[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (mardi 19 mai)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 19 Mai 08:01:34 CEST 2020


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.)
1- Le monde d’après : quelle monnaie pour quel système économique ? <https://jmmasson.wordpress.com/2020/04/29/le-monde-dapres-quelle-monnaie/>, Le Triptyque Économique, maj le 07/05/20
2- Chronique. Thomas Piketty : « Après la crise, le temps de la monnaie verte » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/09/apres-la-crise-le-temps-de-la-monnaie-verte_6039129_3232.html>, Le Monde, 09/05/20, 16h21
3- Sondage. Ce que veulent les Français pour la France d'après le coronavirus <https://www.lejdd.fr/Societe/sondage-ce-que-veulent-les-francais-pour-la-france-dapres-le-coronavirus-3967384>, Le JDD, 09/05/20, 22h45
4- Etats-Unis : en trois ans, Trump a supprimé 64 lois et règlements de protection de l’environnement <https://reporterre.net/Etats-Unis-en-trois-ans-Trump-a-supprime-64-lois-et-reglements-de-protection-de-l>, Reporterre, 09/05/20
5- Matthieu Ricard : « L’émerveillement mène au désir d’harmonie » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/10/matthieu-ricard-l-emerveillement-mene-au-desir-d-harmonie_6039199_3232.html>, Le Monde, 10/05/20, 05h45
6- Reportage. Infirmières, soignantes, caissières : « C’est une bande de femmes qui fait tenir la société » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/08/aides-soignantes-caissieres-enseignantes-a-la-rencontre-de-femmes-en-premiere-ligne-dans-la-crise_6039079_3244.html>, Le Monde, maj le 09/05/20 à 06h31
7- Récit. « Tout plaquer pour une vie plus simple » : le confinement, déclic d’un changement de vie <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/10/tout-plaquer-pour-une-vie-plus-simple-le-confinement-declic-d-un-changement-de-vie_6039202_3224.html>, Le Monde, maj le 10/05/20 à 18h20
8- Tribune. « Il faut favoriser les changements induits par la crise qui sont porteurs de gains de productivité futurs » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/11/il-faut-favoriser-les-changements-induits-par-la-crise-qui-sont-porteurs-de-gains-de-productivite-futurs_6039276_3232.html>, Le Monde, 11/05/20, 05h15 
9- « On retombe dans l’inquiétude » : avec le déconfinement, les associations perdent de nouveau leurs bénévoles <https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/12/on-retombe-dans-l-inquietude-avec-le-deconfinement-les-associations-perdent-de-nouveau-leurs-benevoles_6039370_3224.html>, Le Monde, 12/05/20, 03h14
10- 6 projets numériques au service de la planète <https://usbeketrica.com/article/6-projets-numeriques-au-service-de-la-planete>, Uzbek & Rica, 12/05/20, 11:00
11- Après Covid-19 : cinq priorités pour un vrai plan de relance vert <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/apres-covid-19-cinq-priorites-pour-un-vrai-plan-de-relance-vert-148535.html>, Novethic, 12/05/20
12- Vélo, sécurité alimentaire, taxation des riches.. La sphère écolo pousse pour un « après » plus vert <https://reporterre.net/Velo-securite-alimentaire-taxation-des-riches-La-sphere-ecolo-pousse-pour-un-apres-plus>, Reporterre, 12/05/20
13- Autonomie sanitaire, revenu universel, télétravail : les propositions citoyennes pour « le jour d’après » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/13/autonomie-sanitaire-revenu-universel-teletravail-les-propositions-citoyennes-pour-le-jour-d-apres_6039494_3244.html>, Le Monde, 13/05/20, 10h41
14- Le gigantesque fonds souverain de la Norvège bannit des géants miniers <https://information.tv5monde.com/info/le-gigantesque-fonds-souverain-de-la-norvege-bannit-des-geants-miniers-359054>, AFP, 13/05/20, 15:00
15- Le Covid-19 bouleverse l'économie du plastique <http://www.slate.fr/story/190314/coronavirus-covid-19-bouleverse-economie-plastique-petrole>, Slate, 13/05/20, 15h16
16- Coronavirus : 60 parlementaires dévoilent leurs propositions écologiques et sociales pour "le jour d'après" <https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-60-parlementaires-devoilent-leurs-propositions-ecologiques-et-sociales-pour-le-jour-d-apres_3962401.html>, France info avec AFP, 13/05/20, 15:44
17- Quand les Français composent leur projet de société <http://www.journaldelenvironnement.net/article/quand-les-francais-composent-leur-projet-de-societe,105989?xtor=RSS-31>, Le JDLE, 13/05/20
18- Avec le Covid-19, la fast fashion perd le fil et doit changer de modèle <https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/avec-le-covid-19-la-fast-fashion-perd-le-fil-l-occasion-de-changer-de-modele-148521.html>, Novethic, 13/05/20
19- Coronavirus : l'écologie sacrifiée sur l'autel de la relance de la croissance économique ? <https://information.tv5monde.com/info/coronavirus-l-ecologie-sacrifiee-sur-l-autel-de-la-relance-de-la-croissance-economique-359216>, TV5monde, 14/05/20, 18:28
20- Le Shift Project initie un vaste chantier pour trouver la méthode qui transformera durablement l’économie <https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/le-shift-project-lance-un-vaste-chantier-pour-trouver-la-methode-qui-permettra-de-transformer-durablement-l-economie-148546.html>, Novethic, 14/05/20
21- « Si la terre devient inhabitable, c'est terminé, on n'ira pas se réfugier sur Mars », affirme l'astrobiologiste Cyprien Verseux <https://www.20minutes.fr/planete/2774267-20200515-si-terre-devient-inhabitable-termine-ira-refugier-mars-affirme-astrobiologiste-cyprien-verseux>, 20 Minutes, 15/05/20, 09h50
22- Bruxelles lève le voile sur son plan de relance <https://www.euractiv.fr/section/economie/news/von-der-leyen-unveils-details-of-eus-upcoming-covid-19-recovery-plan/>, EurActiv, 15/05/20
En images
23- Entretien. « Le monde que nous avons créé est fortement menacé de destruction » alerte Glenn Albrecht, philosophe de l’environnement <https://www.20minutes.fr/planete/2777567-20200512-monde-cree-fortement-menace-destruction-alerte-glenn-albrecht-philosophe-environnement>, 20 Minutes, 12/05/20, 17h50
24- A quoi sert la philosophie ? <https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-12/1448617-a-quoi-sert-la-philosophie.html>, France 5, La Grande Librairie, 13/05/20, 20h56

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

CITATIONS DU JOUR : — "Dans la longue histoire du genre animal, ce sont ceux qui ont appris à collaborer et à improviser efficacement qui l’ont emporté", Charles Darwin, naturaliste (1809-1882)
— "L’émerveillement nous élève en invitant dans notre paysage intérieur des états mentaux sereins, vastes et ouverts qui engendrent un sentiment d’adéquation avec le monde…", Matthieu Ricard, moine bouddhiste et docteur en génétique (cf. item 5)
DOSSIER DU JOUR : Pour le monde d’après le coronavirus, quelles aspirations, quelles priorités absolues, quelle relance, avec quels investissements, dans quels secteurs ? (cf. item 2, 3, 11, 12, 13, 16, 17, 19, 20 & 22)
CHIFFRES DU JOUR : En 3 ans, l’administration Trump a démantelé 64 règlementations climatiques et environnementales considérées comme inutiles et contraignantes pour l’industrie des combustibles fossiles et d’autres entreprises et 34 annulations supplémentaires sont en cours. (cf. item 4)
REPORTAGE DU JOUR : Infirmières, aides-soignantes, caissières, enseignantes, aides à la personne, personnel de nettoyage… Elles sont très majoritaires dans ces métiers peu valorisés et peu rémunérés. (cf. item 6)
RÉCIT DU JOUT : Pour certains Français, la « trêve » imposée par le confinement a agi comme un puissant révélateur des insatisfactions de leur vie d’avant, et leur a permis d’impulser un changement. "Voulions-nous continuer cette quête effrénée et chimérique au toujours plus beau, plus grand, ou écouter pour une fois nos tripes ?" (cf. item 7)
RÉCOMPENSE DU JOUR : Coup de projecteur sur des projets mettant à l’honneur l’innovation numérique au service de problématiques sociales, sociétales et environnementales. (cf. item 10)
DÉCISION DU JOUR : Le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde avec plus de 1.000 milliards de dollars d'actifs, a placé sur sa liste noire 12 nouveaux groupes, dont des géants miniers comme Glencore et Anglo American. (cf. item 14)
RÉFLEXIONS DU JOUR : — Le philosophe de l’environnement, Glenn Albrecht, milite pour un nouveau monde, plus respectueux du vivant, et un système démocratique repensé « pour la Terre, par la Terre » (cf. item 23)
— Quelles leçons philosophiques tirer de la crise sanitaire en cours ? Quelles valeurs pour demain ? Qu'est-ce que le courage ? Autant de thèmes que François Busnel a abordé en compagnie de ses quatre invités : les philosophes André Comte-Sponville, Cynthia Fleury, Etienne Klein et Marcel Conche. (cf. item 24)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 120 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
______________________________________________________________________________________________________________________
1- Le monde d’après : quelle monnaie pour quel système économique ?, Le Triptyque Économique, maj le 07/05/20
Par Rémi Fauchet

La pandémie liée au COVID-19, alias coronavirus, a surpris beaucoup de monde, y compris parmi nos dirigeants. Dans certaines contrées, les plus hautes autorités ont déclaré que l’après serait nécessairement différent.
Dans le cadre du Triptyque Économique, cet appel à un renouveau sonne le glas des excès de l’ultra-libéralisme.
Donc, il convient de mettre en œuvre des alternatives humanistes et respectueuses de notre environnement. Ce terme n’est pas le meilleur car il place l’être humain au centre de ce que nous appelons l’environnement alors que nous n’en sommes qu’une partie hyperactive au point de le saccager. Nous l’utilisons par simple habitude.
La monnaie joue un rôle non négligeable dans l’organisation économique de nos contrées et donc dans ses conséquences environnementales. Il convient donc d’y réfléchir sérieusement.
La contribution que Rémi Fauchet a fait parvenir au Triptyque Économique s’inscrit donc dans ce contexte. Qu’il soit remercié pour cette confiance accordée au Triptyque Économique comme lieu de réflexion et de proposition :
>> Suite à lire à :
<https://jmmasson.wordpress.com/2020/04/29/le-monde-dapres-quelle-monnaie/>
______________________________________________________________________________________________________________________
2- Chronique. Thomas Piketty : « Après la crise, le temps de la monnaie verte », Le Monde, 09/05/20, 16h21
Par Thomas Piketty, Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Ecole d’économie de Paris

