[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement (mercredi 2 octobre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 2 Oct 08:07:41 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Pénurie de sable : des coquillages pour fabriquer le béton du futur <https://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/penurie-de-sable-des-coquillages-pour-fabriquer-le-beton-du-futur-3919044>, Le JDD, 12/09/19, 11h00
2- Nucléaire : EDF ne prévoit pas d'arrêter de réacteurs malgré des problèmes de fabrication <https://information.tv5monde.com/info/nucleaire-edf-ne-prevoit-pas-d-arreter-de-reacteurs-malgre-des-problemes-de-fabrication-322119>, AFP, 18/09/19, 13:00
3- EDF : la scission se précise, l’opposition s’aiguise <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/19/edf-la-scission-se-precise-l-opposition-s-aiguise_5512142_3234.html>, Le Monde, 19/09/19, 03h33
4- Catastrophe de Fukushima : trois anciens dirigeants de Tepco innocentés <https://information.tv5monde.com/info/catastrophe-de-fukushima-trois-anciens-dirigeants-de-tepco-innocentes-322269>, AFP, 19/09/19, 12:00
5- A Paris, le réveil de la logistique urbaine fluviale <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/21/a-paris-le-reveil-de-la-logistique-urbaine-fluviale_6012501_3234.html>, Le Monde, 21/09/19, 06h21
6- La lente reconversion du site AZF à Toulouse, 18 ans après l’explosion <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/21/a-toulouse-la-lente-reconversion-du-site-azf_6012524_3234.html>, Le Monde, 21/09/19, 12h01
7- Camions au gaz plus polluants que le diesel : réalité ou fake news ? <https://www.gaz-mobilite.fr/actus/camions-gaz-plus-polluants-diesel-realite-fake-news-2391-amp.html>, Gaz mobilité, 23/09/19, 10:07
8- Autriche : Un glacier attaqué à la pelleteuse pour élargir une piste de ski, les associations s’alarment <https://www.20minutes.fr/planete/2611211-20190923-autriche-glacier-attaque-pelleteuse-elargir-piste-ski-associations-alarment>, 20 Minutes avec agence, 23/09/19, 17h02
9- Aucun travailleur du nucléaire français n’a dépassé la dose réglementaire de radioactivité en 2018 <https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/09/23/nucleaire-zero-dose-de-radioactivite-depassant-la-regle-en-2018/>, Blog Sciences, 23/09/19
10- Bruxelles juge insuffisant le programme de l’ONU contre la pollution des avions <https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/eu-countries-urged-to-reject-un-scheme-that-could-thwart-action-on-aviation-emissions/>, EurActiv, 24/09/19, 09:24
11- Les entreprises sont invitées à « verdir » un peu plus les déplacements professionnels <https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/09/25/les-entreprises-sont-invitees-a-verdir-un-peu-plus-les-deplacements-professionnels_6012943_1698637.html>, Le Monde, 25/09/19, 07h00
12- Train ou avion, les entreprises à l’heure du choix <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/25/train-ou-avion-les-entreprises-a-l-heure-du-choix_6013000_3234.html>, Le Monde, 25/09/19, 14h03
13- Circulation, vitesse, accès : comment sauver le périph ? <https://theconversation.com/circulation-vitesse-acces-comment-sauver-le-periph-123794>, The Conversation, 27/09/19, 04:18
14- A Gonesse, EuropaCity, un mégacomplexe sur la corde raide <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/27/a-gonesse-europacity-un-megacomplexe-sur-la-corde-raide_6013218_3234.html>, Le Monde, 27/09/19, 06h18
15- Reportage. A Kathu, en Afrique du Sud, on stocke l’énergie du soleil <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/28/a-kathu-en-afrique-du-sud-on-stocke-l-energie-du-soleil_6013441_3234.html>, Le Monde, 28/09/19, 10h51
16- Dieselgate : Volkswagen face au premier méga-procès de clients en Allemagne <https://information.tv5monde.com/info/dieselgate-volkswagen-face-au-premier-mega-proces-de-clients-en-allemagne-324098>, AFP, 29/09/19, 13:00
17- Un lieu dans l’actu : Three Mile Island <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/09/29/un-lieu-dans-l-actu-three-mile-island_6013541_4500055.html>, Le Monde, 29/09/19, 23h37
18- La centrale nucléaire de Fessenheim sera définitivement arrêtée en juin 2020, annonce EDF <https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/la-centrale-nucleaire-de-fessenheim-sera-definitivement-arretee-en-juin-2020-annonce-edf_3638181.html>, France info avec AFP, 30/09/19, 09:33
19- Fessenheim : EDF recevra au moins 400 millions d'euros de l'État <https://www.connaissancedesenergies.org/afp/fessenheim-edf-recevra-au-moins-400-millions-deuros-de-letat-190930>, AFP, 30/09/19, 09h46
20- Pour Bruno Le Maire, les « dérives » de la filière nucléaire sont « inacceptables » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/29/pour-bruno-le-maire-les-derives-de-la-filiere-nucleaire-sont-inacceptables_6013530_3234.html>, Le Monde avec AFP, 30/09/19, 19h11
21- Fermeture de Fessenheim en 2020 : comment démantèle-t-on une centrale nucléaire ? <https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/fermeture-de-fessenheim-en-2020-comment-demantele-t-on-une-centralenucleaire_3638459.html>, France info, 01/10/19, 15:08
En images
22- [Infographie] L’orpaillage illégal, qui menace l’Amazonie, ne baisse pas malgré la multiplication des projets industriels <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/ressources-naturelles/isr-rse/infographie-l-orpaillage-illegal-qui-menace-l-amazonie-ne-baisse-pas-malgre-la-multiplication-des-projets-industriels-147688.html>, Novethic, 17/09/19
23- Gennevilliers, le premier port fluvial de l'Hexagone <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/gennevilliers-le-premier-port-fluvial-de-lhexagone-05288356.html>, TF1, journal de 20h, 23/09/19
24- Vidéo de décryptage. Terres rares : des matériaux indispensables qui menacent la planète <https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/09/28/terres-rares-des-materiaux-indispensables-qui-menacent-la-planete_6013426_3244.html>, Le Monde, 28/09/19, 10h00
25- Autriche : des travaux sur un glacier pour une station de ski font polémique <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/autriche-des-travaux-sur-un-glacier-pour-une-station-de-ski-font-polemique_3636491.html>, France 2, journal de 20h, 28/09/19

Bien à vous,
Florence

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PROGRAMMATION DU JOUR : Après une fermeture reportée à plusieurs reprises, la centrale nucléaire de Fessenheim sera définitivement arrêtée en juin 2020 et à cette fin, EDF recevra au moins 400 millions d'euros de l'État. (cf. item 18, 19 & 21)
RECONVERSION DU JOUR : 18 ans après l’explosion, le site AZF à Toulouse accueille désormais sur 220 hectares un campus consacré à la recherche sur le cancer et va abriter une immense centrale photovoltaïque. (cf. item 6)
CONTROVERSES DU JOUR : — Présentant les poids lourds roulant au gaz comme 5 fois plus polluants que leurs homologues diesel, l’ONG européenne Transport & Environment (T&E) appelle les instances européennes à cesser les subventions pour les camions GNV. Ce constat est-il orienté ? (cf. item 7 & suite)
— La promotion par l’Etat des sites aurifères industriels en Guyane est-il le meilleur moyen de lutter contre l’orpaillage illégal, et de préserver in fine l'Amazonie ? (cf. item 22)
CONTRESENS DU JOUR : Des pelleteuses en train de creuser dans un glacier en Autriche pour un chantier d’élargissement d’une piste de ski. (cf. item 8 & 25)
RAPPORT DU JOUR : L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire vient de publier son rapport annuel sur le risque radioactif encouru par les travailleurs en 2018. Pas moins de 365.980 personnes ont été suivies et aucune n’a dépassé la dose réglementaire de radioactivité en 2018. (cf. item 9)
REQUÊTE DU JOUR : La Commission européenne a demandé aux pays européens de rejeter une résolution de l’ONU qui pourrait empêcher l’UE d’aller au-delà de CORSIA, un programme international de réduction des émissions pour l’aviation. (cf. item 10)
HÉSITATION DU JOUR : Le gouvernement pourrait mettre un coup d’arrêt à EuropaCity, un mégacomplexe sur 80 hectares de cultures céréalières à Gonesse (Val-d’Oise), mais ne renoncerait pas à urbaniser le Triangle de Gonesse. (cf. item 14)
ALTERNATIVES DU JOUR : — De nouveaux matériaux créés à partir de coquillages ou de gravats recyclés pourraient remplacer le sable surexploité partout sur la planète. (cf. item 1)
— Un nouveau service de livraison « verte » par la Seine est inauguré, combinant barge électrique et vélos-cargos. (cf. item 5)
— La prise de conscience des entreprises pour encourager leurs salariés à privilégier des transports peu polluants semble amorcée. Les vols pour motif professionnel ont tendance à diminuer au profit du rail, les entreprises se disant de plus en plus concernées par la réduction de leur impact carbone. (cf. item 11 & 12)
MENACE DU JOUR : Alors que les terres rares sont devenues essentielles au développement des smartphones, des éoliennes ou encore des voitures électriques, leur extraction endommage gravement l’environnement. (cf. item 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Pénurie de sable : des coquillages pour fabriquer le béton du futur, Le JDD, 12/09/19, 11h00
Anicet Mbida

Les petits grains de quartz, indispensables, sont surexploités partout sur la planète. De nouveaux matériaux créés à partir de coquillages ou de gravats recyclés pourraient les remplacer.
Le soleil, la mer et le sable qui s'étire le long de la plage. Un classique de carte postale. Mais savez-vous que ces milliards de grains de quartz sont en voie de disparition? Une équipe de scientifiques a sonné l'alarme dans la revue Nature. "Par négligence, nous prélevons aujourd'hui du sable à un rythme bien plus élevé que son cycle de renouvellement naturel, écrivent-ils. D'ici au milieu du siècle, la demande pourrait dépasser l'offre. Une situation qui risque de déstabiliser notre société."…
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/penurie-de-sable-des-coquillages-pour-fabriquer-le-beton-du-futur-3919044>
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2- Nucléaire : EDF ne prévoit pas d'arrêter de réacteurs malgré des problèmes de fabrication, AFP, 18/09/19, 13:00
Julien Mivielle

