[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine (mercredi 26 août)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 26 Aou 08:03:10 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Xénobot : le robot vivant <https://www.parismatch.com/Actu/Sciences/Xenobot-le-robot-vivant-1695349>, Paris Match, 24/07/20, 02h00 
2- Reportage. Dans la réserve de Scandola, embrouilles au-dessus d’un nid de balbuzards <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/08/07/dans-la-reserve-de-scandola-embrouilles-au-dessus-d-un-nid-de-balbuzards_6048390_4500055.html>, Le Monde, 07/08/20, 15h01
3- Les sommets alpins, berceaux d’une diversité florale insoupçonnée <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/08/10/les-sommets-alpins-berceaux-d-une-diversite-florale-insoupconnee_6048562_1650684.html>, Le Monde, 09/08/20, 05h42
4- Deux bélugas de Chine arrivent dans leur sanctuaire marin en Islande <https://www.geo.fr/environnement/deux-belugas-de-chine-arrivent-dans-leur-sanctuaire-marin-en-islande-201620>, AFP, 10/08/20, 22:00
5- A Monaco, une plongée virtuelle saisissante dans les récifs coralliens d'Australie <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/a-monaco-une-plongee-virtuelle-saisissante-dans-les-recifs-coralliens-d-australie_146692>, AFP, 11/08/20, 20:00
6- Journée de l'éléphant : Singapour détruit neuf tonnes d'ivoire <https://www.youtube.com/watch?v=PuyZjgitrJY>, AFP, 12/08/20, 17:00
7- Une phéromone irrésistible à l'origine des nuées de criquets, selon une étude <https://www.geo.fr/environnement/une-pheromone-irresistible-a-lorigine-des-nuees-de-criquets-selon-une-etude-201664>, AFP, 12/08/20, 18:00
8- Venise veut reconquérir sa lagune <https://www.facebook.com/AFPfra/videos/ecosyst%C3%A8me-en-danger-venise-veut-reconqu%C3%A9rir-sa-lagune/298622847908481/>, AFP, 14/08/20, 13:00
9- Les guépards, stars du "carnet rose" d'un parc d'Ardèche <https://www.geo.fr/environnement/les-guepards-stars-du-carnet-rose-dun-parc-dardeche-201709>, AFP, 17/08/20, 10:00
10- La tranquillité des manchots africains menacée par le ravitaillement en mer des bateaux <https://www.geo.fr/environnement/la-tranquillite-des-manchots-africains-menacee-par-le-ravitaillement-en-mer-des-bateaux-201708>, AFP, 17/08/20, 11:00
11- Trente nouvelles espèces marines découvertes aux Galapagos <https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/trente-nouvelles-especes-marines-decouvertes-aux-galapagos_146818>, AFP, 18/08/20, 03:00
12- La musaraigne-éléphant de Somalie, une espèce pas si perdue <https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/la-musaraigne-elephant-de-somalie-une-espece-pas-si-perdue_146827>, AFP, 18/08/20, 20:00
13- La préfecture de Seine-Maritime veut tuer 1430 renards, One Voice l’attaque en justice <https://positivr.fr/one-voice-attaque-prefet-seine-maritime-renards/>, Positivr, 18/08/20
14- Biodiversité : les premiers lauréats de l'appel à projets MobBiodiv'2020 sont désignés <https://www.actu-environnement.com/ae/news/biodiversite-association-appel-projets-mobbiodiv-2020-resultats-35972.php4>, Actu-Environnement, 20/08/20
15- Avec furets et filets, un Irlandais perpétue la tradition de la chasse au lapin <https://information.tv5monde.com/info/avec-furets-et-filets-un-irlandais-perpetue-la-tradition-de-la-chasse-au-lapin-371860>, AFP, 21/08/20, 11:00
16- Dans le Bas-Rhin comme ailleurs, les nids de guêpes prolifèrent et les interventions aussi <https://information.tv5monde.com/info/dans-le-bas-rhin-comme-ailleurs-les-nids-de-guepes-proliferent-et-les-interventions-aussi>, AFP, 21/08/20, 18:00
17- Naissance d'un bébé panda au zoo de Washington <https://information.tv5monde.com/info/naissance-d-un-bebe-panda-au-zoo-de-washington-371986>, AFP, 22/08/20, 03:00
18- Chevaux mutilés : sur la piste satanique <https://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/chevaux-mutiles-sur-la-piste-satanique-3987043>, Le JDD, 22/08/20, 21h30
19- Les autorités de Floride lâchent 750 millions de moustiques génétiquement modifiés <https://www.sudouest.fr/2020/08/23/les-autorites-de-floride-lachent-750-millions-de-moustiques-genetiquement-modifies-7768179-11064.php>, Sud Ouest, 23/08/20, 11h39
20- La marée noire à Maurice, menace à long terme pour le corail <https://information.tv5monde.com/afrique/la-maree-noire-maurice-menace-long-terme-pour-le-corail-372342>, AFP, 25/08/20, 17:00
En images
21- La posidonie, poumon de la Méditerranée, protégée des plaisanciers par la police des mers <https://www.lci.fr/planete/video-la-posidonie-poumon-de-la-mediterranee-protegee-des-plaisanciers-par-la-police-des-mers-2161680.html>, TF1, journal de 20h, 14/08/20

Bien à vous,
Florence

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CRUAUTÉ DU JOUR : Ces derniers mois, une vingtaine de juments, étalons, poneys et ânes ont été sauvagement mutilés à travers la France et le phénomène s’accélère. (cf. item 18 & suite)
ARTÉFACT DU JOUR : Dessiné par un algorithme à partir de cellules cardiaques d’une grenouille africaine – le Xenopus laevis –, ce microrobot biologique de moins de 1 millimètre de large est capable de se déplacer et sera peut-être un jour, implanté à l’intérieur de notre corps... (cf. item 1)
EMBROUILLE DU JOUR : Les bateliers qui font visiter le site corse de la réserve de Scandola sont accusés de déranger la reproduction des balbuzards, rapaces symboles de la réserve. D’où de fortes rancœurs et l’attente des résultats d’une étude sur les réels effets de la fréquentation nautique sur les oiseaux. (cf. item 2)
DÉCOUVERTES DU JOUR : — Découvrir une nouvelle espèce de plante en Europe est devenu chose rare. Sur les sommets des Alpes, ce sont pourtant trois inconnues qui viennent d’être identifiées. (cf. item 3)
— 30 nouvelles espèces marines ont été découvertes dans les profondeurs de la réserve de l'archipel équatorien des Galapagos, l'une des plus vastes du monde. (cf. item 11)
ÉTUDE DU JOUR : A l’origine des nuées de criquets migrateurs qui ont ravagé cette année des cultures dans plusieurs régions du monde, un phénomène lié à une phéromone irrésistible, selon une étude publiée dans Nature. (cf. item 7 & suite)
PROJET DU JOUR : Venise, connue dans le monde entier pour la place Saint-Marc ou le pont des Soupirs, dispose d'une autre richesse souvent ignorée : sa lagune. Menacée par la hausse de sa salinité, elle fait l'objet d'un projet visant à accroître la présence de roseaux et attirer oiseaux et poissons. (cf. item 8)
LAURÉATS DU JOUR : 18 projets répartis sur l'ensemble du territoire français ont été sélectionnés, pour une enveloppe globale de deux millions d'euros, à l'issue de la première session de l'appel à projets « MobBiodiv'2020 », informe l'Office français de la biodiversité (OFB) (cf. item 14)
QUESTION DU JOUR : Y a-t-il une prolifération de guêpes cette année ? (cf. item 16 & suite)
EXPÉRIENCE DU JOUR : 750 millions de moustiques génétiquement modifiés vont être lâchés sur deux ans dans un archipel de Floride. Ils devront réduire la population de moustiques Aedes Aegypti, porteurs de maladies comme le Zika ou la dengue. (cf. item 19)
SERVICES ÉCOLOGIQUES DU JOUR : Pourquoi faut-il assurer la sauvegarde des herbiers de posidonie figurant parmi les cinq espèces protégées de Méditerranée. (cf. item 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>______________________________________________________________________________________________________________________
1- Xénobot : le robot vivant, Paris Match, 24/07/20, 02h00 
Marianne de Beer

Dessiné par un algorithme à partir de cellules cardiaques d’une grenouille africaine – le Xenopus laevis, d’où son nom –, ce microrobot biologique mesure moins de 1 millimètre de large. Capable de se déplacer, il sera peut-être implanté, un jour, à l’intérieur de notre corps... 
Le xénobot : qu'est-ce que c'est ?
Ce n’est pas un robot traditionnel ni une espèce connue d’animal. Avec un ADN 100 % grenouille, le xénobot est une créature d’un genre nouveau.
Des cellules souches de grenouilles
« C’est une nouvelle catégorie d’artéfact : un organisme vivant et programmable », expliquent les chercheurs américains. Asexué, décérébré et sans estomac, ce robot vivant est né de l’union de recherches sur l’intelligence artificielle (IA) de l’université du Vermont et de recherches en biologie moléculaire de l’université Tufts du Massachusetts. Les chercheurs en IA ont d’abord utilisé un algorithme inspiré de la théorie de l’évolution. Ils ont assemblé numériquement des centaines de cellules provenant de la peau, des tissus musculaires et du cœur de grenouilles afin de créer une multitude de corps différents. Ils ont modélisé l’organisme le plus efficace pour réaliser une tâche bien déterminée, par exemple le déplacement. Passant du virtuel au réel, les modèles les plus aboutis ont ensuite été envoyés à Tufts : les cellules souches de grenouilles ont été découpées, assemblées, façonnées à l’aide d’une pince et d’une électrode à la forme des modèles virtuels générés par l’algorithme. Les cellules de la peau des grenouilles constituent l’enveloppe physique et les cellules musculaires du cœur des grenouilles sont actives, permettant le déplacement du xénobot.
>> Suite à lire à :
<https://www.parismatch.com/Actu/Sciences/Xenobot-le-robot-vivant-1695349>
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2- Reportage. Dans la réserve de Scandola, embrouilles au-dessus d’un nid de balbuzards, Le Monde, 07/08/20, 15h01
Antoine Albertini, Bastia, correspondant

