[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mercredi 4 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 4 Mar 07:48:38 CET 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Enquête. Les énergies renouvelables : panacée ou pas assez ? <https://kaizen-magazine.com/article/les-energies-renouvelables%E2%80%AF-panacee-ou-pas-assez%E2%80%89/>, Kaizen, 17/02/20
2- Le gouvernement annonce la fin définitive des forages en mer en France <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/le-gouvernement-annonce-la-fin-definitive-des-forages-en-mer-en-france_2118894.html>, AFP, 20/02/20, 21:00
3- Le Togo mise sur le solaire pour éclairer ses habitants <https://www.youtube.com/watch?v=n3RHc9YrdFQ>, AFP, 21/02/20, 16:00
4- Au Canada, le blocage du réseau ferroviaire par des autochtones paralyse l’économie du pays <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/le-blocage-du-reseau-ferroviaire-canadien-paralyse-l-economie-du-pays_6030342_3234.html>, Le Monde, 21/02/20, 16h15
5- Le gouvernement ébauche un plan de sauvetage des petites lignes <http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-gouvernement-ebauche-un-plan-de-sauvetage-des-petites-lignes,103656?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 21/02/20
6- Enquête. La marche forcée vers l’électrique de Volkswagen <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/23/la-marche-forcee-vers-l-electrique-de-volkswagen_6030547_3234.html>, Le Monde, 23/02/20, 17h00
7- Dans la jungle des comparateurs de tarifs d’électricité <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/24/dans-la-jungle-des-comparateurs-des-tarifs-d-electricite_6030639_3234.html>, Le Monde, 24/02/20, 12h46
8- Le Sénégal en avance pour la part de l'éolien dans son mix énergétique <https://www.geo.fr/environnement/le-senegal-en-avance-pour-la-part-de-leolien-dans-son-mix-energetique-200050>, AFP, 24/02/20, 23:00
9- Municipales : dans les Pyrénées-Orientales, l’opposition aux éoliennes suscite des vocations politiques <https://www.lemonde.fr/energies/article/2020/02/25/municipales-dans-les-pyrenees-orientales-l-opposition-aux-eoliennes-suscite-des-vocations-politiques_6030706_1653054.html>, Le Monde, 25/02/20, 05h28
10- Nucléaire : pourquoi la centrale de Flamanville ne produit plus d’électricité depuis six mois <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/26/nucleaire-pourquoi-la-centrale-de-flamanville-ne-produit-plus-d-electricite-depuis-six-mois_6030944_3234.html>, Le Monde, 26/02/20, 17h24
11- A Nice, âpre bataille pour ou contre l'extension de l'aéroport <https://information.tv5monde.com/info/nice-apre-bataille-pour-ou-contre-l-extension-de-l-aeroport-348788>, AFP, 26/02/20, 22:00
12- Eolien terrestre : sous la pression des élus ruraux, Macron change de cap <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/27/eolien-terrestre-sous-la-pression-des-elus-ruraux-macron-change-de-cap_6030978_3234.html>, Le Monde, 27/02/20, 08h31
13- Dix ans après, le Chili a pansé ses plaies du terrible séisme de 2010 <https://information.tv5monde.com/info/dix-ans-apres-le-chili-panse-ses-plaies-du-terrible-seisme-de-2010-348834>, AFP, 27/02/20, 10:00
14- Fessenheim : EDF "doit conserver la maîtrise de la sûreté" lors du démantèlement <https://information.tv5monde.com/info/fessenheim-edf-doit-conserver-la-maitrise-de-la-surete-lors-du-demantelement-348873>, AFP, 27/02/20, 13:00
15- La justice britannique rejette le projet d'agrandissement d'Heathrow <https://information.tv5monde.com/info/la-justice-britannique-rejette-le-projet-d-agrandissement-d-heathrow-348875>, AFP, 27/02/20, 16:00
16- Tribune. « S’appuyer sur les technologies du passé pour répondre aux enjeux énergétiques actuels » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/28/s-appuyer-sur-les-technologies-du-passe-pour-repondre-aux-enjeux-energetiques-actuels_6031215_3232.html>, Le Monde, 28/02/20, 13h52 
17- Netflix : la consommation annuelle du service de streaming est égale à celle d’une ville de 40 000 habitants <https://www.freenews.fr/freenews-edition-nationale-299/divers-1/consommation-netflix-egale-une-ville-de-40000-habitants>, Freenews, 28/02/20 
18- Interview. Gratuité des transports : « Le Luxembourg va plus loin que Talinn, Kansas City ou Dunkerque » <https://www.20minutes.fr/planete/2728735-20200229-gratuite-transports-luxembourg-va-plus-loin-talinn-kansas-city-dunkerque>, 20 Minutes, 29/02/20, 10h15
19- Volkswagen indemnisera 260 000 victimes du scandale du diesel en Allemagne <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/29/volkswagen-indemnisera-260-000-victimes-du-scandale-du-diesel-en-allemagne_6031338_3234.html>, Le Monde, 29/02/30, 10h29
20- Ces chercheurs prédisent un état de la matière capable de conduire à 100 % l’électricité et l’énergie <https://dailygeekshow.com/etat-matiere-electricite-energie/>, Daily Geek Show, 29/02/20
21- Déco : des idées pour virer au vert, du sol au plafond <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/02/deco-des-idees-pour-virer-au-vert-du-sol-au-plafond_6031452_3244.html>, Le Monde, La liste de la matinale, 02/03/20, 06h32
En audio
22- La preuve par trois : Pas si douces, les nouvelles mobilités ! <https://theconversation.com/la-preuve-par-trois-pas-si-douces-les-nouvelles-mobilites-132065>, The Conversation, 01/03/20, 17:53

Bien à vous,
Florence

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ENQUÊTE DU JOUR : Qu’entend-on par énergies « renouvelables » ? Comment sont-elles produites ? Sont-elles si vertes ? Et sont-elles en mesure de se substituer intégralement aux énergies fossiles ? (cf. item 1)
PERSPECTIVES DU JOUR : — Un plan de sauvetage des "lignes de desserte fine du territoire" se dessine. Jeudi 20 février, le gouvernement a signé deux premiers plans d'action régionaux et a présenté une version très allégée du rapport Philizot. (cf. item 5)
— Le gouvernement veut durcir les conditions d’attribution de parcs éoliens terrestres pour améliorer leur acceptabilité. (cf. item 9, 12 & suite)
— Le groupe EDF doit "conserver la maîtrise de la sûreté" du site de Fessenheim (Haut-Rhin) lors du démantèlement de la centrale nucléaire, a estimé l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). (cf. item 14)
JUNGLE DU JOUR : Comparateurs en ligne des tarifs d’électricité, des plates-formes au mode de fonctionnement opaque. (cf. item 7)
PROGRESSION DU JOUR : Togo & Sénégal, des mutations dans le recours aux énergies renouvelables. (cf. item 3 & 8)
DÉFAILLANCE DU JOUR : Les deux réacteurs de la centrale normande de Flamanville sont à l’arrêt à la suite à de nombreuses défaillances relevées par l’Autorité de sûreté nucléaire. Or l’arrêt d’une tranche cause selon plusieurs estimations un manque à gagner d’environ 1 million d’euros par jour. (cf. item 10 & suite)
DÉCISION DU JOUR : Contrairement au coup d'arrêt subi par l'aéroport britannique d'Heathrow, en France, la justice valide l'agrandissement de l'aéroport de Nice. (cf. item 11, suite & 15)
CHIFFRES DU JOUR : — Selon un rapport, le service Netflix de vidéos en ligne a consommé 451 000 mégawatt-heure pour l’année 2019, ce qui correspond à l’alimentation en électricité d’une ville américaine de 40 000 habitants. (cf. item 17)
— Au terme de la première "class action", le constructeur allemand Volkswagen devra verser 830 millions d’euros pour indemniser les propriétaires de voitures diesel truquées outre-Rhin. (cf. item 19)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Le Grand-Duché du Luxembourg est le premier pays à offrir la gratuité totale de ses transports publics (train-tram-bus) sur l’ensemble de son territoire. Y aura-t-il un effet boule de neige ? (cf. item 18)
RECHERCHE DU JOUR : En s’appuyant sur des simulations informatiques, des chercheurs de l’université de Chicago ont déterminé qu’il était théoriquement envisageable de fabriquer un matériau pouvant conduire à la fois l’électricité et l’énergie sans pertes. (cf. item 20)
ÉCOCITOYENNETÉ DU JOUR : En matière de décoration intérieure, une série de gestes à adopter du sol au plafond pour réduire son impact sur la planète. (cf. item 21)
DÉMONSTRATION DU JOUR : Les nouvelles mobilités ne sont pas forcément aussi douces qu’on nous le présente au travers l’étude de 3 cas : les véhicules électriques, les vélos et les trottinettes en libre-service. (cf. item 22 & suite)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Enquête. Les énergies renouvelables : panacée ou pas assez ?, Kaizen, 17/02/20
Fanny Costes

Agences de l’énergie, États, ONG, ingénieurs et experts engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique, tous intègrent le déploiement des énergies renouvelables aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais qu’entend-on par énergies « renouvelables » ? Comment sont-elles produites ? Sont-elles si vertes ? Et sont-elles en mesure de se substituer intégralement aux énergies fossiles ? Enquête.
Encenseurs des énergies renouvelables ou critiques à leur égard, la majorité des acteurs de la filière est néanmoins d’accord sur un point, rappelé par Philippe Bihouix, ingénieur expert des énergies et auteur de L’Âge des low tech 1 : « Elles sont évidemment bien moins impactantes que des énergies fossiles, d’un point de vue climatique et pas seulement. » Mais peuvent-elles se substituer à l’ensemble des énergies fossiles qui constituent la base de notre économie ? Peut-on produire à partir de renouvelables les 160 000 TWh d’énergie que nous consommons chaque année dans le monde ?
>> Suite à lire à :
<https://kaizen-magazine.com/article/les-energies-renouvelables%E2%80%AF-panacee-ou-pas-assez%E2%80%89/>
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2- Le gouvernement annonce la fin définitive des forages en mer en France, AFP, 20/02/20, 21:00

Le gouvernement français a annoncé jeudi avoir mis fin définitivement aux forages pétroliers maritimes en France, en refusant de prolonger un permis de recherche au large des îles Éparses, archipel français situé dans le canal du Mozambique.
Le gouvernement a "refusé de prolonger le permis exclusif de recherches en mer de +Juan de Nova Maritime Profond+, situé au large des Îles Éparses", et "il n'y aura donc plus en France de forage d'hydrocarbures en mer", ont indiqué Élisabeth Borne et Bruno Le Maire, ministres de la Transition écologique et de l’Économie, dans un communiqué commun.
Cette décision intervient un an après l'abandon du permis d'exploration offshore "Guyane Maritime", au large de la Guyane.
L'exécutif a fait voter en 2017 une loi interdisant la délivrance de tout nouveau permis de recherche d'hydrocarbures en France. Le texte n'étant pas rétroactif, cette interdiction ne s'applique pas aux demandes d'ores et déjà déposées et à l'étude.
Outre la fin de l'exploration, le texte de 2017 prévoit l'arrêt progressif de l'exploitation d'hydrocarbures à l'horizon 2040, afin de "sortir la France des énergies fossiles". Au-delà de cette date, les concessions existantes ne pourront donc pas être renouvelées.
Selon le ministère, 64 gisements pétroliers et gaziers sont aujourd'hui en exploitation en France, principalement dans le Bassin aquitain et dans le Bassin parisien, pour une superficie totale de 4.000 km2. La production pétrolière de la France représente 1% de sa consommation.
Mais alors que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est attendu samedi au Mozambique, les Amis de la Terre ont souligné jeudi que "des opérateurs français dont Total y développent de larges projets gaziers, soutenus financièrement par la puissance publique à travers des financements export".
"On assiste encore une fois à l'écologie double-face du gouvernement. Aujourd'hui, ils annoncent le refus de prolonger un permis de recherche au large des îles Éparses. Demain, Jean Yves Le Drian se déplace au Mozambique pour défendre les intérêts de l'industrie fossile française", a réagi Cécile Marchand, chargée de campagne climat aux Amis de la Terre.
Présumées riches en hydrocarbures, les îles Éparses sont situées entre Madagascar et le Mozambique, en Afrique. Cet archipel dont les terres émergées représentent environ 7 km2 fait l'objet d'une vive querelle territoriale entre Paris et Antananarivo.
<https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/le-gouvernement-annonce-la-fin-definitive-des-forages-en-mer-en-france_2118894.html>
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3- Le Togo mise sur le solaire pour éclairer ses habitants, AFP, 21/02/20, 16:00
Célia Lebur

