[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP25 (lundi 23 septembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 23 Sep 08:08:07 CEST 2019


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Climat : la trajectoire des 1,5°C en 2100 n'est pas atteignable, selon les experts français <https://www.actu-environnement.com/ae/news/CNRS-MeteoFrance-CEA-simulations-climat-2-7-degres-rechauffement-climat-2100-accord-Paris-34057.php4>, Actu-environnement.com, 17/09/19 
2- Normes CO2 pour les automobiles : la Californie décidée à braver Trump <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/normes-co2-pour-les-automobiles-la-californie-decidee-a-braver-trump_137348>, AFP, 18/09/19, 02:00
3- 250 000 hectares de brousse incendiés en Australie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/18/250-000-hectares-de-brousse-incendies-en-australie_5511657_3244.html>, Le Monde, 18/09/19, 06h26
4- Planter des arbres pour compenser son CO2 : une solution pas si miraculeuse <https://www.lunion.fr/id94335/article/2019-09-18/planter-des-arbres-une-idee-pas-si-miraculeuse>, AFP, 18/09/19, 10:00
5- Incendies : fermeture de milliers d'écoles en Indonésie et en Malaisie <https://www.geo.fr/environnement/incendies-fermeture-de-milliers-decoles-en-indonesie-et-en-malaisie-197577>, AFP, 18/09/19, 12:00
6- Climat : mieux anticiper le phénomène El Niño grâce à l'intelligence artificielle <https://www.rtbf.be/tendance/green/detail_climat-mieux-anticiper-le-phenomene-el-nino-grace-a-l-intelligence-artificielle?id=10318809>, AFP, 18/09/19, 20:00
7- "Je veux que vous agissiez" : Greta Thunberg interpelle le Congrès américain sur le climat <https://information.tv5monde.com/info/je-veux-que-vous-agissiez-greta-thunberg-interpelle-le-congres-americain-sur-le-climat-322213>, AFP, 18/09/19, 22:00
8- Avec ou sans Trump, des Américains mènent leur petite révolution climatique <https://information.tv5monde.com/info/avec-ou-sans-trump-des-americains-menent-leur-petite-revolution-climatique-322288>, AFP, 19/09/19, 09:00
9- Les Boliviens vont devoir s'adapter au manque d'eau <https://information.tv5monde.com/info/les-boliviens-vont-devoir-s-adapter-au-manque-d-eau-322289>, AFP, 19/09/19, 09:00
10- Le combat d'une jeune Ougandaise contre le changement climatique <https://information.tv5monde.com/info/le-combat-d-une-jeune-ougandaise-contre-le-changement-climatique-322300>, AFP, 19/09/19, 11:00
11- Climat et environnement : 80 députés de tous bords proposent de renforcer l'enseignement <https://information.tv5monde.com/info/climat-et-environnement-80-deputes-de-tous-bords-proposent-de-renforcer-l-enseignement-322334>, AFP, 19/09/19, 13:00
12- Une sécheresse exceptionnelle rapproche l'Outback australien du "Jour Zéro" <https://information.tv5monde.com/info/une-secheresse-exceptionnelle-rapproche-l-outback-australien-du-jour-zero-322352>, AFP, 19/09/19, 14:00
13- Bezos promet qu'Amazon aidera à accélérer la lutte contre le changement climatique <https://information.tv5monde.com/info/bezos-promet-qu-amazon-aidera-accelerer-la-lutte-contre-le-changement-climatique-322424>, AFP, 19/09/19, 23:00
14- Grèce : des milliers de poissons asphyxiés dans un lac pour cause de sécheresse <https://information.tv5monde.com/info/grece-des-milliers-de-poissons-asphyxies-dans-un-lac-pour-cause-de-secheresse-322374>, AFP, 20/09/19, 00:00
15- Les écoliers du Pacifique et d'Australie lancent une grève mondiale pour le climat <https://information.tv5monde.com/info/les-ecoliers-du-pacifique-et-d-australie-lancent-une-greve-mondiale-pour-le-climat-322468>, AFP, 20/09/19, 06:00
16- L’ONU au chevet de la planète lors d’un sommet exceptionnel sur le climat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/l-onu-au-chevet-de-la-planete-lors-d-un-sommet-exceptionnel-sur-le-climat_6012334_3244.html>, Le Monde, 20/09/19, 09h50
17- L'océan, clé dans la lutte contre le changement climatique <https://information.tv5monde.com/info/l-ocean-cle-dans-la-lutte-contre-le-changement-climatique-322491>, AFP, 20/09/19, 10:00
18- Les mers nourricières dévastées par les Hommes <https://information.tv5monde.com/info/les-mers-nourricieres-devastees-par-les-hommes-322493>, AFP, 20/09/19, 10:00
19- Editorial. Angela Merkel, « chancelière du climat » ? <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/20/angela-merkel-chanceliere-du-climat_6012400_3232.html>, Le Monde, 20/09/19, 11h47
20- Le changement climatique pèse lourd sur les océans et les glaces <https://information.tv5monde.com/info/le-changement-climatique-pese-lourd-sur-les-oceans-et-les-glaces-322510>, AFP, 20/09/19, 13:00
21- L'Allemagne accouche dans la douleur d'un grand plan climatique <https://www.liberation.fr/depeches/2019/09/20/sous-la-pression-de-la-rue-berlin-promet-100-milliards-pour-le-climat_1752474>, AFP, 20/09/19, 14:00
22- Sécheresse : des restrictions d’eau mises en place dans la quasi-totalité des départements métropolitains <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/secheresse-des-restrictions-d-eau-mises-en-place-dans-la-quasi-totalite-des-departements-metropolitains_6012393_3244.html>, Le Monde, 20/09/19, 14h46
23- « Le niveau des océans monte, notre colère aussi » : une grève mondiale pour le climat qui s’annonce historique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/de-sydney-a-new-york-une-greve-mondiale-pour-le-climat_6012387_3244.html>, Le Monde avec AFP et Reuters, 20/09/19, 14h35
24- Décryptage. En Afrique aussi, les jeunes prennent leur place dans la mobilisation mondiale pour le climat <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/20/en-afrique-aussi-les-jeunes-prennent-leur-place-dans-la-mobilisation-mondiale-pour-le-climat_6012469_3212.html>, Le Monde Afrique, 20/09/19, 17h26
25- Pollution : les avions ont laissé 918 millions de tonnes de CO2 dans le ciel en 2018 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/ce-qu-il-faut-savoir-sur-la-pollution-generee-par-le-trafic-aerien_6012443_3244.html>, Le Monde, 20/09/19, 17h54
26- Portrait. Hindou Oumarou Ibrahim, voix des communautés rurales d’Afrique dans la bataille mondiale pour le climat <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/21/hindou-oumarou-ibrahim-voix-des-communautes-rurales-d-afrique-dans-la-bataille-mondiale-pour-le-climat_6012518_3212.html>, Le Monde Afrique, 21/09/19, 08h00
27- A New York, les jeunes se mobilisent massivement pour conjurer la peur de la crise climatique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/21/a-new-york-les-jeunes-se-mobilisent-massivement-pour-conjurer-la-peur-de-la-crise-climatique_6012504_3244.html>, Le Monde, 21/09/19, 08h41
28- Devant la porte de Brandebourg, à Berlin, une foule immense pour le climat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/21/devant-la-porte-de-brandebourg-a-berlin-une-foule-immense-pour-le-climat_6012537_3244.html>, Le Monde, 21/09/19, 09h47
29- Des villages aux grandes villes, partout dans le monde, mobilisation inédite pour le climat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/21/dans-le-monde-entier-une-mobilisation-inedite-en-faveur-du-climat_6012538_3244.html>, Le Monde, 21/09/19, 17h23
30- « Marche pour le climat » : confusion et lacrymogènes à Paris, rassemblements pacifiques ailleurs <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/21/marche-pour-le-climat-confusion-et-lacrymogenes-a-paris-rassemblements-pacifiques-ailleurs_6012564_3244.html>, Le Monde avec AFP, 21/09/19, 22h04
31- Reportage. Applications météo, imprimante 3D : les jeunes réunis en sommet à l’ONU passent à l’action <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/22/applications-meteo-imprimante-3d-les-jeunes-reunis-en-sommet-a-l-onu-passent-a-l-action_6012579_3244.html>, Le Monde, 22/09/19, 05h05
32- Suisse : une «marche funèbre» en montagne pour un glacier disparu <http://www.lefigaro.fr/sciences/suisse-une-marche-funebre-en-montagne-pour-un-glacier-disparu-20190922>, Le Figaro avec AFP, 22/09/19, 16:23 
33- Sommet climat à l'ONU, les dirigeants mondiaux sous pression de la jeunesse <https://information.tv5monde.com/info/sommet-climat-l-onu-les-dirigeants-mondiaux-sous-pression-de-la-jeunesse-322957>, AFP, 23/09/19, 05:00
34- Où en sont les engagements des grands pays dans l'accord de Paris ? <https://information.tv5monde.com/info/ou-en-sont-les-engagements-des-grands-pays-dans-l-accord-de-paris-322958>, AFP, 23/09/19, 05:00
En images
35- Portfolio. Etats-Unis, Japon, Brésil, Croatie... des millions de personnes mobilisées pour le climat vendredi <https://www.lemonde.fr/planete/portfolio/2019/09/21/etats-unis-japon-bresil-croatie-des-millions-de-personnes-mobilisees-pour-le-climat-vendredi_6012550_3244.html>, Le Monde, 21/09/19, 12h26

Bien à vous,
Florence

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MOBILISATIONS DU JOUR : — De l’Australie aux Etats-Unis, en passant par l’Europe ou l’Afrique, plus de 4 millions de personnes, des jeunes en majorité, ont manifesté pour le climat. En Europe, Berlin et Londres ont été des fers de lance de cette mobilisation. (cf. item 15, 23, 27, suite, 28, 29, 30 & 35)
— En accueillant lundi 23 septembre un sommet exceptionnel sur le climat à l’ONU en présence d’une soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, New York se transforme, l’espace de quelques jours, en capitale mondiale de la lutte contre le changement climatique. (cf. item 7, 16, 27, 31, 33 & 34)
— L’Afrique n’est plus invisible sur la carte mondiale de la mobilisation pour le climat. (cf. item 10, 24 & 26)
ANALYSE DU JOUR : Les nouveaux modèles de simulation développés par les experts français du CNRS, du CEA et de Météo-France, prévoient un réchauffement climatique compris entre 2 et 7°C en 2100. Ces travaux alimenteront le prochain rapport du GIEC. (cf. item 1 & suite)
RAPPORT DU JOUR : L’International Council on Clean Transportation (ICCT) dresse le premier inventaire mondial des émissions de dioxyde de carbone (CO2) du secteur de l’aviation civile, soit une empreinte carbone de 918 millions de tonnes en 2018. (cf. item 25 & suite)
STIGMATES DU JOUR : — Des pénuries d'eau sans précédent dans les régions frappées par la sécheresse de l'est de l'Australie illustrent le changement climatique à l'œuvre et menacent l'économie rurale de l’Outback. (cf. item 12 & 3)
— Les Boliviens vont devoir s'adapter à un déficit hydrique que le réchauffement climatique va aggraver avec la disparition des neiges en montagne. (cf. item 9)
— L’océan est lourdement impacté par les activités humaines et le réchauffement climatique global. (cf. item 17, 18 & 20)
— Les restrictions d’eau concernent désormais 88 départements français. (cf. item 22)
OBJECTIF DU JOUR : Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon et l'homme le plus riche du monde, met son poids dans la balance pour avancer de 10 ans les objectifs de l'Accord de Paris. (cf. item 13)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Climat : la trajectoire des 1,5°C en 2100 n'est pas atteignable, selon les experts français, Actu-environnement.com, 17/09/19 
Rachida Boughriet

Les nouveaux modèles de simulation, développés par les experts français, prévoient un réchauffement climatique compris entre 2 et 7°C en 2100. Ces travaux alimenteront le prochain rapport du GIEC.
Ce mardi 17 septembre, les scientifiques français du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et de Météo-France ont présenté leurs nouvelles simulations numériques climatiques à l'horizon 2100. Leurs analyses doivent alimenter le sixième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) prévu pour 2021.
Les scientifiques français ont produit deux nouveaux modèles climatiques qui présentent l'évolution des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre (GES) et des aérosols dus aux activités, en fonction des contextes socio-économiques. L'un des modèles a été développé par le Centre national de recherches météorologiques (CNRM, Météo-France/CNRS) et l'autre modèle par l'Institut Pierre-Simon-Laplace (IPSL). Par ailleurs, ces nouveaux modèles "ouvrent pour la première fois de nouvelles possibilités d'analyse à l'échelle régionale et un cadre plus cohérent pour étudier les liens climat-environnement et les impacts du changement climatique", soulignent les chercheurs. Leurs travaux prévoient un réchauffement climatique "plus important en 2100" que ce que prévoyaient les précédents modèles, en 2012.
Pour rappel, l'Accord de Paris sur le climat de 2015 prévoit de limiter la hausse des températures à 2°C, voire 1,5°C en 2100 par rapport à l'ère préindustrielle (1880).
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/CNRS-MeteoFrance-CEA-simulations-climat-2-7-degres-rechauffement-climat-2100-accord-Paris-34057.php4>
Sur le même sujet :
> Réchauffement climatique : pourquoi il faut craindre les pires scénarios <http://www.leparisien.fr/environnement/rechauffement-climatique-pourquoi-il-faut-craindre-les-pires-scenarios-21-09-2019-8157093.php>, Le Parisien, maj le 22/09/19 à 07h10
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2- Normes CO2 pour les automobiles : la Californie décidée à braver Trump, AFP, 18/09/19, 02:00

Les autorités californiennes se sont engagées mardi à défendre bec et ongles leurs normes sur les émissions de gaz à effet de serre des automobiles, que le gouvernement fédéral du président américain Donald Trump s'apprête à supprimer pour imposer une réglementation nationale unique bien moins exigeante.
Bastion démocrate, la Californie se veut un des Etats américains les plus à la pointe dans la lutte contre la pollution et le réchauffement climatique. Depuis des décennies elle a adopté ses propres critères en matière de pollution automobile.
Elle a même récemment annoncé avoir conclu des accords avec quatre grands constructeurs automobiles (Ford, BMW, Volkswagen et Honda) visant à réduire volontairement les émissions de gaz à effet de serre de leurs véhicules au-delà des objectifs nationaux.
Un accord que l'agence fédérale de l'Environnement (EPA) et le département des Transports (DoT) ont jugé "illégal et invalide" et sur lequel le ministère américain de la Justice a ouvert une enquête.
Selon plusieurs médias américains, l'Agence de l'environnement doit annoncer mercredi que le régulateur californien n'est plus autorisé à se substituer aux agences fédérales pour édicter des normes en matière d'émissions automobiles.
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, s'est aussitôt rebiffé contre ce qu'il a qualifié de "vendetta politique" de la part du président.
"La Californie n'attendra jamais la permission de Washington pour protéger la santé et la sécurité des enfants et des familles", affirme-t-il dans un communiqué, mettant en garde contre les "conséquences dévastatrices" du changement voulu par le gouvernement fédéral.
Pour le procureur général de Californie, Xavier Becerra, les normes actuellement en vigueur dans l'Etat sont viables et bénéfiques. "Il est temps d'enlever vos oeillères, président Trump, et de reconnaître que la seule personne qui se mette en travers du progrès, c'est vous", a-t-il réagi.
Selon lui, le gouvernement n'a "aucune raison et aucune autorité" pour retirer ses prérogatives à la Californie.
Depuis l'élection de Donald Trump en 2016, le gouvernement américain a modifié plus de 80 textes ayant trait à la santé humaine ou l'environnement en invoquant l'économie, les intérêts des entreprises ou le pouvoir d'achat des citoyens.
Dans une majorité des cas, la Californie, souvent aux côtés d'autres Etats américains, a contesté ces mesures devant les tribunaux.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/normes-co2-pour-les-automobiles-la-californie-decidee-a-braver-trump_137348>
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3- 250 000 hectares de brousse incendiés en Australie, Le Monde, 18/09/19, 06h26
Intérim  (Sydney, correspondance)

La saison des feux a commencé plus tôt que d’habitude, du fait d’une sécheresse qui perdure et de températures élevées. 
La saison des feux de forêts s’est invitée à l’avance dans le sud-est de l’Australie avec plus de 250 000 hectares de bush en proie aux flammes et une quarantaine de propriétés détruites depuis le début du mois de septembre, coïncidant avec l’arrivée du printemps dans l’hémisphère Sud. Des records de températures et une sécheresse qui perdure rendent l’île-continent particulièrement vulnérable aux départs de flammes.
« Cette année, la saison des feux de brousse a démarré en hiver, soit deux mois plus tôt qu’à l’accoutumée. Les conditions sont sans précédent à l’entame du printemps. Les pompiers expérimentés affirment n’avoir jamais rien vu de tel », déplore le Dr Joelle Gergis, climatologue à l’Université nationale australienne (ANU, Canberra).
« C’est extrêmement inhabituel d’enregistrer de telles conditions climatiques propices aux incendies, si extrêmes et si étendues, aussi tôt dans l’année. Plus alarmant encore, ces feux se déclarent dans des zones subtropicales et côtières qui ne s’enflamment pas normalement », constate celle qui a contribué au sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
> Lire aussi  Jusqu’à + 7 °C en 2100 : les experts français du climat aggravent leurs projections sur le réchauffement
« Superficie énorme »
Les alertes aux incendies se sont multipliées depuis début septembre dans les Etats de Nouvelle-Galles du Sud et du Queensland ainsi que, dans une moindre mesure, dans le Territoire du Nord aux abords de Darwin. Plus de 56 000 hectares de bush ont brûlé dans le Queensland, et dix-sept foyers ont été détruits depuis le 1er septembre, les immenses flammes imposant la semaine passée l’évacuation de 400 personnes.
En Nouvelle-Galles du Sud, au moins vingt-six maisons ont brûlé dans des incendies qui ont détruit 222 000 hectares à ce stade. « Une superficie énorme alors que le périmètre des deux feux principaux que nous devons contenir représente environ 1 000 kilomètres, soit la distance entre Sydney et Brisbane », les capitales des deux Etats, souligne l’inspecteur Ben Shepherd, des services d’incendie de Nouvelle-Galles du Sud. « Nous n’observons de tels feux que lors des journées très chaudes d’été, cela présage d’une saison très longue et très soutenue », craint-il.
Les perspectives du Centre de recherche coopératif sur les feux de brousse et les dangers naturels tablent en effet sur un potentiel d’incendies au-dessus de la normale au cours des mois prochains.
> Lire aussi  En Australie, l’environnement, parent pauvre du miracle économique
La saison des incendies, d’octobre à mars dans le sud-est du pays, promet dès lors d’être particulièrement féroce : « La deuxième année la plus chaude jamais enregistrée par l’Australie a asséché le paysage, transformant des forêts tropicales généralement humides en carburant dans des conditions de feux de brousse catastrophiques », explique le Dr Gergis, qui s’alarme de voir partir en fumée d’anciennes forêts pluviales subtropicales dont certaines espèces pourraient ne pas survivre, notamment dans le parc national de Lamington (au sud de Brisbane, à la frontière entre le Queensland et la Nouvelle-Galles du Sud).
Les records de chaleur s’accumulent en Australie avec un été 2018-2019 qui a dépassé d’un degré les températures maximales enregistrées en 2012-2013. La sécheresse est déclarée sur la quasi-totalité des territoires de la Nouvelle-Galles du Sud (98 %) et une grande partie du Queensland (65 %), si bien qu’une douzaine de villes rurales pourraient connaître des pénuries d’eau d’ici à la fin de l’année, exacerbant la pression sur cette ressource indispensable aux pompiers.
Politique « extrêmement inadéquate »
L’arrivée précoce des « bush fires » a remis le réchauffement climatique au premier plan en Australie, un des pays développés les plus vulnérables au bouleversement.
Le premier ministre conservateur, Scott Morrison, a visité des zones sinistrées le 13 septembre dans l’arrière-pays de la Gold Coast (Queensland) et reconnu que le changement climatique était « un des facteurs liés aux incidents ». Il a assuré que son gouvernement allait continuer à agir en faveur du climat. Pourtant, les émissions de CO2 du pays n’ont cessé d’augmenter au cours des années précédentes, les Nations unies (ONU) pointant que l’Australie risquait de faillir à ses engagements en vertu de l’accord de Paris. Le chef du gouvernement brillera en outre par son absence lors du sommet spécial de l’ONU sur le climat fin septembre, son pays n’ayant pas l’intention de présenter des plans renforcés en la matière, rapporte The Guardian.
> Lire aussi  Menace climatique : le double jeu de l’Australie
La politique climatique australienne est « extrêmement inadéquate, d’autant plus au regard de notre vulnérabilité au changement climatique », s’insurge Joelle Gergis.
A politique inchangée, « les projections misent sur une augmentation de 4 °C des températures moyennes dans tout le continent d’ici à la fin du siècle. Cela va rendre notre climat encore plus extrême ; nos sécheresses et nos vagues de chaleur sont de plus en plus intenses et notre saison des feux de forêts s’étend désormais à l’hiver ! », s’alarme la climatologue, qui siège au conseil climatique australien.
Après « l’effondrement catastrophique » de l’écosystème de la Grande Barrière de corail (nord-est), « nos anciennes forêts pluviales sont désormais en feu, ce que je n’arrive toujours pas à croire, déplore la scientifique. Cela me fait vraiment craindre ce que le futur nous réserve. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/18/250-000-hectares-de-brousse-incendies-en-australie_5511657_3244.html>
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4- Planter des arbres pour compenser son CO2 : une solution pas si miraculeuse, AFP, 18/09/19, 10:00
Pierre Donadieu

