[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (lundi 30 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 30 Mar 08:30:14 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Coronavirus, climat — Armons nous contre nos dénis de réalité <http://sentiers.eu/saj/pierre-sur-pierres/article/coronavirus-climat-combattons-nos-denis-de-realite>, Blog Sentiers entre deux, 20/03/20
2- Chronique. « Le coronavirus pourrait bien être le point de bascule de l’économie numérique » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/23/le-coronavirus-pourrait-bien-etre-le-point-de-bascule-de-l-economie-numerique_6034075_3234.html>, Le Monde, 23/03/20, 09h39
3- Coronavirus : le lent et complexe redémarrage de l’économie chinoise <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/23/coronavirus-le-lent-et-complexe-redemarrage-de-l-economie-chinoise_6034078_3234.html>, Le Monde, 23/03/20, 09h43
4- Avec la crise du coronavirus, le cours du cacao plonge, l’or et le cuivre souffrent <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/03/23/covid-19-le-cours-du-cacao-plonge-l-or-et-le-cuivre-souffrent_6034086_3212.html>, Le Monde Afrique avec AFP, 23/03/20, 10h18
5- Coronavirus : les pays émergents guettés par l’effondrement <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/23/coronavirus-les-pays-emergents-guettes-par-l-effondrement_6034077_3234.html>, Le Monde, 23/03/20, 11h06
6- Agriculture, supermarchés, transporteurs… les secteurs vitaux craignent une pénurie de main-d’œuvre <https://www.novethic.fr/actualite/social/conditions-de-travail/isr-rse/agriculture-supermarche-transporteur-les-secteurs-vitaux-craignent-une-penurie-de-main-d-uvre-148361.html>, Novethic, 23/03/20
7- Tribune. Le confinement et la “distanciation sociale” vont aggraver l’épidémie de solitude déjà à l’œuvre » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/24/le-confinement-et-la-distanciation-sociale-vont-aggraver-l-epidemie-de-solitude-deja-a-l-uvre_6034183_3232.html>, Le Monde, 24/03/20, 05h00
8- Entretien. Françoise Barré-Sinoussi : « Ne donnons pas de faux espoirs, c’est une question d’éthique » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/24/francoise-barre-sinoussi-ne-donnons-pas-de-faux-espoirs-c-est-une-question-d-ethique_6034231_3244.html>, Le Monde, 24/03/20, 12h19
9- Le coronavirus mine le modèle européen de marché unique <https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/le-coronavirus-mine-le-modele-europeen-de-marche-unique-148368.html>, Novethic, 24/03/20
10- Coronavirus : les événements climat et biodiversité reportés en cascade alors que l’année 2020 devait marquer un tournant <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/coronavirus-les-evenements-climat-et-biodiversite-reportes-en-cascade-alors-que-l-annee-2020-devait-marquer-un-tournant-148369.html>, Novethic, 24/03/20
11- Coronavirus : quatre questions sur le Care, le nouveau comité d'experts sur l'épidémie créé par Emmanuel Macron <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-quatre-questions-sur-le-care-le-nouveau-comite-d-experts-sur-l-epidemie-cree-par-emmanuel-macron_3883905.html>, France info, 25/03/20, 18:11
12- Interview. « La crise du Covid-19 ne doit pas être une parenthèse » <https://www.actu-environnement.com/ae/news/coronavirus-covid-19-economie-mondiale-social-environnement-35199.php4>, Actu-environnement, 25/03/20
13- Coronavirus : les trois semaines qui ont chamboulé l’orthodoxie économique européenne <https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/26/coronavirus-les-trois-semaines-qui-ont-chamboule-l-orthodoxie-economique-europeenne_6034449_3234.html>, Le Monde, 26/03/20, 11h27
14- Crise du coronavirus : pour Nicolas Hulot, "la nature nous envoie un message" <https://www.bioaddict.fr/article/crise-du-coronavirus-pour-nicolas-hulot-la-nature-nous-envoie-un-message-a6401p1.html>, Bioaddict, 26/03/20, 14h16
15- Non, la France ne dépense pas cinquante fois plus pour la défense que pour la santé <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/03/26/non-la-france-ne-depense-pas-cinquante-fois-plus-pour-la-defense-que-pour-la-sante_6034526_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 26/03/20, 16h03
16- Coronavirus : le G20 va injecter 5 000 milliards de dollars pour soutenir l’économie mondiale <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/26/epidemie-due-au-coronavirus-dans-le-monde-la-contagion-progresse-rapidement-aux-etats-unis-multiplication-des-mesures-de-confinement-en-amerique-latine_6034453_3244.html>, Le Monde avec AFP, 26/03/20, 17h25
17- Après le confinement et la crise du Covid-19 : quelle société pour demain ? <https://www.franceinter.fr/societe/apres-le-confinement-et-la-crise-du-covid-19-quelle-societe-pour-demain>, France Inter, 26/03/20, 18h22
18- Tribune. "Plus jamais ça !" : 18 responsables d'organisations syndicales, associatives et environnementales appellent à préparer "le jour d’après" <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/tribune-plus-jamais-ca-18responsables-d-organisations-syndicales-associatives-et-environnementales-appellent-a-preparer-le-jour-dapres_3886345.html>, France info, 27/03/20, 06:31
19- Face au coronavirus, « nous redécouvrons l’utilité immense de métiers invisibles », explique la sociologue Dominique Méda <https://www.20minutes.fr/economie/2748911-20200327-face-coronavirus-redecouvrons-utilite-immense-metiers-invisibles-explique-sociologue-dominique-meda>, 20 Minutes, 27/03/20, 07h59
20- Entretien.  La crise du coronavirus est une crise écologique » <http://www.humanite-biodiversite.fr/article/la-crise-du-coronavirus-est-une-crise-ecologique>, Humanité & Biodiversité, 27/03/20
21- Pratiquez le green confinement ! Des astuces écolos pour progresser <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/pratiquez-le-green-confinement>, Fondation pour la Nature et l’Homme, 27/03/20
22- Rester chez soi et rompre avec l’individualisme ambiant <https://theconversation.com/rester-chez-soi-et-rompre-avec-lindividualisme-ambiant-134454>, The Conversation, 28/03/20, 17:59
En images
23- Cinq documentaires pour s’évader de chez soi <https://www.lemonde.fr/m-voyage/article/2020/03/28/cinq-documentaires-pour-s-evader-de-chez-soi_6034791_4497613.html>, Le Monde, 28/03/20, 05h54
Une publication
24- Série d’articles "Libérer les imaginaires" accessibles à toutes et à tous <http://www.imagine-magazine.com/lire/>, Imagine Demain le monde, newsletter du 27/03/20

Bien à vous,
Florence

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ANALYSES DU JOUR : — Comment aider à regarder en face la réalité matérielle qui est la nôtre, se remémorer les lois naturelles qui nous gouvernent, évaluer leurs conséquences, contraintes et opportunités, sur nos vies et nos organisations ? (cf. item 1)
— L’importance cruciale de l’humain dans l’agriculture, le transport, le commerce, la collecte des déchets… ou la crainte d’une pénurie de main d’œuvre et la redécouverte des métiers invisibles. (cf. item 2, 8 & 19)
— Avec la crise du coronavirus, l’orthodoxie économique est remise en cause et l’effondrement nous guette. (cf. item 4, 5, 13 & 16)
— Les interactions sociales, un besoin humain fondamental. (cf. item 7 & 22)
— Quid du monde d’après ? (cf. item 12, 17 & 18)
—  La crise du coronavirus constitue une "sorte d'ultimatum de la nature" qui nous "envoie un message et teste notre détermination". (cf. item 14 & 20)
ALTERNATIVES DU JOUR : En période de confinement, comment s’évader un peu et développer sa créativité. (cf. item 21, 23 & 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Coronavirus, climat — Armons nous contre nos dénis de réalité, Blog Sentiers entre deux, 20/03/20
André-Jean Guérin

On ne choisit pas les lois naturelles
Dès la fin janvier, la ministre de la santé Mme Buzyn, selon ses propos [1], avait averti le Gouvernement que les élections municipales ne pourraient pas se tenir. Le 30 janvier, l’OMS déclare l’ « Urgence Internationale ». Dès le mois de février 2020, les informations publiques sur la diffusion du Covid-19, le potentiel de contamination avant immunité collective, le taux de létalité (mortalité) permettaient à quiconque se souvenait des règles de trois apprises en CM1-CM2 pouvait d’un rapide calcul comprendre que l’ampleur des décès pouvait atteindre le nombre de mort de toute la seconde guerre mondiale pour la France [2]. Et pourtant le premier tour des municipales a été exigé par des personnalités considérées comme des responsables politiques. Beaucoup de journalistes relayaient sur le même plan les diverses informations et questions. Des foules encore nombreuses se rassemblaient dans les parcs et jardins le dimanche 15 mars. Les réseaux sociaux relayaient les infox. Les simples lois de la biologie étaient ignorées. Nous avons tardé. Nous en payons déjà le prix en morts et en pertes économiques.
Les lois physiques qui gouvernent les changements climatiques sont connues et publiées depuis plus d’un siècle. Doubler le taux de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère devrait conduire à un réchauffement moyen à la surface de la terre de 5°C avaient clamé Svante Arrhenius, chimiste suédois en 1896. Depuis plus de trente ans, l’OMM, l’Organisation météorologique mondiale et le GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, tous deux organes des Nations Unies, précisent la même chose. Les personnes concernées sont déjà nombreuses. Elles se compteront en milliards d’ici quelques décennies et les morts en nombre certainement supérieur au cumul de ceux provoqués par les conflits armés depuis un siècle. On sait, comme pour la crise sanitaire actuelle, que les décisions prise maintenant n’auront d’effet que plus tard. Tout retard dans l’action sera payé très cher en vies humaines et en coûts économiques. Les média ont cru que leur rôle était d’organiser des tribunes sur lesquelles ils animaient la confrontation entre des représentants de connaissances scientifiques consensuelles et des spécialistes autoproclamés. Les fake news continuent à emplir les réseaux sociaux. Nous procrastinons !
La culture scientifique et technologique fait défaut dans ses fondements les plus essentiels. Nos relations sociales envahissent tellement notre réel que nous en oublions la nature animale, biologique, chimique, physique, de nos constitutions et de nos besoins. Les volontés humaines, même regroupées dans des choix collectifs via la politique, ne peuvent rien contre les lois naturelles. Les ignorer nous vouent à en subir les contraintes. Elles nous interdisent d’en saisir les opportunités, c’est à dire les éventuels bienfaits technologiques. L’insuffisante culture scientifique et technologique des média favorise une mise en scène des problèmes à aborder comme s’il s’agissait de faire trancher une controverse par un jury ou par l’opinion d’un public pris à témoin. Les exemples fourmillent : homéopathie, vaccins, ondes électromagnétiques, OGM, utilisation de l’énergie nucléaire, nano-technologies, utilisation des produits phytosanitaires, et bien d’autres.
>> Suite à lire à :
<http://sentiers.eu/saj/pierre-sur-pierres/article/coronavirus-climat-combattons-nos-denis-de-realite>
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2- Chronique. « Le coronavirus pourrait bien être le point de bascule de l’économie numérique », Le Monde, 23/03/20, 09h39
Philippe Escande

