[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine (vendredi 7 août)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 7 Aou 08:07:14 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- La communauté scientifique s'unit pour protéger les grenouilles géantes du lac Titicaca <https://www.geo.fr/environnement/la-communaute-scientifique-sunit-pour-proteger-les-grenouilles-geantes-du-lac-titicaca-201384>, AFP, 26/07/20, 19:00
2- Cinq espèces de poissons font leur retour dans une rivière du Lot après la destruction d’un barrage <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/28/cinq-especes-de-poissons-font-leur-retour-dans-une-riviere-du-lot-apres-la-destruction-d-un-barrage_6047445_3244.html>, Le Monde, 28/07/20, 00h00
3- La population mondiale de poissons migrateurs a baissé de 76 % entre 1970 et 2016 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/28/la-population-mondiale-de-poissons-migrateurs-a-baisse-de-76-entre-1970-et-2016_6047451_3244.html>, Le Monde, 28/07/20, 05h49
4- Trois milliards d’animaux touchés par les feux de forêt en Australie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/28/trois-milliards-d-animaux-touches-par-les-feux-de-foret-en-australie_6047497_3244.html>, Le Monde avec AFP, 28/07/20, 11h59
5- Thaïlande : le nombre de tigres remonte très lentement mais le félin reste menacé <https://www.geo.fr/environnement/thailande-le-nombre-de-tigres-remonte-tres-lentement-mais-le-felin-reste-menace-201411>, AFP, 29/07/20, 12:00
6- Naissance exceptionnelle de hiboux grands-ducs à la Citadelle de Besançon <https://www.geo.fr/environnement/naissance-exceptionnelle-de-hiboux-grands-ducs-a-la-citadelle-de-besancon-201417>, AFP, 29/07/20, 20:00
7- Une exposition dans les Vosges pour changer de regard sur la faune <https://www.geo.fr/environnement/une-exposition-dans-les-vosges-pour-changer-de-regard-sur-la-faune-201441>, AFP, 31/07/20, 12:00
8- En Bavière, des cigognes empêchent la bière de couler <https://www.geo.fr/environnement/en-baviere-des-cigognes-empechent-la-biere-de-couler-201453>, AFP, 31/07/20, 17:00
9- Naissance d'un singe cercopithèque de l'Hoest au zoo de Mulhouse <https://information.tv5monde.com/info/naissance-d-un-singe-cercopitheque-de-l-hoest-au-zoo-de-mulhouse-369489>, AFP, 01/08/20, 18:00
10- A l’Office français de la biodiversité, « des pressions inacceptables » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/03/a-l-office-francais-de-la-biodiversite-des-pressions-inacceptables_6048012_3244.html>, Le Monde, 03/08/20, 10h00
11- La politique de protection du panda n’a pas profité aux autres espèces <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/03/la-politique-de-protection-du-panda-n-a-pas-profite-aux-autres-especes_6048040_3244.html>, Le Monde, 03/08/20, 17h21
12- [Vive la biodiversité] Cette nature qui nous fait du bien à la tête et au corps <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/vive-la-biodiversite-cette-nature-qui-nous-fait-du-bien-148820.html>, Novethic, 03/08/20
13- Reportage. Dans l’Hérault, la clinique qui soigne martinets, hérissons et faucons, et éduque les humains <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/05/dans-l-herault-la-clinique-qui-soigne-martinets-herissons-et-faucons-et-eduque-les-humains_6048150_3244.html>, Le Monde, 05/08/20, 05h32
14- Allemagne : une loi réduisant la pollution lumineuse pour sauver les insectes <https://information.tv5monde.com/info/allemagne-une-loi-reduisant-la-pollution-lumineuse-pour-sauver-les-insectes-369956>, AFP, 05/08/20, 19:00
15- Les herbivores sont plus menacés d’extinction que les carnivores et omnivores <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/05/les-herbivores-sont-davantage-menaces-d-extinction-que-les-carnivores-et-omnivores_6048238_3244.html>, Le Monde, maj le 06/08/20 à 06h51
16- Niger : une girafe de 25 ans meurt dans des inondations, une trentaine sauvées <https://information.tv5monde.com/info/niger-une-girafe-de-25-ans-meurt-dans-des-inondations-une-trentaine-sauvees-370044>, AFP, 06/08/20, 14:00
17- Les castors de retour pour de bon dans une rivière anglaise <https://information.tv5monde.com/info/les-castors-de-retour-pour-de-bon-dans-une-riviere-anglaise-370058>, AFP, 06/08/20, 16:00
En images
18- Au Sénégal, des habitants sauvent les tortues <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/senegal/senegal-ils-sauvent-les-tortues_4058939.html>, France 2, journal de 20h, le 28/07/20
19- Brésil : quand les baleines font la parade <https://www.francetvinfo.fr/monde/bresil/bresil-quand-les-baleines-font-la-parade_4062875.html>, France 2, journal de 20h, 31/07/20
Une publication
20- Mon cœur contre la terre <https://www.eyrolles.com/Litterature/Livre/mon-coeur-contre-la-terre-9782212570496/>, Eric de Kermel, Editions Eyrolles, 16/05/19

Bien à vous,
Florence

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ÉTUDES DU JOUR : — Une vaste étude, coproduite par 15 organisations mondiales, s’est penchée sur les effets que produisent la perte d’habitat, la pollution ou encore la surpêche des poissons migrateurs et révèle qu'entre 1970 et 2016, leur population a diminué de 76 % à l’échelle mondiale, soit un déclin de 3 % par an. (cf. item 3 & suite)
— Près de 3 milliards d'animaux ont été tués ou déplacés par les feux de forêts sans précédent qui ont ravagé l'Australie en 2019 et 2020, selon une étude qui parle d'une "des pires catastrophes de l'histoire moderne pour la faune ». (cf. item 4 & suite)
— Une étude révèle que les mammifères, oiseaux et reptiles dont le régime alimentaire repose essentiellement sur les végétaux présentent un risque accru d’extinction. (cf. item 15 & suite)
INITIATIVES DU JOUR : — La commune de Bagnac-sur-Célé (Lot) a rétabli la libre circulation des eaux sur le Célé en 2018, dans le cadre d’un plan de restauration de la continuité écologique permettant le retours de 5 espèces de poissons. (cf. item 2). 
— Un hôpital pour la faune sauvage, monté par des bénévoles au sud des Cévennes, accueille chaque année un nombre croissant d’animaux, dont beaucoup sont blessés par des activités humaines. (cf. item 13)
— Le gouvernement allemand va présenter une loi visant à restreindre la pollution lumineuse et limiter l'utilisation de pesticides dans le but de préserver les insectes, pilier des écosystèmes. (cf. item 14)
— Au Sénégal des habitants ont décidé de défendre les tortues, longtemps braconnées pour leur chair. (cf. item 18)
PRESSION DU JOUR : Des agents de l’Office français de la biodiversité sont parfois confrontés à une contestation virulente lors de contrôles ou dans les parcs. Le Syndicat national de l’environnement a recensé une dizaine d’incidents depuis début 2019. (cf. item 10)
IMPACT DU JOUR : Les études le prouvent, la nature a un effet direct sur notre santé physique et mentale. (cf. item 12)
ÉMERVEILLEMENT  DU JOUR : Au large de Baya, au Brésil, un spectacle merveilleux a lieu : un ballet de baleine. Avec la baisse temporaire du trafic maritime, les mammifères marins ont repris leur droit. (cf. item 19)
BILAN DU JOUR : 
CHIFFRES DU JOUR :  
DRAME DU JOUR : 
INITIATIVE DU JOUR : 
ÉTUDE DU JOUR : 
ÉCO-RESPONSABILITÉ DU JOUR : 
RARETÉ DU JOUR : 
CRUAUTÉ DU JOUR : 
FÉÉRIE DU JOUR : 
SCÈNE DU JOUR : 
SMILEY DU JOUR : 
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>______________________________________________________________________________________________________________________
1- La communauté scientifique s'unit pour protéger les grenouilles géantes du lac Titicaca, AFP, 26/07/20, 19:00

Plusieurs institutions scientifiques vont unir leurs forces pour protéger la grenouille géante du lac Titicaca, en voie de disparition, a annoncé dimanche le Musée d'histoire naturelle de la Bolivie.
"Dans un effort coordonné, une équipe internationale a été formée pour protéger et mieux connaître l'emblématique grenouille géante du lac Titicaca et lui assurer un avenir à long terme", a-t-il expliqué dans un communiqué.
Le Musée d'histoire naturelle Alcide d'Orbigny (Bolivie), l'université Cayetano Heredia (Pérou), le Zoo de Denver (Etats-Unis), l'ONG NaturalWay Pérou et le Musée zoologique et l'Université pontificale catholique d'Equateur se sont associés dans cette démarche, qui bénéficie du soutien des Nations unies et du Fonds pour l'environnement mondial (FEM).
La grenouille géante du lac Titicaca, parfois surnommée grenouille scrotum en raison des nombreux replis de sa peau verte tachetée, est l'un des plus grands crapauds du monde. Au début des années 1970, l'océanographe français Jacques-Yves Cousteau a mesuré des spécimens longs de 50 cm, pattes arrière tendues.
Elle est hautement convoitée pour ses supposées propriétés aphrodisiaques et souffre aussi de la pollution du lac, situé à 3.800 m au-dessus du niveau de la mer à la frontière entre la Bolivie et le Pérou.
<https://www.geo.fr/environnement/la-communaute-scientifique-sunit-pour-proteger-les-grenouilles-geantes-du-lac-titicaca-201384 <https://www.geo.fr/environnement/la-communaute-scientifique-sunit-pour-proteger-les-grenouilles-geantes-du-lac-titicaca-201384>>
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2- Cinq espèces de poissons font leur retour dans une rivière du Lot après la destruction d’un barrage, Le Monde, 28/07/20, 00h00
Emilie Echaroux 