Quelques euros, quelques clics et un arbre est planté : à l'heure où voyager en avion peut rimer avec culpabilité, il n'a jamais été aussi facile de compenser ses émissions de CO2. Mais si les industries les plus polluantes s'y mettent également, l'efficacité de ces actions fait débat.
Même les mastodontes des hydrocarbures rivalisent désormais de projets de reboisement : 300 millions de dollars investis dans des plantations par Shell afin de réduire son empreinte carbone de 2 à 3% ; objectif "zéro émissions nettes" dans l'exploration et la production grâce à "d'immenses forêts" pour ENI... 
Quant à Total, c'est une "business unit" dotée de 100 millions de dollars par an qui doit voir le jour en 2020, pour "investir, développer et gérer des activités de conversion de milieux naturels dégradés en puits de carbone, d’exploitation agricoles et forestières soutenables et régénératrices, et des activités de conservation".
Qu'il s'agisse d'un géant pétrolier ou du touriste qui veut amortir l'impact climatique de ses vacances exotiques, la compensation volontaire obéit généralement à un mécanisme simple.
Le "pollueur" achète un crédit équivalent à un certain poids de CO2. La somme versée finance directement ou indirectement un projet de réduction d'émission, comme de la reforestation ou de l'investissement dans les énergies renouvelables.
C'est cette logique que va appliquer en 2020 l'aviation civile, dont la part des émissions mondiales de CO2 oscille entre 2 et 5% selon les estimations, via le dispositif "Corsia". 65 Etats sont d'ores et déjà volontaires pour y adhérer, soit 87% de l'activité aérienne internationale. 
"Il y aura un certain nombre de projets de réduction d'émissions de CO2 qui seront éligibles et les compagnies aériennes pourront acheter des équivalents tonnes de CO2 sur ces projets", explique à l'AFP Nathalie Simmenauer, directrice environnement et développement durable d’Air France.
L'objectif est d'atteindre "la neutralité de la croissance carbone", c'est à dire maintenir le niveau des émissions atteint en 2020.
- "Une échappatoire" -
Si la forêt reste un outil important de régulation climatique, le reboisement ne permet pas pour autant de se dédouaner de toute responsabilité face à des actions émettrices de carbone.
"Si vous ne réduisez pas vos émissions et si on n'arrête pas la déforestation, ce n'est pas parce que vous plantez des arbres que vous allez résoudre quoique ce soit", annonce d'emblée Stéphane Hallaire, président et fondateur de Reforest'Action qui a planté 3,8 millions d'arbres en neuf ans.
Pour 3 euros, cette société plante un arbre adapté à la biodiversité locale et achète une part de crédit carbone pour un projet de conservation forestière à l'étranger. 
Mais selon M. Hallaire, la reforestation doit nécessairement être accompagnée de comportements plus vertueux par ailleurs.
Un constat largement partagé par le PDG de Voyageurs du Monde, Jean-François Rial, fervent défenseur de "l'absorption": l'identification et le financement directs de projets de reboisement "précis et pérennes", sans passer par des systèmes de crédits carbone jugés plus opaques et moins efficaces.
"Si vous vous contentez d'absorber vos émissions de CO2, ça ne va pas fonctionner. Il faut, en amont, absolument faire baisser la quantité de CO2 utilisée par les économies et financer la transition" énergétique, prévient-il.
"C'est une échappatoire qui risque de dissuader la société collectivement de faire des efforts importants, de dissuader d'investir dans des technologies plus coûteuses", renchérit Alain Karsenty, chercheur au Centre international pour la recherche agronomique et le développement (CIRAD). 
Le reboisement à grande échelle pose d'autres problèmes : les projets peuvent entrer en concurrence avec des cultures alimentaires ou des forêts naturelles, et les arbres plantés ne sont pas toujours bénéfiques à leur environnement. 
"Ce sont souvent des essences à croissance rapide comme les eucalyptus, les pins, car on a besoin d'arbres qui stockent très vite du carbone mais cela peut finir par poser des problèmes de biodiversité, d’assèchement des sols", pointe Alain Karsenty. 
La compensation par le reboisement reste pour l'heure seulement un outil parmi d'autres pour réduire ses émissions, en attendant que le progrès technique accouche de solutions pour mieux capter le CO2 ou pour voyager sans polluer. 
"Cela permet d'acheter du temps ! Ce stockage temporaire peut être un moyen de réaliser la transition en attendant de trouver des technologies de rupture", conclut M. Karsenty.
<https://www.lunion.fr/id94335/article/2019-09-18/planter-des-arbres-une-idee-pas-si-miraculeuse>
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5- Incendies : fermeture de milliers d'écoles en Indonésie et en Malaisie, AFP, 18/09/19, 12:00

La pollution de l'air due aux incendies de forêts en Indonésie a entrainé mercredi la fermeture de milliers d'écoles à travers le pays ainsi qu'en Malaisie.
Des feux de forêts font rage en Indonésie, ravageant les forêts tropicales défrichées de Sumatra et aussi celles de Bornéo. Jakarta a déployé quelque 9.000 pompiers et soldats avec des hélicoptères pour tenter de les éteindre.
Si les feux de forêts surviennent tous les ans en Indonésie, ils ont pris de l'ampleur cette année en raison d'une saison sèche particulièrement longue et intense. Avec 328.000 hectares brûlés depuis le début de l'année, ces incendies sont les pires depuis ceux, particulièrement dévastateurs, de 2015.
Mercredi, la qualité de l'air s'est détériorée au point d'atteindre un niveau "très mauvais pour la santé" dans certaines parties de la Malaisie voisine, selon un indice officiel. 
La capitale Kuala Lumpur était recouverte mercredi d'un épais nuage de pollution.
Près de 1.500 écoles ont été fermées à travers toute la Malaisie en raison cette pollution atmosphérique, affectant plus d'un million d'élèves, selon le ministère de l'Éducation.
Un nombre croissant de Malaisiens souffrent de problèmes de santé liés à ce nuage. Selon les autorités, les hôpitaux ont reçu un grand nombre de personnes souffrant de sécheresse et de démangeaisons aux yeux.
De leur côté, les autorités indonésiennes ont annoncé la fermeture de centaines d'écoles dans la province de Riau, à Sumatra, et d'environ 1.300 établissements scolaires dans la province centrale de Kalimantan, à Bornéo. 
Le manque de visibilité a entraîné l'annulation mardi d'environ 40 vols depuis dans les trois aéroports de l'île indonésienne de Bornéo. 
A Singapour, la qualité de l'air s'est détériorée pour atteindre des niveaux mauvais pour la santé et un nuage blanc a obscurci l'horizon.
L'aggravation du niveau de pollution inquiète les organisateurs du Grand Prix de Singapour, prévu de vendredi à dimanche, sur un circuit urbain dans le quartier de Marina Bay.
Ils ont indiqué, sans donner plus de détails, que la présence éventuelle dimanche soir, lors de la course nocturne, d'un "nuage (de fumée)" faisait partie des questions étudiées dans le cadre de leur plan d'urgence.
<https://www.geo.fr/environnement/incendies-fermeture-de-milliers-decoles-en-indonesie-et-en-malaisie-197577>
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6- Climat : mieux anticiper le phénomène El Niño grâce à l'intelligence artificielle, AFP, 18/09/19, 20:00

Le phénomène El Niño, grave épisode météorologique poussant à la hausse mondiale des températures, pourrait se prévoir jusqu'à un an et demi à l'avance, grâce à l'intelligence artificielle, selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature.
Réapparaissant tous les deux à sept ans, El Niño provoque des hausses anormales de températures de l'océan Pacifique sud, déplaçant les zones de précipitations et de sécheresse. Ceci cause notamment pluies torrentielles, tempêtes et feux de forêt dans les pays tropicaux.
Il est pour l'heure difficile de prévoir les survenues d'El Niño plus d'un an à l'avance. Mais une nouvelle méthode, utilisant le "deep learning", ou apprentissage profond, permet de prévoir l'apparition des cycles d'El Niño jusqu'à dix-huit mois à l'avance.
"C'est un immense progrès. C'est la première fois que le +deep learning+ est utilisé pour prévoir les variations climatiques", se félicite auprès de l'AFP Yoo-Geun Ham, auteur principal de l'étude et chercheur à l'université de Chnonnam en Corée du Sud.
Cette nouvelle méthode est basée sur des algorithmes utilisant des réseaux de neurones artificiels, qui ont analysé à la fois des données climatiques sur plus de cent ans (1871 à 1973) et des simulations d'épisodes d'El Niño.
Outre de meilleures prévisions, cette technologie permet une localisation plus précise du phénomène - connu sous l'appellation ENSO (El Nino-Southern Oscillation) - dans l'océan Pacifique.
Pour Yoo-Geun Ham, "anticiper les conditions climatiques au-delà d'un an va permettre d'améliorer la sécurité alimentaire", les sécheresses provoquées par El Niño pouvant avoir des conséquences dramatiques sur les récoltes et les prix des matières premières. "Un gouvernement pourra avoir le temps de prendre les mesures appropriées, comme faire des réserves d'eau", poursuit le chercheur.
Le dernier puissant épisode d'El Niño remonte à 2015.
<https://www.rtbf.be/tendance/green/detail_climat-mieux-anticiper-le-phenomene-el-nino-grace-a-l-intelligence-artificielle?id=10318809>
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7- "Je veux que vous agissiez" : Greta Thunberg interpelle le Congrès américain sur le climat, AFP, 18/09/19, 22:00
Elodie Cuzin

"Je veux que vous agissiez" : en peu de mots, la jeune égérie de la lutte pour le climat Greta Thunberg a appelé mercredi le Congrès américain à s'unir derrière les scientifiques qui alertent sur l'extrême urgence à se mobiliser contre le réchauffement.
Visage poupin mais regard ultra-déterminé, la petite adolescente a pris place devant des parlementaires démocrates et républicains en jean et baskets, avec trois autres jeunes défenseurs de l'environnement.
"Je ne suis pas venue pour faire des déclarations préparées", a lâché cette Suédoise de 16 ans.
A la place, elle a apporté le rapport pressant du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) qui alerte sur les mesures urgentes à prendre pour contenir, à temps, le réchauffement climatique. 
"Je veux que vous écoutiez les scientifiques. Et je veux que vous vous unissiez derrière la science", a-t-elle déclaré avant d'ajouter, sans appel :
"Et ensuite, je veux que vous agissiez réellement".
Expliquant plus tard qu'elle avait rencontré des habitants dont les quartiers entiers avaient été détruits par des catastrophes naturelles "accentuées par la crise climatique", elle a averti : "Cela ne fera qu'empirer si nous repoussons notre action". 
"Il ne s'agit pas de visions politiques ou de mes opinions, mais de science", a déclaré la jeune fille qui a le syndrome d'Asperger, une forme d'autisme. 
Avec elle, trois autres jeunes militants contre le changement climatique ont aussi fait de sombres discours, passionnés, lors de cette audition à la Chambre des représentants sur la "crise climatique internationale": Jamie Margolin, Vic Barrett et Benji Backer. 
Se décrivant comme un conservateur, ce dernier s'est adressé directement au climatosceptique Donald Trump, qui a retiré les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat : 
"M. Trump : la science sur le climat est fondée, ce n'est pas un canular".
"Ma génération s'en fiche de la politique autour du changement climatique. Nous voulons juste (...) des réponses réalistes", a lancé Benji Backer. 
Dans un contraste frappant, le président américain a annoncé peu après qu'il révoquait le pouvoir de la Californie de fixer ses propres normes de pollution automobile, plus contraignantes que dans le reste du pays, poursuivant son action contre les régulations censées protéger l'environnement. 
- "Une planète qui s'écroule" -
Saluant tous l'engagement des jeunes militants venus témoigner, les élus républicains et démocrates de la chambre basse ont toutefois clairement exposé leurs différences sur la question. 
S'il s'est dit d'"accord sur la nécessité d'agir de manière tranchée", Garret Graves, numéro deux de la commission sur la crise climatique, a ainsi affirmé que les Etats-Unis avaient "été en pointe face au reste du monde" sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre, à l'inverse d'autres pays plus pollueurs, en montrant du doigt la Chine. "Nous devons nous assurer que nous avançons de façon rationnelle". 
"Vous nous promettez des mensonges", a lancé la jeune Jamie Margolin à tous les élus. "La vérité c'est que ma génération a hérité d'une planète qui s'écroule". 
Le rapport du Giec cité par Greta Thunberg avertissait en 2018 que pour contenir le réchauffement climatique, les émissions de CO2 devaient chuter bien avant 2030 (-45% d'ici 2030) et le monde atteindre une neutralité carbone en 2050. 
Arrivée à New York le 28 août après une traversée de l'Atlantique à bord d'un voilier zéro émission carbone, la Suédoise multiplie depuis les rencontres et événements pour défendre sa cause, en évitant toujours de se mettre en avant. 
A Washington depuis la semaine dernière, elle reste, en général, silencieuse pour laisser la parole à d'autres jeunes : une manifestation devant les grilles de la Maison Blanche, une conférence de presse avec des leaders indigènes d'Amérique du Sud, ou encore plus tard mercredi, avec des enfants qui poursuivent le gouvernement des Etats-Unis pour son inaction. 
Après avoir eu les honneurs d'une rencontre avec Barack Obama, et la remise du prix d'"ambassadrice de conscience" de l'ONG Amnesty International, Greta Thunberg se rendra à New York pour le défilé géant prévu le 20 septembre, censé faire pression sur les dirigeants du monde entier qui participeront au sommet sur le climat de l'ONU le 23 septembre.
<https://information.tv5monde.com/info/je-veux-que-vous-agissiez-greta-thunberg-interpelle-le-congres-americain-sur-le-climat-322213>
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8- Avec ou sans Trump, des Américains mènent leur petite révolution climatique, AFP, 19/09/19, 09:00
Issam Ahmed

Le climatologue californien Peter Kalmus n'a plus pris l'avion depuis un affreux voyage en 2012, quand il assure s'être senti physiquement mal. Il a eu l'impression de "voler" l'avenir de ses enfants. Il a juré de ne plus recommencer.
Aux Etats-Unis, le président Donald Trump ne cache pas son dédain pour la science du climat, mais cela n'empêche pas des Américains ordinaires de mener leur propre petite révolution climatique et de réduire d'eux-mêmes leur empreinte carbone.
C'est quand il était en post-doctorat que Peter Kalmus a commencé à prendre conscience de la dégradation du climat, de la fonte des glaces et du réchauffement de la planète.
"Je secouais tout le monde, j'écrivais sans cesse sur Facebook, mais ça ne servait pas à grand chose", raconte-t-il à l'AFP depuis chez lui, en banlieue de Los Angeles. "Et puis je me suis dit que je devais peut-être aligner mes actes et mes convictions".
Ce spécialiste du climat a donc calculé ses propres émissions de gaz à effet de serre. Il a découvert que sa consommation d'électricité ne représentait rien par rapport aux émissions liées à ses voyages en avion.
"J'ai donc commencé à voyager moins. J'ai aussi essayé le végétarisme pendant un mois, et cela m'a plu", explique-t-il. Tout cela sans avoir le sentiment de sacrifier sa qualité de vie.
- Tarek, la récup' -
D'autres Américains sont plus extrêmes, comme Tarek Maassarani, militant associatif qui donne quelques cours dans deux universités de Washington.
Il n'a plus de logement depuis deux ans (auparavant il habitait une communauté de Takoma Park, en banlieue) et vit chez divers amis. Il s'est débarrassé de 90% de ses biens, et se déplace presque exclusivement en vélo, y compris pendant l'hiver redoutable dans cette partie des Etats-Unis.
Bien sûr, il n'achète plus de produits neufs, préférant la récupération. "Et je prolonge la vie des objets au-delà de ce que la plupart des gens acceptent", dit Tarek, 40 ans, petites lunettes et cheveux longs. Ainsi de son téléphone portable ou de son vieil ordinateur.
Sa nourriture, il va littéralement la pêcher dans les poubelles, où il récupère les restes des buffets des conférences auxquelles il participe.
"Je n'achète pas de produits venant des animaux, je ne veux pas créer de demande", dit-il. Mais si ce végan voit des restes de viande, dans une poubelle ou sur une table, il la prend. "Je trouve cela horrible qu'on tue des animaux pour qu'ils finissent à la poubelle".
Il est conscient que son mode de vie dépend de la "société de consommation excessive" dans laquelle il vit. Mais, dit-il, si les gens avaient moins consommé depuis des décennies, "on n'en serait pas là".
- Elizabeth, éoliennes et solaire -
Le spectre des comportements est vaste dans la banlieue de Washington, comme l'illustre la vie d'Elizabeth Hogan, qui a choisi une voie plus graduelle pour réduire son empreinte carbone.
Elle est consultante pour des ONG environnementales, spécialiste de la pollution plastique des océans. 
Cet été, elle et son mari ont installé des panneaux solaires sur le toit de leur maison -- de quoi fournir 80% des besoins énergétiques de sa famille. Les 20% restants proviendront d'éoliennes, via leur opérateur électrique, moyennant une surcharge.
"Toutes nos carrières et nos vies tournent autour de la planète, mais je ne suis pas parfaite", dit Elizabeth. Elle continue à utiliser sa vieille voiture, et à voyager en avion pour le travail.
Elle adore le fromage et n'est donc que végétarienne, et non végane, mais au moins ses produits laitiers viennent-ils d'une ferme locale, qui livre dans des bouteilles en verre réutilisées à chaque fois.
A quoi servent ces petits pas, face à la politique de recul environnemental menée par le gouvernement américain ?
"Si tout le monde s'est réveillé c'est parce que depuis un an ou deux, il y a un vraie évolution populaire", dit Peter Kalmus, qui a écrit un livre sur son expérience.
La révolution est communicative, dit-il, au fur et à mesure que les gens expliquent aux autres comment ils ont changé leur propre comportement. "Quand on leur dit qu'il y a une véritable urgence, nos paroles sont vraiment ancrées dans la vérité de nos actes".
<https://information.tv5monde.com/info/avec-ou-sans-trump-des-americains-menent-leur-petite-revolution-climatique-322288>
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9- Les Boliviens vont devoir s'adapter au manque d'eau, AFP, 19/09/19, 09:00
José Arturo Cárdenas

