[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris & COP26 (mardi 23 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 23 Mar 07:54:29 CET 2021


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Climat : et si ça basculait... dans le bon sens ? <https://www.nouvelobs.com/topnews/20210312.AFP6447/climat-et-si-ca-basculait-dans-le-bon-sens.html>, AFP, 12/03/21, 12:00
2- Le lac asséché de Suesca, témoin du changement climatique en Colombie <https://www.geo.fr/environnement/le-lac-asseche-de-suesca-temoin-du-changement-climatique-en-colombie-204048>, AFP, 13/03/21, 08:00
3- Projet de loi « climat » : la ligne de crête de l’exécutif <https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/03/15/projet-de-loi-climat-le-difficile-exercice-d-equilibriste-du-gouvernement_6073157_1652612.html>, Le Monde, 15/03/21, 10h23
4- A Pékin, la plus grosse tempête de sable de la décennie cloue 350 avions au sol <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/15/a-pekin-la-plus-grosse-tempete-de-sable-de-la-decennie-cloue-350-avions-au-sol_6073175_3244.html>, Le Monde avec AFP, 15/03/21, 10h56 
5- Aval de l'Assemblée pour la suppression des vols intérieurs courts <https://www.lalsace.fr/environnement/2021/03/15/aval-de-l-assemblee-pour-la-suppression-des-vols-interieurs-courts>, L’Alsace avec AFP, 15/03/21, 16:41 
6- Interview. « Sortir les énergies fossiles du champ du Traité sur la charte de l'énergie serait la solution » <https://www.actu-environnement.com/ae/news/traite-charte-energie-interview-marie-lamoureux-37200.php4>, Actu-environnement, 15/03/21
7- La calotte glaciaire du Groenland a déjà fondu au moins une fois au cours du dernier million d’années <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/15/la-calotte-glaciaire-du-groenland-a-deja-fondu-au-moins-une-fois-au-cours-du-dernier-million-d-annees_6073234_3244.html>, Le Monde, maj le 16/03/21 à 00h34
8- Carbo, l'application qui calcule (et réduit) votre empreinte carbone et celle des entreprises <https://start.lesechos.fr/innovations-startups/tech-futur/carbo-lapplication-qui-calcule-et-reduit-votre-empreinte-carbone-et-celle-des-entreprises-1298542>, Les Echos, 16/03/21, 07:02
9- Le projet de loi Climat et résilience vivement critiqué ? Il faut s'en réjouir ! <http://www.slate.fr/story/205727/projet-loi-climat-resilience-critique-rejouir-convention-citoyenne>, Slate, 16/03/21, 07h20
10- Entretien. Polar Pod : « Il fallait imaginer un bateau sur-mesure pour explorer l’océan Austral », raconte Jean-Louis Etienne <https://www.20minutes.fr/planete/2998535-20210316-polar-pod-fallait-imaginer-bateau-mesure-explorer-ocean-austral-raconte-jean-louis-etienne>, 20 Minutes, 16/03/21, 12h56
11- Charbon : Axa refuse désormais d'assurer RWE le plus gros émetteur de CO2 d'Europe <https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/l-application-de-sa-politique-d-exclusion-du-charbon-conduit-axa-a-ne-plus-assurer-rwe-149625.html>, Novethic, 16/03/21
12- L’inscription de l’environnement dans la Constitution approuvée par l’Assemblée nationale <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/16/l-assemblee-nationale-vote-l-inscription-de-l-environnement-dans-l-article-1er-de-la-constitution_6073373_3244.html>, Le Monde, maj le 17/03/21 à 01h44 
13- Jour du dérèglement : la France vit « à crédit du climat » <https://www.la-croix.com/Jour-dereglement-France-vit-credit-climat-2021-03-17-1201146045>, La Croix, 17/03/21, 06:10
14- The EU's assessment of the Corsia airline CO2 deal <https://www.transportenvironment.org/publications/eus-assessment-corsia-airline-co2-deal>, Transport & Environment, 17/03/21, 12:47
15- Climat : les Alpes ont perdu près d'un mois d'enneigement depuis 50 ans <https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/les-alpes-ont-perdu-pres-d-un-mois-d-enneigement-depuis-50-ans-2004061.html>, France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, 18/03/21, 07h22
16- Loi Climat : les engrais azotés minéraux sous la menace d'une redevance <https://information.tv5monde.com/info/loi-climat-les-engrais-azotes-mineraux-sous-la-menace-d-une-redevance-401072>, AFP, 18/03/21, 21:00
17- Les feux en Australie ont projeté autant de fumée qu'une éruption volcanique <https://information.tv5monde.com/info/les-feux-en-australie-ont-projete-autant-de-fumee-qu-une-eruption-volcanique-401094>, AFP, 19/03/21, 18:00
18- Nouveau vendredi de manifs pour le climat à travers la France <https://information.tv5monde.com/info/nouveau-vendredi-de-manifs-pour-le-climat-travers-la-france-401226>, AFP, 19/03/21, 20:00
19- « Non aux légumes qui voyagent plus que moi » : la mobilisation des jeunes pour le climat reprend timidement <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/19/non-aux-legumes-qui-voyagent-que-moi-la-mobilisation-des-jeunes-pour-le-climat-reprend-timidement_6073817_3244.html>, Le Monde, 19/03/21, 20h45
20- Australie : évacuations sur la côte Est après des crues et des pluies record <https://information.tv5monde.com/info/australie-evacuations-sur-la-cote-est-apres-des-crues-et-des-pluies-record-401266>, AFP, 20/03/21, 11:00
En images
21- Pékin engloutie par une tempête de sable qui rend l'air irrespirable et toxique <https://www.lci.fr/international/video-pekin-engloutie-par-une-tempete-de-sable-qui-rend-l-air-irrespirable-et-toxique-2180804.html>, TF1, journal de 20h, 15/03/21

Bien à vous,
Florence

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CITATION DU JOUR : "Il arrivera un jour où il sera aussi impensable d'utiliser des énergies fossiles que de posséder des esclaves". Ilona Otto, du centre d'études du changement climatique de l'université autrichienne de Graz (cf. item 1)
DOSSIER DU JOUR : Depuis le 8 mars, les débats autour des amendements sur le projet de loi « dérèglement climatique et résilience » sont intenses au sein de la commission spéciale. (cf. item 3, 5, 9, 12 & 16)
LANCEMENT DU JOUR : Jean-Louis Etienne lance son projet "Polar Pod" d’expédition scientifique en antarctique, sur laquelle il travaille depuis dix ans. (cf. item 10 & suite)
EXCLUSION DU JOUR : Pour l’assureur français Axa, la stratégie de sortie du charbon de l’énergéticien allemand RWE n’est pas assez rapide pour se conformer aux objectifs de l’Accord de Paris. (cf. item 11)
VALIDATION DU JOUR : L’Assemblée nationale a validé l’inscription de l’environnement dans l’article 1er de la Constitution. Les députés ont voté par 391 voix contre 47, le projet de loi constitutionnelle qui stipule que la France « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». (cf. item 12)
ÉCHÉANCE DU JOUR : En 77 jours, la France a émis l’intégralité des gaz à effet de serre qu’elle devra émettre en une année en 2050 pour respecter son objectif de neutralité carbone. (cf. item 13 & suite)  
ÉTUDES DU JOUR : — Le système de compensation carbone Corsia sera inefficace pour réduire les effets négatifs du secteur aérien sur le climat : c’est le principal résultat d’une étude de la Commission européenne. (cf. item 14)
— Près d'un mois d'enneigement a été perdu dans l'ensemble des Alpes en basse et moyenne altitude depuis un demi-siècle, affirme une étude, la première à évaluer le massif européen dans son ensemble. (cf. item 15) 
MOBILISATION DU JOUR : A Paris et dans plusieurs villes, quelques milliers de manifestants ont défilé « pour la justice sociale et climatique » dans le cadre d’une journée internationale organisée par Fridays for Future. (cf. item 18, suite & 19)
AMPLEURS DU JOUR : — Des précipitations record et de vastes crues ont entraîné des évacuations le long de la côte Est de l'Australie, où le principal bassin de retenue de Sydney a débordé pour la première fois en 30 ans. A ce jour, les zones inondées s'étendent, 18 000 personnes ont reçu pour consigne d’évacuer et 38 régions ont été déclarées en état de catastrophe naturelle. (cf. item 20 & suite)
— A Pékin, une tempête de sable a rendu l'air irrespirable et a paralysé la capitale chinoise.(cf. item 4 & 21)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Pétition. Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://formulaires.fondation-nicolas-hulot.org/fra/petition_ecolocreche>
> Pour répondre PRÉSENT à l’APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <https://www.appel-des-solidarites.fr/>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <http://www.mypositiveimpact.org/les-solutions>
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1- Climat : et si ça basculait... dans le bon sens ?, AFP, 12/03/21, 12:00
Marlowe Hood