EDF estime qu'il n'aura pas à arrêter de réacteur nucléaire malgré la découverte récente de problèmes de fabrication sur certains composants, qui concernent six réacteurs en exploitation. Mais l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit encore se prononcer d'ici quelques semaines.
L'électricien avait annoncé la semaine dernière que les procédures prévues n'avaient pas été respectées par sa filiale Framatome lors d'opérations réalisées "sur certaines soudures de générateurs de vapeur", de gros composants des centrales, lors de leur fabrication.
"Le travail de recensement poursuivi depuis par EDF et Framatome a permis d'identifier 16 générateurs de vapeur installés sur six réacteurs en exploitation : les réacteurs n°3 et 4 de Blayais, le réacteur n°3 de Bugey, le réacteur n°2 de Fessenheim, le réacteur n°4 de Dampierre-en-Burly, ainsi que le réacteur n°2 de Paluel", a détaillé EDF mercredi dans un communiqué. 
C'est donc environ 8% des équipements de ce type en exploitation qui sont concernés.
"A ce stade de l'instruction technique portant sur ces composants, EDF estime que les écarts constatés ne remettent pas en cause l'aptitude au service des matériels et ne nécessitent pas de traitement immédiat", juge toutefois le groupe.
"Aucun de ces équipements aujourd'hui ne présente un risque en matière d'intégrité ou de sûreté des réacteurs", a expliqué Régis Clément, directeur adjoint du parc en exploitation d'EDF. "On n'est pas dans une situation où il y a une nécessité quelconque d'un arrêt immédiat et conservatif de l'un de ces réacteurs", a-t-il insisté lors d'une conférence téléphonique.
A la Bourse de Paris, où l'action EDF avait chuté mardi 10 septembre lors de l'annonce des problèmes, par crainte de l'arrêt de certains réacteurs, le titre progressait de 3,38% mercredi en fin de matinée. Les analystes de Barclays saluaient "des problèmes de fabrication nucléaire potentiellement moins graves que ce qui était craint initialement".
- L'ASN doit se prononcer -
Concernant les équipements non encore en service, "sont concernés les 4 générateurs de vapeur et le pressuriseur du réacteur EPR de Flamanville 3, ainsi que 3 générateurs de vapeur neufs non encore installés destinés à la réalisation des chantiers de remplacement des générateurs de vapeur des réacteurs n° 5 et 6 de Gravelines", indique EDF.
Le groupe ne se prononcera que dans les prochaines semaines sur sa décision pour les équipements destinés à l'EPR de Flamanville. Mais il a déjà repris les activités du chantier de remplacement des générateurs de vapeur à Gravelines 5.
Si EDF a échappé à un arrêt immédiat de certains réacteurs, potentiellement catastrophique, surtout à l'approche de l'automne, reste que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit encore se prononcer après avoir achevé l'instruction du dossier.
"A ce stade on considère qu'il n'y a pas matière à arrêter les réacteurs concernés. Pour autant le sujet doit être investigué jusqu'au bout et c'est le travail qui va être fait dans les prochaines semaines", a ainsi déclaré à l'AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN.
"On continue aujourd'hui de recevoir des éléments d'EDF, donc on pourra se prononcer quand EDF et Framatome auront fait le tour du sujet et que nous-mêmes nous aurons pu examiner l'ensemble de ces éléments", a-t-il poursuivi. "EDF considère que l'aptitude au service n'est pas remise en cause, c'est bien évidemment des choses que l'on va vérifier dans le cadre de notre instruction."
L'ASN menait par ailleurs mercredi une inspection sur le site Framatome de Saint-Marcel (Saône-et-Loire) où étaient fabriqués les composants en question. Cela à la fois pour bien comprendre l'anomalie mais aussi examiner les moyens mis en oeuvre pour identifier les pièces concernées, "pour s'assurer qu'il n'y a pas eu de manque ou d'oubli" dans leur inventaire.
<https://information.tv5monde.com/info/nucleaire-edf-ne-prevoit-pas-d-arreter-de-reacteurs-malgre-des-problemes-de-fabrication-322119>
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3- EDF : la scission se précise, l’opposition s’aiguise, Le Monde, 19/09/19, 03h33
Nabil Wakim

Les syndicats appellent à la grève et à des baisses de production d’électricité, jeudi, pour protester contre le projet de réorganisation de l’entreprise.
La bataille d’Hercule commence, et elle s’annonce longue et complexe. Jeudi 19 septembre, l’intersyndicale d’EDF appelle à une grève « massive » contre le projet de découpage en deux entités de l’entreprise publique.
La mobilisation promet d’être importante, avec des baisses de production dans les centrales hydroélectriques, et dans certains sites nucléaires ou thermiques. « C’est tout simplement la fin d’Electricité de France. On coupe le lien entre la production et la commercialisation », a expliqué mardi, lors d’une conférence de presse, Philippe Page Le Merour de la CGT.
L’objectif des syndicats – qui ont été reçus au ministère de la transition écologique et solidaire, mais pas par la ministre Elisabeth Borne – est de mener une première mobilisation pour faire monter la pression et démontrer à la direction d’EDF et au gouvernement que ce projet de réorganisation n’est pas acceptable en l’état.
Surnommé « Hercule », ce chantier titanesque consiste à séparer les activités d’EDF en deux entités. D’un côté, « EDF Bleu » deviendrait une structure 100 % publique qui comprendrait toutes les activités nucléaires, les barrages hydroélectriques, peut-être les centrales à gaz et le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE). De l’autre, « EDF Vert » regrouperait la branche commerce, qui fournit l’électricité aux clients, les énergies renouvelables, les services et Enedis (ex-ERDF), le réseau de distribution d’électricité.
Vers des négociations ardues avec Bruxelles
Dans un document confidentiel diffusé cet été au comité stratégique du conseil d’administration de l’entreprise et que Le Monde a pu consulter, la direction d’EDF détaille de manière un peu plus précise sa démarche. Le groupe souhaite que le nucléaire soit considéré comme service d’intérêt économique général (SIEG) au niveau européen « puisqu’il recouvre une mission d’intérêt général ». Autrement dit : qu’il puisse déroger aux règles de la concurrence européenne et être intégralement piloté en direct par l’Etat.
> Lire aussi  Comment le patron d’EDF veut scinder son groupe en deux et le privatiser en partie
Un autre sujet majeur ressort de cette présentation : la réforme de l’Arenh, le dispositif qui oblige EDF à vendre à un prix fixe à ses concurrents le quart de sa production nucléaire – un mécanisme inventé pour convaincre Bruxelles de ne pas démanteler le géant public, accusé d’abuser de sa position dominante. « La régulation est un préalable à la mise en œuvre d‘une évolution de l’organisation du groupe », écrivent ainsi les concepteurs d’Hercule.
Concrètement, EDF lie de manière directe la réforme de ce dispositif – qualifié récemment par un dirigeant du groupe de « péril mortel » – à la réorganisation. C’est le cœur de la négociation à venir avec la Commission de Bruxelles, qui s’annonce particulièrement ardue, selon les premières informations qui filtrent sur les contacts entre l’Etat français et le nouvel exécutif européen. « Il est fort probable que les discussions avec la Commission européenne portent sur des garanties permettant de sécuriser le développement de la concurrence commerciale », note également le document.
Pour convaincre Bruxelles d’autoriser la nationalisation du nucléaire français, EDF devra se séparer de sa branche commerciale. Une perspective qui inquiète les syndicats, qui y voient la mort de cette activité, qui compte plus de 6 000 salariés en France. Or, dans ce domaine, les marges sont très faibles et la compétition est rude. Les concurrents du groupe public ont majoritairement délocalisé leurs services client. « Un EDF fournisseur d’électricité séparé de la production n’a aucun modèle économique », s’alarme un syndicaliste.
> Lire aussi  EDF veut endiguer la perte de clients particuliers
Au gouvernement, prudence de sioux
Autre point important mentionné dans la présentation aux administrateurs : ce mécano repose également sur l’idée que l’Etat doit absolument relancer un programme de construction de réacteurs nucléaires.
« Sans l’assurance de construction rapide de nouvelles tranches, l’avenir industriel de l’entité qui serait chargée des activités nucléaires serait réduite à accompagner l’extinction progressive de ses actifs », prévient le document. Or le gouvernement n’a pas donné son feu vert à tel projet, et n’entend pas le faire avant – au mieux – mi-2021.
Dans le schéma proposé – présenté comme « non validé » –, la maison mère « Bleu » devrait détenir au minimum 65 % des parts de « Vert ». « En deça, les deux entités seraient notées [par les agences de notation] distinctement avec un risque d’abaissement de la note des deux », est-il précisé. De quoi alimenter le moulin de ceux qui s’inquiètent d’une logique purement financière dans cette opération. « En interne, le projet passe très mal, il n’y a pas de logique industrielle », s’inquiète un cadre.
En attendant, la mobilisation syndicale contre ce découpage a pris une tournure inattendue, avec la publication, le 13 septembre dans Les Echos, d’une tribune de députés Les Républicains (LR) opposés au projet Hercule, dénonçant « un rêve de financiers ». Julien Aubert, député (LR) du Vaucluse et spécialiste des questions d’énergie, a également écrit au ministre de l’économie Bruno Le Maire. Il s’inquiète d’un « risque sur la souveraineté du service public de l’électricité ».
> Lire aussi  Nucléaire : soudures, maintenance… EDF accumule les déboires
Interrogé sur le sujet à l’Assemblée nationale mercredi, M. Le Maire a répondu qu’à ce jour « aucune décision n’a été prise sur EDF », avant d’ajouter : « Nous garantirons l’intégrité d’EDF ». Au gouvernement, les différents ministères font preuve d’une prudence de sioux sur le sujet. Et pour cause : c’est Emmanuel Macron qui prendra lui-même la décision ou pas de se lancer dans ce chantier à haut risque.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/19/edf-la-scission-se-precise-l-opposition-s-aiguise_5512142_3234.html>
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4- Catastrophe de Fukushima : trois anciens dirigeants de Tepco innocentés, AFP, 19/09/19, 12:00
Kyoko Hasegawa

Trois anciens dirigeants du groupe Tepco ont été acquittés jeudi par le tribunal de Tokyo qui a jugé qu'ils ne pouvaient être reconnus coupables de négligence ayant conduit à la catastrophe nucléaire de Fukushima après le tsunami du 11 mars 2011.
"Les prévenus sont tous innocents", a déclaré le juge en énonçant le verdict, au tout début de l'audience.
"Incroyable", s'est alors exclamée une personne dans le public.
Et le juge de poursuivre : "Les délibérations ont porté sur le fait de savoir s'il avait existé un certain niveau de prédiction" d'un gigantesque tsunami, pour définir si l'accusation de négligence ayant entraîné la mort lors des difficiles opérations d'évacuation était qualifiée ou non.
Puis les quelque cent personnes assises sur les bancs du public sont restées silencieuses, de même que les trois acquittés, durant la longue lecture des attendus justifiant le verdict.
"Il n'y avait pas de consensus" sur le risque de tsunami et Tepco exploitait la centrale de Fukushima Daiichi avec l'autorisation du régulateur, a notamment argué le juge Kenichi Nagafuchi.
"C'est inacceptable", a crié un homme à l'extérieur du tribunal.
Cinq ans de prison ferme étaient requis contre l'ancien président du conseil d'administration de Tokyo Electric Power (Tepco) au moment du drame, Tsunehisa Katsumata (79 ans), ainsi que contre deux anciens vice-PDG, Sakae Muto (69 ans) et Ichiro Takekuro (73 ans).
Selon les plaignants, ils auraient dû stopper la centrale sur la base d'informations faisant état d'un risque de tsunami dépassant ses capacités de résistance.
Ces trois anciens responsables de Tepco étaient les seules personnes physiques à être jugées dans le cadre de ce désastre, le pire accident nucléaire après celui de Tchernobyl en URSS en 1986.
- Indignation de Greenpeace -
Les poursuites engagées contre eux s'appuyaient sur le décès de 44 patients de l'hôpital de Futaba, à quelques kilomètres de la centrale, lors de leur évacuation d'urgence après le tsunami dans des conditions extrêmes, avec un bus qui a tourné en rond pendant plusieurs heures. Pour ces personnes âgées, l'épreuve s'est avérée fatale.
Les procureurs avaient refusé à deux reprises d'engager des poursuites contre les dirigeants de Tepco, arguant que les éléments du dossier étaient insuffisants. Mais un réexamen de l'affaire en 2015 par un panel de citoyens, une procédure particulière, avait tranché pour un procès au pénal.
"Le système juridique du Japon a encore une fois échoué à défendre les droits de dizaines de milliers de citoyens touchés par le désastre nucléaire de Fukushima Daiichi en 2011", a immédiatement réagi l'organisation écologiste Greenpeace dans un communiqué.
"Nous nous abstenons de commenter des procédures judiciaires", a pour sa part écrit Tepco.
La compagnie n'avait pas engagé de travaux pour protéger davantage le site avant que ne survienne au large un puissant séisme de magnitude 9, responsable du gigantesque raz-de-marée qui allait noyer les groupes électrogènes de la centrale, stopper le refroidissement du combustible nucléaire et provoquer sa fusion.
- Etat et Tepco déjà condamnés -
Si le tsunami a causé la mort de 18.500 personnes dans le nord-est du Japon, l'accident nucléaire en lui-même n'a fait aucune victime sur le coup.
Cependant, il est indirectement responsable de plusieurs milliers de "décès liés", reconnus par les autorités comme des morts dues à la dégradation des conditions de vie des personnes évacuées.
Le désastre a forcé des dizaines de milliers d'habitants à abandonner leurs maisons proches de la centrale. Un grand nombre d'entre eux sont encore installés dans d'autres régions du pays, ne pouvant pas ou préférant ne pas rentrer chez eux, par peur des radiations.
Si c'est la première fois que des individus sont jugés au pénal dans cette affaire, l'Etat japonais et Tepco ont déjà été condamnés par la justice à diverses reprises, à la suite de nombreuses plaintes en nom collectif. Leurs amendes sont cependant restées symboliques.
Tepco indemnise les victimes du drame depuis des années, en recevant l'argent d'un fonds créé spécialement et alimenté par l'Etat et l'ensemble des compagnies japonaises d'électricité.
<https://information.tv5monde.com/info/catastrophe-de-fukushima-trois-anciens-dirigeants-de-tepco-innocentes-322269>
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5- A Paris, le réveil de la logistique urbaine fluviale, Le Monde, 21/09/19, 06h21
Grégoire Allix  

