[revue-presse-FNH] Avant pause de fin d'année, menu gourmand avec une grande revue de presse multi-thématique + 1 annonce & 1 offre d'emploi (jeudi 24 décembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 24 Déc 08:11:21 CET 2020


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
• CONCERNANT LA BIODIVERSITÉ, LES SCIENCES, LA PROTECTION DU VIVANT ET DU L'UNIVERS, LE PATRIMOINE
1- Cameroun : la cargaison de cobras et de vipères allait embarquer sur un vol Air France <https://www.leparisien.fr/faits-divers/cameroun-la-cargaison-de-cobras-et-de-viperes-allait-embarquer-sur-un-vol-air-france-07-12-2020-8413014.php>, Le Parisien avec AFP, 07/12/20, 21h13
2- Dans la jungle d'Amazonie, un Amérindien recueille les singes orphelins <https://www.geo.fr/environnement/dans-la-jungle-damazonie-un-amerindien-recueille-les-singes-orphelins-203067>, AFP, 08/12/20, 09:00
3- Pyrénées : l'ours Cachou a été empoisonné et le suspect principal est un garde forestier <https://www.geo.fr/environnement/mort-de-cachou-six-personnes-dont-un-garde-forestier-parmi-les-suspects-203109>, AFP, 10/12/20, 19:00
4- Rétablissement du bison d’Europe, 31 espèces déclarées éteintes - Liste rouge de l’UICN <https://www.iucn.org/fr/news/especes/202012/retablissement-du-bison-deurope-31-especes-declarees-eteintes-liste-rouge-de-luicn>, communiqué de l’UICN, 10/12/20
5- Russie : près de 300 phoques retrouvés morts au bord de la Caspienne <https://www.geo.fr/environnement/russie-pres-de-300-phoques-retrouves-morts-au-bord-de-la-caspienne-203121>, AFP, 11/12/20, 15:00
6- Tara s'élance à la conquête du peuple invisible de l'Océan <https://www.geo.fr/environnement/tara-part-sonder-le-peuple-invisible-de-locean-203136>, AFP, 13/12/20, 08:00
7- La Bretagne et Nicolas Hulot s’allient pour créer leur fondation en faveur de la biodiversité <https://www.20minutes.fr/planete/2932927-20201216-bretagne-nicolas-hulot-allient-creer-fondation-faveur-biodiversite>, 20 Minutes, 16/12/20, 09h24
8- L’arme insolite des abeilles <https://www.pressreader.com/france/le-point/textview>, Le Point sciences de la semaine, 17-24 décembre 2020
9- La belle histoire du pélican gris de Sigean qui voulait "partir à l'aventure" <https://www.geo.fr/environnement/la-belle-histoire-des-pelican-gris-de-sigean-qui-voulaient-partir-a-laventure-203212>, AFP, 18/12/20, 13:00
10- Enquête. Okapi, gorilles, girafes… Kinshasa est un paradis pour trafiquants d’espèces menacées <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/21/okapi-gorilles-girafes-kinshasa-est-un-paradis-pour-trafiquants-d-especes-menacees_6064051_3212.html>, Le Monde, 21/12/20, 02h28
11- Le gouvernement annonce un plan pour lutter contre l’abandon des animaux de compagnie <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/21/le-gouvernement-annonce-un-plan-pour-lutter-contre-l-abandon-des-animaux-de-compagnie_6064134_3244.html>, Le Monde avec AFP, 21/12/20, 17h38
En images
12- Nicolas Hulot entouré de requins : cette grosse frayeur lors d'un Ushuaïa ! <https://www.francebleu.fr/infos/medias-people/nicolas-hulot-entoure-de-requins-cette-grosse-frayeur-lors-d-un-ushuaia-1607703908>, France Bleu, 13/12/20, 20:02 
13- Reportage vidéo. Lorsque la compensation écologique est le seul recours <https://www.actu-environnement.com/ae/news/compensation-ecologique-seul-recours-36727.php4>, Actu-environnement, 16/12/20
Une annonce
14- Lancement des appels à projets 2021 <http://xxhj6.mjt.lu/nl2/xxhj6/5q752.html?m=AMsAAI1ekokAAchC_OgAAAEz85YAAAAAcKoAAEo4AA0K3ABf25gwgWltay1ESbiwI39-QPeCVQANA1Y&b=fe0bd541&e=3362519f&x=SyvSJY3CVsGr451zyKC1bPaAdYOdHNjUHoO7PBt7huk>, Fondation Ensemble, 17/12/20
Une offre d’emploi
15- Volontariat de Service Civique (VCN) “Appui aux gestionnaires sur les zones humides” <https://uicn.fr/offres-demploi-et-de-stage/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=Lettre_dactualits_du_Comit_franais_de_lUICN__Dcembre_2020&utm_medium=email>, UICN, au plus tard le 17 janvier 2021
• CONCERNANT L’EAU, LA SANTÉ, LES POLLUTIONS & LES DÉCHETS
16- Portrait. Marion Chaygneau-Dupuy, la bouddhiste qui nettoie l’Everest <https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2020/12/16/marion-chaygneaud-dupuy-la-bouddhiste-qui-nettoie-l-everest_6063574_6038514.html>, Le Monde, 16/12/20, 06h01
17- La pollution peut tuer – comment connaître sa propre exposition ? <https://theconversation.com/la-pollution-peut-tuer-comment-connaitre-sa-propre-exposition-151397>, The Conversation, maj le 16/12/20 à 17:51
18- Pour la première fois, la pollution de l'air mise en cause dans un décès au Royaume-Uni <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pour-la-premiere-fois-la-pollution-de-l-air-mise-en-cause-dans-un-deces-au-royaume-uni_150053>, AFP, 16/12/20, 18:00
19- La santé environnementale doit devenir « une priorité du XXIe siècle », alerte un rapport parlementaire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/16/la-sante-environnementale-doit-devenir-une-priorite-du-xxie-siecle_6063603_3244.html>, Le Monde, 16/12/20, 19h13 
20- Plus de 1 million d’obstacles sur les rivières d’Europe <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/16/plus-d-un-million-d-obstacles-sur-les-rivieres-d-europe_6063640_3244.html>, Le Monde, maj le 17/12/20 à 06h19 
21- Le chiffre du jour : 36% <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/950.html>, Actu-environnement, 17/12/20
22- Les incendies, possible risque infectieux <https://www.journaldelenvironnement.net/article/les-incendies-possible-risque-infectieux,112693>, Le JDLE, 18/12/20, 18h36
23- Face à l’étendue des pollutions, il faut désempoisonner le monde <https://reporterre.net/Face-a-l-etendue-des-pollutions-il-faut-desempoisonner-le-monde>, Reporterre, 18/12/20
24- Enquête. Petites ficelles et grandes manœuvres de l’industrie du tabac pour réhabiliter la nicotine <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/19/petites-ficelles-et-grandes-man-uvres-de-l-industrie-du-tabac-pour-rehabiliter-la-nicotine_6063922_3244.html>, Le Monde, 19/12/20, 06h17 
25- Coronavirus : le Danemark va déterrer 4 millions de visons abattus dans l’urgence <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/12/20/coronavirus-le-danemark-va-deterrer-4-millions-de-visons-abattus-dans-l-urgence_6064039_3210.html>, Le Monde, 20/12/20, 21h05 
26- Cambodge : essentiel à la vie, le lac Tonlé Sap en péril <https://www.geo.fr/environnement/cambodge-essentiel-a-la-vie-le-lac-tonle-sap-en-peril-203224>, AFP, 21/12/20, 09:00
27- En Tunisie, l'arrivée de déchets italiens illégaux fait craindre une affaire de corruption <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-tunisie-l-arrivee-de-dechets-italiens-illegaux-fait-craindre-une-affaire-de-corruption_150327>, AFP, 21/12/20, 23:00
En audio
28- Un label vert pour un sport plus écolo <https://www.franceinter.fr/emissions/social-lab/social-lab-20-decembre-2020>, France Inter, Social Lab, 20/12/20, 06h49
• CONCERNANT L’AGRICULTURE, L'ALIMENTATION, LA FORÊT, LA PÊCHE...
29- Entretien. Projet de repeuplement des forêts en France : « Il ne faut surtout pas de plantation monospécifique » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/18/projet-de-repeuplement-des-forets-en-france-il-ne-faut-surtout-pas-de-plantation-monospecifique_6063900_3244.html>, Le Monde, 18/12/20, 21h01
30- Du poulet artificiel dans votre assiette : première historique à Singapour <https://www.geo.fr/environnement/du-poulet-artificiel-dans-votre-assiette-premiere-historique-a-singapour-203221>, AFP, 19/12/20, 15:00
31- Lancement symbolique d’un fast-food social dans un ancien McDo à Marseille <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/12/19/lancement-symbolique-d-un-fast-food-social-dans-un-ancien-mcdo-a-marseille_6063977_3224.html>, Le Monde avec AFP, 19/12/20, 20h56 
32- Reportage. A Sevran, un jardin maraîcher pour allier deux « besoins essentiels » : se nourrir et travailler <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/21/a-sevran-un-jardin-maraicher-pour-allier-deux-besoins-essentiels-se-nourrir-et-travailler_6064056_3244.html>, Le Monde, 21/12/20, 03h41
33- De grandes entreprises françaises du secteur de la viande liées à la déforestation au Brésil <https://reporterre.net/De-grandes-entreprises-francaises-du-secteur-de-la-viande-liees-a-la-deforestation-au>, Reporterre, 21/12/20
34- Le safran, "or rouge" du Cachemire, victime du changement climatique et de la guerre <https://www.geo.fr/environnement/le-safran-or-rouge-du-cachemire-victime-du-changement-climatique-et-de-la-guerre-203241>, AFP, 22/12/20, 08:00
35- L'Autriche défend la dinde, grande oubliée du bien-être animal <https://www.geo.fr/environnement/elevage-lautriche-defend-la-dinde-grande-oubliee-du-bien-etre-animal-203247>, AFP, 22/12/20, 15:00

NB : Je profite de ce mail pour vous signaler que, sauf événement exceptionnel, la diffusion de la présente revue de presse sera mise en sourdine jusqu'au lundi 4 janvier 2021. Aussi merci d'éviter d'envoyer des messages sur cette période-là. Je crois déjà entendre le soupir de soulagement de certain(e)s au regard de l'engorgement de leur boîte mail !

Au-delà du contexte covidien, toute l’équipe de la Fondation se joint à moi pour vous souhaiter de belles et heureuses fêtes de fin d'année et vous adresse un grand merci pour votre fidélité,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

RAPPORTS DU JOUR : — A l’issue de sa mise à jour, la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées compte aujourd’hui 128 918 espèces, dont 35 765 sont menacées d’extinction. (cf. item 4)
— Un rapport parlementaire exhorte à s’attaquer aux causes environnementales de maladies comme l’obésité ou les cancers pédiatriques. (cf. item 19)
ENQUÊTES DU JOUR : — Le commerce illégal d’animaux protégés fait des ravages en République démocratique du Congo. L’okapi, emblème du pays, est particulièrement en danger. (cf. item 10)
— Les cigarettiers exploitent d’hypothétiques vertus de la nicotine, notamment contre le Covid-19, pour promouvoir leurs nouveaux produits qu’ils prétendent à risque réduit. (cf. item 24)
ADAPTATION DU JOUR : Certaines abeilles asiatiques maculent l’entrée de leurs ruches d’excréments d’animaux afin de repousser les attaques de frelons géants. (cf. item 8 & suite)
INITIATIVES DU JOUR : — Breizh Biodiv, le nouvel outil pour programmer et financer des actions en faveur de la biodiversité en Bretagne. (cf. item 7 & suite)
— Les initiateurs d’un fast-food social implanté dans un ancien McDonald’s des quartiers nord de Marseille ont lancé leur projet. (cf. item 31)
PREMIÈRES DU JOUR : — La justice britannique a reconnu pour la 1ère fois le rôle de la pollution de l'air dans un décès : elle a estimé qu'elle avait "contribué" à la mort d'une fillette de neuf ans à Londres. (cf. item 18, 17 & 23)
— Du poulet fabriqué en laboratoire a été servi pour la première fois dans un restaurant à Singapour. (cf. item 30)
CHIFFRES DU JOUR : 36%, c’est le taux d’articles traités avec des produits biocides dont l’étiquetage est non conforme au règlement européen relatif à ces produits chimiques, selon l’Agence européenne des produits chimiques (Echa). (cf. item 21 & suite)
INVENTAIRE DU JOUR : Les cours d’eau européens sont fragmentés par un million d’obstacles à la libre circulation de l’eau -barrages, seuils, écluses, gués, déversoirs, canalisations de dérivation…-, une cause majeure et sous-estimée de perte de la biodiversité. (cf. item 20)
REPORTAGE DU JOUR : En Seine-Saint-Denis, le jardin Aurore produit des légumes bio distribués à petits prix à des familles à faibles revenus. (cf. item 32)
IMPACTS DU JOUR : — Bunge, le plus grand importateur de soja en France, est associé aux grandes exploitations qui ont défriché près de 39.000 hectares de forêts en Amazonie et au Cerrado au Brésil depuis mars 2019. (cf. item 33)
— Le safran déjà cultivé au Cachemire 500 ans avant J.-C. connaît une chute de sa production du fait de l'irrégularité des pluies de ces dix dernières années avec le réchauffement climatique. (cf. item 34)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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• CONCERNANT LA BIODIVERSITÉ, LES SCIENCES, LA PROTECTION DU VIVANT ET DU L'UNIVERS, LE PATRIMOINE
1- Cameroun : la cargaison de cobras et de vipères allait embarquer sur un vol Air France, Le Parisien avec AFP, 07/12/20, 21h13
R.T. avec AFP

Les reptiles ont été saisis sur un vol commercial à destination de Londres qui faisait escale à Paris. Les douaniers camerounais les ont intercepté à temps.
On a failli avoir une suite de « Snakes on a plane », ce nanar culte où des serpents envahissent un avion de ligne en plein vol! Quatre-vingts cobras et vipères vivants, sommairement enfermés dans des bouteilles en plastique, ont été saisis en fin de semaine dernière à l'aéroport de Douala, au Cameroun, juste avant d'être embarqués sur un vol commercial d'Air France à destination de Londres, a annoncé lundi la douane camerounaise.
Deux trafiquants, un Camerounais et un Nigérian, avaient présenté des caisses en bois à l'embarquement en montrant au personnel de « fausses autorisations » de transport, a expliqué à l'AFP Jean-Claude Ekoube, chargé de la Communication des Douanes camerounaises. Dans la nuit du 3 au 4 décembre, « nous avons saisi 80 serpents vivants, des cobras et des vipères », a déclaré ce dernier, précisant que leur destination finale était Londres.
«Venomous »
Sur des photos postées sur le compte Twitter des douanes, on peut voir les caisses de bois ouvertes, les flancs arborant des étiquettes rouges distinguant le haut du bas et barrés du mot « venomous » (venimeux en anglais)... rappelant la dangerosité des animaux enfermés.
>> Suite à lire à : 
<https://www.leparisien.fr/faits-divers/cameroun-la-cargaison-de-cobras-et-de-viperes-allait-embarquer-sur-un-vol-air-france-07-12-2020-8413014.php <https://www.leparisien.fr/faits-divers/cameroun-la-cargaison-de-cobras-et-de-viperes-allait-embarquer-sur-un-vol-air-france-07-12-2020-8413014.php>>
Sur le même sujet : 
> Cameroun : la douane saisit 80 serpents enfermés dans des bouteilles à l’aéroport de Douala <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/08/cameroun-la-douane-saisit-80-serpents-enfermes-dans-des-bouteilles-a-l-aeroport-de-douala_6062596_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 08/12/20, 09h37
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2- Dans la jungle d'Amazonie, un Amérindien recueille les singes orphelins, AFP, 08/12/20, 09:00
Hector Velasco

Un coup de carabine ébranle la jungle. Une mère et son bébé entrelacés chutent d'un arbre. Elle finira sur les braises, mais son petit trouvera peut-être refuge dans le giron de Jhon Jairo Vasquez, sauveur des singes orphelins de l'Amazonie colombienne.
Leader de la communauté indigène de Mocagua, sur les berges du grand fleuve Amazone dans l'extrême sud de la Colombie, Jhon Jairo se déplace dans la forêt humide avec sur le dos un sac qui lui donne un peu l'allure d'un papa kangourou.
A l'intérieur s'est blottie Maruja, une femelle Lagothrix ou singe laineux qui, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature, est en situation "vulnérable", à un pas d'être classée parmi les espèces en danger d'extinction.
Pelage gris, crâne rond, queue préhensile apte à s'enrouler autour de n'importe quel support, grands yeux effrayés : Maruja a trois mois, dont deux collée à son père d'adoption.
"Une famille indigène a mangé la maman", a expliqué à l'AFP Jhon Jairo, vice-curaca (autorité) de ce hameau de 777 habitants.
A 38 ans, cet indigène de l'ethnie Tikuna est l'âme de Maikuchiga, un refuge qu'il a contribué à créer il y a 14 ans pour "réhabiliter" et réhabituer à la forêt les singes orphelins recueillis là.
- A la triple frontière -
En ce point de l'Amazonie, où se joignent la Colombie, le Pérou et le Brésil, la mocagua (carabine, en langue tikuna) et la maikuchiga (histoire de singes) ont aussi entrelacé leurs chemins.
L'histoire de la cruauté débute par un coup de feu, lorsque des indigènes pointent leur fusil de calibre 16 vers les arbres hauts de 25 mètres.
"La mère ne lâche pas son bébé. Il faut la chasser, et le petit tombe arrimé à sa maman. Parfois, des plombs peuvent (le) blesser, voire (le) tuer", dénonce le leader tikuna.
La chair de l'adulte ira rôtir sur un feu de bois et la jungle aura ainsi perdu un semeur. Au long de leurs parcours dans les frondaisons, les singes laineux expulsent en effet les graines qu'ils mangent, leurs déjections aidant ainsi à régénérer la forêt.
Les petits rescapés sont vendus comme animaux de compagnie ou exhibés aux touristes qui visitent les communautés indigènes de la triple frontière. S'ils ont de la chance, ils sont secourus par les agents de Corpoamazonia, entité officielle qui fait le lien avec Maikuchiga.
Selon son directeur Luis Fernando Cuevas, 22 jeunes primates ont été récupérés depuis 2018, parfois lors de "remises volontaires" par ceux qui prétendent les avoir trouvés par hasard, afin d'éviter une enquête pour trafic ou détention illicite.
- Trafic d'animaux -
Depuis 2006, Jhon Jairo se consacre à la "dure" tache de convaincre les siens des dégâts d'une "chasse excessive", qui ne satisfait pas qu'appétits et rituels, mais aussi et surtout un marché illégal de faune sauvage.
Réticents au départ, les Tikunas ont pris goût à l'éco-tourisme, freiné toutefois à cause du covid-19. Chasseurs "réhabilités", ils sont devenus des guides qui "protègent leur faune", s'enorgueillit leur leader.
Mais des orphelins continuent d'arriver à Maikuchiga d'autres coins d'Amazonie. Depuis sa création, le refuge a réhabilité "environ 800 singes", précise Jhon Jairo.
Outre Maruja, le vice-curaca s'occupe de cinq autres primates: Helena et Abril de la même espèce, Papinanci, un singe hibou (Aotus), Mochis et son fils Po, singes écureuils (Saimiri sciureus). 
"Ici, une nouvelle opportunité de vie leur est donnée, celle de redevenir des singes", souligne-t-il.
Mais Maikuchiga se finance par le tourisme et la pandémie a raréfié les visiteurs, donc ses ressources pour les primates.
- La peur de l'humain -
A l'aube, Jhon Jairo prépare le petit-déjeuner de ses protégés : bouillie d'avoine et vitamines. Helena pointe son museau, en se suspendant à la structure extérieure de la maison de bois.
Papinanci en revanche rechigne à sortir. "Quand ils sont traumatisés psychologiquement, la quarantaine peut être longue. Ils ne peuvent voir un enfant, un homme (...) Ils tremblent", explique-t-il.
Quand ils "gagnent confiance", les singes sortent en tenant la main de Jhon Jairo ou d'un de ses trois collaborateurs. Peu à peu, ils retrouveront les arbres et se déplaceront en bande, apprenant ainsi ce que n'ont pu leur enseigner leurs mères.
Ils devront aussi savoir reconnaître les "bruits du danger" de la jungle et de leurs prédateurs, et "dormir dehors sous l'orage", ajoute le leader indigène.
Leur "réhabilitation" se termine quand ils quittent les 4.025 hectares protégés de Mocagua.
"Nous nous rendons compte qu'ils sont réhabilités quand ils disparaissent", ajoute Jhon Jairo, qui se console lorsque lui parviennent des nouvelles de meutes constituées par des orphelins de Maikuchiga.
<https://www.geo.fr/environnement/dans-la-jungle-damazonie-un-amerindien-recueille-les-singes-orphelins-203067>
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3- Pyrénées : l'ours Cachou a été empoisonné et le suspect principal est un garde forestier, AFP, 10/12/20, 19:00

