[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (jeudi 19 mars)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Jeu 19 Mar 08:10:51 CET 2020
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- Tribune. Transition énergétique : « Une solution sans nucléaire ni CO2 est un mirage » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/07/transition-energetique-une-solution-sans-nucleaire-ni-co2-est-un-mirage_6032197_3232.html>, Le Monde, 07/03/20, 14h00
2- En Norvège, l’effondrement des prix du pétrole fait peser un risque de récession <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/11/l-effondrement-des-prix-de-l-or-noir-fait-peser-un-risque-de-recession-sur-la-norvege_6032586_3234.html>, Le Monde, 11/03/20, 10h16
3- A Fos-sur-Mer, les difficiles premiers pas de l’hydrogène vert <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/11/a-fos-sur-mer-les-difficiles-premiers-pas-de-l-hydrogene-vert_6032539_3234.html>, Le Monde, 11/03/20, 10h26
4- A Dakar, un rêve de Central park pour faire reculer le béton <https://information.tv5monde.com/info/dakar-un-reve-de-central-park-pour-faire-reculer-le-beton-351078>, AFP, 12/03/20, 09:00
5- Vinci condamné à une amende pour avoir déversé du béton dans la Seine <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/12/vinci-condamne-a-une-amende-pour-avoir-deverse-du-beton-dans-la-seine_6032806_3244.html>, Le Monde, 12/03/20, 16h47
6- Des ONG dénoncent un projet d’implantation de Total sur le campus de Polytechnique <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/12/des-ong-denoncent-un-projet-d-implantation-de-total-sur-le-campus-de-polytechnique_6032841_3244.html>, Le Monde, 12/03/20, 20h16
7- Le pétrolier norvégien Equinor renonce à chercher du pétrole dans la grande baie australienne, sanctuaire de biodiversité <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/le-geant-petrolier-norvegien-equinor-renonce-a-chercher-du-petrole-dans-la-grande-baie-australienne-sanctuaire-de-biodiversite-148262.html>, Novethic avec AFP, 16/03/20
8- Paris, à deux dans 40 m², l’apprentissage de la démobilité <https://www.lemonde.fr/blog/transports/2020/03/17/paris-a-deux-dans-40-m%C2%B2-lapprentissage-de-la-demobilite/>, Blog Transports, 17/03/20
9- Les 10 % les plus riches consomment 20 fois plus d’énergie que les 10 % les plus pauvres <https://www.goodplanet.info/2020/03/17/les-10-les-plus-riches-consomment-20-fois-plus-denergie-que-les-10-les-plus-pauvres/>, GoodPlanet mag’, 17/03/20
10- Chiffre du jour. 2 700 milliards de dollars <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/885.html>, Actu-environnement, 18/03/20
11- En ville, c’est bien de planter des arbres mais pas n’importe comment <https://reporterre.net/En-ville-c-est-bien-de-planter-des-arbres-mais-pas-n-importe-comment>, Reporterre, 18/03/20
12- Fukushima : les conséquences sanitaires neuf ans après <https://www.lemonde.fr/blog/huet/2020/03/18/fukushima-quelles-consequences-sanitaires/>, Blog Sciences, 18/03/20
En audio
13- Ville végétale, ville animale <https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/ville-vegetale-ville-animale>, France culture, De cause à effets, le 15/03/20, de 16h à 17h
Bien à vous,
Florence
NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.
CHIFFRES DU JOUR : — 2 700 milliards de dollars, c’est la somme investie par les banques internationales dans les énergies fossiles depuis l’adoption de l’Accord de Paris (décembre 2015), selon la dernière version du rapport « Banking on climate change » 2020. (cf. item 10 & suite)
— 90 000 € d’amende, dont 40 000 avec sursis, c’est le montant de l’amende infligée à une filiale de BTP Vinci Construction France, pour avoir "déversé de manière accidentelle, dans la Seine, de l’eau grise chargée de sable et de traces de ciment désactivé, ayant pour effet de nuire à la reproduction des poissons sur une surface de 25 m2". (cf. item 5 & suite)
ÉTUDE DU JOUR : L’université de Leeds vient de publier dans la revue Nature Energy une étude sur les inégalités énergétiques dans le monde et à l’intérieur de 86 pays. Il en ressort que les 10 % les plus riches consomment 20 fois plus d’énergie que les 10 % les plus pauvres. (cf. item 9 & suite)
PERSPECTIVES DU JOUR : — A Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), le principal gestionnaire du réseau de gaz en France, GRTGaz, a installé le 1er démonstrateur industriel d’hydrogène vert en vue de prouver prouver que ce gaz pourrait jouer un rôle dans le remplacement des énergies fossiles. (cf. item 3)
— Lutter contre la pollution atmosphérique et l’accumulation de la chaleur dans les villes, ne peut s’en tenir à une surenchère sur le nombre d’arbres à planter. (cf. item 11 & 13)
— Où en sont les conséquences environnementales et sanitaires de l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima Daï Ichi, survenu le 11 mars 2011 ? Une série de notes d’informations publiées par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire permet de faire le point sur la situation. (cf. item 12)
DÉCISION DU JOUR : Après BP et Chevron, le Norvégien Equinor annonce l’abandon de ses projets d’exploration pétrolière dans la Grande baie australienne, au sud du pays, où vivent baleines, requins blancs et cachalots et ceci par manque de rentabilité. (cf. item 7)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Tribune. Transition énergétique : « Une solution sans nucléaire ni CO2 est un mirage », Le Monde, 07/03/20, 14h00
Henri Prévot, Consultant en politique de l’énergie
L’expert de l’énergie Henri Prévot répond, dans une tribune au « Monde », aux arguments des partisans d’une diminution du parc nucléaire.
Tribune. Selon une tribune parue dans Le Monde, (Energie : « Le problème principal de l’option sans nucléaire est la reconversion des emplois directs du nucléaire dans quinze ans étalée sur vingt ans », par Alain Grandjean, président de la Fondation pour la nature et l’homme ; Cédric Philibert, ancien analyste à l’Agence internationale de l’énergie, et François Lempérière, président d’HydroCoop, Le Monde du 9 février), il serait possible en 2050 de répondre à la demande française d’électricité sans nucléaire ni émissions de CO2, et cela coûterait moins cher qu’avec du nucléaire.
La consommation, est-il écrit, « pourrait atteindre 600 ou 700 TWh (térawattheures ou millions de mégawattheures, MWh) contre 500 TWh aujourd’hui ». La production serait de 60 TWh à partir d’hydraulique, biomasse ou biogaz, 120 TWh à partir de solaire, 180 TWh par des éoliennes sur terre et 340 TWh par des éoliennes en mer. Total : 700 TWh.
> Lire aussi « Il n’y a pas de transition énergétique »
Pour que ces 700 TWh de production répondent à une demande de 700 TWh, il faudrait pouvoir stocker et déstocker l’électricité sans pertes. Or, pour pallier l’absence de vent pendant seulement une journée, il faudrait dix fois la capacité des stations de transfert d’énergie par pompage (Steps) existantes. Pour doubler la capacité existante, il faudrait plus de 700 kilomètres de réservoirs de cent mètres de large et dix mètres de profondeur.
