[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets (vendredi 14 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 14 Fév 08:06:02 CET 2020


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Orléans : un laboratoire grandeur nature pour dépolluer les sols <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/orleans-un-laboratoire-grandeur-nature-pour-depolluer-les-sols_141133>, AFP, 03/02/20, 19:00
2- Le cancer est en forte progression dans le monde <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/04/le-cancer-est-en-forte-progression-dans-le-monde_6028298_3244.html>, Le Monde, 04/02/20, 05h44
3- L’introuvable explication des cancers pédiatriques en France <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/04/cancers-pediatriques-l-introuvable-explication_6028351_3244.html>, Le Monde, 04/02/20, 10h29
4- Mark Ruffalo appelle les Européens à être des "héros" contre les polluants chimiques <https://www.geo.fr/environnement/mark-ruffalo-appelle-les-europeens-a-etre-des-heros-contre-les-polluants-chimiques-199784>, AFP, 05/02/20, 19:00
5- Le coronavirus pourrait être un tremplin pour la découverte d’une nouvelle génération de vaccins <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/06/le-coronavirus-terrain-d-experimentation-pour-une-nouvelle-generation-de-vaccins_6028570_3244.html>, Le Monde, 06/02/20, 10h34
6- Scandale environnemental au Brésil : à Rio, une eau souillée coule des robinets <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/scandale-environnemental-au-bresil-a-rio-une-eau-souillee-coule-des-robinets_141266>, AFP, 06/02/20, 20:00
7- Enquête. Lubrizol : le rapport qui avait prévu le scénario de l’incendie du 26 septembre sur le site de Rouen <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/07/lubrizol-le-rapport-qui-avait-prevu-le-scenario-de-l-incendie-du-26-septembre-sur-le-site-de-rouen_6028708_3244.html>, Le Monde, 07/02/20, 00h36
8- Aires de jeux ou trottoirs sont aussi des sources d’exposition au plomb <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/07/aires-de-jeux-ou-trottoirs-sont-des-sources-d-exposition-au-plomb-alertent-les-autorites-sanitaires_6028728_3244.html>, Le Monde, 07/02/20, 09h36
9- Editorial. Le docteur Li Wenliang, martyr du coronavirus qui ébranle le système chinois <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/07/coronavirus-un-martyr-qui-ebranle-le-systeme-chinois_6028779_3232.html%3E>, Le Monde, 07/02/20, 11h52 
10- Les cigarettes continuent de polluer l’air une fois éteintes <https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-cigarettes-continuent-polluer-air-fois-eteintes-79455/>, Futura-sciences, 07/02/20
11- Coronavirus : le pangolin a-t-il pu servir d’hôte intermédiaire ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/07/le-pangolin-a-t-il-pu-servir-d-hote-intermediaire-au-coronavirus-2019-ncov_6028801_3244.html>, Le Monde, maj le 08/02/20 à 05h44
12- Le chimiste américain Corteva va cesser de produire du chlorpyrifos d’ici à fin 2020 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/08/le-chimiste-americain-corteva-va-cesser-de-produire-du-chlorpyrifos-d-ici-a-fin-2020_6028896_3244.html>, Le Monde, 08/02/20, 10h24
13- Tallano, la start-up qui s’attaque à la pollution du freinage <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/10/tallano-la-start-up-qui-s-attaque-a-la-pollution-du-freinage_6029043_3234.html>, Le Monde, 10/02/20, 10h37
14- Les agents de la gare parisienne de Magenta inquiets de la qualité de l’air <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/10/les-agents-de-la-gare-parisienne-de-magenta-inquiets-de-la-qualite-de-l-air_6029049_3234.html>, Le Monde, 10/02/20, 11h14
15- Haro aux affiches à Avignon : le festival de théâtre off en mode écolo <https://information.tv5monde.com/info/haro-aux-affiches-avignon-le-festival-de-theatre-en-mode-ecolo-346159>, AFP, 11/02/20, 13:00
16- Lubrizol : les inspections des sites classés vont être renforcées <https://information.tv5monde.com/info/lubrizol-les-inspections-des-sites-classes-vont-etre-renforcees-346195>, AFP, 11/02/20, 16:00
17- Les Français veulent un monde sans emballage : le vrac a progressé de 41 % en 2019 <https://dailygeekshow.com/progression-vrac-2019/>, Daily Geek Show, 11/02/20
18- Les démocrates américains veulent responsabiliser l'industrie plastique pour ses déchets <https://information.tv5monde.com/info/les-democrates-americains-veulent-responsabiliser-l-industrie-plastique-pour-ses-dechets-346385>, AFP, 12/02/20, 14:00
19- Affichage environnemental : bientôt une note pour évaluer les vêtements <https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/affichage-environnementale-bientot-une-note-pour-evaluer-les-vetements-148217.html>, Novethic, 12/02/20
20- En Norvège, la bouteille plastique reste fantastique <https://information.tv5monde.com/info/en-norvege-la-bouteille-plastique-reste-fantastique-346541>, AFP, 13/02/20, 14:00
21- C&A lance le jean "le plus durable au monde" <https://www.bioaddict.fr/article/c-a-lance-le-jean-le-plus-durable-au-monde-a6365p1.html>, Bioaddict, 13/02/20, 17h11
En images
22- Seine-Saint-Denis : des dispositifs pour réduire sa consommation d'eau <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/seine-saint-denis-des-dispositifs-pour-reduire-sa-consommation-d-eau_3812145.html>, France 2, journal de 13h, 04/02/20
23- Documentaire. Des ordures et des hommes <https://www.france.tv/france-2/infrarouge/1212641-des-ordures-et-des-hommes.html>, France 2, Infrarouge, 11/02/20 à 23h13
24- [La vidéo des solutions] Avec les Alchimistes, le compostage en circuit court devient fertile <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/economie-circulaire/isr-rse/la-video-des-solutions-avec-les-alchimistes-le-compostage-micro-industriel-en-circuit-court-devient-fertile-148223.html>, Novethic, 13/02/20

Bien à vous,
Florence

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PROJECTION DU JOUR : Au rythme actuel, prévient l’OMS, le nombre de cas de cancer pourrait augmenter de 60 % dans les deux prochaines décennies, avec les pays en développement comme principales sources de nouveaux cas. (cf. item 2) Quant aux cancers pédiatriques, de plus en plus de parents d’enfants malades signalent de nombreux cas ou clusters dans des communes de France sans explication en retour. (cf. item 3). 
RAPPORT DU JOUR : Le 13 septembre 2019, une inspection de l’assureur du groupe américain Lubrizol avait pointé les failles du dispositif anti-incendie de l’usine chimique qui ont conduit à l’accident. Rendu 3 jours avant le sinistre, ce que décrivent les experts de l’assureur dans leur rapport est exactement la situation à laquelle sont confrontés les pompiers lorsqu’ils arrivent sur place. (cf. item 7, suite & 16)
SURVEILLANCE DU JOUR : La vigilance des autorités sanitaires face au risque de saturnisme se dirigeait jusqu’ici essentiellement vers l’habitat insalubre. L’Anses s’intéresse désormais aussi aux risques liés aux « poussières de plomb en extérieur » présentes sur les aires de jeux, les squares, les bancs, les trottoirs, les rues… (cf. item 8 & suite)
FIN DE PARTIE DU JOUR : La production du chlorpyrifos, ce pesticide appartenant à une famille de toxiques dérivée de gaz de combat, et soupçonné d’affecter le développement cognitif des enfants, cessera d’ici la fin de l’année en cours, selon la décision de son fabricant, l’agrochimiste américain Corteva. (cf. item 12)
CHIFFRE DU JOUR : Pas moins de 8 millions. C'est l'estimation du nombre de mégots de cigarettes générés dans le monde... à chaque minute ! Aux conséquences déjà connus lorsque ceux-ci sont jetés à même le sol, des chercheurs ajoutent aujourd’hui que ces cigarettes éteintes continuent aussi de polluer l’air. (cf. item 10)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Le pangolin a-t-il été un hôte intermédiaire du nouveau coronavirus 2019-nCoV, facilitant son passage de la chauve-souris à l’homme ? Ce mammifère considéré en Chine comme un mets de choix et une source de médicaments traditionnels est le plus braconné pour sa viande et ses écailles. Cette hypothèse, si elle est scientifiquement confirmée, protègerait-elle le pangolin de tout braconnage ? (cf. item 11)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) a inauguré lundi à Orléans un simulateur présenté comme unique en Europe, capable de mieux comprendre les transferts des polluants dans les sols et de trouver les moyens d'y remédier. (cf. item 1)
— La société française Tallano a développé un dispositif de récupération des particules issues de l’abrasion des freins, qui va être testé sur un RER de la ligne C. (cf. item 13)
— Via la loi économie circulaire, la mise en place d'un affichage environnemental passera par une note de A à E sur les vêtements qui prend en compte tout leur cycle de vie. (cf. item 19)
— Grâce à un système de consigne bien huilé, la Norvège a trouvé une parade à l'excès de plastique. (cf. item 20)
— Les Alchimistes, la startup spécialisée dans le compostage micro-industriel en circuit-court, misent sur l'emploi local et la multiplication de petits sites de valorisation des biodéchets dans l'Hexagone et compte traiter 10 % des biodéchets d'ici 2030. (cf. item 24 & suite)
INNOVATION DU JOUR : Le "Beluga Denim", la première toile de jean au monde à atteindre le niveau de certification le plus élevé de l'économie circulaire à impact positif (Cradle to Cradle). (cf. item 21)
INCONTOURNABLE DU JOUR : Humain et percutant, le documentaire de Mireille Dumas "Des ordures et des hommes" nous renvoie un miroir implacable de nos comportements. (cf. item 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Orléans : un laboratoire grandeur nature pour dépolluer les sols, AFP, 03/02/20, 19:00

Le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) a inauguré lundi à Orléans un simulateur présenté comme unique en Europe, capable de mieux comprendre les transferts des polluants dans les sols et de trouver les moyens d'y remédier.
En France, on dénombre plus de 7.200 sites pollués par des métaux lourds, des hydrocarbures, des pesticides ou des solvants, selon le BRGM.
Avec ce simulateur, haut comme un immeuble de deux ou trois étages, "l'objectif est d'étudier en conditions contrôlées des transferts de polluants de toutes natures dans l'optique d'une dépollution" des sols, des sous-sols et des eaux souterraines, a expliqué Christophe Mouvet, responsable du projet, lors de l'inauguration.
L'outil, appelé Pilote pluri-métrique (PPM) et installé au sein d'une plate-forme de recherche dénommée PRIME, est une cuve en inox de plus de 10 mètres de long et 4 de haut, pour 150 m3. Il est possible d'y mener quatre expériences simultanément.
En remplissant la cuve de matériaux contaminés, prélevés sur un site industriel, les entreprises désireuses de tester un produit ou une méthode de dépollution, les universités ou le BRGM, pourront ainsi suivre l'évolution du polluant en condition semi-naturelle.
"Est-ce que le polluant disparaît tout seul? Est-ce qu'il faut y ajouter un peu de poudre de perlimpinpin? Beaucoup de poudre de perlimpinpin? Laquelle? Comment? On veut vérifier que l'on a bien dégradé le polluant et récupéré une qualité du sous-sol et de l'eau souterraine qui devrait être celle du milieu avant la pollution par l'activité humaine", a développé M. Mouvet.
Ces sites pollués constituent "un enjeu important (...) sur le plan sanitaire et économique", indique le BRGM.
La plateforme PRIME, qui regroupe aussi plusieurs laboratoires du BRGM à plus petite échelle, a coûté 7,3 millions d'euros, financés en partie par le BRGM, la région Centre-Val de Loire, l'Etat et l'Union européenne.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/orleans-un-laboratoire-grandeur-nature-pour-depolluer-les-sols_141133>
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2- Le cancer est en forte progression dans le monde, Le Monde, 04/02/20, 05h44
Stéphane Foucart  