L’arrêt économique devrait être mis à profit pour réfléchir à une relance par des investissements dans des secteurs comme la santé et l’environnement, avec une réduction des activités les plus carbonées, estime l’économiste Thomas Piketty dans sa chronique.
Chronique. La crise engendrée par le Covid-19 peut-elle précipiter l’adoption d’un nouveau modèle de développement, plus équitable et plus durable ? Oui, mais à condition d’assumer un changement clair des priorités et de remettre en cause un certain nombre de tabous dans la sphère monétaire et fiscale, qui doit enfin être mise au service de l’économie réelle et d’objectifs sociaux et écologiques.
Il faut d’abord mettre à profit cet arrêt économique forcé pour redémarrer autrement. Après une telle récession, la puissance publique va devoir jouer un rôle central pour relancer l’activité et l’emploi. Mais il faut le faire en investissant dans de nouveaux secteurs (santé, innovation, environnement), et en décidant une réduction graduelle et durable des activités les plus carbonées. Concrètement, il faut créer des millions d’emplois et augmenter les salaires dans les hôpitaux, les écoles et universités, la rénovation thermique des bâtiments, les services de proximité.
> Lire aussi  Thomas Piketty : « L’urgence absolue est de prendre la mesure de la crise en cours et de tout faire pour éviter le pire »
Dans l’immédiat, le financement ne pourra se faire que par la dette, et avec le soutien actif des banques centrales. Depuis 2008, ces dernières ont procédé à une création monétaire massive pour sauver les banques de la crise financière qu’elles avaient elles-mêmes provoquée. Le bilan de l’Eurosystème (le réseau de banques centrales piloté par la BCE) est passé de 1 150 milliards d’euros début 2007 à 4 675 milliards fin 2018, c’est-à-dire de 10 % à peine à près de 40 % du PIB de la zone euro (12 000 milliards d’euros).
Sans doute cette politique a-t-elle permis d’éviter les faillites en cascade qui avaient entraîné le monde dans la dépression en 1929. Mais cette création monétaire, décidée à huis clos et sans encastrement démocratique adéquat, a aussi contribué à doper les cours financiers et immobiliers et à enrichir les plus riches, sans résoudre les problèmes structurels de l’économie réelle (manque d’investissement, hausse des inégalités, crise environnementale).
Mutualiser le taux d’intérêt
Or il existe un risque réel que l’on se contente de continuer dans la même direction. Pour faire face au Covid-19, la BCE a lancé un nouveau programme de rachat d’actifs. Le bilan de l’Eurosystème a bondi, passant de 4 692 milliards au 28 février à 5 395 milliards au 1er mai 2020 (suivant les données publiées par le BCE le 5 mai). Pour autant, cette injection monétaire massive (700 milliards en deux mois) ne suffira pas : le spread de taux d’intérêt en défaveur de l’Italie, qui s’était abaissé mi-mars à la suite des annonces de la BCE, est très vite reparti à la hausse.
Lire aussi  La BCE dévoile un nouvel arsenal de mesures pour soigner l’économie européenne
Que faire ? D’abord prendre conscience que la zone euro restera fragile tant qu’elle fera le choix de soumettre ses dix-neuf taux d’intérêt à la spéculation des marchés. Il faut d’urgence se donner le moyen d’émettre une dette commune dotée d’un seul et même taux d’intérêt. Contrairement à ce que l’on entend parfois, l’objectif est avant tout de mutualiser le taux d’intérêt et non d’obliger certains pays à rembourser la dette des autres. Les pays qui se disent le plus en pointe sur cette question (France, Italie, Espagne) doivent formuler une proposition précise et opérationnelle, avec au passage la création d’une Assemblée parlementaire permettant de superviser l’ensemble (sur le modèle de l’Assemblée franco-allemande créée l’an dernier, mais avec de réels pouvoirs, et ouverte à tous les pays qui le souhaitent). L’Allemagne, qui est pressée par ses juges constitutionnels de clarifier sa relation à l’Europe, choisira sans doute de participer dès lors qu’une proposition solide sera sur la table et que ses principaux partenaires seront prêts à avancer. En tout état de cause, l’urgence interdit de rester les bras ballants en attendant l’unanimité, qui ne viendra pas.
La proposition espagnole de fonds doit être soutenue
Ensuite et surtout, il faut assumer le fait que la création monétaire serve à financer la relance verte et sociale, et non à doper les cours de Bourse. Le gouvernement espagnol a proposé que l’on émette entre 1 000 et 1 500 milliards d’euros de dette commune (environ 10 % du PIB de la zone euro), et que cette dette sans intérêts soit prise en charge sur le bilan de la BCE sur une base perpétuelle (ou à très long terme). Rappelons à ce sujet que la dette extérieure allemande a été gelée en 1953 (et définitivement supprimée en 1991), et que le reste de l’énorme dette publique de l’après-guerre a été éteint par un prélèvement exceptionnel sur les plus hauts patrimoines financiers (ce qu’il faudra également faire). La proposition espagnole doit être soutenue, et répétée s’il le faut, tant que l’inflation demeure modérée. Précisons que les traités ne donnent pas de définition de l’objectif de stabilité de prix (c’est la BCE qui a fixé la cible de 2 % : cela pourrait aussi être 3 % ou 4 %). Ces mêmes traités indiquent que la BCE doit concourir à la réalisation des objectifs généraux de l’Union, qui incluent le plein-emploi, le progrès social et la protection de l’environnement (Traité sur l’Union européenne, art. 3).
Ce qui est certain, c’est qu’il est impossible de réunir de telles sommes sans faire appel à l’emprunt. Ceux, à Bruxelles, qui évoquent des chiffres faramineux sur le Green Deal sans proposer de financements ne grandissent pas la politique. Par définition, cela veut dire qu’ils recyclent des sommes déjà promises ailleurs (par exemple, en reprenant des ressources au maigre budget de l’UE, qui est à peine de 150 milliards d’euros par an, soit 1 % du PIB européen), qu’ils comptent plusieurs fois les mêmes dépenses, ou bien qu’ils additionnent les apports publics et privés (avec des effets de levier à faire pâlir d’envie tous les spéculateurs de la planète), le plus souvent tout à la fois. Ces pratiques doivent cesser. L’Europe court un danger mortel si elle ne montre pas à ses citoyens qu’elle est capable de se mobiliser face au Covid au moins autant qu’elle l’a fait pour ses banques.
> Lire aussi  Le coronavirus met le Green Deal européen à l’épreuve
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/09/apres-la-crise-le-temps-de-la-monnaie-verte_6039129_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/09/apres-la-crise-le-temps-de-la-monnaie-verte_6039129_3232.html>>
______________________________________________________________________________________________________________________
3- Sondage. Ce que veulent les Français pour la France d'après le coronavirus, Le JDD, 09/05/20, 22h45
Christine Ollivier

Ils plébiscitent 
la relocalisation de l'activité, les services publics, la priorité sanitaire, et… le télétravail.
Après cinquante-cinq jours confinés chez eux, ébranlés par la crise sanitaire, inquiets devant le choc économique qui se profile, les Français se montrent plus pessimistes que jamais, selon notre sondage Ifop Fiducial pour le JDD et Sud Radio. Ils le sont à 71 %, un niveau rarement égalé, même pour un pays qui broie volontiers du noir. Ils se révèlent sévères à l'égard de leurs dirigeants, qu'ils ne sont que 34 % à juger " de qualité ". Seul un sur deux croit la France capable de se réformer (contre 70 % en 2010), et 66 % la voient sur la pente du déclin. Les Français sont paradoxalement 83 % à croire en elle, et veulent tirer les leçons de la crise. Pour le " monde d'après ", ils plébiscitent la relocalisation de l'activité, les services publics et la priorité donnée à la santé, mais aussi… le télétravail.
Les Français ont intériorisé le fait que ce ne sera pas le retour à la normale
Le déconfinement, les Français l'abordent avec la même prudence, qu'ils résident en zone rouge ou verte. Loin de réclamer un retour rapide à une vie normale, les trois quarts d'entre eux plaident pour un processus précautionneux. Et ce d'autant plus que, s'ils font confiance aux pouvoirs publics pour organiser le retour des salariés dans les entreprises (66 %) et l'aide aux secteurs économiques touchés (60 %), la défiance domine s'agissant de la reprise de l'école primaire (65 %) et de l'organisation des transports en commun (62 %). En région parisienne, le scepticisme grimpe même à 70 % sur ce dernier point. " Les Français ont intériorisé le fait que ce ne sera pas le retour à la normale ", souligne Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. A tel point que 55 % ont fait une croix sur leurs vacances cette année, un chiffre qui a progressé de 9 points depuis avril.
La santé, thème "prioritaire" ; sécurité et environnement reculent
Les crises sanitaire et économique ont bouleversé leurs priorités : " Santé avant tout, chômage et services publics ", résume Frédéric Dabi. Sans surprise, la santé est désormais pour 81 % d'entre eux un thème " prioritaire " pour les prochains mois, soit un bond de 16 points par rapport au niveau, déjà élevé, d'août dernier. Quand le chômage reste une de leurs préoccupations premières, la sauvegarde des services publics, en première ligne durant la crise, est désormais une priorité pour 46 % d'entre eux (+ 9 points). Avec la crise économique, le débat entre fin du mois et fin du monde pourrait vite resurgir : le souci de l'environnement recule (45 % jugent le sujet " prioritaire ", en baisse de 6 points). Tout comme la sécurité et la lutte contre le terrorisme (- 15 points). La réduction de la dette, qui a pourtant explosé avec la crise, n'est plus un sujet prioritaire que pour 25 % des sondés.
Plus que jamais les élus locaux, de proximité, ont la faveur des Français
Interrogés sur les leçons à tirer, ils plébiscitent à 92 % le " made in France ", et réclament à 91 % la relocalisation des productions stratégiques. Des aspirations qui transcendent tous les clivages. Ils jugent aussi à 68 % qu'ils " vont devoir faire plus d'efforts, notamment travailler davantage, pour relancer l'économie ". Seuls les sympathisants LFI et PS s'y refusent, respectivement à 56 % et 46 %. Pour 72 % des Français, les solutions doivent être locales " et initiées par les élus des collectivités territoriales ".
" C'est un des bouleversements de cette crise, souligne Dabi. Plus que jamais les élus locaux, de proximité, ont la faveur des Français. " Le jacobinisme français sort affaibli des polémiques sur les masques et les tests. Seuls les sympathisants LREM sont encore nombreux (46 %) à plaider pour une réaffirmation du rôle de l'Etat central. Les Français semblent aussi prêts à des changements dans leur vie personnelle : 49 % préféreraient continuer le télétravail après le 11 mai, à temps complet ou partiel. Là aussi, la crise a changé les points de vue. 
<https://www.lejdd.fr/Societe/sondage-ce-que-veulent-les-francais-pour-la-france-dapres-le-coronavirus-3967384 <https://www.lejdd.fr/Societe/sondage-ce-que-veulent-les-francais-pour-la-france-dapres-le-coronavirus-3967384>>
______________________________________________________________________________________________________________________
4- Etats-Unis : en trois ans, Trump a supprimé 64 lois et règlements de protection de l’environnement, Reporterre, 09/05/20
Source : New York Times