Les pénuries d'eau à La Paz en 2016-2017, dûes à une sécheresse inédite, avaient sonné comme un premier avertissement : les Boliviens vont devoir s'adapter à un déficit hydrique que le réchauffement climatique va aggraver avec la disparition des neiges en montagne.
Il fait gris à Valle de las Flores, un quartier de l'est de la capitale, où habitent Juana et sa collègue Maria. Il y a quelques années, les autorités y ont construit un lavoir public, alimenté par des eaux souterraines. Malgré le froid de l'hiver austral, les deux femmes frottent et essorent les vêtements, protégées par un chapeau à larges bords.
"Oui, c'est vrai, les gens viennent davantage ici", témoigne auprès de l'AFP Juana qui, comme Maria, gagne sa vie en faisant la lessive pour des particuliers au prix de 20 bolivianos (2,50 euros) pour une dizaine de pièces. 
L'accès à l'eau étant gratuit, le nombre de personnes ayant recours aux lavoirs publics a augmenté ces dernières années. Il n'y a pas de données officielles mais de nombreuses personnes, comme Juana et Maria, ont commencé à s'y rendre au moment des pénuries.
Malgré la proximité des hautes montagnes de l'Altiplano couvertes de neige, une partie des 1,6 million d'habitants de la zone métropolitaine de La Paz, située à plus de 3.600 mètres d'altitude, ont subi entre novembre 2016 et février 2017 de longues coupures d'eau en raison du déficit hydrique. 
Le gouvernement avait alors décrété "l'état d'urgence national" face à la pire sécheresse enregistrée depuis 25 ans et les mesures avaient été étendues, à une moindre échelle, à cinq autres grandes villes du pays. Signe de l'inquiétude de la population, de nombreuses manifestations avaient eu lieu. 
Dans certains quartiers, des habitants ont désormais pris l'habitude de stocker de l'eau de pluie dans des citernes. 
- Glaciers andins -
Pour éviter le retour des pénuries, le gouvernement d'Evo Morales a mis les bouchées doubles et engagé un vaste programme d'investissements pour assurer un approvisionnement en eau aux habitants de la capitale. Plusieurs retenues d'eau ont été construites en un temps record autour de la zone métropolitaine. 
Selon des données récentes de la compagnie nationale des eaux EPSAS, le gouvernement a dépensé 64,7 millions de dollars (58,7 millions d'euros) pour la construction de quatre retenues d'eau et des systèmes d'acheminement depuis les lagunes des hauts plateaux andins alentour. 
Patricia Urquieta, spécialiste en urbanisme à l'université Mayor de San Andrés, regrette toutefois que les pénuries de 2016-2017 n'aient pas entraîné une prise de conscience collective sur la gestion de la ressource face à un réchauffement climatique inexorable.
Une fois les restrictions levées, "cette conscience de la nécessité de préserver l'eau a fait long feu", déplore l'universitaire. "Il n'y a pas eu de politique publique en faveur d'une sensibilisation sur les usages de l'eau", alors que "des rapports montrent que La Paz pourrait se retrouver sans eau, en raison de la diminution des neiges en montagne".
Selon un rapport de l'Unesco, publié en 2018 et intitulé "Atlas des glaciers et eaux dans les Andes", le "réchauffement climatique annoncé devrait provoquer la perte de 95% du permafrost actuel en Bolivie en 2050 et 99% en 2099". 
Une étude publiée le 16 septembre dans la revue scientifique Nature montre également, grâce à l'analyse d'images satellitaires, que "les glaciers andins sont parmi ceux qui rétrécissent le plus rapidement". Entre 2000 et 2018, ils ont perdu 23 milliards de tonnes de glace en moyenne par an.
"Quand les glaciers disparaîtront, ils ne pourront plus donner leur eau pendant la saison sèche", met en garde Sébastien Hardy, représentant local de l'Institut de recherche et développement (IRD), un organisme public français.
Au barrage d'Incachaca, à une quinzaine de km de la capitale, le niveau de la réserve d'eau est actuellement supérieur à la moitié. Il y a bien eu des chutes de neige pendant l'hiver austral, mais les neiges éternelles, visibles il y a encore une trentaine d'années même en été, n'existent plus.
<https://information.tv5monde.com/info/les-boliviens-vont-devoir-s-adapter-au-manque-d-eau-322289>
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10- Le combat d'une jeune Ougandaise contre le changement climatique, AFP, 19/09/19, 11:00
Grace Matsiko

Quand la jeune Ougandaise Leah Namugerwa a eu 15 ans en août, au lieu de fêter son anniversaire avec sa famille et ses amis, elle a décidé de planter 200 arbres, pour alerter sur les dommages causés à l'environnement dans son pays.
Jonglant entre l'école, les manifestations, les discours qu'elle prononce dans les capitales de la région pour appeler à sauver la planète, elle fait partie de ces jeunes inspirés par la désormais célèbre militante écologiste suédoise Greta Thunberg, âgée de 16 ans.
"Si les adultes ne sont pas prêts à prendre l'initiative, moi et d'autres enfants nous leur montrerons la voie. Pourquoi est-ce que je devrais regarder sans rien faire, quand des injustices environnementales se déroulent sous mes yeux", a déclaré Leah la semaine dernière à Kigali, où son discours sur l'urgence climatique lui a valu une "standing ovation".
De retour à Kampala, elle raconte que l'"inaction" du gouvernement ougandais sur les thématiques environnementales et les sit-in de Greta Thunberg devant le Parlement suédois l'ont incité à organiser des grèves hebdomadaires dans son école.
Leah fait partie du mouvement de jeunes Fridays for Future, initié par Greta Thunberg, qui a reçu cette semaine le prix d'"ambassadeurs de conscience" de l'ONG Amnesty International.
La jeune fille est à l'origine d'une campagne pour inciter la ville de Kampala à interdire l'usage des sacs plastiques, et pour alerter sur les risques de la déforestation et les sécheresses prolongées et inondations attribuées au changement climatique.
"Ce qui m'a fait m'inquiéter et m'a poussée à m'impliquer dans cette campagne, c'est le changement climatique et l'impact qu'il a sur nos vies: les fortes températures, plus élevées que jamais, que nous avons connues; les inondations (...); les maladies qui se répandent", dit-elle.
Elle considère que les jeunes "doivent dire ce qu'ils ont sur le cœur". "Si on ne le fait pas, notre avenir n'est pas garanti. Les dirigeants actuels ne seront plus là, mais nous nous le serons et nous souffrirons des conséquences de leur inaction. Nous devons parler maintenant, pas demain."
- 'C'est réel' -
Originaire du district de Mukono, dont les forêts ont été décimées ces dernières décennies en raison de l'expansion de la capitale ougandaise voisine, elle a organisé toute seule sa première manifestation pour la défense de l'environnement un vendredi en février cette année, dans une banlieue de Kampala.
"Je sentais que je faisais ce qu'il fallait, que j'étais sur la bonne voie, mais pour la plupart des gens, dont des membres de ma famille, ça leur semblait bizarre. Ils me regardaient étrangement, secouaient leur tête comme s'ils n'y croyaient pas, pendant que je tenais mes pancartes", raconte-t-elle.
Maintenant, un groupe de jeunes gens la rejoint chaque vendredi, manquant un jour d'école pour faire grève.
"Des gens m'ont critiquée. Ils disent qu'à mon âge, le vendredi, je devrais être en cours et pas dans les rues à faire grève. C'est une bonne chose que mes parents m'aient soutenue et encouragée", explique l'adolescente dont le père, à la tête d'une société de vente de matériaux de construction, accompagne régulièrement sa fille en voiture pour son action hebdomadaire. 
Leah, qui prendra part ce vendredi à des manifestations mondiales sur le thème de l'urgence climatique, est rassurée de voir que l'intérêt pour les questions environnementales augmente en Ouganda.
"On ne donne pas aux problématiques liées au changement climatique la priorité qu'on devrait leur donner (...). Mais grâce à notre campagne, le débat commence à prendre maintenant", remarque-t-elle.
Pour Jérome Mukasa, 15 ans, l'un des jeunes qui l'ont rejointe dans son combat, Leah a ouvert les yeux des jeunes Ougandais sur les crises environnementales qui frappent l'Ouganda.
"Avant, le message sur le climat et l'environnement n'était pas clair pour certains d'entre nous, mais Leah l'a simplifié pour nous, en nous disant que c'est réel et que c'est un danger pour nous tous."
<https://information.tv5monde.com/info/le-combat-d-une-jeune-ougandaise-contre-le-changement-climatique-322300>
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11- Climat et environnement : 80 députés de tous bords proposent de renforcer l'enseignement, AFP, 19/09/19, 13:00

80 députés de tous bords, emmenés par les écologistes Delphine Batho et Matthieu Orphelin ainsi que Cédric Villani (LREM), ont déposé jeudi une proposition de loi pour généraliser l'enseignement des enjeux liés à la préservation de l'environnement et aux changements climatiques.
A la veille de nouvelles mobilisations de la jeunesse pour le climat vendredi et samedi, leur texte entend notamment répondre à un appel signé par quelque 80 dirigeants d’établissements supérieurs, et au "manifeste pour un réveil écologique" initié par des étudiants.
La proposition de loi vise ainsi à ce que "l’enseignement supérieur prépare tous les étudiants aux enjeux vitaux du XXIème", en généralisant "l’enseignement des enjeux liés à la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et aux changements climatiques".
Les parlementaires observent que "les enjeux climat-énergie sont encore peu enseignés, et a fortiori dans la formation post-bac".
"Le Code de l’éducation, et les autres textes réglementaires concernant les missions de l’enseignement supérieur, ne mentionnent pas la responsabilité des établissements en la matière", déplorent-ils. La proposition de loi de 20 articles entend notamment y remédier.
Parmi les signataires issus des huit groupes politiques représentés à l'Assemblée et des non-inscrits, figurent la présidente de la Commission du développement durable Barbara Pompili (LREM), le patron du PS Olivier Faure, André Chassaigne (PCF), ou encore Erwan Balanant (MoDem), Pierre-Yves Bournazel (UDI et indépendants), François Ruffin (LFI), Sylvia Pinel (Libertés et Territoires) et Nathalie Bassire (apparentée LR).
<https://information.tv5monde.com/info/climat-et-environnement-80-deputes-de-tous-bords-proposent-de-renforcer-l-enseignement-322334>
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12- Une sécheresse exceptionnelle rapproche l'Outback australien du "Jour Zéro", AFP, 19/09/19, 14:00
Holly Robertson

Des pénuries d'eau sans précédent dans les régions frappées par la sécheresse de l'est de l'Australie illustrent le changement climatique à l'oeuvre et menacent l'économie rurale de l'Outback.
Du Queensland (nord-est) jusqu'à Sydney (sud-est), une douzaine de petites villes risquent de voir leurs réserves d'eau épuisées dans les mois qui viennent, une situation qu'ont vécue les habitants du Cap en Afrique du Sud et de Chennai en Inde.
Une expérience que de plus en plus d'habitants sur Terre risquent de connaître en raison du changement climatique. Près d'un quart de la population mondiale, vivant dans 17 pays, est en situation de pénurie hydrique grave, proche du "jour zéro" lors duquel plus aucune eau ne sortira du robinet, selon un rapport publié le mois dernier par l'institut World ressources, qui place l'Australie au 50e rang de ce classement.
Dans l'est de l'île-continent, le temps devient toujours plus chaud et plus sec et les précieuses réserves d'eau sont utilisées pour éteindre des centaines de feux de brousse qui ravagent la campagne australienne.
A Stanthorpe, petit centre de production horticole du Queensland (est), une longue période de sécheresse dévastatrice a fait baisser les réserves du barrage local de plusieurs mètres par rapport au niveau habituel et la ville risque de ne plus avoir d'eau du tout avant Noël.
- Camions-citerne -
Les autorités n'auront d'autre choix que d'acheminer de l'eau par camion-citerne pour un coût d'un million de dollars australiens (600.000 euros) par mois, ce qui ne devrait apporter qu'un sursis de douze mois maximum.
Dans le verger d'Angus Ferrier, les citronniers qui autrefois fleurissaient en rangs ordonnés ne sont plus qu'un tas de bois mort. Les réserves en eau de sa ferme seront épuisées dans quelques semaines et l'exploitant s'est résolu à arracher des milliers d'arbres et s'apprête à en sacrifier autant d'ici la fin de l'année. "Ils avaient huit ans. C'est huit ans de ma vie effacés en un jour", dit-il.
L'association de producteurs locaux estime que la sécheresse coûtera 100 millions de dollars australiens (61 millions d'euros) à l'économie de la région cette saison, une somme énorme pour une petite localité comme Stanthorpe.
Les agriculteurs doivent dépenser une petite fortune pour acheminer en camion de l'eau pour leurs plantations ou louer de la terre dans d'autres districts moins affectés par la sécheresse.
"Je connais des producteurs qui ont décidé de ne rien planter cette année et de mettre fin à leur activité à court terme", explique Augus Ferrier.
Leurs déboires ont des répercussions en ville, où certaines boutiques sont à la limite de fermer. Des vols d'eau ont été rapportés dans la région.
Dans le sud-est de l'Australie, l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, où se situe Sydney, a été déclaré en état de sécheresse en décembre. Certains réservoirs sont descendus à 1% de leur capacité et de petites villes comme Guyra sont à sec.
- Pipelines et forages -
De l'eau est acheminée par wagon-citerne, en attendant qu'un pipeline, construit en urgence pour 13 millions de dollars australiens (8 millions d'euros), entre en service fin septembre. Mais il ne devrait pouvoir répondre aux besoins que pour un an, aux taux actuels d'utilisation de l'eau dans le district d'Armidale, qui compte 30.000 habitants.
"Nous recherchons d'autres sources d'eau, pas seulement celle qui tombe du ciel sous forme de pluie", explique Susan Law, présidente du conseil régional d'Armidale. "Un hydrogéologue a identifié neuf sites autour de la région de Guyra où nous effectuerons des forages pour voir s’il existe de l’eau souterraine pour remplir nos réserves".
La sécheresse est une caractéristique de l'Australie, mais les scientifiques estiment que les climats extrêmes sont exacerbés par le changement climatique.
Le gouvernement, soucieux de protéger le puissant secteur de l'extraction de charbon et des mines, sources d'exportations, a rejeté les appels à faire de la lutte contre le changement climatique une priorité, craignant que cela nuise à la croissance économique.
Les autorités locales tentent de faire face à la crise avec des mesures telles que des pipelines et des forages, mais la pression croît pour une réponse politique au niveau national, qui pourrait prendre la forme de construction de barrages ou des restrictions plus sévères à l'usage d'eau à des fins d'irrigation.
<https://information.tv5monde.com/info/une-secheresse-exceptionnelle-rapproche-l-outback-australien-du-jour-zero-322352>
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13- Bezos promet qu'Amazon aidera à accélérer la lutte contre le changement climatique, AFP, 19/09/19, 23:00
Rob Lever et Christophe Vogt

Jeff Bezos, fondateur d'Amazon et homme le plus riche du monde, a mis tout le poids du géant de la distribution en ligne dans une campagne qui doit servir à aider à remplir - avec 10 ans d'avance - les engagements climatiques de l'accord de Paris.
"Mon engagement est de remplir les objectifs de l'accord de Paris avec 10 ans d'avance et Amazon est le premier sur la liste", a expliqué Jeff Bezos au cours d'une conférence de presse à Washington, en présentant cette nouvelle initiative appelée "The Climate Pledge" (L'engagement climat), qui a vocation a être signée par d'autres entreprises.
Pour prouver son sérieux, M. Bezos a promis qu'Amazon atteindra la neutralité carbone en 2040.
"Nous voulons nous servir de notre influence et de notre taille pour montrer la voie", a-t-il martelé.
Amazon, qui a bâti son succès sur un énorme réseau logistique de transport routier pour assurer des livraisons de plus en plus rapides, est un gros producteur de gaz à effet de serre, les principaux coupables du changement climatique.
Les fermes de serveurs d'Amazon, qui a fait de l'informatique dématérialisée une autre source très importante de profits, sont elles aussi extrêmement gourmandes en énergie.
Selon le site internet du groupe dédié au développement durable, Amazon produit 44,4 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an c'est un peu plus de 10% des émissions annuelles totales de la France, selon la plateforme en ligne Climate Watch. 
"Si une entreprise avec autant d'infrastructures physiques que la nôtre --qui livre plus de 10 milliards de colis par an-– peut remplir les objectifs de l'accord de Paris 10 ans plus tôt, alors toutes les entreprises peuvent le faire", a affirmé M. Bezos, soulignant que d'autres patrons lui avaient déjà fait part de leur intérêt à se joindre à cette initiative.
The Climate Pledge exigera de ses signataires une approche scientifique de leurs émissions de gaz à effet de serre, avec des mesures et des déclarations régulières. 
Les entreprises adhérentes devront aussi mettre en place des stratégies de "décarbonisation" et arriver à neutraliser les émissions résiduelles "avec des compensations supplémentaires, quantifiables, réelles, permanentes et socialement bénéfiques pour atteindre des émissions de carbone annuelles neutres d’ici 2040", précise un communiqué d'Amazon.
- Camionnettes électriques -
M. Bezos a indiqué que son entreprise allait commander 100.000 camionnettes électriques à la start-up américaine Rivian, dont les premières seront opérationnelles dès 2021.
Selon le directeur opérationnel d'Amazon Dave Clark, il s'agit de la plus importante commande de véhicules de livraison électriques jamais faite. 
La totalité de la flotte sera déployée en 2030, selon un porte-parole du groupe.
Amazon s'est aussi engagé jeudi à atteindre 80% d'énergie renouvelable d'ici 2024 et 100% d'énergie renouvelable d'ici 2030 pour arriver à la neutralité carbone d'ici 2040.
Cet objectif de neutralité carbone est le grand mot d'ordre de l'ONU, de la communauté scientifique et de plus en plus d'Etats et d'entreprises, à l'horizon 2050. 
Cela signifie que l'ensemble des émissions restantes de gaz à effet de serre sera compensé (par exemple en plantant des arbres qui absorbent le carbone de l'air) pour arriver à un bilan zéro.
Norvège, Suède, Royaume-Uni et France ont adopté l'objectif dans des lois, et l'Union européenne souhaite y parvenir aussi. Le secrétaire général de l'ONU pousse les pays à s'engager formellement sur la date de 2050 dans le cadre de l'accord de Paris, et des annonces devraient avoir lieu au sommet sur le climat qu'il a convoqué lundi aux Nations unies.
Amazon a aussi annoncé un investissement de 100 millions de dollars dans la "restauration et la protection des forêts, des zones humides et des tourbières en partenariat avec The Nature Conservancy", une ONG américaine. 
Plus d'un millier d'employés de M. Bezos ont annoncé qu'ils allaient arrêter le travail vendredi dans le cadre d'un appel international à manifester pour la lutte contre le changement climatique.
Ils ont salué avec enthousiasme le plan de leur patron, mais souligné que "l'accord de Paris en soi-même ne nous laissera pas un monde vivable". "Aujourd'hui nous faisons la fête, demain nous serons dans la rue", ont-ils clamé sur Twitter.
Dans un communiqué, Greenpeace USA, qui avait critiqué Amazon pour ses fermes de serveurs près de la capitale américaine, a salué l'annonce mais souligné que "la compagnie doit être plus transparente sur la façon dont elle compte se passer de carburants fossiles si elle espère arriver (à ses objectifs) de façon crédible".
<https://information.tv5monde.com/info/bezos-promet-qu-amazon-aidera-accelerer-la-lutte-contre-le-changement-climatique-322424>
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14- Grèce : des milliers de poissons asphyxiés dans un lac pour cause de sécheresse, AFP, 20/09/19, 00:00

