[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP25 (lundi 2 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 2 Sep 08:04:44 CEST 2019


Bonjour à tous,

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1- Dans l’Himalaya : « On dirait que quelque chose est déréglé » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/16/dans-l-himalaya-on-dirait-que-quelque-chose-est-deregle_5499957_3244.html>, Le Monde, 16/08/19, 12h30
2- L’océan Arctique ouvert aux navires <https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/08/17/locean-arctique-ouvert-aux-navires/>, Blog Sciences, 17/08/19
3- Solution pour le climat : Utiliser le dioxyde de carbone pour générer de l’électricité <https://dailygeekshow.com/solution-dioxyde-carbone-electricite/>, Daily Geek Show, 18/08/19
4- Reportage. La sidérurgie en quête d’une martingale pour réduire ses émissions de CO2 <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/22/la-siderurgie-en-quete-d-une-martingale-pour-reduire-ses-emissions-de-co2_5501472_3234.html>, Le Monde, 22/08/19, 06h24
5- Climat : la géo-ingénierie au cœur des futures normes industrielles ? <https://information.tv5monde.com/info/climat-la-geo-ingenierie-au-coeur-des-futures-normes-industrielles-317438>, AFP, 23/08/19, 16:00
6- L'accord AELE-Mercosur apporte des garanties pour l'Amazonie, assure la Norvège <https://information.tv5monde.com/info/l-accord-aele-mercosur-apporte-des-garanties-pour-l-amazonie-assure-la-norvege-317581>, AFP, 24/08/19, 14:00
7- Viande et climat sont conciliables, voici la recette des scientifiques <https://www.rts.ch/info/economie/10653653-viande-et-climat-sont-conciliables-voici-la-recette-des-scientifiques.html>, RTS, 25/08/19, 21:49
8- Trump a suggéré de bombarder les ouragans (média) <https://information.tv5monde.com/info/trump-suggere-de-bombarder-les-ouragans-media-317820>, AFP, 26/08/19, 05:00
9- Sécheresse : 4 000 habitants alimentés en eau par des camions-citernes en Corrèze <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/secheresse-4000-habitants-alimentes-en-eau-par-des-camions-citernes-en-correze_3590981.html>, Radio France, 26/08/19, 07:35
10- Londres promet 10 millions de livres pour l'Amazonie <https://information.tv5monde.com/info/londres-promet-10-millions-de-livres-pour-l-amazonie-317874>, AFP, 26/08/19, 12:00
11- Au moins 750 000 hectares de forêt détruits par le feu en Bolivie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/26/au-moins-750-000-hectares-de-foret-detruits-par-le-feu-en-bolivie_5502940_3244.html>, Le Monde, 26/08/19, 12h03
12- Feux de forêt : ça brûle aussi en Afrique, et c’est pire qu’en Amazonie <http://www.leparisien.fr/environnement/feux-de-foret-ca-brule-aussi-en-afrique-et-c-est-pire-qu-en-amazonie-26-08-2019-8139294.php>, Le Parisien, 26/12/19, 12h43
13- Incendies en Amazonie : "Il faut des sanctions commerciales contre le Brésil", réclame la fondation Nicolas Hulot <https://www.europe1.fr/international/incendies-en-amazonie-il-faut-des-sanctions-commerciales-contre-le-bresil-reclame-la-fondation-nicolas-hulot-3916060>, Europe 1, 26/08/19, 15h09
14- Le troisième transporteur mondial, CMA CGM, s’engage à ne jamais emprunter les voies maritimes de l’Arctique <https://www.novethic.fr/actualite/energie/mobilite-durable/isr-rse/le-troisieme-transporteur-mondial-cma-cgm-s-engage-a-ne-jamais-emprunter-les-voies-maritimes-de-l-arctique-147622.html>, Novethic, 26/08/19
15- Le Brésil rejette l’aide du G7 pour combattre les incendies en Amazonie <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/27/le-bresil-rejette-l-aide-du-g7-pour-combattre-les-incendies-en-amazonie_5503166_3210.html>, Le Monde, 27/08/19, 06h35
16- Entretien. Déforestation en Amazonie : la production française de soja "ne suffit pas à satisfaire les besoins" <https://www.francetvinfo.fr/monde/ameriques/amazonie/deforestation-en-amazonie-la-production-francaise-de-soja-ne-suffit-pas-a-satisfaire-les-besoins_3592819.html>, France Info, 27/08/19, 15:31
17- En Amazonie, sécheresse, spéculation et impact des politiques publiques <https://information.tv5monde.com/info/en-amazonie-secheresse-speculation-et-impact-des-politiques-publiques-318139>, AFP, 27/08/19, 19:00
18- Pourquoi les scientifiques s’inquiètent des incendies de l’Amazonie <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/08/27/pourquoi-les-scientifiques-s-inquietent-des-incendies-de-l-amazonie_5503413_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 27/08/19, 22h39
19- Tribune. Incendies en Amazonie : il faut que « la forêt debout rapporte plus que le déboisement » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/27/incendies-en-amazonie-il-faut-que-la-foret-debout-rapporte-plus-que-le-deboisement_5503389_3232.html>, Le Monde, 27/08/19, 22h39
20- Tribune. Incendies en Amazonie : « Le bolsonarisme apparaît dans toute sa puissance destructrice » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/27/incendies-en-amazonie-le-bolsonarisme-apparait-dans-toute-sa-puissance-destructrice_5503203_3232.html>, Le Monde, 27/08/19, 22h42
21- Tribune. « A une morale de sainteté climatique basée sur le renoncement, nous préférons une éthique écologique fondée sur le progrès » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/28/greta-thunberg-devrait-renoncer-a-precher-une-inaccessible-saintete-climatique_5503861_3232.html>, Le Monde, 28/08/19, 06h30
22- Interview. Pascal Canfin : « Il est urgent de changer de braquet sur le climat » en France <https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/pascal-canfin-il-est-urgent-de-changer-de-braquet-sur-le-climat-en-france-1126981>, Les Echos, 28/08/19, 06h35
23- Sécheresse : le gouvernement va autoriser une soixantaine de retenues d’eau entre 2019 et 2022 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/29/secheresse-le-gouvernement-va-autoriser-une-soixantaine-de-retenues-d-eau-en-2019_5504170_3244.html>, Le Monde avec AFP, 29/08/19, 13h10
24- Hausse du niveau de la mer : les grandes puissances menacées elles aussi <https://information.tv5monde.com/info/hausse-du-niveau-de-la-mer-les-grandes-puissances-menacees-elles-aussi-318467>, AFP, 29/08/19, 14:00
25- Les océans en passe de devenir nos pires ennemis, alerte l'ONU <https://information.tv5monde.com/info/les-oceans-en-passe-de-devenir-nos-pires-ennemis-alerte-l-onu-318452>, AFP, 29/08/19, 18:00
26- Entretien. Rapport de l'ONU sur la montée des eaux : "Le niveau de la mer monte sur toutes les côtes françaises de quelques millimètres par an" <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-de-l-onu-sur-la-montee-des-eaux-le-niveau-de-la-mer-monte-sur-toutes-les-cotes-francaises-de-quelques-millimetres-par-an_3596455.html>, France Info, 30/08/19, 08:15
27- Quel est l’impact des feux en Amazonie sur le climat ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/30/quel-est-l-impact-des-feux-en-amazonie-sur-le-climat_5504339_3244.html>, Le Monde, 30/08/19, 11h
28- Les deux plus grands glaciers des Alpes françaises pourraient avoir disparu à la fin du siècle <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/30/les-deux-plus-grands-glaciers-des-alpes-francaises-pourraient-avoir-disparu-a-la-fin-du-siecle_5504568_3244.html>, Le Monde, 30/08/19, 14h09
29- Le prochain rapport du Giec s’annonce inquiétant <http://www.lefigaro.fr/sciences/le-prochain-rapport-du-giec-s-annonce-inquietant-20190829>, Le Figaro, maj le 30/08/19 à 15:10 
En images
30- Sécheresse : de plus en plus de communes ravitaillées en eau par camions <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/secheresse-de-plus-en-plus-de-communes-ravitaillees-en-eau-par-camions_3595465.html>, France 2, journal de 13h, 29/08/19
31- Sécheresse : des réservoirs géants contre le manque d’eau <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/secheresse-des-reservoirs-geants-contre-le-manque-deau-23363972.html>, TF1, journal de 20h, 28/08/19
32- Fonte des glaciers : une situation déjà critique <https://www.lci.fr/planete/fonte-des-glaciers-une-situation-deja-critique-2130770.html>, TF1, journal de 20h, 29/08/19
33- Décryptage. Les incendies en Afrique et en Amazonie sont-ils comparables ? <https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/08/30/les-incendies-en-afrique-et-en-amazonie-sont-ils-comparables_5504666_3244.html>, Le Monde, 30/08/19, 16h06
34- Rapport du GIEC : le réchauffement climatique pourrait provoquer 280 millions de réfugiés <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-du-giec-le-rechauffement-climatique-pourrait-provoquer-280-millions-de-refugies_3597165.html>, France 3, le 19/20, 30/08/19
35- Élévation des océans : un nouveau rapport du GIEC très inquiétant <https://information.tv5monde.com/info/elevation-des-oceans-un-nouveau-rapport-du-giec-tres-inquietant-318597>, TV5 Monde, maj le 31/08/19 à 06:34

Bien à vous,
Florence

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RAPPORT DU JOUR : Après s’être penchés sur l’objectif de limitation à 1,5 °C du réchauffement, sur la biodiversité et la dégradation des sols, les scientifiques du GIEC se sont concentrés sur l’avenir des océans et de la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires et permafrost). Le document de 900 pages qui en résulte sera présenté officiellement à Monaco le 25 septembre, mais l’AFP en a dévoilé les principales conclusions en exclusivité. Fonte de la banquise et montée des eaux qui pourrait engendrer 280 millions de déplacés dans le scénario optimiste, les résultats de ce prochain rapport sont alarmants. (cf. item 24, 25, 26, 28, 29, 32, 34 & 35)
CHIFFRES DU JOUR : — Favorisés par la politique d’extension des terres agricoles, 750 000 hectares de forêts ont déjà été détruits par le feu en Bolivie. (cf. item 11 & suite)
— Selon l'Agence spatiale européenne (ESA), les incendies en Afrique représentent actuellement 25 à 35% des émissions annuelles totales de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. (cf. lien RTBF de l’item 12, suite & 33)
— Les feux en Amazonie feux ont jusqu'ici généré 75 millions de tonnes de carbone, soit 275 millions de tonnes de CO2. Des chiffres amenés à croître, puisque la saison sèche dure jusqu’à novembre. A titre de comparaison, le Brésil a émis 476 millions de tonnes de CO2 en 2017. La déforestation et les incendies constituent ainsi la principale source d’émissions du pays. (cf. item 27, 15 & suite)
— Seuls 2 départements de France métropolitaine ne sont pas touchés par la sécheresse. Après la Corrèze, c’est dans le Puy-de-Dôme que certaines communes se ravitaillent en eau courante via des camions-citernes. (cf. item 9 & 30)
RECTIFICATION DU JOUR : Si l’Amazonie ne nous permet pas vraiment de respirer, elle nous évite d’étouffer. Elle émet entre 5 % et 6 % de l’oxygène atmosphérique, mais en consomme quasiment autant par la respiration des plantes et des bactéries dans les sols. (cf. item 27)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : D’immenses réserves d’eau alimentées par des forages, est-ce la réponse à l’irrigation des terres agricoles dans les décennies à venir ou un dangereux gaspillage d’une ressource rare ? (cf. item 23 & 31)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Dans l’Himalaya : « On dirait que quelque chose est déréglé », Le Monde, 16/08/19, 12h30
Guillaume Delacroix (Komic, Tashigang (Inde), envoyé spécial)

