[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 (mardi 30 juin)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 30 Juin 07:02:24 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Pour l’assemblée britannique sur le climat, la crise sanitaire doit accélérer la transition vers une économie « zéro carbone » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/23/pour-l-assemblee-britannique-sur-le-climat-la-crise-sanitaire-doit-accelerer-la-transition-vers-une-economie-zero-carbone_6043798_3244.html>, Le Monde, maj le 23/06/20 à 09h19
2- Amazon annonce un fonds pour le climat doté de 2 milliards de dollars <https://information.tv5monde.com/info/amazon-annonce-un-fonds-pour-le-climat-dote-de-2-milliards-de-dollars-364533>, AFP, 23/06/20, 17:00
3- Première vague de chaleur dans l'Europe déconfinée <https://information.tv5monde.com/info/premiere-vague-de-chaleur-dans-l-europe-deconfinee-364543>, AFP, 23/06/20, 21:00
4- Convention Citoyenne pour le Climat : un triple succès, à confirmer par les actes <https://www.mediatico.fr/editos/convention-citoyenne-pour-le-climat-un-triple-succes-a-confirmer-par-les-actes/>, Mediatico, 23/06/20
5- Interview. Convention climat : «Il y aurait eu moyen de progresser sur une taxe carbone socialement juste» <https://www.liberation.fr/terre/2020/06/24/convention-climat-il-y-aurait-eu-moyen-de-progresser-sur-une-taxe-carbone-socialement-juste_1792146>, Libération, 24/06/20, 09:35
6- Climat : ne pas respecter l'Accord de Paris pourrait coûter 600 000 milliards de dollars <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climat-le-non-respect-de-l-accord-de-paris-pourrait-couter-600-000-milliards-de-dollars-148448.html>, Novethic avec AFP, 24/06/20
7- Combien coûteraient les propositions de la convention citoyenne pour le climat ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/24/combien-couteraient-les-propositions-de-la-convention-citoyenne-pour-le-climat_6044071_3244.html>, Le Monde, maj le 25/06/20 à 05h53
8- A Carthagène, HOPU prend le pouls de la ville espagnole pour lutter contre le changement climatique <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/06/25/a-carthagene-hopu-prend-le-pouls-de-la-ville-espagnole-pour-lutter-contre-le-changement-climatique_6044108_4811534.html>, Le Monde, 25/06/20, 08h21
9- Critique de livre. « Comment saboter un pipeline » : plaidoyer pour l’insurrection climatique <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/25/plaidoyer-pour-l-insurrection-climatique_6044134_3232.html>, Le Monde, 25/06/20, 11h33
10- Le sud de la Chine frappé par des crues exceptionnelles <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/25/le-sud-de-la-chine-frappe-par-des-crues-exceptionnelles_6044149_3244.html>, Le Monde, 25/06/30, 12h20
11- Dans le Mercantour, des insectes montent en altitude sous l'effet du climat <https://information.tv5monde.com/info/dans-le-mercantour-des-insectes-montent-en-altitude-sous-l-effet-du-climat-364830>, AFP, 25/06/20, 14:00
12- Un vent de sable du Sahara fait suffoquer les Caraïbes <https://information.tv5monde.com/info/un-vent-de-sable-du-sahara-fait-suffoquer-les-caraibes-364773>, AFP, 25/06/20, 14:00
13- Tribune. « La lutte contre les îlots de chaleur urbains est loin d’être gagnée » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/06/25/la-lutte-contre-les-ilots-de-chaleur-urbains-est-loin-d-etre-gagnee_6044162_4811534.html>, Le Monde, 25/06/20, 17h53
14- Vague de chaleur. Des plages anglaises débordées, la police doit intervenir <https://www.ouest-france.fr/europe/royaume-uni/vague-de-chaleur-des-plages-anglaises-debordees-la-police-doit-intervenir-6883254>, Ouest-France avec AFP, 25/06/20, 22h06
15- Un éclair de plus de 700 km au Brésil <https://information.tv5monde.com/info/un-eclair-de-plus-de-700-km-au-bresil-364908>, AFP, 25/06/20, 23:00
16- Pourquoi les incendies qui ravagent l'Arctique devrait tous nous inquiéter <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/surveillance-forets-arctique-feu-ca-devrait-nous-inquieter-77118/>, Futura-sciences, 25/06/20
17- Convention citoyenne : les trois cailloux dans les chaussures de Macron <https://www.politis.fr/articles/2020/06/convention-citoyenne-les-trois-cailloux-dans-les-chaussures-de-macron-42082/>, Politis, 25/06/20
18- Affaire du Siècle : 16 mois plus tard, l’État nie tout en bloc, tandis que deux autres ONG ajoutent des arguments au dossier <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp-dp-ads_26-juin-2020.pdf>, Fondation pour la Nature et l’Homme, communiqué du 26/06/2020
19- Changement climatique : l’Etat répond aux associations de « L’Affaire du siècle » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/27/changement-climatique-l-etat-repond-aux-associations-de-l-affaire-du-siecle_6044362_3244.html>, Le Monde, 27/06/20, 05h53
20- Convention citoyenne pour le climat : « On s’est beaucoup trop impliqués pour lâcher aussi subitement » <https://www.20minutes.fr/planete/2807907-20200627-convention-citoyenne-climat-beaucoup-trop-impliques-lacher-aussi-subitement>, 20 Minutes, 27/06/20, 09h05
21- Danone, Camif, Armor, Biocoop... Les patrons de 76 entreprises appellent à "s'emparer de l'urgence climatique" <https://www.lejdd.fr/Societe/danone-camif-armor-biocoop-les-patrons-de-76-entreprises-appellent-a-semparer-de-lurgence-climatique-3977632>, Le JDD, 27/06/20, 19h30
22-  <https://information.tv5monde.com/info/la-convention-citoyenne-attend-de-macron-du-serieux-selon-tubiana-365186>La Convention citoyenne  <https://information.tv5monde.com/info/la-convention-citoyenne-doit-recevoir-une-reponse-serieuse-tubiana-365186>attend de Macron "du sérieux", selon Tubiana, AFP, 28/06/20, 02:00
23- Environnement : Emmanuel Macron propose deux référendums <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/29/environnement-macron-propose-deux-referendums_6044571_823448.html>, Le Monde, 29/06/20, 15h21
24- Réchauffement 3 fois plus rapide au Pôle Sud que dans le reste du monde <https://information.tv5monde.com/info/rechauffement-3-fois-plus-rapide-au-pole-sud-que-dans-le-reste-du-monde-365401>, AFP, 29/06/20, 18:00
25- Convention citoyenne pour le climat : les zones de flou des annonces d’Emmanuel Macron <https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/29/convention-citoyenne-pour-le-climat-macron-retient-une-majorite-de-propositions-a-l-exception-de-trois-mesures_6044572_823448.html>, Le Monde, 29/06/20, 19h22
En images
26- Laurence Tubiana (ECF) : La Convention citoyenne pour Laurence Tubiana (ECF) : La Convention citoyenne pour le climat a rendu ses 149 propositions <https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/laurence-tubiana-ecf-la-convention-citoyenne-pour-le-climat-a-rendu-ses-149-propositions-2206-1257602.html>, BFMTV, 22/06/20, 12h
27- Pic de chaleur : des toits en blanc contre les fortes températures ? <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/pic-de-chaleur-des-toits-en-blanc-contre-les-fortes-temperatures_4021699.html>, France 2, journal de 13h, 25/06/20
28- Infographies. Comment se préparer à une vague de chaleur ? <https://presse.ademe.fr/2020/06/comment-se-preparer-a-une-vague-de-chaleur.html>, Ademe, 25/06/20
29- En vidéo : les principales annonces d’Emmanuel Macron après la convention citoyenne pour le climat <https://www.lemonde.fr/climat/video/2020/06/29/en-video-les-principales-annonces-d-emmanuel-macron-apres-la-convention-citoyenne-pour-le-climat_6044579_1652612.html>, Le Monde, 29/06/20, 14h11

Bien à vous,
Florence

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DOSSIER DU JOUR : Analyses, réponses et réactions aux ambitions de la Convention citoyenne pour le climat. (cf. item  4, 5, 7, suite, 17, 20, 21, 22, 23, suite 25, 26 & 29)
REJET DU JOUR : Près de 16 mois après le début de l’instruction, l’État répond enfin aux arguments déposés contre lui dans le cadre de l’Affaire du Siècle en les rejetant. (cf. item 18 & 19)
ALTERNATIVES DU JOUR : — A Carthagène (Espagne), la collecte et le croisement d’une multitude de données telles que les émissions de particules, les îlots de chaleur, permettent à l’entreprise HOPU de dresser un tableau complet des problématiques de la ville et aider les élus à prendre des décisions éclairées. (cf. item 8 & 13)
— Dans le Finistère une entreprise propose de repeindre en blanc le toit des habitations pour lutter contre la chaleur. (cf. item 27)
ÉTUDES DU JOUR : — Des chercheurs se sont penchés sur le coût de l'inaction climatique. Le non-respect de l'Accord de Paris, qui vise un réchauffement limité à 2°C voire 1,5°C d'ici la fin du siècle, pourrait coûter jusqu'à 600 000 milliards de dollars. (cf. item 6 & suite)
— Le parc national du Mercantour a observé une remontée en altitude d'environ 140 mètres en moyenne des criquets et des sauterelles depuis les années 1980 sous l'effet du réchauffement climatique, selon les résultats d'une étude co-financée par l’Europe. (cf. item 11 & suite)
— Le Pôle Sud n'est plus à l'abri du réchauffement : la température y a augmenté trois fois plus vite que la moyenne mondiale ces 30 dernières années, selon une étude publiée dans Nature Climate Change. (cf. item 24 & suite)
ANIMATION DU JOUR : Vingt ans de feux de forêts à travers le monde, épiés de très haut par le satellite Terra, que la Nasa a condensé dans une animation de 30 secondes. (cf. item 16)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Pour l’assemblée britannique sur le climat, la crise sanitaire doit accélérer la transition vers une économie « zéro carbone », Le Monde, maj le 23/06/20 à 09h19
Cécile Ducourtieux

En présentant ses préconclusions mardi, la « climate assembly » veut peser sur le plan de redémarrage de l’économie que dévoilera Boris Johnson, d’ici une dizaine de jours. 
Deux jours après la convention citoyenne française, dont elle a suivi de près l’avancée des travaux, l’assemblée citoyenne britannique sur le climat a rendu ses préconclusions, mardi 23 juin. Cette date n’a aucun rapport avec l’agenda hexagonal : elle est directement liée au tempo politique national. D’ici une dizaine de jours, le premier ministre, Boris Johnson, et son chancelier de l’Echiquier, Rishi Sunak, doivent dévoiler un plan pour tenter de faire redémarrer une économie mise à l’arrêt par trois mois de confinement.
La « climate assembly » rendra ses conclusions définitives en septembre (propositions concrètes à l’appui), mais ses organisateurs veulent déjà peser sur ces décisions gouvernementales imminentes, avec au moins deux messages importants. Les Britanniques souhaitent que le plan de relance « postpandémique » soit l’occasion d’accélérer la transition du Royaume-Uni vers une économie zéro carbone, afin de tenir l’objectif national d’émissions nettes de gaz à effet de serre nulles d’ici à 2050. Ils sont également prêts à des changements sensibles de mode de vie pour y parvenir.
> Lire aussi  Au Royaume-Uni, l’horizon économique ne cesse de s’obscurcir
A la suite d’un vote à bulletin secret organisé auprès des 108 membres de l’assemblée les 16 et 17 mai, une large majorité – 79 % exactement – sont ainsi « parfaitement d’accord » ou « d’accord » pour que « les mesures prises par le gouvernement pour aider l’économie à se redresser soient conçues pour parvenir à l’objectif zéro émission nette ». Seuls 9 % « ne sont pas d’accord » ou « absolument pas d’accord » et 12 % n’ont pas d’opinion tranchée. 
Limiter les aides aux secteurs très émetteurs en carbone
Comme en France, les participants ont été sélectionnés au hasard parmi 30 000 foyers anglais, écossais, gallois et nord-irlandais et sont représentatifs en âge, sexe, ethnie, milieu socio-économique de la population nationale.
Parents, grands-parents, aides-soignants ou ingénieurs : ils ont commencé à travailler en février, se rassemblant les week-ends dans un centre de conférence de Birmingham, avant d’achever leurs discussions en ligne. Leur anonymat a jusqu’alors été protégé : les médias n’ont eu accès qu’aux résultats de leurs réunions. Beaucoup suggèrent que le gouvernement limite les aides aux secteurs très émetteurs en carbone – ou les conditionne à une transition vers des modèles décarbonés. Sont d’abord visés le secteur de l’aviation et l’extraction de gaz et de pétrole en mer du Nord (environ 5 % du produit intérieur brut écossais). Les membres de l’assemblée espèrent aussi des investissements supplémentaires dans les infrastructures : transport, construction et réhabilitation de logements.
« Les montants consacrés à sauver les industries à base d’énergies fossiles [le secteur aérien, le pétrole de la mer du Nord] sont de l’argent jeté par les fenêtres pour des industries qui sont de toute façon condamnées » est l’une des réflexions qui a le plus circulé dans l’assemblée, à en croire son prérapport. Dans le même registre : « Les industries pétrolières ou gazières ne devraient pas faire l’objet de plans de sauvetage (…). Aidons leurs salariés, mais pas elles, leur activité est incompatible avec l’objectif de neutralité carbone. » 
Parmi les rares objections, celle-ci quand même : « Nous [Royaume-Uni] ne contribuons qu’à hauteur de 1 % aux émissions mondiales de dioxyde de carbone [CO2], notre priorité devrait plutôt être de reconstruire notre économie après la pandémie plutôt que de nous infliger des dommages économiques encore plus graves au travers d’initiatives vertes coûteuses, aux gains financiers négligeables. » 
Le télétravail plébiscité
Une écrasante majorité des membres de l’assemblée (93 %) sont par ailleurs « parfaitement d’accord » ou « d’accord » pour qu’avec le déconfinement, « le gouvernement et les employeurs prennent des mesures pour encourager les modifications de mode de vie et de travail davantage compatibles avec l’objectif de zéro émission ». Seuls 4 % des membres sont « contre ou clairement contre » ces changements de mode de vie, et 3 % n’ont pas d’opinion.
Ils souhaitent le maintien du télétravail et éviter au maximum les voyages d’affaires : « Le télétravail est génial : cela engendre moins de trafic, moins de vols, on est plus efficaces, le gouvernement doit l’encourager, y compris au travers d’incitations ou d’amendes », estiment certains membres. D’autres tiquent sur le caractère obligatoire de telles mesures. La priorité devrait « pour l’heure rester dans la lutte contre le virus et la recherche d’un vaccin », objectent quelques voix discordantes.
Les organisateurs de l’assemblée se disent surpris par le quasi-consensus de ses membres sur le parti à tirer de la crise pandémique (le bilan officiel frôle les 43 000 morts au Royaume-Uni). Ils ont aussi constaté une tendance à davantage compter sur les pouvoirs publics pour orienter l’économie vers des objectifs climatiques : une nouveauté, dans un pays jusqu’alors profondément libéral.
Faire valoir les priorités de l’opinion publique
L’assemblée britannique a été mise en place en juin 2019 par la Chambre des communes, juste après que la première ministre de l’époque, Theresa May, s’est engagée à tenir l’objectif climatique de 2050 (en l’inscrivant dans la loi). Elle a donc moins de prise sur les décisions de l’exécutif national que son équivalente hexagonale, créée sur l’impulsion de l’Elysée.
Elle compte cependant faire valoir les priorités de l’opinion publique qu’elle a su faire émerger. « Les Britanniques ont démontré leur capacité à répondre positivement et de manière responsable à une menace invisible [le virus]. Nous pensons que la même approche, basée sur la confiance du public dans des politiques ambitieuses, basées sur la science et la transparence, est une bonne base pour parvenir à l’objectif zéro émission », estiment les présidents des six commissions parlementaires à l’origine de l’assemblée dans une lettre adressée à Boris Johnson, mardi.
> Lire aussi  Brexit : Londres veut couper son lien avec l’Union européenne dès la fin de l’année
Fin mai, le premier ministre s’est engagé à « reconstruire mieux » et à contribuer à une économie « plus verte et plus résiliente » après la crise sanitaire. Pour autant, à en croire les indiscrétions de la presse sur les mesures de soutien à l’étude à Downing Street, rien ne ressemble pour l’instant à une révolution verte. Il est surtout question de mesures à court terme – des baisses de TVA pour le secteur du tourisme, par exemple. Depuis son arrivée à la tête du gouvernement britannique, en juillet 2019, Boris Johnson n’a déroulé qu’une véritable vision pour le pays (encore assez vague) : réaliser le Brexit, et en tirer le meilleur parti possible.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/23/pour-l-assemblee-britannique-sur-le-climat-la-crise-sanitaire-doit-accelerer-la-transition-vers-une-economie-zero-carbone_6043798_3244.html>
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2- Amazon annonce un fonds pour le climat doté de 2 milliards de dollars, AFP, 23/06/20, 17:00

