[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mardi 4 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 4 Fév 08:02:25 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Moselle : rassemblement contre la construction d'une plateforme Amazon <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/moselle-rassemblement-contre-la-construction-d-une-plateforme-amazon_140860>, AFP, 24/01/20, 21:00
2- Nucléaire : l’Autorité de sûreté appelle EDF à plus de « rigueur professionnelle » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/23/nucleaire-l-autorite-de-surete-appelle-edf-a-plus-de-rigueur-professionnelle_6026983_3244.html>, Le Monde, maj le 25/01/20 à 07h03
3- A Port-la-Nouvelle, contestation autour du grand projet d’extension du port <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/25/a-port-la-nouvelle-contestation-autour-du-grand-projet-d-extension-du-port_6027174_3244.html>, Le Monde, 25/01/20, 02h50
4- Chronique. « Le cèdre du Mans, “symbole” de la façon dont les grands arbres sont mal considérés dans les centres-villes » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/25/le-cedre-du-mans-symbole-de-la-facon-dont-les-grands-arbres-sont-mal-consideres-dans-les-centres-villes_6027209_3232.html>, Le Monde, 25/01/20, 06h49
5- Le train de nuit, une alternative à l’avion, mais un matériel vieillissant <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/26/le-train-de-nuit-une-alternative-a-l-avion-mais-un-materiel-vieillissant_6027245_3244.html>, Le Monde, 26/01/20, 06h20
6- Au Portugal, la résistance s'organise contre la ruée vers "l'or blanc" du lithium <https://www.lejdd.fr/International/Europe/au-portugal-la-resistance-sorganise-contre-la-ruee-vers-lor-blanc-du-lithium-3945613>, Le JDD, 27/01/20, 08h00
7- Comment expliquer la réussite du Royaume-Uni dans l’éolien offshore ? <https://theconversation.com/comment-expliquer-la-reussite-du-royaume-uni-dans-leolien-offshore-129952>, The Conversation, 27/01/20, 18:10
8- Des rallyes automobiles en froid avec la lutte pour le climat <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/28/des-rallyes-en-froid-avec-la-lutte-pour-le-climat_6027446_3234.html>, Le Monde, 28/01/20, 02h26
9- Reportage. Comment 16 grammes de tritium dans un million de litres d'eau paralysent Fukushima <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/comment-16-grammes-de-tritium-dans-un-million-de-litres-deau-paralysent-fukushima-1166730>, Les Echos, 28/01/20, 06h15
10- Le plan du gouvernement pour sauver le modèle économique du nucléaire <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/28/le-plan-du-gouvernement-pour-sauver-le-modele-economique-du-nucleaire_6027449_3234.html>, Le Monde, 28/01/20, 10h18
11- Biocarburants : croissance record du superéthanol en France <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/biocarburants-croissance-record-du-superethanol-en-france-1166852>, Les Echos, 28/01/20, 10h42
12- Nucléaire : en Inde, les nuages s’amoncellent au-dessus des projets d’EPR <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/28/nucleaire-en-inde-les-nuages-s-amoncellent-au-dessus-des-projets-d-epr_6027489_3234.html>, Le Monde, 28/01/20, 10h48
13- Ces multinationales qui continuent à exploiter massivement le charbon australien, malgré les incendies <https://www.bastamag.net/Australie-incendies-charbon-multinationales-rechauffement-climatique>, BastaMag, 28/01/20
14- Marre de prendre l'avion ? Voyagez en avatar ! <https://usbeketrica.com/article/marre-prendre-avion-voyagez-en-avatar>, Usbek & Rica, 29/01/20, 07:00
15- Le catamaran qui veut mener la transition énergétique <https://www.lejdd.fr/Societe/energy-observer-le-catamaran-qui-veut-mener-la-transition-energetique-3945678>, Le JDD, 29/01/20, 09h00
16- Sciences. L’hydrogène enfin transformé en métal ? <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/29/l-hydrogene-enfin-transforme-en-metal_6027713_1650684.html>, Le Monde, 29/01/20, 23h51
17- Uber peine à se décarboner <http://www.journaldelenvironnement.net/article/uber-mal-aime-peine-a-se-decarboner,102941?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 29/01/20
17- États-Unis : quelles évolutions énergétiques d’ici à 2050 ? <https://www.connaissancedesenergies.org/etats-unis-quelles-evolutions-energetiques-dici-2050-200129>, Connaissance des énerges, 30/01/20
19- Agrocarburants : le gouvernement confronté à ses propres incohérences sur l'huile de palme <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/huile-de-palme-jusqu-ou-le-gouvernement-est-il-pret-a-aller-pour-defendre-les-interets-de-total-148169.html>, Novethic, 31/01/20
En audio
20- EDF vient de dévoiler la liste des réacteurs qui fermeront d’ici à 2035, en plus de la centrale de Fessenheim <https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-eco/la-chronique-eco-25-janvier-2020>, France Inter, La Chronique Eco, 25/01/20, 07h12
En images
21- Il est l’heure de se convertir au vélo électrique <https://www.parismatch.com/Vivre/Art-de-vivre/Il-est-l-heure-de-se-convertir-au-velo-electrique-1669215>, Paris Match, 21/01/20, 03h00 
22- Lithium : de l'or blanc sous le sol alsacien <https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/lithium-de-l-or-blanc-sous-le-sol-alsacien_3800635.html>, France 2, journal de 13h, 26/01/20
23- Eoliennes en mer : la nouvelle vague <https://www.bing.com/videos/search?q=La+France+veut+miser+sur+l%27%C3%A9olien+en+mer.+Le+gouvernement+a+revu+ses+objectifs+%C3%A0+la+hausse.&ru=/search?q=La+France+veut+miser+sur+l%27%C3%A9olien+en+mer.+Le+gouvernement+a+revu+ses+objectifs+%C3%A0+la+hausse.&form=APMCS1&PC=APMC&view=detail&mid=5A9FB3DA617A4378B4175A9FB3DA617A4378B417&&mmscn=vwrc&FORM=VDRVRV>, France 2, journal de 20h, 27/01/20
24- Une ville 100% durable à l'essai aux Émirats arabes unis <https://www.francetvinfo.fr/monde/moyen-orient/emirats-arabes-unis-une-ville-100-durable-a-l-essai_3804809.html>, France 2, journal de 20h, 29/01/20
25- Demain, la France se lance dans l’exploitation de lithium <https://www.lci.fr/sciences/video-demain-la-france-se-lance-dans-l-exploitation-de-lithium-2144201.html>, TF1, journal de 20h, 30/01/20
Une annonce
26- Éoloscope terrestre : un outil au service du développement de projets éoliens exemplaires <https://www.fne.asso.fr/communiques/%C3%A9oloscope-terrestre-un-outil-au-service-du-d%C3%A9veloppement-de-projets-%C3%A9oliens-exemplaires>, FNE, communiqué du 27/01/20

Bien à vous,
Florence

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PREMIÈRES DU JOUR : — En 2019, la production d’électricité britannique issue d’énergies renouvelables a dépassé pour la 1ère fois au troisième trimestre celle générée par les hydrocarbures. Une première depuis 1882. (cf. item 7)
— Trois chercheurs français ont observé de l'hydrogène sous forme métallique au synchrotron Soleil, sur le plateau de Saclay. Le plus simple et le plus abondant atome de l'univers, soumis à une pression extraordinaire, a changé d'état. Opaque à toute lumière, il serait passé sous forme métallique. (cf. item 16 & suite)
DOSSIER DU JOUR :  En quoi le lithium est-il stratégique et quelle différence dans son extraction entre le nord du Portugal et la plaine d’Alsace en France ? (cf. item 6, 22 & 25)
CHIFFRE DU JOUR : "Pour un emploi créé par Amazon, c'est deux emplois perdus en termes de commerces de proximité et ce sont des emplois précaires et difficiles", Charlotte, militante à l'association Attac (cf. item 1)
RAPPEL DU JOUR : Pour le président de l’Autorité de sûreté nucléaire Bernard Doroszczuk, EDF doit encore faire des efforts face au manque de compétences dans la filière. (cf. item 2)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Une nouvelle ligne ferroviaire Vienne-Bruxelles vient d’ouvrir, alors qu’en France seulement deux lignes nocturnes existent encore, contre une douzaine il y a dix ans. (cf. item 5)
— À Dubaï, les autorités expérimentent des modèles de villes durables, où les transports sont propres et l'eau est gérée comme un trésor. (cf. item 24)
PARALYSIE DU JOUR : Neuf ans après la catastrophe, le gouvernement japonais doit se prononcer sur le sort de l'eau « contaminée » qui s'accumule sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Tokyo préférerait un rejet en mer mais le projet tétanise la région. (cf. item 9)
SAUVETAGE DU JOUR : Pour sauver le modèle économique du nucléaire, l’exécutif propose un nouveau mécanisme de régulation qui devrait entraîner une augmentation des factures et une réorganisation d’EDF. (cf. item 10, 12 & 20)
RECORD DU JOUR : L'agrocarburant routier Superéthanol-E85 a connu l'an dernier en France une croissance record de ses volumes écoulés (+85 %) et vu son réseau de distribution croître d'un tiers, selon des chiffres dévoilés ce mardi par la filière. (cf. item 11)
ÉTUDE DU JOUR : Dans une étude publiée le 29 janvier, les Européens se disent prêts à payer plus cher pour des VTC zéro émission. Depuis plusieurs semaines, les ONG ne manquent pas de rappeler à Uber de se décarboner. (cf. item 17)
IMBROGLIO DU JOUR : Les produits à base d’huile de palme vont-ils ou non sortir de la liste des biocarburants bénéficiant d’un avantage fiscal ? (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Moselle : rassemblement contre la construction d'une plateforme Amazon, AFP, 24/01/20, 21:00

Une soixantaine de personnes, issues de partis politiques et d'associations, ainsi que des riverains, se sont rassemblées vendredi pour dénoncer l'implantation d'une plateforme logistique européenne d'Amazon sur le plateau de Frescaty, au sud de Metz.
"Stop Amazon, pollueur, destructeur, tricheur, profiteur", était-il écrit sur l'une des banderoles installées devant l'entrée du plateau de Frescaty, sur la commune d'Augny.
Des cartons avec chacun un message, "Amazon s'installe = mort du local" ou "Amazon paie tes impôts", ont été empilés par des manifestants brandissant pour certains des pancartes en forme de cercueil.
L'ancienne base aérienne de 380 hectares reconvertie en zone d'activités, située à quelques kilomètres au sud de Metz et desservie par l'autoroute A31, a été choisie par le géant du commerce en ligne pour y installer un centre de distribution européen.
La plateforme doit s'étendre sur 19 hectares avec 186.000 m2 d'entrepôts et devrait créer "2.000 à 3.000 emplois, peut-être même plus", avait dit à l'AFP Jean-Luc Bohl, président de Metz Métropole, propriétaire du plateau de Frescaty.
Une cérémonie de pose de la première pierre, prévue vendredi, a été reportée en raison "d'un impondérable de dernière minute", a fait savoir Virtuo, société qui porte le projet pour Amazon avec la foncière Argan. Elle devrait avoir lieu "probablement au printemps".
Pour Charlotte, militante à l'association Attac, "il est faux" de dire que le groupe américain est pourvoyeur d'emplois. "Pour un emploi créé par Amazon, c'est deux emplois perdus en termes de commerces de proximité et ce sont des emplois précaires, et difficiles", précise-t-elle.
"La logistique crée peu de valeur ajoutée, peu d'emplois, à faible qualification dans des conditions sociales difficiles", résume Jacques Maréchal, secrétaire départemental du Parti communiste de Moselle. "Ce dépôt sera totalement automatisé", croit-il savoir.
"En 20 ans d'implantation en France, Amazon est devenu un employeur majeur dans le pays, avec plus de 9.300 salariés en CDI", a réagi auprès de l'AFP Amazon, précisant qu'avec les emplois indirects générés par son activité, le groupe "est à l'origine de plus de 30.000 emplois sur le territoire français".
Les travaux ont démarré en janvier, pour une mise en service prévue en juillet 2021.
Pancarte en main, Xaviera, riveraine, s'"inquiète du changement de la qualité de vie". "La vallée de la Moselle est déjà hyper polluée, avec Amazon on va ajouter 400, peut-être 600 camions par jour" sur l'autoroute, peste Robert Lagal, membre de La France Insoumise.
Le géant du e-commerce assure développer "des projets ambitieux pour l'environnement" et avoir pris, en 2019, "un engagement fort pour atteindre l'objectif de l'Accord de Paris dix ans plus tôt et atteindre un bilan zéro carbone", avec notamment "une commande de 100.000 véhicules de livraison entièrement électriques, un investissement de 100 millions de dollars dans la reforestation et un recours à 100% aux énergies renouvelables en 2030", a détaillé Amazon, estimant que les déclarations des manifestants étaient "fausses".
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/moselle-rassemblement-contre-la-construction-d-une-plateforme-amazon_140860>
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2- Nucléaire : l’Autorité de sûreté appelle EDF à plus de « rigueur professionnelle », Le Monde, maj le 25/01/20 à 07h03
Nabil Wakim

