[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (mardi 3 septembre)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Mar 3 Sep 08:00:14 CEST 2019
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1- Le long chemin de l'écocide pour s'imposer dans le droit international <http://www.slate.fr/story/180666/ecocide-crime-contre-humanite-droit-international-notre-affaire-a-tous-plainte-union-europeenne>, Slate, 17/08/19, 10h03
2- Amazonie : des indigènes "indignés" par les résultats d'autopsie d'un cacique <https://information.tv5monde.com/info/amazonie-des-indigenes-indignes-par-les-resultats-d-autopsie-d-un-cacique-316767>, AFP, 19/08/19, 23:00
3- Tribune. « Il n’y aura pas d’écologie démocratique et sociale, émancipatrice, sans un point de départ clair » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/22/il-n-y-aura-pas-d-ecologie-democratique-et-sociale-emancipatrice-sans-un-point-de-depart-clair_5501661_3232.html>, Le Monde, 22/08/19, 15h06
4- Des groupes de mode s’engagent à réduire leur impact sur l’environnement <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/23/des-groupes-de-mode-s-engagent-a-reduire-leur-impact-sur-l-environnement_5502052_3244.html>, Le Monde, 23/08/19, 14h34
5- Le blocage de l'accord UE-Mercosur par Macron salué par les agriculteurs et Hulot <https://www.huffingtonpost.fr/entry/mercosur-accord-macron-bolsonaro-hulot-agriculeurs_fr_5d60123de4b0dfcbd48ccd62>, Le HuffPost avec AFP, 23/08/19, 18:41
6- Arrêté antipesticides : Macron « soutient » le maire de Langouët « dans ses intentions » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/23/arrete-antipesticides-macron-soutient-le-maire-de-langouet-dans-ses-intentions_5502245_3244.html>, Le Monde avec AFP, 23/08/19, 20h40
7- G7 : Les Européens harponnent Trump sur le commerce <https://information.tv5monde.com/info/g7-les-europeens-harponnent-trump-sur-le-commerce-317599>, AFP, 24/08/19, 22:00
8- Tribune. Face à l'effondrement, quel collapsologue est fait pour vous ? <https://usbeketrica.com/article/typologie-collapsologues-effondrement>, Usbek & Rica, 25/08/19, 13:00
9- Rentrée : comment être un peu plus écolo au quotidien <https://www.francebleu.fr/infos/environnement/comment-etre-un-peu-plus-ecolo-au-quotidien-1566549111>, France Bleu, 26/08/19, 05:05
10- Tribune. « Il est temps que les chefs d’entreprise changent radicalement de paradigme » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/26/il-est-temps-que-les-chefs-d-entreprise-changent-radicalement-de-paradigme_5502888_3232.html>, Le Monde, 26/08/19, 08h53
11- Les engagements amazoniens d’Emmanuel Macron ne convainquent pas les ONG <https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/26/amazonie-le-president-macron-a-rencontre-le-chef-amerindien-raoni-metuktire-a-l-issue-du-g7_5503098_3210.html>, Le Monde, maj le 27/08/19 à 00h06
12- Entretien. Emmanuelle Wargon : « L’idée même de transition écologique, c’est d’y aller progressivement » <https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/08/26/emmanuelle-wargon-l-idee-meme-de-transition-ecologique-c-est-d-y-aller-progressivement_5502794_3224.html>, Le Monde, 27/08/19, 09h54
13- Pesticides : la justice suspend l’arrêté du maire de Langouët <http://www.leparisien.fr/environnement/pesticides-la-justice-suspend-l-arrete-du-maire-de-langouet-27-08-2019-8140035.php>, Le Parisien avec AFP, 27/08/19, 14h07
14- Nicolas Hulot, de l’ancien allié au lanceur d’alerte <https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/08/27/nicolas-hulot-de-l-ancien-allie-au-lanceur-d-alerte_5503430_1652612.html>, Le Monde, 27/08/19, 18h02
15- Faute de "contribuer positivement à la société", les glaces Magnum ou les nouilles d’Unilever vont disparaître <https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/faute-de-contribuer-positivement-a-la-societe-les-glaces-magnum-ou-les-nouilles-instantannees-d-unilever-disparaitront-des-rayons-147614.html>, Novethic, 27/08/19
16- Nicolas Hulot : une année, 15 tweets et beaucoup de bruit <https://www.franceinter.fr/nicolas-hulot-une-annee-15-tweets-et-beaucoup-de-bruits>, France Inter, 28/08/19, 06h06
17- Pesticides : la FNSEA préfère des solutions "au cas par cas" pour protéger les riverains <https://information.tv5monde.com/info/pesticides-la-fnsea-prefere-des-solutions-au-cas-par-cas-pour-proteger-les-riverains-318219>, AFP, 28/08/19, 09:00
18- Entretien. Démission de Nicolas Hulot : un an après, "ce sont les citoyens qui mettent la pression sur les politiques" <https://www.francebleu.fr/infos/environnement/un-apres-la-demission-de-nicolas-hulot-le-depute-matthieu-orphelin-1566834378>, France Bleu, 28/08/19, 10:46
19- Enquête. Ces entreprises qui polluent, ferment et abandonnent tout derrière elles <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/alerte-pollution/enquete-franceinfo-ces-entreprises-qui-polluent-ferment-et-abandonnent-tout-derriere-elles_3569207.html>, France Info, 28/08/19
20- A New York, Greta Thunberg appelle à "cesser de détruire la nature" <https://information.tv5monde.com/info/new-york-greta-thunberg-appelle-cesser-de-detruire-la-nature-318325>, AFP, 29/08/19, 01:00
21- Bolsonaro défie encore Macron et sème la confusion sur l'aide à l'Amazonie <https://www.courrierinternational.com/depeche/bolsonaro-defie-encore-macron-et-seme-la-confusion-sur-laide-lamazonie.afp.com.20190828.doc.1jt8wk.xml>, AFP, 29/08/19, 04:00
22- Pour la rentrée, le gouvernement veut « pousser les feux sur l’écologie » <https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/08/29/pour-la-rentree-le-gouvernement-veut-pousser-les-feux-sur-l-ecologie_5503966_823448.html>, Le Monde, 29/08/19, 04h15
23- Traité sur la haute mer : peu de progrès, regrettent des ONG <https://information.tv5monde.com/info/traite-sur-la-haute-mer-peu-de-progres-regrettent-des-ong-318718>, AFP, 30/08/19, 19:00
24- À l'ombre de Jair Bolsonaro, Donald Trump multiplie les assauts contre l'environnement <https://www.france24.com/fr/20190830-donald-trump-environnement-climat-methane-foret-alaska-energie-economie-amerique>, France 24, 30/08/19, 22:22
25- Les bons réflexes pour être plus écolo au bureau <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/09/01/les-bons-reflexes-pour-etre-plus-ecolo-au-bureau_5505231_4497916.html>, Le Monde, 01/09/19, 23h40
En audio
26- Chantal Jouanno : "La démocratie participative pour une planète meilleure !" <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/chantal-jouanno-la-democratie-participative-pour-une-planete-meilleure-0>, France Culture, De cause à effets, 24/08/19, de 8h à 9h
En images
27- Interview. Incendies en Amazonie : peut-on parler de droit d'ingérence écologique ? <https://information.tv5monde.com/video/incendies-en-amazonie-peut-parler-de-droit-d-ingerence-ecologique>, TV5 Monde, 28/08/19
Une annonce
28- « Pas de nature, pas de futur ! » <http://www.imagine-magazine.com/lire/>, Imagine demain le monde, newsletter du 20/08/19
Bien à vous,
Florence
NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.
ENGAGEMENT DU JOUR : La juriste française Valérie Cabanes se bat depuis de nombreuses années pour instaurer le terme d'écocide dans le droit français et international comme un crime contre la paix et les générations futures. (cf. item 1)
DÉCISION DU JOUR : Au regard de l'arrêté anti-pesticides pris en mai par le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), le juge des référés estime qu’il n’est pas de la compétence de l’élu de réglementer l’usage de produits phytosanitaires dans sa commune. (cf. item 13, suite & 17)
RENTRÉES DU JOUR : — Projet de loi antigaspillage, convention citoyenne pour le climat... L’exécutif veut mettre son agenda vert au premier plan en cette rentrée. Certains dénoncent une tentative d’Emmanuel Macron pour récupérer des voix dans l’électorat écologiste. (cf. item 5, 11, 12, 22 & suite)
— Pour bien démarrer la rentrée, on va se mettre au vert en essayant d'être un peu plus écolo au quotidien, au boulot comme à la maison. (cf. item 9 & 25)
CHIFFRE DU JOUR : En 2018, les patrons du CAC 40 ont gagné en moyenne 306 fois le Smic. (cf. item 10)
RÉTROSPECTIVE DU JOUR : Un an après son départ, Nicolas Hulot est perçu comme un lanceur d’alerte. Il a choisi de raréfier sa parole pour être le plus percutant possible. (cf. item 14, 16 & 18)
ASSAUTS DU JOUR : Le président américain Donald Trump s'est montré très actif en août pour faire prévaloir les intérêts économiques sur les considérations environnementales. (cf. item 24 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Le long chemin de l'écocide pour s'imposer dans le droit international, Slate, 17/08/19, 10h03
Justine Reix
Depuis quelques années, des initiatives naissent dans le monde pour que les tribunaux l'inscrivent comme crime environnemental.
Erika, Fukushima, les sables bitumeux, etc. Autant de catastrophes environnementales qui ont marqué les esprits mais qui n'ont pas empêché d'autres événements similaires de se produire. Le droit international est dans le viseur de nombre de personnes qui militent pour l'écologie à cause de son laxisme en la matière.
C'est le cas de la juriste française Valérie Cabanes qui se bat depuis de nombreuses années pour instaurer le terme d'écocide dans le droit français et international comme un crime contre la paix et les générations futures. En 2012, elle entend parler d'un projet d'initiative citoyenne favorable à l'instauration de cette dénomination comme terme juridique portée par Polly Higgins, une avocate écossaise.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/180666/ecocide-crime-contre-humanite-droit-international-notre-affaire-a-tous-plainte-union-europeenne>
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2- Amazonie : des indigènes "indignés" par les résultats d'autopsie d'un cacique, AFP, 19/08/19, 23:00
Une organisation de défense des droits des indigènes a exprimé lundi sa "totale indignation" après la publication par la police des résultats préliminaires de l'autopsie d'un chef waiapi dans le nord de l'Amazonie qui excluent un assassinat.
"Nous avons reçu avec une totale indignation" les résultats de l'autopsie après "la mort du cacique Emyra Waiapi", qui "ignore les indices d'assassinat (et) "suggère une noyade", a indiqué la Coordination des peuples indigènes du Brésil (APIB) dans un communiqué publié lundi.
"Aucune lésion traumatique qui aurait pu entraîner la mort (fin juillet) n'a été trouvée", avait déclaré vendredi la police, qui attend les résultats des examens toxicologiques dans les 30 jours. L'autopsie "laisse fortement penser que la noyade est la cause de la mort d'Emyra Waiapi", avait poursuivi la police.
Les indigènes avaient déclaré que le cacique avait été tué au cours de l'intrusion violente d'une cinquantaine de mineurs, des "garimpeiros", dans leur village de Mariry, dans l'Etat d'Amapa (nord), situé à 200 kilomètres de la frontière avec la Guyane française.
L'APIB invoque des témoignages d'indigènes confortant cette thèse et déplore "des tentatives pour discréditer la parole du peuple waiapi (...), de la part d'un gouvernement fédéral anti-indígène".
Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro s'est dit favorable à l'expansion de l'agro-négoce et des activités minières dans les réserves indigènes et autres zones protégées.
La coordination exige "des enquêtes sérieuses et responsables, pour éviter une guerre et que le sang ne coule davantage". "Plus une seule goutte de sang !", réclame l'APIB.
Sollicitée pour une réaction par l'AFP, la police fédérale n'avait pas répondu en fin d'après-midi.
Les Waiapi vivent dans une zone reculée de l'Amazonie riche en or, manganèse, fer et cuivre, qui fait l'objet de convoitises depuis des années.
<https://information.tv5monde.com/info/amazonie-des-indigenes-indignes-par-les-resultats-d-autopsie-d-un-cacique-316767>
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3- Tribune. « Il n’y aura pas d’écologie démocratique et sociale, émancipatrice, sans un point de départ clair », Le Monde, 22/08/19, 15h06
Par Claire Monod, Coordinatrice nationale de Génération-s, conseillère régionale d'Ile-de-France & Guillaume Balas, Coordinateur national de Génération-s, ancien député européen
Claire Monod et Guillaume Balas, responsables nationaux de Génération-s, le parti politique de Benoît Hamon, appellent, dans une tribune au « Monde », à « construire l’alternative » autour d’une synthèse, associant écologie, démocratie et justice sociale.
Tribune. Quel été avons-nous passé ? Sans doute un peu trop chaud. Ou trop orageux, voire beaucoup trop pluvieux, sans parler des incendies. En ces mois de juillet et août 2019, nous entrons dans l’histoire incandescente de l’anthropocène par la grande porte. Face à l’urgence, pouvons-nous poursuivre plus longtemps le bricolage et l’impuissance politique sans nous interroger franchement : comment construire une majorité politique écologiste en France ?
Pendant que la prise de conscience fait fleurir les mobilisations de par le monde, l’inaction exaspère, l’inquiétude et l’exigence s’étendent. Partout « fin du mois et fin du monde » cherchent à faire cause commune. Le mouvement s’enclenche, enfin ! Et quoi ? Nous resterions là, si loin des colères et des attentes, cramponnés à des appareils politiques dépassés, après tant de combats communs ?
L’écologie politique doit maintenant passer un cap essentiel, historique, être choisie pour gouverner.
Réinterprétations et opportunismes
Après s’être diffusée dans les consciences, éparpillée « façon puzzle », affirmée au sein des forces de gauche, elle est devenue l’objet de réinterprétations en tous sens, voire d’opportunismes. De l’environnementalisme « apolitique » aux réminiscences nationalistes autour de la nature, en passant par le centrisme libéral adepte de la croissance verte, le populisme façon « greenwashing » [blanchiment écologique] et jusqu’aux ennemis des Lumières, le drapeau écologiste est aujourd’hui repris – comme l’avait été celui du socialisme au début du XXe siècle –, par bien des « radicalités » y compris la droite ultra-conservatrice et l’extrême droite.
Il n’y aura donc pas d’écologie démocratique et sociale, émancipatrice, sans un point de départ clair. Une filiation avec les combats républicains puis ouvriers qui ont fait la gauche dans l’histoire et dans le monde, mais aussi une rupture franche avec le productivisme. Il y a nécessité à opérer une nouvelle synthèse, fondant écologie, démocratie et justice sociale dans la même matière vivante.
Cette synthèse s’inscrirait dans le sillage de Jean Jaurès (1859-1914) et, plus près de nous, du philosophe André Gorz (1923-2007). Elle dessinerait un nouvel humanisme écologiste, tourné vers la civilisation post-croissance, le respect de la nature et la reconnaissance de ses droits, une répartition des richesses conjuguant l’égalité sociale et environnementale, la transformation du travail et l’élaboration de nouveaux modes de vie.
> Lire aussi « Vivre avec la fin du monde », retrouvez les six épisodes de notre série
L’écologie doit être la matrice de la reformulation des enjeux sociaux et démocratiques, vitaux du siècle pour acter la communauté de destin de l’humain et la planète. Il est temps de pousser la voie de cette nouvelle « évidence », de la rendre accessible, populaire et de l’ancrer dans une histoire politique partagée qui lui permette d’accéder – enfin – à la majorité. Car constituer un socle commun idéologique ne suffira pas à construire la grande force, politique et citoyenne capable d’imposer son agenda aux tenants de l’ancien monde, à sa violence, à l’appétit vorace du néolibéralisme, du productivisme et de la financiarisation, aux lobbys destructeurs. Cela ne suffira pas non plus à faire face au recul continu des droits et des libertés.