Sous la dépendance de la Chine
Par ailleurs, pour disposer en hiver de l’électricité produite en été par des panneaux photovoltaïques, le seul moyen connu est de passer par la production d’hydrogène et de méthane. Le rendement est très mauvais, à peine plus de 25 %. Pour écrire qu’une production de 700 TWh dont 640 à partir du vent et du soleil pourrait répondre à une demande de 700 TWh, les auteurs se seraient-ils laissé emporter par l’enthousiasme des nouveaux convertis ?
Quels moyens de production pourraient répondre heure par heure à une demande de 600 ou 700 TWh, soit 100 à 200 TWh de plus qu’aujourd’hui ? Sur le papier, on y arrive presque, en ajoutant tout de même une petite production à partir de gaz, qui pourrait être du biogaz.
Mais il y a loin de la feuille de calcul à la réalité concrète.
> Lire aussi « S’appuyer sur les technologies du passé pour répondre aux enjeux énergétiques actuels »
Aujourd’hui, la stabilité du réseau électrique est assurée par l’inertie des machines de production tournantes. Pour conserver de l’inertie sans nucléaire, il serait possible de maintenir sur le réseau les alternateurs de machines déclassées. Par ailleurs, des recherches sont en cours pour utiliser des moyens électroniques. Mais il est aujourd’hui impossible d’assurer que ces moyens pourraient être déployés à très grande échelle.
De plus, remplacer du nucléaire par des éoliennes et du photovoltaïque obligerait à consommer huit à douze fois plus de sable, de fer et de cuivre et de matériaux coûteux et rares dont nous n’avons pas la maîtrise. Ce serait se mettre sous la dépendance des fournisseurs, notamment la Chine.
De nouveaux besoins
Enfin, lorsque la production éolienne et solaire est basse, il faut la compléter par du déstockage ou par une production à partir de gaz. Il suffirait, affirment les auteurs, d’une capacité de 70 gigawatts. C’est très insuffisant. Même si le profil horaire de consommation est modifié pour éviter les pointes, il peut arriver qu’on ait besoin de 100 gigawatts (avec, par exemple, le même vent que le 3 décembre 2013 à 8 heures).
Mais ce n’est encore pas le plus problématique. Comment réduire à zéro notre consommation (carburant, gaz, fioul), qui est de 1 000 TWh par an, en augmentant la consommation annuelle d’électricité de 100 à 200 TWh seulement, alors même qu’il y aura de nouveaux besoins pour l’industrie du numérique et la réindustrialisation de notre pays ? Certes, avec des moteurs électriques et des pompes à chaleur, un seul MWh d’électricité peut remplacer deux ou trois MWh de fioul, gaz ou carburant. Mais cela ne suffirait pas.
> Lire aussi Energie : « Si la transition écologique par le nucléaire est le choix de la technocratie française, il faut le dire clairement »
Il faudrait réduire les distances parcourues par les voitures, densifier l’habitat, proscrire la maison individuelle avec jardin, diminuer la température des lieux de vie. Même tout cela serait encore largement insuffisant : il faudrait mettre tous les logements existants au standard « bâtiment basse consommation » (BBC), comme les bâtiments neufs. C’est certes ce que prévoit la « stratégie nationale bas carbone ». Ce serait ruineux.
Prenons le cas d’un pavillon moyennement isolé qui consomme 20 MWh par an de gaz ou de fioul (2 000 litres). La façon la moins coûteuse de ne plus en consommer est de remplacer la chaudière par une pompe à chaleur, qui consommera 7 ou 8 MWh d’électricité. Cela fait, mettra-t-on ce logement au standard BBC ? L’isolation extérieure et la ventilation contrôlée double flux coûteraient plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Stockage et sécurité
Cela diminuerait la consommation annuelle d’électricité, mais sans diminuer les émissions de CO2 si l’électricité est produite sans énergie fossile. Au plan national, entre une isolation moyenne et un standard « tous BBC », la différence de dépense (énergie et annuités d’emprunt) serait de 25 milliards d’euros par an pour éviter la consommation de 80 TWh d’électricité (Revue de l’énergie, mai-juin 2019).
L’article conclut que « la principale difficulté d’une option renouvelable porte sur l’acceptabilité de (…) 72 GW d’éoliennes », soit 25 000 éoliennes. Mais il passe sous silence le stockage de l’électricité, la stabilité du réseau électrique, la sécurité d’approvisionnement, tant en électricité qu’en matériaux.
Même en supposant qu’une solution sans nucléaire et sans CO2 soit techniquement possible, les besoins de stockage et d’économies d’énergie rendraient cette solution deux fois plus coûteuse qu’avec du nucléaire, plus un peu d’éolien et de photovoltaïque. Or cette perspective est le seul motif qui justifie que l’on décide aujourd’hui de réduire la capacité nucléaire. C’est un mirage qui pervertit notre politique de l’énergie aux dépens du pouvoir d’achat et de la compétitivité de notre économie.
§ Henri Prévot (www.hprevot.fr <http://www.hprevot.fr/>) est l’auteur de Moins de CO2 pour pas trop cher (L’Harmattan, 2013).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/07/transition-energetique-une-solution-sans-nucleaire-ni-co2-est-un-mirage_6032197_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/07/transition-energetique-une-solution-sans-nucleaire-ni-co2-est-un-mirage_6032197_3232.html>>
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2- En Norvège, l’effondrement des prix du pétrole fait peser un risque de récession, Le Monde, 11/03/20, 10h16
Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)
La guerre de l’or, qui a fait chuter les cours du brut, affecte l’économie du pays.
Le soulagement aura été de courte durée, mardi 10 mars, à la Bourse d’Oslo. Malgré une ouverture prometteuse en nette hausse, après la dégringolade, lundi 9 mars, du principal indice boursier norvégien (– 8,14 %), l’Osebx s’est de nouveau effondré à partir de midi, finissant la journée sur une timide hausse de à 0,49 %. Pas de quoi rassurer les économistes, qui mettent en garde contre les risques de récession qui pèsent sur la pétromonarchie scandinave, doublement affectée par l’épidémie de coronavirus et la chute du prix de l’or noir.
> Lire aussi Le jour où le marché pétrolier a craqué
Lors d’une conférence de presse, mardi, en début d’après-midi, le ministre conservateur des finances, Jan Tore Sanner, a prévenu que « la situation allait empirer, avant de s’améliorer ». Accompagné de la chef du gouvernement, Erna Solberg, le ministre a annoncé une série de mesures destinées à limiter l’incidence d’un ralentissement économique, alors que près de 300 personnes sont désormais contaminées par le coronavirus dans le pays de 5,3 millions d’habitants.
La Bourse perd 200 milliards de couronnes de valorisation
Parmi les dispositifs qui devraient être mis à disposition des entreprises norvégiennes dès vendredi 12 mars : une procédure simplifiée de mise à pied temporaire des salariés, « afin de limiter les faillites et les licenciements », a précisé le ministre. Des aménagements fiscaux sont également prévus, pour réduire les problèmes de liquidités des entreprises. Ce premier train de mesures sera suivi d’un second, visant plus particulièrement les secteurs touchés par l’épidémie de coronavirus, tels que le tourisme et l’aérien.