La commune de Bagnac-sur-Célé a rétabli la libre circulation des eaux sur le Célé en 2018, dans le cadre d’un plan de restauration de la continuité écologique. 
La truite fario et le toxostome sont de retour dans les eaux du Célé. Cette rivière qui parcourt les départements du Cantal et du Lot était traversée depuis 1902 par le petit barrage de Larive dans la commune de Bagnac-sur-Célé (Lot). Ce barrage a finalement été démoli à l’automne 2018 dans le cadre du plan de restauration de la continuité écologique des cours d’eau lancé par le ministère de l’écologie en 2009. Des échantillonnages piscicoles ont été réalisés par l’Office français de la biodiversité (OFB) avant et après la démolition de ce barrage. Conclusion de son expertise publiée en juin 2020 : cinq espèces supplémentaires peuplent la rivière et deux ont disparu, pour un total de onze espèces pêchées après travaux, parmi lesquelles le barbeau fluviatile, la chevaine, le gardon, le goujon, la lamproie de planer et le vairon.
Des résultats qui indiquent la bonne capacité du milieu naturel à revenir à un état dit originel. « A Bagnac-sur-Célé, on retrouve enfin une rivière vivante », résume Vincent Jarno, chef de service départemental du Lot de l’OFB. Un constat que corrobore Fausto Araqué, ancien maire de cette commune d’Occitanie (2001-2020), désormais premier adjoint au maire. « La qualité de l’eau s’est nettement améliorée et on a une biodiversité plus importante qu’auparavant », se réjouit-il. La continuité écologique a également facilité la pratique de la pêche, selon lui. « Les habitants de Maurs, une commune située juste au-dessus de la nôtre, ne sont plus obligés de venir vers chez nous pour pêcher. Désormais, il y a des poissons bien plus en amont », explique-t-il.
> Lire aussi  Une espèce de poissons d’eau douce sur cinq menacée en France
Le barrage de Larive, présent sur toute la largeur de la rivière et créant une chute d’eau de 2 mètres, avait été construit pour alimenter un moulin. Mais il empêchait le passage des poissons et bloquait le transport des sédiments (sables, graviers…) dans le cours d’eau. « La fragmentation des milieux aquatiques impacte fortement la biodiversité. Elle fait partie des facteurs principaux de son érosion, avec la pollution, l’exploitation des ressources et le changement climatique », explique Vincent Jarno. Selon le responsable de l’OFB, la restauration de la continuité écologique est nécessaire pour l’accomplissement du cycle biologique des poissons (reproduction, alimentation, migration…). La truite fario, par exemple, naît dans les zones de source sur les affluents des rivières. Elle se déplace ensuite vers l’aval pour croître et revient sur la zone de source pour se reproduire. Son parcours étant entravé par le barrage de Larive, cette espèce avait disparu des eaux du Célé jusqu’à aujourd’hui.
Continuité écologique
Au contraire, le rotengle, une espèce qui affectionne les eaux stagnantes, a quitté la rivière. Le barrage permettait de réfréner la force des courants, faisant du Célé un lieu de choix pour cette espèce de poisson. « L’objectif est que les espèces qui sont naturellement présentes sur ces cours d’eau puissent retrouver leur habitat », précise M. Jarno.
La destruction du barrage de Larive s’inscrit dans le cadre d’une politique globale sur l’eau engagée dans les années 2000 en Europe, puis en France. La directive-cadre sur l’eau (DCE), adoptée par la Commission européenne en 2000, sert de texte de référence quant au suivi et à l’amélioration de la qualité de l’eau. La directive impose notamment un objectif de non-dégradation des eaux et d’atteinte du « bon état » des cours d’eau. La loi de 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques, quant à elle, introduit la notion de continuité écologique, impliquant entre autres l’interdiction d’implanter certains ouvrages sur les rivières de France. En 2009, le plan de restauration de la continuité écologique des cours d’eau stipule que doivent être aménagés ou effacés les obstacles les plus problématiques pour la migration des poissons.
S’est ensuivie une politique de destruction et d’aménagement des ouvrages qui entravent la libre circulation de l’eau, parmi les 60 000 recensés en France en 2010 par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema, intégrée à l’OFB après sa dissolution en 2016). « Sur le bassin du Célé, il y a plus de deux cent soixante ouvrages qui ont été démantelés depuis 2010 », calcule M. Jarno. A Bagnac-sur-Célé, le propriétaire du barrage avait été appelé par l’Agence de l’eau à détruire ou à mettre aux normes l’infrastructure en intégrant une passe à poissons afin de favoriser la libre circulation de la faune. C’est finalement la première option qui a été retenue. « Au départ, on était réticents. Mais, une fois la démolition terminée, on était content d’avoir une rivière plus vivante », se souvient l’ancien maire, Fausto Araqué.
« Systématisation des destructions d’ouvrages »
A l’échelle nationale, ce sont à peu près six cents ouvrages qui sont mis en conformité chaque année. Des chantiers que Charles-François Champetier, président de l’association Hydrauxois, qui défend ce patrimoine, dénonce. « On fait face à une écologie autoritaire et très bureaucratique. Il y a une vraie systématisation des destructions d’ouvrages. Pourtant, quand on est sur des questions d’environnement et de cadre de vie, c’est là qu’il faut discuter et réfléchir avec les gens », souligne-t-il, regrettant un manque de démocratie et de concertation.
L’ancien maire de Bagnac-sur-Célé le déplore aussi. « Le propriétaire du barrage n’avait pas vraiment le choix. La construction d’une passe à poissons était trop chère pour lui, alors que la démolition de la chaussée était prise en charge par l’Agence de l’eau », explique-t-il. Vincent Jarno, quant à lui, relativise : « Les effacements d’ouvrages sont minoritaires par rapport aux ouvrages aménagés. En plus, les propriétaires donnent toujours leur accord », explique-t-il.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/28/cinq-especes-de-poissons-font-leur-retour-dans-une-riviere-du-lot-apres-la-destruction-d-un-barrage_6047445_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/28/cinq-especes-de-poissons-font-leur-retour-dans-une-riviere-du-lot-apres-la-destruction-d-un-barrage_6047445_3244.html>>
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3- La population mondiale de poissons migrateurs a baissé de 76 % entre 1970 et 2016, Le Monde, 28/07/20, 05h49
Emilie Echaroux 

