[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, loisirs, pollutions et déchets + 1 annonce (mardi 26 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 26 Jan 08:00:38 CET 2021


Bonjour à tous,
  
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
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1- Pollution de l’air : les Etats doivent « intensifier leurs efforts », alerte la Commission européenne <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/09/pollution-de-l-air-les-etats-doivent-intensifier-leurs-efforts-alerte-la-commission-europeenne_6065716_3244.html>, Le Monde, 09/01/21, 10h09 
2- Masques jetables : 450 ans pour s'autodétruire, le recyclage est-il possible ? <https://www.dna.fr/magazine-lifestyle/2021/01/12/masques-jetables-450-ans-pour-s-autodetruire-le-recyclage-est-il-possible>, Les DNA, 12/01/21, 11:30
3- Recycleries du sport : « transformer le déchet en ressource locale » <https://www.euractiv.fr/section/soci-t/news/recycleries-du-sport-transformer-le-dechet-en-ressource-locale/>, EurActiv, 12/01/21, 15:40
4- Le microplastique, de nos lessives à l'océan Arctique <https://www.nouvelobs.com/topnews/20210112.AFP4323/le-microplastique-de-nos-lessives-a-l-ocean-arctique.html>, AFP, 12/01/21, 22:00
5- L’État français va devoir payer 10 millions d’euros pour pollution de l’air <https://reporterre.net/L-Etat-francais-va-devoir-payer-10-millions-d-euros-pour-pollution-de-l-air>, Reporterre, 12/01/21
6- En pleine pandémie, Mexico prohibe le plastique jetable <https://www.geo.fr/environnement/en-pleine-pandemie-mexico-prohibe-le-plastique-jetable-203421>, AFP, 14/01/21, 07:00
7- La Chine ne veut plus être la poubelle du monde et se lance dans la bataille de l'image <http://www.slate.fr/story/199068/chine-tri-dechets-cesse-poubelle-monde-lutte-pollution-image-propagande-mobilisation-citoyens>, Slate, 14/01/21, 07h26
8- Vallée de l'Arve : des métaux lourds détectés sur des cheveux d'enfants <https://www.geo.fr/environnement/vallee-de-larve-des-metaux-lourds-detectes-sur-des-cheveux-denfants-203460>, AFP, 14/01/21, 12:00
9- Dépolluer les friches industrielles, séduisant mais semé d'embuches <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/depolluer-les-friches-industrielles-seduisant-mais-seme-d-embuches_150846>, AFP, 15/01/21, 12:00
10- Le "slow home", l'art d'aménager sa maison pour vivre au ralenti <https://www.lejdd.fr/Style-de-vie/le-slow-home-lart-damenager-sa-maison-pour-vivre-au-ralenti-4017547>, Le JDD, 15/01/21, 12h00
11- Marseille : Le centre-ville s’équipe de poubelles de rue solaires et qui compactent les ordures <https://www.20minutes.fr/planete/2950979-20210114-marseille-centre-ville-equipe-poubelles-rue-solaires-compactent-ordures>, 20 Minutes, maj le 15/01/21 à 15h23
12- Téhéran fait face à des pics records de pollution atmosphérique <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/16/teheran-fait-face-a-des-pics-records-de-pollution-atmospherique_6066505_3210.html>, Le Monde, 16/01/21, 13h10 
13- Enquête. Technologie, hygiène et bien-être : la maison idéale à l’ère du Covid-19 <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/01/15/technologie-hygiene-et-bien-etre-la-maison-ideale-a-l-ere-du-covid_6066432_4497916.html>, Le Monde, maj le 16/01/21 à 20h00
14- La Lessive de Paris : biodégradable, mise en bouteille à la main et livrée à vélo ! <https://mrmondialisation.org/la-lessive-de-paris-biodegradable-mise-en-bouteille-a-la-main-et-livree-a-velo/>, Mr Mondialisation, 18/01/21
15- Site de Stocamine : le gouvernement décide de confiner définitivement les déchets dangereux restants <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210118-site-de-stocamine-le-gouvernement-d%C3%A9cide-de-confiner-d%C3%A9finitivement-les-d%C3%A9chets-dangereux-restants>, AFP, 18/01/21, 14:00
16- Paris, une des villes où la pollution automobile tue le plus en Europe <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/20/paris-une-des-villes-ou-la-pollution-automobile-tue-le-plus-en-europe_6066860_3244.html>, Le Monde, 20/01/21, 01h16 
17- Réduire la pollution de l'air éviterait 50.000 morts en Europe <https://information.tv5monde.com/info/reduire-la-pollution-de-l-air-eviterait-50000-morts-en-europe-392504>, AFP, 20/01/21, 03:00
18- Surfréquenté, le parc national des Calanques veut décourager les visiteurs <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/21/surfrequente-le-parc-national-des-calanques-veut-decourager-les-visiteurs_6067013_3244.html>, Le Monde, 21/01/21, 05h58 
19- Thaïlande : des filets de pêche recyclés pour lutter contre le Covid-19 <https://information.tv5monde.com/info/thailande-des-filets-de-peche-recycles-pour-lutter-contre-le-covid-19-392823>, AFP, 22/01/21, 07:00
En audio
20- Le fléau des masques <https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-environnement/la-chronique-environnement-25-janvier-2021>, France Inter, La chronique environnement, 25/01/21, 07h20
Une annonce
21- « Génér’Action » : lancement d’un projet intergénérationnel pour lutter contre l’isolement des personnes âgées <https://mailchi.mp/uniscite/cp-nomination-sarah-el-hairy-720417?e=aff6414a6e>, Unis-Cité, communiqué du 18/01/21

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
CONCLUSIONS DU JOUR : — Si les Etats membres de l’Union européenne (UE) respectaient scrupuleusement la législation sur la pollution de l’air, le nombre de décès prématurés liés à l’exposition aux particules fines et au dioxyde d’azote pourrait être réduit d’environ 55 % d’ici à 2030. (cf. item 1)
— Dix millions d’euros, c’est l’amende que l’État français va devoir payer pour ne pas avoir respecté les normes de qualité de l’air. (cf. item 5)
— La question de la gestion des masques, souvent chirurgicaux, en termes de déchet et notamment de recyclage est au cœur des débats. (cf. item 2 & 20)
— L'interdiction du plastique jetable dans la mégapole de Mexico, entrée en vigueur le 1er janvier, était débattue depuis 15 ans mais arrive à un moment où la pandémie accentue la dépendance à son égard et complique son remplacement. (cf. item 6)
— C'est désormais officiel, la Chine n'importe plus les déchets des pays d'Europe et d'Amérique depuis le 1er janvier 2021. (cf. item 7)
CONTAMINATION DU JOUR : Une campagne d'analyses menée sur des cheveux d'enfants résidant dans la vallée de l'Arve (Haute-Savoie), où règne une importante pollution de l'air, conclut à la présence de métaux lourds à un niveau de "toxicité chronique ». (cf. item 8 & suite)
ÉTUDES DU JOUR : — Une grande majorité des microplastiques retrouvés dans l'océan Arctique proviennent de fibres synthétiques utilisées dans l'habillement, et donc probablement du simple lavage des vêtements, selon une étude. (cf. item 4 & suite)
— Réduire la pollution de l'air aux niveaux recommandés par l'OMS pourrait permettre d'éviter plus de 50.000 morts par an en Europe, selon une étude qui appelle à une action rapide. Avec plus de 2 500 décès prématurés par an, Paris est la 4e ville d’Europe pour le nombre de victimes du dioxyde d’azote, selon cette étude. (cf. item 16, suite, 17 & suite)
ALTERNATIVES DU JOUR : — "On suit la logique des cinq ‘R’ – réduction des déchets, réparation du matériel, réemploi, réutilisation et recyclage, et chaque "R" se traduit par des actions concrètes", Marc Bultez, cofondateur de la Recyclerie Sportive (cf. item 3)
— La reconversion d'un ex-site de plasturgie (AMI Linpac) de 12 ha, où ont travaillé jusqu'à 600 personnes avant la fermeture en 2006, à Is-sur-Tille et Marcilly, à 20 km de Dijon, a été une véritable opération commando. (cf. item 9)
— Installées dans les lieux à forte affluence, les poubelles de rue installées à Marseille, sont capables de contenir 5 fois leur capacité grâce à un système alimenté par panneau solaire. (cf. item 11)
— L’entreprise La Lessive de Paris propose aux habitants de la capitale de laver leurs vêtements en évitant de produire toujours plus de déchets plastiques, de polluer les océans avec des résidus toxiques, tout en participant à la baisse des émissions de gaz à effet de serre. (cf. item 14)
— Au large des côtes thaïlandaises, une équipe de plongeurs tente de démêler un amas de filets de pêche enroulé autour d'un récif fragile, une opération destinée à protéger la vie marine mais aussi à lutter contre le coronavirus. (cf. item 19)
DOSSIER DU JOUR : Comment prendre le temps d'aménager nos intérieurs de manière raisonnable, saine et durable. (cf. item 10 & 13)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Pollution de l’air : les Etats doivent « intensifier leurs efforts », alerte la Commission européenne, Le Monde, 09/01/21, 10h09 
Stéphane Mandard

Le respect scrupuleux de la législation pourrait réduire le nombre de décès prématurés d’environ 55 % d’ici à 2030. Une perspective qui reste « lointaine », déplore Bruxelles. 
Si les Etats membres de l’Union européenne (UE) respectaient scrupuleusement la législation sur la pollution de l’air, le nombre de décès prématurés liés à l’exposition aux particules fines et autre dioxyde d’azote pourrait être réduit d’environ 55 % d’ici à 2030 (par rapport à 2005, année de référence de la directive dite PEN sur les plafonds d’émissions nationaux). Telle est la principale conclusion du « rapport sur les perspectives de la qualité de l’air » publié vendredi 8 janvier par la Commission européenne. Tel est surtout le message, pour une fois positif, que veut faire passer Bruxelles à ses membres pour les inciter à changer de braquer dans la lutte contre la pollution de l’air. « Ce rapport envoie un message clair. Une réduction plus poussée de la pollution atmosphérique permettrait de sauver davantage de vies […] Il est essentiel que tous les Etats membres intensifient leurs efforts », commente Virginijus Sinkevicius, le commissaire à l’environnement.
> Lire aussi  En 2021, la pollution de l’air va virer au violet
La pollution de l’air, rappelle le législateur européen, « reste le premier facteur de risque environnemental pour la santé dans l’UE, une cause de maladies chroniques et graves telles que l’asthme, les problèmes cardiovasculaires et le cancer du poumon ». En septembre 2020, l’Agence européenne de l’environnement estimait que l’exposition aux particules fines PM2,5 (inférieures à 2,5 micromètres) est à l’origine d’environ 400 000 décès prématurés chaque année dans l’UE. Leur nombre pourrait baisser de 28 % entre 2020 et 2030, note le rapport. Et ce n’est pas tout. Mortalité et hospitalisations évitées, journées de travail perdues en moins… investir davantage pour réduire la pollution de l’air aurait aussi des incidences positives sur l’économie.
La commission estime entre 7 milliards et 21 milliards de bénéfices nets supplémentaires par an pour l’UE à partir de 2030. Combiné à une politique climatique également respectueuse de ses objectifs (atteindre la neutralité carbone en 2050), en prenant notamment en compte « les gains de productivité obtenus grâce à une amélioration de la qualité de l’air », Bruxelles pointe que « le PIB augmenterait même de près de 1,3 % d’ici à 2050 ».
L’ultimatum du Conseil d’Etat
Mais ce bel optimisme a une condition : que « toutes les politiques déjà adoptées par les Etats membres » soit « pleinement mises en œuvre », tout comme lesmesures supplémentaires annoncées par les Etats pour promouvoir des moyens de transports ou de chauffage propres qui ne reposent plus sur les énergies fossiles. Or, relève le rapport, « cette perspective reste lointaine » : la plupart des États membres doivent encore faire un « effort significatif » pour s’acquitter de leurs obligations pour la période 2020-2029 dans le cadre de la directive PEN. Ainsi la France, tout comme quatorze autres pays, devra réduire de plus de 30 % ses émissions d’oxydes d’azote d’ici à 2030. Ils sont émis principalement par le trafic routier et en particulier les véhicules diesels.
Des dépassements répétés des valeurs limites pour le dioxyde d’azote dans une dizaine d’agglomérations françaises valent à la France une condamnation devant la Cour de justice de l’UE. Début décembre 2020, la Commission lui a donné un dernier sursis de deux mois avant de passer aux sanctions financières. Le Conseil d’Etat a également fixé un ultimatum au gouvernement pour en finir avec ces dépassements qui durent depuis dix ans. Il expire en théorie dimanche 10 janvier. Et là aussi l’Etat est sous la menace d’une lourde amende : une astreinte de 10 millions d’euros par semestre de retard.
Le point noir de l’ammoniac
En matière de lutte contre la pollution, la France n’est pas le seul mauvais élève, ni le pire. L’Allemagne, l’Italie ou la Pologne sont aussi renvoyés devant la justice. Et les oxydes d’azote ne sont pas le polluant qui inquiète le plus le législateur européen. A l’instar des particules fines ou du dioxyde de soufre, ils sont à la baisse depuis 2005. Les objectifs de réduction des émissions fixés pour 2030 devraient être tenus pour tous les polluants. Sauf pour un : l’ammoniac.
Les émissions d’ammoniac, qui est un aussi un précurseur des PM 2,5, plafonnent depuis 2005 et ont même augmenté ces dernières années dans certains Etats membres. Elles proviennent à plus de 90 % du secteur agricole : alimentation animale, effluents d’élevage, engrais. « De nouvelles mesures doivent être définies d’urgence », alerte la Commission. Aussi, exhorte-elle, « la nouvelle politique agricole commune, qui fait toujours l’objet de négociations, aura également un rôle crucial à jouer pour inciter les États membres à réduire la pollution atmosphérique dans le secteur de l’agriculture ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/09/pollution-de-l-air-les-etats-doivent-intensifier-leurs-efforts-alerte-la-commission-europeenne_6065716_3244.html>
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2- Masques jetables : 450 ans pour s'autodétruire, le recyclage est-il possible ?, Les DNA, 12/01/21, 11:30
E.C