Le géant de la distribution en ligne Amazon a annoncé mardi la création d'un fonds d'investissement doté de 2 milliards de dollars pour financer des entreprises qui permettront d'arriver à "une économie zéro carbone".
"Le Climate Pledge Fund doit permettre le développement de technologies et de services qui permettront à Amazon et d'autres entreprises de devenir neutres en matière de carbone d'ici 2040", souligne l'entreprise dans un communiqué.
Amazon gère un gigantesque réseau logistique à travers le monde pour ses livraisons mais a aussi développé une offre d'informatique dématérialisée, basée sur des fermes de serveurs grandes consommatrices d'énergie.
Le groupe s'est engagé l'année dernière à atteindre la neutralité carbone d'ici 2040, rencontrant parfois le scepticisme d’organisations de lutte contre le changement climatique en raison de la très forte empreinte carbone de l'entreprise.
Des entreprises de toute taille -de la start-up à des sociétés déjà bien établies- et dans le monde entier seront éligibles pour recevoir des fonds.
"Le Climate Pledge Fund va investir dans des entreprises de différents secteurs y compris les transports, la logistique, la production, le stockage ou encore l'utilisation d'énergie mais aussi le secteur manufacturier et des matériaux, l'économie circulaire et l'agro-alimentaire", a souligné Amazon.
L'entreprise a indiqué qu'elle envisageait de laisser d'autres entreprises, qui se sont associées à l'initiative de neutralité carbone annoncée l'année dernière, participer à ce fonds d'investissement.
Dans son rapport 2019 sur les engagements en matière de développement durable, Amazon a également affirmé avoir pris de l'avance sur son plan initial de ne consommer que de l'énergie renouvelable.
L'entreprise compte arriver à 100% d'énergie renouvelable consommée en 2025, soit 5 ans avant la date initialement annoncée dans sa promesse pour le climat.
Google, lui aussi un des grands du cloud, n'utilise que de l'énergie renouvelable depuis plusieurs années, tandis que Microsoft s'est engagé à afficher un bilan carbone négatif d'ici 2030.
Amazon a précisé que l'opérateur de télécoms Verizon, Reckitt-Benckiser, le groupe de produits ménagers, ainsi que Infosys, une société de développement informatique, s'étaient associés récemment à cette initiative, lancée à l'automne 2019 à grand renfort de publicité par Jeff Bezos, le patron et fondateur d'Amazon. 
La pandémie de Covid-19 a fait passer au second plan la lutte contre le changement climatique.
Globalement, les températures moyennes de ces cinq et dix dernières années ont été les plus élevées jamais enregistrées.
Depuis les années 1980, chaque décennie a été plus chaude que la précédente, selon un rapport de l'Organisation Météorologique Mondiale publié en janvier, qui s'attend à ce que la tendance se poursuive.
Selon l'agence spécialisée de l'ONU, la température mondiale annuelle en 2019 a dépassé de 1,1°C la moyenne enregistrée à l'époque préindustrielle (1850-1900).
<https://information.tv5monde.com/info/amazon-annonce-un-fonds-pour-le-climat-dote-de-2-milliards-de-dollars-364533>
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3- Première vague de chaleur dans l'Europe déconfinée, AFP, 23/06/20, 21:00

A peine sortis du confinement, de nombreux Européens ont été pris mardi dans une vague de chaleur qui traverse le continent de l'Espagne à la Suède, avec des températures avoisinant parfois les 40°C.
Les fontaines rafraichissaient les passants dès le début de la matinée à Séville, dans le sud de l'Espagne, où le mercure devrait monter à 41°C, selon l'Agence météorologique espagnole (AEMET). L'ombre et les baignades étaient déjà prisées dans la capitale andalouse, a constaté l'AFPTV.
La péninsule ibérique a ainsi accueilli l'été avec "l'entrée d'une masse d'air très chaude d'origine africaine" poussant les températures vers les 40°C dans plusieurs régions du sud de l'Espagne, et ce "jusqu'à jeudi", a expliqué l'AEMET dans un communiqué.
La France connait elle aussi son premier pic de chaleur cette semaine avec des températures parfois supérieures à 30°C dans l'Hexagone, voire 35°C localement, a averti Météo-France, précisant que "mercredi, jeudi et vendredi seront les trois journées les plus chaudes".
Plus au nord, le Royaume-uni s'attend à voir ses plages à nouveau remplies avec des températures dépassant parfois les 30°C "au moins jusqu'à vendredi", avec "un air (chaud) venu de l'Atlantique", a précisé Dan Suri du service météorologique britannique (Met).
"Oubliez Ibiza...Il fait plus chaud ici !", a titré mardi le quotidien britannique Daily Express, tandis que les autorités locales ont appelé à être particulièrement vigilant avec les personnes âgées, plus vulnérables à la chaleur. 
Même la Suède prévoit des températures dépassant les 30°C mercredi et jeudi d'après l'agence météorologique nationale (SMHI) qui a placé mardi le pays au premier niveau d'alerte, sur trois.
Le printemps suédois sec a laissé de nombreuses zones avec un faible niveau d'eau et ce pic de chaleur fait craindre des incendies. Des températures proches sont également attendues en Norvège et en Finlande.
L'année 2019 avait enregistré canicules et records de chaleur, de l'Europe au pôle Nord, des événements cohérents avec les impacts du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines.
<https://information.tv5monde.com/info/premiere-vague-de-chaleur-dans-l-europe-deconfinee-364543>
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4- Convention Citoyenne pour le Climat : un triple succès, à confirmer par les actes, Mediatico, 23/06/20
Frédéric Vuillod, Fondateur de Mediatico et directeur de la rédaction

150 citoyens tirés au sort, 9 mois de réflexion, 149 solutions : voilà résumée en trois chiffres le bilan de notre Convention Citoyenne pour le Climat, qui fera date, espérons-le. Vouée à « lutter contre le réchauffement climatique » et à réduire de 40 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, cette convention se clôture sur au moins trois succès évidents – malgré les critiques, inévitables –sur le plan démocratique, écologique et politique.
Succès démocratique d’abord. Car la France vient de découvrir qu’une assemblée citoyenne tirée au sort, au nombre limité donc a priori peu légitime, est tout à fait capable d’émettre des propositions sérieuses, mûries et débattues, à l’attention du personnel politique. C’est bien la preuve que notre démocratie représentative peut se réinventer, en s’appuyant sur une démocratie délibérative animée par ses citoyens. C’est ce que prônent sans relâche les acteurs de l’économie sociale et solidaire, toujours en prise avec les territoires. C’est aussi ce que réclame le mouvement pacifique Extinction Rébellion, qui voit dans ces assemblées citoyennes un instrument de contournement des sempiternels blocages politiques.
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<https://www.mediatico.fr/editos/convention-citoyenne-pour-le-climat-un-triple-succes-a-confirmer-par-les-actes/>
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5- Interview. Convention climat : «Il y aurait eu moyen de progresser sur une taxe carbone socialement juste», Libération, 24/06/20, 09:35
Propos recueillis par Coralie Schaub 

Ancien président de l’Autorité environnementale, Michel Badré salue les travaux de la Convention citoyenne sur le climat. Mais regrette que certains sujets n’aient pas été abordés, comme la taxe carbone ou le nucléaire.
Ancien haut fonctionnaire, Michel Badré a présidé l’Autorité environnementale, instance du ministère de l’Ecologie contrôlant l’évaluation environnementale des grands projets d’infrastructure en France. Membre de l’association Humanité et biodiversité, il la représente au Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui organisait la Convention pour le climat.
La Convention citoyenne pour le climat était-elle une première ?
Il y a déjà eu des expériences de démocratie citoyenne dans d’autres pays et en France, mais celle-ci est originale. D’abord en raison du nombre de citoyens réunis. L’effectif des conventions déjà organisées en France était plus réduit : 25 ou 30 personnes et pas 150. Ce qui change beaucoup de choses. Vous ne mettez pas 150 personnes dans une salle en leur demandant de produire toutes seules un avis, spontanément, sur des sujets complexes. Ce qui veut dire que le pilotage est essentiel. Et celui-ci n’est jamais neutre. Nul ne peut dire que ce genre de processus échapperait complètement à tous les jeux de pression divers, contrairement aux débats parlementaires habituels. Il y a forcément des jeux d’influence : les 150 personnes ont auditionné des experts et un expert n’est jamais neutre, ce qui est normal.
Ensuite, en raison de la question posée. On a souvent fait référence à des expériences internationales, notamment en Irlande et en Islande, où il y a eu des assemblées citoyennes avec des effectifs importants. Mais c’était sur des questions sociétales, plutôt que techniques ou économiques.
> A lire aussi> Convention pour le climat : Macron va-t-il jouer le jeu ?
Ceci dit, faire participer 150 personnes représentant tous les âges, les catégories socio-professionnelles, la parité hommes-femmes, était une excellente idée. Si la société n’est pas impliquée sur les enjeux de climat et de biodiversité, qui sont fondamentaux et concernent tout le monde, on continuera à faire du surplace. Et l’expérience qui vient de se tenir est remarquable en ce que les citoyens se sont approprié ces sujets complexes.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/terre/2020/06/24/convention-climat-il-y-aurait-eu-moyen-de-progresser-sur-une-taxe-carbone-socialement-juste_1792146>
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6- Climat : ne pas respecter l'Accord de Paris pourrait coûter 600 000 milliards de dollars, Novethic avec AFP, 24/06/20
Concepcion Alvarez

Des chercheurs se sont penchés sur le coût de l'inaction climatique. Le non-respect de l'Accord de Paris, qui vise un réchauffement limité à 2°C voire 1,5°C d'ici la fin du siècle, pourrait coûter jusqu'à 600 000 milliards de dollars. Il est donc urgent que les États relèvent leurs ambitions alors que la COP26 sur le climat a été reportée à 2021 en raison du Covid-19.
Le non-respect des objectifs de l'accord de Paris en matière de réchauffement climatique pourrait coûter jusqu'à 600 000 milliards de dollars d'ici la fin du siècle, selon une étude publiée mi-avril dans Nature Communications. L'accord, signé en 2015, affiche l'objectif de contenir le réchauffement "nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels" et si possible à 1,5°C, les pays s'engageant sur des "contributions nationales" (NDC) à renouveler tous les cinq ans.   
L'étude identifie les coûts tels que les dommages liés aux événements climatiques, ainsi que les investissements comme les technologies bas-carbone, pour évaluer les pertes ou gains théoriques pour l'économie mondiale selon différents scénarios. Si les NDC actuelles n'étaient pas rehaussées, cela pourrait coûter entre 126 000 et 616 000 milliards de dollars aux Etats d'ici 2100. Pire, si les NDC actuelles n'étaient pas appliquées, les pertes approcheraient les 800 000 milliards de dollars dans le pire des scénarios, soit entre 1,4 et 7,5 fois le PIB mondial actuel.  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climat-le-non-respect-de-l-accord-de-paris-pourrait-couter-600-000-milliards-de-dollars-148448.html>
En savoir plus :
> Self-preservation strategy for approaching global warming targets in the post-Paris Agreement era <https://www.nature.com/articles/s41467-020-15453-z>, Nature Communications, 14/04/20
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7- Combien coûteraient les propositions de la convention citoyenne pour le climat ?, Le Monde, maj le 25/06/20 à 05h53
Audrey Garric 