C’est le moment de vérité pour le e-commerce qui devient le commerce tout court. Mais la crise sanitaire actuelle démontre aussi pour eux l’importance cruciale de l’humain, livreur ou magasinier, et la nécessité de les valoriser et les protéger, estime Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Pertes & profits. Les grandes catastrophes accélèrent les grandes ruptures. La première guerre mondiale a amplifié le passage de la société rurale à la société industrielle. La seconde a débouché sur l’avènement de la société de consommation. Le coronavirus pourrait bien être le point de bascule de l’économie numérique.
A l’heure où toute l’économie semble mise sous cloche, un petit territoire résiste encore à l’envahisseur biologique. Le commerce en ligne devient subitement tout le commerce, ou presque. Quand Fnac Darty ferme tous ses magasins, il devient de facto une entreprise 100 % numérique alors qu’un mois auparavant ce mode de distribution ne représentait que 20 % de son activité.
Les derniers maillons
C’est exactement ce qui s’est passé en Chine, où, d’un seul coup, le commerce en ligne est devenu le seul lien marchand avec l’extérieur pour les centaines de millions d’habitants calfeutrés chez eux. L’occasion, pour les distributeurs physiques comme Carrefour ou Fnac Darty, de tester leurs compétences numériques. Et, pour les spécialistes du commerce virtuel tels qu’Amazon ou Cdiscount, de monter encore en puissance.
> Lire aussi  Coronavirus : Amazon sous pression du gouvernement et de salariés
C’est alors que ce changement de paradigme bute soudain sur un obstacle tout bête : l’humain. Pas de commerce en ligne sans chauffeurs dans les rues ni livreurs dans les escaliers. Ils ont pris, dans ce nouveau monde, la place dévolue aux caissières dans l’ancien. Les derniers maillons face au client. Aussi fragiles qu’essentiels. Ils s’insurgent, de même que leurs confrères magasiniers dans les entrepôts. Pourquoi ne sont-ils pas confinés comme les autres, contraints de prendre des risques pour un si maigre salaire ?
> Lire aussi  « On est de la chair à canon » : les livreurs de repas à domicile inquiets face au coronavirus
Dès lors, certains demandent de restreindre l’activité des e-commerçants au commerce des biens essentiels, alimentation, médicaments… Cela réduirait le personnel employé, et donc les risques encourus. Mais ce serait fermer la petite fenêtre vers l’extérieur que conservent encore les confinés et enlever le rare oxygène qui maintient en survie le circuit économique. Non seulement les commerçants, mais aussi les industriels et les services qui en vivent. Parmi toutes les aides que prévoit le gouvernement, la sécurisation des circuits logistiques et la protection des livreurs devraient être tout en haut de la pile. C’est l’économie d’aujourd’hui et plus encore notre place dans celle de demain qui est en jeu.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/23/le-coronavirus-pourrait-bien-etre-le-point-de-bascule-de-l-economie-numerique_6034075_3234.html>
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3- Coronavirus : le lent et complexe redémarrage de l’économie chinoise, Le Monde, 23/03/20, 09h43
Simon Leplâtre (Shanghaï, correspondance)

Si le pays devrait pouvoir éviter une crise à court terme grâce à des mesures de relance, la pandémie de Covid-19 risque de provoquer une explosion de la dette. 
Les économistes s’attendaient à de mauvais chiffres pour les mois de janvier et février. Mais lundi 16 mars, le Bureau national des statistiques chinois a publié des indicateurs économiques encore plus alarmants que les estimations les plus pessimistes. La Chine s’aperçoit que faire redémarrer l’activité est bien plus difficile que de l’arrêter.
Plus d’un mois après le retour officiel au travail dans la plupart des provinces du pays où les vacances avaient été prolongées jusqu’au 10 février, l’économie nationale tourne toujours aux trois quarts de son rythme habituel, d’après différentes données compilées par le cabinet de conseil Trivium China, implanté à Pékin.
> Lire aussi  L’épidémie de coronavirus a stoppé net l’économie de la Chine
Dans le détail, les derniers chiffres du Bureau national des statistiques révèlent un fort repli de l’activité. Au cours des deux premiers mois de l’année, les ventes au détail ont chuté de 20,5 %, la plupart des enseignes ayant fermé boutique à partir de la fin janvier. Même après la réouverture progressive des magasins, à compter de la mi-février, les clients, toujours inquiets, se faisaient rares. « Les gens ne sortent pas, donc personne n’achète de voitures en ce moment. On vend cinq fois moins que d’habitude », constate Xia Junlong, gérant du concessionnaire automobile Zhenji Car, à Shanghaï.
La production industrielle a reculé de 13,5 % par rapport aux deux premiers mois de 2019, conséquence des congés prolongés et des difficultés à faire revenir les travailleurs migrants des provinces. Résultat, d’après Trivium China, l’économie nationale tournait à 72,6 % de sa production habituelle le 19 mars, et les PME, à seulement 71 %.
Dans ces conditions, l’ex-empire du Milieu devrait enregistrer une croissance négative pour la période de janvier à mars. La banque d’investissement japonaise Nomura prévoit une croissance nulle au premier trimestre par rapport à l’année précédente, et une baisse de 4,4 % par rapport aux trois derniers mois de 2019.
Vents contraires
Ce serait le premier trimestre de contraction en Chine depuis 1976. Cette année-là, le pays sortait de dix ans de révolution culturelle qui avaient mis à bas l’économie, le Grand Timonier Mao Zedong disparaissait, et un tremblement de terre près de Pékin faisait plusieurs centaines de milliers de victimes.
> Lire aussi  Coronavirus : les usines chinoises à l’arrêt, l’industrie européenne s’inquiète
Toutefois, au cours des années suivantes, les nouveaux dirigeants avaient posé les fondations qui allaient permettre à la Chine de connaître quatre décennies de croissance ininterrompue et de devenir l’usine du monde, ainsi que la deuxième puissance économique de la planète. La pandémie de Covid-19, apparue à Wuhan fin 2019, pourrait sonner le glas du miracle économique chinois plus tôt que prévu.
D’autant que l’impact de la crise sanitaire est à double détente : après avoir paralysé l’économie, la pandémie, qui ne cesse de se propager, va peser sur la demande mondiale de produits chinois. En témoigne la situation de Jenny Xiao, directrice adjointe de Euna Con Perfect Alliance, une entreprise établie dans la zone économique spéciale du port de Shanghaï, qui offre des services aux acteurs de l’import-export. Son activité est quasiment à l’arrêt : « La plupart de mes clients sont des PME. Ils ne répondent plus à mes appels en ce moment. Certains m’ont demandé de les aider à faire les procédures de dépôt de bilan. Cela fait déjà deux ans que c’est difficile dans l’export, mais maintenant, c’est catastrophique. Certains veulent se reconvertir dans les produits médicaux. Là, au moins, il y a de la demande », souligne-t-elle.
Malgré les vents contraires, la Chine devrait maintenir un objectif de croissance ambitieux, à 5 % en 2020 contre 6,1 % en 2019, d’après l’agence Reuters, qui cite des sources gouvernementales. Cependant, cela passera par un plan de relance massif. Toujours selon Reuters, les autorités locales se préparent à émettre 368 milliards d’euros de dette pour investir dans des projets d’infrastructures. Mais ces mesures, censées stimuler la croissance, pourraient renforcer les risques financiers, alors que les autorités s’efforcent, depuis plus de deux ans, de réduire l’endettement.
« A court terme, le virus aura sans doute un effet plus fort sur la croissance du reste du monde, parce que l’activité économique est très contrôlée en Chine », explique Michael Pettis, professeur de finance à l’université de Pékin. Et d’ajouter : « Certes, le pays a encore la capacité à s’endetter pour relancer l’économie, mais pas au-delà. Quand vous avez trop de dettes, il y a deux issues : soit une crise, soit des années de stagnation, comme a connu le Japon depuis les années 1990. Le Covid-19 risque d’accélérer ce dernier processus. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/23/coronavirus-le-lent-et-complexe-redemarrage-de-l-economie-chinoise_6034078_3234.html>
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4- Avec la crise du coronavirus, le cours du cacao plonge, l’or et le cuivre souffrent, Le Monde Afrique avec AFP, 23/03/20, 10h18

Ces dévissements boursiers constituent une mauvaise nouvelle pour l’Afrique où ces richesses permettent à des dizaines de millions de familles de survivre. 
De nombreuses matières premières ont vu leurs cours baisser durant la semaine. La pandémie de Covid-19 continue d’inquiéter les marchés sur ses conséquences économiques, or ces derniers détestent l’instabilité. C’est une mauvaise nouvelle pour l’Afrique, un continent qui regorge de ces précieuses richesses qui permettent à des dizaines de millions de familles de survivre.
Le cacao décroche
Le cacao a été malmené sur les marchés cette semaine, les investisseurs s’interrogeant sur le déséquilibre généré par une offre abondante face à une demande qui ralentit.
Du côté des producteurs, « la récolte est maintenant presque terminée pour la principale culture en Afrique de l’Ouest et les résultats sont très bons », a indiqué Jack Scoville, analyste de Price Group, dans une note. Cette région du monde est capitale pour le cacao puisque la Côte d’Ivoire et le Ghana représentent à eux deux plus de la moitié du marché du cacao mondial.
> Lire aussi  « La chute du cours du cacao a un lien direct avec la pauvreté qui sévit en Afrique de l’Ouest »
« La demande est toujours forte mais moins qu’auparavant », ajoute M. Scoville, une situation à même de fragiliser les prix de ce produit qui permet à des millions de petits producteurs africains de survivre. Déjà, ils ont beaucoup souffert, d’autant que les deux pays producteurs ne sont pas des pays transformateurs.
A Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1 693 livres sterling (1 836 euros), après avoir touché un plus bas en près de sept mois, contre 1 743 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2 203 dollars (2 057 euros), un niveau plus vu depuis septembre, contre 2 482 dollars sept jours plus tôt.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/03/23/covid-19-le-cours-du-cacao-plonge-l-or-et-le-cuivre-souffrent_6034086_3212.html>
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5- Coronavirus : les pays émergents guettés par l’effondrement, Le Monde, 23/03/20, 11h06
Laurence Caramel et Julien Bouissou

