[revue-presse-FNH] Grande revue de presse spéciale Coronavirus Covid-19 + 1 publication (mercredi 15 avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 15 Avr 08:09:01 CEST 2020


Bonjour à tous,
  
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1- Coronavirus et confinement : 4 conseils pour éviter les accidents domestiques <https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/coronavirus-et-confinement-4-conseils-pour-eviter-les-accidents-domestiques-7800358938>, RTL, 04/04/20, 13:20
2- Coronavirus : du plus optimiste au plus négatif, voici 5 scénarios de sortie de crise <https://www.lejdd.fr/Societe/coronavirus-du-plus-optimiste-au-plus-negatif-voici-5-scenarios-de-sortie-de-crise-3960020>, Le JDD, 06/04/20, 07h00
3- Nouveaux virus : une nouvelle étude pointe la responsabilité humaine <https://information.tv5monde.com/info/nouveaux-virus-une-nouvelle-etude-pointe-la-responsabilite-humaine-354705>, AFP, 08/04/20, 19:00
4- Covid-19 : Cette « myopie au désastre » qui dégrade nos capacités de réponse aux crises <https://theconversation.com/covid-19-cette-myopie-au-desastre-qui-degrade-nos-capacites-de-reponse-aux-crises-135663>, The Conversation, 08/04/20, 20:44
5- Coronavirus : des pistes pour recycler les masques de protection <https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-coronavirus-pistes-recycler-masques-protection-80446/>, Futura-sciences, 08/04/20
6- Coronavirus – Conseil d’Etat : Respire dépose un référé liberté sur le lien entre pollution et coronavirus <https://www.respire-asso.org/coronavirus-conseil-detat-respire-depose-un-refere-liberte-sur-le-lien-entre-pollution-et-coronavirus/>, Respire, 08/04/20
7- Récit. Coronavirus : « Si les gens connaissaient cette cochonnerie, ils respecteraient les consignes », des guéris témoignent <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/09/si-les-gens-connaissaient-cette-cochonnerie-ils-respecteraient-les-consignes-des-gueris-temoignent_6036060_3244.html>, Le Monde, 09/04/20, 07h18
8- Coronavirus Covid-19 : 4 infections sur 5 seraient asymptomatiques selon une étude <https://www.sciencesetavenir.fr/sante/coronavirus-4-infections-sur-5-asymptomatiques_143291>, Sciences & Avenir, 09/04/20, 08h00
9- La pollution de l’air est un facteur aggravant du coronavirus <https://dailygeekshow.com/pollution-air-coronavirus-aggravant/>, Daily Geek Show, 09/04/20
10- Les particules fines, puissant cofacteur de la Covid-19 <http://www.journaldelenvironnement.net/article/les-particules-fines-puissant-cofacteur-du-covid-19,105045?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 09/04/20
11- Coronavirus : malgré son goût de chlore, l'eau du robinet reste sûre <https://information.tv5monde.com/info/coronavirus-malgre-son-gout-de-chlore-l-eau-du-robinet-reste-sure-354897>, AFP, 10/04/20, 15:00
12- FAQ. Coronavirus : immunité, traitements, tests, incubation, les réponses aux questions que vous nous avez posées <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/04/10/immunite-traitements-tests-incubation-les-reponses-aux-questions-que-vous-nous-avez-posees_6036251_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 10/04/20, 20h40
13- "Pour eux, le risque d'être sévèrement touché par le Covid-19 est faible" : courir ou pédaler, c'est bon pour l’immunité... si on respecte les distances de sécurité <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-courir-ou-pedaler-c-est-bon-pour-limmunite-a-condition-de-respecter-les-distances-de-securite_3909473.html>, Radio France, maj le 11/04/20 à 01:26
14- Entretien. « Nous sommes physiquement confinés, mais désenclavés relationnellement » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/11/nous-sommes-physiquement-confines-mais-desenclaves-relationnellement_6036286_3232.html>, Le Monde, 11/04/20, 05h21
15- Chronique. « Hydroxychloroquine, l’amour à mort » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/11/hydroxychloroquine-l-amour-a-mort_6036306_3232.html>, Le Monde Afrique, 11/04/20, 08h04 
16- Entretien. Deon Meyer : « Beaucoup de scientifiques ont averti qu’une pandémie se préparait, et personne n’a semblé les écouter » <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/04/11/beaucoup-de-scientifiques-ont-averti-qu-une-pandemie-se-preparait-et-personne-n-a-semble-les-ecouter_6036307_3212.html>, Le Monde Afrique, 11/04/20, 09h06
17- Coronavirus : pourquoi la Lozère ou le Cantal semblent épargnés <https://www.huffingtonpost.fr/entry/coronavirus-pourquoi-la-bretagne-la-lozere-ou-le-cantal-sont-epargnes_fr_5e91bce7c5b6765e9561524a>, Le HuffPost avec AFP, 11/04/20 16:34
18- Entretien. Face au coronavirus, "l'idée n'est pas que le meilleur gagne, mais qu'on gagne ensemble" <https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/face-au-coronavirus-lidee-nest-pas-que-le-meilleur-gagne-mais-quon-gagne-ensemble-3961315>, Le JDD, 12/04/20, 10h00
19- Positif au Covid-19 donc immunisé contre la maladie ? On vous explique pourquoi ce n'est pas si simple <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/positif-au-covid-19-donc-immunise-contre-la-maladie-on-vous-explique-pourquoi-ce-n-est-pas-si-simple_3908565.html>, France Télévisions, 12/04/20, 13:41
En images
20- Traitement du Covid-19 : pourquoi les tests sur le sang de ver marin sont suspendus <https://www.lci.fr/sante/traitement-coronavirus-pourquoi-les-tests-sur-le-sang-de-ver-marin-sont-suspendus-2150520.html>, LCI, 09/04/20, 15:10 
Une publication
21- « Mon héroïne, c’est toi », un livre gratuit en ligne pour aider les enfants de 6-11 ans à lutter contre le coronavirus <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/04/14/mon-heroine-c-est-toi-un-livre-gratuit-en-ligne-pour-aider-les-enfants-a-lutter-contre-le-coronavirus_6036543_3212.html>, Le Monde Afrique, 14/04/20, 12h00

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : Des origines en passant par les manifestations, les précautions à prendre, les facteurs aggravants et réducteurs pour aboutir aux scénarios de sortie de crise : tout ce que l’on sait ou qu'on envisage à ce jour à propos du Covid-19. (cf. item 1 à 21)
ÉTUDE DU JOUR : "Nos données illustrent la manière dont l’exploitation de la faune sauvage et la destruction de l'habitat naturel sous-tendent les transferts de maladies, nous confrontant au risque de maladies infectieuses émergentes", Christine Kreuder Johnson, project director of USAID PREDICT and director of the EpiCenter for Disease Dynamics at the One Health Instituteur at UCDavis (cf. item 3 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
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> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Coronavirus et confinement : 4 conseils pour éviter les accidents domestiques, RTL, 04/04/20, 13:20
Venantia Petillault

Éclairage - À cause de l’épidémie de coronavirus et des mesures de confinement, les accidents domestiques se multiplient et surchargent encore un peu plus les services de secours.
Alors que la France termine sa troisième semaine de confinement, une hausse des accidents domestiques est attendue. La vague des accidents de bricolage semble s’être amoindrie après le passage de la première semaine de confinement. Mais l’un des effets inattendus de la pandémie de coronavirus, c’est sans doute la croissance de l’activité du centre antipoison. 
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, identifie quatre origines de "situations à risque" qui sont : les désinfectants ou nettoyants, les solutions hydroalcooliques, les huiles essentielles et les anti-inflammatoires.
Le magazine 60 millions de consommateurs révèle que les centres antipoison ont déjà constaté une hausse de 30% des appels, liée au Covid-19, en février-mars. Il s'agissait d'abord d'accidents chez l'enfant, puis depuis fin mars, d'accidents chez l'adulte lié au mauvais usage de produits désinfectants. 
>> Suite à lire à : 
<https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/coronavirus-et-confinement-4-conseils-pour-eviter-les-accidents-domestiques-7800358938>
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2- Coronavirus : du plus optimiste au plus négatif, voici 5 scénarios de sortie de crise, Le JDD, 06/04/20, 07h00
Par Antoine Flahault

Antoine Flahault, professeur de santé publique à l'université de Genève, livre pour le JDD ses scénarios pour sortir de la crise. Selon lui, cela tiendra au "niveau d'immunité de la population".
"Autant de gens confinés dans des pays entiers, c’est du jamais-vu. Le déconfinement est donc une inconnue majeure. Avant d’échafauder des scénarios de sortie de cette distanciation de masse à la chinoise, il faut pouvoir répondre à deux questions. Le coronavirus va-t‑il connaître un coup de frein estival ? Et quelle est l’immunité de la population ? La brume qui entoure les chiffres chinois nous empêche de le savoir là-bas. Pour l’estimer en Europe, nous lançons une vaste enquête à l’aide de tests sanguins dans le canton de Genève, sur un échantillon représentatif de la population, comme un sondage répété pendant huit semaines consécutives.
Dans un premier scénario, le printemps et l’été freinent la diffusion du coronavirus, et nos enquêtes indiquent un faible pourcentage de gens l’ayant contracté cet hiver. Dans ce cas, cela nous aidera à accompagner la levée au moins partielle du déconfinement, mais le risque de résurgence à l’automne restera grand et il conviendra d’utiliser le répit estival pour mieux s’y préparer cette fois-ci
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/coronavirus-du-plus-optimiste-au-plus-negatif-voici-5-scenarios-de-sortie-de-crise-3960020 <https://www.lejdd.fr/Societe/coronavirus-du-plus-optimiste-au-plus-negatif-voici-5-scenarios-de-sortie-de-crise-3960020>>
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3- Nouveaux virus : une nouvelle étude pointe la responsabilité humaine, AFP, 08/04/20, 19:00

Une nouvelle étude pointe mercredi la responsabilité de l'activité humaine et de la destruction de la biodiversité dans l'apparition de nouveaux virus venus du monde animal, tel le coronavirus à l'origine de l'épidémie de Covid-19.
Les chercheurs de l'école vétérinaire de l'Université de Californie ont étudié 142 cas de "zoonoses" virales (maladies transmises de l'animal à l'humain) répertoriées dans des études depuis 2013, qu'ils ont ensuite croisés avec les listes de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui classe notamment les espèces en danger.
Les rongeurs, primates et chauve-souris ont été identifiés comme hôtes de la majorité des virus transmis à l'Homme (75,8%) et les animaux domestiques comme porteurs de 50% des zoonoses identifiées.
Parmi les espèces sauvages menacées, "celles dont les populations sont en baisse en raison de l'exploitation et de la perte d'habitat partagent plus de virus avec les humains", notent les chercheurs dans le magazine Proceedings of the Royal society (sciences biologiques).
"Nos données illustrent la manière dont l’exploitation de la faune sauvage et la destruction de l'habitat naturel sous-tendent les transferts de maladies, nous confrontant au risque de maladies infectieuses émergentes", a déclaré à l'AFP Christine Johnson, qui a dirigé l'étude, réalisée avant l'apparition de l'épidémie actuelle, qui pourrait selon certains scientifiques venir d'une espèce de chauve-souris.
"Nous modifions les territoires par la déforestation, la conversion de terres pour l'agriculture, l'élevage ou la construction. Ceci augmente la fréquence et l'intensité des contacts entre l'humain et la faune sauvage, créant les conditions idéales pour des transferts viraux", a-t-elle souligné.
Selon les experts biodiversité de l'ONU (IPBES), un million d'espèces animales et végétales sont en danger de disparition en raison de l'activité humaine.
En 2016, l'agence des Nations Unies pour l'environnement avait souligné que quelque 60% des maladies infectieuses chez l'Homme étaient d'origine animale, et 75% des maladies émergentes. Elle avait estimé que ces dernières avaient eu un coût direct sur les deux dernières décennies de 100 milliards de dollars, qui pourrait être démultiplié si elles passaient au stade de pandémie humaine, comme l'a fait le nouveau coronavirus.
<https://information.tv5monde.com/info/nouveaux-virus-une-nouvelle-etude-pointe-la-responsabilite-humaine-354705 <https://information.tv5monde.com/info/nouveaux-virus-une-nouvelle-etude-pointe-la-responsabilite-humaine-354705>>
Sur le même sujet
> The Link Between Virus Spillover, Wildlife Extinction and the Environment - The Same Processes That Threaten Wildlife Increase Our Risk of Spillove <https://www.ucdavis.edu/coronavirus/news/link-between-virus-spillover-wildlife-extinction-and-environment/>r, UCDavis, 07/04/20 
En savoir plus :
> Global shifts in mammalian population trends reveal key predictors of virus spillover risk <https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rspb.2019.2736>, Proceedings of the Royal society, 08/04/20 
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4- Covid-19 : Cette « myopie au désastre » qui dégrade nos capacités de réponse aux crises, The Conversation, 08/04/20, 20:44
Par Pauline Gandré, Maître de conférences en économie-Chercheuse à EconomiX-CNRS, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières & Camille Cornand, Directrice de recherche en économie, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

