[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (vendredi 16 juillet)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 16 Juil 08:33:02 CEST 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Le sol urbain, un sol fertile ? À Rouen, des étudiants les mains dans la terre <https://theconversation.com/le-sol-urbain-un-sol-fertile-a-rouen-des-etudiants-les-mains-dans-la-terre-163037>, The Conversation, 06/07/21, 19:21
2- Au Bangladesh, une vache naine fait un effet bœuf <https://www.dailymotion.com/video/x82j4tk>, AFP, 07/07/21, 21:00
3- Colombie : déforestation en hausse de 8% en 2020, égale à la surface de Bogota <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/colombie-deforestation-en-hausse-de-8-en-2020-egale-a-la-surface-de-bogota_155692>, AFP, 08/07/21, 11:00
4- La flambée des prix des denrées alimentaires menace des millions de familles dans le monde – PAM <https://news.un.org/fr/story/2021/07/1099762>, ONU Info, 08/07/21
5- Témoignage. "Demain, nos pratiques seront questionnées par nos enfants – nous qui parlons “bio”, “durable”, “semences paysannes” mais qui continuons à nous déplacer en voiture et en avion" <https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2021/07/09/demain-nos-pratiques-seront-questionnees-par-nos-enfants-nous-qui-parlons-bio-durable-semences-paysannes-mais-qui-continuons-a-nous-deplacer-en-voiture-et-en-avion_6087697_4497540.html>, Le Monde, 09/07/21, 12h00
6- L’agriculture biologique continue de susciter des vocations <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/07/09/l-agriculture-biologique-continue-de-susciter-des-vocations_6087698_3234.html>, Le Monde, 09/07/21, 12h00 
7- Entretien. Omie & Cie : le juste prix pour les agriculteurs <https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/omie-cie-le-juste-prix-pour-les-agriculteurs/>, Entrepreneurs d’avenir, 09/07/21
8- Des agriculteurs appellent à la reconnaissance de l’Indice de Régénération dans la future PAC <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/des-agriculteurs-appellent-a-la-reconnaissance-de-lindice-de-regeneration-dans-la-future-pac/>, EurActiv, 09/07/21
9- Glyphosate : la justice interdit la mise sur le marché du Roundup 360 <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/glyphosate-le-tribunal-de-lyon-interdit-la-mise-sur-le-marche-du-roundup-360-149975.html>, Novethic, 09/07/21
10- Chronique. Comment protéger un arbre ? Par testament ! <https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/07/10/comment-proteger-un-arbre-par-testament_6087797_1657007.html>, Le Monde, 10/07/21, 06h00 
11- "Cow", plongée émouvante dans la vie d'une vache laitière <https://information.tv5monde.com/info/cow-plongee-emouvante-dans-la-vie-d-une-vache-laitiere-416433>, AFP, 10/07/21, 15:00
12- Néonicotinoïdes, un débat qui réduit la nature à sa valeur financière <https://theconversation.com/neonicotino-des-un-debat-qui-reduit-la-nature-a-sa-valeur-financiere-163757>, The Conversation, 11/07/21, 19:03
13- Côte d'Ivoire : des agricultrices plantent bio pour sortir de la pauvreté <https://information.tv5monde.com/terriennes/cote-d-ivoire-des-agricultrices-plantent-bio-pour-sortir-de-la-pauvrete-416620>, AFP, 12/07/21, 09:20
14- Les satellites comme moyen de lutte contre la déforestation pour les populations indigènes <https://information.tv5monde.com/info/les-satellites-comme-moyen-de-lutte-contre-la-deforestation-pour-les-populations-indigenes>, AFP, 12/07/21, 23:00
15- Près d’un tiers de la population mondiale en insécurité alimentaire, en forte hausse en 2020 <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/12/pres-d-un-tiers-de-la-population-mondiale-en-insecurite-alimentaire-en-forte-hausse-en-2020_6088026_3244.html>, Le Monde, maj le 13/07/21 à 09h07
16- Tribune. Parvenir à la déforestation zéro en Amazonie d’ici 2030 <https://planete.lesechos.fr/contributions/parvenir-a-la-deforestation-zero-en-amazonie-dici-2030-9830/>, Les Echos Planète, 13/07/21, 12h16 
17- Reportage. Dans les campagnes indiennes, l’impossible survie des « pauvres parmi les pauvres » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/12/dans-les-campagnes-indiennes-l-impossible-survie-des-pauvres-parmi-les-pauvres_6088056_3244.html>, Le Monde, maj le 13/07/21 à 12h41
18- ONG et acteurs de la bio annoncent leur soutien au « planet-score » <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/ong-et-acteurs-de-la-bio-annoncent-leur-soutien-au-planet-score/>, EurActiv, 13/07/21
19- Néonicotinoïdes : le Conseil d'État reconnaît les effets néfastes sur la santé des abeilles <https://www.actu-environnement.com/ae/news/neonicotinoides-abeilles-sante-effets-nefastes-conseil-etat-reconnaissance-37898.php4>, Actu-environnement, 13/07/21
En images
20- Talk. Agriculture, mondialisation, Europe : débat avec deux ministres <https://www.youtube.com/watch?v=ZDh-8j_7nlg>, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, 08/07/21
21- Allemagne : à Berlin, chacun peut cultiver son jardin <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/allemagne-a-berlin-chacun-peut-cultiver-son-jardin_4698173.html>, France 2, journal de 13h, Grand format, 11/07/21

Bien à vous,
Florence

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RAPPORT & ÉTUDE DU JOUR : — La pandémie de Covid-19 a aggravé la faim chronique, qui concerne 9,9 % de la population mondiale, alertent cinq agences de l’ONU dans un rapport conjoint. (cf. item 4, 15, suite & 17)
— Des patrouilles de populations indigènes équipées de smartphones et de données satellites ont permis de fortement réduire la déforestation illégale dans la forêt d'Amazonie au Pérou, selon les résultats d'une expérience. (cf. item 14)
RECONNAISSANCE DU JOUR : Dans cette nouvelle décision, le Conseil d'État juge que les néonicotinoïdes présentent "des effets néfastes sur la santé des abeilles, tant pour la toxicité aiguë que pour les effets dits sublétaux, c'est-à-dire de long terme, et de "sévères effets négatifs sur les espèces non-cibles qui fournissent des services écosystémiques incluant la pollinisation", ainsi que des effets négatifs sur les invertébrés aquatiques et, par le jeu de la chaîne alimentaire, sur les oiseaux". (cf. item 19 & 12)
DÉCISIONS DU JOUR : — La Cour administrative d'appel de Lyon a confirmé l'annulation de la mise sur le marché du Roundup 360 Pro, un produit phyto contenant du glyphosate. Elle estime que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) n'a pas respecté le principe de précaution. (cf. item 9)
— Sur les conseils de son notaire, une septuagénaire a imposé à son légataire de conserver un platane bicentenaire, tant que ce dernier ne présente pas de danger. (cf. item 10)
RAPPEL DU JOUR : Au-delà de sa fonction nourricière, le sol offre une diversité de services écosystémiques allant de la fonction de régulation à celle de support en passant par celle d’approvisionnement. (cf/ item 1).
CHIFFRES DU JOUR : — La Colombie a perdu de 1.718 km2 de forêt en 2020, l'équivalent de la superficie de la capitale Bogota, ce qui représente une hausse de 8% par rapport à l'année précédente. (cf. item 3)
— Le prix de la farine de blé a augmenté de plus de 200% en un an au Liban. (cf. item 4) 
— La France compte désormais quelque 53 000 fermes converties au bio, en progression de 13 % en 2020. (cf. item 6)
— A Berlin, il y a plus de 71 000 jardins qui résistent presque miraculeusement à la pression immobilière. (cf. item 21)
PORTRAITS DU JOUR : — Ingénieur de formation, Maxime Schmitt s’est tourné vers l’oléiculture et la préservation des semences paysannes. (cf. item 5)
— Christian Jorge livre ses ambitions à la tête d'une start-up de vente de produits alimentaires dont la provenance est soigneusement choisie. (cf. item 7)
— Des milliers de femmes dans la Côte d'Ivoire rurale se sont tournées vers la culture vivrière bio, pour acquérir une autonomie financière rare dans leur milieu. (cf. item 13)
— Une tribune d’Ilona Szabó, cofondatrice et présidente de Igarapé Institute, chercheuse associée affiliée au Brazil LAB de l’Université de Princeton et chargée de recherche en politique publique à l’Université de Columbia. (cf. item 16)
APPELS DU JOUR : — Dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Agriculture, les membres du mouvement 'Pour une agriculture du vivant' exigent la reconnaissance de l’Indice de Régénération comme voie d’accès à l’éco-régime dans le cadre de la future PAC. (cf. item 8)
— Soutenu par 16 ONG et acteurs de la bio : le nouveau label « planet-score », qui doit prendre en compte l’impact des produits alimentaires sur la santé, la biodiversité, le climat et le bien-être animal. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Le sol urbain, un sol fertile ? À Rouen, des étudiants les mains dans la terre, The Conversation, 06/07/21, 19:21
Par Marie Asma Ben-Othmen, Enseignante-chercheuse en agroéconomie et économie de l’environnement, UniLaSalle, Babacar Thioye, Enseignant-chercheur en agroécologie, unité de recherche AGHYLE, UniLaSalle & Marie-Pierre Bruyant, Sciences végétales, UniLaSalle

Dans les grandes métropoles, l’usage des sols fait depuis longtemps l’objet de fortes tensions entre artificialisation et agriculture. Les usages artificialisés et très lucratifs du sol, centrés sur la rente foncière et le prix du foncier bâti et constructible, ne cessent de progresser, convertissant continuellement autour des villes des terres agricoles en sols constructibles.
Malheureusement, ces transformations de l’usage du sol se font souvent au détriment de la qualité de vie des citadins, occultant de fait ses principales fonctions.
Au-delà de sa fonction nourricière – de support des cultures vivrières –, le sol offre une diversité de services écosystémiques allant de la fonction de régulation (stockage du carbone et climat…) à celle de support (l’eau) en passant par celle d’approvisionnement (la nutrition et la défense des plantes ainsi que le maintien de la biodiversité du sol).
Le sol urbain est aussi reconnu pour sa grande fertilité et sa forte biodiversité. Aujourd’hui, l’engouement pour des projets d’agriculture urbaine portés par les citoyens et soutenus par les pouvoirs publics, témoigne d’une prise de conscience des fonctions originelles des sols en milieu urbain.
Cependant, la transition d’un sol de ville empreint de connotations négatives (pollution, contamination…) en un sol productif et nourricier n’est pas chose aisée et la tâche peut se révéler infructueuse. Il s’agit de bousculer les mentalités…
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/le-sol-urbain-un-sol-fertile-a-rouen-des-etudiants-les-mains-dans-la-terre-163037>
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2- Au Bangladesh, une vache naine fait un effet bœuf, AFP, 07/07/21, 21:00

Des milliers de Bangladais enfreignent la consigne nationale de confinement pour aller dans une ferme proche de Dacca et admirer de leurs yeux Rani, une vache de 51 centimètres de hauteur qui serait selon ses propriétaires la plus petite au monde.
L'animal de 23 mois est devenu une sensation nationale depuis que journaux et télévisions locales en ont fait leurs gros titres. Les photos partagées sur les réseaux sociaux ont également contribué à cet engouement.
Les transports publics ont beau être suspendus en raison de la situation actuelle alarmante sur le front de la pandémie, les gens prennent d'assaut les rickshaws pour se rendre dans cette ferme de Charigram, à 30 km au sud-ouest de Dacca. 
"Je n'ai jamais rien vu de tel de ma vie", s'étonne Rina Begum, 30 ans, originaire d'une localité voisine.
Rani mesure 66 centimètres de long et ne pèse que 26 kilos. Ses propriétaires soutiennent qu'elle fait 10 centimètres de moins en hauteur que le plus petit de ses congénères jamais recensé.
Devant des dizaines de curieux, M.A. Hasan Howlader, responsable de la ferme Shikor Agro, utilise un mètre pour tenter de prouver que sa bête est nettement plus petite que Manikyam, une vache vivant dans l'Etat indien du Kerala et qui détient actuellement officiellement le record du monde.
"Les gens viennent de loin, malgré le confinement dû au coronavirus. La plupart veulent faire un selfie avec Rani", explique-t-il à l'AFP en affirmant que l'organisation Guinness World Records a promis de statuer sous trois mois. 
"Ces trois derniers jours, plus de 15.000 personnes sont venues voir Rani", a-t-il dit. "Pour être franc, nous en avons marre."
Guinness World Records certifie que Manikyam, de la race bovine Vechur, mesurait 61 centimètres de haut en juin 2014.
Rani appartient à la race Bhutti, qui est prisée pour sa viande au Bangladesh. Les autres vaches de cette race dans la ferme de Rani sont deux fois plus grandes.
Sajedul Islam, responsable des services vétérinaires de la région où se trouve la ferme, explique que Rani est le résultat d'un phénomène de consanguinité et ne devrait pas grandir davantage.
Il dit avoir exhorté la ferme à limiter le nombre de visiteurs.
"Je leur ai dit de ne pas laisser autant de personnes se masser dans la ferme. Ils pourraient apporter des maladies susceptibles de menacer la santé de Rani."
<https://www.dailymotion.com/video/x82j4tk>
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3- Colombie : déforestation en hausse de 8% en 2020, égale à la surface de Bogota, AFP, 08/07/21, 11:00

La Colombie a perdu de 1.718 km2 de forêt en 2020, l'équivalent de la superficie de la capitale Bogota, ce qui représente une hausse de 8% par rapport à l'année précédente, a annoncé mercredi le ministère de l'Environnement. 
L'Amazonie est la principale victime (64%) des incendies et du déboisement dans ce pays. "C'est là que nous devons faire les plus grands efforts", a reconnu Carlos Correa, ministre de l'Environnement et du Développement durable lors d'une conférence de presse. 
Plus grande forêt tropicale du monde, l'Amazonie s'étend sur le territoire de neuf pays : Brésil, Bolivie, Pérou, Equateur, Colombie, Venezuela, Guyana, Surinam et Guyane française
Selon Francisco Cruz, vice-ministre de l'Environnement, l'augmentation en 2020 est due à l'influence croissante des groupes armés qui encouragent les agriculteurs à déboiser "librement".
Les dissidents de l'ancienne guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qui rejettent l'Accord de paix de 2016, ainsi que divers groupes de narcotrafiquants et de contrebandiers opèrent en Amazonie.
La déforestation a explosé dans le pays après la signature de l'Accord de paix. Elle a atteint un record historique, l'année suivante en 2017, avec 2.170 km2 déboisés.
Au pouvoir depuis août 2018, le président de droite Ivan Duque a lancé l'opération Artemisa qui prévoit un déploiement militaire pour lutter contre la déforestation.
Selon le ministère de l'Environnement, l'accaparement illégal de terres pour l'élevage extensif de bétail, la construction de routes clandestines en Amazonie, les cultures de coca, l'extraction illégale de minéraux et l'exploitation forestière sont les causes de la déforestation.
Début mars, onze organisations de défense de l'environnement et des indigènes ont annoncé avoir assigné le groupe Casino devant la justice française pour sa responsabilité dans la déforestation de l'Amazonie avec la vente de viande issue d'élevages extensifs au Brésil et en Colombie.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/colombie-deforestation-en-hausse-de-8-en-2020-egale-a-la-surface-de-bogota_155692>
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4- La flambée des prix des denrées alimentaires menace des millions de familles dans le monde – PAM, ONU Info, 08/07/21

Des prix élevés des denrées alimentaires dus aux conflits, à la fragilité économique et aux effets de La Niña, combinés à des pertes d’emploi liées à la pandémie de Covid-19, rendent les aliments nutritifs « inabordables pour des millions de familles dans le monde », a averti jeudi le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies.
Pour le PAM, ces prix élevés des denrées alimentaires ont deux effets. Premièrement, cela fait augmenter le nombre de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire. Deuxièmement, cela conduit à une hausse du coût d’achat des produits de base nécessaires aux opérations d’aide alimentaire.
« Les prix élevés des denrées alimentaires sont le nouveau meilleur ami de la faim. Nous avons déjà les conflits, le climat et la Covid-19 qui travaillent ensemble pour pousser davantage de personnes dans la faim et la misère. Maintenant, les prix des denrées alimentaires ont rejoint ce trio mortel », a déclaré Arif Husain, Economiste en chef du PAM.
Le prix de la farine de blé a augmenté de plus de 200% en un an au Liban
L’agence onusienne estime qu’un nombre record de 270 millions de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë ou à haut risque en 2021, soit une augmentation de 40% par rapport à 2020, en raison des conflits, des chocs économiques, des catastrophes naturelles, des retombées socio-économiques de la Covid-19, et maintenant de la hausse des prix des denrées alimentaires.
Les pays les plus susceptibles de connaître une forte inflation des prix des denrées alimentaires sont ceux qui dépendent des importations alimentaires, ceux où les chocs climatiques ou les conflits pourraient perturber la production alimentaire locale, et ceux qui souffrent de fragilité macroéconomique - le Moyen-Orient connaissant certaines des plus fortes augmentations de prix.
Dans de nombreux pays, la dépréciation de la monnaie a encore fait grimper les prix des denrées alimentaires locales, affectant des populations comme le Zimbabwe, l’Éthiopie, le Venezuela et la Syrie. En Syrie justement, le prix de l’huile de cuisson a augmenté de 58% au cours de la même période, et de 440% en glissement annuel.
Au Liban voisin, les dernières données du PAM sur les prix des denrées alimentaires montrent que le prix moyen de la farine de blé était 50% plus élevé en mars-mai 2021 qu’au cours des trois mois précédents. En glissement annuel, le prix a augmenté de 219%.
>> Suite à lire à :
<https://news.un.org/fr/story/2021/07/1099762>
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5- Témoignage. "Demain, nos pratiques seront questionnées par nos enfants – nous qui parlons “bio”, “durable”, “semences paysannes” mais qui continuons à nous déplacer en voiture et en avion", Le Monde, 09/07/21, 12h00
Camille Labro

Ingénieur de formation, Maxime Schmitt s’est tourné vers l’oléiculture et la préservation des semences paysannes. Il raffole des beignets de fleurs de courgette farcis à la brousse : un plat qui fait écho à ses combats. 
« Toute mon enfance, à Forcalquier, mon village dans les Alpes-de-Haute-Provence, j’ai fait les quatre cents coups. J’aurais pu me tuer mille fois, mais cela m’a aussi permis de construire une relation à la vie où je ne ressens pas le besoin d’être constamment protégé ou sécurisé. Mes parents n’étaient pas irresponsables : ils me faisaient confiance, cela m’a donné de la perspective et un sens des responsabilités. J’en parle parfois avec des amis qui rêvent de changer de vie, ­de quitter la ville ou leur job, mais qui sont attachés, empêchés par la peur et le besoin d’une vie sûre.
J’ai donc grandi libre, près d’un potager avec des parents plutôt écolos – les premiers à dire qu’il ne fallait pas jeter les papiers par terre, mais qui pour autant pulvérisaient du Roundup dans l’allée… C’était il y a vingt ans, on n’avait pas encore conscience de la toxicité de ces produits-là. Il y avait aussi un paradoxe certain à manger les bons légumes bio du jardin, en les accompagnant de mayonnaise Lesieur puis en se goinfrant de Kinder Bueno.
Aujourd’hui, ma mère ne met plus les pieds au supermarché, mais ces contradictions sont aussi celles d’un monde qui change. La recherche permanente de cohérence pousse parfois au manque de tolérance, et il ne faut pas se flageller pour avoir acheté trois produits industriels. Nous remettons aujourd’hui en question les pratiques de nos parents, et, demain, les nôtres seront questionnées par nos enfants – nous qui parlons “bio”, “durable”, “semences paysannes” mais qui continuons à nous déplacer en voiture et en avion.
Après mon enfance dorée à la campagne, j’ai fait une prépa maths sup et maths spé à Marseille, puis une école d’ingénieur à Lyon, et j’ai découvert ce que signifiaient le marché du travail et le système capitaliste. J’ai même travaillé un temps chez EDF, dans le nucléaire : j’y suis entré en sachant que j’étais antinucléaire, j’en suis ressorti en sachant pourquoi je l’étais.
Au commencement est la semence
J’ai rencontré ma femme, Marine, dans une Discosoupe [fête participative antigaspi], nous avons emménagé ensemble et planté un potager. Ce qui nous a vite amenés à nous interroger sur les semences et leur provenance : tout commence par la semence, mais on pense rarement à elle.
> Lire aussi  Les semences paysannes font leur retour dans les champs
Nous sommes partis (à vélo) à la recherche d’alternatives agricoles et nourricières, et nous sommes arrivés dans le petit village de Ceriana, en Ligurie (Italie). Nous avons fait une cueillette d’olives, découvert une cabane au milieu des figuiers et des citronniers, et avons décidé de vivre là. Depuis, je fais de l’huile d’olive, et j’ai participé à la création de la Maison des semences paysannes maralpines, pour sauver les semences de la région.
> Lire aussi  Beignets de fleurs de courgette farcies à la brousse : la recette de Maxime Schmitt
Les beignets de fleurs de courgette, cela résume, pour moi, les savoir-faire essentiels à la sauvegarde de la biodiversité et de l’humanité : c’est un plat délicieux, forcément local (les fleurs voyagent mal), très saisonnier, antigaspi (car on ne jette rien), qui parle aussi de variétés paysannes, de races locales de brebis (dont on fait la brousse) et de pois chiches, l’alimentation de demain. »
En savoir plus
> Maison des semences paysannes maralpines <http://mspm.fr/>
<https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2021/07/09/demain-nos-pratiques-seront-questionnees-par-nos-enfants-nous-qui-parlons-bio-durable-semences-paysannes-mais-qui-continuons-a-nous-deplacer-en-voiture-et-en-avion_6087697_4497540.html>
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6- L’agriculture biologique continue de susciter des vocations, Le Monde, 09/07/21, 12h00 
Laurence Girard

La France compte désormais quelque 53 000 fermes converties au bio, en progression de 13 % en 2020. 
Les voyants de l’agriculture biologique restent au vert. En 2020, en pleine pandémie de Covid-19, le seuil des 50 000 fermes bio a largement été franchi pour atteindre 53 483. Soit une progression de 13 % du nombre d’adeptes en un an, selon les chiffres publiés vendredi 9 juillet par l’Agence bio (Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique). Désormais, elles représentent 12 % du total des exploitations agricoles françaises.
Plus précisément, l’Agence bio recense 7 800 nouvelles exploitations ayant reçu le label à la feuille blanche sur fond vert des mains des organismes certificateurs en 2020. En parallèle, 1 800 fermes bio ont jeté l’éponge. Qu’elles aient fait le choix de revenir vers une agriculture conventionnelle ou que l’agriculteur ait décidé purement et simplement de cesser son activité. Soit un solde net de 6 000. Et le rythme de conversion ne semble pas montrer de signe de faiblesse. Sur les cinq premiers mois de l’année 2021, le nombre de nouveaux engagements en bio dépasse les 4 640.
De forts aléas
« Nous sommes plutôt satisfaits. Il y a eu une petite musique, évoquant le coup de froid sur la bio, mais nous ne le voyons pas dans les chiffres », réagit Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio. « De plus, souligne-t-elle, nous continuons à bien marcher sur nos deux jambes. Nous maintenons l’équilibre entre la production et la consommation. » En effet, le total des achats d’aliments bio des ménages à domicile et en restauration a atteint 13,2 milliards d’euros en 2020, en progression de 10,4 %.
Un chiffre global qui cache toutefois de forts aléas, crise du coronavirus oblige. La fermeture des restaurants et des cantines, le recours au télétravail ont profondément bousculé les habitudes des Français. Sans surprise, le chiffre de la consommation bio en restauration plonge de 21 % à 505 millions d’euros. A l’inverse, les emplettes dans les supermarchés, les magasins de proximité ou directement à la ferme ont progressé de 12,2 % pour un montant global de 12,67 milliards d’euros. A noter que, dans ce contexte de pandémie, les ventes ont été légèrement moins favorables aux grandes surfaces, même si elles s’arrogent toujours plus de la moitié du gâteau.
Si le rythme de croissance de la production bio est au diapason de celui de la consommation, la part des importations reste logiquement quasi stable à 33,5 %. Mais elle croît en valeur pour atteindre 2,85 milliards d’euros. « Les produits exotiques, fruits, thé, café, chocolat… représentent 13 % du total. Le reste est constitué par les fruits, les légumes, les céréales, des filières françaises qui sont encore déficitaires », explique Philippe Henry, président de l’Agence bio, agriculteur en Meurthe-et-Moselle. Si les vins tirent les exportations, ils ne suffisent pas à équilibrer la balance commerciale du bio, négative à près de 2 milliards d’euros.
Pour autant, un cap ne sera pas franchi. Celui des 15 % de la surface agricole française convertis en bio en 2022, fixé par Emmanuel Macron. Il avait même été inscrit dans la loi EGalim, censée rééquilibrer les relations commerciales en faveur des agriculteurs. En 2020, avec 2,5 millions d’hectares, la part des surfaces cultivées sans engrais de synthèse ni produits phytosanitaires chimiques a atteint 9,5 % de la surface agricole utile (SAU). Le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, pronostique désormais un seuil de 12 à 13 % pour la fin du quinquennat présidentiel.
De son côté, Bruxelles a fixé un nouveau cap ambitieux, avec un objectif de 25 % de bio en 2030. Pour l’atteindre, il faudrait réorienter la prochaine politique agricole commune (PAC) 2021-2027, qui s’appliquera en 2023. Or, lors de la présentation des arbitrages de la déclinaison française de la PAC par M. Denormandie, mi-mai, les agriculteurs bio ont fait grise mine. « Avec la PAC, les producteurs sont rémunérés en fonction du nombre d’hectares. Or, les exploitations bio sont en moyenne 20 % plus petites que les exploitations conventionnelles, donc elles touchent moins d’aides », affirme M. Henry.
Manque à gagner
A ce postulat de départ, s’ajoute la décision du gouvernement de rayer définitivement de la carte l’aide au maintien. Ces subsides venaient conforter le modèle économique des exploitations après la période de conversion de cinq ans. Et ce n’est pas une petite perte pour les exploitants. Par exemple, Adeline Bodard, qui cultive sur une centaine d’hectares céréales, fourrage et légumes et possède un atelier de poules pondeuses, dans le Loiret, chiffre son manque à gagner à 9 000 euros par an.
Enfin, autre sujet de tension : les écorégimes. Principal outil de verdissement de la prochaine PAC, ils doivent servir à rémunérer des pratiques environnementales vertueuses. Entre 20 et 25 % des aides financières directes de l’Europe seront fléchées vers les écorégimes. Le bio est bien évidemment placé au niveau supérieur, gage d’une prime maximale. Mais à égalité avec une certification baptisée HVE, pour haute valeur environnementale. « Cette idée passe très mal. Le cahier des charges de la bio est très exigeant. On ne comprendrait pas que des agriculteurs aient le même niveau d’aide avec des contraintes moindres », estime M. Henry.
Pour se défendre, le gouvernement met en avant l’augmentation des fonds destinés à accompagner la conversion des agriculteurs vers l’agriculture biologique. L’enveloppe devrait passer de 250 à 340 millions d’euros dans la prochaine PAC. Avec la volonté d’atteindre 18 % de SAU en bio en 2027. « Mettre le paquet sur les aides à la conversion mais sans plafonnement pourrait conduire à attribuer des grosses enveloppes à des grandes fermes. Et certaines pourraient revenir au conventionnel au bout des cinq ans. Est-ce que l’argent va être utilisé à bon escient ? », s’interroge Mme Bodard avant de conclure : « Les engagements de la France pour l’agriculture biologique, dans le cadre de la future PAC, ne sont pas en adéquation avec ce que demande l’Europe. »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/07/09/l-agriculture-biologique-continue-de-susciter-des-vocations_6087698_3234.html>
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7- Entretien. Omie & Cie : le juste prix pour les agriculteurs, Entrepreneurs d’avenir, 09/07/21

Après la seconde main de luxe (Vestiaire Collective), Christian Jorge jette son dévolu sur l’agroalimentaire durable. C’est en sa qualité de cofondateur et CEO qu’il se livre sur ses ambitions à la tête de cette start-up de vente de produits alimentaires dont la provenance est soigneusement choisie. Omie & Cie propose une transparence totale sur chaque produit, en expliquant leur origine et détaillant tous ses prix.
Entrepreneurs d’avenir : Vous évoquez un nouveau modèle alimentaire. Quel modèle propose Omie & Cie et à qui s’adresse-t-il ?
Christian Jorge : Jusqu’à présent tout le monde disait que c’était impossible de proposer des aliments de qualité pour notre santé et qui ont du goût, qui respectent la terre et rémunèrent mieux nos agriculteurs et producteurs, et dont le prix est accessible. « Du champ à la cuisine », c’est ce que propose Omie & Cie.
Omie & Cie est la 9ème société que je crée. Après Vestiaire Collective, j’ai eu envie de nouveau de relever le défi de créer une entreprise qui puisse avoir un impact profond et positif pour la société. En co-concevant nos produits avec les agriculteurs et producteurs, en investissant dans la bio-agroécologie, et en supprimant les intermédiaires, nous réussissons ce pari de faire du Bon, du Juste, du Sain à bon prix
L’alimentation est un levier écologique, sociologique et de santé. Les produits que l’on consomme au quotidien influent sur notre avenir collectif. Notre projet s’adresse à tous les Français soucieux de leur alimentation et l’avenir qu’ils dessinent au travers de leurs achats.
Face à la multiplication des labels, le consommateur est perdu. Grâce à une gamme simple et une transparence totale sur nos ingrédients, les provenances et la rémunération de chacun, nous démontrons que nous n’avons rien à cacher.
>> Suite à lire à :
<https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/omie-cie-le-juste-prix-pour-les-agriculteurs/>
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8- Des agriculteurs appellent à la reconnaissance de l’Indice de Régénération dans la future PAC, EurActiv, 09/07/21
Magdalena Pistorius 

La transition agro-écologique est nécessaire, mais les pratiques pour verdir l’agriculture sont multiples, soutient le mouvement Pour une agriculture du vivant. Dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Agriculture, ses membres exigent la reconnaissance de l’Indice de Régénération comme voie d’accès à l’éco-régime dans le cadre de la future PAC.
« La prochaine Politique Agricole Commune sera la PAC de la dernière chance », soutiennent les signataires (agriculteurs, scientifiques, partenaires privés, élus et représentants institutionnels) de la lettre ouverte adressée à Julien Denormandie par Pour une Agriculture du Vivant – mouvement dont le but principal est d’« accélérer la transition alimentaire et agricole » en développant notamment l’agronomie « vers les sols vivants » et en structurant les filières agroécologiques.
Pour faire face aux effets du dérèglement climatique et garantir la souveraineté alimentaire de la France, « notre seule chance est de régénérer les sols cultivés et les écosystèmes agricoles », soutiennent les membres du mouvement : en stockant par exemple du carbone dans les sols, en restaurant la biodiversité et en s’engageant vers l’agroécologie.
Autant de « services » que l’agriculture peut rendre pour l’environnement et les grands enjeux du moment – mais qui « doivent être reconnus par la société et soutenus en priorité par les politiques », soutient Pour une Agriculture du Vivant dans sa lettre ouverte. Avec à la clé l’éco-régime, ce paiement direct auquel pourront prétendre, dans le cadre de la future PAC, les agriculteurs engagés dans le verdissement de leurs pratiques.
Un soutien financier dont profiteront notamment les exploitants possédant une certification Agriculture Biologique (AB) ou Haute Valeur Environnementale (HVE). Mais si ces pratiques auraient « évidemment leur intérêt », ils partageraient aussi une « limite commune », regrettent les signataires de la lettre : « ils n’intègrent qu’une partie de l’agroécologie telle qu’elle existe sur le terrain ».
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/des-agriculteurs-appellent-a-la-reconnaissance-de-lindice-de-regeneration-dans-la-future-pac/>
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9- Glyphosate : la justice interdit la mise sur le marché du Roundup 360, Novethic, 09/07/21
Marina Fabre

Alors que l'Union européenne se penche sur la réautorisation de la licence du glyphosate qui arrive à échéance en 2022, Bayer vient de subir un revers en justice. La Cour administrative d'appel de Lyon a confirmé l'annulation de la mise sur le marché du Roundup 360 Pro, un produit phyto contenant du glyphosate. Elle estime que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail n'a pas respecté le principe de précaution. 
"Un produit phytopharmaceutique qui méconnaît les exigences du principe de précaution ne peut bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché". Voilà le message clair qu’a exprimé la Cour d’appel administrative de Lyon le 29 juin dernier concernant le Roundup 360, un herbicide à base de glyphosate produit par le groupe Monsanto, racheté depuis par Bayer.  En 2019 déjà, la Cour d’appel avait demandé que le produit soit retiré du marché estimant qu’il représentait un danger pour la santé. Le Roundup Pro 360 porte "une atteinte à l’environnement susceptible de nuire de manière grave à la santé humaine", écrivait la Cour. 
Fait rare, le tribunal avait estimé que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait "commis une erreur d’appréciation au regard du principe de précaution" en autorisant le Roundup Pro 360 en mars 2017. Ce dernier étant un produit de revente du Typhon, un autre produit phyto, l’Anses avait estimé qu’il n’était pas nécessaire de procéder à une nouvelle évaluation. S'appuyant notamment sur les études du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) sur le glyphosate, les juges estimaient que ce produit devait "être considéré comme une substance avec un potentiel cancérogène pour l’humain". Face à cette décision, Bayer et l’Anses avaient fait appel. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/glyphosate-le-tribunal-de-lyon-interdit-la-mise-sur-le-marche-du-roundup-360-149975.html>
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10- Chronique. Comment protéger un arbre ? Par testament !, Le Monde, 10/07/21, 06h00 
Rafaële Rivais

Sur les conseils de son notaire, une septuagénaire impose à son légataire de conserver un platane bicentenaire, tant que ce dernier ne présente pas de danger.
Me Benoît Hartenstein, notaire en Moselle, applique tous les jours le code civil.
Mais il se désole du statut que ce texte, vieux de deux siècles, accorde aux arbres : « Il les considère comme des “biens immeubles” appartenant à celui qui achète le terrain sur lequel ils sont plantés. » Ce propriétaire a le droit de les abattre, s’ils ne sont pas protégés par un plan local d’urbanisme. « Pourtant, il s’agit d’êtres vivants, qui produisent de l’oxygène pur, et qui devraient être protégés. »
> Lire aussi  Qui peut être déclaré « indigne » d’hériter ?
Pour garantir la longévité d’un majestueux platane, déjà bicentenaire, dont la propriétaire risque de mourir, Me Hartenstein a trouvé une solution : en interdire l’abattage, par voie testamentaire. Sur son conseil, la septuagénaire a, le 22 mai 2021, imposé à son légataire de conserver l’arbre, « tant qu’il ne présente pas de danger ».
« Si le légataire accepte la succession, il sera tenu de respecter cet engagement,explique le notaire. S’il ne le respecte pas, une association, exécutrice testamentaire, le poursuivra en justice. »
Cyprès à replanter
Me Hartenstein a eu l’idée de cette protection testamentaire après avoir pris connaissance de l’affaire suivante : en novembre 2009, Lluis X, professeur de catalan dans les Pyrénées-Orientales, propose une parcelle de terrain à un prix inférieur au marché, mais sous condition.
Les acquéreurs doivent « s’engager à conserver » les cyprès marquant sa limite nord, « dans la mesure où ces arbres ne constituent pas un danger ». M. X considère en effet que la préservation des arbres est essentielle au climat et à la biodiversité. M. et Mme Y se portent acquéreurs et signent la clause écrite en gras, sans protester.
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Mais très vite ils se disent gênés par les cyprès et, un matin, M. X les entend manier la tronçonneuse. Il obtient, en référé, la suspension de l’abattage. Mais les Y soutiennent que la clause de l’acte de vente n’est pas légale : elle leur imposerait une charge « personnelle et perpétuelle », interdite par le code civil (article 686).
La cour d’appel de Montpellier observe, le 4 mai 2017, que seul le « remplacement » des arbres dangereux ou morts imposerait une charge « perpétuelle ». Elle valide la clause de conservation des arbres existants, qui n’impose qu’une charge temporaire, fondée sur « la durée de vie » de ces végétaux. Elle condamne les Y à replanter des cyprès à la place de ceux qu’ils ont abattus.
Ces derniers se pourvoient en cassation. Ils affirment que la décision n’est pas justifiée, du fait qu’elle ne précise pas si la servitude litigieuse est attachée à leur personne ou, au contraire, à leur parcelle, et ainsi obligatoirement transmissible à tous les futurs propriétaires. La Cour rejette leur demande, le 6 juin 2019 (n°17-31.771). Pour Me Hartenstein, « son arrêt consacre le devoir de conserver les arbres ».
<https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/07/10/comment-proteger-un-arbre-par-testament_6087797_1657007.html>
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11- "Cow", plongée émouvante dans la vie d'une vache laitière, AFP, 10/07/21, 15:00

Ce n'est ni vraiment un documentaire animalier, ni directement une dénonciation des conditions d'élevage : le film "Cow" de la Britannique Andrea Arnold, présenté à Cannes, offre une plongée intime et émouvante dans la vie de Luma, une vache laitière anglaise. 
Sans voix-off et quasiment sans jamais montrer les fermiers, le film d'une heure et demie signé de la réalisatrice d'"American Honey" (2017) et actuelle présidente du jury d'"Un Certain Regard". Il a été présenté dans une section parallèle du festival.
"Cow", qui ne revendique pas être un film politique, est une invitation à questionner notre rapport à la nature. "Je crois que nous avons tous grandi avec une idée romantique de la nature et nous sommes un peu déconnectés de la réalité. Dans ce film, je créé un lien avec quelque chose qui nous parait lointain", a déclaré la réalisatrice lors d'une conférence de presse.
Le film, qui s'ouvre sur le vêlage de Luma, s'attache à suivre les destins parallèles de la vache et son veau. Sans dialogue, le film offre au spectateur une expérience sensorielle, où dominent les meuglements. En captant ses moments de vie et ses regards, la réalisatrice fait de Luma, un personnage de cinéma.
Montrant inlassablement le rituel de la traite, qui se fait dans un hangar où résonne de la musique pop, le spectateur finit par comprendre que la seule raison pour laquelle Luma est vivante est de produire du lait. Et quand elle n'est plus capable de le faire, son sort est vite scellé.
Quel message tirer de ce film ? "C'est au spectateur de trancher", dit la réalisatrice. "J'ai délibérément pensé ce film de façon à ce que chacun puisse se faire sa propre opinion sur le sujet".
<https://information.tv5monde.com/info/cow-plongee-emouvante-dans-la-vie-d-une-vache-laitiere-416433>
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12- Néonicotinoïdes, un débat qui réduit la nature à sa valeur financière, The Conversation, 11/07/21, 19:03
Par Marion Ligonie, Assistante professeure en contrôle de gestion, Ph.D., IÉSEG School of Management & Sarah Maire, Assistant Professor in Accounting, Ph.D., IÉSEG School of Management

Ce printemps 2021 a été marqué par le retour dans les champs de betteraves des insecticides à base de néonicotinoïdes. Après 20 ans de débats, ils avaient été interdits en France en 2016 (pour une application en 2018), avant de l’être également dans l’Union européenne en 2018.
Ce rétropédalage correspond en fait à une dérogation temporaire accordée aux betteraviers pour lutter contre une invasion de pucerons vecteurs de la jaunisse, maladie qui décime les plants. Cette autorisation a été arrachée après une année d’intenses controverses entre les partisans du texte (syndicats agricoles et industries d’agrochimie notamment) et ses opposants (apiculteurs, associations de défense de l’environnement).
Jusqu’à leur interdiction, les néonicotinoïdes étaient largement utilisés par l’agriculture contre les insectes nuisibles. Ces molécules attaquent le système nerveux des insectes, entraînant une paralysie mortelle. Leur nocivité sur les pollinisateurs, les petits vertébrés, les oiseaux et la faune aquatique a été démontrée. Pour l’homme, ils sont suspectés d’être cancérogènes et neurotoxiques.
Comment s’explique ce revirement de la part du gouvernement français ? L’affaire a suscité de vives querelles. Au cœur de ce débat emblématique entre impératifs économiques et urgence environnementale, les deux camps ont mobilisé des valorisations financières (l’expression de valeurs en termes financiers) comme fer de lance de leurs revendications. Quels sont leurs arguments ?
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/neonicotino-des-un-debat-qui-reduit-la-nature-a-sa-valeur-financiere-163757>
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13- Côte d'Ivoire : des agricultrices plantent bio pour sortir de la pauvreté, AFP, 12/07/21, 09:20
Christophe Koffi

 "C'est une activité rentable !", se réjouit Agathe Vanié, agricultrice de profession: comme elle, des milliers de femmes dans la Côte d'Ivoire rurale se sont tournées vers la culture vivrière bio, pour acquérir une autonomie financière rare dans leur milieu.
Assise dans sa boutique, Agathe Vanié, présente fièrement les produits qui occupent les étals de la première échoppe bio de Divo dans le centre-ouest de la Côte d'Ivoire.
Les boîtes d'aubergines, arachide, poivre, piments, curcuma, gombo etc. estampillées bio qui attirent de nombreux clients, proviennent des champs de 2.000 femmes rurales de Divo regroupées au sein de Walo, une association pour lutter contre la pauvreté.
"Les produits chimiques qu'on utilise pour pulvériser le sol, les plantes, les fruits nous donnent des maladies. Depuis que je connais cette boutique, je consomme de bons produits", se réjouit Marie Michèle Gbadjéli, une agricultrice interrogée par l'AFP.
"Il faut qu'on sensibilise les femmes pour ne plus qu'elles traitent le sol", renchérit Agathe Vanié.
La présidente de Walo ("amour" en langue dida, l'ethnie locale) espère permettre aux agricultrices d'acquérir leur autonomie financière tout en cultivant des produits sains.
"J'ai réuni les femmes pour qu'elles se lancent dans le bio, pour d'abord garantir leur santé, pour qu'elles soient autonomes et puissent envoyer leurs enfants à l'école et sortir de la pauvreté", explique-t-elle.
Autrefois productrices de cacao, les adhérentes de l'association ont été convaincues par son discours. "On pourra gagner de l'argent en nous lançant dans une autre culture que le cacao, en cultivant des vivriers sans un apport d’engrais chimiques".
- "Le bio a changé notre vie" -
Et dans le village de Bôkô, près de Divo, au milieu des collines verdoyantes, plusieurs femmes ne regrettent pas leur adhésion au projet.
"On ne pompe plus les produits chimiques dans les champs. La conversion au bio a changé notre vie, on peut gagner un peu d'argent pour s'occuper de nos enfants et les scolariser", se réjouit Florence Goubo, agricultrice, mère de cinq enfants, houe à la main.
"On nous a trompées avec les produits chimiques", peste de son côté Suzanne N'Dri, au milieu de sa plantation de bananes, d'ignames et de manioc qui s'est également convertie dans l'élevage biologique de porcs et cabris.
Madeleine Zébo, présidente des femmes productrices de bio à Bôkô vante le succès commercial des cultures issues de ces plantations respectueuses de l'environnement et de l'éthique, sans enfants au travail dans les champs.
"Nous écoulons facilement à des prix enviables nos piments, aubergines, djoumgblé (gombo, ndlr), miel, arachide, tarot, tomates...", se félicite Mme Zébo.
"Les femmes ont mon soutien et ma bénédiction. Avant, toute la production agricole était à base de produits chimiques et phytosanitaires, nous étions intoxiqués", affirme le chef du village de Bôkô, Gbaza Zourhouri.
Traçabilité et qualité des produits: à l'image de Walo, ce genre d'initiative fait une percée dans une Côte d'Ivoire rurale où le taux de pauvreté dans le secteur agricole avoisine 60% selon les statistiques officielles.
Orange Bank Africa et ONU Femmes ont signé le 1er juillet à Abidjan un accord de partenariat "en vue d’adresser ensemble les défis d'accès aux financements et de commercialisation, auxquels font face les femmes du monde rural".
Les femmes en Côte d'Ivoire "souffrent encore aujourd’hui de fortes inégalités et rencontrent de nombreux problèmes structurels dans leurs activités entrepreneuriales et agricoles", pointe Orange Bank Africa citant notamment "la pénibilité de l'accès au crédit".
La banque a ainsi promis des facilités d'accès à des solutions de crédit et d'épargne 100% numérique pour ces populations.
Fort des premiers succès commerciaux de ses produits qui "traversent les frontières", l'association Walo a de son côté annoncé un projet de construction de son centre de santé et d'une usine de transformation.
<https://information.tv5monde.com/terriennes/cote-d-ivoire-des-agricultrices-plantent-bio-pour-sortir-de-la-pauvrete-416620>
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14- Les satellites comme moyen de lutte contre la déforestation pour les populations indigènes, AFP, 12/07/21, 23:00

Des patrouilles de populations indigènes équipées de smartphones et de données satellites ont permis de fortement réduire la déforestation illégale dans la forêt d'Amazonie au Pérou, selon les résultats d'une expérience publiée lundi.
L'étude, apparue dans la revue "Proceedings of the national academy of sciences" (PNAS), démontre que la reconnaissance des droits des populations indigènes sur leur territoire peut constituer une puissante force contre la crise climatique, selon ses auteurs.
L'expérience en essai randomisé contrôlé a évalué l'impact de patrouilles indigènes dans les forêts sur la réduction de la déforestation lorsque ces patrouilles étaient équipées de matériel d'alertes par satellites.
Les résultats affichent une chute de 52% de la déforestation en 2018 et de 21% en 2019, dans les villages qui se sont vus attribuer au hasard matériel et formation, comparés à ceux non-équipés.
Les réductions étaient particulièrement importantes pour les villages faisant directement face aux menaces d'orpaillage illégal, d'abattage forestier illégal, et de plantation de cultures prohibées comme la plante à coca, utilisée dans la fabrication de la cocaïne.
L'étude a été réalisée par des chercheurs de l'université de New York et l'université Johns Hopkins, en collaboration avec la Rainforest Foundation US (RFUS) et l'Organisation des peuples indigènes de l'Amazonie orientale (ORPIO).
Menée dans 36 villages indigènes Shipibo de Patria Nueva et de Nueva Saposoa dans l'Amazonie péruvienne, l'étude a été appuyée par des photos fournies par le Pérou et son satellite SAT-1, lancé en 2016 et qui survole le pays 14 fois quotidiennement.
Trente-sept autres villages ont été assignés comme contrôle dans l'étude, sans changement dans leurs pratiques de gestion de la forêt.
Une fois par mois, des coursiers naviguaient sur l'Amazone et ses affluents pour délivrer des clés USB contenant des photos satellites et des informations GPS aux villages isolés.
Les personnes désignées pour la surveillance téléchargeaient ces informations sur des applications spécialisées sur smartphones qu'elles utilisaient pour guider les patrouilles jusqu'aux sites de potentielle déforestation.
Dans les cas où ils trouvaient de tels sites, les preuves étaient présentées à une assemblée de membres de la communauté.
A eux ensuite de décider quelle action prendre, soit repousser les auteurs des infractions hors des terres du village par leurs propres moyens, soit faire appel aux forces de l'ordre dans certains cas, comme lorsque des trafiquants de drogue étaient impliqués.
"Le but essentiel est de remettre les informations sur la déforestation dans les mains de ceux les plus touchés par ses conséquences, et qui peuvent agir contre", affirme Tom Bewick, directeur de la zone Pérou pour RFUS.
Au cours des deux ans que l'étude a duré, près de 456 hectares de forêt tropicale ont été épargnés, permettant d'éviter de relâcher plus de 234.000 tonnes d'émissions de CO2.
"Les résultats représentent un argument fort pour accroître les investissements et reproduire le modèle", soutient Tom Bewick, ajoutant : "Ce serait bon pour le futur, pas seulement pour le Pérou mais pour notre planète".
<https://information.tv5monde.com/info/les-satellites-comme-moyen-de-lutte-contre-la-deforestation-pour-les-populations-indigenes>
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15- Près d’un tiers de la population mondiale en insécurité alimentaire, en forte hausse en 2020, Le Monde, maj le 13/07/21 à 09h07 
Mathilde Gérard

La pandémie de Covid-19 a aggravé la faim chronique, qui concerne 9,9 % de la population mondiale, alertent cinq agences de l’ONU dans un rapport conjoint. 
Le Covid-19 a été un accélérateur des crises alimentaires. Depuis le début de la pandémie, la malnutrition a progressé, exacerbée par les mesures de restriction prises partout dans le monde pour tenter d’endiguer le SARS-CoV-2. Files d’attente interminables devant les distributions des banques alimentaires des grandes villes européennes ; paysans africains devant jeter leurs récoltes faute d’avoir pu leur faire traverser les frontières ; travailleurs du secteur informel (restauration, coursiers, saisonniers…) se retrouvant sans emploi et sans filet de sécurité dans les mégalopoles du monde entier ; enfants privés d’école et de cantine scolaire… La malnutrition qui frappe une grande partie de la population mondiale prend de multiples visages.
> Lire aussi  En Guyane, « certains jours, on n’a même pas de riz, on va dormir sans manger »
Le rapport annuel sur la sécurité alimentaire, coécrit par cinq agences des Nations unies – Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Organisation mondiale de la santé, Programme alimentaire mondial, Unicef et Fonds international de développement agricole (FIDA) – et publié lundi 12 juillet, le confirme : la pandémie a bien eu un impact massif, plongeant dans la faim 118 millions de personnes supplémentaires au cours de l’année 2020, pour un total de 720 à 811 millions de personnes sous-alimentées.
L’ONU estime ainsi à 9,9 % la part de la population mondiale souffrant de faim chronique (contre 8,4 % un an plus tôt), avec de profondes disparités régionales : en Afrique, plus d’un habitant sur cinq ne mange pas à sa faim (21 %, en hausse de 3 points sur un an), tandis que 9,1 % des populations d’Amérique latine et centrale (+ 2 points en un an) et 9 % en Asie (+ 1,1 point) sont concernées.
+ Graphique : Une hausse du nombre de personnes sous-alimentées dans le monde amplifiée par la crise sanitaire <https://img.lemde.fr/2021/07/12/0/0/1050/1395/1328/0/45/0/3d09840_886001565-pla-2921-malnutrition-web1.png>
En élargissant à la notion d’insécurité alimentaire, plus vaste, qui désigne le fait de ne pouvoir accéder de façon régulière à une alimentation adéquate (réduire les portions par exemple, ou sauter des repas), la seule année 2020 a vu une hausse comparable à celle, cumulée, des cinq années précédentes : 2,37 milliards de personnes ont souffert d’insécurité alimentaire en 2020, soit 30 % de la population mondiale, en hausse de 320 millions par rapport à 2019. Pour la première fois, celle-ci a augmenté y compris sur le continent européen (+ 1,1 % pour un total de 9,3 % de la population européenne concernée).
« Face à l’impact de la pandémie, plusieurs pays ont pris des mesures palliatives, ce qui a permis d’éviter une situation de crise humanitaire, mais nous sommes face à une maladie qui vous ronge progressivement sans nécessairement montrer des symptômes », observe le président du FIDA, Gilbert Houngbo, dans un entretien au Monde.
+ Graphique : Près de 6 personnes sur 10 n’ont pas accès à une alimentation adéquate en Afrique en 2020 <https://img.lemde.fr/2021/07/12/0/0/1050/1254/1328/0/45/0/1b95c6a_999195123-pla-2921-malnutrition-web2.png>
« Le Covid-19 n’est que la partie émergée de l’iceberg »
Parmi les nombreux motifs d’inquiétude, les inégalités de genre se sont aggravées au cours de l’année écoulée : les femmes étaient déjà davantage touchées par l’insécurité alimentaire que les hommes, mais l’écart s’est creusé, de 6 points en 2019, à 10 points en 2020. « Toutes les difficultés auxquelles les femmes sont déjà confrontées, qu’il s’agisse de l’accès au marché, au crédit, à la propriété, ont été renforcées pendant le Covid-19 », commente Dominique Burgeon, chef du bureau de Genève de la FAO.
« Ce n’est pas suffisant de dire que nos projets visent davantage les femmes, poursuit Gilbert Houngbo. Nos programmes doivent changer de façon durable les causes profondes de ces écarts : il faut s’attaquer à la question des héritages, de la propriété terrienne, donner la parole aux femmes et les associer dans les prises de décision communales et rurales… »
> Lire aussi  Faim dans le monde : « La vraie solution n’est pas de distribuer de la nourriture, mais d’aider les populations à produire »
Pour les agences onusiennes, l’empreinte du Covid-19 sur la situation alimentaire mondiale n’a rien de passager et se mesurera sur plusieurs années : elles projettent que 660 millions de personnes souffriront toujours de sous-alimentation en 2030, 30 millions de plus que s’il n’y avait pas eu de pandémie.
« La hausse a été tellement importante en 2020 qu’il faudra des années pour la résorber, explique Dominique Burgeon. Dans les cas d’insécurité alimentaire les plus sévères, les populations diminuent la quantité et la qualité des repas, et vont, pour se nourrir, vendre leurs biens, y compris leurs capacités de production. » Le responsable de la FAO cite l’exemple du sud de Madagascar : « On estime que 14 000 personnes y sont en situation de famine, dont une grande partie ont vendu leurs terres et leurs animaux. Pour elles, il sera extrêmement difficile de récupérer une capacité productive. »
> Lire aussi  « La malnutrition affecte la survie des enfants, leur croissance et leur développement »
Néanmoins, les observateurs en conviennent : la pandémie n’est qu’un révélateur de fragilités plus profondes. « Le Covid-19 n’est que la partie émergée de l’iceberg, écrivent les organisations de l’ONU dans leur rapport, qui a exposé les failles au sein des systèmes alimentaires, qui se forment en raison des conflits armés, des chocs climatiques et des crises économiques. De plus en plus, ces facteurs majeurs de malnutrition surviennent simultanément, interagissant au détriment de la sécurité alimentaire. » C’est ce que l’ONG Oxfam résume, dans un rapport publié le 9 juillet, comme « le cocktail explosif des trois C (conflits, Covid-19 et crise climatique) qui exacerbent la faim ». Entre 6 100 et 12 200 personnes pourraient mourir chaque jour de sous-alimentation avant la fin de 2021, alerte l’ONG.
« Besoin de transformation à long terme »
Tandis que les pays membres des Nations unies se sont engagés à éradiquer la faim d’ici à 2030 (le deuxième des Objectifs du développement durable, ODD, fixés par la communauté internationale), la grande majorité des indicateurs de la malnutrition sont dans le rouge : l’anémie touche 30 % des femmes de 15 à 49 ans, sans progrès depuis 2012, et 22 % des enfants de moins de 5 ans, soit 149 millions, souffrent de retards de croissance. Si cette part a diminué ces dernières années (elle était de 33 % en 2000), la baisse reste largement insuffisante au regard des objectifs fixés.
« Dans nos pays développés, on ne se rend pas compte de ce que signifie pour un enfant un retard de croissance ou un faible poids à la naissance [qui touche 14,6 % des nouveau-nés] : ce sont des paramètres qui vont conditionner le développement cognitif et avoir un impact générationnel », s’alarme Dominique Burgeon. Le seul indicateur passé dans le vert, bien que les progrès soient trop lents, est l’allaitement maternel exclusif, passé de 37 % des bébés de moins de 6 mois en 2012 à 44 % en 2019.
+ Graphique : Des écarts importants entre la situation actuelle et les objectifs mondiaux pour 2030 sur la malnutrition <https://img.lemde.fr/2021/07/12/0/0/1050/1611/1328/0/45/0/5bd20df_219958669-pla-2921-malnutrition-web3.png>
> Episode 7 Au Niger, l’allaitement maternel exclusif pour lutter contre la malnutrition
Quant à l’obésité, qui concerne 13,1 % des adultes, elle continue à gagner du terrain, en particulier dans les pays en développement, coexistant dans les mêmes régions et, parfois, au sein de mêmes foyers, avec la sous-alimentation. Une double tendance qui s’explique notamment par les dernières données sur le « coût d’un régime sain » calculé par les agences onusiennes : « Trois milliards de personnes [40 % de la population] n’ont pas accès à une alimentation saine, car leur pouvoir d’achat est insuffisant, note Dominique Burgeon. Or, quand on est pauvre, on va aller vers des aliments qui vous remplissent le ventre, mais ne seront pas équilibrés. » Entre 2017 et 2019, le coût d’une alimentation saine a augmenté de 7,9 % par an et a enregistré sa plus forte progression en Afrique : 12,9 % par an en moyenne.
Pour tenter d’accélérer la réalisation de l’agenda 2030, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a convoqué pour septembre un « sommet sur les systèmes alimentaires », afin de remettre en tête des priorités internationales la question de la malnutrition. L’enjeu de ce rendez-vous, contrairement à de précédentes rencontres sur les crises alimentaires, est de sortir d’une réponse purement humanitaire, pour réfléchir de façon plus globale à l’ensemble des enjeux alimentaires : lutte contre les inégalités d’accès, promotion d’une alimentation qui favorise la santé et l’environnement… Mais ce rendez-vous est critiqué par des organisations de la société civile ou scientifiques, qui ont dénoncé un manque de multilatéralisme et des partis pris protechnologiques.
> Lire aussi  Un sommet de l’ONU sur l’alimentation vivement contesté
Un grand nombre d’organisations de la société civile participeront à un contre-sommet, organisé virtuellement du 25 au 27 juillet. « Le rapport des agences de l’ONU reconnaît un besoin de transformation à long terme mais ne va pas plus loin dans l’analyse des causes, regrette Valentin Brochard, chargé de plaidoyer sur la souveraineté alimentaire au CCFD-Terre solidaire. Il promeut, par exemple, une agriculture plus résiliente face au changement climatique mais il n’y a aucune réflexion de fond sur comment transformer notre système agricole et alimentaire industriel pour le rendre plus juste et minimiser ses impacts négatifs dramatiques sur le climat et la biodiversité. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/12/pres-d-un-tiers-de-la-population-mondiale-en-insecurite-alimentaire-en-forte-hausse-en-2020_6088026_3244.html>
En savoir plus : 
> The State of Food Security and Nutrition in the World 2021 <http://www.fao.org/documents/card/en/c/cb4474en>, FAO, IFAD, UNICEF, WFP and WHO, 2021
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16- Tribune. Parvenir à la déforestation zéro en Amazonie d’ici 2030, Les Echos Planète, 13/07/21, 12h16 
Par Project Syndicate 