L'ours Cachou, retrouvé mort en avril dans les Pyrénées, a été empoisonné, et le suspect principal est un garde forestier arrêté en novembre, a indiqué jeudi la justice espagnole.
Le bureau du procureur de Lérida, en Catalogne (nord-est), qui a levé partiellement le secret de l'instruction, a ainsi précisé à l'AFP que la mort de l'ours est due à "un empoisonnement à l'éthylène glycol", un antigel toxique utilisé dans le liquide de refroidissement des voitures.
"Le suspect principal est un agent du service Environnement de la région d'Aran (l'endroit où le cadavre de l'ours a été retrouvé), arrêté le 18 novembre pour son implication présumée dans la mort de l'ours", a ajouté le bureau du procureur.
L'homme a été remis en liberté après avoir été entendu par la police et un juge.
Les enquêteurs s'intéressent également à "un voisin", ainsi que quatre autres personnes. 
Quinze témoins ont été entendus au total dans cette affaire, avait indiqué un peu plus tôt le Tribunal supérieur de Catalogne dans un communiqué.
Cachou, un ours mâle de six ans, né dans les Pyrénées et accusé de prédations, avait été retrouvé mort début avril dans le Val d'Aran en Espagne, près de la frontière avec la France, sans que les causes du décès ne soient connues.
Une enquête avait alors été ouverte côté espagnol et une autopsie diligentée à Barcelone.
En août 2019, les autorités du Val d'Aran avaient demandé le "retrait immédiat" de cet ours, dénonçant son comportement de prédateur, alors que Cachou était mis en cause dans la mort de cinq chevaux.
Les associations de défense de l'ours avaient dénoncé la mort de cet animal appartenant à une espèce protégée.
Au total, trois ours sont morts dans le massif franco-espagnol depuis le début de l'année : Cachou en avril, un autre ours tué en juin, près de la station de ski française de Guzet en Ariège, et enfin Sarousse, abattue d'un coup de feu fin novembre dans la vallée espagnole de Bardaji en Aragon.
<https://www.geo.fr/environnement/mort-de-cachou-six-personnes-dont-un-garde-forestier-parmi-les-suspects-203109>
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4- Rétablissement du bison d’Europe, 31 espèces déclarées éteintes - Liste rouge de l’UICN, communiqué de l’UICN, 10/12/20

Gland, Suisse – Le bison d’Europe (Bison bonasus), le plus grand mammifère terrestre d’Europe, est passé de la catégorie d’espèce « Vulnérable » à celle de « Quasi menacée » grâce aux efforts continus de conservation, selon la mise à jour de la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées™ publiée aujourd’hui. Avec cette mise à jour, 31 espèces entrent également dans la catégorie d’espèce « Éteinte », et toutes les espèces de dauphins d’eau douce du monde sont aujourd’hui menacées d’extinction.
La Liste rouge de l’UICN compte aujourd’hui 128 918 espèces, dont 35 765 sont menacées d’extinction.
« Les rétablissements du bison d’Europe et de vingt-cinq autres espèces documentées aujourd’hui dans la mise à jour de la Liste rouge de l’UICN démontrent le pouvoir de la conservation », a déclaré le Dr Bruno Oberle, Directeur général de l’UICN. « Pourtant, la liste croissante d’espèces disparues est un rappel brutal que les efforts de conservation doivent s’intensifier de toute urgence. Afin de faire face aux menaces mondiales telles que la pêche non durable, le défrichement des terres pour l’agriculture et les espèces envahissantes, la conservation doit être mise en œuvre dans le monde entier et intégrée à tous les secteurs de l’économie. »
« Les succès de la conservation reflétés dans la mise à jour de la Liste rouge publiée aujourd’hui fournissent une preuve tangible que le monde peut se fixer et atteindre des objectifs ambitieux en matière de biodiversité. Ils soulignent également la nécessité d’engagements réels et mesurables, à l’heure où nous formulons et mettons en œuvre le cadre mondial pour la biodiversité pour l’après 2020 », a déclaré la Dr Jane Smart, Directrice mondiale du Groupe de conservation de la biodiversité de l’UICN.
>> Suite à lire à :
<https://www.iucn.org/fr/news/especes/202012/retablissement-du-bison-deurope-31-especes-declarees-eteintes-liste-rouge-de-luicn <https://www.iucn.org/fr/news/especes/202012/retablissement-du-bison-deurope-31-especes-declarees-eteintes-liste-rouge-de-luicn>>
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5- Russie : près de 300 phoques retrouvés morts au bord de la Caspienne, AFP, 11/12/20, 15:00

Au moins 272 phoques d'une espèce menacée ont été découverts morts ces derniers jours sur des plages de la mer Caspienne, au bord de la république russe du Daguestan, ont indiqué vendredi les autorités locales.
"Nous n'excluons pas d'en trouver d'autres", a affirmé à l'AFP le service de presse de l'Agence fédérale russe de la Pêche dans le Nord Caucase, qui précise que les charognes ont été retrouvées entre le 6 et 10 décembre.
Des expertises sont en cours pour déterminer la cause de l'hécatombe, selon cette source. Une équipe de chercheurs venus de Moscou est arrivée sur place pour y prendre part.
La mort des phoques pourrait être liée "à différentes causes extérieures" ou à "une maladie infectieuse", ont ajouté les autorités.
Ces macabres découvertes ont été faites sur plus de 100 kilomètres le long de plusieurs plages de Makhatchkala, la capitale du Daguestan, des rives de communes avoisinantes, et jusqu'à la ville de Derbent bien plus au sud.
Des images publiées par l'Agence de pêche russe montrent plusieurs animaux morts échoués sur la grève.
La mer Caspienne, la plus grande mer fermée au monde, borde cinq pays : la Russie, l'Iran, le Kazakhstan, le Turkménistan et l'Azerbaïdjan. 
Elle comptait au début du XXe siècle plus d'un million de phoques (Pusa caspica), dont il ne reste aujourd'hui que 68.000 spécimens adultes, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui considère l'espèce "en danger".
Chassé intensément jusqu'à une époque récente, ce mammifère pâtit désormais surtout de la pollution industrielle qui le rend notamment stérile.
Selon le programme des Nations unies pour l'environnement, la Caspienne "souffre d'une énorme charge de pollution provenant de l'extraction et du raffinage du pétrole, des champs de pétrole offshore, des déchets radioactifs provenant de centrales nucléaires, et d'énormes volumes d'eaux usées non traitées et de déchets industriels".
Outre la pollution industrielle, sa faune et sa flore uniques au monde souffrent également de la baisse du niveau de la mer provoquée par le changement climatique.
<https://www.geo.fr/environnement/russie-pres-de-300-phoques-retrouves-morts-au-bord-de-la-caspienne-203121>
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6- Tara s'élance à la conquête du peuple invisible de l'Océan, AFP, 13/12/20, 08:00
Juliette Collen

"On va prélever de l'invisible". La goélette Tara a mis les voiles samedi depuis Lorient, cap vers l'hémisphère Sud, pour une nouvelle mission scientifique qui doit sonder les mystères des micro-organismes marins, et comprendre le rôle clé qu'ils jouent sur l'écosystème océanique.
Le célèbre voilier conçu par l'explorateur Jean-Louis Étienne s'est élancé en fin d'après-midi, par temps fais et sec, de son port d'attache breton, dont les quais étaient quasiment déserts, Covid oblige.
"C'est très bizarre, d'habitude notre départ est festif, il y a la foule, des animations...", a commenté Romain Troublé, directeur général de la fondation Tara Océan, soulagé que le projet démarre enfin après maints reports liés à la crise sanitaire.
La date finalement arrêtée, samedi, est symbolique, puisque c'est le jour du 5e anniversaire de l'accord de Paris sur le climat. "Elle rappelle que le court terme, avec la crise du Covid, ne doit pas nous faire oublier les enjeux du long terme" du réchauffement climatique, dont l'océan est le "parent pauvre", selon Romain Troublé.
Le navire - 36 mètres de long, 10 mètres de large - file droit vers Punta Arenas au sud du Chili, où les premiers scientifiques embarqueront en février. Il doit parcourir au total de près de 38.000 milles (70.000 km) en mer, avec 21 escales, pendant 21 mois.
Objectif : sonder le "microbiome", cette face cachée des océans constituée de millions d'espèces pour la plupart invisibles à l'œil nu : virus - un simple sceau d'eau de mer en contient dix milliards - , bactéries et organismes unicellulaires ni plantes, ni animaux, comme les protistes ou les archées.
Ils peuvent vivre flottants, attachés aux autres organismes comme le zooplancton, ou à l'intérieur d'autres organismes, à l'instar du microbiote humain, ces milliards de micro-organismes vivant dans notre intestin. 
- "Boule de cristal" -
Décrits dès la fin du XIXe siècle par biologiste allemand Ernst Haeckel, et largement répertoriés grâce à la précédente mission "Tara Océans", ces micro-organismes représentent "au moins deux tiers de toute la biomasse des océans", soit quatre fois plus que la biomasse cumulée de tous les insectes sur Terre, explique Chris Bowler, directeur scientifique du consortium Tara Océan. 
Mais de leur fonctionnement, on ignore tout. L'enjeu de "Tara Microbiome" est donc de sonder le "théâtre d'activité" de cette vie microbienne, essentielle à tout l'écosystème océanique, et qui constitue le premier maillon de la chaîne alimentaire.
Comment ce peuple invisible produit-il de l'oxygène ? Comment stocke-t-il le CO2 ? Comment réagit-il au réchauffement climatique, aux pollutions ?
"On va se mettre dans la peau d'un microbe pour comprendre", résume Colomban de Vargas, directeur de recherche au CNRS, co-directeur de la mission "Microbiomes".
A bord, l'équipage sondera l'eau de mer jusqu'à 1.000 mètres de profondeur, collectera plusieurs dizaines de milliers d'échantillons, qui seront conservés à des températures de froid extrême dans de l'azote liquide. "On va prélever de l'invisible", ironise Romain Troublé.
Après le Chili, la goélette longera l'Amérique du Sud jusqu'au canal de Panama, transitera par les Antilles françaises, redescendra le long de l'Amazonie, de l'Argentine, puis mettra le cap sur la mer de Weddell, en Antarctique. 
De l'Antarctique, elle remontera en Afrique du Sud, en mars 2022, puis longera le continent africain, avec plusieurs escales, avant de rejoindre Lisbonne en septembre 2022 et de rentrer en France.
Ce trajet assez proche des côtes permettra d'échantillonner des "gradients", des paramètres environnementaux qui changent très rapidement dans un espace réduit du fait de l'interaction entre la Terre et la mer (différences de salinité et de température quand un glacier fond, de niveau pollution quand un fleuve se jette dans la mer, etc.).
"Ces gradients sont un résumé à une petite échelle d'une variation qui va se réaliser à l'échelle planétaire. C'est une boule de cristal", analyse Colomban de Vargas, directeur de recherche au CNRS.
Au total, quinze marins et 80 chercheurs se relaieront à bord, avec 42 institutions scientifiques impliquées dans 13 pays, dont la France, le Chili, le Brésil, l'Italie ou l'Afrique du Sud.
Après Tara Océans, Tara Pacific et Tara Microplastiques notamment, Tara Microbiomes est la 12e mission depuis le lancement, en 2003, de ces expéditions par Etienne Bourgois et Agnès b..
<https://www.geo.fr/environnement/tara-part-sonder-le-peuple-invisible-de-locean-203136>
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7- La Bretagne et Nicolas Hulot s’allient pour créer leur fondation en faveur de la biodiversité, 20 Minutes, 16/12/20, 09h24
Camille Allain

La fondation « Breizh Biodiv » sera alimentée par des fonds publics et des mécènes privés
« C’est une brique supplémentaire qui nous permettra d’agir pour la Bretagne, pour l’Europe et pour toute l’humanité. C’est un jour fort, peut-être historique ». Derrière son masque affichant le nom de sa nouvelle fondation baptisée « Breizh Biodiv », Loïg Chesnais-Girard avait le sourire mardi. Debout aux côtés de l’ancien ministre et infatigable militant Nicolas Hulot, le président de la Bretagne avait à cœur de présenter le nouveau bébé de la région pour œuvrer en faveur de la biodiversité. Tancée pour ses algues vertes ou son agriculture intensive, la Bretagne vient de se doter de sa propre fondation, qu’elle a placée sous l’égide de la Fondation Nicolas Hulot. « Nous avions besoin d’un guide, d’un partenaire exigeant », a expliqué le président socialiste pour justifier ce choix.
Concrètement, cette nouvelle fondation sera alimentée à 45 % par des fonds publics et à 55 % par des mécènes privés. EDF, Engie et Arkea ont déjà donné leur accord pour s’engager dans le dispositif, qui devrait être doté de 600.000 euros à la fin 2021. « Historiquement, nous menions déjà des actions en faveur de la biodiversité mais ce fonds viendra s’additionner. Il pourra financer de petits projets portés par les associations et les collectivités », explique Thierry Burlot, vice-président chargé de la politique de l’eau. « Ce n’est pas un recyclage d’argent, ce sont de nouveaux investissements », promet son président. A l’image du 1 % culture, la région va également créer un 1 % biodiversité. Concrètement, 1 % de son budget d’investissement (construction de lycées, de ports, aménagement des canaux…) sera consacré à la nature.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2932927-20201216-bretagne-nicolas-hulot-allient-creer-fondation-faveur-biodiversite <https://www.20minutes.fr/planete/2932927-20201216-bretagne-nicolas-hulot-allient-creer-fondation-faveur-biodiversite>>
En vidéo sur le même sujet :
> Breizh Biodiv : un nouvel outil pour la biodiversité en Bretagne, piloté par la Fondation Hulot <https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/breizh-biodiv-nouvel-outil-biodiversite-bretagne-pilote-fondation-hulot-1906522.html>, France 3 Bretagne, 17/12/20, 10h36
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8- L’arme insolite des abeilles, Le Point sciences de la semaine, 17-24 décembre 2020

Zoologie. Certaines abeilles asiatiques maculent l’entrée de leurs ruches d’excréments d’animaux afin de repousser les attaques de frelons géants. (Plos One)
<https://www.pressreader.com/france/le-point/textview <https://www.pressreader.com/france/le-point/textview>>
En savoir plus :
> Population dynamics and species composition of maize field parasitoids attacking aphids in northeastern China <https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0241530>, Plos One, December 17, 2020
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9- La belle histoire du pélican gris de Sigean qui voulait "partir à l'aventure", AFP, 18/12/20, 13:00

Un pélican gris échappé de la réserve de Sigean, au sud de Narbonne, a pris ses quartiers dans les marais salants de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud), pendant que son frère rejoignait les Baléares, une première en 40 ans pour ces oiseaux habituellement sédentaires.
Baptisé Harris en Corse, ce pélican qui porte le numéro A28 est né en juillet dernier et vivait avec ses parents et son frère au sein de la colonie de pélicans gris fixée à Sigean depuis l'ouverture de la réserve dans les années 70, a indiqué à l'AFP Antoine Joris, vétérinaire de la réserve africaine de Sigean.
"Il a perdu sa mère du botulisme, une maladie bactérienne, en septembre, à une époque où il venait de quitter le nid et il était encore nourri par elle", a-t-il relaté.
"Son père a aussi attrapé le botulisme donc on l'a soigné et relâché quelques semaines plus tard, mais les deux frères se sont retrouvés pendant 15 jours sans leurs parents pour les nourrir", a ajouté le vétérinaire.
"Notre hypothèse est que, se retrouvant sans leurs parents, ils ont été un peu déboussolés et ils sont partis à l'aventure. Ils se sont retrouvés en mer et l'un est descendu au sud-est et l'autre plein sud", a-t-il expliqué, ajoutant qu'"en 40 ans c'est la première fois que ça arrive". Ils sont "strictement sédentaires", "normalement tout le monde reste autour de l'étang Bages-Sigean". 
Harris est donc arrivé en Corse et son frère a rejoint les Baléares où il vit toujours, à Majorque. "On a des nouvelles des deux régulièrement et ils vont bien".
"Le plan, c'est de les fixer. En Corse, une assistante vétérinaire le nourrit tous les jours" grâce au don des pêcheurs locaux de "leurs poissons invendus ou invendables", a-t-il expliqué.
"Dès que les transports seront possibles, on ira le chercher", probablement vers "février ou mars", a indiqué le soignant, expliquant qu'actuellement, avec l'épidémie de grippe aviaire, le transport des animaux à plumes était interdit.
"Aux Baléares, c'est différent, il est sur un grand plan d'eau qui est une réserve naturelle et il se débrouille tout seul. Celui-là sera plus difficile à recapturer".
"On va tout faire pour les ramener ici et les réintégrer à la colonie parce qu'ils n'ont pas vocation à rester ni en Corse, ni aux Baléares" où il n'y a "pas du tout de pélicans", a-t-il précisé, appelant à "ne pas s'en approcher et surtout à ne pas le nourrir".
<https://www.geo.fr/environnement/la-belle-histoire-des-pelican-gris-de-sigean-qui-voulaient-partir-a-laventure-203212>
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10- Enquête. Okapi, gorilles, girafes… Kinshasa est un paradis pour trafiquants d’espèces menacées, Le Monde, 21/12/20, 02h28
Joan Tilouine, Kinshasa, envoyé spécial