Un nouveau service de livraison « verte » par la Seine est inauguré samedi, combinant barge électrique et vélos-cargos. Premier client : Ikea. 
C’est par bateau et à vélo que les Parisiens qui achètent des meubles Ikea sur Internet ou dans le magasin-vitrine ouvert, en mai à la Madeleine, par le géant suédois se feront désormais livrer. Le numéro un mondial de l’ameublement compte parmi les premiers clients d’un service innovant de livraison fluviale, Fludis, inauguré samedi 21 septembre. Une nouvelle tentative de « verdir » la logistique urbaine et de résoudre la difficile équation du « dernier kilomètre », alors que le transport fluvial tarde à tenir ses promesses d’alternative au ballet de camions dans les villes.
Le principe de Fludis : un bateau-entrepôt à propulsion électrique de 38 mètres de long – le format classique des péniches Freycinet –, équipé de deux grues embarquées et pouvant accueillir jusqu’à trente vélos-cargos à assistance électrique, charge ses palettes à l’aube au port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Pendant le trajet jusqu’au centre de Paris, les livreurs organisent les colis pour optimiser les tournées. Au fil des quatre escales parisiennes, chaque vélo peut assurer jusqu’à quatre tournées par jour, emportant, chaque fois, jusqu’à 250 kg de livraisons.
Sur le papier, avec un seul bateau, le dispositif évite, en une année, 300 000 kilomètres de route en camionnettes autour de Paris et l’émission de 110 tonnes de CO2, selon les calculs de ses promoteurs. Des chiffres encore théoriques. « Nous allons monter en puissance de manière progressive, pour nos premiers clients, nous livrerons une vingtaine de tonnes par jour, avec une quinzaine de vélos-cargos », précise le créateur de l’entreprise, Gilles Manuelle.
Le fleuve est très sous-utilisé
Outre les acheteurs d’Ikea, dont les colis sortiront de l’entrepôt ouvert par l’enseigne en février à Gennevilliers, Fludis livrera les sociétés clientes de Lyreco, poids lourds des fournitures de bureau, dont les semi-remorques arriveront chaque jour de Mayenne. Enfin, pour que le bateau ne rentre pas à vide, les livreurs feront le tour des 600 points de collecte de déchets électriques et électroniques du spécialiste du recyclage Paprec pour les rapporter sur son site de tri de Gennevilliers. « Notre objectif est d’atteindre la rentabilité dès le premier exercice », assure M. Manuelle.
Déjà fondateur des sociétés La Petite Reine et Vert chez vous, ce précurseur de la livraison à vélo et de la logistique « verte » a obtenu, pour créer Fludis, le soutien du programme des investissements d’avenir, de la Banque des territoires et du groupe Idec, ainsi qu’une subvention de Voies navigables de France (VNF) et de la région Ile-de-France. Et 3,4 millions d’euros ont déjà été investis dans le programme, notamment pour concevoir et faire construire le bateau.
« C’est un service qui ouvre des perspectives très intéressantes, alors que le fleuve est très sous-utilisé et qu’on assiste à une explosion des livraisons en lien avec le commerce électronique », analyse Dominique Ritz, directeur du bassin de la Seine à VNF. Une dizaine de tonnes de marchandises transitent chaque année par voie fluviale dans Paris, plus de vingt tonnes à l’échelle de la métropole, mais ce sont pour l’essentiel des matériaux de construction et des déblais, sans oublier quelques chargements de céréales. La croissance observée ces dernières années est due aux chantiers du Grand Paris. Pas à la livraison des magasins ni des particuliers…
Congestion de la métropole
En 2012, Franprix avait ouvert la voie, avec un circuit de logistique fluviale qui permet à l’enseigne de livrer 300 de ses magasins à Paris et en petite couronne depuis Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), grâce à une barge naviguant jusqu’au port de la Bourdonnais, dans le 7e arrondissement, où des camions chargent la quarantaine de conteneurs. Depuis, plus rien ou presque. « Nous avons eu des contacts avec d’autres enseignes de grande distribution, des services de messagerie, mais rien n’a abouti, explique une porte-parole de Haropa - Ports de Paris. Ce sont des dossiers longs et complexes : les chargeurs doivent revoir toute leur chaîne logistique quand ils basculent vers le fluvial. »
Plusieurs projets sont dans les tuyaux. Après une expérimentation en 2018, l’entreprise de messagerie Speed Distribution Logistique réfléchit à combiner barge électrique et camionnettes électriques pour livrer, depuis son entrepôt d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), des produits de luxe et de high-tech dans Paris. Et le groupe d’ingénierie Segula s’est associé à GrDF pour développer, à l’horizon 2020, un bateau-pilote à propulsion hybride biogaz et électrique, dévolu à la logistique urbaine, sur un modèle proche de celui de Fludis.
« La congestion de la métropole et l’interdiction de circulation dans Paris vont pousser les entreprises à passer à l’acte », prédit-on chez Haropa. Au-delà de la demande croissante des marques pour des solutions écologiques, « la voie fluviale, même si elle reste un peu plus chère, permet de sécuriser sa chaîne logistique et de garantir les livraisons », appuie M. Ritz.
Encore faut-il préparer les infrastructures à ce possible essor. Haropa a lancé un programme d’électrification des quais pour permettre la recharge des bateaux. Et, à l’heure où les berges sont de plus en plus dévolues aux activités de loisirs, où les quais sont occupés à demeure par des péniches bars ou boîtes de nuit, la réflexion est ouverte sur la cohabitation entre les usages récréatifs et les activités logistiques.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/21/a-paris-le-reveil-de-la-logistique-urbaine-fluviale_6012501_3234.html>
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6- La lente reconversion du site AZF à Toulouse, 18 ans après l’explosion, Le Monde, 21/09/19, 12h01
Philippe Gagnebet  (Toulouse, correspondance)

Le site de 220 hectares accueille un campus consacré à la recherche sur le cancer et va abriter une immense centrale photovoltaïque. 
Le cratère de soixante-dix mètres de long et quarante mètres de large sur plus de cinq mètres de profondeur est certes refermé depuis longtemps, mais la cicatrice demeure dans le cœur des Toulousains. Le 21 septembre 2001, à 10 h 17, l’explosion d’un stock d’environ 300 à 400 tonnes de nitrate d’ammonium déclassé, destiné à la production d’engrais, faisait voler en éclats l’usine AZF (AZote Fertilisants), propriété de la société Grande Paroisse et filiale de Total, provoquant la mort de 31 personnes et en blessant 2 200 autres.
Cette déflagration faisait trembler jusqu’aux fenêtres du Capitole, situé à plusieurs kilomètres de là, et dévastait des quartiers de la ville. Bilan : 2 milliards d’euros de dégâts, un épisode judiciaire encore inachevé (en octobre 2017, l’ex-directeur de l’usine a été condamné à 15 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende et la société Grande Paroisse, à 225 000 euros d’amende, mais un pourvoi en cassation est en cours) et un passé chimique à oublier.
> Lire aussi  Soulevée par l'affaire AZF, la prévention des risques industriels prend du retard.
Dix-huit ans plus tard, une nouvelle pierre, ou plutôt un panneau a été posé, signe de la lente reconversion de la ZAC (zone d’aménagement concerté) Oncopole, du nom du site voisin dévolu à la recherche sur le cancer, inauguré en 2009. Au printemps 2020, la plus grande centrale photovoltaïque urbaine de France devrait fournir « une production annuelle de 19 350 mégawattheures[MWh], soit l’équivalent de la consommation annuelle de 4 100 foyers », a annoncé, le 28 août, Stéphanie Andrieu, directrice générale d’Urbasolar, la société héraultaise choisie pour exploiter le site.
L’investissement et le chantier sont de taille : 35 000 panneaux et 12,4 millions d’euros engagés par Urbasolar, Toulouse Métropole, la régie municipale d’électricité de Toulouse, l’Agence régionale énergie climat et la coopérative Citoy’enR. « Ce projet fait partie de notre ambition depuis 2014 de doubler notre production d’énergies alternatives sur la Métropole », précise le maire (LR), Jean-Luc Moudenc, déjà adjoint en 2001 de l’édile de l’époque, Philippe Douste-Blazy.
Nombreux écueils
S’il a fallu autant de temps pour voir enfin revivre les grands terrains voisins de la Garonne, c’est parce que les écueils étaient nombreux : site encore pollué, zone inondable, alternance politique (de 2008 à 2014, la ville était dirigée par le socialiste Pierre Cohen), casse-tête administratif et législatif pour implanter en zone urbaine une ferme solaire de cette taille, enquête publique, concertations…
Techniquement, Urbasolar a trouvé une première solution face aux inondations, en surélevant les panneaux solaires à 1,20 mètre du sol, au lieu des cinquante centimètres habituels. Mais, plus globalement, « c’est une nouvelle façon d’aborder les partenariats public/privé et de financer la transition énergétique », déclare Thierry Cotelle, président de l’Agence régionale énergie climat, créée par la région Occitanie, qui a investi 2,2 millions d’euros. « Cela confirme aussi notre stratégie, avec Philippe Douste-Blazy, de ne pas attaquer Total en justice, mais de travailler avec, dans cette optique de reconstruction », insiste pour sa part M. Moudenc.
Il faut dire que, depuis la catastrophe, l’entreprise a mis au pot. Toulouse Métropole a récupéré l’ensemble des terrains, soit 220 hectares, pour un euro symbolique, et le groupe pétrolier a largement financé le développement de l’Oncopole. L’impressionnant complexe, à l’architecture futuriste, a bénéficié dès sa création du soutien de l’entreprise : 10 millions d’euros pour la Fondation Toulouse Cancer Santé voulue par Philippe Douste-Blazy, financement de la dépollution du site sur lequel s’est installé en 2014 l’IUCT (l’Institut universitaire du cancer de Toulouse), sans compter les indemnités pour les équipements publics touchés, ou encore pour les dommages liés aux souffrances physiques et morales obtenus par la mairie. « On peut évaluer à 80 millions d’euros la participation de Total au démarrage de l’Oncopole », estime le maire actuel.
Après l’installation, dès le début, des laboratoires Pierre Fabre, de Sanofi, de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ou du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le site a toutefois marqué le pas en 2015-2017. Si environ 5 000 personnes travaillent à ce jour sur l’ensemble du complexe, la Métropole veut relancer une dynamique. C’est dans cette optique que, début juin, tous les acteurs se sont retrouvés pour rebaptiser l’Oncopole en « campus santé du futur ».
Faire vivre le lieu
« Nous allons élargir les thématiques vers le sport ou le bien-être par exemple, mettre en place des leviers pour aider au développement économique et insister sur l’innovation », détaille Daniel Rougé, adjoint au maire chargé de la coordination des politiques de solidarité et des affaires sociales. Autre enjeu : faire vivre le lieu. Malgré la présence d’une quarantaine d’entreprises, le site manque d’activités annexes ou de commerces.
Ainsi, un projet de « hub » ou tiers-lieu, sur 7 000 mètres carrés, comprenant un restaurant, un centre sportif en intérieur, une conciergerie, des bureaux de travail partagés et des commerces de proximité, doit voir le jour d’ici deux ans. Le téléphérique, prévu pour fin 2020, doit permettre de décloisonner la zone.
> Lire aussi  Le téléphérique urbain de Toulouse, futur outil de décloisonnement
La lente reconversion des immenses terrains se poursuit, donc, au point de gommer la mémoire du site, ce que certains déplorent. « La ferme photovoltaïque, le téléphérique, c’étaient nos idées et ça a pris vraiment beaucoup de temps. Surtout, la ville et l’Etat n’ont pas opéré ce travail de réconciliation sur la mémoire, entre les habitants, les anciens salariés de l’usine et les associations. Ce sera toujours un grand manque », souligne l’élu écologiste Régis Godec.
Non loin de là, sur l’île du Ramier, un autre dossier empoisonne encore la ville et l’Etat. Enterrées dans des ballastières, ces étangs sous-terrains artificiels, de 4 000 à 20 000 tonnes de nitrocellulose – un explosif à la puissance équivalente au trinitrotoluène (TNT) – y sont stockées depuis la fin de la guerre de 1914-1918. En 2017, le premier ministre d’alors, Bernard Cazeneuve, avait assuré qu’une opération de dépollution serait menée d’ici à 2022. Depuis, rien n’a bougé, la préfecture assurant que le danger n’est pas prouvé. A Toulouse, encore marquée par la gigantesque explosion du 21 septembre 2001, on ne l’entend pas ainsi.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/21/a-toulouse-la-lente-reconversion-du-site-azf_6012524_3234.html>
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7- Camions au gaz plus polluants que le diesel : réalité ou fake news ?, Gaz mobilité, 23/09/19, 10:07
Michael Torregrossa