Après trois ans au pouvoir, l’administration Trump a démantelé la plupart des principales règlementations climatiques et environnementales que le candidat Trump avait promis d’annuler, car considérées comme inutiles et contraignantes pour l’industrie des combustibles fossiles et d’autres entreprises.
Une analyse du New York Times, publiée le 6 mai et basée sur des recherches de la Harvard Law School, de la Columbia Law School et d’autres sources, dénombre plus de 60 règles et réglementations environnementales officiellement inversées, abrogées ou autrement annulées par M. Trump. 34 annulations supplémentaires sont en cours.
Les réglementations des émissions de dioxyde de carbone liées au réchauffement de la planète provenant des centrales électriques et des voitures et des camions, ainsi que de nombreuses autres règles protégeant la pureté de l’air, de l’eau et interdisant les produits chimiques toxiques ont été annulées. Plusieurs retournements majeurs ont été finalisés ces dernières semaines profitant de ce que le pays est monopolisé par la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus.
<https://reporterre.net/Etats-Unis-en-trois-ans-Trump-a-supprime-64-lois-et-reglements-de-protection-de-l <https://reporterre.net/Etats-Unis-en-trois-ans-Trump-a-supprime-64-lois-et-reglements-de-protection-de-l>>
______________________________________________________________________________________________________________________
5- Matthieu Ricard : « L’émerveillement mène au désir d’harmonie », Le Monde, 10/05/20, 05h45
Propos recueillis par Blanche de Richemont 

Passionné de nature, le moine bouddhiste et docteur en génétique cellulaire estime que l’émotion ressentie devant la beauté du monde peut nous sauver de la folie destructrice dans laquelle nous nous enfonçons. Docteur en génétique cellulaire, Matthieu Ricard, le plus célèbre des moines bouddhistes français, est aussi un photographe chevronné. De l’Argentine au Canada, de l’Islande au Népal, le globe-trotteur en robe rouge et or a immortalisé la beauté de la Terre, de la plus petite goutte d’eau aux imposants massifs montagneux. « L’émerveillement nous élève en invitant dans notre paysage intérieur des états mentaux sereins, vastes et ouverts qui engendrent un sentiment d’adéquation avec le monde… », explique-t-il. Un antidote à l’autodestruction ?
« Qui cueille une fleur dérange une étoile », dit le physicien américain Paul Dirac. Si on suit la logique de l’interdépendance bouddhiste, cela s’applique-t-il à la Terre ?
On dit aussi que le battement d’aile d’un papillon au Brésil influe sur le climat en Europe… Il est dans la nature des choses que toute action, tout événement et toute expérience mettent en jeu un nombre incalculable de causes et d’effets. L’exigence absolue est d’éviter d’engendrer sciemment de la souffrance aux êtres sensibles. L’idéal est ensuite de faire de notre mieux pour accomplir le bien d’autrui.
Le dalaï-lama parle de « non-violence à l’égard des humains, non-violence à l’égard des animaux et non-violence à l’égard de l’environnement ». Notre Terre et la vie qui l’habite forment un système interdépendant incroyablement varié et complexe. Gaïa [déesse identifiée à la Terre par les Grecs anciens] n’est pas un être sensible, mais les perturbations du système affectent profondément toutes les espèces qui la peuplent.
Si nous souhaitons donc protéger le plus possible les êtres de la souffrance – en incluant les 8 millions d’espèces qui sont nos concitoyens en ce monde –, il convient de prendre soin de notre maison. Rappelons-nous que le mot « écologie » vient du grec oikos, qui signifie « habitat ».
> Lire aussi  Matthieu Ricard, altruiste intégral
La nature possède-t-elle une forme de sagesse ?
Tout dépend ce que l’on entend par sagesse. La nature n’est évidemment pas un être conscient. Il ne saurait donc être question de sagesse ou d’égarement, au sens où nous l’entendons habituellement. Cela dit, au fil de 3,5 milliards d’années d’évolution de la vie, par le jeu de la sélection naturelle et des lois de cause à effet, les diverses formes de vie ont atteint un niveau de complexité et d’interconnexion dont le fonctionnement ne peut que susciter l’émerveillement.
On dit souvent que l’intelligence est le propre de l’homme, mais un ami professeur à Harvard plaisantait en disant que ce propre était plutôt la stupidité, car aucune autre espèce ne s’engage volontairement et avec persévérance dans des comportements qui, à court et à long terme, nuisent à sa santé physique ou mentale et à ses conditions de vie.
Quel est le comportement humain qui fait le plus de tort à la planète ?
Les comportements naissent d’attitudes et de motivations. Selon moi, celles qui nuisent à la planète sont nombreuses et s’entremêlent : l’avidité, l’incapacité de savoir se contenter, le court-termisme, l’indifférence à l’égard des générations à venir et des autres espèces…
> Lire aussi  La société face au « paradoxe de la viande »
Vous évoquez les immenses dégâts engendrés par la production animale, à 99 % industrielle, ainsi que ses conséquences en termes de pollution, et le massacre à grande échelle. Comment l’homme en est-il arrivé à considérer la vie animale et végétale comme un dû ?
Le désir insatiable et arrogant d’instrumentaliser le monde dans sa totalité aboutit, selon le philosophe Patrice Rouget, à « une relation dégradée, désenchantée, au monde considéré comme une simple ressource quantitative, comme une source de profit exclusivement dédiée à l’homme ».
En ce qui concerne nos rapports aux animaux, James Serpell, professeur d’éthique animale à l’université de Pennsylvanie (Etats-Unis), observe que seules les cultures ayant domestiqué des animaux défendent la thèse de leur infériorité par rapport à l’homme. Ce qui témoigne à la fois d’un malaise par rapport à l’acte de tuer un animal et implique une justification arbitraire permettant d’accomplir cet acte. Les peuples de chasseurs-cueilleurs ne considèrent pas les animaux comme des êtres inférieurs, mais comme différents de nous ; ils les conçoivent comme des êtres capables de pensées et de sentiments analogues aux nôtres.
Si l’on compare l’histoire de la vie sur Terre (3,5 milliards d’années) à une période de vingt-quatre heures, Homo sapiens n’est apparu que cinq secondes avant minuit. Il y a encore 12 000 ans, nous n’étions qu’environ 5 millions sur la planète. On estime à environ 110 milliards le nombre d’Homo sapiens qui ont vécu depuis l’apparition de notre espèce. Or, c’est le nombre d’animaux terrestres et marins que nous tuons en deux mois – comme si de rien n’était – pour nos prétendus « besoins ». Il y a là un problème majeur de cohérence éthique et un manque de bienveillance aberrant.
La méditation tourne-t-elle inévitablement vers un amour et un respect de la nature ?
Elle le devrait. Si la méditation, l’entraînement de l’esprit, ne vise qu’à se calfeutrer dans la bulle de l’ego – dans laquelle ça sent sérieusement le renfermé –, c’est un contresens et une perte de temps. Ce faisant, on ne rend service ni aux autres, ni à soi-même. La méditation devrait être un antidote sans concession à l’individualisme et au narcissisme.
> Lire aussi  Matthieu Ricard : "La méditation modifie certaines zones du cerveau"
Pensez-vous qu’il soit encore temps d’inverser ce mouvement d’autodestruction ?
Il est encore temps, si seulement nous écoutions les scientifiques au lieu de les considérer comme des trouble-fêtes. Ne pas mettre en œuvre les recommandations – drastiques certes, mais vitales – qu’ils préconisent est une preuve d’obscurantisme, de stupidité et de manque de considération d’autrui.
A travers vos sublimes photographies de paysages, tentez-vous de redonner aux hommes le goût de la nature ?
J’avais entendu parler d’une campagne d’un parti écologiste en Allemagne durant laquelle de grandes affiches représentant de magnifiques paysages avaient été disposées dans la ville. La population avait été très inspirée par ces images. C’est ce que j’ai modestement essayé de faire au travers de cet ouvrage de photographies de la nature sauvage. Lorsque quelque chose nous émerveille, nous n’allons pas le dégrader ou l’endommager. L’émerveillement mène au respect, lequel engendre le désir de prendre soin de son objet. Ce désir entraîne l’action qui elle-même peut nous conduire vers une harmonie durable entre l’homme et l’environnement, accompagnée d’un sentiment de responsabilité globale.
> Lire aussi  Matthieu Ricard : « L’inertie constitue un des problèmes de l’environnement »
Pour vous, quel est le premier pas à accomplir pour retrouver le chemin de l’harmonie ?
Cultiver le discernement, la sagesse et la bienveillance, et agir en conséquence.
« Ne pas mettre en œuvre les recommandations des scientifiques pour la planète est une preuve d’obscurantisme, de stupidité et de manque de considération d’autrui »
§ Matthieu Ricard, Emerveillement (La Martinière, 2019).
> Lire aussi  Comment expliquer l’attrait pour la méditation ? Retrouvez les six épisodes de notre série
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/10/matthieu-ricard-l-emerveillement-mene-au-desir-d-harmonie_6039199_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/10/matthieu-ricard-l-emerveillement-mene-au-desir-d-harmonie_6039199_3232.html>>
______________________________________________________________________________________________________________________
6- Reportage. Infirmières, soignantes, caissières : « C’est une bande de femmes qui fait tenir la société », Le Monde, maj le 09/05/20 à 06h31
Florence Brochoire

Elles sont très majoritaires dans ces métiers peu valorisés et rémunérés. La photographe Florence Brochoire les a suivies.
« Infirmières, aides-soignantes, caissières, enseignantes, aides à la personne, personnel de nettoyage : c’est une bande de femmes qui fait tenir la société ! », soulignait l’ancienne ministre de la justice, Christiane Taubira, le 13 avril, sur France Inter.
Il n’est pas vain de le rappeler, les femmes représentent 91 % des aides-soignants, 83 % des enseignants du premier degré, 90 % du personnel des Ehpad, 90 % des caissiers et 97 % des aides à domicile. Des métiers souvent peu reconnus à leur juste valeur, tant sur le plan financier que social, mais plus que jamais apparus comme essentiels aux yeux du public en cette période de crise du Covid-19.
En plus d’être largement majoritaires dans ces métiers peu considérés et peu rémunérés, les femmes sont également celles qui, au sein des foyers, continuent de porter une large part des tâches ménagères et du suivi de la scolarité. De fortes inégalités de genre qui ont été exacerbées par le confinement : selon un sondage de l’institut Harris Interactive, réalisé les 8 et 9 avril pour le secrétariat d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, 58 % des femmes en couple estiment assurer la majorité des tâches ménagères et éducatives.
Durant plusieurs semaines, la photographe Florence Brochoire a suivi une dizaine de femmes dans leur quotidien, en Seine-Maritime, dont Elsa, Isabelle, Kelly, Aude, Manou, Marie et Amélie.
• Elsa Rousseau, 22 ans, aide à domicile à Rouen
• Isabelle Privé, 45 ans, institutrice à Bihorel
• Manou Fondard, 74 ans, bénévole à Amfreville-la-Mivoie
• Kelly Quertier, 26 ans, sage-femme à Saint-Aubin-lès-Elbeuf
• Amélie François, 38 ans, hôtesse de caisse en supermarché
• Aude Pambou, 40 ans, aide-soignante en Ehpad à Sotteville-lès-Rouen
• Marie Delafontaine, 39 ans, responsable de la vie étudiante de l’université Rouen, en télétravail à Montville
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/08/aides-soignantes-caissieres-enseignantes-a-la-rencontre-de-femmes-en-premiere-ligne-dans-la-crise_6039079_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
7- Récit. « Tout plaquer pour une vie plus simple » : le confinement, déclic d’un changement de vie, Le Monde, maj le 10/05/20 à 18h20
Camille Bordenet et Cécile Bouanchaud