Des milliers de poissons ont été retrouvés morts jeudi sur les bords du lac Koronia, dans le nord de la Grèce, en raison des températures élevées et de la diminution du niveau de l'eau, ont annoncé les autorités.
Il s'agit surtout de poissons de grande taille asphyxiés après une importante période "de sécheresse, de températures élevées, qui ont entraîné la diminution du niveau de l'eau", a indiqué à l'AFP Dimitra Bobori, responsable des lacs de la région de Macédoine, dans le nord de la Grèce, à 30km de la métropole de Théssalonique.
En 2014, la profondeur maximale du lac Koronia était de 2,8 mètres, contre une profondeur de 60 à 80 cm aujourd'hui en raison de l'évaporation de l'eau et d'un contrôle insuffisant du maintien des eaux du lac par les autorités, a-t-elle souligné.
Cette diminution importante du niveau du lac réduit l'oxygène dont les poissons ont besoin, a expliqué Dimitra Bobori.
Le lac Koronia a connu au moins quatre fois un tel phénomène depuis 1995, accompagné de l'apparition de milliers de poissons morts à la surface.
Les experts ont prévenu à plusieurs reprises les autorités du risque d'"un désastre naturel".
Connu pour la richesse de son milieu aquatique, voie de passage pour les oiseaux migrateurs, et inscrit au réseau européen des régions protégées Natura, le lac de Koronia est depuis longtemps victime de la sécheresse mais aussi de la pollution.
Après plusieurs mises en garde appelant la Grèce à renforcer la protection du lac, la Commission européenne a saisi en 2011 la Cour de justice européenne sur le sujet. 
Les écologistes et l'association grecque des ornithologues estiment que le non-respect des normes environnementales ainsi que la poursuite de la pollution des eaux par les industries et entreprises agricoles des environs et le pompage abusif sont à l'origine du problème.
En 2007, 200 oiseaux avaient été retrouvés morts sur les bords du lac à la suite de l'apparition d'une bactérie.
Mais la plus grande catastrophe avait eu lieu en 2004 : 4.500 oiseaux avaient péri en raison de la bacille "clostridium botulinum", une toxine qui se développe notamment dans des eaux stagnantes et/ou polluées et qui est à l'origine du botulisme.
<https://information.tv5monde.com/info/grece-des-milliers-de-poissons-asphyxies-dans-un-lac-pour-cause-de-secheresse-322374>
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15- Les écoliers du Pacifique et d'Australie lancent une grève mondiale pour le climat, AFP, 20/09/19, 06:00
Andrew Beatty

Des écoliers du Pacifique et d'Australie ont donné vendredi le coup d'envoi d'une journée d'actions et de manifestations mondiales pour appeler à la mobilisation contre le réchauffement climatique, dans le sillage de l'initiative lancée par Greta Thunberg
De Sydney à Sao Paulo, des élèves vont participer à cette très symbolique "grève de l'école pour le climat" qui devrait constituer l'un des appels à l'action les plus massifs jamais organisés.
On dénombre sur toute la planète plus de 5.000 événements avec en point d'orgue une manifestation monstre à New York où sont attendus 1,1 million d'élèves et étudiants qui ont été autorisés pour l'occasion à sécher les cours.
La campagne "Fridays for Future" initiée par Greta Thunberg entend mobiliser les enfants du monde entier pour qu'ils persuadent les adultes de s'attaquer plus sérieusement au réchauffement climatique.
Dans un message vidéo, cette Suédoise de 16 ans a appelé jeudi les enfants à la mobilisation : "Tout compte. Ce que vous faites compte."
Mercredi, elle avait intimé au Congrès américain : "Je veux que vous écoutiez les scientifiques. Et je veux que vous vous unissiez derrière la science. Et ensuite, je veux que vous agissiez réellement."
Alors que le soleil se levait sur les archipels du Pacifique gravement menacé par l'élévation des océans provoquée par le réchauffement climatique, des élèves ont lancé la journée au Vanuatu, aux Salomon ou encore aux Kiribati, où des enfants scandaient : "Nous ne coulons pas, nous nous battons".
Des dizaines de milliers de jeunes Australiens se préparaient à manifester à Sydney, Melbourne et dans des dizaines d'autres villes. Certaines entreprises, administrations et écoles ont même encouragé leurs employés et les élèves à participer à cette grève.
"Nous sommes ici pour envoyer un message aux personnes au pouvoir, pour leur montrer que nous sommes sensibilisés et que cette question est importante pour nous", a déclaré à Sydney Will Connor, 16 ans. "C'est notre avenir qui est en jeu."
L'Australie ressent elle aussi les effets du réchauffement climatique, avec des sécheresses de plus en plus graves, des feux de forêt de plus en plus intenses, des inondations provoquées par des pluies diluviennes ou encore les ravages subis par son emblématique Grande Barrière de corail.
Pourtant, son gouvernement conservateur est épinglé pour son inaction en matière de lutte contre le réchauffement climatique. 
S'il ne nie pas la réalité de la menace, il a toujours ramené le débat à un choix entre la baisse des émissions de gaz à effet de serre et les emplois, alors que son économie est très dépendante de ses ressources minières, en particulier des exportations de charbon.
<https://information.tv5monde.com/info/les-ecoliers-du-pacifique-et-d-australie-lancent-une-greve-mondiale-pour-le-climat-322468>
Sur le même sujet : 
> Des centaines de milliers d'écoliers lancent une grève mondiale pour le climat, AFP, 20/09/19, 13:00
Andrew Beatty
Des centaines de milliers d'écoliers ont donné vendredi en Asie et dans le Pacifique le coup d'envoi d'une journée de manifestations mondiales qui devraient constituer la plus grande mobilisation jamais organisée pour appeler les adultes à agir contre la catastrophe climatique.
De Sydney à Séoul en passant par Manille ou Bombay, des élèves ont répondu en masse à l'appel de la jeune Suédoise Greta Thunberg à boycotter les salles de classe, l'espace d'une journée, pour cette très symbolique "grève de l'école pour le climat".
Plus de 300.000 enfants, parents et autres se sont ainsi rassemblés dans plusieurs villes australiennes, soit plus du double du nombre qu'ils étaient en mars lors de rassemblements similaires, alors que plus de 5.000 événements sont prévus vendredi sur toute la planète.
La campagne "Fridays for Future" entend mobiliser les enfants du monde entier pour qu'ils persuadent les décideurs et les entreprises de prendre des mesures drastiques pour enrayer l'envol des températures provoqué par les activités humaines.
Le point culminant de cette journée est une manifestation monstre à New York où sont attendus 1,1 million d'élèves de 1.800 écoles publiques qui ont été autorisés pour l'occasion à sécher les cours.
Alors que le soleil se levait sur le Pacifique, des élèves ont lancé la journée au Vanuatu, aux Salomon ou encore aux Kiribati, où des enfants scandaient: "Nous ne coulons pas, nous nous battons". Les atolls du vaste océan sont en première ligne face au réchauffement climatique en raison de l'élévation du niveau des eaux.
- "Ce que vous faites compte" -
Dans un message vidéo, Greta Thunberg a appelé jeudi les enfants à s'approprier le combat
"Tout compte. Ce que vous faites compte", a déclaré la Suédoise de 16 ans devenue la porte-parole d'une jeune génération convaincue que leurs aînés n'en font pas suffisamment pour lutter contre le réchauffement climatique
Ce mécontentement était palpable vendredi ailleurs en Asie. "Nous sommes l'avenir et nous méritons mieux", a déclaré à l'AFP à Bangkok Lilly Satidtanasarn, 12 ans, surnommée la Greta Thunberg de Thaïlande pour son combat contre le plastique.
Les adultes "ne font que parler, mais ils ne font rien", dénonce-t-elle. "Nous ne voulons pas d'excuses."
Des rassemblements ont aussi eu lieu en Inde, à Delhi et Bombay, et des milliers de personnes défilaient aux Philippines, un archipel également gravement menacé par l'élévation des océans.
"Beaucoup de gens ressentent déjà ici les effets du réchauffement climatique, et notamment des typhons", a déclaré à Manille Yanna Palo, 23 ans.
En Australie, certaines entreprises, administrations et écoles ont même encouragé leurs employés et les élèves à participer à cette journée.
- "Notre avenir" -
"Nous sommes ici pour envoyer un message aux personnes au pouvoir, pour leur montrer que nous sommes sensibilisés et que cette question est importante pour nous", a déclaré à Sydney Will Connor, 16 ans. "C'est notre avenir qui est en jeu."
L'Australie subit elle aussi les dérèglements climatiques, avec des sécheresses de plus en plus graves, des feux de forêt de plus en plus intenses, des pluies diluviennes qui entraînent des inondations dévastatrices ou encore la dégradation peut-être irrémédiable de son emblématique Grande Barrière de corail.
Et la majorité conservatrice, qui compte dans ses rangs des climatosceptiques, ne cesse d'être épinglée pour son inaction en matière climatique. 
Si le gouvernement australien lui-même ne nie pas la réalité de la menace, il a toujours ramené le débat à un choix entre la baisse des émissions de gaz à effet de serre et la sauvegarde des emplois, alors que son économie demeure très dépendante de ses ressources minières, en particulier des exportations de charbon.
- "On se voit dans la rue" -
Pourtant, de plus en plus d'entreprises australiennes ne se reconnaissent plus dans cette passivité.
"On se voit dans la rue", a ainsi lancé le fonds de pension australien Future Super, qui a rallié 2.000 entreprises à une initiative favorable à cette journée de grève et nommée: "Not business as usual".
La journée de vendredi va donner à New York le coup d'envoi de deux semaines d'actions, avec notamment samedi le premier sommet de la jeunesse sur le climat organisé par l'ONU. Outre Greta Thunberg, 500 jeunes sud-américains, européens, asiatiques et africains sont attendus.
Et vendredi 27 septembre, pendant l'Assemblée générale de l'ONU, aura lieu une autre grève mondiale coordonnée.
Un sommet spécial climat est prévu lundi à l'ONU, avec une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont Emmanuel Macron et Angela Merkel.
Nombre de dirigeants souscrivent à l'idée d'une urgence climatique, mais ils seront attendus sur les détails concrets de leurs plans climatiques.
Pour avoir une chance de stopper le réchauffement du globe à +1,5°C (par rapport au XIXe siècle), il faudrait que le monde soit neutre en carbone en 2050, selon le dernier consensus de scientifiques mandatés par l'ONU.
<https://information.tv5monde.com/info/des-centaines-de-milliers-d-ecoliers-lancent-une-greve-mondiale-pour-le-climat-322470>
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16- L’ONU au chevet de la planète lors d’un sommet exceptionnel sur le climat, Le Monde, 20/09/19, 09h50
Audrey Garric  (New York (envoyée spéciale)

Le secrétaire général des Nations unies a convoqué les Etats à New York, du 21 au 23 septembre, pour leur demander d’accroître leurs efforts dans la lutte contre le dérèglement climatique. 
« Le dérèglement climatique est plus rapide que nous. » Depuis des mois, Antonio Guterres n’a de cesse de répéter cet avertissement. Le secrétaire général des Nations unies l’assène à chaque rendez-vous diplomatique, lors du G20 ou du G7, après chaque catastrophe, comme l’ouragan Dorian qui a ravagé les Bahamas, ou à chaque déplacement, par exemple lorsqu’il visite les petites îles du Pacifique menacées par la montée des eaux. Mais, refusant de céder à la fatalité, il assure également que « cette bataille pour nos vies, nous pouvons la gagner ».
Pour remporter ce combat contre les émissions de gaz à effet de serre, il a convié les Etats du monde entier à New York, du samedi 21 au lundi 23 septembre, pour un sommet exceptionnel sur le climat. Avec une condition : que les dirigeants arrivent avec des « plans concrets et réalistes et non pas des discours », dans le but de véritablement accélérer la décarbonation de l’économie.
L’hôte de la cérémonie, dont il maîtrise l’agenda puisqu’elle ne relève pas des négociations climatiques à proprement parler, s’est même permis d’adresser des requêtes plus spécifiques à la centaine de pays qui seront présents. Il demande aux dirigeants de s’engager à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, et à indiquer clairement qu’ils présenteront des objectifs climatiques nationaux plus ambitieux en 2020.
Ce n’est pas tout. Antonio Guterres a également appelé les gouvernements à abaisser leurs rejets carbonés de 45 % d’ici à 2030, à stopper tout nouveau projet de centrale à charbon après 2020 et à mettre fin aux subventions aux énergies fossiles. Du jamais-vu pour un secrétaire général de l’ONU.
Coup d’accélérateur de ce processus
« Antonio Guterres a mis la barre haut, exactement là où elle doit être, juge Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat. C’est un moment de vérité pour l’accord de Paris, à un an d’une échéance cruciale. » L’accord de Paris de 2015, conçu comme un processus dynamique, prévoit que les Etats soumettent de nouveaux plans de réduction des émissions, plus ambitieux, tous les cinq ans.
La première échéance survient en 2020, année de la mise en œuvre effective de leurs promesses. A un moment où les élans nationalistes freinent toute velléité de leadership climatique, le sommet de New York se veut donc être le coup d’accélérateur de ce processus.
Car les jours sont comptés. Alors que les scientifiques appellent à réduire immédiatement les gaz à effet de serre, les engagements pris par les 196 pays signataires de l’accord de Paris pour faire décroître leurs émissions sont insuffisants : ils mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle – à supposer qu’ils soient tenus, puisque les émissions continuent d’augmenter année après année. Respecter ce traité international, qui vise à maintenir le réchauffement bien en deçà de 2 °C, et si possible 1,5 °C, implique donc de tripler, voire de quintupler le niveau d’effort.
« Nous vivons un moment critique. La population sent, comprend et même désormais vit l’urgence climatique », analyse Pierre Cannet, codirecteur des programmes du Fonds mondial pour la nature (WWF) France. « Ce nouveau sommet s’inscrit dans un profond changement de société, avec une reprise de contrôle des citoyens ainsi qu’une mobilisation des entreprises », poursuit-il. En 2014, Ban Ki-moon, le prédécesseur d’Antonio Guterres, avait organisé un grand sommet similaire pour faire pression sur les dirigeants avant l’adoption de l’accord de Paris. Depuis cinq ans, la mobilisation citoyenne a gagné en ampleur et en poids.
Plusieurs millions de citoyens dans les rues
Vendredi 20 septembre, dans plus de 150 pays, plusieurs millions de citoyens, en particulier des jeunes, ont prévu de descendre dans les rues pour une « grève globale » pour le climat. En particulier à New York, où les manifestants seront rejoints par Greta Thunberg, la jeune Suédoise devenue une icône de la lutte contre le réchauffement.
Samedi, plus de 600 de ces jeunes se réuniront à l’ONU pour un sommet de la jeunesse pour le climat – une première. Ils devront émettre des propositions de solutions, qu’ils soumettront aux dirigeants lundi. Ce jour-là, lors du sommet pour l’action climatique, une soixantaine de pays, choisis pour avoir élaboré les stratégies les plus ambitieuses, présenteront leurs plans. Parmi eux, figurent la France (le président Emmanuel Macron fera le déplacement avec la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, et sa secrétaire d’Etat, Brune Poirson), le Royaume-Uni (avec le premier ministre Boris Johnson), l’Allemagne (avec la chancelière Angela Merkel), l’Inde (avec le premier ministre Narendra Modi), la Chine (représentée à un niveau ministériel) ou encore le Chili, qui accueillera la COP25 en décembre.
> Lire le portrait : Côme Girschig, un jeune « champion du climat » qui croit à la politique
Des coalitions de pays, de villes, de régions, d’entreprises et d’autres représentants de la société civile exposeront également des initiatives, « susceptibles d’être mises en œuvre tout de suite et répliquées », précise le Mexicain Luis Alfonso de Alba, l’envoyé spécial du secrétaire général pour le sommet. Il s’agira par exemple de s’engager à se passer du charbon, à améliorer l’efficacité énergétique ou à effectuer une transition vers une ville verte. Ces coalitions ont été formées dans le cadre de neuf pistes de travail dirigées par différents pays, qui comprennent la transition énergétique, la transition industrielle, la résilience et l’adaptation, les solutions fondées sur la nature ou le financement climatique.
Comment juger du succès de ce sommet qui risque de cumuler réelles avancées et effets d’annonce ? « Il s’agira de voir si beaucoup de pays, notamment parmi les gros émetteurs, s’engagent sérieusement à rehausser leurs efforts d’ici à 2020,répond Luis Alfonso de Alba. Et si des initiatives substantielles émergent des coalitions, notamment en ce qui concerne la fin du charbon. »
La trajectoire doit être revue à la hausse
Selon un décompte du programme des Nations unies pour le développement, publié le 18 septembre, 75 pays, représentant 37 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, seraient prêts à relever leur contribution à l’accord de Paris. Ce panel, dont la moitié est représentée par les petits Etats insulaires, ne compte toutefois pas les nations les plus émettrices. Alors que les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et du Brésil ne feront pas le déplacement, l’attente est forte envers la Chine et l’Union européenne. « Nous sommes très confiants que la Chine arrive avec des engagements clairs et un niveau d’ambition plus élevé », assure Luis Alfonso de Alba.
En marge du G20 de juin, la Chine s’était engagée, dans une déclaration commune avec la France et Antonio Guterres, à « accroître ses efforts » et à publier d’ici à 2020 sa « stratégie à long terme de développement à faibles émissions de gaz à effet de serre ». Pékin reste toutefois très flou sur la nature de son intervention à la tribune de New York.
> Lire aussi  L’UE échoue à adopter la neutralité carbone en 2050
De son côté, l’Union européenne, troisième pollueur mondial après la Chine et les Etats-Unis, a échoué, lors d’un conseil de juin, à adopter un objectif de neutralité carbone en 2050, malgré le soutien de 24 pays. Le Conseil européen espère obtenir un consensus « dans les prochains mois », afin que l’UE puisse présenter à l’ONU sa stratégie à long terme « début 2020 ».
Pour beaucoup d’observateurs, si la neutralité carbone est un bon point d’arrivée, la trajectoire doit être revue à la hausse. « A New York, la France doit annoncer son soutien à la relève de l’ambition européenne sur le climat pour 2030, comme l’Allemagne est en train de le faire », explique Neil Makaroff, responsable des politiques européennes au Réseau Action Climat. Alors que l’Europe a promis de réduire ses émissions d’au moins 40 % d’ici à 2030, Antonio Guterres l’appelle à passer à − 55 % à cette date, et les ONG à − 65 %.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/l-onu-au-chevet-de-la-planete-lors-d-un-sommet-exceptionnel-sur-le-climat_6012334_3244.html>
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17- L'océan, clé dans la lutte contre le changement climatique, AFP, 20/09/19, 10:00