Les mesures qui ont le plus gros impact pour les finances publiques pourraient entraîner un coût net d’environ 6 milliards d’euros par an, selon un chiffrage de l’Institut de l’économie pour le climat. 
Cent cinquante propositions pour relever l’ambition climatique de la France, mais à quel coût ? L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) s’est livré à un premier chiffrage de l’impact financier des mesures de la convention citoyenne pour le climat, remises dimanche 21 juin au gouvernement. Il en ressort un coût net d’environ 6 milliards d’euros par an pour les finances publiques.
« C’est un coût non négligeable, mais raisonné, bien loin d’un “plan Marshall”. Il est dans l’ordre de grandeur des choix budgétaires pré-Covid et encore plus post-Covid », assure Quentin Perrier, chercheur à l’I4CE, et membre du groupe de quatorze experts qui ont accompagné les travaux de la convention. « Par exemple, la suppression de la taxe d’habitation a coûté 16 milliards par an à l’Etat », précise-t-il. Depuis, la France a mobilisé 463 milliards d’euros pour lutter contre la crise économique liée à l’épidémie de Covid-19, dont 58 milliards de dépenses budgétaires effectives.
Surtout, rappelle l’expert, cette estimation du coût public n’est pas la seule donnée à prendre en compte. Les investissements proposés par la convention citoyenne, s’ils étaient inclus dans un plan de relance, pourraient entraîner des « retombées macroéconomiques positives sur le produit intérieur brut [PIB] et l’emploi », ainsi que des bénéfices sanitaires et environnementaux, sur la qualité de l’air, sur l’alimentation ou encore sur la réduction des déchets.
11 milliards d’euros de dépenses pour la rénovation
Pour réaliser ce chiffrage « approximatif », l’Institut de l’économie pour le climat a identifié quatre blocs de mesures qui ont un fort impact pour les finances publiques, c’est-à-dire supérieur au milliard d’euros.
Du côté des dépenses, il s’agit d’abord de l’objectif de rendre obligatoire la rénovation énergétique globale des bâtiments d’ici à 2040, et des « passoires thermiques » dès 2030. Pour réaliser ce vaste chantier, les citoyens prévoient un système d’aides pour tous, le reste à charge devant être minime pour les plus démunis.
> Lire aussi  La lutte contre les « passoires thermiques » divise la majorité comme le gouvernement
En supposant que 80 % du coût des travaux soit financé par des aides pour les ménages modestes et 30 % pour les autres, comme le demandent les citoyens, cela revient à mobiliser 8,5 milliards d’euros par an pour rénover 700 000 « passoires thermiques » (logements étiquetés F et G) chaque année sur la période 2021-2030, calcule l’I4CE. Pour les bâtiments énergivores (classés D et E), les besoins seraient de l’ordre de 7 milliards par an afin de financer 570 000 rénovations supplémentaires chaque année de 2021 à 2040.
« D’où une augmentation totale de 11 milliards d’aides financières par an, à ajouter aux 4 milliards d’aides annuelles actuelles pour l’ensemble du parc », conclut le think tank. A noter que l’intégralité de cette somme ne dépendrait pas forcément des aides publiques (le CITE, les primes de rénovation ou la TVA réduite). Elle pourrait aussi être supportée par les certificats d’économie d’énergie, qui sont portés par des entreprises.
3 milliards d’euros de recettes pour les véhicules propres
Afin d’accroître l’usage du train, la convention citoyenne pour le climat propose un plan d’investissement de 1,1 milliard d’euros par an dans le ferroviaire, notamment 400 millions pour dynamiser le fret. Auquel il faut ajouter une réduction de la TVA sur les billets de train, de 10 % à 5,5 %, soit une baisse de recettes pour l’Etat de l’ordre d’un milliard d’euros chaque année.
Pour faire évoluer « rapidement » le parc automobile vers des véhicules propres, les citoyens proposent d’augmenter le bonus (de 6 000 à 9 000 euros) pour les véhicules peu polluants, tout en renforçant « très fortement » le malus pour ceux qui polluent. A partir des ventes actuelles, l’I4CE estime que les recettes nettes de cette mesure s’établiraient autour de 3 milliards d’euros par an à court terme, pour ensuite diminuer rapidement.
Du côté des recettes, les citoyens proposent également de renforcer l’écocontribution kilométrique pour les avions, créée en 2019. En France, cette contribution va actuellement de 2,63 euros pour un billet au sein de l’Union européenne en classe éco à 60 euros pour un vol international de plus de 2 000 km en classe affaires. Les citoyens proposent de passer à 30 euros et à 400 euros pour les mêmes vols. « En supposant une baisse de 30 % du trafic aérien à court terme, on peut s’attendre à des recettes de l’ordre de 2 milliards d’euros par an », calcule l’Institut de l’économie pour le climat.
> Lire aussi  Réviser la Constitution, autoroute à 110 km/h, plus de vrac… : les principales propositions adoptées par la convention citoyenne pour le climat
Pour financer la transition écologique, et transformer l’appareil productif, les citoyens veulent en outre taxer les entreprises qui distribuent plus de 10 millions d’euros de dividendes annuels, à hauteur de 4 % des dividendes versés. « Passé le trou d’air de 2020, ces dividendes devraient progressivement retrouver 80 % de leur niveau pré-crise, et les recettes de cette mesure devraient atteindre environ 2 milliards d’euros par an », écrit l’I4CE. Soit un total de 13 milliards d’euros par an de dépenses et 7 milliards de recettes.
D’autres mesures de la convention citoyenne permettraient d’avoir un effet positif sur le climat, mais avec des dépenses plus faibles, comme, par exemple, le fonds vélo, que les citoyens veulent porter de 50 millions d’euros à 200 millions par an.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/24/combien-couteraient-les-propositions-de-la-convention-citoyenne-pour-le-climat_6044071_3244.html>
En savoir plus :
> Convention citoyenne : une ambition climat rehaussée, un coût raisonné <https://www.i4ce.org/convention-citoyenne-une-ambition-climat-rehaussee-un-cout-raisonne/>, I4CE, 22/06/20
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8- A Carthagène, HOPU prend le pouls de la ville espagnole pour lutter contre le changement climatique, Le Monde, 25/06/20, 08h21
Sandrine Morel

La collecte et le croisement d’une multitude de données telles que les émissions de particules, les îlots de chaleur, permettent à l’entreprise HOPU de dresser un tableau complet des problématiques de la ville et aider les élus à prendre des décisions éclairées. Elle remporte le prix de l’innovation urbaine 2020 du « Monde »-Cities dans la catégorie « Urbanisme ». 
Quand soufflent les vents venus du Sahara, chargés de poussière et de sable, les niveaux de pollution aux particules fines explosent à Carthagène. En temps normal, les particules fines PM10 et PM2,5 ont déjà tendance à proliférer dans cette ville espagnole aride et entourée de collines, située dans le sud-est du pays, sur la Méditerranée, autant connue pour les ruines de son théâtre romain vieux de deux mille ans que pour son important port naval et pétrochimique.
Les gaz émis par l’industrie et le trafic automobile, associés aux fortes chaleurs et à l’ensoleillement, provoquent également des pics de pollution à l’ozone (O3). A cela s’ajoute, ces derniers temps, la multiplication des événements météorologiques extrêmes. « En un an, nous avons subi la tempête Gloria et deux épisodes de “goutte froide” [des orages à répétition, des pluies continues et, dans des cas plus graves, des inondations] », souligne la conseillère municipale en charge de la ville durable et des projets européens, Cristina Mora. « La désertification avance, la Mer mineure [réserve d’eau salée reliée à la Méditerranée] souffre et le nombre de nuits tropicales augmente… », poursuit-elle.
Le constat est clair. La solution beaucoup moins. Pour lutter contre les effets du changement climatique, la ville a donc décidé de faire appel à une société technologique locale, baptisée HOPU (Human Oriented Products for Urbanism). « En général, non seulement les villes manquent de données scientifiques valides, ce qui les empêche de chiffrer correctement leurs objectifs, mais elles ne savent pas non plus par où commencer pour lancer le monitorage de leur ville », souligneAntonio Jara, président et fondateur d’HOPU. Il a commencé il y a plus d’un an une ample surveillance de Carthagène, afin de récolter, grâce à des systèmes basés sur l’intelligence artificielle et l’Internet des objets, toutes sortes de données.
Croisement et analyse de données
Température, humidité, radiation solaire, transpiration du sol, direction et vitesse du vent, mais aussi bruit, affluence, embouteillages, consommation d’énergie, et bien sûr émissions de NO2, CO, O3, soufre, microparticules ou pollen… Sept capteurs enregistrent ce que sont en quelque sorte les constances vitales de la ville. Croisées avec des données obtenues via satellite, telles que l’indice de végétation ou l’existence d’îlots de chaleur (ICU), les informations fournies par les capteurs permettent de dresser un tableau des différentes problématiques de la cité.
Confrontées ensuite à des informations socio-économiques, telles que le taux de chômage, le niveau de richesse ou de pauvreté, ou sanitaires, comme la présence de moustiques ou d’abeilles tueuses ou encore les troubles du sommeil liés à la chaleur des nuits tropicales ou l’illumination publique, elles sont ensuite contextualisées grâce à la plate-forme européenne de gestion des données open source Fiware.
Pour la ville, c’est d’abord une nécessité. « Les Fonds européens de développement régional [FEDER] ou de transition verte sont de plus en plus exigeants avec les villes, poursuit M. Jara. Pour disposer de la totalité des fonds, elles doivent démontrer scientifiquement que les objectifs fixés ont été accomplis. Ce qui oblige les villes à se doter d’outils… »
HOPU a fait un pari qui semble évident : plus la quantité et le choix des informations croisées sont pertinents, plus l’analyse sera affinée et permettra de guider l’administration dans ses prises de décision et ses investissements. Mais si la quantité d’informations que l’on peut extirper d’une ville est presque infinie, encore faut-il savoir les lire et les exploiter correctement.
Conseil en aménagement urbain
Quand Antonio Jara crée sa société à la fin de l’année 2013, cet informaticien espagnol est décidé à doter les villes de capteurs intelligents, construits en Espagne, plus facilement gérables à distance grâce à des systèmes « machine to machine », et suffisamment robustes pour être installés durablement en extérieur. « C’était le sujet de ma thèse à l’université de Murcie, et HOPU était sa mise en pratique… », résume ce chef d’entreprise de 33 ans.
Cependant, en 2017, il décide d’élargir son domaine d’activité et d’offrir à des villes facilement noyées sous les données la possibilité de les récolter mais aussi de les analyser et de proposer des solutions et un suivi des résultats. Et pour cause. « On créait des capteurs très performants mais nous nous rendions compte que nos clients ne parvenaient pas à exploiter pleinement leurs capacités… », se souvient-il.
En fonction de la pollution, des îlots de chaleur, de la circulation automobile ou encore du flux de piétons, HOPU a conseillé Carthagène dans l’emplacement d’une zone de basses émissions (où la circulation des véhicules les plus polluants est interdite) et la création d’un corridor vert. Mais son rôle peut consister aussi à indiquer le meilleur endroit où installer des zones d’ombre. Ou tout simplement des bancs, pour que les personnes fragiles puissent se reposer. En fonction des situations, la reforestation sera plus utile que la construction de bornes de location de bicyclettes électriques ou d’un parking dissuasif… Et vice versa.
Economies et décisions éclairées
« Planter un arbre peut servir à lutter contre le réchauffement climatique, mais encore faut-il savoir où cela est réellement efficace, résume Pedro Yepes, responsable municipal du plan de lutte contre le réchauffement de la planète. La surveillance de l’environnement est fondamentale pour planifier nos actions contre le changement climatique… »
Grâce à un suivi régulier et des bilans trimestriels, HOPU mesure ensuite l’impact des solutions choisies et en corrige les erreurs éventuelles. « Toutes les décisions que la ville prend peuvent ainsi se baser sur des informations scientifiques, souligne M. Jara, dont l’entreprise, qui compte à présent 23 employés, fournit ses services à une vingtaine de villes, dont Madrid ou Helsinki. Les investissements peuvent devenir optimaux, ce qui génère aussi des économies et nos connaissances peuvent ensuite servir à d’autres villes… »
Combien d’aéroports sans avion, de routes sans voiture, de piscines olympiques construites dans des petits villages ou de golfs dans des déserts auraient pu être évités en Espagne avec de tels outils ? Longtemps, les villes ont investi dans des projets sans s’inquiéter de l’impact réel de leurs interventions urbanistiques. Certains maires privilégiaient l’idée de laisser leur « legs » à l’utilité et l’efficacité des investissements publics. Quand d’autres en ont directement profité pour détourner des fonds… « Il est difficile d’empêcher la corruption, mais nos capteurs peuvent limiter l’abus de fonction », veut croire M. Jara. En somme : fini l’arbitraire…
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Les cinq prix de l’innovation urbaine « Le Monde »-Cities
Voici les projets récompensés à travers le monde dans cinq catégories :
• Habitat Grand Prix : Au Burkina Faso, l’association La Voûte nubienne ressuscite une technique de construction ancestrale et écologique <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/06/25/au-burkina-faso-l-association-la-voute-nubienne-ressuscite-une-technique-de-construction-ancestrale-et-ecologique_6044110_3212.html>.
• Energie : A Saint-Etienne, l’algorithmique d’Imope aide à réaliser des économies d’énergie <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/06/25/a-saint-etienne-l-algorithmique-d-imope-aide-a-realiser-des-economies-d-energie_6044109_4811534.html>.
• Mobilité : A Nantes, Nielsen Concept mise sur un abri-vélo intelligent, solidaire et 100 % éco <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/06/25/a-nantes-nielsen-concept-mise-sur-un-abri-velo-intelligent-solidaire-et-100-ecolo_6044079_4811534.html>lo.
• Participation citoyenne : A Agbogbloshie, une plate-forme collaborative pour promouvoir le « up-recycling » <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/06/25/a-agbogbloshie-une-plate-forme-collaborative-pour-promouvoir-le-up-recycling_6044106_4811534.html>.
• Urbanisme : A Carthagène, HOPU prend le pouls de la ville espagnole pour lutter contre le changement climatique <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/06/25/a-carthagene-hopu-prend-le-pouls-de-la-ville-espagnole-pour-lutter-contre-le-changement-climatique_6044108_4811534.html>.
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/06/25/a-carthagene-hopu-prend-le-pouls-de-la-ville-espagnole-pour-lutter-contre-le-changement-climatique_6044108_4811534.html>
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9- Critique de livre. « Comment saboter un pipeline » : plaidoyer pour l’insurrection climatique, Le Monde, 25/06/20, 11h33
Nabil Wakim