Une vaste étude, coproduite par quinze organisations mondiales, s’est penchée sur les effets que produisent la perte d’habitat, la pollution ou encore la surpêche sur ces populations. 
C’est une première. Aucun rapport mondial ne s’était intéressé de manière aussi complète au statut des poissons migrateurs. Quinze organisations, dont la World Fish Migration Foundation, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), WWF et la Société zoologique de Londres (ZSL), se sont regroupées pour alerter sur les impacts négatifs qu’ont les activités anthropiques sur ces populations. Dans un rapport conjoint, publié mardi 28 juillet, elles font le constat d’un fort déclin du nombre de poissons migrateurs dans le monde, ces espèces qui évoluent des eaux douces aux eaux salées et vice-versa, ou seulement en eau douce d’un bout à l’autre d’un cours d’eau.
Le rapport révèle que, entre 1970 et 2016, la population de poissons migrateurs a baissé de 76 %, soit un déclin de 3 % par an. « C’est une réelle préoccupation pour nous, mais aussi pour les millions de personnes qui dépendent du poisson, notamment pour se nourrir », s’alarme Herman Wanningen, fondateur de la World Fish Migration Foundation. Cette situation inquiète les scientifiques à l’origine de l’étude. D’autant plus que le manque de données dans certaines régions induit une sous-estimation du vrai déclin des populations de poissons migrateurs. « On pense que les poissons migrateurs courent un danger encore plus grand, car beaucoup d’informations manquent dans les régions tropicales (Amérique du Sud, Afrique, Asie et Océanie) », explique Stefanie Deinet, chercheuse à la ZSL et auteure principale du rapport.
> Lire aussi  Une espèce de poissons d’eau douce sur cinq menacée en France
Les menaces qui pèsent sur les poissons migrateurs, détaillées au fil de ce rapport, seraient plus nombreuses que celles qui touchent les autres groupes de poissons. « Comme ce sont des poissons qui évoluent dans différents milieux, c’est double peine pour eux. Ils cumulent à la fois les menaces en eau douce et en milieu marin », explique Florian Kirchner, chargé de programme « espèces » au sein du comité français de l’UICN. Le rapport affirme que la dégradation, l’altération et la perte d’habitat représentent environ la moitié des menaces pesant sur les poissons migrateurs, tandis que la surexploitation en représente un tiers. Chaque année, ce sont près de 180 millions de tonnes de poissons qui sont produites. « La surpêche touche massivement les populations piscicoles marines. Mais, dans certaines rivières, des poissons ont été pêchés à tel point qu’ils ont disparu, à l’instar de l’anguille européenne », explique M. Kirchner.
Restaurer la libre circulation des cours d’eau
D’autres facteurs menacent ces espèces et leur écosystème, selon Bénédicte Valadou, chef de projet « Outre-mer et espèces amphihalines » au sein de l’Office français de la biodiversité (OFB). « Parmi eux on retrouve la pêche récréative, le braconnage, les pressions chimiques que peuvent entraîner les pesticides qui se retrouvent dans les cours d’eau ou encore les pollutions agricoles », explique-t-elle. L’Allotoca maculata, par exemple, est à la fois menacée par la fragmentation de son territoire et par les pollutions agricoles environnantes. Cette espèce endémique du lac de Magdalena, au Mexique, dans l’Etat de Jalisco, mesurant en moyenne 27 millimètres et reconnaissable à la tache noire à la base de ses nageoires, est en danger critique d’extinction. « Il n’en reste plus que 150 aujourd’hui. Elles vivent dans un réservoir à côté d’une exploitation agricole qui pollue les eaux dans lesquelles elles évoluent », explique William Darwall, chef de l’unité de la biodiversité des eaux douces au sein de l’UICN.
Parmi les 247 espèces étudiées dans le cadre de ce rapport, plus de la moitié (56 %) sont en déclin, tandis que 43 % ont vu leur population augmenter – c’est le cas par exemple de la truite fardée, qui a repeuplé les eaux du parc de Yellowstone, aux Etats-Unis, après la mise en place d’une gestion spécifique. La majorité des tendances établies par le rapport se situe aux extrêmes. Par exemple, les populations qui sont affectées par des menaces tout au long de leur route migratoire affichent un déclin moyen de 94 %. C’est le cas de l’esturgeon, dont la population a diminué de 91 % en moyenne entre 1970 et 2016. Comme les esturgeons sont anadromes, c’est-à-dire qu’ils fraient en amont et se nourrissent dans les deltas fluviaux, ils sont vulnérables à toute modification du débit fluvial. La construction de barrages peut, en ce sens, bloquer leur route migratoire vers les frayères et les aires d’alimentation. Cette espèce est donc particulièrement menacée par le million de barrages qui traversent les cours d’eau européens.
> Lire aussi  Les exportations de poissons pèsent plus que la viande, le tabac, le riz et le sucre réunis
C’est d’ailleurs en Europe que le déclin des populations de poissons migrateurs est le plus important. Entre 1970 et 2016, elles ont chuté de 96 %. Un constat que William Darwall explique par le nombre « effrayant » d’ouvrages présents sur les cours d’eau en Europe. « Les rivières sont comme les artères du cœur de notre planète. Mettre des barrières sur ces rivières, c’est empêcher le sang de pulser et, dans le cas des rivières, c’est empêcher la bonne circulation des eaux. En quelque sorte, mettre des obstacles sur les cours d’eau, c’est tuer la Terre », métaphorise-t-il. Ces barrages constituent également un obstacle à l’accomplissement du cycle biologique des espèces migratrices, selon Florian Kirchner. « Les poissons migrateurs ont besoin de se déplacer notamment pour se nourrir et se reproduire. Si leur traversée est entravée, ils ne peuvent tout simplement pas accomplir leur cycle de vie », explique-t-il. C’est pourquoi le rapport insiste sur la nécessité de restaurer la libre circulation des cours d’eau, en assurant que 15 % des barrages en Europe sont obsolètes.
Des étendards de la biodiversité
En comparaison avec l’Europe, le déclin des populations de poissons migrateurs est bien plus faible en Amérique du Nord (– 28 %). Selon le rapport, cette tendance résulte d’une gestion renforcée des poissons migrateurs. Celle-ci peut prendre différentes formes : législations encadrant les pêches, restauration des habitats, suppression des barrages, mise en place de sanctuaires de conservation ou encore protection juridique. « Nous constatons qu’il y a une bonne réglementation de la pêche aux Etats-Unis. Cela participe à protéger les poissons migrateurs », explique Herman Wanningen. Les populations d’espèces de poissons migrateurs qui ont fait l’objet d’une forme de gestion ont ainsi moins diminué (– 54 %) que celles qui n’ont pas été gérées (– 87 %).
Face à ce constat, les auteurs du rapport encouragent les Etats à mieux protégerles populations de poissons migrateurs sur leur territoire. « A l’échelle politique, il faut supprimer les barrages obsolètes et trouver un mode de production d’énergie plus équilibré », déclare Herman Wanningen, préférant que soient construits des moulins à vent plutôt que de nouveaux barrages hydroélectriques. Au sein de l’OFB, Bénédicte Valadou ajoute que la prise de conscience doit se faire à tous les niveaux. « Une espèce ne sera vraiment protégée qu’à partir du moment où tout le monde prendra conscience que les poissons migrateurs sont les garants de la continuité écologique. Ce sont des étendards de la biodiversité. Si on arrive à sauver les migrateurs, on sauvera beaucoup de choses », explique-t-elle.
> Lire aussi  Derrière le label MSC, qui garantit des pratiques durables, peu de pêche artisanale
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/28/la-population-mondiale-de-poissons-migrateurs-a-baisse-de-76-entre-1970-et-2016_6047451_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/28/la-population-mondiale-de-poissons-migrateurs-a-baisse-de-76-entre-1970-et-2016_6047451_3244.html>>
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4- Trois milliards d’animaux touchés par les feux de forêt en Australie, Le Monde avec AFP, 28/07/20, 11h59

Selon un rapport, 2,46 milliards de reptiles, 180 millions d’oiseaux, 143 millions de mammifères et 51 millions de batraciens ont été affectés par les incendies de 2019-2020. 
L’une « des pires catastrophes de l’histoire moderne pour la faune ». C’est ainsi qu’un rapport publié mardi 28 juillet qualifie les feux de forêt sans précédent qui ont dévasté l’Australie en 2019 et 2020. Il révèle que ces événements ont provoqué la mort ou la migration de près de trois milliards d’animaux.
Cette étude, menée par plusieurs universités australiennes, ne donne pas le nombre d’animaux tués, mais estime que 2,46 milliards de reptiles, 180 millions d’oiseaux, 143 millions de mammifères et 51 millions de batraciens ont été affectés par cette crise.
> Lire aussi  Incendies en Australie : comment a-t-on calculé le nombre d’animaux morts ?
Les perspectives pour ceux qui ont échappé aux flammes « ne sont probablement pas terribles » en raison d’un manque de nourriture, d’abri et de protection face à leurs prédateurs, a par ailleurs estimé Chris Dickman, professeur à l’université de Sydney, qui a coordonné l’étude.
Des feux particulièrement virulents
Une précédente étude, en janvier, avait estimé à un milliard le nombre d’animaux tués dans les zones les plus sinistrées des Etats du Victoria et de Nouvelle-Galles du Sud. Le rapport rendu public mardi est le premier qui prenne en compte l’ensemble des zones qui ont brûlé en Australie, selon Lily van Eeden, de l’université de Sydney.
Dermot O’Gorman, directeur général de la branche australienne du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui a commandé le rapport, a ainsi commenté :
« Il est difficile de penser à d’autres événements, ailleurs dans le monde, de mémoire d’homme, qui aient tué ou déplacé autant d’animaux. C’est une des pires catastrophes de l’histoire moderne pour la faune. »
Le sort des koalas avait particulièrement ému l’opinion, mais une enquête du gouvernement a récemment cité 100 autres plantes et espèces animales endémiques menacées qui ont perdu plus de la moitié de leur habitat dans les flammes.
Les feux, qui reviennent chaque année en Australie à la fin de l’hiver austral, ont été particulièrement virulents pendant plusieurs mois en 2019-2020 : ils ont détruit 115 000 kilomètres carrés, une zone trois fois plus grande que les Pays-Bas, et fait 30 morts.
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Au moins 5 000 koalas victimes des incendies
Les images de koalas assoiffés, pris au piège des feux de forêts en Australie, avaient fait le tour du monde. Selon une étude du groupe de recherche Biolink pour le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), publiée mercredi 4 mars, ce sont au minimum près de 5 000 marsupiaux, soit 12 % de la population, qui a péri entre le 1er octobre 2019 et le 10 janvier en Nouvelle-Galles du Sud. Sur trois générations, près de 66 % de la population de koalas a disparu, affirme aussi le rapport : le changement climatique et les feux de brousse constituent « une menace d’extinction immédiate, permanente et importante » pour les koalas de cet Etat australien. L’IFAW préconise que ces animaux, aujourd’hui classés comme espèce vulnérable, soient « placés d’urgence sur la liste des espèces menacées ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/28/trois-milliards-d-animaux-touches-par-les-feux-de-foret-en-australie_6047497_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/28/trois-milliards-d-animaux-touches-par-les-feux-de-foret-en-australie_6047497_3244.html>>
En savoir plus : 
> New WWF report : 3 billion animals impacted by Australia’s bushfire crisis <https://www.wwf.org.au/news/news/2020/3-billion-animals-impacted-by-australia-bushfire-crisis#gs.bdb35n>, 28/07/20
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5- Thaïlande : le nombre de tigres remonte très lentement mais le félin reste menacé, AFP, 29/07/20, 12:00

La population de tigres sauvages en Thaïlande remonte lentement, mais l'espèce reste toujours très menacée, ont relevé mercredi des associations de protection à l'occasion de la journée mondiale du grand félin. Déforestation, braconnage : il reste moins de 4.000 tigres sauvages dans le monde, contre 100.000 il y a cent ans. 
Mais de récentes vidéos filmées dans des forêts de l'ouest de la Thaïlande redonnent un peu d'espoir.
Plusieurs individus, jusqu'ici jamais recensés, ont été repérés dans ces jungles épaisses, d'après ces images diffusées par plusieurs groupes de défense.
"Le nombre de tigres commence à remonter" dans le pays", s'est réjoui John Goodrich de l'ONG Panthera.
"La Thaïlande a intensifié ses efforts de conservation au cours de la dernière décennie et on pense maintenant qu'elle abrite jusqu'à 200 tigres", a-t-il ajouté. 
Les gardes forestiers vont surveiller si ces félins s'installent sur le long terme dans cette zone. 
S'ils retournent dans les forêts, cela signifie que l'écosystème se rétablit, ce qui est bon pour toute la faune", a relevé Eileen Larney, représentante de la société zoologique de Londres pour la Thaïlande.
Ce succès est en partie dû aux nouvelles technologies utilisées pour lutter contre le braconnage.
Des algorithmes d’intelligence artificielle et de reconnaissance de formes sont insérés dans les caméras et permettent d'identifier les potentiels chasseurs et d'alerter la police locale avant qu'ils ne tuent un animal.
Mais l'avenir des grands félins est encore très précaire.
Ils sont particulièrement menacés en Asie du Sud-Est où ils sont braconnés pour leur peau et des parties de leur corps aux prétendues vertus médicinales, vendus en Chine et au Vietnam.
Leur population a été entièrement décimée au Cambodge, Laos et Vietnam. Et il ne reste que 23 individus à l'état sauvage en Birmanie.
"L'accent doit être mis sur cette région, où les tigres sont les plus en difficulté", a souligné John Goodrich. "Si vous n'avez pas le soutien du gouvernement, cela ne fonctionne pas", a-t-il souligné.
<https://www.geo.fr/environnement/thailande-le-nombre-de-tigres-remonte-tres-lentement-mais-le-felin-reste-menace-201411 <https://www.geo.fr/environnement/thailande-le-nombre-de-tigres-remonte-tres-lentement-mais-le-felin-reste-menace-201411>>
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6- Naissance exceptionnelle de hiboux grands-ducs à la Citadelle de Besançon, AFP, 29/07/20, 20:00