Devenu un objet indispensable de notre quotidien, le masque, souvent chirurgical, est jeté, au mieux dans une poubelle, au pire dans la rue. Trop compliqué à recycler pour certains, des élus veulent pourtant créer une filière de recyclage, tandis que des ONG militent pour des masques réutilisables.
Le masque a fait son apparition dans les déchets du quotidien des Français. Et la question de sa gestion en termes de déchet et notamment de recyclage est au cœur des débats. Le député de la Savoie, Vincent Rolland, rappelait à juste titre dimanche dans Le Dauphiné Libéré "qu’un masque met 450 ans à s’autodétruire". Mais pourquoi leur recyclage est si compliqué ?
Vincent Rolland est cosignataire d’une proposition de loi déposée mi-septembre par Josiane Corneloup, députée Les Républicains de Saône-et-Loire, pour créer une filière du recyclage. Surtout, ils rappellent que l’utilisation des maques en France n’est pas prête de s’arrêter, il serait donc temps de penser à la manière de les réutiliser.
>> suite à lire à :
<https://www.dna.fr/magazine-lifestyle/2021/01/12/masques-jetables-450-ans-pour-s-autodetruire-le-recyclage-est-il-possible>
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3- Recycleries du sport : « transformer le déchet en ressource locale », EurActiv, 12/01/21, 15:40
Magdalena Pistorius

Donner une deuxième vie au matériel et œuvrer pour un sport zéro déchet : c’est le but des recycleries du sport. Apparues en France il y a quelques années seulement, elles connaissent depuis un essor inexorable qui doit se poursuivre en 2021 avec l’ouverture de plusieurs nouveaux locaux. 
La première recyclerie du sport a vu le jour dans l’Hexagone en 2015. La Recyclerie Sportive, qui dispose aujourd’hui de deux locaux à Paris et un troisième à Bordeaux, est « née d’une rencontre », raconte son cofondateur Marc Bultez. Rencontre entre lui-même, travaillant dans le milieu du sport, et Bérenice Dinet, professionnelle de la gestion des déchets, qui engendrait la réalisation qu’il était possible de « transformer le déchet en ressource locale tout en rendant le sport plus accessible à tous ».
Car entre, d’un côté, le constat qu’une infime partie seulement du matériel de sport potentiellement réutilisable trouve effectivement une deuxième vie et, de l’autre côté, des prix du matériel neuf empêchant les personnes défavorisées à en acquérir, il existe une grande marge de manœuvre. Les recycleries du sport permettent de faire d’une pierre deux coups.
Un engagement écologique et solidaire
Le principe est simple : « On suit la logique des cinq ‘R’ – réduction des déchets, réparation du matériel, réemploi, réutilisation et recyclage », explique Marc Bultez.
Chaque « R » se traduit par des actions concrètes. Pour réduire les déchets, l’association mène des animations de sensibilisation auprès du grand public – plus de 400 par an. Elle anime également des ateliers de co-réparation, apprenant aux intéressés comment réparer et entretenir eux-mêmes leur matériel sportif. Enfin, la Recyclerie Sportive remplit un grand travail de collecte de matériel que les employés et bénévoles de l’association tentent ensuite de revaloriser au maximum : par la revente à des prix solidaires du matériel deuxième main ou encore par la réutilisation du matériel à des fins artisanaux (le « upcycling ») – et, en dernière option, par le recyclage. De cinq tonnes de matériel récupéré en 2015, la Recyclerie Sportive est passé à plus de 100 tonnes en 2020 et prévoit l’ouverture de deux nouveaux locaux en cours de cette année, à Chambéry et à Marseille.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/soci-t/news/recycleries-du-sport-transformer-le-dechet-en-ressource-locale/>
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4- Le microplastique, de nos lessives à l'océan Arctique, AFP, 12/01/21, 22:00
Kelly Macnamara

Une grande majorité des microplastiques retrouvés dans l'océan Arctique proviennent de fibres synthétiques utilisées dans l'habillement, et donc probablement du simple lavage des vêtements, selon une étude publiée mardi.
La présence de ces microparticules a été recensée dans des organismes vivants aux quatre coins des océans, jusqu'au fond de la fosse des Mariannes, dans l'Océan pacifique, la plus profonde connue.
Elles proviennent de la dégradation des quelque 8 millions de tonnes de plastique qui finissent chaque année dans l'océan, et le textile synthétique, polyester, nylon ou encore acrylique, est une source importante de cette pollution. 
Selon les scientifiques, à chaque lavage en machine, des centaines de milliers voire des millions de microfibres partent dans le circuit d'évacuation, dont une partie, trop petites pour être filtrées dans les usines de traitement, parviennent jusqu'à la mer. 
Dans une étude publiée par la revue Nature Communication, l'organisation Ocean Wise et le département des Pêches et des Océans du Canada ont étudié des échantillons d'eau de mer prélevés en 2016 dans 71 stations des zones arctiques, de la Norvège au nord de l'Alaska en passant par le Canada et jusqu'au pôle Nord. 
"Nous avons trouvé du microplastique dans tous les échantillons sauf un, démontrant la présence massive de ce polluant dans ces régions isolées", souligne l'auteur principal de l'étude, Peter Ross, d'Ocean Wise et de l'université canadienne de Colombie-Britannique.
Les microplastiques présents (l'étude a comptabilisé les déchets d'une taille inférieure à 5mm) y provenaient à 92% de fibres synthétiques, dont 73% de polyester, similaires aux textiles synthétiques utilisés pour l'habillement.
- Laver/polluer -
"La conclusion est que nous disposons maintenant de fortes preuves que les foyers européens et nord-américains polluent directement l'Arctique avec ces fibres provenant des eaux usées de leurs machines à laver", estime M. Ross.
Les mécanismes exacts de leur concentration dans les zones arctiques ne sont pas clairs, mais les courants océaniques semblent jouer un rôle majeur dans leur dérive vers le Nord, a-t-il estimé. Les déchets étaient trois fois plus présents dans les zones orientales de l'océan Arctique, suggérant une provenance accrue depuis l'océan Atlantique.
"Il serait très injuste de pointer les textiles comme seule source de présence de microplastiques dans l'océan, mais nous voyons une forte empreinte de fibres polyester provenant probablement de l'habillement," souligne Peter Ross.
Dans une précédente étude publiée en 2019, Ocean Wise avait estimé qu'un foyer moyen aux Etats-Unis et au Canada émet 533 millions de microfibres par an. Et si, dans ces pays, 95% d'entre elles sont interceptées lors du traitement des eaux usées, 878 tonnes finiraient malgré tout en mer.
"Le secteur textile peut faire plus pour rendre l'habillement plus durable", conclut M. Ross, qui appelle aussi les gouvernements à renforcer la législation sur le traitement des eaux et les particuliers à adopter les bons gestes (filtres sur les machines à laver, cycles économiques, etc).
La France a été le premier pays au monde à légiférer sur cette source de pollution plastique, en imposant d'équiper les machines à laver de filtres à microplastiques d'ici 2025.
<https://www.nouvelobs.com/topnews/20210112.AFP4323/le-microplastique-de-nos-lessives-a-l-ocean-arctique.html>
Sur le même sujet : 
> Pollution : Les microplastiques présents dans l’Arctique viennent en grande partie de nos vêtements <https://www.20minutes.fr/planete/2953851-20210116-pollution-microplastiques-presents-arctique-viennent-grande-partie-vetements>, 20 Minutes avec agence, 16/01/21, 17h05
En savoir plus : 
> Pervasive distribution of polyester fibres in the Arctic Ocean is driven by Atlantic inputs <https://www.nature.com/articles/s41467-020-20347-1>, Nature Communications, 12/01/21
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5- L’État français va devoir payer 10 millions d’euros pour pollution de l’air, Reporterre, 12/01/21
Source : Les Amis de la Terre

Dix millions d’euros. C’est l’amende que l’État français va devoir payer pour ne pas avoir respecté les normes de qualité de l’air. Le 12 juillet 2017, le Conseil d’État avait ordonné au gouvernement de respecter les normes de concentrations en particules fines et en dioxyde d’azote fixées par une directive européenne depuis 2008. Constatant l’inexécution de cette décision, 77 associations environnementales et citoyens avaient saisi le Conseil d’État qui, dans une décision du 10 juillet 2020, avait enjoint de nouveau à l’État d’agir contre la pollution, en prononçant une astreinte d’un montant historique de dix millions d’euros. Le gouvernement avait jusqu’au 11 janvier 2021 pour respecter sa parole. Et rien n’a été fait.
La France, déjà condamnée par la Cour de justice de l’Union européenne le 24 octobre 2019 à agir pour respecter les valeurs concernant les émissions de dioxyde d’azote, a fait l’objet d’une nouvelle mise en demeure le 2 décembre 2020 en raison de l’insuffisance de son action pour remédier à la situation dans les douze agglomérations concernées.
L’État a jusqu’au 3 février pour prouver qu’il met en œuvre toutes les mesures nécessaires pour respecter au plus vite ces valeurs. Sans quoi, il pourrait se voir imposer des sanctions financières d’au moins 240.000 euros par jour de retard.
Cette stratégie de l’inaction est alarmante pour les ONG, alors même que les seuils limites de pollution fixés aux niveaux français et européens sont déjà moins sévères que ceux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (qui pourraient encore être durcis en 2021).
En septembre 2020, la Cour des comptes soulignait aussi des résultats insuffisants dans la lutte contre la pollution de l’air. Elle relevait que l’enveloppe de 392 millions d’euros destinés à lutter contre la pollution de l’air restait modeste en comparaison des 5 milliards d’euros de dépenses fiscales à effet négatif sur la qualité de l’air.
<https://reporterre.net/L-Etat-francais-va-devoir-payer-10-millions-d-euros-pour-pollution-de-l-air>
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6- En pleine pandémie, Mexico prohibe le plastique jetable, AFP, 14/01/21, 07:00
Natalia Cano