Une tribune d’Ilona Szabó, cofondatrice et présidente de Igarapé Institute, chercheuse associée affiliée au Brazil LAB de l’Université de Princeton et chargée de recherche en politique publique à l’Université de Columbia.
Rio de Janeiro – Le bassin amazonien approche à grands pas du point de non-retour. Ce phénomène devrait tous nous inquiéter, car ce qui se passe en Amazonie a des implications planétaires.
Avec une superficie qui s’étend sur huit pays d’Amérique du Sud et sur la Guyane française, l’Amazonie concentre plus de 60 % des forêts tropicales du monde, 20 % de son eau potable et environ 10 % de sa biodiversité. En raison de la spéculation foncière et de l’insatiable demande mondiale en viande, soja, or et autres matières premières, pas loin de 20 % de la plus grande forêt tropicale du monde ont déjà été rasés. Une nouvelle augmentation de 5 % des niveaux de déforestation pourrait déclencher la catastrophe d’un dépérissement terminal des forêts, qui viendrait en substance sonner le glas de l’Accord de Paris sur le climat de 2015.
Certains craignent que ce processus n’ait déjà commencé. Le pronostic actuel n’est pas bon : la déforestation en Amazonie au Brésil a atteint un niveau record en 12 ans en 2020 et plus de 95 % de celle-ci est illégale. A moins que les gouvernements et les marchés ne réévaluent de fond en comble les services naturels rendus par forêt tropicale, ce scénario cauchemardesque risque d’être inévitable.
Le dépérissement terminal du bassin amazonien pourrait relâcher dans l’atmosphère l’équivalent d’une décennie d’émissions mondiales de gaz à effet de serre. La forêt risque également de perdre sa capacité d’absorption de milliards de tonnes de dioxyde de carbone, ce qui va perturber les cycles hydrologiques, l’évapotranspiration et les courants océaniques. Le secteur agro-industriel risque de s’effondrer et ce phénomène pourrait s’accompagner d’une perte de biodiversité gigantesque. Il existe un risque que les installations hydroélectriques soient mises à l’arrêt, que la baisse du niveau des nappes phréatiques rende les villes inhabitables et que la pêche devienne impossible.
Pour éviter ce résultat, il faut parvenir à une déforestation zéro en Amazonie d’ici 2030. Et cela, à son tour, implique une évaluation scientifique approfondie et des objectifs scientifiques. Le Groupe scientifique pour l’Amazonie, une coalition d’environ 200 scientifiques de la région, devrait devenir permanent. Compte tenu du potentiel de richesse extraordinaire de la préservation de la biodiversité de la forêt, la meilleure façon de protéger cette ressource consiste à stimuler l’émergence d’une économie verte.
Tout d’abord, cela exigera une répression envers la déforestation illégale et les réseaux qui la soutiennent. L’agence brésilienne de lutte contre l’environnement, Ibama, a dressé 20 % de contraventions en moins en 2020 par rapport à 2019, en raison de la baisse de son financement et de sanctions réduites – et moins de 3 % des amendes sont payées. Il est essentiel de renforcer les effectifs d’Ibama, une agence fédérale, ainsi que ceux des institutions étatiques en première ligne de la criminalité environnementale, comme la police, les pompiers et les bureaux du cadastre.
>> Suite à lire à :
<https://planete.lesechos.fr/contributions/parvenir-a-la-deforestation-zero-en-amazonie-dici-2030-9830/>
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17- Reportage. Dans les campagnes indiennes, l’impossible survie des « pauvres parmi les pauvres », Le Monde, maj le 13/07/21 à 12h41
Ravi Pinto, Sikandarpur, Inde, envoyé spécial