Présentant les poids-lourds au gaz comme 5 fois plus polluants que leurs homologues diesel <https://www.transportenvironment.org/publications/do-gas-trucks-reduce-emissions>, l’ONG européenne Transport & Environment (T&E) appelle les instances européennes à cesser les subventions pour les camions GNV. Un constat orienté qui ne tient compte que d’une partie de la réalité. 
De l’espagnol, du français, de l’allemand et bien sûr de l’anglais. Si elle a pour habitude de diffuser ses communiqués dans la langue de Shakespeare, l’ONG Transport & Environment a pris grand soin de traduire sa dernière campagne de communicationpointant du doigt les émissions des camions GNL dans plusieurs langues. Une façon de s’assurer que le message soit bien reçu sur les différents marchés clés pour le secteur.
Annonçant des camions GNL six fois plus émetteurs en oxydes d'azote (NOx) que le diesel, la note de presse envoyée par les équipes de T&E a fait l’effet d’une véritable bombe dans le milieu du transport de marchandises. Le remède serait-il finalement pire que le mal ? C’est ce que semble dire le rapport de l’ONG dont les conclusions se basent sur les résultats d’une étude technique complète réalisée par l’organisme de recherche néerlandais TNO.
Emissions de NOX : un constat orienté
Pour tenter d’y voir plus clair, nous avons fait appel à Richard Lecoupeau. Ancien du CRMT désormais consultant, il a durant de nombreuses années comparé et étudié les émissions des bus et camions fonctionnant gaz et diesel, notamment dans le cadre du projet Rhônalpin Equilibre.
D’entrée de jeu, il ne désavoue pas les chiffres communiqués par l’ONG. « Contrairement à une autre étude sur le GNV présentée par T&E il y a trois ans où les résultats étaient très discutables, la base technique de ce nouveau rapport est solide » précise-t-il. Il est en revanche incomplet puisque les résultats mis en avant par l’ONG ne se concentrent que sur l’utilisation en urbain. Pas vraiment le terrain de jeu principal des tracteurs GNL, davantage conçus pour la longue distance et les trajets autoroutiers. « Les poids lourds au gaz cités sont conçus et optimisés pour des trajets de longue distance sur autoroute, alors que T&E pointe du doigt les résultats de ces véhicules en ville » s’étonne l’association française du GNV (AFGNV) dans un communiqué.
>> Suite à lire à :
<https://www.gaz-mobilite.fr/actus/camions-gaz-plus-polluants-diesel-realite-fake-news-2391-amp.html>
Sur le même sujet :
> Les camions roulant au gaz polluent jusqu’à cinq fois plus que les diesels, Le Monde, 19/09/19, 00h15
Stéphane Mandard  
Promu par l’Union européenne et la France comme un carburant alternatif à l’essence et au diesel, le gaz naturel liquéfié (GNL) ne serait pas aussi « propre » qu’attendu, révèle une étude. 
Présenté par le gouvernement français comme un « carburant alternatif » à l’essence et au diesel, le gaz naturel liquéfié (GNL) a le vent en poupe. L’Union européenne subventionne la construction de terminaux. Les gouvernements octroient des avantages fiscaux aux transporteurs qui troquent leurs vieux camions diesel contre des poids lourds flambant neufs roulant au GNL. En France, le plan énergie climat, censé permettre au pays d’atteindre ses objectifs de réduction des gaz à effets de serre (GES), prévoit de multiplier par dix le nombre de stations-service au GNL entre 2018 (82) et 2028 (840).
Une étude publiée jeudi 19 juillet écorne sérieusement l’image du GNL « propre ». Menée par l’ONG européenne Transport & Environment (T & E), elle montre non seulement que les camions roulant au GNL ne font pas mieux que les diesels en termes d’émissions de GES, mais qu’ils rejettent aussi davantage de gaz toxiques.
Pas meilleurs en termes de rejet de particules
T & E s’est procuré les essais sur route réalisés par l’organisme de recherche indépendant TNO à la demande du gouvernement néerlandais pour comparer les émissions provenant de camions circulant au GNL et au diesel. Six modèles diesel Euro VI (la norme la plus récente) fabriqués en 2013 et trois GNL Euro VI conçus en 2017 (de la marque Scania et Iveco) et 2018 (Volvo) ont été éprouvés dans des conditions de conduite en ville, sur nationale et sur autoroute. Conclusion ? Les camions carburant au GNL recrachent jusqu’à cinq fois plus d’oxydes d’azote (NOx), gaz très toxique rendu célèbre par le « dieselgate », quele diesel le moins polluant. Le même écart est constaté avec l’utilisation de biométhane, également appelé biogaz ou biocarburant, dont le gouvernement français soutient la production.
> Six chiffres des Décodeurs pour comprendre l’ampleur de la pollution automobile
Les essais révèlent également que les camions à GNL ne rejettent pas moins de particules fines que les diesels. Contrairement à ces derniers, ils ne sont d’ailleurs pas tenus de respecter des limites d’émissions avant 2023.
Quant aux GES, les trois camions GNL testés émettent respectivement 3 %, 5 % et 14 % de moins de CO2 que le diesel le plus performant en sortie d’échappement. Mais cet avantage est réduit à néant en prenant en compte le cycle de vie. Les émissions de CO2 liées à la production et au transport du GNL (depuis la Russie notamment) sont en effet estimées 25 % supérieures à celles du diesel dans l’UE.
« Aucune perspective pour la décarbonation du secteur »
« Les camions au gaz ne représentent aucune perspective pour la décarbonation du secteur », conclut le rapport. L’enjeu est pourtant de taille. Les poids lourds sont responsables d’environ un quart des émissions du transport routier, soit 6 % des émissions totales de CO2 de l’UE. Contrairement aux voitures, les millions de camions qui sillonnent les routes d’Europe ne sont soumis à aucun contrôle de leurs émissions de CO2. Une anomalie qui prendra fin en 2020 avec la mise en place d’une norme et d’un objectif de réduction de 30 % d’ici à 2030.
> Décryptage : L’UE a réduit ses émissions de CO2 en 2018, mais en ordre dispersé
Dans leur ensemble, ces résultats contredisent les annonces des constructeurs qui promettaient de nettes améliorations par rapport aux camions diesel : 95 % de moins en particules et 35 % de moins en NOx (Iveco), 20 % de moins en CO2(Scania). L’association européenne des véhicules au gaz naturel et au biogaz (NGVA) assure, elle, que les camions roulant au GNL rejettent jusqu’à 60 % de moins de NOx. Selon les prévisions de la NGVA, 400 000 camions devraient rouler au GNL en Europe d’ici 2030. Contactée par Le Monde, l’association n’a pas répondu à nos sollicitations.
« Les camions au gaz ne sont pas propres et peuvent même être pires que les diesels, commente Stef Cornelis, auteur principal de l’étude de T & E. Il est temps que les responsables politiques réexaminent le cas du GNL et en finissent avec les subventions, les investissements en infrastructures et les réductions fiscales accordées à ce qui est tout simplement un autre carburant fossile polluant. »
> Particules fines : Une nouvelle cartographie révèle les zones les plus polluées de Paris
+ Infographie : Comparaison des émissions de NOx entre camions diesel et GNL, en g/km (conditions de circulation combinées : urbaine, rurale et sur autoroute) <https://img.lemde.fr/2019/09/18/0/0/1068/2249/688/0/60/0/1417e00_vKusWnYRy0GGiExd8B6mgN3Z.png>
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/19/les-camions-roulant-au-gaz-polluent-jusqu-a-cinq-fois-plus-que-les-diesels_5512124_3244.html>
En savoir plus :
> Report. Do gas trucks reduce emissions ?, Transport & Environment, 17/09/19
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8- Autriche : Un glacier attaqué à la pelleteuse pour élargir une piste de ski, les associations s’alarment, 20 Minutes avec agence, 23/09/19, 17h02

Le chantier d’élargissement d’une piste de ski est très décrié par WWF, qui craint des conséquences désastreuses pour l’environnement
Des pelleteuses en train de creuser dans un glacier en Autriche : ce sont les inquiétantes images qu’a partagées début septembre World Wildlife Fund (WWF). L’association cherche à alerter sur un chantier en cours, très dangereux pour l’environnement, rapporte Montagnes Magazine.
Un domaine situé sur le glacier Pitztal, à plus de 3.000 m d’altitude à l’ouest de l’Autriche, creuse actuellement la montagne afin d’élargir une de ses pistes de ski. Mais WWF s’inquiète d’un autre projet, toujours à l’étude, et qui consisterait en la fusion des glaciers de Pitztal et Ötztal et de leurs domaines skiables.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2611211-20190923-autriche-glacier-attaque-pelleteuse-elargir-piste-ski-associations-alarment>
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9- Aucun travailleur du nucléaire français n’a dépassé la dose réglementaire de radioactivité en 2018, Blog Sciences, 23/09/19
Sylvestre Huet

L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire vient de publier son rapport annuel sur le risque radioactif encouru par les travailleurs en 2018. Pas moins de 365.980 personnes, dont un système centralisé permet de suivre année après année les doses de radioactivité subies en situation de travail.
Ces personnes travaillent dans l’industrie nucléaire, bien sûr, qu’il s’agisse des usines de fabrication du combustible à l’uranium, de leur traitement après usage ou des centrales électro-nucléaires. Mais aussi dans l’industrie où l’on utilise des sources radioactives pour des contrôles. Les activités médicales et vétérinaires sont concernées, tant pour les traitements que pour les diagnostics et constituent d’ailleurs le gros des effectifs (57%).  Mais il ne faut pas oublier l’aviation, car les personnels navigants sont exposés à des doses similaires (pour les moyennes) dues aux rayons cosmiques, plus abondants en altitude.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/09/23/nucleaire-zero-dose-de-radioactivite-depassant-la-regle-en-2018/>
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10- Bruxelles juge insuffisant le programme de l’ONU contre la pollution des avions, EurActiv, 24/09/19, 09:24
Dave Keating | translated by  Sandra Moro

La Commission européenne a demandé aux pays européens de rejeter une résolution de l’ONU qui pourrait empêcher l’UE d’aller au-delà de CORSIA, un programme international de réduction des émissions pour l’aviation.
Les ministres des Transports européens ont été informés le 20 septembre que les États membres de l’UE devraient participer à titre volontaire à la phase initiale d’un nouveau mécanisme de compensation du carbone développé par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), à condition que celui-ci n’entrave pas les efforts de l’UE pour réduire les rejets polluants des avions.
L’avertissement de la Commission a été émis avant le sommet de l’OACI qui se tient ce 24 septembre à Montréal. Les pays sont invités à signer une résolution qui pourrait les empêcher d’imposer leurs propres politiques pour réduire les émissions de carbone de l’aviation.
« Pour que l’impact soit global, nous avons aussi besoin d’actions globales », a déclaré Violeta Bulc, la commissaire européenne aux transports, lors d’une réunion des ministres des Transports sur les moyens de décarboner l’aviation civile.
Elle a cependant ajouté que la Commission voulait promouvoir son propre mécanisme de réduction des émissions de carbone de l’aviation, indépendamment des actions internationales.
La Commission a dès lors demandé aux États membres de rejeter toute résolution de l’OACI qui empêcherait l’UE d’étendre les obligations faites au secteur de l’aviation en vertu du système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne (SEQE-UE).
« La présidente élue Ursula von der Leyen a annoncé que la nouvelle Commission comptait réduire progressivement le nombre de quotas gratuits dévolus à l’aviation civile », a déclaré Violeta Bulc aux ministres, évoquant l’intégration de l’aviation au SEQE-UE. Celle-ci avait été ajournée en 2012 à la suite d’une salve de critiques formulées par la Chine, l’Inde et d’autres pays étrangers.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/eu-countries-urged-to-reject-un-scheme-that-could-thwart-action-on-aviation-emissions/>
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11- Les entreprises sont invitées à « verdir » un peu plus les déplacements professionnels, Le Monde, 25/09/19, 07h00
Catherine Quignon

