[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (vendredi 2 avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 2 Avr 08:10:23 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- L'agroalimentaire au four et au moulin face au boom des légumes secs <https://www.geo.fr/environnement/lagroalimentaire-au-four-et-au-moulin-face-au-boom-des-legumes-secs-204150>, AFP, 22/03/21, 10:00
2- Sauver les forêts françaises du changement climatique grâce à une "migration assistée" <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/bonne-nouvelle-sauver-les-forets-du-changement-climatique-avec-le-projet-giono-149649.html>, Novethic, 21/03/21
3- Saumon d'Écosse : les conditions d'élevage pointées du doigt par une ONG <https://www.geo.fr/environnement/saumon-decosse-les-conditions-delevage-pointees-du-doigt-par-une-ong-204159>, AFP, 23/03/21, 21:00
4- Deux militants animalistes condamnés pour avoir "libéré" des lapines de laboratoire <https://www.geo.fr/environnement/deux-militants-animalistes-condamnes-pour-avoir-libere-des-lapines-de-laboratoire-204181>, AFP, 24/03/21, 22:00
5- Du Petrus et des plants de vigne envoyés dans l'espace pour tester leur "résilience" <https://www.sciencesetavenir.fr/espace/du-petrus-et-des-plants-de-vigne-envoyes-dans-l-espace-pour-tester-leur-resilience_152852>, AFP, 24/03/21, 23:00
6- Face à l’hécatombe de dauphins, la réponse de la France ne convainc ni les scientifiques ni les ONG <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/24/hecatombe-de-dauphins-la-reponse-de-la-france-ne-convainc-ni-les-scientifiques-ni-les-ong_6074343_3244.html>, Le Monde, maj le 25/03/21 à 06h47 
7- Rapport Papin : neuf pistes pour mieux rémunérer les agriculteurs <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/25/rapport-papin-des-pistes-pour-mieux-remunerer-les-agriculteurs_6074424_3234.html>, Le Monde, 25/03/21, 11h46 
8- L'Uruguay, le pays aux 4 vaches par habitant, veut verdir son élevage <https://www.la-croix.com/L-Uruguay-pays-4-vaches-habitant-veut-verdir-elevage-2021-03-25-1301147580>, AFP, 25/03/21, 12:00
9- Des clauses miroirs pour éviter la concurrence déloyale en agriculture <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/des-clauses-miroirs-pour-eviter-la-concurrence-deloyale-en-agriculture/>, EurActiv, 26/03/21, 08:27
10- Comment Bayer a fait pression sur le Mexique pour empêcher l’interdiction du glyphosate <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/27/comment-bayer-a-fait-pression-sur-le-mexique-pour-empecher-l-interdiction-du-glyphosate_6074679_3244.html>, Le Monde, maj le 28/03/21 à 05h36
11- Un tiers des terres agricoles à "haut risque" de pollution aux pesticides <https://information.tv5monde.com/info/un-tiers-des-terres-agricoles-haut-risque-de-pollution-aux-pesticides-402601>, AFP, 29/03/21, 19:00
12- L'appétit des pays riches, moteur de la déforestation des tropiques <https://information.tv5monde.com/info/l-appetit-des-pays-riches-moteur-de-la-deforestation-des-tropiques-402611>, AFP, 29/03/21, 20:00
13- Transport de bétail par bateaux : une pratique répandue et décriée <https://information.tv5monde.com/info/transport-de-betail-par-bateaux-une-pratique-repandue-et-decriee-402671>, AFP, 30/03/21, 11:00
14- La destruction de la forêt tropicale en hausse de 12 % en 2020, selon Global Forest Watch <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/31/la-destruction-de-la-foret-tropicale-en-hausse-de-12-en-2020-selon-global-forest-watch_6075060_3244.html>, Le Monde avec AFP, 31/03/21, 07h43 
15- En Colombie, mise à l'index du fipronil, pesticide qui empoisonne les abeilles <https://information.tv5monde.com/info/en-colombie-mise-l-index-du-fipronil-pesticide-qui-empoisonne-les-abeilles-402800>, AFP, 31/03/21, 09:00
16- Le Canada limite mais renonce à interdire des pesticides néonicotinoïdes <https://information.tv5monde.com/info/le-canada-limite-mais-renonce-interdire-des-pesticides-neonicotinoides-402952>, AFP, 01/04/21, 09:00
En images
17- Faux bio, thon avarié... Foodwatch s'attaque à la fraude dans nos assiettes <https://www.lci.fr/societe/alimentation-viande-de-cheval-devenue-boeuf-faux-bio-thon-avarie-ong-foodwatch-s-attaque-a-la-fraude-dans-nos-assiettes-2181685.html>, TF1, journal de 20h, 25/03/21
18- Environnement : un pillage de plusieurs centaines de chênes en Ariège <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/environnement-un-pillage-de-plusieurs-centaines-de-chenes-en-ariege_4353527.html>, France 3, Le 19/20, 30/03/21
Une publication
19- Rapport. Mondialisation : comment protéger l’environnement et les agriculteurs <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/mondialisation-comment-proteger-lenvironnement-et-les-agriculteurs/>, Fondation Nicolas Hulot, INTERBEV et l’Institut Veblen, 26/03/21

Bien à vous,
Florence

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INITIATIVES DU JOUR : — Le projet Giono aide les forêts à s'adapter au changement climatique, et permet la préservation d'espèces particulièrement menacées grâce à une "migration assistée" du Sud vers le Nord de l'Hexagone. (cf. item 2)
— L’ancien dirigeant du groupe Système U propose neuf mesures pour sortir du psychodrame des négociations commerciales entre industriels et distributeurs. (cf. item 7)
—  En Uruguay, pays comptant près de 4 bovins par habitant, le bétail est à lui seul responsable de 62% des émissions de gaz à effet de serre (GES). Un programme international vise à verdir l'élevage, principal produit d'exportation du pays. (cf. item 8)
'PETITS PAS' DU JOUR : — Face à l’hécatombe de dauphins, la ministre de la mer, qui a présenté ses propres mesures, refuse toute fermeture temporaire de zones de pêche. (cf. item 6)
— La Colombie a suspendu pour six mois l'usage du fipronil dans certaines cultures agricoles, suite à la mort de millions d'abeilles à cause de ce pesticide interdit en Europe, mais les apiculteurs jugent cette restriction insuffisante face au "massacre" des ruches. (cf. item 15)
— Le Canada a annoncé qu'il allait limiter l'utilisation de deux pesticides néonicotinoïdes pour certaines cultures, renonçant finalement à les interdire comme il envisageait de le faire il y a trois ans. (cf. item 16)
ENQUÊTES DU JOUR : — Déformé, malade, mangé vivant par les parasites, un moratoire sur l'expansion des élevages de saumon d’Écosse est « impératif » selon l’ONG CIWF France. (cf. item 3 & suite)
— De la petite fraude aux grosses arnaques, de nombreux produits alimentaires non-conformes mettent en danger la santé des consommateurs. Et ces escroqueries se multiplient en Europe, assure l'ONG Foodwatch. (cf. item 17)
LOBBY DU JOUR : Des révélations en série dénoncent l’intense lobbying de Bayer contre le décret pris par le président mexicain « AMLO » qui vise à bannir, d’ici à 2024, l’herbicide et les importations de maïs OGM. (cf. item 10)
ÉTUDES & RAPPORT DU JOUR : — Selon une étude publiée dans Nature Geoscience, 64% des terres agricoles, soit environ 24,5 millions de km2, sont menacées d'être polluées par plus d'un principe actif et 31% sont à haut risque. (cf. item 11 & suite)
— Une première évaluation pays par pays de la façon dont les importations des pays développés encouragent la déforestation montre qu'un habitant des pays du G7 est responsable en moyenne de la disparition de quatre arbres chaque année ailleurs dans le monde. Soit un total de plus de trois milliards d'arbres en 2015, selon les chercheurs. (cf. item 12 & suite)
— Alors que l’importation de denrées agricoles et alimentaires a augmenté de 28% entre 2005 et 2019, le Think Tank de la Fondation Nicolas Hulot, INTERBEV et l’Institut Veblen, défendent la nécessité d’adopter un règlement européen sur les importations, basé sur un principe de mesures-miroirs. (cf. item 9 & 19)
— Le rapport annuel du Global Forest Watch a enregistré la destruction en 2020 de 4,2 millions d’hectares de forêts primaires tropicales, cruciales pour la biodiversité de la planète et le stockage du carbone, soit 12 % de plus que l’année précédente. (cf. item 14 & suite)
INDIGNITÉ DU JOUR : Mis en lumière par le blocage du trafic sur le canal de Suez, le transport de bétail par bateau, notamment de l'Europe vers les pays du Moyen-Orient, concerne chaque année des millions d'animaux, exportés dans des conditions dénoncées comme indignes par les ONG. (cf. item 13)
PILLAGE DU JOUR : Un paysage défiguré, une forêt balafrée... En Ariège, près de 400 arbres, dont certains centenaires, ont été abattus illégalement par des bucherons espagnols. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- L'agroalimentaire au four et au moulin face au boom des légumes secs, AFP, 22/03/21, 10:00
Isabel Malsang

