[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 2 publications (mardi 14 avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 14 Avr 07:52:02 CEST 2020


Bonjour à tous,

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1- Coronavirus : donnez votre vision citoyenne de l’après-crise sur la plateforme "le jour d'après" <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/coronavirus-venez-donner-votre-vision-citoyenne-de-l-apres-crise-sur-la-plateforme-le-jour-d-apres-148416.html>, Novethic, 06/04/20
2- Chronique. Coronavirus : « Les lendemains qui chantent ne viendront qu’après la prise de conscience du vertige de la crise » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/07/coronavirus-les-lendemains-qui-chantent-ne-viendront-qu-apres-la-prise-de-conscience-du-vertige-de-la-crise_6035772_3232.html>, Le Monde, 07/04/20, 16h41 
3- Covid-19 : « Une sortie de crise “verte” va être délicate » <https://usbeketrica.com/article/covid-19-une-sortie-de-crise-verte-va-etre-delicate>, Usbek & Rica, 08/04/20, 16:00
4- Le climat sera-t-il au cœur des plans de relance de l’économie ? <https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/04/09/le-climat-sera-t-il-au-c-ur-des-plans-de-relance-de-l-economie_6036047_1652612.html>, Le Monde, 09/04/20, 05h55
5- Entretien. Pascal Lamy : « Le Covid-19 va accélérer le passage du protectionnisme au précautionnisme » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/09/pascal-lamy-le-covid-19-va-accelerer-le-passage-du-protectionnisme-au-precautionnisme_6036080_3234.html>, Le Monde, 09/04/20, 09h39
6-  <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/08/christine-lagarde-les-mesures-de-la-bce-sont-definies-pour-soutenir-les-entreprises-et-les-menages-face-a-la-pandemie_6036040_3232.html>Tribune. Christine Lagarde : "Les gouvernements européens doivent être côte à côte pour déployer ensemble des politiques face à un choc commun <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/08/christine-lagarde-les-mesures-de-la-bce-sont-definies-pour-soutenir-les-entreprises-et-les-menages-face-a-la-pandemie_6036040_3232.html>", Le Monde, maj le 09/04/20 à 09h43
7- Unis-Cité mobilise près de 500 jeunes pour aider les personnes en situation de handicap isolées et soutenir les aidants pendant la crise <https://mailchi.mp/uniscite/cpunis-cit-mobilise-prs-de-500-jeunes-pour-aider-les-personnes-en-situation-de-handicap-isoles-et-soutenir-les-aidants-pendant-la-crise?e=aff6414a6e>, communiqué du 09/04/20, 10:48
8- Coronavirus : les pays de l'UE se mettent d'accord sur une réponse commune à "500 milliards" d'euros face à l'épidémie, annonce Bruno Le Maire <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-les-pays-de-l-ue-se-mettent-d-accord-sur-une-reponse-commune-a-500-milliards-d-euros-face-a-l-epidemie-annonce-bruno-le-maire_3907703.html>, France info avec AFP, 09/04/20, 22:49
9- Un demi-milliard de personnes pourraient basculer dans la pauvreté à cause de la crise sanitaire <https://reporterre.net/Un-demi-milliard-de-personnes-pourraient-basculer-dans-la-pauvrete-a-cause-de-la-crise>, Reporterre, 09/04/20
10- Confinement : dix endroits improbables du Web à découvrir <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/04/10/confinement-dix-endroits-improbables-du-web-a-decouvrir_6036157_4408996.html>, Le Monde, 10/04/20, 00h05
11- Coronavirus : le monde tente d’éviter une crise économique d’une ampleur inédite <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/10/coronavirus-le-monde-tente-d-eviter-une-crise-economique-d-une-ampleur-inedite_6036170_3244.html>, Le Monde, 10/04/20, 05h03
12- « Les entreprises doivent à tout prix raisonner au-delà de la crise sanitaire » <http://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/les-entreprises-doivent-a-tout-prix-raisonner-au-dela-de-la-crise-sanitaire/>, Entrepreneurs d’avenir, 10/04/20
13- Coronavirus : Dix ministres européens de l’Environnement appellent à une relance post-Covid « verte » <https://www.20minutes.fr/planete/2758631-20200410-coronavirus-dix-ministres-europeens-environnement-appellent-relance-post-covid-verte>, 20 Minutes avec AFP, maj le 11/04/20 à 11h18
14- Gaël Giraud : «Il est temps de relocaliser et de lancer une réindustrialisation verte de l’économie française» <https://www.lefigaro.fr/vox/economie/gael-giraud-il-est-temps-de-relocaliser-et-de-lancer-une-reindustrialisation-verte-de-l-economie-francaise-20200410>, Figaro Vox, maj le 11/04/20 à 14:45
15- Vincent Mignerot : « le coronavirus pourra générer une rupture » <https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-vincent-mignerot-coronavirus-pourra-generer-rupture-80515/>, Futura-sciences, 12/04/20
16- Tribune. Cyril Dion : « La crise du Covid-19 peut nous aider à construire le monde d’après » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/13/cyril-dion-la-crise-du-covid-19-peut-nous-aider-a-construire-le-monde-d-apres_6036417_3232.html>, Le Monde, 13/04/20, 09h37 
17- En Amazonie, la grande peur des peuples indigènes face au coronavirus <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/13/en-amazonie-la-grande-peur-des-peuples-indigenes-face-au-coronavirus_6036420_3210.html>, Le Monde, 13/04/20, 11h39
Deux publications
18- En ligne. Série « Libérer les imaginaires » <http://www.imagine-magazine.com/lire/>, Imagine demain le monde, épisodes 7, 8 & 9, 03/04/20
19- Etude : Que veulent les français pour l’après confinement ? <https://comarketing-news.fr/etude-que-veulent-les-francais-pour-lapres-confinement/>, Comarketing, 11/04/20

Bien à vous,
Florence

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PROBLÉMATIQUE DU JOUR : La crise sanitaire qui affecte le monde deviendra-t-elle une crise salutaire ? Si non, pourquoi et si oui, comment ? (cf. item 1 à 19)
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> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Coronavirus : donnez votre vision citoyenne de l’après-crise sur la plateforme "le jour d'après", Novethic, 06/04/20
Ludovic Dupin avec AFP

En quelques heures, le site "le jour d'après" a accueilli plus de deux millions de visiteurs. Lancé le samedi 4 avril par une soixantaine de députés, il invite les Français à présenter leur vision du monde d’après crise pour un monde plus durable. Parmi les premières propositions, on trouve le revenu universel ou la réindustrialisation.
Quel système de santé demain ? Quel monde du travail ? Et comment partager le pouvoir ? Une soixantaine de parlementaires ont lancé samedi 4 avril une consultation en ligne durant un mois pour préparer "le jour d'après" la crise du Coronavirus. Emmenés par les députés ex-LREM Matthieu Orphelin – proche de Nicolas Hulot – et Paula Forteza, ainsi que par le Marcheur Aurélien Taché, ces élus invitent à mettre "à profit le confinement pour imaginer ce que nous voulons de mieux", sur ce site lejourdapres.parlement-ouvert.fr.
Car "il y aura un avant et un après-coronavirus. Il le faut. Cette crise nous aura tous transformés. Elle a violemment révélé les failles et les limites de notre modèle de développement, entretenu depuis des dizaines d'années", affirment-ils dans leur appel.
Ces députés LREM, MoDem, PS ou encore Libertés et Territoires, auxquels se sont joints le sénateur Ronan Dantec (EELV) et l'eurodéputé macroniste Pascal Durand, saluent le "plan de sauvegarde mis en œuvre par le gouvernement" face à l'épidémie et veulent "réfléchir dès maintenant et collectivement à un grand plan de transformation de notre société et de notre économie". Outre santé, travail et démocratie, parmi les onze thèmes mis au débat figurent une société de la sobriété, l'avenir de nos territoires, l'Europe dans le monde et aussi le nerf de la guerre, c'est-à-dire le financement du projet.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/coronavirus-venez-donner-votre-vision-citoyenne-de-l-apres-crise-sur-la-plateforme-le-jour-d-apres-148416.html>
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2- Chronique. Coronavirus : « Les lendemains qui chantent ne viendront qu’après la prise de conscience du vertige de la crise », Le Monde, 07/04/20, 16h41 
Par Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde »

La tentation d’envisager dès à présent le monde d’après témoigne de la difficulté à appréhender l’ampleur de la crise sociale et économique, estime dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».
Chronique. « Donner du temps au temps », disait François Mitterrand. Mais c’était dans le monde d’hier, le monde d’avant ce millénaire, le monde dans lequel le mandat présidentiel courait encore sur sept ans, parfois même sur quatorze.
Surgi de la nuit des temps, le précepte vaut cependant d’être réhabilité tant la confusion domine dans l’appréhension de la crise liée au coronavirus, une crise historique qui a pour effet de confiner plus de la moitié de l’humanité. D’abord sanitaire, elle risque de se transformer en une catastrophe économique et sociale de grande ampleur, pourvu que l’on accepte d’en déployer toute la temporalité.
> Lire aussi  Coronavirus : au vingt et unième jour de confinement, la France entre espoir et vigilance
Or l’esprit humain, résolument optimiste, est rétif à le faire. Il saute les étapes et se projette dans l’avenir comme si le plus dur était déjà passé.
A peine le premier ministre Edouard Philippe avait-il évoqué, de façon au demeurant fort vague, les modalités du déconfinement qu’aussitôt les rues, les bois et les forêts se repeuplaient de promeneurs nez au vent. Et toute la presse du week-end était déjà tournée vers la préparation du monde d’après, l’utopie de la table rase qui, sur les décombres du Covid-19, verrait surgir un monde nouveau.
Trois temporalités
La réalité, hélas, est plus prosaïque. Nous n’en avons pas fini avec l’épidémie. Nous sommes même en plein dedans et bien malin qui peut dire aujourd’hui comment l’aventure se terminera.
Sa gestion mobilise trois temporalités différentes : le confinement proprement dit dans lequel la France, comme beaucoup d’autres pays, se retrouve plongée. Il a démarré, dans l’Hexagone, mardi 17 mars à midi, après une intervention télévisée solennelle du chef de l’Etat ponctuée à six reprises de l’expression « nous sommes en guerre ». Prévu pour durer quinze jours, il a été prolongé à la fin du mois de mars, de quinze jours « au moins ».
La deuxième période, à laquelle travaille activement le gouvernement, ouvrira un second temps qui sera à la fois libérateur et potentiellement explosif : la piste évoquée est en effet celle d’un droit différentié à sortir de chez soi, plus ou moins rapide selon l’âge ou le lieu de résidence. Il s’accompagnera, en outre, de dispositifs d’ordre public plus ou moins contraignants (port de masque, test de dépistage, traçage) pour tenter de maîtriser l’épidémie.
> Lire aussi  Coronavirus : le gouvernement confronté à une interminable sortie de crise
Cela anéantit de facto l’idée d’un retour rapide à la normale assuré par une vigoureuse reprise économique puisque toutes les entreprises ne pourront pas produire en même temps. L’hypothèse la plus probable est celle qu’évoque le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, dans Le Journal du dimanche du 5 avril,« une reconstruction longue, difficile, coûteuse » qui demandera « du travail, de la détermination, du temps ».
Après la phase ouatée du confinement, où le puissant dispositif de chômage partiel a joué comme un anesthésiant, nombre d’entreprises risquent en effet de découvrir qu’elles ne sont plus viables en dépit des dispositifs de soutien public.
La troisième période, celle qui consiste à entrer dans « le monde d’après », démarrera, quant à elle, le jour où la France et les autres pays seront certains d’avoir jugulé l’épidémie. Il faudra pour cela qu’un vaccin soit trouvé.
Economies imbriquées
Le point commun entre ces trois phases est que personne n’est capable de dire combien de temps chacune d’entre elles va durer. La date du déconfinement n’a pas été donnée, et les chercheurs avancent l’échéance de « plusieurs mois » avant qu’un vaccin soit trouvé et mis sur le marché.
« Je n’ai pas toutes les réponses », a dû admettre Edouard Philippe, jeudi 2 avril, sur TF1. Cet aveu, inédit de la part d’un politique, donnait la mesure du moment. L’exécutif n’est certain que de deux choses : plus le confinement durera et plus la crise économique et sociale sera profonde, mais si sa sortie n’est pas rigoureusement préparée, l’épidémie repartira de plus belle. Le choix n’est qu’entre de mauvaises solutions.
> Lire aussi  Coronavirus : les faillites d’entreprises devraient bondir de 25 % en 2020, selon Coface
Le caractère mondial et quasi simultané de l’épidémie ajoute au drame, car, à présent que les économies sont imbriquées les unes aux autres, les maillons faibles sont surveillés de près.
Dans les scénarios du gouvernement, il y a trois hypothèses. L’une, optimiste, est celle d’une crise jugulée par un puissant plan de relance européen et mondial. Les deux autres, beaucoup plus sombres, sont liées, d’une part, aux fragilités du modèle américain, qui font craindre des faillites en cascade, d’autre part, aux tensions qui viennent de réapparaître dans la zone euro. Le refus des Pays-Bas et les réticences de l’Allemagne à mutualiser ne serait-ce que les dettes futures pour aider les pays du Sud, au premier rang desquels l’Italie, rendent possible une implosion de l’union monétaire. « Le manque de solidarité fait courir un danger mortel à l’Union européenne », a averti, samedi 28 mars, l’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors, sans grand effet pour le moment.
> Lire aussi  Coronavirus : les divisions de l’Union européenne la placent face à un « danger mortel »
Au regard de l’ampleur des bouleversements qui vont se jouer dans les jours et les semaines à venir, les réflexions qui s’engagent dès aujourd’hui autour du « monde d’après » apparaissent à la fois sympathiques et décalées, car, en réalité, personne ne sait dans quel état se trouveront le pays et le reste du monde.
Quand Guillaume Peltier, le vice-président du parti Les Républicains, appelle de ses vœux un « Conseil national de la reconstruction », sur le modèle du Conseil national de la résistance, l’écologiste Yannick Jadot invoque, lui, un « Grenelle du monde d’après ». Chacun y va de son utopie – le patriotisme économique, la démondialisation, le localisme, la croissance verte –, en faisant fi du champ de ruines qu’il faudra d’abord se coltiner. Les lendemains qui chantent ne viendront qu’après la prise de conscience du vertige de la crise. On n’y est pas encore.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/07/coronavirus-les-lendemains-qui-chantent-ne-viendront-qu-apres-la-prise-de-conscience-du-vertige-de-la-crise_6035772_3232.html>
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3- Covid-19 : « Une sortie de crise “verte” va être délicate », Usbek & Rica, 08/04/20, 16:00
Propos recueillis par Annabelle Laurent

Hélène Le Teno est ingénieure et consultante en transition écologique. Nous lui avons demandé si l’après-crise du Covid-19 pouvait être propice à la transition.
La crise du Covid-19 peut-elle être l’électrochoc dont la transition écologique a besoin ? Il y a un an, pour notre numéro d’avril 2019, nous faisions le pari d'une traduction du printemps climatique dans les urnes, et de l'écologie au pouvoir en 2022. Pour imaginer l’émergence d’une société post-croissance, nous interrogions plusieurs expert(e)s parmi lesquels Hélène Le Teno, ingénieure des Ponts et Chaussées, spécialiste des questions de transitions écologiques aujourd’hui reconvertie comme directrice des opérations de la fondation Jean-Noël Thorel, à la suite d’expériences au cabinet Carbone 4, augroupe SOS, dans l'association d'agroécologie Fermes d’avenir ou encore au cabinet de conseil en transition Auxilia. Nous l'avons de nouveau sollicitée, alors qu'en pleine pandémie de Covid-19 les scénarios de sortie de crise et les ébauches du « monde d’après » se multiplient.
Usbek & Rica : Il y a un an, vous imaginiez que des pans entiers de l’économie pourraient « s’effondrer tout seuls du fait de transformations numériques, démographiques et écologiques majeures » et qu’il faudrait « alors favoriser une économie à impact positif socio-écologique ». Est-il réaliste d’imaginer que la crise que nous traversons puisse être ce moment-là, propice à la transition écologique ? 
Hélène Le Teno : Je crois que ce temps est l’occasion pour chacun de rêver le monde d'après comme il aimerait qu’il soit. Les écologistes rêvent d’une transition écologique accélérée, d’autres rêvent de la fermeture des frontières, certains d’une grande relance par la technologie… Chacun a l’impression que la sortie sera celle vers un monde qu’il appelle de ses vœux. Mais est-ce que c'est ce que l’histoire nous enseigne ?
J’ai relu le livre de Jean Favier sur la Guerre de Cent ans. La grande peste noire a fait entre 1349 et 1355 plus de morts que la guerre elle-même. À l'époque, le nombre de morts est tel qu’il déclenche une pénurie de main d’œuvre, à la fois dans les villes et les campagnes. Dans les villes, la main d’œuvre qualifiée manque - les tisserands, les artisans étaient décédés - et cela déclenche une explosion des salaires, car ceux qui sont compétents vendent leurs compétences à prix d’or. Les salaires explosent, donc les prix, selon un processus d’inflation assez classique. Dans les campagnes, déjà marquées par une pénurie de main d’œuvre, tous ceux qui le peuvent se précipitent dans les villes pour proposer leurs bras, contre une rémunération assez élevée. Si bien que dans l’agriculture, pour labourer, semer, récolter, il n’y a plus personne…
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/covid-19-une-sortie-de-crise-verte-va-etre-delicate>
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4- Le climat sera-t-il au cœur des plans de relance de l’économie ?, Le Monde, 09/04/20, 05h55
Audrey Garric, Nabil Wakim et Perrine Mouterde 