En Inde, les habitants du village de Komic, 4 587 mètres d’altitude, s’efforcent de survivre à la fonte des glaciers, à la multiplication des sécheresses et aux caprices de la météo. 
Cette nuit-là, un léopard des neiges s’est aventuré près des maisons pour attaquer un bébé yack. Au petit matin, le bovin aux longs poils noirs a été retrouvé à demi-mort dans son enclos, et son propriétaire a passé plusieurs heures à le soigner devant sa porte. L’animal sera finalement sauvé. D’après le paysan de la ferme voisine, Tanpa Chhering, qu’un félin ose chasser dans le hameau est nouveau. « Avant, les léopards des neiges ne descendaient jamais aussi bas, on dirait qu’il y a quelque chose de déréglé », chuchote-t-il.
« Aussi bas », dans l’esprit de notre interlocuteur à la peau caramel et aux yeux bridés, caractéristiques des peuples tibéto-birmans, c’est 4 587 mètres. L’altitude de Komic, le village prétendument « le plus haut du monde desservi par une route carrossable ». Nous sommes en Inde, dans cette frange occidentale de l’Himalaya que les amoureux des motos Royal Enfield parcourent en meutes quand arrive l’été.
Komic est perché au-dessus de la vallée de Spiti, un joyau géomorphologique de 31 000 âmes, accessible en une douzaine d’heures harassantes depuis la piste vertigineuse qui relie la station thermale de Manali, à Leh, capitale du Ladakh, la province bouddhiste du Cachemire. La Chine est à 80 kilomètres à vol d’oiseau.
Tanpa Chhering est né là-haut et il y mourra… si le climat et ses sautes d’humeur lui en laissent le choix. « J’ignore si on est plus près que les autres des étoiles mais ce que je sais, c’est que c’est dur », nous confie-t-il en allant inspecter ses plantations en terrasses, au moment précis où un soleil ardent apparaît au-dessus des crêtes enneigées, qui culminent à plus de 6 000 mètres. « Pendant sept mois de l’année, il fait – 30 °C avec un vent à rendre fou, on est enfermés à crever de froid. Il nous reste ensuite cinq mois tempérés, entre les semis d’avril et la récolte de septembre, pour cultiver nos champs, avec des problèmes d’eau de plus en plus fréquents. »
« On est tributaires des précipitations »
Pour notre homme et sa femme, Lamo, tous deux quadragénaires, le souci est d’arriver à payer les études de leurs quatre enfants, trois filles et un garçon scolarisés dans de lointaines vallées. Ils ont besoin d’abreuver leur cheptel, douze moutons, deux vaches, deux yacks et deux ânes. Et surtout, d’irriguer l’hectare de terre hérité des parents, sur lequel ils cultivent, comme tous les paysans de cette partie du « toit du monde », l’orge et le petit pois. La seule chose qui les intéresse vraiment, c’est qu’il neige assez en hiver. « On est complètement tributaires des précipitations. Si le temps est sec à la saison froide, c’est très simple, on n’a plus d’eau à la saison chaude », expliquent-ils. Aucune réserve, aucun plan B.
Tanpa Chhering n’est pas paranoïaque. Si l’hiver dernier, les habitants de Komic n’ont pas eu à se plaindre, puisqu’il est tombé plus de 90 cm de neige sur le village, durant les hivers 2016 et 2018, il n’est tombé que de rares flocons, quelques centimètres en tout. « On a dû laisser des parcelles en jachère mais le pire, c’était en 2008. Cette année-là, on n’a pas eu de neige du tout, c’était à peine croyable, on n’avait jamais vu ça », raconte notre paysan.
Climatologue au Conseil pour la science, la technologie et l’environnement de l’Himachal Pradesh, l’Etat dont dépend la vallée de Spiti, Surjeet Singh Randhawa confirme observer « des changements sérieux depuis une bonne dizaine d’années » dans la région. D’après les stations météo qui surveillent le terrain 24 heures sur 24, il y a bien eu « jusqu’à 25 % de surplus de précipitations au début de l’année 2019 », mais, sur longue période, « les chutes de neige sont moindres et plus aléatoires », indique cet expert. Au lieu de se produire essentiellement en décembre, janvier et février, celles-ci ont désormais lieu en mars, en avril et même en mai. « Ce n’était jamais le cas par le passé », nous dit-il.
Le réchauffement climatique, Tanpa Chhering en a bien entendu parler mais il se réfugie dans le déni. Vu de Komic, quatorze maisons pour 114 habitants que n’atteint aucun réseau téléphonique mobile ni signal Internet, et où les nouvelles n’arrivent que par un petit transistor, le sujet ne fait ni chaud ni froid, si l’on peut dire.
> Lire aussi  Une agence américaine confirme que le mois de juillet 2019 a été le plus chaud jamais observé
« Les températures sont toujours quasiment les mêmes », affirme notre hôte à l’heure du déjeuner, des momos (raviolis) servis dans un bouillon de mouton. Avant de se raviser : « En juillet, remarque, ça monte un peu depuis quelques années. » Le jour de notre passage, le thermomètre indiquait 28 °C à midi. A une altitude équivalant à celle du mont Blanc, cela surprend tout de même un peu.
En février, Tanpa Chhering ne le sait pas, un rapport alarmant rédigé par 300 chercheurs a été publié à Katmandou par le Centre international de développement intégré de la montagne (Icimod). Cet épais document a révélé que « de 40 % à 60 % » des réserves glacières de la région montagneuse qui s’étend de l’Afghanistan à la Birmanie pourraient avoir fondu d’ici à la fin du siècle. Et encore : sous réserve que l’hypothèse la plus optimiste prévale, celle d’une hausse générale des températures qui ne dépasserait pas 1,5 °C d’ici à 2100, comparé à l’ère préindustrielle.
« Il neige beaucoup moins qu’avant »
L’ensemble de l’Himalaya, château d’eau de l’Asie du Sud qui alimente le Gange, le Brahmapoutre et l’Indus, est menacé. « Dans la partie ouest, il faut faire la distinction entre le Karakoram, la chaîne de montagne du Gilgit-Baltistan [la partie nord du Cachemire sous administration du Pakistan], où la situation climatique est relativement stable, et la partie indienne, où les glaciers sont en train de fondre à grande vitesse », précise, au siège de l’Icimod, Rajan Kotru, responsable du programme régional pour les paysages transfrontaliers.
C’est par exemple le cas du glacier de Chandra Taal qui alimente le lac du même nom, à quatre heures de piste de Komic, et qui est « en net déclin depuis 2005 ». Dans la région, les glaciers ont le défaut d’être propres. Epargnés par les éboulements, ils fondent plus vite au soleil. Ainsi, dans la zone à cheval sur l’Inde, la Chine et le Népal, « la couverture glacière a diminué de 22 % ces dix dernières années, calcule le scientifique, avec une fonte très rapide en mai et juin qui provoque des inondations en aval », comme à la fin de l’été 2014 à Srinagar, capitale du Cachemire.
« Cette année, comme il a pas mal plu et neigé, les habitants d’altitude de la vallée de Spiti disent que tout va bien, alors que la réalité est tout autre : il neige beaucoup moins qu’avant et si le phénomène perdure, la quasi-totalité des réserves de glace de la zone aura disparu à l’horizon de deux ou trois générations. »
Lorsqu’il travaille dans ses rangs d’orge et de petits pois – « que du bio, sans aucun produit chimique » –, Tanpa Chhering gère l’eau comme un orfèvre. Passé le stupa de pierres, ce monument conique source d’insomnies pour le capitaine Haddock qui oublie toujours par quel côté le contourner dans Tintin au Tibet, notre paysan enjambe des rigoles où l’eau dévale la pente en chantant. Muni d’une bêche, il passe sa journée à inonder méticuleusement une parcelle pendant quatre jours d’affilée, avant de passer à la parcelle d’à côté, en déviant le cours d’eau au moyen d’un tas de chiffons. Avant l’arrivée des premiers frimas, il labourera à la charrue tirée par un yack.
A une dizaine de kilomètres de là, dans le village de Tashigang, six maisons protégeant un temple bouddhiste décoré de fresques deux fois millénaires, à 4 450 mètres d’altitude, un autre cultivateur surveille avec anxiété l’unique ruisseau du vallon. Agé de 57 ans, il dit s’appeler Tomden. « Ici, on n’a de l’eau que pour trente personnes, pas une de plus, alors on se méfie des visiteurs », lance-t-il à notre arrivée, pour ensuite nous inviter à boire le thé dans sa cuisine en terre battue.
Le visage de Tomden est cuit par le soleil. « On tient grâce à une mare qu’on a construite à la force de nos bras, raconte-t-il. Le glacier qui alimentait le coin a reculé et ses eaux de ruissellement passent maintenant ailleurs. Le plus rageant, c’est que celles-ci arrivent en abondance dans un autre village, 2 kilomètres plus bas. »
Loin en aval, dans la ville de Kaza, chef-lieu de la vallée de Spiti (3 800 mètres d’altitude), Ashok Bhopal fait face, en effet, à un gros problème. Ingénieur en chef du bureau local des services d’irrigation de l’Himachal Pradesh, ce fonctionnaire est responsable du comportement de plus en plus incontrôlable des rivières. Il nous reçoit dans son bureau poussiéreux. « La fonte des glaciers gonfle dangereusement la rivière Spiti. Celle-ci sort régulièrement de son lit et modifie son cours, en brisant les berges et en détruisant les cultures », décrit-il, passablement nerveux, précisant que le phénomène n’est « pas nouveau » mais qu’il se produit « de plus en plus fréquemment ».
De part et d’autre de Kaza, le spectacle est presque angoissant. Par endroits, la rivière étend ses bras multiples sur un kilomètre de large, rongeant les talus gigantesques sur lesquels l’homme a pris le risque de s’installer. L’administration est en train de « modéliser mathématiquement » son comportement « afin de définir la meilleure infrastructure à construire pour éviter une catastrophe ».
Toute une région du monde en sursis
Nono s’efforce, lui, de rester stoïque. Sonam Angdui à l’état civil, le dernier roi de la vallée de Spiti (« nono » dans le dialecte régional), nous livre ses impressions à l’abri des regards, dans une agence de randonneurs tenue par l’un de ses amis. Le gentleman porte beau, vêtu d’une veste anthracite et coiffé d’un chapeau noir à larges bords.
« Maintenant qu’il neige en mai et même en juin, voire en juillet, c’est dramatique. Les flocons tardifs fondent aussi vite qu’ils sont tombés et ruissellent sur les glaciers, en accélérant la fonte de ces derniers », murmure-t-il. Autre bizarrerie : « En septembre 2018, il s’est mis à pleuvoir des cordes durant plusieurs jours, alors qu’à Kaza, le climat est normalement très sec à cause du col du Rohtang [3 978 mètres], qui fait barrage aux nuages venant de l’ouest. »
Là-haut, c’est toute une région du monde qui est en sursis. En dix ans, indiquait déjà le dernier recensement national (2011), la population de la vallée de Spiti a baissé de 5 %. Les prémices d’une migration climatique qui ne dit pas encore son nom ? A Komic, le brave Tanpa en met sa main au feu : son fils reprendra l’exploitation familiale après lui. Et la vie continuera.
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Des initiatives pour pallier le manque d’eau
Pendant que le Ladakh expérimente les stupas de glace, des cônes formés par la projection d’eau en l’air par – 20 °C, afin de la restituer quand le mercure repasse la barre du zéro au printemps, la vallée de Spiti teste le concept de glacier artificiel. Dans le village de Demul, à 20 km de Komic, l’ONG Ecosphere a érigé une quinzaine de barrages de pierres le long d’un torrent. L’eau gèle en hiver dans les bassins et, quand la température remonte, la glace faite prisonnière fond lentement en imbibant le sol. « Notre préoccupation est de recharger le terrain en eau, plutôt que de voir la glace fondue raviner les pentes », souligne Ishita Khanna, cofondatrice de l’organisation basée à Kaza.
Dans le même esprit, des fossés peu profonds sont creusés dans les prairies pour stocker la neige l’hiver et garantir la fonte in situ au printemps, au moment des semailles. « Nous cherchons à sécuriser la culture du petit pois », une espèce qui, au-dessus de 4 000 mètres, pousse vite, explique cette militante. Le petit pois, envoyé ensuite partout en Inde, est devenu la principale source de revenus de la vallée de Spiti.
Pour aider les paysans à rester sur place, l’ONG a installé des pompes afin de prélever de l’eau potable souterraine pour les usages domestiques. « Avant, les villageois devaient descendre à Kaza en plein hiver chercher de l’eau à pied, et la rapporter mille mètres plus haut avec des bonbonnes de 28 litres sur la tête, on était en plein délire », souligne MmeKhanna.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/16/dans-l-himalaya-on-dirait-que-quelque-chose-est-deregle_5499957_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/16/dans-l-himalaya-on-dirait-que-quelque-chose-est-deregle_5499957_3244.html>>
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2- L’océan Arctique ouvert aux navires, Blog Sciences, 17/08/19
Sylvestre Huet

A la mi-août, l’océan arctique est largement ouvert à la navigation. La fonte estivale de la banquise est si intense – au niveau du record de 2012 – que le passage du Nord-Est, par les côtes de Sibérie, est totalement libre de glace. Un trajet qui divise par deux la durée du voyage entre les ports chinois et Anvers relativement à un passage par le canal de Suez. Quant au passage du Nord-Ouest, via les îles et côtes du Canada, il peut se pratiquer.
Cette situation, exceptionnelle il y a trois décennies, tend à se répéter de plus en plus fréquemment. C’est le résultat d’un réchauffement climatique particulièrement fort dans les hautes latitudes. Un réchauffement bien prévu par les modèles numériques du climat.
Mais ces mêmes modèles ont sous-estimé la rapidité avec laquelle la banquise allait réagir, notamment parce qu’ils ne prenaient pas bien en compte l’effet de sa fragmentation. Ainsi, la situation actuelle n’était pas attendue, il y a une vingtaine d’années, avant la moitié du 21ème siècle.
Au 14 août, la surface de la banquise – l’aire de l’océan où au moins 15% de la surface est couverte de glaces – ne faisait plus que 5,04 millions de km²  contre environ 8 millions de km² à la même date au début des années 1980
La rétraction estivale de 2019 va t-elle battre le record de 2012 ? Ce n’est pas impossible montrent des simulations de la période qui nous sépare du minimum annuel de l’étendue de la banquise, entre le début et la mi-septembre en moyenne (graphique ci-contre). Mais même si le record n’est pas battu, l’extension minimale sera au plus d’environ 4 millions de km², très loin des observations des années 1980.
>> Suite à lire et à voir :
<https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/08/17/locean-arctique-ouvert-aux-navires/ <https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/08/17/locean-arctique-ouvert-aux-navires/>>
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3- Solution pour le climat : Utiliser le dioxyde de carbone pour générer de l’électricité, Daily Geek Show, 18/08/19
Arielle Lovasoa - Source : scientificamerican

Cette méthode à l'étude permettrait de purifier l'air tout en produisant de l'énergie.
Le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère devient de plus en plus problématique. Cependant, des chercheurs ont trouvé un moyen de transformer ce gaz nocif en une source d’électricité et de revenus.
Aujourd’hui, l’excédent de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère est un problème mondial : source de pollution atmosphérique, il contribue au réchauffement climatique. Bien que les scientifiques et les ingénieurs aient avancé quelques idées pour régler ce problème, celles-ci sont trop coûteuses et ne promettent aucun retour sur investissement. 
Cependant, une étude de simulation informatique, réalisée au cours de la dernière décennie, pourrait concilier ces deux besoins de réduire le dioxyde de carbone dans l’air tout en générant des revenus. Plus encore, cette méthode permettrait même de générer de l’électricité. En termes brefs, il s’agit de se servir du dioxyde de carbone pour libérer du méthane enfoui sous les mers, puis de bruler le méthane pour avoir de l’électricité qui, à son tour, générera des revenus.
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/solution-dioxyde-carbone-electricite/ <https://dailygeekshow.com/solution-dioxyde-carbone-electricite/>>
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4- Reportage. La sidérurgie en quête d’une martingale pour réduire ses émissions de CO2, Le Monde, 22/08/19, 06h24
Philippe Jacqué (Dunkerque, Nord, envoyé spécial)

Les producteurs d’acier font partie des premiers émetteurs de gaz à effet de serre de la planète. A Dunkerque, le numéro un mondial du secteur, ArcelorMittal, investit pour diminuer son empreinte carbone. 
De vastes cheminées et hauts-fourneaux se découpent sur le littoral dunkerquois. Sur les quais, des grues déchargent les vraquiers accostés, créant d’immenses tas de minerai jaune, gris, rouge ou brun. Non loin de là, une machine géante récupère les minéraux et vient les superposer par couches avec le coke (du charbon brûlé) nécessaire à la fabrication de l’acier. « Selon la qualité voulue, nous élaborons une recette spécifique qui sera cuite dans les hauts-fourneaux afin d’obtenir de la fonte », explique Dominique Pair, le patron du plus imposant complexe sidérurgique français d’ArcelorMittal, dans le minibus qui longe des tas de minerai d’une dizaine de mètres de hauteur.
Le plus spectaculaire est justement le haut-fourneau. Pour accéder à cette cathédrale industrielle, avec son lacis de tuyaux et de cheminées noircis par la crasse, il faut gravir une longue rampe routière. Là, des éclats de lumière intense viennent trouer la pénombre dans un vrombissement incessant. L’imposant four recrache une coulée incandescente de fonte qui sera recueillie dans des wagons avant d’être brûlée à l’oxygène pour fabriquer l’acier.
> Lire aussi  ArcelorMittal équipe son aciérie de Dunkerque d’un système de captage-stockage de CO2
Le spectacle est somptueux, presque magique. Mais cette magie a un coût pour la planète. En effet, chaque tonne d’acier qui sort de l’un des trois hauts-fourneaux rejette près de deux tonnes de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. C’est l’une des activités industrielles mondiales qui ont la plus forte incidence sur le réchauffement climatique. Avec sept millions de tonnes de tôle produites chaque année, Dunkerque (Nord) dégage près de 14 millions de tonnes de gaz à effet de serre.
Obsession
Dès lors, les sidérurgistes se trouvent en première ligne pour réduire ces émissions. Cela est même devenu une obsession aux yeux de Dominique Pair. « Dix pour cent de nos investissements annuels sont effectués afin d’optimiser notre organisation et de réduire notre impact sur l’environnement, assure le dirigeant. Nous nous appuyons notamment sur l’économie circulaire. » 
Dans le complexe sidérurgique, tout doit être récupéré et recyclé. Depuis 1982, le site alimente le réseau de chaleur de la ville de Dunkerque avec les calories récupérées dans ses fours. A partir de 2020, la ville de Grande-Synthe sera également rattachée à ce réseau. De la même manière, l’ensemble des gaz sidérurgiques alimente la centrale à gaz qui produit la totalité de l’électricité utilisée sur le site. L’excédent est cédé au réseau national. Enfin, les hauts-fourneaux produisent directement de l’électricité grâce à des turbines actionnées par la chaleur dégagée par la combustion au sein du four. D’autres installations sont en cours de déploiement pour récupérer l’énergie produite par le rayonnement de la fonte.
Sous-produit des hauts-fourneaux, le laitier, un résidu de la cuisson du minerai de fer, est également récupéré, broyé sur un site de l’usine par son partenaire irlandais Ecocem afin de le vendre aux cimentiers, qui réduisent ainsi la teneur du béton en CO2. Au lieu de fabriquer tout son acier à partir des minerais, le site recycle de plus en plus de ferraille.
« En faisant entrer plus d’acier usagé dans la fabrication de notre acier, nous faisons baisser la part de fonte nécessaire, et donc le niveau d’émissions de CO2,souligne M. Pair. Nous incorporons aujourd’hui 1,4 million de tonnes de ferraille par an. Demain, nous visons deux millions de tonnes. Pour des raisons techniques, on ne pourra pas aller plus loin, et, de toute façon, il n’y a pas assez d’acier à recycler sur le marché ! »
> Lire aussi  ArcelorMittal poursuivi pour « gestion irrégulière de ses déchets » après la diffusion d’une vidéo compromettante
Passer la vitesse supérieure
Malgré ces avancées, le complexe de Dunkerque doit passer la vitesse supérieure. Il veut tout d’abord capter et stocker une partie de ses émissions de CO2. Pour l’instant, le site dévolu à ce projet – en partenariat, notamment, avec l’Institut français du pétrole énergies nouvelles (Ifpen) et Total – attend les premiers équipements pour sa phase pilote. Si tout fonctionne, l’usine espère capter un million de tonnes par an. Cela ne sera toutefois pas suffisant.
Un second projet, plus ambitieux encore, vise à réduire de 30 % les émissions de CO2 des hauts-fourneaux, en baissant d’autant le recours au charbon. « L’idée est de réinjecter dans la cuve du haut-fourneau le gaz sidérurgique, détaille Michel Helleisen, chargé dudit projet. Un premier test est programmé en 2021, mais le déploiement définitif n’est prévu qu’entre 2025 et 2030. » 
> Lire aussi  Voiture, industrie, viande… Quelles sont les causes du réchauffement climatique en France ?
Si ArcelorMittal s’est engagé à la « neutralité carbone » à l’horizon 2050, il devra encore faire sauter de nombreux verrous technologiques, car les solutions décarbonées, comme le recours à l’hydrogène non fossile en lieu et place du charbon, sont loin d’être prêtes. « Pour l’instant, dit-on chez le numéro un mondial de l’acier, l’équation technologico-économique n’est pas au rendez-vous. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/22/la-siderurgie-en-quete-d-une-martingale-pour-reduire-ses-emissions-de-co2_5501472_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/22/la-siderurgie-en-quete-d-une-martingale-pour-reduire-ses-emissions-de-co2_5501472_3234.html>>
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5- Climat : la géo-ingénierie au cœur des futures normes industrielles ?, AFP, 23/08/19, 16:00
Patrick Galey