Pour le président de l’Autorité de sûreté nucléaire Bernard Doroszczuk, les exploitants doivent encore faire des efforts face au manque de compétences dans la filière. 
Le ton est courtois et posé, mais les mots sont sévères. Jeudi 23 janvier, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk, a lancé, lors de ses vœux annuels, un nouvel avertissement à EDF et à la filière nucléaire.
En dressant ses constats sur l’année 2019, M. Doroszczuk a rappelé qu’il avait – depuis sa prise de fonctions il y a un peu plus d’un an – déjà appelé à un« ressaisissement collectif pour maintenir les compétences-clés ».
« L’année 2019 a confirmé ce besoin, a précisé M. Doroszczuk. Au-delà de la perte d’expérience, les contrôles réalisés par l’ASN et le plan d’action contre les irrégularités ont confirmé un besoin de renforcement des compétences et un manque de rigueur professionnelle de certains acteurs. »
Règles de sûreté
La France compte 58 réacteurs nucléaires en fonctionnement, répartis dans dix-neuf centrales. Un certain nombre de problèmes ont été identifiés ces dernières années chez plusieurs sous-traitants importants d’EDF, en particulier chez Framatome, qui fabrique des composants essentiels au bon fonctionnement des centrales. Dans la plupart des cas, il s’agit de ce qu’on appelle des « écarts de qualité », une différence entre ce qui était prévu dans le cahier des charges et la réalisation concrète.
Mais le président de l’ASN souligne que ce « manque de rigueur » concerne aussi « la surveillance des activités par les exploitants eux-mêmes ». Cette fois, c’est EDF qui est directement visé : l’exploitant des réacteurs nucléaires a la responsabilité de s’assurer que les opérations sont faites en respectant les règles de sûreté fixées par la réglementation et l’ASN.
Pour M. Doroszczuk, ces problèmes « ne datent pas d’aujourd’hui », et « les plus significatifs concernent la mise en place des procédés industriels qui exigent une qualification préalable pour être correctement maîtrisés ».
C’est, par exemple, le cas lors des opérations de soudage. Sur le chantier de l’EPR de Flamanville (Manche), le non-respect de certaines exigences fixées dans le cahier des charges a conduit l’ASN à obliger EDF à faire refaire plusieurs soudures non conformes. Cette décision, prise en juin 2019, a repoussé la mise en service de ce réacteur nucléaire de troisième génération de plusieurs années. EDF espère un démarrage en 2022 ou 2023.
> Lire aussi : L’EPR coûtera au moins 12,4 milliards d’euros
Mais l’ASN a rappelé, jeudi, qu’elle ne se sentait aucunement liée par cet échéancier. « Nous n’avons pas de calendrier, l’objectif c’est d’aboutir au résultat », précise le directeur général adjoint de l’ASN, Julien Collet, qui prévient que « s’il y a des difficultés, cela est de nature à provoquer un report ».
Un plan contre les irrégularités
Ce constat sévère du président de l’ASN s’appuie sur un autre élément : un plan contre les irrégularités, lancé par l’Autorité de sûreté après les fraudes constatées sur le site de Framatome, au Creusot (Saône-et-Loire). Dans cette forge gigantesque, où des milliers de pièces du parc français ont été fabriquées, une falsification de données à grande échelle a été constatée ces dernières années. Une fraude qui a imposé à EDF et l’ASN un passage en revue minutieux des installations nucléaires.
> Lire aussi notre reportage : La forge du Creusot veut oublier les fraudes
L’ASN s’est, depuis, dotée de plus grands moyens de lutte contre les tricheries ou les « petits arrangements » qui ont parfois cours sur le terrain. M. Doroszczuk relève, par exemple, des cas dans lesquels « des opérateurs qui interviennent usurpent l’identité d’un opérateur qualifié » ou des opérations de surveillance déclarées comme réalisées « alors qu’elles ne l’ont pas été ». Le président de l’ASN s’inquiète ici d’un « manque de culture de sûreté » et espère que ces enjeux sont désormais « bien compris » par les exploitants nucléaires.
Enfin, M. Doroszczuk a estimé que le plan Excell, présenté par la direction d’EDF pour tirer les leçons du fiasco industriel de Flamanville (Manche), allait « dans le bon sens ». Mais il a aussi averti que ces mesures de mobilisation de la filière ne peuvent pas s’appliquer seulement aux constructions futures. Elles doivent aussi concerner le parc nucléaire actuel. Les orientations du plan doivent être « déployées sans tarder pour les travaux lourds de maintenance liés aux installations en fonctionnement », a plaidé M. Doroszczuk.
> Lire aussi : Les détails du plan industriel d’EDF
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/23/nucleaire-l-autorite-de-surete-appelle-edf-a-plus-de-rigueur-professionnelle_6026983_3244.html>
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3- A Port-la-Nouvelle, contestation autour du grand projet d’extension du port, Le Monde, 25/01/20, 02h50
Philippe Gagnebet  (Toulouse, correspondance)

La région Occitanie a lancé dans cette commune de l’Aude un vaste chantier de plus de 300 millions d’euros. Un collectif d’opposants appelle à un rassemblement samedi. 
Des hydroliennes, de l’hydrogène, mais aussi du pétrole et du blé. A Port-la-Nouvelle, dans l’Aude, le port centenaire qui compte 6 000 habitants, va connaître un lifting impressionnant.
La région Occitanie, gestionnaire des ports depuis 2008, veut y construire « un hub de la transition énergétique », selon Jean-Romain Brunet, conseiller maritime au cabinet de la présidence de région. « Nous avons fait le choix de cette commune pour préparer le monde qui vient, celui des nouvelles énergies et en prévision des évolutions du commerce mondial. Le tout, dans un bassin de vie sinistré »,explique-t-il.
La région, unique financeur des travaux, y met les moyens : 233,9 millions d’euros hors taxes d’investissement, dont 199 millions pour l’aménagement des digues, et 29 millions pour l’aménagement des quais et dragages. Transition énergétique donc, avec la construction de nouveaux quais pour le montage de sept hydroliennes flottantes (fabriquées par Engie), qui seront ensuite acheminées à 15 kilomètres des côtes, mais aussi nouvelle digue pour accueillir d’énormes pétroliers – 180 mètres de long. Enfin, construction d’immenses hangars pour y stocker des blés durs et tendres, destinés à l’exportation.
> Lire aussi  Eoliennes, hydroliennes... : où en sont les énergies marines en France ?
En tout, ce sont environ 3 km de jetées qui vont sortir de l’eau : la digue Nord, la plus importante, perpendiculaire à la côte et de 2,3 km de longueur, et la digue Sud de 600 mètres en prolongation oblique de la jetée actuelle. Leur construction va exiger l’extraction et le transport de 4 millions de tonnes de matériaux de carrière et de 11 millions de m3 de sédiments marins.
« Si on ne fait rien, le port est foutu »
Pour le maire divers droite de la commune, Henri Martin, « après Sète [Hérault] et Marseille, Port-la-Nouvelle a une longue histoire de commerce et de pêche. Si on ne fait rien, dans un nouveau contexte mondial, le port est foutu. Ici, on va inventer un site non polluant, sans usines ni fumées, avec des bateaux de nouvelle génération beaucoup plus propres. » L’élu précise que la municipalité participera à hauteur de 30 millions d’euros, avec le conseil départemental, pour des travaux qui devraient s’achever fin 2022, effectués principalement par Bouygues, qui a remporté la plupart des appels d’offres sur plusieurs lots.
Le projet faisait jusqu’alors consensus, même chez les élus écologistes de la région. Mais fin octobre 2019, un vœu proposé en assemblée régionale pour mettre en place un moratoire, porté par le groupe de La France insoumise (LFI), a fissuré la belle entente.
Au sein de la délégation écologiste, des voix dissonantes se sont exprimées. Pour Guillaume Cros, vice-président à la région et élu Europe Ecologie-Les Verts (EELV), « dès lors qu’il y a une mobilisation citoyenne, ma position, c’est qu’il faut faire une pause. J’ai moi-même voté pour un moratoire, contrairement à d’autres élus de notre groupe. Je pense que nous devons être vigilants, notamment sur le modèle économique et les impacts environnementaux. » 
« Une folie industrielle et écologique »
Cette mobilisation prendra forme samedi 25 janvier à 10 h 30. Le collectif « Balance ton port », composé de membres de la Confédération paysanne, de Nature et progrès, d’Alternatiba Narbonne et de militants divers, appelle à un grand rassemblement devant la mairie de Port-la-Nouvelle.
Pascal Pavie, porte-parole du collectif, précise qu’il « s’agit d’une première manifestation après des réunions publiques où il y a eu beaucoup de monde ». Cet agriculteur installé dans l’Aude était déjà à la tête d’un autre collectif, « No Palm », qui avait réussi à empêcher, en 2011, l’installation d’infrastructures destinées à l’importation d’huile de palme, toujours à Port-la-Nouvelle. « Ce projet ne servira à rien, il ne s’agit que d’emplois ponctuels, les travaux mettent en péril les étangs de Bages-Sigean, la réserve naturelle de Sainte Lucie et le parc régional de la Narbonnaise, c’est une folie industrielle et écologique », lance-t-il.
> Lire aussi  Quand l’huile de palme abat les arbres
L’ancien député européen et leader syndicaliste José Bové, ainsi que le député européen Manuel Bompard (LFI) seront présents. Pour M. Bompard, « c’est un projet du siècle dernier. On fait l’amalgame entre éoliennes, pétrole et céréales, cela pour des investissements totalement démesurés, alors que les enjeux sont dans la rénovation thermique des bâtiments, la sortie du tout pétrole et la relocalisation de l’agriculture ». 
Permis de construire gelés
Les opposants aux travaux, qui ne sont pas « contre l’installation d’hydroliennes », rappellent que le trafic des installations portuaires de Port-la-Nouvelle est passé d’un total de 2 millions de tonnes en 2007 à 1,6 million de tonnes en 2015 et pointent une concurrence absurde avec Sète, autre port lui aussi très agrandi, toujours par la région.
Pour Jean-Romain Brunet, « il y a complémentarité et les projets de transition énergétique sont prioritaires à Port-la-Nouvelle, notamment pour le stockage d’hydrogène qui sera produit par les éoliennes ». La région assure également que le comité de suivi environnemental, mis en place à l’automne 2019, veillera aux éventuels impacts causés sur les milieux.
Des dégâts que l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), faisant partie du comité, a déjà pointé dans un rapport, soulignant que « rien ne prouve qu’une contamination par des sédiments n’est pas de nature à dégrader le milieu côtier ou lagunaire, notamment compte tenu de la durée des travaux, et compte tenu du fait qu’aucune mesure d’évitement n’est envisagée. » 
> Lire aussi  L’écologie, une préoccupation désormais majeure pour les Français
Sur place, environ 150 ouvriers s’activent déjà, principalement pour achever les quais qui accueilleront les immenses pâles, mâts et flotteurs des hydroliennes en construction. La commune a gelé les permis de construire pour éviter toute installation anarchique, et attend les touristes et un nouveau dynamisme économique. Du côté des opposants, on s’attend à une forte mobilisation ce samedi. Même si on ne parle pas encore de « ZAD [zone à défendre] de la mer », sourit Pascal Pavie.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/25/a-port-la-nouvelle-contestation-autour-du-grand-projet-d-extension-du-port_6027174_3244.html>
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4- Chronique. « Le cèdre du Mans, “symbole” de la façon dont les grands arbres sont mal considérés dans les centres-villes », Le Monde, 25/01/20, 06h49
Frédéric Potet

