[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication (vendredi 4 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 4 Déc 08:33:40 CET 2020


Bonjour à tous,

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1- Les fonds socialement responsables devront désormais prouver l’impact positif de leur gestion sur la société <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/23/les-fonds-socialement-responsables-devront-desormais-prouver-l-impact-positif-de-leur-gestion-sur-la-societe_6057054_3234.html>, Le Monde, 23/10/20, 06h00
2- Jacques Séguéla : "Les écolos devraient exiger que la pub se mette au service de l’écologie" <https://www.wedemain.fr/Jacques-Seguela-Les-ecolos-devraient-exiger-que-la-pub-se-mette-au-service-de-l-ecologie_a4923.html>, We Demain, 23/10/20
3- Contreparties des aides publiques aux entreprises dans le PLF2021 : Le gouvernement propose un simulacre de contreparties environnementales <https://www.wwf.fr/vous-informer/actualites/plf2021-le-gouvernement-propose-un-simulacre-de-contreparties-environnementales-aux-aides-publiques>, Collectif, communiqué du 23/10/20
4- Tribune. Covid-19 : « La marchandisation des services publics affaiblit les plus défavorisés et peut entraîner des violations des droits humains » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/24/covid-19-la-marchandisation-des-services-publics-affaiblit-les-plus-defavorises-et-peut-entrainer-des-violations-des-droits-humains_6057208_3232.html>, Le Monde, 24/10/20, 06h15 
5- Carson, Næss, Gorz : trois écologistes face à la technologie <https://www.franceculture.fr/environnement/carson-naess-gorz-trois-ecologistes-face-a-la-technologie>, France culture, Savoirs, 21/10/20
6- La bioéconomie : de quoi parle-t-on ? <https://theconversation.com/la-bioeconomie-de-quoi-parle-t-on-148471>, The Conversation, 25/10/20, 17:47
7- Comment l’économie sociale et solidaire s’adapte à la crise économique et sanitaire <https://www.lemonde.fr/argent/article/2020/10/26/comment-l-economie-sociale-et-solidaire-s-adapte-a-la-crise-economique-et-sanitaire_6057425_1657007.html>, Le Monde, 26/10/20, 16h00
8- Sondage IPSOS pour la Fondation Nicolas Hulot - Science et transition écologique : en qui les Français ont-ils confiance <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/science-et-transition-ecologique-en-qui-les-francais-ont-ils-confiance?utm_source=sendinblue&utm_campaign=cp_sondage_science_et_confiance&utm_medium=email>, FNH, communiqué du 05/11/20
9- Les policiers de l'environnement seront-ils assez nombreux ? <https://www.lejdd.fr/Societe/les-policiers-de-lenvironnement-serontils-assez-nombreux-4007331>, Le JDD, 22/11/20, 14h00
10- Interview. Barbara Pompili et Eric Dupond-Moretti : "Nous créons un délit d'écocide" <https://www.lejdd.fr/Politique/barbara-pompili-et-eric-dupond-moretti-nous-creons-un-delit-decocide-4007210>, Le JDD, 22/11/20, 16h10
11- Tribune. "Reconnaissance des écocides : pas de faux-semblants" <https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-reconnaissance-des-ecocides-pas-de-faux-semblants-4007400>, Le JDD, 22/11/20, 18h45
12- Interview. Cyril Dion : "Macron a besoin de montrer qu'il fait quelque chose sur le terrain de l'écologie" <https://www.lejdd.fr/Societe/cyril-dion-macron-a-besoin-de-montrer-quil-fait-quelque-chose-sur-le-terrain-de-lecologie-4007378>, Le JDD, 23/11/20, 06h00
13- Le gouvernement renonce au crime d’écocide, mais crée un délit général de pollution <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/le-gouvernement-renonce-au-crime-d-ecocide-mais-cree-un-delit-general-de-pollution-149223.html>, Novethic, 23/11/20
14- Tribune. Délit d’écocide : les faux-semblants de la pénalisation du « banditisme environnemental » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/02/delit-d-ecocide-les-faux-semblants-de-la-penalisation-du-banditisme-environnemental_6061841_3232.html>, Le Monde, 02/12/20, 09h16 
En audio
15- Podcast #LesEngagés : rencontre avec Julien Vidal, ambassadeur du changement <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/podcast-lesengages-nouvel-episode-avec-julien-vidal-ambassadeur-du-changement-149105.html>, Novethic, 20/10/20
En vidéo 
16- Retour sur 24h de solutions dans vos médias... <https://1sxgu.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/sTHjuUQEtGVRW92vqVHldMLr5xlVO_uWX3qQL_IiPF2ex68eRPBUBVS9k0N0VA-QRP7RG1J1aXfrC0wAe9EVDSeVk0Hhzm4YB2bmhcNqSXyDEu8p>, Reporters d’Espoirs, newsletter du 28/10/20
17- La France des solutions : une seconde vie pour nos vieux livres <https://www.lci.fr/population/video-la-france-des-solutions-une-seconde-vie-pour-nos-vieux-livres-2168413.html>, TF1, journal de 13h, 28/10/20, 12h20 
18- Science et transition écologique : en qui avoir confiance ? <https://www.youtube.com/watch?v=4aeRAOvPZ2Y>, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, 06/11/20
19- Seul, on peut changer ses habitudes, ensemble on peut changer le monde <https://ecoacteur.fnh.org/>, Fondation Nicolas Hulot, 27/11/20
Une publication
20- Le conseil scientifique de la FNH publie : « Quelles sciences pour le monde à venir ? » chez Odile Jacob <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/conseil-scientifique-fnh-quelles-sciences-monde-venir-odile-jacob>, communiqué du 05/11/20

Bien à vous,
Florence

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QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — Peut-on imaginer une société sans pétrole, une société qui aurait réussi à se détacher de cette ressource dont elle est dépendante depuis la Révolution industrielle ? (cf. item 6)
— Ecocide : délit plutôt que crime mais avec quelles incidences ? (cf. item 9, 10, 11, 12, 13 & 14)
— Science et transition écologique : en qui avoir confiance ? Et quelles sciences pour le monde à venir ? (cf. item 18 & 20)
PROVERBE AFICAIN DU JOUR : "Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin". (cf.item 19)
ALTERNATIVES DU JOUR : Les porteurs de solutions. (cf. item 15, 16 & 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Les fonds socialement responsables devront désormais prouver l’impact positif de leur gestion sur la société, Le Monde, 23/10/20, 06h00
Aurélie Fardeau 

Les règles pour obtenir le label ISR – investissement socialement responsable – se durcissent à partir du 23 octobre. 
Le 23 octobre est entré en vigueur le nouveau référentiel du label ISR, le sceau public permettant aux gérants de fonds d’afficher leur sérieux en matière d’investissement socialement responsable. Cette nouvelle mouture, publiée dans le courant de l’été par la direction générale du Trésor, a beaucoup fait parler d’elle du fait de l’élargissement du label aux véhicules d’investissement immobilier.
Cependant, à bien étudier les quarante-trois pages précisant les critères de labellisation, c’est l’ensemble des fonds d’actifs mobiliers qui sont concernés. Une des nouveautés du texte qui fixe les critères pour obtenir le label ISR plonge les sociétés de gestion dans le désarroi.
« Une petite révolution »
« Avec le nouveau référentiel du label, les sociétés de gestion vont devoir démontrer l’impact de leur gestion », indique Jean-Baptiste Morel, responsable de la recherche reposant sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) chez Arkéa Investment Services.
En effet, dans la première version du label, les sociétés devaient communiquer a posteriori sur les performances environnementales, sociales, de gouvernance et en matière de respect des droits humains de leurs fonds via des indicateurs tangibles.
Dans la nouvelle version, les choses se sont durcies : des indicateurs d’impacts ont été introduits. Désormais, « le portefeuille doit avoir obtenu un meilleur résultat sur au moins deux indicateurs par rapport à l’indice de référence de l’univers de départ », précise la documentation. « C’est une petite révolution dans la philosophie de l’investissement socialement responsable », souligne Adrienne Horel-Pagès, directrice des projets stratégiques à La Banque postale AM.
En pratique, comment s’assurer que les résultats des fonds seront meilleurs que ceux de leur indice du point de vue des critères ESG ? En ciblant des entreprises spécifiquement dans cette optique. Jusqu’à présent, l’ISR s’est essentiellement développé avec une gestion de type best-in-class [meilleur de la classe]. Les gérants investissaient souvent dans les entreprises qui se comportaient le mieux dans un secteur d’activité donné, sans en exclure aucun.
Ainsi, par exemple, ils pouvaient choisir une société pétrolière sous prétexte qu’elle était plus vertueuse que les autres. Cette pratique « nous a un peu éloignés des conséquences concrètes de ces placements. Le fait d’introduire des critères d’impact apporte un caractère mesurable à l’ISR et s’inscrit dans la démarche du régulateur de lutter contre le greenwashing », estime M. Morel.
Des questions pratiques
Si cette évolution va dans le sens du client, elle pose néanmoins de nombreuses questions pratiques, tant l’accès à la donnée est complexe. « Il va falloir trouver des indicateurs pertinents, de bonne qualité et accessibles pour un grand nombre de valeurs », constate Coline Pavot, responsable de la recherche ESG à La Financière de l’Echiquier. Même son de cloche à La Banque postale AM. « La mise en œuvre de ces nouvelles exigences est un vrai défi opérationnel, car les indicateurs d’impact sont encore peu développés », estime Adrienne Horel-Pagès.
Sur le critère environnemental, les sociétés de gestion pourront par exemple renseigner les émissions de gaz à effet de serre de leur portefeuille. C’est l’indicateur le plus simple auquel accéder, car l’empreinte carbone est une donnée assez homogène d’une entreprise à l’autre. « C’est un indicateur quasiment incontournable, du fait de l’universalité du sujet climatique, et sur lequel nous travaillons pour l’ensemble de nos fonds », commente Mme Horel-Pagès.
Du côté social, le label suggère de calculer le pourcentage d’administrateurs salariés, le taux d’absentéisme ou encore le ratio d’équité (qui mesure l’écart de rémunération entre le dirigeant et le salaire moyen ou médian des collaborateurs)… Les choses se corsent sur ces critères où le mode de calcul diffère souvent d’une entreprise à l’autre. En particulier le périmètre étudié peut changer significativement la donne (prise en compte des intérimaires, de toutes les filiales…)
Pour la dimension de gouvernance, il évoque la part des entreprises pour lesquelles la rémunération variable des dirigeants intègre des critères ESG, le pourcentage d’administrateurs indépendants… « Nous calculons aujourd’hui le pourcentage de femmes dans les conseils d’administration des entreprises que nous avons en portefeuille. Mais la réglementation pousse globalement vers un minimum de 40 % de femmes, score qui sera donc progressivement atteint par toutes les entreprises. De ce fait, il nous sera impossible d’être meilleur que notre indice sur cet indicateur », souligne Coline Pavot.
Droits humains
Enfin, concernant les droits de l’homme, c’est la part des entreprises couvertes par une convention collective ou bien le nombre de controverses relatives aux droits humains au travail qui sont les critères évoqués.
La difficulté de la tâche est accrue, car les mesures retenues devront être disponibles non seulement pour les entreprises en portefeuille mais aussi pour l’ensemble de l’univers d’investissement, qui comprend souvent plusieurs centaines de valeurs. « Nous allons avoir un besoin accru de bases de données de bonne qualité », confirme Coline Pavot.
Conscient de ces limites, le label prévoit d’ailleurs d’étaler dans le temps la mise en place de ces indicateurs d’impact. Le premier devra toutefois être prêt pour la fin de l’année 2020, avec un taux de couverture de 90 %, le second avant fin 2021, avec un taux de couverture d’au moins 70 %.
Le label étant attribué pour une durée de trois ans, certaines sociétés de gestion se seraient précipitées pour décrocher le sésame avant la date fatidique du 23 octobre, se laissant ainsi un délai conséquent pour aménager leurs processus de gestion à cette nouvelle donne.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/23/les-fonds-socialement-responsables-devront-desormais-prouver-l-impact-positif-de-leur-gestion-sur-la-societe_6057054_3234.html>
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2- Jacques Séguéla : "Les écolos devraient exiger que la pub se mette au service de l’écologie", We Demain, 23/10/20
Propos recueillis par Gérard Leclerc