Cuiseurs et surgélateurs industriels, moulins à farine de pois, "formeuses" de nuggets : l'agroalimentaire investit pour s'adapter au boom de la consommation de haricots, pois, lentilles et autres légumineuses, bons pour la santé et bons pour la planète, au risque d'aller vers des produits ultra-transformés. 
"Sans la surgélation grain à grain, il n'y aurait pas de lentilles dans les salades de la gare de Lyon, ni de houmous (purée de pois chiche, NDR) dans les burgers de la restauration rapide", explique à l'AFP Antoine Wassner, administrateur de la Fédération nationale des légumes secs (FNLS).
M. Wassner, qui dirige aussi l'entreprise familiale de lentilles et légumes secs Sabarot, basée en Haute-Loire, salue une hausse mensuelle de 5% des ventes de légumineuses en France depuis le premier confinement.
Il se dit "ravi d'en voir apparaître de plus en plus dans le +snacking+", via des barres de céréales avec légumes secs soufflés, ou des crackers à base de farines de pois chiche, ainsi qu'en plat principal, dans des pâtes ou des galettes.
Les légumes secs, "produits d'exception" selon Caroline Rio, diététicienne à Paris, cumulent les bons points, climatiques, nutritionnels et économiques, car ils sont relativement bon marché.
Sur le plan agronomique, leur capacité à capter l'azote de l'air pour nourrir les sols permet une nette réduction, voire une suppression des engrais azotés dans les cultures, et d'améliorer ainsi la durabilité de l'agriculture.
En matière de santé, avec des protéines, pas de gluten, beaucoup de fibres et un indice glycémique très bas, ils permettent une réduction de la consommation excessive de viande.
La demande en France est telle qu'Alexandre Cherki, qui dirige le CIACAM (comptoir industriel et agricole de commerce algéro-malgache), l'un des premiers importateurs industriels de légumes secs, basé à Marseille depuis 1950, s'est mis aussi à la transformation.
- Substituts de viande : attention aux additifs -
"Nos clients s'appellent Daucy ou William Saurin, nous leur fournissons des lentilles ou des pois chiche nettoyés sur des tables dosimétriques, grâce à des trieurs optiques ou infra-rouge, grain par grain", dit M. Cherki.
"Il y a dix ans, nous fournissions 20.000 tonnes de légumes secs par an environ, et aujourd'hui nous en traitons 55.000 tonnes", ajoute celui qui préside aussi la Fédération nationale des légumes secs (FNLS).
Selon lui, "l'activité du futur, c'est la transformation", notamment la production de farines grâce à des décortiqueuses, des broyeurs, et du tamisage.
"Le marché s'ouvre, que ce soit pour les houmous, les pâtes à tartiner, les snacks ou les pâtes aux lentilles corail", ajoute M. Cherki, qui vient d'ouvrir une ligne de farine de pois chiche à Vitrolles dans sa filiale Vegedry, en association avec la coopérative Arterris. Des projets existent aussi chez Soufflet ou Limagrain, dit-il.
Même à raison d'un million d'euros environ par ligne de production, la France est encore loin de répondre à la demande, selon lui. 
Néanmoins, l'association de consommateurs CLCV qui salue la "bonne surprise" de la qualité nutritionnelle de ces produits, a aussi récemment mis en garde contre leur ultra-transformation.
Après le "cracking" qui sert à extraire la protéine de pois ou de soja, les industriels utilisent des additifs pour la "texturer", afin qu'elle se rapproche le plus possible de la consistance d'un steak, escalope, ou autre filet de viande.
Si 80% des produits étudiés par CLCV contiennent au moins un additif, les produits imitant la viande en contiennent plus : texturants, arômes, colorants, acidifiants, anti-agglomérants ou antioxydants. "Il faut regarder la liste d'ingrédients" avant d'acheter des substituts végétaux de viande, conseille Mme Rio.
"Pour nous, végétal ne rime pas avec ultra-transformé" acquiesce Emmanuel Bréhier, l'un des deux fondateurs de la start-up Hari&Co, spécialiste de galettes végétales bio, qui tente actuellement de relocaliser sa production de légumineuses en France.
"On n'a pas vocation à faire de la fausse viande, qui comporte des additifs et des arômes, nous nous contentons de cuire, mélanger et former les légumes secs en nuggets, boulettes ou autres galettes".
<https://www.geo.fr/environnement/lagroalimentaire-au-four-et-au-moulin-face-au-boom-des-legumes-secs-204150>
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2- Sauver les forêts françaises du changement climatique grâce à une "migration assistée", Novethic, 21/03/21
Pauline Fricot

Permettre aux forêts de survivre, voire de gagner des milliers d'années. À l'occasion de la journée internationale des forêts, Novethic s'intéresse à une initiative qui célèbre cette année ses dix ans : le projet Giono, qui aide les forêts à s'adapter au changement climatique, et permet la préservation d'espèces particulièrement menacées grâce à une "migration assistée" du Sud vers le Nord de l'Hexagone.
Canicules, pluies irrégulières, hivers doux... Alors que le réchauffement climatique bouleverse le climat de la France, l’adaptation des forêts est un processus trop lent pour leur permettre de résister. Avec la création du projet Giono en 2011, l’Office National des Forêts (ONF) s’est donné pour mission de les assister. 
L’objectif est de récupérer des semences d’espèces particulièrement menacées par le changement climatique, comme les hêtres et les chênes du massif de Sainte-Baume (Var) ou de Chizé (Deux-Sèvres) pour les planter plus au Nord, dans les forêts de Verdun (Meuse) et Levier (Jura). Les forêts expérimentales ont atteint respectivement six et trois hectares. Des zones choisies avec précaution, d'après les modélisations climatiques. Le projet de "migration assistée", qui doit son nom à l'écrivain Jean Giono pour son roman "L'homme qui plantait des arbres fête", cette année ses dix ans.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/biodiversite/isr-rse/bonne-nouvelle-sauver-les-forets-du-changement-climatique-avec-le-projet-giono-149649.html>
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3- Saumon d'Écosse : les conditions d'élevage pointées du doigt par une ONG, AFP, 23/03/21, 21:00

Un moratoire sur l'expansion des élevages de saumon d’Écosse est "impératif", juge l'ONG CIWF dans un rapport d'enquête qui pointe des problèmes liés au bien-être animal et des atteintes à l'environnement et à la biodiversité.
L'ONG indique avoir envoyé au cours de l'hiver 2020 une équipe d'enquêteurs dans des fermes de saumon de différentes régions d’Écosse pour observer leurs conditions d'élevage : "les enquêteurs ont constaté que les problèmes de bien-être sont généralisés", indique le rapport.
Au premier rang des griefs mis en avant par Compassion in World Farming (CIWF), qui milite pour le bien-être des animaux d'élevage, la surmortalité des saumons produits dans les élevages d’Écosse. "Jusqu'à 28,2%" des jeunes saumons placés dans les parcs d'élevage en mer "meurent pendant la production", affirme le rapport, qui s'appuie sur des données provenant d'une enquête fournie par le gouvernement écossais.
Parmi les facteurs de surmortalité figure un parasite bien connu d'autres pays d'élevage, comme la Norvège : le pou de mer, qui se nourrit de la peau, du sang et des muqueuses de poissons comme le saumon.
"Les moyennes mensuelles de l'organisation des producteurs de saumon écossais (Scottish salmon producers organisation ou SSPO) suggèrent que le taux moyen de poux de mer femelles et adultes par poisson a augmenté de 96% entre avril 2018 et mai 2019", indique le rapport.
Un phénomène favorisé par la plus grande concentration de poissons dans les fermes d'élevage, suggère CIWF : "pour la même période, le nombre de saumons dans les exploitations écossaises a connu une hausse de près de 25%".
"Des passages clés de ce rapport sont faux, inexacts et trompeurs - ce que nous aurions signalé au CIWF s'ils avaient contacté quelqu'un dans le secteur de la salmoniculture écossaise avant de le publier", a réagi, sans préciser lesquels, Tavish Scott, directeur de l'organisation des producteurs de saumon d’Écosse, dans une déclaration transmise à l'AFP.
Le rapport pointe également les risques que font peser sur la biodiversité les saumons qui s'échappent de leur élevage. "Il existe la possibilité que le réservoir génétique sauvage soit modifié et compromette la condition physique du saumon sauvage, ainsi que sa capacité à s'adapter aux changements de son environnement", pointe le rapport, des critiques déjà formulées il y a quelques années à l'encontre de l'industrie du saumon d'élevage norvégien.
En 2019, environ 200.000 tonnes de saumon d’Écosse ont été produites, selon CIWF, qui affirme que l'industrie vise une hausse de 47 à 96% de sa production d'ici 2030.
Un objectif que n'a pas confirmé la profession. "Le secteur du saumon écossais a l'ambition de doubler de valeur au cours de la prochaine décennie" en proposant des poissons "produits de la manière la plus responsable et durable", a toutefois indiqué un porte-parole à l'AFP.
<https://www.geo.fr/environnement/saumon-decosse-les-conditions-delevage-pointees-du-doigt-par-une-ong-204159>
En savoir plus :
> Déformé, malade, mangé vivant par les parasites, demande d’un moratoire sur l'expansion de l'élevage des saumons en Ecosse <https://action.ciwf.fr/page/77704/petition/1?_ga=2.24247738.1437237874.1616557411-1156175109.1616557411>, CIWF France
> Report. Underwater Cages, Parasites and Dead Fish : Why a Moratorium on Scottish Salmon Farming Expansion is imperative <https://www.ciwf.org.uk/media/7444572/ciwf_rethink-salmon_21_lr_singles_web.pdf?utm_campaign=fish&utm_source=link&utm_medium=ciwf>, OneKind & CIWF, march 2021
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4- Deux militants animalistes condamnés pour avoir "libéré" des lapines de laboratoire, AFP, 24/03/21, 22:00

Deux militants animalistes ont été condamnés mercredi à Toulouse à deux et trois mois de prison avec sursis pour avoir "libéré" une vingtaine de lapines dans un laboratoire de l'Inra pour dénoncer "l'eugénisme d'Etat".
"L'Inra (L'institut national de rechercher agronomique devenu Inrae --pour environnement-- en 2020 NDLR) c'est le robinet qui fait couler le sang des abattoirs", a lancé Solveig Halloin, l'un des deux militants du collectif Animal1st poursuivis, qui a écopé de trois mois de prison avec sursis.
Le 21 mai 2017, les prévenus Vincent Aubry et Solveig Halloin, s'étaient introduit avec un groupe d'une douzaine de personnes dans les locaux de l'Inra à Toulouse et s'étaient emparés d'une vingtaine de lapines gestantes.
Une action revendiquée dans les jours suivants auprès de la Dépêche du Midi, puis dans une vidéo diffusée dans un reportage de France 3. 
Cette vidéo a permis aux enquêteurs de la gendarmerie de retrouver les deux mis en cause et de les poursuivre pour vol aggravé en réunion, Solveig Halloin étant également poursuivie pour "dégradation" après avoir projeté de la peinture rouge sur le panneau de l'Inra.
L'avocate de l'Inra, Me Cosima Ouhioun a assuré que l'organisme public de recherche qui est sous la double tutelle des ministères de l'Agriculture et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche appliquait "la Charte éthique en matière de protection du bien être animal".
Selon l'avocate, ces activistes sont "dans l'ignorance totale de ce qu'étaient les recherches" soulignant que ces lapines étaient destinées "à l'étude des troubles digestifs des lapereaux en élevage".
Les antispécistes ont également été condamnés solidairement à verser 3.000 euros notamment pour dédommager l'Inra de la perte des animaux et de la réfection de la clôture comme l'avait demandé l'avocate.
En marge du procès, une vingtaine de membres de ce collectif ont présenté des photos choquantes devant le palais de justice montrant notamment une vache avec un hublot sur un compartiment gastrique accompagné de la mention "Inrae fournisseur officiel de victime financé par l'Etat", ou encore une image comparant la recherche de l'Inrae à la politique d'eugénisme sous le régime nazi.
<https://www.geo.fr/environnement/deux-militants-animalistes-condamnes-pour-avoir-libere-des-lapines-de-laboratoire-204181>
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5- Du Petrus et des plants de vigne envoyés dans l'espace pour tester leur "résilience", AFP, 24/03/21, 23:00
Nathalie Alonso

