[revue-presse-FNH] Petite revue de presse spéciale incendie de l’usine chimique Lubrizol, classée Seveso, à Rouen (mardi 1er octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 1 Oct 08:07:02 CEST 2019


Bonjour à tous,
  
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1- Incendie à l'usine Lubrizol : des galettes d'hydrocarbures dans la Seine <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Incendie-a-l-usine-Lubrizol-des-galettes-d-hydrocarbures-dans-la-Seine-1649628>, Paris Match, 27/09/19, 16h51 
2- Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen : un nuage noir, une étrange pluie de suie et une odeur d’enfer <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/27/incendie-a-rouen-un-nuage-noir-une-etrange-pluie-de-suie-et-une-odeur-d-enfer_6013242_3244.html>, Le Monde, 27/09/19, 19h19
3- Incendie de Rouen : l'enquête s'élargit à la mise en danger d'autrui <https://information.tv5monde.com/info/incendie-de-rouen-l-enquete-s-elargit-la-mise-en-danger-d-autrui-323972>, AFP, 28/09/19, 16:00
4- Incendie de Rouen : des députés réclament une enquête parlementaire <https://information.tv5monde.com/info/incendie-de-rouen-des-deputes-reclament-une-enquete-parlementaire-324033>, AFP, 28/09/19, 22:00
5- Incendie de l'usine de Rouen : les autorités ont publié les résultats des analyses <https://information.tv5monde.com/info/incendie-de-l-usine-de-rouen-les-autorites-ont-publie-les-resultats-des-analyses-324075>, AFP, 29/09/19, 13:00
6- Incendie Rouen : "L'engagement du gouvernement est de faire la transparence totale", affirme Edouard Philippe <https://information.tv5monde.com/info/incendie-rouen-l-engagement-du-gouvernement-est-de-faire-la-transparence-totale-affirme-edouard>, AFP, 29/09/19, 14:00
7- L'inquiétude des agriculteurs normands touchés par les conséquences de l'incendie de Lubrizol <https://information.tv5monde.com/info/l-inquietude-des-agriculteurs-normands-touches-par-les-consequences-de-l-incendie-de-lubrizol>, AFP, 29/09/19, 21:00
8- Incendie de Lubrizol : une centaine de communes touchées par suie dans les Hauts-de-France <https://information.tv5monde.com/info/incendie-de-lubrizol-une-centaine-de-communes-touchees-par-suie-dans-les-hauts-de-france-324170>, AFP, 29/09/19, 22:00
9- Après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, les recommandations sanitaires se multiplient <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/29/apres-l-incendie-de-l-usine-lubrizol-a-rouen-les-recommandations-sanitaires-se-multiplient_6013523_3244.html>, Le Monde avec AFP, 29/09/19, 23h03
10- "Ça sent toujours très mauvais et on a très peu d'informations" : quatre jours après l'incendie à Rouen, les enfants retrouvent le chemin de l'école <https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendie-d-un-site-seveso-a-rouen/ca-sent-toujours-tres-mauvais-et-on-a-tres-peu-d-informations-quatre-jours-apres-l-incendie-a-rouen-les-enfants-retrouvent-le-chemin-de-l-ecole_3638171.html>, France info, 30/09/19, 09:28
11- Après l’incendie de Lubrizol à Rouen, l’Etat multiplie les messages rassurants sans convaincre <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/30/a-rouen-apres-l-incendie-de-lubrizol-l-etat-multiplie-les-messages-rassurants-sans-convaincre_6013553_3244.html>, Le Monde, 30/09/19, 09h58
12- Après l’incendie à Rouen, une « psychose » et des promesses de transparence <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/09/30/incendie-a-rouen-face-a-la-psychose-le-gouvernement-promet-la-transparence_6013617_823448.html>, Le Monde, 30/09/19, 14h53
13- Après l’incendie à Rouen, plusieurs enseignants exercent leur droit de retrait dans trois collèges <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/30/apres-l-incendie-a-rouen-plusieurs-enseignants-exercent-leur-droit-de-retrait-dans-trois-colleges_6013653_3244.html>, Le Monde avec AFP, 30/09/19, 16h15
14- Incendie de Rouen : prélèvements dans l'Oise, les agriculteurs "inquiets <https://information.tv5monde.com/info/incendie-de-rouen-prelevements-dans-l-oise-les-agriculteurs-inquiets-324274>", AFP, 30/09/19, 20:00
15- A Rouen, Édouard Philippe essaie de rassurer une population toujours inquiète <https://information.tv5monde.com/info/rouen-edouard-philippe-essaie-de-rassurer-une-population-toujours-inquiete-324277>, AFP, 01/10/19, 00:00
16- Tribune. « Déjà à Rouen, au cours des années 1770, la première grande pollution industrielle chimique en France… » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/01/deja-a-rouen-au-cours-des-annees-1770-la-premiere-grande-pollution-industrielle-chimique-en-france_6013698_3232.html>, Le Monde, 01/10/19, 02h55 
17- Incendie à Rouen : l’entreprise Lubrizol porte plainte pour « destruction involontaire » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/30/rouen-lubrizol-porte-plainte-pour-destruction-involontaire-par-explosion-ou-incendie_6013671_3244.html>, Le Monde avec AFP, maj le 01/10/19 à 03h12
18- Après l’incendie de Lubrizol, les Rouennais exigent des « réponses claires » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/01/apres-l-incendie-de-lubrizol-les-rouennais-exigent-des-reponses-claires_6013701_3244.html>, Le Monde, 01/10/19, 04h22
En images
19- Vidéo. Les images du violent incendie dans une usine sensible de Rouen <https://www.lemonde.fr/societe/video/2019/09/26/violent-incendie-dans-une-usine-sensible-de-rouen_6013154_3224.html>, Le Monde, maj le 27/09/19 à 19h08
20- Rouen "polluée" : faut-il avoir peur ? <https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/1070747-c-dans-l-air.html>, France 5, C dans l'air, 28/09/19, 17h48
21- Interview. Rouen : Faut-il craindre une pollution massive ? <https://www.france.tv/france-5/c-l-hebdo/c-l-hebdo-saison-4/1080899-rouen-faut-il-craindre-une-pollution-massive-c-l-hebdo-28-09-2019.html>, France 5, C l'hebdo, 28/09/19, 19h03
22- Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen : des pertes sèches pour les agriculteurs <https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/incendie-de-lusine-lubrizol-a-rouen-des-pertes-seches-pour-les-agriculteurs-48625585.html>, TF1, journal de 20h, 29/09/19
23- Rouen : un pompier décrit l'enfer de l'incendie de l'usine Lubrizol <https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendie-d-un-site-seveso-a-rouen/rouen-un-pompier-decrit-l-enfer-de-l-incendie-de-l-usine-lubrizol_3638935.html>, France 2, journal de 20h, 30/09/19
24- Incendie à Rouen : Lubrizol indique que l'incendie a commencé à l'extérieur du site <https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendie-d-un-site-seveso-a-rouen/incendie-a-rouen-lubrizol-indique-que-l-incendie-a-commence-a-l-exterieur-du-site_3638867.html>, France 2, journal de 20h, 30/09/19
25- Incendie de l'usine Lubrizol à Rouen : les questions et les suspicions persistent <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/incendie-de-lusine-lubrizol-a-rouen-les-questions-et-les-suspicions-persistent-51417758.html>, TF1, journal de 20h, 30/09/19
26- Incendie de l'usine Lubrizol à Rouen : des parents et des professeurs toujours inquiets <https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendie-d-un-site-seveso-a-rouen/incendie-a-rouen-des-enseignants-ont-exerce-leur-droit-de-retrait_3638915.html>, TF1, journal de 20h, 30/09/19

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : Incendie de l’usine chimique Lubrizol, classée Seveso, à Rouen : quels risques, quelles craintes ou suspicions, quelles expertises, quelle transparence, quels impacts sanitaires et quelles recommandations ? (cf. item 1 à 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Incendie à l'usine Lubrizol : des galettes d'hydrocarbures dans la Seine, Paris Match, 27/09/19, 16h51 
La Rédaction avec AFP

Suite de l'incendie à l'usine Lubrizol jeudi, des galettes d'hydrocarbures ont fait vendredi leur apparition sur la Seine à Rouen. 
Des galettes d'hydrocarbures ont fait vendredi leur apparition sur la Seine à Rouen, à la suite de l'incendie à l'usine Lubrizol jeudi, et l'Etat est en train d'armer un navire pour les récupérer, selon la préfecture.
"Nous sommes en train d'armer un navire pour récupérer les galettes avec un chalut tampon, fait pour ramasser les hydrocarbures", a expliqué à l'AFP Benoît Lemaire le directeur de cabinet du préfet de Normandie. "Il n'y en a pas des tonnes à mon avis, mais ça nécessite qu'on les récupère. On a demandé que ce soit fait cet après-midi", a ajouté le haut fonctionnaire.
> Lire aussi :L'explosion de l'usine de Rouen en images
Des galettes d'hydrocarbure dans les jardins de la préfecture
Le préfet de Normandie, Pierre-André Durand, avait envisagé dès jeudi après-midi cette éventualité : il n'est "pas impossible qu'on relève quelques traces au-delà des barrages à l'occasion de la marée", avait-il averti lors d'un point-presse, mais elles seront "aisément récupérables, car en surface".
Des galettes ont aussi fait leur apparition, notamment dans les jardins de la préfecture, a confirmé vendredi le préfet Durand, lors d'une conférence de presse retransmise par le journal Paris-Normandie à la mi-journée.
"Il y a une présence de suie qui peut être assez marquée dans certaines zones du territoire", avait-il indiqué un peu plus tôt dans la matinée. "C'est de la suie qui s'est agglomérée du fait de la pluie, une combinaison d'additifs d'huile de moteur et d'hydrocarbures", a précisé le préfet, c'est-à-dire des matières qui ont brûlé sur le site Lubrizol, une usine classée Seveso seuil haut.
L'incendie, qui s'était déclenché jeudi vers 2H40 du matin, est maintenant éteint, a annoncé vendredi matin la préfecture.
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Incendie-a-l-usine-Lubrizol-des-galettes-d-hydrocarbures-dans-la-Seine-1649628>
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2- Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen : un nuage noir, une étrange pluie de suie et une odeur d’enfer, Le Monde, 27/09/19, 19h19
Ariane Chemin (Rouen, envoyée spéciale) et Gilles Triolier (Rouen, correspondance)

