[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets (jeudi 3 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 3 Déc 08:09:17 CET 2020


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. « Ne qualifions pas de dictature sanitaire ce qui relève d’un défaut de civisme » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/20/ne-qualifions-pas-de-dictature-sanitaire-ce-qui-releve-d-un-defaut-de-civisme_6056654_3232.html>, Le Monde, 20/10/20, 05h30 
2- Le coût économique de la pollution de l’air estimé à 3,5 milliards d’euros par an à Paris <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/10/21/le-cout-economique-de-la-pollution-de-l-air-estime-a-3-5-milliards-d-euros-par-an-a-paris_6056758_3244.html>, Le Monde, 21/10/20, 07h38
3-  <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-pollution-de-l-air-a-tue-pres-de-500-000-nouveaux-nes-en-2019_148529>La pollution de l'air a tué près de 500.000 nouveaux-nés en 2019 <https://information.tv5monde.com/info/la-pollution-de-l-air-tue-pres-de-500000-nouveaux-nes-en-2019-380261>, AFP, 21/10/20, 12:00
4- Voyages zéro carbone : Lonely Planet propose un guide pour voyager durable en Europe <https://www.goodplanet.info/2020/10/21/voyages-zero-carbone-lonely-planet-propose-un-guide-pour-voyager-durable-en-europe/>, GoodPlanet, 21/10/20
5- Le zéro déchet, un mode de vie impossible ? <https://www.clicanoo.re/Societe/Article/2020/10/22/Le-zero-dechet-un-mode-de-vie-impossible_617318>, Clicanoo, 22/10/20, 05h18
6- A cause des biberons, les nourrissons pourraient avaler plus d’un million de microparticules de plastique par jour <https://www.liberation.fr/france/2020/10/22/a-cause-des-biberons-les-nourrissons-pourraient-avaler-plus-d-un-million-de-microparticules-de-plast_1803147>, Libération, 22/10/20, 17:35
7- Strasbourg : face aux émissions des industries polluantes, des associations demandent davantage de contrôles <https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/strasbourg-face-aux-emissions-industries-polluantes-associations-demandent-davantage-controles-1886786.html>, France 3 Grand Est, 22/10/20, 18h32
8- Enquête. L’Etat au grand défi des épidémies <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/23/l-etat-au-grand-defi-des-epidemies_6057056_3232.html>, Le Monde, 23/10/20, 06h00
9- New Delhi s'étouffe sous un épais brouillard de pollution <https://www.geo.fr/environnement/new-delhi-setouffe-sous-un-epais-brouillard-de-pollution-202574>, AFP, 23/10/20, 13:00
10- A Lyon, les écologistes prennent la main sur la gestion de l’eau <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/24/a-lyon-les-ecologistes-prennent-la-main-sur-la-gestion-de-l-eau_6057191_823448.html>, Le Monde, 24/10/20, 05h25
11- Entretien. Denis Masseglia, président du CNOSF : « Le sport ne fait pas partie des priorités de la nation » <https://www.lemonde.fr/sport/article/2020/10/24/denis-masseglia-president-du-cnosf-le-sport-ne-fait-pas-partie-des-priorites-de-la-nation_6057202_3242.html>, Le Monde, 24/10/20, 06h00
12- Lyon : Trois tonnes de déchets repêchées dans la Saône près de Confluence <https://www.20minutes.fr/planete/2892995-20201025-lyon-trois-tonnes-dechets-repechees-saone-pres-confluence>, 20 Minutes, 25/10/20 18h29
13- Près de 230.000 tonnes de plastique jetés chaque année dans la Méditerranée <https://www.20minutes.fr/planete/2894287-20201027-pres-230000-tonnes-plastique-jetes-chaque-annee-mediterranee>, 20 Minutes avec AFP, 27/10/20, 10h50 
14- « Il n’y a ni contenu ni chiffre. C’est vide » : le projet de plan national santé environnement du gouvernement fortement critiqué <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/10/27/a-peine-publie-le-projet-de-plan-national-sante-environnement-est-deja-critique_6057520_3244.html>, Le Monde avec AP, 27/10/20, 12h46
15- Bisphénol A dans les vêtements : la Commission européenne lance une consultation publique <https://www.actu-environnement.com/ae/news/avis-preliminaire-comite-scientifique-risques-bisphenolA-textiles-consultation-europe-36376.php4>, Actu-Environnement, 27/10/20
16- La Nasa annonce que l'eau sur la Lune est plus abondante que prévu <https://www.lefigaro.fr/flash-eco/la-nasa-annonce-que-l-eau-sur-la-lune-est-plus-abondante-que-prevu-20201026>, Le Figaro avec AFP, maj le 27/10/20 à 07:44
17- Cigarettes électroniques : des produits interdits trouvés dans des e-liquides, soupçonnés d'être cancérigènes ou de favoriser des malformations chez les bébés <https://www.francetvinfo.fr/sante/drogue-addictions/cigarette-electronique/cigarettes-electroniques-des-produits-interdits-trouves-dans-des-e-liquides-soupconnes-d-etre-cancerigenes-ou-de-favoriser-des-malformations-chez-les-bebes_4158959.html>, Radio France, 28/10/20, 11:56
18- Le recyclage en recul depuis l’an dernier <https://www.journaldelenvironnement.net/article/le-recyclage-en-recul-depuis-l-an-dernier,110838>, Le JDLE, 28/10/20
En audio
19- Quand l'eau devient une liquidité boursière à Wall Street ! <https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-27-octobre-2020>, France Inter, Camille passe au vert, 27/10/20,  14h33
En images
20- Main basse sur l'eau <https://www.arte.tv/fr/videos/082810-000-A/main-basse-sur-l-eau/>, Thema, Arte, 30/09/20
21- Vidéo. Comment la mer d'Aral a-t-elle disparu ? <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/video-comment-la-mer-d-aral-a-t-elle-disparu_4156827.html>, Brut / France Télévisions, 27/10/20, 17:23

Bien à vous,
Florence

NB : "Désolée pour cette interruption involontaire de la revue de presse mais j’ai été souffrante ce qui m’a obligé cesser toute activité. Même si je ne pourrais rattraper le retard depuis le dernier envoi du 29 octobre, c’est une grande joie de vous retrouver. A l’avenir, s’il y a quelques aléas dans les envois c’est que ma convalescence me conseillera de mettre la pédale douce... Prenez bien soin de vous et des autres."

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TÉMOIGNAGE DU JOUR : "Je veux léguer une planète en meilleur état à mes enfants, et pour moi cela passe par des initiatives personnelles, on ne va pas attendre que les multinationales deviennent éco-responsables pour se bouger. Nous avons tous un rôle à jouer pour sauver la planète et c'est maintenant", Sophie, Saint-pauloise (Ile de la Réunion) de 37 ans, mère de deux garçons de cinq et onze ans qu’elle élève seule (cf. item 5)
ÉTUDES DU JOUR : — Commanditée par un consortium d’ONG regroupées dans l’Alliance européenne pour la santé publique (EPHA), une étude inédite portant sur 432 villes européennes tente d’évaluer les coûts socio-économiques liés à l’exposition aux particules fines et au dioxyde d’azote. (cf. item 2 & suite)
— Selon le State of Global Air 2020, la pollution de l'air a causé 6,7 millions de morts dans le monde en 2019 dont 476.000 nouveaux-nés en 2019, notamment en Inde et en Afrique subsaharienne principalement du fait des fumées toxiques émanant de combustibles utilisés pour cuisiner. (cf. item 3 & suite)
— L'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, a mené une étude sur 34 000 produits d'e-liquides des cigarettes électroniques.  Elle révèle que certains sont dangereux et que d'autres ne respectent pas le dosage en nicotine. (cf. item 17 & suite)
ENQUÊTE DU JOUR : Depuis la peste d’Athènes au Ve siècle avant notre ère jusqu’au Covid-19 aujourd’hui, les crises sanitaires et épidémiques constituent un moment de vérité pour les institutions. Elles ont été souvent l’occasion d’un renforcement des structures étatiques. (cf. item 8)
CITATION DU JOUR : "Il ne sert de rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac, écrivain français (1885-1970) (cf. item 16)
MAIN BASSE DU JOUR : Alors que de gigantesques feux sévissent toujours en Californie, les boursiers de Wall Street n’ont rien trouvé de mieux que d’annoncer l’arrivée de l’eau en bourse. (cf. item 19 & 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. « Ne qualifions pas de dictature sanitaire ce qui relève d’un défaut de civisme », Le Monde, 20/10/20, 05h30 
Par François Saint-Bonnet, professeur d’histoire du droit et des institutions à l’université Paris-II-Panthéon-Assas