La propagation de la pandémie de Covid-19 provoque une fuite massive des capitaux investis dans les économies émergentes, alimentant les craintes de défauts de paiement en série. 
Après la Chine, l’Europe et les Etats-Unis, les pays pauvres et émergents se préparent à affronter une double crise, sanitaire et économique. Vendredi 20 mars, l’Afrique comptait 874 cas de contamination au coronavirus, dont 22 décès, mais le bilan pourrait rapidement augmenter. Deux jours plus tôt, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait appelé le continent à « se réveiller » et à « se préparer au pire » face à la progression de la pandémie. Comment « se réveiller » alors que les pays pauvres font face, au même moment, à une crise économique qui se traduit par une fuite des capitaux étrangers, une chute des revenus issus du tourisme ou des matières premières, et au surendettement ?
> Lire aussi  Le coronavirus met en péril la reprise de l’économie mondiale
Selon les données publiées vendredi par l’Institut de la finance internationale (IIF), sis à Washington, les retraits de capitaux étrangers des pays émergents depuis janvier, d’un montant avoisinant les 60 milliards de dollars (56 milliards d’euros), sont déjà deux fois plus importants que pendant la crise financière de 2008-2009. Un mouvement qui entraîne un plongeon des devises desdits pays – à l’image du rouble russe ou de la roupie indonésienne – par rapport au dollar.
Les économies sont également asséchées par la baisse du tourisme, dont la contribution au produit intérieur brut est particulièrement élevée dans les pays pauvres et dans des régions comme les Caraïbes, le Moyen-Orient ou l’Afrique du Nord. Les Etats dépendants des exportations de matières premières souffrent, quant à eux, de la dégringolade des cours, en particulier de celui du baril de pétrole, qui est descendu au-dessous du seuil des 25 dollars.
> Lire aussi  Le jour où le marché pétrolier a craqué
L’un d’eux, le Ghana, est le premier à avoir demandé l’aide financière de la communauté internationale pour réduire son déficit budgétaire. Le Congo, dont 60 % du budget repose sur les exportations d’hydrocarbures, va probablement perdre un tiers de ses recettes. Le Gabon, autre petit Etat pétrolier d’Afrique centrale, remet son budget à plat pour prendre en compte la chute des cours. Le report de certaines dépenses d’investissement est à l’étude.
Vague d’endettement
La paralysie économique qui prévaut en Europe, en Chine ou aux Etats-Unis, va également avoir un impact. « Les pays où le nombre de contaminations est élevé ou augmente [Chine, Corée, Italie, France, Allemagne, Espagne et Etats-Unis, entre autres] sont des débouchés pour 42 % des exportations africaines », note l’agence de notation financière Standard & Poor’s. Selon le cabinet d’analyse économique sud-africain NKC Oxford Economics, l’Angola, dont 60 % des exportations et 45 % des importations se font avec la Chine, serait le pays le plus affecté par les difficultés du géant asiatique.
La continuité des approvisionnements alimentaires risque également de devenir un problème. En particulier en Afrique de l’Est, par ailleurs confrontée à une invasion massive de criquets pèlerins qui menacent les récoltes. L’arrêt du commerce international va même priver les pays les plus pauvres et isolés comme la Somalie, où les taxes douanières contribuent pour une part importante aux budgets, de précieuses recettes fiscales. Les transferts d’argent issus de la diaspora pourraient également se tarir, alors qu’ils dépassent les montants déboursés par l’aide publique au développement et contribuent aux dépenses de santé et d’éducation.
La marge de manœuvre à la fois budgétaire et monétaire est limitée pour encaisser ces chocs extérieurs. La vague d’endettement qui s’abat sur les pays pauvres et émergents depuis 2010 est la plus rapide, la plus importante et la plus étendue de ces cinquante dernières années. D’après la Banque mondiale, elle a culminé à 168 % de leur produit intérieur brut fin 2018 – un record historique – contre 114 %, huit ans plus tôt.
Une partie croissante est détenue par des investisseurs étrangers (43 % fin 2018), et en particulier par les acteurs du shadow banking (« la finance de l’ombre ») comme BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs au monde, avec des délais de remboursement plus courts. « Les pays pauvres sont pris à la gorge entre des revenus qui chutent et un service de la dette qui augmente », observe Matthew Martin, le directeur du cabinet de conseil Development Finance International, établi à Londres.
Ces chocs font craindre le pire pour ces économies. « Plusieurs pays émergents clés ne seront pas capables d’actionner le levier des dépenses fiscales à cause d’un niveau d’endettement élevé et/ou de déficits budgétaires importants », explique l’IIF, qui cite les cas de l’Argentine, du Brésil, de l’Inde et de l’Afrique du Sud. L’endettement, qui est une solution à la crise dans les pays riches grâce à des taux très bas sur les marchés, ressemble, pour les pays pauvres, à un piège qui se renferme.
« Vulnérabilités financières » 
« Les défauts de paiement vont augmenter, prédit Richard Kozul-Wright, directeur de la division de la mondialisation et des stratégies de développement à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), et il faut à tout prix déclarer un moratoire sur le paiement du service de la dette pendant au moins quelques mois. »
Début mars, le Fonds monétaire international (FMI) s’est dit prêt à débourser des prêts à taux zéro à hauteur de 60 milliards de dollars pour les pays fragiles. Quant à la Banque mondiale, elle a sanctuarisé 14 milliards de dollars pour les aider à faire face aux conséquences sanitaires et économiques de la pandémie. Mais cela sera-t-il suffisant ? Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, a fait part de ses craintes : « La communauté internationale doit penser à une manière d’effacer les dettes pour des pays qui sont très fragiles comme nous, ce qui nous aidera au moins à gérer la crise du coronavirus. »
L’autre défi consiste à identifier les plus vulnérables dans des économies pauvres dominées par le secteur informel et où n’existent ni assurance-santé ni assurance- chômage pour leur venir en aide. Le FMI a suggéré la mise en place de transferts d’argent à destination des foyers les plus pauvres, afin de soutenir la consommation et de maintenir les niveaux de vie.
Encore faut-il que ces pays en aient les moyens. « La hausse des coûts d’emprunt va révéler les vulnérabilités financières qui se sont accumulées pendant des années où les taux d’intérêt étaient faibles », a mis en garde l’institution, dans une note consacrée à la situation dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Les pays pauvres et émergents n’ont jamais été aussi faibles, et ce alors qu’ils s’apprêtent à subir la crise sanitaire liée au coronavirus.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/23/coronavirus-les-pays-emergents-guettes-par-l-effondrement_6034077_3234.html>
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6- Agriculture, supermarchés, transporteurs… les secteurs vitaux craignent une pénurie de main-d’œuvre, Novethic, 23/03/20
Marina Fabre

Alors que l'exécutif se voulait rassurant jusqu'ici, Bruno Le Maire a reconnu qu'il y avait des "tensions en matière de salariés" sur des secteurs vitaux comme les supermarchés et les transporteurs. Les agriculteurs s'inquiètent eux du manque de bras pour les récoltes. Le gouvernement appelle les entreprises à donner une prime de 1 000 euros pour remercier les travailleurs qui se déplacent, malgré l'épidémie de Coronavirus.
En quelques jours, le ton de l’Exécutif a quelque peu changé. Alors que dans sa dernière allocution, le Président de la République avait surtout appelé les Français à respecter le confinement, tout en saluant le travail des soignants, les ministres montent désormais au front pour appeler les salariés, qui ne bénéficieraient pas du télétravail, à aller travailler. "J’invite tous les salariés des entreprises qui sont encore ouvertes, des activités qui sont indispensables au fonctionnement du pays, à se rendre sur leurs lieux de travail dans des conditions de sécurité sanitaire maximales", a demandé Bruno Le Maire, ministre de l’Economie.
"De nombreux salariés ont demandé à ce que leurs employeurs prennent des mesures d’activité partielle, sans quoi ils exerceraient un droit de retrait", évoque le président délégué du Medef, Patrick Martin, à l’AFP. "Cela met à l’arrêt la plupart des secteurs d’activité, dont ceux dont l’activité n’a pas été suspendue par les récentes mesures", ajoute-t-il. Pour lui, Emmanuel Macron "n’a pas assez insisté sur la nécessaire continuité de l’activité économique". Le ministre de l’Economie note, depuis quelques jours, une "tension" en matière de salariés dans certains secteurs pourtant vitaux comme les supermarchés ou les transporteurs. Pour l’instant, il n’y a pas de pénurie dans la grande distribution, mais tout au long de la chaîne, l’inquiétude monte.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/conditions-de-travail/isr-rse/agriculture-supermarche-transporteur-les-secteurs-vitaux-craignent-une-penurie-de-main-d-uvre-148361.html>
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7- Tribune. Le confinement et la “distanciation sociale” vont aggraver l’épidémie de solitude déjà à l’œuvre », Le Monde, 24/03/20, 05h00
Par Éloi Laurent, économiste et enseignant à Sciences Po et à Stanford University (Californie)

La vie en bonne santé exige des contacts multiples et de faire confiance à l’autre rappelle, dans une tribune au « Monde », l’économiste Eloi Laurent, qui tire déjà des enseignements pour le monde de l’après-coronavirus.
Tribune. Le confinement strict et prolongé de plusieurs centaines de millions de personnes à travers le monde est une expérience humaine sans équivalent dans l’histoire. Les chercheurs de toutes disciplines voient s’ouvrir devant eux des années de travail sur des thèmes autrement plus intéressants que ceux qui furent mis au jour par la « grande récession » de 2009, dont les leçons essentielles, connues avant la crise et toujours valables, demeurent que les marchés financiers laissés à eux-mêmes sont des dangers publics et que l’austérité budgétaire en période de récession est une calamité sociale.
Il y aura certainement des enseignements utiles à tirer des longues semaines d’enfermement collectif qui s’annoncent, mais il faut bien reconnaître que ce que l’on pourrait appeler « la société du sans contact », telle qu’on peut en faire l’expérience quotidienne dans une ville française, se présente d’emblée comme un contre-modèle social, dont les principes d’organisation sont aussi rassurants et convaincants que les commandements d’Océania, dans 1984 : « La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force. »
La santé, c’est l’isolement
L’épidémie nous impose donc d’être reclus pour notre bien, protégés des autres et coupés des écosystèmes. C’est le contraire exact de ce qu’exige une vie en bonne santé. Comme le montre bien l’expérience sanitaire de la crèche collective pour des enfants âgés de quelques mois à peine, la socialisation biologique est un précieux atout qui permet de construire l’immunité à long terme et dont les effets bénéfiques apparaissent dès la deuxième année d’existence.
> Lire aussi  Coronavirus : la stratégie de lutte des Pays-Bas, sans confinement, fait polémique
A l’inverse, l’isolement social conduit à des pertes d’espérance de vie. Des travaux récents, présentés au congrès de l’Association américaine de psychologie à l’été 2017, montrent que, selon 148 études sur le sujet couvrant 300 000 participants, le risque de mortalité prématurée augmente de 50 % du fait de l’isolement social. Les études de l’Insee confirment que, en France aussi, la solitude tue.
De ce point de vue, le confinement et la « distanciation sociale » rendus nécessaires par la progression du virus – qui visent à faire société en se séparant – vont aggraver l’épidémie de solitude déjà à l’œuvre, notamment en France. De même, les pays développés sont en passe de redécouvrir les méfaits de la pollution de l’air intérieur dans des environnements nocifs que l’on qualifie, à juste titre, de confinés. Plus fondamentalement encore, le cantonnement collectif, respecté individuellement sous l’effet de la peur viscérale et ancestrale de la maladie transmissible, a le pouvoir d’occulter et d’augmenter la virulence des maladies chroniques, qui fauchent déjà 70 % des quelque 60 millions de personnes qui meurent chaque année sur la planète.
La méfiance, c’est le bien-être
La coopération sociale, clé de la prospérité humaine, suppose la confiance, c’est-à-dire le risque calculé de l’interaction avec celles et ceux qui n’appartiennent pas au premier cercle de la famille ou du clan. Faire confiance, c’est traiter l’autre comme un possible allié. Nous faisons tous les jours, actuellement, l’expérience inverse, en considérant l’autre comme un ennemi potentiel qu’il faut contourner et tenir en respect.
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C’est vrai au sein de chaque pays, mais aussi à l’échelle de l’Union européenne, où la fermeture des frontières tient lieu de réaction commune, la concurrence virale prenant naturellement le relais de la concurrence fiscale et sociale. Il sera donc capital, dans la société du contact retrouvé, de réapprendre le sens du bien-être collectif, au fondement des premières lois sur la bien nommée protection sociale à la fin du XIXe siècle, protection si précieuse aujourd’hui.
Le civisme, c’est l’obéissance
A ce titre, notre lot commun est d’accepter, sans doute pour longtemps, des restrictions importantes de liberté au nom d’une solidarité qui a été affaiblie par l’abaissement de nos protections collectives depuis des années. Il est donc particulièrement mal venu de dénoncer l’incivisme supposé des gouvernés, spécialement à Paris, ville en état de choc permanent depuis 2015, dont la population mise à rude épreuve par les grèves massives de transport de l’hiver, tient, pour l’heure, remarquablement le coup. De même, le registre lexical de la guerre, utilisé en France comme aux Etats-Unis, est inutile et dangereux, tant il est vrai qu’on fait toujours la guerre contre quelqu’un, jamais contre quelque chose.
Il paraît tout aussi illusoire de penser que la mise aux arrêts d’une partie substantielle de l’humanité préfigure la transition écologique. La transition n’est pas une prison et l’autoritarisme politique appuyé sur le séparatisme social ne peut tenir lieu de politique durable. On voit d’ailleurs que les mesures de rationnement peuvent être nettement plus inégalitaires que les politiques de taxation ou d’incitation.
> Lire aussi  En Californie, le confinement avive les inégalités sociales
La société du « sans contact » apparaît donc sans avenir, il faut espérer en sortir au plus vite pour mettre en application la leçon la plus utile de ce début de crise, qui est aussi la plus universelle : l’Etat providence est l’institution stratégique du XXIe siècle. Mais il fallait être président de la République française pour l’avoir oublié.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/24/le-confinement-et-la-distanciation-sociale-vont-aggraver-l-epidemie-de-solitude-deja-a-l-uvre_6034183_3232.html>
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8- Entretien. Françoise Barré-Sinoussi : « Ne donnons pas de faux espoirs, c’est une question d’éthique », Le Monde, 24/03/20, 12h19
Propos recueillis par Pascale Santi 