Le commerce illégal d’animaux protégés fait des ravages en République démocratique du Congo. L’okapi, emblème du pays, est particulièrement en danger.
C’est un pressing qui ne paie pas de mine. Trois murs lépreux, une vitrine sale ouvrant sur une pièce où pendent des vêtements nettoyés à sec. Voilà l’une des planques utilisées dans Kinshasa par Jules, escogriffe au visage balafré et à l’œil torve. Rien de plus discret qu’un banal petit commerce perdu dans un quartier populaire de la capitale congolaise, métropole chaotique de plus de 15 millions d’habitants. Les prix affichés à l’entrée sont en monnaie locale, mais Jules, lui, pense en dollars lorsqu’il sort d’un sac en toile une peau pliée d’animal et l’étire au sol. Elle est épaisse, d’un marron foncé sur le corps, plus clair sur la tête, zébré sur le haut des pattes. C’est une peau d’okapi (Okapia johnstoni), un mammifère encore mystérieux, parmi les plus rares qui soit.
Cette espèce en voie de disparition ne se trouve à l’état sauvage que dans la forêt tropicale du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), dont elle est l’emblème national. Taiseux jusque-là, comme tout bon trafiquant, Jules ajoute les sabots et ne lâche que trois mots : « Dix mille dollars. » Le tout se revendrait aisément quatre ou cinq fois plus en Asie, en Europe et dans les pays du Golfe, où la peau d’un animal si méconnu qu’il semble sorti de la mythologie fascine les initiés.
« Un marché criminel »
A plusieurs milliers de kilomètres à l’est de Kinshasa, dans la province de l’Ituri, une centaine de rangers traquent les prédateurs, qu’ils soient chasseurs, braconniers, agriculteurs ou bien encore orpailleurs ou miliciens, très actifs dans la Réserve de faune à okapis (RFO). Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, celle-ci s’étire sur 13 726 km2autour du village d’Epulu, du nom de la rivière qui traverse la forêt dense et humide où évolue la majorité des okapis, soit entre 10 000 et 15 000 bêtes. Un recensement plus précis est impossible tant cet animal est solitaire et plus difficile à observer pour les conservationnistes qu’à chasser pour les communautés locales. Une certitude, tout de même : les scientifiques estiment que sa population s’est réduite de moitié depuis l’an 2000 et alertent sur les risques d’extinction.
+ Vidéo :  <https://www.youtube.com/watch?v=t_lqxEXXsXE&feature=emb_logo>Okapi Grazing on Brus <https://www.youtube.com/watch?v=t_lqxEXXsXE&feature=emb_logo>h, Okapi Conservation, 05/11/20
Au centre de recherche de la RFO, à Epulu, il n’y a plus le moindre okapi en captivité depuis 2012. Le 24 juin de cette année-là, un chef de guerre des environs et ses miliciens font irruption au quartier général de la réserve, saccagent les locaux et massacrent les quatorze okapis captifs. Depuis, le projet de recapture de trois spécimens – deux femelles et un mâle – n’a pas pu se concrétiser, car la situation sécuritaire demeure instable dans cette région en proie aux violences des groupes armés. Sans oublier l’intensification de l’exploitation illégale de l’or.
Dans ces conditions, les rangers eux-mêmes sont débordés. Deux d’entre eux ont été tués fin septembre par des braconniers, qui en ont profité pour emporter des fusils d’assaut AK-47 et une mitrailleuse PKM. « On craint que les braconniers et les trafiquants investissent de plus en plus de moyens pour chasser l’okapi, car un véritable marché criminel s’est mis en place et menace la survie de l’espèce, confirme Berce Nsafuansa, responsable de programme de l’organisation américaine Wildlife Conservation Global à la RFO. La viande se revend localement, en Ituri, et la peau alimente les réseaux internationaux, particulièrement lucratifs et destructeurs de l’environnement. »
Dans son pressing de Kinshasa, Jules est rejoint par l’un de ses associés, un petit homme bedonnant mais costaud, la cinquantaine. « Pasteur John » – c’est ainsi qu’il se fait appeler – connaît bien la RFO pour avoir été soldat de l’armée régulière déployée dans la région. Désormais, il prêche dans l’une des innombrables églises évangéliques de la capitale et gère la logistique de ce réseau de trafiquants spécialisé dans les peaux d’okapi. Celles qui ne sont pas exportées depuis l’Ituri vers l’Ouganda voisin sont acheminées par la route à Kisangani, où elles sont chargées sur des barges et transportées sur le fleuve Congo jusqu’à Kinshasa. « Je suis en contact direct avec les chasseurs de l’Ituri, nous glisse « Pasteur John ». Vous pourrez en avoir d’autres dans un mois. »
Réseau d’infiltrés
Face à la peau étendue au sol, l’acheteur hésite, feint d’être intéressé, fait opportunément tomber quelques dollars de sa poche. Son nom est Jonathan Sambya, il n’a que 24 ans, et mène à bien sa mission d’infiltration pour le compte de Conserv Congo, une ONG de militants de la préservation de la nature adeptes de l’enquête sous couverture. Après des études de sciences de l’environnement, Jonathan n’a pas trouvé d’emploi. Alors, il se fabrique des « légendes » et sillonne la ville à l’affût des réseaux comme celui de Jules et du pasteur. « C’est parfois dangereux, dit-il, car il y a beaucoup d’argent en jeu, mais ces trafiquants sont prêts à éradiquer des espèces menacées comme l’okapi pour des dizaines de milliers de dollars. Ils doivent finir en prison. »
Son chef et mentor, Adams Cassinga, peine à contenir sa colère face aux photos prises dans le pressing. « On continue de travailler, on monte un dossier et on les fait arrêter », lâche ce colosse de 38 ans. Treillis, tee-shirt kaki, chaîne en or avec une croix scintillante, cet ancien cadre de l’industrie minière a créé Conserv Congo en 2013. Depuis, il monte des opérations d’infiltration. « Kinshasa est devenu une plaque tournante régionale et un paradis pour trafiquants, précise celui qui se définit comme un « soldat » au service de la défense de l’environnement. Car ici, c’est facile de disparaître et encore plus simple de corrompre des fonctionnaires. Or sans corruption, il n’y a pas de trafic. »
M. Cassinga dirige une vingtaine de jeunes enquêteurs autodidactes et un important réseau d’informateurs. Lui-même se déguise, use de gadgets tels que des lunettes-caméra et prend des risques pour collecter des preuves sur ses « cibles ». Lorsqu’il estime le moment venu et les preuves suffisantes, il se tourne vers des membres de l’Institut congolais de la Conservation ou vers les quelques juges et policiers dont il a éprouvé l’intégrité, pour monter des opérations d’arrestations.
Peu lui importe que ses méthodes d’investigation soient parfois jugées gênantes par certains responsables de grandes organisations de préservation de la nature occidentales établies à Kinshasa. « On les gênecar, sans budgets ni bureaux, on a fait plus de 500 enquêtes et on a permis plus d’une centaine d’arrestations et dix condamnations, rétorque M. Cassinga, devenu cette année boursier de la fondation scientifique américaine qui publie le magazine National Geographic. Ici, c’est Kinshasa, pas Genève. Il faut s’adapter à la réalité du terrain. »
> Lire aussi Au cœur de l’Afrique, une ONG en guerre au nom de la nature
Dans cette capitale tentaculaire où tout se négocie, de préférence en dollars plutôt qu’en francs congolais, sans cesse dévalués, l’économie informelle et la criminalité s’entremêlent et fusionnent. Alors, le commerce de peaux d’okapin’émeut pas vraiment. Idem pour les éléphants, les hippopotames, les girafes du Kordofan, les bonobos ou encore les pangolins, qui figurent déjà parmi les espèces sérieusement menacées d’extinction en RDC. A Kinshasa, il faut compter 50 000 dollars pour un gorille vivant, de 1 000 à 3 000 pour un bonobo. Un kilo d’écailles de pangolin se négocie à 50 dollars, quatre ou cinq fois plus pour de l’ivoire.
Dans des pressings tels que celui de Jules, mais aussi dans de belles villas ou sur certains marchés de la capitale, on peut acheter des grues couronnées, des gorilles, des bébés chimpanzés ou des têtes de leurs parents, de l’ivoire (brut ou travaillé), des dents d’hippopotame, de même que des peaux d’animaux rares et tout autre produit illégal ramené de la brousse…
« Hub de facilitation »
« A Kinshasa, il est possible de trouver n’importe quoi n’importe où, confirme Christian Plowman, ancien policier britannique devenu formateur et enquêteur pour le compte de Wildlife Conservation Society.C’est un hub de facilitation où il y a de l’argent, des acheteurs et tout grand trafiquant y est basé ou représenté. Il est très dur d’accumuler des preuves solides contre eux. Les forces de sécurité ne sont pas assez formées à l’enquête et la corruption reste un obstacle considérable. Or, il faudrait traiter 500 kg d’ivoire comme 500 kg d’héroïne, sinon la bataille est perdue. » 
> Lire aussi Première destination pour le trafic, la Chine bannit tout commerce de l’ivoire
Les trafiquants de premier plan, pour certains originaires d’Afrique de l’Ouest et de pays voisins comme la Centrafrique ou encore d’Asie, sont aussi discrets et organisés que des chefs mafieux, privilégiant le travail en famille. La plupart d’entre eux disposent d’une entreprise légale, de comptes en banque et d’avocats capables de pointer les failles d’enquêtes le plus souvent mal ficelées. Certains aménagent des entrepôts en ville afin de stocker leur marchandise. Tous ont leurs entrées dans les cercles politiques, sécuritaires et du côté des douanes, que ce soit à l’aéroport international de Kinshasa ou aux ports fluviaux de la capitale et de Matadi, à environ 300 km au sud-ouest.
De l’autre côté du fleuve, le port de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, reste particulièrement prisé pour l’exportation vers l’Asie. Des cargaisons sont aussi acheminées par la route jusqu’aux grandes villes côtières d’Afrique de l’Ouest, où ces trafiquants insaisissables ont des relais. Les sommes brassées par les plus puissants se chiffrent en centaines de milliers de dollars.
> Lire aussi Le braconnage des éléphants d’Afrique en recul
A la fin de l’année 2018, le président congolais de l’époque, Joseph Kabila, avait fait incinérer en public deux tonnes d’ivoire et d’écailles de pangolin saisies. Une opération de communication pour tenter de masquer l’impuissance à endiguer ces trafics et un braconnage de plus en plus militarisé. Près de deux ans plus tard, le 31 août, un okapi a une fois encore été abattu. Le ministre de l’environnement, Claude Nyamugabo, a renouvelé son appel aux autorités judiciaires, les exhortant à « faire appliquer la rigueur de la loi aux auteurs, coauteurs, complices de ces actes ignobles de braconnage, d’okapi en particulier et d’autres espèces sauvages protégées en général ». 
Sauf que les criminels s’adaptent en permanence, changent de routes, de techniques d’exportation, profitent de la crise économique pour élargir leurs réseaux d’officiels corruptibles. « A Kinshasa, un trafiquant risque moins de dix ans de prison et une amende de 20 000 dollars maximum, déplore M. Cassinga. Il y a donc peu de risques et d’importants revenus. »Ses faibles moyens lui permettent de s’attaquer uniquement à des réseaux d’envergure limités. A ce jour, aucun trafiquant majeur n’a été condamné à Kinshasa.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/21/okapi-gorilles-girafes-kinshasa-est-un-paradis-pour-trafiquants-d-especes-menacees_6064051_3212.html <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/21/okapi-gorilles-girafes-kinshasa-est-un-paradis-pour-trafiquants-d-especes-menacees_6064051_3212.html>>
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11- Le gouvernement annonce un plan pour lutter contre l’abandon des animaux de compagnie, Le Monde avec AFP, 21/12/20, 17h38

L’abandon d’un animal pourrait désormais être passible d’une peine allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement, a annoncé lundi le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie. 
« Je souhaite que nous puissions renforcer les sanctions en cas d’abandon d’animaux », a déclaré le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie, lors d’une conférence de presse en ligne lundi 21 décembre. L’acte pourrait désormais être passible d’une peine allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement « dès lors que ces actes de maltraitance ont été identifiés et démontrés », a précisé M. Denormandie.
Le gouvernement a mis sur pied un plan pour lutter contre l’abandon des chiens et des chats, estimés à 100 000 par an, voire plus. Il s’agit de « sensibiliser, accompagner et sanctionner », a expliqué Julien Denormandie.
> Lire aussi  « Face aux enjeux moraux et juridiques découlant des exportations d’animaux vivants, nous soutenons un élevage de proximité respectueux »
Pour lutter contre les achats impulsifs, un « certificat de sensibilisation » devra être signé avant tout achat d’un animal, pour rappeler les obligations de soins, de vaccination et les coûts liés à la possession d’un animal. Un fascicule sera diffusé dans les écoles élémentaires pour sensibiliser les enfants, a poursuivi le ministre.
Concernant les points de vente ou d’adoption d’animaux, le gouvernement n’a pas suivi la proposition du député La République en marche (LRM) Loïc Dombreval de réserver cette vente aux éleveurs professionnels, amateurs agréés et aux refuges. « Quand vous allez dans une animalerie, vous avez un projet », a fait valoir Julien Denormandie.
Un observatoire de la protection animale
Une charte d’encadrement a été conclue avec la plate-forme Leboncoin pour réguler les ventes sur Internet. Les annonces concernant les chiens et chats précisent le numéro d’identification de l’animal, son âge, sa race, s’il est vacciné… D’autres plates-formes, comme Facebook, où les annonces sont aussi nombreuses, ne sont pas concernées.
Un observatoire national de la protection animale sera créé pour mieux évaluer la situation. Le gouvernement souhaite également aider les personnes défavorisées à soigner leurs animaux en consacrant 4 millions d’euros pour la médecine vétérinaire solidaire.
Un décret rendra le défaut d’identification des chats sanctionnable, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Le défaut d’identification passera d’une contravention de 4e classe à une contravention de 5e classe, plus sévère. Les gardes champêtres et les policiers municipaux pourraient être habilités à faire des contrôles, a encore souligné le ministre.
> Lire aussi  La condition animale, sujet légitime de débat public
« Ce qui est annoncé aujourd’hui est un pas immense, c’est inédit », a déclaré Loïc Dombreval à l’Agence France-Presse. Mais pour le député LRM, alors qu’une proposition de loi sur le bien-être animal sera discutée à partir du 26 janvier, « il faut aller plus loin ». Il souhaite par exemple que le numéro d’identification des chats et chiens affichés sur les annonces sur Leboncoin soit croisé avec le fichier national des chiens et des chats pour éviter les fraudes.
Concernant l’interdiction de vente en animalerie, pendant les foires et sur Internet, rejetée par le gouvernement, « il y aura des amendements au projet de loi », précise-t-il. La Fondation Brigitte Bardot défend également la fin des ventes d’animaux en ligne et juge, dans un communiqué, que la charte présentée lundi est « une mascarade commerciale ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/21/le-gouvernement-annonce-un-plan-pour-lutter-contre-l-abandon-des-animaux-de-compagnie_6064134_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/21/le-gouvernement-annonce-un-plan-pour-lutter-contre-l-abandon-des-animaux-de-compagnie_6064134_3244.html>>
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En images
12- Nicolas Hulot entouré de requins : cette grosse frayeur lors d'un Ushuaïa !, France Bleu, 13/12/20, 20:02 
Christophe Hulin & Bixente Lizarazu

Avant de lancer sa fondation consacrée à l'environnement et d'entrer en politique, Nicolas Hulot a animé l'émission Ushuaïa pendant presque dix ans sur TF1. Il raconte un moment fort d'un tournage, lorsque son équipe et lui se retrouvent piégés en mer entourés de requins affamés.
La scène est digne d'un thriller en pleine mer ! Une poignée d'hommes-grenouilles à la surface de l'eau, distinguant difficilement les mouvements des prédateurs marins sous leurs palmes... C'est Nicolas Hulot, alors animateur de l'émission TV Ushuaïa, le magazine de l'extrême, qui raconte cette histoire au micro de Bixente Lizarazu dans Planète Liza.  
> Récit à écouter à :
<https://www.francebleu.fr/infos/medias-people/nicolas-hulot-entoure-de-requins-cette-grosse-frayeur-lors-d-un-ushuaia-1607703908 <https://www.francebleu.fr/infos/medias-people/nicolas-hulot-entoure-de-requins-cette-grosse-frayeur-lors-d-un-ushuaia-1607703908>>
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13- Reprtage vidéo. Lorsque la compensation écologique est le seul recours, Actu-environnement, 16/12/20
Baptiste Clarke 

De nombreux chantiers causent des impacts parfois très importants sur le milieu naturel. Ces impacts doivent alors être « compensés » avec des mesures environnementales adaptées. Reportage à Tarascon.
Avec la loi de reconquête de la biodiversité de 2016, les législateurs entendent réduire autant que possible les impacts environnementaux des divers projets d'aménagement. Cette loi impose la séquence suivante : « Éviter, réduire, compenser » (ERC) la destruction de biodiversité.
Avant la phase des travaux, des études d'impacts sont réalisées notamment pour répertorier toutes les espèces de la faune et de la flore, les continuités écologiques, les zones humides…
Dans le meilleur des cas, le projet d'aménagement peut être modifié pour éviter ou réduire les impacts majeurs détectés. Mais parfois, c'est impossible, comme la digue entre Arles et Tarascon, longue de 10 km où il a fallu raser un corridor écologique. Voir le reportage vidéo.
Rappelons-le, un corridor écologique a un rôle primordial pour le déplacement des espèces et donc leur survie. Néanmoins, ce projet de digue est lui aussi primordial pour la protection de la population contre les crues du Rhône qui ont par le passé été catastrophiques.
>> Suite à lire et reportage vidéo à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/compensation-ecologique-seul-recours-36727.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/compensation-ecologique-seul-recours-36727.php4>>
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Une annonce
14- Lancement des appels à projets 2021, Fondation Ensemble, 17/12/20

La Fondation Ensemble a le plaisir de vous informer de l'ouverture de nos appels à projets 2021 avec d’une part,
• les Fonds programmes
- Projets d'Agriculture Durable, Pêche Durable, Préservation de la Biodiversité (terrestre et marine), Technologies Durables. Une importante nouveauté cette année est l’accent mis sur des projets de réensauvagement* dans le cadre des projets de Préservation de la Biodiversité.
• et d’autre part, les Fonds petits projets "Espèces Animales en Danger" valables pour tous les pays.
>> Suite à lire à :
<http://xxhj6.mjt.lu/nl2/xxhj6/5q752.html?m=AMsAAI1ekokAAchC_OgAAAEz85YAAAAAcKoAAEo4AA0K3ABf25gwgWltay1ESbiwI39-QPeCVQANA1Y&b=fe0bd541&e=3362519f&x=SyvSJY3CVsGr451zyKC1bPaAdYOdHNjUHoO7PBt7huk <http://xxhj6.mjt.lu/nl2/xxhj6/5q752.html?m=AMsAAI1ekokAAchC_OgAAAEz85YAAAAAcKoAAEo4AA0K3ABf25gwgWltay1ESbiwI39-QPeCVQANA1Y&b=fe0bd541&e=3362519f&x=SyvSJY3CVsGr451zyKC1bPaAdYOdHNjUHoO7PBt7huk>>
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Une offre d’emploi
15- VSC “Appui aux gestionnaires sur les zones humides”, UICN, au plus tard le 17 janvier 2021

Lieu du poste : Guadeloupe, Basse Terre
Statut : VSC de 24 mois à pourvoir début février 2021
Pour candidater : CV + lettre de motivation soit en ligne, soit par courrier
Date limite : 17 janvier 2021
> En savoir plus :
<https://uicn.fr/offres-demploi-et-de-stage/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=Lettre_dactualits_du_Comit_franais_de_lUICN__Dcembre_2020&utm_medium=email <https://uicn.fr/offres-demploi-et-de-stage/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=Lettre_dactualits_du_Comit_franais_de_lUICN__Dcembre_2020&utm_medium=email>>
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• CONCERNANT L’EAU, LA SANTÉ, LES POLLUTIONS & LES DÉCHETS
16- Portrait. Marion Chaygneau-Dupuy, la bouddhiste qui nettoie l’Everest, Le Monde, 16/12/20, 06h01
Blanche de Richemont

