[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 publication & 1 annonce (mardi 2 juin)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 2 Juin 07:51:19 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. « L’Union européenne reste le centre de gravité des stratégies économiques et politiques de sortie de crise » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/23/l-union-europeenne-reste-le-centre-de-gravite-des-strategies-economiques-et-politiques-de-sortie-de-crise_6040518_3232.html>, Le Monde, 23/05/20, 08h30
2- Pour la première fois depuis trente ans, l’indice de développement humain pourrait décliner en 2020 <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/05/22/pour-la-premiere-fois-depuis-trente-ans-les-indices-du-developpement-humain-reculent_6040453_3212.html>, Le Monde Afrique, maj le 23/05/20 à 10h11
3- Coronavirus : l'ONG Oxfam quitte 18 pays et supprime 1 450 postes <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-l-ong-oxfam-quitte-18-pays-et-supprime-1-450-postes_3977479.html>, France info avec AFP, 23/05/20, 12:08
4- Relance européenne : la contre-proposition des « quatre frugaux » <https://www.lesechos.fr/monde/europe/relance-europeenne-la-contre-proposition-des-quatre-frugaux-1205184>, Les Echos, 23/05/20, 18h00
5- Exclusif. Ecologie : dans une lettre, Elisabeth Borne rappelle à l'ordre les entreprises <https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif-ecologie-elisabeth-borne-rappelle-a-lordre-les-entreprises-3970218>, Le JDD, 23/05/20, 23h15
6- Urgence écologiste : de l’idéalisme au réalisme par Bertrand Piccard, initiateur de « Solar Impulse » <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/environnement-urgence-ecologiste-idealisme-realisme-bertrand-piccard-initiateur-solar-impulse-81076/>, Futura-sciences, 23/05/20
7- Découvrez l’histoire de Rachel Carson, pionnière de l’écologie <https://dailygeekshow.com/rachel-carson-ecologie/>, Daily Geek Show, 23/05/20
8- Tribune. Le maire de Nancy, Laurent Hénart, appelle au vote par correspondance <https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-le-maire-de-nancy-laurent-henart-appelle-au-vote-par-correspondance-3970247>, Le JDD, maj le 24/05/20 à 11h14
9- Tribune. Alain Touraine : « L’ère où nous entrons doit être dirigée le plus possible par des femmes » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/25/alain-touraine-l-ere-ou-nous-entrons-doit-etre-dirigee-le-plus-possible-par-des-femmes_6040632_3232.html>, Le Monde, 25/05/20, 05h00
10- Entretien. Isabelle Méjean : « La relocalisation est une fausse bonne idée » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/05/24/isabelle-mejean-la-relocalisation-est-une-fausse-bonne-idee_6040611_3234.html>, Le Monde, maj le 25/05/20 à 06h01
11- La popularité d'Emmanuel Macron chute, celle de Nicolas Hulot explose, selon un sondage <https://www.franceinter.fr/la-popularite-d-emmanuel-macron-chute-celle-de-nicolas-hulot-explose-selon-un-sondage>, France Inter, 26/05/20, 06h01
12- "Un monde à reconstruire" : 20 organisations syndicales, associatives et environnementales proposent leur plan pour sortir de la crise du coronavirus <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/un-monde-a-reconstruire-20organisations-syndicales-associatives-et-environnementales-proposent-leur-plan-pour-sortir-de-la-crise-du-coronavirus_3980479.html>, France info, 26/05/20, 06:53
13- La Commission européenne propose un plan de relance de 750 milliards, empruntés en commun <https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/27/la-commission-europeenne-propose-un-plan-de-relance-de-750-milliards-empruntes-en-commun_6040931_3210.html>, Le Monde, 26/05/20, 13h24
14- Ille-et-Vilaine. Nicolas Hulot invite Emmanuel Macron à Pipriac, territoire Zéro chômeur de longue durée <https://www.ouest-france.fr/bretagne/pipriac-35550/ille-et-vilaine-nicolas-hulot-invite-emmanuel-macron-pipriac-6847596>, Ouest-France, 26/05/20, 20h58
15- Point de vue. Ecologie et responsabilité : des tremplins pour demain <https://www.tek4life.eu/index.php/qui-sommes-nous/newsletters/68-ecologie-et-responsabilite-des-tremplins-pour-demain>, TEK4life, extrait de la newsletter du 26/05/20
16- A l’Assemblée nationale, une double offensive « sociale et écologiste » bouleverse les équilibres de la majorité <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/27/une-double-offensive-sociale-et-ecologiste-bouleverse-les-equilibres-de-la-majorite-a-l-assemblee_6040923_823448.html>, Le Monde, 27/05/20, 12h00
17- Plan de relance européen :  un tournant majeur et peut-être historique <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp_plan_relance_europe-fnh.pdf>, Fondation pour la Nature et l’Homme, communiqué du 27/05/20
En audio
18- Économie et écologie, un mariage de raison... <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/economie-et-ecologie-un-mariage-de-raison>, France Culture, De cause à effets, 24/05/20, de 16h à 17h
19- Les entretiens (dé)confinés, avec Jean-Paul Demoule : "Lire le passé donne les clés pour comprendre le présent" <https://www.franceinter.fr/environnement/les-entretiens-de-confines-avec-jean-paul-demoule-lire-le-passe-donne-les-cles-pour-comprendre-le-present>, France Inter, 26/05/20, 11h41
Une publication
20- En ligne. Série « Libérer les imaginaires » <http://www.imagine-magazine.com/lire/>, Imagine demain le monde, épisodes 28, 29 & 30, 30/05/20
Une annonce
21- Débat. Sauvetage, relance et transition : pour une finance plus verte <https://register.gotowebinar.com/register/4599219063116724491>, Entrepreneurs d'avenir vous invite le vendredi 5 juin de 15h à 16h

Bien à vous,
Florence

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TOURNANT DU JOUR : 750 milliards d’euros, jamais la Commission n’avait proposé l’émission d’une dette mutualisée européenne d’une telle ampleur pour financer massivement la relance et l’adaptation de l’économie européenne aux nouvelles donnes technologiques et environnementales. Parallèlement, les organisations de la société civile française et allemande ont unis leurs voix dans une déclaration commune pour que le plan de relance serve effectivement à la mise en œuvre du Green Deal européen. (cf. item 13, suite, 17 & 4)
RAPPORT DU JOUR : Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la crise du Covid-19 creuse les inégalités et entraîne une inversion de la courbe du développement dans le monde. (cf. item 2)
INJONCTION DU JOUR : La ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, adresse à plus de 90 grands patrons une lettre afin de les enjoindre à en faire davantage pour l’écologie. (cf. item 5)
PORTRAIT DU JOUR : Biologiste marine et environnementaliste, Rachel Carson est une pionnière du domaine de l’écologie. Elle a démontré avant tout le monde l’impact néfaste des pesticides sur l’environnement, et parviendra même à faire interdire le DDT aux États-Unis. (cf. item 7)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Quelle relance de l'économie pourrait se faire dans le respect de l’environnement ? (cf. item 6, 18 & 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. « L’Union européenne reste le centre de gravité des stratégies économiques et politiques de sortie de crise », Le Monde, 23/05/20, 08h30
Par Emmanuel Comte, Docteur en histoire de l’Europe et des relations internationales de Sorbonne-Université