Quelques heures après l’incendie de l’usine chimique, les rues de Rouen étaient désertes, on n’y croisait que quelques piétons pressés, écharpe ou foulard sur le visage. 
Le jour s’est levé avec une heure de retard sur Rouen, jeudi 26 septembre. Un panache épais, noir comme une fumée d’enfer, a surpris ses habitants au lever du jour. Ces volutes de vingt-deux kilomètres de long sur six de large ont survolé tout le nord de la ville et rôdé sur la capitale normande jusqu’au milieu de l’après-midi, avant d’être chassées par le vent. Pour ceux qui n’avaient pas entendu retentir les deux sirènes, vers 7 h 30, cette chape lugubre annonçait la catastrophe nocturne : l’incendie de Lubrizol.
L’usine chimique est posée depuis 1954 sur les quais de la zone industrielle, au bord de la Seine, à trois kilomètres du centre-ville : un paysage d’usines et de raffineries un brin fantasmatique où les cheminées brûlent et restent éclairées toute la nuit. Dans la nuit de mercredi à jeudi, d’énormes flammes ont ravagé cette usine chimique, sur la rive gauche de la ville. Lubrizol fabrique et commercialise des additifs qui servent à enrichir les huiles de moteur, carburants et peintures industrielles.
« J’ai d’abord entendu des bruits secs, vers deux heures et demie du matin. J’ai cru qu’il y avait une bagarre, raconte Tony Tessal, un épicier qui vit près du pont Guillaume-le-Conquérant. C’étaient des explosions. » Dix minutes plus tard, à 2 h 42, un dépôt s’embrase. Peu après arrivent les premiers gyrophares des pompiers, qui ne maîtrisent que vers 11 heures le gigantesque incendie, traitant l’immense flaque d’hydrocarbures comme un feu de pétrole. Il ne sera totalement éteint que vendredi 27 septembre en tout début de matinée. L’enquête judiciaire lancée dès jeudi devra tenter de comprendre comment et pourquoi des fûts de stockage d’huiles et d’additifs ont pris feu cette nuit-là.
> Lire nos explications : Ce que l’on sait après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen
Une pluie noire, drue, huileuse
+ Carte des lieux <https://img.lemde.fr/2019/09/27/340/0/1068/1068/688/0/60/0/54e41f9_Mi71jPzXy7wsuNABt4QmKlqo.png>
Une étrange pluie noire s’est ensuite abattue, drue, huileuse. Elle a lentement irisé les pavés glissants des rues piétonnes de Rouen, tandis que les voitures en stationnement se couvraient de sales traces. Et pas seulement en ville. Tout autour de la capitale normande, des abris, des tables d’extérieur, des toboggans se couvrent de suie. Des flaques noirâtres fleurissent un peu partout dans les rues, les jardins, et sur les réseaux sociaux. A 35 kilomètres de Rouen, les bassins de récupération d’eaux de pluie de Buchy semblent comme mazoutés.
Rouen est une ville industrielle où, par temps de brouillard humide, les habitants ont l’habitude de renifler des odeurs d’hydrocarbures. Cette fois, elles sont vraiment « incommodantes », conviennent les autorités publiques. Une puanteur âcre s’est emparée de la métropole. Cela ressemble d’abord à des remugles de plastique brûlé ou de solvants, ensuite à de l’œuf pourri, aux premiers souffles de vent. Elle pique la gorge des automobilistes qui traversent la ville ou des passagers qui débarquent à la gare.
Etrange ambiance. La préfecture de Seine-Maritime a mis en place un plan particulier d’intervention (PPI) et pilote les opérations depuis une cellule de crise. Un périmètre d’interdiction de 500 mètres est établi autour de l’usine, les principales voies d’accès à Rouen sont fermées, ainsi que le pont Flaubert, qui relie les deux rives. Les établissements accueillant des enfants – crèches, écoles, collèges, lycées – de Rouen et de douze communes du nord sont fermés. Des étudiants distribuent des masques chirurgicaux, épuisant les stocks des pharmacies de la ville. Même les policiers chargés de barrer les accès de l’usine en portent.
Fantômes
Rouen, ville morte. Dans les rues désertes, on ne croise que quelques poignées de piétons pressés, écharpe ou foulard sur le visage, de vrais fantômes. Les commerces et les restaurants du centre-ville ont tiré leurs volets, les administrations, les musées, les piscines aussi. Contre l’avis de la préfecture, les transports se sont interrompus. « J’ai fait sept kilomètres et demi à pied pour rentrer chez moi, déclare Philippe Esnault, agacé, qui travaille dans une entreprise de ravalement. Une heure et demie dehors, ce n’était pourtant pas le jour. »
Aucune victime n’est à déplorer sur le site industriel du nouveau quartier Flaubert, où travaillent quelque 400 employés, mais, à Rouen, l’émoi et l’inquiétude sont immenses. L’usine est en effet dite « Seveso seuil haut » : trois mots terrifiants qui signifient que, en raison du volume de ses stocks de produits inflammables, Lubrizol est classée très dangereuse dans ce baromètre établi après la catastrophe chimique de 1976, dans l’usine pharmaceutique et cosmétique de Seveso, en Italie.
Beaucoup de Rouennais ont gardé en mémoire le souvenir d’un premier accident survenu à Lubrizol, en 2013 : une fuite de gaz malodorant s’était fait sentir jusqu’en région parisienne et dans le sud de l’Angleterre. Lubrizol se croyait immunisée. Quatre ans plus tard, en 2017, la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Normandie (Dreal), qui surveille ce type de site, avait en effet jugé le risque d’accident « pouvant entraîner un incendie sur ces installations relativement faible ». La fréquence y était estimée à « une fois tous les 10 000 ans »…
« Il faut rester vigilant plusieurs jours »
Dès jeudi matin, le discours du préfet de Normandie se veut rassurant. Au vu des premières analyses effectuées, aucune « toxicité aiguë » n’est détectée, assure Pierre-André Durand. « Elles n’ont pas impliqué de mesures de confinement ou d’évacuation des populations, détaille-t-il. Mais il est recommandé d’éviter les déplacements inutiles et de prendre des précautions particulières pour les personnes fragiles. » 
« Le risque de sur-accident est maîtrisé », estime aussi, en fin de journée, le colonel Jean-Yves Lagalle, responsable des pompiers de Seine-Maritime. « Il ne faut pas rester sous le vent des fumées, ajoute-t-il. La toxicité n’est pas aiguë, mais ces fumées sont toxiques, comme toute pollution. Le risque existe, mais il y a une dilution dans l’atmosphère. On le contrôle. »
Arrivé sur place vers midi, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, tient à peu près les mêmes propos : « La situation est maîtrisée. Les produits les plus dangereux [notamment le pentasulfure, très toxique] ont été déplacés. Il n’y a pas de dangerosité particulière, même si l’inhalation des fumées présente en soi sa part de dangerosité. Il n’y a pas de risque avéré pour la population. »
Plusieurs traces de pollution avérées
Grâce à un camion spécialisé de la direction générale de la sécurité civile appelé en renfort, une analyse plus fine des substances contenues dans le nuage de pollution est réalisée au fil de la journée. Les résultats « confirment les premières analyses », explique le préfet en début de soirée, notant « une absence d’hydrogène sulfuré, une seule valeur d’oxyde de soufre mesurée et des valeurs basses d’oxyde d’azote ». « Ce sont des substances carbonées classiques que l’on trouve toujours dans les fumées d’incendie », poursuit-il.
L’analyse des retombées de suie, elle, prendra plus de temps. Plusieurs traces de pollution de la Seine sont déjà avérées, malgré la pose de barrières flottantes. Mais l’eau du robinet est décrétée « potable ». « Pas d’afflux » notable aux urgences, indique aussi le CHU de Rouen. D’après le SAMU, seules « dix personnes » souffrant de maux de tête et de gorge ont été prises en charge.
Pas rassurés, certains ont pourtant décidé de quitter prestement la ville. « Ma sœur a accouché il y a trois jours, raconte Tony Tessal, le patron d’une épicerie située rue Cauchoise, en centre-ville. Je lui ai dit de partir avec son bébé à Deauville. » Loïc Fromangé est un jeune père de 40 ans. « Ma fille s’est réveillée en pleurant vers 4 heures du matin, raconte-t-il, et là, j’entends d’impressionnantes explosions. Sur le balcon, je découvre une énorme fumée noire et une lumière orangée de fin du monde. J’ai regardé les informations qui commençaient à sortir sur Internet. En dix minutes, on était dans la voiture, avec femme et enfant, en route vers Paris, chez mon beau-père. Pour avoir travaillé dans des sites Seveso, on ne se sait jamais… J’ai préféré prendre toutes les précautions. »
L’époque est au doute. Mensonges, manipulations… Sur les réseaux sociaux comme dans la rue, les autorités en prennent pour leur grade. « En 1986, le nuage n’était pas toxique et s’était arrêté à la frontière, cette fois il restera sur Rouen ! » Tchernobyl, le nom de la catastrophe nucléaire survenue en Union soviétique, est sur toutes les bouches. En ce jour de décès de Jacques Chirac, les Rouennais se sentent abandonnés. « Vous avez des nouvelles de ce qui nous arrive ?, demande un brin ironique le gérant d’un restaurant du vieux Rouen. Parce que nous, depuis que Chirac est mort, on a zéro info. Il a éteint l’incendie. » 
« Le choc », sur une photo de l’usine Lubrizol en flammes : Paris-Normandie est sans doute le seul quotidien à ne pas titrer pleine « une » sur Jacques Chirac, vendredi 27 septembre. Et les stations de radio et de télé normandes à tenir auditeurs et téléspectateurs au courant de « ce qui arrive », à Rouen. Masque de protection sur le nez, Tony, le jeune gérant d’épicerie, a installé une chaise devant les kiwis et les oranges de son étal, de plain-pied sur les pavés luisants. Il lève sa canette : « On va boire une dernière bière, si ça se trouve demain, on est mort… »
+ Plan de prévention des risques technologiques <https://img.lemde.fr/2019/09/27/0/0/1068/2063/688/0/60/0/04a848e_4_a5Q89LSYkOj1xYl49FdxH9.png>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/27/incendie-a-rouen-un-nuage-noir-une-etrange-pluie-de-suie-et-une-odeur-d-enfer_6013242_3244.html>
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3- Incendie de Rouen : l'enquête s'élargit à la mise en danger d'autrui, AFP, 28/09/19, 16:00

L'enquête judiciaire concernant le spectaculaire incendie à Rouen jeudi de l'usine chimique Lubrizol, classée Seveso, s'est élargie au chef de mise en danger d'autrui, a annoncé samedi le parquet de Rouen. 
"Des plaintes ont été portées à la connaissance du parquet, dans le ressort du tribunal de grande instance de Rouen ou hors ressort, et lui sont adressées au fur et à mesure. Au vu de ces éléments, l'enquête est donc désormais diligentée également du chef de mise en danger d'autrui", a déclaré le procureur de la République de Rouen Pascal Prache dans un communiqué. 
Jeudi, quelques heures après l'incendie de ce site industriel classé Seveso seuil haut produisant des additifs d'huile, une enquête avait été ouverte du chef "de destructions involontaires par l'effet d'une explosion ou d'un incendie". Le parquet avait indiqué que la qualification était susceptible d'évoluer au gré des investigations. 
"Au-delà du recueil des témoignages, des investigations techniques ont notamment été menées par l'Institut de Recherche Criminelle de la gendarmerie nationale au moyen de drones", a précisé le parquet.
Les constatations sur les lieux se dérouleront en début de semaine prochaine, en fonction des possibilités d'accès au site, d'après la même source, précisant que la cause de l'incendie n'était pas encore connue.
Le parquet de Rouen se dit également être "en contact quotidien" avec les services spécialisés du parquet de Paris et son pôle de santé publique. 
D'après une journaliste de l'AFP présente sur place, une forte odeur se faisait toujours ressentir samedi après-midi dans la ville normande. La ministre de la Santé Agnès Buzyn, en visite vendredi à Rouen, avait affirmé que la ville était "clairement polluée".
Une conférence de presse du préfet de Normandie doit se tenir samedi à 17H00 à la préfecture, à Rouen.
<https://information.tv5monde.com/info/incendie-de-rouen-l-enquete-s-elargit-la-mise-en-danger-d-autrui-323972>
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4- Incendie de Rouen : des députés réclament une enquête parlementaire, AFP, 28/09/19, 22:00