Après avoir passé plusieurs années dans un monastère bouddhiste à Darjeeling, Marion Chaygneau-Dupuy s’est donné pour mission de débarrasser l’Everest des tonnes de détritus laissés par les alpinistes. 
Son sourire éclatant vient des sommets de l’Himalaya et de plusieurs années de silence à l’écart du monde. A 16 ans, après un voyage dans les bidonvilles de Calcutta aux côtés d’un médecin des rues, Marion Chaygneaud-Dupuy comprend qu’elle doit se mettre au service de la vie sous toutes ses formes. Elle décide alors de faire vœu de chasteté, se rase la tête et commence des retraites bouddhistes en Dordogne, non loin de la maison où elle vit avec ses parents.
> Lire aussi  Le yogi des sommets
Réalisant qu’elle ne pourra avancer seule sur le chemin spirituel qui l’attire, la jeune femme souhaite trouver un maître. Les livres de méditation du grand maître tibétain Bokar Rinpoché, enseignant de renom proche du Karmapa – la personnalité la plus importante du bouddhisme après le dalaï-lama –, l’interpellent. Au printemps 1999, du haut de ses 18 ans, elle se présente donc à Mirik, dans le monastère que le maître a fondé près de Darjeeling pour lui demander de la prendre comme disciple.
« You want too much »
Mais alors que la Française lui expose ses questions, l’enseignant bouddhiste répond par cette phrase qui va l’accompagner longtemps : « You want too much »(« Tu en veux trop »). Il l’accepte néanmoins à ses côtés et lui apprend pendant quatre ans à ne plus vouloir, à abandonner le contrôle pour laisser être. Elle réside tout près du monastère, ne pouvant vivre avec les moines, mais partage tous ses repas avec eux. On l’appelle désormais Dolma, la « Tara verte », autrement dit « la compassion en action ». Ce nouveau nom guidera désormais sa vie.
Si ces années de monastère sont austères pour une jeune Occidentale, elle vit la relation à la discipline et au renoncement comme un moyen de s’éveiller encore et encore. La novice pratique le jeûne de la parole sur des périodes d’une à plusieurs semaines ; le silence est devenu sa source, son refuge et sa grande initiation. Pourtant, après quasiment quatre ans de méditation, elle fait sa « crise d’adolescence spirituelle » et quitte précipitamment le monastère sans mot dire à son maître.
Marion Chaygneaud-Dupuy part alors vivre au Tibet, pays avec lequel elle se sent profondément liée, et entame des études de philosophie et de littérature tibétaine à Lhassa. Elle s’occupe également des nomades et, pour gagner sa vie, devient guide de haute montagne dans l’école des guides de Lhassa. Avant de tourner son attention vers l’Everest, qui subit une surfréquentation. Elle grimpera à plusieurs reprises à son sommet et découvrira, ébahie, que le Toit du monde est couvert de déchets – les alpinistes épuisés qui grimpent, de plus en plus nombreux, la fameuse montagne, se préoccupent plus de leur survie que de nettoyer les traces de leur passage.
Huit tonnes de déchets en quatre ans
La Française décide alors d’aider un projet tibétain de nettoyage de l’Everest sur sa face Nord, Clean Everest, qui compte une équipe permanente de cinquante guides locaux, assistée de cent cinquante bénévoles étrangers qui désirent faire un effort physique pendant les semaines d’acclimatation dans les camps de base. A 6 500 mètres, là où l’air se raréfie, ils ont ramassé plus de huit tonnes de déchets en quatre ans.
Alors qu’elle reçoit le prix Terre de femme de la fondation Yves Rocher en 2019 pour le projet Clean Everest, Marion affirme qu’elle aime les détritus qu’elle ramasse. Un paradoxe ? Non, dit-elle, car ils font écho à ses propres démons intérieurs. « Les déchets, ce sont mes jugements. Je ne dis pas que c’est mauvais, car si je disais que c’est mauvais, je perdrais mon amour envers mes déchets intérieurs. C’est juste de la matière brute que je transforme en lumière. » « Seul l’amour qu’on met dans nos gestes nous purifie et purifie la Terre », conclut la Tibétaine d’adoption.
Pour en savoir plus :
> Respire, tu es vivante. De Lhassa à l’Everest, une aventure écologique et spirituelle, par Marion Chaygneaud-Dupuy (Massot Editions, 2020, 20,90 €)
<https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2020/12/16/marion-chaygneaud-dupuy-la-bouddhiste-qui-nettoie-l-everest_6063574_6038514.html>
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17- La pollution peut tuer – comment connaître sa propre exposition ?, The Conversation, maj le 16/12/20 à 17:51
Par Laurence Eymard, Directrice de recherche CNRS émérite, chercheuse dans le domaine du climat, Sorbonne Université, Laure Turcati, Ingénieure de recherche en sciences participatives, Sorbonne Université & Sébastien Payan, Professeur, Sorbonne Université

La justice britannique a reconnu pour la première fois le rôle de la pollution dans le décès d’un enfant ce mercredi 16 décembre 2020. En France, plusieurs métropoles dépassent régulièrement les seuils réglementaires et l’État français a été condamné à plusieurs reprises pour « action insuffisante » par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE). 
L’OMS indique que 7 millions de morts sont dus à la pollution atmosphérique chaque année dans le monde, principalement via des pathologies respiratoires et cardiovasculaires. L’air que nous respirons est-il toxique ? La réponse est oui.
Les citadins sont les plus exposés à ce risque de surmortalité, lié aux concentrations élevées que les polluants gazeux et particulaires peuvent atteindre. Les populations urbaines subissent, en effet, non seulement les pollutions issues de sources d’émission locales (transports urbains et chauffage principalement), mais aussi les pollutions diffuses transportées par les courants aériens sur de longues distances (émissions industrielles, pesticides, pollens, aérosols divers).
Portant, estimer son exposition individuelle à la pollution de l’air urbaine représente encore un véritable défi, notamment en raison de limites techniques. Mais depuis quelque temps, de nouvelles démarches centrées sur l’humain viennent renouveler la façon d’aborder le problème.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/la-pollution-peut-tuer-comment-connaitre-sa-propre-exposition-151397 <https://theconversation.com/la-pollution-peut-tuer-comment-connaitre-sa-propre-exposition-151397>>
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18- Pour la première fois, la pollution de l'air mise en cause dans un décès au Royaume-Uni, AFP, 16/12/20, 18:00
Pauline Froissart

C'est la première fois que la justice britannique reconnaît le rôle de la pollution de l'air dans un décès: elle a estimé mercredi qu'elle avait "contribué" à la mort d'une fillette de neuf ans à Londres.
La famille d'Ella Adoo-Kissi-Debrah, décédée le 15 février 2013 d'une grave crise d'asthme, espère que cette décision très attendue convaincra les autorités d'agir. 
"La pollution de l'air a constitué une contribution matérielle dans la mort d'Ella", a déclaré le "coroner" adjoint de l'arrondissement londonien de Southwark, Philip Barlow, l'agent de justice chargé de mener les deux semaines d'audiences consacrées à cette affaire.
La petite fille vivait à Lewisham, à moins de 30 mètres du South circular, une voie très empruntée du sud londonien. 
"Au cours de sa maladie entre 2010 et 2013, elle a été exposée à des niveaux de dioxyde d'azote et de particules dépassant les directives de l'Organisation mondiale de la santé", a souligné M. Barlow. Sa mère Rosamund Adoo-Kissi-Debrah "n'a pas été informée des risques pour la santé" et n'a donc pas pris de mesures qui "auraient pu empêcher son décès", comme un déménagement.
Lors d'une conférence de presse mercredi, cette dernière s'est félicité d'avoir obtenu "justice" pour Ella, tout en soulignant qu'elle se battait aussi pour "les autres enfants".
Cette enseignante espère le vote d'une nouvelle loi destinée à améliorer la qualité de l'air au Royaume-Uni.
Rappelant que selon l'OMS, la pollution tue sept millions de personnes par an dans le monde, elle a regretté que le sujet ne soit "pas traité en tant qu'urgence sanitaire comme cela devrait l'être".
- "Lien frappant" -
Ella était une fillette sportive et musicienne qui rêvait de devenir pilote d'avion. Son état de santé s'était dégradé les années précédant sa mort, provoquant des hospitalisations à répétitions.
En 2014, un an après son décès, la justice a déterminé qu'elle était morte d'une insuffisance respiratoire aiguë causée par un asthme sévère, et non à cause de la pollution.
Mais ces conclusions ont été annulées en 2019 et la tenue d'une nouvelle série d'audiences a été ordonnée en raison de nouveaux éléments scientifiques, et notamment le rapport d'un spécialiste britannique de la pollution de l'air, Stephen Holgate, en 2018.
Ce dernier avait noté un "lien frappant" entre les hospitalisations en urgence d'Ella et les pics enregistrés de dioxyde d'azote (NO2) et de particules en suspension, les polluants les plus nocifs, à proximité de son domicile.
Dans son jugement, Philip Barlow a établi les causes de la mort comme étant en premier une insuffisance respiratoire aiguë, en deuxième l'asthme dont souffrait la fillette et en troisième l'exposition à la pollution, qui a à la fois déclenché et aggravé sa maladie.
- Eviter d'autres morts -
Pendant les audiences, la défense de la famille de la fillette a accusé les autorités du quartier de Lewisham d'avoir tardé à prendre des mesures contre la pollution dont les niveaux grimpaient. 
Un représentant de ce conseil avait reconnu une lenteur à agir.
Pour l'avocate de la famille d'Ella, Jocelyn Cockburn, cette affaire a révélé l'"énorme échec" des autorités à considérer les effets de la pollution sur la vie des gens.
"Ce jugement doit conduire à des actes, et il faut une action gouvernementale concertée pour s'assurer que des vies soient sauvées de la pollution de l'air", a-t-elle ajouté.
Entre 28.000 et 36.000 décès survenant au Royaume-Uni chaque année sont estimés être liés à la pollution de l'air.
Le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, a qualifié d'"historique" la décision de justice. Accusant son prédécesseur, Boris Johnson, et le gouvernement d'avoir agi "trop lentement dans le passé", il les a poussés à "tirer les leçons" et faire "beaucoup plus" pour améliorer la qualité de l'air.
Dans la capitale britannique, une "zone à ultra basse émission" (ULEZ) contraint depuis l'an dernier les conducteurs des véhicules les plus polluants à s'acquitter d'une taxe quotidienne à son entrée.
Philip Barlow doit publier un rapport le mois prochain pour éviter d'autres décès liés à la pollution, et le gouvernement devrait y contribuer.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pour-la-premiere-fois-la-pollution-de-l-air-mise-en-cause-dans-un-deces-au-royaume-uni_150053>
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19- La santé environnementale doit devenir « une priorité du XXIe siècle », alerte un rapport parlementaire, Le Monde, 16/12/20, 19h13 
Stéphane Mandard

Un rapport parlementaire adopté mercredi exhorte à s’attaquer aux causes environnementales de maladies comme l’obésité ou les cancers pédiatriques. 
La santé environnementale, comprendre les impacts qu’ont les humains sur l’environnement et, en effet boomerang, leurs conséquences sur la santé humaine, doit être « une priorité du XXIe siècle ». Tel est le message principal du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’évaluation des politiques publiques de santé environnementale adopté mercredi 16 décembre par les députés.
Il prend une résonance particulière en pleine crise du coronavirus. « Qui n’a pas perdu un proche atteint par le Covid-19, une maladie qui fait son lit des comorbidités d’origine environnementale ? Cancers, obésité, diabète ont constitué des terreaux favorables à la létalité du virus, écrit la rapporteuse, Sandrine Josso. Et nous savons d’ores et déjà que ces maladies sont dues, au moins en partie, à des facteurs environnementaux d’origine humaine, comme l’usage des pesticides ou l’ingestion de perturbateurs endocriniens. »
A l’initiative de cette commission d’enquête, la députée (MoDem) de Loire-Atlantique a été confrontée à ces maladies dont les réponses des pouvoirs publics nourrissent des « inquiétudes » et une « défiance » croissante parmi la population. A titre personnel car l’un de ses enfants a eu un cancer, et parce qu’une commune de sa circonscription, Sainte-Pazanne, fait face à de nombreux cas de cancers pédiatriques.
L’enjeu est considérable. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 15 % de la mortalité française serait liée à des causes environnementales au sens large : pollution de l’air, qualité de l’alimentation, mode de vie, etc.
« Indicateurs imprécis »
Depuis 2004, la France dispose d’un plan national santé environnement (PNSE). Il est censé programmer un ensemble d’actions visant à prévenir et à réduire les risques sanitaires liés aux dégradations de l’environnement sous toutes leurs formes : pollutions de l’air, de l’eau ou des sols, exposition aux produits chimiques dangereux, aux champs électromagnétiques ou au bruit.
Le quatrième PNSE, qui doit couvrir la période 2020-2024, était en consultation publique jusqu’au 9 décembre. Sera-t-il plus efficace que les précédents ? La rapporteuse en doute : « Il n’y a ni chiffre ni contenu. » Le PNSE 3 – qui comportait 110 mesures contre 19 « actions » pour celui-là – n’avait fait l’objet d’aucun suivi ou presque. Avec, au bout du compte, aucun impact sanitaire positif mesurable. Le rapport pointe ainsi des « indicateurs imprécis » qui rendent une « véritable évaluation difficile » ou encore « un pilotage éclaté qui nuit à l’intelligibilité et à la crédibilité des actions ».
> Lire aussi  « Il n’y a ni contenu ni chiffre. C’est vide » : le projet de plan national santé environnement du gouvernement fortement critiqué
Au-delà du PNSE, le rapport appelle à « une réorientation de nos politiques ». Selon la commission d’enquête, présidée par Elisabeth Toutut-Picard (Haute-Garonne, LRM), cette réorientation doit passer d’abord par un changement de paradigme : « Développer la recherche préventive, qui ne représente à ce jour qu’une faible fraction de l’effort consenti en faveur de la recherche curative. » 
> Lire aussi  Dominique Méda : « Il est nécessaire d’investir massivement dans la prévention, parent pauvre de la politique de santé »
Parmi la vingtaine de propositions retenues par les membres de la commission, figure ainsi en première place la nécessité de développer des programmes de recherche intégrant des approches méthodologiques relevant des sciences humaines et sociales, centrés sur les effets combinés (les fameux « effets cocktail ») et les effets dus aux expositions multiples à faible dose. Cette proposition fait écho aux affaires médiatiques comme celle des « bébés sans bras » ou aux attentes de parents qui, un peu partout en France, de l’ancien site minier de Salsigne à la zone portuaire de Fos-sur-Mer en passant par la vallée polluée de l’Arve, ont décidé de prendre les choses en mains (en organisant par exemple eux-mêmes le dépistage de polluants chez leurs enfants par le recours à des laboratoires indépendants) face à l’« inertie » de l’Etat.
Prévenir l’obésité
Dans le même registre, le rapport préconise de renforcer l’effort de recherche prévu dans la loi de programmation de la recherche afin d’établir les causes environnementales à travers l’étude de « l’exposome », c’est-à-dire l’ensemble des expositions à des facteurs environnementaux, et de prendre davantage en compte les effets combinés et les multi-expositions dans l’évaluation des risques sanitaires. Cette tâche incombe aujourd’hui essentiellement à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dont la position a été mise à mal dans plusieurs dossiers liés aux pesticides.
> Lire aussi  En Europe, trois citadins sur quatre respirent un air dangereux pour la santé
La commission d’enquête recommande par ailleurs de « placer les cancers pédiatriques au cœur de la prochaine stratégie décennale de lutte contre le cancer ». En France, un cancer est diagnostiqué chez un enfant ou un adolescent toutes les quatre heures, selon les chiffres de l’Institut national du cancer, soit 2 200 mineurs en moyenne par an. « La plupart survivent, mais certains en meurent. Les parents, eux, sont démunis face à ces drames », commente la présidente de la commission, Mme Toutut-Picard.
Le rapport insiste en outre sur une maladie en pleine explosion chez les jeunes : l’obésité. La commission propose de transformer l’actuelle « feuille de route » obésité en « une stratégie nationale de prévention de l’obésité », incluant le traitement de ses facteurs environnementaux, ou encore de créer un diplôme de « médecin obésitologue ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/16/la-sante-environnementale-doit-devenir-une-priorite-du-xxie-siecle_6063603_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/16/la-sante-environnementale-doit-devenir-une-priorite-du-xxie-siecle_6063603_3244.html>>
En savoir plus :
> Projet de rapport sur l’évaluation des politiques publiques de santé environnementale <https://wecf-france.org/wp-content/uploads/2020/12/RAPPORT-CESE.pdf>, version du 14/12/20 à 16:19
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20- Plus de 1 million d’obstacles sur les rivières d’Europe, Le Monde, maj le 17/12/20 à 06h19 
Martine Valo