Partout en France, des militants s’opposent aux programmes d’aménagement nécessitant la coupe de troncs anciens, souligne Frédéric Potet, journaliste au « Monde ».
Chronique. Au Mans, avenue Bollée, un arbre majestueux tremble. Les griffes métalliques d’une pelleteuse effleurent ses branches quotidiennement, dans un bruit d’enfer. Planté il y a plus de cent ans, ce cèdre bleu du Liban, haut de 30 mètres, fait, lui, frissonner les badauds qui craignent pour sa survie. Un projet immobilier de 103 logements sociaux doit être construit sur la parcelle voisine, où l’excavation de la terre a commencé.
Non concerné « théoriquement » par le chantier, l’arbre passera-t-il l’hiver ? Des militants écolos en doutent, et se relaient à son pied pour alerter de l’arrivée potentielle des bûcherons. En lui, ils disent voir un symbole de la façon dont les grands arbres sont considérés dans les centres-villes à forte concentration.
En abat-on aujourd’hui davantage qu’il y a dix ans ? Difficile à dire. Les actions visant à les protéger des bulldozers semblent, en revanche, n’avoir jamais été aussi nombreuses. Dans de multiples villes de France, des mobilisations se forment pour entraver des programmes d’aménagement urbain nécessitant la coupe de troncs anciens. A Nice, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Caen, Angoulême, Bourges, des recours ont été engagés, des tracts distribués, des campements installés. A Condom (Gers), un grimpeur arboriste, Thomas Brail, est monté dans un platane menacé par une opération de rénovation, avant de passer vingt-huit jours et nuits accroché dans les branches d’un arbre situé en face du ministère de la transition écologique.
« Il ne survivra pas »
La situation du cèdre du Mans peut paraître moins pire qu’ailleurs. Elle n’en reste pas moins critique, dénoncent plusieurs associations locales. Doté d’une petite maison en mauvais état, le terrain sur lequel se dresse l’arbre appartient au patron de l’entreprise de BTP engagée pour la construction des futurs immeubles mitoyens. Celui-ci, Eric Jouvet, envisage de l’utiliser comme une « base de chantier » destinée à ses ouvriers pendant les trente mois de travaux. Quand on lui demande ce qu’il adviendra du cèdre, il indique qu’il n’en « sait rien ».
A la même question, le promoteur du programme immobilier, Stéphane Galibert, fournit la même réponse, mais n’exclut pas de proposer au bailleur social, la communauté urbaine du Mans Métropole, de construire 30 logements sociaux supplémentaires sur la parcelle où le cèdre est situé. Dans cette hypothèse, celui-ci serait abattu manu militari, s’il n’est pas tombé d’ici là à la suite des travaux qui malmènent déjà ses racines. « Il est évident qu’il ne survivra pas », est-on persuadé dans le camp des opposants, en dénonçant un jeu de dupes de la part des différents acteurs.
Derrière le cas de cet arbre en sursis, une question plus générale se pose : celle de l’adaptation des villes aux réalités démographiques et géographiques d’aujourd’hui. Comme de nombreuses agglomérations ayant beaucoup grossi ces dernières décennies, Le Mans a décidé de freiner son étalement urbain. Près de 500 hectares de terres agricoles et d’espaces naturels, jusque-là ouverts à la construction, devraient être déclassés, jeudi 30 janvier, lors de l’adoption du nouveau PLU communautaire. Cette politique a une contrepartie : densifier les centre-villes, afin d’accueillir de nouveaux habitants. Tout l’art, pour les élus et les promoteurs, est alors de trouver des espaces disponibles, des « dents creuses » au cœur de paysages citadins compacts – paysages où les grands arbres font office de poumons.
L’opposition au projet immobilier de l’avenue Bollée n’est pas une première au Mans. Créée en 2012 pour empêcher l’abattage d’arbres situés près de la cathédrale, dont un ginkgo biloba centenaire, l’association Patrimoine environnemental menacé (PEM) a mené plusieurs campagnes de sauvegarde d’espèces à haute tige, menacées par le béton. Elle se démène actuellement pour contrecarrer la coupe de 150 tilleuls, marronniers, pins et autres séquoias sur le site de l’ancien Crédit agricole, promis à accueillir un programme immobilier comprenant un hôtel de luxe et une résidence seniors. L’association, qui estime à 2 000 le nombre d’arbres sacrifiés lors des travaux du tramway (2004-2014), soutient par ailleurs un collectif engagé dans un recours au long cours contre le projet d’une vaste zone commerciale en périphérie de la ville, où un magasin Ikea doit s’installer, en lieu et place de terres agricoles.
« Une vision globale »
Ces attaques tous azimuts – à l’extérieur comme à l’intérieur de la ville – désolent la vice-présidente du Mans Métropole déléguée à l’urbanisme, Catherine Gouhier. « On ne peut pas s’opposer, en même temps, à des projets qui réduisent les zones pavillonnaires sur des zones naturelles et à de l’habitat neuf en centre-ville », argue-t-elle. D’accord, estime Michèle Miant, la présidente de PEM, mais quid des grands arbres intra-muros ? « Ils ne sont jamais pris en compte dans les constructions. Densifier le centre-ville ne doit pas être un prétexte à laisser toute latitude aux promoteurs », assène-t-elle.
« S’arc-bouter sur quelques arbres revient à protéger son pré carré, au mépris d’une vision globale de la défense de l’environnement », riposte Mme Gouhier, ancienne membre d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) passée du côté de Génération.s. Le promoteur, Stéphane Galibert, ne manque pas, de son côté, de dénoncer la « position dogmatique » des opposants, alors même que son projet immobilier serait « le plus vertueux qui soit », avec des toits végétalisés, des bardages bois, des éclairages LED, des peintures dépolluées… « Gadgets ! », ricane le camp d’en face, qui aurait aimé que soit prévu un petit jardin au pied des futurs immeubles, avec de « vrais » arbres.
Debout dans la tempête, le cèdre, lui, compte les points, entre deux visites nocturnes, comme celles effectuées par Mohamed Boukhers, dit « Maquis », un activiste écolo bien connu de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Celui-ci envisage de planter sa tente jour et nuit à son pied, afin de guetter les tronçonneuses.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/25/le-cedre-du-mans-symbole-de-la-facon-dont-les-grands-arbres-sont-mal-consideres-dans-les-centres-villes_6027209_3232.html>
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5- Le train de nuit, une alternative à l’avion, mais un matériel vieillissant, Le Monde, 26/01/20, 06h20
Olivier Razemon  