Après la crise de 2008, les plans massifs de soutien à l’économie avaient conduit à une forte hausse des émissions de CO2. 
La crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19 va-t-elle réduire à néant les efforts pour limiter les effets du changement climatique ? Ou sera-t-elle l’occasion d’orienter les plans de relance massifs en préparation vers la transition énergétique et écologique ?
« Il est très important que les gouvernements ne pensent pas uniquement en termes de relance de l’économie et s’attachent à la construction d’un meilleur futur, alerte Fatih Birol, le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Les plans de relance sont d’une ampleur qui n’arrive qu’une fois par siècle, au regard des montants mobilisés. Cela va structurer l’économie et donner forme au monde dans lequel nous allons vivre. »
Pour l’économiste Helen Mountford, vice-présidente du World Resources Institute, « les gouvernements et les entreprises qui échafaudent les mesures de relance ont deux choix : soit ils nous piègent pour encore plusieurs décennies dans un modèle de développement polluant, inefficace, carboné et non soutenable ; soit ils en profitent pour accélérer le basculement vers une énergie et des transports bas carbone, qui apporteront des bénéfices économiques à long terme ».
Investissements ciblés
Pour mettre en œuvre la transition énergétique, certaines pistes apparaissent évidentes aux experts. Les Etats devraient commencer par soutenir en priorité la rénovation énergétique des bâtiments et toutes les actions permettant de réduire la consommation d’énergie. « C’est un secteur qui permet de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre, tout en créant beaucoup d’emplois », souligne M. Birol.
Une action coordonnée entre une très forte augmentation de la commande publique et une mobilisation du secteur privé permettrait de relever ce premier défi. A l’image de la campagne de plus de 4 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros) menée, en 2011, par l’administration Obama aux Etats-Unis, qui a permis d’isoler des centaines de milliers de logements.
> Lire aussi  Coronavirus : plus résilient, plus sobre, plus solidaire… des pistes pour imaginer « le monde d’après »
D’autres axes apparaissent clairement : soutien aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques, renforcement du projet européen d’« Airbus des batteries »… Le choix des projets à épauler ou à lancer sera crucial.
Pour Michael Liebreich, de Bloomberg New Energy and Finance (BNEF), la priorité n’est pas de favoriser les parcs éoliens et solaires, qui sont peu chers et rentables dans la plus grande partie du monde. Il appelle plutôt à des investissements ciblés pour opérer la nécessaire transformation des réseaux électriques et des infrastructures de stockage, afin qu’ils puissent absorber l’intermittence des énergies renouvelables. Des chantiers coûteux, qui ne peuvent qu’être lancés par la puissance publique.
Pour sélectionner les projets qui pourraient faire partie d’un plan de relance, Stéphane Hallegatte, économiste à la Banque mondiale, a listé trois critères principaux : le nombre d’emplois créés, les bénéfices de moyen terme et la contribution à la décarbonation. « Beaucoup de projets peuvent marquer des points dans ces trois catégories », estime-t-il, citant l’efficacité énergétique, la protection de la biodiversité ou les transports durables.
Des milliers d’emplois menacés
Cette réflexion se heurte toutefois à une question essentielle : comment mettre en œuvre la transition énergétique lorsque des pans entiers de l’économie sont en grande difficulté ?
En Europe, des dizaines de milliers d’emplois sont menacés dans l’industrie, à brève échéance, sans soutien public. Par ailleurs, les prix du pétrole, à un niveau historiquement bas, représentent une tentation très grande de ne pas changer de modèle énergétique.
> Lire aussi  Coronavirus : en Europe, la bataille pour éviter le chômage de masse
D’ailleurs, après la crise de 2008, la reprise économique s’est accompagnée d’une forte hausse des émissions de CO2 – elles ont augmenté de 5 % en 2010. « Gérer seulement la crise à court terme serait une erreur monumentale. C’est ce qui a été fait en 2008 et cela a conduit à un ralentissement de l’action contre le climat », souligne Laurence Tubiana, la présidente de la Fondation européenne pour le climat.
M. Liebreich est plus catégorique : « Aucun plan de relance ne doit bénéficier aux entreprises qui ne sont pas viables dans un monde bas carbone – qu’il s’agisse des compagnies aériennes low cost, de la production d’électricité à partir de charbon, ou d’activités non rentables comme le gaz, le pétrole de schiste ou les sables bitumineux. » 
« Conditionner les aides des banques »
Plusieurs voix s’élèvent ainsi pour conditionner les aides aux entreprises des secteurs aérien ou automobile à des engagements plus fermes en faveur de la transition écologique.
« Il faudra aussi éviter de financer des projets qui n’ont aucune rationalité pour le climat, comme des zones commerciales, qui aggravent l’artificialisation des sols. De la même façon, il serait absurde de creuser la dette publique pour financer l’achat de SUV, qui sont incompatibles avec la neutralité carbone », avance le député européen Pascal Canfin (Renew Europe).
Pour la présidente de l’association altermondialiste Attac, Aurélie Trouvé, il faut aller plus loin en conditionnant « toutes les aides des banques centrales et des banques publiques à une transition écologique et sociale des entreprises ». Attac, la CGT et Greenpeace ont lancé une pétition en ce sens, mardi 7 avril, appelant les plans de relance à cibler « uniquement les besoins sociaux et écologiques des populations ».
Le débat s’annonce houleux en Europe. Quelques semaines avant le début de la crise sanitaire, la Commission européenne posait les fondations de son Green New Deal, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
> Lire aussi  Le « green deal » européen, entre ambition et « opération de greenwashing »
Mais cette perspective est déjà remise en cause, plusieurs pays, dont la Pologne et la République tchèque, ayant demandé de décaler cet objectif. En raison de la crise, trente-sept députés européens conservateurs et d’extrême droite ont demandé, le 30 mars, « de reporter les nouvelles législations dans le cadre d’initiatives telles que le Green Deal européen ». Et des pays, comme les Pays-Bas, sont déjà en train de revenir sur certains de leurs engagements climatiques.
« Il ne faut pas aller trop loin »
Les industriels comptent bien en tirer parti : dans une lettre adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen le 30 mars, le lobby européen de l’automobile demande, à mots couverts, de relâcher les réglementations sur les émissions de CO2 des véhicules. « Cette crise secoue tout le monde, mais il ne faut pas aller trop loin dans la remise en cause : il va falloir protéger l’industrie européenne », s’inquiète un patron français.
D’autres secteurs, comme le gaz ou l’aérien, s’activent en coulisses pour débloquer des fonds de soutien et réduire les ambitions environnementales de l’Union européenne. La France a ainsi obtenu que les compagnies aériennes puissent repousser de deux ans le paiement de certains impôts, sans, dans le même temps, fixer de cadre pour la transition du secteur. Plusieurs centaines d’ONG ont signé un appel, lundi, pour demander qu’il n’y ait pas de sauvetage des compagnies aériennes « sans une fin des exemptions fiscales » et à la condition que l’industrie aéronautique s’aligne sur une trajectoire de 1,5 °C.
Aux Etats-Unis, le massif plan de soutien de 2 000 milliards de dollars (1 850 milliards d’euros) voté par le Congrès, le 25 mars, ne contient aucune de ces orientations.
« Ce n’est pas à propos du ridicule Green New Deal. Il s’agit de remettre nos excellents travailleurs et entreprises au travail ! », a ainsi tweeté Donald Trump, le 24 mars. Quelque 50 milliards de dollars sont prévus pour soutenir le secteur aérien – là aussi, sans aucune forme de contrepartie.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2020/04/09/le-climat-sera-t-il-au-c-ur-des-plans-de-relance-de-l-economie_6036047_1652612.html>
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5- Entretien. Pascal Lamy : « Le Covid-19 va accélérer le passage du protectionnisme au précautionnisme », Le Monde, 09/04/20, 09h39
Propos recueillis par Julien Bouissou

Pour l’ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, la crise va entraîner une reconfiguration de la mondialisation. 
Pour Pascal Lamy, ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), entre 2005 et 2013, la crise liée à la pandémie de Covid-19 va entraîner une reconfiguration, une diversification de la mondialisation et renforcer le « précautionnisme ». Ce ne sont plus les entreprises que l’on protège avec des tarifs douaniers contre la concurrence internationale, mais les citoyens et les consommateurs que l’on protège contre des risques divers. Les standards et les normes de qualité remplacent les tarifs douaniers.
Quelle est l’incidence de la pandémie due au coronavirus sur le commerce mondial ?
A court terme, l’impact sera massif sur les volumes d’échanges, à commencer par le tourisme. Le choc en termes d’emplois va être terrible, surtout dans les pays en développement, où ce secteur contribue fortement à la croissance. Avec le confinement, les personnes ne peuvent plus circuler et la production s’effondre. Cette chute explique à elle seule 95 % de la contraction des échanges commerciaux. Il faut ajouter à cela des mesures exceptionnelles de restrictions aux exportations, mais celles-ci sont temporaires. On échappe toutefois à la paralysie mondiale des échanges, grâce à l’effet de décalage de la pandémie. Le Covid-19 a frappé la Chine, puis l’Europe et les Etats-Unis, avec un intervalle de quelques semaines, ce qui permet au commerce extérieur de compenser quelque peu la chute de la production domestique et de faciliter la reprise le moment venu. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans le secteur alimentaire : le marché international permet de compenser les pertes de production agricole dans chaque pays, à condition toutefois que les restrictions aux exportations ne se multiplient pas.
Sommes-nous allés trop loin dans la mondialisation ?
On a assisté, dans les années 1990 et 2000, à une rapide expansion des chaînes de production, grâce à une baisse des tarifs douaniers et à la technologie qui écrase le coût de la distance. Le capitalisme de marché était alors dans une logique d’efficience, de réduction des coûts. Puis il y a eu plusieurs ralentissements, avec la crise financière de 2008 ou la catastrophe nucléaire de Fukushima, en 2011, qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement, notamment dans l’industrie automobile.
La crise du Covid-19 va accélérer la reconfiguration des chaînes de valeur au nom de la précaution. Celle-ci sera parfois imposée par les Etats dans les secteurs qu’ils vont considérer comme stratégiques. Je ne vois pas de démondialisation, mais plutôt une reconfiguration, une diversification, de la mondialisation. Au lieu d’avoir une usine en Chine, une entreprise multinationale en aura, par exemple, trois, dont une en Chine et deux ailleurs. Les entreprises vont remanier certaines chaînes de valeur pour les rendre plus résilientes. Au prix de moins d’efficience. On connaissait les coûts de la transition environnementale, on va désormais connaître celui de la résilience. Cela va se traduire par une hausse des prix ou une baisse des profits et par une croissance mondiale moins rapide.
Cette pandémie entraînera-t-elle une hausse du protectionnisme ?
Le Covid-19 va accélérer le passage du protectionnisme à ce que j’appelle le « précautionnisme ». En prenant un peu de recul, le protectionnisme a quasiment disparu, avec des droits de douane dans le monde qui sont passés, en moyenne, de 30 % il y a cinquante ans à 5 % aujourd’hui.
> Lire aussi  Commerce mondial et coronavirus : la menace de l’effondrement
En revanche, les barrières non tarifaires comme les normes ou les standards de qualité se sont développées. Mais elles ne sont pas le reflet du protectionnisme ! Elles reflètent plutôt une orientation des préférences collectives vers davantage de sécurité ou de précaution. C’est la conséquence logique du vieillissement et de l’enrichissement des populations : plus une société s’enrichit, plus elle est sensible au risque. Ainsi s’ouvre une nouvelle ère du « précautionnisme » : les Etats ne défendent plus un producteur national de la concurrence étrangère, mais ils protègent les consommateurs et les citoyens de risques divers, y compris à l’importation.
Ne faudrait-il pas aussi augmenter le coût environnemental ?
Le parallèle avec la crise climatique est frappant. On a arrêté des économies pour des questions de survie. Ce qu’on a fait pour la population, il faut songer à le faire progressivement pour la planète. Si on augmentait, par exemple, le prix de la tonne de carbone de 30 euros à 150 euros, cela reconfigurerait la mondialisation. Un des enseignements de la crise du Covid-19, c’est que corriger les excès du capitalisme de marché a un coût. Et il faut se demander qui va payer.
Le « précautionnisme », comme vous le nommez, n’est-il pas plutôt une nouvelle forme de protectionnisme ?
Non, mais cela change le jeu de la régulation du commerce international. L’objectif n’est plus d’aligner les droits de douane à zéro, mais d’harmoniser la précaution. Compliqué, car cela dépend de préférences collectives d’ordre idéologique ou culturel. Prenez, par exemple, la question du bien-être animal, ces préférences sont différentes que l’on soit en Inde, en Chine ou en Europe, ce qui influence les règles sanitaires.
> Lire aussi  « Comme le protectionnisme a aggravé la grande dépression, le nouveau protectionnisme pourrait aggraver la pandémie de Covid-19 »
Aujourd’hui, ce qu’une entreprise dépense en moyenne pour ajuster sa production à la réglementation du pays dans lequel elle exporte représente de l’ordre de 15 % du prix du produit ou du service final. Cette précaution a coûté déjà trois à quatre fois plus que la protection. Le protectionnisme avait un coût, le « précautionnisme » en a un aussi. Et il va augmenter.
Les pays en développement ne seront-ils pas les perdants de cette nouvelle donne ?
Les maîtres de la précaution dans le monde sont les Etats-Unis et l’Europe. La montée de la précaution a toujours été une mauvaise nouvelle pour les pays en développement, et ils ont intérêt à ce que les préférences de pays riches soient aussi alignées que possible pour qu’ils puissent faire des économies d’échelle.
> Lire aussi  Coronavirus : dans les pays émergents, le risque d’explosion de l’extrême pauvreté
Les producteurs brésiliens de poulets se sont déjà mis aux normes européennes il y a vingt-cinq ans, tout comme les producteurs rwandais de fleurs, il y a dix ans. Le problème pour eux, c’est que ces normes diffèrent en Europe, aux Etats-Unis, au Japon ou en Chine. Ils gagneraient mieux leur vie si elles étaient harmonisées globalement. En attendant, il faut transférer des ressources ou de la technologie pour les aider à produire à ces normes. Car c’est une certitude : personne dans le monde ne va décider de baisser son niveau de précaution après la crise du Covid-19.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/09/pascal-lamy-le-covid-19-va-accelerer-le-passage-du-protectionnisme-au-precautionnisme_6036080_3234.html>
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6- Tribune. Christine Lagarde : « Les gouvernements européens doivent être côte à côte pour déployer ensemble des politiques face à un choc commun », Le Monde, maj le 09/04/20 à 09h43
Par Christine Lagarde, Présidente de la Banque centrale européenne (BCE)