Les bateliers qui font visiter le site corse sont accusés de déranger la reproduction des rapaces symboles de la réserve. De fortes rancœurs se font jour, en attendant les résultats d’une étude sur les réels effets de la fréquentation nautique sur les oiseaux.
Soyons franc : du balbuzard pêcheur, vague souvenir d’exposé scolaire, on ne connaissait que la particularité nuptiale, qui consiste à faire miroiter au soleil, pour séduire sa femelle, les écailles de ses proies fraîchement happées à la surface de l’eau. C’est à peu près tout ce que l’on pouvait avancer à son sujet avant de poser le pied, par une torride matinée de juillet, sur le modeste périmètre de la réserve naturelle de Scandola – deux mille hectares à peine, classés toutefois au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1983.
Mais, au cœur de cette aire marine protégée, située dans le nord-ouest de la Corse, évoquer simplement le volatile revient à marcher sur des œufs et suffit à déchaîner, chez nombre d’interlocuteurs, une véritable obsession de l’anonymat : « N’écrivez pas mon nom », « Je préfère ne pas être cité », « C’est pour quel journal, vous dites ? ».
C’est que le balbuzard, dont la respectable envergure (de 1,45 à 1,70 mètre précisément) reste sans commune mesure avec sa stature de symbole de la biodiversité locale, se trouverait menacé par le développement exponentiel de la plaisance. Constamment dérangé par une noria de hors-bord, de voiliers, de yachts de divers tonnages, le craintif rapace ne se reproduirait plus – du moins, plus aussi facilement qu’autrefois, écailles étincelantes ou pas. Dans une île qui affiche volontiers son ambition de vitrine écologique, mais tire un tiers de sa richesse de l’industrie touristique, on comprend que le sujet soit rien de moins que brûlant.
Les bateliers au banc des accusés
Au mois d’avril dernier, la fréquentation du site, mal maîtrisée, a même contraint le Conseil de l’Europe à annoncer qu’il réfléchissait sérieusement à refuser de délivrer à la réserve de Scandola un label d’excellence environnementale jusque-là reconduit de manière ininterrompue depuis trente-sept ans. Et, puisque à toute faute il faut bien un coupable, le Conseil national de la protection de la nature, une émanation du ministère de l’écologie, a désigné, le 20 juillet, ceux qu’il tient pour principaux responsables de cette déchéance : les propriétaires de navires de promenade à bord desquels les touristes découvrent les merveilles de la géologie, de la faune et de la flore locales. En approchant de trop près les nids du balbuzard, bâtis sur des pitons rocheux ou à flanc de falaise, la corporation des bateliers aurait eu raison des ardeurs reproductives du rapace, troublé par ces incursions bruyantes et répétitives.
Faut-il dès lors s’étonner de l’accueil courtois mais non exagérément amical réservé au journaliste par Eric Cappy, président de l’association qui regroupe vingt-cinq des vingt-huit sociétés de batellerie opérant de Calvi à Ajaccio le long de la façade occidentale de la Corse ? M. Cappy l’avoue d’emblée : lassé de devoir se justifier, et avec lui sa profession tout entière, c’est avec une certaine méfiance qu’il accepte d’accorder une « énième interview, surtout lorsque personne ne cherche à entendre nos explications ». L’homme consent toutefois à se détendre lorsque, à court de cigarettes, qu’il enchaîne à un rythme soutenu, le paquet du journaliste lui est présenté assorti de l’habituelle mise en garde : « Désolé, c’est des menthols. »
Ce rituel de socialisation accompli, M. Cappy oublie momentanément ses préventions pour dévider ce qui tient moins de l’argumentaire que d’une plaidoirie, chiffres et dates à l’appui. « Nous avons adopté une charte de bonne conduite dès 2014 et nous observons une zone de quiétude de 250mètres autour des nids occupés par le balbuzard, explique-t-il. Nous ne sortons que cinq mois par an, une vingtaine de jours par mois en moyenne lorsque la météo le permet et nous sensibilisons nos passagers au respect de l’environnement… Nous finançons la protection de l’environnement en reversant la taxe Barnier [1,68 euro par passager]. On vit de cet endroit et on voudrait le détruire ? Ça n’a aucun sens. » Certes. Mais en dépit de la logique de son raisonnement, M. Cappy finit par en convenir amèrement : « Avec la réputation qu’on nous a faite, qui a envie de croire le méchant batelier qui fait du fric au détriment des balbuzards ? »
Apparemment, pas les défenseurs de l’oiseau, fascinés par la renommée de phénix acquise par le Pandion haliaetus qui, il faut le reconnaître, revient de loin. Car, si l’espèce ne suscite dorénavant qu’une « préoccupation mineure » de l’Union internationale pour la conservation de la nature, signe de relative bonne santé sur les vastes aires de répartition qu’elle occupe de Taïwan à l’Alaska, de la Nouvelle-Calédonie à l’Afrique de l’Est, il n’en fut pas toujours ainsi.
En France, notamment, le balbuzard fut méthodiquement persécuté dès la fin du XIXe siècle en raison de sa classification en gibier nuisible, jusqu’à ce qu’une énergique politique de conservation – il est protégé depuis 1981 sur l’ensemble du territoire national – ne permette au rapace de reprendre son envol dans les forêts du Centre, dans la Sarthe, l’Essonne, et jusqu’en Alsace. En Corse, sa population, de deux à quatre individus recensés en 1974, a essaimé depuis son foyer originel de Scandola et colonisé la côte occidentale de l’île pour passer à dix-neuf couples en 1999, vingt-sept en 2006 et trente-cinq en 2020. Dès lors, s’interroge-t-on, pourquoi plaindre un oiseau qui n’a jamais paru en si bonne forme ?
La raison en est simple : à en croire une partie de la littérature scientifique, cette apparente vigueur dissimulerait l’extrême fragilité d’une population soumise à une pression humaine dorénavant insoutenable, prélude à l’inéluctable déclin de l’espèce. La thèse semble d’autant plus convaincante qu’elle compte parmi ses promoteurs une incontournable et médiatique figure de la réserve naturelle de Scandola en la personne de Jean-Marie Dominici, chef de service au parc naturel régional de Corse et infatigable avocat de l’oiseau, qu’il est même parvenu à réintroduire dans le parc naturel voisin de la Maremme, en Toscane.
S’il se montre d’un abord affable et reçoit volontiers, M. Dominici fait aussitôt savoir que c’est à la double condition de limiter son propos aux mœurs de son cher « balbu » – sujet d’intarissables considérations de taille, de poids, de couleur de la face externe des ailes, d’habitudes en matière de camouflage ou de régime alimentaire – et, à titre subsidiaire mais plus problématiquement, de n’être pas cité.
Attaques verbales et bombages
La prudence manifestée par M. Dominici, assure ce dernier, est avant tout liée à son statut administratif : un congé de longue maladie consécutif à ce qu’il décrit comme un AVC survenu à l’été 2019, au plus fort d’une période d’extrême tension marquée par la réception de lettres de menaces – anonymes comme il se doit – et par l’inscription, sur un mur de son village de Galéria, d’un tag injurieux à son endroit.
Que les bateliers aient figuré parmi les premiers à condamner de tels agissements, que l’enquête ouverte auprès de la gendarmerie n’ait encore livré aucun suspect valable ne change rien à l’affaire : lettres et bombage faisaient suite à de virulentes attaques menées par M. Dominici contre les propriétaires de navires de promenade en mer, qu’il s’était hasardé à comparer à des « requins [qui] ont goûté le sang », obnubilés par « la folie de l’argent », au cours d’un reportage de l’émission « Thalassa » diffusé fin 2018.
La diatribe, à quoi il convient d’ajouter de nombreuses et récurrentes critiques sur son tempérament (une tendance à l’autoritarisme, selon ses détracteurs) et des constatations scientifiques jugées incomplètes sur le déclin démographique du balbuzard, a fini par avoir raison de la visibilité de M. Dominici au sein de l’état-major de la réserve : cantonné à terre et convalescent, il a été officiellement rappelé à son obligation légale de discrétion par sa hiérarchie. « On l’a muselé », tempêtent ses partisans. « Il a dérapé », répondent les autres.
Toujours est-il qu’en Corse, où la rumeur fait son nid plus durablement que le balbuzard, l’expression « requins sanguinaires » a mis les bateliers sur les dents. « Ça revient à nous coller une cible dans le dos en nous présentant comme des mafieux », résume l’un d’eux en exhibant sur l’écran de son smartphone les menaces reçues sur les réseaux sociaux depuis la diffusion du reportage de « Thalassa ». Entre autres « mesures simples, un peu radicales », des justiciers numériques à pseudonymes y promettent, entre deux commentaires indignés, des « coups de kalachnikov » tirés depuis le rivage sur les bateaux de promenade. Le tout, on le devine, au nom de la protection de la nature en général et du balbuzard en particulier.
« Mafieux, les bateliers ? La plupart viennent de familles de pêcheurs de Porto, de Piana, de Cargèse… Ils n’ont aucun intérêt à dégrader la nature : ils se priveraient de la seule source locale de revenus », s’indigne un élu des environs, le quatrième à préférer que son nom « n’apparaisse pas, si possible ». De source gendarmesque, une fois n’est pas coutume, même son de carillon : « Les petits bateliers locaux ne posent strictement aucun problème », d’où il est néanmoins permis d’inférer qu’il n’en va pas de même pour l’ensemble de la profession. Aussi, à condition de s’obstiner, est-il possible d’apprendre auprès des services de sécurité qu’une veille discrète est maintenue, à toutes fins utiles, « sur un ou deux opérateurs venus du sud de l’île et positionnés de manière plus ou moins sauvage sur le secteur de Scandola, où ils commencent à jouer des coudes de manière intimidante au détriment des gens du coin ».
François-René Castellani appartient à cette dernière catégorie, celle des « gens du coin », bien que ses deux petits bateaux de promenade soient amarrés à Porto et que lui-même soit originaire de Piana, à 11,8 kilomètres seulement par la D81. Mais dans l’île, c’est suffisant pour désigner le jeune homme de 37 ans comme un furesteru, un étranger, aux yeux de certains résidents de son port d’attache.
Issu d’une famille de pêcheurs du cru, M. Castellani exploite une société de promenades en mer à l’enseigne de l’Alpana, le nom corse donné au balbuzard et, à l’instar de nombre de ses confrères, il éprouve un sentiment d’« injustice » face aux accusations dont sa corporation fait l’objet et au peu de soutien des élus locaux. « Je ne compte pas mes heures, dit-il, et j’appartiens à une génération qui se lève tôt pour travailler et continuer à vivre au village, en famille, parce que cet endroit me passionne et que je ne me vois pas vivre ailleurs. Nous donner constamment le mauvais rôle, ce n’est pas seulement facile : c’est dégueulasse. » 
Une oreille plutôt inattentive
Ce matin de juillet, six touristes seulement ont sacrifié à l’injonction des brochures touristiques (« Ne ratez pas la réserve naturelle de Scandola ! ») et pris place à bord de l’embarcation du jeune capitaine – moitié moins que la jauge maximale.
A dire vrai, c’est d’une oreille plutôt inattentive que les passagers, captivés surtout par les grottes marines qui jalonnent leur parcours, suivent les explications du guide, lequel ne démérite pourtant pas, livrant à la suite d’un roboratif exposé sur la géologie des lieux (le granite rose de la roche, qui ébaubit Maupassant en son temps, doit sa couleur à la présence d’oxyde de fer) un soliloque sur la flore (lentisques et bruyères, oliviers sauvages, bouquets d’immortelles poussés à même les falaises sans grand besoin d’eau).
Pis : quand M. Castellani aborde la question du balbuzard pêcheur, censément le clou de la visite, c’est à peine si une mère de famille consent à lever un sourcil. « La plupart ne connaissent même pas l’existence de l’oiseau, se désole le batelier de retour sur la terre ferme. C’est nous qui les sensibilisons. » 
A tout prendre, ce désintérêt pour le rapace pêcheur vaut toujours mieux que la remarque courroucée d’un couple québécois glanée il y a une paire d’années par Virgile Lenormand, garde de la réserve de Scandola : « Par chez nous, il y a quatre nids devant la maison et ils nous embêtent bien, ces oiseaux, avec leurs cris. » La crainte de M. Lenormand, qui officie à Scandola depuis douze ans, concerne moins les bateliers que l’imprudence de ceux qu’il nomme les « couillons des mers », des vacanciers louant des bateaux et « piquant droit sur les nids » ou des plaisanciers dupés par les mauvais conseils de certains guides de navigation. « On en trouve encore qui recommandent de passer la nuit au mouillage dans la baie d’Elbu parce que c’est magnifique, déplore-t-il. Et ça l’est. Mais il se trouve que c’est défendu. »
Un navire toutes les trois minutes
La difficulté majeure, en pareil cas, consiste à écarter les importuns, faire respecter la zone des deux cent cinquante mètres de quiétude autour des nids occupés par des balbuzards et informer des navigateurs « pas toujours au courant, surtout lorsqu’ils viennent du Continent ou d’Italie ». En règle générale, se félicite malgré tout M. Lenormand, « ces derniers réagissent bien : on leur explique, ils s’en vont et, en prime, ils ont l’impression d’avoir contribué à sauver la planète ». 
Reste qu’à l’aplomb de la Punta Palazzu, au nord de la réserve, à la fois itinéraire obligé des navires et goulet d’étranglement, les sauveteurs de la planète se bousculent, ainsi qu’en atteste une copieuse étude commandée par le parc naturel régional de Corse et financée par l’Union européenne. Le record de fréquentation, établi en août 2018, fait état d’au moins un passage de navire toutes les trois minutes en période d’affluence. La part de la batellerie dans cet incessant ballet nautique ? Elle a été affinée en 2019 après un comptage étalé sur soixante-quatre jours et représente, contre toute attente, à peine 15 % du trafic total.
N’empêche. L’été, époque cruciale pour la reproduction du balbuzard et la croissance de sa progéniture, l’intensité moyenne du bruit généré par les bateaux comme la durée du temps de nuisance doublent par rapport à la période creuse. De quoi expliquer, d’après les observations réalisées par Flavio Monti, auteur d’une thèse sur le balbuzard soutenue à l’université de Ferrare, en Italie, en 2015 et Olivier Duriez, de l’université de Montpellier, des niveaux de corticostérone, une hormone de stress, 2,5 fois plus élevés chez les poussins nés dans des zones marquées par un fort trafic maritime.
Les plus récents chiffres, obtenus après vingt-deux missions et six cents observations directes menées depuis le mois de janvier sur les soixante-sept nids répertoriés le long des côtes corses, sont pourtant venus tempérer les opinions arrêtées quant au lien direct entre nautisme et taux de reproduction des « balbus ». Ainsi, l’an passé, douze poussins étaient-ils recensés à l’envol à travers toute l’île, en dépit d’une saison marquée par une forte affluence – soit deux de plus que cette année, alors même que l’effet de désertification de la pandémie de Covid-19 aurait dû profiter aux oisillons. A Scandola, la quiétude née du confinement est loin d’avoir dopé la fougue amoureuse des couples de la réserve : deux jeunes à l’envol cette année, autant que l’an passé.
« Qu’il faille réguler les flux ne fait guère de doute, mais il faut le faire intelligemment et, peut-être, commencer à s’interroger sérieusement sur d’autres causes que la seule fréquentation », observe prudemment Jean-Michel Culioli, chef du service des espaces protégés de l’Office de l’environnement de la Corse, sorte de ministère insulaire de l’écologie. Parmi ces « autres » explications figurent notamment la compétition intraspécifique – c’est-à-dire la guerre que se livreraient les balbuzards pour des territoires grignotés par l’urbanisation du littoral qui réduit à la fois leurs opportunités de nidification et l’étendue de leurs zones de pêche –, les tirs de braconniers ou la principale cause de mortalité en Corse, avancée en 2008 par le « Plan national de restauration du balbuzard » du ministère de l’écologie : la fatale habitude prise par l’oiseau de se repaître de proies encore ruisselantes sur les fils électriques du réseau moyenne tension.
Afin de vider la querelle d’une manière aussi définitive que possible, les autorités ont donc décidé de renouveler cette année leur vaste opération de comptage, avec moyens renforcés et propositions destinées à mieux gérer les flux, notamment à Girolata, soumis à une forte pression. « Toutes ces données vont enfin permettre de connaître l’étendue réelle de la fréquentation, se félicite Jean-Marie Seité, le maire de Galéria, qui présida brièvement, en 2015, aux destinées du parc naturel régional de Corse. Mieux : on pourra connaître la nature de son impact et qui en est responsable. » 
Scientifique de renom, auteur de centaines d’articles savants et d’une dizaine de livres, Charles-François Boudouresque assure, parmi d’autres fonctions, celles de président des instances scientifiques de la réserve de Scandola. « Sur le plan normatif, assure-t-il, personne n’a le droit de dire que c’était mieux avant. Scandola est la région marine de Méditerranée sur laquelle existent le plus d’études, de cartographies, de rapports scientifiques : nous sommes un modèle, et reconnus comme tel. » Pour autant, selon ce spécialiste, « la surfréquentation n’est pas seulement une question de chiffres, mais une affaire de comportement ».
C’est là le nœud de la question et la source de la controverse éclose au mois d’avril dernier avec la perte annoncée du diplôme Espaces protégés délivré à la réserve de Scandola par le Conseil de l’Europe. Si la nouvelle a enflammé médias et réseaux sociaux, les uns et les autres ne se sont guère fait l’écho du correctif apporté le 11 juin dernier par les instances européennes dans un courrier adressé au parc naturel régional de Corse : la décision de reconduction du diplôme a en réalité été remise à 2021, faute d’avoir pu examiner à temps les mesures déjà adoptées par les autorités corses en matière de protection de la biodiversité.
« Ce qui nous fait une polémique stérile de plus », se lamente Jean-François Luciani depuis la baie de Girolata, où il fut le premier batelier en 1976, avant d’abandonner son activité en 1994. Désormais adjoint au maire de la commune, M. Luciani déplore « des années de vaines empoignades qui n’ont eu qu’un effet : reporter l’extension du périmètre de la réserve. Entre-temps, six nouveaux espaces protégés ont vu le jour ailleurs, de Glénan aux Antilles. »
Le projet de réserve naturelle étendue, qui devrait être acté sous peu par l’Assemblée de Corse, viendra-t-il rassurer les partisans d’une protection accrue de la zone ? Si sa superficie finale est encore à l’étude, le plan en cours d’élaboration prévoit notamment la création, d’ici à 2022, d’un espace marin limitrophe de la réserve de Scandola, incluant des zones de protection renforcée et intégrale au sein desquelles les activités de loisirs comme la navigation seront strictement réglementées.
Après des années de tergiversations, l’affaire serait, assure-t-on, en bonne voie. « Cette réserve territoriale verra le jour en cas de consensus, affirme Jacques Costa, président du parc naturel régional de Corse. Les enjeux environnementaux ne sont pas négociables, mais personne ne doit être exclu des discussions. Scientifiques, pêcheurs professionnels, bateliers, associations de défense de l’environnement : tout le monde doit tirer dans le même sens. » « A condition que ce ne soit pas sur nous, tout ira bien ! », rit – jaune – un batelier. Lequel, au journaliste lui demandant la permission de créditer ce trait d’esprit, répond qu’il préfère rester incognito. Ainsi qu’il semble être d’usage dans la réserve de Scandola.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/08/07/dans-la-reserve-de-scandola-embrouilles-au-dessus-d-un-nid-de-balbuzards_6048390_4500055.html>
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3- Les sommets alpins, berceaux d’une diversité florale insoupçonnée, Le Monde, 09/08/20, 05h42
Angela Bolis [envoyée spéciale au col du Galibier (Savoie et Hautes-Alpes)]

