[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 (lundi 17 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 17 Fév 08:06:21 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. « La Convention citoyenne pour le climat pourrait préfigurer une nouvelle forme de démocratie » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/10/la-convention-citoyenne-pour-le-climat-pourrait-prefigurer-une-nouvelle-forme-de-democratie_6029098_3232.html>, Le Monde, maj le 11/02/20 à 07h03
2- Les émissions de CO2 liées à l'usage de l'énergie se stabilisent en 2019 <https://information.tv5monde.com/info/les-emissions-de-co2-liees-l-usage-de-l-energie-se-stabilisent-en-2019-346132>, AFP, 11/02/20, 12:00
3- Manque de neige : comment les Pyrénées s'adaptent au réchauffement climatique <https://information.tv5monde.com/info/manque-de-neige-comment-les-pyrenees-s-adaptent-au-rechauffement-climatique-346160>, AFP, 11/02/20, 13:00
4- Bagdad s'est réveillée sous un rarissime manteau blanc <https://information.tv5monde.com/info/bagdad-s-est-reveillee-sous-un-rarissime-manteau-blanc-346205>, AFP, 11/02/20, 16:00
5- Alerte aux canicules sans répit nocturne dans l'hémisphère nord <https://information.tv5monde.com/info/alerte-aux-canicules-sans-repit-nocturne-dans-l-hemisphere-nord-346251>, AFP, 11/02/20, 23:00
6- Prévention des feux en Australie : le savoir ancestral aborigène plebiscité <https://information.tv5monde.com/info/prevention-des-feux-en-australie-le-savoir-ancestral-aborigene-plebiscite-346320>, AFP, 12/02/20, 09:00
7- En Afrique australe, touchée par la crise climatique, des hommes et des bêtes aux abois <https://information.tv5monde.com/info/en-afrique-australe-touchee-par-la-crise-climatique-des-hommes-et-des-betes-aux-abois-346314>, AFP, 12/02/20, 09:00
8- Inondations, biodiversité… l’adaptation au dérèglement climatique au cœur du 4e conseil de défense écologique <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/02/12/inondations-biodiversite-l-adaptation-au-changement-climatique-au-c-ur-du-4e-conseil-de-defense-ecologique_6029302_823448.html>, Le Monde, 12/02/20, 12h28
9- Érosion côtière : 5.000 à 50.000 habitations à "relocaliser", selon Borne <https://information.tv5monde.com/info/erosion-cotiere-5000-50000-habitations-relocaliser-selon-borne-346417>, AFP, 12/02/20, 17:00
10- Le mont Blanc, victime du climat et de sa notoriété <https://information.tv5monde.com/info/le-mont-blanc-victime-du-climat-et-de-sa-notoriete-346424>, AFP, 12/02/20, 17:00
11- Tribune. « Chers professeurs, pourquoi ne faites-vous pas massivement grève pour le climat ? » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/12/chers-professeurs-pourquoi-ne-faites-vous-pas-massivement-greve-pour-le-climat_6029257_3232.html>, Le Monde, 12/02/20, 17h40
12- BP promet la neutralité carbone d'ici 2050 mais reste flou sur la méthode <https://information.tv5monde.com/info/bp-promet-la-neutralite-carbone-d-ici-2050-mais-reste-flou-sur-la-methode-346449>, AFP, 12/02/20, 19:00
13- Macron visite la Mer de Glace pour parler climat <https://information.tv5monde.com/info/macron-visite-la-mer-de-glace-pour-parler-climat-346502>, AFP, 13/02/20, 05:00
14- La température a dépassé 20 degrés en Antarctique pour la première fois <https://www.huffingtonpost.fr/entry/la-temperature-a-depasse-20-degres-en-antarctique-pour-la-premiere-fois_fr_5e4558b6c5b671eafe1fb599?ncid=other_trending_qeesnbnu0l8&utm_campaign=trending>, Le HuffPost, 13/02/20 15:52
15- La présidence de la COP26 confiée au Britannique Alok Sharma <https://information.tv5monde.com/info/la-presidence-de-la-cop26-confiee-au-britannique-alok-sharma-346580>, AFP, 13/02/20, 17:00
16- Comment « Le Monde » traque et réduit l’empreinte carbone de ses vidéos <https://www.lemonde.fr/refaire-le-monde/article/2020/02/13/comment-le-monde-traque-et-reduit-l-empreinte-carbone-de-ses-videos_6029479_5330899.html>, Billet de Blog, Le Monde, 13/02/20, 17h44
17- La géo-ingénierie, "une épée de Damoclès sur la tête des jeunes générations" <https://www.wedemain.fr/La-geo-ingenierie-une-epee-de-Damocles-sur-la-tete-des-jeunes-generations_a4547.html>, We Demain, 13/02/20
18- Dans le sud du Maroc, des oasis ancestrales menacées d'extinction <https://information.tv5monde.com/info/dans-le-sud-du-maroc-des-oasis-ancestrales-menacees-d-extinction-346716>, AFP, 14/02/20, 09:00
19- Inde : mort de l'ex-chef du Giec Rajendra Pachauri <https://information.tv5monde.com/info/inde-mort-de-l-ex-chef-du-giec-rajendra-pachauri-346783>, AFP, 14/02/20, 15:00
20- Dans les Pyrénées, la station de ski de Luchon-Superbagnères apporte de la neige par hélicoptère sur ses pistes <https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/station-ski-luchon-superbagneres-va-apporter-neige-helicoptere-ses-pistes-1787695.html>, France 3 Occitanie, 14/02/20, 19:56
21- Urgence climatique en Afrique australe : 45 millions de personnes menacées <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/economie-africaine/urgence-climatique-en-afrique-australe-45-millions-de-personnes-menacees_3824661.html>, France info Afrique, 15/02/20, 10:06
22- En Finlande, l’hiver est si chaud que les oiseaux ne migrent plus <https://reporterre.net/En-Finlande-l-hiver-est-si-chaud-que-les-oiseaux-ne-migrent-plus>, Reporterre, 15/02/20
23- Carte postale du futur : ce que le réchauffement climatique réserve à nos petits-enfants <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-carte-postale-futur-ce-rechauffement-climatique-reserve-nos-petits-enfants-79384/>, Futura-sciences, 15/02/20
24- Tempête Dennis : un mort au Royaume-Uni, 45.000 foyers privés d'électricité en France <https://information.tv5monde.com/info/tempete-dennis-un-mort-au-royaume-uni-45000-foyers-prives-d-electricite-en-france-347082>, AFP, 17/02/20, 02:00
En images
25- Dérèglement climatique : la convention citoyenne sur le climat donne la parole aux Français <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/dereglement-climatique-la-convention-citoyenne-sur-le-climat-donne-la-parole-aux-francais_3816821.html>, France info, 10/02/20, 19:14
26- Chamonix : quelles sont les conséquences de la fonte de la Mer de Glace ? <https://www.lci.fr/planete/video-chamonix-quelles-sont-les-consequences-de-la-fonte-de-la-mer-de-glace-2145360.html>, TF1, journal de 20h, 12/02/20
27- Chamonix : focus sur la fonte de la Mer de glace <https://www.lci.fr/planete/video-chamonix-focus-sur-la-fonte-de-la-mer-de-glace-2145362.html>, TF1, journal de 20h, 12/02/20
28- "On a perdu 30 mètres en un an" : à Wissant, sur la côte d’Opale, l'érosion menace dangereusement la dune <https://www.bfmtv.com/planete/on-a-perdu-30-metres-en-un-an-a-wissant-l-erosion-menace-dangereusement-la-dune-1857304.html>, BFMTV, 13/02/20, 11h35
29- Une planète, deux mondes sauvages - Épisode 2 : Hémisphère Nord <https://www.france.tv/france-2/une-planete-deux-mondes-sauvages/>, France 2, 15/02/20, 21h05

Bien à vous,
Florence

Je profite de ce mail pour vous signaler que, sauf événement exceptionnel, la diffusion de la présente revue de presse sera mise en sourdine jusqu'au lundi 24 février 2020. Aussi merci d'éviter d'envoyer des messages sur cette période-là. 

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

DÉMONSTRATION DU JOUR : La Convention citoyenne pour le climat qui rassemble 150 citoyens français tirés au sort depuis octobre 2019, fait la démonstration qu’impliquer des citoyens ordinaires sur des enjeux politiques complexes au niveau national est possible. (cf. item 1 & 25)
ALERTE DU JOUR : Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Afrique australe est en proie à une urgence climatique. 45 millions de personnes souffrent de la faim dans la région. De longues périodes de sécheresse suivies par des inondations catastrophiques ont mis à mal les cultures, et les récoltes n’ont jamais été aussi faibles. (cf. item 7 & 21)
PROMESSE DU JOUR : Bernard Looney, le nouveau patron du géant pétrolier BP a promis la « neutralité carbone » d’ici 2050, mais ne précisera les moyens d’y parvenir que dans quelques mois, et sans trop épouvanter ses propres actionnaires. (cf. item 12 & suite)
RECORDS DU JOUR : — Plus de 20 degrés ! Les records de chaleur se multiplient dans l'Antarctique et de nouvelles études alertent sur les risques que fait peser le réchauffement sur le Continent blanc, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour les dizaines de millions d'habitants de mégapoles comme New York, Shanghai ou Bombay. (cf. item 14 & suite)
— Cette année, bien loin de la carte postale enneigée, le sud de la Finlande connaît un hiver particulièrement doux. Le mois de janvier a été entre 7 et 8 degrés plus chaud que les moyennes de saison et des records de température ont été enregistrés dans plusieurs zones du pays. (cf. item 22)
CONTRESENS DU JOUR : Afin de pallier le manque d'enneigement dans la station de ski pyrénéenne de Luchon-Superbagnères, le conseil départemental de la Haute-Garonne a décidé de faire livrer de la neige par hélicoptère dont les émissions contribuent au réchauffement climatique. (cf. item 20 & suite)
STIGMATES DU JOUR : — La fonte accélérée des glaciers est une autre conséquence des changements climatiques. Un phénomène très visible sur la Mer de glace à Chamonix, grâce à deux photos de 1935 et 2020. (cf. item 26 & 27)
— A Wissant, commune du Pas-de-Calais sur la côte d’Opale, les phénomènes météorologiques violents de plus en plus fréquents ont fait reculer la dune de 30 mètres. (cf. item 28)
ALTERNATIVE DU JOUR : L’équipe vidéo du « Monde » a créé une solution de suivi de son empreinte carbone et modifié certaines méthodes de travail pour réduire son impact environnemental. (cf. item 16)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. « La Convention citoyenne pour le climat pourrait préfigurer une nouvelle forme de démocratie », Le Monde, maj le 11/02/20 à 07h03
Par Hélène Landemore, professeure de sciences politiques à l’Université de Yale et auteure de Democratic Reason (Princeton University Press, 2013).