Des députés de gauche ont réclamé samedi une commission d'enquête parlementaire sur l'incendie à Rouen jeudi de l'usine chimique Lubrizol, classée Seveso, alors que l'inquiétude persiste sur l'impact sanitaire et environnemental du sinistre.
"Il faut toute la vérité sur #Lubrizol. Comme pour #AZF il y a 17 ans, une commission d’enquête parlementaire doit être ouverte dès la semaine prochaine", a plaidé Olivier Faure, numéro un du PS, sur Twitter. Le député socialiste de Seine-Maritime Christophe Bouillon est candidat pour en être rapporteur. 
"Un décret déclarant l’état de catastrophe industrielle doit être rapidement publié pour permettre aux victimes de faire valoir leurs droits auprès des assurances", a aussi demandé l'élu de Seine-et-Marne, pour qui avec "un patron désinvolte, un préfet dépassé, un gouvernement incertain, la gestion de l’accident #Lubrizol #Rouen est inconséquente".
Ex-ministre socialiste de l'Ecologie et élue des Deux-Sèvres, Delphine Batho va proposer en début de semaine à tous les députés de signer sa demande de commission d'enquête "sur l’action des pouvoirs publics relative à la prévention et la gestion de l’incendie (...) ainsi qu’à ses conséquences sanitaires et environnementales", argumentée en quatre pages. 
Elle souhaite pouvoir mener des investigations sur "les dispositifs d'alerte", "la mise en œuvre de protocoles de suivi sanitaire de la population", "la surveillance des risques technologiques" et encore "les sanctions applicables en cas de manquement des entreprises". 
"Nous demandons une enquête parlementaire et une enquête administrative ! Ce site a déjà connu plusieurs accidents (2013, 2015, 2019)", a tweeté le député LFI Eric Coquerel, se disant "en colère".
"Avec les restrictions budgétaires, en 15 ans, le nombre de contrôles de sites comme #Lubrizol a été divisé par deux", a relevé cet élu de Seine-Saint-Denis.
Selon le député François-Michel Lambert (UDE) également, "nous devons mettre en oeuvre une mission d'enquête". "Un incendie ne devrait pas provoquer cette catastrophe. Il va falloir passer à un nouveau niveau de Seveso", a jugé cet élu des Bouches-du-Rhône sur BFMTV.
Jeudi, quelques heures après l'incendie de ce site industriel classé Seveso seuil haut produisant des additifs d'huile, une enquête judiciaire avait été ouverte du chef "de destructions involontaires par l'effet d'une explosion ou d'un incendie". Le parquet l'a élargie samedi au chef de mise en danger d'autrui.
Les résultats d'analyses de l'air réalisées après l'incendie démontrent un "état habituel de la qualité de l'air à Rouen", a assuré samedi lors d'une conférence de presse le préfet de Normandie Pierre-André Durand.
<https://information.tv5monde.com/info/incendie-de-rouen-des-deputes-reclament-une-enquete-parlementaire-324033>
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5- Incendie de l'usine de Rouen : les autorités ont publié les résultats des analyses, AFP, 29/09/19, 13:00

La préfecture de Seine-Maritime a publié samedi soir sur son site des résultats d'analyses liés aux risques de pollution engendrée par l'incendie jeudi de l'usine chimique Lubrizol de Rouen, sur fond de critiques accusant les autorités d'un manque de transparence.
Concernant la qualité de l'air, "les résultats sur les composés organiques volatils sont tous inférieurs au seuil de quantification (quantité trop faible pour être mesurée) et font apparaître un état habituel de la qualité de l’air sur le plan sanitaire", à l’exception du site de Lubrizol (présence de benzène), indique la préfecture dans un de ses quatre communiqués.
Au sujet des retombées de suies, générées par l'épais nuage de fumée, "les résultats d’analyses ne mettent pas en évidence de différences significatives entre le prélèvement témoin et les cinq autres sites situés sous le panache pour les HAP (hydrocarbures aromatique polycycliques)", explique la préfecture.
Autre sujet de préoccupation des habitants et des agriculteurs: l'état des cultures après le passage du nuage. 
Selon les autorités, "les productions végétales non récoltées ne doivent pas l’être". 
S’agissant des productions végétales récoltées avant jeudi, et susceptibles d’avoir été exposées à la contamination, le préfet a demandé de prendre certaines mesures. 
Ainsi, il est demandé que soient consignés, sous la responsabilité de l'exploitant "jusqu'à l’obtention de garanties sanitaires", le lait collecté issu d'élevages dont les vaches étaient au pâturage depuis le jeudi, les oeufs des élevages de plein air pondus et le miel collecté depuis le jeudi ainsi que les poissons d’élevage produits dans la zone concernée. 
Le préfet a également annoncé qu'une cellule-post accident technologique, prenant le relais de la cellule de crise, a été mise en place. Elle est chargée d'assurer le suivi et la gestion des impacts sanitaires et environnementaux. 
Depuis l'incendie spectaculaire de l'usine, classée Seveso seuil haut, des habitants de l'agglomération de Rouen, partis politiques, syndicats ou encore associations de défense de l'environnement ont demandé plus de transparence sur les conséquences de l'accident, qualifié samedi de "catastrophe majeure" par le préfet Pierre-Henri Durand. 
"Il faut toute la vérité sur #Lubrizol. Comme pour #AZF il y a 17 ans, une commission d’enquête parlementaire doit être ouverte dès la semaine prochaine", a notamment plaidé Olivier Faure, numéro un du PS, sur Twitter.
Plusieurs syndicats, dont la CGT et Solidaires, mais aussi des associations écologistes (Greenpeace, France nature environnement) ont appelé à manifester mardi à 18H00 devant le palais de justice de Rouen, exigeant "une transparence complète".
<https://information.tv5monde.com/info/incendie-de-l-usine-de-rouen-les-autorites-ont-publie-les-resultats-des-analyses-324075>
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6- Incendie Rouen : "L'engagement du gouvernement est de faire la transparence totale", affirme Edouard Philippe, AFP, 29/09/19, 14:00

Le Premier ministre Édouard Philippe a assuré dimanche que "l'engagement du gouvernement est de répondre à toutes les questions et de faire la transparence totale" après l'incendie jeudi de l'usine chimique Lubrizol de Rouen.
"Pour faire face à l'inquiétude légitime des populations, il n'y a qu'une solution: le sérieux et la transparence complète et totale", a-t-il ajouté lors d'un déplacement à l'université d'été du MoDem dans le Morbihan, alors que les critiques accusant les autorités d'un manque de transparence se sont multipliées ces derniers jours.
La préfecture de Seine-Maritime a publié samedi soir sur son site des résultats d'analyses liés aux risques de pollution engendrée par l'incendie survenu jeudi.
Concernant la qualité de l'air, "les résultats sur les composés organiques volatils sont tous inférieurs au seuil de quantification (quantité trop faible pour être mesurée) et font apparaître un état habituel de la qualité de l'air sur le plan sanitaire", à l'exception du site de Lubrizol (présence de benzène), indiquent les services de l'État dans le département.
Le Premier ministre s'est engagé à "travailler le plus intensément possible avec l'ensemble acteurs, locaux et nationaux, pour trouver des solutions et donner des garanties pour régler la situation". 
"Nous avons souhaité faire en sorte que tout ce qui est su, que toutes les analyses qui sont réalisées soient rendues publiques", a encore fait valoir Édouard Philippe.
Depuis l'incendie spectaculaire de l'usine, classée Seveso seuil haut, des habitants de l'agglomération de Rouen, partis politiques, syndicats ou encore associations de défense de l'environnement ont demandé plus de transparence sur les conséquences de l'accident, qualifié samedi de "catastrophe majeure" par le préfet Pierre-Henri Durand.
Des députés de gauche ont réclamé samedi une commission d'enquête parlementaire sur l'incendie.
"C'est un événement qui a été extrêmement traumatisant et je comprends parfaitement, y compris en tant que mère de famille, ce que ça représente quand vous vous levez le matin que vous avez cette odeur détestable qui envahit vos narines, que vous vous posez des questions parce que vos enfants sont en train de pousser et donc c'est très angoissant", a commenté dimanche sur France Inter la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, promettant elle aussi "la transparence".
<https://information.tv5monde.com/info/incendie-rouen-l-engagement-du-gouvernement-est-de-faire-la-transparence-totale-affirme-edouard>
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7- L'inquiétude des agriculteurs normands touchés par les conséquences de l'incendie de Lubrizol, AFP, 29/09/19, 21:00
Emeline Henry, avec Benjamin Massot à Rennes

"On est inquiet pour les récoltes surtout, si les analyses ne sont pas bonnes, ce serait le scénario catastrophe": à l'image d'Aline, qui tient un élevage de vaches laitières en Normandie, les agriculteurs se disent préoccupés après l'incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen.
A 50 km au nord-est du lieu de l'accident industriel, à Conteville (Seine-Maritime), Aline Catoir témoigne de son désarroi après la traite de ses 60 vaches laitières. 
"Hier soir (samedi), vers 21 heures, on a eu la consigne de jeter le lait. On avait trois jours de stock comme habituellement, le laitier devait passer hier soir. Donc on a jeté plus de 5.000 litres de lait : la production de trois jours dans la fosse à lisier", soupire-t-elle, en montrant le liquide déversé. 
Dès jeudi, la préfecture de Seine-Maritime a demandé "aux agriculteurs de ne pas récolter leur production en l’attente de précisions ultérieures", au nom du principe de précaution.
"Là, chacun respecte la volonté préfectorale de reporter les récoltes de quelques jours, mais on ne va pas pouvoir attendre très longtemps", prévient l'agricultrice de 35 ans.
Sébastien Catoir s'interroge également sur le périmètre de "gel" des récoltes retenu par les autorités. "On se demande comment la zone a été définie, nous, nous y sommes, mais je connais des gens qui ne sont pas dans la liste qui avaient des toits de voitures qui étaient noirs ! Ça pose certaines questions", lance-t-il. La préfecture a précisé samedi que 112 communes du département, qui ont pu être touchées par le nuage noir, étaient concernés par le "gel" des récoltes.
Selon Patrice Faucon, président de la FNSEA de Seine-Maritime, "l'inquiétude prédomine car tout est bloqué : les œufs ne sont pas ramassés, le lait n'est pas ramassé ...C'est compliqué", peste-t-il. 
"On ne sait pas trop la matière en fait qui a brûlé" lors de l'incendie de l'usine chimique, explique-t-il à l'AFP, avant d'annoncer que le syndicat agricole porterait plainte contre X auprès du parquet de Rouen et se constituerait partie civile pour avoir accès au dossier. 
- Question sur l'indemnisation -
A Longuerue, autre petit village typique de la campagne normande, Guillaume Leroy, dont l’exploitation a une surface de 160 hectares (forage, blé, orge et Colza) et qui s'occupe de 140 vaches laitières, se souvient de la journée de jeudi. 
"On a eu surtout les odeurs qui sont venues vers 9 heures du matin, puis rapidement on s’est rendu compte des tombées de suie et tout ça. Elles étaient probablement déjà là avant mais elles sont devenues flagrantes vers 10 ou 11 heures du matin", se rappelle-t-il. 
"On s'est rendu compte que ça pouvait être nocif, qu'est ce que ça va donner sur nos troupeaux, sur nos cultures, c'est un gros, gros point d'interrogation", ajoute-t-il.
L'agriculteur est aussi particulièrement inquiet concernant le maïs. "Il faut savoir que c'est 70% de l'alimentation de mes vaches, donc si je ne peux pas récolter je ne saurai plus quoi faire". 
Pour beaucoup d'agriculteurs, qui ont déjà eu à subir des tracas et des pertes liés à la sécheresse de cette année, se pose la question du montant des préjudices et les interrogations sur les indemnisations.
"Ils nous imposent plein de choses sur le principe de précaution, c'est logique : on est là pour nourrir les gens, pas pour les empoisonner ! Mais on subit un préjudice pour lequel on est en aucun cas responsable et ce que demande l'administration représente des coûts", explique Jocelyn Pesqueux, président de la section laitière (FDSEA) du département.
<https://information.tv5monde.com/info/l-inquietude-des-agriculteurs-normands-touches-par-les-consequences-de-l-incendie-de-lubrizol>
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8- Incendie de Lubrizol : une centaine de communes touchées par suie dans les Hauts-de-France, AFP, 29/09/19, 22:00

