[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (jeudi 9 juillet)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Jeu 9 Juil 07:46:33 CEST 2020
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- Les espaces de coworking devraient sortir renforcés de la crise <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/29/les-espaces-de-coworking-devraient-sortir-renforces-de-la-crise_6044526_3234.html>, Le Monde, 29/06/20, 08h18
2- En Espagne, l'étonnante résurrection de villages abandonnés <http://www.slate.fr/story/188439/espagne-resurrection-villages-abandonnes-histoire-reconstruction>, Slate, 29/06/20, 11h04
3- Le Conseil d’Etat enterre définitivement le projet de contournement routier de Beynac <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/29/le-conseil-d-etat-enterre-definitivement-le-projet-de-contournement-routier-de-beynac_6044597_3244.html>, Le Monde avec AFP, 29/06/20, 18h16
4- Une mystérieuse hausse de radioactivité détectée en Europe du Nord <https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/97632/reader/reader.html#!preferred/1/package/97632/pub/142746/page/9>, Ouest France, 29/06/20
5- Doubs : un homme habitant dans une cabane menacée de destruction saisit la CEDH <https://www.geo.fr/environnement/doubs-un-homme-habitant-dans-une-cabane-menacee-de-destruction-saisit-la-cedh-201104>, AFP, 30/06/20, 18:00
6- Grand Paris : pourquoi il faut suivre l’exemple de New York et planter 1 million d’arbres <https://www.gpmetropole-infos.fr/grand-paris-pourquoi-il-faut-suivre-lexemple-de-new-york-et-planter-1-million-darbres/>, GP Métropole, 30/06/20
7- Reportage. Au cœur du chantier ITER, qui va tenter de maîtriser la fusion nucléaire à l’œuvre dans les étoiles <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/06/30/le-colossal-chantier-iter-continue-malgre-les-repercussions-dues-au-covid-19_6044751_1650684.html>, Le Monde, maj le 01/07/20 à 05h23
8- Enquête. Autoroutes : la réglementation sur le bruit n’est « pas correctement appliquée » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/01/autoroutes-la-reglementation-sur-le-bruit-n-est-pas-correctement-appliquee_6044762_3244.html>, Le Monde, 01/07/20, 09h27
9- Fessenheim : comment sera remplacée l'énergie produite par la centrale nucléaire, dont le dernier réacteur vient d'être arrêté ? <https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/fessenheim-comment-sera-remplacee-l-energie-produite-par-la-centrale-nucleaire-dont-le-dernier-reacteur-vient-d-etre-arrete_4028463.html>, France info, 01/07/20, 14:02
10- Le Conseil d’Etat valide définitivement la ZAC du Triangle de Gonesse <https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/le-conseil-d-etat-valide-definitivement-la-zac-du-triangle-de-gonesse-01-07-2020-8345757.php>, Le Parisien, 01/07/20, 20h11
11- Trottinettes et vélos électriques en libre-service à Grenoble <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/trottinettes-et-velos-electriques-en-libre-service-a-grenoble_145660>, AFP, 01/07/20, 21:00
12- PACA : le désenclavement passera bien par le train <http://www.journaldelenvironnement.net/article/paca-le-desenclavement-passera-bien-par-le-train,107474?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 01/07/20
13- Pascal Canfin : Sur le gaz comme le nucléaire, l’UE doit appliquer la taxonomie verte <https://www.euractiv.fr/section/energie/interview/pascal-canfin-sur-le-gaz-comme-le-nucleaire-lue-doit-appliquer-la-taxonomie-verte/>, EurActiv, 02/07/20, 08:30
14- Birmanie : plus de 160 morts dans un glissement de terrain dans des mines de jade <https://information.tv5monde.com/info/birmanie-plus-de-160-morts-dans-un-glissement-de-terrain-dans-des-mines-de-jade-365837>, AFP, 02/07/20, 17:00
15- Enquête. Le barrage de la discorde entre l’Ethiopie et l’Egypte <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/03/poker-menteur-sur-le-nil_6045093_3212.html>, Le Monde, 03/07/20, 16h52
16- Berlin refuse de divulguer les détails de son plan d’abandon du charbon à 4 milliards <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/berlin-refuses-to-disclose-details-of-e4bn-coal-phase-out-deal-with-energy-firms/>, EurActiv, 03/07/20
17- Les plates-formes pétrolières vénézuéliennes paralysées faute de pouvoir écouler leur brut <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/04/les-plateformes-petrolieres-venezueliennes-paralysees-faute-de-pouvoir-ecouler-leur-brut_6045158_3234.html>, Le Monde avec AFP, 04/07/20, 06h53
18- Les paquebots polluent-ils beaucoup plus que les voitures ? <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/07/04/les-paquebots-polluent-ils-beaucoup-plus-que-les-voitures_6045192_4355770.html>, Blog les Décodeurs, 04/07/20, 10h57
19- Europe centrale : Les renouvelables peuvent évincer le charbon, selon un rapport <https://www.20minutes.fr/planete/2815943-20200706-europe-centrale-renouvelables-peuvent-evincer-charbon-selon-rapport>, 20 Minutes avec AFP, 06/07/20, 16h22
20- Renault Trucks et Indra Automobile Recycling vont recycler les pièces pour poids lourds <https://www.environnement-magazine.fr/recyclage/article/2020/07/06/129574/renault-trucks-indra-automobile-recycling-vont-recycler-les-pieces-pour-poids-lourds>, Environnement magazine, 06/07/20
En audio
21- L'urbanisme tactique : une alternative collective et dynamique avec Maryvonne Prévot <https://www.franceinter.fr/emissions/chacun-sa-route/chacun-sa-route-03-juillet-2020>, France Inter, Chacun sa route, 03/07/20, 13h30
22- Des routes qui se réparent toutes seules mises au point en laboratoire <https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-05-juillet-2020>, France Inter, Les Savanturiers, 05/07/20, 07h15
En images
23- Vidéo. Arrêt de Fessenheim : Fermée en 1985, la centrale nucléaire de Brennilis refuse de disparaître <https://www.20minutes.fr/planete/2815951-20200707-video-arret-fessenheim-fermee-1985-centrale-nucleaire-brennilis-refuse-disparaitre>, 20 Minutes, 07/07/20, 07h05
Bien à vous,
Florence
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ENQUÊTES DU JOUR : — En Espagne, près de 3.000 villages oubliés témoignent des mutations de la société ibérique après la Seconde Guerre mondiale. Certains reprennent vie grâce à des gens voyant le potentiel de ces lieux. (cf. item 2)
— Des riverains s’opposent à l’élargissement de l’autoroute A10, qui leur fait craindre une aggravation des nuisances sonores. Une situation largement répandue et dénoncée par l’autorité environnementale. Selon l’OMS, le bruit est la « deuxième cause de morbidité », après la pollution de l’air, parmi les facteurs de risque environnemental. (cf. item 8)
— Après des décennies de tentatives d’accord, la volonté de l’Ethiopie de procéder au remplissage de son gigantesque barrage de la Renaissance inquiète les Etats riverains du Nil. (cf. item 15)
REPORTAGE DU JOUR : En cours de réalisation dans le sud de la France, le programme international ITER vise à démontrer la faisabilité scientifique et technologique de l’énergie de fusion d’atomes d’hydrogène. La première pièce de la machine a été installée. (cf. item 7)
DÉCISIONS DU JOUR : D’un côté le Conseil d’Etat enterre le projet de contournement routier de Beynac (Dordogne) et de l’autre, il valide définitivement la ZAC du Triangle de Gonesse (Val d’Oise). (cf. item 3 & 10)
INITIATIVES DU JOUR : — On compte, en France, 1 700 sites proposant des bureaux partagés ou de de coworking, un chiffre qui a triplé depuis 2015. (cf. item 1)
— Renault Trucks a annoncé la mise en œuvre de sa propre filière de recyclage et réutilisation de pièces pour poids lourds, avec Indra Automobile Recycling. (cf. item 20 & suite)
— Des scientifiques de l’université de Nottingham travaillent sérieusement sur une idée de routes qui se réparent toutes seules dans le cadre d’un projet européen. (cf. item 22)
CATASTROPHE DU JOUR : Avec 166 mineurs morts, c'est la pire catastrophe connue dans l'industrie du jade en Birmanie, un secteur opaque et peu règlementé où les conditions de travail sont dangereuses particulièrement pendant la mousson. (cf. item 14 & suite)
RAPPORT DU JOUR : Pologne, Tchéquie, Roumanie, Bulgarie… Dans ces quatre pays où le charbon est encore très présent, les énergies renouvelables constitueraient « la moins chère des sources de production d’électricité de masse », conclut un rapport de BloombergNEF. (cf. item 19 & suite)
ÉCHÉANCE DU JOUR : Dans les monts d’Arrée, en plein cœur de la Bretagne, la centrale nucléaire de Brennilis a eté fermée en 1985 et ne sera pas complètement démantelée avant 2039, soit au mieux, 54 ans plus tard. (cf. item 23 & 9)
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
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> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
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> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Les espaces de coworking devraient sortir renforcés de la crise, Le Monde, 29/06/20, 08h18
Isabelle Rey-Lefebvre
On compte, en France, 1 700 sites proposant des bureaux partagés, un chiffre qui a triplé depuis 2015.
Depuis 2012, les opérateurs de coworking, ces espaces de bureaux partagés loués au mois, ont déferlé en France, singulièrement sur Paris. Après l’acteur historique Regus, créé dès 1989 par le groupe IWG qui détient aussi Spaces, les américains WeWork et Knotel (avec sa filiale Deskeo) ont fait leur entrée dans l’Hexagone. Bouygues a créé Wojo, ex-Nextdoor, avant d’en céder 50 % à Accor Hotels, et Nexity a acquis Morning.
Quatre opérateurs se partagent ainsi 24 % des surfaces de coworking. Ensuite viennent une kyrielle d’acteurs de taille moindre, Mozaik, La Cordée, sans oublier les cafés offrant des postes de télétravail et les indépendants. On compte désormais, en France, 1 700 espaces de coworking, un chiffre qui a triplé depuis 2015, selon l’indice de la banque de données Bureaux à partager.
> Lire aussi Le télétravail bouscule l’immobilier de bureaux
L’appétit de ces acteurs est tel qu’ils ont capté, en 2018 et en 2019, la moitié du marché des surfaces à louer de plus de 5 000 m2 à Paris, asséchant l’offre disponible, notamment dans les arrondissements du centre dont les start-up sont si friandes, et faisant monter les prix. « Avant le Covid, trouver des bureaux dans le centre de Paris – parce qu’il n’est pas question, pour une start-up comme la nôtre, d’aller à la Défense [Hauts-de-Seine] –, c’était l’enfer. Il n’y avait plus un mètre carré disponible, sinon à des prix astronomiques, jusqu’à 1 000 euros le mètre carré annuel, raconte Raphaël Di Meglio, fondateur et PDG de Matera, une start-up d’aide à la gestion bénévole des copropriétés. J’ai finalement loué 1 300 m2 un peu à l’écart du centre, place de Clichy, en m’engageant sur un bail de trois ans. Mais, aujourd’hui, avec la crise, mes perspectives de recrutement et de croissance sont différées, le lieu est devenu trop grand et je ne trouve pas de sous-locataire ni de coworkers », explique-t-il.
La moitié de la clientèle aurait disparu
La crise économique, conséquence de la pandémie de Covid-19, fait s’écrouler la demande. D’après l’enquête de CoworkIntel menée en mai auprès de 100 opérateurs en France, la moitié de leur clientèle (49 %) aurait disparu, obligeant 14 % d’entre eux à se séparer de tous leurs salariés. « Cela signifie que certaines entreprises de coworking vont fermer ou être rachetées par de plus solides qu’elles, les leaders du secteur », commente Benjamin Tannenbaum, PDG de CoworkIntel. « Entre 15 % et 30 % des lieux pourraient disparaître, notamment ceux loués aux clients les plus volatils, les indépendants et les microentrepreneurs », estime Mathieu Nathanaël, cofondateur de la plate-forme Neo-nomade, qui recense les espaces de coworking.