> Lire aussi Coronavirus : la chute du pétrole, une fausse bonne nouvelle pour l’économie française
Si, selon le ministre des finances, l’économie norvégienne est « solide et prête à faire face à la situation », Jan Tore Sanner a estimé qu’un ralentissement de l’activité était à craindre. Quelques heures plus tôt, la Banque de Norvège faisait le même constat, lors de la publication de son enquête semestrielle auprès des entreprises, précisant qu’un tiers de celles contactées entre le 4 et le 6 mars avaient revu à la baisse leurs prévisions de croissance, ces derniers jours.
C’était avant même la journée de lundi 9 mars, à l’issue de laquelle la Bourse d’Oslo a perdu l’équivalent de 200 milliards de couronnes (18,4 milliards d’euros) de valorisation, précipitant la monnaie norvégienne à son niveau le plus bas face à l’euro depuis l’instauration de la monnaie unique. Principalement touché, le secteur de l’énergie a dévissé de 15 %. Le pétrolier Equinor, contrôlé à 67 % par l’Etat norvégien, a dégringolé de 17,7 %, tandis que son concurrent, Aker BP, plongeait de 28,5 %.
Baisse de l’exploration à prévoir
Quelles en seront les conséquences, pour un secteur qui, à lui seul, compte pour 20 % des investissements et un tiers des exportations du royaume ? Il est encore trop tôt pour le dire, selon Joachim Bernhardsen, analyste auprès de la banque Nordea. « Tout va dépendre de la durée de l’épidémie et de l’évolution des prix du pétrole. Mais, à 40 dollars [35,30 euros] le baril, il faut s’attendre à une baisse d’activité de l’industrie pétrolière et, par répercussion, d’autres secteurs de l’économie. »
> Lire aussi L’onde de choc de la chute du pétrole et du coronavirus pèse sur les matières premières
Dans l’immédiat, les effets devraient être limités : « Les décisions d’investissement pour cette année, et même l’année suivante, ont déjà été prises », explique Joachim Bernhardsen. Les premières conséquences sont à attendre début 2021, avec une baisse de l’exploration. Lors de la dernière chute des cours du brut, en 2014, plus de 40 000 emplois, liés à l’industrie pétrolière, avaient été supprimés. « Aujourd’hui, le secteur est bien mieux équipé pour faire face », a assuré, mardi, le ministre des finances, prévoyant un plan de relance si la situation s’aggravait, sans en donner les détails.
Pour financer l’ensemble de ces mesures, la première ministre, Erna Solberg, n’a pas exclu de puiser dans le gigantesque fonds souverain du royaume, qui est repassé sous la barre des 10 000 milliards de couronnes. En attendant, la Banque de Norvège pourrait annoncer une baisse de son taux directeur dans les prochains jours.
> Lire aussi Krach boursier ou pas, le risque de contagion à l’économie est bien réel
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/11/l-effondrement-des-prix-de-l-or-noir-fait-peser-un-risque-de-recession-sur-la-norvege_6032586_3234.html>
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3- A Fos-sur-Mer, les difficiles premiers pas de l’hydrogène vert, Le Monde, 11/03/20, 10h26
Nabil Wakim (Fos-sur-Mer, envoyé spécial)
Le projet Jupiter 1000 doit permettre de prouver que ce gaz pourrait jouer un rôle dans le remplacement des énergies fossiles.
Ses promoteurs y croient dur comme fer : ici, dans cette zone industrielle coincée entre l’étang de Berre et la Méditerrannée, se trouve une pièce maîtresse de la transition énergétique. A Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), le principal gestionnaire du réseau de gaz en France, GRTGaz, a installé le premier démonstrateur industriel d’hydrogène vert.
Le projet Jupiter 1000 se veut une première brique pour prouver le rôle que l’hydrogène pourrait jouer dans le remplacement des énergies fossiles. « C’est le premier projet de cette dimension en France, s’enthousiasme Anthony Mazzenga, directeur gaz renouvelables chez GRTGaz, cela va nous permettre de tester des choses à grande échelle. »
> Lire aussi La France investit prudemment dans l’hydrogène vert
Actuellement, la quasi-totalité de l’hydrogène utilisé dans l’industrie est « gris », c’est-à-dire produit à partir d’énergies fossiles, comme le gaz ou le charbon. Mais l’idée d’en générer avec des énergies renouvelables fait son chemin depuis plusieurs années. Objectif : remplacer l’essence des véhicules, stocker l’électricité sur le long terme et contribuer à décarboner le gaz naturel.
Jupiter 1000 doit lancer le développement de cette filière dite « Power-to-Gas » (convertir l’électricité en gaz) en France. « Il y a encore beaucoup à apprendre », prévient M. Mazzenga. A Fos, GRTGaz s’est associé au réseau de transport d’électricité, RTE, et à plusieurs partenaires industriels pour financer ce projet d’une puissance de 1 mégawatt pour un budget d’environ 31 millions d’euros.
Processus complexe
Dans un enchevêtrement de tuyaux et de containeurs balayés par le mistral, Patrick Prunet, le directeur du projet, explique le principe : deux électrolyseurs fournis par le groupe français McPhy – l’un des partenaires – sont connectés au réseau électrique et produisent de l’hydrogène. « Nous allons tester deux technologies différentes pour savoir comment ils s’adaptent à la variabilité de la production électrique », explique M. Prunet.
C’est l’un des enjeux majeurs de l’hydrogène « vert » : profiter des surplus de production d’électricité peu onéreux de l’éolien et du solaire pour faire fonctionner les électrolyseurs. « Une fois que l’électrolyse de l’eau est faite, il y a un processus de compression, puis on injecte l’hydrogène dans le réseau de gaz », détaille M. Prunet. C’est la première étape de ce processus complexe : de petites quantités d’hydrogène vert sont mélangées au gaz naturel dans le réseau de transport, ce qui permet de limiter la teneur en carbone du gaz.
> Lire aussi L’hydrogène, un marché en devenir
Il est ensuite utilisé par deux gros clients industriels de la zone, qui se sont engagés à participer à ce test grandeur nature. « On va commencer à injecter 0,5 %, puis 1 % puis progressivement monter à 6 % », explique Patrick Prunet. Une première étape qui peut sembler décevante : dans le réseau, l’hydrogène se mélange au gaz naturel, et l’impact sur les émissions à effet de serre est quasi nul.
« L’objectif est de décarboner progressivement le gaz utilisé dans l’industrie », argumente Anthony Mazzenga. Une logique proche de celle des agrocarburants, pour lesquels le pétrole est mélangé à une quantité limitée d’huile issue de produits agricoles – un procédé qui est soumis à de vives critiques.
Tester la capacité du réseau
Jupiter 1000 est aussi une manière de tester la capacité du réseau à résister à l’hydrogène, un gaz dont les propriétés sont différentes du gaz naturel. L’existence d’un vaste réseau en France est un argument fort pour développer l’hydrogène vert, puisqu’il serait ainsi possible de le transporter à travers le pays.