Dans « Comment saboter un pipeline », le chercheur suédois Andreas Malm défend une radicalisation des modes d’action contre le changement climatique. 
Livre. Face à l’aggravation du réchauffement climatique, tous les moyens sont-ils bons ? C’est en substance la question que pose l’ouvrage du géographe écologiste Andreas Malm, Comment saboter un pipeline. Le chercheur et militant suédois pose le problème par l’absurde : si le changement climatique est une menace aussi importante que ce qu’expliquent depuis des années les climatologues, alors pourquoi le mouvement écologiste se contente-t-il de manifestations et de blocages très ponctuels de grandes avenues londoniennes ? Autrement dit : « Comment cesser d’être à ce point inoffensif ? », interroge Malm.
Contrairement aux précédents livres d’Andréas Malm – Fossil Capital (Verso, 2016) et L’Anthropocène contre l’histoire (La Fabrique, 2017) – Comment saboter un pipeline n’est pas un essai qui détaille l’impact sur la biodiversité ou les activités humaines de l’augmentation continue des températures et des bouleversements suscités par le dérèglement du climat. C’est un manifeste qui tente de bousculer les orientations du mouvement global pour le climat – précisément au moment où la bataille climatique est devenue consensuelle dans les mots.
> Lire aussi  Quand la science-fiction abandonne les récits de fin du monde pour un optimisme subversif
Que se passera-t-il, fait mine d’interroger l’auteur, si d’ici quelques années, les enfants de la « génération Greta Thunberg » se réveillent en constatant que malgré les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, malgré les COP organisées sur le sujet, malgré les promesses de réduire la dépendance du monde aux énergies fossiles, nous en sommes toujours au même endroit ?
Les risques de la radicalité pour le mouvement climat
L’hypothèse ne semble pas farfelue : malgré la multiplication des engagements des Etats, la hausse continue des émissions de CO2 se poursuit. Seules des mesures de confinement mondiales extrêmement radicales ont permis de les faire baisser, et ce de manière très temporaire. Un chiffre suffit à le constater : en trente ans, malgré les efforts réalisés, la part des énergies fossiles dans le mix énergétique mondial est toujours peu ou prou la même…
Puisque la diplomatie climatique et les manifestations massives de la jeunesse – pas plus que les discours enflammés de Greta Thunberg à la tribune de l’ONU – ne parviennent à faire infléchir la marche fossile du monde, que peuvent faire les écologistes ? Andreas Malm fait mine de s’interroger sur les bénéfices et les risques de la radicalité et de l’usage de la violence pour le mouvement climat.
> Lire aussi  Sylvie Goulard : « Le réchauffement climatique crée des risques pour la stabilité financière »
Revenant aux racines des mobilisations contre l’esclavage, contre la colonisation, contre l’apartheid en Afrique du Sud, il décrypte comment ces mouvements ont manié, parfois à leur corps défendant, des tactiques de confrontation directe avec le pouvoir avec des stratégies pacifistes. « On devrait alors dire () : la lutte contre les combustibles fossiles est d’une tout autre nature et elle ne triomphera que par des moyens absolument pacifiques. () Mais y a-t-il des raisons convaincantes de tenir une telle position ? » demande Andréas Malm, qui cite en exemple les deux militantes catholiques qui ont cherché à détruire des engins de chantier participant à la construction d’un pipeline dans le Dakota du Nord – toutes deux se sont dénoncées et purgent des peines de prison aux Etats-Unis.
Les « émissions de luxe »
A cette réflexion sur les modes d’action, Malm ajoute une lecture des inégalités face au danger climatique. Il distingue les « émissions de luxe », celles qui seraient les plus facilement évitables, et les émissions dues à l’accès à l’énergie dans les pays en développement. Et de donner en exemple celles causées par les SUV, nouveaux chouchous de l’industrie automobile.
De fait, selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ces véhicules gourmands en pétrole représentent le deuxième facteur de croissance des émissions de CO2 dans le monde depuis 2010 – derrière le développement du charbon. Malm note ici une accélération de l’histoire. Au début du XXe siècle, les émissions réalisées par les habitants les plus fortunés de la planète avaient peu d’impact immédiat, compte tenu de la faible concentration de CO2 dans l’atmosphère.
> Lire aussi  « Un monde sans pétrole est-il possible ? »
Il en va tout autrement aujourd’hui : contribuer au réchauffement pour des raisons de luxe ou de plaisir personnel a des conséquences directes, en provoquant des sécheresses ou des ouragans, qui touchent plus durement les plus défavorisés.
S’attaquer aux biens de consommation les plus néfastes
« Les émissions de luxe sont l’équivalent de projectiles balancés dans les airs qui retombent au hasard sur les pauvres. Les riches pouvaient plaider l’ignorance en 1913. Plus maintenant. », prévient l’auteur. Il note par ailleurs le risque à vouloir imposer des limites aux plus pauvres, tout en ne s’attaquant pas aux « émissions de luxe » – évoquant notamment le début du mouvement des « gilets jaunes » en France.
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Croisant ces deux axes de réflexion, Malm moque – avec une certaine dose de mauvaise foi – les tactiques de désobéissance « gandhiennes » d’Extinction Rebellion en Grande-Bretagne ou du mouvement pour la justice climatique aux Etats-Unis. Il raille ces militants blancs de bonne famille qui bloquent dans le métro de Londres des travailleurs noirs ou indiens de classes populaires, sans que cela n’empêche le monde des énergies fossiles de tourner.
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L’auteur, empreint d’un certain romantisme révolutionnaire, ne cache pas sa préférence stratégique : pour lui, le mouvement pour le climat devrait s’attaquer directement aux biens de consommation les plus néfastes en termes d’émissions. Il rêve d’actions nocturnes pour dégonfler les pneus des SUV en ville, qui accompagne des mobilisations plus massives. Et veut forcer le mouvement écologiste à se poser des questions plus radicales : « Le problème, bien sûr, c’est que faire sauter un pipeline dans un monde à six degrés de plus, ce serait agir un peu tard. Doit-on attendre un assentiment quasi général ? Celui de la majorité ? D’une importante minorité ? »
§ Comment saboter un pipeline, de Andréas Malm. Traduit de l’anglais par Etienne Dobenesque, éd. La Fabrique, 216 pages, 14 euros.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/25/plaidoyer-pour-l-insurrection-climatique_6044134_3232.html>
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10- Le sud de la Chine frappé par des crues exceptionnelles, Le Monde, 25/06/30, 12h20
Frédéric Lemaître (Pékin, correspondant)

Plus de soixante personnes seraient mortes ou portées disparues, et 500 000 ont dû être évacuées. Les inondations mettent à l’épreuve le gigantesque et controversé barrage des Trois-Gorges. 
Alors que les médias chinois se focalisent sur les moyens déployés par la ville de Pékin pour lutter contre une nouvelle vague de Covid-19, la Chine fait face, depuis le début du mois de juin, à une autre catastrophe : les pluies torrentielles qui s’abattent depuis des semaines sur le sud-ouest du pays. Plus de soixante personnes seraient mortes ou portées disparues, environ 500 000 personnes ont dû être évacuées, huit millions seraient affectées et les dégâts pourraient atteindre près de 3 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros).
Qu’il pleuve dans le bassin du Yangtsé (le fleuve bleu) à cette époque de l’année n’a rien d’anormal. Mais en 2020, les pluies ont commencé à tomber en mai et les quantités sont exceptionnelles. Les provinces les plus touchées sont le Hunan, le Jiangxi, le Guangxi ainsi que la mégapole de Chongqing. Partout, dans ces provinces, les fleuves et les rivières sont en crue et les autorités annoncent que la rivière des Perles, au sud de la Chine, pourrait dépasser sa cote d’alerte.
Les provinces côtières, en aval, comme le Jiangsu et le Zhejiang pourraient également être touchés. A Qijiang, un district de Chongqing, les autorités ont annoncé lundi 22 juin que le niveau d’eau dépassait de 5 mètres le niveau habituel. Rien que dans ce district, 100 000 personnes ont dû être évacuées, selon les autorités, soit environ 8 % de la population. Un chiffre qui laisse à penser que le nombre total de personnes évacuées dans le sud de la Chine pourrait dépasser les chiffres officiels. Les autorités ne prévoient pas d’amélioration dans les prochains jours.
Des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux
La couverture, a minima, de cette catastrophe par les médias chinois le prouve : le sujet est sensible. Selon le site Radio Free Asia, la police de Chongqing a lancé un avertissement, menaçant d’arrêter toute personne postant des informations de façon « irresponsable » sur les inondations. A Chengdu, la police a interdit au géologue Fan Xiao de recevoir une équipe de télévision française. C’est que celui-ci est un des critiques du barrage des Trois-Gorges, cet ouvrage monumental et contesté installé sur le Yangtsé, en aval de Chongqing et mis en service il y a une dizaine d’années. Or les inondations mettent ce barrage à l’épreuve. Samedi 20 juin, la télévision nationale, CCTV, a annoncé que le niveau d’eau avait atteint 147 mètres, 2 mètres de plus que le niveau de la ligne de contrôle. De même le débit d’eau est passé de 20 500 mètres cubes par seconde vendredi à 26 500 mètres cubes par seconde le samedi.
Y-a-t-il pour autant danger ? Alors que des rumeurs ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux, Guo Xun, un chercheur de l’Institut d’administration des tremblements de terre de Pékin a affirmé dans le Global Times que tout risque est écarté. Selon lui, le barrage est conçu pour la « crue du millénaire », un niveau d’eau pouvant s’élever à 175 mètres et un débit de 70 000 mètres cubes par seconde. Néanmoins, l’excès de 2 mètres d’eau contraint les gestionnaires du barrage à accélérer l’évacuation de l’eau pour limiter la hausse, ce qui ne peut qu’accroître les problèmes en aval.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/25/le-sud-de-la-chine-frappe-par-des-crues-exceptionnelles_6044149_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Chine : 12 morts après des inondations dans le Sud-Ouest <https://information.tv5monde.com/info/chine-12-morts-apres-des-inondations-dans-le-sud-ouest-365323>, AFP, 29/06/20, 08:00
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11- Dans le Mercantour, des insectes montent en altitude sous l'effet du climat, AFP, 25/06/20, 14:00

Le parc national du Mercantour a observé une remontée en altitude d'environ 140 mètres en moyenne des criquets et des sauterelles depuis les années 1980 sous l'effet du réchauffement climatique, selon les résultats d'une étude co-financée par l'Europe communiqués jeudi.
Comme pour les papillons, il existe des dizaines de sortes de sauterelles et de criquets qui ne se répartissent pas de façon homogène. L'altitude est chez eux un facteur majeur de répartition, par la température ambiante qui influe principalement sur leurs possibilités de reproduction.
"Les orthoptères ne régulent pas leur température corporelle et ils se déplacent en altitude pour compenser la hausse des températures", résume à l'AFP Nathalie Siefert, chef du service Connaissance et Gestion des patrimoines du Parc.
"Il faut prendre des précautions, mais là où c'est robuste et où on ne se trompe pas, c'est que toutes les espèces remontent en altitude, de 140 mètres en moyenne en une trentaine d'années", ajoute-t-elle.
En 1983, l'étude du pastoralisme avait conduit un premier chercheur à mesurer l'abondance des criquets et d'autres orthoptères dans des zones d'alpage, selon qu'elles étaient pâturées ou non.
Des relevés de terrain, notamment autour du col de la Cayolle, ont été réalisés en 2018 et 2019 sur les mêmes sites, avec un temps d'écoute là où chantent les criquets, une recherche visuelle et des prises au filet pour déterminer l'espèce et comparer ensuite à l'inventaire de 1983 sur 27 espèces.
"Bien plus rapide et généralisée qu'escomptée, l'élévation en altitude des orthoptères dans le Mercantour n'a pas conduit à la disparition d'espèces. On est à ce stade dans une phase de transition où le processus de colonisation est beaucoup plus rapide que le processus d'extinction", souligne le parc, qui a bénéficié de l'aide du programme européen CCLIMATT.
Ce programme a permis aussi d'équiper d'émetteurs GPS quatorze spécimens d'une autre espèce susceptible d'être affectée par le réchauffement climatique, le lagopède alpin, communément appelé la perdrix blanche car son plumage lui permet l'hiver de se confondre avec le manteau neigeux et de rester sans bouger pour économiser ses calories quand il n'y a plus que des aiguilles de sapin à manger.
Les données permettent de suivre les déplacements de cet oiseau rare et discret et d'en tirer des conséquences pour le préserver des pressions de l'activité humaine - pastoralisme, skieurs et randonneurs.
Pour la première fois cet été, des zones de quiétude seront délimitées par des panonceaux incitant à ne pas sortir du sentier pour pique-niquer, notamment au col de la Cayolle, et à ne pas gêner les femelles qui couvent.
<https://information.tv5monde.com/info/dans-le-mercantour-des-insectes-montent-en-altitude-sous-l-effet-du-climat-364830>
En savoir plus :
> Programme Alcotra CCLIMATT ou l'étude des impacts du changement climatique sur le massif du Mercantour <http://www.mercantour-parcnational.fr/fr/des-actions/connaitre-et-proteger/programme-alcotra-cclimatt>
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12- Un vent de sable du Sahara fait suffoquer les Caraïbes, AFP, 25/06/20, 14:00

