris. Et une recherche menée en Ecosse par la fondation Zero Waste Scotland montre que la proposition systématique de « doggy bags » parvient à réduire quasiment de moitié les déchets alimentaires générés par les restaurants.
> Lire aussi  Paris s’engage à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici à 2025
L’enjeu environnemental est donc loin d’être négligeable, mais le problème est d’en convaincre le public. Prendre en compte les préoccupations des professionnels est d’abord indispensable. Pour eux, à court terme, cette nouvelle contrainte va engendrer du travail supplémentaire : il est plus rapide de jeter les restes à la poubelle que de les emballer…
Par ailleurs, qui va payer pour les contenants ? Sauver la planète – pourquoi pas ? –, mais est-ce aux restaurateurs d’en faire les frais, de devoir investir dans des milliers de petites boîtes ? Tabler sur la seule peur des contrôles est peu pertinent dans un secteur aussi émietté que la restauration. Des solutions doivent donc être trouvées afin de rendre le changement plus attrayant.
Des entreprises de communication commencent à proposer des contenants ad hoc, pouvant servir d’objets promotionnels à l’effigie des restaurateurs par exemple. Les pouvoirs publics doivent aussi rassurer, en créant des certifications garantissant la qualité sanitaire et écologique des emballages proposés. Gare aux suremballages !
Mais nos recherches montrent que c’est avant tout les clients qu’il faudra persuader. En France, demander à partir d’un restaurant en emportant son petit sac de « restes » est tout sauf évident. Les entretiens que nous avons menés mettent en évidence l’image très négative associée à ceux qui ont recours aux « doggy bags ». Mal vus, ils sont considérés comme des radins, ou bien on les perçoit comme des pauvres démunis, au point de devoir manger des restes pour s’en sortir.
> Lire aussi  Avec le « doggy bag », c'est le reste qui compte 
Des restaurateurs nous ont dit craindre aujourd’hui de blesser les clients en leur proposant d’emporter la fin de leur assiette. Des consommateurs ayant sollicité un « doggy bag » nous ont avoué l’avoir fait à voix basse, un peu mal à l’aise d’effectuer ouvertement une telle démarche. La mode du recyclage, très présente dans nombre d’activités aujourd’hui, reste visiblement à la porte des restaurants.
Un sac à donner au chien ? Expression peu valorisante
Le terme même de « doggy bag » pose problème. Un sac à donner au chien ? L’expression est peu valorisante et l’usage même de l’anglais suscite le rejet de beaucoup des personnes interrogées. La gastronomie française se veut éloignée de la junk food anglo-saxonne et de ses dérives. Or, le « doggy bag » est associé à l’image d’un pays où l’on sert des portions absurdes aux clients et où l’on ne prend plus le temps, ni de manger tranquillement, à plusieurs autour d’une table, ni de cuisiner chez soi. La création d’une version à la française du « doggy bag », rebaptisée « Gourmet Bag » en Rhône Alpes, a permis de lever d’emblée certaines de ces réticences.
L’engagement de certains leaders d’opinion peut aussi contribuer à faire évoluer les représentations. Au Royaume-Uni, plusieurs cuisiniers de renom se sont exprimés dans les médias sur ce thème, en affirmant haut et fort que les gens qui emportaient chez eux une partie de leurs plats rendaient hommage à leurs créations. En France, Paul Bocuse a décidé de proposer à ses clients d’emporter leurs restes éventuels, mais dans des petits paquets au design particulièrement soigné, et il a emporté leur adhésion.
> Lire aussi  Le pari gagnant de la lutte contre le gaspillage alimentaire
Les gens qui ont voyagé, en particulier dans les pays anglo-saxons, se montrent de manière générale plus ouverts à ces approches. Les jeunes générations ont également moins de réticences. L’école peut jouer un rôle important en développant des attitudes positives à l’égard des actions de lutte contre le gaspillage alimentaire.
Mais, en attendant que les mentalités évoluent vraiment, les tactiques les plus efficaces pour faire bouger les habitudes sont celles qui parviennent à ne pas heurter les sensibilités. Des restaurateurs brésiliens disposent sur leurs tables des jetons rouges et verts permettant à leurs clients d’indiquer s’ils sont ou non carnivores, en mettant en évidence la couleur qui leur correspond. Pourquoi ne pas s’en inspirer ? On peut imaginer des jetons qui permettent au consommateur d’indiquer, sans avoir à parler, s’ils souhaitent ou non emporter ce qu’ils n’auront pas dégusté sur place… Une option qui deviendra alors naturelle.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/01/alimentation-l-opinion-ne-percoit-pas-le-lien-entre-la-recuperation-des-restes-dans-les-restaurants-et-le-gaspillage-global_5470241_3232.html>
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26- Reportage. En Chine, les éleveurs de porc impuissants face à la fièvre porcine, Le Monde, 12/06/19, 14h42
Simon Leplâtre (Shanghaï, correspondance)

Le virus a atteint toutes les provinces du pays. Au sud de Pékin, 20 000 bêtes sont mortes dans la « ferme » de Dawu Group. Une illustration de la sévérité de l’épidémie. 
Li Qingpeng se souvient de la scène avec horreur : 5 000 porcs à abattre dans l’urgence. Il raconte cette fosse de six mètres de profondeur creusée au milieu de la ferme, où sont déjà entassés, sur une épaisse couche de chaux vive, les cadavres d’autres bêtes infectées par la grippe porcine africaine. Puis il a fallu y jeter les 5 000 porcs de l’élevage qui avaient survécu à l’épidémie meurtrière qui a touché 15 000 porcs dans cette exploitation.