Qu'il s'agisse de charger son portable ou de regarder un match de foot, Ousmane Kantcho devait il n'y a encore pas si longtemps aller "en ville" : 15 km de mauvaises pistes parcourues en bicyclette au beau milieu de la savane togolaise. 
A plus de 600 km de la capitale Lomé, lorsque la nuit tombait sur son village, Tababou, non raccordé à l'électricité, Ousmane et sa famille se retrouvaient plongés dans l'obscurité. 
La vie tournait au ralenti, à la lueur des torches.
"Après la prière de 18H00, chacun restait chez soi, on n'avait rien à faire", explique l'agriculteur de 35 ans en allumant sa télé. "Tout est différent maintenant, on se rassemble pour suivre le match à la maison, et les enfants peuvent étudier jusque tard dans la soirée !".
Lampes de plafond, télé, radio, prises... Ce confort qui paraîtrait bien banal à tant d'autres lui est aujourd'hui permis grâce à un petit panneau solaire de 50 watts perché sur le toit de sa maison en torchis. 
Le gouvernement togolais a lancé en 2018 un ambitieux plan d'électrification pour le pays, en partenariat avec le secteur privé : l'objectif est d'atteindre 100% de couverture d'ici à 2030, pour un coût total de 952 milliards de francs CFA (1,4 milliard d'euros).
"Il n'y a pas si longtemps on était très en retard sur le reste de la sous-région mais depuis deux ans nous avons mis le paquet", confie le directeur général de l'Energie du Togo, Abbas Abdoulaye.
Seuls 30% du territoire - un chiffre qui chutait à 2% en zone rurale - était raccordé à l'électricité en 2016-2017, contre près de 50% aujourd'hui, assure-t-il.
Le Togo, qui importe plus la moitié de l'énergie dont il a besoin du Nigeria et du Ghana, mise notamment sur le solaire pour développer avec des start-up l'accès à l'électricité de ses huit millions d'habitants jusque dans les zones les plus reculées du pays.
- 'Micro-crédit' - 
Selon M. Abdoulaye, l'extension du réseau existant demande des investissements importants et serait "trop coûteux pour des populations à faibles revenus", dans un pays où la moitié de la population vit avec moins d'1,90 dollar par jour, le seuil de l'extrême pauvreté, selon le dernier rapport de la Banque Mondiale. 
Alors à Tababou et dans plus de 2.000 autres villages, on a opté pour le Solar Home System (SHS), des kits solaires individuels développés par des start-up comme la société anglaise Bboxx, aujourd'hui présente dans une dizaine de pays africains, après une première expérience réussie au Rwanda. 
Le président Faure Gnassingbé, qui briguera un quatrième mandat lors de la présidentielle de samedi, ne cache d'ailleurs pas son admiration pour ce pays des grands lacs dirigé d'une main de fer par Paul Kagame, mais souvent qualifié de "miracle économique" sur le continent.
"C'est incontestablement un modèle de réussite", a confirmé cette semaine à l'AFP le chef de l'Etat togolais, en pleine campagne électorale.
Au total, 550.000 ménages devraient être équipés de kits solaires individuels d'ici 10 ans.
"Cela fonctionne un peu comme du microcrédit", explique le directeur commercial de Bboxx Togo, Alexandre Kouigan. 
Une fois le kit installé contre environ 10.000 francs CFA (15 euros), les abonnés remboursent chaque mois 4.800 francs, dont 2.000 sont pris en charge par une aide de l'Etat, le "chèque Cizo". 
D'autres localités ont été équipées par un autre système innovant, également en vogue sur le continent : des "mini-grid", c'est-à-dire de petites centrales solaires qui permettent non seulement d'électrifier les foyers, mais aussi les dispensaires et les tours téléphoniques situées à proximité.
Danièle Daoula participe avec son mari aux dépenses et cultive un champ pour pouvoir recharger son compteur individuel à Takpapieni, dans la région des Savanes (extrême-nord), où l'un des premiers "mini-grid" a été inauguré en mai 2018. 
"On est content mais ça bouffe l'argent ! Quand on met 2.500 francs CFA de crédit (3,80 euros), ça ne fait même pas un mois", se plaint-elle en rigolant. "Alors quand on ne peut plus payer, on reste dans le noir jusqu'à ce qu'on ait l'argent".
<https://www.youtube.com/watch?v=n3RHc9YrdFQ>
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4- Au Canada, le blocage du réseau ferroviaire par des autochtones paralyse l’économie du pays, Le Monde, 21/02/20, 16h15
Hélène Jouan 

Les autochtones réclament l’arrêt de la construction d’un gazoduc qui doit traverser leur territoire en Colombie-britannique. 
Dans le port de Montréal, les containers de couleurs s’empilent les uns sur les autres. L’espace de stockage va bientôt manquer. A l’autre extrémité du pays sur la côte pacifique, des cargos patientent à l’entrée du port de Vancouver, ils ne peuvent plus ni charger ni décharger. Les autorités maritimes envisagent à court terme de les dérouter vers les ports américains de Seattle ou Los Angeles. Même scénario à Halifax en Nouvelle-Ecosse.
Depuis le 6 février, la contestation d’un tracé de gazoduc, qui prévoit de traverser le territoire autochtone des Wet’suwet’en en Colombie-britannique, a provoqué un blocage ferroviaire en passe de paralyser l’économie du pays. Les chefs héréditaires de cette Première Nation, qui s’estiment seuls souverains sur leurs territoires ancestraux, ne reconnaissent pas la légitimité de l’accord conclu entre l’entreprise Coastal GasLink et leurs chefs élus. Ils ont reçu le soutien actif des autres communautés autochtones.
> Lire aussi  Au Canada, un projet de gazoduc réveille la contestation des populations autochtones
Depuis plus de quinze jours, ponctuellement aidés par des militants écologistes et des étudiants, les autochtones ont érigé sur les voies ferrées des barrages de fortune en quelques points névralgiques du réseau qui ont ralenti, voire stoppé le transport ferroviaire. Canadien National, propriétaire d’une grande partie du réseau ferré du pays a déjà procédé à la mise à pied temporaire de 450 salariés après l’annulation de plus de 400 trains de marchandises. Via Rail, qui exploite le transport des passagers a interrompu toutes ses liaisons Toronto/Montréal/Ottawa, estimant à plus de 100 000 le nombre de voyageurs affectés. Mille cheminots ont également été temporairement remerciés.
« Le réseau ferroviaire canadien est la colonne vertébrale de l’économie du pays », explique Jacques Roy, professeur de gestion de transports et de la logistique à HEC Montréal. « Plus que le camion, plus cher, plus lent et qui manque par ailleurs de main-d’œuvre, le rail assure l’essentiel du fret, il sert également à connecter tous les grands ports. » Des ports où s’entassent aujourd’hui des containers pleins : produits périssables (des enseignes s’affolent de l’imminente pénurie de ketchup), médicaments (pas de rupture de stock à ce jour) et matières premières pour les entreprises. Une entreprise chimique québécoise a, par exemple, suspendu son activité dans son usine de traitement des eaux, faute de chlore, quand les agriculteurs s’inquiètent eux d’une éventuelle pénurie de propane.
Le « nœud » ferroviaire principal se situe près de Belleville en Ontario, où les Mohawks tiennent le barrage depuis le premier jour. Or l’Ontario est une voie de passage essentielle entre l’ouest et l’est du pays et par laquelle transitent les trois quarts des exportations canadiennes vers les Etats-unis. « Des entreprises paniquent, affirme Véronique Proulx, présidente du groupe Manufacturiers et exportateurs du Québec, certaines vont devoir interrompre leurs chaînes de production. » La grande compagnie forestière Résolu envisage de réduire rapidement sa production de bois et pâte à papier, faute de pouvoir écouler ses produits.
« Trouver une solution »
Une vingtaine de grosses entreprises manufacturières (les aliments Maple Leaf, le conglomérat JD Irving, Nova Chemicals…), suivies quelques heures plus tard par les représentants de plus de 11 000 PME ont envoyé des courriers en début de semaine au premier ministre, Justin Trudeau, lui réclamant de « trouver une solution rapide pour mettre fin aux perturbations ». Ces représentants de l’industrie estiment que chaque jour de blocage retarde la livraison de produits d’une valeur de 425 millions de dollars canadiens (297 millions d’euros).
Malgré la pression économique et politique, avec une opposition conservatrice qui l’accuse de « faiblesse » et des ministres provinciaux qui le somment de dévoiler « un plan de sortie de crise », le premier ministre continue de plaider « pour une solution pacifique », refusant jusqu’à présent de faire évacuer les barrages par les forces de l’ordre. La gendarmerie royale du Canada a annoncé jeudi qu’elle était prête à se retirer du territoire Wet’suwet’en, qu’elle avait investi en janvier pour protéger l’accès au chantier du gazoduc, une condition exigée par les autochtones pour débuter le dialogue avec les autorités. Peut-être les prémices d’une sortie de crise.
> Lire aussi  Les oléoducs, ultime combat des Amérindiens
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/le-blocage-du-reseau-ferroviaire-canadien-paralyse-l-economie-du-pays_6030342_3234.html <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/21/le-blocage-du-reseau-ferroviaire-canadien-paralyse-l-economie-du-pays_6030342_3234.html>>
Sur le même sujet : 
> Canada : Trudeau durcit le ton face aux barrages ferroviaires des autochtones <https://information.tv5monde.com/info/canada-trudeau-durcit-le-ton-face-aux-barrages-ferroviaires-des-autochtones-348043>, AFP, 22/02/20, 11:00
> Canada : Trudeau défend le démantèlement d'un barrage ferroviaire autochtone <https://information.tv5monde.com/info/canada-trudeau-defend-le-demantelement-d-un-barrage-ferroviaire-autochtone-348403>, AFP, 25/02/20, 02:00
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5- Le gouvernement ébauche un plan de sauvetage des petites lignes, Le JDLE, 21/02/20
Victor Miget

Un plan de sauvetage des « lignes de desserte fine du territoire » se dessine. Jeudi 20 février, le gouvernement a signé deux premiers plans d'action régionaux et a présenté une version très allégée du rapport Philizot. 
Petite piqûre de rappel. En janvier 2019, l'exécutif avait chargé le préfet François Philizot d'établir un diagnostic des « lignes de desserte fine du territoire », communément appelées les «petites lignes». Un an plus tard, les conclusions de ces travaux ont enfin été dévoilées... mais résumées en 9 pages seulement. Des pages qui reviennent sur les constats déjà dressés par le préfet : un réseau de petites lignes fortement dégradé (60%), des sous-investissements chroniques... Sans oublier un besoin de financement de 7,6 milliards d’ici à 2028. Le rapport avance aussi les pistes (connues elles aussi) censées redresser la situation : nécessité d'apporter des réponses différenciées selon les régions, développer le train léger...
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/le-gouvernement-ebauche-un-plan-de-sauvetage-des-petites-lignes,103656?xtor=RSS-31>
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6- Enquête. La marche forcée vers l’électrique de Volkswagen, Le Monde, 23/02/20, 17h00
Eric Béziat et Jean-Michel Hauteville (Berlin, correspondance)