Comme 70 % de ces opérateurs sont eux-mêmes locataires de lieux qu’ils sous-louent, leurs dirigeants ont cherché à renégocier à la baisse leur loyer, ce qui ne peut que contribuer à un affaissement des valeurs locatives.
« Un argument d’embauche »
Le modèle du partage de bureaux devrait pourtant sortir renforcé par cette crise, qui a fait émerger le besoin impérieux d’espaces de télétravail à proximité des lieux de résidence des employés dont les logements sont trop petits et inadaptés. « Beaucoup d’entreprises nous demandent de réfléchir à la réorganisation de leur immobilier, en conservant un siège social fort, mais avec des espaces satellites choisis en fonction de la localisation de leurs salariés », explique Boris Cappelle, membre de Savills, société de conseil en immobilier tertiaire. Mais il faudra que ces bureaux soient attrayants, spacieux, confortables et calmes, ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui.
> Lire aussi Espace de coworking recherche télétravailleurs
La possibilité de télétravailler devient même un argument d’embauche des meilleurs profils : « Je suis en train de recruter un développeur qui habite Annecy, un autre, Fontainebleau [Seine-et-Marne], et ils n’accepteront ma proposition qu’à condition de télétravailler et de ne venir à Paris que si nécessaire, de temps en temps », confie M. Di Meglio.
« Cette mutation du marché du coworking, en France, devrait permettre à des cadres de se décider à quitter Paris pour s’offrir une maison et un jardin dans des villes bien reliées à la capitale par les transports », prédit Flore Pradère, directrice de recherche chez JLL, conseil en immobilier. « Le télétravail, même les administrations s’y mettent et sont prêtes à payer des pass à leurs salariés pour louer où et quand ils veulent un espace de travail complémentaire au domicile, renchérit M. Nathanael. Les entreprises ont désormais besoin, pour leur immobilier, de flexibilité dans le temps et l’espace. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/29/les-espaces-de-coworking-devraient-sortir-renforces-de-la-crise_6044526_3234.html>
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2- En Espagne, l'étonnante résurrection de villages abandonnés, Slate, 29/06/20, 11h04
Rémy Bourdillon
Près de 3.000 villages oubliés témoignent des mutations de la société ibérique après la Seconde Guerre mondiale. Certains reprennent vie grâce à des gens voyant le potentiel de ces lieux.
Au fond de la vallée aragonaise de la Solana, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière française, Jánovas est un drôle de village : il fut vidé de ses 300 habitant·es à partir des années 1960 dans le but de construire un barrage et ses maisons ont été dynamitées. Plusieurs décennies plus tard, il n'en reste que des ruines envahies par la végétation et par des touristes qui s'y promenaient sans se soucier du risque d'effondrement lorsque nous avons visité les lieux à la mi-février, juste avant que l'Espagne soit frappée par la pandémie de Covid-19.
Mais, miracle, Jánovas est en train de ressusciter : par-ci par-là, des gens travaillent à réparer quelques bâtisses. Déjà, l'église a repris son allure originale et sa cloche a recommencé à sonner en septembre 2019.
Jesús Garces est heureux de voir son village natal se redresser, mais il garde quand même une pointe de colère : «Mes parents sont morts tous les deux, et personne n'est jamais venu leur demander pardon.» Sa famille fut la dernière à accepter de partir, en janvier 1984. Les autres avaient plié bagage depuis belle lurette : «Plusieurs avaient envie d'émigrer, alors ils n'ont pas opposé de résistance, se rappelle-t-il. Ils prenaient les 4 pesetas qu'Endesa [la compagnie d'électricité] leur donnait, et ils partaient. Mais que ça te plaise ou non, quand la police arrive, tu es bien obligé d'accepter aussi.»
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/188439/espagne-resurrection-villages-abandonnes-histoire-reconstruction <http://www.slate.fr/story/188439/espagne-resurrection-villages-abandonnes-histoire-reconstruction>>
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3- Le Conseil d’Etat enterre définitivement le projet de contournement routier de Beynac, Le Monde avec AFP, 29/06/20, 18h16
La plus haute juridiction administrative a jugé irrecevable le pourvoi du département de Dordogne, scellant la victoire des défenseurs de l’environnement et du patrimoine.
Le Conseil d’Etat a mis fin, lundi 29 juin, à la saga judiciaire du contournement routier de Beynac-et-Cazenac, village de Dordogne, en jugeant irrecevable le pourvoi du département, promoteur de ce projet vieux de plus de trente ans et partiellement construit.
La plus haute juridiction administrative a jugé que les arguments avancés par le département et son président, Germinal Peiro (Parti socialiste), n’étaient pas admissibles, scellant la victoire de leurs opposants. Ces derniers, des défenseurs de l’environnement et du patrimoine, s’étaient mobilisés contre ce projet accusé de dénaturer un des plus beaux villages de France et des sites protégés.
> Lire aussi Mobilisation en Dordogne en faveur du contournement routier de Beynac
Comme l’avait décidé, en 2019, la justice administrative, qui avait annulé un arrêté de 2018 autorisant les travaux, les parties déjà construites de ce projet à l’arrêt depuis 2018 devront donc être démolies. La cour administrative d’appel avait estimé, en décembre, que le projet ne répondait pas à une « raison impérative d’intérêt public majeur » et ne pouvait pas déroger à l’interdiction de porter atteinte à des espèces protégées et à leur habitat, jugeant aussi que des travaux de voirie effectués en 2017 à Beynac rendaient la déviation « moins utile ».
Habitat de plus de 120 espèces
Ce projet de rocade de contournement de 3,2 km, pour un coût de 32 millions d’euros, devait permettre, selon ses promoteurs, de réduire la circulation routière dans un village touristique de 550 âmes, très fréquenté l’été et situé au pied d’une forteresse classée du XIIe siècle, le long de la vallée de la Dordogne et sur l’axe Bergerac-Sarlat.
> Lire aussi En Dordogne, le projet contesté de contournement de Beynac, classé « plus beau village de France »
Pour ses détracteurs, ce projet portait notamment atteinte, dans un site classé Natura 2000 et « réserve de biosphère », à l’habitat de plus de 120 espèces – chiroptères, mammifères semi-aquatiques, reptiles ou amphibiens –, dont quelques-unes protégées.
Ils déploraient également l’impact visuel de ce projet sur une vallée parsemée de châteaux, qui a valu aux opposants le soutien remarqué de l’animateur de radio et de télévision Stéphane Bern.
« Cet aboutissement est une victoire de la population qui, depuis trente ans, refusait de voir la vallée de la Dordogne défigurée par la circulation routière. C’est aussi une excellente nouvelle pour l’économie touristique du Périgord », s’est réjoui Kléber Rossillon, un des principaux opposants, châtelain local et président d’honneur de l’association Patrimoine environnement.
En décembre, Germinal Peiro estimait que la démolition ajouterait 15 millions d’euros de surcoût à un projet achevé à 60 % et porterait atteinte à l’environnement.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/29/le-conseil-d-etat-enterre-definitivement-le-projet-de-contournement-routier-de-beynac_6044597_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/29/le-conseil-d-etat-enterre-definitivement-le-projet-de-contournement-routier-de-beynac_6044597_3244.html>>
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4- Une mystérieuse hausse de radioactivité détectée en Europe du Nord, Ouest France, 29/06/20
Sacha Martinez
Une mystérieuse augmentation des niveaux de radiation a été détectée, ce mois-ci, par les autorités de plusieurs pays en Europe du Nord. Le phénomène serait vraisemblablement d’origine humaine. Tour d’horizon des pistes envisagées.
Elle fait la Une des journaux en Europe du Nord. Une hausse significative de la radioactivité, bien que non dangereuse pour l’homme, a été repérée dans plusieurs pays.
« De très faibles niveaux des substances radioactives césium-134, césium-137, cobalt 60 et ruthénium-103 ont été mesurés, a tweeté mardi l’Autorité suédoise de radioprotection. Les niveaux mesurés sont si faibles qu’ils ne présentent aucun danger pour les personnes ou l’environnement. »
Assez cependant pour être identifiés en Finlande, Norvège, Lettonie, Estonie et Russie. De quoi interpeller les autorités de contrôle de la radioactivité. Ainsi, la semaine dernière, l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires a communiqué sur le phénomène.
>> Suite à lire à :
<https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/97632/reader/reader.html#!preferred/1/package/97632/pub/142746/page/9>
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5- Doubs : un homme habitant dans une cabane menacée de destruction saisit la CEDH, AFP, 30/06/20, 18:00
Xavier Marmier vit dans une cabane accrochée à un arbre, au coeur d'une forêt à Cléron (Doubs): sommé par la mairie de la détruire, il a saisi la Cour européenne des droits de l'homme pour sauver son lieu de vie, a indiqué mardi son avocat.
Solidement accrochée au tronc d'un grand hêtre, à plusieurs mètres de haut, la cabane en bois de Xavier Marmier est "un rêve d'enfant" en parfaite harmonie avec la nature, comme il aime à le répéter.
L'habitation d'environ 40 m2 dans laquelle il vit toute l'année avec sa compagne est chauffée avec un poêle à bois, alimentée en électricité par des panneaux solaires et en eau grâce à la récupération de la pluie.
"Avec l'accord tacite du maire" de l'époque, M. Marmier a débuté la construction en 2008 sur un terrain boisé qu'il venait d'acheter à Cléron.
Lorsqu'un nouvel édile arrive à la mairie en 2014, il lui demande de régulariser sa situation en déposant une demande de permis de construire, ce que le propriétaire fait. Mais la demande est aussitôt refusée par la mairie.
Le maire saisit ensuite le tribunal de grande instance de Besançon, qui se prononce en faveur de M. Marmier. Mais en mars 2019, la cour d'appel donne raison à la commune et condamne le grimpeur-élagueur de 50 ans à détruire sa construction, considérée comme son habitation principale et située en zone Natura 2000.
Après le rejet de son pourvoi en cassation le 13 février, les avocats de M. Marmier ont envoyé en fin de semaine passée un recours à la CEDH. Il s'appuie sur l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui protège le droit de toute personne au respect "de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance".
"C'est l'ultime recours car toutes les voies de droit internes sont éteintes", a déclaré à l'AFP Elise Gheidene, juriste auprès de Me Randall Schwerdorffer qui assure la défense de Xavier Marmier. "Cette maison reste une cabane dans les arbres, en harmonie avec la nature, pas du tout la construction classique d'une maison en béton".
"La cour d'appel a fait une application stricte des textes, sans se demander quelles seraient les conséquences pour la vie de M. Marmier : il se retrouvera à la rue", souligne Mme Gheidene.
<https://www.geo.fr/environnement/doubs-un-homme-habitant-dans-une-cabane-menacee-de-destruction-saisit-la-cedh-201104>
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6- Grand Paris : pourquoi il faut suivre l’exemple de New York et planter 1 million d’arbres, GP Métropole, 30/06/20
Par Serge Muller, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)
Après l’engagement pris par la candidate à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, de planter 170 000 arbres en six ans sur les 105 km2 que couvrent la capitale, ne faudrait-il pas se donner une ambition comparable pour les 814 km2 de la Métropole du Grand Paris ? Ce qui signifierait, à l’échelle de ce territoire, la plantation d’un million d’arbres pendant la prochaine mandature.
Les sombres perspectives de changement climatique pour les décennies à venir doivent inciter les ensembles urbains à prendre toutes les mesures possibles pour limiter les impacts de ces dérèglements et, en particulier, ces terribles canicules estivales annoncées à l’horizon 2050.