Lutter contre le réchauffement climatique grâce à des technologies expérimentales ? L'organisme ISO chargé d'élaborer les normes internationales pousserait les entreprises dans cette direction, au risque de menacer les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, selon un document que s'est procuré l'AFP.
L'organisation internationale pour la standardisation (ISO), qui comprend 160 Etats-membres, élabore les normes internationales pour répondre aux besoins des industries dans une multitude de secteurs.
L'organisme travaille à l'élaboration d'une nouvelle norme destinée à permettre aux entreprises de mesurer leur action climatique. Le texte, à l'état d'ébauche et obtenu par l'AFP, sera examiné lors d'une réunion de travail à Berkeley, en Californie, pour voir "s'il existe un consensus", a fait savoir un porte-parole d'ISO à l'AFP, confirmant l'existence du document.
Selon ce document, les entreprises doivent travailler à "la gestion du forçage radiatif", c'est-à-dire l'équilibre entre le rayonnement solaire et les émissions de rayonnements infrarouges sortant de l'atmosphère, pour stabiliser le climat, mais sans évoquer une température précise.
- Imiter les volcans -
L'accord de Paris sur le climat de 2015 vise à limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, voire à +1,5°C. Le texte de l'ISO qualifie ces objectifs de "problématiques".
Le texte évoque les "forceurs climatiques" comme le CO2 et d'autres gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique.
Mais le document parle aussi largement des "réfrigérants climatiques", ce qui comprend des technologies de géo-ingénierie à grande échelle pour modifier le climat. 
Il parle spécifiquement de la "gestion des radiations solaires", qui consisterait à injecter du sulfate dans la stratosphère pour refléter l'énergie solaire et diminuer l'impact sur la planète, imitant le phénomène naturel d'une éruption volcanique.
Des études ont démontré que cette méthode pourrait être efficace et relativement peu coûteuse pour endiguer la hausse des températures. Mais des craintes existent concernant des conséquences inattendues que pourrait avoir une telle manipulation de l'atmosphère terrestre, avec à la clé de potentiels risques sur les modèles climatiques ou encore la sécurité alimentaire.
"Il existe vraiment un grand risque quand vous prenez quelque chose d'aussi expérimental, controversé, volatil politiquement et moralement risqué que la géo-ingénierie et que vous en faites le sujet de normes destinées à l'industrie", avertit Carroll Muffet, de l'organisation juridique CIEL (Centre for International Environmental Law).
L'adoption des normes ISO par une entreprise est considérée comme un gage de sérieux, relève-t-elle aussi.
Pour remplir les objectifs de Paris sur le climat, les experts de l'ONU réunis au sein du Giec recommande une réduction immédiate et drastique du recours aux énergies fossiles, avec en ligne de mire zéro émissions nettes d'ici à 2050.
Dans son rapport clé publié en octobre 2018, le Giec intègre la "gestion des radiations solaires" dans ces modèles climatiques. Si cette technologie pourrait être "en théorie efficace", il existe "de larges incertitudes" et des "risques substantiels", soulignent les scientifiques.
- Engager les gouvernements -
Des organismes financés par le secteur du pétrole et du gaz pousse depuis plusieurs années en faveur de cette solution, comme le centre de réflexion American Enterprise Institute (AEI), promeuvent cette technologie depuis plusieurs années.
Cette gestion des radiations solaires pourrait être mise en place à une vaste échelle, estime Jessica Strefler, de l'Institut de recherche sur le climat de Potsdam (Allemagne), pour un coût bien moindre que celui nécessaire à une réduction des émissions de gaz à effet de serre.
"Les gouvernements, les entreprises, les régions et les villes pourraient être tentés de continuer avec une économie basée sur des émissions issues d'énergies fossiles, car il existe une autre technologie qui pourrait peut-être nous fournir un bouclier pour refroidir la planète", avertit Janos Pasztor, du Carnegie Climate Governance Initiative et ancien secrétaire général adjoint de l'ONU chargé du changement climatique.
Le document de travail d'ISO incite les entreprises à privilégier une approche "rentable" pour gérer l'augmentation des températures, ce qui fait craindre que cela les encourage à promouvoir la "gestion des radiations solaires".
Dans le cadre des conférences de l'ONU sur le climat (COP), la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre est gérée au niveau des Etats, avec des obligations pour chacun.
La géo-ingénierie "ne peut pas être laissée à une sous-catégorie d'acteurs", avertit Janos Pasztor, comme les entreprises qui seraient tentées d'élaborer leurs propres normes. Il faut "l'engagement de différents gouvernements", poursuit-il.
"Le processus ISO est beaucoup plus limité et ça ne serait pas juste car une part importante des impacts (du changement climatique), bons ou mauvais, touchent les pays en développement et vulnérables et ils ne font pas partie du processus", relève-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/climat-la-geo-ingenierie-au-coeur-des-futures-normes-industrielles-317438 <https://information.tv5monde.com/info/climat-la-geo-ingenierie-au-coeur-des-futures-normes-industrielles-317438>>
Sur le même sujet : 
> La géo-ingénierie, un "plan B" pour la planète, AFP, 24/08/19, 14:00
Miroirs spatiaux renvoyant le rayonnement solaire, aspiration du CO2 de l'atmosphère... plusieurs scénarios de géo-ingénierie sont à l'étude pour limiter le réchauffement mondial.
Ces techniques de manipulation du climat, longtemps écartées pour les risques qu'elles impliquent, gagnent aujourd'hui le coeur du débat: réduire les émissions de gaz à effet de serre reste l'action prioritaire, mais le retard pris est tel que, pour un grand nombre de chercheurs, cela ne suffira pas à protéger la planète d'un réchauffement dévastateur.
. Contrôler le rayonnement solaire
Le but est simple : renvoyer certains rayons dans l'espace pour diminuer la chaleur nous arrivant du soleil.
Un moyen serait de placer en orbite des miroirs géants capables de dévier une partie du rayonnement solaire. 
Autre méthode, qui s'inspire de l'impact des cendres volcaniques sur la température mondiale: injecter de minuscules particules réfléchissantes dans la stratosphère.
D'autres chercheurs œuvrent à modifier les nuages : en accentuant leur blancheur pour renvoyer les rayons, ou encore en amincissant les cirrus qui absorbent plus de chaleur qu'ils n'en renvoient.
Bémol de taille à toutes ces techniques : elles ne changeraient rien aux concentrations de CO2 dans l'atmosphère, qui, en plus de réchauffer la température, acidifient dangereusement les océans et modifient le régime des pluies. 
Les scientifiques mettent aussi en garde contre un "choc terminal" : un réchauffement soudain si le système devait ne plus fonctionner.
. Fertiliser l'océan
De microscopiques plantes océaniques - le phytoplancton - attrapent le CO2, l'entraînant au fond de l'océan à leur mort. Leur expansion est limitée par un manque de fer, mais des expériences ont montré qu'introduire une poudre de sulfate de fer dans la mer pourrait créer de nouvelles colonies.
Là encore les chercheurs anticipent les revers. Par exemple, une forte mortalité de plancton épuiserait l'oxygène, générant de massives zones sans vie.
. Accroître l'érosion
L'érosion naturelle des roches, un processus chimique, permet le pompage de CO2 dans l'atmosphère (environ un milliard de tonnes par an, soit 2% des émissions d'origine humaine). Et si l'on pouvait intensifier le processus, notamment en dispersant dans la nature de l'olivine, une forme de silicate, sous forme de poudre?
Limite : il paraît difficile et coûteux d'extraire de l'olivine en quantité suffisante pour faire la différence.
. Recourir au charbon de bois
Ou "biochar", charbon de bois pilé produit à partir de débris de bois, résidus forestiers ou coquilles de noix. Utilisé pour restaurer les sols, il peut aussi stocker du CO2.
Mais il n'est pas certain que l'on puisse appliquer cette technique à grande échelle, et que ce composé soit suffisamment stable.
. Développer les "BECCS"
Les BECCS (Bioénergies avec capture et stockage de carbone) marient un processus naturel avec la high tech.
D'abord planter du maïs, de la canne à sucre ou toutes sortes de plantes à bio-carburants de seconde génération. En poussant, elles absorbent du CO2. 
Puis capturer le CO2 quand ces plantes sont transformées en énergie. Le résultat net est un "bilan carbone négatif", ce que les chercheurs appellent des "émissions négatives".
Quasiment tous les modèles climatiques envisageant un réchauffement limité à 2°C - objectif que s'est fixé la communauté internationale - confient un rôle-clé aux BECCS.
Mais selon des études, il faudrait consacrer 40% des terres arables aux biocarburants.
. Capturer directement le CO2
Des expériences ont montré qu'il était possible d'aspirer le CO2, pour le transformer en granulés ou le stocker sous terre.
Une entreprise canadienne, soutenue par Bill Gates, a lancé en 2015 une usine pilote. Mais pour le moment, cette technologie a un coût prohibitif.
. Reboiser massivement
La concentration de CO2 dans l'atmosphère devrait s'en trouver considérablement réduite. A l'inverse, actuellement, des millions d'hectares de forêts tropicales continuent de disparaître chaque année. Mais ces arbres accapareraient des terres à usage agricole.
<https://information.tv5monde.com/info/la-geo-ingenierie-un-plan-b-pour-la-planete-317551>
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6- L'accord AELE-Mercosur apporte des garanties pour l'Amazonie, assure la Norvège, AFP, 24/08/19, 14:00

La Norvège, membre de l'Association européenne de libre-échange (AELE) rassemblant quatre pays non membres de l'UE, a assuré samedi que l'accord commercial conclu avec le Mercosur apportait des garanties pour la préservation de la forêt en Amazonie.
Le ministre norvégien de l'Économie, dont le pays assure au second semestre la présidence tournante de l'AELE, a confirmé l'accord annoncé la veille par le président brésilien Jair Bolsonaro, confronté à une pluie de critiques à l'étranger pour sa gestion des feux qui ravagent la forêt amazonienne.
"Un thème important (des négociations) a été la gestion durable des forêts. Les parties s'engagent notamment à combattre la déforestation illégale et protéger les droits des peuples autochtones", a assuré Torbjørn Røe Isaksen lors d'une conférence de presse à Oslo.
L'accord - qui doit encore être signé par les gouvernements puis ratifié par les parlements des pays concernés - "va dans le sens du souhait de la Norvège d'une gestion durable, notamment de l'Amazonie", a-t-il ajouté, cité par l'agence NTB.
Dans un communiqué, son ministère affirme en outre que le texte prévoit "un engagement réciproque à respecter les objectifs de l'accord de Paris sur le climat".
L'AELE regroupe la Norvège, l'Islande, le Liechtenstein et la Suisse. Les quatre pays membres du Mercosur sont le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay. 
Cette annonce survient quelques jours seulement après que la Norvège - puis l'Allemagne - eut annoncé la suspension de sa contribution financière au Fonds Amazonie, qui permet de financer la préservation du "poumon de la planète".
A Oslo, associations de défense de l'environnement et membres de l'opposition ont vivement réagi.
"On ne peut pas un jour critiquer le Brésil pour la déforestation, et le lendemain négocier un accord de libre-échange comme si de rien n'était", a tonné le chef de la Gauche socialiste, Audun Lysbakken, interrogé par la télévision publique NRK.
Ce traité commercial intervient près de deux mois après la conclusion d'un autre accord de libre-échange entre le bloc sud-américain et l'Union européenne qui doit encore être ratifié par les Etats membres de l'UE.
La France a menacé de ne pas le ratifier pour protester contre la gestion des incendies par le président brésilien.
Et samedi à l'ouverture d'une réunion du G7 à Biarritz (France), le président du Conseil européen Donald Tusk a averti qu'un accord UE/Mercosur était "difficilement" envisageable dans ce contexte.
Le ministre finlandais des Finances, Mika Lintilä, a annoncé de son côté qu'il proposerait à ses homologues européens l'interdiction des importations de viande brésilienne.
<https://information.tv5monde.com/info/l-accord-aele-mercosur-apporte-des-garanties-pour-l-amazonie-assure-la-norvege-317581>
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7- Viande et climat sont conciliables, voici la recette des scientifiques, RTS, 25/08/19, 21:49

Contrairement aux énergies fossiles, la consommation de viande n’est pas à bannir pour contenir le réchauffement de la planète à 1,5°. Mais la quantité doit être réduite et la production optimisée.
Emettrice de 15 milliards de tonnes d'équivalents CO2 (CO2-eq), la production de nourriture compte environ pour un tiers des émissions humaines mondiales de gaz à effet de serre. Sur ces 15 milliards, environ la moitié provient de la production de viande. Selon le rapport du GIEC Climate Change and Land publié mi-août, une réduction des émissions dans ce secteur serait nécessaire pour tenir l'objectif de l'Accord de Paris.
"Si aucun effort n'est fait, cela en impliquerait d'autres plus importants dans d'autres secteurs, comme l'énergie, où le remplacement des ressources fossiles devrait être plus rapide et plus profond", explique Edouard Davin, l'un des coauteurs du rapport. "Il faudrait un recours accru aux bioénergies, ce qui nécessite des terres et pourrait menacer la sécurité alimentaire", poursuit le chercheur de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.rts.ch/info/economie/10653653-viande-et-climat-sont-conciliables-voici-la-recette-des-scientifiques.html>
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8- Trump a suggéré de bombarder les ouragans (média), AFP, 26/08/19, 05:00

Le président Donald Trump a suggéré de lâcher des bombes nucléaires sur les ouragans avant qu'ils ne touchent les Etats-Unis, a affirmé dimanche le site d'information américain Axios.
Selon Axios, M. Trump a demandé lors d'une réunion sur les ouragans s'il serait possible, pour les empêcher de se former complètement en mer, de lâcher une bombe atomique sur leur centre.
Selon une source anonyme citée par Axios, les personnes qui participaient à la réunion en sont sorties perplexes. Le site ne précise pas quand cette réunion aurait eu lieu.
L'idée avancée par Donald Trump n'est pas nouvelle, précise toutefois Axios. Elle a été initialement émise dans les années 1950 par un scientifique qui travaillait pour le gouvernement américain, sous la présidence de Dwight Eisenhower.
Depuis, l'idée ressurgit régulièrement, bien qu'il y ait un consensus scientifique pour dire que cela ne marcherait pas. L'agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) a une page dédiée à la question.
"A chaque saison des ouragans, il est toujours suggéré que l'on devrait simplement utiliser des armes nucléaires pour essayer de détruire les tempêtes", a déclaré la NOAA.
Non seulement une bombe ne modifierait pas la tempête, mais les vents répandraient rapidement les retombées radioactives sur les terres avoisinantes, a ajouté l'agence.
"Inutile de dire que ce n'est pas une bonne idée", a estimé la NOAA.
Selon Axios, M. Trump avait déjà demandé une première fois, en 2017, si son administration devait bombarder des ouragans pour les empêcher de toucher terre. Dans cette conversation, le président n'avait pas évoqué l'emploi éventuel de bombes nucléaires, précise le site.
La Maison Blanche n'a pas voulu commenter les affirmations d'Axios.
Sur Twitter, des internautes ont semblé choqués par la proposition du président américain, tandis que de nombreux tweets mentionnaient le hashtag #ThatsHowTheApocalypseStarted (c'est ainsi que l'Apocalyse a commencé, ndlr). 
La sénatrice Kamala Harris, candidate à la primaire démocrate, s'est aussi exprimée sur le réseau social : "Le type doit partir".
"L'objectif" d'arrêter les ouragans "n'est pas mauvais", a souligné sous le couvert de l'anonymat un haut responsable de l'administration, sans confirmer si les propos cités par Axios avaient été tenus par le président.
Les Etats-Unis sont régulièrement frappés par des ouragans. En 2017, l'ouragan Harvey a été le plus puissant en 12 ans à avoir atteint le territoire américain.
Depuis, la côte orientale des Etats-Unis a été touchée par une série de tempêtes catastrophiques qui ont tué des milliers de personnes et causé des centaines de milliards de dollars de dégâts.
<https://information.tv5monde.com/info/trump-suggere-de-bombarder-les-ouragans-media-317820>
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9- Sécheresse : 4 000 habitants alimentés en eau par des camions-citernes en Corrèze, Radio France, 26/08/19, 07:35

Les maires des sept communes concernées appellent à la vigilance.
Sept communes de Corrèze ont mis en place des rotations de camions-citernes pour alimenter leur réseau d'eau potable, rapporte dimanche 25 août France Bleu Limousin. La sécheresse, qui sévit sur la région, a mis les captages quasiment à sec. Ils ne peuvent plus subvenir aux besoins de ce territoire. L'eau est prélevée dans le réseau de Bort les Orgues, puis injectée dans le réseau des sept communes, à quelques kilomètres au sud d'Ussel.
Véolia appelle à la vigilance
Sans cette solution, ce sont 4 000 habitants qui n'auraient plus d'eau au robinet. La société Véolia, qui gère ce réseau, appelle depuis samedi les habitants à la vigilance. Mais la consommation d'eau n'a pas baissé et le rythme des rotations risque de devoir s'intensifier. Les mairies et Véolia déplorent cette situation. Ils demandent à l'ensemble des habitants concernés d'être très attentifs à leur consommation d'eau.
Les communes concernées par ce dispositif sont : le quartier des Aubazines (Bort-les-Orgues), Sarroux-Saint-Julien-près-Bort, Saint-Bonnet-près-Bort, Saint-Victour, Margerides, Monestier-Port-Dieu, Thalamy et Veyrières.
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/secheresse-4000-habitants-alimentes-en-eau-par-des-camions-citernes-en-correze_3590981.html>
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10- Londres promet 10 millions de livres pour l'Amazonie, AFP, 26/08/19, 12:00