Pour certains Français, la « trêve » imposée par le confinement a agi comme un puissant révélateur des insatisfactions de leur vie d’avant, et leur a permis d’impulser un changement.
Le compromis de vente était signé, les plans presque bouclés, de l’emplacement de l’âtre dans le salon à la couleur des dalles conduisant à l’immense entrée. « La maison allait ressembler à un magazine de décoration », raconte Philippe*, 50 ans, manager dans une entreprise automobile toulousaine. Le prix mirobolant de la bâtisse – 1,2 million d’euros – n’avait pas freiné son couple, coutumier des « coups » immobiliers et des belles plus-values. « Il y a encore deux mois, on était sûrs que tout ça avait un sens », reconnaît Isabelle, directrice commerciale dans le prêt-à-porter et « toujours entre deux avions ».
A 43 ans, dont 23 passés comme commercial dans des multinationales, Nicolas, lui, aurait certainement poursuivi sur sa lancée : « vendre plus, produire plus, obtenir un maximum de bonus. » Cadre dans un organisme de formation, Valérie, serait sans doute restée sur ses rails, malgré sa « boule au ventre » en allant travailler : réveil à 6 h 30, courir attraper le RER de 7 h 34, retour à 19 heures exténuée, à peine le temps de profiter de son mari et de sa fille de 14 ans. Quant à Norbert, consultant immobilier parisien de 51 ans, peut-être aurait-il persisté à acheter des plats préparés, persuadé que la cuisine n’était « pas [s]on truc ». 
Quand soudain, coup d’arrêt : le 17 mars, la France se retrouve confinée.Les premières nuits, Valérie n’en dort pas : aucun bruit, pas même l’habituelle rumeur des RER et des voitures fusant sur la RN3. En télétravail dans son appartement, la quadragénaire découvre le plaisir de petit-déjeuner sans regarder la montre, de se remettre au sport et, pour la première fois, « de voir arriver le printemps sur les collines » jouxtant son immeuble de Seine-Saint-Denis. « Il a fallu le confinement pour qu’on réalise à quel point on était emprisonnés dans notre quotidien de banlieusard métro-boulot-dodo. Comme déjà confinés ».
> Lire aussi « Je n’ai plus de réunion et en plus ce n’est pas de ma faute » : ceux qui profitent du confinement
« Point de rupture »
Pour Valérie, Nicolas, Norbert, comme pour de nombreux Français, la « trêve » imposée par le confinement a agi comme un puissant révélateur. Cette « mise en retrait » du monde, comme la décrit Nicolas, a permis à chacun de questionner sa place.Et de laisser émerger des désirs de bifurcations.
« Le confinement est un point de rupture. Les choses apparaissent de façon flagrante, c’est une épreuve de vérité, on ne peut plus se mentir, analyse la philosophe Claire Marin, autrice de Rupture(s) (L’Observatoire, 2019). Cette situation peut faire apparaître le côté superficiel ou vain de ce qu’on vivait avant. On découvre nos dépendances et nos impuissances, c’est cela qui donne envie de changer de vie. »
> Lire aussi Claire Marin : « Face à la catastrophe, on se rassure en la considérant comme une parenthèse plutôt qu’un avertissement »
Pour Laura, jeune active tout juste sortie de longues études, le confinement et le télétravail ont exacerbé son sentiment d’absurdité face à « la quantité de travail » et à la « répétition des tâches ». « L’étau du métro-boulot-dodo à peine desserré », la voilà rattrapée par toutes les questions qu’elle aurait préféré se poser durant ses études, par « le fantôme de [s]es ambitions passées » et « la culpabilité de ne rien faire de réellement utile à la société ». La jeune femme rêve désormais de « tout plaquer » pour « une vie plus simple ».
Pour Philippe et Isabelle, le « déclic » s’est produit lorsque la banque leur a annoncé que le délai de remboursement de leur emprunt passerait de 25 à 20 ans, crise économique oblige. « On a senti au fond de nous qu’on allait faire une bêtise. Voulions-nous continuer cette quête effrénée et chimérique au toujours plus beau, plus grand, ou écouter pour une fois nos tripes ? ». Fin juin, la famille emménagera dans un appartement en location, deux fois plus petit que la maison qu’ils s’apprêtaient à acquérir, « mais libérés de toute dette envers la banque », se félicite le couple, qui veut désormais « envisager un avenir sans crédit ». 
« Arrêter de gaver les actionnaires »
La vulnérabilité du système capitaliste dans lequel il gravitait depuis tant d’années a également sauté au visage de Nicolas. « Avec le confinement, j’ai eu un temps de réflexion autre que celui que je dois habituellement optimiser dans un but commercial », constate le Rémois. Le chômage partiel lui a offert la possibilité d’approfondir ses lectures sur la collapsologie. Et la décision s’est imposée d’elle-même : assez de « gaver des actionnaires ». Nicolas envisage de quitter la multinationale pour laquelle il vend des jet-skis pour une petite entreprise à taille humaine avec des objectifs plus vertueux, « pourquoi pas dans la vente de vélos ».
> Lire aussi Pour les collapsologues, la pandémie accélère la quête de l’autosuffisance
Ce temps apaisé a réveillé chez Valérie et son mari un rêve enfoui : habiter en Normandie, leur « eldorado », une maison avec la mer pour horizon. Ils en parlaient déjà parfois, « juste comme ça ». Le couple de banlieusards, qui n’a connu que la vie serrée en appartement, guette désormais avec fébrilité l’apparition des annonces dans leur boîte mail. « L’impression d’avancer, enfin ».
« On se donne deux ans pour effectuer notre transition, en gardant la tête froide, avec la priorité de trouver du travail », planifie Valérie, qui, à l’image de la majorité des témoignages recueillis, n’a« plus l’âge de tout plaquer sur un coup de tête ». Plus question non plus pour la formatrice de « préparer une armée de zombies qui subira la même perte de sens », après avoir été « formatée aux mêmes métiers » – marketing, management.
Le virage existentiel de Norbert s’est, quant à lui, opéré à mesure qu’il se remettait à cuisiner. Dans la solitude de ses fourneaux, un projet vieux de 25 ans a ressurgi : créer un lieu de vie et de restauration à la campagne. « En me retrouvant seul, j’ai réalisé la nécessité de créer du lien et de l’entraide ». Déterminé à prendre enfin le temps de s’y consacrer, le Parisien a contacté producteurs, architectes et élus locaux d’un village de Bourgogne où il espère pouvoir racheter un café pour le transformer en espace de services du quotidien.
Le confinement, un miroir déformant
Luc aimerait avoir lui aussi les moyens de concrétiser le projet d’installation à la campagne et de maraîchage qu’il mûrit depuis quelques années. Le confinement dans la maison de famille du Lot où il a fui avec son fils a accentué son besoin de quitter Paris, raconte l’assistant-réalisateur de 50 ans. « Dès notre arrivée on s’est mis à planter des légumes… Comme un réflexe primaire pour être prêts face à l’avenir incertain. »
Reste que cette terre n’est pas la sienne. Et que l’acquérir demande des moyens qu’il n’a pas. Chômeur en fin de droit, Luc est aussi freiné par des obligations familiales : la scolarisation de son fils, un appartement partagé avec son ex-compagne.
Si imaginer une autre vie quand la nôtre se retrouve contrainte correspond à « un besoin psychique », la philosophe Claire Marin met en garde quant au risque de « fantasmer » dans une période qui ne ressemble en rien à la réalité : « Le confinement peut aussi être un miroir déformant, faussant nos représentations, en créant un effet de déréalisation ».
Réajuster sa vie
A l’inverse, certains projets déjà entamés ont subi un coup d’arrêt brutal avec la pandémie. Tandis qu’ils s’apprêtaient à partir pour un tour du monde en camion avec leurs deux filles, Aline et son mari ont tout stoppé pour ne pas « risquer de se retrouver bloqués à 5 000 km de [leur] famille ».
Le deuil fait de ce projet de vie itinérante, le couple d’Ornais a opté pour « l’enracinement » et « l’assurance face à l’avenir » : l’achat d’une maison avec un terrain à la campagne, où ils espèrent pouvoir développer l’autonomie à laquelle ils aspirent.
> Lire aussi Le confinement renforce le désir de campagne des citadins et booste le marché des maisons individuelles
« Les changements induits par le confinement ne seront pas nécessairement radicaux », prévient toutefois Rémy Oudghiri, sociologue, auteur de Petit éloge de la fuite hors du monde (Arléa, 2017), évoquant « de simples réajustements ».
De même, les transformations les plus profondes ne sont pas forcément les plus visibles. Comme cette « dette » que Philippe et Isabelle estiment avoir à l’égard de leur fille de neuf ans : « On a réalisé qu’on ne la connaissait pas si bien », reconnaît le père. « Je suis absente la moitié du temps », admet la mère. Tous deux sont désormais bien décidés à la voir grandir.
*Les prénoms des personnes citées ont été modifiés à leur demande
> Lire aussi « Le confinement pourrait conduire à un retour sur soi spirituellement fécond »
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/10/tout-plaquer-pour-une-vie-plus-simple-le-confinement-declic-d-un-changement-de-vie_6039202_3224.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
8- Tribune. « Il faut favoriser les changements induits par la crise qui sont porteurs de gains de productivité futurs », Le Monde, 11/05/20, 05h15 
Par Gilbert Cette, professeur d’économie associé à l’université d’Aix-Marseille & Vincent Champain, cadre dirigeant d’une grande entreprise internationale et président du groupe de réflexion l’Observatoire du long terme