Pour le constructeur allemand, véritable icône industrielle, c’est un saut dans l’inconnu. Herbert Diess, son patron, a fait le pari de transformer VW en firme technologique. Avec l’obsession de ne pas se laisser marginaliser par Tesla. 
D’un coup d’œil panoramique, Reinhard de Vries embrasse du regard la halle numéro deux de l’usine de Zwickau (Saxe). Sur la ligne des carrosseries, une forêt de robots de l’allemand Kuka s’affaire, faisant jaillir par intervalles des gerbes d’étincelles. Dans quelques heures, les carcasses métalliques ébauchées ici seront des automobiles. Plus précisément des modèles ID3, le petit bolide électrique, la vitrine technologique du nouveau Volkswagen (VW), décarboné, ultra-high-tech, ultraconnecté. Le directeur technique du constructeur en Saxe a le sourire aux lèvres : ici, dans ce complexe historique, du temps de la RDA, on fabriquait des Trabant.
A elle seule, l’usine saxonne – et sa capacité de résilience – matérialise les enjeux auxquels est confronté le groupe Volkswagen, numéro un mondial de l’automobile et icône allemande. La transformation qui attend l’entreprise aux douze marques (dont VW, Audi, Seat, Skoda, Porsche...), à savoir l’entrée dans une ère postindustrielle et post-CO2, est radicale, comme un symbole des défis existentiels que doit relever l’industrie et l’économie allemande.
+ Infographie : Le grand saut du diesel à l’électrique <https://img.lemde.fr/2020/02/21/0/0/1068/3217/688/0/60/0/0e3cca3_2Ot4k5OmDvXML4fidxcbYnKQ.png>
Et c’est d’autant plus vrai que le contexte économique de l’automobile est devenu moins favorable au made in Germany qu’il a pu l’être jusqu’à ces dernières années : menaces sur le commerce mondial depuis l’avènement du président américain, Donald Trump, retournement majeur de la conjoncture automobile en Chine (le débouché international majeur des constructeurs germaniques), désormais accentué par la crise du coronavirus.
Un record et un sermon
Conséquence : le marché automobile mondial traverse actuellement une mauvaise passe, avec des ventes en berne pour la deuxième année d’affilée. Le nombre de véhicules écoulés dans le monde a chuté de 4 % en 2019, pour s’établir à 90,3 millions d’unités, soit 5 millions de moins que le record de 2017. De quoi faire trembler la trentaine d’usines majeures que le groupe Volkswagen fait tourner en Allemagne et dans son hinterland (« arrière-pays ») industriel de l’Europe de l’Est (Pologne, République tchèque, Slovaquie).
> Lire aussi  Stefan Bratzel : « Volkswagen pourrait devenir leader mondial de l’électrique d’ici cinq ans » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/23/stefan-bratzel-volkswagen-pourrait-devenir-leader-mondial-de-l-electrique-d-ici-cinq-ans_6030545_3234.html>
Pourtant, le 14 janvier, le géant allemand de l’automobile annonçait un nouveau record d’immatriculations. Il a écoulé 10,97 millions de véhicules dans le monde en 2019, soit une hausse de 1,3 % par rapport à son précédent record de 2018. Une fois de plus, le groupe aux douze marques a dépassé le japonais Toyota, son grand rival. Fort de sa suprématie retrouvée après plusieurs années ternies par le scandale du diesel, le constructeur peut céder au triomphalisme.
+ Infographie : Mais depuis le « dieselgate », le groupe affiche ses ambitions dans l’électrique <https://img.lemde.fr/2020/02/21/0/0/1068/3146/688/0/60/0/e5b7a3e_76lMnV44E8VB0ge5JYcbAf5q.png>
Il n’en est rien. Deux jours après l’annonce du nouveau record, Herbert Diess, le patron de VW, a sermonné ses cadres dirigeants au cours d’une réunion à Berlin. « L’honnêteté exige de reconnaître que la tempête ne fait que commencer », a-t-il déclaré dans un discours amplement relayé par les médias. A en croire son patron, le mastodonte allemand, au faîte de sa gloire, court le risque de subir, à moyen terme, le même sort que Nokia. Leader incontesté des téléphones portables il y a deux décennies, la firme finlandaise a été éclipsée en quelques années par Apple et Samsung pour avoir manqué le virage des smartphones.
« L’ère des constructeurs de voitures classiques est révolue »
Et, de l’avis de M. Diess, une révolution semblable est sur le point de bouleverser l’industrie automobile, avec l’avènement imminent des véhicules connectés. « La voiture, demain, sera l’appareil mobile le plus important, a prédit le dirigeant. Le temps presse. Si nous continuons à notre rythme actuel, nous aurons des ennuis. »Volkswagen devra se transformer en groupe de technologie numérique, condition sine qua non de sa survie pour M. Diess. « L’ère des constructeurs de voitures classiques est révolue », a-t-il martelé.
> Lire aussi  Pour les batteries, Volkswagen fait cavalier seul <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/23/pour-les-batteries-volkswagen-fait-cavalier-seul_6030546_3234.html>
L’aveu est désarmant, de la part d’un constructeur, qui, pendant de nombreuses années, avait pour seul slogan « Das Auto ». Mais entre-temps, il est arrivé un fait majeur : Tesla. Le 23 janvier, la capitalisation boursière de ce nain industriel, qui a vendu, en 2019, trente fois moins de véhicules que Volkswagen, a dépassé pour la première fois celle du mastodonte allemand. Un mois plus tard, la valeur de la firme californienne atteignait 155 milliards d’euros, quand celle de Volkswagen ne dépassait pas les 90 milliards.
Incontestablement, les marchés financiers voient dans l’entreprise d’Elon Musk, venu narguer les Allemands sur leurs terres en lançant la construction d’une Gigafactory à Berlin, l’avenir de l’industrie automobile. Et ils ne sont pas les seuls à être séduits. Aux Etats-Unis, en 2019, la seule Tesla Model 3 a réalisé deux fois plus de ventes que ses sept meilleurs modèles concurrents (électriques ou électrifiés) pris tous ensemble.
+ Infographie : Volkswagen entend être présent sur un marché marginal et en forte croissance <https://img.lemde.fr/2020/02/21/0/0/1068/2541/688/0/60/0/f8ca3d5_oQ82fVBOMCSpCD8kiFP4bUQG.png>
Volkswagen a donc entrepris de repenser sa façon de travailler et, comme son redoutable concurrent californien, il n’entend plus concevoir ses voitures comme des objets, mais comme des logiciels. Sauf qu’une telle révolution copernicienne n’est pas aisée à réaliser quand, comme VW, on gère un réseau de 122 usines dans trente pays, qu’on administre 665 000 employés dans le monde et, surtout, qu’on porte dans sa besace un morceau d’histoire industrielle allemande.
« Ce n’est plus notre cible de battre des records de vente »
C’est sous les auspices du régime nazi que le constructeur a été fondé, en 1938, dans une ville nouvelle créée pour loger les ouvriers qui construisaient la « voiture du peuple » – volkswagen en allemand – voulue par Adolf Hitler. La cité-usine a été baptisée Wolfsburg en 1945. Ce passé a laissé des traces. Huit décennies après sa fondation, VW est encore détenu à hauteur de 20 % par le Land de Basse-Saxe, où se situe son siège de Wolfsburg, en vertu d’une loi votée par le Bundestag lors de la privatisation du constructeur, en 1960. C’est un fait rare en Allemagne, et les concurrents nationaux de VW sont tous à capitaux entièrement privés.
> Lire aussi  Skoda, arme discrète du groupe Volkswagen
Encore des superlatifs. Sous Martin Winterkorn, l’ancien patron, de 2007 à 2015, emporté par le « dieselgate » après huit ans à la tête du constructeur, cette course à la taille était devenue une fin en soi. Mais, avec l’arrivée de M. Diess, en avril 2018, les temps ont changé. L’entreprise est désormais un « constructeur d’automobiles et de logiciels ». Le plan Transform 2025 prévoit la mise en place d’une plate-forme numérique commune à toutes les marques et conçue en interne. « Ce n’est plus notre cible de battre des records de ventes. Le bon chiffre de 2019 est le résultat de notre travail, et non pas l’objectif », explique Jürgen Stackmann, directeur des ventes de la marque Volkswagen, la plus importante des douze marques du groupe, lors d’un entretien accordé au Monde.
+ Infographie : Les investissements des constructeurs dans la voiture électrique <https://img.lemde.fr/2020/02/21/0/0/1068/1903/688/0/60/0/42700a1_GdnFcmZjkyVFQ1okwXcsAh2A.png>
Sans surprise de la part de cette multinationale férue de gigantisme, ses nouveaux objectifs donnent le tournis. En novembre 2019, à l’occasion de la présentation annuelle de son plan d’investissements, le mastodonte annonçait vouloir investir 60 milliards d’euros d’ici à 2024 dans sa transformation. Toutes les marques du groupe sont mises à contribution, certaines ayant des spécialités : Audi pour le véhicule autonome, Seat pour la connectivité.
Atteindre le million de véhicules électriques d’ici à 2022
Sur ces 60 milliards, 33 milliards doivent être consacrés sur cinq ans à la seule mobilité électrique, soit 10 % de plus que ce qui avait été prévu un an auparavant. Avec cette somme, le géant de l’automobile veut introduire dans sa gamme 75 modèles 100 % électriques dans les dix ans à venir, auxquels s’ajouteront 60 modèles hybrides. « Nous voulons proposer une palette attrayante couvrant tous les segments, des petites citadines aux crossovers SUV. Une famille complète sera disponible dès 2023 », souligne M. Stackmann.
Après avoir écoulé 140 000 véhicules électriques dans le monde en 2019, dont 80 000 pour sa marque phare VW, le groupe veut atteindre la barre du million de véhicules électriques annuels d’ici à 2022 et espère commercialiser, en cumulé, 26 millions de véhicules à motorisation électrique et 6 millions d’hybrides d’ici à 2029. Les experts jugent ces objectifs difficiles à atteindre, mais pas irréalisables. « Il faudrait déjà que Volkswagen parvienne à le produire, ce million de véhicules électriques, en 2022, ce qui ne va pas de soi, analyse Stefan Bratzel, directeur du Center of Automotive Management allemand. Mais si sa stratégie de production fonctionne, il y a de grandes chances que Volkswagen devienne le leader mondial d’ici cinq ou six ans. »
> Lire aussi  Volkswagen face à Tesla, Nokia face à Apple : « Le dilemme de l’innovateur »
Retour à Zwickau où cette nouvelle stratégie est en train de devenir une réalité. L’usine n’est que le quatrième plus grand site de Volkswagen outre-Rhin, mais c’est là que le constructeur joue son avenir électrique. Depuis 2019, cette usine, où sont fabriquées des Golf, est en cours de réaménagement, afin de produire les fameuses citadines électriques ID3, dont la commercialisation devrait commencer à l’été. La transformation est délicate : il a fallu réduire de moitié la capacité du site, afin d’aménager les hangars, les uns après les autres, sans interrompre la production ; 13 000 journées de formation ont été nécessaires en 2019.
« Nous avons augmenté les cadences »
Le long des lignes de production, qui assemblent d’ores et déjà une centaine de nouvelles ID3 par jour, le résultat est palpable, et les ouvriers se font rares. L’atelier carrosserie a acquis 400 robots, portant le total à 1 600, pour un degré d’automatisation désormais supérieur à 80 %. Car la fabrication de voitures électriques est moins gourmande en main-d’œuvre que la production de véhicules équipés d’un moteur à combustion. L’usine de Zwickau, qui cessera définitivement de produire des Golf cet été, espère toutefois conserver tous ses emplois en augmentant la production. La capacité sera portée à 330 000 véhicules par an d’ici à 2022, grâce au rétablissement des trois-huit. « Nous atteindrons ces volumes de production, car s’il y a une chose que Volkswagen sait faire, c’est bien fabriquer des voitures en masse, assure M. de Vries. Personne ne pourra rivaliser avec un tel rythme de production, pas même Tesla. » 
> Lire aussi  « Tesla est désormais plus proche d’Apple que de Volkswagen »
A la halle 5, où s’effectue l’assemblage final des ID3, les robots sont moins nombreux. « Avec le passage de la Golf à l’ID3, nous avons porté le degré d’automatisation de 17 % à 28 %. Mais nous avons aussi augmenté les cadences », explique Holger Hollmann, responsable de l’atelier. Les ouvriers – et même quelques ouvrières – sont omniprésents, fixant de nombreux composants à la main, là où les robots ne peuvent toujours pas les remplacer. Avec ses vingt ans d’ancienneté à Zwickau, le contremaître entrevoit un avenir radieux pour l’usine saxonne, emblème de l’électrification du groupe. Mais l’objectif d’Herbert Diess de réinventer VW en groupe technologique laisse plus d’un ouvrier perplexe. « Pour nous, à Zwickau, ce n’est pas vraiment la réalité. Ce qu’on fabrique, ce sont bien des voitures, tout de même », déclare M. Hollmann.
> Lire aussi  « Dieselgate » : première action collective en France contre Volkswagen
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/23/la-marche-forcee-vers-l-electrique-de-volkswagen_6030547_3234.html>
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7- Dans la jungle des comparateurs de tarifs d’électricité, Le Monde, 24/02/20, 12h46
Louisa Benchabane 

Pour s’y retrouver parmi l’infinité d’offres proposées par les fournisseurs d’électricité, les consommateurs ont souvent recours aux comparateurs de prix en ligne. Des plates-formes au mode de fonctionnement opaque. 
Dans son studio parisien du 15e arrondissement, les cartons à moitié déballés témoignent de son récent emménagement. A 24 ans, Habib (il ne souhaite pas communiquer son nom) s’apprête à entamer sa vie active dans la capitale. En arrivant, une de ses premières démarches est de souscrire un contrat d’électricité.« Je ne connaissais rien aux abonnements d’énergie, dit le jeune homme, paniqué. Trois quarts de mon budget étant déjà engloutis par le loyer, j’ai cherché à minimiser ma facture. J’ai alors découvert qu’il existait d’autres offres que celles d’EDF. »
L’ouverture du marché de l’électricité en 2007 a entraîné la multiplication des distributeurs. Pas moins de 39 sociétés en 2018, selon la dernière estimation de la Commission de régulation de l’énergie. Toutes concurrencent le tarif régulé d’EDF, dont le prix est fixé par les pouvoirs publics et varie environ deux fois par an. Une situation qui coûte cher à EDF : chaque mois, 100 000 clients quittent l’énergéticien pour un rival et ses promesses d’économies.
> Lire aussi  Energie : « Il faut interdire les démarchages à domicile »
Encore faut-il s’y retrouver dans cette abondance d’offres. Pour cela, Internet et l’un des multiples comparateurs de prix référencés sur le Web peuvent être d’une grande utilité…, à condition de comprendre leur fonctionnement. Car, derrière leur simplicité apparente, se cachent de nombreuses chausse-trapes.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/24/dans-la-jungle-des-comparateurs-des-tarifs-d-electricite_6030639_3234.html>
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8- Le Sénégal en avance pour la part de l'éolien dans son mix énergétique, AFP, 24/02/20, 23:00

L'éolien devrait représenter plus tôt que prévu une part significative du mix énergétique du Sénégal, avec la production à plein régime prévue en mai du premier parc de turbines à dimension industrielle du pays, a-t-on appris lundi auprès de l'entreprise qui mène le projet.
Le parc éolien de Taïba Ndiaye (ouest), présenté par ses promoteurs comme le plus grand projet du genre en Afrique de l'Ouest, a été officiellement inauguré lundi par le président sénégalais Macky Sall. En réalité, 16 éoliennes injectent déjà depuis décembre 50 mégawatts dans le réseau national de la société nationale d'électricité, la Senelec, a-t-on appris auprès de l'entreprise britannique Lekela.
A terme, 158,7 mégawatts seront livrés par 46 turbines s'élevant jusqu'à 180 mètres de haut, l'équivalent d'un immeuble de 60 étages, dans cette zone rurale proche de l'Atlantique.
Or le projet est en avance sur le calendrier "et la totalité des 158 mégawatts sera sur le réseau au mois de mai", a affirmé dans un message transmis à l'AFP le directeur général de Lekela Senegal, Massaer Cissé. En octobre, Lekela se fixait 2020 pour horizon.
Le président sénégalais a présenté le parc comme un moyen d'atteindre l'objectif de fournir l'électricité à tous dans le pays et de combattre le réchauffement climatique.
Taïba Ndiaye "permettra d'éviter le rejet de 300.000 tonnes de gaz carbonique par an. Avec la dynamique que nous avons lancée depuis 2014, nous en sommes désormais à 22% d'énergie renouvelable disponible sur l'ensemble de notre réseau national", a-t-il déclaré.
Le parc alimentera avec 450.000 mégawattheures par an près de deux millions de Sénégalais, sur une population de 15 millions. M. Sall a évoqué la possibilité d'un nouveau contrat pour augmenter encore ces capacités.
Le mégawattheure correspond à la quantité d'énergie produite en une heure par un mégawatt.
Le développement énergétique est un chapitre capital du Plan Sénégal Emergent (PSE) élaboré par le pouvoir et qui vise à transformer l'économie du pays en croissance pour le mettre sur la voie de l'émergence d'ici à 2025.
Dans un pays où la pauvreté affecte environ 40% de la population, la part de ceux qui ont accès à l'électricité est chiffrée à plus de 60%, mais avec une forte disparité aux dépens des campagnes. Le pouvoir compte élargir l'accès à une électricité bon marché, augmenter les capacités de production et rééquilibrer le mix, où le pétrole et le charbon importés prédominent lourdement.
Avec son ensoleillement et plus de 500 km de côte, le Sénégal dispose d'un potentiel d'énergie propre appréciable. Avec le fonctionnement à plein régime de Taïba Ndiaye, l'éolien représentera la moitié de l'énergie renouvelable disponible au Sénégal, à côté du solaire.
Lekela a par ailleurs des projets éoliens en opération en Afrique du Sud, et à différents stades d'avancement, également en Afrique du Sud en Egypte et au Ghana.
<https://www.geo.fr/environnement/le-senegal-en-avance-pour-la-part-de-leolien-dans-son-mix-energetique-200050>
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9- Municipales : dans les Pyrénées-Orientales, l’opposition aux éoliennes suscite des vocations politiques, Le Monde, 25/02/20, 05h28
Julie Carriat 