Une dynamique collective, rassembleuse
Revendiquer l’urgence écologique sans en prendre la mesure politique devient une source supplémentaire d’exaspération. Comment rassembler cette force immense ? Comment être à la hauteur historiquement et politiquement ? Dans le contexte pour le moins instable de ce monde hystérisé où domine le « dégagisme » et dont tous les paramètres s’accélèrent – recul démocratique, perte des droits sociaux, effondrement de la biodiversité, dérèglement climatique… –, l’urgence n’est-elle pas d’engager cette dynamique collective, rassembleuse, en s’inscrivant fièrement dans une histoire politique commune réfutant le sectarisme et les étiquettes a priori ?
> Lire aussi « Ecologie, climat : l’effondrement n’est pas inéluctable »
Une écologie ambitieuse et volontariste, à la hauteur des défis, ne peut plus se contenter de petits succès et de coups d’éclats de loin en loin. Si l’effondrement devient vraiment un horizon et la résilience un projet, il va sans dire que l’urgence de renforcer le cadre démocratique et le contrat social qui garantissent l’égalité et la justice est aussi forte que celle de transformer le modèle de développement vers la post-croissance.
Car oui, les perspectives de l’écologie portent fondamentalement sur notre capacité à faire société dans l’interdépendance qui régit le vivant. Nous savons que la combinaison de ces priorités constitue un potentiel gigantesque. Nous voulons miser sur l’intelligence collective pour répondre à l’indignation et aux colères qui grondent, en France, notamment face au mépris et aux violences qui voudraient les faire taire.
Au nom de ces urgences climatiques, démocratiques et sociales, et au risque de perdre toute crédibilité, il est temps de trouver ensemble, forces écologistes de gauche, les moyens réels pour construire l’alternative, le poids pour peser, la force et la cohérence pour agir.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/22/il-n-y-aura-pas-d-ecologie-democratique-et-sociale-emancipatrice-sans-un-point-de-depart-clair_5501661_3232.html>
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4- Des groupes de mode s’engagent à réduire leur impact sur l’environnement, Le Monde, 23/08/19, 14h34
Justine Guitton-Boussion
Le « Fashion Pact », qui sera présenté le 26 août pendant le G7, suscite le scepticisme des écologistes, qui regrettent le désengagement des Etats.
Ils n’hésitent pas à parler de « moment historique ». L’Elysée, le ministère de la transition écologique et solidaire, et le groupe de luxe Kering s’accordent pour saluer la création du « Fashion Pact » : plusieurs groupes du secteur de la mode et du textile s’engageront, le 26 août, à réduire ensemble leur impact sur l’environnement.
Il y a du pain sur la planche. D’après la Fondation MacArthur, les émissions de gaz à effet de serre dues à la production mondiale de textile atteignent 1,2 milliard de tonnes par an, plus que le transport aérien et maritime réunis. La Commission économique pour l’Europe des Nations unies estime qu’environ 500 000 tonnes de microfibres de plastique, issues du lavage des textiles synthétiques, finissent dans l’océan chaque année. De plus, la production de coton est responsable de 22,5 % de l’utilisation des pesticides dans le monde, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature.
> Lire aussi L’homme ingère des particules de plastique par milliers, et en produit toujours plus
Tout a commencé au mois de mai, lorsque Emmanuel Macron a demandé à François-Henri Pinault, patron du groupe Kering (qui possède notamment les marques Gucci, Yves Saint Laurent et Balenciaga), de construire une coalition d’entreprises de mode prêtes à s’engager sur des objectifs de développement durable. Objectif : présenter le fameux Fashion Pact devant les chefs d’Etat du G7 réunis du 24 au 26 août à Biarritz.
François-Henri Pinault a réussi à réunir 30 groupes du secteur, représentant au total 147 marques. Le président de la République souhaitait que les signataires soient représentatifs de l’ensemble des segments du marché. Pari réussi, puisque les enseignes ayant signé le pacte vont des maisons de haute couture (Chanel, Burberry) aux marques grand public (H&M, La Redoute), en passant par les distributeurs (Galeries Lafayette).
Emmanuel Macron avait également exprimé la volonté de regrouper au moins 20 % du secteur. « Quand il y a une masse critique d’acteurs, il y a une sorte de point de bascule qui s’enclenche, et les 80 % restants n’ont plus d’excuses pour ne pas s’engager », résume-t-on au ministère de la transition écologique et solidaire.
Reforestation et matières durables
Le Fashion Pact repose sur les « science-based targets » (« objectifs basés sur la science », SBT), une méthodologie à destination des entreprises pour faire coincider leurs objectifs avec une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Les entreprises souhaitant y adhérer doivent signer une lettre d’engagement, développer un SBT sous deux ans, soumettre leur objectif à validation puis l’annoncer publiquement. Près de 500 entreprises de différents secteurs se sont lancées dans cette démarche, dont « un quart » a présenté des engagements clairs, d’après le WWF, un des partenaires.
Les marques signataires du Fashion Pact s’engagent à mettre en œuvre des SBT sur le climat pour atteindre zéro émission nette de CO2 en 2050. Les moyens sont variables, et proposés à la carte : investir dans la compensation d’émissions (par exemple la reforestation), s’approvisionner en matières premières durables, atteindre 100 % d’énergie renouvelable sur toute la chaîne d’approvisionnement…
Chaque marque va également développer sa propre stratégie en faveur de la biodiversité, en incluant au choix une des actions proposées : aller vers l’agriculture « régénérative », supprimer les approvisionnements venant de fermes pratiquant l’élevage intensif, encourager le développement de matériaux sans impact sur les écosystèmes…
« Beaucoup plus ambitieux »
« Aujourd’hui, au lieu de valoriser les matières végétales (lin, bambou, soja, coton biologique) pour créer des filières textiles, on nourrit des animaux d’élevage en utilisant une grande quantité de végétaux, d’eau et d’espaces », regrette Mathilde Dorbessan, chargée des relations avec les entreprises pour l’association de protection des animaux PETA France, qui travaille depuis plusieurs années avec certaines des marques signataires.
PETA voit donc d’un bon œil la volonté de mettre la biodiversité au cœur du Fashion Pact. Mais un changement radical est nécessaire selon elle : « On demande aux géants du secteur d’être beaucoup plus ambitieux, puisque nous sommes aujourd’hui dans une situation où l’urgence environnementale l’exige. »
La protection des océans est le troisième volet du Fashion Pact. Les entreprises s’engagent à réduire leur impact sur les mers, en choisissant parmi plusieurs actions proposées : éliminer le plastique à usage unique en 2030, soutenir l’innovation pour éliminer la pollution par les microfibres, ou encore promouvoir les productions agricoles et minières qui ne polluent pas chimiquement les océans et les rivières.
« 16 kilos par an »
Les ONG, exclues des discussions sur le texte, sont sceptiques. « Je ne vois pas comment ils vont mettre en œuvre dans la chaîne de production, très concrètement, ce qu’ils se sont engagés à changer », affirme Clément Sénéchal, porte-parole de Greenpeace, qui déplore que les entreprises se fixent elles-mêmes des normes. « Confier ce pacte au secteur privé alors qu’il est la source du problème, cela pose une sérieuse question de conflit d’intérêts. La régulation doit être le fait des Etats, des législations », poursuit-il.
Pierre Cannet, codirecteur des programmes de WWF France par intérim, est du même avis. « Au niveau mondial, la consommation moyenne de vêtements est de 5 kilos par an et par habitant alors qu’en Europe et aux Etats-Unis, on est à 16 kilos par an et par habitant, détaille-t-il. Cela veut bien dire que les membres du G7, qui font partie des économies les plus développées, ont une responsabilité au-delà du lancement de ce type d’initiative. » En outre, Pierre Cannet plaide pour que les marques signataires s’engagent sur des stratégies précises, et regrette que les actions soient à la carte.
François-Henri Pinault réunira en octobre l’ensemble des patrons des marques signataires pour établir une feuille de route, détaillant la façon de travailler ensemble et une hiérarchie d’objectifs à atteindre pour 2020. Chaque année, les différents groupes rendront compte de leurs résultats. Aucun blâme n’est prévu en cas d’échec. « La sanction est réputationnelle, affirme-t-on au groupe Kering. Quand vous êtes dans la mode, le meilleur policier, c’est le consommateur. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/23/des-groupes-de-mode-s-engagent-a-reduire-leur-impact-sur-l-environnement_5502052_3244.html>
Sur le même sujet :
> La mode veut agir pour l'environnement, mais sans contraintes <https://information.tv5monde.com/info/la-mode-veut-agir-pour-l-environnement-mais-sans-contraintes-317439>, AFP, 23/08/19, 16:00
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5- Le blocage de l'accord UE-Mercosur par Macron salué par les agriculteurs et Hulot, Le HuffPost avec AFP, 23/08/19, 18:41
De nombreuses personnalités politiques ont salué le blocage par Emmanuel Macron de ce texte extrêmement controversé.
Le blocage par Emmanuel Macron du traité commercial controversé entre l’Union européenne et le Mercosur, sur fond de discorde environnementale avec le Brésil, à la veille du G7, a fait des heureux.
“Je salue la décision de sagesse d’Emmanuel Macron de bloquer la signature de l’accord Mercosur. Les arguments de la FNSEA ont été entendus !” a tweeté la présidente du syndicat agricole Christiane Lambert ce vendredi 23 août dans l’après-midi.
“Les agriculteurs suivront les débats du sommet du G7 avec intérêt”, ajoute la patronne de la première organisation d’agriculteurs en France, qui s’oppose depuis des mois, aux côtés de l’ensemble des organisations agricoles françaises, à cet accord de libéralisation commerciale signé en juin après plus de 20 ans de négociations, ainsi qu’à celui déjà signé avec le Canada, le CETA.
Dans un communiqué commun avec les Jeunes agriculteurs (JA), la FNSEA estime que le “non” de la France au Mercosur est une “décision de sagesse” pour “tous les agriculteurs français et européens”, car le traité “allait offrir en pâture l’agriculture française, en ouvrant les portes du marché européen à des produits ne respectant pas les normes de production françaises et européennes”.
L’accord menace en particulier l’existence même du secteur de l’élevage bovin français et irlandais. “Pour la FNSEA et les JA, cette décision doit constituer une réelle prise de conscience de la part de nos décideurs politiques pour bâtir un commerce international qui se base sur des règles de concurrence loyales et transparentes”, ajoute le communiqué.
Nicolas Hulot se félicite de cette “première étape”
Un peu plus tôt, l’ancien ministre de la Transition écologique d’Emmanuel Macron, Nicolas Hulot, avait déjà accueilli favorablement la décision du président de la République. “L’annonce d’Emmanuel Macron de s’opposer à accord de commerce avec Mercosur est une première étape essentielle”, a-t-il tweeté.
>> Suite à lire à :
<https://www.huffingtonpost.fr/entry/mercosur-accord-macron-bolsonaro-hulot-agriculeurs_fr_5d60123de4b0dfcbd48ccd62>
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6- Arrêté antipesticides : Macron « soutient » le maire de Langouët « dans ses intentions », Le Monde avec AFP, 23/08/19, 20h40
Dans une interview donnée à « Konbini », le chef de l’Etat dit souhaiter « aller vers un encadrement des zones d’épandage de pesticides », en pointant « les conséquences sur la santé publique ».
Sur le sujet des pesticides, Emmanuel avoue qu’il « avait des convictions ». Mais dans une interview donnée vendredi 23 août au site d’information Konbini, le président de la République affirme avoir « changé ces derniers mois, très profondément ». Désormais, il assure soutenir « dans ses intentions » le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), Daniel Cueff, poursuivi pour avoir pris un arrêtélimitant l’utilisation de produits phytopharmaceutiques sur sa commune.
« Il y a des lois, [la préfète] doit les faire respecter, donc je serai toujours derrière les préfets qui font respecter les lois », a d’abord plaidé M. Macron, en estimant que « la solution n’est pas de prendre un arrêté qui n’est pas conforme à la loi »mais plutôt « de mobiliser pour changer la loi ». En ce sens, le chef de l’Etat dit souhaiter « aller vers un encadrement des zones d’épandage de pesticides », en pointant « les conséquences sur la santé publique ».
> Lire aussi Arrêté antipesticides de Langouët : « Les carences de l’Etat justifient l’action des maires »
« Il faut le faire maintenant, très vite »
C’est aussi l’argument brandi par le maire de Langouët. Jeudi, l’élu a comparu devant le tribunal administratif de Rennes, après le recours de la préfecture d’Ille-et-Vilaine à l’encontre d’un arrêté municipal, jugé illégal. Ce dernier prévoit l’interdiction des pesticides à moins de 150 mètres de bâtiments d’habitation ou de locaux professionnels. Selon Daniel Cueff, il s’agit de « protéger » les habitants de sa commune de molécules jugées dangereuses pour la santé.
> Lire aussi Daniel Cueff, le maire breton qui invente le village de l’après-pétrole
Cette action de désobéissance civile de la part de l’élu breton et d’une vingtaine d’autres maires français va-t-elle conduire à modifier la loi ? « Monsieur le maire, il a raison sur ses motivations », a insisté vendredi Emmanuel Macron. « Mais je ne peux pas être d’accord quand on ne respecte pas la loi, c’est normal, et ça, on va le changer vite », a-t-il poursuivi :
« Il faudra avoir aussi des discussions avec les agriculteurs, les producteurs pour que ça leur permette de fonctionner, parce que tout ça a un coût pour eux, ça veut dire qu’ils doivent mieux encadrer les choses. Je pense qu’il faut le faire maintenant, très vite. »
Dans le cas de Daniel Cueff, la décision du tribunal rennais est attendue en début de semaine prochaine.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/23/arrete-antipesticides-macron-soutient-le-maire-de-langouet-dans-ses-intentions_5502245_3244.html>
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7- G7 : Les Européens harponnent Trump sur le commerce, AFP, 24/08/19, 22:00
Valérie Leroux
Les dirigeants européens ont harponné Donald Trump dès son arrivée samedi au sommet du G7 en France en l'avertissant que les guerres commerciales ruineraient l'économie mondiale et qu'ils ne le laisseraient pas s'en prendre au vin français.
Le président français Emmanuel Macron, hôte du sommet qui s'ouvre dans la soirée à Biarritz (sud-ouest), a averti lors d'une brève allocution télévisée, que "les tensions commerciales sont mauvaises pour tout le monde".
Plus inattendu, le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson a aussi taclé le président américain avec qui il ambitionne pourtant de conclure un grand accord commercial une fois le Brexit acté.
"Je suis très inquiet (...) Ce n'est pas une manière de faire", a-t-il déclaré en pointant la guerre des droits de douane entre Pékin et Washington.
"Les guerres commerciales conduiront à la récession, alors que les accords commerciaux boostent l'économie", a martelé le président du Conseil européen Donald Tusk alors que Donald Trump atterrissait en France à la mi-journée.
Le président américain a rejoint dès son arrivée son homologue français pour un déjeuner en tête-à-tête à l'ombre d'une élégante terrasse, improvisé selon l'Eysée.
Pendant deux heures, son hôte français a tenté de déminer les principaux points de friction, expliquant longuement à Donald Trump ses positions tant sur l'Iran que sur la taxation des géants du numérique ou la lutte contre les feux en Amazonie.
"Il y a des éléments de convergence" entre eux sur tous ces sujets, a assuré l'entourage du président français après le déjeuner. "Il a créé les conditions pour un bon niveau de convergence au sein du groupe (G7) en obtenant des clarifications de Donald Trump", "accords et désaccords compris".
"Viens de sortir de déjeuner avec le président français @EmmanuelMacron", "de nombreuses bonnes choses arrivent pour nos deux pays. Grand week-end avec d'autres dirigeants du monde", a sobrement tweeté l'imprévisible leader américain.