Sur une vidéo prise par l’employé, on voit une pelleteuse pousser les animaux dans la fosse. « Je me souviens des cris, c’était atroce », raconte ce cadre de Dawu Group, une entreprise agroalimentaire installée au sud de Pékin, dans le Hebei. Pour les autorités sanitaires chinoises, hors de question de transporter des bêtes probablement infectées vers des abattoirs : les fermes touchées par le virus doivent gérer le problème sur place. « L’enterrement profond est la solution recommandée », précise M. Li.
Apparue dans le nord-est de la Chine, en août dernier, la grippe porcine africaine s’est diffusée comme une traînée de poudre à toutes les provinces du pays. Officiellement, plus d’un million de porcs sont morts ou ont été abattus depuis le début de l’épidémie. Mais ce chiffre serait largement sous-estimé : d’après une estimation de la banque agricole hollandaise Rabobank, les pertes pourraient s’élever à 200 millions de bêtes sur l’année 2019. Soit le tiers de la production annuelle du premier pays producteur et consommateur de porc au monde, avec environ 55 millions de tonnes consommées en 2017. Dans le Shandong, province la plus affectée de Chine, le cheptel a chuté de 41 % par rapport à 2018.
> Lire aussi  Le cheptel chinois ravagé par la peste porcine
Le mal est incurable, la mort rapide
La province du Hebei a déclaré les premiers cas en décembre, à Fangshan, à l’ouest de Pékin. Chez Dawu Group, qui a compté jusqu’à 30 000 porcs sur trois sites différents, les soupçons apparaissent début janvier. « Nous sommes habitués à des pertes d’environ 100 cochons par jour, surtout parmi les nouveau-nés. C’est normal pour une grande exploitation comme la nôtre, et il est difficile de repérer la grippe porcine par rapport à d’autres maladies courantes, comme la rage porcine, ou la diarrhée », explique Li Sixu, la directrice adjointe du groupe, chargée de l’activité porcine. Mais le nombre de morts continue d’augmenter.
Début février, ce sont 500 bêtes qui périssent chaque jour : « Les bêtes perdent l’appétit, ont de la diarrhée, de la fièvre, et les oreilles qui deviennent violettes », décrit la quinquagénaire au teint hâlé par le soleil de cette région desséchée. Le mal est incurable, la mort rapide. Un millier de bêtes meurent quotidiennement dans les étables de Dawu, quand le 22 février, les résultats d’analyse confirment l’infection de grippe porcine. L’ordre est donné d’abattre les bêtes qui ont survécu.
Trois mois plus tard, lors de notre visite fin mai sur le plus grand site du groupe, dans la campagne au nord de la ville de Baoding, la ferme est vide. Le chemin de terre sèche qui entoure l’exploitation est couvert d’une couche de chaux vive, qui s’envole sous les roues des voitures. Un mur de briques rouges ferme l’espace. Devant l’entrée, un grand panneau blanc sur bleu indique « zone prophylactique importante, interdit aux personnes étrangères ». Une forte odeur de chlore et de purin s’échappe d’un portique en préfabriqué ajouté à la hâte pour désinfecter les camions entrants ou sortant de l’exploitation.
A l’intérieur, le silence règne. L’espace compte 35 enclos en tôle, pouvant contenir en tout 20 000 bêtes. Toutes les ouvertures – fenêtres et bouches d’aération – ont été couvertes de bâches en plastique. On aperçoit un employé en combinaison blanche. « D’habitude, d’ici, on entend les cochons, le bruit des véhicules qui circulent sans arrêt !, décrit Li Qingpeng depuis un talus qui permet de voir le site. Mais la plupart des employés ont été renvoyés chez eux. On n’en a gardé qu’une vingtaine pour la désinfection. »
« La seule vraie solution, ce serait un vaccin »
Le virus a déjà coûté leur emploi à 200 salariés de Dawu Group. L’entreprise, elle, estime avoir perdu 30 millions de yuans pour l’instant (3,8 millions d’euros), et prévoit que les pertes devraient atteindre 100 millions de yuans (13 millions d’euros) en prenant en compte le manque à gagner des porcs qui ne naîtront pas. Dawu, fondé en 1984 par Sun Dawu, est un conglomérat agroalimentaire aux reins solides, avec 9 000 employés et des activités qui vont de l’élevage de porcs et de poulets à la transformation alimentaire, et même à l’hôtellerie. Mais nombre de petites exploitations risquent de ne pas survivre à cette crise.