Le verre de la lutte contre le changement climatique est-il à moitié plein ou à moitié vide ? 
Côté sombre, le patron de l'ONU Antonio Guterres a récemment alerté que les engagements internationaux étaient loin de l'objectif de l'accord de Paris, limiter le réchauffement à moins de deux degrés par rapport à l'ère pré-industrielle.
Côté optimiste, au-delà des promesses des grands pollueurs sur une future neutralité carbone, les engagements se multiplient au niveau des secteurs économiques, et la pandémie mondiale a fait prendre conscience des fragilités du système.
"Le balancier va-t-il dans la bonne direction ? Absolument", estime ainsi Gernot Wagner, économiste du climat à la New York University. Pour lui, aux Etats-Unis "tout arrive en même temps : le gouvernement fédéral de "Washington, la Silicon Valley, Detroit (l'automobile), Wall Street..."
Une conjonction favorable que les chercheurs appellent "point de bascule sociologique", seuil à partir duquel un mouvement devient irréversible.
Pour l'automobile par exemple, "le point de bascule mondial viendra quand le prix des véhicules électriques sera le même que celui des modèles thermiques," explique Tim Lenton, professeur en sciences de la Terre à l'université britannique d'Exeter et co-auteur d'une récente étude sur ces basculements dans la lutte contre la crise climatique.
L'étude prend notamment l'exemple de la Norvège, premier pays au monde à passer l'an dernier le cap des 50% de véhicules électriques vendus. 
Ironiquement, les incitations fiscales très avantageuses ayant favorisé cette bascule s'appuient sur une richesse principalement basée sur les hydrocarbures, mais le mouvement mondial vers l'électrique est bien réel.
Le Royaume-Uni vient ainsi d'avancer à 2030 l'interdiction des ventes de voitures thermiques, 2035 pour les hybrides. Echéance à laquelle l'américain General Motors, un des plus grands constructeurs mondiaux, a également annoncé son intention de ne plus construire de voitures à émissions polluantes.
- Morale -
Autre secteur où les choses bougent : la finance, aiguillonnée par des groupes de pression qui militent pour que les gestionnaires se désengagent des secteurs polluants.
Minoritaire au départ, ce type de mouvement finit par avoir une dynamique propre, estime Ilona Otto, du centre d'études du changement climatique de l'université autrichienne de Graz, auteure d'une étude sur ces questions : "Selon des simulations, si 9% des investisseurs se retirent les autres suivront par crainte d'être en retard sur le mouvement et de perdre de l'argent".
La chercheuse établit un parallèle avec la lutte contre l'esclavage aux XVIII et XIXe siècles, quand des activistes aux motivations morales ont dû affronter un système économique profondément enraciné : "Il arrivera un jour où il sera aussi impensable d'utiliser des énergies fossiles que de posséder des esclaves".
Cet aspect moral de la lutte pour le climat est de plus en plus visible, notamment dans le mouvement planétaire de jeunes pour le climat et son égérie, la Suédoise Greta Thunberg.
"L'inquiétude sur l'urgence climatique est bien plus prégnante qu'avant", relève Stephen Fisher, professeur de sociologie politique à l'université d'Oxford, qui a piloté une enquête pour l'ONU, sondant 1,2 million de personnes dans 50 pays. Plus de 60% se disaient inquiètes, dont "la grande majorité veulent des actions urgentes et d'envergure".
Et pour les gouvernants, la rationalité socio-économique peut alors se trouver du côté du changement.
En Chine par exemple, le pouvoir considérait il y a peu la neutralité carbone comme un handicap économique, relève Pan Jiahua, de l'Université technologique de Pékin. "Aujourd'hui, le consensus est que c'est une occasion de création d'emplois, de croissance et de transformation de la société". Et le président Xi Jinping a récemment fixé à 2060 l'horizon pour la neutralité carbone pour son pays.
- Non-retour -
Mais ces évolutions se heurtent encore à la réalité des chiffres: les énergies fossiles représentent encore 85% de l'énergie consommée dans le monde, subventionnées à hauteur de 500 milliards de dollars chaque année, selon l'OCDE.
"Un pic structurel dans les émissions" s'annonce cependant, estime Kingsmill Bond de l'ONG Carbon Tracker. Car avant même le trou d'air dans la demande énergétique causé par la crise du Covid-19, "les énergies renouvelables avaient presque atteint le point de bascule", souligne cet analyste.
Ainsi, une récente étude de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et du gestionnaire du réseau électrique français RTE estimait que la France pourrait, sous conditions, tirer l'essentiel de son électricité des renouvelables à l'horizon 2050.
Pour lutter contre la crise climatique, l'espoir est que ces différents points de bascule se déclenchent et que leurs effets s'additionnent. "Il faut une synergie pour qu'un changement profond puisse intervenir," prévient Jonathan Donges, du Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK, Allemagne).
Car la bascule peut aussi se faire dans l'autre sens, et de nombreux climatologues mettent en garde sur les "points de non-retour" qui menacent l'avenir de la planète : l'augmentation des températures pourrait ainsi faire fondre les glaces et monter les océans de plus d'une dizaine de mètres. Ou dégeler le permafrost, libérant les tonnes de CO2 qui y sont prisonnières...
Pour Tim Lenton, la conclusion est claire : "Si nous voulons éviter les points de non-retour, nous devons actionner les points de bascule positifs".
<https://www.nouvelobs.com/topnews/20210312.AFP6447/climat-et-si-ca-basculait-dans-le-bon-sens.html>
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2- Le lac asséché de Suesca, témoin du changement climatique en Colombie, AFP, 13/03/21, 08:00
Juan Sebastian Serrano

Le ponton en bois où autrefois était attaché son bateau repose désormais sur le sol craquelé. Hernan Sandino contemple avec tristesse l'étendue vide d'eau du lac de Suesca, dans le centre de la Colombie, en train de lentement disparaître sous ses yeux.
L'ingénieur de 73 ans pointe son doigt au loin vers le centre du lac où subsiste une poche d'eau d'un mètre de profondeur, contre six mètres dans ses plus lointains souvenirs.
C'est la deuxième fois en dix ans que ce réservoir d'eau naturel de 5,4 km2, situé à quelque 90 km au nord de Bogota, dont la taille augmente ou diminue au gré des précipitations, est en train de totalement disparaître.
En 2009, le lac avait atteint des niveaux encore plus bas qu'aujourd'hui. Mais au cours des deux années suivantes, le phénomène climatique La Niña, qui augmente les précipitations dans ce pays tropical, avait fait regagner au lac ses profondeurs, au prix toutefois de millions de dollars de dégâts sur les infrastructures du pays en raison des fortes intempéries.
Relevés pluviométriques en main, Hernan Sandino dit avoir constaté autour du lac une diminution des précipitations au cours des huit dernières années. Ce sont "les effets du changement climatique que seuls certains inconscients nient encore", peste-t-il. 
Avec le réchauffement climatique, l'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse risque encore d'augmenter.
En 2006, le lac de Suesca a été déclaré réserve d'eau et réservoir de biodiversité - un refuge pour les oiseaux migrateurs - dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.
Les autorités se sont ensuite engagées dans un plan environnemental visant à interdire les cultures alentours et leur irrigation avec les eaux du lac.
Mais quinze ans plus tard, les efforts se révèlent insuffisants.
"C'est une tragédie environnementale que notre lac soit dans cet état", déplore Humberto Hernandez, ingénieur à l'Autorité environnementale du département de Cundimarca, où est situé le lac.
"Ce n'est pas seulement un mois ou une longue période de pluie" qu'il faudrait pour recharger les sols en eau "mais plusieurs années", affirme-t-il.
Fidela Castillo témoigne de la lente agonie du lac. Elle vit ici depuis 65 ans. Jeune femme, elle se souvient qu'elle lavait le linge sur la rive pendant que ses voisins puisaient de l'eau pour irriguer les cultures et abreuver les animaux.
Aujourd'hui, s'appuyant sur sa canne, c'est elle qui doit apporter de l'eau de sa maison jusqu'au bord du lac où l'attendent une vache et son veau assoiffés.
<https://www.geo.fr/environnement/le-lac-asseche-de-suesca-temoin-du-changement-climatique-en-colombie-204048>
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3- Projet de loi « climat » : la ligne de crête de l’exécutif, Le Monde, 15/03/21, 10h23
Rémi Barroux

Lors de l’examen du texte en commission spéciale, le gouvernement doit faire face à une double offensive. 
Interdiction des publicités lumineuses, de celles distribuées dans les boîtes aux lettres ou pour des produits jugés polluant, sobriété numérique, augmentation de la part du vrac dans les commerces, suppression de certaines lignes aériennes, interdiction des passoires 
thermiques… Depuis le 8 mars, les débats autour des amendements sur le projet de loi « dérèglement climatique et résilience » sont intenses au sein de la commission spéciale chargée de préparer le texte pour les débats à l’Assemblée nationale, qui doivent débuter le 29 mars.
Intenses et longs puisque, pour achever d’ici à la date butoir du 19 mars l’examen des quelque 5 000 amendements déposés, les 71 membres de la commission spéciale ont dû sacrifier leur week-end. Résultat, dimanche 14 mars à 23 heures, ils avaient achevé l’examen de l’article 42, sur un texte qui en compte 69. Après avoir adopté les titres « consommer », « produire et travailler » et « se déplacer », il leur restait encore à étudier seize des vingt articles du volet « se loger », puis les titres « se nourrir » et, enfin, « renforcer la protection judiciaire de l’environnement ».
Des points de vue irréconciliables
Très vite, les premiers rounds ont révélé une double offensive menée contre le texte gouvernemental. Avec d’un côté ceux qui, à gauche et chez les écologistes, le trouvent trop peu ambitieux au regard de l’urgence climatique et de ce que proposait la convention citoyenne pour le climat (CCC). Et en face ceux qui, à droite, estiment qu’il va trop loin et risque de mettre en danger des secteurs économiques entiers. Entre les deux, la majorité, qui représente plus de 60 % de la commission et défend le projet de loi, a refusé quasi tous les amendements proposés, après en avoir déclaré un grand nombre irrecevables. Sur près de 2 150 amendements déjà étudiés, seuls 238 ont été adoptés dont les trois quarts en provenance de la majorité.
> Lire aussi  Loi climat : l’opposition se plaint de ne pas être entendue
« Les débats sont très clivés, presque caricaturaux. Si j’avais accepté les amendements LR [Les Républicains], il n’y aurait quasi plus aucun article dans le titre “consommer”, puisqu’ils demandaient la suppression de tous les articles encadrant la publicité, justifie Aurore Bergé, députée La République en marche (LRM) des Yvelines, et rapporteuse du titre « consommer » du projet de loi. Et il y avait la version opposée, c’est-à-dire ceux qui souhaitent la reprise mot à mot des propositions de la CCC, annihilant tout travail parlementaire. J’essaye de trouver un juste milieu. »
De fait, lors de l’examen des nombreux amendements sur les questions d’encadrement ou d’interdiction de certaines publicités, les points de vue ont semblé irréconciliables entre ceux qui réclamaient « l’interdiction de la publicité sur les produits climaticides » ou, au minimum, l’obligation d’en mentionner les dangers pour l’environnement et la santé, et ceux qui dénonçaient toute interdiction. « Je ne suis pas sûr que la suppression de la publicité soit l’arme essentielle pour lutter contre le dérèglement climatique », déclarait ainsi Julien Dive (LR, Aisne).
> Lire aussi  Le projet de loi sur le climat jugé insuffisant pour atteindre les objectifs de la France
A l’inverse, les partisans d’un affichage environnemental plus contraignant regrettaient le manque d’ambition du gouvernement, qui, sur cette thématique, propose de miser sur les « engagements volontaires » des annonceurs. « Si on avait suivi cette logique pour le tabac, on n’aurait jamais eu la mention “nuit gravement à la santé” », avançait le député socialiste (Mayenne) Guillaume Garot.
D’un côté, on brandit la liberté d’entreprendre et les risques pour des secteurs économiques déjà mis à mal par la pandémie. De l’autre, on rappelle les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), et l’urgence climatique. « Ce qu’il faut interdire, c’est le changement climatique, et on ne peut défendre la liberté de tout foutre en l’air, de massacrer la planète », s’insurgeait ainsi Delphine Batho (Deux-Sèvres, non-inscrite).
« Le débat est verrouillé »
Au milieu, le gouvernement, venu défendre son texte, tentait de rassurer à droite et à gauche. « Jamais il n’a été dit que l’on voulait donner un blanc-seing aux annonceurs », déclarait ainsi Barbara Pompili, la ministre de la transition écologique, quand Aurore Bergé exprimait son « souhait que l’on n’élargisse pas à l’infini le champ des interdictions ».
Ce scénario s’est répété maintes fois, notamment sur le transport aérien et la très sensible proposition d’interdire les vols quand une alternative ferroviaire existe en moins de deux heures trente – la convention citoyenne ayant proposé quatre heures – ou encore sur celle visant à introduire une différence de TVA entre le ferroviaire et l’aérien. « Vous voulez organiser la décroissance du secteur alors que nous voulons le décarboner, c’est une divergence et nous ne nous convaincrons pas », assénait aux défenseurs des mesures de la CCC le ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari.
Tout est-il joué ? « Il y aura des débats en séance plénière qui permettront encore au texte d’évoluer, par exemple sur le vélo », promet Jean-Marc Zulesi, député LRM des Bouches-du-Rhône, et rapporteur du titre « se déplacer ». Mais, au vu de cette première semaine de discussion, certains en doutent.
« La ministre avait annoncé son ambition de vouloir améliorer le texte lors du débat parlementaire, mais on découvre la faiblesse de ce texte et on constate l’impossibilité de l’améliorer, le débat est totalement verrouillé, analyse Dominique Potier, député socialiste de Meurthe-et-Moselle. Face à la droite qui demande qu’on ne touche pas à la liberté d’entreprendre et à la propriété, le gouvernement adopte la position idéale d’équilibre, mais cela ne fait illusion pour personne. Et cela ne règle ni les enjeux sociaux, ni les enjeux climatiques. »
« Que le gouvernement mette en avant sa position d’un “juste milieu raisonnable” n’est pas le problème. La question, c’est le climat, et on est à mille lieues des propositions de la convention, qui n’étaient qu’un programme minimum de ce qu’il faudrait faire pour être sur la bonne trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre », complète Delphine Batho.
L’affrontement va continuer dans les prochains jours sur la place du bio, l’alimentation, l’agriculture, l’écocide et la protection de l’environnement, ou encore sur l’artificialisation des sols, sujet sur lequel un millier d’amendements ont été déposés.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/03/15/projet-de-loi-climat-le-difficile-exercice-d-equilibriste-du-gouvernement_6073157_1652612.html>
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4- A Pékin, la plus grosse tempête de sable de la décennie cloue 350 avions au sol, Le Monde avec AFP, 15/03/21, 10h56 