Les pandémies, comme celle que nous connaissons actuellement, sont des événements rares aux conséquences dramatiques, à l’instar des crises financières ou des catastrophes naturelles. En dépit de leur récurrence au cours de l’histoire humaine, leur survenue révèle bien souvent un manque de préparation frappant.
La science économique, qui analyse le manque de préparation aux crises financières, peut éclairer a posteriori la crise sanitaire actuelle, en se centrant sur l’hypothèse de myopie au désastre.
L’hypothèse de « myopie au désastre » a été développée pour la première fois en 1986 par les économistes Jack Guttentag et Richard Herring pour analyser les crises bancaires.
Elle correspond à « la tendance au fil du temps à sous-estimer la probabilité de chocs peu fréquents » dans un environnement incertain, où le risque n’est pas probabilisable, en raison de sa faible fréquence et d’une structure causale qui varie dans le temps.
À la frontière entre économie et psychologie
La sous-estimation de la probabilité d’événements rares est la conséquence de biais de perception qui résultent de deux règles empiriques (ou « heuristiques ») utilisées par les individus, et notamment les décideurs publics, en situation d’incertitude.
La première consiste pour les individus à estimer la probabilité de survenue d’un événement en fonction de la disponibilité avec laquelle des événements similaires se présentent à leur mémoire. Elle implique que, plus la survenue d’un événement extrême s’éloigne dans le temps, plus la probabilité subjective qui lui est attribuée est faible
La deuxième consiste à attribuer une probabilité nulle à un événement dès lors que sa probabilité subjective atteint un seuil minimal, dans un contexte où l’attention d’un individu n’est pas illimitée et doit donc être répartie. Ces opérations mentales ont été mises en évidence empiriquement, notamment par des psychologues et économistes comportementaux.
Ce mécanisme d’amnésie conduit alors à une hausse de la prise de risque. Même si des signaux d’alerte apparaissent, ils rentrent en contradiction avec les croyances des individus, qui vont dès lors les ignorer ; c’est ce que l’on appelle la « dissonance cognitive ». En résulte une impréparation à la survenue d’un événement rare mais extrême, qui rend ses conséquences d’autant plus dramatiques.
Comme l’ont décrit Guttentag et Herring pour les crises bancaires internationales des années 1980, la myopie au désastre peut expliquer la sous-estimation du risque et son corollaire : une prise de risque accrue, dans les périodes précédant l’éclatement de la crise.
Ainsi, les banques, en sous-estimant la probabilité d’un défaut massif des emprunteurs, prennent des positions de plus en plus risquées relativement à leur niveau de fonds propres. Lorsqu’un tel choc survient finalement, les banques ne sont alors plus en mesure d’y faire face.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/covid-19-cette-myopie-au-desastre-qui-degrade-nos-capacites-de-reponse-aux-crises-135663 <https://theconversation.com/covid-19-cette-myopie-au-desastre-qui-degrade-nos-capacites-de-reponse-aux-crises-135663>>
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5- Coronavirus : des pistes pour recycler les masques de protection, Futura-sciences, 08/04/20
Nathalie Mayer, journaliste

La crise du coronavirus continue de secouer le monde. En milieu hospitalier déjà, les masques de protection manquent. Qu'en sera-t-il si l'ensemble de la population est amené à devoir en porter pour freiner un peu plus la propagation du coronavirus ? Dans l'espoir de trouver une réponse à la pénurie qui s'annonce, les chercheurs se penchent sur la question du possible recyclage de ces masques de protection. Des solutions apparaissent, mais il ne semble pas exister de technologie miracle.
Plusieurs semaines maintenant que le coronavirus, responsable de la pandémie de Covid-19, circule dans les populations. Une crise qui a mis sur le devant de la scène médiatique, la question des masques de protection. Et, dans la plupart des pays du monde, celle d'un risque de pénurie de ces équipements. Pourquoi ? Parce que les capacités de production chinoises ont, un temps, été largement réduites. Mais essentiellement parce qu'après quelques heures d'utilisation seulement, ils perdent leur efficacité et doivent être remplacés. À usage unique, une quantité colossale de ces masques est donc nécessaire en ces temps de pandémie.
Alors que les autorités cherchent à relancer des productions, les scientifiques travaillent à d'autres solutions. Des solutions de recyclage qui, après utilisation, permettrait d'éliminer la charge virale de ces masques tout en maintenant leur niveau de performance. Ainsi, en plein confinement, le CNRS et le CEA ont mis en place un consortium interdisciplinaire qui explore plusieurs possibilités.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-coronavirus-pistes-recycler-masques-protection-80446/ <https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-coronavirus-pistes-recycler-masques-protection-80446/>>
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6- Coronavirus – Conseil d’Etat : Respire dépose un référé liberté sur le lien entre pollution et coronavirus, Respire, 08/04/20
Olivier

Respire a déposé mardi 7 avril un référé-liberté au Conseil d’Etat sur la relation entre pollution de l’air et coronavirus, grâce à son avocate Corinne Lepage. De nombreuses études montrent en effet une relation entre les deux. Nous demandons l’application immédiate des dispositions prévues en cas de pic de pollution, jusqu’à la cessation de l’état d’urgence sanitaire, même en deça des seuils, en particulier dans le cadre des activités agricoles, qui restent, en ces temps de confinement, cause de pollution.
Pour Olivier Blond, directeur de Respire « Alors que notre pays est en crise, il est absurde, voire criminel, de ne pas mettre en œuvre tous les moyens dont nous disposons contre le virus. Or, lutter contre la pollution de l’air en fait partie ».
>> Suite à lire à :
<https://www.respire-asso.org/coronavirus-conseil-detat-respire-depose-un-refere-liberte-sur-le-lien-entre-pollution-et-coronavirus/ <https://www.respire-asso.org/coronavirus-conseil-detat-respire-depose-un-refere-liberte-sur-le-lien-entre-pollution-et-coronavirus/>>
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7- Récit. Coronavirus : « Si les gens connaissaient cette cochonnerie, ils respecteraient les consignes », des guéris témoignent, Le Monde, 09/04/20, 07h18
Elisabeth Pineau et  Chloé Ripert