Crise économique de l’Allemagne, mobilité à l’intérieur de l’Union et difficultés des pays pauvres autour du continent, tels sont les trois véritables risques qui peuvent faire plonger l’Europe dans une crise existentielle, analyse l’historien Emmanuel Comte, dans une tribune au « Monde ». 
Tribune. Si l’Union européenne ne change pas de politique, « elle ne va pas survivre », confiait au Financial Times, le 8 mai, le vice-président du gouvernement espagnol Pablo Iglesias. « C’est vraiment l’ensemble de l’édifice européen qui pourrait être sous pression… L’ensemble du projet [européen] est en jeu », déclarait le même jour Paolo Gentiloni, commissaire européen aux affaires économiques et monétaires et ancien président du conseil italien, en citant des propos d’Emmanuel Macron.
Quelque recul sur l’histoire de l’intégration européenne suggère cependant que les trois raisons souvent avancées pour justifier ces prédictions sont peu probables.
En revanche, trois autres problèmes, pour l’instant peu pris en compte, pourraient à moyen terme jeter l’Union européenne dans une crise politique.
Le retour de l’Etat
La première raison couramment avancée d’une crise existentielle de l’Union européenne est que la crise sanitaire aurait sonné le retour de l’Etat comme entité centrale de la politique, annonçant un repli national et un déclin de la coopération internationale. Pourtant, loin de voir des leaders français, espagnols ou italiens s’engager dans une stratégie nationale de relance, on les a vus en appeler à la « solidarité » européenne avec les yeux tournés vers Bruxelles, Francfort et même Karlsruhe et Berlin.
> Lire aussi  « Seule une réponse européenne ambitieuse pourra nous éviter des années de croissance morne, voire de récession »
L’intégration européenne est le produit de l’interdépendance internationale en Europe. Loin de l’avoir supprimée, la crise sanitaire l’a renforcée. Même si les Etats sont chargés des mesures de santé publique pour endiguer la pandémie, l’Union européenne reste le centre de gravité des stratégies économiques et politiques de sortie de crise.
Il est également douteux, deuxièmement, que l’Union soit menacée par l’insuffisance des mécanismes de solidarité dans l’union monétaire. Les institutions européennes fournissent déjà un soutien décisif. Une certaine hausse du budget et un plan de relance européen sont également possibles.
En revanche, le cas théorique d’un choc asymétrique conduisant nécessairement à une expansion radicale du budget et à l’ouverture d’une dette européenne au service d’Etats membres individuels ne s’est pas encore produit et ne trouve guère d’écho dans l’actuelle récession.
> Lire aussi  Le coronavirus remet la frontière au premier plan du débat politique
La troisième raison couramment avancée est que l’Union européenne risquerait d’être victime de ses fractures territoriales. A vrai dire, sa principale fracture pourrait disparaître d’ici à la fin de cette décennie. Les disparités entre les parties occidentale et orientale du continent ont le plus contribué à expliquer les revers de l’intégration européenne, du rejet du traité constitutionnel en 2005 jusqu’au Brexit.
Faux-semblants
Or, les pays de la partie orientale du continent ont pour l’instant été relativement épargnés par la pandémie et devraient poursuivre leur convergence avec la partie occidentale. Indéniablement, un clivage au détriment de l’Espagne et de l’Italie émerge, mais il n’est pas comparable au défi qu’a représenté la présence dans l’Union des pays d’Europe orientale.
Par-delà ces faux-semblants, il existe cependant trois points d’incertitude, du centre au pourtour de l’Union, qui pourraient constituer le ferment d’une crise politique.
Au centre, comment l’Allemagne va-t-elle sortir de la crise économique ? Si une forme de choc asymétrique il y a eu, il pourrait être à rechercher de son côté. Elle semble certes réussir à maîtriser la crise sanitaire.
Néanmoins, dépendante du commerce international, du secteur automobile et de la production de machines-outils, l’Allemagne est touchée de plein fouet par une crise qui a fait s’effondrer les échanges, les ventes de voitures et les dépenses d’investissement.
> Lire aussi  Le multilatéralisme à l’épreuve du coronavirus
Dans l’histoire de l’intégration européenne, l’Allemagne a toujours fourni la majorité des ressources économiques et financières qui ont permis ce changement historique. Une crise au cœur de l’Union serait préjudiciable à son avenir. Pour l’instant néanmoins, la baisse limitée du taux d’investissement en Allemagne laisse présager une sortie de crise.
Une seconde incertitude pèse sur la mobilité à l’intérieur de l’Union dans le contexte de la pandémie. D’importants mouvements migratoires du sud vers le nord de l’Europe avaient suivi la précédente crise économique à partir de 2007. En offrant des opportunités aux travailleurs des pays qui s’enfonçaient dans la récession et le chômage, ces mouvements avaient contribué à atténuer l’impact politique de cette crise.
Sahel, Afrique du Nord, Moyen-Orient
De tels mouvements vont-ils pouvoir se produire de nouveau ? Les frontières sont pour l’instant fermées et pourraient le rester si l’épidémie reprenait. Des périodes de quarantaine entre pays européens pourraient aussi réduire la mobilité. En outre, la pandémie peut avoir d’ores et déjà affecté la propension à l’émigration, toujours risquée, a fortiori en période d’incertitude sanitaire. Avec cette valve migratoire de sécurité économique et sociale entravée, la crise à venir pourrait être plus violente politiquement que la précédente.
> Lire aussi  « Pour survivre l’Union européenne doit retrouver l’esprit de solidarité qui a prévalu à la Libération »
Le troisième et dernier risque se situe autour de l’Union. Les grands perdants de cette crise seront les pays pauvres du Sahel, d’Afrique du Nord et de certaines parties du Moyen-Orient. Les opportunités migratoires légales vers l’Europe, le commerce avec l’Europe, les investissements européens devraient se tarir. Les envois de fonds des émigrés en Europe se sont déjà effondrés.
Les conséquences politiques peuvent être d’autant plus graves que les conflits qui avaient éclaté ou repris quelques années après la précédente crise économique sont toujours actifs : en Libye, en Syrie et en Irak, ainsi qu’au Sahel. Le chaos dans ces régions peut affecter l’Union européenne, sous la forme, par exemple, de vagues de migrants irréguliers poussés par le désespoir.
Ces trois points d’incertitude dépendant de l’intensité de la crise sanitaire en Europe, le renforcement des moyens pour lutter contre la pandémie reste la meilleure manière de les surmonter.
§ Emmanuel Comte est chercheur à Barcelone (Espagne) au Barcelona Center for International Affairs (Cidob), qui est un groupe de réflexion spécialisé sur les questions internationales.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/23/l-union-europeenne-reste-le-centre-de-gravite-des-strategies-economiques-et-politiques-de-sortie-de-crise_6040518_3232.html>
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2- Pour la première fois depuis trente ans, l’indice de développement humain pourrait décliner en 2020, Le Monde Afrique, maj le 23/05/20 à 10h11
Marie Bourreau (Genève, correspondance)

Selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement, la crise du Covid-19 creuse les inégalités et entraîne une inversion de la courbe du développement dans le monde. 
Le Covid-19 est une lame de fond. A la crise sanitaire, politique et sociale, il faut ajouter celle du développement humain, alertent les experts du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans leur rapport, rendu public mercredi 20 mai. Créé en 1990, l’indice de développement humain (IDH) mesure conjointement l’accès à l’éducation, à la santé et le niveau de vie. Il connaît un « déclin rapide et sans précédent » du fait de la crise du coronavirus, notent les auteurs.
> Infographie : Un recul sans précédent de l’indice de développement humain (IDH) depuis les début des années 1990 <https://img.lemde.fr/2020/05/22/0/0/1068/1509/688/0/60/0/85dd5b4_hvVJOKTNhZzi5YaIOk5qnbkG.png>
« Le monde a connu de nombreuses situations critiques au cours des trente dernières années, notamment la crise financière internationale de 2007-2009. Chacune a durement touché le développement humain, mais dans l’ensemble, les gains de développement ont progressé d’une année sur l’autre », analyse Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Mais pour la première fois depuis trente ans, la courbe du développement pourrait s’inverser sous les effets conjugués d’une crise sanitaire d’ampleur historique, qui a mis à l’arrêt des pans entiers de l’économie mondiale, du système éducatif et révélé les fragilités des services de santé, y compris dans les pays développés.
> Lire aussi  Coronavirus : « Une tragédie se prépare et rien ne semble empêcher le Sud de rejoindre une modernité imposée par un Nord aveuglé »
La tendance à la baisse de l’indice de développement humain est telle « qu’elle revient à effacer tous les progrès réalisés ces six dernières années », écrivent les chercheurs. En matière d’éducation, les conditions actuelles sont équivalentes « aux niveaux observés pour la dernière fois au milieu des années 1980 », s’alarment-ils. Et encore, ces estimations ne tiennent pas compte des effets indirects de la crise sur les femmes et les filles, plus durement touchées en termes de précarité salariale et scolaire, d’accès aux soins et de violences domestiques.
Jeunes déscolarisés
« Nous nous attendions à des chiffres de ralentissement, mais pas à un tel niveau »,reconnaît Heriberto Tapia, chercheur au Bureau du rapport sur le développement humain du PNUD. La rapidité avec laquelle les tendances se sont inversées souligne la profondeur de la crise : « En janvier 2020, le FMI [Fonds monétaire international] estimait une augmentation de revenu par habitant dans 160 pays. Trois mois plus tard, à la mi-avril, le Fonds revoit ses prévisions : 170 pays connaîtront une baisse de revenu par habitant. » Conséquences, les auteurs du rapport estiment que le revenu mondial par habitant devrait chuter de 4 % en 2020. Si ce chiffre se confirme, il constituerait « le pire plongeon de l’activité économique depuis la Grande Dépression » de 1929.
Les pays les plus vulnérables seront les plus touchés par cette crise économique. Selon des projections du FMI, le nombre de personnes vivant dans une extrême pauvreté devrait augmenter de 40 à 60 millions et le monde pourrait compter entre 14 et 80 millions de personnes sous-alimentées supplémentaires. Mais les effets à long terme de la crise seront ressentis par l’ensemble des économies. La crise financière de 2008 est à ce titre éclairante. Plus d’une décennie plus tard, les PIB nationaux sont toujours en deçà des prévisions qui avaient précédé ce choc financier mondial. Les objectifs de développement durable ont été, eux aussi, durablement affectés par le ralentissement économique.
> Lire aussi  Coronavirus : « La solidarité à l’échelle internationale sera indispensable aux pays pauvres »
Dans l’immédiat, la crise du Covid-19 est particulièrement aiguë dans le domaine de l’éducation, qui connaît la plus forte inversion de tendance de son histoire. A la mi-avril, 1,7 milliard de jeunes entre 5 et 17 ans n’avaient plus accès à l’école dans 147 pays, et les inégalités se creusent faute d’un accès équitable à Internet. Si 86 % des jeunes sont déscolarisés dans les pays pauvres, c’est le cas pour uniquement 20 % d’entre eux dans les pays riches. Mais les auteurs s’efforcent de rester optimistes : « Si les conditions d’accès à l’école étaient rétablies, les capacités liées à l’éducation rebondiraient immédiatement. »
Conséquences sur la mortalité maternelle et infantile
Sur les questions de santé, le recul est net : selon les chiffres actualisés à la mi-mai 2020, le Covid-19 fait quotidiennement plus de morts que le paludisme, le sida, les suicides et les accidents de la route. Dans les pays riches et situés à l’épicentre de l’épidémie, les décès dus au coronavirus pourraient dépasser ceux liés au cancer ou aux maladies cardiaques. Les experts du PNUD s’alarment des conséquences en cascade sur la mortalité maternelle et infantile dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Ils estiment que 6 000 enfants sont en danger de mort chaque jour et dans les six prochains mois, notamment du fait du ralentissement des programmes de vaccination.
En outre, le rapport s’inquiète des effets indirects et souvent ignorés des crises, auxquels le Covid-19 ne devrait pas faire exception. Ainsi, l’impact du virus Ebola − qui avait durement frappé l’Afrique de l’Ouest en 2014 et 2018 − sur l’indice de développement humain a été largement sous-estimé, selon les experts onusiens, pour qui « l’épidémie a fait plus de victimes par des voies indirectes que par le virus Ebola lui-même ». 
Mettre un terme à la fracture numérique
Les auteurs du rapport soulignent le contexte particulier dans lequel cette crise a frappé : un monde « plus riche que jamais, mais confronté à de profondes fractures en matière de développement humain » qui risquent encore de se creuser. Si l’impact du Covid-19 est mondial, le déclin du développement humain constaté à l’échelle planétaire « se fera beaucoup plus durement sentir dans les pays en voie de développement, qui auront plus de mal que les pays riches à faire face aux retombées sociales et économiques ». Pour en atténuer les effets, le PNUD recommande la mise en œuvre d’approches axées sur l’équité. Par exemple, la réduction des disparités concernant l’accès à Internet pour les pays à revenu faible et intermédiaire.
Selon une étude américaine basée sur la géolocalisation des portables, les habitants des quartiers huppés ont été plus rapides à adopter le réflexe du télétravail. Dans les quartiers les plus pauvres, le confinement a été plus tardif et très partiel, faute d’activité professionnelle permettant le télétravail, mais parfois aussi faute d’accès à Internet. Mettre un terme à la fracture numérique permettrait de réduire les inégalités en matière d’éducation, de santé et de revenu en facilitant l’école numérique, la télémédecine et le télétravail. Dans le domaine de l’éducation, l’accès à Internet pour tous aurait pour effet de réduire de deux tiers le nombre d’enfants non scolarisés en raison de la fermeture des écoles.
> Lire aussi  « La diaspora est devenue le bailleur de fonds le plus fiable » : l’indispensable argent des migrants
Cette solution est « réalisable », estiment les chercheurs, mais nécessiterait d’investir environ 100 milliards de dollars (92 milliards d’euros) – soit 1 % des plans budgétaires qui ont été décidés pour relancer les économies post-Covid. Les experts considèrent qu’avec cette mesure, le déclin de l’indice de développement humain pourrait être divisé par deux. « Il y a encore beaucoup d’incertitudes sur l’impact futur et durable de cette crise, estime M. Tapia, l’un des auteurs du document. Mais ce rapport doit lancer le débat et permettre aux pays les moins développés d’anticiper les crises à venir, et aux pays les plus riches de travailler à une meilleure coopération internationale. »
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/05/22/pour-la-premiere-fois-depuis-trente-ans-les-indices-du-developpement-humain-reculent_6040453_3212.html>
En savoir plus :
> Rapport. Coronavirus versus inégalités <https://feature.undp.org/coronavirus-vs-inequality/fr/>, Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), 20/05/20
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3- Coronavirus : l'ONG Oxfam quitte 18 pays et supprime 1 450 postes, France info avec AFP, 23/05/20, 12:08