Le communicant Jacques Séguéla signe un plaidoyer pour l'écologie, baptisé "Ne dites pas à mes filles que je suis devenu écolo, elles me croient publicitaire !". Dans ce panorama de notre époque, il invite les chefs d'État à réagir et les écologistes à utiliser la publicité, plutôt qu'à l'interdire. Entretien.
We Demain : Vous publiez Ne dites pas à mes filles que je suis devenu écolo, elles me croient publicitaire !, clin d’œil à votre ancien best seller… Jacques Séguéla écologiste, ça peut surprendre : vous avez fait toute votre carrière dans la publicité, donc pour la consommation. Vous vous qualifiez vous-même de "fils de pub". D’où vient cette conversion à l’écologie ? 
Jacques Séguéla : Détrompez-vous, elle vient de loin ! J’ai été un écolo avant l’heure quand, il y a 60 ans, je suis parti faire le tour du monde avec une 2CV qui ne dépassait pas les 50 km/h et ne consommait presque rien ! J’ai vécu deux années d’écologie pure : nous dormions à la belle étoile car nous n’avions pas les moyens de nous payer l’hôtel, nous mangions les pommes de terre et les fruits que nous ramassions dans les champs… Nous vivions avec l’équivalent d’un euro par jour, nous pouvions réparer notre voiture nous-mêmes… Découvrir ainsi l’Afrique, l’Amérique du Nord, du Sud, et l’Asie a été une expérience incroyable pour quelqu’un qui n’avait jamais quitté Perpignan ! 
Quel choc quand je retourne aujourd’hui dans ces pays qui étaient des merveilles et qui ont été ravagés, détruits, pillés par l’Homme ! Quel monde vais-je laisser à mes petits enfants ? 
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/Jacques-Seguela-Les-ecolos-devraient-exiger-que-la-pub-se-mette-au-service-de-l-ecologie_a4923.html>
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3- Contreparties des aides publiques aux entreprises dans le PLF2021 : Le gouvernement propose un simulacre de contreparties environnementales, Collectif, communiqué du 23/10/20

Un amendement de « contreparties » aux aides du plan de relance déposé par les député·es de la majorité devrait être discuté lundi 26 octobre en séance publique à l’Assemblée nationale. Pour Oxfam France, Greenpeace France, la Fondation Nicolas Hulot et le WWF France, membres du Réseau Action Climat, cet amendement vide de toute substance n’aura aucun impact sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Il n’est clairement pas à la hauteur des enjeux : il apparaît encore moins ambitieux que ceux portés par la majorité pendant les discussions sur les lois de finances rectificatives. Nos 4 organisations regrettent l’attitude du gouvernement qui a joué la montre pendant plusieurs semaines avant de présenter sa version des contreparties environnementales environnementales pour atterrir sur un simulacre qui ne prévoit aucune obligation pour les entreprises de réduire leur impact climat et même aucune nouvelle obligation de comptes à rendre pour les grandes entreprises. Nous appelons les député·es à voter de vraies contreparties écologiques contraignantes pour les grandes entreprises inspirées de la mesure proposée par Barbara Pompili et 77 député·es LREM en PLFR3.
Alors que le plan de relance et le projet de loi de finances prévoient plusieurs milliards d’aides publiques aux entreprises, des acteurs de la société civile et décideurs publics demandent à ce que ces aides soient assorties de contreparties. Voici un décryptage expliquant pourquoi la proposition du gouvernement n’est pas à la hauteur.
>> Suite à lire à : 
<https://www.wwf.fr/vous-informer/actualites/plf2021-le-gouvernement-propose-un-simulacre-de-contreparties-environnementales-aux-aides-publiques>
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4- Tribune. Covid-19 : « La marchandisation des services publics affaiblit les plus défavorisés et peut entraîner des violations des droits humains », Le Monde, 24/10/20, 06h15 
Collectif de 6 rapporteurs spéciaux des Nations unies