Un immense nuage de sable fin et de poussière du désert du Sahara, charrié par les vents, fait actuellement suffoquer les Caraïbes, dont les Antilles françaises, et a même commencé à affecter mercredi la Floride, ont averti les autorités américaines et françaises.
La qualité de l'air s'est ainsi dégradée à Miami, les responsables sanitaires de la métropole conseillant aux habitants souffrant de problèmes respiratoires de rester chez eux.
Le nuage de particules risque de polluer l'air en Floride jusqu'à la semaine prochaine, ont prévenu les autorités de la péninsule.
Ces derniers jours diverses îles de l'arc caraïbe, comme la Jamaïque, Porto Rico, la Guadeloupe ou la Martinique, ont vu leur ciel d'obscurcir en raison de ce nuage.
Qu'une "brume de sable" traverse ainsi l'Atlantique sur des milliers de kilomètres, poussée par les alizés, est un événement classique, selon les météorologues. Mais cette année le phénomène atteint une intensité inédite depuis des décennies.
On observe "des zones de poussière du Sahara sur la capitale cubaine, mais c'est demain (jeudi) matin qu'aura lieu la plus forte concentration", a estimé sur Facebook le météorologue cubain José Rubiera.
"La docteure Olga Mayol, de l'université de Porto Rico, une île fortement touchée par ce nuage de poussière, estime que cette année, l'intensité est la plus forte depuis 50 ou 60 ans", a-t-il précisé.
Mardi, en Guadeloupe, dans les Antilles françaises, la concentration en particules fines PM10 dans l'air dépassait largement le seuil d'alerte, à savoir 80 μg/m3 en moyenne sur 24 heures, a indiqué la préfecture de Guadeloupe dans un communiqué commun avec Gwad'Air, qui contrôle la qualité de l'air du territoire.
Les préfectures de Guadeloupe et Martinique, autre territoire français dans les Antilles, ont déclenché des "procédures d'alerte".
Le phénomène est dû à une masse d'air chaud et sec qui élève les températures mais bloque aussi la formation de cyclones tropicaux, entraînant une sensation thermique élevée et moins de pluies.
<https://information.tv5monde.com/info/un-vent-de-sable-du-sahara-fait-suffoquer-les-caraibes-364773>
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13- Tribune. « La lutte contre les îlots de chaleur urbains est loin d’être gagnée », Le Monde, 25/06/20, 17h53
Par Florent Renard, maître de conférences en géographie et aménagement à l’université de Lyon & Lucille Alsonso, doctorante en géographie et aménagement à l’université de Lyon

Les recherches menées sur le phénomène des îlots de chaleur urbains ont permis de mettre au point des techniques de rafraîchissement, encore sous-exploitées, expliquent les chercheurs Florent Renard et Lucille Alonso, dans ce nouvel épisode de l’Abécédaire de la ville.
Tribune. Depuis mardi, l’Europe traverse sa première vague de chaleur de l’été. En ville, ce type d’épisode météorologique renforce un phénomène particulier : les îlots de chaleur urbains. Ces derniers se caractérisent par une augmentation plus importante de la température dans les espaces denses, tels que les centres-villes, par rapport aux espaces qui le sont moins.
Sous l’effet conjugué de l’urbanisation croissante – près des trois quarts de la population mondiale devraient vivre en ville en 2050, contre un peu plus de la moitié aujourd’hui – et du réchauffement climatique, les îlots de chaleur urbains pourraient devenir plus intenses si des mesures d’adaptation et d’atténuation adéquates ne sont pas prises. Avec des risques importants pour la santé des habitants les plus vulnérables.
> Lire l’entretien : Canicule : « Entre un espace rural et la ville, l’écart de température peut être de plus de 10 °C »
Le phénomène en lui-même n’est pas nouveau : « Ils prirent un fiacre découvert, gagnèrent les Champs-Elysées, puis l’avenue du bois de Boulogne (…). C’était une nuit sans vent, une de ces nuits d’étuve où l’air de Paris surchauffé entre dans la poitrine comme une vapeur de four », racontait déjà Guy de Maupassant, en 1885, dans Bel-Ami. Un demi-siècle plus tôt, Luke Howard, pharmacien britannique, relevait dans un ouvrage intitulé The Climate of London (1833) une différence des températures nocturnes de 4 °C entre le centre de Londres et sa périphérie.
Des recherches récentes
A la faveur des techniques de mesure scientifiques modernes et de la prise de conscience de l’impact du milieu urbain sur l’environnement, les premiers travaux spécifiques sur les îlots de chaleur émergent au début des années 1990. Les recherches du géographe canadien Tim Oke ont été pionnières dans l’explication de ce phénomène. Et depuis, de plus en plus de disciplines se sont ouvertes à cette section de la climatologie urbaine, avec un double objectif : réduire la surchauffe urbaine et améliorer le confort thermique des citadins.
Les travaux menés depuis trente ans ont ainsi notamment permis de modéliser certaines des caractéristiques qui peuvent expliquer la formation de ces îlots de chaleur urbains. La principale est la diminution dans les villes de la part des zones humides et des espaces végétalisés, au profit des surfaces artificialisées et fortement minéralisées – bitume, béton, pierre, etc. – qui absorbent et stockent la chaleur.
Par ailleurs, plus les bâtiments sont hauts et compacts et plus ils font obstacle au vent, accroissant la sensation de chaleur. Ils piègent les rayons du soleil en les réfléchissant et créent par là même des « canyons » urbains. Les activités humaines – transports, activités industrielles, chauffage domestique, mais également tous les processus de climatisation, etc. – contribuent encore à accentuer le phénomène.
La solitude accroît les risques de mortalité
Les recherches se sont également portées sur les effets de ces îlots sur la santé des habitants. Les personnes âgées, les nourrissons et les jeunes enfants, les femmes à partir de 45 ans (selon certaines études), ainsi que les personnes atteintes de maladies chroniques et de troubles psychiatriques figurent parmi les citadins les plus exposés aux phénomènes de stress thermique, d’insolation, de déshydratation ou d’hyperthermie provoqués par les îlots de chaleur. Vivre dans un logement mal isolé est aussi un facteur de vulnérabilité. Tout comme le fait d’habiter seul, particulièrement pour les personnes âgées.
Les scientifiques ont fait le constat que lutter contre les îlots de chaleur urbains nécessite d’abord une cartographie fine de leur localisation et ce afin de pouvoir adapter les stratégies d’action au contexte. Or, en milieu urbain, les réseaux de mesure comme ceux de Météo France ou des collectivités territoriales ne sont généralement pas assez denses pour caractériser finement les processus météorologiques.
> Lire aussi  Equipé d’une caméra thermique, un ingénieur montre les différences de températures à Paris pendant la canicule
Il faut donc trouver d’autres outils, comme la mesure mobile à pied ou à vélo. Mais, à la différence d’un réseau de stations comme celui de Météo France, elle ne sera pas continue dans le temps. Autre solution : mesurer les températures de surface par le biais du rayonnement infrarouge thermique, de satellites ou de caméras thermiques embarquées dans des avions.
Interroger les usagers sur leur ressenti et leur manière de vivre permet de compléter efficacement les mesures quantitatives et de sensibiliser les citadins sur les vulnérabilités liées aux îlots de chaleur, en plus des campagnes de prévention nationales à la faveur des canicules.
Des dispositifs de rafraîchissement urbain
Ces travaux ont contribué à faire émerger des dispositifs de rafraîchissement urbain, qui varient selon les cultures scientifiques. Les « solutions vertes et bleues », plutôt issues de la recherche en écologie, regroupent les services rendus par la nature (écosystémiques). Il peut s’agir, par exemple, d’augmenter la part de la végétation sur le sol, les façades ou les toits, ou encore de multiplier les bassins et les plans d’eau pour favoriser le rafraîchissement urbain.
Les « solutions grises » sont fondées sur les infrastructures urbaines elles-mêmes et relèvent plutôt des sciences de l’ingénieur. Ce sont, par exemple, les matériaux à rétention d’eau, l’humidification de la chaussée, la multiplication des fontaines publiques et des brumisateurs ou la création d’ombrage à l’aide de toiles tendues.
Les « solutions douces », enfin, relèvent des pratiques et des usages des citadins et sont surtout l’objet de recherches en sciences sociales. Elles passent, par exemple, par le changement des horaires de travail ou l’ouverture des parcs la nuit.
Toutes ces techniques d’adaptation aux îlots de chaleur sont pertinentes et méritent d’être explorées, croisées et adaptées selon les lieux. Pour l’instant, elles sont sous-exploitées, et la lutte contre les îlots de chaleur urbains est loin d’être gagnée.
> Lire aussi  Canicule : comment les villes s’adaptent-elles à la montée des températures ?
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2020/06/25/la-lutte-contre-les-ilots-de-chaleur-urbains-est-loin-d-etre-gagnee_6044162_4811534.html>
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14- Vague de chaleur. Des plages anglaises débordées, la police doit intervenir, Ouest-France avec AFP, 25/06/20, 22h06

Les Britanniques se ruent sur les plages, alors qu’une vague de chaleur s’abat sur l’Europe, forçant la police à intervenir pour faire respecter les règles de distanciation.
La vague de chaleur qui s’est abattue sur l’Europe a poussé les Britanniques en masse sur les plages ce jeudi 25 juin, incitant les autorités locales à faire intervenir la police pour les disperser en pleine pandémie de coronavirus.
La température a atteint 33,3 degrés Celsius à l’aéroport de Heathrow à Londres, faisant de jeudi la journée la plus chaude de l’année selon les services météorologiques, qui s’attendaient à voir le thermomètre approcher des records au Pays de Galles.
C’est agréable évidemment de prendre un bain de soleil, les enfants sont heureux dans l’eau, c’est une belle journée, explique à l’AFP Magda Bewick, venue se prendre le soleil dans la ville balnéaire de Southend-on-Sea (Est de l’Angleterre). Je suis en chômage technique dans mon travail, alors que faire d’autre ?, se justifie-t-elle.
33 tonnes d’ordures ramassées
Face à la foule massée sur les plages en dépit de ses recommandations, le conseil municipal de la station balnéaire de Bournemouth, dans le Sud, a déclaré un incident majeur, déclenchant une intervention coordonnée des services de police et de secours.
Dans un communiqué, le conseil municipal a déploré une attitude irresponsable et choquante. Selon lui, les services locaux ont dû émettre plus de 500 amendes pour stationnement illégal et ont été confrontés à des violations de l’interdiction de camper ainsi qu’à des violences verbales de la part du public.
Plus de 33 tonnes d’ordures ont été ramassées sur la côte jeudi matin.
Nous ne sommes pas en position d’accueillir autant de visiteurs actuellement […]. S’IL VOUS PLAIT, ne venez pas, nous ne sommes pas prêts à vous accueillir, a plaidé la présidente du conseil municipal, Vikki Slade, dans ce communiqué.
Difficile distanciation
Les autorités sanitaires recommandent actuellement de maintenir deux mètres entre chaque personne pour éviter la propagation du nouveau coronavirus, qui a fait plus de 43 000 morts au Royaume-Uni, le bilan le plus lourd en Europe.
Cette distance va être réduite à un mètre pour permettre la réouverture des pubs, restaurants, coiffeurs et cinémas le 4 juillet, mais à condition que des mesures permettant de réduire le risque, comme des équipements de protection spéciaux ou de la ventilation, soient mises en place.
Nous sommes toujours en pleine crise sanitaire et un tel nombre de personnes rendant visite à notre zone augmente la pression sur nos services de secours, a expliqué un responsable de la police locale, Sam de Reya.
À Southend-on-Sea, Magda Bewick estime que les adultes respectent aussi bien qu’ils le peuvent les distanciations sociales, mais que ce sont vraiment les enfants (le problème). Ils ne comprennent pas à quel point c’est grave et pourrait l’être pour les membres de leur famille.
Le mercure s’est affolé dans une grande partie de l’Europe cette semaine en raison d’une masse d’air chaud venue d’Afrique, avec des températures dépassant les 30 degrés dans les pays scandinaves.
Cette vague de chaleur, la première depuis l’arrivée du coronavirus dans la vie des Européens, ne devrait pas durer avec une baisse des températures attendue d’ici au week-end.
<https://www.ouest-france.fr/europe/royaume-uni/vague-de-chaleur-des-plages-anglaises-debordees-la-police-doit-intervenir-6883254>
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15- Un éclair de plus de 700 km au Brésil, AFP, 25/06/20, 23:00

L'Organisation météorologique mondiale a annoncé jeudi qu'un éclair qui a traversé sur une distance de plus de 700 km le ciel du Brésil le 31 octobre 2018 détenait le record de la plus grande longueur jamais enregistrée pour un éclair, établi grâce aux nouvelles technologies d'imagerie satellitaire.
Un autre record a été validé par les experts de l'Organisation sur les extrêmes météorologiques et climatiques, celui de l'éclair qui a duré le plus longtemps : un seul éclair qui s'est déployé dans le ciel du Nord de l'Argentine le 4 mars 2019 pendant 16,73 secondes, la durée la plus longue jamais observée pour un seul éclair.
La longueur de l'éclair qui a zébré le ciel du Brésil en 2018 correspond à la distance entre Boston et Washington aux Etats-Unis ou entre Londres et Bâle en Suisse, selon l'Organisation.
Ces deux records de longueur et de durée sont plus de deux fois supérieurs à ceux enregistrés précédemment. 
Le précédent record de longueur était celui de l'éclair de 321 km de long, enregistré le 20 juin 2007 dans l'Etat américain de l'Oklahoma.
Le précédent record de durée, 7,74 secondes, a été mesuré le 30 août 2012 dans le Sud de la France.
Les nouveaux records ont pu être validés grâce aux récents progrès réalisés dans la cartographie des éclairs grâce aux instruments installés à bord des satellites d'observation qui permettent de mesurer en continu "la longueur et la durée des éclairs sur de vastes étendues géo-spatiales", a déclaré Randall Cerveny, rapporteur en chef du comité d'experts.
Ces nouvelles technologies ont permis la détection "d'extrêmes connus sous le nom de méga-éclairs qui auparavant n'étaient pas observés", selon Michael J. Peterson, du Laboratoire national de Los Alamos aux Etats-Unis.
<https://information.tv5monde.com/info/un-eclair-de-plus-de-700-km-au-bresil-364908>
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16- Pourquoi les incendies qui ravagent l'Arctique devraient tous nous inquiéter ?, Futura-sciences, 25/06/20
Emma Hollen, Journaliste scientifique

