[revue-presse-FNH] Avant une pause estivale, menu gourmand avec une grande revue de presse multi-thématique (mercredi 28 juillet)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Mer 28 Juil 08:11:36 CEST 2021
Bonjour à tous,
Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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• CONCERNANT L’AGRICULTURE, L'ALIMENTATION, LA FORÊT, LA PÊCHE...
1- Nourrir la France en 2050 avec une agriculture vivante <http://sentiers.eu/marcher-avec/the-shift-project-tsp/article/nourrir-la-france-en-2050-avec-une-agriculture-vivante>, Blog Sentiers entre deux, 06/07/21
2- Dans le Morbihan, un champ sans pesticides pour préserver la santé d'une fillette <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210715-dans-le-morbihan-un-champ-sans-pesticides-pour-pr%C3%A9server-la-sant%C3%A9-d-une-fillette>, AFP, 15/07/21, 10:00
3- Une nouvelle stratégie européenne pour protéger les forêts <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/16/une-nouvelle-strategie-europeenne-pour-proteger-les-forets_6088504_3244.html>, Le Monde, 16/07/21, 17h09
4- Des agriculteurs à la reconquête du bocage perdu <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/18/des-agriculteurs-a-la-reconquete-du-bocage-perdu_6088612_3244.html>, Le Monde, 18/07/21, 05h23
5- Bien-être animal : Julien Denormandie annonce l’interdiction du broyage des poussins mâles <https://www.20minutes.fr/planete/3086111-20210718-bien-etre-animal-julien-denormandie-annonce-interdiction-broyage-poussins-males>, 20 Minutes, 18/07/21, 15h14
6- Au Sénégal, les béliers géants, stars de la Tabaski <https://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/au-senegal-les-beliers-geants-stars-de-la-tabaski_2155146.html>, AFP, 18/07/21, 17:00
7- Algues vertes : "la bataille n'est pas gagnée", selon Loïg Chesnais-Girard <https://www.geo.fr/environnement/algues-vertes-la-bataille-nest-pas-gagnee-selon-loig-chesnais-girard-205544>, AFP, 19/07/21, 19:00
8- Lancement d'un suivi annuel de 75 pesticides dans l'air ambiant <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/lancement-d-un-suivi-annuel-de-75-pesticides-dans-l-air-ambiant_155945>, AFP, 19/07/21, 20:00
9- Reportage. En Toscane, huile et vin : même combat <https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/07/23/en-toscane-huile-et-vin-meme-combat_6089251_3451060.html>, Le Monde, 23/07/21, 05h00
10- Face au steak végétal, la France défend son bifteck <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/07/23/face-au-steak-vegetal-la-france-defend-son-bifteck_6089327_4500055.html>, M le mag, maj le 24/07/21 à 06h02
11- Alimentaire, cosmétiques, médicaments ou biocarburants – les 1001 ressources des algues <https://theconversation.com/alimentaire-cosmetiques-medicaments-ou-biocarburants-les-1001-ressources-des-algues-153262>, The Conversation, 25/07/21, 18:39
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12- En quête d’immortelles <https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/19h-le-dimanche/20h30-le-dimanche-du-dimanche-18-juillet-2021_4687075.html>, France 2, "L'été de 20h30 le dimanche", 18/07/21
13- Bien-être animal : pourquoi le prix des œufs risque d'augmenter <https://www.lci.fr/conso/video-bien-etre-animal-pourquoi-les-oeufs-seront-bientot-plus-chers-2191864.html>, TF1, journal de 20h, 19/07/21
• CONCERNANT LA BIODIVERSITÉ, LES SCIENCES, LA PROTECTION DU VIVANT ET DU L'UNIVERS, LE PATRIMOINE
14- Rien n'arrête les cacatoès, pas même un couvercle de poubelle <https://information.tv5monde.com/info/rien-n-arrete-les-cacatoes-pas-meme-un-couvercle-de-poubelle-417902>, AFP, 22/07/21, 22:00
15- Grande Barrière de corail : l'Australie évite la liste des sites en péril <https://information.tv5monde.com/info/grande-barriere-de-corail-l-australie-evite-la-liste-des-sites-en-peril-417957>, AFP, 23/07/21, 17:00
16- Echouages de cétacés sur le littoral français : du mieux pendant l'hiver <https://information.tv5monde.com/info/echouages-de-cetaces-sur-le-littoral-francais-du-mieux-pendant-l-hiver-418014>, AFP, 23/07/21, 20:00
17- Tribune. « Les défis de l’anthropocène au-delà des questions de financement doivent constituer la toile de fond à notre réflexion » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/07/24/les-defis-de-l-anthropocene-au-dela-des-questions-de-financement-doivent-constituer-la-toile-de-fond-a-notre-reflexion_6089398_3232.html>, Le Monde, 24/07/21, 09h00
18- Le phare de Cordouan, « Versailles de la mer », classé sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité <https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/07/24/le-phare-de-cordouan-versailles-de-la-mer-classe-sur-la-liste-du-patrimoine-mondial-de-l-humanite_6089440_3246.html>, Le Monde, maj le 25/07/21 à 05h27
19- Sur la presqu’île de Crozon, une drôle de guerre pour la préservation du littoral <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/07/25/sur-la-presqu-ile-de-crozon-une-drole-de-guerre-pour-la-preservation-du-littoral_6089444_3234.html>, Le Monde, 26/07/21, 05h24
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20- Fascinante course de sardines au large de l'océan Indien <https://information.tv5monde.com/afrique/fascinante-course-de-sardines-au-large-de-l-ocean-indien-417710>, AFP, 21/07/21, 20:00
21- Phare de Cordouan : enfin classé au patrimoine de l’Unesco <https://www.lci.fr/societe/video-phare-de-cordouan-enfin-classe-au-patrimoine-de-l-unesco-2192284.html>, TF1, journal de 20h, 24/07/21
22- Sensations : à la rencontre des plongeurs de l'extrême <https://www.lci.fr/evasion/video-sensations-a-la-rencontre-des-plongeurs-de-l-extreme-2192433.html>, TF1, journal de 20h, 26/07/21
• CONCERNANT L’EAU, LA SANTÉ, LES POLLUTIONS & LES DÉCHETS
23- Pollution sonore : l'Ademe estime que le bruit coûte 155,7 milliards à la société <https://www.actu-environnement.com/ae/news/pollution-sonore-lademe-estime-que-le-bruit-coute-155-milliards-a-la-societe-37947.php4>, Actu-environnement, 22/07/21
24- Passer une journée écolo à la plage en cinq étapes <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/passer-une-journee-ecolo-a-la-plage-en-cinq-etapes-150015.html>, Novethic, 23/07/21
25- Une lagune vire au rose en Patagonie, polluée par des produits chimiques <https://information.tv5monde.com/info/une-lagune-vire-au-rose-en-patagonie-polluee-par-des-produits-chimiques-418235>, AFP, 26/07/21, 06:00
26- Le smartphone rattrapé par son empreinte environnementale <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/07/26/le-smartphone-rattrape-par-son-empreinte-environnementale_6089517_3234.html>, Le Monde, 26/07/21, 09h29
27- Les JO de Tokyo, médaille d’or de l’écologie ? <https://www.wedemain.fr/dechiffrer/les-jo-de-tokyo-visent-la-medaille-d-or-de-l-ecologie/>, We Demain, 26/07/2021
28- En Colombie, l’exploitation illégale d’or gagne les réserves naturelles <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/28/en-colombie-l-exploitation-illegale-d-or-gagne-les-reserves-naturelles_6089731_3244.html>, Le Monde avec AFP, 28/07/21, 00h54
En images
29- Des cheveux pour nettoyer les océans : les coiffeurs britanniques s’engagent pour la planète <https://information.tv5monde.com/info/des-cheveux-pour-nettoyer-les-oceans-les-coiffeurs-britanniques-s-engagent-pour-la-planete>, AFP, 24/07/21, 15:00
30- Gigantesque explosion dans une usine de traitement de déchets en Allemagne, un mort et quatre disparus <https://www.nouvelobs.com/monde/20210727.OBS46967/gigantesque-explosion-dans-une-usine-de-traitement-de-dechets-en-allemagne.html>, L'Obs avec AFP, 27/07/21, 14h05
• CONCERNANT LES ALÉAS CLIMATIQUES, LES ÉMISSIONS DE GES, LE DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE, L’ACCORD DE PARIS & LA COP26
31- 195 pays se penchent sur des prévisions climatiques cruciales pour le succès de la COP26 <https://information.tv5monde.com/info/195-pays-se-penchent-sur-des-previsions-climatiques-cruciales-pour-le-succes-de-la-cop26-418232>, AFP, 26/07/21, 23:00
32- Accord de Paris sur le climat : et les mauvais élèves sont… <https://usbeketrica.com/fr/article/accord-de-paris-sur-le-climat-et-les-mauvais-eleves-sont>, Usbek & Rica, 26/07/21
33- Nouvel activisme climatique : l'écosyndicalisme se déploie en France pour transformer les entreprises de l'intérieur <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/nouvel-activisme-climatique-l-ecosyndicalisme-se-deploie-en-france-pour-transformer-les-entreprises-de-l-interieur-150020.html>, Novethic, 26/07/21
34- Enquête. Dans l’Ouest américain, une sécheresse millénaire aux conséquences inédites <https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/07/27/dans-l-ouest-americain-une-secheresse-millenaire-aux-consequences-inedites_6089624_1652612.html>, Le Monde, 27/07/21, 06h24
35- Les canicules ont coûté entre 22 et 37 milliards d'euros depuis 2015, selon une étude <https://information.tv5monde.com/info/les-canicules-ont-coute-entre-22-et-37-milliards-d-euros-depuis-2015-selon-une-etude-418444>, AFP, 27/07/21, 17:00
36- Changement climatique : Pourquoi le prochain rapport du Giec, publié le 9 août, est très attendu <https://www.20minutes.fr/planete/3091895-20210727-changement-climatique-pourquoi-prochain-rapport-giec-publie-9-aout-tres-attendu>, 20 Minutes, 27/07/21, 18h42
En audio
37- Jean-Pascal van Ypersele : "Nous sommes en train de bousiller l'habitabilité de la seule planète habitable" <https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-26-juillet-2021>, France Inter, Le grand entretien, 26/07/21, 08h20
En images
38- Chine : impressionnante tempête de sable dans le nord du pays <https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/chine-impressionnante-tempete-de-sable-dans-le-nord-du-pays_4716753.html>, France 2, journal de 13h, 26/07/21
39- Climat : deux régions du globe sont désormais trop chaudes et inhabitables <https://www.francetvinfo.fr/meteo/canicule/climat-deux-regions-du-globe-sont-desormais-inhabitables_4717025.html>, France 2, journal de 20h, 26/07/21
40- Inondations, canicules : le monde entier frappé <https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/2601285-emission-du-mardi-27-juillet-2021.html>, France 5, C dans l’air, 27/07/21, 17h44
NB : Je profite de ce mail pour vous signaler que, sauf événement exceptionnel, la diffusion de la présente revue de presse sera mise en sourdine pendant la période estivale jusqu'au mercredi 25 août 2021. Aussi merci d'éviter d'envoyer des messages sur cette période-là. Je crois déjà entendre le soupir de soulagement de certain(e)s au regard de l'engorgement de leur boîte mail !
Bien à vous,
Florence
NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.
CITATIONS POUR VOS VACANCES : — "Vivre, c’est se réveiller la nuit dans l’impatience du jour à venir, c’est s’émerveiller de ce que le miracle quotidien se reproduise pour nous une fois encore, c’est avoir des insomnies de joie.", Paul-Emile Victor (1907-1995), explorateur et ethnologue français
— "La vaccination, c'est un bien public. Défendre le fait de ne pas se vacciner au nom de la liberté, c'est un contresens complet. La liberté, c'est le respect des autres. C'est un devoir civique de se vacciner", Alain Fischer, pédiatre, professeur d'immunologie et président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale
— "Nous sommes en train de bousiller l'habitabilité de la seule planète habitable", Jean-Pascal van Ypersele, climatologue belge, professeur de climatologie et de sciences de l'environnement à l'UCLouvain et ancien vice-président du Giec (cf. item 37)
DÉCISION DU JOUR : Le broyage des poussins mâles et la castration à vif des porcelets seront interdits à partir de janvier 2022. (cf. item 5, suite & 13)
SUIVI DU JOUR : Chlordécone, lindane, glyphosate.... Après une campagne test en 2018, un suivi annuel de 75 pesticides dans l'air extérieur est désormais mis en place en métropole et en outre-mer, ont annoncé les organismes responsables, espérant pouvoir le faire de façon "pérenne". (cf. item 8)
ÉTUDE DU JOUR : Les cacatoès, cousins du perroquet, ont fait l’objet d’une étude sur les transmissions de nouveaux savoir-faire dans le monde animal. (cf. item 14 & suite)
RECONNAISSANCE DU JOUR : A l’unanimité, le phare de Cordouan, mis en service en 1611 au milieu de l’estuaire de la Gironde, et avec lui 400 ans d’histoire sont entrés au patrimoine mondial de l’humanité. (cf. item 18 & 21)
AGGRAVATION DU JOUR : Malgré les efforts d’une partie du secteur et des consommateurs, les émissions de CO2 liées aux téléphones continuent d’augmenter. Un problème de fond, aggravé par le déploiement de la 5G. (cf. item 26)
ENQUÊTES DU JOUR : — Pour contrer les alternatives aux protéines animales, les éleveurs français déploient un arsenal dissuasif. (cf. item 10)
— Avec ses lits en carton, sa flamme à l’hydrogène, et surtout grâce à l’absence de visiteurs, les JO de Tokyo pourraient être les moins polluants de l’histoire. (cf. item 27)
— Selon le groupe de recherche Paris Equity Check, la Chine, la Russie, le Brésil et l’Australie mènent actuellement des politiques climatiques "désastreuses". Si leur modèle de transition était appliqué par l’ensemble de la planète, les températures pourraient augmenter de 5° C par rapport à l’ère préindustrielle. (cf. item 32)
— Pour la première fois depuis la conquête de ce territoire, l’aridité dans le bassin du Colorado menace la production hydroélectrique, l’agriculture et certaines industries. (cf. item 34)
CHIFFRES DU JOUR : — Selon l’Ademe, la facture de la pollution sonore en coûts diverses pour la société s’élève 155,7 milliards d'euros soit l’équivalent d'une fois et demi le montant du plan France relance !!! (cf. item 23 & suite)
— Plus de 52 000 hectares situés dans des réserves naturelles, soit une superficie similaire à celle de Madrid, ont été affectés par des exploitations illégales d’or en Colombie en 2020, a révélé l’ONU. (cf. item 28)
— Les canicules ont coûté en France entre 22 et 37 milliards d'euros de 2015 à 2020 en raison des décès, des frais médicaux et de la perte de bien-être, selon Santé publique France, qui met en lumière le "fardeau invisible" de ces événements climatiques extrêmes. (cf. item 35 & suite)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Atteinte d'une leucémie, Cloé, 11 ans, doit éviter tout contact avec la poussière et les agents chimiques. Redoutant les effets des pesticides épandus dans le champ voisin, ses parents ont obtenu que l'agriculteur vende sa parcelle pour en racheter une autre plus loin. (cf. item 2)
— La nouvelle stratégie de l’Union européenne (UE) pour les forêts vise à mieux préserver ces écosystèmes, "soumis à des pressions croissantes". (cf. item 3)
— L'Etat veut inciter à reconstituer 7 000 kilomètres de haies d’ici à 2022. Mais des obstacles perdurent, malgré les bienfaits de celles-ci pour les sols et la biodiversité. (cf. item 4)
— Brune, rouge ou verte, les fibres présentes dans les différentes familles de macroalgues, avec des compositions et structures chimiques originales et très variées, présentent bien d’autres vertus que leur caractère gélifiant. (cf. item 11)
— Un collectif d’écologistes encourage les salons de coiffure du Royaume-Uni à recycler les cheveux pour nettoyer les marées noires, faire du compost ou produire de l’énergie. (cf. item 28)
— De la sensibilisation en passant par la réduction du temps de travail jusqu'à repenser le business model de son entreprise au prisme de l'urgence climatique, le Printemps écologique bouscule les codes du syndicalisme. (cf. item 33)
ATTENTE DU JOUR : Le dernier rapport du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) est dans la dernière ligne droite avant sa publication, le 9 août prochain. (cf. item 30, 35, 36 & 39)
MAGIES DU JOUR : — Direction la Balagne, une région de Haute-Corse située sur la côte nord-ouest de l’île. L’immortelle, une plante jaune très convoitée qui pousse dans le maquis, y est récoltée au mois de juin. Certains la considèrent comme sacrée et les anciens l’utilisaient pour soigner un rhume ou cicatriser leurs blessures. (cf. item 12)
— Requins, orques, baleines, il y a des rencontres qui marquent une vie, des instants hors du temps, des moments de magie sous la surface de l'océan. (cf. item 22)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Nourrir la France en 2050 avec une agriculture vivante, Blog Sentiers entre deux, 06/07/21
André-Jean Guérin
Introduction pour la réunion des parties prenantes
The Shift Project, TSP œuvre en faveur d’une économie post-carbone. Sa mission depuis 2010 est d’éclairer et influencer le débat sur la transition énergétique en Europe. Il a mené à bien 40 études et projets depuis 10 ans, travaux qu’il met à la disposition du public via son site Internet et les plus de 70 évènements organisés depuis sa création. Il s’appuie sur des réseaux de plusieurs centaines d’experts et de milliers de bénévoles. 36 entreprises mécènes soutiennent son action. TSP s’est intéressé depuis quelques années au secteur des terres, agriculture, forêt, changement d’usage des sols. Il y a notamment consacré des fiches pour accompagner son Manifeste pour décarboner l’Europe. Aujourd’hui, la préparation du « Plan de transformation de l’économie française » PTEF, réserve une place justifier à la fonction « Se nourrir » et en conséquence à l’agriculture.
The Shift Project a organisé un Webinaire sur la préparation de ce chapitre (Voir informations en PS)
L’alimentation, besoin vital !
Combien de jours supporte-t-on la faim ? Combien de jours avant qu’une ville, une population ne se soulève ? Tous les individus, Tous les animaux, Tous les êtres vivants puisent autour d’eux énergie et matériaux, pour alimenter leur métabolisme, fabriquer leurs molécules organiques, permettre leur reproduction. La vie, chaque forme de vie, crée des ilots d’entropie décroissante au détriment d’une accélération du désordre général ! Sans ressource naturelle exploitable, point d’organisme vivant ! Sans nourriture, point d’être humain, point de société humaine : des chasseurs-cueilleurs aux sociétés post-modernes.
>> Suite à lire à :
<http://sentiers.eu/marcher-avec/the-shift-project-tsp/article/nourrir-la-france-en-2050-avec-une-agriculture-vivante>
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2- Dans le Morbihan, un champ sans pesticides pour préserver la santé d'une fillette, AFP, 15/07/21, 10:00
Hélène Duvigneau
Atteinte d'une leucémie, Cloé, 11 ans, doit éviter tout contact avec la poussière et les agents chimiques. Redoutant les effets des pesticides épandus dans le champ voisin, ses parents ont obtenu que l'agriculteur vende sa parcelle pour en racheter une autre plus loin.
Cloé, qui habite à Saint-Nolff (Morbihan), était juste "un peu essoufflée" quand le diagnostic d'une leucémie lymphoblastique est tombé, en octobre 2019. "Deux jours après, une place l'attendait au CHU de Rennes", raconte sa mère, Isabelle Marchand.
Commencent six semaines de traitement intensif avec cortisone et chimiothérapie, privant la fillette de ses défenses immunitaires. Fin 2019, Cloé est autorisée à se soigner alternativement à l'hôpital et à la maison. Ce traitement durera quinze mois.
"A son retour, il a fallu tout nettoyer car il ne fallait pas qu'elle soit en contact avec la poussière ni avec des agents chimiques. On ne pouvait plus passer l'aspirateur dans la même pièce (quand Cloé s'y trouvait, NDLR) mais il fallait le passer plusieurs fois par jour" quand même, poursuit Isabelle. Cloé s'est même vu attribuer un placard spécial pour sa vaisselle, qui ne doit pas être en contact avec celle de la famille.
Quant à la nourriture, "c'était un maximum de plats sous vide, et les légumes plongés dans le vinaigre avant d'être consommés", énumère son père, Stéphane Dubreil. "Même plus le droit de lécher les plats", abonde Cloé.
Face à cette vie "dans un cocon", la famille s'interroge sur l'impact possible des épandages de pesticides dans un champ de blé situé à un jet de pierre de leur maison.
"L'agriculteur venait jusqu'au ras du talus. Il ne voulait pas perdre 20 cm de culture. Nous, on n'avait pas le droit de passer l'aspirateur à côté de notre fille mais lui pouvait sortir ses rampes et pulvériser des produits qui piquent les yeux?", s'indigne Isabelle.
"Cloé a une leucémie à fort taux de récidive dont la maladie cousine est reconnue maladie professionnelle agricole liée à l'utilisation des pesticides", explique Stéphane Dubreil.
- Respirer "sans avoir peur" -
Soutenue par le Collectif de soutien aux victimes des pesticides, la famille entame une négociation avec l'agriculteur et la mairie, sous l'égide du premier adjoint Daniel Bertho, agriculteur bio. Dès la première réunion, en mars 2020, l'agriculteur accepte de ne pas épandre de pesticides sur une bande de 70 m de large jouxtant le lotissement de Cloé. En retour, la mairie s'engage à dédommager les pertes financières.
"On a remercié chaleureusement l'agriculteur", se souvient Michel Besnard, membre du collectif. Mais l'été suivant, l'exploitant se lance dans la culture de pommes de terre, l'un des légumes qui nécessite le plus de traitements. Une pétition est lancée.
De nouvelles négociations démarrent et c'est finalement la solution d'un "échange parcellaire", officialisée le 26 mai, qui l'emporte. Epaulé par la mairie, l'agriculteur revend ses 8,7 ha et parvient à racheter des terres face à une quinzaine de candidats, alors qu'il n'était "pas prioritaire". Son ancienne parcelle devrait revenir bientôt à un agriculteur bio.
"Les chambres d'agriculture organisent souvent des changements d'attribution de terres, par exemple pour rapprocher des agriculteurs de leur exploitation, mais pas pour des questions sanitaires", commente M. Bertho, conscient que cette solution "n'est pas transposable partout".
Interrogé par l'AFP, l'agriculteur n'a pas souhaité s'exprimer, assurant avoir eu "tellement de pression" qu'il a "bien été obligé de trouver une solution".
De son côté, la famille de Cloé revit. "On peut respirer dans notre jardin sans avoir peur", confie Isabelle.
Le collectif de soutien et l'association écologiste "Saint-Nolff 21" évoquent une "victoire emblématique" dont ils aimeraient qu'elle "fasse boule de neige". "Il y a un aspect émotionnel car c'est une petite fille, mais c'est pareil pour une personne de 70 ans. La santé doit passer avant tout le reste", plaide Michel Besnard, qui souhaite l'interdiction de ces produits.
Les parents de Cloé le savent : les pesticides sont partout. L'analyse des poussières de leur maison en période de non-traitement a révélé la présence d'une dizaine de ces produits.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210715-dans-le-morbihan-un-champ-sans-pesticides-pour-préserver-la-santé-d-une-fillette>
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3- Une nouvelle stratégie européenne pour protéger les forêts, Le Monde, 16/07/21, 17h09
Perrine Mouterde
Le texte, présenté vendredi, prône la défense d’écosystèmes sains et résilients pour leur permettre d’assurer l’ensemble de leurs fonctions.
C’est un document qui vient compléter l’imposant « paquet climat » de la Commission européenne et qui doit contribuer à atteindre l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre du continent. La nouvelle stratégie de l’Union européenne (UE) pour les forêts, présentée vendredi 16 juillet, vise à mieux préserver ces écosystèmes, « soumis à des pressions croissantes ». Elle affirme qu’avoir des forêts « plus vastes, plus saines et plus diversifiées » est une condition préalable pour qu’elles puissent, à l’avenir, fournir des moyens de subsistance aux populations et remplir leurs fonctions socio-économiques.
« Le mot-clé, c’est la multifonctionnalité, a assuré le commissaire à l’agriculture, Janusz Wojciechowski. La question est de savoir comment mieux protéger les forêts, d’un point de vue environnemental et climatique, mais aussi en prenant en compte les aspects sociaux et économiques. » « Seules des forêts résilientes pourront permettre d’assurer cette multifonctionnalité, a complété Virginijus Sinkevicius, le commissaire à l’environnement. Cette stratégie impulse des changements à tous les niveaux. »
Protéger les dernières forêts anciennes et primaires
En termes de conservation, le texte appelle à protéger de manière stricte les dernières forêts anciennes et primaires d’Europe. Selon les estimations, celles-ci couvrent moins de 3 % du territoire, mais représentent des puits de carbone importants tout en hébergeant une biodiversité particulièrement riche. La Commission s’est engagée à parvenir, d’ici à la fin de l’année, à une définition de ce que sont ces forêts anciennes et primaires et de ce qu’implique un mécanisme de protection stricte.
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La stratégie entend aussi peser sur la façon dont sont exploités ces écosystèmes pour encourager des pratiques plus durables. Elle affirme qu’il faut créer et maintenir des parcelles diverses plutôt que des plantations en monoculture, que les coupes rases doivent être limitées au maximum, les souches et racines laissées sur place et le sol préservé. Des certificats visant à mieux identifier les produits en bois issus d’une gestion « proche de la nature » pourraient également être mis en place, et la Commission propose de réorienter des aides pour que les quelque 16 millions de propriétaires et les exploitants soient incités financièrement non seulement à fournir des matériaux, mais aussi à protéger et restaurer. Alors que les informations précises sur l’état de santé réel des forêts à l’échelle européenne sont aujourd’hui lacunaires, un système coordonné de surveillance pourrait être mis en place par le biais d’une nouvelle proposition législative sur l’observation, la collecte de données et la soumission de rapports périodiques.
« Eléments encourageants »
Le texte recommande encore que le bois soit utilisé autant que possible pour des produits à longue durée de vie, ce qui pourra « aider à atteindre la neutralité climatique en stockant le carbone et en remplaçant les matières fossiles ». La construction est particulièrement visée, les produits du bois représentant moins de 3 % des parts de marché du secteur. Les autres usages de la forêt, comme par exemple l’écotourisme, sont également encouragés.
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Plusieurs organisations de défense de l’environnement ont salué une stratégie allant dans la bonne direction et contenant des « éléments encourageants ». « Pour la première fois à ce niveau, un cadre est proposé pour construire une politique forestière s’appuyant sur les écosystèmes et avec un objectif clair de restauration de la biodiversité, a réagi Sylvain Angerand, le fondateur de l’association Canopée. Le fait que la Commission ait résisté aux sirènes des partisans d’une gestion plus intensive des forêts est à souligner. »
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Le Fonds mondial pour la protection de la nature (WWF) regrette toutefois qu’une précédente version de la stratégie, qui avait fuité fin juin, ait été affaiblie en raison des nombreuses pressions exercées par différents acteurs de l’industrie forestière et des Etats-membres. Elle pointe par exemple la proposition législative sur l’observation et la collecte de données. « Le projet précédent contenait un ensemble de critères obligatoires pour évaluer si une forêt est gérée de manière durable, décrypte le bureau européen de l’organisation. Ceux-ci ont été supprimés et ne seront utilisés que sur une base volontaire. »
« Demande gargantuesque de bois »
Selon plusieurs organisations, le texte sera aussi insuffisant pour éviter une intensification de l’exploitation allant à l’encontre des objectifs climatiques et de biodiversité. « Bien que la stratégie comprenne des éléments pour mieux surveiller les forêts, elle ne peut répondre à la demande gargantuesque de bois induite par la directive sur les énergies renouvelables et par la promotion sans entrave de la bioéconomie, estime l’ONG Fern. Les remèdes proposés sont trop timides pour relever le défi. »
La question de l’utilisation de bois pour produire de l’énergie fait l’objet de vifs débats au niveau européen, la biomasse étant actuellement la principale source d’énergie renouvelable. Lors de la présentation de son plan climat mercredi, la Commission a annoncé vouloir relever à 40 % la part des renouvelables dans le mix énergétique en 2030, contre un objectif actuel de 32 %. Les ONG estiment que les critères de durabilité exigés pour avoir recours à la biomasse n’ont été révisés qu’a minima dans la directive sur les énergies renouvelables.
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La stratégie européenne rappelle que la quantité de bois utilisée pour produire de l’énergie doit rester « dans les limites de la durabilité ». Elle précise que les troncs, les souches et les racines ne doivent pas être utilisés et en appelle aux Etats-membres pour qu’ils conçoivent leurs régimes de soutien à l’utilisation de la biomasse de manière à « minimiser les effets nocifs pour la biodiversité ». « L’utilisation de la biomasse forestière doit être faite de manière équilibrée, nous ne pouvons pas créer un nouveau problème en essayant d’en résoudre un, a assuréVirginijus Sinkevicius. Mais nous devons aussi respecter les compétences des Etats. Nous proposons une stratégie, une boussole qui doit nous guider pour assurer une bonne protection de la forêt et un dialogue fructueux. »
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<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/16/une-nouvelle-strategie-europeenne-pour-proteger-les-forets_6088504_3244.html>
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4- Des agriculteurs à la reconquête du bocage perdu, Le Monde, 18/07/21, 05h23
Emma Grivotte (envoyée spéciale, Seine-Maritime)
Le gouvernement veut inciter à reconstituer 7 000 kilomètres de haies d’ici à 2022. Mais des obstacles perdurent, malgré les bienfaits de celles-ci pour les sols et la biodiversité.
Quatre lignes de plants, bien enveloppés dans leurs housses de protection, s’étirent à perte de vue dans le champ de blé de la famille Le Prévost de la Moissonnière. « Avant, il n’y avait rien. C’était nu comme le plat de la main », commente Servane Tisne, la mère de famille, âgée de 69 ans, droite dans ses bottes entre les épis. Elle étend ses doigts abîmés de cultivatrice vers l’horizon : « Encore avant, tout ça, c’était des prés-vergers. »
Cet hiver, la Ferme des Anglais a fait planter deux kilomètres de haie – charmille, sureau, mûrier ou encore caraganier – sur ces 150 hectares très exposés au vent, à Rocquemont (Seine-Maritime). « On a voulu redessiner nos parcelles comme c’était avant », explique la fille de Servane, Camille, 41 ans, revenue s’occuper des terres après la mort de son père il y a deux ans. En 1977, celui-ci avait arraché les 65 hectares de vergers devenus moins rentables, selon la logique de mécanisation de l’époque.
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Ses héritiers suivent aujourd’hui le chemin inverse. Apprenant l’existence de l’appel à projets « Plantons des haies » lancé au début de 2021, Camille Le Prévost de la Moissonnière a demandé le subventionnement à 80 % de sept kilomètres de haie supplémentaires à la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Normandie.
Avec cette mesure du plan de relance, le gouvernement va financer 7 000 kilomètres de haie d’ici à 2022, alors que 70 % du bocage français a disparu depuis 1950, d’après l’Office français de la biodiversité, notamment au moment du remembrement. A partir des années 1960, cette nouvelle répartition des terres visait à créer des parcelles de grande superficie pour faciliter le passage des engins agricoles et augmenter les rendements.
« Avec mon père, on a eu sept îlots, contre une vingtaine de petites parcelles avant », se souvient Michel Lefer, exploitant de 65 ans à Mesnil-Verclives (Eure), grand gagnant de l’openfield et du travail mécanique. Eric Jourdain, lui, a été traumatisé lorsqu’il était enfant par l’arrachage de la vigne de son père, en Vendée. « Ils ont démarré les bulldozers, les pelleteuses, et puis tout a disparu », raconte le fondateur, à 62 ans, de l’association probocage La Haie d’honneur. Le bois était ensuite incendié : « On regardait les brûlots d’arbres se consumer pendant des jours entiers ! »
Des abris pour la faune
Le remembrement a vite montré ses limites en matière d’environnement. Il y a cinq ans, la Ferme des Anglais a installé une haie contre le ruissellement de l’eau sur un terrain en pente, propice aux coulées sur la route. « Toute la terre se retrouvait dans le carrefour ! », se rappelle Servane Tisne, au volant de sa voiture. Eddy Cléran, conseiller en gestion du bocage à la chambre d’agriculture de Normandie, énumère les conséquences des arrachages : « Erosion des sols, inondations, et bovins sans protection contre le froid et le vent. »
Souvent sollicités pour l’implantation d’éoliennes, les Prévost de la Moissonnière ont préféré les arbustes pour faire obstacle au vent. « Quand il fait froid, le vent donne un effet encore plus gélif, et quand il fait chaud, c’est encore plus séchant », explique Camille. Au fil des années, la cultivatrice constate le changement climatique « à l’œil nu » : montée en puissance du vent, des pluies et des sécheresses. « Les conditions climatiques vont être de plus en plus extrêmes, estime-t-elle. Il faut remettre des arbres, sinon on va dans le mur. »
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François Terrier, converti au bio depuis 2009, observe déjà moult syrphes et punaises dans la haie autour de ses pommiers, près des Andelys (Eure). « Les coccinelles, ce sont nos meilleures alliées », loue l’agriculteur et éleveur de 57 ans, en bleu de travail. Les arbres protègent aussi sa vingtaine de vaches normandes des intempéries. Et dans sa prairie couverte de pissenlits, un ancien verger à cidre supprimé en 1962, il va replanter une centaine de noyers, pommiers et tilleuls, financés à 40 % par le département.
Chantiers participatifs
L’engouement pour l’agroforesterie profite aux pépiniéristes. Guillaume Levavasseur, dont la famille vend des végétaux depuis deux siècles, remarque que le phénomène suit la volonté politique : « L’année qu’on vient de passer, on a vendu tous nos plants de haie », entre 80 centimes et 3 euros.
Planter et entretenir le bocage est toutefois coûteux et chronophage. Les Prévost de la Moissonnière ont versé 8 000 euros pour deux kilomètres. Quelques chevreuils gourmands ont dévoré des plants. Camille prévient : « Si l’on n’en prend pas soin dans les premières années, on peut avoir beaucoup de pertes. »
Pour diminuer le prix de la main-d’œuvre, des associations organisent des chantiers participatifs. A la ferme pédagogique des Bruyères, à Rouen, une cinquantaine de citadins armés de pelles, sous la neige de février, ont planté des arbres financés par la Métropole. Parmi eux, Julie, une étudiante en biologie enthousiaste : « Tout le monde était hyperimpliqué : des vieux, des jeunes, et même des enfants. Et c’est beaucoup plus rapide. » Valoriser, c’est-à-dire vendre le bois, peut compenser le coût de l’entretien et de la taille. Les déchets verts alimentent les chaufferies de collectivités ou sont broyés en BRF (bois raméal fragmenté) pour le paillage ou les litières.
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Mais, d’après les calculs de Joël Bellenfant, de l’association de protection Manche-Nature, les disparitions de haies surpassent les plantations en Normandie. Les causes : constructions, réaménagements de parcelles et intensification de l’élevage. Il explique que les pâturages sont remplacés par des cultures de maïs pour le bétail, en particulier dans la Manche, historiquement laitière.
Hostilité d’une partie des agriculteurs
Ainsi, 1 500 kilomètres de haie ont disparu chaque année entre 2006 et 2012 dans le Calvados, la Manche et l’Orne réunis, d’après une étude de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Face à l’hécatombe, Manche-Nature se bat pour rendre illégal l’enlèvement des haies, en proposant aux élus locaux d’intégrer une « charte bocage » aux plans d’urbanisme.
> Lire aussi Fermiers urbains, bergers militants, maraîchers bio… les visages du renouveau paysan
Manche-Nature s’appuie aussi sur une condition de la politique agricole commune (PAC), dont dépendent les aides européennes. Les agriculteurs doivent « maintenir la même longueur sur l’exploitation en replantant », développe Eddy Cléran, le conseiller de la chambre d’agriculture.
Mais Joël Bellenfant critique : « La perte de subventions à la suite d’un arrachage est tellement minime que ça n’incite pas les agriculteurs à les garder. » Plus largement, il dénonce l’hostilité d’une partie des agriculteurs à la préservation des haies. « Ils ne veulent pas de contraintes, assène-t-il. Ils veulent faire ce qu’ils veulent, quand ils veulent, sur leurs exploitations. » Le bocage a encore des cœurs à conquérir.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/18/des-agriculteurs-a-la-reconquete-du-bocage-perdu_6088612_3244.html>
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5- Bien-être animal : Julien Denormandie annonce l’interdiction du broyage des poussins mâles, 20 Minutes, 18/07/21, 15h14
M.A.
Elevage. Le broyage des poussins mâles et la castration à vif des porcelets seront interdits à partir de janvier 2022
Promis par Didier Guillaume il y a près de deux ans, l’élimination des poussins mâles par broyage ou gazage dans les élevages industriels sera interdite à partir du 1er janvier 2022, a annoncé Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, dans une interview accordée au Parisien, ce dimanche.
« Le Conseil d’État sera saisi à la fin de l’été d’un projet de décret, qui imposera qu’au 1er janvier 2022, tous les couvoirs de poules devront avoir installé ou avoir commandé des machines permettant de détecter le sexe des poussins en incubation dans l’œuf, avant éclosion », a-t-il expliqué. « 2022 sera donc l’année de la fin du broyage et du gazage des poussins mâles en France ».
« Sexage in ovo »
Dans le cadre de la production industrialisée d’œufs, les poussins éclosent dans des couvoirs, dont les propriétaires vendent ensuite les futures poules pondeuses aux éleveurs. Après éclosion, les poussins mâles sont immédiatement tués, la filière jugeant qu’il n’est pas rentable de les nourrir, au contraire des femelles appelées à devenir des poules pondeuses. Cette pratique, critiquée par les défenseurs des animaux, est pour l’instant jugée incontournable par l’industrie avicole pour des raisons économiques.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3086111-20210718-bien-etre-animal-julien-denormandie-annonce-interdiction-broyage-poussins-males>
Sur le même sujet :
> La filière œufs "fera tout" pour ne plus broyer les poussins mâles d'ici fin 2022 <https://information.tv5monde.com/info/la-filiere-oeufs-fera-tout-pour-ne-plus-broyer-les-poussins-males-d-ici-fin-2022-417626>, AFP, 20/07/21, 14:00
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6- Au Sénégal, les béliers géants, stars de la Tabaski, AFP, 18/07/21, 17:00
Emmet Livingstone
Eclairé par des lumières clignotantes évoquant davantage une discothèque qu'un enclos, un bélier de la taille d'un petit poney s'élance vers des brebis deux fois plus petites que lui.
Le mâle ombrageux et ses femelles vivent sur un toit couvert de Dakar, équipé de ventilateurs au plafond et de faux chandeliers. Un décor somptueux qui trahit l'affection que ressent Abdou Fatah Diop, 40 ans, pour son animal favori.
"C'est une véritable passion. J'en oublie tout le reste", confie-t-il, en avouant qu'il dépense davantage d'argent pour son bélier et ses brebis que pour sa propre famille.
Mais son élevage est aussi une importante source de revenus : Abdou Fatah Diop revend à prix d'or les agneaux engendrés par son animal fétiche à d'autres éleveurs, soucieux d'améliorer leur cheptel.
Les béliers à poils ras de race Ladoum, aux cornes en forme de tire-bouchon et qui peuvent atteindre la taille impressionnante d'1m20 au garrot et peser 175 kg, sont très appréciés au Sénégal, un pays où l'élevage de moutons fait l'objet d'émissions à la télévision.
Les Sénégalais les plus prospères n'hésitent pas à payer une petite fortune pour immoler un bélier Ladoum lors de la Fête du Sacrifice, l'Aïd al-Adha, qu'on appelle Tabaski en Afrique de l'Ouest, prévue en milieu de semaine prochaine.
A cette occasion, les Sénégalais rendent visite à leurs proches et partagent en famille et avec leurs voisins un mouton sacrifié le jour même.
- "Mystifier les voisins" -
Abou Kane, un autre éleveur de moutons, possède des dizaines de béliers Ladoum, qu'il met en vente sous une vaste tente blanche dans le centre de Dakar, à l'occasion de la Tabaski.
Ses clients paieront jusqu'à deux millions de francs CFA (3.000 euros) pour pouvoir sacrifier un tel animal.
"C'est une race très prisée du fait de sa taille, de son poids, de sa splendeur. Le Ladoum, c'est une race exceptionnelle que l'on ne trouve nulle part ailleurs", s'enflamme-t-il.
Sacrifier un tel animal pour la Tabaski est devenu un moyen de proclamer devant tous un statut social élevé au Sénégal, où près de 40% de la population vis avec moins d'1,70 euro par jour, selon la Banque mondiale.
Mais les vendeurs ont des moutons pour toutes les bourses et le principal marché aux bestiaux de Dakar est rempli de milliers de moutons et de chèvres ruminant et bêlant, surveillés par des bergers aux vêtements colorés, venus de tout le pays, des communautés wolof, peule, sérère et même du Mali et de la Mauritanie voisins.
Chaque année pour la Tabaski, ce sont 260.000 moutons qui sont consommés dans la seule région de Dakar, explique Mamadou Talla, 61 ans, président du foirail des petits ruminants de Dalifort-Pikine - le marché qui fournit près de la moitié de ces bêtes.
"80% du bétail que nous consommons durant la Tabaski, vient du Sénégal. Par rapport à ce que nous disent les imams, un bon mouton de 60.000 francs CFA (90 euros) peut suffire comme sacrifice. Mais les gens ont quand même tendance à vouloir mystifier la dame, mystifier les voisins. Donc ils vont chercher un gros bélier, ils le font également pour le plaisir de la famille, pour le plaisir des enfants", souligne-t-il.
- "Si tu es un farfelu..." -
Et l'éleveur Abou Kane rappelle que dans l'islam, les plus riches ont l'obligation de sacrifier les plus beaux animaux.
"Les Sénégalais sont de bons musulmans. Et il ne faut pas oublier que le mot sacrifice a un sens. Un hadith (extrait d'un recueil des traditions relatives aux actes et paroles du prophète Mahomet, ndlr) dit que l'éleveur, au moment de la Tabaski, doit immoler son bélier le plus costaud, celui qui a le plus de viande, qui est le plus gras. On ne sacrifie pas n'importe quoi".
Mais pour El Hadji Mamadou Ndiaye, un imam à la Grande mosquée de Dakar, la religion n'impose pas aux fidèles de s'endetter.
"Le mouton n'a pas besoin d'être beau. Il peut être noir, blanc, marron ou bien tricolore...", rappelle-t-il. Son âge et la manière de le tuer importent notamment, selon la tradition islamique.
"Nous sommes un pays pauvre, mais les gens font tout pour avoir un gros mouton. Si tu es un farfelu, tu peux acheter ce que tu veux pour impressionner le voisinage, mais c'est par vanité", regrette-t-il.
"Les très gros moutons, généralement on ne peut même pas les consommer : la viande est trop dure !".
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/au-senegal-les-beliers-geants-stars-de-la-tabaski_2155146.html>
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7- Algues vertes : "la bataille n'est pas gagnée", selon Loïg Chesnais-Girard, AFP, 19/07/21, 19:00
La bataille dans la lutte contre les algues vertes en Bretagne "n'est pas gagnée", a reconnu lundi le président de la région, Loïg Chesnais-Girard, qui se dit toutefois "optimiste", malgré le rapport critique d'évaluation des politiques publiques publié début juillet par la Cour des comptes.
"Il y a des progrès mais il y a encore beaucoup de travail à réaliser. Nous avons pris acte et exprimé la volonté d'aller plus loin", a déclaré lors d'une conférence de presse l'élu socialiste, préférant insister sur la "baisse moyenne de 42%, entre 2000 et 2019, des concentrations en nitrates" relevées dans les huit baies bretonnes concernées par les plans de lutte contre les algues vertes.
Dans leur rapport, les magistrats de la Cour des comptes et de la Chambre régionale des comptes soulignent que "dix ans après le lancement des plans de lutte contre les algues vertes (PLAV), il est toutefois difficile de mettre en évidence leur impact spécifique". "La mise en place tardive des actions et le temps moyen de résidence de l'eau et des nitrates dans le milieu (supérieur à cinq ans) retardent la manifestation de leurs effets", ajoutent-ils.
Rappelant que ce sujet va "au-delà du champ de compétence de la région", qui a débloqué 15 millions d'euros ces cinq dernières années dans cette politique, Loïg Chesnais-Girard a reconnu qu'il était nécessaire d'étendre les plans aux vasières du Morbihan, comme le préconise le rapport. "Cela nécessitera de trouver des moyens supplémentaires" venant de l'Europe et de l'Etat, a-t-il ajouté.
Il a également reconnu la nécessité d'avoir des "objectifs évaluables" par baies, assortis de chiffres, et de "continuer à muscler et affiner nos politiques d'accompagnement de l'agriculture" par le biais des MAEC (mesures agroenvironnementales et climatiques, ndlr), pour les exploitants qui s'engagent dans des pratiques bénéfiques pour l'environnement, "notamment dans le secteur légumier".
"A partir de 2023 nous perdons la main sur ces mesures", a-t-il toutefois rappelé, l'Etat devant reprendre la main sur ces contrats.
"L'un des premiers échecs des Plav est le temps de latence entre le premier et le deuxième plan", a reconnu de son côté Arnaud Lécuyer, nouveau vice-président à l'agriculture.
"Le phénomène invite à beaucoup de modestie, car c'est du temps long et c'est compliqué de se dire que ce qu'on voit est le résultat d'il y a trois ans et qu'on ne verra le résultat de nos efforts que dans trois ans", a ajouté Loïg Chesnais-Girard, plaidant également pour une carte du phénomène, sorte de "météo des algues" pour mieux gérer chaque baie au cas par cas.
<https://www.geo.fr/environnement/algues-vertes-la-bataille-nest-pas-gagnee-selon-loig-chesnais-girard-205544>
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8- Lancement d'un suivi annuel de 75 pesticides dans l'air ambiant, AFP, 19/07/21, 20:00
Chlordécone, lindane, glyphosate.... Après une campagne test en 2018, un suivi annuel de 75 pesticides dans l'air extérieur est désormais mis en place en métropole et en outre-mer, ont annoncé lundi les organismes responsables, espérant pouvoir le faire de façon "pérenne".
En juin 2018, l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris), Atmo France qui fédère les associations de surveillance de la qualité de l'air, et l'agence sanitaire Anses avaient lancé pour un an une première campagne nationale pour réaliser un état des lieux de l'exposition chronique de la population aux pesticides dans l'air.
Le suivi lancé ce mardi, "à vocation pérenne" en fonction des financements futurs, concerne 75 substances, fongicides, herbicides et insecticides, considérés comme des "polluants d'intérêt national", ont annoncé l'Ineris et Atmo France dans un communiqué.
Dans chaque région, un site "proche d'un bassin de vie" a été identifié pour réaliser les mesures, permettant au total de représenter l'ensemble des profils agricoles de métropole et d'outre-mer: grandes cultures, viticulture, arboriculture et maraîchage.
Pour la plupart de ces molécules, comme le chlordécone, perturbateur endocrinien interdit mais "très résilient dans l'environnement", le folpel considéré comme cancérogène ou encore le lindane interdit depuis 1998 mais retrouvé dans toutes les régions, le protocole prévoit de réaliser sur l'année 26 mesures de 7 jours sur chaque site (sauf pour les sites de maraîchages qui en effectueront 18).
Pour d'autres produits plus difficiles à mesurer, comme le glyphosate, "pour des raisons financières et pratiques", un dispositif tournant chaque année d'une région à l'autre, prévoyant 40 mesures de 48h, sera mis en place.
"Les premières données seront accessibles à l'été 2022", a précisé le communiqué.
Les associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA) sont chargées de mesurer la qualité de l'air et d'alerter en cas de pollution au dioxyde d'azote ou aux particules fines, mais les données relatives aux pesticides ont jusqu'à présent été collectées par le biais d'initiatives locales et ponctuelles.
Les expositions alimentaires aux pesticides sont de mieux en mieux connues mais pas la contamination de l'air ni les risques associés d'inhalation ou d'exposition cutanée.
En juillet 2020, à la suite de la première campagne, l'Anses avait publié une première "photographie" des mesures qui n'avait pas démontré de risques particuliers pour la santé à ce stade. L'agence avait toutefois estimé nécessaire de réaliser une "évaluation approfondie" pour 32 substances, dont le glyphosate et le lindane.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/lancement-d-un-suivi-annuel-de-75-pesticides-dans-l-air-ambiant_155945>
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9- Reportage. En Toscane, huile et vin : même combat, Le Monde, 23/07/21, 05h00
Margherita Nasi, Impruneta (Italie), envoyée spéciale
« Les gouttes d’or de l’olivier » (5/6). Sur les collines toscanes, oliviers et vignes se partagent l’espace. Depuis près de deux siècles, la famille Bartolini Baldelli se consacre à ces deux piliers de l’art de vivre méditerranéen.
En 1513, Nicolas Machiavel écrivait Le Prince à l’Albergaccio, une demeure située au sud de Florence. A quelques kilomètres de là, dans la douce campagne de Toscane, l’humaniste possédait également un domaine avec vue sur les collines du Chianti, lequel fut racheté au début du XIXe siècle par les Bartolini Baldelli. La famille, longtemps active en politique – frayant aussi bien avec Marie de Médicis qu’avec Bonaparte –, se consacre depuis près de deux siècles aux deux piliers de la gastronomie toscane : le vin et l’huile d’olive.
L’ancienne propriété des Machiavel s’appelle aujourd’hui Fattoria di Bagnolo. D’un côté, dix hectares sont consacrés aux vignobles – principalement du sangiovese, mais également des cépages autochtones, comme le colorino, le canaiolo, le malvoisie ou le trebbiano. De l’autre, quelque 6 500 oliviers se déclinent en cinq variétés : frantoio, morellino, leccino, pendolino et madonna di Impruneta. « Nous avons une grande histoire. Nous avons choisi de faire de ce lieu un site de vente exclusive aux particuliers : près de deux mille clients réguliers, venus du monde entier pour découvrir nos produits », détaille Giovanna Bartolini Baldelli. Pantalon en lin, cardigan gris, boucles d’oreilles en perles, la sexagénaire gère l’exploitation agricole avec son fils, Alberto Bianchi, 31 ans.
En cette brûlante journée de juillet, ils organisent, après des mois de pandémie de Covid-19, une dégustation d’huile et de vin. Si les touristes ne sont pas encore revenus, deux locataires ont toutefois snobé la piscine de la propriété pour découvrir le versant agricole de leur habitation. Giovanna Bartolini Baldelli s’en réjouit : « Avant, la résidence réunissait aristocrates et paysans. Aujourd’hui, nous habitons toujours là, mais les maisons des métayers sont louées sur du long terme. C’est un peu une communauté d’amis. »
Tradition et modernité
Depuis qu’il habite à la Fattoria di Bagnolo, Alberto Zanol, propriétaire du restaurant Rio Grande, à Florence, assaisonne ses churrascos (grillades) avec le nectar d’olive : « Et dire qu’avant je ne jurais que par l’huile de maïs ! », s’amuse le chef brésilien. « On a même réussi à faire abandonner le beurre, sacré en Lombardie, à notre locataire milanais, renchérit Giovanna Bartolini Baldelli. N’est-ce pas, Michele ? » « En aménageant ici il y a quatre ans, j’ai découvert que, comme le vin, l’huile dispose de terroirs et de variétés », confirme l’intéressé.
En cuisine, Giovanna Bartolini Baldelli utilise plusieurs millésimes : « L’huile vieillie est idéale pour frire. Sur la bruschetta, en revanche, je ne fais couler que de l’huile nouvelle, au goût plus prononcé. » Un produit au cœur du régime méditerranéen, rappelle Alberto, son fils : « Nous avons toujours privilégié les graisses végétales. Pour produire du beurre, il faut des animaux de grande taille, consommateurs d’eau et de fourrage que nos campagnes ne fournissent pas en grande quantité. Et pourtant l’huile reste méconnue. »
Lorsqu’il fait visiter son exploitation, le trentenaire commence par une initiation aux rudiments de la vinification dans la cave historique du XVe siècle : « Le vin est une bonne porte d’entrée pour parler d’huile. On peut faire beaucoup d’associations entre ces deux produits. » Il retrousse les manches de sa chemise blanche et désigne d’imposantes cuves en béton. « Quand j’étais enfant, on ne triait pas les raisins, on avait donc besoin de grands récipients. Aujourd’hui, on sélectionne les différentes parcelles où l’on vendange. On utilise des cuves plus petites, en acier, avec contrôle de la température. »
Pour l’huile aussi, les procédés de fabrication ont évolué ces vingt dernières années. Désormais, elle est stockée dans des récipients sous azote, précise Alberto Bianchi : « On essaie de traiter les olives comme on traite le raisin. On propose de l’huile monovariétale. Cela représente un travail énorme, parce que les oliviers ne sont pas plantés en fonction de leur cultivar [variété], mais on obtient ainsi un produit haut de gamme. »
Des « Robocop de l’olive »
A la sortie de la cave, le paysage en pente douce offre une vue plongeante sur des champs d’oliviers aux troncs imposants. Même en tendant le bras, Alberto Bianchi, 1 mètre 80, atteint à peine les premières branches : « Nos oliviers sont centenaires, voire bicentenaires. Ils sont plus stables et résistent mieux au climat par rapport à une plante plus jeune, mais, en raison de leur taille, leur élagage est particulièrement laborieux. Il faut compter au moins une heure et demie de travail par arbre et par an. Ce n’est pas rentable. »
Pendant les années 1980 et 1990, les oléiculteurs locaux ont tenté d’industrialiser la production en réduisant drastiquement la dimension des arbres. Ce fut un échec, constate Alberto Bianchi : « On ne peut pas, du jour au lendemain, révolutionner la structure d’une plante. L’huile en a pâti, en quantité comme en qualité. Et les oliviers, revigorés par la coupe, ont poussé encore plus vite. »
Aujourd’hui, des tronçonneuses télescopiques permettent de tailler les oliviers en douceur. Les peignes vibreurs accélèrent le temps de récolte en respectant les branches de l’arbre, précise Alberto Bianchi : « Les paysans se sont transformés en Robocop de l’olive ! »
Encore faut-il savoir identifier le bon moment pour récolter. Entre fin octobre et décembre, les Bartolini Baldelli font le tour des exploitations voisines : la cueillette a-t-elle déjà eu lieu ? En même temps, ils évaluent la variation et la concentration de glucose et de fructose dans les drupes pour déterminer l’état de maturation des olives. « Les oléiculteurs ont tendance à extraire très tôt, pour obtenir et vendre l’huile au plus vite. Mais on risque d’avoir un fruit pas assez mûr, qui perd en parfum et ne garde que la saveur végétale », explique Alberto Grandi.
Une fois les olives récoltées, le temps de stockage est réduit au minimum (entre six et vingt-quatre heures tout au plus) afin d’éviter que les fruits ne moisissent ou ne s’oxydent. « On les emmène alors au moulin ; c’est le moment-phare. Le moindre détail compte : la propreté du pressoir, la qualité des broyeurs qui brisent la pulpe, la température de malaxage… Pouvoir s’appuyer sur un bon opérateur de moulin à huile, qui maîtrise sa machine et ne se soucie pas que de la productivité, est essentiel. »
« Saveur d’artichaut »
La dégustation a lieu dans l’ancien moulin. Avant de goûter deux huiles, les hôtes admirent une ancienne meule en pierre. Le liquide est versé dans de petits verres bleus, que l’on frotte entre ses mains pour mieux les réchauffer, et faire ainsi que les arômes s’expriment au mieux. Comme pour le vin, on conserve l’huile dans la bouche pendant quelques secondes, en tapissant un maximum de surface avec des aspirations pour faire circuler l’huile et l’air. Face au regard désemparé de ses hôtes, le maître des lieux verse le fluide blond sur du pain : « Bon, ce n’est pas ainsi que l’on devrait procéder ; on devrait se contenter des verres, mais c’est plus accessible. »
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Le pain est « sciapo », c’est-à-dire « sans sel », selon la tradition toscane, souligne Giovanna Bartolini Baldelli : « Dans la région, l’huile est pizzichina, elle picote. On l’utilise tous les jours, à tous les repas, des pâtes aux desserts, et on n’a pas besoin de sel car elle est naturellement goûteuse et parfumée. »
Les hôtes goûtent d’abord l’huile de la Fattoria di Bagnolo, ensuite celle du Castello di Montozzi, une autre exploitation appartenant à la famille Bartolini Baldelli. « Cette année, notre huile est un peu ronde, alors que celle de Montozzi est plus aromatique : on sent bien la saveur d’artichaut, typique de l’huile toscane. Il a fait particulièrement chaud, ce qui a favorisé Montozzi, situé à quatre cents mètres au-dessus de la mer, contre deux cents mètres ici », reconnaît Alberto Bianchi.
Dans cette famille toscane, l’huile, comme le vin, est sacrée. Elle est au cœur des débats pendant les fêtes de fin d’année. « Mes oncles font de l’huile, mes cousins aussi. Quand on se réunit, chacun amène la sienne, et on organise un tournoi », raconte Giovanna Bartolini Baldelli. Le nectar doré accueille même les nouveau-nés : « Nous avons eu, parmi les locataires, une Allemande qui souhaitait vivre sa grossesse dans notre ferme. » Son bébé, né ici, aura eu en guise de baptême la plus gourmande des onctions.
> Retrouvez tous les épisodes de la série « Les gouttes d’or de l’olivier » ici <https://www.lemonde.fr/l-huile-d-olive-made-in-france/>
<https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/07/23/en-toscane-huile-et-vin-meme-combat_6089251_3451060.html>
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10- Face au steak végétal, la France défend son bifteck, M le mag, maj le 24/07/21 à 06h02
Lucas Minisini
La viande de demain (3/4). Cet été, « M Le magazine du Monde » raconte une révolution alimentaire. Pour contrer les alternatives aux protéines animales, les éleveurs français déploient un arsenal dissuasif. Entre bataille sémantique et lobbying agressif, leurs puissants syndicats sont parvenus à retarder l’émergence d’une filière locale.
L’orage pourrait éclater à tout moment. Il menace la fenaison, la récolte annuelle du foin, organisée à la fin du printemps. Cédric Viallemonteil, 38 ans, est inquiet. Il doit accélérer la cadence afin de rassembler suffisamment de fourrage pour ses 50 vaches laitières et ses 80 vaches d’Aubrac éparpillées sur les 175 hectares de sa ferme, à Sourniac, dans le Cantal. « On court tout le temps dans ce métier »,regrette l’éleveur par téléphone.
Il se réveille à 6 h 30, tous les matins, week-end inclus, depuis 2006. A l’époque, Cédric hésite encore à suivre cette voie : agriculteur ou rugbyman ? Le jeune diplômé d’un BTS « option production animale » avait le niveau pour devenir joueur professionnel, mais la mise en vente d’une ferme du coin précipite son choix. Comme celui de son épouse, Angélique, et de ses parents, Colette et Serge, avec qui il s’est associé pour gérer l’exploitation nouvellement acquise.
« Mais, aujourd’hui, on a le moral dans les chaussettes », souffle-t-il. En cause : des prix du lait non rémunérateurs, faisant de sa production une forme « d’esclavage moderne » ; la sécheresse, due au dérèglement climatique ; et puis, bien sûr, la menace de cette maudite viande végétale… « Le terme “viande” n’est pas le bon, accuse l’agriculteur. Cette nouvelle industrie nous fait passer pour des pollueurs et même des assassins. C’est écrit sur tous les réseaux sociaux. »
Pour se défendre, Cédric Viallemonteil a choisi Twitter et ses mises au point en 280 caractères. « Très remonté contre les intégristes verts », précise sa courte présentation sur le réseau social. Il y dénonce régulièrement les produits qui imitent la viande. Jusqu’au ras-le-bol, en septembre 2020, lorsqu’il écrit : « Qui m’aide, je suis sérieux, à attaquer en justice ? » Dessous, une centaine de partages et des dizaines de messages de soutien. Dans le viseur de l’éleveur d’Aubrac, une entreprise française spécialisée dans la viande végétale : Les Nouveaux Fermiers. « C’est une honte, ils volent un mot ! Rien ne pourrait être plus éloigné de la ferme française. »
Des « fermiers » très prudents
Paris, le 9 juin. Loin du Cantal, sur le toit-terrasse d’un immeuble du 16e arrondissement auquel on peut accéder uniquement par un ascenseur privé, la vue sur la Défense et la tour Eiffel est imprenable. Les deux cofondateurs des Nouveaux Fermiers, Cédric Meston et Guillaume Dubois, reçoivent. « On est très fiers de vous présenter nos saucisses », sourit ce dernier devant un buffet de traiteur, un barbecue et une dizaine de journalistes.
Les chipolatas et les merguez, présentées sous forme de hot-dogs, sont les huitième et neuvième produits de la marque. Depuis son lancement, en 2019, le seul acteur français de ce nouveau marché a proposé un steak, des nuggets, plusieurs aiguillettes et du haché. Tous végétaux. « On a trois, quatre ans de retard sur les Etats-Unis ou les Pays-Bas », regrette Cédric Meston, 27 ans, tout en ajustant ses Ray-Ban.
Mais pas question de se décourager pour ces deux anciens de la boîte de conseil McKinsey & Company. Grâce à leur actionnaire, le fonds d’investissement de Xavier Niel (actionnaire à titre personnel du Groupe Le Monde), la Banque publique d’investissement (Bpifrance) et le fondateur de Sushi Shop, Adrien de Schompré, la jeune société et sa quinzaine de salariés s’étend dans environ mille points de vente et 400 restaurants.
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Mais, du haut de son rooftop parisien, la start-up française se sent bien seule… Sur les réseaux, insultes et tentatives d’intimidation pullulent. « On a appris que des personnes avec qui on travaille ont reçu des menaces », indique Cédric Meston. Il n’en dira pas plus. Nos deux ex-consultants sont prudents et/ou méfiants. Impossible de savoir où se trouve leur usine. Ni même de connaître leur chiffre d’affaires. « Confidentiel », répondent-ils. Comme s’il valait mieux faire profil bas face aux nombreux opposants français.
Le « poids social » du véganisme
Jean-Luc Zieger, lui non plus, n’a pas oublié les obstacles, quotidiens, auxquels se heurtent ceux qui arrêtent la viande. A 45 ans, dont 25 végétariens et 16 végans, cet ancien vendeur de la Fnac du Forum des Halles, à Paris, rayon librairie, rejoue une soirée de la Saint-Sylvestre, en 1998, où tout le monde lui a « pris la tête ».Tout ça parce qu’il a préféré ramener du tofu pour fêter la nouvelle année. « Pendant longtemps, les végans, ou les végétariens, étaient considérés comme des extrémistes », témoigne-t-il.
Le jeune homme crée sa boutique, Un monde végan, en 2009. C’est un des premiers magasins du genre, en France, où il peut importer des produits étrangers comme la Tofurky – la dinde de tofu. A l’époque, ses clients sont encore rares, mais dévoués. Discrets, aussi. « On s’est marginalisés ici, raconte Jean-Luc Zieger, bien plus qu’en Allemagne ou en Angleterre. »
Aujourd’hui à la tête d’une entreprise devenue le partenaire privilégié d’une vingtaine de commerces en France et qui génère plusieurs millions d’euros de chiffres d’affaires par an, le patron végan identifie un basculement à la fin de l’année 2015. A ce moment-là, l’association antispéciste L214 publie plusieurs vidéos marquantes : on y voit l’horreur, filmée en caméra cachée, d’animaux d’élevage maltraités, vivant dans des conditions d’hygiène déplorables.
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« Pour la première fois, il ne s’agissait pas d’images venant du fin fond des Etats-Unis mais de France, relate Jean-Luc Zieger. Elles étaient impossibles à ignorer. »D’autant plus que les vidéos sont relayées au journal télévisé de 20 heures et sur tous les réseaux sociaux. Dès lors, être végétarien n’est plus un « poids social ». Au contraire.
Une filière toute-puissante
Evidemment, tout cela ne plaît pas beaucoup à l’influente industrie de la viande, ses 265 abattoirs nationaux et ses quelque 3,7 millions de tonnes de viande produites chaque année (chiffres de 2017), qui génère plus de 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. Avec 100 000 employés environ, la filière est la plus puissante de tout le secteur alimentaire français. Et elle entend bien conserver son hégémonie.
Pour y parvenir, elle bénéficie de plusieurs groupes de soutien : des lobbyistes, dont le carnet d’adresses s’étend des préfets aux membres du gouvernement, et bien sûr des syndicats professionnels, qui connaissent par cœur toutes les arcanes du pouvoir. A la FNSEA, le syndicat majoritaire des professions agricoles (212 000 adhérents), la présidente Christiane Lambert « relance régulièrement »les ministres de l’agriculture, actuellement Julien Denormandie, sur divers sujets, explique-t-elle par téléphone.
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Elle n’est pas la seule : Interbev, l’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes, est l’association la plus influente et la plus agressive. Avec un budget de 32 millions d’euros par an (obtenus grâce à une « contribution volontaire obligatoire » sur les produits carnés dont doivent s’acquitter tous les membres de la filière) servant en grande partie aux dépenses de communication, les lobbyistes de la viande se sont déjà illustrés avec des opérations comme « Made in Viande », depuis 2014, ou, en 2016, avec une campagne auprès de plus de 200 000 écoliers. « C’est important pour nous, de recadrer les choses », euphémise Marc Pagès, le directeur général d’Interbev.
L’exception française
Dès le début des années 2010, tous les produits non carnés susceptibles de concurrencer la viande française sont attaqués au moyen de mises en demeure exigeant leur retrait de la vente sur la base de leur appellation. Chez Un monde végan, Jean-Luc Zieger en a reçu des dizaines. Justifiées par des textes de loi ? Non. A l’époque, seul un « code de l’artisanat » est brandi face à cette « concurrence déloyale », selon les interprofessions d’éleveurs.
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Le fondateur de l’entreprise a néanmoins obtempéré : il n’a pas les moyens de se battre sans risquer la faillite. Et en est réduit à passer des heures à biffer les mots incriminés au marqueur noir sur des dizaines de cartons reçus d’un fournisseur londonien. « J’ai déjà perdu assez d’argent en frais d’avocats comme ça, simplement pour leur répondre. »
Le budget d’Interbev en procédure judiciaire approchant celui du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise végétarienne, il n’a pas le choix. C’est encore plus vrai depuis l’année dernière : le 27 mai 2020, l’Assemblée nationale vote la loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires.
Le texte interdit désormais le vocabulaire « animal », comme les mots « steak » ou « saucisse », dès que les aliments sont à base de protéines végétales. Quelques mois plus tard, fin octobre 2020, le Parlement européen refusait au contraire d’interdire l’emploi des termes « burger » et « saucisse » quand la composition de ces produits est végétale. La France devient une exception européenne.
Des politiques à l’écoute
« Une tranche de soja, je ne sais pas ce que c’est, alors qu’une tranche de viande, je connais », clame le député de la Creuse Jean-Baptiste Moreau (LRM), attablé en terrasse à la brasserie Le Bourbon, face à l’Assemblée nationale. Pour le parlementaire, éleveur et président de coopérative à l’origine du projet, il était important de « marquer la séparation ». En 2018, les mêmes velléités de démarcation entre viande et viande végétale avaient déjà été inscrites dans la loi EGalim (loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire). Sauf que le Conseil constitutionnel avait ensuite censuré toute la partie concernant la viande végétale, jugée sans rapport avec le texte.
Deux ans plus tard, Jean-Baptiste Moreau est donc revenu à la charge avec ce nouveau projet de loi. Et a ouvert au sein du parti présidentiel des débats – « apaisés », assure-t-il –, avec, notamment, les défenseurs d’une option végétarienne à la cantineles députés Célia de Lavergne (Drôme) et Vincent Thiébaut (Bas-Rhin). Le camp de la viande obtient gain de cause. Le décret d’application de la loi devrait être signé avant la fin de l’année 2021.
Mais sans attendre, les puissantes organisations de défense de l’agriculture animale se sont servies de ces amendements pour continuer leur lobbying et le bras de fer judiciaire face à « l’OPA sur la viande »,comme Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, aime décrire les alternatives végétales. Dès le mois de septembre 2020, Interbev, aux côtés d’Inaporc et Anvol (spécialisée dans la volaille), assigne Les Nouveaux Fermiers en justice. En cause, l’utilisation des mots « fermiers » et « viande ».
Même chose, quelques mois plus tard, face à Beyond Meat, le géant américain de la viande végétale. Marc Pagès, le directeur d’Interbev, considère même le logo de la marque – un taureau avec une cape sur fond vert – comme une « tromperie »pour le consommateur. « Ils nous envoient tous les avocats de la terre pour nous faire taire », se victimise-t-il au téléphone tout en assurant que ça ne fonctionnera pas. « Nous avons déjà vu le décret d’application de la loi », glisse-t-il, alors que le texte n’est pas encore publié. Si ça ne suffit pas, il compte sur le soutien du président de la République. Marc Pagès s’anime : « On a une écoute très favorable de l’Elysée et du gouvernement. »
Le bel « en même temps » du ministre de l’agriculture
Après environ une heure de discussion, Julien Denormandie semble agacé. Dans son large bureau de la rue de Varenne, à Paris, le ministre de l’agriculture a l’impression de se répéter : « Je ne suis personne pour dire si vous devez manger des protéines végétales ou des protéines animales ! » Pour lui, c’est une question de « démocratie ». En la matière, il défend l’exception légale française. « Chez le commun des mortels, un steak, c’est un steak, et une aiguillette, c’est une aiguillette », détaille-t-il, dans un soutien très conservateur à la filière viande.
Mais, dans un bel « en même temps » typiquement macronien, Julien Denormandie rappelle, comme preuve de son aide aux alternatives végétales, sa « stratégie nationale sur les protéines végétales », dévoilée le 1er décembre 2020, au sein du plan de relance de 100 milliards d’euros. Sa conseillère en communication, Marion Giroud, dépose un exemplaire du dossier de presse sur la table : 120 millions consacrés aux protéines végétales et à la « structuration de filières » sur le territoire. Un programme destiné à sortir d’une dépendance aux matières premières importées, comme le soja ou le pois, responsables de la déforestation en Amérique du Sud.
Pourquoi alors ne pas défendre plus explicitement les alternatives végétales à la viande ? « Les bras m’en tombent, s’exclame le ministre de l’agriculture. Qui, à part moi, a déjà mis 120 briques sur la table pour faire en sorte que les protéines végétales soient cultivées chez nous ? » Lui, « un énorme défenseur de l’innovation », refuse de s’inquiéter de l’arrivée massive de viande végétale américaine et néerlandaise dans les supermarchés et restaurants français. Et de conclure : « La loi française ne va pas poser de problème au développement d’une filière hexagonale. »
« Ici, on fait pousser les microbes »
Malgré les affirmations du ministre, Thomas Jonas n’est pas sûr de revenir un jour en France. L’entrepreneur est installé aux Etats-Unis depuis bientôt dix-sept ans. Ce diplômé de HEC a longtemps occupé un poste haut placé dans l’industrie des cosmétiques. Il a choisi Chicago, et l’ancien quartier des abattoirs de la grande ville du Midwest, pour vivre, et développer sa propre affaire : Nature’s Fynd.
L’entreprise a récemment levé 158 millions de dollars de financements grâce à la participation de Bill Gates, le fondateur de Microsoft, d’Al Gore, l’ancien vice-président des Etats-Unis, ou encore de Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon. De quoi développer sa création de nouvelles protéines à partir d’un champignon. « Ici, on fait pousser les microbes », indique, par Zoom, le PDG de Nature’s Fynd. Il se réfère à la culture culinaire française, où levures et bactéries sont omniprésentes dans la composition de certains produits emblématiques – la baguette, le fromage ou le vin.
Avec son équipe très internationale, dont quelques ingénieurs et un chef français, il espère devenir un des grands noms des futures alternatives à la viande. Pour exporter son concept dans l’Hexagone ? Pas encore. La puissance du lobbying de l’industrie de la viande française inquiète le chef d’entreprise.
« La France a tout ce qu’il faut pour devenir un leader dans le domaine, explique Thomas Jonas, mais elle devrait changer sa politique agricole. » L’entrepreneur reste pourtant optimiste : cette bataille sur l’utilisation du mot « viande » dans l’alimentation végétarienne annoncerait la suite des événements. « Ils admettent leur défaite face au changement culturel. »
Un bras de fer perdu d’avance
L’issue de ce bras de fer semble en effet inéluctable. Récemment, le marché des alternatives à la viande a pris de l’ampleur : malgré le retard de la France, 8 % de croissance annuelle sont attendus d’ici à 2023 (étude Xerfi), bien plus que le reste de l’agroalimentaire. Le géant du fast-food Burger King a lancé, le 25 mai, un Veggie King. C’est le premier burger alternatif de la marque, en France, cuisiné avec un « haché végétal » (un terme respectueux de la loi) de la marque néerlandaise The Vegetarian Butcher.
Quelques semaines après sa sortie, il est déjà en rupture de stock. « Nous avions mené des tests il y a un peu plus d’un an, indique Alexandre Simon, directeur marketing de la branche française, et ça marche encore mieux que prévu. Aujourd’hui, pour deux burgers classiques Whopper vendus, un burger végétal est acheté. » Il s’arrête un court instant : « J’avoue que ce succès nous a quand même surpris ! »
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Etienne Fourmont est étonné, lui aussi. A Viré-en-Champagne, dans la Sarthe, l’éleveur de vaches laitières, bientôt 40 ans, sait qu’il faudra probablement que la viande et la « fausse viande » puissent « cohabiter » dans nos assiettes. Grâce à son activité « d’agri-youtubeurre » (86 000 abonnés à sa chaîne), il lit avec attention les prises de position publiques des professionnels, comme son confrère Cédric Viallemonteil avec ses envies d’en découdre en justice. Il échange aussi avec beaucoup d’éleveurs français. Souvent très remontés.
« Ces innovations sont toujours violentes pour le moral, confie-t-il, mais, pour l’instant, je ne pense pas que ça ait un impact sur le marché de la viande. » Selon lui, nombre d’agriculteurs soutiendraient même ces nouveaux débouchés pour la culture de protéines végétales. Seul leur « caractère bourru » freinerait parfois les tentatives de dialogue.
Sans savoir ce qui va se produire d’ici à cinq ou dix ans, il espère surtout que les alternatives à la viande seront au moins produites en France, grâce à des agriculteurs de terroirs réputés dans le monde entier. Au prochain Salon de l’agriculture, si des entreprises de « viande » végétale sont présentes, Etienne Fourmont assure qu’il ira faire un tour. Pour goûter.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/07/23/face-au-steak-vegetal-la-france-defend-son-bifteck_6089327_4500055.html>
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11- Alimentaire, cosmétiques, médicaments ou biocarburants – les 1001 ressources des algues, The Conversation, 25/07/21, 18:39
Par Mirjam Czjzek, Directrice de recherche CNRS, équipe de glycobiologie marine, Station biologique de Roscoff, Sorbonne Université, Diane Jouanneau, Ingénieure de recherche CNRS, Station Biologique de Roscoff, Sorbonne Université & Philippe Potin, Directeur de recherche CNRS, Station biologique de Roscoff, Sorbonne Université
Les végétaux, terrestres ou marins, captent le gaz carbonique et accumulent des réserves d’énergie sous forme d’huiles et de sucres pour assurer leur survie dans toutes les situations. La biotechnologie permet aujourd’hui d’accéder et exploiter ces réserves, dites « biomasses », pour pallier à la problématique de la diminution des réserves fossiles et leurs transformations par l’industrie chimique. Parmi ces réserves, la biomasse algale représente un potentiel largement sous-exploité dans le monde.
Les grandes algues marines que l’on retrouve sur nos côtes sont appelées macroalgues, par opposition aux micro-algues, invisibles à l’œil nu, qui ne sont constituées que d’une cellule. L’exploitation de ces macroalgues ne date pas d’aujourd’hui. Les premières consommations d’algues datent de près de 17 000 ans, selon des fouilles archéologiques.
Les macroalgues sont cultivées en Asie et sont plutôt collectées en Europe, plus particulièrement en Bretagne, Irlande et Norvège. Depuis le début du XXe siècle et l’ère de l’industrialisation, des grands groupes, comme Cargill Food Ingredients, Dupont/Danisco ou CP Kelco, relayés aujourd’hui par des PME, mettent en place l’extraction des fibres d’algues, les polysaccharides. Ces grosses molécules sont les gélifiants des macroalgues, et sont à la base de nombreux ingrédients texturants, aussi appelés hydro-colloïdes, et utilisés dans l’industrie agroalimentaire. Ainsi, nos yaourts, flans et dentifrices, ainsi que de centaines d’autres produits contiennent des sels d’alginate (E401-405) ou des carraghénanes (E407), qui créent ou améliorent leur consistance. Dans ces procédés d’extraction chimique, seuls 30 à 40 % de la masse sèche de l’algue sont extraits et utilisés, le reste est très peu valorisé ou part à la poubelle.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/alimentaire-cosmetiques-medicaments-ou-biocarburants-les-1001-ressources-des-algues-153262>
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En images
12- En quête d’immortelles, France 2, "L'été de 20h30 le dimanche", 18/07/21
La série d’été du magazine "20h30 le dimanche" propose une collection inédite de portraits, de belles histoires et de lieux extraordinaires. Pour ce nouveau numéro, direction la Balagne, une région de Haute-Corse située sur la côte nord-ouest de l’île, non loin de Calvi.
L’immortelle, une plante jaune très convoitée qui pousse dans le maquis, y est récoltée au mois de juin. Certains la considèrent comme sacrée et les anciens l’utilisaient pour soigner un rhume ou cicatriser leurs blessures.
> Reportage (23:06) à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/19h-le-dimanche/20h30-le-dimanche-du-dimanche-18-juillet-2021_4687075.html>
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13- Bien-être animal : pourquoi le prix des œufs risque d'augmenter, TF1, journal de 20h, 19/07/21
Notre pays va mettre fin à la pratique de broyage de poussins. Ils sont près de 50 millions à être éliminés ainsi chaque année, parce que ce sont des mâles. Un appareil permet d’agir en amont, mais pourrait faire monter les prix de la boîte d’œufs.
L'an prochain, le prix d'une boîte de 12 œufs, par exemple, devrait augmenter. Selon la filière, un surcoût de 6 à 20 centimes d’euros. Pourquoi ? Parce que pour ne plus éliminer les poussins mâles à la naissance, les industriels doivent investir dans des machines allemandes perfectionnées afin de détecter directement dans l'œuf les embryons mâles.
Voilà comment ça fonctionne. La machine projette de la lumière sur les œufs pour détecter par imagerie le sexe grâce à la couleur des plumes : blanc, mâle ; brun, femelle. Les cinq couvoirs français vont devoir s'équiper de ces machines très chères. “Il va y avoir une première phase d'investissement en machines et en équipements qui va coûter une quinzaine de millions d’euros et derrière à ça, il faut ajouter à peu près 64, 65 millions d’euros pour l'exploitation sur un an”.
Avant de peser sur le consommateur, ces nouvelles dépenses vont peser sur les producteurs d’œufs. Celui-ci par exemple achète 150 000 poussins par an. “Jusqu' à aujourd'hui, mon poussin me coûtait 80 centimes l'unité. Avec ces nouvelles décisions prises par le gouvernement, le poussin va me coûter 2 euros l'unité. D’où un surcoût de 180 000 euros à l'échelle de l'exploitation globale”.
Il se réjouit de cette amélioration du bien-être animal, mais il a fait ses comptes et s'inquiète. “J'espère que mes clients finaux, la grande distribution ou les industriels accepteront de revaloriser le prix de mes œufs”. Le ministre de l'Agriculture promet des subventions publiques pour que le 1er janvier 2022, la France soit, avec l'Allemagne, le premier pays au monde à mettre fin à l'élimination des poussins mâles.
> Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/conso/video-bien-etre-animal-pourquoi-les-oeufs-seront-bientot-plus-chers-2191864.html>
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• CONCERNANT LA BIODIVERSITÉ, LES SCIENCES, LA PROTECTION DU VIVANT ET DU L'UNIVERS, LE PATRIMOINE
14- Rien n'arrête les cacatoès, pas même un couvercle de poubelle, AFP, 22/07/21, 22:00
Issam Ahmed
L'être humain, pour acquérir de nouvelles compétences, s'inspire souvent de modèles plus expérimentés, à l'instar des enfants qui observent et reproduisent les gestes de leurs aînés, ou des sportifs amateurs qui analysent le jeu de jambes des champions pour les imiter.
Cette méthode éprouvée fonctionne aussi chez les cacatoès, selon une étude publiée jeudi dans la revue Science, qui se penche sur les poubelles de Sydney pour documenter un exemple d'"apprentissage social" dans le règne animal.
Tout a commencé lorsqu'un scientifique de l'Australian Museum a filmé avec son téléphone un cacatoès à huppe jaune en train de d'ouvrir une poubelle à l'aide de son bec et d'une patte, pour se repaître de son contenu.
"Ça nous a intrigués parce qu'il s'agissait d'une innovation, d'un nouveau moyen d'accéder à des ressources en ville", raconte à l'AFP Barbara Klump, de l'institut Max Planck sur le comportement animal, auteure principale de cette étude.
Les chercheurs ont réalisé qu'ils tenaient là une chance rare d'étudier les transmissions de nouveaux savoir-faire dans le monde animal.
Ces cousins du perroquet, connus pour leurs crêtes imposantes et leur grande intelligence, "sont présents sur toute la côte est de l'Australie et les poubelles sont exactement les mêmes partout", des conditions parfaites pour une expérience grandeur nature, selon la chercheuse.
Mais d'abord, il fallait savoir si d'autres cacatoès savaient ouvrir ces précieux garde-manger.
Dans un questionnaire en ligne, les chercheurs ont demandé aux habitants du Grand Sidney et de la région de Wollongong (plus au sud) s'ils avaient déjà été témoins de cette prouesse et quand.
Leurs réponses ont montré qu'en 2018, les cacatoès n'avaient été pris en flagrant délit que dans trois quartiers, alors qu'à la fin de 2019, la pratique avait été constatée dans 44 d'entre eux.
Une analyse plus fine a confirmé que la technique s'était d'abord propagée dans les quartiers adjacents des premières zones, puis s'était étendue de plus en plus loin, ce qui a permis d'écarter l'intervention du hasard.
- "Cultures locales" -
Pour mieux comprendre le phénomène, l'équipe a observé de plus près les cacatoès à l'oeuvre et a pris conscience de la difficulté d'ouvrir une poubelle quand on est ailé.
Sur un groupe donné, seuls 10% de ces oiseaux réussissaient à ouvrir les poubelles, les autres profitant des efforts de ces "pionniers".
La manoeuvre des plus doués consiste en cinq étapes: faire levier sur le couvercle, l'entrebailler, le bloquer, se déplacer vers la charnière pour l'ouvrir plus grand, le renverser.
A chaque étape, les chercheurs ont observé des variations: certains cacatoès ouvraient le couvercle au niveau de la poignée, d'autres plus près des bords, d'autres renversaient leur tête pendant la manipulation... Et les différences étaient corrélées à la géographie, avec certaines techniques très localisées dans certains quartiers.
"Ça montrait l'existence de sous-cultures locales, comme il peut exister des traditions locales", souligne Barbara Klump.
De telles différences ont déjà été observées chez d'autres animaux, notamment chez les singes ou les baleines, dont les sons peuvent être différents selon les régions, à l'instar de dialectes locaux.
Cette étude ajoute une ligne à la longue liste des talents prouvés des cacatoès -- qui peuvent résoudre des puzzles complexes ou danser en rythme sur de la musique -- et illustre leur capacité d'adaptation dans un environnement urbain.
Mais ces oiseaux ne sont pas juste des têtes bien faites, ils sont aussi très sociaux.
Dans la journée, ils restent en petit groupe, d'environ cinq, mais le soir, ils forment de larges groupes de 50 à 500 volatiles. Pour Barbara Klump, l'échange des bons tuyaux se fait probablement en petit comité.
"Ils font attention les uns aux autres, apprennent les uns des autres et se transmettent le savoir... C'est intéressant de voir comme ils nous ressemblent à certains égards".
<https://information.tv5monde.com/info/rien-n-arrete-les-cacatoes-pas-meme-un-couvercle-de-poubelle-417902 <https://information.tv5monde.com/info/rien-n-arrete-les-cacatoes-pas-meme-un-couvercle-de-poubelle-417902>>
En savoir plus :
> Australia’s cockatoos are masters of dumpster diving—and now they’re learning from each other <https://www.sciencemag.org/news/2021/07/australia-s-cockatoos-are-masters-dumpster-diving-and-now-they-re-learning-each-other>, Sciencemag, 22/07/21
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15- Grande Barrière de corail : l'Australie évite la liste des sites en péril, AFP, 23/07/21, 17:00
L'Australie a évité vendredi que l'Unesco inscrive la Grande Barrière de corail sur sa liste des sites du Patrimoine mondial en péril, malgré l'inquiétude de la communauté scientifique sur la dégradation de cet écosystème unique.
Le Comité du patrimoine mondial a décidé de reporter une telle décision, après un lobbying intense de l'Australie qui y était opposée. Il est actuellement réuni en ligne sous la présidence depuis Fuzhou (Chine) de Tian Xuejun, vice-ministre chinois de l'Education et président de la Commission nationale chinoise pour l’Unesco.
"J'aimerais remercier sincèrement les éminents délégués pour avoir reconnu l'engagement de l'Australie envers la protection de la Grande Barrière de corail", a déclaré au Comité la ministre australienne de l'Environnement, Sussan Ley, selon un communiqué.
Les membres du Comité, dont la Chine, la Russie ou l'Arabie saoudite, ont estimé que l'Australie devait se voir donner plus de temps pour faire le point sur ses efforts de conservation de la Grande Barrière, inscrite en 1981 au Patrimoine mondial.
Ils ont également demandé à l'Unesco d'envoyer une mission d'évaluation sur le site, après les critiques de Canberra reprochant à l'organisation de se reposer sur des rapports existants pour faire ses recommandations.
L'agence des Nations unies avait publié en juin les préconisations de ses experts et organismes consultatifs suggérant que cet écosystème soit rangé sur la liste des sites "en péril" du fait de sa détérioration, pour beaucoup due à la récurrence des épisodes de blanchissement des coraux, conséquence des bouleversements climatiques.
- Détérioration significative -
Tim Badman, directeur du Programme du Patrimoine mondial à l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), a estimé que la Grande Barrière remplissait "sans ambigüité" les critères pour figurer sur la liste des sites en péril.
"Malgré les efforts majeurs effectués par l'Etat partie, le statut de valeur universelle inestimable de la Grande Barrière de corail et les perspectives de rétablissement se sont tous deux détériorés de manière significative", a-t-il dit.
Pour David Ritter, directeur de la branche Australie Pacifique de l'organisation de défense de l'environnement Greenpeace, la décision de l'Unesco représente une "victoire pour l'un des lobbying les plus cyniques de l'histoire récente".
"Ce n'est pas un succès, c'est un jour d'infamie pour le gouvernement australien", a-t-il estimé.
Une telle inscription n'est pas considérée comme une sanction par l'Unesco. Certains pays y voient même un moyen de sensibiliser la communauté internationale et de contribuer à la sauvegarde de leur patrimoine.
Mais l'Australie percevait cette éventualité comme une gifle, redoutant que cela n'entame l'attrait touristique de l'ensemble corallien qui s'étend sur 2.300 km et génère 4,8 milliards de dollars de revenus pour le secteur touristique australien.
Mme Ley s'était rendue à Paris plus tôt en juillet pour faire campagne auprès des pays siégeant au Comité. Canberra était allé jusqu'à emmener des ambassadeurs plonger sur la Grande Barrière et 12 des 21 Etats membres du Comité avaient proposé de reporter la décision à 2023.
En 2015, l'Australie avait déjà obtenu un sursis au terme d'une campagne de lobbying similaire et en promettant des milliards de dollars d'investissements pour protéger les récifs.
Mais depuis lors, l'ensemble a durement souffert du fait de trois épisodes très graves de blanchissement des coraux.
Le blanchissement est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration. Il est provoqué par la hausse de la température de l'eau -conséquence du réchauffement climatique- qui entraîne l'expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur vive.
Les scientifiques du gouvernement australien ont affirmé que de nombreux récifs montraient des signes de rétablissement ces derniers temps, tout en reconnaissant que les perspectives d'avenir pour l'ensemble corallien étaient très mauvaises.
- "Couronne d'épines" -
Deux tiers de la Grande Barrière sont estimés comme ayant souffert d'une manière ou d'une autre. Outre le réchauffement ou les cyclones, elle est menacée par les activités industrielles ou agricoles ou encore par l'acanthaster pourpre, une étoile de mer invasive.
L'acanthaster planci -surnommée "couronne d'épines" ou plus facétieusement "coussin de belle-mère"- se nourrit presque exclusivement de coraux, peut atteindre un mètre de diamètre et est dotée de piquants dont le venin est toxique pour l'homme.
Dans ses recommandations, l'Unesco accusait l'Australie de n'avoir pas atteint ses objectifs en termes de qualité de l'eau et s'en prenait au mauvais bilan australien en matière climatique.
Le gouvernement conservateur australien essuie des critiques croissantes pour ne pas s'être fixé l'objectif de la neutralité carbone à l'horizon 2050.
Le Premier ministre Scott Morrison avait affirmé que le pays espérait l'atteindre "dès que possible". L'Australie est l'un des principaux exportateurs mondiaux de charbon et de gaz naturel.
<https://information.tv5monde.com/info/grande-barriere-de-corail-l-australie-evite-la-liste-des-sites-en-peril-417957 <https://information.tv5monde.com/info/grande-barriere-de-corail-l-australie-evite-la-liste-des-sites-en-peril-417957>>
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16- Echouages de cétacés sur le littoral français : du mieux pendant l'hiver, AFP, 23/07/21, 20:00
Les échouages de petits cétacés sur la côte atlantique française ont reculé cet hiver mais la tendance reste à la hausse sur le long terme, indique vendredi le ministère de la Mer.
Les captures accidentelles par des engins de pêche sont une des principales causes de mortalité de ces cétacés, relève l'observatoire scientifique Pelagis.
Avec 756 échouages, dont 447 dauphins communs entre le 1er décembre 2020 et le 30 avril 2021, "le nombre d'échouages de petits cétacés sur la côte atlantique est inférieur à ceux des deux années précédentes", indique le ministère dans un bulletin.
Pelagis avance comme explication possible "des conditions météorologiques particulières", avec des vents d'Est qui ont pu repousser des carcasses de cétacés au large.
Depuis 2016, Pelagis constate une aggravation du phénomène de captures accidentelles liée aux pratiques de pêche, qui menace la population de dauphins communs, une espèce protégée, dans le golfe de Gascogne.
A partir des échouages de l'hiver, une première estimation de Pelagis est "de l'ordre de 3.900 dauphins communs capturés accidentellement dans le golfe de Gascogne", selon le bulletin du ministère de la Mer.
La Commission européenne a ouvert en juillet 2020 une procédure d'infraction contre la France, jugeant que le pays ne remplit pas ses obligations envers cette espèce.
En février 2021, le ministère de la Mer a détaillé un plan avec sept engagements pour limiter les captures accidentelles. Il prévoyait notamment d'équiper les chalutiers dans le golfe de Gascogne de "pingers", des dispositifs acoustiques pour éloigner les cétacés. "Les chalutiers sont équipés en pingers, les contrôles n'ont pas révélé d'infraction", constate le ministère.
Cinq fileyeurs --bateaux qui déposent des filets en pleine mer-- volontaires sont également équipés de caméras. "Une capture accidentelle de marsouin commun a été observée", indique le ministère. Quinze navires supplémentaires seront équipés d'ici la fin de l'année.
Des observateurs embarqués sur des chaluts pélagiques et des fileyeurs ont permis de constater 39 captures accidentelles sur 573 jours de mer : 37 dauphins communs et deux marsouins communs, "dont 12 avec un pinger-test" concernant des dauphins communs.
Les pêcheurs ont l'obligation de déclarer les captures accidentelles de mammifères marins. "96 déclarations ont été faites par les marins pêcheurs (116 individus capturés accidentellement)", indique le ministère.
"Nous aurons pour l'hiver prochain un plan d'action qui s'étoffe", a indiqué le ministère, qui va mettre sur pied une feuille de route à horizon 2027.
<https://information.tv5monde.com/info/echouages-de-cetaces-sur-le-littoral-francais-du-mieux-pendant-l-hiver-418014 <https://information.tv5monde.com/info/echouages-de-cetaces-sur-le-littoral-francais-du-mieux-pendant-l-hiver-418014>>
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17- Tribune. « Les défis de l’anthropocène au-delà des questions de financement doivent constituer la toile de fond à notre réflexion », Le Monde, 24/07/21, 09h00
Par Jean Colcombet, Directeur de recherche INRAe en biologie végétale, affecté à l’Institut of Plant Science Paris-Saclay /IPS2
La recherche fondamentale est en crise de moyens. Face aux turbulences du XXIe siècle, des choix s’imposent et « chaque chercheur doit se demander quel sens donner à un possible chant du cygne de son activité », analyse, dans une tribune au « Monde », le biologiste Jean Colcombet.
Tribune. La recherche moderne ne s’est développée sous sa forme actuelle qu’après-guerre. Efficace et en partie non finalisée, elle est largement menée par des fonctionnaires sur fonds publics. Son émergence est la conséquence de la profonde transformation de la société induite par le progrès et l’abondance des énergies fossiles.
En moins d’un siècle, la mécanisation a entraîné une diminution drastique du nombre d’agriculteurs, a décuplé la productivité au point de rendre les ouvriers quasi accessoires et a permis un accroissement explosif du secteur tertiaire, devenu nécessaire pour gérer des flux de plus en plus complexes et répondre aux désirs de chacun.
> Lire aussi Climat : « Le problème de la “prise de conscience”, c’est qu’elle est proclamée depuis trop longtemps pour encore servir »
Car, en même temps, nous sommes devenus incroyablement riches au regard de l’histoire humaine. La complexification de cette société a nécessité la spécialisation poussée de chacun de ses composants et permis la création d’une recherche professionnalisée appuyée sur des budgets sanctuarisés.
La recherche offre une grille de lecture du monde
Avant le XXe siècle, l’attrait du progrès et la compétition entre les nations motivaient les développements technologiques finalisés, menés par les artisans et les entreprises. La recherche fondamentale, très mineure, était souvent l’occupation d’individus fortunés ou soutenus par des mécènes.
Au cours du XXe siècle, et particulièrement depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la recherche a été nationalisée – c’est l’époque en France de la création des grandes agences de recherche – et a graduellement ajouté à sa mission de développement celle d’accroître les connaissances fondamentales.
> Lire aussi « Planète. Etat des lieux, état d’urgence », un ouvrage collectif, coédité par « Le Monde », qui propose des remèdes pour préserver la planète
Aujourd’hui, la plupart d’entre nous, chercheurs, parlons de notre contribution comme d’une petite brique apportée à l’édifice de la connaissance. Nous rechignons à nous voir imposer des objectifs, pointant les cas où le hasard mène à des découvertes remarquables et utiles alors que l’étude initiale n’avait rien de pratique. Par ce travail de fourmi, dont la somme ambitionne exhaustivité et objectivité, la recherche offre une grille de lecture du monde qui s’élargit et se précise continuellement.
La recherche, fille de la modernité et des énergies fossiles
L’ironie veut que cette recherche, fille de la modernité et des énergies fossiles, nous aide à analyser les grands enjeux de l’anthropocène : nous comprenons désormais que notre développement glouton nous fait dépasser les frontières planétaires et fragilise les écosystèmes. Sans l’expertise scientifique pointue dont nous disposons aujourd’hui, les défis essentiels de notre ère n’auraient pas été pleinement appréhendés.
Exemple emblématique entre tous, le changement climatique aurait été constaté, mais ses causes, profondes et complexes, seraient restées largement incomprises. Il a fallu les travaux laborieux de nombreux chercheurs, appuyés par des technologies performantes et relayés par l’effort d’intégration du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (https://www.ipcc.ch/), pour aboutir à une compréhension globale des mécanismes en jeu : le rôle des gaz à effet de serre dans le forçage radiatif, les origines anthropiques d’une partie de ces gaz, l’existence de plusieurs boucles d’amplification, etc.
> Lire aussi La peur de l’apocalypse climatique, entre catastrophisme et clairvoyance
Ces travaux, couplés à des capacités de calcul sans égales, alimentent une modélisation prospective qui nous permet d’entrevoir, non pas l’avenir, mais les chemins possibles que peut emprunter la civilisation en interaction avec son environnement. La recherche moderne nous offre, en fait, la possibilité de choisir notre destin.
La recherche publique vit son âge d’or
Mais l’avenir est sombre. Si nous n’y prenons garde, la décrue énergétique inévitable et les perturbations environnementales déstabiliseront notre agriculture et la société dans son ensemble. Il est alors possible que notre histoire s’écrive à rebours de celle des siècles passés : moins d’énergie et de mécanisation induira un retour aux activités manuelles et à la terre, dans un contexte environnemental dégradé.
Cette simplification sociétale, mal comprise et mal préparée, sera vécue à juste titre comme une perte, engendrant de fortes tensions sociales. La recherche déjà moins prioritaire dans les budgets des Etats risque alors d’être sacrifiée par ignorance, victime de choix idéologiques ou d’arbitrages à courte vue.
> Lire aussi Vincent Baudriller, directeur du Théâtre Vidy-Lausanne : « Il fallait réagir, augmenter notre créativité »
Il se peut que, malgré tous les tracas administratifs et les carences de financement justement relevés en France, la recherche publique vive actuellement son âge d’or. Elle pourrait disparaître dans quelques décennies. L’humanité perdra alors un atout essentiel : la capacité à comprendre sa situation, à réfléchir aux chemins possibles et à accompagner ses décideurs dans leurs choix.
Une recherche forte est une nécessité vitale
Il est donc primordial que la société réalise qu’une recherche forte est une nécessité vitale pour éclairer ses décisions. Mais dans un monde en contraction, son maintien ne se fera qu’au détriment d’autres secteurs et, nous, chercheurs privilégiés, devons dès lors endosser nos responsabilités et focaliser nos efforts pour affronter les problèmes de notre siècle. Les défis de l’anthropocène ne peuvent plus n’être qu’une justification opportuniste à nos demandes de financement : ils doivent constituer la toile de fond à notre réflexion.
En France, les chercheurs ont une certaine liberté pour orienter leurs projets. N’ont-ils pas, en regard, la responsabilité de les réexaminer lucidement à la lumière de la crise ? Ne devons-nous pas même considérer que, face à l’urgence, certains domaines de recherche sont plus importants que d’autres ?
Avec des moyens limités au regard de la complexité des problèmes à affronter, des arbitrages sont sûrement nécessaires. Les faire reposer uniquement sur les instances de recherche ne peut que créer un climat peu propice à la mise en ordre de bataille que la situation exige. Bref, à l’heure où la civilisation affronte les turbulences du XXIe siècle, chaque chercheur ne doit-il pas se demander quel sens donner à un possible chant du cygne de son activité ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/07/24/les-defis-de-l-anthropocene-au-dela-des-questions-de-financement-doivent-constituer-la-toile-de-fond-a-notre-reflexion_6089398_3232.html>
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18- Le phare de Cordouan, « Versailles de la mer », classé sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité, Le Monde, maj le 25/07/21 à 05h27
Béatrice Gurrey
Samedi 24 juillet, l’Unesco a distingué le lieu, mis en service en 1611 au milieu de l’estuaire de la Gironde.
En dix minutes et sans questions, signe d’unanimité, plus de quatre cents ans d’histoire sont entrés au patrimoine mondial de l’humanité. A 14 h 44, samedi 24 juillet, le phare de Cordouan, mis en service en 1611, a été inscrit sur la prestigieuse liste de l’Unesco. Cordouan : « Adopté. » A l’annonce souriante de Tian Xuejun, le président de cette 44e session du Comité du patrimoine mondial qui se tient à Fuzhou (Chine), via Internet, la joie a éclaté dans un bureau de l’Unesco, à Paris.
Côte à côte, Pascale Got, présidente du Syndicat mixte pour le développement durable de l’estuaire de la Gironde (Smiddest), et Véronique Roger-Lacan, ambassadrice de la France à l’Unesco, ont exprimé « fierté et émotion », après cinq ans de travail pour porter cette candidature. « Votre reconnaissance offre un nouveau sacrement au phare des rois », symbole « politique, scientifique, historique et maritime », a souligné l’ancienne députée de la Gironde. « Maintenant, il va falloir tenir le rang. Cette reconnaissance universelle nous oblige pour des générations », insiste Mme Got, interrogée par Le Monde. Face à l’océan, au milieu de l’estuaire de la Gironde, le phare veille depuis des siècles sur le sort des marins. « Un roi de l’Atlantide [que l’on] dirait surgi du grand fond », écrit Vincent de Swarte dans Pharricide (Calmann-Lévy, 1998), sublime roman noir qui se déroule à Cordouan.
> Lire aussi Les grandes villes d’eau d’Europe, dont Vichy, inscrites au Patrimoine mondial de l’Unesco
Derniers gardiens de phare
Qu’elle s’adresse à un public international ou restreint, la présidente du Smiddest – organisme qui recrute et paie les gardiens de Cordouan – n’oublie jamais de mentionner ces derniers représentants d’une profession éteinte avec l’automatisation des feux, achevée en 2019. Ce sont eux qui désormais, en plus de l’entretien des groupes électrogènes, du « ménage » du monument ou de quelques menus travaux, sont devenus les passeurs de mémoire de cet édifice unique, à l’attention de quelque 24 000 visiteurs annuels. Ceux-ci ne seront jamais plus nombreux. Lorsqu’on dit « annuels », il faut entendre la belle saison, d’avril à octobre, et encore pas tous les jours, si la météo le défend.
C’est la marée qui commande. Descendante, elle découvre l’estran, le plateau rocheux sur lequel a été construit le phare, entre 1584 et 1611, et le peyrat, le chemin empierré qui mène à la poterne. Elle laisse voir en entier la muraille circulaire haute de plusieurs mètres, bouclier protecteur de Cordouan, et autorise l’entrée des admirateurs. Régis Magnier, 45 ans, adjoint au subdivisionnaire des Phares et Balises, gardien à Cordouan à l’âge de 20 ans, a eu « la chance » de participer à la campagne de 2004-2005 pour renforcer cette ceinture historique. « Des morceaux entiers avaient été emportés par la tempête de 1999 », précise l’ancien gardien. Plus de 130 « micro-pieux » ont été plantés dans le plateau rocheux et un espace a été aménagé entre la cuirasse de béton armé, sous la pierre, et le phare. « Depuis, il est réellement protégé. Avant, par gros temps, ça vibrait de partout », précise l’homme des Phares et Balises, qui gèrent toujours les feux des phares de France.
Campagnes de restauration
La dernière campagne de restauration du bâtiment, sur plusieurs années, est en passe de s’achever. Comment sauvegarder en pleine mer ce petit château Renaissance avec salle des rois et chapelle, surmonté d’un long fût XVIIIe à l’escalier aérien ? Les difficultés d’une telle entreprise dépassent l’imagination, même au XXIe siècle. Michel Goutal, l’architecte en chef des monuments historiques, veille sur Cordouan depuis 1997 : « C’est plutôt contre-intuitif, mais le moins cher pour apporter les matériaux sur le phare, c’est l’hélicoptère. » Transporter en bateau la pierre de Saintonge, les outils, les hommes, est plus coûteux et beaucoup plus long. », observe l’architecte.
Le résultat est là. Le « Versailles de la mer », « phare des rois », « rois des phares », domine de toute sa beauté un paysage marin à la fois permanent et changeant. L’inscription de Cordouan sur la liste de l’Unesco ne lui donne droit à aucune subvention ou avantage. Mais elle permet de protéger encore mieux le site et son environnement naturel avec sa faune et sa flore sous-marines. Interdiction de construire des éoliennes à des kilomètres à la ronde de ce monument, classé dans le patrimoine français en 1862, en même temps que Notre-Dame.
> Lire aussi Les derniers gardiens de Cordouan, le phare des rois
<https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/07/24/le-phare-de-cordouan-versailles-de-la-mer-classe-sur-la-liste-du-patrimoine-mondial-de-l-humanite_6089440_3246.html>
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19- Sur la presqu’île de Crozon, une drôle de guerre pour la préservation du littoral, Le Monde, 26/07/21, 05h24
Clément Guillou (Presqu'île de Crozon, envoyé spécial)
La fermeture, depuis 2020, de la plage de l’île Vierge, dans le Finistère, abîmée par l’afflux de touristes, ne dissuade pas toujours les visiteurs de s’y rendre.
La voilà donc, l’île de la tentation. Un bout de Corse sur l’Atlantique, roche blanche, sol jonché d’épines de pins maritimes et, en contrebas, une plage de fins galets blancs et d’eau turquoise. Une anse de pierre ouvre sur une cavité qui doit avoir vu passer des générations de jeunes explorateurs. La plage de l’île Vierge, sur la presqu’île de Crozon (Finistère), est miraculeuse et vide. Un samedi de juillet. Ce n’est pas qu’elle soit secrète ; c’est que l’accès y est interdit depuis mai 2020.
Trop fréquentée, trop dangereuse, a jugé la mairie de Crozon. Au printemps, la falaise, qui s’effrite sous l’effet d’une érosion accélérée par les pas des randonneurs, s’est délestée de quelques tonnes de grès. Il n’en faudrait pas tant pour tuer un plagiste. Pour y descendre, il faut emprunter un toboggan sinueux creusé dans la paroi rocheuse. Toute la presqu’île s’y est râpé les fesses. Cette arrivée périlleuse par temps humide – ce qui arrive ici – donnait à l’affaire un goût d’aventure. C’est encore plus vrai maintenant qu’elle est interdite.
Sur les pins maritimes, en vue de l’été, un agent a planté des panneaux jaunes mentionnant l’arrêté municipal numéro 305-2021 du 10 mai 2021. D’autres plus haut, sur le sentier côtier qui fait partie du GR 34 : « Accès interdit aux grèves de l’île Vierge. » Traduit en breton, en allemand, en anglais. La plage, parfaitement « instagrammable », a été classée en 2014 parmi les plus belles plages d’Europe par European Best Destinations, une organisation basée à Bruxelles. Puis le journal quotidien britannique The Guardian a cité celle de Morgat, juste à côté. Et le déferlement a commencé.
Plus de PV que de chichis
Avant de nous recevoir, Didier Cadiou, chargé de la protection des espaces naturels de la presqu’île, est passé au kiosque : la plage et ses eaux turquoises figuraient en « une » des numéros estivaux de Bretagne Magazine et Détours en France. « Toute la Bretagne fait sa promo sur une photo de l’île Vierge… sauf qu’on ne maîtrise pas cette communication. » Ce que Didier Cadiou maîtrise, c’est la loi littoral, appliquée de manière particulièrement stricte sur la presqu’île. Et le planté de piquet, pour installer une clôture qui finit de dissuader les prétendants.
Si on n’a pas vu, c’est qu’on n’a pas voulu voir. Il y en a, des aveugles, sur ce sentier pourtant jonché de racines et de pierres qui roulent. Voilà une mère et sa fille. Le garde les alpague d’une voix forte, avec l’autorité que lui confère le petit blason « police » cousu sur la poitrine – même si, policier de l’environnement, il n’est pas doté d’un pouvoir de verbalisation.
« Il y a quelque chose que vous n’avez pas compris sur le panneau ?
– Mais on venait chaque année ici…
– C’est fermé depuis l’an dernier.
– On sait, cela fait trois ans qu’on vient. C’est tellement beau… »
L’été 2020, sur la plage, on a distribué plus de PV que de chichis. L’interdiction était respectée de manière aléatoire. Didier Cadiou culpabilise-t-il d’empêcher les promeneurs ? « Je leur ai peut-être sauvé la vie, nous oppose-t-il. C’est la surfréquentation qui a fini par amener le danger, les gens qui descendent en claquettes ou avec des enfants sur les épaules. Tant que seuls les locaux connaissaient le coin, ça ne posait pas de problème. A l’époque, on mettait même des panneaux pour indiquer l’accès à l’île Vierge – certains Crozonnais les enlevaient, d’ailleurs. » Aujourd’hui, sur la presqu’île, pas un panneau ne renseigne la localisation du joyau.
> Lire aussi « C’est le langage du moment » : comment les nouvelles cartes redessinent le monde
Mais Google Maps le connaît. Les GPS sont le mal de l’époque, dit M. Cadiou, puisque les visiteurs conduisent sans prendre garde aux interdictions et randonnent sur les sentiers virtuels, que les agents s’échinent à rendre inaccessibles pour les restituer à la nature.
« Depuis la canicule de 2003, on a une nouvelle clientèle, qui vient échapper aux fortes chaleurs l’été et n’a pas les mêmes codes, observe le garde. Elle a l’habitude du littoral sud, où tout est bitumé. Ici, une baraque à frites sur un décor naturel, ça n’existe pas… mais des toilettes non plus. On a un gros atout : avoir un site protégé ; et un gros problème : avoir un site protégé. » Entre les protecteurs de la lande rase et les randonneurs s’engage une drôle de guerre, sans que personne ne veuille vraiment embêter l’autre.
« Ils ne se rendent pas compte »
Le Conservatoire du littoral, établissement public, acquiert des terres, crée des parkings naturels en retrait des sites, décale les sentiers côtiers, les délimite strictement afin d’éviter le piétinement et faire repousser ce mélange de bruyères spécifique aux promontoires rocheux. Les pieds des randonneurs, la fougère et les pins maritimes – plantés il y a un siècle par les pionniers du tourisme balnéaire, qui se protégeaient ainsi du vent – sont les trois ennemis du biotope de la presqu’île.
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Les accès compliqués et l’absence de structures touristiques, hors les villages de Crozon et Morgat, n’empêchent pas la popularité du sentier côtier. Le compteur installé par Didier Cadiou – qui n’inclut pas la totalité des visiteurs de la plage de l’île Vierge, à laquelle on peut accéder par un autre chemin – enregistre une multiplication par trois des randonneurs en dix ans. En 2020, le record pour juillet-août a été battu de 40 %… malgré la fermeture de la plage.
Son nouveau combat est d’imposer que les bâtons de marche soient équipés d’embouts. Les trous des pointes « déstructurent le sol et favorisent l’infiltration d’eau : au bout d’un moment, c’est le sentier qui s’en va ». Pour imposer les embouts, il faudrait des preuves scientifiques, dit la préfecture, et le garde n’en a pas. La pédagogie, délivrée en office de tourisme et par les associations de randonneurs, pourrait suffire.
Dans l’ensemble, « il n’y a pas de tension avec les randonneurs, souligne le maire de Crozon, Patrick Berthelot. Ils ont envie d’être respectueux et ils pensent l’être. Parfois, ils ne se rendent pas compte ». La mairie aimerait créer un promontoire avec vue directe sur le site. D’ici à ce qu’il soit créé, elle fait la chasse aux magazines qui font la promotion de la plage. « Pour l’île Vierge, on fait déjà du “démarketing”. Pour le reste de la presqu’île, on n’en est pas là… mais à un moment donné, on va être dans l’incapacité d’accueillir plus. Le frein se fera naturellement. »
Pour l’heure, le tourisme de randonnée fait plutôt le bonheur de l’économie locale. Et Crozon brigue le label Géoparc, de l’Unesco, afin d’attirer les passionnés de minéraux. Une autre catégorie de visiteurs fait l’objet de moins d’égards : les camping-caristes et les amateurs de glisse, attirés par le spot voisin de la Palue, l’un des plus renommés de la côte atlantique. Eux aussi ont vu l’accès à la plage se compliquer. Cette fois, il n’était plus question de protéger la nature ni ses usagers. Mais plutôt les habitants du hameau du même nom, dans lequel se faufilent tout l’été les vans des chasseurs de vagues.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/07/25/sur-la-presqu-ile-de-crozon-une-drole-de-guerre-pour-la-preservation-du-littoral_6089444_3234.html>
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En images
20- Fascinante course de sardines au large de l'océan Indien, AFP, 21/07/21, 20:00
Les dauphins sont lancés dans une course-poursuite, bondissant gracieusement au-dessus de l'eau, les oiseaux piquent du ciel et les requins remontent de leurs profondeurs : au large de l'océan Indien, les volumineux bancs de sardines ne laissent personne indifférent.
Pendant l'hiver austral, la côte Est de l'Afrique du Sud devient le théâtre d'un événement naturel spectaculaire : la "sardine run", une migration sur plusieurs mois de millions de poissons, qui connaît son pic en juillet.
Sous l'eau, on se croirait dans un film d'animation. Un ballet frénétique s'organise, un festin se prépare. Chaque famille d'animaux joue sa partie dans la chasse tandis qu'une interminable nuée noire aux reflets argents, les sardines, fuient serrées en tentant de limiter les pertes d'effectifs.
"Vous avez vu ? Ce sont des milliers et des milliers de dauphins, on les voit toujours à la saison du +sardine run+", commente réjouie Michelle Carpenter, biologiste marine américaine, à bord d'un zodiac suiveur.
Cette activité saisonnière attire une multitude d'humains curieux qui affluent du monde entier, un peu moins en raison de la pandémie. Avec leur skipper au teint hâlé, une petite équipe guette des signes d'activité en surface.
"Un peu d'action droit devant", remarque Kent Taylor, après plusieurs heures en mer. "C'est à un kilomètre, il faut vraiment regarder au loin mais quand tu trouves, tu te régales".
- "Panique chez les sardines" -
Ce sont les dauphins qui font tout le boulot pour tous les autres animaux, en séparant une partie de l'immense banc qui s'étend sur des kilomètres et en les guidant des profondeurs vers la surface. Ces sardines, alors isolées, deviennent de fait une "boule d'appât" - terme officiel - à dévorer par les prédateurs.
"Les sardines essaient toujours de retourner vers le fonds, pour se protéger. C'est là que les requins interviennent. Ils sont en-dessous et leur bloquent la route. Donc on a les requins en bas, et les dauphins autour. Vous voyez ces dauphins là-bas en train de sauter ? C'est pour empêcher les sardines de s'enfuir", décrit le plongeur professionnel Gary Snodgras.
Les Fous du Cap, ces oiseaux capables de poursuivre leurs proies jusque dans les profondeurs, n'ont plus qu'à se servir.
Enfin, le dernier invité au banquet fait son entrée. Face à une poignée de spectateurs médusés, qui gardent leurs distances. Le requin "sombre", c'est son nom, se jette dans la mêlée et c'est la panique chez les sardines. Mais leur fuite est sans espoir, elles sont englouties en quelques minutes.
"C'était incroyable", s'esclaffe Laurent, un plongeur français. "Et le requin c'est la cerise sur le gâteau. Il ne nous a pas mordus, c'était le top", s'enflamme-t-il aux côtés de son copain Jérémie, qui reconnaît avoir eu "un peu peur". "Allez, très très peur !", corrige Laurent.
Ce spectacle se répète tout au long du "sardine run", qui s'étend sur quelques mois d'une migration qui serait liée, selon les scientifiques, au cycle reproductif du poisson.
Sous l'eau, après le festin et le retour du calme, il ne reste qu'une pluie d'écailles virevoltantes.
> Vidéo à voir à :
<https://information.tv5monde.com/afrique/fascinante-course-de-sardines-au-large-de-l-ocean-indien-417710 <https://information.tv5monde.com/afrique/fascinante-course-de-sardines-au-large-de-l-ocean-indien-417710>>
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21- Phare de Cordouan : enfin classé au patrimoine de l’Unesco, TF1, journal de 20h, 24/07/21
Le phare de Cordouan, qui guide l’ample de l’estuaire de la Gironde, est entré au patrimoine mondial de l’humanité. L’Unesco couronne ainsi le roi des phares, surnommé Versailles des mers. Cette sentinelle est le dernier habité en France.
Il surplombe l’estuaire de la Gironde depuis 400 ans. Une architecture unique accessible seulement à marée basse. Ce samedi, la visite a été un peu particulière. Le Versailles des mers est devenu patrimoine mondial de l’Unesco.
“Il n’appartient plus qu’à la France. Il appartient à l’humanité maintenant”, s’est réjouit Pierre Courgett, gardien du phare de Cordouan à Le-Verdon-sur-mer (Gironde). “C’est une très bonne nouvelle. On l’attendait avec impatience et il le mérite”, continue une habitante enchantée.
C’est le plus ancien phare français encore habité. Seulement 400 visiteurs par jour, une jauge que les gardiens du phare espèrent conserver. “On va essayer de continuer à faire le même travail ici. Continuer à accueillir les gens dans des conditions confortables avec ce petit bout de renom en plus”, précise le gardien.
Une renommée qui devrait tout de même attirer plus de visiteurs étrangers. Il devient actuellement le 47e monument français à recevoir cette distinction de patrimoine mondial de l’Unesco.
Reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/societe/video-phare-de-cordouan-enfin-classe-au-patrimoine-de-l-unesco-2192284.html>
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22- Sensations : à la rencontre des plongeurs de l'extrême, TF1, journal de 20h, 26/07/21
Il y a des rencontres qui marquent une vie, des instants hors du temps, des moments de magie. C'est ce que des plongeurs de l'extrême comme Steven Surina, Morgan Bourc'his et Pierre Frolla recherchent inlassablement sous la surface de l'océan.
Steven Surina, biologiste marin spécialiste des requins, a appris à les connaître, passe sa vie à les étudier. Il réussit même aujourd'hui à jouer avec eux avec une petite bouteille en plastique. Ce plongeur, né en banlieue parisienne, cherche à les attirer pour mieux en prendre soin et pour mieux les protéger. Il parle de "moments inoubliables”. Quelques instants de sérénité au contact de l'animal marin le plus redouté. Un super-prédateur capable donc d'accepter la présence de l'homme à ses côtés.
C'est aussi le cas des orques que nos reporters ont rencontré dans un fjord au nord de la Norvège. Chaque année, d'immenses bancs de harengs s'y regroupent en hiver et attirent les cétacés. C'est l'endroit choisi par l'apnéiste Morgan Bourc'his pour plonger dans une eau à 5° C. Le champion du monde d'apnée a décidé d'aller voir ce qui se passe au milieu de leur zone de chasse. C’est là qu’il va faire l'une des plus spectaculaires de sa vie avec d’énormes baleines à bosse.
L’homme est bien petit face aux géants de l'océan. C'est aussi ce que racontent les images d'un autre apnéiste de l'extrême, Pierre Frolla. Ce jour-là dans les eaux bleues du Pacifique, le Monégasque va vivre un moment très rare. Une baleine et son petit observent le plongeur. Le photographe Greg Lecoeur était là pour immortaliser la scène. Ces clichés sont essentiels pour sensibiliser le grand public. Parce que cette nature est fragile, il faut aussi prendre le temps de l'écouter pour mieux la respecter.
> Vidéo à voir à :
<https://www.lci.fr/evasion/video-sensations-a-la-rencontre-des-plongeurs-de-l-extreme-2192433.html>
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• CONCERNANT L’EAU, LA SANTÉ, LES POLLUTIONS & LES DÉCHETS
23- Pollution sonore : l'Ademe estime que le bruit coûte 155,7 milliards à la société, Actu-environnement, 23/07/21
Fanny Bouchaud
Chaque année, la pollution sonore engendre 155,7 milliards d'euros de coûts sociaux à cause des maladies qu'elle engendre ou la perte de valeur patrimoniale. Des mesures existent et peuvent être mutualisées pour lutter contre d'autres pollutions.
Une étude de l'Agence de la Transition écologique (Ademe) a traduit les effets de la pollution sonore en coûts diverses pour la société. Elle remet ainsi à jour les données que le Conseil national du bruit (CNB) avait publiées en 2016. À l'époque, la facture s'élevait déjà à 57 milliards d'euros mais aujourd'hui, avec l'amélioration des connaissances et la multiplication des études sur le sujet, elle grimpe en flèche pour atteindre la somme astronomique de 155,7 milliards d'euros. L'équivalent d'une fois et demi le montant du plan France relance. Un enjeu public fort, souvent sous-estimé. « L'acoustique est souvent délaissée, déplore René Gamba membre du Conseil national du bruit. Par exemple, chaque année 5 % du parc immobilier livré n'est pas aux normes acoustiques ». Heureusement, des solutions existent. Certaines d'entre elles présentent même une balance bénéfices/coûts avantageuse et peuvent être mutualisées pour faire face à plusieurs types de pollution.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/pollution-sonore-lademe-estime-que-le-bruit-coute-155-milliards-a-la-societe-37947.php4>
En savoir plus :
> Étude à télécharger. Le coût social du bruit en France <https://www.bruit.fr/images/stories/les-chiffres-du-bruit/Rapport_complet_Cot_Social_Bruit_et_mesures_bruit_air_-_VF5.pdf>, Ademe, juin 2021
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24- Passer une journée écolo à la plage en cinq étapes, Novethic, 23/07/21
Marina Fabre
Le ciel bleu, le clapotis des vagues, la fraîcheur de la mer... Vous voilà enfin en vacances. Mais lézarder au soleil sans polluer, c'est encore plus agréable. Et si le vacancier idéal, qui ne jette pas ses mégots dans le sable, choisit une crème solaire qui n'asphyxie pas les coraux et part surfer au lieu de faire rugir le moteur d'un jet ski, c'était vous ? Novethic dessine la journée idéale de l'estivant écolo.
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/pollution/isr-rse/passer-une-journee-ecolo-a-la-plage-en-cinq-etapes-150015.html>
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25- Une lagune vire au rose en Patagonie, polluée par des produits chimiques, AFP, 26/07/21, 06:00
Une lagune de Patagonie conservait dimanche une teinte rose due au déversement de produits chimiques par des entreprises de pêche de la région, un phénomène qui inquiète les populations locales dans cette région du sud de l'Argentine.
"Pour nous, c'est l'image de la négligence des autorités de la province. Ceux qui devraient contrôler sont ceux qui autorisent l'empoisonnement des populations", a dénoncé l'écologiste Pablo Lada, interrogé par l'AFP.
"La couleur rougeâtre ne cause pas de dommages et, dans quelques jours, elle disparaîtra", avait affirmé la semaine dernière Juan Micheloud, responsable du contrôle environnemental de la province, expliquant qu'une société transportant des effluents d'entreprises de pêche avait "été autorisée à déverser des liquides dans la lagune de Corfo".
"Ce n'est pas possible de minimiser quelque chose d'aussi grave", lui a rétorqué Sebastian de la Vallina, responsable de la planification au sein de la commune de Trelew.
Cette lagune, qui s'étend sur 10 à 15 hectares, est située à 30 km de Trelew, ville de 120.000 habitants, dans la province de Chubut.
Cette teinte s'explique par la présence de sulfite de sodium, un agent de conservation antibactérien utilisé pour le stockage des langoustines avant exportation, qui a contaminé les eaux souterraines du fleuve Chubut.
Les habitants de la région se sont également plaints entre autres d'odeurs nauséabondes et de la prolifération d'insectes.
Ce n'est pas la première fois que cette étendue d'eau prend cette couleur car elle est un site habituel de déversement de produits chimiques par des entreprises industrielles de la région.
Mais le sujet s'est envenimé ces dernières semaines, devenant dans la ville proche de Rawson --capitale de la province du Chubut-- un symbole de la lutte pour la préservation de l'environnement.
- Situation "très grave" -
Las de ces pollutions à répétition et de ne pas être entendus, des habitants du quartier défavorisé "Area 12" de Rawson ont bloqué le passage de camions de transport de ces déchets qui traversaient leurs rues.
"Ce qu'il se passe à Rawson est très grave. C'est horrible. Ces liquides sont déversés sans aucun traitement dans de grandes mares artificielles construites à la va-vite pour les entreprises de pêche", a expliqué M. Lada, membre de l'ONG antinucléaire de Chubut.
Ces produits polluants "s'infiltrent jusqu'aux nappes phréatiques. Il s'agit de dizaines de camions quotidiennement", a-t-il poursuivi.
Empêchés de se débarrasser de leurs cargaisons à Rawson, les pêcheurs ont opté pour une solution alternative : demander l'autorisation provisoire de les déverser dans la lagune de Corfo, qui n'a jamais bénéficié d'un intérêt touristique ni de loisirs.
Cette initiative a provoqué un litige entre les districts de Chubut et de Trelew.
La réglementation à Chubut oblige les entreprises spécialisées dans la pêche destinée à l'exportation --en particulier la langoustine et le merlu-- à préparer leurs produits sur place. Ce qui a généré plusieurs milliers d'emplois directs dans une province minée par de longues années de crise économique et politique.
Plusieurs dizaines de sociétés détenues par des capitaux étrangers opèrent dans cette zone de pêche située dans les eaux de l'océan Atlantique sous juridiction argentine.
"Le secteur de transformation de la pêche crée des emplois, beaucoup de main d'oeuvre, c'est certain. Mais ces entreprises gagnent des millions et ne veulent pas payer le transport de ces effluents vers une usine de traitement à Puerto Madryn, à soixante kilomètres de distance, ni construire une usine de traitement plus proche", a déploré M. Lada.
L'économie de la province de Chubut, qui compte près de 600.000 habitants, s'appuie sur l'agriculture, l'industrie alimentaire, la pêche et le tourisme. Puerto Madryn est notamment connu pour la présence de nombreuses baleines et pingouins de Punta Tombo.
"Chubut est une province riche en ressources naturelles. C'est la quatrième plus importante d'Argentine en termes d'exportation grâce au pétrole, à la pêche ou encore l'aluminium", a noté M. Lada. "C'est inexplicable que nous connaissions une telle crise. Nous pourrions être comme Dubaï" économiquement, a-t-il ironisé.
<https://information.tv5monde.com/info/une-lagune-vire-au-rose-en-patagonie-polluee-par-des-produits-chimiques-418235>
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26- Le smartphone rattrapé par son empreinte environnementale, Le Monde, 26/07/21, 09h29
Adrien Sénécat
Malgré les efforts d’une partie du secteur et des consommateurs, les émissions de CO2 liées aux téléphones continuent d’augmenter. Un problème de fond, aggravé par le déploiement de la 5G.
Année après année, le smartphone est un incontournable des soldes, fêtes de fin d’année ou autres « French Days » et « Black Friday ». Un peu plus de 16 millions d’unités neuves ont été vendues en France en 2020, selon l’institut GfK. Un chiffre certes en baisse de 8 % sur un an, mais qui montre que l’envie d’un mobile dernier cri reste irrésistible pour beaucoup. Alors qu’un appareil pourrait sur le papier servir jusqu’à dix ans, l’usage le plus courant reste de ne l’utiliser que deux à trois années avant de passer au suivant, relevait l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes et de la distribution de la presse dans un rapport publié lundi 12 juillet.
Cette surconsommation pose un vaste problème environnemental. « Quand on analyse le cycle de vie d’un smartphone, on s’aperçoit que la phase de fabrication représente de l’ordre des trois quarts de son empreinte carbone », explique Erwann Fangeat, spécialiste de ces questions au sein de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. La faute à la multitude de matériaux nécessaires à leur conception dont une cinquantaine de métaux, parfois complexes à exploiter.« On estime ainsi que pour fabriquer un smartphone de 200 grammes, il faut extraire plus de 200 kg de matière », détaille-t-il.
La principale piste pour « verdir » la filière est donc d’allonger la durée de vie des appareils, plus robustes et plus faciles à réparer. De ce point de vue, « il y a eu une petite évolution chez les fabricants ces dernières années, sous la pression d’une partie de leurs clients et des réglementations », observe Laetitia Vasseur, cofondatrice de Halte à l’obsolescence programmée, une association qui lutte contre la surconsommation.
Parmi les bons élèves, le néerlandais Fairphone
Les dernières versions du système d’exploitation d’Apple, iOS, sont ainsi supportées par des modèles d’iPhone plus anciens. Samsung, quant à lui, s’est efforcé d’obtenir de bonnes notes au nouvel indice de réparabilité, qui donne aux consommateurs français une indication sur la possibilité de faire réparer leur achat en cas d’avarie. Mais les expériences les plus intéressantes en la matière se trouvent du côté « de marques qui ont bien mieux intégré ces enjeux, même si tout n’est pas parfait », estime Mme Vasseur.
Parmi les bons élèves, on trouve le néerlandais Fairphone, qui se veut mieux-disant socialement, en travaillant sur ses filières d’approvisionnement pour éviter celles qui alimentent des conflits ou s’appuient sur le travail d’enfants dans certaines régions du globe. Ses modèles et ceux du français Crosscall affichent également des indices de réparabilité (obligatoires sur les smartphones depuis janvier) parmi les plus élevés : le Fairphone FP3+ décroche la note de 8,7/10 et le Core X-4 de Crosscall atteint 8,8/10, devant le Samsung Galaxy S21 + (8,2/10), là où l’iPhone 12 plafonne à 6,0.
Ces outsiders ne sont cependant qu’une goutte d’eau dans un secteur qui pèse 1,3 milliard d’unités par an dans le monde. Fairphone a ainsi écoulé autour de 95 000 unités en 2020, quand le leader Samsung en totalise plus de 250 millions dans le monde à lui seul. Les français de Crosscall, eux, revendiquent autour de 2,5 millions de ventes depuis fin 2009, et ciblent en priorité les commandes professionnelles. Ils ont ainsi remporté en mars un appel d’offres de la gendarmerie et de la police nationale portant sur 200 000 terminaux sur quatre ans.
Si les fabricants peuvent mieux faire, les consommateurs ont aussi leur part dans ce débat. En France, autour d’un quart des achats de mobilessont dits « de plaisir », selon le baromètre numérique 2021 du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Les modèles les plus récents ont bien des arguments pour séduire : de nouvelles fonctionnalités, un meilleur appareil photo, plus d’espace de stockage, une batterie qui tient davantage la charge…
Un autre quart des acquisitions vise à remplacer un appareil hors d’état ou, dans une moindre mesure, perdu ou volé. Entre les deux, on trouve une sorte de zone grise, avec des mobiles en partie dysfonctionnels, mais dont beaucoup pourraient probablement être rafistolés. Des solutions existent : la débrouille, d’abord, en consultant des tutoriels en ligne ou en se rendant dans un Repair Café pour se faire aider par des bénévoles. Ou la réparation par un professionnel.
Au carrefour des considérations écologiques et économiques, une partie croissante des acheteurs se tournent vers le reconditionné. Des téléphones remis en état et garantis au moins six mois par un professionnel, pour un prix de l’ordre de 30 % à 50 % moins cher qu’en sortie d’usine. Ils représentaient 2,6 millions d’unités en France en 2020, selon GfK, en hausse de 20 % sur un an – et ce sans compter les mobiles d’occasion revendus de particulier à particulier.
> Lire aussi Le blues des reconditionneurs de téléphones mobiles
La France compte d’ailleurs un poids lourd de la filière avec Back Market. Cette place de marché créée en 2014 commercialise des téléphones et autres équipements informatiques reconditionnés. Elle est présente en France, mais aussi dans une quinzaine d’autres pays d’Europe, aux Etats-Unis (son deuxième marché) ou depuis peu au Japon. L’entreprise a levé au printemps pas moins de 276 millions d’euros et sa valorisation dépasse désormais le milliard.
Le déploiement de la 5G, « une catastrophe »
Face à cette tendance de fond, les grandes enseignes s’adaptent. La Fnac, Darty ou encore Amazon vendent depuis des années des mobiles de seconde main. Les opérateurs s’y sont mis également. Orange, SFR et Bouygues, qui commercialisent de longue date des forfaits dits subventionnés incluant l’achat d’un téléphone sur deux ans, proposent du reconditionné. Free (dont le fondateur, Xavier Niel, est actionnaire à titre individuel du Monde) a fait de même pour son offre « Free Flex », une formule de location de téléphone longue durée avec option d’achat, sans engagement, lancée début juillet.
Malgré toutes ces initiatives, l’empreinte carbone du numérique n’a cessé de croître ces dernières années, notamment à cause de la surconsommation d’équipements. Or, « pour respecter les accords de Paris sur le climat, chaque secteur devrait faire diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 7 % par an », rappelle Céline Lescop, membre du cercle de réflexion The Shift Project.
A l’en croire, le problème est avant tout systémique. Le lancement annuel de nouveaux modèles et l’évolution des usages, toujours plus gourmands en données et en espace de stockage, tirent mécaniquement la pollution vers le haut. Le déploiement de la 5G, qui nécessite un appareil dernier cri pour pouvoir être utilisée, est à ce titre « une catastrophe », estime-t-elle.
Autre preuve du gâchis ambiant : les Français détiendraient de 30 à 110 millions de téléphones inutilisés, selon les sources. Autant d’appareils qui pourraient mériter une seconde vie ou, à défaut, être recyclés pour réutiliser une partie de leurs composants. Il est parfois plus simple d’extraire des matières rares à l’autre bout du globe que de les sortir de nos tiroirs.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/07/26/le-smartphone-rattrape-par-son-empreinte-environnementale_6089517_3234.html>
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27- Les JO de Tokyo, médaille d’or de l’écologie ?, We Demain, 26/07/2021
Alice Pouyat
Avec ses lits en carton, sa flamme à l’hydrogène, et surtout grâce à l’absence de visiteurs, les JO de Tokyo pourraient être les moins polluants de l’histoire.
La promesse revient désormais à chaque édition. “Depuis 2010, les organisateurs des JO annoncent préparer les JO les plus verts de l’histoire”, note Lucas Faivre, auteur d’un rapport du think tank La Fabrique Écologique sur les compétitions sportives. Après Londres ou Rio, Tokyo a donc repris le même vœu olympique. À son tour, le Japon s’est engagé à faire des efforts pour réduire l’empreinte des olympiades accueillies jusqu’au 8 août.
Un pari que le pays risque bien de gagner, grâce à un coup de pouce inattendu : la pandémie. Même si l’impact de l’événement est loin d’être neutre sur l’environnement, à l’instar des éditions passées.
Moins de visiteurs aux JO de Tokyo
Du fait de la crise sanitaire, les Jeux olympiques sont en effet privés de spectateurs étrangers cette année. Puisque 600 000 personnes devaient s’y rendre en avion, ce sont 340 000 tonnes de CO2 qui seront économisées, selon le dernier rapport de développement durable des Jeux, consulté par l’AFP. Une économie substantielle.
Résultat, au total, les JO de Tokyo devraient produire 2,73 millions de tonnes de CO2. Soit moins qu’à Londres et Rio (environ 3,5 millions de tonnes). Mais encore beaucoup. Ces émissions représentent celles d’un pays comme le Monténégro et ses 600 000 habitants sur un an !
Espérons au moins que les infrastructures construites, responsables de près de la moitié de ces émissions, durent un peu… contrairement aux nombreux bâtiments olympiques abandonnés jusqu’ici.
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/dechiffrer/les-jo-de-tokyo-visent-la-medaille-d-or-de-l-ecologie/>
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28- En Colombie, l’exploitation illégale d’or gagne les réserves naturelles, Le Monde avec AFP, 28/07/21, 00h54
Selon l’ONU, le « crime organisé » est à l’origine de l’expansion de cette pratique, qui pollue l’eau avec des substances toxiques.
Plus de 52 000 hectares situés dans des réserves naturelles, soit une superficie similaire à celle de Madrid, ont été affectés par des exploitations illégales d’or en Colombie en 2020, a révélé l’ONU mardi 27 juillet.
Il s’agit d’une « situation préoccupante car elle a des liens avec le crime organisé », a mis en garde Pierre Lapaque, représentant en Colombie de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) qui a présenté un rapport sur le sujet.
> Lire aussi L'orpaillage menace la forêt amazonienne et aussi ses habitants
Au total, 100 752 hectares présentent des « preuves d’exploitation d’or alluvial », selon l’étude. Quelque 69 % des exploitations d’or sont illégales et polluent l’eau avec des substances toxiques. Parmi elles, 52 000 hectares sont situés dans des zones de réserves naturelles. En comparaison, en 2019, 98 000 hectares étaient concernés par l’exploitation d’or alluvial, dont 66 % sans permis.
Selon l’ONU, le « crime organisé » est à l’origine de l’expansion de cette pratique, qui se concentre dans les départements de Bolivar (nord), Antioquia (nord-ouest) et Choco (ouest). Dans ces régions, les dissidents de l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), les rebelles de l’Armée nationale de libération (ELN) et des groupes paramilitaires se disputent les revenus issus de l’extorsion, du trafic de drogue et de l’exploitation minière illégale. Ces ressources ont alimenté le conflit armé en Colombie pendant plus d’un demi-siècle.
« Une menace pour la biodiversité »
« Ces organisations illégales constituent une menace pour la biodiversité et engendrent de la violence et de la pauvreté », a souligné Philip Goldberg, ambassadeur des Etats-Unis en Colombie.
> Lire aussi La NASA révèle les ravages de l’orpaillage au Pérou
Le rapport ne précise pas la quantité d’or provenant des mines illégales ni sa valeur commerciale. Selon les auteurs, la production totale d’or en Colombie est passée de 37,5 tonnes en 2019 à 47,8 tonnes en 2020, alors que le cours du métal précieux a atteint un niveau record.
Dans près de la moitié des zones où des preuves d’exploitation d’or alluvial ont été trouvées, des plantations de feuilles de coca ont également été découvertes, selon le rapport. La Colombie est le premier exportateur mondial de cocaïne et les Etats-Unis en sont le premier consommateur mondial.
> Lire aussi « Les enlèvements sont un fait inacceptable » : en Colombie, les ex-chefs des FARC se reconnaissent coupables
La Colombie connaît sa pire flambée de violence depuis le désarmement des FARC en 2016.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/28/en-colombie-l-exploitation-illegale-d-or-gagne-les-reserves-naturelles_6089731_3244.html>
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En images
29- Des cheveux pour nettoyer les océans : les coiffeurs britanniques s’engagent pour la planète, AFP, 24/07/21, 15:00
Linda Abi-assi
Un collectif d’écologistes encourage les salons de coiffure du Royaume-Uni à recycler les cheveux pour nettoyer les marées noires, faire du compost ou produire de l'énergie.
Car Londres a beau être à l'avant-garde dans le domaine de la coiffure, la capitale britannique est à la traîne pour le recyclage des déchets produits par ce secteur.
Dans un salon de l’est de la capitale, Fry Taylor, l’un des fondateurs du Green Salon Collective s’apprête à démontrer comment utiliser des cheveux pour fabriquer des filtres dépolluants.
Il verse de l’eau dans un réservoir puis y rajoute de l’huile de moteur et déroule ensuite un filet en coton qu’il bourre de cheveux. Une fois le “boudin” achevé, il le fait glisser sur la surface de l’eau contaminée et quelques secondes plus tard, elle est à nouveau propre. “Les cheveux absorbent naturellement l’huile et la retiennent”, explique-t-il.
Selon les experts, un kilo de cheveux absorbe jusqu'à 8 litres de pétrole. L'idée de les utiliser comme filtres dépolluants vient des Etats-Unis et a été testée un peu partout dans le monde pour absorber les hydrocarbures en mer, comme lors de la marée noire provoquée par le naufrage d'un pétrolier japonais au large de l’île Maurice en juillet 2020.
Lors de la création du collectif l’été dernier, le Royaume-Uni était très en retard en termes de recyclage, selon Fry. “L’infrastructure pour recycler ces déchets n’existe pas ici", explique-t-il. “Nous n'allons pas attendre cinq ou dix ans que les gouvernements mettent ces systèmes en place, nous allons le faire nous-mêmes”.
- Taxe verte -
Selon le collectif, les déchets produits par l’industrie de la coiffure au Royaume-Uni peuvent remplir 50 stades de football par an et la plupart, y compris le papier aluminium, les tubes de couleur et 99% des cheveux coupés, sont envoyés en décharge.
Autre gros problème: les déchets chimiques tels que produits de teinture, décolorants et solutions de lissage. “Actuellement, environ 30.000 salons et 100.000 coiffeurs indépendants versent des quantités massives de peroxyde d'hydrogène, d'ammoniac et autres produits dans l’évier", explique Fry. Le collectif encourage les salons à récolter ces produits, qui sont envoyés dans une centrale pour produire de l’énergie.
Dans son salon de coiffure à Spitalfields, un quartier branché de la capitale, Adam Reed explique fièrement à une cliente son système de recyclage. Ce coiffeur à la renommée internationale dit avoir été “époustouflé” par ce que lui a appris le Green Salon Collective. “Grâce à eux, je me suis rendu compte que la durabilité dans les salons de coiffure était quelque chose qui manquait et que c'est facile à intégrer dans notre fonctionnement quotidien", dit-il, après avoir réalisé "l'énormité du problème".
“C’est tout simple, nous avons différentes poubelles, toutes étiquetées", explique-t-il. Cheveux, équipements de protection, métaux, papiers et plastiques ont chacun la sienne. Le salon recycle aussi les restes de produit de teinture. Adam Reed facture à ses clients une taxe verte d’une ou deux livres, avec une réponse “très positive”. Les salons versent 120 livres (environ 140 euros) pour rejoindre le collectif.
- "Super aliment" -
Autre usage écolo des cheveux: le compostage. Ils sont riches en azote, ce qui en fait un complément idéal à l'engrais.
Ryan Crawford, propriétaire d’un salon à Milton Keynes, à 80 km au nord de Londres et membre du collectif, expérimente avec les légumes dans son jardin.
Par une journée ensoleillée de juillet, il montre deux jeunes pousses de chou: l’une, entourée de cheveux, est intacte et l’autre, plantée sans cheveux, squelettique et rongée. “Les cheveux forment une barrière protectrice autour de la base des jeunes pousses et tiennent ainsi les limaces et les escargots à distance,” explique Ryan, qui ajoute également les cheveux directement dans le sol pour en retenir l'humidité, "un super aliment pour la terre".
En un an, 600 salons au Royaume-Uni et en Irlande ont rejoint le collectif, qui a récolté environ 500 kilos de cheveux. Ils ont été utilisés pour nettoyer une marée noire en Irlande du Nord en mai et des voies navigables, et du compostage. Le collectif a également récolté 3,5 tonnes de métal, en cours de recyclage. Et il espère à présent exporter le modèle à large échelle vers d'autres pays d’Europe
> Reportage à voir à :
<https://information.tv5monde.com/info/des-cheveux-pour-nettoyer-les-oceans-les-coiffeurs-britanniques-s-engagent-pour-la-planete>
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30- Gigantesque explosion dans une usine de traitement de déchets en Allemagne, un mort et quatre disparus, L'Obs avec AFP, 27/07/21, 14h05
L’explosion a eu lieu sur un site d’entreprises chimiques à Leverkusen, dans l’ouest du pays, ce mardi. Au moins deux employés ont été blessés et cinq sont portés disparus.
Un employé est décédé et quatre autres sont portés disparus après l’explosion survenue ce mardi 27 juillet à Leverkusen, dans l’ouest de l’Allemagne, sur un site de traitement de déchets, qui a également fait 16 blessés parmi le personnel, a indiqué l’entreprise gestionnaire. L’origine de l’explosion est encore inconnue. Les résidents de la ville sont invités à rester calfeutrés.
« Nous sommes profondément bouleversés par cet accident tragique et la mort d’un collaborateur », a déclaré dans un communiqué la direction de l’entreprise, ancienne filiale du géant de la chimie Bayer, après cette explosion qui a conduit les autorités à demander aux habitants de se calfeutrer en raison de l’important dégagement de fumée.
> Vidéo à voir à :
<https://www.nouvelobs.com/monde/20210727.OBS46967/gigantesque-explosion-dans-une-usine-de-traitement-de-dechets-en-allemagne.html>
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• CONCERNANT LES ALÉAS CLIMATIQUES, LES ÉMISSIONS DE GES, LE DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE, L’ACCORD DE PARIS & LA COP26
31- 195 pays se penchent sur des prévisions climatiques cruciales pour le succès de la COP26, AFP, 26/07/21, 23 :00
Amélie Bottollier-Depois
Alors que déluges et incendies ravagent le monde à un rythme effréné, 195 pays ont commencé lundi l'adoption des nouvelles prévisions des experts climat de l'ONU, un rapport "crucial pour le succès" de la conférence climat COP26 de novembre.
Sept ans après la dernière évaluation, ce nouveau rapport du Giec tombe au milieu d'une avalanche de catastrophes qui ont remis les impacts du dérèglement climatique à la Une, des précipitations exceptionnelles en Chine et en Allemagne aux températures hors norme au Canada.
"Depuis des années, nous avions prévenu que c'était possible, que tout ça allait arriver", a insisté la responsable climat de l'ONU, Patricia Espinosa, s'exprimant depuis Londres lors de la cérémonie d'ouverture lundi.
A moins de 100 jours de la COP26 à Glasgow (Ecosse) en novembre, "je dis ceci aux décideurs : la science ne permet pas de voir le monde comme on voudrait qu'il soit, elle montre le monde tel qu'il est. Ce n'est pas de la politique, c'est la réalité", a-t-elle ajouté.
Et "la réalité est que nous ne sommes pas en bonne voie pour respecter l'objectif de l'accord de Paris de limiter le réchauffement à +1,5°C d'ici la fin du siècle. En fait nous sommes sur le chemin opposé, nous nous dirigeons vers plus de +3°C. Nous devons changer de direction de façon urgente avant qu'il ne soit trop tard", a-t-elle martelé.
Elle a cependant salué comme "extrêmement positive" la rencontre ministérielle de représentants de plus de 50 pays, qui les a réunis physiquement dimanche et lundi dans la capitale britannique pour la première fois depuis 18 mois.
- Images choc -
"Le dialogue a commencé", mais il "reste beaucoup de travail", a-t-elle poursuivi.
Malgré le choc des images des catastrophes, certains craignent que le regain d'intérêt pour le climat ne soit que passager alors que des actions cruciales pour l'avenir de l'humanité sont réclamées aux dirigeants de la planète lors de cette réunion, reportée d'un an à cause du Covid-19.
"Dès que ces tragédies seront terminées, nous oublierons probablement à nouveau et continuerons comme avant", s'est inquiétée sur Twitter la militante Greta Thunberg, qui a entraîné des millions de jeunes dans les rues ces dernières années pour réclamer de réduire drastiquement et immédiatement les émissions de gaz à effet de serre.
Le rapport du Giec, attendu le 9 août, dont le "résumé pour les décideurs" va être négocié ligne par ligne à huis clos en virtuel pendant deux semaines, doit mettre à jour son évaluation et ses prévisions climatiques : hausse de la température mondiale, augmentation du niveau des océans, intensification des événements extrêmes.
Deux autres volets doivent être publiés début 2022. Celui sur les impacts, dont l'AFP a obtenu une version préliminaire, montre comment la vie sur Terre sera inéluctablement transformée d'ici trente ans, voire plus tôt. Mais il n'arrivera qu'après la COP26.
En signant l'Accord de Paris en 2015, la quasi totalité des pays de la planète se sont engagés à réduire les émissions de CO2 pour limiter le réchauffement "bien en deçà" de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible à +1,5°C.
- Rester sous +1,5°C ? -
Alors que la planète s'est déjà réchauffée d'environ 1,1°C et que chaque fraction de degré en plus apporte son lot d'événements extrêmes supplémentaires, ce seuil de +1,5°C est depuis devenu l'objectif prioritaire de nombreux militants et responsables politiques.
Mais peut-on y arriver? C'est l'une des questions auxquelles devrait répondre l'évaluation par le Giec de milliers d'études scientifiques les plus récentes.
Si certains doutent que le défi puisse être relevé, d'autres affirment encore que ce n'est pas impossible.
"Limiter le réchauffement à +1,5°C est encore physiquement, techniquement et économiquement possible. Mais pas pour longtemps si nous continuons à agir trop peu et trop tard", assure Kaisa Kosonen, de Greenpeace.
"Le Giec nous a dit ce à quoi l'ambition doit ressembler : que chaque pays dans le monde s'engage à la neutralité carbone et détaille le plan pour y parvenir", a insisté lundi Joyce Msuya, directrice exécutive adjointe de l'ONU-Environnement, lors du coup d'envoi des négociations.
Pour espérer ne pas franchir le seuil de +1,5°C, il faudrait réduire chaque année les émissions de 7,6% en moyenne, entre 2020 et 2030, selon l'ONU.
Or, si 2020 a vu une baisse de cette ampleur en raison de la pandémie de Covid-19, un rebond est attendu. Et l'Agence internationale de l'énergie prédit même des émissions record d'ici 2023, vu la faible part des plans de relance consacrée aux énergies propres..
<https://information.tv5monde.com/info/195-pays-se-penchent-sur-des-previsions-climatiques-cruciales-pour-le-succes-de-la-cop26-418232>
Sur le même sujet :
> Climat : Londres réunit 51 pays pour préparer la COP26 <https://www.linfodurable.fr/politique/climat-londres-reunit-51-pays-pour-preparer-la-cop26-28017>, L’info durable avec AFP, 26/07/21
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32- Accord de Paris sur le climat : et les mauvais élèves sont…, Usbek & Rica, 26/07/21
Pablo Maillé
Selon le groupe de recherche Paris Equity Check, la Chine, la Russie, le Brésil et l’Australie mènent actuellement des politiques climatiques « désastreuses ». Si leur modèle de transition était appliqué par l’ensemble de la planète, les températures pourraient augmenter de 5° C par rapport à l’ère préindustrielle.
Depuis le début du XXème siècle, un domaine d’étude baptisé « théorie des jeux » cherche à expliquer les (mauvais) comportements des agents individuels dans des situations collectives. Le célèbre « dilemme du prisonnier » fait partie des théories phares en la matière. Élaborée par Albert W. Tucker dans les années 1950, cette règle décrit comment, dans une situation où deux individus auraient objectivement intérêt à coopérer, ces derniers finissent par se trahir plutôt que de communiquer entre eux… Hypothèse datée et purement théorique ? Au contraire : à l’aune de l’urgence climatique, certains craignent que les diplomates internationaux soient justement confrontés à ce genre de difficultés, les actions de certains pays n’étant pas toujours alignées sur les efforts de leurs voisins.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/accord-de-paris-sur-le-climat-et-les-mauvais-eleves-sont>
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33- Nouvel activisme climatique : l'écosyndicalisme se déploie en France pour transformer les entreprises de l'intérieur, Novethic, 26/07/21
Marina Fabre
Printemps écologique. C'est le nom du premier écosyndicat français, lancé l'année dernière, qui est désormais implanté dans 10 secteurs clés. De la sensibilisation en passant par la réduction du temps de travail jusqu'à repenser le business model de son entreprise au prisme de l'urgence climatique, le Printemps écologique bouscule les codes du syndicalisme. Toute la semaine, Novethic explore les nouvelles formes d'activisme climatique qui prennent de l'ampleur en France.
Les citoyens engagés sont aussi des salariés et les entreprises commencent à le comprendre. Alors que les jeunes défilent dans la rue, que les étudiants de grandes écoles forment des associations comme le Réveil écologique pour faire pression sur leurs futurs employeurs, les salariés, déjà en poste, mènent, en interne, un combat climatique et social. La création de la fédération d’écosyndicats le Printemps écologique (PE), en février 2020, est un signe de ce changement.
"Les nouvelles générations ne veulent plus seulement qu’on parle de leurs conditions de travail mais aussi de l’urgence climatique, des nouveaux modes de travail, des conséquences de leur travail sur la planète…", expliquait Maxime Blondeau, cofondateur de l’écosyndicat au lancement du projet. Depuis, le Printemps écologique s’est étendu. Contrairement aux syndicats traditionnels, PE a choisi de s’implanter dans des secteurs. L’écosyndicat en a répertorié 21 de la culture en passant par la construction et les transports. Pour l’instant, PE est représenté dans 10 secteurs : la métallurgie et sidérurgie, l’éducation nationale ou encore les banques et établissements financiers et assurances.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/nouvel-activisme-climatique-l-ecosyndicalisme-se-deploie-en-france-pour-transformer-les-entreprises-de-l-interieur-150020.html>
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34- Enquête. Dans l’Ouest américain, une sécheresse millénaire aux conséquences inédites, Le Monde, 27/07/21, 06h24
Corine Lesnes, Rustic (Colorado) envoyée spéciale
Pour la première fois depuis la conquête de ce territoire, l’aridité dans le bassin du Colorado menace la production hydroélectrique, l’agriculture et certaines industries.
« Zone brûlée ». A l’embranchement de la route 14, un panneau barre la circulation. La forêt est interdite « à tous les usagers ». En ce mois de juillet, on ne peut pas accéder à la source du Colorado, au lac du col de la Poudre. C’est de là que s’élance le grand fleuve de l’Ouest américain, à 3 100 m d’altitude, à l’ombre des Never Summer Mountains, les montagnes qui ne voient jamais l’été. D’habitude, c’est une destination prisée des randonneurs. Mais le paysage est aujourd’hui défiguré.
L’an dernier, cette région du nord du Colorado, qui s’étend le long de la rivière Cache la Poudre, a subi le plus grand incendie qu’ait connu l’Etat. « On a été évacués trois mois », dit Tasha Collins, la propriétaire du Trading Post Resort, un établissement situé près du village de Rustic, doté d’un ours empaillé et de cabanes de rondins appréciées des amateurs de pêche à la mouche. L’incendie, le Cameron Peak Fire, n’a été déclaré circonscrit qu’en décembre 2020, après cent douze jours : seule la neige en est venue à bout. Il a laissé derrière lui une mosaïque de troncs brûlés et une rivière remplie de cendres.
Un an plus tard, les bénévoles de l’association Poudre Wilderness Volunteers s’activent au col Cameron. Il faut couper, déblayer les arbres tombés sur les sentiers – des pins ponderosa plus que centenaires –, remonter les 17 ponts détruits. Dans certains endroits, il a fait si chaud que la terre a« formé une croûte imperméable », décrit Mike Corbin, leur responsable. Avec 300 membres, l’association, créée en 1996 quand le service national des forêts a réduit ses budgets, est la plus importante de ce type aux Etats-Unis. Après le Cameron Peak Fire, elle a été submergée de donations, un signe de l’émotion des habitants – Denver, la capitale de l’Etat, ne se trouve qu’à 200 km –, saisis par la violence du feu et asphyxiés par la fumée.
« Le climat change, c’est clair »
En ce week-end de juillet, les volontaires sont sur liste d’attente pour aider à restaurer la forêt. Deux mille arbres calcinés ont été dégagés des sentiers. Il en reste au moins trois fois plus. « Le climat change, c’est clair, soupire Mike Corbin. Avant, le temps était beaucoup plus prévisible. L’été on avait des orages tous les après-midi. » Maintenant, la « mousson » (le terme employé dans l’Ouest américain) est erratique. L’an dernier, elle ne s’est même pas matérialisée. Au printemps, à la fonte des neiges, l’eau a pénétré dans le sol assoiffé, plutôt que de se déverser dans les cours d’eau. Le Colorado n’a jamais été aussi épuisé.