Sur les questions de l’eau, de la santé, de l’éducation, etc., six rapporteurs spéciaux indépendants des Nations unies, anciens ou en exercice, rappellent, dans une tribune au « Monde », que les Etats doivent changer de cap après des années de sous-traitance des biens et des services sociaux à des acteurs privés.
Tribune. S’il fallait encore une preuve, la pandémie de Covid-19 l’a apportée, en exposant les conséquences catastrophiques de décennies de privatisation et de marchandisation des services publics. Du jour au lendemain, on a vu des hôpitaux débordés, des soignants sans équipement de protection, des maisons de retraite transformées en mouroirs, des files d’attente interminables pour se faire tester, et des écoles peinant à renouer avec les enfants confinés.
Face à ce panorama, il n’y a qu’une conclusion : changer radicalement de cap après des années de sous-traitance des biens et des services sociaux à des acteurs commerciaux privés, avec à la clef, souvent, la corruption, la baisse de la qualité, l’augmentation des coûts, l’endettement des ménages et la marginalisation des plus pauvres.
Avec le Covid-19 a surgi une lueur d’espoir. Des dirigeants politiques aux médias, il s’est établi un consensus sur l’importance cruciale des services publics pour le fonctionnement de la société. « Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché », a par exemple reconnu le président Emmanuel Macron. Reste qu’au-delà des déclarations politiques, les détenteurs du pouvoir n’ont peut-être pas compris le message.
> Lire aussi  « Construire une santé en commun devient un impératif moral, éthique et démocratique »
Commençons par la question de l’eau, une denrée d’autant plus vitale que se laver les mains est le meilleur moyen de se protéger du virus. Environ 4 milliards de personnes dans le monde connaissent une grave pénurie d’eau pendant au moins un mois de l’année. Comme dans la province de Petorca, au Chili, du fait de la surconsommation d’eau par les producteurs d’avocats. En pleine pandémie, le ministère de la santé chilien a décidé d’augmenter l’allocation quotidienne d’eau à 100 litres par personne… pour révoquer cette décision huit jours plus tard, signe que les autorités privilégient les intérêts des entreprises.
Des millions d’élèves abandonnés
Même chose dans le domaine de la santé, avec la question du vaccin contre le Covid-19. Plus de 140 dirigeants et experts mondiaux ont appelé les gouvernements et les institutions internationales à garantir que les tests, les traitements et les vaccins soient mis à la disposition de tous, sans coût. On en est loin, alors que les sociétés pharmaceutiques se font concurrence pour être les premières à vendre le vaccin au plus offrant.
Quant à l’école, on a vu des millions d’élèves abandonnés par les établissements du secteur privé. Cela n’empêche pas la Banque mondiale de camper sur l’idée selon laquelle les solutions de marché doivent être encouragées à tout prix. Une recommandation d’autant plus influente que les pays à faible revenu vont avoir besoin des prêts de l’institution.
Que signifie, enfin, l’idée de la « distance sociale » pour lutter contre la propagation du virus aux yeux des 1,6 milliard de personnes sans logement décent ? La plupart des gouvernements restent pourtant peu disposés à imposer des règles aux acteurs financiers, alors que leur mainmise sur le secteur se traduit depuis des années par des loyers plus élevés, l’éviction des locataires à faibles revenus et l’accumulation de logements vacants.
> Lire aussi  Antonio Guterres : « La pandémie met à l’épreuve le respect de l’engagement pris au nom de l’égalité et de la dignité humaine »
En privilégiant la sous-traitance des biens et des services publics, les gouvernements ne font qu’honorer du bout des lèvres leurs obligations en matière de droits humains. Nous ne sommes plus des détenteurs de droits, mais des clients de sociétés privées vouées à la maximisation des profits, ne rendant des comptes qu’à leurs actionnaires, pas au public. Cette situation mine nos démocraties, contribue à l’explosion des inégalités et génère une ségrégation sociale insoutenable.
Cette crise augure de bien d’autres
Nous sommes six experts indépendants des Nations unies, rapporteurs spéciaux anciens et en exercice sur une série de droits économiques, sociaux et culturels. C’est à ce titre que nous disons : si l’on veut que les droits de l’homme soient pris au sérieux, les Etats ne peuvent plus céder le contrôle comme ils l’ont fait aux acteurs privés. Il est temps de clamer haut et fort que la marchandisation de la santé, de l’éducation, du logement, de l’eau, de l’assainissement et d’autres ressources et services liés aux droits humains affaiblit les plus défavorisés, et peut entraîner des violations des droits humains.
Les Etats ne sont pas libérés de leurs obligations en matière de droits de l’homme en déléguant des biens et des services essentiels à des entreprises privées et au marché, dans des conditions qui, ils le savent, vont porter atteinte aux droits et aux moyens de subsistance de nombreuses personnes. De même, il est crucial que les organisations multilatérales, telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, cessent d’imposer des modèles financiarisés et la privatisation des services publics.
> Lire aussi  « Après la crise du Covid-19, repenser l’armature de l’action publique pour en finir avec la panique et le déni »
C’est aussi un moment-clé pour la communauté des droits humains. Nous l’appelons à s’attaquer directement aux conséquences de la privatisation. Tout comme les groupes de défense des droits de l’homme ont commencé à faire entendre leur voix dans la bataille pour l’établissement de systèmes fiscaux équitables, il est temps d’instaurer des mécanismes de responsabilisation pour faire face aux conséquences de la privatisation généralisée. A travers les droits de l’homme, nous pouvons obtenir les biens et services publics que nous voulons – participatifs, transparents, durables, responsables, non discriminatoires et au service du bien commun.
Il y a urgence. Cette crise augure de bien d’autres, plus graves, liées au changement climatique. Avec la pandémie de Covid-19, quelque 176 millions de personnes supplémentaires risquent de basculer dans la pauvreté. A moins d’un changement radical de modèle et d’investissement dans les services publics, elles vont grossir la cohorte de tous ceux dont les droits risquent en permanence d’être bafoués. Nous espérons mieux du monde d’après.
§ Liste des signataires réunis dans un collectif de rapporteurs spéciaux des Nations unies, anciens et en exercice : Juan Pablo Bohoslavsky, ex-expert indépendant de l’ONU sur la dette extérieure et les droits de l’homme ; Koumba Boly Barry, rapporteuse spéciale de l’ONU sur le droit à l’éducation ; Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, ex-rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation ; Leilani Farha, ex-rapporteuse spéciale de l’ONU sur le logement convenable ; Léo Heller, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’eau potable et à l’assainissement ; Magdalena Sepulveda Carmona, ex-rapporteuse spéciale de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/24/covid-19-la-marchandisation-des-services-publics-affaiblit-les-plus-defavorises-et-peut-entrainer-des-violations-des-droits-humains_6057208_3232.html>
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5- Carson, Næss, Gorz : trois écologistes face à la technologie, France culture, Savoirs, 21/10/20
Elsa Mourgues

Régulièrement accusés d'être contre le progrès technologique, apparentés aux Amish par Emmanuel Macron, les écologistes ne sont pourtant pas tous les technophobes que l'on croit. Plusieurs penseurs de l'écologie ont tenté d'inclure les nouvelles technologies dans leurs réflexions.
Non, les écolos ne sont pas tous technophobes ou anti-progrès. Dans l’histoire, des pionniers ont intégré le progrès technologique dans leur conception de l’écologie. C'est ce que nous explique Catherine Larrère, essayiste et philosophe de l'éthique environnementale.
« Ce n’est pas un refus de principe des technologies ce n’est pas non plus : "Il y en a des bonnes et il y en a des mauvaises", c’est toujours une appréciation en contexte. » Catherine Larrère, philosophe
Rachel Carson replace la technologie dans un contexte environnemental 
Biologiste américaine, elle se fait connaître du grand public grâce à son livre Le printemps silencieux.Sorti en 1962, son ouvrage est une alerte contre l’utilisation d’une technologie très répandue depuis la Seconde Guerre mondiale : le pesticide DDT.
« Les industries chimiques vont riposter avec une violence extraordinaire, en l’attaquant personnellement parce que son dossier scientifique est très bien établi. On l’accuse de vouloir faire interdire tous les pesticides et de vouloir faire retourner l’agriculture au Moyen Âge, on l’accuse de vouloir faire le malheur des hommes en étant contre le progrès. » 
En replaçant le DDT dans son contexte environnemental et en étudiant son impact sur la biodiversité et sur l’homme, elle lance la première réflexion sur l’impact des pesticides sur la nature.
« La question qui se pose maintenant de toute urgence est de savoir s’il est sage ou responsable de s’attaquer au problème par des méthodes qui l’aggravent rapidement. » Rachel Carson, en 1962
A contre-courant, elle propose d’utiliser la nature et la technologie en stérilisant les moustiques, par exemple, grâce à des bactéries tueuses de larves. Elle préconise l’utilisation de "pesticides naturels".
« Elle dit qu'il ne faut pas s’attaquer violemment à la nature, mais qu'il faut guider prudemment les forces vitales dans les directions qui nous sont favorables. Appuyons-nous sur les prédateurs naturels, sur les processus. Donc, tout ça, c’est de la technique si vous voulez. » Catherine Larrère, philosophe
>> Suite à lire ou à réécouter (58 min) à :
<https://www.franceculture.fr/environnement/carson-naess-gorz-trois-ecologistes-face-a-la-technologie>
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6- La bioéconomie : de quoi parle-t-on ?, The Conversation, 25/10/20, 17:47
Par Romain Debref, Maître de conférences, Université de Reims Champagne Ardenne, Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA)

Peut-on imaginer une société sans pétrole, une société qui aurait réussi à se détacher de cette ressource dont elle est dépendante depuis la Révolution industrielle ? Ce questionnement n’est pas l’apanage des films de science-fiction : il est, au contraire, bien présent dans notre quotidien et à l’œuvre depuis les années 1970.
Les chercheurs explorent depuis cette époque de nombreuses alternatives dans le but de maîtriser la photosynthèse. Cette photosynthèse, alimentée par l’énergie solaire, donc illimitée et propre, est un processus naturel produisant de la matière organique et de l’énergie renouvelable.
Ainsi, plutôt que d’utiliser des ressources fossiles, le bois, les algues, les coproduits agricoles (pulpe de betterave, sciure, bagasse et même les bactéries et les enzymes vont se présenter comme des ressources de remplacement.
Les scientifiques et les industriels s’investissent fortement dans cette voie pour extraire et valoriser les molécules renouvelables nécessaires à la production de nouveaux matériaux (bioplastiques par exemple), des énergies renouvelables (biogaz par exemple) et des produits pharmaceutiques.
Ces travaux recouvrent un vaste champ d’études que l’on nomme aujourd’hui la « bioéconomie ». Elle est considérée comme une véritable opportunité en matière de croissance verte et de développement socioéconomique. C’est pourquoi les pouvoirs publics redoublent d’efforts pour accélérer cette transition en renforçant les collaborations entre les industriels, la recherche publique et privée et le monde agricole, sylvicole et aquacole.
L’Union européenne témoigne de son investissement en y dédiant prêt de 100 millions d’euros sous la forme d’un fond européen. Plus localement, certaines grandes régions françaises veulent en faire le moteur de sa compétitivité, à l’image de la région Grand-Est.
Aussi, devant tant de transformations à venir, la question que se pose l’économiste est d’identifier les conséquences socioéconomiques et scientifiques que la bioéconomie pourrait générer à terme.
L’équipe de recherche du projet de recherche en sciences humaines et sociales BIOCA (Bioéconomie en Champagne-Ardenne – PSDR4) se penche sur cette question depuis 2016, en construisant un ensemble d’outils théoriques et des expérimentations sur le terrain. Elle a montré dans une publication récente que la bioéconomie est loin d’être un concept unifié (L’article en anglais est disponible ici). Ses auteurs démontrent que le terme de « bioéconomie » recouvre trois conceptions de la nature qui sont très différentes les unes des autres.
Chacune d’elles repose sur des objectifs, des dynamiques, des compétences et un rapport espace/temps très différents. Cette diversité n’est donc pas sans conséquence sur la manière dont les politiques publiques et la recherche s’investissent.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/la-bioeconomie-de-quoi-parle-t-on-148471>
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7- Comment l’économie sociale et solidaire s’adapte à la crise économique et sanitaire, Le Monde, 26/10/20, 16h00
Joël Morio