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a promis lundi, en marge du sommet du G7 à Biarritz, une aide de 10 millions de livres pour aider à la reforestation de la forêt d'Amazonie, en proie à de multiples incendies.
Le gouvernement a annoncé cette aide dans un communiqué juste avant le début d'une session du sommet du G7 consacrée à l'environnement, au cours de laquelle sera abordée la situation en Amazonie, qui provoque une vive inquiétude internationale. 
"Au cours d'une semaine où nous avons tous regardé, horrifiés, la forêt tropicale amazonienne brûler sous nos yeux, nous ne pouvons échapper à la réalité des ravages que nous infligeons au monde naturel", a déclaré Boris Johnson, cité dans un communiqué.
Selon les derniers chiffres, 79.513 feux de forêt ont été répertoriés au Brésil depuis le début de l'année, dont un peu plus de la moitié en Amazonie. Sous la pression internationale, le Brésil a fini par entrer en action dimanche en Amazonie en envoyant notamment deux avions C-130 Hercules.
L'aide britannique, d'une valeur d'environ 11 millions d'euros, sera mise à disposition immédiatement pour aider à réhabiliter la forêt ainsi que l'habitat des populations affectées, a précisé le gouvernement.
Dans le communiqué, Boris Johnson confirme que le Royaume-Uni espère accueillir la conférence sur le climat, la COP-26, en 2020.
<https://information.tv5monde.com/info/londres-promet-10-millions-de-livres-pour-l-amazonie-317874>
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11- Au moins 750 000 hectares de forêt détruits par le feu en Bolivie, Le Monde, 26/08/19, 12h03
Amanda Chaparro (Lima, correspondance)

Pour les associations de défense de l’environnement, les incendies sont favorisés par la politique d’extension des terres agricoles. 
Depuis début août, la Bolivie, comme son voisin brésilien, est confrontée à d’immenses feux de forêts qui, selon les estimations officielles, ont déjà ravagé entre 750 000 et un million d’hectares. Les incendies touchent la région de la Chiquitania, une zone de plaine à l’est du pays, jouxtant le bassin amazonien, sans que la tragédie au Brésil y soit directement liée.
La zone est « d’une grande biodiversité et renferme la réserve naturelle de Tucavaca », explique Cecilia Martinez, anthropologue à l’université de Buenos Aires. Elle abrite des centaines d’espèces d’animaux et de plantes endémiques « uniques au monde » et de « nombreuses population indigènes et métisses » y vivent. Les feux touchent également la région frontalière du Paraguay et les deux pays ont annoncé avoir mis en commun leurs forces pour les éteindre.
Vendredi 23 août, le gouvernement d’Evo Morales a déployé d’importants moyens pour venir à bout des flammes, avec notamment la location d’un Boeing Supertanker aux Etats-Unis, un avion-citerne capable de transporter jusqu’à 75 000 litres d’eau par vol et ayant une autonomie de treize heures.
> Lire aussi  Au Brésil, deux avions commencent à lutter contre les incendies en Amazonie
Une réponse jugée « tardive » par les associations environnementales. « Il a fallu que le feu s’étende et arrive à un niveau hors de contrôle pour que le gouvernement envoie des hélicoptères et des avions », dénonce Pablo Villegas, chercheur au Centre de documentation et d’information de Bolivie (Cedib), une organisation proche des milieux écologistes.
Six vols ont été réalisés depuis samedi, qualifiés de « succès » par le ministre de la présidence, Juan Ramon Quintana, qui a déclaré que les pompiers avaient pu circonscrire plusieurs foyers. Quelque 2 000 militaires et 450 policiers ont également été dépêchés, selon le ministère de la présidence.
« Agrandissement de monocultures »
Néanmoins, les incendies n’étaient toujours pas maîtrisés dimanche soir, en raison surtout des vents particulièrement violents en cette période de l’année. Selon les autorités, les foyers s’étendaient sur plus de 4 000 hectares dans des zones toujours « inaccessibles ».
Les critiques n’ont pas tardé à émerger de la part de groupes d’opposition et d’organisations écologistes, qui demandent la « proclamation de désastre national » et le déploiement d’une « aide internationale ». Dimanche dans la soirée, le gouvernement bolivien a annoncé que l’aide était « bienvenue ».
Les ONG accusent également le président Evo Morales – qui sera candidat à sa réélection le 20 octobre et a demandé la suspension pour une semaine de la campagne présidentielle – d’être responsable de ces incendies, comme son homologue brésilien. Les feux sont favorisés selon elles par une politique de déprédation de l’environnement qui participe « à la déforestation » et à « l’avancée de la frontière agricole ».
La Coordination nationale de défense des territoires indigènes paysans originels et des aires protégées (Contiocap) estime que cette « dévastation » est « le fruit d’une politique économique irrationnelle d’agrandissement de monocultures [de soja et de canne à sucre] et d’une extension de l’élevage ».
« Décret criminel »
Au centre de la polémique, un décret, promulgué le 9 juillet, autorise le « brûlis contrôlé » pour les petits propriétaires terriens et les propriétés communautaires dans les départements de Santa Cruz et Beni, ceux-là même qui sont aujourd’hui en proie aux flammes. « Il s’agit d’un décret irresponsable et criminel qui favorise une pratique dangereuse alors que nous sommes en pleine époque de sécheresse et de vents violents », s’indigne Pablo Villegas.
> Lire aussi  Incendies en Amazonie : un fléau saisonnier « amplifié par les prises de position de Jair Bolsonaro »
La culture sur brûlis – chaqueo – est une pratique courante en Bolivie avant les semailles. De l’avis des agriculteurs, elle améliore la qualité des sols. Evo Morales a récemment défendu cette pratique dans la presse, s’interrogeant : « De quoi vont vivre les petits paysans s’ils ne pratiquent pas le brûlis ? »
Lors de la promulgation du texte, il avait également jugé « essentiel » que cette pratique soit contrôlée et rappelé que le gouvernement avait pour « mission que la Bolivie puisse croître économiquement, non seulement à partir des ressources naturelles non renouvelables, mais également grâce à l’agriculture ».
Pourtant, selon les détracteurs, ce décret servirait avant tout les intérêts de l’agro-industrie. « Le gouvernement favorise l’implantation de colons[l’expression désigne généralement en Bolivie des paysans venus des Andes pour trouver des terres plus propices dans les basses terres] pour défricher et ouvrir la voie aux grands propriétaires », affirme Pablo Villegas.
Les organisations environnementales dénoncent aussi le supposé « double discours » du président bolivien, qui se poserait en défenseur de la « Terre mère » à l’étranger mais pratiquerait au niveau national une politique contraire.
« Politique extractiviste »
Parvenus au pouvoir en 2005, Evo Morales et son Mouvement vers le socialisme (MAS) ont approuvé en 2009 une nouvelle Constitution qui reconnaît des droits à la nature. Toutefois, « il défend une politique extractiviste [basée sur l’extraction des matières premières], des mégaprojets hydroélectriques et des routes au cœur même de parcs naturels et de territoires indigènes », dénonçait dès 2017 Pablo Solon, ex-ambassadeur sous l’administration d’Evo Morales et activiste pour la défense de l’environnement.
Comme le Brésil voisin, la Bolivie subit une déforestation à grande échelle. Les organisations écologistes boliviennes estiment que 350 000 hectares de forêts, de bois et de pâturages sont perdus chaque année du fait de l’extension de l’activité agricole. Si les conséquences de ces incendies sont encore difficiles à mesurer, elles s’accordent à dire qu’elles sont « énormes » et déplorent des dommages « irréversibles ».
Près de 2 000 personnes sont affectées par les feux et les éleveurs ont déclaré dans la presse que leurs pertes s’élevaient déjà à 5 millions de dollars. La reforestation de la zone ravagée par les incendies prendra, selon les spécialistes, au minimum, près de deux cents ans.
> Lire aussi  Sous la pression écologiste, Emmanuel Macron repasse au vert
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/26/au-moins-750-000-hectares-de-foret-detruits-par-le-feu-en-bolivie_5502940_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Incendies en Bolivie : Morales également sous le feu des critiques <https://information.tv5monde.com/info/incendies-en-bolivie-morales-egalement-sous-le-feu-des-critiques-318015>, AFP, 27/08/19, 08:00
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12- Feux de forêt : ça brûle aussi en Afrique, et c’est pire qu’en Amazonie, Le Parisien, 26/12/19, 12h43
Ch.G.

Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne sont concernés comme l’Angola, la Zambie ou la République Démocratique du Congo.
L'Amazonie n'est pas la seule région de la planète touchée par d'importants feux de forêt. Plusieurs pays du Centre et du Sud de l'Afrique font actuellement face à une situation similaire.
Une carte en temps réel des incendies sur l'ensemble de la Terre, fournie par la Nasa <https://firms.modaps.eosdis.nasa.gov/map/#z:3;c:28.1,-17.3;d:2019-08-25..2019-08-26> (l'agence spatiale américaine), permet de visualiser la gravité de la situation. Les feux de forêt dans cette zone du continent africain sont plus denses et nombreux qu'en Amazonie. Angola, République Démocratique du Congo, Zambie, Congo et Tanzanie sont les pays les plus exposés.
Comme l'a expliqué la RTBF <https://www.rtbf.be/info/societe/detail_il-y-a-plus-d-incendies-en-ce-moment-en-afrique-subsaharienne-qu-en-amazonie?id=10298349>, les incendies auxquels ces pays font face sont un mal chronique. Ils résultent en grande partie d'une pratique agricole, la «culture sur brûlis», qui consiste à mettre le feu à du bois coupé, puis à laisser reposer les cendres sur le sol pour le rendre plus fertile. Le problème est que nombre de ces incendies échappent à tout contrôle.
Par ailleurs, cette pratique pourrait représenter entre un quart et un tiers des émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. L'agence spatiale européenne considère en outre que 70% des terres brûlées sur la planète se trouvent en Afrique subsaharienne.
Cet été, en plus de l'Amazonie et de l'Afrique, la Sibérie a elle aussi connu d'immenses feux de forêt. Des millions d'hectares ont été détruits.
<http://www.leparisien.fr/environnement/feux-de-foret-ca-brule-aussi-en-afrique-et-c-est-pire-qu-en-amazonie-26-08-2019-8139294.php>
Sur le même sujet : 
> Forêts : l'Afrique brûle aussi, mais pas comme l'Amazonie <https://information.tv5monde.com/info/forets-l-afrique-brule-aussi-mais-pas-comme-l-amazonie-317971>, AFP, 27/08/19, 08:00
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13- Incendies en Amazonie : "Il faut des sanctions commerciales contre le Brésil", réclame la fondation Nicolas Hulot, Europe 1, 26/08/19, 15h09

Pour Samuel Léré, porte-parole de la fondation Nicolas Hulot, invité lundi d'Europe 1, "il faut interdire les importations des produits agricoles à l'origine de la déforestation pour forcer Jair Bolsonaro a changer sa politique".
Emmanuel Macron doit "enfin passer des discours aux actes". C'est ce que réclame la fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme. Invité lundi d'Europe 1, son porte-parole Samuel Léré s'est réjoui de l'annonce par le président de la République du déblocage de 20 millions d'euros par le G7 pour lutter contre les incendies qui ravagent depuis plusieurs semaines la forêt amazonienne. Mais il réclame désormais des "sanctions commerciales". 
"Ces feux sont le fruit de la politique de Bolsonaro"
Le G7 a promis lundi, pendant le sommet de Biarritz, une aide d'urgence de 20 millions de dollars (18 millions d'euros) pour envoyer des avions bombardiers d'eau lutter contre les feux de forêt en Amazonie, ont annoncé Emmanuel Macron et le président chilien Sebastian Piñera. "C'est une très bonne nouvelle qu'on puisse aider les autorités brésiliennes", réagit Samuel Léré. Mais, ajoute-t-il, "le principal problème, c'est que ces feux sont volontaires et sont le fruit de la politique de Jair Bolsonaro. Vouloir aller les éteindre, c'est très bien, mais il va encore y en avoir d'autres. Il faut traiter le problème à la racine, et la racine, c'est la déforestation." 
Et Samuel Léré de critiquer l'inertie de l'Union européenne. Le Brésil "déforeste pour planter du soja pour nourrir les animaux, surtout à destination de l'Union européenne, et qui va nourrir les animaux européens", alerte-t-il, avant de réclamer des "sanctions commerciales". "Il faut interdire les importations des produits agricoles à l'origine de la déforestation pour forcer Jair Bolsonaro a changer sa politique", demande Samuel Léré. 
<https://www.europe1.fr/international/incendies-en-amazonie-il-faut-des-sanctions-commerciales-contre-le-bresil-reclame-la-fondation-nicolas-hulot-3916060>
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14- Le troisième transporteur mondial, CMA CGM, s’engage à ne jamais emprunter les voies maritimes de l’Arctique, Novethic, 26/08/19
La rédaction avec AFP

À la faveur du réchauffement climatique, la fonte des glaces de l'Arctique ouvre de nouvelles voies maritimes plus rapides et plus économes passant, entre autres au nord de la Sibérie. Si les transporteurs se saisissent de cette opportunité, le français CMA CGM s'engage à ne pas y avoir recours. Le Président du groupe dit vouloir préserver la biodiversité de ces régions encore préservées. 
"Nous cherchons en permanence à optimiser les routes maritimes pour réduire la distance et la consommation de carburant", a expliqué le patron de CMA CGM, Rodolphe Saadé, qui présentait à l'Elysée vendredi 23 août les travaux de la "coalition" du secteur maritime pour la protection de la planète, en amont du G7 de Biarritz.
"Il y a une voie maritime qui nous permettrait de diminuer de 40 % le trajet entre Shanghai et Rotterdam. Il s'agit de la route maritime du Nord, celle qui longe la côte de la Sibérie", a-t-il expliqué. "Rendue praticable par les conséquences du réchauffement climatique, elle constituerait un avantage concurrentiel majeur pour les compagnies maritimes."
"Mais l'Arctique est indispensable à la régulation des courants et du climat. Sa biodiversité est unique et encore méconnue", a remarqué le dirigeant. "C'est pourquoi j'ai décidé que nos navires n'emprunteraient pas la route du Nord. Et j'invite l'ensemble de l'industrie maritime à faire de même, afin de protéger cet espace naturel encore préservé", a déclaré Rodolphe Saadé.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/mobilite-durable/isr-rse/le-troisieme-transporteur-mondial-cma-cgm-s-engage-a-ne-jamais-emprunter-les-voies-maritimes-de-l-arctique-147622.html>
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15- Le Brésil rejette l’aide du G7 pour combattre les incendies en Amazonie, Le Monde, 27/08/19, 06h35