Le programme Ecologie verticale explore la flore de haute altitude, dans les Alpes, pour retrouver le fil de son histoire évolutive. 
Découvrir une nouvelle espèce de plante en Europe est devenu chose rare. Sur les sommets des Alpes, ce sont pourtant trois inconnues qui viennent d’être identifiées. Trois androsaces, discrètes plantes en coussin qui ornent roches et fissures des hautes montagnes. L’androsace du Viso, l’androsace du Dauphiné et l’androsace de Saussure déploient leurs bourgeons et leurs petites fleurs blanches ou roses autour d’une racine unique. Leur forme hémisphérique et dense offre une protection thermique exceptionnelle. Elles retiennent l’humidité et leur propre matière organique, qu’elles recyclent. Et peuvent ainsi vivre des siècles.
La découverte de ces nouvelles espèces n’est que la partie émergée du programme Ecologie verticale, mené depuis 2009 par le biologiste Sébastien Lavergne (Laboratoire d’écologie alpine de Grenoble) et Cédric Dentant, botaniste au Parc national des Ecrins, à cheval sur l’Isère et les Hautes-Alpes. Les deux hommes ont la singularité d’allier science et alpinisme, ce qui leur a ouvert la voie des sommets, arêtes et pics inaccessibles. Un milieu extrême resté terra incognita pour les sciences du vivant. « La haute montagne est perçue comme un désert hostile à la vie. Mais en l’investissant avec une approche floristique, on a découvert une biodiversité insoupçonnée », affirme Cédric Dentant.
Avec leurs équipes, ils ont ainsi inventorié plus de 300 plantes de haute altitude, dans les Ecrins et d’autres massifs des Alpes, et mené un vaste programme de séquençage génétique de toutes les espèces végétales de l’arc alpin, soit quelque 4 500 taxons (ou groupes). La plus haute plante observée, une saxifrage à feuilles opposées, était accrochée à 4 070 mètres sur la barre des Ecrins – elle détient pour l’instant le record d’altitude en Europe, à 4 500 mètres. Au-delà de leur inventaire, ces plantes des cimes ouvrent une fenêtre sur l’histoire évolutive de la flore alpine. Avec une question majeure : où se sont réfugiées les espèces pendant les grandes glaciations ?
Refuges et fabrique d’espèces
Depuis 2,4 millions d’années, et jusqu’à la fin de la dernière glaciation il y a 10 000 ans, les fluctuations des périodes glaciaires et interglaciaires ont façonné l’émergence et la répartition des espèces. Selon la théorie des « nunataks », terme inuit désignant la montagne, certains sommets ont pu, grâce à leur verticalité et à la puissance des radiations solaires, échapper aux glaces, émergeant tels des îlots dans un océan gelé. Ils auraient alors servi de refuge à un cortège d’espèces, qui se sont ensuite redéployées au gré du réchauffement, ensemençant les montagnes alentour.
« Longtemps, on a pensé que pendant les grandes glaciations, toutes les espèces avaient reculé vers le sud de l’Europe. C’est le cas pour des espèces communes, qui se dispersent facilement, mais certainement pas pour celles d’altitude, peu mobiles et coincées sur les sommets », assure Sébastien Lavergne. Grâce aux analyses génétiques, son équipe a pu montrer que l’androsace de Vandelli avait bien persisté sur plusieurs sommets, au centre et en périphérie des Alpes, pendant la dernière glaciation. Le défi consiste désormais à généraliser cette découverte à d’autres espèces.
« Ces travaux apportent une pierre de plus à la théorie des nunataks, ces refuges glaciaires au cœur même des Alpes, qui semble désormais très probable, estime Christophe Randin, chercheur en biogéographie à l’université de Lausanne. L’intérêt de cette découverte est de voir à quel point les hautes montagnes sont en fait une fabrique d’espèces. » Les sommets ont en effet été isolés par les glaces, entraînant une divergence génétique des espèces qui les peuplaient.
Mosaïque de milieux
Mais la vitalité de la biodiversité d’altitude tient aussi à d’autres facteurs. « La haute montagne est un milieu très hétérogène, avec une grande diversité géologique et topographique, qui conduit les espèces à se différencier pour s’adapter à ces conditions », explique Cédric Dentant. En l’espace de quelques kilomètres, toute une diversité de roches – schistes, calcaires, gypses… – structure la végétation. Il en est de même des microreliefs, creux ombragés, parois ensoleillées, versants nord ou sud, qui forment une mosaïque de milieux présentant de forts contrastes de température, d’enneigement, d’humidité ou encore de composition des sols.
Avec l’actuel réchauffement du climat, bien plus rapide que les précédentes glaciations, les sommets pourraient-ils de nouveau servir de refuges à la flore ? Plusieurs études montrent un accroissement du nombre d’espèces en altitude, certaines venues des étages inférieurs pour coloniser ces espaces à mesure que la pression du froid se relâche.
L’équipe de Sébastien Lavergne et Cédric Dentant s’appuie elle-même sur des données historiques, puisées dans les herbiers des muséums et les archives, pour comparer les populations végétales d’aujourd’hui et des siècles derniers. Car certains alpinistes ont avant eux parcouru les mêmes voies, notant parfois des observations précises. C’est le cas de Venance Payot, un cristallier, botaniste et ancien maire de Chamonix (Haute-Savoie), qui a décrit des îlots de végétation dans le massif du Mont-Blanc il y a cent cinquante ans. Cet été, les chercheurs les ont retrouvés. Là où, sur l’îlot du Tacul, Venance Payot avait observé 6 espèces, ils en ont répertorié 84.
Quid du changement climatique ?
Néanmoins, difficile de prédire lesquelles seront capables de gravir les sommets en quête de températures plus fraîches. « L’idée que la flore va remonter d’un bloc pour fuir le réchauffement est réductrice. Certaines espèces vont remonter, d’autres non, en fonction de mécanismes complexes qu’on ne comprend pas complètement », estime Sébastien Lavergne. Parmi ceux-ci, il y a leur capacité à se déplacer plus ou moins rapidement. Ou bien les interactions d’une « nouvelle » espèce avec les autochtones, qui lui permettront, ou non, de s’implanter. Globalement, à cette altitude, « il s’agit surtout d’un redéploiement de celles qui étaient déjà présentes et adaptées à ces conditions », relève Cédric Dentant.
Il est tout aussi complexe de prédire lesquelles survivront au changement climatique actuel. Certaines seront-elles poussées à l’extinction, ne pouvant plus grimper au-delà de la limite du sommet ? « Sur un pas de temps extrêmement long, nos androsaces pourraient bien disparaître… Mais à plus court terme, il ne faut pas voir les sommets comme des impasses évolutives : c’est oublier toute leur hétérogénéité, qui permet de trouver une multitude de micromilieux où se déplacer, relève Sébastien Lavergne. Certaines plantes font aussi preuve d’une étonnante plasticité. Et les nunataks nous ont montré que de petites populations de plantes ont pu survivre dans des climats défavorables et des situations très isolées pendant des dizaines de milliers d’années ! »
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/08/10/les-sommets-alpins-berceaux-d-une-diversite-florale-insoupconnee_6048562_1650684.html>
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4- Deux bélugas de Chine arrivent dans leur sanctuaire marin en Islande, AFP, 10/08/20, 22:00