Il avait adopté un tout autre ton avant d'arriver à Biarritz, menaçant la France de représailles pour sa décision de taxer les géants du numérique, pour beaucoup américains.
"S'ils le font, nous imposerons des droits de douane sur leurs vins", "des droits de douane comme ils n'en ont jamais vus", avait-il averti.
L'Union européenne a promis de riposter. "Si les Etats-Unis imposent des taxes, alors l'Union européenne répondra sur le même plan", a déclaré Donald Tusk.
Le président américain a aussi une nouvelle fois soufflé sur les braises de la guerre commerciale qui oppose les Etats-Unis à la Chine, plombant l'économie mondiale.
Après l'annonce par Pékin de nouveaux droits de douane, il a décrété que la totalité des 550 milliards de dollars de produits chinois importés aux Etats-Unis seraient frappés de taxes encore plus lourdes d'ici à la fin de l'année.
- "L'appel de la forêt" -
"Les Etats-Unis subiront les conséquences de leurs actes", n'a pas tardé à répliquer un porte-parole du ministère chinois du Commerce.
Le président français a soigné au millimètre la chorégraphie du sommet, qui lui permet de peaufiner son image de leader de l'Europe, face à une Angela Merkel en bout de course et un Royaume-uni "sortant".
Pendant trois jours, les sept dirigeants les plus influents du monde "libre", vont multiplier les échanges informels dans le somptueux décor de Biarritz, ancien rendez-vous des têtes couronnées, avec en toile de fond un Atlantique bleu azur.
Anticipant les divisions, Emmanuel Macron à renoncé à l'exercice du communiqué final, péniblement négocié, pour des échanges francs et directs.
Les sept dirigeants devaient se pencher dès le dîner d'ouverture samedi sur l'urgence du moment, l'embrasement de l'Amazonie, l'un des poumons verts de la Terre.
"Nous devons répondre à l'appel de l'océan et à l'appel de la forêt qui brûle aujourd'hui en Amazonie de manière très concrète", a lancé Emmanuel Macron qui a aussi placé le climat au coeur du sommet.
Les discussions pourraient être houleuses alors qu'il a accusé le président brésilien Jair Bolsonaro, dont les positions climatosceptiques sont proches de celle de Donald Trump, d'avoir "menti" sur ses engagements sur le climat et d'"inaction" face aux incendies qui dévastent depuis des jours le poumon vert du monde.
Après Berlin, Madrid a toutefois exprimé samedi son désaccord avec la perspective d'un blocage de l'accord commercial entre l'UE et le Mercosur, évoquée par Paris.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk a cependant estimé qu'il serait "difficile d'imaginer" que l'UE puisse ratifier un tel accord tant que le Brésil "permettra la destruction" de l'Amazonie.
- Pacifique manif des "anti" -
Autre rendez-vous très attendu, le premier tête-à-tête prévu dimanche matin entre Donald Trump et Boris Johnson, dont le président américain loue les qualités et les positions, notamment sur le Brexit.
En arrivant, Boris Johnson a réitéré sa position: l'UE doit "laisser tomber" le dispositif pour la frontière irlandaise (backstop), si elle veut éviter une sortie sans accord du Royaume-Uni de l'UE.
Emmanuel Macron essaiera aussi d'obtenir des avancées sur la lutte contre les inégalités ou l'éducation en Afrique, en élargissant le cercle du G7 à des acteurs comme l'Inde et l'Australie.
Avant d'entrer dans le vif du sujet dimanche, les dirigeants présents au G7 et leurs conjoints se sont retrouvés pour un dîner gastronomique informel au pied du phare de Biarritz.
Dans la journée, l'opposition au G7 s'est mobilisée hors de Biarritz, sécurisée par 13.000 membres des forces de l'ordre qui bloquent le cente-ville.
Plusieurs milliers "d'anti" - anticapitalistes et altermondialistes - ont pacifiquement défilé dans la matinée d'Hendaye à la ville frontière espagnole d'Irun, démentant les craintes de débordement après la mobilisation sociale des "gilets jaunes" cet hiver en France.
Des centaines de personnes sont également descendues dans les rues de Bayonne malgré le déploiement d'un très important dispositif de police, qui a brièvement fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes.
<https://information.tv5monde.com/info/g7-les-europeens-harponnent-trump-sur-le-commerce-317599>
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8- Tribune. Face à l'effondrement, quel collapsologue est fait pour vous ?, Usbek & Rica, 25/08/19, 13:00
Par Denis Dupré
Les théories sur l’effondrement de notre civilisation ont largement émergé dans le débat médiatique ces derniers mois, au point que l’on peut se sentir parfois perdu entre leurs différentes tendances et variantes idéologiques. C’est le constat dressé par Denis Dupré, lecteur d’Usbek & Rica, qui entreprend ici d’établir une typologie bariolée et toute personnelle des collapsologues. Temps imparti, nature humaine, modalités d’action… Chacun pourra – peut-être – trouver la ligne qui lui sied.
Lecteur, tu es peut-être inquiet avec toutes ces rumeurs d’effondrement planétaire : effondrement du vivant comme celui de nos formes de société.
La vision noire est celle où l’effondrement jusqu’à la disparition de l’espèce humaine serait inscrit dans l’homme. Cette vision est développée par Vincent Mignerot. Tous les autres collapsologues partagent un avenir possible très sombre mais pas noir. Demain, l'effondrement sera un triste collapse qui affectera plus ou moins la population mondiale. Comme celui de la grande peste qui a ravagé les populations.
Tous les collapsologues partagent aussi le fait que cela peut toujours empirer ou s’améliorer selon nos actions. Mais selon les courants, cet impact de nos actions est plus ou moins important. Leurs craintes et espérances sont diverses. Ainsi ils divergent sur la forme de l’effondrement mais aussi sur la confiance en l’homme. En découlent des formes différentes de gouvernements souhaitables et des désirs de bouleverser plus ou moins radicalement nos institutions. Nous avons classé ces courants en sept catégories sous les noms des 7 couleurs de l’arc-en-ciel.
Lecteur, dans quelle couleur de l’arc-en-ciel te reconnaîtras-tu ?
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/typologie-collapsologues-effondrement>
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9- Rentrée : comment être un peu plus écolo au quotidien, France Bleu, 26/08/19, 05:05
Valérie Barbe
La fin des vacances arrive. On a tous ou presque repris le chemin du travail. Et pour bien démarrer cette rentrée, on va se mettre au vert en essayant d'être un peu plus écolo au quotidien. Au boulot comme à la maison.
La rentrée de septembre, c'est l'occasion de prendre de bonnes résolutions. Et pourquoi pas, tous les jours de faire des petits gestes verts pour préserver l'environnement. La plupart de ces nouvelles habitudes écolos sont aussi simples à prendre qu'importantes pour la planète.
Par quoi on commence ?
On commence par faire un grand nettoyage de sa boite mail. Car garder ses courriers consomme de l'énergie. Surtout ceux avec une pièce jointe.
On y va mollo sur la clim' comme sur le chauffage. Et pareil pour le papier.
On dit aussi stop aux déchets. Sachant qu'au boulot, on en produit chacun 130 kg par an, on réduit et on trie ses poubelles.
Des applis pour se "verdir" la vie
Autre piste : on verdit ce qu'on mange. En plus de faire la popote soi-même, on utilise des applis qui permettent de connaitre l'empreinte carbone d'un aliment. Comme l'appli Karbon avec un K.
Côté emplettes, là aussi vive les applis. Plutôt que de jeter ou d'acheter, on peut donner ou trouver plein d'objets gratuitement près de chez soi.
Et puis, on se déplace le plus possible sans polluer. Donc on marche, on fait du vélo ou on prend les transports en commun. C'est bon pour la planète et parfait pour se faire un petit corps d'athlète pour pas un sou.
Enfin, pour les plus motivés, on peut aussi charger l'une de applis qui propose 1 défi vert par jour. Comme l'appli 90jours <https://90jours.org/> ou We Act for Good <https://www.weactforgood.com/>. Ou comment se sentir un héros vert du quotidien !
<https://www.francebleu.fr/infos/environnement/comment-etre-un-peu-plus-ecolo-au-quotidien-1566549111>
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10- Tribune. « Il est temps que les chefs d’entreprise changent radicalement de paradigme », Le Monde, 26/08/19, 08h53
Par Franck Renaudin, Fondateur de l’ONG Entrepreneurs du monde
Entrepreneur et militant associatif, Franck Renaudin accuse, dans une tribune au « Monde », les grandes sociétés de cacher sous le discours de la « responsabilité sociale » l’absence d’un véritable changement de modèle économique.
Tribune. Dans l’histoire de l’humanité, autant de responsabilités auront-elles jamais pesé sur les épaules de quelques hommes et femmes ? Ces épaules, ce sont celles des actionnaires et dirigeants de grandes entreprises : ils sont la courroie de transmission d’un système qui a atteint les limites de la biosphère terrestre. Mais ils ne donnent pas le sentiment d’avoir compris l’urgence de le réformer en profondeur.
Quand on les interroge sur leur compréhension des menaces qui pèsent sur notre planète, leurs discours sont toujours rassurants. Bien sûr, ils agissent pour un meilleur respect de l’environnement ! Bien sûr, leur entreprise est socialement responsable, et ils peuvent nous en donner maintes illustrations. Leurs pratiques sont plus transparentes, leurs fournisseurs sont passés au crible d’un cahier des charges exigeant, ils recrutent des personnes en situation de handicap ou en réinsertion, ils pratiquent la compensation carbone.
Pillage
Mais, rarement, ils remettent en cause leur cœur de métier et leur modèle économique, quand bien même ceux-ci contribuent au pillage des ressources de notre planète.
Sur la question des approvisionnements, les entreprises s’abritent derrière des certifications dites responsables, qui n’ont de responsable que le nom ! Elles donnent bonne conscience aux acteurs qui disposent des moyens d’en financer le surcoût, et ne règlent en rien le problème majeur : cette pression croissante sur des écosystèmes à bout de souffle.
Que d’industriels ou de start-up font l’éloge d’avancées technologiques qui permettent de proposer, à moindre coût, des produits plus performants et accessibles à tous. Quitte à générer ainsi une demande exponentielle impactant négativement ces écosystèmes !
> Lire aussi Julie Battilana : Un « discours qui ouvre la porte à une possible refonte du rôle des entreprises dans la société »
On continue à nous vendre du rêve, du superflu, de l’obsolescence programmée. Ces acteurs de l’économie ont-ils compris qu’il n’y a qu’un seul combat qui vaille : celui de la survie de l’humanité tout entière, unie contre la destruction d’une grande partie des espèces vivantes ? L’heure n’est plus à la conquête de parts de marché. Elle est à la remise en cause profonde et immédiate de notre modèle économique !
Un premier pas, trop isolé
Si ces dirigeants et actionnaires étaient conscients de l’urgence de sortir de cette boulimie prédatrice, et sincères dans cette quête d’un monde durable, ils seraient les premiers à incarner une meilleure répartition des richesses. Or en 2018, les patrons du CAC 40 ont gagné en moyenne 306 fois le smic, triste record…
Il est temps que les chefs d’entreprise se réveillent ! Qu’ils changent radicalement de paradigme et démontrent avoir compris la gravité de la situation ! Qu’ils sortent de cette idéologie de la croissance pour la croissance avec les conséquences que l’on sait ! C’est à l’échelle de leur impact sociétal, climatique et environnemental que doivent désormais s’apprécier leurs performances, et rien d’autre.
Qui parmi eux osera engager son activité vers la sobriété qui s’impose et remettre à plat les avantages liés à sa fonction ? Pourquoi ne font-ils pas de la redistribution en interne, au profit des plus bas salaires, sans attendre que l’Etat le fasse pour eux ? Le renoncement d’Emmanuel Faber à sa retraite chapeau est un premier pas, trop isolé, dans ce contexte d’inertie. Et puisque leurs porte-parole ne manqueront pas d’invoquer la création d’emplois pour légitimer la « nécessaire » croissance, qu’ils pensent à la création nette de 900 000 emplois qu’une transition écologique ambitieuse permettrait de générer d’ici à 2050.
> Lire aussi Jean-Philippe Robé : « Quand le big business réinvente la recette de l’eau chaude »
Nombreux sont les patrons qui reconnaissent la responsabilité de nos modes de production et de consommation dans la crise climatique. Ils admettent que les scientifiques qui depuis cinquante ans nous alertaient sur cet engrenage destructeur avaient raison. Mais quand ces mêmes scientifiques nous décrivent l’effondrement biologique en cours et le chaos climatique à venir, ou appellent à changer de toute urgence les fondements de notre économie de marché, les entreprises semblent ne plus entendre. Elles annoncent ou préparent ces évolutions à l’horizon 2 030 ou au-delà, quand il sera trop tard.
Une offre utile à notre société
Actionnaires et dirigeants d’entreprises, vous avez l’occasion unique de marquer l’histoire en optant pour une économie sociale et solidaire, compatible avec la préservation du vivant, où chacun peut vivre dignement.
Cette économie n’est pas un fantasme : elle pèse aujourd’hui en France 10 % du produit intérieur brut (PIB) et emploie 2,3 millions de personnes. Elle recherche l’épanouissement de chacun et l’équité entre toutes les parties prenantes, des actionnaires aux salariés, en passant par les clients. Elle veille au respect de l’environnement et à la durabilité des ressources. Le capital y est un outil au service d’une offre utile à la société. Cette économie est aussi celle qui, pour pouvoir prétendre au label d’Entreprise solidaire d’utilité sociale, plafonne à dix fois le smic le salaire de la personne la mieux rémunérée et limite la distribution de dividendes.
La transformation radicale de notre modèle économique dominant est devenue une urgence absolue. Les décennies perdues depuis la publication en 1972 du rapport du Club de Rome – qui démontrait scientifiquement l’impossibilité de la survie à terme de notre modèle – nous imposent désormais une mise en œuvre du changement à un rythme jamais vu. Mais rien n’est impossible si vous, chefs d’entreprise, agissez en conscience et prenez cette responsabilité extraordinaire de révolutionner les fondements de notre système économique. Responsabilité à l’aune de laquelle l’histoire, et vos propres enfants, vous jugeront.
§ L’ONG Entrepreneurs du monde est active depuis plus de 20 ans dans l’insertion économique et l’accès à l’énergie de personnes en situation de grande précarité dans les pays en développement et en France. Franck Renaudin se consacre aujourd’hui à l’insertion socio-économique des personnes sans abri en Normandie via le programme Un Toit vers l’emploi.
> Lire aussi Retrouvez nos tribunes sur « l’objet social de l’entreprise »
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/26/il-est-temps-que-les-chefs-d-entreprise-changent-radicalement-de-paradigme_5502888_3232.html>
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11- Les engagements amazoniens d’Emmanuel Macron ne convainquent pas les ONG, Le Monde, maj le 27/08/19 à 00h06
Rémi Barroux
Le président français a rencontré le chef amérindien Raoni Metuktire à l’issue du G7, alors que le sort de la forêt primaire brésilienne suscite inquiétudes et émotion.
Il y avait peu de chances que les déclarations et les engagements d’Emmanuel Macron, et des chefs d’Etat réunis pour le G7 à Biarritz, du 24 au 26 août, convainquent les organisations non gouvernementales (ONG) qui, elles, se sont mobilisées pour un contre-sommet. En particulier sur l’Amazonie, dont les images de la forêt en flammes ont suscité une immense émotion.
Même la rencontre avec le chef Raoni, qui était l’invité de plusieurs ONG à proximité de Biarritz et des travaux du G7, n’a pas suffi pas à satisfaire les organisations mobilisées pour le climat et l’environnement. Et même si le chef indien a confié avoir eu une « bonne discussion » avec le président français.