Les cours d’eau européens sont fragmentés par une multitude de barrages, seuils, écluses, une cause majeure et sous-estimée de perte de la biodiversité. 
Les rivières d’Europe ne s’écoulent pas librement. L’eau est freinée dans sa course non seulement par quelques grands barrages, mais surtout par une myriade d’obstacles en tous genres : seuils, gués, déversoirs, écluses, canalisations de dérivation… Le Vieux Continent est sans doute celui qui a le plus fragmenté ses rivières au fil de son histoire pour alimenter des moulins, forges, scieries, au point de transformer progressivement la majorité d’entre elles en tronçons d’eaux stagnantes. Pour la faune et la flore, pour le sable et le gravier qui vont regarnir les plages sur le littoral, cela change tout. Seul un tiers des rivières de l’Union européenne répond actuellement aux critères d’un bon état écologique défini dans la directive-cadre sur l’eau.
Une équipe de chercheurs majoritairement européens a décidé d’inventorier tous les écueils artificiels qui contrarient les flux des « rivières cassées », selon leur expression, à l’échelle du continent (y compris en Scandinavie, dans les pays baltes, etc.). Ils ont recensé au moins 1,2 million d’ouvrages difficiles à repérer, mal cartographiés, souvent à l’abandon, sur un réseau fluvial de 1,65 million de kilomètres – soit une moyenne de 0,74 ouvrage par kilomètre. Encore s’agit-il d’une estimation prudente qui n’englobe pas les petits cours d’eau. Les 36 Etats sont loin d’avoir une vision juste de la situation qu’ils sous-estiment en moyenne de 36 % à 48 %.
Pour parvenir à cet atlas inédit – le plus complet à cette échelle même s’il pourra être complété –, quatre ans de travail ont été nécessaires au sein du programme Amber (Adaptive management of barriers in Europe ; « gestion adaptative des obstacles en Europe »), avec des financements de la Commission européenne. Une première étude tirée de cette base de données a été publiée mercredi 16 décembre dans la revue Nature ; elle est signée par vingt chercheurs avec pour principale autrice Barbara Belletti, spécialiste en géomorphologie au CNRS et à l’université de Lyon.
Déclin vertigineux des poissons migrateurs
Cette collaboration d’universitaires a pour but de recenser et mieux cerner la typologie des obstacles qui freinent les courants en surface, afin de contribuer à rétablir leur continuité. « Une rivière vivante est une rivière dont l’eau coule,martèle Carlos Garcia de Leaniz, de l’université Swansea au Royaume-Uni, coordinateur du programme Amber et cosignataire de l’étude. Connaître le nombre des obstacles qui les barrent est indispensable. Certains d’entre eux ont un impact énorme sur tout le bassin-versant. La bonne nouvelle de notre étude, c’est que la plupart [des obstacles] atteignent moins de 2 mètres de haut [dans 68 % des cas tandis que 91 % mesurent moins de 5 mètres] et qu’ils sont à l’abandon. On peut donc envisager de les enlever ! »
La stratégie européenne en faveur de la biodiversité décidée en 2020 demande en effet aux Etats membres d’atteindre un écoulement naturel d’au moins 25 000 kilomètres de cours d’eau d’ici à 2030. Car les écosystèmes aquatiques sont parmi les plus variés mais aussi les plus menacés. Le déclin des poissons migrateurs dans le monde est vertigineux : il dépasse 90 % en un demi-siècle pour certaines espèces. Et la fragmentation des rivières en est une des causes majeures. Les poissons – pas seulement les migrateurs – sont impactés tout au long de leur cycle de vie. Ils sont entravés dans leurs déplacements vers leurs frayères, leurs zones d’alimentation, leurs abris qui dépendent aussi des sédiments transportés par les ondes. Ils pâtissent des changements de morphologie des rivières, des lâchers de barrages, de changements brusques de température et de taux d’oxygène. Les retenues d’eau modifient les communautés de macro-invertébrés et augmentent l’abondance du plancton, ce qui favorise la colonisation de certaines espèces planctonivores, réduisant la diversité de la faune.
> Lire aussi  La Commission européenne dévoile des feuilles de route ambitieuses pour la biodiversité et l’alimentation
« Il y avait 1 million de saumons dans le Rhin au XIXe siècle, depuis les grands travaux d’aménagement il n’en reste plus un seul, indique Martin Arnould, président du Fonds pour la conservation des rivières sauvages. On nous objecte souvent que d’autres éléments entrent en ligne de compte : les pesticides, l’urbanisation, le changement climatique, des siècles d’extraction de granulats… Evidemment, mais cela n’empêche pas que, dans une rivière, l’eau a besoin de circuler. On reste perplexe devant la capacité de celles-ci à créer du vivant et à répondre à un rythme extraordinairement rapide dès qu’on enlève un ouvrage. » Il cite en exemple le retour des aloses et des esturgeons dans la Kennebec après l’effacement du barrage d’Edwards en 1999 dans le Maine aux Etats-Unis, ainsi que les premiers effets de la démolition, en 2019, dans le sud de la Manche de l’ouvrage de Vezins – 278 mètres de large, 35 mètres de haut –, et bientôt de celui de La Roche-Qui-Boit sur la Sélune. La France fait d’ailleurs plutôt figure de bon élève : le barrage de Poutès (Haute-Loire) sur l’Allier, qui va être réaménagé et passer de 17 mètres à 7 mètres de haut, est souvent cité comme une référence.
147 rivières étudiées
Selon Carlos Garcia de Leaniz, la restauration des cours d’eau a jusqu’à présent souffert à la fois du manque de données et d’idées fausses. Ainsi le débat sur le retour de la continuité des rivières a tendance à se focaliser sur les grands barrages, alors que ces derniers représentent moins de 1 % du total des ouvrages en moyenne. « C’est la multitude d’obstacles divers qui a le plus d’effet, insiste le biologiste. Si un saumon de l’Atlantique ne peut pas sauter une barrière de plus de 4 mètres dans sa migration, peu importe que celle-ci mesure 5 mètres ou 10 mètres ! Sur les trois facteurs qui entrent en compte : le nombre, la localisation et la hauteur des obstacles, celle-ci est la moins déterminante. »
D’ailleurs, souligne-t-il, prendre systématiquement le saumon pour référence n’est pas juste. « Il incarne certes une espèce iconique mais pas la plus représentative. Et tous les autres poissons qui n’ont pas sa formidable puissance de nage alors ? Et les invertébrés ? »
Le grand défi d’Amber a été de rassembler et d’harmoniser les informations contenues dans 120 bases de données qui diffèrent grandement en qualité et en couverture spatiale, le tout reflétant de sérieuses différences culturelles d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre, rapportent les auteurs de l’étude. Certaines différences sont surtout motivées par le potentiel de développement hydroélectrique ; d’autres par les capacités de prélèvements de la ressource hydrique ; ou encore par la préservation de la biodiversité. Pour les ajuster, il a fallu exclure 106 400 duplicatas et nourrir les modèles informatiques d’Amber d’échantillonnages en arpentant les berges.
Au total, 2 715 kilomètres de 147 rivières ont fait l’objet d’une étude standardisée de terrain dans 26 pays. Le public a rapporté une partie des observations lors d’une campagne de science participative par le biais d’une application dédiée, le reste étant fourni par des professionnels. Résultat : la fragmentation de ces 147 cours d’eau s’est révélée supérieure de 61 % aux estimations antérieures.
+ Carte : Estimation de la densité d’obstacles (barrages, seuils, écluses…) à l’écoulement des cours d’eau <https://img.lemde.fr/2020/12/16/0/0/1050/1812/1328/0/45/0/aacb137_238407083-densite-barrages-europe-web.png>
La sous-évaluation est généralement massive : les Balkans ne recensent pas 76 % à 98 % du total de leurs déversoirs, seuils, barrages de toutes tailles, vannes, conduites, gués… L’Estonie en ignore 91 %, la Grèce 97 %. L’Italie, par exemple, compte officiellement 32 000 ouvrages quand l’étude de Nature en trouve 65 700. A l’inverse, les Pays-Bas – dont les cours d’eau sont les plus fréquemment interrompus avec une densité moyenne de 19 barrières au kilomètre – connaissent avec une grande précision l’état de leur réseau fluvial. La France fait elle aussi figure d’exception avec son inventaire national d’une qualité exceptionnelle.
Dans l’ensemble, « il faut changer de paradigme, small is not beautiful », écrivent les scientifiques : prendre conscience de la réalité des « rivières cassées » et du déclin vertigineux du vivant dans les écosystèmes aquatiques. Or, il existe encore nombre de projets de microcentrales électriques sur les cours d’eau préservés des Balkans et même dans les régions montagneuses de l’ouest de l’Europe.
> Lire aussi  Comment nos médicaments polluent les rivières et affectent la biodiversité
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/16/plus-d-un-million-d-obstacles-sur-les-rivieres-d-europe_6063640_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/16/plus-d-un-million-d-obstacles-sur-les-rivieres-d-europe_6063640_3244.html>>
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21- Le chiffre du jour : 36%, Actu-environnement, 17/12/20

C’est le taux d’articles traités avec des produits biocides dont l’étiquetage est non conforme au règlement européen relatif à ces produits chimiques, selon l’Echa. Pour 42 % des articles et 23 % des mélanges chimiques, des informations de base manquaient, telles que le nom de la substance active biocide utilisée. Ces chiffres sont le résultat des inspections menées en 2019 auprès de 1 200 entreprises et 1 800 articles traités, notamment des vêtements, des peintures, de la literie et des mélanges chimiques. 73 % des articles traités ont été fabriqués dans l’UE.
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/950.html <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/950.html>>
En savoir plus :
> One-third of products claimed to be treated with biocides have incorrect labelling <https://echa.europa.eu/fr/-/one-third-of-products-claimed-to-be-treated-with-biocides-have-incorrect-labelling>, European Chemical Agency (ECHA), 16/12/20
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22- Les incendies, possible risque infectieux, Le JDLE, 18/12/20, 18h36
Romain Loury

Les fumées issues des incendies forestiers pourraient, outre leurs effets respiratoires et cardiovasculaires, engendrer des maladies infectieuses, selon un article publié jeudi 17 décembre dans la revue Science. Elles sont en effet porteuses de nombreux micro-organismes issus du sol, dont des bactéries et des champignons, parfois présents en grande quantité.
Extrait : Que ce soit au Brésil, en Australie ou à l’ouest des Etats-Unis, la population humaine est de plus en plus exposée aux fumées d’incendies. Ce risque n’est pas près de s’atténuer : selon des travaux publiés en 2014, les...
>> Suite à lire sur abonnement à :
<https://www.journaldelenvironnement.net/article/les-incendies-possible-risque-infectieux,112693 <https://www.journaldelenvironnement.net/article/les-incendies-possible-risque-infectieux,112693>>
En savoir plus :
> Wildfire smoke, a potential infectious agent <https://science.sciencemag.org/content/370/6523/1408>, Science, 18/12/20
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23- Face à l’étendue des pollutions, il faut désempoisonner le monde, Reporterre, 18/12/20
Intérêt général

Le laboratoire d’idées Intérêt général publie ce mois-ci une série de trois notes approfondies sur le thème des pollutions. Ce texte est un résumé de ces trois épisodes disponibles en ligne qui proposent plus de cinquante propositions concrètes pour lutter contre les pollutions.
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Intérêt général est un laboratoire d’idées indépendant, composé de représentants des secteurs public, privé et universitaire, désireux de démontrer qu’une alternative est possible. En réponse à l’imposture libérale et va-t’en-guerre, ils s’engagent en faveur d’une action publique véritablement progressiste et innovante, au seul service de l’intérêt général.
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>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Face-a-l-etendue-des-pollutions-il-faut-desempoisonner-le-monde <https://reporterre.net/Face-a-l-etendue-des-pollutions-il-faut-desempoisonner-le-monde>>
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24- Enquête. Petites ficelles et grandes manœuvres de l’industrie du tabac pour réhabiliter la nicotine, Le Monde, 19/12/20, 06h17 
Stéphane Horel, Ties Keyzer ("The Investigative Desk"), Eva Schram ("The Investigative Desk") et Harry Karanikas ("The Investigative Desk")

Les cigarettiers exploitent d’hypothétiques vertus de la nicotine, notamment contre le Covid-19, pour promouvoir leurs nouveaux produits qu’ils prétendent à risque réduit. Premier volet d’une enquête collaborative du « Monde » et de « The Investigative Desk » (Amsterdam). 
C’est un essai clinique qui embarrasse. Lancé en novembre à Paris, « Nicovid Prev » doit évaluer la capacité d’une substance à prévenir une infection par le virus SARS-CoV-2. Or cette substance n’est pas anodine : il s’agit de la nicotine. Plus de 1 600 personnels soignants non-fumeurs seront ainsi mis sous patch nicotinique pendant plusieurs mois. « De nombreux arguments suggèrent que la nicotine serait responsable [d’un] effet protecteur en inhibant la pénétration et la propagation du virus dans les cellules », affirme le communiqué de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), promotrice de cet essai financé à hauteur de 1,8 million d’euros par le ministère des solidarités et de la santé.
La « découverte » remonte au printemps. Deux études sont mises en ligne coup sur coup par des médecins de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. La premièreannonce, le 19 avril, que seuls 5 % des patients atteints de Covid-19 sont fumeurs, tandis que la France compte 25,4 % de fumeurs quotidiens. Un chiffre qui « suggère fortement que les fumeurs quotidiens ont une probabilité beaucoup plus faible de développer une infection symptomatique ou grave par le SARS-Cov-2 par rapport à la population générale », écrit l’équipe de Zahir Amoura, chef du service de médecine interne 2, maladies auto-immunes et systémiques. La secondeétude, quant à elle, formule l’hypothèse d’un mécanisme biologique qui pourrait l’expliquer et « contribuer à sauver des vies » : une possible action de la nicotine sur les récepteurs d’entrée du virus, appelés récepteurs ACE2. « Les substituts nicotiniques pourraient fournir un traitement efficace pour des infections aiguës comme le Covid-19 », avancent les auteurs.
> Lire aussi  Coronavirus : la proportion de fumeurs parmi les personnes atteintes du Covid-19 est faible
Alors que la progression fulgurante de la pandémie conduit les gouvernements à confiner plus d’un tiers de l’humanité, les médias du monde entier se font l’écho des articles. En France, des inquiets se précipitent en pharmacie pour faire des stocks de patchs. Des « achats panique » qui contraignent la France, dès le 23 avril, à en limiter les ventes.
Dans la crainte de voir des décennies de lutte contre le tabac fragilisées par la rumeur d’un effet positif de la cigarette, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se fend d’une mise au point. Elle rappelle que « le tabagisme est responsable de 8 millions de morts chaque année, dues aux maladies cardiovasculaires et pulmonaires, aux cancers, au diabète et à l’hypertension », et certifie que « les preuves disponibles suggèrent que le tabagisme est associé à une augmentation de la gravité de la maladie et de la mortalité chez les patients Covid-19 hospitalisés ».
Stratégies retorses
La première étude sur la proportion de fumeurs parmi les patients atteints du Covid-19 hospitalisés, bientôt suivie d’autres, fait l’objet d’une volée de critiques. « Méthodologiquement, ça ne tient pas du tout la route », juge Ivan Berlin, praticien attaché au département de pharmacologie à la Pitié-Salpêtrière (Paris), qui l’a commentée en ligne. Joint par Le Monde, ce spécialiste de médecine interne, du tabagisme et du sevrage tabagique, souligne qu’aucun des articles n’a encore été publié dans une revue scientifique en bonne et due forme. Il s’agit en effet de versions préliminaires appelées preprints (« prépublications »), mises à disposition sur le site Qeios sans avoir été soumises à la relecture par les pairs. Ce processus, qui peut prendre plusieurs mois, renforce la validité des résultats publiés dans les revues savantes.
Ces études « ont fait la comparaison de gens hospitalisés pour le Covid-19 par rapport à la population générale interrogée en 2018 par téléphone. Est-ce comparable ? Non ! », analyse M. Berlin, qui déclare avoir perçu des honoraires des laboratoires Pfizer, fabricant du médicament de sevrage tabagique Champix (varénicline), et Novartis, qui commercialise des substituts nicotiniques. Zahir Amoura n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.
> Lire aussi  Le Covid-19 engendre une multiplication des publications scientifiques
« Les auteurs tendent à exagérer leurs résultats », commente en ligne la professeure de santé publique Anna Gilmore, ce qui « a sans doute contribué à la façon dont cette étude a été sortie de son contexte par la presse ». La chercheuse flaire là le filon prêt à être exploité par les stratégies retorses de l’industrie du tabac, qui sont sa spécialité et celle du Tobacco Control Research Group qu’elle dirige à l’université de Bath (Royaume-Uni). Il faut dire que « l’hypothèse que la nicotine protège contre le Covid-19, à ce jour, totalement spéculative », selon Ivan Berlin, car « non fondée sur les données expérimentales chez l’homme », a été émise dans un texte cosigné par un scientifique dont le nom a fait frémir le petit monde érudit des limiers de Big Tobacco.
Entretenir le doute sur les dangers du tabac
Célébrité de la neuroscience, professeur au Collège de France jusqu’à sa retraite, en 2006, Jean-Pierre Changeux a vu sa réputation quelque peu ternie en 2012 quand Le Monde révèle que ce spécialiste des récepteurs nicotiniques a bénéficié de financements du Council for Tobacco Research (CTR). Créée en 1953, cette organisation-écran des cigarettiers américains prétendait « aider et soutenir la recherche sur le tabagisme et la santé, et notamment sur le lien présumé entre le tabagisme et le cancer du poumon, et mettre à la disposition du public des informations factuelles à ce sujet ». Elle avait en réalité pour but de financer des recherches entretenant le doute sur les dangers du tabac et mettant l’accent sur des effets positifs de la nicotine. Entre 1995 et 1998, le neuroscientifique a ainsi reçu 220 000 dollars (180 000 euros au cours actuel) du CTR pour son laboratoire ; il collaborera ensuite avec RJ Reynolds et Philip Morris.
> Lire : "Comment le lobby du tabac a subventionné des laboratoires français"
Interrogé sur des liens plus contemporains avec l’industrie et ses organisations, Jean-Pierre Changeux répond volontiers à cette « question sensible qui a donné lieu, hélas, à des “fake news” [le] concernant ». Il n’a depuis reçu aucun financement lié de façon « directe ou indirecte avec l’industrie du tabac », écrit-il dans un courriel où il signale avoir consigné dans de récents articles sa position sur la nicotine – « une drogue responsable de la dépendance au tabac » – et le tabagisme – qui « reste un grave danger pour la santé. ». « Que puis-je faire de plus ? », demande le neurobiologiste.
Réalité scientifique ou pas, aucun élément de preuve ne permet d’affirmer quoi que ce soit : l’« hypothèse nicotine » n’est encore qu’une hypothèse. Mais des médias libertariens, qui comme le magazine américain Reason prônent la liberté individuelle contre toute forme de gouvernement, s’empressent de la propager. Sur le site Spiked, c’est Christopher Snowdon, de l’Institute of Economic Affairs, qui prend la plume – un think tank britannique qui reçoit des financements de l’industrie du tabac, d’après Tobacco Tactics, le site des chercheurs spécialisés de l’université de Bath. « Fumer des clopes, c’est sauver des vies », y claironne-t-il. Fantasmant sur l’idée de « Lucky Strike sur ordonnance », le propagandiste fustige les groupes de santé publique qui « ont affirmé que le tabagisme et le vapotage sont des facteurs de risque pour le Covid-19 », et à qui la confirmation de l’hypothèse « mettrait une claque ».
« Produits à risque réduit »
Cette mention de la cigarette et de la « vape » dans un même souffle n’a rien du hasard. Si, en 2009, les industriels du tabac ont raté les débuts de la cigarette électronique – méthode bien plus radicale qu’un patch pour recevoir un « shoot » de nicotine –, ils se sont rattrapés depuis. Au départ constitué d’une myriade de petits acteurs, le marché est désormais dominé par British American Tobacco (BAT) avec les déclinaisons de son e-cigarette Vype. Philip Morris est aussi présent via sa branche américaine, Altria, qui a acquis 35 % de JUUL Labs fin 2018. L’e-cigarette chauffe un liquide – du propylène glycol aromatisé, agrémenté, ou pas, de nicotine – qui délivre un aérosol inhalé par le vapoteur.
Plus récents dans la famille high-tech et promus par les fabricants comme des « produits à risque réduit » : les produits de tabac chauffé. La technologie du heat not burn (« chauffer sans brûler ») fait monter la température du tabac jusqu’à 350 °C, sans créer de combustion, qui se produit à 600 °C dans la cigarette. L’aérosol que délivrent ces dispositifs contient lui aussi des additifs comme des arômes, et de la nicotine, toujours. Philip Morris est leader avec son iQOS au design raffiné, suivi par BAT avec son vaporisateur appelé Glo et Japan Tobacco International avec son Ploom Tech. Chez Philip Morris International (PMI), numéro un mondial de la cigarette, les produits sans fumée représentent désormais près de 19 % du chiffre d’affaires (soit près de 5 milliards d’euros en 2019).
« C’est la combustion qui est responsable des niveaux élevés de produits chimiques nocifs détectés dans la fumée de cigarette », explique le site Philip Morris Science sous l’onglet « Concevoir un avenir sans fumée ». C’est pourquoi « nous développons un portefeuille de produits sans combustion et évaluons leur impact avec méthodes scientifiques rigoureuses ». La firme se prévaut ainsi de mettre à disposition de « fumeurs incapables d’arrêter la cigarette » des « produits à risque réduit » comme outils « complémentaire[s] aux stratégies de lutte antitabac existantes ». A ce jour, leur innocuité n’est pourtant pas démontrée. Et les cigarettiers, recyclant leur savoir-faire, ciblent aussi les jeunes.
« Organisation-écran »
« Le raisonnement est le suivant : si quelqu’un doit nous prendre notre business, c’est bien nous », écrivait dès 1992 un cadre de BAT dans une correspondancedécouverte par des chercheurs de l’université de Californie, à San Francisco, dans les archives secrètes des cigarettiers. Pour Emmanuelle Béguinot, directrice du Comité national de lutte contre le tabagisme (CNCT), qui suit à la trace les activités du secteur, « l’industrie du tabac, devenue un marché déclinant, s’efforce d’enrayer cette évolution avec de nouveaux produits du tabac et de la nicotine qu’elle présente comme moins dangereux. Elle vise ainsi à minimiser ce qu’est la nicotine et à normaliser la consommation de ses produits pour développer ses ventes et se racheter une image dégradée ».
Sans pour autant délaisser la vente des « combustibles » – qui représentent toujours la majeure partie de son chiffre d’affaires et continuent à tuer un fumeur sur deux – l’industrie a progressivement accaparé le credo de la « réduction des risques liés au tabac » (tobacco harm reduction, ou THR en anglais). Un principe venu de la lutte contre les toxicomanies que PMI et les autres ont transmué en argument de marketing pour leurs « alternatives moins nocives à la cigarette ».
De là à se présenter en héros de la santé publique, il n’y avait qu’un pas que seule cette industrie virtuose de la manipulation pouvait oser faire. Fin 2017, PMI lançait sa « Fondation pour un monde sans fumée » (Foundation for a Smoke-Free World). « Notre mission est l’éradication du tabagisme avant le passage d’une génération », prétend cette structure « indépendante »… mais exclusivement financée par le fabricant de Marlboro, qui s’est engagé à la financer sur douze ans pour un total de 1 milliard de dollars. Pour la chercheuse Anna Gilmore, « la fondation doit clairement être considérée comme une organisation-écran de PMI. Historiquement, les organisations-écrans à vocation scientifique comme celle-ci ont joué un rôle-clé en permettant à l’industrie du tabac de façonner la science dans son propre intérêt, avec des conséquences désastreuses ».
> Lire l’analyse du livre de Robert Proctor, Golden Holocaust : Les conspirateurs du tabac
La fondation, d’ailleurs, a mis le paquet sur l’« hypothèse nicotine ». En juin 2020, elle a lancé un appel à projets intitulé « Covid-19, tabagisme et recherche sur la nicotine ». Objectif : « mieux comprendre les associations entre le tabagisme et/ou la consommation de nicotine, et l’infection par le Covid-19 et ses conséquences ». Montant : 900 000 euros. La situation représente « à la fois une opportunité et un défi pour arrêter de fumer ou passer à des produits à base de nicotine à risque réduit », explique le document. Parmi les questions à explorer : l’« identification d’autres aspects de la consommation de produits contenant de la nicotine qui pourraient conférer une protection ou être nocifs ». Quant aux candidats, est-il précisé, « des recherches antérieures sur le tabac et/ou la nicotine sont appréciées mais pas obligatoires pour obtenir un financement ». La bibliographie, très succincte, ne cite pas les preprints des Français. Elle s’appuie pour moitié sur les travaux d’un cardiologue grec, Konstantinos Farsalinos.
Le lobbying pour la « vape »
Chercheur affilié aux universités de Patras et d’Attique occidentale (Grèce) et professeur associé à l’université du Roi-Abdulaziz (Arabie saoudite), M. Farsalinos avait en fait été le premier à remarquer « la prévalence exceptionnellement faible de fumeurs quotidiens » chez les patients hospitalisés atteints de Covid-19. Et aussi à faire le lien avec les récepteurs ACE2. Mais son preprint, également publié sur le site Qeios le 23 mars, soit un mois avant les Français, était passé inaperçu. Dans les premières des treize versions successives, il pousse cependant l’hypothèse bien plus loin. L’analyse préliminaire des données « pourrait suggérer un rôle protecteur » du tabagisme quotidien, écrit-il. Une supposition qui ne figure pas dans la version finale, où il avance que, faute de données sur l’e-cigarette, les potentiels effets protecteurs de la nicotine leur sont « applicables ».
Depuis, Konstantinos Farsalinos a signé près d’une dizaine de preprints et d’articles où il se fait le champion de l’« hypothèse nicotine ». Hypothèse qu’il défend aussi dans les cercles de l’industrie du tabac comme la conférence Global Tobacco and Nicotine Forum. En septembre 2020, il s’y exprimait dans un panelsur « le rôle de la nicotine dans la lutte contre le Covid-19 » aux côtés du directeur de la recherche scientifique de BAT, qui vend les Lucky Strike.
Né en 1975, M. Farsalinos a rencontré l’e-cigarette en 2011. Connu « comme l’un des plus éminents chercheurs dans le domaine », selon son propre blog, il comptabilise près d’une centaine d’articles scientifiques sur le sujet. Au sein de la communauté très mobilisée des vapoteurs, on l’appelle « Dr F. ». Mais il est aussi au cœur d’un petit réseau hyperactif de scientifiques et de consultants, partisans de la vape et militants de la « réduction des risques », dont les activités s’apparentent parfois à du lobbying.
En 2013 et 2014, par exemple. En plein débat sur la révision de la directive européenne sur les produits du tabac, M. Farsalinos et des collègues écrivent à quatre reprises à des eurodéputés et à la Commission pour leur demande de ne pas classer l’e-cigarette comme un produit médical et, donc, de les réglementer. En juillet 2013, c’est un lobbyiste à l’origine d’une « Coalition européenne pour la vape indépendante » (ECIV) qui envoie leur « lettre ouverte » aux députés.
« Suivez la piste de l’argent ! »
Au fil des années, ces missives qui interpellent les décideurs publics sont presque toutes rédigées avec la même présentation et la même police de caractères. Plusieurs renferment, dans les métadonnées des fichiers, l’identité d’un même propriétaire : Clive Bates. Fidèle cosignataire de Konstantinos Farsalinos, ancien militant antitabac au sein de l’organisation britannique Action on Smoking and Health (ASH), M. Bates exerce la profession de consultant depuis 2012. Ne cachant pas « mener campagne » sur la « réduction des risques », il nous a assuré dans un courriel n’avoir jamais perçu d’argent des « industriels du tabac, de la nicotine et du médicament » et « avoir un modèle économique qui couvre ses revenus et ses frais ».
En novembre 2015, MM. Farsalinos et Bates écrivent cette fois au New England Journal of Medecine (NEJM) pour exiger la rétractation d’un article que la grande revue médicale a publié. Seules les fautes graves telles que la fraude ou le plagiat peuvent conduire à la suppression définitive d’une étude du corpus des publications. Or ce n’est pas le cas ici, juge le NEJM. Maintes fois citée depuis, cette étude établit pour la première fois que les e-cigarettes dégagent de dix à quinze fois plus de formaldéhyde, un composé cancérogène, que les cigarettes.
L’épisode a laissé « émotionnellement ébranlé » David Peyton, l’un des auteurs, victime d’une campagne de harcèlement par courriel pendant plusieurs mois, de la part « de personnes qui gèrent des magasins de vape dans le monde entier ». « Un incident unique dans ma carrière », confie ce professeur de chimie de l’université d’Etat de Portland (Etats-Unis). Le NEJM refuse d’accéder à la demande de rétractation, mais la publie, accompagnée d’une lettre de soutien de « quarante universitaires et experts » fournie par MM. Farsalinos et Bates. « L’objectif implicite était la promotion de l’usage de l’e-cigarette, et les motivations sont financières pour les uns, altruistes pour les autres, estime David Peyton. Alors : suivez la piste de l’argent ! »
« Aucun conflit d’intérêts à signaler »
Parmi les signataires : des chercheurs, consultants et lobbyistes ouvertement liés aux fabricants d’e-cigarette et de cigarettes. Certains œuvrent pour le R Street Institute ou le National Center for Public Policy Research, des think tanks américains respectivement libertarien et climatosceptique. Un autre est conseiller scientifique pour PinneyAssociates, un cabinet de consultants qui avait à l’époque des accords exclusifs avec des filiales vapotage de Reynolds American, et qui travaille aujourd’hui pour JUUL Labs.
En 2014 et 2018, en amont des conférences des parties sur la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, c’est aux directeurs généraux successifs de l’OMS que MM. Farsalinos et Bates, avec des dizaines de cosignataires, écrivent pour les enjoindre d’« adopter la réduction des risques liés au tabac ». En 2019 et 2020, enfin, le nom de Konstantinos Farsalinos figure dans des lettres qui s’opposent à l’interdiction de la publicité pour les e-cigarettes et à celle des liquides aromatisés, adressées aux députés et au secrétaire d’Etat à la santé des Pays-Bas.
Au fil de déclarations d’intérêts inconsistantes, M. Farsalinos signale avoir perçu en 2014 une rémunération de l’association américaine des fabricants d’e-liquide (AEMSA) en échange de deux études et de sa présence comme expert lors de rendez-vous avec des régulateurs américains. Il a aussi déclaré avoir réalisé des études via des financements de Flavour Art et Nobacco, le leader du marché de l’e-cigarette en Grèce, et de la Tennessee Smoke Free Association. « Je n’ai aucun conflit d’intérêts à signaler depuis trois ans (et bien plus encore), nous a cependant assuré M. Farsalinos dans un courriel. Toutes mes études reflètent mes propres résultats et opinions. »
Collaboration non-déclarée
Après avoir perdu la course à la visibilité de son preprint, le cardiologue grec parvient à publier le premier, le 30 avril 2020, l’« hypothèse nicotine » dans une revue, Toxicology Reports, mais sous la forme très inhabituelle d’un éditorial.Point notable, l’un des coauteurs, son compatriote Aristidis Tsatsakis, qui se trouve en être le rédacteur en chef, a rédigé ces dernières années une quinzaine d’études avec A. Wallace Hayes, un scientifique à la carrière trouble, employé du cigarettier RJ Reynolds dans les années 1980, et maintenant consultant pour PMI, dont il était encore récemment membre du comité scientifique consultatif. Aussi, depuis deux ans et pour la première fois de son histoire, Toxicology Reportspublie des études de PMI sur l’e-cigarette et IQOS.
Les huit coauteurs de l’éditorial « déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts ». Pourtant, selon les standards éthiques en vigueur, au moins deux d’entre eux auraient dû signaler leurs liens directs et indirects avec les fabricants d’e-cigarettes et de cigarettes. Konstantinos Farsalinos, donc. Mais aussi Konstantinos Poulas, cosignataire de la dizaine de publications sur l’« hypothèse nicotine ». Tous deux sont affiliés au laboratoire de biologie moléculaire et d’immunologie de l’université de Patras, que dirige M. Poulas et qui a bénéficié de financements de la société Nobacco entre 2014 et 2019, notamment pour développer des « e-liquides nicotiniques », via sa filiale Aquarius Project pour un montant de 75 000 euros par an depuis 2016, d’après les documents comptables. Par ailleurs, Nobacco est devenu le distributeur exclusif de Vype et Glo en 2018, à la suite d’un accord avec BAT.
Jamais aucun des deux n’a déclaré cette collaboration. Dans son courriel, M. Farsalinos assure ignorer si son laboratoire bénéficie de « financements de Nobacco ou de tout autre fabricant d’e-cigarettes ». Konstantinos Poulas n’a pas répondu à nos sollicitations répétées.
« Chasse aux sorcières »
Enfin, excepté à une occasion, M. Poulas n’a jamais fait état des deux subventions dont il a bénéficié de la part de la Fondation pour un monde sans fumée de PMI, versées à l’incubateur de l’université de Patras, le Patras Science Park via le BioHealth Hub, dont il est le directeur. Distribuées en deux temps, en mai puis novembre 2018 à la « NoSmoke team », ces subventions avaient pour but le « développement d’un institut pour la recherche et l’innovation sur la réduction des risques liés au tabac ». 
Si la fondation de PMI promet toute la transparence sur ses activités, il faut cependant éplucher ses formulaires de déclaration au fisc américain pour en dénicher les montants. Sur un total d’environ 83 000 euros, une partie était destinée à la « rétention de personnel et d’experts ». Quel « personnel » a-t-il été réservé avec cette donation ? La fondation de PMI a refusé de répondre à cette question, et dit maintenant que « le projet de subvention complet n’a finalement pas été accepté ».
Le laboratoire des deux Konstantinos aurait-il vocation à devenir le troisième « centre d’excellence » créé par la fondation ? La réponse ne viendra sans doute pas de M. Farsalinos, qui n’a pas donné suite à notre demande d’entretien. « Je vous prie, nous a-t-il écrit, de me laisser poursuivre mon travail scientifique au lieu de me faire perdre du temps dans votre chasse aux sorcières. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/19/petites-ficelles-et-grandes-man-uvres-de-l-industrie-du-tabac-pour-rehabiliter-la-nicotine_6063922_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/19/petites-ficelles-et-grandes-man-uvres-de-l-industrie-du-tabac-pour-rehabiliter-la-nicotine_6063922_3244.html>>
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25- Coronavirus : le Danemark va déterrer 4 millions de visons abattus dans l’urgence, Le Monde, 20/12/20, 21h05 