Le sujet est crucial pour les gaziers : la France, tout comme l’Union européenne, s’est fixée comme objectif d’atteindre la neutralité carbone à échéance 2050, ce qui signifie que le gaz fossile doit progressivement disparaître. « Promouvoir l’hydrogène et le gaz renouvelable ; c’est une manière de tenter de sauver l’intérêt des infrastructures gazières », explique un acteur du secteur sceptique sur la possibilité de mener cette transition à son terme.
> Lire aussi La tortueuse feuille de route de la France pour atteindre la neutralité carbone en 2050
« On peut envisager à terme de convertir totalement nos réseaux à l’hydrogène »,explique M. Mazzenga de GRTGaz, mais cela demandera des investissements importants pour éviter de fragiliser l’acier. « Ce sera quand même moins cher que de construire complètement de nouveaux réseaux », assure-t-il.
Surtout, un autre avantage de l’hydrogène réside dans sa capacité à stocker de l’électricité sous forme de gaz, souligne-t-il. De fait, il s’agit de l’une des seules solutions qui permette de conserver sur la longue durée le surplus de production que peuvent générer les énergies renouvelables.
Les coûts restent très élevés
On peut imaginer, par exemple, qu’une partie de l’électricité estivale des panneaux solaires soit ainsi conservée pour être réutilisée pendant les pointes de consommation en hiver. Seul problème : la déperdition d’énergie est très importante et les coûts restent très élevés.
« Le modèle économique n’est pas encore connu », reconnaît M. Mazzenga. « Mais on peut imaginer qu’avec la multiplication des renouvelables électriques, les prix vont baisser fortement à certains moments. De même, le coût des électrolyseurs va lui aussi diminuer, dès lors qu’on sortira d’un marché de niche. »
En attendant, les prix du gaz naturel sont actuellement tellement bas que seul un prix du carbone très élevé rendrait cette option compétitive.
> Lire aussi Energies renouvelables : Engie concentre ses efforts sur l’« hydrogène vert »
Dans la même installation de Fos-sur-Mer, les promoteurs du projet testent une autre idée, en partenariat avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) : produire du gaz de synthèse à partir de carbone et d’hydrogène. A travers un système de séquestration carbone, Jupiter 1000 récupère le CO2 produit par l’usine sidérurgique Ascometal voisine. Il est ensuite mélangé à l’hydrogène vert pour produire du méthane de synthèse, équivalent au gaz naturel dans sa composition. « On peut alors l’injecter sans problème dans le réseau », s’enthousiasme Patrick Prunet. Avec un bémol toutefois : lorsqu’il sera réutilisé, il émettra des gaz à effets de serre, tout comme le gaz naturel d’origine fossile. « Mais il est produit grâce à des émissions évitées, puisqu’on a empêché le CO2 produit par l’usine Ascometal d’atteindre l’atmosphère », souligne M. Prunet. Cette seconde partie du projet devrait débuter dans la moitié de l’année 2020.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/11/a-fos-sur-mer-les-difficiles-premiers-pas-de-l-hydrogene-vert_6032539_3234.html>
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4- A Dakar, un rêve de Central park pour faire reculer le béton, AFP, 12/03/20, 09:00
Elimane Ndao
Et si la vaste étendue de l'ancien aéroport international de Dakar devenait le grand parc qui ferait respirer cette métropole hyper-urbanisée d'Afrique de l'Ouest ? Un jeune Franco-Sénégalais en rêve.
Mamadou Sakho, 34 ans, a lancé en janvier une pétition pour transformer l'aéroport Léopold-Sédar-Senghor en un Central Park local où les Dakarois viendraient s'oxygéner.
Un projet à la fois personnel, citoyen et entrepreneurial. Il a touché une corde sensible chez bien des Dakarois mais devra surmonter des intérêts contraires : ceux de l'armée, qui occupe les lieux reconvertis en aérodrome militaire, et ceux de la promotion immobilière, qui capitalise sur l'explosion démographique dakaroise et ne manquerait pas de convoiter une telle manne foncière si elle se libérait.
L'initiative paraît illusoire. Pas de quoi décourager Mamadou Sakho pour autant.
"Ce qui me motive, c'est d'être un leader du changement et de créer une dynamique notamment auprès des jeunes", explique ce diplômé en marketing gestion des entreprises, créateur d'une société travaillant dans les espaces verts et la sensibilisation à l'environnement.
Début mars, sa pétition avait recueilli près de 20.500 signatures.
Vue du ciel, la presqu'île de Dakar, à la pointe occidentale de l'Afrique, est une mosaïque de rues et de bâtiments où dominent les couleurs grise et sable. Les rares portions inexploitées dans cette région autrefois appelée Cap-Vert en raison de sa luxuriante végétation sont prises d'assaut par les promoteurs immobiliers ou par l'Etat.
- Choc du retour -
De moins d'un million en 1976, la population de Dakar est passée à 3,5 millions en 2017 et devrait dépasser les 4,3 millions en 2025, selon l'Agence nationale de la statistique.
Mamadou Sakho, né en France, chérit le souvenir de la partie de son enfance qu'il a passée sur les plages dakaroises, au bord de l'Atlantique.
"Après quelques années à l'étranger, quand je suis revenu, je n'ai pas reconnu Dakar. On n'avait plus accès à la mer. La ville était polluée. Je n'avais plus cette sensation de la nature, ni des odeurs, ni des paysages", se désole-t-il.
Le constat a guidé son engagement environnemental et, récemment, le projet de végétaliser les pistes de Senghor.
Sur les images satellitaires, les trois pistes de l'aéroport Senghor et de leurs aires de dégagement, dans le quartier de Yoff, dessinent un ample "H" vert, rare exception dans la grisaille avec le parc forestier du quartier de Hann.
Ces 600 hectares sont sous-utilisés depuis l'ouverture de l'aéroport international Blaise-Diagne fin 2017 à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Ils n'accueillent plus que des vols militaires et de rares délégations officielles.
Mamadou Sakho s'est emparé de l'idée de parc avancée par certains Dakarois sur les réseaux sociaux, même si rien n'indique une volonté des autorités de changer l'affectation de la plate-forme.
- La voix de Kennedy -
"Cet aéroport a été confié par l'Etat à l'armée. Nous ne pouvons pas nous prononcer sur une pétition dont nous ne sommes pas informés", a indiqué à l'AFP le porte-parole des armées, le colonel Mactar Diop.
Mamadou Sakho peut se prévaloir de signaux encourageants émis par la municipalité. La maire Soham El Wardini, fervent soutien, a assisté fin février, avec des entrepreneurs, des officiels, des jeunes, à la projection du film qu'il a réalisé pour appuyer son projet.
"Si nous parvenions à avoir ce lieu et à en faire un parc de loisirs, de détente, ce serait formidable", assure Bamba Ngom, chef de la division des espaces verts à la mairie. La municipalité est prête à accompagner l'initiative, promet-il.