La onzième édition des Grands Prix de la finance solidaire pourra être suivie en direct lundi 2 novembre, à partir de 17 heures. 
Alors que s’ouvrira la semaine de la finance solidaire, Le Monde et Finansolorganisent, pour la onzième année consécutive, les Grands Prix de la finance solidaire. Cette édition est particulière à plus d’un titre. La mobilisation des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) pour faire face à la crise sanitaire et économique du Covid-19 est exceptionnelle tandis que ces structures ont elles-mêmes subi les conséquences de la crise sanitaire et économique.
Finansol et Le Monde ont décidé de mettre en lumière les initiatives nées pendant la crise du Covid-19 par la création d’un « prix spécial coup de cœur du public » en 2020. Trois structures ont été soumises au vote des internautes :
– L’Association pour la jeunesse et le développement à Bagnolet (AJDB) ;
– France Nature Environnement Haute-Savoie ;
– Et Solinum.
> Lire aussi  Grands prix de la finance solidaire : quel est votre coup de cœur ?
Un autre prix « France » récompensera une structure de l’ESS exerçant une activité à forte utilité sociale ou environnementale : accès à la santé, lutte contre l’exclusion, insertion par l’activité économique, accès au logement, alimentation durable et filière bio, énergies renouvelables, ou encore la transition écologique. Les quatre nommés dans cette catégorie sont :
– La Coopérative Oasis ;
– La coopérative Label Emmaüs ;
– Le Mouvement interrégional des associations pour le maintien d’une agriculture paysanne ;
– La coopérative Villages Vivants.
Enfin Le Monde et Finansol distingueront une structure dans le cadre du prix « International ». Il s’agit de distinguer des initiatives qui proposent une réponse à une problématique sociale et/ou environnementale locale. Quatre ont été sélectionnées :
– La coopérative CENCOIC (Colombie) ;
– La Fondation Energies pour le monde ;
– Maya ;
– Terre et humanisme.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/argent/article/2020/10/26/comment-l-economie-sociale-et-solidaire-s-adapte-a-la-crise-economique-et-sanitaire_6057425_1657007.html>
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8- Sondage IPSOS pour la Fondation Nicolas Hulot - Science et transition écologique : en qui les Français ont-ils confiance, FNH, communiqué du 05/11/20

Alors que la science est utilisée comme une référence pour justifier les décisions prises dans le cadre de la gestion du Covid-19, la Fondation Nicolas Hulot publie avec Ipsos un sondage sur « les attitudes des Français à l’égard de la science, et plus spécifiquement en matière de transition écologique». Si les Français conservent une grande confiance dans la science, et dans les associations environnementales, ce sondage met au jour des doutes : intérêts privés, capacité des pouvoirs publics à disposer de connaissances scientifiques suffisantes pour prendre les bonnes décisions, ... Des constats partagés et étayés dans le livre « Quelles sciences pour le monde à venir face au dérèglement climatique et à la destruction de la biodiversité ? » (Ed Odile Jacob) publié par le Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot, à l’occasion de ses 20 ans.
> Pour télécharger les résultats du sondage <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/fondation_nicolas_hulot_les_francais_et_la_science_resultats_octobre_2020.pdf?utm_source=sendinblue&utm_campaign=CP_SONDAGE_SCIENCE_ET_CONFIANCE&utm_medium=email>
> Pour lire le communiqué de presse : Science et transition écologique : en qui les français ont-ils confiance ? <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/science-et-transition-ecologique-en-qui-les-francais-ont-ils-confiance?utm_source=sendinblue&utm_campaign=cp_sondage_science_et_confiance&utm_medium=email>
<http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/science-et-transition-ecologique-en-qui-les-francais-ont-ils-confiance?utm_source=sendinblue&utm_campaign=cp_sondage_science_et_confiance&utm_medium=email>
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9- Les policiers de l'environnement seront-ils assez nombreux ?, Le JDD, 22/11/20, 14h00
Marianne Enault

Les ministres Eric Dupond-Moretti (Justice) et Barbara Pompili (Transition écologique) ont annoncé dans le JDD la création d'un statut d'officier de police judiciaire pour les inspecteurs de l'environnement.
Surprendre un braconnier en flagrant délit sans pouvoir l'arrêter, la scène n'est pas rare pour un inspecteur de l'environnement. "C'est très frustrant, confirme l'un d'entre eux. On ne peut rien faire sans son consentement ou alors il faut attendre l'arrivée d'un gendarme." La création d'un statut d'"officier judiciaire de l'environnement", annoncée par les ministres Eric Dupond-Moretti (Justice) et Barbara Pompili (Transition écologique) dans le JDD, était donc très attendue. Selon Bérangère Abba, la secrétaire d'Etat à la Biodiversité, ils seront dans un premier temps une vingtaine en France.
Ils étaient obligés d'appeler un officier de police judiciaire. Tout le monde perdait du temps
"Avec ce statut, on leur donne plus de pouvoir et de responsabilité. Jusqu'à présent, ils constataient une infraction, ils étaient obligés d'appeler un officier de police judiciaire. Tout le monde perdait du temps", explique Barbara Pompili, qui estime que ce nouveau statut "leur permettra d'avoir les moyens juridiques d'enquête sur le terrain".
"On va gagner du temps mais ça ne règle pas nos problèmes d'effectifs supprimés", relativise ce responsable. Aujourd'hui, sur les 2.800 agents de l'Office français de la biodiversité, 1.800 se consacrent aux missions de police de l'environnement. "Ils ne sont pas concernés par les suppressions de postes", rappelle Bérangère Abba. Mais de l'avis de cet agent de terrain, cela reste peu pour s'attaquer à la quatrième activité criminelle la plus lucrative dans le monde.
<https://www.lejdd.fr/Societe/les-policiers-de-lenvironnement-serontils-assez-nombreux-4007331>
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10- Interview. Barbara Pompili et Eric Dupond-Moretti : "Nous créons un délit d'écocide", Le JDD, 22/11/20, 16h10
Propos recueillis par Marianne Enault & Pascal Ceaux