Au rythme actuel, prévient l’OMS, le nombre de cas pourrait augmenter de 60 % dans les deux prochaines décennies, avec les pays en développement comme principales sources de nouveaux cas. 
Le cancer poursuit sa progression dans le monde, mais de meilleures mesures de prévention pourraient ralentir sa course et sauver plusieurs centaines de milliers de vies chaque année, en particulier dans les pays en développement et les pays émergents. Voilà, en substance, les messages clés de deux volumineux rapports rendus publics, mardi 4 février, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
Le premier constat est celui d’une forte augmentation de l’incidence du cancer au niveau mondial. Selon le rapport du CIRC, 18,1 millions de nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2018 dans le monde. L’agence ne produit pas de comparaison avec les données de son précédent rapport, rendu en 2014 et qui s’appuyait sur les chiffres estimés pour l’année 2012. Ceux-ci indiquaient un nombre total de nouveaux cas de cancers de 14 millions mais, au contraire des estimations annoncées pour 2018, excluaient certains cancers de la peau.
En corrigeant de cette différence entre les deux analyses, dit-on au CIRC, l’augmentation d’incidence serait de l’ordre de 20 % entre 2012 et 2018. Soit une augmentation à un rythme deux à trois fois supérieur à la croissance de la population mondiale dans le même laps de temps. Cette estimation doit cependant être prise avec précaution, aucun calcul d’incidence ajusté sur la structure d’âge de la population mondiale ne permettant, dans le rapport du CIRC, de comparer rigoureusement la situation décrite en 2012 et celle de 2018. La mortalité par cancer, elle, se situe à 9,6 millions en 2018.
> Lire aussi  En France, quatre cancers sur dix pourraient être évités
Une personne sur cinq avant l’âge de 75 ans
Les plus grands risques à venir concernent plus les pays émergents et à faibles revenus que les pays les plus développés, où la mortalité tend à stagner ou décroître pour les grandes formes de la maladie. Selon l’OMS, « si les tendances actuelles se poursuivent, le monde connaîtra une augmentation de 60 % des cas de cancer au cours des deux prochaines décennies. C’est dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, qui enregistrent actuellement les plus faibles taux de survie, que le nombre de nouveaux cas augmentera le plus fortement. » Dès aujourd’hui, selon l’OMS, une personne sur cinq sera frappée par un cancer avant l’âge de 75 ans et la maladie est la première ou seconde cause de mortalité prématurée – c’est-à-dire entre 30 et 69 ans – dans 134 des 183 pays passés en revue par le CIRC.
Sans surprise, les deux cancers les plus fréquemment diagnostiqués dans le monde sont le cancer du poumon et le cancer du sein, suivis des cancers colorectaux et du cancer de l’estomac. « Pour plusieurs types de tumeurs – cancer colorectal, de la prostate et du sein – les taux d’incidence élevés étaient autrefois limités à l’Amérique du Nord, à l’Europe occidentale et à l’Australie, mais aujourd’hui les taux d’incidence augmentent dans de nombreux autres pays, précise le rapport du CIRC. Le cancer du poumon, dont l’incidence élevée était initialement limitée aux pays à revenu élevé, est depuis longtemps devenu un fléau mondial. »
Cause majeure de cancer du poumon, le tabac serait en outre à lui seul responsable de 22 % de l’ensemble des cancers, sans compter les autres maladies non transmissibles auxquelles il contribue. Car, rappelle le professeur Bernard Stewart, coéditeur du rapport du CIRC, « la plupart des fumeurs meurent de maladies respiratoires et cardiovasculaires, et non de cancer ». Les mesures de prévention listées les plus simples mises en avant par l’agence reposent sur le contrôle du tabac, la limitation de la consommation d’alcool, de viande rouge et surtout de viandes transformées, ces dernières étant classées « cancérogène certain » depuis 2015 par le CIRC.
Obésité et pollution
L’agence met aussi l’accent sur la part de l’obésité dans l’augmentation des risques de cancer. « Dans le dernier rapport [de 2014], nous n’avions pas apprécié à sa mesure l’importance de l’obésité comme contributeur majeur à l’augmentation du cancer au niveau mondial, dit le professeur Bernard Stewart, coéditeur du rapport. Nous savions bien que l’obésité contribuait au diabète, mais nous avons désormais une nouvelle perspective sur sa participation au fardeau du cancer. »
> Lire aussi  Mieux répertorier les cancers permettrait de mieux prévenir
Axé sur la prévention, le rapport du CIRC évoque également les facteurs infectieux et les mesures de prévention grâce à la vaccination. « Un autre fait nouveau et saillant est l’impact de la vaccination contre le papillomavirus humain[HPV] comme cause du cancer du col de l’utérus, explique M. Stewart. Cela ouvre la perspective d’une éradication de la maladie au même titre que la polio ou la variole. » Un point qui demeure débattu dans la littérature savante.
Sur le front des pollutions, M. Stewart rappelle que des chiffres de contribution à l’élévation des risques de cancers sont extrêmement difficiles à obtenir. « Cependant, et c’est un autre fait relativement nouveau, la participation de la pollution atmosphérique devient de plus en plus claire, en particulier en Asie mais aussi en Amérique du Nord, en Australie et en Europe », explique-t-il. D’autres formes phénomènes, comme la pollution à l’arsenic (présent dans les roches) des eaux souterraines dans plusieurs régions d’Asie, sont des problèmes moins connus mais réels et dont l’effet cancérogène n’est qu’une petite part de l’impact sanitaire, prévient M. Stewart.
En investissant dans la prévention, la détection précoce, les meilleurs traitements et la vaccination contre le HPV mais aussi l’hépatite B (facteur de risque pour le cancer du foie), l’OMS estime que de nombreuses vies pourraient être sauvées. « Si nous identifions les données scientifiques les plus appropriées à la situation de chaque pays, si nous fondons de solides mesures de lutte contre le cancer sur la couverture sanitaire universelle et si nous mobilisons les différentes parties prenantes pour qu’elles travaillent ensemble, nous pourrions sauver au moins 7 millions de vies au cours de la prochaine décennie », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/04/le-cancer-est-en-forte-progression-dans-le-monde_6028298_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/04/le-cancer-est-en-forte-progression-dans-le-monde_6028298_3244.html>>
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3- L’introuvable explication des cancers pédiatriques en France, Le Monde, 04/02/20, 10h29
Patricia Jolly  

De plus en plus de parents d’enfants malades signalent de nombreux cas – des clusters – dans des communes de France. 
Sainte-Pazanne et Ligné en Loire-Atlantique, Igoville dans l’Eure, Saint-Rogatien en Charente-Maritime, Les Rousses dans le Jura… Ces communes de quelques milliers d’habitants disséminées sur le territoire ont un point commun : être l’épicentre de « clusters », avérés ou supposés, de ­cancers pédiatriques. L’épidémiologie définit le terme comme un « regroupement d’enfants de moins de 18 ans souffrant d’une même maladie dans une zone géographique et dans une période données et dont le nombre rapporté à sa population est perçu comme inhabituellement élevé ». Ils ont tous été repérés par un parent ou proche de jeune patient, grâce au bouche-à-oreille. Et ces derniers cherchent désormais sans relâche des réponses à l’inexplicable.
« Quand j’ai découvert, en discutant dans les couloirs du CHU de Rouen, où ma fille de 5 ans est ­traitée depuis août 2019, que cinq autres enfants de notre petite ville étaient touchés aussi, ça m’a interpellée », raconte Charlène ­Bachelet, qui a finalement signalé « dix cas » concomitants à l’agence régionale de santé (ARS) de Normandie en octobre 2019.
> Lire aussi  Le cancer est en forte progression dans le monde
« Frise chronologique »
Chloé Fourchon, mère d’une fillette de 4 ans diagnostiquée il y a un an et demi, a, pour sa part, recensé neuf enfants « principalement nés entre 2012 et 2015 », vivant dans cinq communes mitoyennes du Haut-Jura, et dont les cancers se sont déclarés entre 2014 et 2019, à partir d’indiscrétions entendues chez des commerçants. Début juillet 2019, elle a adressé une « frise chronologique » récapitulative à l’ARS de Bourgogne-Franche-Comté. « Ça m’a pris un peu de temps, dit-elle, car ces enfants sont suivis aussi bien à Lyon qu’à Besançon, voire à Genève, en Suisse. »
A Ligné, juste avant Noël, c’est la maman d’un garçon de 5 ans atteint d’une leucémie qui a demandé au maire de saisir l’ARS Loire-Atlantique-Vendée après avoir établi, « à partir d’échange avec les familles concernées », la « cartographie » de « six cas » diagnostiqués dans le « Pays d’Ancenis » entre décembre 2017 et octobre 2018.
Ces signalements effectués, une mécanique huilée s’est enclenchée. « Que le signalement provienne de familles ou de professionnels de santé, les ARS concernées effectuent les premières constatations », explique Franck Golliot, directeur adjoint des régions à Santé publique France, organisme chargé de l’observation et de la surveillance épidémiologique au niveau national.
Pour confirmer l’existence d’un cluster, il est demandé aux ARS de recenser le nombre de malades, leurs coordonnées et de fournir un descriptif sommaire des tumeurs diagnostiquées ainsi que la période et la zone géographie concernées. « Les ARS vérifient également s’il existe une exposition environnementale à risque connue (friche industrielle, lignes à haute tension, etc.) », poursuit M. Golliot.
L’excès de cas validé, Santé publique France lance une enquête épidémiologique. L’objectif est de « reconstruire précisément l’histoire des enfants malades et de leurs familles afin de rechercher d’éventuels facteurs explicatifs génétiques, infectieux, environnementaux, et de s’assurer que leur situation ne reflète pas de risque sanitaire ».
Inadmissibles
Au fur et à mesure des investigations, les ARS et Santé publique France partagent les données avec les parties prenantes : populations, élus, associations de parents, professionnels de santé et de la petite enfance… Mais les familles, qui considèrent le périmètre de recherche comme trop réduit, jugent leurs réponses au mieux, insuffisantes, au pire, inadmissibles. Et elles entendent faire bouger les lignes.
Ainsi à Sainte-Pazanne, où Santé publique France a étudié les dossiers de 13 enfants − dont trois aujourd’hui décédés − originaires d’un total de sept communes ­mitoyennes et diagnostiqués entre 2015 et 2017, le collectif Stop aux cancers de nos enfants a exprimé colère et incompréhension lorsque l’agence a suspendu, fin novembre 2019, l’enquête épidémiologique lancée six mois plus tôt, faute d’avoir pu identifier une « cause commune » à la survenue des cancers… Tout en concédant qu’on observait sur cette zone géographique « deux fois plus de cas que la moyenne nationale pour la période ».
« On a un cluster mais on arrête tout, s’indigne Marie Thibaud, ­cofondatrice du collectif. Maman d’un petit garçon en rémission, elle dénonce l’« obsolescence » d’une méthodologie focalisée sur la recherche de valeurs de toxicité aiguës quand elle souhaite qu’on étudie « une toxicité chronique et des effets cocktail ».
Pour ce cluster, plus de cent cinquante prélèvements et mesures réalisées sur l’eau, l’air, le sol, le radon (un gaz naturel radioactif présent dans le sous-sol de la région), les champs électromagnétiques, les rayonnements ionisants ont été réalisés par les agences sanitaires. Des « levées de doute », expliquent-elles, qui n’ont révélé aucun dépassement alarmant des valeurs réglementaires.
« Nous parlons ici d’enfants, proteste Mme Thibaud, pas de statistiques. Il faut mener des études environnementales, maintenant. » Elle interroge :
« Pourquoi y a-t-il plus de cancers d’enfants sur notre territoire qu’ailleurs ? Pourquoi n’a-t-on pas accès au dossier de dépollution des anciens sites industriels ? Pourquoi l’ARS et Enedis ne nous ont-ils pas transmis l’information selon laquelle cinq lignes à haute tension passent sous la cour [de l’école fréquentée par son fils et trois autres enfants malades] ? »
> Lire aussi  Les experts estiment « possible » un lien entre lignes à très haute tension et leucémies infantiles
Questionnaire de 47 pages
Le questionnaire de 47 pages qu’a établi Santé publique France à l’adresse des familles des enfants malades pour tenter d’identifier des causes de maladie communes est, selon elle, incomplet. Aux demandes concernant les antécédents familiaux, la période de grossesse de la mère, l’environnement des enfants, leurs habitudes de vie, leur lieu de scolarisation, elle aurait voulu ajouter « les produits cosmétiques utilisés dans les familles, les perturbateurs endocriniens, le bisphénol… »
« Cela relève de la recherche fondamentale, pas des investigations d’un cluster qui consistent à fermer des portes, à écarter des causes potentielles, à identifier des risques connus et avérés dans la littérature scientifique existante communs aux enfants et non partagés par le reste de la population, répond ­Sébastien Denys, épidémiologiste et directeur du pôle santé-environnement-travail à Santé publique France. Nos enquêtes reposent sur des effectifs faibles – environ une dizaine de cas – et concernent des maladies graves, du coup, on se heurte à une forte et compréhensible dimension affective. »
Unemultitude de facteurs ­potentiels sont susceptibles d’être à l’origine des agrégats. A Igoville, Charlène Bachelet, auteure du signalement à l’ARS Normandie, soupçonne un groupe d’usines proche, et dit avoir identifié« trois vagues de cancers, en 1992, en 2005 et maintenant ».Un exercice d’épidémiologie profane épuisant, à base de recoupements. « Certains enfants sont morts, d’autres ont déménagé ou ne se trouvaient sur la commune qu’en raison de leur mode de garde, et certaines mamans ont seulement passé leur grossesse ici », souffle-t-elle.
Pour l’heure, Mme Bachelet place ses espoirs dans l’enquête épidémiologique en cours. « Il faut être patient, dit-elle, ce sont des professionnels. Mais s’ils n’identifient pas de cause commune, on constituera aussi un collectif et on cherchera s’il existe des points communs avec les autres clusters. »
Laboratoire indépendant
A Saint-Rogatien, où cinq leucémies d’enfants dont celui d’une adolescente de 15 ans, décédée début décembre 2019, ont été détectées entre 2014 et 2018, une usine d’enrobés et l’unité de compostage sont depuis longtemps dans le viseur de l’association Avenir Santé Environnement. En octobre 2018, une étude menée par l’Inserm et le CHU de Poitiers a conclu que, sur la zone, « un excès de risque (…) ne peut être écarté ».
Posée depuis une vingtaine d’années, la question de l’incidence des « effets cocktail » sur la survenue des cancers est quasi contemporaine de la surveillance des cancers pédiatriques, mise en place au plan national en 1990 pour les hémopathies malignes (leucémies), puis en 2000, pour les tumeurs solides, date à laquelle les deux registres ont fusionné en un registre national des cancers de l’enfant (RNCE). Mais, avec plus de 22 000 substances actuellement enregistrées sur le site de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), le champ de la recherche semble infini.
A Sainte-Pazanne, le collectif Stop au cancer de nos enfants mène sa propre enquête. A l’automne 2019, il a fait procéder, par un « laboratoire indépendant », à l’analyse toxicologique d’échantillons de cheveux d’une vingtaine d’enfants atteints ou non de cancers, « pour 1 800 polluants organiques et 36 métaux lourds ». Au prix d’une bataille législative, le collectif Grandir sans cancer – qui fédère 90 associations – a, de son côté, obtenu de l’Etat, depuis février 2019, un budget annuel supplémentaire de 5 millions d’euros consacré à la recherche oncopédiatrique fondamentale jusque-là essentiellement axée sur les traitements.
« D’après le peu qu’on sait actuellement, la survenue d’une maladie multifactorielle comme un cancer pédiatrique peut être déclenchée par différentes combinaisons de nombreux facteurs génétiques, environnementaux, comportementaux, dont la plupart ont chacun, individuellement, un impact assez faible à l’échelle de la population, expliqueRémy Slama,épidémiologiste et directeur de recherche à l’Inserm, expert des effets des expositions précoces aux facteurs environnementaux. Aussi, il est très optimiste d’espérer identifier ces combinaisons en étudiant rétrospectivement dix ou vingt cas. »
Le chercheur préconise le recrutement d’une importante cohorte de femmes enceintes suivies, dès le début de leur grossesse, par prélèvements biologiques. « Une fraction de la population y est prête, assure-t-il. Cela implique un financement conséquent mais pas délirant, et l’enjeu de santé publique en vaut la peine. » Les premiers résultats interviendraient au bout d’une dizaine d’années.
> Lire aussi  La mortalité des cancers pédiatriques continue de décliner
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/04/cancers-pediatriques-l-introuvable-explication_6028351_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/04/cancers-pediatriques-l-introuvable-explication_6028351_3244.html>>
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4- Mark Ruffalo appelle les Européens à être des "héros" contre les polluants chimiques, AFP, 05/02/20, 19:00

L'acteur et militant écologiste américain Mark Ruffalo a appelé mercredi à Bruxelles les Européens à être des "héros" de la lutte contre les polluants chimiques, thème au coeur de son dernier film "Dark Waters".
Il y incarne l'avocat Robert Bilott, qui a mené une longue bataille judiciaire contre le géant américain de la chimie DuPont, au nom de quelque 70.000 personnes dont l'eau potable avait été contaminée par de l'acide perfluorooctanoïque (PFOA) en Virginie occidentale.
Les composés perfluorés, qui servent notamment dans la fabrication des poêles antiadhésives, certains emballages alimentaires et les revêtements anti-tâches, sont très persistants dans l'environnement et soupçonnés d'être cancérogènes et d'être des perturbateurs endocriniens.
Lors d'une conférence de presse au Parlement européen aux côtés du réalisateur Todd Haynes et de Robert Bilott, Mark Ruffalo, qui a produit le film, a estimé que "les choses bougeaient finalement sur ces questions après quatre décennies d'inaction".
L'acteur a lancé une campagne, "Fight forever chemicals", et plaide auprès des autorités pour un renforcement de la réglementation de ces substances. 
"Cela a été difficile pour nous de faire bouger les choses au niveau fédéral, même avec ce film. Donc les gars, vous êtes les héros désormais, vous devez être des héros", a lancé à Bruxelles celui qui est connu notamment pour son rôle d'incroyable Hulk dans la série de films à succès des studios Marvel "Avengers".
Mark Ruffalo, qui a rencontré dans l'après-midi le président du Parlement européen David Sassoli, a espéré que ce film, qui sort le 26 février en France et en Belgique et le 28 au Royaume-Uni, "contribue à éduquer les gens".
"En ce moment, des gens sont empoisonnés, et ils ne sont même pas au courant", a alerté l'acteur, qui est aussi engagé dans la lutte contre le gaz de schiste. 
Interrogé sur l'initiative de deux députés suédois de proposer la jeune militante pour le climat Greta Thunberg pour le prix Nobel de la paix, il a souhaité "bonne chance" à l'adolescente. "J'adorerais qu'elle remporte le prix Nobel", a dit ce partisan de Bernie Sanders.
"La pollution aux (composés perfluorés) est hors de contrôle en Europe comme aux Etats-Unis", a estimé Johanna Sandahl, présidente de l'ONG, Bureau européen de l'environnement (EEB), estimant que la réglementation actuelle n'était "pas suffisante"
<https://www.geo.fr/environnement/mark-ruffalo-appelle-les-europeens-a-etre-des-heros-contre-les-polluants-chimiques-199784>
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5- Le coronavirus pourrait être un tremplin pour la découverte d’une nouvelle génération de vaccins, Le Monde, 06/02/20, 10h34 
Chloé Hecketsweiler  

Aux Etats-Unis, près de Boston, la « biotech » Moderna développe une technologie prometteuse, qu’elle va tenter d’appliquer à la prévention contre le 2019-nCoV. 
Plus de 28 000 personnes infectées et 565 morts : malgré les mesures de quarantaine exceptionnelles prises par la Chine, le coronavirus gagne jour après jour du terrain. Alors que la crainte d’une pandémie gagne le monde, les scientifiques sont engagés dans une course contre la montre pour mettre au point un vaccin susceptible d’enrayer la propagation du 2019-nCoV.
La Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI), qui finance des recherches dans le domaine des maladies infectieuses émergentes, a déjà débloqué 19 millions de dollars (17,3 millions d’euros) pour accélérer le développement de quatre vaccins. Tous ont été lancés par des « biotechs », ces start-up où les grands laboratoires ont pris l’habitude d’acheter leurs futurs médicaments.
Technologies encore très expérimentales
L’urgence créée par l’épidémie de pneumonie à coronavirus pourrait bien représenter un tremplin pour des technologies très prometteuses, mais encore très expérimentales, comme le vaccin ARN.
Cette molécule, qui est le miroir de nos gènes, fait office de mode d’emploi pour les ribosomes, ces petites usines à protéines qui se trouvent dans nos cellules. S’inspirant de cet ARN naturel, les scientifiques sont aujourd’hui capables de synthétiser de l’ARN artificiel comportant des instructions supplémentaires pour nos cellules. L’objectif est de leur faire fabriquer un fragment bien précis d’un virus – qu’on appelle antigène – capable de déclencher une réaction immunitaire, avec la formation d’anticorps ciblés.
Cette technologie à l’avantage de la flexibilité : il suffit de quelques jours pour synthétiser des brins d’ARN, alors qu’il faut plusieurs semaines pour cultiver le virus – le plus souvent dans des œufs de poule – et isoler les antigènes utilisés dans les vaccins « classiques ».
> Lire aussi  Diagnostic, vaccin, évolution… où en est la recherche sur le coronavirus ?
Plusieurs essais cliniques sont en cours pour déterminer l’innocuité et l’efficacité de ces nouveaux vaccins, mais aucun n’est à ce jour commercialisé. L’une des biotechs les plus avancées dans ce domaine est Moderna, installée à Cambridge (Massachusetts), près de Boston, sur la Côte est américaine. Cette start-up, fondée en 2010 et valorisée près de 7 milliards de dollars en Bourse, dispose d’un portfolio de cinq vaccins ARN préventifs qui ont fait l’objet d’essais dits de « phase I » pour évaluer leur innocuité et leur capacité à conférer une immunité.
Son « candidat vaccin » contre le nouveau coronavirus sera développé en partenariat avec le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), un des instituts de recherche du gouvernement américain. Les équipes se connaissent bien : elles collaborent depuis 2017 dans le domaine des coronavirus comme le SRAS et le MERS-CoV. « Ces travaux antérieurs nous ont permis de développer rapidement un candidat vaccin contre le 2019-nCoV », se félicite John Mascola, qui dirige le département vaccin du NIAID. Les technologies comme celle de Moderna « ont considérablement réduit le temps nécessaire à la mise au point de vaccins pour les premiers essais sur l’homme », ajoute-t-il.
Un calendrier très resserré
La date à laquelle ils pourront commencer est encore incertaine : les lots cliniques sont en cours de fabrication, et il faudra ensuite attendre le feu vert de la FDA, l’agence de santé américaine, pour commencer le recrutement des premiers participants. « Elle a en principe trente jours pour se prononcer, mais, dans ce contexte d’urgence, nous devrions obtenir une autorisation plus rapidement, estime le Français Stéphane Bancel, qui dirige Moderna depuis 2011. Ils connaissent déjà bien notre technologie : plus de mille personnes ont déjà été injectées avec nos différents vaccins. »
> Lire aussi  Coronavirus : « Il est essentiel de savoir à quelle période les patients sont contagieux »
L’essai devrait se dérouler sur le campus des National Institutes of Health (NIH) à Bethesda, près de Washington. « La phase I devrait compter entre vingt et trente personnes. Des études de plus grande ampleur seront organisées en fonction de l’évolution de l’épidémie », souligne John Mascola. Le protocole de l’étude n’a pas encore été communiqué, mais les participants devraient être répartis en trois cohortes qui recevront chacune un dosage différent du vaccin.
Pour apprécier leur efficacité chez des sujets en bonne santé, plusieurs variables seront étudiées : le délai entre l’injection et la détection des premiers anticorps, la quantité d’anticorps fabriquée et leur persistance dans le temps. « Ces informations permettent de savoir à partir de quel point les gens sont protégés. C’est particulièrement important pour le personnel médical », explique Stéphane Bancel.
Si les résultats sont positifs, des études dites de « phase II » puis de « phase III » seront lancées, mais, même avec un calendrier très resserré, il faudra des mois pour obtenir des données suffisantes. « Nous avançons comme si nous devions déployer un vaccin, justifie Anthony Fauci, le directeur du NIAID. Nous envisageons le pire des scénarios, au cas où l’épidémie prendrait de l’ampleur. »
« Challenge industriel »
Encore faudra-t-il être en mesure de produire un nombre de doses suffisant. Moderna a mis en service une usine à Norwood, près de Boston, pour fabriquer ses lots cliniques, mais ne pourra pas répondre à une commande de 100 ou 200 millions de vaccins.
« Nous sommes en mesure de fabriquer l’ARN. Mais le challenge industriel, c’est la mise en flacons, explique Stéphane Bancel. Les agences gouvernementales avec lesquelles nous travaillons ont un plan pour des situations d’épidémie comme ça : ils savent où sont les capacités industrielles des différents fabricants du pays. »
Si le 2019-nCoV disparaît, les vaccins ARN pourront néanmoins être conservés à – 70 °C pendant des années, ce qui n’est pas le cas des vaccins « classiques », bien moins stables. Une fois l’épidémie de grippe H1N1 passée, des millions de doses avaient ainsi été jetées à la poubelle en raison de leur date de péremption. Et il faudrait des mois pour en refabriquer.
Si les vaccins ARN parviennent à démontrer une efficacité comparable à celle des vaccins classiques, les autorités pourront créer des bibliothèques de vaccins contre des virus connus mais qui se sont encore peu propagés. « En cas de pandémie, cela permettra d’aller beaucoup plus vite », souligne Stéphane Bancel, dont le portfolio compte ainsi deux candidats contre les grippes H10N8 et H7N9.
565 morts du coronavirus au 6 février 2020
Ce tableau présente les cas d'infections confirmées et les cas mortels de coronavirus dans le monde <https://gisanddata.maps.arcgis.com/apps/opsdashboard/index.html#/bda7594740fd40299423467b48e9ecf6>. Dernière mise à jour le 06/02/2020 à 02h34.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/06/le-coronavirus-terrain-d-experimentation-pour-une-nouvelle-generation-de-vaccins_6028570_3244.html>
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6- Scandale environnemental au Brésil : à Rio, une eau souillée coule des robinets, AFP, 06/02/20, 20:00
Joshua Howat Berger