Les pays du G7 avaient proposé plusieurs mesures refusées par Brasilia, qui conseille à Emmanuel Macron de s’occuper de ses « colonies ». 
L’Amazonie brûle et avec elle, les relations entre Emmanuel Macron et le président brésilien, Jair Bolsonaro. Le Brésil a ainsi rejeté, lundi 26 août, l’aide proposée par les pays du G7 pour combattre les incendies en Amazonie, a annoncé le chef de cabinet de M. Bolsonaro.
« Nous remercions [le G7 pour son offre d’aide], mais ces moyens seront peut-être plus pertinents pour la reforestation de l’Europe », a déclaré Onyx Lorenzoni, sur un blog du portail d’information G1, une déclaration confirmée à l’Agence France-presse par la présidence brésilienne.
« Macron n’arrive même pas à éviter un incendie prévisible dans une église qui fait partie du patrimoine mondial de l’humanité, et il veut nous donner des leçons pour notre pays ? », a également lancé M. Lorenzoni dans une allusion à l’incendie qui a touché la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril. « Il a beaucoup à faire chez lui et dans les colonies françaises », a-t-il ajouté, faisant référence aux départements et territoires d’outre-mer de la France, dont fait partie la Guyane, frontalière du Brésil et qui comprend une petite partie de la forêt amazonienne.
« Le Brésil est une nation démocratique, libre et n’a jamais eu de comportements colonialistes et impérialistes comme c’est peut-être l’objectif du Français Macron. D’ailleurs, avec un fort taux interne de rejet », a aussi affirmé M. Lorenzoni.
> Lire aussi  Les engagements amazoniens d’Emmanuel Macron ne convainquent pas les ONG
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/27/le-bresil-rejette-l-aide-du-g7-pour-combattre-les-incendies-en-amazonie_5503166_3210.html>
Sur le même sujet :
> En Amazonie, les habitants de Porto Velho sont devenus des "fumeurs passifs" <https://information.tv5monde.com/info/en-amazonie-les-habitants-de-porto-velho-sont-devenus-des-fumeurs-passifs-318003>, AFP, 27/08/19, 00:00
> Amazonie : le Brésil snobe l'aide du G7 et dit que les feux sont "sous contrôle" <https://information.tv5monde.com/info/amazonie-le-bresil-snobe-l-aide-du-g7-et-dit-que-les-feux-sont-sous-controle-317947>, AFP, 27/08/19, 07:14
> Feux en Amazonie : le président brésilien Bolsonaro accepte finalement une aide de l'étranger, Le Figaro avec AFP, 28/08/219, 06:45 
Ce revirement intervient alors que les incendies ont provoqué une indignation internationale et menacent un accord de libre-échange UE-Mercosur négocié depuis 20 ans.
Le Brésil s'est finalement dit "ouvert" mardi à une aide financière "d'organisations étrangères et même de pays" pour lutter contre les incendies en Amazonie à condition de contrôler les fonds, après avoir rejeté la veille une offre du G7. «Le point essentiel est que cet argent, une fois entré au Brésil, n'aille pas à l'encontre de la souveraineté brésilienne et que la gestion des fonds soit sous notre responsabilité», a déclaré un porte-parole de la présidence, au lendemain d'une offre de 20 millions de dollars émanant des pays du G7.
Un peu plus tôt dans la journée, le président brésilien Jair Bolsonaro avait déclaré qu'il était prêt à discuter d'une aide du G7 pour lutter contre les incendies en Amazonie si le chef de l'État français Emmanuel Macron «retirait (ses) insultes».
>> Suite à lire à :
<http://www.lefigaro.fr/flash-actu/bolsonaro-exige-que-macron-retire-ses-insultes-avant-de-discuter-de-l-aide-du-g7-20190827>
> Bolsonaro défie encore Macron et sème la confusion sur l'aide à l'Amazonie <https://information.tv5monde.com/info/bolsonaro-defie-encore-macron-et-seme-la-confusion-sur-l-aide-l-amazonie-318327>, AFP, 29/08/19, 04:00
> Amazonie : Bolsonaro minimise la gravité des incendies et s'en prend à la presse <https://information.tv5monde.com/info/amazonie-bolsonaro-minimise-la-gravite-des-incendies-et-s-en-prend-la-presse-318523>, AFP, 29/08/19, 22:00
> Au Brésil, pas de répit sur le front des incendies <https://information.tv5monde.com/info/au-bresil-pas-de-repit-sur-le-front-des-incendies-318893>, 01/09/19, 01:00
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16- Entretien. Déforestation en Amazonie : la production française de soja "ne suffit pas à satisfaire les besoins", France Info, 27/08/19, 15:31

Marie-Benoît Magrini, économiste à l’INRA de Toulouse, raconte à franceinfo pourquoi la culture du soja ne s'est pas développée en France et en Europe. 
"Il faut que le consommateur soit prêt à payer un supplément de prix pour de la viande nourrie par des protéines locales", a observé mardi 27 août sur franceinfo Marie-Benoît Magrini, économiste à l’INRA de Toulouse et animatrice du réseau de recherches sur les légumineuses. Lundi, Emmanuel Macron a reconnu dans son allocution télévisée sur France 2 que la France avait une "part de complicité" dans la déforestation de l'Amazonie, notamment via la culture du soja que la France importe pour l'élevage.
Franceinfo : Est-ce que la France contribue effectivement à la déforestation dans le monde et notamment au Brésil en important du soja ?
Marie-Benoît Magrini : Aujourd'hui la France importe trois millions de tonnes de tourteaux de soja. Les tourteaux c'est la partie sèche de la graine qui reste après avoir extrait l'huile. Le tourteau est très riche, très concentré en protéines et donc sert à alimenter les élevages, les animaux qui ont besoin de cette richesse en protéines pour se développer. On a beaucoup d'élevage en France et en Europe, et comme on produit très peu de soja, conséquemment on doit en importer. La France aujourd'hui, même s'il y a une petite progression, ne produit que 400 000 tonnes de soja, donc ça ne suffit pas à satisfaire les besoins. 
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/ameriques/amazonie/deforestation-en-amazonie-la-production-francaise-de-soja-ne-suffit-pas-a-satisfaire-les-besoins_3592819.html>
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17- En Amazonie, sécheresse, spéculation et impact des politiques publiques, AFP, 27/08/19, 19:00
Jorge Svartzman

Périodes de sécheresse, phénomène El Nino et politiques de contrôle expliquent que la déforestation dans l'Amazonie brésilienne a connu des pics et des périodes de décélération ces dernières décennies, explique un chercheur brésilien.
Selon des données de l'Institut national de recherche spatiale (INPE), organisme brésilien qui observe par satellite l'évolution de la forêt tropicale, de 1988 à 2008 la déforestation a systématiquement dépassé les 11.000 km2 par an, avec des pics supérieurs à 20.000 km2 à cinq reprises : en 1988, 1995, 2002, 2003 et 2004.
A partir de 2005, il apparaît une nette réduction des surfaces déboisées et, depuis 2008, la déforestation n'a jamais dépassé les 10.000 km2, avec même un minimum historique de 4.600 km2 en 2012. 
La tendance est repartie à la hausse ces dernières années : en 2016, 7.500 km2 de forêt ont été déboisés, et "l'estimation pour 2019 est d'environ 10.000 km2", prévoit Paulo Moutinho, de l'Institut de recherche environnementale de l'Amazonie (IPAM), un organisme de recherche non gouvernemental. 
"Avant 2005, deux facteurs se conjuguaient : les périodes de sécheresse provoquées par (le phénomène climatique) El Nino", responsable de la multiplication des incendies à la saison sèche, "et les tentatives de faire progresser l'expansion agricole" pour satisfaire la demande intérieure et extérieure, explique-t-il.
Au cours des trois dernières décennies, le phénomène El Nino a été qualifié de très intense en 1997-98 et en 2004-2006, et d'intensité moyenne en 2002-2003 et 2009-2010.
En 2003-2004, il y a également eu "une très forte pression du marché extérieur" pour les produits agricoles et "beaucoup de spéculation sur les terres", ajoute le chercheur.
- Politiques publiques -
La pression s'est réduite à partir de 2005 et cette tendance s'est renforcée avec la mise en oeuvre de politiques publiques volontaristes. 
Paulo Moutinho cite notamment "la création de zones protégées, les campagnes contre la déforestation illégale, avec la détention des responsables des déboisements, la création d'une liste noire des municipalités ayant le plus haut taux de déforestation (...) et le refus de crédits bancaires à ceux qui déforestent illégalement". 
Il rappelle également que durant cette période, malgré le ralentissement de la déforestation, le Brésil a "accru sa production de viande et de céréales" sur des terres déjà utilisées par l'agriculture dans la région amazonienne. 
Après une "augmentation progressive" de la déforestation constatée ces dernières années, l'arrivée au pouvoir en janvier du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, climato-sceptique assumé et féroce critique des politiques environnementales, a entraîné "un changement dans la vision du gouvernement", avec "un démantèlement des politiques publiques pour combattre la déforestation", souligne le chercheur.
Si l'été est une période où se déclarent généralement beaucoup d'incendies sur les terres déjà déboisées, le plus préoccupant cette année, relève-t-il, ce n'est pas le nombre élevé d'incendies, mais le fait que "la plupart sont des feux de déforestation".
"Le problème n'est pas le feu, c'est l'origine du feu", dit-il. 
Plus de 80.000 incendies ont été recensés au Brésil depuis début 2019, dont plus de la moitié (52 %) dans la région amazonienne. L'Amazonie, dont 60% de la surface se trouve au Brésil, s'étend aussi en Bolivie, Colombie, Equateur, Guyane française, Guyana, Pérou, Suriname et Venezuela.
<https://information.tv5monde.com/info/en-amazonie-secheresse-speculation-et-impact-des-politiques-publiques-318139>
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18- Pourquoi les scientifiques s’inquiètent des incendies de l’Amazonie, Blog Les Décodeurs, 27/08/19, 22h39
Gary Dagorn  

Les feux en cours dans la forêt amazonienne sont plus importants et plus fréquents cette année et continuent de fragiliser un des plus riches écosystèmes terrestres. 
Les incendies qui frappent la forêt amazonienne ces dernières semaines se sont invités jusqu’au G7, sommet réunissant quelques-unes des plus grandes économies du monde à Biarritz, entre le 24 et le 26 août. A l’issue de cet événement, les sept pays ont proposé une aide de 20 millions de dollars pour assister le Brésil dans sa lutte contre les incendies, avant que son président, Jair Bolsonaro, ne refuse la proposition.
Si des feux se produisent chaque année en détruisant des milliers de kilomètres carrés de la plus grande forêt primaire du globe, les incendies actuels inquiètent les défenseurs de l’environnement car ils gagnent en intensité après des années de déclin de la déforestation.
En 2019, des incendies loin des niveaux du passé mais en augmentation
Et la politique de Jair Bolsonaro, élu en octobre 2018, n’est pas étrangère au regain d’inquiétude observé cet été pour cet écosystème plus fragile qu’il n’y paraît.
Lire aussi : « Le bolsonarisme apparaît dans toute sa puissance destructrice »
Selon un article paru le 26 août dans la revue Science, la déforestation est clairement à l’origine de ces incendies. Le nombre de feux détectés par les satellites de l’INPE (l’agence brésilienne pour la recherche spatiale) et de la NASA est le plus élevé depuis 2010, année durant laquelle El Niño avait entraîné une forte sécheresse. Cette année, la saison n’est pas particulièrement sèche, mais les dix municipalités les plus touchées sont aussi celles ayant enregistré les plus hauts taux de déforestation, selon l’Institut de recherche environnementale de l’Amazonie (IPAM).
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/08/27/pourquoi-les-scientifiques-s-inquietent-des-incendies-de-l-amazonie_5503413_4355770.html>
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19- Tribune. Incendies en Amazonie : il faut que « la forêt debout rapporte plus que le déboisement », Le Monde, 27/08/19, 22h39 
Par François-Michel Le Tourneau, Géographe, directeur de recherche au CNRS

Le problème, c’est qu’au Brésil, un hectare de forêt « vierge » ne vaut rien sur le plan foncier et qu’il est « improductif » sur le plan économique. La contrainte ou le conflit ne parviendront pas à convaincre le pays de mieux protéger l’Amazonie, estime le géographe François-Michel Le Tourneau dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Si nous sommes prêts à exiger la protection de l’Amazonie, combien sommes-nous prêts à payer pour bénéficier de ses services ? Les récents incendies de forêt qui affectent l’Amazonie ont entraîné un légitime mouvement de sympathie pour la grande forêt. Une polémique ancienne a également été ravivée : faut-il laisser au Brésil (qui en détient 60 %) la gestion du plus grand massif forestier tropical au monde ou bien, ne doit-on pas, au nom des conséquences globales liées à sa destruction, créer un droit de regard international sur sa gestion ?
Au-delà de l’apparente simplicité, un tel mécanisme poserait sans doute davantage de problèmes qu’il n’apporterait de solution. Qui déciderait à la place du Brésil ? L’Organisation des Nations unies, dont sont membres bien d’autres pays dans laquelle la déforestation est rampante, et d’autres encore très jaloux de leur souveraineté ? Le G7 avec les Etats-Unis du climatosceptique Donald Trump ? Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ou la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), au nom de la science mais sans assise démocratique ?
> Lire aussi  Philippe Descola : « En Amazonie, c’est d’abord le milieu de vie des Amérindiens qui est détruit »
Par ailleurs, ce qui vaudra pour l’Amazonie devra valoir pour le bassin du Congo ou l’Indonésie. Peu s’y opposeront : le reproche d’une mentalité coloniale n’est pas toujours infondé… Mais il faudra aussi inclure les forêts boréales ou celles de Méditerranée. Le Canada, la Russie ou l’Espagne sont-ils prêts à se voir appliquer le même traitement ? La mobilisation au nom d’un « bien commun de l’humanité » doit être maniée avec prudence. La France accepterait-elle que la reconstruction de Notre-Dame soit supervisée par le reste du monde selon le même principe ?
Paranoïa
Les appels que l’on entend actuellement en Europe, proches des leçons de morale, ont aussi un effet pervers. L’extrême droite brésilienne, dont Jair Bolsonaro est le représentant, est persuadée que le monde veut voler l’Amazonie au Brésil et que le discours de protection de l’environnement est un complot pour parvenir à cette fin. Entendre prôner une sorte « de droit d’ingérence écologique », comme on parlait d’ingérence humanitaire, ne fait à leurs yeux que démontrer clairement qu’ils ont raison. Cela ne peut donc que renforcer leur paranoïa.
Plus important, la souveraineté du Brésil sur son Amazonie est un axe central de sa politique étrangère depuis plus de cinquante ans, quelle que soit la couleur du gouvernement en place. Toute menace entraîne une levée de bouclier unanime.
Il ne s’agit pas ici de défendre la politique de gribouille menée par le gouvernement Bolsonaro. Mais on ne peut pas non plus oublier qu’avant le détricotage systématique entrepris par le président actuel, le Brésil a mis en place un arsenal législatif unique au monde pour la protection de l’Amazonie. Qui sait qu’en principe les propriétaires terriens ne peuvent y défricher que 20 % de leurs propriétés ? Que les brûlis constatés en ce moment sont en principe sévèrement punis par la loi ? Que 48 % de l’Amazonie (2,5 millions de kilomètres carrés, plus de quatre fois la France métropolitaine !) sont déjà protégés, entre territoires amérindiens et unités de conservation ?
Le risque de ressouder les Brésiliens
Cet édifice législatif fait l’objet d’un violent assaut : démontage des institutions environnementales ou indigénistes qui dépendent de l’exécutif, appels explicites à ne pas respecter les lois dans le domaine de l’environnement, volonté de diminuer la taille des unités de conservation ou d’y autoriser l’exploitation minière, etc. Heureusement, la simple volonté du président ne suffit pas à changer la loi et les dégâts sont encore limités.
> Lire aussi  Incendies en Amazonie : « Le bolsonarisme apparaît dans toute sa puissance destructrice »
Faire pression sur le Brésil pour qu’il change son attitude et pour que le Congrès résiste aux modifications des textes dans le domaine de l’environnement est nécessaire. Exiger qu’il respecte l’accord de Paris qu’il a signé, menacer l’accord Union européenne (UE)-Mercosul [marché commun réunissant Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et quelques pays associés] ou, pour les citoyens, envisager de ne plus acheter de produits brésiliens sont des outils dans ce jeu. Mais à franchir la ligne de la souveraineté, on risque de froisser ceux-là même que l’on veut convaincre et de ressouder les Brésiliens autour d’un président peu populaire par ailleurs.
Surtout, plutôt que de s’enfermer dans le conflit et la contrainte, une autre voie pourrait être explorée. Le problème réel, au Brésil comme en Indonésie ou en République démocratique du Congo, c’est qu’un hectare de forêt « vierge » ne vaut rien ou presque sur le plan foncier et qu’il est « improductif » sur le plan économique. Cet hectare converti en autre chose de bien plus pauvre sur le plan de la biodiversité ou des services écosystémiques (pâturage, plantation, exploitation forestière) génère de l’activité, sa valeur augmente.
Logique économique à court terme
Ce n’est pas par perversion que l’on déforeste, mais parce que cela fait sens dans la logique économique à court terme qui est celle du capitalisme mondial. Par ailleurs, les consommateurs des productions tirées des hectares déforestés se trouvent souvent en Europe… Il convient de s’interroger sur notre responsabilité dans cette « déforestation importée ».
> Lire aussi  « Il faut mieux protéger l’Amazonie »
Renverser la tendance implique de faire en sorte que la forêt debout rapporte plus que le déboisement, et que la biodiversité soit valorisée pour ce qu’elle est, à savoir une réserve immense de connaissances et d’adaptations biologiques, plus que pour la très faible fraction que nous savons en utiliser aujourd’hui. Il faudrait que toutes les plantes et les animaux « qui ne servent à rien » deviennent une sorte de capital investi pour l’avenir et rapportent immédiatement des dividendes.
Des mécanismes existent, que l’on peut génériquement regrouper sous la catégorie des paiements pour services environnementaux. Mais pour être efficaces et vraiment changer la donne, ceux-ci supposent un transfert massif (à l’image de la taille de l’Amazonie…) de capitaux des pays développés vers les pays qui devraient protéger leurs trésors de biodiversité ou leurs stocks de carbone en pied. Le jour où conserver la forêt rapportera autant que de la détruire, nul doute que les fermiers brésiliens ou les planteurs indonésiens feront le bon choix.
Mais parvenir à ce point impose aux donneurs de leçons d’ouvrir largement leur portefeuille, et de proposer un mécanisme pérenne et non pas un programme temporaire et sous-financé destiné à répondre à l’urgence.
§ François-Michel Le Tourneau est directeur de recherche au CNRS. Il est l’auteur de L’Amazonie. Histoire, géographie, environnement (CNRS éditions, 528 pages, 27 euros).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/27/incendies-en-amazonie-il-faut-que-la-foret-debout-rapporte-plus-que-le-deboisement_5503389_3232.html>
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20- Tribune. Incendies en Amazonie : « Le bolsonarisme apparaît dans toute sa puissance destructrice », Le Monde, 27/08/19, 22h42
Par Maud Chirio, Historienne