Symptôme du rejet des éoliennes, le combat des « anti » se transpose aux municipales. Dans les Pyrénées-Orientales, plusieurs listes se construisent sur cette opposition qui cristallise la demande de démocratie locale. 
Trilla, Pyrénées-Orientales. L’Espagne n’est pas loin, le pays catalan, à quelques bornes. Vignes, pâturages, arbres fruitiers en fleurs, chênes-lièges et friches longent la route qui monte pour atteindre le village de 85 âmes. En venant de Perpignan, il suffit de prendre quelques mauvais chemins pour passer sous certaines des 35 éoliennes de l’Ensemble éolien catalan installé par EDF en 2016, à Pézilla-la-Rivière, et entendre le souffle des pales.
Un peu moins d’une heure plus tard, arrivée à Trilla. A l’intérieur de la mairie, la liste des présidents de la République s’est arrêtée à Jacques Chirac. Ce vendredi 21 février, trois heures durant, trois jeunes agents d’une société éolienne, Abo Wind, tentent de contenir les colères des riverains lors d’une permanence d’information sur un projet à l’étude, enclenché il y a deux ans par un vote au conseil municipal. Pour qui a l’habitude, cette séance, malgré des éclats de voix, se passe « bien ». « Il y a des collègues qui sont parfois obligés de fermer la permanence et d’appeler la police », remarque-t-on à titre de comparaison au sein d’Abo Wind.
« Le consensus autour de l’éolien est en train de nettement s’affaiblir dans notre pays », reconnaissait Emmanuel Macron le 14 janvier, lors d’une table ronde sur l’écologie à Pau. A Trilla, confetti sur la carte de l’Occitanie, troisième région éolienne française en nombre d’installations (191), loin derrière les Hauts-de-France (439 installations) et la région Grand-Est (367), cela sonne comme un euphémisme.
> Lire aussi  Eolien en mer : « Le gouvernement français n’est pas suffisamment ambitieux en la matière »
« Nous ne sommes pas des égoïstes »
Dans l’étroite salle de mairie, une quarantaine de personnes, des membres de collectifs anti-éoliens locaux et départementaux, des habitants du village, le maire et ses affidés. « Nous ne sommes pas des égoïstes, même si c’est vrai, nous partons d’une émotion, la colère, contre ces ventilateurs pourris devant le Canigou[point culminant emblématique du département] ! », s’explique un des « anti », Bernard Faux. « Ceux qui sont contre l’éolien, mettez-vous là », ajoute-t-il, déclenchant un petit mouvement de foule. « Il y a ceux qui sont contre et ceux qui sont pour. » Et le camp du maire de lui répondre : « Il y a ceux qui ont la lumière et il y a ceux qui ne l’auront pas ! »
+ Carte : La répartition des parcs éoliens en France <https://fee.asso.fr/eolien-terrestre/>
Parmi les « anti », il y a des néoruraux – certains vivent « en autonomie » en bordure du village –, des retraités et autres acteurs d’un tourisme vert, loin des plages d’Argelès-sur-Mer. Leurs arguments – arnaque économique au profit de multinationales lointaines, destruction de la biodiversité dans ce couloir d’oiseaux migrateurs, destruction des paysages et du foncier, argument sanitaire – font face à des considérations simples. Pour l’équipe municipale à l’ancrage ancien, les retombées financières de l’éolien ne peuvent être ignorées : loyers versés aux propriétaires des parcelles et revenus fiscaux pour la commune à hauteur de plusieurs milliers d’euros annuels.
> Lire aussi  EDF doit verdir plus rapidement sa production d’électricité
Lise, Frédéric et leur fille de 10 ans ont, de leur propre aveu, « tout quitté » de leur vie de citadins pour s’installer il y a quatre ans à Caramany, à 7 kilomètres à vol d’oiseau. Lise y tient un gîte. C’est de là que les éoliennes, si elles se font, seront les plus visibles. « Tout ça pour quelques milliers d’euros… », lâche-t-elle les yeux mouillés.
« Confiant » pour les prochaines municipales, Didier Fourcade, maire de Trilla et candidat sans concurrence à un quatrième mandat, relativise, depuis son coin de la pièce : « Ici, il y a 85 électeurs, il y en a peut-être quinze qui mettront un coup de crayon sur mon nom… », dit-il (dans les villes de moins de 1 000 habitants, les électeurs peuvent biffer les noms des candidats qui leur déplaisent). L’édile récuse par ailleurs les accusations d’opacité, alimentées par le fait que la majorité des membres du conseil municipal possède des terres dans la zone d’étude du projet. A la clé, « des rentrées d’argent, ni plus ni moins » et des routes améliorées pour permettre le chantier, fait-il valoir.
Nouvelles listes sans étiquette
Ailleurs dans le département, dans de plus gros bourgs, d’autres hautes vallées, la colère des anti-éoliens a donné naissance à des listes, sans étiquette. « Notre engagement premier, c’était l’opposition à l’installation des éoliennes », raconte ainsi Dolorès Carré, candidate contre le maire sortant à Banyuls-dels-Aspres (1 353 habitants), où Engie Green projette d’installer six aérogénérateurs de 130 mètres de haut. « On a des personnes de tout bord », explique la fonctionnaire territoriale qui fait campagne en outre contre le « bétonnage ».
Même chose pour Christine Trébaol, directrice des services généraux d’une mairie voisine. A Passa, où six éoliennes sont planifiées, elle vient de déposer sa liste en préfecture. « Hier on a fait un tractage, la première chose qui ressort, c’est les éoliennes »,assure-t-elle. Son programme s’organise autour d’une promesse de démocratie locale, « concertation, communication, implication », la volonté de recréer du « lien » dans un village qui bascule, comme d’autres, vers une fonction de « petite cité-dortoir de Perpignan ».
> Lire aussi  En Allemagne, les éoliennes en panne
L’éolien, plus encore que la construction de lotissements ou la refonte d’un plan de circulation, accapare la demande de démocratie locale. Pour autant, certains élus jugent prudent d’omettre le sujet. A Passa, Patrick Bellegarde, maire sortant candidat, prévient ainsi que « tant que le sujet n’a pas été réglé par l’arrêté du préfet [attendu après les élections], [il] ne souhaite pas [s]’exprimer ». « Ça ne sert à rien de se bagarrer tant qu’on n’est pas fixé. »
A quelques cols de là, sur les crêtes du Vallespir, une charte anti-éolienne rédigée par un collectif local circule à destination des candidats ; dans leur majorité, ils l’ont signée. A Maureillas-las-Illas, les deux candidats déclarés se sont prononcés contre les vingt éoliennes envisagées. Le maire sortant André Bordaneil, qui passe la main après avoir fait naître le projet (rien n’est acté, assure-t-il toutefois), s’en désole. « Les possibilités de développement là-haut sont très réduites. Les gens qui ne veulent pas de l’éolien sont ceux qui n’ont aucun égard pour ceux qui vivent là-haut », dit-il, réduisant les « anti » à « ceux qui ont de belles villas avec piscine ».
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« C’est comme construire des éoliennes devant Notre-Dame »
Dans la typologie des communes contre, il y a aussi, il est vrai, les villages qui sont trop beaux pour que l’idée effleure les promoteurs, ou peut-être le foncier est-il trop cher, l’opposition trop ancrée, les schémas de cohérence territoriale (SCOT) trop dissuasifs. C’est le cas de Castelnou, fleuron médiéval des « plus beaux villages de France », où l’opposition est ancienne et ne fait pas débat. Mais l’inquiétude demeure pour les précieuses vues sur le sommet blanc du Canigou, qui culmine à 2 784 mètres d’altitude. « C’est notre mont Fuji », s’exclame le maire voisin de Sainte-Colombe-de-la-Commanderie, Alphonse Puig. « Construire des éoliennes devant le Canigou, c’est comme construire des éoliennes devant Notre-Dame de Paris ! »
Attablés dans un restaurant de Thuir, les deux permanents du collectif anti-éolien Le vent tourne, Marie-Noëlle Moly, présidente, et Jean Blin, peuvent se targuer, ce vendredi, d’avoir irrigué le terrain politique de leur argumentaire. Le député LRM local, Sébastien Cazenove, passe. Un léger signe de la main et il s’en va. « Un enfant des Aspres, il est contre l’éolien dans les PO » (Pyrénées-Orientales), apprend-on. « Mais il ne nous aide pas beaucoup. » 
Pourtant, à l’approche des municipales, les mots des « anti » se retrouvent dans la bouche des plus hauts gradés politiques. La ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, a ainsi déploré récemment « le développement anarchique » de l’éolien. Même le président de la principale association du secteur, France énergie éolienne (FEE), Nicolas Wolff, le reconnaît au niveau national. « On est confrontés à une étape un peu particulière dans le déploiement, où l’aspect politique est en train de devenir plus important qu’il ne l’était auparavant. » Tactique électorale ou véritable inflexion ? Les prochaines élections diront si les opposants aux éoliennes ont un avenir politique.
> Lire aussi  Elisabeth Borne dénonce « le développement anarchique » des éoliennes
<https://www.lemonde.fr/energies/article/2020/02/25/municipales-dans-les-pyrenees-orientales-l-opposition-aux-eoliennes-suscite-des-vocations-politiques_6030706_1653054.html>
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10- Nucléaire : pourquoi la centrale de Flamanville ne produit plus d’électricité depuis six mois, Le Monde, 26/02/20, 17h24
Louisa Benchabane

Les deux réacteurs normands sont à l’arrêt à la suite à de nombreuses défaillances relevées par l’Autorité de sûreté nucléaire. 
A Flamanville (Manche), il n’y a pas que les déboires de l’EPR. Outre le chantier catastrophique du réacteur de troisième génération, la centrale nucléaire normande abrite deux réacteurs relativement récents, construits en 1985 et 1986. Mais ils sont à l’arrêt. Le numéro un, depuis le 18 septembre 2019, et le numéro deux, depuis janvier 2019. En cause : des travaux de mise à niveau qui n’en finissent pas.
Pour prolonger la durée de vie d’un réacteur en garantissant le respect de toutes les règles de sûreté, EDF doit obtenir une autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Un sésame que le groupe espère bien décrocher à grands coups de travaux. Les visites décennales – qui consistent à la fois à assurer la maintenance du réacteur et à actualiser les normes de sécurité – sont alors un passage obligé.
> Lire aussi  Nucléaire : l’EPR de Flamanville coûtera au moins 12,4 milliards d’euros
Les tourments, à Flamanville, ont commencé lors d’une visite décennale longue et laborieuse pour le réacteur numéro un. Alors qu’en moyenne elle ne dure que cent jours, la procédure a traîné près de six mois. Pendant l’arrêt de cette tranche, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a signalé différents dysfonctionnements qui ont contraint l’électricien à prolonger la mise hors tension.
Défaut de surveillance
Après une première reprise, le réacteur n’a fonctionné qu’en pointillé entre le 18 février et le 18 septembre 2019, avant de s’éteindre pour une durée indéfinie. Le motif ? La découverte de traces de corrosion sur des diesels de secours. Un dispositif qui doit permettre, en cas de perte totale de courant électrique, de rétablir l’alimentation des systèmes de sûreté de la centrale. « Leur parfaite tenue n’était pas assurée en cas de séisme », précise EDF.
La visite décennale du second réacteur, commencée en janvier 2019 – toujours en cours, aujourd’hui –, a décuplé l’effectif de sous-traitants présents sur place. Comme celle du premier réacteur s’éternisait, EDF a dû gérer ces deux événements en même temps. Un scénario inédit et imprévu pour l’entreprise.
> Lire aussi  Nucléaire : l’Autorité de sûreté appelle EDF à plus de « rigueur professionnelle »
« Nous accueillons entre 1 000 et 2 000 employés lors de ce chantier », précise EDF. Autant de monde que l’électricien doit gérer. Non sans difficultés : le suivi n’aurait pas été à la hauteur des standards de sûreté. Derrière les défaillances observées, le défaut de surveillance des gestes exécutés – le plus souvent – par des sous-traitants, a été dénoncé par l’ASN.
« L’objectif, prolonger la durée de fonctionnement de dix ans »
Toutefois, les associations hostiles à l’atome critiquent « la négligence » de l’exploitant. Derrière les incidents recensés, Martial Château, porte-parole de l’association CAN-Ouest, met en cause « une cadence des tâches importante à assumer pour les salariés, au détriment de la sécurité ».
Après avoir été épinglée par le gendarme du nucléaire, la centrale se retrouve en « surveillance renforcée ». Le dispositif, exceptionnel, consiste en la multiplication des contrôles. Sous l’impulsion de l’ASN, Patrice Gosset, directeur du site de Flamanville, a proposé un plan d’action visant à remettre les réacteurs en l’état attendu. L’objectif ? « Réinfuser » la culture de la sûreté chez les employés. « Nous avons un code de la route que chaque employé doit suivre scrupuleusement », précise l’énergéticien. « Nous prenons le temps de faire tous les travaux de remise aux normes nécessaires, assure EDF. L’objectif est à terme de pouvoir prolonger la durée de fonctionnement de la centrale de dix ans. L’investissement est nécessaire. »
Mais le temps n’est pas sans conséquences. L’arrêt d’une tranche cause selon plusieurs estimations un manque à gagner d’environ 1 million d’euros par jour.
> Lire aussi  EDF dévoile son plan industriel pour sauver la filière nucléaire
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/26/nucleaire-pourquoi-la-centrale-de-flamanville-ne-produit-plus-d-electricite-depuis-six-mois_6030944_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Nucléaire : le redémarrage de Flamanville à nouveau repoussé <https://information.tv5monde.com/info/nucleaire-le-redemarrage-de-flamanville-nouveau-repousse-349707>, AFP, 03/03/20, 19:00
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11- A Nice, âpre bataille pour ou contre l'extension de l'aéroport, AFP, 26/02/20, 22:00
Claudine Renaud