Le gouvernement crée un "délit d'écocide" pour punir les atteintes les plus graves à la nature. L'annonce vise à répondre aux propositions de la Convention citoyenne qui craint de voir son travail détricoté.
Tout le monde les piste, mais personne n’est vraiment d’accord quand il s’agit de les compter. Jusqu’à présent, lesquelles des 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat – moins trois jokers présidentiels – ont été reprises? Sur leur site #SansFiltre, les 150 citoyens jugent qu’une seule a été partiellement approuvée, sur la limitation des zones commerciales. Le gouvernement évoque, lui, une cinquantaine de mesures acceptées, au moins partiellement. "Le problème n’est pas là, balaie Cyril Dion, qui avait soufflé au Président l’idée de la Convention. Macron s’était engagé à les transmettre sans filtre, or elles sont modifiées avant!" En quelques jours, sa pétition pour "sauver la Convention" a recueilli près de 240.000 signatures. La loi climat est attendue début 2021. D’ici là, le chef de l’État a prévu de revoir "les 150" avant Noël. Toutes les occasions sont bonnes de montrer que l’exécutif avance.
Lundi, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, et la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili vont annoncer au groupe de travail juridique des citoyens la création de juridictions spécialisées pour l’environnement. Une réforme qui était déjà dans les tuyaux mais qui est aussi présentée comme une réponse à la Convention. "Nous créons un délit d’écocide", annoncent également les deux ministres.
Les 150 citoyens de la Convention demandaient la création d'un "crime d'écocide". Emmanuel Macron avait dit que serait étudiée la façon dont "ce principe peut rentrer dans notre droit". Qu'en est-il ? 
Barbara Pompili : Les 150 citoyens défendaient cette mesure très forte symboliquement portant sur toutes les atteintes à l'environnement. Dès le départ, le Président leur avait indiqué aux citoyens que la rédaction proposée pour l'écocide ne pouvait être retenue telle quelle. Elle était en effet trop imprécise, ce qui la rendait potentiellement inconstitutionnelle. Reste que les problématiques posées sont réelles. On a donc mis en place un groupe de travail sur le sujet avec les citoyens dont les échanges ont permis d'aboutir à des avancées majeures pour la protection de l'environnement que nous allons inscrire dans notre droit avec des peines renforcées pour les atteintes à l'environnement, des contrôles qui seront plus efficaces et un fonctionnement de la justice plus spécialisée 
Eric Dupond-Moretti : Nous avons travaillé ensemble et entre nos deux ministères, ce n'est pas un mariage de raison mais un mariage de passion. J'ai la conviction absolue que la transition écologique ne peut pas se faire sans le concours de la justice. Je veux mettre fin au banditisme environnemental car il existe. Sur le terrain symbolique, le choix de ce mot, "crime", est un mot important. Mais à l'enthousiasme citoyen qui s'est exprimé doit succéder une traduction juridique dans le code pénal. Or, le Comité légistique [qui a travaillé avec les citoyens pour traduire juridiquement leur proposition, NDLR] leur avait déjà clairement indiqué que l'écocide ne pouvait pas recevoir de traduction juridique en ces termes, notamment pour des questions de proportionnalité entre l'infraction commise et la sanction encourue. Comme je l'avais dit cet été, il s'agit de délits et non de crimes. C'est la raison pour laquelle nous allons créer plusieurs nouveaux délits. 
Nous allons créer un délit général de pollution
La notion symbolique de "crime d'écocide" disparaît donc…
Eric Dupond-Moretti : Vous parlez de symbolique… en 36 ans de barreau, je n'ai jamais vu un homme condamné avec des mots. On est condamné avec du droit et grâce au droit. 
Barbara Pompili : Les avancées que nous faisons sont majeures et sont attendues depuis vingt ans! Nous créons un délit d'écocide et rejoignons les préoccupations des citoyens. 
> Lire aussi - "Révolution juridique" ou perte de temps : faut-il créer un crime d'écocide pour protéger la planète ?
Que prévoit le délit d’écocide ?
Eric Dupond-Moretti : Nous allons créer un délit général de pollution. Les pénalités seront modulées en fonction de l’intentionnalité de l’auteur. Les peines encourues vont de 3 ans d’emprisonnement à dix ans d’emprisonnement selon qu’on est en présence d’une infraction d’imprudence, d’une violation manifestement délibérée d’une obligation et la plus lourde, d’une infraction intentionnelle. Les amendes vont de 375 000 euros à 4,5 millions d’euros. Dans les cas les plus graves, d’une infraction intentionnelle ayant causé des dommages irréversibles à l’environnement, on peut parler de délit d’écocide.
Nous créons un deuxième délit, celui de mise en danger de l'environnement
Ce dispositif permet de sanctionner les atteintes. Que fait-on pour les prévenir? 
Eric Dupond-Moretti : Aujourd'hui, certains choisissent de polluer car cela leur coûte moins cher. Par exemple, il est moins onéreux d'ouvrir ses silos à béton et de polluer un fleuve que de les faire nettoyer par des professionnels. Ça va changer. Autrefois, vous polluiez vous gagniez, demain vous polluerez, vous paierez jusqu'à dix fois le bénéfice que vous auriez fait si vous aviez jeté vos déchets dans le fleuve. Je souhaite que l'on soit extrêmement dissuasif. Puis nous créons un deuxième délit, celui de mise en danger de l'environnement. Le texte vise à pénaliser la mise en danger délibérée de l'environnement par des violations délibérées d'une obligation. La peine qui est encourue est d'un an de prison et de 100.000 euros d'amende. 
Barbara Pompili : C'est en fait la traduction, en des termes juridiques précis, de ce que demandaient les promoteurs historiques de la reconnaissance de l'écocide avec l'instauration d'un délit transversal d'atteinte à l'environnement. On va être lourdement sanctionné quand on ne respecte pas un certain nombre d'obligations de sûreté, non seulement quand cela aura entraîné une pollution, mais aussi même si la pollution n'a pas lieu. Plus personne ne passera à travers les gouttes et c'est un puissant signal pour que tout le monde respecte le droit de l'environnement. On va aussi instaurer un dispositif de remise en état pour réparer l'atteinte constatée, via une Convention judiciaire d'intérêt public. Il faut prévenir, punir mais aussi remettre en état l'environnement.
S'agit-il de pénaliser davantage le droit de l’environnement ?
Barbara Pompili : Oui, car les infractions environnementales étaient sous pénalisées. Avec cette loi, les atteintes à l'environnement entrent pleinement dans le droit pénal.  
Dans chaque cour d'appel, il y aura un tribunal spécialisé en matière d'environnement, compétent tant en matière civile qu'en matière pénale
Ces nouveaux délits s'accompagnent-ils d'une réorganisation de la justice ? 
Eric Dupond-Moretti : Nous allons créer une juridiction spécialisée de l'environnement. Dans chaque cour d'appel, il y aura un tribunal spécialisé en matière d'environnement, compétent tant en matière civile, pour l'indemnisation des préjudices par exemple, qu'en matière pénale. On va aussi créer des postes d'assistants spécialisés en matière environnementale afin de renforcer les moyens de cette nouvelle juridiction spécialisée. Et on souhaite aussi renforcer les services d'enquête en matière d'environnement en créant un statut d'officier de police judiciaire pour les inspecteurs de l'environnement. 
Barbara Pompili : Ce sont deux outils très importants. Il faut certes une justice plus spécialisée mais aussi une police plus efficace. Il faut augmenter le nombre de poursuites en renforçant les moyens d'enquête. Le statut d'officier de police judiciaire pour les inspecteurs de l'environnement leur permettra d'avoir les moyens juridiques d'enquête sur le terrain.  
Ils auront certes les moyens d'enquêter mais sont-ils assez nombreux ?  
Barbara Pompili : Avec ce statut, on leur donne plus de pouvoir et de responsabilité. Jusqu'à présent, ils constataient une infraction, ils étaient obligés d'appeler un officier de police judiciaire. Tout le monde perdait du temps. Ils auront par ailleurs une compétence nationale. Tous ces outils permettent d'avoir un droit plus fort, une police plus efficace et une justice plus experte.  
Les magistrats seront-ils spécifiquement formés aux sujets environnementaux ? 
Eric Dupond-Moretti : Evidemment. Il y aura une circulaire d'application destinée au parquet pour un renforcement des formations des professionnels de justice sur ces questions environnementales. Au niveau de chaque département, on envisage aussi de créer une commission placée sous la double présidence du parquet et du préfet afin d'animer la politique de prévention et de répression des atteintes à l'environnement.  
Vos annonces visent-elles aussi à répondre à l'inquiétude des 150 citoyens, selon lesquels la crise actuelle ferait tomber aux oubliettes leurs propositions ? 
Barbara Pompili : Sur ce sujet de la justice environnementale, nous avons lancé ce travail, depuis cet été avec eux, nous avons travaillé rigoureusement, également avec la secrétaire d'Etat Bérangère Abba, et je pense qu'on peut être collectivement fiers du résultat. La crise n'arrête pas les choses - la preuve ! – et nous sommes bien en train de préparer un projet de loi ambitieux pour le climat.  
Eric Dupond-Moretti : Ce n'est pas un travail qui a été fait dans l'urgence. Le droit évolue avec la société.  
On veut que le droit de l'environnement soit respecté partout dans la vie quotidienne. On pose des bases structurantes
Pourquoi ne pas créer, comme en Espagne, un parquet national spécialisé dans les affaires d'environnement ? 
Eric Dupond-Moretti : Je ne crois pas que l'échelon national soit le plus pertinent. Au contraire, il s'agit bien souvent d'une délinquance très territorialisée. Quand on constate un problème de pollution dans les Calanques, c'est mieux que le tribunal spécialisé qui dépend du ressort de la cour d'appel d'Aix-en-Provence aille immédiatement sur place constater les choses. Je crois beaucoup à ces juridictions spécialisées, tant au niveau du siège que du parquet, par cour d'appel. C'est le cadre le plus adapté. En terme de maillage, ça couvre davantage de territoire. Les juridictions locales connaissent aussi des délinquances locales spécifiques.  
Barbara Pompili : Avec cette réforme, on ne veut pas que des procès très médiatiques. On ne veut pas juger que des affaires Erika. On veut que le droit de l'environnement soit respecté partout dans la vie quotidienne. On pose des bases structurantes. Mais le droit évolue et on ne ferme aucune porte. 
Les citoyens souhaitaient intégrer dans notre droit le concept de "limites planétaires", défini par l'ONU. Qu'en est-il? 
Barbara Pompili : Cet été, ils ont travaillé avec des juristes et des experts sur cette question. Ils ont constaté que ce n'était pas simple de faire une transcription juridique des limites planétaires. Comment voulez-vous quantifier les atteintes aux limites planétaires? Or, si vous ne pouvez pas le quantifier, comment voulez-vous avoir une peine proportionnelle? Les limites planétaires sont une notion structurante mais trop floue pour être la base d'une infraction pénale. On va continuer à y réfléchir en associant les représentants de la Convention mais en attendant, il ne faut pas s'empêcher d'agir. Il était urgent de mettre les atteintes à l'environnement à un niveau suffisant dans notre droit. 
Vous reprenez ici une partie des propositions des 150 citoyens, d'autres seront inscrites dans le projet de loi Climat en janvier. Ne craignez-vous pas le risque d'une dispersion ?
Barbara Pompili : Avec ces mesures, nous répondons à l'interpellation des citoyens sur le crime d'écocide. Pour le reste, le projet de loi climat reprendra une part importante des propositions de la Convention, celles qui sont de nature législative. D'autres se retrouvent dans des textes complémentaires ou dans des engagements pris au niveau international et européen. On est encore en train de travailler. Nous ferons le bilan, et les citoyens aussi, quand on aura fini. 
Eric Dupond-Moretti : Les mesures sur la justice ne sont pas des mesures au rabais. Elles vont faire consensus. Quand les citoyens ont évoqué le crime d'écocide, nous l'avons considéré comme une proposition d'appel sur un débat essentiel. Nous avons donné à ces aspirations une traduction juridique forte, cohérente et efficace.
<https://www.lejdd.fr/Politique/barbara-pompili-et-eric-dupond-moretti-nous-creons-un-delit-decocide-4007210>
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11- Tribune. "Reconnaissance des écocides : pas de faux-semblants", Le JDD, 22/11/20, 18h45
Par Marie Toussaint