Entre lutte contre l’épidémie et combat contre le terrorisme, entre « état d’urgence sanitaire » et « état d’exception », il est nécessaire de distinguer les dissemblances de mesures qui ont certes en commun de restreindre nos libertés, estime l’historien du droit François Saint-Bonnet dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Qu’y a-t-il de commun entre l’assignation à résidence de quelques centaines de « radicalisés » et cette autre forme d’assignation à résidence, le confinement de 67 millions d’habitants ? Un concept : l’état d’urgence. Le lourd silence vespéral, entrecoupé du fracas de soldats marchant au pas dans une ville occupée peut-il être comparé aux soirées moins festives des jeunes de près d’une dizaine de métropoles, tenus de rester chez eux après 21 heures depuis le 17 octobre ? Une formule les rapproche : couvre-feu.
> Lire aussi  Instauration d’un couvre-feu : « Les citoyens ne sont pas des enfants dont on disposerait de manière discrétionnaire »
La menace que font courir une poignée de furieux prêts à égorger, à décapiter au nom d’une conception apocalyptique de l’islam peut-elle être assimilée au danger qui résulte de la propagation d’un virus qui n’a nulle stratégie, nulle intention perverse mais celle, toute naturelle, de trouver des lieux où prospérer comme les milliers d’autres virus bénins et utiles à l’homme ? Un qualificatif les lie : le péril. Un sentiment les réunit : la peur. L’angoisse d’être, un jour, témoin ou victime d’un attentat peut-elle être confondue avec l’inquiétude sourde qu’éprouvent les personnes « à risque » d’être contaminées par le SARS-CoV2 ? L’incertitude les ronge dans les deux cas.
Vaincre les ennemis et les virus
Les images que véhiculent état d’urgence, couvre-feu, péril, peur et incertitude voilent toutefois des différences qu’il est nécessaire de rappeler. Pour vaincre un ennemi armé de kalachnikovs, d’un camion de location ou de couteaux, il faut mettre en œuvre des moyens policiers, militaires, de renseignement ; autant d’outils dont disposent les gouvernants pour agir avec célérité et efficacité. Pour faire disparaître un virus, il « suffit » de le priver d’occasions de prospérer ; ce qui suppose que les citoyens eux-mêmes adoptent des comportements adéquats : distanciation physique, port du masque, respect du couvre-feu si l’épidémie place les services de santé sous tension ou du confinement si elle est hors de contrôle.
Réduire des armées étrangères ou des groupes terroristes exige une action résolue du gouvernement, dans sa partie la plus strictement régalienne. Se débarrasser d’un virus requiert moins la vigueur des forces de l’ordre que, d’une part, l’abstention de chacun – qu’il réduise ses « interactions sociales » directes par devoir, altruisme ou égoïsme bien compris – et, d’autre part, le soutien de l’Etat sollicitant ses ministères « sociaux ». Il faut la mobilisation de toutes les forces de sécurité pour mettre la main sur des terroristes ; aucune démocratie ne disposerait des effectifs suffisants pour empêcher manu militari toute une population de sortir, si elle n’y consentait pas.
Epidémies et état d’exception
Dans son entretien télévisé du 14 octobre, le président Macron en a appelé au « civisme » et au « bon sens », en se gardant de tout discours autoritariste. Ses mots sonnaient plus juste que lors de son allocution du 16 mars, quand il assenait d’un ton trop martial l’anaphore « nous sommes en guerre ».
> Lire aussi  Covid-19, ce que cache la rhétorique guerrière
L’histoire du droit aide à mieux distinguer des mesures très dissemblables qui ont toutefois aujourd’hui en commun de restreindre nos libertés au nom d’une impérieuse nécessité. Pourtant, les unes sont propres à l’état d’exception, quand les autres visent à stimuler les comportements prophylactiques. Dans l’état d’exception, l’autorité agit brusquement, en faisant fi par exemple de l’inviolabilité du domicile (perquisitions administratives), parce qu’il s’agit de débusquer les séditieux qui se terrent. Lors d’une épidémie, elle fait montre de compréhension (ne verbalisant de 135 euros que lorsque l’infraction est accompagnée de mauvaise foi ou de provocation) et invite chacun à regagner sa résidence, qui est aussi son meilleur asile sanitaire.
Son rôle consiste à suppléer le manque de civilité de certains, d’agir avec courage pour sauver les contaminés, avec douceur pour consoler les proches des défunts. Dans la littérature juridique ancienne, les épidémies et épizooties ne sont jamais traitées dans la rubrique des états d’exception, pourtant fréquents dans un XIXe siècle en proie aux révolutions et contre-révolutions. On y évoque les mesures certes extraordinaires, rares, sans être exceptionnelles, que doivent adopter les autorités locales, près du terrain, pour organiser les soins, venir en aide aux vulnérables, inciter les bien portants à se protéger.
Civilité prophylactique
Pourquoi en est-on venu à intituler, dans la précipitation, « état d’urgence sanitaire » ce qui ne relève pas de l’état d’exception ? Sans doute est-ce un dégât collatéral des progrès – heureux par ailleurs – de l’Etat de droit. Puisque, depuis les années 2000, toute mesure de nature à réduire l’exercice de nos libertés doit être dûment justifiée par l’autorité qui l’adopte (car elle est exposée à un recours devant un juge administratif, judiciaire ou constitutionnel), sa pente naturelle sera de la motiver par son caractère urgent, exceptionnel, imprévisible.
> Lire aussi  Dominique Rousseau : « La peur de la mort remet aux commandes le principe de sécurité contre le principe de liberté »
Or, à l’échelle du temps long, rien n’est plus prévisible qu’une épidémie. On sait qu’elles n’ont qu’un temps, on sait aussi que le meilleur moyen d’en voir la fin est moins l’action des gouvernements, fussent-ils brillants, que la civilité prophylactique des citoyens. Ne qualifions pas de dictature sanitaire ce qui relève en réalité d’un défaut de civisme ; un civisme qui, en matière sanitaire comme en d’autres, est la plus sûre garantie de la liberté.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/20/ne-qualifions-pas-de-dictature-sanitaire-ce-qui-releve-d-un-defaut-de-civisme_6056654_3232.html>
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2- Le coût économique de la pollution de l’air estimé à 3,5 milliards d’euros par an à Paris, Le Monde, 21/10/20, 07h38
Stéphane Mandard

Une étude inédite portant sur 432 villes européennes tente d’évaluer les coûts socio-économiques liés à l’exposition aux particules fines et au dioxyde d’azote. 
La pollution de l’air n’est pas seulement à l’origine de dizaines de milliers de décès prématurés chaque année (plus de 400 000 au niveau européen, dont au moins 48 000 en France), elle a aussi un coût économique, tout aussi exorbitant, mais beaucoup moins bien documenté. Selon une étude publiée mercredi 21 octobre, celui-ci dépasserait 166 milliards d’euros par an à l’échelle des principales villes européennes, avec une moyenne d’environ 1 000 euros par habitant. L’ardoise atteindrait 3,5 milliards d’euros pour Paris, avec une moyenne de 1 600 euros par habitant.
> Lire aussi  Pollution de l’air : la France de nouveau dans le collimateur de la Commission européenne
Commanditée par un consortium d’ONG regroupées dans l’Alliance européenne pour la santé publique (EPHA), l’étude a été réalisée par le cabinet d’audit CE Delft, dont les expertises alimentent régulièrement les rapports de la Commission européenne. Elle se fonde sur les résultats d’analyse de qualité de l’air de 432 villes (dont 67 en France) sur 2018. Trois principaux polluants ont été pris en compte : les particules fines, le dioxyde d’azote (émis très majoritairement par le trafic routier et principalement par les diesels) et l’ozone. A chaque polluant sont associés des coûts socio-économiques.
L’étude en a identifié seize : frais médicaux pour traiter des asthmes ou des bronchites chez les enfants, hospitalisations pour des pathologies respiratoires ou cardiaques, baisse de l’espérance de vie, journées de travail perdues… Tous ces impacts sanitaires ont été « monétisés » à partir d’une grille d’évaluation développée par les services de Bruxelles, qui prend en compte la création de richesse au niveau de chaque ville.
Melun, Douai ou Fréjus
A partir de cette analyse fine, CE Delft a établi un classement des villes où le coût de la pollution de l’air est le plus élevé. En valeur absolue, c’est Londres (capitale la plus peuplée d’Europe) qui occupe la première place, avec plus de 11,3 milliards d’euros. Elle devance Bucarest (6,3 milliards) et Berlin (5,2 milliards). Paris arrive en septième position, devant Milan, Madrid et Budapest.
> Lire aussi  La pollution de l’air tue deux fois plus que ce qui était estimé
Rapporté au nombre d’habitants, le classement a une tout autre allure. C’est cette fois la capitale roumaine qui prend la tête avec 3 000 euros par habitant, devant Milan (2 800 euros), Padoue (2 455 euros), Varsovie (2 433 euros) et Bratislava (2 168 euros). Sur l’ensemble des 432 villes étudiées, la moyenne se situe à environ 1 000 euros par habitant, soit l’équivalent de près de 4 % du produit intérieur brut par habitant. On atteint 10 % dans de nombreuses villes en Roumanie, en Bulgarie et en Pologne où les populations sont particulièrement exposées à un air dégradé, notamment en raison de la permanence de centrales à charbon. « Notre étude révèle combien un air toxique est nuisible à la santé, mais aussi combien d’importantes inégalités existent entre les différents pays d’Europe », commente Sascha Marschang, secrétaire general de l’EPHA.
> Lire aussi  En réduisant la pollution de l’air, le confinement aurait évité 11 000 décès en Europe en un mois
En France, sur la base des 67 villes étudiées, la pollution coûte en moyenne 770 euros par an et par habitant. Avec 1 602 euros, Paris occupe la tête du classement national devant Lyon (1 134 euros) et Nice (1 128 euros). Plus surprenant, des villes comme Melun (1 015 euros), Douai (992 euros) ou Fréjus (990 euros) apparaissent dans le Top 10 dans lequel ne figure pas Marseille (897 euros), métropole très polluée mais aussi plus pauvre. « Le grand intérêt de cette étude est qu’elle aborde pour la première fois la question du coût à l’échelle des villes, réagit Olivier Blond, président de l’association Respire, partenaire de l’EPHA pour la France. Elle permet de constater que la pollution n’est pas réservée aux grandes métropoles et qu’elle a un effet délétère et un coût économique même à Douai, Toulon, Rouen ou Saint-Quentin. »
« Encourager les mobilités non polluantes »
Contrairement aux études sur la mortalité, le coût de la pollution de l’air est en effet mal documenté. Dans un rapport au vitriol sur les politiques de lutte contre la pollution de l’air publié en septembre, la Cour des comptes exhortait le gouvernement à évaluer son coût socio-économique. La dernière tentative d’évaluation remonte à 2015. Une commission d’enquête sénatoriale avait alors estimé le coût économique et financier de la pollution de l’air entre 68 milliards et 97 milliards d’euros par an en France. Les auteurs de l’étude publiée mercredi préviennent que leurs estimations sont certainement sous-évaluées, notamment parce que toutes les villes n’ont pas des systèmes de surveillance de la qualité de l’air d’égale robustesse.
> Lire aussi  Coronavirus : la pollution de l’air est un « facteur aggravant », alertent médecins et chercheurs
Le trafic routier étant le principal émetteur de gaz toxiques dans les grandes agglomérations, les auteurs ont également cherché à mesurer l’incidence des politiques de transport sur les coûts sociaux liés à la pollution de l’air. Selon leurs calculs, l’augmentation de 1 % du nombre de véhicules dans une ville ou des déplacements domicile-travail accroîtrait les coûts de l’ordre de 0,5 %.
Sans aller jusqu’à encourager le développement du télétravail, Sascha Marschang estime que « les coûts peuvent être réduits grâce à des politiques publiques encourageant les mobilités non polluantes comme le vélo ou la marche ». « Les gouvernements et l’Union européenne devraient garder à l’esprit ces chiffres pour leurs plans de relance post-Covid-19 », ajoute le secrétaire général de l’EPHA. D’autant que, comme le rappelle l’étude, plusieurs publications scientifiques ont mis en évidence que la pollution de l’air était un facteur de comorbidité important dans le contexte de pandémie.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/10/21/le-cout-economique-de-la-pollution-de-l-air-estime-a-3-5-milliards-d-euros-par-an-a-paris_6056758_3244.html>
En savoir plus : 
> Health costs of air pollution in European cities and the linkage with transport <https://www.cedelft.eu/en/publications/2534/health-costs-of-air-pollution-in-european-cities-and-the-linkage-with-transport>, CE Delft, October 2020
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3- La pollution de l'air a tué près de 500.000 nouveaux-nés en 2019, AFP, 21/10/20, 12:00