> Lire aussi En Amazonie, le combat de Raoni, le dernier des Kayapo
Plus tôt, dans une intervention diffusée par France Inter, Raoni Metuktire, grand chef du peuple kayapo, s’est adressé aux chefs d’Etat :
« Je m’adresse à tous les leaders, à vous tous qui êtes chefs dans vos pays. Vous devez mettre en place des moyens de faire pression sur le gouvernement brésilien pour qu’il prenne des mesures pour mettre fin définitivement aux feux de forêt. Il faut que ça s’arrête, on ne peut pas continuer comme ça. La situation actuelle est désastreuse (…) Je demande une aide extérieure. Je veux qu’il y ait une mobilisation générale pour qu’on éteigne ces feux. On ne peut pas laisser brûler ça comme ça. »
Le vieux chef, 89 ans, inlassable défenseur des droits des communautés indigènes, a par ailleurs appelé à la destitution du président brésilien Jair Bolsonaro. « Je pense que le président français et d’autres forces internationales peuvent faire pression pour que le peuple brésilien fasse partir Bolsonaro et que le Congrès vote sa destitution », a-t-il aussi déclaré à l’Agence France-Presse.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/26/amazonie-le-president-macron-a-rencontre-le-chef-amerindien-raoni-metuktire-a-l-issue-du-g7_5503098_3210.html>
Sur le même sujet :
> Podcast. Environnement : que fait vraiment Emmanuel Macron ?, Le Parisien, Code Source, 27/08/19, 17h55
Le président de la République s’est positionné au G7 de Biarritz comme un défenseur de l’environnement. Mais qu’a-t-il vraiment fait pour la planète depuis son arrivée à la tête de l’Etat ?
>> Suite à écouter à :
<http://www.leparisien.fr/podcasts/code-source/environnement-que-fait-vraiment-emmanuel-macron-27-08-2019-8140335.php>
> Le mince bilan environnemental du sommet du G7, Le JDLE, 27/08/19
Valéry Laramée de Tannenberg
Environnement, biodiversité et climat ont été un peu évoqués lors des trois jours du sommet du G7 de Biarritz. Avec peu de décisions concrètes à la clé.
Il n’a pas démérité. Du 24 au 26 août, le président Macron, hôte du sommet des pays du G7[1] de Biarritz, a tenté de faire bouger les lignes sur des sujets aussi divers que l’égalité entre hommes et femmes, les relations avec l’Afrique, les violences sexuelles commises durant les guerres ou l’évitement d’une récession économique annoncée.
A côté de ce programme relativement consensuel, se sont invitées d’autres thématiques plus arides comme la fiscalité de l’industrie du numérique ou la relance des négociations sur le nucléaire iranien. Avec certains résultats à la clé.
Ce n’est pas le cas des sujets environnementaux. Biodiversité et «protection de la planète» figuraient pourtant parmi les «principaux axes de travail» du sommet.
Charte de biodiversité
Certes, les chefs d’Etat et de gouvernement ont bien adopté la charte de la biodiversité de Metz, approuvée le 6 mai dernier, par une douzaine de ministres de l’environnement. Long de 6 pages, ce texte aux mots choisis vise à renforcer et améliorer «les politiques, plans d’action et programmes de recherche en matière de biodiversité». Sans plus de précisions. «C’est le premier engagement international en faveur de la biodiversité. Nous avons voulu ainsi lancer une dynamique comparable à celle du changement climatique», a justifié Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse, lundi 26 août.
De fait, cet engagement est un premier jalon posé avant la prochaine conférence des parties à la convention de l’ONU sur la biodiversité, qui se déroulera en Chine, l’an prochain.
Bombardiers d'eau
Biodiversité, toujours, les pays du G7 et 9 pays amazoniens ont convenu d’un partenariat visant à réduire les dégâts causés à la plus grande forêt du monde par les incendies. Coordonné par le président du Chili, Sebastián Piñera, il prévoit, dans un premier temps le déblocage de 20 millions de dollars par les pays du G7 pour financer l’achat d’avions bombardiers d’eau et la formation de pompiers.
Cette aide a été officiellement rejetée par le gouvernement du Brésil à la suite du refus français de ratifier «en l’état» l’accord de libre échange conclu entre l’Union européenne et le Mercosur[2]. À plus long terme, les pays amazoniens s’engagent à reboiser les surfaces déforestées. Le plan doit être présenté en détail lors de l’assemblée générale de l’ONU, à la fin du mois de septembre.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-mince-bilan-environnemental-du-sommet-du-g7,98938?xtor=RSS-31>
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12- Entretien. Emmanuelle Wargon : « L’idée même de transition écologique, c’est d’y aller progressivement », Le Monde, 27/08/19, 09h54
Propos recueillis par Olivier Faye
La secrétaire d’Etat auprès de la ministre chargée de la transition écologique et solidaire souligne que « les changements profonds de politiques publiques prennent du temps ».
Un an après la démission du gouvernement de Nicolas Hulot, le 28 août 2018, qui dénonçait la politique des « petits pas » en matière écologique, Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès de la ministre chargée de la transition écologique et solidaire, défend l’idée que les changements « prennent du temps ».
Le gouvernement s’est-il remis du traumatisme causé par la démission de Nicolas Hulot il y a tout juste un an ?
Nicolas Hulot, c’est un lanceur d’alerte, une grande voix de l’écologie. Il avait accepté l’aventure gouvernementale, mais participer à cette aventure suppose de savoir se coltiner le réel, de faire des compromis, d’avancer étape par étape. Il avait beaucoup plaidé pour que son ministère s’appelle transition écologique et solidaire, or, l’idée même de transition, c’est d’y aller progressivement.
Lui est dans une posture qui consiste à dire que ça ne va jamais assez vite ou assez fort. Il faut que nous arrivions à montrer que, de façon plus pragmatique, plus collective, on sait faire avancer les grands dossiers et mener les indispensables transformations de notre société. L’ambition du président de la République et du premier ministre est intacte, et même renforcée.
Nicolas Hulot s’est confronté avec Emmanuel Macron sur le CETA en juillet. Est-il en train de devenir un opposant ?
Cela marque en tout cas un infléchissement de son positionnement. J’ai été surprise, car c’est un sujet auquel il a contribué positivement : il s’était impliqué dans l’obtention d’un veto climatique. Autant on peut avoir beaucoup d’inquiétudes sur l’accord de libre-échange avec le Mercosur, autant le CETA avait été fortement amélioré.
> Lire aussi Emmanuel Macron répond à Nicolas Hulot sur le CETA : « Il fallait le dire quand on était en responsabilité »
Sa position pose la question de savoir si la transition écologique est compatible ou non avec le libre-échange et l’économie de marché. Ma réponse est oui. Dire que l’on va fermer les frontières à tout n’est pas la solution. Nous n’avons pas d’alternative à l’économie de marché en tant que système. Elle a sorti des centaines de millions de personnes de la pauvreté dans le monde pendant les trente dernières années. Mais il faut passer à une nouvelle phase de son développement, que tous les acteurs économiques soient comptables des impacts sociaux et environnementaux de leur action.
Emmanuel Macron accuse le président brésilien, Jair Bolsonaro, d’avoir « menti » sur ses engagements en faveur du climat et dit s’opposer « en l’état » à un traité de libre-échange avec le Mercosur. Cet accord est-il mort ?
Personne ne peut douter du fait que la position exprimée par le président de la République n’est pas décorative. Si les engagements pris par les pays du Mercosur, et en particulier le Brésil, en matière de protection de l’environnement et de la biodiversité ne sont pas tenus, la France s’opposera à la ratification de cet accord et cela bloquera son application. Notre position est claire et sans ambiguïté.
On a parfois le sentiment d’une dichotomie entre le discours d’Emmanuel Macron à l’international et la réalité de son action écologique en France…
On a passé les vingt dernières années à se satisfaire de grands appels, de grandes prises de conscience et de grands discours. L’opinion publique nous demande d’être capables de passer à l’acte, et cela implique des changements profonds de politiques publiques qui prennent du temps. On a vu, avec le mouvement des « gilets jaunes », qu’on ne peut agir de façon dogmatique ou péremptoire. Les agriculteurs, par exemple, on leur donne jusqu’en 2025 pour réduire de 50 % leur consommation de pesticides. Cela ne peut pas se faire du jour au lendemain, il faut trouver des solutions alternatives.
> Lire aussi Agriculture : « Comprendre pourquoi l’usage de produits chimiques ne baisse pas »
Le ministère de l’écologie a une caractéristique – qui peut constituer une faiblesse –, c’est qu’il est assez conceptuel à long terme. Un plan n’a jamais sauvé un oiseau ou une rivière, c’est son application qui le fait, la mise en œuvre concrète de mesures. Je veux m’engager, avec Elisabeth Borne et Brune Poirson, à ce que l’action concrète se mette en place et que les résultats soient perceptibles de nos concitoyens.
Vous assumez le fait d’avoir reculé sur le projet d’interdire la location de logements passoires thermiques dès 2025…
Sur les passoires thermiques, il y a beaucoup de choses à faire avant l’interdiction. Une interdiction pure et simple de location aurait fait sortir 47 % des locations du parc privé, dont une partie des bailleurs qui n’avaient probablement pas les moyens de faire les travaux. Il faut commencer par simplifier les aides – elles sont trop complexes et le crédit d’impôt est versé trop tard aujourd’hui – et les ouvrir aux propriétaires bailleurs.
Il faut aussi assouplir les règles de majorité dans les copropriétés pour pouvoir mener des travaux ; mieux cibler les financements publics. Nous envisageons aussi de créer un médiateur de la rénovation des bâtiments, et d’évaluer le travail des guichets qui accompagnent les particuliers. C’est aux pouvoirs publics de faire leur boulot pour rendre les changements de comportement possibles, avant de taxer ou d’interdire.
Espérez-vous réintroduire une hausse de la taxe carbone à la faveur de la convention citoyenne sur le climat ?
Je ne sais pas ce que diront les citoyens au sujet de la taxe carbone. Mais, la logique, c’est qu’ils nous entraînent, qu’ils nous aident à faire les changements le plus vite possible tout en les rendant acceptables. La taxe carbone permettrait de financer toujours plus d’actions pour l’écologie. Le produit de toute augmentation devrait être alloué à 100 % à la politique écologique. Cette taxe permet de montrer à tout le monde que les carburants fossiles ont un impact sur l’environnement. Mais elle ne saurait être réintroduite sans accord démocratique. La convention est une première étape de cet accord.
Trouvez-vous injuste le sort qui a été réservé à François de Rugy, contraint de démissionner après avoir été mis en cause sur son usage de l’argent public ?
Il y a une demande d’exemplarité des dirigeants publics extrêmement forte, liée à des années durant lesquelles certains ont parfois pris des libertés, ou eu un mode de vie qui ne correspond plus aux exigences d’aujourd’hui. François de Rugy a peut-être été maladroit dans sa défense. Mais, quand on regarde la somme de ce qui lui est reproché – les travaux de son appartement de fonction étaient proportionnés aux lieux, et il n’a pas enfreint les règles sur l’utilisation de ses frais de mandat de député –, on se dit que c’est une sanction très forte pour quelque chose qui était assez symbolique.
> Lire aussi Après la démission de Rugy, son utilisation abusive de voitures avec chauffeur est décriée
Serez-vous candidate aux élections municipales à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne ?
Je réfléchis, je n’ai pas encore pris ma décision. Je serai ou pas sur la liste, mais en tout cas pas en tête de liste. La République en marche a désigné quelqu’un de très bien. J’ai l’intention, quoi qu’il arrive, de m’engager sous une forme ou une autre en politique locale.
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/08/26/emmanuelle-wargon-l-idee-meme-de-transition-ecologique-c-est-d-y-aller-progressivement_5502794_3224.html>
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13- Pesticides : la justice suspend l’arrêté du maire de Langouët, Le Parisien avec AFP, 27/08/19, 14h07
Ph.L.
Le juge des référés estime qu’il n’est pas de la compétence de l’élu de réglementer l’usage de produits phytosanitaires dans sa commune.
« C'est quoi le pouvoir d'un maire ? Un maire peut-il ignorer la santé de ses habitants ? », avait-il plaidé à l'audience. L'arrêté anti-pesticides pris en mai par le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), Daniel Cueff, a finalement été suspendu mardi par le juge des référés du tribunal administratif de Rennes.
Dans son ordonnance, dont l'AFP a consulté une copie, le juge Pierre Vennéguès invoque « le moyen tiré de l'incompétence du maire de Langouët pour réglementer l'utilisation des produits phytopharmaceutiques sur le territoire de sa commune » qui est « propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l'arrêté contesté ».
Le maire écologiste avait pris le 18 mai un arrêté interdisant l'utilisation de produits phytopharmaceutiques « à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d'habitation ou professionnel ».
« Des milliers de messages de soutien »
Daniel Cueff a annoncé vendredi son intention de faire appel de cette décision etappelé les autres maires ruraux à prendre un arrêté similaire au sien. « Pour faire bouger les lignes, pour protéger les habitants, il faut peut-être désobéir un peu », estime l'élu, affirmant avoir reçu des « milliers de messages de soutien ». « Beaucoup de maires sont interpellés par leurs habitants. Il va falloir trouver une solution », ajoute-t-il.
La préfecture avait demandé la suspension de cet arrêté en référé, au motif qu'un maire n'est pas compétent pour prendre des décisions sur l'utilisation de produits phytosanitaires, y compris au nom du principe de précaution, un pouvoir réservé à l'État.
Lors de l'audience du 22 août, Daniel Cueff avait expliqué qu'il n'avait pas interdit les pesticides, mais instauré « une distance d'éloignement des pesticides sur une parcelle qui reste cultivable avec des produits moins dangereux ». Il avait été applaudi à la sortie du tribunal par ses partisans.
« On a des signaux contradictoires »
Vendredi, Emmanuel Macron a affirmé soutenir le maire breton « dans ses intentions ». Mais le chef de l'Etat a ajouté : « Il y a des lois, elle (la préfète) doit les faire respecter, donc je serai toujours derrière les préfets qui font respecter les lois », estimant que « la solution n'est pas de prendre un arrêté qui n'est pas conforme à la loi », mais plutôt « de mobiliser pour changer la loi ».
En ce sens, le président de la République souhaite « aller vers un encadrement des zones d'épandage de pesticides », en pointant « les conséquences sur la santé publique ».
Mardi, la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, a assuré elle aussi, sur France inter, qu'elle partageait « totalement la préoccupation du maire de Langouët ». Elle a annoncé qu'un projet de réglementation était à l'étude pour instaurer une « zone minimale entre les épandages et les habitations ».
« On a des signaux contradictoires », commente ce vendredi Daniel Cueff, après l'annonce de la suspension de l'arrêté. « À moins que ça ne soit une nouvelle illustration de la politique du "en même temps" : en même temps, le maire de Langouët a raison et, en même temps, il a tort », a-t-il ironisé, en référence au leitmotiv de campagne du candidat Macron.
<http://www.leparisien.fr/environnement/pesticides-la-justice-suspend-l-arrete-du-maire-de-langouet-27-08-2019-8140035.php>
Sur le même sujet :
> L'arrêté anti-pesticides d'un maire breton suspendu par la justice <https://information.tv5monde.com/info/l-arrete-anti-pesticides-d-un-maire-breton-suspendu-par-la-justice-318058>, AFP, 27/08/19, 17:00
> La maire de Parempuyre, en Gironde, interdit (à nouveau) les pesticides à proximité des habitations, France 3 Nouvelle Aquitaine, 27/08/19, 18:11
Alice Robinet
Alors que l'arrêté identique pris par le maire de Langouët vient d'être suspendu ce mardi 27 août par le tribunal administratif de Rennes, la maire de Parempuyre, en Gironde, tente pour la seconde fois d'interdire les pesticides de synthèse dans sa commune.
En mai dernier, le maire de Langoüet, en Ille-et-Vilaine, a décidé d’interdire aux agriculteurs l’utilisation de pesticides de synthèse dans un rayon de 150 mètres autour des habitations via un arrêté municipal.