Plusieurs petits hiboux grands-ducs sont nés en liberté aux abords de la Citadelle de Besançon, alors que cette espèce vulnérable avait disparu des montagnes jurassiennes au milieu du XXe siècle, a-t-on appris mercredi auprès de l'établissement.
Des naturalistes bisontins ont détecté la reproduction d'un couple de hiboux grands-ducs en mai aux abords de la Citadelle de Vauban, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, lors de prospections ornithologiques, a précisé la direction du site qui abrite notamment un zoo.
Les équipes de la Citadelle suivent désormais la famille qui se fait plus discrète en ce mois de juillet. Les jeunes devraient s’émanciper et quitter le site à partir de septembre.
"Il va falloir tenir compte à l’avenir de la tranquillité de ces nouveaux habitants en rendant compatible l’activité du site et la présence de ce rapace de près d’1,80 m d’envergure !", souligne dans un communiqué la direction de la Citadelle, premier site historique et culturel du centre-est de la France avec environ 270.000 visiteurs par an.
Avec ses gros yeux rouge-orangé, ses longues aigrettes et son plumage brun, le plus grand des rapaces nocturnes d'Europe (75 cm) a disparu des montagnes jurassiennes au milieu du XXe siècle, principalement victime de destructions directes, de tirs et d’empoisonnements.
Selon les responsables de la Citadelle, le grand-duc est revenu dans la région "suite à des relâchés en Suisse et en Allemagne et à la protection légale en France de tous les rapaces nocturnes en 1972".
Il habite généralement les falaises. A l’abri d’une crevasse, d’une excavation ou d’un simple renfoncement. La femelle pond généralement de deux à quatre œufs en mars et les parents s’alimentent dans un rayon de 3 km autour du nid.
Cette espèce, qui reste menacée principalement par des collisions contre les câbles électriques aériens, est classée aujourd’hui vulnérable sur la Liste Rouge des oiseaux nicheurs de Franche-Comté.
<https://www.geo.fr/environnement/naissance-exceptionnelle-de-hiboux-grands-ducs-a-la-citadelle-de-besancon-201417 <https://www.geo.fr/environnement/naissance-exceptionnelle-de-hiboux-grands-ducs-a-la-citadelle-de-besancon-201417>>
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7- Une exposition dans les Vosges pour changer de regard sur la faune, AFP, 31/07/20, 12:00
Murielle Kasprzak

Une hermine jouant dans la neige, l'oreille d'un lynx derrière une branche, un ours dressé entre les arbres : les Sentiers de la photographie, dans les Vosges, proposent une centaine de clichés à ciel ouvert pour changer le regard du public sur la faune de nos contrées.
En 105 images grand format - de 80X120 cm à 120X180 cm - sur un sentier de trois kilomètres qui chemine parmi des plantes aromatiques et médicinales puis s'enfonce dans la forêt, les visiteurs partent à la découverte des petits et grands carnivores qui peuplent campagne, forêts ou montagnes.
"On a voulu se recentrer sur nos contrées avec des animaux connus du grand public, mais qui restent invisibles" en raison de leur mode de vie, explique Yann Godé, l'un des vice-présidents de l'association qui organise jusqu'en novembre la 5e édition des Sentiers de la photographie au Haut-du-Tôt, hameau perché à 827 m d'altitude sur la commune de Sapois.
"Parmi ces petits carnivores, on a par exemple la genette, qui se domestique comme un chat, très prisée des seigneurs au Moyen-Âge", mais que l'on croise désormais très rarement, la loutre, la martre des pins, le putois d'Europe ou le chien viverin.
La première section, intitulée "De l'ours à la belette", offre "un panorama exhaustif de la faune française" avec les photos des 40 carnivores identifiés comme autochtones par l'Office français de la biodiversité.
Les trois parties suivantes sont consacrées au loup, au lynx et à l'ours. Trois photographes - Corentin Esmieu, Neil Villard et Jacques Ioset - ont réalisé un travail patient d'approche et de dissimulation pour mieux capter le quotidien des trois prédateurs.
- Concurrence avec l'homme -
L'exposition, qui s'adresse aussi bien aux familles qu'aux amateurs de photographies animalières, se veut aussi pédagogique en sensibilisant le public aux bêtes parfois considérées comme nuisibles et qui peuvent être menacées par l'activité humaine. 
"Ce sont des animaux qui sont là depuis au moins 30.000 ans, mais une autre espèce appelée sapiens sapiens ne supporte pas la concurrence. La proximité entre une espèce prédatrice forte comme l'homme et des grands prédateurs naturels comme le loup ou le lynx a toujours posé problème", regrette Yann Godé.
"C'est vrai aussi pour les petites espèces comme la fouine et le blaireau, qui ne fait pas grand mal, sauf retourner les terrains, ce qui dérange les agriculteurs. Voir comment ils sont zigouillés, c'est honteux !", s'indigne-t-il.
Un focus est réservé au renard, en partenariat avec le collectif Renard Grand Est, qui regroupe 70 associations de protection de la nature. Après une série de clichés montrant des renards à l'affût, jouant à deux sur des ballots de paille ou cinq renardeaux fixant l'objectif, des panneaux reviennent sur les idées reçues qui collent à la peau de l'animal aux poils roux, considéré comme nuisible dans de nombreux départements. 
"Se faire embarquer une poule, c'est désagréable, mais de là à faire une extinction de masse sur le renard, il y a un gouffre", peste encore Yann Godé, qui revendique "le côté militant" de l'exposition. 
Depuis 2016, Yann Godé, Vincent Munier, photographe animalier, et le couple Grandemange, qui exploite des jardins de plantes aromatiques et médicinale, organisent chaque été avec les Sentiers de la photographie des expositions thématiques sur "la nature et les rapports que l'homme peut entretenir avec le milieu naturel", explique M. Godé.
L'objectif est de "proposer au plus grand nombre des photos connues seulement des amateurs de photos animalières", poursuit-il, rappelant que le circuit, dont l'entrée est libre, peut s'emprunter de jour comme de nuit "à la lampe frontale".
D'après les estimations, la fréquentation a bondi de 10.000 personnes la première année à 55.000 personnes en 2018. Pour la 5e édition, "vu l'affluence, on sera aux alentours de 50.000 personnes", espère M. Godé.
La partie "De l'ours à la belette" sera exposée ailleurs en France à partir de l'automne, notamment au festival international de la photo animalière et de nature en novembre à Montier-en-Der (Haute-Marne).
<https://www.geo.fr/environnement/une-exposition-dans-les-vosges-pour-changer-de-regard-sur-la-faune-201441 <https://www.geo.fr/environnement/une-exposition-dans-les-vosges-pour-changer-de-regard-sur-la-faune-201441>>
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8- En Bavière, des cigognes empêchent la bière de couler, AFP, 31/07/20, 17:00

Une brasserie bavaroise a dû suspendre sa production de bière après qu'une famille de cigognes blanches eut choisi sa cheminée pour installer son nid, en plein confinement pour cause de nouveau coronavirus.
Ces grands oiseaux migrateurs, espèce protégée en Allemagne, sont arrivés par dizaines au tout début du printemps dans le village de Ühlfeld, au coeur du nord rural de la Bavière. 
Deux d'entre eux se sont posés alors sur sa cheminée, raconte à l'AFP le brasseur Christian Zwanzger.
"Nous en avons déjà eu l'an passé (sur le toit de la brasserie), et les jeunes cigognes, quand elles reviennent, retournent souvent au même endroit", explique-t-il.
Qu'à cela ne tienne, le Bavarois à la barbe blonde a attendu que le nid soit construit pour ensuite le surélever sur une plateforme, une solution délicate mais déjà éprouvée, qui permet aux cigognes de fonder leur famille en toute sécurité et au brasseur de continuer à produire l'esprit tranquille.
Mais quand le nid a été terminé, "nous étions en plein confinement", se souvient-il. "Aucune main d'œuvre n'était disponible, et nous aurions eu besoin d'un appareil spécial pour surélever. Ce n'était alors pas possible".
Ensuite, à la naissance des petits, plus question de toucher au nid. Maintenant qu'ils commencent à voler, un artisan doit venir la semaine prochaine pour enfin le surélever.
Il est temps : les stocks sont au plus bas et même si la production reprend dans les jours à venir, il faudra attendre cinq à six semaines avant que la nouvelle bière soit prête.
Malgré le manque à gagner, le brasseur n'est pas amer. Les habitants du village ont appris à vivre avec ces oiseaux échassiers, qui font parti du décor avec leurs silhouettes élancées perchées sur les toits et leurs claquements de becs caractéristiques.
"Les cigognes adorent venir chez nous. Ici à Ühlfeld, nous avons environ 35 nids", dit-il fièrement.
<https://www.geo.fr/environnement/en-baviere-des-cigognes-empechent-la-biere-de-couler-201453 <https://www.geo.fr/environnement/en-baviere-des-cigognes-empechent-la-biere-de-couler-201453>>
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9- Naissance d'un singe cercopithèque de l'Hoest au zoo de Mulhouse, AFP, 01/08/20, 18:00