Les feux qui ravagent la forêt amazonienne sont une conséquence directe du projet politique incarné par le président populiste, estime l’historienne spécialiste du Brésil Maud Chirio dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Le hashtag #prayforamazonia, en présentant les incendies des dernières semaines comme un événement exigeant une empathie et une inquiétude universelles, a eu le mérite d’attirer l’attention des opinions occidentales sur le Brésil. Pourtant, l’appel à « prier » a initialement laissé entendre, surtout dans notre Europe sécularisée, que la propagation des flammes était une catastrophe naturelle, due à la sécheresse et au réchauffement climatique. La dimension politique de ce drame environnemental n’est apparue que dans un second temps. On a d’abord soupçonné le président brésilien, Jair Bolsonaro, très occupé à ses rodomontades habituelles, d’aveuglement et d’inconséquence face à l’ampleur du problème. Puis a émergé une autre interprétation : la complicité du gouvernement brésilien à l’égard de la déforestation du bassin amazonien.
> Lire aussi  Incendies : l’Amazonie paie la politique du président brésilien
Les dizaines de milliers de départs de feu ne sont en effet ni des accidents ni des initiatives individuelles d’agriculteurs pratiquant la culture sur brûlis ou désireux d’étendre leurs pâturages. Il s’agit d’une logique collective, à l’appui d’un projet politique.
Depuis l’élection de Bolsonaro, des milliers de prédateurs de la forêt (orpailleurs, producteurs de bois et propriétaires terriens) se sentent autorisés à ignorer les réglementations en vigueur, y compris en menaçant les rares agents encore disposés à les faire appliquer. Le gouvernement leur facilite la tâche de deux manières. D’une part, il démembre les instances de contrôle, notamment l’Institut brésilien de l’environnement (Ibama), privé de la moitié de son budget cette année. De l’autre, il discrédite les ONG travaillant pour la protection de l’Amazonie et des populations indigènes, faisant du discours écologiste le fruit d’un « complot mondialiste » visant à priver le Brésil de son droit d’exploiter ses ressources naturelles.
L’Amazonie n’est pas présentée comme un territoire à protéger, mais à développer, c’est-à-dire à cultiver, percer de mines et de carrières, et garnir d’infrastructures autoroutières et hydroélectriques. Ce projet a pour préalable indispensable une accélération des défrichements, que le gouvernement attise sans nécessairement les contrôler, par conviction néolibérale que cette « libération des énergies » ne pourra que servir l’économie de la région.
C’est ce climat qui explique que les surfaces défrichées aient été en juillet trois fois supérieures par rapport à juillet 2018, selon les chiffres de l’Institut national de recherches spatiales (INPE), dont la divulgation a tant contrarié le président Bolsonaro qu’il en a licencié le directeur. C’est ce climat qui a incité des orpailleurs à envahir la réserve des Indiens wayapi à la fin juillet, et en assassiner le cacique.
> Lire aussi  Philippe Descola : « En Amazonie, c’est d’abord le milieu de vie des Amérindiens qui est détruit »
C’est ce climat, enfin, qui a incité un groupe de 70 exploitants du Para, un Etat du nord du Brésil, à déclarer le 10 août « jour du feu » et à allumer des centaines de foyers le long d’une route nationale. Ils disent aujourd’hui avoir agi en soutien au président. Le ministre de la justice, Sergio Moro, prévenu trois jours avant les faits, avait à l’époque refusé de fournir à l’Ibama l’appui policier nécessaire pour arrêter les pyromanes.
Energies prédatrices
En d’autres termes, le drame que vit la forêt amazonienne depuis plusieurs mois va bien au-delà des incendies en cours. Non seulement le projet économique de Bolsonaro est incompatible avec le maintien de surfaces arborées suffisantes pour que l’Amazonie demeure une forêt pluviale – le point de basculement avant la transformation en savane est bientôt atteint –, mais même s’il renonçait à le mettre rapidement en œuvre, il faudrait déployer des moyens importants pour contenir les énergies prédatrices que son élection a relâchées.
Pour la première fois peut-être depuis l’élection d’octobre 2018, le bolsonarisme apparaît dans toute sa radicalité et sa puissance destructrice. Il doit nous en rester deux prises de conscience – ou piqûres de rappel.
La première est que le néolibéralisme, dans le contexte d’une société violente, inégalitaire, ségréguée et à la démocratie abîmée, peut très rapidement générer des comportements extraordinairement destructeurs – aujourd’hui au Brésil, un écocide, mais des persécutions de plus en plus caractérisées de minorités ne sont pas à exclure. On ne peut compter sur aucun consensus civilisationnel, ni sur l’environnement, ni sur les droits humains. Sous les mandats de Lula et de Dilma Rousseff, en tout cas jusqu’en 2014, l’exécutif a pu constituer un rempart. Actuellement, notre principale marge de manœuvre est l’exercice de pressions économiques, afin que la prédation de court terme contrarie les intérêts de lobbys puissants au niveau fédéral.
La deuxième prise de conscience consiste à mesurer combien la logique de « guerre culturelle » inhérente à ce que l’on appelle « les populismes de droite » est un auxiliaire de cette destruction néolibérale. Bolsonaro entretient sa base politique, au Brésil, par un discours selon lequel la bienséance progressiste, qui englobe le multiculturalisme, le multilatéralisme, le féminisme et l’écologie, sont les nouveaux visages de l’ennemi. De l’ennemi communiste, que la dictature militaire (1964-1985) qu’il exalte a jadis combattu.
Le rôle de père Ubu que tient Bolsonaro, ces derniers temps, sur la scène internationale fait partie de ce scénario : plus il nous choque, plus il rejette les valeurs portées par le progressisme occidental dans le camp d’un « politiquement correct » à mépriser. Et dans le fossé qu’il creuse entre sa bouffonnerie haineuse et notre effarement brûle l’Amazonie.
§ Maud Chirio, maîtresse de conférences à l’université Paris-Est-Marne-la-Vallée, est l’auteure de La Politique en uniforme. L’expérience brésilienne, 1960-1980 (Presses universitaires de Rennes, 2016). Elle est membre du Réseau européen pour la démocratie au Brésil, qui rassemble des universitaires et des acteurs du monde de la culture mobilisés afin de faire connaître la situation politique dans ce pays.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/27/incendies-en-amazonie-le-bolsonarisme-apparait-dans-toute-sa-puissance-destructrice_5503203_3232.html>
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21- Tribune. « A une morale de sainteté climatique basée sur le renoncement, nous préférons une éthique écologique fondée sur le progrès », Le Monde, 28/08/19, 06h30
Par Corentin de Salle, Juriste et docteur en philosophie, directeur du centre Jean-Gol, un think tank belge & Damien Ernst, Professeur à l’université de Liège, ingénieur spécialiste des questions énergétiques

La militante écologiste Greta Thunberg est arrivée à New York le 28 août, après avoir traversé l’Atlantique à la voile. Refuser, comme elle, de prendre l’avion sert un discours moralisateur et alarmiste, estiment, dans une tribune au « Monde » les intellectuels belges Corentin de Salle et Damien Ernst.
Tribune. Le voilier de Greta Thunberg a accosté le 28 août à New York. Il eût été impensable que la championne de la lutte contre le réchauffement climatique se déplaçât en avion car ce mode de transport émet beaucoup de CO2. Sa démarche n’est pourtant pas irréprochable. Certes, sous l’angle climatique, cette solution constitue a priori le nec plus ultra pour un tel voyage.
Ce voilier est spécialement conçu pour effectuer des déplacements neutres en carbone, mais il est fabriqué avec des matériaux qui occasionnent une empreinte écologique importante (résine époxy, fibre de verre, métal, fibres synthétiques, etc.) et ne sont ni biodégradables ni facilement recyclables.
L’extraction, le transport et l’assemblage de ces matériaux ont occasionné une dépense énergétique considérable. Sans même parler des ressources humaines et matérielles nécessaires à sa conception, elles-mêmes génératrices de CO2. Et passons sous silence les émissions qui auraient pu être évitées (comme le fait que le skippeur revient par la voie des airs et que l’équipe qui rapatriera le bateau a pris un vol simple pour New York, soit six tickets d’avion).
> Lire aussi  Greta Thunberg aux députés : « Vous n’avez pas compris ce que nous faisons. Au lieu de nous dire merci, faites quelque chose ! »
En réalité, à moins de traverser l’Atlantique à la nage, il est impossible, quand on se déplace d’un continent à l’autre, d’être irréprochable face au tribunal de la neutralité carbone. Ce voilier « zéro carbone » n’est pas sans rappeler la communication autour de l’avion solaire Solar Impulse également « zéro carbone » mais dont l’existence et le fonctionnement nécessitaient, selon le calcul de Jean-Marc Jancovici, 400 kg de CO2 pour 100 km, soit 16 fois plus qu’une voiture…
Admettons néanmoins que ce mode de déplacement est celui qui se rapproche le plus de la perfection climatique. Se pose alors un autre problème : est-il accessible au tout-venant ? Pas vraiment : il nécessite des ressources financières considérables. Ce voilier a coûté plus de 4 millions d’euros. Un comportement exemplaire qui ne peut être imité par le plus grand nombre est-il encore exemplaire ? N’est-il pas plutôt un signal adressé aux jeunes générations qu’il faut désormais renoncer à voyager autour du globe ?
Sainteté climatique
A un échelon supérieur dans la sainteté climatique, nous trouvons ceux qui renoncent purement et simplement à l’avion. C’est par exemple le choix du professeur d’université Olivier De Schutter, ancien rapporteur spécial à l’Organisation des Nations unies (ONU), qui s’en est expliqué dans une tribune. Outre qu’elle est cohérente, cette attitude, contrairement à celle de l’activiste suédoise, se révèle exemplaire (elle est accessible à tous). Mais, est-elle morale ? Elle est morale au sens utilitariste (elle peut avoir pour effet de diminuer le nombre de voyages aériens émetteurs de CO2), mais elle ne l’est pas au sens kantien.
En effet, selon Emmanuel Kant, un comportement ne devient moral que s’il satisfait au test d’universalisation. C’est l’une des formulations du fameux impératif catégorique : « Agis toujours de manière telle que tu puisses vouloir que la maxime de ton action soit érigée en loi universelle. » Si l’application universelle de la maxime détruit l’objectif poursuivi par celle-ci, c’est qu’elle n’est pas morale.
> Lire aussi  Bruno Latour : « L’apocalypse, c’est enthousiasmant »
En l’occurrence, la maxime pourrait prendre cette forme : « Toute personne qui désire diminuer les émissions de CO2 doit s’abstenir de prendre l’avion. »Imaginons – pur exercice intellectuel – que cette maxime soit suivie par l’humanité entière, et ce compris par tous les aviateurs. Ce serait la fin du secteur aérien et, en conséquence, des trajets individuels (plus de 4 milliards par an) et du transport de fret aérien, l’un des rouages essentiels de la mondialisation. Soit un coup de frein très net donné au processus qui – les indicateurs onusiens le confirment chaque année – permet aux pays du tiers-monde de s’extraire graduellement de la pauvreté.
Or, ce n’est qu’à partir d’un certain stade de développement économique qu’une société dispose des moyens financiers et technologiques pour décarboner son économie et, de manière plus générale, pour mettre en place des politiques environnementales. Si, désireuse de limiter les émissions, l’humanité renonçait à l’aviation, elle condamnerait les pays du tiers-monde à rester prisonniers d’une économie nuisible à l’environnement et surtout… très émettrice de CO2.
Progrès plutôt que renoncement
A une morale de sainteté climatique basée sur le renoncement, nous préférons une éthique écologique fondée sur le progrès. Certains se sont indignés que Greta Thunberg ait accepté l’aide de sympathisants fortunés, notamment dans la famille monégasque. A tort. On conclut erronément que les déplacements neutres en carbone ne seraient accessibles qu’aux riches.
Ce qu’il faut plutôt retenir, c’est que l’existence de la richesse permet à une avant-garde fortunée de trouver des solutions qui s’approchent de l’idéal (en l’occurrence un transport presque neutre en carbone). L’histoire montre que quasi toutes les innovations (téléphones, télévisions, PC, filtres à particules, GPS, smartphones, micromobilité électrique, etc.) finissent, grâce aux économies d’échelle et à l’abaissement des coûts, par se démocratiser et à généraliser des technologies et des comportements moins polluants.
> Lire aussi  « Les vols en avion non justifiés doivent être supprimés »
Est-ce à dire que chacun pourra voguer sur les océans dans des voiliers Imoca [monocoques de 60 pieds (18,28 m)] devenus bon marché ? Evidemment que non. L’avenir, ce n’est pas la fin des voyages en avion mais un transport aérien neutre en carbone. Et cela grâce à des solutions telles que celle dont nous avons traité dans un article, comme le « kérosène vert », lequel pourrait être synthétisé à partir d’eau, d’électricité verte (excédentaire à certaines périodes de l’année) et de… CO2 préalablement capté dans l’atmosphère par de grands ventilateurs.
Plutôt que de se cantonner au registre des reproches et imprécations, Greta Thunberg, ferait bien d’utiliser son crédit auprès des jeunes générations pour leur redonner de l’espoir et la volonté d’inventer le monde de demain. Par exemple, en déclarant qu’elle acceptera à nouveau de monter dans un avion une fois que sera commercialisé le kérosène vert ou toute autre solution qui rend les voyages en avion neutres en termes d’émission. Une voile du bateau portera la mention « United Behind Science » : la science sert moins à établir des constats alarmistes pour limiter nos libertés qu’à inventer des solutions qui les étendent.
> Lire aussi  Greta Thunberg : « Les gens dont dépend notre futur ne semblent pas prendre la question du climat au sérieux »
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/28/greta-thunberg-devrait-renoncer-a-precher-une-inaccessible-saintete-climatique_5503861_3232.html>
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22- Interview. Pascal Canfin : « Il est urgent de changer de braquet sur le climat » en France, Les Echos, 28/08/19, 06h35
Propos recueillis par Elsa Freyssenet, Joël Cossardeaux

Le président de la commission Environnement au Parlement européen, élu sur la liste LREM, explique que la France a encore du chemin à faire pour respecter l'Accord de Paris sur le climat. Il critique aussi les coupes envisagées par Bercy dans les aides à l'isolation des bâtiments.
A l'issue du G7 de Biarritz, êtes-vous un écologiste heureux ?
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/pascal-canfin-il-est-urgent-de-changer-de-braquet-sur-le-climat-en-france-1126981>
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23- Sécheresse : le gouvernement va autoriser une soixantaine de retenues d’eau entre 2019 et 2022, Le Monde avec AFP, 29/08/19, 13h10

Le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, assure que ces projets permettront de mieux gérer l’irrigation des terres agricoles, toujours plus affectées par les sécheresses. 
Le gouvernement va autoriser la mise en place d’une soixantaine de retenues d’eau sur le territoire entre 2019 et 2022 pour mieux gérer l’irrigation des terres agricoles, toujours plus affectées par les sécheresses, a affirmé, jeudi 29 août, le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume.
« On ne va pas regarder la pluie tomber du ciel pendant six mois et la chercher les six autres mois de l’année », a défendu le ministre sur le plateau de CNews. « Il s’agit de capter l’eau de pluie, de la retenir dans des retenues “collinaires”, pour pouvoir la restituer après dans les sols lorsqu’il y a sécheresse », a-t-il expliqué. Les retenues collinaires sont alimentées par des eaux s’écoulant à la surface du sol, comme les eaux de pluie et les ruisseaux.
Alors que ces projets sont régulièrement attaqués devant les tribunaux administratifs par les associations de défense de l’environnement, le ministre a rappelé avoir obtenu avec le ministère de la transition écologique et solidaire « une instruction arbitrée par le premier ministre » pour « à nouveau faire des retenues d’eau ».
> Lire aussi  La chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne refuse de détruire la retenue d’eau de Caussade, comme le demande l’Etat
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/29/secheresse-le-gouvernement-va-autoriser-une-soixantaine-de-retenues-d-eau-en-2019_5504170_3244.html>
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24- Hausse du niveau de la mer : les grandes puissances menacées elles aussi, AFP, 29/08/19, 14:00
Patrick Galey et Marlowe Hood