Une initiative qui a fait grand bruit, jusqu'à susciter une réaction du président de la République Emmanuel Macron, lequel a estimé que Daniel Cueff avait "raison sur ses motivations". Mais la préfète du département, jugeant le texte illégal a saisi le tribunal administratif, qui a suspendu l'arrêté litigieux ce mardi 27 août.
>> Suite à lire à :
<https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/maire-parempuyre-gironde-tente-seconde-fois-interdire-pesticides-cote-habitations-1714701.html>
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14- Nicolas Hulot, de l’ancien allié au lanceur d’alerte, Le Monde, 27/08/19, 18h02
Olivier Faye
Un an après son départ, l’ancien ministre de l’écologie est perçu au gouvernement comme un opposant à Emmanuel Macron.
Nicolas Hulot va bientôt reprendre le large. Pas du gouvernement, ça, il l’a déjà fait il y a tout juste un an, le 28 août 2018. Il avait alors réveillé la France entière – et Emmanuel Macron en particulier – en annonçant de bon matin sur France Inter sa démission du ministère de la transition écologique et solidaire. Non, l’ancien ministre s’apprête à prendre la mer pour un « convoyage », comme il dit, auprès de Marie Tabarly. La fille du défunt navigateur Eric Tabarly est partie clapoter sur les océans à bord du mythique voilier Pen-Duick VI, qu’elle a transformé en « think tank flottant » ; des personnalités – sportifs, scientifiques, etc. – s’y relaient pour réfléchir à l’avenir de la planète. L’écologiste doit profiter d’une escale aux Açores, au milieu de l’Atlantique, pour grimper à bord du navire. De quoi l’éloigner un temps de Paris, où certains ministres commencent à dépeindre leur ancien collègue en opposant au pouvoir.
> Lire aussi Sous la pression écologiste, Emmanuel Macron repasse au vert
Le démissionnaire le plus populaire de France, pourtant, ne fait pas montre d’un activisme débridé depuis un an. Sur le terrain médiatique, en tout cas. Mais quand il l’ouvre, les portes claquent. « Dès que Nicolas Hulot dit quelque chose, ça siffle la fin de la partie… Sa parole porte », reconnaît, dépitée, une ministre. Et contribue à alimenter l’idée que le gouvernement n’en ferait pas assez pour lutter contre le dérèglement climatique. Ses arguments représentent autant de munitions pour les (quelques) gâchettes de l’opposition, à droite, à gauche et chez les écologistes. « Tout le monde a trouvé une mascotte pour taper sur le gouvernement… », souffle une autre ministre. « Il a retrouvé sa liberté de parole, du coup, il parle peu, mais toujours sur des sujets essentiels », souligne son ami Matthieu Orphelin, député de Maine-et-Loire, qui a mis les voiles, lui, loin de La République en marche (LRM).
Il y a eu d’abord la crise des « gilets jaunes ». La hausse de la taxe carbone, qui a jeté une partie du pays sur les ronds-points, était au fond un peu son bébé. Il l’a reconnu sans peine, mais a ajouté un codicille au testament : elle aurait dû s’appuyer, selon lui, sur « un accompagnement social digne de ce nom ». « Je n’ai pas été entendu » sur ce point, a-t-il assuré, en novembre 2018, désignant du doigt Emmanuel Macron et son premier ministre, Edouard Philippe.
« Un garçon gentil, pas un politique »
Après la défense est venue l’attaque. Le père de la Fondation Nicolas Hulot a présenté, en mars, avec le patron de la CFDT, Laurent Berger, et dix-sept autres organisations issues du mouvement social ou environnemental, un « pacte du pouvoir de vivre ». Un quasi-programme politique, qui fait se pâmer à gauche, et mêle préconisations écologiques et sociales dans une liste de soixante-six mesures. Tout cela est « à la limite de la décroissance », estime-t-on alors à Matignon, ce qui n’est pas un compliment. Mais, officiellement, la Macronie se félicite de cette attitude constructive. Car le fil n’est pas rompu entre le président de la République et son ancien ministre, qui échangent encore quelques SMS. « Nicolas Hulot est quelqu’un avec qui (…) j’entretenais un compagnonnage amical, intellectuel et d’engagement », soupire Emmanuel Macron à son sujet sur Europe 1, en novembre 2018. Une proximité suffisante pour convaincre cet ancien compagnon de ne pas (trop) dénigrer publiquement la liste de la majorité aux élections européennes, ce qui peut toujours sauver quelques voix.
« Nicolas, c’est un garçon gentil, pas un politique. Il veut toujours orienter les gens vers le bien », semble regretter Dominique Bourg, ancien vice-président de la Fondation Hulot. Lui a préféré le jour où son ami a présenté sa démission, « très belle ». « Ça a bougé beaucoup de gens en France », rappelle-t-il. On ne sait pas si elle répondait à son alerte matinale de France Inter, mais la jeunesse est en tout cas descendue dans la rue quelques mois plus tard.
Entre Nicolas Hulot et l’exécutif, en fait, les choses se sont vraiment gâtées en juillet. Le gouvernement soumet au Parlement la ratification du CETA, traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. L’ancien animateur de télévision prend la plume dans Le JDD pour fustiger le « moins-disant environnemental, sanitaire et social » de cet accord. Dans Le Monde, le lendemain, il ajoute une charge contre le libre-échange en général. « Il est fini, le temps où j’arrondis les angles, terminé, j’en ai ras le bol », prévient-il. La réplique du chef de l’Etat est sèche : « Quand on s’est battu pour améliorer un texte (…), on ne peut pas dire quelques mois plus tard le contraire. Ou alors il fallait le dire quand on était en responsabilité. »
Les SMS s’espacent, depuis… « Les rapports sont beaucoup plus distants avec le gouvernement et le président de la République, remarque Matthieu Orphelin. Mais Nicolas ne va pas s’opposer systématiquement ou par jeu politique. » Tout le monde ne le comprend pas ainsi au sein du pouvoir. Un opposant, Nicolas Hulot ? « Oui, assure un membre du gouvernement. Son positionnement a changé de nature avec le CETA. Jusque-là, il respectait une ligne de crête. Il joue avec le feu. » Manière de dire qu’il aurait mieux valu s’abstenir d’alimenter la colère des agriculteurs et des « gilets jaunes », qui prennent pour cible les permanences de députés LRM.
> Lire aussi « Ecologie, climat : l’effondrement n’est pas inéluctable »
« Posture de l’intouchable »
Une antienne revient même dans les éléments de langage gouvernementaux : l’ancien ministre n’aurait pas voulu « se coltiner le réel », pour reprendre une expression de la secrétaire d’Etat Emmanuelle Wargon. « Nicolas Hulot est toujours dans le constat de l’urgence et de la nécessité d’agir, assurait ainsi Edouard Philippe au Monde avant l’été. Je suis heureux d’avoir fait ce qu’on a fait avec lui quand il était ministre. Je ne rougis absolument pas de ce qu’on fait. Il est important que des gens parlent fort et d’autres prennent des décisions et assument. »
« Il essaye d’avoir la posture de l’intouchable, écologiquement intouchable, ajoute Daniel Cohn-Bendit, écologiste, lui aussi, mais resté dans le giron d’Emmanuel Macron. On peut dire ça ne suffit pas, mais il y aura toujours les problèmes de la société française, de l’Europe, etc. Même Nicolas Hulot, président de la République, ça ne suffit pas. » Pas certain que cette idée lui trotte dans la tête, d’ailleurs. « Nicolas a retrouvé son rôle traditionnel d’éveilleur de conscience et de lanceur d’alerte », estime plutôt l’ancien député européen écologiste Jean-Paul Besset. Une posture qui convient mieux à un homme décrit comme « cyclothymique », tiraillé entre son engagement et l’envie de profiter des joies de l’existence. « Il n’a jamais été dans une logique d’opposition », assure Pascal Durand, un proche devenu eurodéputé LRM.
Un soir de novembre 2018, le désormais ancien ministre d’Etat remettait à son ami Jean Jouzel, climatologue reconnu, les insignes de commandeur de la Légion d’honneur, à Janzé (Ille-et-Vilaine). « Dans notre Bretagne », comme dit M. Jouzel. Devant les deux cents invités, Nicolas Hulot crâne : la soirée est « bien plus sympathique » que celle qu’il a passée la veille sur le plateau de « L’Emission politique » de France 2, dont il était pourtant la star. A croire qu’il ne supporte pas l’étiquette d’homme politique. Dans un documentaire à son sujet, qui doit être diffusé sur France 5 début octobre, son ancien secrétaire d’Etat à l’écologie, Sébastien Lecornu, affirme : « On ne peut pas demander à un militant associatif, homme de télévision, quelque chose qu’au fond il ne savait pas faire, ou ne pouvait pas faire. » Etre ministre est une affaire de professionnels.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2019/08/27/nicolas-hulot-de-l-ancien-allie-au-lanceur-d-alerte_5503430_1652612.html>
Sur le même sujet :
> Emmenés par Hulot et Berger, 48 associations, ONG et syndicats défendent leur pacte à Matignon, Le JDD, 26/08/19, 19h30
Les représentants de 48 associations, ONG ou syndicats vont présenter mardi au Premier ministre Edouard Philippe un "pacte du pouvoir de vivre » <https://www.pactedupouvoirdevivre.fr/>, 66 propositions concrètes pour réformer le pays et réduire les inégalités.
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.lejdd.fr/Politique/emmenes-par-hulot-et-berger-48-associations-ong-et-syndicats-defendent-leur-pacte-a-matignon-3916068>
Pour aller plus loin :
> [Pacte] 66 propositions pour donner à chacun le pouvoir de vivre <https://www.cfdt.fr/portail/actualites/societe/-pacte-66-propositions-pour-donner-a-chacun-le-pouvoir-de-vivre-srv2_658341>, 04/03/19
> Présentation du Pacte du pouvoir de vivre <https://www.cfdt.fr/portail/presse/dossiers-de-presse/presentation-du-pacte-du-pouvoir-de-vivre-srv2_658446>
> Le site du Pacte du Pouvoir de Vivre <https://www.pactedupouvoirdevivre.fr/>
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15- Faute de "contribuer positivement à la société", les glaces Magnum ou les nouilles d’Unilever vont disparaître, Novethic, 27/08/19
Béatrice Héraud
En juillet, le nouveau PDG d'Unilever a déclaré que le groupe pourrait se séparer de certaines de ses marques si elles ne faisaient pas la preuve de leur durabilité. Et ce, même si elles sont rentables. Un signal fort envoyé au marché par ce géant des produits de grande consommation, considéré comme l'une des multinationales les plus engagées en matière de responsabilité sociétale. Mais cela ne suffit pas pour les partisans de l'économie d'impact.
Les marques qui ne contribuent pas positivement à la société ont-elles encore une place dans le portefeuille des entreprises ? Pour Alan Jope, nouveau président d’Unilever, la réponse est non. Les glaces Magnum, les nouilles instantanées Noodle ou la pâte à tartiner Marmite dont raffolent les anglais, pourraient ainsi disparaître des rayons sous la marque Unilever, faute d’avoir trouvé une raison d’être durable.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/faute-de-contribuer-positivement-a-la-societe-les-glaces-magnum-ou-les-nouilles-instantannees-d-unilever-disparaitront-des-rayons-147614.html>
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16- Nicolas Hulot : une année, 15 tweets et beaucoup de bruit, France Inter, 28/08/19, 06h06
Maxence Lambrecq
Il y a un an, jour pour jour, Nicolas Hulot démissionnait en direct sur France Inter de son poste de ministre de la Transition Ecologique et Solidaire. Il ne supportait plus "la politique des petits pas". Et depuis, il a choisi de raréfier sa parole pour être le plus percutant possible. Ça a fonctionné ?
Au gouvernement, déjà, Nicolas Hulot n'était pas très bavard. Depuis le 28 août dernier, il l'est encore moins. Il a accordé en l'espace de 12 mois, seulement 8 interviews et n'a rédigé qu'une petite quinzaine de tweets, et encore moins de posts Facebook. "Ce n'est pas une question de paresse, mais bien une stratégie" assure tout de suite un de ses amis
La personnalité politique préférée des Français a d'abord commencé par une cure de silence. Trois mois sans un mot, sans une activité. Puis, il fait son retour, fin novembre, en prime time dans l'Emission politique de France 2, où il juge "évitable" la crise des gilets jaunes. Première flèche. Il décoche la seconde en février. Son ami député, Mathieu Orphelin, quitte le groupe de La République en marche à l'Assemblée parlant "d'échec collectif" à propos de la transition écologique.
Au printemps, Libération lui demande "quelles ont été les avancées environnementales depuis le début du quinquennat ?" Il répond "rien de structurant. La moisson est maigre." Et évidemment, les oppositions en font leur miel. Les écologistes en profitent en pleine campagne des Européennes. Nicolas Hulot ne donne d'ailleurs aucune consigne de vote, et ne réagit pas à l'annonce des résultats.
Mi-juin, il renoue avec la politique et s'allie avec le patron de la CFDT, Laurent Berger, pour lancer, avec sa fondation, "le pacte du pouvoir de vivre". Nouveau coup de pression sur le gouvernement. Trois mois plus tard, ce 27 août, Edouard Philippe a consenti à recevoir ses signataires à Matignon. Nicolas Hulot était représenté par un salarié de sa fondation, qui a "apprécié le dialogue mais attend maintenant des décisions".
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/nicolas-hulot-une-annee-15-tweets-et-beaucoup-de-bruits>
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17- Pesticides : la FNSEA préfère des solutions "au cas par cas" pour protéger les riverains, AFP, 28/08/19, 09:00
La FNSEA préfère des solutions "au cas par cas" pour protéger les riverains de fermes agricoles des épandages de pesticides, plutôt qu'une délimitation stricte par la loi qui conduirait à des pertes de revenus, a indiqué mercredi la présidente de la première organisation agricole Christiane Lambert.
"Que les riverains se posent des questions, c'est normal, au regard de tout ce qui est dit, y compris de faux, sur les pesticides, que l'on cherche des solutions au cas par cas pour voir comment protéger les riverains, c'est normal" a déclaré Mme Lambert sur Radio Classique.
La responsable a critiqué l'initiative du maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) qui a pris un arrêté interdisant l'utilisation de produits phytopharmaceutiques "à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d'habitation ou professionnel".
"Pourquoi pas 200 ou 300 mètres ?" a-t-elle demandé. "Pourquoi pas la même chose pour les voitures qui n'auraient plus le droit de se garer dans sa commune ? Chaque maire ne peut pas, comme ça, décider de lui-même sur des sujets très complexes et qui relèvent de l'autorité de l'Etat". L'arrêté a été suspendu mardi par la justice.
Selon Mme Lambert, une généralisation par la loi de cette interdiction dans la France entière aurait pour effet "d'ensauvager 15% du territoire français". "Et qui va payer ?" s'est-elle interrogée, en précisant qu'elle allait rencontrer prochainement la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne à ce sujet.
Mme Borne a en effet affirmé mardi partager "totalement la préoccupation du maire de Langouët" et annoncé un projet de réglementation pour instaurer une "zone minimale entre les épandages et les habitations".
Mme Lambert a regretté la "radicalisation" antipesticides de "certains militants" qui contribue selon elle à parfois nourrir l'hostilité vis-à-vis d'agriculteurs.
"Il y a eu tellement de +buzz+ pour diaboliser, de la part d'associations dont je ne donnerai pas le nom (...) pour diaboliser les phytos et dire qu'un monde sans phyto est tout à fait possible, alors qu'on sait très bien qu'un monde sans médicament" ne l'est pas, a-t-elle assuré.
"Il y a une incompréhension qui s'est créée, probablement certains militants sont allés un peu loin dans la diabolisation", a-t-elle ajouté en se félicitant néanmoins de voir que durant le débat parlementaire sur l'accord commercial avec le Canada (CETA), les écologistes étaient du même côté que la FNSEA face au gouvernement.