Alors que les déplacements des salariés sont au cœur de la loi d’orientation des mobilités, que font les entreprises pour encourager leurs salariés à privilégier des transports peu polluants ? Malgré un bilan mitigé des plans de déplacement mis en place en 2018, la prise de conscience semble amorcée. 
Alors que le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) vient d’être adopté en nouvelle lecture par les députés le 17 septembre, le texte définitif a de quoi inciter les employeurs à se pencher sur les modes de transport de leurs salariés. Plusieurs articles de la loi visent en effet à « verdir » les déplacements professionnels et les trajets domicile-travail. L’enjeu est décisif : selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), trois salariés sur quatre vont travailler en voiture.
La loi prévoit la mise en place – facultative – par les employeurs d’un « forfait mobilité » de 400 euros au maximum pour inciter les salariés à opter pour le vélo, l’autopartage ou le covoiturage. Les flottes d’entreprise devront aussi comporter une part de véhicules dits « à faible émission » d’au moins 20 % d’ici à 2021. Surtout, la LOM obligera toutes les entreprises de plus de cinquante salariés à inclure des mesures concernant la mobilité dans leurs négociations annuelles obligatoires (NAO).
Un pas de plus par rapport à la loi pour la transition énergétique de 2015, qui obligeait les entreprises de plus de 100 salariés à mettre en place un plan de mobilité dès 2018 pour favoriser les usages alternatifs à la voiture individuelle. Néanmoins, seulement 8 % des entreprises assujetties étaient en conformité avec la loi en janvier 2019, selon l’Ademe.
Vaisselle en plastique abandonnée
La plupart du temps, la mise en place d’un plan de mobilité est vécue comme une contrainte : « Les entreprises renvoient souvent la balle aux collectivités en pointant des problèmes d’accessibilité, comme l’absence de pistes cyclables sécurisées », regrette Jean-Christophe Giannesini, directeur associé de la société de conseil Ekodev. Le spécialiste observe toutefois un regain d’intérêt ces derniers mois : « Avec la crise des “gilets jaunes” et la LOM, on a beaucoup parlé des problèmes de transports. »
« Ces derniers temps, il y a eu une vraie prise de conscience chez nous, aussi bien de la direction que des collaborateurs », confirme Cécile Kebbal, la DRH de 3c-evolution, une entreprise d’informatique, filiale de la Manufacture d’histoires Deux-Ponts. Sur la trentaine de salariés que compte la société basée près de Grenoble, l’usage de la voiture est passé de 70 % à 20 % en quelques années. L’action de l’agglomération pour lutter contre la pollution a clairement été l’élément déclencheur : « On a vu se multiplier les couloirs pour les vélos et les bus », souligne la DRH. Si l’entreprise n’est pas concernée par l’obligation du plan de déplacement, elle est soumise au plan de déplacement mis en place par la collectivité. « Par exemple, si on n’a pas la bonne vignette Crit’Air, on n’a pas le droit de circuler les jours de pic de pollution », indique Cécile Kebbal.
> Lire aussi  Les bons réflexes pour être plus écolo au bureau
L’entreprise a aussi souhaité encourager cette transition. « La direction essaie de faire preuve d’exemplarité », fait valoir Mme Kebbal. Ainsi, le directeur de la société utilise seulement les transports en commun ou le train. L’entreprise a aussi mis en place une démarche RSE (responsabilité sociétale, ou sociale, des entreprises) globale, abandonnant la vaisselle et les gobelets en plastique. Sa flotte automobile est passée de trois à un seul véhicule. 3c-evolution développe également la visioconférence et a mis en place le télétravail pour un de ses collaborateurs basé à Chambéry.
Avec l’assouplissement de son cadre législatif en 2017, le télétravail a été la principale réponse apportée par les entreprises aux problématiques de mobilité. Selon une étude Ifop, menée pour Malakoff Médéric et parue en février 2019, 29 % des salariés français déclaraient télétravailler plus ou moins régulièrement en 2018. Ils étaient seulement 8 % il y a dix ans. Les grands groupes ont été les premiers à expérimenter ces solutions. Chez Accenture, au moins trois quarts des salariés télétravaillent.
Bornes de rechargement
Dans un souci de sensibilisation, Accenture a aussi proposé quatre véhicules électriques et hybrides rechargeables en autopartage à disposition des salariés. « De cette manière, on a réussi à convertir plusieurs collaborateurs aux véhicules électriques », se réjouit Alexandra Melville, responsable mobilité et flottes automobiles chez Accenture. Le groupe a aussi « verdi » sa flotte, aujourd’hui presque exclusivement composée de véhicules électriques. Résultat : les émissions de CO2 par employé ont été réduites de plus de 50 % depuis 2006-2007.
Qui plus est, les collaborateurs peuvent bénéficier d’un « budget mobilité » pour financer leurs déplacements, un peu sur le modèle du forfait mobilité prévu par la LOM. Une sorte d’avantage en nature qui remplace la classique voiture de fonction, notamment pour les plus jeunes. « On s’est aperçus que plusieurs de nos collaborateurs, parmi la jeune génération, n’avaient même pas le permis », constate Alexandra Melville.
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Du côté de la Caisse des dépôts, la directrice du programme RSE, Catherine Ollivier, souligne l’importance des actions de communication pour sensibiliser les salariés : « Par exemple, on a proposé à nos salariés franciliens de tester le service de location Véligo. » La Caisse des dépôts a aussi mis en place des parkings pour vélos sécurisés sur ses principaux sites. Résultat : le nombre de salariés se rendant à vélo sur leur lieu de travail a globalement triplé.
Mais il y a encore une bonne marge de progression : à Bordeaux, pas moins de 80 % de ses salariés se rendent au travail en voiture. Afin de renverser la tendance, « on a opté pour la prise en charge à 80 % de leur abonnement aux transports en commun, en leur offrant une carte de transport pour la journée en guise de test », indique Catherine Ollivier. Des bornes de rechargement pour les véhicules électriques sont aussi prévues.
« Il faut jouer sur plusieurs leviers pour sensibiliser les salariés, notamment sur les économies qu’ils peuvent réaliser », souligne Jean-Christophe Giannesini. S’il est massivement adopté par les entreprises, le futur forfait mobilité jouera peut-être ce rôle d’incitateur.
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Les chiffres
• 12 millions : Les trajets domicile-travail et déplacements professionnels génèrent annuellement 12 millions de tonnes de gaz à effet de serre en France, indique l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
• 3 % : c’est le taux des trajets domicile-travail qui recourent au covoiturage. Idem pour le vélo. Trois salariés sur quatre se rendent au travail en voiture, le plus souvent seuls à bord.
• 40 % : c’est l’économie de consommation d’énergie du bus par rapport à la voiture. Le métro, c’est 104 fois moins.
<https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/09/25/les-entreprises-sont-invitees-a-verdir-un-peu-plus-les-deplacements-professionnels_6012943_1698637.html>
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12- Train ou avion, les entreprises à l’heure du choix, Le Monde, 25/09/19, 14h03
Catherine Quignon  

Les vols pour motif professionnel ont tendance à diminuer au profit du rail, les entreprises se disant de plus en plus concernées par la réduction de leur impact carbone. 
C’est la dernière tendance à la mode chez les défenseurs de l’environnement : le « flight shaming », autrement dit « la honte de prendre l’avion ». Très médiatisé ces derniers mois, ce mouvement apparu en Suède revient à privilégier les transports ferroviaires plutôt qu’aériens afin de réduire son empreinte carbone. Alors que, selon l’Insee, 40 % des vols intérieurs en France sont des déplacements professionnels, la clientèle « business » commence-t-elle à être gagnée par ce mouvement ?
Diminution des vols intérieurs
Une chose est sûre : contrairement aux touristes, les voyageurs d’affaires sont de moins en moins nombreux à débarquer dans les aéroports européens. La tendance n’est pas nouvelle : entre 2012 et 2017, les voyages d’affaires ont diminué de 30 % pour les vols intérieurs et de 9 % sur l’ensemble des vols, selon les données compilées par Eurostat. « La baisse des trajets en avion s’explique en partie par le déploiement d’autres alternatives, comme la visioconférence », relativise Laurent Bensaid, directeur « Program Management » France chez BCD Travel. Mais, de son point de vue, le train séduit aussi un nombre croissant de voyageurs d’affaires sur les trajets domestiques : « Grâce à la réduction des durées sur certaines lignes, les comportements évoluent au profit du train », observe-t-il.
Cette tendance est confirmée par les chiffres transmis par la SNCF fin mai 2019 : les ventes affaires sur ses lignes ont progressé de 9,5 % entre 2016 et 2018. Des résultats que la SNCF attribue d’abord au lancement de ses nouvelles lignes à grande vitesse en 2017. « Depuis le lancement de la LGV qui met Bordeaux à moins de trois heures de Paris, l’avion est nettement moins plébiscité par les voyageurs d’affaires se rendant sur cette destination », confie un connaisseur du dossier.
Des entreprises qui préfèrent le rail
Chez Accenture, depuis plusieurs années les voyages d’affaires inférieurs à trois heures quinze doivent être faits en train plutôt qu’en avion. Une règle mise en place pour des raisons environnementales, mais aussi pratiques. « Sur les courtes distances, le train permet de gagner du temps par rapport à l’avion, entre le passage de la sécurité et l’attente dans les salles d’embarquement », fait valoir Alexandra Melville, responsable Mobilité et flottes d’entreprise chez Accenture. La Caisse des dépôts a aussi mis en place une charte qui demande à ses collaborateurs de privilégier le train pour les trajets réalisables en moins de trois heures.
Idem pour la Banque de France : afin de réduire ses émissions de CO2, dans le cadre de son plan de déplacements entreprises (PDE), ses agents sont priés de recourir au train dès lors que la durée du trajet est inférieure à trois heures trente. Chez Egis, une entreprise d’ingénierie, la politique voyage du groupe incite les collaborateurs à ne pas utiliser l’avion pour des déplacements en métropole. Et pour cause : en 2017, 83 % des émissions de dioxyde de carbone émises par cette société étaient issues des déplacements de ses collaborateurs, dont près de la moitié concerne l’aérien et la voiture.
Pour le moment toutefois, rares sont les entreprises qui se sont positionnées sur le sujet. De l’avis de Pascal Valendru, responsable des partenariats au sein de la société de gestion des déplacements professionnels Travelys, l’arbitrage entre train et avion reste d’abord guidé par des considérations pragmatiques. « Les voyageurs d’affaires choisissent d’abord la solution la plus pratique pour eux et qui prend le moins de temps possible », fait-il valoir. La dimension « coût » intervient également, en particulier au sein des PME. Néanmoins, Laurent Bensaid observe une évolution des mentalités : « Il y a davantage d’attentes de la part de nos clients depuis quelques années sur les questions environnementales. Les entreprises se montrent concernées par la réduction de leur empreinte carbone. »
> Lire aussi  La révolution verte à la peine dans le voyage d’affaires
Ecotaxe et bilan carbone
De l’avis de Michel Dieleman, le président de l’AFTM, un changement d’état d’esprit commence à apparaître chez les voyageurs eux-mêmes : « En matière environnementale, les comportements vertueux sont de plus en plus plébiscités, notamment par les plus jeunes. » Toutefois, pour un chef d’entreprise, « il y a aussi une question d’image en jeu », nuance-t-il.
Une évolution également poussée par la législation. Depuis 2012, les entreprises de plus de 500 salariés doivent réaliser un bilan carbone, mais sans obligation de prendre en compte les déplacements professionnels de leurs collaborateurs. Dans le cadre du projet de loi d’orientation sur les mobilités (LOM), plusieurs amendements visant à taxer davantage l’avion ou interdire certains vols intérieurs ont été âprement discutés. Finalement, la ministre de la transition écologique et solidaire et des transports, Elisabeth Borne, a annoncé en juillet la mise en place d’une écotaxe sur les trajets aériens. Trajets sur lesquels risque aussi de se répercuter la hausse du prix du baril de pétrole.
> Lire aussi  Le gouvernement met en place une écotaxe sur les billets d’avion
Le changement de comportement pourrait également venir des compagnies aériennes elles-mêmes. KLM a annoncé en septembre dernier qu’elle remplacera dès mars 2020 une de ses cinq liaisons quotidiennes entre Bruxelles et Amsterdam par le train, à travers un partenariat avec Thalys et la NS Dutch Railways. Si le train gagne du galon chez les voyageurs d’affaires, il sera néanmoins difficile d’inverser la tendance au niveau mondial : selon l’IATA, l’Association internationale du transport aérien, le nombre de passagers aériens dans le monde devrait doubler d’ici à 2037 pour atteindre 8,2 milliards.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/25/train-ou-avion-les-entreprises-a-l-heure-du-choix_6013000_3234.html>
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13- Circulation, vitesse, accès : comment sauver le périph ?, The Conversation, 27/09/19, 04:18
Par François Lévêque, Professeur d’économie, Mines ParisTech