L’économiste Gilbert Cette et le président de l’Observatoire du long terme Vincent Champain proposent, dans une tribune au « Monde », de moduler la stratégie de déconfinement en fonction des territoires et des caractéristiques des entreprises aidées.
Tribune. Certaines activités déjà largement sinistrées par la crise et le confinement peuvent voir leurs problèmes accentués par un déconfinement progressif du fait de considérations sanitaires : les hôtels, cafés et restaurants (HCR), mais aussi toutes les activités liées au tourisme, aux arts et à la culture.
Sans doute en ce domaine gagnerait-on à laisser de grandes marges d’autonomie aux collectivités locales et en particulier aux régions. En Allemagne, les Länder disposent de ces marges d’autonomie qu’ils mobilisent en fonction de la diffusion du virus, des capacités du système de santé et de considérations économiques.
En France, les écarts régionaux sont très forts sur ces trois mêmes critères. L’autonomie qui pourrait être laissée aux régions ne signifierait pas, bien au contraire, un recul de l’Etat, qui informerait continûment sur les questions sanitaires et pourrait décider de reprendre la main dans certaines circonstances qui devraient être précisées à l’avance.
Des réductions de créances
Cette autonomie des régions pourrait concerner les éventuels encadrements de la mobilité, les modalités de reprises des activités arrêtées, tant privées (HCR, etc.) que publiques (écoles, etc.), l’ouverture des lieux touristiques dont les plages et l’organisation des transports, en particulier publics, afin d’y éviter une promiscuité dangereuse par exemple par un étalement des besoins le matin et le soir.
> Lire aussi  Coronavirus : « Si le monde d’après advient, nous devrons apprendre à repenser nos limites territoriales »
Afin que la reprise soit la plus forte, rapide et bénéfique, certains dispositifs publics doivent être réduits, parfois de façon sélective, pour inciter au retour à l’activité – c’est par exemple le cas du dispositif de l’activité partielle, plus largement mobilisé dans notre pays qu’ailleurs. De même, les aides financières aux entreprises doivent autant que possible être tournées vers les plus performantes, qui seront porteuses de croissance et d’emplois dans l’avenir.
Enfin, il faut accompagner et favoriser les changements induits par la crise actuelle qui peuvent être porteurs de gains de productivité pour le futur : le télétravail est l’un de ces changements majeurs, dont les vertus sont multiples en termes économiques, environnementaux, mais aussi de bien-être par l’autonomie renforcée du travailleur. Afin d’accompagner et favoriser ce changement, les dépenses d’équipement et de formation au télétravail, en particulier pour le management, pourraient être aidées, par exemple par exemple des réductions de créances des entreprises.
Un prix du baril d’au moins 60 dollars
L’orientation environnementale de la reprise doit aussi être un objectif de la politique de déconfinement. Les mesures incitant aux dépenses d’investissement environnemental perdent une grande partie de leur efficacité quand le prix du baril de pétrole est très bas comme actuellement. Quelle est par exemple la rentabilité des dépenses d’isolation dans ces circonstances ?
> Lire aussi  Adam Tooze : « L’ampleur de la crise s’aggrave de jour en jour, sous nos yeux »
L’Europe, ou au moins un groupe de pays européens, pourrait décider de maintenir sur leur marché intérieur, par une taxation spécifique, un prix de l’énergie d’origine fossile correspondant à un prix du baril d’au moins 50 ou 60 dollars. Il s’agirait de maintenir un prix plancher à ces formes d’énergie afin d’adresser un meilleur « signal prix » et de rentabiliser certaines dépenses environnementales. Il ne s’agirait pas de rétablir une taxe carbone continûment croissante, dont la performance environnementale est avérée mais qui a été socialement rejetée.
Le produit de cette taxe pourrait être mobilisé pour trois types de financements.
Tout d’abord, celui des dépenses de crise pour limiter l’augmentation de l’endettement public.
Ensuite celui des politiques redistributives afin d’assurer la meilleure acceptation de cette taxe.
Enfin, celui des politiques environnementales actives devenues rentables du fait de l’existence d’un prix plancher de l’énergie fossile.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/11/il-faut-favoriser-les-changements-induits-par-la-crise-qui-sont-porteurs-de-gains-de-productivite-futurs_6039276_3232.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
9- « On retombe dans l’inquiétude » : avec le déconfinement, les associations perdent de nouveau leurs bénévoles, Le Monde, 12/05/20, 03h14
Louise Couvelaire

Après le départ massif des bénévoles âgés sommés de se protéger, les associations sont désormais confrontées aux départs de leurs nouveaux bénévoles, qui reprennent le chemin du travail avec le déconfinement. 
Le chassé-croisé vire au casse-tête. Pour le monde associatif, le déconfinement marque le début d’une troisième vague, plus incertaine encore que les deux précédentes. Après avoir affronté le départ massif des bénévoles les plus âgés, priés de se mettre à l’abri alors qu’ils constituent la très grande majorité des troupes, certaines ONG ont été contraintes de cesser leurs activités. Du moins jusqu’à l’arrivée de nouveaux bénévoles, plus jeunes. Commerçants, étudiants, artisans, salariés au chômage partiel… ils ont pris le relais pendant le confinement. Mais pour combien de temps encore ?
> Lire aussi  « Jamais on n’avait vu un tel engagement » : le confinement provoque un élan de solidarité
Nombre d’entre eux ont repris le chemin du travail lundi 11 mai tandis que les seniors sont toujours incités à rester chez eux et que le nombre de bénéficiaires continue d’augmenter. Les associations risquent de nouveau de manquer de bras. Mais pas seulement. En deux mois de confinement, leurs réserves financières ont fondu, leurs stocks de denrées alimentaires aussi.
« Notre espoir, c’est que les nouveaux restent »
Les Restos du cœur comptent plus de 70 000 bénévoles, dont 30 % ont plus de 70 ans. Avec le confinement, ils en ont perdu 20 000 sur le terrain, et ont reçu 10 000 candidatures. Une logistique particulièrement lourde. « Cela suppose de tout réorganiser, c’est colossal, souligne Patrice Blanc, le président de l’association. Là, on retombe dans l’inquiétude, une partie des nouveaux bénévoles retrouvent leur travail, cela signifie que l’on va devoir relancer des appels aux bonnes volontés et fonctionner en mode un peu dégradé, c’est-à-dire en mode drive, on doit fermer nos coins café, nos lieux de discussion… »
> Lire aussi #PourEux : cuisiner chez soi des repas que des cyclistes bénévoles livreront à des sans-abri
Même constat du côté des banques alimentaires : 50 % de leurs bénévoles ont plus de 70 ans. « On va finir par récupérer les plus anciens, mais ce n’est pas pour tout de suite », estime Jacques Bailet, le président du réseau. « Notre espoir, c’est que les nouveaux restent », espère Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire, qui vient de lancer une campagne nationale d’appel aux bénévoles. « La troisième vague annonce-t-elle une pénurie ? », s’interroge Dominique Cochard, président de la banque alimentaire de Touraine. Toute la bonne volonté des nouveaux arrivants risque de ne pas suffire.
Bernard Charret est un optimiste. A 63 ans, ce restaurateur ne supporte pas la vue de légumes surgelés ou de plats cuisinés en barquette. Question de principe, l’homme ne met jamais les pieds dans un supermarché, il ne jure que par le bio et les produits frais achetés directement aux paysans du coin. Du moins jusqu’au début du confinement. Mi-mars, à la fermeture de son restaurant de grillades, situé à Larçay, en Indre-et-Loire, il a rejoint les rangs des banques alimentaires quatre jours par semaine et cuisiné tous les mardis pour le restaurant social La Table de Jeanne-Marie, à Tours. Impossible de faire la fine bouche. Pour nourrir tout le monde, il a bien fallu s’asseoir sur quelques-unes de ses convictions. « Maintenant que c’est fabriqué, on ne va pas le jeter », souffle-t-il, en évoquant les dons et les invendus des grandes surfaces. S’il table sur la réouverture imminente de son restaurant, il ne compte pas déserter ses nouvelles fonctions pour autant. « J’arriverai toujours à les aider, assure-t-il. Quand je ne pourrai plus venir aussi souvent, ça tombera bien, ils auront moins besoin de moi. »
« Il risque d’y avoir de la casse »
Lorsque l’activité de son entreprise de transport située à Villars (Loire) a brutalement cessé en mars, Marie-Noëlle Cussonnet, 57 ans, a pris le volant de son poids lourd de 12 tonnes et s’est engagée à transporter de la marchandise depuis les entrepôts de la banque alimentaire jusqu’aux associations, trois jours par semaine. Sauf que son activité a repris. « S’ils ont besoin de moi, je me rendrai disponible, pas autant que ces dernières semaines, mais autant que je peux », affirme-t-elle.
Halima Elmezoued, 29 ans, a pris la même résolution. Pour cette technicienne de laboratoire métallographique (contrôle des canalisations d’eau) de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, engagée depuis le mois d’avril au Secours islamique France (SIF), pas question de tout arrêter le 11 mai. « Je ferai le maximum en fonction de mon emploi du temps », dit-elle. Pour le SIF, ce ne sont pas les bénévoles qui font défaut – 99 % d’entre eux ont moins de 50 ans – mais l’argent. Les 500 000 euros du fonds d’urgence 2020 de l’association ont été dépensés en deux mois. Les caisses sont vides. « Cette crise a levé le couvercle sur la pauvreté en France et l’a amplifiée, analyse Rachid Lahlou, le président du SIF, qui a lancé une campagne d’appel aux dons. Nous voyons arriver un tout nouveau public, nous allons être d’autant plus submergés à la levée du confinement et tout au long de l’été. »
> Lire aussi  L’aide alimentaire au temps du confinement : « Des étudiants viennent nous donner un coup de main, mais aussi s’approvisionner »
Il ne reste pourtant déjà plus grand-chose des stocks. C’est le cas à la banque alimentaire de la Loire par exemple. Elle distribue en moyenne 50 tonnes de nourriture par semaine, un chiffre en hausse de 10 % depuis deux mois. « On a pioché dans nos réserves, on a distribué en deux mois ce qu’on met en principe des mois à livrer », alerte Gérard Ribeyron, président de la banque alimentaire de la Loire, dont la majorité des 80 bénévoles ont entre 65 et 80 ans. Trente seulement sont restés en poste, 11 nouveaux sont arrivés. « Il risque d’y avoir de la casse, pas sûr que les premiers vont revenir, ni que les seconds vont rester, et, s’ils restent un peu, ça ne va pas être suffisant pour compenser », souligne-t-il.
« Je préfère ça à un petit boulot »
Romain Boulet, 38 ans, fait partie de ces nouveaux bénévoles. Propriétaire et gérant du parc accrobranche Forez Aventures à Saint-Just-Saint-Rambert (Loire), il n’a pas pu ouvrir ses portes en avril, comme chaque année depuis quinze ans. C’est par le biais d’un ami, Bastien (le prénom a été modifié), 29 ans, dont le voyage d’un an autour du monde a été écourté par le confinement, qu’il s’est lancé dans le bénévolat. « J’arriverai bien à me dégager une demi-journée par semaine, aider sera ma bouffée d’oxygène », se persuade-t-il. « Il faudrait pleinement intégrer le bénévolat dans le parcours des étudiants », suggère Bastien, qui marche dans les pas de son père, bénévole depuis plusieurs années, et démarre ses journées à 5 heures du matin trois jours par semaine depuis le début du confinement.
Louisa Branchet, 21 ans, est déjà convertie. Originaire de l’île de La Réunion, la jeune femme est venue faire ses études d’assistante de service social à Nice il y a deux ans. Mi-mars, à l’arrêt des cours, elle s’est engagée au Secours populaire. Une révélation. En quelques jours, elle est passée de simple bénévole assurant quelques livraisons de repas au statut de coordinatrice stagiaire supervisant la livraison de 700 colis par jour. « Je ne m’étais jamais vraiment sentie concernée jusqu’à présent, désormais, je préfère ça à un petit boulot, je vais continuer aussi longtemps que possible, quitte à ne pas prendre de vacances, je m’en fiche », assure-t-elle.
« Dans leurs interventions, le premier ministre ou le président ne prononcent pas ou très rarement les mots “association” ou “bénévole”, regrette Jacques Bailet, des banques alimentaires. Or, il ne faut pas rater une occasion de les valoriser. Entre les étudiants et les jeunes retraités, la réserve de bénévoles existe. »
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/05/12/on-retombe-dans-l-inquietude-avec-le-deconfinement-les-associations-perdent-de-nouveau-leurs-benevoles_6039370_3224.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
10- 6 projets numériques au service de la planète, Uzbek & Rica, 12/05/20, 11:00
Fondation Sopra Steria