Célèbres ou anonymes, ils ont été hospitalisés. Aujourd’hui rentrés chez eux, ils se remettent doucement, toujours épuisés.
Le Covid-19 n’aura eu raison ni de Roland Castro ni de son sens aigu de la dérision. A 79 ans, l’architecte-urbaniste vient de passer quinze jours hospitalisé, placé sous oxygène, mais au bout du fil, sa voix caverneuse gronde : « Il ne faut surtout pas mourir en ce moment, toutes ces morts clandestines, c’est le pire dans cette crise, t’as le droit à personne ! Moi, je veux un monde fou à mon enterrement ! »
Chaque jour, depuis le début de la pandémie, une litanie de statistiques plus anxiogènes les unes que les autres. En France, au 8 avril, 30 217 personnes étaient hospitalisées, dont 7 019 en réanimation ou soins intensifs, selon l’organisme de sécurité sanitaire Santé publique France (SpF). Et puis il y a les chiffres qui rassurent et donnent espoir. Depuis le 1er mars, 21 253 patients français sont rentrés à leur domicile. « 98 % des gens guérissent », rappelait Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, le 10 mars.
Admis aux urgences de la Pitié-Salpêtrière le 16 mars, où on lui a diagnostiqué une pneumonie, Roland Castro a été transféré le lendemain dans le service de réanimation du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), avant d’être conduit deux jours plus tard à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt. Il n’a toutefois pas eu besoin d’être intubé. « J’avais dit d’accord mais pas d’acharnement. Ce qui est bien, c’est qu’il y a eu au préalable une discussion avec le docteur, avec ma femme… Ils pensaient comme moi qu’il ne fallait pas ramasser un légume. »
> Lire aussi Coronavirus : l’Elysée confirme la prolongation du confinement après le 15 avril
Il était pourtant « un bon client », comme il dit. Problèmes respiratoires, antécédents cardiaques… « Je pense que mes proches ont été inquiets mais ils se disaient “Roland, il a une carcasse qui tient le coup”. Ils n’ont pas eu tort. Je suis content d’être sorti du lot. » Aujourd’hui, il ne présente plus aucune difficulté respiratoire, mais il n’a pas encore récupéré tous ses moyens. « Je me repose beaucoup, j’ai du boulot mais je ne fais rien, je dors. » 
Importantes lésions
La guérison du Covid-19, provoqué par le SARS-CoV-2, est encore mal connue. Combien de temps faut-il pour s’en remettre complètement ? Y a-t-il des risques de séquelles pour les patients gravement touchés ? Le peu de recul des médecins sur cette pathologie ne permet pas de répondre avec précision.
Maurice (le prénom a été changé), Mulhousien de 50 ans, décrit un processus « extrêmement long : chaque heure, chaque jour, je me rends bien compte que ce n’est pas la convalescence d’une simple grippe. C’est une saloperie, ça met complètement à plat ». Cet artisan-commerçant, « sans doute contaminé lors d’un dîner entre amis fin février », a été hospitalisé dans la nuit du 11 au 12 mars en soins intensifs à l’hôpital Pasteur-2 de Colmar, après deux malaises chez lui à quelques jours d’intervalle. Le généraliste lui avait d’abord diagnostiqué une grippe, avant que son état s’aggrave. « On m’a expliqué que les malaises, c’était parce que j’étais en détresse respiratoire, mais je ne l’ai pas vu venir, je ne toussais pas. »
> Lire aussi Coronavirus : quels sont les symptômes ? Que faire si l’on craint d’être contaminé ?
A l’hôpital, après un test positif au Covid-19, le verdict tombe : pneumopathie. Le poumon droit a subi d’importantes lésions. Les médecins évoquent la possibilité de l’intuber mais réussissent à le stabiliser après huit jours à recevoir jusqu’à 10 litres d’oxygène.
Dix jours après sa sortie, le 22 mars, le jeune quinquagénaire – qui se dit par ailleurs en bonne santé et sans antécédents particuliers – se sent encore « extrêmement faible » : « J’ai perdu un peu moins de 10 kg et beaucoup de masse musculaire, j’ai encore mal au poumon, je suis très vite essoufflé. » Il ressent le besoin de faire chaque après-midi une sieste de trois heures, mais assure ne pas avoir le sommeil agité la nuit, et commence seulement à remarcher.
« Fatigue intense »
Comme Roland Castro, Maurice affirme n’avoir pas subi d’anosmie (perte de l’odorat) ou de dysgueusie (altération du goût), ce qui est fréquemment observé chez les personnes infectées par le nouveau coronavirus, soit avant l’apparition des symptômes, pendant ou après.
Stéphane Attal a ainsi perdu ces deux sens le temps de son passage en réanimation. Transporté à l’hôpital Bichat « dans un caisson » le 8 mars, ce Parisien de 58 ans est resté près de trois semaines hospitalisé, dont six jours en réanimation. Il a aussi perdu la vision de loin, qu’il a retrouvée une semaine après sa sortie de l’hôpital. Aujourd’hui, ses seuls stigmates sont une toux persistante et une « fatigue intense que j’assimile à un réveil d’anesthésie générale sauf que ça dure toute la journée », raconte-t-il entre deux toussotements, le débit encore légèrement saccadé.
> Lire aussi Coronavirus : l’altération de l’odorat et du goût est un marqueur important du Covid-19, selon une étude
Le cofondateur de l’agence d’opinion 'Les influenceurs' est tombé malade le 2 mars, en même temps qu’un de ses amis, âgé de 70 ans, décédé en quelques jours sans avoir été hospitalisé : « Il m’a sauvé la vie, c’est grâce à lui que j’ai insisté pour être pris en charge », affirme-t-il, invoquant pour seul antécédent une « hypertension familiale ».
Des gestes du quotidien comme faire la cuisine ou se laver sont encore éprouvants, alors il passe la plupart de son temps assis : « Faire cuire un œuf me provoque des douleurs dans le dos, et la douche, c’est un marathon, je sors en sueur. » Il n’a pas de médicaments à prendre et ne se soigne qu’avec du paracétamol. Pour rééduquer ses poumons et dissiper« l’étau » au milieu de sa poitrine, le médecin lui a recommandé de marcher dix minutes tous les jours autour de chez lui.
Rééducation des poumons
Les kinésithérapeutes ayant dû fermer leurs cabinets depuis le 17 mars, Marina (le prénom a été changé), 62 ans, est elle aussi contrainte de faire, seule, ses exercices quotidiens pour se remuscler les jambes et les poumons. Cette retraitée du Lot-et-Garonne, victime par le passé de plusieurs graves maladies dont une myasthénie (maladie neuromusculaire auto-immune), a été l’une des toutes premières personnes contaminées prises en charge à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux et « la première à en être sortie guérie », précise-t-elle avec une pointe de fierté. Hospitalisée dans la nuit du 4 au 5 mars, elle a été plongée dans un coma artificiel durant douze jours et n’a pu rentrer chez elle que le 4 avril.
L’alitement lui a fait perdre 10 kg. Marina n’a aucun traitement particulier à suivre. Juste des prises de sang pour surveiller les carences et une piqûre quotidienne d’une infirmière pour éviter les risques de phlébite. « Lundi dernier je ne marchais pas, là je fais quelques pas toute seule. Je me lave et je remange seule », explique-t-elle au lendemain de son retour, se sentant simplement « encore un peu fébrile ».
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Pour tous les patients de retour chez eux, le confinement vient s’ajouter à la convalescence. La plupart ont éteint leur télévision. Trop anxiogène.
« Voir cette ville morte c’est bizarre… Je me demande comment je vais faire sans bistrots pendant tout ce temps », s’interroge Roland Castro, qui préfère voir le verre à moitié plein : « Quand je sors, je ne suis pas obligé de mettre un masque, je suis immunisé. Mon histoire est assez sympathique finalement. » Maurice, lui, redécouvre des plaisirs simples. La joie de respirer tous les matins quand il se lève. La nature, aussi. « Quel plaisir de regarder un cerisier en fleurs, j’en ai pleuré quand je suis rentré de l’hôpital. Lorsque les pompiers sont venus me chercher, je ne savais pas si je reverrais la maison. »
Inès, étudiante en langues à La Sorbonne, a dû se montrer patiente avant de pouvoir rejouer du piano. Après quatre jours passés à l’hôpital de Melun (Seine-et-Marne), dont deux nuits sous oxygène, et quatorze jours de maladie, la jeune fille de 19 ans s’estime enfin guérie, sans le moindre symptôme dix jours après sa sortie, le 23 mars.
« Peur de la rechute »
« Je ne savais pas quand ça allait se terminer, confie-t-elle, le ton énergique. Le matin, je me réveillais et ça allait, et le soir, les symptômes revenaient. Pendant deux à trois jours, je ne pouvais plus lire, ni de livres, ni des sous-titres de série, ni sur mon téléphone, j’avais trop mal à la tête et ça me demandait trop de concentration. »
Six jours avant de tomber malade, elle était à Disneyland, où elle pense avoir été contaminée. Le seul test au Covid-19 qu’elle a subi, à l’hôpital, s’est révélé négatif mais les médecins ont soupçonné un « faux négatif ». Si elle a accepté de témoigner, c’est parce qu’elle « voit encore tellement de jeunes ou de familles avec des poussettes sortir, de gens qui prennent ça à la légère : on est jeunes mais pas immunisés ».
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« Si les gens savaient ce que c’est que cette cochonnerie, ils respecteraient les consignes. On est comme une bougie qui s’éteint, ça va très vite, il y en a qui partent et n’ont pas le temps de se rallumer »,image Marina, à qui les médecins ont donné de l’hydroxychloroquine, mais ont immédiatement cessé quand ils ont constaté des complications cardiaques. « Je n’ai pas été consciente de ce qui m’arrivait donc je n’ai pas eu peur plus que ça. » Le scanner cérébral n’a en outre révélé aucune séquelle. Aujourd’hui, la jeune retraitée se sent « paisible ».
Chez d’autres, surgissent parfois quelques moments d’angoisse : « On a toujours un peu peur de la rechute. Il y a deux ou trois jours, j’avais des symptômes d’angine, le médecin m’a rassuré, ce sont les muqueuses qui sont inflammées avec l’apport d’oxygène, témoigne Maurice. Mais ça pose plein de questions. Déjà, pourquoi je suis revenu alors que d’autres non ? Ce n’était pas mon heure… » 
« Je suis chouchoutée »
A 84 ans, Geneviève a contracté le virus lors d’un séjour organisé en Espagne, fin février. La maladie a emporté son beau-frère, âgé de 72 ans, qui était aussi du voyage. « J’ai eu de la chance, résume-t-elle sobrement. Je me sentais comme une loque, au fond du trou, et j’étais sûre que je ne m’en sortirais pas. » 
Vivant seule, elle est allée habiter chez sa fille lorsqu’elle a quitté l’hôpital de Soissons (Aisne), mi-mars, après six jours sous oxygène. « Il y a plein de choses que je ne peux plus faire, avant je faisais tout toute seule, je jardinais… maintenant ma fille fait tout car je n’ai plus d’énergie. L’avantage, c’est que je suis chouchoutée, tous les jours j’ai le droit à mon petit-déjeuner au lit », s’amuse-t-elle, d’un rire très doux, avant qu’une légère quinte de toux ne la rappelle à la maladie. Petit à petit, les sensations reviennent : « Quand j’ai réussi à manger, oh, c’était formidable !, s’exclame-t-elle. Je n’aime pas boire de l’eau d’habitude, mais, là, c’était comme revivre. » 
Tous ces ex-malades insistent pour rendre hommage à l’ensemble du personnel soignant « du grand professeur à l’aide soignante ». « Sans eux, je ne me serais peut-être pas battue comme je l’ai fait », admet Marina. Stéphane Attal a décidé de lancer une pétition en ligne pour que leur soit décerné le prix Nobel de médecine cette année.
Le soir, après les avoir applaudis à sa fenêtre, Roland Castro organise des pots virtuels avec ses proches. « On est content de se retrouver, c’est un joli moment de la vie », dit-il. La veille, un voisin est passé lui apporter un couscous. « A tomber par terre, c’était bon, bien piquant ! » Le virus n’aura pas non plus eu raison de sa gourmandise.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/09/si-les-gens-connaissaient-cette-cochonnerie-ils-respecteraient-les-consignes-des-gueris-temoignent_6036060_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/09/si-les-gens-connaissaient-cette-cochonnerie-ils-respecteraient-les-consignes-des-gueris-temoignent_6036060_3244.html>>
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8- Coronavirus Covid-19 : 4 infections sur 5 seraient asymptomatiques selon une étude, Sciences & Avenir, 09/04/20, 08h00
Sylvie Riou-Milliot

Ce n'est pas une étude scientifique mais un article du British Medical Journal (BMJ) commentant des données rendues publiques par les autorités chinoises. Ces nouveaux chiffres en provenance de Chine indiquent que la très grande majorité des infections à coronavirus ne provoquent pas de symptômes. Selon ces chiffres émanant de la Commission Nationale Chinoise de la Santé – que l'on pourra évidemment croire sur parole ou pas – il apparaît ainsi que quatre infections à coronavirus sur cinq sont asymptomatiques. Ainsi, dans la journée du 1er avril, 130 des 166 nouvelles infections (78%) identifiées étaient asymptomatiques.
"Pourquoi nous confiner ?"
Dans cet article, Tom Jefferson, épidémiologiste et chercheur honoraire au Center for Evidence-Based Medicine de l'Université d'Oxford (Grande-Bretagne) s'exprime et déclare que ces résultats sont "très importants". Il pose aussi une très bonne question : "Ces chiffres suggèrent que le virus est partout. Si ces résultats sont représentatifs, alors nous devons nous demander : Pourquoi nous confiner ?" L'article rapporte également un éditorial paru sur le site web du Center for Evidence-Based Medicine où Jefferson et Carl Heneghan, le directeur du centre et le rédacteur en chef de British medical Journal Evidence Based Medicine, posent une autre excellente question : "La situation actuelle se résume à ceci : l'effondrement économique est-il le prix à payer pour arrêter ou retarder un virus qui circule déjà parmi nous ?" A méditer durant le temps du confinement.
<https://www.sciencesetavenir.fr/sante/coronavirus-4-infections-sur-5-asymptomatiques_143291 <https://www.sciencesetavenir.fr/sante/coronavirus-4-infections-sur-5-asymptomatiques_143291>>
En savoir plus :
> Covid-19 : four fifths of cases are asymptomatic, China figures indicate <https://www.bmj.com/content/369/bmj.m1375>, The British Medical Journal, 02/04/20
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9- La pollution de l’air est un facteur aggravant du coronavirus, Daily Geek Show, 09/04/20
Marine Guichard - Source : New York Times

Un air pollué augmente les risques de contamination et de complications chez les malades
Une étude d’Harvard révèle que les décès liés au coronavirus sont beaucoup plus importants dans les régions polluées. Alors que, sous Obama, des mesures avaient été adoptées pour réduire la pollution atmosphérique, Trump a pensé qu’il serait judicieux de les annuler.
Un air pollué aggrave les risques de décès du Covid-19
Une étude menée par Harvard montre qu’une exposition à un air pollué augmente fortement les risques de décès liés au coronavirus. Pour réaliser cette étude, les chercheurs se sont basés sur la collecte de données de 3 000 comtés des États-Unis, ce qui représente environ 98 % de la population. Ils en ont conclu qu’un nombre élevé de particules fines causait plus de morts qu’à un endroit où il y en a moins. Dans cette étude, il est dit par exemple que si Manhattan avait ne serait-ce que sensiblement réduit son niveau de particules fines depuis ces 20 dernières années, de nombreux décès dus au Covid-19 auraient pu être évités.
Le même type d’étude avait été menée en Italie par la Société de médecine environnementale (Sima). En collaboration avec les universités de Bologne et de Bari, les médecins ont mis en exergue le fait que l’épidémie s’accélère anormalement vite dans les provinces où se concentrent le plus les particules fines. La poussière fait ainsi office « d’autoroute » pour le virus, selon Leonardo Setti, de l’université de Bologne, à La Repubblica. Brescia, premier foyer de contamination dans la péninsule, est également la ville la plus polluée d’Italie. En 2003 déjà, une étude affirmait que les personnes vivant en zone polluée avaient 84 % de chances en plus de mourir du SRAS.
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/pollution-air-coronavirus-aggravant/ <https://dailygeekshow.com/pollution-air-coronavirus-aggravant/>>
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10- Les particules fines, puissant cofacteur de la Covid-19, Le JDLE, 09/04/20
Romain Loury