La Convention citoyenne pour le climat fait la démonstration qu’impliquer des citoyens ordinaires sur des enjeux politiques complexes au niveau national est possible, observe la politiste Hélène Landemore dans une tribune au « Monde »
Tribune. La Convention Citoyenne sur le climat vient de terminer sa cinquième session, avec seulement deux rencontres supplémentaires avant de devoir rendre ses propositions au gouvernement début avril. Cette convention, qui rassemble 150 citoyens français tirés au sort depuis octobre 2019, réfléchit à la meilleure manière de réduire de 40 % (par rapport à leur niveau de 1990) les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici à 2030, le tout dans un esprit de justice sociale. S’il est encore trop tôt pour parler du contenu et de l’avenir de ces propositions, on peut poser d’autres questions : qu’a accompli cette convention jusqu’à présent et que représente-t-elle, plus largement, dans ce moment de crise de la démocratie que nous traversons ?
La première chose à dire, c’est que cette Convention citoyenne a déjà accompli une tâche historique. Elle fonctionne bien – dans son organisation logistique comme dans ses délibérations – et elle est visible, faisant l’objet d’une couverture médiatique importante en France et, de plus en plus, à l’étranger. Elle fait ainsi la démonstration empirique, symboliquement importante, qu’impliquer des citoyens ordinaires sur des enjeux politiques complexes au niveau national est possible, même dans un pays aussi grand et multiculturel que la France.
Jusqu’ici, les assemblées et processus délibératifs ayant bénéficié d’une visibilité similaire avaient été mis en place au niveau infranational (par exemple, en Colombie-Britannique et dans l’Ontario, au Canada), ou dans des pays considérés comme trop petits ou trop homogènes (l’Islande, l’Irlande) pour que leur exemple puisse être généralisé. Le « grand débat national » lui-même, que cette assemblée vient en un sens compléter, n’avait permis de vraies délibérations qu’au niveau local (notamment dans les 21 assemblées régionales tirées au sort).
Frémissements conceptuels
Cette convention marque donc une avancée importante pour la démocratie délibérative, à savoir l’ensemble des théories et pratiques qui placent au cœur de la légitimité démocratique l’échange raisonné entre citoyens libres et égaux. La convention citoyenne française est, à cet égard, un jalon sur le plan international. Elle a déjà suscité des ambitions accrues au Royaume-Uni, où a démarré, le 25 janvier, une assemblée citoyenne sur le climat (« UK citizen’s climate assembly »), et en Espagne, qui vient d’annoncer la tenue d’une convention sur le modèle français. Elle va sans doute, aussi, donner plus d’audace à ceux qui aimeraient passer à des échelles supérieures sur les enjeux climatiques ou autres, par exemple ceux de l’Union européenne et, pourquoi pas, de la planète.
Surtout, cette convention a le mérite de remettre à plat des questions de philosophie politique que nous croyions stabilisées depuis deux cents ans, mais que la crise des institutions représentatives et des corps intermédiaires (Parlement, partis, syndicats, etc.) nous force à rouvrir. Qu’est-ce que la représentation démocratique ? La légitimité et la responsabilité des représentants peuvent-elles venir d’autre chose que d’un mandat électoral ? Comment articuler les diverses formes de démocratie invoquées par les uns et les autres – démocratie délibérative, mais aussi « directe, » « participative » ou encore « citoyenne » d’un côté, et démocratie dite « représentative » de l’autre ?
A cet égard, les échanges publics qui ont eu lieu à la convention lors de la visite présidentielle du 10 janvier sont emblématiques de frémissements sémantiques et conceptuels intéressants, qui pourraient, à terme, aboutir à des reconfigurations institutionnelles ou même constitutionnelles. Quand Jocelyn, 16 ans, membre de la convention venu d’Alsace, demande au président : « Est-ce que vous pensez que l’avenir de la démocratie française se trouve dans une démocratie plus délibérative, à l’image de cette convention ? », il obtient une réponse conciliatrice : « En même temps qu’on invente la démocratie délibérative, il faut restaurer la démocratie représentative. »
> Lire aussi  « Il va falloir être habile, trouver le bon dosage » : Emmanuel Macron face au défi de la Convention citoyenne pour le climat
Par démocratie « représentative », le président entend, comme beaucoup, démocratie « électorale », restreignant ainsi implicitement aux élus le statut de représentants du peuple français et le manteau de la légitimité politique. S’il envisage une place pour les citoyens tirés au sort, c’est en renfort aux élus (dont lui), non comme leur concurrence. Une autre réponse possible à la question de Jocelyn, plus radicale, aurait été d’admettre qu’inventer la démocratie délibérative demande de penser la représentation et la légitimité autrement, au-delà de l’élection et, donc, en partie en compétition avec elle. Dans les faits, la promesse de soumettre « sans filtre » certaines des propositions de la convention à référendum peut d’ailleurs se lire comme une mise en compétition avec le Parlement, ainsi contourné dans sa prérogative législative.
Un rôle de « haut-parleur »
Les membres de la convention n’hésitent pas, eux, à se voir comme des représentants d’un genre nouveau. Comme l’a dit Nicolas, 17 ans, autre lycéen de la convention venu d’Aix-en-Provence, en se présentant au président : « Je représente la jeunesse d’où je viens. » Il s’attribuait ainsi, précisait-il par la suite dans un entretien, un rôle de « haut-parleur » pour les jeunes, dont il essaie de dire « ce qu’ils pensent » et au nom desquels il essaie d’« agir ».
Interrogés sur leur rôle à la convention (par l’intermédiaire de questionnaires), les participants le décrivaient majoritairement, dès la fin de la première session, en des termes évoquant un rôle de représentant. Seule une minorité des répondants disait ne prendre la parole qu’en leur seul nom propre, plutôt qu’au nom d’eux-mêmes et de gens comme eux, au nom de causes qui leur sont chères, au nom d’autres groupes et intérêts particuliers, ou même au nom du public dans son ensemble.
Quid de la légitimité de cette assemblée tirée au sort ? Elle est conférée, légalement, par l’autorisation présidentielle. Les philosophes la chercheraient plutôt, d’un point de vue normatif, dans l’impartialité et l’égalité du sort, dans la représentativité descriptive du groupe, ou encore dans ses capacités délibératives. Certains parmi les 150 membres la voient comme étant « à construire ». Elle passe, pour eux, par un dialogue avec le reste de la société, d’où leurs efforts pour porter leurs travaux hors les murs, dans les médias comme dans des réunions locales, et leur invitation au grand public à contribuer à leur plate-forme en ligne. Elle pourrait requérir à terme une constitutionnalisation du principe du tirage au sort.
On peut ainsi voir la démocratie délibérative incarnée par les participants à la convention non pas comme une alternative à la démocratie représentative, mais comme une autre de ses modalités possibles. En tous les cas, il ne s’agit pas de démocratie « directe. » Le tirage au sort, comme l’élection, crée une médiation entre l’ensemble de la population et le sous-groupe sélectionné. Il ne s’agit guère non plus de démocratie « participative », puisque seulement 150 personnes sur 67 millions de Français sont impliquées dans l’expérience actuelle.
« Représentation lotocratique »
Je propose pour ma part de conceptualiser l’activité des 150 comme une forme de « représentation lotocratique » (ou représentation par le sort). La représentation lotocratique a le mérite, par rapport à la représentation électorale, de créer « une France de poche », pour reprendre la formule d’un participant, dont la ressemblance démographique avec la France réelle minimise le risque que ses délibérations ignorent la perspective de pans entiers de la population. Comme le président l’a admis avec une certaine candeur lors de sa rencontre avec les participants, faire cette Convention citoyenne sur le climat plus tôt lui aurait permis d’anticiper la révolte des « gilets jaunes » contre la taxe carbone. Peut-être n’est-il pas trop tard pour en envisager une autre sur la réforme des retraites ?
Mais si la délibération au sein d’un groupe suffisamment large de citoyens tirés au sort a des mérites que n’a pas la délibération entre élus, pourquoi ne pas envisager un transfert de pouvoir des représentants élus vers les représentants lotocratiques ou, tout au moins, une nouvelle distribution des rôles ? Certains ont proposé de créer une « chambre du futur », sur la base du tirage au sort, pour traiter spécifiquement de sujets environnementaux. On pourrait aussi envisager une « assemblée du peuple » ayant une autonomie législative propre sur l’ensemble ou une partie des sujets traités à l’heure actuelle par les Chambres élues. Elle pourrait soit venir en remplacement de l’une des Assemblées existantes (l’Assemblée nationale, le Sénat ou le Conseil économique, social et environnemental), soit s’articuler à elles d’une manière qui reste à déterminer.
Envisager de tels changements demande de conduire une analyse comparée des mérites respectifs de différentes formes de représentation démocratique. Cela implique aussi de penser une légitimité politique autre que celle conférée par l’élection, ainsi que la possibilité d’une responsabilité politique réalisée autrement que par la sanction électorale. La Convention citoyenne pour le climat, de ce point de vue, si elle était pérennisée institutionnellement, pourrait donc préfigurer une nouvelle forme de démocratie représentative, moins strictement électorale et plus accessible – plus « ouverte » – aux citoyens ordinaires.
> Lire aussi  Convention pour le climat : « C’est la première fois que l’on donne la parole aux citoyens »
Dans une période marquée par la violence des conflits sociaux, la méfiance envers les institutions et un sentiment de blocage général, la convention ne résoudra pas tout. Mais elle donne au moins l’exemple de délibérations intelligentes conduites dans une ambiance constructive et fraternelle. Là où d’autres nations confrontées à des problèmes similaires se réfugient dans le populisme antidémocratique ou l’autoritarisme, cette convention, quel que soit son impact final, représente ainsi l’espoir qu’une autre politique, peut-être même une autre démocratie, est encore possible.
§ Hélène Landemore, ancienne élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, est professeure de sciences politiques à l’Université de Yale. Elle est notamment l’auteure de Democratic Reason (Princeton University Press, 2013).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/10/la-convention-citoyenne-pour-le-climat-pourrait-prefigurer-une-nouvelle-forme-de-democratie_6029098_3232.html>
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2- Les émissions de CO2 liées à l'usage de l'énergie se stabilisent en 2019, AFP, 11/02/20, 12:00

Après deux années de hausse, les émissions de CO2 liées à l'usage de l'énergie se sont stabilisées dans le monde en 2019, grâce notamment au développement des énergies renouvelables dans les économies développées, a indiqué mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Les émissions de CO2 dans le monde ont atteint 33 gigatonnes en 2019, un niveau similaire à celui de l'année précédente, malgré une croissance économique mondiale de 2,9%, selon des données de l'AIE, qui prévoyait auparavant une hausse.
L'agence cite comme raisons de cette stabilisation "le développement des énergies renouvelables (principalement éolien et solaire), le passage du charbon au gaz naturel, et davantage de production issue du nucléaire" dans les économies développées. 
"Nous devons à présent travailler dur pour nous assurer que 2019 reste un pic définitif dans les émissions de CO2 et pas seulement une nouvelle pause dans leur croissance", a commenté Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE, cité dans un communiqué. "Nous avons les technologies nécessaires pour y parvenir, nous devons toutes les utiliser", a-t-il ajouté.
Selon l'AIE, les émissions du secteur de l'énergie dans les économies développées sont descendues à des niveaux qui n'avaient pas été vus depuis la fin des années 1980, une époque où la demande d'électricité était un tiers inférieure à celle d'aujourd'hui. 
Une météo plus douce dans plusieurs pays et un ralentissement de la croissance économique dans plusieurs marchés émergents figurent aussi parmi les facteurs cités par l'AIE.
Par pays, les Etats-Unis ont enregistré la baisse la plus importante, avec un recul de 2,9% soit 140 millions de tonnes de CO2 en moins. 
Dans l'Union européenne, les émissions se sont repliées de 5% (-160 millions de tonnes). Le gaz naturel a produit plus d'électricité que le charbon pour la première fois, souligne notamment l'AIE.
De leur côté, les émissions du Japon ont reculé de 4% après le récent redémarrage de réacteurs nucléaires.
"Cette pause bienvenue dans la croissance des émissions appelle à l'optimisme sur notre capacité à lutter contre le changement climatique au cours de cette décennie", se félicite M. Birol.
Dans le reste du monde, les émissions ont néanmoins augmenté de 400 millions de tonnes, une hausse principalement due aux centrales à charbon en Asie
<https://information.tv5monde.com/info/les-emissions-de-co2-liees-l-usage-de-l-energie-se-stabilisent-en-2019-346132>
Sur le même sujet : 
> En France, la production électrique a reculé et émis moins de dioxyde de carbone en 2019, Le Monde avec AFP, 12/02/20, 13h51
Ce repli s’explique par une production nucléaire d’EDF en baisse, une production hydraulique en chute et un très fort recul du charbon. 
La production d’électricité de la France a décliné de 2 % l’an dernier par rapport à 2018, a fait savoir le gestionnaire du réseau à haute tension dans son bilan annuel RTE, mercredi 12 février. Ce repli s’explique par une production nucléaire d’EDF en baisse (– 3,5 %) avec une moindre disponibilité du parc, une production hydraulique en chute (– 12,1 %) en raison des conditions de pluie et d’enneigement et un très fort recul de la production à partir de charbon (– 71,9 %).
Les centrales à charbon, très polluantes, ont ainsi été moins sollicitées pour des raisons de coût mais aussi grâce à un hiver relativement doux, qui n’a pas nécessité d’y avoir recours. Les centrales à gaz, plus compétitives et aussi moins émettrices de CO2 que celles au charbon, ont pour leur part vu leur production bondir de 24 %. Les productions éolienne (+ 21,2 %) et solaire (+ 7,8 %) ont aussi poursuivi leur hausse.
> Lire l’entretien : Eolien en mer : « Le gouvernement français n’est pas suffisamment ambitieux en la matière »
La France, premier exportateur européen
Ces éléments ont permis une baisse de 6 % des émissions de CO2 liées au système électrique. « Celles-ci se situent désormais à un niveau proche de celui de 2015, niveau le plus bas depuis cinq ans », note RTE. « On voit bien l’impact de la transition énergétique et du développement des énergies renouvelables », a souligné Olivier Grabette, directeur général adjoint de RTE, lors d’une conférence téléphonique.
La consommation d’électricité (473 TWh) s’est de son côté érodée de 0,5 % (chiffre corrigé de la météo), à son plus bas niveau depuis dix ans, avec les efforts d’efficacité énergétique, le ralentissement de la croissance économique mais aussi les mouvements sociaux de fin d’année. Ces derniers se reflètent essentiellement dans une moindre consommation du réseau ferroviaire, a déclaré M. Grabette.
Finalement, la France continue de produire plus d’électricité qu’elle n’en consomme et demeure exportatrice nette vers ses voisins. Elle est ainsi restée la première exportatrice européenne l’an dernier, selon RTE. Le bilan – avec notamment l’essor des renouvelables et l’érosion de la consommation – est « complètement dans la continuité de ceux des années précédentes », conclut Olivier Grabette.
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<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/12/en-france-la-production-electrique-a-recule-et-emis-moins-de-dioxyde-de-carbone-en-2019_6029327_3244.html>
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3- Manque de neige : comment les Pyrénées s'adaptent au réchauffement climatique, AFP, 11/02/20, 13:00
Thomas Rossi

Dans les Pyrénées, le réchauffement climatique oblige les stations de sports d'hiver à repenser leur modèle, longtemps basé exclusivement sur le ski, pour devenir "quatre saisons" et proposer des activités de plus en plus diversifiées.
En Haute-Garonne, les dameuses de la station du Mourtis sont à l'arrêt et le télésiège, qui transporte habituellement les skieurs en haut du domaine, achemine désormais les promeneurs. L'un des téléskis a même été ouvert pour remonter les utilisateurs de trottinettes après leur descente. 
"Bien sûr, avec la neige c'est plus sympa, mais sans la neige on va en profiter quand même", se console Pierre Virelizier, venu de Toulouse. "Le ski ce sera pour l'année prochaine ou plus tard dans la saison".
Devant les magasins de locations, les Fat Bike, ces vélos avec des roues surdimensionnées, ont remplacé les skis. Sur les pistes, recouvertes principalement de terre et d'herbe, on ne glisse plus mais on roule. 
Des activités zumba, balade à poney, ski de randonnée à roulettes ou streching sont proposées à la place des habituelles descentes aux flambeaux et autres découvertes de airboard sur neige.
La semaine dernière, les responsables de cette station familiale ont annoncé la fermeture temporaire du domaine, faute de neige. Pour apercevoir l'or blanc en quantité, il faut regarder vers le haut des sommets qui entourent le site, culminant pour certains à plus de 3.000 mètres.
- "Pas de neige mais du soleil" -
"On est un peu déçues, on ne va pas dire le contraire, mais on fait autre chose. Il n'y a pas de neige mais il y a le soleil!", lancent Corine Rambon et Béatrice Barthe, deux habituées du Mourtis. 
"Il faut commencer à se préparer et à être très réactif à ces aléas climatiques qui peuvent se reproduire", explique Christophe Esparseil, le directeur d'exploitation de la station.
"On a commencé à travailler sur des projets dits +quatre saisons+, pour pouvoir accueillir une clientèle autour des sports de pleine nature en cas de saison moins enneigée", précise-t-il.
Le conseil départemental de Haute-Garonne, qui a repris en 2018 la gestion de trois stations pyrénéennes, dont Le Mourtis, a annoncé 25 millions d'euros d'investissement sur les 5 prochaines années pour une reconversion touristique "quatre saisons". 
"On le voit aujourd'hui, la neige va se raréfier en basse altitude", assure Georges Méric, son président (PS). "Il est évident que nos stations doivent se réformer. Elles doivent muter du +ski total+ à un +ski accessoire+ avec diversification des centres d'intérêt".
"Neige ou pas neige, les clients attendent maintenant d'autres activités que le ski", confirme Laurent Garcia, le directeur de la station Peyragudes, à cheval entre les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne. 
- "Socle de l'économie" -
"Mais le remplaçant du ski en termes de volume d'affaires, on le cherche encore", tempère Eric Charré, le directeur de Puymorens (Pyrénées-Orientales).
La station de Puigmal (Pyrénées-Orientales) elle, a été contrainte d'entamer cette reconversion après sa fermeture en 2013 pour des problèmes financiers, dus notamment à plusieurs mauvaises saisons liées au manque de neige. Son modèle s'appuie désormais sur le ski de randonnée, le trail, le vélo et la randonnée nordique. 
"On ne peut pas prendre la même décision pour tout le monde", affirme Georges Armengol, le président de la communauté de communes Pyrénées Cerdagne qui gère le site. "La neige reste toujours le socle de l'économie d'hiver, surtout pour les stations de haute altitude avec de l'immobilier. Mais chaque fois qu'on le peut, je pense qu'il faut que l'on réfléchisse sur les nouvelles demandes de la clientèle".
"Pour l'heure, le ski représente 80% du chiffre d'affaires de l'année", selon Michel Pelieu, le président de N'Py, qui regroupe huit stations du massif. "Mais progressivement, l'offre +quatre saisons+ va en s'amplifiant parce que c'est vrai qu'aujourd'hui on a du monde tout le long de l'année".
"En vallée du Louron par exemple, le côté balnéo représente une diversification forte", poursuit-il, en faisant référence au centre thermoludique Balnéa de Loudevielle (Hautes-Pyrénées), qui a accueilli plus de 260.000 visiteurs en 2019.
<https://information.tv5monde.com/info/manque-de-neige-comment-les-pyrenees-s-adaptent-au-rechauffement-climatique-346160>
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4- Bagdad s'est réveillée sous un rarissime manteau blanc, AFP, 11/02/20, 16:00