Deux bélugas provenant d'un aquarium chinois ont retrouvé l'eau de mer ce week-end dans un sanctuaire marin en Islande, a annoncé lundi l'association qui mène ce projet visant à accueillir des centaines de cétacés actuellement en captivité.
"Petite Blanche" et "Petite Grise", deux femelles de 900 kilos chacune et quatre mètres de long, sont bien arrivées vendredi dans des piscines du sanctuaire marin de Klettsvik, au large de la côte sud de l'Islande, indique l'association de protection des animaux Sea Life Trust dans un communiqué, vidéos à l'appui. 
Après y avoir séjourné "quelques semaines", les deux baleines blanches âgées de 13 ans doivent ensuite être relâchées en semi-liberté dans une réserve naturelle de 32.000 mètres carrés bordant les îles Vestmann.
En juin 2019, elles avaient définitivement quitté leur ancienne vie, consistant à divertir les visiteurs de l'aquarium chinois Changfeng Ocean World. Elles avaient traversé les terres et les airs dans des conteneurs pour finalement arriver par avion en Islande, où leur immersion a pris du retard.
C'est la première fois qu'elles retrouvent la mer depuis leur capture par un centre de recherche russe en 2011, a souligné Sea Life Trust.
Après avoir si longtemps été prises en charge par des êtres humains, il est peu probable que les bélugas survivent dans leur habitat naturel en pleine liberté. Par conséquent, des filets cernent le sanctuaire. 
La libération des bélugas, qui ont été entraînées en vue de leur remise à la mer, s'est faite de manière "aussi limpide que nous l'avions espéré et planifié", a déclaré Andy Bool, responsable de Sea Life Trust, qui qualifie les deux cétacés d'"ambassadrices des 300 autres bélugas sous contrôle humain à travers le monde", a-t-il dit. 
"Nous espérons montrer que Petite Blanche et Petite Grise vont s'épanouir dans cette baie", a expliqué le responsable. C'est à Klettsvik qu'avait également été transférée, en 1998, l'orque Keiko du film "Sauvez Willy" (1993). L'orque a été relâchée complètement en 2002 mais n'avait su s'accommoder à la vie sauvage. Elle est morte 18 mois plus tard des suites d'une pneumonie dans un fjord norvégien.
Originaires des eaux arctiques russes, les deux bélugas avaient été capturés à l'âge de deux ou trois ans. Les bélugas ont une espérance de vie généralement comprise entre 40 et 60 ans.
Selon Sea Life Trust, la baie de Klettsvik est le premier sanctuaire marin en "pleine mer" au monde.
<https://www.geo.fr/environnement/deux-belugas-de-chine-arrivent-dans-leur-sanctuaire-marin-en-islande-201620 <https://www.geo.fr/environnement/deux-belugas-de-chine-arrivent-dans-leur-sanctuaire-marin-en-islande-201620>>
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5- A Monaco, une plongée virtuelle saisissante dans les récifs coralliens d'Australie, AFP, 11/08/20, 20:00

Des dauphins qui bondissent, une gigantesque raie manta ondulant doucement, des bébés tortues qui se faufilent entre vos jambes: bienvenue au Musée océanographique de Monaco, pour une saisissante plongée à la découverte des coraux australiens.
Dans la salle de la "baleine", un immense squelette de ce cétacé suspendu au plafond accueille les visiteurs, immergés dans les eaux de la Grande Barrière de corail grâce à des animations projetées sur les murs et le sol.
Dans une vidéo une guide de ce joyau australien classé au Patrimoine mondial informe le spectateur sur ces 2.300 km de récifs construits par les coraux, ces organismes vivants dont il existe 850 espèces.
Des projecteurs permettent de s’immerger et de découvrir, baigné dans une ambiance sonore relaxante, les espèces emblématiques de la mer de Corail, comme la baleine à bosse, le poisson clown ou encore le mérou patate.
Sous un plafond qui culmine à 9 mètres de hauteur, l’espace offre ainsi quelque 650 mètres carrés de projection pour une expérience qui peut durer jusqu’à une demi-heure, avec un scénario qui retrace une journée dans la Grande Barrière et évolue en fonction de l’attitude des visiteurs.
"Toutes les images apparaissent réelles au public et pourtant elles ont été conçues par ordinateur, et c’est cette conception qui permet justement de créer une interactivité : la salle n’est jamais la même, les réactions des animaux dépendent de l'attitude des visiteurs sur place", explique Robert Calcagno, le directeur général de l’Institut océanographique de Monaco.
"Le but de cette exposition, c’est aussi de montrer la fragilité de ces récifs et d’aider le public à mieux comprendre les problèmes des océans et la nécessité de les protéger dans leur vie quotidienne", ajoute-il.
Au cours de l'été austral qui vient de s'achever, la Grande Barrière de corail a en effet vécu son plus grave épisode de blanchissement de coraux, un phénomène dû au réchauffement climatique qui menace sa survie.
La Principauté monégasque assure aujourd’hui la coprésidence, avec l’Australie et l'Indonésie, de l'Initiative internationale pour les récifs coralliens, un programme de protection des récifs et de leurs écosystèmes dans le monde.
Le musée océanographique de Monaco a été le premier au monde à réussir à conserver des coraux vivants dans ses aquariums que les visiteurs du musée, après leur plongée virtuelle, peuvent admirer pour de vrai.
L'exposition est visible jusqu’en décembre 2021.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/a-monaco-une-plongee-virtuelle-saisissante-dans-les-recifs-coralliens-d-australie_146692 <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/a-monaco-une-plongee-virtuelle-saisissante-dans-les-recifs-coralliens-d-australie_146692>>
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6- Journée de l'éléphant : Singapour détruit neuf tonnes d'ivoire, AFP, 12/08/20, 17:00

Singapour a commencé mardi, à la veille de la Journée mondiale de l'éléphant, à détruire neuf tonnes d'ivoire, dans la plus importante opération du genre menée dans le monde entier depuis plusieurs années.
La destruction de ce stock, parmi lequel figurent les défenses de 300 éléphants d'Afrique, a pour but d'éviter que cet ivoire ne revienne sur le marché et de perturber l'approvisionnement du marché noir, selon l'autorité singapourienne des parcs nationaux.
L'opération est menée par un concasseur industriel de roches qui mettra entre trois et cinq jours à détruire ces stocks qui avaient été saisis entre 2014 et 2019, selon une porte-parole de cette autorité. Les résidus seront ensuite incinérés.
"Cette opération de destruction d'ivoire, la plus importante au monde ces dernières années, illustre la détermination forte de Singapour à combattre le commerce illicite d'espèces sauvages", a précisé l'autorité.
L'essentiel du stock provient de la saisie record, en 2019, de 8,8 tonnes d'ivoire, pour un montant de l'ordre de 17,6 millions de dollars (10,9 millions d'euros).
Le commerce mondial d'ivoire, à de rares exceptions près, a été interdit depuis 1989 après que les populations d'éléphants en Afrique, qui atteignaient plusieurs millions au milieu du 20e siècle, ont chuté jusqu'à environ seulement 600.000 à la fin des années 1980.
<https://www.youtube.com/watch?v=PuyZjgitrJY <https://www.youtube.com/watch?v=PuyZjgitrJY>>
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7- Une phéromone irrésistible à l'origine des nuées de criquets, selon une étude, AFP, 12/08/20, 18:00

Le Covid-19 n'est pas la seule calamité à avoir fait parler d'elle cette année : les nuées de criquets migrateurs ont ravagé des cultures dans plusieurs régions du monde, un phénomène lié à une phéromone irrésistible, selon une étude publiée mercredi.
Pris individuellement, ce criquet est plutôt inoffensif, mais il peut se transformer, changer de couleur, et rejoindre ses congénères dans des nuages de millions d'individus.
Selon une étude parue mercredi dans Nature, le secret de cette métamorphose est lié à une phéromone : presque comme un parfum irrésistible, la substance chimique est émise par le criquet dès qu'il se trouve à proximité d'une poignée de ses semblables.
Effet boule-de-neige, la phéromone attire alors d'autres individus qui rejoignent le groupe et commencent eux-aussi à émettre cette substance, la 4-vinylanisole ou 4VA.
Cette découverte, qui intervient alors que des nuées record de criquets ont dévasté les cultures d'Afrique de l'Est et menacent l'approvisionnement alimentaire au Pakistan, permet d'envisager certaines applications.
Comme la création de criquets génétiquement modifiés qui seraient privés du détecteur de la phéromone, ou la mise en place de pièges pour attirer les insectes.
Les chercheurs ont expérimenté cette dernière hypothèse, installant des pièges à phéromone dans des environnements contrôlés et dans des champs, qui ont effectivement attiré les criquets.
C'est "relativement efficace", même "si une optimisation et des ajustements sont nécessaires pour passer de l'expérimentation à une application pratique", a commenté l'un des auteurs, Le Kang, de l'Académie des sciences chinoise.
Une modification génétique de ces criquets pourrait également permettre "un contrôle durable et vert" de ces nuées, a noté le scientifique. Mais cela nécessiterait des efforts à long terme, et "une évaluation stricte de la sûreté biologique avant application", a-t-il ajouté.
Pour Leslie Vosshall, chercheuse à l'Université Rockefeller, qui n'a pas participé à l'étude, la perspective la plus enthousiasmante serait de trouver une substance chimique qui bloquerait la réception de la 4VA.
"La découverte d'une telle molécule fournirait un antidote chimique à l’agrégation des insectes, et renverrait les criquets à leur vie pacifique et solitaire", a-t-elle commenté, soulignant toutefois de nombreuses inconnues, notamment savoir si cette phéromone est la seule responsable du comportement grégaire des criquets.
<https://www.geo.fr/environnement/une-pheromone-irresistible-a-lorigine-des-nuees-de-criquets-selon-une-etude-201664 <https://www.geo.fr/environnement/une-pheromone-irresistible-a-lorigine-des-nuees-de-criquets-selon-une-etude-201664>>
En savoir plus :
> Vinylanisole is an aggregation pheromone in locusts <https://www.nature.com/articles/s41586-020-2610-4>, Nature, 12 August 2020
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8- Venise veut reconquérir sa lagune, AFP, 14/08/20, 13:00
Céline Cornu