Ils reviennent de loin après un voyage dans les conditions extrêmes de l'espace : à Bordeaux, des bouteilles de Petrus et des sarments de vigne sont analysés par des chercheurs qui développent une expérience sur la micro-gravité, potentiel accélérateur d'une agriculture plus "résiliente" sur terre.
Bonne nouvelle : même après 14 mois dans l'espace, ce grand cru de 21 ans, - autour de 5.000 euros - est resté "un très grand vin", selon les premières conclusions de l'Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV) de l'université de Bordeaux dévoilées mercredi.
Depuis février, l'ISVV, à Villenave-d'Ornon (Gironde), est chargé d'analyser les 12 bouteilles de ce vin "mythique" et la moitié des 320 sarments de vigne de merlot et cabernet sauvignon envoyés pendant respectivement 14 et 10 mois sur la Station spatiale internationale (ISS), à l'initiative de la start-up européenne Space Cargo Unlimited (SCU).
Ce lancement s'inscrivait dans le cadre de sa mission WISE qui ambitionne de "trouver des solutions pour l'agriculture de demain" en pariant sur l'influence de la microgravité sur le vivant.
Tout l'enjeu est de vérifier si l'environnement spatial, avec ses radiations et sa micro-gravité, a modifié les caractéristiques de ce Pomerol, et surtout si l'apesanteur peut rendre la vigne plus résistante. 
"Notre approche est de penser que les plantes qui auront su résister à l'absence de gravité seront plus résilientes, plus en capacité de réagir à des stress (...) comme le changement climatique", explique le Girondin Nicolas Gaume, président et cofondateur avec Emmanuel Etcheparre de SCU. 
Une quinzaine de chercheurs sont impliqués dans ce programme privé de recherche appliquée en partenariat avec l'université d'Erlangen (Allemagne), le Centre national d'études spatiales (Cnes) et l'agence spatiale européenne (ESA).
Revenus mi-janvier sur terre, la moitié des sarments ont été replantés dans les serres du leader mondial des pépinières viticoles, le Groupe Mercier, pour des débouchés futurs. L'autre moitié, à l'ISVV, est désormais comparée et analysée avec des lots identiques restés sur terre, eux. 
En parallèle, un test mené le 1er mars a permis d'obtenir "une première photographie" de l'odyssée spatiale du vin. Ce jour-là, deux bouteilles "anonymisées" de Petrus ont été présentées à l'aveugle à un panel de 12 personnes - amateurs et experts. 
Verdict "unanime" : "le +vin de l’espace+ a été très bien évalué sensoriellement", résume Philippe Darriet, directeur de l'unité de recherche oenologie à l'ISVV. Dans 11 cas sur 12, des "différences" ont été notées, en particulier sur la couleur, et parfois dans les nuances d'odeurs et de goût.
- "Stress prodigieux" -
Pour l'œnologue Jane Anson, "la grande différence" entre les deux vins était surtout "visuelle". "Les deux sont vraiment magnifiques", a-t-elle assuré à l'AFP début mars tout en jugeant le vin terrestre "un peu plus tannique, plus jeune" par rapport au vin "céleste" dont l'"aromatique plus floral" ressortait "davantage". L'œnologue Franck Dubourdieu n'a pas perçu de différence "significative" et salue un "succès" : "le vin de l'espace ne s'est pas détérioré". 
Ces premières impressions doivent encore être confortées par des analyses physico-chimiques à l'ISVV tandis qu'en parallèle, les scientifiques surveillent l'évolution des sarments qui ont végété 10 mois en apesanteur, dans des alvéoles sans lumière à l'hygrométrie maîtrisée.
"La gravité est un paramètre central de la vie, le seul qui n'a jamais évolué sur Terre, contrairement à la température ou l'humidité. Quand on expose des plantes à cette absence de gravité, on les soumet à un stress prodigieux, qui pourrait accélérer certaines évolutions naturelles", avance Nicolas Gaume. 
S'il est trop tôt pour tirer des conclusions, les chercheurs ont déjà constaté que "les plants de vignes" spatiaux "poussaient plus vite que leurs jumeaux restés sur terre", se réjouit Nicolas Gaume. Mais il faudra attendre 3 ans pour savoir si certaines plantes ont subi des modifications épigénétiques (dans l'expression des gènes).
"L'attente finale, c'est de +challenger+ les plantes et de regarder si elles ont acquis une meilleure tolérance à des agents pathogènes comme le mildiou", et à "un contexte de changement climatique", ajoute la scientifique, Stéphanie Cluzet, directrice de recherches et professeure à l'ISVV. 
Prochaine étape de la mission WISE ? tester une fermentation en apesanteur.
<https://www.sciencesetavenir.fr/espace/du-petrus-et-des-plants-de-vigne-envoyes-dans-l-espace-pour-tester-leur-resilience_152852>
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6- Face à l’hécatombe de dauphins, la réponse de la France ne convainc ni les scientifiques ni les ONG, Le Monde, maj le 25/03/21 à 06h47 
Martine Valo

L’ONG Sea Shepherd demande devant le Conseil d’Etat une réaction plus forte de la part du gouvernement. Mais la ministre de la mer, qui a présenté ses propres mesures le 19 mars, refuse toute fermeture temporaire de zones de pêche. 
Plus de 90 dauphins et marsouins échoués en l’espace d’un week-end sur le littoral atlantique les 13 et 14 mars ; 450 cétacés poussés sur les côtes françaises – dont 200 en Vendée – par deux tempêtes modérées durant les quinze premiers jours de janvier… Voilà six années consécutives que les records d’échouage sont régulièrement battus et dépassent le millier de mammifères marins morts en France par an, victimes pour la plupart d’engins de pêche, sans compter ceux, bien plus nombreux, qui coulent directement au fond de l’océan.
La Commission européenne a récemment mis la France en demeure de fournir des réponses à la hauteur de l’hécatombe de cet animal emblématique, le public s’émeut, les associations de défense de la nature multiplient les pétitions et les recours devant la justice.
Mais, en ce début 2021, aucune inversion de tendance ne se dessine. Les échouages s’étendent désormais au-delà de la « haute saison » d’hiver, non seulement dans le golfe de Gascogne, mais aussi au sud du Finistère.
Mardi 23 mars, l’ONG Sea Shepherd a mené une nouvelle offensive, devant le Conseil d’Etat cette fois, pour tenter d’obtenir du gouvernement qu’il accélère l’envoi d’observateurs et la mise en place de caméras à bord des bateaux de pêche et surtout la fermeture de l’activité dans certaines zones plusieurs mois par an. Une audience en référé-liberté, c’est-à-dire en extrême urgence, s’est tenue devant la haute juridiction administrative. L’ONG fait valoir une « atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale : la liberté du droit à un environnement sain », explique Manon Crécent, l’avocate de l’ONG. Le juge doit se prononcer vendredi 26 mars.
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Selon Sea Shepherd, le dauphin de l’Atlantique Nord-Est est aujourd’hui menacé. Mais ce n’est pas l’avis de la ministre de la mer. « C’est un phénomène préoccupant et c’est un drame pour les pêcheurs, estime Annick Girardin. Cependant, le dauphin commun est une espèce protégée, ce n’est pas une espèce en danger. Il n’y a aucune évidence de son déclin, donc nous avons le temps de tester des solutions de moyen terme, dans les deux ans qui viennent, et de long terme. »
Manque d’empressement
Le manque d’empressement du gouvernement français à se saisir pleinement du problème est précisément ce qui lui est reproché. Pourtant, la ministre affirme ne vouloir imposer ni « solution simpliste » ni « mesure brutale » – autrement dit, elle refuse de fermer temporairement telle zone de pêche particulièrement exposée aux captures accidentelles. « Les échouages ont sans doute été multipliés par dix entre 1990 et aujourd’hui, rapporte-t-elle. Si nous les diminuons régulièrement dans les trente prochaines années, on aura gagné ».
Mme Girardin assure qu’elle ne fait pas l’« autruche » et détaille le plan d’action qu’elle a annoncé le 19 mars. Il s’agit notamment d’obliger les chalutiers à équiper, en 2021, leurs filets de répulsifs acoustiques, appelés pingers. Une ligne de crédit de 500 000 euros est destinée au financement de survols aériens ; 1,1 million d’euros doit être consacré à l’embarquement d’observateurs et 1,5 million permettra de « tester à des fins scientifiques » vingt caméras à bord de fileyeurs, toujours sur la base du volontariat des patrons de pêche. Une cinquantaine d’observateurs seraient au travail actuellement et « au moins cinq caméras », selon le ministère.
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L’objectif est d’en savoir un peu plus sur les « interactions avec les cétacés dans le golfe de Gascogne », ainsi que sur la répartition et l’importance de leur population, croissante selon la ministre. Pour elle, ce n’est pas la pression de la pêche qui est en cause, mais la présence d’« énormément de dauphins », attirés par une ressource en anchois et sardines « extrêmement bien gérée par les pêcheurs. Ils ne sont pas responsables de la totalité des échouages, il n’y a pas les bonnes ONG et les mauvais pêcheurs ! »
« Il faut avoir le courage d’agir »
Face au discours rassurant de la ministre, les scientifiques, eux, tirent le signal d’alarme. « On n’avance pas, soupire Willy Dabin, ingénieur d’étude à l’observatoire Pelagis (CNRS-université de La Rochelle) qui centralise des données sur les mammifères et les oiseaux marins depuis la fin des années 1960. Voilà trente ans qu’on nous dit qu’on a besoin de toujours plus de données, mais la question n’est plus là : il faut avoir le courage d’agir, sinon l’espèce va disparaître. Nous n’avons pas besoin d’une connaissance toujours plus fine, juste pour savoir dans combien d’années ça va se produire. » 
Le biologiste explique qu’aujourd’hui les dauphins vivant plus au large viennent probablement repeupler le stock du plateau continental décimé. Pour que cette population de l’Atlantique Nord-Est se maintienne, il ne faudrait pas qu’elle subisse une perte supérieure à 2 % par an. Or, selon les estimations des chercheurs, on est bien au-delà au vu des milliers de dauphins tués chaque année. Cette atteinte à l’équilibre biologique risque fort de se traduire par un effondrement brutal, comme cela s’est produit avec d’autres espèces.
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Elodie Martinie-Cousty, qui pilote le réseau Océan, mer et littoral au sein de France Nature Environnement (FNE), pousse le même cri d’alarme. « De plus en plus de dauphins jeunes s’échouent, l’espèce est en danger ! affirme-t-elle. Mme Girardin devrait écouter les scientifiques et prêter attention à la récente jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne du 4 mars. Celle-ci précise que, dans le cadre de la directive “habitats”, il n’est pas nécessaire de connaître avec précision l’état d’une espèce d’intérêt communautaire pour prendre des mesures strictes de conservation à son égard. »
« On a intérêt à être transparents »
Willy Dabin regrette que les chalutiers et les fileyeurs opérant sur le littoral atlantique n’aient pas compris l’intérêt de partager leurs expériences avec l’équipe de Pelagis, qui le leur demande depuis au moins une quinzaine d’années. Ce partage aurait permis aujourd’hui de savoir quels types d’engins de pêche causent le plus d’accidents. « Si nous pouvions avoir un plan d’échantillonnage aléatoire sur 3 % des bateaux sans refus possible, nous aurions une photo instantanée, glisse-t-il. Quoi qu’il en soit, les zones et les périodes critiques, nous les connaissons. Nous pouvons faire des propositions spatio-temporelles » de fermeture.
Sur le site du ministère de la mer, le public peut désormais s’informer sur l’évolution des échouages. Le dernier bulletin en date indique que, entre le 16 et le 28 février, 85 dauphins, une baleine et un rorqual morts ont été poussés sur la côte. On apprend aussi que pour plus de 600 petits cétacés signalés depuis le 1er janvier – encore s’agit-il d’une « estimation minimale provisoire », prévient le site –, seulement cinquante-cinq captures ont été déclarées depuis le 1er décembre 2020 par les organisations de pêche.
Eric Guygniec est responsable de l’APAK (Armement de la pêche artisanale de Keroman), une flotte de sept chalutiers basée à Lorient (Morbihan). Il reconnaît que vis-à-vis des déclarations (obligatoires depuis 2019), « on n’est pas à 100 % cette année, mais ça va le faire. Les gars comprennent qu’on a intérêt à être transparents. Il y a trois, quatre ans, tout le monde refusait les observateurs à bord, ça a changé. »
Tout en restant opposé aux caméras à bord, il note que cette ouverture nouvelle a permis de porter un autre regard sur les chalutiers, responsables de moins de morts de cétacés que l’on ne pensait. D’autant que les chalutiers bretons sont, eux, tous équipés de pingers. Les regards se tournent donc vers les fileyeurs et les bateaux-usines qui opèrent au large.
Menaces
Près du littoral, Eric Guygniec dit voir davantage de dauphins qu’il y a vingt ans. Lui aussi attribue cette fréquentation à la présence de petits poissons pélagiques.
« L’anchois, on en faisait beaucoup avant, c’est fini, parce qu’on nous le paie moins de 1 euro le kilo, témoigne-t-il. Pour pêcher, il faut : la ressource, le quota et un marché convenable. On a arrêté de pêcher pour pêcher, comme on le faisait quand j’ai commencé il y a plus de trente ans. C’était n’importe quoi. »
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M. Guygniec sait bien que l’image des dauphins mutilés sur les plages est dommageable pour la profession. « On n’est pas parfaits, demain on sera meilleurs. » Il se veut convaincant sur ce dossier, « le plus important de la pêche française. Il faut qu’on arrive à cohabiter avec ces mammifères dans un environnement marin sain. » Et se montre conciliant tant qu’on n’évoque pas les patrouilles de Sea Shepherd, dont les militants cherchent à quantifier les cétacés pris dans les filets et remontés asphyxiés. « On évite de parler à ces gens, qui voudraient ne nous faire manger que de l’herbe. » De son côté, l’ONG se plaint publiquement des menaces dont ses membres et son bateau font l’objet en Bretagne.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/24/hecatombe-de-dauphins-la-reponse-de-la-france-ne-convainc-ni-les-scientifiques-ni-les-ong_6074343_3244.html>
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7- Rapport Papin : neuf pistes pour mieux rémunérer les agriculteurs, Le Monde, 25/03/21, 11h46 
Laurence Girard et Cécile Prudhomme