L'élévation du niveau de la mer représente un danger croissant pour les petits pays insulaires et les communautés côtières exposées, mais elle aura également un impact significatif sur les grandes puissances économiques mondiales.
En amont de la publication prochaine d'un rapport très attendu des Nations Unies sur les océans et le changement climatique, dont l'AFP a obtenu copie en exclusivité, voici un aperçu de ce qui attend la Chine, les États-Unis, l'Union européenne et l'Inde si rien n'est fait, ainsi qu'un rappel de leurs contributions respectives en terme d'émissions de dioxyde de carbone (CO2).
- CHINE - 
Pays de 1,39 milliard d'habitants, la Chine a émis en 2017 10,8 gigatonnes de CO2, soit environ 29% du total mondial, d'après la base de données EDGAR (Emissions Database for Global Atmospheric Research) de l'Union européenne.
Si les émissions de CO2 par habitant de la Chine sont relativement basses, l'effet de la croissance exponentielle de la deuxième économie mondiale devrait avoir une incidence sur l'élévation du niveau de la mer pendant des siècles.
Le prochain rapport spécial du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sur les océans et la cryosphère - les zones gelées de la Terre - met en lumière certains défis imminents.
Shanghai, la ville la plus peuplée de Chine, est située dans un vaste delta, formé par l'embouchure du fleuve Yangtsé.
Le rapport du GIEC, dont l'AFP a obtenu un projet de résumé officiel, indique que si les émissions de CO2 demeurent aux niveaux actuels, Shanghai pourrait faire face à une élévation du niveau de la mer de 2,6 millimètres par an dans la deuxième moitié du XXIe siècle, bien au-dessus de ce qui est attendu en moyenne dans le monde.
Selon une étude, la valeur des biens menacés devrait atteindre 1.700 milliards de dollars d'ici 2070, et la moitié des protections contre les inondations de la mégapole pourraient être régulièrement inondées d'ici 2100.
Shanghai n'est pas la seule ville chinoise concernée. Une étude de 2015 a montré que sur les 20 villes les plus exposées au risque d'élévation du niveau de la mer, neuf se situent en Chine. Pourtant, les émissions de la Chine continuent d'augmenter, entraînant des augmentations globales d'une année sur l'autre.
"L'agenda climatique de Pékin ralentit en raison de la situation économique de la Chine", déclare à l'AFP Li Shuo, de Greenpeace International. "Lorsque vous rencontrez des difficultés économiques, certaines réglementations environnementales ont tendance à être affaiblies. Il y a toujours dans ce pays un fort désir de construire des centrales au charbon".
- ÉTATS-UNIS -
Les Etats-Unis, qui émettaient 5,1 gigatonnes de CO2 en 2017, sont particulièrement vulnérables à la montée du niveau de la mer, avec son littoral Est très développé et ses immenses métropoles côtières.
Selon l'une des études citées dans le rapport du GIEC, sans réduction des émissions au niveau mondial, le niveau de la mer pourrait monter de 1,2 mètre à la fin du siècle, ce qui multiplierait par cinq les étendues inondables de l'est des États-Unis.
Une autre étude a averti que New York pourrait devoir affronter un risque accru d'inondation avec une élévation moyenne du niveau de la mer de 1,3 millimètre par an. New York pourrait être exposée à des crues de 2,25 mètres tous les cinq ans à compter de 2030 à 2045. Avant l'ère industrielle, une telle inondation se produisait tous les 500 ans en moyenne.
"Les États-Unis ne sont pas prêts à faire face à une élévation d'un mètre du niveau de la mer d'ici 2100", déclare à l'AFP Michael Mann, professeur à la Penn State University. "Il suffit de regarder ce qui s'est passé à la suite des ouragans Sandy, Katrina ou à Houston. Ou en Caroline du Nord".
"Il suffit d'un événement de ce type pour déplacer des centaines de milliers de personnes et détruire des infrastructures gigantesques qui coûtent des milliards de dollars. Nous sommes déjà confrontés à ce problème en raison de l'effet exacerbé des changements climatiques sur les phénomènes météorologiques extrêmes."
- UNION EUROPÉENNE -
Le plus grand marché unique au monde a produit 3,5 gigatonnes de CO2 en 2017 mais plusieurs États membres se sont engagés à réduire leurs émissions.
Lors des récents pourparlers de l'ONU sur le climat, Yvon Slingenberg, directrice de l'action climatique de la Commission européenne, a déclaré à l'AFP qu'elle était confiante que tous les États membres s'engageraient pour la neutralité carbone "avant la fin de l'année". 
La neutralité carbone consiste pour un pays à ne pas émettre plus de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, qu'il ne peut en absorber via par exemple les forêts et les sols.
L'Europe est moins à risque que les autres puissances économiques en ce qui concerne l'élévation du niveau de la mer, bien que le rapport du GIEC mentionne un risque accru d'inondations dans le delta du Rhin, un axe commercial très important.
Mais les températures plus élevées dues aux émissions pourraient ralentir les courants océaniques dans l'Atlantique Nord (AMOC), ce qui entraînerait des tempêtes hivernales plus violentes sur le continent.
- INDE -
L'Inde a produit pour sa part 2,4 gigatonnes de CO2 en 2017. Environ 260 millions de personnes - un cinquième des Indiens - vivent dans des régions côtières déjà confrontées à des tempêtes exacerbées par le changement climatique.
Le rapport du GIEC note que la mousson indienne estivale, source vitale d'eau pour les ressources agricoles de centaines de millions de personnes, s’est considérablement affaiblie depuis 1950, probablement en raison du réchauffement de l'océan Indien.
Harjeet Singh, chargé des questions climatiques chez ActionAid, une organisation non gouvernementale, a déclaré à l'AFP que l'Inde était particulièrement vulnérable à la montée du niveau de la mer et que des millions de personnes pourraient être déplacées au cours des décennies. 
"La question est de savoir où ils vont aller", a-t-il déclaré. "Nous parlons de l'un des pays les plus peuplés du monde, ce qui signifie que cela finira par entraîner un conflit entre les communautés hôtes et les personnes déplacées. Nous sommes assis sur une bombe à retardement".
<https://information.tv5monde.com/info/hausse-du-niveau-de-la-mer-les-grandes-puissances-menacees-elles-aussi-318467>
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25- Les océans en passe de devenir nos pires ennemis, alerte l'ONU, AFP, 29/08/19, 18:00
Marlowe Hood et Patrick Galey

Les océans, sources de vie sur Terre, pourraient devenir nos pires ennemis à l'échelle mondiale si rien n'est fait pour donner un grand coup de frein aux émissions de gaz à effet de serre, selon un projet de rapport obtenu en exclusivité par l'AFP.
Les réserves de poissons pourraient décliner, les dégâts causés par les cyclones se multiplier et 280 millions de personnes seraient déplacées à cause de la hausse du niveau des mers, selon ce rapport spécial du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), sur les océans et la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires et sols gelés en permanence), qui sera officiellement dévoilé le 25 septembre à Monaco.
Ce document riche de 900 pages est le quatrième rapport spécial de l'ONU publié en moins d'un an. Les précédents, tout aussi alarmants, portaient sur l'objectif de limitation à 1,5 °C du réchauffement climatique, sur la biodiversité et sur la gestion des terres et du système alimentaire mondial.
Selon ce quatrième opus, qui compile les données scientifiques existantes et est vu comme une référence, la hausse du niveau des océans pourrait à terme déplacer 280 millions de personnes dans le monde. Et ce dans l'hypothèse optimiste où le réchauffement climatique serait limité à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.
Avec l'augmentation prévisible de la fréquence des cyclones, de nombreuses mégapoles proches des côtes mais aussi de petites nations insulaires seraient frappées d'inondation chaque année à partir de 2050, même dans les scénarios optimistes.
"Quand vous observez l'instabilité politique déclenchée par des migrations de faible ampleur, je tremble en pensant à un monde où des dizaines de millions de personnes devraient quitter leurs terres avalées par l'océan", s'inquiète Ben Strauss, président-directeur de Climate Central, un institut de recherches basé aux Etats-Unis.
Le rapport prévoit en outre que 30% à 99% du permafrost, couche du sol gelée en théorie toute l'année, fonde d'ici 2100, si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au rythme actuel.
Le permafrost de l'hémisphère Nord va libérer sous l'effet du dégel une "bombe carbone" faite de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4), accélérant le réchauffement.
Des phénomènes, déjà en cours, pourraient aussi mener à une diminution continue des réserves de poissons, dont dépendent de nombreuses populations pour se nourrir. Les dommages causés par les inondations pourraient être multipliés par 100, voire jusqu'à 1.000 d'ici 2100.
La fonte des glaciers provoquée par le réchauffement climatique va donner trop d'eau douce, puis trop peu, à des milliards de personnes qui en dépendent, pointe aussi un "résumé pour décideurs" provisoire qui sera discuté ligne par ligne par les représentants des pays membres du GIEC, réunis à Monaco à partir du 20 septembre.
- Frilosité des principaux émetteurs -
Selon le rapport, les hausses des niveaux de la mer au 22e siècle "pourraient dépasser plusieurs centimètres par an", soit environ cent fois plus qu'aujourd'hui. 
Si l'augmentation des températures est de 2°C en 2100, ce sera le début d'une "course en avant" dans la montée des mers, avertit Ben Strauss.
La publication de ce rapport arrivera après la tenue à New York le 23 septembre d'un sommet mondial pour le climat convoqué par le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Il veut obtenir des engagements plus forts des pays pour réduire leurs émissions de CO2 alors qu'au rythme actuel, elles conduiraient à un réchauffement climatique de 2 à 3°C d'ici la fin du siècle.
Les experts craignent que la Chine, les États-Unis, l'Union européenne et l'Inde - les quatre principaux émetteurs de gaz à effet de serre-, arrivent avec des promesses qui ne soient pas à la hauteur des enjeux.
Ainsi, outre Atlantique, fait observer Michael Mann, directeur du Earth System Science Center à l'Université de Pennsylvanie, "les techno-optimistes pensent toujours qu'on peut trouver des moyens de résoudre ce problème", alors même que "les Etats-Unis ne sont pas prêts à affronter une augmentation d'un mètre du niveau de la mer d'ici 2100" pour certaines de leurs villes comme New York et Miami.
Des quatre grandes régions économiques représentant près de 60% des émissions issues des combustibles fossiles, aucune ne semble prête à annoncer des objectifs plus ambitieux pour réduire les émissions de leurs économies.
Donald Trump met à bas la politique climatique de son prédécesseur Barack Obama et souhaite que les États-Unis quittent l'Accord de Paris de 2015. Un Accord qui vise à maintenir l’augmentation moyenne de température bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et autant que possible à 1,5°C.
L'Inde est de son côté en train de développer rapidement l'énergie solaire mais continue d'accroître ses capacités charbonnières.
L'Union européenne tend vers un "objectif de neutralité" carbone à atteindre pour 2050 mais plusieurs États membres rechignent à s'engager.
La Chine, qui émet presque autant de CO2 que les États-Unis, l'Union européenne et l'Inde combinés, envoie des signaux contradictoires.
"L'attention de Pékin s'éloigne progressivement des enjeux environnementaux et du changement climatique", déclare Li Shuo, analyste de Greenpeace International. Il l'explique par l'inquiétude suscitée par le ralentissement de l'économie chinoise et la guerre commerciale avec les États-Unis.
Shanghai, Ningbo, Taizhou et une demi-douzaine de grandes villes côtières chinoises sont très vulnérables à la future élévation du niveau de la mer, qui devrait monter d'un mètre par rapport au niveau global de de la fin du XXe siècle en cas de maintien des émissions de CO2.
<https://information.tv5monde.com/info/les-oceans-en-passe-de-devenir-nos-pires-ennemis-alerte-l-onu-318452>
Sur le même sujet :
> Réchauffement climatique : la montée des eaux pourrait causer au moins 280 millions de déplacés, LCI, 29/08/19, 19:32 
La rédaction de LCI
La hausse du niveau des océans pourrait faire 280 millions de déplacés dans le scénario optimiste de hausse de 2 degrés de la température de la planète par rapport à l'ère pré-industrielle, selon un projet de rapport de l'ONU.
Des millions de réfugiés climatiques ces prochaines décennies. C’est l’un des enseignements d’un rapport concocté par l’ONU, et obtenu en exclusivité par l'AFP ce jeudi. Un rapport selon lequel les océans pourraient devenir nos pires ennemis à l'échelle mondiale si rien n'est fait pour donner un grand coup de frein aux émissions de gaz à effet de serre.
Dans le détail, selon ce document qui compile les données scientifiques existantes et est vu comme une référence, la hausse du niveau des océans pourrait à terme déplacer 280 millions de personnes dans le monde. Et ce, dans l'hypothèse optimiste où le réchauffement climatique serait limité à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Autre enseignement : avec l'augmentation prévisible de la fréquence des cyclones, de nombreuses mégapoles proches des côtes mais aussi de petites nations insulaires seraient frappées par des inondations chaque année à partir de 2050, même dans les scénarios optimistes. 
>> Suite à lire à :
<https://www.lci.fr/planete/rechauffement-climatique-280-millions-de-deplaces-a-prevoir-avec-la-montee-des-eaux-2130762.html>
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26- Entretien. Rapport de l'ONU sur la montée des eaux : "Le niveau de la mer monte sur toutes les côtes françaises de quelques millimètres par an", France Info, 30/08/19, 08:15

Avant la présentation officielle du nouveau rapport de l'ONU sur la montée des eaux, Laurent Testut, océanographe à l'université de Toulouse, s'inquiète sur franceinfo vendredi d'un impossible retour en arrière.
"Le niveau de la mer monte sur toutes les côtes françaises de un à trois millimètres par an", estime vendredi 30 août sur franceinfo Laurent Testut, océanographe à l'Université de Toulouse alors que l'ONU dévoilait les premières grandes lignes de son nouveau rapport concernant la montée des eaux jeudi. Avant la présentation officielle de ce rapport, les experts tirent la sonnette d'alarme : 280 millions de personnes déplacées dans le monde à cause des mers et océans qui grignotent chaque année davantage la Terre. "Un retour en arrière [sera] extrêmement compliqué voire impossible", a alerté Laurent Testut.
franceinfo : Ce rapport décrit-il une réalité que vous constatez tous les jours ?
Laurent Testut : On constate une élévation un peu partout sur la planète du niveau de la mer. On a pu l’étudier grâce à des séries très longues marégraphiques comme la série de Brest qui couvrent plusieurs siècles de mesures de niveau de la mer. On observe globalement au XXe siècle une élévation de 15 à 20 centimètres du niveau de la mer globale.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-de-l-onu-sur-la-montee-des-eaux-le-niveau-de-la-mer-monte-sur-toutes-les-cotes-francaises-de-quelques-millimetres-par-an_3596455.html>
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27- Quel est l’impact des feux en Amazonie sur le climat ?, Le Monde, 30/08/19, 11h
Audrey Garric et  Gary Dagorn