La virologue Françoise Barré-Sinoussi, nommée à la tête du Comité analyse recherche et expertise, installé par l’Elysée mardi 24 mars, appelle à la prudence envers le déploiement d’un traitement contre le coronavirus. 
Co-lauréate 2008 du prix Nobel de médecine pour sa participation à la découverte du VIH à l’Institut Pasteur en 1983, la virologiste Françoise Barré-Sinoussi, présidente de l’association Sidaction, a été nommée à la tête d’un Comité analyse recherche et expertise, composé de douze chercheurs et médecins, installé par l’Elysée mardi 24 mars. Ce comité sera chargé de conseiller le gouvernement pour tout ce qui concerne les traitements du Covid-19. Elle s’inquiète des fausses nouvelles qui circulent à propos de l’épidémie due au coronavirus.
Vous qui avez participé à la découverte du virus du sida, vous êtes restée silencieuse jusqu’à présent. Pourquoi vous exprimer aujourd’hui ?
Je suis inquiète, comme tout le monde, face à cette épidémie, qui me rappelle en bien des points beaucoup de choses douloureuses des débuts de l’épidémie de VIH-sida. C’est bien que les experts qui ont les mains dans le cambouis s’expriment, dont certains d’ailleurs ont vécu les premières années de l’épidémie de sida. Mais lorsque j’ai vu les dérives de ces derniers jours, je me suis dit que c’était aussi de ma responsabilité de m’exprimer. On entend parfois n’importe quoi, par exemple, parler de bactéries alors qu’il s’agit d’une infection virale.
> Lire aussi  Luc Montagnier, le virus de la controverse
Je réagis aussi à la vue, ces dernières heures, des files d’attente devant l’Institut hospitalo-universtaire de Marseille pour bénéficier d’un traitement, l’hydroxychloroquine, dont l’efficacité n’a pas été prouvée de façon rigoureuse. Certains peuvent être contaminés et risquent de diffuser le virus. C’est n’importe quoi. J’ai connu ce genre de situation dans les années 1980, ce qui peut semer la confusion auprès du grand public, déjà sidéré par l’ampleur de cette épidémie.
Que pensez-vous de l’hydroxychloroquine (Plaquenil) et des attentes suscitées par ce médicament ?
Pour l’instant, pas grand-chose, j’attends les résultats de l’essai Discovery, conçu dans le cadre du consortium « Reacting », qui vient de démarrer et qui portera sur 3 200 personnes, dont 800 en France. Un premier groupe recevra des soins standards sans médicament ; un deuxième se verra administrer l’antiviral remdesivir ; puis dans le groupe 3, les patients recevront une association lopinavir-ritonavir ; la même association sera administrée dans le quatrième groupe en combinaison avec un autre médicament, l’interféron bêta, et un cinquième avec l’hydroxicholoroquine [seul], qui a été ajouté récemment. Tous ces groupes de patients sont bien sûr traités avec en plus des soins standards. De premières analyses fiables devraient être connues dans une quinzaine de jours. Cet essai est fait dans les règles de l’art. Soyons patients.
> Lire aussi  Coronavirus : l’hydroxychloroquine, défendue par le Pr Didier Raoult, divise les chercheurs
Vous voulez dire que les résultats annoncés par l’équipe du professeur Didier Raoult ne sont pas fiables ?
Les premiers résultats publiés portent sur un tout petit nombre de personnes, une vingtaine, et l’étude comporte des faiblesses méthodologiques. Il est absolument indispensable que l’essai de ce médicament soit réalisé avec rigueur scientifique, pour avoir une réponse sur son efficacité, et ses éventuels effets secondaires. Il nous faut quelque chose de sérieux. D’autant plus que l’hydroxychloroquine, ce n’est pas du Doliprane, elle peut avoir des effets délétères et comporter des risques de toxicité cardiaque. Il n’est donc pas raisonnable de la proposer à un grand nombre de patients pour l’instant, tant qu’on ne dispose pas de résultats fiables.
Si cela marche, j’en serais très heureuse, et tester des molécules qui existent déjà sur le marché est une approche tout à fait raisonnable. Mais il faut des réponses solides à ces simples questions : est-ce efficace ? Existe-t-il des effets secondaires graves ?
Des soignants le délivrent déjà, qu’en pensez-vous ?
Il arrive en effet qu’il soit donné à titre compassionnel, ce qui signifie délivrer un médicament qui est déjà sur le marché pour une autre indication à des personnes dans un état grave. Mais attention certains patients pourraient mal le supporter. Rappelons-le, c’est bien grâce à la rigueur scientifique des essais cliniques qu’on a pu obtenir les combinaisons thérapeutiques qui permettent aujourd’hui de vivre avec le VIH. Evaluer de nouvelles molécules prendra du temps.
> Lire aussi  Coronavirus : huit questions sur l’hydroxychloroquine, possible traitement du Covid-19
En quoi la situation actuelle vous rappelle-t-elle l’épidémie de VIH ?
Faisons très attention aux effets d’annonce, on en a vécu beaucoup dans le domaine du VIH/Sida. Par exemple, des candidats-vaccins avaient été annoncés comme protégeant du VIH ; certaines personnes les ont utilisés et ont été infectées. Certains ont utilisé des médicaments qui étaient censés les guérir, sans succès. L’actualité nous rappelle de tristes histoires. Ne donnons pas de faux espoirs, c’est une question d’éthique.
Comment concilier rigueur scientifique et urgence épidémique ?
Au début des années sida, il y avait des crises d’hystérie et d’angoisse parfois déraisonnées et déraisonnables du grand public, liées, entre autres, à des informations contradictoires, à de la désinformation, que je retrouve là en partie avec cette pandémie.
Pour le VIH/Sida, notre force a été la solidarité, le « tous ensemble », que pour le moment je ne trouve pas suffisant dans cette épidémie, même si cela existe chez la majorité des soignants, des chercheurs, et nous devons être admiratifs de ce qu’ils font, et dans le contexte dans lequel ils le font.
Mais la communication devrait être mieux coordonnée, de façon globale, pour être la plus fiable possible. Tout est amplifié par les réseaux sociaux, avec de trop nombreuses fausses informations, ce qui crée des angoisses. Les médias ont un rôle à jouer.
La grande majorité des personnes infectées par le SARS-CoV-2 guérissent alors qu’un diagnostic d’infection VIH dans les années 1980 était une sentence de mort. Le SARS-CoV-2, en revanche, se transmet bien plus facilement que le VIH.
Quelle est l’urgence ?
Pour moi l’urgence est d’arrêter l’épidémie et donc d’appliquer le strict respect du confinement. Et j’en appelle à l’aide de toutes et tous ! C’est la meilleure chose que l’on puisse faire pour aider les soignants. Le manque de discipline de la population m’inquiète.
L’urgence, c’est aussi la recherche. Les procédures sont accélérées, et c’est une bonne chose, pour les essais cliniques bien sûr, mais aussi pour que la recherche fondamentale avance au plus vite. Car la compréhension des mécanismes d’entrée et de multiplication du SARS-CoV-2 dans les cellules permettra de développer les stratégies thérapeutiques de demain.
Des recherches portent aussi sur les anticorps très puissants, sur le même modèle que le VIH, qui pourraient être utilisés en thérapeutique… Des recherches ont démarré à l’Institut Pasteur dans ce domaine ainsi que sur un vaccin, mais tout cela prendra du temps.
Enfin, n’oublions pas les personnes vulnérables, les migrants, les SDF, les personnes dans les prisons… Il faut aussi les protéger, les prendre en charge, en travaillant entre autres avec le milieu associatif.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/24/francoise-barre-sinoussi-ne-donnons-pas-de-faux-espoirs-c-est-une-question-d-ethique_6034231_3244.html>
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9- Le coronavirus mine le modèle européen de marché unique, Novethic, 24/03/20
Ludovic Dupin et Anne-Catherine Husson-Traore, Directrice générale de Novethic

L’Union européenne est un grand marché de libre concurrence au sein duquel les États ont conservé leurs prérogatives régaliennes ce qui facilite une concurrence fiscale effrénée entre eux. Face à la nécessité de bâtir de nouvelles solidarités sur les services publics à commencer par celui de la santé, le cadre actuel semble impuissant pour proposer des stratégies budgétaires et sanitaires communes contre la pandémie de coronavirus Covid-19. Tout l’enjeu du sommet européen des 26 et 27 mars est de prouver que c’est possible en cas de "guerre sanitaire".
Face à une crise majeure, l’Union européenne s’effrite. À l’heure où le continent est devenu l’épicentre de la pandémie de Covid-19, les réponses des pays membres s’individualisent, des frontières s’érigent au cœur de l’espace Schengen, et les politiques communes s’évanouissent. Face au drame sanitaire de 2020, l’Europe reproduit son schéma délétère appliqué en 2015 lors de la crise migratoire, en 2013 lors de la crise de la dette grecque ou encore en 2008 lors de la crise financière. 
Le défi que devront relever les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept, lors du Sommet des 26 et 27 mars prochain, le premier en visioconférence, est de prouver qu’il existe une voie européenne de gestion de crise. De l’aveu même de la Présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, l’Europe a pris un mauvais départ : "Je pense que nous tous, qui ne sommes pas experts, avons sous-estimé au départ le coronavirus". "Nous avons compris que toutes ces mesures, qui il y a encore deux ou trois semaines paraissaient drastiques et draconiennes, devaient être prises à présent", juge-t-elle.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/politique/isr-rse/le-coronavirus-mine-le-modele-europeen-de-marche-unique-148368.html>
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10- Coronavirus : les événements climat et biodiversité reportés en cascade alors que l’année 2020 devait marquer un tournant, Novethic, 24/03/20
Concepcion Alvarez