Plus d’un million d’automobilistes empruntent chaque jour le périphérique parisien. Combien seront-ils demain ? Beaucoup moins s’il est transformé en boulevard avec feux tricolores et plates-bandes. Plus un seul s’il est détruit et remplacé par des logements, des bureaux, des arbres… L’approche des élections municipales en mars 2020 libère l’imagination. Si elle est nécessaire, il faut aussi savoir garder les pieds sur l’asphalte.
Faire un tour d’analyse économique du périphérique et de sa transformation future est moins amusant mais sûrement pas inutile !
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/circulation-vitesse-acces-comment-sauver-le-periph-123794>
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14- A Gonesse, EuropaCity, un mégacomplexe sur la corde raide, Le Monde, 27/09/19, 06h18
Grégoire Allix  

Le gouvernement pourrait mettre un coup d’arrêt au projet, mais ne renoncerait pas à urbaniser le Triangle de Gonesse. 
Le projet EuropaCity apparaît plus fragile que jamais, sans que ses opposants puissent encore sabler le jus de carotte. Le premier ministre et le chef de l’Etat ont chargé la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, de leur fournir promptement un avis éclairé sur l’avenir à donner à ce mégacomplexe de commerces et de divertissements, que la branche d’immobilier commercial du groupe Auchan, Ceetrus, et le conglomérat chinois Wanda souhaitent construire sur 80 hectares de cultures céréalières à Gonesse (Val-d’Oise), à 15 kilomètres au nord de Paris.
Jeudi 26 septembre, Mme Borne devait recevoir séparément le président de Ceetrus, Vianney Mulliez, et les représentants des associations qui bataillent contre le projet et défendent un programme alternatif de maraîchage biologique. Le 18 septembre, la ministre avait auditionné les élus locaux, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, ainsi que le préfet de région Michel Cadot et Thierry Lajoie, le PDG de Grand Paris Aménagement, l’établissement public chargé d’urbaniser pour l’Etat la zone d’aménagement concerté (ZAC) du Triangle de Gonesse, ces 280 hectares de champs situés entre les aéroports de Roissy et du Bourget, dont EuropaCity constitue la pièce maîtresse et la locomotive.
> Lire aussi  Europacity : « Comment peut-on promouvoir un pareil urbanisme dans le contexte de crise climatique actuel ? »
Confronté à une vive opposition, ce projet est embourbé dans une interminable guérilla judiciaire. Erigé par ses adversaires en symbole de l’artificialisation des terres agricoles au profit de grands projets inutiles, il est surtout devenu politiquement compliqué à assumer pour l’exécutif, alors qu’Emmanuel Macron veut placer la suite de son quinquennat sous le signe de l’urgence écologique. « Le gouvernement a un problème d’image et de communication politique lié au fait qu’il n’assume pas son opération d’aménagement », regrette David Lebon, le directeur du développement d’EuropaCity.
Les promoteurs l’assurent : il est trop tôt pour enterrer EuropaCity. Ils sont sur le point d’annoncer des évolutions importantes concernant la protection de la nature et la biodiversité, qu’ils ont présentées à Mme Borne. Assez pour sauver le projet ? Ces dernières années, déjà, le plan urbain a été amélioré, les exigences environnementales renforcées, la piste de ski artificielle abandonnée… Pas suffisant pour apaiser les opposants, qui y voient, non pas le concentré d’innovation promis par ses concepteurs, mais un avatar de l’urbanisme du siècle dernier, mêlant gigantisme commercial de périphérie et industrialisation des loisirs.
> Lire aussi  La guérilla des opposants à EuropaCity continue de porter ses fruits
Dans ce contexte, la grande consultation lancée par Mme Borne pourrait surtout servir, selon plusieurs sources, à habiller la décision de porter un coup d’arrêt au projet. Le gouvernement est aujourd’hui tenu de faire un choix, quitte à rejeter brutalement un investissement privé de plus de 3 milliards d’euros, qui bénéficiait depuis 2011 de la bénédiction des services de l’Etat. EuropaCity est censé ouvrir en 2027, en même temps que la gare de la future ligne 17 du Grand Paris Express, qui desservirait le complexe. Pour respecter cette échéance, c’est maintenant que l’Etat et les promoteurs du projet doivent formaliser des contrats, au risque, pour l’exécutif, d’afficher un soutien explicite à EuropaCity, ce dont il s’est bien gardé jusqu’ici.
Cascade de questions
« Le gouvernement a le choix entre soit annoncer clairement l’abandon d’EuropaCity, soit mettre le dossier sur pause et reporter la décision, en abandonnant au passage l’échéance de 2027 », analyse une bonne source. La seconde solution éviterait à la majorité de s’exposer sur ce dossier avant les élections municipales de mars 2020, tout en laissant à Ceetrus l’espoir de voir son projet se réaliser un jour. La première option aurait l’avantage de contribuer à mettre en scène le virage « vert » du quinquennat, mais ouvre une cascade de questions.
Car si EuropaCity est sur la sellette, le gouvernement ne semble pas prêt à donner raison aux associations et à remettre en cause l’urbanisation du Triangle de Gonesse, programmée par l’Etat et la région Ile-de-France depuis près de trente ans. Abandonner EuropaCity implique donc de rechercher un autre projet structurant, plus conforme aux enjeux du XXIe siècle. « Nous tuer, c’est de fait remettre en cause l’aménagement du Triangle car, sans nous, la ZAC sera difficile à financer », avertit David Lebon. Selon des connaisseurs du dossier, les services de l’Etat sont déjà mobilisés pour identifier un projet alternatif, mais cela pourrait prendre des années.
Ce retour à la case départ pose aussi la question de la ligne 17 du Grand Paris Express. De nombreux experts, y compris au sein du ministère des transports, ont toujours considéré cette ligne comme une hérésie en raison de ses faibles prévisions de trafic. Or EuropaCity, avec ses 31 millions de visiteurs annuels attendus, comptait pour une large part des passagers escomptés. A quoi bon ouvrir la ligne et la gare en 2027, en plein champ ?
> Lire aussi  EuropaCity à Gonesse : l’annulation du plan d’urbanisme, une victoire d’étape pour les opposants
« Nous voulons obtenir le report de la construction de la gare : si elle se fait, le territoire finira par être urbanisé, or nous voulons que la totalité du Triangle soit orientée vers un projet de maraîchage, en commençant par les parcelles déjà expropriées », plaide Bernard Loup, le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse. Les militants organisent une marche de Gonesse à Matignon les 4 et 5 octobre contre l’ouverture imminente du chantier de la gare, leur nouvelle cible après EuropaCity.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/27/a-gonesse-europacity-un-megacomplexe-sur-la-corde-raide_6013218_3234.html>
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15- Reportage. A Kathu, en Afrique du Sud, on stocke l’énergie du soleil, Le Monde, 28/09/19, 10h51
Nabil Wakim  (Kathu, Afrique du Sud)