L'ONG, qui est une confédération d'une vingtaine d'organisations, assure que la crise sanitaire a accéléré la réorganisation de ses activités internationales prévue depuis 2018.
L'ONG Oxfam va fermer 18 bureaux dans le monde et supprimer près de 1 500 emplois, soit près d'un tiers de ses effectifs, sous l'effet d'une baisse de ses ressources financières en raison de la pandémie de Covid-19. Oxfam explique dans un communiqué publié mercredi 20 mai que la crise sanitaire a accéléré la réorganisation de ses activités internationales prévue depuis 2018.
>> Suivez toute l'actualité sur la pandémie de Covid-19 dans notre direct
Les confinements mis en place dans de nombreux pays ont contraint l'ONG à fermer ses boutiques et à annuler des événements lui permettant de lever des fonds.
Près de 30% des emplois supprimés
Privée de financements, elle a décidé de réduire la voilure, d'autant que sa santé financière était fragilisée du fait d'une baisse de dons à la suite du scandale provoqué par les révélations d'abus sexuels commis par certains de ses employés en 2010 en Haïti.
Oxfam, qui est une confédération d'une vingtaine d'organisations, va fermer 18 bureaux, dont ceux en Afghanistan, en Haïti, à Cuba ou encore en Egypte, et ne conserver une présence que dans 48 pays. Par conséquent, elle va supprimer 1 450 postes sur des effectifs de 5 000 personnes.
Oxfam assure que cette restructuration va lui permettre de mieux cibler certains pays où elle pense que son action a le plus d'effet. "Cette réorganisation va prendre du temps" et "nous nous sentons responsables envers les pays où nous fermons nos bureaux" dans lesquels "nous continuerons de travailler avec nos partenaires pour soutenir les mouvements sociaux et avoir une influence sur les gouvernements et le secteur privé", explique Chema Vera, directeur général de l'ONG.
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-l-ong-oxfam-quitte-18-pays-et-supprime-1-450-postes_3977479.html <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-l-ong-oxfam-quitte-18-pays-et-supprime-1-450-postes_3977479.html>>
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4- Relance européenne : la contre-proposition des « quatre frugaux », Les Echos, 23/05/20, 18h00

L'Autriche, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède ont présenté ce samedi leur propre vision du plan de relance pour l'Europe : des prêts ponctuels, à des conditions favorables et devant être accordés dans les deux ans. La proposition rejette la mutualisation des dettes et toute « augmentation significative » du budget de l'UE, comme l'envisage le plan Macron-Merkel.
Ils l'avaient annoncé, elle est désormais sur la table : les « frugal Four » - l'Autriche, le Danemark, la Suède et les Pays-Bas -, les quatre pays du Nord les plus attachés à une Europe libérale et peu dépensière, ont présenté ce samedi leur propre vision de ce à quoi devrait ressembler une relance européenne.
Sans surprise, le plan d'aide comporte les grandes lignes déjà évoquées par les dirigeants des « frugaux » dans la semaine : l'octroi de prêts ponctuels aux pays les plus durement touchés via un fonds d'urgence et « orienté vers des activités qui contribuent le plus à la reprise, telles que la recherche et l'innovation, un renforcement du secteur de la santé et une transition verte », précise le document. Aucun montant n'est mentionné.
Ces aides seraient délivrées au cours des deux prochaines années à des conditions favorables et seraient conditionnées à « l'engagement ferme » de mettre en oeuvre des réformes d'envergure et de respecter le cadre budgétaire imposé.
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5- Exclusif. Ecologie : dans une lettre, Elisabeth Borne rappelle à l'ordre les entreprises, Le JDD, 23/05/20, 23h15
Arthur Nazaret

La ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, adresse à plus de 90 grands patrons une lettre afin de les enjoindre à en faire davantage pour l'écologie.
C'est un courrier en forme de mise en demeure. La ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, vient d'adresser à plus de 90 grands patrons une lettre de trois pages afin de les enjoindre à en faire davantage pour l'écologie. "Je les appelle à démontrer leurs engagements avec des mesures concrètes que j'ai listées, indique la ministre au JDD. Je souhaite être à la fois exigeante et constructive." Élisabeth Borne ne veut plus de promesses, mais des actes. Dans ce courrier, que le JDD a pu consulter, elle leur fixe même rendez-vous : "Je serais ravie de vous recevoir au ministère lors d'un événement dédié, afin que vous puissiez annoncer vos engagements dans cette direction." Ce sera, a priori, début juin. De l'art de mettre poliment la pression…
En annexe de cette missive, la ministre liste une vingtaine de mesures que les entreprises pourraient appliquer dès maintenant. Une façon de juger immédiatement de leur bonne volonté. Pêle-mêle : mettre en place le forfait mobilité à son montant maximal (400 euros) pour les salariés qui se rendent au travail à vélo ou en covoiturage ; remplacer toutes les chaudières au fioul ; proposer au moins un repas végétarien par semaine ; donner aux associations les biens et matériels invendus. Elle leur demande aussi de s'engager sur le long terme. Alors que la France doit parvenir d'ici à 2050 à la neutralité carbone, Borne les "invite à adopter un objectif similaire pour [leurs] activités et de définir et rendre publique, sous un an, [leur] stratégie pour y parvenir". Elle attend d'eux une "feuille de route vers une économie 100 % circulaire".
Un "événement de haut niveau" en préparation
Comme toujours avec Élisabeth Borne, le ton est courtois, mais ferme. Alors que le Congrès mondial pour la nature se tiendra en janvier 2021 à Marseille, la ministre de la Transition écologique et solidaire souhaite aussi qu'ils mettent en place des mesures concrètes "pour éviter, réduire et compenser [leurs] impacts sur la biodiversité", ainsi qu'un plan "zéro déforestation" et "zéro artificialisation". Elle annonce préparer un "événement de haut niveau" lors de ce congrès, qui permettra aux entreprises d'annoncer publiquement les engagements qu'elles comptent prendre.
Ne pas prendre le virage de la transition écologique serait une très lourde erreur
Pour comprendre cette démarche inédite, il faut remonter un peu en arrière. En avril, le Medef envoie au ministère un courrier qui ne demande pas moins qu'un enterrement, pour cause de coronavirus, de la politique écologique du gouvernement. "Hors de question", répond-on au ministère de l'Écologie, où l'étonnement le dispute à la consternation. La lettre finit par être publiée par la presse, suscitant l'émoi. Quelques jours plus tard, les plus grands patrons français signent une tribune dans laquelle ils rectifient le tir et en appellent à mettre "l'environnement au cœur de la reprise économique". Et de promettre : "Nous saurons accomplir les transformations nécessaires pour assurer à nos enfants une planète vivable."
La crainte du "greenwashing"
Du côté des ONG, cet engagement a laissé perplexe. "Si l'État ne met pas de cadre, il y a peu de chance que les entreprises jouent le jeu, d'où l'intérêt d'inscrire des contreparties aux aides dans la loi", constate Samuel Leré, de la Fondation Nicolas Hulot. Chez Greenpeace, on se montre plus tranchant : "C'est du greenwashing après la lettre du Medef, estime Clément Sénéchal, porte-parole climat de Greenpeace. Ils veulent faire semblant d'être partie prenante du monde d'après pour neutraliser les velléités normatives de l'État. Et avec la crise, ils ont besoin d'aller au guichet de l'État et d'obtenir des dérégulations." D'où cette tendance à montrer patte verte.
Au ministère de la Transition écologique, on a voulu faire de cette promesse des patrons un point d'appui. D'où la lettre de la ministre. "Cette tribune, je l'ai prise comme une très bonne nouvelle, explique Élisabeth Borne. En la signant, ils se sont engagés. Je leur ai écrit pour leur dire : chiche." Mais les entreprises joueront-elles vraiment le jeu ? "Avant la crise, un certain nombre de secteurs freinaient déjà, estime-t-elle. Ce sont les mêmes que l'on retrouve aujourd'hui et qui disent que, compte tenu de la crise, il faut ralentir la transition. Mais il y a aussi de nombreux secteurs économiques qui ont compris que la transition écologique représente leur avenir." Et de poursuivre, entre conseil et avertissement : "Ne pas prendre le virage de la transition écologique serait une très lourde erreur, qui mettrait en danger leurs entreprises. Beaucoup l'ont compris." Quant aux autres, Élisabeth Borne a la ferme intention de leur faire passer le message. 
<https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif-ecologie-elisabeth-borne-rappelle-a-lordre-les-entreprises-3970218 <https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif-ecologie-elisabeth-borne-rappelle-a-lordre-les-entreprises-3970218>>
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6- Urgence écologiste : de l’idéalisme au réalisme par Bertrand Piccard, initiateur de « Solar Impulse », Futura-sciences, 23/05/20
Par Bertrand Piccard, Initiateur et Président de la Fondation Solar Impulse