La Métropole du Grand Paris (MGP) a été créée en janvier 2016 : elle regroupe la ville de Paris et les communes des départements de Seine-Saint-Denis, des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne ainsi qu’Argenteuil et les communes des Portes de l’Essonne, soit 131 communes. Elle concerne une population de 7,027 millions d’habitants sur une superficie de 814 km2, soit près de 8 fois la superficie de la ville de Paris.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.gpmetropole-infos.fr/grand-paris-pourquoi-il-faut-suivre-lexemple-de-new-york-et-planter-1-million-darbres/>
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7- Reportage. Au cœur du chantier ITER, qui va tenter de maîtriser la fusion nucléaire à l’œuvre dans les étoiles, Le Monde, maj le 01/07/20 à 05h23
Pedro Lima, envoyé spécial à Saint-Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône)
En cours de réalisation dans le sud de la France, le programme international vise à démontrer la faisabilité scientifique et technologique de l’énergie de fusion d’atomes d’hydrogène. La première pièce de la machine a été installée.
Il est 20h30, en cette chaude et venteuse soirée du 22 juin, quand l’imposant convoi s’ébranle du port de Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône), à 30 km de Marseille. Spécialement conçue pour ce transport hors-norme, la remorque de 42 mètres, 342 roues et deux fois 1 000 chevaux de puissance, traverse lentement le paysage semi-désertique des salins qui bordent l’étendue d’eau. Solidement arrimé par d’épaisses chaînes, un énorme colis de 13 m sur 11, recouvert d’une bâche orange et protégé par un « berceau » en acier, fait l’objet de toutes les attentions de la part des opérateurs qui précèdent l’engin. Il renferme en effet un composant de haute technologie destiné au projet ITER, en cours de construction à 104 km de là : un aimant supraconducteur circulaire dit « de champ poloïdal », en provenance de Chine, de 10 m de diamètre et d’une masse de 400 tonnes.
Suivant les gyrophares des véhicules de gendarmerie qui sécurisent le parcours, la remorque va emprunter, durant quatre nuits, un itinéraire spécialement aménagé par l’Agence ITER France : traversée de l’autoroute A7 préalablement fermée, ouvrages d’art renforcés pour supporter son poids, panneaux de signalisation démontés pour lui laisser la place de passer, et pan de falaise raboté, dans la vallée de la Durance, sur un passage trop étroit.
Le 26 juin à 2 h 15 du matin, le précieux chargement pénètre sur le site d’ITER, après un périple maritime et routier de trois mois et 10 000 km depuis la ville chinoise de Hefei (province de l’Anhui), où la pièce a été fabriquée sur fonds européens. Déchargé avec d’infinies précautions au moyen d’un pont roulant, l’aimant « PF6 » rejoint, dans un vaste hall, les composants qui l’ont précédé ou qui ont été fabriqués sur place.
Sur l’ensemble du vaste site de 180 ha situé sur la petite commune de Saint-Paul-lez-Durance, 2 100 personnes de nombreuses nationalités s’activent en temps normal, nombre réduit à 600 au plus fort de l’épidémie de coronavirus.
Dans le hall consacré aux électroaimants supraconducteurs, des techniciens masqués s’affairent autour des immenses pièces métalliques, vérifiant inlassablement les connexions et les soudures dans leurs moindres détails. Pourquoi autant de soins ? Car la moindre erreur de conception, défaut d’usinage ou d’assemblage d’un composant de la machine en cours de construction à quelques mètres de là pourrait compromettre son fonctionnement futur. Ce que les sept partenaires – Chine, Union européenne (UE), Inde, Japon, Corée du Sud, Russie, Etats-Unis, trente-cinq pays au total – du projet ITER, né officiellement en 2007 après des décennies de gestation, ne peuvent pas se permettre.
Le coût total du projet est en effet estimé à 18 milliards d’euros, essentiellement à travers des contributions « en nature » des partenaires, sous forme de fabrication de composants de la machine et des systèmes annexes. A travers son organisme « Fusion for Energy », l’UE en supporte la part la plus importante (45 %, incluant la construction des bâtiments de l’installation), les six autres membres apportant chacun 9 %.
« Tokamak », le cœur
L’enjeu d’ITER (acronyme anglais de Réacteur thermonucléaire expérimental international et qui signifie « le chemin » en latin), qui se présente comme le programme de recherche scientifique le plus complexe jamais réalisé, est conséquent : « Démontrer, dans la machine expérimentale que nous fabriquons, notre capacité scientifique et technologique à maîtriser la fusion des noyaux d’hydrogène, la même qui est à l’œuvre dans le Soleil et les étoiles, libérant une très grande quantité d’énergie. En cas de succès d’ITER, cette énergie considérable permettra, dans les centrales qui lui succéderont, de produire de l’électricité en grande quantité », détaille Bernard Bigot, directeur général du projet depuis 2015.
La réaction de fusion se déroulera dans une vaste chambre à vide de forme toroïdale, d’un volume de 830 m3, située au cœur d’une machine appelée « Tokamak » (acronyme russe de Chambre toroïdale, bobines magnétiques).
Entourant cette enceinte, de puissants aimants supraconducteurs, comme celui en provenance de Chine, auront pour fonction, en générant un fort champ magnétique, de confiner le plasma en fusion et de le maintenir à distance des parois de la machine. Température du plasma : 150 millions de °C, soit dix fois plus qu’au centre du Soleil. Masse totale du Tokamak : 23 000 tonnes, soit plus de trois fois celle de la tour Eiffel.
Sur le papier, la fusion nucléaire présente de nombreux avantages, surtout dans le contexte actuel : « Ce serait une source d’énergie non carbonée et respectueuse de l’environnement, un gramme d’hydrogène libérant autant d’énergie que huit tonnes de pétrole », argumente Bernard Bigot. De plus, ITER utilisera comme combustible deux formes d’hydrogène, ou isotopes, dont l’un est présent dans la nature en très grande quantité : le deutérium, que l’on extrait sans difficulté de l’eau. L’autre, le tritium, devra être produit dans l’enceinte même de la machine à partir du lithium, lui aussi abondamment disponible. « De quoi assurer l’alimentation en électricité de l’humanité pendant des millions d’années, avec un accès équitable à la ressource énergétique éloignant le spectre de conflits liés à l’énergie. »
De plus, un réacteur de fusion de type ITER ne présenterait pas, à l’inverse de ceux basés sur la fission de l’uranium, de risque d’accident majeur. La chambre à vide de la machine ne contiendra jamais plus de 2 g à 3 g de combustible, la moindre perturbation dans le fonctionnement du réacteur entraînant, instantanément, l’arrêt de la réaction plutôt que son emballement. Enfin, une centrale de fusion ne produirait pas de déchets de haute activité à vie longue, à l’inverse des centrales de fission.
« Marge d’erreur inférieure à 3 mm »
Le 27 mai, une étape importante a été franchie dans la perspective, encore lointaine, du contrôle de la fusion. Ce jour-là, la première pièce du très complexe Tokamak, qui en comptera au total dix millions, a été positionnée dans le vaste puits en béton armé, construit sur un radier doté d’un système parasismique destiné à abriter la machine. « Il s’agit de la base du cryostat, structure en acier inoxydable de 29 m de haut construite par l’Inde, destinée à isoler de l’environnement le milieu très froid des aimants supraconducteurs », explique Xavier Bravo, responsable de la construction de la machine.
Pour fonctionner de manière optimale, les aimants supraconducteurs devront en effet être refroidis à la température proche du vide interstellaire, soit – 269 °C. A elle seule, la base du cryostat pèse 1 250 t, ce qui en fait la pièce la plus lourde du futur Tokamak, et son positionnement a mobilisé 200 personnes, dont une équipe de logisticiens spécialement venus de Chine, après le confinement imposé sur place.
Comme toujours dans le cas d’ITER, l’exigence de précision est maximale pour ne pas compromettre le succès de l’expérience, et s’apparente aux procédures en vigueur dans le domaine spatial : « Nous devions positionner cet élément de 30 m de diamètre au fond du puits d’assemblage, avec une marge d’erreur inférieure à 3 mm », souligne le spécialiste.
Deux jours ont été nécessaires pour soulever, après des tests préparatoires méticuleux, le colosse d’acier, au moyen d’un double pont roulant d’une capacité de levage de 1 500 t, spécialement conçu pour ITER, puis le faire voyager sur 120 m dans l’immense hall d’assemblage des composants qui jouxte le bâtiment du Tokamak. Avant que, suspendu dans le vide au-dessus du puits béant, il n’entame une lente descente de plusieurs heures jusqu’à son emplacement définitif : « Pour déplacer et disposer parfaitement la pièce, nous avons associé trois types de contrôle : métrologique, au moyen de mesures laser qui déterminaient en temps réel sa position dans l’espace, visuel, et enfin avec de simples fils à plomb, dix au total, fixés sous la pièce et permettant de vérifier sa stabilité. »
Le premier plasma dans cinq ans ?
Ce tour de force technologique a failli être compromis par la crise sanitaire du Covid-19. « Le 22 mars, l’Inde a fermé ses frontières en raison de la pandémie, bloquant au passage des cales usinées dans la fonderie qui avait fabriqué le cryostat, indispensables à sa mise en place. En dépit des urgences, le gouvernement indien a autorisé leur livraison par la route jusqu’à l’avion que nous avions spécialement affrété, et elles sont arrivées à temps sur le site », se félicite Bernard Bigot.
Avec le début de l’assemblage et l’accélération du rythme des convois maritimes et routiers en provenance des pays partenaires, 220 dans les cinq prochaines années pour les plus gros composants, dont la logistique est assurée par la société Daher, ITER entre dans sa phase active. Il faudra patienter encore cinq ans, au minimum, avant qu’un premier plasma soit produit dans les entrailles du Tokamak.
Le plus dur commencera alors pour les scientifiques qui ont dessiné et conçu cette machine hors du commun. « Il faudra assurer des plasmas de grand volume, stables et performants sur des durées de plusieurs centaines de secondes, conditions indispensables pour créer dix fois plus d’énergie que celle injectée, ce qui est l’objectif. Ils seront essentiellement auto-alimentés par les réactions de fusion, après avoir été chauffés par application d’ondes électromagnétiques et injection de particules neutres très énergétiques », explique la physicienne Mireille Schneider, spécialiste des plasmas à ITER.
Le succès sera-t-il au bout ? Impossible à dire tant que les expériences n’ont pas commencé, même si les moyens scientifiques engagés sont considérables et si les machines de fusion déjà conçues par le passé montrent que c’est possible.
Dans le contexte de réchauffement climatique, de demande énergétique croissante et de recours de moins en moins viable aux ressources fossiles, la maîtrise de l’énergie des étoiles serait en tout cas, avec la généralisation des sources renouvelables, une très bonne nouvelle pour le devenir de la planète et de ses habitants.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/06/30/le-colossal-chantier-iter-continue-malgre-les-repercussions-dues-au-covid-19_6044751_1650684.html>
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8- Enquête. Autoroutes : la réglementation sur le bruit n’est « pas correctement appliquée », Le Monde, 01/07/20, 09h27
Stéphane Mandard
Des riverains s’opposent à l’élargissement de l’autoroute A10, qui leur fait craindre une aggravation des nuisances sonores. Une situation largement répandue et dénoncée par l’autorité environnementale
Des meuglements de vaches et même des coassements. Pendant le confinement, Stéphanie Alfred a découvert des sons qu’elle n’avait jamais entendus. Elle habite pourtant à la campagne. A Villeperdue, commune rurale d’un millier d’habitants à une vingtaine de kilomètres au sud de Tours, en Indre-et-Loire. Mais sa maison a un handicap : elle est située à 150 mètres de l’A10. « Je suis une nostalgique du confinement, dit Mme Alfred. Tous ces week-ends au calme, installés dehors à écouter la nature, on les a perdus. »
Avec le déconfinement, le trafic est revenu, la tranquillité s’en est allée. « On ne peut plus dormir les fenêtres ouvertes et avec la chaleur, c’est d’autant plus pénible ; on est de nouveau réveillés par les coups de klaxon des poids lourds ; et même les fenêtres fermées, ce bruit lancinant nous oblige à monter le son de la radio et de la télévision, énumère cette secrétaire médicale, mère d’un garçon de 16 ans. On se rend compte que ça joue sur notre santé : on n’a plus la même qualité de sommeil, la même patience, on est plus nerveux. »
Selon l’Organisation mondiale de la santé, le bruit est la « deuxième cause de morbidité », après la pollution de l’air, parmi les facteurs de risque environnemental.