Bagdad s'est réveillée mardi sous la neige, un phénomène rarissime dans ce pays du Moyen-Orient davantage habitué à souffrir de la chaleur extrême et qui n'avait connu qu'un précédent en plus d'un siècle, en 2008.
Il y a 12 ans, il s'agissait de neige fondue, mêlée à des averses de pluie. Cette fois, ce sont plusieurs centimètres de neige qui ont recouvert voitures, trottoirs et palmes des dattiers.
Mardi matin, outre Bagdad, la ville sainte chiite de Kerbala, plus au sud, était aussi recouverte de quelques centimètres de neige. Dans ces deux villes, les enfants s'en donnaient à coeur joie en se lançant des boules de neige dans les rues.
"Cet épisode neigeux va se prolonger mercredi", a indiqué à l'AFP Amer al-Jaberi, directeur du centre météorologique de Bagdad, précisant que cette vague de froid venait du continent européen.
Le nord irakien, montagneux, est tous les ans enneigé et des stations de ski ont même vu le jour au Kurdistan. Mais dans le sud, où la température dépasse 50 degrés en été, la neige est rarissime.
A Mossoul, la grande ville du Nord, la mosquée al-Nouri, où le "calife" autoproclamé du groupe Etat islamique (EI) avait fait son unique apparition publique, était mardi sous un manteau de neige, de même que les décombres de la Vieille ville ravagée par la guerre contre les jihadistes.
Ailleurs dans le Nord, la neige recouvrait également les tentes des camps des centaines de milliers de déplacés --chassés de leurs maisons par la percée de l'EI en 2014-- ou de réfugiés, venus de la Syrie voisine en guerre.
L'Irak, dont un tiers des 40 millions d'habitants vit de l'agriculture, souffre de sècheresse chronique et les autorités assurent espérer cette année une meilleure saison agricole en raison des pluies qui ont alimenté les fleuves, en partie asséchés par les barrages construits en Turquie et en Iran voisins.
<https://information.tv5monde.com/info/bagdad-s-est-reveillee-sous-un-rarissime-manteau-blanc-346205>
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5- Alerte aux canicules sans répit nocturne dans l'hémisphère nord, AFP, 11/02/20, 23:00

Les épisodes caniculaires sans répit nocturne vont se multiplier dans l'hémisphère nord même si les émissions de gaz à effet de serre devaient baisser, posant de sérieux risques pour la santé, selon une étude publiée mardi dans la revue Nature Communications.
Les épisodes de "chaleurs cumulées extrêmes" se caractérisent par une période de 24 heures quand les températures maximales et minimales dans un lieu donné sont, de jour comme de nuit, dans les 10% les plus élevées enregistrées. Ils présentent un danger sanitaire particulier car ils ne permettent pas au corps humain de se rafraichir à la faveur de températures nocturnes plus clémentes.
Une équipe de chercheurs chinois a analysé des données de température de l'hémisphère nord - où réside environ 90% de la population mondiale - sur la période 1960-2012, mettant en évidence une augmentation de la fréquence et de l'intensité de ces épisodes.
Utilisant des modélisations météo régionales ils ont calculé que l'exposition humaine à ces épisodes devrait pratiquement quadrupler d'ici 2100, passant de 19,5 milliards de journées humaines dans la décennie 2010 à 74 milliards dans la décennie 2090. Et ce dans l'hypothèse d'une croissance limitée de la population mondiale et de limitation des émissions de gaz à effet de serre au niveau des ambitions de l'accord de Paris, soit un réchauffement global "nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels", objectif qui semble déjà hors d'atteinte.
Dans un scénario d'émissions non maitrisées et de forte croissance démographique, l'augmentation pourrait dépasser un facteur 8, avec une exposition montant à 172,2 milliards de journées humaines.
"Ce type mésestimé de chaleur extrême augmente de façon significative en fréquence et en intensité," ont souligné les chercheurs Yang Chen, de l'Académie chinoise des sciences météorologiques, et Jun Wang de l'Institut de physique atmosphérique de Chine. "Et ces tendances à la hausse devraient se poursuivre et même s'accélérer à l'avenir", selon eux.
<https://information.tv5monde.com/info/alerte-aux-canicules-sans-repit-nocturne-dans-l-hemisphere-nord-346251>
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6- Prévention des feux en Australie : le savoir ancestral aborigène plebiscité, AFP, 12/02/20, 09:00
Holly Robertson

Pendant des milliers d'années, les peuples autochtones australiens ont géré le risque incendie au moyen de brûlis qui reflétaient leur parfaite compréhension des écosystèmes, un savoir refoulé que certains, désormais, plebiscitent, après une catastrophique saison des feux de forêt.
Les brasiers reviennent chaque année sur l'immense île-continent au sortir de l'hiver austral. Mais, attisée par une très grave sécheresse, la crise des feux a été cette année d'une ampleur sans précédent, beaucoup plus précoce et virulente.
Plus de 100.000 km2 de végétation dans l'est et le sud sont partis en fumée, soit une superficie plus grande que le Portugal. Au moins 33 personnes ont péri et les scientifiques estiment que plus d'un milliard d'animaux ont été tués.
D'intenses précipitations ces derniers jours ont permis d'éteindre la plupart des brasiers. Mais ce genre de crise est voué à se répéter, la faute au réchauffement climatique.
D'où les appels d'une partie de la population à reconsidérer les techniques ancestrales de prévention des incendies, appelées "brûlis culturels", qui furent longtemps mises en oeuvre par les aborigènes dont le savoir fut nié, au nom du progrès, dès l'arrivée des Européens au 18e siècle.
- Organiser les paysages -
Fort de leur solide connaissance des mécanismes naturels, les peuples autochtones pratiquaient des brûlis pour éclaircir les sous-bois et priver les forêts des branches et feuilles mortes qui, avec le retour des chaleurs n'attendent qu'une étincelle pour s'embraser.
Soigneusement contrôlés pour qu'ils ne se propagent pas à la canopée, ces feux s'inscrivaient dans une approche holistique prenant aussi en compte les espèces animales. 
Ils avaient pour vertu d'organiser le paysage mais aussi de libérer de l'espace pour des plantes moins favorables aux incendies, en leur apportant en plus des cendres aidant leur croissance.
En Australie comme ailleurs, les pompiers pratiquent aussi des brûlis préventifs. Mais certains doutent de leur efficacité, en raison notamment d'un manque de compréhension des mécanismes naturels.
Mal conduits, parfois à la mauvaise saison, ou pas suffisamment fréquemment, ces feux peuvent échapper à tout contrôle pour infliger des dégâts à la canopée, quand ils ne dégénèrent pas complètement en incendies.
"La végétation brûlée est parfois si haute qu'elle génère des tempêtes de feu", déplore Terry Hill, directeur général du Conseil des terres aborigènes de Merrimans, dans l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.
"Par ailleurs, avions et hélicoptères ne peuvent résoudre la crise avec des seaux d'eau", poursuit-il. "Il faut s'attaquer à la prévention."
- "Remettre les gens au cœur" -
Des collaborations entre pompiers et peuples autochtones existent dans de nombreuses parties de l'Australie. Mais c'est dans le Territoire du Nord que les techniques ancestrales sont le plus mises en oeuvre.
Voilà plus de dix ans que Dean Yibarbuk, président de l'organisation Warddeken Land Management, a contribué à formaliser un programme autochtone de prévention des feux sur ce territoire de 14.000 km2 en Terre d'Arnhem, dans l'extrême Nord, dépeuplé par la colonisation et négligé depuis.
Connaissances scientifiques et savoirs ancestraux ont été mis à contribution pour la création d'un programme qui emploie aujourd'hui 150 personnes au service de la gestion des espèces et la protection du patrimoine.
"Nous avons tout changé en remettant les gens au coeur des paysages", a expliqué à l'AFP M. Yibarbuk. "Nous ne sommes pas les seuls. Ça se passe dans tout le Nord de l'Australie, là où les gens n'en pouvaient plus de voir le pays brûler."
- Crédits carbone -
Les brûlis anticipés émettent en outre beaucoup moins de gaz à effet de serre que les feux sauvages, ce qui génère pour les communautés qui les pratiquent des crédits carbone qui peuvent être revendus. Et les fonds dégagés sont ensuite réinvestis dans des projets locaux.
Shaun Ansell, un autre responsable de Warddeken Land Management, estime que tout le pays aurait beaucoup à apprendre de l'expérience acquise par les Territoires du Nord, tout en mettant en garde contre la tentation simpliste de répliquer cette approche dans le reste de l'Australie.
"Les paysages du Nord de l'Australie sont bien plus vastes et beaucoup moins densément peuplés, ce qui signifie que le risque de brûler des maisons ou des infrastructures dans le Nord est beaucoup moins élevé", explique-t-il à l'AFP.
David Bowman, professeur à l'Université de Tasmanie et spécialiste des feux de forêt, convient qu'un retour à grande échelle aux méthodes traditionnelles ne serait pas possible dans le sud, où les populations autochtones sont minoritaires.
"Cela ne peut être la seule solution au problème des feux de forêt mais cela a un rôle important à jouer, tout en rendant hommage aux traditions anciennes".
<https://information.tv5monde.com/info/prevention-des-feux-en-australie-le-savoir-ancestral-aborigene-plebiscite-346320>
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7- En Afrique australe, touchée par la crise climatique, des hommes et des bêtes aux abois, AFP, 12/02/20, 09:00
Béatrice Debut en Zambie et en Afrique du Sud et Ish Mafundikwa au Zimbabwe