Le risque de décéder de la Covid-19 est étroitement lié à l’exposition à la pollution de l’air, confirme une étude menée par l’université de Harvard. Pour toute hausse, modeste, de 1 µg/m3 d’air de la teneur en particules fines PM2,5, le risque de mortalité s’élève de 15%.
Plusieurs études ont suggéré un lien entre la mortalité liée à la Covid-19, qui a fait près de 90.000 morts dans le monde au 9 avril, et la pollution de l’air. Disponible en prépublication, celle menée par Xiao Wu, biostatisticien à l’université de Harvard (Boston), et ses collègues confirme que cette association n’a rien d’anecdotique. Selon leurs résultats, la pollution serait même un facteur crucial de l’impact du virus SRAS-CoV-2.
Les chercheurs ont étudié le nombre de décès par la Covid-19, au samedi 4 avril sur 98% de la population des Etats-Unis, en fonction de l’exposition aux particules fines d’une taille inférieure à 2,5 micromètres (PM2,5), moyennée sur la période 2000-2016. Ils ont ‘ajusté’ les données sur plusieurs facteurs de risque de mortalité, dont le tabagisme et l’obésité.
Leurs résultats montrent que pour toute hausse de 1 µg/m3 de la teneur atmosphérique moyenne en PM2,5 le nombre de décès croît de 15%. Pour comparaison, une précédente étude de la même équipe avait révélé que, pour une même hausse du taux de PM2,5, la mortalité toutes causes confondues ne s’accroissait que de 0,73% chez les plus de 65 ans, soit 20 fois moins.
L’étude ne permet toutefois pas d’affirmer si l’effet de la pollution de l’air est direct, en rendant la population plus vulnérable face au risque mortel de la Covid-19, ou indirect, en favorisant à long terme des comorbidités (diabète, maladies cardiovasculaires ou pulmonaires, etc.), elles-mêmes accroissant le risque de décéder du Covid-19 –ou si les deux effets s’exercent simultanément.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/les-particules-fines-puissant-cofacteur-du-covid-19,105045?xtor=RSS-31 <http://www.journaldelenvironnement.net/article/les-particules-fines-puissant-cofacteur-du-covid-19,105045?xtor=RSS-31>>
En savoir plus :
> Online. Exposure to air pollution and COVID-19 mortality in the United States <https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.05.20054502v1.full.pdf>, Harvard University, 04/04/20
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11- Coronavirus : malgré son goût de chlore, l'eau du robinet reste sûre, AFP, 10/04/20, 15:00
Julien Mivielle

Si certains Français ont fait des stocks d'eau en bouteille pour le confinement ou s'inquiètent d'un goût plus chloré que d'habitude au robinet, les professionnels sont formels : l'eau du robinet reste totalement sûre malgré la pandémie.
Dans les premiers temps du confinement, les packs d'eau minérale ou de source figuraient en bonne place dans les chariots des Français, qui se sont précipités dans les supermarchés pour faire le plein.
"La période Covid a été très favorable (pour ces produits) avec un important stockage de bouteilles d'eau", indique ainsi le cabinet Nielsen, spécialisé dans la consommation.
Toutefois, l'eau du robinet reste sûre malgré la pandémie. Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), si la persistance du virus dans l'eau est théoriquement "possible", les méthodes habituelles de traitement des eaux "devraient désactiver le Covid-19".
Les professionnels du secteur sont pour leur part encore plus affirmatifs. "Il n'y a aucun risque de présence du Covid dans l'eau du robinet, c'est une certitude absolue", assure Tristan Mathieu, délégué général de la Fédération professionnelle des entreprises de l'eau (FP2E).
"Il n'y a aucun risque de contamination de l'eau du robinet par le virus" et "il n'y a d'ailleurs aucun risque de contamination par un virus quelconque", abonde Antoine Frérot, le PDG de Veolia, un géant mondial du secteur.
"Les traitements assurés par les usines d'eau potable suppriment tout risque de contamination", affirme-t-il.
Eau de Paris, qui dessert trois millions d'usagers dans la capitale, explique par exemple que ses usines mettent en place "plusieurs traitements successifs permettant d'éliminer tous les virus, en particulier grâce à l'ozonation, la désinfection UV et la chloration".
Par ailleurs, les professionnels soulignent que la consommation d'eau en bouteille encourage la pollution au plastique mais fait aussi courir un risque de contamination lors de l'achat.
L'eau du robinet "évite quand même d'aller acheter de l'eau en dehors du domicile et les manipulations que l'on peut avoir sur les bouteilles d'eau", souligne Tristan Mathieu.
- Goût de chlore -
Reste que dans plusieurs régions de France des usagers s'interrogent sur un goût de chlore plus marqué que d'habitude ou une sécheresse de la peau après la douche ou le lavage des mains.
A Strasbourg, la métropole explique que l'Agence régionale de Santé (ARS) lui a demandé "de relever légèrement le taux de chloration, à hauteur de 0,3 et 0,5 mg/l en sortie de station de production d'eau" afin "de conserver une eau de bonne qualité microbiologique".
La différence ne se fait ressentir que "pour quelques communes de l'Eurométropole où la chloration n'était pas appliquée" jusqu'à présent.
Cette présence de chlore - un désinfectant qui permet de maintenir la qualité pendant la distribution - n'a toutefois qu'un rapport indirect avec le virus : elle est essentiellement liée à un changement dans les débits au moment où l'activité économique ralentit.
"Si le temps de transit de l'eau du robinet augmente en cas de très faible consommation, il peut se produire que les chlorations soient légèrement ajustées à la hausse", explique Tristan Mathieu.
"Le confinement de la population à domicile et l'arrêt de certaines activités industrielles et tertiaires peuvent avoir un effet sur les habitudes de consommation, et donc sur la circulation de l'eau dans les canalisations", indique aussi la mairie de Toulouse. 
"Des utilisations plus importantes et plus fréquentes dans les zones d'habitation provoquent notamment un plus grand renouvellement de l'eau dans certaines canalisations, et apportent au robinet une eau en provenance des usines de production d'eau potable qui peut être plus +fraîchement chlorée+", souligne-t-elle aussi.
Pour faire disparaître cet éventuel goût désagréable, plusieurs collectivités conseillent de laisser un peu couler l'eau avant de la consommer et d'avoir une carafe d'eau d'avance au réfrigérateur. L'odeur de chlore disparaît en effet au bout d'une heure.
<https://information.tv5monde.com/info/coronavirus-malgre-son-gout-de-chlore-l-eau-du-robinet-reste-sure-354897 <https://information.tv5monde.com/info/coronavirus-malgre-son-gout-de-chlore-l-eau-du-robinet-reste-sure-354897>>
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12- FAQ. Coronavirus : immunité, traitements, tests, incubation, les réponses aux questions que vous nous avez posées, Blog Les Décodeurs, 10/04/20, 20h40
Anne-Aël Durand ,  Pierre Breteau ,  Gary Dagorn ,  Adrien Sénécat et  Assma Maad

Décryptages. Vous êtes nombreux à nous poser des questions sur la maladie Covid-19 et le virus qui la provoque. « Le Monde » a tenté de répondre aux plus fréquentes.
Alors que s’achève la troisième semaine de confinement, nous avons regroupé ci-dessous les questions que vous nous avez posées, notamment sur notre fil WhatsApp consacré à la pandémie.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/04/10/immunite-traitements-tests-incubation-les-reponses-aux-questions-que-vous-nous-avez-posees_6036251_4355770.html <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/04/10/immunite-traitements-tests-incubation-les-reponses-aux-questions-que-vous-nous-avez-posees_6036251_4355770.html>>
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13- "Pour eux, le risque d'être sévèrement touché par le Covid-19 est faible" : courir ou pédaler, c'est bon pour l’immunité... si on respecte les distances de sécurité, Radio France, maj le 11/04/20 à 01:26
Ludovic Pauchant

Une équipe de chercheurs en aérodynamique s’est penchée sur la propagation des gouttelettes produites par les coureurs et cyclistes. Selon eux, ce flux potentiellement contaminant s’étalerait sur plusieurs mètres, bien au-delà des préconisations gouvernementales de distanciation.
Courir, pédaler, solitaire solidaire ou confiné et engourdi ? Le gouvernement français préconise, à l’heure du confinement et du coronavirus Covid-19, aux coureurs et cyclistes de pratiquer leur activité sportive en gardant une distance minimum d’un à deux mètres entre les sportifs pour éviter d’être contaminé. Ces derniers la respectent, bon gré, mal gré. Certains hésitent.
>> Coronavirus : suivez en direct toutes les informations liées à la pandémie de Covid-19
Vendredi 10 avril, une étude réalisée par Ansys, un éditeur de logiciels spécialisé en simulation numérique, préconise, bien au-delà des recommandations gouvernementales, d’espacer encore plus l’écart entre les courageux du genre. Cette équipe d’ingénieurs belges et néerlandais en aérodynamique s’est en effet penchée sur la propagation des postillons, éternuements, toux, et autres gouttelettes produites par les coureurs et cyclistes, un flux potentiellement contaminant qui, selon eux, se disperserait derrière le sportif sur plusieurs mètres. Et recommandent aux coureurs de pratiquer leur sport habituel l’un derrière l’autre, en respectant une distance d’au moins trois mètres. Et, idéalement, qu’ils ne courent pas sur la même ligne. Les cyclistes devraient, eux, respecter une distance de sécurité d’au moins dix mètres.
Un écart parfois difficile à respecter dans des métropoles comme Paris ou d'autres grandes villes hexagonales. Faut-il pour autant s’interdire le sport en plein air ? Non, au contraire, martèle le Pr Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l'université Paris Descartes et directeur de l'Irmes, l’Institut de recherche médicale et d'épidémiologie du sport. 
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-courir-ou-pedaler-c-est-bon-pour-limmunite-a-condition-de-respecter-les-distances-de-securite_3909473.html <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-courir-ou-pedaler-c-est-bon-pour-limmunite-a-condition-de-respecter-les-distances-de-securite_3909473.html>>
En savoir plus :
> Preprint. Towards aerodynamically equivalent COVID19 1.5 m social distancing for walking and running <http://www.urbanphysics.net/Social%20Distancing%20v20_White_Paper.pdf>, Ansys, 10/04/20
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14- Entretien. « Nous sommes physiquement confinés, mais désenclavés relationnellement », Le Monde, 11/04/20, 05h21
Propos recueillis par Catherine Vincent