<https://information.tv5monde.com/info/pesticides-la-fnsea-prefere-des-solutions-au-cas-par-cas-pour-proteger-les-riverains-318219>
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18- Entretien. Démission de Nicolas Hulot : un an après, "ce sont les citoyens qui mettent la pression sur les politiques", France Bleu, 28/08/19, 10:46
Propos recueillis par Géraldine Houdayer
Il y a un an jour pour jour, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot annonçait sa démission et disait vouloir provoquer un "électrochoc". Aujourd'hui, pour le député Matthieu Orphelin, proche de l'ancien ministre, l’électrochoc a bien eu lieu, mais surtout dans la société civile.
Il y a un an jour pour jour, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot annonçait sa démission en direct sur France Inter, et disait vouloir provoquer un "électrochoc" sur la prise en compte des questions environnementales, aussi bien de la part des politiques que de la société civile. Aujourd'hui, pour le député ex-LREM Matthieu Orphelin, la prise de conscience a bien eu lieu, mais elle part de la société civile, et ce sont bien les citoyens qui poussent les politiques à agir. Interrogé par France Bleu, le député du Maine-et-Loire souhaite que le gouvernement aille plus loin sur ces questions.
L'électrochoc souhaité par Nicolas Hulot a-t-il eu lieu ?
Matthieu Orphelin : Cet électrochoc, il a eu lieu plus dans la société civile que dans la classe politique pour l'instant. Cette année, il y a eu une vraie prise de conscience des citoyens, et le départ de Nicolas Hulot en a été l'un des éléments. On l'a vu avec les marches pour le climat, qui ont débuté en France quelques semaines après le départ de Nicolas Hulot. Il y a eu la pétition "L'affaire du siècle", où 2,3 millions citoyens ont attaqué l'État en justice pour inaction climatique, il y a les grèves pour le climat de la jeunesse, des lycéens, des étudiants. Cette prise de conscience très forte des citoyens est aussi alimentée par les rapports du Giec, les alertes de plus en plus fortes des scientifiques. Il y a partout une vraie prise de conscience, poussée par la jeunesse.
En politique, ça reste malheureusement plus compliqué. Bien sûr, les partis parlent de mieux en mieux d'écologie, c'est allé dans la bonne direction, mais certains ont encore du mal à adapter leur action à l'urgence climatique. La prise de conscience des politiques est en retard par rapport à la société.
>> Suite à lire à :
<https://www.francebleu.fr/infos/environnement/un-apres-la-demission-de-nicolas-hulot-le-depute-matthieu-orphelin-1566834378>
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19- Enquête. Ces entreprises qui polluent, ferment et abandonnent tout derrière elles, France Info, 28/08/19
Thomas Baïetto et Raphaël Godet
C'est un panneau comme on en voit dans le métro ou sur les palissades des chantiers. De ceux qui vous proposent de devenir propriétaire, dans un nouvel immeuble en construction, "proche de toute commodité". Des lettres blanches, des images de synthèse du futur bâtiment, un macaron "promo"… Tout y est. A ceci près que le texte ne doit pas grand-chose au clavier policé d'un service marketing. "Polluland. Vous y resterez… pour l'éternité. Devenez propriétaire, développez votre cancer en toute tranquillité", lit-on sur la bâche brandie par des habitants de Romainville (Seine-Saint-Denis), une commune à l'est de Paris. Nous sommes sur l'ancien site de Wipelec, un terrain industriel pollué, entre autres, au trichloréthylène (TCE), un solvant cancérogène. Un immeuble d'habitation doit bientôt se dresser sur le terrain vague.
Plus à l'Ouest, dans les Yvelines, l'usine Matrax n'aiguise pas encore l'appétit des promoteurs. Difficile d'imaginer des appartements flambant neuf dans cette carcasse rouillée de plusieurs hectares. Les bâtiments administratifs de cet ancien sous-traitant automobile font surtout le bonheur des squatteurs. En levant les yeux, on se demande comment la bouche d'aération tient encore debout. Des morceaux d'amiante jouent à cache-cache avec de vieux bidons, l'herbe a poussé autour des poteaux et des tags tapissent les murs.
A deux heures de là, l'usine Citron du Havre (Seine-Maritime) a meilleure allure. Sur les photos, son hall d'accueil donne l’impression qu'il y avait encore des ouvriers hier. Mais neuf ans après la fermeture de cette entreprise de recyclage de déchets, la dépollution n'a pas avancé. Il resterait encore 110 000 tonnes de mâchefers bourrés de métaux lourds. Quand il pleut, l'eau s'infiltre à l'intérieur de ces grands monticules de terre et de gravats et disperse des polluants dans la nature.
Ces trois usines, que vous nous avez signalées dans le cadre de notre opération #AlertePollution, font partie des 6 987 sites et sols pollués répertoriés par l'Etat dans une base de données nommée Basol. Ils racontent l'histoire compliquée de la dépollution, d'un Etat impuissant, face à des industriels peu soucieux de l'environnement et du principe pollueur-payeur.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/alerte-pollution/enquete-franceinfo-ces-entreprises-qui-polluent-ferment-et-abandonnent-tout-derriere-elles_3569207.html>
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20- A New York, Greta Thunberg appelle à "cesser de détruire la nature", AFP, 29/08/19, 01:00
Catherine Triomphe
A peine arrivée à New York après 15 jours de traversée de l'Atlantique, la jeune égérie pour le climat Greta Thunberg a appelé Donald Trump à "écouter la science" et l'humanité à "cesser de détruire la nature".
"Greta ! Greta !": la jeune Suédoise de 16 ans a accosté sous un ciel gris à la pointe sud de Manhattan vers 16 heures locales (20H00 GMT), sous les applaudissements de quelques centaines de personnes qui l'attendaient sur le quai, et après avoir été brièvement escortée par 17 bateaux de l'ONU - une référence aux 17 objectifs de développement durable de l'organisation pour 2030.
A peine débarquée, elle a affiché sa détermination à continuer à se battre pour le climat comme elle le fait depuis un an, au point de devenir une star pour des centaines de milliers de jeunes qui répondent chaque vendredi à son appel de faire l'école buissonnière pour attirer l'attention sur l'urgence climatique.
"La crise du climat est une crise mondiale, la plus grande crise à laquelle soit confrontée l'humanité", a-t-elle déclaré.
"Il faut que nous soyons unis et que nous nous soutenions mutuellement et que nous agissions, sinon il pourrait être trop tard. N'attendons plus, agissons maintenant !"
Interrogée à savoir quel message elle avait pour le président climato-sceptique américain Donald Trump, qui pourrait se retrouver comme elle à l'ONU pour le sommet sur le climat le 23 septembre, elle a semblé peu optimiste.
"Mon message pour lui est +Ecoutez la science !+ Mais clairement, il ne le fait pas (...) Si personne n'a pu le convaincre de l'urgence de la crise climatique, pourquoi pourrais-je y arriver ?", a déploré l'adolescente.
Plus tard, évoquant les attaques répétées du président américain contre les éoliennes, elle a glissé en riant : "je suis assez sûre que les éoliennes ne causent pas le cancer".
Des propos sans doute appréciés par le maire démocrate de New York Bill de Blasio.
"Greta Thunberg a montré plus de leadership sur le climat en une traversée de l'océan que tout le gouvernement Trump depuis son arrivée au pouvoir", avait affirmé le maire dans un tweet juste avant son arrivée à Manhattan.
Soulignant aussi avoir entendu parler pendant sa traversée des incendies qui ravagent l'Amazonie, vitale pour la planète, la jeune femme les a jugés "désastreux" et estimé que c'était le "signe clair qu'il faut arrêter de détruire la nature".
L'amarrage du Malizia II à New York marque la fin d'un périple entamé le 14 août à Plymouth, en Grande-Bretagne, pour terminer par un passage devant la Statue de la Liberté et un amarrage près de l'embouchure de la rivière Hudson, à l'ouest de Manhattan.
L'adolescente, désormais reconnaissable dans le monde entier à son visage poupin et ses longues tresses, avait alors embarqué avec son père à bord du voilier à zéro émission carbone Malizia II, skippé par Pierre Casiraghi, fils de la princesse Caroline de Monaco, et l'Allemand Boris Herrmann.
Greta Thunberg, diagnostiquée autiste Asperger à l'âge de 12 ans, avait refusé de prendre l'avion à cause des émissions de carbone que ce moyen de transport génère.
- Première manifestation vendredi -
Le voyage, dans des eaux parfois agitées, avec un seau pour uniques toilettes, a clairement été fatiguant, même si elle a souligné que "la puissance et la beauté de l'océan (lui) avaient rappelé que nous devons arrêter de détruire le monde dans lequel nous vivons".
"Mon cerveau ne fonctionne plus bien", s'est-elle excusée alors qu'elle bafouillait brièvement lors de la conférence presse.
"C'est fou qu'il faille qu'une personne de 16 ans traverse l'Atlantique pour affirmer ses vues," a-t-elle ajouté.
Si son mouvement "FridaysforFuture" a inspiré des foules de jeunes gens à travers le monde, Greta Thunberg a aussi ses détracteurs.
Ces derniers jours, certains ont notamment moqué son voyage en bateau, faisant valoir que plusieurs membres de l'équipage du voilier avaient prévu de revenir en Europe en avion, et que son voyage contribuerait donc aussi à polluer la planète.
Mais ce genre de polémique ne semble pas entamer la détermination de l'adolescente, qui a prévu une série de rencontres et d'actions militantes à New York avant le sommet du 23 septembre.
Si elle a abrégé la conférence de presse pour aller "se reposer", elle a indiqué qu'elle participerait dès vendredi à une marche de jeunes devant l'ONU.
Elle prévoit aussi de manifester le vendredi 20 - juste avant le sommet du 23 - et le 27 septembre.
Outre les Etats-Unis, elle a également prévu de se rendre au Canada, au Mexique et à Santiago du Chili pour une autre conférence de l'ONU en décembre.
<https://information.tv5monde.com/info/new-york-greta-thunberg-appelle-cesser-de-detruire-la-nature-318325>
Sur le même sujet :
> Arrivée à New York, Greta Thunberg déplore que Trump refuse d’« écouter la science » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/08/29/arrivee-a-nez-york-greta-thunberg-deplore-que-trump-refuse-d-ecouter-la-science_5503927_3244.html>, Le Monde avec AFP, 29/08/19, 04h16
> Climat : première manifestation avec Greta Thunberg à New York <https://information.tv5monde.com/info/climat-premiere-manifestation-avec-greta-thunberg-new-york-318727>, AFP, 31/08/19, 00:00
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21- Bolsonaro défie encore Macron et sème la confusion sur l'aide à l'Amazonie, AFP, 29/08/19, 04:00
Jordi Miro avec Pascale Trouillaud à Rio de Janeiro
Le président brésilien Jair Bolsonaro a de nouveau alimenté la polémique mercredi avec le président français Emmanuel Macron, semant la confusion quant à l'aide internationale que le Brésil serait prêt à recevoir pour lutter contre les incendies en Amazonie.
Il a également accusé "l'Allemagne, et particulièrement la France, d'être en train d'acheter (la) souveraineté brésilienne" avec l'offre d'aide du G7 contre les incendies qui font rage dans la plus grande forêt tropicale du monde.
Ces incendies sont loin d'être "sous contrôle", contrairement à ce qu'affirme le gouvernement depuis plusieurs jours : 1.044 nouveaux départs de feu ont été constatés mardi dans tout le Brésil, dont plus de 50% en Amazonie, a indiqué mercredi l'Institut national de recherche spatiale (INPE).
Le nombre feux de forêt depuis janvier dans le pays (83.329), est le plus élevé depuis 2010, selon l'INPE. Ils sont souvent provoqués par des agriculteurs ou éleveurs de bovins qui veulent plus de terres, et que la politique du gouvernement actuel encourage.
Après avoir reçu le président chilien Sebastian Pinera, invité à Biarritz (France) en marge du G7 le week-end dernier, Jair Bolsonaro, qui ne s'est toujours pas rendu en Amazonie, a fait des déclarations belliqueuses et créé la confusion.
On ignorait si le Brésil, qui a rejeté l'aide financière du G7 mardi matin en attendant que M. Macron "retire ses insultes" contre M. Bolsonaro, puis l'a acceptée mardi soir sous certaines conditions, l'a effectivement de nouveau rejetée mercredi matin.
M. Macron "m'a traité de menteur et à deux reprises a dit que la souveraineté (brésilienne sur) l'Amazonie devait être relativisée", a dit Jair Bolsonaro à des journalistes. "Nous pourrons nous parler quand il se sera rétracté après ce qu'il a dit contre ma personne."
Les dramatiques incendies qui sévissent en Amazonie ont provoqué une crise diplomatique entre Brasilia et Paris, qui menace de ne pas signer l'accord de libre-échange UE-Mercosur et dont il semble totalement vain d'attendre la moindre "rétractation".
M. Macron avait accusé la semaine dernière M. Bolsonaro d'avoir "menti" sur ses engagements environnementaux. La France a été copieusement attaquée par ailleurs par le gouvernement brésilien, et M. Bolsonaro a traité de M. Macron de "colonialiste" avant de s'en prendre à son épouse Brigitte.
Mercredi, M. Bolsonaro a retiré un commentaire offensant pour Mme Macron publié sur Facebook afin d'"éviter une mauvaise interprétation", a indiqué le porte-parole du président brésilien.
- "Le Brésil n'est pas à vendre" -
Au grand dam de Brasilia, Emmanuel Macron s'était aussi interrogé sur l'opportunité de conférer un statut international à la forêt amazonienne, au cas où les dirigeants de la région prendraient des décisions nuisibles pour la planète.
"Il est important de redire que l'Amazonie du Brésil est sous souveraineté brésilienne", a martelé M. Bolsonaro, dont le pays abrite 60% de la gigantesque forêt tropicale.
"Le Brésil n'est pas à vendre pour 20 millions (de dollars), ni 20 milliards", a-t-il poursuivi, évoquant "la taille de (...) la huitième économie du monde".
Il a toutefois ajouté que "le Brésil peut accepter toute aide bilatérale".
Le président chilien Sebastian Pinera a apporté mercredi son soutien au Brésil : "il faut se souvenir que certaines années il y a eu des incendies bien pires", a-t-il dit, reprenant des propos de Jair Bolsonaro.
"Nous aimons tous l'Amazonie, les neuf pays (qui l'abritent) y exercent leur souveraineté", à dit M. Pinera. Il a annoncé l'envoi de quatre avions du Chili, qui vont s'ajouter à la quinzaine d'appareils que le Brésil a déployés depuis le week-end dernier, avec 2.500 soldats.
Le Brésil a accepté une proposition du Pérou et de la Colombie d'un sommet régional le 6 septembre dans une ville frontalière des trois pays pour coordonner la préservation de l'Amazonie.
Dans l'Etat de Rondônia (nord-ouest), l'un des plus affectés par les incendies, la capitale Porto Velho se retrouvait sous un couvercle de fumée.
Le vice-président brésilien, le général Hamilton Mourao, a dénoncé dans une tribune publiée mercredi par le quotidien Estado de S. Paulo sous le titre "Notre Amazonie" la "campagne internationale" contre le Brésil.
Il a fustigé "ces dirigeants de pays européens" qui "essaient de saboter les accords historiques tel celui signé (fin juin) entre l'Union européenne et le Mercosur", qui doit encore être ratifié.
La Bolivie frontalière connait également des incendies dramatiques qui ont entraîné la suspension de la campagne électorale.
Par ailleurs, plusieurs marques internationales de l'habillement ont menacé de suspendre leurs achats de cuir brésilien en raison de la politique environnementale menée par le Brésil en Amazonie, une mesure qui ne s'est toutefois "pour l'heure" pas concrétisée selon les professionnels du secteur.
"Nous avons reçu récemment avec beaucoup d'inquiétude un communiqué nous informant de la suspension des achats de cuir au Brésil de certains importateurs mondiaux parmi les plus importants", écrit le Centre des industries de tannerie du Brésil, cité par le journal Folha de S.Paulo.