Il y a moins d'un an, en pleine nuit, la maison d'Alice Posha était emportée par des pluies torrentielles déversées par le cyclone Idai. Cette année, changement radical de décor. La grand-mère zimbabwéenne désherbe, sans grand espoir, un champ de maïs fané par la pire sécheresse depuis trente-cinq ans.
"A voir les épis flétris, on va sûrement avoir une très mauvaise récolte", prévoit la volubile sexagénaire.
En l'espace de dix mois, l'est du Zimbabwe a été secoué par des phénomènes climatiques extrêmes, illustrant le prix très fort payé par l'Afrique, continent le plus affecté par le changement climatique.
En mars 2019, le cyclone Idai a provoqué des inondations catastrophiques au Zimbabwe, au Mozambique et au Malawi voisins, faisant plus d'un millier de morts, des millions de sinistrés et des dégâts considérables, notamment aux réserves alimentaires.
"Nos poules et dindons ont tous été emportés", se rappelle la belle-soeur d'Alice, Josephine Ganye, qui dépend aujourd'hui de l'aide alimentaire.
Elle fait partie des 45 millions de personnes - un nombre record - menacées par la famine en Afrique australe, à cause de la sécheresse, des inondations et des difficultés économiques dans leurs pays, selon les Nations unies. 
"Cette crise de la faim atteint des proportions jamais vues", a averti mi-janvier la responsable régionale du Programme alimentaire mondial (Pam), Lola Castro.
Depuis cinq ans maintenant, toute la pointe sud du continent africain, où les températures grimpent deux fois plus vite que sur le reste du globe, souffre d'un important déficit de pluies.
Petits paysans et grands exploitants, éleveurs, hôteliers, enseignants, tous sont touchés.
- Prières -
A genoux sur le plan financier, le Zimbabwe est de loin le pays le plus fragilisé par le changement climatique dans la région. Ici, la sécheresse s'ajoute à une liste inexorable de difficultés économiques: inflation, pénuries de liquidités, d'essence, de médicaments, d'eau, d'électricité... La vie quotidienne a viré au cauchemar.
"Quasiment tout le monde ici est en situation d'insécurité alimentaire", constate Janson Neshava, 68 ans, dans sa maison encore en travaux de Buhera.
"On a beau organiser des prières pour faire pleuvoir, rien n'y fait (...) Même les marécages et les cours d'eau qui coulent toute l'année sont asséchés", ajoute-t-il la tête couverte d'un vieux chapeau en feutre noir. 
Au total, 60% des 15 millions d'habitants du Zimbabwe sont actuellement en situation d'insécurité alimentaire. 
Dans le district de Buhera (est), ce chiffre atteint même 80%, selon une responsable locale, Patience Dhinda.
Celia Munhangu, 34 ans, est mariée à un enseignant. "Il gagne si peu qu'on a besoin d'aide en période de sécheresse", confie-t-elle en creusant dans le lit asséché d'une rivière pour trouver de l'eau.
"On reçoit d'habitude du maïs du gouvernement, mais là on n'a rien eu depuis novembre."
Le dépôt de céréales de Buhera qui abrite l'aide alimentaire distribuée par l'Etat, est désespérément vide. Les sacs sont en route, bredouille Patience Dhinda.
Pour faire des économies, le mari de Celia Munhangu ne rentre plus à la maison que le week-end. En semaine, il dort dans l'école où il enseigne.
A un demi-dollar le trajet, "le transport est trop cher", confie la mère de famille. "C'est une très mauvaise année".
Une de plus. En 2019, les récoltes à Buhera avaient déjà souffert de la sécheresse, avant d'être emportées par les eaux. Cette année, elles risquent d'être entièrement brûlées par le soleil.
- Un repas par jour -
A environ 800 km plus à l'ouest, de l'autre côté de la frontière, en Zambie, le contraste est saisissant. Les herbes sont hautes, les routes boueuses et les champs de maïs verdoyants.
Dans le village de Simumbwe (sud-ouest), les pluies sont arrivées fin décembre. 
Mais à l'ombre de majestueux arbres, assises sur la terre rouge, perchées dans des branches ou sur des carrioles à boeufs, des centaines de personnes attendent patiemment une distribution de nourriture organisée par l'ONG World Vision et le Pam.
L'an dernier, la récolte a été catastrophique pour la deuxième année consécutive. En 2019, jusqu'à 70% des récoltes ont été perdues à cause de la sécheresse. 
En cette période de césure, les besoins sont énormes. 
"L'an dernier, j'ai récolté 18 kilos de nourriture. Autant dire rien", témoigne Loveness Haneumba, mère de cinq enfants et "heureuse" bénéficiaire de l'aide à Simumbwe.
"On mange une fois par jour", explique-t-elle. "Les enfants demandent: +Qu'est-ce qu'on va manger ?+ Et je leur réponds: +Attends. Laisse moi chercher+." Histoire de gagner du temps.
Depuis quelques années, la saison des pluies a été considérablement raccourcie, faisant dérailler la production agricole. Elle courait d'habitude d'octobre à mai. Elle ne dure désormais que de décembre à avril. 
Dans la cour de l'école de Simumbwe, Derick Mulilo, qui chapeaute la distribution de nourriture, en profite pour sensibiliser la population à la crise climatique.
"Arrêtons ce commerce du charbon de bois ! Comme vous le voyez, la déforestation contribue au changement climatique", lance-t-il à de petits paysans sans le sou qui tentent, avec la vente de ce charbon, de survivre.
- Absentéisme -
"La nourriture qu'on a amenée n'est pas assez", poursuit-il devant l'assemblée abattue par la chaleur et la faim. "On se focalise sur les personnes les plus vulnérables".
Comme Loveness Haneumba et ses enfants en retard de croissance. Sa fille de 6 ans en paraît 4, son fils de 4 ans en paraît 2.
Lizzy Kayoba, une autre mère de famille nombreuse, figure aussi sur la liste des bénéficiaires. Cette nuit, elle a marché cinq heures, son petit dernier sur le dos, pour arriver à l'aube à la distribution. 
Le soleil est presque à son zénith. On l'appelle finalement. Elle repart avec 25 kilos de maïs et 7,6 kilos haricots. De quoi "tenir une ou deux semaines". 
Le répit est bienvenu, mais l'allocation de nourriture ne permettra pas de tenir jusqu'à la prochaine distribution prévue dans un mois dans la même cour d'école.
Dans une des salles de classe, le cours aujourd'hui est consacré - hasard du calendrier - au "Corps qui a faim". "On mange de la nourriture pour que nos corps puissent rester en bonne santé", peut-on lire sur le tableau noir.
Quelque 80 élèves sont entassés dans la pièce, la plupart assis sur le ciment. Une quinzaine manquent à l'appel "à cause de la faim", explique leur instituteur, Teddy Siafweba. 
Et ceux qui viennent ont souvent l'estomac vide. Du coup, ils "somnolent" en cours, constate une autre enseignante,Tryness Kayuni.
La jeune femme de 33 ans observe depuis sa classe la distribution, le coeur gros. Elle ne fait pas partie des 862 bénéficiaires. 
Mère célibataire d'un enfant, elle n'est pas considérée comme prioritaire. Elle ne mange pourtant depuis des mois qu'un seul repas quotidien, faute d'avoir été payée depuis septembre.
"Comment je survis ? Je demande de la nourriture à mes collègues", explique-t-elle, la taille fine sous son chemisier cintré.
- S'adapter, la clé 
Les fonds manquent désespérément pour répondre aux besoins des 2,3 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère en Zambie. Le Pam n'a reçu qu'un tiers des 36 millions de dollars nécessaires.
Dans ce contexte, les gens sont prêts à tout. Récemment, "des voleurs se sont emparés de la nourriture allouée à une école" des alentours, raconte Derick Mulilo. 
L'aide n'échappe pas non plus à la corruption. Des hommes peu scrupuleux promettent à des femmes d'inscrire leur nom sur la liste des bénéficiaires en échange de relations sexuelles non protégées.
Imelda Hicoombolwa, agricultrice de 49 ans, n'a pas elle à se soucier d'être ou non sur la liste. 
"La nourriture n'est pas un problème. J'en ai", lâche-t-elle avec un grand sourire.
Depuis trois ans, cette mère célibataire fait partie des petits agriculteurs qui ont fait le pari de la diversification agricole, opté pour des légumes nutritifs et utilisent des techniques agricoles adaptées au changement climatique. 
C'est simple et ça marche.
Avant 2017, Imelda Hicoombolwa ne cultivait quasiment que du maïs. Aujourd'hui, elle récolte des pois à vache qui poussent avec très peu d'eau, des arachides, des citrouilles, des tournesols...
"J'arrive à gagner 18.000 kwachas (1.100 euros) par an, contre 8.000 (495 euros) avant la diversification", résume-t-elle. "Avant, les enfants manquaient l'école car je ne pouvais pas toujours payer les frais de scolarité. Plus maintenant".
Imelda Hicoombolwa ne se précipite plus pour semer dès les premières pluies.
Avant, "à la moindre goutte, les paysans plantaient, au lieu d'attendre que l'humidité du sol soit suffisante, et au final ils perdaient tout", explique Allan Mulando, du Pam.
Pour semer au moment le plus propice, 165 pluviomètres ont été distribués à des fermiers dans les districts zambiens les plus touchés par la sécheresse, dans le cadre d'un programme conjoint entre l'agence onusienne et le gouvernement zambien lancé en 2015.
- Barrage -
La règle de base, c'est de ne rien planter avant 20 à 25 mm de précipitations et d'adapter les semences en fonction des prévisions météo, explique Allan Mulando. 
Si les services météorologiques tablent sur une saison des pluies courte, opter pour des semences qui germeront rapidement.
"Si j'avais eu accès à ces connaissances plus tôt, je serais relativement riche", estime Godfrey Hapaka, un agriculteur de 58 ans. "J'aurais une voiture digne de ce nom et j'aurais pu payer les frais de scolarité de mes enfants." 
A côté de sa modeste maison entourée de champs de maïs florissants, un pluviomètre est planté dans un enclos précieusement protégé par un grillage flambant neuf. 
Dès qu'il pleut, il communique la quantité des précipitations à ses voisins.
Mais le message ne passe pas toujours, regrette-t-il. Certains sont "réticents à accepter les informations. Ils suivent l'exemple de leurs parents et grands-parents. Ils sont bloqués dans le passé. Mais quand ils voient mes champs, ils commencent à réfléchir".
Les paysans ne sont pas les seuls à suivre de près les précipitations.
Depuis le barrage de Kariba, à la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe, Geoffrey Chambisha, directeur de la centrale électrique, observe, inquiet, le niveau du lac.
Il travaille ici depuis quatorze ans et il n'a jamais vu ça.
Cette année, le lac a atteint l'un de ses niveaux les plus bas: 476,61 mètres au-dessus du niveau de la mer. Pas loin du record de 475,93 mètres enregistré en 1996. 
Faute de pluies suffisantes, le barrage de Kariba, principale source d'électricité de la Zambie et du Zimbabwe, devrait fonctionner à seulement 25% de sa capacité en 2020. 
Sans surprise donc, les deux pays vivent au rythme des longues coupures d'électricité, jusqu'à 20 heures par jour.
Des délestages aux conséquences économiques catastrophiques. Notamment à Livingstone (sud-ouest), où des touristes du monde entier se pressent pour admirer les chutes Victoria.
"Cette année a été particulièrement mauvaise", explique Andrew Murrin, hôtelier. 
Quand les températures avoisinent les 45 degrés, la clientèle exige naturellement la climatisation. Alors depuis des mois, Andrew Murrin fait tourner à plein régime son générateur, devenu son premier poste de dépenses.
"En trois mois, les coupures d'électricité m'ont coûté 30.000 kwachas (1.800 euros) en carburant et maintenance", pour une pension de seulement six chambres, calcule le Britannique.
- Chutes Victoria -
En plus des problèmes d'électricité, l'industrie touristique pâtit d'une récente publicité dont elle se serait grandement passée.
Une vidéo tournée en septembre par un inconnu face à des chutes Victoria visiblement quasi à sec a fait le buzz.
La vidéo ne reflétait pourtant qu'une partie de la réalité. 
Elle montrait seulement une portion asséchée des chutes longues de 1,7 km, s'indignent à l'unisson les professionnels du tourisme furieux. Le reste des "Embruns qui grondent", nom local des chutes Victoria, coulait lui à flots.
Le président zambien Edgar Lungu a aussi contribué à la panique, en publiant en octobre sur Twitter des photos des chutes rocailleuses, "rappel saisissant des conséquences du changement climatique sur notre environnement et nos moyens de subsistance".
A Livingstone, c'est l'incompréhension et la colère. Chaque année, la partie zambienne des chutes Victoria, à cheval avec le Zimbabwe, est à sec. "C'est un phénomène naturel et saisonnier", explique John Zulu, à la tête du site zambien des Chutes Victoria.
Trop tard. Le mal était fait.
"En l'espace d'une seconde, des milliers de personnes ont annulé leur réservation", ajoute John Zulu. Résultat, une baisse de 25% des touristes en 2019.
En ce mois de février, les chutes coulent de nouveau sur toute leur longueur, comme chaque année en cette saison. 
Mais faute de touristes, la pension voisine de l'hôtel d'Andrew Murrin vient de fermer. Lui a été contraint de licencier quatre de ses huit employés.
- Buffles et koudous décimés -
Les touristes se font aussi rares dans l'ouest de l'Afrique du Sud, à quelque 1.500 km plus au sud. 
Dans la province du Northern Cape, aux portes du désert du Kalahari, les animaux sauvages sont habitués aux températures extrêmes. Mais après plusieurs années de sécheresse, affaiblis, ils succombent.
En deux ans, la moitié des 4.500 buffles, hippotragues et autres koudous du lodge géré par Burger Schoeman ont été décimés.
Ici, il pleut en moyenne 250 mm d'eau par an. "Mais 250 mm, c'est ce qu'on a eus en cinq ans", constate l'imposant Sud-Africain.
En trois ans, les deux-tiers des animaux sauvages ont succombé à la sécheresse dans le Northern Cape, selon l'association Wildlife Ranching South Africa.
Deux immenses trous creusés en haut d'une colline qui surplombe la réserve privée de 22.000 hectares de Burger Schoeman, face aux dunes rouges, servent de fosses communes. Deux employés du lodge y déversent les cadavres de deux antilopes. 
"Je pue" la mort, explique Paul Ludick, après avoir effectué sa macabre tâche. 
D'habitude, il est chargé de repérer les traces des animaux pour les touristes. Il passe désormais son temps à ramasser les carcasses - trop nombreuses désormais pour les charognards - et à nourrir les animaux encore en vie mais aux abois.
En fin de journée, une fois la température devenue tolérable, des dizaines de buffles s'agglutinent, telles des vaches, pour manger de la luzerne. Une scène contre nature.
- Agneaux abandonnés -
La sécheresse représente un gouffre financier pour le lodge, qui dépense 200.000 rands (12.000 euros) par mois pour nourrir les animaux et annule les réservations de chasseurs, en mal de trophées.
"On se doit de proposer une chasse juste. Les chasseurs ne peuvent pas tirer des animaux affaiblis", explique Burger Schoeman.
Moins de chasseurs, ça veut dire aussi moins de pourboires pour Paul Ludick et ses collègues. 
Paul Ludick a vu ses revenus chuter de moitié en un an. Pour la première fois, "j'ai dû emprunter de l'argent pour acheter les fournitures scolaires" des enfants, confie le père de famille employé depuis vingt-huit ans dans le lodge.
Le gouvernement sud-africain, qui a déclaré l'état de catastrophe naturelle dans le Northern Cape, va débloquer 300 millions de rands (18 millions d'euros). Une goutte d'eau dans le désert.
"Je n'ai jamais vu ça... Il ne pleut juste pas", observe Johan Steenkamp, un éleveur de 52 ans à la tête d'une ferme de 6.000 hectares.
"Nous avons perdu beaucoup d'animaux. Il nous reste 30 à 40% de notre bétail". Plus d'une centaine sont morts de la sécheresse, quelque 200 ont été envoyés prématurément à l'abattoir.
Une hécatombe. Comme pour de nombreux fermiers dans la région, qui ont perdu entre 30 et 70% de leur bétail en l'espace de deux ans, selon la coopérative agricole KLK.
<https://information.tv5monde.com/info/en-afrique-australe-touchee-par-la-crise-climatique-des-hommes-et-des-betes-aux-abois-346314>
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8- Inondations, biodiversité… l’adaptation au dérèglement climatique au cœur du 4e conseil de défense écologique, Le Monde, 12/02/20, 12h28
Rémi Barroux et  Cédric Pietralunga

Le quatrième conseil de défense écologique, lors duquel Emmanuel Macron interviendra, ne devrait pas livrer de décision concrète et symbolique. 
Le quatrième conseil de défense écologique, mercredi 12 février, ne devrait pas livrer de décision concrète et symbolique, tels l’abandon du projet minier de la Montagne d’or en Guyane, celui du gigantesque centre commercial et de loisirs d’Europacity (Val-d’Oise) ou encore la taxe carbone sur les billets d’avion, comme cela a été le cas lors des premières séances (23 mai, 10 juillet et 7 novembre 2019).
Mais la tenue de ce conseil, une structure créée par Emmanuel Macron à l’issue du grand débat national de la fin d’avril 2019, pourrait lui permettre de conforter, à un mois des élections municipales, une image de chef d’Etat désireux d’accélérer la transition écologique, d’en faire une priorité de l’acte II du quinquennat.
> Lire aussi  Les cartes inédites montrant les conséquences du dérèglement climatique en Europe
Pour peaufiner ce tableau, Emmanuel Macron, accompagné entre autres de la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, devait se rendre, mercredi après la tenue du conseil de défense écologique, à Chamonix (Haute-Savoie), où il participera à une première séance de travail de l’Office français de la biodiversité, dînera dans un refuge avec des chercheurs et arpentera, jeudi, la mer de Glace sur le massif du Mont-Blanc, lui donnant l’occasion d’aborder les thèmes de biodiversité et de réchauffement climatique.
« Cette fragilité [celle de la mer de Glace] – et c’est une première dans l’histoire de notre planète – l’homme en accélère désormais le processus et menace l’écosystème. Non seulement c’est triste – car ces paysages étaient les nôtres –, mais c’est dangereux pour nous », a ainsi déclaré Emmanuel Macron, dans un entretien au Dauphiné libéré et au groupe Ebra, mercredi 12 février.
50 000 logements en péril sur le littoral
A cette occasion, le chef de l’Etat devrait annoncer des mesures de protection renforcée pour le mont Blanc, notamment la reconnaissance d’une zone d’habitat naturel qui permettra d’aggraver les sanctions pour tout acte portant atteinte à l’environnement. Des renforts de gendarmerie et de police devraient aussi être affectés à cette zone, entre les mois de juin et de septembre, afin de mieux verbaliser les actes délictueux.
> Lire aussi  Comment la « voie normale » du mont Blanc est victime du réchauffement climatique
L’adaptation au changement climatique devait, justement, être au cœur des annonces livrées à l’issue du conseil de défense, avec en particulier des mesures sur les inondations ou encore le recul du trait de côte qui touche 50 000 logements en péril sur le littoral. Toute nouvelle construction dans ces espaces menacés à moyen terme (moins de trente ans), devrait être interdite et des relocalisations d’habitations et d’équipements imposées.
Pour les espaces concernés à plus long terme par ce recul du trait de côte, un nouveau permis de construire devrait être créé, autorisant « des constructions non pérennes et démontables », dans des zones dites de transition.
> Lire l’enquête : Le littoral français recule de manière accélérée
La prévention des inondations et de leurs conséquences, qui concernent 17 millions de personnes, pourrait aussi donner lieu à des simplifications de procédures pour la mise en œuvre des programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI), mis en œuvre par les collectivités. « Les procédures sont extrêmement lourdes. Tout remonte à Paris et il faut en moyenne huit ans pour faire aboutir un dossier. (…) Nous allons diviser par deux les délais d’instruction », a expliqué Elisabeth Borne, mercredi, dans un entretien au Parisien.
Enfin, s’agissant de la protection de la biodiversité, l’objectif de 30 % d’aires protégées sur le territoire, terrestre comme maritime, d’ici à 2022, devrait être réaffirmé, alors qu’il était de 29,5 % pour les terres et de 23,5 % pour les eaux françaises en 2019, selon les chiffres du ministère.
Voiture blindée hybride
Vingt mesures vont également être présentées pour mettre en œuvre cette transition écologique au cœur de l’Etat et même de l’Elysée. Le président de la République devrait ainsi voyager dans une voiture blindée hybride, alors que les collaborateurs de l’Elysée se sont vu offrir une gourde, pour éviter « les 220 000 bouteilles par an, soit 600 par jour ». La part de produits bio servis par la cuisine de l’Elysée devrait augmenter de 50 % d’ici à la fin de l’année.
Plus généralement, des mesures concernant les quelque 2,4 millions d’agents de l’Etat vont aussi être annoncées. Ces derniers vont pouvoir bénéficier d’un forfait de 200 euros par an s’ils se rendent à leur travail à vélo. Cinq cents bornes supplémentaires de recharge pour véhicules électriques seront aussi installées sur les sites de l’Etat. Les bâtiments publics ne pourront plus s’équiper, à partir de mars 2020, de chaudières au fioul et les travaux lourds pour les réparer seront interdits.
Le gouvernement veut « toucher au quotidien », avec « des mesures qui engagent tous les Français pour accélérer la transition écologique », résume Mme Borne.
> Lire aussi  Ce que Macron a dit devant les députés LRM : « Le quinquennat précédent s’est disloqué sur des aventures personnelles »
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/02/12/inondations-biodiversite-l-adaptation-au-changement-climatique-au-c-ur-du-4e-conseil-de-defense-ecologique_6029302_823448.html>
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9- Érosion côtière : 5.000 à 50.000 habitations à "relocaliser", selon Borne, AFP, 12/02/20, 17:00