> Lire aussi  Porcs, volaille, soja... l’onde de choc de la peste porcine dans la chaîne alimentaire mondiale
Pour Dawu, l’heure est encore à la désinfection. Mais l’entreprise compte sur ses 500 porcs épargnés par le virus, dans une petite ferme située dans une zone montagneuse, pour relancer ses élevages. En attendant, les ingénieurs de l’entreprise réfléchissent aux mesures à prendre pour éviter une réinfection. « Nous avons envoyé deux employés apprendre à faire des tests à l’université agricole du Hebei, pour pouvoir effectuer nos propres analyses », indique Li Sixu. Autre mesure envisagée : réduire la densité dans les étables, en espérant améliorer la santé des bêtes. L’entreprise se croyait pourtant exemplaire en matière sanitaire : « Lors de la grippe aviaire, nous n’avons pas été contaminés, alors que plusieurs fermes alentour ont été touchées. Mais ce virus est bien plus virulent, soupire Li Sixu. La seule vraie solution, ce serait un vaccin. »
Sans vaccin en effet, l’industrie porcine chinoise pourrait mettre des années à se remettre de cette crise, estiment des spécialistes. Un laboratoire d’Etat du nord de la Chine a annoncé, vendredi 24 mai, avoir trouvé un candidat au vaccin, offrant une immunité au virus, mais le processus menant à un produit efficace sur le terrain est très long. « Le vaccin est loin d’être opérationnel. A court terme, disons pour les deux ou trois prochaines années, cela s’annonce très difficile pour les exploitations porcines en Chine », prédit Chengjun Pan, analyste pour Rabobank basée à Hongkong.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/12/en-chine-les-eleveurs-de-porc-impuissants-face-a-la-fievre-porcine_5475209_3234.html>
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27- En Sardaigne, une invasion de sauterelles inquiète les agriculteurs, AFP, 12/06/19, 20:00

Une invasion de millions de sauterelles dans le centre de la Sardaigne suscite l'inquiétude des agriculteurs de la région où quelque 2.500 hectares de terres ont déjà été dévastés par ces insectes.
Selon les experts, c'est la première fois en plus de 60 ans qu'un tel phénomène se produit. Les zones détruites sont situées sur les communes de Nuoro, d'Ottana et d'Orani.
"Ces insectes mangent tout, céréales, fruits, légumes. On ne peut plus nourrir nos bêtes (...)", a expliqué à l'AFP Daniele Sedda, un éleveur de bovins d'Orani.
"On ne cultive plus certaines terres car cela demanderait un investissement trop important et ces sols deviennent un endroit idéal pour que les sauterelles y déposent leurs œufs", a-t-il ajouté. 
Des zones en friche, les sauterelles - qui peuvent parcourir de quatre à dix kilomètres par jour - gagnent ensuite les parcelles cultivées pour se nourrir.
"La hausse des températures, liée au changement climatique, est un phénomène qui encourage la prolifération de l’espèce", explique à l'AFP Ignazio Floris, professeur d’entomologie à l’université de Sassari, dans le nord de l'île.
Il y a une dizaine de jours, alors que l'invasion semblait avoir atteint son paroxysme, les arbres et les cours des fermes étaient recouverts par un tapis d'insectes.
L’université de Sassari a été contactée afin de déterminer les causes de ce phénomène et tenter d'apporter des solutions mais les explications sont maigres et les experts privilégient jusqu'ici la piste de l'absence de labourage des champs. 
Ils préconisent donc que cette technique soit pratiquée régulièrement car elle permettrait de fragiliser les œufs, que les sauterelles déposent à la surface de la terre. 
"Une solution chimique n’est pas envisageable car elle serait inefficace et son impact environnemental serait trop important", a précisé Ignazio Floris.
Principale organisation agricole italienne, la Coldiretti a tiré la sonnette d'alarme, évoquant les conséquences financières sur les agricultures de la région.
"C’est une perte économique énorme, on va être obligé d’acheter de quoi nourrir nos bêtes alors que jusqu'ici nous avions tout à portée de main", s’inquiète Daniele Sedda.
<https://information.tv5monde.com/info/en-sardaigne-une-invasion-de-sauterelles-inquiete-les-agriculteurs-305776>
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28- En Europe, l’élevage industriel « accro » au soja d’Amérique latine, Le Monde, maj le 13/06/19 à 04h57
Mathilde Gérard

L’association Greenpeace France analyse l’impact, sur la déforestation, de la consommation de viande et de produits laitiers en Europe. 
L’Europe est « mordue de viande », dénonce Greenpeace France, et l’appétit pour les produits carnés et laitiers contribue largement à déboiser des territoires entiers pour la culture du soja, en Amérique latine notamment.
Dans un rapport paru mardi 11 juin, l’ONG s’est penchée sur l’impact de notre alimentation sur la déforestation en Amérique du Sud. « Le soja est la deuxième cause de déforestation dans le monde, mais, à l’échelle de l’Europe, c’est la première cause de déforestation importée [déboisement induit par les importations de matières premières]. Or, ce sujet n’est pas forcément très connu du grand public. Avec ce rapport, nous avons voulu démontrer le lien entre surconsommation de viande et de produits laitiers et déforestation », explique Cécile Leuba, chargée de campagne Forêts pour Greenpeace et auteure de cette synthèse.
La production de soja a plus que doublé dans le monde en vingt ans, passant de 144 millions de tonnes en 1997 à 352 millions de tonnes en 2017. Cette protéine sert principalement, sous forme de tourteaux, d’alimentation aux animaux d’élevage. Avec 33 millions de tonnes de soja importées chaque année (contre seulement 2,5 millions de tonnes produites localement), l’Union européenne (UE) est le deuxième importateur mondial.
Selon Greenpeace, 87 % du soja utilisé en Europe sert à l’alimentation animale, dont près de 50 % pour la volaille, 24 % pour les porcs, 16 % pour les vaches laitières, et 7 % pour les bovins. « Pour produire 100 grammes de poulet, il faut 109 grammes de soja », calcule l’ONG.