Ibrahima Mbengue, habitant du quartier de Ouakam, proche de l'aéroport, adhère "totalement". "Dakar est devenu si étroit qu'il n'y a plus d’endroit où se promener, la ville n'a plus d'espace vert et même les trottoirs sont occupés. Un parc naturel serait le bienvenu", estime le jeune homme de 27 ans.
D'autres sont sceptiques. Malick Ka, la cinquantaine, cultive la nostalgie des années fastes, quand l'aéroport Senghor faisait vivre le voisinage. "Depuis la transformation en aérodrome militaire, tous les quartiers à proximité sont morts", regrette-t-il. Et puis "avec quelle eau va-t-on arroser les plantes de ce parc naturel ? Une bonne partie de la population a déjà du mal à accéder à l'eau potable".
Mamadou Sakho, lui, entend "servir la communauté" et cite l'ancien président américain John F. Kennedy sur la nécessité de se demander ce qu'on peut faire pour son pays.
"Moi, je suis jeune, j'ai des idées, j'ai fait des études. Je me suis engagé parce que je veux du changement et les changements commencent par nous-mêmes".
<https://information.tv5monde.com/info/dakar-un-reve-de-central-park-pour-faire-reculer-le-beton-351078>
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5- Vinci condamné à une amende pour avoir déversé du béton dans la Seine, Le Monde, 12/03/20, 16h47
Patricia Jolly
L’infraction, relevée en mars 2019 par un agent de la brigade fédérale pour la pêche, concerne le site d’un chantier de prolongement du RER vers la banlieue ouest de Paris.
Quatre-vingt-dix mille euros d’amende, dont 40 000 euros avec sursis. C’est le montant de l’amende à laquelle le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) a condamné la société Dodin Campenon Bernard, filiale de l’entreprise de BTP Vinci Construction France, dans le cadre d’une procédure de « comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité » (CRPC), mercredi 11 mars, pour avoir « déversé de manière accidentelle, dans la Seine, de l’eau grise chargée de sable et de traces de ciment désactivé, ayant pour effet de nuire à la reproduction des poissons sur une surface de 25 m2 ».
L’affaire avait éclaté en mars 2019, lorsque des agents chargés des missions de police pour la Fédération interdépartementale pour la pêche et la protection du milieu aquatique – un service dépendant des ministères de l’agriculture et de l’environnement – avaient constaté l’infraction à Nanterre, sur le site d’un chantier de prolongement du RER Eole vers la banlieue ouest de Paris. Ils avaient immédiatement porté plainte, promptement rejoints sur le banc des parties civiles par plusieurs associations de pêche et de défense de l’environnement.
> Lire aussi Pollution au ciment dans la Seine : la version de Vinci contestée
Créee en 2004 pour désengorger les tribunaux et conçue sur le modèle du plaider-coupable à l’américaine, la CRPC peut être proposée par le ministère public pour certains délits, afin d’éviter un procès à une personne physique ou morale qui reconnaît les faits reprochés. La peine, négociée avec le procureur de la République, doit être homologuée, dans la foulée, lors d’une rapide audience au tribunal correctionnel.
Amertume dans les rangs des parties civiles
Citant des « problèmes de logiciel », mercredi, le président a renvoyé les débats sur les dommages et intérêts au 18 septembre 2020, et a validé la peine en soulignant sa supposée sévérité : « On est au montant maximum de l’amende pour l’infraction retenue » – si l’on ne tient pas compte du sursis. Le jugement a pourtant semé l’amertume dans les rangs des parties civiles aux yeux desquelles l’amende infligée à l’entreprise tient de l’obole, et le caractère « accidentel », donc involontaire, de l’infraction, est irrecevable.
« La partie adverse, dont l’avocat est probablement intervenu auprès du parquet pour passer dans ce type de procédure, peut avoir le sourire », s’est agacé MeLaurent Benarrous, conseil des associations, jugeant la CRPC « inadaptée » pour ce dossier et la peine prononcée « ridicule et décevante ». « On réussit à faire croire que la pollution était involontaire, car le ministère public n’a jamais interrogé les associations qui ont fourni des rapports démontrant parfaitement que la pollution était volontaire », a-t-il développé.
Dans son uniforme de la brigade fédérale pour la pêche et la protection du milieu aquatique, un des agents de terrain qui a fait constater l’infraction, mais souhaite conserver l’anonymat, a exprimé son dépit. « On n’est pas là pour empêcher les industriels de travailler, ni pour réclamer des peines délirantes, a-t-il déclaré au Monde, mais le fait que le parquet considère l’infraction comme accidentelle et n’ayant duré qu’une seule journée, alors qu’on a des documents démontrant qu’elle a prospéré dix-huit mois en continu, est insupportable. »
« Une dalle de béton coulée sur le front de Seine »
Maxime Colin, chargé de mission juridique chez France Nature Environnement Ile-de-France, s’interroge, lui, sur le fait que le délit de destruction de frayère (lieu aquatique où se reproduise poissons et amphibiens) n’ait pas été retenu. « Le cabinet qui a évalué l’impact à la demande de l’entreprise afin de définir les mesures de compensation a décrit une dalle de béton coulée sur le front de Seine et qui rend tout l’espace “abiotique”, c’est-à-dire sans vie, explique-t-il. Ça signifie concrètement que la zone est perdue pour la reproduction, la croissance et l’alimentation des poissons. Or aucune remise en état n’a été effectuée dans l’eau ».
> Lire aussi Vinci reconnaît avoir déversé des eaux polluées dans la Seine
Jérôme Graefe, juriste à France Nature Environnement, a regretté qu’« en matière environnementale, une CRPC revient à donner un droit à polluer ». « Pour une entreprise comme Dodin Campenon Bernard, qui affiche sur son site internet 220 millions [d’euros] de chiffre d’affaires pour 2018, le calcul est vite fait, a-t-il estimé. Il est plus rentable de laisser s’écouler du béton dans la Seine que d’adapter ses installations. » Selon lui, le préjudice environnemental s’accompagne, dans ce dossier, d’un préjudice sociétal. « Ces entreprises [de BTP] travaillent sur des infrastructures du Grand Paris, des projets financés notamment par nos impôts, et s’affranchissent de la réglementation environnementale », note-t-il.
Conseil de l’entreprise prévenue, Me Philippe Goossens s’est réjoui du traitement judiciaire de l’affaire, qui relève selon lui du « dysfonctionnement d’une zone de stockage ». « Le site a été remis en état, mieux qu’il était auparavant, pour une somme de 200 000 euros, a-t-il affirmé. Le tribunal a constaté, comme le parquet, que l’infraction était accidentelle, et il n’y a pas eu de destruction de poissons. »
Rénover la réponse judiciaire aux atteintes à l’environnement
Le 3 mars, le Sénat (à majorité de droite) a largement adopté, en première lecture, le projet de loi créant « une nouvelle justice pour l’environnement », porté par la garde des sceaux Nicole Belloubet et visant à rénover la réponse judiciaire aux atteintes à l’environnement, aujourd’hui peu poursuivies et sanctionnées par des peines souvent faibles.