Venise, connue dans le monde entier pour la place Saint-Marc ou le pont des Soupirs, dispose d'une autre richesse souvent ignorée : sa lagune. Menacée par la hausse de sa salinité, elle fait l'objet d'un projet visant à accroître la présence de roseaux et attirer oiseaux et poissons.
"L'idée est de recréer un environnement perdu au fil du temps à cause des interventions humaines qui ont dérouté les cours d'eau hors de la lagune", explique à l'AFP Rossella Boscolo Brusà, chercheuse à l'Institut supérieur pour la protection et la recherche environnementale (Ispra) et responsable du projet.
Ces opérations, qui visaient à assainir certaines zones marécageuses et lutter contre la malaria, ont "conduit à une eau toujours plus salée et à la réduction de la cannaie (étendue de roseaux, ndlr), un habitat très précieux pour des espèces protégées ou d'intérêt commercial", souligne la chercheuse en regardant défiler, à bord d'une barque, cette végétation typique de 2-3 mètres de hauteur.
L'endroit est paisible, seulement perturbé de temps en temps par une embarcation de touristes. Avec un peu de chance, on peut y observer un vanneau huppé, un chevalier guignette ou une aigrette garzette.
Aujourd'hui "il ne reste plus que 34 hectares de cannaies, alors que par le passé au moins la moitié de la lagune était recouverte de cannaies et de lais (soit quelque 17.000 hectares, NDLR). A Venise, un quartier s'appelle Cannaregio parce que justement elle arrivait jusque-là", rappelle Adriano Sfriso, professeur à l'université Ca' Foscari de Venise.
La cannaie exige une salinité assez basse, inférieure à 15. Mais celle-ci est de 30 au cœur de la lagune, soit très proche de celle de la mer (35 en moyenne).
- Injection d'eau douce -
Baptisé "Life Lagoon Refresh", le projet vise à injecter l'eau douce du fleuve Sile pour faire baisser la salinité. Un petit "canal", opérationnel depuis mai, permet une modulation du débit de l'eau en fonction de l'avancée du projet ou d'événements comme les grandes marées.
"Actuellement de 300 litres par seconde, le flux doit passer à 500 avant d'atteindre dans le futur jusqu'à un mètre cube seconde", détaille Simone Sponga, de la société d'ingénierie hydraulique Ipros.
Pour contenir l'eau douce dans la zone cible et servir de support à la cannaie, des "cordons" constitués de poteaux et coussinets biodégradables en fibre de coco ont été installés.
Si la végétation va se reconstituer naturellement, des opérations de re-plantage doivent accélérer le processus, afin de restaurer au total une vingtaine d'hectares de cannaie, résume le Pr Sfriso.
Régulièrement, Carlo Marchesi et son employé Adriano Croitoru extraient ainsi minutieusement de petites mottes qu'ils vont ensuite replanter, en barque, quelques kilomètres plus loin.
"Nous allons reconstruire la lagune que nos arrières-grands-pères ont connue, beaucoup plus riche en poissons et volatiles", se félicite M. Marchesi, 56 ans.
Des interventions similaires ont lieu avec des plantes aquatiques grâce à la participation de pêcheurs et chasseurs.
- "Notre monde" -
Pendant un an et demi, des discussions, parfois tendues, ont eu lieu entre toutes les parties prenantes pour parvenir à un accord, essentiel à la réussite du projet.
"Pour nous pêcheurs et chasseurs de Venise, la lagune représente la vie, notre monde. Si nous la préservons, nous pourrons en profiter le plus possible et la léguer à nos enfants", souligne Massimo Parravicini, président de la principale association locale de pêcheurs amateurs et chasseurs.
Ce passionné de 58 ans participe à des opérations de replantage de phanérogames, des "plantes fondamentales pour l'écosystème car elles apportent de l'oxygène aux bas-fonds et limitent l'impact des vagues créées par les embarcations".
Une surveillance continue permet de mesurer les progrès, en termes de salinité, végétation ou faune, notamment via une "pêche à la senne", un grand filet tendu de part en part des canaux.
Les spécialistes vérifient ainsi l'évolution des espèces de poissons, à la fois celles spécifiques de l'habitat et protégées comme la gobie-lote, mais aussi des espèces importantes pour la pêche artisanale, comme la daurade, les mulets, le flet ou le loup, explique Luca Scapin, chercheur à l'Université de Venise.
Le projet, soutenu par la région Vénétie et la Commission européenne, vise aussi à favoriser la présence d'oiseaux comme le héron pourpré.
Cette expérience doit être partagée avec des sites aux problématiques similaires, comme Hyères en France, Albufera en Espagne et le delta du Nestos et Porto Lagos en Grèce.
<https://www.facebook.com/AFPfra/videos/ecosyst%C3%A8me-en-danger-venise-veut-reconqu%C3%A9rir-sa-lagune/298622847908481/ <https://www.facebook.com/AFPfra/videos/ecosyst%C3%A8me-en-danger-venise-veut-reconqu%C3%A9rir-sa-lagune/298622847908481/>>
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9- Les guépards, stars du "carnet rose" d'un parc d'Ardèche, AFP, 17/08/20, 10:00
Myriam Chaplain Riou

Dame guépard élève seule ses petits, dont 90% mourront en bas âge, et chasse en solitaire. Mais c'est elle qui choisit leur père après mûre réflexion, explique le Safari de Peaugres, investi dans la sauvegarde de cette espèce vulnérable. 
Dans ce parc animalier de plus de 80 hectares, en Ardèche, qui s'est spécialisé dans la reproduction et l'élevage des guépards, tout est fait pour favoriser les rencontres amoureuses et préserver cette espèce très fragile.
Parfois, "ce n'est qu'au septième candidat qu'une femelle est séduite et trouve chaussure à son pied" pour s'accoupler, sourit sa directrice, le Dr Christelle Vitaud. 
"Les premiers guépards adultes sont arrivés au parc en 1991 et les premières naissances ont eu lieu en 1995", précise à l'AFP la vétérinaire. 
"Depuis, nous avons eu 150 petits", ce qui place le Safari de Peaugres dans le peloton de tête des dix parcs européens réussissant à reproduire régulièrement cette espèce classée "vulnérable" par l’Union internationale pour la conservation de la nature. C'est-à-dire confrontée à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage.
Le parc, qui abrite plus de 120 espèces, outre ces gracieux félins, participe au Programme européen d’élevage (EEP) des guépards. Le Dr Vitaud fait partie de son comité scientifique.
Huit enclos dédiés aux guépards ne sont pas visibles du public et offrent l'intimité nécessaire à leurs amours.
Dans un autre espace, on peut voir des jeunes à la crinière de duvet gris s'amuser comme des fous avec un sac rempli de laine de mouton qu'ils déchiquètent avec ardeur. Leurs jeux sont fougueux. Ils se poursuivent, montrent les crocs et grognent comme de gros chats tachetés. 
Chaque jour, "on leur donne des jouets" : cartons parfumés au viandox, laine bien odorante, ballons de foot... qu'ils réduisent vite en miettes !, raconte la directrice.
Sprinteur hors pair à la silhouette fine et aérodynamique, pouvant atteindre 100 km/h, le guépard (Acinonyx jubatus) est l'animal terrestre le plus rapide au monde grâce à sa colonne vertébrale très flexible et à ses griffes qui lui servent de crampons. 
Il maintient cette vitesse éclair sur 500 mètres maximum. Et après avoir capturé une proie, il peut attendre une demi-heure avant de reprendre son souffle et de la manger.
- Braconnage -
Pendant ce temps, lions ou hyènes en profitent pour lui subtiliser son repas. Et tout est à recommencer ! "Les guépards se font voler 80% de leurs proies".
Quand une mère chasse, pas de nursery avec "baby-sitters", comme chez les lions. La femelle guépard cache ses petits dans les hautes herbes. Mais les prédateurs guettent.
"La mère évite de les affronter par crainte des blessures qui l'empêcheraient de chasser, condamnant à mort sa progéniture", souligne la directrice.
"Il y a un siècle, 100.000 guépards vivaient à l'état sauvage. Aujourd'hui, ils sont moins de 10.000 et ça ne s'améliore pas", déplore-t-elle. 
Seuls 10% des petits survivent à leur première année dans la nature. Victimes des prédateurs, de famines ou tués par les éleveurs lorsqu'ils s'attaquent au bétail. 
"S'y ajoute le braconnage, notamment à destination des pays du Golfe", friands des élégants guépards comme animaux de compagnie et d'apparat. 
Les braconniers tuent les mères avant de capturer les petits. 
Plusieurs associations travaillent à la sauvegarde de ces animaux, comme le Cheetah Conservation Fund, basé en Namibie. Le Safari de Peaugres aide ce dernier, financièrement, et par ses recherches.
"Nous avons ainsi réussi à faire adopter un petit par une autre mère qui venait d'avoir une portée. Une première mondiale" qui pourra servir quand un bébé, dans la nature, se retrouve orphelin. Une femelle qui n'a qu'un seul petit n'a pas assez de lait pour le nourrir.
Dès leur naissance dans le parc, à l'abri des regards, les bébés sont suivis par vidéosurveillance et pesés chaque jour pour vérifier leur croissance. Ils ne sont jamais nourris "à la main", ni les femelles inséminées.
En France, le zoo de Montpellier, en particulier, oeuvre aussi à la sauvegarde des guépards et les parcs s'échangent des reproducteurs. Des prêts stoppés aujourd'hui par le Covid-19.
<https://www.geo.fr/environnement/les-guepards-stars-du-carnet-rose-dun-parc-dardeche-201709 <https://www.geo.fr/environnement/les-guepards-stars-du-carnet-rose-dun-parc-dardeche-201709>>
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10- La tranquillité des manchots africains menacée par le ravitaillement en mer des bateaux, AFP, 17/08/20, 11:00
Sofia Christensen