Même s'il a abimé les océans, l'Homme peut espérer y puiser des solutions pour lutter contre le changement climatique et ses impacts, à condition de protéger ses écosystèmes affaiblis.
Des énergies renouvelables marines à la restauration des écosystèmes côtiers, "l'océan est aussi une source de solutions qu'il faudrait mettre en oeuvre", plaide Jean-Pierre Gattuso, chercheur au CNRS qui a participé à une étude sur le sujet publiée en 2018 dans la revue Frontiers in Marine Science.
Restauration et protection
Réchauffement climatique, surpêche, pollution... L'océan est malade, au risque de ne plus pouvoir assurer aussi efficacement des activités primordiales pour la survie de l'Humanité, comme la production d'oxygène et l'absorption du CO2 issu des activités humaines.
Pour l'aider à retrouver ses forces, beaucoup plaident pour une augmentation des zones protégées.
"Au moins 30% des océans doivent être placés sous protection pour que les écosystèmes soient suffisamment résistants (...) et les 70% restant doivent être gérés de façon prudente et durable", plaide Tom Dillon, vice-président de l'ONG Pew Charitable Trust.
Selon le récent rapport des experts de l'ONU sur la biodiversité, 7% des mers sont aujourd'hui protégées, et pas forcément de façon efficace.
Protéger les océans passe aussi par la restauration des écosystèmes côtiers comme les mangroves ou les herbiers marins, qui ont des capacités importantes d'absorption du carbone, phénomène baptisé "carbone bleu".
Le potentiel d'atténuation du changement climatique de ces écosystèmes est "relativement modeste au niveau mondial (environ 2% des émissions)", selon le projet de rapport des experts climat de l'ONU discuté à partir ce vendredi à Monaco.
Mais c'est toujours mieux que rien, d'autant que si elle est en bonne santé, cette végétation marine permet aussi de "réduire les impacts de l'élévation du niveau de la mer" et offre des "co-bénéfices aux communautés locales" (sécurité alimentaire, tourisme...), relève l'étude de Frontiers in Marine Science. Les préserver permet aussi de réduire les émissions provoquées par leur dégradation.
Energies renouvelables
Les énergies renouvelables marines proviennent du vent (éoliennes offshore) ou directement de l'océan, par les vagues, les marées ou encore les courants.
Dans une étude parue en 2017, des chercheurs de la Carnegie Institution for Science estimaient que des parcs éoliens en pleine mer produiraient plus d'énergie que ceux installés sur terre, et avaient même calculé que des parcs installés sur tout l'Atlantique Nord pourraient répondre aux besoins actuels de l'Humanité.
"C'est une vue de l'esprit, ça n'arrivera jamais, mais ça montre le potentiel de cette technique pas suffisamment mise en oeuvre", a commenté Jean-Pierre Gattuso.
De manière générale, les énergies marines renouvelables sont une solution "d'une efficacité extraordinaire et qui pourrait être mis en place tout de suite", poursuit-il, notant toutefois les difficultés de développer des technologies adaptées à un "milieu hostile" comme l'océan.
Géo-ingénierie
Certains scientifiques les écartent d'emblée comme des techniques d'apprenti-sorcier, mettant en avant les risques qu'elles impliquent, d'autres travaillent sur la géo-ingénierie, persuadés que travailler sur la seule réduction des émissions de gaz à effet de serre ne suffira pas à protéger la planète.
Une partie de ces techniques de manipulation du climat est liées à l'océan, comme la fertilisation. Cela consiste à introduire du fer soluble dans la mer pour booster la production de phytoplancton qui absorbent le CO2 lors de la photosynthèse. 
Mais certains craignent des effets secondaires. Même critique pour d'autres techniques comme l'idée de déployer à large échelle une mousse blanche à la surface des océans pour réfléchir les rayons du soleil.
D'autres technologies sont un peu plus avancées, comme la capture et le stockage du carbone. Certaines entreprises travaillent ainsi au stockage du CO2 au fond des mers ou sous les océans.
<https://information.tv5monde.com/info/l-ocean-cle-dans-la-lutte-contre-le-changement-climatique-322491>
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18- Les mers nourricières dévastées par les Hommes, AFP, 20/09/19, 10:00
Amélie Bottollier-Depois

Dévastés par le dérèglement climatique et les pollutions causés par l'Homme, les océans s'apprêtent à déchaîner leur puissance sur l'humanité qui ne peut vivre sans eux, met en garde un projet de rapport de l'ONU qui sera adopté la semaine prochaine.
"Tous les habitants de la planète dépendent directement ou indirectement des océans et de la cryosphère" (calottes glaciaires, banquises, glaciers, sols gelés en permanence), assène en introduction le projet de texte sur lequel se penchent à partir de vendredi à Monaco les scientifiques et diplomates des 195 Etats membres du groupe d'experts de l'ONU sur le climat (Giec).
Mais la synthèse du rapport de 900 pages, obtenue par l'AFP fin août, dresse un tableau très sombre de l'état de ces vastes étendues qui couvrent plus de 80% de la planète.
Et comme trois autres rapports tout aussi alarmants de l'ONU depuis un an (sur l'objectif de limitation du réchauffement à +1,5°C, sur la biodiversité et sur la gestion des terres et du système alimentaire), il conduit à un constat sans appel: si l'Humanité veut éviter la pire des catastrophes, elle doit réformer rapidement et profondément son modèle de production et de consommation.
Le monde s'est engagé lors de l'accord de Paris en 2015 à limiter le réchauffement de la planète à +2°C, voire +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.
Mais les engagements des Etats à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, s'ils étaient respectés, conduiraient à un monde à +3°C. Avec seulement 1°C de réchauffement enregistré, les impacts sur l'Homme se font déjà lourdement sentir, des tempêtes aux inondations, en passant par les sécheresses et les canicules meurtrières.
Les océans et les glaces sont en première ligne. Depuis le milieu du XIXe siècle, les mers ont absorbé plus de 90% de la chaleur supplémentaire générée par les gaz à effet de serre produits par l'Homme. 
Sans elles, le réchauffement de la planète aurait pu être en gros de 10°C de plus, selon une estimation de Katharine Hayhoe, climatologue et directrice du Climate Center à l'université Texas Tech.
Résultat, "certains des impacts du changement climatique sur nos océans sont maintenant irréversibles et d'autres sont de plus en plus inévitables", s'inquiète Melissa Wang, scientifique à Greenpeace International.
"Au niveau actuel d'émissions, nous rejetons un million de tonnes de CO2 dans les océans toutes les heures", poursuit-elle.
- 280 millions de déplacés -
Au total, les océans ont absorbé environ un quart des gaz à effet de serre produits par l'Homme, entraînant notamment une acidification de l'eau de mer néfaste à la chaîne alimentaire.
Le rapport insiste d'ailleurs fortement sur les impacts en cascade qui finissent tous par atteindre les Hommes, où qu'ils soient sur la planète.
"Des récifs coralliens aux mangroves, en passant par les populations de poissons, le changement climatique et les pressions humaines détruisent rapidement le capital naturel nécessaire à la vie et aux moyens de subsistance de centaines de millions de personnes à travers le monde", résume John Tanze, de WWF.
Les scientifiques du Giec se penchent aussi sur l'avenir des régions glacées, qui avec les zones enneigées, contiennent près de 70% de l'eau douce de la planète.
Avec la fonte en particulier des calottes glaciaires de l'Antarctique et du Groenland, le niveau des océans va encore augmenter, multipliant les événements extrêmes comme les vagues de submersion et les inondations, en particulier dans les petites îles et les mégalopoles côtières.
Et même si le monde parvenait à limiter le réchauffement à +2°C, les eaux pourraient à terme submerger des territoires où vivent aujourd'hui 280 millions de personnes qui devront être déplacées, selon le projet de synthèse.
"Nous allons passer d'un monde doté d'un océan stable à un monde où (le niveau de la mer) s'élèvera en permanence, menaçant les côtes pendant des siècles, si ce n'est plus", commente Ben Strauss, directeur du centre de recherche Climate Central.
Les glaciers, qui régulent l'apport en eau des régions montagneuses, sont également en danger, avec certains comme ceux des Alpes risquant de perdre 80% de leur volume d'ici la fin du siècle.
De 30 à 99% du permafrost (ou pergélisol), ces sols gelés toute l'année qui recouvrent un quart des terres de l'hémisphère nord, pourraient également fondre, relâchant dans l'atmosphère des millions de tonnes de CO2 et accélérant encore le réchauffement.
Le projet de "résumé pour les décideurs" va être discuté pendant plusieurs jours. Les formulations peuvent être modifiées avant son adoption puis sa publication le 25 septembre, mais pas la science sur laquelle il est basé.
<https://information.tv5monde.com/info/les-mers-nourricieres-devastees-par-les-hommes-322493>
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19- Editorial. Angela Merkel, « chancelière du climat » ?, Le Monde, 20/09/19, 11h47

Le volontarisme affiché de la chancelière allemande en matière de politique environnementale n’en laisse pas moins un goût amer, comme en témoignent les demi-mesures du « plan climat » dévoilé par son gouvernement de coalition.
Editorial du « Monde ». Un an et demi après sa laborieuse formation, la « grande coalition » d’Angela Merkel semble enfin s’être trouvé une priorité : la protection du climat, récemment qualifiée par la chancelière allemande de « défi pour l’humanité » à la tribune du Bundestag. Un défi auquel son gouvernement devait répondre, vendredi 20 septembre, à l’occasion d’un conseil des ministres extraordinaire, le premier du genre, entièrement consacré à la lutte contre le réchauffement climatique.
A l’orée d’une semaine mondiale de mobilisation pour le climat, le signal envoyé par l’Allemagne, principal pays émetteur de CO2 en Europe, doit être salué. Face à Donald Trump aux Etats-Unis ou à Jair Bolsonaro au Brésil, qui se moquent éperdument de conduire la planète à l’abîme, le fait que le gouvernement de la quatrième puissance économique mondiale place la lutte contre le réchauffement climatique en tête de ses priorités est un acte politique majeur.
Ce volontarisme n’en a pas moins un goût amer. D’abord, parce qu’il masque un échec, celui de l’Allemagne à tenir ses propres engagements. En 2007, Berlin s’était engagé à réduire, d’ici à 2020, ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % par rapport à 1990. La baisse n’est aujourd’hui que de 30 %. Ce manquement jette un doute sur la capacité de l’Allemagne à atteindre le nouvel objectif qu’elle s’est fixé : une réduction de 55 % d’ici à 2030.
> Lire aussi  En dépit de grandes ambitions, le bilan de la « chancelière du climat » Merkel reste mitigé
Mais ce volontarisme cache également un manque criant d’anticipation. Dans le « contrat de coalition » signé par les conservateurs (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD) en février 2018, le réchauffement climatique n’est évoqué qu’au onzième chapitre (sur 14) et ne fait l’objet que de sept pages (sur 176). Totalement absent de la dernière campagne des législatives, en 2017, le sujet ne s’est imposé à la majorité au pouvoir qu’à la faveur des récents succès électoraux des Verts, notamment aux élections européennes du 26 mai, où les écologistes ont siphonné les voix des partis membres de la « grande coalition ». En particulier chez les jeunes.
La réponse improvisée de vieux partis aux abois
Dans ce contexte, les annonces attendues vendredi – après une nuit blanche de tractations difficiles à la chancellerie – ont tout l’air d’expédients. Elles constituent un catalogue de mesures techniques, pour ne pas dire technocratiques, dont on peine à dégager la philosophie générale, mais dont on comprend qu’elles visent à être aussi incitatives et aussi peu douloureuses que possible. Empêtré dans le ralentissement de son industrie, le gouvernement semble tenté par des demi-mesures, qui risquent de donner des demi-résultats.
> Lire aussi  En Allemagne, Angela Merkel sort son « plan vert » pour le climat
Cette prudence peut se comprendre. Les dirigeants de la « grande coalition » ont en tête la crise des « gilets jaunes » et se méfient à juste titre des mesures écologiquement séduisantes, mais socialement provocantes. Reste qu’un tel agrégat de mesures ne constitue pas une politique de long terme. Il ressemble avant tout à la réponse circonstancielle et improvisée de vieux partis aux abois. Pourtant, à la différence de la France, qui ne dispose pas des mêmes marges de manœuvre budgétaires, Berlin a les moyens d’une transition écologique ambitieuse, enfin à la hauteur des enjeux.
A deux ans de son départ programmé du pouvoir, Angela Merkel retrouve ses accents de Klimakanzlerin (« chancelière du climat »), pour reprendre le surnom qui lui fut donné, en 2007, quand elle fit de la lutte contre les gaz à effet de serre la priorité de son gouvernement. Mieux vaut tard que jamais. Le problème est qu’il est déjà très tard.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/20/angela-merkel-chanceliere-du-climat_6012400_3232.html>
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20- Le changement climatique pèse lourd sur les océans et les glaces, AFP, 20/09/19, 13:00
Marlowe Hood

Certaines conséquences du changement climatique sur les océans et les régions glacées de la planète sont irréversibles et l'Humanité doit s'y préparer, préviennent les scientifiques.
Le projet de rapport des experts climat de l'ONU, obtenu par l'AFP fin août et qui peut encore être modifié avant sa publication le 25 septembre, égrène une longue liste d'impacts dévastateurs, à commencer par la montée des eaux.
- La mer se réchauffe -
• EPONGE : les océans ont absorbé un quart des gaz à effet de serre émis par l'Homme et 93% de la chaleur issue du changement climatique. Résultat, les mers de la planète bleue sont devenues plus chaudes, plus acides et moins salées.
• CANICULES MARINES : la fréquence, l'intensité et l'étendue des vagues de chaleur marines, comme celles qui ont dévasté la Grande barrière de corail, ont augmenté. 
• EL NINO : les phénomènes El Niño extrêmes -- qui encouragent feux de forêts, cyclones et épidémies-- devraient être deux fois plus fréquents sans baisse des émissions de CO2.
• ALIMENTATION : les réserves alimentaires présentes dans les eaux tropicales peu profondes pourraient diminuer de 40%. Les espèces marines, du plancton aux poissons et aux mammifères, se sont déjà déplacées de plusieurs centaines de kilomètres depuis les années 1950, avec un impact majeur sur les écosystèmes et la pêche.
- La mer monte -
• NIVEAU DE LA MER : Comparé avec la période 1980-2000, le niveau des océans devrait augmenter de 43 centimètres environ d'ici 2100 dans un monde à +2°C, mais de 84 cm dans un monde à +3°C ou + 4°C, réchauffement vers lequel nous conduisent les tendances actuelles.
Au 22e siècle, le rythme d'élévation du niveau des mers pourraient être 100 fois plus rapide, de 3,6 millimètres par an aujourd'hui, à "plusieurs centimètres".
• ADAPTATION : sans travaux majeurs de protection, le coût annuel des inondations liées aux ondes de tempête (hausse temporaire du niveau de la mer liée au vent) pourrait être multiplié par 100 à 1000 d'ici 2100.
Face à la montée des océans, les régions côtières qui en ont les moyens pourront construire des digues, les plus pauvres sont condamnés à déplacer leur population. Même dans un monde à +2°C, les eaux pourraient submerger des territoires où vivent 280 millions de personnes.
• ZONES HUMIDES : 20% à 90% des zones humides devraient être perdues d'ici 2100, en raison de l'élévation prévue du niveau des mers.
- La mer meurt -
• OXYGÈNE : la concentration d'oxygène dans les milieux marins a baissé de 2% en 60 ans, et devrait perdre 3 ou 4% supplémentaires si on ne réduit pas les émissions de CO2. 
• ZONES MORTES : le réchauffement de l'eau et la pollution côtière sont déjà responsables de l'expansion des "zones mortes", où le trop faible taux d'oxygène empêche la vie marine.
• CORAUX : les récifs coralliens, dont un demi-milliard de personnes dépendent pour se nourrir et protéger les côtes, vont diminuer de 90% même avec un réchauffement de +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Et ils risquent de ne pas survivre du tout à +2°C°C. Le monde a déjà gagné 1°C.
- La glace fond -
• CALOTTES GLACIAIRES : les deux calottes glaciaires de la planète, en Antarctique et au Groenland, ont perdu en moyenne 430 milliards de tonnes chaque année depuis 2006, devenant la principale source de la hausse du niveau des océans.
• GLACIERS : les glaciers, dont dépendent plus de deux milliards de personnes pour l'eau douce, rétrécissent aussi. Ceux de basse altitude, dans les Alpes, le Caucase et la Scandinavie pourraient perdre 80% de leur volume d'ici 2100.
• NEIGE : les montagnes devraient perdre une part importante de leur couverture neigeuse, avec des impacts importants sur l'agriculture, le tourisme et l'approvisionnement en énergie.
- Le permafrost aussi -
• PERMAFROST : un tiers, voire jusqu'à 99% du permafrost, cette couche de sol gelée en permanence, pourrait fondre d'ici 2100 si le réchauffement climatique continue au rythme actuel, relâchant encore plus de gaz à effet de serre.
• MÉTAUX LOURDS : le niveau de mercure et de substances toxiques dans l'eau potable devrait augmenter avec la fonte des glaciers et du permafrost. Ce dernier contiendrait près de 800.000 tonnes de mercure.
<https://information.tv5monde.com/info/le-changement-climatique-pese-lourd-sur-les-oceans-et-les-glaces-322510>
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21- L'Allemagne accouche dans la douleur d'un grand plan climatique, AFP, 20/09/19, 14:00
Isabelle Le Page