Un bébé cercopithèque de l'Hoest, une espèce protégée de singes africains, est né au zoo de Mulhouse (Haut-Rhin) le 21 juillet, a annoncé samedi l'établissement.
Reconnaissable à sa belle barbe blanche contrastant avec son pelage noir, le cercopithèque de l'Hoest (Allochrocebus lhoesti), est originaire d'Afrique centrale (Burundi, Congo, Ouganda et Rwanda) et est classé comme vulnérable sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
"En effet, ce primate est menacé dans son habitat naturel en raison de la déforestation, de la chasse et du développement des activités minières. Cette naissance intervient dans le cadre d'un programme européen de conservation de l'espèce", explique le zoo de Mulhouse dans un communiqué.
Ce bébé est le premier d'un mâle arrivé à Mulhouse en novembre. Sa mère, "âgée de 19 ans, s’en occupe bien", précise le zoo.
<https://information.tv5monde.com/info/naissance-d-un-singe-cercopitheque-de-l-hoest-au-zoo-de-mulhouse-369489 <https://information.tv5monde.com/info/naissance-d-un-singe-cercopitheque-de-l-hoest-au-zoo-de-mulhouse-369489>>
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10- A l’Office français de la biodiversité, « des pressions inacceptables », Le Monde, 03/08/20, 10h00
Angela Bolis 

Des agents de cet établissement public sont parfois confrontés à une contestation virulente lors de contrôles ou dans les parcs. Le Syndicat national de l’environnement a recensé une dizaine d’incidents depuis début 2019. 
C’était en août 2019 : sur une vidéo, huit personnes encagoulées et armées de carabines posent devant un panneau décroché du parc national des Ecrins, dans les Hautes-Alpes. Evoquant les centaines de brebis mortes « sous les crocs des loups », une voix explique que « la pression n’est plus tenable pour les éleveurs », et que le « Front de libération du Champsaur va entrer en action ».
Dans toute la France, des personnels de l’Office français de la biodiversité (OFB, né de la fusion de l’Agence française de la biodiversité et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, avec les parcs nationaux) témoignent d’un malaise face à ces formes de contestation violentes, qui apparaissent, selon le Syndicat national de l’environnement SNE-FSU, « en légère hausse » dans le milieu agricole. La direction de l’OFB a estimé ne pas être en mesure de répondre sur ce phénomène ; mais les témoignages abondent.
> Lire aussi  Injures, menaces, saccages de locaux… Des associations écologistes face aux intimidations
Le Syndicat de l’environnement a dénombré au moins une dizaine d’incidents depuis début 2019 : menaces de mort lors d’un contrôle sur un élevage ou lors d’un constat d’épandage de pesticides, dégradation de locaux par des individus encagoulés, locaux murés par des agriculteurs, intimidations dans des cas de braconnage ou de circulation de motos dans les espaces naturels… En 2017, en Ariège, des agents avaient essuyé des menaces de mort et des dizaines de coups de feu lors d’un constat d’attaque de brebis par l’ours, sur une estive pyrénéenne. En 2019, au cours d’une même expertise, leur véhicule a été incendié. Estimant leur sécurité menacée, ils avaient alors suspendu ces contrôles.
« Certains pètent les plombs »
Du côté des parcs nationaux, un autre coup de force reste dans les mémoires : la séquestration pendant une nuit et une matinée du président, du directeur et d’un agent du parc de la Vanoise, en 2015, par des agriculteurs. Ils demandaient notamment, par la voix de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), de tuer cinq loups en Savoie. Peu après, le préfet autorisait l’abattage de six loups – un arrêté jugé illégal, quatre ans plus tard. Les plaintes déposées au nom du parc et de son directeur ont été classées sans suite.
Jean (qui a requis l’anonymat), technicien au parc des Ecrins, juge « ces pressions inacceptables. En tant que représentants de l’Etat, on sert de boucs émissaires ». Il se souvient du siège de la maison du parc à Châteauroux, en 2019, « par une cinquantaine d’éleveurs, des élus et des représentants de la FDSEA ; certains étaient carrément agressifs ». Plus tôt, « les pneus de plusieurs véhicules du parc ont été crevés », dénonce-t-il.
> Lire aussi  La population de loups augmente moins rapidement que les années précédentes
« On n’a rien contre les parcs nationaux, mais ce sont des nids à loup », estime de son côté René Laurens, président de la FDSEA des Hautes-Alpes. Le syndicat agricole défend « des actions pacifiques, il n’y a pas de casse ni d’agressions ». « Mais on veut faire passer un message de ras-le-bol, explique M. Laurens. Il faut le vivre pour comprendre le stress des bergers ou des éleveurs, et leur détresse quand ils se font tuer des brebis. Certains pètent les plombs ; quand on vient les voir après une attaque, ils nous accusent même de ne pas en faire assez. » Dans ce contexte de crise profonde, qui fait craindre à l’agriculteur « la disparition de l’élevage extensif de nos montagnes », la présence de prédateurs ou de réglementations plus contraignantes apparaît à certains insupportable.
Dans le parc national des Pyrénées, le garde et représentant du personnel SNE-FSU Frédéric Chavagneux, lui-même confronté à des menaces de mort d’un éleveur, est bien conscient de ce malaise. « On ramasse tout le temps, mais on est formés à maîtriser nos paroles, laisser la personne s’exprimer, être à l’écoute, pour faire retomber la pression, explique-t-il. Cela nécessite d’avoir assez d’agents sur le terrain, pour connaître les gars et maintenir le dialogue. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/03/a-l-office-francais-de-la-biodiversite-des-pressions-inacceptables_6048012_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/03/a-l-office-francais-de-la-biodiversite-des-pressions-inacceptables_6048012_3244.html>>
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11- La politique de protection du panda n’a pas profité aux autres espèces, Le Monde, 03/08/20, 17h21
Clémentine Thiberge

Grâce à de fortes mesures de conservation, le panda n’est aujourd’hui plus en danger. Mais ces mesures n’ont pas permis de sauver les grands carnivores d’Asie, observent des chercheurs de l’université de Pékin. 
Le sort du panda géant est une réussite emblématique en matière de conservation. Depuis 2016, l’espèce est passée du statut « en danger » à « vulnérable » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) et ce, grâce à la création de réserves en Chine qui ont vu le jour dans les années 1960. Cependant, ces mesures ne semblent pas avoir été bénéfiques pour le reste de la biodiversité, selon une étude chinoise publiée le 3 août dans la revue britannique Nature Ecology & Evolution. Le léopard, la panthère des neiges ou encore le loup ont presque disparu de la majorité des aires protégées en Chine, qui ont été créées spécifiquement pour la conservation du panda.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs chinois ont analysé des données sur la présence de quatre grandes espèces de carnivores dans 73 zones protégées en Chine, dont 66 réserves naturelles de pandas géants. Ils ont comparé des données datant de 1950 à 1970 avec des relevés réalisés au piège photographique de 2008 à 2018. Selon leurs résultats, les aires de répartition de ces quatre espèces ont subi un recul important en soixante ans. Ainsi, les léopards ont disparu de 81 % des espaces des réserves, les panthères des neiges de 38 %, les loups de 77 % et les chiens sauvages d’Asie, de 95 %.
> Lire aussi  Bombay, un terrain de chasse privilégié pour les léopards
« Ces résultats démontrent l’inefficacité des mesures de conservation des pandas géants pour protéger ces grandes espèces de carnivores, explique Sheng Li, premier auteur de l’étude et chercheur en écologie et conservation à l’université de Pekin. Les mesures de conservation du panda n’ont pas été appliquées aux autres animaux. Ces derniers n’ont pas été protégés de l’exploitation forestière, du braconnage ou encore des maladies, par exemple. »
Les forêts de bambous épargnées
Pour Frédéric Jiguet, chercheur au Centre d’écologie et des sciences de la conservation du Muséum national d’histoire naturelle, ces résultats ne sont pas surprenants. « On retrouve ce cas dans beaucoup d’écosystèmes, réagit-il. Une priorité a été donnée à un animal spécifique. » Et, d’après le chercheur, cette méthode n’est pas forcément une bonne solution. « Se focaliser sur une espèce en espérant que ça fonctionne également pour les autres c’est un risque, il faut préserver de manière plus globale. »
La conservation du panda a cependant profité à certaines espèces de petits animaux ou de végétaux. Les forêts de bambous, par exemple, qui constituent la seule nourriture des géants asiatiques, ont été épargnées. « En général, les efforts de conservation consacrés au panda géant profitent à des espèces d’oiseaux ou d’ongulés qui n’ont pas besoin de beaucoup d’espace vital, explique Sheng Li. Mais les grands carnivores constituent un groupe unique avec des besoins spécifiques en matière d’habitat en raison de leurs caractéristiques écologiques : de faibles taux de reproduction, une densité naturellement faible, un vaste domaine vital, etc. » 
La superficie des réserves de pandas oscille généralement entre 300 et 400 km2 – un espace suffisant pour abriter une population de pandas, mais bien insuffisant pour soutenir une population viable de grands carnivores comme les léopards ou les loups. « Pour protéger ces animaux, il est nécessaire de mettre en place des espaces protégés moins fragmentés qui leur fournissent non seulement un espace vital suffisant, mais qui permet aussi les échanges génétiques entre populations », prévient Frédéric Jiguet.
Un emblème qui mobilise
Selon les scientifiques chinois, le recul des carnivores observé dans l’étude est cohérent avec la tendance générale du déclin des aires de répartition des mammifères. « Au cours de l’Anthropocène, les mammifères terrestres ont perdu au moins 30 % de leur aire de répartition géographique, avance Sheng Li. Mais les grands carnivores sont dans une situation particulièrement extrême, près de la moitié d’entre eux ont vu leur aire de répartition se réduire de plus de 75 %. » Ainsi, les grands prédateurs souffriraient particulièrement des activités humaines. « Ces animaux ont des besoins extrêmement importants en termes d’espaces de reproduction et de chasse, note Frédéric Jiguet. Protéger le bambou, par exemple, ne suffit pas à sauver le léopard. »
Cependant, pour le chercheur du Muséum national d’histoire naturelle, la mise en avant d’un animal emblématique n’a pas eu que des mauvais côtés. « Aujourd’hui, quand on parle du panda, tout le monde sait ce que c’est. Un emblème permet de sensibiliser et de mobiliser les sociétés. Après, au niveau scientifique et politique, il ne faut pas “faire que du panda”. »
Les scientifiques appellent désormais à mettre en place des stratégies de conservation plus larges afin de protéger davantage l’ensemble de la biodiversité des régions. « La leçon à tirer ici est qu’une approche globale de la gestion des écosystèmes fait souvent défaut dans les politiques conventionnelles de conservation, soutient Sheng Li. A l’inverse, la restauration de la complexité des habitats augmentera la résilience et la durabilité des écosystèmes, pour les pandas géants, mais aussi pour d’autres espèces sauvages. »
La Chine a récemment lancé un programme de parcs nationaux qui intègre les aires protégées actuelles pour résoudre le problème de la gestion fragmentée. Le site pilote du parc national Giant Panda couvre 27 134 km2 à travers quatre chaînes de montagnes du nord du pays. « Bien qu’il porte le nom d’une seule espèce, précise Sheng Li, l’objectif fondamental du parc national du panda géant est de protéger l’intégrité des écosystèmes naturels. »
> Lire aussi  En Chine, il ne faut surtout pas toucher au panda géant
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/03/la-politique-de-protection-du-panda-n-a-pas-profite-aux-autres-especes_6048040_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/03/la-politique-de-protection-du-panda-n-a-pas-profite-aux-autres-especes_6048040_3244.html>>
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12- [Vive la biodiversité] Cette nature qui nous fait du bien à la tête et au corps, Novethic, 03/08/20
Béatrice Héraud