Une centaine de communes de Hauts-de-France "auraient été impactées par les retombées du panache de fumée" de l'incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen, selon les autorités qui y ont interdit "à titre conservatoire" la récolte des cultures et des denrées alimentaires d'origine animale.
"Les retombées de suie occasionnées par ce nuage sur les zones de production agricoles sont susceptibles de présenter un risque de santé publique qui nous impose la prise de mesures conservatoires immédiates guidées par le principe de précaution", justifie la préfecture de région.
Le lait, le miel collectés et les œufs d'élevage en plein air pondus depuis jeudi "sont consignés sous la responsabilité de l’exploitant jusqu'à l'obtention de garanties sanitaires sur les productions, sur la base de contrôles officiels," peut-on lire dans les arrêtés des préfectures publiés dimanche.
"A défaut de garanties sanitaires satisfaisantes, ces productions seront retirées de la consommation humaine et de l'alimentation animale et détruites", ajoutent les textes. Les cultures végétales non récoltées avant jeudi ou susceptibles d'avoir été exposées aux contaminations sont également consignées. Le non-respect de cette mesure est puni de deux ans de prison et d'une amende de 300.000 euros. 
Une fois la consignation levée, la mise sur la marché "s'effectuera sous la responsabilité de l'exploitant" qui devra faire lui-même des contrôles de conformité sanitaire de ses produits.
Une centaine de communes "auraient été impactées par les retombées du panache de fumée" essentiellement dans l'Oise, l'Aisne et la Somme, selon la liste "évolutive" de la préfecture de région publiée dimanche soir, établie "sur la base de signalements de particuliers, avec un recoupement de l'information par les services de l'Etat". Beaucoup de villages mais aussi des agglomérations comme Saint-Quentin ou Douai.
Le nuage de fumées de l'incendie de l'usine chimique Lubrizol qui a survolé les Hauts-de-France "ne présentait pas de toxicité aiguë", selon les autorités. Mais des témoignages faisant état de suie ont conduit l'Agence régionale de santé des Hauts-de-France à demander dimanche aux habitants de signaler aux différents services "la présence de retombées sous forme de suie".
"Des retombées de particules de suie ont été signalées, mais elles ne sont pas mesurées par les instruments de mesures d’Atmo (organisme de surveillance de l'air), qui suit en permanence les particules de très petites tailles (inférieures à 2,5 micromètres de diamètre), non visibles à l’oeil nu", ajoute la préfecture.
Après de grosses averses tombées dimanche à Lille, le député du Nord LFI Adrien Quatennens a constaté vers 18h00 de la "poussière noire et collante sur les Velux".
"Peut-on savoir de quoi il s’agit au juste ?", a-t-il ajouté sur Twitter, sous deux photos montrant des tâches noires sur une vitre et sur un essuie-tout. Lille n'apparaissait pas dimanche soir sur la liste.
Le Premier ministre Édouard Philippe a assuré dimanche que "l'engagement du gouvernement est de répondre à toutes les questions et de faire la transparence totale".
<https://information.tv5monde.com/info/incendie-de-lubrizol-une-centaine-de-communes-touchees-par-suie-dans-les-hauts-de-france-324170>
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9- Après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, les recommandations sanitaires se multiplient, Le Monde avec AFP, 29/09/19, 23h03

Par mesure de précaution, la préfecture de Seine-Maritime a publié un arrêté restreignant les ventes des exploitations agricoles de 112 communes du département 
Quatre jours après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol de Rouen, survenu dans la nuit de mercredi à jeudi 26 septembre, l’urgence est toujours à déterminer l’ampleur et la gravité de la pollution générée par l’accident, et notamment par les suies provoquées par le gigantesque panache de fumée. Dimanche 29 septembre, le rectorat de Seine-Maritime a annoncé que tous les sites scolaires seront en mesure d’accueillir les élèves lundi matin – des opérations de nettoyage ayant été menés depuis l’incendie et tout au long du weekend.
En revanche, par mesure de précaution, la préfecture de Seine-Maritime a publié un arrêté restreignant les ventes des exploitations agricoles de 112 communes du département. Sont concernées par cette interdiction, les productions :
• de fruits et légumes qui n’avaient pas été récoltés avant le 26 septembre,
• de fruits et légumes récoltés avant le 26 septembre et susceptibles d’avoir été exposées à la contamination,
• de lait collecté issu d’élevages dont les vaches étaient au pâturage depuis le 26 septembre,
• des œufs des élevages de plein air pondus depuis le 26 septembre,
• du miel collecté depuis le 26 septembre
• des poissons d’élevage produits dans la zone concernée
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/29/apres-l-incendie-de-l-usine-lubrizol-a-rouen-les-recommandations-sanitaires-se-multiplient_6013523_3244.html>
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10- "Ça sent toujours très mauvais et on a très peu d'informations" : quatre jours après l'incendie à Rouen, les enfants retrouvent le chemin de l'école, France info, 30/09/19, 09:28
Grégoire Lecalot

Les établissements scolaires de l'académie de Rouen ont été nettoyés et 55 000 élèves retrouvent le chemin de l'école, lundi matin. Non sans inquiétude.
"On a passé le jet d'eau. Le salon de jardin qui est en plastique blanc et qu'on avait laissé dehors est devenu tout gris. On avait aussi des cendres plein la rue." À Mont-Saint-Aignan, près de Rouen (Seine-Maritime), Michel, le papa de Georges, 4 ans, a passé une partie de son week-end à nettoyer sa maison et son jardin après l'incendie de l'usine Lubrizol, jeudi 26 septembre.
Il habite tout près de l'école Berthelot de Mont-Saint-Aignan. Un établissement dont les écoliers, comme les quelques 55 000 élèves de l'agglomération de Rouen, ont dû rester chez eux. À présent, l'académie affirme que les établissements ont été nettoyés et les élèves peuvent retourner en classe. Même si les parents ne sont pas forcément rassurés, à l'image de Michel : "On est obligé d'y aller, mais on est un peu dans l'inconnu. On nous dit qu'ils ont lavé mais j'ai l'impression que les toitures n'ont pas été rincées. On ne sait pas, c'est flou. On essaie de faire confiance aux autorités qui nous disent que ce n'est pas plus pollué que d'habitude."
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendie-d-un-site-seveso-a-rouen/ca-sent-toujours-tres-mauvais-et-on-a-tres-peu-d-informations-quatre-jours-apres-l-incendie-a-rouen-les-enfants-retrouvent-le-chemin-de-l-ecole_3638171.html>
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11- Après l’incendie de Lubrizol à Rouen, l’Etat multiplie les messages rassurants sans convaincre, Le Monde, 30/09/19, 09h58
Stéphane Mandard  