Sous la pression de manifestations massives dans toute l'Allemagne, les partis de la fragile coalition gouvernementale d'Angela Merkel ont fini par s'accorder sur les grands points d'une stratégie climatique vendredi après des négociations marathon.
"Il y a un accord avec beaucoup de mesures et un mécanisme de vérification annuel" visant à s'assurer que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre seront atteints, ont indiqué à l'AFP des sources proches du gouvernement.
Les détails du compromis, conclu après quelque 18 heures d'âpres discussions, doivent être dévoilés lors d'une conférence de presse prévue vers 12h30 GMT. Auparavant, il doit être adopté en conseil des ministres.
L'enjeu consiste à prendre des mesures pour inciter les Allemands à réduire les émissions polluantes, et permettre au pays, aujourd'hui en retard, d'atteindre ses objectifs de réduction d'émissions polluantes.
L'annonce intervient alors que des dizaines de milliers de manifestants, 80.000 selon les organisateurs, s'étaient rassemblés à Berlin à l'emblématique Porte de Brandebourg, en ce jour d'un mouvement mondial de grève pour la défense du climat. 
La mobilisation devrait être particulièrement bien suivie en Allemagne, où les écologistes ont le vent en poupe et enchaînent les succès électoraux. 
- Pression -
Au total, des manifestations doivent avoir lieu dans 575 villes allemandes, "du jamais vu", a estimé la porte-parole allemande du mouvement FridaysforFuture, Luisa Neubauer dans un tweet.
Selon le projet d'accord en discussion, des investissements d'"un montant à trois chiffres en milliards d'euros", soit au moins 100 milliards d'euros, sont prévus d'ici à 2030. 
Les partis se sont particulièrement disputés sur son financement, rendu extrêmement compliqué par le fait que le gouvernement refuse de contracter de nouvelles dettes, conformément à sa politique d'orthodoxie budgétaire du "Schwarze Null".
Les négociations achoppaient en particulier sur un modèle de tarification des émissions de CO2, où l'essence, le diesel, le gaz de chauffage ou le fioul pourraient être intégrés dans un marché national de certificats et voir leur prix monter, d'environ 11 centimes par exemple pour le litre de diesel.
Question centrale : où fixer le curseur pour à la fois avoir un prix suffisamment élevé afin d'inciter les consommateurs à opter pour les solutions les moins polluantes, mais en même temps ne pas provoquer de levée de bouclier de l'opinion, à l'exemple du mouvement des gilets jaunes en France ?
Il est question dans les discussions de prix plancher et plafond sur ce marché.
Concrètement, la stratégie du gouvernement comprend aussi une panoplie de mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'énergie, le bâtiment, l'agriculture, l'industrie et les transports.
Cela va de la promotion des transports publics et des trains, à l'augmentation du prix des voyages en avion en Allemagne, ou à diverses subventions pour le développement des voitures électriques ou pour des chauffages individuels efficaces et propres.
- Gouvernement fragile -
Parallèlement, il s'agit de mettre un coup d'accélérateur sur le développement d'énergie propre (solaire, éolien ou biomasse), dont la part dans la production d'électricité dans le pays doit monter à 65% en 2030 contre 40% actuellement. 
La pression pesant sur le gouvernement Merkel est grande : il doit répondre aux attentes de la mobilisation initiée par les jeunes de FutureforFridays, mouvement créé par l'égérie suédoise Greta Thunberg. Et un accord paraît indispensable à la survie de la coalition elle-même, très fragile depuis sa difficile constitution l'an dernier.
Le ministre social-démocrate des Finances Olaf Scholz a directement lié la poursuite de la coalition, très impopulaire en Allemagne, à l'élaboration d'un "grand projet climatique".
L'Allemagne a certes décidé en début d'année d'abandonner le charbon d'ici 2038, mais il lui reste à programmer la fermeture de ses mines et centrales. Un chantier d'autant plus délicat qu'elle doit parallèlement achever d'ici 2022 sa sortie du nucléaire, décidée en 2011 après la catastrophe de Fukushima. 
Et sa puissante industrie automobile a longtemps privilégié les véhicules essence ou diesel avant de prendre sur le tard le virage de l'électrique.
<https://www.liberation.fr/depeches/2019/09/20/sous-la-pression-de-la-rue-berlin-promet-100-milliards-pour-le-climat_1752474>
<https://www.rfj.ch/rfj/Actualite/economie/L-Allemagne-accouche-dans-la-douleur-d-un-grand-plan-climatique.html>
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22- Sécheresse : des restrictions d’eau mises en place dans la quasi-totalité des départements métropolitains, Le Monde, 20/09/19, 14h46
Enora Ollivier

La canicule est passée, mais la sécheresse perdure en septembre. Des photos impressionnantes montrent des sols craquelés, des rivières à sec partout sur le territoire. 
« L’Indre a baissé de 60 centimètres en quarante-huit heures », écrit La Nouvelle République ; le canal entre Champagne et Bourgogne a été fermé à la navigation – une première depuis son ouverture, en 1907, relate La Voix de la Haute-Marne. En bref : la France a soif. La canicule est passée, mais en ce mois de septembre la sécheresse perdure, et partout sur le territoire des photos impressionnantes montrent des sols craquelés, des rivières à sec, des étangs rabougris.
Météo France a vu son indicateur d’humidité des sols virer au rouge en septembre. « On a atteint des niveaux records pour cette période de l’année. Jamais on n’avait eu pire », commente Christelle Robert, prévisionniste au sein de l’établissement.
La sécheresse des sols est due à un manque important de pluies, associé aux épisodes de canicule de l’été et, parfois, à des vents secs.
> Lire : Ces différentes sécheresses qui font que la France est à sec
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/secheresse-des-restrictions-d-eau-mises-en-place-dans-la-quasi-totalite-des-departements-metropolitains_6012393_3244.html>
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23- « Le niveau des océans monte, notre colère aussi » : une grève mondiale pour le climat qui s’annonce historique, Le Monde avec AFP et Reuters, 20/09/19, 14h35

Ce « Friday for future », organisé dans plus de 150 pays, devrait être l’un des appels à la mobilisation contre le réchauffement climatique les plus massifs jamais organisés. 
De Paris à New York, en passant par Sydney ou Sao Paulo… Vendredi 20 septembre, dans plus de 150 pays, plusieurs millions d’écoliers et d’étudiants ont prévu de descendre dans les rues pour une « grève globale » en faveur du climat, dans le sillage de l’initiative lancée par Greta Thunberg, la jeune Suédoise devenue une icône de la lutte contre le réchauffement. Ce « Friday for future » (« vendredi pour l’avenir ») devait constituer l’un des appels à la mobilisation les plus massifs jamais organisés.
On dénombre sur toute la planète plus de 5 000 événements, avec en point d’orgue une manifestation monstre à New York, où sont attendus 1,1 million d’élèves de 1 800 écoles publiques, qui ont été autorisés pour l’occasion à sécher les cours. Dans un message vidéo publié jeudi, Greta Thunberg, qui est attendue à New York, a appelé les enfants à s’approprier le combat : « Tout compte. Ce que vous faites compte. »
> Lire aussi  Les mobilisations pour le climat se multiplient, tour d’horizon des meilleurs slogans et affiches
Alors que le soleil se levait sur le Pacifique, des élèves ont lancé la journée au Vanuatu, aux Salomon ou encore aux Kiribati, où des enfants scandaient : « Nous ne coulons pas, nous nous battons. » Les atolls du vaste océan sont en première ligne face au réchauffement climatique en raison de l’élévation du niveau des eaux.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/de-sydney-a-new-york-une-greve-mondiale-pour-le-climat_6012387_3244.html>
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24- Décryptage. En Afrique aussi, les jeunes prennent leur place dans la mobilisation mondiale pour le climat, Le Monde Afrique, 20/09/19, 17h26
Laurence Caramel

Le désinvestissement des énergies fossiles fait partie des principales revendications portées par les organisations de la société civile du continent. 
L’Afrique n’est plus invisible sur la carte mondiale de la mobilisation pour le climat. L’appel à participer à la grève mondiale, ce vendredi 20 septembre, a été relayé dans vingt-cinq pays du continent. Des marches y sont également prévues, le lendemain, en écho à la manifestation organisée à New York en marge du sommet convoqué par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutteres, du 21 au 23 septembre pour demander aux pays d’accroître leurs efforts contre le changement climatique.
« Les jeunes seront devant car c’est de leurs vies qu’il s’agit. Ils prennent conscience que la crise climatique va bloquer leur avenir si les gouvernements n’agissent pas comme ils le devraient », expose Landry Ninteretse, coordinateur du mouvement 350.org pour l’Afrique. « 182 événements sont prévus à travers le continent. C’est trois fois plus que lors de notre dernière mobilisation du 25 mai à l’occasion de la journée de l’Afrique. Cela donne de l’espoir ».
> Lire aussi  L’ONU au chevet de la planète lors d’un sommet exceptionnel sur le climat
350.org est une campagne mondiale contre la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles. Le mouvement parti des Etats-Unis, il a dix ans, se diffuse progressivement sur tous les continents. Trois bureaux ouverts à Cotonou, Johannesburg et Nairobi assurent le relais en Afrique. Son nom fait référence au seuil de 350 parties par million (ppm) de concentration de CO2 dans l’atmosphère défini comme dangereux par plusieurs scientifiques. La concentration actuelle dépasse 400 ppm.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/20/en-afrique-aussi-les-jeunes-prennent-leur-place-dans-la-mobilisation-mondiale-pour-le-climat_6012469_3212.html>
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25- Pollution : les avions ont laissé 918 millions de tonnes de CO2 dans le ciel en 2018, Le Monde, 20/09/19, 17h54
Stéphane Mandard et  Floriane Picard

Les vols en partance des Etats-Unis sont responsables d’un quart de ces rejets, les court-courriers d’un tiers. Une étude dresse un premier inventaire mondial. 
Voilà un rapport qui devrait fournir de nouveaux arguments à ceux qui réclament la fin de l’exonération fiscale dont bénéficie le kérosène (la Cour des comptes), une « contribution climat » sur le prix des billets (les ONG environnementales) ou l’interdiction des vols intérieurs lorsqu’ils ne sont guère plus rapides que le train (les députés Delphine Batho et Fançois Ruffin). Publiée jeudi 19 septembre par l’International Council on Clean Transportation (ICCT), l’organisation indépendante à l’origine de la révélation du « dieselgate », l’étude dresse le premier inventaire mondial des émissions de dioxyde de carbone (CO2) du secteur de l’aviation civile.
+ Infographie : L’empreinte carbone des vols à l’échelle planétaire <https://img.lemde.fr/2019/09/20/0/0/960/1533/688/0/60/0/8575953_xdAQwb461ziBnpVyc08bGp3s.png>
En 2018, l’ensemble des vols commerciaux (passagers et marchandises) ont émis 918 millions de tonnes de CO2. Ce qui représente 2,4 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la planète. Une contribution en forte progression (+ 32 % en cinq ans) et qui devrait encore s’amplifier dans les prochaines années. L’Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit en effet une explosion du trafic. Selon ses estimations, le nombre de passagers devrait bondir de 4,3 milliards (2018) à 8,2 milliards en 2038 et celui des avions doubler (de 24 000 à 48 000) sur la même période. Le nombre de vols (38 millions en 2018) devrait suivre la même courbe exponentielle.
> Lire aussi  Quels trajets intérieurs en avion pourraient être interdits en cas d’alternative en train ?
+ Infographie : Le nombre d’avions et de passagers va doubler en vingt ans <https://img.lemde.fr/2019/09/20/0/0/960/972/688/0/60/0/49987e9_uxvS5tnw8zOzPiW6waL8RgGq.png>
L’inventaire dressé par l’ICCT permet d’identifier les plus gros pollueurs selon le pays ou la zone de départ. Les Etats-Unis occupent la première marche du podium avec 182 millions de tonnes de CO2, soit un quart (24 %) de toutes les émissions liées au transport de passagers à travers le monde. Autre enseignement, 69 % des émissions américaines sont dues à des vols intérieurs. L’Union européenne décroche la médaille d’argent avec 142 millions de tonnes de CO2 (19 % des émissions mondiales) dont 47 % sont le résultat de vols au sein de l’UE. La Chine complète le trio de tête avec 95 millions de tonnes CO2. Comme pour les Etats-Unis, la principale source provient des vols intérieurs (69 %).
+ Infographie : Les 3 plus grandes régions émettrices de CO2… <https://img.lemde.fr/2019/09/20/0/0/960/1350/688/0/60/0/eeb3cfc_0qh7Lx3xzQ7CY0CDHWSw_K1U.png>
L’ICCT a également établi un classement à partir du nombre total de kilomètres parcourus par tous les passagers en provenance d’un pays. La hiérarchie reste inchangée. Les Etats-Unis caracolent en tête avec 1975 milliards de kilomètres accomplis en avion, devant l’UE (1 678 milliards) et la Chine (1 141 milliards). Avec 220 milliards de kilomètres, la France arrive en onzième position, derrière des pays comme le Royaume-Uni (4e, 350), l’Allemagne (6e, 247) et, plus surprenant, l’Espagne (9e, 232). Destinations privilégiées des compagnies à bas coût, les stations balnéaires de la Costa del Sol, d’Andalousie ou des Baléares boostent le trafic dans ce pays.
+ Infographie : Quels sont les pays dont les passagers parcourent le plus de kilomètres ? <https://img.lemde.fr/2019/09/20/0/0/960/1350/688/0/60/0/2ddfb87_r543NA1k2sqnATCcGfdRQ6mD.png>
Autre enseignement de l’étude de l’ICCT, les rejets de GES provenant du transport de passagers se répartissent à parts égales entre court-courriers (moins de 1 500 km), moyen-courriers (1 500 à 4 000 km) et long-courriers (plus de 4 000 km). Quant aux vols de moins de 500 km, ils représentent 5 % des émissions totales de CO2. Rapportés au nombre de kilomètres parcourus par passagers, ils émettent près de deux fois plus de CO2 que les vols plus longs, souligne l’étude.
+ Infographie : Quels vols de passagers émettent le plus de CO2 ? <https://img.lemde.fr/2019/09/20/0/0/960/1461/688/0/60/0/5feca4f_-KACx1CQ672doKc3XPgdf2yw.png>
> Lire aussi  Climat : une étude de la Commission européenne propose de taxer le kérosène des avions
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/ce-qu-il-faut-savoir-sur-la-pollution-generee-par-le-trafic-aerien_6012443_3244.html>
En savoir plus :
> Working Paper. CO2 emissions from commercial aviation, 2018 <https://theicct.org/publications/co2-emissions-commercial-aviation-2018>, International Council on Clean Transportation (ICCT), 19/09/19
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26- Portrait. Hindou Oumarou Ibrahim, voix des communautés rurales d’Afrique dans la bataille mondiale pour le climat, Le Monde Afrique, 21/09/19, 08h00
Coumba Kane