En dépit de la vétusté de certaines lignes, ce mode de transport continue de séduire des usagers. Une toute nouvelle ligne Vienne-Bruxelles a été inaugurée dans la nuit du 19 au 20 janvier. 
A chacun son souvenir du train de nuit. On peut garder de ces voyages une réminiscence mitigée, entre ronflements des autres passagers, odeurs flottantes et tangage rompant soudainement le sommeil sur la couchette si étroite, ou avoir la nostalgie de son bercement caractéristique, synonyme de voyage et prémices du dépaysement à venir.
Quoi qu’il en soit, ce mode de transport n’appartient pas encore au passé, loin de là. Car il s’agit du moyen le plus efficace pour gagner une destination lointaine sans prendre l’avion. Le train de nuit répond pleinement au « flygskam », en français « honte de l’avion ». Parti de Suède fin 2018, ce sentiment s’est rapidement répandu dans certaines catégories de la population sur le continent européen, au point d’inquiéter l’industrie aérienne.
Le secteur ferroviaire observe au contraire cette évolution avec intérêt. Il faut voir, pour s’en convaincre, l’enthousiasme des participants au voyage inaugural de la nouvelle ligne entre Vienne et Bruxelles, dans la nuit du 19 au 20 janvier. Deux fois par semaine, la compagnie autrichenne ÖBB fait désormais circuler ce train, sous sa marque « Nightjet », qui met 14 heures à parcourir les 1 000 km qui séparent les deux capitales, après une quinzaine d’arrêts, à Linz (Autriche), Nuremberg, Cologne ou Liège.
« J’ai dormi merveilleusement », s’exclame Karima Delli, présidente (Europe Ecologie-Les Verts) de la commission « transports » au Parlement européen, qui faisait partie du voyage. « J’avais un véritable lit, un cabinet de toilette, et une baie vitrée permet d’admirer le paysage », témoigne-t-elle. Après avoir repris, fin 2016, les lignes abandonnées par la Deutsche Bahn, ÖBB inaugure régulièrement de nouvelles lignes.
Les trains autrichiens circulent désormais toutes les nuits en Europe centrale, de Hambourg à Zurich et de Rome à Vienne. Les premiers prix sont fixés à moins de 50 euros. La Suède et la Finlande ont investi massivement dans leur réseau et leur matériel, tout comme la compagnie privée Caledonian Sleeper, au Royaume-Uni.
> Lire aussi  L’improbable renaissance des trains de nuit en Allemagne
Profitant de cet engouement, le collectif Back on track, qui réunit des associations européennes attachées au train de nuit, se retrouve à Bruxelles, mardi 28 janvier, pour tenter de convaincre les députés européens et la « DG Move », la direction générale en charge des transports.
Seules deux lignes en France
Dans l’Hexagone, seules deux lignes nocturnes desservent encore, depuis la gare parisienne d’Austerlitz, Toulouse et les Pyrénées pour l’une, et les Alpes du Sud pour l’autre, contre une douzaine de lignes il y a dix ans. Ces deux dernières lignes continuent de rencontrer un certain succès, même si la SNCF préfère prudemment ne pas diffuser de chiffres. Le train de nuit vient même parfois au secours du TGV. En octobre 2019, alors que des crues avaient interrompu la ligne ferroviaire entre Montpellier et Perpignan, la SNCF a rétabli pendant un mois un service de nuit quotidien entre Paris et Perpignan, via Toulouse.
La compagnie ferroviaire a longtemps rechigné à considérer ce mode comme autre chose qu’une « niche » destinée à des vacanciers fauchés. Et pourtant, « à certaines périodes, en particulier en été et lors des vacances d’hiver, les trains de nuit sont très rapidement complets », observe-t-on à la direction de la branche Voyages de la grande maison. D’année en année, la fréquentation demeure stable, et la formule convainc « progressivement une nouvelle clientèle qui souhaite voyager de manière plus écologique ».
> Lire aussi  Terminus pour la Palombe bleue, le train de nuit Paris-Tarbes-Hendaye
Les voyageurs confirment : « A chaque fois que j’ai pris un train de nuit, pour le sud de la France comme pour la Savoie, il était plein », confie Juliette Labaronne, autrice de Slow train (Arthaud, 21 euros, 160 pages), un guide qui recense trente voyages ferroviaires en France, dont le Paris-Cerbère, de nuit. « Après la publication du livre, de nombreux lecteurs m’ont signalé qu’ils regrettaient la disparition des trains de nuit et des auto-trains », raconte-t-elle.
Les multiples avantages, à la fois pour les passagers, l’environnement et la société, ont été listés par un collectif baptisé « Oui au train de nuit ». Cette association s’est constituée au printemps 2016, au moment où le ministère des transports annonçait la suppression de la plupart des dernières lignes. Elle rassemble un noyau dur d’irréductibles utilisateurs, en particulier des membres d’associations cyclistes de Perpignan ou de Toulouse, désireux de se déplacer sans polluer.
La substitution à l’avion constitue un argument évident. Un déplacement effectué pendant le temps de sommeil peut être plus long, et donc mener plus loin. « La moitié des passagers aériens en Europe effectuent des distances qu’il est possible de parcourir en train de nuit », observe Mme Delli. Il se révèle « bien moins onéreux que les lignes à grande vitesse », tout en évitant la construction de nouvelles voies et donc l’artificialisation de terres agricoles, souligne Sylvain Fischer, porte-parole du collectif « Oui au train de nuit ».
L’usage des lignes classiques permettrait en outre des liaisons transversales desservant davantage les villes moyennes. Les membres du collectif ont dessiné une carte intitulée « proposition de réseau en 2030 » sur laquelle on repère des lignes Saint-Sébastien-Strasbourg ou Brest-Narbonne. « C’est aussi comme cela qu’on limite le surtourisme, car le train de nuit ne dépose pas tous ses passagers au même endroit », observe M. Fischer. Enfin, pour les passagers, voyager de nuit permet d’économiser le prix d’une chambre d’hôtel.
Matériel vieillissant
Malgré ces atouts, plusieurs obstacles subsistent. Le matériel roulant qui circule en France, en particulier, est devenu peu à peu obsolète. Dans les trains de la SNCF, les compartiments abritent toujours six couchettes superposées, ou quatre en première classe. Les sangles prévenant les chutes, l’échelle métallique qui permet d’accéder aux places du haut et les rideaux marron ne dépayseront pas les voyageurs qui ne seraient pas montés dans un train de nuit depuis vingt ans. Les joints usés des fenêtres laissent parfois passer l’air du dehors, provoquant sifflements et courants froids, et les sanitaires ont vieilli.
Aucun petit-déjeuner n’est prévu, et les voitures ne proposent même pas de distributeur automatique de boissons ou de nourriture. Enfin, et c’est gênant pour la clientèle contemporaine, les compartiments sont dépourvus de prises électriques, indispensables nourricières de nos objets connectés.
Pour les deux lignes existantes, le ministère des transports promet une prochaine « rénovation du matériel roulant » se traduisant surtout par une amélioration du service à bord. Cette étape avait été annoncée par la ministre Elisabeth Borne, aujourd’hui chargée de la transition écologique et solidaire, après un voyage Paris-Briançon effectué en septembre 2018. « Il serait temps. Les citoyens redécouvrent le train. Ce sont autant de messages », plaide le député Matthieu Orphelin, député (ex-La République en marche) du Maine-et-Loire, qui a défendu le train de nuit à l’Assemblée nationale.
Intérêt des eurodéputés
Mais, pour les opérateurs de futures lignes, cela ne suffira peut-être pas. L’état des voitures-couchette a ainsi freiné l’ardeur de la compagnie Flixbus. En juin 2019, cet autocariste spécialisé dans la longue distance annonçait des futurs « Flixtrains » de nuit sur la ligne Paris-Nice. « Il faudrait acquérir de nouvelles voitures très spécifiques », reconnaît aujourd’hui Raphaël Daniel, porte-parole de l’entreprise. Un investissement lourd : une voiture coûte entre 1,7 et 2,7 millions d’euros, si l’on se base sur les récentes acquisitions des compagnies britannique ou autrichienne.
La régénération du matériel permettrait en outre de proposer différents niveaux de confort, « des sièges inclinés, des compartiments couchettes et des cabines pour deux personnes dans le même convoi, le tout à des prix très différents », résume Juliette Labaronne. « Une classe affaires et des compartiments privatifs donneraient envie à des décideurs de l’emprunter, et donc de le défendre », souligne M. Fischer.
Pour le collectif, la longue bataille ne fait que commencer. Mais les soutiens se renforcent. A la commission « transports » du Parlement de Bruxelles, « les députés ont compris que ce secteur pouvait devenir intéressant économiquement »,note Mme Delli. La Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’homme, établie à Lausanne, cherche à « répondre à la croissance linéaire du trafic aérien, une tendance aujourd’hui obsolète », explique Louca Lerch, chargé d’un programme intitulé « transports, hypermobilité et tourisme ». La structure, qui voudrait « faire émerger une réflexion collective », est disposée à financer « des acteurs de la société civile afin de les aider à développer un plaidoyer ». Pour ce type de programme, les conventions signées avec la fondation suisse sont dotées de sommes allant de 100 000 à 300 000 euros. Pas de quoi faire rouler un train, mais suffisamment pour faire connaître les enjeux.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/01/26/le-train-de-nuit-une-alternative-a-l-avion-mais-un-materiel-vieillissant_6027245_3244.html>
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6- Au Portugal, la résistance s'organise contre la ruée vers "l'or blanc" du lithium, Le JDD, 27/01/20, 08h00
Julien Descalles, envoyé spécial à Covas do Barroso et Montalegre (Portugal)

Le nord du Portugal abrite les principales réserves européennes de lithium, matériau utilisé pour les batteries électriques. Les compagnies minières prennent d'assaut cette région verte et agricole. Mais les habitants ne l'entendent pas ainsi.
Du seuil du tipi, la vue sur le Peneda-Gêres, seul parc national du Portugal et réserve de biosphère pour l'Unesco, est à couper le souffle. Les pentes granitiques de la serra plongent dans les eaux cristallines du barrage de Paradela, en contrebas de hauts plateaux tour à tour boisés et pelés, terrains de jeu des meutes de loups et des hardes de garranos. Plus loin serpentent des gorges vertigineuses sur lesquelles veillent les aigles royaux. Ce spectacle, Vítor Barroso Afonso le contemple depuis cinq ans et son installation à Fiães do Rio, pittoresque hameau de 70 âmes, ses corps de ferme en pierre de taille et ses espigueiros – greniers à céréales montés sur piliers – typiques du Minho (nord du pays).
> Lire aussi - Quand le Portugal s'ouvre aux capitaux chinois
Sur la terre de ses ancêtres, cet enfant de Portugais né en banlieue parisienne a installé un camp d'écotourisme, avec ses yourtes, sa "tanière au loup" perchée dans les arbres. Et son tipi, donc. Crise de la quarantaine ? "L'envie d'un retour aux racines, plutôt ; celles de mes parents, bien sûr, mais aussi celles d'une vie à la campagne, plus saine, respectueuse d'une nature sacrée", détaille cet ancien ingénieur en environnement.…
>> Suite à lire sur abonnement à :
<https://www.lejdd.fr/International/Europe/au-portugal-la-resistance-sorganise-contre-la-ruee-vers-lor-blanc-du-lithium-3945613>
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7- Comment expliquer la réussite du Royaume-Uni dans l’éolien offshore ?, The Conversation, 27/01/20, 18:10
Par Sylvain Roche, Docteur en sciences économiques, spécialiste des énergies marines et de la croissance bleue, Université de Bordeaux

Longtemps symbole d’un pays qui s’est développé par le charbon, le Royaume-Uni fait désormais figure de modèle en matière de transition énergétique. Le charbon, qui produisait les deux tiers de l’électricité dans les années 1980 et 36 % en 2013, représente désormais moins de 4 % du total. En 2019, la production d’électricité britannique issue d’énergies renouvelables a dépassé pour la première fois au troisième trimestre celle générée par les hydrocarbures. Une première depuis 1882. La production de charbon devrait même disparaître d’ici à 2025 selon le gouvernement.
En parallèle, le Royaume-Uni est devenu une des références mondiales dans les énergies marines renouvelables en l’espace d’une vingtaine d’années. Avec 8 483 MW installés en 2019, il fait figure de leader incontesté de l’éolien en mer. 1 200 MW de capacités nouvelles seront délivrées cette année avec la mise en service du parc éolien de Hornsea Project One, l’un des plus puissants au monde.
À l’heure où la France revoit à la hausse ses ambitions dans l’éolien en mer, comment expliquer la réussite du Royaume-Uni dans cette filière énergétique ?
Une solution pour décarboner l’économie
Le Royaume-Uni a su profiter des opportunités offertes par les accords de Kyotoet les directives européennes en matière d’énergies renouvelables pour redéfinir au tournant des années 2000 sa politique énergétique et acquérir la maîtrise de nouvelles technologies propres.
Un premier livre blanc sur l’énergie est présenté en 2003 par le gouvernement travailliste de Tony Blair, avec un objectif de réduction des émissions de carbone de 60 % d’ici 2050. L’énergie éolienne doit alors représenter 10 % de la production d’électricité à l’horizon 2010, contre 3 % en 2003.
Des subventions sont mises en place et les deux premiers appels d’offres pour l’éolien en mer voient le jour. Sélectionnant 17 projets pour 1,5 GW de production, le premier round (2001) permet de clarifier le cadre réglementaire. Le second round (2003) mène à l’attribution de 15 autres sites d’un potentiel de 7,2 GW de capacité installée. L’éolien offshore passe au Royaume-Uni à une échelle industrielle.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/comment-expliquer-la-reussite-du-royaume-uni-dans-leolien-offshore-129952>
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8- Des rallyes automobiles en froid avec la lutte pour le climat, Le Monde, 28/01/20, 02h26
Eric Béziat  (Gap & Monaco)