Dans le trio de tête des pays producteurs de soja figurent les Etats-Unis, le Brésil et l’Argentine. Le continent américain fournit à lui seul 88 % du soja produit dans le monde.
Territoires en danger
Trois territoires ont été identifiés par Greenpeace comme étant particulièrement menacés. Le premier, l’Amazonie, est partiellement protégé depuis 2006 par la mise en place d’un moratoire sur la déforestation liée au soja. La culture ne grignote plus directement la végétation amazonienne, car elle s’étend désormais sur des terres non boisées ou précédemment déforestées. Mais comme le soja continue d’occuper des territoires grandissants, il repousse plus loin dans la forêt des terres qui se convertissent à l’élevage.
Surtout, l’ONG s’inquiète du contexte politique au Brésil, avec l’accession au pouvoir, début 2019, du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui fait peu de cas des organismes de protection de l’environnement.
> Lire aussi  Au Brésil, la mise en place d’une politique de destruction de l’environnement
Autre territoire brésilien en danger, le Cerrado, qui jouxte l’Amazonie, le Pantanal et la forêt atlantique. « Cette immense savane abrite la plus grande biodiversité au monde », rapporte Cécile Leuba. On y trouve des milliers d’espèces endémiques (tapirs, jaguars, tatous jaunes…). « Cette région a perdu la moitié de sa surface végétale d’origine, 88 millions d’hectares, soit la taille du Venezuela, principalement détruite pour le soja et le bœuf. » 
Le Gran Chaco constitue l’autre écosystème menacé, selon Greenpeace. A cheval entre l’Argentine, la Bolivie et le Paraguay, il s’agit de la plus grande forêt tropicale sèche en Amérique du Sud, et c’est celle qui connaît la déforestation la plus rapide au monde.
Herbicides et pesticides
Outre les émissions de dioxyde de carbone provoquées par la conversion des terres, la monoculture du soja pose plusieurs problèmes environnementaux et sociaux.
Au Brésil et en Argentine, 95 % du soja cultivé est génétiquement modifié. Cette production, qui entraîne une utilisation importante d’herbicides et de pesticides, a des conséquences sur la perte de biodiversité de ces écosystèmes, et des conséquences sociales désastreuses (expropriations, violations du droit du travail…), comme l’a montré un rapport de l’ONG Mighty Earth paru en mars 2018.
> Lire aussi  Pourquoi la viande est-elle si nocive pour la planète ?
Face à ce constat, Greenpeace appelle les autorités à prendre des mesures. « Les entreprises qui utilisent des matières premières à risque – comme le soja, l’huile de palme, le bœuf – ne sont pas capables de garantir que leurs produits n’ont pas contribué à la déforestation, estime Cécile Leuba. Le gouvernement doit adopter des mesures contraignantes. » 
La France s’est dotée, en novembre 2018, d’une stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI), avec pour objectif de « mettre fin, d’ici à 2030, à la déforestation causée par l’importation de produits forestiers ou agricoles ». Parmi les mesures adoptées : la mise en place, en 2020, d’un label « produit sans déforestation » ou d’une politique « d’achats publics zéro déforestation » d’ici à 2020. Mais la SNDI ne comporte pas de mesure contraignante pour réduire le niveau des importations de soja.
La production de soja a plus que doublé dans le monde en vingt ans, passant de 144 millions de tonnes en 1997 à 352 millions de tonnes en 2017. Cette protéine sert principalement, sous forme de tourteaux, d’alimentation aux animaux d’élevage. Avec 33 millions de tonnes de soja importées chaque année (contre seulement 2,5 millions de tonnes produites localement), l’Union européenne (UE) est le deuxième importateur mondial.
Selon Greenpeace, 87 % du soja utilisé en Europe sert à l’alimentation animale, dont près de 50 % pour la volaille, 24 % pour les porcs, 16 % pour les vaches laitières, et 7 % pour les bovins. « Pour produire 100 grammes de poulet, il faut 109 grammes de soja », calcule l’ONG.
Dans le trio de tête des pays producteurs de soja figurent les Etats-Unis, le Brésil et l’Argentine. Le continent américain fournit à lui seul 88 % du soja produit dans le monde.
Territoires en danger
Trois territoires ont été identifiés par Greenpeace comme étant particulièrement menacés. Le premier, l’Amazonie, est partiellement protégé depuis 2006 par la mise en place d’un moratoire sur la déforestation liée au soja. La culture ne grignote plus directement la végétation amazonienne, car elle s’étend désormais sur des terres non boisées ou précédemment déforestées. Mais comme le soja continue d’occuper des territoires grandissants, il repousse plus loin dans la forêt des terres qui se convertissent à l’élevage.
Surtout, l’ONG s’inquiète du contexte politique au Brésil, avec l’accession au pouvoir, début 2019, du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui fait peu de cas des organismes de protection de l’environnement.
> Lire aussi  Au Brésil, la mise en place d’une politique de destruction de l’environnement
Autre territoire brésilien en danger, le Cerrado, qui jouxte l’Amazonie, le Pantanal et la forêt atlantique. « Cette immense savane abrite la plus grande biodiversité au monde », rapporte Cécile Leuba. On y trouve des milliers d’espèces endémiques (tapirs, jaguars, tatous jaunes…). « Cette région a perdu la moitié de sa surface végétale d’origine, 88 millions d’hectares, soit la taille du Venezuela, principalement détruite pour le soja et le bœuf. » 
Le Gran Chaco constitue l’autre écosystème menacé, selon Greenpeace. A cheval entre l’Argentine, la Bolivie et le Paraguay, il s’agit de la plus grande forêt tropicale sèche en Amérique du Sud, et c’est celle qui connaît la déforestation la plus rapide au monde.