La mise à mort et l’enfouissement de l’ensemble des visons du pays avaient été décidés pour tenter de stopper net la propagation d’une forme mutante du virus découverte chez ces animaux. Le gouvernement craint à présent une pollution des sols. 
L’an prochain, le Danemark va déterrer quatre millions de visons abattus et enfouis dans l’urgence, afin que soit évité tout risque de pollution au niveau local, a indiqué le ministère de l’agriculture dans un communiqué publié dimanche 20 décembre. Ces animaux avaient été tués afin de combattre une mutation problématique du coronavirus – une décision très critiquée dans le pays.
Au terme d’un accord majoritaire au Parlement, les millions de cadavres vont être sortis de terre dans six mois – une fois que le risque de contagion aura complètement disparu –, pour ensuite être incinérés comme le sont de banals déchets. « On évite ainsi que les visons soient traités comme des déchets biologiques dangereux, une solution qui n’a jamais été utilisée », souligne le ministère.
Deux charniers avaient été creusés à la hâte en novembre sur des terrains militaires situés aux abords des communes de Karup, dans le centre du pays, et de Holstebro, dans l’ouest. Mais l’exécutif danois, déjà très critiqué pour sa gestion de la « crise des visons », avait dû reconnaître que de tels charniers constituaient un risque environnemental pour les nappes phréatiques et les lacs avoisinants.
De son côté, le ministère de l’agriculture ne considère pas le risque de pollution comme étant urgent, affirmant d’autre part que « l’autorité environnementale surveille la situation de près » – repoussant l’échéance de l’exhumation au mois de mai 2021.
> Lire aussi  Covid-19 : éradication des visons et crise politique au Danemark
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/international/article/2020/12/20/coronavirus-le-danemark-va-deterrer-4-millions-de-visons-abattus-dans-l-urgence_6064039_3210.html <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/12/20/coronavirus-le-danemark-va-deterrer-4-millions-de-visons-abattus-dans-l-urgence_6064039_3210.html>>
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26- Cambodge : essentiel à la vie, le lac Tonlé Sap en péril, AFP, 21/12/20, 09:00
Suy Se

Plus vaste zone de pêche en eaux intérieures du monde, le lac Tonlé Sap au Cambodge est en péril : son niveau baisse inexorablement et les stocks de poissons disparaissent en raison du changement climatique et des innombrables barrages en amont sur le fleuve Mékong.
Alors que la nuit tombe sur son village flottant, le pêcheur Leng Vann allume une cigarette et pousse un soupir de désespoir.
Autrefois réputé pour son abondance de poissons et de faune sauvage, le lac grâce auquel il survit n'est plus que l'ombre de lui-même. 
Il y a quelques années, Vann, 43 ans, remontait plusieurs centaines de kilos de poissons par jour. Aujourd'hui ses filets sont bien souvent vides, et sa maison qui flotte sur l'eau, se trouve 5 mètres plus bas qu'avant.
"Nous, pêcheurs, survivons grâce à l'eau et au poisson. Quand il n'y a ni eau ni poisson, que pouvons-nous espérer d'autre ?", constate-t-il, amer.
- "Des conditions extrêmement sèches" -
A la saison sèche, le lac, une réserve classée au patrimoine mondial de l'Unesco, se jette dans le Mékong. 
Mais lorsque les pluies arrivent de mai à octobre, le fleuve est si puissant qu'il inverse le courant et ce sont ses eaux qui remplissent le lac.
Un phénomène très particulier qui fait passer l'étendue d'eau de 3.500 à 14.000 km2 - soit environ la taille de l'Ile-de-France - au plus fort de la mousson, selon la commission du fleuve Mékong (MRC).
Mais en 2019 et 2020, ces flux inversés ont baissé de 25%, empêchant le lac de se reconstituer correctement. 
"Des conditions extrêmement sèches" dans le lac, selon la MRC, ont été causées en 2019 par une sécheresse majeure et par l'effet climatique "El Niño".
Selon les défenseurs de l'environnement, la douzaine de barrages construits sur le cours principal du Mékong sont également en cause. Et des barrages d'irrigation plus petits sur des affluents du Mékong ont eux aussi eu un impact, d'après une étude de la Wildlife Conservation Society (WCS).
- Tout un écosystème menacé -
Selon cette étude publiée en octobre, un tiers des habitats naturels du lac Tonlé Sap ont disparu entre 1993 et 2018 et la moitié de la plaine inondable du lac est désormais cultivée en rizières.
"Sans une action urgente et coordonnée pour s'attaquer aux facteurs locaux de changement d'habitat dans la TSLF (plaine inondable du lac Tonlé Sap), l'écosystème qui a soutenu le Cambodge pendant des générations pourrait être perdu", indique l'étude.
Selon Hun Sotharith, un des chefs de la communauté de Koh Chivang qui réunit cinq villages flottants, les activités illégales telles que la déforestation, au profit de l'agriculture, progressent autour du lac.
"Si nous ne protégeons pas les ressources naturelles restantes, il y aura des difficultés à l’avenir", a-t-il déclaré à l’AFP. 
Maisons, écoles, coiffeurs, cafés et même dentistes - des communautés entières se déplacent sur le lac, où des flottes de canoës et de petits bateaux à moteur transportent les habitants. 
Mais le manque de poisson menace ce mode de vie traditionnel, et les jeunes quittent la région pour aller chercher du travail en ville. 
"Les enfants de cette communauté vont maintenant travailler dans des usines, parce qu'il n'y a pas de poisson dans le lac", explique Sim Suom, un pêcheur de 59 ans, dont la fille travaille dans une fabrique de cigarettes. 
- "C'est fini" -
A Koh Chivang, pour survivre, la plupart des 2.600 familles de pêcheurs se sont tournées vers la culture du piment et d'autres épices sur les terres agricoles qui étaient autrefois des zones de reproduction de poissons.
Devant la recrudescence des activités illégales, les Rangers du parc naturel se disent inquiets. 
Selon eux, une zone protégée de plus de 200 kilomètres carrés, abritant un sanctuaire d'oiseaux, est sous menace imminente, alors que des pêcheurs désespérés cherchent de nouveaux endroits pour lancer leurs filets.
Pour eux, l'avenir est sombre. Leng Vann, en désespoir de cause, va tenter sa chance à Siem Reap, à une heure de bateau de chez lui, pour chercher du travail pour quelques mois. 
"Nous, pêcheurs, dépendons de l’eau, des poissons et des forêts, donc lorsque les trois sont en voie de disparition, il n’y a rien à attendre", déclare-t-il. 
"C'est fini".
<https://www.geo.fr/environnement/cambodge-essentiel-a-la-vie-le-lac-tonle-sap-en-peril-203224>
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27- En Tunisie, l'arrivée de déchets italiens illégaux fait craindre une affaire de corruption, AFP, 21/12/20, 23:00
Kaouther Larbi