La présidente de la BCE plaide pour « un total alignement des politiques budgétaire et monétaire » et un traitement égal des pays face au virus.
Tribune. A travers le monde, les autorités publiques se mobilisent dans la lutte contre le coronavirus. Le Covid-19 constitue un choc d’un genre nouveau auquel nous ne pouvons faire face à l’aide de recettes anciennes. Nous devons concevoir des politiques en faveur de celles et ceux qui sont le plus exposés à cette crise.
Il s’agit, aujourd’hui, des entreprises et des familles confrontées à une forte baisse de leurs revenus et qui éprouvent une anxiété croissante quant à l’avenir. Les politiques de la Banque centrale européenne (BCE) sont définies précisément pour les soutenir. Dans le cadre de notre mandat, nous avons calibré nos mesures de telle sorte que la liquidité parvienne aux citoyens et aux secteurs les plus fragilisés.
> Lire aussi  Les banques centrales s’unissent pour contrer la crise du coronavirus
Pour comprendre comment nos mesures fonctionnent, nous devons déterminer en quoi cette crise est particulière. Ses racines sont différentes de celles d’une crise financière ou d’une récession classique.
La chute brutale de l’activité économique est une conséquence de la décision qui s’est imposée de demander à chacun de rester chez soi. Dès lors, il est impératif d’empêcher que des entreprises viables ne ferment et que les employés ne perdent leur emploi en raison d’une crise temporaire dont ni les unes ni les autres ne sont responsables.
Soutenir les emplois
Les employés n’ont jamais été autant menacés depuis les années 1930. En 2009, par exemple, jusqu’à 665 000 nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage avaient été enregistrées aux Etats-Unis. Au cours des deux dernières semaines, ce pays en a comptabilisé 3,3 millions de nouvelles, puis 6,6 millions.
Si le chômage met habituellement plus de temps à augmenter en Europe et y est moins volatil, de premiers signes troublants apparaissent. Ainsi, l’indice des directeurs d’achat pour l’emploi a reculé plus fortement que jamais en mars.
Afin d’éviter des dommages durables, l’économie doit être comme « en attente » et conservée dans une situation aussi proche que possible de celle prévalant avant la pandémie.
Plusieurs outils peuvent être utilisés à cette fin. L’un d’entre eux consiste à mettre en place des dispositifs publics soutenant les emplois à court terme. Une autre solution est de mobiliser le système bancaire pour qu’il fournisse aux entreprises la trésorerie leur permettant de continuer à payer leurs employés et leurs factures. La zone euro étant une économie fondée sur les banques, faciliter les flux de crédit contribue à faire rapidement parvenir la liquidité dans l’ensemble de l’économie.
Réduire le risque de crédit pour les banques
Les gouvernements et les banques centrales prennent des décisions complémentaires pour placer les banques en situation d’être au rendez-vous.
Les garanties de crédit fournies par les gouvernements réduisent le risque de crédit pour les banques : de tels dispositifs ont déjà été mis en place à hauteur d’environ 16 % du produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro. La BCE, quant à elle, apporte suffisamment de liquidité pour que les banques ne soient pas confrontées à un risque en la matière. Elle veille également à ce que les conditions de financement restent favorables pour l’ensemble des acteurs économiques.
Nous avons adopté deux types de mesures pour atteindre ces objectifs.
En premier lieu, des mesures ciblées massives visant à faire parvenir la liquidité à ceux qui en ont le plus besoin. Notre nouvelle facilité de prêt ciblée fournit jusqu’à environ 3 000 milliards d’euros de liquidité aux banques à un taux d’intérêt négatif pouvant aller jusqu’à – 0,75 %, le plus bas taux que nous ayons jamais offert.
L’expérience montre que ces mesures peuvent être puissantes. Nous estimons, par exemple, que les deux phases précédentes d’opérations ciblées ont incité les établissements bancaires à octroyer environ 125 milliards d’euros de prêts de plus que si ces facilités n’avaient pas été mises en place.
Assouplir les garanties
Pour faire en sorte que les banques recourent pleinement à cette nouvelle facilité, nous avons également introduit un programme ciblé d’assouplissement des garanties, en mettant spécifiquement l’accent sur les petites entreprises, les travailleurs indépendants et les particuliers. Les prêts consentis aux entreprises et aux travailleurs indépendants qui bénéficient des systèmes de garantie liés au coronavirus peuvent être acceptés en garantie par les banques centrales nationales de l’Eurosystème dans le cadre de nos opérations de prêt, y compris les prêts de plus faible montant.
> Lire aussi  Coronavirus : l’Elysée confirme la prolongation du confinement après le 15 avril
Ces mesures encourageront les banques à accorder des prêts aux petites entreprises et aux micro-entrepreneurs, dont l’accès au crédit est généralement limité, et à en effectuer le refinancement en empruntant auprès de la BCE à des taux négatifs sur des périodes pouvant aller jusqu’à trois ans.
La zone euro compte environ 22 millions de travailleurs indépendants, soit 14 % de l’emploi total, ce chiffre étant de 10,4 % en France. Ces nouvelles mesures faciliteront donc l’accès au crédit pour une partie importante des actifs.
En deuxième lieu, nous achetons des obligations publiques et privées pour des montants importants afin de garantir l’accès de tous les secteurs économiques à des conditions de financement favorables. Grâce à notre programme d’achats d’urgence face à la pandémie, combiné à nos autres programmes d’achats d’actifs, nous pourrons acquérir plus de 1 000 milliards d’euros d’obligations jusqu’à la fin de l’année. En outre, ce programme nous accorde la souplesse nécessaire pour cibler nos achats entre les différentes catégories d’actifs et juridictions. Nous avons aussi étendu nos achats d’actifs aux billets de trésorerie, qui sont une source importante de liquidité pour les entreprises. Cela constitue un soutien supplémentaire pour la gestion des flux de trésorerie et éviter les licenciements inutiles.
Ensemble, ces mesures montrent que nous ne tolérerons aucun durcissement procyclique des conditions de financement au cœur d’un des plus grands cataclysmes macroéconomiques des temps modernes.
Mais notre réponse sera d’autant plus puissante si toutes les politiques se renforcent mutuellement. A cet égard, il est vital que le volet budgétaire en réaction à cette crise soit suffisamment puissant dans l’ensemble de la zone euro. Les gouvernements doivent être côte à côte pour déployer ensemble des politiques optimales face à un choc commun dont nul n’est responsable.
> Lire aussi  Alexis Tsipras : « L’intransigeance de certains dirigeants pourrait être fatale à l’Union européenne »
Un total alignement des politiques budgétaire et monétaire, et l’égalité de traitement face au virus sont le meilleur moyen de protéger notre capacité productive et l’emploi, en vue de retrouver des taux
En se montrant solidaire, on sert en fait ses propres intérêts. La BCE continuera de jouer son rôle en remplissant sa mission de maintien de la stabilité des prix et en demeurant au service des Européens.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/08/christine-lagarde-les-mesures-de-la-bce-sont-definies-pour-soutenir-les-entreprises-et-les-menages-face-a-la-pandemie_6036040_3232.html>
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7- Unis-Cité mobilise près de 500 jeunes pour aider les personnes en situation de handicap isolées et soutenir les aidants pendant la crise, communiqué du 09/04/20, 10:48

La période difficile que nous traversons est d’autant plus compliquée pour les personnes en situation de handicap isolées, et pour les aidants confinés avec leurs proches aidés alors que, par exemple, les centres d’accueil de jour ou institut médico-éducatifs de leurs enfants en situation de handicap ont du fermer leurs portes. Face à cette situation inédite, Unis-Cité a décidé de mobiliser près de 500 de ses jeunes volontaires en Service Civique à travers la France pour contribuer à la lutte contre l’isolement des personnes en situation de handicap confinées seules et pour soutenir les aidants familiaux.
En lien avec la plateforme lancée par le Gouvernement Solidaires-handicap.fr, avec les Maisons Départementales des Personnes Handicapées, les Centres Communaux d’Action Sociale, et les associations du secteur tels que la Compagnie des aidants, l’Association Française des aidants, et les associations de familles et personnes en situation de handicap, les volontaires d’Unis-Cité, formés à la création d’activités adaptées et aux techniques d’écoute, ont adapté leur mission : ils maintiennent le lien à distance, offrent des moments de répit aux aidants… ils identifient les besoins particuliers et les situations à risques et font le lien avec les structures ressources du territoire.   
> Quelques exemples d’actions mises en place par les jeunes d’Unis-Cité pendant la crise...
>> Suite à lire à :
<https://mailchi.mp/uniscite/cpunis-cit-mobilise-prs-de-500-jeunes-pour-aider-les-personnes-en-situation-de-handicap-isoles-et-soutenir-les-aidants-pendant-la-crise?e=aff6414a6e>
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8- Coronavirus : les pays de l'UE se mettent d'accord sur une réponse commune à "500 milliards" d'euros face à l'épidémie, annonce Bruno Le Maire, France info avec AFP, 09/04/20, 22:49

Le ministre français des Finances a salué un "excellent accord" incluant "500 milliards d'euros disponibles immédiatement" et "un fonds de relance à venir".
Les ministres européens des Finances sont parvenus, jeudi 9 avril, à un accord sur une réponse économique commune face au coronavirus après avoir trouvé un terrain d'entente avec les Pays-Bas qui bloquaient les discussions depuis mardi. "La réunion s'est achevée sous les applaudissements des ministres", a annoncé sur Twitter le porte-parole du président de l'Eurogroupe.
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a lui salué un "excellent accord" incluant "500 milliards d'euros disponibles immédiatement" et "un fonds de relance à venir". "L’Europe décide et se montre à la hauteur de la gravité de la crise."
Ce consensus constitue un soulagement pour les Européens qui parviennent à afficher une unité face aux conséquences économiques désastreuses du virus, après des semaines d'atermoiements mettant en évidence une fracture béante entre les pays du Nord et ceux du Sud. L'accord entre les 27 "marque un jour important pour l'UE", a ajouté Bruno Le Maire. Il s'agit d'un "grand jour pour la solidarité européenne", a confirmé le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz. 
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-les-pays-de-l-ue-se-mettent-d-accord-sur-une-reponse-commune-a-500-milliards-d-euros-face-a-l-epidemie-annonce-bruno-le-maire_3907703.html>
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9- Un demi-milliard de personnes pourraient basculer dans la pauvreté à cause de la crise sanitaire, Reporterre, 09/04/20
Source : Oxfam

Si aucune mesure n’est prise, les conséquences économiques de la crise du coronavirus pourraient faire basculer un demi-milliard de personnes supplémentaires dans la pauvreté, alerte ce jeudi 9 avril l’association Oxfam.
Dans un nouveau rapport intitulé Le prix de la dignité, Oxfam présente des analyses récentes indiquant qu’entre 6 et 8 % de la population mondiale pourrait basculer dans la pauvreté, ce alors que les gouvernements mettent à l’arrêt des économies entières afin de maîtriser la propagation du virus. Cela pourrait constituer à l’échelle mondiale un recul de dix ans dans la lutte contre la pauvreté, et un recul de 30 ans dans certaines régions comme en Afrique sub-saharienne, au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord, alerte l’ONG, qui poursuit : « Plus de la moitié de la population mondiale pourrait désormais vivre sous le seuil de pauvreté à la suite de la pandémie. »
« Les travailleurs et travailleuses les plus pauvres dans les pays riches et pauvres seront les premiers atteints économiquement car ils sont moins susceptibles d’occuper un emploi formel, de bénéficier de protection sociale, de percevoir une indemnité chômage ou maladie ou d’avoir la possibilité de télétravailler. Et les femmes, en première ligne de la mobilisation face au virus, sont susceptibles d’être les plus durement touchées financièrement », indique encore Oxfam dans son communiqué.
L’ONG propose donc un « plan de sauvetage pour tou.te.s », avec notamment distribution de subventions en espèces aux plus pauvres, annulation de la dette des pays en développement, taxation des bénéfices extraordinaires et des plus grandes fortunes, etc.
Ce plan est destiné à interpeller les décideurs, alors que la semaine prochaine se tiendront plusieurs réunions : celle des ministres des Finances du G20 le 15 avril, et plusieurs discussions entre la Banque mondiale et le Fonds monétaire international du 17 au le 19 avril.
<https://reporterre.net/Un-demi-milliard-de-personnes-pourraient-basculer-dans-la-pauvrete-a-cause-de-la-crise>
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10- Confinement : dix endroits improbables du Web à découvrir, Le Monde, 10/04/20, 00h05
Nabil Wakim et Maxime Vaudano 

Des cigognes, des choses qui s’emboîtent parfaitement et des lettres à son moi futur. Florilège de rivages oubliés de la Toile où s’échouer pendant le confinement. 
Tout au long de la journée du mercredi 8 avril, les internautes du Monde.fr ont partagé dans le direct « Nos vies confinées » leurs recoins secrets de l’Internet mondial. Best of.
1. Pour perdre en productivité : Cookie Clicker
Partagé par Shali
Un jeu jouable directement en ligne qui ne demande rien d’autre que de cliquer furieusement sur un cookie dans le but d’en produire le plus possible et d’obtenir plus d’objets qui permettent de produire plus de cookies dans une boucle sans fin.
2. Pour se réjouir de la perfection des choses : Oddly Satisfying
Partagé par McLovin
Oddly Satisfying, c’est un peu le papier bulle de l’Internet : un label de vidéos qui procurent au spectateur une satisfaction presque inexplicable, le conduisant progressivement à l’ataraxie. Des choses qui s’empilent ou se déplient parfaitement, des coïncidences heureuses, des fleurs étonnamment géométriques… autant de petites pépites qui nous feraient presque oublier les grands dérèglements du monde.
Si ces vidéos pullulent un peu partout sur les réseaux, une bonne partie est centralisée dans ce sous-forum du site Reddit.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/04/10/confinement-dix-endroits-improbables-du-web-a-decouvrir_6036157_4408996.html>
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11- Coronavirus : le monde tente d’éviter une crise économique d’une ampleur inédite, Le Monde, 10/04/20, 05h03

Alors que le monde se rapproche du seuil des 100 000 morts, les zones les plus touchées, l’Europe et les Etats-Unis, multiplient les plans d’aide à l’économie. 
Face au nouveau coronavirus qui continue de tuer implacablement dans un monde partiellement paralysé, la riposte économique s’est renforcée aux Etats-Unis mais aussi dans l’Union européenne, dont les dirigeants se sont enfin entendus sur une réponse commune d’envergure.
> Lire aussi  Coronavirus en direct : près de 100 000 morts recensés dans le monde
Plus de 93 000 personnes ont désormais succombé à la pandémie qui, selon la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, aura « les pires conséquences économiques depuis la Grande Dépression » de 1929.
Plus de 1 595 000 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dans 192 pays et territoires depuis le début de l’épidémie. Ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations, de nombreux pays ne testant plus que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière.
• L’Europe s’accorde sur un plan d’aide économique d’envergure
Après un premier échec mardi, puis des échanges tendus, les ministres européens des finances ont affiché jeudi leur unité en parvenant à s’entendre, à l’arraché, sur une réponse économique commune face au coronavirus.
Face à la pandémie, la réponse européenne doit s’orienter sur trois axes principaux : jusqu’à 240 milliards d’euros de prêts du Mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds de secours de la zone euro), un fonds de garantie de 200 milliards d’euros pour les entreprises et jusqu’à 100 milliards pour soutenir le chômage partiel. La brûlante question des « coronabonds », cet emprunt européen commun réclamé par les pays du Sud, en particulier l’Italie, la France et l’Espagne, pour soutenir l’économie à plus long terme après la crise, n’a pas été tranchée jeudi.
Le ministre français des finances, Bruno Le Maire, a salué un « excellent accord », son homologue allemand, Olaf Scholz, « un grand jour pour la solidarité européenne » et la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, « un accord novateur ».
« Aujourd’hui, nous avons répondu à l’appel de nos citoyens en faveur d’une Europe qui protège » avec « des propositions audacieuses qui semblaient impossibles il y a à peine quelques semaines », a souligné Mario Centeno, le président de l’Eurogroupe, qui réunit les ministres des finances de la zone euro.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/10/coronavirus-le-monde-tente-d-eviter-une-crise-economique-d-une-ampleur-inedite_6036170_3244.html>
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12- « Les entreprises doivent à tout prix raisonner au-delà de la crise sanitaire », Entrepreneurs d’avenir, 10/04/20
Propos recueillis par Pascal de Rauglaudre

La crise du coronavirus démontre de façon criante l’urgence de développer des systèmes solides d’information extra-financière, avertit Patrick de Cambourg, ancien pdg de Mazars et président de l’Autorité des normes comptables. Il était intervenu au Parlement des Entrepreneurs d'avenir en janvier dernier.
Entrepreneurs d’avenir – En juin dernier, vous avez rendu un rapport sur l’information extra-financière des entreprises, intitulé « Une ambition et un atout pour une Europe durable ». Quels défis l’information extra-financière pose-t-elle à la comptabilité ?
Patrick de Cambourg – Les comptables ont tendance à penser que la comptabilité financière est l’alpha et l’oméga de la gestion, mais c’est inexact. La comptabilité est souvent rétrospective, elle mesure des grandeurs monétaires fondées sur des obligations juridiquement reconnues. Quand il n’y a pas d’obligations, il n’y a pas de comptes ! Mais beaucoup d’autres grandeurs, comme les émissions de CO2 ou les talents d’une entreprise, sont non-comptables au sens strict. Si les comptables ne cherchent pas à les intégrer à leur réflexion, non seulement ils donnent une vision réductrice de l’entreprise, mais ils finiront par devenir les prêtres de temples vides.
Quelles idées avez-vous défendu dans votre rapport ?
L’idée fondamentale, c’est que l’information sur l’entreprise doit marcher sur deux jambes. Aujourd’hui elle avance à cloche-pied, sur la seule jambe financière. L’information financière a mis du temps pour atteindre sa maturité, mais elle est désormais maîtrisée et normalisée, avec un degré de fiabilité élevé malgré quelques limites et défauts. Il est temps de doter l’entreprise d’une deuxième jambe, avec un niveau de fonctionnalité équivalent, et qui doit se coordonner avec la première. C’est l’enjeu de l’information extra-financière qui mesure la sustainability de l’entreprise, c’est-à-dire sa capacité à gérer les transitions, à prendre en compte les risques qui pèsent sur son développement, et ceux qu’elle fait peser sur l’écosystème dans lequel elle opère. Mais son niveau de développement est encore insuffisant, il ne permet pas à l’entreprise de marcher sur ses deux jambes.
>> Suite à lire à :
<http://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/les-entreprises-doivent-a-tout-prix-raisonner-au-dela-de-la-crise-sanitaire/>
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13- Coronavirus : Dix ministres européens de l’Environnement appellent à une relance post-Covid « verte », 20 Minutes avec AFP, maj le 11/04/20 à 11h18
A.L.G. avec AFP

Politique. Dix ministres ont signé un texte appelant à ce que la relance économique prenne en compte les questions d’environnement et de climat
Et si on pensait (enfin) à la planète, une fois la crise passée ? C’est le vœu qu’on fait dix ministres européens de l’Environnement en appelant vendredi à ce que les plans de relance post-épidémie de coronavirus prennent en compte les questions d’environnement et de climat. Le texte est signé par les ministres autrichien, danois, italien, finlandais, letton, luxembourgeois, néerlandais, portugais, espagnol et suédois.
L’heure est actuellement à la lutte contre l’épidémie, mais « nous devrions nous préparer à reconstruire nos économies en introduisant des plans de relance destinés à redonner à l’Europe et à ses citoyens un progrès et une prospérité rénovés et soutenables », écrivent-ils dans un texte publié par le site climatechangenews.com.
« Envoyer un message politique fort au monde »
« Nous devons résister à la tentation de solutions à court terme en réponse à la crise actuelle qui risquent d’enfermer l’UE dans une économie basée sur les énergies fossiles pour des décennies », avertissent-ils. « La leçon du Covid-19 est qu’il est essentiel d’agir rapidement. Nous devons donc tenir nos ambitions pour réduire les risques et les coûts de l’inaction dans les domaines du changement climatique et de la perte de biodiversité », poursuivent-ils.
Ils appellent à une « réponse européenne commune » dans le cadre du « Green deal » européen annoncé par la commission de l’UE, et notamment à « accroître les investissements, particulièrement dans les domaines de la mobilité soutenable, de l’énergie renouvelable, la rénovation des bâtiments, la recherche et l’innovation, le rétablissement de la biodiversité et l’économie circulaire ».
« Nous devons envoyer un message politique fort au monde et à nos citoyens que l’UE montrera l’exemple même dans ces moments difficiles et ouvrira la voie vers la neutralité carbone et le respect de l’accord de Paris », concluent les ministres.
<https://www.20minutes.fr/planete/2758631-20200410-coronavirus-dix-ministres-europeens-environnement-appellent-relance-post-covid-verte>
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14- Gaël Giraud : «Il est temps de relocaliser et de lancer une réindustrialisation verte de l’économie française», Figaro Vox, maj le 11/04/20 à 14:45
Eugénie Bastié

Grand entretien - L’économiste et directeur de recherche au CNRS nous donne ses pistes pour sortir après le confinement de la plus grave crise économique depuis 1945. Il plaide pour un retour massif de l’Etat dans l’économie et l’annulation d’une partie de notre dette.
Gaël Giraud est économiste. Ex-économiste en chef de l’Agence Française de Développement (AFD), professeur à l’Ecole nationale des Ponts Paris Tech, directeur de recherche au CNRS, il est également prêtre jésuite.
FigaroVox - Le président de la République Emmanuel Macron, élu sur un pro-gramme libéral, semble avoir fait un virage à 180° assumant de soutenir l’économie en crise «quoi qu’il en coûte». Comment analysez-vous ce tournant ?
Gaël Giraud - Le discours du 12 mars dernier du président de la République reprenait un thème présent depuis longtemps dans ses allocutions —la mise “hors marché” des biens communs, et la santé en est un — et semblait faire un réquisitoire contre sa propre politique. Le sens qu’il convient de donner à une parole est inséparable des actes qui l’accompagnent. Attendons les actes.
On accuse volontiers les «dogmes néolibéraux» ou l’austérité budgétaire d’avoir ruiné les systèmes de santé des pays occidentaux. Cependant on voit aussi que les pays qui s’en sortent le mieux tels la Corée du sud, Taïwan, Singapour ou l’Allemagne sont aussi ceux qui disposent d’un Etat moderne, de finances publiques saines, d’une industrie puissante. Par ailleurs, la France semble dépenser plus que la moyenne des pays de l’UE dans le système de santé. Faut-il vraiment accuser l’austérité ?
Un peu de comptabilité nationale ne fait jamais de mal : la contribution des administrations publiques à la valeur ajoutée, et donc au PIB, est de l’ordre de 18,2% en France. Elle n’augmente quasiment pas depuis 1983. Les fameux 56,6% brandis trop souvent proviennent d’une erreur consistant à confondre la valeur ajoutée avec les dépenses de fonctionnement : les dépenses des ménages et des entreprises non financières représentent 150% du PIB mais cela n’inquiète personne, à juste titre, car tout le monde sait que ce ratio n’a pas de sens. Quant à nos dépenses publiques de santé, près des deux tiers alimentent la dépense privée : ce sont des revenus des professionnels de santé libéraux, des cliniques privées et des laboratoires pharmaceutiques.
La Corée du sud, Taïwan et le Vietnam (dans une version non-démocratique) démontrent qu’un secteur public puissant étroitement articulé à un secteur industriel qui ne rêve pas de se délocaliser en Chine ou en Europe de l’Est sont les clefs du succès économique et sanitaire.
>> Suite à lire à :
<https://www.lefigaro.fr/vox/economie/gael-giraud-il-est-temps-de-relocaliser-et-de-lancer-une-reindustrialisation-verte-de-l-economie-francaise-20200410>
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15- Vincent Mignerot : « le coronavirus pourra générer une rupture », Futura-sciences, 12/04/20
Éléonore Solé, Rédactrice scientifique

Entre espoirs et craintes, personne ne saurait dire où la pandémie de coronavirus entraînera l'humanité. Toutefois, certains d'entre nous réfléchissent aux tenants et aboutissants d'une crise mondiale depuis de nombreuses années. C'est le cas de Vincent Mignerot, spécialiste de la perception et de la singularité de l'esprit humain dans un contexte évolutif global.
La pandémie de coronavirus provoque déjà des répercussions mondiales. La FAO s'alarme du risque de pénurie alimentaire pour certains pays, l'économie française est officiellement entrée en récession, le système sanitaire encaisse les chocs... Une partie de la population craint un effondrement du système. En parallèle, la nature semble reprendre sa place. Les eaux plus claires et calmes voient revenir des rorquals, des dauphins, des tortues et toutes sortes de petits poissons. Des animaux, d'ordinaire, loin des villes s'en rapprochent. Qu'adviendra-t-il après la crise de Covid-19 ?
Vincent Mignerot, essayiste, chercheur indépendant en sciences humaines et fondateur de l'association Adrastia dont l'objectif est « d'anticiper et préparer le déclin de la civilisation thermo-industrielle de façon honnête, responsable et digne », nous livre son analyse.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-vincent-mignerot-coronavirus-pourra-generer-rupture-80515/>
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16- Tribune. Cyril Dion : « La crise du Covid-19 peut nous aider à construire le monde d’après », Le Monde, 13/04/20, 09h37 
Par Cyril Dion, écrivain, réalisateur et militant écologiste

Tirer les leçons du chaos que nous traversons doit nous permettre de rebâtir une société plus juste et plus vivable. Et surtout de mieux appréhender un autre grand danger : le dérèglement climatique, estime l’écrivain et cinéaste Cyril Dion.
Tribune. Depuis que la majorité d’entre nous est confinée, les réseaux sociaux crépitent, appelant à faire de cette pause forcée un moment de réflexion collective sur ce que sera l’après-coronavirus.
Emmanuel Macron lui-même s’est risqué, dans son allocution télévisée le 12 mars, à affirmer qu’« il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour ». Oui, il y aura beaucoup de leçons à tirer : l’impréparation de nos pays qui ont ignoré les alertes de nombreux scientifiques sur la résurgence probable d’un syndrome de type SRAS, l’abandon de systèmes de santé qui crient, de longue date, leur manque de moyens, la prime à la rentabilité sur la santé…
Mais tirer les leçons de cette crise peut aussi nous aider à préparer l’après, à construire une société plus juste, plus résiliente, plus soutenable. Particulièrement en anticipant un autre danger : le dérèglement climatique couplé à la sixième extinction de masse des espèces. Car le chaos que nous vivons n’est sans doute rien en comparaison de ce que nous pourrions traverser, livrés aux conséquences du péril climatique…
Des « points de bascule »
Les dernières estimations des plus grands laboratoires français de climatologie sont terrifiantes. Elles prévoient une augmentation de la température de 2 °C en 2040 et, si nous continuons à vivre comme aujourd’hui, de 7 °C en 2100. Dans ce monde à + 7 °C, les étés caniculaires seraient la norme, des villes comme La Rochelle, Calais, Arles, Le Havre, Dunkerque seraient partiellement sous les eaux.
Les rendements agricoles pourraient avoir chuté de 70 %, créant des émeutes de la faim, la forêt amazonienne se transformerait en savane, des pays entiers deviendraient inhabitables, propulsant des centaines de millions de réfugiés sur les routes, l’eau viendrait à manquer, de nouveaux virus feraient certainement leur apparition… Virus – particulièrement les zoonoses comme le Covid-19 – dont la propagation pourrait être accélérée par la déforestation, l’élevage intensif et la destruction de la biodiversité. Lorsqu’on mesure la panique et les déstabilisations que le nouveau coronavirus a créées, il ne faut pas être devin pour imaginer ce qu’il adviendrait de l’économie mondiale.
> Lire aussi  « Les conséquences des pandémies résultent aussi de choix politiques »
Evidemment, diront les plus sceptiques, mais nous trouverons d’ici là des solutions. Peut-être, mais de nombreux chercheurs nous alertent sur le fait que les écosystèmes ne fonctionnent pas de façon linéaire et qu’il existe ce qu’ils appellent des « points de bascule » qui, une fois franchis, provoquent des réactions en chaîne accélérant les phénomènes jusqu’à un emballement potentiellement incontrôlable.
+ 2 °C est un point de bascule, comme le décrivait l’étude de 2018 dite de « la planète étuve ». Même s’il faut, comme dans toute hypothèse scientifique, garder une certaine prudence, la raison nous commanderait de prendre toutes les précautions nécessaires. Car, si nous le franchissons dès 2040, le temps presse.
L’ère de la sobriété ?
Le dérèglement climatique et la disparition massive de la biodiversité ont une origine commune : nous vivons au-dessus de nos moyens. Pour ne parler que de la France, nous dépensons notre budget annuel de carbone – ce que nous pouvons émettre sans risquer de déséquilibrer le climat – en deux mois. Nous épuiserions notre budget de ressources naturelles – ce que nous pouvons prélever sans épuiser le stock – en six. Et je ne parle pas des Américains, des Chinois, des Anglais ou des Australiens. Nous avons besoin de rééquilibrer notre budget et décélérer.
L’épidémie due au coronavirus nous en offre une saisissante démonstration. Les émissions chinoises auraient baissé de 25 % en février, comparativement à 2019. Celles de l’Italie suivent le même chemin. La pollution de l’air a été réduite de façon si radicale qu’un chercheur de l’université de Stanford n’a pas hésité à affirmer que « la réduction de la pollution en Chine a probablement sauvé vingt fois plus de vies que celles qui ont été perdues en raison du virus » (même si cette affirmation serait à relativiser lorsque nous connaîtrons le véritable nombre de morts…).
> Lire aussi  Pablo Servigne, théoricien de l’effondrement : « Cette crise, je ne l’ai pas vue venir, alors que je la connaissais en théorie »
Du côté de la vie sauvage, il en va de même. Des dauphins ont été filmés dans les canaux de Venise, des sangliers dans les rues de Rome, l’ensemble de la faune chinoise, française, italienne, espagnole… est pour la première fois depuis des décennies (peut-être même des siècles) préservé des collisions avec les voitures, de la présence prédatrice des humains…
En nous confinant, en faisant s’effondrer la croissance, le produit intérieur brut (PIB), les cours de la Bourse, nous sauvons le climat et la biodiversité. A quel prix ? Combien de faillites, de chômeurs, de morts liés à une récession mondiale que les Etats tentent de juguler en creusant leurs déficits et en débloquant des sommes considérables qui, en temps normal, sont supposées ne pas être disponibles pour les urgences climatiques ou les déboires des hôpitaux publics. Passons. Car c’est justement le nœud du problème : comment choisir de ralentir plutôt que de subir l’effondrement.
Se préparer aux chocs
Nous le constatons, avec dépit, nos sociétés ultramondialisées, spécialisées, sont fragilisées lorsqu’elles sont entravées dans leur mécanique d’échanges effrénés. Chaque mois de confinement « coûte » trois points de PIB à la France.
En quinze jours, dix millions d’Américains se sont inscrits à l’assurance-chômage. Nos sociétés dépendent dangereusement de la croissance, du cycle ininterrompu de production-consommation et des approvisionnements qui viennent du monde entier.
> Lire aussi  Coronavirus : « L’origine de l’épidémie de Covid-19 est liée aux bouleversements que nous imposons à la biodiversité »
Face aux menaces climatiques, de nombreux collectifs écologistes appellent depuis des années à préparer nos territoires aux chocs qu’ils pourraient subir. Comment ?
D’abord en relocalisant une partie de notre alimentation. Chaque territoire devrait pouvoir assurer une part essentielle de la production de nourriture de ses habitants, tout en continuant à échanger une autre part, comme l’évoquait un rapport produit pour le groupe Vert du Parlement européen, par l’Institut Momentum et Pablo Servigne.
Ensuite en renforçant l’indépendance énergétique des pays et des territoires avec des énergies renouvelables. Nous sommes aujourd’hui dépendants d’un approvisionnement de pétrole, de gaz, de charbon, d’uranium et de métaux rares (pour le numérique, le solaire et l’éolien…) permettant le bon fonctionnement énergétique de nos sociétés. Etre capable d’assurer un minimum de l’énergie que nous consommons localement sera sans doute vital à l’avenir en cas de défaillance des réseaux.
Relocaliser
En sécurisant nos approvisionnements en eau. Ce qui signifie à la fois économiser (notamment dans l’agriculture), plus intelligemment récupérer les eaux de pluie dans les bâtiments, adjoindre aux centrales industrielles d’épuration des systèmes locaux de phytoépuration, protéger les nappes phréatiques des contaminations aux pesticides…
En préparant nos territoires à des circonstances extrêmes : végétaliser pour climatiser les villes soumises à des étés caniculaires, cesser d’artificialiser et laisser de larges parts de nos territoires absorber les précipitations, abriter la vie sauvage et les pollinisateurs dont l’agriculture a besoin…
Enfin, relocaliser une part de notre économie. Il est imprudent d’abandonner des pans entiers de nos économies, indispensables à nos vies quotidiennes, à des logiques de marché et à des entreprises multinationales dont nous ne pouvons maîtriser les choix.
Nous avons besoin d’une multitude d’entrepreneurs locaux et indépendants, d’agriculteurs, d’artisans, de PME qui répondent aux besoins essentiels de chaque territoire. Et, bonne nouvelle, plusieurs études américaines montrent que ce type d’économie locale diversifiée crée plus d’emplois et répartit plus équitablement les richesses.
Inventer un autre monde
Nous redécouvrons avec fracas que nous faisons intégralement partie d’un écosystème plus vaste, sur lequel l’économie, la technologie n’ont pas toujours de prise. Et c’est sans doute sur cette base que nous avons besoin de construire. Comment limiter notre prélèvement de ressources naturelles à leur capacité de renouvellement ? Comment construire des sociétés qui intègrent le reste des êtres vivants sur la planète comme des sujets et plus comme des objets ? Comment répartir les richesses de façon à permettre à chacun une vie digne et épanouissante ?
> Lire aussi  Renaud Payre : « Un monde économique et idéologique disparaît tant les marqueurs de sa faillite se multiplient »
Depuis des années, des milliers de personnes expérimentent des idées qu’il nous appartiendra d’examiner : permaculture, revenu universel, villes zéro déchet, économie symbiotique, inscription de droits pour la nature, biomimétisme, réensauvagement de territoires, nouveaux indicateurs qui remplaceraient le PIB par la santé des enfants, démocratie délibérative, entreprises libérées…
Ces expériences sont non seulement passionnantes mais elles ont bien souvent fait la preuve de leur efficacité, tout en rendant ceux qui les portent plus heureux. Car il ne s’agit pas seulement de nous protéger d’une sorte d’apocalypse, mais, pour une fois, d’imaginer le monde dans lequel nous voudrions vraiment vivre. Et de s’y mettre.
Voilà la question la plus importante : comment y parvenir ? Engager une rupture collective avec notre modèle de société suppose un consensus sur les causes et un autre sur les remèdes.
Nos démocraties en danger
Pour cela, nous avons plus que jamais besoin d’espaces démocratiques dans lesquels délibérer. Internet en est un. Mais d’autres sont nécessaires, donnant lieu à des transformations structurelles et pas seulement culturelles.
Pourquoi délibérer ? D’abord parce que, si les chiffres décrivant les causes (le dépassement de tous nos budgets) sont difficilement discutables, les remèdes sont ardemment discutés.
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De nombreuses voix s’élèvent pour expliquer que nous pourrions résoudre le problème écologique sans ralentir, mais en découplant seulement la croissance et la consommation de matière. En faisant de la croissance « verte », du développement durable. Une version un peu plus écologique de notre modèle actuel.
C’est une position qui me paraît difficilement tenable au regard des faits mais qui s’exprime toujours largement. Et tant que nous ne l’aurons pas tranchée, nous n’agirons pas de concert.
Ensuite parce que la crise climatique peut gravement mettre en danger nos démocraties. 
Nous voyons, en cet épisode particulier de pandémie, que nous sommes prêts à accepter de restreindre massivement nos libertés lorsque notre sécurité – et parfois même notre survie – est en jeu. Mais nous acceptons aussi de le faire, parce que nous savons que cette situation est temporaire.
Se libérer des lobbys
Or, face au dérèglement climatique, les mesures à prendre, si nous dépassons les seuils fatidiques, ne seront en aucun cas transitoires, elles seront permanentes. Voulons-nous qu’elles nous soient imposées de façon autoritaire par la force tragique des événements ou voulons-nous anticiper et choisir démocratiquement comment nous voulons décélérer ?
Par démocratiquement, j’entends collectivement, mais également libérés des lobbys qui dépensent des quantités faramineuses de temps, d’argent et d’énergie pour empêcher ces changements. L’exemple le plus illustre et le plus documenté étant désormais les milliards investis par Exxon pour financer des études semant délibérément le doute sur la réalité du changement climatique, mais il est loin d’être isolé.
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Délibérer, c’est notamment ce que tente de faire la convention citoyenne pour le climat, qui réunit depuis plusieurs mois cent cinquante citoyens tirés au sort, représentatifs de toute la France, pour élaborer des mesures permettant de réduire d’au moins 40 % (en réalité, il faudrait plutôt les réduire de 50 % à 65 %) nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, dans un esprit de justice sociale.
Lorsque les cent cinquante rendront leurs propositions, Emmanuel Macron s’est engagé à les transmettre sans filtre au Parlement et à les soumettre à référendum. Et il est indispensable qu’il le fasse car c’est la quadrature du cercle : la délibération à l’échelle du pays. C’est une opportunité que nous pouvons saisir pour commencer le travail tous ensemble.
Equité, réalisme, désirabilité
La réussite de ces délibérations collectives (qu’elles se tiennent à cent cinquante dans la convention citoyenne ou à plusieurs millions lors de référendums) nécessite à mon sens trois conditions.
D’abord, l’équité. Personne ne consentira à changer son mode de vie si les plus riches (qui sont responsables de la majorité des émissions et sont les premiers à devoir décroître) ne donnent pas l’exemple, si les pollueurs ne sont pas en première ligne, si la redistribution des richesses n’aide pas à construire un monde où l’essentiel est assuré à chacun, plutôt que le superflu accumulé par une petite minorité.
Ensuite, le réalisme économique. Comment pouvons-nous ralentir sans que tout s’effondre ? Sur ce plan, les travaux d’économistes comme Eloi Laurent, Tim Jackson, Aurélie Piet (entre autres) sont précieux. C’est à cela que devraient s’atteler tous les chercheurs en économie du monde entier.
Enfin, la désirabilité. Nous avons besoin d’un récit, d’un horizon, d’une vision. Comment vivrions-nous ? Serait-ce moins bien ou mieux ? La question que nous pourrions peut-être nous poser est : qu’avons-nous à y perdre ? Dans cette période où notre vie se réduit à l’essentiel, que nous manque-t-il ? Qu’est-ce qui compte vraiment pour nous ? Peut-être de savoir que nous pourrons tous vivre libres, dignes, en bonne santé, sur une planète vivante, près de ceux que nous aimons…
Et je crois que c’est le projet auquel nous devrions nous atteler. Il est, plus que jamais, hautement politique.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/13/cyril-dion-la-crise-du-covid-19-peut-nous-aider-a-construire-le-monde-d-apres_6036417_3232.html>
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17- En Amazonie, la grande peur des peuples indigènes face au coronavirus, Le Monde, 13/04/20, 11h39
Nicolas Bourcier, Marie Delcas(Bogota, correspondante), Bruno Meyerfeld (Rio de Janeiro, correspondant) et Amanda Chaparro(Lima, correspondance)

Livrées à elles-mêmes dans une région sous-équipée, les communautés tentent de se protéger de la maladie qui se propage. 
Le scénario d’une crise profonde prend chaque jour un peu plus forme au sein des communautés indigènes d’Amazonie. Répartis sur 7 millions de kilomètres carrés, douze fois la taille de la France, à cheval sur neuf pays, les Indiens du bassin amazonien recensent, depuis un peu plus d’une semaine, les premières contaminations au coronavirus. D’une région à l’autre, les cas se multiplient et pourraient prendre des proportions alarmantes si les orientations des autorités locales pour aider les peuples autochtones à faire face à l’épidémie de Covid-19 demeurent à ce point inexistantes, ou presque.
Au Brésil, au moins trois Indiens d’Amazonie sont déjà décédés des suites de la maladie, selon l’Institut socio-environnemental (ISA) − une ONG spécialisée dans les droits des peuples −, qui conteste les chiffres divulgués par le ministère de la santé (celui-ci ne reconnaissait, vendredi 10 avril, que 6 cas confirmés, 24 suspects et un seul décès). En Equateur, les Indiens sont d’autant plus inquiets que, dans ce petit pays de 15 millions d’habitants, le nombre de malades est monté ces derniers jours à 7 161, celui des morts à 297. La ville de Guayaquil, submergée par la pandémie, n’est qu’à sept heures de route de la jungle, un peu plus de 200 km à vol d’oiseau. Au Pérou, un seul cas a été à ce jour recensé, celui d’un leader indigène, Aurelio Chino, contaminé lors d’un séjour en Europe où il effectuait une tournée pour dénoncer les ravages de l’industrie pétrolière. Il a été en contact avec plusieurs personnes avant d’être confiné.
> Lire aussi  Coronavirus : « Les Amérindiens ont compris que les Blancs ne peuvent rien pour eux »
Partout, la peur gagne les aldeias (« villages ») indiens où le confinement à l’intérieur des communautés est, par nature, difficile. La vie collective dans la maloca, la « maison commune », rend toute quarantaine individuelle quasi impossible. Une situation d’autant plus périlleuse que les populations indigènes souffrent déjà de multiples comorbidités, qu’elles sont plus exposées aux virus et ont moins accès aux soins.
« On le sait, affirme Sydney Possuelo, célèbre sertaniste (spécialiste du sertao, région du nord-est du pays) brésilien et ancien président de la Fondation nationale de l’Indien (Funai), cette nouvelle maladie hautement contagieuse et virulente représente un danger particulier pour ces populations immunologiquement vulnérables. De tout temps, les virus transmis par les Blancs aux peuples autochtones ont eu un effet beaucoup plus dangereux en raison de la faiblesse de leurs anticorps. » De 90 à 95 % des 10 à 12 millions d’Indiens présents au moment de l’invasion européenne ont été exterminés par les maladies importées par les colonisateurs.
Manque de décisions
Pour l’heure, les communautés tentent de s’adapter. Dans la plupart des pays, les caciques et dirigeants locaux ont imposé l’« auto-isolement ». Un réflexe qui fait partie d’une stratégie adoptée depuis des siècles pour se prémunir des violences extérieures. Au Brésil, où la pandémie a fait plus de 1 000 morts, les événements, voyages et activités traditionnelles ont été suspendus dans plusieurs régions. Un peu partout, l’entrée des étrangers est interdite dans les territoires indigènes amazoniens. On évite d’acheter la nourriture en ville. Les habitants des villages ayant voyagé à l’extérieur doivent passer quinze jours en quarantaine, en ville, avant de pouvoir revenir chez eux.
La ville de Sao Gabriel da Cachoeira, sur les rives du rio Negro, plus grande « ville indigène » du pays avec 22 ethnies différentes, s’est mise « sous cloche » : tous les transports fluviaux et aériens en direction ou en provenance de la ville ont été interrompus. Des tracts mettant en garde contre la dangerosité du virus ont été traduits en quatre langues indigènes par l’ISA et distribués dans les postes de santé. Dans tout l’Etat d’Amazonas, les embarcations de passagers ont été restreintes aux services essentiels, comme les pompiers, les policiers ou les services d’urgence médicale.
> Lire aussi  Au Brésil, des évangéliques nient la dangerosité du coronavirus
La Funai, elle, a suspendu les autorisations d’entrée sur les terres indigènes dès le 18 mars. Le ministère de la santé a embrayé, il a adopté un plan de contingence et distribué du matériel, appelant à « diminuer le temps de contact avec les indigènes », à la « distanciation sociale » et à « éviter les attroupements » de personnes. Il ne répond toutefois pas à la question-clé : comment communiquer avec les aldeias, tout en prenant en charge les malades, sans risquer de contaminer les populations ?
En Equateur, le porte-parole de la Conféderation des nationalités indigènes de l’Amazonie équatorienne (Confeniae), Andres Tapia, s’inquiète, lui aussi, du manque de décisions de la part des autorités nationales : « L’attention des pouvoirs publics se concentre évidemment sur les agglomérations. Aucune politique, aucun protocole n’ont encore été définis pour protéger les communautés indiennes de la forêt. » Celles-ci regroupent plus de 300 000 individus.
Quelque 70 cas de Covid-19 ont déjà été diagnostiqués en Amazonie équatorienne. « Certaines communautés ont fait le choix de se retirer dans leurs réserves ou leurs tambos, leurs refuges ou relais saisonniers. D’autres ont du mal à comprendre ce qu’il se passe », ajoute le responsable.
« Vulnérabilité maximale »
De l’autre côté de la frontière, en Colombie, le docteur Pablo Montoya, spécialiste en santé publique, craint que « le besoin urgent en équipements hospitaliers de pointe dans les agglomérations ne réduise encore les ressources qui sont allouées à la région amazonienne ». Aucun cas de Covid-19 n’a encore été enregistré en Amazonie colombienne. « Mais dans la jungle immense, les frontières n’existent pas », rappelle Wilmar Bahamon, agroécologue qui y travaille depuis des années.
> Lire aussi  Coronavirus : au Brésil, Bolsonaro de plus en plus isolé face à sa gestion de la crise sanitaire
« Les Indiens sont les plus menacés par la pandémie, et la région amazonienne est la plus mal équipée du pays pour y faire face. La vulnérabilité est maximale, la capacité de réaction minimale », souligne le spécialiste. Les communautés indiennes utilisent pour se déplacer les innombrables cours d’eau de la jungle, et« se réunissent à cette époque de l’année, qui est une période de fêtes », explique Daniel Aristizabal, de l’organisation écologiste Amazon Conservation Team (ACT).
Comment parler de quarantaine aux peuples de la forêt ? Comment leur expliquer qu’ils devraient porter des masques ? Et éviter de dormir dans la case commune ? « L’information est encore très insuffisante et elle doit être faite dans les termes que les Indiens comprennent », insiste le docteur Montoya. L’organisation ACT a lancé une campagne sur le réseau WhatsApp avec audios et vidéos − en espagnol et en portugais « pour le moment » − afin de tenter de sensibiliser et de former les leaders indigènes. « Beaucoup n’ont accès à Internet que quand ils se rendent dans les bourgs au bord du fleuve. Mais c’est parfois le seul moyen de les contacter », précise Daniel Aristizabal.
Pour pallier ces lacunes, les autorités péruviennes ont diffusé les messages de prévention en plusieurs langues indigènes sur des brochures et les ondes radiophoniques. Les affiches placardées ont été traduites en 21 langues, dont 5 variantes de quechua. Un effort salué par les associations indigénistes, qui ont rappelé toutefois que le pays recense 47 langues différentes.
« Comités d’autodéfense »
Sur le terrain, plusieurs communautés ont fermé l’accès à leurs territoires et déclenché leurs propres mécanismes de sécurité avant même l’imposition de l’état d’urgence, décrété par le pouvoir péruvien le 15 mars. Dans certains villages, notamment dans la région centrale de Junin, les Indiens ont réactivé des « comités d’autodéfense », comme au temps du conflit civil des années 1980 et 1990, il s’agissait alors de se protéger contre les combattants du Sentier lumineux. Ailleurs, des groupes indigènes ont demandé que les autorités péruviennes envisagent la mise en place d’un pont aérien pour les malades. Tous ont exigé que l’Etat assure le contrôle des voies d’accès de leurs territoires.
Ici, comme dans toutes les régions amazoniennes, la crainte d’une contamination, provoquée par l’intrusion des orpailleurs illégaux et des trafiquants de bois ou de drogue, s’est intensifiée ces derniers jours. Alors qu’au Brésil les attaques des garimpeiros (« chercheurs d’or clandestins ») et madeireiros (« trafiquants de bois ») redoublent d’intensité avec l’arrivée de la saison sèche, des villages ont bloqué plusieurs routes d’accès aux réserves en y déployant des barrières avec des troncs d’arbres. Certains envisagent même de « fermer » les rivières. Le 1er avril, des Indiens de la Raposa Serra do Sol, dans l’Etat du Roraima, ont ainsi démantelé une installation de garimpeiros le long du rio Cotingo, arrêtant quatre chercheurs d’or et de diamants.
> Lire aussi  Davi Kopenawa, chaman et chef indigène : « Les Blancs détruisent l’Amazonie parce qu’ils ne savent pas rêver »
Dans le même temps, la police environnementale de l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama), déjà très déstabilisée par les coupes budgétaires du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui réfute toujours la gravité de la pandémie et encourage les missionnaires fondamentalistes à entrer en contact avec les communautés isolées, a réduit ses patrouilles au strict nécessaire en Amazonie. Depuis le début de son mandat, M. Bolsonaro s’est également attaqué au secrétariat spécial à la santé des indigènes (Sesai), chargé des soins de base aux Indiens, qu’il a dû renoncer à supprimer, mais qui a vu ses moyens également largement réduits.
Le confinement ne facilite pas la tâche des organisations sociales, soupire l’agroécologue colombien Wilmar Bahamon, « mais les groupes criminels, eux, ont le champ libre ». Raison suffisante pour les organisations amazoniennes d’exiger des moyens renforcés pour se protéger du virus et des violences, qui ne respectent aucune quarantaine.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/13/en-amazonie-la-grande-peur-des-peuples-indigenes-face-au-coronavirus_6036420_3210.html>
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Deux publications
18- En ligne. Série « Libérer les imaginaires », Imagine demain le monde, épisodes 7, 8 & 9, 03/04/20

• Episode 10 - L’herbe dans tous ses états [Imagine 127 / mai-juin 2018]
Dans l’ouvrage La fraîcheur de l’herbe, Alain Corbin rend hommage à l’herbe dans tous ses états : en brin ou en touffe, mauvaise ou folle, agricole ou domestique. Il retrace l’histoire fascinante de la « sœur verte des nuages », comme la surnommait Arthur Rimbaud, de l’Antiquité à nos jours. 
Extrait : « D’un côté, on assiste à une déconnexion essentielle avec le monde de l’herbe. Les enfants, notamment, sont de moins de moins familiers des prés et de leurs plaisirs, De l’autre, il y a un puissant désir d’herbe qui est mal assouvi. On envoie les écoliers visiter une ferme pendant une journée, on cultive sur les toits, on installe des fleurs et des plantes sur les balcons, on cesse de désherber les trottoirs, on installe des pacages sur les bords des autoroutes, on tente de végétaliser les villes avec des expériences à la fois fascinantes et idiotes, comme ces villes canopées. Il s’agit de magnifier l’herbe selon de nouvelles formes, de retrouver ces émotions perdues. » 
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2488>
• Episode 11 - Angela Burnett, survivre à l’ouragan [Imagine 131 / janvier-février 2019]
Angela Burnett, experte environnement pour l’administration des Iles Vierges britanniques, un archipel planté à l’est de Porto Rico, a vu passer quatre ouragans. Hugo en 1989, Marilyn et Luis en 1995 et Irma en 2017. Si les habitants doivent leur statut à l’une des plus épaisses barrières de corail des Caraïbes qui a protégé les côtes, l’île natale d’Angela Burnett a été dévastée par la violentissime Irma. Face à la réalité des désordres climatiques, elle raconte les dimensions humaines des catastrophes à venir : les solidarités, les errances des survivants, la difficile reconstruction, la privation d’électricité, la dislocation des familles qui ont perdu leur maison, leur emploi, l’école de leurs enfants. 
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2591>
• Episode 12 - La mode n’est pas toujours au vert [Imagine 125 / janvier-février 2018]
Dans nos dressings, il y a de plus en plus de vêtements, que l’on porte de moins en moins, comme l’a voulu la fast fashion, une stratégie du secteur de la mode qui consiste à renouveler le plus rapidement possible les collections dans les rayons, favoriser l’achat impulsif et inciter les consommateurs à revenir en magasin. Engrais chimiques, pesticides, déchets, émissions de CO2, énorme consommation d’eau… L’industrie du textile est le deuxième plus gros pollueur de la planète. Et loin d’être le plus respectueux vis-à-vis de ses travailleurs, exploités en Asie comme en Europe de l’Est. Dans ce dossier de cinq pages, Imagine pointe les dérives du secteur, détaille les matières que l’on porte au quotidien… Et met en avant des solutions slow fashion inspirantes pour des garde-robes plus éco-responsables. 
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2419>
<http://www.imagine-magazine.com/lire/>
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19- Etude : Que veulent les français pour l’après confinement ?, Comarketing, 11/04/20

Il y aura un “avant” et un “après” coronavirus. Ecologie, finance, consommation, politique…, les Français aspirent à de nombreux changements de société au sortir de cette crise…
YouGov a réalisé une étude pour Society afin de mettre en évidence les attentes des Français pour l’après-crise.
Alors qu’ils étaient 40% à se prononcer pour un “changement radical” il y a dix jours, 87% des Français disent aujourd’hui vouloir “voir la société changer”.
>> Suite à lire à :
<https://comarketing-news.fr/etude-que-veulent-les-francais-pour-lapres-confinement/>
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NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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