La hausse des températures en Arctique, aggravée par les incendies qui ravagent actuellement la région, pousse les scientifiques à tirer une fois de plus la sonnette d'alarme.
Les températures atteignent des niveaux infernaux en Arctique, du fait d'une combinaison de plusieurs facteurs. En août dernier, 4 millions d'hectares de forêts sibériennes disparaissaient, englouties par les flammes. Or, cette année, les incendies n'ont pas attendu le mois de juillet pour débuter.
À leur avancée dévastatrice, se combine un temps particulièrement chaud pour la saison, mais aussi pour la région : samedi dernier, le thermomètre aurait atteint les 38 °C dans la ville de Verkhoyansk, en Sibérie (des données qui sont encore en cours de vérification). Enfin, la marée noire survenue aux abords de la ville arctique de Norilsk le mois dernier serait partiellement responsable de la fonte du sol gelé de la région.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/surveillance-forets-arctique-feu-ca-devrait-nous-inquieter-77118/>
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17- Convention citoyenne : les trois cailloux dans les chaussures de Macron, Politis, 25/06/20
Sophie Chapelle (Basta !), Barnabé Binctin (Basta !) et Vanina Delmas

Bien loin de se résumer à la limitation des 110 km/h ou aux 28 heures par semaine, les 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat adoptées le 21 juin sont désormais entre les mains de l’exécutif. Emmanuel Macron s’est engagé à répondre le 29 juin. Soumettra-t-il « sans filtre » l’ensemble des propositions citoyennes au travail législatif ou référendaire, comme il s’y était engagé ? Retour sur des mesures qui obligent le gouvernement à en finir avec ses faux-semblants sur l’écologie.
Il y a au moins une chose sur laquelle tout le monde s’accorde, au sortir de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) : ce fut une expérience intense. Neuf mois de travaux, répartis en sept sessions de trois jours, qui ont abouti le 21 juin à un rapport de 600 pages regroupant 149 propositions. Celles-ci entendent répondre au mandat fixé par une lettre du Premier ministre, il y a tout juste un an, dans la continuité du mouvement des gilets jaunes et de sa convergence naissante avec les marches pour le climat : « définir les mesures structurantes pour parvenir, dans un esprit de justice sociale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990 ».
> À lire aussi >> Convention citoyenne climat : objet de démocratie non identifié
Un travail considérable que Laurence Tubiana, coprésidente du comité de gouvernance de cette convention, a qualifié de « vrai projet de société » en préambule des votes qui ont permis de toutes les adopter – à l’exception de la proposition visant à réduire le temps de travail hebdomadaire à 28 heures. Ce processus, tout à fait inédit, semble avoir emporté l’adhésion des 150 citoyens représentatifs, engagés dans l’aventure par tirage au sort : « C’était nouveau pour tout le monde, donc on a appris en marchant, résume Fabien, 29 ans. D’un point de vue démocratique, c’est tout de même très riche de pouvoir échanger, puis délibérer, tous ensemble, en se formant un avis éclairé grâce aux ressources mises à notre disposition, alors même qu’on partait de niveaux de connaissance très inégaux. »
>> Suite à lire à :
<https://www.politis.fr/articles/2020/06/convention-citoyenne-les-trois-cailloux-dans-les-chaussures-de-macron-42082/>
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18- Affaire du Siècle : 16 mois plus tard, l’État nie tout en bloc, tandis que deux autres ONG ajoutent des arguments au dossier, Fondation pour la Nature et l’Homme, communiqué du 26/06/2020

Près de seize mois après le début de l’instruction, l’État répond enfin aux arguments déposés contre lui par Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France et Oxfam France, dans le cadre de l’Affaire du Siècle. Dans son mémoire en défense, composé de 18 pages, l’État rejette les arguments présentés par les organisations co-requérantes et nie en bloc les carences pointées par l’Affaire du Siècle, alors qu’elles avaient été confirmées par le Haut conseil pour le climat. Cette réponse intervient alors que deux autres organisations - la Fondation Abbé Pierre et la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique - versent au Tribunal leurs arguments en appui à l’Affaire du Siècle.
> Suite à lire à :
<http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/cp-dp-ads_26-juin-2020.pdf>
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19- Changement climatique : l’Etat répond aux associations de « L’Affaire du siècle », Le Monde, 27/06/20, 05h53
Patricia Jolly 

Le ministère de la transition écologique demande le rejet de la requête devant le tribunal administratif des quatre associations qui accusent la France d’inaction. 
L’Etat a pris son temps pour rédiger sa réponse et, sans surprise, elle ulcère les quatre ONG qui l’ont assigné, au printemps 2019, devant le tribunal administratif de Paris pour son inaction alléguée face aux changements climatiques.
Mardi 23 juin, à une poignée d’heures du délai limite, et après plus d’un an d’instruction de plein contentieux, le ministère de la transition écologique et solidaire a remis son mémoire en défense au nom de l’Etat dans le dossier – connu sous le nom de « L’Affaire du siècle » –, qui l’oppose aux associations Notre Affaire à tous, Fondation pour la nature et l’homme, Greenpeace France et Oxfam France.
> Lire aussi  Climat : les associations de l’« affaire du siècle » déposent un recours administratif contre l’Etat
Ce document de dix-huit pages – que Le Monde a pu consulter – réfute les arguments des ONG selon lequel l’Etat méconnaîtrait « ses obligations générales de lutte contre le changement climatique et ses obligations spécifiques en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique résultant de l’accord de Paris, de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, du droit de l’Union européenne et du droit national ». Et il sollicite du juge un rejet intégral de la requête.
Cette action en justice fait suite à la pétition en ligne « L’Affaire du siècle », lancée le 18 décembre 2018 par les associations co-requérantes. En trente-six heures, elle avait recueilli le nombre record pour la France d’un million de signatures, avant de dépasser la barre des deux millions, le 10 janvier 2019. Surfant sur cette mobilisation, suivie de près par le rejet, le 15 février 2019, par François de Rugy – alors ministre de l’écologie –, de leur demande préalable indemnitaire, les quatre associations ont déposé une requête devant le tribunal administratif en mars 2019.
« Préjudice écologique »
Cette action demande aux juges d’enjoindre au gouvernement de « prendre toutes les mesures » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et adapter le pays aux effets du changement climatique. Les ONG réclament en outre que l’Etat soit condamné à leur verser, à chacune, un euro symbolique en réparation du « préjudice moral subi en raison des carences de l’Etat », et un autre euro symbolique, au titre d’un « préjudice écologique ».
Le ministère – qui n’a pas répondu aux sollicitations du Monde – réplique que l’Etat n’a commis aucune faute et a respecté l’accord de Paris dans la mesure où celui-ci ne crée « pas de droit dont les particuliers pourraient directement se prévaloir ».
Il argue qu’il s’est imposé des objectifs « plus ambitieux que ceux qui résultent » de ses engagements « européens et internationaux », et qu’en matière d’émissions de gaz à effets de serre, les données pour l’année 2020 présentent une « diminution significative de 4,2 % hors secteur des terres et forêts ».
> Lire aussi  Pétition « L’Affaire du siècle » : « Cette mobilisation participe de l’émergence d’une citoyenneté écologique »
Concernant le respect du droit de l’Union européenne (UE), il souligne que la stratégie nationale bas carbone adoptée par la France en avril 2020 prévoit de dépasser l’objectif de l’UE avec une « réduction de l’émission des gaz à effets de serre de 40,2 % en 2030 », et ajoute qu’on ne peut reprocher à l’Etat de ne pas tenir des objectifs fixés à 2030.
Il maintient que les autorités ont pris des mesures propres à assurer le respect des budgets carbone grâce à des dispositifs légaux récemment adoptés. D’abord par la loi du 8 novembre 2019, relative à l’énergie et au climat, qui « inscrit la neutralité carbone de la France en 2050 dans la loi et prévoit une réduction de 40 %, contre 30 % précédemment, de la consommation d’énergies fossiles par rapport à 2012 d’ici à 2030 ».
L’Etat estime que le préjudice n’est pas établi
Puis, par la loi d’orientation des mobilités du 24 décembre 2019 et son objectif de décarbonation complète des transports terrestres en 2050, « avec une trajectoire de – 37,5 % d’émissions de CO2 d’ici à 2030 et un objectif de fin de la vente de voitures utilisant des énergies fossiles carbonées d’ici à 2040 ». Et enfin, par la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. L’Etat rappelle aussi qu’une « stratégie nationale bas carbone révisée » et une « nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie » ont été adoptées par décrets, le 21 avril 2020.
Selon lui, le lien de causalité entre la carence fautive dont on l’accuse et les préjudices invoqués par les associations n’est pas établi. « La France représente environ 1 % de la population mondiale et émet chaque année environ 1 % des gaz à effet de serre de la planète », argue-t-il. L’Etat français ne peut donc être tenu « seul responsable » du changement climatique en France.
> Lire aussi  Pétition « L’Affaire du siècle » : « Attaquer la France en justice est à la fois injuste, idiot et inopérant »
Le mémoire martèle que l’Etat n’est pas en capacité d’empêcher l’intégralité des émissions de gaz à effet de serre sur son territoire car « une part substantielle de cette pollution procède d’activités industrielles et agricoles », mais aussi de « choix et décisions individuelles sur lesquels il n’est pas toujours possible d’influer ».
Il estime enfin que le préjudice moral n’est pas établi et rappelle que le préjudice écologique n’a jamais été appliqué devant la juridiction administrative. Il précise que, le cas échéant, le juge ne pourrait faire droit aux mesures sollicitées par la partie adverse que « partiellement », car certaines « relèvent du domaine de la loi ». Or, la juridiction n’est « pas compétente pour enjoindre au premier ministre de soumettre un projet de loi au Parlement ».
Clôture de l’instruction prévue, en principe, le 4 septembre
« Le gouvernement ne semble pas enclin à saisir les opportunités qui se présentent à lui pour rectifier la trajectoire de son inaction », ont déploré les quatre associations dans un communiqué, le 25 juin. Elles ajoutent que l’Etat omet de reconnaître « son rôle de régulateur et d’investisseur » dans la lutte contre le changement climatique.
Elles l’accusent de temporiser « sur ses objectifs fixés, y compris pour 2020, faisant valoir que la période pour les atteindre n’est pas encore écoulée », et de se prévaloir de mesures politiques récentes, dont certaines « adoptées après le dépôt du recours ».
> Lire aussi  La justice climatique, une affaire d’Etat
Les avocats des associations requérantes déposeront dans les prochaines semaines un mémoire de réplique avant la clôture de l’instruction prévue, en principe, le 4 septembre. Quelle que soit la décision du tribunal administratif de Paris, qui pourrait intervenir fin 2020 ou courant 2021 dans cette médiatique « Affaire du siècle », elle devrait faire l’objet d’un appel devant le Conseil d’Etat.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/06/27/changement-climatique-l-etat-repond-aux-associations-de-l-affaire-du-siecle_6044362_3244.html>
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20- Convention citoyenne pour le climat : « On s’est beaucoup trop impliqués pour lâcher aussi subitement », 20 Minutes, 27/06/20, 09h05
Fabrice Pouliquen

Démocratie participative. Les membres de la Convention citoyenne pour le climat seront reçus lundi matin à L’Elysée, une semaine après avoir remis, leurs propositions pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Est-ce le point final de cette expérience inédite ?
• Lundi, les 150 membres de la convention citoyenne auront les premiers éléments de réponses du gouvernement au sujet de leurs 149 propositions pour réduire de 40 % nos émissions de gaz à effet de serre dans une optique de justice sociale
• Leur travail pourrait s’arrêter là. Mélanie, William, Lambert et Marie entendent encore prolonger cette expérience inédite, comme la majorité des 150 membres de la convention, assurent-ils à « 20 Minutes ».
• C’est qu’il y a encore beaucoup à faire pour défendre leur rapport. Une association a même mis sur pied - « Les 150 » – avec pour objectif de suivre dans le temps l’appropriation que feront les politiques de leurs mesures, mais aussi de prolonger le débat.
Les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat ont encore un peu de travail ce week-end. Il ne s’agit plus, cette fois-ci, d’identifier et de débattre de solutions pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030. Cette mission-là, ils l’ont bouclée dimanche en remettant leur rapport à Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique.
Non, ce week-end, il y a un discours à préparer. Et pas devant n’importe qui. Toute la convention est invitée à l’Elysée lundi, en fin de matinée, par Emmanuel Macron, lui qui avait voulu cette conventioncomme une réponse à la crise des « gilets jaunes ».
>>Suite à lire à : 
<https://www.20minutes.fr/planete/2807907-20200627-convention-citoyenne-climat-beaucoup-trop-impliques-lacher-aussi-subitement>
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21- Danone, Camif, Armor, Biocoop... Les patrons de 76 entreprises appellent à "s'emparer de l'urgence climatique", Le JDD, 27/06/20, 19h30
La Redaction du JDD