A Nice, la bataille pour ou contre l'extension d'un terminal du troisième aéroport de France a opposé mercredi au tribunal administratif des associations dénonçant un "surtourisme" néfaste aux partisans du projet les accusant de "paranoïa écologique".
D'ici vendredi, le juge des référés doit décider s'il suspend ce chantier, soutenu par le gouvernement et le maire de Nice Christian Estrosi, mais symbole pour des associations et un collectif citoyen d'une économie du "surtourisme", remise en cause dans d'autres villes du globe.
"Notre maison est en feu, agrandir l'aéroport c'est y jeter du carburant", a plaidé Thierry Bitouzé pour ces associations de défense de l'environnement (Capre 06, France Nature Environnement Provence Alpes Côte d'Azur, FNE Alpes-Maritimes) et le Collectif Citoyen 06. 
Il a cité l'exemple de Bristol en Grande-Bretagne "qui vient juste de décider de ne pas agrandir son aéroport".
S'appuyant sur les projections du gestionnaire aéroportuaire niçois, il a calculé que les huit millions de passagers supplémentaires prévus d'ici 2030 équivalaient au nombre de voyageurs du projet abandonné de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes et génèreraient 22.000 vols supplémentaires.
"Combien de morts et de malades en plus à cause de ces huit millions de passagers et de ces 22.000 vols supplémentaires ?", a-t-il interrogé, au moment où les émissions carbone du transport aérien font débat. 
M. Bitouzé dénonce "l'indigence de l'étude d'impact environnemental".
"Paranoïa écologique", a rétorqué Me David Jacquemin, avocat du préfet des Alpes-Maritimes qui a délivré le permis de construire en janvier.
Il s'agit d'"un ouvrage local aux incidences limitées", a-t-il soutenu, balayant "les fantasmes, les chimères et les arguments impalpables" des opposants à l'extension.
Face à l'urgence sanitaire et environnementale invoquée par les associations, les avocats de l'Etat et du concessionnaire aéroportuaire ont eux plaidé l'urgence à démarrer les travaux pour "un tout petit bâtiment" qu'ils ont chiffré à 75 millions d'euros et ont nié tout projet de troisième terminal.
"On ne peut pas se permettre d'accueillir des gens comme des bestiaux ou dans des conditions de sécurité insuffisantes", a argumenté de son côté Me Jean-Pierre Boivin, défendant l'aéroport, privatisé en 2016 et "diabolisé" à tort.
La plateforme aéroportuaire de Nice est contrôlée par un consortium associant la société italienne Atlantia (ex-Autostrade, filiale du groupe Benetton et gestionnaire de l'aéroport de Rome), EDF Invest et Monaco.
- Lutte politique -
A l'approche des municipales, les adversaires du maire LR sortant Christian Estrosi se sont emparés du dossier, questionnant l'économie touristique de cette ville de la Côte d'Azur et ses répercussions, y compris sur le logement avec l'essor des meublés de tourisme au détriment des habitants permanents.
"Se projeter dans un agrandissement de l'aéroport au détriment du climat est une absurdité", a dénoncé le leader écologiste Yannick Jadot en déplacement à Nice pour soutenir la liste Nice Ecologique (EELV, Cop21, AEI, Génération Ecologie) dont le chef de file Jean-Marc Governatori s'est engagé à stopper le projet s'il était élu.
Pour la liste socialiste Nice au Cœur, "quatre millions de passagers supplémentaires à l'aéroport paraît déraisonnable, pour des questions de pollution et de desserte terrestre", indique Patrick Allemand, proposant de donner la priorité à la relance du rail. "Le Paris-Nice de nuit, c'est l'économie de trois navettes aériennes et un transport tout à fait acceptable... mais avec un changement de mentalité", dit-il.
A gauche des socialistes, la liste de rassemblement citoyen avec le Parti communiste et La France Insoumise, dit "trois fois non" à l'extension et plaide pour un référendum.
La position est plus nuancée du côté du challenger Rassemblement national de Christian Estrosi, l'ancien identitaire Philippe Vardon : "Si le projet consiste uniquement à étendre l'aérogare, il n'y a rien de scandaleux", explique sa colistière Odile Texier. "Mais augmenter le trafic aérien et faire peser tout le poids écologique sur Nice alors qu'un passager sur trois séjourne dans la ville, cela ne nous semble ni souhaitable ni équitable".
<https://information.tv5monde.com/info/nice-apre-bataille-pour-ou-contre-l-extension-de-l-aeroport-348788>
Sur le même sujet : 
> La justice valide l'agrandissement de l'aéroport de Nice, AFP, 28/02/20, 16:00
Le prolongement d'un terminal de l'aéroport de Nice Côte d'Azur pour recevoir davantage de passagers a été validé vendredi par le tribunal administratif, qui a rejeté le recours d'associations espérant une décision similaire au coup d'arrêt subi par l'aéroport britannique d'Heathrow.
"La légalité de ce projet doit être appréciée, en particulier, au regard des seules incidences directes ou indirectes (...) sur son environnement", a estimé le juge des référés, pour qui toutes les objections légales ayant trait aux effets du trafic aérien à l'aéroport de Nice sur le réchauffement climatique, la biodiversité ou encore la santé publique ne sont pas recevables. 
"Il ne résulte d'aucun élément concret soumis à l'instruction que le permis de construire litigieux, délivré par le préfet des Alpes-Maritimes, serait entaché d'un détournement de pouvoir ou de procédure", a aussi estimé le juge, dans une ordonnance rejetant la requête de France Nature Environnement Provence Alpes Côte d'Azur, FNE Alpes-Maritimes, Capre 06 et d'un collectif citoyen.
L'aéroport qui pense dépasser les 18 millions de passagers en 2023 et 21 millions en 2030, soit huit millions de plus qu'en 2019, s'apprête à construire six salles d'embarquement avant l'été 2021, une salle d'enregistrement des bagages en 2022 et une de livraison des bagages en 2023. 
"Un tout petit bâtiment" agrandissant le terminal 2 existant, sans ajout de surfaces marchandes et pour le confort et la sécurité des passagers, selon le concessionnaire qui estime souffrir d'infrastructures inadaptées à une "croissance naturelle et subie du trafic aérien".
"C'est comme demander à un être humain d'arrêter de grandir", avait plaidé Me Jean-Pierre Boivin, aux côtés d'un avocat de l'Etat. Le coût du projet, soutenu par la municipalité et le gouvernement, est chiffré à 75 millions d'euros.
L'aéroport, privatisé en 2016, est contrôlé par un consortium associant la société italienne Atlantia (ex-Autostrade, filiale du groupe Benetton et gestionnaire de l'aéroport de Rome), EDF Invest et Monaco. Il assure que le nombre d'avions dans le ciel progresse quatre fois moins vite que le nombre de ses passagers.
Mais les associations ont calculé qu'il y aurait 22.000 vols de plus d'ici dix ans et dénoncent un modèle désuet de "surtourisme" dans une région "vulnérable" au changement climatique.
"Combien de morts et de malades en plus à cause de ces huit millions de passagers et de ces 22.000 vols supplémentaires ?", avait interrogé le représentant des associations Thierry Bitouzé.
Il avait dénoncé des irrégularités au niveau des études d'impact, la partialité, selon lui, du commissaire enquêteur etc.
"Nous allons continuer le combat en Cour de cassation pour défendre cette cause et il y a aussi un recours en annulation", a-t-il réagi, critiquant "une hérésie qui va énerver nombre de militants partout à Nice et ailleurs".
<https://information.tv5monde.com/info/la-justice-valide-l-agrandissement-de-l-aeroport-de-nice-349076>
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12- Eolien terrestre : sous la pression des élus ruraux, Macron change de cap, Le Monde, 27/02/20, 08h31
Nabil Wakim 

Le gouvernement veut durcir les conditions d’attribution de parcs pour améliorer leur acceptabilité. 
Un vent mauvais souffle-t-il sur l’éolien terrestre ? Après avoir encouragé pendant deux ans son développement, l’exécutif amorce un changement de cap qui ravit les opposants et provoque l’inquiétude de la filière.
C’est Emmanuel Macron lui-même qui a planté la première graine de cette nouvelle donne, le 14 janvier, à Pau. Lors d’une table ronde sur le thème de « l’écologie dans nos territoires », le président de la République avait appelé à être « lucide » en affirmant que « la capacité à développer massivement l’éolien est réduite ». « Le consensus sur l’éolien est en train de nettement s’affaiblir dans notre pays », expliquait-il, avant d’ajouter que « de plus en plus de gens ne veulent plus voir d’éolien près de chez eux, considèrent que leur paysage est dégradé ».
> Lire aussi  A Pau, Emmanuel Macron marche sur le « chemin de crête » écologique
Quelques jours plus tard, dans un entretien dans le Monde du 21 janvier, Elisabeth Borne déclarait que « le développement de l’éolien est très mal réparti en France ».« Cela s’est fait de façon anarchique, et on a des territoires dans lesquels il y a une saturation, y compris visuelle », soulignait la ministre de la transition écologique et solidaire, rompant ainsi avec le discours très enthousiaste sur l’éolien de ses prédécesseurs Nicolas Hulot et François de Rugy. Le 18 février, auditionnée au Sénat, elle précise sa pensée, dénonçant la « covisibilité avec des monuments historiques » et « une situation d’encerclement autour de certains bourgs qui est absolument insupportable », plaidant pour un « développement harmonieux ».
« Inflexion politique »
« Le message des antiéolien a été entendu par le chef de l’Etat, il a reçu beaucoup de messages à ce sujet, il faut qu’on soit vigilants », décrypte une source élyséenne, qui souligne que la relation avec les Français ruraux est une priorité de la deuxième partie du mandat, et résume : « Emmanuel Macron ne veut pas pourrir la vie de nos concitoyens, il sent que ça monte en milieu rural. »
« Le président veut changer de politique. Il a pris conscience qu’il ne pouvait pas avoir l’image de celui qui a détruit les paysages de la France », se réjouit Jean-Louis Butré, président de la Fédération environnement durable (FED), l’une des principales associations antiéolien. Mais M. Butré reste prudent sur les conséquences de ce revirement. « Elisabeth Borne a suivi le président, mais son ministère peine à appliquer les nouvelles consignes », déplore-t-il.
Au ministère de la transition écologique et solidaire, on assure que la ministre assume pleinement cette « inflexion politique » : « On ne va pas faire de l’écologie contre les gens », note-t-on, tout en précisant : « Il ne s’agit pas d’arrêter, il s’agit de mieux répartir. »
Ce virage sur l’aile est une rupture nette avec les positionnements précédents du gouvernement. Nicolas Hulot, François de Rugy et l’ancien secrétaire d’Etat à la transition écologique et solidaire Sébastien Lecornu ont activement soutenu le développement de l’éolien, notamment en limitant les recours juridiques possibles contre l’installation de nouveaux parcs.
> Lire aussi  Eoliennes : la filière française prend son envol
A l’inverse, Mme Borne insiste sur la question de l’acceptabilité de l’éolien. Elle souligne que la moitié de la puissance installée est située dans deux régions, les Hauts-de-France et le Grand-Est, alors que certaines régions comptent très peu de parcs.
Durcir la réglementation
Pourtant le même gouvernement vient d’adopter une politique énergétique qui mise sur un développement massif de l’éolien. La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la feuille de route de la France pour les dix prochaines années, prévoit de doubler la puissance installée des éoliennes terrestres dans le pays. L’exécutif veut ainsi « faire passer le parc éolien de 8 000 mâts fin 2018 à environ 14 500 en 2028, soit une augmentation de 6 500 mâts », note le document.
Ce secteur s’est fortement développé dans l’Hexagone ces dernières années mais bien moins que dans d’autres pays européens – les parcs éoliens ont couvert en 2019 environ 6 % de la production électrique. L’Hexagone est d’ailleurs l’un des plus mauvais élèves au niveau du Vieux Continent dans l’atteinte de ses objectifs en matière d’énergies renouvelables.
Le ministère se défend de toute intention de revoir à la baisse ces objectifs, mais entend durcir la réglementation. Il envisage un panel de mesures, dont un système de bonus-malus, pour favoriser l’installation dans certains territoires, et prépare une circulaire à destination des préfets pour les inciter à prendre en compte « l’insertion paysagère ». « Il faut qu’on trouve un autre chemin pour arriver à notre objectif, qui lui ne bouge pas », assure-t-on au ministère.
> Lire aussi  Municipales 2020 : l’opposition aux éoliennes, ces « ventilateurs pourris », pousse à faire de la politique dans les Pyrénées-Orientales
« Nous sommes d’accord sur le problème de la répartition sur le territoire, et nous avons déjà formulé des propositions », rappelle Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER). « Mais on est très surpris des propos de la ministre, d’autant que le développement de l’éolien se fait déjà avec beaucoup de concertation : il y a un arsenal de réglementations, des études d’impact visuel, des études de protection du patrimoine, etc. », souligne-t-il. Il déplore que le discours de certains politiques contre l’éolien « a malheureusement fini par porter ses fruits ».
Ainsi, Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France, et Dominique Bussereau, le président de l’Assemblée des départements de France (ADF), ont demandé des « moratoires » dans leurs collectivités. Deux élus locaux de poids, qui ont tous les deux quitté le parti Les Républicains, et dont les messages sont bien arrivés à l’Elysée.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/27/eolien-terrestre-sous-la-pression-des-elus-ruraux-macron-change-de-cap_6030978_3234.html>
Sur le même sujet : 
> L’éolien « indispensable » pour Elisabeth Borne qui appelle les préfets à identifier de nouvelles zones <https://www.20minutes.fr/planete/2731843-20200303-eolien-indispensable-elisabeth-borne-appelle-prefets-identifier-nouvelles-zones>, 20 Minutes avec AFP, 03/03/20, 19h55 
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13- Dix ans après, le Chili a pansé ses plaies du terrible séisme de 2010, AFP, 27/02/20, 10:00
Paulina Abramovich