> Lire aussi Environnement : une justice négociée pour mieux lutter contre les pollueurs
Le texte prévoit, entre autres, la création dans chacune des trente-six cours d’appel, d’une juridiction spécialisée, avec des magistrats dédiés, pour traiter des atteintes telles que les pollutions ou les infractions à la réglementation des espèces protégées. Il prévoit en outre la mise en place de la « convention judiciaire écologique », pour les entreprises reconnaissant leur responsabilité.
Elles pourraient ainsi être contraintes au paiement, sur un an au maximum, d’une amende dont le montant serait fixé en fonction des avantages tirés des manquements de ces sociétés dans la limite de 30 % de leur chiffre d’affaires. Le projet de loi devrait être examiné par l’Assemblée nationale fin avril début mai.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/12/vinci-condamne-a-une-amende-pour-avoir-deverse-du-beton-dans-la-seine_6032806_3244.html>
Sur le même sujet :
> Vinci condamné, mais n’a pas fait exprès <http://www.journaldelenvironnement.net/article/vinci-condamne-mais-n-a-pas-fait-expres,104230?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 13/03/20
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6- Des ONG dénoncent un projet d’implantation de Total sur le campus de Polytechnique, Le Monde, 12/03/20, 20h16
Perrine Mouterde
Des militants pour le climat ont empêché la tenue du conseil d’administration de l’Ecole polytechnique au sein duquel siège le PDG de l’entreprise pétrolière et gazière, Patrick Pouyanné.
« Total : main basse sur Polytechnique. » La longue banderole rouge flotte au-dessus de l’entrée principale de l’école militaire, sur le plateau de Saclay (Essonne). A l’intérieur, les sons des vuvuzelas et les chants scandés par une cinquantaine de militants de Greenpeace, des Amis de la Terre et d’Action Climat Paris emplissent le vaste hall. Leur objectif : interpeller les membres du conseil d’administration, réunis dans la salle des conseils, sur le projet d’implantation d’un bâtiment de Total sur le campus de l’Ecole polytechnique.
« Avec ce projet, le champion français des énergies fossiles veut influencer les futurs décideurs et verdir son image auprès des jeunes, car il a de plus en plus de mal à recruter, dénonce Cécile Marchand, chargée de campagne climat et affaires publiques aux Amis de la Terre. Nous demandons aux administrateurs, notamment à ceux qui représentent l’Etat, de revenir sur cette décision et de garantir l’indépendance de l’école. »
Le projet, validé en juin 2018, prévoit l’installation d’un centre d’innovation et de recherche dans le domaine des énergies bas carbone, où travailleront 250 salariés de Total. Le bâtiment de 10 000 m² est aussi imaginé comme un lieu de vie pour les étudiants, qui pourront profiter d’une cafétéria ou de salles de travail. Il doit être construit dans le cœur historique du campus, entre le restaurant, les logements et les salles de cours.
Un engagement écologique fort
Si trois ONG sont à l’origine de la mobilisation, jeudi 12 mars au matin, des étudiants de Polytechnique ont bien été les premiers à se prononcer contre les conditions de l’implantation de Total. En novembre 2019, des élèves découvrent les contours du projet lors d’une présentation des plans du futur bâtiment. Des discussions émergent et des tribunes sont alors publiées dans le journal de l’école. Un débat est organisé par les représentants des étudiants, puis un vote. Sur un millier d’ingénieurs, environ 70 % participent au scrutin et 61 % se disent contre le projet.
Sous statut militaire, les étudiants de l’Ecole polytechnique sont soumis à un devoir de réserve qui les empêche de prendre position publiquement. Ils ont créé un site Internet pour faire état de leurs revendications : que le centre de recherche et développement de Total soit construit à l’extérieur du campus, là où sont installées les autres entreprises ayant signé des partenariats avec l’école publique, et que le bâtiment soit uniquement disponible aux employés de l’entreprise.
« Que Total implante un centre de R&D sur le plateau de Saclay et signe un partenariat avec l’école n’est pas un problème, écrivent-ils. Mais il ne faut pas confondre partenariat et privatisation des lieux de vie et d’enseignement !Imaginerait-on un centre de R&D du groupe Huawei au sein de Télécom Paris, de Monsanto sur le campus d’AgroParisTech, de British Tobacco dans une faculté de médecine ou de Nexter à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr ? »
> Lire la tribune : « Il faut déplacer le centre de R&D de Total à l’extérieur du campus de Polytechnique »
Cette mobilisation s’explique aussi par un engagement écologique fort d’une partie des étudiants, assure un élève. « La politique de Total n’est pas satisfaisante, affirme-t-il. C’est bien de faire de la recherche sur les énergies bas carbone mais le gaz naturel n’est pas une alternative crédible aux énergies fossiles. Cette mobilisation rassemble à la fois les plus écolos et les plus militaires, qui sont attachés au statut de l’école. C’est assez inédit ! »
Autrefois concentré principalement sur le pétrole, Total défend aujourd’hui un mix énergétique axé sur le gaz – notamment le gaz naturel liquéfié –, jugé moins émetteur de CO2 que le pétrole. Le gaz reste toutefois une énergie fossile fortement émettrice de méthane, un puissant gaz à effet de serre dont le potentiel de réchauffement global est, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), supérieur à celui du CO2. L’entreprise dit investir 1,5 milliard à 2 milliards d’euros par an – sur des investissements totaux de 15 milliards à 16 milliards par an – dans les énergies « bas carbone », dans lesquelles elle inclut le gaz.