Dans un entretien au « Monde », le psychiatre Serge Tisseron analyse le nouveau rapport à l’autre que permettent les technologies numériques en période de confinement. Il estime que celles-ci ne nous déshumanisent pas, bien au contraire. 
Serge Tisseron est psychiatre et psychanalyste. Très investi dans la réflexion sur l’usage que nous faisons des nouvelles technologies, il analyse ici les effets du confinement sur notre rapport aux écrans. Selon lui, nous ne verrons plus les outils numériques de la même façon après qu’avant l’épidémie. Et il faut s’en réjouir.
Dans cette expérience inédite qu’est le confinement, qui réagit prioritairement en vous, le psychiatre ou le spécialiste des technologies numériques ?
Le père de famille ! J’ai deux adolescents à la maison, âgés de 12 et 16 ans. L’enseignement à distance, quelle gageure ! Les professeurs n’y étaient pas préparés, les parents non plus. Dès l’annonce de la fermeture des écoles, je me suis posé cette question : comment des enfants, des ados qui n’ont pas le contrôle de leurs impulsions, vont-ils gérer leur temps ? Comment leurs parents vont-ils les faire étudier en dehors du cadre scolaire, à partir d’informations qui arrivent sur un écran ? Comment les familles vont-elles répartir le temps entre écrans de travail et écrans de loisirs, qui plus est dans un lieu unique ?
Sur ce plan comme sur d’autres, cette crise est un catastrophique accélérateur des inégalités sociales. Pour les familles qui n’ont ni tablette ni ordinateur – dans certains foyers, seul le père a un téléphone mobile –, ou qui n’ont pas d’imprimante, il est quasiment impossible de gérer l’école à la maison.
> Lire aussi  « Le visio-machin, je n’y connais rien » : la fracture numérique en France aggravée par le confinement
Par ailleurs, tous les parents ne peuvent pas s’improviser enseignants. Cela fait vingt ans qu’on évoque une formation à l’enseignement à distance dans les instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspe), ex-IUFM. Rien n’a été fait, ou presque. Résultat : pour beaucoup, l’enseignement à distance se limite à envoyer les cours par Internet. Il existe pourtant des vidéos très pertinentes, mises en ligne par des youtubeurs ayant un sens aigu de la pédagogie. Quant aux élèves, ils collaborent spontanément sur leurs réseaux.
Il faudrait que l’éducation nationale profite de cette rupture pour dire à ses enseignants : surtout, ne reprenez pas vos cours comme avant ! Exploitez les ressources d’Internet, faites du collaboratif, encouragez le tutorat entre les élèves et privilégiez les interactions à chaque fois qu’elles sont possibles, en présence physique ou en ligne !
> Lire aussi  Enseignement à distance : « Allez, on se connecte tous à 8 h 55 », ou presque…
Avec le confinement, nous avons considérablement augmenté nos communications par Skype, WhatsApp et autres réseaux sociaux permettant le visiodialogue. Cela peut-il constituer un tournant dans notre utilisation des outils numériques ?
Beaucoup de gens découvrent que la communication à travers un écran ne s’oppose pas à la communication en présence physique, mais que ce sont deux manières de fonctionner complémentaires.
La frontière que la culture du XXe siècle tendait à établir entre le monde réel et le monde virtuel est en train de s’effacer. On a beaucoup critiqué les réseaux sociaux, et parfois à raison : les fausses nouvelles, le harcèlement en ligne, l’info en continu, l’économie de l’attention, tout cela est en effet problématique. Mais, dans ce moment où nous sommes physiquement séparés les uns des autres, on s’aperçoit qu’ils présentent aussi d’énormes avantages pour rester en lien les uns avec les autres.
Il y a un dessin des Indégivrables, de Xavier Gorce [dessinateur pour Le Monde], que j’aime bien. Un gâteau avec des bougies est posé sur une table. Le père pingouin dit à son enfant : « Tu n’as pas invité tes copains pour ton anniversaire ? » Et l’enfant de brandir son téléphone mobile : « Ils sont tous là ! » Quand Gorce a fait ce dessin, il y a quelques mois, cela faisait rire tout le monde : les ados considéraient les parents comme de vieux croûtons, les parents trouvaient que leurs enfants étaient complètement fous. Ce qui paraissait relever de l’absurde pour certaines générations se révèle aujourd’hui être un comportement adapté à une situation inédite, et peut-être aussi à des situations futures.
Une des craintes souvent exprimées à l’encontre de ces technologies, c’est qu’elles nous éloignent de la réalité. Ce n’est pas si vrai.
Dès 2016, une étude réalisée pour Médiamétrie montrait que la tranche d’âge des milléniaux, ces 25-35 ans qui passent leur temps sur leur mobile, est aussi celle où l’on se voit le plus, car le fait d’être connecté en permanence permet d’improviser des rencontres en fonction de ses disponibilités. En 2017, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) soulignait quant à lui, dans un rapport sur « Les enfants dans un monde numérique », que l’utilisation de ces technologies a essentiellement pour eux des effets positifs. Sans omettre les possibles effets néfastes de la vie en ligne, il notait trois avantages des réseaux sociaux : ils augmentent le sentiment d’être en lien avec les camarades, réduisent la sensation d’isolement et favorisent les amitiés existantes.
Aujourd’hui, ce constat devient valable pour nous tous : nous sommes physiquement confinés, mais désenclavés relationnellement. Après cette expérience collective, il ne sera plus possible de parler des réseaux sociaux comme avant.
Chacun étant invité à rester chez soi, la téléconsultation remplace de plus en plus la visite chez son médecin de ville. Qu’en est-il en matière de psychothérapie ?
De nombreux patients vont probablement découvrir l’utilisation de Skype ou du téléphone mobile pour rester en lien avec leur thérapeute.
La pratique des consultations à distance existait déjà avant le confinement, notamment pour pallier le désert médico-psychologique de certaines régions. La crise actuelle va accélérer le développement de cette pratique.
Mais encore faut-il que les conditions d’un cadre éthique et déontologique soient réunies – la confidentialité de la séance, par exemple, qui n’est pas toujours facile à garantir en période de confinement –, et comprendre que la relation en ligne n’est pas la même que dans un cabinet. C’est pourquoi nous avons lancé, dès le 23 mars, avec d’autres psychologues et psychiatres formés à diverses techniques (hypnothérapie, EMDR, psychanalyse, systémique, thérapie cognitivo-comportementale), la plate-forme collaborative CyberPsyCO.fr <http://cyberpsyco.fr/> : « CO » comme « coronavirus » et « collaboratif ».
> Lire aussi  Psychologues et patients s’adaptent aux exigences du confinement
Son but est de proposer une aide psychologique gratuite aux personnels médicaux et médico-sociaux confrontés au Covid-19, mais également d’apporter un soutien aux thérapeutes qui souhaitent passer à la consultation à distance, notamment grâce à des séances de supervision en ligne. J’aime à croire que ces « groupes d’intervision » continueront à fonctionner même après le déconfinement, car les psys se sentent souvent seuls dans leur pratique.
Pour beaucoup d’entre nous, le confinement est aussi l’occasion de découvrir la richesse des activités proposées sur Internet. Cela changera-t-il durablement notre rapport au virtuel ?
Je l’espère. On a eu trop tendance par le passé à raisonner autour des écrans de manière quantitative, et non qualitative. A s’inquiéter des addictions que pouvait provoquer un temps d’écran trop important – comme pour le tabac ou l’alcool –, en négligeant de réfléchir en matière d’usages. Or, les outils numériques, c’est d’abord une multiplicité de possibles. Ce sont des visites de musées, du coaching pour des activités sportives, des documentaires géographiques ou historiques…
Beaucoup d’entre nous le découvrent aujourd’hui, car ils passent sur leurs écrans un temps qu’ils auraient d’ordinaire considéré comme folie. Il sera sans doute difficile, après cela, de retomber dans l’idée que la seule manière de gérer les écrans est de limiter le temps d’utilisation. Il devient évident qu’il ne faut pas seulement apprendre à s’en passer, mais aussi apprendre à mieux s’en servir.
C’est ce que font d’ores et déjà un nombre considérable de gens, pour qui la pandémie est ressentie comme un révélateur de dysfonctionnements majeurs. Ils ont envie de mettre cette crise à profit pour faire bouger les choses, et s’emparent des outils numériques pour proposer un foisonnement d’initiatives. C’est l’enthousiasme de l’an 1, comme en Mai 68 ! D’où l’importance de recueillir les témoignages sur ce moment historique, mais aussi de recenser tous les projets qui naissent en ce moment sur Internet.
Dans votre prochain livre, « L’Emprise insidieuse des machines parlantes » [Les liens qui libèrent, parution prévue en mai], vous vous inquiétez de l’importance que pourraient prendre les assistants vocaux dans notre univers mental, tant tout est fait pour nous faire oublier que ces « chatbots » ne sont que des machines. L’expérience que nous vivons actuellement résonne-t-elle avec cette crainte ?
Absolument. Les enceintes connectées, qui font déjà leur entrée dans nos appartements, vont être dotées d’une voix de plus en plus réaliste, et elles nous parleront avec un degré croissant d’intelligence sociale et émotionnelle.
Ma crainte, c’est que ces chatbots deviennent, pour un certain nombre de personnes, connectées mais isolées, des substituts de relations humaines. De ce point de vue, la gigantesque activité conversationnelle sur Internet à laquelle nous pousse le confinement est une bonne chose. Beaucoup découvrent de nouvelles formes de communication pour être en liaison avec leurs proches, même s’ils ne sont pas près d’eux physiquement.
Cela remet les machines parlantes à leur juste place, qui est de nous rendre de menus services et non pas d’être des substituts d’interlocuteurs. Cela nous rappelle que l’utilisation des machines transforme les humains et les relations entre eux, et qu’il faut savoir leur poser des limites – un sujet de recherche pour lequel nous avons créé, en 2019, avec le psychologue clinicien Frédéric Tordo, le premier diplôme universitaire de cyberpsychologie à l’université de Paris.
> Lire aussi  Avec des enceintes connectées, des conversations loin d’être privées
A cet égard, la crise actuelle nous confronte aussi à un risque. Dans certains hôpitaux, en Chine et en Italie notamment, des médecins et des infirmiers pilotent à distance des machines programmées pour vérifier les paramètres vitaux ou déclencher des procédures indispensables au maintien en vie de malades durement atteints par le Covid-19. Vu le risque de contagion, c’est tout à fait justifié. Mais il serait catastrophique que cette introduction précipitée, sous l’effet de l’urgence, de technologies robotiques capables d’accomplir des gestes soignants, crée un état de fait qui nous épargnerait l’indispensable réflexion sur l’importance de l’humain dans le soutien et l’accompagnement à la vie d’autres humains. Ou alors, ce serait la fin de l’humanité sous prétexte de vouloir éviter la fin de l’espèce humaine.
En quelques jours, l’expression « Prenez soin de vous » est devenue la formule de salutation la plus répandue dans les échanges de messages numériques. Qu’en pensez-vous ?
C’est magnifique, parce que cela donne l’idée d’une réciprocité : je ne dis pas à l’autre de prendre soin de lui si je ne prends pas également soin de moi.
Cela souligne que chacun d’entre nous est porteur d’une valeur, que chacun est indispensable et que nous avons besoin de tout le monde. Cette formule met chaque humain au centre des choses. Gardons-la !
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/11/nous-sommes-physiquement-confines-mais-desenclaves-relationnellement_6036286_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/11/nous-sommes-physiquement-confines-mais-desenclaves-relationnellement_6036286_3232.html>>
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15- Chronique. « Hydroxychloroquine, l’amour à mort », Le Monde Afrique, 11/04/20, 08h04 
Stéphane Foucart

Dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », analyse l’emballement actuel autour de la chloroquine, traitement promu par le professeur Didier Raoult contre le Covid-19.
Chronique. Les Français plébiscitent la chloroquine. A près de 60 %, selon un sondage IFOP, ils sont convaincus de son efficacité pour traiter le Covid-19. Sur les réseaux sociaux, des centaines de milliers de personnes réclament la libéralisation de sa prescription. Un ancien ministre de la santé, Philippe Douste-Blazy, lance une pétition en ce sens et recueille un demi-million de signatures. De distingués professeurs, des politiques de droite et de gauche, abondent. Le chef de l’Etat lui-même se déplace à Marseille pour capter quelques éclaboussures de la gloire qui auréole ces jours-ci le microbiologiste Didier Raoult (Institut hospitalo-universitaire, IHU, Méditerranée infection), promoteur du remède miracle. Tout en lui apportant, après celle de Donald Trump, une seconde caution présidentielle.
> Lire aussi  La visite surprise d’Emmanuel Macron à l’infectiologue controversé Didier Raoult
Le pays semble sombrer dans la folie. L’engouement pour l’hydroxychloroquine est même, à certains égards, presque aussi inquiétant que la maladie qu’elle est supposée soigner, et qu’elle ne soigne probablement pas. Il faut bien sûr attendre, pour s’en convaincre tout à fait, les résultats des études de qualité lancées sur le sujet. Ils ne tarderont pas. Mais il est déjà certain que la communication outrancière autour de la chloroquine et ses dérivés a jusqu’à présent été fortement délétère.
Elle conduit à des achats de masse qui risquent de priver de ce produit des malades qui en ont vraiment besoin. Elle induit des comportements d’automédication mortifères. Quant à l’administration d’hydroxychloroquine aux malades du Covid-19, elle a jusqu’à présent provoqué en France une cinquantaine d’accidents cardiaques graves, dont sept arrêts du cœur et la mort d’au moins quatre patients, selon les données de la pharmacovigilance. Or celle-ci ne capte généralement qu’une petite part des effets indésirables d’un traitement. La réalité est sans doute bien plus lourde. Tout cela pour des bénéfices dont il n’existe, au moment où ces lignes sont écrites, aucune preuve tangible.
Méthode défectueuse
L’enthousiasme planétaire pour ce produit repose sur la publicité donnée à un essai publié fin mars par l’équipe de M. Raoult dans la revue International Journal of Antimicrobial Agents (IJAA). Cet essai suggère une baisse de charge virale plus marquée chez les patients recevant l’hydroxychloroquine, additionnée ou non d’un antibiotique (l’azithromycine), par rapport à ceux ne recevant ni l’un ni l’autre. Mais voici une autre manière de présenter les résultats de cette étude : parmi les patients ayant reçu le traitement, 3,8 % sont morts et 11,5 % ont vu leur état se dégrader au point qu’ils ont été transférés en soins intensifs. Quant aux patients non traités, aucun n’est mort, aucun n’a été transféré en soins intensifs.
> Lire aussi  La surdose mortelle à la chloroquine, expliquée en sept questions
« Cela ne prouve rien ! », répondront les promoteurs de l’hydroxychloroquine. Et ils auront raison. La méthode utilisée pour conduire l’essai est si défectueuse que ces considérations ne prouvent rien. Ni dans un sens ni dans l’autre. Avec des critères d’inclusion flous, des données manquantes, un groupe traité dont la moyenne d’âge est supérieure de près de 15 ans à celle du groupe témoin, et un effectif total d’une trentaine de sujets, vous ne pouvez en effet rien prouver. Et ce n’est là qu’un petit échantillon des griefs de la communauté scientifique à l’endroit de cet essai. Au point que la société savante éditrice de la revue a publiquement fait savoir que l’étude en question n’était pas conforme à aux critères de qualité attendus.
Peu après cette première étude, en voici une nouvelle, des mêmes auteurs, non encore publiée mais communiquée sur le site de leur institut. Cette fois, 80 malades du Covid-19 ont été traités à l’hydroxychloroquine et à l’azithromycine, et ont été comparés à… rien du tout. Les thuriféraires du traitement préciseront que la grande majorité des sujets ont guéri. C’est en effet appréciable. Et c’est heureux, car une grande majorité des malades du Covid-19 guérissent aussi, sans ce traitement.
Conflits d’intérêts
La réalité est que, dans le cas d’une maladie faiblement létale dont l’histoire naturelle est imparfaitement connue, vous ne pouvez rien montrer sans groupe témoin. Ni dans un sens ni dans l’autre ; ni avec 80 sujets ni avec mille.
Peu importe : la succession d’annonces tonitruantes produit un fracas médiatique qui occulte des questions importantes. Qui sait que les hôpitaux suédois cessent de recourir à la chloroquine ou ses dérivés, pour cause d’effets secondaires ? Qui sait que son potentiel antiviral in vitro n’a jamais été confirmé in vivo ?
> Lire aussi  Coronavirus : en Suède, les hôpitaux ont prescrit de l’hydroxychloroquine avant de rapidement s’arrêter
Comme le rappellent Maurizio Guastalegname et Alfredo Vallone (hôpital Jazzolino, Italie), dans une correspondance à la revue Clinical Infectious Diseases, la chloroquine et ses dérivés peuvent de plus avoir des effets paradoxaux. Dans le cas du chikungunya, « l’infection a été renforcée par le traitement à la chloroquine » sur des primates, écrivent les deux médecins. Sur des humains, la chloroquine n’a pas affecté la phase aiguë de la maladie mais, précisent-ils, « les complications chroniques du chikungunya ont été plus fréquentes dans le groupe traité par rapport au groupe témoin ».
Quoi qu’il arrive désormais, l’enthousiasme pour la chloroquine a sans doute atteint dans l’opinion la masse critique nécessaire à son auto-entretien. Même si elle s’avère inutile ou dangereuse, aucune réfutation ne parviendra probablement à en entamer le crédit. On suspectera de la corruption, l’influence de l’industrie pharmaceutique, etc.
D’ailleurs les conflits d’intérêts ne sont, dans cette histoire, pas nécessairement là où on les attend : partenaire industriel de l’institut de M. Raoult, Sanofi est aussi l’un des principaux producteurs d’hydroxychloroquine. Un conflit d’intérêts qui aurait certainement dû figurer dans l’étude publiée par IJAA.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/11/hydroxychloroquine-l-amour-a-mort_6036306_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/11/hydroxychloroquine-l-amour-a-mort_6036306_3232.html>>
Sur le même sujet : 
> Coronavirus : les effets indésirables graves s’accumulent sur l’hydroxychloroquine, Le Monde, 10/04/20, 10h27
Sandrine Cabut
Depuis le 27 mars, 54 cas de troubles cardiaques, dont 4 mortels, ont été recensés en France chez des malades prenant ce traitement, dans certains cas associé à de l’azithromycine. 
L’hydroxychloroquine (Plaquenil), seule ou associée à l’antibiotique azithromycine, n’a toujours pas démontré son efficacité chez des patients atteints du Covid-19, mais les signaux de pharmacovigilance s’accumulent.
Depuis le 27 mars, cinquante-quatre cas de troubles cardiaques dont sept morts soudaines ou inexpliquées (trois de ces personnes ont pu être sauvées par choc électrique) relatifs à ces médicaments ont été analysés au centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Nice, chargé de la surveillance nationale des effets indésirables cardiaques des médicaments évalués dans l’infection au nouveau coronavirus.
Le nombre total de personnes qui ont reçu ce traitement en France n’est pas connu avec précision. A elle seule, l’équipe du professeur Didier Raoult (Institut hospitalo-universitaire de Marseille) a traité plus de mille patients.
> Lire aussi  Coronavirus : Emmanuel Macron rencontre le Pr Raoult, Bruno Le Maire prévoit une récession à – 6 % en 2020
« Les cas signalés au réseau des trente et un CRPV du territoire concernent des patients hospitalisés, âgés de 34 à 88 ans », indique le professeur Milou-Daniel Drici, responsable du CRPV de Nice. Le pharmacologue et cardiologue souligne d’emblée qu’il ne s’agit probablement que de la partie émergée de l’iceberg, 95 % des effets indésirables des médicaments n’étant en moyenne pas déclarés au système de pharmacovigilance.
Parmi ces cinquante-quatre dossiers, dix correspondent à des troubles du rythme ventriculaire, qui ont été enregistrés à l’électrocardiogramme (ECG) ou se sont traduits par des symptômes : malaise, perte de connaissance brève… Dans trente-six cas, il s’agissait d’une anomalie mesurée à l’ECG ( « allongement de l’espace QT »). Celle-ci traduit un trouble de la conduction cardiaque (c’est-à-dire de la transmission de l’influx électrique), qui augmente le risque de syncope et de mort subite.
Troubles non inattendus
Les cas de mort subite recensés par le CRPV de Nice semblent en rapport avec la prise d’hydroxychloroquine seule ou associée à de l’azithromycine, sauf chez un malade, où un autre médicament connu pour allonger le QT pourrait être en cause.
S’agissant du dernier de ces cas de mort subite, survenu le 2 avril dans le nord de la France et signalé au CRPV de Nice le 8 avril, « la responsabilité de l’hydroxychloroquine ne fait aucun doute, affirme le professeur Drici, bien que le patient ait pu avoir un intervalle QT prolongé de manière congénitale ». Il s’agit, poursuit-il, « d’un homme de 43 ans qui, dans les vingt-quatre premières heures du traitement par Plaquenil a fait des troubles du rythme ventriculaire, appelés torsades de pointes [TDP], enregistrés en direct à l’électrocardiogramme. C’est une signature de la toxicité de cette molécule. Un choc électrique externe a permis de le sauver ».
> Lire aussi  Coronavirus : comment la rhétorique complotiste détourne la science en période d’épidémie
Le CRPV de Nice a par ailleurs reçu huit dossiers d’allongement de l’intervalle QT chez des malades traités par Kaletra, une association de deux antiviraux également en cours de tests pour le Covid-19.
Pour les pharmacologues, les troubles cardiaques potentiellement induits par le Plaquenil, et potentialisés par l’association avec l’azithromycine, ne sont pas inattendus. Individuellement, mais plus encore lorsqu’elles sont associées, ces deux molécules peuvent allonger l’intervalle QT. Or, ce trouble de conduction prédispose à un TDP « qui peut être spontanément résolutif, être associé à une syncope, mais peut aussi évoluer vers un arrêt cardiaque et un décès par mort subite », détaille une note de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) du 31 mars.
> Lire aussi  Coronavirus : comment la communauté scientifique se mobilise
« Les TDP sont un trouble du rythme extrêmement rare et pratiquement toujours dû à un médicament, précise le professeur Drici. Quand il s’agit de molécules comme des anticancéreux, le rapport bénéfice/risque reste positif. Dans le cas de l’hydroxychloroquine, le bénéfice n’est pas prouvé et le risque est avéré. La prescription ne devrait pas se faire en dehors d’essais cliniques. »
Jusqu’ici, dans le cadre habituel de prescription de l’hydroxychloroquine (principalement des maladies chroniques auto-immunes comme le lupus et la polyarthrite rhumatoïde), les effets indésirables cardiaques n’avaient pas été si fréquents. « Sur la période 1975-avril 2020, soit quarante-cinq ans, 393 cas d’arythmies cardiaques tous azimuts, relatives à l’hydroxychloroquine ont été enregistrés au niveau mondial, dans la base de données Vigibase, et aucun cas de mort subite , indique le professeur Drici. En France, entre deux et trois cas sont déclarés par an avec l’hydroxychloroquine, et en moyenne un avec l’azithromycine .»
« Il faut garder son sang-froid »
Le spectre d’un accident cardiaque est l’une des raisons pour lesquelles les autorités de santé ont réservé le traitement hydroxychloroquine et azithromycine aux patients hospitalisés, souligne le professeur Christian Funck-Brentano (chef du service de pharmacologie médicale de La Pitié-Salpêtrière, AP-HP). D’autant que le risque peut être majoré par une hypokaliémie (faible taux de potassium dans le sang) fréquente chez les patients COVID, et la prise d’autres médicaments.
Le réseau des centres de pharmacovigilance a édité des règles de surveillance de ce traitement destinées aux professionnels.
« Aujourd’hui, même chez certains médecins, c’est comme si l’hydroxychloroquine était déjà une panacée et les risques tout à fait secondaires, alors que la situation est parfaitement inverse, regrette le professeur Drici. Il faut garder son sang-froid et ne pas oublier le principe d’Hippocrate dans son traité Epidémies [410 avant J.-C.] : primum non nocere, d’abord ne pas nuire. »
Pour Dominique Martin, le directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les données du CRPV de Nice confirment la toxicité cardiaque de l’hydroxychloroquine, notamment associée à l’azithromycine . « En attendant les résultats des nombreux essais cliniques en cours, il est légitime de réserver les prescriptions de ces produits au milieu hospitalier, dans le cadre d’un essai clinique ou du décret. L’utilisation en ville, et en automédication, est en revanche fortement déconseillée, le rapport bénéfice/risque est clairement plus défavorable que lors de l’utilisation à l’hôpital », estime M. Martin.
> Lire aussi  Coronavirus : en Suède, les hôpitaux ont prescrit de l’hydroxychloroquine avant de rapidement s’arrêter
Dans un article prépublié sur MedRxiv, portant sur quatre-vingt-quatre patients atteints du Covid-19, traités par l’association hydroxychloroquine-azithromycine, des médecins américains indiquent qu’ils ont retrouvé chez 11 % d’entre eux un allongement majeur de l’intervalle QT (> 500 ms) exposant à des torsades de pointes.
Dans sa dernière vidéo, le professeur Raoult se veut rassurant sur la tolérance cardiaque au regard de l’analyse de plus de mille cas traités, dont un résumé a été mis en ligne jeudi 9 avril sur le site de son institut, alors même que le président de la République, Emmanuel Macron, lui rendait visite. Dans cette cohorte de patients âgés en moyenne de 43,6 ans, l’évolution est décrite comme favorable sur le plan clinique et virologique dans 91,7% des cas en dix jours. Cinq sont décédés (0,47%). Des données qui, sans comparaison à un groupe contrôle, ne permettent toujours pas de conclure que l’association permet de guérir plus vite que l’évolution spontanée.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/09/covid-19-les-effets-indesirables-graves-s-accumulent-sur-l-hydroxychloroquine_6036139_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/09/covid-19-les-effets-indesirables-graves-s-accumulent-sur-l-hydroxychloroquine_6036139_3244.html>>
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16- Entretien. Deon Meyer : « Beaucoup de scientifiques ont averti qu’une pandémie se préparait, et personne n’a semblé les écouter », Le Monde Afrique, 11/04/20, 09h06
Propos recueillis par Maryline Baumard