Du passage des trois vagues qui avaient rasé à 75% le village côtier de Dichato, il n'y a plus aucune trace : dix ans après le puissant séisme du 27 février 2010 qui avait fait 525 morts dans la région centre-sud du Chili, la reconstruction est désormais achevée.
"Dichato était un symbole de destruction, nous sommes désormais un symbole de la reconstruction", se félicite Maria Angélica Torres, à la tête d'une association d'habitants et propriétaire d'un restaurant sur le tout nouveau front de mer qui fait face au Pacifique.
Située à une trentaine de kilomètres de Concepcion (sud), la capitale de la région de Biobio, épicentre du séisme, la station balnéaire a retrouvé sa vie d'avant, attirant les touristes sur sa promenade côtière totalement réhabilitée.
Près de 3.000 habitants ont été relogés et des parcours d'évacuation, dûment signalés, ont été créés. Des ouvrages pour l'évacuation de l'eau ont été construits et des arbres plantés pour freiner la puissance de la vague, en cas de nouvelle catastrophe.
"Dichato a été reconstruit à 100%", explique Ivan Carter, professeur d'urbanisme à l'Université de Biobio (centre), qui souligne que la participation des habitants a été cruciale dans le projet de reconstruction.
Le Chili est un des pays les plus sismiques au monde, situé sur la "ceinture de feu" du Pacifique, une zone à forte activité tellurique. Avec une magnitude de 8,8, le séisme de 2010 a été le deuxième plus puissant de l'histoire du Chili, après celui de 1960 qui avait atteint une magnitude de 9,6.
La tragédie avait coûté la vie à 525 personnes, dont une centaine tuées par le tsunami qui avait suivi le séisme. Il avait causé 30 milliards de dollars de dégâts matériels.
Plus de 220.000 logements avaient été détruits, 3.700 établissements scolaires mis hors service, une quinzaine d'hôpitaux étaient devenus inutilisables et 1.550 km de routes ont été à refaire, essentiellement dans le centre et le sud du pays. 
- Tissu social -
A Caleta Tumbes, un village de pêcheurs, situé à proximité de l'épicentre et également dévasté par le tsunami, les maisons ont été reconstruites sur la colline, à distance de la mer.
"Nous sommes en sécurité, la maison est jolie, mais nous regrettons notre crique", raconte à l'AFP Luisa Araya, laissant entrevoir la difficile équation de la reconstruction : protéger la vie des habitants, mais aussi reconstruire le tissu social, également mis en miettes par le séisme. 
"Le bruit de la mer me manque... les gens aussi", raconte Luisa, dans sa nouvelle maison qu'elle partage avec son mari et son père. Quelque 200 familles ont été relogées dans le nouveau village, situé à dix minutes à pied de l'océan.
En bord de mer, une vingtaine de restaurants, principale source de revenus des habitants, ont été reconstruits, ainsi que quelques maisons perchées sur des pilotis. 
"Le Chilien est un peu têtu. Nous prenons racine là où étaient les anciens et nous y restons", dit Juan Pedro Diaz, un pêcheur qui a décidé de rester en face de la mer, dans une de ces maisons "anti-tsunami".
Jesus Bravo a rouvert un restaurant, qu'il a baptisé "8,8", mais n'habite plus sur place, car "s'il y a un tsunami, il emporte tout avec lui". 
Malgré la tragédie, le séisme de 2010 a été riche d'enseignements : le pays a consolidé ses technologies anti-sismiques qu'il exporte désormais à l'étranger.
"Aujourd'hui, on peut construire au Chili un bâtiment qui ne serait pas endommagé par un tremblement de terre comme celui de 1960", explique Juan Carlos de la Llera, ingénieur à l'Université catholique du Chili, qui a déposé plusieurs brevets en la matière. 
"La réglementation sismique du Chili est très exigeante, ce qui a permis au tremblement de terre de 2010 de ne pas faire s'effondrer un nombre important de maisons", rappelle aussi le ministre du Logement et du développement urbain, Cristian Monckeberg. 
C'est en vertu de cette législation que le plus haut bâtiment d'Amérique latine a été érigé à Santiago : avec ses 300 mètres de haut, la Gran torre Santiago, achevée en 2014, est devenue un des symboles de la capitale chilienne.
<https://information.tv5monde.com/info/dix-ans-apres-le-chili-panse-ses-plaies-du-terrible-seisme-de-2010-348834>
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14- Fessenheim : EDF "doit conserver la maîtrise de la sûreté" lors du démantèlement, AFP, 27/02/20, 13:00

Le groupe EDF doit "conserver la maîtrise de la sûreté" du site de Fessenheim (Haut-Rhin) lors du démantèlement de la centrale nucléaire, a estimé jeudi le directeur général de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Jean-Christophe Niel.
"EDF, qui va rester l'exploitant nucléaire au sens réglementaire" de Fessenheim, "doit conserver la maîtrise de la sûreté", dans un secteur où l'on fait "largement appel à la sous-traitance", a déclaré M. Niel lors d'une audition devant la mission d'information parlementaire sur la fermeture de la centrale .
"C'est une opération complexe et d'envergure, qui prend du temps. Donc cette opération de démantèlement doit être gérée et organisée comme une opération industrielle à part entière, avec une organisation dédiée", a-t-il insisté.
Le premier des deux réacteurs de Fessenheim, plus vieille centrale nucléaire en activité en France, a été débranché du réseau électrique dans la nuit de vendredi à samedi. Il s'agit de la toute première étape de la fermeture du site, qui date de 1977.
Le réacteur numéro deux doit suivre le 30 juin. L'évacuation des combustibles usés devrait intervenir d'ici à l'été 2023. Le démantèlement complet de la centrale, un chantier inédit en France, ne sera pour sa part achevé qu'en 2040, au mieux. 
"Pour l'IRSN, le démantèlement de Fessenheim ne présente pas de difficulté rédhibitoire". Mais "ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de difficulté que ce n'est pas une opération à risque", a souligné Jean-Christophe Niel.
"Cela nécessite de disposer d'un tissu industriel solide", avec "les compétences nécessaires", a poursuivi le responsable de l'IRSN, en rappelant que le nombre de démantèlements allait augmenter dans les prochaines années.
Douze réacteurs supplémentaires, sur les 58 que compte la France aujourd'hui, doivent être arrêtés d'ici à 2035, sans toutefois entraîner de fermeture totale de centrale comme à Fessenheim.
Interrogé sur l'arrêt des réacteurs de Fessenheim, auquel plusieurs élus se sont opposés, M. Niel a reconnu que la centrale "à l'instant présent" ne posait "pas de difficulté" en matière de sécurité.
Mais "pour aller au-delà de 40 ans, l'IRSN a fixé un certain nombre d'objectifs". Or "EDF n'ayant pas travaillé dessus, je ne suis pas en mesure de dire si Fessenheim aurait atteint ces objectifs", a-t-il ajouté.
<https://information.tv5monde.com/info/fessenheim-edf-doit-conserver-la-maitrise-de-la-surete-lors-du-demantelement-348873>
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15- La justice britannique rejette le projet d'agrandissement d'Heathrow, AFP, 27/02/20, 16:00
Sylvain Peuchmaurd & Jean-Baptiste Oubrier

La justice britannique a donné raison jeudi aux écologistes opposés à la construction d'une troisième piste à l'aéroport londonien d'Heathrow, le plus fréquenté d'Europe, ce qui pourrait enterrer le projet à moins que le gouvernement ne revoie sa copie.
Cette décision est symbolique pour les défenseurs de l'environnement à quelques mois de l'organisation de la COP26 à Glasgow et pourrait peser sur les futurs projets d'infrastructure du gouvernement à travers le pays pour aider l'économie après le Brexit.
La cour d'appel de Londres a jugé que ce projet d'extension n'était pas assez respectueux de l'environnement et que le précédent gouvernement conservateur, qui l'a approuvée en 2018, aurait dû tenir davantage compte des accords de Paris de 2015 visant à limiter le réchauffement climatique.
"Les accords de Paris auraient dû être pris en compte par le ministre (des Transports, ndlr) (...) et il aurait dû expliquer comment il les prenait en compte, mais cela n'a pas été le cas", a déclaré le juge Keith Lindblom.
"Nous avons gagné !", se sont écriés à l'énoncé de la décision les militants écologistes rassemblés devant la haute cour de Londres.
Parmi eux, le directeur général de Greenpeace pour le Royaume-Uni, John Sauven, a expliqué à l'AFP qu'il s'agissait d'une "victoire fantastique que nous attendions depuis tant d'années".
"C'était très important en cette année où nous avons le sommet sur le climat (COP26, ndlr) à Glasgow. Renoncer à la troisième piste serait un message très puissant envoyé au reste du monde", souligne-t-il.
L'aéroport d'Heathrow a immédiatement fait savoir qu'il faisait appel devant la Cour suprême. "Nous pensons pouvoir l'emporter. D'ici là, nous sommes prêts à travailler avec le gouvernement pour trouver une solution au problème soulevé par la cour", selon un porte-parole.
Le gouvernement lui ne va pas faire appel alors que le conservateur Boris Johnson n'a jamais caché son opposition au projet.
"J'appelle le gouvernement à ne pas simplement revoir ces plans pour la troisième piste mais de simplement les abandonner", a déclaré le maire de Londres Sadiq Khan, qui soutenait cette procédure, rejetée en première instance en 2019.
- "Céder le contrôle aux Français" -
Ce projet faramineux, d'un coût de 14 milliards de livres (16,5 milliards d'euros) pour sa première phase, est un dossier épineux pour les pouvoirs publics qui viennent de valider un autre projet vivement contesté, celui de la ligne de train à grande vitesse HS2 qui doit relier Londres au centre et au nord de l'Angleterre.
Par le passé, Boris Johnson avait affirmé qu'il n'hésiterait pas à se mettre en travers des bulldozers pour empêcher la construction de la piste. Et en décembre, il a exprimé des "doutes" sur la capacité des promoteurs à préserver la qualité de l'air et limiter la pollution sonore.
Ce projet pourrait compliquer la tâche du gouvernement qui a promis que le pays atteindrait la neutralité carbone d'ici 2050. 
La construction d'une troisième piste à Heathrow, situé à l'ouest de Londres, est censée permettre à cet aéroport d'accueillir à terme 130 millions de passagers par an, contre 78 millions à l'heure actuelle.
Les travaux devaient en principe débuter en 2022 et durer quatre ans et le projet devait être financé par le consortium d'investisseurs propriétaire de l'aéroport, dont des fonds souverains de Chine, de Singapour et du Qatar.
Le directeur général de l'aéroport, John Holland-Kaye, n'a eu de cesse de défendre les vertus de l'agrandissement, qui doit permettre selon lui de participer au rayonnement international du pays après le Brexit et de soutenir la croissance économique.
Il est même allé jusqu'à affirmer mercredi que refuser l'extension d'Heathrow reviendrait à avantager l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle et à "céder le contrôle de l'économie aux Français, autrefois nos amis et partenaires et désormais nos rivaux", après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier.
<https://information.tv5monde.com/info/la-justice-britannique-rejette-le-projet-d-agrandissement-d-heathrow-348875>
Sur le même sujet : 
> Jugée non-conforme à l’Accord de Paris, l’extension de l’aéroport londonien d’Heathrow a été rejetée <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/jugee-non-conforme-a-l-accord-de-paris-l-extension-de-l-aeroport-londonien-d-heathrow-a-ete-rejetee-par-la-cour-d-appel-d-angleterre-148279.html>, Novethic, 02/03/20
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16- Tribune. « S’appuyer sur les technologies du passé pour répondre aux enjeux énergétiques actuels », Le Monde, 28/02/20, 13h52 
Par Sylvain Roche, consultant en politiques d’innovation dans le secteur des énergies renouvelables et chargé de projet à la chaire « Transitions énergétiques territoriales » (TRENT) de Sciences Po Bordeaux