Dans le vacarme des moteurs, un bateau de tourisme s'approche d'un imposant navire chargé de carburant pour le ravitaillement des bateaux en mer, amarré dans la baie d'Algoa en Afrique du Sud, à deux pas de la plus grande colonie mondiale de manchots africains.
À mi-chemin sur la route maritime entre l'Europe et l'Asie, cette baie qui baigne dans des eaux profondes, était un choix évident pour la première opération de soutage en mer en Afrique du Sud.
Depuis 2016, ce sont principalement des cargos qui y font halte pour un ravitaillement offshore. Cette manœuvre permet de transporter plus de marchandises et d'éviter les frais dans les ports, tout en gagnant du temps.
Mais les défenseurs de l'environnement, les opérateurs d'écotourisme et les amoureux de la nature s'inquiètent de l'impact sur ce haut lieu de la biodiversité marine, qui attire aussi les touristes.
Les opérations ont lieu trop près des zones d'alimentation et de reproduction des manchots, mettent-ils en garde. Elles perturbent l'écosystème et exposent les animaux marins aux déversements d'hydrocarbures.
Le plus gros pétrolier de stockage de la baie peut contenir jusqu'à 100.000 tonnes de carburant. Deux fois déjà, en 2017 et 2019, des équipes ont dû intervenir pour sauver des dizaines de manchots couverts de pétrole, après des fuites mineures. 
- "Vibrations" -
Dans la province du Cap oriental, Algoa Bay abrite près de la moitié de la population mondiale de manchots africains, une espèce en danger. 
Mais le site accueille aussi des dauphins, des baleines et se trouve sur la route d'une migration annuelle de sardines, l'un des événements marins les plus spectaculaires.
"Les gens étaient époustouflés par le nombre d'animaux que nous avions dans cette baie", raconte Lloyd Edwards, qui travaille dans le tourisme. Mais selon lui aujourd'hui, certaines baleines "se sont éloignées", à cause du bruit.
Scientifiques et défenseurs de l'environnement disent avoir observé des changements dans le comportement des animaux.
"Le bruit des moteurs perturbe la capacité des manchots et des dauphins à trouver du poisson", explique Gary Koekemoer, qui dirige la Société sud-africaine pour la faune et l'environnement dans la baie d'Algoa. "Tout animal qui utilise un sonar ou un son pour localiser sa proie aura du mal à naviguer avec les vibrations des moteurs".
Depuis 2016, trois compagnies maritimes ont acquis des licences de ravitaillement et le trafic maritime a sensiblement augmenté, dénoncent les défenseurs de l'environnement.
A l'origine d'une fuite en juillet 2019, la compagnie South African Marine Fuels explique que l'accident "s'est produit en raison d'un débordement du réservoir du navire récepteur". Entre 200 et 400 litres de pétrole s'étaient ainsi échappés dans la baie.
Le ravitaillement en mer est une "opération sûre", assure pourtant Kosta Argyros, de Minerva Bunkering, une des trois compagnies qui utilisent le site.
- "Juste équilibre" -
La dernière société agréée, Heron Marine, assure respecter toutes les réglementations en matière de santé, sécurité et environnement.
La dégradation de l'univers marin pourrait être dévastatrice pour le tourisme. Ces dernières années, les safaris en mer ont explosé et dans la région le tourisme génère environ 40.000 emplois.
"Les plages et la faune sont les deux grands atouts pour le tourisme. Et le ravitaillement en mer risque d'avoir un impact sur les deux", craint Shaun Fitzhenry, chargé du tourisme dans la métropole voisine de Nelson Mandela Bay.
Selon l'Autorité sud-africaine de la sécurité maritime (SAMSA), qui a autorisé les opérateurs de soutage, il faut un "juste équilibre". "Nous devons maintenir l'aire protégée, mais nous devons profiter de l'occasion pour développer l'économie", explique à l'AFP le directeur général par intérim de SAMSA, Sobantu Tilayi.
Depuis l'accident en 2019, la durée de soutage a été limitée, les barges sont équipées de plus de barrages flottants antipollution et des bateaux d'intervention sont en veille constante en cas de nouvelle fuite.
Propriétaire d'une société d'intervention contre les fuites d'hydrocarbures, Kevin Kelly reconnaît que le soutage a créé des emplois.
Mais en mer, le skipper Jake Keeton lui, s'inquiète à la vue d'un groupe inhabituellement petit de pingouins nichés sur une île rocheuse.
"Les pingouins rassemblent les poissons qui permettent ensuite à tout le monde de se nourrir", explique-t-il. "Si nous perdons les pingouins ici, les dauphins, les phoques, les fous de Bassan, les cormorans et tous les autres oiseaux de mer vont souffrir".
<https://www.geo.fr/environnement/la-tranquillite-des-manchots-africains-menacee-par-le-ravitaillement-en-mer-des-bateaux-201708 <https://www.geo.fr/environnement/la-tranquillite-des-manchots-africains-menacee-par-le-ravitaillement-en-mer-des-bateaux-201708>>
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11- Trente nouvelles espèces marines découvertes aux Galapagos, AFP, 18/08/20, 03:00

Trente nouvelles espèces marines ont été découvertes dans les profondeurs de la réserve de l'archipel équatorien des Galapagos, a annoncé lundi la direction de cette réserve, l'une des plus vastes du monde.
Parmi les nouveaux invertébrés découverts figurent quatre espèces de langoustes okupa, une quinzaine d'espèces de corail, une espèce d'étoile de mer et onze espèces d'éponges, a indiqué dans un communiqué le Parc national Galapagos (PNG).
Ces découvertes ont été effectuées grâce à des appareils sous-marins téléguidés pouvant descendre jusqu'à une profondeur de 3.400 mètres, a précisé le PNG.
"Les profondeurs marines restent la dernière frontière sur la Terre, et cette étude permet de connaître de manière exhaustive" la faune qui y vit, a déclaré l'océanologue espagnol Pelayo Salinas de Leon, membre de la Fondation Charles Darwin (FCD) et du projet Pristine Seas de la chaîne de télévision spécialisée National Geographic, qui a dirigé l'étude.
Les explorations, qui ont eu lieu en 2015 et dont les résultats viennent d'être révélés, ont été consacrées à trois montagnes sous-marines situées dans la réserve, aux abords des îles Darwin et Wolf.
"Ces montagnes sous-marines se trouvent dans la réserve marine des Galapagos et sont protégées des pratiques humaines destructrices comme la pêche au chalut de fond ou l'activité minière en eaux profondes, pratiques qui ont des effets catastrophiques sur ces communautés fragiles", a souligné M. Salinas de Leon.
Avec 138.000 kilomètres carrés, la réserve marine des Galapagos est la deuxième plus vaste au monde. Ses profondeurs recèlent des habitats très divers qui nourrissent la biodiversité des îles, situées à quelque 1.000 kilomètres de la côte équatorienne.
Il existe de plus entre les îles Darwin et Wolf, dans le nord de l'archipel, un sanctuaire naturel de 38.000 kilomètres carrés qui abrite la plus grande population de requins au monde.
Les Galapagos ont l'un des écosystèmes les plus fragiles, avec une faune et une flore uniques au monde. Elles ont servi de terrain d'étude au naturaliste britannique Charles Darwin qui a ensuite élaboré sa théorie de l'évolution des espèces.
<https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/trente-nouvelles-especes-marines-decouvertes-aux-galapagos_146818>
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12- La musaraigne-éléphant de Somalie, une espèce pas si perdue, AFP, 18/08/20, 20:00

Depuis un demi-siècle, beaucoup croyaient la musaraigne-éléphant de Somalie perdue. Mais le petit mammifère au nez en forme de trompe vivait tranquillement à l'écart des Hommes dans des zones rocailleuses de la Corne de l'Afrique, ont annoncé des scientifiques mardi.
Entre 1891 et 1973, des expéditions zoologiques avaient collecté quelques dizaines de spécimens du sengi de Somalie, une des espèces de musaraigne-éléphant (ou rat à trompe) répertoriées en Afrique. Des spécimens, conservés dans divers muséums d'histoire naturelle, qui étaient jusqu'alors les seules sources scientifiques d'information sur l'animal.
Après 1973, plus rien. L'ONG Global Wildlife Conservation avait même inscrit sur sa liste des "25 espèces perdues les plus recherchées" le petit insectivore de la taille d'une souris qui peut courir à près de 30km/h.
Début 2019, Galen Rathburn, spécialiste mondial de la musaraigne-éléphant, et d'autres scientifiques installent plus de 1.250 pièges garnis de beurre de cacahuète, de flocons d'avoine et d'extrait de levure dans 12 localités de Djibouti.
Ils sont persuadés qu'un sengi vit dans ce pays.
"Lors de nos entretiens, la population nomade et pastorale nous a dit qu'elle voyait des sengis régulièrement", explique à l'AFP Houssein Rayaleh, naturaliste de l'association Djibouti Nature et membre de l'expédition. "J'avais moi-même déjà observé des sengis".
Mais personne ne sait de quelle espèce il s'agit.
"Alors quand nous avons ouvert le premier piège, et que Galen Rathburn, décédé quelques mois plus tard, a vu la mignonne petite queue avec une touffe au bout, il m'a regardé et m'a dit: + je ne peux pas y croire, je n'en ai jamais vu un de ma vie!", raconte à l'AFP Steven Heritage, du Centre des lémuriens de l'université américaine de Duke.
La preuve est désormais faite que "le sengi de Somalie existe encore", conclut l'étude publiée mardi dans la revue PeerJ. Et qu'il n'est pas endémique de Somalie, mais vit aussi à Djibouti, et peut-être au-delà dans la Corne de l'Afrique.
Douze spécimens du mammifère au pelage brun, au long nez et aux yeux cerclés de blanc ont été récoltés.
L'équipe, qui veut organiser une nouvelle expédition pour en apprendre plus sur l'espèce, n'est pas capable d'estimer le nombre d'individus.
Mais les preuves de vie dans cette zone frontalière de l'Ethiopie et de la Somalie, "suggèrent fortement que le sengi de Somalie est un habitant des trois pays".
En outre, dans cette région aride et hostile, "son habitat n'est pas menacé par l'agriculture ou le développement humain", explique Steven Heritage.
Alors l'étude recommande que l'espèce soit classée dans la catégorie "préoccupation mineure" de la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui disposait alors de "données insuffisantes" pour la caractériser.
"Généralement, quand une espèce est redécouverte, on trouve simplement un ou deux individus, et nous devons agir rapidement pour essayer d'empêcher leurs imminente extinction", a commenté dans un communiqué Robin Moore, de Global Wildlife Conservation, y voyant un "espoir" pour d'autres.
Après la redécouverte ces dernières années du chevrotain à dos argenté au Vietnam ou de l'abeille géante de Wallace en Indonésie, il reste 20 espèces animales ou végétales sur la liste des 25 espèces les plus recherchées.
<https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/la-musaraigne-elephant-de-somalie-une-espece-pas-si-perdue_146827 <https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/la-musaraigne-elephant-de-somalie-une-espece-pas-si-perdue_146827>>
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13- La préfecture de Seine-Maritime veut tuer 1430 renards, One Voice l’attaque en justice, Positivr, 18/08/20
Sophie Renassia

Malgré les résultats de la consultation publique, la préfecture de Seine-Maritime maintient sa décision. One Voice l'attaque en justice.
Récemment, la préfecture de Seine-Maritime a publié un arrêté autorisant la mise à mort de 1 430 renards d’ici décembre 2020, en plus de ceux tués par les chasseurs durant l’année. Un arrêté qui ne prend pas compte des avis exprimés au cours de la consultation publique qui lui était consacrée. Dans un communiqué, One Voice explique les raisons de son attaque par référé devant le tribunal administratif, dont l’audience aura lieu demain.
En février 2020, une première consultation avait été lancée concernant l’abattage de 850 renards. Malgré une désapprobation de 76 % des citoyens, le texte avait finalement été adopté.
Cette fois encore, les 2468 avis négatifs de la consultation n’ont pas été entendus. Et la réponse donnée par le préfet est sans équivoque : « Malgré des réponses très majoritairement défavorables en nombre, les impacts négatifs de l’espèce demeurent prédominants en terme de sécurité sanitaire et de préservation d’une filière. »
La raison de cette décision ? L’augmentation de la population de renards. Selon One Voice, il s’agirait d’un « faux calcul ». Cette estimation se base en effet sur des méthodes « non reconnues pour une telle évaluation » : le nombre de renards piégés ainsi que les déclarations de dégâts. Selon l’association, la multiplication des pièges pourrait même au contraire impliquer leur déclin.
Quant aux chasseurs qui justifient leur pratique par l’absence de prédateurs pour « réguler » la population de perdrix : One Voice pointe du doigt l’incohérence de ce raisonnement. En chassant à la fois le renard et la perdrix, dont le premier est un prédateur de la seconde, ils dérègulent eux-mêmes les deux populations alors que laisser faire la nature permettrait une équilibre naturel.
>> Suite à lire à :
<https://positivr.fr/one-voice-attaque-prefet-seine-maritime-renards/>
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14- Biodiversité : les premiers lauréats de l'appel à projets MobBiodiv'2020 sont désignés, Actu-Environnement, 20/08/20
Laurent Radisson