Tout le week-end, la préfecture a voulu jouer la carte de la transparence sans éteindre les inquiétudes. Les écoles, collèges et lycées rouvrent tous leurs portes lundi. 
Lundi 30 septembre, les trois enfants de Delphine Princet ne sont pas retournés à l’école. Après être restée enfermée avec eux dans sa maison de Bois-Guillaume (Seine-Maritime), à 5 kilomètres à vol d’oiseau de l’usine Lubrizol classée Seveso, durant les premières heures de l’incendie, elle a finalement décidé de prendre sa voiture pour les « mettre à l’abri » chez ses parents, à Paris.
« Je suis prête à rester deux semaines ou trois semaines s’il le faut. Tant que les écoles n’auront pas été nettoyées par des professionnels, tant que des prélèvements n’auront pas été faits à hauteur de poussette, tant que tout danger n’aura pas été écarté, je ne les emmènerai pas, témoigne cette Rouennaise de 41 ans en congé parental, dont les trois enfants (âgés de 2 ans, 5 ans et 6 ans) souffrent d’asthme. C’est la santé de mes enfants qui est en jeu. Or, j’ai l’impression que le gouvernement minimise la gravité de ce nuage et qu’il se fiche de nous. »
Lundi matin, les écoles, collèges et lycées publics et privés de Seine-Maritime rouvrent tous leurs portes à l’issue d’opérations de contrôle et de nettoyage pour les établissements souillés par les suies, menées tambour battant tout le week-end. Au total, 237 établissements de l’agglomération rouennaise regroupant 55 000 élèves avaient été fermés après l’incendie.
« Les informations recueillies auprès de tous les sites scolaires ont permis de vérifier que l’ensemble des collectivités territoriales de rattachement ou acteurs privés ont, pour les établissements concernés, bien effectué les nettoyages recommandés dans le cadre du protocole de l’agence régionale de santé », a précisé le rectorat de Rouen.
> Lire aussi  Ce que l’on sait après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen
Une qualité de l’air « habituelle »
Le nettoyage des cours des écoles maternelles et élémentaires est assuré par les employés municipaux, alors que, dans les collèges et lycées, ce sont les personnels des établissements qui s’en sont chargés eux-mêmes. Ce qui fait bondir Annie Thébaud-Mony, directrice de recherches honoraire à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). « Les parents d’élèves et les enseignants devraient refuser de rentrer dans les écoles tant que des mesures prouvant qu’il n’y a pas de danger dans les établissements n’ont pas été rendues publiques », estime cette spécialiste des questions de pollution, présidente de l’Association Henri-Pézerat (du nom de son défunt compagnon, toxicologue ayant contribué à faire interdire l’amiante en France en 1997).
Dimanche, la présidente de la principale fédération de parents d’élèves (FCPE) en Seine-Maritime, Elisabeth Lechevallier, avait demandé le report des réouvertures en cas d’incertitude, estimant qu’il ne fallait « prendre aucun risque » et exigeant « la transparence sur les résultats ». 
Critiqués par les associations environnementales et plusieurs partis de gauche pour leur « manque de transparence », les services de l’Etat ont multiplié les communiqués samedi et dimanche pour rassurer la population sur les éventuelles conséquences sanitaires de l’incendie. La qualité de l’air ? « Habituelle », selon la préfecture, qui s’appuie notamment sur les relevés réalisés par l’organisme de surveillance Atmo Normandie. « Les résultats sur les composés organiques volatils sont inférieurs au seuil de quantification (quantité trop faible pour être mesurée) et font apparaître un état habituel de la qualité de l’air », note-t-elle, avec une exception pour le benzène sur le site même de l’usine Lubrizol.
> Lire aussi  Incendie de Lubrizol à Rouen : les autorités publient les résultats des analyses
Des retombées de suies jusque dans les Hauts-de-France
Toutefois, Atmo Normandie précise n’avoir « constaté pendant l’incendie aucun dépassement des seuils réglementaires [pour les particules fines PM10, le dioxyde d’azote ou le dioxyde de soufre] sur son réseau de mesure permanent localisé dans l’agglomération, principalement du fait qu’aucune de ses stations n’a prélevé d’air directement dans le panache de fumée ».
Les retombées de suies, identifiées dimanche jusque dans une centaine de communes des Hauts-de-France ? « Les résultats d’analyses ne mettent pas en évidence de différences significatives entre le prélèvement témoin et les cinq autres sites situés sous le panache pour les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques). »
L’eau du robinet ? Elle peut être consommée « sans risque pour la santé », précise la préfecture, y compris dans les secteurs directement concernés par le panache de fumée. Elle ne provient pas de captages en Seine, où des barrages antipollution ont été déployés pour endiguer la progression des galettes d’hydrocarbures, ajoute-t-elle.
En revanche, mieux vaut ne pas s’aventurer à consommer des légumes ou des fruits des jardins. Un arrêté restreint les ventes des exploitations agricoles de 112 communes du département. Légumes, fruits mais aussi lait, œufs ou aliments pour animaux sont concernés par cette interdiction. Les préfectures de la Somme et de l’Aisne, également touchées par les retombées de suies, ont pris un arrêté similaire pour une cinquantaine de communes en raison de la « suspicion de contamination ». 
« Les autorités taisent la réalité des dangers »
Le déluge de communiqués et de recommandations – nettoyer uniquement à l’eau en portant des gants de ménage, nettoyer régulièrement les jouets et les doudous, bien se laver les mains – n’a pas balayé toutes les interrogations.
> Lire aussi  Après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, les recommandations sanitaires se multiplient
Première source d’inquiétude : la présence d’amiante dans la toiture (8 000 mètres carrés) des bâtiments qui ont brûlé. Un programme de mesures de fibres dans l’air a été engagé dans un rayon de 300 mètres autour du site industriel. Les premiers résultats ne seront pas connus avant mardi. Des fragments d’amiante ont déjà été retrouvés à plus de 3 kilomètres du sinistre, alerte l’association Robin des Bois.
L’Association Henri-Pézerat, France Nature Environnement, Greenpeace ou encore la CGT appellent à manifester ce jour-là devant le palais de justice de Rouen pour exiger une « transparence complète ». « Les autorités taisent la réalité des dangers en refusant jusqu’à présent de donner la composition des produits chimiques qui ont brûlé », tonne Annie Thébaud-Mony. Les associations Henri-Pézerat et Générations futures s’apprêtent à déposer plainte pour « mise en danger d’autrui ». Initialement ouverte pour « destructions involontaires par l’effet d’une explosion ou d’un incendie », l’enquête préliminaire du parquet de Rouen a été élargie à ce chef. Classée Seveso seuil haut, l’usine Lubrizol fabrique des additifs chimiques pour lubrifiants, carburants et peintures industrielles. Hydrocarbures sulfurés, hydrocarbures azotés, hydrocarbures phosphorés mais aussi soude, potasse caustique, pentasulfure de phosphore… la fiche de l’inspection des installations classées donne un aperçu de la variété des substances à la « toxicité aiguë » ou « dangereuses pour l’environnement » manipulées sur le site.
Pour Annie-Thébaud Mony, aussi très mobilisée sur le dossier de la contamination au plomb après l’incendie de Notre-Dame de Paris, « tant que la liste n’a pas été publiée », élèves et enseignants ne devraient pas regagner les écoles.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/30/a-rouen-apres-l-incendie-de-lubrizol-l-etat-multiplie-les-messages-rassurants-sans-convaincre_6013553_3244.html>
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12- Après l’incendie à Rouen, une « psychose » et des promesses de transparence, Le Monde, 30/09/19, 14h53
Manon Rescan et  Aline Leclerc

De nombreux Rouennais doutent de l’absence de pollution et estiment qu’ils ont été mal informés pendant et après l’accident dans l’usine Lubrizol. 
Des constats simples s’entrechoquent dans la tête des Rouennais ces derniers jours. « D’un côté, j’ai eu des maux de tête épouvantables après quelques heures dehors. Et de l’autre, la préfecture vous dit qu’il n’y a pas de problème de pollution de l’air. Ça ne colle pas », explique un ouvrier dans l’industrie automobile. « Je ne suis pas scientifique mais c’est irrespirable, c’est tout ! », peste une mère de trois enfants. La phrase qui suit est toujours la même : « C’est quoi ces mensonges ? Qu’est-ce qu’on nous cache ? »
Dimanche 29 septembre au soir, quatre jours après l’incendie de l’usine Lubrizol, classée Seveso, cette inquiétude des Rouennais se mêlait à la colère sur les réseaux sociaux. « Mettez-vous vos enfants à l’école demain à Rouen ? On se laisse berner ou on agit ? », lançait une mère de famille, visiblement pas convaincue que la réouverture des écoles se ferait en toute sécurité. « Il y a une ambiance de psychose », résume le député La République en marche (LRM) Damien Adam, dont la circonscription comprend Rouen.
Deux collectifs d’habitants de l’agglomération se sont créés sur Facebook depuis jeudi pour « faire la lumière sur cette catastrophe sanitaire ». Près de dix mille personnes les avaient rejoints dimanche soir et leur nombre continuait d’augmenter d’heure en heure. Des citoyens et collectifs, dont certains très impliqués dans les manifestations de « gilets jaunes », organisent un rassemblement lundi 30 septembre à 18 heures devant l’immeuble H2O, qui accueille un conseil de la Métropole rouennaise. Mardi, à la même heure, plusieurs syndicats (la CGT, Solidaires, la FSU, le Syndicat de la médecine générale, la Fédération syndicale étudiante, la Confédération paysanne), mais aussi nombre d’associations environnementales, appellent à manifester du palais de justice jusqu’à la préfecture.
> Lire aussi  Incendie à Rouen : « Une fumée bio ça n’existe pas », s’inquiètent les agriculteurs de la région
« Défiance »
« Les gens sont agacés, ils ont le sentiment que l’information n’est pas arrivée au bon moment et qu’ils ont reçu des informations contradictoires, ajoute le député socialiste de Seine-Maritime Christophe Bouillon. Quand on vous dit que tout va très bien, mais qu’en même temps on demande aux agriculteurs de consigner le lait et d’éviter de manger les œufs, ça inquiète. » Quel que soit leur bord politique, les élus soulignent à l’unisson la grande « défiance » des citoyens à l’égard des informations transmises par les autorités. Alimentée notamment par la révélation tardive de la pollution au plomb provoquée par l’incendie de la cathédrale de Notre-Dame-de-Paris.
Face aux inquiétudes, l’exécutif a multiplié les déclarations ce week-end pour rassurer la population. « Je comprends parfaitement (…) ce que ça représente quand vous vous levez le matin, que vous avez cette odeur détestable qui envahit vos narines, que vous vous posez des questions parce que vos enfants sont en train de tousser, c’est très angoissant », a déclaré dimanche sur France Inter la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. « L’engagement du gouvernement est de répondre à toutes les questions et de faire la transparence totale, a affirmé Edouard Philippe dimanche depuis l’université d’été du MoDem à Guidel (Morbihan). Nous avons souhaité faire en sorte que tout ce qui est su, que toutes les analyses qui sont réalisées soient rendues publiques. »
Mais selon des élus du département, révéler ces informations ne suffit pas. « Les propos rassurants sont fondés sur des analyses incompréhensibles pour le commun des mortels », déplore Sébastien Jumel, député communiste dans le département. M. Bouillon déplore par ailleurs qu’« on ne donne pas la nature exacte des produits qui étaient entreposés [dans l’usine], c’est un problème ».
> Lire aussi  Après l’incendie de Lubrizol à Rouen, l’Etat multiplie les messages rassurants sans convaincre
« A la pêche aux infos »
Pour les parlementaires interrogés, la faiblesse de la réaction à la crise jeudi matin a contribué à installer la panique à Rouen et dans ses environs. « La communication au démarrage, entre 3 heures du matin [début de l’incendie] et 14 heures, a peut-être été un peu lente à se diffuser massivement à la population »,souligne Damien Adam. Autre écueil constaté : le manque de relais sur le terrain pour répondre aux questions des habitants. « Les maires n’ont pas été informés ni associés », s’étonne M. Jumel. « Ils ont dû aller systématiquement à la pêche aux infos alors que ce sont eux qui sont directement interpellés par la population »,abonde M. Bouillon.
« Une fois passée la crise, il faudra revoir les procédures », estime M. Adam. « Les sirènes d’alerte et la diffusion d’informations par France Bleu, ce n’est pas suffisant à l’heure des réseaux sociaux », poursuit-il. Plusieurs groupes parlementaires de gauche réclament la formation d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur l’accident, sur le modèle de celle qui s’était penchée sur l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en septembre 2001. Les communistes devraient en faire la proposition mardi à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement. « Est-ce qu’on a tiré toutes les leçons en termes de gestion de crise ? », s’interroge M. Bouillon. Le constat de la faillite de celle mise en place jeudi à Rouen fait l’unanimité.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/09/30/incendie-a-rouen-face-a-la-psychose-le-gouvernement-promet-la-transparence_6013617_823448.html>
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13- Après l’incendie à Rouen, plusieurs enseignants exercent leur droit de retrait dans trois collèges, Le Monde avec AFP, 30/09/19, 16h15

Il s’agit des collèges Fontenelle et Georges-Braque, à Rouen, et Fernand-Léger, à Petit-Quevilly. 
Des enseignants, incommodés par les odeurs persistantes à la suite de l’incendie le 26 septembre de l’usine Lubrizol à Rouen et faisant état d’élèves souffrant de maux de têtes et de nausées, ont fait usage de leur « droit de retrait », lundi 30 septembre, dans trois collèges de Rouen, a fait savoir Claire-Marie Feret, du Syndicat national des enseignants du second degré (SNES).
Il s’agit des collèges Fontenelle et Georges-Braque, à Rouen, et Fernand-Léger, à Petit-Quevilly. Au collège Georges-Braque, les cours sont suspendus jusqu’à nouvel ordre et les élèves ont été renvoyés chez eux. « Suite aux odeurs liées à l’incendie de l’usine Lubrizol, encore très présentes et indisposantes (maux de tête, nausées, vertiges…), nous faisons jouer notre droit de retrait, car nous estimons que la situation actuelle présente un danger grave et imminent pour nous et les élèves », ont justifié les professeurs dans une lettre signée par 26 d’entre eux.
> Lire aussi  Après l’incendie à Rouen, une « psychose » et des promesses de transparence
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<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/30/apres-l-incendie-a-rouen-plusieurs-enseignants-exercent-leur-droit-de-retrait-dans-trois-colleges_6013653_3244.html>
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14- Incendie de Rouen : prélèvements dans l'Oise, les agriculteurs "inquiets", AFP, 30/09/19, 20:00