Le gouvernement veut "relocaliser" les logements menacés par l'érosion maritime, soit entre 5.000 et 50.000 habitations estimées d'ici 2100, a indiqué mercredi la ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, annonçant également des mesures de prévention des inondations.
"Nous voulons donner des outils aux élus pour identifier les zones qui sont menacées à moyen terme, c'est-à-dire dans moins de trente ans," a déclaré la ministre dans une interview au Parisien avant un Conseil de défense écologique organisé mercredi à l'Elysée.
"Là, nous n'avons pas le choix, il faudra éviter de nouvelles constructions et relocaliser un certain nombre d'habitations et d'équipements", a poursuivi Mme Borne.
Lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil, elle a précisé un certain nombre de mesures liées à cette érosion. Un phénomène qui concerne "20% de nos côtes", lesquelles peuvent reculer par endroit de 50 cm à 1,5 m chaque année. Comme la création d'un nouveau permis de construire, qui n'autoriserait dans les zones menacées que les structures "non pérennes et démontables".
"Nous devons améliorer l'information de nos concitoyens lorsqu'ils décident de s'installer dans ces zones, nous crérons donc une obligation d'information transparente et objective pour que les acheteurs ou des locataires soient informés du risque d'érosion, comme ils le sont aujourd'hui pour les inondations", a-t-elle ajouté.
D'autre part, pour mieux protéger les 17 millions de Français exposés au risque d'inondations, le ministère veut améliorer la préparation des territoires concernés.
Elle a notamment évoqué la mise en place de solutions fondées sur la nature comme la recréation de dunes, prairies, forêts... 
Dans ce cadre, neuf sites, dont Marseille, Dax, Saint-Etienne et Saint-Nazaire, vont être accompagnés par des équipes d'architectes, d'urbanistes, d'ingénieurs pour concevoir des réaménagements permettant plus de résilience.
La durée d'élaboration par les collectivités des programmes d'action pour la prévention des inondations, qui "peuvent prendre aujourd'hui jusqu'à huit ans", devra être divisée par deux.
Mme Borne s'est enfin engagée à "garantir" la capacité du "fond Barnier" pour la prévention des risques naturels majeurs.
Le fonds, financé par un prélèvement sur les assurances habitation et automobile, a engagé quelque 200 millions d'euros par an ces trois dernières années et sera de plus en plus sollicité en raison de l'accroissement des besoins face au changement climatique, a noté le ministère.
<https://information.tv5monde.com/info/erosion-cotiere-5000-50000-habitations-relocaliser-selon-borne-346417>
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10- Le mont Blanc, victime du climat et de sa notoriété, AFP, 12/02/20, 17:00
Sophie Lautier

Le mont Blanc, attaqué comme toutes les montagnes et leurs glaciers des Alpes par le changement climatique, est aussi menacé par des incivilités et initiatives saugrenues, assurent les acteurs locaux, qui n'observent toutefois pas de véritable surfréquentation d'alpinistes.
Emmanuel Macron ne l'a pas encore foulé qu'il en connait déjà le piteux état: la Mer de Glace arbore une alternance de roches grises et de glace vive bleutée.
Le président de la République devra descendre 520 marches pour y prendre pied, depuis la gare du Montenvers. Plus d'un siècle avant lui, en 1910, le président Armand Fallières la contemplait de plain-pied au moment d'inaugurer officiellement le petit train éponyme.
Le Groupe d'experts intergouvernementaux sur l'évolution du climat (Giec) a confirmé les craintes dans son dernier rapport de septembre: les glaciers de basse altitude dans les Alpes, mais aussi le Caucase ou la Scandinavie, pourraient perdre 80% de leur volume d'ici 2100 et beaucoup pourraient disparaître, même en limitant le réchauffement.
Selon l'Ecole polytechnique de Zurich, en l'absence de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, les 4.000 glaciers alpins risquent de fondre de plus de 90% d'ici la fin du siècle, et un futur président du XXIIe siècle pourrait bien observer une coulée morainique... 
Sur la période 1970-2015, le glacier d'Argentière a perdu près de 20% de sa surface, la Mer de Glace près de 10% et les Bossons environ 7%, précise Antoine Rabatel, glaciologue à l'Institut des géosciences de l'environnement, à Grenoble.
Côté italien du mont Blanc, le glacier Planpincieux a été placé sous la surveillance de radars. L'été dernier, sa fonte accélérée laissait craindre que 250.000 m3 de glace se déversent dans une vallée peu habitée mais touristique. 
- 20.000 grimpeurs par an -
Si Emmanuel Macron ne peut guère enrayer le recul des glaciers pas plus le dégel du permafrost, il entend aider les acteurs locaux à préserver le mont Blanc à court terme.
Comparé à 2018 et la visite de Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique, "un cliquet est passé dans l'opinion publique, donc la réponse politique pourrait en tenir compte", espère Eric Fournier, maire de Chamonix (UDI, soutenu par LREM aux municipales).
Pour lui, "il faut des mesures très très fortes sur bâtiment, l'énergie, les transports, le tourisme. Pour des mesures de résilience et d'adaptation".
Aux pieds du colosse, plusieurs professionnels s'inscrivent toutefois en faux contre l'idée d'une "surfréquentation" du mont Blanc. "Le terme n'est pas approprié", affirme parmi eux Michel Minier président du comité départemental du Club alpin (FFCAM) de Haute-Savoie, qui gère les refuges.
M. Minier estime à "environ 20.000" le nombre de personnes qui "tentent l'ascension" chaque année. "C'est un maximum. On peut faire avec ça mais il ne faut pas augmenter, pour la préservation du site". 
De fait, la capacité de couchage est de 19.000 lits sur la saison estivale, et le surbooking interdit pour des raisons de sécurité. A l'été 2019, les refuges du mont Blanc ont connu un taux de remplissage de 70% seulement, souligne M. Minier. Et le reste du massif a connu une baisse de fréquentation, renchérit M. Fournier.
Après les rares mais médiatiques incidents au refuge du Goûter en sur-capacité et le squat régulier de l'abri Vallot, un système de réservation obligatoire et nominative a été mis en place en 2019.
Une "brigade blanche", composée de trois civils, a fait des vérifications, mais sans pouvoir de police. Seuls les gendarmes peuvent verbaliser les contrevenants, à hauteur de 38 euros, une dissuasion d'apparence faible mais la simple présence d'uniformes sur l'itinéraire a toutefois participé au retour d'une certaine sérénité.
Enfin presque : en septembre un Britannique est parvenu à hisser un rameur à 4.360 m pour ensuite l'abandonner, venant gonfler une liste d'incongruités déjà longue tels cet artiste italien qui voulait repeindre la cime en rouge ou ces étudiants suisses ayant improvisé un jacuzzi pour s'y photographier en maillot de bain au sommet. 
Si l'épisode du rameur était "un non événement" pour le conseiller montagne du préfet, François Marsigny, il constitue un sacrilège de trop pour le bouillonnant maire de Saint-Gervais, qui, avant de revenir à plus de raison, avait participé en 2009 au fameux tir de Zinedine Zidane dans un but hissé au sommet pour les enfants atteints de leucodystrophie.
Jean-Marc Peillex, à force de messages sur les réseaux sociaux et de lettres au gouvernement, voit sa persévérance payer : le mont Blanc sera une aire protégée par un arrêté préfectoral de protection naturelle.
<https://information.tv5monde.com/info/le-mont-blanc-victime-du-climat-et-de-sa-notoriete-346424>
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11- Tribune. « Chers professeurs, pourquoi ne faites-vous pas massivement grève pour le climat ? », Le Monde, 12/02/20, 17h40
Par Collectif

Un collectif d’étudiants, d’élèves de classes préparatoires et de lycéens presse, dans une tribune au « Monde », « désespérément » les enseignants mobilisés contre la réforme des retraites de s’engager avec la même force contre la crise climatique.
Tribune. Chers professeurs, ces derniers mois, à travers votre mobilisation contre la réforme des retraites, vous nous avez montré la détermination dont vous savez faire preuve et l’organisation que vous savez mettre en œuvre pour peser dans les choix politiques. Si cet engagement contre une réforme manifestement injuste nous paraît légitime — et nous le soutenons —, il a aussi laissé perplexe bon nombre d’entre nous parce qu’il révèle, par contraste, l’absence presque indécente de mobilisation pour le problème infiniment plus grave qu’est pour notre génération la crise climatique.
> Lire aussi  Les cartes inédites montrant les conséquences du dérèglement climatique en Europe
Tout semble se passer comme si celle-ci n’existait pas vraiment pour vous, comme si nous allions vivre une vie similaire à la vôtre, comme si vous croyiez qu’en vous battant pour les retraites, c’est aussi notre avenir que vous garantissez. Pourtant, l’âge moyen des enseignants aujourd’hui est de 43 ans. Or, selon les projections actuelles, quand nous aurons atteint cet âge, vers 2045, le monde sera à 2 degrés, voire 3 degrés de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, à en croire les derniers modèles de l’Institut de recherches en sciences de l’environnement (IPSL), publiés à la fin de 2019. C’est-à-dire largement au-delà du point de bascule qui condamne la Terre à se réchauffer d’elle-même.
Une Terre « étuve »
La configuration biogéochimique de la Terre est telle qu’un certain nombre de boucles de rétroaction positive vont amplifier le réchauffement au fur et à mesure que du CO2 sera relâché dans l’atmosphère : l’acidification des océans au contact de la concentration croissante de CO2 diminue leur capacité d’absorption du carbone ; de même, la fonte du pergélisol libère d’immenses quantités de méthane, tandis que la concentration de vapeur d’eau dans l’atmosphère, puissant gaz à effet de serre, augmente de 7 % par degré supplémentaire de réchauffement.
> Lire aussi  L’Académie des sciences tourne la page du climatoscepticisme
Un article particulièrement marquant, publié en 2018 dans Proceedings of the National Academy of Sciences (Will Steffen et al.), situe ainsi aux alentours de + 2 degrés un point de bascule global au-delà duquel le réchauffement de la Terre s’amplifiera de lui-même quelles que soient nos politiques climatiques. Dans cette Terre « étuve », il sera de plus en plus difficile de cultiver les céréales sur lesquelles repose notre alimentation, et nos sociétés s’exposeront à la rupture des systèmes alimentaires (Zia Mehrabi, Nature Climate Change, 2020), à des feux de forêts d’ampleur jamais connue qui déverseront à leur tour des centaines de milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, et à un taux d’extinction des espèces bien supérieur à celui du permien-trias ou du trias jurassique (Stuart Pimm et al., Science, 2014).
Inaction générale
Si nous ne sommes pas encore pris dans cet engrenage, le temps presse, et le « budget » carbone s’épuise : pour qu’il y ait une chance sur deux de rester sous1,5 degré de réchauffement, il est d’environ 500 gigatonnes de CO2, et c’est compter sans les émissions du pergélisol, le dépérissement de l’Amazonie et celui des forêts boréales, qui pourraient le réduire d’environ 60 %. Au rythme actuel des émissions (40Gt par an), ce budget est donc déjà pratiquement épuisé.
Pour ceux de notre génération qui, accablés par les preuves scientifiques, ont pleinement conscience de la monstruosité des changements en cours et se trouvent renvoyés à eux-mêmes devant l’inaction générale, comme condamnés à rester spectateurs, il est dès lors difficile de comprendre une telle différence de traitement entre une mobilisation contre la réforme des retraites où vous rassemblez vos efforts, et une crise climatique qui reste toujours à l’arrière-plan de vos mouvements — alors qu’elle compromet l’existence même d’un tel système.
> Lire aussi  La « génération climat » veut faire de 2020 une « année de l’action »
En effet, qui d’entre nous est assez naïf pour s’attendre à prendre sa retraite vers 2070 dans un monde à + 5 degrés ? Ce décrochage nous apparaît d’autant plus choquant que vous nous montrez que vous êtes capables de vous mobiliser, et vous ne le faites précisément pas pour la crise climatique. Nous ne comprenons pas pourquoi il en est ainsi alors que nous avons désespérément besoin de votre aide. Désespérément besoin que vous pesiez de tout votre poids pour forcer une action politique comme vous le faites pour les retraites. Désespérément besoin que vous vous engagiez massivement contre la crise climatique, comme si nos vies étaient en jeu, parce qu’elles le sont.
Responsabilité
Vous qui nous côtoyez tous les jours, pourquoi n’agissez-vous pas tant qu’il est encore temps ? Pourquoi nous laissez-vous pratiquement seuls quand nous nous mobilisons – quand, encore, vous ne nous dissuadez pas de le faire – ? Est-ce parce que vous pensez que ce combat doit rester le nôtre ? Nous ne sommes pas en position de force pour nous mobiliser, nous n’avons ni votre statut ni votre organisation, et quand nous les aurons, quand nous aurons véritablement pris la mesure de la catastrophe en cours, il sera bien trop tard.
Vous ne pouvez pas faire comme si la crise climatique était un problème qu’il nous appartiendra de régler, parce que ce « problème » doit être réglé bien avant d’advenir. Si nous dépassons le point de bascule, aucune politique de réduction des émissions ne permettra d’inverser la tendance.
Ne croyez-vous pas, dès lors, que vous avez la responsabilité, sinon de prendre la tête de notre mouvement pour le climat, au moins de vous y engager avec la même urgence et la même force que celle dont vous faites preuve contre la réforme des retraites ? Le rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre condamne notre génération à vivre dans un enfer climatique : pourquoi ne déployez-vous pas cette formidable énergie là où elle est littéralement vitale ? Pourquoi ne faites-vous pas massivement grève pour le climat ?
Vos élèves, qui auront à peine plus de 40 ans au milieu du siècle.
§ Les vingt premiers signataires : Clara Audoli, première générale ; Noémie Berestycki, licence sciences sociales et philosophie ; Jérémy Bingham, licence droit et philosophie ; Malwenn Cailliau, terminale ES ; Joachim Cendrier, classe préparatoire MP ; Anouck Crespin-Jouan, première générale ; Matteo Crespin-Jouan, classe préparatoire B/L ; Emeline David, classe préparatoire BCPST ; Aimée Dollfus, licence sciences et humanités ; Esteban Grépinet, classe préparatoire B/L ; Julie Grillet, terminale ES ; Nisrine Hammani, classe préparatoire B/L ; Dorian Kairis, terminale STI2D ; Ulysse Kopf, IUT génie mécanique ; Titouan Lagrue, classe préparatoire B/L ; Naomi Rossetti, classe préparatoire B/L ; Perrine Rudigoz, terminale S ; Inès Tomas, terminale S ; Antoine Vallée, licence sciences expérimentales ; Léa Vadez-Reyes, première générale.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/12/chers-professeurs-pourquoi-ne-faites-vous-pas-massivement-greve-pour-le-climat_6029257_3232.html>
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12- BP promet la neutralité carbone d'ici 2050 mais reste flou sur la méthode, AFP, 12/02/20, 19:00
Véronique Dupont