La pollution de l'air a tué 476.000 nouveaux-nés en 2019, notamment en Inde et en Afrique subsaharienne, selon une nouvelle étude qui pointe la responsabilité, dans près de trois quarts de ces décès, des fumées toxiques émanant de combustibles utilisés pour cuisiner.
Plus de 116.000 nourrissons indiens sont morts du fait de la pollution de l'air dans le premier mois de leur vie, et 236.000 en Afrique sub-saharienne, selon le State of Global Air 2020, qui utilise des données compilées par deux instituts américains (Health Effects Institute et Institute for Health Metrics and Evaluation). 
Selon les auteurs de l'étude, il existe de plus en plus de preuves permettant de lier l'exposition des mères à la pollution de l'air durant leur grossesse avec le risque accru que les bébés naissent avec un poids trop faible ou prématurés.
"Bien qu'il y ait une réduction lente et constante de la dépendance des foyers à des combustibles de mauvaise qualité, la pollution de l'air qui en est issue continue à être un facteur clé dans la mort de ces jeunes enfants", a estimé Dan Greenbaum, président du Health Effects Institute. 
Les nouveaux-nés en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne sont particulièrement concernés, a-t-il relevé.
Au total, la pollution de l'air a causé 6,7 millions de morts dans le monde en 2019, selon l'étude, ce qui en fait la quatrième cause de décès. 
Les auteurs ont relevé que si la pandémie de Covid-19 avait causé de nombreux décès ainsi que des problèmes économiques et sociétaux, elle avait aussi eu un impact en termes de pollution : "Beaucoup de pays ont retrouvé des ciels bleus et des nuits étoilées, souvent pour la première fois depuis des années", en raison du ralentissement de l'activité. Mais ces gains sont de courte durée, ont-ils averti.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-pollution-de-l-air-a-tue-pres-de-500-000-nouveaux-nes-en-2019_148529>
En savoir plus :
> Impacts on Newborns - Nearly 500,000 newborns died in 2019 as a result of air pollution exposure <https://www.stateofglobalair.org/health/newborns>, State of Global Air 2020, October 2020
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4- Voyages zéro carbone : Lonely Planet propose un guide pour voyager durable en Europe, GoodPlanet, 21/10/20

Dans un pavé de plus de 300 pages sorti il y a peu, l’éditeur de guide de tourisme Lonely Planet propose 80 itinéraires sans avion ni voiture pour découvrir l’Europe et aller même un peu plus loin, jusqu’à Pékin !
Ce guide-là ne tient pas dans une poche et occuperait beaucoup d’espace dans un bagage-cabine. Pas très grave, car le dernier-né des guides Lonely Planet ne vous emmènera pas à l’aéroport : il compile en effet 80 idées de voyages zéro carbone (ou presque), à effectuer en train, en voiture ou en bateau (et à vélo et à pied, bien entendu). De week-end à Cologne ou Luxembourg-ville en quinzaine sur la côte ouest de l’Irlande en passant par trois semaines ou plus dans les Carpates, à bord du transmongolien ou en pédalant au fil du Danube, les suggestions sont originales et alléchantes.
Comme l’écrivent les auteurs dès l’introduction, « se réveiller dans un train, quelque part en Europe, est certainement l’un des plus grands plaisirs pour un voyageur » (…) « Oubliez donc les contrôles de sécurité et le stress de prendre l’avion ». Le guide transforme ainsi la « punition » ressentie par certains face à la nécessité de réduire drastiquement nos voyages si émetteurs de CO2 et rappelle la « formidable opportunité » qu’est celle de « retrouver le goût de l’aventure et de l’itinérance ».
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<https://www.goodplanet.info/2020/10/21/voyages-zero-carbone-lonely-planet-propose-un-guide-pour-voyager-durable-en-europe/>
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5- Le zéro déchet, un mode de vie impossible ?, Clicanoo, 22/10/20, 05h18
FH

Les Réunionnais sont de plus en plus nombreux à tendre vers un mode de vie « zéro déchet ». Mais pas toujours simple de réduire sa production de déchets même avec la meilleure volonté du monde. Des circuits de petites entreprises se mettent en place pour valoriser le vrac, la production bio et locale mais les produits, certes de meilleure qualité, sont souvent plus chers que dans les grandes surfaces. Zéro déchet, l’impossible ?
Cette image vous choque ? Des pamplemousses emballés individuellement dans un film plastique et un filet de protection. Emballage de conditionnement, de vente ou de transport, à l’heure où la question de la réduction des déchets se fait prégnante, les consommateurs sont nombreux à s’offusquer de trouver (encore) ce type de produits au détour du rayon d’une grande surface. Pour Sophie, ça a été le déclic, la fois de trop, la goutte d’eau.
Cette Saint-pauloise de 37 ans, mère de deux garçons de cinq et onze ans qu’elle élève seule a choisi de changer radicalement ses habitudes de consommation avec en ligne de mire le zéro déchet. « Je veux léguer une planète en meilleur état à mes enfants, et pour moi cela passe par des initiatives personnelles, on ne va pas attendre que les multinationales deviennent éco-responsables pour se bouger. Nous avons tous un rôle à jouer pour sauver la planète et c'est maintenant » plaide-t-elle.
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<https://www.clicanoo.re/Societe/Article/2020/10/22/Le-zero-dechet-un-mode-de-vie-impossible_617318>
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6- A cause des biberons, les nourrissons pourraient avaler plus d’un million de microparticules de plastique par jour, Libération, 22/10/20, 17:35
Julie Richard 

Selon une étude, la libération de ces éléments, dont on ignore la toxicité, est due à la stérilisation des biberons en polypropylène.
Certains biberons exposeraient-ils les bébés à d’importantes quantités de microplastiques ? C’est en tout cas ce que conclue une étude publiée lundi, par la revue scientifique Nature Food. L’étude révèle en effet qu’un nourrisson utilisant un biberon en polypropylène (PP), le type de plastique le plus utilisé sur le marché, avalerait en moyenne plus d’un million de microparticules de ce matériau par jour. Ces biberons libéreraient des microplastiques «avec des valeurs aussi élevées que 16 200 000 particules par litre», précise l’enquête. L’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses) définit les microplastiques «comme de petites particules de plastique dont la taille est 70 fois inférieure au diamètre d’un cheveu».
L’eau chaude faciliterait la libération de particules
Pour parvenir à ce constat, les scientifiques ont mesuré la quantité de microplastiques libérée par les biberons en polypropylène à chaque étape de préparation préconisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : stériliser le biberon à 100°C, mettre de l’eau à 70°C et secouer le contenant pendant 60 secondes. Les différents scénarios ont montré que «la stérilisation des biberons et l’exposition à de l’eau à haute température augmentent considérablement la libération de microplastiques».
L’étude s’est également attachée à comparer les taux d’exposition par pays. Résultat : les bébés des pays développés seraient plus massivement exposés aux microplastiques. Alors que l’Afrique n’enregistre un taux d’exposition que de 527 000 particules par jour, en Europe par exemple, la moyenne dépasserait les 2 millions car moins de femmes pratiquent l’allaitement à la naissance.
Ce n’est pas la première fois que les biberons en plastique suscitent l’inquiétude de la communauté scientifique. En septembre 2011, l’Anses publiait deux rapports relatifs aux effets néfastes sur la santé et aux usages du bisphénol A, un composé perturbateur endocrinien présent dans la plupart des biberons vendus à l’époque sur le marché. L’agence a recommandé de limiter l’exposition des populations sensibles (nourrissons, femmes enceintes et allaitantes) à cet additif pour finalement l’interdire complètement dans les biberons en 2015. Les fabricants se sont alors massivement dirigés vers le polypropylène, un plastique sans additif vanté pour sa résistance, sa légèreté et sa compatibilité avec le four micro-ondes.
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<https://www.liberation.fr/france/2020/10/22/a-cause-des-biberons-les-nourrissons-pourraient-avaler-plus-d-un-million-de-microparticules-de-plast_1803147>
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7- Strasbourg : face aux émissions des industries polluantes, des associations demandent davantage de contrôles, France 3 Grand Est, 22/10/20, 18h32

Plusieurs collectifs pour la défense de l'environnement et associations de riverains appellent, dans une tribune publiée le 20 octobre, à davantage de contrôles des émissions industrielles au sein de l'Eurométropole de Strasbourg. 
Ce n'est pas nouveau, à Strasbourg comme dans l'Eurométropole, la qualité de l'air n'est pas bonne. Mauvaise élève, la ville se fait de nouveau épingler dans une tribune publiée le 20 octobre par différents collectifs, tels que Strasbourg Respire ou Alsace Nature. Des associations de riverains, habitant près de zones industrielles, ont également soutenu la démarche. Les auteurs de cette tribune adressée à l'Eurométropole et à la préfecture du Bas-Rhin demandent davantage de contrôles des émissions industrielles.
Un autocontrôle des industriels
Principale cible de la tribune : les "installations classées" (ICPE), c'est-à-dire les industries les plus polluantes qui doivent répondre, de ce fait, à une réglementation spéciale qui leur permet d'autocontrôler leurs émissions. À Strasbourg, cela concerne essentiellement les industries situées dans le quartier des Deux-Rives et du port du Rhin. "Il  y a quand même des capteurs mais les industries ont la main sur eux. C’est eux qui font les relevés et qui déclarent. C'est un peu juge et partie", lance le médecin Thomas Bourdrel, médecin et fondateur de Strasbourg Respire. Parmi les éléments déclencheurs de cette tribune, le rapport de la Cour des comptes sur les politiques de lutte contre la pollution de l'air, qui épingle, dans ses pages 84 à 91, le mode de contrôle dont bénéficie les industries polluantes, mais aussi les nombreux appels de riverains reçus par le collectif, "qui se plaignaient d'odeurs pendant la nuit."
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<https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/strasbourg-face-aux-emissions-industries-polluantes-associations-demandent-davantage-controles-1886786.html>
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8- Enquête. L’Etat au grand défi des épidémies, Le Monde, 23/10/20, 06h00
Marion Dupont