Marie Toussaint, députée européenne écologiste, s'inquiète d'une reconnaissance au rabais des écocides et pointe plusieurs limites.
Tribune. "Le Garde des Sceaux et la Ministre de l'environnement ont annoncé dimanche matin dans le JDD la création d'un "délit d'écocide", associé à un délit de mise en danger de l'environnement et au renforcement des moyens dédiés à la justice environnementale.  Il faut d'abord sincèrement saluer le fait que les ministres se saisissent enfin de la question. C'est une forme de prise en compte de l'importance des enjeux portés depuis des décennies par les juristes et les organisations qui luttent contre les crimes environnementaux.
Cela intervient également dans un contexte où les citoyennes et les citoyens de la convention pour le climat ont réclamé à leur tour la reconnaissance des écocides. Leur inscription dans le débat public est salutaire et tout doit être fait pour que leurs propositions soient entendues. Les propositions formulées aujourd'hui ne semblent constituer qu'une mise à jour et une application (tardive) de la directive européenne de 2008, visant à la protection de l'environnement par le droit pénal, et dont la nécessaire révision est prévue pour le second semestre 2021.
Il était temps. Nous remercions les ministres mais les engageons à agir au-delà des mots. Nous ne saurons nous contenter d'annonces qui se limiteraient au respect d'une législation européenne déjà considérée comme obsolète. Si on veut que les armes des pollueurs cèdent devant la toge du législateur, il faut une ambition juridique importante afin de faire reculer les crimes environnementaux.
Pour l'heure, le flou demeure sur la portée de l'annonce, mais il est fort à craindre que nous ne puissions souscrire à la définition donnée par le gouvernement aux écocides. Elle ressemble à une définition au rabais. A ce stade ce qui est présenté dans l'article du JDD ne relève pas d'une réelle reconnaissance des écocides mais uniquement de la création d'un délit de pollution généralisée, que nous appelions certes de nos vœux. 
Or, les mots ont un sens, chacun sait qu'un délit n'est pas un crime. La distinction n'est pas uniquement sémantique mais également normative. On ne punit pas les mêmes choses et pas de la même manière selon qu'elles relèvent d'un crime ou d'un délit. En l'état, à nos yeux, la proposition formulée continuerait malheureusement d'appréhender comme des infractions mineures les atteintes les plus graves portées aux écosystèmes, les crimes qui mettent en danger la planète et qui doivent enfin être considérés comme tels par le droit pénal. Rappelons, si l'analogie devait être nécessaire, qu'un vol est un délit, mais un vol à main armé un crime. Considérons-nous alors que la mise en danger la planète est moins grave qu'un vol à main armé, même sans victime ?
Plus troublant encore la proposition formulée dans le JDD ne prévoit pas de condamner les atteintes autonomes à l'environnement, c'est-à-dire celles qui ne résultent d'aucune violation d'une règle législative ou administrative existante. Ce qui veut dire que si une atteinte grave aux écosystèmes n'enfreint aucune règle, elle ne sera pas sanctionnée. Comme on connait l'habileté des entreprises pollueuses à chercher les trous dans le filet juridique, nous disons qu'il ne faut pas seulement resserrer la maille ; mais changer le filet. Reconnaitre réellement les écocides demande préalablement de reconnaitre une valeur intrinsèque à la nature, et ce d'autant plus qu'on imagine bien que la législation ne peut par avance prévoir et embrasser tous les cas d'atteintes graves aux écosystèmes. Le droit ne doit pas courir après les catastrophes, mais les empêcher autant que faire se peut. Ce qui doit importer n'est pas uniquement les atteintes à la loi, mais bel et bien l'impact sur les écosystèmes. C'est, nous en convenons, un nouveau paradigme.
Nous voulons souligner un dernier manque. Si une entreprise française commet un écocide hors du territoire national, le gouvernement ne prévoit pas de possibilité d'agir contre elle. C'est une faute. Nous demandons à ce que les parquets puissent poursuivre indépendamment de la nationalité des accusés, des victimes ou du lieu où l'atteinte a été commise. Cette compétence universelle serait un outil précieux pour lutter contre l'impunité en matière de crimes environnementaux.
Nous savons la mobilisation de longue date des défenseurs des droits humains pour faire appliquer réellement la compétence universelle aux cas de violation graves des droits de l'humanité, et nous la soutenons. Ainsi, contrairement à ce que des esprits chagrins affirment parfois à tort, la lutte pour la reconnaissance de l'écocide ne s'oppose pas aux combats pour les droits humains, mais vient au contraire s'y adjoindre en revendiquant l'émergence d'un droit véritablement cosmopolitique.
Pour toutes ces raisons, nous appelons les ministres à approfondir leur travail, à renforcer leurs propositions, et à mettre en œuvre la révolution juridique dont la protection de l'environnement a besoin. Si des lobbies cherchent à les entraver, nous serons, comme toujours, du côté de la transparence et de l'avancée de l'intérêt général, dans la plus grande vigilance. 
Enfin, nous veillerons à ce que le Président de la République soutienne réellement, ainsi qu'il l'a annoncé à plusieurs reprises, la reconnaissance du crime d'écocide au niveau international, et notamment auprès de la Cour pénale internationale."
<https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-reconnaissance-des-ecocides-pas-de-faux-semblants-4007400>
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12- Interview. Cyril Dion : "Macron a besoin de montrer qu'il fait quelque chose sur le terrain de l'écologie", Le JDD, 23/11/20, 06h00
Marianne Enault