Herbicides et pesticides
Outre les émissions de dioxyde de carbone provoquées par la conversion des terres, la monoculture du soja pose plusieurs problèmes environnementaux et sociaux.
Au Brésil et en Argentine, 95 % du soja cultivé est génétiquement modifié. Cette production, qui entraîne une utilisation importante d’herbicides et de pesticides, a des conséquences sur la perte de biodiversité de ces écosystèmes, et des conséquences sociales désastreuses (expropriations, violations du droit du travail…), comme l’a montré un rapport de l’ONG Mighty Earth paru en mars 2018.
> Lire aussi  Pourquoi la viande est-elle si nocive pour la planète ?
Face à ce constat, Greenpeace appelle les autorités à prendre des mesures. « Les entreprises qui utilisent des matières premières à risque – comme le soja, l’huile de palme, le bœuf – ne sont pas capables de garantir que leurs produits n’ont pas contribué à la déforestation, estime Cécile Leuba. Le gouvernement doit adopter des mesures contraignantes. » 
La France s’est dotée, en novembre 2018, d’une stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI), avec pour objectif de « mettre fin, d’ici à 2030, à la déforestation causée par l’importation de produits forestiers ou agricoles ». Parmi les mesures adoptées : la mise en place, en 2020, d’un label « produit sans déforestation » ou d’une politique « d’achats publics zéro déforestation » d’ici à 2020. Mais la SNDI ne comporte pas de mesure contraignante pour réduire le niveau des importations de soja.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/12/en-europe-l-elevage-industriel-accro-au-soja-d-amerique-latine_5475358_3244.html>
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29- Chlordécone : le gouvernement débloque une aide de 5,4 millions d’euros, Le Monde avec AFP, 14/06/19, 17h17

La quasi-totalité des 800 000 habitants actuels de la Guadeloupe et de la Martinique est ainsi contaminée par ce pesticide soupçonné d’être responsable d’une explosion des cancers de la prostate aux Antilles.
La ministre des outre-mer, Annick Girardin, a annoncé vendredi 14 juin une aide de 5,4 millions d’euros pour favoriser la lutte contre le chlordécone aux Antilles, devant les parlementaires ultramarins et exécutifs locaux, et représentants des ministères en charge des solidarités et de l’agriculture.
Le pesticide, soupçonné d’être responsable d’une explosion des cancers de la prostate aux Antilles, a été interdit en 1993 sur l’archipel, et en 1990 en métropole, mais il pollue encore l’environnement : la molécule, très persistante, peut rester active pendant sept cents ans.
> Lire aussi  Qu’est-ce que le scandale du chlordécone, ce pesticide ultratoxique ?
Accompagner les populations
L’objectif du plan est de tendre vers le « zéro chlordécone dans l’alimentation » en renforçant, entre autres, les contrôles et en assurant un accompagnement des filières agricoles, a précisé le communiqué du ministère des outre-mer.
Car il existe encore des produits très contaminés, particulièrement consommés par les plus pauvres, qui s’approvisionnent notamment sur les circuits informels (autoproduction, dons, ventes en bord de route). Le plan visera donc notamment à accompagner les particuliers pour effectuer des diagnostics des sols chez eux, ainsi qu’à accroître les contrôles sur ces circuits informels.
En outre, la ministre s’engage à ce que « les actions en matière de prévention soient renforcés » pour réduire l’exposition à la chlordécone. Des actions de « sensibilisation, notamment à destination du jeune public » seront ainsi menées.
Dès la rentrée, les experts, organismes et autorités travailleront à un nouveau plan contre la chlordécone, avec « une dimension humaine et sociale », précise le communiqué.
> Lire aussi  Chlordécone : les Antilles empoisonnées pour des générations
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/14/chlordecone-le-gouvernement-debloque-une-aide-de-5-4-millions-d-euros_5476384_3244.html>
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30- Des cantines solidaires pour lutter contre le gaspillage alimentaire, Le Monde, 14/06/19, 17h54
Mikaël Pichard  

A Laval, Rwaïda Ayache collecte des produits alimentaires non distribués dans les lycées pour offrir, chaque jour, des repas à plusieurs dizaines de personnes en grande précarité. 
Des solutions pour la planète. « Que ce soit à Dakar [Sénégal] ou à Bissau [Guinée-Bissau], où j’ai vécu jusqu’à mes treize ans, j’ai toujours connu cela à la maison. Mes parents ouvraient le couvert à des inconnus qui n’avaient pas les moyens de s’acheter à manger. » Depuis, Rwaïda Ayache, une Guinéenne de 37 ans, installée à Laval (Mayenne) depuis une dizaine d’années, n’a eu de cesse de tendre la main vers tous ceux qui ont faim.
A 13 ans, elle quitte Bissau et retrouve sa grande sœur à Paris pour ses études. Rwaïda poursuit, avec elle, ses « maraudes », commencées, plus jeune, à Bissau. « Avant d’aller à l’école, tous les matins, ma mère me demandait de déposer du lait en poudre et du pain chez des gens qui n’avaient pas de quoi en acheter. On a toujours grandi dans cette solidarité. C’était ancré. » 
Un « frigo solidaire »
Au printemps 2018, dans le salon de thé qu’elle tient à Laval, Rwaïda Ayache met en place son premier « frigo solidaire ». Tout un chacun pouvait venir y déposer des aliments sous vide et datés. Et venir se servir.