L’analyse du changement technologique pourrait permettre d’utiliser au mieux les savoirs et savoir-faire accumulés au fil du temps, explique, dans une tribune au « Monde » Sylvain Roche, spécialiste des énergies renouvelables.
Tribune. L’évolution du rapport de l’humanité à l’énergie ne peut se réduire à un récit linéaire des innovations techniques ayant permis d’exploiter telle ou telle ressource, ou à un processus mettant en œuvre de nouveaux prototypes toujours plus efficaces que ceux dont on disposait auparavant. L’histoire de l’énergie regorge d’inventions endormies qui n’ont pas été généralisées à leur époque, faute de moyens financiers suffisants ou par manque d’intérêt, alors qu’elles répondaient déjà à des problématiques contemporaines.
Les phases de mutation liées à l’émergence de nouvelles énergies ont été récurrentes depuis le XVIIIe siècle. Cédric Carles, Thomas Ortiz et Eric Dussert dans leur ouvrage Rétrofutur, une contre-histoire des innovations énergétiques(Buchet Chastel, 2018) démontrent à quel point le passé est riche de sources d’inspiration pour imaginer des solutions qui aujourd’hui permettraient de répondre à des enjeux énergétiques.
Difficile d’imaginer que la première voiture électrique a été commercialisée en 1852 – soit trente-sept ans avant la première voiture à essence – ou que les premiers moteurs « à hydrogène » (utilisant le gaz de houille) ont été fabriqués en 1804 par François Isaac de Rivaz (1752-1828).
> Lire aussi : L’éclatante Jamais Contente, ancêtre de la voiture électrique
Rappelons que la maison solaire autosuffisante à 75 % a été mise au point en 1948 par la biophysicienne américano-hongroise Maria Telkes, et que des milliers de chauffe-eau solaires ont été vendus aux Etats-Unis dans les années 1950.
Les éoliennes, moulins à vent modernes
A l’âge de l’intelligence artificielle et des biotechnologies, remarquons que les moulins à vent se sont découvert une nouvelle jeunesse en prenant le large sous la forme d’éoliennes maritimes. Du fait des préoccupations écologiques et de la raréfaction des ressources fossiles, l’énergie éolienne fait même son grand retour dans la navigation marchande. De nombreux projets de cargos à voile fleurissent dans le monde. Compromise par l’accident du zeppelin Hindenburg de 1937, l’histoire du dirigeable s’écrirait désormais au futur. Ces exemples mettent en évidence des phénomènes de résurgence technologique pouvant durer plusieurs décennies, voire plusieurs siècles, dans l’exploitation de sources d’énergies renouvelables.
> Lire aussi  Emmanuel Macron veut freiner l’essor de l’éolien terrestre
A l’heure du projet ITER [un réacteur expérimental à fusion nucléaire en construction dans les Bouches-du-Rhône depuis 2010] et sa promesse d’une énergie propre et illimitée, rappelons qu’un brevet d’une « machine de fusion » a été déposé en 1946, au Royaume-Uni, par Sir George Paget Thomson et Moses Blackman. Ce premier concept technologique possédait déjà certains principes de base utilisés dans ITER : la chambre à vide en forme de tore (anneau), le confinement magnétique et le chauffage du plasma par ondes radiofréquence.
L’analyse du changement technologique est capitale pour le chercheur qui tente de comprendre les trajectoires de l’innovation et les chemins de la nouveauté. Sortant la technique d’une visée progressiste et linéaire dont elle fait l’objet depuis plus d’un siècle, certains technologues insistent au contraire sur la manière dont l’innovation peut s’appuyer sur les savoirs et savoir-faire accumulés au fil du temps.
L’historien britannique David Edgerton a souligné, à contre-courant des théories classiques, que l’imitation des techniques existantes a joué un rôle beaucoup plus fréquent dans la croissance que l’invention. Dans son ouvrage The Shock of the Old : Technology and Global History since 1900 (Oxford University Press, 2006, non traduit), il questionne le modèle de la courbe en cloche de la vie d’une innovation, conduisant à repenser les temps technologiques tels que les définissent les chronologies classiques. Nous comprenons mieux l’objectif qui préside au cœur de l’innovation : son usage modernisateur.
> Lire aussi  Steven Chu : « La transition énergétique ne va pas assez vite »
Les objets techniques ne sont ni vieux ni nouveaux, mais seulement plus ou moins adaptés à un moment précis. Ce constat doit constamment nousinterpeller sur la question du mythe contemporain de l’accélération technologique, c’est-à-dire l’idée selon laquelle tout irait de plus en plus vite, de manière de moins en moins contrôlée. Si effectivement les technologies numériques se diffusent à toute vitesse, il en va différemment des grands systèmes techniques qui se caractérisent par une grande inertie et une importante résistance au changement.
Ces différents exemples nous obligent donc à ne pas avoir une vision déterministe et unidirectionnelle des technologies de l’énergie, mais au contraire, avoir une lecture rétro prospective qui vise à la compréhension des dynamiques du changement technologique. Ces leçons du passé doivent nous inciter à rester humbles sur la manière d’appréhender la nouveauté technologique dans le secteur de l’énergie, le futurisme incessant paraissant être de plus en plus du réchauffé au regard de l’histoire.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/28/s-appuyer-sur-les-technologies-du-passe-pour-repondre-aux-enjeux-energetiques-actuels_6031215_3232.html>
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17- Netflix : la consommation annuelle du service de streaming est égale à celle d’une ville de 40 000 habitants, Freenews, 28/02/20 
Corinne Leclère

Très plébiscités par les consommateurs, les services de vidéos en ligne ont un impact climatique plus fort que ce l’on pense.
En effet, d’après un rapport de la firme de Los Gatos que le magazine Variety a rendu public, le service Netflix a consommé 451 000 mégawatt-heure pour l’année 2019.
Ce qui correspond à l’alimentation en électricité d’une ville américaine comptant 40 000 habitants.
En comparaison avec l’année 2018, la consommation a subi une augmentation de 84% soit 245 000 MWh.
<https://www.freenews.fr/freenews-edition-nationale-299/divers-1/consommation-netflix-egale-une-ville-de-40000-habitants>
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18- Interview. Gratuité des transports : « Le Luxembourg va plus loin que Talinn, Kansas City ou Dunkerque », 20 Minutes, 29/02/20, 10h15
Propos recueillis par Fabrice Pouliquen

Le Grand-Duché va être le premier pays à offrir la gratuité totale de ses transports publics (train-tram-bus) sur l’ensemble de son territoire. Y aura-t-il un effet boule de neige ? « 20 Minutes » en discute avec le politologue Maxime Huré
• A compter de ce dimanche, Le Luxembourg sera le premier pays à offrir la gratuité totale de ses transports publics (train-tram-bus) sur tout son territoire, que l’on soit résident, frontalier ou touriste.
• En France, 35 villes instaurent déjà cette gratuité des transports. L’idée est dans le vent car les arguments sont multiples : favoriser la mobilité des plus précaires, redynamiser les centres-villes, baisser la part de la voiture, redistribuer du pouvoir d’achat…
• Est-ce que l’expérience luxembourgeoise pourrait accélérer le mouvement ? Voire lui faire changer d’échelle ?
Que ce soit le train, le bus ou le tram, et que vous soyez Luxembourgeois, transfrontalier ou simple touriste… A compter de ce dimanche 1er mars, vous n’aurez plus besoin de tickets pour vous déplacer dans le Grand-Duché. Le Luxembourg s’apprête à devenir le premier pays au monde à offrir la gratuité des transports publics sur l’ensemble de son territoire. Seule la première classe en train restera payante.
En France, 35 villes ont déjà instauré la gratuité totale de leurs transports collectifs, certaines dès les années 1970. L’expérience luxembourgeoise va-t-elle accélérer le mouvement ? Et même lui faire changer d’échelle ? Maxime Huré, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Perpignan et président du comité scientifique de l’ Observatoire des villes du transport gratuit répond à nos questions.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2728735-20200229-gratuite-transports-luxembourg-va-plus-loin-talinn-kansas-city-dunkerque>
Sur le même sujet : 
> Le Luxembourg "laboratoire" de la gratuité des transports <https://information.tv5monde.com/info/le-luxembourg-laboratoire-de-la-gratuite-des-transports-349199>, AFP, 01/03/20, 18:00
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19- Volkswagen indemnisera 260 000 victimes du scandale du diesel en Allemagne, Le Monde, 29/02/30, 10h29
Jean-Michel Hauteville (Berlin, correspondance)

Au terme de la première « class action » à l’allemande, le constructeur devra verser 830 millions d’euros pour indemniser les propriétaires de voitures diesel truquées outre-Rhin. 
Un dénouement est enfin en vue dans le procès historique qui oppose Volkswagen à plusieurs centaines de milliers de clients floués dans l’affaire des moteurs diesels truqués en Allemagne. Vendredi 28 février, le géant de l’automobile est parvenu à un accord à l’amiable avec le VZBV, une association de consommateurs qui l’avait assigné en justice en septembre 2019 devant le tribunal régional de Brunswick (Basse-Saxe, nord). Selon les termes de cet accord, le constructeur versera aux automobilistes lésés une indemnité correspondant, en moyenne, à 15 % du prix d’achat de leur véhicule. Soit un montant compris entre 1 350 et 6 257 euros, en fonction du modèle et de l’âge du véhicule. Pour Volkswagen, l’ardoise s’élève donc à 830 millions d’euros.
> Lire aussi  Début du gigantesque procès du « dieselgate » en Allemagne
Ce procès en recours collectif – le premier de ce genre en Allemagne – permettra à 260 000 propriétaires de voitures diesel de faire valoir leurs droits. C’est un total sensiblement moins élevé que les 446 000 dossiers – un par véhicule – initialement déposés auprès des autorités judiciaires allemandes. « Ce chiffre contenait environ 30 000 doublons, précise Anke Wolf, porte-parole du VZBV. D’autre part, environ 77 000 personnes concernées ont retiré leur plainte. » En outre, de nombreux plaignants n’étaient pas éligibles, notamment ceux qui résident à l’étranger, ou encore les clients ayant acheté leur véhicule après le 31 décembre 2015, soit trois mois après l’éclatement du scandale.
Ce règlement à l’amiable met prématurément fin à un procès monstre qui était censé s’éterniser jusqu’en 2023. Malgré leur brièveté, les négociations entre le constructeur et l’association de défense des consommateurs n’en ont pas été moins houleuses. Au début de la procédure, VW rejetait toute réclamation de ses clients allemands, arguant qu’il avait réparé leurs véhicules à ses frais. Le 14 février, les deux parties s’étaient rejeté la responsabilité de l’échec d’un précédent compromis.
« La VZBV avait réclamé une somme plus importante. Mais, dans le contexte de négociations ardues, nous avons obtenu le meilleur résultat possible », a assuré Klaus Müller, président de l’association, après l’annonce de l’accord. Pour sa part, le constructeur s’est déclaré satisfait. Hiltrud Werner, directrice juridique de Volkswagen, a salué une « solution équitable et réaliste », rendue possible grâce à « l’approche constructive » du tribunal de Brunswick.
D’autres procès en cours
Et pour cause : Volkswagen s’en tire à bien meilleur compte dans son fief allemand qu’aux Etats-Unis. En octobre 2016, seulement un an après le début du scandale des moteurs diesel truqués, la justice américaine sommait le constructeur allemand de payer 10 milliards de dollars (9 milliards d’euros) pour indemniser 480 000 clients, par le rachat intégral des véhicules manipulés ou le versement d’une indemnité allant jusqu’à 10 000 dollars par personne. En incluant les amendes et frais de justice, outre-Atlantique, l’addition totale du « dieselgate » a dépassé les 25 milliards de dollars pour le groupe allemand. Outre-Rhin, le constructeur n’a payé jusqu’ici que trois amendes, d’un montant total de 2,3 milliards d’euros.
Néanmoins, le compromis ne met pas un point final aux poursuites contre Volkswagen. Les automobilistes associés à la plainte du VZBV ont jusqu’au 20 avril pour accepter l’offre du constructeur. S’ils le désirent, ils peuvent aussi entamer une procédure individuelle. En Allemagne, plus de 60 000 clients ont d’ores et déjà lancé des poursuites à titre individuel contre Volkswagen. La plupart de ces procès sont en cours et, dans quelques cas, la justice a tranché en faveur des plaignants.
En plus de ses clients, le groupe doit aussi rendre des comptes à ses actionnaires devant la justice. Deux dirigeants actuels de Volkswagen (Herbert Diess, le président du directoire, et Hans Dieter Pötsch, le président du conseil de surveillance) et son ancien patron Martin Winterkorn, sont visés par une procédure pour manipulation de cours de Bourse. C’est un dossier beaucoup plus sérieux pour le groupe : les actionnaires lui réclament 9 milliards d’euros de dommages et intérêts.
> Lire aussi  « Dieselgate » : Volkswagen croule sous une avalanche de procédures
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/02/29/volkswagen-indemnisera-260-000-victimes-du-scandale-du-diesel-en-allemagne_6031338_3234.html>
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20- Ces chercheurs prédisent un état de la matière capable de conduire à 100 % l’électricité et l’énergie, Daily Geek Show, 29/02/20
Yann Contegat - Source : Phys.org