« Neutralité vis-à-vis des industriels »
En soutien aux étudiants mobilisés, une vingtaine d’anciens élèves de l’X ont signé une tribune, publiée le 7 mars dans le Monde, appelant à déplacer le bâtiment de Total à l’extérieur du campus. « Un établissement d’enseignement supérieur de référence doit maintenir sa neutralité vis-à-vis des industriels, affirment-ils. Cela est d’autant plus fondamental pour l’Ecole qu’une partie de ses élèves sera amenée à mettre en œuvre les politiques publiques s’imposant au secteur privé, notamment dans le domaine de l’énergie. »
Au-delà du projet de centre de recherche et de développement, les ONG pointent une accumulation d’éléments confortant l’influence de Total sur Polytechnique. Patrick Pouyanné, le PDG du groupe pétrolier, et ancien de l’X, siège depuis septembre 2018 au sein du conseil d’administration de l’école, et depuis décembre 2019 au sein de celui de l’Institut polytechnique, qui rassemble plusieurs écoles d’ingénieurs. L’entreprise a parrainé la promotion 2017 et va investir 3,8 millions d’euros sur cinq ans dans une chaire d’enseignement. « Par comparaison, Google finance une chaire à hauteur de 300 000 euros, explique Matthieu Lequesne, ancien de l’X et porte-parole du comité de mobilisation. Cela commence à faire beaucoup et crée de fait un déséquilibre par rapport aux autres entreprises. »
« Thalès est bien situé sur les terrains de l’école »
Pour l’école, les opposants au projet sont de mauvaise foi. « Le projet de Total n’est pas unique, estime Raphaël de Rasilly, directeur adjoint de la communication de l’Ecole polytechnique. Le centre de recherche de Thalès, qui rassemble cinq cents personnes, est bien situé sur les terrains de l’école, à qui l’entreprise paye un loyer [le bâtiment est situé de l’autre côté du boulevard des Maréchaux et n’est pas ouvert aux étudiants]. Ces pratiques se retrouvent sur les campus qui sont les leaders mondiaux de l’innovation. Et on entend l’engagement de nos étudiants en faveur de l’environnement, qui est d’ailleurs valorisé. »
« Ce centre de R&D s’inscrit dans le schéma directeur de Paris-Saclay, qui vise à favoriser la co-innovation sur le plateau en croisant les équipes de recherche. C’est donc effectivement un centre qui se veut ouvert aux chercheurs mais ce ne sera pas non plus un “hall de gare”, réagit de son côté Total. Les élèves de Polytechnique ne seront pas tenus d’y entrer. »
Après une heure de chants et de musique, qui ont empêché le conseil d’administration de débuter, ses membres ont laissé dix minutes au directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, chronomètre sous les yeux, pour exposer ses revendications. « Ils m’ont dit que Polytechnique ne nous avait pas attendus pour s’engager dans une démarche de développement durable, raconte-t-il. Je n’ai pas senti la moindre ouverture sur le fait qu’ils soient prêts à reconsidérer le projet. »
A sa sortie de la salle des conseils, dans laquelle se trouvait toujours Patrick Pouyanné, les vuvuzelas et tambourins ont repris de plus belle. Peu après, le conseil d’administration a finalement été annulé.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/12/des-ong-denoncent-un-projet-d-implantation-de-total-sur-le-campus-de-polytechnique_6032841_3244.html>
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7- Le pétrolier norvégien Equinor renonce à chercher du pétrole dans la grande baie australienne, sanctuaire de biodiversité, Novethic avec AFP, 16/03/20
Concepcion Alvarez
Après BP et Chevron, le Norvégien Equinor annonce l’abandon de ses projets d’exploration pétrolière dans la Grande baie australienne, au sud du pays, où vivent baleines, requins blancs et cachalots. Le groupe met en avant un manque de rentabilité mais il s’agit aussi de se mettre en cohérence avec son objectif de neutralité carbone et de répondre à la pression de la société civile et des investisseurs alors que le fonds souverain norvégien prévoit d’exclure le pétrole de son portefeuille.
Le groupe norvégien Equinor vient d’annoncer qu’il n’allait finalement pas forer dans la Grande baie australienne pour rechercher du pétrole. Le site est une zone de vêlage pour les baleines franches australes et un sanctuaire pour le grand requin blanc, le grand cachalot, le lion de mer australien, l'albatros ou l'aigle pêcheur. Avant lui, BP et Chevron avaient aussi décidé d’abandonner l’exploration pétrolière dans ce secteur.
L'entreprise a estimé que ce projet, qui avait pourtant obtenu il y a deux mois le feu vert du régulateur australien, n'était "pas rentable d'un point de vue commercial", au regard d'autres projets d'exploration. "Equinor a décidé de renoncer à ses projets de forage du puits d'exploration Stromlo-1, car celui-ci n'est pas rentable", a annoncé dans un communiqué le directeur d'Equinor Australia, Jone Stangeland.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/energies-fossiles/isr-rse/le-geant-petrolier-norvegien-equinor-renonce-a-chercher-du-petrole-dans-la-grande-baie-australienne-sanctuaire-de-biodiversite-148262.html>
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8- Paris, à deux dans 40 m², l’apprentissage de la démobilité, Blog Transports, 17/03/20
Olivier Razemon
Nous sommes allés faire des courses. Cette phrase est banale, l’expérience un peu moins. Hier, lundi 16 mars, nous avons mis nos masques blancs, achetés préventivement il y a trois semaines, puis cheminé, à pied, jusqu’au Monoprix. Nous n’espérions pas nous approvisionner pour un mois et demi, mais pour les quelques jours à venir. Pour la suite, ce quartier très dense de l’est parisien ne manque pas de commerces de bouche.
Dans le magasin, nulle cohue, ni affolement, ni bousculade, et encore moins de bagarre, mais il y a foule. Au fond, l’ambiance rappelle vaguement les jours qui précèdent les fêtes de fin d’année, les guirlandes en moins. Et personne ne semble jeter même un regard aux bouteilles de champagne qui trônent en haut du rayon alcools. Beaucoup d’étagères sont vides, celles où se trouvaient les pâtes, le riz, mais aussi les lingettes ou la lessive. Les chariots, en revanche sont pleins. La foule semble se demander ce qu’elle fait là.
> Lire aussi : A Lyon, les dernières heures d’insouciance (mars 2020)
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/blog/transports/2020/03/17/paris-a-deux-dans-40-m²-lapprentissage-de-la-demobilite/>
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9- Les 10 % les plus riches consomment 20 fois plus d’énergie que les 10 % les plus pauvres, GoodPlanet mag’, 17/03/20
L’université de Leeds vient de publier dans la revue Nature Energy une étude sur les inégalités énergétiques dans le monde et à l’intérieur de 86 pays. Il en ressort que les 10 % les plus riches consomment 20 fois plus d’énergie que les 10 % les plus pauvres. Les plus aisés se révèlent ainsi les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Les scientifiques ont analysé la consommation d’énergie et celle de biens et de services de différents groupes de revenus.
L’écart se manifeste dans les transports avec les 10 % les plus riches qui consomment 187 fois plus de carburant que les 10 % les plus pauvres au niveau mondial. Malgré un pétrole bon marché et la faible prise en compte des rejets de gaz à effet de serre dans les prix des carburants, la mobilité et la consommation restent l’apanage des plus riches. Ainsi, seulement 2 % des Chinois et 0,02 % des Indiens figurent parmi les 5 % de la population mondiale qui consomment le plus d’énergie. Cette proportion atteint 40 % en Allemagne et 100 % au Luxembourg qui font par conséquence partie des plus grands consommateurs d’énergie au monde. L’écart d’accès à l’énergie traduit la pauvreté. Même les habitants les plus pauvres des ays développés ont une consommation d’énergie par personne 5 fois supérieure à la majorité (86 %) des habitants de l’Inde.
Ces disparités questionnent les choix politiques à effectuer afin d’atténuer le changement climatique tout en luttant contre la précarité énergétique. « La croissance et la hausse de la consommation continuent de constituer les ambitions principales des politiques économiques contemporaines. La transition vers une énergie zéro carbone sera facilitée par une réduction de la demande, ce qui implique les plus gros consommateurs d’énergies de diminuer la part excessive de leur consommation », affirme le docteur Anne Owen qui a co-écrit l’étude. L’ONU estime qu’environ 1 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité bien que sa consommation ne cesse d’augmenter et qu’il est nécessaire de réduire l’impact climatique de la production d’énergie.