Des prélèvements doivent être effectués à partir de lundi dans l'Oise afin de "lever le doute" sur la présence éventuelle de produits chimiques dans les cultures suite à l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, ont annoncé les autorités, confrontées à l'inquiétude des agriculteurs.
"Dès cet après-midi, les services vétérinaires, de la protection des populations et de la direction régionale de l'agriculture vont se rendre dans une quarantaine de communes de l'Oise identifiées comme ayant une présence de suie pour prélever des échantillons de matière végétale ou de produits laitiers qui seront orientés vers un laboratoire", a annoncé lundi le préfet de l'Oise, Louis Le Franc, lors d'une conférence de presse.
Le spectaculaire incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen dans la nuit de mercredi à jeudi a provoqué de nombreuses craintes sur la pollution de l'air et des suies retombées au sol. En conséquence, les autorités des Hauts-de-France ont interdit dimanche "à titre conservatoire" la récolte des cultures et des denrées alimentaires d'origine animale "jusqu'à l'obtention de garanties sanitaires sur les productions", dans 94 communes situées dans 4 départements (Nord, Somme, Aisne, et Oise).
"Les agriculteurs sont inquiets (...) La priorité est d'effectuer ces prélèvements pour lever le doute. Il peut y avoir des métaux lourds, des dioxydes, du plomb donc le principe de précaution s'applique pleinement", a déclaré M. Le Franc à l'issue d'une réunion de deux heures à Beauvais avec des représentants du monde agricole. Les premiers résultats sont attendus dans "environ une semaine". 
"La collecte effectuée devra se maintenir et les produits collectés depuis le 26 septembre devront ensuite être détruits", a annoncé M. Le Franc. Cette situation entraînera des demandes d'indemnisation, "une question qui engage l'industriel donc son assureur. Il va également falloir que l'Etat soit en appui derrière cette mécanique pour que les indemnisations arrivent rapidement".
"On veut être sûrs que nos produits soient sains. Mais on veut surtout que le monde agricole ne soit pas oublié et qu'on soit bien indemnisés si on détruit nos productions", a insisté auprès de l'AFP Régis Desrumaux, secrétaire général de la FDSEA de l'Oise, disant compter sur le soutien de l'Etat. 
Par ailleurs, selon le préfet, "il n'y a pas de problème sur la consommation d'eau du robinet ni sur la qualité de l'air" pour les habitants de l'Oise. 
Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a promis lundi une indemnisation totale aux agriculteurs affectés.
Face à l'incertitude, plusieurs associations, syndicats ou partis politiques, parmi lesquels la CGT de la Somme, la France Insoumise ou Europe Ecologie Les Verts ont appelé à manifester mardi à Lille et Amiens pour réclamer la "transparence complète sur les produits brûlés et les résultats d’analyse".
Adrien Quatennens, député La France Insoumise du Nord, réclame lui une commission d'enquête sur l'incendie. Il a confirmé à l'AFP avoir alerté le préfet dimanche de "poussière noire et collante" déposée par la pluie à Lille. La préfecture, elle, affirme n'avoir reçu "aucun signalement" dans cette ville, mais en a recensé un à Tourcoing.
<https://information.tv5monde.com/info/incendie-de-rouen-prelevements-dans-l-oise-les-agriculteurs-inquiets-324274>
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15- A Rouen, Édouard Philippe essaie de rassurer une population toujours inquiète, AFP, 01/10/19, 00:00
Chloé Coupeau

Quatre jours après le spectaculaire incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, Édouard Philippe est venu lundi soir à Rouen pour tenter de convaincre une population toujours inquiète que les odeurs sont certes "gênantes" mais "pas nocives" et promettre "l'absolue transparence". 
Depuis jeudi, cinq ministres ont fait le déplacement. Lundi soir, le Premier ministre a assuré devant l'usine que "la qualité de l'air n'est pas en cause", s'appuyant sur des analyses.
Il a réaffirmé sa "volonté extrêmement ferme de dire ce que nous savons dès que nous le savons", ajoutant qu'il "comprenait parfaitement l'inquiétude" de la population.
Sur l'origine de l'incendie, qui selon Lubrizol serait extérieure au site, Édouard Philippe a dit n'avoir "aucune information pour indiquer quelle hypothèse serait juste ou erronée".
Selon l'entreprise, "la vidéosurveillance et des témoins oculaires indiquent que le feu a tout d’abord été observé et signalé à l’extérieur du site de Lubrizol Rouen, ce qui suggère que l’origine du feu est extérieure à Lubrizol et que le feu s’est malheureusement propagé sur notre site".
Dans un communiqué, le groupe ajoute comprendre "que les populations environnantes se posent beaucoup de questions" et affirme travailler "avec les autorités locales afin de réaliser les tests environnementaux visant à assurer la sécurité des populations".
Lubrizol a par ailleurs déposé plainte samedi pour "destruction involontaire par explosion ou incendie par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence", a-t-on appris auprès du parquet de Rouen.
Du côté de la population, l'inquiétude est restée forte lundi. Dans trois collèges des enseignants ont fait usage de leur "droit de retrait", se disant "trop incommodés et trop inquiets des odeurs persistantes et des vomissements". "S’ils considèrent que c'est la bonne mesure à prendre j'entends leur réaction", a commenté Édouard Philippe.
- "Eau potable vérifiée" -
Après la diffusion lundi matin sur Twitter d'une vidéo montrant de l'eau noire s'écoulant d'un robinet de lavabo présenté comme rouennais, la Métropole de Rouen Normandie a rassuré la population sur la potabilité de l'eau des 71 communes de l'agglomération.
"Aucune trace de contamination n’a été relevée", assure la collectivité dans un communiqué. "Les réservoirs d’eau potable de la Métropole de la rive nord, sur laquelle s'est concentré le panache de fumée, ont tous été vérifiés", souligne-t-elle.
Dans la soirée, plusieurs centaines de manifestants scandant "on veut la vérité !" ont tenté d'entrer dans la salle où se tenait le conseil métropolitain de Rouen en présence du préfet. Ils ont été repoussés par la police sans incident.
De son côté, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a promis une indemnisation totale aux agriculteurs dont la production est affectée par les retombées de suie de l'incendie de l'usine chimique. "Vous devrez être indemnisés en totalité, d'abord par des avances" de trésorerie, a déclaré M. Guillaume à des éleveurs laitiers, lors de la visite de leur exploitation à Bois-Guillaume, près de Rouen. 
La récolte des cultures et des denrées alimentaires d'origine animale est interdite dans une centaine de communes en raison des retombées de suie occasionnées par le nuage. Le lait, le miel et les œufs d'élevage en plein air pondus depuis jeudi sont visés "jusqu'à l'obtention de garanties sanitaires sur les productions", selon des arrêtés préfectoraux.
Le Premier ministre s'est engagé de son côté à "accompagner" tous les agriculteurs de Normandie et d'autres régions.
L'usine Lubrizol, où travaillent 420 personnes, fabrique et commercialise des additifs qui servent à enrichir les huiles, les carburants ou les peintures industriels. Elle a été classée Seveso seuil haut ce qui signale sa dangerosité et implique qu'elle bénéficie d'une surveillance particulière.
Le parquet de Rouen a ouvert une enquête pour "destructions involontaires" et "mise en danger d'autrui".
<https://information.tv5monde.com/info/rouen-edouard-philippe-essaie-de-rassurer-une-population-toujours-inquiete-324277>
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16- Tribune. « Déjà à Rouen, au cours des années 1770, la première grande pollution industrielle chimique en France… », Le Monde, 01/10/19, 02h55 
Par Thomas Le Roux, historien, chercheur au CNRS et auteur