Depuis la peste d’Athènes au Ve siècle avant notre ère jusqu’au Covid-19 aujourd’hui, les crises sanitaires et épidémiologiques constituent un moment de vérité pour les institutions. Loin d’entraîner toujours chaos et désorganisation, elles ont été souvent l’occasion, comme la guerre, d’un renforcement des structures étatiques.
Le mot évoque davantage la guerre que la santé publique. Dernière en date d’une longue série de mesures prises pour lutter contre l’épidémie causée par le coronavirus, l’instauration d’un couvre-feu, de 21 heures à 6 heures, dans huit métropoles françaises, a été annoncée par Emmanuel Macron, le 14 octobre. La coloration martiale du terme est assumée et le procédé devenu routinier. En France comme ailleurs, les déclarations gouvernementales rythment désormais la vie des citoyens, leur fréquence augmentant et diminuant avec l’incidence de la maladie. Au nom de l’urgence sanitaire et du bien commun, jamais l’Etat n’a été autant omniprésent dans le quotidien de ses administrés.
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De Thucydide à Giono en passant par les danses macabres, les sociétés occidentales se sont forgé un imaginaire de l’épidémie qui évoque davantage le chaos, l’impuissance et la désorganisation des sociétés face à l’ampleur du mal, que la réponse organisée d’un Etat fort. Ces représentations ne sont d’ailleurs pas loin de la vérité historique. « Si les quelques pages que Thucydide a consacrées à la peste d’Athènes ont l’air très loin de notre monde actuel, je crois qu’on ne fera jamais mieux pour décrire les ravages d’une épidémie sur une société. C’est l’anomie, la désintégration des règles sociales ! La désorganisation des institutions est bien réelle, et les autorités étatiques, religieuses, ou autres, sont mises à mal non seulement par l’épidémie, mais par les réactions des populations à l’épidémie », explique Patrick Zylberman, professeur émérite d’histoire de la santé à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP).
Paradoxalement, l’épidémie marque aussi un retour de l’Etat. Ces trente dernières années, chercheurs et commentateurs n’ont eu de cesse d’accuser l’impuissance du modèle de l’Etat-nation dans un monde globalisé. Or, revoilà toute la vie économique suspendue aux décisions prises par les autorités centrales dans le dispositif de lutte contre la première pandémie du XXIe siècle. Celle-ci, comme celles qui l’ont précédée dans l’histoire, représentent indéniablement un moment de vérité pour l’Etat : en testant sa capacité à instaurer l’Etat d’exception, elles révèlent sa capacité à la souveraineté. Un Etat affaibli, dont les institutions sont défaillantes et la légitimité déjà remise en cause, ne sera que plus contesté lorsqu’il se révélera incapable de contenir la progression de la maladie. A ce titre, l’épidémie d’Ebola, en 2014, avait fait craindre le pire pour l’Etat du Liberia, déjà ravagé par la guerre civile, rappelle Patrick Zylberman : « Il est rare qu’une épidémie détruise un Etat, encore que ce que raconte Thucydide le laisserait penser. Le risque, certes, est peut-être théorique, mais il existe, il est là. » Mais à l’inverse, un Etat peut se trouver renforcé pendant et après une épidémie.
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« Si l’on se place dans un temps sociohistorique long, les épidémies comme les guerres sont des moments au cœur de la construction de l’Etat, analyse Samuel Hayat, politiste et chargé de recherche au CNRS.Celui-ci s’est construit autour d’une série de fonctions qui ont la vie humaine comme centre : il s’est donné ce double rôle de donner la mort, que ce soit dans le cadre des fonctions de police ou des fonctions guerrières ; et de protéger la vie des citoyens. Dans tous ces moments, il y a alors au minimum une opportunité pour les gouvernants de renforcer le pouvoir d’Etat. » Ils peuvent alors faire valoir que c’est leur mission.
Le fondement des Etats-nations du Vieux Continent
De nombreux historiens et politologues se sont penchés sur la manière dont la guerre a été le fondement des Etats-nations du Vieux Continent. Au sortir de la Renaissance, la compétition et la rivalité entre les puissances européennes ne cessent de croître ; les conflits sont nombreux et incessants. Chacune s’emploie à affermir son emprise sur son territoire et sa population – en bref, à construire sa souveraineté. On sait moins cependant quand l’épidémie est devenue une affaire d’Etat, et par quels mécanismes cet événement d’un autre genre a pu, lui aussi, participer à la construction du pouvoir.
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Pour le comprendre, il faut revenir à un temps où les épidémies font partie du quotidien des populations. En Europe, à l’époque médiévale, les cités ou les Etats déroulent à chaque épisode de peste, de typhus ou de dysenterie le dispositif mis en place après la grande peste noire du milieu du XIVe siècle. Quarantaines, cordons sanitaires, lazarets, bouclage du territoire et de ses points d’entrée, l’ampleur de la réponse dépend de celle de l’épidémie et surtout des moyens à disposition des autorités.
« Par définition, l’épidémie est “la maladie générale”, pour reprendre les mots d’Hippocrate : c’est une maladie qui touche un grand nombre de gens en même temps. Il paraît assez logique que la réponse à y apporter ne soit pas à l’échelle individuelle, en tout cas pas seulement », relève Anne Rasmussen, directrice d’études de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). « La notion-clé est alors celle de contagion. On veut apporter une réponse à la circulation épidémique, ce qui ne peut se faire qu’à l’échelle de territoires : cela suppose des pouvoirs qui auront la capacité d’imposer de telles mesures », précise-t-elle. Or, les pouvoirs locaux, comme l’Etat, sont précisément caractérisés par leur maîtrise d’un territoire donné.
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L’intrusion des autorités dans la vie de la population est d’autant mieux tolérée que la peur de la maladie et de la mort légitime les mesures exceptionnelles prises, si elles sont perçues comme favorables à l’intérêt général. Cette légitimité est aussi confortée par la temporalité et la géographie de l’épidémie : il s’agit de mesures à la fois circonscrites et éphémères. Cette exceptionnalité est d’ailleurs mise en scène, remarque Vincent Denis, maître de conférences en histoire moderne à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne : « Le temps de la peste, par exemple, est un temps très fortement ritualisé, marqué par la proclamation de l’épidémie et par la proclamation de sa fin. Ce n’est pas sans rappeler l’annonce du confinement ou des décisions gouvernementales aujourd’hui ! »
Protéger l’Europe de la peste
Mais l’épisode de la peste de Marseille de 1720 montre une inflexion dans cette gestion routinière. Un cordon sanitaire militaire continu est imposé sur le modèle de ce qui est en train de se mettre en place depuis le début du siècle à la frontière entre l’empire Ottoman et l’empire des Habsbourg pour protéger l’Europe de la peste. L’implication des autorités est sans précédent, puisque c’est près d’un quart de l’armée qui s’emploie alors à couper toute une partie du territoire, des Alpes jusqu’à Toulouse en passant par le Massif central et le Languedoc, du reste du royaume. On généralise aussi le billet de santé, ce document d’abord utilisé dans les ports italiens pour certifier que son porteur n’est pas malade et servant de laissez-passer. Le voyageur qui n’en est pas muni peut être condamné à mort – une mesure hautement incitative.
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« Ce qui est nouveau, c’est l’ampleur donnée au système qui a d’emblée une envergure nationale, et qui est centralisé au niveau d’une section du Conseil du roi : le Conseil de santé. Ce Conseil est chargé pour la première fois de coordonner l’action du gouvernement et l’action dans le royaume contre la peste, considérée jusque-là comme une affaire très largement locale ou régionale », souligne Vincent Denis. Et la prise en charge du temps épidémique par l’Etat n’a pas lieu simplement parce qu’il en a désormais les moyens (les infrastructures du pouvoir se sont considérablement développées depuis le Moyen Age), mais parce qu’il y voit son intérêt.
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C’est en tout cas l’idée développée par Michel Foucault dans sa leçon au Collège de France du 29 mars 1978 : au XVIIIe siècle, la compétition opposant les Etats européens fait émerger un nouvel art de gouverner, la « police ». Le mot a à l’époque une autre signification que celle d’aujourd’hui : « La police est l’ensemble des moyens par lesquels on peut faire croître les forces de l’Etat tout en maintenant le bon ordre de cet Etat. Le calcul et la technique vont permettre d’établir une relation mobile mais stable et contrôlable entre l’ordre intérieur de l’Etat et la croissance de ses forces », expose Michel Foucault. Si l’Etat tire ses forces de sa population, il doit se doter d’outils pour la mobiliser, la contrôler et la faire prospérer. Et par conséquent étendre son champ d’action à tout ce qui peut l’affaiblir et l’amoindrir – en particulier les épidémies.
Cette volonté nouvelle de diminuer l’impact des « pestes » et autres fléaux n’est donc pas étrangère au processus de modernisation et de bureaucratisation des Etats, en cours au XVIIIe siècle. « Les épidémies sont des phases d’accélération, de cristallisation » dans la construction des Etats européens, explique Vincent Denis : « Ce sont des moments d’expérimentation importants, où l’on élabore des répertoires d’actions policiers et administratifs. On constitue alors dans l’urgence des savoir-faire qui seront par la suite disponibles pour d’autres fonctions : le contrôle des populations par exemple, et en particulier le contrôle de la mobilité. »
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Les historiens nuancent aujourd’hui l’analyse de Michel Foucault : les « biopolitiques », pour reprendre ses termes, ne se développent en réalité pas de manière linéaire et surtout, très lentement. La gestion des épidémies change d’ailleurs progressivement au cours du XIXe siècle. Sous l’effet de la succession des épidémies de fièvre jaune et de choléra et de la libéralisation des Etats européens, un nouveau système très organisé, dit « néo-quarantiniste », se met en place vers 1866 au Royaume-Uni et peu à peu dans le reste de l’Europe. Désormais, une visite médicale est menée par des médecins dans tout bateau accostant sur le territoire britannique : il leur revient d’examiner les passagers, orienter les uns vers des « hospitals », identifier les autres pour pouvoir les retrouver si la maladie venait à se déclarer ultérieurement. Les débuts du « tracking » en somme !
« Contrôle épidémiologique »
Instauré à la suite d’incertitudes de la théorie médicale sur la contagiosité des maladies et de pressions des milieux du négoce comme des milieux politiques libéraux, ce système change le rapport autoritaire de l’Etat à la menace épidémique. « A ce moment-là, l’Etat peut modifier ses interventions et devenir dans un cas plus libéral, ailleurs plus coercitif », analyse Patrice Bourdelais, démographe, historien et directeur d’études émérite à l’EHESS. Petit à petit, les anciennes mesures drastiques et spectaculaires sont assimilées à l’Ancien Régime ou aux régimes autocratiques et monarchiques voisins, avant d’être abandonnées – en Europe, mais pas à ses frontières ou dans les mondes coloniaux. Patrice Bourdelais relève : « C’est sur ce régime de contrôle épidémiologique que nous vivions jusqu’en février dernier ! »
> Lire aussi Peste, choléra, tuberculose… les épidémies ont modelé nos villes
Car au tournant du XXe siècle, les épidémies se sont faites plus rares – à l’exception notable de la pandémie de grippe espagnole. La santé publique ne se réduit alors plus à la seule gestion des épidémies, et leur importance dans la construction des Etats s’amenuise. Patrice Bourdelais rappelle ainsi : « Au fond, c’est la lutte contre les endémies internes à chacun des pays européens qui a eu le plus d’importance dans la création d’outils de santé publique imposés aux populations par les Etats d’Europe occidentale. »
Réformes hygiénistes
Un grand nombre de ces réformes hygiénistes mises en place n’en sont pas moins violentes. Le consentement à l’éviction de locataires en vue de l’assainissement d’un quartier, ou l’acceptation d’une vaccination obligatoire, doivent en ce sens beaucoup à la familiarité des contemporains avec les maladies infectieuses les plus marquantes. Les corps bleuis des cholériques, les visages grêlés des varioliques et la démence précoce des syphilitiques étaient encore dans tous les esprits. « Le régime pathologique, démographique et sanitaire était alors radicalement autre, et toute perspective d’échapper à la fatalité des maladies infectieuses est vécue comme une libération », rappelle Anne Rasmussen. Le souvenir des épidémies reste ainsi un levier important du contrat social de l’époque.
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Et dans un singulier aller-retour, l’imposition d’un nombre grandissant de mesures sanitaires, même violentes, va faire grandir le désir d’être protégé contre la maladie. « Plus les autorités demandent aux citoyens de se conformer à un certain nombre de règles, et plus les citoyens se retournent vers l’autorité quand des épidémies se développent. On observe une forme de responsabilisation des autorités publiques, confrontées à des populations de plus en plus exigeantes à leur égard en matière sanitaire », relève Patrice Bourdelais.
Le laisser-faire ou l’inaction des autorités peut ainsi mener à la remise en question de leur légitimité. L’historien britannique Richard J. Evans, dans son ouvrage « La Mort à Hambourg » (Clarendon Press, 1987, non traduit), avait ainsi montré comment le fiasco de la gestion de l’épidémie de choléra de 1892 par les autorités libérales de la ville avait mené à une réforme – certes progressive – de ses modalités électorales et de son système de gouvernement, qui s’étaient révélés archaïques pour faire face à l’urgence de la situation.
Emeutes et révoltes
A l’inverse dans d’autres cas, l’ingérence de l’Etat dans la vie quotidienne des populations suscite des résistances : émeutes et révoltes font partie intégrante du temps épidémique. Celles-ci interviennent notamment pour protester contre les mesures de restriction de la circulation, qui entravent le commerce, isolent des régions et ont pu conduire à des famines, comme lors des épidémies de choléra qui frappent l’Europe au XIXe siècle. « Ce que l’on reprochait à ces mesures, et donc à un exercice excessif du pouvoir, c’était de n’être pas adaptées : le corps médical de l’époque pensait en effet majoritairement que le choléra n’était pas une maladie contagieuse », note Anne Rasmussen.
> Lire aussi « La maîtrise d’une épidémie, c’est aussi de la politique »
Mais l’autoritarisme du pouvoir en période d’épidémie est aussi directement pointé du doigt. Les mondes coloniaux sont à ce titre riches en enseignements. « A la fin du XIXe siècle, les principes qui s’appliquent dans les métropoles ont peu cours aux colonies. Ainsi, la réaction britannique à la grande épidémie de peste de 1896 et des années suivantes en Inde n’est pas puisée dans le répertoire théorique et pratique du libéralisme politique », note Emmanuel Blanchard, historien et maître de conférences à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Dans un premier temps, les Britanniques ont mis en œuvre des mesures très dures pour lutter contre la maladie : destructions, limitations de la circulation, envois forcés dans de véritables villages de pestiférés… « Cela, pour répondre à l’épidémie, mais aussi pour consolider une forme d’interventionnisme étatique en situation coloniale », souligne Emmanuel Blanchard.
Cette manière forte engendra des résistances au sein des populations locales avec des attentats et des assassinats visant des responsables du contrôle de l’épidémie. L’ampleur de la contestation fut telle qu’elle mena à la reconfiguration de l’Etat colonial britannique, qui adossa dès lors sa politique – épidémique et économique – à des élites locales afin de faire accepter des solutions mieux ajustées aux attentes d’une partie de la population.
Remise en cause de l’action de l’Etat
La gestion de « l’épidémie » de sida en Europe et aux Etats-Unis, dans les années 1980, a aussi été l’occasion d’une remise en cause de l’action de l’Etat. « Pendant de nombreuses années, les publics les plus touchés par le sida, et je pense en particulier aux usagers de drogues par voie intraveineuse, ont continué d’être ciblés avant tout par les forces de l’ordre, bien plus que par des logiques sanitaires ou médicales », fait valoir Emmanuel Blanchard. L’incapacité de l’Etat à prendre en charge autrement que par la répression policière une épidémie déjà très meurtrière, parce que les populations touchées étaient alors stigmatisées et paupérisées, eut des conséquences graves sur la vie des malades.
> Lire aussi « Les conséquences des pandémies résultent aussi de choix politiques »
« Mais elle provoqua aussi l’émergence d’un contre-pouvoir, destiné à ébranler les certitudes aussi bien policières que sanitaires », précise Emmanuel Blanchard. Les actions collectives menées par AIDS, Act Up ou les collectifs d’usagers de drogues contribuèrent ainsi à bâtir un nouveau modèle de lutte contre les épidémies, incluant les personnes concernées et respectueuses des droits humains. Promotion du préservatif, prévention sexuelle, accès universel aux soins, abandon de l’injonction au sevrage, défense des droits des travailleurs et travailleuses du sexe, la liste des réalisations obtenues par les malades et les associations est longue. Surtout, elle tranche radicalement avec la première réponse des autorités.
Hier comme aujourd’hui, le besoin pour l’Etat de faire preuve de sa capacité à agir et à exercer son pouvoir est palpable. La demande citoyenne de voir quelqu’un « à la barre » dans la crise sanitaire l’est tout autant. L’utilisation depuis les premiers temps de la pandémie de la métaphore guerrière et le recours – controversé – au modèle du couvre-feu en sont des signes parmi d’autres. Mais que peut réellement l’Etat face à l’épidémie ? Et surtout, jusqu’où peut-il aller dans la mise en œuvre de mesures d’exception remettant en cause des libertés individuelles et le fonctionnement normal des institutions. Ce sont autant de points de friction où se jouent rien de moins que la forme et la légitimité de l’Etat.
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« Philosophes dans les épidémies », une série en cinq épisodes
• Socrate serein dans la peste d’Athènes <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/07/16/socrate-et-la-peste-d-athenes_6046423_3451060.html>
• Montaigne fuit la peste en 1585 <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/07/23/montaigne-fuit-bordeaux-pour-survivre_6047115_3451060.html>
• Rescapé de la variole, Voltaire défend l’inoculation <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/07/30/rescape-de-la-variole-voltaire-defend-parmi-les-premiers-l-inoculation_6047761_3451060.html>
• Hegel dépassé par le choléra <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/08/06/hegel-depasse-par-le-cholera_6048325_3451060.html>
• Foucault entre Epicure, Sénèque et le VIH <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/08/13/michel-foucault-entre-epicure-seneque-et-vih_6048905_3451060.html>
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/23/l-etat-au-grand-defi-des-epidemies_6057056_3232.html>
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9- New Delhi s'étouffe sous un épais brouillard de pollution, AFP, 23/10/20, 13:00