L'écrivain et réalisateur Cyril Dion est celui qui a soufflé l'idée de la Convention citoyenne sur le climat à Emmanuel Macron l'an dernier. Il espère désormais que la société prendra le relais des 150 citoyens tirés au sort.
En février 2019, dans la foulée de la pétition de "l'Affaire du siècle" et durant le grand débat national, Cyril Dion a, avec Marion Cotillard notamment, suggéré à Emmanuel Macron d'organiser une assemblée citoyenne sur le climat. Plus d'un an après, les 150 citoyens tirés au sort ont élaboré 150 propositions destinées à "réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030 dans un esprit de justice sociale". Ils voteront ce lundi les mesures qu'ils souhaiteraient voir proposées aux Français lors d'un référendum. Si le réalisateur et écrivain craint qu'une telle perspective ne se transforme en vote sur la politique d'Emmanuel Macron, il considère aussi que c'est l'opportunité, pour la société, de s'emparer de ces sujets.
Vous avez suggéré la création de cette Convention citoyenne à Emmanuel Macron. Quel est votre sentiment au moment où les citoyens présentent leurs 150 propositions pour le climat ?
Je ressens beaucoup d'émotion. C'est assez incroyable de voir que ce qu'on imaginait impossible est devenu possible. Avec Marion Cotillard, quand on est sorti du bureau d'Emmanuel Macron qui venait de nous dire de lui donner 8 jours pour réfléchir, on s'est retrouvé dans la cour de l'Elysée, on ne se faisait pas d'illusion. Quatorze mois plus tard, les 150 citoyens sont en train de voter le plan le plus ambitieux d'un Etat contre le changement climatique. C'est assez impressionnant de se dire que quand on donne à des citoyens - qui ne connaissent pas ce sujet et qui ne sont pas forcément convaincus de son importance – l'information nécessaire et la possibilité de délibérer, ils parviennent à des résultats extraordinairement ambitieux. Le tirage au sort assure leur représentativité. Cela veut dire que les gens sont prêts.
L'étape suivante est que cette délibération se poursuive au Parlement et auprès de tous les Français à travers des mécanismes référendaires
Plus que les politiques ?
Les politiques sont entre le marteau et l'enclume. Si vous mettez un élu avec d'un côté des intérêts économiques qui vont à l'inverse de ce qu'il faudrait faire pour le climat, avec tous les lobbies, le chantage à l'emploi, les difficultés de transformer un modèle économique alors qu'il continue à être le même dans d'autres pays et de l'autre, la contrainte électoraliste qui suppose de plaire à tout le monde pour se faire réélire, c'est illusoire de penser que des responsables politiques peuvent le faire s'ils ne sont pas portés par un élan de la population. L'alternative est donc de permettre la délibération, permettre aux Français de se poser la question, de s'entendre sur le constat, d'élaborer ensemble des solutions.
> Lire aussi - Barbara Pompili et Eric Dupond-Moretti : "Nous créons un délit d'écocide"
De quelle façon les Français doivent-ils le faire ?
Aujourd'hui, dans notre démocratie, il n'y a pas d'espace dans lequel on peut se mettre d'accord. On est sûrement face au plus grand péril que l'homme n'a jamais rencontré, et il n'y a aucun endroit où on peut se poser la question tous ensemble de ce qu'on peut faire pour y répondre. Aujourd'hui, dans cette convention, les 150 citoyens n'ont pas d'intérêt personnel ni financier. Leur seul intérêt est l'intérêt général. L'étape suivante est que cette délibération se poursuive au Parlement et auprès de tous les Français à travers des mécanismes référendaires. On attend que la promesse soit honorée.
Le recours au référendum n'est-il pas risqué ? Il pourrait par exemple se transformer en référendum sur la politique du gouvernement.
C'est absolument un risque. Mais il est certain que si on n'accepte pas de prendre le risque d'aller au bout du processus démocratique de permettre aux Français de se prononcer sur un plan qui transformerait l'avenir de leur pays face à une telle menace qu'est le réchauffement climatique, on reste coincé dans notre paralysie actuelle. Si le référendum aujourd'hui est perçu comme un vote pour ou contre, ça tient aussi au fait que les citoyens ont tellement le sentiment qu'ils ne peuvent pas exprimer leur voix que quand on leur donne l'opportunité de le faire, ils la saisissent de façon grossière en disant qu'ils ne sont pas contents.
Le gouvernement n'a rien eu à dire sur ce qu'il s'est passé à l'intérieur et la parole qui va s'exprimer est une parole indépendante
Emmanuel Macron pourrait décider de reprendre à son compte certaines propositions et les soumettre à référendum, voir soumettre d'autres questions.
C'est un risque inhérent au fait que c'est la prérogative du chef de l'Etat de déclencher un référendum. Il est donc nécessaire que la société française s'exprime le plus possible - par des pétitions pour soutenir les 150, des mobilisations prévues par les ONG, des marches, des tribunes - pour faire entendre sa voix et soutenir cet exercice démocratique inédit et ne pas laisser comme d'habitude l'arbitraire se faire dans les coulisses de l'Elysée. Tout l'enjeu est de décoller la perception que les Français vont avoir de cet exercice d'Emmanuel Macron. Ce n'est pas lui qui a eu cette idée. Le gouvernement n'a rien eu à dire sur ce qu'il s'est passé à l'intérieur et la parole qui va s'exprimer est une parole indépendante qui n'a rien à voir avec le gouvernement. Le gouvernement a juste donné la possibilité de le faire. La population française doit s'en saisir.
La Convention a été créée au sortir de la crise des Gilets jaunes, dont le mouvement est né contre la taxe carbone. Celle-ci n'apparaît pas dans le rapport final de la Convention, sauf pour la mentionner aux frontières de l'Union européenne. Regrettez-vous ce choix alors que la fiscalité écologique est un levier important ?
Je comprends très bien que les citoyens n'aient pas voulu remettre le sujet sur la table car c'est un sujet sensible qui a été abordé de façon inéquitable quand le mouvement des Gilets jaunes s'est déclenché. Mais les 150 citoyens ont voté par exemple la nécessité de légiférer sur le crime d'écocide et sur l'installation d'une haute autorité chargée de vérifier que les lois françaises respectent les neuf limites planétaires reconnues par l'ONU. C'est quelque chose d'éminemment plus vaste qu'une taxe carbone. C'est une transformation de la vision de la société car c'est se donner la garantie qu'on puisse habiter sur une planète vivable.
Même si je ne suis absolument pas fan et en désaccord avec lui énormément de sujets, je reconnais à Macron une certaine forme d'audace
Certains dénoncent une écologie radicale, d'autres des mesures "catalogue" qui existent depuis 20 ans. Quel est votre avis ?
Ce débat, c'est la politique d'opinion telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui. On a besoin de passer à une politique de l'action. C'est ce que j'ai dit à beaucoup d'ONG qui me demandaient à quoi servait la Convention quand on connait déjà les solutions et que les lois ne sont pas appliquées. Mais le problème justement vient du fait qu'on connaisse les solutions et le problème depuis plus de 40 ans. Quelle est donc la bonne modalité démocratique qui nous permet de mettre en œuvre les solutions que nous connaissons déjà? C'est pour ça qu'il fallait tenter cette expérience de délibération et mettre les responsables politiques au pied du mur. D'autres expériences de ce type, en Irlande par exemple sur le mariage pour tous ou le droit à l'avortement, montrent que ce processus délibératif fonctionne. En France, ça va dépendre. Nous sommes un pays très particulier focalisé sur la figure tutélaire du président de la République. Emmanuel Macron aime bien ça. Il a même théorisé que les Français veulent un roi. C'est une maladie dont il faut sortir. La démocratie doit se pratiquer beaucoup plus au quotidien. La population doit participer. La démocratie, ça s'apprend. C'est pourquoi je souhaite que ce genre de système se pérennise car cela permet de responsabiliser les citoyens.
Etes-vous toujours en contact avec Emmanuel Macron ?
Je ne lui ai pas parlé depuis que j'ai refusé l'ordre du mérite pour protester contre les violences policières en juin 2019. Mais je sais qu'il a besoin de montrer qu'il fait quelque chose sur le terrain de l'écologie car ce sujet monte fort dans l'opinion. Même si je ne suis absolument pas fan et en désaccord avec lui énormément de sujets, je lui reconnais une certaine forme d'audace. Il a envie de sortir des sentiers battus. Comme plein de chefs d'Etat, il a cette maladie de vouloir rentrer dans l'Histoire. C'est pour ça que le processus de la Convention citoyenne lui a plu. Il a envie d'en faire quelque chose mais de l'autre côté, il y a des pressions fortes qui s'exercent pour amoindrir un certain nombre de sujets vus comme une menace à l'ordre établi. On va entrer dans une forme de rapport de force politique. La société française a besoin de s'exprimer, d'arrêter d'être spectatrice. La situation est trop grave pour laisser les responsables politiques se débrouiller seuls. Chacun de nous doit agir.
<https://www.lejdd.fr/Societe/cyril-dion-macron-a-besoin-de-montrer-quil-fait-quelque-chose-sur-le-terrain-de-lecologie-4007378>
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13- Le gouvernement renonce au crime d’écocide, mais crée un délit général de pollution, Novethic, 23/11/20
Ludovic Dupin avec AFP

Punir sévèrement les atteintes à l’environnement. C’est ce que demandait la Convention Citoyenne sur le Climat avec la création d’un crime d’écocide. Le gouvernement accède à cette demande mais crée un simple délit général de pollution et un délit de mise en danger de l’environnement. Des avancées importantes du droit français mais qui restent en deçà des attentes citoyennes.
C’est l’une des propositions phares de la Convention citoyenne sur le Climat (CCC) : la création d’un crime d’écocide, qui permettrait à la justice de punir aussi sévèrement des atteintes à l’environnement qu’elle le ferait pour un crime contre l’Humanité. Comme promis, Emmanuel Macron a bien soumis la proposition à son gouvernement. Celui-ci a adopté une mesure qui va en ce sens mais sérieusement amoindrie.
Dans une interview conjointe au JDD dimanche 22 novembre, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti et la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili ont annoncé la création d’un délit d’écocide. "À l'enthousiasme citoyen qui s'est exprimé doit succéder une traduction juridique dans le code pénal", justifie le garde des Sceaux, faisant valoir un problème de constitutionnalité à l'égard du mot "crime". Il parle plutôt de mettre fin "au banditisme environnemental".
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/le-gouvernement-renonce-au-crime-d-ecocide-mais-cree-un-delit-general-de-pollution-149223.html>
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14- Tribune. Délit d’écocide : les faux-semblants de la pénalisation du « banditisme environnemental », Le Monde, 02/12/20, 09h16 
Par Grégory Salle, Chargé de recherche en sciences humaines, sociales et politiques au CNRS