A 600 kilomètres de Johannesburg, une centrale solaire à concentration est entrée en activité. Elle permet de conserver l’énergie pour s’en servir la nuit tombée. Une technologie appelée à se développer sur le continent africain. 
C’est une terre sableuse et rouge, qui s’étend à perte de vue et qui laisse apparaître un immense complexe minier. Kathu, à 600 kilomètres à l’ouest de Johannesburg, se trouve en plein cœur du désert du Kalahari. Les 8 000 habitants y vivent au rythme du site d’exploitation du minerai de fer de Sishen, à quelques kilomètres de la ville, où tout semble appartenir à la compagnie minière Anglo American, qui exploite notamment l’aéroport ou… le club de golf.
Au large de cette mine à ciel ouvert – l’une des plus grandes au monde – on croise sur la route des Koudous, ces grandes antilopes aux cornes divergentes, et des acacias géants, dans un paysage sec, où la couleur rouge est omniprésente. C’est dans cette région pauvre et désertique qu’a démarré en avril la plus grande centrale solaire à concentration (ou CSP pour concentrated solar power) d’Afrique du Sud. La centrale est exploitée par le français Engie (ex-GDF-Suez), qui a invité Le Monde à visiter le site lors de son inauguration. Ce type de technologie est encore assez rare, mais pourrait se développer dans les années à venir, en particulier sur le continent africain.
Kathu Solar Park n’est pas composée de panneaux photovoltaïques, mais de centaines de milliers de miroirs, qui reflètent les rayons du soleil, ce qui permet de chauffer un fluide qui circule à travers toute la centrale. Cette chaleur est ensuite stockée dans un immense réservoir de sel fondu. « Son avantage, c’est qu’il peut rester chaud plusieurs jours », explique Cedric Faye, le PDG du site. L’intérêt de cette technologie ? En conservant la chaleur, on peut l’utiliser pour produire de l’électricité après le coucher du soleil. Le processus est ensuite assez comparable à des centrales électriques classiques : la chaleur permet de chauffer de l’eau et génère de la vapeur qui fait tourner une turbine et produit de l’électricité à la demande.
« Produire et stocker »
Les parcs photovoltaïques classiques, qui se construisent à grande vitesse dans le monde (près de 100 gigawatts ont été installés en 2018), ont vu leurs coûts baisser très fortement : selon les données de Lazard, ils ont été divisés par neuf en dix ans. Mais ils souffrent d’un défaut difficile à contourner aujourd’hui : sans capacité à stocker l’électricité en grande quantité, leur production doit être utilisée immédiatement sur le réseau. Or ces parcs sont les plus productifs en milieu de journée, et cessent de fournir lorsque le soleil se couche.
A l’inverse, une centrale solaire à concentration permet de décaler le moment entre la production et la consommation. « Le modèle ici, c’est de produire pour la pointe du soir, lorsque les gens ont le plus besoin d’électricité », explique Cédric Faye. Dans cette zone très ensoleillée, la centrale de 100 mégawatts opère pendant la journée, puis continuer produire en soirée grâce à l’énergie stockée, qui représente l’équivalent de quatre heures et trente minutes de production.
« On peut produire et stocker en même temps », la chef d’exploitation Keaoleboga Mookodi en détaillant les différents modes de fabrication en fonction de l’ensoleillement, dans la salle de contrôle, où trois opérateurs vérifient la vapeur nécessaire pour faire tourner la turbine. « Si la température est élevée, on peut produire de l’électricité à la demande en une trentaine de minutes », explique-t-elle.
Sortir de la dépendance au charbon
Le site de Kathu a signé un contrat sur vingt ans avec le géant sud-africain de l’électricité, Eskom. Celui-ci s’est engagé à racheter l’électricité à des tarifs variables : elle est vendue à un prix de base pendant la journée, mais beaucoup plus cher en début de soirée, le moment où le réseau électrique en a le plus besoin.
Le pays est confronté à des enjeux énormes dans ce domaine : d’un côté, il doit sortir progressivement de sa dépendance au charbon, qui fournit plus de 80 % de l’électricité du territoire. De l’autre, il fait face à la déroute financière et opérationnelle de son opérateur national. Eskom connaît de graves problèmes de gestion et se retrouve au cœur des affaires de corruption qui ont émaillé les deux mandats de l’ex-président Jacob Zuma, de 2009 à 2018. Du fait de ces difficultés, le groupe a dû multiplier en 2019 les coupures, qui pénalisent fortement la population.
> Lire aussi  L’effondrement d’Eskom, mastodonte sud-africain de l’électricité
D’où la nécessité pour le pays de 56 millions d’habitants, d’investir sur le réseau et dans de nouvelles capacités de production. Mais le rythme de développement est soumis à de fortes contraintes politiques. La centrale de kathu avait été initialement imaginée en 2011, mais les travaux n’ont finalement commencé qu’en 2016 – pour un coût total de 750 millions d’euros.
> Lire aussi  Dans l’Afrique du Sud charbonnière, la population est prisonnière d’une pollution mortelle
Le parc de Kathu, qui emploie 73 salariés, a une allure particulière : des milliers de miroirs géants incurvés de 4 mètres de haut se regardent les uns les autres, baignés par la lumière. Un dispositif spécial permet de les positionner au mieux pour suivre les rayons du soleil. Pour conserver leur efficacité, ils doivent être nettoyés régulièrement : des camions spécialement conçus pour le site sillonnent les allées la nuit avec des brosses géantes pour s’assurer de la meilleure productivité possible. Il faut dire que le site, qui s’étend sur 5 kilomètres carrés, compte 384 000 miroirs soigneusement alignés. Vue du ciel, la centrale à l’air d’un immense rectangle lumineux en plein désert.
Une première pour Engie
Les saisons ont aussi un impact sur l’activité du site de Kathu. « L’hiver, la production est moindre : les jours sont plus courts, les nuits sont glaciales », explique Keaoleboga Mookodi. Résultat : la production est 25 % moins importante qu’en été. « En moyenne, on va fournir de l’électricité pour l’équivalent de 179 000 foyers sud-africains », détaille Julian Nair, le directeur d’exploitation du site.
C’est une première pour le groupe Engie, qui est plutôt connu en Afrique du Sud pour être opérateur de centrales à gaz. « Cette technologie nous intéresse beaucoup », explique le numéro deux du groupe français Paulo Almirante, qui rappelle que le gouvernement sud-africain avait spécifiquement lancé un appel d’offres pour cette technologie, en plus des autres initiatives sur les énergies renouvelables. « Nous répondons aux demandes de la politique énergétique des pays. S’il y a d’autres projets de ce type, on n’hésitera pas à s’engager », précise M. Almirante.
L’idée d’utiliser les rayons du soleil comme source d’énergie est loin d’être nouvelle. Selon la légende, en 212 avant Jésus-Christ, Archimède en aurait fait la première expérience lors du siège de Syracuse contre les Romains : les soldats grecs auraient utilisé des boucliers de bronze pour concentrer les rayons du soleil et les diriger contre les navires ennemis… qui auraient pris feu. Bien plus tard, au XIXe siècle, des scientifiques français et italiens ont posé les bases de l’utilisation de la chaleur du soleil pour créer de l’énergie en utilisant des miroirs.
C’est ensuite en Espagne que cette technologie a connue un de ses développements les plus importants – on y compte 2,3 gigawatts d’installations de CSP, et un nombre important de fournisseurs spécialisés. Mais des changements de règles dans l’octroi des subventions en 2010 ont mis un frein à cette croissance.
Et les centrales solaires à concentration restent encore peu nombreuses dans le monde, même si elles progressent. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 600 mégawatts de nouvelles capacités ont été installés en 2018, cinq fois plus qu’en 2017.
« Accès difficile au financement »
Jusqu’ici, la technologie était considérée comme fiable mais très coûteuse, comparée aux panneaux photovoltaïques. Elle demande aussi un ensoleillement très fort, et ne peut donc être déployée que dans certaines régions du globe. C’est notamment le cas en Espagne, aux Etats-Unis ou au Maroc. « Le coût des CSP baisse en continu. Il faut des projets pionniers comme celui de Kathu, qui permettent ensuite aux autres d’être moins chers et plus efficaces », souligne M. Almirante d’Engie.
> Lire aussi  Les Espagnols redécouvrent l’énergie solaire
« Les appels d’offres réalisés récemment témoignent d’un potentiel important de baisse des coûts, reconnaît également l’AIE, mais les risques technologiques, un accès difficile au financement et des marchés de l’électricité qui ne favorisent pas le stockage continuent de représenter des défis pour le développement des centrales solaires concentration. » L’Agence soulignait récemment que les projets actuellement en cours sont inférieurs à ce qui est nécessaire pour arriver aux objectifs de l’accord de Paris sur le climat.
Selon une étude du cabinet GlobalData, la Chine pourrait prendre la tête dans ce domaine. Le pays n’a ajouté que 200 mégawatts de capacité en 2018, « mais c’est sept fois plus qu’en 2017 », explique Pavan Kumar Vyakaranam, analyste chez GlobalData avant de souligner que le pays a annoncé un premier paquet de 20 projets d’ici à 2030 avec un tarif de soutien public avantageux.
Pour contourner les enjeux liés aux coûts des CSP, certains cherchent d’autres modèles. Un consortium auquel appartient EDF a ainsi remporté en mai un projet d’ampleur au Maroc, qui combine cette technologie avec des panneaux solaires traditionnels. La construction devrait commencer à la fin de l’année 2019.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/28/a-kathu-en-afrique-du-sud-on-stocke-l-energie-du-soleil_6013441_3234.html>
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16- Dieselgate : Volkswagen face au premier méga-procès de clients en Allemagne, AFP, 29/09/19, 13:00
Yann Schreiber

Le géant Volkswagen affrontera dès lundi le premier grand procès de consommateurs en Allemagne, regroupant des centaines de milliers de clients demandant réparation pour leurs voitures diesel truquées, quatre ans après l'éclatement du "dieselgate".
L'audience, qui devrait s'étaler sur plusieurs années, s'ouvre lundi à 08h00 GMT au tribunal régional de Brunswick, à une trentaine de kilomètres du siège historique de Volkswagen à Wolfsburg (Basse-Saxe).
Près de 450.000 personnes se sont inscrites pour cette requête groupée -- la première de ce type en Allemagne, selon une procédure adoptée dans la foulée du dieselgate.
L'association de consommateurs VZBV fait office de requérant unique et accuse le groupe automobile d'avoir délibérément nui à ses clients en installant à leur insu un logiciel faisant paraître le véhicule moins polluant qu'il ne l'est en réalité.
Ce procès est pour l'instant le plus important en Allemagne dans ce scandale à tiroirs, qui continue de hanter le constructeur alors qu'il tente de tourner la page en misant sur l'électrique.
Concrètement, les juges devront trancher une cinquantaine de points, mais la question principale sera de déterminer si Volkswagen a "causé un préjudice" et agi "de manière contraire à l'éthique".
Klaus Müller, directeur de la VZBV, se dit "convaincu" de voir le tribunal conclure en ce sens. Mais Volkswagen soutient qu'il "n'y a pas de dommages et donc pas de fondement à cette requête".
- 30 milliards d'euros -
"Encore aujourd'hui, des centaines de milliers de véhicules sont utilisés" sur les routes, insiste Martina de Lind van Wijngaarden, avocate de l'entreprise.
Même s'il s'avérait défavorable à Volkswagen, le jugement n'entraînera pas directement un remboursement : chaque consommateur enregistré devra ensuite faire valoir ses droits individuellement.
L'examen de cette requête collective devrait durer au moins jusqu'en 2023 en raison d'un appel possible devant la Cour fédérale, selon Volkswagen. Les procédures individuelles peuvent encore prendre plus d'un an par la suite.
Pour écourter la procédure, la VZBV est "ouverte" à un accord à l'amiable mais "dans ce cas, Volkswagen devrait malgré tout payer une somme significative", a expliqué M. Müller à l'AFP.
Le constructeur estime qu'un tel accord est "peu imaginable" en raison de l'hétérogénéité des situations : une partie des dossiers seraient des doublons ou concernent des clients résidant à l'étranger ou ayant acheté leur voiture après la révélation de l'affaire.
Enfin, en parallèle de la procédure groupée, 61.000 requêtes individuelles ont été déposées en Allemagne, dont une partie ont abouti à des accords extra-judiciaires.
Le scandale remonte à 2015, quand Volkswagen a avoué avoir équipé 11 millions de véhicules de logiciels truqueurs. Il a depuis coûté au groupe plus de 30 milliards d'euros en frais juridiques, amendes et dédommagements, déboursés pour l'essentiel aux Etats-Unis.
- Transformation -
Pour l'heure, le constructeur n'a payé en Allemagne que trois amendes d'un total de 2,3 milliards d'euros, mais reste sous la menace d'une cascade de procédures civiles et pénales.
Ainsi, dans un procès engagé il y a un an, des investisseurs réclament dédommagement pour la chute spectaculaire du cours en Bourse après l'éclatement du dieselgate.
En début de semaine, l'actuel patron Herbert Diess et le président du conseil de surveillance du groupe Hans Dieter Pötsch ont été renvoyés devant les juges pour manipulation de cours de Bourse. L'ex-patron Martin Winterkorn, qui a dû démissionner en 2015, a lui, en plus, été renvoyé pour "fraude".
Au-delà du front judiciaire, le scandale a accéléré le déclin du diesel et les voitures diesel risquent d'être bannies de plusieurs villes allemandes en raison de leur niveau de pollution en oxydes d'azote (NOx).
Pour Volkswagen, le scandale du diesel "appartient à l'histoire du groupe" au même titre que "la coccinelle et la Golf", reconnaît Ralf Brandstätter, responsable de la marque VW.
Mais il assure que le groupe a "profondément changé" : le constructeur mise 30 milliards d'euros sur sa nouvelle gamme électrique pour "regagner l'estime de la société".
"La crise du diesel était pour nous comme un catalyseur pour la transformation", a récemment expliqué M. Brandstätter dans un entretien à l'AFP.
<https://information.tv5monde.com/info/dieselgate-volkswagen-face-au-premier-mega-proces-de-clients-en-allemagne-324098>
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17- Un lieu dans l’actu : Three Mile Island, Le Monde, 29/09/19, 23h37
Stéphanie Le Bars

Factuel. La centrale nucléaire de Pennsylvanie, à l’origine du plus grave accident nucléaire civil aux Etats-Unis, vient de cesser définitivement son activité.
Coordonnées GPS : 40° 09’ 14’’ N 76° 43’ 28’’ O
• L’accident de 1979
A ce jour, Three Mile Island (Pennsylvanie) constitue le seul désastre nucléaire civil des Etats-Unis. En mars 1979, la seconde unité de la centrale, ouverte trois mois plus tôt sur cette petite île de la rivière Susquehanna, subit un dysfonctionnement dans le processus de refroidissement de son réacteur. L’incident, aggravé par des erreurs humaines, provoque sa fonte partielle. Il ne fait aucune victime, mais entraîne l’évacuation de 130 000 personnes.
A l’arrêt durant six ans, la centrale reprend sa production, non sans susciter un débat sur les dangers de cette nouvelle énergie. Dans la foulée, plusieurs projets de construction de centrales nucléaires sont abandonnés.
> Lire aussi Trente ans après Tchernobyl, « un accident nucléaire majeur ne peut être exclu nulle part »
• Une fermeture prématurée
La centrale, qui fournissait de l’énergie à 830 000 foyers, était programmée pour fonctionner jusqu’en 2034. Mais, plus que la pression des militants écologistes, ce sont ses coûts de production – élevés face à un prix du baril de pétrole très bas – qui ont précipité sa fermeture : le dernier réacteur a été arrêté le 20 septembre.
Le dirigeant d’Exelon Generation, opérateur privé de la centrale, a déploré que, « à l’heure où sont recherchées des sources d’énergie propre pour lutter contre le changement climatique », l’Etat de Pennsylvanie n’ait pas encouragé le maintien en activité du site.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/09/29/un-lieu-dans-l-actu-three-mile-island_6013541_4500055.html>
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18- La centrale nucléaire de Fessenheim sera définitivement arrêtée en juin 2020, annonce EDF, France info avec AFP, 30/09/19, 09:33