La capitale indienne était couverte vendredi d'un épais brouillard toxique et le niveau de pollution était mesuré comme "sévère" par les autorités, quelques heures après des déclarations de Donald Trump trouvant l'air "dégoûtant" en Inde.
Chaque année au début de la saison hivernale, l'air se transforme à New Delhi en un mélange toxique de fumées venues des brûlages agricoles alentour, de gaz d'échappement et d'émissions industrielles, piégé au dessus de la ville par les températures plus fraîches et des vents faibles.
Vendredi, l'ambassade américaine à New Delhi enregistrait une concentration journalière de particules fines PM2,5 de 269 microgrammes par mètre cube d'air.
L'Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser une concentration de PM2,5 de 25 en moyenne journalière. Par comparaison, vendredi en fin de matinée dans le centre de Paris, le taux était de 40. Elle peut atteindre les 150 dans la région de Los Angeles.
D'un diamètre égal au trentième de celui d'un cheveu humain, ces particules peuvent s'infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme aux PM2,5 accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons.
L'indice de qualité de l'air des 36 sites officiels de surveillance de Delhi, mesurant les PM2,5 et PM10 (d'un diamètre inférieur à 10 microns) s'établissait entre 282 et 446, à un niveau "sévère", selon le Conseil central de contrôle de la pollution (CPCB). Le niveau "bon" est de 0 à 50.
"Une nouvelle détérioration (de la qualité de l'air) est attendue pour deux jours", a estimé l'organisme gouvernemental SAFAR évoquant "une hausse significative des brûlages agricoles" dans les Etats voisins de l'Haryana et du Pendjab qui contribue à 17% aux niveaux de PM2,5 à Delhi.
Ces brûlages ont débuté plus tôt cette année car les paysans, craignant des pénuries de main d'oeuvre à cause de la pandémie, avaient avancé l'ensemencement et les récoltes, selon les autorités.
Jeudi soir, lors de son débat avec Joe Biden, son adversaire démocrate pour l'élection présidentielle du 3 novembre, le président américain Donald Trump a déclaré : "Regardez à quel point c'est dégoûtant en Chine. Regardez la Russie, regardez l'Inde. C'est dégoûtant. L'air est dégoûtant". 
M. Trump avait retiré son pays de l'accord de Paris sur le climat en l'estimant traité injustement par rapport à d'autres pays pollueurs.
Des scientifiques mettent en garde contre les risques particuliers de la pollution cette année, avec la pandémie, pour les 20 millions d'habitants de New Delhi.
Elle "augmente le risque de maladies non transmissibles, celles-là même qui rendent les gens plus susceptibles d'être gravement atteints ou de mourir du Covid-19", explique à l'AFP l'épidémiologiste Sumi Mehta de l'organisation internationale Vital Strategies.
Et le système de santé pourrait subir des tensions accrues. "Il existe de sérieuses inquiétudes de voir la vulnérabilité au Covid-19 augmenter encore pendant l'hiver, avec des niveaux de pollution de l'air plus élevés qui aggravent de toutes façons les maladies respiratoires et font monter les hospitalisations", dit à l'AFP Anumita Roy Chowdhury du Centre for Science and Environment de Delhi.
<https://www.geo.fr/environnement/new-delhi-setouffe-sous-un-epais-brouillard-de-pollution-202574>
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10- A Lyon, les écologistes prennent la main sur la gestion de l’eau, Le Monde, 24/10/20, 05h25
Richard Schittly 