La plupart des explorateurs reviennent de leurs expéditions en parlant de la beauté de la nature, de la fragilité de la biodiversité et de la nécessité absolue de protéger l'environnement.
Protéger l'environnement pour la survie de l'humanité, une nécessité ancrée dans la conscience de nombreux explorateurs. Les philosophes et les religieux, de leur côté, usent plutôt d'arguments sur la nécessité de tendre vers plus de bonté, de sagesse et de morale. Les écologistes demandent davantage de frugalité et de sobriété. Les alarmistes, eux, tentent de convaincre en annonçant la catastrophe - bien réelle - qui se prépare, et qui a d'ailleurs déjà lieu en de nombreux points du globe. Les jeunes générations, enfin, nous parlent de l'angoisse due au manque de perspective pour leur futur.
Perspectives d'avenir pour les générations futures
Force est de constater que toutes ces rhétoriques, aussi pertinentes soient-elles, ne suffisent pas à améliorer la situation. Bien souvent, ces discours ne sont compris que dans les cercles d'où ils sont issus et ne prêchent que des convaincus. On voit bien que notre société, hormis la parenthèse forcée que nous impose la crise du coronavirus, continue irréversiblement à polluer l'atmosphère, la terre et les océans, à détruire la biodiversité, mettant ainsi en danger sa propre survie. Alors que faut-il faire pour, enfin, basculer vers une société durable, capable de subvenir à ses besoins sans compromettre ceux des générations futures ?
Il faut s'adresser aux dirigeants, ceux qui ont le pouvoir de changer la donne, en sortant des discours de vœux pieux. Car il ne suffit pas de souhaiter quelque chose, si juste que ce soit, pour que ça se réalise. À l'évidence, ce ne sont ni les explorateurs, ni les philosophes, ni les prophètes, ni les écologistes qui décident de la marche du monde. On peut le déplorer, mais cela ne change rien à l'affaire. Aujourd'hui, ce sont principalement les acteurs économiques et politiques qui tiennent le gouvernail, et ce sont eux que nous devons embarquer dans la nécessaire révolution écologique. Une chose dont je suis certain : ce n'est ni par bonté, ni par amour de la Terre, ni par altruisme que nous réussirons à les convaincre. Nous devons donc faire l'effort de nous mettre à parler leur langage : en matière de profit, de création d'emplois et de réélection...
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7- Découvrez l’histoire de Rachel Carson, pionnière de l’écologie, Daily Geek Show, 23/05/20
Marine Guichard - Source : Brut

Elle est parvenue à faire interdire le DDT aux États-Unis, l'un des plus dangereux insecticides
Biologiste marine et environnementaliste, Rachel Carson est une pionnière du domaine de l’écologie. Elle a démontré avant tout le monde l’impact néfaste des pesticides sur l’environnement, et parviendra même à faire interdire le DDT aux États-Unis. Avec son livre Printemps silencieux, publié en 1962, elle parviendra à aller à l’encontre de l’idée selon laquelle « la pollution est une conséquence nécessaire du progrès ».
Une jeunesse au plus près de la nature
Rachel Carson naît le 27 mai 1907 à Springdale, en Pennsylvanie, près de Pittsburgh, le long du fleuve Allegheny. Elle s’y prend de passion pour la nature et les étangs. Elle est influencée par sa mère qui lui enseigne la « nature study », mouvement originaire des États-Unis qui s’est déployé vers la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Ce mouvement souhaitait réconcilier la science avec les expériences spirituelles vécues par chacun en lien avec la nature. C’est de cette enfance très liée au monde naturel et aquatique qu’elle trouvera sa vocation : devenir biologiste marine.
> Lire aussi Le sud-est de l’Europe et le Proche-Orient sont déjà touchés par une énorme vague de chaleur
Durant son enfance, elle découvre son autre passion qui est l’écriture : elle publie en effet sa première histoire à 10 ans (elle aimait particulièrement écrire à propos des animaux). Elle étudie l’anglais puis décide de se tourner vers la biologie, à la prestigieuse université Johns-Hopkins, où elle suit un master de zoologie. En parallèle de ses études, elle travaille à la recherche au laboratoire de biologie marine de Cape Cod, et elle écrit dans la revue littéraire et le journal de l’université.
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8- Tribune. Le maire de Nancy, Laurent Hénart, appelle au vote par correspondance, Le JDD, maj le 24/05/20 à 11h14

Face à la perspective d'une abstention massive lors du second tour des élections municipales, le maire de Nancy, Laurent Hénart (Mouvement radical), appelle à expérimenter le vote par correspondance dans les communes volontaires.
Dans une tribune, le maire de Nancy, Laurent Hénart, appelle à expérimenter le vote par correspondance dans les communes volontaires, lors du second tour des élections municipales prévu le 28 juin. Une nécessité, selon lui, pour permettre à chacun de voter, alors que les craintes liées à l'épidémie de coronavirus pourraient entraîner une abstention massive.
> Lire aussi - Second tour des municipales le 28 juin : voici comment cela va se passer
Voici la tribune : "Depuis trois mois, la crise du Covid-19 a mis à rude épreuve notre système de santé, ralenti brutalement notre économie et bouleversé la vie des Français, privés de déplacements, de liens, de services publics, de commerces. Elle a aussi cassé notre calendrier électoral, dont le cycle structure notre vie démocratique. Au cœur de ce calendrier : l'élection des maires, mise en stand-by depuis le 15 mars dans 5.000 communes représentant 16 millions d'électeurs.
Ces élections sont reportées au 28 juin, avec une clause de revoyure au 15 juin, qui pourrait conduire à un report en cas de sursaut de l'épidémie. Leur organisation devra tenir compte, dixit le Premier ministre, de l'avis du conseil scientifique.
Aucun d'entre nous ne saurait être empêché de voter
Dans ce contexte, nous, maires de grandes villes de formations politiques différentes, engagés chaque jour en première ligne de la gestion de cette crise, appelons très solennellement l'exécutif à prendre les décisions qui s'imposent pour ne pas reproduire l'échec participatif et démocratique du premier tour. L'acte de vote est fondamental. C'est la sève de notre République. Si chacun d'entre nous peut décider en son âme et conscience de voter ou de ne pas voter, aucun d'entre nous ne saurait être empêché de voter. C'est ce qui s'est passé le 15 mars et c'est une injustice, une rupture du contrat démocratique. Il est de la responsabilité de l'État de garantir son plein exercice, pour chaque citoyen.
Partout dans nos villes, nous sentons que la peur demeure attisée par la persistance du risque. La perspective d'une abstention massive se profile le 28 juin. Plusieurs sondages ont révélé que trois quarts des Français sont en désaccord avec cette date. Pour éviter un nouveau fiasco qui entacherait la légitimité des maires et celle de l'Etat, nous appelons le gouvernement à prendre les mesures pour adapter notre vie démocratique au Covid-19, comme cela a été fait dans les écoles, les transports, les commerces ou sur nos lieux de travail.
Cette possibilité est utilisée par plus de 25% des Allemands
Au-delà des moyens annoncés pour aider les communes, nous demandons que soient facilitées les procurations. S'il faut certes permettre un accès plus simple pour les personnes résidant en Ehpad et les personnes fragiles vivant à leur domicile, il faut un effort massif pour réduire l'ensemble du circuit qui dissuade d'y recourir.
Surtout, et c'est le cœur de notre appel : nous demandons la possibilité d'expérimenter le vote par correspondance dans les communes volontaires. Cette solution a de multiples avantages. Elle permet à chacun de s'exprimer sans risque. Elle a fait ses preuves chez nos voisins étrangers : en Allemagne, cette possibilité est utilisée par plus de 25% des Allemands, voire 40% dans certaines circonscriptions ! En Suisse, dans le canton de Genève, le second tour des élections municipales a été organisé le 5 avril 2020 uniquement par correspondance.
Sur le plan juridique, il n'y a pas d'obstacle. Le dispositif existait dans notre code électoral jusqu'en 1975. Un simple article de rétablissement suffirait pour mener des expérimentations le 28 juin.
Elles favoriseront la participation du plus grand nombre. Elles seront aussi riches d'enseignements pour l'avenir, face à une épidémie dont l'issue est inconnue. Toutes nos élections, locales et nationales, pourront bénéficier du retour d'expérience de ces municipales. La protection est au cœur de notre action face à la crise du Covid-19. Notre démocratie doit elle aussi être protégée. L'épidémie a montré combien les communes et les intercommunalités sont la cellule de base de la République, proches des Français, en première ligne face aux difficultés, portant des politiques décisives d'investissement public pour la santé, l'écologie, la cohésion sociale. Protégeons-les d'un nouvel échec. Modernisons nos procédures de vote !"
<https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-le-maire-de-nancy-laurent-henart-appelle-au-vote-par-correspondance-3970247>
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9- Tribune. Alain Touraine : « L’ère où nous entrons doit être dirigée le plus possible par des femmes », Le Monde, 25/05/20, 05h00
Par Alain Touraine, sociologue, directeur d’études à Ecoles des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS, Paris).

Après la société des ressources naturelles et celle de l’industrie, la société de conscience doit être une nouvelle étape de la démocratie, détaille le sociologue dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Nous avons vécu deux grandes étapes historiques et nous entrons dans la troisième. La première fut celle des ressources naturelles, quand nous vivions de l’agriculture, de la pêche et de la chasse, mais aussi des mines et des sources fossiles d’énergie, charbon et produit pétrolier. La seconde fut celle de l’industrie, qui transforme les ressources naturelles. La première grande industrie fut créée à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre.
L’invention du chemin de fer au début du XIXe fut la première grande création industrielle. Après vinrent les industries mécaniques et électriques, dont l’automobile et l’aviation furent les formes principales. L’époque industrielle fut peu à peu transformée par l’automatisation, l’intelligence artificielle et la révolution numérique. Les sociétés humaines se laissèrent commander par les lois de la nature que découvraient la physique et la chimie, dont les mathématiques sont le langage. Mais la terre surexploitée s’épuise et nous commençons à douter de ce que nous appelions le progrès.
> Lire aussi  Covid-19 : « Les femmes sont les grandes absentes des forums décisionnaires de la pandémie et de l’après »
Nous nous retournons alors sur nous-mêmes. Après avoir transformé et de plus en plus vite épuisé la nature, nous transformons l’homme par la biologie moléculaire et la médecine, et l’enseignement met à la disposition de tous nos connaissances sur nous-mêmes, sur les animaux que nous sommes, sur notre cerveau et notre langage, et sur l’histoire que nous créons. Nous sommes encore souvent surpris par les épidémies et d’autres catastrophes déclenchées par le monde naturel, mais de plus en plus nous nous transformons non seulement en maître de la nature mais en maître de l’humain. Nous inventons des langages et les machines qui les répandent. Nos villes mondialisées sont de plus en plus multiculturelles pendant que la théorie de l’information réduit toutes les connaissances à leurs éléments premiers. C’est ce que nous appelons une « société de communication ».
Certains sont tentés de penser qu’ils peuvent soumettre les hommes comme ils ont soumis la nature, mais ce sont les hommes qui interprètent par leur langue et par leurs institutions leurs expériences vécues.
Agir sur nous-mêmes
Mais c’est maintenant seulement, peut-être comme effet de la grande épidémie qui nous a obligés à ne plus être seulement des citoyens et des travailleurs mais des sujets humains, que nous pouvons et devons agir sur nous-mêmes, c’est-à-dire notre contrôle par nous-mêmes de nos orientations collectives et personnelles. C’est le rôle des sciences humaines de nous obliger à donner la priorité aux droits humains fondamentaux. Ce que les autorités françaises ont mal réussi à comprendre, car depuis plus d’un siècle l’appareil d’Etat, qui a eu le mérite de nous faire sortir de la société de propriétaires qu’est le capitalisme qui correspondait à la deuxième des trois phases que j’ai distinguées, nous maintient enfermés dans une société administrative où l’Etat est le seul qui définit les objectifs à atteindre, alors que nous devons penser et agir comme des sujets humains au sens philosophique de ce terme.
C’est pourquoi l’ère où nous entrons doit être dirigée le plus possible par des femmes, puisqu’elles ont une double vie privée et publique, affective et professionnelle, et aussi parce que les acteurs de la nouvelle société doivent être à la fois économiques, politiques et médiatiques, alors que ceux de l’époque industrielle n’étaient qu’économiques et politiques.
> Lire aussi  L’appel des écrivaines et universitaires : « Nous exigeons que tombent les égoïsmes nationaux »
Alors que la société des ressources naturelles était une société d’expérience et de communauté, et que la société industrielle avait été une société de connaissances, la nouvelle société est une société de conscience qui doit être une nouvelle étape de la démocratie. Il s’agit avant tout de défendre la vie, la liberté, l’égalité et la dignité de chaque être vivant. A cette nouvelle démocratie, à la fois politique, économique et culturelle, il faut de nouvelles institutions, une nouvelle éducation et de nouvelles formes de libération. Il serait exaltant, une fois redressé le pays et si possible l’Europe, de créer dans les cœurs et les têtes, mais aussi dans de nouvelles institutions, cette société des droits de l’homme qui n’existe presque plus nulle part.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/25/alain-touraine-l-ere-ou-nous-entrons-doit-etre-dirigee-le-plus-possible-par-des-femmes_6040632_3232.html>
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10- Entretien. Isabelle Méjean : « La relocalisation est une fausse bonne idée », Le Monde, maj le 25/05/20 à 06h01
Propos recueillis par Philippe Escande et Julien Bouissou 