Pour les citadins privés de nature pendant le confinement, la pandémie du Covid-19 a fait l’effet d’un électrochoc sur leur besoin vital de "vert". Car oui, les études le prouvent, la nature a un effet direct sur notre santé physique et mentale. La Corée du sud en a même fait un pilier de sa politique santé. Toute la semaine, Novethic se penche sur les bienfaits d’une biodiversité pourtant en déclin et qu’il est vital de préserver. 
"Ouvrez les parcs !" Pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19, le mot d’ordre a circulé de plus en plus intensément sur les réseaux sociaux au fur et à mesure que les citadins souffraient d’être privé de leur seul accès à la nature. Pendant cette période, près de 70 % des Français disent avoir ressenti un manque de "vert", selon un sondage YouGov pour le HuffPost LIFE.
Loin d’être anecdotique, ce manque a eu une vertu : rappeler à tous le besoin de nature pour notre santé mentale et physique. "On le sait, on le sent, contempler l’océan, gravir une montagne, courir dans un champ de fleurs sauvage fait du bien. Quel que soit l’humeur, une marche en forêt nettoie le cerveau comme une paire d’essuie-glace", assure ainsi la journaliste Laure Noualhat dans son livre Comment rester écolo sans finir dépressif (1).
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/vive-la-biodiversite-cette-nature-qui-nous-fait-du-bien-148820.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/vive-la-biodiversite-cette-nature-qui-nous-fait-du-bien-148820.html>>
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13- Reportage. Dans l’Hérault, la clinique qui soigne martinets, hérissons et faucons, et éduque les humains, Le Monde, 05/08/20, 05h32
Anne Devailly, Montpellier, correspondante

Un hôpital pour la faune sauvage, monté par des bénévoles au sud des Cévennes, accueille chaque année un nombre croissant d’animaux, dont beaucoup sont blessés par des activités humaines.
Cette année, dans l’Hérault, la canicule est arrivée avec trois semaines d’avance. La température peut monter jusqu’à 60 °C sous les toits, là où nichent quelques oiseaux. Résultat : de jeunes hirondelles et martinets cherchent l’air et tombent des nids, les faucons crécerelles et petits ducs, même s’ils ne sont pas nés sous les toits, sont aussi en difficulté. Et les femelles écureuils, sans force, n’arrivent plus à nourrir leurs petits, que des riverains trouvent au sol, rachitiques. Ajoutons que, avec le confinement, les habitants ont eu du temps pour débroussailler et… blesser un nombre considérable de hérissons.
Au sud des Cévennes, près de Ganges, l’hôpital de la faune sauvage de Laroque accueille ainsi un nombre croissant d’écureuils, hérissons, oiseaux, loutres, ou même un faon, retrouvés blessés ou malades. Là, une dizaine de bénévoles essaient de redonner un peu d’énergie à toutes ces petites vies, quelque 4 000 animaux chaque année. Et ce n’est pas toujours une sinécure : un bébé hérisson, par exemple, doit être nourri toutes les deux heures, jour et nuit.
« L’homme doit prendre conscience des dégâts qu’il cause »
A la tête de cette équipe, une vétérinaire atypique, Marie-Pierre Puech, qui a créé cet hôpital en 2008 et s’y consacre corps et âme : elle a monté l’association qui le gère (Goupil Connexion), a proposé un de ses terrains pour y installer l’établissement, a acheté un appartement pour loger les stagiaires, a pioché dans ses économies pour financer les volières et dépensé une fortune pour des broches faites aux Etats-Unis à destination des différentes espèces.
En cette semaine de juillet, Marie-Pierre et quelques stagiaires (de jeunes agronomes et vétérinaires venus de toute la France) emportent des martinets suffisamment rétablis sur le Pont-Vieux, au centre de Ganges. « Ils sont prêts à voler quand l’aile fait au moins 2 cm de plus que la queue », explique la vétérinaire. Ce jour-là, sur la dizaine d’oiseaux relâchés, deux retombent à l’eau et sont récupérés par les stagiaires : ils retrouveront leur liberté plus tard.
En 2019, le centre a dû s’occuper de 800 petits martinets. « Cette année, on en aura davantage, mais on essaie une autre stratégie : on forme les gens par téléphone pour qu’ils nourrissent eux-mêmes les petits le temps nécessaire », indique la responsable, pour qui cette mission d’éducation est aussi importante que de sauver les animaux. « Je ne fais pas un pas de soin si je ne peux pas faire trois pas de sensibilisation. L’homme doit prendre conscience des dégâts qu’il cause : la canicule, la vitesse au volant, les pesticides, tout cela se paie. »
De fait, sur les quatre hiboux grands-ducs hébergés cet été, deux ont été heurtés par des voitures, un s’est cassé tout seul une aile (en tombant du viaduc où il nichait), et le quatrième a reçu le plomb d’un chasseur. Sur les 40 faucons crécerelles, quatre ont été tirés par des chasseurs ; l’aigle royal, lui, a pris une ligne électrique et a perdu une aile. Il ne volera plus. C’est également le cas de Guita la cigogne, arrivée en août 2019 et devenue, depuis, l’animal totem du centre.
Bénévole, comme l’ensemble de l’équipe, Catherine Audic programme les lâchers de martinets, petits ducs et éperviers : quand, où et avec qui ? Les spectateurs peuvent être des patients et membres du personnel venus à pied depuis l’hôpital, mais aussi des groupes issus d’écoles, des associations… Le prochain lâcher va se faire à la manufacture royale du village de Villeneuvette, à l’occasion d’une fête rassemblant des touristes, dans le but justement de faire de la pédagogie.
Soins, pédagogie et recherche
La chouette effraie, elle, ira s’installer chez un paysan qui va s’équiper d’un nichoir et d’une caméra pour pouvoir suivre son évolution. Au milieu de la volière abritant dix-huit chouettes chevêches (espèce en voie de disparition en Europe), Marie-Pierre Puech insiste : « Il faut monter des ateliers de réparation des animaux qui soient aussi des ateliers de réparation des humains ». Plus loin encore, un bassin accueille une jeune loutre – « un bébé que la mère a dû abandonner à la suite d’une inondation ».
Volière suivante, un vautour moine, arrivé mourant, que la vétérinaire a opéré et qu’elle espère sauver : « Ce sont de grands nettoyeurs, qui peuvent s’occuper des carcasses dans les zones d’élevage, ils représentent le dernier service public gratuit ! » Et si jamais il ne revole pas, « il fera partie des reproducteurs en captivité ».
Pour Luc Gomel, agronome médiateur de sciences et directeur du parc zoologique de Montpellier, « Marie-Pierre Puech est une personne très engagée, avec de fortes compétences vétérinaires et naturalistes. Elle a su fédérer autour d’elle une communauté de bénévoles qui parviennent à soigner, mais surtout à réaliser un travail pédagogique exceptionnel sur la faune sauvage qui nous entoure ». 
> Lire aussi En Chine, la politique de protection du panda n’a pas profité aux autres espèces
Troisième volet de ce travail titanesque, la recherche, aussi essentielle pour la vétérinaire que les soins et l’éducation. Marie-Pierre Puech imagine suivre des faucons crécerelles par GPS prochainement ; elle ramasse les pelotes de réjection, matières non digérées par les oiseaux, et les met de côté : « Un entomologiste parisien va venir les étudier. Chaque espèce a ses propres insectes recycleurs, cela nous permettra d’accroître la connaissance de ces espèces. »
Evidemment, pour cela, il faudrait de nombreux moyens, alors que le centre tourne grâce au travail de neuf équivalents temps plein, assurés par des bénévoles. La vétérinaire poursuit néanmoins la tâche, mettant simplement en parallèle les subventions qu’elle perçoit (27 000 euros) avec les 650 000 euros de subventions de la région touchés en 2019 par la fédération régionale de chasse. L’hôpital a besoin de mécènes, et de grands terrains (supérieurs à 100 hectares) pour relâcher les animaux en toute confiance.
Lancer un projet unique en France
Marie-Pierre Puech et son équipe ont maintenant un nouveau projet, qui serait le prolongement de l’activité déployée à Ganges : ouvrir au cœur de la ville de Montpellier un centre de soins et un espace de pédagogie pour les animaux sauvages orphelins ou en difficulté issus de la métropole. Un centre qui permettrait de toucher un public encore plus large. « Toute cette initiative à Ganges est née de citoyens lambda et a pris une ampleur énorme, poursuit la vétérinaire. Maintenant, il s’agit de créer un projet unique en France en s’alliant avec les collectivités afin de renouer les liens entre l’humain et la nature à une échelle régionale. »
Rien de comparable n’existe actuellement sur le territoire. La nouvelle équipe municipale aux manettes à Montpellier ne dit pas non. Elue juste avant l’été, elle doit tout de même prendre connaissance du dossier et des moyens à déployer. Pendant ce temps, dévouée, Myriam Debris, l’une des chevilles ouvrières de la clinique de Ganges, nourrit les bébés hérissons quand elle est au centre… et les rapporte chez elle pour poursuivre leur alimentation la nuit.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/05/dans-l-herault-la-clinique-qui-soigne-martinets-herissons-et-faucons-et-eduque-les-humains_6048150_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/05/dans-l-herault-la-clinique-qui-soigne-martinets-herissons-et-faucons-et-eduque-les-humains_6048150_3244.html>>
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14- Allemagne : une loi réduisant la pollution lumineuse pour sauver les insectes, AFP, 05/08/20, 19:00