Promesse de campagne, la création d’une régie publique de l’eau constitue le premier dossier d’envergure de la majorité écologiste. L’objectif de la métropole : préserver les ressources tout en mettant en place « une tarification sociale et progressive ». 
Une révolution aux contours imprécis. Après des décennies de gestion privée, la métropole de Lyon engage la création d’une régie publique de l’eau. Promesse de campagne, la reprise de la gestion de l’eau constitue le premier dossier d’envergure de la majorité écologiste, en rupture avec une tradition séculaire, et face à un puissant lobbying de Veolia, opérateur historique à Lyon.
Le nouvel exécutif de la métropole a décidé de ne pas renouveler la délégation de service publique (DSP) qui doit s’achever au 31 décembre 2022. D’ici là, il lui faut préparer la transition, technique, pour continuer à fournir 245 000 m3 d’eau par jour, nécessaires au 1,2 million d’habitants de la deuxième agglomération de France ; et sociale, avec la reprise des 280 salariés de la filiale eau de Veolia.
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« La régie publique, c’est un choix politique réfléchi, assumé, basé sur une philosophie. Pour les écologistes, la question de l’eau est fondamentale, la préservation de la ressource est notre priorité, on ne peut pas laisser l’eau au privé, on peut discuter de tout, mais pas de l’eau », explique au Monde Bruno Bernard, président (Europe Ecologie-Les Verts, EELV) de la métropole de Lyon. Selon l’élu écologiste, la logique du groupe privé suppose automatiquement une recherche de bénéfices. Autant reprendre cette marge dans le budget de la collectivité.
Pour M. Bernard, l’objectif est aussi de permettre « une tarification sociale et progressive », avec « les premiers mètres cubes d’eau gratuits pour les foyers les plus défavorisés ». Le tout « sans hausse de tarif », mais avec la volonté de « limiter la surconsommation » par des mesures pas encore définies.
Tous les acteurs affichent leur fair-play
Pour Veolia, le coup est rude. C’est la fin annoncée d’un contrat de 90 millions d’euros par an, le deuxième de ce type en France. Sur les lieux mêmes de sa naissance. La Compagnie générale des eaux (CGE), son ancêtre, a vu le jour à Lyon en 1853, toute première régie nationale créée par décret impérial.
Antoine Frérot est venu en personne rencontrer Bruno Bernard, le 12 octobre. En pleine bagarre avec Suez, le PDG de Veolia est resté une heure dans le bureau du président écologiste. A sa sortie, M. Bernard a diffusé un communiqué laconique : « M. Frérot m’a rassuré sur la bonne volonté de Veolia. » Tous les acteurs affichent leur fair-play. En coulisses, le groupe industriel prend la mesure de la vague verte et place ses pions.
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Neuf jours après la visite d’Antoine Frérot, le directeur général de Veolia Eau France fait à son tour le déplacement à Lyon. « Nous sommes démocrates, nous respectons les décisions politiques », dit Frédéric Van Heems, mercredi 21 octobre, en accueillant le nouveau patron de la métropole dans le hall de l’usine de Crépieu.
Implanté en bordure de périphérique, le site ultra-protégé alimente les 4 000 kilomètres du réseau lyonnais, à partir d’une nappe alluviale du Rhône. Unique en Europe, le champ captant, situé derrière l’usine, fournit 90 % de l’eau de la métropole, avec 114 puits sur une parcelle de 375 hectares classée Natura 2000.
Le directeur général de la filiale eau de Veolia égrène alors les performances du groupe avec une imperturbable urbanité, face au leader écologiste accompagné de Florestan Groult, président de la commission environnement et agriculture, dissident de La France insoumise. Le taux de rendement du réseau est passé de 77 % à 85 % au cours de ces trois dernières années, grâce à 5 500 capteurs sonores pour repérer les fuites.
Clivages idéologiques
Durant la visite, le groupe mondial rappelle son poids dans la région lyonnaise. Employeur de 1 350 salariés dans différents secteurs, Veolia se montre prodigue auprès de multiples associations, soutenant des actions sociales et environnementales. « Notre métier, c’est la transition écologique, plaide M. Van Heems, qui insiste : le métier du cycle de l’eau va devenir de plus en plus complexe, avec de plus en plus d’investissements à engager. »
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Après le revirement hautement symbolique des nouveaux élus, les dirigeants de Veolia veulent parer un effet domino. « Le changement en régie ne va pas se multiplier en France. Nous devons inventer un nouveau modèle pour les cent ans à venir, on ne se coupe pas de la capacité technologique d’un groupe comme Veolia, on peut trouver des manières intelligentes de continuer à travailler ensemble »,confie au Monde M. Van Heems.
Au cours de la visite, Bruno Bernard a rassuré l’industriel par une brève allusion : « Une partie sera sous-traitée. » La métropole vient de lancer un double appel d’offres pour recruter un directeur de projet et demander à un cabinet d’études d’écrire le cadre juridique de la future régie publique. « Nous voulons associer les citoyens à la politique de l’eau, inciter les agriculteurs à éviter les pesticides pour préserver la ressource, c’est le cœur de notre mandat », assure Bruno Bernard.
L’eau réactive les clivages idéologiques. « Tout cela relève de l’affichage, on monte le privé contre le public », réagit Alexandre Vincendet (Les Républicains), leader du premier groupe d’opposition, avec 33 élus sur les 150 de l’assemblée métropolitaine. Le maire de Rillieux-la-Pape dénonce le tarif social de l’eau, vu comme une manière d’assistanat, et se moque « des élus socialistes qui ont voté pour la délégation à Veolia sous Gérard Collomb et qui retournent aujourd’hui leur veste avec les écologistes. » « La création de la régie publique se fait en catimini, sans la moindre discussion, par dogmatisme », dit Louis Pelaez (ex-La République en marche), ancien directeur de campagne de Gérard Collomb.
« Un grand défi social »
L’ancien ministre de l’intérieur siège désormais dans un groupe réduit à neuf élus. C’est lui qui a signé le contrat avec Veolia en 2015, puis demandé une étude sur la possibilité d’un retour en régie publique, sans conviction. Chantre du partenariat public-privé, l’ex-président de la métropole n’a jamais vraiment envisagé de retirer les délégations accordées aux grands opérateurs. En revanche, le nouveau groupe socialiste, comptant treize élus alliés aux écologistes, est favorable au projet de régie. « Un grand défi social, indissociable d’une conception écologiste », avait dit Renaud Payre (PS), choisissant l’usine des eaux de Caluire pour sa première sortie de campagne, le 4 février.
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« Après des périodes d’indifférence, les collectivités se sont réapproprié le pilotage de la production d’eau, le contrat avec Veolia a imposé 130 indicateurs à respecter », confie Christian Debiesse, chef du service eau de la métropole de Lyon, comprenant 70 agents. Quel périmètre va se donner la future régie ? Le contrôle de l’eau a toujours marqué le curseur du pouvoir dans l’ancienne Lugdunum, dont les souterrains et aqueducs de l’époque romaine impriment la géographie. Source de scandales politico-financiers à la fin du XXe siècle, fatale à l’ancien maire Michel Noir, l’eau constitue désormais un test fondateur pour les écologistes. Sur leur capacité à gérer. Et leur degré d’indépendance.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/10/24/a-lyon-les-ecologistes-prennent-la-main-sur-la-gestion-de-l-eau_6057191_823448.html>
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11- Entretien. Denis Masseglia, président du CNOSF : « Le sport ne fait pas partie des priorités de la nation », Le Monde, 24/10/20, 06h00
Propos recueillis par Nicolas Lepeltier et Adrien Pécout

Le président du Comité national olympique et sportif français considère que les mesures sanitaires actuelles, si elles persistent, vont rapidement poser la question de la survie des clubs et fédérations. 
Les salles de sport et gymnases des villes situées en état d’alerte renforcée ou maximale ont fermé provisoirement leurs portes en raison du Covid-19 – sauf pour le public scolaire, les sportifs professionnels et les mineurs. Une décision du ministère de la santé qui reste « dure à comprendre » et qui pourrait menacer clubs et fédérations. « Si personne ne va dans les clubs, il y aura des fermetures », met en garde Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), dans un entretien au Monde.
Comprenez-vous la fermeture provisoire de salles de sport et de gymnase, depuis le 28 septembre ? 
Ce qui est dur à comprendre, c’est que tous les clubs avaient joué le jeu. Ils avaient mis en place les protocoles fournis par leurs fédérations. Et sans même savoir ce que valaient ces protocoles, il a fallu que les clubs en zone rouge cessent leurs activités. Ou alors, cela veut dire que les protocoles validés par le ministère de la santé et par le ministère chargé des sports n’étaient pas suffisamment musclés… Le mouvement sportif reste prêt à discuter pour les muscler de manière supplémentaire. Un peu comme les restaurateurs l’ont fait.
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Selon le ministre de la santé, Olivier Véran, les salles de sport et les gymnases représentent des « lieux de contamination importants ». Avez-vous des estimations du nombre de cas de Covid-19 contractés en milieu sportif ?
Si le fait de dire que les clubs sportifs sont des lieux de contamination reposait sur des indications scientifiques, cela voudrait dire que je les aurais en main aussi, et que je ne les contesterais pas. Ce n’est pas le cas. Il n’y a pas de chiffres prouvant une contamination à l’intérieur des clubs. Interdire la pratique sportive dans un club, c’est favoriser la pratique libre, hors encadrement, laquelle ne va pas aller à l’encontre de la propagation du virus.
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En septembre, le CNOSF estimait qu’au moins 80 % des fédérations sportives du pays rencontrent des difficultés économiques. Leur survie est-elle en jeu ?
On n’y est pas encore. Mais on y va tout droit. Comment faire pour garder les emplois ? Comment faire pour avoir un fonctionnement qui ressemble à l’ordinaire, même s’il n’y aura pas le même nombre d’événements ? S’il n’y a rien à proposer, si personne ne va dans les clubs, il y aura des fermetures. Le mouvement sportif [clubs et fédérations] a sensiblement 100 000 équivalents temps plein. Parmi eux, oui, effectivement, il y en a qui sont menacés.
Toujours en septembre, le CNOSF a écrit au ministère de l’économie pour faire état d’une chute moyenne de 25 % du nombre de licences par rapport à l’an passé. Quelles pertes économiques cela entraîne-t-il ?
Faites le calcul. Si leur coût moyen se situe entre 30 et 40 euros, les licences représentent en temps normal plusieurs centaines de millions d’euros de recettes pour les fédérations [entre 495 millions et 660 millions d’euros, sur la base des 16,5 millions de licenciés en 2019]. Et si les cotisations que versent aussi les pratiquants aux clubs représentent en moyenne entre 5 et 10 fois le coût de la licence, cela équivaut à plusieurs milliards d’euros supplémentaires [entre 2,5 milliards et 6,6 milliards d’euros]. 
A elle seule, la chute du nombre de licenciés pourrait donc représenter près d’un milliard d’euros ?
Je ne peux pas l’estimer en pertes économiques maintenant, je préfère parler en pourcentage : si la baisse de 25 % de licenciés se confirme en fin de saison, cela signifiera 25 % de pertes pour les clubs et les fédérations. Mais si, par bonheur, l’activité reprend un peu, il y aura peut-être un afflux double en janvier ou février. Aujourd’hui, le retard n’est pas encore irrattrapable.
Comment vivez-vous la situation, à quatre ans des Jeux olympiques à Paris ? 
Ce qui est sûr, c’est que nous pensions que l’organisation des Jeux 2024 à Paris [obtenue en 2017] allait constituer un appel d’air. Mais ça n’a jamais été le cas, déjà avant le Covid. Malheureusement, le sport ne fait pas partie des priorités de la nation. Nous ne sommes pas encore dans une situation qui nous permette de dire que la France est devenue une nation sportive [pour son mandat actuel, M. Masseglia s’est fixé l’objectif de « faire passer la France d’une nation de sportifs à une nation sportive »].
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Vous présidez le CNOSF depuis onze ans. Considérez-vous quand même que la place du sport a changé dans le pays ? 
J’ai le sentiment que la population s’intéresse davantage au sport. Pour autant, est-ce que les décideurs s’y intéressent davantage, qu’ils soient politiques, économiques ou médiatiques ? Le simple fait de poser la question suffit à y répondre. J’ai envie que demain le sport puisse occuper une place plus importante pour tout ce qu’il apporte, en matière d’éducation, de santé et de lien social, d’intégration ou d’inclusion. Il y a un vrai drame en prévision : les jeunes ne font pas assez de sport. On se prépare à avoir des vieux précoces.
Avez-vous un recensement du nombre de pratiquants en dehors des clubs ?
Par essence, ce n’est pas quantifiable. J’ai toujours émis des réserves sur les 3 millions de pratiquants supplémentaires [promis par le président de la République, Emmanuel Macron, à la fin de son quinquennat]. Vouloir augmenter le nombre de 3 millions de pratiquants quand vous ne le connaissez pas, ça ne veut rien dire. Par contre, vouloir augmenter le nombre de licenciés, c’est raisonnable, logique et quantifiable.
Quelles solutions proposez-vous ?
Il faut impérativement que tous les écoliers soient incités à aller dans un club. L’objectif de la « carte passerelle » correspond à cet objectif [le dispositif leur a permis de découvrir gratuitement des sports, entre septembre et mi-octobre, auprès de clubs partenaires]. C’est aussi pour cela que j’ai milité, pour que le ministère des sports se rattache au ministère de l’éducation. Les clubs ont une mission première : éduquer les jeunes. C’est un enjeu pour la nation. Le sport, ce n’est pas que le côté élitiste des médailles.
Dans l’encadrement des milliers de clubs amateurs, redoutez-vous aussi une baisse du nombre de bénévoles ?
Je suis très inquiet. Beaucoup de clubs n’ont pas d’employés, ils marchent uniquement avec des bénévoles. Mais, pour être bénévole, il faut trouver plus de satisfactions que de difficultés. Mettez-vous à la place d’un président de club. Ils ont créé des emplois, ils ont fait cet effort dans le cadre des emplois d’avenir. Puis ils ont arrêté [le gouvernement d’Edouard Philippe ayant décidé, dès 2017, de réduire le nombre d’emplois aidés]. Et maintenant, ils sont censés en créer à nouveau. Et dans le même temps, il leur est aussi demandé de lutter contre les violences sexuelles, contre la radicalisation…
Les clubs en font-ils assez dans ces domaines ?
C’est toujours pareil, c’est une question d’équilibre : il y a au moins 155 0000 associations sportives. Aujourd’hui, ne parler que des violences ou des cas de radicalisation, c’est dur à vivre pour un président de club. Parce que cela revient à généraliser à tous ce qui ne touche qu’une infime minorité. Personne n’est à l’abri d’un énergumène qui va vous détruire une image en peu de temps.
<https://www.lemonde.fr/sport/article/2020/10/24/denis-masseglia-president-du-cnosf-le-sport-ne-fait-pas-partie-des-priorites-de-la-nation_6057202_3242.html>
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12- Lyon : Trois tonnes de déchets repêchées dans la Saône près de Confluence, 20 Minutes, 25/10/20 18h29
C.G.