Lauréate de l’édition 2020 du Prix du meilleur jeune économiste, spécialiste du commerce extérieur, Isabelle Méjean étudie les effets de la mondialisation des échanges. 
Docteure en économie de l’université Paris-I, professeure à l’Ecole polytechnique, lauréate du Prix du meilleur jeune économiste 2020, Isabelle Méjean, 39 ans, étudie les effets de la mondialisation des échanges. Elle s’est notamment intéressée à la manière dont les pays et les entreprises se sont progressivement spécialisés pour s’intégrer dans le circuit commercial mondial et les conséquences économiques de ces choix. Notamment la fragilité des systèmes, que la crise sanitaire révèle au grand jour.
Vous avez beaucoup étudié l’extension des chaînes de valeur provoquée par la mondialisation. La crise actuelle change-t-elle la donne ?
Elle a mis en avant le sujet de la fragmentation extrême des processus de production et de la fragilité qui en résulte. Ce phénomène s’est développé au cours des années 1990 et 2000 et s’est accompagné d’une concentration très importante de la production dans un petit nombre d’entreprises et de pays. A la faveur de la crise sanitaire, on s’aperçoit que certains produits qui apparaissent comme de première nécessité, les masques, les médicaments, sont fabriqués par très peu d’entreprises dans le monde. Si ces producteurs font face à une baisse de productivité, par exemple du fait de la crise sanitaire, l’impact devient très rapidement mondial. La Malaisie fabrique par exemple 55 % des gants chirurgicaux vendus dans le monde. Il suffit qu’une catastrophe affecte ce pays pour que toute la planète soit concernée.
Comment en est-on arrivé là ?
La spécialisation et la production à grande échelle génèrent des bénéfices économiques importants. C’est ce qui permet aux consommateurs d’avoir accès à des biens sophistiqués à un coût faible. A l’inverse, si on revient en arrière, pour construire des chaînes de valeur moins fragmentées et plus résistantes aux chocs, les coûts de production vont augmenter, et le consommateur paiera la note. La question, autant politique qu’économique, est donc celle de l’arbitrage entre le prix des biens et la solidité du système.
Faut-il relocaliser de la production en Europe ?
C’est toujours possible. Mais je pense que la relocalisation est une fausse bonne idée. Le problème de la fragmentation des chaînes de production ne provient pas de la distance géographique, mais du niveau de concentration. Relocaliser la production de gants chirurgicaux de Malaisie en Slovaquie ne résoudra pas mécaniquement le problème qui nous concerne aujourd’hui. La fragilité sera la même. Il convient au contraire de diversifier les sources d’approvisionnement pour réduire notre exposition à des risques spécifiques à certains pays ou à certaines entreprises.
Quel est l’impact des tensions entre les Etats-Unis et la Chine sur le commerce mondial ?
Les tarifs douaniers imposés par Washington n’ont profité qu’à quelques entreprises, alors qu’elles ont pénalisé les consommateurs et les nombreuses industries américaines qui utilisent les produits chinois dans leurs chaînes de production. Les études économiques qui ont été faites ont montré que les politiques protectionnistes sont très coûteuses pour ceux qui les mettent en place, surtout dans des systèmes de production très fragmentés.
Quel doit être le rôle de l’Europe ?
Elle doit jouer la carte du multilatéralisme et donc de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). On peut bien sûr se demander si la Chine doit continuer de bénéficier de certaines dispositions spéciales, comme les subventions aux entreprises d’Etat. Mais il vaut mieux réformer le système de l’intérieur plutôt que d’en sortir et en payer le prix fort. L’Europe a beaucoup tiré profit du libre-échange organisé dans le cadre du marché unique ou à travers ses accords avec d’autres pays.
N’est-on pas protectionniste en voulant imposer, comme certains le réclament en Europe, des normes environnementales et sociales à d’autres pays ?
Ce n’est pas du protectionnisme, dans la mesure où ces normes ne sont pas destinées à avantager nos entreprises. Ces normes sociales et environnementales sont indispensables à une croissance durable sur le long terme. Il faut qu’elles fassent partie des règles du commerce international pour inciter les pays à participer à la lutte contre le changement climatique. La fragmentation des chaînes de valeur, du fait de l’éclatement des lieux de production entre différents pays, a un coût environnemental important, qui n’est pas internalisé par les entreprises. Or la taxe carbone aux frontières est le meilleur moyen de l’intégrer au coût de production. Il faut que le prix final reflète le coût environnemental de la production. Cela ne veut pas dire produire localement, puisque le coût environnemental n’est pas nécessairement plus faible parce que le bien n’est pas transporté. Il faut cependant que le système de prix reflète effectivement le contenu en carbone de la production.
Les pays pauvres et émergents ne sont-ils pas les plus grands perdants du ralentissement du commerce mondial ?
Certains pays émergents, comme la Thaïlande ou le Vietnam, ont réussi à s’intégrer dans le commerce mondial via leur participation aux chaînes de valeur. C’est une stratégie d’intégration relativement peu coûteuse, car au lieu de bâtir toute une industrie compétitive, il leur suffit de se spécialiser sur une étape de la chaîne de production. Mais tous les pays en développement n’ont pas bénéficié de la mondialisation, loin de là. Si on retire les quelques émergents qui en ont tiré profit, on voit qu’en réalité le reste du monde stagne. Une partie de la planète, notamment l’Afrique, reste à l’écart de la mondialisation et de la croissance.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/05/24/isabelle-mejean-la-relocalisation-est-une-fausse-bonne-idee_6040611_3234.html>
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11- La popularité d'Emmanuel Macron chute, celle de Nicolas Hulot explose, selon un sondage, France Inter, 26/05/20, 06h01
Olivier Bénis 

Selon le baromètre Odoxa-CGI pour France Inter, la Presse régionale et L'Express, le président a perdu 7 points de popularité pendant le confinement, contrairement à son Premier ministre qui reste stable. Son ancien ministre de l'Environnement, lui, fait un retour en force liée à sa forte présence médiatique récente.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/la-popularite-d-emmanuel-macron-chute-celle-de-nicolas-hulot-explose-selon-un-sondage>
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12- "Un monde à reconstruire" : 20 organisations syndicales, associatives et environnementales proposent leur plan pour sortir de la crise du coronavirus, France info, 26/05/20, 06:53

Les organisations, dont Attac, la CGT, Oxfam ou Greenpeace, proposent 34 mesures dans la suite de la pétition "Plus jamais ça" pour peser dans le débat public sur "le monde d'après".
Il y a deux mois, 20 organisations associatives et syndicales lançaient une pétition et une tribune, "Plus jamais ça". Les organisations signataires, dont Attac, la CGT, Oxfam ou Greenpeace, poursuivent sur leur lancée et proposent un plan de sortie de la crise du coronavirus, mardi 26 mai. Dans un document détaillé de 24 pages intitulé "Un monde à reconstruire",elles égrènent 34 mesures pour "répondre de concert aux enjeux sanitaires, sociaux, économiques et écologiques auxquels font face nos sociétés".
>> Coronavirus : suivez l'évolution de la pandémie et de ses conséquences dans notre direct
Les organisations, ONG, syndicats ou fondations, se disent "convaincues qu’il n’est pas de réponse à l’urgence écologique sans une réelle justice sociale" et soulignent "l’impérieuse nécessité d’une rupture avec les politiques menées jusqu’à présent". Pour elles, il s'agit rien moins que de "poser les jalons d’un nouveau projet de société".
« Il ne s’agit pas de présenter un plan figé, ficelé et définitif. Au contraire, ces propositions ont vocation à être soumises au débat public et sont amenées à être complétées. (…) Nous voulons démontrer le pragmatisme et l’ancrage dans le réel de notre démarche. » Les organisations signataires
Décliné en 34 mesures "volontairement précises et le plus souvent chiffrées", le plan se présente comme "une contribution et même un appel au débat public" : "Le monde d’après sera celui que nous serons capables de reconstruire". Ce document entend ainsi "faire la démonstration qu’il y a des alternatives au capitalisme néolibéral, productiviste et autoritaire, et que ces alternatives sont crédibles, désirables et réalisables, à condition que les moyens politiques soient mis au service des objectifs de transformation sociale et de préservation de l’environnement."
La pétition qui a accompagné la tribune "Plus jamais ça" a réuni plus de 180 000 signatures. Les organisations signataires du "plan de sortie de crise" sont : Action Aid, Alternatiba, ANV-COP 21, Attac, la CGT, la Confédération paysanne, la Convergence nationale des services publics, Droit Au Logement, la Fondation Copernic, la FSU, Greenpeace France, Notre affaire à tous, Les Amis de la Terre, Oxfam, Reclaim Finance, Solidaires, l'UNEF, l'UNL, Youth for Climate France et 350.org.
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/un-monde-a-reconstruire-20organisations-syndicales-associatives-et-environnementales-proposent-leur-plan-pour-sortir-de-la-crise-du-coronavirus_3980479.html>
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13- La Commission européenne propose un plan de relance de 750 milliards, empruntés en commun, Le Monde, 26/05/20, 13h24
Virginie Malingre (Bruxelles, bureau européen)