Depuis le début de l’année, 44 000 feux ont été comptabilisés dans la forêt amazonienne, perturbant à long terme son rôle dans le cycle de l’eau et dans la régulation du stock de carbone. 
L’Amazonie brûle sans discontinuer, enflammant les arbres, les réseaux sociaux et les relations diplomatiques. Si des feux dévorent chaque année une partie de la plus grande forêt tropicale du monde, la déforestation, aggravée par l’arrivée au pouvoir du président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, met à mal un écosystème au fragile équilibre. Et menace un joyau de biodiversité, qui stocke le CO2 et régule le climat.
> Lire aussi  Les incendies en Amazonie provoquent une crise diplomatique entre la France et le Brésil
Face à une pression internationale croissante, Jair Bolsonaro a signé, mercredi 28 août, un décret interdisant les brûlis agricoles dans tout le Brésil pendant soixante jours pour tenter de freiner la multiplication des incendies. Selon l’lnstitut national de recherche spatiale (INPE), le pays enregistre le plus grand nombre de feux (85 000 en huit mois, dont 44 000 en Amazonie) depuis 2010, année durant laquelle le phénomène climatique El Niño avait entraîné une forte sécheresse. Fin juillet, près de 58 000 km2 étaient partis en fumée au Brésil, dont 18 000 km2 dans la forêt amazonienne, des chiffres élevés pour la décennie actuelle, mais moindres que ceux de la précédente.
Une partie des incendies au Brésil se répète chaque année et n’a aucun effet négatif sur les écosystèmes, car ce sont des feux de savane et non de forêt. Les savanes, que l’on appelle cerrado en Amérique du Sud, sont dépendantes du feu pour leur bon fonctionnement, car il leur permet de se régénérer. Le problème, c’est quand les incendies affectent la forêt dense humide. « Contrairement aux savanes, aux forêts méditerranéennes ou boréales, les arbres amazoniens ne sont pas adaptés aux incendies : ils meurent ainsi que leurs graines, de sorte que la forêt ne se régénère pas, ou mal, par la suite », explique Florent Mouillot, écologue chargé des incendies à l’Institut de recherche pour le développement.
Pour Paulo Artaxo, physicien spécialiste de l’atmosphère à l’université de Sao Paulo, interrogé par le magazine Science, « il ne fait aucun doute que cette augmentation de l’activité des feux est associée à une forte augmentation de la déforestation ». Les arbres sont d’abord abattus, avant que le reste de la végétation soit brûlé pour faire place à du pâturage ou à des cultures (souvent du soja), des activités encouragées par la politique du gouvernement actuel. Selon l’INPE, la déforestation a été quasiment quatre fois supérieure en juillet à celle du même mois de 2018.
Effets locaux et globaux
Les effets de ces feux sont à la fois locaux et globaux. Première conséquence : la libération dans l’atmosphère d’une grande quantité de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique. Parce que la combustion de la biomasse émet naturellement du CO2, mais aussi parce que la mort des arbres libère le carbone qui y est séquestré depuis des décennies.
Selon Guido van der Werf, professeur spécialiste du cycle du carbone à l’université d’Amsterdam, qui gère la base de données sur les émissions liées aux incendies, <https://www.globalfiredata.org/index.html> ces feux ont pour l’instant généré 75 millions de tonnes de carbone, soit 275 millions de tonnes de CO2. Des chiffres amenés à croître, puisque la saison sèche dure jusqu’à novembre. A titre de comparaison, le Brésil a émis 476 millions de tonnes de CO2 en 2017. La déforestation et les incendies constituent ainsi la principale source d’émissions du pays.
Mais ces rejets pèsent peu face aux émissions mondiales de CO2 d’origine fossile, qui s’élevaient à 37 milliards de tonnes en 2018. « Les feux de forêt en Amazonie pourraient devenir un sérieux problème pour le changement climatique, si l’on avait plusieurs années consécutives avec des forts rejets en carbone », estime Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement. « Si les forêts brûlées sont remplacées par des plantations, celles-ci vont en partie réabsorber le carbone émis, poursuit-il. Mais si elles sont transformées en prairies ou en cultures, elles ne restockeront pas ce carbone. Dans ce cas, les émissions de CO2 liées à la perte des forêts seront irréversibles. »
A l’échelle globale, les incendies émettent entre 2 et 3 milliards de tonnes de carbone par an, la moitié provenant des feux de savane, contre un sixième pour les feux de forêts tropicales. Ces émissions sont en baisse de 24 % sur les dix-huit dernières années, essentiellement en raison de la conversion de la savane africaine en surfaces agricoles, qui brûlent moins facilement. Au total, la déforestation contribue à 10 % des émissions mondiales de CO2.
Outre qu’ils émettent du carbone dans l’atmosphère, les incendies compromettent la possibilité de le stocker. Ils détruisent ce que l’on appelle les « puits de carbone », c’est-à-dire la capacité des végétaux à absorber du CO2, permettant ainsi de limiter le réchauffement climatique. « L’Amazonie, qui stocke 100 gigatonnes [milliards de tonnes] de carbone, absorbe 5 % des émissions fossiles mondiales, ce qui correspond par exemple à la moitié de celles de l’Europe », indique Philippe Ciais. Les forêts amazoniennes encore intactes représentent entre 10 % et 20 % de l’absorption globale du CO2 par la végétation et les sols – les océans étant les principaux puits.
Si la déforestation et les incendies s’intensifient, après avoir été un puits de carbone, les forêts deviendront neutres, voire émettrices de carbone, et contribueront à l’augmentation du CO2 atmosphérique. Selon plusieurs publications récentes dans Science et Nature, ce phénomène est déjà à l’œuvre pour les forêts tropicales.
Cercle vicieux
Les presque six millions de kilomètres carrés de la forêt amazonienne ne se contentent pas d’abriter une biodiversité extraordinaire et de séquestrer du carbone, ils régulent aussi en partie le climat, localement et mondialement, en participant notamment au cycle de l’eau. De grandes quantités d’eau s’évaporent des arbres – l’évapotranspiration – et forment les nuages, qui à leur tour entraînent des précipitations permettant d’irriguer les sols. Moins d’arbres signifie donc moins de précipitations, des sols plus arides, des sécheresses plus régulières et plus importantes, qui entraîneront à leur tour des feux de forêt plus ravageurs et davantage d’érosion dans une région dont les températures devraient augmenter d’environ 3,3 °C d’ici à la fin du siècle. Un cercle vicieux, en somme.
Ces enjeux dépassent largement le bassin amazonien. Le climat de l’Amérique du Sud et même celui du monde entier seraient affectés tant le rôle de régulateur de la forêt amazonienne est critique. Face à une déforestation qui s’aggrave, certains scientifiques craignent qu’un point de bascule soit franchi à partir d’une déforestation de 20 % à 25 % de l’Amazonie – on estime que 19 % de la forêt a été détruite depuis 1970 –, de quoi « savaniser » la forêt et perturber le cycle hydrologique indispensable au climat ; pour d’autres, cette forêt serait plus résiliente grâce à sa biodiversité.
Pourtant, l’Amazonie, contrairement à l’expression de « poumon vert de la planète » qui lui est fréquemment attribuée, ne produit en réalité qu’une quantité infime de l’oxygène que nous respirons : elle émet entre 5 % et 6 % de l’oxygène atmosphérique, mais en consomme quasiment autant par la respiration des plantes et des bactéries dans les sols. En bref, si l’Amazonie ne nous permet pas vraiment de respirer, elle nous évite d’étouffer.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/30/quel-est-l-impact-des-feux-en-amazonie-sur-le-climat_5504339_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Au Brésil, pas de répit sur le front des incendies <https://information.tv5monde.com/info/au-bresil-pas-de-repit-sur-le-front-des-incendies-318893>, 01/09/19, 01:00
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28- Les deux plus grands glaciers des Alpes françaises pourraient avoir disparu à la fin du siècle, Le Monde, 30/08/19, 14h09
Pierre Le Hir

Une modélisation de chercheurs montre le recul accéléré de la mer de Glace et de l’Argentière sous l’effet du réchauffement climatique. 
Les deux plus grands « géants blancs » des Alpes françaises, la mer de Glace et le glacier de l’Argentière, dans le massif du Mont-Blanc, risquent de s’effacer purement et simplement du paysage d’ici à la fin du siècle. C’est ce que montre une étude publiée dans le dernier numéro de la revue La Météorologie, éditée par la Société française de la météorologie et du climat.
Le recul des glaciers de montagne à travers le monde, sous l’effet du réchauffement, a déjà fait l’objet de nombreuses publications. L’originalité de ce nouveau travail est de modéliser l’évolution prévisible, au cours des prochaines décennies, de deux formations glaciaires alpines emblématiques : la mer de Glace, qui se déploie aujourd’hui entre 4 250 mètres et 1 550 mètres d’altitude, et le glacier de l’Argentière, perché entre 3 500 et 1 600 mètres.
L’une et l’autre ont déjà perdu, depuis le début du XXe siècle, respectivement un tiers et un quart de leur épaisseur moyenne. Et, comme il en va pour l’ensemble des glaciers alpins, leur masse s’est amenuisée à un rythme accéléré ces trois dernières décennies. Sur cette période, le front (limite basse) de la mer de Glace est ainsi remonté de 800 mètres et celui d’Argentière de 790 mètres.
> Lire aussi  Climat : l’administration Trump veut abroger des régulations sur les fuites de méthane
Qu’en sera-t-il demain ? « L’intérêt de notre simulation est de s’appuyer sur la connaissance précise des épaisseurs de glace sur une longue période », explique Christian Vincent, ingénieur de recherche à l’Institut des géosciences de l’environnement de Grenoble et premier signataire de l’étude, à laquelle ont contribué le Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales de Toulouse et le Centre d’études de la neige de Grenoble.
Risque de crue
Les variations passées des deux glaciers sont en effet bien documentées depuis la fin du XIXe siècle : d’abord par des relevés de terrain, puis par des bilans de masse – différence entre l’accumulation due aux chutes de neige hivernales et l’ablation provoquée par la fonte estivale – effectués à l’aide de balises de hauteur et de carottages, à quoi s’ajoutent des observations par satellite plus récentes, ainsi que des mesures géophysiques sur la topographie des lits rocheux.
Les chercheurs ont croisé ces données avec des modèles climatiques transposant, à l’échelle régionale, les scénarios planétaires établis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Cela leur a permis de calculer, à partir des projections de températures et de précipitations, l’altitude future de la « ligne d’équilibre » des glaciers, celle où l’accumulation hivernale et l’ablation estivale se compensent.
Les résultats sont saisissants. Dans un scénario relativement optimiste – une diminution des émissions mondiales de gaz à effet de serre après 2050 puis une stabilisation, conduisant à un réchauffement d’environ 3 °C –, cette ligne d’équilibre, qui avoisine aujourd’hui 2 900 mètres, se situera autour de 3 150 mètres. Dans ces conditions, le glacier d’Argentière aura complètement disparu à la fin de ce siècle : à partir de 2040, il devrait progressivement laisser place à un gigantesque lac de 12 millions de mètres cubes d’eau, avec un risque de crue menaçant de noyer la vallée de Chamonix. Quant à la mer de Glace, à l’horizon 2010, elle ne subsistera qu’à l’état de relique, avec une surface réduite de 80 % et un front en retrait de 7,2 kilomètres par rapport à son niveau présent.
« Sentinelles »
Dans le scénario le plus pessimiste du GIEC – une poursuite des émissions de gaz à effet de serre à leur rythme actuel, menant à une hausse des températures d’environ 6 °C –, le tableau serait pire : la ligne d’équilibre se situant cette fois à 3 500 mètres d’altitude, l’Argentière pourrait avoir complètement fondu avant 2080, et la mer de Glace entre 2090 et 2100.
« Dans tous les cas, commente Christian Vincent, les glaciers, qui sont des sentinelles du climat, vont subir des pertes considérables du fait du réchauffement. Cette modélisation corrobore d’autres simulations qui prévoient, pour l’ensemble des glaciers alpins, une diminution de 82 % à 96 % de leur surface d’ici à la fin du siècle. »
> Lire aussi  Chaleur extrême : la moitié des températures maximales battues cette année en France
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/30/les-deux-plus-grands-glaciers-des-alpes-francaises-pourraient-avoir-disparu-a-la-fin-du-siecle_5504568_3244.html>
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29- Le prochain rapport du Giec s’annonce inquiétant, Le Figaro, maj le 30/08/19 à 15:10 
Tristan Vey 

La fonte des calottes polaires et des glaciers conjuguée à la dilatation thermique de l’eau fait monter le niveau des océans.
Le prochain rapport spécial de l’ONU sur le climat s’annonce glaçant. Après s’être penchés sur l’objectif de limitation à 1,5 °C du réchauffement (quasi intenable), la biodiversité (en plein effondrement) et la dégradation des sols (qui met en danger l’alimentation mondiale), les scientifiques se sont concentrés cette fois sur l’avenir des océans et de la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires et permafrost). 
Le document de 900 pages qui en résulte sera présenté officiellement à Monaco le 25 septembre, mais l’AFP en a dévoilé jeudi les principales conclusions en exclusivité. Le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui a rédigé le rapport, a regretté cette fuite, précisant que le «résumé pour décideurs» qui l’accompagne ferait l’objet de discussions «ligne par ligne» d’ici sa publication.
>> Suite à lire et à voir à :
<http://www.lefigaro.fr/sciences/le-prochain-rapport-du-giec-s-annonce-inquietant-20190829>
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En images
30- Sécheresse : de plus en plus de communes ravitaillées en eau par camions, France 2, journal de 13h, 29/08/19

Jeudi 29 août, seuls deux départements de France métropolitaine ne sont pas touchés par la sécheresse. Certaines communes se ravitaillent en eau courante via des camions-citernes.
Sur le front de la sécheresse, la situation empire encore. Jeudi 29 août, seuls deux départements métropolitains ne sont pas concernés. Dans plusieurs communes, les sources sont presque à sec, comme à Chateldon (Puy-de-Dôme), ou le ravitaillement en eau est fait par des camions-citernes."Nos captages sont très très bas, donc on est obligés de faire un appoint", explique un employé municipal devant son camion.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/secheresse-de-plus-en-plus-de-communes-ravitaillees-en-eau-par-camions_3595465.html>
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31- Sécheresse : des réservoirs géants contre le manque d’eau, TF1, journal de 20h, 28/08/19

Des températures exceptionnellement élevées, des semaines sans pluie… Dans les Deux-Sèvres, les agriculteurs pensent avoir trouvé la solution pour contrer les effets de la sécheresse. Ils s’apprêtent à creuser seize immenses réserves d’eau, alimentées par des forages. Alors, est-ce la réponse des décennies à venir ou un dangereux gaspillage d’une ressource rare ?
Reportage à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/secheresse-des-reservoirs-geants-contre-le-manque-deau-23363972.html>
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32- Fonte des glaciers : une situation déjà critique, TF1, journal de 20h, 29/08/19

Au Groenland, au sud du Chili ou encore dans notre pays, le recul des glaciers est un phénomène qui s'accentue sur toute la planète.
Les fontes des glaciers sont des événements climatiques violents qui risquent de se multiplier dans les années à venir. Le GIEC, ce groupe d'experts internationaux, s'apprête d'ailleurs à rendre un rapport sur les conséquences de la montée des océans au cas où les températures augmenteraient de deux degrés. Ce scénario est malheureusement plausible et en voici quelques exemples.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/fonte-des-glaciers-une-situation-deja-critique-2130770.html>
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33- Décryptage. Les incendies en Afrique et en Amazonie sont-ils comparables ?, Le Monde, 30/08/19, 16h06
Arthur Carpentier  

Le monde scrute avec attention les incendies qui ravagent la forêt amazonienne. Mais des feux brûlent aussi en Afrique subsaharienne, sans pour autant susciter le même intérêt. En réalité, d’une gravité égale, les deux situations n’en sont pas moins différentes. 
L’Afrique brûle, mais le monde n’aurait d’yeux que pour l’Amazonie ? En cette fin de mois d’août 2019, c’est en somme la teneur de nombreux messages d’internautes, inquiets pour l’Afrique subsaharienne.
La forêt amazonienne, ravagée par d’importants incendies depuis le début de l’été, semble occuper le centre de l’attention politique et médiatique de la planète. La lenteur voire l’inaction du gouvernement brésilien de Jair Bolsonaro face à cette situation lui ont valu d’âpres critiques de la communauté internationale. Mais tandis que la lutte se met finalement en place, une autre région du monde semble connaître pareille catastrophe.
A en croire les images satellites de la NASA, des feux plus graves encore toucheraient l’Afrique subsaharienne. Une situation d’autant plus sensible que la région abrite le bassin forestier du Congo. Si la forêt amazonienne est parfois considérée – un peu rapidement – comme le premier poumon de notre planète, la forêt tropicale congolaise peut être présentée comme le second.
Le degré de gravité des deux situations semble proche, mais leurs caractéristiques sont bien différentes.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/video/2019/08/30/les-incendies-en-afrique-et-en-amazonie-sont-ils-comparables_5504666_3244.html>
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34- Rapport du GIEC : le réchauffement climatique pourrait provoquer 280 millions de réfugiés, France 3, le 19/20, 30/08/19

Fonte de la banquise, montée des eaux, les résultats du prochain rapport des experts sur l'évolution du climat sont alarmants. Il sera rendu public fin septembre.
En Islande, le 18 août 2019, des militants déposaient une pierre tombale pour un glacier. Okjökull faisait 15 km2 et il a disparu. Une centaine de militants écologistes s'étaient déplacés pour l'occasion. Partout, la nature montre les signes avant-coureurs du changement climatique. Le nouveau rapport des scientifiques du GIEC sur le climat est alarmant : la fonte des glaces aux pôles, sur les grandes chaines montagneuses, va provoquer la montée des océans de 40 centimètres, à la fin du siècle. Un petit village d'Alaska est déjà touché, l'érosion a emporté la côte.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/rapport-du-giec-le-rechauffement-climatique-pourrait-provoquer-280-millions-de-refugies_3597165.html>
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35- Élévation des océans : un nouveau rapport du GIEC très inquiétant, TV5 Monde, maj le 31/08/19 à 06:34

Si l'on sait que la fonte des glaciers de montagnes et des calottes polaires conjuguée à l’expansion thermique de l’eau fait monter le niveau des océans, l'évolution est plus rapide qu'attendue. C'est ce que dévoile un nouveau projet de rapport de l'ONU dans le cadre de la prochaine session du GIEC. 
Rédigé par des scientifiques experts des océans, le document de 900 pages, qui devrait être présenté officiellement à Monaco le 25 septembre, a pu être obtenu par l’AFP ce jeudi, qui en a dévoilé les principales conclusions en exclusivité. 
En somme, les calottes du Groenland et de l'Antarctique ont perdu plus de 400 milliards de tonnes de masse par an dans la décennie précédant 2015. Ce qui correspondrait à une hausse du niveau de la mer de près de 1,2 millimètre chaque année.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://information.tv5monde.com/info/elevation-des-oceans-un-nouveau-rapport-du-giec-tres-inquietant-318597>
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– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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