Dépollution. Seize associations, sensibles à la protection de l’environnement, ont participé à l’opération samedi à Lyon
Les opérations de nettoyage s’enchaînent à Lyon  pour purifier les eaux du Rhône  et de la Saône de leurs encombrants déchets. Samedi, le collectif Les Péniches de Lyon s’est attaché à repêcher tout ce qui avait pu être jeté avec désinvolture dans la Saône, aux abords du bassin nautique du quartier de la Confluence. Résultats : 3 tonnes de déchets sortis du fleuve en quelques heures.
Dans le détail, 70 trottinettes, 2 kilos de capsules en métal, 220 kilos de bouteilles de verre, un kilo de mégots ont été remontés à la surface. « Le reste n’a pas été pesé », indique le collectif. A savoir des canettes en aluminium, des bouteilles plastiques, des gobelets et de la ferraille diverse comme des barrières, des tuyaux ou des morceaux de moteur.
Des masques « en quantité faramineuse »
La seule nouveauté par rapport à l’édition précédente organisée l’an dernier : des masques « en quantité faramineuse » ont également été repêchés. Et une valise pleine de vêtements. Samedi, 16 associations ont participé à cette opération de nettoyage en collaboration avec la mairie du 2e de Lyon.
<https://www.20minutes.fr/planete/2892995-20201025-lyon-trois-tonnes-dechets-repechees-saone-pres-confluence>
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13- Près de 230.000 tonnes de plastique jetés chaque année dans la Méditerranée, 20 Minutes avec AFP, 27/10/20, 10h50 

Plastique. L’Egypte, l’Italie et la Turquie sont les pays qui en rejettent le plus, pointe l'Union internationale pour la conservation de la nature dans un rapport ce mardi. Sans mesures significatives, on pourrait atteindre les 500.000 tonnes de déchets rejetées en 2040
Près de 230.000 tonnes de déchets plastiques finissent chaque année dans la Méditerranée, un chiffre qui pourrait doubler d'ici 2040 sans mesures «ambitieuses», a averti mardi l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
L'Égypte, avec 74.000 tonnes déversées par an, l'Italie (34.000 tonnes/an) et la Turquie (24.000 tonnes/an) sont les pays qui rejettent le plus de plastique dans la Méditerranée, selon un nouveau rapport de l'UICN.
500.000 tonnes par an en 2040 ?
En quantité par habitant, le Monténégro (huit kg par personne et par an), la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine du nord (toutes deux avec trois kg/an/personne) sont en tête.
Au total, «environ 229.000 tonnes de déchets plastiques sont déversées chaque année dans la mer Méditerranée - l'équivalent de plus de 500 conteneurs d'expédition par jour», a indiqué l'UICN dans son communiqué, en pointant la mauvaise gestion des déchets comme responsable de 94% du plastique se retrouvant dans la mer.
«Sans intervention significative, cette pollution ne va cesser de s'aggraver jusqu'à doubler et atteindre 500.000 tonnes d'ici à 2040», estime l'organisation, jugeant qu'il faut des «mesures ambitieuses au-delà des engagements actuels» des pays.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2894287-20201027-pres-230000-tonnes-plastique-jetes-chaque-annee-mediterranee>
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14- « Il n’y a ni contenu ni chiffre. C’est vide » : le projet de plan national santé environnement du gouvernement fortement critiqué, Le Monde avec AP, 27/10/20, 12h46
Stéphane Mandard et Stéphane Foucart

Ce quatrième PNSE, qui couvre la période 2020-2024, est censé programmer des actions de prévention et de réduction des risques sanitaires. 
Parmi les nombreux plans dont raffole l’administration française, certains sont plus fondamentaux que d’autres. Surtout en période de pandémie. Le plan national santé environnement (PNSE) est censé programmer et organiser un ensemble d’actions visant à prévenir et réduire les risques sanitaires liés aux dégradations de l’environnement sous toutes les formes : pollutions de l’air, de l’eau ou des sols, exposition aux produits chimiques dangereux, aux champs électromagnétiques ou encore au bruit.
Le gouvernement a publié lundi 26 octobre son projet de quatrième PNSE. Mis en consultation publique jusqu’au 9 décembre, il doit couvrir la période 2020-2024. Il se décompose en 19 « actions » qui vont de l’identification des substances dangereuses dans l’alimentation ou les objets du quotidien, à la surveillance de la santé de la faune animale pour prévenir les « zoonoses », ces maladies ou infections virales qui se transmettent des animaux à l’homme.
L’enjeu est considérable. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 15 % de la mortalité française serait liée à l’environnement au sens large (pollution de l’air, qualité de l’alimentation, mode de vie, etc.). Une estimation jugée sous-évaluée car elle se base sur des données et des connaissances disponibles… en 2006. Les études les plus récentes estiment ainsi à 67 000 par an les seules morts prématurées imputables à la pollution de l’air extérieur. Et au-delà des décès, les atteintes à l’environnement sont à l’origine de nombreuses pathologies chroniques.
> Lire aussi : L’environnement, c’est la santé
« Il n’y a ni contenu ni chiffre. C’est vide »
Le lien entre santé et environnement est une « préoccupation croissante » des Français, reconnaît d’emblée le PNSE. Il est renforcé par la crise du Covid-19 qui rappelle le « lien étroit entre santé humaine, santé animale et santé environnementale ». Aussi, avec ce quatrième plan, « la France s’engage dans une approche intégrée et unifiée de la santé publique, animale et environnementale autour du concept “un monde, une santé” ».
« Sur le papier, ce plan est très joli mais ce n’est que de la cosmétique, juge sévèrement Sandrine Josso, députée (MoDem) de Loire-Atlantique et rapporteuse de la commission d’enquête sur l’évaluation des politiques publiques de santé environnementale. Il n’y a ni contenu ni chiffre. C’est vide. » Très impliquée sur la question des cancers pédiatriques, parce qu’un de ses enfants a été concerné et que de nombreux cas ont été identifiés autour de Sainte-Pazanne, une commune de sa circonscription, elle relève qu’il n’y a « pas un mot » dans le PNSE sur ce « sujet tabou ». « Plutôt que de proposer des data hubs [des espaces communs de données en santé environnement], Il faudrait créer un office national de la santé environnement, avoir des registres mis à jour… », exhorte la députée, dont le rapport doit être remis mi-décembre.
Aux « actions » très conceptuelles du PNSE, la députée préfère les exemples concrets. Le plan mentionne des « groupes de santé environnement régionaux » afin de lutter contre les « inégalités territoriales ». « En Loire-Atlantique, ils ont existé entre 2010 et 2013. Depuis que je suis élue, en 2017, je n’en ai jamais entendu parler », témoigne Mme Josso. La députée se dit aussi « très inquiète » par l’absence d’éléments budgétaires : « Quelle est l’enveloppe consacrée au PNSE 4 ? Il n’y a rien. Pas un chiffre. Alors qu’on est en plein plan de relance. »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/10/27/a-peine-publie-le-projet-de-plan-national-sante-environnement-est-deja-critique_6057520_3244.html>
En savoir plus :
> Plan national Santé-Environnement 4 (PNSE 4), "Mon environnement, ma santé" (2020-2024) <https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/les-plans-nationaux-sante-environnement/article/plan-national-sante-environnement-4-pnse-4-mon-environnement-ma-sante-2020-2024>, Ministère des solidarités et de la santé, maj le 27/10/20
> Pour participer à la consultation publique du Plan national Santé-Environnement 4 (PNSE 4) <http://www.consultation-plan-sante-environnement.developpement-durable.gouv.fr/>, du 26 octobre au 9 décembre 2020
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15- Bisphénol A dans les vêtements : la Commission européenne lance une consultation publique, Actu-Environnement, 27/10/20
Rachida Boughriet 

Le 26 octobre, le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs de la Commission européenne a publié son avis préliminaire sur les risques liés à la présence de Bisphénol A (BPA) dans les articles vestimentaires. Pour rappel, en novembre 2019, l'exécutif européen a tiré la sonnette d'alarme, après avoir retrouvé des taux élevés de BPA dans des chaussettes pour nourrissons et jeunes enfants en Espagne. La Commission européenne s'inquiète également du risque pour les femmes enceintes et l'enfant à naître.
Cet avis préliminaire rendu par le Comité scientifique était attendu pour mars 2020. Les experts ont examiné les données disponibles sur la présence et l'activité du bisphénol A dans les articles vestimentaires. Ils ont pris en compte des avis adoptés sur les limites d'ingestion tolérables et le cadre législatif appliqué dans d'autres produits (matériaux en contact avec les denrées alimentaires, jouets et papier imprimé).
La Commission invite les parties prenantes à soumettre leurs commentaires sur cet avis scientifique avant le 7 décembre 2020. Bruxelles a commandé ce rapport pour l'aider à évaluer le risque de présence de BPA dans les vêtements. La Commission pourrait modifier la législation sur les produits chimiques et/ou prendre de nouvelles mesures au titre de la Directive sur la sécurité générale des produits.
Dans son avis, le Comité scientifique propose une limite de concentration d'environ 145 mg BPA/kg dans les textiles « à titre préventif pour assurer la protection des consommateurs ». Cette valeur « est prudente et conforme » à la valeur limite de 130 mg/kg, proposée en 2019 par l'Agence européenne des produits chimiques (Echa), pour réduire le risque de sensibilisation cutanée dû au BPA dans les textiles.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/avis-preliminaire-comite-scientifique-risques-bisphenolA-textiles-consultation-europe-36376.php4>
En savoir plus :
> Public Consultation on BPA in Clothing Articles <https://ec.europa.eu/health/scientific_committees/consultations/public_consultations/sccs_consultation_06_en>, The European Commission and its Scientific Committee on Consumer Safety (SCCS), until 07 December 2020, 23:59 CET
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16- La Nasa annonce que l'eau sur la Lune est plus abondante que prévu, Le Figaro avec AFP, maj le 27/10/20 à 07:44