Il s’agit là d’une véritable révolution dans l’histoire communautaire : face à l’opposition radicale de l’Europe du Nord, jamais la Commission n’avait proposé l’émission d’une dette mutualisée européenne de grande ampleur. 
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a beaucoup consulté, avant de se lancer. Plusieurs fois, elle a repoussé ses annonces. Finalement, mercredi 27 mai, elle a présenté au Parlement européen le plan de relance, qui doit permettre à l’Union européenne et à ses vingt-sept Etats membres de limiter les ravages de la pandémie liée au Covid-19. Les commissaires, auxquels l’ex-ministre d’Angela Merkel n’avait pas dévoilé ses derniers arbitrages, ont été informés juste avant les eurodéputés.
Ursula von der Leyen avait promis un plan de relance « massif », et effectivement, elle a annoncé mercredi que la Commission dépenserait 750 milliards d’euros pour aider le continent à sortir d’une récession sans précédent. Des mesures qui s’ajoutent aux mesures d’urgences à hauteur de 540 milliards d’euros (sous forme de prêts) que l’Union a d’ores et déjà décidées et aux 1 000 milliards d’euros que la BCE s’est engagée à injecter dans le système financier.
Dette mutualisée
Pour financer son plan, la Commission européenne empruntera sur les marchés 750 milliards d’euros, qui viendront abonder le budget européen, dont certains programmes seront renforcés et d’autres créés pour faire face à la situation. Il s’agit là d’une véritable révolution dans l’histoire communautaire : face à l’opposition radicale de l’Europe du Nord, jamais la Commission n’avait proposé l’émission d’une dette mutualisée européenne de grande ampleur. Il a fallu que l’Allemagne évolue sur le sujet, pour que cela devienne possible, même si certains, comme les Pays-Bas, l’Autriche, la Suède ou le Danemark – les « frugaux » – ne cachent pas leurs réserves.
Lorsque Angela Merkel et Emmanuel Macron ont présenté, le 18 mai, leur « initiative », fondée, elle aussi, sur l’émission d’une dette commune européenne de 500 milliards d’euros, nombre de commentateurs ont parlé d’un « moment hamiltonien » pour l’Europe, en référence à Alexander Hamilton, le premier secrétaire au Trésor des Etats-Unis, qui, en 1790, a convaincu le Congrès de créer une dette fédérale, et fait basculer la confédération américaine dans le fédéralisme.
> Lire aussi  La France et l’Allemagne proposent un plan de relance européen de 500 milliards d’euros
Sur cette somme, qui sera donc levée sur les marchés par la Commission, 500 milliards seront transférés, par le canal du budget européen, aux Etats membres qui ont été les plus affectés par le Covid-19, comme l’avaient imaginé Paris et Berlin. Pour en bénéficier, ceux-ci devront présenter un plan d’investissements et de réformes, qui devra être compatible avec les priorités politiques de la Commission européenne, à savoir le « green deal », la transition écologique et une plus grande souveraineté européenne. Ils devront également tenir compte des recommandations que fait une fois par an la Commission européenne à chacun des Vingt-Sept.
Quelle contrepartie ?
Reste à voir, dans le détail, quelles réformes Bruxelles exigera en contrepartie de ses largesses. Les quatre « frugaux », qui refusent toute subvention aux pays affaiblis par la pandémie, ne manqueront pas d’exiger de leur part des efforts de consolidation budgétaire et de compétitivité économique. Ce dont Rome ou Madrid, qui refusent toute mise sous tutelle, ne voudront pas entendre parler.
Pour l’heure, la Commission a réservé une enveloppe à laquelle pourra prétendre chacun des Vingt-Sept. Ainsi l’Italie, pourra-t-elle se voir accorder jusqu’à près de 82 milliards d’euros de subventions, l’Espagne jusqu’à 77 milliards, la France 39 milliards, la Pologne 38 milliards, l’Allemagne 29 milliards…
Ursula von der Leyen a également prévu un volant de prêts, de 250 milliards d’euros, dont elle a également prévu une préallocation – 91 milliards pour l’Italie, 63 milliards pour l’Espagne, 26 milliards pour la Pologne, rien pour la France ou l’Allemagne. A terme, donc, la Commission se verra rembourser ces 250 milliards.
> Lire aussi  La Commission européenne dévoile des feuilles de route ambitieuses pour la biodiversité et l’alimentation
Discussions difficiles
Sur les 750 milliards empruntés, il lui faudra donc trouver les moyens de rembourser les 500 milliards de subventions qu’elle aura accordés. A cette question, la Commission ne répond pas aujourd’hui. Elle prévoit de commencer à payer ses dettes en 2028, et ce jusqu’en 2058. D’ici là, elle aura le temps de discuter du sujet avec les Etats membres. « Soit on augmente les contributions nationales des Vingt-Sept, soit on réduit les dépenses européennes, soit on trouve des “ressources propres” à l’Europe, comme une taxe digitale ou une partie des droits d’émission de CO2 », explique un haut fonctionnaire de la Commission.
Ce qui voudrait dire qu’une partie du budget européen ne dépendrait plus des Etats et que la Commission lèverait elle-même des impôts. Une révolution, là aussi, dont les pays du Nord ne voulaient pas entendre parler jusqu’ici et sur laquelle l’Allemagne a également donné des signes d’évolution.
On le voit, nombre d’éléments dans le plan de relance qu’a présenté Ursula von der Leyen, mercredi, feront l’objet de discussions complexes et difficiles entre les Vingt-Sept. D’autant que ce plan de relance nécessite que les Etats membres s’entendent sur ce que sera le budget européen pour la période 2021-2027, ce qui n’a rien d’évident en l’état actuel des choses. Entre les « frugaux » qui veulent conserver leur rabais mais réduire le volume des dépenses agricoles ou des fonds de cohésion, le Sud qui réclame plus d’argent pour faire face à la récession et les pays de l’Est qui prétendent également à cette manne mais seront très vigilants à ce que les fonds de cohésion ne soient pas sacrifiés, cela laisse présager des débats houleux.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/27/la-commission-europeenne-propose-un-plan-de-relance-de-750-milliards-empruntes-en-commun_6040931_3210.html>
Sur le même sujet :
> A saisir : plan de relance européen pour financer la transition écologique <https://www.actu-environnement.com/ae/news/proposition-plan-relance-commission-europe-relance-green-deal-35545.php4>, Actu-environnement, 27/05/20
> 750 milliards pour la transition européenne <http://www.journaldelenvironnement.net/article/750-milliards-pour-la-transition-europeenne,106364?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 27/05/20
> Les sociétés civiles française et allemande proposent un plan de relance européen écologique <https://reporterre.net/Les-societes-civiles-francaise-et-allemande-proposent-un-plan-de-relance-europeen>, Reporterre, 27/05/20
> Bruxelles propose un plan de relance historique de 750 milliards d’euros <https://www.euractiv.fr/section/economie/news/commission-puts-forward-massive-e750bn-stimulus-against-corona-crisis/>, EurActiv, 28/05/20, 09:21
> Plan de relance européen : la Commission veut construire une "union de la durabilité pour les générations futures" <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/plan-de-relance-europeen-la-commission-veut-construire-une-union-de-la-durabilite-pour-les-generations-futures-148615.html>, Novethic, 28/05/20
> Le plan de relance européen à 750 milliards d'euros <https://fr.statista.com/infographie/21851/montant-aides-subventions-pays-ue-plan-de-relance-economique-europeen-covid-19/>, Statista, 28/05/20
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14- Ille-et-Vilaine. Nicolas Hulot invite Emmanuel Macron à Pipriac, territoire Zéro chômeur de longue durée, Ouest-France, 26/05/20, 20h58
Alexandre Stephant

L’ancien ministre de l’Écologie a visité ce mardi 26 mai 2020, l’entreprise Tézéa qui gère le dispositif Territoire zéro chômeur de Pipriac de Saint-Ganton. Convaincu par la gestion locale, il entend y faire venir le chef de l’État.
Nicolas Hulot, président de la Fondation pour la nature et l’Homme, a traversé le département pour rencontrer, ce mardi 26 mai 2020, les acteurs du territoire Zéro chômage de longue durée de Pipriac-Saint-Ganton en compagnie de Claire Hédon, présidente d’ATD quart-monde à l’origine de ces expérimentations. La visite des ateliers qu’ont rejoints les personnes les plus éloignées du marché de l’emploi s’est voulue en petit comité « avec des échanges directs ».
Écologie et social « indissociables »
« Il faut sortir des sentiers battus et expérimenter comme ici en sortant de cette attitude qui dit qu’on ne peut pas faire autrement, estime l’ancien ministre. Moi je n’ai que trop souffert de mes responsabilités d’entendre on ne peut pas faire autrement, ça ne marchera jamais. »
Nicolas Hulot fait le lien entre écologie et politique sociale « deux dynamiques indissociables » incarnées par l’économie circulaire mise en place à Pipriac.
Donner des latitudes aux territoires
Pour lui, c’est dans les territoires si « on leur donne les moyens et la latitude » que « s’épanouira la transition énergétique et sociale ». Il imagine d’ailleurs que le Green new deal qu’il appelle de ses vœux « devra en partie être affectée aux collectivités sur une feuille de route commune. »
« La prochaine fois que j’ai Macron… »
Il reste encore à convaincre exécutif. À ce sujet, Nicolas Hulot a sa petite idée. « La prochaine fois que j’ai Macron au téléphone, je vais lui suggérer de venir à Pipriac », lance l’ancien ministre. Claire Hédon le prend au mot : « Le faire venir, ça, on sait faire. »
Visiblement marqué par son passage au ministère, Nicolas Hulot ne cesse les parallèles lorsqu’il s’adresse aux acteurs de l’expérimentation et aux élus locaux.
« Ne pas opposer les choses »
« Les idées, c’est une chose, mais je sais que sur le chemin de la mise en œuvre vous rencontrez du scepticisme de la résistance et de l’inertie, souligne le militant écologiste. Je pense que l’état d’esprit qui vous anime est à l’origine de ce succès car vous avez su ne pas opposer les choses, mais les affronter ensemble. Si certains pouvaient s’en inspirer, ce serait une bonne chose. »
Un conseil qui, gageons-le, ne provoquera pas de fritures sur la ligne.
<https://www.ouest-france.fr/bretagne/pipriac-35550/ille-et-vilaine-nicolas-hulot-invite-emmanuel-macron-pipriac-6847596>
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15- Point de vue. Ecologie et responsabilité : des tremplins pour demain, TEK4life, extrait de la newsletter du 26/05/20
Jean-Jacques Perrier