Seulement trois constructeurs se disputent le titre de champion du monde WRC, dont la première épreuve de la saison, le rallye de Monte-Carlo, s’est achevée dimanche 26 janvier. 
La foule bon enfant s’est installée dans un pré pentu sur les hauteurs de Gap. Autour des feux de bois, les bouteilles circulent. On est venu en famille, et les enfants, ravis, courent autour des adultes. Au fond, les montagnes enneigées du parc national des Ecrins forment un paysage grandiose, mais les quelque 300 personnes présentes n’ont d’yeux que pour le virage en épingle qui borde le champ. Soudain, un hurlement mécanique brise la quiétude du lieu. Arrive celui que tous sont venus voir : Sébastien Ogier, l’enfant du pays, sextuple champion du monde des rallyes. La Toyota Yaris de 380 chevaux freine à l’ultime moment, dérape en douceur, puis se relance en fin de courbe. Le « Monte-Carlo » a commencé.
> Lire aussi  Rallye : opération reconquête pour Sébastien Ogier
Traditionnel coup d’envoi de la saison du championnat du monde, dit « WRC » (World Rally Championship), le rallye de Monte-Carlo – 88e du nom – s’est soldé, dimanche 26 janvier, par la victoire du pilote belge Thierry Neuville sur Hyundai, devant Sébastien Ogier et le Gallois Elfyn Evans, tous deux représentant l’écurie Toyota. Un résultat acquis après une course très disputée entre Hautes-Alpes et Alpes-Maritimes et au bout d’un suspense qui aura duré jusqu’au dernier round.
Satisfaction sportive, donc… Pourtant, cette saison 2020 démarre dans un drôle de contexte, car le rallye – et le sport automobile plus largement – vit une période critique. Une double pression économique et environnementale pèse sur les épreuves. Une forme de blues s’est même emparée des aficionados. « Au mythique col de Turini, traditionnel rendez-vous des fans pour la dernière journée du rallye, il y avait deux fois plus de monde il y a dix ans que cette année », remarque un habitué.
Pression environnementale
Première préoccupation : la désaffection des fabricants de voitures. Il n’y a plus que trois écuries à concourir en rallye pour le titre de champion du monde des constructeurs – un plus bas historique – après le retrait en 2019 de Citroën. Et, pas de chance pour le rallye, l’ambiance économique du secteur automobile s’est nettement refroidie ces temps derniers, les ventes mondiales sont en baisse, la pression sur les marges de plus en plus forte. Or les constructeurs peuvent décider de couper abruptement dans les coûts que représente une participation à un championnat du monde – on l’a vu à plusieurs reprises. Ce fut le cas pour un Peugeot à court de trésorerie qui a quitté subitement les courses d’endurance en 2012 ou pour un Volkswagen, qui a abandonné, pour cause de « dieselgate », les épreuves de rallye fin 2016, où il était pourtant surdominateur.
L’autre sujet, c’est la pression environnementale. Elle n’est pas tout à fait nouvelle. Dans les Hautes-Alpes, une opposition à la course automobile sur voie ouverte, le collectif Ras le rallye, existe depuis plusieurs années. Ils se sont à nouveau manifestés à Gap samedi 25 janvier. Un groupe d’une vingtaine de personnes a brièvement bloqué la circulation des véhicules aux abords du parc où sont rassemblés les stands. Ce qui est surtout nouveau, c’est l’écho que peuvent provoquer les discours de ces opposants dans une opinion désormais préoccupée par les effets du changement climatique.
« Le rallye de Monte-Carlo représente les “trente glorieuses”, un moment où très peu de personnes avaient conscience des conséquences des activités humaines sur le climat, expliquait samedi au Dauphiné libéré, Hervé Gasdon, président de la Société alpine de protection de la nature. C’est complètement dépassé. » De fait, en ces temps de fonte accélérée des glaciers, il est compliqué de justifier le soutien à une activité consistant à faire rouler en pleine montagne des voitures qui consomment plus de 65 litres aux 100 kilomètres.
Pourtant, des industriels ont décidé d’y aller : ce sont les deux géants asiatiques de la voiture, le japonais Toyota et le coréen Hyundai. Ils sont les seuls à accepter de mettre aujourd’hui, en tant que constructeurs, les investissements nécessaires pour remporter la compétition, en embauchant les meilleurs pilotes, les meilleurs ingénieurs et les meilleurs mécaniciens.
> Lire aussi  Alaska, Patagonie, Alpes : partout dans le monde, la fonte des glaciers s’accélère
Un investissement lourd
Quel est le montant du ticket d’entrée pour faire tourner une écurie de premier plan pendant les treize épreuves d’une saison de rallye ? Le chiffre – ultra-confidentiel – avoisinerait les 80 millions d’euros. Même si on est loin des 500 ou 700 millions nécessaires pour participer aux championnats du monde de formule 1, cela n’en reste pas moins un investissement lourd.
Une écurie de rallye, ce sont des pilotes de premier plan payés autour de 3 à 4 millions d’euros par saison, des véhicules coûtant 1 million d’euros chacun et la gestion d’une équipe conséquente. « La Toyota Gazoo Racing Team version rallye, c’est 70 personnes, 12 semi-remorques, 4 voitures de compétition, 25 ingénieurs », égrène Dimitri Demore, responsable des pièces détachées pour l’écurie japonaise. Celle-ci est dirigée par Tommi Makinen, ex-as de la discipline, quadruple champion du monde dans les années 1990.
Si Toyota a décidé de se lancer dans le sport automobile (la marque japonaise est aussi présente avec succès dans le championnat d’endurance et dans le Nascar américain), ce n’est pas seulement parce que son président Akio Toyoda est un fan de pilotage sportif, c’est aussi et surtout pour faire évoluer l’image d’une marque vue comme un peu sage. « Nous avons besoin d’ajouter un peu d’émotion dans ce que véhicule la marque, explique Ludovic Billiet, directeur marketing de Toyota France. Nous sommes réputés et connus pour notre fiabilité, nous souhaitons aussi être perçus comme modernes, jeunes, dynamiques. » 
Une vraie audience populaire
En résumé, le but de Toyota dans l’affaire n’est pas de convaincre les défenseurs du climat d’acheter ses voitures (elle le fait déjà avec sa large gamme hybride), mais plutôt d’accrocher un public fan des grosses cylindrées. En 2021, Toyota sortira la GR Yaris ultra-sportive (4 roues motrices et 250 chevaux), plus proche des véhicules qui roulent aujourd’hui en rallye que des Yaris classiques et qui servira de base à l’homologation des nouvelles voitures de rallye en 2022. Dans la même veine, la marque propose une version GR, soit un peu musclée (180 chevaux quand même), de la tranquille Corolla.
Du côté de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), on a bien compris que l’avenir du championnat du monde de rallye se trouvait davantage du côté de l’Orient que dans la vieille Europe. Alors que les industriels japonais et coréens deviennent les forces dominantes de la discipline, la réglementation s’apprête à évoluer pour amener de l’hybridation dans les motorisations des bolides de compétition à partir de 2022. Or, la voiture hybride c’est bien le point fort de Hyundai et de Toyota. « Nous nous efforçons d’apporter aux constructeurs un environnement qui leur permette de déployer leur marketing », résume Yves Matton, le directeur du rallye à la FIA. Illustration : cette année, un Rallye du Japon a fait irruption dans le calendrier du championnat du monde. Et il a pris la place du Tour de Corse.
Malgré le soutien des industriels, la FIA a conscience des menaces liées à l’angoisse climatique qui pèsent sur la compétition automobile. L’opération mise au vert a donc été largement anticipée par le « gouvernement de l’automobile » : hybridation du rallye, on l’a vu, suite logique de celle de l’endurance et de la F1 remontant déjà à plus de cinq ans ; création d’une Formule E tout électrique en 2014 qui, elle, fait cette saison le plein de constructeurs puisque dix industriels (dont Mercedes, Porsche, Audi, Nissan, BMW) ont annoncé leur participation.
Cette évolution ne fait pas que des heureux. « Ce que j’aime, c’est le bruit », confesse l’un des visiteurs venus admirer le travail des mécaniciens de Sébastien Ogier à son stand de Gap. L’homme, ouvrier électricien dans le bâtiment, adore le rallye. « Ici, on ne sent pas le fric comme dans la formule 1. On a accès aux stands, on voit les voitures, on voit la course. Et tout ça gratuitement. Les écolos de Gap, je les connais, ils ont de gros 4 × 4, comme tout le monde ici. »
Car le rallye c’est aussi une vraie audience populaire, des passionnés qui savent démonter et remonter un moteur, qui aiment le risque pris par des pilotes dans lesquels ils se retrouvent : Thierry Neuville, et ses débuts de tourneur-fraiseur, ou Sébastien Loeb issu des quartiers populaires d’Haguenau (Bas-Rhin). Le rallye a aussi son côté démocratique dans le fait qu’il mélange professionnels et amateurs au sein d’une longue caravane vrombissante et boueuse.
Y a-t-il un risque, en aseptisant le rallye, de le couper de son public ? « Cette idée d’hybridation, c’est surtout de la com, glisse un organisateur. Ce qui a vraiment changé ces temps derniers, c’est que la puissance des véhicules des écuries pro a encore augmenté. » Le moteur thermique aurait donc encore de beaux jours devant lui dans l’univers des rallyes… En attendant, pour la prochaine étape du championnat du monde, le rallye de Suède, un classique de la conduite sur glace, on annonce que cette année il n’y aura probablement pas de neige.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/28/des-rallyes-en-froid-avec-la-lutte-pour-le-climat_6027446_3234.html>
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9- Reportage. Comment 16 grammes de tritium dans un million de litres d'eau paralysent Fukushima, Les Echos, 28/01/20, 06h15
Yann Rousseau

Neuf ans après la catastrophe, le gouvernement japonais doit se prononcer sur le sort de l'eau « contaminée » qui s'accumule sur le site de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Tokyo préférerait un rejet en mer, conforme à ce que font les autres centrales de la planète, mais le projet tétanise la région.
Les cerisiers ont presque tous disparu de Fukushima Daiichi. Plantés à partir des années 1970 pour égayer la gigantesque centrale nucléaire du nord-est du Japon, la plupart des « sakuras » ont été abattus après la catastrophe de mars 2011 qui a ravagé le site et sa région. Plus de 800 des 1.200 arbres à fleurs recensés auraient été abattus sur les neuf dernières années, laissant place à un décor de science-fiction.
Pour figer les poussières radioactives, les collines sont désormais recouvertes d'un ciment gris clair et de longues dalles de béton renforcé sur lesquelles ont poussé partout de gigantesques citernes bleues et grises. La centrale est noyée sous ces 965 réservoirs contenant chacun près de 1.200 tonnes d'eau « contaminée ».
L'heure des choix
Tepco, l'opérateur, estime qu'il peut encore trouver un peu d'espace pour en construire quelques dizaines de plus. « Mais très vite, à l'été 2022, on va atteindre notre capacité de stockage maximale », explique Junichi Matsumoto, le porte-parole de la division en charge démantèlement chez l'électricien. « Le gouvernement va devoir prendre une décision sur la gestion de cette eau », prévient-il, sans s'engager sur le sujet, conscient de son extrême sensibilité.
Depuis la catastrophe, Tepco pompe en permanence les eaux chargées en éléments radioactifs qui s'accumulent sur le site. Le groupe doit capter les eaux qu'il utilise pour refroidir les réacteurs un, deux et trois, mais également récupérer les eaux naturelles souterraines qui s'infiltrent toujours dans les sous-sols ravagés des tranches construites au pied d'une colline.
Reste le tritium
Au total, Tepco a déjà « récupéré » 1,18 million de mètres cubes d'eau qu'il a filtré dans ses trois usines de décontamination construites sur place. « Nous parvenons à retirer 62 des 63 radionucléides contenus dans ces eaux », détaille Kenji Abe, l'un des cadres de l'électricien. « Mais il en reste un, le tritium », ajoute-t-il avant de présenter au visiteur du jour un petit bocal pharmaceutique contenant 30 centilitres de cette eau de la discorde. « Elle n'a pas d'odeur, pas de couleur, elle est peu radioactive », insiste-t-il.
Selon les calculs du ministère japonais de l'Industrie, l'ensemble de l'eau stockée sur le site contient 860 TBq (terabecquerels) de tritium soit l'équivalent de… 16 grammes de cet isotope radioactif de l'hydrogène. En décembre dernier, les autorités nippones ont expliqué que ces eaux pourraient  soit être évaporées dans l'air, soit être progressivement diluées en mer sur une vingtaine d'années.
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/comment-16-grammes-de-tritium-dans-un-million-de-litres-deau-paralysent-fukushima-1166730>
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10- Le plan du gouvernement pour sauver le modèle économique du nucléaire, Le Monde, 28/01/20, 10h18
Nabil Wakim  