« Nous nous faisions rouler dans la farine »
Outre le trafic, la fin du confinement a aussi marqué le retour des engins de chantier et des nuages de poussière. L’A10 est en cours d’élargissement pour passer de 2 x 2 voies à 2 x 3 voies entre Veigné (Indre-et-Loire) et Poitiers (Vienne). Les travaux avaient démarré juste avant la crise due au Covid-19. Ils ont repris sitôt le confinement levé. Ils font craindre à Mme Alfred une aggravation des nuisances : « La troisième voie fera passer les camions encore plus près de chez nous. » Elle n’est pas la seule dont ce projet, porté par Vinci Autoroutes, « empoisonne » la vie. A Villeperdue, une dizaine de maisons jouxtent l’autoroute. Au total, près de 2 000 sont concernées. Une association, Agir A10, a été créée dès 2016. Présidée par l’ancien maire de Sainte-Maure-de-Touraine, Christian Barillet, elle regroupe aujourd’hui 400 adhérents.
> Lire aussi La France ne lutte pas assez contre les nuisances sonores
« Au départ, nous n’étions pas opposés à l’élargissement, mais, au fil des réunions avec Vinci, nous nous sommes rendu compte que nous nous faisions rouler dans la farine avec les grandes promesses de réduction des nuisances sonores », témoigne sa vice-présidente, Gaëlle Lahoreau. En janvier 2019, l’association a déposé un recours devant le tribunal administratif d’Orléans pour demander l’annulation de la déclaration d’utilité publique du projet. L’instruction est en passe d’être clôturée.
Défendue par l’ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage, l’action en justice intentée par Agir A10 pourrait en entraîner d’autres. Des chantiers comme celui de l’A10, il y en a des dizaines : à Metz, Clermont-Ferrand, Toulon, Narbonne, Bayonne…
« Elargir une autoroute ? Il y a plus urgent en 2020, non ? », s’est ému en mars, auprès de Vinci, le député de Maine-et-Loire Matthieu Orphelin, au sujet de l’élargissement de l’A11 à Angers. « Il faut revoir ou abandonner ce projet d’un autre temps », tonne le coprésident du groupe parlementaire Ecologie, démocratie et solidarité. Au total, une centaine de chantiers sont menés dans le cadre du plan de relance autoroutier de 2015.
Plan de relance sans évaluation environnementale
Signé par Emmanuel Macron lorsqu’il était à Bercy et négocié par l’actuelle ministre de l’environnement, Elisabeth Borne, alors directrice du cabinet de Ségolène Royal à l’écologie, ce plan allonge jusqu’à six ans les concessions accordées aux exploitants privés, contre un investissement total de 3,2 milliards d’euros sur la période 2016-2024. Il rapportera une quinzaine de milliards d’euros de recettes supplémentaires aux sociétés autoroutières – dont les deux tiers pour le groupe Vinci –, soit environ 5 euros pour 1 euro investi. Dans un référé sévère publié en avril 2019, la Cour des comptes a étrillé la gestion de l’Etat et pointé sa « faiblesse » face aux concessionnaires.
> Lire aussi Le laxisme de l’Etat face aux sociétés d’autoroutes
Piètre négociateur, l’Etat semble aussi en grande difficulté pour faire respecter les normes environnementales. « Il est paradoxal et juridiquement fragile que le plan de relance autoroutier, qui induit des incidences environnementales majeures, n’ait pas, à l’inverse de la plupart des plans susceptibles d’incidences environnementales, fait l’objet d’une évaluation environnementale », pointe l’autorité environnementale (AE) dans une note publiée en février 2019. Ce document synthétise les 104 avis rendus par l’AE entre sa création en 2009 et début 2018 sur les projets d’infrastructures de transport routières.
Depuis, trente-six nouveaux avis ont été rendus, toujours en amont des enquêtes publiques. « La situation n’a pas fondamentalement évolué depuis la publication de la note », indique le président de l’AE, Philippe Ledenvic.
Au premier rang des « lacunes significatives persistantes » repérées dans « la plupart » des dossiers : les études de trafic. Primordiales, elles alimentent la justification des projets et conditionnent le calcul des impacts comme le bruit, mais aussi la pollution de l’air ou les émissions de gaz à effet de serre.
Or, pointe l’AE, ces études « ne prennent presque jamais en compte les trafics induits par la création ou la transformation de l’infrastructure ». Une grande majorité des dossiers d’élargissement (c’est le cas pour l’A10 entre Veigné et Poitiers et au niveau d’Orléans, mais aussi pour l’A57 près de Toulon ou l’A6 au niveau d’Auxerre) produisent des études de trafic qui montrent des axes congestionnés et font l’hypothèse que le projet n’entraînera aucune augmentation de trafic, sans en faire la démonstration ou en s’appuyant sur des « documents très anciens ». Ainsi, dans le projet combattu par Agir A10, l’étude de trafic repose sur des seuils de trafic moyen journalier annuel évoqués dans une circulaire datant de 1991.
Vinci n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Délégué général de l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (ASFA), Christophe Boutin reconnaît que les études de trafic sont « aléatoires ». Il assure cependant que le plan de relance de 2015 a eu pour effet de « requalifier beaucoup d’autoroutes construites dans les années 1980-1990 où la prise en compte des normes acoustiques était plus faible ».
« Situations incohérentes et injustifiées »
« En matière de pollution sonore, la réglementation n’est pas correctement appliquée, tranche pourtant Philippe Ledenvic. L’interprétation insatisfaisante de la réglementation, s’appuyant à tort et de façon biaisée sur des textes de la fin des années 1990 et du début des années 2000, conduit assez systématiquement à des situations incohérentes et injustifiées. »
Parfois, seuls quelques étages et certaines maisons bénéficient de mesures de protection, alors que d’autres logements connaissent des niveaux sonores plus élevés, voire subissent des augmentations des niveaux de bruit plus importantes sans que les dossiers prévoient aucune mesure. Ainsi, pour Mme Alfred, à Villeperdue, aucun mur antibruit, aucun renforcement de l’isolation acoustique de sa maison n’est envisagé.
Dans la plupart des dossiers, l’AE constate que les maîtres d’ouvrage jouent avec un article du code de l’environnement assez technique portant sur le critère dit de « transformation significative ». Pour résumer, si les aménagements sur une infrastructure entraînent une augmentation des nuisances sonores de plus de 2 décibels pour les riverains, le concessionnaire doit prendre des mesures d’atténuation du bruit. Or, pour évaluer cet impact, ils raisonnent habitation par habitation, voire étage par étage, et non à l’échelle d’un tronçon de l’infrastructure, comme le prévoit la loi. « Cette interprétation est contraire à la lettre et à l’esprit des textes et est défavorable aux riverains », déplore l’AE. C’est ainsi que dans le dossier de l’A10, le fameux critère de transformation significative – et donc les seuils réglementaires – n’a été appliqué qu’à 179 des 1 921 bâtis de l’aire d’étude, soit moins de 10 % des habitations.
Selon nos informations, l’AE s’apprête à saisir le ministère de la transition écologique et solidaire et en particulier la direction générale de la prévention des risques et la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer sur cette question récurrente. Le ministère n’a pas répondu à nos sollicitations.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/01/autoroutes-la-reglementation-sur-le-bruit-n-est-pas-correctement-appliquee_6044762_3244.html>
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9- Fessenheim : comment sera remplacée l'énergie produite par la centrale nucléaire, dont le dernier réacteur vient d'être arrêté ?, France info, 01/07/20, 14:02
La centrale nucléaire alsacienne a définitivement cessé sa production lundi. Réseau de transport d’électricité indique que plusieurs solutions sont en place pour compenser cet arrêt.
Les salariés ont eu un pincement au coeur. Le premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) avait été stoppé le 22 février. Le second a été arrêté lundi 29 juin à 23 heures, signant la fin de la production après quarante-trois ans de service.
Chaque année, les deux réacteurs à eau pressurisée produisaient en moyenne 11 milliards de kilowattheure (kWh), soit 70% de la consommation d'électricité d'une région comme l'Alsace. Comment sera remplacée l'énergie produite par la centrale alsacienne ? Franceinfo vous apporte quelques éléments de réponse.
1.La production de la région est excédentaire
"On a eu le temps de se préparer !", plaisante-t-on chez Réseau de transport d’électricité (RTE). "La fermeture a été décidée en 2012 [par le président de la République, François Hollande], on est en 2020 !" D'une certaine manière, le fait de devoir compenser les arrêts est une habitude prise depuis longtemps puisqu'une centrale s'interrompt "tous les 12 à 18 mois, de 30 jours jusqu'à 4 ou 6 mois" pour contrôle, maintenance et révision.
La fermeture de Fessenheim ne pose pas donc de problème, estime RTE, en s'appuyant sur deux arguments. D'une part, la production d'électricité, en France, est supérieure à sa consommation. D'autre part, la région Grand Est, où se trouve la centrale du Haut-Rhin, produit "deux fois ce qu'elle consomme"
"Une fois fermée Fessenheim, qui avait une capacité de production de 1 800 MW (900 MW par réacteur), il reste encore en activité dans la région quatre centrales thermiques (au charbon et au gaz), trois centrales nucléaires (celles de Chooz dotée de 2 réacteurs de 1 450 MW chacun, de Cattenom, avec ses quatre réacteurs de 1 300 mégawatts chacun, et de Nogent-sur-Seine, avec deux unités de production de 1 300 MW chacune). Sans compter l'hydraulique, l'éolien et le solaire, et la possibilité enfin, d'importer l'électricité d'Allemagne et de Belgique", énumère RTE.
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<https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/fessenheim-comment-sera-remplacee-l-energie-produite-par-la-centrale-nucleaire-dont-le-dernier-reacteur-vient-d-etre-arrete_4028463.html>
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10- Le Conseil d’Etat valide définitivement la ZAC du Triangle de Gonesse, Le Parisien, 01/07/20, 20h11
Anne Collin
Cette décision concerne l’aménagement des terres agricoles sur ce site où devait voir le jour EuropaCity, objet d’une guerre judiciaire depuis des années. Pas de quoi inquiéter les opposants.
C'est une énième décision de justice sur un dossier polémique de longue date. Le Conseil d'Etat vient de définitivement valider la création de la zone d'aménagement (ZAC) du Triangle de Gonesse, selon l'AFP. Il s'agit de la plus haute juridiction administrative.
C'est sur ce site val-d'oisien, constitué aujourd'hui de 299 ha de terres agricoles, que devait voir le jour le controversé complexe de 80 ha EuropaCity, projet finalement annulé en novembre dernier par le gouvernement.
Née en septembre 2016 par arrêté préfectoral, cette ZAC, prévoyant également 800 000 m 2 de bureaux ou encore la seule gare du Val-d'Oise du Grand Paris Express, avait été annulée en mars 2018 par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise à la suite des recours déposés par plusieurs associations dont le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG).
« Cela ne va pas nous perturber »
L'Etat et l'aménageur public Grand Paris Aménagement avaient alors interjeté appel : la cour d'appel leur avait cette fois-ci donné raison. Le CPTG a donc porté l'affaire devant le Conseil d'Etat. Des recours sont également en cours sur plan local d'urbanisme (PLU) de Gonesse.
Lire aussi > Gonesse : EuropaCity, un projet abandonné dix ans après ses débuts
« Il fallait que l'on aille jusqu'au bout. Évidemment, nous aurions préféré le contraire mais cela ne va pas nous perturber. On prépare déjà la suite de notre mobilisation avec un grand rendez-vous », affirme ce mercredi le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), Bernard Loup en apprenant la nouvelle.