Cette militante tchadienne de 35 ans, fille de pasteurs nomades peuls, lutte depuis vingt ans pour l’écologie et les droits des femmes, deux causes intimement liées. 
« Quand les chefs traditionnels de ma communauté aperçoivent un avion dans le ciel, ils disent avec fierté : “C’est l’avion de Hindou !” » Hindou Oumarou Ibrahim savoure la reconnaissance des siens. Fini le temps où la militante écologiste suscitait critiques et réprobation pour avoir défié l’ordre social. S’engager dans la lutte pour les droits des femmes, en créant une association à 15 ans, en avait irrité plus d’un. L’organisation sociale chez les Peuls Mbororo, éleveurs nomades et marchands, limite encore trop souvent l’horizon des filles au mariage et à la maternité. Une assignation à laquelle elle a très vite voulu échapper.
« Gamine, j’avais été frappée par un triste spectacle à N’Djamena au cours duquel des filles peules d’à peine 12 ans, mais déjà divorcées et livrées à elles-mêmes, étaient exhibées. Elles dansaient dans des cérémonies officielles sous les regards lubriques d’hommes puissants et sous les quolibets de la foule. J’ai compris que ce destin aurait pu être le mien et que je devais défendre ces filles », raconte-t-elle lors de son passage à Paris. Ainsi naît l’Association des femmes peules et peuples autochtones du Tchad (Afpat), qui ne sera reconnue officiellement que dix ans après, les autorités tchadiennes se méfiant de toute forme de militantisme associatif peul.
> Lire aussi  Au Tchad, des élections législatives toujours incertaines
Très vite, Hindou Oumarou Ibrahim lie la question des droits des femmes à celle de l’écologie car, autour d’elle, la nature se dégrade irrémédiablement. Le lac Tchad, jadis généreux pourvoyeur de ressources, se tarit à grande vitesse, provoquant migrations et conflits entre éleveurs et cultivateurs. « Les femmes sont en première ligne du changement climatique car la sécurité alimentaire repose sur elles. Elles travaillent aux champs et doivent parfois parcourir des kilomètres pour trouver de l’eau ou des plantes médicinales », explique-t-elle. Une charge domestique qui augmente quand les hommes, poussés par le manque de ressources, migrent sans l’assurance de revenir.
« Des discours déconnectés de notre réalité »
La jeune femme sillonne les campements et les villages pour sensibiliser à la gestion des ressources naturelles. Elle réunit, sous la houlette des chefs traditionnels, éleveurs et agriculteurs pour déminer les conflits liés à l’accès à la terre et à l’eau. Aux femmes, Hindou Oumarou Ibrahim apprend à générer des revenus. Certaines parviennent à gagner de quoi scolariser leurs fillettes, en transformant, par exemple, l’arachide en huile. Ce patient travail de terrain porte ses fruits. En 2005, Hindou Oumarou Ibrahim est conviée pour la première fois à une conférence mondiale sur le statut de la femme et le climat, à New York. Une immersion au cœur du pouvoir décisionnel qui s’avérera déroutante.
« Quand j’ai vu ces gens, en costume-cravate, courir dans tous les sens, j’ai pensé : “Comment des personnes, au mode de vie si différent du nôtre, peuvent-elles décider pour nous ? Nous n’appartenons pas au même monde !” ». Mais de quelle façon peser sur les décisions quand on est absent ou « invisibilisé » dans les rencontres cruciales ? La jeune femme se convainc qu’elle doit également investir les grand-messes climatiques, ces espaces où les Africains sont alors si peu nombreux, peu écoutés ou limités par la langue des négociations.
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« Pendant les conférences, quand j’évoquais les problèmes de ma communauté, on me trouvait attendrissante, “mignonne”. Puis, il fallait revenir aux choses sérieuses, aux discours techniques complètement déconnectés de notre réalité. On nous exhortait, par exemple, à cesser de couper du bois afin de réduire les gaz à effet de serre. C’était insensé au vu de notre mode de vie ! », précise-t-elle.
Hindou Oumarou Ibrahim découvre le déséquilibre entre les pays riches, gros pollueurs, et les Etats pauvres fortement impactés par le changement, alors même qu’ils y contribuent si peu. Son pays, le Tchad, rejette 0,05 % des émissions de CO2 par habitant contre 16,5 pour les Etats-Unis. Mais, comme le reste du continent, il subit régulièrement sécheresses et inondations. La jeune femme expérimente ce décalage jusque dans les outils de mesure statistiques des institutions internationales : « Quand la Banque mondiale fixe à 1,90 dollar par jour le seuil de pauvreté, cela ne me parle pas. Dans ma communauté, on est pauvre si on n’a pas accès à la terre, à l’eau, si notre vache ne donne pas assez de lait. Vous pouvez avoir 20 dollars en poche mais, sans accès à ces ressources, vous êtes pauvre. »
La survie de sa culture peule
A son retour au Tchad, Hindou Oumarou Ibrahim décide de jouer les intermédiaires entre ces deux mondes. Il lui paraît indispensable que les communautés rurales ne soient plus perçues uniquement comme des victimes du changement climatique, mais aussi comme pourvoyeuses de solutions. En 2015, lors de la COP 21, elle remporte sa première grande victoire : la reconnaissance des droits des peuples autochtones. Grâce à un lobbying intense des représentants de ces communautés – 500 millions de personnes dans le monde –, l’accord de Paris intègre leurs savoirs traditionnels dans la lutte pour la préservation de la planète.
La Tchadienne au frêle gabarit semble en mission, portée par la conscience que, derrière l’urgence climatique, se joue la survie de sa culture peule. « Nous vivons en harmonie avec la nature depuis toujours. Si notre environnement disparaît, ce que nous sommes, notre identité et notre mode de vie disparaîtront avec »,s’inquiète-t-elle. Sa détermination, elle la doit, dit-elle, à sa mère, une « révolutionnaire » qui a divorcé plusieurs fois, s’est installée en ville loin de sa communauté nomade pour y faire du commerce. Anticonformiste, elle a aussi imposé la scolarisation de ses filles contre l’avis de la famille.
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« Notre instruction est devenue une question non négociable pour elle le jour où l’une de ses voisines, illettrée et analphabète, a avalé des ovules gynécologiques pour soigner un mal de ventre », se souvient-elle. Le primaire sera sa première école du militantisme à cause des moqueries dont elle fait l’objet à cause de ses origines nomades. Peu scolarisés et jugés arriérés, les Peuls sont relégués, encore aujourd’hui, de l’espace public. « Au Tchad, une expression dit que Dieu a créé les mouches avant les Peuls », s’indigne-t-elle. L’écolière se jure d’être la meilleure de sa classe pour éviter une nouvelle fois l’assignation. Sa brillante scolarité lui offrira des opportunités de travail à l’étranger. Mais elle refusera, s’estimant plus utile auprès de sa communauté.
Déterminée à faire bouger les lignes
Parmi ses réussites notables figure la création d’une cartographie participative en 3D qui répertorie en langues locales les méthodes ancestrales de préservation de l’écosystème. Les communautés rurales ont une fine connaissance de la nature et savent, par exemple, prédire les prochaines pluies à l’observation des insectes ou de la direction du vent. Un partenariat est d’ailleurs en cours entre certaines communautés et des météorologues tchadiens.
A 35 ans, dont vingt de militantisme, Hindou Oumarou Ibrahim veut croire que l’avenir de la lutte contre le changement climatique se trouve en Afrique. La jeunesse du continent ne bat pas, spectaculairement, le pavé comme dans les pays occidentaux ? Ce n’est pas de l’indifférence à l’égard de l’urgence climatique, juste une adaptation à leurs réalités veut-elle croire. « Nous sommes conscients de la gravité de la situation, mais nous sommes aussi réalistes. Dans beaucoup de nos pays, manifester ne fera pas bouger les dirigeants pour qui nous n’existons pas. Les jeunes Africains sont plutôt dans l’innovation pour trouver des solutions concrètes à des problèmes immédiats », précise-t-elle. Elle en veut pour preuve l’essor des start-up vertes spécialisées dans le recyclage, le solaire ou la recherche de nouveaux couloirs de transhumance.
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Mais derrière ce discours volontariste, on sent poindre, parfois, une amertume teintée de colère. « Le monde a les moyens d’assurer la transition écologique en s’appuyant, à la fois, sur la technologie et les savoirs traditionnels. Qu’attendons-nous ? Les Etats ont-ils réellement le désir d’opérer un tournant radical dans leur mode de gestion et de production ? Les grandes entreprises sont-elles disposées à cesser de financer les énergies fossiles et les grandes banques, la déforestation ? » Hindou Oumarou Ibrahim se rendra au sommet exceptionnel sur le climat qui a lieu du 21 au 23 septembre à New York, plus que jamais déterminée à faire bouger les lignes.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/21/hindou-oumarou-ibrahim-voix-des-communautes-rurales-d-afrique-dans-la-bataille-mondiale-pour-le-climat_6012518_3212.html>
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27- A New York, les jeunes se mobilisent massivement pour conjurer la peur de la crise climatique, Le Monde, 21/09/19, 08h41
Audrey Garric (New York, envoyée spéciale)

Plus de 250 000 manifestants, selon les organisateurs, ont défilé à Manhattan, vendredi, pour faire pression sur les dirigeants, à la veille d’un sommet de l’ONU pour le climat. 
« Les grandes foules me rendent anxieuse, mais le changement climatique encore plus. » Comme sa pancarte le suggère, Jane Gosden s’est fait violence pour descendre dans les rues de New York, vendredi 20 septembre, lors de la journée de mobilisation mondiale contre le dérèglement climatique. A ses yeux, il s’agit désormais, ni plus ni moins, de « sauver son futur, celui de [sa] génération et des suivantes », même si elle craint « qu’il ne soit déjà trop tard ». Alors, la jeune femme de 35 ans a pris son courage et son écriteau à deux mains et, pour la première fois de sa vie, s’est mêlée aux manifestants.
Ils étaient 250 000, selon les organisateurs, et 60 000, selon la mairie, à défiler dans le sud de Manhattan pour arracher aux dirigeants des mesures drastiques contre l’envolée des températures. En grande partie des jeunes, encouragés par les autorités de la ville, qui avaient donné leur bénédiction aux élèves souhaitant sécher l’école. Leurs slogans, comme ceux brandis dans un millier d’autres villes américaines, rivalisaient de bons mots : « Les dinosaures eux aussi pensaient avoir du temps », « Les océans se lèvent et nous aussi », « Ne laissez pas la génération Z être la dernière » ou encore « Don’t be a fossil fool » – jeu de mots entre énergies fossiles (fossil fuels) et idiot (fool).
Si New York se transforme, l’espace de quelques jours, en capitale mondiale de la lutte contre le changement climatique, c’est qu’elle doit accueillir, lundi 23 septembre, un sommet exceptionnel sur le climat à l’ONU en présence d’une soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement. « Nous allons forcer les dirigeants à nous écouter. Le changement arrive, qu’ils le veuillent ou non », s’est exclamée, à la fin de la manifestation, l’iconique Greta Thunberg, sous des salves d’applaudissements dans un Battery Park bondé.
> Lire aussi  L’ONU au chevet de la planète lors d’un sommet exceptionnel sur le climat
« Notre maison est en feu »
La jeune Suédoise, qui a lancé le mouvement des grèves scolaires du vendredi (« Fridays for Future ») à l’été 2018, est arrivée aux Etats-Unis fin août, après avoir traversé l’Atlantique à bord d’un voilier neutre en carbone. Devant les milliers de jeunes qu’elle a inspirés, elle a réitéré son appel à l’action : « C’est une situation d’urgence. Notre maison est en feu, et ce n’est pas seulement celle des jeunes, mais notre maison à tous. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. »
Ce dérèglement climatique, ils se disent toujours plus nombreux à le ressentir. A l’image de Beckett, Cody et Fritz, âgés de 12 et 13 ans, qui remarquent qu’à New York les étés sont de plus en plus chauds – « il fait d’ailleurs 28 °C aujourd’hui » – et que la neige se raréfie l’hiver. « On est désormais touchés chaque année par des cyclones, qui font des ravages tant pour les vies humaines que pour l’agriculture »,complète Maria Zuniga, 16 ans, venue de Caroline du Nord, un Etat dont les côtes ont été secouées par l’ouragan Dorian, début septembre.
Parfois, les effets de la crise environnementale affectent jusqu’à leur santé. « En 6e, on m’a diagnostiqué des palpitations cardiaques, résultant de la pollution de l’air, qui est très forte là où je vis, à Los Angeles », témoigne Kevin Pastel, intervenu à la tribune à la fin de la marche. « Moi, je souffre d’asthme, un mal qui affecte particulièrement ma communauté latino-américaine », ajoute Isabella Fallahi, habitante de l’Indiana. Comme elle, Zaria Feliax, une lycéenne new-yorkaise de 17 ans, observe que le changement climatique « touche plus durement les personnes de couleur, parce que ce sont les plus pauvres ».
« On va bientôt voter »
Selon un vaste sondage réalisé par le Washington Post et la Kaiser Family Foundation, 86 % des adolescents et des jeunes adultes américains considèrent que les humains sont en train de modifier le climat de la planète, et 70 % estiment que ce dérèglement climatique leur causera du mal, ainsi qu’à l’ensemble de leur génération.
Mais ce sujet, qui figure désormais parmi leurs principales préoccupations, « n’est pas pris au sérieux par les politiques », regrettent Louis Couillard, 22 ans, et trois amis québécois, qui ont rejoint New York en onze heures de train depuis Montréal, où ils sont les porte-parole du mouvement Fridays for Future. « Les dirigeants doivent arrêter de faire des beaux discours et agir dès aujourd’hui pour parvenir à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 % d’ici à 2030, comme le préconise le GIEC », le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Alors, pour conjurer leur peur, une partie de ces jeunes a décidé de s’engager. « Aujourd’hui, les dirigeants n’écoutent pas la science et ne nous écoutent pas. Mais ils finiront par le faire car on va bientôt voter », promet Rose Houck, 17 ans, qui a rejoint l’association Alliance for Climate Education afin de sensibiliser les jeunes au changement climatique et de les pousser à agir. Lors de l’élection présidentielle de 2020, elle choisira le candidat qui prendra la question climatique, « sa priorité numéro 1 », le plus au sérieux.
Tous en sont convaincus, leur mobilisation aura un impact politique. « Je pense que cette mobilisation pourra déboucher sur des avancées, comme l’avait fait le mouvement pour les droits civiques », assure Zaria Feliax. « La voix des jeunes porte plus que celle des adultes car ils incarnent le futur », juge Oliver Utne, 33 ans, qui espère qu’un candidat comme Bernie Sanders (sénateur démocrate du Vermont) pourra éviter une réélection de Donald Trump.
Pour que les politiques aient peur du pouvoir des jeunes
Depuis plusieurs mois, les jeunes Américains, notamment le Sunrise Movement – un mouvement né en 2017 –, ont contribué à installer le climat comme un sujet majeur du débat public aux Etats-Unis. Ils ont convaincu la chaîne CNN de diffuser sept heures de débat en direct sur la crise climatique, une émission à laquelle ont participé dix candidats à la primaire démocrate. Ils ont également réussi à faire débattre une partie de la classe politique sur l’idée d’un « Green New Deal », un plan qui exhorte le gouvernement à financer des mesures environnementales et sociales très ambitieuses.
« On va continuer à faire grandir le mouvement afin que les politiques non seulement soient conscients du pouvoir des jeunes, mais également qu’ils en aient peur », prévient Varshini Prakash, directrice et cofondatrice du Sunrise Movement. Pour cela, elle appelle les jeunes à « se mobiliser massivement », en signant des pétitions, en faisant du porte-à-porte et en votant, s’ils en ont l’âge, « pour évincer les candidats qui soutiennent encore les énergies fossiles ».
« Toutes les demandes des jeunes activistes du climat sont-elles raisonnables ?, s’interroge Dan Lashof, directeur du think tank américain World Resources Institute, dans une note de blog. Probablement pas, mais ce qui est encore moins raisonnable, c’est de reléguer les jeunes dans l’avenir dégradé que nous leur destinons du fait des politiques climatiques lamentablement inadéquates mises en place par les générations précédentes. »
> Lire aussi  « Phoque le réchauffement » : près de 10 000 jeunes ont manifesté à Paris pour le climat
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/21/a-new-york-les-jeunes-se-mobilisent-massivement-pour-conjurer-la-peur-de-la-crise-climatique_6012504_3244.html>
Sur le même sujet :
> A l'ONU, les soupçons des jeunes contre l'écoblanchiment <https://information.tv5monde.com/info/l-onu-les-soupcons-des-jeunes-contre-l-ecoblanchiment-322802>, AFP, 21/09/19, 22:00
> À l’ONU, les jeunes en première ligne sur le front du combat pour le climat <https://news.un.org/fr/story/2019/09/1052182>, ONU Info, 21/09/19
> De la rue à l'ONU, les jeunes donnent de la voix sur le climat <https://information.tv5monde.com/info/de-la-rue-l-onu-les-jeunes-donnent-de-la-voix-sur-le-climat-322687>, AFP, 22/09/19, 01:00
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28- Devant la porte de Brandebourg, à Berlin, une foule immense pour le climat, Le Monde, 21/09/19, 09h47
Thomas Wieder  (Berlin, correspondant)

Déçus par le « plan vert » d’Angela Merkel, les Allemands ont défilé massivement, vendredi, dans plus de 500 villes allemandes. 
Environ 100 000 personnes à Berlin selon la police ; 270 000 selon le mouvement Fridays for Future. En prenant connaissance de ces chiffres, Lena « n’en revien[t] pas ». C’est en février que cette lycéenne de 16 ans a pour la première fois séché les cours pour manifester contre le réchauffement climatique, un vendredi, au pied du ministère allemand de l’économie. Elle était venue avec sa meilleure amie, elles étaient les seules de leur classe à être là et elles n’avaient rien dit à leurs parents. « Ce jour-là, on était peut-être 500 ou 1 000. Et déjà, ça m’avait semblé pas mal », se souvient-elle. Vendredi 20 septembre, c’est avec une dizaine d’amis, sa mère, sa tante et un cousin qu’elle s’est mêlée à la foule immense rassemblée devant la porte de Brandebourg, à l’appel de Fridays for Future.
Quelques mètres plus loin, Ulla Bahr, elle, assure qu’elle n’est « pas du tout surprise » de voir tant de monde. Cette jeune retraitée a constaté dans son entourage, « plutôt conservateur et assez peu écolo », que l’avenir de la planète « est devenu un sujet de conversation quotidien » ces derniers mois. Elle situe le « tournant » à l’été 2018, lors duquel une « sécheresse historique » a frappé l’Allemagne. Elle-même n’avait jamais manifesté jusque-là contre le réchauffement climatique. Mais, vendredi, cela lui a paru « évident », à la fois parce que c’était une « journée mondiale de mobilisation » et parce que le gouvernement présentait son « plan climat » et qu’il lui semblait « important de venir lui mettre la pression ».
> Lire aussi  En Allemagne, Angela Merkel sort son « plan vert » pour le climat
Négocié jusqu’à la dernière minute après dix-neuf heures de difficiles tractations à la chancellerie, ce plan, à vrai dire, ne semblait guère susciter d’espoir parmi les manifestants. De sorte qu’en découvrant son contenu sur leur smartphone, beaucoup exprimaient davantage d’indifférence que de colère. A l’instar de Peter Lange, venu avec sa fille de 8 ans : « Je ne suis pas déçu étant donné que je n’attendais rien », explique ce cuisinier pour qui « la seule mesure intéressante »est l’augmentation des taxes sur les vols intérieurs en Allemagne.
« C’est historique »
Agée d’une cinquantaine d’années, Monika, elle, n’a suivi que d’un œil distrait les annonces du gouvernement. A ses yeux, de toute façon, « l’essentiel ne se joue plus là », dit-elle en pointant du doigt le Reichstag, siège du Parlement fédéral, à 100 mètres derrière elle. « Les lois, les subventions, les taxes, c’est très bien, mais le plus important, c’est les comportements des gens, c’est à chacun de nous de changer nos modes de vie et de consommation », dit-elle.
« Impressionnée » par cette marée humaine, cette électrice écologiste est convaincue que « quelque chose d’important » est en train de se passer. « Quand je vois tous ces jeunes, ça me rappelle les immenses manifestations contre le nucléaire et pour la paix auxquelles on participait dans les années 1980 », dit-elle, avant d’ajouter : « Et voir ça, ici, porte de Brandebourg, presque trente ans après la chute du Mur, qui passait juste là, devant nous, je ne sais pas quoi vous dire. Il y a un élan, une prise de conscience. Je suis fière de cette jeunesse… Oui, ça me touche énormément… »
Au total, 1,4 million de personnes ont défilé dans plus de 500 villes allemandes, vendredi. « Nous n’avons jamais été aussi nombreux, à Berlin et en Allemagne. C’est historique. Je suis bouleversée », a commenté Luisa Neubauer, principale figure de Fridays for Future outre-Rhin, sur Twitter. Qualifiant de « désastreux »le plan de Mme Merkel, le mouvement a prévenu le gouvernement : « Nous ne nous arrêterons pas tant que vous ne prendrez pas cette crise au sérieux. »
> Lire aussi  L’ONU au chevet de la planète lors d’un sommet exceptionnel sur le climat
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/21/devant-la-porte-de-brandebourg-a-berlin-une-foule-immense-pour-le-climat_6012537_3244.html>
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29- Des villages aux grandes villes, partout dans le monde, mobilisation inédite pour le climat, Le Monde, 21/09/19, 17h23
Rémi Barroux

Relativement peu suivies en France, où des rassemblements sont prévus samedi, les manifestations ont été impressionnantes à Berlin et à Londres. 
> Voir aussi Etats-Unis, Japon, Brésil, Croatie... des millions de personnes mobilisées pour le climat vendredi 
Plus de quatre millions de personnes, des jeunes en majorité, ont manifesté, vendredi 20 septembre, pour le climat, dans le monde. Au total, « 5 800 actions dans 163 pays, 73 syndicats, 820 associations de la société civile ou encore 3 024 entreprises » engagés dans ce mouvement de grève pour le climat, selon le bilan quantitatif présenté par l’ONG internationale 350.org, même si aucun comptage global n’a encore été réalisé. Soit bien plus que lors du dernier rendez-vous massif du 15 mars, quand la jeune lycéenne suédoise Greta Thunberg annonçait des manifestations dans 1 659 lieux différents et 105 pays. Commentant de New York les mobilisations de ce vendredi, l’égérie suédoise a déclaré : « Nous avons montré ce que nous pouvons faire, et c’est maintenant à eux [aux dirigeants] de montrer ce qu’ils peuvent faire. »
Il s’agit, pour 350.org, de « la plus grande mobilisation jamais enregistrée ». Des petits villages aux grandes agglomérations, sur tous les continents, des jeunes ont marché, criant leur inquiétude face à l’urgence climatique et leur colère face à l’inaction des gouvernements.
> Lire aussi  L’ONU au chevet de la planète lors d’un sommet exceptionnel sur le climat
>> Suite à lire :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/21/dans-le-monde-entier-une-mobilisation-inedite-en-faveur-du-climat_6012538_3244.html>
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30- « Marche pour le climat » : confusion et lacrymogènes à Paris, rassemblements pacifiques ailleurs, Le Monde avec AFP, 21/09/19, 22h04