L'interdiction du plastique jetable dans la mégapole de Mexico, entrée en vigueur le 1er janvier, était débattue depuis 15 ans mais arrive à un moment où la pandémie accentue la dépendance à son égard et complique son remplacement.
Début 2020, Mexico et ses 9 millions d'habitants qui génèrent chaque jour 13.000 tonnes de déchets avait déjà prohibé l'usage des sacs en plastique. Aujourd'hui, sont désormais interdits les couverts, plats et récipients en plastique en tout genre, les couvercles, les pailles, les plateaux etc...
Leur utilisation s'est pourtant largement développée ces derniers mois, notamment dans la restauration à emporter.
Pour Celina Aguilar, dont le restaurant a dû fermer deux fois à cause du confinement, c'est un nouveau coup dur.
"Nous ne nous sommes toujours pas remis des pertes du premier confinement", souffle-t-elle, "et aujourd'hui on doit passer à des emballages biodégradables sinon ce sera une amende" pouvant atteindre 150.000 pesos (7.466 dollars).
Cependant aux yeux de la Secrétaire à l'environnement de Mexico, Marina Robles, "cet engagement que nous tous devons prendre est quelque chose de très facile à faire".
- "Dépendance" -
La loi vise à réduire la consommation effrénée d'un matériau très polluant qui finit souvent dans les mers et océans.
Un continent plastique, situé dans le nord-est de l'océan Pacifique s'étend sur une surface de 1,6 million de km2 - soit plus que la France, l'Espagne et l'Allemagne réunies - et quatre autres vortex marins où se concentrent des millions de tonnes d'immondices plastique flottent sur les eaux.
Selon l'ONG américaine Ocean Conservancy, quelque huit millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans chaque année, soit un camion par minute. Les fonds marins sont, eux, jonchés d'environ 14 millions de tonnes de microplastiques issus de la décomposition de ces déchets, selon l'agence nationale australienne pour la recherche.
Andrée Lilian Guigue, directrice de la réglementation environnementale au Secrétariat à l'environnement de Mexico (Sedema) explique qu'il "s'agit non seulement de changer de produits jetables ou de sacs mais aussi de faire prendre conscience de la quantité de déchets que nous produisons".
Elle dit comprendre les difficultés posées par ce nouvel interdit "à cause de notre dépendance au plastique mais aussi à cause de la pandémie".
La restauratrice Celina Aguilar a trouvé "un fournisseur qui répond vraiment aux normes" mais que "cela reste très cher". "Comment générer des ressources pour compenser ce que la loi nous demande ? C'est absurde", juge-t-elle.
Maria Gonzalez, 71 ans, qui s'est lancée l'année dernière dans le commerce des matériaux recyclables confirme que "les gens rechignent à payer plus cher pour quelque chose qu'ils vont jeter".
- "Les entreprises n'ont rien fait" - 
La directrice de la Sedema indique qu'entre juillet et décembre 1.432 établissements ont été informés des nouvelles règles mais que "beaucoup ont non seulement continué à utiliser le plastique jetable mais ont même augmenté son usage".
La loi autorise les matériaux recyclables, certains fabriqués à partir d'amidon de maïs, qui sont dégradables à 90% en six mois.
"La capacité mondiale de matériaux recyclables n'est même pas suffisante pour couvrir les besoins du Mexique" et ses 129 millions d'habitants, rétorque le président de l'association mexicaine de l'industrie du plastique (ANIPAC), Aldimir Torres. Il met en garde contre les conséquences pour ce secteur qui génère quelque 30 milliards de dollars par an et pourrait perdre de 20 à 50.000 emplois.
Ornela Garelli, de l'ONG environnementale Greenpeace Mexico, souligne au contraire que la loi "offre une opportunité de redéfinir la relation avec les écosystèmes" dans l'une des villes les plus polluées du monde.
"L'interdiction est en discussion depuis 15 ans, et depuis ce temps les entreprises n'ont rien fait pour trouver des solutions", lance-t-elle.
Elle juge cependant "l'utilisation de tout type de matériau jetable (autre que le plastique, ndlr) comme une fausse solution" car "les usines de recyclage n'existent pas dans les villes mexicaines".
Edgar Lopez, propriétaire d'un petit stand de nourriture à emporter, soutient le changement et tente de convaincre ses clients d'apporter leurs propres contenants. "Je sais que c'est une étape très difficile pour tout le monde mais c'est maintenant que nous devons commencer, en pleine crise sanitaire et économique", dit-il.
<https://www.geo.fr/environnement/en-pleine-pandemie-mexico-prohibe-le-plastique-jetable-203421>
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7- La Chine ne veut plus être la poubelle du monde et se lance dans la bataille de l'image, Slate, 14/01/21, 07h26
Richard Arzt, correspondant à Pékin de Paris Match

Pour lutter contre la pollution, le pays diffuse une nouvelle propagande à l'attention de ses citoyens.
C'est désormais officiel, la Chine n'importe plus les déchets des pays d'Europe et d'Amérique depuis le 1er janvier 2021. Cette décision avait été amorcée début 2018 lorsque la Chine a commencé à limiter progressivement les autorisations d'exporter sur son sol différents types de plastiques, de textiles, de rebus de bois ou d'acier, de papiers et de pièces automobiles.
Jusqu'en 2017, les pays d'Europe envoyaient en Chine la moitié de ce que leurs industries rejetaient. Mais, à présent deuxième économie au monde, le pays ne voulait plus être le premier marché de recyclage qu'il a été pendant près de trente ans. C'est pour l'industrie internationale du traitement des déchets un tournant considérable.
Couvercle sur la poubelle de la planète
La Chine a commencé dans les années 1960 à traiter des déchets venus d'ailleurs. Après la catastrophe économique du Grand Bond en avant en 1959, suivie sept ans plus tard par la révolution culturelle, une misère profonde régnait en Chine populaire. À cette période, les ordures collectées à Hong Kong, alors colonie britannique, étaient déversées à sa frontière avec la Chine populaire. Quotidiennement, des camions chinois s'emparaient de tonnes d'ordures et les distribuaient jusqu'à Canton.
Pendant plus d'une trentaine d'années, les possibilités de traiter les déchets de nombreux pays se sont considérablement développées en Chine. Des bateaux venus d'Europe ou d'Amérique apportaient dans les ports chinois toutes sortes de détritus qui étaient triés, recyclés en matières premières ou brûlés. Une main-d'œuvre chinoise nombreuse déchargeait ces cargos étrangers et en répartissait le contenu dans toutes sortes d'usines équipées de zones de triage et de fours. Les entreprises chinoises, en particulier dans le secteur de la chimie, préféraient utiliser ces déchets venus de l'étranger et convenablement triés plutôt que ceux produits sur le sol chinois, peu ou mal sélectionnés et difficilement réutilisables.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/199068/chine-tri-dechets-cesse-poubelle-monde-lutte-pollution-image-propagande-mobilisation-citoyens>
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8- Vallée de l'Arve : des métaux lourds détectés sur des cheveux d'enfants, AFP, 14/01/21, 12:00

Une campagne d'analyses menée sur des cheveux d'enfants résidant dans la vallée de l'Arve (Haute-Savoie), où règne une importante pollution de l'air, conclut à la présence de métaux lourds à un niveau de "toxicité chronique".
Menée le 16 septembre sur 76 enfants et six adultes à l'initiative du collectif Coll'Air Pur, l'étude révèle une contamination au cadmium "trois fois supérieure à la contamination de la population témoin" (près d'un millier de sujets adultes et enfants).
"Il nous faut connaître les raisons de cette contamination, le tabagisme et les engrais ne pouvant pas expliquer, à eux seuls, une telle intoxication au cadmium en vallée de l'Arve", observe le collectif dans un courrier adressé au préfet de Haute-Savoie mercredi.
Empruntée chaque jour par des milliers de camions et recourant traditionnellement au chauffage au bois, la très industrialisée vallée de l'Arve relie Genève au mont Blanc et à l'Italie.
Le collectif précise que les 3 centimètres de cheveux prélevés sur chaque sujet permettent d'étudier jusqu'à "trois mois de contamination". Par conséquent, l'étude n'aborde pas la période hivernale "où les polluants issus du chauffage au bois" sont les plus prégnants.
Neuf des profils testés sont porteurs d'une "contamination importante aux terres rares" et sont considérés "à risque" car "correspondant à deux fois la prévalence de la population témoin", détaille encore cette étude bouclée le 17 octobre avec le laboratoire toxSeek, qui évoque des "dosages importants".
Selon le collectif, 62% des personnes "présentant une contamination légère ou importante aux terres rares" ont développé des symptômes dermatologiques et 37% de cette même population présente des symptômes neurasthéniques tels que fatigue, troubles du sommeil ou de la concentration.
"Les résultats concernant la contamination au cadmium sont inquiétants [...]. En effet, le cadmium est un métal lourd aux effets connus sur les poumons, les reins, les os, l'appareil cardiovasculaire, le cerveau et l'appareil reproductif. À des doses d'exposition chronique [...], ce métal lourd aura un impact sur l'organisme à moyen et long termes", souligne le médecin généraliste Mallory Guyon, membre du collectif Environnement Santé 74, soulignant qu'il est "temps d'agir urgemment".
"Ces résultats confirment le cocktail de polluants toxiques qui impactent nos enfants au quotidien", déplore Coll'Air Pur dans son communiqué.
Il exige "une nouvelle fois" et "sans délai" que soit menée une étude d'impact afin d'évaluer "les risques sanitaires inhérents au cocktail toxique issu de l'incinération", de l'industrie et du trafic "important, tant local qu'international" qui traverse la vallée.
<https://www.geo.fr/environnement/vallee-de-larve-des-metaux-lourds-detectes-sur-des-cheveux-denfants-203460>
Sur le même sujet : 
> Mont-Blanc : une vallée à bout de souffle - Dépistage massif : la campagne est lancée dans la vallée de l’Arve <https://drive.google.com/file/d/1u1Fpg3xW7wl14kFWWpYMiQ3pWDpXNgCc/view>, France 5, Le magazine de la santé – In Vivo, 15/12/20
> Vidéo. #SurLeFront : La vallée de la mort <https://www.facebook.com/Hugo-Cl%C3%A9ment-757915144314007/videos/424138615298217/>, Facebook d’Hugo Clément, 07/01/21
> Métaux lourds à "toxicité chronique" sur des cheveux d’enfants en Savoie <https://www-capital-fr.cdn.ampproject.org/c/s/www.capital.fr/economie-politique/metaux-lourds-a-toxicite-chronique-sur-des-cheveux-denfants-en-savoie-1390755>, Capital, 14/01/21, 11:47
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9- Dépolluer les friches industrielles, séduisant mais semé d'embuches, AFP, 15/01/21, 12:00
Chloé Coupeau

Réhabiliter les friches industrielles pour ralentir l'urbanisation des campagnes : l'idée séduit de Dijon à Rosporden (Finistère) en passant par Evreux ou la banlieue parisienne. Mais la dépollution de ces "verrues dangereuses" se heurte à de nombreux obstacles.
"C'est vraiment une opération commando. Et cela coûte beaucoup d'argent", explique à l'AFP Nicolas Golmard, chargé d'organiser la reconversion d'un ex-site de plasturgie (AMI Linpac) de 12 ha, où ont travaillé jusqu'à 600 personnes avant la fermeture en 2006, à Is-sur-Tille et Marcilly, à 20 km de Dijon.
Pour y arriver, il faut le "choix politique" de lutter contre l'urbanisation de la campagne qui nuit au climat, et se trouver sur un territoire "attractif", ajoute ce salarié de la société publique locale des deux communes.
Leur projet est un des rares à avoir décroché une des aides de l'Ademe (825.000 euros sur 1,7 million d'euros de dépollution). Le reste et le réaménagement des terrains doivent être financés par leur vente mais l'opération de reconversion devrait être déficitaire de deux millions.
Quinze ans après les premières études, 16 logements ont été livrés à l'automne sur 380 prévus d'ici à 10 ans. Entre temps, "des centaines" de camions ont extrait 5% des terres polluées du site, les plus contaminées, et la facture a "flambé", précise Thierry Darphin (DVD), maire d'Is depuis 2014 et ingénieur chargé de la gestion des déchets au Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
La majeure partie de la pollution a été "encapsulée" sur place dans des membranes étanches enfouies sous de la terre saine et sous surveillance via de petits puits.
La dépollution aurait été 2,5 fois plus chère si la totalité avait été extraite de ce site ouvert en 1948, où des solvants furent versés à même le sol.
Une cartographie a permis d'aménager le terrain en fonction de la pollution "résiduelle", en faisant par exemple un parking là où demeurent des terres toxiques, plutôt que des logements.
A 400 km de là, en Normandie, à Evreux, la dépollution d'un ancien vaste site Philips de 10 ha est, elle, interrompue. Seule la moitié de ce terrain pollué aux hydrocarbures et solvants chlorés, situé en face d'un lycée de 1.400 élèves, a été traitée.
"C'est intolérable. Les habitants de ce quartier où vivent beaucoup d'enfants sont laissés à l'abandon", déplore Timour Veyri (PS) conseiller municipal d'opposition.
- Potagers interdits -
Ici, en raison des pollutions "résiduelles", les locataires des 20 derniers logements sociaux livrés avec jardin ont interdiction, depuis un arrêté préfectoral du 25 février 2020, d'y réaliser potager, verger, plan d'eau ou de "procéder à des enlèvements de terre". Ces maisons sont habitées depuis bientôt quatre ans.
"Un principe de précaution" courant, selon Brownfields, la société qui a mené ce début de reconversion.
Mais certains bailleurs sociaux n'ont apparemment pas transmis les consignes. La plupart des résidents interrogés par l'AFP ont assuré ignorer ces interdictions.
Pourquoi ne pas avoir dépollué totalement ces terrains? "La dépollution en France c'est selon l'usage" à venir du terrain, répond Abdelkrim Bouchelaghem directeur général de Brownfields, l'un des fonds d'investissement français spécialisés dans les friches.
Les exigences de l'Etat sont, pour les logements, moins strictes que pour une école mais plus importantes que pour une zone d'activités, avec des effets sur les coûts.
A Evreux, sur les 5 ha reconvertis, Brownfields affiche 20.000 tonnes de terres polluées traitées sur place avec un taux de réutilisation sur site de 90%.
Les eaux souterraines font l'objet d'une surveillance.
A quelques mètres des 395 logements (sur 1.000 envisagés au départ) et de l'agence Pôle emploi construits sur la friche normande, de récents panneaux "Danger défense d'entrer" ont été installés sur une palissade récente mais déjà partiellement éventrée, a constaté l'AFP.
Un dispositif mis en place par le liquidateur judiciaire propriétaire du site après un incendie sur la friche alors transformée en décharge sauvage.
L'Etat avait exigé en 2019 que le terrain vague soit clôturé correctement, le danger signalé, les galeries obstruées, l'ex-station d'épuration nettoyée.
Brownfields explique avoir "jeté l'éponge" sur cette zone, faute d'acheteurs pour la suite du programme immobilier qui devait financer sa dépollution. Le fonds affiche une perte d'un million d'euros sur ce projet après environ cinq millions investis en déconstruction et dépollution.
Dans la banlieue de Strasbourg, "en six ans, on a fait 100 hectares de parc d'activités (sur le terrain de l'ex-raffinerie Pétroplus, ndlr). A Evreux, ville pas très très riche, en 12 ans on a péniblement fait 5 ha" de logements, explique le DG, même si les terrains se vendent plus cher pour du logement que pour de l'industrie.
"On est arrivé au bout du système de financement de la dépollution par le foncier. Sur des territoires comme les nôtres, l'Etat doit financer plus que des effets de leviers sur des opérations de promotion immobilière", estime de son côté le maire DVG de Romainville (Seine-Saint-Denis) François Dechy.
Ici, la première phase de la dépollution de l'ex-site Wipelec (3.500 m2) a, selon la mairie, ponctuellement entraîné une pollution de l'air au trichloréthylène (TCE), substance cancérogène, en 2018.
La seconde phase de la dépollution qui doit démarrer fin janvier suscite une "très forte inquiétude" selon l'association de riverains Romainville sud, d'autant que les seuils de TCE tolérés dans l'air en France ont bondi en 2019.
Une instruction menée par le pôle santé du tribunal de Paris est en cours à la suite de plaintes de riverains contre X notamment pour "homicides involontaires" et pollution. Ce site est accusé d'être à l'origine de cancers lorsqu'il était en activité, selon Me Marie-Odile Bertella-Geffroy. Une pollution pendant la dépollution a été jointe, selon cette ex-juge d'instruction au sein de ce pôle spécialisé.
- "Bétonisation" -
"Toute la première couronne (autour de Paris) est concernée par la pollution" d'anciennes usines, ajoute Gaylord Le Chequer, premier adjoint PCF à l'urbanisme de Montreuil.
Ici, la pollution de l'ancienne peausserie EIF (9.500 m2) s'est avérée beaucoup plus importante que prévu (26 t de terres souillées aux hydrocarbures et aux solvants chlorés). 
Et la mairie a opté pour une dépollution, par "injection de bactéries" et non par excavation des terres qui "risquerait d'aggraver la pollution", selon M. Le Chequer.
Résultat, le budget est passé de 1,7 à 4 millions. Et le site est occupé par des militants, bloquant le démarrage de la dépollution.
Le risque avec le financement de la dépollution par l'immobilier c'est une "bétonisation", supprimant des "ilots de fraîcheurs" comme cela a été le cas dans le bas Montreuil avant 2014, estime en outre M. Le Chequer.
Mais pour Michel Loussouarn maire SE de Rosporden (Finistère), embarrassé par 10 ha de friches, le premier obstacle à la dépollution demeure le peu d'intérêt des industriels à vendre ces "verrues dangereuses", le paiement des impôts fonciers, qui vont baisser en 2021, étant plus avantageux que celui d'une dépollution.
Selon le Sénat, le nombre, très incertain, de friches industrielles polluées serait de 7.200 en France.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/depolluer-les-friches-industrielles-seduisant-mais-seme-d-embuches_150846>
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10- Le "slow home", l'art d'aménager sa maison pour vivre au ralenti, Le JDD, 15/01/21, 12h00
Pierre Lesieur

Comment prendre le temps d'aménager nos intérieurs de manière raisonnable, saine et durable.
Ralentir, prendre son temps et revenir à l'essentiel : les principes de la "slow life", la "vie lente", ont pris encore plus de sens avec l'expérience des confinements. Au point que les décorateurs et architectes parlent même aujourd'hui d'une sous-tendance : le "slow home". Elle désigne une façon particulière d'aménager nos intérieurs selon les préceptes de cet art de vivre au ralenti. L'idée ? Habiter un décor raisonné et raisonnable, à la fois sain et durable, qui invite à savourer le présent.
"Si la slow life est une façon de vivre sa vie, le slow home est une façon de la mettre en scène, résume la décoratrice spécialisée Patricia François. Il s'agit d'arrêter d'aller au plus rapide en fonçant dans les grandes enseignes. On préfère attendre un coup de cœur pour n'acheter que des objets qui soient vraiment utiles, plus qualitatifs et chargés d'une vraie valeur émotionnelle." Une démarche également empreinte d'écologie car elle consiste à favoriser des produits locaux, artisanaux ou fabriqués avec des matières recyclables et surtout construits pour durer. "Difficile de cocher toutes les cases, mais se poser les bonnes questions, c'est déjà un premier pas", assure Patricia François.
La slow life est une façon de vivre sa vie, le slow home est une façon de la mettre en scène
Le slow home tiendrait aussi du feng shui pour son esthétisme épuré et du style bohème pour son mélange des genres. Mais c'est sans doute du hygge danois, concept qui consiste à se satisfaire des petits plaisirs de la vie, que cette nouvelle tendance s'inspire le plus. "Il y a de nombreuses similitudes car le hygge préconise aussi de se poser, de faire des choses simples et de se reconnecter à soi et aux autres", observe Malene Rydahl, auteur du livre Heureux comme un Danois (J'ai Lu).
Pour cette conférencière franco-danoise spécialisée dans le bien-être et la performance, il y a cette même façon de s'approprier l'espace : "Ralentir, c'est s'octroyer des moments pour soi dans des endroits où l'on se sent bien. Il faut donc aménager des coins où exécuter ces rituels quotidiens." "Un intérieur slow doit inviter à se poser, insiste Patricia François. Si on veut lire, il faut créer un coin lecture ; même chose si on veut faire du yoga. L'aménagement doit ­activement favoriser ces moments de relaxation."
Ralentir, c'est s'octroyer des moments pour soi dans des endroits où l'on se sent bien
La démarche va à contre-­courant du modèle économique du marché de la décoration, qui nous pousse à refaire régulièrement nos intérieurs au gré des modes et des nouveautés. Mais cette avalanche de produits substituables qu'on achète et qu'on remplace aussi vite écœure de plus en plus de consommateurs, sensibles à de nouvelles valeurs : la seconde main, le durable ou le made in France. Selon Malene Rydahl, "cette prise de conscience est apparue bien avant la crise sanitaire, mais elle s'est imposée puissamment avec le confinement, qui nous a tous obligés à ralentir. Il a eu l'effet d'un miroir grossissant sur ce qui comptait vraiment et beaucoup ont pris goût aux bienfaits du temps pour soi. D'ailleurs, l'engouement pour les maisons de campagne, qui sont des slow homes par excellence, montre que ça va durer."
Les marques s'adaptent
Prendre le temps, c'est distinguer l'essentiel du superflu, éviter les achats compulsifs et faire des choix plus raisonnés, qui répondent à de vrais besoins. Le slow home ne signifie pas pour autant ne plus rien acheter. Mais en privilégiant des produits utiles et durables, la démarche encourage le secteur de la décoration à se réinventer. La première édition de So Beautiful Expo, fin mars à la Cité fertile de Pantin (Seine-Saint-Denis), sera ainsi placée sous le signe du slow et proposera de découvrir différents acteurs et entreprises engagés dans cette nouvelle tendance.
> Lire aussi - Le boom de la déco d'intérieure : "Pour oublier l'extérieur anxiogène, on doudoune sa maison"
En réponse à toutes ces attentes, de nombreuses marques ont d'abord cherché à améliorer la durabilité de leurs produits. Pedrali lance Recycled Grey, une première collection de mobilier entièrement en plastique recyclé ; Kartell troque le plastique de son légendaire meuble modulaire Componibile pour un nouveau matériau issu de déchets de la production agricole ; le fabricant de mobilier urbain Vestre prévoit d'ouvrir en Norvège l'usine la plus écologique du monde d'ici à 2022, avec la promesse de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre par rapport à une usine classique de même envergure.
Au-delà d'un green washing de circonstance, les marques peuvent compter sur les designers pour poursuivre dans cette voie, à l'image de Konstantin Grcic dont la Bell Chair est recyclable et fabriquée à partir de déchets des chaînes de production de chez Magis, ou de Philippe Starck qui imagine Apple Ten Lork, un nouveau genre de cuir fabriqué à partir de peaux de pommes pour habiller les meubles Cassina.
Les initiatives pour rationaliser le marché de la décoration se multiplient 
En plus d'utiliser des matériaux écologiques, le design interroge d'autres préceptes du slow home en inventant de nouveaux modèles de production. Le studio franco-néerlandais Cutwork a par exemple mis au point un brevet industriel de découpe laser pour fabriquer le mobilier de ses projets d'architecture au plus près de chaque chantier. "Ces outils numériques permettent de produire sans stock et d'économiser sur les transports, ce qui a un énorme impact environnemental", souligne Antonin Yuji Maeno, un des fondateurs.
> Lire aussi - Le marché de l'ameublement surfe sur le retour des vinyles
Chez Ikea, la nouvelle cuisine Enhet se compose d'éléments aussi faciles à monter qu'à démonter, de manière à être réutilisable en cas de déménagement. Chez Made.com, on récupère les produits invendus ou retournés par les clients pour les offrir aux Résilientes, le studio de design d'Emmaüs, qui leur donne une seconde vie. De la marketplace Capharnaüm, qui propose du mobilier pour enfant chiné et restauré de façon écologique, aux marques Reform, Superfront, Plum ou Bocklip, qui customisent des cuisines Ikea, en passant par l'essor des sites de réparation comme Spareka, qui luttent contre l'obsolescence programmée, les initiatives pour rationaliser le marché de la décoration se multiplient et c'est une bonne nouvelle. Car en préférant le local au mondial, la qualité à la quantité et la durabilité au gaspillage, le slow home fait du bien au porte-monnaie comme à la planète.
<https://www.lejdd.fr/Style-de-vie/le-slow-home-lart-damenager-sa-maison-pour-vivre-au-ralenti-4017547>
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11- Marseille : Le centre-ville s’équipe de poubelles de rue solaires et qui compactent les ordures, 20 Minutes, maj le 15/01/21 à 15h23
Caroline Delabroy

Installées dans les lieux à forte affluence, elles sont capables de contenir cinq fois leur capacité grâce à un système alimenté par panneau solaire.
• La métropole teste à Marseille les poubelles à énergie solaire et qui compactent les déchets avec, dans un premier temps, une vingtaine disposées dans le centre-ville.
• Le système permet une économie sur les tournées quotidiennes, à condition que l’organisation soit repensée dans son ensemble.
« Ah oui, elle est solaire ? », lance à la va-vite Bruno après avoir jeté son papier de sandwich dans la corbeille de rue. Plus encore, elle est compactrice, a-t-on à peine le temps d’expliquer, avant qu’il ne reparte d’un pas pressé, c’est la fin de sa pause déjeuner. De son petit nom « Mr Fill », cette poubelle d’un nouveau genre trône seule au milieu de la rue Saint-Fé, l’une des artères commerciales de Marseille.
A la sortie du métro Castellane, au rond-point-du-Prado ou encore au David, dans les quartiers sud, c’est « Bigbelly » qui officie, commercialisée en France par la société Connect Sytee, installée près d’Aix-en-Provence. Elle fait partie des quatre entreprises sélectionnées après l’appel d’offres lancé par la métropole pour tester ce dispositif, comme à Paris ou Bruxelles. Chacune a livré quatre unités, qui ont commencé à faire leur apparition cet été à Marseille.
Ces poubelles de 120 litres compactent les déchets grâce à l’énergie solaire (elles sont coiffées d’un panneau solaire). Elles peuvent ainsi contenir 600 litres d’ordures, soit cinq fois leur capacité. Chaque corbeille possède une puce qui envoie les informations en temps réel sur son taux de remplissage au service de collecte. D’où l’intérêt de placer ces poubelles dans des secteurs à forte affluence, qui font l’objet de plusieurs collectes de corbeilles de rue par jour. Pour pouvoir diminuer le nombre de passages. A Marseille, les quartiers du Vieux-Port, de l’Opéra, de la Préfecture doivent ainsi bientôt en être équipés.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2950979-20210114-marseille-centre-ville-equipe-poubelles-rue-solaires-compactent-ordures>
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12- Téhéran fait face à des pics records de pollution atmosphérique, Le Monde, 16/01/21, 13h10 
Ghazal Golshiri

Dans la capitale iranienne, des niveaux de particules fines dangereux pour l’ensemble de la population ont été relevés. En cause, l’utilisation accrue de mazout et un parc automobile polluant. 
Une photo de la ville de Téhéran plongée sous un épais nuage de brouillard noir s’est étalée à la Une du quotidien Arman Melli, jeudi 14 janvier, avec un titre alarmiste : « Un pas avant l’étouffement collectif ». La presse iranienne tire, depuis plusieurs jours, la sonnette d’alarme sur les records de pollution atmosphérique dans la capitale, placée en « alerte rouge ». Alors que l’exposition aux particules fines tue chaque année en Iran près de 40 000 personnes – soit 10 % du nombre total des décès –, la situation est particulièrement grave en ce début d’année. Les autorités mettent en cause la consommation excessive de mazout dans les centrales électriques, au lieu du gaz, pour expliquer cette catastrophe environnementale.
A Téhéran, depuis le mois iranien de « day », qui a débuté le 21 décembre, le taux de particules fines de 2,5 microns de diamètre (PM2,5) a été tous les jours supérieur à 150 microgrammes par m3. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les valeurs normales sont comprises entre 0 et 50. A certains endroits de Téhéran, les mesures ont relevé jusqu’à 300 microgrammes par m3 : des niveaux dangereux non plus seulement pour les catégories fragiles mais pour l’ensemble de la population. La journée du 13 janvier a marqué un record de pollution pour ces vingt dernières années. Une dizaine d’autres grandes villes, dont Ispahan au centre du pays, ont connu une situation similaire.
> Lire aussi  Covid-19 : l’Iran interdit l’importation de vaccins occidentaux
Située dans une cuvette et entourée par la chaîne de montagnes de l’Alborz, la capitale iranienne, une mégalopole de 13,2 millions d’habitants, connaît régulièrement des pics de pollution atmosphérique. En hiver, un phénomène d’inversion thermique se produit avec la congestion autoroutière sur les axes de la capitale tôt le matin : l’air chaud et pollué dégagé par la circulation est bloqué au-dessus de la ville par une nappe d’air froid et ne peut être évacué. Les pics de pollution record de fin décembre et début janvier – un mois particulièrement sec et froid – ont toutefois été enregistrés alors que la circulation routière a diminué du fait de la fermeture des écoles et des universités décrétée pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
Dégradation des centrales
La consommation de mazout a été désignée comme principale responsable de ces pics de pollution atmosphérique par les autorités iraniennes. Ce combustible extrêmement polluant est, selon les autorités, utilisé de façon excessive dans les centrales électriques depuis plusieurs semaines, d’une part pour compenser la hausse de la consommation des ménages et, d’autre part, du fait de la dégradation de ces centrales, qui affecte leur rendement. Par ailleurs, alors que le pays vendait annuellement 15 milliards de litres de mazout, sur les 20 milliards produits dans ses raffineries, aux Emirats arabes unis, ces exportations ont pris fin avec l’embargo décrété, en novembre 2018 par les Etats-Unis, sur les produits pétroliers et gaziers iraniens.
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« Cela ne me ravit pas de faire consommer le mazout [en Iran], mais nous n’avons plus le choix », s’est désolé le ministre du pétrole, Bijan Zanganeh, début janvier. Ce dernier a fait porter la responsabilité de la hausse de la consommation de mazout à certains gestes barrière adoptés par les Iraniens face à la pandémie de Covid-19, à l’instar de l’ouverture des fenêtres pour aérer les espaces clos.
Selon un expert en environnement qui a requis l’anonymat, un autre facteur explique l’utilisation accrue de mazout dans les centrales électriques. Il a remplacé le gaz dont la production est en baisse ces dernières années, du fait de l’absence de développement de l’exploitation des champs gaziers. « On peut en cela pointer du doigt les sanctions américaines et le manque de technologies adéquates en Iran, analyse-t-il. De plus, le gaz est exporté de nouveau en Irak après quelques mois de pause. Ceci est important pour Téhéran, d’un point de vue stratégique pour renforcer son hégémonie dans la région, et pour générer des recettes. »
« Absence totale de volonté de la part du pouvoir »
Les sanctions ne sont pas seules mises en cause pour expliquer la pollution atmosphérique. Selon le scientifique iranien Kaveh Madani, « il y a une absence totale de volonté de la part du pouvoir à protéger l’environnement ». « En conséquence, aucun effort n’est fait pour diminuer les teneurs en soufre dans le mazout iranien, ce qui en fait un combustible encore plus polluant. Pareil pour la mauvaise qualité du diesel », ajoute l’ancien vice-président de l’agence gouvernementale iranienne pour la protection de l’environnement (2017-2018), qui a dû quitter le pays sous les pressions des gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique.
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L’autre facteur qui explique cette pollution atmosphérique est la production de composés polluants par les voitures et les motocyclettes défaillantes. L’importation de voitures étrangères a été rendue trop onéreuse par le rétablissement des sanctions américaines depuis 2018 et, le marché automobile est monopolisé par les marques locales, dont les voitures ne sont pas conformes aux normes internationales et sont très polluantes. Le réseau de transports publics est par ailleurs peu développé.
Pour combattre cet épisode de pollution atmosphérique, les autorités iraniennes ont coupé à plusieurs reprises l’électricité à Téhéran et dans d’autres villes du pays, plongeant les autoroutes et les routes dans le noir. Des appels sont régulièrement lancés à la population pour réduire leur consommation d’électricité.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/16/teheran-fait-face-a-des-pics-records-de-pollution-atmospherique_6066505_3210.html>
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13- Enquête. Technologie, hygiène et bien-être : la maison idéale à l’ère du Covid-19, Le Monde, maj le 16/01/21 à 20h00
Anne-Lise Carlo

Enquête. Faut-il transformer nos habitats maintenant que la pandémie a fait de nous de nouveaux sédentaires ? Comment penser un rapport au domicile bouleversé par la généralisation du télétravail et le confinement ? Esquisse pièce par pièce d’un nouvel art de vivre domestique.
Une coquille d’escargot. Un cocon. Un refuge. Il y a différentes manières de définir notre logement en temps de pandémie, mais toutes racontent la même chose : le réinvestissement, à la fois psychique et matériel, d’un lieu où l’on peut enfin souffler, au propre comme au figuré. Enlever le masque et relâcher la vigilance.
Comme beaucoup de pans de notre existence, notre rapport au domicile est bouleversé par les confinements et la généralisation du télétravail. Mais jusqu’ici, le domicile lui-même n’a pas beaucoup changé. On bricole un bureau de fortune, on entrepose des masques sur un coin de table, on se réfugie dans une chambre pour travailler…
Or les crises épidémiques ont toujours modifié en profondeur nos lieux de vie : les aménagements du baron Haussmann à la fin du XIXe siècle, dans un Paris insalubre en proie à la peste et au choléra, visaient à faire respirer la capitale avec de grands boulevards, des égouts et des espaces verts ; les constructions modernistes des années 1920, influencées par la lutte contre la tuberculose, comportaient de nombreuses ouvertures laissant passer lumière naturelle et air extérieur.
Comment nos maisons et appartements vont-ils répondre à la crise du Covid-19 ? Trois axes de réflexion se superposent pour redessiner l’habitat : la technologie, le retour de l’hygiénisme et le bien-être, incluant à la fois confort et conscience écologique. Avec un même but : créer une habitation bienheureuse et protectrice. « Même si elle a une fonction aussi enveloppante qu’un cocon, ce ne sera pas une maison coupée ni du monde extérieur ni de son environnement naturel. C’est même tout le contraire », juge Mateo Kries, président du Vitra Design Museum.
L’architecte parisien Nicolas Ruiz pense, lui, que l’essentiel est ailleurs, dans une philosophie de l’intérieur qui reste à construire. « A penser uniquement des habitations aux usages fonctionnels (manger, dormir), nous avons oublié de nous inventer un art de vivre domestique, une réflexion profonde sur le bien-être », estime-t-il. A l’image du hygge danois, du lagom suédois ou du feng shui chinois. Visite guidée de la maison post-Covid.
1. L’entrée protectrice
Voilà un espace revenu au centre de l’aménagement intérieur. Depuis une dizaine d’années, l’entrée et le vestibule étaient plutôt en voie de disparition dans nos maisons et appartements. Mais avec les risques de contamination par les vêtements, chaussures ou toute autre matière venue de l’extérieur, ils pourraient retrouver du service. L’idée d’une pièce qui fonctionnerait comme un « sas sanitaire » protégeant ainsi la « maison-sanctuaire » fait son chemin. Cette tradition existe au Japon depuis des siècles avec le genkan, un espace situé en général en léger contrebas du sol, fait pour protéger le foyer des souillures extérieures, qu’elles soient spirituelles ou sanitaires. Sur le bureau des architectes, on voit désormais fleurir des projets redessinant ce sas d’entrée, agrémenté d’un vestiaire agrandi mais aussi d’un petit lavabo pour se laver immédiatement les mains. Du côté des designers, on trouve de nouvelles propositions, comme une boîte de dépôt spécifique pour les colis, permettant d’éviter tout contact avec le livreur, ou encore une serrure intelligente fonctionnant grâce à la technologie wifi sur la porte d’entrée : fini les clés en métal, porteuses de bactéries.
2. Le séjour multifonctionnel
C’est une pièce de vie centrale qui doit désormais savoir faire plusieurs choses à la fois. « Salle de classe, de réunion, de gym ou de cinéma, le séjour chez nous en voit de toutes les couleurs depuis le printemps, confirme Vincent, 42 ans. Nous cherchons à déménager et notre premier critère de recherche est désormais un grand séjour central avec, si possible, une alcôve côté salon que l’on pourrait isoler si on le souhaite. Là, ce serait vraiment le rêve. » En attendant, Vincent s’avoue très tenté par les meubles multifonctionnels que le confinement a remis au goût du jour.
Le designer Romain Chauveau a par exemple dessiné une belle méridienne qui se transforme en bureau avec luminaire à ses heures (Supercraft Studio). De même, les tables basses avec plateau relevable qui deviennent bureau d’appoint ou table à manger s’avèrent très utiles. Le mot-clé dans ce séjour, c’est compartimenter. Tout doit y être cloisonnable et décloisonnable à l’envi. Paravents, étagères sur roulettes ou portes coulissantes ont repris du service pour mieux structurer les espaces et créer des séparations visuelles éphémères en fonction des besoins.
Depuis la Californie, le designer suisse Yves Béhar a également imaginé une station de sport cachée derrière un grand miroir design. Eteint, il agrandit votre salon ; allumé, il se transforme en portail tactile personnalisé, proposant des programmes de kickboxing, barre au sol, yoga ou méditation guidée. Le designer s’est aussi penché sur les purificateurs d’air, un marché prometteur pour nos intérieurs saturés. Celui qu’il a dessiné pour la marque coréenne Coway est un petit meuble chic rosé prêt à s’intégrer discrètement dans notre décoration.
3. La cuisine essentielle
« C’est une pièce qui prend une place déterminante dans cette nouvelle maison », estime Jean-Sébastien Blanc, cofondateur du studio de design 5.5. Face à la fermeture des restaurants, la cuisine a repris du service. Elle a même fait office de bureau de dépannage alors que le reste de la famille investissait le séjour pendant le confinement. « Avec les enfants, on y a confectionné des gâteaux et repris goût aux petits plats faits maison », raconte Amélie, 38 ans. Des moments de plaisir et de partage réconfortants, qui peuvent être gâchés par une pièce mal agencée.
« Le problème numéro un, c’est la place. Comme on fait plus de stock pour aller moins souvent au supermarché, on se retrouve confronté à un besoin de rangement accru », constate Jean-Sébastien Blanc. Veiller au gaspillage alimentaire et faire du tri dans les placards est une première étape vers l’épure. Le designer suggère aussi de transformer sa cuisine en « atelier » en ajoutant des étagères pour exposer nos trouvailles d’épicerie fine, et en rangeant les condiments achetés en vrac dans de jolis bocaux en verre.
« Une cuisine redécorée et tournée vers le “zéro déchet”, cela repose l’esprit », ajoute le designer. Par manque d’espace et de temps, les cuisines furent la première pièce « sacrifiée » des habitations modernes en réduisant leur taille (cuisine « américaine », kitchenettes…). Qu’elles reviennent ainsi au centre du temps passé à la maison est un intéressant retournement de l’histoire.
4. Le bureau mobile
Le « coin bureau » fera désormais partie intégrante des conceptions des maisons de demain, de manière durable : en mai 2020, 40 % des salariés d’entreprises de plus de 10 personnes télétravaillaient, et une partie d’entre eux souhaitent continuer à le faire à l’avenir – après un accord national interprofessionnel conclu fin novembre, des négociations sont en cours dans de nombreuses sociétés. Car le télétravail ne peut s’improviser sur un coin de table.
Pour tous ceux qui n’ont pas la chance de disposer d’une pièce en plus, il faut créer des conditions idéales pour retrouver chez soi un cadre serein et confortable.Après le bricolage pratiqué pendant le confinement, l’un sur le canapé, l’autre sur le lit, de nombreux citadins se sont résolus à créer un « coin travail ». En témoigne cette annonce parue sur Leboncoin pour une méridienne à vendre à Paris : « Achetée il y a deux mois mais ne convient pas dans le salon car finalement nous aurions besoin d’espace pour installer un bureau à la place. »
« Le bureau est un questionnement récurrent dans l’espace domestique puisque le télétravail va s’installer dans les mentalités », confirme l’architecte Nicolas Ruiz (studio HnA), qui a offert quatre-vingts téléconsultations gratuites sur ces questions d’aménagement pendant le confinement. Parmi les nombreuses solutions possibles, on en retiendra deux permettant de se doter d’un bureau mobile. Celle du designer Samuel Accoceberry avec Nebula, des élégants panneaux acoustiques articulés, réalisés à partir de matières recyclées et soutenus par une structure en chêne ou frêne massif. Ils permettent d’isoler phoniquement son bureau au sein du salon ou de la chambre.
De même, le « bureau mobile » imaginé par les designers 5.5 en collaboration avec l’enseigne Leroy-Merlin, à fabriquer soi-même, qui est en réalité un simple chariot à plancha détourné et redécoré avec du liège et un petit store vénitien. Il faut aussi prendre soin de l’arrière-plan, recommande le décorateur américain Jonathan Adler : pourquoi pas s’inventer un coin Zoom, dans une cuisine, devant une garde-robe ou un bar – ailleurs en tout cas que devant la sempiternelle (fausse) bibliothèque, devenue le symbole de la visio-frime…
5. La salle de bains hygiéniste
Il n’est pas certain que ce soit une bonne nouvelle : nos salles de bains de demain pourraient bien ressembler à des toilettes d’aéroport, avec du sans-contact au robinet et du virucide à flots… Des revêtements anti-microbes se font une place sur le marché. En France, la société MetalSkina élaboré un produit capable de tuer 99,95 % du SARS-CoV-2 en quatre heures. Cette innovation validée scientifiquement est un alliage composé à 92 % de cuivre, un métal naturellement biocide.
Autre priorité des architectes : donner une fenêtre aux salles d’eau, l’aération naturelle tout comme l’ensoleillement restant les meilleurs remparts contre les maladies. L’expérience ultime mais ultra-séduisante est celle imaginée par l’architecte franco-suédoise Anna Chavepayre pour sa maison Hourré dans le Béarn qui, en cherchant à multiplier les points d’eau, s’offre une salle de bains d’extérieur avec bain et toilettes à l’air libre, et une vue panoramique sur la campagne pyrénéenne. A ne pas tenter sur un balcon parisien.
6. La chambre-cocon
Avec nos longues journées passées à la maison, la chambre doit plus que jamais être une alcôve intime. Les décorateurs conseillent de « sacraliser » cet espace pour pouvoir s’isoler périodiquement de la vie de famille, y retrouver calme et sommeil. Exactement l’inverse de la « chambre-bureau » dans laquelle se sont retranchés beaucoup de parents pendant le premier confinement.
La pièce doit pouvoir rester celle de l’évasion et du rêve. « La chambre, c’est désormais la cabane à l’intérieur même de la maison », estime le designer Jean-Sébastien Blanc. D’ailleurs, du côté des enfants, les « lits cabane » connaissent un succès grandissant. Attention toutefois à ne pas se bâtir un camp retranché sous la couette : en temps de sédentarité contrainte, le syndrome de la cabane n’est pas loin…
Autre priorité dans la maison post-Covid, purifier l’air de nos chambres avec le renfort des peintures biosourcées (moins toxiques), des matières naturelles comme le liège dépolluant et antibactérien ou des plantes telles que l’aloe vera.
Enfin, le rangement est là aussi source de salut pour préserver cette alcôve. Lors de ses téléconsultations, l’architecte Nicolas Ruiz a entendu près de quarante fois la phrase : « J’ai essayé la méthode [de la Japonaise] Marie Kondo mais ça ne marche pas pour moi… » « Cela me conforte dans l’idée que nous avons besoin de créer une philosophie de vie, d’habiter, de ranger en adéquation avec nos cultures, nos histoires d’Européens », ajoute-t-il.
7. L’oxygène du dehors
« Dans les années 1950-1960, on construisait la plupart des logements avec des terrasses ou balcons mais peu à peu, ces espaces “bonus” se sont faits beaucoup plus rares », explique l’architecte espagnol Vicente Guallart, qui construit une « ville post-Covid » à Xiong’an, à 100 km au sud de Pékin. Il s’agit d’un éco-quartier autosuffisant, qui permettra de répondre aux crises sanitaires et climatiques. Dans sa démarche, l’architecte a multiplié pour ses habitations, toutes conçues en bois, les ouvertures vers l’extérieur : des terrasses-extensions du salon, des serres sur les toits…
D’autres poussent la logique assez loin. Pour le collectif Encore, animé par l’architecte Anna Chavepayre et son mari et producteur associé Julien Chavepayre, il ne faut plus séparer extérieur et intérieur : c’est le secret d’une « maison vivante, sensible aux climats et aux saisons ». Une terrasse intérieure couverte, des fenêtres coulissantes qui s’éclipsent pour laisser entrer le paysage sont autant de moyens de se sentir « libres ».
« Pour un projet de 84 nouveaux logements de type locatif dans le quartier de Brazza à Bordeaux, nous avons réussi à envisager des appartements traversants et largement vitrés qui comprennent chacun deux espaces extérieurs et deux accès. Les extérieurs bien dimensionnés transforment ainsi l’appartement en maison. Ce sont des endroits où il fera bon être confiné, si j’ose dire… », ajoute Julien Chavepayre. Là encore, le Japon cultive cette ambiguïté entre dedans et dehors depuis longtemps, avec des jardins intérieurs ou un couloir (engawa) qui fait le tour de la maison, cloisonné en hiver et ouvert en été.
Dans un appartement sans balcon, il est à présent possible de s’offrir une « bulle verte » en se lançant dans le jardinage, assisté par l’intelligence artificielle. Gardyn, une ferme hydroponique domestique, permet ainsi de cultiver verticalement jusqu’à trente variétés (salades, tomates cerise, légumes, fleurs) sans avoir la main verte. Le système reste cher (670 euros), mais le marché devrait vite se démocratiser.
Enfin, si l’on possède un espace vert, l’idée de se doter d’un « bureau de jardin » a germé dans plus d’une tête, dans la lignée des tiny houses. De nombreux fabricants proposent des constructions modulaires en bois. Avec ces cabanes, on retrouve ainsi chaque jour un petit chemin symbolique à faire pour « quitter » la maison. Et un moyen de crier « A ce soir chéri(e) ! » tout en gardant les pantoufles.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2021/01/15/technologie-hygiene-et-bien-etre-la-maison-ideale-a-l-ere-du-covid_6066432_4497916.html>
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14- La Lessive de Paris : biodégradable, mise en bouteille à la main et livrée à vélo !, Mr Mondialisation, 18/01/21

Certaines activités ménagères paraissent anodines mais sont en réalité à l’origine d’une pollution importante, quasi quotidienne. C’est le cas de la lessive industrielle. En plus des microplastiques rejetés par les vêtements eux-mêmes quand ils sont lavés, la plupart des poudres à lessiver et lessives vendues dans le commerce s’avèrent très polluantes à plus d’un titre. Face à ce problème, l’entreprise La Lessive de Paris propose aux habitants de la capitale française de laver leurs vêtements en évitant de produire toujours plus de déchets plastiques, de polluer les océans avec des résidus toxiques, tout en participant à la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Découverte.
L’une des principales causes du fléau constitué par la pollution plastique des océans pourrait être le lavage des vêtements. Trop souvent composés de plastique, les textiles rejettent une quantité considérable de microfibres synthétiques lors de leur passage dans la machine à laver. Or 20 millions de lessives sont réalisées chaque jour en France. Un ménage moyen consomme chaque année 26 litres de lessive liquide et 40 kg de lessive en poudre, nécessaires pour lancer ses 220 machines à laver.
>> Suite à lire à :
<https://mrmondialisation.org/la-lessive-de-paris-biodegradable-mise-en-bouteille-a-la-main-et-livree-a-velo/>
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15- Site de Stocamine : le gouvernement décide de confiner définitivement les déchets dangereux restants, AFP, 18/01/21, 14:00

Les déchets industriels dangereux encore enterrés dans le site de Stocamine, ancienne mine de potasse de Wittelsheim (Haut-Rhin), vont être confinés définitivement, a annoncé lundi la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, alors que des élus locaux réclamaient qu'un maximum de déchets soient sortis avant la fermeture de la mine.
"La ministre de la Transition écologique décide de lancer la réalisation du confinement du site sans déstockage complémentaire", est-il indiqué dans un communiqué du ministère.
Le sort de cette mine, située sous l'importante nappe phréatique d'Alsace et qui renferme encore 42.000 tonnes de déchets dangereux, est sujet à polémique depuis des années.
En complément, Barbara Pompili a choisi d'allouer une enveloppe de 50 millions d'euros "pour permettre un plan de protection de la nappe d'Alsace sur les cinq prochaines années".
Cette somme d'argent doit permettre, sous le pilotage de l'Ademe, de dépolluer "plusieurs anciens sites industriels situés au-dessus de la nappe d’Alsace" et non en-dessous comme Stocamine.
A 550 mètres de profondeur, alors que les plafonds de certaines galeries de la mine s'effondrent, sont encore stockées quelque 42.000 tonnes de déchets industriels dangereux divers mais non radioactifs.
Lorsqu'il a été décidé à la fin des années 1990 de reconvertir la mine de potasse en décharge industrielle souterraine, il était prévu qu'y soient entassées 320.000 tonnes de déchets pour une durée maximale de trente ans. Ce stockage souterrain devait être "réversible", précisait l'arrêté d'autorisation, un mot sujet à de multiples interprétations depuis.
Au final, Stocamine a enfoui ses premiers déchets en 1999 et l'apport en déchets a été arrêté après l'incendie en septembre 2002 d'un des lieux de stockage, le "bloc 15". 44.000 tonnes de déchets avaient alors été déjà enterrés.
Depuis, au gré des différentes décisions des gouvernements successifs, environ 2.000 tonnes de déchets contenant du mercure, donc particulièrement dangereux pour les sols, ont été extraits. La ministre de la Transition écologique, qui a visité la mine en début de mois, a considéré qu'en extraire davantage "présenterait des risques significatifs pour les travailleurs" sans que "les avantages potentiels" ne soient démontrés.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210118-site-de-stocamine-le-gouvernement-décide-de-confiner-définitivement-les-déchets-dangereux-restants>
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16- Paris, une des villes où la pollution automobile tue le plus en Europe, Le Monde, 20/01/21, 01h16 
Stéphane Mandard