Dans son roman « L’Année du lion », paru en France en 2017, l’écrivain sud-africain Deon Meyer avait anticipé l’actuelle épidémie due au coronavirus. 
Une voiture abandonnée sur une route déserte, un peu de nourriture périmée. C’est dans cet environnement qu’un père et son fils, tous deux survivants du « viruscorona » qui vient de décimer 95 % de la population mondiale, sont attaqués par des chiens sauvages. Ainsi commence L’Année du lion, un roman de Deon Meyer que la France a pris en 2017 pour un récit postapocalyptique. Personne n’imaginait à l’époque que cette fiction racontait déjà l’actuelle pandémie liée au coronavirus. Pas même son auteur.
L’écrivain sud-africain avait pourtant fait valider scientifiquement que le coronavirus était bien l’agent pathogène le plus dangereux pour la race humaine et la planète. Il avait travaillé sur sa transmission et ses conséquences sur nos sociétés mondialisées, du passage de l’animal à l’homme à la contamination intercontinentale, en passant par la fermeture des frontières ou les détournements de masques de protection, devenus armes de cette drôle de guerre…
> Lire aussi  L’arrivée du coronavirus en Afrique du Sud provoque la sidération dans un township de Johannesburg
Trois ans après la traduction du roman en français, la trame qui le sous-tend, improbable hier pour une imagination moyenne, est devenue réalité. Drôle de préfiguration ! Y compris pour Deon Meyer, qui s’est replongé dans ses notes, lui-même un peu effrayé de découvrir que son roman avait anticipé une catastrophe planétaire.
Une humanité décimée par un coronavirus, c’est le point de départ de L’Année du lion. Comment vous est venue cette idée ?
Pour être honnête, avec L’Année du Lion, je voulais d’abord explorer notre monde après qu’un virus eut décimé la population mondiale, et pas tant la pandémie elle-même. Il se trouve que les récits de l’expérience chaotique des personnages durant la pandémie n’ont cessé de s’inviter dans le livre, ce qui m’a obligé à faire des recherches sur la nature des pandémies et à essayer d’imaginer ce que ce serait de vivre une telle situation.
Pour mettre en scène ce monde fictif postapocalyptique que je voulais, je devais tuer 95 % de la population mondiale mais laisser toutes les infrastructures intactes. Mes recherches pour le roman ont été faites après l’apparition de la grippe aviaire H5N1 de 1996 et de la grippe porcine H1N1 de 2009-2010. Ces deux crises terrifiantes, ainsi que les épidémies récurrentes d’Ebola en Afrique, m’ont donné l’idée d’explorer la possibilité qu’un virus soit à l’origine de l’apocalypse dont j’avais besoin.
Alors j’ai commencé à chercher un expert de classe mondiale en matière de virus et je suis tombé sur le professeur Wolfgang Preiser, chef du département de virologie médicale de l’université de Stellenbosch.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/04/11/beaucoup-de-scientifiques-ont-averti-qu-une-pandemie-se-preparait-et-personne-n-a-semble-les-ecouter_6036307_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/04/11/beaucoup-de-scientifiques-ont-averti-qu-une-pandemie-se-preparait-et-personne-n-a-semble-les-ecouter_6036307_3212.html>>
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17- Coronavirus : pourquoi la Lozère ou le Cantal semblent épargnés, Le HuffPost avec AFP, 11/04/20 16:34

En France, les départements où la densité de population est faible sont moins touchés par l'épidémie. Certains territoires sont aussi mieux préparés.
En France, le coronavirus a déjà fait plus de 13.000 morts depuis le début de l’épidémie. Dans certaines départements comme le Haut-Rhin, particulièrement touché, la mortalité a bondi de 128% ainsi que le révélaient des chiffres publiés ce vendredi 10 avril par l’Insee. A l’inverse, certaines zones du territoire apparaissent relativement épargnées. C’est notamment le cas des départements de la Lozère et du Cantal, mais aussi d’une partie de la Bretagne.
Sur la base du bilan des autorités en date du 10 avril, la Lozère et le Cantal sont les départements métropolitains dans lesquels aucun décès dû au nouveau coronavirus n’a encore été recensé. Pour le second, aucun cas n’a non plus été confirmé en Ehpad et ce alors que l’arrivée d’un virus touchant particulièrement les personnes âgées aurait pu faire craindre le pire dans ce département où la part des seniors est l’une des plus élevées.
>> Suite à lire à : 
<https://www.huffingtonpost.fr/entry/coronavirus-pourquoi-la-bretagne-la-lozere-ou-le-cantal-sont-epargnes_fr_5e91bce7c5b6765e9561524a <https://www.huffingtonpost.fr/entry/coronavirus-pourquoi-la-bretagne-la-lozere-ou-le-cantal-sont-epargnes_fr_5e91bce7c5b6765e9561524a>>
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18- Entretien. Face au coronavirus, "l'idée n'est pas que le meilleur gagne, mais qu'on gagne ensemble", Le JDD, 12/04/20, 10h00
Propos recueillis par Juliette Demey

Pour trouver au plus vite un traitement efficace contre le coronavirus, l'AP-HP s'est lancée dans une série de tests, dont les premiers résultats sont attendus d'ici deux semaines. Auprès du JDD, Tabassome Simon, pharmacologue et membre du comité de pilotage supervisant ces tests, détaille ces premières expérimentations et se réjouit d'une "extraordinaire" effervescence dans le monde de la recherche. 
En trente ans de carrière, Tabassome Simon n'a "jamais" vu une telle effervescence dans la recherche. Face à la pandémie de coronavirus, l'AP-HP multiplie les projets de tests afin de trouver au plus vite un traitement, sous la surveillance d'un comité de pilotage donc fait partie la pharmacologue et professeure de médecine à Sorbonne Université. Dans les colonnes du JDD, elle se félicite de l'état d'esprit à l'oeuvre dans la communauté scientifique. "Médecins, paramédicaux, laboratoires, unités de recherche, directions… Tout le monde est à fond", se réjouit-elle.
Avez-vous déjà connu pareille effervescence dans la recherche ?
En plus de trente ans de carrière, jamais. C'est inédit sur la planète. En quinze jours, plus de 150 projets de recherche nous ont été soumis! Et dans tous les domaines : des essais médicamenteux, de cellules souches, de prévention chez les soignants, d'autres sur le confinement, le suivi à domicile des patients infectés… C'est extraordinaire.
Comment se situe la France dans cette course ?
Le site ClinicalTrials dénombre 410 études en cours dans le monde, et la France est en bonne place. L'AP-HP y est pour beaucoup, et cela va augmenter. Un collègue de Harvard m'a appelée, impressionné par la vitesse et le nombre d'études que nous avons lancées. Il m'a demandé si on pouvait en faire pour eux!
Assiste-t-on à une coopération nouvelle ?
La compétition existe toujours, mais je constate plutôt une émulation. Médecins, paramédicaux, laboratoires, unités de recherche, directions… Tout le monde est à fond. Notre comité de pilotage priorise et évite l'éparpillement. Quand trois projets se ressemblent, on dit : "regroupez vos expertises". L'idée n'est pas que le meilleur gagne, mais qu'on gagne ensemble.
"Dès qu'un essai s'achève, un autre démarre"
Quelles stratégies de traitement sont les plus prometteuses ?
Si on fait des essais contrôlés et randomisés, c'est qu'on ne connaît pas la réponse! Partout, les chercheurs sont en quête de cibles thérapeutiques pertinentes. Les pistes explorées sont similaires : augmenter l'immunité des malades, réduire l'inflammation, affaiblir le virus, améliorer les fonctions des organes défaillants. Pour identifier au plus vite un remède efficace, l'un de nos projets phares, CORIMUNO-19, va tester l'un après l'autre différents traitements : anticorps monoclonaux, antiviraux, immunomodulateurs, anti-inflammatoires. Dès qu'un essai s'achève, un autre démarre.
Dans quel délai aura-t-on des résultats ?
Ces essais sont très courts, avec une première analyse à quatre jours puis une autre à quatorze. On a alors les premiers résultats. Pour CORIMUNO, deux molécules contre la polyarthrite rhumatoïde, le sarilumab et le tocilizumab, ont déjà été testées sur 260 malades au total. Les données sont en cours d'analyse, et nous espérons des premiers résultats d'ici deux semaines.
Et ensuite ?
Si les résultats sont encourageants, nous pourrons le donner comme traitement contrôle et le comparer à d'autres médicaments pour trouver encore mieux, toujours sur quatorze jours. On peut tabler sur des conclusions avant le début de l'été. Nous sommes aussi impatients que vous! Les chercheurs sont aussi des citoyens, angoissés à l'idée que leurs proches ou eux-mêmes tombent gravement malades. Mais jamais on n'a été aussi rapides. Il s'est passé seize jours entre l'idée de CORIMUNO et la fin de l'inclusion des patients dans l'étude. Normalement, il faut un an pour monter un tel essai.
Quelles sont vos difficultés ?
Tester les traitements exige du temps et des financements. L'AP-HP a amorcé tous les coûts pour lancer les projets prioritaires et a répondu aux appels d'offres du gouvernement. Mais celui-ci ne pourra pas tout assumer. La Fondation de l'AP-HP a besoin de dons du public et de mécènes.
Comment vivez-vous la défiance envers les chercheurs dans le débat sur la chloroquine ?
Cela montre que nous n'avons pas su expliquer qu'une évaluation fiable de l'efficacité et de la tolérance des médicaments nécessite un tirage au sort entre le traitement testé et le traitement contrôle ou un placebo, et de préférence sans que ni médecin ni patient ne sachent lequel a été prescrit. Quelle est la part d'effet du médicament ou du hasard ? Impossible à dire sans un groupe contrôle. L'éthique, c'est réussir à évaluer sans biais le rapport entre le bénéfice et le risque.
> Lire aussi - Pourquoi la chloroquine pourrait lutter contre le Covid-19 et pourquoi il faut rester très prudent
Quel est votre point de vue sur cette molécule ?
Il n'est pas question de mon sentiment mais d'avoir des résultats scientifiques fiables ! Seuls les faits comptent. À l'AP-HP, des études incluent ­l'hydroxychloroquine, comme l'essai Discovery auquel nos patients participent. Et nous en débutons bientôt un sur des centaines de soignants, Prep-Covid, pour savoir si elle prévient mieux l'infection qu'un placebo.
Un vaccin pourrait-il être disponible en 2021 ?
Tout le monde en réclame un aujourd'hui, alors que le reste du temps, certains en ont une peur irraisonnée. Il faudra de nombreux mois. Ce qui viendra dans les prochaines semaines, ce sont des tests sérologiques fiables et spécifiques. De multiples études sont en cours pour identifier les meilleurs, un enjeu crucial en vue du déconfinement. Ils permettront de connaître la proportion de gens bien immunisés, et de ceux qui ont eu la maladie sans en avoir conscience. On ne le sait pas encore vraiment.
<https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/face-au-coronavirus-lidee-nest-pas-que-le-meilleur-gagne-mais-quon-gagne-ensemble-3961315 <https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/face-au-coronavirus-lidee-nest-pas-que-le-meilleur-gagne-mais-quon-gagne-ensemble-3961315>>
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19- Positif au Covid-19 donc immunisé contre la maladie ? On vous explique pourquoi ce n'est pas si simple, France Télévisions, 12/04/20, 13:41
Ilan Caro

Les tests sérologiques, qui arrivent en France, doivent permettre de déterminer qui est immunisé. Plusieurs inconnues scientifiques subsistent, et toute la population ne pourra pas être dépistée.
C'est l'une des clés du déconfinement. Connaître la proportion de la population qui a été en contact avec le coronavirus (ayant ou non développé des symptômes) intéresse au plus haut point chercheurs et pouvoirs publics. A priori, ces personnes déjà exposées au Sars-Cov-2 sont en effet susceptibles d'avoir développé des anticorps et donc d'être immunisés contre une nouvelle infection par le même virus.
>> Coronavirus : suivez en direct toutes les informations liées à l'épidémie
Des tests sérologiques visant à vérifier la présence d'anticorps dans le sang sont en cours de validation. Toutefois, de nombreuses inconnues persistent sur l'immunité effectivement développée par le corps après une infection au Covid-19. Et ces tests, que la planète entière s'arrache, pourront difficilement être pratiqués sur l'ensemble de la population.
• Comment le corps se défend-il face à un virus ?
Lorsqu'un virus pénètre un organisme, ce dernier se défend en produisant des anticorps. Le coronavirus responsable de l'épidémie de Covid-19 n'échappe pas à la règle. Il est en outre possible que cette production d'anticorps confère à la personne infectée une immunité, qui lui évite d'être contaminée une deuxième fois. "La plupart des virus à ARN à tropisme respiratoire [comme le Sars-Cov-2] donnent naissance à une réponse immunitaire protectrice. C'est plutôt une bonne nouvelle", souligne le professeur Eric Vivier, du Centre d'immunologie de Marseille-Luminy et membre de l'Académie de médecine.
Au contact d'un virus, le corps produit d'abord des immunoglobulines M (IgM), un type d'anticorps peu efficace, mais dont la présence signale que le corps est attaqué. Dans un second temps, après plusieurs jours, le système immunitaire produit des immunoglobulines G (IgG), beaucoup plus spécifiques et efficaces pour combattre le virus. Certains de ces IgG ont un caractère neutralisant : ils empêchent l'interaction qui permet au virus d'infecter les cellules. Ces anticorps permettent in fine d'éliminer le virus et donc de guérir et rendre la personne guérie non contagieuse.
• Est-ce la même chose avec le Covid-19 ?
Concernant le coronavirus, "on voit généralement ces anticorps séro-neutralisants apparaître dans les deux à trois semaines, mais il faut parfois attendre un peu plus longtemps", explique Eric Vivier. Selon le professeur Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique sur le Covid-19, ces anticorps pourraient même n'apparaître que 28 jours après la contamination initiale, notamment chez les sujets asymptomatiques. Un test sérologique réalisé trop tôt sur un patient contaminé pourrait donc donner un résultat faussement négatif. "Un contrôle à trois semaines, voire plus, est donc indispensable", explique Johan Joly, médecin biologiste au laboratoire Biolam de Beauvais (Oise), qui propose déjà des tests sérologiques.
Autre inconnue : pendant combien de temps cette immunité peut-elle durer ? L'épidémie de Covid-19 est trop récente pour répondre avec le recul nécessaire. Les spécialistes ne peuvent donc s'appuyer que sur les durées d'immunité observées pour d'autres coronavirus, explique Frédéric Tangy, responsable de l'unité de génomique virale et vaccination à l'institut Pasteur, au Quotidien du médecin.
« Il est probable que chez tous les gens qui ont été infectés, l'immunité dure 3 à 6 mois. Si elle durait moins, ce serait exceptionnel pour un virus de ce genre. » Frédéric Tangy, Le Quotidien du médecin
Si la pandémie dure plus longtemps, on ne peut donc pas exclure des cas de recontamination. Plus inquiétant : certains patients pourtant contaminés au Covid-19 ne produiraient pas d'anticorps séro-neutralisants, selon les premiers résultats d'une étude chinoise partagée sur la plateforme MedRxiv (en anglais). Les chercheurs ont analysé le plasma sanguin de 175 malades hospitalisés en février à Shanghai, diagnostiqués Covid-19 et guéris. Parmi eux environ 30% n'avaient produit qu'un très faible taux d'anticorps neutralisants au moment de quitter l'hôpital. Dix d'entre eux présentaient même un taux inférieur au seuil de détectabilité. Des prélèvements postérieurs ont donné les mêmes résultats.
Seules des études complémentaires permettraient de savoir comment ces patients ont réussi à guérir sans l'aide de ces anticorps neutralisants, et si ces patients pourraient être exposés à un risque de réinfection, écrivent les auteurs de l'étude.
En Chine, des cas de personnes positives au Covid-19 plusieurs semaines après leur guérison ont été rapportés. En France, l'infectiologue Christian Perronne alertait fin mars, sur BFMTV : "On commence à voir des personnes guéries qui une ou deux semaines après redémarrent des symptômes." A ce stade, il est cependant impossible de savoir si ces personnes ont été contaminées une deuxième fois par le virus (ce qui signifierait qu'elles n'avaient pas développé d'immunité), ou bien si la charge virale n'avait en réalité pas été totalement éradiquée.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/positif-au-covid-19-donc-immunise-contre-la-maladie-on-vous-explique-pourquoi-ce-n-est-pas-si-simple_3908565.html <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/positif-au-covid-19-donc-immunise-contre-la-maladie-on-vous-explique-pourquoi-ce-n-est-pas-si-simple_3908565.html>>
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En images
20- Traitement du Covid-19 : pourquoi les tests sur le sang de ver marin sont suspendus, LCI, 09/04/20, 15:10 
La rédaction de LCI

Coup de frein - L'essai clinique qui prévoyait d'administrer à des patients atteints du Covid-19 une solution issue du sang d'un ver marin a été stoppé jeudi, son autorisation ayant été retirée dans l'attente d'une nouvelle évaluation, a indiqué l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
L'AP-HP avait annoncé samedi le lancement d'une solution issue du sang d'un ver marin qui avait reçu l'autorisation de l'ANSM le 27 mars et le feu vert d'un comité de protection des personnes le 3 avril. Rétropédalage ce mardi, de l'Agence du médicament (ANSM) qui a décidé de tout suspendre. 
Interrogé ce mardi sur LCI, Laurent Lantieri, chef de service de chirurgie à l'hôpital Georges-Pompidou, précise que "ce test n’a pas commencé, donc il n'y a eu aucun patient inclus, aucun problème particulier à déplorer". "L’ANSM demande des informations complémentaires sur des données qui ne sont pas publiées", précise-t-il, "je lui ai donc tout transmis ce matin." 
> Interview à voir à :
<https://www.lci.fr/sante/traitement-coronavirus-pourquoi-les-tests-sur-le-sang-de-ver-marin-sont-suspendus-2150520.html <https://www.lci.fr/sante/traitement-coronavirus-pourquoi-les-tests-sur-le-sang-de-ver-marin-sont-suspendus-2150520.html>>
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Une publication
21- « Mon héroïne, c’est toi », un livre gratuit en ligne pour aider les enfants de 6-11 ans à lutter contre le coronavirus, Le Monde Afrique, 14/04/20, 12h00
Sandrine Berthaud-Clair 

L’Organisation mondiale de la santé met à disposition un ouvrage en douze langues, pour permettre à tous les 6-11 ans de surmonter l’épreuve de la pandémie. 
Sara est une fillette d’origine africaine qui s’inquiète beaucoup depuis qu’elle est confinée à la maison pour se protéger du nouveau coronavirus. C’est tout son quotidien qui est bouleversé. D’abord, c’est quoi cet ennemi qu’on ne peut pas voir mais qui est partout ? Et comment on fait pour le combattre s’il est invisible ? Comment peut-on se rendre utile quand on a 7 ans et qu’on ne peut plus rien faire comme avant ? Plus d’école, plus de jeux avec les copains. On ne peut même plus serrer dans ses bras son papi et sa mamie pour se rassurer car on peut les contaminer.
> Lire aussi  Coronavirus en Afrique : les réponses aux 24 questions clés des lecteurs du « Monde Afrique »
« Tu dois rester à l’abri pour nous tous. Il faut que tu sois mon héroïne » : sa maman a beau lui avoir tout bien expliqué, Sara se sent impuissante. Et puis, un héros, ça a des superpouvoirs. Ça ne reste pas à la maison ! Sara ne peut même pas prévenir ses meilleurs amis du danger, alors les enfants du monde entier… C’est pas comme ça que je vais devenir une héroïne, se dit-elle en se couchant le soir, pleine de doutes, de peurs et de questions.
C’est pour répondre à tous les enfants touchés par la pandémie que le livre Mon héroïne, c’est toi a été écrit et illustré par l’auteure britannique Helen Patuck courant mars, abordant les problématiques rencontrées aussi bien en Afrique, en Asie, en Europe qu’en Amérique : modes de transmission du coronavirus, maladie du Covid-19, gestes barrières, fermeture des frontières, confinement, solitude, peur, deuil et solidarité.
>> Suite à lire et à télécharger <https://interagencystandingcommittee.org/system/files/2020-04/My%20Hero%20is%20You,%20Storybook%20for%20Children%20on%20COVID-19%20(French)_0.pdf> à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/04/14/mon-heroine-c-est-toi-un-livre-gratuit-en-ligne-pour-aider-les-enfants-a-lutter-contre-le-coronavirus_6036543_3212.html>
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
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