[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP26 (lundi 29 novembre)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 29 Nov 08:00:15 CET 2021


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Entretien. Crise climatique en Afrique : "On ne peut pas continuer à faire le tour du monde pour récolter aussi peu de financement", s'insurge l'activiste sénégalaise Aïssatou Diouf <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/senegal/crise-climatique-en-afrique-on-ne-peut-pas-continuer-a-faire-le-tour-du-monde-pour-recolter-aussi-peu-de-financement-s-insurge-l-activiste-senegalaise-aissatou-diouf_4849737.html>, France Télévisions, 19/11/21, 10:05
2- Les femmes sont plus vulnérables face au réchauffement climatique <https://www.natura-sciences.com/environnement/femmes-vulnerables-rechauffement-climatique.html>, Natura-Sciences, 19/11/21, 10:14
3- Somalie : Une « aggravation rapide » de la sécheresse menace la population alerte l’ONU <https://www.20minutes.fr/planete/3176639-20211119-somalie-aggravation-rapide-secheresse-menace-population-alerte-onu>, 20 Minutes avec AFP, 19/11/21, 14h09
4- COP26 : Greta Thunberg dénonce les voyages en avion privé de Boris Johnson pendant le sommet <https://www.20minutes.fr/planete/3176703-20211119-cop26-greta-thunberg-denonce-voyages-avion-prive-boris-johnson-pendant-sommet>, 20 Minutes avec AFP, 19/11/21, 15h55
5- Les feux de forêts en Californie ont détruit des milliers de séquoias géants <https://www.geo.fr/environnement/les-feux-de-forets-en-californie-ont-detruit-des-milliers-de-sequoias-geants-207162>, AFP, 19/11/21, 22:00
6- Espagne : le stockage du carbone dans les sols agricoles envisagé comme solution au problème climatique <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/espagne-le-stockage-du-carbone-dans-les-sols-agricoles-envisage-comme-solution-au-probleme-climatique/>, EurActiv, 19/11/21
7- Le catastrophisme climatique dans les médias, une couverture à double tranchant <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climat-comment-depasser-le-catastrophisme-mediatique-et-passer-a-l-action-150323.html>, Novethic, 19/11/21
8- Devoir de vigilance : Total perd une bataille dans son contentieux climatique <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/devoir-de-vigilance-total-perd-un-bras-de-fer-dans-son-contentieux-climatique-150325.html>, Novethic, 19/11/21
9- Tribune. « La lutte contre le dérèglement climatique et l’intégration des jeunes dans notre société sont deux défis étroitement liés » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/20/la-lutte-contre-le-dereglement-climatique-et-l-integration-des-jeunes-dans-notre-societe-sont-deux-defis-etroitement-lies_6102945_3232.html>, Le Monde, 20/11/21, 10h00
10- La troposphère s’étend en raison du changement climatique <https://dailygeekshow.com/troposphere-changement-climatique/>, Daily Geek Show, 21/11/21
11- Catastrophes naturelles : ce qui menace vraiment la France <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/ce-qui-menace-vraiment-la-france_158653>, Sciences & Avenir, 22/11/21, 08h00
12- Tribune. Dans les villes, « le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques réclament un big bang urbanistique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/22/dans-les-villes-le-rechauffement-climatique-et-ses-consequences-catastrophiques-reclament-un-big-bang-urbanistique_6103157_3232.html>, Le Monde, 22/11/21, 15h00 
13- Réchauffement climatique : les projections de l'ONU sont peut-être trop optimistes, selon une étude <https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/climat-les-projections-de-rechauffement-de-l-onu-sont-peut-etre-trop-optimistes-selon-une-etude-parue-dans-la-revue-nature-climate-change_4854885.html>, France info avec AFP, 22/11/21, 19:13
14- En bref. La BCE met en garde les banques sur le climat <https://www.linfodurable.fr/investir-durable/en-bref/la-bce-met-en-garde-les-banques-sur-le-climat-29694>, L’Info Durable, 22/11/21
15- Inondations dans le sud de l'Inde : Bangalore sous l'eau <https://information.tv5monde.com/info/inondations-dans-le-sud-de-l-inde-bangalore-sous-l-eau-433580>, AFP, 23/11/21, 11:00
16- Malgré les critiques sur son bilan carbone, Blue Origin enverra d’autres touristes dans l’espace <https://www.numerama.com/sciences/757670-critique-pour-son-bilan-carbone-blue-origin-enverra-dautres-touristes-dans-lespace.html>, Numerama, 23/11/21
17- Tribune. « Le défi du siècle, celui du changement climatique, devrait aider la France à aller vers le plein-emploi » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/25/le-defi-du-siecle-celui-du-changement-climatique-devrait-aider-la-france-a-aller-vers-le-plein-emploi_6103508_3232.html>, Le Monde, 25/11/21, 06h00 
18- Comment une justice secrète pourrait faire dérailler la lutte contre le changement climatique <https://korii.slate.fr/biz/energie-traite-charte-energie-tribunaux-secrets-compensations-investissements-firmes-derailler-lutte-changement-climatique>, Korii, 25/11/21, 06h54
19- Chine : les émissions de CO2 ont reculé au 3e trimestre, selon une étude <https://information.tv5monde.com/info/chine-les-emissions-de-co2-ont-recule-au-3e-trimestre-selon-une-etude-433902>, AFP, 25/11/21, 11:00
20- Climat : voici les trois thermomètres pour mesurer l'empreinte carbone des pays <https://theconversation.com/empreinte-carbone-les-trois-thermometres-de-laction-climatique-129370>, The Conversation, maj le 25/11/21, 12:29
21- Cinq questions sur les crédits carbone, ce mécanisme au cœur de l'accord de la COP26 <https://www.latribune.fr/entreprises-finance/transitions-ecologiques/cinq-questions-sur-les-credits-carbone-ce-mecanisme-au-coeur-de-l-accord-de-la-cop26-896960.html>, La Tribune, 25/11/21, 13:45
En images
22- Une maison de Monopoly coule pour alerter sur le réchauffement climatique <https://creapills.com/cop26-maison-monopoly-coule-20211108>, Creapills, 08/11/21
23- Madagascar : la famine climatique <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/madagascar/video-madagascar-la-famine-climatique_4857413.html>, France 2, Envoyé spécial, 25/11/21, 23:13

Bien à vous,
Florence

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FAMINES DU JOUR : La Somalie connaît de graves pénuries d’eau, de nourriture et de pâturages car les réservoirs d’eau et les puits se sont asséchés. De même, le sud de Madagascar est frappé par la pire sécheresse qu'ait connue le pays depuis plus de 40 ans. Les rivières sont à sec, les champs se sont transformés en vastes étendues stériles. Un vent venu du sud recouvre tout de sable rouge. Plus rien ne pousse, alors qu'ici, 90% des habitants vivent de l'agriculture ou de l’élevage. (cf. item 3 & 23)
VULNÉRABILITÉS DU JOUR : — Plus les années défilent, plus le changement climatique rend les femmes vulnérables, notamment dans les pays émergents. Selon l’ONU Femmes, les situations les plus marquantes se trouvent dans le pourtour méditerranéen, en Asie occidentale, dans de nombreuses parties de l’Amérique du Sud, et de l’Afrique, ainsi que l’Asie du Nord-Est. (cf. item 2)
— Ce ne sont pas moins de 17 millions de Français qui sont exposés au risque d'inondations qui coûtent aux assureurs plus d'un milliard d'euros par an. (cf. item 11)
IMPACTS DU JOUR : — En Californie, deux gigantesques feux de forêts, déclenchés cet été par la foudre, ont touché jusqu'à 3.600 séquoias géants, des arbres centenaires qui sont déjà morts ou qui vont mourir dans les cinq ans à venir en raison des dégâts causés par les flammes. (cf. item 5)
— Bangalore, la cité de la tech indienne a été victime d'inondations spectaculaires après plusieurs épisodes de pluies torrentielles qui se sont abattues dans le sud du pays faisant des dizaines de morts depuis octobre. (cf. item 15)
ÉTUDES DU JOUR : — Publiée dans la revue Sciences Advances, une nouvelle étude a mis en évidence un épaississement de la troposphère de 50 à 60 mètres par décennie, phénomène qui pourrait rendre les orages plus violents et impacter la circulation aérienne. (cf. item 10 & suite)
— Les auteurs d'une étude parue dans la revue "Nature Climate Change" estiment que la température moyenne sur Terre pourrait augmenter de 2,2 °C à 2,9 °C d'ici 2100. (cf. item 13 & suite)
— Les émissions de CO2 de la Chine ont reculé au 3ème trimestre, une baisse inédite depuis la reprise économique ayant suivi les confinements liés au Covid-19, indique une étude du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA). (cf. item 19 & suite)
CONTRESENS DU JOUR : Divertissement pour particuliers très aisés, l'entreprise américaine Blue Origin créée en 2000 par le milliardaire Jeff Bezos, va effectuer un troisième vol spatial privé. (cf. item 16)
ALTERNATIVES DU JOUR : — L’Espagne cherche à conserver le stockage du carbone dans les sols agricoles dans sa stratégie de lutte contre le changement climatique avec le soutien de la Politique agricole commune (PAC). Toutefois, les producteurs réclament davantage de fonds pour rétribuer leurs efforts. (cf. item 6)
— "Les journalistes doivent absolument se faire l’écho des ressources disponibles pour agir. Dans mon travail, j’ai constaté que cette information-là est de plus en plus demandée par les citoyens", Anne-Sophie Novel, journaliste, auteure et réalisatrice (cf. item 7)
— Des responsables d’organismes de formation, d’éducation populaire et d’innovation sociale, proposent de lier le "contrat d’engagement jeune" à la découverte des métiers de la transition écologique et sociale. (cf. item 9)
— La ville actuelle est la principale source d’émissions de gaz à effet de serre et l’éco-urbanisme à construire devra faire avec et non contre la nature. (cf. item 12)
— La Banque centrale européenne (BCE) a appelé les grandes banques à adapter "d'urgence" leur modèle d'activité face aux risques climatiques et environnementaux, après avoir constaté des retards en la matière. (cf. item 14)
— Revenus, épargnes, innovations… deux économistes estiment qu’en faisant évoluer six « répartitions » économiques, 2 millions d’emplois pourraient être créés, permettant de réduire le taux de chômage à 4 %. (cf. item 17)
CONTENTIEUX DU JOUR : Ce sera bien un tribunal judiciaire et non un tribunal de commerce qui examinera le litige qui oppose Total à plusieurs collectivités et associations. (cf. item 8)
PIÈGE DU JOUR : Signé en 1994, le traité sur la charte de l'énergie (TCE) impliquant des dizaines de pays, est destiné à coordonner les politiques nationales en matière énergétique et à poser un cadre juridique global pour les investisseurs. Selon la chaîne de télévision américaine CNBC (Consumer News and Business Channel), il pourrait faire dérailler à lui seul les efforts internationaux en faveur du climat. (cf. item 18)
PÉDAGOGIE DU JOUR : — Pour mesurer les rejets de gaz à effet de serre, il existe trois thermomètres : l'empreinte territoriale, l'empreinte de consommation et l'empreinte d’extraction et ces trois indicateurs ont été remis à jour. (cf. item 20)
— Un dispositif international d’échange d’unités de réduction des émissions de CO2 a finalement été décidé lors de la COP26 de Glasgow. Ces « crédits carbone » devraient permettre aux pays de mutualiser les coûts de décarbonation de l’économie. (cf. item 21, suite & 1)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Entretien. Crise climatique en Afrique : "On ne peut pas continuer à faire le tour du monde pour récolter aussi peu de financement", s'insurge l'activiste sénégalaise Aïssatou Diouf, France Télévisions, 19/11/21, 10:05
Propos recueillis par Falila Gbadamassi, Rédaction Afrique