Pour les opposants, ça ne se joue plus devant la justice
Pour l'écologiste, cette décision de justice n'apparaît « pas en phase » avec l'actualité. « On va regarder le jugement mais le contexte actuel va plutôt dans notre sens que ce soit le rapport de la commission citoyenne ou les élections municipales, souligne-t-il. Au stade où on en est on a surtout l'impression que cette ZAC et l'urbanisation des terres de Gonesse sont surtout dans les mains du gouvernement plus que des juges. »
Et de rappeler l'échéance à venir avec la remise prévue du rapport de Francis Rol-Tanguy chargé d'une par l'Etat d'une mission sur le devenir du Triangle de Gonesse après l'annulation soudaine d'EuropaCity. L'urbaniste et haut fonctionnaire devrait rendre sa copie définitive dans les prochaines semaines.
<https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/le-conseil-d-etat-valide-definitivement-la-zac-du-triangle-de-gonesse-01-07-2020-8345757.php <https://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/le-conseil-d-etat-valide-definitivement-la-zac-du-triangle-de-gonesse-01-07-2020-8345757.php>>
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11- Trottinettes et vélos électriques en libre-service à Grenoble, AFP, 01/07/20, 21:00
Un libre-service de trottinettes et de vélos électriques va être déployé à Grenoble et dans deux autres communes de son agglomération pour diminuer la "dépendance à la voiture", ont annoncé mercredi les partenaires du projets, parmi lesquels Grenoble-Alpes Métropole.
Quelque 500 trottinettes seront proposées en location dès samedi à Grenoble, mais aussi sur son campus situé à Saint-Martin-d'Hères et à Meylan au cœur d"Inovallée", un parc d'entreprises dédiées aux technologies de l'information et de la communication.
C'est la société allemande Tier Mobility, créée à Berlin en 2018 et implantée dans 67 villes en Europe, qui a été choisie par Grenoble-Alpes Métropole pour gérer le déploiement du parc de trottinettes.
"Nous avons demandé que leur bridage soit abaissé à 20 km/h pour se conformer à la législation en vigueur dans les autres pays européens", a précisé Yann Mongaburu, le président du Syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise (SMMAG).
En France, la vitesse maximum autorisée pour les utilisateurs d'"engins de déplacement personnels motorisés", dont la pratique a explosé ces dernières années, est de 25 km/h.
Depuis octobre 2019, un décret règlemente leur circulation et leur stationnement dans les rues après de nombreux accidents.
Fin août, ce sont 500 vélos à assistance électrique équipés de deux places qui viendront compléter l'offre de "micro-mobilité" en libre-service lancée ce week-end sur les trois communes, où vont être créés jusqu'à 255 emplacements de stationnement.
L'appel d'offre lancé fin 2019 sur ce volet du projet par Grenoble-Alpes Métropole a été remporté par Pony, une entreprise française de location de vélos et de trottinettes déjà implantée à Bordeaux et à Angers.
Pour responsabiliser les usagers et éviter le vandalisme, ses fondateurs ont imaginé un modèle participatif où chaque vélo du parc - dont le coût est de 1.550 euros - est "la propriété d'un habitant". "Il récolte ensuite la moitié des revenus de chaque trajet effectué", détaille Paul-Adrien Cormerais, le cofondateur de Pony.
Un système de localisation équipera les véhicules, tous alimentés par des batteries pourvues d'"électicité verte", pour faire état de ceux endommagés ou mal stationnés. Chaque usager contrevenant pourra être passible d'amendes ou d'exclusion du service.
Si le système rencontrait le succès, un déploiement supplémentaire de 1.000 vélos et trottinettes électriques pourrait être envisagé à terme.
"Les entreprises se sont également engagées à recruter localement, en travaillant avec des associations d'insertion", a ajouté le président de Grenoble-Alpes Métropole (ex-PS) Christophe Ferrari.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/trottinettes-et-velos-electriques-en-libre-service-a-grenoble_145660>
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12- PACA : le désenclavement passera bien par le train, Le JDLE, 01/07/20
Victor Miget
Ce mercredi 1er juin, la future Ligne Nouvelle Provence-Côte d'Azur (LNPCA), entre Marseille et Nice, a franchi une nouvelle étape.
Ça se confirme. Après le feu vert du Conseil d'orientation des infrastructures (COI) en 2018 et une concertation publique en 2019, c’est au tour de Jean-Baptiste Djebbari, Secrétaire d'État aux Transports, d’annoncer la poursuite des études relatives à la réalisation du projet de LNPCA. Et ce pour les phases 1 et 2.
La première phase concernera la réalisation de la gare TGV de Nice Aéroport. Elle sera dotée de 4 voies à quai, des aménagements nécessaires à la navette toulonnaise, du réaménagement du plateau de la gare Saint-Charles de Marseille, ainsi que des voies des faisceaux Est et Ouest qui y convergent. La seconde phase elle, portera sur la mise en œuvre des aménagements d’une navette entre Cannes et Nice et d’une traversée ferroviaire souterraine de Marseille. Une enquête d'utilité publique est prévue pour 2021.
Défaire les nœuds
En plus de dynamiser l’offre de transport dans la région, la LNPCA permettra de désaturer les nœuds ferroviaires de Marseille, Toulon, Nice et de la Côte d’Azur. C’est en tout cas ce que souhaite la région Provence Alpes Côte d’Azur. Et plus encore. «La réalisation de ce projet […] constituera un outil majeur pour un aménagement et une mobilité durables, écologiques et solidaires dans l’arc méditerranéen entre l’Espagne, la France et l’Italie», prophétise Pierre Dartout, préfet de la région.
Next step ? «Aujourd’hui, nous attendons une mobilisation des équipes de SNCF Réseau qui permettront de mener à bien cette concertation. Nous attendons aussi la création d’une mission de financement par l’État, qui pourrait prendre la forme d’une société de projet dédiée. Elle permettrait de fixer les modalités de financement et de définir les futures étapes », déclare dans un communiqué, Renaud Muselier, président de la Région.
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/paca-le-desenclavement-passera-bien-par-le-train,107474?xtor=RSS-31>
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13- Pascal Canfin : Sur le gaz comme le nucléaire, l’UE doit appliquer la taxonomie verte, EurActiv, 02/07/20, 08:30
Frédéric Simon
Dans le cadre du plan de relance européen, la taxonomie européenne sur la finance verte doit permettre de faire le tri entre les investissements nécessaires à la transition énergétique et ceux qui ne le sont pas – y compris pour le gaz et le nucléaire, plaide Pascal Canfin.
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Pascal Canfin est président de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire au Parlement européen. Il est affilié au groupe centriste Renew Europe, qui compte dans ses rangs les députés macronistes La République En Marche (LREM). Il s’est confié à Frédéric Simon, chef de la rubrique énergie et environnement à Euractiv.com.
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Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a laissé entendre que des financements européens pour le gaz naturel pourraient être envisageables dans le cadre du plan de relance européen – dans les cas où le gaz remplacerait le charbon. Quel est votre avis ? Est-ce que c’est une position que vous soutenez ?
Que ce soit dans le plan de relance européen ou le fonds de transition juste, nous avons désormais un outil commun qui vient d‘être adopté au Parlement européen : la taxonomie verte, destinée justement à faire le tri entre les investissements nécessaires à la transition, et ceux qui ne le sont pas. Je suis favorable à son utilisation.
La taxonomie permet de distinguer les technologies en les classant dans trois catégories : 1) La catégorie « verte », comme les énergies renouvelables, 2) celles qui sont « utiles » à la transition, comme le verre isolant qui permet l’isolation des bâtiments, et 3) la dernière catégorie qui sont les technologies dites de « transition ».
C’est dans cette troisième catégorie que la question du gaz se pose. A savoir : dans quelles conditions – en remplacement du charbon et uniquement dans ce cas – le gaz peut-il être considéré comme une technologie utile parce qu’il permet de réduire fortement les émissions de CO2 liées au charbon tout en assurant la sécurité d’approvisionnement.
C’est une question difficile car il faut éviter de s’enfermer sur le long terme avec le gaz naturel qui demeure une énergie fossile et donc polluante. Et même si le gaz permet des gains de CO2 à court terme, il devient un piège sur le long terme. Car si on regarde sur plusieurs décennies, qui est la durée de vie habituelle des projets de ce type, le gaz empêche le passage aux énergies totalement décarbonées comme les renouvelables.
Cet équilibre doit être au cœur de la réflexion sur les règles du jeu du plan de relance européen et le fonds de transition juste.
L‘utilisation de la taxonomie verte de l’UE est fondamentale. Car elle va permettre de sortir du tout-blanc/tout-noir en définissant des standards technologiques qui vont permettre de différencier les projets gaziers qui sont compatibles avec la neutralité carbone et ceux qui ne le sont pas.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/energie/interview/pascal-canfin-sur-le-gaz-comme-le-nucleaire-lue-doit-appliquer-la-taxonomie-verte/>
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14- Birmanie : plus de 160 morts dans un glissement de terrain dans des mines de jade, AFP, 02/07/20, 17:00
Plus de 160 mineurs ont été tués jeudi dans un gigantesque glissement de terrain dans des mines de jade du nord de la Birmanie, la pire catastrophe de ce type de ces dernières années.
Les recherches, compliquées par la nuit, se poursuivaient jeudi soir et le bilan pourrait encore s'alourdir.
Des amas de roche sont tombés dans un lac après d'importantes averses, provoquant des vagues de boue qui ont submergé une vallée, dans le canton de Hpakant, près de la frontière chinoise, d'après des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Les corps de 162 mineurs ont à ce stade été retrouvés, selon les pompiers. 54 blessés ont été transportés dans des hôpitaux de la région.
"Après l'effondrement de la mine (...), j'ai vu des personnes dans le lac. Certaines sont parvenues à nager jusqu'à la rive", a raconté à l'AFP Kyaw Min, un villageois qui habite non loin de là. D'autres ont été englouties.
Les victimes travaillaient sur le site minier malgré un avertissement des autorités les exhortant à ne pas y pénétrer en raison de fortes pluies, a indiqué la police locale. Sans cet avertissement, "on aurait pu avoir des centaines de morts", d'après elle.
Les secours ont passé une grande partie de la journée à rechercher les victimes, utilisant des pneus comme radeaux de fortune.
"Nous n'avons pu qu'extraire les corps qui flottaient", a relevé le commissaire de police Than Win Aung.
Les opérations de secours constituent un véritable défi: "nous avons dû travailler sous des trombes de pluie" avec la crainte d'un nouveau glissement de terrain.
L'ONU s'est dite dans un communiqué "profondément attristée par les terribles pertes humaines".
Chaque année, des dizaines de personnes trouvent la mort dans des mines de jade. En cause, les conditions de travail très périlleuses, surtout pendant la saison de la mousson.
En 2015, plus de 100 personnes ont été tuées dans un glissement de terrain. En 2019, une coulée de boue a coûté la vie à 50 personnes.
- Milliards de dollars -
Très prospère mais peu réglementée, l'industrie minière en Birmanie emploie de nombreux travailleurs non déclarés, et pèse plusieurs dizaines de milliards de dollars, selon l'ONG Global Witness.
Le pays est le premier producteur mondial de jade, largement écoulé par la suite dans la Chine voisine.
Et la région d'Hpakant, pauvre et difficile d'accès, a pris des allures de paysage lunaire tant elle a été transformée par ces mines.
Pendant des années, ces dernières étaient exploitées par d'importantes compagnies privées en partenariat avec la Myanmar Gems Enterprise (MGE), une entreprise publique qui délivre les licences d'extraction.
Elles creusaient de grandes parcelles jusqu'à des centaines de mètres de profondeur, provoquant d'importants dégâts sur l'environnement.
Pour freiner cette exploitation sans limite, le gouvernement birman a imposé un moratoire sur les nouvelles licences minières en 2016.