<https://www.courrierinternational.com/depeche/bolsonaro-defie-encore-macron-et-seme-la-confusion-sur-laide-lamazonie.afp.com.20190828.doc.1jt8wk.xml>
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22- Pour la rentrée, le gouvernement veut « pousser les feux sur l’écologie », Le Monde, 29/08/19, 04h15
Alexandre Lemarié et Olivier Faye
Projet de loi antigaspillage, convention citoyenne pour le climat... L’exécutif veut mettre son agenda vert au premier plan en cette rentrée. Certains dénoncent une tentative d’Emmanuel Macron pour récupérer des voix dans l’électorat écologiste.
La rentrée des classes du gouvernement sera verte ou ne sera pas. Avant même d’aller lisser les joues des bambins qui retournent à l’école, Edouard Philippe a décidé d’afficher sa détermination sur le plan écologique. Le premier ministre devait se rendre à Roubaix (Nord), jeudi 29 août, pour un déplacement sur le thème « zéro déchets, zéro gaspillage », en compagnie de la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, et de sa secrétaire d’Etat, Brune Poirson. Une manière d’illustrer le projet de loi antigaspillage que cette dernière doit porter au Sénat à partir du 24 septembre.
Une manière, surtout, de se placer dans les pas d’Emmanuel Macron, qui assure avoir « changé » en achevant sa conversion écolo. Le chef de l’Etat a lancé une offensive internationale, ces derniers jours, en appelant à la mobilisation en faveur de l’Amazonie – qui est en proie à de violents incendies – et en annonçant ne pas vouloir signer « en l’état » l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Il veut ainsi dénoncer le non-respect par le Brésil de ses engagements environnementaux. Ne reste plus, dans ce contexte, qu’à convaincre que le gouvernement, en France, agit.
> Lire aussi Comprendre le revirement d’Emmanuel Macron sur l’accord UE-Mercosur
« Nous avons décidé, avec beaucoup de constance, de pousser nos feux sur l’écologie. Nous n’en avons pas fait assez, on veut en faire plus, assure-t-on ainsi à Matignon. Quand le président de la République dit “j’ai changé”, c’est le cas de beaucoup de Français aussi. Ils attendent la transition écologique. On a la pression, et on se la met. »
Une politique des petits pas
Outre le projet de loi porté par Brune Poirson, le grand rendez-vous de la rentrée sera celui de la convention citoyenne sur le climat. 150 citoyens sont tirés au sort depuis le 26 août ; ils auront pour tâche de servir d’aiguillon à la politique du gouvernement, en rendant une liste de préconisations à la fin du mois de janvier 2020. Le projet de loi LOM sur les mobilités, censé mettre l’accent sur le sujet, lui aussi, doit par ailleurs être présenté à l’Assemblée nationale, le 2 septembre, en commission. De leur côté, les députés de La République en marche (LRM) vont consacrer en priorité leur séminaire de rentrée, le 19 septembre, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à la transition écologique.
Cet agenda vert se veut, pour reprendre la terminologie gouvernementale,« concret » et « pragmatique ». « La transition doit tenir compte des Français, de leur mode de vie, des emplois », défend l’entourage de M. Philippe. En clair, prendre son temps et ne pas soulever de haut-le-cœur dans la population. Contrairement à ce qui s’est passé avec la hausse de la taxe carbone, qui a engendré la crise des « gilets jaunes »… Une politique des petits pas, qui suscite l’incompréhension chez les écologistes. Elle a conduit Nicolas Hulot à claquer la porte du gouvernement, il y a tout juste un an. « Il ne se passe pas grand-chose depuis son départ du ministère de l’écologie, regrette Jean Jouzel, climatologue et membre du GIEC. Même si l’écologie est dans les discours, dans la réalité, il n’y a pas de décisions suffisantes. »
« Les beaux discours et les alertes, c’est bien. Mais il faut surtout des actes et de la cohérence ! », exige de son côté le chef de file d’Europe écologie – Les Verts (EELV), Yannick Jadot, qui liste une série de « contradictions » de la part du pouvoir. « Emmanuel Macron dit vouloir défendre l’Amazonie mais la France est le premier importateur de sojas des Amériques et favorise l’élevage industriel sur notre territoire, qui dépend du soja brésilien ! », déplore le député européen, qui plaide pour un embargo sur ce produit. L’écologiste reproche aussi au gouvernement d’avoir accordé en Guyane, le 31 juillet, des permis d’exploration de mines d’or sur une surface de 5 000 hectares, ou encore d’avoir réduit le budget alloué à l’isolation des bâtiments.
L’électorat écologiste a un socle constitué
« L’objectif de Macron n’est pas de sauver le climat et la biodiversité mais de récupérer des voix dans l’électorat écolo », accuse celui qui a conduit EELV au score de 13,5 % aux élections européennes, en mai. « Macron a compris le danger politique. Il a bien saisi que la dynamique en faveur de l’écologie ne s’arrêtera pas et qu’à côté de lui et de l’extrême droite, un troisième pôle est en train d’émerger », souligne Delphine Batho, députée (Génération écologie) des Deux-Sèvres et ex-ministre de l’environnement.
> Lire aussi A Biarritz, Macron mène l’offensive sur l’écologie
De fait, il y a urgence pour la majorité. A Matignon, l’entourage d’Edouard Philippe observe de près les sondages en vue des élections municipales de mars 2020. En particulier dans les grandes villes. « Le fait nouveau, c’est que l’électorat écologiste a un socle constitué, qui tourne autour de seize à vingt-deux points. Quel que soit le profil du candidat écologiste, il aura un socle minimal d’électeurs », prédit un conseiller du premier ministre, qui a sous les yeux les chiffres d’une douzaine de grandes villes. A chaque fois, le candidat écolo y arrive en deuxième position. Or, comme le souligne un proche de M. Macron, « il y a une très grande porosité » entre l’électorat écologiste et celui du chef de l’Etat. Il convient donc de bien choisir ses mots et ses actes.
L’opération séduction semble pour l’instant porter ses fruits dans l’opinion. Le redressement de la cote de popularité de M. Macron en août (+2 points), avec 34 % de Français satisfaits de son action, s’explique en grande partie par une progression auprès des électeurs se disant proches d’EELV (41 % de satisfaits, +14 points), selon un sondage IFOP pour le Journal du dimanche, publié le 25 août.
Peu importe que l’offensive soit intéressée ou non, la chef de file des écologistes de la majorité, Barbara Pompili, se réjouit en tout cas « des engagements pris »par le gouvernement et veut croire à un changement de mentalité. « L’exécutif avait déjà pris conscience que l’enjeu écologiste était incontournable, mais là, on est passé à une autre étape. Emmanuel Macron et Edouard Philippe semblent avoir pris conscience de l’urgence écologique. C’est une évolution positive », juge la députée LRM de la Somme, faisant fi des critiques. « Le gouvernement aurait intérêt à plus écouter et travailler avec les associations écologistes », nuance de son côté le député (ex-LRM) du Maine-et-Loire, Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot.
Incarner le virage vert de l’exécutif
« Pour l’opposition, c’est toujours trop ou pas assez ! », s’agace Bérangère Abba, députée LRM de Haute-Marne. « Il est facile de souligner ce qu’il reste à faire mais, en réalité, la somme des actions concrètes déjà menées est énorme », estime son collègue de l’Isère, Jean-Charles Colas-Roy. Pour mettre en avant le bilan de la majorité, les deux responsables de la thématique « transition écologique » au sein du parti présidentiel citent la prime à la conversion pour les voitures polluantes, l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’arrêt du projet minier de la Montagne d’or en Guyane, l’augmentation du chèque énergie, ou encore la fermeture des quatre dernières centrales à charbon du pays d’ici à 2022.
Au-delà des municipales, l’écologie n’est pas sans importance en prévision de la prochaine élection présidentielle, en 2022, voire plus loin. « Les partis de droite et de gauche ont été en peine de définir une doctrine sur le sujet. La question écologique repose toute la question des catégories politiques traditionnelles, elle va les redéfinir, estime ainsi Ismaël Emelien, ex-conseiller spécial de M. Macron à l’Elysée, qui est resté en lien avec le chef de l’Etat. Le relatif bon score de LRM aux européennes est en partie explicable par le fait que la dimension écologique a été traitée pendant la campagne. »
Certains, comme le député de la Vienne, Sacha Houlié, définissent maintenant le macronisme comme un « libéral-écologisme », qui s’opposerait au bloc autoritaire représenté par Marine Le Pen. Face à l’instabilité du ministère de la transition écologique et solidaire – qui a connu trois titulaires du poste en deux ans –, M. Macron semble donc décidé à incarner lui-même le virage vert de l’exécutif. Peu importe qu’Elisabeth Borne soit « encore moins connue que François de Rugy », comme le souligne un familier du pouvoir, ou qu’elle n’ait pas le rang de ministre d’Etat, contrairement à ses prédécesseurs. Comme souvent en Macronie depuis deux ans, tout passe par le chef.
> Lire aussi Sous la pression écologiste, Emmanuel Macron repasse au vert
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/08/29/pour-la-rentree-le-gouvernement-veut-pousser-les-feux-sur-l-ecologie_5503966_823448.html>
Sur le même sujet :
> Le gouvernement insiste sur la carte verte, AFP, 29/08/19, 16:00
Jérémy Marot
Place à "une écologie souriante" qui ne serait pas qu'un "truc de bobo" : Edouard Philippe a teinté de vert sa rentrée politique, comme promis pour l'acte II du quinquennat, en réservant son premier déplacement à Roubaix, terrain d'une expérimentation zéro déchet.
Mi-perplexe, mi-amusé, le Premier ministre observe une pincée de poudre de coquille d'oeuf versée dans le creux de sa paume et l'étale avec son pouce. "Eh bien, j'ai appris quelque chose", souffle-t-il en s'adressant à Magdalene Deleporte, habitante de Roubaix, qui vient d'expliquer avoir récuré efficacement et à peu de frais le fond de son compotier grâce à cette astuce.
A l'heure où l'exécutif a choisi d'insister sur la thématique environnementale, cette visite dans la ville du Nord, frappée d'un important taux de pauvreté (44,3% en 2016 selon l'Insee), doit illustrer la possibilité d'une écologie du quotidien bénéfique à la population. "Une écologie souriante", lance même Edouard Philippe, reprenant à son compte une expression du maire (DVD) Guillaume Delbar.
"Ce qui nous a intéressés, c'est d'essayer de battre en brèche une idée un peu agaçante selon laquelle tout ce qui est économie circulaire, réemploi, recyclage, ce serait un truc de bobo", développe Edouard Philippe
"C'est bon économiquement et bon écologiquement", témoigne-t-il encore devant la presse, en prenant pour preuve les calculs de Mme Deleporte, qui fait partie des 500 familles zéro déchet de la ville : 1500 euros épargnés par an en fabriquant soi-même lessive, shampoing ou éponges, soit "deux semaines de vacances" avec son mari et ses deux filles.
"Il ne s'agit pas de dire que tout le monde doit vivre comme cela, mais il s'agit de dire que c'est possible et que nous pouvons, avec un certain nombre de textes, avec un certain nombre d'incitations de la part du gouvernement, favoriser ceux qui font ce choix", plaide-t-il encore.
Accompagné de la nouvelle ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, de la secrétaire d'Etat Brune Poirson, ou encore du patron de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'Energie (Ademe) Arnaud Leroy, le Premier ministre a longuement écouté des entrepreneurs roubaisiens spécialisés dans l'économie circulaire. Il en est ressorti avec "beaucoup de pêche" et la conviction que le projet de loi anti-gaspillage, dont l'examen va débuter au Parlement fin septembre, "va dans le bon sens".
- "Que les choses bougent" -
Lui qui ne prétend "pas du tout être le plus vertueux ni le plus exemplaire" en la matière l'assure : "j'ai compris que le sujet est important". Au fond de la cuisine de Mme Deleporte, il embraye : "ce que je retiens à l'issue du Grand débat, c'est que les Français veulent qu'il se passe quelque chose. Pas une taxe, mais que les choses bougent".
L'exécutif a donc saisi la balle au bond, à l'image de l'activisme vert d'Emmanuel Macron durant le G7, prompt à défendre l'Amazonie et à dénoncer l'accord de libre-échange UE-Mercosur. "J'ai changé ces derniers mois, très profondément", martèle le chef de l'Etat.
Idem au gouvernement où "on veut montrer qu'on ne lâche pas la balle, qu'on a compris le problème et que ce n'est pas qu'un sujet pré-élection européenne", prévient un proche du Premier ministre.
A ceux qui corrèlent cette accélération au score important obtenu par la liste des Verts aux européennes (13,5%), Edouard Philippe rétorque que cette volonté "de s'engager davantage" en matière d'écologie n'est "pas un choix de circonstance".
"J'observe qu'il y a quelque temps, ils nous disaient qu'on ne faisait pas assez et maintenant j'entends qu'ils disent qu'on en fait trop", grince-t-il, en rappelant qu'Emmanuel Macron avait "placé ce thème au coeur de l'acte II" du quinquennat.
Il n'en reste pas moins que le redressement progressif de la cote de popularité de l'exécutif après la crise des "gilets jaunes" semble être en partie dû au succès enregistré auprès des électeurs Europe Ecologie Les Verts : 41% de satisfaits en août, +14 points par rapport à juillet selon un sondage Ifop pour le JDD. Une donnée non négligeable à sept mois des municipales.
<https://information.tv5monde.com/info/le-gouvernement-insiste-sur-la-carte-verte-318470>
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23- Traité sur la haute mer : peu de progrès, regrettent des ONG, AFP, 30/08/19, 19:00
Des ONG ont déploré vendredi, au terme de deux semaines de discussions au siège des Nations unies, l'absence de progrès tangibles dans les négociations sur un traité destiné à protéger la haute mer et les fonds marins.
"L'absence de volonté politique pour obtenir des progrès à ces négociations est alarmante, car clairement des pays préfèrent l'exploitation à la protection" des océans, a dénoncé dans un communiqué Sandra Schoettner, de l'organisation Greenpeace, à l'issue d'entretiens ayant réuni plus de 190 pays.
"Il est très décevant de constater que les ambitions lors de cette réunion ne correspondent pas au niveau d’urgence requis pour sauver nos océans et protéger notre planète contre l’urgence climatique et la perte massive de biodiversité à laquelle nous faisons face", a-t-elle ajouté.
La responsable de Greenpeace a notamment ciblé dans son communiqué l'Union européenne, coupable à ses yeux de proposer "des solutions insuffisantes et qui ne représentent pas un réel changement pour nos océans".
Plus mesurée, Liz Karan, de l'organisation Pew, a aussi regretté auprès de l'AFP que "les progrès étaient parfois lents".
Mais, a-t-elle noté, plusieurs pays proposent "des propositions alternatives" et celles-ci "contribueront à faire avancer les négociations" pour "finaliser au début de 2020 un accord qui protégera la vie marine en haute mer au profit des générations actuelles et futures".
Une quatrième session de négociations --pour une protection d'au moins 30% des océans d'ici à 2030-- est encore prévue avant la signature d'un traité contraignant, programmée en 2020.
Le futur document doit notamment permettre de créer des aires marines protégées, de favoriser le partage d'études d'impact environnemental, ainsi que de renforcer les capacités et les transferts de technologies marines.
Le marché mondial des biotechnologies marines pourrait peser 6,4 milliards de dollars d'ici 2025.
En 1982, les Nations unies avaient adopté une convention sur le droit de la mer, mais qui gardait pour la haute mer un principe de liberté, de survol, de navigation, de pêche et de recherche scientifique. La Convention est entrée en vigueur en 1994, sans participation des Etats-Unis.
Depuis, le transport maritime de marchandises s'est considérablement développé, des câbles sous-marins reposent dans le fond des océans et leurs ressources suscitent de multiples convoitises.