« C’était en libre-service. Je cherchais un moyen pour donner à manger à des gens dans le besoin. Sans qu’ils aient le moindre justificatif à fournir, indique la trentenaire. Au lieu d’aller à la poubelle, la nourriture allait dans les ventres ! »
Depuis, Rwaïda Ayache a fermé son commerce pour s’investir pleinement à la Porte ouverte, l’accueil de jour pour personnes sans-abri de Laval. Elle en est l’animatrice.
La porte des frigos solidaires ne s’est pas refermée pour autant. Il en existe un à Mayenne (commune du nord-Mayenne), géré par des lycéennes. Un autre pourrait être installé à Laval, dans un établissement post-bac. Cette idée de « frigo solidaire » baptisé Freez Good va franchir la Mayenne. Un commerçant lorientais (Morbihan) a été séduit par l’idée. « J’ai été sollicitée dans d’autres départements », assure Rwaïda Ayache, qui ne touche pas un euro dans l’opération.
En mouvement pour les autres
La dernière trouvaille de cette femme perpétuellement en mouvement pour les autres, a nécessité un an de travail : récupérer les aliments non distribués provenant du self de deux lycées lavallois pour les donner aux personnes en situation de grande précarité fréquentant la Porte ouverte. « Cela permet de nourrir chaque jour entre 60 et 90 personnes », évalue Rwaïda.
Après un test concluant en décembre, le partenariat entre la Porte ouverte et l’ensemble scolaire des lycées Réaumur et Buron (2 000 élèves) a réellement commencé en janvier. « Ça roule du tonnerre », résume Rwaïda Ayache, avec cette énergie qui ne semble jamais la quitter. Frédérique Gontier, la gestionnaire des lycées Réaumur et Buron confirme le très bon déroulement des opérations.
C’est presque naturellement que Rwaïda Ayache est venu frapper à la porte de la directrice administrative et financière. Elle avait mené ses études en hôtellerie-restauration au lycée Robert-Buron. « Tout est bien cadré au niveau réglementaire », précise d’emblée Frédérique Gontier. Hors de question de prendre des risques en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire. Les produits alimentaires non distribués du self commun des lycées Réaumur et Buron sont acheminés par camionnette, dans des caissons isothermes, à la Porte ouverte, située à 2 km de là. Les chaînes du chaud et du froid sont scrupuleusement respectées.
Moins de trente minutes après avoir été récupérés, ces aliments sont servis par Rwaïda Ayache et les bénévoles de la Porte ouverte. « Cela permet aux familles de manger des repas équilibrés. Notamment des légumes ! », sourit Rwaïda. « Environ 1 200 repas sont servis par jour au self. Avant, ce qui n’était pas consommé était jeté pour des questions d’hygiène », précise Frédérique Gontier. La gestionnaire des lycées Réaumur-Buron parle de « démarche citoyenne et humanitaire. Cela permet de lutter contre le gaspillage alimentaire. Il faut aller dans ce sens ! »
Une loi existe déjà visant à lutter contre le gaspillage alimentaire, la loi Garot, du nom du député mayennais, Guillaume Garot (PS), qui l’a fait voter en 2016. Elle oblige notamment les grandes surfaces – sous peine de sanctions financières – à donner leurs invendus alimentaires s’ils sont sollicités par des associations.
> Lire aussi  Pour lutter contre le gaspillage, la France veut interdire de détruire les invendus de produits non alimentaires
« Faire tache d’huile »
La directrice administrative des lycées Réaumur et Buron n’a pas connaissance d’initiatives similaires dans d’autres établissements. Cela ne lui déplaît pas forcément de jouer les pionnières. Mais Frédérique Gontier aimerait que d’autres établissements lui emboîtent le pas.
« Il faudrait que ce que nous faisons ici fasse tache d’huile ailleurs. Plus on sera nombreux, plus cela rentrera dans les mœurs », indique également Maurice Poilane, chef-cuisinier de Réaumur-Buron depuis vingt-cinq ans. Rwaïda, elle, compte bien à continuer à transmettre sa philosophie : « Ce qui est bon pour moi est bon pour toi. Si j’ai une assiette et que tu n’as rien à manger, tu mangeras dans mon assiette. »
> Lire aussi  Toute la chaîne alimentaire mondiale pèse pour un tiers des émissions de CO2
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/14/des-cantines-solidaires-pour-lutter-contre-le-gaspillage-alimentaire_5476401_3244.html>
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En images
31- Gaspillage alimentaire : les dates de péremption coupables ?, France 2, journal de 20h, 26/04/19

Chaque année, 20% du gaspillage alimentaire seraient dû au respect des dates limites de consommation. Mais sont-elles fiables ?