Comment les poubelles d'une région du sud italien sont-elles arrivées en bateau en Tunisie, pays déjà en difficulté avec ses propres déchets ? La question fait rage alors que la saisie de centaines de conteneurs laisse supposer une vaste affaire de corruption.
Depuis que des douaniers du port de Sousse, ville de l'est de la Tunisie, ont saisi 70 grands conteneurs puis 212 autres au début de l'été, la douane et le ministère de l'Environnement se renvoient la balle.
Et des têtes ont commencé à tomber : dimanche soir, le ministre de l'Environnement Mustapha Aroui a été limogé. Aucun motif officiel n'a été fourni, mais cette décision est bien liée à l'affaire des déchets, a affirmé à l'AFP une source gouvernementale sous couvert de l'anonymat.
La justice a pris le relais lundi, avec l'interpellation de 23 personnes, à savoir M. Aroui lui-même, des cadres des douanes et un directeur de l'Agence nationale de recyclage des déchets (Anged), a indiqué à l'AFP Jabeur Ghnimi, porte-parole du tribunal de première instance de Sousse (est), chargé de l'affaire.
Les cargaisons mises en cause contenaient des déchets ménagers, dont l'exportation est interdite par la législation tunisienne comme par les conventions internationales, qui les jugent "dangereux".
Elles ont été importées par une entreprise locale, Soreplast, quelques semaines seulement après que cette société en sommeil a relancé ses activités, avec pour seule autorisation de recycler des rebuts plastiques industriels destinés à l'exportation.
Interrogé avant l'annonce de son limogeage, le service de communication de M. Aroui avait assuré que le ministre n'avait "signé aucun document" autorisant Soreplast à se lancer dans l'importation des déchets.
Sollicité à plusieurs reprises, le patron de Soreplast est resté injoignable. Il est désormais recherché par la justice.
L'AFP a en revanche obtenu copie de la demande initiale de la société tunisienne : à l'arrivée des conteneurs, elle a sollicité l'autorisation d'importer de façon "temporaire" des "déchets en plastiques post-industriel en balles non dangereux (...) pour effectuer les opérations de tri, recyclage et réexportation vers le territoire européen". Pourtant, le contrat signé par Soreplast avec une société italienne stipule explicitement avoir "pour objectif la récupération (par Soreplast) des déchets et leur élimination ultérieure" en Tunisie.
Selon un responsable douanier, ces documents montrent que Soreplast a fait une fausse déclaration sur la nature de la marchandise importée.
- Ramifications -
Le contrat a été passé avec une société basée au sud de Naples, Sviluppo Risorse Ambientali Srl, spécialisée dans la collecte et traitement des déchets en Campanie (sud).
L'entreprise italienne est également restée injoignable malgré les démarches de l'AFP.
Le document, dont l'AFP a obtenu une copie, prévoit l'élimination de 120.000 tonnes maximum, au prix de 48 euros par tonne --soit un total dépassant les 5 millions d'euros.
A Sousse, le 8 juillet, il a finalement été décidé de saisir les conteneurs pour les renvoyer en Italie, d'après le responsable douanier.
Mais, à ce jour, les déchets sont toujours en Tunisie.
Et cette affaire semble illustrer les ramifications du commerce illégal des déchets, qui augmente face au durcissement des normes européennes, et à la réticence grandissante de l'Asie, longtemps dépotoir des déchets occidentaux.
Dans un rapport en août, Interpol a alerté sur l'augmentation considérable des chargements de déchets plastiques illégaux depuis 2018.
Un phénomène d'autant plus préoccupant que les infrastructures tunisiennes ne permettent pas au pays de surmonter ses propres besoins : seuls 61% des déchets de la capitale sont collectés, selon un rapport récent de la Banque mondiale, et la majorité aboutit dans des décharges à ciel ouvert.
L'affaire a été largement relayée dans les médias.
- "Lobbies" -
"Cette affaire montre qu'il y a de grands lobbies de corruption", affirme Hamdi Chebâane, expert en valorisation des déchets et membre d'une coalition d'associations "Tunisie Verte".
Selon lui, le ministère de l'Environnement a subi d'importantes pressions d'hommes d'affaires ces dernières années pour permettre l'importation de déchets, mais "c'est la première fois" qu'une telle affaire est dévoilée.
"Comment la douane a-t-elle permis le dépôt de ces déchets sur le sol tunisien, alors qu'il n'y a aucune autorisation officielle ?", accuse Béchir Yahya, directeur du recyclage à l'Agence nationale de recyclage des déchets, sous la tutelle du ministère de l'Environnement.
L'Anged est accusée par la douane d'avoir donné le feu vert pour faire sortir les 70 premiers conteneurs du port.
La douane a en effet exigé une attestation sur la nature de leur contenu avant de les laisser sortir. Le responsable de l'Anged a estimé dans un message électronique qu'il s'agissait de plastique et non de déchets interdits.
Dans ce courriel de M. Yahya, dont l'AFP a pu voir une copie, ce dernier précisait qu'après avoir lu les résultats de prélèvements effectués, il ne voyait "aucune objection à l'importation de ces produits en plastique (...) ne contenant pas de produits dangereux".
C'est sur la foi de cette correspondance que la douane a autorisé l'enlèvement des 70 conteneurs, assure une source douanière.
Mais M. Yahya souligne qu'il ne s'agissait que d'un "avis personnel" officieux, "pas d'un document officiel", et que les douaniers savaient que cela ne suffisait en aucun cas à autoriser l'importation.
Les 212 autres conteneurs sont toujours dans le port, où l'activité était très dense quand l'AFP s'y est rendue début décembre.
Des experts judiciaires étaient affairés à en examiner le contenu, selon le directeur du port, qui en a interdit l'accès à l'AFP malgré une autorisation des ministères concernés.
"Cette énorme quantité que la Tunisie n'a pas les moyens d'enterrer, vers où aurait-elle été envoyée ?" si l'affaire n'avait pas été révélée, s'interroge encore Hamdi Chebâane.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-tunisie-l-arrivee-de-dechets-italiens-illegaux-fait-craindre-une-affaire-de-corruption_150327>
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En audio
28- Un label vert pour un sport plus écolo, France Inter, Social Lab, 20/12/20, 06h49
Valère Corréard

L'écologie concerne désormais (presque) tous les secteurs et le sport n'est pas en reste. Un label vient d'ailleurs d'être créé par un ancien sportif professionnel. Explications
Après tout le sport, ça concerne tout le monde, on parle aussi beaucoup d’éducation dans le sport, ça fait du bien à la tête et aux muscles, ça pollue, mais ça peut aussi être un vecteur pour sensibiliser, il était donc temps qu’on en parle !
D’ailleurs, on voit fleurir de plus en plus d’initiatives dans le sport pour aller dans le sens du durable. Mais chacun y va en fonction de ses ambitions, ses moyens bien sûr, c’est pour cela que la création d’un label dédié au secteur sportif est intéressante et elle n’arrive pas par hasard, car c’est un ancien sportif de haut niveau qui en est le créateur : Julien Pierre est ancien 2ème ligne international de rugby à XV. Il a vu…
>> Suite à lire ou à réécouter (4 min) à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/social-lab/social-lab-20-decembre-2020 <https://www.franceinter.fr/emissions/social-lab/social-lab-20-decembre-2020>>
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• CONCERNANT L’AGRICULTURE, L'ALIMENTATION, LA FORÊT, LA PÊCHE...
29- Entretien. Projet de repeuplement des forêts en France : « Il ne faut surtout pas de plantation monospécifique », Le Monde, 18/12/20, 21h01
Propos recueillis par Julien Lemaignen

Le spécialiste d’écologie fonctionnelle Thierry Gauquelin décrypte, dans un entretien au « Monde », le projet du gouvernement de planter 50 millions d’arbres pour repeupler les forêts et parer au changement climatique. 
« Le volet de repeuplement des forêts est, je pense, le plus grand depuis l’après-guerre », a déclaré le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, en présentant à la chaîne Cultivons-nous, mercredi 16 décembre, le plan visant à planter 50 millions d’arbres en France. Il s’agit de préserver la filière bois en permettant aux forêts de résister au changement climatique, mais aussi d’utiliser les arbres pour préserver le climat. « La forêt, puits de carbone, est au cœur de la stratégie nationale bas carbone pour respecter nos engagements de neutralité à horizon 2050 », souligne le chapitre « Transition agricole, alimentation et forêt » du plan de relance présenté par le gouvernement en septembre.
> Lire aussi  Plan de relance : comment se répartissent les 30 milliards pour la transition écologique
Que penser des bénéfices attendus de ce programme et des modalités de sa mise en œuvre ? Décryptage avec Thierry Gauquelin, spécialiste d’écologie fonctionnelle et professeur émérite à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie de l’université Aix-Marseille.
Que pensez-vous de l’initiative consistant à planter 50 millions d’arbres en France ?
Thierry Gauquelin : Il y a une chose essentielle à dire, c’est qu’une plantation n’est pas une forêt, c’est un écosystème beaucoup plus simple, qui ne rend pas les mêmes services. La biodiversité, les processus écosystémiques sont beaucoup plus complexes dans la forêt : ce sont des milliards d’échanges de matière et d’énergie entre la faune, la flore et le sol. C’est une dynamique très complexe, avec des chaînes trophiques, des organismes qui se mangent les uns les autres. Alors qu’une plantation, c’est la même chose, en gros, qu’un champ de maïs.
En France, sans planter, la forêt est naturellement en très forte augmentation. La superficie de forêt naturelle a presque doublé en deux cents ans, de 9 millions d’hectares à 16 millions ou 17 millions aujourd’hui, soit 30 % de la superficie de la France métropolitaine. C’est une excellente nouvelle, liée essentiellement à la déprise agricole et pastorale, à l’abandon de parcours [terrains agricoles à faible rendement] et de territoires par les agriculteurs. Et ce n’est pas le fait des plantations.
> Lire aussi  « Ne prenons plus les plantations d’arbres pour des forêts »
Que faut-il planter ?
Il ne faut surtout pas de plantation monospécifique, et recommencer des erreurs comme la forêt de pins des Landes. De nombreux travaux montrent que, quand on a plusieurs espèces en mélange, on a des forêts beaucoup plus résilientes par rapport au changement climatique, fonctionnant mieux. La litière qu’elles forment au sol pourra être prise en charge par des organismes très différents, complémentaires.
On parle beaucoup dans les Vosges des épicéas qui dépérissent à cause des scolytes. Si on avait des peuplements avec différentes espèces, les choses se seraient peut-être mieux passées. Au Portugal, à partir des années 1970, des milliers d’hectares d’eucalyptus ont remplacé les chênes-lièges, avec pour conséquence des incendies meurtriers, car l’eucalyptus est une espèce très inflammable.
> Lire aussi  Les arbres, une arme contre le réchauffement climatique
Ensuite, il faut privilégier les espèces autochtones, et non pas des espèces exotiques introduites, comme on l’a beaucoup fait avec le pin Douglas. Il y a des initiatives pour importer du cèdre de l’Atlas en disant : « Il sera adapté au climat de dans cinquante ans. » Je pense que ce n’est pas une bonne idée. Il y a suffisamment de diversité génétique aujourd’hui dans nos forêts, on peut, par exemple, planter des chênes du sud de la France dans le nord : c’est la même espèce. On n’a pas besoin d’aller chercher des espèces exotiques, qui n’existent pas chez nous naturellement.
Où pourrait-on installer ces arbres ?
Pas n’importe où. Par exemple, pas dans des milieux ouverts, comme les pelouses sèches avec orchidées, qui sont des milieux dont la biodiversité est extrêmement intéressante, même si elle résulte d’activités humaines pluricentenaires.
Et en ville, comme souhaite le faire Anne Hidalgo à Paris avec 170 000 plantations ?
C’est une bonne idée à deux niveaux. D’abord, ça contre l’effet « îlot de chaleur », grâce au couvert et à l’installation d’un microclimat. Ensuite, ça diminue l’imperméabilité du sol, car là où vous plantez un arbre, vous êtes bien obligé de remplacer le béton par de la terre, où l’eau va pouvoir entrer et favoriser la biodiversité. Bien sûr, une « forêt » doit avoir une superficie minimale pour accueillir des oiseaux et des insectes. On pourrait, dans un périmètre à cinquante kilomètres des grandes villes, reconstituer des forêts, pour avoir de vraies forêts d’ici deux cents à trois cents ans, qui rendraient beaucoup de services.
> Lire aussi  A Paris, Anne Hidalgo revoit ses projets de « forêts urbaines »
Que pensez-vous des plantations gigantesques revendiquées par plusieurs pays, à l’instar de l’Inde – 50 millions d’arbres en un jour ?
Il faut vraiment voir ça dans le cadre d’un contexte social et agricole. On ne peut pas dire qu’on va planter des arbres là où se trouvent déjà des activités pastorales. Et ces arbres, il faudra les suivre. En Afrique, avec la Grande Muraille verte, on a planté des arbres, mais après il n’y a eu personne pour les arroser, les entretenir… Ces actions doivent s’inscrire dans une gestion durable des terres.
> Lire aussi  La Grande Muraille verte, mirage sahélien
Faut-il voir dans les arbres des alliés efficaces contre le réchauffement climatique, puisqu’ils captent du CO2 ?
On a calculé que la forêt, en France, capte chaque année 10 % de nos émissions de CO2 ; 10 %, ce n’est déjà pas mal, ça montre l’efficacité de la forêt dans le stockage de carbone. Mais il faut pouvoir pérenniser ce stock, ne pas brûler le bois [constitué lui-même à 50 % de carbone] si on l’exploite. On peut favoriser les constructions en bois, qui « fixent » le carbone pour plusieurs dizaines d’années au moins.
> Lire aussi  Urbanisme : la poussée des villes-forêts divise les architectes paysagistes
Il est aussi extrêmement important, à terme, de fixer ce carbone dans le sol. Il y est stable et va pouvoir y rester des centaines d’années. Les vieilles forêts, avec des arbres morts, sont de très bons puits de carbone. C’est tout bénéfice, car le carbone qui reste dans le sol l’enrichit. Dans le cadre de plantations d’arbres, il ne faut pas trop perturber le sol, qui met des centaines, voire des milliers, d’années à se former. Si on détruit avant de planter, si on le perturbe trop, ça va être catastrophique.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/18/projet-de-repeuplement-des-forets-en-france-il-ne-faut-surtout-pas-de-plantation-monospecifique_6063900_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/18/projet-de-repeuplement-des-forets-en-france-il-ne-faut-surtout-pas-de-plantation-monospecifique_6063900_3244.html>>
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30- Du poulet artificiel dans votre assiette : première historique à Singapour, AFP, 19/12/20, 15:00

Du poulet fabriqué en laboratoire a été servi pour la première fois dans un restaurant à Singapour samedi, une étape historique pour ses fabricants qui espèrent ainsi réduire l'empreinte carbone de la consommation de viande sur la planète. 
La start-up Eat Just avait annoncé début décembre que sa viande de laboratoire cultivée à partir de cellules animales avait été autorisée à la vente comme ingrédient dans les nuggets par les autorités de la cité-Etat d'Asie du Sud-Est qui est le premier pays au monde à autoriser une telle pratique.
Mercredi, la start-up avait annoncé sa première vente commerciale à 1880, un restaurant d'un quartier huppé de Singapour.
Samedi soir, l'établissement a servi cette viande de laboratoire à des jeunes de 14 à 18 ans invités pour ce lancement en raison de leur "engagement pour construire une meilleure planète".
Ce dîner historique n'était pas ouvert aux journalistes en raison de l'épidémie de Covid-19.
Servir cette viande artificielle est une "étape révolutionnaire dans la lutte contre le changement climatique et l'approvisionnement de la population mondiale sans abîmer la planète", affirme le fondateur du restaurant 1880, Marc Nicholson.
Pour le fondateur de Eat Just, Josh Tetrick, cette première "nous rapproche d'un monde où la majorité de la viande que nous mangerons ne nécessitera pas de détruire une seule forêt, de déplacer un seul habitat d'animal ou d'utiliser une seule goutte d'antibiotiques."
La consommation de viande mondiale devrait augmenter de 70% d'ici 2050, et la viande artificielle pourrait bientôt répondre à une partie de la demande, selon la start-up.
L'élevage intensif pour la consommation de viande est une source de méthane, gaz qui favorise l'effet de serre. Dans certains pays comme le Brésil, ce secteur contribue à la destruction des forêts, barrières naturelles au réchauffement climatique.
La demande d'alternatives à la viande se développe mais les produits disponibles actuellement sont à base de végétaux.
Des dizaines de start-up travaillent sur des projets de viande artificielle dans le monde mais la production était restée jusqu'à présent expérimentale.
Le coût très élevé de la production de viande artificielle est vu comme un frein à son développement, mais, selon un porte-parole de la start-up, Eat Just a fait "des progrès considérables" dans la réduction des coûts.
<https://www.geo.fr/environnement/du-poulet-artificiel-dans-votre-assiette-premiere-historique-a-singapour-203221 <https://information.tv5monde.com/info/du-poulet-artificiel-dans-votre-assiette-premiere-historique-singapour-388581>>
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31- Lancement symbolique d’un fast-food social dans un ancien McDo à Marseille, Le Monde avec AFP, 19/12/20, 20h56 

Les initiateurs d’un fast-food social implanté dans un ancien McDonald’s des quartiers nord de Marseille ont lancé leur projet ce samedi, en présence de José Bové. 
C’est « l’après M », proclame la nouvelle enseigne trônant sur le toit de cet ancien McDonald’s des quartiers nord de Marseille. Tout un symbole, pour les initiateurs de ce nouveau fast-food social inauguré samedi 19 décembre, qui ont pu compter sur le soutien de l’ancien député européen José Bové dans le lancement de leur projet.
A l’arrêt depuis sa liquidation judiciaire en décembre 2019, le McDonald’s de Saint-Barthélémy, réquisitionné par d’anciens salariés avec le soutien des riverains et de nombreuses associations, est devenu le centre d’un projet social conjuguant une banque alimentaire à un lieu de formation et d’insertion professionnelle, au sein d’un arrondissement – le 14e  – où le taux de pauvreté dépasse les 40 %.
Ses animateurs, qui revendiquent le soutien de 54 associations, indiquent notamment avoir distribué, durant le confinement, des dizaines de milliers de colis alimentaires et de kits d’hygiène, sans aucune aide publique.
« Si c’est possible ici, ce sera possible partout »
Samedi, les premiers menus, au centre desquels figurent hamburgers bio ou végans, et imaginés par des restaurateurs locaux, ont été offerts aux habitants du quartier, qui non contents d’avoir été accueillis par une fanfare, l’ont également été par divers politiques – des candidats Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ou La France insoumise (LFI) aux élections régionales de 2021 –, ainsi que par l’ancien leader du monde paysan José Bové.
« Ce lieu est devenu un symbole », a lancé devant la presse l’ancien eurodéputé écologiste, amusé de voir « un symbole de la malbouffe se transformer en un lieu de solidarité ». Ce projet « dépasse ce quartier ou Marseille, car si c’est possible ici, ce sera possible partout », a-t-il ajouté. Il a suggéré à « McDonald’s France de céder son local pour un euro symbolique à l’association ou à la ville de Marseille », afin de faciliter le projet de fast-food social à l’œuvre à présent.
« Qu’est-ce que cela représente ? Je sais comment c’est construit, j’en ai démonté un », s’est-il amusé, en référence au célèbre démontage du McDonald’s de Millau (Aveyron), en 1999, auquel il avait pris part, afin de dénoncer une mondialisation débridée au même titre que la « malbouffe ».
> Lire aussi  Un projet de fast-food à Millau ravive les luttes historiques contre la « malbouffe »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/12/19/lancement-symbolique-d-un-fast-food-social-dans-un-ancien-mcdo-a-marseille_6063977_3224.html <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/12/19/lancement-symbolique-d-un-fast-food-social-dans-un-ancien-mcdo-a-marseille_6063977_3224.html>>
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32- Reportage. A Sevran, un jardin maraîcher pour allier deux « besoins essentiels » : se nourrir et travailler, Le Monde, 21/12/20, 03h41
Mathilde Gérard