COP15 Biodiversité, Congrès mondial de la Nature, Convention citoyenne pour le climat … Une série d’événements cruciaux pour l’environnement sont reportés en raison de la pandémie de coronavirus. L’année 2020 devait pourtant être charnière pour le climat et la biodiversité.
La COP15 Biodiversité, qui devait se tenir à Kunming, en Chine, du 15 au 29 octobre, est reportée à une date ultérieure, encore non fixée. La Convention des Nations unies sur la biodiversité a annoncé le 23 mars dans un communiqué que les dates devront être "ajustées", les alternatives étant en discussion actuellement entre les différents gouvernements. 
Ce sommet pour la biodiversité était très attendu car il devait permettre de fixer un nouveau cadre mondial pour protéger les écosystèmes. Mais la pandémie de coronavirus, qui sévit depuis plusieurs mois désormais, a entraîné le report de deux réunions préparatoires qui se tiendront finalement en août et septembre, décalant le calendrier initial.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/coronavirus-les-evenements-climat-et-biodiversite-reportes-en-cascade-alors-que-l-annee-2020-devait-marquer-un-tournant-148369.html>
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11- Coronavirus : quatre questions sur le Care, le nouveau comité d'experts sur l'épidémie créé par Emmanuel Macron, France info, 25/03/20, 18:11

Présidé par la prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi, le Comité analyse, recherche et expertise réunit douze chercheurs et médecins. Il doit être plus "opérationnel" que le Conseil scientifique, mis en place le 11 mars.
Et de deux. Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a créé, mardi 24 mars, un nouveau comité d'experts sur l'épidémie de coronavirus. Formé de 12 chercheurs et médecins, le Comité analyse, recherche et expertise (Care) est chargé de conseiller le gouvernement sur les traitements, les tests et "l'opportunité d'une stratégie numérique" de suivi, via la géolocalisation, des personnes infectées.  
>> Coronavirus Covid-19 : suivez les dernières informations en direct
Qui en fait partie ? A quoi sert-il ? En quoi se distingue-t-il du Conseil scientifique, mis en place le 11 mars, qui lui est chargé "d'éclairer"l'exécutif ? Eléments de réponse.
• A quoi sert le Care ?
Son objectif est de "conseiller le gouvernement pour ce qui concerne les programmes et la doctrine relatifs aux traitements, aux tests et aux pratiques de 'backtracking' qui permettent d'identifier les personnes en contact avec celles infectées par le virus du Covid-19", selon l'Elysée.
Le comité "assurera notamment le suivi des études thérapeutiques autorisées en France et les essais engagés sur des traitements à l'étranger". Il accompagnera aussi "la réflexion des autorités sur la doctrine et la capacité à réaliser des tests ainsi que sur l'opportunité de la mise en place d'une stratégie numérique d'identification des personnes ayant été au contact de personnes infectées", poursuit la présidence.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-quatre-questions-sur-le-care-le-nouveau-comite-d-experts-sur-l-epidemie-cree-par-emmanuel-macron_3883905.html>
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12- Interview. « La crise du Covid-19 ne doit pas être une parenthèse », Actu-environnement, 25/03/20
Propos recueillis par Rémi Pin

Pour l'économiste et porte-parole d'Attac, M. Combes, la crise sanitaire actuelle montre la fragilité d'une économie mondialisée. Devra lui succéder « une révolution écologique et sociale, en rupture avec les politiques passées ». Sous peine de rechute.
Actu-environnement : Quelles conclusions tirer de cette crise sanitaire sur notre système mondialisé ? 
Maxime Combes : Jamais, depuis 1945, le monde n'avait connu une situation aussi instable. L'épidémie du coronavirus révèle les grandes fragilités de nos systèmes sociaux et économiques globalisés, exploitant toujours plus le travail et le vivant. Cette crise est le symptôme d'une mal-organisation profonde du monde, qui favorise la propagation de ce genre d'épidémies. Ce qui est notable, c'est que ce constat est aujourd'hui partagé par de plus en plus de personnes. Il n'est plus cantonné au sein des ONG. La crise sanitaire a favorisé cette prise de conscience, y compris dans les hautes sphères décisionnaires.
Emmanuel Macron expliquait, en juin 2019 devant les Nations unies, que « ces dernières décennies sont marquées par une crise profonde, économique, sociale, environnementale, politique et donc civilisationnelle, qui nous impose de réagir ». Dans son discours du 12 mars 2020, en pleine urgence sanitaire, il avançait « qu'il est des biens et des services qui doivent être placés hors des lois du marché ». Mais ces discours sont en opposition avec ce qu'il fait depuis trois ans au pouvoir. À cette crise du coronavirus doit succéder une révolution écologique et sociale, en rupture avec les politiques passées. Il est urgent de désarmer ce système qui réchauffe la planète et fait s'effondrer la biodiversité, en plus d'aggraver la précarité et les inégalités.
AE : Ne court-on pas le risque, une fois la crise sanitaire passée, de revenir à la situation initiale avec une relance de l'économie et la consommation ?
M.C. : Le risque existe en effet. On voit déjà le Canada annoncer qu'il sauvera ses industries pétrolières et gazières, et l'ensemble des pays, dont la France, vouloir porter secours à leur secteur aérien. Nous ne savons pas quel sera le réel impact de cette crise sur nos systèmes économiques et sociaux, mais nous savons maintenant que nous ne sommes pas prêts à absorber ce genre de phénomènes.
La crise du Covid-19 ne doit pas être une parenthèse. Cette crise montre qu'une intervention bien plus forte de la puissance publique est nécessaire pour contraindre les marchés et répondre aux besoins humains et écologiques. Nous devons nous mobiliser pour que cette intervention ne soit pas l'affaire de quelques semaines ou de quelques mois. Des « décisions de ruptures », pour reprendre les propos du Président, ne peuvent pas être conjoncturelles ; elles doivent dessiner un autre futur.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/coronavirus-covid-19-economie-mondiale-social-environnement-35199.php4>
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13- Coronavirus : les trois semaines qui ont chamboulé l’orthodoxie économique européenne, Le Monde, 26/03/20, 11h27
Eric Albert, Jérôme Gautheret, Cécile Boutelet et Virginie Malingre

Un sommet a lieu jeudi pour faire avancer la réforme de la zone euro, dont la solidité est mise à mal par la pandémie. 
Jeudi 26 mars, les Vingt-Sept doivent se réunir en visioconférence pour la troisième fois en moins de trois semaines. Au programme des discussions, la crise due au coronavirus, alors que l’Europe entière – à l’exception de la Suède – est confinée, que des centaines de malades meurent tous les jours et que l’économie continentale est en voie de paralysie.
Si l’urgence est bien sûr sanitaire, ils se retrouvent alors que les tabous économiques européens tombent les uns après les autres. En quelques semaines, le pacte de stabilité et de croissance, qui régit la sacro-sainte discipline budgétaire des pays de la zone euro, a été suspendu ; l’Allemagne a présenté le plus gros budget de relance de son histoire et renoncé à l’équilibre budgétaire pourtant inscrit dans le marbre ; la Commission européenne a mis des dizaines de milliards sur la table ; la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé l’injection de 1 000 milliards d’euros. Et les grandes réformes de la zone euro, qui n’ont jamais été achevées après la crise de 2012, sont de nouveau sur la table.
> Lire aussi  Coronavirus : l’UE fait une entorse inédite à ses règles budgétaires pour sauver les économies européennes
La dernière fois que les chefs d’Etat et de gouvernement européens se sont vus en chair et en os, c’était les 20 et 21 février, à Bruxelles. Du coronavirus, dont les tout premiers cas avaient été repérés en Europe fin janvier, il n’avait alors pas été question. Les Vingt-Sept étaient réunis pour parler du budget européen affecté à la période 2021-2027, lequel représente peu ou prou 1 % de leur richesse nationale. Ils s’étaient consciencieusement écharpés sur les décimales qui suivent la virgule. Le président du Conseil européen, Charles Michel, que le premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, avait présenté au début du sommet comme « le frère jumeau de David Copperfield », n’avait pas fait de miracle.
« Zones rouges »
Deux jours plus tard, le 23 février, les premières « zones rouges » étaient instituées en Italie, où l’on croyait encore l’épidémie confinée à deux foyers, en Lombardie et en Vénétie. « Milano non si ferma » (« Milan ne doit pas s’arrêter »), décrétait début mars Beppe Sala, le maire de la métropole lombarde, qui regrettera amèrement ses propos par la suite.
A vrai dire, personne, en cette fin février, ni à Bruxelles, ni à Milan, ni même à Rome, n’imaginait l’ampleur de la crise qui allait déferler sur l’Europe et encore moins qu’elle emporterait avec elle le pacte de stabilité et de croissance. Lundi 23 mars, les ministres des finances des Vingt-Sept ont entériné sa suspension sine die, sans même en discuter.
Pour l’heure, plus aucun Etat n’est donc tenu de respecter les limites de 3 % du PIB pour le déficit et de 60 % de la richesse nationale pour la dette. Autre totem qui est tombé : la Commission a considérablement assoupli le régime des aides d’Etat, afin de permettre aux Vingt-Sept de voler au secours de leurs entreprises sans se voir accuser de contrevenir aux règles du marché intérieur. Elle a également mis à la disposition des Etats membres 37 milliards d’euros de fonds structurels pour lutter contre le virus. Inimaginable quinze jours plus tôt. Même au plus fort de la crise financière, après la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, puis de celle de la Grèce, qui a failli emmener avec elle l’union monétaire en 2012, un tel scénario n’avait pas été envisagé.
« Retard à l’allumage »
« J’ai fait du rangement ce week-end, et je suis tombé sur des notes et des télégrammes d’il y a quinze jours, où l’on parlait encore d’autres sujets que la crise du Covid-19 », s’étonne aujourd’hui un diplomate. L’Europe a incontestablement eu « un retard à l’allumage », comme on l’entend beaucoup ces jours-ci. Qui se souvient que, lundi 9 mars, Ursula von der Leyen organisait une conférence de presse pour dresser le bilan de ses cent premiers jours à la tête de la Commission ? Elle y parlait Green Deal, digitalisation de l’économie, stratégie industrielle, et évoquait à peine la crise des migrants que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a relancée en ouvrant sa frontière avec la Grèce…
La veille, à l’Elysée, Emmanuel Macron avait rassemblé ses équipes pour parler de l’épidémie, dont on savait désormais qu’elle n’épargnerait personne en Europe – Chypre a été le dernier à rejoindre le club. Cela ne peut plus durer, s’était-il impatienté, l’Europe ne peut pas continuer à paraître inactive. A son initiative, Charles Michel a finalement convoqué un conseil européen – par vidéoconférence – le 10 mars.
> Lire aussi  Les institutions européennes au temps du coronavirus : comment gérer la crise à distance
Ce jour-là, les Vingt-Sept ont, pour la première fois, évoqué la possibilité de suspendre le pacte de stabilité. Bien sûr, les dirigeants européens n’ont pas parlé qu’économie, alors que la crise due au coronavirus a fait renaître des tentations isolationnistes partout en Europe. On a vu des frontières se fermer, des pays comme la France et l’Allemagne interdire l’exportation de ces masques dont les hôpitaux italiens manquent tant. Mais, comme l’a martelé depuis Ursula von der Leyen, il faut « tout ­mettre en œuvre pour que l’économie européenne résiste à cette tempête ». Pour l’Italie, qui s’était sentie abandonnée par ses partenaires, ce fut presque un soulagement.
L’ancienne ministre d’Angela Merkel n’est pas la seule à avoir mis du temps à prendre la mesure de son rôle dans cette crise. Christine Lagarde, qui préside la BCE, a, elle aussi, eu du mal à s’adapter à une situation qu’elle n’avait pas anticipée. Celle qui était arrivée à son poste le 1er octobre en se voulant « ni colombe ni faucon », mais « chouette », un animal sage qui tenterait de dépasser les traditionnelles oppositions entre pays du Nord et du Sud, n’a eu d’autre choix que de changer de posture.
Concilier l’inconciliable
Jeudi 12 mars, en annonçant ses premières mesures, elle a bien tenté de concilier l’inconciliable, c’est-à-dire les différentes positions qui s’exprimaient à son conseil des gouverneurs. Plus que les sommes en jeu, c’est le message politique de la Française qui a été un désastre. Lorsque, tout sourire devant les journalistes, Christine Lagarde a laissé échapper cette petite phrase, « Nous ne sommes pas là pour réduire les spreads » – c’est-à-dire l’écart entre les taux allemands et ceux des autres pays –, les marchés ont entendu : la BCE n’est pas prête à tout pour défendre l’Italie, le pays le plus touché par le virus, dont les taux obligataires s’étaient déjà fortement tendus.
Les Bourses se sont écroulées encore un peu plus. Les taux des obligations italiennes se sont envolés, se rapprochant dans les jours qui ont suivi de 3 %, un niveau qui n’avait pas été vu depuis presque deux ans. Le spectre d’une dislocation de la zone euro a refait surface. A l’urgence sanitaire et économique s’est ajoutée la possibilité d’une nouvelle crise de la monnaie unique.
> Lire aussi  Coronavirus : la BCE lance un plan d’urgence historique pour calmer les marchés
Dans la nuit du 18 au 19 mars, la BCE a corrigé le tir et annoncé vouloir acheter pour 750 milliards d’euros supplémentaires de titres financiers, portant à 1 050 milliards ce qu’elle est prête à dépenser d’ici à fin 2020. Bien plus que tout ce que Mario Draghi, le prédécesseur de Mme Lagarde, avait fait lors de la crise de 2012-2015. Le lendemain matin, les marchés ont ouvert à la hausse. Les taux obligataires se sont détendus. La BCE a réussi son coup. La balle est désormais dans le camp des politiques, comme ne manquera pas de le rappeler la présidente de l’institution monétaire lors du conseil de jeudi, auquel elle doit également participer.
La suite de la crise
Les Vingt-Sept discuteront justement de la manière dont ils affronteront – ensemble ou pas – la suite de la crise. « Est-ce qu’en levant les règles, on n’ouvre pas les portes à la possibilité pour les Etats de faire cavalier seul ? Si l’Europe consiste à assouplir des règles et laisser faire chacun, on aura perdu le fil, on se préparera des lendemains politiques douloureux », s’interroge un conseiller d’Emmanuel Macron.
Les dirigeants européens ont, en tout cas, prévu de parler des instruments de solidarité dont ils peuvent disposer dans cette crise sans précédent. Certains existent déjà, mais ils nécessitent des adaptations significatives, auxquelles ne sont pas spontanément prêts Berlin ou La Haye, pour ne citer qu’eux. C’est le cas, par exemple, du Mécanisme européen de stabilité (MES), mis en place en 2012 pour aider les pays qui n’arrivent plus à se financer sur les marchés et qui dispose d’une force de frappe de 410 milliards d’euros. C’est également le cas du budget européen, à condition qu’il change d’échelle.
D’autres pistes peuvent être explorées. Comme celle d’une mutualisation des emprunts de la zone euro, afin de financer les ravages du Covid-19. Et d’alléger ainsi la charge financière pour les pays, que les marchés auraient tendance à faire payer plus cher. Lors du conseil européen du 17 mars, le président du conseil des ministres italien, Giuseppe Conte, a lancé cette idée de « coronabond », avec le soutien de Paris et Madrid.
« Solidarité contagieuse »
« La solidarité [entre Européens] peut être aussi contagieuse que le virus », a affirmé Christine Largarde, mardi 24 mars, au cours d’une réunion avec les ministres des finances de la zone euro, pour préparer le conseil de jeudi. Pas sûr qu’elle ait convaincu tous ses interlocuteurs. Car sur ces sujets, l’Europe reste désunie, même si, à la marge, on constate certaines évolutions. Ainsi, mercredi, parmi les neuf pays qui ont écrit à Charles Michel pour défendre l’idée d’un « instrument de dette commun », on trouve, au-delà des « usual suspects » (la France, la Grèce, l’Italie, le Portugal et l’Espagne), des capitales jusque-là moins adeptes de ce concept (le Luxembourg, la Belgique, l’Irlande et la Slovénie).
Mais, pour l’essentiel, le virus n’est pas venu à bout des lignes traditionnelles de fracture entre le nord et le sud du Vieux Continent, comme en atteste cette déclaration du ministre allemand de l’économie, Peter Altmaier, en début de semaine : « Je recommande la prudence, quand des concepts apparemment nouveaux sont présentés, qui ne sont en réalité que des recyclages d’idées rejetées depuis longtemps », a-t-il lancé, après avoir qualifié la discussion sur les euro-obligations de « débat fantôme ». Côté néerlandais, la réaction n’est pas plus engageante.
Berlin et La Haye martèlent qu’ils ont déjà consenti à l’impensable ces derniers jours, notamment en acceptant de suspendre le pacte de stabilité. Mais, compte tenu de l’ampleur des moyens que ces deux gouvernements ont décidé de consacrer à sauver leur économie, ils n’avaient pas le choix. « Il est bien trop tôt pour prendre de nouvelles décisions. Attendons de voir ce que sera la situation dans six semaines ou dans trois mois. A ce stade, personne n’en sait rien. Il faut se garder des munitions », lance un diplomate d’un pays attaché à l’orthodoxie budgétaire.
« Il faut se garder des munitions »
« L’Allemagne est plus ouverte que les Pays-Bas, et si l’Allemagne bouge, les Pays-Bas suivront », veut-on croire à Bercy. Pour l’heure, les déclarations publiques des uns et des autres ne permettent pas de donner du corps à cette affirmation. Là où Bruno Le Maire, le ministre de l’économie français, martèle que cette crise doit être l’occasion de « refonder la construction européenne », ses homologues néerlandais et allemand brandissent la nécessité d’un retour à la normale dès que les conditions le permettront. Et de rappeler que, s’ils peuvent aujourd’hui se permettre de dévier de leur trajectoire budgétaire, c’est parce qu’ils ont jusqu’ici été vertueux dans leur gestion des finances publiques.
« Nous avons du souffle », a déclaré Olaf Scholz, ministre des finances social-démocrate et vice-chancelier depuis 2017, alors que le Bundestag a voté en urgence, mercredi 25 mars, la levée de l’obligation constitutionnelle de présenter des comptes publics à l’équilibre et avalisé le plus gros plan de soutien à l’économie de son histoire.
Un message qui sonne comme un reproche aux pays qui, comme l’Italie, l’Espagne ou la France, dans une moindre mesure, n’ont pas abordé cette crise avec des finances publiques aussi assainies. « L’aléa moral », dont tout le monde affirme qu’il n’existe pas dans cette séquence, puisque la pandémie touche tout le monde, indifféremment de la tenue de ses comptes publics, n’est pas si loin. Comme quoi, tous les tabous ne sont pas tombés…
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/26/coronavirus-les-trois-semaines-qui-ont-chamboule-l-orthodoxie-economique-europeenne_6034449_3234.html>
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14- Crise du coronavirus : pour Nicolas Hulot, "la nature nous envoie un message", Bioaddict, 26/03/20, 14h16

Interrogé sur l'épidémie de coronavirus par BFMTV, Nicolas Hulot estime que la crise du coronavirus constitue une "sorte d'ultimatum de la nature" qui nous "envoie un message et nous teste sur notre détermination" à évoluer vers un futur meilleur.
Interviewé le dimanche 22 mars depuis la Bretagne (Saint-Lunaire) où il habite, l'ancien ministre de l'écologie et Président d'honneur de la Fondation pour la Nature et l'Homme Nicolas Hulot a expliqué à BFMTV : "On assiste à un passage de cap de l'humanité" avec une "sorte d'ultimatum de la nature".
Voici la retranscription d'une partie de ses propos lors de cette interview : (cliquez ici pour voir l'interview vidéo)
"Je pense que l'Histoire se souviendra de cette période comme d'un passage de cap pour l'humanité. Je pense qu'on traverse quelque chose de très singulier. En temps utile, car là c'est le temps de la souffrance, de l'inquiétude, de la peur, de l'urgence,.. en temps utile, j'espère qu'on tirera des enseignements de cette situation. Mais ce n'est pas le moment. Le moment, il est à l'unité. Le moment c'est de faire bloc, bloc derrière le gouvernement, bloc avec toutes celles et ceux qui nous permettent de survivre, faire preuve de bienveillance, de discipline, de solidarité. Voilà. C'est un moment très particulier. Pour celles et ceux comme moi qui sont confinés avec un sentiment un peu étrange de se sentir inutile, c'est peut-être le moment d'engager une introspection dont on aura besoin pour comprendre pourquoi on en est arrivé là. Je pense que l'humanité est confrontée un peu à ces limites. Notre vulnérabilité nous saute à la figure. Et en même temps il y a aussi une de très belles démonstrations de solidarité, je pense notamment au personnel soignant. Ayons de la gratitude pour ces femmes, ces hommes qui font fonctionner l'essentiel, assurent notre survie, ceux qui font fonctionner la démocratie aussi. (...)
>> Suite à lire à :
<https://www.bioaddict.fr/article/crise-du-coronavirus-pour-nicolas-hulot-la-nature-nous-envoie-un-message-a6401p1.html>
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15- Non, la France ne dépense pas cinquante fois plus pour la défense que pour la santé, Blog Les Décodeurs, 26/03/20, 16h03
Adrien Sénécat 

Un tract très populaire sur les réseaux sociaux prétend comparer le budget des armées à celui de la santé, mais se trompe complètement dans les chiffres. Explications. 
C’est un tract très populaire en pleine crise sanitaire, à l’heure où les carences du système de santé français paraissent criantes. Le photomontage détourne la phrase lancée par Emmanuel Macron le 17 mars, « Nous sommes en guerre », pour dénoncer le manque de moyens accordés aux soignants.
A en croire ce message, le constat est flagrant : on accorderait en France 46,1 milliards d’euros par an pour « tuer des vies » contre seulement 1,1 milliard d’euros pour « sauver des vies ». Des milliers d’internautes l’ont relayé dans différents groupes Facebook, mais correspond-il à la réalité ?
Pourquoi c’est faux
Les chiffres mis en perspective dans le tract ne sortent pas de nulle part. Ils correspondent en fait aux sommes allouées, dans le budget de l’Etat pour 2020, à deux missions :
• la « défense » (46,1 milliards d’euros) ;
• la « santé » (1,1 milliard d’euros).
Si l’on en reste là, on pourrait donc en conclure, comme le fait le tract, que la France dépenserait près de cinquante fois plus pour ses armées que pour ses soignants. Sauf que la réalité en est bien éloignée. Pour le comprendre, il faut regarder dans le détail à quoi correspondent ces deux chiffres. En ce qui concerne la défense, le projet de budget mentionne bien les grands postes de dépenses liés à cette mission de l’Etat, à commencer par les dépenses de personnel (plus de 20 milliards d’euros annuels).
En ce qui concerne la mission santé, en revanche, un simple examen du budget détaillé permet de comprendre qu’il ne s’agit que d’une petite fraction des dépenses de santé françaises. L’aide médicale d’Etat, ce dispositif accordé sous conditions aux personnes étrangères en situation irrégulière en France, y pèse ainsi à lui seul pour près d’un milliard d’euros.
En réalité, l’écrasante majorité des dépenses de santé dans le pays ne relève pas du budget de l’Etat, mais de celui de la Sécurité sociale. Pour l’année 2020, son budget total est de 413,2 milliards d’euros, dont 222,3 milliards pour la branche « maladie ».
C’est ce dernier chiffre qu’on peut retenir pour avoir un ordre de grandeur des dépenses de santé en France, soit un peu plus de 3 000 euros par an et par habitant. Il est plus de quatre fois supérieur au budget des armées, et pas cinquante fois inférieur.
Sans nier les difficultés et les manques de moyens, réels, d’une partie du système de soins français, il n’est donc pas judicieux de réduire ce débat à une comparaison avec le budget des armées.
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/03/26/non-la-france-ne-depense-pas-cinquante-fois-plus-pour-la-defense-que-pour-la-sante_6034526_4355770.html>
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16- Coronavirus : le G20 va injecter 5 000 milliards de dollars pour soutenir l’économie mondiale, Le Monde avec AFP, 26/03/20, 17h25