Les entreprises doivent maintenant se conformer à des réglementations environnementales censées être plus strictes pour obtenir le droit d'exploitation et ne peuvent pas creuser des surfaces de plus de deux hectares.
Résultat, beaucoup de grandes mines ont fermé et ne sont plus surveillées, permettant le retour de nombreux mineurs indépendants. Issus de communautés ethniques défavorisées, ils opèrent quasi clandestinement dans ces sites laissés à l'abandon.
La catastrophe de jeudi était "évitable", a déploré auprès de l'AFP Hann Hindstrom qui travaille pour Global Witness. Il y a un "besoin urgent" de réglementer davantage cette industrie.
Les abondantes ressources naturelles du nord de la Birmanie - dont le jade, le bois précieux, l'or et l'ambre - aident à financer les deux côtés d'une guerre civile qui dure depuis plusieurs décennies entre des insurgés de l'ethnie kachin et les militaires birmans.
<https://information.tv5monde.com/info/birmanie-plus-de-160-morts-dans-un-glissement-de-terrain-dans-des-mines-de-jade-365837>
Sur le même sujet :
> Glissement de terrain en Birmanie : 166 mineurs morts, les recherches se poursuivent <https://information.tv5monde.com/info/glissement-de-terrain-en-birmanie-166-mineurs-morts-les-recherches-se-poursuivent-365971>, AFP, 03/07/20, 12:00
> En Birmanie, des rescapés de la mine de jade rêvent toujours de fortune <https://information.tv5monde.com/info/en-birmanie-des-rescapes-de-la-mine-de-jade-revent-toujours-de-fortune-366223>, AFP, 05/07/20, 14:00
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15- Enquête. Le barrage de la discorde entre l’Ethiopie et l’Egypte, Le Monde, 03/07/20, 16h52
Jean-Philippe Rémy, Johannesburg, correspondant régional
Après des décennies de tentatives d’accord, la volonté de l’Ethiopie de procéder avec son gigantesque barrage de la Renaissance inquiète les Etats riverains du Nil.
Ce n’est encore qu’une tension virtuelle, une guerre des mots, une succession de coups de poker et de furieux brassages d’air. Mais cela dure depuis si longtemps. Et, malgré les médiations, le point de bascule n’a jamais paru aussi proche : entre l’Ethiopie et l’Egypte, il suffirait d’un incident, d’une bêtise, d’une exagération de trop, pour que se déchaîne un conflit autour du contrôle des eaux du Nil. En amont, sous forme de gouttes de pluie, l’eau a commencé à tomber en abondance depuis le mois de juin sur le massif montagneux de l’Ouest éthiopien, comme tous les ans lors de la longue saison pluvieuse qui dure jusqu’en septembre. Ce flot, considérable, alimentera le fleuve qui compte onze pays riverains, mais dont un seul l’associe, littéralement et symboliquement, à sa survie : l’Egypte. Les Etats les plus concernés par le cours principal du Nil – Egypte, Ethiopie, Soudan – doivent trouver un accord pour le partage de cette ressource. Un accord espéré depuis des décennies, et dont l’absence – ou l’échec – devient explosive.
L’enjeu du conflit, ou sa solution, c’est ce bloc de béton encore inachevé de 1 780 mètres de long et 155 mètres de haut (pour le barrage principal), qui s’édifie dans l’ouest de l’Ethiopie, sur la rivière Abay (Nil bleu). Le Nil, plus grand fleuve du monde avec l’Amazone, tire ses eaux d’un bassin-versant gigantesque, couvrant 2,9 millions de kilomètres carrés, soit le dixième de la superficie de l’Afrique, une zone peuplée de 238 millions de personnes. C’est à présent leur avenir qui est en jeu. Une coopération fructueuse sur la gestion de cette ressource permettrait d’électrifier, d’irriguer et d’accompagner la transformation de cette partie du continent, qui comptera peut-être 600 millions d’habitants en 2050. Pour cela, il faut un accord accepté par toutes les parties, dans les plus brefs délais.
Sésame pour l’avenir
Pour la première fois, début juillet, l’Ethiopie a annoncé qu’elle allait retenir une partie du Nil bleu qui prend sa source sur son sol, et constitue le plus gros du débit du fleuve en aval lorsque ses eaux rejoignent celles du Nil blanc à Khartoum, au Soudan, avant de poursuivre vers la Méditerranée en traversant l’Egypte. Cet apport est destiné à la mise en eau du grand barrage de la Renaissance de l’Ethiopie (GERD), cet ouvrage géant dont la construction commencée il y a près de dix ans est devenue l’objet du contentieux éthio-égyptien. Le GERD est le sésame de l’Ethiopie pour l’avenir. L’Egypte, dont les besoins en eau dépendent entièrement du fleuve, le voit plutôt comme un robinet sur lequel elle souhaite garder la main. Quant au Soudan, il tremble. Le barrage soudanais de Roseires, rénové en 2013, est lui aussi situé sur le Nil bleu, à quelques dizaines de kilomètres en aval du GERD. Il ne contient que le dixième de ce qui sera le volume final de l’ouvrage de son voisin. Or, le déversoir du barrage secondaire du GERD mène directement à la retenue soudanaise. En cas de problème technique, le Soudan sera-t-il inondé ? Ou, au contraire, pourra-t-il compter sur l’énergie produite par le grand barrage africain pour se développer, et étendre ses projets d’irrigation ?
Samedi 27 juin, le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a réaffirmé que son pays avait l’intention de procéder, dans les quinze jours suivants, à la mise en eau du barrage, achevé à près de 80 % selon Addis-Abeba, considérant que cette opération, malgré l’absence d’un accord final, devait être entamée au mois de juillet, lorsque la saison des pluies bat son plein. « C’est maintenant, ou il leur faudra attendre l’année prochaine,note une source internationale proche du dossier, à Addis-Abeba, et personne ne sait où en seront tous les pays concernés d’ici un an, au vu des risques qui pèsent sur leur stabilité. »
> Lire aussi Barrage sur le Nil : l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan s’accordent pour reporter la mise en eau
La mise en eau du barrage, c’est-à-dire le remplissage progressif du réservoir, en stockant l’eau du fleuve à travers la fermeture des vannes, finira par changer le débit du Nil bleu. Pour l’instant, l’approche de cet événement est plus symbolique que décisive d’un point de vue hydrologique. Ce n’est qu’en cas de sécheresse, de baisse des eaux sur une longue période, que la question du partage se posera. L’Egypte voudrait un mécanisme de réduction du réservoir du GERD pour garantir le même débit en aval. L’Ethiopie refuse d’être liée par une forme de contrôle extérieur de ses propres ressources. Le contentieux est si ancien que chaque acteur est persuadé que l’autre est de mauvaise foi.
> Voir l’infographie : Le grand barrage éthiopien de la discorde <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/03/le-grand-barrage-ethiopien-de-la-discorde_6045124_3212.html>
En 1929, un système de quota définissant le volume d’eau octroyé à l’Egypte et au Soudan, deux nations encore sous domination coloniale, avait jeté les bases du principe de « première appropriation » – l’usager en amont fondant la légitimité de sa consommation sur l’ancienneté de l’utilité pour sa nation. Pour l’Ethiopie : rien. Ce système avait ensuite été renforcé en 1959 par un second partage, octroyant cette fois 69,5 milliards de mètres cubes par an à l’Egypte et 18,5 milliards au Soudan. Pour l’Ethiopie, en amont, et alors que le Nil bleu constitue entre la moitié et les trois quarts du débit du fleuve : toujours rien. A présent, le moment est venu d’un nouveau partage, au risque d’une guerre.
Début juin, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a déclaré que l’armée se tenait « prête à défendre la sécurité nationale égyptienne à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières ». Le 10 mars, une session plénière du Parlement, au Caire, avait déjà donné le ton, son président, Ali Abdel Aal, ayant recours à la formule consacrée dans son pays : « L’Egypte ne cédera jamais ses droits sur les eaux du Nil, car il s’agit d’une question de vie ou de mort, une question existentielle pour tous les Egyptiens. » Lors de la même séance, le ministre de l’eau et de l’irrigation, Mohammed Abdel Ati, avait surenchéri, avançant que non seulement il n’était pas question de céder une goutte d’eau, mais qu’il faudrait aussi veiller à augmenter le quota égyptien. « C’était notre quota quand nous étions 20 millions, et c’est toujours le même alors que nous sommes 100 millions, déclara-t-il. En 2050, la population égyptienne atteindra 170 millions [de personnes] et nous aurons besoin de 7,5 milliards de mètres cubes supplémentaires. »
La télévision a filmé l’aviation égyptienne n’attendant qu’un ordre pour s’envoler et aller bombarder, peut-être, le barrage éthiopien toujours en travaux. De son côté, l’Ethiopie a fait « fuiter » des images de batteries d’armes antiaériennes disposées à proximité du chantier. Pour autant, l’avancement des travaux permettra-t-il la mise en eau ? Une bonne source s’interroge, et note : « Les renseignements égyptiens sont persuadés que l’Ethiopie n’est pas prête, qu’elle n’a pas pu faire fonctionner les deux premières turbines, et qu’elle bluffe. Alors ils bluffent aussi. C’est dans ce genre de situation que se produisent les catastrophes. »
Pour achever le remplissage de ce barrage d’une contenance de 74 milliards de mètres cubes, il faudra encore des années. Combien ? Trois, sept, ou vingt ? Cette question est l’objet d’un autre litige entre les deux nations. Un préaccord avait jeté les bases d’un remplissage concerté, mais il n’a pas été signé par les parties. Des accords incluant de nombreux aspects techniques, qui profiteraient aux deux « ennemis héréditaires » de la région, mais aussi au Soudan, situé entre eux, et aux huit autres pays riverains, ne manquent pas. En 2015, Egypte, Ethiopie et Soudan étaient ainsi parvenus à une « déclaration de principe ». Dans la foulée, des comités de scientifiques de chaque pays avaient été constitués, appuyés par des experts internationaux, afin de travailler sur les options techniques. Comment gérer la sécheresse ? Réduire l’évaporation ? (Environ 10 milliards de mètres cubes s’évaporent au-dessus du barrage d’Assouan chaque année, un chiffre farouchement nié par l’Egypte qui préfère accuser les vaches éthiopiennes de boire trop d’eau…) Puis, en 2018, les cartes ont été redistribuées avec, notamment, l’arrivée en Ethiopie d’un nouveau premier ministre, Abiy Ahmed, disposé à parler d’avenir commun, des montagnes éthiopiennes jusqu’à la vallée du Nil. En visite au Caire, en juin de cette année-là, il promettait imprudemment aux Egyptiens de préserver « [leur] part des eaux du Nil, mais aussi de travailler à l’augmenter ».
On le découvrira plus tard, la méthode Abiy est faite d’un mélange d’improvisations, de moments géniaux et de fulgurances sans suite. Pour résoudre les contentieux autour des eaux du Nil, il faudra plus que des promesses. En 2018 cependant, il était possible, sinon de rêver, du moins de profiter d’un alignement international favorable. L’Egypte et l’Ethiopie se retrouvaient en effet soutenues par les mêmes alliés : les Etats-Unis, des pays du Golfe (Arabie saoudite et Emirats arabes unis) ainsi que, plus discrètement, Israël. C’est au sein de ce réseau qu’allait surgir une forme d’arrangement sur les eaux du Nil, dans lequel l’Ethiopie pourrait enfin être partie prenante.