En Seine-Saint-Denis, le jardin Aurore produit des légumes bio distribués à petits prix à des familles à faibles revenus. Alors que plus d’un Français sur 10 a eu recours à l’aide alimentaire en 2020, des associations plaident pour un nouveau modèle d’aide alimentaire.
Par un matin frais de décembre, à l’heure où la terre givrée crisse encore sous les pas, Samuel Cheraldini bêche et griffe le sol, tandis qu’Angelica Medrea s’occupe du monticule de compost et qu’Erdinc Celcuk surveille les plants de mâche sous serre. A Sevran (Seine-Saint-Denis), à quelques minutes de la gare de RER, entre le stade de football Jean-Guimier et le quartier du Pont-Blanc, le jardin Aurore est un lieu à part : ici on produit 70 variétés de légumes bio sur un peu plus d’1,2 hectare. Pas de professionnels du maraîchage, les 18 salariés sont en insertion, en contrat aidé sur plusieurs mois, le temps de remettre le pied à l’étrier et de bénéficier d’un accompagnement social.
Valérie Eboronzine et Hafça Chokri s’activent pour préparer les paniers de légumes : cette semaine, des choux romanesco, pommes de terre, betteraves, oseille, et courges viennent garnir les sacs en toile de jute, dont réchappent de généreuses feuilles de fenouil d’un vert éclatant. Chaque mercredi, des familles adhérentes de Sevran ou d’un peu plus loin récupèrent un panier. Comme pour les AMAP, la vente des légumes repose sur la régularité et l’engagement des adhérents et depuis quelques années, les mêmes paniers sont aussi distribués à petit prix (2 ou 3 euros selon la taille du sac, contre 10 à 16 euros le tarif habituel) aux salariés du jardin ainsi qu’à des familles à faibles revenus. Hafça, qui travaille depuis 6 mois dans le jardin, repart régulièrement avec son sac de légumes. « J’ai deux enfants gourmands et j’ai découvert de nouveaux légumes avec ces paniers, comme la courge spaghetti ou le chou kale », précise l’ancienne auxiliaire de vie.
Le lendemain matin, c’est dans le centre social La 20e chaise, à Paris (20earrondissement), que s’effectue une partie de la distribution à petits prix. Esther, Lim et Richard viennent récupérer leurs paniers et transvasent le contenu dans leur cabas personnel, l’occasion d’examiner de près la récolte de la semaine : « C’est quoi ça ? De l’oseille ? Avec quoi vous le préparez ? – Vous savez que le fenouil c’est bon pour les brûlures d’estomac ? – Et pour les hormones aussi, paraît-il ! » Au moment du déballage, les conseils de recettes fusent. Pour les feuilles de fenouil justement, certains suggèrent d’en garnir des nems, d’autres de les utiliser dans des préparations de couscous au poisson. Souvent, les seniors, qui ont davantage le savoir-faire des légumes anciens, suggèrent des idées de préparation aux plus jeunes. Pour aiguiller les familles, une fiche recette est également glissée chaque semaine dans le panier.
C’est un véritable écosystème qui s’est mis en place autour de ces légumes bio sevranais, permis par la mobilisation et la conjugaison de plusieurs acteurs. Il y a d’abord Aurore, association d’insertion historique, qui a repris en main en 1997 ce terrain sevranais en friche pour en faire des cultures maraîchères. Lamri Guenouche en est le responsable aujourd’hui. Cet ingénieur agronome, qui travaillait avant dans la grande distribution, a pris la tête du jardin il y a une dizaine d’années. « Nos salariés en insertion ont beaucoup de mérite ; le maraîchage peut être difficile. Mais avec le travail de la terre, on voit tout de suite le fruit de ses efforts », raconte M. Guenouche, fier de l’implantation de ce jardin au cœur de Sevran, commune où le taux de chômage dépasse les 20 % de la population active et dont un tiers des habitants vit sous le seuil de pauvreté.
Il y aussi l’association Ernest, qui finance le différentiel de prix sur les paniers solidaires. Créé en 2013, Ernest repose sur l’engagement de restaurateurs à instaurer une légère majoration sur leurs additions (dénommée le « pourmanger »), à la discrétion de chaque établissement en fonction de son modèle économique (20 centimes par plat par exemple, ou 50 centimes par couvert...). Adopté par plus de 200 restaurateurs, ce principe finance la majeure partie des paniers de légumes de 140 familles. Avec le confinement et la fermeture des restaurants, les sommes récoltées se sont taries, mais l’association a pu maintenir ses activités grâce à des subventions publiques.
L’identification des bénéficiaires et la distribution des paniers est elle assurée par des travailleurs de centres sociaux partenaires. Le critère se fait selon le quotient familial ou le niveau de revenus. « On voit que les légumes sont très frais, bio, j’apprécie tout », s’enthousiasme Esther Chemla, 70 ans, venue avec sa petite-fille. Oummou Doucouré, mère de deux enfants, sans emploi, apprécie de pouvoir cuisiner des produits frais à ses enfants. « Ma fille a redécouvert les haricots verts. On les mange nature, comme des chips. » Les années précédentes, La 20e chaise organisait régulièrement des repas dans ses locaux, « comme au restaurant », et des ateliers cuisine, mais cette année, Covid-19 oblige, ces activités ont été suspendues.
Le jardin Aurore est également membre du réseau Cocagne, un réseau trentenaire de 110 jardins d’insertion par le maraîchage, qui depuis une dizaine d’années développe un programme de paniers solidaires. Au sein du réseau Cocagne, on défend l’idée d’une « citoyenneté alimentaire », qui passe par l’accès à de bons produits frais, la défense d’une agriculture respectueuse de l’environnement, mais aussi l’éducation au goût. « Les jardins de Cocagne, c’est l’alliance entre deux besoins essentiels : vous avez besoin de légumes, ils ont besoin de travail, résume Dominique Hays, président du réseau. On vise une fonction sociale et une fonction nourricière. Notre objectif est que chacun puisse reprendre en main son destin alimentaire. »
Nadine, auto-entrepreneuse de 60 ans, explique que depuis qu’elle prend chaque semaine les paniers à La 20e chaise, elle a perdu du poids. « Je mange beaucoup plus de légumes, et nettement moins de féculents. J’ai même appris à apprécier des légumes que je pensais ne pas aimer, comme les blettes. » Angelica Medrea, 45 ans, employée du jardin de Sevran, qui repart aussi chaque semaine avec son panier, raconte l’importance à ses yeux d’avoir des légumes à bon prix. « J’ai deux enfants de 21 et 17 ans, et ma fille est en surpoids. Je fais en sorte qu’elle mange plus de produits frais. »
Si le principe des jardins de Cocagne est unique par sa dimension d’insertion sociale, l’enjeu plus large de la relocalisation de l’aide alimentaire se pose de façon croissante. Selon le ministère de la santé, 8 millions de personnes ont eu recours aux distributions alimentaires en 2020, de façon ponctuelle ou régulière, soit plus d’un Français sur 10. L’aide alimentaire en France est principalement assurée par quatre associations agréées par l’Etat – la Fédération française des banques alimentaires, les Restos du cœur, le Secours populaire et le Secours catholique – et leurs 200 000 bénévoles. L’essentiel des denrées fournies sont achetées en circuits longs, avec des commandes effectuées par l’office FranceAgrimer, et la récupération d’invendus de supermarchés. Un système que l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) avait jugé trop complexe et ne permettant pas une bonne traçabilité selon un rapport publié fin 2019.
Des initiatives commencent à prendre forme, à diverses échelles. Dans l’Hérault, les Restos du cœur s’approvisionnent, pour 85 % de leurs fruits et légumes, à l’échelle locale. Le confinement a par ailleurs fait lever plusieurs verrous, et des associations ont pu mettre en relation directe des familles avec des producteurs locaux. « Il y a un double enjeu de solidarité à recoupler l’aide alimentaire avec les circuits courts, détaille Yuna Chiffoleau, directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), et spécialiste des circuits courts : vis-à-vis des agriculteurs, notamment les producteurs de taille intermédiaire, qui sont en grande difficulté et peuvent y trouver des nouveaux débouchés, et vis-à-vis des bénéficiaires, en leur permettant de redevenir acteurs de leur alimentation. »
Lundi 14 décembre, face aux membres de la Convention citoyenne pour le climat, le président Emmanuel Macron a repris à son compte l’une de leurs propositions portant sur les chèques alimentaires pour les personnes à faibles revenus pour des achats en circuit court ou sur des produits bio. La mesure n’avait jusqu’alors pas été tranchée par le gouvernement.
> Lire aussi Du producteur au consommateur, le circuit court revient dans la course
Il reste que l’objectif de toute politique d’aide alimentaire est de permettre aux bénéficiaires d’en sortir. « L’aide alimentaire n’est qu’une solution d’urgence, il faut penser le système plus globalement », plaide Yuna Chiffoleau. Sans prétendre être un modèle reproductible en masse, « le réseau Cocagne, par son travail, a su ouvrir des voies, assure la chercheuse en sociologie. Ils ont une vraie expérience et antériorité sur les sujets de mixité, d’accessibilité et de pédagogie, ce sont un peu des lanceurs d’alerte. »
Mais pour garantir des circuits locaux d’aide alimentaire, encore faut-il assurer le maintien des producteurs sur leurs terres. A Sevran, le jardin Aurore est voué... à être déplacé. Un vaste projet urbain, « Sevran Terre d’eaux », prévoit pour 2024 la construction de logements, d’une crèche, d’une maison de santé et d’un bassin de surf, sur 32 hectares de terres agricoles. Si un nouvel emplacement doit être attribué au jardin Aurore dans le cadre du futur projet, Lamri Guenouche s’interroge : quelle surface, avec quel accès aux transports ? « On serait prêts à cultiver 7 à 8 hectares, pour fournir plus largement des écoles, des centres sociaux, et se lancer aussi dans la production de fruits », explique le responsable, qui souhaite à tout prix préserver l’implantation locale du jardin.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/21/a-sevran-un-jardin-maraicher-pour-allier-deux-besoins-essentiels-se-nourrir-et-travailler_6064056_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/21/a-sevran-un-jardin-maraicher-pour-allier-deux-besoins-essentiels-se-nourrir-et-travailler_6064056_3244.html>>
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33- De grandes entreprises françaises du secteur de la viande liées à la déforestation au Brésil, Reporterre, 21/12/20
Source : Mighty Earth

L’ONG Mighty Earth a publié lundi 21 décembre les données (en anglais) de son outil de surveillance de la déforestation liée au soja et au bétail. Celles-ci dévoilent que Bunge, le plus grand importateur de soja en France, est associé aux grandes exploitations qui ont défriché près de 39.000 hectares de forêts en Amazonie et au Cerrado au Brésil depuis mars 2019.
« Le groupe LDC, numéro un européen de la volaille derrière les marques Le Gaulois, Maître Coq, ou encore Marie est complice de cette déforestation en vendant des poulets nourris au soja brésilien », accuse l’organisation. L’ONG Canopée lance aujourd’hui une pétition pour mobiliser les clients de LDC afin d’inciter l’entreprise à rompre ses liens avec la déforestation au Brésil. 
Le soja est la matière première agricole la plus importée en France, principalement en provenance du Brésil, rappelle Mighty Earth. Parmi toutes les matières premières importées par la France, c’est aussi celle ayant la plus grande empreinte en matière de déforestation.
D’après les données de TRASE, Bunge représente près de 40 % du soja brésilien importé vers la France en 2018. La quasi-totalité (90  %) du soja consommé en France sert à l’alimentation des animaux d’élevages comme les poulets et les porcs, qui sont ensuite vendus dans les supermarchés, fast-foods et restaurants.
Conscients de leur responsabilité, les principales enseignes de la grande distribution se sont engagées en novembre dernier à mettre fin au soja issu de déforestation dans leurs chaînes d’approvisionnement, rapporte l’ONG. Canopée a publié le 21 décembre une analyse de ces différents engagements. Les entreprises de la viande comme LDC, du lait comme Lactalis et de restauration rapide comme Quick et Burger King sont, elles, restées sourdes aux appels répétés des citoyens et associations environnementales.
<https://reporterre.net/De-grandes-entreprises-francaises-du-secteur-de-la-viande-liees-a-la-deforestation-au <https://reporterre.net/De-grandes-entreprises-francaises-du-secteur-de-la-viande-liees-a-la-deforestation-au>>
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34- Le safran, "or rouge" du Cachemire, victime du changement climatique et de la guerre, AFP, 22/12/20, 08:00
Parvaiz Bukhari

Mohammad Ramzan Rather travaille d'arrache-pied dans son champ de crocus du Cachemire sous administration indienne. Mais les récoltes sont maigres et la nostalgie le gagne quand il pense à l'époque avant le changement climatique, quand ses terres produisaient en abondance l'"or rouge", le safran.
Ces cultures odorantes de Pampore, localité au sud de Srinagar -- dont les paysages se parent de l'éclatant violet durant les deux semaines de floraison à la fin de l'automne -- faisaient la fortune de milliers de familles.
L'an dernier, la récolte de M. Rather n'a pas excédé un demi-kilo. Elle pèse cette année à peine trente malheureux grammes. Il y a douze ans, un peu moins d'un hectare de cultures rendait deux kilos de safran.
"Quand j'étais enfant, 80 hommes étaient nécessaires, toute une semaine, pour récolter les fleurs sur nos 16 kanals (0,8 hectare) de terre à safran", raconte à l'AFP Abdul Ahad Mir, cultivateur de l'épice la plus chère au monde.
Il faut extraire à la main, avec la plus extrême délicatesse, les trois stigmates rouge foncé de quelque 160.000 fleurs, pour obtenir un kilogramme de safran qui sera vendu au prix de 1.350 dollars sur le marché local.
"Aujourd'hui, notre famille de six s'en tire en une seule journée", assure M. Mir, "ces champs étaient de véritables mines d'or".
- Pluies irrégulières -
"L'irrégularité des pluies de ces dix dernières années cause des dommages", affirme l'agriculteur Jalal-ud-Din Wani. "Nous avions l'habitude de partir dans les champs avec de grands paniers en osier, mais maintenant les paysans se munissent d'affreux petits sacs en polyéthylène pour la récolte".
Les experts accusent le changement climatique de provoquer la diminution du volume des glaciers de la région himalayenne, réduisant considérablement le débit d'eau en aval de ses contreforts. Selon une étude publiée en juillet dans la revue Climate Change, les températures dans la région pourraient augmenter de près de sept degrés Celsius d'ici 2100 en fonction de certains scénarios d'émissions de gaz à effet de serre. 
En conséquence, nombre de cultivateurs de safran se convertissent à la production de pommes qui requiert beaucoup moins d'eau.
Selon les historiens, le safran était déjà cultivé au Cachemire 500 ans avant J.-C.. C'est un ingrédient récurrent de recettes traditionnelles, telle que l'infusion de Kehwa, une boisson sucrée à base de thé vert, de cannelle, de cardamome et d'amandes pilées, servie aux convives, et lors de cérémonies comme les mariages. 
L'épice est, partout à travers le monde, employée dans la composition de recettes culinaires, produits médicinaux et cosmétiques, et se retrouve aussi dans certains rituels hindous.
La fleur de crocus est cultivée en Iran, qui compte pour 90% de la production mondiale, mais aussi en Espagne et en Grèce. 
Mais le safran du Cachemire a la réputation d'être le meilleur en raison de sa forte teneur en crocine, à laquelle il doit son incomparable teinte rouge et son arôme singulier. 
- Irrigation -
Le changement climatique mais aussi le conflit dans la région, revendiquée également par le Pakistan, ont réduit de moitié la production de l'or rouge passant de 2,8 kg par hectare en 1998 à 1,4 kg en 2018, selon les données officielles. 
Cette année, le gouvernement a créé une certification d'origine du safran pour lutter contre la contrefaçon.
Soucieux d'atténuer aussi l'impact du changement climatique et de stimuler le rendement, il a lancé en 2010 une "Mission nationale du safran", dotée d'un budget de 54 millions de dollars, afin d'introduire des technologies modernes dans les pratiques agricoles. Les autorités affirment que 1.480 hectares de cultures de safran du Cachemire ont ainsi pu être régénérées. 
Des systèmes d'irrigation de tuyaux en plastique installés dans des champs ont fini par être retirés par les agriculteurs contestant leur efficacité, les jugeant contreproductifs. D'autres accusent les nouvelles semences fournies par les autorités d'avoir ruiné leurs rendements.
Ainsi, aux solutions dites de pointe proposées par la mission gouvernementale, sur le terrain l'on préfère encore les bonnes vieilles méthodes, sécher les récoltes au soleil, recourir aux réseaux commerciaux locaux. Comme M. Wani, certains veulent croire qu'en revenant aux techniques ancestrales, la culture du safran pourrait retrouver son âge d'or : "il reste encore une petite chance de renaissance".
<https://www.geo.fr/environnement/le-safran-or-rouge-du-cachemire-victime-du-changement-climatique-et-de-la-guerre-203241 <https://information.tv5monde.com/info/le-safran-or-rouge-du-cachemire-victime-du-changement-climatique-et-de-la-guerre-388885>>
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35- L'Autriche défend la dinde, grande oubliée du bien-être animal, AFP, 22/12/20, 15:00
Blaise Gauquelin

Katharina et Reinhard Bauer déambulent en combinaison bleue parmi leurs milliers de dindonneaux choyés, dans des conditions optimales que l'Autriche, soucieuse du bien-être animal, aimerait étendre au reste de l'Europe.
"Chez nous, les oiseaux disposent de beaucoup de place", explique l'agricultrice qui gère avec son mari une exploitation biologique dans le petit village de Weibern, situé en Haute-Autriche (nord).
L'élevage des dindonneaux, fragiles les premiers jours de leur vie, "très sensibles, curieux et affectueux", selon Reinhard Bauer, est délicat.
Avant d'orner les tables du réveillon, ils doivent bénéficier d'un environnement particulièrement attentionné se rapprochant du milieu naturel, insiste le couple. 
Plus largement, l'Autriche, pionnière de l'agriculture raisonnée, aimerait profiter des fêtes, aux cours desquelles on consomme traditionnellement la dinde, pour attirer l'attention de Bruxelles sur son triste sort.
"L'organisation "World Animal Protection" a classé le pays en première position en matière de bien-être animal, dans une comparaison avec 50 pays du monde entier", souligne la ministre conservatrice de l'Agriculture Elisabeth Köstinger.
- En Europe depuis le 16e siècle -
Après le poulet et le porc, le gallinacé ramené d'Amérique au 16e siècle par des colons espagnols est le troisième animal d'élevage le plus répandu dans l'Union européenne (UE): chaque année, on en abat 190 millions.
Et pourtant, alors que poules et cochons ont eu leurs directives, il n'existe toujours pas de réglementation européenne pour encadrer l'élevage du Bourbon rouge, du Noir de Norfolk ou du Bleu de Suède.
Contrairement à ce qui est pratiqué chez les gros producteurs allemands, polonais ou hongrois, les 120 élevages de dinde d'Autriche ont su garder une taille limitée. 
Familiales, ces exploitations soumises à des inspections régulières n'engraissent en moyenne que 6.000 volailles. 
Avec deux mâles adultes par mètre carré, leur densité est la plus faible d'Europe.
Même dans les exploitations aux standards les moins exigeants, les dindons peuvent se déplacer librement. Ils sont élevés au sol, à la lumière du jour, sur une litière de paille ou de copeaux de bois.
En qualité intermédiaire, ils disposent de jardins d'hiver, tandis qu'en biologique - 42% du marché - ils sont tous élevés en plein air. 
- 'Législation généreuse' -
Une lutte contre la souffrance animale... qui a un coût: en rayons, la barquette de dinde "made in Austria" s'affiche en moyenne à 14 euros, contre 8 euros pour la viande importée.
Résultat, la part de marché des Autrichiens ne représente plus que 40% de la consommation nationale.
"Il faudrait que notre législation généreuse soit étendue à tout le continent", souligne Katharina Bauer en couvant des yeux ses protégés au pépiement incessant.
Du coup, c'est toute l'Autriche qui monte actuellement au front pour aider le parent pauvre des basses-cours. 
L'été dernier, une grande chaîne de supermarché a décidé de ne plus mettre en rayon que de la viande de volaille née, élevée et abattue à l'intérieur des frontières. 
Elle a adopté un prix unique pour la poitrine de dinde, vendue à 10 euros pièce, sans baisser la rémunération des producteurs.
En novembre, la députée européenne écologiste Sarah Wiener a lancé une pétition, soutenue par le gouvernement, pour que l'Europe encadre enfin le secteur. Et s'aligne sur les pratiques autrichiennes, évidemment.
- 'Priorité absolue' -
Qu'elle parvienne à convaincre ou pas, la coalition entre les conservateurs et les Verts au pouvoir veut aller de l'avant.
Elle va prendre en charge jusqu'à 35% des investissements des élevages de dinde désireux de monter en gamme, pour augmenter encore la part du bio dans la production.
"C'est la priorité absolue de nos exploitants", affirme le représentant de la Chambre d'agriculture, Georg Strasser, pour qui l'enjeu de santé publique dépasse le simple bonheur des dindons. 
Grâce à l'amélioration continue des conditions d'élevage, l'utilisation d'antibiotiques sur ces volailles a été réduite de 55% entre 2011 et 2017 en Autriche.
Les choses vont dans le bon sens, selon l'association de protection animale Vier Pfoten. "Garantir un prix d'achat équitable aux producteurs respectueux des animaux est la clé du changement", résume sa directrice Eva Rosenberg.
Elle ne serait pas contredite par Katharina et Reinhard Bauer, qui viennent de moderniser entièrement leurs installations afin d'améliorer encore et toujours le confort de leurs pensionnaires poids plume.
<https://www.geo.fr/environnement/elevage-lautriche-defend-la-dinde-grande-oubliee-du-bien-etre-animal-203247 <https://information.tv5monde.com/info/l-autriche-defend-la-dinde-grande-oubliee-du-bien-etre-animal-388930>>
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– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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