Pour soutenir l’économie, le Sénat américain a approuvé à une écrasante majorité un plan « historique » de 2 000 milliards de dollars. Les dirigeants du G20 se réunissent en urgence jeudi. 
La situation sanitaire reste dramatique en Europe, où plus de 4 000 décès ont été recensés jeudi 26 mars en Espagne et où les hôpitaux de Londres font face à un « tsunami » de malades. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) voit malgré tout des « signes encourageants » de ralentissement de la propagation du nouveau coronavirus sur le continent.
• L’Europe paie le plus lourd tribut
Plus de 481 230 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dans 182 pays et territoires depuis le début de la pandémie, qui a fait au moins 21 867 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles jeudi.
Avec les deux tiers des morts, l’Europe paie à ce stade le plus lourd tribut. Plus de 250 000 cas de nouveau coronavirus ont été officiellement diagnostiqués sur le continent, dont plus de la moitié en Italie (74 386) et en Espagne (56 188). Devenu mercredi le deuxième pays le plus touché au monde devant la Chine en nombre de morts, l’Espagne a dépassé 4 000 décès.
> Lire aussi  Madrid, capitale martyre d’une Espagne endeuillée
Au Royaume-Uni, la situation empire aussi de jour en jour. A Londres, les hôpitaux publics sont ainsi confrontés à un « tsunami continu » de malades graves accompagné d’une proportion « sans précédent » de personnel souffrant, a annoncé jeudi un responsable du système public de santé britannique.
> Lire aussi  Au Royaume-Uni, mobilisation contre le coronavirus et pour le système de santé
« Bien que la situation reste très préoccupante, nous commençons à voir des signes encourageants », a déclaré jeudi le patron de la branche Europe de l’OMS, Hans Kluge. L’augmentation du nombre de cas en Italie, pays le plus durement touché au monde avec plus de 7 500 décès, semble ralentir « mais il est encore trop tôt pour dire que la pandémie a atteint son apogée dans ce pays », a-t-il ajouté.
L’Allemagne a quant à elle augmenté le nombre de dépistages à 500 000 par semaine, cette détection précoce aidant en partie à maintenir le nombre de décès à un niveau relativement bas, a déclaré un virologue jeudi.
> Lire aussi  Coronavirus : pourquoi la France ne dépiste pas davantage
• Aux Etats-Unis, plus de trois millions de chômeurs supplémentaires en une semaine
En une semaine 3,283 millions d’Américains se sont inscrits au chômage. La pandémie a fait exploser les demandes hebdomadaires d’allocations-chômage aux Etats-Unis, un record historique, a annoncé jeudi le département du travail. Ces quelque 3,3 millions de personnes ont fait une première demande d’allocations-chômage au cours de la semaine du 15 au 21 mars, soit 3 millions de plus que la semaine précédente, qui avait enregistré 282 000 nouvelles demandes. Il s’agit d’un niveau jamais vu aux Etats-Unis, le précédent record datant d’octobre 1982 avec 695 000 nouvelles demandes.
> Lire aussi  Coronavirus : 3,283 millions d’Américains se sont inscrits au chômage en une semaine
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/26/epidemie-due-au-coronavirus-dans-le-monde-la-contagion-progresse-rapidement-aux-etats-unis-multiplication-des-mesures-de-confinement-en-amerique-latine_6034453_3244.html>
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17- Après le confinement et la crise du Covid-19 : quelle société pour demain ?, France Inter, 26/03/20, 18h22

Dans "Grand Bien vous fasse", au micro d'Ali Rebeihi, l'historien Carlos Solas, les philosophes Claire Marin et Cynthia Fleury, la professeure de littérature Belinda Cannone et le sociologue Michel Wievorka énumèrent les grands enjeux que suscite la crise actuelle pour penser la société de demain.
Apprendre à mieux gérer les situations de crise  
Les invités commencent par souligner l'idée que c'est parce que le cours de la vie de chacun a été si brutalement interrompu qu'il est nécéssaire de repenser la société en période exceptionnelle : 
Claire Marin explique que "jamais on aurait pu imaginer il y a quelques mois à quel point on serait tous en train de vivre une rupture à une échelle planétaire et dans tous les domaines de notre existence, c'est un sentiment autant qu'un phénomène universellement partagé qui laissera des séquelles : il faudra apprendre à vivre avec ce sentiment d'une menace qui inquiète de manière vive et qui n'était plus familière depuis maintenant un demi-siècle. On est confronté à des situations psychologiques totalement inédites qu'il nous faut apprendre à maitriser avec discernement". 
« Toute grande expérience inédite vient ranimer une puissance résiliée qui doit nous pousser à nous transformer. » Cynthia Fleury
Quand Michel Wievorka estime, lui, que "cette situation doit nous apprendre à savoir anticiper une catastrophe", pointant la capacité d'une société à anticiper et agir immédiatement face à de tels fléaux. 
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/societe/apres-le-confinement-et-la-crise-du-covid-19-quelle-societe-pour-demain>
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18- Tribune. "Plus jamais ça !" : 18 responsables d'organisations syndicales, associatives et environnementales appellent à préparer "le jour d’après", France info, 27/03/20, 06:31

Face à "la crise du coronavirus" des organisations syndicales, associatives et environnementales réclament "de profonds changements de politiques", pour "se donner l'opportunité historique d'une remise à plat du système, en France et dans le monde".
"Plus jamais ça ! Préparons le 'jour d'après'", 18 responsables d'organisations syndicales, associatives et environnementales parmi lesquels Philippe Martinez (CGT), Aurélie Trouvé (Attac), Jean-François Julliard (Greenpeace) et Cécile Duflot (Oxfam), signent une tribune commune publiée, vendredi 27 mars, sur franceinfo.
Ces organisations lancent un appel "à toutes les forces progressistes et humanistes [...] pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral".
Tribune. En mettant le pilotage de nos sociétés dans les mains des forces économiques, le néolibéralisme a réduit à peau de chagrin la capacité de nos États à répondre à des crises comme celle du Covid. La crise du coronavirus qui touche toute la planète révèle les profondes carences des politiques néolibérales. Elle est une étincelle sur un baril de poudre qui était prêt à exploser. Emmanuel Macron, dans ses dernières allocutions, appelle à des "décisions de rupture" et à placer "des services (…) en dehors des lois du marché". Nos organisations, conscientes de l’urgence sociale et écologique et donnant l'alerte depuis des années, n’attendent pas des discours mais de profonds changements de politiques, pour répondre aux besoins immédiats et se donner l'opportunité historique d'une remise à plat du système, en France et dans le monde.
Dès à présent, toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé des populations celle des personnels de la santé et des soignant·e·s parmi lesquels une grande majorité de femmes, doivent être mises en œuvre, et ceci doit largement prévaloir sur les considérations économiques. Il s'agit de pallier en urgence à la baisse continue, depuis de trop nombreuses années, des moyens alloués à tous les établissements de santé, dont les hôpitaux publics et les Ehpad. De disposer du matériel, des lits et des personnels qui manquent : réouverture de lits, revalorisation des salaires et embauche massive, mise à disposition de tenues de protection efficaces et de tests, achat du matériel nécessaire, réquisition des établissements médicaux privés et des entreprises qui peuvent produire les biens essentiels à la santé, annulation des dettes des hôpitaux pour restaurer leurs marges de manœuvre budgétaires... Pour freiner la pandémie, le monde du travail doit être mobilisé uniquement pour la production de biens et de services répondant aux besoins essentiels de la population, les autres doivent être sans délai stoppées. La protection de la santé et de la sécurité des personnels doivent être assurées et le droit de retrait des salarié·e·s respecté.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/tribune-plus-jamais-ca-18responsables-d-organisations-syndicales-associatives-et-environnementales-appellent-a-preparer-le-jour-dapres_3886345.html>
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19- Face au coronavirus, « nous redécouvrons l’utilité immense de métiers invisibles », explique la sociologue Dominique Méda, 20 Minutes, 27/03/20, 07h59
Propos recueillis par Jean Bouclier

Télétravail généralisé, chômage partiel massif, utilité des métiers… La sociologue du travail analyse les nombreuses questions soulevées par la crise du coronavirus et le confinement
• Tous les vendredis, 20 Minutes propose à une personnalité de commenter un phénomène de société, dans notre rendez-vous « 20 Minutes avec… ».
• Dominique Méda, directrice du laboratoire de sciences sociales de l’Université Paris-Dauphine, revient sur les bouleversements intervenus ces dernières semaines dans le monde du travail, et au-delà.
• Conséquences du télétravail généralisé et du chômage partiel massif, utilité sociale des métiers, interconnexions des activités… L’épidémie du coronavirus et le confinement ont fait émerger de nombreuses questions.
Un bouleversement quasiment total. Pour quasiment tout le monde. Depuis l’annonce faite par Emmanuel Macron, le 12 mars à la télévision, de la fermeture à venir des établissements scolaires face à l’épidémie de coronavirus, la France s’avance, chaque jour un peu plus, sur une terre inconnue. Cours à la maison, télétravail pour ceux qui le peuvent, recours massif au chômage partiel, fermeture des commerces non essentiels… Le quotidien de l’ensemble de la population a été bouleversé en l’espace de deux semaines, et va continuer à l’être pour un certain temps.
Pour des millions de travailleurs, il s’agit d’une situation inédite et déstabilisante, qu’analyse pour 20 Minutes Dominique Méda, sociologue du travail, directrice du laboratoire de sciences sociales de l’Université Paris-Dauphine, et coautrice de l’ouvrage Une autre voie est possible *.
Nous assistons ces dernières semaines à un bouleversement de notre société. Concernant le monde du travail, quel est le principal enseignement ?
DM : C’est que les métiers les plus importants ne sont pas ceux qu’on croyait. Il y a une contradiction énorme entre la hiérarchie des salaires, de la reconnaissance sociale, d’une part, et l’utilité des métiers, d’autre part. Ceux qui sont au front sont certes des professions encore dotées de prestige, comme les médecins et les infirmières, mais il y a aussi en première ligne de nombreuses personnes qui appartiennent aux métiers du care (le soin et le prendre soin, les aides-soignantes, les aides à domicile, les auxiliaires de vie…), ou aux métiers de la vente, du nettoyage, du transport, de la production (les caissières, les livreurs, les transporteurs, les éboueurs…). Une partie de ces métiers sont l’objet d’une faible considération – on parle parfois de métiers peu qualifiés ou non qualifiés.
"Or, on s’aperçoit que ces activités sont aujourd’hui les plus importantes pour la vie et la survie de la société."
En revanche, de nombreux métiers très prestigieux et extrêmement bien rémunérés ont disparu des écrans et semblent dépourvus de toute utilité immédiate. Le fossé entre les deux hiérarchies, celle des rémunérations et celle de l’utilité sociale, est énorme. Nous redécouvrons l’utilité immense de métiers invisibles, de personnes peu considérées et le plus souvent très mal payées.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/economie/2748911-20200327-face-coronavirus-redecouvrons-utilite-immense-metiers-invisibles-explique-sociologue-dominique-meda>
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20- Entretien.  La crise du coronavirus est une crise écologique », Humanité & Biodiversité, 27/03/20