Dans un rapport demandé par le gouvernement, l’ancien dirigeant du groupe Système U propose neuf mesures pour sortir du psychodrame des négociations commerciales entre industriels et distributeurs. 
« Une mission de médiation et de conciliation », c’est le rôle que le gouvernement avait assigné à Serge Papin, ancien dirigeant du groupe Système U. Ou comment apaiser les esprits encore échauffés des dernières négociations commerciales entre industriels et distributeurs, achevées le 1er mars. Dans un rapport publié jeudi 25 mars, fondé sur l’audition d’une soixantaine d’acteurs depuis octobre 2020, il liste neuf pistes d’amélioration pour retrouver une meilleure rémunération des agriculteurs.
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Payer les produits agricoles au juste prix était au cœur des préoccupations des Etats généraux de l’alimentation (EGA) de 2017, dont M. Papin avait coprésidé l’un des ateliers. Ils ont abouti, en octobre 2018, à la loi EGalim, destinée à mieux répartir la valeur tout au long de la chaîne alimentaire, entre agriculteurs, industriels et distributeurs. Les professionnels reconnaissent unanimement que cette loi « contient de réelles avancées, notamment en matière de contractualisation et de l’inversion de la construction du prix à partir d’indicateurs de coûts de production », note le rapport.
Les prix de la production agricole, de certaines marques de distributeurs ou de la filière laitière « ont effectivement été revalorisés les deux premières années après l’entrée en vigueur de la loi, mais cela n’a pas été le cas pour l’ensemble des filières ». Malgré tout, constate M. Papin dans son rapport, « il n’y a pas eu d’inflation depuis, ou très peu ». Avant de souligner : « La limitation des promotions ainsi que le relèvement de 10 % du seuil de revente à perte a dégagé une valeur estimée à environ 550 millions d’euros. Mais cette somme n’a pas été entièrement reversée aux agriculteurs. »
Equilibrer les forces
Pour améliorer la situation, le document propose notamment de se concentrer sur « le contrat entre l’agriculteur et le premier transformateur, [qui] doit devenir le fil conducteur de la négociation finale », et servir de base à l’établissement du prix. « Dans le contrat commercial aval, la quote-part du prix de la matière première agricole doit figurer comme un élément non négociable. » Et il recommande « la conclusion de contrats pluriannuels », d’une durée de trois ans renouvelables, étendus à six ans « en cas d’investissements industriels importants ».
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Car les règles en vigueur provoquent toujours un rapport de force « inversement proportionnel à la concentration des opérateurs. Les plus forts et les mieux organisés, en l’occurrence la grande distribution et les grandes entreprises, sont les gagnants du système actuel », façonné par la loi de modernisation de l’économie (LME), qui date de 2008. De leur côté, les agriculteurs, « moins bien organisés et moins bien équipés pour la négociation », sont coincés entre le « besoin de conduire [leur] transformation sur les questions globales de développement durable », une demande de montée en gamme et « la baisse de [leurs] revenus ». 
Afin de répartir l’équilibre des forces en présence, M. Papin recommande d’« encourager la création d’entités plus fortes d’agriculteurs par le regroupement d’entités existantes » et d’« accélérer la transformation des coopératives ». Pour valoriser les filières auprès des consommateurs, afin qu’ils soient prêts à payer le juste prix d’une production française, il propose aussi « d’identifier systématiquement l’origine France des ingrédients et des produits, y compris en restauration collective, pour favoriser le patriotisme agricole ».
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M. Papin suggère enfin « de renforcer les pouvoirs du médiateur », que les professionnels peuvent saisir en cas de désaccord entre les parties au terme de la négociation d’un contrat. « A l’issue de la médiation, dont la période devrait être rallongée, il faut imaginer une forme de proposition d’arbitrage permettant de trancher », propose-t-il. Ce renforcement du rôle de la médiation est également demandé par la FNSEA. Cette année, les litiges ont d’ailleurs été nettement plus nombreux, principalement sur les questions tarifaires. Le médiateur des relations commerciales agricoles a été saisi de 40 dossiers, contre 8 l’an dernier, dont « une petite dizaine sont encore en cours », précise-t-on au gouvernement.
Loi, accord ou décret
L’ancien patron de Super U juge probable que sa proposition-phare « nécessite de repasser par la loi », estimant qu’« il faut tenter d’aller vite, car les attentes sont élevées ». Une analyse partagée par le syndicat agricole FNSEA, qui milite pour « un renforcement de la loi EGalim », estimant « que le compte n’y est pas ». Il demande la diffusion obligatoire des indicateurs de coût de production, de manière à ce qu’ils soient pris en compte dans les contrats entre agriculteurs et industriels et que ces derniers ne puissent pas signer avec les distributeurs en deçà de ces indicateurs. La FNSEA exige également que la tenue des négociations de l’amont avant celles de l’aval devienne une obligation légale.
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A la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), on pense qu’il n’y a pas besoin d’une nouvelle loi pour apaiser la situation, mais certains points à améliorer. « La loi ne prévoit pas l’existence de contrats classiques entre le producteur et l’industriel, excepté pour le lait et la viande de bœuf Label rouge. Et comme il n’y a pas de contrat, il n’y a pas d’indicateurs sur lesquels s’appuie la négociation entre l’industriel et le distributeur, explique Jacques Creyssel, délégué général de la FCD. Pour qu’EGalim fonctionne, il faut les rendre obligatoires, ce qui peut être fait par les interprofessions ou par un décret. »
La FCD souhaite également une transparence complète sur l’évolution des prix de vente à l’export et à la restauration hors domicile, qui permettrait « que le producteur s’aperçoive que, dans certaines filières, la grande distribution n’est pas le sujet ». La balle est maintenant dans le camp du gouvernement pour faire évoluer au mieux le texte législatif afin d’atteindre les objectifs fixés par les EGA.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/25/rapport-papin-des-pistes-pour-mieux-remunerer-les-agriculteurs_6074424_3234.html>
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8- L'Uruguay, le pays aux 4 vaches par habitant, veut verdir son élevage, AFP, 25/03/21, 12:00
Gabriela Vaz

En Uruguay, pays pratiquement dépourvu d'industries et comptant près de quatre bovins par habitant, le bétail est à lui seul responsable de 62% des émissions de gaz à effet de serre (GES). Un programme international vise à verdir l'élevage, principal produit d'exportation du pays.
Quelque 12 millions de bœufs, veaux et vaches gambadent dans les immenses prairies de ce petit pays de 3,4 millions d'habitants, grand comme un quart de la France. Mais si les Uruguayens restent les champions du monde de la consommation de viande (50 kg/an/personne), l'essentiel de la production part à l'étranger, en particulier vers la Chine.
Ainsi la filière viande et ses dérivés représente le premier poste d'exportation (16%) et un important pourvoyeur de devises. En 2019, 2,2 millions de bovins abattus et exportés ont rapporté quelque 1,83 milliard de dollars, soit 83% des revenus d'exportation de l'ensemble de la filière viande, selon l'Institut national des viandes (INAC).
Or les 19.800 tonnes d'équivalent CO2 rejetés chaque année, essentiellement du méthane issu de la digestion des vaches, "joue un rôle important dans le changement climatique", rappelle Cecilia Jones, de l'Unité agricole pour la durabilité et le changement climatique au ministère uruguayen de l'Elevage (MGAP).
Pour tenter de diminuer son empreinte carbone, l'Uruguay mène donc depuis 2020 le projet "Élevage et climat" avec l'appui technique de l'Agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le financement du Fonds pour l'environnement mondial (FEM).
L'objectif est de réduire les émissions directes et indirectes de GES, de "séquestrer" le carbone dans le sol et d'inverser les processus de dégradation des terres "grâce à des pratiques intelligentes sur le plan climatique", explique à l'AFP Soledad Bergos, coordinatrice nationale du projet. Il s'agit aussi d'augmenter la productivité pour avoir moins de vaches dans les champs.
La caractéristique de l'élevage uruguayen "est qu'il se pratique principalement sur des pâturages naturels (...) une ressource extrêmement précieuse", rappelle l'agronome. En Uruguay, les prairies tempérées occupent 50 % du territoire, contre 8% sur l'ensemble de la planète.
La gestion des champs est donc au centre du projet, car un pâturage en bon état emprisonne davantage de carbone. "Nous avons appris à réguler le pâturage", souligne Mme Bergos car "plus l'herbe a de brins et de longueur, plus elle est de qualité". Il s'agit aussi de savoir combien de bovins peut supporter un champ en fonction de la saison. 
- Synchronisation -
Au total, 62 élevages bovins participent au projet, dont celui de Rosa Correa, 56 ans, qui gère avec son mari Alejandro un élevage de 800 hectares à Cerro Pelado, dans le département de Lavalleja, dans l'est du pays. 
La synchronisation des saillies puis des gestations, ainsi que le sevrage des veaux, sont quelques-unes des pratiques qu'elle et son mari ont commencé à mettre en œuvre sur les conseils des techniciens de la FAO.
"Elles vont toutes être enceintes en même temps", explique l'éleveuse en observant un groupe d'une vingtaine de vaches dans son champ. En synchronisant les saillies, environ 85% des vaches tombent enceintes, au lieu des 45-50% autrefois.
C'est "l'un des moyens d'augmenter la productivité de manière durable", explique-t-elle à l'AFP, car on obtient plus de kilos de viande (de veau) sans augmenter le nombre de bovins. 
Les conseils distillés ont poussé la famille à réorganiser, sans engager de dépenses supplémentaires, leur façon de travailler qui se transmettait à travers les générations.
Reste la question de la consommation mondiale de viande. 
Selon l'ONG de défense de l'environnement Greenpeace, "une réduction de 50% de la production de viande et de produits laitiers d'ici à 2050 par rapport aux niveaux actuels permettrait de diminuer les émissions de GES liées au secteur agricole de 64%".
Et les déclarations récentes du milliardaire américain Bill Gates sur la nécessité pour les pays riches de consommer de la viande synthétique pour lutter contre le changement climatique, ont suscité un tollé en Uruguay. 
"Il y a des gens qui disent +le bétail ne pollue pas, d'autres choses polluent beaucoup plus !+ Oui, d'accord, mais l'objectif est d'essayer de ne rien polluer", souligne Rosa Correa.
<https://www.la-croix.com/L-Uruguay-pays-4-vaches-habitant-veut-verdir-elevage-2021-03-25-1301147580>
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9- Des clauses miroirs pour éviter la concurrence déloyale en agriculture, EurActiv, 26/03/21, 08:27
Agence France Presse (AFP)

L’Union européenne doit obliger les produits agricoles importés à respecter les mêmes normes environnementales que ceux produits en son sein pour éviter toute distorsion de concurrence, demandent jeudi la Fondation Nicolas Hulot (FNH) et l’interprofession de la viande, interbev.
Actuellement, les produits alimentaires importés dans l’Union européenne ne respectent pas toujours les mêmes normes que celles appliquées dans l’UE, souvent plus contraignantes, relèvent l’ONG et l’interprofession dans un rapport rédigé avec l’institut Veblen.
Ils demandent un règlement européen sur les importations pour introduire des mesures-miroirs, ou clauses-miroirs, « c’est-à-dire de règles environnementales aux produits importés sur le territoire européen équivalentes à celles en vigueur dans l’UE », selon un communiqué. Cette réforme est « à porter dès maintenant pour une adoption en 2022, à l’occasion de la présidence française de l’Union européenne », soulignent les trois organismes.
« Des denrées rentrent sur le territoire européen de manière légale mais sans correspondre aux critères environnementaux de traçabilité et de bien-être animal », a dénoncé Samuel Léré, de la Fondation Nicolas Hulot, lors d’une conférence de presse en ligne.
Il s’agit de « répondre à un triple enjeu : la sécurité alimentaire, la crise environnementale et pouvoir rémunérer les agriculteurs et les éleveurs », a-t-il poursuivi. Il s’agit aussi d’éviter « un abaissement des normes » au sein de l’UE et au contraire d’inciter les partenaires commerciaux de l’Europe à s’aligner sur des standards plus élevés en termes de pesticides, de bien-être animal et d’exigence sociale, explique Samuel Léré.
La FNH, Interbev et l’institut Veblen ne sont pas opposés au commerce international, mais « les trois organisations défendent une régulation de la mondialisation qui mette le commerce international au service de la transition agroécologique et d’une juste rémunération des agriculteurs en Europe, tout comme chez nos partenaires », expliquent-elles dans le communiqué.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/des-clauses-miroirs-pour-eviter-la-concurrence-deloyale-en-agriculture/>
Sur le même sujet : 
> Viandes brésiliennes aux hormones, graines de sésame au pesticide : le rapport qui propose des solutions <https://www.marianne.net/societe/alimentation/viandes-bresiliennes-aux-hormones-graines-de-sesasme-au-pesticide-le-rapport-qui-propose-des-solutions>, Marianne, 26/03/21, 07:00
> La Fondation Nicolas Hulot et la filière bovine demandent une révision de la politique commerciale européenne <https://www.sudouest.fr/environnement/la-fondation-nicolas-hulot-et-la-filiere-bovine-demandent-une-revision-de-la-politique-commerciale-europeenne-1798726.php>, Sud-Ouest,  26/03/21, 9h55
> Quand la Fondation Nicolas Hulot et... le lobby de la viande s'associent face à l'Europe <https://rmc.bfmtv.com/emission/pourquoi-la-fondation-nicolas-hulot-et-le-lobby-de-la-viande-s-associe-face-a-l-europe-2039503.html>, BFMTV, 26/03/21, 17h23
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10- Comment Bayer a fait pression sur le Mexique pour empêcher l’interdiction du glyphosate, Le Monde, maj le 28/03/21 à 05h36
Frédéric Saliba (Mexico, correspondance)

Des révélations en série dénoncent l’intense lobbying de l’entreprise contre le décret pris par le président « AMLO » qui vise à bannir, d’ici à 2024, l’herbicide et les importations de maïs OGM. 
Le géant des pesticides et des semences OGM Bayer a perdu une bataille au Mexique. Mais pas la « guerre du glyphosate », qui se livre dans les coulisses du pouvoir. Le président, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), a émis, le 31 décembre 2020, un décret historique qui interdit, d’ici à 2024, l’herbicide le plus utilisé au monde ainsi que le maïs transgénique. Mais des révélations en série montrent l’ampleur des pressions politiques exercées par la firme américaine pour empêcher son application. Le lobby mexicain de l’agroalimentaire fourbit ses armes. La division règne au sein du gouvernement alors que le Mexique, terre d’origine du maïs, en importe des millions de tonnes en provenance du puissant voisin américain.
> Lire aussi  Au Mexique, « AMLO » reprend la main sur le secteur de l’électricité, aux dépens des énergies renouvelables privées
Autant de tensions qui ont poussé Victor Toledo, ministre de l’environnement, à la démission, en août 2020. Fervent défenseur du « principe de précaution », cet éminent biologiste a publié, mardi 23 février, une tribune accusatrice dans le quotidien de gauche La Jornada, titrée « La guerre du glyphosate : acteurs et drame ». L’ingrédient-clé des pesticides de Monsanto, racheté en 2018 par l’allemand Bayer, est très utilisé en Amérique latine.
C’est « un venin chimique » pour M. Toledo, qui décrit dans sa tribune une« bataille féroce » : « Vous devez comprendre qu’une compagnie puissante (Bayer-Monsanto a affiché des revenus de 51 milliards de dollars [soit 43 milliards d’euros en 2019]) dispose d’une armée de scientifiques, de techniciens, de publicitaires, de lobbyistes, d’espions et de promoteurs, et, dans chaque pays, elle développe des campagnes très efficaces. » 
Enjeu partagé
« AMLO » a tenu bon. Au nom de « la souveraineté alimentaire » et de la « défense de la biodiversité », le président de centre gauche joue les pionniers sur le sous-continent. Son décret donne trois ans aux agriculteurs pour cesser d’utiliser du glyphosate. D’ici là, les achats et la distribution du pesticide seront progressivement réduits. En outre, le texte prévoit, à la même échéance, la fin des importations et de la consommation de maïs génétiquement modifié.
M. Toledo termine sa tribune par un appel aux « Mexicaines et [aux] Mexicains » à« défendre par tous les moyens » l’application du décret. Et pour cause : une semaine plus tôt, le quotidien britannique The Guardian révélait les échanges entre les lobbyistes de Bayer et des hauts fonctionnaires américains visant à dissuader « AMLO » de prendre une décision contraire à leurs intérêts.
L’affaire remonte à 2019, alors que Bayer négocie aux Etats-Unis un accord de 10 milliards de dollars pour solder plus de 100 000 plaintes contre son herbicide de la marque Roundup, à base de glyphosate, accusé de provoquer des cancers. En juin 2020, Bayer s’est engagé à verser plus de 10 milliards de dollars pour mettre fin à 75 % des 125 000 plaintes liées au glyphosate déposées aux Etats-Unis. L’accord a été passé avec les avocats de milliers de plaignants avec qui Bayer était en procès dans l’affaire du Roundup.
> Lire aussi  Bayer empoisonné par une cascade de procès contre Monsanto aux Etats-Unis
Les e-mails, obtenus auprès du bureau du représentant américain au commerce (USTR), révèlent comment l’administration de Donald Trump (2017-2021) a aidé des cadres de Bayer, épaulés par le lobbyiste industriel CropLife, à mettre la pression sur Mexico. Un enjeu de taille pour la firme mais aussi pour Washington. Le Mexique importe 16 millions de tonnes de maïs par an, pour la plupart transgéniques, en provenance des Etats-Unis. Les pertes pourraient s’élever à plus de 3 milliards de dollars pour les producteurs américains.
« A l’intérieur même du gouvernement »
Dans les échanges d’e-mails, Stephanie Murphy, responsable des affaires gouvernementales de Bayer, s’inquiète auprès de Leslie Yang, directrice du commerce international à l’USTR, du blocage au Mexique des autorisations d’achat de glyphosate. De décembre 2019 à août 2020, le ministère de M. Toledo a ainsi empêché l’importation de 670 000 tonnes du pesticide.
CropLife fait directement appel, en mars 2020, à Robert Lighthizer, alors représentant américain au commerce. Un mois plus tard, ce dernier s’adresse à la ministre mexicaine de l’économie, Graciela Marquez, brandissant la menace qui pèse sur le respect des règles du nouveau traité de libre-échange nord-américain (USMCA), signé en décembre 2019.
« Nous avons dû affronter plusieurs attaques », raconte M. Toledo dans sa tribune : celles du ministère américain de l’agriculture, des ambassades, des organisations affiliées au Conseil national agricole (CNA)…  « Mais la plus importante a été l’opposition féroce et obstinée à l’intérieur même du gouvernement. » M. Toledo dénonce, sans les détailler, les pressions exercées par trois hauts fonctionnaires mexicains : Victor Villalobos, ministre de l’agriculture, Julio Scherer, conseiller juridique d’« AMLO », et Alfonso Romo, ancien chef du cabinet présidentiel.
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« Tous pro-OGM, explique Fernando Bejarano, directeur du Réseau d’action sur les pesticides et leurs alternatives (Rapam). M. Villalobos est très proche des milieux industriels, alors que M. Romo, qui conseille toujours “AMLO” dans ses relations avec les milieux d’affaires, a des investissements dans l’agriculture. » Sous couvert d’anonymat, un proche collaborateur de M. Toledo raconte : « Nous avons résisté à la pression pour sauver le fond du décret. Mais les pro-OGM au sein du gouvernement sont quand même parvenus à retirer, de la proposition originale, l’obligation des groupes privés bénéficiant d’aides publiques de stopper immédiatement l’utilisation du glyphosate, limitant cette interdiction immédiate aux seules activités du gouvernement. »
Réunion de crise
M. Toledo a fini par démissionner à la fin de l’été 2020. Quelques jours plus tôt, un enregistrement illicite fuite dans les médias. Seul avec ses collaborateurs, le ministre dénonce les « contradictions » et « les luttes de pouvoir » au sein du gouvernement. Les réseaux sociaux s’emballent. Dans la foulée, des inconnus pénètrent dans la maison de M. Toledo à Morelia (Etat de Michoacan). Ils dérobent des documents et déversent du glyphosate sur le toit-terrasse.
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« Le détonateur a été les attaques sur sa vie privée », raconte son ancien collaborateur. Des articles de presse entachent la réputation du ministre, en révélant son goût pour les « salles de massage » et les sites Web érotiques. « Sa famille a eu peur. Toledo a démissionné et nous avec lui. Finalement, le décret historique est passé. Mais les pressions continuent pour bloquer son application. »
Une récente fuite confirme la vivacité de l’épreuve de force : la revue d’investigation Contralinea a révélé, le 18 février, le contenu d’une réunion de crise au sein du CNA, principal lobby mexicain de l’agroalimentaire, dont Bayer est membre. Sa contre-attaque prévoit dix recours juridiques contre le décret présidentiel, certains concernant la violation d’accords internationaux. Pour Luis Fernando Haro, directeur général du CNA, « la décision du gouvernement est purement idéologique ».
De son côté, la filiale de Bayer au Mexique a répondu par écrit aux questions du Monde, reconnaissant des « activités de lobbying (…) conformes à toutes les lois et réglementations ». Le groupe agrochimique et pharmaceutique se dit « en désaccord complet avec [les] affirmations » de M. Toledo : « Bayer a fait preuve de transparence et a exprimé publiquement, dès l’annonce de l’intention d’interdire le glyphosate par le gouvernement mexicain, que cette décision est préjudiciable aux agriculteurs mexicains. » En outre, le groupe souligne que « le glyphosate est utilisé en toute sécurité et avec efficacité au Mexique ». Il assure que, selon « plus de 800 études scientifiques soumises à des autorités de réglementation internationales », le glyphosate « ne cause pas de cancer lorsqu’il est utilisé selon les mentions d’usage figurant sur l’étiquette ».
Berceau de la céréale
En face, « AMLO » campe sur sa position : « Nous ne permettrons pas que notre peuple soit empoisonné », a-t-il réagi, le 23 mars, après les préoccupations, exprimées auprès de Washington, par une trentaine d’associations américaines d’agriculteurs face à un décret préjudiciable à leurs exportations. « Il ne s’agit pas de produire pour produire, mais que la consommation alimentaire soit conforme aux recommandations en matière de santé », leur a répondu « AMLO ». Elu triomphalement en 2018, il avait promis de « défendre » la petite paysannerie contre « le néolibéralisme sauvage ».
Pas de quoi rassurer pour autant les militants écologistes : « C’est une grande victoire, mais nous restons sur nos gardes », confie Viridiana Lazaro, spécialiste de l’agriculture chez Greenpeace. L’incertitude plane depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, en janvier. « Il est resté flou sur la question, note Mme Lazaro.De toute façon, les compagnies continueront à défendre leurs intérêts économiques. » Aux côtés des communautés indigènes, Greenpeace lutte, depuis plus de vingt ans, pour la défense des maïs originaires du Mexique.
> Lire aussi  Mexique : la relation entre « AMLO » et Biden s’annonce plus compliquée qu’avec Trump
Avec soixante espèces différentes, le pays est le berceau de la céréale, à la base de l’alimentation des Mexicains. « Le maïs est sacré pour les indigènes », ajoute Mme Lazaro. Le mouvement a remporté une première victoire, en 2013, quand la justice a interdit la culture OGM sur le territoire mexicain. « Mais pas son importation, précise Victor Chimal, porte-parole de la campagne “Sin Maiz, no hay pais” (“sans maïs, pas de pays”). Nous sommes autosuffisants en maïs blanc, destiné à l’alimentation humaine. Mais déficitaires en maïs jaune, destiné au bétail. » Selon le décret, ces importations d’OGM seront stoppées d’ici trois ans.
Et c’est là que le bât blesse, selon les opposants à ces produits : « Le délai est bien trop court pour trouver des alternatives au glyphosate et aux millions de tonnes de maïs importées », s’inquiète Nancy Arizpe, biologiste et anthropologue à l’université autonome du Mexique. Il n’y a pas de financement public pour accompagner cette transition vers une agriculture écologique, qui nécessiterait cinq à vingt ans. » D’ici là, l’application du décret risque d’incomber en 2024 au successeur d’« AMLO », puisque ce dernier ne peut pas, selon la Constitution, se présenter à un second mandat présidentiel de six ans.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/27/comment-bayer-a-fait-pression-sur-le-mexique-pour-empecher-l-interdiction-du-glyphosate_6074679_3244.html>
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11- Un tiers des terres agricoles à "haut risque" de pollution aux pesticides, AFP, 29/03/21, 19:00

Un tiers des terres agricoles dans le monde sont à "haut risque" de pollution par des résidus de pesticides, qui peuvent se retrouver dans les nappes phréatiques et menacer la biodiversité, selon une étude publiée lundi.
Des chercheurs en Australie ont étudié 59 herbicides, 21 insecticides et 19 fongicides et ont estimé leurs niveaux d'utilisation dans 168 pays en se basant sur des données de l'agence des Nations-Unies chargée de l'alimentation et de l'agriculture (la FAO) et de l'Institut américain de géophysique (USGS). 
Ils ont ensuite utilisé un modèle mathématique pour estimer les niveaux de résidus de pesticides dans l'environnement.
Il en ressort, selon cette étude publiée dans Nature Geoscience, que 64% des terres agricoles, soit environ 24,5 millions de km2, sont menacées d'être polluées par plus d'un principe actif et 31% sont à haut risque.
Ce résultat "est significatif car la pollution potentielle est généralisée, et certaines régions menacées abritent une grande biodiversité et souffrent de pénurie d'eau", souligne l'auteure principale de l'étude, Fiona Tang, de l'université de Sydney.
Une région est considérée à haut risque quand les niveaux de concentration d'un pesticide sont estimés à au moins 1.000 fois le niveau où ces concentrations n'ont pas d'effet néfaste.
L'Asie est la zone la plus touchée, avec 4,9 millions de km2 à haut risque, dont 2,9 millions en Chine. En Europe, la Russie, l'Ukraine et l'Espagne concentrent l'essentiel (62%) des zones à haut risque.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à cette forte pollution, comme un usage excessif de pesticides, leur niveau de toxicité mais aussi des facteurs environnementaux comme des températures froides ou un sol pauvre en carbone qui jouent sur leur dégradation dans l'environnement.
L'étude ne se penche pas directement sur les impacts sur la santé humaine, mais les chercheurs indiquent que le passage des pesticides dans les eaux potables pourrait représenter un risque et demandent une meilleure analyse de la pollution des rivières, des estuaires et des cours d'eau.
Elle appelle aussi à une transition vers une "agriculture durable", avec une réduction de l'usage des pesticides et du gaspillage alimentaire.
<https://information.tv5monde.com/info/un-tiers-des-terres-agricoles-haut-risque-de-pollution-aux-pesticides-402601>
En savoir plus : 
> Risk of pesticide pollution at the global scale <https://www.nature.com/articles/s41561-021-00712-5>, Nature Geoscience, 29/03/21
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12- L'appétit des pays riches, moteur de la déforestation des tropiques, AFP, 29/03/21, 20:00

La demande grandissante des pays riches, friands de divers produits agricoles comme le café ou le soja, a accéléré le rythme de la déforestation sous les tropiques, selon une étude publiée lundi.
Alors que l'Amérique du Nord et l'Europe parviennent à étendre la couverture forestière sur leurs territoires, les efforts pour ralentir la destruction des forêts dans l'hémisphère sud ont été dépassés par l'appétit des pays du nord, estiment les chercheurs dans la revue Nature Ecology & Evolution.
Cette première évaluation pays par pays de la façon dont les importations des pays développés encouragent la déforestation montre qu'un habitant des pays du G7 est responsable en moyenne de la disparition de quatre arbres chaque année ailleurs dans le monde. Soit un total de plus de trois milliards d'arbres en 2015, selon les chercheurs.
Pour cinq pays du G7 (Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie), 91 à 99% de leur "empreinte déforestation" est subie par des pays étrangers, dont la moitié dans les Tropiques.
Cette empreinte s'est accrue plus fortement en Chine et en Inde, mais la disparition d'arbres par habitant est toujours bien inférieure aux pays riches.
"La plupart des forêts se trouvent dans les pays les plus pauvres, encouragés économiquement à les couper", s'est alarmé l'auteur principal Nguyen Tien Hoang, du Research Institute for Humanity and Nature à Kyoto.
"Nous montrons que les pays riches encouragent la déforestation" via leurs importations, a-t-il souligné à l'AFP.
L'étude permet de relier plus précisément certains produits à certains pays. Par exemple, la consommation de cacao en Allemagne "représente un risque très élevé pour les forêts de Côte d'Ivoire et du Ghana", a précisé Nguyen Tien Hoang. Tandis que la déforestation des côtes de la Tanzanie est directement liée à la demande de produits agricoles au Japon. 
Parmi les pays riches, la France a le taux le plus élevé de déforestation par habitant, avec 21m2 en 2015, juste devant l'Allemagne et la Norvège.
Les très riches écosystèmes forestiers couvrent plus de 30% de la surface terrestre et les forêts tropicales abritent entre 50 et 90% des espèces terrestres.
En 2019, l'équivalent d'un terrain de football de forêt primaire a été détruit toutes les six secondes dans les Tropiques, soit 38.000 km2, selon des données satellite. Des données préliminaires suggèrent que la destruction pourrait avoir été encore plus rapide en 2020.
<https://information.tv5monde.com/info/l-appetit-des-pays-riches-moteur-de-la-deforestation-des-tropiques-402611>
En savoir plus :
> Mapping the deforestation footprint of nations reveals growing threat to tropical forests <https://www.nature.com/articles/s41559-021-01417-z>, Nature Ecology & Evolution, 29/03/21
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13- Transport de bétail par bateaux : une pratique répandue et décriée, AFP, 30/03/21, 11:00
Nicolas Gubert et Myriam Lemetayer, avec les contributions des bureaux de Madrid et Bucarest

Mis en lumière par le blocage du trafic sur le canal de Suez, le transport de bétail par bateau, notamment de l'Europe vers les pays du Moyen-Orient, concerne chaque année des millions d'animaux, exportés dans des conditions dénoncées comme indignes par les ONG.
Si cette artère vitale du commerce international était en voie de rouvrir lundi, l'inquiétude était grande en Roumanie, pour les quelque 130.000 moutons dont le séjour à bord des bateaux a d'ores et déjà été considérablement rallongé par les mésaventures du porte-conteneurs Ever Given, bloqué en travers du canal pendant près d'une semaine.
"Chaque heure compte pour les moutons et le taux de mortalité ne va faire que grimper. Les onze (bateaux) roumains ont un gros retard et on est certain que la nourriture (du bétail) est épuisée", s'est ému Gabi Paun, directeur pour l'Europe de l'ONG Animals International.
Selon la présidente de la principale association roumaine d'éleveurs et d'exportateurs de bétail (Acebop), Mary Pana, contactée lundi, la Roumanie a exporté depuis février par voie maritime 50.000 moutons par semaine, notamment vers l'Arabie Saoudite et la Jordanie, à l'approche du Ramadan.
Ce n'est pas la première fois cette année que des cargaisons entières d'animaux sont mises en péril entre l'Europe et les pays de la partie orientale de la Méditerranée.
La semaine dernière, les autorités espagnoles ont ordonné l'abattage de quelque 1.600 bovins, embarqués sur le cargo Elbeik depuis l'Espagne vers la Turquie.
Les autorités turques avaient refusé le débarquement du cheptel, craignant une épidémie de fièvre catarrhale à bord.
Les bêtes ont donc été euthanasiées après avoir erré en Méditerranée pendant pas moins de trois mois. Une issue qui fait écho à celle qu'ont connue le mois précédent quelque 800 bêtes refoulées de Turquie vers l'Espagne à bord du bateau Karim Allah.
- Vieux navires -
Plus de 2,8 millions de bovins, ovins et caprins ont été exportés vivants par la mer depuis des pays-membres de l'UE vers des pays du pourtour méditerranéen en 2018. 
Un chiffre qui comprend plus de 625.000 bovins et 2,2 millions de moutons et chèvres (dont 56% en provenance de Roumanie) expédiés vers des pays comme la Turquie, la Syrie, la Jordanie, l'Égypte, ou la Libye, selon un rapport de la Commission européenne d'avril 2020. 
Il y est fait état de lacunes dans la supervision par les Etats-membres (Roumanie, France, Espagne...) qui voient embarquer ces animaux dans leurs ports.
Depuis des années, l'ONG CIWF (Compassion in World Farming) dénonce, avec d'autres organisations, des infractions à une règlementation qu'elle juge par ailleurs insuffisante.
Parmi les principaux problèmes observés dans le transport maritime, "la qualité de construction, de conception et d'entretien des navires", indique à l'AFP Agathe Gignoux, responsable du plaidoyer pour CIWF France.
Elle cite pêle-mêle "des inclinaisons de rampes très pentues, des hauteurs de pont très basses, des hauteurs de stalles trop basses", qui compliquent l'apport de nourriture, d'eau, et plus généralement, des navires vétustes, qui ont été réaménagés, "mais n'ont pas été construits pour le transport d'animaux".
Dans son rapport, la Commission européenne souligne que, pour la plupart, les cargos utilisés pour le transport de bétail sont d'anciens navires qui transportaient des voitures. 
Plus grave, selon Mme Gignoux, "il n'y a pas de suivi vétérinaire à bord", lors de ces trajets qui peuvent durer "entre 5 et 8 jours en moyenne".
La Commission européenne note que ces trajets durent parfois plusieurs semaines. 
Si autant d'animaux sont expédiés vivants dans des enclos surpeuplés et mal ventilés pour nourrir les populations du Proche et du Moyen-Orient, et non des carcasses, ce n'est pas pour éviter des problèmes de conservation ou d'abattage rituel, affirme CIWF France.
"Honnêtement, la vraie raison est simple, ça coûte plus cher de procéder à un abattage en Europe", tranche Mme Gignoux.
En juin dernier, le Parlement européen s'est inquiété des "allégations de violation de l'application du droit de l'Union" dans le transport des animaux vivants et acté la création d'une commission d'enquête sur le sujet, pour une durée d'un an.
<https://information.tv5monde.com/info/transport-de-betail-par-bateaux-une-pratique-repandue-et-decriee-402671>
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14- La destruction de la forêt tropicale en hausse de 12 % en 2020, selon Global Forest Watch, Le Monde avec AFP, 31/03/21, 07h43 

Ces pertes sont « une urgence climatique, une crise pour la biodiversité, une catastrophe humanitaire et des opportunités économiques perdues », a commenté Frances Seymour, du World Resources Institute. 
La surface de forêt vierge tropicale détruite en 2020 est équivalente à la taille des Pays-Bas. Le rapport annuel du Global Forest Watch, basé sur des données par satellite, a ainsi enregistré la destruction en 2020 de 4,2 millions d’hectares de forêts primaires tropicales, cruciales pour la biodiversité de la planète et le stockage du carbone, soit 12 % de plus que l’année précédente.
> Lire aussi  Les fronts de la déforestation se multiplient sur la planète
Au total, les tropiques ont perdu 12,2 millions d’hectares de couverture forestière (qui inclut tous types de forêts et plantations) en 2020.
L’impact du changement climatique
Sans surprise, le moteur principal de cette destruction est toujours l’agriculture. Mais les chercheurs pointent aussi cette année les vagues de chaleur et la sécheresse qui ont alimenté des incendies dévastateurs en Australie, en Sibérie et jusqu’aux confins de l’Amazonie.
Ces pertes sont « une urgence climatique, une crise pour la biodiversité, une catastrophe humanitaire et des opportunités économiques perdues », a commenté Frances Seymour, du World Resources Institute qui pilote ce rapport.
Selon les chercheurs, la pandémie a pu avoir quelques impacts négatifs, avec des arbres abattus illégalement dans des forêts laissées sans protection par exemple ou l’arrivée massive de gens dans des zones rurales. Mais ils soulignent surtout que cette crise n’a pas permis de changer la trajectoire de destruction forestière et ils mettent en garde contre une aggravation de la situation en cas d’allègement des règles pour faciliter la relance économique.
> Lire aussi  « A la source de la déforestation et des pandémies, il y a une incapacité dramatique à entrevoir la misère d’une partie de la population mondiale »
En outre, la partie de « plus mauvais augure » des données 2020 montre que les forêts ont elles-mêmes été victimes du changement climatique, a souligné Frances Seymour lors d’une conférence de presse. « Les zones humides brûlent (…). La nature nous murmurait depuis un moment que la menace arrivait. Désormais, elle crie », a-t-elle insisté.
2,64 gigatonnes de CO2 libérés par ces destructions
Les très riches écosystèmes forestiers couvrent plus de 30 % de la surface terrestre et les forêts tropicales abritent entre 50 et 90 % des espèces terrestres.
Avec le reste de la végétation et les sols, les forêts sont aussi un énorme puits de carbone, absorbant environ un tiers du CO2 émis par les activités humaines chaque année. Mais leur disparition se poursuit inexorablement.
Les quelque quatre millions d’hectares de forêts tropicales détruites en 2020 ont libéré 2,64 gigatonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions annuelles de 570 millions de voitures. « Plus nous attendons pour stopper la déforestation, (…) plus nos puits de carbone naturels risquent de partir en fumée », a prévenu Frances Seymour.
L’Indonésie réussit à réduire le rythme de sa déforestation
Le pays le plus touché est le Brésil, où la déforestation n’a cessé d’augmenter depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro. La forêt primaire a encore perdu 1,7 million d’hectares en 2020, une hausse de 25 % en un an, selon le rapport. La majorité de cette destruction a frappé l’Amazonie, avec des déforestations délibérées mais aussi des incendies hors de contrôle, partis de brûlis sur des terres déjà déboisées, qui se sont propagés.
> Lire aussi  Au Brésil, la déforestation de l’Amazonie au plus haut depuis 2008
Le feu a également ravagé les zones humides du Pantanal, paradis de biodiversité entre le Brésil et la Bolivie, qui monte sur la troisième marche de ce classement 2020 de la déforestation tropicale (derrière la République démocratique du Congo).
L’Indonésie a, en revanche, réussi à réduire le rythme de sa déforestation de 17 % par rapport à 2019, descendant ainsi du podium pour la première fois depuis le premier rapport de Global Forest Watch il y a vingt ans. La destruction forestière ralentit dans le pays pour la quatrième année consécutive, selon les chercheurs, qui soulignent une année 2020 de météo plus humide mais aussi des politiques publiques qui semblent avoir « un impact à long terme pour réduire la disparition de la forêt ».
Selon une étude publiée, lundi, dans Nature Ecology & Evolution, l’appétit grandissant des pays riches pour divers produits agricoles comme le café ou le soja a accéléré le rythme de la déforestation sous les tropiques.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/31/la-destruction-de-la-foret-tropicale-en-hausse-de-12-en-2020-selon-global-forest-watch_6075060_3244.html>
Sur le même sujet :
> Forte hausse de la destruction de la forêt vierge tropicale en 2020 <https://information.tv5monde.com/info/forte-hausse-de-la-destruction-de-la-foret-vierge-tropicale-en-2020-402790>, AFP, 31/03/21, 12:00
> 2021 Must Be a Turning Point for Forests. 2020 Data Shows Us Why <https://www.wri.org/blog/2021/03/2021-must-be-turning-point-forests-2020-data-shows-us-why>, World Resources Institute, March 31, 2021
En savoir plus :
> Entre 2019 et 2020, la Destruction de la Forêt Tropicale Primaire a Augmenté de 12 % <https://blog.globalforestwatch.org/fr/data-and-research/donnees-mondiales-sur-la-perte-de-couvert-arbore-2020/>, Global Forest Watch, March 31, 2021
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15- En Colombie, mise à l'index du fipronil, pesticide qui empoisonne les abeilles, AFP, 31/03/21, 09:00
Juan Sebastian Serrano

La Colombie a suspendu pour six mois l'usage du fipronil dans certaines cultures agricoles, suite à la mort de millions d'abeilles à cause de ce pesticide interdit en Europe, mais les apiculteurs jugent cette restriction insuffisante face au "massacre" des ruches.
La mesure, prise début mars, "suspend temporairement la validation de pesticides contenant du fipronil et utilisés pour les cultures d'avocat, d'agrumes, de café et de passiflore" qui donne le fruit de la passion, a précisé à l'AFP Sandra Molina, directrice du département des intrants agricoles à l'Institut colombien d'agriculture (ICA).
De leur côté, les apiculteurs estiment que pour arrêter "le massacre des abeilles", il faudrait retirer définitivement cette substance chimique du marché, et ce pour toutes les cultures.
Déjà, des paysans du sud de la Colombie ont commencé à polliniser manuellement leurs champs du fait de la raréfaction des abeilles, cruciales pour un tiers des récoltes agricoles mondiales.
Depuis fin 2020, l'AFP a reçu plusieurs dénonciations d'apiculteurs qui ont perdu des centaines de ruches empoisonnées, essentiellement dans l'ouest de la Colombie, où abondent les plantations de café, d'agrumes et d'avocat.
Ils ne sont pas satisfaits de la restriction : "cela donne six mois pour épuiser les réserves. Donc si on fait le compte, il n'y a aucune suspension", dénonce Faber Sabogal, président de l'association Asoproabejas.
- Quatre cultures concernées -
Mme Molina défend la décision, affirmant que les apiculteurs interprètent mal le texte.
Le fipronil est utilisé en Colombie depuis 1993 et contenu dans une soixantaine de produits agricoles qui, selon leur enregistrement auprès de l'ICA, peuvent servir à traiter plus de 40 types de cultures, du coton à l'oignon, en passant par les quatre déjà citées.
Selon la fonctionnaire de l'ICA, les six mois permettront aux fabricants d'indiquer sur les produits contenant du fipronil qu'ils ne peuvent être utilisés pour les plantations d'avocat, de café, d'agrumes et de passiflore, où se concentre la plus importante mortalité d'abeilles.
Si après ce délai, échu au 4 août, cela n'a pas été précisé sur l'étiquette "nous annulerons l'enregistrement pour tous les usages", a indiqué Mme Molina.
La mesure n'empêche donc pas l'utilisation de ce pesticide pour d'autres cultures.
M. Sabogal, qui a répertorié en mars l'empoisonnement de quelque 200.000 abeilles, affirme que tant que le produit sera en vente, il sera difficile d'en limiter l'utilisation.
- Pollinisation manuelle coûteuse -
"L'usage est suspendu seulement pour certaines cultures, mais un agriculteur peut encore acheter du fipronil pour la pomme de terre et l'appliquer sur d'autres", souligne l'apiculteur.
Mme Molina argue que seulement quatre types de plantations sont concernées parce que c'est à leurs alentours que meurent les abeilles.
"Nous ne pouvons aller plus loin tant que nous n'avons pas plus d'éléments", affirme-t-elle.
Entre 2016 et 2020, environ 64.000 essaims sont morts empoisonnés en Colombie, selon l'ICA. Chacun compte environ 50.000 abeilles, parfois davantage. Des analyses effectuées dans 42 d'entre eux ont montré que 73% contenaient des traces de fipronil.
L'usage de ce composant a été interdit pour les cultures de maïs et de tournesol en 2013 par l'Union européenne (UE), qui a ensuite décidé de ne plus l'autoriser pour aucune culture.
En Colombie, les effets de la mort des abeilles se font déjà sentir.
Camilo Perdomo, cultivateur dans le département du Huila (sud), a dénoncé à la radio RCN que la raréfaction des ruches l'a obligé à recruter de la main d'oeuvre pour polliniser ses plantations de fruits de la passion.
Cette pratique, fastidieuse et coûteuse, est déjà répandue en Chine, où le fipronil a été interdit en 2020. 
Les apiculteurs demandent que le pesticide "soit suspendu de manière définitive" en Colombie aussi, souligne M. Sabogal.
L'ICA plaide la patience : "On ne peut prendre une mesure aussi drastique que de suspendre totalement le produit. Il y a une marche à suivre (...) il se peut qu'en définitive, nous découvrions qu'il doit être totalement suspendu comme cela a été le cas dans d'autres pays", estime Mme Molina.
<https://information.tv5monde.com/info/en-colombie-mise-l-index-du-fipronil-pesticide-qui-empoisonne-les-abeilles-402800>
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16- Le Canada limite mais renonce à interdire des pesticides néonicotinoïdes, AFP, 01/04/21, 09:00

Le Canada a annoncé mercredi qu'il allait limiter l'utilisation de deux pesticides néonicotinoïdes pour certaines cultures, renonçant finalement à les interdire comme il envisageait de le faire il y a trois ans.
Santé Canada avait proposé en 2018 d'interdire l'utilisation de deux types de ces pesticides qualifiés de "tueurs d'abeilles", la clothianidine et le thiaméthoxame, en raison notamment des risques sur les organismes aquatiques.
Mais après des évaluations scientifiques et une vaste consultation publique, Santé Canada a conclu que "certaines utilisations sont sans danger pour les insectes aquatiques" si elles sont bien encadrées, même si "certaines autres utilisations présentent des risques préoccupants".
Le ministère a donc décidé d'appliquer des "mesures d'atténuation et des restrictions supplémentaires", notamment une limitation de l'utilisation de ces produits et la mise en place de "zones tampon" autour des secteurs concernés.
Ces nouvelles régulations s'appliqueront à plusieurs cultures de fruits et légumes, notamment certaines laitues, pommes de terre, myrtilles (appelées bleuets au Canada), maïs ou soja.
Les compagnies fabriquant ces pesticides auront deux ans pour modifier les consignes d'utilisation sur leurs produits, précise le ministère.
Le Canada ne s'est pas prononcé sur l'utilisation du troisième type de néonicotinoïde homologué au Canada, l'imidaclopride.
Les néonicotinoïdes, jugés responsables du déclin du nombre d'abeilles dans le monde, sont interdits en Europe depuis 2018.
En France, le Conseil d'Etat a validé mi-mars leur réautorisation provisoire dans la filière de la betterave sucrière, pour faire face à la chute des récoltes après l'invasion d'un puceron vecteur de la jaunisse.
<https://information.tv5monde.com/info/le-canada-limite-mais-renonce-interdire-des-pesticides-neonicotinoides-402952>
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En images
17- Faux bio, thon avarié... Foodwatch s'attaque à la fraude dans nos assiettes, TF1, journal de 20h, 25/03/21

Alors que l'Union européenne tente de renforcer la traçabilité alimentaire, les fraudes se multiplient. Ingrid Kragl, enquêtrice pour l'ONG Foodwatch, énumère les produits concernés dans "Manger du faux pour du vrai" (Éditions Robert Laffont).
De la petite fraude aux grosses arnaques, de nombreux produits alimentaires non-conformes mettent en danger la santé des consommateurs. Et ces fraudes se multiplient en Europe, assure l'ONG foodwatch qui lance ce jeudi 25 mars une campagne dans l'Hexagone afin d'obtenir des autorités françaises davantage de "transparence", notamment sur les sociétés "prises en défaut".
Dans cette campagne, qui s'accompagne d'une pétition, l'organisation s'appuie sur un livre intitulé Manger du faux pour de vrai (Éditions Robert Laffont) de Ingrid Kragl, en charge des investigations pour foodwatch. Sur 400 pages, elle égrène les scandales alimentaires des dernières années en Europe. "J'ai voulu créer un électrochoc", confie l'auteure. 
>> Suite à lire et reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/societe/alimentation-viande-de-cheval-devenue-boeuf-faux-bio-thon-avarie-ong-foodwatch-s-attaque-a-la-fraude-dans-nos-assiettes-2181685.html>
En savoir plus :
> « Manger du faux pour de vrai » : le livre de foodwatch sur les scandales de la fraude alimentaire <https://www.foodwatch.org/fr/sinformer/nos-campagnes/transparence-et-scandales/scandales-alimentaires/petition-fraude-alimentaire/livre/>, d’Ingrid Kragl, Editions Robert Laffont, 25/03/21
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18- Environnement : un pillage de plusieurs centaines de chênes en Ariège, France 3, Le 19/20, 30/03/21

Un paysage défiguré, une forêt balafrée... En Ariège, près de 400 arbres, dont certains centenaires, ont été abattus illégalement par des bucherons espagnols. Ont-ils bénéficié d'une aide locale ? Une enquête a été ouverte.
Les forêts à perte de vue sont l'un des trésors de l'Ariège. Mais cet or vert a été décimé par endroit. Vu du ciel, ce sont des trous dans le paysage, comme si une tempête était passée par là. Des centaines d'arbres ont été abattus sauvagement, en tout illégalité. "Notre attention a été attirée par des bruits de tronçonneuse que l'on entendait depuis plusieurs jours", raconte Hélène Rameil, propriétaire d'une parcelle de forêt. Elle se rend alors sur son terrain. Une trentaine de chênes centenaires ont été coupés et emportés à leur insu. 
>> Suite à lire et vidéo à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/environnement-un-pillage-de-plusieurs-centaines-de-chenes-en-ariege_4353527.html>
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Une publication
19- Rapport. Mondialisation : comment protéger l’environnement et les agriculteurs, Fondation Nicolas Hulot, INTERBEV et l’Institut Veblen, 26/03/21

Alors que l’importation de denrées agricoles et alimentaires a augmenté de 28% entre 2005 et 2019, le Think Tank de la Fondation Nicolas Hulot, INTERBEV et l’Institut Veblen, défendent la nécessité d’adopter un règlement européen sur les importations, basé sur un principe de mesures-miroirs. Ce règlement vise à stopper un système qui entrave la transition écologique et sociale, et met en péril l’avenir des éleveurs et agriculteurs européens. 
En 2019, à l’ouverture du Salon International de l’Agriculture, Emmanuel Macron rappelait la nécessité de construire “la souveraineté alimentaire, environnementale et industrielle” du continent européen. Pourtant entre 2005 et 2019 l’importation de denrées agricoles et alimentaires a augmenté de 28%. Derrière ce chiffre se cache une seconde réalité : en important des produits agricoles issus d’élevages moins regardants sur la traçabilité et les normes ou bien cultivés avec des pesticides interdits dans l’Union européenne, l’UE ne tient pas ses engagements environnementaux et de santé publique et met les éleveurs et agriculteurs européens sur le terrain de la concurrence déloyale. 
Dans le rapport « Mondialisation : comment protéger l’environnement et les agriculteurs ? » nous avons analysé les conséquences de l’inaction de l’Europe en la matière, en proposant un zoom sur deux sujets, les pesticides et les modes d’élevage. Comment retrouve-t-on des pesticides interdits en Europe dans nos assiettes ? Comment des entreprises européennes peuvent-elles avoir le droit de produire et d’exporter des pesticides que nous avons interdits à cause de leur dangerosité pour l’Homme et l’environnement ? Comment l’élevage européen de viande bovine et le monde agricole dans son ensemble subit-il de plein fouet la concurrence déloyale ? Et surtout quelles solutions mettre en place pour enfin protéger, l’environnement, les consommateurs et les agriculteurs européens ?
>> Suite à lire et rapport à télécharger à :
<https://www.fondation-nicolas-hulot.org/mondialisation-comment-proteger-lenvironnement-et-les-agriculteurs/>
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NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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