De son berceau des Rocheuses à son embouchure dans la mer de Cortez, au Mexique, le Colorado est un fleuve assiégé, pris dans le cycle infernal qui est devenu l’ordinaire des étés dans l’Ouest : chaleur, sécheresse, incendies. Long de 2 320 km, il alimente en eau et en hydroélectricité 40 millions de personnes (et 29 tribus indiennes) dans sept Etats. Et irrigue les cultures que ces régions désertiques s’obstinent à faire pousser (du riz et du coton en Arizona).
Cet été, le bassin en est à sa vingt-deuxième année de sécheresse. A ce stade, les climatologues parlent de « méga-sécheresse ». « La région vit une de ses périodes les plus sèches en 1 200 ans », a déclaré Elizabeth Klein, chargée de mission au ministère de l’intérieur, en mai, lors d’une audition devant la commission des ressources naturelles de la Chambre des représentants. Comparable, selon le magazine National Geographic, à la grande aridification qui avait conduit les Indiens Pueblos à abandonner leurs habitations troglodytes de Mesa Verde (Colorado) au XIIIe siècle.
Achat d’eau pour refroidir la rivière
Tout le long du fleuve, la sécheresse a forcé à prendre des mesures d’urgence. Sur la rivière Yampa, affluent de la Green River qui vient alimenter le Colorado près de Moab (Utah), la pêche a été limitée, le tubing interdit : on ne descend plus les rapides sur des pneumatiques mais on se baigne. « L’eau est à 24 degrés ! », s’exclame le gérant d’un magasin de sports de Steamboat Springs, à 2 050 m d’altitude.
La station en est à acheter de l’eau à des comtés voisins pour refroidir la rivière et sauver l’écosystème. Autour de Grand Junction, où la rivière Gunnison se jette dans le Colorado, terre de ranchs et de cow-boys, le foin a jauni. Les éleveurs sont livrés à un dilemme : vendre leurs animaux ou les nourrir avec du fourrage acheté au prix du marché. La compagnie des eaux locale, qui s’alimente habituellement dans de petites rivières venant du Nord, a commencé le 10 juin à pomper dans le Colorado, pour la première fois en soixante-cinq ans d’existence.
> Lire aussi Les sécheresses intermittentes affectent bien plus de rivières qu’on ne le pensait
A quelque 500 km en aval, le Colorado forme un entrelacs de méandres qui débouchent sur le lac Powell, bien connu des millions de touristes qui passent sur la route du Grand Canyon. Le niveau d’eau du réservoir est au plus bas depuis l’inauguration de 1964, et les célèbres houseboats (les « maisons-bâteaux ») sont au chômage partiel. Le lac n’a reçu que 30 % de l’apport en eau d’une année normale, si tant est qu’il en existe encore. Le niveau est descendu à 1 084 m au-dessus du niveau de la mer : à 10 m du seuil à partir duquel l’électricité ne peut plus être générée.
Le 17 juillet, le Bureau de réclamation, l’agence fédérale qui gère l’eau et les barrages, a décidé de puiser d’urgence dans trois réservoirs avoisinants pour maintenir la production hydroélectrique. Une mesure exceptionnelle, qui va pénaliser encore davantage les agriculteurs en amont. « Il va falloir la coopération de tout le monde, a plaidé devant la presse le responsable du bureau pour le Colorado supérieur, Wayne Pullan. Nous avons atteint le point que nous craignions d’atteindre. » L’organisation environnementale Save the Colorado a protesté. « Drainer le bassin supérieur pour maintenir le lac Powell, c’est un pansement sur une hémorragie, critique Gary Wockner, son directeur. A notre avis, le lac Powell ne peut pas être sauvé. » Plein, le lac s’étalait sur 667 kilomètres carrés. Aujourd’hui, il n’en couvre plus que 299.
Marinas à sec
Quelques centaines de km plus bas, le lac Mead est au même point. Le réservoir, à 50 km de Las Vegas, est le plus grand du pays. Le 18 juillet, il n’était rempli qu’à 34 % : son niveau le plus bas depuis sa mise en service après la construction du barrage Hoover, en 1934, à la frontière entre l’Arizona et le Nevada. La plupart des pontons sont impraticables, les rampes suspendues au-dessus de l’eau. Les plaisanciers qui insistent pour descendre leur bateau sont mis en garde : « A vos risques et périls ».
Ce n’est plus le lac aux 8 millions de visiteurs annuels que l’on vient contempler, mais le « bathtub ring », l’anneau qui marque l’ancien niveau, comme dans les baignoires mal récurées ; la ligne qui matérialise la rupture entre les années fastes et la disette actuelle. En vingt ans, le niveau du lac Mead a chuté de l’équivalent de treize étages. Des formations géologiques englouties ont surgi, des îles oubliées. Certaines marinas sont à sec. Le Hoover Dam a déjà réduit sa production hydroélectrique de 25 %.
Pour le gouvernement fédéral, l’heure des décisions est venue. Le 16 août, lors de sa prochaine réunion, le Bureau de réclamation sera contraint d’en prendre acte : le seuil fatidique est atteint, le niveau du lac Mead est passé en dessous de 325 m. Les responsables vont décréter officiellement le « niveau 1 » de pénurie d’eau dans le bassin inférieur du Colorado. En clair : les mécanismes d’urgence devront être activés. Ce sera la première fois dans l’histoire de l’expansion de l’Ouest.
Un accord entre Nord et Sud
Pour comprendre les enjeux, il faut remonter à 1922, lors de la signature du « Colorado River Compact », l’accord inter-Etats sur la répartition de l’eau de la rivière, conclu sous supervision de l’Etat fédéral, représenté par le secrétaire au commerce et futur président Herbert Hoover. Le traité prévoit un mécanisme de solidarité entre les Etats du bassin supérieur – premiers sur le tracé du fleuve – (Colorado, Utah, Wyoming, Nouveau-Mexique) et ceux du bassin inférieur (Arizona, Nevada, Californie). Le niveau d’eau est mesuré à Lees Ferry, à quelques kilomètres du lac Powell.
Les Etats du Nord doivent faire en sorte que le Sud ne manque pas d’eau : 9,251 milliards de mètres cubes sont alloués à chaque bloc. Mais les experts ont vu large. Ils ont basé leurs estimations sur une pluviosité qui avait été exceptionnelle les années précédentes. Ils s’en sont aperçus dès les années 1930… Mais peu importe : Washington a hâte de développer l’Ouest ; la Californie veut que l’Etat fédéral paie pour le barrage qui permettra de contrôler le débit de ce qu’un ingénieur a appelé « le Nil américain ». L’Arizona, furieux du « deal », ne le signera pas avant les années 1960.
> Lire aussi En Californie, « l’épidémie d’incendies » devient une question de santé publique
Le mécanisme de solidarité doit être activé dès que le niveau du lac Mead tombe en dessous de 325 m. On y est depuis le 10 juin. « La principale victime va être l’Arizona », explique George Sibley, professeur au Western State College, à Gunnison (Colorado), et spécialiste de l’histoire du fleuve. A partir du 1er janvier 2022, l’Etat va perdre une partie de son allocation en eau. Le « projet central Arizona », le réseau d’irrigation qui s’étend sur 500 km, devrait être privé de 30 % de son volume annuel. Les réductions vont frapper de plein fouet les agriculteurs, mais les industries de pointe – comme celle des semi-conducteurs –, grandes consommatrices d’eau, pourraient également être affectées.
Des mesures proches des « pas de bébé »
Le Nevada sera frappé lui aussi, mais dans une moindre mesure (4 % en moins). L’Etat a décidé d’interdire les pelouses « inutiles » (aux ronds-points par exemple)… à partir de 2026. A Las Vegas, dans la région la plus sèche du pays (10 cm de pluie par an), des « water patrols » (« patrouilles de l’eau ») circulent dans les banlieues pour traquer le gaspillage. Et la ville paie les propriétaires pour qu’ils se débarrassent de leurs carrés d’herbe. Des « pas de bébé », selon les écologistes, au regard del’augmentation des températures dans la région : plus de 2 °F en vingt ans (0,16 °C), d’après l’agence fédérale pour la protection de l’environnement (EPA).
La Californie, qui se taille la part du lion du traité avec 5,4 milliards de mètres cubes, ne pâtira pas des restrictions dans un premier temps. C’était la condition sine qua non de sa participation à l’élaboration d’un plan d’urgence en 2019 : si l’eau devait être rationnée, les sacrifices devaient d’abord être faits par l’Arizona.
Pas question pour le géant de la côte ouest de subventionner l’agriculture en plein désert de son voisin. « Ça sert d’avoir 57 représentants au Congrès », note George Sibley – à eux deux, le Nevada et l’Arizona n’ont que 17 sièges. La Californie, il est vrai, est en proie à ses propres pénuries d’eau dans le nord de l’Etat : le barrage d’Oroville, qui alimente la vallée centrale, la région qui produit 60 % des fruits et légumes américains, n’est lui aussi rempli qu’à 28 % de sa capacité.
La « méga-sécheresse » remettra-t-elle en question le pacte de solidarité de l’Ouest ? Des négociations sur la révision du traité de 1922 ont commencé. Elles n’en sont encore qu’aux délibérations sur les futurs participants (les tribus indiennes ont bien l’intention cette fois d’y avoir leur place). Les Etats du Nord sont dans la situation ubuesque de payer leurs agriculteurs pour détruire des cultures, comme le Colorado a commencé à l’expérimenter, afin d’honorer leurs obligations de 1922 envers le Sud, où certains propriétaires de villégiatures n’imagineraient pas de se priver de golfs ni de pelouses. « C’est un désastre à déroulement lent. On vit sur une fiction depuis le premier jour », lâche George Sibley, qui est partisan d’une renégociation. « Mais le plus probable, prévoit-il, c’est qu’on va continuer à prier pour avoir plus de neige l’hiver, sans être surpris qu’elle ne vienne pas. »
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/07/27/dans-l-ouest-americain-une-secheresse-millenaire-aux-consequences-inedites_6089624_1652612.html>
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35- Les canicules ont coûté entre 22 et 37 milliards d'euros depuis 2015, selon une étude, AFP, 27/07/21, 17:00
Les canicules ont coûté en France entre 22 et 37 milliards d'euros de 2015 à 2020 en raison des décès, des frais médicaux et de la perte de bien-être, selon Santé publique France, qui met en lumière le "fardeau invisible" de ces événements climatiques extrêmes.
Lors d'inondations ou de tempêtes, les assureurs entrent vite en jeu pour chiffrer les dégâts, déjà bien visibles à l'oeil nu sur les images de télévision.
Mais les impacts des canicules, événements extrêmes pourtant les plus meurtriers, "sont rarement considérés sous un angle économique", estime l'étude publiée mardi, qui note également une "faible" perception de ce risque, signe le plus évident du réchauffement de la planète.
Les chercheurs se sont donc penchés sur les canicules ayant touché la France métropolitaine de 2015 à 2020, des épisodes de chaleur extrêmes qui ont causé au total près de 10.000 morts.
En six ans, tous les départements métropolitains sauf trois (Côte d'Armor, Creuse et Finistère) ont subi au moins une vague de chaleur, pour un total cumulé de 2.716 alertes journalières (vigilance orange ou rouge de Météo-France), soit 29,2 journées en moyenne par département.
Quelle que soit la méthode de calcul adoptée, "les coûts intangibles liés à la mortalité prématurée représentent la part majoritaire, soulignant un fardeau sociétal sous-estimé et largement invisible".
Cela représente 30,2 milliards d'euros en utilisant une méthode basée sur le nombre de décès et 15,9 milliards sur celle basée sur le nombre d'années de vie perdues, indique l'étude, précisant s'être servi de valeurs classiquement utilisées pour chiffrer la mortalité liée à la pollution de l'air.
Arrive ensuite la "perte de bien-être", estimée à 6,3 milliards d'euros. Elle n'a pourtant été calculée qu'en 2019 et 2020, seules années à avoir connu des vigilances rouges accompagnées de recommandations à éviter les déplacements et l'activité physique, de fatigue ou de diminution des capacités cognitives.
L'excès de recours aux soins (passage aux urgences, SOS Médecins, hospitalisations) ne représente qu'une faible part du total, avec 31 millions d'euros. Plus d'un tiers de ce montant a été observé sur une seule année, 2019, avec des pics de passage aux urgences notamment chez les jeunes.
Rapporté à la taille de la population exposée, l'impact économique des canicules depuis 2015 "s'établit en moyenne entre 72 euros par habitant en 2017 et 224 euros par habitant en 2020, pour un total sur la période de 814 euros par habitant".
"Malgré la mise en place d'un plan de prévention depuis 2004, les canicules continuent d'avoir un impact sanitaire et économique fort en France", insiste Santé Publique France, soulignant l'exacerbation de la fréquence, de la durée, de l'intensité et de l'extension géographique de ces vagues de chaleur.
Et face à une nouvelle aggravation prévue, les résultats soulignent "l'urgence de mesures d'action permettant de renforcer l'adaptation aux canicules", plaide l'étude.
<https://information.tv5monde.com/info/les-canicules-ont-coute-entre-22-et-37-milliards-d-euros-depuis-2015-selon-une-etude-418444>
En savoir plus :
> Évaluation monétaire des effets sanitaires des canicules en France métropolitaine entre 2015 et 2020 <https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/climat/fortes-chaleurs-canicule/documents/article/evaluation-monetaire-des-effets-sanitaires-des-canicules-en-france-metropolitaine-entre-2015-et-2020>, Santé publique France, 27/07/21
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36- Changement climatique : Pourquoi le prochain rapport du Giec, publié le 9 août, est très attendu, 20 Minutes, 27/07/21, 18h42
Fabrice Pouliquen
Sciences. Il y a les rapports spéciaux commandés par l’ONU sur des sujets spécifiques, et les rapports d’évaluation, travail au long cours du Giec qu’il réalise tous les sept ans. Le sixième est pour bientôt. Le 9 août même pour la première partie. Explications
• Où en est la science dans la connaissance des systèmes climatiques et du changement climatique ? C’est sur cette question que s’est penché le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), comme il l’a fait à cinq reprises déjà depuis sa création.
• Ce rapport, qui a compilé 14.000 articles scientifiques, sera publié le 9 août. Et ce n’est que la première partie du rapport d’évaluation qu’élabore le Giec tous les sept ans désormais.
• Avant la publication de ce premier volet, il reste encore à faire approuver « le résumé pour décideurs » par 195 Etats. C’est ce travail qu’a ouvert le Giec ce lundi et qui durera jusqu’au 6 août. Avec le risque que les travaux du Giec ne se retrouvent édulcorés ?
Le 9 août, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec)publiera la première partie de son sixième rapport d’évaluation. Un travail très attendu, puisqu’il s’agit de fournir la compréhension scientifique la plus récente du système climatique et du changement climatique. Avant cela, il reste à faire approuver, par les gouvernements des 195 Etats parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Cnucc), ce rapport et le « résumé à l’attention des décideurs ». Un condensé qui accompagne chaque sortie du rapport du Giec et dont la rédaction peut faire l’objet d’intenses controverses scientifiques.
Le Giec a lancé ce travail, ce lundi et jusqu’au 6 août, en ouvrant une séance plénière virtuelle (Covid-19 oblige) réunissant les scientifiques impliqués dans le rapport et les délégations de ces 195 Etats. Que va-t-il en sortir ? 20 Minutes fait le point.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3091895-20210727-changement-climatique-pourquoi-prochain-rapport-giec-publie-9-aout-tres-attendu>
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En audio
37- Jean-Pascal van Ypersele : "Nous sommes en train de bousiller l'habitabilité de la seule planète habitable", France Inter, Le grand entretien, 26/07/21, 08h20
Cyril Dion, réalisateur, écrivain et activiste, et Jean-Pascal van Ypersele, professeur de climatologie à l'Université catholique de Louvain et ancien vice-président du GIEC, sont les invités du Grand entretien.
Le réalisateur Cyril Dion tourne actuellement, pour Arte, un documentaire sur les habitants de Portland, après le dôme de chaleur que vient de vivre le Canada et le nord-est de l'Amérique : "Il va falloir qu'on s'adapte, très sérieusement. C'est pas pour dans 10 ans, c'est déjà en train de se produire". Pour lui, cette fois : "Une bonne partie des gens disent que le changement climatique est devenu quelque chose d'émotionnel, qu'ils ressentent, plus simplement une idée."
Protection de l'environnement et questions sociales
Pour Jean-Pascal van Ypersele, les récentes inondations en Allemagne et en Belgique ne sont qu'un signe évident de plus : "30 ans que le GIEC alerte, et ce qui se passe aujourd'hui est la concrétisation de cette alerte".
> Emission (26 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-26-juillet-2021>
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En images
38- Chine : impressionnante tempête de sable dans le nord du pays, France 2, journal de 13h, 26/07/21
La Chine paye un lourd tribut aux phénomènes climatiques extrêmes. Le pays fait face à un typhon et à des inondations meurtrières. Une tempête de sable a frappé le nord du pays, dimanche 25 juillet.
Une tempête de sable s'est déclenchée le dimanche 25 juillet dans la ville de Dunhang, dans le nord de la Chine. Filmé en accéléré, un mur de poussière de 100 mètres de haut avale la ville en quelques minutes à peine. Il avance avec une aura menaçante et recouvre tout sur son passage. Les routes se retrouvent plongées dans l'obscurité jaunâtre, et les autorités font leur possible pour aider les voitures sur la voie, où il devient difficile de distinguer quoi que ce soit. La visibilité se retrouve réduite à cinq mètres.
Un phénomène relativement fréquent
La police locale redirige les automobilistes, abasourdis par cette vision : ils écoutent, fenêtre ouverte, les instructions dictées par les autorités. Les tempêtes de sable sont fréquentes dans cette région frontalière du désert de Gobi. En mars dernier, l'une d'elles avait atteint la capitale Pékin, pourtant distante de deux mille kilomètres.
> Vidéo à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/chine-impressionnante-tempete-de-sable-dans-le-nord-du-pays_4716753.html>
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39- Climat : deux régions du globe sont désormais trop chaudes et inhabitables, France 2, journal de 20h, 26/07/21
C'est l'une des conséquences du dérèglement climatique, pointé du doigt par le GIEC dans son dernier rapport.
Une vie sous plus de 35 degrés au thermomètre, avec 90% d'humidité dans l'air : une vie où chaque geste compte, et où travailler comme faire du sport n'est plus possible. Deux régions du globe ont déjà atteint ce seuil, invivable pour les humains : Jakobabad au Pakistan, et Ras Al Khaimah, dans le golfe Persique.
Le cocktail chaleur et humidité peut être mortel pour l'organisme. "Quand l'air est sec, (…) on est capable de résister à des chaleurs extrêmes, 60 degrés, jusqu'à 100 degrés si ça ne dure pas trop longtemps", indique la journaliste Valérie Heurtel. Le corps est équipé d'un thermostat naturel, qui a pour rôle de maintenir la température à 37 degrés. "Au contact d'un air sec, la sueur s'évapore, et c'est cette évaporation qui nous rafraîchit, ajoute-t-elle. Dans un air saturé en humidité, la sueur a du mal à s'évaporer, résultat le corps est en surchauffe."
30 ans d'avance sur les prévisions des climatologues
Que risque-t-on à vivre dans des conditions aussi extrêmes ? "La température de l'intérieur va commencer à grimper, (…) on peut commencer à avoir des troubles de la vision, des vertiges, des troubles neurologiques, ça peut terminer par du coma, des convulsions, et ça peut aboutir à des complications cardiaques ou rénales gravissimes", explique le Dr. Laurent Uzan, cardiologue du sport.
Les climatologues avaient prédit les canicules humides pour dans 30 ans. Mauvaise nouvelle, elles sont arrivées. Et les relevés météo des 40 dernières années sont inquiétants : si le Pakistan et le golfe Persique ont déjà franchi le pont de bascule, d'autres région du globe n'en sont pas loin, comme la Chine ou une grande partie de l'Inde. Les plus menacées sont les régions tropicales et les zones côtières, où les fortes chaleurs se mêlent à l'évaporation de la mer. Seule solution pour enrayer la machine : contrôler nos émissions de gaz à effet de serre.
> Vidéo à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/canicule/climat-deux-regions-du-globe-sont-desormais-inhabitables_4717025.html>
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40- Inondations, canicules : le monde entier frappé, France 5, C dans l’air, 27/07/21, 17h44
Incendies aux États-Unis, vague de chaleur au Canada, inondations en Europe et en Chine… L’été 2021 est marqué par des catastrophes naturelles en cascade.
"Depuis des années, nous avions prévenu que c'était possible, que tout ça allait arriver", a déploré, lundi 26 juillet, la responsable climat de l'ONU, Patricia Espinosa. Et pendant que les phénomènes climatiques ravagent le monde, le dernier rapport du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) est dans la dernière ligne droite avant sa publication, le 9 août prochain : les représentants de 195 pays vont plancher sur les principaux aspects de ce pré-rapport pendant 15 jours. Hausse de la température mondiale, augmentation du niveau des océans, intensification des événements extrêmes… Ce rapport devrait conforter les appels à agir plus vite et plus fort contre le changement climatique. "La réalité est que nous ne sommes pas en bonne voie pour respecter l'objectif de l'accord de Paris de limiter le réchauffement à +1,5°C d'ici la fin du siècle. En fait nous sommes sur le chemin opposé, nous nous dirigeons vers plus de +3°C. Nous devons changer de direction de façon urgente avant qu'il ne soit trop tard", a poursuivi Patricia Espinosa. Et l’enjeu de ce rapport est de taille : c’est en fonction de celui-ci que les décisions en matière de lutte contre le dérèglement climatique seront prises lors de la COP26, prévue en novembre prochain à Glasgow, en Écosse.
Invités :
- Françoise Vimeux, climatologue et directrice de recherches à l'IRD
- Arnaud Gossement, avocat spécialiste en droit de l’environnement
- Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet de conseil Asterès
- Emma Haziza, hydrologue
> Magazine (66 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/2601285-emission-du-mardi-27-juillet-2021.html>
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