<https://www.goodplanet.info/2020/03/17/les-10-les-plus-riches-consomment-20-fois-plus-denergie-que-les-10-les-plus-pauvres/ <https://www.goodplanet.info/2020/03/17/les-10-les-plus-riches-consomment-20-fois-plus-denergie-que-les-10-les-plus-pauvres/>>
En savoir plus :
> Shining a light on international energy inequality <http://www.leeds.ac.uk/news/article/4562/shining_a_light_on_international_energy_inequality>, University of Leeds, 16/03/20
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10- Chiffre du jour. 2 700 milliards de dollars, Actu-environnement, 18/03/20
C’est la somme, en dollars, investie par les banques internationales dans les énergies fossiles depuis l’adoption de l’Accord de Paris, selon la dernière version du rapport « Banking on climate change » 2020. Malgré les mises en garde des organisations environnementales, ces financements ont augmenté de 15 % entre 2016 et 2019. En trois ans, BNP Paribas a accordé à elle seule, plus de 30,6 milliards de dollars de financements aux énergies fossiles, faisant de la banque française le plus grand financeur européen des énergies fossiles, et le 9e au niveau international.
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/885.html>
En savoir plus :
> Rapport "Banking on climate change" 2019 <https://www.ran.org/bankingonclimatechange2019/>, RAN, 2020
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11- En ville, c’est bien de planter des arbres mais pas n’importe comment, Reporterre, 18/03/20
Guillaume de Maisoncelle (Reporterre)
Pour lutter contre la pollution atmosphérique et l’accumulation de la chaleur dans les villes, de nombreux candidats aux municipales proposent des plans de végétalisation urbaine et se livrent à une surenchère sur le nombre d’arbres à planter. Or, cette question complexe ne se limite pas à une bataille de chiffres.
Durant la campagne pour les municipales, les candidates et candidats rivalisaient partout en France de promesses de planter des arbres. Anne Hidalgo, à Paris, proposait de planter 170.000 arbres en cinq ans. David Belliard, son concurrent d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), 100.000. À Lyon, 500.000 arbres et arbustes étaient promis par le candidat Les Républicains, Étienne Blanc, cent parcs et forêts urbaines sur deux mandats par le candidat EELV de Marseille, Sébastien Barles.
Même si la campagne électorale est entrée elle aussi en confinement pour ne se réveiller qu’en juin, il est utile de réfléchir à cette volonté nouvelle de verdir les villes, et que l’on retrouve d’ailleurs aussi dans de nombreux pays étrangers. Cette idée de planter des arbres en ville répond à différents objectifs. En 2018, à l’occasion de la « journée de la forêt » — le 21 mars — l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) rappelait tous les avantages de la végétalisation urbaine, comme le « stockage du carbone, l’élimination des polluants atmosphérique, […] la restauration des sols dégradés et la prévention des sécheresses et des inondations ».
De plus, des arbres bien placés peuvent créer des zones d’ombre et diminuer la chaleur ressentie due au réchauffement climatique. Toujours selon l’ONU, un tel usage des arbres permet de réduire jusqu’à 30 % les besoins en climatisation. Une étude publiée en 2014, Empreinte carbone de la végétation urbaine, mettait en lumière le fort potentiel de la végétation — des arbres, notamment — pour la séquestration du carbone. On y lit cependant que, si leur nombre est un facteur important, le choix des espèces, la maturité des arbres et leur santé ainsi que leurs interactions avec le sol le sont également.
Frédéric Madre, ingénieur écologue et cofondateur de Topager, y ajoute « une dimension pédagogique car en France plus de 80 % de la population est urbaine. En reconnectant les gens à la nature, on peut espérer une amélioration de leurs comportements vis-à-vis de l’environnement et de leurs modes de consommation ».
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/En-ville-c-est-bien-de-planter-des-arbres-mais-pas-n-importe-comment>
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12- Fukushima : les conséquences sanitaires neuf ans après, Blog Sciences, 18/03/20
Sylvestre Huet
Où en sont les conséquences environnementales et sanitaires de l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima Daï Ichi, survenu le 11 mars 2011 ? Une série de notes d’informations publiées par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire permet de faire le point sur la situation (ici sur la santé, et là sur l’environnement). En voici un résumé (il n’y a rien ici sur l’état des installations et les activités qui s’y déroulent, la gestion des déchets de sol contaminés ou le coût de l’accident).
1- La mesure de la radioactivité dans l’environnement
La surveillance du niveau de radioactivité dans l’air montre la poursuite de sa diminution, en moyenne de 77% dans un périmètre de 80 km autour de la centrale (cartes ci dessus). Les mesures dans les localités situées dans les zones bleues sont similaires à celles que l’on trouve dans des agglomérations ailleurs dans le monde : les débits de doses par heure sont de 0.06 µSv/h (microsievert par heure) à Minami-sôma, 0.07 µSv/h à Kôriyama et 0,12 µSv/h à Fukushima pour 0,05 µSv/h à Taipei, 0,11 µSv/h à Séoul, 0,10 µSv/h à Londres… et O,06 µSv/h à Paris le 11 mars dernier selon la balise de l’IRSN installée dans le 12ème arrondissement. ( Ou 0,10 µSv/h à Limoges le 16 mars).
Les mesures effectuées sur les produits agricoles à l’échelle du Japon montrent qu’ils ne sont plus affectés par les contaminations car les seuls dépassements des normes ne concernent plus que des baies, du gibier et des champignons sauvages :
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lemonde.fr/blog/huet/2020/03/18/fukushima-quelles-consequences-sanitaires/>
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En audio
13- Ville végétale, ville animale, France culture, De cause à effets, le 15/03/20, de 16h à 17h
Aurélie Luneau
Notre monde est un monde-villes ; aujourd’hui un habitant sur deux est un urbain et en France, nous sommes plus des trois-quarts.
Mais le besoin de laisser la nature investir ses espaces et y retrouver des droits semble être partagé par beaucoup. Sans parler des atouts de cette nature face aux conséquences du réchauffement climatique. Car la nature peut être une solution, au-delà d’être un agrément.
Des arbres, des végétaux, des animaux dans nos villes en mutation, avec des surprises, des situations insolites, et des exemples d’adaptation extraordinaires, tel est le paysage urbain en plein développement.
La biodiversité s’invite dans nos vies et dans nos villes, et nous amène à changer nos regards, nos habitudes, notre façon de partager cet espace conçu pour nous avant de l’être pour eux aussi.
À l’aube du premier tour des élections municipales, c’est la place de la nature, faune et flore, en ville que nous avons choisi de questionner avec deux architectes paysagistes, Caroline Mollie, auteur du livre « Des arbres dans la ville. L’urbanisme végétal » paru chez Actes Sud/Cité verte, et Nicolas Gilsoul, son dernier livre s’intitule « Bêtes de villes » édité chez Fayard.
Et en seconde partie d'émission, dans « L’œil du Monde-Planète », Audrey Garric nous fera partager son info environnement de la semaine. Elle s’intéressera aux prolongements et impacts environnementaux du Coronavirus.
Enfin, dans ce mois des forêts et à l’occasion de la journée internationale des forêts qui aura lieu le 21 mars, « L’Escale verte » nous emmènera du côté des vieilles forêts d’Auvergne avec Céline Chouzet, membre du Conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne.
> Emission (58 min) à (ré)écouter à :
<https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/ville-vegetale-ville-animale>
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Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
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NOS CAMPAGNES
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
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NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes)
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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