D'abord l'eau est devenue sale, puis elle a été polluée par un détergent : les habitants de Rio de Janeiro voient depuis plusieurs semaines couler de leurs robinets une eau qu'ils n'ont plus envie de boire, dernier scandale environnemental au Brésil.
Tout a débuté début janvier, quand les habitants de nombreux quartiers ont commencé à se plaindre d'une eau brunâtre et dégageant une forte odeur de terre.
Ourlée de plages d'une beauté à couper le souffle, la "Ville merveilleuse" est également connue pour ses atteintes à l'environnement et sa gestion déficiente de l'eau pour les 12 millions d'habitants du grand Rio.
La compagnie publique des eaux, la Cedae, a d'abord expliqué que le problème n'était dû qu'à la présence d'un composé organique inoffensif, la géosmine. 
La Cedae a limogé le patron de l'usine de Guandu -la principale station de traitement des eaux de la métropole-, utilisé du charbon pour éliminer la géosmine et assuré à la population que l'eau était tout à fait potable.
Mais lundi, la compagnie a dû faire une annonce embarrassante : des niveaux élevés de détergent provenant d'une source inconnue ont été détectés à l'usine de Guandu, que les autorités ont dû mettre à l'arrêt.
Cette usine approvisionne neuf millions de personnes. C'est donc une grande partie de la métropole qui a été privée d'eau pendant les 13 heures de fermeture de Guandu -avec les températures élevées de l'été austral. 
Alors que la panique gagnait de nombreux habitants, des supermarchés se sont trouvés en rupture de stocks d'eau minérale.
"On a multiplié nos livraisons par quatre, tout le monde veut de l'eau sur le champ", dit Luciana de Barbosa de Jesus, propriétaire d'une entreprise de gros dans le centre de Rio, dont les employés s'activent pour charger bouteilles et bonbonnes sur des camionnettes et triporteurs.
- Ecoles fermées -
Les problèmes d'eau ont poussé les autorités à retarder la rentrée scolaire d'une journée, à ce jeudi, dans plus de 1.500 écoles publiques. Des inquiétudes s'élèvent aussi concernant le carnaval, fête populaire qui va drainer deux millions de touristes à la fin du mois.
"Si nous ne réglons pas ce problème vite, on pourrait avoir une pénurie d'eau en bouteille pour le carnaval", s'inquiète Leonardo Do Santos, un employé de banque qui fait le plein d'eau minérale dans le centre de Rio.
Certains supermarchés ont limité les achats par client. Dans la rue, des petits vendeurs ont multiplié par trois le prix de la bouteille d'un litre et demi, porté à six réais (1,3 euro).
Même dans les favelas, où vivent les plus démunis, les habitants achètent de l'eau minérale, en dépit du sacrifice financier que cela représente.
- "Inconcevable, inacceptable" -
Les problèmes d'eau de Rio viennent s'ajouter à une liste déjà longue de défaillances en matière d'environnement, dans cet immense pays qui abrite les plus grandes réserves d'eau douce de la planète et 60% de la forêt amazonienne, où la déforestation a presque doublé l'an dernier.
Les défenseurs de l'environnement fustigent le gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro, Wilson Witzel, tenant d'une droite dure peu soucieuse de l'environnement.
Le gouverneur veut privatiser la Cedae et ses détracteurs l'accusent d'affaiblir l'entreprise pour mieux la céder au privé.
L'Agenersa, autorité de régulation environnementale, a annoncé mercredi une amende de 100.000 réais (plus de 22.000 euros) à la Cedae pour défaut de publication des résultats des tests sur la géosmine à l'usine de Guandu.
Interrogée par l'AFP, la Cedae a assuré jeudi que son "eau est dans les normes édictées par le ministère de la Santé et, par conséquent, propre à la consommation". 
Le biologiste et militant écologique Mario Moscatelli appelle depuis les années 90 les autorités à régler le problème de la quantité énorme d'eaux usées qui se déversent juste en amont de l'usine de Guandu.
"Cette situation serait inconcevable et inacceptable partout ailleurs sur Terre", dit-il à l'AFP.
Sur les réseaux sociaux, des Brésiliens réagissent avec humour. "Maintenant l'eau sort avec de la mousse du robinet, on n'a plus besoin de produit à vaisselle !", ironise l'un d'eux sur Twitter.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/scandale-environnemental-au-bresil-a-rio-une-eau-souillee-coule-des-robinets_141266>
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7- Enquête. Lubrizol : le rapport qui avait prévu le scénario de l’incendie du 26 septembre sur le site de Rouen, Le Monde, 07/02/20, 00h36
Stéphane Mandard

Le 13 septembre 2019, une inspection de l’assureur du groupe américain avait pointé les failles du dispositif anti-incendie de l’usine chimique qui ont conduit à l’accident. 
Lubrizol avait parfaitement connaissance des risques qui pesaient sur ses installations et des mesures à prendre pour éviter l’incendie qui a ravagé deux de ses entrepôts et brûlé plus de 9 500 tonnes de produits dangereux, le 26 septembre 2019, à Rouen.
Le scénario de l’accident est décrit avec précision dans un rapport que Le Monde s’est procuré et que Mediapart a également consulté. Remis au fabricant de lubrifiant le 23 septembre 2019, ce document d’une quinzaine de pages émane de FM Global, la compagnie d’assurance du groupe américain. Deux experts de la société, spécialisée dans la prévention des risques, avaient effectué une visite du site Seveso le 13 septembre, soit treize jours avant l’incendie.
Leur « rapport de risque » est édifiant : « Lors d’un incendie, les conteneurs intermédiaires en plastique (IBC) fondraient rapidement et le liquide combustible et/ou inflammable se répandrait sur le sol, créant comme un grand feu de piscine,est-il indiqué. En raison de l’insuffisance d’espace de séparation et du manque de systèmes de confinement et de drainage adéquats, ce feu se propagerait rapidement à l’ensemble du bâtiment A5, entraînant sa destruction totale, et pourrait même s’étendre aux bâtiments environnants. Ce qui pourrait conduire à l’arrêt des activités d’enfûtage du site pendant plusieurs semaines ou mois avant qu’une solution temporaire ne soit trouvée. »
> Lire aussi  Lubrizol : la réouverture partielle de l’usine chimique attaquée en justice
« Coulées de lave »
Ce que décrivent les experts de l’assureur dans leur rapport est exactement la situation à laquelle sont confrontés les pompiers lorsqu’ils arrivent sur le site de Lubrizol, un peu avant 3 heures du matin, ce jeudi 26 septembre. Ils font face à un feu violent qui se propage très rapidement dans le fameux entrepôt A5, avec des conteneurs et des fûts qui explosent les uns après les autres, déversant des vagues d’hydrocarbures qui s’enflamment.
Lors de son audition devant la mission d’information parlementaire, le 23 octobre, le colonel Jean-Yves Lagalle, directeur du service départemental d’incendie et de secours de Seine-Maritime, avait dû convoquer les métaphores pour dépeindre des conditions d’intervention exceptionnelles : des « coulées de lave » dans « un immense chaudron », qui obligent ses hommes à « trois replis successifs ».
Et comme l’ont aussi prédit les experts, l’entrepôt A5, le plus important du site avec ses 5 000 tonnes de produits combustibles, est entièrement parti en fumée, et l’incendie s’est propagé à l’entrepôt A4.
Seuls les efforts des pompiers ont permis d’éviter que les flammes n’atteignent d’autres bâtiments de l’usine chimique. Ils n’ont, en revanche, rien pu faire pour protéger les hangars de la société mitoyenne, Normandie Logistique, où étaient également entreposées 4 500 tonnes de produits appartenant à Lubrizol.
« Pas de plan de protection »
Le diagnostic de la compagnie d’assurance révèle d’importantes lacunes : « Il n’y a pas de plan de protection pour le stockage des conteneurs en plastique ou des fûts en métal à l’intérieur du bâtiment A5. »
Le rapport préconise plusieurs actions correctives afin d’« améliorer le stockage de liquide combustible et/ou inflammable dans et à l’extérieur de l’entrepôt A5 » : ne plus entreposer d’IBC dans le bâtiment et les remplacer, dans la mesure du possible, par des conteneurs en métal dotés de système de détection incendie ; conserver les IBC et les fûts en métal (d’une contenance de 200 litres) à au moins 15 mètres des murs du bâtiment.
La compagnie d’assurance pointe une autre faille importante dans le dispositif anti-incendie. Elle concerne le système de sprinklers. Similaires à des douches – il s’agit d’extincteurs fixés en hauteur et fonctionnant de manière automatique dès qu’ils détectent une chaleur excessive –, ils étaient censés protéger les conteneurs et les fûts entreposés dans le bâtiment A5 contre un éventuel incendie. Mais le 26 septembre 2019, ils se sont déclenchés trop tôt, avant même la propagation des flammes. Si bien que lorsque les soldats du feu arrivent sur le site, la réserve incendie de Lubrizol (2 000 mètres cubes d’eau) est déjà bien entamée.
Le système de sprinklers doit être « renforcé » (avec trente appareils supplémentaires), note le rapport, et « converti » en « système déluge » (tous les gicleurs s’ouvrent en même temps), ou de « préaction » (avec un système de détection électrique) « avec de la mousse ». Car on n’éteint pas un feu d’hydrocarbures (3 hectares sur le site de Rouen) seulement avec de l’eau. Il faut aussi de la « mousse » produite à partir d’une solution aqueuse. Le 26 septembre, les pompiers ont également manqué de mousse. « Il n’y a pas de plan en cours pour renforcer le système de sprinklers, seulement un plan pour améliorer leur fiabilité », relève le rapport.
Les assureurs préviennent également Lubrizol que le système de rétention du bâtiment doit, lui aussi, être amélioré. Ce dernier point fait partie des irrégularités qui ont conduit le parquet de Paris à élargir l’enquête contre X ouverte initialement pour mise en danger d’autrui en pointant des manquements de sécurité de la part de Lubrizol ayant porté une « atteinte grave à la santé, la sécurité ou dégradé l’environnement ». En l’occurrence, le parquet relève « un dispositif de confinement insuffisant n’ayant pas permis de collecter l’ensemble de la nappe enflammée ».
« Conformes à la réglementation en vigueur »
Contacté par Le Monde, Lubrizol assure que « les équipements du site de Rouen étaient, le jour de l’incendie, conformes à la réglementation en vigueur ». Le groupe précise avoir « investi plus de 100 millions d’euros dans le domaine de la sécurité » depuis 2008, selon un plan établi avec FM Global, « choisis en raison de leurs standards élevés en matière de sécurité et d’incendie ». « Auditer les installations puis mettre en œuvre des préconisations constituent donc une démarche permanente », insiste l’entreprise.
> Lire aussi  Lubrizol : des failles dans le dispositif anti-incendie
Sauf que Lubrizol était alerté par son assureur sur les failles de son dispositif anti-incendie depuis plusieurs années. Les rapports des visites de 2018, 2017, 2016, 2015 et 2014, que Le Monde a également pu consulter, dépeignent un scénario identique et préconisent les mêmes actions correctives.
FM Global n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. « Nous sommes convaincus que la majorité des sinistres peuvent être évités », clame l’assureur de Lubrizol sur son site Internet. « Dans 98 % des cas, nos scénarios sont les bons, témoigne un professionnel du secteur sous couvert d’anonymat. Des accidents comme celui de Lubrizol devraient amener les assureurs à partager leurs informations avec la Dreal [Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement] et l’Inspection des installations classées, mais ils souhaitent qu’elles restent confidentielles. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/07/lubrizol-le-rapport-qui-avait-prevu-le-scenario-de-l-incendie-du-26-septembre-sur-le-site-de-rouen_6028708_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Incendie de Lubrizol à Rouen : Le scénario précisément décrit dans un rapport d’experts rendu trois jours avant le sinistre <https://www.20minutes.fr/planete/2714039-20200208-incendie-lubrizol-rouen-scenario-precisement-decrit-rapport-experts-rendu-trois-jours-avant-sinistre#xtor=RSS-149>, 20 Minutes, 08/02/20, 12h15
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8- Aires de jeux ou trottoirs sont aussi des sources d’exposition au plomb, Le Monde, 07/02/20, 09h36
Stéphane Mandard  