Dix-huit projets répartis sur l'ensemble du territoire français ont été sélectionnés, pour une enveloppe globale de deux millions d'euros, à l'issue de la première session de l'appel à projets « MobBiodiv'2020 », informe l'Office français de la biodiversité (OFB).
Cet appel à projets avait été lancé en mai dernier par le ministère de la Transition écologique, l'OFB et Régions de France à l'attention des associations de protection de l'environnement. Parmi les lauréats figurent un projet de conquête de la trame noire par France Nature Environnement (FNE) Auvergne-Rhône-Alpes, une stratégie de reconquête des habitats agropastoraux par la Sepant Centre-Val-de-Loire ou encore le développement d'un observatoire citoyen de la nature par le Conservatoire d'espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Les associations peuvent continuer à déposer leur dossier de candidature jusqu'au 4 septembre dans le cadre de la deuxième session de l'appel à projets. Celle-ci est dotée également de deux millions d'euros. Une consultation du public, en novembre, permettra de désigner les « coups de cœur du jury » qui seront valorisés lors du congrès de l'UICN à Marseille en janvier 2021, avait annoncé le ministère de la Transition écologique.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/biodiversite-association-appel-projets-mobbiodiv-2020-resultats-35972.php4>
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15- Avec furets et filets, un Irlandais perpétue la tradition de la chasse au lapin, AFP, 21/08/20, 11:00
Joe Stenson

Armé de furets et de filets, Steven McGonigal traverse un champ, précédé de son chien qui passe de terrier en terrier, la truffe à l'affût. Cet ancien comptable est considéré comme le dernier chasseur de lapins aux méthodes traditionnelles en Irlande.
Dirigé par son chien Fudge, il recouvre les trous jonchant la terre de filets puis sort un furet de sa boîte en bois et le libère dans l'un d'eux pour déloger les occupants.
Pendant cinq minutes, le petit animal parcourt les tunnels, son museau émergeant régulièrement des trous.
Soudain, une boule de fourrure grise apparaît, prise dans un filet. Steven McGonigal se précipite pour l'attraper par les pattes avant de lui tordre le cou d'un geste précis pour le tuer.
"C'est la manière traditionnelle de le faire", explique le chasseur de 37 ans, béret vert sur la tête, rencontré par l'AFP dans un champ près de la ville de Carndonagh, à l'extrême nord de l'Irlande. "Nous n'abîmons pas le sol, nous n'utilisons pas de poison, nous donnons au lapin une mort rapide et propre, c'est ce qui compte le plus".
Steven McGonigal est considéré comme le dernier chasseur de lapins professionnel aux méthodes traditionnelles en Irlande. Aux armes à feu et poisons utilisés désormais pour se débarrasser de ces mammifères, il préfère des furets, un chien et des filets.
Si les lapins sont souvent vus de nos jours comme de mignons animaux domestiques, ils sont considérés à la campagne comme des nuisibles. Ils s'attaquent à la végétation, leurs terriers peuvent fragiliser les constructions et leur reproduction peut vite devenir incontrôlable.
Parmi les clients de Steven McGonigal figurent des jardiniers et des agriculteurs mais aussi des écoles, des terrains de golf et des raffineries de pétrole.
A le voir passer ses journées dans les landes irlandaises, difficile d'imaginer que le chasseur était autrefois comptable.
Il ne regrette pas son ancienne profession. "J'en étais arrivé à un point où j'étais impatient de sortir du bureau et j'appréhendais de revenir", se souvient-il. 
Après une enfance passée à chasser, pêcher et à posséder des furets, l'idée de se consacrer à sa profession actuelle lui est venue naturellement et il a franchi le pas en 2013.
- Méthodes plus radicales -
Il reconnaît que son métier, qui exige de tuer des lapins à main nue, n'est pas pour tout le monde : "Cela n'attire pas grand monde".
Mais il assure que cette pratique constitue le seul moyen de contrôler le nombre d'animaux en liberté.
La pratique de la chasse aux lapins à l'aide de furets remonte à plusieurs siècles. Dans une illustration d'un manuscrit du 14e siècle, les Heures Taymouth, une femme envoie un chien et un furet dans un terrier pour déloger un lapin.
"De nos jours, le problème c'est que les gens construisent des maisons de plus en plus loin et gagnent chaque jour un peu de terrain sur la campagne", estime Steven McGonigal.
Face à l'avancée des humains sur les terres occupées jusqu'alors par des animaux, les méthodes sont devenues de plus en plus radicales pour chasser les nuisibles.
Le plomb des balles peut contaminer le sol et l'usage des poisons peut conduire à tuer des animaux qui restent en sous-sol sans que l'on sache comment ils sont morts.
La méthode de Steven McGonigal ne laisse pas de trace et lui permet de mesurer exactement le nombre de lapins attrapés.
"Personne n'aime les lapins plus que moi", assure-t-il. "Mais il faut maintenir l'équilibre. La campagne, c'est toujours une question d'équilibre."
<https://information.tv5monde.com/info/avec-furets-et-filets-un-irlandais-perpetue-la-tradition-de-la-chasse-au-lapin-371860>
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16- Dans le Bas-Rhin comme ailleurs, les nids de guêpes prolifèrent et les interventions aussi, AFP, 21/08/20, 18:00
Cléa Péculier

"Quand beaucoup de guêpes volent comme ça, il y a forcément un nid pas loin" : dans le Bas-Rhin comme ailleurs en France, les destructions de nids de guêpes et de frelons se multiplient, les professionnels n'hésitant pas à parler d'une année "record".
Après la destruction d'un nid sous la toiture d'un immeuble, puis d'un deuxième à l'entrée d'une aire de jeux pour enfants, il est à peine 10H00 lorsque David Oliveira Texeira fonce vers sa troisième intervention de la journée, dans une maison de la banlieue sud de Strasbourg.
En ville ou à la campagne, chez des particuliers ou dans les entreprises, guêpes et frelons prolifèrent.
"Cet été est exceptionnel", juge le chef d'équipe pour le Bas-Rhin de la société DMKExperts. Mais l'entreprise a constaté un phénomène similaire dans bien d'autre régions en France. 
A l'échelle du Bas-Rhin, les chiffres qu'elle avance sont autant de "records" : 300% d'augmentation de l'activité de destruction de nids de guêpes et de frelons, une centaine d'appels par jour contre une trentaine en pleine saison les années précédentes, une cinquantaine d'interventions quotidiennes...
La société a même été contrainte de recruter deux techniciens supplémentaires pour pallier la forte demande.
Confrontés à l'explosion du nombre de sollicitations, les pompiers du Bas-Rhin facturent depuis le printemps 2019 la destruction de nids, activité devenue chronophage, pour "se recentrer sur leurs missions prioritaires".
Selon M. Oliveira Texeira, la prolifération d'hyménoptères (guêpes, abeilles, frelons et bourdons) s'explique notamment par la météo des derniers mois. Avec un hiver et un printemps doux, même les insectes les plus faibles ont survécu.
Outre les conditions climatiques, "il est aussi possible que les guêpes viennent chercher de la nourriture chez les hommes", ne disposant plus des ressources nutritives nécessaires dans la nature.
- Jusqu’à mille par nid -
"Ça vous empoisonne la vie ce genre de chose", soufflent Raphaële et Fabien Giorgi.
Sous la toiture de leur maison de trois étages à Illkirch-Graffenstaden, au sud de Strasbourg, le couple pense avoir identifié la présence d'un nid entre deux cheminées, pariant plutôt sur des frelons que sur des guêpes.
Les insectes pénètrent depuis une dizaine de jours jusque dans une chambre et la salle de bain.
Equipé de la tête aux pieds d'une combinaison bleue, une grille devant le visage et un pulvérisateur blanc dans une main, David Oliveira Texeira s'extrait de la fenêtre de toit et escalade la toiture.
"C'est un nid de frelons européens", confirme le technicien, perché à plusieurs mètres du sol. A peine a-t-il bougé une tuile, qu'un nuage d'une centaine d'insectes s'élève dans les airs, l'encerclant.
"Ils se sont donné le mot, quelqu'un vient les attaquer", observe sereinement le technicien depuis l'arête du toit.
En réaction, les ouvrières sortent défendre leur nid, qui, en pleine saison, peut contenir jusqu'à un millier d'individus et atteindre plus d'un mètre de long.
Souvent confondu avec la guêpe, le frelon se distingue par sa taille moyenne, atteignant 30 millimètres, et seul son abdomen est bariolé de jaune et de noir.
Depuis le jardin, M. Giorgi appelle sa femme pour qu'elle assiste également à l'intervention, "impressionné".
La procédure est immuable : insérer la buse du pulvérisateur dans un espace qui permettra à la poudre insecticide - conçue à partir d'une plante à fleurs blanches, le pyrèthre - de rendre le nid inactif. Puis les frelons qui bourdonnent autour du professionnel achèveront eux-mêmes le travail.
"En rentrant, ils vont emmener de la poudre directement à l'intérieur du nid", indique-t-il, l'objectif final étant de tuer la reine, pour éviter qu'elle n'en construise un autre ailleurs et continue de pondre.
Après quelques pulvérisations, David Oliveira Texeira annonce la bonne nouvelle : "Le nid est traité !"
Mais "il faudra penser à fermer toutes les fenêtres de ce côté pendant 48 heures" pour éviter que les derniers survivants, particulièrement agressifs, n'entrent dans la maison, prévient-il.
<https://information.tv5monde.com/info/dans-le-bas-rhin-comme-ailleurs-les-nids-de-guepes-proliferent-et-les-interventions-aussi>
Sur le même sujet : 
> Quatre questions pas si bêtes sur la "prolifération" de guêpes cet été <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/quatre-questions-pas-si-betes-sur-la-proliferation-de-guepes-cet-ete_4083673.html>, France info, 25/08/20, 07:03
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17- Naissance d'un bébé panda au zoo de Washington, AFP, 22/08/20, 03:00