L’instauration tardive du « délit d’écocide » sera sans grands effets, car c’est le système économique lui-même qui repose sur la destruction de l’environnement, relève le chercheur Grégory Salle dans une tribune au « Monde ».
Tribune. « Eradiquer le banditisme environnemental » : c’est par cette formule-choc que le ministre de la justice, aux côtés de son homologue responsable de la transition écologique, a justifié [à l’Assemblée nationale, le 24 novembre] l’annonce d’une répression accrue des atteintes à l’environnement censée se traduire par de nouvelles dispositions textuelles, ainsi que des modifications institutionnelles.
> Lire aussi  Le gouvernement transforme l’écocide en délit environnemental
L’expression est d’autant plus frappante qu’elle est de source ministérielle. Naguère, le lexique juridique charriait d’autres connotations, parlant de « contentieux » ou de « préjudice » environnemental. Et si, en langue anglaise, le vocable « environnemental crime » est devenu courant, celui de « criminalité environnementale » ne s’est pas imposé dans le débat public, pas plus que celui de « délinquance environnementale ». Parler de banditisme environnemental, c’est-à-dire associer les infractions à la législation sur l’environnement aux représentations ordinaires de la délinquance, semble ainsi ébranler l’armature symbolique qui soutient l’ordre pénal.
Expression théoriquement contradictoire
Il y a pourtant fort à parier que cette logique ne sera pas déployée jusqu’à son terme. Et ce pour une raison bien plus profonde que les critiques récurrentes déplorant le manque d’ambition (dans la formulation des normes) et le manque de moyens (dans l’exercice de leur application). Se contenter de voir le verre à moitié vide, c’est passer à côté du problème.
> Lire aussi  Valérie Cabanes : « La rhétorique écologique des dirigeants français relève surtout d’éléments de langage »
On peut certes relever, après d’autres, qu’en créant deux nouveaux délits, l’un visant la pollution et l’autre la mise en danger de l’environnement, la réforme renonce de fait à criminaliser au sens strict y compris les plus graves atteintes à l’environnement. Cela en galvaudant au passage le concept d’écocide. Les deux ministres ont beau s’évertuer à mentionner un « délit d’écocide », l’expression ne peut convaincre tant elle apparaît théoriquement contradictoire et pratiquement inappropriée.
Remarquons d’ailleurs qu’il existe déjà quantité de délits environnementaux dont le moins que l’on puisse dire est que, même à l’état de slogan, la « tolérance zéro » les a épargnés. Bornons-nous à en donner deux exemples, aussi dissemblables que révélateurs.
Inégalités sociales
Le premier est la dégradation, voire la destruction, de l’herbier de posidonie par les yachts de grande plaisance mouillant hors des zones autorisées. Porter atteinte à cette plante sous-marine, protégée en France depuis 1988, en raison de son caractère vital pour l’écosystème méditerranéen, est une infraction définie par le code de l’environnement, passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. L’impunité a, depuis, régné en la matière, en dépit d’un sursaut récent.
Ici ce sont des individus qui sont concernés, mais pas n’importe lesquels, sociologiquement parlant : les plus fortunés. Une politique écologique sérieuse supposerait de ne pas oublier les classes supérieures, dont les pratiques sociales sont fort dommageables sur le plan environnemental. Dans le contexte d’un mandat présidentiel qui a éhontément choyé les plus riches, on est curieux de voir cela. C’est la question, cruciale, des inégalités sociales devant le droit et la justice.
> Lire aussi  Crime d’écocide : « La priorité serait plutôt d’appliquer le droit de l’environnement déjà existant »
Le second exemple est celui de l’obsolescence programmée. C’est la production massive de déchets inutiles et nuisibles qui affecte ici l’environnement. Or on ne peut pas dire que la pénalisation de ce délit entré en 2015 dans le code de la consommation compte pour beaucoup dans l’engorgement des tribunaux.
Ici, ce sont des entreprises qui sont concernées, quand bien même elles sont incarnées par des individus – et l’on sait que le système pénal n’aime rien tant que les imputations de responsabilité individuelle. Et non seulement des entreprises, mais des secteurs d’activité entiers. Que l’on ne s’y trompe pas en effet : les scandales qui affleurent trop fugacement dans l’actualité, de la fraude sur les émissions polluantes dans l’industrie automobile à la pollution des cours d’eau par des multinationales de l’industrie agroalimentaire, ne sont que la face émergée de l’iceberg. Des symptômes, non des dérives.
Extractivisme et gaspillage
Punir la pollution et la mise en danger délibérée de l’environnement voudrait donc dire, en bout de course, incriminer… l’organisation économique actuelle elle-même.
Et pour cause : le jeu avec les règles environnementales fait partie intégrante de la vie des affaires. Plus encore : c’est notre système économique lui-même qui repose sur la destruction de l’environnement. Celle-ci est inscrite dans la logique motrice du mode de production capitaliste et des couples qu’il génère : productivisme et consumérisme, extractivisme et gaspillage.
Malgré son manque de consistance sociologique, c’est l’un des mérites du concept d’anthropocène que d’exprimer cet état de fait. A une telle époque, ce qui mérite ou non d’être qualifié de criminel et poursuivi comme tel est des plus confus. Qu’est-ce que le « crime » quand le qualificatif de « criminel » peut être appliqué à des dimensions structurantes de notre existence ? Quand nous sommes quotidiennement exposés à des pesticides toxiques, des perturbateurs endocriniens et un air pathogène ? Quand c’est loin d’être le crime patenté qui rétrécit la biodiversité, pollue les sols et les cours d’eau, empoisonne la nourriture ? Croit-on vraiment que nul « banditisme environnemental » n’entre dans le jus d’orange que nous buvons, l’essence que nous consommons, le téléphone que nous utilisons ?
> Lire aussi  Sur la piste des mafias du crime écologique
Tel est bien le nœud du problème : celui de l’arbitrage entre ce qui est répréhensible ou non quand c’est tout un modèle de développement qui peut à bon droit être qualifié de criminel.
Conformément à la gestion différentielle des illégalismes, désigner le banditisme environnemental signifie donc opérer un découpage : stigmatiser une partie des atteintes à l’environnement pour en tolérer d’autres, voire les laisser prospérer. Isoler arbitrairement des méfaits en dédouanant du même coup les principes qui guident le développement économique normal. En d’autres termes : fournir un alibi au saccage légal de l’environnement.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/02/delit-d-ecocide-les-faux-semblants-de-la-penalisation-du-banditisme-environnemental_6061841_3232.html>
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En audio
15- Podcast #LesEngagés : rencontre avec Julien Vidal, ambassadeur du changement, Novethic, 20/10/20
Concepcion Alvarez

Aujourd'hui, le podcast #LesEngagés part à la rencontre de Julien Vidal, l'auteur du best-seller "Ça commence par moi". Le trentenaire a changé de voie et décidé d'entamer sa propre transition écologique qu'il partage via différents médias. Il n'hésite pas à multiplier les projets pour sauver la planète, en suivant toujours ce fil rouge. 
En cette rentrée, Julien Vidal en est déjà à son troisième ouvrage, consacré cette fois à l'épargne avec ce titre évocateur "Redonner du pouvoir à son argent". Comme à chaque fois qu'il lance un projet, son objectif est de partager ses apprentissages dans la transformation qu'il mène depuis déjà trois ans sur le chemin de la transition écologique. Le trentenaire, qui rêvait d'une Ducati rouge quand il était sur les bancs de la fac, en a rapidement fait son deuil, et a abandonné sa vocation dans l'humanitaire pour devenir un ambassadeur du changement.  
>> Suite à lire ou à écouter à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/podcast-lesengages-nouvel-episode-avec-julien-vidal-ambassadeur-du-changement-149105.html>
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En vidéo 
16- Retour sur 24h de solutions dans vos médias..., Reporters d’Espoirs, newsletter du 28/10/20

Le 12 octobre dernier, plus de 50 médias ont répondu à l’appel de Reporters d’Espoirs pour diffuser l'envie d'agir sur vos ondes, sur vos écrans et dans vos journaux.
Des rendez-vous dans les tranches d’info, des articles, des dossiers, des reportages et vidéos inédits... Pendant 24h, ils ont donné à voir La France des Solutions en démultipliant la connaissance d’initiatives économiques, sociales et environnementales concrètes et inspirantes, et en faisant vivre le « journalisme de solutions » au cœur des médias.
> Retrouvez tous les contenus diffusés le 12 octobre <http://www.reportersdespoirs.org/fds2020/programme/>
... et sur l'émission des solutions
Pour clôturer cette journée exceptionnelle, nous vous également proposé une émission inédite, à la rencontre des acteurs de solutions durables, solidaires et innovantes.
Comment re-fabriquer un "Nous" français où chacun trouve sa place ? Comment renouer avec notre industrie ? Comment revitaliser, relocaliser, développer de nouveaux équilibres locaux, de nouveaux rapports aux territoires ? Comment accélérer les solutions et les mettre en avant dans les médias ?
Retrouvez les acteurs de solutions autour de Sophie Jovillard, Catherine Boullay, Éric Valmir, Christine Kerdellant et Sylvia Amicone !
> (Re)voir l'émission des solutions <https://www.youtube.com/playlist?list=PLqSa22CDSDx8Z0nvlpSjM_M_z7ybcKKC7>
En savoir plus :
<https://1sxgu.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/sTHjuUQEtGVRW92vqVHldMLr5xlVO_uWX3qQL_IiPF2ex68eRPBUBVS9k0N0VA-QRP7RG1J1aXfrC0wAe9EVDSeVk0Hhzm4YB2bmhcNqSXyDEu8p>
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17- La France des solutions : une seconde vie pour nos vieux livres, TF1, journal de 13h, 28/10/20, 12h20 

A Nantes (Loire-Atlantique), une librairie solidaire recycle des livres. Cela fait deux ans que Simon Lauden, collecteur de Recyclivre, sillonne chaque semaine la ville et ses environs pour récupérer des ouvrages laissés à l'abandon. Pour lui, l'objectif est de leur redonner vie. Plus de 2 000 livres sont collectés chaque semaine, dont beaucoup appartiennent à de grands passionnés. Une fois les ouvrages venus de partout triés selon des critères précis, ils sont stockés dans un immense entrepôt. Ils seront ensuite vendus et le prix tourne autour de quatre euros, livraison comprise. Des tarifs imbattables qui font les bonnes affaires des clients, mais aussi le succès de cette entreprise qui ne cesse de grandir. Depuis dix ans, Recyclivre emploie 50 salariés dont une vingtaine sont en situation de handicap
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/population/video-la-france-des-solutions-une-seconde-vie-pour-nos-vieux-livres-2168413.html>
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18- Science et transition écologique : en qui avoir confiance ?, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, 06/11/20

Depuis le début de la crise sanitaire, jamais la science n'a été autant sollicitée. La parole scientifique est au cœur des débats y compris des débats écologiques ! Entre fake news et désinformation, les experts de la FNH interrogent le rôle et l'avenir des sciences dans la transition écologique, un colloque à écouter sans modération.’
> Colloque (2h32) à retrouver à :
<https://www.youtube.com/watch?v=4aeRAOvPZ2Y>
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19- Seul, on peut changer ses habitudes, ensemble on peut changer le monde, Fondation Nicolas Hulot, 27/11/20

> Vidéo à voir à :
<https://ecoacteur.fnh.org>
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Une publication
20- Le conseil scientifique de la FNH publie : « Quelles sciences pour le monde à venir ? » chez Odile Jacob, communiqué du 05/11/20

Il y a 20 ans, sur une idée du philosophe Dominique Bourg, la Fondation Nicolas Hulot créait son Conseil scientifique, alors appelé Comité de Veille écologique. Au fil des années, il s’est progressivement élargi pour prendre en compte la diversité des disciplines scientifiques pouvant nourrir des leviers d’action incontestables pour réussir la transition écologique. Aujourd’hui présidé par l’économiste Alain Grandjean, il est l’un des rares endroits où se croisent les plus grands spécialistes, aussi bien dans les sciences de la matière et du vivant (écologues, climatologues, mathématiciens, médecins, etc.) que dans les sciences humaines et sociales (sociologues, économistes, philosophes, juristes, etc.). Pour son 20e anniversaire, et alors que la science est plus que jamais au cœur des débats de société, les membres du Conseil scientifique ont souhaité compiler leurs regards et analyses dans un ouvrage commun « Quelles sciences pour le monde à venir, face au dérèglement climatique et à la destruction de la biodiversité », publié chez Odile Jacob.
>> Suite à lire à :
<http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/conseil-scientifique-fnh-quelles-sciences-monde-venir-odile-jacob>
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– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
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