Avec plus de 2 500 décès prématurés par an, la capitale française est la 4e ville d’Europe pour le nombre de victimes du dioxyde d’azote, selon une étude de « The Lancet Planetary Health ». 
Voilà une nouvelle étude sur les effets de la pollution de l’air qui devrait inciter la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, à accélérer son plan de sortie des véhicules thermiques, qui prévoit l’interdiction de tous les diesels dans les rues de la capitale d’ici à 2024 et des essences à l’horizon 2030. Publiée mercredi 20 janvier dans la revue The Lancet Planetary Health, elle place la capitale française au 4erang des villes européennes où la mortalité due à l’exposition au dioxyde d’azote (NO2) est la plus importante. Le NO2 est un gaz très toxique émis majoritairement par le trafic routier et principalement par les motorisations diesels. Les Anglo-Saxons parlent d’ailleurs de pollution automobile.
> Reportage : Ella Adoo-Kissi-Debrah, 9 ans, « tuée » par la pollution de l’air
Menée par l’Institut pour la santé globale de Barcelone (ISGlobal), en collaboration avec des chercheurs de l’Institut suisse de santé publique et de l’université d’Utrecht, l’étude estime pour la première fois l’impact de la pollution de l’air sur la mortalité dans les villes. Jusqu’à présent, ce type d’évaluation se situait à l’échelle d’un pays ou d’un continent.
Les chercheurs ont analysé les données de près d’un millier de villes, dont les 50 plus grandes pour l’année 2015. Pour la métropole parisienne, ils arrivent à 2 575 décès prématurés par an à cause d’une exposition à des taux de concentration excessifs, soit environ 7 % de la mortalité totale. Dans ce classement, rapporté au nombre d’habitants, Paris est devancée de peu par Madrid (2 380 décès), Anvers et Turin. A contrario, le Top 10 des villes où les effets du NO2 sont le moins perceptibles est constitué exclusivement de cités du nord de l’Europe, avec pour trio de tête : Tromso (Norvège, aucun décès), Umea (Suède, 13) et Oulu (Finlande, 18).
Brescia en tête pour les particules fines
Selon le dernier bilan de la qualité de l’air d’Airparif, en 2019, environ 500 000 Franciliens (4 %) et un Parisien sur dix étaient encore exposés à des niveaux de concentration de NO2 supérieurs aux valeurs limites recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soit 40 microgrammes par mètre cube en moyenne annuelle. Des niveaux qui peuvent être deux fois supérieurs aux normes pour les riverains des voies de circulation les plus chargées, comme le périphérique ou l’autoroute A1.
> Eclairage : Pollution de l’air : la Commission européenne menace la France d’une lourde amende
Ces dépassements, qui concernent d’autres métropoles françaises, mais dans des proportions moins importantes, valent aujourd’hui à la France une condamnation devant la justice de l’Union européenne et au gouvernement la menace d’une lourde amende devant le Conseil d’Etat.
> Lire aussi  Pollution de l’air : les Etats doivent « intensifier leurs efforts », alerte la Commission européenne
Les chercheurs ont également cherché à estimer les décès attribuables aux particules fines (PM2,5, inférieurs à 2,5 micromètres), issues non seulement du trafic routier, mais aussi des activités industrielles ou du chauffage au bois. Cette fois, Paris n’apparaît qu’au 370e rang, avec 2 822 décès imputés. En tête du classement, on retrouve deux villes de la plaine du Pô, en Italie, particulièrement touchées au début de l’épidémie de Covid-19 : Brescia et Bergame, avec respectivement 15 % et 14 % de la mortalité. Karvina, en République tchèque, complète le podium. Là aussi, sans surprise, ce sont les villes nordiques les plus préservées : à Reykjavik, Tromso et Umea, le nombre de morts attribuables aux PM2,5 tend vers zéro. Les niveaux de concentration en particules fines y sont contenus entre 3 µg/m³et 5 µg/m³, très en deçà des normes de l’OMS (10 µg/m³), quand ils montent à 15 µg/m³ à Paris, ou s’envolent à plus de 27 µg/m³ à Brescia.
« Revoir à la baisse les seuils de l’OMS »
Si l’ensemble des villes européennes recensées dans l’étude parvenaient à obtenir la même qualité de l’air que celui respiré par les habitants de la capitale de la Finlande, 125 000 décès prématurés liés aux PM2,5 et 79 000 liés au N02pourraient être évités chaque année, selon les auteurs. Le gain serait moins important si les mêmes villes parvenaient à respecter les normes de l’OMS : 51 000 et 900. Ainsi, pour Paris, le respect des normes de l’OMS pour l’ensemble de sa population permettrait d’éviter 1 259 décès liés aux PM2,5, mais « seulement » 185 liés au NO2.
> Lire aussi  En Europe, trois citadins sur quatre respirent un air dangereux pour la santé
Ce qui fait conclure à Mark Nieuwenhuijsen, l’auteur principal de l’étude, que « la législation européenne actuelle ne protège pas suffisamment la santé », et qu’« il faut revoir à la baisse les seuils de l’OMS pour le NO2 et les PM2,5, car ils ne garantissent aucune innocuité ». Les spécialistes de l’OMS travaillent sur ce chantier. Et comme la solution ne réside pas seulement dans l’abaissement des seuils, le chercheur encourage les administrations publiques à « mettre en œuvre des politiques de planification urbaine et de transport » capables d’améliorer considérablement la qualité de l’air.
« Pour réduire la pollution due aux moteurs thermiques, nos élus doivent, au plus vite, mettre en place des mesures concrètes et ambitieuses comme une zone zéro émission », commente Vincent Bézaguet, responsable de la campagne « La Rue est à nous », gérée par l’association Alternatiba Paris, fer de lance des marches pour le climat.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/20/paris-une-des-villes-ou-la-pollution-automobile-tue-le-plus-en-europe_6066860_3244.html>
Sur le même sujet : 
> 7% des décès de Parisiens pourraient être attribués à la pollution de l'air <https://www.journaldelenvironnement.net/article/pollution-de-l-air-et-sante-paris-4eme-ville-europeenne-en-partant-du-bas,113448>, Le JDLE, 20/01/21
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17- Réduire la pollution de l'air éviterait 50.000 morts en Europe, AFP, 20/01/21, 03:00

Réduire la pollution de l'air aux niveaux recommandés par l'OMS pourrait permettre d'éviter plus de 50.000 morts par an en Europe, selon une étude publiée mercredi qui appelle à une action rapide.
L'Organisation mondiale de la santé estime que la pollution de l'air tue plus de sept millions de personnes par an dans le monde et provoque aussi maladies et absentéisme au travail. 
Le seuil recommandé par l'OMS pour les particules fines PM2,5 est de 10 microgrammes/m3 en moyenne annuelle et pour le dioxyde d'azote (NO2) de 40 μg/m3 en moyenne annuelle.
La nocivité des particules fines pour la santé est avérée, en particulier en milieu urbain (mortalité et maladies cardiovasculaires et respiratoires, troubles de la grossesse et de la croissance du foetus...). 
L'étude, parue dans le Lancet Planetary Health journal, a calculé les morts prématurées liées à ces deux polluants dans 1.000 villes européennes. 
Respecter les recommandations de l'OMS permettrait d'éviter 51.213 morts prématurées par an, selon les chercheurs.
Cette étude "montre que de nombreuses villes n'en font toujours pas assez pour s'attaquer à la pollution de l'air", estime Mark Nieuwenhuijsen, de l'Institut de Barcelone pour la santé globale (ISGlobal).
Le nombre de morts liées à la pollution de l'air varie selon les villes, celles situées dans la plaine du Pô, en Italie, en Pologne et en République tchèque étant particulièrement touchées.
A l'inverse, la capitale islandaise Reykjavik, Tromsø en Norvège, Umea en Suède et Oulu en Finlande sont moins exposées.
En moyenne, 84% de la population dans les villes est exposée à des niveaux supérieurs à ceux recommandés par l'OMS pour les PM2,5 et 9% pour le NO2.
Pour Sasha Khomenko, co-auteur de l'étude, il est important de mettre en place des mesures adaptées aux conditions locales, vu les variations dans les niveaux de pollution. Les changements à mener concernent le trafic routier, l'industrie, les aéroports, les ports, mais aussi le chauffage au bois et au charbon.
<https://information.tv5monde.com/info/reduire-la-pollution-de-l-air-eviterait-50000-morts-en-europe-392504>
En savoir plus :
> Premature mortality due to air pollution in European cities : a health impact assessment <https://www.thelancet.com/journals/lanplh/article/PIIS2542-5196(20)30272-2/fulltext>, Lancet Planetary Health, January 19, 2021
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18- Surfréquenté, le parc national des Calanques veut décourager les visiteurs, Le Monde, 21/01/21, 05h58 
Gilles Rof (Marseille, correspondant)