Comment mettre le numérique au service de la planète ? Tel était le défi proposé aux étudiants et jeunes entrepreneurs finalistes de l’édition 2020 du Prix Entreprendre pour demain de la Fondation Sopra Steria-Institut de France, qui récompense chaque année les projets mettant à l’honneur l’innovation numérique au service de problématiques sociales, sociétales et environnementales. Coup de projecteur sur les projets les plus audacieux.
Balades en forêt, dîners entre amis, sessions de shopping... À l’heure du déconfinement, les Français goûtent de nouveau au « monde de dehors », avançant pas à pas vers une sorte de « retour à la normale ». Pourtant, ces bonnes vieilles habitudes, qui ont nourri nos fantasmes pendant des semaines d’enfermement, ont un goût amer : est-il vraiment raisonnable de reproduire « la vie d’avant » après qu’une crise sanitaire inédite ait mis le monde entier sur pause ? Dans une récente tribune publiée dans Le Monde, Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006, appellait à penser la « reconstruction » (et non pas la relance) avec « la conscience sociale et environnementale comme pilier central de toutes les décisions ».
« Reprendre tout à zéro », d’accord, mais par où commencer ? Selon Muhammad Yunus, la clé serait de valoriser le social business : donner du mérite et des moyens aux individus capables de concevoir les outils adaptés à nos besoins réels afin de bâtir un futur à la hauteur des enjeux auxquels nous faisons face aujourd'hui. Une ambition qui fait écho au travail fourni par les jeunes finalistes du Prix Entreprendre pour demain, qui ont imaginé des innovations technologiques permettant d’apporter des réponses possibles aux besoins essentiels de notre planète, et donc par extension, de notre société. Les finalistes du prix ont identifié trois grands types de besoins : se nourrir, consommer, et renforcer la proximité entre citoyens.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/article/6-projets-numeriques-au-service-de-la-planete>
______________________________________________________________________________________________________________________
11- Après Covid-19 : cinq priorités pour un vrai plan de relance vert, Novethic, 12/05/20
Concepcion Alvarez

Les appels et les rapports se multiplient depuis plusieurs semaines pour préparer la sortie de crise et inscrire l'urgence climatique dans les futurs plans de relance. Cinq priorités absolues en émergent pour que "le jour d'après" permette bel et bien de construire une société plus résiliente et juste.
Des grands patrons jusqu'au ministre de l'Économie, en passant par les citoyens, les scientifiques, les syndicats, les ONG ou les élus, nombreux sont ceux qui appellent à ce que le jour d’après ne ressemble pas à celui d’avant. Dans une tribune publiée la semaine dernière dans Le Monde, 200 personnalités internationales, parmi lesquelles Madonna, Robert de Niro, Isabelle Adjani ou Yann Arthus-Bertrand, disent également "non à un retour à la normale". Alors à quoi devrait ressembler un plan de relance véritablement ambitieux ? Voici la réponse en cinq points.  
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/apres-covid-19-cinq-priorites-pour-un-vrai-plan-de-relance-vert-148535.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
12- Vélo, sécurité alimentaire, taxation des riches.. La sphère écolo pousse pour un « après » plus vert, Reporterre, 12/05/20
Hortense Chauvin & Lorène Lavocat

La pandémie, en révélant les failles du fonctionnement néolibéral de notre société, a ouvert la voie aux appels et propositions pour un « monde d’après » différent. Les initiatives, issues des associations, des syndicats ou des partis politiques, se multiplient. Mobilité, agriculture, urgence sociale, éducation, santé, financement, Reporterre a recensé une partie des propositions récentes.
Le 16 mars dernier, Emmanuel Macron affirmait solennellement que « le jour d’après ne [serait] pas un retour au jour d’avant ». Le président s’en mordrait-il les doigts ? Car si le gouvernement semble bien décidé à privilégier le sauvetage des entreprises, associations, syndicats et partis l’ont pris au mot. Depuis quelque temps déjà se multiplient les appels et les propositions pour le « monde d’après ».
Rien que la semaine du 4 mai, pas moins de six initiatives ont vu le jour, portées par des ONG, des laboratoires d’idée (think tanks) ou des organisations politiques. Sans oublier l’offensive médiatique de Nicolas Hulot, le 6 mai, qui a déployé ses « 100 principes pour créer un élan collectif ». Dernier en date, un recueil illustré intitulé Et si… ?, porté par Alternatiba, esquisse « ce à quoi pourrait ressembler le monde de demain si était mise en œuvre la métamorphose écologique et sociale de nos territoires ».
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Velo-securite-alimentaire-taxation-des-riches-La-sphere-ecolo-pousse-pour-un-apres-plus>
______________________________________________________________________________________________________________________
13- Autonomie sanitaire, revenu universel, télétravail : les propositions citoyennes pour « le jour d’après », Le Monde, 13/05/20, 10h41
Audrey Garric et Alexandre Lemarié

Les résultats de la consultation citoyenne lancée par 66 parlementaires de tous bords, de la majorité et de l’opposition, sont publiés mercredi. 
Pendant les huit semaines de confinement, ils ont eu le temps d’imaginer ce fameux « monde d’après ». Au terme de cette réflexion, certains Français le souhaitent plus écologique, plus solidaire, plus sobre et plus démocratique. Voilà ce qui ressort en tout cas de la consultation citoyenne « Le Jour d’après », lancée par 66 parlementaires à la fibre écologique et sociale issus de plusieurs groupes, et dont les résultats sont publiés mercredi 13 mai. Une démarche qui s’inscrit dans un foisonnement d’initiatives participatives, visant à réfléchir à un vaste plan de transformation de la société et de l’économie pour sortir de la crise du Covid-19.
Créée sous la houlette des députés Matthieu Orphelin, un proche de Nicolas Hulot qui a quitté la République en marche (LRM), et Paula Forteza (elle aussi ex-La République en marche) et du « marcheur » de l’aile gauche de la majorité Aurélien Taché, la plate-forme a enregistré, depuis le 4 avril, 26 000 inscriptions de citoyens, mais aussi de syndicats et d’associations, qui ont déposé 8 700 propositions.
> Lire aussi  Coronavirus : avec la crise sanitaire, les travailleurs invisibles sortent de l’ombre
Plafonner les hauts salaires
Parmi les 50 propositions qu’ils ont le plus votées, les citoyens se prononcent d’abord en faveur d’une autonomie sanitaire et d’une réorientation « vers une société du “care” » : ils appellent notamment à relocaliser la production de matériels et de produits stratégiques de santé (gel, masques, etc.) et à revaloriser les salaires du personnel médical. Concernant le travail, ils souhaitent massivement mettre en place un revenu universel à partir de 18 ans, développer le télétravail, valoriser les « métiers essentiels » (santé, agriculture, recherche, etc.) et plafonner les hauts salaires.
Les citoyens ont également voté pour une « végétalisation d’ampleur » de l’alimentation en restauration collective publique et privée, un soutien aux circuits courts, la création d’un enseignement obligatoire au climat et à l’environnement ou encore le développement du vélo. Enfin, concernant le financement de cette reconstruction, ils sont favorables à l’abandon des subventions publiques aux énergies fossiles, la mise en place d’une taxe sur les transactions financières ou encore la lutte contre l’optimisation et l’évasion fiscales.
« Il y a une volonté des citoyens que la sortie de crise ne soit pas qu’une relance économique, mais un véritable changement de modèle de société », analyse Paula Forteza, députée (non-inscrite) des Français de l’étranger.
L’hôpital, une priorité nationale
A partir de ces propositions citoyennes, les parlementaires du « Jour d’après », une quarantaine issue de la majorité LRM et MoDem, mais aussi des élus du Parti socialiste ou encore le sénateur Europe Ecologie-Les Verts Ronan Dantec, ont élaboré 30 mesures autour de la santé, de la sobriété, de la solidarité et de la souveraineté, qu’ils s’engagent à porter politiquement par l’intermédiaire de propositions de loi et d’amendements.
Ils veulent par exemple faire de l’hôpital une priorité nationale, revaloriser de 200 euros par mois le salaire des soignants, ouvrir 200 000 postes supplémentaires en trois ans dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les services d’aide à domicile, mettre en place un grand plan de rénovation énergétique des bâtiments ou encore « aller vers le revenu universel » en commençant par élargir le revenu de solidarité active (RSA) aux 18-25 ans.
Officiellement, les responsables de la majorité disent accueillir de manière positive le travail de fond mené par « Le Jour d’après ». « Je ne vois pas d’un mauvais œil de formuler des propositions pour l’après », estime le délégué général de La République en marche (LRM), Stanislas Guerini. « La légitimité de cette démarche, je ne la conteste en aucun cas », abonde le patron des députés LRM, Gilles Le Gendre, en se disant prêt à « intégrer » au logiciel macroniste des idées issues du collectif.
Mais cela ne les empêche pas de formuler de sérieuses réserves vis-à-vis de cette initiative. Aux yeux de M. Guerini, le diagnostic du « Jour d’après » n’est pas réaliste. « Je suis réservé sur l’idée qu’il y aurait une bascule dans le monde de l’après-crise, décorrélée du contexte actuel. Comme si on arrivait dans un monde sans contrainte et qu’on pouvait repartir d’une feuille blanche », observe le patron des « marcheurs », qui préconise de « partir du réel pour ne pas paraître déconnecté ». Une manière polie de dire que les propositions formulées par le collectif lui paraissent quelque peu utopiques.
> Lire aussi  Coronavirus : le monde d’après… selon Wall Street
Création d’un neuvième groupe à l’Assemblée
M. Le Gendre, lui, estime que « des arrière-pensées politiques existent » chez les promoteurs du « Jour d’après », en lien avec le projet de création d’un neuvième groupe à l’Assemblée nationale. « Il y a des intersections » entre les deux initiatives, selon lui. Le lancement du « Jour d’après » étant perçu comme une manière de structurer le nouveau groupe en préparation au Palais-Bourbon, qui regrouperait des marcheurs dissidents, tels Guillaume Chiche, Aurélien Taché, Barbara Pompili ou Emilie Cariou. Les cadres de la majorité auraient préféré, enfin, que cette initiative soit coordonnée à l’intérieur de la majorité, plutôt qu’en dehors.
Au-delà des logiques partisanes, le politologue Loïc Blondiaux voit dans l’initiative une tentative de relégitimation d’un travail parlementaire plus que jamais contesté. « En recréant un espace de dialogue avec les citoyens, il s’agit de montrer que le Parlement continue de faire un vrai travail de représentation et pas seulement de chambre d’enregistrement », juge le professeur de science politique à la Sorbonne (Paris-I).
> Lire aussi  Des députés macronistes dissidents envisagent de créer un nouveau groupe à l’Assemblée nationale
Si le public est au rendez-vous, c’est que, dans le même temps, une partie croissante de la population désire s’exprimer sur les politiques publiques. « Beaucoup de citoyens ont le sentiment qu’un changement de société ne pourra passer que par un changement radical des règles du jeu démocratique », avance-t-il, alors que les citoyens du « Jour d’après » soutiennent par exemple l’expérimentation du tirage au sort dans les institutions représentatives ou la mise en place de référendums d’initiative citoyenne.
D’où la multiplication des plates-formes prenant le pouls des citoyens, notamment dans les milieux écologistes et solidaires. « Notre nouvelle vie », « Demain est près de chez vous », « Et après ? », « reCOVery » rencontrent un certain succès ; la consultation « Comment inventer tous ensemble le monde d’après ? », lancée le 10 avril par la Croix-Rouge française, le WWF France, Make.org et le Groupe SOS, dont les résultats seront publiés le 29 mai, a, elle, réuni 100 000 participants, qui ont déposé 20 000 propositions appelant essentiellement à protéger l’environnement et à repenser les modes de production et de consommation.
Si elles témoignent d’une vitalité démocratique, ces nombreuses consultations citoyennes interrogent quant à leur capacité à être traduites en actions politiques, d’autant plus qu’elles coexistent avec la convention citoyenne pour le climat, qui a proposé 50 propositions de sortie de crise mi-avril. Loïc Blondiaux voit plusieurs limites à leur portée politique : le manque de représentativité des contributeurs, dont « tout laisse à penser qu’il s’agit de citoyens plus éduqués et urbains que la moyenne », et « la polyphonie et l’horizontalité des opinions qui, faute de synthèse, empêchent de peser efficacement en politique ».
> Lire aussi  Climat : les 50 propositions de la convention citoyenne pour « porter l’espoir d’un nouveau modèle de société »
« Ces démarches, très intéressantes, masquent toutefois les clivages politiques (gauche-droite) et sociaux qui persistent dans la société sur le soutien à la transition écologique », ajoute Maxime Gaborit, sociologue et doctorant à l’université Saint-Louis de Bruxelles. Il juge en outre que, contrairement à la convention citoyenne pour le climat, le format des consultations en ligne, plus participatif que délibératif, « rend difficile l’élaboration de mesures articulées les unes avec les autres qui permettraient d’avoir une véritable rupture ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/13/autonomie-sanitaire-revenu-universel-teletravail-les-propositions-citoyennes-pour-le-jour-d-apres_6039494_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
14- Le gigantesque fonds souverain de la Norvège bannit des géants miniers, AFP, 13/05/20, 15:00