Deux études parues dans Nature Astronomy s'intéressent à l'eau sur l'astre. Celle-ci provient probablement de la chute d'astéroïdes qui ont percuté la Lune, il y a des milliards d'années.
Bonne nouvelle pour les astronautes : il y aurait encore plus d'eau que ce que l'on pensait sur la Lune, piégée sous forme de glace dans une multitude de micro-cratères, ce qui représente une ressource potentielle pour les futures missions spatiales, selon deux études parues lundi.
La Lune a longtemps été perçue comme un astre désespérément aride, jusqu'en 2008, lorsque des chercheurs ont découvert des molécules d'eau à l'intérieur de magma ramené par des astronautes des missions Apollo.
Il s'agit de glace d'eau, piégée au fond de grands cratères perpétuellement à l'ombre, près des pôles, où les températures sont extrêmement basses.
Une étude parue dans Nature Astronomy révèle l'existence d'une multitude de micro-cratères retenant en leur fond de la glace d'eau, appelés «pièges froids».
«Imaginez-vous sur la Lune, près de l'un de ses pôles: vous verriez une myriade de petites ombres mouchetant la surface, dont la plupart sont plus petites qu'une pièce de monnaie. Chacune serait extrêmement froide, suffisamment pour abriter de la glace», décrit Paul Hayne du département d'astrophysique de l'Université du Colorado aux États-Unis.
Son équipe a utilisé les données de deux instruments de l'orbiteur de reconnaissance lunaire de la Nasa, LRO. En combinant ces mesures avec des modélisations 3D, ils ont pu reproduire la taille et la répartition des ombres, à des échelles inférieures au millimètre.
Les températures y seraient les mêmes que dans les grands cratères : environ -160°C. Mais ils sont bien plus nombreux : «on en trouve des dizaines de milliards, contre quelques centaines pour les plus grands», détaille Paul Hayne.
En les ajoutant aux surfaces déjà repérées, la superficie totale d'eau sur la Lune atteindrait 40.000 km2, dont 60% dans le pôle Sud, «suggérant que l'eau est plus répandue sur la Lune qu'on ne le pensait», explique à l'AFP ce chercheur, auteur principal de l'étude.
>> Suite à lire à :
<https://www.lefigaro.fr/flash-eco/la-nasa-annonce-que-l-eau-sur-la-lune-est-plus-abondante-que-prevu-20201026>
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17- Cigarettes électroniques : des produits interdits trouvés dans des e-liquides, soupçonnés d'être cancérigènes ou de favoriser des malformations chez les bébés, Radio France, 28/10/20, 11:56

L'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, a mené une étude sur 34 000 produits. Elle révèle que certains sont dangereux et que d'autres ne respectent pas le dosage en nicotine. 
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement
et du travail (Anses) a décortiqué près de 34 000 produits e-liquides de cigarettes électroniques, les résultats de ces analyses publiées mercredi 28 octobre révèlent la présence de produits interdits soupçonnés d'être cancérigènes ou de favoriser la stérilité ou les malformations chez les bébés. Il s'agit notamment de l’Acétal-Déhyde, du Furfural et de l’Alcool furfurylique retrouvés dans 4% des produits de cigarettes électroniques.
Le dosage en nicotine pas toujours respecté
Autre révélation de cette étude, il y a les dosages en nicotine qui ne correspondent absolument pas à ce qu'ont indiqué 40% des fabricants. Pour 117 d'entre eux, soit environ 1%, le seuil autorisé de 20mg de nicotine par ml est même dépassé.
L'Anses a demandé aux fabricants qui avaient fait des déclarations fausses de rectifier le tir et d'être totalement transparents. Elle a même décidé de publier leur liste dès ce mercredi sur son site internet. Puisque l'agence sanitaire sait désormais ce qu'il y a dans les produits de cigarettes électroniques, elle va maintenant mener des études sur leur possible dangerosité, notamment quand ils sont inhalés. 
Depuis une directive européenne de 2016, les fabricants doivent déclarer ce que contiennent les e-liquides. C'est la première fois en Europe que la France a décidé d'analyser si ce que déclarent les fabricants est conforme à ce qu'il y a vraiment dans leurs produits.
<https://www.francetvinfo.fr/sante/drogue-addictions/cigarette-electronique/cigarettes-electroniques-des-produits-interdits-trouves-dans-des-e-liquides-soupconnes-d-etre-cancerigenes-ou-de-favoriser-des-malformations-chez-les-bebes_4158959.html>
En savoir plus :
> Produits du tabac et du vapotage : l’Anses publie un panorama inédit des produits vendus en France, 28/10/20
L’Anses publie ce jour un bilan inédit des produits du tabac et de vapotage vendus en France. Les déclarations de plus de 3 000 produits du tabac, principalement cigarettes, cigares et cigarillos, et plus de 33 000 produits du vapotage, majoritairement des e-liquides conditionnés dans des flacons ou des cartouches de recharge, ont été analysées. Cette analyse a permis de relever des incohérences et non-conformités dans les déclarations dont les fabricants ont été informés afin qu'ils prennent les mesures correctives adaptées. A la lumière de ce premier bilan, l'Anses émet des préconisations en vue d'améliorer le processus déclaratif à l'échelle européenne. 
La France est à ce jour le premier Etat membre à publier autant d’informations sur les produits mis sur le marché, dans le cadre de la nouvelle réglementation européenne.
La directive européenne 2014/40/UE sur la fabrication, la présentation et la vente des produits du tabac et produits connexes est entrée en vigueur en mai 2016. Depuis cette date, les fabricants des produits du tabac et du vapotage ont l’obligation de déclarer certaines informations relatives à la composition, aux émissions, à la toxicité ou encore au volume de ventes de leurs produits avant de les commercialiser. Cette directive établit également un cadre règlementaire spécifique pour les cigarettes électroniques et les e-liquides contenant de la nicotine. En France, c’est l’Anses qui a été désignée pour recueillir et analyser toutes ces informations transmises par les fabricants et une feuille de route a été définie à cette fin avec la Direction générale de la Santé.
Ces déclarations doivent fournir des informations exhaustives sur les ingrédients et les émissions des produits du tabac et du vapotage afin de permettre d’évaluer leur attractivité, l’effet de dépendance et la toxicité de ces produits, ainsi qu’améliorer les connaissances concernant les risques que leur consommation comporte pour la santé humaine.
>> Suite de ce panorama à lire à :
<https://www.anses.fr/fr/content/produits-du-tabac-et-du-vapotage-l’anses-publie-un-panorama-inédit-des-produits-vendus-en
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18- Le recyclage en recul depuis l’an dernier, Le JDLE, 28/10/20
Stéphanie Senet

Le secteur du recyclage accuse, en 2019, une légère baisse de son chiffre d’affaires, à cause d’une baisse des cours des matières premières. Et s’attend à une réduction d’environ 20% dans la plupart des filières en 2020, Covid-19 oblige, selon le bilan présenté ce 28 octobre.
Si 2019 était une mauvaise année, la Fédération des entreprises du recyclage (Federec) s’attend à pire. «Selon notre enquête, plus de 80% des entreprises anticipent, pour 2020, une régression de 20% de leur chiffre d’affaires», explique Manuel Burnand, directeur général de Federec. Les recycleurs réclament de nouveau des incitations réglementaires à l’incorporation de matières recyclées pour les aider à traverser la crise. «C’est ce qui fait le succès de la demande en plastique PET[1]recyclé, à laquelle ni la France ni le monde n’est aujourd’hui en mesure de répondre», affirme Christophe Viand, président de la branche Plastiques.
Recul de 6% du CA en 2019
Une nécessité d’autant plus grande que le chiffre d’affaires s’est déjà réduit de 6% l’an dernier, à 8,5 milliards d’euros en raison d’un manque de débouchés et d’une baisse des cours des matières premières, surtout pour les métaux ferreux et non ferreux et les papiers-cartons (cf encadré). En 2018, le secteur avait enregistré une hausse de 2% de son CA. Un signe positif toutefois : les entreprises ont continué à investir, surtout dans les machines de tri et les matériels de collecte, à hauteur de 625 M€.
Au total, le secteur compte aujourd’hui 1.200 entreprises pour 2.400 établissements en France. Ce qui représente 30.800 employés (hors intérimaires).
Les papiers-cartons toujours dans la tourmente
La filière des papiers-cartons a accusé le choc le plus important avec une baisse de 20% de son CA (607 M€) l’an dernier. Les stocks qui ne cessent de gonfler depuis le confinement accroissent les risques d’incendies et d’accidents au sein des exploitations.
>> Suite à lire à :
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/le-recyclage-en-recul-depuis-l-an-dernier,110838>
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En audio
19- Quand l'eau devient une liquidité boursière à Wall Street !, France Inter, Camille passe au vert, 27/10/20,  14h33

François Saltiel revient sur une première : l'arrivée prochaine de l'eau comme valeur du marché des contrats à terme.
L’extinction de l’eau, une pénurie qui pourrait toucher selon l’ONU, 5 milliards d’individus en 2050. Une menace particulièrement vive en Californie, une terre agricole victime de nombreuses sécheresses. Alors que de gigantesques feux sévissent toujours dans la région, les boursiers de Wall Street n’ont rien trouvé de mieux que d’annoncer l’arrivée de l’eau en bourse.
Plus précisément, le Chicago Mercantil Exchange et le Nasdaq s’apprêtent à lancer d’ici la fin de l’année des contrats à terme sur l’eau californienne, ce qui est une grande première pour cette ressource naturelle qui rejoint ainsi le pétrole ou le blé. 
Le problème du marché des contrats à terme, c’est qu’il peut engendrer de forts mouvements spéculatifs qui sont assez éloignés de la réalité des besoins. Les financiers pourraient donc bien tirer profit de cette source qui se tarit.  
> 3 min à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-27-octobre-2020>
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En images
20- Main basse sur l'eau, Thema, Arte, 30/09/20

Le prometteur marché de l’eau s’annonce comme le prochain casino mondial. Les géants de la finance se battent déjà pour s’emparer de ce nouvel "or bleu". Enquête glaçante sur la prochaine bulle spéculative.
> Documentaire de 88 minutes disponible jusqu’à 29/03/2021
<https://www.arte.tv/fr/videos/082810-000-A/main-basse-sur-l-eau/>
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21- Vidéo. Comment la mer d'Aral a-t-elle disparu ?, Brut / France Télévisions, 27/10/20, 17:23

C'est l'histoire d'une mer qui a disparu sous nos yeux, en 50 ans, à cause de l'Homme. Cette histoire, c'est celle de la mer d'Aral.
Il y a peu, un désert abritait le quatrième plus grand lac au monde. Situé entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, il couvrait plus de 66 000 kilomètres carrés, soit plus de deux fois la taille de la Belgique. Mais en tout juste 50 ans, cette mer intérieure a quasiment disparu. Le désert d'Aral a pris la place de la mer d'Aral. Mais derrière cette destinée tragique se cache une course agro-commerciale sur fond de guerre froide.
> Vidéo à voir à
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/video-comment-la-mer-d-aral-a-t-elle-disparu_4156827.html>
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– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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