La pointe d’affluence vécue à l’été 2020 pousse le parc marseillais à durcir son accès et à lancer une stratégie de « démarketing ». 
Pin parasol au premier plan, crique émeraude au second, collines calcaires d’un blanc solaire et ciel azur sans nuages en toile de fond. En 2021, les photographies paradisiaques de Sormiou, Port-Pin ou En-Vau ne devraient plus servir à vanter les attraits du parc national des Calanques. Sur le site Internet de l’institution, à la rubrique « baignade », ces images idylliques ont déjà laissé place à des clichés de plages bondées, saturées de touristes, accompagnés de messages volontairement répulsifs : « eau froide », « accès difficile », « pour éviter la foule, privilégiez l’automne ou l’hiver ».
Ce sont les premiers effets rebutants de la stratégie dite de « démarketing » désormais adoptée par le seul parc périurbain de France pour lutter contre une surfréquentation, qui a atteint, à l’été 2020, un « cap inquiétant », selon les termes d’un rapport présenté à son conseil d’administration, le 10 décembre 2020.
« Nous avons validé une mosaïque de mesures, qui doit permettre de maîtriser l’attrait du territoire », explique le directeur du parc, François Bland. Le plan d’orientation triennal 2020-2023 inclut également un nouveau dispositif de mouillage en mer et une volonté marquée de faire reculer la pression automobile aux abords du territoire protégé, et notamment sur le littoral sud de Marseille. « Il faut rendre l’accès plus difficile. L’expérience calanques doit se mériter », insiste Didier Réault, vice-président (Les Républicains) du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, qui a entamé, en novembre 2020, son second mandat à la présidence de l’institution.
Créé en 2012, le parc national des Calanques attire près de 3 millions de visiteurs par an. Soit 1 million de plus que Notre-Dame de la Garde, monument le plus visité du secteur. Une fréquentation que ses 8 500 hectares terrestres pourraient supporter, si elle ne se concentrait pas dans le temps et l’espace. « Entre Pâques et la Toussaint et sur une série de sites stratégiques, des points chauds liés à l’activité balnéaire », détaille Marie Bermond, chargée du dossier au parc.
Un « attrait exponentiel »
A l’été 2020, cette fréquentation ciblée a encore bondi. Les calanques de Sormiou et Morgiou, situées sur la commune de Marseille, ont vécu des pics à 3 000 visiteurs par jour et 2,3 baigneurs par mètre carré de plage. Deux fois plus que l’année précédente.
En mer, la tension n’a pas été moindre. Le 15 août, 240 embarcations se sont croisées en une heure au cap Croisette, goulet de passage de la rade sud de Marseille ; 180 bateaux mouillaient dans l’anse de Morgiret dans les îles du Frioul.
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« L’été a été le révélateur de l’attrait exponentiel du site. Une augmentation exacerbée par le contexte du Covid-19 et l’impossibilité pour les Français de prendre des vacances à l’étranger, mais qui vient confirmer une trajectoire installée depuis sa création », constate Didier Réault. « Nous avons toujours été confrontés à des pressions anthropiques fortes et continues du fait de la proximité de l’agglomération marseillaise. C’est le défi de ce territoire », concède François Bland.
A sa création, le parc avait essuyé les critiques de ceux qui pensaient qu’une labellisation de cette zone protégée ne ferait qu’amplifier l’attrait touristique. Huit ans plus tard, le conseil d’administration leur donne raison, constatant que la « très importante fréquentation vient heurter lourdement un territoire dont la vocation est celle de la préservation de la biodiversité », et il affiche ses regrets d’un site qui « n’est pas au rendez-vous de la qualité d’accueil qui doit être la sienne ».
Une gouvernance complexe
Embouteillages, parking sauvage écrasant les nouvelles plantations d’astragale, une plante protégée, posidonies arrachées par les ancres, explosion du volume des déchets et des déjections humaines, eaux de baignade altérées, sentiers érodés, mais aussi conflits entre usagers ou avec les cabanoniers, qui résident sur place.
En provoquant des dégâts importants, l’été 2020 aura accéléré la prise de conscience collective dans un parc où les propriétaires sont multiples et où les compétences de l’Etat, des municipalités, des grandes collectivités locales et de structures comme le Conservatoire du littoral ou l’Office national des forêts s’entremêlent et rendent la gouvernance complexe. « On ne peut laisser un parc attrayant devenir un parc d’attractions », s’inquiète Hervé Menchon, adjoint (Europe Ecologie-Les Verts) chargé de la biodiversité et des espaces littoraux de la nouvelle municipalité marseillaise.
Si l’hypothèse de faire payer l’accès au site est gardée à distance – « il n’est pas prouvé que cela fait baisser la pression ; et ce n’est pas dans l’esprit des espaces protégés français », écarte Didier Réault –, le parc ne s’interdit aucune piste. « Il n’y a pas de solution miracle, prévient Marie Bermond. Nous avons mis en place une boîte à outils, qui vont d’une gestion indirecte, où l’on tente d’influencer le visiteur, à une gestion directe, où l’on intervient sur ses libertés. »
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Sur le littoral sud de Marseille, un nouveau plan d’accès automobile est actuellement discuté entre municipalité, métropole et associations d’habitants. Dès l’été 2021, certaines zones du cœur de parc, comme le village des Goudes, aussi renommé pour ses restaurants à bouillabaisse que pour ses embouteillages monstres, doivent faire l’objet d’aménagements visant à faire reculer la voiture. Avec, à l’horizon 2024, la volonté de contrôler le passage des véhicules, quelques kilomètres plus en amont, dès la zone d’approche du parc.
« La création d’une zone à trafic limité était dans le programme municipal du Printemps marseillais », rappelle, à ce sujet, Pierre Benarroche, nouveau maire du 4e secteur, qui assure vouloir être « moteur » dans la réduction de la pression automobile.
« Le plus compliqué à maîtriser reste les réseaux sociaux »
Sur mer, le parc a soumis à la validation du préfet maritime de nouvelles conditions de mouillage. Dès cette année, les bateaux ne devraient plus jeter l’ancre dans les calanques d’En-Vau et de Port-Pin. Début 2020, le conseil d’administration du parc avait déjà validé le gel du contingent de bateaux proposés à la location sur son territoire, bloqués à 500 : « 80 % des unités présentes sur le plan d’eau en été sont louées », explicite François Bland.
Moins coercitive, la stratégie de démarketing doit aussi compter sur la bonne volonté de nombreux acteurs. « Les offices du tourisme comprennent totalement qu’on ne peut pas vendre cette destination comme un produit de grande consommation », se réjouit le parc. Ainsi, les calanques ont déjà été rayées de certaines cartes recensant les plages du département. « Le plus compliqué à maîtriser reste les réseaux sociaux », concède Zacharie Bruyas, chargé de la communication. Dans le Sud, comme ailleurs, les publications sur Instagram ou Twitter sont souvent la cause première du surtourisme.
Ces derniers mois, des contacts sont systématiquement pris avec les influenceurs privés qui affichent une communauté flirtant ou dépassant les 10 000 abonnés et postent des images du parc. « Nous tentons de les sensibiliser à nos problématiques et leur demandons de garder leurs expériences pour eux ou, au pire, de ne pas géolocaliser les photos. C’est, pour l’instant, plutôt suivi d’effet », complète M. Bruyas. Propriétaire du droit d’image de ses sites naturels, l’institution se montre, en revanche, inflexible envers les professionnels qui s’en servent pour leur promotion. Toute utilisation commerciale avérée déclenche rappels à la loi et demandes de retrait des photos incriminées.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/21/surfrequente-le-parc-national-des-calanques-veut-decourager-les-visiteurs_6067013_3244.html>
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19- Thaïlande : des filets de pêche recyclés pour lutter contre le Covid-19, AFP, 22/01/21, 07:00
Dene-Hern Chen et Pitcha Dangprasith

Au large des côtes thaïlandaises, une équipe de plongeurs tente de démêler un amas de filets de pêche enroulé autour d'un récif fragile, une opération destinée à protéger la vie marine mais aussi à lutter contre le coronavirus.
Les "filets fantômes" jetés par la puissante industrie de la pêche locale sont une source mortelle de pollution plastique, prenant au piège les tortues ou endommageant les délicats lits de corail présents dans le golfe de Thaïlande.
Si rien n'est fait, ces filets "pourraient rester à la dérive pendant des décennies. Ils capturent des animaux marins ou deviennent leur nourriture", déclare à l'AFP Ingpat Pakchairatchakul de la Fondation pour une justice environnementale (EJF). 
Ingpat accompagne les plongeurs du projet Net free seas, qui vise à récupérer les filets usagés et à recycler le plastique qu'ils contiennent. 
Dans ce cas, les filets seront utilisés pour fabriquer des écrans faciaux et d'autres objets anti covid-19.
Les responsables de cette initiative veulent prouver que la protection marine peut être commercialement viable en Thaïlande, l'un des plus gros producteurs de déchets océaniques au monde.
Il y a 2 ans, un événement a provoqué l'indignation du public lorsqu'un bébé dugong, une espèce en danger, baptisé Mariam est décédé d'une infection causée par du plastique découvert dans son estomac. 
Les Thaïlandais avaient passé des mois à suivre en direct sur internet les efforts des équipes de vétérinaires pour tenter de soigner et sauver l'animal. 
Mariam fait partie de la vingtaine de grands animaux marins morts ou blessés trouvés chaque année échoués sur les côtes thaïlandaises, selon Chaturathep Khowinthawong, directeur de l'agence de gestion du parc marin du royaume.
"Plus de 70 pour cent d'entre eux sont blessés par les filets fantômes et ont des coupures profondes dans le corps", dit-il. 
"Une fois bloqués, leurs chances de survie sont inférieures à 10%." 
- "Plus j'en ramasse, plus le courant m'en renvoie" -
Net Free Seas a récupéré 15 tonnes de filets de pêche abandonnés dans les eaux de mer au cours de sa première année d'exploitation. 
A l'échelle mondiale, la FAO estime que 640 000 tonnes de matériel de pêche perdu ou jeté finissent dans les océans chaque année.
Dans le golfe de Thaïlande, certains pêcheurs locaux disent soutenir le projet. 
"C'est une situation gagnant-gagnant", déclare à l'AFP Somporn Pantumas, un pêcheur de la cité portuaire de Rayong. 
Cela leur fait "une nouvelle source de revenus, la plage et la mer sont propres et les pêcheurs retrouvent un sentiment de camaraderie."
L'homme de 59 ans est l'un des 700 membres des communautés de pêcheurs de Thaïlande qui revendent leurs filets usagés au programme, au lieu de les jeter à l'eau. 
Somporn raconte que ses filets remontent souvent plus de débris plastiques que de poissons. 
Et "plus j'en ramasse, plus le courant m'en renvoie de nouveaux...", se désespère-t-il.
Les filets collectés sont envoyés pour être lavés, déchiquetés, mélangés à d'autres plastiques jetés puis fondus chez Qualy Design, une PME spécialisée dans le moulage d'articles ménagers recyclés. 
Ils sont utilisés pour fabriquer des écrans faciaux, des vaporisateurs de gel hydroalcoolique ou des écrans de séparation de table largement utilisés dans les restaurants de Bangkok et de sa région depuis le début de la pandémie.
L'entreprise a même inventé des petits gadgets permettant d'actionner un ascenseur ou de retirer de l'argent sans toucher les boutons avec ses doigts et donc sans risque d'infection. 
Comparés à d'autres matériaux, les filets de pêche sont les plus difficiles à travailler et les plus chers, explique à l'AFP le directeur marketing de l'entreprise, Thosphol Suppametheekulwat. 
"Mais nous avons sauté dessus parce que nous voulons contribuer à sauver l'océan", affirme-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/thailande-des-filets-de-peche-recycles-pour-lutter-contre-le-covid-19-392823>
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En audio
20- Le fléau des masques, France Inter, La chronique environnement, 25/01/21, 07h20
Camille Crosnier

L’impact des masques sur ce qui nous entoure.
Oui vous avez tous croisé un masque échoué dans un caniveau ou sur un chemin de randonnée… On a aussi en tête des images sous l’eau montrant qu’ils jonchent le fond de nos mers et océans. On a vu ces derniers jours des macaques en train d’en mâchouiller dans les collines en Malaisie, une mouette en Angleterre piégée par les élastiques enroulés dans ses pattes, ou encore un pingouin retrouvé mort au Brésil et dont l’estomac contenait plusieurs masques. 
Bref, ils sont absolument partout. Il faut dire que les chiffres donnent le vertige : 224 milliards de masques exportés par la Chine en 2020 (sans compter donc sa consommation à elle) en sachant qu’elle en produit la moitié dans le monde… On est donc vraisemblablement au-delà des 500 milliards de masques, avec une courbe qui continue de monter. Et 10% de nos déchets se retrouveraient dans la nature aujourd’hui, masques compris donc… 
Mais, aussi marquantes soient toutes ces images : elles ne sont rien comparé à ce qui nous attend quand ces masques seront devenus invisibles.
>> Suite à lire ou à réécouter (2 minutes) à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-environnement/la-chronique-environnement-25-janvier-2021>
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Une annonce
21- « Génér’Action » : lancement d’un projet intergénérationnel pour lutter contre l’isolement des personnes âgées, Unis-Cité, communiqué du 18/01/21

En réponse à la crise sanitaire actuelle, les associations Unis-Cité, Siel Bleu et Le Social Bar lancent ensemble « Génér’Action » : un projet intergénérationnel visant à promouvoir l’activité physique auprès des ainés et à lutter contre leur isolement.
Lancé grâce au soutien d’AG2R LA MONDIALE, Génér’Action vise à sensibiliser les plus de 50 ans (résidents d’établissements spécialisés et personnes autonomes) aux bienfaits de l’activité physique en leur permettant de passer à l’action. Comment ? Grâce à la mobilisation de jeunes en Service Civique chez Unis-Cité, préalablement formés et accompagnés par des professionnels de l’association Siel Bleu et du Social Bar pour coanimer en toute convivialité des séances d’activité physique adaptée et organiser des jeux inter-établissements.
Le projet s’inscrit dans un contexte de crise sanitaire sans précédent qui a démontré l’importance du lien social et de l’activité physique. En effet, pendant ces longues semaines, les seniors ont été les premières victimes de l’épidémie. Tout d’abord directement, avec des symptômes particulièrement forts de la Covid-19, mais également indirectement, avec la sédentarité engendrée par le confinement. De nombreuses voix ont d’ailleurs évoqué le syndrome de glissement touchant les personnes âgées.
>> Suite à lire à :
<https://mailchi.mp/uniscite/cp-nomination-sarah-el-hairy-720417?e=aff6414a6e>
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– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
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