Le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde avec plus de 1.000 milliards de dollars d'actifs, a placé sur sa liste noire 12 nouveaux groupes, dont des géants miniers comme Glencore et Anglo American, a annoncé mercredi la Banque de Norvège.
L'exclusion du suisse Glencore et du britannique Anglo American mais aussi des producteurs d'électricité allemand RWE, australien AGL Energy et sud-africain Sasol est motivée par leur présence importante dans le charbon.
L'an dernier, le Parlement norvégien a durci les critères d'investissement du fonds pour l'obliger à se désengager davantage du charbon, une des énergies fossiles accusées d'être responsables du réchauffement climatique.
La Banque de Norvège, qui chapeaute le fonds, a aussi annoncé la mise sous observation pour les mêmes raisons de BHP Group, Vistra Energy, Enel et Uniper. Cela signifie que ces entreprises feront l'objet d'un suivi particulièrement attentif susceptible de déboucher sur leur exclusion.
L'ONG environnementale allemande Urgewald s'est félicitée que le fonds, lui-même alimenté par les fonds pétroliers de l'Etat norvégien, poursuive son désengagement du secteur du charbon, mais elle dit rester sur sa faim.
"Nous sommes déçus car certaines entreprises placées sous observation auraient dû être clairement des candidates à l'exclusion", a commenté sa directrice, Heffa Schuecking.
"BHP, qui a produit en 2019 27,5 millions de tonnes de charbon thermique se situe clairement au-dessus du critère absolu du fonds qui est une production annuelle de charbon de 20 millions de tonnes", a-t-elle ajouté.
La banque centrale a aussi fait état mercredi de l'exclusion de sept autres sociétés, cette fois-ci sur des critères purement éthiques.
Le conseil d'éthique, organe consultatif qui guide le fonds dans ses placements, a recommandé le bannissement de Canadian Natural Resources, Cenovus Energy, Suncor Energy et d'Imperial Oil en raison de leurs "émissions inacceptables de gaz à effet de serre".
Le brésilien Vale, impliqué dans la rupture d'un barrage qui a fait quelque 270 morts en janvier 2019, et l'égyptien ElSewedy Electric ont également rejoint la liste noire, accusés de "dégâts graves sur l'environnement".
Idem pour l'électricien brésilien Eletrobras, à qui il est reproché d'avoir violé des droits des peuples indigènes lors du développement de la centrale électrique Belo Monte.
En revanche, deux autres sociétés, l'américaine Aecom et Texwinca Holdings (Hong Kong), ont été réintégrées, la première n'étant plus impliquée dans la construction d'armes nucléaires, la seconde ayant liquidé une filiale accusée de violer les droits des travailleurs.
Investi dans plus de 9.200 entreprises et contrôlant l'équivalent de 1,5% de la capitalisation boursière mondiale, le fonds norvégien pesait mercredi près de 10.250 milliards de couronnes (1.011 milliards de dollars - 931 milliards d'euros).
Ses décisions d'investissements ont d'autant plus d'impact qu'elles sont souvent suivies par d'autres investisseurs.
<https://information.tv5monde.com/info/le-gigantesque-fonds-souverain-de-la-norvege-bannit-des-geants-miniers-359054>
______________________________________________________________________________________________________________________
15- Le Covid-19 bouleverse l'économie du plastique, Slate, 13/05/20, 15h16
Repéré sur Time par Louise Beda-Akichi 

Le prix du pétrole est au plus bas et les industriels américains tentent de bâtir des stratégies pour faire renaître l'économie du plastique.
Alors qu'il y a quelques mois le marché du plastique était à son apogée, le coronavirus Covid-19 a fait une apparition fracassante, renversant l'ordre des choses. La pandémie mondiale couplée à la chute des prix du pétrole risque de faire bien du tort au secteur pétrochimique. Tous les indicateurs économiques présageaient pourtant une période plus que prospère pour l'industrie du plastique aux États-Unis, expose cet article du Time.
L'abondance de gaz naturel à un prix dérisoire offrait une opportunité idéale pour les géants américains de l'énergie de produire en grande quantité à moindre coût. On pensait alors, peut-être à tort, pouvoir compter sur le caractère exponentiel de la demande en plastique. Le pari était risqué. En Europe, plusieurs produits à usage unique et utilisant la matière plastique ont été interdits récemment. Idem en Chine et au Canada, ainsi que dans trente-quatre pays africains où ce type de restrictions s'étend.
En février, 343 projets de création ou d'agrandissement d'usines pétrochimique ont été autorisés et planifiés aux États-Unis, d'après un rapport du Conseil américain de l'industrie de la chimie. La production mondiale de plastique devait être multipliée par trois d'ici à cinq ans et par cinq à l'horizon 2050. Rien n'est plus certain à présent. «Nous vivons une période sans précédent, et les entreprises, pas seulement les fabricants de produits chimiques, font de leur mieux pour conserver leur fonctionnement», témoigne Kevin Swift, directeur général de l'économie et des statistiques au sein du Conseil américain de l'industrie chimique.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/190314/coronavirus-covid-19-bouleverse-economie-plastique-petrole>
______________________________________________________________________________________________________________________
16- Coronavirus : 60 parlementaires dévoilent leurs propositions écologiques et sociales pour "le jour d'après", France info avec AFP, 13/05/20, 15:44

Emmenés par les députés ex-LREM Paula Forteza et Matthieu Orphelin ainsi que par le "marcheur" de l'aile gauche Aurélien Taché, ces parlementaires proposent notamment de revaloriser la rémunération des soignants de 200 euros par mois, ainsi que plusieurs mesures écologiques.
"Santé, sobriété, solidarité et souveraineté" : une soixantaine de parlementaires à la fibre écologique et sociale, dont certains membres de la majorité, ont dévoilé mercredi 13 mai au matin leurs trente propositions pour "le jour d'après" la crise sanitaire du coronavirus.
>> Coronavirus : suivez en direct les dernières informations sur le déconfinement avec franceinfo
Emmenés par les députés ex-LREM Paula Forteza et Matthieu Orphelin (proche de Nicolas Hulot) ainsi que par le "marcheur" de l'aile gauche Aurélien Taché, ces parlementaires disent avoir reçu 8 700 contributions sur leur plateforme collaborative en ligne "Le jour d'après", lancée début avril.
"Aller vers un revenu universel"
En matière de santé, ils proposent notamment dans leur communiqué une revalorisation des rémunérations des soignants de "200 euros par mois",ainsi que l'ouverture de "200 000 postes supplémentaires en trois ans" dans les Ehpad et les services d'aide à domicile.
Pour la "sobriété", ces parlementaires, dont le candidat dissident à la mairie de Paris Cédric Villani (exclu du parti mais toujours dans le groupe LREM à l'Assemblée), réclament un "grand plan de rénovation énergétique des logements", veulent "taxer les emballages inutiles et non recyclables" ou"consigner le verre". Ils appellent aussi à "encourager le télétravail partiel pour limiter l'empreinte carbone des trajets domicile-travail".
Pour la "solidarité", ils souhaiteraient "aller vers un revenu universel, en commençant par élargir le RSA aux 18-25 ans" ou plaident pour "un impôt sur le patrimoine exceptionnel" et une révision de l'impôt sur le revenu "pour le rendre réellement progressif".
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-60-parlementaires-devoilent-leurs-propositions-ecologiques-et-sociales-pour-le-jour-d-apres_3962401.html>
Sur le même sujet :
> « Le jour d’après » : citoyens et députés proposent des solutions pour une société plus sobre et solidaire <https://reporterre.net/Le-jour-d-apres-citoyens-et-deputes-proposent-des-solutions-pour-une-societe-plus-sobre>, Reporterre, 13/05/20
______________________________________________________________________________________________________________________
17- Quand les Français composent leur projet de société, Le JDLE, 13/05/20
Volodia Opritchnik

Les parlementaires à l’origine de l’initiative du Jour d’après publient la synthèse d’une réflexion collective inédite. Ces myriades d’idées pourraient resurgir lors des prochains débats parlementaires.
Que des parlementaires fassent phosphorer leurs électeurs sur un programme politique. Le pari était audacieux ! Et pourtant. Début avril, quelques jours après l’entrée en vigueur du confinement, une soixantaine de députés et sénateurs, proches du mouvement «Accélérons la transition» lançaient une initiative inédite.
Sur une plateforme électronique, les internautes étaient invités à déposer leurs bonnes idées sur une dizaine de sujets de société : santé, vie quotidienne, consommation, éducation, numérique, démocratie, territoire, Europe, finances … «Passé l’effet de sidération, nous avons voulu nous saisir de ce prodigieux ralentissement pour en faire une occasion de penser le jour d’après», résument les organisateurs. Mission accomplie.
Plus de 8.660 suggestions
En quelques semaines, plus de 26.000 citoyens ont proposé, commenté, soutenu des propositions. Nombreux, aussi, ont assisté à une quinzaine de débats retransmis en vidéo. Sur le site du «Jour d’après», on comptabilise plus de 8.660 suggestions, de la plus folle («unir tous les payeurs des taxes du monde») à la plus sérieuse (remplacer les fêtes religieuses par les congés payés).
Organisé, thématisé, hiérarchisé, ce corpus peut constituer l’architecture d’un projet en phase avec les aspirations d’une bonne partie de la société. Au chapitre sanitaire, les Français entendent répondre aux questions immédiates (relocaliser la production de matériels et produits stratégiques, comme le gel hydroalcoolique ou les masques et blouses de protection) et de long terme (repenser la distribution de médicaments, développer la médecine préventive).
L’argent hélicoptère distribué par plusieurs gouvernements a donné des idées. Pour réduire la précarité dans certains secteurs d’activité, les penseurs du lendemain proposent d’instaurer un revenu universel et de revaloriser les métiers essentiels : scientifique, soignant, enseignant, agriculteur.
>> Suite à lire à :
<http://www.journaldelenvironnement.net/article/quand-les-francais-composent-leur-projet-de-societe,105989?xtor=RSS-31>
______________________________________________________________________________________________________________________
18- Avec le Covid-19, la fast fashion perd le fil et doit changer de modèle, Novethic, 13/05/20
Marina Fabre