Je me demande ce que nos descendants penseront des hommes que nous avons été. Quelle image ils se feront de cette époque où la vie, comme une vague, s’est retirée du monde. Ils découvriront sans doute que nous n’avons pas été plus héroïques que d’autres, que nous nous sommes débattus, que nous fûmes à la fois sublimes et minables », écrit Leïla Slimani dans son « Journal du confinement ». Effectivement, l’histoire jugera sans doute qui fut sublime ou minable, mais on peut déjà observer que beaucoup de femmes et d’hommes « se débattent » en proposant leurs visions d’un « monde d’après » qui dépasserait les turpitudes du monde présent. Les tribunes, analyses, manifestes, pétitions s’accumulent. Ils témoignent d’une belle vitalité du débat public. En même temps, ce foisonnement nous désoriente tant il faut un effort de lecture et de synthèse pour tout lire, tout comprendre.
Dans une de ces tribunes, tranchante, datée du 14 mai, le philosophe Pierre Charbonnier <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/14/pierre-charbonnier-l-ecologie-ne-nous-rassemble-pas-elle-nous-divise_6039590_3232.html> critique la stratégie de la « communion universelle » pour l’écologie, fausse unanimité « incantatoire, inefficace et contre-productive » portée notamment par Nicolas Hulot et son « Temps est venu ». Selon lui, la vérité est « un peu plus inconfortable : l’écologie (…) nous divise bien plus qu’elle nous rassemble. » « Tant mieux, conclut-il, car c’est de cette division que naîtra une clarification de nos objectifs. »
Il est en effet naïf de penser (ou cela relève de la croyance) que les oppositions exacerbées d’avant la covid-19 se seraient évaporées du fait du combat commun contre un virus, et plus encore qu’elles se seraient transmuées en un projet commun humaniste et écologique. Nous en sommes loin. Il est probable que Nicolas Hulot en est parfaitement conscient, l’idée de communion universelle étant pour lui davantage un moyen de se faire entendre qu’une fin. D’ailleurs les points de vue exprimés dans les médias ne convergent pas tous vers un tel projet. Les lignes de clivage « sont omniprésentes dans notre quotidien », rappelle à juste titre Pierre Charbonnier.
>> Suite à lire à :
<https://www.tek4life.eu/index.php/qui-sommes-nous/newsletters/68-ecologie-et-responsabilite-des-tremplins-pour-demain>
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16- A l’Assemblée nationale, une double offensive « sociale et écologiste » bouleverse les équilibres de la majorité, Le Monde, 27/05/20, 12h00
Alexandre Lemarié

Après la création d’un neuvième groupe qui a fait perdre la majorité absolue à LRM, l’aile gauche souhaite peser sur le plan de relance du gouvernement 
Jusque-là, cette sensibilité peinait à exister au sein de la majorité, face aux libéraux, qui semblaient gagner la plupart des arbitrages. Une ère bientôt révolue ? A deux ans de la fin du quinquennat, l’aile gauche de la majorité souhaite donner une coloration sociale et écologique à la fin du mandat d’Emmanuel Macron. Dans les réflexions visant à dessiner le « jour d’après » la crise du coronavirus, le créneau « socialo-écolo » fait recette. Les initiatives pullulent pour convaincre le gouvernement d’intégrer ces enjeux dans son plan de relance, prévue pour la rentrée de septembre.
Coup sur coup, le groupe La République en marche (LRM) de l’Assemblée nationale a enregistré des mouvements venus de cette composante bouleversant les équilibres de la majorité. La première secousse a eu lieu le 19 mai, quand le parti présidentiel est descendu sous la barre symbolique des 289 députés, qui, depuis trois ans, lui permettait de disposer à lui seul de la majorité absolue.
> Lire aussi  La perte de la majorité absolue à l’Assemblée, un coup dur pour Emmanuel Macron
Sept de ses membres sont partis constituer un nouveau groupe baptisé Ecologie, démocratie, solidarité. Emmené par Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot, et les anciens « marcheurs » Cédric Villani, Aurélien Taché ou Guillaume Chiche, ce collectif de dix-sept membres appelle l’exécutif à aller « plus loin et plus vite ». Sceptiques sur la capacité d’Emmanuel Macron à opérer un vrai tournant dans ces domaines, ils se donnent pour objectif de « construire des majorités d’idées, afin de donner au progrès écologique et social une chance de réussir ».
Démarche loyale à la majorité
Trois jours plus tard, une autre initiative de l’aile gauche de la majorité a vu le jour. Mais avec une autre stratégie. Plutôt que de quitter le groupe majoritaire, trois de ses figures – l’ex-ministre écologiste Barbara Pompili, le chiraquien vice-président de l’Assemblée Hugues Renson et l’ex-socialiste Jacques Maire – ont annoncé, le 22 mai, la création d’un courant nommé « En commun » au sein du groupe macroniste de l’Assemblée. A l’heure actuelle, celui-ci fédère 56 députés, dont certains issus du Parti socialiste, comme Anne-Christine Lang ou Jean-Louis Touraine. « On souhaite contribuer, proposer et peser sur les grands arbitrages dans les domaines des solidarités et de l’écologie, résume Hugues Renson. En trois ans de mandat, on a fait beaucoup pour le “libérer”. On doit désormais se consacrer au “protéger”. »
Eux jugent préférable d’essayer de défendre leur ligne en interne, dans une démarche loyale à la majorité. « Nous pensons qu’on est toujours plus efficace sur le bateau qu’en dehors, explique M. Renson. Entre rester les bras ballants et partir, il y a une voie : s’organiser pour peser. » Au sein du groupe de Matthieu Orphelin, on ironise sur « la révolte de ceux qui ne vont pas trop loin, de peur de perdre leur poste ».
> Lire aussi  « C’est un acte de défiance à l’égard du président » : derrière le dixième groupe à l’Assemblée, l’ombre d’Edouard Philippe
Bien que divisée, l’aile gauche de la majorité tente en tout cas de se structurer. « Je crois qu’on peut sortir de notre impuissance en nous organisant mieux », a ainsi écrit Mme Pompili à des députés LRM qu’elle tentait de recruter. Cette structuration avait commencé dès janvier 2018, avec la création d’un « pôle social » autour de l’ex-socialiste Brigitte Bourguignon. Avant la création d’un collectif social-démocrate, en juin 2019, fédérant une vingtaine de députés LRM, telles Sonia Krimi et Martine Wonner.
Malgré leur opposition à la constitution de « sous-groupes », les responsables de la majorité ont finalement accepté la création d’un courant autour de Mme Pompili, afin de contenir les départs de l’aile gauche. Confrontés à une double offensive – interne et externe –, ils en sont réduits à féliciter les députés ayant fait le choix de rester dans la famille macroniste.
« Il vaut mieux travailler ensemble au projet que l’on veut mettre en œuvre à l’intérieur de la majorité, afin de peser dans les arbitrages internes, plutôt que de se dissocier de cette tâche collective », souligne ainsi le délégué général de LRM, Stanislas Guerini. « Les institutions de la Ve République sont ainsi faites qu’il vaut mieux appartenir à la majorité pour orienter l’action du gouvernement », abonde le chef de file des députés LRM, Gilles Le Gendre.
Création d’un « chèque déconfinement »
Pour rassurer une aile gauche remuante, les responsables de la majorité garantissent que les thématiques de l’écologie et du social figureront bel et bien dans les priorités de l’exécutif pour la fin du quinquennat. Pour « la reconstruction », M. Le Gendre évoque « un projet autour de trois axes » : « relancer l’économie avec un programme keynésien, instaurer de nouvelles solidarités et accélérer la transition écologique ».
S’il ne remet pas en cause les réformes libérales déjà initiées, comme la suppression de l’ISF, Stanislas Guerini se dit à son tour convaincu qu’Emmanuel Macron va « projeter notre pays dans un horizon partagé, autour de l’emploi, du social et de l’environnement ».
Côté social, il propose la création d’un « chèque déconfinement » pour les plus démunis, l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans et juge nécessaire d’« augmenter les soignants, les enseignants et les chercheurs ». Côté environnement, il appelle de ses vœux un plan de rénovation thermique des bâtiments publics et de développement de la voiture électrique. Une manière de donner des gages aux défenseurs d’un tournant « socialo-écolo », en attente d’une réponse présidentielle d’ampleur depuis qu’Emmanuel Macron a assuré que « le jour d’après ne sera pas un retour au jour d’avant », en appelant notamment à « bâtir une stratégie » autour de « la sobriété carbone ».
> Lire aussi  Stanislas Guerini : « Le temps de la crise n’est pas celui des procès politiques »
« Tant mieux si on fait bouger les lignes ! »
Au sein du gouvernement, on assure prendre en compte les revendications de l’aile gauche, en regrettant le départ de certains membres de LRM. « Les solutions d’avenir se trouvent dans les choix que nous faisons maintenant et pas en réactivant des vieux réflexes du passé », a estimé le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, le 18 mai, en affichant sa volonté de mettre le cap sur une économie « compétitive » et « décarbonée ». Voilà pour la partie écologie.
Son homologue de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, préconise « une politique pour le peuple », en proposant une généralisation de la participation des salariés aux entreprises. Voilà pour le volet social.
> Lire aussi  Après le départ de marcheurs dissidents, le MoDem en position de pivot de la majorité
S’ils ne peuvent qu’applaudir ces déclarations d’intention, les tenants d’« un vrai plan de transformation » – et non un plan de relance traditionnel, comme en 2008 – restent toutefois sur leurs gardes. « Tant mieux si on fait bouger les lignes ! », se réjouit M. Orphelin. Avant de mettre en garde : « Mais ces nouvelles intentions seront-elles traduites en actes forts ? Au gouvernement, désormais, de prouver que cette volonté d’aller plus loin sur l’écologie n’est pas cosmétique. »
Le député du Maine-et-Loire met au défi l’exécutif de « reprendre les quinze mesures » présentées par son groupe Ecologie, démocratie, solidarité. Parmi elles, un soutien massif aux investissements des collectivités locales dans la transition écologique et solidaire, qui se chiffrerait à au moins 15 milliards d’euros sur trois ans. « En matière écologique et sociale, l’heure n’est plus seulement aux déclarations d’intentions, mais aux actes de la part du gouvernement », soutient M. Chiche. Avant de trancher : « A ce stade, la démonstration de son engagement sur ces deux champs d’action reste à faire. »
> Lire aussi  Visualisez la perte de majorité du groupe LRM à l’Assemblée nationale
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/27/une-double-offensive-sociale-et-ecologiste-bouleverse-les-equilibres-de-la-majorite-a-l-assemblee_6040923_823448.html>
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17- Plan de relance européen :  un tournant majeur et peut-être historique, Fondation pour la Nature et l’Homme, communiqué du 27/05/20