Le géant pétrolier britannique BP, sous pression pour réduire son impact environnemental face à l'urgence climatique, s'engage à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, tout en restant très flou sur la manière d'y parvenir.
Cet objectif, dévoilé mercredi par le groupe, est porté par le nouveau directeur général Bernard Looney, en poste depuis une semaine et qui promet dans un communiqué de "réinventer BP".
Les groupes pétroliers, l'une des industries les plus polluantes de la planète, sont attendus au tournant par la société et les mouvements écologistes mais aussi par de plus en plus d'investisseurs sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.
BP explique que son engagement porte sur les émissions polluantes de ses propres activités, ainsi que celles liées au pétrole et au gaz qu'il produit. 
Il donne peu d'éléments sur les mesures qu'il compte mettre en place, si ce n'est qu'il veut augmenter la proportion, encore très limitée, de ses investissements dans des activités plus vertes, actuellement autour de 5%, sans toutefois donner de chiffres sur la part dorénavant visée.
BP veut en outre réduire de 50% l'intensité carbone (la quantité de gaz à effet de serre émise par unité d'énergie produit), d'ici 2050, des produits qu'il vend à ses clients, et réduire les émissions de méthane (un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2), sur toutes ses opérations de production d'hydrocarbures.
"Nous avons besoin d'une transition rapide vers la neutralité carbone. Ce sera certainement un défi mais également une fabuleuse occasion", a prévenu M. Looney.
Interrogé par l'AFP juste avant sa première prise de parole en tant que patron de BP, il a expliqué qu'il s'agissait d'une "première étape". "Nous donnerons les détails au fur et à mesure" mais "les dépenses en capital sont cruciales", a-t-il complété
Lors d'une présentation, il a reconnu que la production de pétrole et de gaz de BP "va baisser au fil du temps" afin de respecter son objectif, sans exclure de possibles cessions d'actifs.
Il veut construire le portefeuille énergétique le moins polluant possible en réduisant les investissements en hydrocarbures pour se focaliser sur les plus rentables tout en rendant son groupe plus efficace.
Le dirigeant a assuré qu'il en dirait plus sur sa stratégie en septembre prochain. "Nous sommes vus par beaucoup comme une source du problème. J'ai compris cela", a-t-il lancé.
Les ONG n'ont de leur côté pas caché leurs doutes.
- Questions sans réponses -
"Des questions pressantes restent sans réponse. Comment vont-ils atteindre la neutralité carbone ? Est-ce que ce sera grâce à la compensation carbone?", s'interroge Charlie Kronick, un responsable de Greenpeace pour le Royaume-Uni.
La compensation consiste à financer des projets dits "verts" (comme la reforestation) qui permettent d'absorber du CO2, face aux émissions carbone des industriels.
Teresa Anderson, pour ActionAid, a estimé auprès de l'AFP que les annonces de BP montrent "combien il est facile d'utiliser de vagues objectifs de neutralité carbone tout en continuant comme d'habitude".
BP va devoir convaincre en outre ses actionnaires, puisqu'il réalise l'essentiel de ses confortables bénéfices grâce aux hydrocarbures.
"Nous ne pouvons repenser l'énergie que si nous sommes solides, capables de payer des dividendes à nos actionnaires et de générer assez de trésorerie pour investir dans des activités à faible émission carbone", souligne M. Looney.
Le dirigeant va entreprendre une réorganisation du groupe, en mettant fin à la séparation de ses activités entre l'amont (exploration et production) et l'aval (raffinage). Il propose à la place un groupe plus intégré composé de 11 équipes dont une dédiée au gaz et à l'énergie verte.
- Peut mieux faire -
Les objectifs climatiques dévoilés par BP restent toutefois parmi les plus ambitieux de l'industrie pétrolière, même si le norvégien Equinor vise la neutralité carbone d'ici 2030.
Son concurrent, le groupe anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, se contente de vouloir réduire de 50% son empreinte carbone d'ici 2050. Le français Total, assigné en justice en France pour "inaction" climatique, assure lui développer des énergies moins polluantes.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait estimé le mois dernier que le secteur pétrolier et gazier pouvait "faire beaucoup plus" pour répondre à la crise climatique et respecter les accords de Paris.
Dans un rapport publié mercredi, l'ONG WWF a prévenu que l'inaction climatique pourrait coûter 479 milliards de dollars chaque année à l'économie mondiale d'ici 2050, en raison de la perte de zones agricoles et de l'érosion des côtes.
<https://information.tv5monde.com/info/bp-promet-la-neutralite-carbone-d-ici-2050-mais-reste-flou-sur-la-methode-346449>
Sur le même sujet : 
> Chronique. « L’ambition écologique de BP est considérable, démesurée », Le Monde, 13/02/20, 12h12 
Jean-Michel Bezat
Le nouveau patron du géant pétrolier a promis la « neutralité carbone » d’ici 2050, mais ne précisera les moyens d’y parvenir que dans quelques mois, et sans trop épouvanter ses propres actionnaires.
Pertes et profits. Quelle était verte ma vallée !, doit se dire Bernard Looney, en songeant aux landes et aux lacs du Kerry (Irlande) de son enfance. Elle sera verte ma compagnie, affirme cet ingénieur de 49 ans, deux semaines après son arrivée à la tête de la major du pétrole BP. Pour sa première intervention publique, mercredi 12 février, à Londres, il a placé la barre écologique très haut, en se fixant un objectif ambitieux, en ligne avec celui de l’accord de Paris sur le climat de 2015 : la « neutralité carbone » en 2050 « ou plus tôt ».
« Le budget carbone mondial est limité et s’épuise rapidement ; nous avons besoin d’une transition rapide vers zéro émissions net », a-t-il souligné, dans un discours aux accents dignes d’un militant de Greenpeace, où il a reconnu que la baisse de la production d’or noir est « inévitable ». L’ambition est considérable, démesurée, même. BP émet 415 millions de tonnes de CO2 par an, dont 360 millions proviennent du pétrole et du gaz brûlé par les consommateurs. Autant que l’Afrique du Sud ! Aucune des deux autres « super-majors » européennes (Shell, Total) n’est allée aussi loin. Seule l’espagnole Repsol se veut encore plus ambitieuse. Quant aux américaines ExxonMobil et Chevron, elles refusent tout engagement précis.
Discours volontariste
Comment BP peut-il atteindre un tel objectif ? En améliorant les techniques d’extraction des hydrocarbures, en développant le captage-stockage du CO2 et en investissant plus dans les énergies décarbonées, qui représentent encore une fraction marginale des dizaines de milliards consacrés à la production de pétrole et de gaz. Mais cela ne suffira pas, et les écologistes redoutent que son principal outil soit la « compensation carbone ». En clair, le financement de projets verts, comme la reforestation, capables de piéger autant de dioxyde de carbone que la compagnie en émet. M. Looney ne dévoilera pas les moyens d’y parvenir avant plusieurs mois, sans doute en septembre, devant la communauté financière.
> Lire aussi  Greenpeace contraint une plate-forme pétrolière de BP à faire demi-tour
Son discours volontariste s’adressait autant à la société civile qu’aux investisseurs et à ses propres actionnaires, de plus en plus inquiets pour l’avenir d’une industrie jugée en partie responsable du changement climatique. Il entend toujours les choyer (7,7 milliards d’euros de dividendes en 2019). S’il s’affiche plus « cool » – jeans, col de chemise ouvert et manches retroussées, compte Instagram – que son prédécesseur, l’américain Bob Dudley, il ne perd pas de vue que sa société doit être financièrement « solide » pour verser des dividendes et « générer assez de trésorerie pour investir dans les activités bas carbone ».
BP a beaucoup à se faire pardonner. Il y a vingt ans, la vénérable compagnie britannique annonçait que ces deux lettres ne seraient plus l’acronyme de British Petroleum, mais de Beyond Petroleum. « Au-delà du pétrole » ? Il n’en fut rien. Puis survint l’explosion de la plate-forme Deepwater Horizon (11 morts) en 2010 et la marée noire du golfe du Mexique, qui lui a finalement coûté 65 milliards d’euros.
> Lire aussi  Dix pétroliers lancent un « fonds vert » pour réduire les émissions de dioxyde de carbone
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/13/l-ambition-ecologique-de-bp-est-considerable-demesuree_6029438_3234.html>
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13- Macron visite la Mer de Glace pour parler climat, AFP, 13/02/20, 05:00
Laurence Benhamou & Jérôme Rivet

Après une nuit en altitude, Emmanuel Macron visite jeudi matin la Mer de Glace, pour illustrer les dégâts du réchauffement climatique et promouvoir le virage écologique annoncé pour la suite du quinquennat.
Mercredi soir, le chef de l'Etat a emprunté le petit train qui monte jusqu'au célèbre glacier, accompagné d'un groupe d'experts et de responsables associatifs, avec lesquels il a dîné pour discuter de l'impact du réchauffement. Il détaillera jeudi, à Chamonix, des mesures de protection du mont Blanc. 
Le chef de l'Etat veut faire de l'écologie une des deux priorités de sa fin de quinquennat, engluée dans la réforme des retraites. A un mois des municipales, le chef de l'Etat veut sortir de ce tunnel et mettre l'accent sur un sujet désormais incontournable, y compris dans les urnes.
Pour ouvrir ce chapitre, Emmanuel Macron a présidé mercredi à l'Elysée un Conseil de défense écologique. A la sortie, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, a confirmé une extension des parcs naturels et des mesures d'adaptation aux inondations.
L'Etat s'engage aussi à des pratiques éco-responsables : forfait annuel de 200 euros pour inciter les fonctionnaires au vélo ou au covoiturage, arrêt des achats d'objets en plastique à usage unique, parkings à vélos et bornes électriques sur ses sites. Le Conseil a également annoncé la création d’une aire protégée du site du Mont-Blanc d’ici la fin de l’année. Des mesures que les associations écologistes ont globalement jugé insuffisantes.
Pour son dîner mercredi dans l’hôtel surplombant la Mer de Glace, Emmanuel Macron a réuni des sommités comme le célèbre climatologue Jean Jouzel, la biologiste Camille Parmesan et la spécialiste de la biodiversité Anne Larigauderie, de l'IPBES, qui a publié l'an dernier un rapport glaçant sur la disparition des espèces. 
Autour de la table se trouvaient aussi des dirigeants d'associations comme Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, et des personnalités, dont l'explorateur-aventurier sud-africain Mike Horn, de retour du Pôle nord où il a alerté sur la fonte des glaces. Mike Horn revient aussi du rallye du Dakar, honni des écologistes.
- 120 mètres de glace perdus -
Jeudi matin, le président descendra les 500 marches qui mènent au célèbre glacier, alternance de roches grises et de glace vive bleutée, dont la fonte accélérée ces dernières années -- plus de 120 mètres de glace perdus en un siècle -- est l’illustration la plus spectaculaire de l'impact du réchauffement en France. 
Il doit ensuite détailler, à Chamonix, des mesures de protection du mont Blanc et de son écosystème, menacés par la surfréquentation et les incivilités. Le massif, qui culmine à 4.809 m, sera davantage protégé par l'entrée en vigueur d'un arrêté préfectoral de protection naturelle.
Ces derniers étés, plusieurs incongruités ou dégradations ont émaillé les ascensions du mont Blanc, dont les pentes attirent chaque année 20.000 visiteurs: l'atterrissage d'un avion de tourisme non loin du sommet pour que deux alpinistes suisses n'aient plus qu'à gravir les derniers mètres, un Britannique qui avait monté un rameur sans réussir à le redescendre, des Lettons qui avaient tenté de monter un mât de 10 mètres pour y faire flotter leur drapeau...
Les autorités ont également décidé de rendre obligatoire la réservation en refuge, pour lutter contre les bivouacs sauvages.
Emmanuel Macron s'arrêtera ensuite à Saint-Gervais-les-Bains, pour déjeuner avec les élus locaux. Avec les associations locales, ils veulent l'interpeller sur la pollution entraînée, dans cette vallée de l'Arve, par le passage de trop nombreux poids lourds.
Laurent Wauquiez, président de région, avec le maire de Chamonix Eric Fournier, soutenu par LREM, lui ont demandé dans une lettre ouverte de réglementer les camions les plus polluants dans le tunnel du Mont Blanc et de développer le ferroviaire dans la vallée.
"Je ne peux pas interdire aux camions de passer", a répondu le chef de l'Etat au Dauphiné Libéré, préconisant une politique européenne de renouvellement du parc, pour éviter de pénaliser les seuls routiers français.
Le président passera à une dizaine de kilomètres des Contamines-Montjoie, où ont été détectés cinq des onze cas de coronavirus en France. A Saint-Gervais, une école a été fermée pour la semaine car l'un des malades, un enfant, a été scolarisé à Saint-Gervais pendant la période de contagion. Depuis, en Haute-Savoie, une centaine de personnes ont été testées, toutes négatives.
<https://information.tv5monde.com/info/macron-visite-la-mer-de-glace-pour-parler-climat-346502>
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14- La température a dépassé 20 degrés en Antarctique pour la première fois, Le HuffPost, 13/02/20 15:52
Grégory Rozières

Un nouvel exemple du réchauffement climatique qui a déjà bien commencé, notamment dans cette partie du monde.
On pourrait presque s’y balader en t-shirt. Pour la première fois depuis que des relevés y sont effectués, la température en Antarctique a dépassé les 20°C, rapporte le Guardian de 13 février. Une conséquence du réchauffement climatique.
C’est sur l’île de Seymour, située au nord de la péninsule Antarctique, près de l’Argentine, que ce record de 20,75°C a été atteint le 9 février. Le précédent (19,8°C) datait de 1982. Quelques jours plus tôt, à l’intérieur de la péninsule, d’autres records (moins élevés) avaient été battus, avec des relevés à 18,3°C contre 17,5°C pour le plus haut historique.
Tous ces relevés devront être validés par l’Organisation mondiale de la météorologie, rappelle le quotidien britannique. Mais ces chiffres ne sont pas surprenants : la région s’est réchauffée de 3°C depuis le début de l’ère industrielle. Conséquence : les vagues de chaleur et autres phénomènes météorologiques extrêmes peuvent donc atteindre des records. En Antarctique comme ailleurs.
>> Suite à lire à :
<https://www.huffingtonpost.fr/entry/la-temperature-a-depasse-20-degres-en-antarctique-pour-la-premiere-fois_fr_5e4558b6c5b671eafe1fb599?ncid=other_trending_qeesnbnu0l8&utm_campaign=trending>
Sur le même sujet : 
> En Antarctique, multiplication inquiétante de records de chaleur, AFP, 14/02/20, 16:00
Stéphane Orjollet
Plus de 20 degrés! Les records de chaleur se multiplient dans l'Antarctique et de nouvelles études alertent sur les risques que fait peser le réchauffement sur le Continent blanc, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour les dizaines de millions d'habitants de mégapoles comme New York, Shanghai ou Bombay.
Le 9 février, il a fait plus de 20,75 degrés sur l'île Seymour (également appelée Marambio) au bout de la péninsule ouest-antarctique face à la pointe australe de l'Amérique du Sud. "Nous n'avons jamais vu une température aussi élevée en Antarctique," a déclaré jeudi à l'AFP le chercheur brésilien Carlos Schaefer en rendant public ce relevé.
Deux jours auparavant, le 7 février, non loin de là sur la base argentine Esperanza, le mercure avait déjà atteint 18,3 degrés, un plus haut historique selon le Service de météorologie national.
Des records "choquants mais malheureusement pas surprenants, car l'Antarctique se réchauffe avec le reste de notre planète", soulignait alors Frida Bengtsson, spécialiste de l'environnement marin à Greenpeace.
La dernière décennie a été record en matière de chaleur, conclue sur une année 2019 qui était la deuxième plus chaude jamais enregistrée sur la planète (après 2016). Et les années 2020 démarrent sur la même tendance avec un mois de janvier le plus chaud jamais enregistré, selon les relevés des services européen et américain.
Or deux nouvelles études sonnent à nouveau l'alerte cette semaine sur les dangers d'une déstabilisation de la calotte glaciaire australe, alors que selon les experts climat de l'ONU (Giec), le niveau des mers a déjà augmenté de 15 cm au XXe siècle. Conséquence: d'ici le milieu 2050 plus d'un milliard de personnes vivront dans des zones côtières particulièrement vulnérables aux inondations ou événements météo extrêmes amplifiés par la montée du niveau de la mer et le dérèglement climatique.
Une étude publié vendredi dans la revue Earth System Dynamics, synthétisant 16 nouvelles modélisations réalisées par des chercheurs de 27 instituts internationaux et coordonnée par le Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK), prévoit que la seule fonte dans l'Antarctique pourrait entraîner une hausse globale du niveau des océans jusqu'à 58 centimètres d'ici la fin du siècle si le rythme global des émissions de gaz à effet de serre reste inchangé.
- "Facteur Antarctique" -
Même dans un scénario (improbable au vu des tendances actuelles selon nombre d'experts) de baisse des émissions en ligne avec l'objectif de l'accord de Paris de 2015, soit un réchauffement global de moins de deux degrés par rapport à l'ère pré-industrielle, le seul "facteur Antarctique" ferait monter le niveau de la mer de 4 à 37 centimètres.
Les effets de la fonte d'autres zones glaciaires (calotte du Groenland, glaciers de montagne) et de la dilatation de l'eau de mer entraînée par son réchauffement s'ajouteraient évidemment à ces projections, souligne l'étude.
Par ailleurs, une deuxième étude, dirigée par des chercheurs australiens et publiée mercredi dans la revue américaine PNAS, dresse un parallèle inquiétant avec la dernière période interglaciaire de la Terre, il y a entre 129.000 et 116.000 ans.
S'appuyant notamment sur des traces de cendre volcanique, les chercheurs ont calculé que les glaces de la partie occidentale de l'Antarctique (reposant directement sur le fond de la mer et donc plus vulnérables au réchauffement) avaient alors fondu très tôt dans le cycle de réchauffement. "La fonte a probablement été causée par un réchauffement océanique de moins de deux degrés, ce qui a des implications majeures pour notre avenir", souligne Chris Turney de l'University of New South-Wales, auteur principal de l'étude: "Dans un monde plus chaud, nous pourrions perdre la majorité de la banquise antarctique occidentale".
Les conséquences, déjà connues, sont abruptement résumées par Anders Levermann, auteur principal de l'étude coordonnée par le PIK : "Ce qui est certain, c'est que ne pas arrêter de brûler du charbon, du pétrole et du gaz va aggraver le risque pour les métropoles côtières, de New York à Bombay, Hambourg ou Shanghai".
<https://information.tv5monde.com/info/en-antarctique-multiplication-inquietante-de-records-de-chaleur-346794>
En savoir plus : 
> The Antarctica Factor : model uncertainties reveal upcoming sea-level risk <https://www.egu.eu/news/605/the-antarctica-factor-model-uncertainties-reveal-upcoming-sea-level-risk/>, European Geosciences Union (EGU), 14/02/20
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15- La présidence de la COP26 confiée au Britannique Alok Sharma, AFP, 13/02/20, 17:00