Initiative de l’administration Trump
En novembre 2019, à Washington, l’administration Trump (embarquant la Banque mondiale dans son sillage) engageait une initiative dans laquelle entraient plusieurs calculs, dont celui de renforcer les positions américaines dans la région. L’Ethiopie d’Abiy avait pris ses distances avec la Chine, et les Etats-Unis entendaient bien y faire un retour en force. Or, détail important, l’Ethiopie a autofinancé son barrage, et n’est donc pas à la merci de conditions fixées par les bailleurs de fonds. La première réunion, à Washington, semblait prometteuse. On y avançait, aidé ensuite par des comités d’experts, à pas de géant. Il manquait pourtant quelques données, essentielles. « Il y a un tel niveau de méfiance entre l’Egypte et l’Ethiopie, qu’elles sont dans l’impossibilité de s’accorder sur des mécanismes appuyés sur les données physiques fondamentales », analyse une source impliquée dans les ultimes séquences de négociations, avant de conclure, sur la base des échanges des dernières semaines : « Pour l’instant, les acteurs ne vont nulle part. »
> Lire aussi L’Ethiopie d’Abiy Ahmed n’est pas en paix
Aujourd’hui, deux temporalités se télescopent : le long terme, après des décennies écoulées au rythme de désaccords de fond ponctués de tentatives de conciliations infructueuses, à la manière de marées, et le présent immédiat, où, dans une fenêtre de quinze jours, l’Ethiopie affirme qu’elle procédera, dans un geste symbolique mais brutal, au début du remplissage – une action que l’Egypte qualifie « d’hydro-hégémonie ».
Quand, en avril 2011, l’Ethiopie avait lancé les travaux du GERD, personne au Caire n’était alors en mesure de s’y opposer. L’Egypte était en pleine tourmente, après les manifestations qui avaient abouti, deux mois plus tôt, à la chute du président Hosni Moubarak. Les successeurs du raïs déchu allaient vite se reprendre. Mohamed Morsi menaça dès l’année suivante de bombarder le site du barrage, puis Abdel Fattah Al-Sissi reprit à son compte la rhétorique anti-GERD.
« Une pression intérieure considérable »
William Davison, spécialiste de l’Ethiopie au think tank International Crisis Group (ICG) et auteur du rapport « Nile dam talks: a short window to embrace compromise » (« Pourparlers sur le barrage du Nil : une petite ouverture pour un compromis »), suit depuis longtemps les affres de ce dossier. Il a vu surgir l’espoir d’un règlement, et observait en janvier qu’Ethiopie, Egypte et Soudan étaient parvenus à s’accorder sur « plus d’éléments que personne ne le réalise », peut-être même sur « 90 % des points d’un accord », ainsi que l’écrivait la ministre des affaires étrangères soudanaise, Asma Mohamed Abdallah, dans un courrier adressé en juin au Conseil de sécurité des Nations unies. Mais les 10 % restants étaient autant de bombes. « L’Ethiopie et l’Egypte, mettait en garde William Davison, envisagent la question des eaux du Nil comme étant de nature à affecter les intérêts vitaux de leur nation, ce qui engendre une pression intérieure considérable. »
L’intransigeance des acteurs a laissé croître une rhétorique nationaliste dont ils sont désormais prisonniers. Et les espoirs suscités, fin 2019, par l’initiative américaine, ont fini par s’envoler. Car il est apparu aux yeux des parties que ce n’était pas le gouvernement américain qui négociait, mais la garde rapprochée de Donald Trump, y compris le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin – dont on pouvait se demander ce qu’il faisait là.
Le 28 février, une ultime réunion était organisée à Washington sous les auspices de la Maison Blanche, du département du Trésor et de la Banque mondiale. L’Ethiopie décida de ne pas y participer, les Etats-Unis ayant adopté une position trop fermement pro-égyptienne. La partialité de l’équipe Trump a poussé Addis-Abeba à la rupture. Une source bien informée cite la réflexion d’un membre de la délégation éthiopienne au retour de son dernier voyage à Washington, en novembre : « Le président Trump nous a reçus dans son bureau, et il était très au fait de ce dossier, dont il parlait de façon précise, sans notes, avec une connaissance approfondie des détails. C’est la première chose qui nous a étonnés. Nous nous sommes même dit qu’il devait avoir le goût du bâtiment, des grands ouvrages [Donald Trump a été promoteur immobilier]. Mais ce n’était pas cela. Nous avons compris qu’il avait surtout l’intention de faire plier l’Ethiopie et de nous faire signer un accord totalement défavorable. Les menaces ont commencé. Il pressait une arme sur notre tempe, mais c’était l’Egypte qui avait le doigt posé sur la gâchette. »
Peu à peu, le plan américain se révèle tel qu’il est : un coup visant à servir sa propre politique : « Les Etats-Unis et Israël ont un besoin important des Egyptiens pour soutenir le plan américain pour le Proche-Orient [dont Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, est l’artisan], analyse une source familière du mécanisme de négociation. Compte tenu de l’accélération en cours, avec le projet israélien d’annexion d’une partie des territoires palestiniens, tout s’est trouvé exacerbé. » Les Etats-Unis avertissent alors l’Ethiopie que « les essais finaux et le remplissage [du barrage] ne devraient pas avoir lieu hors du cadre d’un accord », selon le délégué éthiopien. Faute de quoi ? La menace d’un régime de sanctions est agitée. C’est mal connaître la psyché nationale éthiopienne : une menace ? Raison de plus pour résister.
Discours nationaliste
Les trois pays concernés par l’accord sont en outre confrontés à des difficultés nouvelles. Le Soudan, qui compte sur les Etats-Unis pour lever des sanctions le visant, a bien tenté de résister à un alignement forcé sur la ligne égyptienne, mais depuis le mois de juin, des manifestations populaires menacent sa stabilité. En Ethiopie, le discours nationaliste autour du remplissage du GERD a porté ses fruits au-delà des espoirs du premier ministre, au point qu’il est désormais contraint à une action décisive. Alors que l’unité de son pays est menacée, le GERD est, pratiquement, l’un des derniers intégrateurs positifs d’une Ethiopie fédérale en crise d’identité. Le 30 juin, des troubles ont éclaté dans la région d’Oromia (région ethnique des Oromo) et à Addis-Abeba, à la suite de l’assassinat d’Hachalu Hundessa, un chanteur populaire originaire de cette région. Aucun rapport avec le barrage, sauf que l’homme appartenait au groupe des Oromo, le plus important numériquement, qui conteste violemment le pouvoir central. Dans un contexte où des dissensions ethniques menacent, l’un des principaux responsables de la mouvance politique oromo, Jawar Mohammed, devait parler au Monde,précisément ce jour-là, de l’importance à ses yeux du GERD pour l’Ethiopie. Emprisonné, il n’en a pas eu l’occasion. Dans ce climat, la prise de risque concernant l’enjeu symbolique du GERD est devenue une nécessité de politique intérieure.
> Lire aussi Le meurtre de Hachalu Hundessa, chanteur oromo, embrase l’Ethiopie
L’Egypte aussi a ses failles. Son fort ralentissement économique et les perturbations induites par la crise sanitaire liée au Covid-19 ont sapé ses perspectives. Un revers significatif de son influence régionale a eu lieu en Libye voisine, où son poulain, le maréchal Khalifa Haftar, est en déroute. Le contexte est porteur pour la rhétorique guerrière. Le Caire a aussi joué une carte particulière, en appelant, dès la fin novembre 2019, la Ligue arabe à soutenir sa position. Début mars, lors d’un sommet de l’organisation dans la capitale égyptienne, ses membres déclaraient que « la sécurité concernant l’eau de l’Egypte fait partie intégrale de la sécurité nationale arabe ». Pour un certain nombre de pays d’Afrique estomaqués, cela revenait à s’entendre dire que le Nil était un fleuve arabe. Or, justement, une tout autre vision est en train de monter en puissance à l’échelle africaine.
> Lire aussi Barrage sur le Nil : l’Ethiopie demande à l’Afrique du Sud de faciliter un accord avec l’Egypte
L’Afrique du Sud, qui a pris la présidence tournante de l’Union africaine (UA) début février, incarne cette dynamique à l’œuvre, et pourrait favoriser l’émergence d’une solution de dernière minute, ou au moins étouffer le conflit qui menace. « Le but est simple : enlever le dossier des mains des Américains avant qu’ils ne mettent le feu, et le ramener en Afrique, où nous allons trouver des solutions acceptables pour tout le monde », estimait-on dès janvier à l’Union africaine.
Depuis, dans un jeu diplomatique complexe, la solution de sauvetage à la fois sud-africaine et panafricaine a pris corps. L’Egypte, espérant reprendre le contrôle du processus, a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies, mais celui-ci a finalement décidé de poursuivre la transmission en douceur des responsabilités à l’Union africaine. Peter Fabricius, spécialiste de la diplomatie de Pretoria et auteur pour l’Institute of Security Studies (ISS), basé dans la capitale sud-africaine, d’un rapport sur le différend des eaux du Nil (« Ethiopia’s Nile dam dispute must be solved soon » ; « Le désaccord sur le barrage sur le Nil devrait être bientôt résolu », ISS, 2020), analyse cette percée de l’équipe du président Cyril Ramaphosa : « Au moment où l’initiative Etats-Unis-Banque mondiale semblait en voie d’effondrement, [Cyril] Ramaphosa, en tant que président de l’Union africaine, a saisi la balle au vol. L’Egypte voulait saisir le Conseil de sécurité en tablant sur le fait qu’elle y a des amis – les Etats-Unis et la France –, mais c’est finalement l’Union africaine qui reprend le dossier. »
Il reste désormais deux semaines pour calmer les esprits, à défaut de trouver une solution à tous les points litigieux liés aux mécanismes de gestion du flux des eaux en cas de sécheresse. Le chemin à parcourir reste immense car, comme le constate une source familière des négociations, « derrière cette question de gestion en cas de sécheresse se dessinent d’autres problèmes, qui n’ont pas encore fait l’objet de discussions, à commencer par les projets de l’Ethiopie pour d’autres barrages. Accepter aujourd’hui un mécanisme contraignant dans lequel l’Egypte aurait le dernier mot, c’est condamner cet avenir. Ce ne sont pas des comités d’experts qui pourront remédier à cela. »
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/07/03/poker-menteur-sur-le-nil_6045093_3212.html>
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16- Berlin refuse de divulguer les détails de son plan d’abandon du charbon à 4 milliards, EurActiv, 03/07/20
Florence Schulz | translated by Morgane Detry
L’Allemagne compte verser plus de 4 milliards d’euros à LEAG et RWE, deux opérateurs de centrales au lignite, pour qu’ils cessent leurs activités. Mais le ministère de l’Économie refuse de donner plus d’informations sur le calcul de la somme.
Alors que le Bundestag vient d’adopter la loi allemande d’abandon progressif du charbon ce vendredi 3 juillet, le tribunal administratif supérieur de Berlin-Brandebourg avait rejeté la veille une motion urgente déposée par des activistes environnementaux, qui demandait de divulguer les détails de l’accord du gouvernement avec les opérateurs des centrales au lignite.
La motion a été présentée par l’organisation de droit environnemental ClimateEarth et la plateforme de défense de la liberté d’information FragDenStaat. Les deux groupes souhaitaient connaître, en vertu de la loi allemande sur l’information en matière d’environnement, les critères utilisés pour calculer les compensations offertes aux deux entreprises énergétiques sommées de fermer leurs portes.
L’entente a été négociée à huis clos par le ministère de l’économie, dirigé par Peter Altmaier (CDU).
Mais le ministère a refusé de donner les détails de l’accord, parce que l’obligation de fournir des informations ne s’appliquerait pas aux documents qui font partie du processus législatif. Et la Cour a corroboré cette affirmation jeudi.
Selon Arne Semsrott, un membre de FragDenStaat, le tribunal allemand de première instance aurait indiqué aux activistes que « ce différend [devait] être réglé dans le calme et pas de façon sommaire ».
ClientEarth s’inquiète aussi du silence du ministère de l’Économie. « Il semblerait que […] Peter Altmaier ne veuille en aucun cas donner de renseignements sur ses accords avec le lobby du charbon », explique le chef du bureau allemand de l’organisation, Hermann Ott. Et maintenant, « [il] retarde la publication des documents, jusqu’à ce que la loi sur le charbon soit passée — et que le sac de billets soit fermé ».