Venue du désert de Gobi, la tempête a fait grimper le taux de particules fines dans l’air, entraînant un important pic de pollution dans la capitale chinoise. 
Trois cent cinquante vols annulés, des millions d’habitants en train de suffoquer et une Cité interdite comme effacée : Pékin essuie lundi 15 mars sa plus grosse tempête de sable depuis dix ans, réduisant la visibilité à quelques centaines de mètres et aggravant encore la pollution d’origine humaine. La qualité de l’air était jugée « dangereuse » par le site spécialisé aqicn.org. En début de matinée, le niveau des particules PM10, des particules fines qui pénètrent les voies respiratoires, était près de vingt fois supérieur aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Celui des particules PM2,5 (de diamètre inférieur à 2,5 micromètres), encore plus nocives, a dépassé 560 µg/m3 (microns par mètre cube), un niveau rarement atteint ces dernières années à Pékin.
> Lire aussi  La pollution de l’air tue 7 millions de personnes par an dans le monde, alerte l’OMS
Les tempêtes de sable, en provenance du proche désert de Gobi, sont fréquentes au printemps dans le nord de la Chine mais les Pékinois n’avaient pas constaté un ciel aussi chargé depuis des années. En Mongolie, six personnes sont mortes des suites de la tempête, alors que 81 autres étaient portées disparues, selon les autorités locales.
La municipalité de Pékin, qui compte plus de 20 millions d’habitants, a suspendu toutes les activités sportives en extérieur dans les établissements scolaires et a conseillé aux personnes souffrant de problèmes respiratoires de ne pas sortir de chez elles.
La tête bien emmitouflée, la plupart des habitants se sont toutefois rendus à leur travail, mais certains se protégeaient derrière des lunettes de protection, craignant pour leur santé. « J’ai l’impression que chaque respiration va m’apporter des problèmes pulmonaires », a témoigné une habitante, Zhang Yunya. Les conditions dantesques, rarissimes ces derniers temps, ont ravivé de vieux souvenirs chez les habitants de la capitale. « Je me souviens que les tempêtes de sable d’il y a dix ans disparaissaient au bout d’une heure. Mais j’ai bien peur que celle-ci ne parte pas avant la fin de la journée », a déclaré Pan Xiaochuan, un expert de la santé environnementale à Pékin.
Les bâtiments emblématiques de la ville étaient difficilement visibles, à l’image de la Cité interdite ou encore du siège de la télévision nationale, dont le sommet (234 mètres) a disparu derrière un voile de brouillard. Pour Pan Xiaochuan, le manque de précipitations observé ces derniers jours peut expliquer que la tempête était particulièrement chargée en sable. « Quand il n’y a pas d’humidité, la poussière tend à s’empiler », affirme-t-il. Sur le réseau social Weibo, le sujet était massivement discuté par les internautes. « Cette tempête de sable orangée prend des allures de fin du monde », y estimait un utilisateur.
Les épisodes de pollution extrême se sont raréfiés ces dernières années dans la capitale chinoise, le combat contre l’air vicié étant devenu un enjeu majeur pour le pays, qui a annoncé vouloir atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060. Mais d’après Li Shuo, de Greenpeace Chine, les activités industrielles « intenses » des dernières semaines ont contribué à la détérioration de l’air de Pékin, alors que les niveaux de production d’acier, de ciment et d’aluminium sont supérieurs à ceux observés avant l’épidémie de coronavirus.
> Lire aussi  Comment est calculée la mortalité liée à la pollution ?
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/15/a-pekin-la-plus-grosse-tempete-de-sable-de-la-decennie-cloue-350-avions-au-sol_6073175_3244.html>
Sur le même sujet : 
> En images. Chine : une tempête de sable et la pollution créent un cocktail suffocant à Pékin <https://www.francetvinfo.fr/monde/asie/pollution-en-chine/en-images-chine-une-tempete-de-sable-et-la-pollution-creent-un-cocktail-suffocant-a-pekin_4333847.html>, France info avec AFP, 15/03/21, 11:42
> Tempête de sable et pollution : cocktail suffocant à Pékin <https://information.tv5monde.com/info/tempete-de-sable-et-pollution-cocktail-suffocant-pekin-400471>, AFP, 15/03/21, 16:00
> Comment atténuer les effets des tempêtes de poussière et de sable <https://theconversation.com/comment-attenuer-les-effets-des-tempetes-de-poussiere-et-de-sable-157020>, The Conversation, 15/03/21, 19:03
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5- Aval de l'Assemblée pour la suppression des vols intérieurs courts, L’Alsace avec AFP, 15/03/21, 16:41 

Les députés réunis en commission se sont mis d'accord concernant la suppression de certains vols intérieurs. Mais la mesure ne concernera que peu de lignes aériennes.
Après un vif débat, les députés se sont mis d'accord dimanche pour supprimer certaines lignes aériennes intérieures. Ce premier aval a eu lieu à l'occasion de l'examen en commission du projet de loi climat, qui a débuté la semaine dernière. La mesure était l'une des propositions-phares de la Convention citoyenne pour le climat (CCC).
Elle vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre du transport aérien, qui étaient estimées à 23 millions de tonnes en 2019, soit environ 3,5% de l’empreinte carbone totale de la France. La CCC souhaitait que les lignes aériennes intérieures pouvant être substituées à des voyages en train de moins de 4h soient supprimées.
Finalement, le gouvernement a seulement retenu les vols disposant d'une alternative en train réalisable en moins de 2h30. Le texte gouvernemental pourrait ainsi signer la fin des Orly-Nantes, Orly-Lyon et Orly-Bordeaux. Ces trajets représentaient en 2019 quelque 4% des voyages aériens intérieurs hors DOM-TOM et Corse, soit 1,1 million de passagers, selon le cabinet spécialisé Archery Consulting. D'après le Réseau Action Climat, les lignes Paris-Rennes et Lyon-Marseille seraient aussi concernées.
Des exceptions possibles
Des exceptions pour les trajets en correspondances seraient possibles. En revanche, les lignes intérieures les plus émettrices, soient les Paris-Nice, Paris-Toulouse et Paris-Marseille, sont exclues du projet de loi.
Un Paris-Nice génère pourtant 2,5 fois plus de tonnes de CO2 qu'un Paris-Bordeaux, selon un rapport de Greenpeace basé sur des données de l’année 2019. Un passager reliant Nice à Paris en avion émet 39 fois plus d'équivalent CO2 que s'il effectuait le même voyage en train.
Une première pas vraiment révolutionnaire
Le texte entérine d'ailleurs l’existant : le gouvernement avait effectivement contraint Air France à renoncer à la plupart de ces liaisons concernées en contrepartie d’un soutien financier en mai 2020. Le projet de loi interdira surtout aux concurrents de la compagnie aérienne de s’engouffrer dans la brèche.
Rien d'étonnant, donc, à ce que les écologistes jugent la mesure insuffisante. Pour Delphine Batho (EELV), le "débat capital" est la "décroissance du secteur aérien". A contrario, le député LR Martial Saddier, s'alerte des conséquences pour le secteur aérien, en crise depuis le début de la pandémie.
Des inquiétudes partagées par certains députés MoDem, qui ont réclamé en vain la suppression de l'article. Le co-rapporteur Jean-Marc Zulesi a de son côté revendiqué le "bon équilibre" de l’article, qui ferait de la France le "premier pays à acter dans la loi" une telle mesure.
<https://www.lalsace.fr/environnement/2021/03/15/aval-de-l-assemblee-pour-la-suppression-des-vols-interieurs-courts>
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6- Interview. « Sortir les énergies fossiles du champ du Traité sur la charte de l'énergie serait la solution », Actu-environnement, 15/03/21
Propos recueillis par Laurent Radisson

Le Traité sur la charte de l'énergie est accusé d'entraver les politiques climatiques. Il suscite de nombreuses questions juridiques. Décryptage avec Marie Lamoureux, spécialiste du droit de l'énergie.
Actu-Environnement : Quel est l'objectif initial du Traité sur la charte de l'énergie (TCE) ?
Marie Lamoureux : Le TCE fait suite à la Charte européenne de l'énergie de 1991 qui visait à promouvoir la coopération est-ouest dans le domaine de l'énergie dans le contexte de la chute du bloc soviétique. L'objectif était d'exploiter les richesses énergétiques d'Europe centrale et orientale dans un espace commercial rénové. C'est-à-dire faire régner les règles de l'économie de marché et lever les obstacles aux échanges et aux investissements internationaux. C'est la communauté européenne elle-même qui a été l'instigatrice de la charte, puis du TCE adopté en 1994. Le Traité réunit une cinquantaine d'États, qui ne sont pas exactement les mêmes que ceux ayant signé la charte. L'UE et tous ses États membres l'ont ratifié.
AE : Le TCE est accusé de donner des droits exorbitants aux entreprises. Le confirmez-vous ?
ML : Ce que l'on trouve dans ce traité est en fait assez classique dans les traités en matière d'investissements internationaux. Ce traité concerne les questions de commerce international, de transit des produits énergétiques, et de promotion/protection des investissements internationaux. C'est cette dernière partie qui est aujourd'hui stigmatisée. Le TCE consacre l'application dans le secteur de l'énergie de standards bien établis...
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/traite-charte-energie-interview-marie-lamoureux-37200.php4>
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7- La calotte glaciaire du Groenland a déjà fondu au moins une fois au cours du dernier million d’années, Le Monde, maj le 16/03/21 à 00h34
Audrey Garric

De nouveaux travaux suggèrent l’existence d’un point de non-retour dont on serait aujourd’hui proche, qui se situe probablement entre 1,5 °C et 2,5 °C de réchauffement. 
C’est une découverte scientifique qui débute comme un film d’espionnage. En 1966, en pleine guerre froide, des chercheurs de l’armée américaine perforent la glace du nord-ouest du Groenland, au niveau de leur base secrète de Camp Century.
Sous couvert de recherches, il s’agit de cacher sous la glace 600 missiles nucléaires à portée de l’Union soviétique. Pratiquant un forage de 1 400 mètres, les chercheurs extraient un peu plus de 3 mètres de carotte de sédiments sous-glaciaires, qu’ils congèlent et transfèrent dans un entrepôt à Copenhague. Une archive unique qui sera finalement… oubliée pendant plusieurs décennies.
La redécouverte de ces sédiments en 2017 et leur analyse par une équipe internationale de chercheurs – dont les résultats sont publiés lundi 15 mars dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) de l’académie des sciences américaine – constituent une avancée dans la compréhension de l’histoire du Groenland. Un voyage dans le temps, qui éclaire le futur de cette calotte grandement fragilisée par le réchauffement climatique et sa contribution à l’élévation > Lire aussi  Le Groenland prêt à tirer profit du réchauffement climatique
Les travaux de l’équipe américaine et européenne montrent que la calotte groenlandaise a disparu au moins une fois au cours du dernier million d’années, sous un climat à peine plus chaud que l’actuel. Il y a un million d’années, le Groenland a ainsi fondu quasi totalement.
La calotte de la zone de Camp Century – qui mesure actuellement plus de un kilomètre d’épaisseur – avait laissé place à une végétation de type toundra (mousse et buissons), et peut-être également quelques arbres (environnement de taïga). La température mondiale globale était alors environ 2,5 °C plus élevée que celle de l’ère préindustrielle et le niveau des mers 10 mètres plus haut. L’inlandsis groenlandais renferme en effet suffisamment de glace pour faire monter les mers de 6 mètres, et l’Antarctique, au pôle Sud, y a sans doute également contribué.
« Point de bascule »
Un deuxième épisode de réchauffement fait encore débat. « Il est possible que le Groenland ait aussi en partie disparu il y a 400 000 ans », indique Jean-Louis Tison, glaciologue à l’université libre de Bruxelles et l’un des auteurs de l’étude. La température globale était alors entre 1,5 °C et 2 °C plus élevée qu’à l’ère préindustrielle.
A cette ou ces deux exceptions près, la majorité du Groenland a été couvert de glace la plupart du temps au cours du dernier million d’années, indique l’étude. « Nous sommes certains, précise Jean-Louis Tison, que le Groenland n’a pas disparu lors de la dernière période interglaciaire, il y a 125 000 ans », lors de laquelle les températures moyennes globales étaient 1 °C à 1,5 °C plus chaudes que les températures préindustrielles.
> Lire aussi  Le Groenland, bijou convoité de la couronne danoise dans l’Arctique
Pour les scientifiques, ces travaux suggèrent l’existence d’un point de non-retour dont on serait aujourd’hui proches. « Le point de bascule [tipping point en anglais] pour l’intégrité de la calotte groenlandaise se situe probablement entre 1,5 °C et 2,5 °C de réchauffement, avertit Pierre-Henri Blard, glaciologue et géochronologue (CNRS) à l’université de Lorraine, également coauteur de l’étude. Il s’agit d’une observation empirique géologique qui renforce l’importance de limiter le réchauffement anthropique en deçà de 2 °C, et plus sûrement de 1,5 °C, comme le prévoit l’accord de Paris sur le climat. » 
« Le problème est urgent »
En 2020, la température moyenne était 1,2 °C plus élevée que le niveau préindustriel, tandis que chaque année ou presque bat des records. Les engagements volontaires pris par les Etats dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat conduisent pour l’instant à un réchauffement de plus de 3 °C à la fin du siècle, voire plus de 4 °C dans la mesure où ces objectifs ne sont pour l’instant pas tenus.
S’il existe un risque de fonte irréversible du Groenland, « nos travaux de paléoclimatologie ne disent pas à quelle vitesse la calotte glaciaire pourrait disparaître », prévient Pierre-Henri Blard. « D’autres travaux, notamment de modélisation, sont nécessaires pour savoir s’il s’agit de cinquante ans ou de plusieurs milliers d’années. » 
> Lire aussi  2020 a été l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées
Quoi qu’il en soit, « le problème est urgent », avertissent les deux chercheurs qui rappellent que la hausse du niveau marin prévue à la fin du siècle – sans compter une débâcle totale du Groenland – « pourrait affecter plusieurs centaines de millions d’êtres humains dès les cinquante années à venir ».
La situation est d’autant plus inquiétante que la disparition du Groenland il y a un million d’années est intervenue à une période où la concentration en dioxyde de carbone (CO2) était bien plus basse qu’aujourd’hui – de l’ordre de 280 parties par million (ppm). Désormais, cette concentration dépasse 410 ppm, ce qui interroge sur le devenir de la calotte. « Les modèles nous montrent que, contrairement au passé, la calotte glaciaire du Groenland ne pourrait pas se reformer si elle disparaissait, en raison de la hausse continue du réchauffement climatique et de la concentration en CO2 », précise Jean-Louis Tison.
Qualité des archives redécouvertes
« Cette étude est très intéressante et importante, car elle éclaire la réponse du Groenland à des perturbations climatiques, juge Aurélien Quiquet, modélisateur des calottes polaires au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, qui n’a pas participé à l’étude. On dispose actuellement d’observations précises par satellites, qui montrent une perte de masse multipliée par six en quarante ans. Mais on manquait de données sur les évolutions de la calotte sur une échelle de temps plus longue. »
Comment l’équipe, menée par Andrew Christ (université du Vermont), est-elle parvenue à une telle prouesse ? D’abord, grâce à la qualité des archives redécouvertes. « Les calottes glaciaires congèlent et préservent le matériel sous-glaciaire de manière très efficace mais c’est un miracle de découvrir des structures délicates de plantes aussi bien conservées, avance Jean-Louis Tison. Ce sont des fossiles, mais ils semblent n’être morts qu’hier. » Les chercheurs ont ainsi été étonnés de découvrir des branches, des racines, des feuilles ou des mousses mélangées au sable et à la roche.
Ensuite, grâce à la progression des techniques de datation. Les chercheurs ont mesuré les quantités de nucléides cosmogéniques Béryllium 10 (10Be) et Aluminium 26 (26Al) dans ces sédiments sous-glaciaires. « Ce sont des isotopes rares qui ont la particularité d’être produits par les particules cosmiques, mais uniquement quand la roche est exposée à la surface, en l’absence de glace. Quand la calotte de glace est en place, elle joue un rôle d’écran aux particules cosmiques, et le rapport 26Al/10Be décroît par radioactivité. L’analyse de ce rapport permet donc de dater la durée de l’enfouissement sous-glaciaire », explique Pierre-Henri Blard. Cette technique prouve la survenue d’au moins une déglaciation du Groenland, peut être deux, au cours du dernier million d’années avant notre ère.
> Lire aussi  « Il faut arrêter cette machine infernale du réchauffement climatique »
Ces données chronologiques ont été croisées avec celles obtenues dans deux autres carottes, forées dans les années 1990 au centre du Groenland et qui ont été réinterprétées. Elles montrent que la quasi-totalité du Groenland était déglacée il y a un million d’années, en ligne avec l’un des résultats issus de Camp Century. « Le fait de ne pas avoir de glace au centre du Groenland, soit la zone d’accumulation, ni sur l’un des côtés de la calotte, confirme son absence générale », indique Jean-Louis Tison. Les chercheurs espèrent pouvoir réaliser d’autres forages dans les prochaines années, afin de retracer l’évolution spatiotemporelle de l’ensemble du Groenland. Une manière d’affiner ces archives uniques du climat passé.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/15/la-calotte-glaciaire-du-groenland-a-deja-fondu-au-moins-une-fois-au-cours-du-dernier-million-d-annees_6073234_3244.html>
En savoir plus :
> A multimillion-year-old record of Greenland vegetation and glacial history preserved in sediment beneath 1.4 km of ice at Camp Century <https://www.pnas.org/content/118/13/e2021442118>, Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), 15/03/21
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8- Carbo, l'application qui calcule (et réduit) votre empreinte carbone et celle des entreprises, Les Echos, 16/03/21, 07:02
Camille Wong

Cette start-up propose aux particuliers et aux entreprises des outils ludiques pour comprendre et réduire son empreinte carbone. La jeune pousse fête sa première année d'existence et revendique une centaine d'entreprises clientes.
C'est au moment de la démission de l'ancien ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot, en août 2018, que Simon Letourneau a fait son « coming out écolo ». Le cofondateur de la start-up Carbo, lancée il y a un an, a alors un objectif : « Comprendre d'où venait la différence entre les paroles et les actes sur ces questions-là et pourquoi depuis cinquante ans, on est au courant du réchauffement climatique et pourtant rien ne s'inverse », explique ce Centralien.
Pour permettre à chacun d'estimer sa consommation carbone, la jeune pousse agrège les données de l'Ademe, de la Commission européenne et de la Banque Mondiale, puis les couple avec les dépenses bancaires des utilisateurs. Ces derniers peuvent aussi rentrer leurs habitudes de consommation et renseigner leur mode de vie (régime alimentaire, utilisation des transports, taille du logement, etc.). A l'issue, ils ont accès à une estimation, sont comparés aux autres (mais aussi à Greta Thunberg ou… à Donald Trump) et sont incités à explorer des solutions pour réduire leur empreinte carbone. Le tout, sur un ton et avec une interface ludique.
>> Suite à lire à :
<https://start.lesechos.fr/innovations-startups/tech-futur/carbo-lapplication-qui-calcule-et-reduit-votre-empreinte-carbone-et-celle-des-entreprises-1298542>
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9- Le projet de loi Climat et résilience vivement critiqué ? Il faut s'en réjouir !, Slate, 16/03/21, 07h20
Gérard Horny 

Les jugements sévères sont un bon signe : ils montrent qu'une partie importante de la population est prête à aller plus loin.
À l'Assemblée nationale, une commission spéciale a commencé à travailler sur le projet de loi Climat et résilience avant sa discussion en séance plénière. Ces travaux se déroulent dans une ambiance tendue, une partie de la majorité souhaitant nettement durcir un texte qui a été très vivement critiqué depuis son adoption en conseil des ministres le 10 février. L'enjeu est doublement important: sur le plan politique, car il s'agit d'un des textes les plus importants de cette législature, et sur le fond, compte tenu de la gravité du sujet traité.
Des citoyens de mauvaise humeur
Les membres de la Convention citoyenne se montrent très sévères. Sur la prise en compte par le gouvernement des propositions de la Convention, la note accordée est de seulement 3,3/10 en moyenne. Sur le point de savoir si les décisions du gouvernement relatives aux propositions de la Convention permettront de s'approcher de l'objectif de diminuer d'au moins 40% les émissions de gaz à effets de serre d'ici 2030 dans un esprit de justice sociale, la réponse est sèche: le gouvernement ne mérite pas plus de 2,5/10.
>> Suite à lire à :
<http://www.slate.fr/story/205727/projet-loi-climat-resilience-critique-rejouir-convention-citoyenne>
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10- Entretien. Polar Pod : « Il fallait imaginer un bateau sur-mesure pour explorer l’océan Austral », raconte Jean-Louis Etienne, 20 Minutes, 16/03/21, 12h56
Propos recueillis par Fabrice Pouliquen

Plus haut que la Statue de la liberté, sans moteur… Le Polar Pod n’existe encore que dans la tête de l’explorateur Jean-Louis Etienne. Mais le projet avance et l’expédition pourrait démarrer fin 2023. Direction le rude océan Austral, pour lequel il sera spécialement conçu
• Ce mardi, en fin de matinée, l’explorateur et scientifique français Jean-Louis Etienne présente à la presse son projet d’expédition scientifique Polar Pod, sur laquelle il travaille depuis dix ans.
• Avec cette nouvelle mission, qui pourrait démarrer fin 2023, le spécialiste des milieux polaires entend parfaire les connaissances sur l’océan Austral. La terreur des marins, mais un trésor écologique qui joue un rôle clé pour le climat.
• Pour permettre à des scientifiques d’y séjourner dans la durée, Jean-Louis Etienne a imaginé un vaisseau qui sort de l’ordinaire : le Polar Pod, qu’il prévoit de faire dériver pendant trois ans le long du courant marin de l’océan Austral. Il répond à 20 Minutes. 
Il y a la Station spatiale internationale (ISS), nichée à 400 km de la Terre. L’océan Austral pourrait avoir son équivalent à partir de 2023. Jean-Louis Etienne y travaille. L’explorateur et scientifique français avait marqué les esprits en étant le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire, en 1986. Depuis, il a multiplié les expéditions en milieu polaire. Et à 74 ans, Jean-Louis Etienne en a encore une dans les cartons, sur laquelle il travaille depuis dix ans. C’est Polar Pod, un étonnant vaisseau marin, plus haut que la statue de la Liberté et sans moteur, qu’il prévoit de lancer pendant trois ans dans l’océan Austral et à bord duquel se relayeront des marins et des scientifiques.
Cet océan, qui fait le tour de l’Antarctique et le lien entre le Pacifique, l’Atlantique et l’océan Indien, joue un rôle clé pour le climat et la préservation de la biodiversité. Mais il reste encore largement méconnu. Et pour cause, cet océan de tempêtes n’est pas tendre avec les marins qui s’y aventurent. Les skippeurs du Vendée Globe le confirmeront.
C’est toute l’idée alors du Polar Pod : « imaginer un bateau scientifique sur-mesure pour observer, dans la durée, l’océan Austral », raconte Jean-Louis Etienne. Coordonnée par le CNRS, en partenariat avec le Cnes (l’agence spatiale française) et l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), la mission scientifique devrait démarrer fin 2023. Et Jean-Louis Etienne, qui compte bien faire partie du premier équipage à monter à bord, répond aux questions de 20 Minutes.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/2998535-20210316-polar-pod-fallait-imaginer-bateau-mesure-explorer-ocean-austral-raconte-jean-louis-etienne>
Sur le même sujet :
> Jean-Louis Etienne lance son projet "Polar Pod" d'exploration antarctique <https://information.tv5monde.com/info/jean-louis-etienne-lance-son-projet-polar-pod-d-exploration-antarctique-400812>, AFP, 17/03/21, 12:00
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11- Charbon : Axa refuse désormais d'assurer RWE le plus gros émetteur de CO2 d'Europe, Novethic, 16/03/21
Arnaud Dumas

Axa devrait cesser d’assurer les opérations de RWE, selon les informations de Bloomberg. Pour l’assureur français, la stratégie de sortie du charbon de l’énergéticien allemand n’est pas assez rapide pour se conformer aux objectifs de l’Accord de Paris. Les stratégies d’exclusion du charbon avaient jusque-là conduit les compagnies d’assurance à refuser d’assurer des projets de développement spécifiques. Axa semble donc franchir une étape supplémentaire en n’assurant plus l’entreprise dans sa totalité.
La décision est radicale. Selon les informations de Bloomberg, Axa a décidé d’arrêter d’assurer l’allemand RWE. Les activités de l’énergéticien, connu pour être le plus grand émetteur de CO2 européen, ne sont pas compatibles avec la politique de sortie du charbon adoptée par Axa en 2017 et remise à jour depuis. RWE a pourtant mis en place un plan de sortie du charbon en vue d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. Mais à un rythme jugé trop faible par l’assureur.
L’énergéticien allemand prévoit en effet de fermer toutes ses centrales de production d’électricité à partir de charbon dans les prochaines années. En 2030, il devrait avoir mis hors service près de 6 000 mégawatts d’énergie produite à partir de lignite, ce qui correspond à deux tiers de sa capacité totale. Le reste doit être soldé d’ici 2038, selon la feuille de route établie par RWE.
Beaucoup trop tard pour Axa ! L’assureur français s’est en effet engagé à être totalement sorti du charbon pour ses activités d’assurance et d’investissement d’ici 2030 en Europe et dans les pays de l’OCDE (2040 pour le reste du monde). RWE aura donc huit ans de retard. En application de sa politique charbon, Axa devrait donc arrêter d’assurer toutes les activités de RWE d’ici la fin de l’année, même celles concernant les énergies renouvelables, selon l’article de Bloomberg.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/finance-durable/isr-rse/l-application-de-sa-politique-d-exclusion-du-charbon-conduit-axa-a-ne-plus-assurer-rwe-149625.html>
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12- L’inscription de l’environnement dans la Constitution approuvée par l’Assemblée nationale, Le Monde, maj le 17/03/21 à 01h44 
Audrey Garric

La mesure est l’une des propositions les plus emblématiques de la convention pour le climat, mais son avenir est incertain car le Sénat est opposé à la formulation actuelle. 
Ce sont seulement dix-sept mots, mais qui divisent fortement tant les politiques que les juristes. Mardi 16 mars, l’Assemblée nationale a validé l’inscription de l’environnement dans l’article 1er de la Constitution. Les députés ont voté de manière solennelle, en première lecture, par 391 voix contre 47, le projet de loi constitutionnelle qui stipule que la France « garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ».
Cette réforme, qui reprend mot pour mot l’une des mesures les plus emblématiques de la convention citoyenne pour le climat, a pour objectif de déboucher sur un référendum, voulu par Emmanuel Macron. Si la démarche aboutissait, il s’agirait d’une première en matière d’environnement sous la Ve République. Mais elle s’avère très incertaine : alors qu’elle doit d’abord être votée par les deux chambres en des termes identiques, le Sénat, à majorité de droite, est opposé à la formulation actuelle.
> Lire aussi : Que sont devenues les propositions de la convention pour le climat, qu’Emmanuel Macron s’était engagé à reprendre « sans filtre » ?
« C’est un acte politique majeur. Nous créons une quasi-obligation de moyens et de résultats », a défendu Jacques Krabal (La République en marche, LRM, Aisne). « Nous affirmons que la France est une République qui fait de la préservation de l’environnement un pilier de son identité, estimait de son côté, lors des trois jours de débats la semaine dernière, le rapporteur du texte Pieyre-Alexandre Anglade et porte-parole du groupe LRM à l’Assemblée nationale. Garantir, lutter, sont des verbes d’action, des verbes qui obligent. » 
La quasi-totalité du groupe LRM a voté le projet de loi, et tenait au maintien de la formule initiale. De sorte qu’aucun des 392 amendements déposés, pour aller plus loin ou au contraire freiner l’ambition du texte, n’a été adopté. Alors que le socialiste Gérard Leseul (Seine-Maritime) a regretté que les députés n’aient pas eu « le droit de toucher un seul mot » du texte, le garde des sceaux Eric Dupond-Moretti a assuré que « le débat a été complet » et s’est dit « fier » d’un texte« fondateur ».
« Piège grossier » tendu par le gouvernement
Les socialistes et les communistes ont soutenu le texte, même s’ils auraient notamment souhaité inscrire un principe de « non-régression » en matière environnementale. A l’inverse, La France insoumise (LFI) ne l’a pas voté, fustigeant « un coup de com’ » et une « mascarade ». « Il s’agit d’une basse manœuvre politicienne pour faire mine que le peuple a son mot à dire alors que les trois-quarts des mesures de la convention citoyenne ont été dilapidées », a dénoncé Mathilde Panot (LFI, Val-de-Marne).
D’autres députés, à l’image de François-Michel Lambert (Libertés et Territoires, Bouches-du-Rhône), ont regretté une volonté de « camoufler les renoncements de la politique gouvernementale », alors que le projet de loi Climat et résilience, issu des travaux de la convention citoyenne et actuellement examiné en commission spéciale, a été jugé insuffisant par de nombreuses instances.
> Lire aussi  Le projet de loi sur le climat jugé insuffisant pour atteindre les objectifs de la France
La majorité de la droite s’est quant à elle abstenue. S’adressant à Eric Dupond-Moretti, Julien Aubert (Les Républicains, LR, Vaucluse) a dénoncé le « piège grossier » tendu par le gouvernement : « Vous vous dites, les LR vont voter contre, comme ça on montrera qu’ils sont contre l’écologie. Mais nous avons toujours défendu l’écologie. » « Rendez-vous lors du référendum », a-t-il lancé, promettant de faire campagne pour le « non ».
La droite craint avec l’inscription du verbe « garantir » dans la Constitution une « explosion des contentieux » liée à « une quasi-obligation de résultat » pour les pouvoirs publics – des réserves émises sur le projet de loi par le Conseil d’Etat dans son avis rendu public fin janvier.
Bataille sur les termes
La balle est désormais dans le camp du Sénat, qui compte réécrire le texte lors d’un examen prévu en juillet. En janvier, le président (LR) de la chambre haute, Gérard Larcher, avait mis en garde l’exécutif contre toute tentation de « faire un coup ». Il avait indiqué que le verbe « garantir » lui « posait problème », préférant plutôt « agir ».
Ce verbe, moins contraignant d’un point de vue juridique, avait été choisi dans la réforme constitutionnelle de 2018, lors de laquelle le gouvernement avait déjà proposé un amendement pour intégrer la préservation de l’environnement à l’article 1er de la Constitution. Mais l’examen du texte avait été stoppé par l’affaire Benalla.
> Lire aussi  La convention citoyenne pour le climat juge sévèrement la prise en compte de ses propositions par le gouvernement
Au-delà de cette bataille sur les termes, c’est l’apport de cette réforme qui est questionné, y compris parmi les juristes. Certains, comme le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille, la jugent « forte symboliquement » mais « inutile », alors que la charte de l’environnementfait déjà partie du bloc de constitutionnalité, depuis 2005.
D’autres, à l’image de Marine Fleury, maîtresse de conférences en droit public à l’université d’Amiens, estiment au contraire que la mesure donnerait un « nouveau fondement juridique à l’obligation de l’Etat de lutter contre le changement climatique ». Elle a le « mérite » de mentionner explicitement le climat et la biodiversité, ce qui n’est actuellement pas le cas dans la Constitution.
Se pose enfin la question du référendum en lui-même, un exercice politique risqué. Depuis celui de 1958 approuvant la Constitution de la Ve République, la France a connu neuf référendums d’intérêt national, dont deux ont donné lieu à un rejet, en 1969 et en 2005. « A la veille de la présidentielle, un référendum risque d’entraîner une personnification du débat, un vote pro ou anti-Macron, et de simplifier un sujet complexe, la crise climatique et de la biodiversité, par une réponse binaire », craint l’avocat en droit de l’environnement Arnaud Gossement.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/16/l-assemblee-nationale-vote-l-inscription-de-l-environnement-dans-l-article-1er-de-la-constitution_6073373_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Convention citoyenne : L'Assemblée nationale donne un large aval pour l'inscription du climat dans la Constitution <https://www.20minutes.fr/planete/3000131-20210316-assemblee-nationale-donne-large-aval-inscription-climat-constitution>, 20 Minutes avec AFP, 16/03/21, 18h17
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13- Jour du dérèglement : la France vit « à crédit du climat », La Croix, 17/03/21, 06:10
Juliette Guérit

À partir de ce mercredi 17 mars, la France « entame son découvert climatique ». En 77 jours, le pays a émis la totalité des gaz à effet de serre qu’il devra émettre en un an pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
« Le 17 mars 2021, c’est le jour du dérèglement. La France a émis, en 77 jours, l’intégralité des gaz à effet de serre qu’elle devra émettre en une année en 2050 pour respecter son objectif de neutralité carbone », alerte un communiqué de l’Affaire du siècle qui rassemble les ONG Notre affaire à tous, la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace et Oxfam.
Ce calcul a été effectué par le cabinet indépendant Carbone 4 sur la base des chiffres de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). En trente ans, la France devra faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre de l’équivalent de trois trimestres d’émissions actuelles. En 2019, le pays s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, c’est-à-dire à ne pas émettre plus de carbone que son territoire ne peut en absorber, notamment par les forêts et les sols.
En 2021, la France devrait émettre 389 mégatonnes de CO2. Le pays est très loin de son objectif de neutralité carbone, fixé à 80 mégatonnes. Ce calcul territorial exclut les émissions liées au transport maritime et aérien, ainsi que les émissions produites à l’étranger liées à la consommation française, dites « émissions importées ». « La France vit à crédit du climat. À ce rythme, la neutralité carbone ne pourra être atteinte qu’en 2084, soit avec 34 ans de retard », estime l’Affaire du siècle.
>> Suite à lire à :
<https://www.la-croix.com/Jour-dereglement-France-vit-credit-climat-2021-03-17-1201146045>
En savoir plus : 
> A partir du mercredi 17 mars, la France est à découvert climatique <https://laffairedusiecle.net/17-mars-2021-jour-du-dereglement-en-france/>, L'Affaire du siècle, communiqué du 16/03/21
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14- The EU's assessment of the Corsia airline CO2 deal, Transport & Environment, 17/03/21, 12:47
Eoin Bannon

T&E has obtained the EU Commission's assessment of the UN’s aviation offsetting scheme (Corsia), which it received in September 2020 but has delayed publishing. The study (which can be downloaded here) finds major flaws in the scheme, calling into further question whether it can be in any way compatible with the EU Green Deal. T&E's briefing, also available below, provides an analysis of the main findings as well as our recommendations to ensure Corsia does not further damage Europe’s climate ambitions by being integrated into EU law to the detriment of the EU carbon market (ETS).
>> Read more at : 
<https://www.transportenvironment.org/publications/eus-assessment-corsia-airline-co2-deal>
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15- Climat : les Alpes ont perdu près d'un mois d'enneigement depuis 50 ans, France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, 18/03/21, 07h22

Près d'un mois d'enneigement a été perdu dans l'ensemble des Alpes en basse et moyenne altitude depuis un demi-siècle, affirme une étude publiée jeudi 17 mars, la première à évaluer le massif européen dans son ensemble.
Entre 1971 et 2019, la période durant laquelle il y a de la neige au sol chaque hiver s'est réduite en moyenne de 22 à 34 jours dans les Alpes, en-dessous de 2.000 mètres d'altitude, estiment une trentaine de chercheurs signataires de l'article dans la revue The Cryosphere. Cette étude permet de "donner une vision d'ensemble des tendances climatiques de l'enneigement", explique Samuel Morin, cosignataire et directeur du Centre national de recherches météorologiques (Météo France/CNRS).
La baisse constatée de la neige en montagne est une "tendance de fond, qui vient confirmer les études précédentes", réalisées à des niveaux locaux ou nationaux. "On dispose vraiment d'une analyse globale de l'enneigement à l'échelle de l'ensemble des Alpes", résume ce chercheur. Pour calculer ces estimations, les scientifiques ont rassemblé et uniformisé des données d'observation très disparates, venues de 2.000 stations météo de six pays (Italie, France, Allemagne, Autriche, Slovénie, Suisse), pour constituer une base de données homogène.
>> Suite à lire à :
<https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/les-alpes-ont-perdu-pres-d-un-mois-d-enneigement-depuis-50-ans-2004061.html>
En savoir plus : 
> Observed snow depth trends in the European Alps: 1971 to 2019 <https://tc.copernicus.org/articles/15/1343/2021/>, The Cryosphere, 18/03/21
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16- Loi Climat : les engrais azotés minéraux sous la menace d'une redevance, AFP, 18/03/21, 21:00

Les députés ont adopté jeudi en commission le principe d'une redevance sur les engrais azotés minéraux considérés comme d'importants générateurs de gaz à effets de serre, dès lors que leur trajectoire de réduction ne serait pas respectée pendant deux années par les agriculteurs.
La mesure, votée par la commission spéciale qui passe en revue le projet de loi climat, vise à "atteindre l’objectif de réduction de 13% des émissions d'ammoniac en 2030 par rapport à 2005 et l’objectif de réduction de 15% des émissions de protoxyde d'azote en 2030 par rapport à 2015".
Le gouvernement n'a pas encore tranché sur la trajectoire de baisse et l'assiette de l'hypothétique taxe. Elles feront l'objet de textes réglementaires après la promulgation de la loi.
L'exécutif espère en outre que de telles mesures seront d'abord adoptées au niveau européen.
Les tenants des articles 62 et 63 du projet de loi qui encadrent la mesure ont dû faire face aux tirs croisés des députés désireux d'aller plus loin et plus rapidement dans la taxation de ces engrais et ceux qui estiment que cela "n'est pas une solution efficace".
Aux premiers, tels Mathilde Panot (LFI) qui a dénoncé "un renoncement inacceptable par rapport à ce que demandait la convention citoyenne" ou Cédric Villani (ex-LREM), la corapporteure Célia de Lavergne a dit son refus de mettre en place "une redevance pour que nous les punissions tout de suite".
"Je crois dans leur capacité de changement", a-t-elle déclaré à propos des agriculteurs.
La discussion a été parfois plus tendue avec les défenseurs du secteur agricole, notamment entre le Modem Nicolas Turquois et la présidente de la commission Laurence Maillart-Méhaignerie.
"Arrêtons de diaboliser les agriculteurs et leurs pratiques", a déploré le député de la Vienne, par ailleurs lui-même exploitant agricole. 
"Une fois de plus, une taxation franco-française sur les engrais minéraux n’est pas une solution efficace", a regretté le député LREM et ex-ministre de l'Agriculture Stéphane Travert.
Les opposants à la mesure ont donné rendez-vous au gouvernement lors de l'examen du texte en plénière dans l'hémicycle à partir du 29 mars.
<https://information.tv5monde.com/info/loi-climat-les-engrais-azotes-mineraux-sous-la-menace-d-une-redevance-401072>
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17- Les feux en Australie ont projeté autant de fumée qu'une éruption volcanique, AFP, 19/03/21, 18:00

Les incendies qui ont ravagé l'Australie en 2019-2020 ont été si massifs qu'ils ont projeté autant de fumée dans la stratosphère qu'une importante éruption volcanique, avec des conséquences importantes pour le climat, selon une étude publiée jeudi dans la revue Science.
La stratosphère est la deuxième couche constituant l'atmosphère, au-dessus de la troposphère (dans laquelle nous vivons). 
"Nous avons été extrêmement surpris" par ces résultats, a confié à l'AFP Ilan Koren, l'un des deux co-auteurs de l'étude et professeur au Weizmann Institute of Science en Israël.
La quantité de fumée est comparable à celle entraînée par l'éruption du Mont Pinatubo en 1991 dans les Philippines, la deuxième plus grosse éruption au 20ème siècle.
La fumée "a quitté l'Australie par l'est, et est revenue sur l'Australie depuis l'ouest au bout de deux semaines, c'est incroyable", a déclaré le chercheur. "Je n'ai jamais vu une telle injection (de fumée) dans la stratosphère."
Elle a atteint cette hauteur à cause d'une combinaison de trois facteurs, selon l'étude. D'abord, l'intensité des feux. Ensuite, le fait qu'une partie d'entre eux aie été située très au sud, là où la limite entre la troposphère et la stratosphère est plus basse. Enfin, car ils se situaient également près d'une région de fortes tempêtes, ce qui a contribué à élever les fumées en altitude. 
Le fait qu'elles aient atteint cette hauteur est crucial : dans l'atmosphère basse, la fumée ne subsiste que quelques jours ou semaines. "Mais lorsqu'elle atteint la stratosphère, elle reste entre plusieurs mois ou années", explique Ilan Koren. 
De plus, les vents y sont plus forts, ce qui a pour conséquence de diffuser la fumée loin et vite.
"Ce qu'on obtient, c'est une fine couverture de fumée qui couvre tout l'hémisphère sud pendant de nombreux mois", résume M. Koren.
Les chercheurs ont pu prouver l'existence de cette fumée de janvier 2020 à juillet, soit pendant six mois, grâce à des observations satellites. Ensuite, il devient trop difficile de séparer ces fumées d'autres sources, mais selon Ilan Koren, elles subsistent "très probablement" en partie encore aujourd'hui.
Cette couche de fumée a pour principal effet de refléter et renvoyer une partie du rayonnement solaire : "Cela a clairement un effet refroidissant", notamment sur les océans situés en dessous, dit le chercheur. Avec potentiellement de lourdes conséquences, par exemple sur les algues qui font de la photosynthèse, particulièrement présentes dans l'hémisphère sud, ajoute-t-il. 
Par ailleurs, une partie du rayonnement peut-être absorbé par la fumée, et provoquer au contraire un réchauffement localisé, dont les conséquences "ne sont pas encore claires".
<https://information.tv5monde.com/info/les-feux-en-australie-ont-projete-autant-de-fumee-qu-une-eruption-volcanique-401094>
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18- Nouveau vendredi de manifs pour le climat à travers la France, AFP, 19/03/21, 20:00

Plusieurs milliers de personnes, principalement jeunes, ont manifesté vendredi à travers la France pour réclamer des actions déterminées contre le changement climatique, dans le cadre du mouvement Fridays for Future, initié par la militante suédoise Greta Thunberg.
Des rassemblements et défilés, comptant de quelques dizaines à plusieurs milliers de personnes, ont eu lieu à Brest, Lille, Nantes, Lyon, Angers, Montpellier, Rouen, Valence, Toulouse, Annecy, Saint-Brieuc, Strasbourg, Grenoble ou encore Paris, selon des journalistes de l'AFP et des images postées sur les réseaux sociaux par "Youth for Climate France", le mouvement organisateur.
La précarité de la jeunesse causée par la crise sanitaire était également au centre des préoccupation, traduite sur de nombreuses pancartes mêlant les deux thématiques, comme un simple "Je veux un avenir" ou "Ma jeunesse sacrifiée. Mon avenir : +7 degrés".
"Nous devons arrêter de continuer à surproduire et à surconsommer comme nous le faisons, pour que notre génération et les prochaines puissent vivre comme il faut, sans tomber malade en respirant la pollution générée par nos modes de vie actuels", lançait Céleste, lycéenne de 17 ans, venue manifester avec ses amies à Besançon, où étaient rassemblées 350 personnes selon la police. 
Comme elle, de nombreux lycéens assumaient de "sécher les cours, pas la planète," alors que des étudiants rappelaient qu'ils n'avaient pu mettre les pieds en cours depuis parfois un an.
"On en a marre qu’il fasse chaud, que tout disparaisse et que ce gouvernement ne fasse rien pour que ça s'arrête", lance Nejma, 16 ans, en classe de seconde et qui défile à Lyon (400 manifestants selon les organisateurs, 150 à 200 pour la préfecture).
A Nantes, les 1.500 manifestants, selon la police, ont rejoint le théâtre Graslin, occupé depuis une dizaine de jours dans le cadre du mouvement de protestation du monde de la culture, scandant "Travaille, consomme et ferme ta gueule" ou "Et un, et deux, et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité".
A Paris, ils étaient 2.200 selon la préfecture, 10.000 selon les organisateurs, encadrés par un important dispositif policier. Et beaucoup promettaient de revenir dimanche 28 mars, quand de nombreuses organisations appellent à une manifestation pour une "vraie loi climat", avant l’examen à l'Assemblée nationale d'un projet de loi issu de la Convention citoyenne pour le climat, jugé bien trop timide par des nombreux activistes.
<https://information.tv5monde.com/info/nouveau-vendredi-de-manifs-pour-le-climat-travers-la-france-401226>
Sur le même sujet : 
> Le retour des marches pour le climat <https://beta.reporterre.net/Le-retour-des-marches-pour-le-climat>, Reporterre, 19/03/21, 11h24
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19- « Non aux légumes qui voyagent plus que moi » : la mobilisation des jeunes pour le climat reprend timidement, Le Monde, 19/03/21, 20h45
Rémi Barroux et Audrey Garric

Plusieurs milliers de manifestants ont défilé « pour la justice sociale et climatique », à Paris et dans plusieurs villes, dans le cadre d’une journée internationale organisée par Fridays for Future. 
D’abord le plaisir de se retrouver à arpenter le pavé, mais aussi, et surtout, l’inquiétude relative à la crise climatique qui s’aggrave et à « l’inertie du gouvernement » qu’ils dénoncent. Vendredi 19 mars, quelque 2 000 jeunes, lycéens et étudiants – 10 000, selon les organisateurs – ont défilé dans les rues de Paris « pour une justice sociale et climatique », dans le cadre de la journée internationale organisée par Fridays for Future, le mouvement lancé par la militante suédoise Greta Thunberg. Plusieurs manifestations se déroulaient aussi en région.
Dix-huit mois après la dernière marche pour le climat qui, le 21 septembre 2019, avait rassemblé 50 000 personnes dans la capitale d’après les organisateurs (16 000, selon la police), les militants ne s’attendaient guère à une déferlante similaire. Et la pandémie de Covid-19 qui sévit depuis plus d’un an a cassé l’élan. « On ne sera pas 50 000, mais ce début de remobilisation est encourageant. Des nouveaux sont là, venant d’établissements où nous n’avions pas de contact. La jeunesse est touchée durement en ce moment. Nous vivons une précarité terrible. Nous n’avons pas d’avenir et pas de présent non plus », résume Léna Lazare, 22 ans, étudiante en agroécologie et membre de l’équipe de coordination de Youth for Climate, qui organise les marches en France.
> Lire aussi  Des villages aux grandes villes, partout dans le monde, mobilisation inédite pour le climat
Malgré des rafales de vent glacial, les manifestants n’ont eu de cesse de se déclarer « plus chauds que le climat », reliant le dôme du Panthéon à celui, doré, des Invalides, en deux petites heures. Dans le cortège, les panneaux conjuguaient humour et humeurs politiques, avec des slogans tels que « L’écologie sans anticapitalisme, c’est du jardinage », « Abattons le patriarcat, pas les arbres »… Les militants de toutes les organisations de gauche et d’extrême gauche avaient sorti les drapeaux, La France insoumise, le Nouveau parti anticapitaliste, Europe Ecologie-Les Verts, jusqu’au Mouvement des jeunes socialistes et même les Jeunes radicaux de gauche.
« Ce qui compte, c’est le message politique »
L’actualité du débat parlementaire sur le projet de loi Climat et résilience, issu des propositions de la convention citoyenne pour le climat, renforçait la nécessité de manifester, au dire des militants les plus aguerris, tels ceux d’Alternatiba ou des Amis de la Terre. « Ce qui compte, ce n’est pas le nombre de manifestants, c’est le message politique. La future loi ne permettra pas de baisser significativement les émissions de gaz à effet de serre. On se mobilise pour qu’il y ait une vraie loi, même si on n’attend plus grand-chose de ce gouvernement », déclare Sandy Olivar Calvo, d’Alternatiba.
Mais, dans le cortège, nombreux étaient ceux qui manifestaient pour la première fois. Amélie Sabinet, 19 ans, brandissant un écriteau « Non aux légumes qui voyagent + que moi », et son amie Assia Hammani, étudiantes de Cergy, expliquent qu’elles sont là parce qu’elles ne veulent pas d’« une loi pour faire joli sur le papier ».
« Ça faisait longtemps que l’on ne pouvait pas manifester, alors qu’il y a eu le procès de l’Affaire du siècle contre le gouvernement, le projet de loi et la convention citoyenne, et plein de raisons de se mobiliser », dit aussi Phanie Dimitriadis, 17 ans, lycéenne à Louis-le-Grand, non loin du Panthéon.
Le mal-être des jeunes, le confinement, l’inquiétude quant à leur avenir professionnel et celui de la planète ne sont pas forcément des moteurs évidents pour la mobilisation des jeunes. Le nombre relativement faible de manifestants l’atteste. « C’est plus dur de mobiliser. On n’a pas pu faire d’assemblées générales dans les facs, elles sont mortes. Idem dans les lycées, c’est compliqué, et les réunions militants en visio, j’en ai ras-le-bol », confie aussi Léna.
> Lire aussi  A New York, les jeunes se mobilisent massivement pour conjurer la peur de la crise climatique
« La mobilisation des jeunes pour le climat a du mal à repartir. Elle n’a pas su se structurer suffisamment pour garder en son sein la masse des primomanifestants qui l’avaient rejointe au printemps 2019 et qui étaient les plus modérés. Le mouvement s’est alors recentré sur une frange plus déterminée et plus radicale, estime Maxime Gaborit, doctorant à l’université Saint-Louis, à Bruxelles, qui étudie cette mobilisation sociale. Au-delà, le mouvement climat se cherche du point de vue stratégique, sur ses modes d’action et sur les thèmes sur lesquels faire campagne, comme par exemple les propositions de la convention citoyenne pour le climat. »
« Nous n’avons pas d’avenir »
Si le jour de cette mobilisation s’inscrit dans un cadre international, certains dans le cortège se demandaient pourquoi deux manifestations pour le climat avaient lieu, puisqu’une autre marche est prévue – à l’appel des 150 (issus de la convention citoyenne), de Greenpeace, de la LDH, d’Alternatiba, Extinction Rebellion, 350.org, ATTAC, CFDT, Fondation pour la nature et l’homme, FNE… – dimanche 28 mars, veille de l’ouverture du débat parlementaire sur le projet de loi Climat et résilience.
« Il y a encore aujourd’hui une tension au sein de ce mouvement entre la volonté de le rendre plus frontal face à l’urgence climatique, par exemple via des actions de désobéissance civile plus radicales, et celle de recréer une dynamique massive dans la rue », explique aussi Maxime Gaborit.
« Même si le mouvement des jeunes rassemble moins dans les actions et dans les marches, il a contribué à faire de l’écologie un sujet central en France », complète Antoine Soulas, étudiant en physique et mathématiques à l’ENS et l’un des organisateurs des premières grèves pour le climat en 2019, qui a depuis quitté Youth for Climate. « Les mouvements sociaux sont des cycles. J’ai confiance dans le fait que la mobilisation historique de 2019 soit le terreau d’un mouvement de plus grande ampleur encore, qui pourrait déboucher sur des mesures très fortes du gouvernement. »
Vendredi, dans les rues ensoleillées, l’espoir de peser encore sur l’avenir de la planète le disputait à l’inquiétude. « Il faut proposer et s’opposer, ce n’est pas toujours facile », résume Sandy, d’Alternatiba, qui donne rendez-vous à tous les jeunes le 28 mars. Sur un panneau en carton, une manifestante a inscrit : « Nous sommes l’avenir et nous n’en avons pas. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/19/non-aux-legumes-qui-voyagent-que-moi-la-mobilisation-des-jeunes-pour-le-climat-reprend-timidement_6073817_3244.html>
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20- Australie : évacuations sur la côte Est après des crues et des pluies record, AFP, 20/03/21, 11:00

Des précipitations record et de vastes crues ont entraîné samedi des évacuations le long de la côte Est de l'Australie, où le principal bassin de retenue de Sydney a débordé pour la première fois en 30 ans.
Les autorités ont appelé la population à évacuer des zones de basse altitude sur la côte Est, à la suite de pluies torrentielles qui pourraient provoquer des crues éclairs et "mettre en danger la vie" des habitants, après un été austral déjà inhabituellement arrosé.
"Les pluies que nous avons observées sont très importantes et ont battu des records", a déclaré Agata Imielska, du Bureau de la météorologie australien.
Des centaines de personnes se sont rassemblées dans des centres d'évacuation au nord de Sydney, dans l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, et les autorités estiment que de nombreuses autres vont encore chercher abri alors que la pluie descend vers le sud le long de la côte.
Selon le Bureau de météorologie, les inondations ont dépassé le niveau record de 2013 à hauteur de Port Macquarie, à 400 km au nord de Sydney.
Dans cette région, plus de 400 millimètres de pluie sont tombés depuis vendredi matin, selon la météo. Les autorités ont conseillé aux résidents de ne pas sortir en raison du risque d'inondations subites pouvant mettre leur vie en danger.
Les inondations et les alertes météo portant sur un danger vital pour les habitants concernent une zone allant de Port Macquarie jusqu'à 500 km au sud de Sydney.
Le barrage Warragamba, qui fournit l'essentiel de l'eau potable de Sydney, a commencé à déborder samedi après-midi.
Selon les experts, c'est la première fois qu'il déborde de façon notable depuis 1990. 
"Nous sommes en territoire inconnu", s'est alarmé Ian Wright, un expert hydrologue de l'Université occidentale de Sydney, expliquant que l'urbanisation rapide de la zone autour du barrage depuis 1990 fait que l'excès d'eau ne peut plus être réabsorbé par des terres en friche.
"Le développement urbain a créé de nouvelles surfaces dures, imperméables, et des infrastructures de drainage. En cas de fortes pluies, cela peut rapidement générer des eaux de crue à haute vélocité", a tweeté M. Wright.
Les inondations les plus sévères se situaient samedi sur la côte au nord de Sydney. La télévision montrait des rues de villes et villages sous l'eau, et une maison flottant dans une rivière aux eaux gonflées par la pluie.
Le Premier ministre Scott Morrison s'est désolé de "scènes qui brisent totalement le cœur" et a offert l'aide de l'armée pour les secours.
La chaîne publique ABC a précisé que les intempéries allaient également retarder la campagne de vaccination contre le Covid-19, déjà poussive, à Sydney et dans ses environs.
Les services de secours ont indiqué avoir reçu plus de 3.000 appels à l'aide et effectué plus de 300 interventions dans la nuit de vendredi à samedi et dans la journée de samedi pour abriter des personnes des inondations.
<https://information.tv5monde.com/info/australie-evacuations-sur-la-cote-est-apres-des-crues-et-des-pluies-record-401266>
Sur le même sujet : 
> Le sud-est de l'Australie les pieds dans l'eau après des pluies diluviennes <https://information.tv5monde.com/info/le-sud-est-de-l-australie-les-pieds-dans-l-eau-apres-des-pluies-diluviennes-401465>, AFP, 22/03/21, 05:00
> Australie : des milliers de personnes évacuées après des inondations <https://information.tv5monde.com/info/australie-des-milliers-de-personnes-evacuees-apres-des-inondations-401465>, AFP, 22/03/21, 11:00
> Le sud-est de l’Australie vit l’une des pires inondations depuis soixante ans, Sydney évacue une partie de ses habitants <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/22/le-sud-est-de-l-australie-vit-l-une-des-pires-inondations-depuis-soixante-ans-sydney-evacue-une-partie-de-ses-habitants_6074054_3244.html>, Le Monde avec AFP et Reuters, 22/03/21, 15h14
> Australie : les zones inondées s'étendent, nouvelles évacuations prévues <https://information.tv5monde.com/info/australie-les-zones-inondees-s-etendent-nouvelles-evacuations-prevues-401615>, AFP, 23/03/21, 06:00
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En images
21- Pékin engloutie par une tempête de sable qui rend l'air irrespirable et toxique, TF1, journal de 20h, 15/03/21

Les habitants de Pékin se sont réveillés ce lundi sous un ciel orangé. Une tempête de sable qui a rendu l'air irrespirable, en plus de paralyser la capitale chinoise.
Un ciel d'apocalypse de couleur ocre et une épaisse brume de poussières de sable ont englouti ce lundi matin Pékin et ses environs, plongeant la capitale chinoise dans l’obscurité en plein jour. Les bâtiments emblématiques de la ville étaient difficilement visibles, à l'image de la Cité interdite ou encore du siège de la télévision nationale, dont le sommet (234 mètres) disparaissait derrière un voile de brouillard. Les tempêtes de sable, en provenance du désert de Gobi, sont certes fréquentes au printemps dans le nord de la Chine mais les Pékinois n'avaient pas constaté un ciel aussi chargé depuis plus d'une décennie. Les autorités ont déclaré l'alerte jaune et sur les chaînes d'informations chinoises, on ne parle que de ça.
>> Suite à lire et reportage à voir à :
<https://www.lci.fr/international/video-pekin-engloutie-par-une-tempete-de-sable-qui-rend-l-air-irrespirable-et-toxique-2180804.html>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)...
NOS APPELS 
– Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/> de poser les premières pierres d’un nouveau monde
– Let’s Bio ! Ensemble pour des cantines bios et locales <https://www.letsbio.org/> pour bien nourrir nos enfants.
– Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
NOS CAMPAGNES 
– 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.lesgesteseclaires.com/> pour participer à l'émergence d'un modèle énergétique plus propre et durable
– Mon Restau’Responsable® <https://www.youtube.com/watch?list=PLh--7obE3XQ5hw0hyacAsOc7PLMneP7-N&v=Eo7AZvPE_MA> pour guider les professionnels de la restauration collective et valoriser leurs bonnes pratiques.
– J’agis pour la nature <http://www.jagispourlanature.org/> pour participer à des activités utiles et ludiques en pleine nature, près de chez vous.
NOS VIDÉOS PÉDAGOGIQUES 
– Sur notre chaîne You Tube <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>, retrouvez toutes nos vidéos.  
NOS PUBLICATIONS (les plus récentes) 
– Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>, janvier 2020
– Oui, les alternatives techniques aux néonicotinoïdes existent <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/oui-les-alternatives-techniques-aux-neonicotinoides-existent/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, mai 2016
– Mettre la politique monétaire au service de l’avenir <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/mettre-la-politique-monetaire-au-service-de-lavenir/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, mai 2016
– Rapport mobiliser les financements pour le climat <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/rapport-mobiliser-les-financements-pour-le-climat/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, février 2016
– Alimentation et climat : enjeux et solutions à différentes échelles <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/alimentation-et-climat-enjeux-et-solutions-differentes-echelles/?page=0&domaines1%5B%5D=32&domaines2%5B%5D=32&domaines3%5B%5D=32>, décembre 2015
– Solaire photovoltaïque : 25% de l'électricité mondiale bas carbone d'ici 2050 ! <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/solaire-photovoltaique-25-de-lelectricite-mondiale-bas-carbone-dici-2050/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, novembre 2015
– Les révolutions invisibles, un livre pour comprendre le monde qui vient <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/revolution-invisible-un-livre-pour-comprendre-le-monde-qui-vient>, août 2015
– Une revue consacrée aux liens entre environnement et inégalités sociales <http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/une-revue-consacree-aux-liens-entre-environnement-et-inegalites-sociales/?page=0&magazine_categorie%5B%5D=26>, juin 2015
– Démocratie participative : guide des outils pour agir <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/publication_etat_deslieaux_democratie_participative_0.pdf>, Etat des lieux & Analyses n°3, nouvelle édition, mars 2015
– Mobilité au quotidien - Comment lutter contre la précarité ? <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-mobilite-precarite.pdf>, Etat des lieux & Analyses, septembre 2014
– Etude. Les solutions de mobilité soutenable en milieu rural et périurbain <http://think-tank.fnh.org/sites/default/files/documents/publications/etude-solution-mobilite-soutenable.pdf>, Fondation Nicolas Hulot & RAC France, juillet 2014
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