Selon un comptage indépendant, la marche pour le climat, qu’ont rejoint certains « gilets jaunes » pour leur « acte 45 », a réuni plus de 15 000 personnes dans la capitale. 
Samedi 21 septembre, la confusion régnait dans les rues de Paris. Organisée au lendemain d’une journée de mobilisation mondiale historique en faveur du climat, une nouvelle « marche pour le climat et la justice sociale » s’est élancée dans une ambiance bon enfant du jardin du Luxembourg en début d’après-midi, à l’appel de nombreuses ONG.
Des « gilets jaunes », qui avaient appelé à une journée de mobilisation « historique » pour leur 45e samedi de manifestation, se sont joints au cortège ainsi que des éléments radicaux, issus des « gilets jaunes » ou du black bloc. Des incidents ont rapidement éclaté avec les forces de l’ordre, au point que Greenpeace a appelé les manifestants à quitter le cortège alors que la marche avait à peine progressé.
Selon un comptage indépendant du cabinet Occurrence pour une dizaine de médias français, la marche pour le climat avait réuni, avant l’appel à la dispersion officielle à 19 heures, près de 15 200 personnes dans la capitale.
Deux heures après cet appel, près de 2 000 personnes se sont rendus place de la Bastille, dansant au son des camions des organisateurs de la marche. Des festivités qui n’avaient pas été initialement prévues. A la même heure, des affrontements ont de nouveau éclaté, cette fois sur les Champs Elysées, avenue qui avait été interdite aux manifestants par la préfecture de police de Paris dans la journée.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/21/marche-pour-le-climat-confusion-et-lacrymogenes-a-paris-rassemblements-pacifiques-ailleurs_6012564_3244.html>
Sur le même sujet :
> « Phoque le réchauffement » : près de 10 000 jeunes ont manifesté à Paris pour le climat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/20/phoque-le-rechauffement-pres-de-10-000-jeunes-ont-manifeste-a-paris-pour-le-climat_6012485_3244.html>, Le Monde, maj le 21/09/19 à 09h35
> Black blocs et violences assombrissent la Marche pour le climat à Paris <https://information.tv5monde.com/info/black-blocs-et-violences-assombrissent-la-marche-pour-le-climat-paris-322688>, AFP, 21/09/19, 22:00
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31- Reportage. Applications météo, imprimante 3D : les jeunes réunis en sommet à l’ONU passent à l’action, Le Monde, 22/09/19, 05h05
Audrey Garric (New York (envoyée spéciale)

Issus de près de 150 pays, les participants ont mis, hier à New York, l’accent sur les solutions qu’ils ont développées et parfois imposées avec succès. 
Les jeunes ont encore des choses à dire à leurs aînés. Après le succès historique de leur mobilisation contre le dérèglement climatique, vendredi 20 septembre, avec plus de quatre millions de manifestants dans le monde et 250 000 à New York, ils étaient un millier à participer, samedi, au premier sommet de la jeunesse pour le climat organisé par les Nations unies (ONU).
Ils ont réitéré leur appel à des actions urgentes contre le réchauffement, mais ils ont surtout partagé les solutions qu’ils expérimentent dans leur pays. De quoi inspirer les dirigeants, espèrent-ils, avant la venue d’une soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, lundi, pour le point d’orgue de ce sommet onusien de l’action climatique.
> Lire aussi  L’ONU au chevet de la planète lors d’un sommet exceptionnel sur le climat
L’ONU a voulu donner une tribune inédite à ces « jeunes champions pour le climat », tel qu’elle les décrit. Au lieu d’écouter les puissants, ces lycéens, étudiants ou jeunes entrepreneurs se sont exprimés une journée durant devant leurs pairs et des dirigeants tels que la présidente des Iles Marshall (Océanie) Hilda Heine, le premier ministre suédois Stefan Löfven, le gouverneur démocrate de l’Etat de Washington Jay Inslee, ou encore une poignée de ministres.
« On ne peut pas nous arrêter »
« Le problème des dirigeants du monde, c’est qu’ils parlent trop et écoutent trop peu », a déclaré en ouverture du sommet le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors d’un échange avec quatre militants du climat. Celui qui a appelé les pays à venir avec des « plans et non pas des discours » lundi, a remercié la jeune génération pour avoir « bousculé l’apathie et le laisser-faire des gouvernants ». « Le compte n’y est pas, on perd toujours la course contre le changement climatique mais il y a un changement d’élan grâce à votre courage », a-t-il poursuivi, se tournant vers Greta Thunberg. Et la jeune suédoise de répondre : « Hier, nous avons montré que nous sommes unis, et que l’on ne peut pas nous arrêter. »
La militante de 16 ans, qui a lancé le mouvement des grèves scolaires du vendredi (« Fridays for Future ») à l’été 2018, est arrivée aux Etats-Unis fin août, après avoir traversé l’Atlantique à bord d’un voilier neutre en carbone.
> Lire aussi  Greta Thunberg met le cap sur New York à bord d’un voilier zéro carbone
Sollicitée de toutes parts, elle s’est exprimée devant le Congrès, a manifesté devant la Maison Blanche et a rencontré l’ancien président démocrate Barack Obama, avant de prendre part à la marche new-yorkaise. Samedi, le programme des Nations unies pour l’environnement a décerné au mouvement Fridays for Future le prix de champion de la Terre pour avoir « souligné les effets dévastateurs du changement climatique ».
Partage d’expériences
Mais bien plus que l’action de Greta Thunberg, mondialement connue et proposée pour le prix Nobel de la paix, le sommet a mis en lumière les projets de jeunes du monde entier.
Comme celui d’Edgar Brian Mejia, un Mexicain qui propose de donner à chaque foyer une imprimante 3D pour fabriquer des biens de consommation quotidiens en recyclant des déchets plastiques. Ou de la Canadienne Michelle Han, qui souhaite développer une plate-forme permettant d’évaluer les marques de la mode en fonction de leur durabilité. Ou encore de l’Indien Anurag Saha Roy, qui lance une application permettant de mettre à disposition des fermiers les plus vulnérables des données météorologiques et agricoles compréhensibles par tous.
Au-delà de ces initiatives plus ou moins avancées, la rencontre visait également à permettre aux jeunes de partager leurs expériences passées alors que tous sont d’ores et déjà affectés par le dérèglement climatique.
« Mon pays, l’Australie, expérimente des sécheresses toujours plus graves, des feux de brousse et des températures avoisinant les 50 °C », énumère Harriet O’Shea Carre, qui vit à une heure au nord de Melbourne. Il y a un an, la jeune femme de 15 ans a cofondé le mouvement des grèves scolaires pour le climat dans son pays, qui ont rassemblé plus de 400 000 personnes vendredi. « Nous défendons l’idée d’une transition du charbon vers les énergies renouvelables. Certes, elle coûte de l’argent, mais à long terme, les effets sanitaires de la pollution coûtent encore plus cher, assure-t-elle. Les gens meurent et leur vie vaut plus que l’argent que l’on tire des énergies fossiles. »
> Lire aussi  250 000 hectares de brousse incendiés en Australie
Un projet de « déclaration des jeunes pour le climat »
Mayumi Sato, 24 ans, expérimente quant à elle de nouvelles façons de mobiliser les jeunes japonais, « peu investis » dans la lutte contre le changement climatique du fait de leur culture « qui ne les pousse pas à s’exprimer fort et à s’élever contre les autorités ». Elle a développé un projet photographique visant à montrer comment le changement climatique affecte au plus près les humains.
Parfois, le succès est au rendez-vous, comme pour Melati Wijsen, une Indonésienne de 18 ans qui a bataillé six ans durant, avec sa sœur, pour obtenir l’interdiction des sacs plastiques à usage unique à Bali, une mesure que le gouvernement a finalement prise en juillet.
« C’est très enthousiasmant d’assister à ces partages d’innovations, plutôt que de se contenter de tirer la sonnette d’alarme », se félicite Côme Girschig, le jeune français invité à représenter la France à l’ONU. Il regrette toutefois une « organisation trop rigide », qui laisse peu de temps d’échange entre jeunes.
> Lire le portrait : Côme Girschig, 24 ans, représentant de la France au sommet de la jeunesse pour le climat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/12/come-girschig-un-jeune-champion-du-climat-qui-croit-a-la-politique_5509635_3244.html>
Pour que ce sommet débouche sur des actes concrets, il a lancé, avec une soixantaine d’autres camarades, un projet de « déclaration des jeunes pour le climat » qui appelle notamment les dirigeants à accroître leurs plans climatiques pour 2020 et à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Plus que jamais, les jeunes veulent être entendus.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/22/applications-meteo-imprimante-3d-les-jeunes-reunis-en-sommet-a-l-onu-passent-a-l-action_6012579_3244.html>
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32- Suisse : une «marche funèbre» en montagne pour un glacier disparu, Le Figaro avec AFP, 22/09/19, 16:23 

En images - Le Pizol s’est évaporé sous l’effet du réchauffement climatique. Une cérémonie a été organisée dimanche 22 septembre.
Comme en Islande il y a quelques semaines, des Suisses ont commémoré dimanche 22 septembre lors d’une longue «marche funèbre» en montagne la disparition d’un des glaciers alpins les plus étudiés, le Pizol, évaporé sous l’effet du réchauffement climatique.
» Lire aussi - L’Islande commémore son premier glacier disparu à cause du réchauffement climatique
Cette cérémonie intervient alors que le sommet spécial de l’ONU sur le climat réunira lundi 23 septembre à New York plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, qui sont appelés à renforcer leurs engagements pour limiter le réchauffement du globe à 1,5°C ou 2°C, par rapport à la période préindustrielle, au XIXe siècle.
>> Suite à lire et à voir :
<http://www.lefigaro.fr/sciences/suisse-une-marche-funebre-en-montagne-pour-un-glacier-disparu-20190922>
Sur le même sujet :
> En Suisse, funérailles en montagne pour un glacier disparu <https://information.tv5monde.com/info/en-suisse-funerailles-en-montagne-pour-un-glacier-disparu-322815>, AFP, 22/09/19, 16:00
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33- Sommet climat à l'ONU, les dirigeants mondiaux sous pression de la jeunesse, AFP, 23/09/19, 05:00
Ivan Couronne

Une soixantaine de dirigeants mondiaux se retrouvent lundi à l'ONU pour un sommet sur "l'urgence climatique" censé revigorer le chancelant accord de Paris, alors que jamais l'humanité n'a rejeté dans l'atmosphère autant de gaz à effet de serre.
Trois jours après que des millions de jeunes ont manifesté sur cinq continents pour le climat, et quatre jours avant une nouvelle grève mondiale de l'école, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, espère que des dizaines de leaders annonceront une révision à la hausse de leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Moins de la moitié des 136 chefs d'Etats et de gouvernements qui viennent cette semaine à New York pour l'Assemblée générale annuelle de l'ONU ont demandé à participer.
Symbole de la jeunesse révoltée, la Suédoise Greta Thunberg, 16 ans, a été invitée à prononcer devant les dirigeants un discours qu'on attend sans détours.
A la tribune, les Etats-Unis seront les grands absents; Donald Trump sera dans les murs mais s'exprimera à un événement sur la liberté de religion. Le Brésil et l'Australie, dont le Premier ministre conservateur était à la Maison Blanche la semaine dernière, non plus, faute de choses à annoncer. Mais la Chine, qui dévore du charbon et émet deux fois plus de gaz à effet de serre que les Etats-Unis, s'exprimera par la voix de son chef diplomatie, Wang Yi.
Chaque dirigeant aura trois minutes. L'Indien Narendra Modi, dont le pays est comme la Chine fidèle au charbon mais qui installe des quantités industrielles de panneaux solaires, commencera la journée avec Angela Merkel et les dirigeantes de Nouvelle-Zélande et des Îles Marshall, dans le Pacifique.
Un nombre important d'Etats devraient annoncer leur intention d'être neutres en carbone d'ici 2050, selon Antonio Guterres, c'est-à-dire qu'ils réduiront grandement leurs émissions et compenseront le reliquat, par exemple en replantant des arbres, qui absorbent le carbone de l'air.
- Semaine diplomatique -
Ce but de "neutralité carbone", considéré si radical en 2015 qu'il avait été exclu du texte de l'accord de Paris, est devenu un point de ralliement pour de plus en plus d'Etats (Royaume-Uni, France... Union européenne...) et de multinationales, rendu plus pressant par les canicules de l'été dernier, les cyclones et les images de glaciers fondant presque à vue d'oeil.
Les cinq années passées devraient constituer la période la plus chaude jamais enregistrée, selon un rapport publié dimanche par l'ONU. La Terre est en moyenne plus chaude d'1°C qu'au XIXe siècle, et le rythme va s'accélérer.
Mais les promesses de lundi n'auront pas de valeur légale. Le sommet n'est qu'un "tremplin" vers la réunion COP26 de Glasgow fin 2020, quand les pays sont censés soumettre à l'ONU des engagements révisés à la hausse de lutte contre le changement climatique.
Selon l'ONU, 75 des 195 pays signataires de l'accord de Paris ont déjà dit leur intention de le faire. Les Etats-Unis de Donald Trump n'en font pas partie.
Dans l'actualité plus brûlante, l'Amazonie sera le sujet d'une réunion organisée par le Chili, la Colombie et la France juste avant le sommet climat lundi matin à 08H00 (12H00 GMT), avec le lancement prévu d'une initiative pour la protection des forêts tropicales.
Le sujet est sensible après que le président brésilien Jair Bolsonaro, en conflit ouvert avec Emmanuel Macron, a dénoncé une remise en cause de la souveraineté du Brésil, qui contient la majorité de la forêt amazonienne. La France rassure : la réunion se fera "dans le respect de la souveraineté de chacun", selon le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Les grands discours à l'Assemblée générale de l'ONU commenceront mardi matin, mais les quartiers de New York autour des Nations unies, quadrillés par la police, vibreront dès lundi du vacarme des cortèges officiels, des centaines de rencontres et d'événements étant prévus dans la ville.
L'agenda du président iranien, Hassan Rohani, sera suivi de près par les diplomates, même si une rencontre avec Donald Trump semble peu probable, après les attaques contre des installations pétrolières saoudiennes attribuées à Téhéran par Washington.
<https://information.tv5monde.com/info/sommet-climat-l-onu-les-dirigeants-mondiaux-sous-pression-de-la-jeunesse-322957>
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34- Où en sont les engagements des grands pays dans l'accord de Paris ?, AFP, 23/09/19, 05:00

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, convie lundi un sommet sur le climat pour obtenir des dirigeants mondiaux qu'ils révisent à la hausse leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Voici les engagements actuels des principaux pays émetteurs, soumis officiellement à l'ONU après la signature de l'accord de Paris sur le climat en 2015. Ils sont censés les actualiser en 2020.
Chaque Etat reste libre de fixer ses objectifs, et son année de référence, ce qui rend les comparaisons plus difficiles. A noter que même si tous ces objectifs déclarés étaient atteints, cela ne suffirait pas à contenir le réchauffement de la planète "nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels", comme le stipule l'accord de 2015 - ces engagements conduiraient à un réchauffement d'environ 3°C, selon l'ONU.
- Chine
La Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre depuis le milieu des années 2000 (le double des Etats-Unis), s'est engagée à ce que ses émissions se mettent à baisser d'ici 2030. Elle devrait y parvenir, estiment les experts du climat, qui soulignent que de nombreux autres objectifs liés aux énergies renouvelables seront atteints.
Pékin a aussi fixé comme objectif que 20% de sa consommation d'énergie provienne d'énergies non-fossiles, un but plus difficile.
- Etats-Unis
Les engagements américains datent de la présidence de Barack Obama: réduction des émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28% en 2025, par rapport à 2005.
Mais Donald Trump a annoncé en 2017 son intention de sortir de l'accord de Paris (effectif en 2020), et engagé immédiatement l'abattage des piliers du plan climat de son prédécesseur, sur les centrales au charbon et les normes d'émissions des véhicules, notamment.
- Union européenne
L'UE s'est engagée à une réduction de 40% d'ici 2030, par rapport à 1990. L'objectif sera dépassé, selon la Commission européenne, dont la présidente, Ursula von der Leyen, veut aller jusqu'à 50%, voire 55%.
Elle voudrait aussi faire adopter l'an prochain par les Etats membres le but de la neutralité climatique en 2050. Il ne reste que quatre pays à convaincre: Pologne, Hongrie, République tchèque et Estonie.
- Inde
L'Inde, passée quatrième émetteur mondial au début de la décennie, devant la Russie, s'est engagée à réduire l'intensité en émissions de son économie de 33 à 35% d'ici 2030, par rapport à 2005 : cela signifie que chaque dollar de produit intérieur brut génèrera un tiers de gaz à effet de serre de moins.
Le pays, qui investit massivement dans le solaire tout en dépendant encore beaucoup du charbon, est sur la bonne trajectoire pour y parvenir, ainsi que pour un autre engagement: 40% d'énergie d'origine non-fossile d'ici 2030. Selon le Climate Action Tracker, elle pourrait y arriver dans les années 2020.
- Quels pays ont adopté le but de neutralité carbone ?
Deux petits pays, le Bhoutan et le Suriname, sont déjà neutres en carbone - et en fait négatifs.
Quatre pays ont inscrit dans leur loi nationale l'objectif de neutralité carbone: Norvège (2030), Suède (2045), Royaume-Uni et France pour 2050 (vote final au Sénat français fin septembre).
14 nations, ainsi que l'Union européenne, en sont à divers stades législatifs: Chili, Nouvelle-Zélande, sept pays européens, Fidji, les Îles Marshall, Uruguay, Costa Rica et Islande, selon l'Energy & Climate Intelligence Unit.
L'adoption de cet objectif est loin de signifier que ces pays sont sur la trajectoire pour y parvenir, comme l'illustre l'exemple français, où le Haut conseil pour le climat a jugé en juin que les actions engagées restaient "insuffisantes".
<https://information.tv5monde.com/info/ou-en-sont-les-engagements-des-grands-pays-dans-l-accord-de-paris-322958>
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En images
35- Portfolio. Etats-Unis, Japon, Brésil, Croatie... des millions de personnes mobilisées pour le climat vendredi, Le Monde, 21/09/19, 12h26

Des rassemblements ont eu lieu dans le monde entier vendredi, et se poursuivaient ce samedi, notamment en France.
De l’Australie aux Etats-Unis, en passant par l’Europe ou l’Afrique, plus de 4 millions de personnes, des jeunes en majorité, ont manifesté vendredi 20 septembre pour la « grève du climat » initiée par la jeune Suédoise Greta Thunberg, qui a espéré que cette journée marquerait « un tournant ».
> 14 photos à voir à :
<https://www.lemonde.fr/planete/portfolio/2019/09/21/etats-unis-japon-bresil-croatie-des-millions-de-personnes-mobilisees-pour-le-climat-vendredi_6012550_3244.html>
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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