L’exécutif propose un nouveau mécanisme de régulation qui devrait entraîner une augmentation des factures et une réorganisation d’EDF. 
C’est parfois derrière les mécanismes les plus abscons que se cachent les orientations politiques et industrielles les plus déterminantes. En mettant en ligne, mi-janvier, un document de consultation publique sur la « nouvelle régulation économique du nucléaire existant », le gouvernement a ouvert une brèche importante : pour soutenir le modèle du nucléaire français, il propose une réforme qui pourrait conduire à une réorganisation importante d’EDF et à une augmentation des prix de l’électricité.
Rien n’est acté à ce jour, mais l’objectif du gouvernement est clair : mettre fin au dispositif complexe qui oblige le groupe public à vendre un quart de sa production d’électricité nucléaire à ses concurrents à un prix fixe – et qui porte le nom d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh).
> Lire aussi  Réorganisation d’EDF : la rente nucléaire au cœur du débat
Ce mécanisme, qui doit s’achever en 2025, a été mis en place en 2011. L’idée, à l’époque, était de favoriser le développement de la concurrence et de satisfaire la Commission européenne. Bruxelles estimait qu’EDF occupait une position trop dominante sur le marché de l’électricité, et que la France ne faisait pas assez d’efforts pour libéraliser ce secteur. Neuf ans plus tard, l’Arenh a, en partie, rempli son office : plus d’une quarantaine de concurrents se disputent les clients d’EDF, qui perd 100 000 contrats par mois depuis plus de deux ans. Ce cadre réglementaire permet aux rivaux d’EDF (Engie, Total…) de proposer des tarifs légèrement moins chers et d’en faire leur principal argument commercial.
Mauvaise opération
Mais, dans le même temps, les tarifs sur le marché de gros de l’électricité au niveau européen ont flambé, soutenus par l’augmentation des prix du carbone. Les concurrents d’EDF profitent de la réglementation française pour acheter, grâce à l’Arenh, de l’électricité nucléaire à tarif réduit pour fournir leurs clients. Pour EDF, c’est une mauvaise opération : le groupe est contraint de vendre sa production à un prix avantageux pour ses concurrents, qui viennent ensuite lui débaucher ses clients.
Depuis son arrivée à la tête d’EDF en 2014, Jean-Bernard Lévy a fait de la suppression de l’Arenh son cheval de bataille, estimant que ce système est injuste pour EDF. Le projet du gouvernement répond en partie à ses inquiétudes : il propose de supprimer le dispositif actuel en 2025 et de créer un nouveau système, prévoyant un « plancher » et un « plafond » de prix de l’électricité. Ce qui permettrait de garantir à EDF d’être toujours doté de revenus suffisants pour couvrir ses coûts.
Or, ceux-ci sont d’autant plus élevés que les investissements à venir pour prolonger la durée de vie de ses centrales nucléaires sont importants. Le groupe espère aussi convaincre le gouvernement de lancer la construction de six nouveaux réacteurs EPR dans les prochaines années. Mais comment envisager un tel projet avec une équation économique aussi défavorable ? L’entreprise est affectée par une dette de plus de 33 milliards d’euros et doit par ailleurs supporter le fiasco du chantier de l’EPR de Flamanville (Manche).
> Lire aussi  Nucléaire : le gouvernement joue les équilibristes dans le débat sur les nouveaux EPR
La réponse pourrait se trouver dans ce nouveau mécanisme. « L’objectif est de permettre une juste rémunération du parc nucléaire existant, dans le cas où les prix de marché seraient trop bas », explique-t-on au gouvernement. Autrement dit : le prix sera fixé en fonction des besoins de couverture des coûts d’EDF. « Cette nouvelle formule est faite pour sauver le nucléaire qui existe, explique l’économiste Jacques Percebois. Et cela doit aussi permettre d’envisager des investissements futurs. » Et, donc, la construction de nouveaux EPR.
Au passage, cela pourrait obliger l’électricien à une opération de transparence sur la réalité des coûts du nucléaire actuel. Une mission à ce sujet a été lancée auprès de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), indique le ministère de la transition écologique et solidaire.
« EDF producteur », « EDF fournisseur »
Mais il y a un hic : un tel schéma serait immédiatement perçu comme une distorsion de concurrence par la Commission européenne. Pour convaincre Bruxelles, le gouvernement envisage une profonde modification du périmètre d’EDF. Le groupe est aujourd’hui à la fois le plus gros producteur d’électricité en France et le premier fournisseur aux particuliers. Le nouveau mécanisme propose de séparer les deux. « EDF producteur » vendrait son électricité à tous les fournisseurs, sans distinction, y compris à « EDF fournisseur », qui ne bénéficierait d’aucun traitement de faveur.
> Lire aussi  Pourquoi EDF reste un géant fragile
« C’est un élément incontournable, détaille Jacques Percebois. Pour convaincre Bruxelles, il faut faire la démonstration qu’on est prêts à séparer les deux. » « Il va falloir donner des garanties plus explicites de la séparation des genres », euphémise-t-on chez EDF. Cette logique correspond en partie au projet de réorganisation de l’entreprise proposé par le patron d’EDF, à la demande de l’Elysée. Ce plan, dit « Hercule », consiste à séparer les actifs nucléaires des autres activités, notamment la fourniture d’électricité, ce qui suscite la vive opposition des syndicats.
Pour l’heure, ce projet aux contours flous interroge : cela peut-il conduire à une privatisation totale ou partielle de cet « EDF fournisseur » ? Cette activité compte aujourd’hui quelque 7 000 salariés et aura bien du mal à rester compétitive face à des concurrents comme Total et Engie. Une question d’autant plus complexe que ce fournisseur est l’entité qui commercialise le « tarif bleu », fixé par l’Etat, et qui est aujourd’hui celui payé par 75 % des ménages. La négociation avec Bruxelles pourrait inclure une fin progressive de ces prix, auxquels les associations de consommateurs sont très attachées.
> Lire aussi  Le prix réglementé de l’électricité augmente depuis le début des années 2000
Une chose est sûre : les particuliers peuvent s’attendre à une augmentation continue des prix de l’électricité dans les années à venir. Jusqu’en 2025, le mécanisme de l’Arenh va être maintenu en l’état, ce qui va conduire à une hausse par étapes du tarif de l’électricité – l’augmentation des prix de 2,4 %, qui intervient au 1er février, n’est pas, elle, essentiellement liée à ce dispositif. Ensuite, si le nouveau système voulu par le gouvernement est mis en place, il entraînera logiquement une nouvelle hausse des tarifs, puisque EDF vendra son électricité plus cher à ses concurrents. Le gouvernement s’en défend, et promet que le futur mécanisme protégera les consommateurs des fluctuations du marché.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/28/le-plan-du-gouvernement-pour-sauver-le-modele-economique-du-nucleaire_6027449_3234.html>
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11- Biocarburants : croissance record du superéthanol en France, Les Echos, 28/01/20, 10h42

L'agrocarburant routier Superéthanol-E85 a connu l'an dernier en France une croissance record de ses volumes écoulés (+85 %) et vu son réseau de distribution croître d'un tiers, selon des chiffres dévoilés ce mardi par la filière.
L'éthanol continue de tirer la croissance des biocarburants en France. L'an dernier, le Superéthanol-E85 a connu une croissance record de ses volumes écoulés : +85 %. De nouvelles stations ajoutent régulièrement cet agrocarburant à leur gamme de produits. Son réseau de distribution a ainsi progressé d'un tiers en un an, selon des chiffres de la filière publiés ce mardi.
>> Suite à lire sur inscription à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/biocarburants-croissance-record-du-superethanol-en-france-1166852>
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12- Nucléaire : en Inde, les nuages s’amoncellent au-dessus des projets d’EPR, Le Monde, 28/01/20, 10h48
Guillaume Delacroix  (Bombay, correspondance)

Un rapport confirme le risque sismique dans la région de Jaitapur, où EDF rêve de construire la plus grande centrale de la planète. 
Voilà qui n’arrange pas les affaires d’EDF au niveau international. Dans l’Etat indien du Maharashtra (Ouest), où l’électricien français rêve depuis treize ans de construire la plus grande centrale nucléaire du monde, une coalition gouvernementale s’est nouée, fin novembre 2019, autour d’un parti régional populiste, le Shiv Sena, farouchement opposé à ce projet hors norme.
> Lire aussi  L’Inde, principal espoir d’exportation d’EPR pour EDF
Paris s’efforce sans relâche de convaincre la Nuclear Power Corporation of India Limited (NPCIL), le groupe public qui exploite la filière nucléaire du sous-continent, de lui acheter six réacteurs à eau pressurisée (EPR). Un projet évalué à près de 3 000 milliards de roupies (38 milliards d’euros), dont la puissance installée de 9 900 mégawatts permettrait d’alimenter en électricité 140 millions d’habitants.
Lors d’un entretien téléphonique, vendredi 10 janvier, Emmanuel Macron et le premier ministre indien, Narendra Modi, ont tous deux « exprimé leur souhait de poursuivre le renforcement du partenariat [franco-indien] dans le domaine du nucléaire civil et militaire ». Mais à Bombay, les nouveaux dirigeants du Maharashtra jugent que la centrale causerait trop de dommages aux agriculteurs et aux pêcheurs de la côte proche de Goa, où elle serait implantée.
> Lire aussi  En Inde, la construction des EPR d’EDF se heurte à l’opposition de la population
Autre grief contre le projet : son intérêt économique. En dépit des demandes réitérées de Delhi, EDF n’aurait pas encore apporté la preuve que le prix du kilowattheure produit à Jaitapur, le village choisi pour les EPR, sera compétitif, comparé aux tarifs pratiqués par les centrales au charbon ou à l’énergie solaire.
A cela s’ajoute un rapport publié discrètement en septembre 2019 par l’Autorité nationale de gestion des catastrophes (NDMA, une instance qui dépend du ministère de l’intérieur) et l’Institut international des technologies de l’information d’Hyderabad, qui confirme le risque sismique dans la région.
Menace d’effondrement
Ce document recense les dégâts auxquels il faut s’attendre dans cinquante villes de l’Inde se trouvant dans les zones sismiques de classes 3, 4 et 5 établies par le Centre de sismologie du ministère des sciences et techniques, là où la probabilité de tremblement de terre est la plus élevée. Il confirme que Jaitapur se trouve en zone 4 et que, à l’intérieur du Maharashtra, la région de Killari, où un séisme de magnitude 6,3 avait fait 8 000 morts le 30 septembre 1993, détruisant 30 000 bâtiments, est située à la limite de zones 2 et 3, à risque théoriquement moindre.
> Lire aussi  En Inde, l’inquiétude des habitants de Jaitapur face aux ambitions nucléaires d’EDF
Le rapport estime qu’à Ratnagiri, chef-lieu du district dont relève la localité de Jaitapur, 40 % des édifices en béton armé et 70 % des constructions en brique avec toiture en béton seraient menacés d’effondrement en cas de tremblement de terre. Cela ne préjuge pas de ce qu’il adviendrait de la centrale de Jaitapur. Toutefois, selon Rajendra Phatarpekar, l’un des opposants au projet, « Ratnagiri est à 40 kilomètres à vol d’oiseau et ce rapport montre qu’il faut pousser plus loin les études sismiques à Jaitapur ».
Dès 1972, le Département de l’énergie atomique (DAE) avait évoqué la présence d’une faille sur le terrain même de l’hypothétique centrale, pour déconseiller à NPCIL d’y bâtir des installations nucléaires. En 2002, le DAE avait précisé que le basalte – la roche dure sur laquelle s’appuient les fondations – se trouvait « à une profondeur comprise entre 20 et 30 mètres », ce qui supposerait d’araser le plateau de Jaitapur et conduirait à construire la centrale atomique au niveau de la mer, en l’exposant au risque de tsunami.
Néanmoins, les pelleteuses ne sont pas près d’arriver sur place. Lors de son passage à Delhi, en mars 2018, Emmanuel Macron avait évoqué un démarrage du chantier « fin 2018 », après quoi EDF avait dit se préparer à ne remettre à cette date qu’une « offre engageante » aux Indiens, laquelle n’a toujours pas été finalisée.
EDF indique aujourd’hui que ce pourrait être chose faite « dans le courant de l’année 2020 », sous réserve qu’un accord soit trouvé entre les gouvernements des deux pays sur le schéma de financement de la centrale et sur la responsabilité civile nucléaire qui y serait appliquée. La négociation du contrat proprement dit démarrerait alors en 2021.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/01/28/nucleaire-en-inde-les-nuages-s-amoncellent-au-dessus-des-projets-d-epr_6027489_3234.html>
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13- Ces multinationales qui continuent à exploiter massivement le charbon australien, malgré les incendies, BastaMag, 28/01/20
Rachel Knaebel 