<https://information.tv5monde.com/info/traite-sur-la-haute-mer-peu-de-progres-regrettent-des-ong-318718>
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24- À l'ombre de Jair Bolsonaro, Donald Trump multiplie les assauts contre l'environnement, France 24, 30/08/19, 22:22
Sébastian Seibt
Le président américain Donald Trump s'est montré très actif en août pour faire prévaloir les intérêts économiques sur les considérations environnementales.
Le président américain Donald Trump profite du statut de nouvel épouvantail de la lutte contre le réchauffement climatique de son homologue brésilien Jair Bolsonaro pour continuer à entretenir son image de pollueur en chef.
Le locataire de la Maison Blanche a multiplié, ces derniers jours, les initiatives afin de détricoter les mesures en place aux États-Unis pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. La dernière prouesse de l’administration Trump en la matière a été de proposer, jeudi 29 août, d’abolir les règles pour lutter contre les fuites de méthane dans l’atmosphère. Ce gaz est pourtant considéré comme l’un des principaux moteurs du réchauffement climatique avec le dioxyde de carbone.
Mais Donald Trump ne s’est pas arrêté à cette mesure, qui a même pris au dépourvu les majors du pétrole. Il veut aussi mettre fin à la protection dont bénéficie la plus grande forêt nationale des États-Unis, faciliter l’exploitation économique de zones abritant des espèces protégées, ou encore amoindrir la portée de la loi sur la pollution des eaux. Tout ça en moins d’un mois.
Plus de méthane dans l’air. La décision de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) de proposer la fin d’une réglementation de 2016 visant à lutter contre les fuites de méthane dans l’air a suscité un tollé quasi-généralisé. La mesure, datant de l’ère Obama, faisait, en effet, l’objet d’un large consensus. Les grands groupes pétroliers, pourtant concernés au premier chef par cette réglementation, avaient salué cette initiative du prédécesseur de Donald Trump.
>> Suite à lire à :
<https://www.france24.com/fr/20190830-donald-trump-environnement-climat-methane-foret-alaska-energie-economie-amerique>
Sur le même sujet :
> SMILEY DU JOUR : Pour éviter de nouveaux incendies Donald Trump propose de raser la forêt amazonienne <http://www.legorafi.fr/2019/08/29/pour-eviter-de-nouveaux-incendies-donald-trump-propose-de-raser-la-foret-amazonienne/>, Le Gorafi, 29/08/19
> Brésil et Etats-Unis "sur la même longueur d'onde" concernant l'Amazonie selon un ministre <https://information.tv5monde.com/info/bresil-et-etats-unis-sur-la-meme-longueur-d-onde-concernant-l-amazonie-selon-un-ministre-318755>, AFP, 30/08/19, 23:00
> Amazonie : Bolsonaro s'en prend à l'Europe et se rapproche des Etats-Unis <https://information.tv5monde.com/info/amazonie-bolsonaro-s-en-prend-l-europe-et-se-rapproche-des-etats-unis-318720>, AFP, 31/08/19, 01:00
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25- Les bons réflexes pour être plus écolo au bureau, Le Monde, 01/09/19, 23h40
Catherine Rollot
Chaque premier lundi du mois, « La Matinale » vous propose une série d’habitudes à adopter pour réduire votre impact sur la planète.
La liste de la matinale
De retour de vacances, vous vous êtes métamorphosé en pro du tri sélectif (les cinq poubelles obligatoires dans votre Airbnb de Sardaigne vous ont fait la main), ou vous n’êtes pas parti à plus de 200 kilomètres pour ne pas alourdir votre bilan carbone. Peut-être avez-vous passé un été au vert, avec pour seule implication le suivi sur les réseaux sociaux des Trashtag Challenges, ces défis qui consistent à nettoyer la nature des déchets… Dans tous les cas, vous revenez dans l’open space plein de bonnes résolutions. Et vous avez de quoi faire.
Comme les 13 millions de Français qui travaillent dans les bureaux, et y passent en moyenne deux cents jours par an, vous remplissez votre « deuxième maison » de déchets. De 120 à 140 kg par an et par salarié dans le tertiaire, dont les trois quarts de papier. Mais l’empreinte environnementale ne s’arrête pas à la corbeille, tant les sources de gaspillage et de consommation d’énergie sont multiples. Voici quelques comportements et réflexes à adopter pour réussir sa rentrée écoresponsable au bureau. Car en complément de la politique environnementale de votre employeur, votre action individuelle compte.
> Débutant
• Réviser les règles du tri
Au bureau, faites comme chez vous, triez ! Depuis le 1er janvier 2018, toutes les entreprises de plus de 20 salariés sont soumises à l’obligation de trier et d’organiser la collecte de leurs déchets de papier. Mais trop d’entre eux finissent encore mélangés avec d’autres résidus, d’où des taux de recyclage faibles. Entre 15 % et 20 % en entreprise contre 41 % à domicile (Baromètre PAP50 du WWF sur l’évaluation de la politique papier de 50 grandes entreprises et organisations publiques 2018).
Pour améliorer ce taux, un peu de discipline s’impose : se déplacer jusqu’à la poubelle consacrée aux papiers et cartons, déposer les grands emballages en carton dans le conteneur prévu à cet effet (demander son installation s’il n’y en a pas). Dans la foulée, renseignez-vous pour savoir si d’autres matériaux font l’objet de tri dans votre entreprise et suivez les consignes.
• Chasser le gaspillage
De 70 à 85 kg par an ! Le salarié est un papivore qui consomme « l’équivalent de trois ramettes par mois », selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Impression en noir et blanc, en recto verso, en mode brouillon… ces petits gestes allègent déjà considérablement la facture. Le choix d’une police de caractères « verte » a aussi un impact. Ecofont (téléchargeable gratuitement), grâce aux trous invisibles à l’œil nu insérés dans les lettres, utilise 20 % en moins d’encre et de toner qu’Arial, avec une lisibilité équivalente. Traquez les éléments inutiles comme les publicités, photos, espaces vides d’un document (en particulier pour les pages Web) avant impression. Certains logiciels comme GreenPrint, PrintWhatYouLike ou encore PrintFriendly font le ménage pour vous.
Même ligne de conduite pour l’éclairage (éteindre la lumière quand on sort d’un espace ou quand la luminosité est meilleure, dégager l’espace de ce qui fait obstacle à l’éclairage naturel). Plus délicate est la gestion du chauffage et de la climatisation, souvent source de conflit en open space. Trouvez un consensus autour de quelques règles simples comme garder les fenêtres fermées quand la climatisation fonctionne, la faire régler au minimum, ou encore aérer et rafraîchir le matin, fermer les volets et stores pendant la nuit pour garder la chaleur…
• Revoir ses automatismes
Un quart des documents sont jetés cinq minutes après leur impression, et 16 % ne sont même jamais lus, soit l’équivalent de 400 millions d’euros gaspillés, selon l’Ademe. Avant de cliquer sur l’icône « imprimante », réfléchissez : document utilisé plusieurs fois, va pour l’impression car le stockage sur les serveurs numériques est également énergivore ; usage unique, la consultation en ligne est peut-être suffisante. Côté consommation de fournitures, posez-vous la question : avez-vous vraiment besoin de cette collection de stylos et de toutes les nuances fluo de ces surligneurs, alors que vous n’écrivez qu’en noir et ne supportez pas le rose fuchsia ?
> Intermédiaire
• Passer à l’écoconsommation numérique
Sans nous en rendre forcément compte, c’est vissé devant notre poste de travail que nous polluons le plus. Le matériel informatique est un glouton qui reste souvent allumé de longues heures, voire en permanence. Paramétrez les veilles et réglez les équipements en mode « économie d’énergie ». Au-delà d’une heure d’inactivité, éteignez votre ordinateur.
Plus pernicieux, l’usage d’Internet génère des impacts environnementaux bien réels. Le simple fait d’envoyer un mail, de naviguer sur la Toile, sollicite des serveurs, qui tournent en permanence et consomment énormément d’électricité. Limitez au minimum les courriels inutiles ainsi que la mise en copie de responsables ou collègues pas forcément concernés, allégez les pièces jointes (fichiers compressés, images et PDF basse définition…) et supprimez-les des messages auxquels vous répondez, cela fait partie des bons réflexes à adopter. Enfin, nettoyez régulièrement votre corbeille de mails et la boîte de spams. Pour une navigation numérique économe, allez au plus simple et au plus court en tapant directement l’URL d’un site (en utilisant l’historique de navigation ou des mots-clés précis…).
• Transformer vos pauses-café et déjeuner
Gourde, tasse, verre, assiette, couverts… Equipez-vous d’un « kit de survie alimentaire » lavable et réutilisable. Pour appliquer le zéro déchet au bureau, demandez ou achetez en grand conditionnement (café, thé, sucre, biscuits…) sans suremballage, conseille l’association Zéro Waste France, qui a conçu un guide sur les bonnes pratiques en entreprise.
A la cantine, n’ayez pas les yeux plus gros que le ventre. Chaque repas en restauration collective génère, en moyenne, de 150 à 200 g de gaspillage alimentaire, selon l’Ademe. Pour le limiter, ajustez les portions à votre faim, évitez de prendre plus de pain que vous n’en consommerez, emportez ou partagez le surplus. Aujourd’hui, beaucoup de salariés emmènent leur boîte à repas. Pourquoi ne pas généraliser cette habitude pour aller acheter son plat au traiteur du coin ? Une lunch box vide à portée de tiroir permet d’éviter l’emballage du commerçant.
• Mettre à plat ses déplacements
Les trajets et les déplacements professionnels sont le premier poste d’émission de gaz à effet de serre des activités de bureau : 12 millions de tonnes par an en France. Les trois quarts de ces déplacements s’effectuent en voiture, et majoritairement avec une personne par véhicule. Faites un point transport.
Pas de solution pratique autre que la voiture ? Organisez-vous avec vos collègues ou passez par un site de covoiturage. Il existe peut-être même un service de la sorte au sein de votre entreprise. Le vélo peut être une autre solution. En 2016 a été créée une indemnité kilométrique vélo (IKV) pour inciter les salariés à utiliser ce mode de transport. De 0,25 €/km, elle peut même être cumulée avec le remboursement des abonnements pour les transports en commun quand le trajet sert à rejoindre une gare ou une station. Renseignez-vous auprès de votre employeur. Pour des trajets plus longs, bus, tramway, métro consomment jusqu’à 104 fois moins qu’une voiture.
Autre possibilité : le télétravail, mais cette solution n’est ni un droit ni une obligation. La loi impose que le salarié et son employeur se soient mis d’accord.
> Confirmé
• Un peu de prosélytisme
Vraisemblablement sans le savoir, vous avez le profil pour devenir un « transféreur », un drôle de terme inventé par les sociologues Gaëtan Brisepierre et Anne Desrues, auteurs d’une étude d’avril 2018 sur le transfert des pratiques environnementales entre domicile et travail. Ecolo à la maison, vous l’êtes aussi au boulot, du moins dans les quelques mètres carrés de votre territoire professionnel.
Pourquoi ne pas vous lancer et diffuser vos bonnes pratiques à vos collègues ? Outre une réelle envie de relever le défi de convaincre Maxime d’arrêter d’infliger à l’imprimante la cadence d’une moissonneuse-batteuse en période de moisson, le recrutement d’une petite armée de volontaires « issus de différents services et à des postes hiérarchiques divers » est primordial, préviennent les auteurs de l’étude. Le soutien, voire la reconnaissance de votre action par votre hiérarchie, mais aussi par les responsables de la politique environnementale de votre entreprise, limiteront les risques de vous faire cataloguer comme le « culpabilisateur de service » et de prêcher dans le désert du 5e étage.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/09/01/les-bons-reflexes-pour-etre-plus-ecolo-au-bureau_5505231_4497916.html>
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En audio
26- Chantal Jouanno : "La démocratie participative pour une planète meilleure !", France Culture, De cause à effets, 24/08/19, de 8h à 9h
Aurélie Luneau
Notre invitée est du genre énergique, sans détour, à l’écoute et réputée travailleuse. Sans aspirée à devenir une politique, elle s’est retrouvée plume de Nicolas Sarkozy, avant de devenir conseillère pour le développement durable à la présidence de la République et d’être propulsée sur le dossier du « Grenelle de l’environnement ». Loin des courtisaneries et autres intrigues, elle a gravi les échelons, présidée l’Ademe, agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, avant de devenir Secrétaire d’Etat à l’Ecologie en 2009 auprès de Jean-Louis Borloo, ministre d’Etat.
Elle est aujourd’hui présidente de la CNDP, la Commission nationale du Débat public.
La voix est libre avec Chantal Jouanno et ensemble, nous allons plonger dans son quotidien sur ce terrain de l’environnement, ses préoccupations, ses espoirs, les dossiers qui lui semblent prioritaires face à la demande croissante des citoyens, et nous parlerons bien évidemment de la démocratie participative et du droit des individus à être informés et à prendre part à la vie publique. Le tout « Sans tabou » pour reprendre le titre de votre livre paru en 2011 aux éditions La Martinière.
> Emission (54 min.) à (ré)écouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/chantal-jouanno-la-democratie-participative-pour-une-planete-meilleure-0>
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En images
27- Interview. Incendies en Amazonie : peut-on parler de droit d'ingérence écologique ?, TV5 Monde, 28/08/19
Alors que des incendies ravagent l'Amazonie, la passe d'armes se poursuit entre les présidents brésilien et français. Jair Bolsonaro a déclaré que le président français prétendait « sauver l’Amazonie » comme s’il s’agissait d’une « colonie ». Le président brésilien avait fini par accepter - puis refuser à nouveau - l'aide financière internationale à la condition d'en garder le contrôle. Peut-on parler d'ingérence écologique de la France notamment ? "La question de la souveraineté (...) est une question extrêmement sensible au Brésil", assure Sébastien Mabile, avocat spécialiste en droit de l'environnement.
> Vidéo (3min40) à voir à :
<https://information.tv5monde.com/video/incendies-en-amazonie-peut-parler-de-droit-d-ingerence-ecologique>
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Une annonce
28- « Pas de nature, pas de futur ! », Imagine demain le monde, newsletter du 20/08/19
La rentrée sera climatique et sociale ! Avec les grèves mondiales pour le climat du 20 au 27 septembre, la mobilisation autour du Sommet spécial des Nations unies, le retour des jeunes dans la rue…
> Pour mieux comprendre les enjeux belges et européens, Imagine vous propose un dossier inédit « Climat : Etat d’urgence » : 14 pages en PDF et en accès libre à lire ici <http://www.imagine-magazine.com/pdf/133_dossier%20climat.pdf>, 10 mesures fortes à prendre détaillées dans le n° 133 de mai-juin, des avis croisés d’experts et de citoyens en transition.
> Le jeudi 29 août, retrouvez-nous dans le cadre des Rencontres Novacitis <https://www.novacitis.be/blog/> pour une soirée spéciale « Pas de nature, pas de futur » <https://www.novacitis.be/blog/2019/07/18/conference-pas-de-nature-pas-de-futur/> à Liège, organisée dans le futur centre d’entreprises solidaires rue de l’Académie n° 53 où Imagine installera à terme sa rédaction.
Au programme : une conférence vivante de Raphaël Stevens, chercheur indépendant, co-fondateur de Greenloop et de l’ONG Biomimicry Europa. Le co-auteur de Comment tout peut s’effondrer (Seuil, 2015) et d’Une autre fin du monde est possible (Seuil, 2018) dialoguera ensuite avec trois représentants de Youth For Climate.
Entrée libre et idées stimulantes assurées !
> Le 5 septembre, Imagine fait aussi sa rentrée avec un nouveau numéro de 100 pages, des places de théâtre et de cinéma à remporter, des partenariats positifs (Tempo Color, Voix de Femmes, Festival Maintenant !, Salon Bike Brussels, Festival Alimenterre) et une grande réforme #Imagine2020 en chantier.
<http://www.imagine-magazine.com/lire/>
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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