Dans une tribune que publie le JDD, un collectif de réseaux d'entrepreneurs et d'entreprises soutiennent la démarche et les ambitions de la Convention citoyenne pour le climat.
Voici la tribune de 76 entrepreneurs et chefs d'entreprise sur l'urgence climatique : 
L’avenir de nos entreprises est directement lié à la mobilisation de notre pays face au défi environnemental. Aussi, nous, collectif de réseaux d’entrepreneurs et d’entreprises, soutenons la démarche et les ambitions de la Convention citoyenne pour le climat et saluons le travail des citoyens qui ont bâti 150 propositions pour l’avenir. Votre travail est fondateur pour notre démocratie : il s’appuie sur des données scientifiques, et s’empare de l’urgence climatique, bien au-delà des dispositions précédemment adoptées. Votre processus est une source d’inspiration pour notre pays : vous vous êtes emparés de données complexes et vous nous montrez à quel point cet effort est accessible à tous et nécessaire, nouveau socle de culture commune.
Vos conclusions nous invitent à dépasser les postures et les préjugés : chacun de nous pourrait trouver matière à critiquer votre travail, mais ce serait ignorer les faits qui ont nourri vos travaux. Chacun de nous est ainsi invité à s’emparer de vos conclusions et à rejoindre la mobilisation, impérative mais aussi fédératrice, qui doit les accompagner.
Profitons de l’élan qui accompagne l’effort de reconstruction, après la catastrophe de la pandémie
Comptez sur nous, entrepreneurs et dirigeants d’entreprise, pour vous apporter notre concours, pour montrer que notre engagement collectif nous donnera les moyens d’y parvenir. Il ne s’agit pas d’une lecture partisane ou idéologique, mais d’un constat pragmatique. Le monde change, nos clients changent, nos salariés changent. Nos entreprises doivent donc changer.
Nous pensons que nos entreprises ne connaîtront pas d’avenir durable dans un monde dépendant des énergies carbonées.
Nous nous emparerons donc de vos propositions pour en approfondir les conditions économiques et les inscrire dans une feuille de route en cohérence avec nos responsabilités sociales. Nous engageons chaque entreprise, y compris lorsqu’elle n’approuve pas la totalité des propositions que vous faites, à faire de même. Partager les constats, les ambitions et approuver la majorité de vos propositions est un socle suffisant pour rejoindre le mouvement puissant dont vous avez donné l’impulsion et auquel nous nous associons.
Nous engageons chaque entreprise à soutenir les propositions de la Convention citoyenne
Profitons de l’élan qui accompagne l’effort de reconstruction, après la catastrophe de la pandémie. Nous devons en effet adapter nos stratégies, nos modèles économiques, nos missions pour que nos entreprises soient compétitives sur le long terme, pour qu’elles puissent durablement jouer leur rôle de création de valeur dans la société, non pas aux dépens de l’environnement mais au service du vivant et de notre santé.
Renouveler et remplacer le parc automobile thermique, rénover le parc de bâtiments, réformer et améliorer notre chaîne de production alimentaire, transformer notre appareil productif, nos usines et nos savoir-faire, aménager le pays autour des notions de proximité et de solidarité… Voilà de quoi contribuer à l’activité du pays, et répondre aux impératifs de santé et de qualité de vie sur le long terme. Mobilisons-nous au service de ces chantiers prioritaires, entreprenons.
Ce serait une retraite en forme de défaite que de reporter à plus tard ce nécessaire travail, nous ne ferions que réduire notre marge de manœuvre. Nous devons aux plus jeunes de construire un avenir résilient. Nous leur devons la fierté et le courage de relever des défis de grande ampleur. Nous nous devons la solidarité et la coopération qui seront source de concorde et apaiseront les tensions qui secouent le pays. Soyons ambitieux, osons, engageons-nous et faisons équipe. 
La liste des signataires : 
Hubert de Boisredon, Président Directeur Général, Armor, Emery Jacquillat, Président, Camif et Communauté des Entreprises à Mission, Emmanuel Faber, Président-Directeur général, Danone, Catherine Touvrey, Directrice Générale, Harmonie Mutuelle, Groupe VYV, Eva Sadoun, Co-fondatrice et Présidente de Lita.co et MOUVES, Fabrice Bonnifet, Président, C3D, Pierre Minodier, Président, Centre des Jeunes Dirigeants, Françoise Nyssen, PDG, Actes Sud, Eric de Kermel, Directeur, Bayard Nature et Territoires, Pierrick de Ronne, Président, Biocoop, François Guérin, Directeur Général, CETIH, Isabelle Kocher, ex-Directrice Générale, Engie, Eric Lenoir, PDG, EulerHermès France, Bernard Brémond, Fondateur, Groupe Brémond, Yves Gillet, Président, Groupe Keran, Charles Kloboukoff, Président Fondateur, Groupe Léa Nature, Vincent Ricordeau, Co-fondateur et Président, KissKissBankBank, Olivier Roellinger, Maisons de Bricourt, Julie Walbaum, Directrice Générale, Maisons du Monde, Jean Moreau, Co-fondateur et Président, MOUVES, Antoine Lemarchand, co-président, Nature & Decouvertes, co-président, Entreprise et Progrès, Christophe Deboffe, Président, NéoEco, Paul Petzl, Président, Petzl, Emmanuel Druon, Inventeur de l'écolonomie, Pocheco, François Dutilleul, Président, Rabot Dutilleul, Paul Jarquin, Président Directeur Général, REI Habitat, Philippe Oléron, Président, Sigma Informatique, Emmanuel François, Président, Smart Building Alliance & Fonds MAJ, Didier Perreol, Président, Synabio, Serge Papin, ex-Président, Système U, Isabelle Susini, Directrice France, 1% for the Planet, Arnaud Mourot, Vice-Président, ASHOKA International, André Sobczak, Directeur académique et de la recherche, Audencia, Augustin Boulot, Délégué Général, B-Lab, Bernard Kimmel, Président, Biopartenaire, Thierry Laquitaine, Président, Circolab, Lionel Fournier, Président, Dirigeants Responsables de l'Ouest, Stéphane Distinguin, Fondateur et PDG, FaberNovel, Gilles Berhault, Délégué Général, Fondation des Transitions, Philippe Lemoine, Président, Forum d'Action Modernités, Bénédicte Faivre-Tavignot, Directrice Executive, HEC Centre for Society and Organisations, Pierre Ducret, Président, Institut de l'économie pour le Climat, Roch Drozdowski-Strehl, Directeur Général, IPVF, Jean-Christophe Carteron, Directeur RSE, Kedge Business School, Alizee Lozac'hmeur, co-fondatrice, Makesense, Jacques Huybrechts, Fondateur, Parlement des Entrepreneurs d'avenir, Marc Burden, Directeur, Réseau Entreprendre Nord, Armelle Weisman, Présidente, Réseau Entreprendre Paris, Aurélien Decamps, Président, Sulitest, Matthieu Dardaillon, Co-fondateur et président, Ticket For Change, Elisabeth Laville, Fondatrice, Utopies, William Lebedel, Co-fondateur, BlueRep, Cécile Renouard, Présidente, Campus de la Transition, Julie de Brux, Fondatrice, Citizing, Bertrand Charles, Associé fondateur, Consors Intelligence, Julie de la Sablière, Co-fondatrice, Decade for Change, Marie Georges et Julien Rivals, Associés, Deloitte Développement Durable, Louis-Albert de Broglie, Propriétaire, Deyrolle, Olivier Renaud, Président, Easyteam, Nicolas Rousset, Directeur Général Délégué, Evolem, Donovan Hawker, Fondateur, Hawkers & Partners, Clément Maulavé, Président, Hopaal, Romain Cristofini, Président, Leaders Eclairés, Vianney Linque, Président, LINK, Bruno du Teilleul, Fondateur, Mr.Joe, Julien Durant, Président, Picture, Pierre Cacoub, Fondateur, Pierre Cacoub Conseil, Geneviève Férone-Creuzet, Co-fondatrice, ProPhil, Julien Dossier, Fondateur, Quattrolibri, Clément Hostache, Fondateur et Président, Share and Smile, Gildas Bonnel, Président, Sidièse, Abdu Gnaba, Fondateur, SocioLab, Jean-Pierre Aubert, Fondateur, Terres de Métamorphoses, Marie Gaborit, Fondatrice, Toovalu, Cyrille Antignac, Fondateur, Uberis, Guillaume de Vesvrottes, co-fondateur, We don't need roads.
<https://www.lejdd.fr/Societe/danone-camif-armor-biocoop-les-patrons-de-76-entreprises-appellent-a-semparer-de-lurgence-climatique-3977632>
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22- La Convention citoyenne attend de Macron "du sérieux", selon Tubiana, AFP, 28/06/20, 02:00

Les propositions de la Convention citoyenne pour le climat ne doivent pas être résumées aux quelques mesures les plus décriées, comme la question de la vitesse sur autoroute, estime Laurence Tubiana, qui a coprésidé le processus, en espérant une "réponse sérieuse" du président Macron lundi. 
"J’attends du sérieux et de l’honnêteté", déclare dans un entretien au Journal du dimanche la présidente de la Fondation européenne pour le climat, qui a coprésidé le comité de gouvernance de la Convention qui a réuni 150 citoyens chargés de réfléchir à un paquet de solutions dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. 
"Je trouve ça sidérant de s’attarder sur des détails, comme sur cette mesure dite emblématique de limitation à 110 km/h sur l’autoroute. Je souhaite qu’il n’y ait pas de prise d’otage de tout le travail qu’ils ont accompli sur quelques mesures de la sorte", ajoute-t-elle, alors que le président Macron doit livrer lundi de premières réponses à ces propositions.
"Aujourd’hui, on mobilise d’importants moyens financiers pour des plans d’urgence et relance. Il faut en profiter pour orienter l’économie française dans une autre direction. (...) Nous vivons un moment de bascule. Donc oui c’est un tournant et il faut le prendre", poursuit-elle, estimant qu'il fallait agir "tout de suite", "dans la loi de finances rectificative pour 2020 et dans le budget de 2021".
"Il n’y a pas de miracle, ce n’est pas un secteur qui va tout faire. On a par exemple une stratégie nationale bas carbone conduite par le ministère de la Transition écologique. Mais non seulement elle n’est pas partagée par le gouvernement et en plus elle n’est pas suffisante", estime encore celle qui fut la cheville ouvrière de l'Accord de Paris de 2015. 
"Agriculture, logement, transports… tous les ministères doivent s’y mettre. Il faut un réveil des politiques. Les citoyens, eux, ont compris", conclut l'économiste. 
La CCC a adopté le 22 juin une série de propositions et a notamment appelé à soumettre à référendum l'introduction de la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution, et la création d'un crime "d'écocide".
<https://information.tv5monde.com/info/la-convention-citoyenne-doit-recevoir-une-reponse-serieuse-tubiana-365186>
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23- Environnement : Emmanuel Macron propose deux référendums, Le Monde, 29/06/20, 15h21
Cédric Pietralunga 

Le chef de l’Etat, qui a reçu lundi à l’Elysée les 150 membres de la Convention citoyenne, se dit prêt à consulter les Français en 2020, puis en 2021, sur les questions liées à la lutte contre le réchauffement climatique. 
Emmanuel Macron reste le maître des horloges. Alors que le second tour des élections municipales, tenu dimanche 28 juin dans près de 4 600 communes, a montré une forte poussée des candidats écologistes dans les grandes villes et s’est avéré un cinglant revers pour la majorité et le parti La République en marche (LRM), le chef de l’Etat n’aura pas laissé vingt-quatre heures à ses adversaires politiques avant de reprendre la main et de venir braconner sur leurs terres.
Face aux 150 citoyens de la Convention citoyenne pour le climat, réunis lundi matin à l’Elysée, Emmanuel Macron s’est engagé à mener non pas un mais deux référendums sur l’environnement. Manière de couper l’herbe sous le pied à tous ceux qui doutent de sa conversion verte. Le premier devrait avoir lieu « d’ici à 2021 », a expliqué le président dans son discours, et il portera sur l’introduction des notions de « biodiversité, d’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique » dans l’article 1er de la Constitution. Un sujet suffisamment consensuel pour lui permettre de passer l’étape de l’Assemblée nationale et du Sénat, qui doivent être consultés au préalable.
Lire aussi  Réviser la Constitution, autoroute à 110 km/h, plus de vrac… : les principales propositions adoptées par la convention citoyenne pour le climat
Plus surprenant, le chef de l’Etat s’est aussi engagé à « laisser ouverte la possibilité de conduire dès 2021 un référendum sur la base de l’article 11 de la Constitution, sur un ou plusieurs textes de lois » reprenant les propositions de la Convention. M. Macron ne dit pas quelles mesures pourraient être soumises au vote des Français, mais il promet de présenter « à la fin de l’été » un projet de loi spécifique intégrant plusieurs dispositions. « Dès demain, nous mettrons en place des groupes de travail sur vos propositions et dès le mois prochain, le président de l’Assemblée nationale vous recevra », s’est-il engagé.
Signe de sa détermination, le chef de l’Etat se dit prêt à reprendre la totalité des 149 propositions de la Convention, « à l’exception de trois d’entre elles ». Interdire les passoires thermiques ? « Nous le souhaitons tous », a-t-il assuré. Mettre fin à l’artificialisation des sols ? « Vous avez raison. » Un moratoire sur les nouvelles zones commerciales en périphérie des villes ? « J’y suis favorable. » Interdire les vols intérieurs en avion quand un trajet en train est possible ? « Oui ! » Préférer les réhabilitations de bâtiments plutôt que les nouvelles constructions ? « Engageons-nous dans cette voie ! » Plusieurs des propositions seront abordées lors d’un conseil de défense écologique, qui se tiendra « d’ici fin juillet » sur les questions de biodiversité, d’environnement et de climat.
> Lire aussi Après les élections municipales, Emmanuel Macron face à une crise démocratique
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/29/environnement-macron-propose-deux-referendums_6044571_823448.html>
Sur le même sujet : 
> Macron répond à la Convention climat... et à la vague verte <https://information.tv5monde.com/info/macron-repond-la-convention-climat-et-la-vague-verte-365312>, AFP, 29/06/20, 06:00
> Convention climat : "Ma crainte, c'est qu'on soit dans les beaux discours", selon Julien Bayou (EELV) <https://www.franceinter.fr/politique/convention-climat-ma-crainte-c-est-qu-on-soit-dans-les-beaux-discours-selon-julien-bayou-eelv>, France Inter, 29/06/20, 14h18
> Référendum, limitation à 110 km/h, écocide… Ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron devant la Convention citoyenne pour le climat <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/convention-citoyenne-sur-le-climat/referendum-limitation-a-110-km-h-ecocide-ce-qu-il-faut-retenir-du-discours-d-emmanuel-macron-devant-la-convention-citoyenne-pour-le-climat_4027415.html>, France info, 29/06/20, 16:21
> Convention climat : pourquoi Macron veut en finir avec les nouveaux centres commerciaux <https://www.lalsace.fr/environnement/2020/06/29/convention-climat-pourquoi-macron-veut-en-finir-avec-les-nouveaux-centres-commerciaux>, L’Alsace, 29/06/20, 19:37
> Convention citoyenne pour le climat : «Maintenant, nous attendons les actes» <https://www.leparisien.fr/environnement/convention-citoyenne-pour-le-climat-maintenant-nous-attendons-les-actes-29-06-2020-8344437.php>, Le Parisien, 29/06/20, 20h01
> Convention citoyenne : Les « 150 » (un peu) déçus mais pas choqués par les trois « jokers » d’Emmanuel Macron <https://www.20minutes.fr/planete/2810727-20200629-convention-citoyenne-150-peu-decus-choques-trois-jokers-emmanuel-macron>, 20 Minutes, 29/06/20, 20h29
> Macron affiche son "ambition écologique" face à la Convention climat <https://information.tv5monde.com/info/macron-affiche-son-ambition-ecologique-face-la-convention-climat-365352>, AFP, 29/06/20, 22:00
> Emmanuel Macron valide 146 des 149 propositions de la convention climat <https://www.actu-environnement.com/ae/news/convention-climat-macron-35744.php4>, Actu-environnement, 29/06/20
> Emmanuel Macron embrasse les propositions de la convention pour le climat, à l’exception de trois d’entre elles <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/convention-citoyenne-pour-le-climat-macron-utilise-ses-jokers-sur-la-taxe-sur-les-dividendes-les-110-km-h-et-l-environnement-en-preambule-de-la-constitution-148723.html>, Novethic, 29/06/20
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24- Réchauffement 3 fois plus rapide au Pôle Sud que dans le reste du monde, AFP, 29/06/20, 18:00