Les dates de péremption sont-elles toujours exactes ? Le gaspillage alimentaire est source de dix millions de tonnes de déchets chaque année, en partie à cause des dates limites de consommation (DLC). Plusieurs fois par semaine, les militants d'une association anti-gaspillage font le tour des poubelles des supermarchés à la recherche d'aliments périmés. Ils retrouvent de la viande, du fromage ou des bouteilles de lait qui viennent juste de dépasser la DLC.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/biologie-genetique/gaspillage-alimentaire-les-dates-de-peremption-coupables_3416895.html <https://www.francetvinfo.fr/sante/biologie-genetique/gaspillage-alimentaire-les-dates-de-peremption-coupables_3416895.html>>
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32- Gaspillage : le scandale continue alors qu’il existe des solutions, France 2, Tout compte fait, 27/04/19, 14h
Présenté par Julian Bugier

En France, le gaspillage alimentaire représente 10 millions de tonne de nourriture par an soit 16 milliards d’euros ! Un scandale dont seraient responsables à hauteur de 20 % les dates de péremption selon certaines associations. Alors quel est le problème ? D'abord les « dates limites de consommation » censées protéger le consommateur sur le plan sanitaire sont souvent trop courtes. Alors qu'elles sont pertinentes pour la viande et le poisson frais, elles pourraient être allongées de deux semaines sur les yaourts...On peut facilement en faire la démonstration en laboratoire. Ensuite, les « dates de durabilité minimale », très ambigües, sont mal comprises par le consommateur. Elles indiquent que le produit peut perdre certaines qualités gustatives au-delà de cette limite mais 53 % des consommateurs pensent qu'il y a un danger à consommer après cette date. Du coup un produit sur trois est jeté inutilement ! Est-ce une politique délibérée des marques pour vendre plus ? Et la solution n'est-il pas de changer la formulation « à consommer de préférence avant » comme l'a fait avec succès la Norvège ? Une enquête d’Emmanuelle Mesplède.
C'est une conséquence de notre mode de consommation frénétique. Un Français produit environ 600 kilos de déchets par an, soit presque 2 fois plus qu'il y a dix ans ! Il y a donc des habitudes à changer. Des familles ont décidé de relever le défi : diminuer drastiquement leur quantité de déchets produits au sein de la maison. Faire ses courses avec des bocaux en verre pour éviter les emballages, acheter exclusivement des vêtements d'occasion, réparer son électroménager pour ne pas le remplacer… Vont-elles tenir le choc ? Comment vont-elles réussir à appliquer ce principe du « zéro déchet » lors d’événements familiaux par exemple ? Quelles solutions sont à leur disposition pour vraiment y arriver ? Un reportage de Romain Perrot.
> Magazine (50 min) à retrouver à :
<https://www.france.tv/france-2/tout-compte-fait/959603-gaspillage-le-scandale-continue-alors-qu-il-existe-des-solutions.html>
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33- Série « Planète fragile » : Au nom des mers, France 2, 13h15, le dimanche..., 05/05/19
Présenté par Laurent Delahousse

L’essentiel est parfois invisible pour les yeux. Les mers et océans représentent 80% de la surface de la Terre et pourtant on ne sait presque rien d’eux ! Grâce aux nouvelles technologies, les scientifiques d’aujourd’hui explorent les océans, avec l’espoir d’y découvrir des molécules et des gènes utiles pour la santé humaine. Des avancées qui permettraient de lutter contre nos problèmes écologiques. Car les océans sont soumis à de fortes pressions : réchauffement, acidification, pollution… Chaque année, 8 millions de tonnes de plastique finissent leur parcours dans les mers du globe.  13h15 a suivi des chercheurs passionnés, spécialistes de cet infiniment petit de l’océan. A bord du bateau de recherches Tara, l'équipe a rencontré Colomban de Vargas, chercheur au CNRS, spécialiste du plancton. Le voyage s’est prolongé en Méditerranée, aux côtés de François Galgani, chercheur à l’IFREMER et spécialiste des microplastiques. Les journalistes ont pu l’accompagner lors d’une mission exceptionnelle d’exploration des failles profondes et le constat est alarmant. 
> Un reportage signé d’Emmanuelle Chartoire, Julien Voigt, et Fanny Martino (rediffusion) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-2/13h15-le-dimanche/973917-planete-fragile-au-nom-des-mers.html>
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34- Haute-Savoie : favoriser les circuits courts en unissant les producteurs, France 3, le 19/20, 05/05/19

Les circuits courts se développent aussi chez les petits producteurs. Ils doivent redoubler d'ingéniosité pour réduire leurs coûts. 
135 brebis, 200 litres de lait par jour et des fromages fabriqués chaque matin. Cette petite bergerie d'Ayze, en Haute-Savoie, revend ses produits dans toute la vallée. "On vend aussi bien à la ferme directement, nous vendons à des revendeurs fixes ou itinérants, à des grandes et moyennes surfaces et également à des restaurateurs ou des hôtels", détaille David Meyer, cofondateur de la ferme. À quelques kilomètres de là, dans le village de La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie), c'est une brasserie artisanale qui fabrique une douzaine de bières différentes. Les clients sont de plus en plus nombreux. En cinq ans, les ventes ont été multipliées par quatre.
Un système de co-livraisons
Ces deux petites entreprises ont en point commun de devoir livrer tous les jours et en petite quantité. Alors, pour dépasser cette contrainte qui coûte cher, les deux chefs d'entreprises se sont inscrits sur une plateforme spécialisée sur internet. Le site La Charette a été créé par deux sœurs, implantées à Annecy (Haute-Savoie), il propose de mutualiser les transports."L'idée, c'est de réunir sur un site, des producteurs qui ont de la place disponible dans un véhicule et des producteurs qui cherchent à faire livrer leurs produits, et qui ne peuvent pas forcément se déplacer", détaille Laura Giacherio, cogérante de La Charette. 400 agriculteurs de Haute-Savoie participent actuellement à ces co-livraisons. Ils sont convaincus de l'intérêt économique et écologique du système. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/haute-savoie-favoriser-les-circuits-courts-en-unissant-les-producteurs_3429997.html>
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35- Sucre : une filière en morceaux, TF1, journal de 20h, 07/05/19

Après la fin des quotas européens sur la production de sucre, la filière voit rouge. Dans tout le territoire, pas moins de six sites de différentes entreprises sont menacées de fermeture ou de restructuration.