L’inspection des établissements dangereux, comme Lubrizol à Rouen, s’est « singulièrement assouplie » pour ne pas trop contraindre les propriétaires d’usines. Un héritage des siècles passés et de l’industrialisation à tout crin, estime l’historien Thomas Le Roux, dans une tribune au « Monde ».
Tribune. C’est à 500 mètres de l’actuelle usine Lubrizol de Rouen qu’eut lieu la première grande pollution industrielle chimique en France, au cours des années 1770, dans le quartier Saint-Sever, sur la rive gauche : les fumées corrosives d’une fabrique d’acide sulfurique détruisirent la végétation alentour et on les soupçonna de menacer la santé publique. Malédiction sur le site ou simple coïncidence ? Ni l’un ni l’autre : mais c’est au miroir du passé que l’on peut mieux comprendre comment le risque industriel et les pollutions sont encadrés aujourd’hui.
Le procès instruit en 1772-1774 après la mise en cause de la fabrique d’acide, a en effet produit un basculement dans l’ordre des régulations environnementales, un vrai changement de paradigme lourd de conséquences.
Une mise en lumière du processus historique aide à répondre à un panache de questions, telles que : « Seveso, quèsaco ? », « Une usine dangereuse dans la ville, est-ce possible ? », « Tire-t-on les leçons d’une catastrophe industrielle ? » Ou encore : « l’industriel : responsable, pas coupable ? »
Les directives européennes Seveso
L’usine d’additifs pour essence et lubrifiants Lubrizol est classée « Seveso – seuil haut ». Elle est donc parfaitement connue des autorités de régulation, à savoir l’Inspection des établissements classés, qui dépend du ministère de la transition écologique et solidaire, et qui a un rôle préventif et de surveillance.
Le classement Seveso découle d’une harmonisation européenne des règles de droit des différents Etats régissant les industries les plus dangereuses. Il tire son nom de celui de la ville de Lombardie où, en juillet 1976, l’usine chimique Icmesa laisse s’échapper un nuage toxique de dioxine qui contamine les environs. Pour prévenir ce type d’accident, trois directives européennes Seveso sont successivement adoptées en 1982, 1996 et 2012 (entrée en vigueur en 2015). Une telle exposition des faits pourrait laisser penser que, tirant les leçons de l’expérience (un accident), les autorités réagissent et fondent un droit protecteur, sans cesse amélioré. Il n’en est rien.
D’une part parce qu’avant la mise en place des directives Seveso, les Etats avaient déjà leur propre réglementation, parfois plus sévère. D’autre part parce que les centrales nucléaires, par exemple, y échappent. Enfin, parce que l’on peut douter de l’efficacité du dispositif.
En matière d’industrie dangereuse, l’accident n’est pas exceptionnel, c’est la norme. Les accidents dans les établissements classés français sont passés de 827 en 2016 à 978 en 2017, et 1 112 en 2018 et près de la moitié d’entre eux laissent s’échapper dans l’environnement des substances dangereuses. Les établissements Seveso contribuent sensiblement à cette progression : pour 15 % en 2016, 22 % en 2017 et 25 % en 2018.
Relâchement dans la régulation depuis la directive Seveso 3 de 2012 ? Remontons quelques années plus en amont, car, au nom d’une simplification des règles administratives, l’inspection des établissements dangereux s’est singulièrement assouplie pour moins contraindre les industriels.
Ainsi, depuis 2010, la nouvelle procédure de « l’enregistrement » a fait baisser significativement le nombre des usines devant se plier aux procédures d’autorisation de fonctionnement. Et cela malgré le souvenir, pas si lointain, de l’explosion mortelle d’AZF à Toulouse en 2001.
> Lire aussi  La lente reconversion du site AZF à Toulouse, 18 ans après l’explosion
Cette procédure a accouché du dispositif des PPRT – plans de prévention des risques technologiques (2003), dans le but de réduire la proximité des installations classées avec les habitations, et dans lesquels, par un curieux renversement de perspective, il est prévu d’exproprier non pas l’industriel source de danger mais le résident qui a eu l’imprudence de venir habiter trop près ou la malchance de voir s’installer une usine près de chez lui. Chacun appréciera.
Comment comprendre que près de quarante ans après la première directive Seveso, la coexistence des habitations et des industries dangereuses soit encore possible ? C’est que ces directives reprennent l’esprit de législations nationales déjà existantes dont le but est, depuis le XIXe siècle, d’encourager l’industrialisation, quitte à sacrifier des zones au nom de l’utilité publique.
Revenons au procès de l’usine d’acide sulfurique de Rouen et son verdict par un arrêt du Conseil du roi, où l’affaire a été renvoyée, en 1774 : à l’encontre de la jurisprudence établie depuis des siècles et qui visait à protéger la santé publique en supprimant toute nuisance de voisinage, il est décidé, après moult débats entre les ministres, que l’usine peut continuer à fabriquer son acide, défense faite au voisinage de gêner son fonctionnement. L’acide sulfurique est alors un nouveau produit, puissant, innovant et indispensable au décollage des industries textile et métallurgique, moteurs de l’industrialisation.
Les populations doivent s’adapter
La décision du Conseil crée une brèche inédite dans la régulation des pollutions et risques industriels ; elle est à l’origine d’un bras de fer de plusieurs décennies entre industrialistes (acception large incluant les industriels, de nombreux scientifiques et la plupart des administrateurs de l’Etat) et défenseurs d’une jurisprudence rétive aux activités de production polluantes (voisins, agriculteurs, polices et justices locales).
La Révolution française et l’Empire napoléonien scellent finalement le nouveau pacte entre l’industrie et l’environnement, dans un contexte de guerre et de mobilisation de masse. La période voit une libéralisation considérable des contraintes juridiques environnementales.
En 1810, au plus fort de l’Empire, une loi sur les industries polluantes (la première du monde) se surimpose au droit commun et y déroge. Elle instaure un régime administratif industrialiste, qui est copié immédiatement sur tout le continent, puis adapté outre-Manche et outre Atlantique à la fin du XIXe siècle.
Les réformes ultérieures de la loi (en 1917 et en 1976 en France), y compris celle de Seveso, n’y changent rien : c’est aux populations de s’acclimater à l’industrie et son cortège de risques et de pollution, au nom de l’utilité publique, l’industrialisation étant assimilée au bien général. Plutôt que d’interdire un produit, on commence à définir une acceptabilité par la dose et les seuils. D’où la banalité de la proximité des usines dangereuses avec des zones habitées depuis deux cents ans.
Surtout, en conséquence de la loi de 1810 et du contrôle administratif, l’industriel échappe à la sphère pénale en cas de pollution : déjà responsable sans être coupable. Les seuls recours judiciaires possibles sont civils, pour déterminer des indemnités pour dommages matériels. Encore aujourd’hui, les poursuites pénales sont extrêmement rares, et les condamnations très faibles, l’exemple de l’entreprise Lubrizol venant confirmer cette règle, avec sa condamnation pour un rejet de gaz toxique, en 2013, à 4 000 euros d’amende – soit une broutille pour une entreprise de cette taille.
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Autre leçon des régulations post-1810 : leur insistance sur l’amélioration technique, censée rendre, toujours à court terme, l’industrie inoffensive. La récurrence de l’argumentation, décennie après décennie, laisse rêveur au regard de la progression parallèle de la pollution au niveau mondial. Si la pression du risque industriel est partiellement contenue en Europe depuis les années 1970, c’est en grande partie la conséquence des délocalisations principalement en Asie, où les dégradations environnementales sont devenues démesurées.
La régulation des risques et des pollutions ne protège donc pas assez les populations, parce qu’elle protège avant tout l’industrie et ses produits, dont l’utilité sociale et l’influence sur la santé sont insuffisamment questionnées. Les garde-fous actuels (dispositifs techniques, surveillance administrative, réparation et remédiation, délocalisations) ont pour but de rendre acceptables les contaminations et les risques ; ils confirment une dynamique historique tragique dont l’accident de l’entreprise Lubrizol n’est que l’arbre qui cache la forêt dense de pollutions toujours plus chroniques, massives et insidieuses.
> Lire aussi  Après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, des élus réclament « une totale transparence »
§ Thomas Le Roux est historien. Chercheur au CNRS, il est auteur, avec François Jarrige, de « La Contamination du monde. Une histoire des pollutions à l’âge industriel » (Seuil, 2017).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/01/deja-a-rouen-au-cours-des-annees-1770-la-premiere-grande-pollution-industrielle-chimique-en-france_6013698_3232.html>
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17- Incendie à Rouen : l’entreprise Lubrizol porte plainte pour « destruction involontaire », Le Monde avec AFP, maj le 01/10/19 à 03h12

La direction de Lubrizol affirme que la « vidéosurveillance » et des « témoins oculaires » suggèrent que l’incendie de jeudi a débuté à « l’extérieur » du site. Le premier ministre s’est rendu sur place. 
Quatre jours après le spectaculaire incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, où la population reste inquiète, le premier ministre Edouard Philippe a décidé, lundi 30 septembre, de se rendre à son tour sur le site industriel. L’entreprise a pour sa part imputé le feu à une origine extérieure.
Une origine du feu extérieure à l’usine, selon Lubrizol
La société Lubrizol a déposé une plainte, samedi, pour « destruction involontaire par explosion ou incendie », a annoncé, lundi, le procureur de Rouen, Pascal Prache. Elle vise la destruction involontaire « par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence », a précisé le magistrat à l’Agence France-Presse (AFP). Le parquet de Rouen a ouvert une enquête pour « destructions involontaires » et « mise en danger d’autrui ».
> Lire aussi  Après l’incendie à Rouen, une « psychose » et des promesses de transparence
Dans un communiqué, Lubrizol a par ailleurs affirmé que la « vidéosurveillance »et des « témoins oculaires » suggéraient que l’incendie avait débuté à « l’extérieur » du site. « La vidéosurveillance et des témoins oculaires indiquent que le feu a tout d’abord été observé et signalé à l’extérieur du site de Lubrizol Rouen, ce qui suggère que l’origine du feu est extérieure à Lubrizol et que le feu s’est malheureusement propagé sur notre site, détaille le groupe. Nous continuons de soutenir les forces de l’ordre pour les besoins de l’enquête afin de déterminer l’origine et la cause du feu. » Selon la société, « les premiers éléments indiquent qu’en dehors des zones d’enfûtage et d’entreposage, le site de Rouen [a] été très peu, voire pas du tout, endommagé ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/30/rouen-lubrizol-porte-plainte-pour-destruction-involontaire-par-explosion-ou-incendie_6013671_3244.html>
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18- Après l’incendie de Lubrizol, les Rouennais exigent des « réponses claires », Le Monde, 01/10/19, 04h22
Gilles Triolier  (Rouen, correspondance)

Près de 500 citoyens sont venus hurler leur colère et leur inquiétude, lundi soir, devant l’auditorium où se tenait le conseil de la Métropole Rouen Normandie. 
Il est un peu plus de 19 heures, lundi 30 septembre, et le climat est plus que tendu sur les quais de la rive droite de Rouen, à quelques encablures à peine du site Lubrizol, l’usine chimique ravagée par un gigantesque incendie dans la nuit du jeudi 26 septembre.
Aux cris de « on veut la vérité, on veut pas crever », près de cinq cents Rouennais, mobilisés grâce aux réseaux sociaux – où au moins deux collectifs citoyens se sont créés –, hurlent leur colère et leur inquiétude. Un impressionnant dispositif policier a été déployé tout autour dans la crainte de débordements.
Chez ceux-là, les discours rassurants tenus par les autorités publiques depuis cinq jours ne passent pas. Des fûts de stockage d’huiles et d’additifs sont partis en fumée, et un épais et noir nuage d’hydrocarbures a survolé la capitale normande et tout le nord-est de la Seine-Maritime. Des odeurs nauséabondes flottent encore dans l’air.
Quant aux retombées de suie grasse qui ont maculé cultures, jardins ou cours de récréation, elles interdisent toujours aux agriculteurs de 112 communes du département de procéder à la récolte, le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, ayant par ailleurs assuré, ce lundi, que les exploitants touchés seraient indemnisés. Il n’empêche. Les questions n’en finissent plus de pleuvoir, aussi entêtantes que les effluves d’essence et d’œuf pourri.
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« Les politiques ne nous écouteront pas »
« Des policiers et des pompiers sont malades. Même la Seine est polluée. Et on nous dit que ce n’est pas dangereux, que nos enfants peuvent aller à l’école, mais c’est du bla bla », tonne Jean, 38 ans et masque à gaz sur le visage.
Comme des milliers de personnes derrière leur écran d’ordinateur, ces manifestants se disent « méprisés » par une communication institutionnelle estimée « biaisée », voire « mensongère ». Ils exigent des « réponses claires » sur les conséquences sanitaires de cette catastrophe industrielle. « Les effets sont sous-évalués », veut croire Lara Fillatre, la dame expliquant « être venue pour le symbole, car les politiques ne nous écouteront pas, de toute façon ».
L’endroit et l’heure n’ont pas été choisis au hasard. Nous sommes ici face à l’auditorium dans lequel se tient, au même instant, un conseil de la Métropole Rouen Normandie. Le préfet de Seine-Maritime, Pierre-André Durand, y subit le feu roulant des questions des élus communautaires. Certains, ces derniers jours, ont critiqué la gestion de l’incendie. Et plusieurs maires ont avoué leur« sentiment de solitude » face à la crise.
Si le lieu, trop petit, ne peut accueillir le public, l’entrevue doit être retransmise en direct sur le site Internet de la métropole rouennaise. Mais des difficultés techniques compliquent la diffusion. Dehors, les esprits s’échauffent et la situation dégénère. Certains, en vain, tentent violemment de forcer les portes du conseil, protégées par des cordons de policiers et de CRS casqués. Des fruits et des liquides non identifiés volent sur les vitres.
Au même moment, le premier ministre, Edouard Philippe, arrivé à Rouen, donne une conférence de presse devant l’usine Lubrizol, classée Seveso « seuil haut », sur la rive gauche de la ville. « L’ensemble des analyses nous permet de dire que la qualité de l’air n’est pas en cause. Les odeurs que nous sentons sont effectivement dérangeantes, pénibles à supporter, mais elles ne sont pas nocives. C’est ce que me disent les scientifiques », a-t-il affirmé. Et d’ajouter : « Je sais que nous vivons à une époque où la parole publique est souvent mise en cause et décrédibilisée, mais en la matière, nous avons fait preuve de transparence totale. »
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« Trop d’inconnues pour reprendre le travail sereinement »
Transparence vantée d’un côté par l’Etat, opacité dénoncée de l’autre par les manifestants. Les échauffourées se sont peu à peu calmées, mais reste le contraste, saisissant.
Ce même contraste, certes moins électrique, était également perceptible dans la matinée au sein du monde enseignant. Alors que le rectorat de l’académie de Rouen assurait que « l’ensemble des établissements scolaires [fermés jeudi et vendredi] a été nettoyé pendant le week-end » et qu’il n’existait « pas de risque », de nombreux professeurs ont fait valoir leur droit de retrait. Trois collèges, au moins, sont concernés. Comme à Fontenelle, dans le centre-ville, où les élèves ont été priés de rentrer chez eux, pour ceux qui le pouvaient.
« Le principal problème, ce sont les odeurs, raconte Alexandra, professeure d’allemand. Des élèves se sont plaints de maux de gorge ou de nausées. » Mère d’une petite Juliette scolarisée en sixième, Sabine Dubois n’a pas hésité à récupérer son enfant : « Ça sent encore fort alors que le vent aurait dû balayer les odeurs, c’est suffisant pour être inquiet. »
Clément Lefèvre, délégué syndical SNES-FSU, estime pour sa part « qu’il reste trop d’inconnues pour reprendre le travail sereinement ». « On ne connaît pas les résultats des analyses faites dans notre établissement alors que nous sommes situés à 700 mètres de l’incendie », indique ce professeur au collège Fernand-Léger au Petit-Quevilly, commune limitrophe de l’usine.
Au plus près du feu durant l’intervention, les sapeurs-pompiers et les forces de police ont également, ce lundi, fait entendre leurs craintes par le biais de leurs syndicats. Face aux « nausées et étourdissements ressentis par des collègues », le syndicat Unité SGP Police FO « a saisi le préfet ce matin pour demander la tenue d’un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail [CHSCT]extraordinaire ».
« Des certificats médicaux ont été établis, souligne Frédéric Desguerre, le secrétaire régional du syndicat. On déplore de ne pas avoir été correctement équipés dès le départ. ». Des symptômes similaires ont touché des sapeurs. « En nombre non négligeable », assure Thomas Bru, délégué syndical CGT-pompiers, qui a demandé « un suivi médical des agents ».
« Vous devez une explication aux habitants »
A chaque heure sa polémique. La potabilité de l’eau a aussi été mise en cause. Des publications alarmistes, photos à l’appui, ont circulé sur les réseaux sociaux, sans qu’un lien avec le sinistre puisse être établi. Ce qui a tout de même poussé la Métropole à communiquer sur les analyses de l’Agence régionale de santé : « L’eau distribuée (…) est potable. Aucune trace de contamination n’a été relevée. »
Le doute s’immisce partout. Les réponses du préfet face au conseil métropolitain, hier soir, n’en étaient que plus attendues. Le ton est resté républicain, mais les flèches décochées furent parfois bien acides.
« Je ne comprends pas votre pilotage. Vous devez une explication aux habitants », a ainsi lancé Dominique Gambier, maire de Déville-lès-Rouen, commune toute proche et pourtant non visée par la fermeture des écoles. « Comment peut-on tenir des propos rassurants alors que l’on n’a pas tous les résultats des analyses ? On a l’impression que l’Etat filtre les informations », a enchéri le vice-président de la Métropole Cyrille Moreau (Europe Ecologie-Les Verts), plaidant « pour que le site ne rouvre pas ».
En face, le préfet Pierre-André Durand a insisté « sur la violence exceptionnelle »de l’incendie et l’obligation d’agir dans l’urgence. « En retour d’expérience, certains points devront être améliorés », a-t-il reconnu, en promettant de nouvelles analyses des polluants et un « suivi sanitaire dans le temps ».
Sur le terrain judiciaire, l’enquête se poursuit afin de déterminer l’origine du feu. La direction de Lubrizol a pour sa part porté plainte contre X pour « destruction involontaire par explosion ou incendie ». L’entreprise a par ailleurs affirmé que la« vidéosurveillance » et des « témoins oculaires » suggéraient que l’incendie avait débuté à « l’extérieur » du site.
> Lire aussi  Après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, les recommandations sanitaires se multiplient
Une seconde manifestation devait se dérouler mardi en fin d’après-midi devant le palais de justice de Rouen, cette fois à l’appel de syndicats, d’ONG et d’associations écologistes. Si le feu en lui-même a été vite maîtrisé, d’autres incendies restent à éteindre. Peut-être les plus difficiles.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/10/01/apres-l-incendie-de-lubrizol-les-rouennais-exigent-des-reponses-claires_6013701_3244.html>
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En images
19- Vidéo. Les images du violent incendie dans une usine sensible de Rouen, Le Monde, maj le 27/09/19 à 19h08