Avec les incendies qui ravagent le territoire australien depuis des mois, l’industrie du charbon y est de plus en plus contestée, par sa contribution importante au réchauffement climatique. Des multinationales de plusieurs pays y sont pourtant encore actives.
L’Australie connaît depuis plusieurs mois des méga-feux qui ont dévasté des millions d’hectares, tué au moins un demi-million d’animaux, au moins 25 personnes, et obligé des milliers d’habitants à fuir, parfois avec pour seule issue la mer. Malgré l’ampleur des ravages, le Premier ministre conservateur, Scott Morrison, continue d’affirmer que cette nouvelle vague d’incendie n’a aucun lien avec la crise climatique global.
Scott Morrison a le lobby du charbon derrière lui. « La ré-élection du gouvernement de Morrison est saluée par l’industrie australienne du charbon. Son gouvernement a été un soutien consistant du secteur et a reconnu sa contribution économique précieuse comme employeur important, comme pourvoyeur de recettes fiscales et d’exportations », écrivait le conseil australien du charbon, un lobby du secteur, en mai 2019 après la victoire de Scott Morrison aux élections [1]. Ce lobby pro-charbon est récent. L’autre gros lobby de l’industrie minière locale est le Conseil des minerais d’Australie, dont sont membres des multinationales minières parmi les plus puissantes du monde.
En 2018, 60 % de l’électricité produite en Australie provient encore du charbon brûlé dans les centrales thermique [2]. La plus grande partie – les deux tiers – des ressources énergétiques extraites du sous-sol australien (charbon, gaz liquéfié, pétrole, uranium) est exportée. En 2018, la seule exportation du très polluant charbon a ainsi rapporté 60 milliards de dollars aux entreprises qui l’extraient [3]. Qui l’achète ? Le Japon, la Chine, la Corée, Taïwan, mais aussi les Philippines, le Vietnam et la Thaïlande.
>> Suite à lire à :
<https://www.bastamag.net/Australie-incendies-charbon-multinationales-rechauffement-climatique>
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14- Marre de prendre l'avion ? Voyagez en avatar !, Usbek & Rica, 29/01/20, 07:00
Cyril Fiévet

La compagnie aérienne ANA s’apprête à ouvrir un service inédit : la possibilité de visiter le Japon par avatar interposé, via un robot mobile piloté à distance par un « voyageur » qui ne se déplace pas. À terme, la volonté affichée est de dessiner un nouveau modèle de société hautement robotisée. Alors y a-t-il un pilote dans le cockpit virtuel ?
« Les avatars ont le potentiel de connecter les gens partout dans le monde d’une façon que ne permettent pas les voyages traditionnels », expliquait ANA, la principale compagnie aérienne japonaise, en présentant en octobre 2019 son projet de plate-forme de tourisme à base d’avatars. Et l’entreprise de détailler : « Notre vision d’une planète mieux connectée s’appuie sur les dernières innovations en matière de robotique, de réalité augmentée, de réalité virtuelle et d’intelligence artificielle pour transformer la manière dont les humains interagissent ».
Concrètement, le service Avatar-In repose sur l’utilisation de robots surnommés newme (« nouveau moi »), sans bras ni jambes, mais évoluant sur roues et équipés d’écrans et de dispositifs de visioconférence. L’utilisateur ne quitte pas son domicile et pilote son robot – enfin plutôt son autre lui/elle – tout en s’immergeant à distance dans son environnement et en interagissant avec les personnes qui s’y trouvent.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/marre-prendre-avion-voyagez-en-avatar>
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15- Le catamaran qui veut mener la transition énergétique, Le JDD, 29/01/20, 09h00
Marianne Enault

Mi-février, « Energy Observer » traversera l’Atlantique en totale autonomie. L’équipage de ce laboratoire flottant vient à Paris pour le ChangeNOW Summit cette semaine.
Novembre 2013, au milieu de l'Atlantique. Le skippeur Victorien Erussard est en pleine Transat Jacques Vabre quand son alternateur diesel le lâche. Ordinateur de bord, pilote automatique, instruments de navigation… Privés de courant, ses équipements tombent hors service. Le marin mesure alors l'absurdité de la situation : entouré de sources d'énergie – le soleil, le vent, les courants –, il est incapable de les utiliser pour sortir de ce pétrin. L'épisode ancre chez lui une certitude : il faut faire autrement.
> Lire aussi - Océans : Nicolas Hulot, Mike Horn, Jacques Perrin... ils nous disent pourquoi il est urgent d'agir
Ça tombe bien, sa route croise celle du navigateur Frédéric ­Dahirel, qui vient de récupérer Enza New Zealand, le légendaire bateau de sir Peter Blake, avec lequel le Néo-Zélandais a remporté le Trophée Jules Verne en 1994. Dahirel veut en faire le premier catamaran ­électro-éolien. Victorien Erussard prend le relais et va plus loin, souhaitant intégrer le solaire et l'hydrogène. Son rêve ? Un bateau autonome qui n'émettrait ni CO2 ni particules fines.
La traversée de l'Atlantique, étape d'un tour du monde prévu pour durer six ans
Sept ans plus tard, Energy ­Observer a fière allure amarré à Saint-Malo, son port d'attache, où il vient d'être remis à l'eau après dix semaines de chantier. Le 17 février, l'équipage prendra de nouveau la mer pour sa première traversée de l'Atlantique en autonomie énergétique totale. Suivra le Pacifique, dans le cadre d'un tour du mon...
 >> Suite à lire sur abonnement à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/energy-observer-le-catamaran-qui-veut-mener-la-transition-energetique-3945678>
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16- Sciences. L’hydrogène enfin transformé en métal ?, Le Monde, 29/01/20, 23h51
David Larousserie

Une équipe française apporte la « preuve probable » qu’elle est parvenue à métamorphoser en conducteur électrique l’élément le plus simple et le plus abondant de l’Univers. 
Il faut parfois taper fortement du poing sur la table pour obtenir ce qu’on veut. C’est en quelque sorte ce qu’ont fait trois chercheurs du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et du synchrotron Soleil (Gif-sur-Yvette) pour fabriquer un matériau espéré depuis plus de quatre-vingts ans : de l’hydrogène métallique. C’est-à-dire la métamorphose de l’élément le plus simple et le plus abondant de l’Univers, connu pour être isolant, en un excellent conducteur.
De quoi faire rêver. Cet hydrogène métallique pourrait même être supraconducteur à la température ambiante, donc sans résistance électrique, et servir à transporter sans perte l’électricité. Solide ou liquide, il concentre aussi énormément d’énergie, d’où des débouchés comme carburant spatial.
Avant cela, il faut appliquer la manière forte comme on le fait pour transformer le vulgaire graphite (des feuillets noirs de carbone) en brillant diamant, par des pressions intenses modifiant les liaisons atomiques.
Jus pressé d’une orange
Dans le cas de l’hydrogène, il faut taper fort. Jusqu’à 4 millions de fois la pression atmosphérique (425 milliards de pascals [GPa]), soit plus que la pression régnant au centre de la Terre (moins de 400 GPa). Alors les électrons des atomes d’hydrogène se libèrent de l’attraction des protons, comme le jus pressé d’une orange. Et le courant électrique peut circuler ; l’hydrogène est devenu métallique.
Du moins l’équipe française en a-t-elle apporté une « preuve probable » dans la revue Nature du 30 janvier. « Nous avons montré une condition nécessaire à la métallisation, mais pas suffisante », rappelle Paul Loubeyre, du CEA, pour justifier la précaution. Il est vrai que le sujet a connu bien des annonces fracassantes, depuis les années 1970, en URSS, jusqu’à l’une des dernières, en 2017, publiée dans Science, qui a fait l’unanimité de la communauté contre elle.
La preuve de l’équipe française consiste à observer comment la lumière est transmise à travers l’échantillon maintenu à – 192 degrés. De transparent, le solide passe à noir vers 310 GPa, preuve que la lumière visible ne passe plus. Puis même l’infrarouge, fourni par le synchrotron, connaît ce sort, ce qui est caractéristique d’un changement de comportement des électrons, prêts à se libérer.
> Lire aussi  Bombarder l’hydrogène le rend métallique
« La mesure des changements sur la lumière est une approche valable pour démontrer la métallisation. Cependant, l’observation d’une telle propriété ne garantit pas qu’un solide présente un état où les électrons sont tout à fait libres de se déplacer », rappelle Serge Desgrenier, de l’université d’Ottawa (Canada), auteur d’un article pour Nature présentant cette découverte. En 1990, il avait métallisé l’oxygène à haute pression, à « seulement » 100 GPa.
« Ce n’est pas une mesure directe de la métallicité. Il reste du travail, sinon j’arrêterais », constate Mikhail Eremets, de l’Institut Max-Planck de chimie à Mayence (Allemagne), qui a publié en septembre 2019 un résultat prouvant le caractère semi-métal de l’hydrogène. « Nos conclusions sont cohérentes et complémentaires. »
Prouesse réversible
La preuve directe ultime sera difficile à obtenir, car brancher des fils pour mesurer un courant sur un échantillon sous pression de 1,5 micromètre d’épaisseur et 6 micromètres de diamètre n’est pas simple. Les Français tenteront de convaincre, toujours avec la lumière, en étudiant non pas la transmission, mais la réflectivité de la lumière, car le lien est plus direct avec la conductivité.
Cette expérience réalise une autre prouesse, car, pour la première fois, elle est réversible : rabaisser la pression lui rend ses propriétés d’origine. « C’est remarquable. Dans d’autres expériences, c’était impossible, car les enclumes utilisées pour la compression se fracturent », note Serge Desgreniers.
Pour franchir le mur de pression qui se dresse vers 350-400 GPa, ces « forgerons » modernes ont en fait dessiné des enclumes particulières, légèrement différentes des deux « pointes » classiques. En 2018, elles ont permis d’atteindre 600 GPa sur l’or, plus compressible que l’hydrogène.
> Lire aussi  L’hydrogène, un marché en devenir
« Ce n’est pas la fin de l’histoire, mais le début d’une autre », assure Paul Loubeyre, qui, comme d’autres équipes, ajoute à l’hydrogène d’autres éléments comme le fer, le lithium ou le lanthane, dans le but de stabiliser cet alliage afin qu’il demeure métallique même une fois levée la pression. Il n’a pas fini de taper du poing sur la table.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/01/29/l-hydrogene-enfin-transforme-en-metal_6027713_1650684.html>
Sur le même sujet : 
> L'hydrogène transformé en métal : des chercheurs français l'ont fait ! <https://www.franceinter.fr/l-hydrogene-transforme-en-metal-des-chercheurs-francais-l-ont-fait>, France Inter, 31/01/20, 06h05
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17- Uber peine à se décarboner, Le JDLE, 29/01/20
Victor Miget

Dans une étude publiée mercredi 29 janvier, les Européens se disent prêts à payer plus cher pour des VTC zéro émission. Depuis plusieurs semaines, les ONG ne manquent pas de rappeler à Uber de se décarboner.
Ce n’est pourtant pas la bonne volonté qui manque. C’est ce que conclut une enquête YouGov publiée le 29 janvier 2020 par les ONG réunies au sein de la campagne #TrueCostOfUber. En Europe, 52% des clients de VTC, se disent prêts à débourser entre 15 et 20 cents (euro) par km en plus pour un trajet zéro émission. Un pourcentage qui atteint les 60% chez les 18-24 ans. Pour l’ONG Transport & Environment basée à Bruxelles, c’est un signe ! Les entreprises de VTC et de Taxis, Uber en tête, doivent aider leurs chauffeurs à se brancher.
Mauvaise pub
D’autant que, les sondés vivant dans les grandes métropoles ont une perception négative de l’impact de l’entreprise sur la pollution. Notamment à Londres et Paris, les deux plus grands marchés d’Uber en Europe. Près de la moitié des Londoniens interrogés (44%) et 34% des Parisiens déclarent que l’entreprise de VTC a un impact négatif sur la pollution globale. Et ce n’est pas T&E qui soutiendra le contraire. Selon ses données, les émissions des services Uber atteignent une demi-mégatonne de CO2 (515 kilotonnes de CO2) par an à Londres et à Paris. Ce qui équivaut à 250.000 voitures privées en plus sur les routes.
Trop c’est trop, pour les ONG impliquées dans la campagne #TrueCostOfUber. Ces dernières semaines, elles ont lancé plusieurs pétitions en Allemagne, en Belgique et en France. «Tout cela s’inscrit dans notre campagne mondiale, qui demande à Uber de s’engager plus pour la mobilité électrique », nous explique Yoann Le Petit, expert nouvelles mobilités chez T&E. En Belgique, la plateforme SumOfUs, le collectif citoyen Les chercheurs d’air et T&E demandent à Uber d’être 100% électrique d’ici 2025. En France, l’association pour la qualité de l’air Respire, T&E et SumOfUs y vont aussi de leur pétition. Celle-ci a déjà reçu 17.000 signatures. Une pétition un peu particulière, qui cible plus particulièrement les candidats aux municipales de mars 2020, afin qu’ils se saisissent du sujet.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/uber-mal-aime-peine-a-se-decarboner,102941?xtor=RSS-31>
En savoir plus : 
> Majority of Uber and taxi users willing to pay more for an electric ride - EU poll <https://www.transportenvironment.org/press/majority-uber-and-taxi-users-willing-pay-more-electric-ride-eu-poll>, Transport & Environment, 29/01/20
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18- États-Unis : quelles évolutions énergétiques d’ici à 2050 ?, Connaissance des énerges, 30/01/20