Le plan de relance proposé par Ursula Von der Leyen marque un tournant majeur. Majeur car pour la première fois, le choix est fait d’un mécanisme de solidarité pour réduire les déséquilibres économiques qui s’accumulent au risque de scinder l’UE. Les 750 milliards d’euros mutualisés, dont 500 milliards transférés sous forme de subventions sont une option très forte.
Historique, ce plan peut le devenir si dans les faits il permet de financer une sortie de crise basée sur la conversion écologique de l’Europe. La bataille qui va s’engager sur les conditions de l’usage de cet argent européen sera déterminante. Le critère « do no harm » (qui ne nuit pas à l’environnement) devra être confirmé par une exclusion stricte des investissements dans les énergies fossiles. Et il faudra aller au-delà en priorisant les investissements primordiaux, alliant emploi et transition : rénovation des bâtiments, transports durables ou conversion agro-écologique en tête.
La Fondation Nicolas Hulot appelle :
• les gouvernements européens à soutenir et renforcer la proposition de la Commission européenne. Si un compromis sur la conditionnalité des transferts doit être trouvé avec les 4 pays les plus hostiles (Autriche, Pays-Bas, Suède, Danemark), il faudra que ce soit construit sur l’ambition climatique que soutiennent fortement les opinions publiques concernées et non sur un retour à l’austérité.
• les institutions européennes à mettre en place une véritable coordination des plans nationaux de « relance » pour éviter des plans contradictoires et de court terme. Chaque État doit aussi prendre sa part à une profonde transformation de l’économie européenne, pour plus de résilience, de sobriété et donc de prospérité durable.
> Pour télécharger le communiqué :
<http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp_plan_relance_europe-fnh.pdf>
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En audio
18- Économie et écologie, un mariage de raison..., France culture, De cause à effets, 24/05/20, de 16h à 17h
Aurélie Luneau

Quelle relance de l'économie pourrait se faire en respect de l'environnement ?
Dans cette sortie de crise sanitaire, la reprise de l'économie est une priorité pour les gouvernements qui redoutent les conséquences industrielles et sociales. Avant la pandémie, dans un contexte de réchauffement climatique, les questions environnementales étaient au cœur des préoccupations, notamment citoyennes, et des discussions entre les différents acteurs sur ce terrain politique et économique. Qu'en sera-t-il aujourd'hui ? La politique de relance économique aur- t-elle raison des ambitions écologiques ? Le "Make our Planet great again" d'Emmanuel Macron est-il toujours d'actualité et envisageable dans un plan d'économie 'verte' ? 
Avec Gaël Giraud, directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et professeur à L'École Nationale des Ponts et Chaussées (ENPC) et Sophie Swaton, philosophe et économiste, elle est maître d'enseignement et de recherche à l'Institut de géographie et de durabilité de l'Université de Lausanne où elle enseigne et coordonne au sein du master en fondements et pratique de la durabilité.
> Emission (57 min) à réécouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/economie-et-ecologie-un-mariage-de-raison>
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19- Les entretiens (dé)confinés, avec Jean-Paul Demoule : "Lire le passé donne les clés pour comprendre le présent", France Inter, 26/05/20, 11h41
Camille Crosnier

Camille Crosnier continue de s’entretenir à distance avec des scientifiques, penseurs, ou militants pour nourrir notre réflexion et construire le fameux “monde d’après”. Aujourd’hui, l'archéologue et professeur de protohistoire, Jean-Paul Demoule.
Bonjour Jean-Paul Demoule, où êtes-vous ? 
Je vous parle de Provence, des bords du Rhône, puisque j'ai deux points de chute à Paris et l'autre dans le sud de la France, où je travaille assez souvent. Et c'est là que je me trouve.  
Elle vous inspire quoi cette période ? 
L'analyse que j'ai faite quand j'ai commencé à y réfléchir, c'est qu'effectivement, on était dans une logique historique de très long terme. Pendant très longtemps, l'espèce humaine, les espèces humaines - puisqu'il en a eu plusieurs en parallèle pendant longtemps - étaient des chasseurs-cueilleurs, ils normadisaient en fonction des ressources de chaque saison de pêche, de chasse et de cueillette. Et puis, il y a 10, 12 000 ans, un certain nombre de chasseurs cueilleurs inventent l'agriculture sédentaire, ce qui va nous faire basculer dans autre chose. Cela fait évidemment exploser la démographie humaine, mais surtout, on commence à se confiner dans des maisons, un objet qui n'existait pas jusqu'à présent. Et puis la maison confinée dans le village, entourée des terres arables. Et puis, la démographie augmentant, on arrive aux villes où on est encore plus confinés, parce que nous ne sommes plus obligés d'aller chercher l'alimentation pour la plupart. C'est là qu'apparaissent les boutiques, comme le montre l'archéologie, dans toutes les premières villes du monde. Donc on est encore plus enfermés et ça va continuer sur cette lancée. Le télétravail, on connaissait déjà depuis longtemps. Puisque les autres secteurs traditionnels qui étaient l'agriculture, d'une part, ce qu'on appelait jadis le secteur primaire, et l'industrie se sont complètement rétractés en termes d'emplois. C'est essentiellement des services maintenant, donc des gens qui sont toute la journée assis devant un ordinateur et toutes les autres activités humaines relèvent de la même chose. Maintenant, l'essentiel des guerres se fait depuis des salles de commandement où on envoie des drones et des missiles. Le tourisme est de plus en plus restreint dans la mesure où il va falloir limiter la fréquentation des sites....
Tout ça m'a donc paru complètement logique. De même qu'effectivement, avec l'agriculture et l'élevage, c'est le démarrage des grandes épidémies puisque la plupart des maladies existaient depuis longtemps. Mais avec des petits groupes nomades de chasseurs cueilleurs, ça ne pouvait pas aller très loin. A la fois concentration humaine de plus en plus grande, la proximité avec les animaux qui sont porteurs de maladies, aussi bien des animaux domestiques, que des animaux dits commensaux, c'est-à-dire les blattes, les pigeons, les rats avec leurs puces que les animaux sauvages, puisqu'on va restreindre de plus en plus les espaces sauvages, d'où notre rencontre plus ou moins volontaire avec les pangolins, civettes et autres chauves-souris. 
>> Suite à lire ou à réécouter (15 min) à :
<https://www.franceinter.fr/environnement/les-entretiens-de-confines-avec-jean-paul-demoule-lire-le-passe-donne-les-cles-pour-comprendre-le-present>
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Une publication
20- En ligne. Série « Libérer les imaginaires », Imagine demain le monde, épisodes 28, 29 & 30, 30/05/20

• Episode 28 - Du tourisme de masse, au profit de qui ? [Imagine 128 / juillet-août 2018]
Le marché du tourisme changera-t-il après la pandémie ? La question est plus que jamais d’actualité. Il génère des créations d’entreprises et des emplois, des infrastructures qui profitent aux populations locales. Il a permis à de petits pays insulaires de sortir de la pauvreté. Mais en réalité, le tourisme crée autant de problèmes qu’il n’en résout. Selon des chercheurs de l’université de Sidney, en 2013, les vacanciers ont émis 4,5 milliards de tonnes de carbone, soit 8 % des gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère. « Le tourisme ne dérègle pas seulement le climat, dénonce Bernard Duterme, directeur du Centre tricontinental (Cetri), il épuise également les ressources locales. Dans le Yucatan, région aride du sud du Mexique, un vacancier consomme en moyenne 45 % d’eau en plus qu’un paysan maya. A Marrakech, au Maroc, les douze terrains de golf qui entourent la ville paralysent le développement des agriculteurs des alentours. A Djerba, à l’est de la Tunisie, les touristes ont tout simplement chassé les paysans. L’île, qui était autosuffisante sur le plan alimentaire dans les années 70, importe aujourd’hui l’essentiel de son alimentation. »  
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2503>
• Episode 29 - Journal d’un tribunal [Imagine 130 / novembre-décembre 2018]
Pendant trois semaines, Imagine a arpenté les couloirs de la justice liégeoise et les trois divisions (Liège, Verviers et Huy) du Tribunal de première instance. Un reportage au long cours pour observer et raconter les mille et un visages de la justice pénale et civile, ses splendeurs et ses misères. Une justice tour à tour pédagogique et humaine, hermétique et expéditive, ordinaire et fastueuse, aux côtés de juges, d’avocats, de greffiers, de justiciables… Voici notre Journal d’un tribunal au plus près de la vie judiciaire, là où bat le cœur de notre Etat de droit. 
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2554>
• Episode 30 - Guérisseurs du monde [Imagine 126 / mars-avril 2018]
Dans le sud, la médecine traditionnelle est souvent l’unique accès aux soins pour les populations locales. Acupuncture, rites purificateurs, ayurveda, herboristerie… Intimement liée à l’âme des peuples, mêlant spiritisme et connaissances empiriques, ce type de médecine se décline en autant de variantes qu’il existe de cultures. Avec un large éventail de thérapies et de pratiques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi recensé plus de quatre cents pratiques à travers le monde. Elle reconnaît par ailleurs leur utilité et encourage leur intégration aux services de santé officiels. 
> A lire ici <https://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2447>
<http://www.imagine-magazine.com/lire/>
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Une annonce
21- Débat. Sauvetage, relance et transition : pour une finance plus verte, Entrepreneurs d'avenir vous invite le vendredi 5 juin de 15h à 16h

Avec :
• Anne-Claire ABADIE, Directrice ISR de Sycomore Asset Management.
• Laurent BABIKIAN, Directeur des engagements investisseurs au CDP pour l’Europe.
• Anne-Claire ROUX, Directrice générale de Finance for Tomorrow.
Modératrice :
Vanessa Mendez coauteur de l'Appel pour une finance responsable édité par le Parlement des Entrepreneurs d'avenir
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/> de poser les premières pierres d’un nouveau monde
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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