L'industrie textile a subi de plein fouet l'impact du Covid-19. Les deux géants H&M et Zara accusent de fortes baisses de ventes, qui se répercutent directement sur l'emploi des ouvrières au Bangladesh, au Cambodge ou encore en Chine. La fast fashion doit revoir son modèle, basé sur une chaîne d'approvisionnement complètement éclatée, des prix bas et des gros volumes. 
Les deux géants de la mode rapide, la fast fashion, Inditex, qui détient notamment Zara, et le groupe suédois H&M, ont été ébranlés par la crise. Le premier estimait mi-mars que "le Covid-19 avait un impact très significatif" sur ses ventes alors que plus de la moitié de ses 7 500 magasins étaient fermés. Quant à H&M, ses ventes ont chuté de 46 %. Les enseignes françaises sont aussi touchées comme le chausseur André, placé en redressement judiciaire et la Halle, en procédure de sauvegarde. Les symptômes sont sérieux pour l’industrie textile.
Si la situation impacte l'emploi en France, cela a aussi des répercussions sur les ouvrières basées à l’autre bout du monde. Le Cambodge, dont 40 % du PIB dépend des grandes marques qui sous-traitent la production de leurs vêtements, est dans le rouge. Les géants du textile ont annulé la moitié de leurs commandes, poussant les usines à la fermeture. Même phénomène au Bengladesh, un des centres mondiaux de production de vêtements.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/avec-le-covid-19-la-fast-fashion-perd-le-fil-l-occasion-de-changer-de-modele-148521.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
19- Coronavirus : l'écologie sacrifiée sur l'autel de la relance de la croissance économique ?, TV5monde, 14/05/20, 18:28
Antoine Fonteneau

Le président français a suscité l'espoir. Dans un discours télévisé mi-avril 2020, en plein confinement lié au Covid-19, Emmanuel Macron parlait de "résilience", de "sobriété carbone". A l'heure où l'économie s'effondre et où le chômage explose en pleine crise sanitaire, certains veulent croire qu'il sera possible d'allier relance de la croissance et transition écologique.
Au sortir de la crise sanitaire, l'économie doit être plus verte et plus sociale. Voilà ce qui ressort d'une vaste consultation lancée en France par 66 députés et sénateurs auprès de citoyens, syndicats et associations. Cette réflexion appelée "Le Jour d'après" a recueilli 8700 propositions au total. Et beaucoup réclament une transformation des moyens et des méthodes de production, une relocalisation en particulier pour les matériels et les produits de santé, considérés comme stratégiques désormais. D'autres suggèrent de mettre en place le revenu universel, de développer le télétravail ou de plafonner les hauts salaires.
Autre enseignement de cette consultation, la volonté d'une alimentation toujours plus durable : soutien aux circuits courts et "végétalisation" de la restauration collective.
Le même type de consultation citoyenne a été lancé par WWF France avec d'autres ONG. Les résultats de "Comment inventer tous ensemble le monde d'après ?" seront connus fin mai. On sait déjà que les 100 000 participants inscrits exigent de repenser les modes de production et de consommation en faveur de l'environnement.
>> Suite à lire à :
<https://information.tv5monde.com/info/coronavirus-l-ecologie-sacrifiee-sur-l-autel-de-la-relance-de-la-croissance-economique-359216>
______________________________________________________________________________________________________________________
20- Le Shift Project initie un vaste chantier pour trouver la méthode qui transformera durablement l’économie, Novethic, 14/05/20
Concepcion Alvarez

Après les très nombreux appels à un plan de relance durable, le Shift Project lance un vaste chantier pour dessiner la transformation de l'économie. Le think tank, spécialiste de la décarbonation, entend proposer, secteur par secteur, des mesures concrètes en tenant compte de leur impact sur le climat, la biodiversité, l'emploi et la résilience des différentes catégories sociales. Les premières propositions seront dévoilées avant l'été. 
"La question n’est pas combien ça coûte mais que fait-on ?", résume le Shift Project pour décrire le plan de transformation de l’économie qu’il vient de lancer (1). Un chantier d’urgence pour "poser les jalons d’un plan stratégique, concret, cadencé, et ainsi ouvrir le débat", précise Matthieu Auzanneau, directeur du think tank, spécialisé dans la décarbonation de l’économie. "Nous avons le diagnostic et maintenant il faut une méthode thérapeutique." Les premières propositions seront dévoilées avant l’été. 
"La méthode que nous voulons échafauder s'intéresse à l'économie concrète : pas 'euros', 'croissance' et 'dette', mais 'métiers', 'tonnes', 'joule'", détaille l'équipe. "Notre ambition est de rentrer dans un niveau de détail suffisamment clair pour être compris de tous, tout en étant assez précis pour avancer. Nous laissons délibérément la question des financements de côté. L’argent n’est presque plus un problème, au sens où partout dans le monde, il y a eu des programmes de création monétaire. La seule question qui compte est celle des moyens matériels et des compétences", explique Jean-Marc Jancovici, président du Shift Project.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/transition-energetique/isr-rse/le-shift-project-lance-un-vaste-chantier-pour-trouver-la-methode-qui-permettra-de-transformer-durablement-l-economie-148546.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
21- « Si la terre devient inhabitable, c'est terminé, on n'ira pas se réfugier sur Mars », affirme l'astrobiologiste Cyprien Verseux, 20 Minutes, 15/05/20, 09h50
Propos recueillis par Emilie Petit

A l'heure du déconfinement de plusieurs pays, dont la France, l'astrobiologiste spécialiste de la planète Mars, Cyprien Verseux, revient sur la vie d'après, avec le coronavirus, et le mythe de la terraformation
• Tous les vendredis, 20 Minutes propose à une personnalité de commenter un phénomène de société, dans son nouveau rendez-vous hebdomadaire « 20 Minutes avec… ».
• Confiné deux fois pour une mission dans un dôme, dans le désert hawaïen, puis en Antractique, Cyprien Verseux a, dès le 17 mars, prodigué quelques conseils pour bien vivre son confinement, sur son blog « Mars la blanche »
• A l'heure du déconfinement de plusieurs pays, dont la France, en pleine crise sanitaire, l'astrobiologiste spécialiste de la planète Mars revient sur la vie d'après, avec le coronavirus, et le mythe de la terraformation.
Les microbes et l’espace, ce sont ses trucs. Cyprien Verseux, astrobiologiste au ZARM, (centre de technologie spatiale et appliquée et de microgravité, implanté en Allemagne) vit, depuis plusieurs années maintenant, au rythme de ses recherches sur Mars. La planète rouge l’a notamment amené à s’enfermer pendant un an dans un dôme de onze mètres de diamètre, installé dans un désert volcanique à Hawaï, avec cinq autres personnes, en 2015. Puis, trois ans plus tard, pendant neuf mois sur la base Concordia, en Antarctique, où les températures frôlent parfois les -100°C.
Ce confinement n’était donc pas sa première fois. Ni le déconfinement. A l'heure où la planète entière affronte une terrible  crise sanitaire et que les changements climatiquessemblent de plus en plus menaçants, 20 Minutes a demandé au scientifique comment reprendre une vie la plus « normale » qui soit pendant le déconfinement. Et si, en cas d’apocalypse, nous pourrions nous réfugier sur une autre planète.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2774267-20200515-si-terre-devient-inhabitable-termine-ira-refugier-mars-affirme-astrobiologiste-cyprien-verseux>
______________________________________________________________________________________________________________________
22- Bruxelles lève le voile sur son plan de relance, EurActiv, 15/05/20
Beatriz Rios | translated by  Sandra Moro

Ursula von der Leyen a donné des détails sur son plan de relance de l’économie européenne. Elle n’a en revanche pas révélé le montant du nouveau projet de budget à long terme de l’UE, qui sous-tendra la feuille de route.
« Nous devons soutenir ceux qui en ont le plus besoin », a déclaré Ursula von der Leyen face aux députés européens, mercredi 13 mai. La présidente de la Commission européenne a ensuite dévoilé certains détails de son plan, qui sera présenté dans son intégralité le 20 mai.
« Nous devons promouvoir les investissements et les réformes – et nous devons renforcer nos économies en nous concentrant sur nos priorités communes, telles que le Green Deal européen, la numérisation et la résilience », a -t-elle poursuivi.
Comme cela avait déjà été annoncé, le plan de relance sera fondé sur le budget septennal de l’UE et complété par un instrument de relance « financé en disposant d’une plus grande marge de manœuvre ». Cela signifie concrètement que la Commission proposera d’emprunter un montant maximum fixe sur les marchés, en faisant appel aux garanties fournies par les États membres.
Ursula von der Leyen n’a cependant pas précisé quelle serait la force de frappe de l’instrument de relance, ni le montant du budget actualisé de l’UE, alors que le Parlement européen réclame une enveloppe de 2 000 milliards d’euros.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/economie/news/von-der-leyen-unveils-details-of-eus-upcoming-covid-19-recovery-plan/>
______________________________________________________________________________________________________________________
En images
23- Entretien. « Le monde que nous avons créé est fortement menacé de destruction » alerte Glenn Albrecht, philosophe de l’environnement, 20 Minutes, 12/05/20, 17h50
Propos recueillis par Emilie Petit

Le philosophe de l’environnement, Glenn Albrecht, milite pour un nouveau monde, plus respectueux du vivant, et un système démocratique repensé « pour la Terre, par la Terre »
• Ancien universitaire, spécialiste des questions environnementales, Glenn Albrecht a publié son livre « Les émotions de la Terre » le 27 février 2020.
• L’Australien est connu pour avoir inventé le terme solastalgie permettant de définir la dépression ressentie par les personnes victimes d’une dégradation de leur environnement et de leur habitat.
• Selon lui, face aux enjeux climatiques et au nouveau monde qui s’annonce, une nouvelle forme de démocratie plus intense doit voir le jour, dans laquelle tous les organismes vivants de cette planète auraient leur place.
>> Suite à lire et vidéos à voir à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2777567-20200512-monde-cree-fortement-menace-destruction-alerte-glenn-albrecht-philosophe-environnement>
______________________________________________________________________________________________________________________
24- A quoi sert la philosophie ?, France 5, La Grande Librairie, 13/05/20, 20h56
François Busnel

Quelles leçons philosophiques tirer de la crise sanitaire en cours ? Quelles valeurs pour demain ? Qu'est-ce que le courage ? Autant de thèmes que François Busnel abordera en compagnie de ses quatre invités : les philosophes André Comte-Sponville, Cynthia Fleury, Etienne Klein et Marcel Conche. Dans le cadre du concours "Si on lisait... à voix haute", la comédienne Rachida Brakni livre quelques conseils pour bien lire à voix haute. Enfin, les acteurs Guillaume de Tonquedec et Nicolas Briançon proposent leurs "Lectures confinées".
> Emission (91 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-12/1448617-a-quoi-sert-la-philosophie.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permet :
• De vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/> de poser les premières pierres d’un nouveau monde
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20200519/75d04675/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse