[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (mercredi 24 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 24 Mar 07:52:20 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- A Bruxelles, avis de tempête sur la pêche durable <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/08/a-bruxelles-avis-de-tempete-sur-la-peche-durable_6072379_3244.html>, Le Monde, 08/03/21, 18h38 
2- Tribune. Pêche durable : les femmes, moteurs de la transition dans les pays du Sud <https://usbeketrica.com/fr/article/peche-durable-les-femmes-moteurs-de-la-transition-dans-les-pays-du-sud>, Usbek & Rica, 08/03/21
3- 220 millions <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/969.html>, Actu-environnement, Le chiffre du 10/03/21
4- Gros producteur de haschich, le Maroc veut passer au cannabis "thérapeutique" <https://www.challenges.fr/societe/gros-producteur-de-haschich-le-maroc-veut-passer-au-cannabis-therapeutique_755187>, AFP, 11/03/21, 19:00
5- Gironde, Marne, Charente-Maritime identifiés comme les plus gros utilisateurs de pesticides <https://www.lefigaro.fr/flash-eco/gironde-marne-charente-maritime-identifies-comme-les-plus-gros-utilisateurs-de-pesticides-20210311>, AFP, 11/03/21, 20:00
6- Chronique. « Le rapport à la viande pourrait ouvrir une profonde division au sein du mouvement environnementaliste » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/14/le-rapport-a-la-viande-pourrait-ouvrir-une-profonde-division-au-sein-du-mouvement-environnementaliste_6073044_3232.html>, Le Monde, 14/03/21, 06h33 
7- Tribune. « La végétalisation de notre alimentation constitue une réponse aux enjeux climatiques et de santé publique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/14/la-vegetalisation-de-notre-alimentation-constitue-une-reponse-aux-enjeux-climatiques-et-de-sante-publique_6073063_3232.html>, Le Monde, 14/03/21, 07h00 
8- Le Conseil d’Etat valide le retour temporaire des néonicotinoïdes <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/15/le-conseil-d-etat-valide-le-retour-temporaire-des-neonicotinoides_6073186_3244.html>, Le Monde avec AFP, 15/03/21, 12h33
9- En moyenne montagne, le retour dévastateur des campagnols <https://www.geo.fr/environnement/en-moyenne-montagne-le-retour-devastateur-des-campagnols-204075>, AFP, 16/03/21, 09:00 
10- Il faut que l’Europe adopte « dès que possible » le logo Nutri-Score, demandent 270 scientifiques <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/16/l-appel-de-270-scientifiques-pour-l-adoption-du-logo-nutri-score-en-europe_6073326_3244.html>, Le Monde, 16/03/21, 15h37 
11- Reboiser intelligemment, le défi d'une ONG finlandaise pour la planète <https://www.youtube.com/watch?v=Dot9eWkp5B4>, AFP, 16/03/21, 21:00
12- L'agriculture en souffrance sous le poids accru des catastrophes, s'alarme l'ONU <https://information.tv5monde.com/info/l-agriculture-en-souffrance-sous-le-poids-accru-des-catastrophes-s-alarme-l-onu-401011>, AFP, 18/03/21, 14:00
13- En Bretagne, la victoire des salariés empoisonnés aux pesticides <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/03/19/en-bretagne-la-victoire-des-salaries-empoisonnes-aux-pesticides_6073778_4500055.html>, M le Mag, 19/03/21, 16h55 
14- Madrid face au problème environnemental de ses arbres dévastés par la neige <https://information.tv5monde.com/info/madrid-face-au-probleme-environnemental-de-ses-arbres-devastes-par-la-neige-401186>, AFP, 19/03/21, 17:00
15- L'appétit des Français pour le bio résiste au Covid-19 <https://information.tv5monde.com/info/l-appetit-des-francais-pour-le-bio-resiste-au-covid-19-401188>, AFP, 19/03/21, 17:00
16- Les règles d’épandage de pesticides en partie invalidées par le Conseil constitutionnel <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/19/pesticides-le-conseil-constitutionnel-invalide-les-chartes-d-engagements-du-gouvernement_6073702_3244.html>, Le Monde, 19/03/21, 18h14 
17- Trois mois en Méditerranée dans un cargo bétailler : la triste odyssée des bovins de l’« Elbeik » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/19/trois-mois-en-mediterranee-dans-un-cargo-betailler-la-triste-odyssee-des-bovins-de-l-elbeik_6073800_3244.html>, Le Monde, maj le 20/03/21 à 05h42 
18- Tribune. « A la source de la déforestation et des pandémies, il y a une incapacité dramatique à entrevoir la misère d’une partie de la population mondiale » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/20/a-la-source-de-la-deforestation-et-des-pandemies-il-y-a-une-incapacite-dramatique-a-entrevoir-la-misere-d-une-partie-de-la-population-mondiale_6073886_3232.html>, Le Monde, 20/03/21, 18h00  
19- Dans le Marais poitevin, la Venise verte recompose son couvert végétal, menacé de disparition <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/21/dans-le-marais-poitevin-la-venise-verte-recompose-son-couvert-vegetal-menace-de-disparition_6073918_3244.html>, Le Monde, 21/03/21, 06h00 
En images
20- Des jardins-forêts plantés en plein cœur de ville <https://www.actu-environnement.com/ae/news/jardins-forets-coeur-de-ville-36904.php4>, Actu-environnement, 20/01/21

Bien à vous,
Florence

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CHIFFRES DU JOUR : — 220 millions, c’est le nombre d’hectares de forêts tropicales humides perdus depuis 1990 dans le monde. Soit environ 7 millions d’hectares qui ont disparu en moyenne chaque année entre 1990 et 2020, selon les résultats d’une étude publiée le 5 mars dans la revue Science Advances. (cf. item 3 & suite)
— Environ 800.000 arbres des 1,7 million d'arbres sur le domaine public que compte Madrid ont été affectés par la tempête de neige historique du mois de janvier. (cf. item 14)
— Après 3 mois en mer, l’Elbeik, le navire transportant près de 1 800 bovins a accosté à Carthagène, sans avoir jamais pu atteindre sa destination finale. Au moins 180 animaux sont morts pendant ce voyage. (cf. item 17)
INQUIÉTUDES DU JOUR : — Les eurodéputés vont-ils, à travers leurs amendements, miner les objectifs de durabilité de la politique commune de la pêche et faire voler en éclats la logique de quotas ? C’est la crainte que la Commission européenne exprime dans une note transmise fin février aux élus européens. (cf. item 1)
— Sécheresse, inondations, tempêtes, tsunamis, feux de forêt, invasions d'insectes, épidémies, autant de catastrophes dont la fréquence a triplé en 50 ans, et qui "mettent en péril les systèmes alimentaires de la planète", s'alarme la FAO. (cf. item 12 & suite)
TRIBUNES DU JOUR : — L’ONG Marine Stewardship Council (MSC) a identifié les femmes comme des agentes essentielles de changement pour endiguer la surpêche dans les pays en voie de développement. (cf. item 2)
— Un collectif de médecins, diététiciens, infirmiers, pharmaciens et autres professionnels de santé appelle à inscrire dans la loi Climat et résilience l’obligation d’une option végétarienne quotidienne dans l’ensemble de la restauration collective. (cf. item 7)
— C’est la précarité rurale qui conduit les agriculteurs à convertir les forêts en terres agricoles et qui est à l’origine des zoonoses, expliquent dans une tribune les chercheurs en écologie Jean-Marc Roda et Jacques Tassin. (c. item 18)
MUTATION DU JOUR : Le Maroc, 1er producteur mondial de haschich, se prépare à légaliser l'usage thérapeutique du cannabis, avec un cadre juridique destiné à permettre à l'Etat de valoriser une culture lucrative actuellement aux mains des trafiquants. (cf. item 4)
GLYPH’AWARDS DU JOUR : Les départements les plus accros au glyphosate, herbicide le plus vendu au monde, sont : Charente-Maritime, Gironde, Marne, Charentes & Lot-et-Garonne. (cf. item 5 & suite)
DÉCISIONS DU JOUR : — Le Conseil d’Etat a validé la réautorisation provisoire des insecticides néonicotinoïdes dans la filière de la betterave sucrière, estimant qu’elle n’était contraire ni à la Constitution ni au droit européen, qui prévoit des dérogations à leur interdiction générale. (cf. item 8)
— Le Conseil constitutionnel a tranché : les « chartes d’engagements » censées encadrer l’usage des pesticides près des habitations sont « contraires » à la Constitution et il donne raison aux associations de défense de l’environnement qui combattent depuis plus d’un an un arrêté et un décret qu’elles jugent très insuffisamment protecteurs. (cf. item 16)
REQUÊTE DU JOUR : 270 scientifiques demandent à la Commission européenne d’adopter ce système d’étiquetage nutritionnel, contre lequel un petit groupe de pays, emmenés par l’Italie, bataille fermement. (cf. item 10)
ABOUTISSEMENT DU JOUR : Au bout de 10 ans, plusieurs employés de Nutréa intoxiqués par des produits toxiques sur leur lieu de travail, à Plouisy, dans les Côtes-d’Armor, ont fini par gagner leur combat judiciaire contre l’entreprise agroalimentaire. (cf. item 13)
ENQUÊTES DU JOUR : Malgré la crise du Covid-19, les produits bio ont continué à avoir le vent en poupe l'an dernier, d'après une enquête de l'Agence Bio et des données des magasins spécialisés. (cf. item 15 & suite)
REPORTAGE DU JOUR : La chalarose et le vieillissement entraînent la fin du règne du frêne têtard, arbre emblématique du marais depuis le XIXe siècle. Un vaste programme de plantation est engagé, soutenu par la Fondation du patrimoine. (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://letempsestvenu.org/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- A Bruxelles, avis de tempête sur la pêche durable, Le Monde, 08/03/21, 18h38 
Cédric Vallet (Bruxelles, correspondance)

Des amendements votés par des députés européens dans un texte sur le contrôle des pêches pourraient aboutir à une « surpêche massive », craint la Commission européenne. 
Les eurodéputés vont-ils, à travers leurs amendements, miner les objectifs de durabilité de la politique commune de la pêche et faire voler en éclats la logique de quotas ? C’est la crainte que la Commission européenne exprime, en un langage direct, dans une note transmise fin février aux élus européens. Ces amendements pourraient conduire à une « surpêche massive », peut-on lire dans ce document. Ils fragiliseraient « la crédibilité de l’Union européenne » et mèneraient à la « détérioration de stocks de poissons ».
La politique commune de la pêche a instauré des totaux autorisés de captures de poissons afin de préserver les stocks d’espèces fragilisées ou en danger. Il s’agit d’un volume de pêche maximal par espèce de poisson réparti entre pays de l’Union européenne et ensuite distribués aux pêcheurs sous forme de quotas. L’objectif étant de préserver les stocks des espèces en danger.
> Lire aussi  L’Union européenne ne parvient pas à enrayer la perte de la biodiversité marine
L’une des clefs de voûte de ce système, c’est le recensement, par les capitaines de bateaux, des quantités de poissons pêchés par espèces. Ces quantités doivent être consignées, au moment même des captures, par le capitaine du navire, dans son « carnet de pêche » aujourd’hui informatisé. Il s’agit d’estimations. Au port, en cas de contrôle, les autorités comparent les quantités réellement débarquées de celles enregistrées dans le carnet de pêche. Les pêcheurs bénéficient d’une marge d’erreur – appelée marge de tolérance – dans le recensement qu’ils ont effectué en mer. Cette marge était de 20 % en 1983. Elle est de 10 % depuis 2009.
« Marge d’erreur »
C’est cette marge d’erreur qui est au centre des tensions. En 2018, la Commission a lancé la révision du contrôle des pêches sans toucher à cette marge. Mais le 1er février, en discutant de leur position sur ce texte, les députés de la commission pêche du Parlement ont voté à une large majorité en faveur d’une augmentation à 20 % pour des pêcheries de petits pélagiques (harengs, sprats, maquereaux) et à 25 % pour les espèces de thon, alors même que le thon Albacore dans l’océan Indien est l’objet de quotas, car son stock décroît à vive allure. « Plus la marge de tolérance est haute, plus les risques de sous-déclarations sont élevés, sapant l’état de santé de nos stocks de poissons », a averti Virginijus Sinkevičius, commissaire à l’environnement, aux océans et à la pêche.
Pour Caroline Roose, députée du groupe Les Verts au Parlement européen, « cette augmentation des marges de tolérance est une aberration. C’est une proposition qui vient directement des lobbys, comme Europeche [le groupement des pêcheurs]».
Au Parlement, on apprécie diversement la petite note de l’exécutif bruxellois. Clara Aguilera est députée espagnole du groupe des socialistes et démocrates. Elle est rapporteure sur ce dossier et regrette « qu’une institution fasse pression sur une autre de cette manière alors qu’un respect mutuel devrait prévaloir ». Même réflexion dans le groupe Renew Europe, où le macroniste Pierre Karleskind, président de la commission Pêche pense que « la Commission européenne, non élue, devrait apprendre à s’adresser correctement aux députés ».
Mais sur le fond, les députés tentent de corriger le tir. Clara Aguilera comme Pierre Karleskind soutiennent de nouveaux amendements qui infléchissent la position adoptée par leur Commission. Le principal changement qu’ils proposent concerne le thon et fait écho aux propositions défendues par Orthongel, l’association française des producteurs de thon congelé et surgelé. Propositions que les autorités françaises soutiennent comme le montre une note du secrétariat général des affaires européennes, que Le Monde a pu consulter et conseillant aux eurodéputés français d’y adhérer.
> Lire aussi  La santé retrouvée du thon rouge ne profite pas aux petits pêcheurs
L’idée serait de conserver la marge de tolérance de 10 %, mais de l’appliquer à l’ensemble du volume des poissons pêchés et non plus à chaque espèce. Un compromis d’apparence, qui ne convainc pas l‘exécutif. Pour Vivian Loonela, porte-parole de la Commission européenne pour l’environnement, les océans et la pêche, « une marge de tolérance pour l’ensemble des captures et non plus par espèce serait encore plus dangereuse pour les stocks de poissons soumis à quotas, dans le cadre de pêcherie mixte telle que la pêcherie de thons tropicaux à la senne ».
« Proposition très dangereuse »
Explications : imaginons qu’un bateau pêche 100 tonnes de thon, dont 80 tonnes de thon Albacore, qui, pour sa protection, fait l’objet d’un quota, et 20 tonnes de thon obèse sans quota. La marge d’erreur s’appliquera au volume total pêché : les 100 tonnes, et pas à la répartition entre espèces. Il serait donc possible de déclarer 20 tonnes de thon Albacore et 80 de thon obèse, sans que cela soit illégal. « Certains capitaines auraient un intérêt à déclarer un pourcentage faible pour les espèces soumises à quotas, ajoute la porte-parole de la Commission européenne. Car lorsque le quota de l’espèce est atteint, la pêcherie – pour les trois espèces – doit s’arrêter. » « Cette proposition est très dangereuse, abonde Nick Goetschalckx, de l’ONG Client Earth. Elle aura pour effet de permettre la surpêche de stocks de poissons qui s’effondrent. »
Les thoniers mettent en avant la difficulté du tri et du comptage des espèces en temps réel au moment des captures. « Ces estimations se font au doigt mouillé, car une fois sur le bateau les poissons doivent atteindre très rapidement, pour des raisons sanitaires, les cuves de refroidissement », décrit Yvon Riva, d’Orthongel. Pour la Commission européenne, « les capitaines peuvent assez facilement estimer la totalité des captures. Quant au détail des espèces, il existe différentes techniques d’échantillonnage pour les estimer assez précisément. » Les députés doivent trancher, mardi 9 mars, en séance plénière.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/08/a-bruxelles-avis-de-tempete-sur-la-peche-durable_6072379_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/08/a-bruxelles-avis-de-tempete-sur-la-peche-durable_6072379_3244.html>>
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2- Tribune. Pêche durable : les femmes, moteurs de la transition dans les pays du Sud, Usbek & Rica, 08/03/21
Par Dr. Yemi Oloruntuyi - Marine Stewardship Council (MSC)

L’ONG Marine Stewardship Council réfléchit au pouvoir de chacun pour endiguer la surpêche dans les pays en voie de développement. Dans ces pays où l’écart de genre est flagrant, l’organisation a identifié les femmes comme des agentes essentielles de changement, nous dit dans cette tribune Yemi Oloruntuyi, la responsable du MSC pour ces pays.
Le chiffre parle de lui-même : un travailleur sur deux dans l’industrie des produits de la mer est une femme. Cette donnée impose de remettre sur la table ce sujet longtemps mis de côté : quel rôle pour les femmes dans l’économie de la pêche ? En cause : le maintien du plafond de verre. Les hommes occupent encore majoritairement les postes décisionnaires et sont plus reconnus que les femmes pour leurs actions. La collaboration multi-acteurs est donc un point d’étape dans la mise en œuvre d’une économie durable.   
Un virage comme celui-ci ne peut se prendre qu’en mobilisant plus de 50 % de l’humanité. Signe de la gravité de la situation, l’ONU précise que plus d’un tiers des populations de poissons dans le monde sont aujourd’hui surexploitées. Dans les pays en voie de développement, c’est un désastre pour l’environnement et la croissance économique. Si l’espoir demeure, il passe par la capacité à reconnaître collectivement que sans la contribution de chacun dans ce combat, nous ne bâtirons pas un avenir prospère pour les prochaines générations. Surtout quand on sait que 16 millions de tonnes de ressources sauvages sont perdues chaque année faute de mise en œuvre d’un modèle de pêche durable.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/peche-durable-les-femmes-moteurs-de-la-transition-dans-les-pays-du-sud>
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3- 220 millions, Actu-environnement, Le chiffre du 10/03/21

C’est le nombre d’hectares de forêts tropicales humides perdus depuis 1990 dans le monde. Soit environ 7 millions d’hectares qui ont disparu en moyenne chaque année entre 1990 et 2020, selon les résultats d’une étude publiée le 5 mars dans la revue Science Advances. Les travaux ont été menés par des scientifiques du Centre commun de recherche (JRC), du Centre de coopération internationale en recherche agronomique (Cirad), du Centre pour la recherche forestière internationale (Cifor) et de l’Institut de recherche spatiale brésilien (INPE). Les cartes fournies ont permis d’évaluer « avec une précision sans précédent l’évolution de la déforestation », soulignent les chercheurs. Au niveau mondial, ce sont 17 % des forêts tropicales humides qui ont disparu au profit de l’agriculture et d’autres utilisations des terres depuis 1990.
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/969.html>
En savoir plus : 
> Long-term (1990–2019) monitoring of forest cover changes in the humid tropics <https://advances.sciencemag.org/content/7/10/eabe1603/tab-article-info>, Science Advances, 05/03/21
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4- Gros producteur de haschich, le Maroc veut passer au cannabis "thérapeutique", AFP, 11/03/21, 19:00
Sophie Pons

Le Maroc, premier producteur mondial de haschich, se prépare à légaliser l'usage thérapeutique du cannabis, avec un cadre juridique destiné à permettre à l'Etat de valoriser une culture lucrative actuellement aux mains des trafiquants.
Le conseil de gouvernement a adopté jeudi un projet de loi sur "les usages licites du cannabis" autorisant un usage "médical, cosmétique et industriel". Le texte qui doit encore être validé par le Parlement ne concerne pas le cannabis "récréatif", toujours prohibé.
Le but est de "reconvertir les cultures illicites destructrices de l'environnement en activités légales durables et génératrices de valeur et d’emploi", selon le texte.
"C'est la fin d'un tabou politique, l'aboutissement d'une dynamique lancée il y a une dizaine d'années au plus haut niveau de l'Etat", estime le sociologue Khaled Mouna. 
- "Savoir-faire ancestral" -
L'enjeu est de taille pour ce pays d'Afrique du Nord classé premier producteur mondial de résine de cannabis (haschich) par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) dans son rapport 2020.
Bien supérieurs aux estimations de ce rapport --47.500 hectares en 2018--, les chiffres officiels dévoilés cette semaine à Rabat font état de "55.000 hectares cultivé en 2019".
"De l'avis des experts, les atouts du royaume en la matière sont pour le moins indéniables : un écosystème propice, la proximité du marché européen en plein essor et un savoir-faire ancestral des agriculteurs", selon l'agence officielle MAP.
Il suffit de se promener sur les routes du Rif, dans le nord du pays, pour voir de vastes étendues de champs soigneusement cultivés et irrigués - en toute illégalité. Et "sur le plan pratique, ce n'est pas compliqué, il suffit d'utiliser des semences adaptées et les planter à la prochaine saison" si la loi est votée dans les temps, souligne le botaniste Ismaïl Azza.
Les données officielles ne dévoilent pas la production actuelle qui s'élève, selon une étude publiée en 2020 par le réseau indépendant "Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée", à plus de 700 tonnes par an, pour une valeur de 23 milliards de dollars (environ 19 milliards d'euros).
Le projet de loi prévoit de créer une "agence de régulation" chargée de "développer un circuit agricole et industriel" et de contrôler toute la "chaîne de production", de l'importation des semences jusqu'à la commercialisation - avec "périmètres règlementaires", "coopératives d'agriculteurs autorisés", "plants certifiés" et contrôle des teneurs en THC, la principale molécule psychoactive du cannabis.
La région de "Ketama qui a toujours fait la réputation de +la marocaine+, comme est surnommée la résine de cannabis à l'étranger, devrait forcément figurer dans la liste des zones autorisées", prédit le site semi-officiel 360.
- "Développement économique" -
Le Maroc table sur le "développement soutenu" du marché mondial du cannabis médical, avec des prévisions de croissance moyenne annuelle de l'ordre de 60% en Europe, son "marché cible", selon une note du ministère de l'Intérieur. Les professionnels estiment à 1 milliard de dollars (0,8 milliard d'euros) le marché du cannabis légal en Europe.
Mais "tout retard pris dans la mise en œuvre du projet pourrait se traduire par des risques de perte des opportunités économiques (...) au profit de pays concurrents", avertit la MAP. 
Le projet de loi a été présenté "moins de trois mois après la décision des Nations unies de retirer le cannabis de la liste des drogues les plus dangereuses", débloquant ainsi l'usage thérapeutique de cette plante psychoactive, souligne Khaled Mouna.
Les cultures licites "amélioreront le bien-être" de la population du Rif et contribueront au développement économique de cette région montagneuse enclavée, pauvre et historiquement frondeuse, selon la MAP. 
Jusqu'à présent, les petits cultivateurs du Nord ne profitaient guère de la manne puisqu'ils touchaient "4% du chiffre d’affaires final dans le circuit illégal" contre potentiellement "12% dans le marché légal", selon la même source.
Traditionnellement cultivé depuis des siècles, autorisé sous le protectorat français, interdit en 1954 mais toléré depuis, le "kif" fait vivre entre 80.000 et 120.00 familles, selon les estimations. 
Le projet de loi ne fait pas l'unanimité au sein du parti Justice et Développement (PJD, islamiste) qui dirige la coalition gouvernementale : l'ancien chef du PJD, Abdelilah Benkirane, figure politique emblématique, a annoncé le "gel de son adhésion" au parti sur sa page Facebook, quelques heures après le feu vert du conseil de gouvernement.
<https://www.challenges.fr/societe/gros-producteur-de-haschich-le-maroc-veut-passer-au-cannabis-therapeutique_755187>
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5- Gironde, Marne, Charente-Maritime identifiés comme les plus gros utilisateurs de pesticides, AFP, 11/03/21, 20:00

La Gironde, la Marne et le Loiret sont les départements plus gros utilisateurs de pesticides en France, et la Charente-Maritime pour le glyphosate en particulier, selon un classement établi, sur la base des achats "globaux" de phytosanitaires, par l'association environnementale Générations futures.
Dans son dossier, qui s'appuie sur les données annuelles officielles (déclaratives) d'achats de substances actives phytosanitaires portant sur l'année 2019, Générations futures produit une carte des achats de pesticides par département et par catégorie de produits, décernant en outre des "Glyph'Awards", pour les plus gros consommateurs du glyphosate, l'herbicide controversé le plus utilisé au monde.
La Gironde, la Marne, départements éminemment viti-vinicoles, sont les premiers départements "acheteurs" de pesticides toutes catégories, en tonnage, avec respectivement 3.037 et 2.809 tonnes, selon le classement. Et en premier lieu le soufre total, qui entre dans le processus de vinification (antibactérien, antiseptique), et est un pesticide naturel autorisé.
Au niveau national, ce soufre (11.604 tonnes) était en 2019 le pesticide le plus acheté, devant le glyphosate (5.934 t) et l'herbicide prosulfocarbe (3.915 t).
La Charente-Maritime se voit pour sa part attribuer un "Glyph'Award" d'or, pour ses achats de glyphosate --241 tonnes--, suivie de la Gironde --185 t-- et de la Marne --184 t. En soulignant les départements "accros à ce pesticide", Générations futures dit vouloir "encourager les agriculteurs de ces départements à ne plus jamais recevoir cette distinction ou supprimer leur utilisation de glyphosate".
Générations futures prend soin de préciser une "limite" à son dossier : il se veut "une présentation globale des quantités de pesticides achetées en France", et donc ne fait "aucune distinction entre les diverses toxicités" (CMR [cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction], perturbateurs endocriniens ou pesticides à faible risque). De "nouvelles cartes en fonction des profils toxicologiques des substances" sont en prévision, précise l'association.
Le syndicat des industries phytosanitaires (UIPP, 96% du marché) a dénoncé jeudi cette "absence de distinction entre les produits utilisables en agriculture biologique et les produits conventionnels". L'UIPP rappelle aussi que les ventes de produits de biocontrôle, utilisant des mécanismes naturels, "progressent fortement" (de 15% des tonnages vendus en 2018 à 21,6% en 2019) au détriment des pesticides.
Le président du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux, Bernard Farges, a déploré que Générations Futures "se réfugie derrière les seuls tonnages totaux". "C'est malhonnête", a-t-il indiqué à l'AFP. "Il faut préciser que la part du soufre et du cuivre, seuls pesticides autorisés en bio et utilisés de plus en plus largement en conventionnel, augmente" en Gironde. "C'est un bon signe", qui montre "un changement profond dans les pratiques" des viticulteurs.
Selon les chiffres gouvernementaux publiés 2020, les ventes de produits phytopharmaceutiques, après une forte hausse en 2018 (+18%), ont très nettement reculé en France en 2019, de -44% en volume, notamment celle du glyphosate (-35%). Une tendance globale que ne rappelle pas Générations futures dans son classement publié jeudi.
<https://www.lefigaro.fr/flash-eco/gironde-marne-charente-maritime-identifies-comme-les-plus-gros-utilisateurs-de-pesticides-20210311>
En savoir plus : 
> Exclusivité. Carte des tonnages d’achats de pesticides par départements en 2019 <https://www.generations-futures.fr/actualites/carte-pesticides-2019/>, Générations futures, 11/03/21
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6- Chronique. « Le rapport à la viande pourrait ouvrir une profonde division au sein du mouvement environnementaliste », Le Monde, 14/03/21, 06h33 
Stéphane Foucart

L’affaire du repas sans viande dans les cantines lyonnaises a divisé le gouvernement. Mais la question de notre rapport à l’alimentation carnée est aussi en train d’ouvrir une ligne de fracture au sein du mouvement environnementaliste, estime dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
Chronique. Jusqu’en mai 2022, chaque décision des grandes municipalités écologistes offrant la plus petite prise au sarcasme fera sans doute l’objet d’un feu roulant de critiques et d’indignations surfaites. Après le crime de lèse-sapin de Noël commis en 2020 par le maire de Bordeaux, c’est au tour de celui de Lyon d’en faire les frais. Fin février, la décision de ne servir temporairement qu’un seul plat, sans viande, dans les cantines scolaires lyonnaises – les mesures de gestion de la crise sanitaire ne permettant pas, selon la municipalité, de proposer plusieurs plats – a suscité un tir de barrage impressionnant.
Les explications de la municipalité n’y ont rien fait. Pas plus, d’ailleurs, que ce simple rappel : l’ancien édile de la ville, Gérard Collomb, avait pris la même mesure en mai 2020 au sortir du premier confinement.
> Lire aussi  Le menu sans viande des écologistes dans les cantines de Lyon n’est pas au goût du gouvernement
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a ainsi maintenu que la mesure prise par la municipalité lyonnaise était une « insulte inacceptable aux agriculteurs et aux bouchers français », qu’elle relevait d’une « politique moraliste et élitiste des Verts », et qu’elle excluait les classes populaires, de nombreux enfants n’ayant souvent que la cantine pour manger de la viande… Dans la même veine, le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, s’est tant inquiété de cette absence de viande dans les cantines lyonnaises qu’il a annoncé avoir saisi le préfet du Rhône de cette question.
L’affaire a ouvert une fracture au sein du gouvernement, la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, regrettant un « débat préhistorique » agité par ses pairs. Et de fait, la réalité n’entretient qu’un rapport assez lointain avec les hauts cris ministériels.
Soupçon de crypto-véganisme
D’abord, l’état actuel des connaissances indique que la viande n’est pas, en soi, nécessaire au développement des enfants – seul le régime strictement végétalien (sans aucune protéine animale) impose la prise de compléments alimentaires. Peut-on, ensuite, affirmer que l’absence de viande dans les cantines scolaires renforce l’impact des inégalités sociales ? Il existe certainement des cas particuliers, mais pour ce qui est du cas général, la dernière enquête nationale des consommations alimentaires, menée par les autorités sanitaires (et le ministère de l’agriculture), publiée en juin 2017, suggère l’exact inverse.
> Lire le récit : Premiers pas et premières polémiques dans les nouvelles mairies écologistes
Les enfants dont les parents ont le plus haut niveau d’études mangent en effet globalement moins de viande que les autres. En se fondant sur ces données, si l’on veut corriger les inégalités alimentaires par le truchement des cantines scolaires, il serait plus judicieux d’augmenter la proportion de légumineuses, de fruits et de pain complet dans les menus.
Si la décision d’une mairie écologiste de supprimer temporairement la viande des cantines scolaires suscite un tel tollé, ce n’est pas uniquement le fait de calculs politiques. C’est, aussi, que le mouvement environnementaliste est soupçonné, comme l’a d’ailleurs dit Gérard Collomb, d’œuvrer sans le dire pour l’abolition de l’élevage et de la consommation de produits animaux.
Ce soupçon de crypto-véganisme prospère sur une ligne de fracture qui est en train de se dessiner au sein de l’écologie politique, entre une frange naturaliste et une autre, émergente, marquée par l’anti-spécisme et la cause animale. Alors que les premiers insistent sur la réduction de la consommation de viande et la désindustrialisation de l’élevage pour des raisons environnementales, les autres visent, à plus ou moins long terme, l’abolition pour des raisons d’éthique de ces institutions aussi anciennes que l’humanité.
Anthropisation du monde
Le rapport à la viande pourrait ouvrir, bien plus tôt qu’on ne le pense, une profonde division au sein du mouvement environnementaliste. En témoigne l’accueil réservé à l’annonce, début décembre, de la commercialisation à Singapour de viande de poulet produite dans les bio-réacteurs de la société américaine Eat Just, à partir de cultures cellulaires. « Un jour, lorsque la viande de culture sera la norme, nous regarderons avec horreur et dégoût l’époque où les animaux étaient élevés et abattus pour satisfaire nos appétits », s’était alors félicité George Monbiot, le chroniqueur environnement du Guardian, et qui est aussi une figure du mouvement écologiste outre-Manche.
Mais dans les rangs écologistes d’autres voient dans l’apparition de cette viande artificielle le signe de la poursuite effrénée de l’anthropisation du monde, et le remplacement des grands processus naturels qui assurent la subsistance de l’humanité depuis ses origines, par des process industriels brevetés et contrôlés par de grandes entreprises. Ils y voient, en somme, la rupture finale du lien qui perdure, malgré tout, entre les hommes et la nature.
> Lire le portrait : Pierre Hurmic, un maire de Bordeaux encore vert
La fin de l’élevage et le remplacement des produits animaux par des imitations artificielles posent en cascade d’autres questions. Comment opérer la transition agro-écologique sans animaux ? Pour une majorité d’agronomes, les systèmes agricoles les plus vertueux d’un point de vue environnemental sont les systèmes de polyculture-élevage, où l’on recherche une synergie entre productions végétale et animale. La fin de l’exploitation des animaux pourrait signifier la fin du cycle naturel de l’azote, et son remplacement inéluctable par la fertilisation de synthèse.
Au contraire, pour nombre d’écologistes plutôt marqués par la cause animale, l’industrialisation des modes de production de notre alimentation s’accommode fort bien des animaux, et elle est déjà suffisamment avancée et irréversible pour qu’il y ait tout à gagner à en ôter la souffrance et la mort. Si vous n’aimez pas les usines, dit en substance George Monbiot, allez visiter un abattoir. A l’évidence, nous n’avons pas fini de parler de viande.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/14/le-rapport-a-la-viande-pourrait-ouvrir-une-profonde-division-au-sein-du-mouvement-environnementaliste_6073044_3232.html>
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7- Tribune. « La végétalisation de notre alimentation constitue une réponse aux enjeux climatiques et de santé publique », Le Monde, 14/03/21, 07h00 
Par Collectif

Dans une tribune au « Monde » un collectif de médecins, diététiciens, infirmiers, pharmaciens et autres professionnels de santé appelle à inscrire dans la loi Climat et résilience l’obligation d’une option végétarienne quotidienne dans l’ensemble de la restauration collective
Tribune. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur deux urgences : sanitaire, d’une part, et environnementale, d’autre part. Nous, médecins, diététiciens, infirmiers, pharmaciens et autres professionnels de santé, appelons de nos vœux une évolution de notre alimentation en faveur de davantage de végétal. Diminuer notre consommation de viande est indispensable si nous voulons prendre soin de notre santé, de celle de nos enfants et de notre environnement.
Pour arriver à ce changement et rendre accessible à toutes et tous une alimentation durable et de qualité, l’Etat doit assumer ses responsabilités et soutenir l’introduction de menus végétariens équilibrés dans la restauration collective. Cette mesure bénéficierait à tous, et particulièrement aux populations les plus défavorisées, qui par manque de moyens se tournent vers les viandes bon marché et ne consomment pas suffisamment de fruits, de légumes et de légumineuses.
> Lire aussi  La polémique sur les menus sans viande dans les cantines scolaires passe à côté des vrais enjeux
C’est pour répondre aux enjeux climatiques avec des solutions concrètes que la convention citoyenne pour le climat a voté 149 propositions, parmi lesquelles la diminution dans nos assiettes de 20 % des apports en viande et en produits laitiers et l’introduction d’une option végétarienne quotidienne dans la restauration collective à partir de 2022.
Pour que la France atteigne ses objectifs climatiques
A l’heure où le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) rappelle la nécessité de baisser drastiquement notre consommation de protéines animales au profit d’une alimentation plus végétale, cette mesure s’avère indispensable pour que la France atteigne ses objectifs climatiques.
Dans le même temps, la végétalisation de notre alimentation constitue une réponse aux enjeux de santé publique. La fréquence des maladies non transmissibles telles que les maladies cardio-vasculaires, le diabète et les cancers augmente. Les épidémies de maladies infectieuses, dont on sait que 75 % viennent des animaux, prolifèrent.
> Lire aussi  La délicate élaboration de la loi « convention citoyenne pour le climat »
L’apparition de bactéries multirésistantes dont l’accroissement est directement en lien avec l’utilisation importante d’antibiotiques dans les élevages intensifs est préoccupante. En France, le Programme national nutrition santé (PNNS), l’Agence nationale de santé environnementale (Anses) et le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) appellent à une diminution de notre consommation de viande et à l’augmentation de nos apports en fruits, légumes et légumineuses. Ces derniers sont sources de fibres, dont on observe une carence globale dans la population française, et de vitamines essentielles.
Une diversification de l’offre alimentaire
Par ailleurs, n’oublions pas que l’introduction de menus végétariens équilibrés en restauration collective constitue une réponse à une attente sociétale majeure : 12 % des 18-23 ans se déclarent végétariens et 60 % des Français soutiennent l’introduction d’une option végétarienne quotidienne dans la restauration collective.
> Lire aussi  Menus végétariens dans les cantines : des retombées positives pour l’environnement
Proposer une option quotidienne végétarienne dans la restauration collective constituerait une avancée citoyenne majeure. Et cela est d’autant plus urgent qu’à ce jour, les milliers d’enfants et d’adultes qui ne consomment ni viande ni poisson se retrouvent souvent avec des plats déséquilibrés – une double ration de pâtes par exemple – en lieu et place des plats carnés servis. Cela permettrait également aux personnes qui ne sont pas habituellement végétariennes de diversifier leur alimentation vers davantage d’aliments d’origine végétale.
Enfin, l’option végétarienne quotidienne est d’ores et déjà une réalité pour plus de 200 villes et communes (qui gèrent les cantines des crèches, des écoles, des maisons de retraite et des Ehpad municipaux) ainsi que pour des dizaines de structures (restaurants administratifs, Crous, hôpitaux, etc.).
Une demande sociétale forte
En moyenne, quand l’option végétarienne est disponible dans la restauration collective, entre 15 et 17 % des choix se portent sur elle. Cela signifie qu’elle répond à une demande sociétale forte et qu’avec de la volonté politique, l’option végétarienne est possible.
> Lire notre éditorial : La condition animale, sujet légitime de débat public
C’est pourquoi nous, soussignés médecins, diététiciens, infirmiers, pharmaciens et autres professionnels de santé, appelons le gouvernement à soutenir l’inscription par les parlementaires, au sein de la loi Climat et résilience qui sera débattue et votée dans les prochains jours à l’Assemblée nationale, de l’obligation d’une option végétarienne quotidienne dans l’ensemble de la restauration collective. Cette mesure est indispensable tant pour notre santé que pour la protection de notre planète, et pour plus de justice sociale.
> Liste complète des signataires <https://drive.google.com/file/d/1CEQ0FaKBFg5h_In_WnZ-vR0q2GOxSI2H/view>
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/14/la-vegetalisation-de-notre-alimentation-constitue-une-reponse-aux-enjeux-climatiques-et-de-sante-publique_6073063_3232.html>
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8- Le Conseil d’Etat valide le retour temporaire des néonicotinoïdes, Le Monde avec AFP, 15/03/21, 12h33 

Ces insecticides « tueurs d’abeilles », normalement interdits, avaient obtenu une dérogation, à la demande des producteurs de betteraves. Plusieurs ONG environnementales avaient porté l’affaire devant la plus haute juridiction administrative. 
C’est la déception pour les associations de protection de l’environnement. Le Conseil d’Etat a validé, lundi 15 mars, la réautorisation provisoire des insecticides néonicotinoïdes dans la filière de la betterave sucrière, estimant qu’elle n’était contraire ni à la Constitution ni au droit européen, qui prévoit des dérogations à leur interdiction générale.
La plus haute juridiction administrative rejette ainsi le recours des ONG Agir pour l’environnement, Terre d’abeilles et Fédération nature et progrès, de la Confédération paysanne et du Syndicat national d’apiculture qui réclamaient en urgence l’interdiction du retour de ces insecticides « tueurs d’abeilles ». Leur usage avait été réintroduit en février 2021.
Sans les néonicotinoïdes, les betteraviers affirment qu’ils ne peuvent pas lutter contre un puceron vecteur de la jaunisse. Ils estiment à 30 % la baisse de récolte attribuée à ce fléau. Les défenseurs de l’environnement affirment de leur côté que même une réintroduction limitée serait gravement dommageable. Malgré une forte opposition, une loi avait été votée fin 2020 pour permettre de déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes dans la filière jusqu’au 1er juillet 2023.
> Lire notre enquête : Crise sanitaire, affaire Duhamel, entre-soi… La folle année du Conseil d’Etat
« Pas d’autres moyens raisonnables »
Pour contester l’arrêté, les organisations s’appuyaient notamment sur la législation européenne régissant la mise sur le marché des pesticides. L’article 53 du règlement 1107/2009 prévoit des dérogations uniquement dans le cadre d’un usage « contrôlé et limité », et si un danger ne peut être maîtrisé par d’autres moyens « raisonnables ». Or, pour les associations, ces deux obligations ne sont pas remplies.
Mais le juge des référés a relevé que la loi du 14 décembre 2020 autorisant cette réintroduction temporaire avait déjà été validée par le Conseil constitutionnel et il a estimé que l’arrêté « se borne à mettre en œuvre pour la seule campagne 2021 et pour la période maximale de 120 jours » la dérogation prévue par la réglementation européenne.
En outre, selon le juge, l’arrêté respecte les conditions de la dérogation prévue par la réglementation européenne, en raison du « risque d’une nouvelle infestation massive par des pucerons ». Par ailleurs, il a estimé que « les pertes importantes de production subies en 2020 [témoignent] de ce qu’il n’existe pas d’autres moyens raisonnables pour maîtriser ce danger pour la production agricole concernée, tout au moins pour la campagne 2021 ».
Les betteraviers, qui ont subi des pertes évaluées à 280 millions d’euros après l’invasion de ce puceron que d’autres traitements n’ont pas permis d’éliminer, avaient demandé cette réintroduction de semences de betteraves sucrières enrobées de deux néonicotinoïdes (imidaclopride ou thiaméthoxame) en attendant une solution technique de rechange.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/15/le-conseil-d-etat-valide-le-retour-temporaire-des-neonicotinoides_6073186_3244.html>
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9- En moyenne montagne, le retour dévastateur des campagnols, AFP, 16/03/21, 09:00
Céline Castella

"Ici, il n'y a plus rien à manger, c'est fini !": de vastes étendues de terre marron, poussiéreuses, ont remplacé les prairies verdoyantes de Philippe Rodier, éleveur à Gourdièges (Cantal), témoignant du passage dévastateur des campagnols terrestres.
"Rien ne repousse ! 50% de mes terres sont ravagées ; il ne reste rien. Les autres sont aussi touchées, même s'il reste un peu d'herbe", se désole le propriétaire de 130 vaches allaitantes, désemparé face à l'invasion du rat taupier, l'autre nom du campagnol.
Ce petit rongeur d'une vingtaine de centimètres, qui pèse entre 100 et 300 grammes, mange chaque jour son poids en racines, en creusant des galeries dans le sol, transformé en gruyère, et en laissant sur son passage de petites mottes. L'herbe se raréfie, puis disparaît progressivement, jusqu'à ce que la terre recouvre totalement les pâtures. 
L'animal se reproduit très rapidement, avec une portée de quatre à huit petits par femelle tous les 21 jours. "On en compte jusqu'à 1.000 par hectare", assure l'éleveur en montrant la dizaine de cadavres de rats piégés dans la matinée.
A Gourdièges, petite commune d'une soixantaine d'habitants, dominée par le Plomb du Cantal encore enneigé en ce début mars, l'élevage de montagne constitue l'activité principale. Pas une ferme n'est épargnée par les campagnols, selon le maire Bernard Coudy, 69 ans, lui-même ancien éleveur. 
"On est capable d'envoyer une sonde sur Mars et on n'est pas capable d'éradiquer ces bestioles", déplore l'élu.
Résultat : dans cette zone de moyenne montagne, où la saison d'hivernage dure entre quatre à cinq mois, les éleveurs sont contraints d'acheter du fourrage pour nourrir leurs bêtes, ce qui grève un peu plus une trésorerie déjà tendue.
Pire, les vaches "ingèrent de la terre avec l'herbe qu'elles broutent, ce qui n'est pas très bon pour leur panse", dit-il.
Les sécheresses successives n'ont rien arrangé en amplifiant les dégâts du rongeur, qui pullule par cycles, espacés d'environ cinq ans.
"C'est une combinaison de différents facteurs, et la régulation du campagnol dépend à la fois des ressources et des prédateurs" comme le renard, qui est victime de la chasse, explique Yves Michelin, agronome à Lempdes (Puy-de-Dôme).
Les régions du Massif central, du Cézallier au Sancy, ainsi que les plateaux du Jura sont particulièrement touchés, et dans une moindre mesure une partie des Alpes et des Pyrénées, selon lui.
- "Comme le Covid" -
La présence du rongeur est très problématique dans le Mézenc, en Haute-Loire, où les vaches servant à la production du "fin gras" - viande persillée AOP commercialisée de février à juin - doivent être nourries à partir de prairies naturelles.
"On est en plein pic, mes parcelles sont pleines de mottes", peste Raymond Devidal, éleveur à Fay-sur-Ligon (Haute-Loire) qui dit avoir dépensé 45.000 euros en fourrage pour nourrir ses 140 vaches laitières à cause des campagnols, réservant le foin récolté à sa cinquantaine de génisses produisant du fin gras.
Depuis l'interdiction fin 2020 de la Bromadiolone, un anticoagulant utilisé contre les campagnols, les espoirs des agriculteurs se tournent vers un autre produit à base de phosphure de zinc.
Mais "c'est une lutte qu'il faut arriver à mécaniser parce que trou par trou, ce n'est pas possible. C'est extrêmement gourmand en moyens humains", explique Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, lui-même éleveur dans le Cantal.
L'usage de ces produits doit en outre rester exceptionnel, met en garde Yves Michelin. 
La lutte doit être collective, organisée et surtout réalisée en amont: "c'est exactement comme le Covid. Il faut identifier les foyers le plus tôt possible pour éviter la vague", détaille-t-il.
Et de citer l'exemple de l'impluvium de Volvic (Puy-de-Dôme), vaste zone protégée où s'infiltrent les pluies qui alimentent le gisement de la célèbre eau minérale. 
"Un système d'alerte et de contrôle de la population de campagnols à l'aide d'un piégeur a été mis en place à partir de 2015", ce qui a permis, selon lui, d'endiguer la pullulation.
<https://www.geo.fr/environnement/en-moyenne-montagne-le-retour-devastateur-des-campagnols-204075>
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10- Il faut que l’Europe adopte « dès que possible » le logo Nutri-Score, demandent 270 scientifiques, Le Monde, 16/03/21, 15h37 
Mathilde Gérard

Les experts demandent à la Commission européenne d’adopter ce système d’étiquetage nutritionnel, contre lequel un petit groupe de pays, emmenés par l’Italie, bataille fermement. 
Le logo d’informations nutritionnelles Nutri-Score poursuit sa course d’obstacles.Depuis sa conception par une équipe d’universitaires français en 2014, le Nutri-Score (un système d’étiquetage attribuant à un aliment une note de A à E et une couleur du vert au rouge en fonction de sa composition nutritionnelle) a connu un grand nombre de déconvenues. Dernière bataille dont il fait l’objet : celle menée par l’Italie pour contrer toute adoption européenne généralisée de ce logo.
En riposte, plus de 270 scientifiques et une vingtaine d’associations d’experts lancent, mardi 16 mars, un appel à la Commission européenne pour qu’elle adopte « dès que possible » ce système d’étiquetage sur la face avant des emballages d’aliments. Pour les signataires, regroupant un large spectre de spécialistes (nutrition, obésité, endocrinologie, cancérologie, cardiologie…) qui travaillent dans des instituts et universités de 32 pays européens, le Nutri-Score « est le seul logo nutritionnel en Europe à avoir fait l’objet de nombreuses études scientifiques démontrant son efficacité, sa pertinence et son utilité pour les consommateurs et la santé publique ». A l’appui de cette lettre, envoyée à la Commission européenne et à l’ensemble des eurodéputés, les signataires adressent également un argumentaire scientifique d’une vingtaine de pages, synthétisant l’ensemble des connaissances et publications sur ce logo.
Eclairer le consommateur dans ses choix
Le Nutri-Score a été formellement adopté par sept pays : six membres de l’Union européenne (France, Belgique, Espagne, Allemagne, Luxembourg et Pays-Bas) et la Suisse. Mais dans aucun de ces Etats le logo n’est obligatoire, une telle décision devant se prendre à l’échelle européenne. En France, premier pays à rallier le Nutri-Score fin 2017, cet étiquetage s’impose peu à peu dans les rayonnages de supermarchés, environ 500 industriels et distributeurs l’ayant adopté (parmi lesquels Nestlé, Danone, Carrefour, Leclerc…). Mais plusieurs géants de l’agroalimentaire, dont Coca-Cola, Kraft ou Lactalis, s’y opposent toujours fermement.
> Lire aussi  Deux ans après son lancement, le Nutri-Score a gagné du terrain dans les rayonnages
A l’heure où les maladies chroniques liées à l’alimentation (diabète de type 2, hypertension ou maladies cardiovasculaires) sont en forte hausse, où surpoids et obésité touchent la moitié des adultes et un tiers des enfants européens, l’information nutritionnelle devient un enjeu de santé publique. L’intérêt du Nutri-Score est notamment d’éclairer le consommateur dans ses choix entre produits d’une même catégorie, et d’identifier en un seul coup d’œil l’option la plus saine entre deux références de céréales du petit déjeuner ou de yaourts, par exemple.
La fronde de l’Italie
En mai 2020, en présentant sa stratégie alimentaire « De la ferme à la fourchette », la Commission européenne s’est engagée à adopter un logo nutritionnel harmonisé d’ici à 2022, sans préciser quel format il prendrait. Un petit groupe de pays européens bataille depuis contre cette mesure, et pour éviter en particulier que le Nutri-Score soit le logo retenu pour un étiquetage harmonisé. En tête de ces frondeurs : l’Italie, pays du jambon de parme et des fromages crémeux, pays aussi du mastodonte Ferrero, qui y voit un affront à sa culture culinaire et à la « diète méditerranéenne ».
« C’est parti au départ des mouvements populistes italiens, commente Serge Hercberg, professeur de nutrition à l’université Paris-XIII et concepteur du Nutri-Score. La Ligue du Nord de Matteo Salvini a accusé le Nutri-Score d’aller à l’encontre des intérêts du pays, car il classe mal le prosciutto, le gorgonzola ou le parmesan. On a fait remarquer qu’il n’y avait rien contre les produits italiens, car les charcuteries et fromages, riches en sel et en graisses saturées, sont tous mal classés, qu’ils soient italiens, français ou espagnols. »
Lors d’une réunion du conseil européen agriculture et pêche, le 15 décembre 2020, réunissant les 27 ministres de l’agriculture européens, l’Italienne Teresa Bellanova avait fustigé une « classification trop simpliste ». Avec la Grèce et la République tchèque, l’Italie était l’un des trois pays à voter contre la proposition de résolution de la présidence tournante allemande de s’engager dans un étiquetage harmonisé européen. 
Pour contrecarrer le Nutri-Score, Rome promeut un logo alternatif, le Nutrinform Battery, sans code couleur, qui se matérialise par un pictogramme de pile. Adopté formellement par le gouvernement italien en octobre, cet affichage est « sans intérêt scientifique », selon les signataires de l’appel du 16 mars. « L’argument utilisé par l’Italie est purement économique, fustige Serge Hercberg. On nous dit que le Nutri-Score s’oppose au “made in Italy”, sans se préoccuper des aspects de santé publique. »
> Lire aussi  « Ce Nutri-score européen dont les lobbies ne veulent pas »
Actualisation tous les trois ans
Les concepteurs du Nutri-Score reconnaissent que cet outil ne peut faire office à lui seul de politique de santé publique. Mais les études se multiplient sur le rôle bénéfique qu’il joue auprès des consommateurs. Un essai randomisé britannique, dont les résultats ont été publiés le 21 février dans la revue spécialisée Nutrients, a notamment testé l’efficacité de quatre labels nutritionnels sur un panel de 4 500 consommateurs et conclut que le Nutri-Score est celui qui a le plus d’effets. D’autres études épidémiologiques, menées sur des cohortes de dizaines de milliers de personnes en France ou en Espagne notamment, valident également la pertinence de cet outil. Au total, le Nutri-Score a donné lieu à plus de 40 publications dans des revues scientifiques. C’est aussi le seul logo à avoir suivi l’ensemble des étapes de validation définies par l’Organisation mondiale de la santé.
Pour les signataires de l’appel à la Commission, « seules les données scientifiques doivent guider les décisions politiques dans le domaine de la santé publique ». Le choix d’un logo nutritionnel « ne doit pas être dicté par les intérêts de certains opérateurs économiques ou des Etats membres qui les défendent », arguent-ils.
> Lire aussi  Le Nutri-Score et Yuka bousculent l’agroalimentaire
En réponse aux critiques, les concepteurs du Nutri-Score soulignent enfin que l’outil peut évoluer. Les sept pays qui l’ont adopté ont mis en place un comité politique de gouvernance, qui réunit les ministères concernés et permet de piloter le déploiement de l’outil. En parallèle, un comité scientifique a été instauré et une actualisation de l’algorithme est prévue tous les trois ans. « Plusieurs sujets doivent faire l’objet d’adaptations pour coller au progrès des connaissances scientifiques, insiste Serge Hercberg. Il s’agit par exemple de mieux prendre en compte les effets peu favorables des boissons édulcorées ou de mieux distinguer entre produits céréaliers complets et raffinés. Le Nutri-Score n’est pas figé dans le marbre. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/16/l-appel-de-270-scientifiques-pour-l-adoption-du-logo-nutri-score-en-europe_6073326_3244.html>
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11- Reboiser intelligemment, le défi d'une ONG finlandaise pour la planète, AFP, 16/03/21, 21:00
Sam Kingsley

Reboiser pour limiter le réchauffement climatique : des multinationales à de nombreux chefs d'Etats pas toujours très "verts", la méthode fait consensus, mais montre aussi ses failles, qu'une association finlandaise veut aujourd'hui surmonter à l'aide de la technologie.
Si la plantation d'arbres à grande échelle est devenue populaire ces dernières années afin de lutter contre le réchauffement climatique, les experts mettent de plus en plus en garde contre les risques de dommages naturels ou de gaspillage d'argent face aux dérives et à des projets mal réalisés.
En 2020, Mika Vanhanen, fondateur de l'ONG finlandaise ENO, à l'origine de quelque 30 millions d'arbres plantés à travers le monde depuis 20 ans grâce à un réseau de 10.000 écoles, s'est associé à Pekka Harju-Autti, expert en "technologie environnementale", pour lancer un nouveau modèle de plantation.
L'idée : utiliser la technologie afin de rationaliser les dérives du modèle existant.
Au fil des années, "certains des arbres plantés sont morts car nous n'avions pas les ressources nécessaires pour les soigner", explique à l'AFP Mika Vanhanen.
Selon le syndicat turc sylvicole par exemple, la quasi-totalité des 11 millions d'arbres plantés dans le pays lors de la Journée nationale des forêts en 2019 étaient morts au bout de quelques mois seulement.
Au Chili, une étude a aussi révélé que certains propriétaires fonciers profitaient des avantages financiers accordés à la plantation d'arbres, en abattant des forêts et en les remplaçant par de nouvelles, profitant ainsi des sommes proposées.
Pour éviter ces déconvenues, les éco-citoyens peuvent désormais planter des arbres et suivre leur évolution grâce à une simple application sur téléphone.
- Maintenir les forêts en vie - 
A travers leur programme baptisé "TreeBuddy", Mika Vanhanen et Pekka Harju-Autti invitent aujourd'hui entreprises et particuliers à "acheter" un ou plusieurs arbres dont ils devront également payer l'entretien -- jusqu'à 25 ans.
"Lorsqu'ils plantent un arbre, les habitants aux alentours prennent une photo géo-localisée et reçoivent un euro pour leur communauté. Après un an, quand ils reviennent, ils constatent la croissance de l'arbre avec une nouvelle photo et reçoivent à nouveau un euro, même chose cinq ans, dix ans après et ainsi de suite", explique Pekka Harju-Autti.
L'euro couvre l'entretien annuel, allant de l'arrosage à la protection des arbres contre les yaks et les chevaux sauvages au Tibet par exemple. 
Avec de 7.000 à 10.000 arbres plantés par communauté, les sommes s'additionnent au fil du temps.
L'application pour smartphone permet également aux utilisateurs de suivre leur propre "forêt virtuelle", mais, plus important encore, les financements pour l'entretien incitent les communautés à maintenir leurs forêts en vie, poursuit-il.
"L'une des raisons pour lesquelles l'Amazonie brûle est que les populations locales n'ont pas toujours le sentiment de tirer des bénéfices économiques de leurs forêts, donc certaines décisions ne sont pas si judicieuses", juge Pekka Harju-Autti.
Jusqu'à présent, "TreeBuddy" a vu la plantation de quelque 30.000 arbres aux Philippines, au Tibet et en Inde, et a obtenu des financements pour en planter davantage - en particulier en Asie, en Afrique et en Amérique.
Selon Pekka Harju-Autti et Mika Vanhanen, leur programme devrait aussi également éviter d'autres problèmes parfois associés à la plantation massive d'arbres, comme l'introduction d'espèces étrangères à une région ou la détérioration de l'écosystème existant. 
En janvier, une étude britannique a défini dix "règles d'or" de la plantation d'arbres pour éviter les échecs de certains projets à grande échelle. 
Les auteurs de l'étude recommandent notamment que les populations locales soient au cœur des projets et que la régénération naturelle des forêts soit une priorité autant que possible.
De son côté, Pekka Harju-Autti affirme recevoir "des questions d'organisations de plantation d'arbres du monde entier qui aimeraient adopter le modèle TreeBuddy".
Les deux hommes espèrent désormais que l'accent soit davantage mis sur "l'octroi aux populations locales de leur juste part des efforts de préservation de leurs arbres" -- plutôt que sur leur plantation.
<https://www.youtube.com/watch?v=Dot9eWkp5B4>
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12- L'agriculture en souffrance sous le poids accru des catastrophes, s'alarme l'ONU, AFP, 18/03/21, 14:00
Pascale Mollard

Sécheresse, inondations, tempêtes, tsunamis, feux de forêt, invasions d'insectes, épidémies, autant de catastrophes dont la fréquence a triplé en 50 ans, et qui "mettent en péril les systèmes alimentaires de la planète", s'alarme jeudi la FAO, appelant la communauté internationale à réagir.
La fréquence, l'intensité et la complexité croissantes des catastrophes fait "payer un lourd tribut à l'agriculture dans tous ses secteurs", souligne dans un volumineux rapport l'agence des Nations-Unies chargée de l'alimentation et de l'agriculture.
Le nombre annuel de catastrophes est désormais plus de trois fois supérieur à celui des années 1970 et 1980.
Dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, "l'agriculture a absorbé un quart (26%) des conséquences des catastrophes entre 2008 et 2018", déclare à l'AFP Dominique Burgeon, directeur de la division de l'urgence et de la réhabilitation de la FAO. "Cela a représenté 108,5 milliards de dollars de pertes de production végétale et animale au cours de cette période !".
"Ces pertes économiques peuvent avoir un effet dévastateur sur la vie des gens", relève ce responsable qui souligne que "plus de 2 milliards de personnes" dépendent du secteur agricole pour leur subsistance.
La précédente édition de ce rapport consacré à "l'impact des catastrophes et des crises sur l'agriculture et la sécurité alimentaire" datait de 2017 et la situation ne s'est pas améliorée depuis... 
L'année 2020, "qui vient coiffer une décennie de catastrophes exacerbées, de réchauffement climatique, de recul des glaciers et d'élévation du niveau des mers", a ajouté "de nouveaux défis". La pandémie de Covid-19 a désorganisé les chaînes alimentaires tandis que certaines régions subissaient des inondations record et que de vastes essaims de criquets pèlerins ravageaient les cultures et les pâturages de plusieurs pays d'Afrique, de la péninsule arabique et de l'Asie du Sud-est, égrène l'organisation basée à Rome.
- Prévention -
Le rapport, centré sur la période 2008-2018, effleure dans un chapitre l'impact du Covid-19, détecté pour la première fois en Chine fin 2019. Du fait de la pandémie, "les agriculteurs ont un accès réduit aux intrants, à la main-d'œuvre et aux terres agricoles, ce qui entraîne une perte de production, une baisse du revenu des ménages et une diminution de la nutrition", note Dominique Burgeon, en soulignant que la situation est très variable selon les régions du monde.
Avec ce rapport, la FAO entend aider la communauté internationale à identifier les domaines dans lesquels elle devrait investir pour réduire les risques de catastrophe et renforcer la "résilience" des systèmes agricoles.
Plusieurs types d'actions peuvent être menés, comme la création de systèmes d'alerte rapide ou la mise en place d'assurances contre les catastrophes par exemple, cite Dominique Burgeon.
"La communauté internationale doit investir davantage, et particulièrement dans la prévention", estime-t-il. "Nous dépensons beaucoup d'argent pour répondre aux catastrophes une fois qu'elles se sont produites. Ce serait plus stratégique d'investir avant".
Entre 2004 et 2016, seuls 3% de l'aide publique au développement (APD) destinée aux pays en développement et aux pays en transition ont été consacrés à des mesures liées à l'agriculture et axées sur la réduction des risques de catastrophe, fait-il valoir.
L'ONU prépare un Sommet sur les systèmes alimentaires qui aura lieu en septembre lors de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, dans le cadre de la Décennie d'action pour réaliser les objectifs de développement durable d'ici à 2030.
Un "rassemblement pré-sommet" se tiendra du 19 au 21 juillet à Rome, a annoncé mercredi l'ONU dans un communiqué. "Il réunira notamment des jeunes, des petits agriculteurs, des autochtones, des chercheurs, le secteur privé, des dirigeants politiques et des ministres de l'Agriculture, de l'Environnement, de la Santé et des Finances".
"Ce sera un moment essentiel pour mobiliser les engagements audacieux dont nous avons besoin", a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, cité dans le communiqué.
Cet événement devrait se dérouler en présentiel pour une partie des participants et sur une plateforme virtuelle pour d'autres.
<https://information.tv5monde.com/info/l-agriculture-en-souffrance-sous-le-poids-accru-des-catastrophes-s-alarme-l-onu-401011>
En savoir plus : 
> Les catastrophes font payer un lourd tribut aux systèmes agroalimentaires et représentent un péril nouveau <http://www.fao.org/news/story/fr/item/1381895/icode/>, FAO, 18/03/21
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13- En Bretagne, la victoire des salariés empoisonnés aux pesticides, M le Mag, 19/03/21, 16h55 
Manon Boquen

Au bout de dix ans, plusieurs employés de Nutréa intoxiqués par des produits toxiques sur leur lieu de travail, à Plouisy, dans les Côtes-d’Armor, ont fini par gagner leur combat judiciaire contre l’entreprise agroalimentaire. 
« C’est l’aboutissement d’un long combat, après tant d’années. » Dans les yeux bleus d’Edith Le Goffic se lit une part de soulagement malgré le chagrin. En mars 2014, son mari, Gwenaël, 41 ans, s’est suicidé sur son lieu de travail, l’entreprise d’agroalimentaire spécialisée dans l’alimentation animale Nutréa, à Plouisy, dans les Côtes-d’Armor. Après six ans et demi de bataille judiciaire, le lundi 8 mars, cette employée commerciale de 48 ans a enfin pu souffler : l’entreprise a choisi de ne pas se pourvoir en cassation.
En janvier, la cour d’appel de Rennes a acté la responsabilité de la société et sa faute inexcusable quant au suicide de son conjoint. Elle déclare : « L’employeur a violé les obligations s’imposant à lui en matière de sécurité et destinées à protéger tant la santé mentale que physique de Gwenaël Le Goffic. » « Leur attitude inhumaine, leur volonté d’étouffer l’affaire m’ont donné envie de me battre », ajoute la mère de deux enfants, pleine d’émotion, dans les modestes locaux de l’Union syndicale Solidaires à Saint-Brieuc.
Céphalées, nausées, diarrhées
C’est ici que tout a commencé, ou presque, dans cette salle où sont réunies ce matin-là toutes les parties qui combattent l’entreprise. En juin 2010, Stéphane Rouxel, réceptionneur de céréales sur le site de Nutréa à Plouisy, franchissait la porte du syndicat. Un an plus tôt, lui et son collègue Laurent Guillou étaient intoxiqués par du dichlorvos, un insecticide dangereux et interdit en France depuis 2007, utilisé à au moins deux reprises pour éradiquer charançons et autres vers de farine dans les silos de céréales.
« Tous les soirs, on devait couper la ventilation dans le lieu de stockage des céréales pour faire des économies d’énergie », raconte le second. Très vite, les deux hommes, qui ont été en contact avec le produit, ont ressenti des symptômes : céphalées, maux de ventre, nausées, 
diarrhées, irritations des voies aériennes, brûlures cutanées… et ont souhaité alerter leur entreprise, filiale du groupe d’agroalimentaire Triskalia (aujourd’hui Eureden), géant aux 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018.
« Notre syndicat, la CFDT, nous a demandé de ne rien dire, de ne pas faire de vague, soupire Stéphane Rouxel, physique trapu et regard perçant. Mais, nous, on ne pouvait plus travailler, on saignait de partout. Il fallait qu’on aille plus loin. »
Ils ont trouvé refuge auprès de Serge Le Quéau, de l’Union syndicale Solidaires, pourtant pas implantée dans l’entreprise. Il décidera, après avoir mené des négociations à l’amiable avec la coopérative, de médiatiser l’affaire « pour que cela ne reste pas un fait divers ». Stéphane Rouxel et Laurent Guillou, dont le licenciement par l’entreprise, en 2011, a été qualifié « sans cause réelle et sérieuse », n’ont pas été les seuls à avoir été contaminés sur le site de Plouisy, où travaillent plusieurs dizaines de salariés, dont 18 chauffeurs-livreurs à l’époque.
> Lire aussi  Deux salariés dans l’enfer des pesticides
On comptait aussi Claude Le Guyader ou encore Gwenaël Le Goffic. A son poste de chargé des produits médicamenteux pour porcelets, ce dernier inhalait des poussières présentes dans l’alimentation animale « pouvant contenir des mycotoxines et des pesticides », fait connu de l’entreprise depuis 2012, selon un arrêt rendu par la cour d’appel de Rennes en janvier 2021.
Nutréa réfute ces improbations
Sans masque ni autres protections, il enchaînait les journées de douze à treize heures dans des conditions insupportables et, en janvier 2014, a fini par être gravement intoxiqué. En septembre 2015, son suicide a été reconnu comme accident de travail. « Après sa mort, j’ai voulu voir l’endroit où c’était arrivé, se remémore son épouse, les larmes aux yeux. Quand j’ai vu le bâtiment, je me suis dit que c’était impossible : il était caché, mal entretenu… Comment pouvait-on faire travailler des gens ici ? »
Toutes ces années, les parties et les associations les ayant soutenus dans leur quête de reconnaissance se sont confrontées à des acteurs majeurs du paysage économique breton œuvrant dans le secteur agroalimentaire. « Après le suicide de mon conjoint, l’entreprise a fait une campagne de désinformation, en racontant qu’il était alcoolique, que son père s’était lui aussi suicidé… », s’indigne Edith Le Goffic.
Nutréa réfute ces improbations. Selon l’entreprise, l’utilisation d’insecticides interdits dans le traitement des céréales relève d’« une erreur humaine accidentelle ». « Le principal risque identifié était l’exposition aux poussières lors du déchargement des céréales », ajoute-t-elle en mentionnant des travaux d’amélioration commencés en 2015. « Ces sujets ont fait l’objet d’une totale transparence dès le début auprès des représentants du personnel à travers de multiples réunions du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail », précise la société, qui assure avoir investi « plusieurs millions d’euros » dans la sécurité des employés.
> Lire aussi  La journaliste Inès Léraud récompensée pour ses enquêtes sur l’agro-industrie bretonne
Réuni dans les locaux de l’union syndicale, dix ans après les premières procédures entamées, le groupe d’ex-salariés de Nutréa reste déterminé, malgré le marathon judiciaire entamé avec l’avocat François Lafforgue. Celui-ci, reconnu pour ses combats auprès des victimes de pesticides, se réjouit d’une « parole qui s’est libérée au gré des années et d’un débat qui s’est engagé ». 
> Lire aussi  Les agriculteurs, premières victimes des pesticides
Exemple de cette prise de conscience : le Collectif de soutiens aux victimes de pesticides de l’Ouest, créé en 2015. Ces avancées, toutefois, ne satisfont pas entièrement les plaignants, qui militent pour une reconnaissance de la faute des responsables de l’entreprise sur le plan pénal. « On n’abandonnera pas », soutient Edith Le Goffic. Elle se dit prête à poursuivre la bataille.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/03/19/en-bretagne-la-victoire-des-salaries-empoisonnes-aux-pesticides_6073778_4500055.html>
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14- Madrid face au problème environnemental de ses arbres dévastés par la neige, AFP, 19/03/21, 17:00
Hazel Ward

La tronçonneuse résonne et une énorme branche tombe sur le sol. A Madrid, des centaines de milliers d'arbres portent encore les stigmates de la tempête de neige historique du mois de janvier, un véritable problème environnemental pour la capitale espagnole. 
"Environ 800.000 arbres" des 1,7 million d'arbres sur le domaine public que compte la ville "ont été affectés d'une manière ou d'une autre et, parmi eux, environ 120.000 sont tombés ou devront être abattus", lance Borja Carabante, responsable de l'environnement à la mairie de Madrid. 
Deux mois après la pire tempête de neige en un demi-siècle dans la ville, les agents forestiers sont encore à pied d'oeuvre pour tenter d'en réparer les dommages, notamment dans les parcs qui ont été fermés pour certains pendant six semaines en raison des risques de chute.
Un véritable "désastre environnemental" pour Pablo Fernandez Santos, l'un de ces ingénieurs, qui avoue avoir ressenti "une grande tristesse en sortant dans la rue" enneigée en janvier alors que "tout le monde était ravi et jouait avec la neige".
Ce désastre est particulièrement visible dans la Casa del Campo, un immense parc de l'ouest de la ville dont environ 500.000 des 700.000 arbres ont été endommagés. Mais aussi dans le célèbre parc du Retiro, apprécié des touristes : 70% de ses 17.400 arbres ont été abîmés et près d'un millier ne pourront pas s'en remettre.
- Six tonnes de neige -
Pins, chênes verts, cèdres : les arbres à feuillage persistant, dont les aiguilles et les feuilles ont retenu la neige, sont ceux qui ont le plus souffert, explique Mariano Sanchez, expert au Jardin botanique royal de Madrid. "Préparés pour le vent et la pluie, ces arbres ne le sont pas pour ces chutes de neige", ajoute-t-il.
L'accumulation de neige a été telle que certains arbres ont dû supporter jusqu'à "cinq ou six tonnes", observe Antonio Morcillo, du service des espaces verts de la capitale.
La question qui se pose désormais est celle de l'impact environnemental.
Car les arbres présentent des avantages considérables pour une ville comme Madrid, très chaude et polluée, en retenant le dioxyde de carbone et en filtrant la pollution tout en réduisant l'effet d "îlot de chaleur urbain", de plus en plus important à mesure que le changement climatique s'accélère. 
Mais pour Juan Garcia Vicente, de l'ONG Ecologistes en Action, il va être difficile de mesurer l'impact de ces chutes d'arbres sur les températures. "Les autorités sont en train d'évaluer la perte de masse végétale mais ne la connaissent pas encore", souligne ce militant, pour qui replanter des arbres n'a rien d'une panacée. 
A Madrid, "nous avons les émissions de dioxyde d'azote les plus élevées d'Europe donc on ne réglera pas les choses en plantant plus d'arbres mais en améliorant les transports", insiste-t-il.
- Soigner et replanter -
Depuis deux mois, jusqu'à 3.500 agents forestiers ont "collecté près de 21.000 tonnes de débris" d'arbres, souligne Antonio Morcillo à côté d'agents en combinaisons vertes et jaunes coupant les restes d'un pin abattu tandis que des tractopelles s'occupent d'énormes piles de branches qui seront transformées en compost ou utilisées pour produire de l'électricité.
Et l'heure va être maintenant à la réparation des arbres endommagés, indique Pablo Fernandez Santos.
"De nombreux arbres resteront en vie mais ils seront très endommagés et les blessures causées par la cassure des branches ou par l'élagage... pourront à l'avenir être la porte d'entrée de maladies et de parasites, de sorte que l'arbre sera plus affaibli et plus vulnérable à d'éventuelles tempêtes ou événements climatiques extrêmes", explique-t-il.
Se pose aussi la question d'un nouveau plan de replantation préparé par la ville. 
Pour Mariano Sanchez, c'est une "occasion" de repenser le paysage arboré de la ville et de donner aux jeunes arbres l'espace nécessaire pour s'enraciner et grandir sans être taillés. "Dans une ville, on a besoin des arbres pour l'ombre, lutter contre la pollution et fournir de l'oxygène. Alors pourquoi les tailler ?".
<https://information.tv5monde.com/info/madrid-face-au-probleme-environnemental-de-ses-arbres-devastes-par-la-neige-401186>
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15- L'appétit des Français pour le bio résiste au Covid-19, AFP, 19/03/21, 17:00
Pascale Mollard-Chenebenoit & Corentin Dautreppe

Ils sont plus chers mais les Français ne s'en détournent pas malgré la crise du Covid-19 : les produits bio ont continué à avoir le vent en poupe l'an dernier, d'après une enquête de l'Agence Bio et des données des magasins spécialisés.
"La grande crainte que j'ai eue au moment du premier confinement il y a un an, c'était que tout s'arrête. J'ai pensé que les gens allaient se ruer sur les produits de base, les premiers prix et je me suis demandé ce qu'allait devenir le bio", raconte à l'AFP Philippe Henry, président de l'Agence Bio qui oeuvre au développement de l'agriculture bio dans l'Hexagone.
"Et puis au fil des semaines, on s'est aperçu que ce n'était pas le cas et que les gens continuaient à acheter des produits bio. Mieux encore, il y avait plutôt une accélération", poursuit cet agriculteur.
Sur son exploitation bio de 160 hectares, en Lorraine, il élève des poules pondeuses et produit de la viande bovine, des céréales et des patates. "Nos ventes ont continué d'augmenter, clairement. Nous avons même été dévalisés en oeufs, un produit-phare pendant le premier confinement".
"Le bio est en croissance année après année" et la trajectoire "n'a pas fléchi" avec le Covid-19, constate Laure Verdeau, nouvelle directrice de l'Agence Bio, en présentant vendredi le 18ème baromètre de consommation et de perception de ces produits.
"La famille s'étoffe", avec 15% de nouveaux consommateurs bio, selon cette enquête, réalisée du 13 novembre au 1er décembre 2020 auprès de 2.100 personnes, lors du deuxième confinement.
Vingt-et-un pour cent des nouveaux venus (mangeant bio au moins une fois par mois depuis moins d'un an) sont des jeunes de 18/24 ans, souvent soucieux d'environnement. Et 20% sont des ouvriers et des employés, "ce qui montre que le bio se démocratise", selon Philippe Henry.
- Le prix, toujours un frein - 
Neuf Français sur dix ont consommé des produits bio au moins une fois en 2020. Parmi eux, 73% l'ont fait au moins une fois par mois et 13% tous les jours.
Toutefois, "le prix reste le premier frein à la consommation de produits bio, même si cela a tendance à s'estomper", reconnaît Philippe Henry.
Les produits agricoles bio restent plus chers pour les consommateurs, "souvent de 30% à 40%", notamment en raison de coûts de production plus élevés.
La bonne forme du secteur est confirmée par les données de distributeurs spécialisés en bio, essentiellement tournés vers l'alimentaire. Biocoop et Naturalia ont ainsi annoncé cette semaine des chiffres d'affaires en hausse en 2020, le président du premier, Pierrick de Ronne, y voyant un "léger effet Covid".
Biocoop, qui compte 700 magasins en France, a réalisé 1,62 milliard d'euros de ventes l'an passé (+16,6%), une croissance "supérieure à celle du marché" et plus forte qu'en 2019 (+14,8%).
Chez Naturalia, qui fait partie du groupe Casino (Géant, Franprix, Monoprix, Vival...), le chiffre d'affaires sous enseigne a progressé de 22,4% en 2020, à 395 millions d'euros. L'enseigne comptait 219 magasins au 31 décembre.
Le dynamisme des ventes de bio semble avoir été un peu moindre dans les grandes et moyennes surfaces (GMS) : "le chiffre d'affaires du bio a continué de croître en 2020, de 14%", indique à l'AFP Emmanuel Fournet, Directeur services Clients chez Nielsen IQ.
"Une croissance qui reste très soutenue mais qui ralentit un petit peu puisqu'elle était de 20% l'année précédente", ajoute-t-il. Ce, alors que les grandes surfaces ont globalement beaucoup plus vendu que l'année précédente.
Il explique ce "tassement" de la croissance par une diminution du nombre de références de produits bio en rayon, "les fournisseurs ayant revu un peu à la baisse les assortiments proposés aux distributeurs, surtout pendant les périodes de confinement".
Le chiffre d'affaires du bio en GMS a été de l'ordre de 6 milliards d'euros en 2020, selon Nielsen. Il a représenté 5,1% des ventes totales et 6% des ventes de l'alimentaire.
<https://information.tv5monde.com/info/l-appetit-des-francais-pour-le-bio-resiste-au-covid-19-401188>
En savoir plus :
> Dossier de presse. Des courses à l’assiette, l’année covid bouleverse tout, sauf les envies de bio ! <https://www.agencebio.org/wp-content/uploads/2021/03/AgenceBio-DossierdePresse-Barometre2021_def.pdf>, Agence Bio, 19/03/21
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16- Les règles d’épandage de pesticides en partie invalidées par le Conseil constitutionnel, Le Monde, 19/03/21, 18h14 
Stéphane Mandard

Les « chartes d’engagements », qui encadrent l’usage des pesticides près des habitations, sont jugées « contraires à la Constitution » 
C’est une pièce centrale du dispositif mis en place par le gouvernement pour renforcer la protection des riverains des zones d’épandage de pesticides qui s’effondre. Dans une décision rendue vendredi 19 mars, le Conseil constitutionnel a tranché : les « chartes d’engagements » censées encadrer l’usage des pesticides près des habitations sont « contraires » à la Constitution. Le Conseil donne raison aux associations de défense de l’environnement qui combattent depuis plus d’un an un arrêté et un décret qu’elles jugent très insuffisamment protecteurs. Le Conseil constitutionnel avait été saisi, le 4 janvier, par le Conseil d’Etat d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).
Publiés le 27 décembre 2019, les textes fixent des distances minimales à respecter entre aires de traitement et habitations. En fonction du type de culture et de la dangerosité des produits utilisés, le gouvernement a retenu 3 mètres, 5 mètres, 10 mètres, voire très exceptionnellement 20 mètres. Des distances jugées « totalement inefficaces » par les ONG et les maires à l’origine de nombreux arrêtés antipesticides, lesquels plaident pour des zones de non-traitement (ZNT) d’au moins 150 mètres.
Le décret prévoit même la possibilité de réduire les ZNT à 5 mètres pour l’arboriculture et à 3 mètres pour les vignes et les autres cultures. Mais à deux conditions : utiliser du matériel de pulvérisation limitant la dérive et après concertation entre agriculteurs, riverains, élus et associations dans le cadre de « chartes d’engagements » validées par les préfets au niveau des départements.
« Une incidence directe sur l’environnement »
Fortement critiquées par les associations pour avoir été mises en place sans concertation préalable, notamment à la faveur de la situation sanitaire, ces chartes ont été déployées dans les deux tiers des départements. Pour le Conseil constitutionnel, cette obligation de concertation n’a pas été respectée. En l’occurrence, il juge « contraires à l’article 7 de la Charte de l’environnement les modalités retenues par le législateur pour l’élaboration des chartes d’engagements départementales relatives à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques ».
> Lire aussi  « 577 abeilles » ont protesté à Paris contre la réintroduction des néonicotinoïdes
L’article 7 de la Charte de l’environnement prévoit, en effet, la participation du public à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement. Dans sa décision, le Conseil juge que les chartes d’engagements ont « une incidence directe et significative sur l’environnement », car elles régissent les conditions d’utilisation à proximité des habitations des pesticides, produits ayant « des conséquences sur la biodiversité et la santé humaine ». D’autre part, le Conseil estime que la concertation « ne satisfait pas les exigences d’une participation “de toute personne” », comme l’impose l’article 7 de la Charte de l’environnement.
Victoire des associations
Il donne ainsi raison aux associations. A l’initiative de Générations futures, des organisations environnementales (France Nature Environnement, au niveau national, Eau et rivières de Bretagne, au niveau régional), mais aussi des associations de riverains (les collectifs de victimes de pesticides des Hauts-de-France et de l’Ouest) et de médecins (Alerte des médecins sur les pesticides), une union syndicale de salariés (Solidaires) et l’association de consommateurs UFC-Que choisir avaient saisi le Conseil d’Etat en février 2020 pour obtenir l’annulation de l’arrêté et du décret du 27 décembre 2019.
> Lire la chronique : « Sur l’environnement, la parole politique se dévalorise et n’offre que le miroir de nos propres contradictions »
En juin 2019, Générations futures avait obtenu, déjà devant le Conseil d’Etat, l’annulation du précédent arrêté qui régissait l’usage des pesticides, daté de 2017. Le gouvernement avait été sommé par la plus haute juridiction administrative d’élaborer un nouveau texte censé mieux protéger les riverains. L’exécutif va de nouveau devoir reprendre sa copie.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/19/pesticides-le-conseil-constitutionnel-invalide-les-chartes-d-engagements-du-gouvernement_6073702_3244.html>
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17- Trois mois en Méditerranée dans un cargo bétailler : la triste odyssée des bovins de l’« Elbeik », Le Monde, maj le 20/03/21 à 05h42 
Mathilde Gérard

Le navire transportant près de 1 800 bovins a accosté, jeudi soir, à Carthagène après trois mois en mer, sans avoir jamais pu atteindre sa destination finale. Au moins 180 animaux sont morts pendant ce voyage. 
Quatre-vingt-dix jours en mer, soit treize semaines. C’est le sort qu’ont connu 1 776 bovins, embarqués le 18 décembre 2020 à bord du cargo Elbeik depuis le port espagnol de Tarragone. Sa destination initiale, Libye ou Turquie, reste floue. Une certitude : le navire n’a jamais pu accoster. Après trois mois d’errance le long des côtes turques, chypriotes, égyptiennes et italiennes, voici les bovins de retour en Espagne, à Carthagène, où le bateau s’est amarré, jeudi 18 mars au soir.
Au moins 180 bêtes sont mortes pendant ce voyage, et les ONG qui ont eu accès à des images de l’intérieur du bateau s’inquiètent de l’état de santé des 1 600 autres. « Les animaux ont l’air dans un sale état. Il y a des densités épouvantables. Ils sont entassés dans leur urine et leurs excréments. On voit qu’ils sont en bout de course », commente Adeline Colonat, de l’ONG Welfarm, qui enquête depuis des années sur les conditions de transport en mer. Une inspection vétérinaire devrait être conduite rapidement par les autorités portuaires de Carthagène. S’ils sont déclarés inaptes au transport, les animaux seront alors abattus et envoyés à l’équarrissage.
> Lire aussi  Exportations de bétail : l’opacité des conditions de transport en mer mobilise des ONG
La triste odyssée des bovins de l’Elbeik rappelle celle de 895 veaux partis à la même date, le 18 décembre, de Carthagène, à bord d’un autre cargo, le Karim Allah, destination la Turquie. Les autorités turques ayant refusé le déchargement, le navire a dû, lui aussi, revenir en Espagne le 22 février, et les bovins y être euthanasiés. Comme la législation ne permet pas de réimporter des animaux ayant quitté les eaux européennes, ceux-ci n’ont pu fouler le sol espagnol : l’abattage s’est fait dans des conteneurs rouges alignés à même les quais du port de Carthagène.
« Tout est hors de contrôle »
Les trajectoires parallèles de ces deux navires sont symptomatiques des failles européennes en matière de transport maritime d’animaux destinés à l’exportation. « C’est un cas d’école, commente Adeline Colonat. Dès que les animaux quittent les ports européens, tout est hors de contrôle. » L’Union européenne (UE) exporte chaque année environ 3 millions de bovins et ovins par la mer vers des pays tiers, essentiellement au Moyen-Orient, où ils rejoignent des centres d’engraissement ou des abattoirs. Dans un rapport publié en mai 2020 sur le « bien-être des animaux exportés en mer », la Commission européenne reconnaissait d’importantes lacunes dans la réglementation de ce secteur : « Actuellement, ni les Etats membres ni la Commission ne disposent d’informations ou de statistiques sur l’état de santé et le bien-être des animaux pendant les voyages en mer », écrivait-elle.
Des ONG, dont Animals International, ou Welfarm en France, alertent depuis des années sur l’opacité de ces exportations. Elles dénoncent la faiblesse des contrôles vétérinaires au départ des ports européens et la vétusté des cargos agréés par l’UE, les bétaillers étant parmi les plus délabrés des navires de transport – l’Elbeik, battant pavillon togolais, et le Karim Allah, battant pavillon libanais, ont respectivement 54 et 56 ans.
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Durant les trajets en mer, les animaux sont exposés à des risques thermiques, à des blessures dans des enclos inadaptés, et au manque de soins, car la législation n’impose pas de vétérinaire à bord. « Un bateau, ce n’est pas une ferme flottante, poursuit Adeline Colonat. L’environnement est très stressant : il y a énormément de bruit, des problèmes de ventilation, de fortes sécrétions d’ammoniac… » Pourtant, la réglementation européenne sur la protection animale est censée s’appliquer pendant toute la durée du transport, jusqu’au point d’arrivée. Ce principe a été réaffirmé par la Cour de justice européenne en 2015. Mais une fois à bord, les animaux disparaissent des radars.
« Il faut arrêter les dégâts »
L’opacité est telle que le Parlement européen a voté et mis sur pied une commission d’enquête sur le sujet, dont les travaux ont débuté en septembre 2020 et qui devrait rendre ses conclusions fin 2021. Sa présidente, l’eurodéputée luxembourgeoise Tilly Metz (Verts/ALE), a alerté les autorités européennes sur les risques encourus par les bovins à bord de l’Elbeik et du Karim Allah. Elle regrette « un manque de transparence manifeste et pas de clarté au niveau des responsabilités ».
L’état de santé des animaux à bord de l’Elbeik n’est pas connu à ce stade. Tout comme les veaux du Karim Allah, ils provenaient de la province d’Aragon (nord de l’Espagne). Or c’est là qu’ont été détectés, à l’automne 2020, des foyers de fièvre catarrhale (aussi appelée maladie de la langue bleue), à Huesca, région depuis placée sous surveillance sanitaire. C’est pour cette raison que les autorités libyennes et turques ont refusé le débarquement des bateaux. Rien n’indique toutefois que ces bovins aient contracté la fièvre catarrhale. Pour les ONG, le pire serait qu’ils bénéficient d’un certificat sanitaire les autorisant à réembarquer. « On est dépités de demander ça, mais on souhaite que les animaux soient euthanasiés au port de Carthagène plutôt qu’ils repartent en mer, se désole Adeline Colonat. Il faut arrêter les dégâts. »
Pour Tilly Metz, « ce scandale sur le transport d’animaux est un symptôme de ce qu’est notre chaîne alimentaire : nous produisons trop de produits animaliers et certains éleveurs dépendent de ces exportations vers des pays tiers, où l’on casse les prix et les marchés. C’est d’une absurdité totale. » Fin 2020, une quarantaine de parlementaires français de tous partis demandaient, dans une tribune au Monde rédigée à l’instigation de la députée de Savoie Typhanie Degois (LRM), de mettre fin aux exportations d’animaux vivants au profit du commerce de carcasses ou de viandes. C’était le 7 décembre, onze jours avant que les quelque 2 700 bovins espagnols embarquent pour leur interminable périple en mer.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/19/trois-mois-en-mediterranee-dans-un-cargo-betailler-la-triste-odyssee-des-bovins-de-l-elbeik_6073800_3244.html>
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18- Tribune. « A la source de la déforestation et des pandémies, il y a une incapacité dramatique à entrevoir la misère d’une partie de la population mondiale », Le Monde, 20/03/21, 18h00   
Par Jean-Marc Roda, Chercheur au Cirad & Jacques Tassin, Chercheur au Cirad

C’est la précarité rurale qui conduit les agriculteurs à convertir les forêts en terres agricoles et qui est à l’origine des zoonoses, expliquent dans une tribune au « Monde » les chercheurs en écologie Jean-Marc Roda et Jacques Tassin, pointant « l’insolidarité de masse » à l’égard de ces populations.
Tribune. Assurément, les forêts se portent mal. Une étude récente conduite par le Joint Research Centre (JRC), publiée dans la revue Science Advances le 5 mars, révélait des données accablantes. Les forêts tropicales humides ont reculé de 220 millions d’hectares dans les trente dernières années, et la déforestation en zone intertropicale a été sous-estimée d’environ 30 % sur le seul continent africain. Les forêts tropicales humides, qui abritent la moitié des espèces de plantes et d’animaux connues, couvrent moins de 10 % des terres émergées. Les services écologiques que rendent ces forêts s’évanouissent avec elles.
Pourtant, les causes premières de la déforestation mondiale ne sont toujours pas regardées en face. Or, les forêts tropicales disparaissent principalement sous le fer et le feu d’agriculteurs en quête de terres. La précarité rurale et l’insécurité foncière sont les origines premières de ce phénomène mondial. Au Brésil, il s’est longtemps agi de donner aux paysans sans terres des terres sans paysans, cela en convertissant les forêts en terres agricoles.
En Afrique, les paysans en situation de dénuement foncier, privés de tout titre de propriété, n’ont d’autre choix que de défricher pour disposer d’un lopin de terre. La précarité des populations rurales, vouées de surcroît à devoir prélever dans les formations boisées le bois de cuisson ou de chauffe dont leur survie dépend, représente le maillon originel de cette chaîne dévastatrice.
La peste naît de l’insalubrité rurale
Or, c’est cette même précarité rurale que l’on retrouve à la source des zoonoses. C’est d’elle que résultent en effet, en grande partie, les épidémies susceptibles de s’étendre à une échelle mondiale. Nous savons que depuis 1347, la peste naît et renaît de l’insalubrité rurale. Le virus Ebola s’est propagé à la suite de la consommation de viande prélevée sur des animaux malades par des braconniers en situation de survie. Il en est vraisemblablement de même du virus du sida, apparu au Cameroun au début du XXe siècle à la faveur de la consommation de chimpanzés infectés.
La fièvre de Lassa se propage elle-même dans les foyers ruraux les plus pauvres. Les zoonoses proviennent de mises en contact d’animaux infectés avec des populations souffrant de dénutrition et pénalisées par une santé déjà déficiente. Elles ne sont donc pas le produit direct de la déforestation, comme on le prétend parfois. S’il est un lien entre cette dernière et les zoonoses, c’est celui de leur origine commune.
Nous partageons avec les forêts « une communauté de destins », déclarait en 2011 l’Organisation internationale de la francophonie. Nous redécouvrons avec l’épidémie de Covid-19 engendrée par le SARS-CoV-2 que cela vaut aussi pour notre santé. Selon une règle immuable du vivant, la mise en contact d’êtres vulnérables, que ce soient des animaux sauvages, des animaux domestiques ou des êtres humains, tient toujours du cocktail mortifère. Elle débouche même parfois sur des recombinaisons virales ou bactériennes désastreuses pour la santé de l’ensemble de la population humaine mondiale. Si l’on doit craindre de nouvelles épidémies dans l’avenir, c’est parce qu’il y a lieu de croire que l’éradication de la pauvreté n’est pas pour demain. C’est pourtant là qu’est la clé d’un devenir commun entre forêts et humains.
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Il n’est pas certain, hélas, que les historiens de demain, se penchant sur la mise au point de vaccins et sur le déploiement des campagnes de vaccinations en cours, y entreverront la marque d’une solidarité mondiale. Ils ne manqueront pas d’observer plutôt qu’aux Etats-Unis, les Afro-Américains, qui ne gagnent que les deux tiers de ce que gagne la moyenne des Américains (Le Monde,16 septembre 2020), ont été les premières victimes du SARS-CoV-2 et ont contribué à l’ancrer dans le territoire.
Sans doute étudieront-ils avec le même intérêt les statistiques de la mortalité atypique en Seine-Saint-Denis lors de cette même pandémie. Certainement s’interrogeront-ils tout autant sur l’indigence des campagnes de vaccination dans les pays du Sud, peu soutenues par ceux du Nord.
Pas de « complot » de la nature
Il serait absurde d’interpréter le virus du SARS-CoV-2 comme une vengeance de la nature à notre égard. Au printemps 2020, des prosopopées de ce type circulaient sur Internet, donnant la parole à un pangolin vengeur déterminé, par le truchement d’un virus, à faire rendre gorge à une humanité dévastatrice.
Les épidémies ne sont pas l’expression d’un complot de la nature dirigé contre l’humain. Il est tout aussi déplacé de laisser croire que les zoonoses résultent directement de la déforestation. Non seulement aucun lien direct n’est scientifiquement établi dans ce sens, mais une telle assertion occulte les conditions premières de leur émergence : la précarité des populations rurales vivant aux confins des forêts tropicales et, plus en amont, l’insolidarité de masse à leur égard.
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Il est toujours indécent de recouvrir « la clameur des pauvres sous la clameur de la Terre », écrivait le pape François dans l’encyclique Laudato’si. Il n’y a, à la source de la déforestation et des pandémies en cours, qu’une terrible nonchalance de notre part, une incapacité dramatique à entrevoir la misère d’une grande partie de la population mondiale.
Peut-être le SARS-CoV-2 nous conduira-t-il à opérer une révolution mentale encore jamais conduite à l’échelle planétaire. Cela suppose toutefois que nous menions une tout autre guerre que celle qui nous occupe actuellement. Il y va d’une vaste communauté de destins.
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§ Jean-Marc Roda, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et détaché à l’université Putra Malaysia à Kuala Lumpur, est spécialiste de la complexité de l’exploitation des ressources naturelles par les sociétés humaines.
Jacques Tassin, chercheur en écologie forestière au Cirad, est spécialiste des invasions biologiques. Il est l’auteur de Penser comme un arbre (Odile Jacob, 2018).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/20/a-la-source-de-la-deforestation-et-des-pandemies-il-y-a-une-incapacite-dramatique-a-entrevoir-la-misere-d-une-partie-de-la-population-mondiale_6073886_3232.html>
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19- Dans le Marais poitevin, la Venise verte recompose son couvert végétal, menacé de disparition, Le Monde, 21/03/21, 06h00 
Frédéric Zabalza (La Rochelle, correspondant)

La chalarose et le vieillissement entraînent la fin du règne du frêne têtard, arbre emblématique du marais depuis le XIXe siècle. Un vaste programme de plantation est engagé, soutenu par la Fondation de France. 
Chalara fraxinea. Ce champignon microscopique est à l’origine de la chalarose, une maladie qui tue lentement mais sûrement les frênes d’Europe depuis près de trente ans. Les symptômes : nécrose de l’écorce, flétrissement des rameaux, feuilles précocement desséchées à la belle saison. La propagation en France, d’abord dans le Nord et l’Est, a été fulgurante à l’échelle d’une vie d’arbre (environ 50 kilomètres par an), jusqu’à atteindre le Marais poitevin à l’automne 2016, où quelque 400 000 frênes dits têtards composent l’essentiel de la couverture végétale. Têtards, car la taille régulière des arbres leur donne cette forme singulière de « grosse tête ».
Le frêne résume à lui seul l’histoire du Marais poitevin, dont le Parc naturel régional (PNR) s’étend sur 200 000 hectares, à cheval sur deux régions (Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire) et trois départements (Deux-Sèvres, Charente-Maritime et Vendée) : un espace naturel entièrement façonné par la main de l’homme. Il n’a pas été planté par les moines de l’époque médiévale, qui ont commencé à aménager le vaste réseau de canaux que l’on connaît aujourd’hui (2 100 km de voie d’eau), mais par les huttiers du XIXe siècle. Ces gardiens du marais ont choisi une essence adaptée au milieu humide, au système racinaire solide et capable de fournir un bois de chauffage de qualité pour l’industrie locale, telle que les briqueteries.
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L’omniprésence du frêne têtard en a fait un emblème, indissociable de la carte postale autant que la balade en barque (1,4 million de visiteurs en 2019), le batelier et les lentilles d’eau, mais elle est aussi sa faiblesse depuis l’apparition de la chalarose. « La maladie est arrivée alors que les arbres étaient vieillissants. Ils sont âgés entre 150 et 200 ans pour la plupart. Le problème du renouvellement de la trame se serait posé de toute façon », explique Sandrine Guihéneuf, directrice technique du PNR du Marais poitevin, dont le cœur de 18 000 hectares a été classé Grand site de France en 2010.
Face à la menace de voir sa « cathédrale de verdure » disparaître dans les prochaines décennies, le parc a lancé il y a quatre ans le programme « Plantons les arbres têtards de demain ». L’objectif est de replanter des arbres là où des frênes sont déjà morts, sans commettre la même erreur. Désormais, sept essences valent mieux qu’une : chêne pédonculé, peuplier noir, orme champêtre, saule blanc, érable champêtre, charme commun et aulne glutineux. « Diversifier les essences permet d’avoir un couvert végétal plus robuste, remarque Sandrine Guihéneuf, capable de s’adapter à toutes les situations : maladies, crues, etc. C’est aussi le moyen d’avoir des qualités de bois différentes, car le but n’est pas uniquement de reconstituer un décor, c’est aussi de garder un usage, celui du bois de chauffage. Avec le rôle que les énergies renouvelables sont amenées à jouer dans le futur, ça a du sens. »
15 000 arbres plantés d’ici à trois ans
Jordane Ancelin, la paysagiste du PNR, choisit les essences en fonction de la nature du terrain, aux côtés des propriétaires. Ils sont près de 9 000 à se partager pas moins de 35 000 parcelles dans le Marais poitevin et rien ne saurait être entrepris sans leur adhésion. C’est pourquoi, dès l’apparition de la chalarose, des ateliers participatifs ont réuni pendant deux ans propriétaires, habitants, agriculteurs, élus, scientifiques, environnementalistes. Pas facile étant donné les disparités politiques locales… « On s’est tous demandé ce qu’on souhaitait faire de cet héritage, souligne la directrice. C’est vrai que 90 % du Marais poitevin, ce sont des terrains privés, qu’il peut y avoir des divergences politiques, mais c’est un tel patrimoine que l’intérêt général a primé. »
Propriétaire de deux hectares dans le « marais mouillé » (la partie boisée du marais qui contraste avec les « marais desséchés », constitués de prairies et de champs) à Magné (Deux-Sèvres), Dominique Jaubert, administrateur du syndicat des propriétaires fonciers du Marais poitevin, y a autorisé la plantation d’environ 150 arbres. « Ça s’est fait en deux étapes, sur deux années. Ce qui est intéressant pour moi, n’étant pas maraîchin et n’y connaissant rien comme beaucoup de gens qui ont hérité de parcelles, c’est que le parc nous a proposé une information sur la taille en têtard. »
L’assistance du parc aux propriétaires de parcelles a pris plusieurs formes : des stages gratuits comme la plantation des jeunes arbres par des chantiers d’insertion, l’intervention de la paysagiste et le suivi. La seule contrepartie demandée aux propriétaires est d’entretenir les arbres et de les tailler en têtard, afin de conserver le paysage traditionnel du Marais poitevin. Depuis quatre ans, 9 000 arbres ont ainsi été mis en terre, l’équivalent de 50 kilomètres linéaires.
Première organisation à but non lucratif en France de soutien au patrimoine (bâti, mobilier ou naturel), la Fondation de France vient d’attribuer au PNR une enveloppe de 200 000 euros, afin de replanter 15 000 arbres d’ici à trois ans, s’ajoutant à celles des conseils régionaux et départementaux et de l’Etat. « Nous plantons 2 500 arbres chaque année en moyenne. Cette subvention va permettre de doubler cet objectif », annonce Sandrine Guihéneuf, avec une ambition en tête :« Composer le paysage du XXIIe siècle du Marais poitevin. »
> Lire aussi  Les 56 parcs naturels régionaux français à la recherche d’un juste équilibre
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/21/dans-le-marais-poitevin-la-venise-verte-recompose-son-couvert-vegetal-menace-de-disparition_6073918_3244.html>
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En images
20- Des jardins-forêts plantés en plein cœur de ville, Actu-environnement, 20/01/21
Baptiste Clarke 

Après l'essor des jardins partagés pour réintroduire de la nature en ville, une nouvelle tendance émerge dans certaines grandes villes, les jardins-forêts ou micro-forêts. Une tendance portée par un élan citoyen, reportage à Montpellier.
> Reportage vidéo à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/jardins-forets-coeur-de-ville-36904.php4>
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