Alok Sharma a été nommé jeudi à la tête de la COP26, qui se tiendra en novembre à Glasgow (Ecosse), pour remplacer Claire Perry O'Neill, congédiée le mois dernier, a annoncé le gouvernement britannique.
M. Sharma devient également ministre chargé des Entreprises, de l'Energie et de la Croissance propre, dans le cadre du remaniement opéré par le Premier ministre Boris Johnson moins de deux semaines après le Brexit le 31 janvier.
Alok Sharma, 52 ans, était jusqu'ici ministre au Développement international. Né en Inde mais élevé dans le sud-est de l'Angleterre, il travaillait dans le secteur bancaire avant de devenir député conservateur en 2010. 
Après son éviction, Claire Perry O'Neill avait violemment attaqué le bilan de Boris Johnson en matière de lutte contre la crise climatique et dénoncé un "énorme manque de leadership".
Responsable du climat au sein de l'ONG Christian Aid, Kat Kramer a salué la nomination d'Alok Sharma, même si elle survient "tard dans le processus". 
Il doit s'atteler à la lutte contre le changement climatique au niveau mondial, "mais aussi remettre de l'ordre au Royaume-Uni et promouvoir des politiques permettant d'accélérer la décarbonisation" du pays, a-t-elle ajouté. 
La députée des Verts Caroline Lucas a elle jugé le ministre "vraiment tiède face au plus grand défi auquel nous ayons à faire face". 
L'organisation du sommet sur le climat a aussi donné lieu à des tensions entre Londres et la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, qui milite pour l'indépendance.
Si le gouvernement britannique s'était engagé à ce que le sommet se tienne à Glasgow, il envisageait aussi un lieu à Londres par précaution, selon Downing street.
"Le gouvernement écossais doit travailler avec nous pour s'assurer que ce sommet soit un succès", a déclaré un porte-parole de Boris Johnson.
Mme Sturgeon a rétorqué que les gouvernements travaillent bien ensemble et a accusé Boris Johnson de se prêter à un "jeu politicien".
<https://information.tv5monde.com/info/la-presidence-de-la-cop26-confiee-au-britannique-alok-sharma-346580>
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16- Comment « Le Monde » traque et réduit l’empreinte carbone de ses vidéos, Billet de Blog, Le Monde, 13/02/20, 17h44
Charles-Henry Groult, responsable du service vidéo

L’équipe vidéo du « Monde » a créé une solution de suivi de son empreinte carbone et modifié certaines méthodes de travail pour réduire son impact environnemental.
Dès les premières étapes de la conception de Plan B, notre série hebdomadaire sur l’environnement, une question a émergé au sein de l’équipe vidéo du Monde : comment aborder, filmer et expliquer les grands enjeux environnementaux, sans porter nous-mêmes une exigence écoresponsable ? Quelle crédibilité aurions-nous à parler de la crise climatique en prenant l’avion une fois par semaine pour le faire ? En somme, comment prétendre engager avec nos lecteurs une discussion de qualité, et de confiance, sur le climat sans nous montrer à la hauteur de notre propre responsabilité ?
Cette question s’est transformée en défi. Elle a conduit l’équipe vidéo du Monde à modifier certaines méthodes de travail, comme limiter ses déplacements en avion, et à concevoir une solution de suivi de son empreinte carbone.
Un premier outil, simple, rudimentaire, rapidement pris en main par la quinzaine de journalistes de l’équipe. Un outil appelé à être complété, critiqué et enrichi par l’expérience des confrères et lecteurs qui s’en empareront. Une initiative inédite en France, et qui ne semble pas avoir d’équivalent à l’étranger.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/refaire-le-monde/article/2020/02/13/comment-le-monde-traque-et-reduit-l-empreinte-carbone-de-ses-videos_6029479_5330899.html>
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17- La géo-ingénierie, "une épée de Damoclès sur la tête des jeunes générations", We Demain, 13/02/20
Propos recueillis par François Siegel

Les projets fous de la géo-ingénierie pourront-ils sauver le climat ? Réponse de Jean Jouzel, climatologue et vice-président du groupe scientifique du GIEC de 2002 à 2015.
"Le captage et le piégeage du CO2 peuvent être utiles, mais ils ne représentent qu’une partie de la solution à la réduction des gaz à effet de serre. De même les cultures d’agrocarburants ou la plantation de milliards d’arbres risquent d’entrer en compétition avec les surfaces utilisées pour l’alimentation. 
Je ne crois pas à la fertilisation des océans : il n’existe pas d’enquêtes concluantes, notamment sur la durée, et les risques d’une augmentation de l’acidification des mers sont trop grands pour la biodiversité. D’ailleurs les lois internationales l’interdisent. L’idée de contrôler la pluie et autres phénomènes météorologiques n’a jamais marché : je me suis intéressé à la grêle dès les années 70 pour arriver à la conclusion avec le programme Grossversuch que les techniques d’ensemencement sont inefficaces. 
Mais le plus grave concerne les injections de soufre. Il faudrait injecter de plus en plus d’aérosols à mesure que le CO2 et l’effet de serre augmentent. Même en supposant que les effets secondaires soient négligeables ou maîtrisables, on ferait face à un énorme problème si dans vingt ou trente ans il fallait tout arrêter, pour des raisons techniques, géopolitiques ou autres : le demi-degré ou le degré – suivant la région – qui aura été évité serait repris en quelques années avec des conséquences beaucoup plus graves qu’un réchauffement étalé sur une ou deux décennies. 
Ce type de géo-ingénierie serait une épée de Damoclès sur la tête des jeunes générations qui auraient raison de se révolter. C’est d’un total égoïsme. Il est plus intelligent de réduire nos émissions de CO2 plutôt que de continuer à les augmenter et dire aux jeunes : 'Vous n’aurez qu’à les pomper !'"
<https://www.wedemain.fr/La-geo-ingenierie-une-epee-de-Damocles-sur-la-tete-des-jeunes-generations_a4547.html>
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18- Dans le sud du Maroc, des oasis ancestrales menacées d'extinction, AFP, 14/02/20, 09:00
Ismail Bellaouali

Des stipes de palmiers gisent sur une terre jaunâtre devant les ruines d'une maison en pisé abandonnée, dans une région aride du sud-est du Maroc : la scène de désolation résume le destin des oasis menacées d'extinction par le dérèglement climatique.
"J'ai grandi dans cette oasis et j'ai été témoin de son rétrécissement progressif", déplore Mohamed El Houkari, un résident de l'oasis de Skoura, qui compte quelque 25.000 habitants.
"La menace de sa disparition est bien réelle", s'alarme cet acteur associatif de 53 ans, devant un canal d'irrigation à sec.
Des siècles durant, les oasis marocaines ont été le foyer de concentrations humaines, d'activités agricoles et d'un patrimoine architectural et culturel, bénéficiant de leur emplacement sur la route des caravanes commerciales transsahariennes.
Aujourd'hui, à Skoura, seuls les oliviers peu gourmands en eau résistent encore à l'ombre de la palmeraie, qui se résume pour le reste à un paysage de terre craquelée.
Pourtant, jusque dans les années 1980, des "grenadiers et des pommiers poussaient ici", se souvient Mohamed.
Avec des cycles de sécheresse de plus en plus fréquents et dévastateurs, les oasis, autrefois boucliers contre la désertification, sont désormais "menacées d'extinction en raison de l'impact considérable des températures élevées sur les ressources en eau", a récemment alerté l'ONG Greenpeace.
Au cours du siècle dernier, le Maroc a déjà perdu les deux tiers de ses 14 millions de palmiers, selon des chiffres officiels. 
- Surexploitation -
"Les activités oasiennes reposent sur les eaux souterraines, généralement alimentées par la neige (des montagnes, NDLR). Elles ont souffert avec le réchauffement climatique des années 1980 et 90", souligne Lahcen El Maimouni, doyen de la faculté de Ouarzazate, en marge d'une conférence sur le tourisme solidaire dans les oasis.
Autrefois attractive pour les agriculteurs, la région de Skoura voit les jeunes partir travailler ailleurs, l'activité étant devenue marginale. Seul le tourisme permet d'en retenir certains.
"Je suis prêt à vendre ma terre, mais il n'y a pas d'acheteur, tout le monde est parti !", murmure Ahmed, un agriculteur de Skoura, l'air désemparé.
Ce quinquagénaire s'est installé avec sa famille il y a 25 ans, "lorsque la zone était verte et l'eau abondante".
"Mais la sécheresse a tout détruit", soupire-t-il, regrettant le coût élevé des pompes électriques utilisées pour puiser de l'eau toujours plus en profondeur.
Plus de 40 mètres : c'est désormais la profondeur à atteindre pour trouver de l'eau, contre 7 à 10 mètres dans les années 1980, selon des habitants.
Le recours intensif aux pompes électriques a d'ailleurs participé à la surexploitation de la nappe phréatique, déplore Abdeljalil, 37 ans, électricien à Marrakech et Agadir (sud), où il passe la majorité de son temps.
"Notre vie n'est plus ici !", lâche-t-il. 
Mohamed, lui, déplore l'abandon des méthodes traditionnelles qui permettaient de distribuer l'eau "économiquement et rationnellement", en référence à un ancien système d'irrigation par canaux appelée "Khatarat".
- "Sensibilisation" - 
A l'horizon se dressent les pics des montagnes de l'Atlas recouverts de neige. Insuffisant, toutefois, pour nourrir les lits asséchés des oueds traversant l'oasis.
Les effets de la sécheresse sont d'ailleurs visibles le long de la route tortueuse allant de Marrakech à Ouarzazate, à 40 km de Skoura.
"La fréquence des sécheresses a augmenté au cours des 20 à 40 dernières années en Tunisie, au Maroc, en Syrie et en Algérie, passant au Maroc d'une fois tous les cinq ans à une fois tous les deux ans", précise Greenpeace.
Pour Mohamed, le sauvetage des oasis passe par "la sensibilisation" au danger de la désertification. Il regrette notamment "la déracinement de nombreux palmiers pour les vendre à des propriétaires de villas".
Pour réhabiliter l'espace oasien, l'Agence nationale de développement des zones oasiennes et de l'arganier (ANDZOA) a lancé en 2008 un "grand programme avec la plantation de trois millions d'arbres, un objectif atteint en 2019", assure Brahim Hafidi, son directeur général.
"On s'est donné comme objectif la mobilisation d'un milliard de mètres cubes d'eau d'ici la fin de 2020", avec notamment la construction de barrages et la réhabilitation de canaux d'irrigation. Un "programme très avancé" affirme-t-il. 
La pénurie d'eau ne menace pas que les oasis. La ville semi-désertique de Zagora (sud) a connu en 2017 des "manifestations de la soif" contre des coupures d'eau récurrentes.
Début janvier, le Maroc a lancé un Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation pour 2020–2027, doté de l'équivalent de 10,9 milliards d'euros.
<https://information.tv5monde.com/info/dans-le-sud-du-maroc-des-oasis-ancestrales-menacees-d-extinction-346716>
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19- Inde : mort de l'ex-chef du Giec Rajendra Pachauri, AFP, 14/02/20, 15:00

L'Indien Rajendra Pachauri, ancien président du groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec) de l'ONU, est décédé jeudi à l'âge de 79 ans, a annoncé sa famille.
Pachauri était salué pour sa contribution pendant des décennies à la recherche scientifique mondiale sur le réchauffement climatique, notamment à la tête du Giec qui avait reçu le prix Nobel de la paix en 2007 sous sa présidence. 
Sa fin de sa carrière avait cependant été ternie par des souçons d'agression sexuelle, pour lesquelles une procédure judiciaire était en cours en Inde. Ces accusations émanant d'une collègue, qu'il démentait, l'avaient forcé à démissionner de la présidence du Giec en 2015.
Formé comme ingénieur et économiste dans des universités prestigieuses en Inde et aux États-Unis, Pachauri tirait particulièrement la sonnette d'alarme sur les conséquences du réchauffement climatique dans les nations les plus pauvres.
En récompensant le Giec aux côtés de l'ancien vice-président américain Al Gore en 2007 pour leur travail sur le climat, le comité Nobel avait salué la façon dont ils avaient posé "les fondations pour les mesures nécessaires à contrer un tel changement".
Nitin Desai, directeur de The Energy and Resources Institute, un prestigieux centre d'études indien sur l'environnement que Pachauri a longtemps dirigé, a salué sa contribution "sans parallèle" à la campagne internationale pour le développement durable.
"Son leadership du Giec a posé les bases de la discussion actuelle sur le changement climatique", a-t-il déclaré.
Rajendra Pachauri s'est éteint jeudi soir dans un hôpital de la capitale indienne New Delhi où il avait été opéré du cœur cette semaine.
<https://information.tv5monde.com/info/inde-mort-de-l-ex-chef-du-giec-rajendra-pachauri-346783>
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20- Dans les Pyrénées, la station de ski de Luchon-Superbagnères apporte de la neige par hélicoptère sur ses pistes, France 3 Occitanie, 14/02/20 à 19:56
Laurence Boffet