Le gouvernement allemand va présenter une loi visant à restreindre la pollution lumineuse et limiter l'utilisation de pesticides dans le but de préserver les insectes, pilier des écosystèmes dont la disparition s'accélère.
Les associations écologistes saluent cette initiative mais estiment que le gouvernement ne va pas assez loin en n'interdisant pas immédiatement l'usage de certains herbicides comme le controversé glyphosate.
Ce projet de loi présenté mercredi par la ministre de l'Environnement Svenja Schulze, et dont l'AFP a obtenu une copie, est la concrétisation d'un ensemble de mesures présentées par le gouvernement allemand mi-septembre en faveur du bien-être animal et de l'information des consommateurs.
Dans la pratique, l'utilisation des puissants projecteurs lumineux extérieurs, appelés skytracer - utilisés lors d'événements et d'animations locales pour signaler de loin le lieu d'une activité, comme par exemple une discothèque - sera limitée.
Considérés comme particulièrement nuisibles pour l'avifaune, ils seront interdits durant les principales périodes de migration des oiseaux au printemps et en automne, à savoir du 1er février au 30 mai et du 15 juillet au 15 décembre, du coucher au lever du soleil.
L'éclairage public devra également être réduit à l'avenir pour causer le moins de dommages possible aux animaux et aux plantes.
Dans les réserves naturelles, les nouveaux lampadaires, l'éclairage des chemins et les panneaux d'affichage lumineux ne seront autorisés que dans les zones sans construction et seulement à titre exceptionnel. 
Afin de mieux protéger les insectes, les herbicides ne pourront également être utilisés à moins de 10 mètres d'une grande masse d'eau, une distance réduite à cinq mètres si le cours d'eau est recouvert en permanence de végétation.
Certains insecticides seront désormais bannis des réserves naturelles et parcs nationaux, une décision soutenue par les associations environnementales qui regrettent que le projet de loi n'aille pas plus loin.
"Protéger les insectes sans réduire l'utilisation des pesticides dans le domaine agricole est insuffisant", a critiqué l'ONG Nabu. Pour BUND, il s'agit "d'un premier pas mais loin d'être suffisant".
Les associations écologistes jugent trop tardive la volonté allemande de bannir à partir de fin 2023 l'utilisation du controversé herbicide glyphosate.
En Allemagne, des biologistes tirent la sonnette d'alarme au sujet de la chute vertigineuse, en partie due aux herbicides, des populations d'insectes, perturbant les écosystèmes, notamment la pollinisation des plantes.
Outre son action néfaste sur les insectes, le glyphosate est devenu une question sociétale après son classement comme "cancérogène probable" en mai 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l'OMS.
<https://information.tv5monde.com/info/allemagne-une-loi-reduisant-la-pollution-lumineuse-pour-sauver-les-insectes-369956 <https://information.tv5monde.com/info/allemagne-une-loi-reduisant-la-pollution-lumineuse-pour-sauver-les-insectes-369956>>
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15- Les herbivores sont plus menacés d’extinction que les carnivores et omnivores, Le Monde, maj le 06/08/20 à 06h51
Sylvie Burnouf 

Une étude révèle que les mammifères, oiseaux et reptiles dont le régime alimentaire repose essentiellement sur les végétaux présentent un risque accru d’extinction. 
En matière de vulnérabilité, herbivores, carnivores et omnivores ne semblent pas logés à la même enseigne. Une étude publiée mercredi 5 août dans la revue Science Advances révèle que les espèces herbivores seraient les plus à risque d’extinction, qu’il s’agisse de mammifères, d’oiseaux ou de reptiles. Les raisons de cet effet différentiel sont encore peu comprises, mais certains facteurs comme la présence d’espèces invasives ou la dégradation des habitats pourraient y contribuer.
« La relation fortement médiatisée et parfois tendue que nous entretenons avec certains prédateurs, comme le lion ou le loup, a conduit à la perception infondée que nous perdons davantage de carnivores que d’espèces appartenant à d’autres groupes trophiques [animaux partageant le même régime alimentaire],commente Trisha Atwood, coauteure de l’étude et chercheuse à l’université d’Etat de l’Utah. C’est donc avec surprise que nous avons constaté que les herbivores regroupaient la plus forte proportion d’espèces menacées. »
Les reptiles particulièrement menacés
L’analyse des chercheurs repose sur les données de 22 166 espèces vivantes – dont 4 858 de mammifères, 10 910 d’oiseaux et 6 398 de reptiles –, répertoriées sur la liste rouge établie en 2019 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui permet de suivre l’état de la biodiversité dans le monde. Ce travail n’a pas porté sur les espèces de poissons, car seules 59 % d’entre elles ont été évaluées par l’UICN (contre 100 % pour les oiseaux, 91 % pour les mammifères et 70 % pour les reptiles), ce qui est « insuffisant », selon Trisha Atwood, pour permettre une analyse à large échelle de leurs risques d’extinction.
> Lire aussi  La population de poissons migrateurs dans le monde s’est effondrée depuis 1970
Après avoir classé les espèces en deux catégories (d’un côté, celles en danger critique, en danger et vulnérables ; de l’autre, celles quasi menacées ou faisant l’objet d’une préoccupation mineure), l’équipe a calculé que 18 % de l’ensemble des espèces étaient à risque d’extinction.
Parmi les herbivores, définis par un régime alimentaire composé d’au moins 90 % de plantes, fruits, graines et/ou nectar, la part d’espèces menacées était d’environ 25 % − un taux significativement plus élevé que celui observé chez les carnivores et les omnivores –, et atteignait même les 52 % pour les reptiles herbivores.
Cette vulnérabilité accrue a été le plus souvent retrouvée aussi bien dans les différentes zones géographiques étudiées qu’au sein des divers habitats, qu’ils soient aquatiques ou terrestres. Dans les écosystèmes forestiers, par exemple, un tiers des mammifères herbivores, un cinquième des oiseaux herbivores et les trois quarts des reptiles herbivores étaient menacés ; c’est plus que pour les carnivores et les omnivores. Dans les milieux aquatiques, les reptiles, notamment, étaient sujets à un risque particulièrement élevé d’extinction, qui concernait dans certains cas la totalité des espèces herbivores présentes.
Une vulnérabilité difficile à comprendre
Néanmoins, avertit Trisha Atwood, « si notre étude a mis en évidence une vulnérabilité accrue des herbivores, il n’en reste pas moins que des milliers d’espèces de prédateurs sont menacées. Nous avons aussi constaté que les charognards et les animaux piscivores, comme les oiseaux marins, présentaient un risque plus élevé d’extinction ».
Difficile à ce stade de comprendre pourquoi les herbivores semblent plus touchés que les autres. Leur masse corporelle, qui est dans l’ensemble plus élevée, pourrait y contribuer, mais cela n’explique pas tout, estime la chercheuse.
Si l’équipe creuse donc toujours le sujet, ses résultats suggèrent déjà que certains facteurs d’origine anthropique pourraient affecter ces animaux de façon préférentielle. On sait qu’aux Etats-Unis, les fourmis de feu, une espèce invasive originaire d’Amérique du Sud, consomment les œufs et les juvéniles de beaucoup de reptiles, explique Trisha Atwood à titre d’illustration. Autre exemple : alors que 10 % des espèces de colibris sont menacées, des études récentes ont suggéré que la présence de pesticides dans le nectar que ces oiseaux consomment était un facteur majeur de leur déclin.
Zones « mises sous cloche »
Pour Christophe Bonenfant, chercheur du CNRS au sein du Laboratoire de biométrie et biologie évolutive de Lyon, cette étude a « le mérite de comparer les risques d’extinction de manière générale dans les grands taxons ». Il regrette toutefois que les chercheurs n’aient pas creusé le rôle de la démographie et notamment du temps de génération, connu pour être corrélé au risque d’extinction.
Afin d’améliorer la conservation des espèces, dont les herbivores, souvent exploités, il suggère de « faire un petit moins partout, plutôt que beaucoup dans des endroits très restreints en taille », déplorant qu’à l’heure actuelle certaines zones soient « mises sous cloche », alors qu’autour « trop peu d’actions de gestion et de conservation sont engagées ».
Frédéric Jiguet, écologue au Muséum national d’histoire naturelle, estime pour sa part qu’il faut désormais « réfléchir en termes d’écosystèmes et d’habitats » et ne plus avoir une approche centrée sur les espèces emblématiques, comme l’ours ou le vautour. Le besoin est celui d’une « réflexion globale sur la nature ordinaire et les habitats communs pour que chacun retrouve sa place, les herbivores comme les autres », conclut-il.
> Lire aussi  En Chine, la politique de protection du panda n’a pas profité aux autres espèces
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/05/les-herbivores-sont-davantage-menaces-d-extinction-que-les-carnivores-et-omnivores_6048238_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/08/05/les-herbivores-sont-davantage-menaces-d-extinction-que-les-carnivores-et-omnivores_6048238_3244.html>>
Sur le même sujet : 
> Les herbivores sont plus à risque d'extinction que les prédateurs <https://information.tv5monde.com/info/les-herbivores-sont-plus-risque-d-extinction-que-les-predateurs-369976>, AFP, 06/08/20, 13:00
En savoir plus : 
> Herbivores at the highest risk of extinction among mammals, birds, and reptiles <https://advances.sciencemag.org/content/6/32/eabb8458>, Science Advances, 05 Aug 2020
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16- Niger : une girafe de 25 ans meurt dans des inondations, une trentaine sauvées, AFP, 06/08/20, 14:00