Jusqu’ici, la vigilance des autorités sanitaires face au risque de saturnisme se dirigeait essentiellement vers l’habitat insalubre. L’Anses s’intéresse désormais aussi aux risques liés aux « poussières de plomb en extérieur ». 
Les aires de jeux, les squares, les bancs, les trottoirs, les rues… tous les espaces publics peuvent être recouverts de poussières contaminées au plomb. Et dans un avis rendu vendredi 7 février, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses)estime qu’elles constituent une « source d’exposition à considérer », particulièrement pour les jeunes enfants, les plus sensibles et les plus susceptibles d’être intoxiqués par contact ou ingestion en portant leur main à leur bouche. Aussi, l’Anses émet des recommandations afin de « réduire durablement l’exposition des populations au plomb ».
Jusqu’ici, la vigilance des autorités face au risque de saturnisme (intoxication au plomb) se dirige essentiellement vers l’habitat insalubre où le plomb se cache dans les vielles peintures ou canalisations. Mais l’incendie de Notre-Dame a fait émerger une nouvelle problématique : la question de sa présence dans l’espace public. Lorsque la cathédrale a brûlé, le 15 avril 2019, plus de 450 tonnes de plomb sont parties en fumée en même temps que sa flèche et sa toiture. Des concentrations très importantes ont depuis été retrouvées sur le parvis mais également dans des squares ou des cours d’écoles dans plusieurs quartiers du centre de Paris. A l’occasion de ces investigations, l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France a identifié des sources d’exposition au plomb « sans que puisse être établi un lien avec l’incendie de Notre-Dame ».
> Lire aussi  Pollution au plomb : pas « d’alerte rouge » liée à l’incendie de Notre-Dame, selon l’Agence de santé
Aussi, les ministères de la santé et du travail ont-ils décidé, avec l’ARS, de saisir l’Anses pour caractériser l’exposition au plomb via des poussières contaminées déposées sur les surfaces d’espaces publics extérieurs. Depuis son interdiction dans l’essence en 2000, les principales sources d’émission de plomb dans l’air restent les activités industrielles (incinération des déchets, combustion du charbon, métallurgie). Le plomb peut également se retrouver dans les poussières du fait de l’érosion ou du lessivage d’éléments architecturaux en contenant comme la toiture des églises ou des monuments anciens, les balcons et terrasses des immeubles haussmanniens.
Evaluation aujourd’hui impossible
L’Anses ne quantifie pas cette exposition au plomb. Elle n’indique pas non plus si certaines villes sont plus concernées que d’autres. S’il existe des valeurs réglementaires à ne pas dépasser pour les aliments, l’eau, l’air ou les poussières domestiques, il n’y en a pas pour les poussières extérieures. « Les différents modèles de calcul actuels et les données disponibles ne permettent pas d’évaluer de manière robuste les expositions au plomb » par les poussières présentes dans les espaces publics, note l’Anses. Ce travail reste à faire.
L’ARS a commencé cet exercice à la suite de l’incendie de Notre-Dame. Elle a ainsi retenu la valeur de 5 000 µg/m2 comme « bruit de fond » parisien. Un niveau jugé trop élevé et pas assez protecteur, pour certains experts en risques environnementaux. « Si l’Anses nous dit demain que c’est plutôt 4 000 ou 3 000, très bien, expliquait en septembre 2019 au Monde Aurélien Rousseau, le directeur de l’ARS d’Ile-de-France, pour défendre l’action de son institution, mais en constituant une norme, même imparfaite, qui n’existait pas jusqu’à cet événement exceptionnel, nous sommes loin d’avoir failli au principe de précaution. »
« Réduire sans attendre l’exposition aux poussières extérieures »
Le peu d’études scientifiques disponibles sur le sujet montre toutefois que « la contamination des poussières dans les espaces publics peut impacter la concentration sanguine en plomb », relève l’Anses dans son avis. Le plomb est une substance toxique qui a la particularité de s’accumuler dans l’organisme. Et ses multiples effets (cardiovasculaires, rénaux, retard de croissance, prématurité…) peuvent intervenir même à très faible dose. Selon la littérature scientifique, 10 microgrammes de plomb dans le sang d’un enfant correspondent à un point de QI en moins.
Aussi, même s’il est pour l’instant impossible d’évaluer leur contribution par rapport aux autres sources d’exposition, l’Anses souligne « l’importance de réduire sans attendre l’exposition aux poussières extérieures ». Elle rappelle les gestes de prévention préconisées en 2017 par le Haut Conseil de santé publique. A savoir le lavage fréquent des mains, ou se déchausser pour éviter de ramener des poussières potentiellement chargées en plomb dans son logement.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/07/aires-de-jeux-ou-trottoirs-sont-des-sources-d-exposition-au-plomb-alertent-les-autorites-sanitaires_6028728_3244.html>
En savoir plus :
> Avis. Exposition au plomb dans les espaces extérieurs <https://www.anses.fr/fr/content/exposition-au-plomb-dans-les-espaces-ext%C3%A9rieurs>, ANSES, 07/02/20
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9- Editorial. Le docteur Li Wenliang, martyr du coronavirus qui ébranle le système chinois, Le Monde, 07/02/20, 11h52 

Début janvier, le docteur Li Wenliang avait alerté ses collègues sur les dangers du virus. D’abord interpellé par les autorités puis touché par la maladie, il est mort vendredi 7 février, à l’âge de 34 ans, et devient le symbole d’un système défaillant.
Editorial du « Monde ». La lutte contre le coronavirus a désormais son martyr : le docteur Li Wenliang, officiellement décédé le vendredi 7 février dans un hôpital de Wuhan. Agé de 34 ans, ce médecin chinois de l’hôpital central de la principale ville du Hubei avait été interpellé par la police le 1er janvier pour « propagation de fausses rumeurs ». Deux jours plus tôt, il avait alerté ses collègues sur un forum de discussion en ligne quant aux dangers de ce nouveau virus, comparables, selon lui, à ceux du SRAS. Très relatée par les médias officiels, cette arrestation ainsi que celle de sept autres médecins n’avait qu’un objectif : faire taire le corps médical, pour ne pas inquiéter les Chinois à la veille du Nouvel An lunaire.
> Lire aussi  Emotion en Chine à l’annonce de la mort du docteur Li Wenliang, lanceur d’alerte sur le coronavirus
Il a fallu attendre le 20 janvier pour que les autorités reconnaissent ce que les scientifiques murmuraient depuis plus de trois semaines : le nouveau coronavirus se propage entre humains. Entre-temps, le 10 janvier, le docteur Li a d’ailleurs présenté les premiers symptômes de la maladie, avant de devoir être hospitalisé le 12. Forcées de reconnaître leur erreur, les autorités ont, le 28 janvier, réhabilité ces médecins qui ont eu le tort d’avoir raison trop tôt.
Les médias officiels qui, jusqu’au 24 janvier, ont minoré l’épidémie, mettent désormais les bouchées doubles pour souligner la mobilisation générale – et notamment celle du Parti communiste – dans cette « guerre contre le démon »,selon Xi Jinping. Mais il est trop tard, trois semaines et des centaines de vies ont déjà été perdues, et les Chinois ne cachent plus leur colère.
Dimension politique
La mort du docteur Li acquiert tout à coup une dimension politique : elle donne résonance à une contestation rampante. Des centaines de millions de Chinois ont déversé sur les réseaux sociaux leur émotion, leur frustration et leurs critiques. Celles-ci s’adressent aux officiels locaux, mais aussi à un système arc-bouté sur ses réflexes de censure et de dissimulation.
Certes, les autorités centrales ont annoncé l’envoi à Wuhan d’une équipe de la Commission nationale de supervision, l’organe suprême de tutelle de la fonction publique, créé en 2018, pour mener une « enquête approfondie » sur les questions soulevées par le public autour du décès du médecin. Cette manœuvre d’un autre temps se traduira par des punitions exemplaires envers quelques officiels.
Pourtant, signe de l’inquiétude des autorités, le 5 février, l’administration qui gère le cyberespace a également publié une nouvelle directive renforçant son contrôle sur les réseaux sociaux. Les grands groupes Internet chinois font désormais l’objet d’une « supervision spéciale ». Ordre est donné de contrôler encore davantage les discussions sur le coronavirus, mais aussi sur d’autres sujets sensibles comme le Parti communiste.
Monopole de l’information
Dès le 5, Wechat, l’un des principaux réseaux sociaux chinois fermait de nombreux comptes accusés de « répandre des fausses rumeurs ». Une fermeture qui, au-delà de la censure, équivaut à une quasi-mort sociale, tant ses réseaux occupent une place centrale dans la vie quotidienne des Chinois. Cette répression prouve que, quoi qu’en dise l’Organisation mondiale de la santé, étrangement complaisante à l’égard de Pékin, la Chine ne fait aucunement preuve de « transparence » sur le coronavirus et n’entend pas le faire.
Comme si les leçons du SRAS, mais aussi du séisme de 2008, qui avait donné lieu à une vague de critiques et d’introspection autour de la mauvaise construction des écoles, n’avaient jamais été apprises. Et pour cause : dès qu’un domaine est sensible – et ils le sont quasiment tous – le Parti communiste entend continuer à détenir le monopole de l’information. Et davantage encore sous Xi Jinping que sous ses prédécesseurs, qui a remis le Parti communiste au centre du jeu.
> Lire aussi  Coronavirus : inquiétudes à bord du « Diamond-Princess », navire de croisière en quarantaine au Japon
Dans toute la Chine, des médecins continuent de recevoir des « avertissements » pour avoir répandu des « fausses rumeurs ». C’est une mauvaise nouvelle pour les intéressés, pour les Chinois, mais aussi pour la communauté internationale. Combattre une épidémie en construisant de toutes pièces un hôpital en dix jours, c’est bien. Empêcher son éclosion en favorisant la liberté d’expression et en faisant davantage confiance aux médecins qu’à la police, c’est encore mieux. C’est même indispensable.
Tant qu’il n’aura pas entrepris ce changement réclamé par une bonne partie de la société chinoise, le pouvoir à Pékin ne pourra se prévaloir, comme il a l’audace de le faire, de contribuer à la santé du monde. Sans liberté de l’information, il n’y a pas de santé publique durable. La Chine n’en prend pas le chemin.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/07/coronavirus-un-martyr-qui-ebranle-le-systeme-chinois_6028779_3232.html>
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10- Les cigarettes continuent de polluer l’air une fois éteintes, Futura-sciences, 07/02/20
Nathalie Mayer, journaliste

Pas moins de 8 millions. C'est l'estimation du nombre de mégots de cigarettes générés dans le monde... à chaque minute ! On connait les conséquences lorsque ceux-ci sont jetés à même le sol. Mais aujourd'hui, des chercheurs y ajoutent que ces cigarettes éteintes continuent aussi de polluer l'air.
Les mégots, c'est un fléau. Non seulement parce qu'ils souillent parfois les trottoirs mais aussi parce qu'ils polluent les terres et les eaux. En outre, ils sont nuisibles à la faune. Maintenant, des travaux menés pour le compte de l'Administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments - la célèbre Food and Drug Administration - montrent en plus que les cigarettes continuent de polluer l'air, même une fois éteintes.
Ainsi, dans la journée qui suit l'extinction d'une cigarette, elle continue à émettre des composés nocifs : 14 % de la nicotine qu'une cigarette en combustion active produirait ! Une surprise, même pour les auteurs de l'étude. Et les émissions pourraient se poursuivre au-delà de cinq jours pour certaines substances. Nicotine et triacétine - que l'on trouve dans les filtres - apparaissent alors toujours à la moitié de leur concentration.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-cigarettes-continuent-polluer-air-fois-eteintes-79455/>
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11- Coronavirus : le pangolin a-t-il pu servir d’hôte intermédiaire ?, Le Monde, maj le 08/02/20 à 05h44
Hervé Morin  