Sa fermeture, une promesse de l'ex-président François Hollande, devait intervenir initialement fin 2016, mais a été reportée à plusieurs reprises.
La plus ancienne centrale nucléaire de France vit ses derniers mois d'activité. EDF a confirmé dans un communiqué, lundi 30 septembre, que la fermeture définitive de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) interviendrait le 22 février 2020 pour le premier réacteur et le 30 juin pour le second. 
Ces dates diffèrent légèrement de celles avancées en février dernier par le ministre de la Transition écologique de l'époque, François de Rugy, qui avait alors évoqué une fermeture du premier réacteur en mars 2020, et en août 2020 pour le second.
Mise en service en 1977, Fessenheim est la doyenne des centrales encore en activité en France. Ce site, qui génère d'importantes recettes fiscales pour les collectivités, emploie directement 850 salariés d'EDF et environ 350 employés permanents d'entreprises prestataires.
Sa fermeture, une promesse de l'ex-président François Hollande, devait intervenir initialement fin 2016, mais a été reportée à plusieurs reprises.
<https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/la-centrale-nucleaire-de-fessenheim-sera-definitivement-arretee-en-juin-2020-annonce-edf_3638181.html>
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19- Fessenheim : EDF recevra au moins 400 millions d'euros de l'État, AFP, 30/09/19, 09h46

EDF recevra au moins 400 millions d'euros de l'État pour la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) l'an prochain, auxquels s'ajoutent des sommes variables représentant son manque à gagner, a annoncé lundi l'entreprise.
EDF a indiqué dans un communiqué avoir "adressé au ministre chargé de la Transition écologique et solidaire et à l'Autorité de sûreté nucléaire la demande d'abrogation d'exploiter ainsi que la déclaration de mise à l'arrêt définitif des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim". Cette demande prévoit un arrêt du réacteur n°1 le 22 février et du réacteur n° 2 le 30 juin 2020. Ces dates correspondent au calendrier annoncé la semaine dernière par la secrétaire d'État à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon.
EDF ajoute avoir signé avec l'État le "protocole d'indemnisation" pour dédommager l'entreprise de cette fermeture anticipée. Il se traduira par un versement proche de 400 millions d'euros sur les quatre ans suivant l'arrêt de la centrale pour les dépenses liées à sa fermeture. L'État versera ensuite des sommes "correspondant à l'éventuel manque à gagner", c'est-à-dire les bénéfices qu'auraient apportés les volumes de production jusqu'en 2041. Cette date correspond à ce qui aurait été la sixième visite décennale de l'installation.
En 2016, le gouvernement de l'époque avait proposé de 80 à 100 millions d'euros en contrepartie de la fermeture anticipée de la centrale nucléaire. L'année suivante, un protocole avait nettement revu en hausse ces sommes, avec un dédommagement fixe d'environ 490 millions, plus une part additionnelle reflétant le manque à gagner.
Mise en service en 1977, Fessenheim est la doyenne des centrales encore en activité en France. Sa fermeture, une promesse de l'ex-président François Hollande, devait intervenir initialement fin 2016, mais a été reportée à plusieurs reprises. La France veut réduire à 50% (contre 71,7% l'an dernier) la part du nucléaire dans sa production électrique. Cet objectif a été repoussé de 2025 à 2035 dans la loi énergie climat qui vient d'être adoptée par le Parlement.
<https://www.connaissancedesenergies.org/afp/fessenheim-edf-recevra-au-moins-400-millions-deuros-de-letat-190930>
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20- Pour Bruno Le Maire, les « dérives » de la filière nucléaire sont « inacceptables », Le Monde avec AFP, 30/09/19, 19h11

Un audit « totalement indépendant » sera réalisé sur le choix de l’EPR, dont les conclusions seront remises le 31 octobre et pourront avoir des conséquences « à tous les étages », a affirmé le ministre. 
C’est un avertissement sérieux adressé par le ministère de l’économie à la filière nucléaire. En réaction aux retards et surcoûts des chantiers EPR en France, en Angleterre et en Finlande, Bruno Le Maire a estimé, dimanche 29 septembre dans l’émission du Grand jury sur LCI et RTL, que « toutes ces dérives sont inacceptables ». « Elles ne sont pas à la hauteur de ce que EDF représente et de l’expertise française en la matière », a-t-il ajouté.
Le nucléaire ne doit pas être « un État dans l’État », a prévenu le ministre, annonçant qu’un audit « totalement indépendant » sera réalisé sur la filière nucléaire et sur le choix de l’EPR. Les conclusions de ce rapport lui seront remises le 31 octobre, et elles pourront avoir des conséquences « à tous les étages », y compris chez EDF, a-t-il menacé.
> Lire aussi  Nucléaire : soudures, maintenance… EDF accumule les déboires
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/29/pour-bruno-le-maire-les-derives-de-la-filiere-nucleaire-sont-inacceptables_6013530_3234.html>
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21- Fermeture de Fessenheim en 2020 : comment démantèle-t-on une centrale nucléaire ?, France info, 01/10/19, 15:08

Les réacteurs de la doyenne des centrales nucléaires de France seront définitivement arrêtés en 2020, mais le processus de démantèlement durera plusieurs décennies.
C'est officiel. La plus ancienne centrale nucléaire de France vit ses derniers mois d'activité. EDF a confirmé dans un communiqué, lundi 30 septembre, que la fermeture définitive de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) interviendrait en 2020. Le premier réacteur sera arrêté le 22& février et le second cessera de fonctionner le 30 juin. Mais au fait, comment ferme-t-on une centrale nucléaire ? Explications.
• EDF dépose une demande de démantèlement
EDF, qui exploite la centrale, doit déposer un dossier de demande de démantèlement auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il ne s'agit pas de quelques feuilles vite expédiées. "D'expérience, l'exploitant a besoin de deux ou trois ans pour préparer un dossier sérieux", avait expliqué en mars 2016 le président de l'ASN Pierre-Franck Chevet, lors d'une audition à l'Assemblée nationale. Ce dossier "présente notamment l’analyse des risques associés aux opérations de démantèlement", explique l'ASN.
L'Autorité de sûreté nucléaire confirme à franceinfo avoir bien reçu "la déclaration d’arrêt définitif des réacteurs de Fessenheim et le plan de démantèlement". En revanche, "le dossier de demande de démantèlement n'est pas encore transmis à l'ASN", précise l'Autorité. L'exploitant dispose de deux ans, à partir de la déclaration d'arrêt définitif, pour le transmettre.
Une fois qu'elle a reçu ce dossier, l'ASN peut réclamer d'éventuelles pièces manquantes. Elle va aussi saisir l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) pour "évaluer les dispositions de sûreté proposées par l'exploitant". Puis elle informe l'exploitant "de ses conclusions en lui faisant part, le cas échéant, des demandes à prendre en compte", précise l'institution dans son guide intitulé "Arrêt définitif, démantèlement et déclassement des installations nucléaires de base".
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/fermeture-de-fessenheim-en-2020-comment-demantele-t-on-une-centralenucleaire_3638459.html>
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En images
22- [Infographie] L’orpaillage illégal, qui menace l’Amazonie, ne baisse pas malgré la multiplication des projets industriels, Novethic, 17/09/19
Concepcion Alvarez

Le Grand conseil des Amérindiens de Guyane a dénoncé l’hypocrisie de la France sur l’Amazonie. Il accuse le gouvernement de favoriser l’extractivisme (l'exploitation massive des ressources) en accordant des permis à de grandes multinationales minières. Pour l’État, la promotion des sites aurifères industriels est le meilleur moyen de lutter contre l’orpaillage illégal, et de préserver in fine l'Amazonie. Un argument qui ne semble pas se vérifier sur le terrain.
"Nous sommes Amazoniens", avait lancé Emmanuel Macron, fin août, en référence à la Guyane, région d’outre-mer française recouverte à plus de 95 % de forêts, dont une partie est amazonienne. Face aux méga-feux qui ravagent le poumon vert de la planète, le chef de l’État avait appelé à la mobilisation. Une "hypocrisie" qu’a tout de suite dénoncé le Grand conseil coutumier des peuples amérindien et bushinengé de Guyane.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/ressources-naturelles/isr-rse/infographie-l-orpaillage-illegal-qui-menace-l-amazonie-ne-baisse-pas-malgre-la-multiplication-des-projets-industriels-147688.html>
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23- Gennevilliers, le premier port fluvial de l'Hexagone, TF1, journal de 20h, 23/09/19

Gennevilliers est le premier port fluvial de notre pays. C'est par ce point névralgique qu'entre la quasi-totalité des marchandises en région parisienne. Des conteneurs, il en arrive des centaines chaque jour dans ce terminal fluvial. Ce site stratégique est situé à sept kilomètres des portes de Paris, au carrefour de l'A86 et l'A15, de la Seine, ainsi que d'un réseau de voies ferrées.
> Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/gennevilliers-le-premier-port-fluvial-de-lhexagone-05288356.html>
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24- Vidéo de décryptage. Terres rares : des matériaux indispensables qui menacent la planète, Le Monde, 28/09/19, 10h00

Alors que ces métaux sont devenus essentiels au développement des smartphones, des éoliennes ou encore des voitures électriques, leur extraction endommage gravement l’environnement. 
On les retrouve dans les smartphones, les éoliennes, les ordinateurs, les ampoules LED, les imprimantes et même les voitures électriques… Les terres rares sont devenues indispensables à la fabrication de la plupart des nouvelles technologies.
Pendant longtemps, ces 17 métaux que sont les terres rares avaient peu d’utilité. Mais au cours des cinquante dernières années, leur consommation a explosé, et ce, pour une raison simple : leurs propriétés chimiques très particulières utilisées dans un grand nombre de domaines. Le recours aux terres rares s’étend du polissage des écrans à la confection d’aimants permanents présents, entre autres, dans les éoliennes. Le problème, c’est que les mines de terres rares actuelles polluent énormément. La Chine, plus grande productrice au monde, a exploité les gisements sans considération environnementale pendant plus de trente ans. Une politique qui lui a d’ailleurs permis de s’arroger aujourd’hui un monopole sur cette ressource.
Sources :
• L’article de Rajive Ganguli
• Un dossier du Bureau de recherches géologiques et minières 
• Schéma de l’utilisation des terres rares dans un smarthpone
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/09/28/terres-rares-des-materiaux-indispensables-qui-menacent-la-planete_6013426_3244.html>
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25- Autriche : des travaux sur un glacier pour une station de ski font polémique, France 2, journal de 20h, 28/09/19

En Autriche, un projet d'extension de station de ski touche le premier glacier du Tyrol. Plusieurs associations environnementales ont décidé de déposer plainte.
L'image est à peine croyable : un chantier sur un glacier menacé, en Autriche. Des pelleteuses en action en train de manipuler la glace. Est-ce une opération de routine, comme le dit la station de ski locale ou un avant-goût de travaux gigantesques qui détruiront en partie le glacier du Tyrol ?
64 hectares de nouvelles pistes skiables
Pour le savoir, il faut monter à 3 400 m d'altitude. "En fait, c'est pour renouveller le domaine skiable qui se trouve sur un glacier. Il y a forcément beaucoup de crevasses donc ils doivent intervenir pour les reboucher", explique Liliana Dagostin, militante écologiste. Effectués chaque été depuis trente ans, ces travaux sont inacceptables selon elle, à l'heure où la fonte des glaces s'accélère. Le glacier a perdu environ 100 m de longueur en seulement dix ans. Tout pourrait encore s'aggraver avec un vaste projet voulu par les autorités locales : créer 64 hectares de nouvelles pistes. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/autriche-des-travaux-sur-un-glacier-pour-une-station-de-ski-font-polemique_3636491.html>
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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