Une girafe mâle de 25 ans est morte par noyade au Niger, mais une trentaine ont été sauvées in extremis dans la brousse de Kouré, au sud de Niamey, arrosée depuis juin par des fortes pluies, a appris jeudi l'AFP auprès des services des Eaux et forêts.
"On a sauvé plus de trente girafes vendredi passé. Il a beaucoup plu et les eaux de ruissellement ont envahi une vallée où les girafes se sont réfugiées avant de se faire piéger", a expliqué à l'AFP le commandant des Eaux et forêts Lamine Saïdou.
D'après le récit du commandant Saidou, "lorsque les girafes se sont embourbées, les populations les ont aidées à s'en sortir en les poussant et en criant sur elles". 
Mais "un gros mâle âgé de 25 ans et pesant environ une tonne et demi (...) a succombé avant l'arrivée des secours", a déploré Lamine Saïdou qui est également le responsable de la "Zone girafes" de Kouré. 
A cause "de son poids et à force de se débattre pour s'extirper de la boue qui l'avait déjà avalée, elle s'était épuisée et est morte noyée", a-t-il relevé.
Pour éviter un drame similaire, alors que la météo annonce de fortes précipitations, les populations locales et les agents des Eaux et forêts ont déjà conduit des troupeaux de girafes "vers les plateaux où les risques d'inondations sont moindres", a assuré le commandant Saïdou. 
Il y a une vingtaine d'années, un petit troupeau de girafes peralta, une espèce qui a disparu du reste de la planète, fuyant braconniers et prédateurs, avait trouvé un havre de paix dans la brousse de Kouré, une zone au sud de Niamey où elles sont une attraction touristique. 
Sous la protection des populations et des ONG, ces grands mammifères se sont multipliés dans ce sanctuaire d'arbustes et de sols caillouteux.
De 50 en 1996, les effectifs des girafes étaient estimés à 664 en 2019, d'après les chiffres du ministère de l'Environnement. 
Fin 2018, dix girafes - sept femelles et trois mâles - ont été déplacées vers Gadabédji, une immense réserve faunique située dans la région de Maradi (centre).
Les autorités avaient justifié ce transfert par la surpopulation de girafes à Kouré et de la destruction progressive de leur habitat, engendrée par l'avancée galopante du désert et la conquête de nouvelles terres agricoles, mais aussi par la multiplication des accidents de la route.
Cette perte de leur habitat pousse les girafes à s'aventurer jusqu'à la frontière du Mali et du Nigeria où elles ont été abattues par des habitants, selon l'Association de Sauvegarde des Girafes du Niger (ASGN).
<https://information.tv5monde.com/info/niger-une-girafe-de-25-ans-meurt-dans-des-inondations-une-trentaine-sauvees-370044 <https://information.tv5monde.com/info/niger-une-girafe-de-25-ans-meurt-dans-des-inondations-une-trentaine-sauvees-370044>>
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17- Les castors de retour pour de bon dans une rivière anglaise, AFP, 06/08/20, 16:00

La première population sauvage de castors en Angleterre depuis 400 ans va pouvoir rester dans l'Otter, une rivière du Devon (sud-ouest), a annoncé jeudi le gouvernement britannique, réjouissant certains amis de la nature mais inquiétant les pêcheurs.
Selon Peter Burgess, responsable de l'organisme local chargé de la préservation de la vie sauvage, le Devon Wildlife Trust, il s'agit de la décision la plus marquante en la matière "pour une génération".
"Les castors sont les ingénieurs de la nature et ont une capacité inégalée pour insuffler une nouvelle vie à nos rivières et à nos zones humides. Leurs bienfaits se feront sentir dans l'ensemble de nos campagnes, par la faune et les hommes", a-t-il souligné.
Chassés pour leur fourrure, leur viande et leurs glandes produisant une sécrétion huileuse odorante, le castoréum, utilisée pour produire des arômes alimentaires, ces bâtisseurs avaient disparu des rivières britanniques.
Après la découverte d'une famille en 2013 et un programme de réintroduction en 2015, 15 familles ont désormais élu domicile dans le cours d'eau. Les rongeurs, exclusivement végétariens et qui peuvent peser jusqu'à 20 kilos, y ont bâti 28 barrages.
Une étude menée sur cinq ans par l'université d'Exeter a mis en évidence les vertus de la présence des castors pour améliorer biodiversité et qualité de l'eau, mais aussi lutter contre les inondations. Ils représentent également un intérêt pour le tissu économique local grâce au tourisme.
De son côté, l'association des pêcheurs, selon laquelle les castors ont à l'origine été introduits "illégalement", a dénoncé l'empressement du gouvernement à les autoriser à rester.
Selon Mark Owen, responsable eau douce au sein de l'Angling Trust, "de sérieuses inquiétudes demeurent" sur l'impact de la présence des castors sur "des espèces de poissons migrateurs protégés, telles que le saumon et la truite de mer".
"Nous sommes déçus" que le gouvernement "n'ait pas attendu notre rapport avant de prendre cette décision", a-t-il ajouté, déplorant que le ministère "ait décidé de favoriser une espèce introduite par rapport à des espèces déjà présentes et qui ont désespérément besoin d'être davantage protégées".
Des programmes de réintroduction existent également dans le sud de l'Angleterre ou encore en Ecosse.
<https://information.tv5monde.com/info/les-castors-de-retour-pour-de-bon-dans-une-riviere-anglaise-370058 <https://information.tv5monde.com/info/les-castors-de-retour-pour-de-bon-dans-une-riviere-anglaise-370058>>
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En images
18- Au Sénégal, des habitants sauvent les tortues, France 2, journal de 20h, le 28/07/20

Alors que les tortues, longtemps braconnées pour leur chair, étaient une espèce menacée, au Sénégal certains habitants ont décidé de les défendre. Ils essayent de changer les mentalités et, ils y parviennent.
Sur les plages de Joal (Sénégal), il n'est pas rare de découvrir des tortues mortes, tuées par le pêcheurs puisque traditionnellement les habitants mangent leur viande. "On les vendait aussi dans les rues, parce que c'était du poisson comme tous les autres poissons, mais c'est après qu'on s'est rendu compte que c'est une espèce protégée en voie de disparition", explique Karim Saal Président de l'aire marine protégée de Joal. Et si le braconnage des tortues est interdit au Sénégal depuis 1986, il a perduré clandestinement. Une des raisons qui expliquent la diminution si rapide du nombre de tortues, alors qu'elles étaient si nombreuses dans la région.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/senegal/senegal-ils-sauvent-les-tortues_4058939.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/senegal/senegal-ils-sauvent-les-tortues_4058939.html>>
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19- Brésil : quand les baleines font la parade, France 2, journal de 20h, 31/07/20

Au large de Baya, au Brésil, un spectacle merveilleux a lieu : un ballet de baleine. Le phénomène s’observe aussi à d’autres endroits du monde avec la baisse du trafic maritime. Les mammifères marins reprennent leur droit…  
Depuis les profondeurs de l’océan jusqu’à la surface de l’océan, les baleines à bosse offrent un spectacle saisissant. Dans les eaux chaudes au large du Brésil, elles nagent au rythme de leur chant. La mélodie, langage de séduction, est typique de la période d’accouplement mais reste rare à observer, comme l’expliquent les scientifiques. Selon eux, avec le coronavirus, le comportement des baleines à bosse a changé : "Avec la baisse du trafic maritime et des fréquences sonores émises par l’homme, l’environnement des baleines est plus calme, c’est comme si la crise du coronavirus avait offert à la nature une respiration. »
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/bresil/bresil-quand-les-baleines-font-la-parade_4062875.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/bresil/bresil-quand-les-baleines-font-la-parade_4062875.html>>
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Une publication
20- Mon cœur contre la terre, Eric de Kermel, Editions Eyrolles, 16/05/19

Ana est écologue. Elle analyse l'impact des activités humaines sur l'environnement et la biodiversité. Alors qu'elle exerce son métier avec une exigence passionnée, elle commet un jour une erreur qui la conduit à tout remettre en cause... Elle quitte alors Paris pour rejoindre la vallée de la Clarée où, en même temps que l'enfant qu'elle était, a grandi son amour profond pour la nature. Hébergée par son oncle Pasco qui tient un refuge de montagne, Ana renoue avec ses amis de toujours et retrouve peu à peu le goût de la vie. 
Les alpages, les torrents, les lacs et les sommets, compagnons familiers du passé, se font les témoins muets de ses doutes d'aujourd'hui. Ana s'apaise et s'interroge : qu'a-t-elle fait de ses rêves d'enfant ? Comment incarner dans sa vie cette harmonie entre homme et nature à laquelle elle aspire ? Au-delà de la communion avec la nature, l'écologie n'est-elle pas ce chemin qui invite à nourrir aussi le lien avec soi-même et avec les autres ?
A propos de l’auteur
Eric de Kermel est journaliste et éditeur de magazines de nature. Il a vécu sa jeunesse entre le Maroc et l'Amérique du Sud, avant de rejoindre la France où son port d'attache est désormais un coin de garrigue du côté d'Uzès. Père de quatre enfants, il met ses mots au service d'un engagement écologique et humaniste et porte au quotidien la préoccupation de rendre notre monde plus doux et accueillant pour ceux qui l'habitent.
Mon cœur contre la terre, Eric de Kermel, Editions Eyrolles, Collection Roman Eyrolles, 16/05/19, ISBN : 978-2-212-57049-6, EAN : 9782212570496, 203 pages, 14,00 € ou 7,99 € en E-book.
<https://www.eyrolles.com/Litterature/Livre/mon-coeur-contre-la-terre-9782212570496/ <https://www.eyrolles.com/Litterature/Livre/mon-coeur-contre-la-terre-9782212570496/>>
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– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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