L’idée d’une transmission par le mammifère le plus braconné pour sa viande et ses écailles est avancée par une équipe chinoise. 
Le pangolin, mammifère couvert d’écailles, est considéré en Chine comme un mets de choix et une source de médicaments traditionnels. A-t-il été un hôte intermédiaire du nouveau coronavirus 2019-nCoV, facilitant son passage de la chauve-souris à l’homme ?
C’est l’hypothèse avancée par des chercheurs de l’université d’agriculture de Chine du Sud. Après avoir testé plus de 1 000 échantillons d’animaux sauvages, ils ont découvert que les séquences du génome des virus trouvés sur les pangolins étaient identiques à 99 % à celles des coronavirus, a rapporté, vendredi 7 février, l’agence de presse officielle Chine nouvelle.
Pour l’heure, les détails de ces travaux n’ont pas été rendus publics, et cette hypothèse doit être prise avec prudence : au début de l’épidémie, une autre équipe avait estimé que le serpent avait pu servir d’hôte intermédiaire, avant qu’un démenti soit apporté par d’autres analyses génétiques.
Une étude parue, en 2019, dans la revue Viruses apporte cependant un certain crédit à la piste du pangolin : des chercheurs cantonais avait alors décrit comment une analyse métagénomique avait mis en évidence la présence de nombreux virus, dont des coronavirus, chez des pangolins saisis par les douanes chinoises, en mars 2019, et confiés au refuge animalier de Canton, une structure destinée à accueillir des animaux issus du trafic et du braconnage.
> Lire la tribune : Le commerce illicite des pangolins est toujours en hausse
Sur ces vingt et un pangolins malais (Manis javanica) saisis, seize étaient morts rapidement, pour la plupart d’affections pulmonaires. L’analyse des échantillons prélevés sur leurs dépouilles a mis en évidence la présence d’un grand nombre de virus, dont le Sendai, transmissible à l’homme, et une grande variété de coronavirus. Figuraient parmi eux des souches de SRAS-CoV, responsable du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui avait infecté, entre 2002 et 2004, plus de 8 000 personnes en Chine, dont 774 étaient mortes.
Espèce la plus braconnée
« Considérant l’épidémie de SRAS, qui a été transmise par une civette de palmier masquée, depuis le réservoir naturel de chauves-souris, les pangolins malaisiens pourraient être un autre hôte ayant le potentiel de transmettre le coronavirus du SRAS aux humains, indiquaient les chercheurs. En conséquence, l’étude métagénomique virale du pangolin malaisien est significative, à la fois pour la conservation des animaux sauvages rares et pour la santé publique. »
En effet, le pangolin est considéré comme l’espèce animale la plus sujette au braconnage et au trafic, notamment à destination de la Chine. Ses huit espèces (quatre africaines, quatre asiatiques) font partie des animaux dont le commerce a été suspendu par Pékin, le 26 janvier, en raison des suspicions de transmission virale à l’homme. S’il devait se confirmer que le pangolin a bien été un intermédiaire du 2019-nCoV, l’animal, en danger d’extinction, pourrait y trouver son salut, comme avant lui la civette.
Philippe Gaubert, chargé de recherche à l’Institut de recherche pour le développement, à Toulouse, qui travaille sur la mise au point d’un outil de traçage, notamment génétique, du commerce des pangolins, pour lutter contre leur trafic, considère que l’hypothèse d’une transmission virale par ce mammifère n’aurait rien « d’étonnant », notamment en raison de leur présence sur les marchés chinois.
Mais il reste prudent : « Les coronavirus sont relativement fréquents chez les mammifères sauvages. Il faudra analyser un certain nombre de pangolins avant de pouvoir conclure sur la prévalence exacte de ce virus chez les Manidae, la famille des pangolins. Et chez un certain nombre d’autres espèces sauvages… et domestiques. »
> Lire aussi  Coronavirus : « En Chine, plus personne ne croit en la parole officielle »
D’autres spécialistes ne sont pas convaincus. Cité par l’agence Reuters, James Wood, chef du département de médecine vétérinaire de l’université britannique de Cambridge, a estimé que la démonstration était loin d’être robuste. « Les preuves de l’implication potentielle des pangolins dans l’épidémie n’ont pas été publiées, si ce n’est par un communiqué de presse de l’université. Ce ne sont pas des preuves scientifiques, a-t-il déclaré. Ces résultats pourraient-ils avoir été causés par une contamination provenant d’un environnement très infecté ? »
« Garantir la validité scientifique »
« Je suis d’accord avec mon confrère de Cambridge, les données doivent vraiment résister à l’examen minutieux par les pairs pour garantir la validité scientifique », estime Joseph Petrosino (Baylor College of Medicine, Houston, Texas). C’est la voie qu’il a choisie, avec un de ses collègues, Matthew Wong, qui a découvert, en conduisant une analyse bioinformatique, des similitudes troublantes entre la séquence de 2019-nCoV et celles de coronavirus de pangolins publiées dans Viruses.
« La séquence virale que nous avons découverte correspondait à la souche humaine spécifiquement dans la région qui code la protéine permettant au virus de se lier aux cellules humaines, mais le reste du virus était moins similaire à la souche humaine, explique Joseph Petrosino. Nous pensons que le virus pangolin que nous avons trouvé s’est recombiné avec la souche de chauve-souris qui a été récemment séquencée, pour former le virus qui circule… » Une hypothèse qu’il estime plus « plausible » que celle des serpents. Les données ont été soumises à une revue scientifique. Il espère qu’elles pourront faire l’objet d’une publication accélérée.
Pour Edward Holmes (université de Sydney, Australie), spécialiste de l’évolution des virus à ARN (acide ribonucléique), dont font partie les coronavirus, l’hypothèse du pangolin est « extrêmement intéressante » – alors qu’il avait rejeté celle du serpent comme intermédiaire. « Nous avons besoin de plus de données », a-t-il indiqué sur son compte Twitter.
Mais, selon lui, « cela pourrait être analogue à la situation de la chauve-souris et du dromadaire avec le MERS [Middle East respiratory syndrome] ». Ce coronavirus a infecté 2 500 personnes et tué 858 d’entre elles entre février 2012 et décembre 2019, principalement en Arabie saoudite. Dans ce cas, c’est le camélidé qui a constitué l’hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’homme.
 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/07/le-pangolin-a-t-il-pu-servir-d-hote-intermediaire-au-coronavirus-2019-ncov_6028801_3244.html>
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12- Le chimiste américain Corteva va cesser de produire du chlorpyrifos d’ici à fin 2020, Le Monde, 08/02/20, 10h24
Stéphane Foucart et  Stéphane Horel  

Ce pesticide, appartenant à une famille de toxiques dérivée de gaz de combat, est soupçonné d’affecter le développement cognitif des enfants. 
C’est finalement le fabricant lui-même qui aura sifflé la fin de la partie. L’agrochimiste américain Corteva – résultat du rapprochement entre Dow et DuPont – a annoncé, jeudi 6 février, qu’il cesserait la production du chlorpyrifos d’ici la fin de l’année en cours. Ce pesticide est vendu depuis un demi-siècle, mais des données inquiétantes sur ses effets délétères s’accumulent depuis plus de vingt ans : érosion des capacités intellectuelles des enfants exposés pendant la grossesse, risque accru de troubles autistiques, faible poids à la naissance, etc.
La raison invoquée par Corteva est économique, la demande pour cette substance controversée rencontrant une forte baisse. Selon des données obtenues par l’agence Reuters, le marché du chlorpyrifos s’est contracté de près de 80 %, par rapport au pic de la demande, atteint dans les années 1990. Appartenant à une famille de toxiques dérivée de gaz de combat, le chlorpyrifos a progressivement cédé du terrain à d’autres techniques de protection des cultures – en particulier les traitements de semences insecticides, qui évitent les pulvérisations foliaires (par les feuilles). Ces traitements de semences sont, à leur tour, mis en cause de manière croissante pour leurs effets nocifs sur les pollinisateurs et la biodiversité.
> Lire aussi  Le chlorpyriphos, pesticide sur la sellette, a été autorisé sur la foi de recherches biaisées
En 2016, une expertise alarmante de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) américaine avait ouvert la voie à l’interdiction du chlorpyrifos aux Etats-Unis. L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, en 2017, avait provoqué un revirement de l’agence. En dépit du maintien de l’autorisation du produit au niveau fédéral, plusieurs Etats, dont la Californie, avaient annoncé leur intention de le retirer du marché. En décembre 2019, c’est l’Union européenne qui l’interdit sous ses deux formes (chlorpyrifos-éthyl et chlorpyrifos-méthyl). Plusieurs Etats membres, dont la France, l’avaient déjà banni.
Perte de quotient intellectuel
Fait marquant : des effets délétères de cette substance ont pu être mis en évidence sur la population générale. Depuis le début des années 2000, une équipe de chercheurs américains conduits par Virginia Rauh (Columbia University) suit, depuis leur naissance, une cohorte d’enfants vivant en milieu urbain : leur exposition in utero au chlorpyrifos a été mesurée dans le sang de leur cordon ombilical et le développement de leur faculté cognitive a été suivi dans le temps.
> Lire aussi  Chlorpyrifos : les dangers ignorés d’un pesticide toxique
De premiers résultats, publiés en 2006 dans la revue Pediatrics, suggèrent des effets importants. Les enfants ayant été exposés aux taux de chlorpyrifos les plus élevés avaient, à l’âge de 3 ans, des scores de développement psychomoteur inférieurs, des risques augmentés de troubles de l’attention et plus de chances de présenter un retard mental par rapport aux moins exposés. De telles conclusions sont cohérentes, ajoutait l’EPA dans son expertise de 2015, avec les résultats de douze autres études publiées à partir des données issues de quatre cohortes différentes. En 2012, dans des travaux publiés par les Proceedings of the National Academy of Sciences, la même équipe avait mis en évidence, par imagerie cérébrale, des changements de la construction cérébrale des enfants en fonction de leur niveau d’exposition.
En 2016, une équipe internationale conduite par le chercheur en santé environnementale des enfants Leonardo Trasande (Université de New York) a estimé, de son côté, dans le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, qu’un enfant européen né dans les années 2010 avait en moyenne perdu 2,5 points de quotient intellectuel du fait de son exposition in utero à la famille des organophosphorés, dont le chlorpyrifos est le principal représentant.
> Lire aussi  Le recours aux pesticides a connu une hausse spectaculaire en 2018
Ces dégâts auraient pu être anticipés par les autorités sanitaires dès la fin des années 1990. C’est en tout cas la conclusion d’une autre étude publiée en novembre 2018 dans Environmental Health. Celle-ci a montré que les tests réglementaires, menés sur le rat et fournis par Dow aux autorités sanitaires dans le dossier d’homologation du chlorpyrifos, étaient remplis d’erreurs statistiques masquant les effets nocifs du produit sur le développement cérébral des animaux – ce que l’industriel conteste.
En juin 2019, un consortium de médias européens, dont Le Monde, a enquêté sur les conditions d’autorisation du pesticide. L’étude réglementaire en question n’avait jamais été examinée, en près de vingt ans, par les autorités sanitaires européennes. Durant tout ce temps, elles s’étaient fiées aux conclusions fournies par l’industriel.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/08/le-chimiste-americain-corteva-va-cesser-de-produire-du-chlorpyrifos-d-ici-a-fin-2020_6028896_3244.html>
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13- Tallano, la start-up qui s’attaque à la pollution du freinage, Le Monde, 10/02/20, 10h37
Eric Béziat  

La société française a développé un dispositif de récupération des particules issues de l’abrasion des freins, qui va être testé sur un RER de la ligne C. 
Au départ, il y avait les jantes de sa berline, trop noires à son goût. Christophe Rocca-Serra se penche alors sur le problème pour découvrir la phénoménale quantité de poussières métalliques émises par les freins des véhicules. Ce constat aboutit à la création, en 2012, de l’entreprise Tallano, dont M. Rocca-Serra devient PDG, et qui se lance dans la dépollution du freinage. La société française a mis au point un procédé de mini-aspirateur à particules baptisé « Tamic », fixé directement sur le disque de frein, à proximité immédiate de la zone abrasive.
En ce premier trimestre, Tallano, qui n’est encore qu’une start-up, franchit une étape dans son développement, en installant son dispositif sur un train de la SNCF, en l’occurrence un RER de la ligne C. La rame test, dont l’un des bogies (chariot situé sous un véhicule ferroviaire, sur lequel sont fixés les essieux) est en train d’être équipé du système Tamic, va d’abord réaliser des essais de sécurité pour vérifier que la puissance de freinage n’est pas modifiée. « Les tests en service commercial avec des voyageurs devraient commencer au cours du deuxième trimestre, probablement en juin », annonce Philippe Clément, responsable recherche et développement, qui pilote le projet pour la SNCF.
> Lire aussi  Les agents de la gare parisienne de Magenta inquiets de la qualité de l’air
Les dirigeants de Tallano cherchent à convaincre les décideurs et les pouvoirs publics que la question du freinage est un sujet de santé publique tout aussi préoccupant que le diesel, en particulier dans le milieu confiné d’une station ferroviaire souterraine urbaine. « Saviez-vous qu’à la gare de RER Auber on atteint des niveaux de pollution aux particules fines de 250 microgrammes par mètre cube d’air à midi et de 500 microgrammes en fin de journée ?, interroge M. Rocca-Serra. Je rappelle que la réglementation prévoit un seuil critique de 50 microgrammes… » 
Le marché est vaste
Une étude de janvier publiée par l’Académie royale britannique de chimie devrait apporter des arguments au patron de Tallano. Elle conclut que, même si les particules émises par le freinage diffèrent de celles issues de la combustion des moteurs, elles sont tout aussi dangereuses pour les voies respiratoires, en raison, en particulier, de la présence de métaux. Or, contrairement aux particules sortant des pots d’échappement, celles issues de la friction des freins ne font pas l’objet d’une quelconque réglementation. Selon le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa), l’abrasion des plaquettes de frein représente jusqu’à 21 % des émissions de particules PM10 du trafic routier.
Pour Tallano, le marché est vaste : tout ce qui roule et qui freine constitue une cible. L’automobile, bien sûr. La montée en puissance attendue de l’électrique devrait mécaniquement faire augmenter la part des particules émises par le freinage par rapport à celles issues de la combustion. Depuis 2018, Tallano teste sa technologie sur une Renault Zoe, à Paris, en partenariat avec la municipalité.
L’entreprise affirme être en discussion avec plusieurs constructeurs, de plus en plus attentifs à ce problème. Il faut dire qu’au sein du secteur des bruits courent, selon lesquels la prochaine norme européenne sur les émissions automobiles – Euro 7, qui entrera en vigueur en 2025 – pourrait intégrer les particules émises au freinage. « Nous avons, à ce sujet, des discussions avec la direction générale environnement de la Commisison européenne », confirme M. Rocca-Serra. Pour se donner les moyens de ses ambitions, Tallano a recruté Loic Adamczak, une pointure de l’automobile, expert en science des frottements, passé par les équipementiers Valeo et Plastic Omnium, ainsi que l’ex-président de Renault Louis Schweitzer, comme membre de son conseil de surveillance.
« Système prometteur »
Selon Tallano, la technologie permet de capter à la source 85 % des particules issues de la friction entre le disque et les mâchoires du frein, et même 90 % en conduite automobile urbaine. En matière ferroviaire, les tests réalisés depuis deux ans sur banc d’essai par la SNCF dans son centre de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) donnent des résultats un peu moins spectaculaires : au moins 50 % des particules émises sont captées, selon Philippe Clément. « Mais le système est incontestablement prometteur, ajoute ce dernier. Pour la réduction des polluants à la source du freinage, Tallano n’a pas vraiment de concurrents. Signe qui ne trompe pas, les autres entreprises ferroviaires européennes commencent à scruter attentivement nos recherches. »
> Lire aussi  Pollution : l’air irrespirable des travailleurs du métro
Les quelques compétiteurs de Tallano (dont l’équipementier allemand Bosch) ont plutôt axé leurs travaux sur les matériaux qui composent le disque et les garnitures de frein. En matière de qualité de l’air, la RATP n’a, pour l’heure, pas retenu le système de Tallano, et la SNCF regarde aussi vers d’autres solutions. Cette dernière teste des systèmes de purification atmosphérique en milieu confiné, comme un train nettoyeur sud-coréen qui projette les particules déposées sur les voies pour, dans un second temps, les aspirer et les stocker. « Nous travaillons également sur des solutions où le frein électrique remplacerait complètement le frein mécanique », ajoute M. Clément.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/10/tallano-la-start-up-qui-s-attaque-a-la-pollution-du-freinage_6029043_3234.html>
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14- Les agents de la gare parisienne de Magenta inquiets de la qualité de l’air, Le Monde, 10/02/20, 11h14
Eric Béziat  