C'est une manifestation très inhabituelle. Deux cents producteurs de betteraves se sont rassemblés, ce mardi 7 mai 2019, sous les fenêtres de l'ambassade d'Allemagne à Paris. Pour cause, ils sont salariés d'un groupe sucrier allemand qui prévoit de fermer deux de ses usines en France. Plus de 130 emplois sont menacés et tout le secteur est en crise. Comment en est-on arrivé là alors que notre consommation quotidienne en sucre n'a pas baissé ? 
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/social/sucre-une-filiere-en-morceaux-2120525.html>
Sur le même sujet :
> Sucre : une filière en danger, France 2, journal de 20h, 07/05/19
La filière de sucre connaît la crise. De nombreuses fabriques sont vouées à la fermeture d'ici 2020 et le cours du sucre sur les marchés financiers chute. 
Producteurs de betteraves, usine sucrière, c'est toute une industrie qui est aujourd'hui dans le rouge. Une crise qui menace des emplois dans les sucreries du pays, comme celle visitée par France 2 dans la Somme. La fermeture du site a été annoncée récemment aux 126 salariés. "Moi ça fait 3 ans que je suis là, je viens déjà d'une usine qui a fermé et puis il va se passer la même chose", témoigne un salarié. "Pour moi c'était mon premier emploi donc je voulais rester là au minimum 20 ans mais du coup ça va peut-être diminuer", avoue un autre. 
Chute du cours du sucre 
Ce n'est pas la seule usine menacée, d'autres pourraient à leur tour fermer d'ici à 2020. Le secteur subit de plein fouet la fin des quotas européens. La production qui n'était plus limitée s'est alors envolée. Depuis, le cours du sucre dégringole sur les marchés financiers. "On est passé de 500 € la tonne de sucre à 300 € la tonne", confirme un expert. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/sucre-une-filiere-en-danger_3433181.html>
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36- Light, mensonges et calories, France 5, 12/05/19, 21h45

Apparus de manière fracassante dans les années 1990, les produits allégés se sont installés dans tous nos rayons. Ils séduisent un quart de consommateurs réguliers. Pourtant, depuis quelques années, ils sont accusés d'être plus chers, plus chimiques et moins goûteux que d'autres denrées. Ils comporteraient même un risque pour la santé. Edulcorant emblématique que l'on trouve dans près de 6 000 aliments, l’aspartame est au cœur de la controverse. Certains scientifiques réclament son interdiction car il serait cancérigène. Cette enquête fait le point sur la réglementation et les études scientifiques.
Réalisatrice : Baya Bellanger
Rediffusion sur France 5 dimanche 19 mai 2019 à 16h35  
> Documentaire (52 min) à voir en replay à :
<https://www.france.tv/documentaires/voyages/179349-light-mensonges-et-calories.html>
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37- Les courants électriques à l'origine des mystérieuses morts de vaches ?, France 2, L'Oeil du 20 heures, 13/05/19

C’est un mal étrange qui frappe les vaches dans certaines campagnes françaises. Des animaux en bonne santé meurent subitement. Des installations électriques seraient-elles en cause ? Dans les prés, nous avons mené l’enquête, et fait d’éclairantes découvertes.
Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/video-les-courants-electriques-a-l-origine-des-mysterieuses-morts-de-vaches_3441895.html>
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38- Santé : l'étude alarmante sur les aliments ultra-transformés, France 2, journal de 13h, 30/05/19

Selon les chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, la consommation des aliments transformés augmente les risques d'accidents vasculaires cérébraux et d'infarctus. 
Les aliments ultra-transformés sont légion dans les rayons des grandes surfaces, mais ils ne sont pas sans risques pour la santé. Selon une nouvelle étude des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, ceux qui consomment 10% d'aliments ultra-transformés en plus ont 12% de risques supplémentaires de maladies cardio-vascualaires, comme un infarctus ou un AVC.
Un phénomène observé à l'international
"À même niveau de tabac, à même niveau de poids, à même niveau de cholestérol ou de diabète (...), ceux qui mangent des produits ultra-transformés font plus d’infarctus et de maladies cardio-vasculaires", détaille le professeur Jacques Blacher, cardiologue à l'hôpital Hôtel-Dieu à Paris. De plus en plus d'études vont dans le même sens au niveau international. Les industriels de l'agroalimentaire ont été contactés, mais ils n'ont pas souhaité réagir à l'étude.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/sante-l-etude-alarmante-sur-les-aliments-ultra-transformes_3467599.html>
Sur le même sujet :
> Additifs : comment mieux les repérer ?, France 2, journal de 13h, 30/05/19
Comment repérer les additifs les plus dangereux de notre alimentation ? La journaliste Valérie Heurtel nous en dit plus sur ces ingrédients présents dans la composition des aliments ultra-transformés.
> Explications à retrouver à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/additifs-comment-les-reperer_3467603.html>
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– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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