"Un panda géant tout mignon est né !": Mei Xiang, la femelle panda géante du zoo de Washington a donné naissance a un bébé vendredi, quatre ans après sa dernière grossesse, ont annoncé les responsables de l'établissement. 
"Nous sommes ravis de vous annoncer que Mei Xiang a accouché à 18H35 (22H35 GMT) et qu'elle prend soin de son nouveau-né avec attention", a tweeté le Smithsonian's National Zoo, précisant que la maman allaitait son petit et lui faisait des "câlins".
Les fans de l'animal ont pu suivre son accouchement en direct grâce à une "panda cam", accessible sur le site internet du zoo, qui la filme 24 heures sur 24.
Mei Xiang, âgée de 22 ans, avait été inséminée artificiellement le 22 mars avec la semence congelée du mâle Tian Tian, également pensionnaire du zoo et qui fêtera ses 23 ans à la fin du mois, selon l'établissement. 
Depuis leur arrivée en 2000, Mei Xiang a déjà eu trois bébés ayant survécu: deux mâles - Tai Shan en 2005 et Bei Bei en 2015 - et une femelle, Bao Bao, en 2013.
Les trois pandas sont retournés en Chine à leur quatrième anniversaire, aux termes d'un contrat de partenariat avec le centre de conservation chinois. Il prévoit également le retour en Chine de Mei Xiang et Tian Tian en décembre prochain.
L'accord américano-chinois prévoit aussi le paiement de 500.000 dollars par an du National Zoo pour soutenir les efforts de conservation en Chine de cette espèce classée comme "vulnérable".
Moins de 2.000 pandas géants vivent encore dans leur habitat naturel du centre de la Chine, tandis que 600 autres vivent dans des zoos et des centres de reproduction à travers le monde, selon le zoo de Washington.
Possédant un patrimoine génétique proche de celui de l'ours, le panda se nourrit exclusivement de bambou. Il pèse une centaine de kilos en moyenne et mesure jusqu'à 1,80 mètre. Sa particularité est de posséder six doigts et son nom signifie littéralement "chat-ours".
<https://information.tv5monde.com/info/naissance-d-un-bebe-panda-au-zoo-de-washington-371986>
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18- Chevaux mutilés : sur la piste satanique, Le JDD, 22/08/20, 21h30
Plana Radenovic

Depuis janvier, une quinzaine d'équidés ont été massacrés à travers la France. Le phénomène s'accélère.
Depuis que François Lavoisier, propriétaire d'une pension pour chevaux à Berny-en-Santerre (Somme), a retrouvé deux de ses bêtes tuées en mai, à trois jours d'écart, il ne dort plus. Son sommeil est hanté par les images de leurs corps mutilés, avec chacun une oreille prélevée. En attendant de s'équiper de caméras, il a mis ses chevaux à l'abri. Depuis janvier, une quinzaine d'équidés - chevaux, poulains, poneys, ânes - ont été mutilés selon des procédés similaires en France. Dernier en date, un cheval égorgé dans un champ des Côtes-d'Armor mardi. Pour l'instant, chaque parquet local est saisi des enquêtes de son ressort, avec l'aide de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp).
L'affaire de connaisseurs, selon les spécialistes
Est-ce l'œuvre d'un gang agissant selon un rituel macabre, voire satanique? Les enquêteurs sont à la recherche d'un mot d'ordre en ce sens sur le dark web. Mais aucune hypothèse n'est privilégiée. La Ligue française pour la protection du cheval (LFPC) a alerté les gendarmes sur une secte condamnée pour maltraitance animale lors d'un procès en 2015. Il s'agissait déjà de chevaux.
Pour les spécialistes, seuls des connaisseurs ont pu agir de la sorte. "Attraper une bête la nuit, ce n'est pas évident, explique Bertrand Neveux, administrateur de la LFPC. L'instinct du cheval est de fuir. Et pour leur faire ces atrocités, il a fallu leur mettre un licol, ce qui est technique." La précision avec laquelle certains organes ont été prélevés suppose aussi des connaissances en anatomie.
"C'est de la cruauté à l'état pur", réagit le président de la Fédération française d'équitation, Serge Lecomte. Il y a plus d'un million de chevaux en France, ça peut tomber sur n'importe lequel." La psychose s'installe. Pour y faire face, l'Oclaesp vient de diffuser ses recommandations, comme installer des caméras utilisées par les chasseurs, qui se déclenchent au moindre mouvement. À Berny-en-Santerre, l'une des huit caméras municipales a filmé deux voitures suspectes. Elles sont en cours d’identification.
<https://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/chevaux-mutiles-sur-la-piste-satanique-3987043>
Sur le même sujet : 
> Chevaux mutilés : deux nouveaux cas recensés dans le Jura <https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2020/08/24/chevaux-mutiles-deux-nouveaux-cas-recenses-dans-le-jura_6049821_1653578.html>, Le Monde avec AFP, 24/08/20, 21h52
> Mayenne : une nouvelle jument mutilée, avec une plaie de 40 centimètres sur le flanc droit <https://www.francetvinfo.fr/animaux/bien-etre-animal/mayenne-une-nouvelle-jument-mutilee-avec-une-plaie-de-40-centimetres-sur-le-flanc-droit_4084875.html>, France info, 25/08/20, 17:59
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19- Les autorités de Floride lâchent 750 millions de moustiques génétiquement modifiés, Sud Ouest, 23/08/20, 11h39

750 millions de moustiques génétiquement modifiés vont être lâchés sur deux ans dans un archipel de Floride. Ils devront réduire la population de moustiques Aedes Aegypti, porteurs de maladies comme le Zika ou la dengue.
Plutôt que des insecticides, les autorités locales des Keys, un archipel au sud de la Floride, ont approuvé ce mardi la libération sur deux ans de 750 millions de moustiques génétiquement modifiés. Ces derniers ont pour mission de lutter contre le moustique Aedes Aegypti, porteur de maladies comme le Zika, la dengue, le chikungunya ou la fièvre jaune, rapporte la BBC.
Des moustiques pour lutter contre d’autres moustiques
Ces moustiques OGM, uniquement des mâles, sont développés par l’entreprise de biotech américaine basée au Royaume-Uni, Oxitec. Ils ne se nourrissent pas de sang et possèdent un gène empêchant la progéniture femelle de survivre au-delà de l’enfance. Ils se reproduiront avec des moustiques femelles sauvages qui, elles nécessitent du sang humain pour produire des œufs.
Progressivement, la population de moustique devrait décroître et ainsi réduire le nombre de contaminations. 
Quelques craintes
Mais ce projet attise quelques craintes, notamment de la part de défenseurs de l’environnement. Ces derniers craignent que ces moustiques causent des dommages aux écosystèmes. Ils dénoncent également la création de moustiques hybrides résistants aux insecticides. "La libération de moustiques génétiquement modifiés mettra inutilement les Floridiens, l’environnement et les espèces menacées en danger au milieu d’une pandémie", alerte le groupe environnemental Friends of the Earth.
Face à ces défiances, la société Oxitec avance plusieurs études démontrant qu’aucun risque n’est à craindre, ni pour les humains, ni pour l’environnement. "Nous avons relâché plus d’un milliard de nos moustiques au fil des ans. Il n’y a aucun risque potentiel pour l’environnement ou les humains", a annoncé l’entreprise à l’agence de presse AP.
<https://www.sudouest.fr/2020/08/23/les-autorites-de-floride-lachent-750-millions-de-moustiques-genetiquement-modifies-7768179-11064.php>
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20- La marée noire à Maurice, menace à long terme pour le corail, AFP, 25/08/20, 17:00

Les coraux de l'île Maurice n'ont pas été directement endommagés par la marée noire provoquée par le naufrage du vraquier MV Wakashio, mais sont menacés à long terme, ainsi que les mangroves, ont estimé mardi des experts japonais.
Le MV Wakashio, exploité par la compagnie japonaise Mitsui OSK Lines, a heurté le 25 juillet un récif de cette île de l'Océan indien. L'épave s'est brisée en deux, trois semaines plus tard, après une course contre la montre pour pomper le carburant qu'elle contenait encore.
Le navire a laissé échapper au moins 1.000 tonnes de fioul de ses flancs, qui ont souillé les côtes - notamment des espaces protégés abritant des forêts de mangrove et des espèces menacées - et les eaux cristallines qui attiraient de nombreux touristes avant la pandémie de coronavirus.
Des experts japonais dépêchés sur place ont expliqué mardi lors d'une vidéoconférence avoir examiné une douzaine de zones sous-marines à 800 mètres au Nord-Ouest de l'épave. Ils n'y ont pas découvert de dommages sur les fonds marins et leurs récifs coralliens.
La plus longue partie de l'épave, débarrassée des hydrocarbures et débris présents, a été coulée lundi à grande profondeur au large, selon les autorités, une opération qui a pris plusieurs jours. Mais le reste du navire, la poupe surmontée de la superstructure, reste échouée sur le lieu du naufrage.
Les experts japonais ont noté que de minuscules débris de cette épave tombaient dans la mer, car l'ensemble oscille au gré des vagues sur le récif sur lequel le navire s'est échoué.
"Si cette situation continue, cela pourrait mettre en danger les coraux et les tuer", a déclaré Noriaki Sakaguchi, spécialiste des écosystèmes auprès de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA).
Des initiatives pour retirer les particules du vraquier tombées dans l'eau risqueraient par ailleurs d'abîmer le corail, lequel est aussi endommagé par les cordes des barrières flottantes mises en place contre la marée noire, selon lui.
La seule solution serait donc de retirer la partie restante de l'épave du récif, ont conclu les experts japonais.
Des nappes d'hydrocarbures ont aussi atteint des mangroves de la côte, risquant de tuer des plantes dans ces zones protégées dans les prochains mois, ont-ils également averti.
Nettoyer des mangroves est une tâche extrêmement compliquée, car intervenir sur leurs sols très meubles risque d'y enfoncer le pétrole encore plus profondément.
Pour l'heure, les travaux de nettoyage se concentrent sur la récupération d'algues et autres plantes salies par la marée noire et échouées sur les plages.
Les circonstances du naufrage demeurent encore non élucidées. Selon une source proche de l'enquête citée lundi par l'agence de presse japonaise Kyodo, le bateau se serait rapproché des côtes de Maurice pour capter du réseau mobile.
Une fête d'anniversaire arrosée se serait en outre tenue à bord peu avant l'accident, selon cette même source, sans que l'on sache si l'équipe de quart y a participé.
Le capitaine du bateau, de nationalité indienne, et son adjoint sri-lankais ont été arrêtés et mis en examen la semaine dernière par la justice mauricienne.
<https://information.tv5monde.com/afrique/la-maree-noire-maurice-menace-long-terme-pour-le-corail-372342>
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En images
21- La posidonie, poumon de la Méditerranée, protégée des plaisanciers par la police des mers, TF1, journal de 20h, 14/08/20

Sources essentielles d'oxygène dans les fonds marins, les herbiers de posidonie sont menacés par les nombreux plaisanciers qui jalonnent la Méditerranée. Pour les préserver, la police des mers joue la carte de la pédagogie. 
Pêcheurs, pilotes de bateaux, mairies : il y a un an, sur la côte d'Azur, la préfecture maritime avait prié tout ce petit monde de s'entendre, avant de prendre prochainement des arrêtés d'interdiction de mouillage des navires de plus de 24 mètres sur certaines portions du littoral. "Ça s'appliquera l'été prochain", a assuré lors d'un point presse jeudi 13 août à Cannes le préfet maritime, le vice-amiral Laurent Isnard, et les contrevenants s'exposeront à des amendes pouvant aller jusqu'à 150.000 euros, un an de prison, une saisie du bateau et une interdiction des eaux territoriales françaises. 
L'objectif : assurer la sauvegarde des herbiers de posidonie abîmés par les super-yachts quand ils jettent l'ancre près du rivage. Ces prairies sous-marines repoussent si lentement (quelques centimètres par an) qu'à Villefranche-sur-Mer, l'impact des bombardements de la Seconde guerre mondiale reste visible 75 ans après. Ces herbiers servent d'habitat à de nombreuses espèces, protègent de la houle et de l'érosion côtière et il est même interdit de les ramasser quand ils échouent en bancs grisâtres sur les plages : depuis 1988, c'est d'ailleurs l'une des cinq espèces protégées de Méditerranée.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/video-la-posidonie-poumon-de-la-mediterranee-protegee-des-plaisanciers-par-la-police-des-mers-2161680.html>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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