L’entreprise est classée « Seveso seuil haut », c’est-à-dire sous surveillance en raison des matières premières qu’elle utilise. Aucun blessé n’est à déclarer. 
Un impressionnant panache de fumée s’élève au-dessus de Rouen. Il provient d’un violent incendie qui s’est déclaré dans l’usine Lubrizol dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 septembre.
L’entreprise touchée est un site sensible, classé « Seveso seuil haut », c’est-à-dire sous surveillance en raison des matières premières qu’elle utilise. Aucun blessé n’est à déclarer, mais un périmètre de 500 mètres autour du site a été évacué. Les premières analysées des fumées n’indiquent pas de « toxicité aiguë sur les principales molécules », comme l’a indiqué le préfet. Par mesure de précaution, les habitants de treize communes – dont Rouen –, ont toutefois été invités à rester chez eux. Leurs établissements scolaires doivent rester fermés ce jeudi. L’usine Lubrizol avait déjà été condamnée en 2013 pour une fuite de mercaptan, un gaz malodorant qui avait empuanti pendant plusieurs jours la vallée de la Seine. Plus récemment, en 2015, quelque 2 000 litres d’huile minérale se sont déversés dans le réseau d’évacuation des eaux pluviales après un « incident d’exploitation » survenu dans l’usine.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/societe/video/2019/09/26/violent-incendie-dans-une-usine-sensible-de-rouen_6013154_3224.html>
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20- Rouen "polluée" : faut-il avoir peur ?, France 5, C dans l'air, 28/09/19, 17h48

> Magazine (66 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/1070747-c-dans-l-air.html>
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21- Interview. Rouen : Faut-il craindre une pollution massive ?, France 5, C l'hebdo, 28/09/19, 19h03

L’inquiétude des habitants de Rouen et de sa région après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol. Un nuage noir, une pluie de suie, et par endroits une odeur infernale. Un accident industriel qui pourrait avoir des conséquences sanitaires et écologiques catastrophiques. Le gouvernement reconnaît la pollution mais répète que la situation est maîtrisée et qu’il n’y a pas de « toxicité aiguë ».
Pour en parler un militant de la cause environnementale, membre de l’ONG Robin des Bois : Jacky Bonnemains
> Interview (14 min) à retrouver à :
<https://www.france.tv/france-5/c-l-hebdo/c-l-hebdo-saison-4/1080899-rouen-faut-il-craindre-une-pollution-massive-c-l-hebdo-28-09-2019.html>
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22- Incendie de l’usine Lubrizol à Rouen : des pertes sèches pour les agriculteurs, TF1, journal de 20h, 29/09/19

C'est l'incertitude chez les agriculteurs, quatre jours après l'incendie de l’usine Lubrizol à Rouen. Ils ne peuvent toujours pas vendre leur production. Ce gel des récoltes concerne plus d'une centaine de communes. Le manque à gagner est déjà très conséquent pour certains d'entre eux, d'autant que la situation pourrait durer.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-we/videos/incendie-de-lusine-lubrizol-a-rouen-des-pertes-seches-pour-les-agriculteurs-48625585.html>
Sur le même sujet :
> Incendie de Rouen : des agriculteurs impactés à 250 km de l'incendie, France 2, journal de 20h, 30/09/19
Quatre jours après l'incendie de l'usine Seveso de Rouen (Seine-Maritime), des interdictions de récolte impactent des agriculteurs à plus de 200 km de la ville.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/incendie-de-rouen-des-agriculteurs-impactes-a-250-km-de-l-incendie_3638933.html>
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23- Rouen : un pompier décrit l'enfer de l'incendie de l'usine Lubrizol, France 2, journal de 20h, 30/09/19

Un pompier qui a participé, jeudi 26 septembre, à l'extinction de l'incendie de l'usine de produits chimiques Lubrizol, à Rouen (Seine-Maritime), s'interroge sur les risques qu'on lui a fait prendre.
Un pompier, qui souhaite garder l'anonymat, n'avait jamais affronté un incendie de celui de l'ampleur de l'usine de produits chimiques Lubrizol, qui s'est déclenché jeudi 26 septembre à Rouen (Seine-Maritime). Quand il quitte la caserne au milieu de la nuit, il n'a que très peu d'informations. "Très rapidement lors du transit on se rend compte que ça va être une intervention hors normes", relate-t-il. Le pompier parle d'un panache de fumée gigantesque, de flammes de 20 mètres.
> Entretien à retrouver à :
<https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendie-d-un-site-seveso-a-rouen/rouen-un-pompier-decrit-l-enfer-de-l-incendie-de-l-usine-lubrizol_3638935.html>
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24- Incendie à Rouen : Lubrizol indique que l'incendie a commencé à l'extérieur du site, France 2, journal de 20h, 30/09/19

Le groupe pétrolier propriétaire de l'usine Seveso qui a pris feu à Rouen (Seine-Maritime) jeudi 26 septembre, a indiqué lundi que le départ de feu aurait eu lieu hors du site de l'usine. Une plainte a été déposée.
Le feu qui a ravagé une partie d'une usine Seveso de Rouen (Seine-Maritime) jeudi 26 septembre se serait déclaré à l'extérieur du site. C'est ce qu'a déclaré le directeur de Lubrizol, qui a annoncé que l'entreprise a déposé plainte contre X pour dégradation involontaire de bien par explosion ou incendie. Une conclusion qui s'appuierait sur des images de vidéosurveillance, mais aussi sur des témoignages.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendie-d-un-site-seveso-a-rouen/incendie-a-rouen-lubrizol-indique-que-l-incendie-a-commence-a-l-exterieur-du-site_3638867.html>
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25- Incendie de l'usine Lubrizol à Rouen : les questions et les suspicions persistent, TF1, journal de 20h, 30/09/19

L'enquête policière commence à peine. Des prélèvements d'indices devront avoir lieu mardi 1er octobre. Mais le PDG de Lubrizol n'a pas attendu, il vient de déposer plainte pour destruction involontaire. Entre-temps, la colère des habitants ne faiblit pas. Le Premier ministre s'est rendu sur le site avec un message destiné à rassurer. Le besoin de transparence des autorités fait désormais l'objet d'une pétition sur Internet.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/incendie-de-lusine-lubrizol-a-rouen-les-questions-et-les-suspicions-persistent-51417758.html>
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26- Incendie de l'usine Lubrizol à Rouen : des parents et des professeurs toujours inquiets, TF1, journal de 20h, 30/09/19

Depuis l'incendie de l'usine Lubrizol, survenu jeudi 26 septembre à Rouen, les habitants s'inquiètent. Les autorités ont décidé de rouvrir les établissements scolaires après un nettoyage approfondi. Malgré tout, des parents d'élèves restent inquiets. Certains ont même décidé de garder leurs enfants à la maison.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/incendie-de-lusine-lubrizol-a-rouen-des-parents-et-des-professeurs-toujours-inquiets-28205937.html>Le journal d
Sur le même sujet :
> Incendie à Rouen : des enseignants ont exercé leur droit de retrait, France 2, journal de 20h, 30/09/19
En duplex depuis Rouen (Seine-Maritime), le journaliste Léopold Audebert revient sur la visite du Premier ministre à l'usine Seveso, lundi 30 septembre, dont l'incendie fait craindre aux habitants une éventuelle pollution.
> Duplex à retrouver à :
<https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/incendie-d-un-site-seveso-a-rouen/incendie-a-rouen-des-enseignants-ont-exerce-leur-droit-de-retrait_3638915.html>
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