Au Bihar, la communauté des Musahars, les « mangeurs de rats », est l’une des plus touchées par les conséquences du Covid-19 et a de plus en plus de mal à se nourrir.
Au soleil couchant, une petite gamelle métallique frémit sur le feu, à même la terre. Dans ce foyer, personne n’a rien avalé depuis le petit déjeuner. Et faute de mieux, ce soir encore, Reshmi Devi et ses quatre enfants devront se contenter de si peu. « Du riz et quelques patates bouillies », dit la jeune femme de 24 ans, enceinte de six mois. Elle habite non loin du village de Sikandarpur, dans l’Etat du Bihar, le plus pauvre de l’Inde, collé au Népal.
En ce mois de juillet, l’atmosphère de la hutte familiale, faite de bric et de broc, est étouffante, à peine tenable. Les fumées du bois irritent la gorge et le nez, et Reshmi Devi se hisse à l’extérieur pendant que sa mixture continue de bouillir. Son sari fatigué laisse apparaître une frêle silhouette au ventre arrondi. Aux alentours, les rizières gorgées d’eau s’étendent à perte de vue, des cochons grassouillets profitent d’une terre boueuse et les buffles ruminent paisiblement. Mais derrière les apparences bucoliques de ces routes de campagne, dans les villages, se cache une terrible misère.
Bien avant la pandémie de Covid-19, déjà, la survie des familles installées ici ne tenait qu’à peu de choses. La communauté des Musahars, littéralement « les mangeurs de rats », à laquelle elles appartiennent, est l’une des plus défavorisées du sous-continent. La communauté doit son nom au travail qui allait autrefois de pair avec sa caste : attraper les rats. Le système de castes pèse encore lourdement sur ces dalits, autrefois appelés « intouchables », au plus bas de l’échelle sociale.
« Une partie des aides sociales n’atteint pas les bénéficiaires »
« Les Musahars subissent des discriminations, ne possèdent pas de terre et en temps normal, ils parviennent à peine à travailler quatre à cinq mois par an dans les champs ou sur les chantiers », explique Sudha Varghese, une religieuse qui travaille aux côtés de ces populations depuis plus de vingt ans. « Ils souffrent de la faim depuis leur naissance, cela se lit sur le visage des enfants et des femmes, qui sont les plus affectés », poursuit cette militante à la voix sucrée, que tout le monde salue sur son passage.
Les Musahars sont des « pauvres parmi les pauvres », dans un Bihar miné par la malnutrition. Plus de 63 % des femmes enceintes y sont anémiées, environ 43 % des enfants de moins de 5 ans accusent un retard de croissance et 41 % une insuffisance pondérale, selon les chiffres du ministère de la santé publiés en 2020. Lorsque le confinement national a été imposé au mois de mars 2020, la famille de Reshmi Devi a sombré plus profondément dans la détresse.
Entre septembre et octobre, deux tiers des personnes interrogées dans le cadre d’une enquête réalisée par l’organisation Right to Food Campaign ont déclaré manger des aliments moins nutritifs qu’avant l’arrivée du coronavirus. Au printemps déjà, la situation était sombre avec le retour des travailleurs migrants ayant fui les grandes villes pour rentrer dans leur Bihar natal : près de 60 % d’entre eux n’étaient pas en mesure d’assurer deux vrais repas à tous les membres de leur famille au mois de juin 2020.
« C’est un désastre car une partie des aides sociales n’atteint pas les bénéficiaires, notamment à cause de problèmes bureaucratiques. Ce sont les plus vulnérables qui en pâtissent », observe Vandana Prasad, pédiatre et spécialiste de la santé publique. La famille de Reshmi Devi est un exemple parmi d’autres. Après avoir perdu sa carte de bénéficiaire, elle n’a reçu aucune des rations alimentaires auxquelles elle avait droit et dont elle avait pourtant tant besoin.
« Il arrive aussi que les intermédiaires chargés de la distribution réclament un pot-de-vin contre des rations alimentaires et les Musahars ne peuvent pas se défendre », souligne Sudha Varghese. Durant la première vague de la pandémie, 75 % des foyers éligibles aux rations alimentaires dans le Bihar ont reçu moins de nourriture que ce qui leur était dû, selon une étude réalisée conjointement par deux centres de recherche, le Centre for Development Economics and Sustainability et l’Institute for Human Development.
Pour leur survie, les Musahars des villages du district de Patna, la capitale du Bihar, dépendent presque entièrement du milieu associatif qui y distribue généralement du riz et du blé. « Quand nous avons du travail, nous pouvons manger des légumes », glisse Reshmi Devi. Malheureusement, les opportunités se font rares. Au mieux, son mari travaille un ou deux jours par mois dans les champs alentour ou sur des chantiers de construction.
> Lire aussi Covid-19 : le grand bond en arrière de l’économie indienne
Cette famille de six personnes doit se contenter de ce maigre salaire d’environ 10 euros par mois. D’autres dans le village n’ont pas gagné un sou depuis plus d’un an. « Depuis que le coronavirus est arrivé, je n’ai pas travaillé une seule journée », affirme Parmela Devi, autre femme de la communauté.
Ici, on mange au mieux deux fois par jour
L’aide apportée par les ONG ne suffit pas non plus. Dans le meilleur des cas, Parmela Devi peut espérer recevoir jusqu’à 25 kilos de riz par mois mais aussi du blé. Le tout, pour nourrir neuf personnes. « Nous servons d’abord les petits et nous, les adultes, ne mangeons que s’il reste quelque chose », admet cette femme aux cheveux grisonnants qui vit avec ses enfants et ses petits-enfants. Sait-elle qu’elle pourrait bénéficier d’une aide alimentaire du gouvernement ? « Personne ne nous a rien dit », répond-elle. La même histoire se répète cruellement de maison en maison. Ici, on mange au mieux deux fois par jour. A l’heure du déjeuner, les casseroles restent vides et les estomacs creux.
Avec la fermeture des écoles, la pandémie a également privé les enfants du repas de midi qui leur était offert. Lancé en 1995, un programme étatique permettait avec succès de lutter contre la malnutrition et de favoriser l’assiduité des enfants de moins de 14 ans dans les écoles publiques. Environ 100 millions d’enfants en bénéficiaient avant la fermeture des établissements scolaires en mars 2020.
A Sikandarpur, le cadenas de la porte de la petite école publique demeure verrouillé. Des enfants vêtus de haillons jouent aux abords de la bâtisse délaissée au milieu des poules et des déchets. L’Etat du Bihar a bien tenté de compenser ce manque par la distribution de rations à domicile et avec de l’argent. Là encore, Parmela et Rishmi Devi disent n’avoir rien reçu.
Mais le fonctionnement perturbé des « anganwadis centres » inquiète encore davantage les experts. Ces dispensaires ruraux sont chargés de l’alimentation, mais aussi des soins des moins de 6 ans et des mères allaitantes. Ils jouent un rôle clé dans la lutte contre la malnutrition, notamment au cours des mille premiers jours de la vie d’un enfant, déterminants pour sa croissance et son développement intellectuel.
« Au-delà du premier plan d’urgence, qui était insuffisant mais qui a permis de faire une différence, pratiquement rien n’a été fait à destination des pauvres. Le peu d’attention accordée aux enfants tout au long de cette crise est assez incroyable, alerte l’économiste Jean Drèze, l’un des plus grands spécialistes de la question en Inde. Les anganwadis ont été fermés du jour au lendemain et le sont restés la majorité du temps, sans discussion sur les conséquences que cela pourrait avoir et sur ce qui pourrait être fait pour venir en aide aux enfants. »
Lorsqu’on sillonne d’autres régions de la campagne biharie, on est saisi par un effroyable sentiment de déjà-vu. Dans le district de Muzaffarpur, à environ 70 kilomètres au nord de la capitale, d’autres Musahars vivent dans le même dénuement. Les témoignages se suivent et se font écho, à quelques détails près. Certaines familles n’ont eu d’autres choix que de s’endetter : vivre à crédit, simplement pour offrir un peu de riz à leurs enfants. « Les petits ont besoin de manger plus mais même s’ils ont faim, ils jouent et ils oublient », tente de se consoler Ratya Devi, une grand-mère croisée sur un chemin du district de Muzaffarpur.
> Lire aussi Près d’un tiers de la population mondiale en insécurité alimentaire, en forte hausse en 2020
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/12/dans-les-campagnes-indiennes-l-impossible-survie-des-pauvres-parmi-les-pauvres_6088056_3244.html>
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18- ONG et acteurs de la bio annoncent leur soutien au « planet-score », EurActiv, 13/07/21
Magdalena Pistorius

Après le nutri-score et l’éco-score, c’est un nouveau projet de label qui a vu le jour en France, soutenu par 16 ONG et acteurs de la bio : le « planet-score », qui doit prendre en compte l’impact des produits alimentaires sur la santé, la biodiversité, le climat et le bien-être animal.
Les projets de scores abondent. Alors que le nutri-score a fait son apparition sur certains biens en 2019 et que les dirigeants de l’Union européenne ont approuvé, en principe, l’idée d’un label de bien-être animal sur les emballages de produits alimentaires en décembre dernier, différents acteurs se lancent également dans des initiatives privées, à l’exemple de l’éco-score, actuellement expérimenté en France.
Pour mieux informer les consommateurs de l’empreinte écologique des produits alimentaires, 16 ONG (des associations de consommateurs, de protection de l’environnement et de défense du bien-être animal, dont le WWF, Générations Futures et CIWF France) ainsi que des acteurs de la bio (comme la Fédération nationale d’agriculture biologique et Synabio) viennent d’annoncer leur soutien à un nouveau projet d’affichage environnemental, le planet-score.
Cette initiative répond à un appel à projets lancé l’an dernier par l’Agence de la transition écologique (Ademe) et le ministère de l’Écologie dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire adoptée en février 2020. Pour rappel, l’article 15 de cette loi vise la création d’un affichage environnemental volontaire, après une expérimentation de 18 mois.
Un dispositif similaire est par ailleurs prévu dans le cadre du projet de loi climat, dont l’Article 1ervise à rendre obligatoire « un affichage destiné à apporter au consommateur une information relative aux impact environnementaux, au respect de critères sociaux et des droits humains dans la production et des objectifs de développement durable d’un bien » – le tout, également, après une phase d’expérimentation.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/ong-et-acteurs-de-la-bio-annoncent-leur-soutien-au-planet-score/>
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19- Néonicotinoïdes : le Conseil d'État reconnaît les effets néfastes sur la santé des abeilles, Actu-environnement, 13/07/21
Laurent Radisson  

Par une décision du 12 juillet 2021, le Conseil d'État a rejeté la requête de l'Union des industries et de la protection des plantes (UIPP) et de trois autres organisations professionnelles qui demandaient l'annulation du décret du 30 juillet 2018. Ce texte avait interdit cinq insecticides néonicotinoïdes (acétamipride, clotianidine, imidaclopride, thiaclopride et thiamétoxam) en France. Il avait été pris en application de la loi de reconquête de la biodiversité du 8 août 2016 qui avait posé le principe de l'interdiction, tout en prévoyant des possibilités de dérogations jusqu'au 1er juillet 2020.
>> Suite à lire à : 
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/neonicotinoides-abeilles-sante-effets-nefastes-conseil-etat-reconnaissance-37898.php4>
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En images
20- Talk. Agriculture, mondialisation, Europe : débat avec deux ministres, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, 08/07/21

Europe : comment garantir un avenir aux agriculteurs tout en protégeant l'environnement ? Pour son premier talk le Think Tank FNH accueille deux invités exceptionnels : - Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation - Clément Beaune, secrétaire d'État, chargé des affaires européennes Pour un vrai débat sur l'accompagnement des agriculteurs et la réforme de la politique commerciale européenne, avec :
- Bruno Dufayet, éleveur, Président de la Fédération nationale bovine
- Mathilde Dupré, Co-directrice de l’Institut Veblen
- Amandine Lebreton, Directrice du plaidoyer à la Fondation Nicolas Hulot
- Samuel Leré, Responsable plaidoyer à la Fondation Nicolas Hulot
- Marine Colli, Responsable enjeux publics, INTERBEV
> Talk à voir en replay à :
<https://www.youtube.com/watch?v=ZDh-8j_7nlg>
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21- Allemagne : à Berlin, chacun peut cultiver son jardin, France 2, journal de 13h, Grand format, 11/07/21

Depuis le début de la pandémie, on observe un retour à la terre. C'est le cas notamment à Berlin, en Allemagne.
Imaginez vivre dans une capitale comme Berlin, en Allemagne. Mais, entre les immeubles, figure votre propre jardin, comme à la campagne. Une parcelle bien délimitée pour cultiver un potager et profiter des joies du jardinage. À Berlin, ce n'est pas considéré comme un grand privilège. Il y a, dans la ville, plus de 71 000 jardins qui résistent presque miraculeusement à la pression immobilière.
600 euros par an pour une parcelle
La famille Hemprich dispose d'environ 200 mètres carrés. Dans un quartier où les prix sont presque aussi élevés qu'à Paris, la somme qu'ils payent chaque année à la mairie pour occuper leur jardin est presque symbolique. "On paye 600 euros par an pour cette parcelle, c'est juste pour nous alors que certains sont dans les parcs les uns sur les autres", se réjouit Gunter Hemprich. Compris dans le prix, il y a, dans chaque jardin, comme une petite maison de campagne de 24 mètres carrés. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/allemagne-a-berlin-chacun-peut-cultiver-son-jardin_4698173.html>
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