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/energie/news/berlin-refuses-to-disclose-details-of-e4bn-coal-phase-out-deal-with-energy-firms/ <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/berlin-refuses-to-disclose-details-of-e4bn-coal-phase-out-deal-with-energy-firms/>>
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17- Les plates-formes pétrolières vénézuéliennes paralysées faute de pouvoir écouler leur brut, Le Monde avec AFP, 04/07/20, 06h53
Pour expliquer la chute de la production de barils de pétrole, Caracas fustige les sanctions américaines et l’effondrement du secteur pétrolier.
Les plates-formes pétrolières du Venezuela sont complètement paralysées, faute de pouvoir écouler leur brut, selon le décompte de la société Baker Hughes, vendredi 3 juillet. Ainsi, aucune plate-forme pétrolière d’extraction de brut n’était en activité en juin, contre 22 un an avant au même moment, et plus d’une centaine en 1998.
> Lire aussi Venezuela : « C’est la politique pétrolière de l’ex-président Hugo Chavez qui est en cause »
Hautement dépendant du pétrole, le Venezuela « connaît une détérioration importante de ses champs [pétroliers] (…) et maintenant, il n’a plus à qui le vendre, ni où stocker le brut », explique à l’Agence France-presse (AFP) le spécialiste pétrolier et professeur d’université Luis Oliveros.
Carlos Mendoza Potella, conseiller de la Banque centrale du Venezuela (BCV) en matière pétrolière, abonde dans le même sens. « Les stocks sont au maximum, tu ne peux pas faire tourner les puits comme ça (…). Si tu n’as pas où entreposer ta production, car tu ne peux pas faire partir les bateaux, tu arrives à zéro », explique-t-il à l’AFP.
La production de pétrole du Venezuela, dont l’or noir a longtemps fait la richesse, a chuté en mai à des niveaux inédits depuis près de 80 ans, une dégringolade qui alimente l’effroyable crise économique que traverse le pays sud-américain.
> Lire aussi Prix du pétrole : « La décrépitude du Venezuela n’a pas été perdue pour tout le monde »
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/04/les-plateformes-petrolieres-venezueliennes-paralysees-faute-de-pouvoir-ecouler-leur-brut_6045158_3234.html>
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18- Les paquebots polluent-ils beaucoup plus que les voitures ?, Blog les Décodeurs, 04/07/20, 10h57
Adrien Sénécat
Une rumeur qui circule sur Facebook s’oppose à l’idée de limiter la vitesse sur les autoroutes, car ce serait un enjeu marginal pour l’environnement comparé à la pollution des paquebots.
Ce que dit la rumeur
Plusieurs messages partagés des dizaines de milliers de fois sur Facebook à la fin du mois de juin s’opposent à l’idée de limiter la vitesse à 110 km/h sur l’autoroute. A les croire, il s’agirait d’un enjeu marginal pour l’environnement comparé, par exemple, à la pollution générée par les grands paquebots :
« Le plus gros paquebot au monde a stationné pendant 10 heures, à quai, à Marseille… Sa pollution générée pendant ces dix heures est l’équivalent de 1 500 voitures diesel installées sur le quai, dont le moteur tournerait 24 heures sur 24 pendant une année entière ! Et tout ça détaxé ! Alors, ne venez pas me faire ch*** avec 110 km/h sur autoroute ! »
Un message similaire a déjà circulé à plusieurs reprises par le passé, sans mention d’une éventuelle baisse de la vitesse maximum sur les autoroutes. Le conseiller régional des Pays de la Loire Pascal Gannat (ex-Rassemblement national) l’avait notamment relayé sur Facebook en juillet 2019.
Pourquoi c’est plus compliqué
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/07/04/les-paquebots-polluent-ils-beaucoup-plus-que-les-voitures_6045192_4355770.html>
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19- Europe centrale : Les renouvelables peuvent évincer le charbon, selon un rapport, 20 Minutes avec AFP, 06/07/20, 16h22
Energie. Pologne, Tchéquie, Roumanie, Bulgarie… Dans ces quatre pays où le charbon est encore très présent, les énergies renouvelables constitueraient « la moins chère des sources de production d’électricité de masse », conclut un rapport de BloombergNEF
Les énergies renouvelables ont un énorme potentiel et sont désormais économiquement avantageuses dans des pays d'Europe centrale et orientale comme la Pologne, qui dépendent encore beaucoup du charbon, selon un rapport du groupe d'experts BloombergNEF publié lundi.
«Les renouvelables sont la moins chère des sources de production d'électricité de masse pour la Pologne, la Tchéquie, la Roumanie et la Bulgarie», écrivent les experts dans un document consacré à ces pays où le charbon est encore très présent malgré ses effets néfastes sur les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l'air.
Des projets renouvelables « en train de devenir compétitifs »
Il ne s'intéresse en revanche pas à l'Allemagne, gros pollueur qui veut sortir du charbon d'ici à 2038. «Les nouveaux projets renouvelables sont en train de devenir compétitifs face aux coûts marginaux des centrales à charbon et à gaz existantes», selon ces experts.
En suivant la politique du moindre coût, ces pays pourraient atteindre une part de 47% pour les renouvelables dans la production électrique d'ici à 2030, contre seulement 31% dans leurs plans nationaux actuels en matière d'énergie et de climat.
Ils pourraient ainsi déployer plus de 50 gigawatts (GW) de capacités nouvelles, dont 25 GW d'éolien et 29 GW de solaire. Cela signifierait une accélération par rapport à la tendance actuelle, hormis en Pologne où le déploiement des renouvelables s'est déjà accéléré ces deux dernières années.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2815943-20200706-europe-centrale-renouvelables-peuvent-evincer-charbon-selon-rapport>
En savoir plus :
> New Energy Outlook 2019 <https://about.bnef.com/new-energy-outlook/>, BlombergNEF, 06/07/20
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20- Renault Trucks et Indra Automobile Recycling vont recycler les pièces pour poids lourds, Environnement magazine, 06/07/20
E.G.
Renault Trucks a annoncé la mise en œuvre de sa propre filière de recyclage et réutilisation de pièces pour poids lourds, avec Indra Automobile Recycling.
Après avoir mené une étude préalable pendant un an, Renault Trucks et Indra Automobile Recycling vont mettre en œuvre une filière de recyclage et réutilisation de pièces pour poids lourds, propre à Renault Trucks. « Bruno Blin, président de Renault Trucks et Loïc Bey-Rozet, directeur général d’Indra Automobile Recycling ont signé, le 2 juillet 2020, une lettre d’intention qui définit les modalités de la collaboration entre le constructeur de camions et le spécialiste du recyclage automobile », est-il précisé dans un communiqué.
L’étude menée préalablement visait à « identifier les facteurs-clés de succès et les critères nécessaires à la mise en place d’un tel réseau, à visée commerciale. Une analyse détaillée du marché, des schémas de distribution, ou encore des méthodes de démantèlement des poids lourds, permettent au constructeur et au spécialiste du recyclage automobile de rédiger des conclusions positives, qui seront remises à l’Ademe en octobre 2020 », expliquent Renault Trucks et Indra Automobile Recycling.
Une centaine de camions démantelés d’ici fin 2020
Dès ce mois de juillet, les deux partenaires vont débuter le recyclage des poids lourds : 15 camions Renault Trucks seront démantelés cet été, dans cinq centres Indra. « Après démontage et référencement, les pièces seront proposées aux clients à travers le réseau de réparateurs et concessionnaires Renault Trucks », est-il expliqué. Le reste de la matière sera recyclé. D’ici fin 2020, une centaine de camions sera démantelée dans les centres Indra Automobile Recycling et dans les concessions et succursales Renault Trucks, puis recyclée. « Renault Trucks a pour objectif de déployer cette démarche commerciale en Europe, des sites pilotes en Espagne et au Royaume-Uni se préparent déjà à accueillir le démantèlement des véhicules », ajoute Renault Trucks.
<https://www.environnement-magazine.fr/recyclage/article/2020/07/06/129574/renault-trucks-indra-automobile-recycling-vont-recycler-les-pieces-pour-poids-lourds>
Sur le même sujet :
> Renault Trucks veut créer une filière de recyclage pour les poids lourds <https://www.flotauto.com/renault-trucks-recyclage-poids-lourds-20200129.html>, Flottes automobiles, 29/01/20
> Renault Trucks construit son réseau de recyclage et de réutilisation de pièces avec Indra <https://www.decisionatelier.com/Renault-Trucks-construit-son-reseau-de-recyclage-et-de-reutilisation,14284>, Décision atelier, 06/07/20
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En audio
21- L'urbanisme tactique : une alternative collective et dynamique avec Maryvonne Prévot, France Inter, Chacun sa route, 03/07/20, 13h30
Elodie Font
Militant, participatif, inclusif, l'urbanisme tactique réinvente les espaces urbains et périurbains. Elodie Font s'entretient avec Maryvonne Prévot, historienne de formation et maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches à Lille, spécialiste des questions d'aménagements urbains et d'activisme.
> Emission (27 min) à (ré)écouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/chacun-sa-route/chacun-sa-route-03-juillet-2020>
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22- Des routes qui se réparent toutes seules mises au point en laboratoire, France Inter, Les Savanturiers, 05/07/20, 07h15
Fabienne Chauvière
Moins dures pour les piétons et les cyclistes, qui enregistrent des données pour optimiser la circulation et se régénérer : des scientifiques de l’université de Nottingham travaillent sérieusement sur une idée de routes qui se réparent toutes seules dans le cadre d’un projet européen
Un bitume ramolli pour boucher les fissures des routes. Les chercheurs ont déjà mis au point des capteurs capables d’analyser la circulation et les dommages que subissent les routes, pour optimiser leur entretien. Ils sont aussi en train de préparer des routes autoréparantes. Parmi les pistes : des copeaux d’asphalte entourés de dissolvant, ce qui permet au revêtement de se régénérer, ou encore des fibres métalliques sous la surface. Chauffées, elles peuvent ramollir le bitume pour boucher les fissures.
Les routes du futur pourront aussi produire de l’électricité, et on pourrait les voir d’ici 10 ou 15 ans.
> Emission (4 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-05-juillet-2020>
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En images
23- Vidéo. Arrêt de Fessenheim : Fermée en 1985, la centrale nucléaire de Brennilis refuse de disparaître, 20 Minutes, 07/07/20, 07h05
Camille Alain
Nucléaire. Dans les monts d’Arrée, en plein cœur de la Bretagne, le site géré par EDF est en cours de démantèlement. Le scénario le plus optimiste offre une fin de chantier en 2039
• Alors que le deuxième réacteur de Fessenheim vient de s’arrêter, EDF promet un démantèlement en vingt ans.
• A Brennilis, dans le Finistère, certains n’y croient pas. Ici, la centrale a fermé en 1985 et ne sera pas complètement démantelée avant 2039.
• EDF attend le feu vert du gouvernement pour démanteler l’enceinte réacteur de ce site nucléaire pas comme les autres.
« Les mulettes perlières, on ne les trouve plus que dans l’Ellez. Elles ne vivent que dans une eau très pure ». Au moment de franchir le petit cours d’eau qui traverse le site nucléaire, le directeur de la centrale de Brennilis ( Finistère) ne peut s’empêcher d’évoquer la présence de ces moules d’eau douce, qui apprécient les eaux claires et non polluées. Sous le pont, des truites remontent le courant de la petite rivière qui prend sa source dans les Monts d’Arrée. Une preuve de la « propreté » du site géré par EDF selon son directeur Jean Cucciniello. Encerclée par une végétation luxuriante, la centrale fait pourtant tâche dans les somptueux paysages sauvages des monts d’Arrée. Le gris de son enceinte réacteur disparaîtra-t-il un jour ? C’est ce qu’aime à promettre EDF. Et ce que redoutent certains opposants.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2815951-20200707-video-arret-fessenheim-fermee-1985-centrale-nucleaire-brennilis-refuse-disparaitre>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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