« Les deux états s'enchevêtrent en fait à un niveau quantique, et se renforcent donc mutuellement »
En s’appuyant sur des simulations informatiques, des chercheurs de l’université de Chicago ont déterminé qu’il était théoriquement envisageable de fabriquer un matériau pouvant conduire à la fois l’électricité et l’énergie sans pertes.
Une découverte importante
Publiées dans la revue Physical Review B, ces recherches suggèrent une structure pour un type de matière entièrement nouveau, qui pourrait avoir des applications technologiques très utiles dans le monde réel. « Nous avons commencé par essayer de répondre à une question vraiment fondamentale, pour voir si cela était possible – nous pensions que ces deux propriétés [conduire à la fois la chaleur et l’électricité sans pertes] pourraient être incompatibles au sein d’un seul matériau », déclare le co-auteur et conseiller en recherche David Mazziotti, expert en structure électronique moléculaire et co-auteur de l’étude.
« Mais à notre grande surprise, nous avons découvert que les deux états s’enchevêtrent en fait à un niveau quantique, et se renforcent donc mutuellement », poursuit le chercheur. Une quantité incalculable d’énergie étant perdue chaque année par les lignes électriques, les moteurs et autres machines, les scientifiques sont impatients de trouver des alternatives plus efficaces. « À bien des égards, c’est la question la plus importante du XXIe siècle : comment produire et transporter de l’énergie avec un minimum de pertes », ajoute Mazziotti.
Bien que nous connaissions les supraconducteurs – un type de matériau qui peut conduire l’électricité avec une perte presque nulle – depuis plus d’un siècle, ce n’est que récemment que les scientifiques ont réussi à fabriquer en laboratoire un matériau similaire capable de conduire l’énergie avec une perte quasi nulle, appelé condensat d’exciton.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://dailygeekshow.com/etat-matiere-electricite-energie/>
En savoir plus : 
> Scientists predict state of matter that can conduct both electricity and energy perfectly <https://phys.org/news/2020-02-scientists-state-electricity-energy-perfectly.html>, Phys.org, 21/02/20
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21- Déco : des idées pour virer au vert, du sol au plafond, Le Monde, La liste de la matinale, 02/03/20, 06h32
Pascale Krémer 

Chaque premier lundi du mois, « La Matinale » vous propose une série de gestes à adopter pour réduire votre impact sur la planète. 
Un intérieur qui vous ressemble ? Si tel est l’objectif visé en décorant votre maison ou votre appartement, et que la défense de l’environnement vous préoccupe, il est temps de virer au vert, du sol au plafond. Et pas seulement en adoptant trois plantes ou en collant du papier peint motifs « Jungle ».
Chaque année, en France, plus de 16 milliards d’euros sont dépensés pour la décoration, qui tient de la marotte nationale. Les meubles et bibelots ne se transmettent plus de génération en génération, ils s’achètent à bas coût et sont bazardés dès qu’ils lassent ; les vies sont plus mobiles, les modes décoratives presque aussi éphémères que celles de l’habillement…
Pour amoindrir l’impact écologique de toutes ces dépenses et changer de canapé sans culpabilité quelques principes de décoration écoresponsable méritent d’être appliqués. Ils permettront en outre de préserver la qualité de l’air intérieur du logement, donc la santé de ses occupants, en évitant les matériaux polluants.
Niveau débutant : se référer aux labels et aux professionnels
Maîtriser les fondamentaux. Que ce soit pour les meubles, les petits objets, les revêtements de murs ou de sols, les mêmes principes généraux écologiques s’appliquent : privilégier les matières naturelles, renouvelables, peu transformées (cela génère dépenses énergétiques et pollutions), épargnées par les traitements chimiques, d’origine locale (ou du moins nationale), recyclables ou biodégradables : le bois, le liège, le rotin, le papier et le carton, la laine vierge, le coton bio, le bambou, le métal recyclé, le verre… Bannir tant que faire se peut les plastiques et l’éphémère. N’acheter que des meubles et objets solides et réparables. Bref, opter pour le brut, le durable ou le recyclé.
Traquer les labels. Les contrôles laissent parfois à désirer, mais les labels environnementaux garantissent a minima l’absence de matières dangereuses pour les personnes et l’environnement dans les matériaux utilisés (peintures, textiles, bois, revêtements de sols, colles…) Il s’agit donc de traquer sur les emballages les Ecolabel européen, NF environnement, Ange bleu, Nature plus, GUT, Nordic Swan, FSC et PEFC pour le bois (forêts gérées durablement), Ecocert, Emicode, Home care, Oeko-tex, CertiPur etc.
Du bois, mais pas n’importe lequel. Voilà pourquoi le bois est le matériau roi, s’il est issu de forêts françaises gérées durablement et s’il n’est pas traité (hormis à la cire d’abeille ou à l’huile de lin), ni vernis ni peint (ou uniquement avec des produits sans solvants). En revanche, les bois agglomérés et contreplaqués sont à éviter puisqu’ils contiennent des colles à base de formaldéhyde, composé volatile polluant l’air ambiant.
Solliciter l’aide d’un décorateur. Avoir vu trois relookings express de maisons moches à la télé ne fait pas de vous un décorateur d’intérieur, encore moins un spécialiste de la « déco verte », comme il en existe de plus en plus. Faire appel à leurs services, ne serait-ce que pour une heure de coaching déco-responsable, permet de se familiariser avec les matériaux vertueux et les labels obscurs.
Niveau intermédiaire : acheter moins, mieux, et bricoler
Penser intemporel, écoconçu et local. Puisque chaque nouvel objet a un coût écologique, la décoration « verte » tend vers le minimalisme. Si nécessaire d’acheter, elle s’oriente vers un design intemporel, vers les artisans locaux et les nombreuses marques proposant des produits écoconçus : leur cycle de vie est pensé, de la fabrication locale au recyclage, ils préservent les ressources, sont solides et réparables. C’est le cas chez Camif Edition, Gautier, Alki, BUD, TipToe, Forêt, maison Wasabi, Tikamoon, Stooly, Reine mère, Junndo… Ou Minimum design, qui vend des objets déco en matière végétale composée de fibre de bois recyclé et d’amidon de maïs, imprimés en 3D pour limiter les déchets.
Chiner ou louer. Plutôt qu’acheter neuf, mieux vaut avoir « l’esprit récup’» et le sens de l’économie circulaire, explorer le marché de l’occasion, chiner sur Leboncoin ou dans les brocantes, y compris virtuelles, fréquenter les ressourceries et l’association Emmaüs. Cette dernière propose même une jolie collection (Studio Emmaüs) de meubles et luminaires créés à partir des matériaux donnés. Autre piste à explorer, notamment par ceux qui ont la bougeotte : la location de meubles.
Oser bricoler. Pour la petite déco, point n’est besoin de se précipiter en magasin à la moindre envie de changement dans le salon. Bien plus « tendance » et vertueux : le fait main et l’upcycling, art de donner une seconde (meilleure) vie aux objets, meubles et matériaux destinés à la poubelle. Un tuyau de cuivre, une vieille poignée deviennent patère, une porte en bois se mue en table basse, une banale commode Ikea gagne en chic d’un coup de peinture et papier peint… Des milliers de tutoriels, blogs, photos sur Instagram ou Pinterest, fournissent inspiration et conseils pratiques, de même que les cours bricolage des Recyclerie et autres enseignes de bricolage.
Niveau confirmé : « éco-réaménager » de pièce en pièce
Des rangements, lampes, robinets… version écologique. Tout réaménagement intérieur peut être l’occasion d’avancer vers la transition écologique. De nouvelles étagères accueillent les bocaux nécessaires au zéro déchets. Un coin de cuisine est réservé aux poubelles de tri et au lombricomposteur. Le robinet et le pommeau de douche sont choisis pour économiser l’eau, une belle douche remplace la baignoire. Les abat-jours sont en papier ou tissu pâle, pour mieux diffuser. La lumière naturelle est exploitée au mieux grâce aux miroirs et peintures claires. D’épais doubles-rideaux isolent. La cheminée ouverte fait place au poêle à bois ou à granules labellisé Flamme verte…
Des meubles et textiles en matières naturelles. La literie (matelas, couettes, oreillers, linge de lit) privilégie les matières naturelles de garnissage, les cotons et lins bios. Le canapé est en bois massif, et non aggloméré, avec une mousse garantie sans FCF (agent expanseur). Les textiles d’ameublement (draps, rideaux, tapis) évitent le polyester, au profit du coton bio, du 100 % pure laine, du feutre et de la toile de jute.
Attention aux murs. Pour le revêtement des murs, l’on écarte les lambris en PVC, et l’on opte pour ceux en bois massif non collés. Attention aux papiers peints classiques constitués d’une fine couche de PVC collée sur support papier. Des papiers peints « écolo » existent chez certains éditeurs (collection compostable Veruso Lino de la marque Papier peint années 70, collection recyclable de la marque Le presse-papier…), et même chez certains grands fabricants. Dont des papiers 100 % intissés (à base de cellulose naturelle), avec impression labellisée Imprim’vert, et colle à tapisserie sans solvants. Ils ne sont toutefois pas recommandés pour les pièces humides.
Un (bon) coup de peinture. Plus résistantes et exemptes d’ingrédients pétrochimiques, les peintures biosourcées (Pure & Paint, Colibri…) sont fabriquées à partir de ressources minérales ou végétales renouvelables (argile, chaux, craie, pigments, huiles et résines) et biodégradables. Certaines sont en partie composées de peintures recyclées (Circouleur), d’autres se revendiquent dépolluantes (Colibri Pure). Leur séchage est un peu long mais elles sont lessivables et permettent d’éviter les peintures synthétiques (à l’huile), et même acryliques (à l’eau), émettrices de composés organiques volatiles (COV). Après usage, les pots de peinture doivent être ramenés en déchetterie. Les plus téméraires, ou motivés, peuvent fabriquer eux-mêmes leurs peintures et enduits naturels.
Adieu carrelages classiques et moquettes synthétiques. Côté revêtements de sols, les carrelages classiques ne sont pas recommandés tant leur bilan environnemental est mauvais. Les grès cérames, dalles en pierre, les terres cuites (d’un entretien plus complexe), sont de fabrication moins polluante, tout comme le Caralium, recyclable, résistant et isolant, à base de matière minérale pressée à chaud. Les bétons cirés et tadelakt à base de chaux offrent une alternative écologique.
Les moquettes synthétiques, issues du pétrole et posées avec des colles rejetant des substances nocives, n’ont plus leur place au sol. On leur substitue des moquettes en laine et/ou en poils de chèvres, ou des revêtements en fibres végétales tressées (jonc de mer, sisal, coco). Pour la pose, les colles doivent être labellisées GUT.
Autres options, à la fois robustes, isolantes, faciles d’entretien et biodégradables : les dalles de liège ou le linoléum naturel à base d’huile de lin, de poudre de liège et de bois – à ne pas confondre avec le « lino » en PVC.
Rien ne vaut la chaleur d’un parquet. Mais surtout pas stratifié ou contrecollé ! Un parquet en bois massif labellisé de chêne, châtaignier ou robinier, issu de forêts gérées durablement et géographiquement proches. Il sera cloué sur lambourde plutôt que collé, huilé et ciré plutôt que vitrifié – quoiqu’il existe désormais des vitrificateurs naturels. Les lames de bambou, plante à croissance rapide, peuvent aussi être envisagées. Enfin certains sites Internet proposent des parquets de récupération qui, en plus d’éviter une mise en décharge et d’épargner des ressources, bénéficient de la patine du temps.
Conseil ultime, mais crucial : s’il faut jeter, faute de pouvoir réparer ou revendre, on le fait de préférence dans les associations d’insertion comme Emmaüs ou les ressourceries, dans les déchetteries dotées d’une benne pour meubles usagés, ou encore au sein d’enseignes disposant de services de reprises. Autant de points de collecte de la filière Eco-mobilier, financée par l’éco-participation due à chaque achat de meuble neuf. Ils réduisent l’enfouissement en décharge par le tri, le recyclage, la valorisation énergétique. Chaque année en France, l’on se sépare d’1,2 million de tonnes de meubles, indique Ecomobilier, qui s’est fixé un objectif aussi louable qu’ambitieux. Zéro déchet mobilier en 2023.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/02/deco-des-idees-pour-virer-au-vert-du-sol-au-plafond_6031452_3244.html>
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En audio
22- La preuve par trois : Pas si douces, les nouvelles mobilités !, The Conversation, 01/03/20, 17:53
Par Julien Pillot, Enseignant-Chercheur en Economie et Stratégie (Inseec U.) / Pr. et Chercheur associé (U. Paris Saclay), INSEEC School of Business & Economics

La preuve par trois : les experts de The Conversation déclinent 3 aspects d’une question d’actualité en 3 épisodes à écouter, à la suite ou séparément ! Dans cette série, Julien Pillot, enseignant-chercheur en économie et stratégie à l’INSEEC School of Business & Economics, démontre que les nouvelles mobilités ne sont pas forcément aussi douces qu’on nous le présente au travers l’étude de 3 cas : les véhicules électriques, les vélos et les trottinettes en libre-service.
• Trottinettes en ville, une invasion massive mais très calculée
Les opérateurs ont opté pour une stratégie de volume dont l’objectif consiste, in fine, à préempter le marché pour mieux évincer la concurrence. Et tant pis pour l’écologie.
• Essor du véhicule électrique, ça freine toujours !
Bien que les constructeurs redoublent d’efforts, aucune alternative crédible aux véhicules thermiques n’émerge encore. Les freins à l’adoption seront encore longs à desserrer.
• Les vélos en libre-service encore loin de la rentabilité
L’intensité concurrentielle et la course au volume (comme pour les trottinettes) ne permettent pas encore aux opérateurs de dégager de profits et d’installer durablement leur offre.
> 3 Podcast à écouter à :
<https://theconversation.com/la-preuve-par-trois-pas-si-douces-les-nouvelles-mobilites-132065>
Sur le même sujet :
> Mobilité : comment limiter l'impact environnemental de nos déplacements ?, Actu-environnement, 03/03/20
Hortense Chauvin
Alors que les émissions de CO2 du transport augmentent en France, le Forum Vies mobiles publie une grande enquête sur la mobilité des Français. Résultats : décarboner nos déplacements doit passer par une réorganisation profonde de nos modes de vie.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/mobilite-transports-francais-35081.php4>
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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