Le manque de neige est tel dans plusieurs stations des Pyrénées que certaines sont prêtes à employer les grands moyens. C'est le cas à Luchon-Superbagnères où le conseil départemental de la Haute-Garonne a décidé de faire livrer de la neige par hélicoptère.
Après une semaine de vacances scolaires et alors que le mercure a atteint 11 degrés ce vendredi après-midi à Luchon, seules 6 pistes sont ouvertes sur les 28 de Superbagnères. Le conseil départemental de la Haute-Garonne, gestionnaire de la station depuis 2018 a donc décidé d'opter pour les grands moyens pour pallier le manque d'enneigement. Il a décidé de procéder à un héliportage de neige naturelle pour alimenter les espaces dédiés aux enfants et aux débutants. 
"Garantir l'activité de l'école de ski"
Contacté par France 3 Occitanie, le conseil départemental explique qu'il s'agit "de garantir l’activité de l’école de ski de Superbagnères dans les jours à venir". Le syndicat mixte Haute-Garonne Montagne a validé deux opérations d'héliportage ce vendredi et samedi pour alimenter en neige les espaces dédiés aux enfants et aux débutants. "Cette opération doit permettre d'enneiger les téléskis débutant du plateau et de garantir 15 jours d'activité pour les écoles de ski" précise la collectivité.
Deux opérations d'héliportage
Deux opérations d'héliportage ont été décidées et confiées à une entreprise spécialisée basée dans les Pyrénées.
La première a eu lieu ce vendredi après-midi comme on peut le voir sur cette vidéo transmise par un commerçant de la station, Jean-Eric Ferré.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/station-ski-luchon-superbagneres-va-apporter-neige-helicoptere-ses-pistes-1787695.html>
Sur le même sujet : 
> Enneigement par hélicoptère : "Pas une voie possible", pour Borne <https://information.tv5monde.com/info/enneigement-par-helicoptere-pas-une-voie-possible-pour-borne-347073>, AFP, 16/02/20, 19:00
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21- Urgence climatique en Afrique australe : 45 millions de personnes menacées, France info Afrique, 15/02/20, 10:06

L’Afrique australe est en proie à une urgence climatique. 45 millions de personnes souffrent de la faim dans la région.
L’alerte est donnée par le PAM, le Programme alimentaire mondial. L’Afrique australe est en proie à une urgence climatique. 45 millions de personnes souffrent de la faim dans la région. De longues périodes de sécheresse suivies par des inondations catastrophiques ont mis à mal les cultures, et les récoltes n’ont jamais été aussi faibles. Or, les populations commencent la période de soudure alimentaire et les récoltes ne seront pas faites avant avril-mai.
Plus de huit millions d’habitants sont en danger dans les huit pays les plus durement touchés : Zimbabwe, Zambie, Mozambique, Madagascar, Namibie, Lesotho, eSwatini et Malawi. Au Zimbabwe, la moitié de la population est en "situation d’insécurité alimentaire grave", selon les termes du PAM. Quant à la Zambie, qualifiée de traditionnel grenier à blé de la région, elle "doit maintenant restreindre ses exportations de céréales et accepter une aide extérieure".
Une seule récolte normale en cinq ans
Il y a cette urgence à aider la population, mais il faut également travailler à renforcer la résilience des personnes touchées, car les événements climatiques se succèdent à un rythme de plus en plus élevé.
"L'Afrique australe, avec des températures qui augmentent deux fois plus que la moyenne mondiale et la plupart de ses aliments produits par des agriculteurs de subsistance entièrement dépendants de pluies de plus en plus imprévisibles, n'a eu qu'une seule saison de croissance normale au cours des cinq dernières années", explique le PAM. Et la récolte 2020 s’annonce mauvaise avec des pluies tardives et des températures élevées dans les mois à venir.
>> Suite à lire et reportage AFP à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/economie-africaine/urgence-climatique-en-afrique-australe-45-millions-de-personnes-menacees_3824661.html>
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22- En Finlande, l’hiver est si chaud que les oiseaux ne migrent plus, Reporterre, 15/02/20
Augustine Peny, Helsinki, correspondance

Dans le sud de la Finlande, les habitants vivent un hiver « noir », sans neige et avec des températures particulièrement douces. À Vaasa, la compétition de sculpture sur glace annuelle a même été remplacée par une compétition de sculpture… sur sable.
En ce mois de février, une atmosphère étrange règne à Helsinki, la capitale finlandaise. Des bourgeons ont fait leur apparition sur les arbres. Pas un centimètre de neige n’est visible et l’herbe est verdoyante. La mer Baltique, à proximité des côtes, est encore à l’état liquide et toute la journée les oiseaux chantent à pleine gorge. En temps normal, au milieu de l’hiver, la nature semble figée et endormie. Le sol est enrobé d’une épaisse couche de neige et l’on peut aisément traverser les eaux gelées à pied ou en patins à glace pour rejoindre les différentes îles.
Cette année, bien loin de la carte postale enneigée, le sud de la Finlande connaît un hiver particulièrement doux. Le mois de janvier a été entre 7 et 8 degrés plus chaud que les moyennes de saison et des records de température ont été enregistrés dans plusieurs zones du pays. Si bien que l’on peut dire que l’hiver n’a pas encore commencé. En effet, les chercheurs finlandais utilisent le terme « d’hiver thermal » pour définir l’hiver, qui correspond à au moins dix jours de températures négatives.
Bien qu’il y ait déjà eu des hivers doux auparavant, le mois de janvier a été « exceptionnel », précise Ilona Lang, chercheuse à l’Institut météorologique finlandais. Elle attend tout de même de voir si le mois de mars, normalement froid et neigeux, confirmera la tendance.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/En-Finlande-l-hiver-est-si-chaud-que-les-oiseaux-ne-migrent-plus>
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23- Carte postale du futur : ce que le réchauffement climatique réserve à nos petits-enfants, Futura-sciences, 15/02/20
Nathalie Mayer, journaliste

Alors que cette décennie 2020 s'annonce décisive en matière de climat, Futura vous propose aujourd'hui d'imaginer ce que pourrait être l'avenir, à la fin du XXIe siècle. Un avenir lointain pour vous. Mais tellement présent pour vos enfants et petits-enfants. Un présent qui, dans un scénario de prise de conscience généralisée - à découvrir très bientôt - se dessine plutôt radieux. Mais qui, dans un scénario de « business as usual », s'annonce bien sombre... 
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-carte-postale-futur-ce-rechauffement-climatique-reserve-nos-petits-enfants-79384/>
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24- Tempête Dennis : un mort au Royaume-Uni, 45.000 foyers privés d'électricité en France, AFP, 17/02/20, 02:00

La tempête Dennis qui a balayé dimanche le Royaume-Uni a provoqué la mort d'un homme tombé dans la rivière Tawe dans le sud du Pays de Galles placé en alerte rouge, et des centaines d'avions ont été cloués au sol.
En France, près de 45.000 foyers étaient toujours privés d'électricité dimanche soir dans le nord-ouest du pays après le passage de la tempête qui a perturbé le trafic ferroviaire.
Un record a été établi en Angleterre avec le "plus grand nombre d'alertes et d'avertissements en cours contre les inondations jamais enregistrés", a indiqué un directeur de l'Agence environnementale (EA) dans un tweet, en dénombrant 594 dans une zone allant du sud de l’Écosse à la Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre).
L'Institut météorologique britannique (MET) a émis dimanche une alerte rouge dans le sud du Pays de Galles en raison des fortes pluies liées à Dennis -- une première pour des pluies depuis décembre 2015.
Ce niveau d'alerte le plus élevé équivaut à "des conditions météorologiques dangereuses" présentant "un danger de mort", des risques de perturbations dans l’approvisionnement en énergie et de dommages aux infrastructures. 
"Nous exhortons les gens à faire attention et à prendre leurs dispositions pour être en sécurité", a déclaré Jeremy Parr, le responsable de la gestion des risques d'inondations au sein de l'organisme gouvernemental gallois chargé des ressources naturelles. 
Plusieurs centaines de vols à destination ou au départ de l'ensemble du Royaume-Uni sont cloués au sol, ont annoncé les compagnies British Airways et EasyJet.
La circulation des trains a aussi été suspendue dans le sud du Pays de Galles, en raison de la présence d'eau sur les voies.
Dans la même région, la ville d'Aberdaron a subi des vents de plus de 145km/h et, au barrage de Cray Reservoir, il est tombé 132,8 mm de pluie entre samedi matin 7h et dimanche matin 8h00. Soit l'équivalent de plus d'un mois de précipitations locales (110,8 mm en moyenne en février), a expliqué le MET sur son site internet.
- Déploiement de l'armée -
Au début de la tempête samedi, deux corps ont été repêchés au large de la côte sud de l'Angleterre, dans une mer agitée. Les circonstances dans lesquelles ces morts sont survenues restent à établir.
La police de Brighton a déclaré activement rechercher une femme d'une vingtaine d'années, qui a été aperçue entrant dans l'eau dimanche vers 02H45.
Le ministère de la Défense a déployé l'armée dans le West Yorkshire, une zone du nord de l'Angleterre durement touchée le weekend précédent par les inondations provoquées par la tempête Ciara. Plusieurs compétitions sportives prévues pour dimanche, dont la Coupe d'Angleterre féminine de football, des matchs de rugby et des courses de chevaux, ont été annulées. 
"La tempête devrait se poursuivre et l'eau devrait atteindre son niveau maximal lundi et mardi", a prévenu la Croix-Rouge britannique, demandant aux "gens de se tenir prêts comme si le pire allait arriver".
En France, les 700 passagers d'un train à grande vitesse entre Nantes (ouest) et Paris, bloqué par un arbre tombé sur les voies, devaient être transbordés dans la nuit de dimanche à lundi. Un autre TGV parti également de Nantes à destination de Lille (nord) et Strasbourg (est) a lui immobilisé en raison d'un défaut d'alimentation électrique lié à la tempête.
<https://information.tv5monde.com/info/tempete-dennis-un-mort-au-royaume-uni-45000-foyers-prives-d-electricite-en-france-347082>
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En images
25- Dérèglement climatique : la convention citoyenne sur le climat donne la parole aux Français, France info, 10/02/20, 19:14

Depuis quelques mois, Éloïse, 17 ans, participe à la convention citoyenne sur le climat avec 149 autres participants. Son objectif, aboutir à des propositions concrètes pour répondre à l'urgence de la crise climatique.
Éloïse, 17 ans, est en terminal dans un lycée à Dunkerque (Nord), et depuis quelques mois, elle vient souvent à Paris. Elle a été tirée au sort pour participer à la convention citoyenne sur le climat. "Ça fait quarante ans qu'on inquiète les gens sur le changement climatique, ça fait trente ans que les scientifiques ont trouvé les mesures, maintenant le but, c'est aussi de donner la parole aux citoyens pour dire ce qu'ils pensent être le mieux pour la population française", affirme-t-elle.
>> Suite à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/dereglement-climatique-la-convention-citoyenne-sur-le-climat-donne-la-parole-aux-francais_3816821.html>
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26- Chamonix : quelles sont les conséquences de la fonte de la Mer de Glace ?, TF1, journal de 20h, 12/02/20

Créé en 1973, la centrale hydroélectrique des Bois sous la Mer de Glace profite du plus grand glacier français, pour produire grâce à son eau une électricité verte. Mais le recul du glacier menace le point de captage d'eau.
D'importants travaux seront indispensables pour continuer à exploiter la centrale des Bois. Le rétrécissement de la Mer de Glace modifie profondément la faune et la flore environnante. Selon certains chercheurs, le recul glaciaire pourrait provoquer le retour de certaines plantes et animaux en haute montagne. D'autres espèces pourraient également pâtir de ces changements climatiques.
> Reportage à voir à : 
<https://www.lci.fr/planete/video-chamonix-quelles-sont-les-consequences-de-la-fonte-de-la-mer-de-glace-2145360.html>
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27- Chamonix : focus sur la fonte de la Mer de glace, TF1, journal de 20h, 12/02/20

La fonte accélérée des glaciers est une autre conséquence des changements climatiques. Un phénomène très visible sur la Mer de glace à Chamonix, grâce à deux photos de 1935 et 2020. Quelle est l'histoire de cette Mer de glace ? Depuis quand recule-t-elle ?
En 1900, la Mer de glace de Chamonix a reculé de 700 mètres en 90 ans. Avec le réchauffement climatique, ce déclin s'est accéléré. En 1990, elle a perdu 800 mètres, en seulement 30 ans. L'impact du réchauffement climatique se distingue d'autant plus quand on regarde l'épaisseur du glacier. À sa base, il a diminué de moitié en seulement 40 ans. Les détails avec notre journaliste Thomas Jarrion.
> Plateau à voir à :
<https://www.lci.fr/planete/video-chamonix-focus-sur-la-fonte-de-la-mer-de-glace-2145362.html>
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28- "On a perdu 30 mètres en un an" : à Wissant, sur la côte d’Opale, l'érosion menace dangereusement la dune, BFMTV, 13/02/20, 11h35

Les phénomènes météorologiques violents de plus en plus fréquents - comme la récente tempête Ciara - font régulièrement reculer la butte de sable chère aux habitants de cette commune du Pas-de-Calais.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.bfmtv.com/planete/on-a-perdu-30-metres-en-un-an-a-wissant-l-erosion-menace-dangereusement-la-dune-1857304.html>
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29- Une planète, deux mondes sauvages - Épisode 2 : Hémisphère Nord, France 2, 15/02/20, 21h05

Une planète, deux mondes sauvages vous invite à un voyage extraordinaire au cœur des océans, des forêts, des déserts, des plaines et des jungles, à la rencontre d’animaux et de comportements rarement filmés.
L’hémisphère Nord abrite un monde sauvage dominé par les forces de la nature, mais aussi transformé par l’homme, de l’Arctique aux forêts équatoriales de l’Asie.
L’Amérique du Nord est le territoire de tous les extrêmes. Seuls les plus adaptables parviennent à saisir les opportunités que ce vaste continent leur offre. Les Rocheuses sont le royaume du lynx du Canada, unique félin capable d’affronter la brutalité de l’hiver. En cette saison, se nourrir est un défi de tous les jours pour ce chasseur solitaire. Opportunistes, les ours noirs de Colombie-Britannique savent tirer parti de toutes les richesses des côtes sauvages. En descendant, la marée leur offre un véritable festin. Quand la température est idéale, un spectacle unique illumine les forêts d’Amérique du Nord : les mâles lucioles envoient des signaux aux femelles. Ils ne vivent que quelques semaines, alors le temps leur est compté pour se reproduire. Les Grandes Plaines du centre des États-Unis abritent de drôles de petits rongeurs, les chiens de prairie. Ils n’ont nulle part pour échapper à leurs nombreux prédateurs. Pour les éviter, ils creusent des terriers, et les adultes montent la garde et alertent le groupe par des cris. À l’ouest des Rocheuses s’étend un vaste désert, où vit le géocoucou, un oiseau coureur, plus à l’aise sur terre que dans les airs. Le temps presse pour trouver de quoi se nourrir, car les températures atteignent rapidement 40 °C, et ses proies ne tardent pas à se mettre à l’abri.
> Documentaire (98 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-2/une-planete-deux-mondes-sauvages/>
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– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
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– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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