L’EIA américaine (Energy Information Administration) a publié le 29 janvier ses dernières prévisions sur l’évolution de la production et de la consommation d’énergie aux États-Unis d’ici à 2050(1). Nous vous restituons quelques points marquants du scénario de référence.
Une hausse de 0,3% par an de la consommation d’ici à 2050
Selon l’Energy Outlook 2020 de l’EIA, la consommation américaine d’énergie pourrait en moyenne augmenter de 0,3% par an d’ici à 2050. Cette croissance « modérée » - en comparaison avec la hausse annuelle de 1,9% du PIB envisagée par l’EIA sur la période - serait liée à « des améliorations continues en matière d’efficacité énergétique dans tous les secteurs ».
La demande américaine d’électricité pourrait quant à elle croître d’environ 1% par an entre 2019 et 2050. Le développement d’appareils plus efficaces (pour le chauffage et la ventilation notamment) limiterait la progression du vecteur électricité. Dans le scénario de référence de l'EIA, l’électricité consacrée aux transports compterait pour « un très petit pourcentage de la demande », l’attrait du marché américain pour les véhicules électriques étant jugé incertain et dépendant essentiellement de mesures réglementaires.
Une croissance continue de la production gazière
Jusqu’au milieu des années 2020, l’EIA envisage une croissance forte des productions de pétrole et de gaz aux États-Unis. À plus long terme, l’agence envisage une relative stabilité de la production américaine de pétrole brut (autour de 14 millions de barils par jour entre 2022 et 2045, les nouveaux puits étant situés « dans des zones à plus faible productivité ») et une croissance continue de la production gazière (en s'appuyant toujours davantage sur les ressources « non conventionnelles »)(2).
>> Suite à lire et graphiques à voir à :
<https://www.connaissancedesenergies.org/etats-unis-quelles-evolutions-energetiques-dici-2050-200129>
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19- Agrocarburants : le gouvernement confronté à ses propres incohérences sur l'huile de palme, Novethic, 31/01/20
Concepcion Alvarez

En décembre, la loi de Finances 2020 a acté la sortie des produits à base d’huile de palme de la liste des biocarburants bénéficiant d’un avantage fiscal. Mais une note des Douanes est venue semer le trouble sur les PFAD, ces acides gras de palme issus de la production d'huile de palme alimentaire. Depuis, le ministère de la Transition écologique refuse de clarifier la situation et s’en remet au Conseil d’État, qui doit statuer d'ici l'été.
Deux notes qui disent exactement l’inverse l’une de l’autre à seulement six mois d’écart. Le 19 décembre dernier, alors que les parlementaires viennent de voter l’exclusion de tous les produits à base d’huile de palme de la liste des biocarburants bénéficiant d’un avantage fiscal, la Direction générale des douanes indique que les PFAD, des distillats d’acide gras de palme issus de la production d'huile de palme alimentaire, pourront bénéficier du régime fiscal incitatif à l’incorporation de biocarburants. Ceux-ci ne pouvant "être considérés comme des produits à base d’huile de palme", assurent les autorités.  
Six mois plus tôt, le 17 juin 2019, cette même Direction des douanes avait pourtant édité une autre note, révélée par l’association Canopée, disant explicitement que les PFAD "seront exclus" du mécanisme fiscal bénéficiant aux biocarburants. Entre juin et décembre, que s’est-il passé ? C’est ce que cherchent à comprendre plusieurs ONG. Elles ont saisi le Conseil d’Etat pour faire annuler la note des Douanes de décembre et ainsi "faire appliquer la loi". Leur recours en référé a été rejeté mais le Conseil d’Etat promet de statuer sur le fond d’ici l’été.  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/huile-de-palme-jusqu-ou-le-gouvernement-est-il-pret-a-aller-pour-defendre-les-interets-de-total-148169.html>
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En audio
20- EDF vient de dévoiler la liste des réacteurs qui fermeront d’ici à 2035, en plus de la centrale de Fessenheim, France Inter, La Chronique Eco, 25/01/20, 07h12
Marc Chevallier

> Chronique de 3 min à (ré)écouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-eco/la-chronique-eco-25-janvier-2020>
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En images
21- Il est l’heure de se convertir au vélo électrique, Paris Match, 21/01/20, 03h00 
Murielle Bachelier

Face aux transports en commun saturés et à une circulation automobile compliquée (sans parler des mouvements sociaux…), le vélo à assistance électrique (VAE) séduit de plus en plus. Entre poids plume, design efficace et innovations toujours plus vertes, c’est le bon moment pour pédaler en kilowattheures. 
Le plus vert
Fini les galères de batterie déchargée ; avec Ufeel, le vélo devient autonome, et on adore l’idée. L’électricité est produite quand on pédale, grâce à des supercondensateurs dans lesquels elle est stockée et qui vont alimenter le moteur. Il s’agit donc d’un véritable vélo écolo. Ses concepteurs ont même positionné sur le devant de l’engin une prise USB pour recharger son téléphone ! Derrière cette géniale innovation, le groupe français Veloci Industries, qui promet une commercialisation pour le printemps 2020. 
Prix : entre 1 500 et 2 000 €. https://www.ufeel.fr/
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.parismatch.com/Vivre/Art-de-vivre/Il-est-l-heure-de-se-convertir-au-velo-electrique-1669215>
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22- Lithium : de l'or blanc sous le sol alsacien, France 2, journal de 13h, 26/01/20

Le lithium, matière première considérée comme le nouvel or blanc, est stratégique pour l'industrie française. En Alsace, une usine a développé un procédé qui pourrait répondre aux besoins.
C'est un trésor que renferme une usine alsacienne. Le lithium, un métal rare, est contenu dans l'eau géothermale pompée pour fabriquer de l'électricité. Cette matière première, souvent broyée en poudre, est indispensable à la fabrication des batteries rechargeables. On trouve le lithium dans les téléphones, les ordinateurs, et surtout, dans les voitures électriques. En 2018, 80 000 tonnes de ce métal ont été produites dans le monde. En 2030, la demande devrait atteindre 400 000 tonnes. Le lithium est importé de Bolivie, de Chine et d'Australie.
>> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/lithium-de-l-or-blanc-sous-le-sol-alsacien_3800635.html>
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23- Eoliennes en mer : la nouvelle vague, France 2, journal de 20h, 27/01/20

La France veut miser sur l'éolien en mer. Le gouvernement a revu ses objectifs à la hausse. Dans sa feuille de route, il compte multiplier les parcs comme celui qui va voir le jour à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
C'est le nouvel eldorado de l'énergie renouvelable, l'éolien en mer. Il est capable de fournir deux fois plus d'électricité qu'une éolienne terrestre. Mais la France a pris du retard par rapport à ses voisins étrangers et dit vouloir investir massivement. Une filière est en train de naître avec la promesse de nombreux emplois.
> Reportage à voir à :
<https://www.bing.com/videos/search?q=La+France+veut+miser+sur+l%27%c3%a9olien+en+mer.+Le+gouvernement+a+revu+ses+objectifs+%c3%a0+la+hausse.&ru=%2fsearch%3fq%3dLa%2bFrance%2bveut%2bmiser%2bsur%2bl%2527%25C3%25A9olien%2ben%2bmer.%2bLe%2bgouvernement%2ba%2brevu%2bses%2bobjectifs%2b%25C3%25A0%2bla%2bhausse.%26form%3dAPMCS1%26PC%3dAPMC&view=detail&mid=5A9FB3DA617A4378B4175A9FB3DA617A4378B417&&mmscn=vwrc&FORM=VDRVRV>
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24- Une ville 100% durable à l'essai aux Émirats arabes unis, France 2, journal de 20h, 29/01/20

À Dubaï, les buildings rivalisent de hauteur et les métropoles ne sont pas économes en énergie. Pourtant, les mentalités changent. Les autorités expérimentent des modèles de villes durables, où les transports sont propres et l'eau est gérée comme un trésor.
Riches de leur pétrole, les Émirats arabes unis n'ont jamais regardé à la dépense en matière de consommation d'énergie. Les deux tiers de l'électricité produite servent à la climatisation des immeubles et la concentration de voitures est l'une des plus élevées au monde. Mais les mentalités changent, poussant le pays à expérimenter des modèles de villes plus respectueuses de l'environnement. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/moyen-orient/emirats-arabes-unis-une-ville-100-durable-a-l-essai_3804809.html>
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25- Demain, la France se lance dans l’exploitation de lithium, TF1, journal de 20h, 30/01/20

Un gisement de lithium vient d'être découvert dans notre pays. Cette matière première est nécessaire à la fabrication des batteries électriques. La France pourra bientôt produire un quart des besoins de la nouvelle industrie automobile européenne.
Malgré le Brexit, des projets européens continuent à être montés notamment sur les batteries électriques. Pour réduire la dépendance aux produits venus d'Asie, un site vient d'ouvrir à Nersac en Charente. Ces batteries tournent dans nos voitures grâce à une matière première spécifique, le lithium. Un gisement vient d'être découvert en Alsace. Comment peut-on l'extraire ? Le lithium made in France reste-t-il malgré tout compétitif ?
> Explications à voir à : 
<https://www.lci.fr/sciences/video-demain-la-france-se-lance-dans-l-exploitation-de-lithium-2144201.html>
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Une annonce
26- Éoloscope terrestre : un outil au service du développement de projets éoliens exemplaires, FNE, communiqué du 27/01/20

Lors des Assises Européennes de la Transition Energétique qui s’ouvrent demain à Bordeaux, France Nature Environnement présentera avec ses partenaires, l’ADEME et Boralex, acteur majeur de l’éolien en France, l’Eoloscope Terrestre. Cet outil permettra aux citoyens, aux collectivités ou à tout autre acteur de comprendre les enjeux environnementaux de l’énergie éolienne, évaluer la performance environnementale d’un projet de parc éolien, participer à sa gouvernance ou à la concertation autour de celui-ci. Objectif : contribuer au développement d’une filière éolienne vertueuse, pilier de la transition énergétique.
L’éolien est une énergie indispensable à notre transition énergétique
La France possède le premier gisement d’éolien terrestre en Europe. Elle compte d’ores et déjà 8 000 mâts sur son territoire, représentant une puissance installée de 16 GW et ses objectifs de développement dans le cadre de sa Programmation pluriannuelle de l’énergie sont ambitieux. Energie fiable et prévisible, mature technologiquement, compétitive, vertueuse du point de vue environnemental, l’éolien est considéré dans tous les travaux prospectifs de référence comme l’une des principales sources d’électricité renouvelable.
« Comme toute activité humaine, explique Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement, cette énergie a des incidences sur l’environnement et la biodiversité, bien que ceux-ci soient sans commune mesure avec les incidences environnementales des énergies conventionnelles fossiles et du nucléaire. Le développement de l’énergie éolienne doit donc se faire de manière à avoir le moins d’incidences possibles. C’est pour cela que nous avons conçu l’Eoloscope Terrestre. Pour apporter des clés de lecture en termes de prise en compte de l’environnement, de la biodiversité et des populations ».
>> Suite à lire et à télécharger à :
<https://www.fne.asso.fr/communiques/éoloscope-terrestre-un-outil-au-service-du-développement-de-projets-éoliens-exemplaires>
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– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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