Retrouvez l'interview de Serge Morand, écologue et biologiste de l'évolution, spécialiste en écologie parasitaire et membre des Compagnons d'Humanité et Biodiversité, pour le média Libération.
« La crise du coronavirus est une crise écologique »
L'écologue de la santé Serge Morand souligne le lien entre destruction de la biodiversité, élevage intensif et explosion des maladies infectieuses. Et appelle à changer d'urgence de modèle agricole, pour éviter de nouvelles crises sanitaires.
Serge Morand est écologue de la santé, directeur de recherche au CNRS et au Cirad et enseigne à la Faculté de médecine tropicale de Bangkok, en Thaïlande. Pour lui, il est urgent de préserver la diversité génétique dans la nature et l'agriculture pour éviter la multiplication des pandémies.
Plusieurs espèces d'animaux sauvages ont été accusées d'avoir transmis le Covid-19 à l'homme (pangolin, chauve-souris...). Qu'en est-il ?
Il est à 98% certain que le Covid-19 trouve son origine dans un coronavirus de chauve-souris. Mais il y a peu de chances qu'il soit passé directement de la chauve-souris à l'humain, car il faut un petit changement dans la structure du génome du virus pour lui permettre d'entrer dans les cellules humaines. Pour cela, d'autres animaux servent souvent de passerelles permettant « d'humaniser » les virus et autres pathogènes hébergés dans les animaux sauvages. C'est ce qu'on appelle « l'effet d'amplification ». Le premier Sars-coronavirus, en 2002, était passé par une civette (ou chat musqué). Et le Mers-coronavirus, au Moyen-Orient, en 2012, était passé par un dromadaire. Pour ce nouveau Sars-CoV-2, le virus responsable du Covid-19, c'est le pangolin qui aurait permis cette humanisation. Ce n'est pas encore certain du tout, mais c'est possible.
Si c'était avéré, le trafic d'espèces sauvages serait-il en cause ? Le pangolin est très prisé en Asie...
Peut-être. Mais les seules écailles d'un pangolin mort n'auraient pas pu transmettre le virus, il faut que l'animal ait été gardé vivant. Je ne sais pas s'il existe des fermes de pangolins en Asie. Mais ce qui est sûr, c'est que les fermes d'animaux sauvages y sont très nombreuses, pour répondre au marché de l'alimentation locale, de la médecine traditionnelle chinoise, mais aussi à certaines modes pour les classes aisées du monde entier. Le nombre de fermes à civettes a explosé ces dernières années en Indonésie, au Vietnam, en Chine et désormais en Thaïlande pour produire du « café civette » (ou kopi luwak), récolté dans les excréments de l'animal, à qui on fait manger les cerises du caféier.
>> Suite à lire à :
<http://www.humanite-biodiversite.fr/article/la-crise-du-coronavirus-est-une-crise-ecologique>
> Source : «La crise du coronavirus est une crise écologique» <https://www.liberation.fr/terre/2020/03/26/la-crise-du-coronavirus-est-une-crise-ecologique_1783155>, Libération, Chronique Fil Vert, 26/03/20, 18:18
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21- Pratiquez le green confinement ! Des astuces écolos pour progresser, Fondation pour la Nature et l’Homme, 27/03/20

Cette période exceptionnelle oblige la plupart d’entre nous à rester enfermé·e·s pour une durée encore indéterminée. Entre la gestion du télétravail, celle des enfants (pour ceux qui en ont) ou même des relations sociales à distance, c’est tout un nouveau mode de vie auquel il faut s’adapter. Tout ça peut aussi être une opportunité ! Celle de découvrir de nouvelles distractions, de développer sa créativité ou même, pourquoi pas, de devenir plus écolo dans son quotidien. La Fondation Nicolas Hulot a rassemblé une liste non exhaustive, qui sera alimentée au fur et à mesure, de ressources pour vous accompagner dans votre confinement. Profitez-en !
>> Suite à découvrir à :
<http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/pratiquez-le-green-confinement>
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22- Rester chez soi et rompre avec l’individualisme ambiant, The Conversation, 28/03/20, 17:59
Par Caroline Cuny, Professeure en psychologie, Grenoble École de Management (GEM), Marianela Fornerino, Professeure au Département Marketing, Grenoble École de Management (GEM) & Mathieu Pinelli, PhD en psychologie, Grenoble École de Management (GEM)

Le confinement menace les besoins fondamentaux humains que le psychologue Abraham Maslow compte pour sa part au nombre de cinq : physiologiques, de sécurité, d’appartenance sociale, d’estime de soi et d’accomplissement.
Ces besoins seraient organisés sous forme de pyramide avec l’idée que les besoins physiologiques doivent être assouvis en premier lieu, puis viennent ceux associés au sentiment de sécurité, et se terminent par les besoins d’accomplissement.
Dans ce cadre, on peut comprendre les réactions parfois vives des individus cherchant à faire des réserves de nourriture à tout prix, puisque le danger lié à l’épidémie fait peser un risque potentiellement vital sur chacun, sentiment de risque encore augmenté avec le confinement et l’entrave à la liberté de circuler.
Ici, les émotions de peur et les angoisses de mort sont accentuées par la difficulté ressentie à pouvoir librement assouvir ses besoins primaires. Les comportements associés sont donc à comprendre dans le cadre d’une lutte pour la survie, se transformant par exemple en rixes dans les supermarchés. Le confinement pourrait donc entraîner le repli sur soi et l’individualisme, c’est-à-dire la préservation de sa propre survie.
Les interactions sociales, un besoin humain fondamental
Les travaux de John Bowlby et sa théorie de l’attachement nous encouragent à envisager que le sentiment d’être en lien privilégié avec un être est un élément fondateur d’un développement harmonieux.
Ce lien d’attachement originel, avec des figures stables et aimantes, comme nos parents, se retrouverait dans notre besoin d’interaction sociale.
Ici aussi, la situation de confinement actuel menace cette nécessité d’interaction sociale puisque la population est exhortée à une distanciation sociale, ce qui peut expliquer les comportements, qualifiés de dangereux dans le contexte actuel, de regroupement, malgré les interdictions. Dans tous les cas, cela pourrait être une des raisons qui rendent ce confinement source de stress chez certaines personnes.
Comment, alors, en étant isolés, chacun chez soi, pouvons-nous combler ce besoin d’appartenance si vital ? En activant la présence sociale, c’est-à-dire le sentiment d’être en présence d’une personne « réelle ».
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/rester-chez-soi-et-rompre-avec-lindividualisme-ambiant-134454>
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En images
23- Cinq documentaires pour s’évader de chez soi, Le Monde, 28/03/20, 05h54
François Bostnavaron

« La Matinale » vous invite au voyage. Cette semaine encore, confinement oblige, il sera intérieur et par écrans interposés. Des hauteurs des Grandes Jorasses aux chutes Victoria, en passant par les plaines de Mongolie, tout est permis !
La liste de la Matinale
Entre confinement et fermeture des frontières, le coronavirus a singulièrement plombé nos désirs d’évasion. Il reste heureusement de superbes images de voyages. A l’heure du streaming, de la vidéo à la demande, du replay, voici cinq idées d’émissions pour s’évader sans quitter son canapé en attendant de repartir, en France ou ailleurs.
• Pour réussir des échappées, sans bouger
C’est l’une des émissions de voyage les plus populaires. Diffusée par France 5 et présentée par quatre animateurs différents – Sophie Jovillard, Tiga, Jérôme Pitorin et Ismaël Khelifa – elle propose, chaque semaine, quatre-vingt-dix minutes d’évasion et de rencontres en France ou autour du globe, à travers quatre regards différents.
Laissez-vous conduire en Mongolie par Ismaël Khelifa, qui, de la capitale, Oulan Bator, vous conduira jusqu’aux plaines désertiques à la rencontre des éleveurs nomades. Ou suivez Jérôme Pitorin à Taïwan, des gorges de Taroko, paradis des sportifs et des photographes, aux champs vallonnés d’arbres à thé. Une île pleine de surprises, de beauté, de spiritualité, avec, en introduction, une visite de Taipei, où les temples voisinent avec les gratte-ciel.
Plus près de nous, on suit Sophie Jovillard dans les ruelles étroites et perchées de petits villages de la Côte d’Azur tels Ramatuelle ou Saint-Paul-de-Vence. Et on prend l’air avec Tiga dans les Pyrénées en passant par Castelnou, Villefranche-de-Conflent, Cauterets et Saint-Lary : autant de villages nichés au cœur de vallées pyrénéennes, préservés par des habitants amoureux de leur patrimoine, avant d’aller sillonner les routes vertigineuses du parc national des Pyrénées.
> « Echappées belles ». Sur l’offre replay de France TV, dix-sept reportages de la saison 14, jusqu’au 22 mai et sur YouTube.
• Pour aller plus haut, sans vertige
• Pour sortir du train-train, au quotidien
• Pour se promener dans l’Aude, à l’aube
• Pour nager, dans le bonheur
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/m-voyage/article/2020/03/28/cinq-documentaires-pour-s-evader-de-chez-soi_6034791_4497613.html>
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Une publication
24- Série d’articles "Libérer les imaginaires" accessibles à toutes et à tous, Imagine Demain le monde, newsletter du 27/03/20

Comme chaque semaine depuis le début de la crise sanitaire, Imagine poursuit sa série d’articles "Libérer les imaginaires" accessibles à toutes et à tous. Ce vendredi, on y parle de voisins inventifs et solidaires, de liens entre le sommeil et nos styles de vie et de la mondialisation pas nécessairement heureuse.
Episode 4 : Passe le message à ton voisin [Imagine 118 / Novembre-Décembre 2016]
Dans les quartiers les plus déshérités de la région parisienne et de Lille, l’entreprise sociale Voisin Malin organise, au quotidien, une information pratique sur des sujets de base (accès aux droits, éducation, santé, trucs et astuces pour réduire sa consommation d’eau, tri des déchets...) grâce à des équipes d’ambassadeurs qui font du porte-à-porte dans les HLM. Reportage à Evry, où les habitants sont aussi des acteurs du changement.
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2233>
Episode 5 : Bien dormir pour mieux vivre [Imagine 124 / Novembre-Décembre 2017]
Et si la période de confinement était l’occasion de se remettre à mieux dormir ? Extrait : "Il est urgent de réapprendre aux gens à dormir !", alerte Sylvie Royant-Parola, psychiatre, présidente du réseau français Morphée. Car les voyants sont tous au rouge. On dort peu (de 6 à 7 heures en moyenne chez un adulte). On dort moins longtemps (environ 1 h 30 en moins qu’il y à 30 ou 40 ans). Et on dort toujours plus mal, avec environ 30 % des Belges qui sont confrontés à des troubles du sommeil chroniques ou sévères (insomnies, difficultés d’endormissement, sommeil haché, apnées, ronflements, etc.) 
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2299>
Episode 6 : La fin de la mondialisation heureuse [Imagine 120 / Mars - Avril 2017]
Le coronavirus engendrera-t-il un changement radical pour la mondialisation ? La propagation de la pandémie souligne, une fois encore, à quel point l’économie mondiale dépend de la Chine. En 2017, la rédaction d’Imagine se penchait sur la mondialisation, ses conséquences et ses limites. 
> A lire ici <http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2277>
Bonne semaine de lecture avec Imagine Demain le monde !
<http://www.imagine-magazine.com/lire/>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
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– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
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– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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