Les taux de particules PM10 et PM2,5 mesurés à la station souterraine située entre les gares de l’Est et du Nord sont au-dessus du niveau maximal réglementaire. 
Des arrêts de travail pour asthme, rhinites à répétition, sinusites invalidantes ; un droit d’alerte déposé pour exposition des agents SNCF à des niveaux de particules et de poussières très au-delà des valeurs limites… Les cheminots de la gare de Magenta, une station souterraine entre les gares de l’Est et du Nord s’inquiètent, depuis plusieurs mois, de la piètre qualité de l’air qu’eux et les usagers du RER E respirent.
« Depuis 2018, les taux de particules sont supérieurs à ce qu’ils étaient [en 2016 et en 2017] », explique Emmanuelle Bigot, déléguée SUD-Rail à Magenta, en se fondant sur les niveaux de présence dans l’air des particules PM10 et PM2,5 mesurés par un appareil installé sur une des voies.
> Lire aussi  Tallano, la start-up qui s’attaque à la pollution du freinage
La situation est devenue alarmante à l’été 2019, en raison des travaux du RER E, un chantier majeur de la SNCF, en l’occurrence un rabotage de quais et de tunnels entre Haussmann- Saint-Lazare et Magenta, qui a généré énormément de poussière de béton. Les pics d’émissions ont alors explosé à la reprise du trafic, jusqu’à atteindre près de 1 000 microgrammes (μg) par mètre cube (m3) d’air, quand la valeur limite est de 50 μg.
« Rien n’a avancé »
La direction de la gare a reconnu la criticité de la situation et mis en place des mesures de nettoyage industriel. « L’exposition aux poussières de la gare ne présente pas de risque pour la santé », a-t-elle conclu début septembre 2019. Pas suffisant, disent les syndicats. Ils ont été suivis par l’inspection du travail, qui a demandé des mesures complémentaires d’analyse du risque et de protection des salariés.
> Lire aussi  Pollution : l’air irrespirable des travailleurs du métro
« En octobre 2019, un comité social et économique a évoqué le sujet, mais, depuis, rien n’a avancé », ajoute Mme Bigot. Les concentrations de poussières restent encore aujourd’hui bien au-delà des seuils critiques : pendant la semaine du 3 au 9 février, les relevés montrent des pics de PM10 à 140 μg/m3, soit presque trois fois le niveau maximal réglementaire.
Le cas Magenta met un coup de projecteur sur ces gares souterraines d’Ile-de-France, dans une période où les chantiers de rénovation se multiplient et ajoutent des sources d’empoussièrement aux émissions de particules inhérentes à la circulation des trains.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/10/les-agents-de-la-gare-parisienne-de-magenta-inquiets-de-la-qualite-de-l-air_6029049_3234.html>
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15- Haro aux affiches à Avignon : le festival de théâtre off en mode écolo, AFP, 11/02/20, 13:00
Rana Moussaoui

Les centaines de milliers d'affiches de spectacles qui symbolisent le Festival Off d'Avignon, l'une des plus grandes manifestations théâtrales au monde, devraient quasi-disparaître dès cet été, a annoncé mardi son président dans le cadre d'une série de mesures éco-responsables.
Partout en France, le monde du spectacle vivants et les festivals de musique encouragent de plus en plus artistes et public à diminuer leur empreinte carbone (à l'image notamment de "We love green"). Mais c'est la première fois que ce festival de théâtre annonce un plan pour réduire son empreinte carbone, étalé sur quatre ans.
Chaque année, les rues d'Avignon sont tapissées d'une "jungle" d'affiches durant le off, qui se tient cette année du 3 au 26 juillet.
Presque entièrement autofinancé et doté d'une programmation foisonnante de plus de 1.000 compagnies, le off se distingue du Festival d'Avignon (dit "le in") qui repose sur des subventions publiques et sur une sélection de spectacles.
"L'affichage est interdit dans les villes. Mais à Avignon, en période de festival, la mairie édite un arrêté pour l'autoriser. On va demander à la mairie de ne plus l'éditer pour mettre fin à l'affichage sauvage", a indiqué à l'AFP Pierre Beyfette, qui a annoncé ce plan lors d'une conférence de presse dans la "ville-théâtre".
Si cette mesure attend la décision de la mairie pour être mise en vigueur, le président du off a précisé que les "compagnies de théâtre étaient très favorables à cette suppression car ça leur coûte de l'argent et elles ont de plus en plus de sensibilité écologique".
"Les affiches sont une vraie source d'injustice", car les budgets diffèrent entre compagnies ; nous préconisons 200 affiches par spectacle mais il y a des compagnies qui vont jusqu'à 2.000", indique M. Beyfette.
"A minima, ça fait un total de 300.000 affiches par festival, soit 30 tonnes, soit environ 450 arbres par festival", calcule-t-il.
- "On n'a pas le choix" -
Le dirigeant se dit conscient que les affiches sont une "image du festival" et "un support de communication" considérable pour les 1.500 spectacles qui se jouent dans 200 théâtres de la ville, où le bouche-à-oreille joue un rôle crucial.
Mais "on n'a pas le choix, on ne va pas regarder la planète se dégrader. Nous sommes le plus grand festival de France et un des plus grands au monde", a précisé M. Beyfette. L'idée est de réguler l'affichage, en répartissant les affiches sur un panneau en face du "village du off" et dans six autres zones à Avignon.
En outre, le "off" veut limiter le tractage, la plupart des tracts, recouverts d'un vernis, n'étant pas recyclables.
En termes de mesures environnementales, il est conscient que les affiches ne sont que "le haut de l'iceberg".
Le Festival veut inciter les collectivités à mettre en circulation davantage de navettes entre les parking relais et les théâtres, et entend récupérer les déchets des théâtres grâce à des triporteurs.
"On espère également mettre en place des fontaines et fournir aux festivaliers des gourdes pour limiter l'achat de bouteilles en plastique", très consommées dans une ville où les températures avoisinent les 40 degrés Celsius en été. 
Le pire reste la consommation d'énergie en raison de la climatisation.
"Actuellement, 30 à 40 projecteurs par théâtre dégagent une chaleur énorme qui est climatisée par la suite ; on veut passer aux éclairages LED qui consomment très peu, même s'ils sont plus coûteux".
M. Beyfette a exhorté le ministère de la Culture et autres pouvoirs publics à soutenir ce plan car "on n'a pas les moyens de tout faire, et tout ne dépend pas de nous".
S'il est conscient du trop plein de spectacles, le président du off souligne la vitalité d'un festival où de nombreux metteurs en scène ont été révélés, comme Alexis Michalik, le "golden boy" du théâtre français "né" dans le "off" en 2014.
<https://information.tv5monde.com/info/haro-aux-affiches-avignon-le-festival-de-theatre-en-mode-ecolo-346159>
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16- Lubrizol : les inspections des sites classés vont être renforcées, AFP, 11/02/20, 16:00

Les inspections annuelles de sites classés vont augmenter de 50% d'ici 2022 et un bureau d'enquête accident "indépendant" sera créé pour les incidents industriels, selon un plan d'action gouvernemental, qui vise à tirer les leçons de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen.
Le 26 septembre, plusieurs milliers de tonnes de produits chimiques avaient brûlé et un panache de fumée noire de 70 km de long s'était formé lorsqu'un incendie hors norme avait ravagé une partie de cette usine classée Seveso.
Cinq mois après, Mme Borne a présenté mardi une série de mesures pour améliorer la prévention des risques industriels, dont elle avait dévoilé les grandes lignes au quotidien régional Paris-Normandie.
Selon les autorités, 18.000 inspections avaient été menées en 2018 sur les quelque 500.000 "installations classées pour la protection de l'environnement" (ICPE), dont quelque 1.300 sites Seveso présentant des risques majeurs. Un total qui a cependant baissé de 40% ces dernières années.
Le nombre annuel de ces contrôles va augmenter de 50% d'ici la fin du quinquennat, a annoncé la ministre, grâce notamment à un allègement des tâches administratives que doivent effectuer les inspecteurs, au détriment du travail de terrain.
En outre, "il y aura des contrôles ciblés sur les sites Seveso et nous élargissons le périmètre en prenant en compte tout l'environnement de ces sites", notamment afin d'éviter les "effets dominos", a-t-elle assuré.
La ministre a également annoncé la création d'un "bureau d'enquête accident indépendant" pour "tirer tous les enseignements des accidents industriels les plus importants". Composé d'inspecteurs "connaissant bien" le secteur et donc "immédiatement opérationnel", "il ne pourra recevoir d'instructions de quiconque, y compris pour la transmission des résultats", a assuré la ministre lors d'une conférence de presse.
Le plan d'action prévoit aussi des mesures qui s'imposeront aux industriels.
Le gouvernement veut ainsi que les sites Seveso dits "seuil haut", les plus dangereux, soient obligés de réaliser tous les ans un exercice de mise en œuvre de leur plan d'urgence en cas de sinistre, alors que les autres sites classés resteront sur un exercice tous les trois ans.
Alors que la liste des produits présents sur les lieux de l'incendie à Rouen avait mis du temps à être publiée, "nous allons changer la réglementation et demander aux industriels de tenir à jour en permanence des fichiers avec la nature et la quantité de produits stockés sur leur site", promet également la ministre.
En cas d'incendie, "les industriels devront nous fournir la liste des produits concernés dans des termes clairs, immédiatement", et avoir également établi une liste des polluants pouvant être dégagés en cas d’incident, dit-elle.
"Je pense que les industriels sont bien conscients qu'il s'agit d'un enjeu d'acceptabilité par les populations", a souligné la ministre pour qui "le gouvernement veut préserver l'industrie (en France), ce qui nous impose d'être suffisamment transparents".
Par ailleurs, un second train de mesures portant sur "la gestion de crise", et particulièrement l'information du public, sera présenté "avant l'été", a confirmé la ministre.
<https://information.tv5monde.com/info/lubrizol-les-inspections-des-sites-classes-vont-etre-renforcees-346195>
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17- Les Français veulent un monde sans emballage : le vrac a progressé de 41 % en 2019, Daily Geek Show, 11/02/20
Cécile Breton - Source : BFM

Est-ce que vous aussi vous faites partie du mouvement ?
Acheter du riz, des pâtes, des lentilles, du café ou encore de la lessive sans emballage et au poids : le vrac qui favorise le zéro déchet et l’anti-gaspillage continue de séduire de plus en plus de consommateurs. En 2019, ce mode de consommation a d’ailleurs augmenté de 41 %, au point de représenter la moitié du marché dans les hypermarchés, devant les magasins bio. 
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/progression-vrac-2019/>
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18- Les démocrates américains veulent responsabiliser l'industrie plastique pour ses déchets, AFP, 12/02/20, 14:00
Issam Ahmed