Le Pôle Sud n'est plus à l'abri du réchauffement : la température y a augmenté trois fois plus vite que la moyenne mondiale ces 30 dernières années, en raison de phénomènes naturels "probablement intensifiés" par le changement climatique, selon une étude publiée lundi.
L'Antarctique est marqué par une variabilité climatique extrême, avec de fortes différences entre les côtes et l'intérieur du continent, notamment le plateau glacé où se trouve le Pôle Sud.
Ainsi, la majeure partie de l'Antarctique occidental et de la péninsule antarctique ont subi un réchauffement et une fonte des glaces dans la deuxième moitié du XXe siècle.
Dans le même temps, au contraire, le Pôle Sud s'est refroidi. Au moins jusque dans les années 1980, avant que la tendance ne s'inverse, comme le montre l'étude parue lundi dans la revue Nature Climate Change.
Avec +0,61°C par décennie, entre 1989 et 2018, la température enregistrée sur la base Amundsen–Scott, au Pôle Sud géographique, a augmenté plus de trois fois plus que la moyenne mondiale, indiquent les chercheurs.
Un résultat qui les a surpris. "On croyait que cette partie de l'Antarctique -- le haut plateau isolé -- serait à l'abri du réchauffement. Nous avons découvert que ce n'était plus le cas", a expliqué à l'AFP l'un des auteurs, Kyle Clem, de l'université Victoria à Wellington.
Mais le réchauffement de la planète lié aux émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines n'est pas nécessairement responsable, en tout cas pas tout seul.
Le "mécanisme premier" ayant conduit à ce réchauffement rapide du Pôle Sud, où la température est en permanence largement sous 0°C (moyenne annuelle autour de -49°C), est lié à un réchauffement dans la zone tropicale de l'océan pacifique occidental. Ce qui a entrainé une baisse de la pression atmosphérique dans la mer de Weddell et poussé de l'air chaud vers le Pôle Sud, selon l'étude.
Même si les modèles climatiques montrent qu'il n'est "pas impossible" que le rythme de réchauffement de 0,61°C par décennie se soit produit naturellement, c'est "très improbable", a insisté Kyle Clem, qui précise que sur +1,8°C en 30 ans au Pôle Sud, ces modèles attribuent +1°C au changement climatique provoqué par l'Homme.
"Le vrai message (...) est qu'aucun lieu n'est à l'abri du changement climatique", ont commenté Sharon Stammerjohn  et Ted Scambos, de l'université du Colorado, qui s'inquiètent surtout pour les côtes de l'Antarctique et la calotte glaciaire.
"Les effets du changement climatique s'y font sentir depuis longtemps", et la contribution du continent au réchauffement et à l'augmentation du niveau de la mer pourrait devenir "catastrophique", poursuivent-ils.
La fonte des calottes du Groenland et de l'Antarctique sont déjà la principale source de la hausse du niveau des océans.
Mais l'avenir des régions côtières et de leurs millions d'habitants dépend surtout de l'énorme masse de glace recouvrant l'Antarctique occidental.
<https://information.tv5monde.com/info/rechauffement-3-fois-plus-rapide-au-pole-sud-que-dans-le-reste-du-monde-365401>
En savoir plus :
> Record warming at the South Pole during the past three decades <https://www.nature.com/articles/s41558-020-0815-z>, Nature Climate Change, 29/06/20
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25- Convention citoyenne pour le climat : les zones de flou des annonces d’Emmanuel Macron, Le Monde, 29/06/20, 19h22
Audrey Garric et Rémi Barroux 

Le chef de l’Etat s’est exprimé lundi devant les membres de la Convention, sans entrer dans le détail des mesures. 
En accusant réception des quelque 150 propositions de la convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron a tenu à assurer, lundi 29 juin depuis l’Elysée, les citoyens volontaires sur la ­reprise quasi intégrale de leurs mesures. A l’exception de trois : la réécriture du préambule de la Constitution, la limitation de la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes et la création d’une taxe de 4 % sur les dividendes pour des entreprises en distribuant plus de 10 millions d’euros par an. Si le chef de l’Etat a pris soin d’expliquer aux conventionnels que nombre de leurs propositions dépendaient des collectivités locales ou relevaient du niveau européen, il a peu cité de mesures contraignantes ou chiffrées, telles que celles rédigées par les conventionnels, préférant évoquer des intentions, des encouragements, des engagements.
> Lire aussi  Environnement : Emmanuel Macron propose deux référendums
S’il mentionne la rénovation des bâtiments, Emmanuel Macron ne donne aucun détail de ce que pourrait constituer ce vaste chantier à même de créer plusieurs centaines de milliers d’emplois. Il ne se prononce pas sur l’obligation de rénovation globale introduite par les volontaires, l’une des mesures de la convention au plus fort impact sur les émissions de gaz à effet de serre. Les 150 Français tirés au sort proposent en effet de contraindre les propriétaires oc­cupants et bailleurs à rénover leurs logements de manière globale (au lieu de changer une chaudière ou une fenêtre) d’ici à 2040, et d’ici à 2030 pour les « passoires thermiques », ces logements étiquetés F et G pour leurs faibles performances énergétiques, soit un triplement du rythme actueldes rénovations. Tous devront atteindre les niveaux de performance énergétique A, B ou C, ce qu’aucun texte n’oblige à faire aujourd’hui.
Le président évoque les « passoires thermiques » sous l’angle de la justice sociale, en insistant sur le fait que leur interdiction impose de trouver « des aides financières pour qu’aucun propriétaire, locataire ne soit dans une impasse ». Les conventionnels proposent justement dans leurs mesures des aides pour tous, le reste à charge des travaux devant être minime pour les plus démunis. Selon un chiffrage de l’Institut de l’économie pour le climat, l’obligation de rénovation des logements entraînerait une hausse de 11 milliards d’aides financières par an, à ajouter aux 4 milliards d’aides annuelles actuelles pour l’ensemble du parc.
« Investissement dans les transports propres »
De la même façon, le président n’aborde pas les contraintes voulues par la convention pour rendre le parc automobile plus propre. Parlant seulement d’« investissement dans les transports propres », M. Macron ne cite aucune des nombreuses mesures des conventionnels pour limiter l’impact de la voiture individuelle, responsable de 60 % des émissions. Rien n’est dit, par exemple, sur les propositions des « 150 » d’interdire dès 2025 la commercialisation de véhicules neufs très émetteurs ou de renforcer fortement les malus des voitures qui polluent. La seule obligation évoquée, l’interdiction des véhicules polluants dans les centres-villes, l’est pour rappeler que cette disposition dépend des collectivités locales. Emmanuel Macron préfère évoquer le positif et féliciter les citoyens volontaires d’avoir proposé des aides renforcées « pour que les plus pauvres puissent acquérir des véhicules propres ».
> Lire aussi  Après les élections municipales, Emmanuel Macron face à une crise démocratique
En matière d’alimentation, à l’exception de la mention des chèques alimentaires pour « permettre aux plus modestes d’acheter des produits de qualité », le président n’entre pas dans le détail souhaité par les « 150 » : nombre de repas végétariens, baisse de 20 % de la part de la viande et des produits laitiers dans notre assiette d’ici à 2030 ou encore bonus de 10 centimes par repas pour les cantines bios et locales.
Il ne mentionne pas non plus les propositions d’interdiction des publicités pour les produits les plus polluants, de limitation du numérique pour en baisser l’empreinte environnementale ou de suppression de tous les plastiques à usage unique dès 2023. Il se déclare en revanche ­favorable à la création d’un « CO2Score » qui permettrait au consommateur de savoir si « ce qu’il achète est bon pour le climat » et à l’idée d’un bilan carbone annuel auquel seraient soumises toutes les entreprises et qui, « demain, pourrait être au cœur de l’image des marques ».
Concernant l’aménagement du territoire, M. Macron se dit favorable au moratoire sur les nouvelles zones commerciales en périphérie des villes, ainsi qu’à la volonté des conventionnels d’éviter des constructions qui détruisent la nature quand des réhabilitations sont possibles. Le locataire de l’Elysée soutient les mesures de formation et d’incitation de la convention, telles que l’éducation au développement durable dès l’école.
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/06/29/convention-citoyenne-pour-le-climat-macron-retient-une-majorite-de-propositions-a-l-exception-de-trois-mesures_6044572_823448.html>
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En images
26- Laurence Tubiana (ECF) : La Convention citoyenne pour Laurence Tubiana (ECF) : La Convention citoyenne pour le climat a rendu ses 149 propositions, BFMTV, 22/06/20, 12h
L’heure H présentée par Hedwige Chevrillon

Ce lundi 22 juin, Laurence Tubiana, directrice générale de la fondation européenne pour le climat, s'est penchée sur les propositions des citoyens tirés au sort pour élaborer la Convention citoyenne pour le climat dans l'émission 12h.
> Interview à voir à :
<https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/laurence-tubiana-ecf-la-convention-citoyenne-pour-le-climat-a-rendu-ses-149-propositions-2206-1257602.html>
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27- Pic de chaleur : des toits en blanc contre les fortes températures ?, France 2, journal de 13h, 25/06/20

Dans le Finistère une entreprise propose de repeindre en blanc le toit des habitations pour lutter contre la chaleur. Elle a de plus en plus de demandes.
C'est une pratique venue des États-Unis et pleine de bon sens. Afin de lutter contre les fortes températures lors des pics de chaleur, comme celui qui s'abat sur la France cette semaine du 25 juin, pourquoi ne pas peindre son toit en blanc, couleur qui n'absorbe pas la chaleur ? Dans le Finistère, c'est en tout cas le pari pris par l'entreprise Cool Roof, et son carnet de commandes est plein.
Une pratique écologique
Selon le directeur de la société, en peignant ainsi les bâtiments, le besoin de climatiseur va baisser, un bon point pour l'environnement. "On pourrait gagner quelques dixièmes de degré sur le réchauffement climatique global, mais au niveau local c'est quelques degrés, clairement. Jusqu'à trois ou cinq degrés qui peuvent être gagnés en température subie par les habitants", explique Antoine Horellou.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/pic-de-chaleur-des-toits-en-blanc-contre-les-fortes-temperatures_4021699.html>
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28- Infographies. Comment se préparer à une vague de chaleur ?, Ademe, 25/06/20

> Infographies à voir ou à télécharger à :
<https://presse.ademe.fr/2020/06/comment-se-preparer-a-une-vague-de-chaleur.html>
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29- En vidéo : les principales annonces d’Emmanuel Macron après la convention citoyenne pour le climat, Le Monde, 29/06/20, 14h11

Au lendemain de la victoire d’Europe Ecologie-Les Verts dans de nombreuses villes, le président de la République a annoncé qu’il retenait les 149 propositions des membres de la convention citoyenne, « sauf trois » d’entre elles.
Le chef de l’Etat, qui a reçu lundi à l’Elysée les 150 membres de la convention citoyenne pour le climat, se dit prêt à consulter les Français en 2020, puis en 2021, sur les questions liées à la lutte contre le réchauffement climatique.
Il a également annoncé un projet de loi reprenant une large part de leurs propositions, et 15 milliards d’euros supplémentaires consacrés à la transformation écologique.
M. Macron a toutefois rejeté la proposition de limiter à 110 km/h la vitesse sur les autoroutes, une mesure considérée comme « un piège » par les élus macronistes encore échaudés par la polémique des 80 km/h sur les routes secondaires. De même, Emmanuel Macron s’est dit « en désaccord » avec la proposition de taxer à 4 % les dividendes des entreprises supérieurs à 10 millions d’euros pour « participer à l’effort de financement collectif de la transition écologique ».
> Vidéo à voir à :
<https://www.lemonde.fr/climat/video/2020/06/29/en-video-les-principales-annonces-d-emmanuel-macron-apres-la-convention-citoyenne-pour-le-climat_6044579_1652612.html>
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