Une proposition de loi au Congrès américain vise à rendre les producteurs de plastique responsables de leurs déchets, une nouvelle approche qui dépasse le débat consistant à blâmer les consommateurs qui ne recyclent pas ou jettent leurs pailles dans la rue.
Le texte a été présenté mardi par des démocrates et n'a donc pas de chance d'être adopté à court terme, dans un Congrès contrôlé à moitié par les républicains. Mais il témoigne d'un changement de paradigme pour la gestion des déchets et pourrait montrer la voie pour un avenir proche, en cas d'alternance à Washington après les élections de novembre.
Le sénateur qui porte la proposition, Tom Udall, dit à l'AFP que cela pourrait servir de modèle "quand nous aurons un exécutif et un Sénat plus réceptifs".
"L'industrie plastique a réussi à convaincre tout le monde qu'il suffisait de mettre une corbeille de recyclage dans un coin", poursuit-il. "Il faut changer entièrement le modèle industriel".
Les producteurs seraient obligés de collecter et recycler leurs déchets, selon ce texte, et un réseau national de consigne à 10 cents pour les contenants plastiques serait créé. Les plastiques à usage unique seraient progressivement interdits, en commençant par les sacs et les récipients en polystyrène.
Et la construction de nouvelles usines plastiques serait gelée pendant trois ans au plus.
L'industrie emploie un million de personnes aux Etats-Unis et génère 400 milliards de dollars de ventes par an.
Pendant des décennies, les industriels ont encouragé les villes et les consommateurs à trier et utiliser des poubelles bleues.
Mais les Etats-Unis ne recyclent qu'environ 8% de leurs déchets plastiques chaque année. Trente-deux millions de tonnes finissent dans des décharges, incinérées ou envoyées à l'étranger pour être retransformées et recyclées.
Au niveau mondial, 90,5% des 6,3 milliards de tonnes de plastique produites entre les débuts du plastique, dans les années 1950, et 2015, n'ont pas été recyclés.
- Problème climatique -
La proposition démocrate déplacerait la responsabilité du recyclage des pouvoirs publics vers les industriels, qui auraient à créer des programmes de collecte, de tri et de recyclage.
Ils ne pourraient plus exporter les déchets plastiques vers les pays moins développés qui aujourd'hui les traitent.
L'objectif le plus ambitieux est de geler la production de plastique, alors que le secteur pétrolier voit cette matière comme une opportunité de croissance pour les prochaines décennies. 
La production de plastique doit tripler d'ici 2050, et représenter 20% de la consommation mondiale de pétrole, selon une estimation du World Economic Forum. Ce qui en fait également un sujet central de la lutte contre le changement climatique.
Selon un rapport du Center for International Environment Law, la production et l'incinération de plastique a généré 850 millions de tonnes de gaz à effet de serre, l'équivalent de 189 centrales au charbon.
Mark Spalding, directeur général de l'Ocean Foundation, dit à l'AFP que le texte est le fruit d'années de mobilisation, de boycottages et d'interdictions dans diverses juridictions de sacs en plastique ou de pailles.
Cela témoigne d'une nouvelle approche déjà adoptée par l'Union européenne pour l'interdiction des plastiques à usage unique d'ici 2021.
La Plastics Industry Association, dont un bras politique finance en majorité des candidats républicains aux élections, a de son côté dénoncé une initiative "qui vise plus à faire les gros titres qu'à trouver des solutions", selon le président de la fédération, Tony Radoszewski, qui rappelle que le secteur emploie près d'un million de personnes dans le pays.
<https://information.tv5monde.com/info/les-democrates-americains-veulent-responsabiliser-l-industrie-plastique-pour-ses-dechets-346385>
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19- Affichage environnemental : bientôt une note pour évaluer les vêtements, Novethic, 12/02/20
Marina Fabre

C'est une mesure passée un peu inaperçue dans la loi économie circulaire. Elle plébiscite la mise en place d'un affichage environnemental, une note de A à E sur les vêtements qui prend en compte tout leur cycle de vie. Des pionniers comme Décathlon et Okaïdi travaillent depuis plusieurs années sur ce système de notation avec l'Ademe. L'enjeu est désormais de changer d'échelle pour que la France endosse un rôle de leader au sein de l'Union européenne.
Noter les vêtements de A à E en fonction de leur impact environnemental, c’est l’ambition d’une nouvelle mesure émanant de la loi sur l’économie circulaire adoptée fin janvier. L’industrie textile "plus polluante que le transport aérien et maritime", selon la secrétaire d’État à la Transition écologique Brune Poirson, va devoir s’atteler à la tâche. Pendant 18 mois, le secteur va expérimenter ce nouvel étiquetage, "une vraie source d’opportunité", croit la Ministre.
Quelques marques se sont déjà lancées dans cette dynamique comme Décathlon et Okaïdi avec l’aide de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Après plusieurs années de travail, Décathlon propose une note pour 61 % de ses produits en ligne et en magasin. L’ensemble du cycle de vie du produit est évalué, de sa conception à sa production, son usage et sa fin de vie. "On est partis d’un affichage complexe qu’on a fait évoluer", explique Raffaele Duby, responsable Environnement / éco conception chez Decathlon. Mais le chemin est semé d’embûches.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/affichage-environnementale-bientot-une-note-pour-evaluer-les-vetements-148217.html>
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20- En Norvège, la bouteille plastique reste fantastique, AFP, 13/02/20, 14:00
Pierre-Henry Deshayes

Une à une, la retraitée place ses bouteilles vides dans la bouche béante d'une machine située à l'entrée d'un supermarché des environs d'Oslo. Grâce à un système de consigne bien huilé, la Norvège a trouvé une parade à l'excès de plastique.
"Il faut bien s'en débarrasser, autant le faire de façon intelligente", dit la septuagénaire, qui a reçu en échange de ses bouteilles un ticket d'une trentaine de couronnes (3 euros) à faire valoir à la caisse pour un remboursement en liquide ou en bon d'achat.
Avec un taux de recyclage d'environ 97% des bouteilles en plastique, la Norvège est une très bonne élève: elle dépasse avec dix ans d'avance l'objectif fixé par l'Union européenne, à savoir un taux de collecte de 90% en 2029.
Ce chiffre plafonne péniblement à 60% en France, où un éventuel système de consigne vient d'être repoussé à 2023.
Ce système est pourtant la clé du succès du pays nordique: il consiste à faire payer au consommateur quelques centimes supplémentaires pour une boisson embouteillée, surcoût qui lui est remboursé lorsqu'il ramène le contenant vide.
"En fait, les consommateurs achètent le produit mais empruntent son emballage", explique Kjell Olav Maldum, directeur d'Infinitum, société créée par les producteurs et les distributeurs pour gérer la consigne.
Le concept est entré dans les moeurs au point que la langue norvégienne s'est dotée d'un verbe --å pante (prononcez: o paanteu)-- pour désigner le fait d'aller déposer à la consigne.
Bonus : les machines laissent aux consommateurs le choix de réinvestir la somme qui leur est due dans une loterie finançant une bonne cause.
- Rubik's cubes insolubles -
Plus de 1,1 milliard de bouteilles plastiques et canettes en aluminium ont été restituées en 2018 dans les machines déployées dans les supermarchés ou directement dans les stations-service et autres petits points de vente.
A Fetsund, à une trentaine de kilomètres au nord-est d'Oslo, un ballet incessant de poids lourds déversent des milliers de flacons vides dans le principal centre de traitement d'Infinitum.
Sautillant sur des convoyeurs, les bouteilles d'eau, de jus de fruits et de sodas sont triées, compactées et mises en ballots, formant d'énormes Rubik's cubes multicolores et insolubles appelés à connaître plusieurs vies après recyclage.
Car chaque nouvelle bouteille plastique en Norvège contient environ 10% de matériau recyclé, écologiquement plus correct.
Une proportion que le pays nordique veut accroître avec un projet de taxe dégressive qui encouragerait le recours au plastique recyclé aux dépens du vierge, aujourd'hui moins cher.
- Détritus valorisé -
"Si vous mettez vos bouteilles dans une machine, elles entrent dans une boucle vertueuse", plaide Harald Henriksen, dirigeant chez Tomra, leader mondial des machines de déconsignation. "Vous pouvez les réutiliser pour fabriquer de nouvelles bouteilles à maintes reprises".
Dans ce modèle d'économie circulaire, ce que l'on considère ailleurs comme un détritus devient une ressource, dont la valeur qu'on lui assigne encourage la collecte et le recyclage. 
L'idée a fait de nombreux adeptes.
"Un exemple : la Lituanie où ils avaient un taux de collecte de 34% avant qu'un système de consigne ne soit mis en place. Deux ans plus tard, ce chiffre était déjà passé à 92%", souligne M. Henriksen. 
Selon Zero Waste Europe, la consigne est "le seul moyen" de respecter la feuille de route tracée par l'UE mais l'ONG environnementale prône un système "mixte" qui reprendrait aussi les bouteilles en verre pour réemploi ainsi que l'extension du principe à d'autres emballages en plastique. 
Selon WWF, l'équivalent de quinze tonnes de plastique sont déversées chaque minute dans les océans.
<https://information.tv5monde.com/info/en-norvege-la-bouteille-plastique-reste-fantastique-346541>
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21- C&A lance le jean "le plus durable au monde", Bioaddict, 13/02/20, 17h11
Romy Heisenberg

L'enseigne C&A vient d'annoncer la création du "Beluga Denim", la première toile de jean au monde à atteindre le niveau de certification le plus élevé de l'économie circulaire à impact positif (Cradle to Cradle). Une innovation majeure pour la mode éco-responsable !
"Fidèle à notre engagement pour une mode plus durable, nous sommes fiers d'annoncer la création du "Beluga Denim", la première toile de jean à être reconnue Cradle to Cradle Certified au niveau Platinium, soit la seule fibre textile au monde à être certifiée à ce niveau par le Cradle to Cradle Products Innovation Institute" a annoncé l'enseigne de mode C&A début février alors que cette innovation textile a été présentée lors de l'évènement mondial de l'institut lors du congrès C2C 2020 à Berlin.
>> Suite à lire à :
<https://www.bioaddict.fr/article/c-a-lance-le-jean-le-plus-durable-au-monde-a6365p1.html>
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En images
22- Seine-Saint-Denis : des dispositifs pour réduire sa consommation d'eau, France 2, journal de 13h, 04/02/20

Comment faire baisser les factures d'eau ? De nombreux foyers se posent la question.
Visite à domicile chez une retraitée de Seine-Saint-Denis. Ce ne sont pas des démarcheurs, mais une association de lutte contre la précarité énergétique. La retraitée veut leur montrer sa facture d'eau : 250 € pour seulement trois mois. "Votre consommation est à peu près de 40 mètres cubes, normalement, c'est ce qu'on consomme en un an", explique un membre de l'association.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/seine-saint-denis-des-dispositifs-pour-reduire-sa-consommation-d-eau_3812145.html>
Sur le même sujet : 
> En plateau. Eau : les Français consomment 170 litres par jour <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/eau-les-francais-consomment-170-litres-par-jour_3812121.html>, France 2, journal de 13h, 04/02/20
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23- Documentaire. Des ordures et des hommes, France 2, Infrarouge, 11/02/20 à 23h13

Anonymes nous le sommes pour eux. Invisibles ils le sont pour nous. Aveugles, nous le sommes apparemment tous. Telle pourrait être la devise de ce film humain et percutant qui nous renvoie un miroir implacable de nos comportements.
Pour la première fois, les éboueurs de la Fonctionnelle, unité de choc inconnue du grand public et pourtant unique au monde, chargée de tous les évènements prévus et imprévus de la capitale, ont accepté d’être filmés sur plusieurs mois. Avec ce documentaire poignant qui met en lumière ces hommes de l’ombre, Mireille Dumas revient au cœur de son métier de journaliste et de réalisatrice.
Ce documentaire est une plongée comme on n’en a jamais vu dans la vie quotidienne des éboueurs, sans qui les villes ne seraient qu’un tas d’immondices. (Uniquement à Paris, 3000 tonnes de déchets sont charriés chaque jour.)
> Documentaire (62 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-2/infrarouge/1212641-des-ordures-et-des-hommes.html>
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24- [La vidéo des solutions] Avec les Alchimistes, le compostage en circuit court devient fertile, Novethic, 13/02/20
Marina Fabre

C'est un terreau fertile. La startup spécialisée dans le compostage micro-industriel en circuit-court les Alchimistes vient de lever 2,4 millions d'euros pour changer d'échelle. L'entreprise qui mise sur l'emploi local et la multiplication de petits sites de valorisation des biodéchets dans l'Hexagone compte traiter 10 % des biodéchets d'ici 2030.
En approchant du site des Alchimistes sur L’Île-Saint-Denis (94), l’odeur du compost réveille les narines endormies. À l’entrée du hangar, des salariés de l’entreprise vident les poubelles remplies de déchets alimentaires qu’ils viennent de récupérer chez les restaurateurs, hôpitaux, cantines de la région. La startup est spécialisée dans la collecte, la production et la commercialisation du compost en circuit court.
"Le concept est simple. On va collecter les biodéchets à moins de cinq kilomètres du site, on les ramène ici pour les transformer en compost. Pendant six semaines, la matière va maturer puis on va la revendre à des agriculteurs urbains ou des particuliers", explique Guillaume Morel, ingénieur agronome chez les Alchimistes. "Il y a un enjeu environnemental. On va essayer d’utiliser des petits camions pour collecter. Surtout, le compostage, c’est de la dégradation de la matière organique qui va permettre de nourrir les sols en remplacement des engrais chimiques actuels", plaide l’ingénieur.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/economie-circulaire/isr-rse/la-video-des-solutions-avec-les-alchimistes-le-compostage-micro-industriel-en-circuit-court-devient-fertile-148223.html>
Sur le même sujet :
> Compostage : Les Détritivores fusionnent avec Les Alchimistes pour déployer leur modèle à grande échelle, La Tribune, 12/02/20, 08 :01
Stéphanie Borg
La jeune pousse lyonnaise, spécialisée dans la collecte et le compostage des déchets alimentaires des professionnels, fusionne avec Les Alchimistes, une structure parisienne qui a développé des modèles de compostage micro-industriel. Ensemble, elles entendent se déployer en Ile-de-France et à Lyon avant de s'attaquer à toute la France.
>> Suite à lire à :
<https://acteursdeleconomie.latribune.fr/territoire/2020-02-12/compostage-les-detritivores-fusionnent-avec-les-alchimistes-pour-deployer-leur-modele-a-grande-echelle-839472.html>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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