La militante écologiste revient sur le bilan de la COP26 qui s'est tenue à Glasgow, en Ecosse, du 31 octobre au 12 novembre 2021. 
Aïssatou Diouf est responsable des politiques internationales et du plaidoyer au sein de l'ONG Enda Energie basée à Dakar, au Sénégal. Coordinatrice du Climate Action Network (Réseau Action Climat), en Afrique de l’Ouest et du Centre, elle arpente depuis près d'une décennie les couloirs des négociations climat. Retour sur la COP26. 
France info Afrique : quels étaient, pour les Etats africains, les principaux enjeux de cette COP26 ?
Aïssatou Diouf : d'abord, réduire le réchauffement climatique sur une trajectoire de 2 à 1,5°C comme stipulé dans l’Accord de Paris. Ce qui est déjà problématique pour le continent puisqu’on voit déjà les sécheresses et les conséquences sur l’agriculture… Ensuite, concernant l’adaptation dans les pays en développement et les pertes et dommages, la question du financement est un enjeu prioritaire. C’est mon troisième point, mais c’était au cœur des négociations : les mécanismes de marchés carbone. C’est l’article 6 de l’Accord de Paris et on n’avait pas encore trouvé d’accord pour les règles de mise en œuvre et d’opérationnalisation. Tous ces enjeux concernent les Etats. Pour ce qui est des organisations de la société civile, l’enjeu était de mettre l’humain au centre des discussions parce que des communautés sont de plus en plus vulnérables et des vies sont en jeu. 
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/senegal/crise-climatique-en-afrique-on-ne-peut-pas-continuer-a-faire-le-tour-du-monde-pour-recolter-aussi-peu-de-financement-s-insurge-l-activiste-senegalaise-aissatou-diouf_4849737.html <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/senegal/crise-climatique-en-afrique-on-ne-peut-pas-continuer-a-faire-le-tour-du-monde-pour-recolter-aussi-peu-de-financement-s-insurge-l-activiste-senegalaise-aissatou-diouf_4849737.html>>
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2- Les femmes sont plus vulnérables face au réchauffement climatique, Natura-Sciences, 19/11/21, 10:14  
Sophie Cayuela

Travaux et rapports scientifiques alertent sur les impacts du réchauffement climatique envers les femmes des pays émergents. Renforçant les inégalités de genre et durcissant les conditions de vie quotidienne, ces impacts restent difficilement pris en compte sur les territoires touchés. Ces femmes, alors plus vulnérables, s’affichent souvent en arrière plan des décisions politiques locales.
Le constat est clair. Plus les années défilent, plus le changement climatique rend les femmes vulnérables, notamment dans les pays émergents. Selon l’ONU Femmes, les situations les plus marquantes se trouvent dans le pourtour méditerranéen, en Asie occidentale, dans de nombreuses parties de l’Amérique du Sud, et de l’Afrique, ainsi que l’Asie du Nord-Est. “Les femmes représentent la majorité des pauvres dans le monde et dépendent davantage des ressources naturelles menacées”, affirme le Dr. Balgis Osman-Elasha, scientifique de haut niveau dans une chronique rédigée pour les Nations Unies. Un contexte très présent dans le secteur de l’agriculture.
>> Suite à lire à :
<https://www.natura-sciences.com/environnement/femmes-vulnerables-rechauffement-climatique.html <https://www.natura-sciences.com/environnement/femmes-vulnerables-rechauffement-climatique.html>>`
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3- Somalie : Une « aggravation rapide » de la sécheresse menace la population alerte l’ONU, 20 Minutes avec AFP, 19/11/21, 14h09
M.F avec AFP

Pénurie. Le pays va en plus de voir probablement affronter une quatrième saison consécutive de faibles précipitations
La situation est grave en Somalie et pourrait empirer. « Environ 2,3 millions de personnes dans 57 des 74 districts » du pays vivent avec « de graves pénuries d’eau, de nourriture et de pâturages car les réservoirs d’eau et les puits se sont asséchés », affirme le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans un communiqué jeudi soir.
En cause, une « aggravation rapide » de la sécheresse dans toute la Corne de l’Afrique qui se trouve aujourd’hui « à la veille d’une quatrième saison des pluies défaillante de suite », prévient Ocha. La situation désastreuse actuelle a déjà contraint près de 100.000 personnes à fuir leurs maisons à la recherche de nourriture, d’eau et de pâturages pour leur bétail, indique l’agence onusienne.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3176639-20211119-somalie-aggravation-rapide-secheresse-menace-population-alerte-onu <https://www.20minutes.fr/planete/3176639-20211119-somalie-aggravation-rapide-secheresse-menace-population-alerte-onu>>
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4- COP26 : Greta Thunberg dénonce les voyages en avion privé de Boris Johnson pendant le sommet, 20 Minutes avec AFP, 19/11/21, 15h55

Mauvais exemple. Le Premier ministre britannique a notamment fait un aller-retour à Londres en pleine conférence qui lui aurait pris 10h de train
Les paroles et les actes. Scrutés par le monde entier, les dirigeants rassemblés à Glasgow se sont engagés sur un certain nombre de promesses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement climatique. Mais tous n’ont pas montré l’exemple. C’est ce que dénonce Greta Thunberg, ciblant le Premier ministre britannique.
Venu directement à Glasgow depuis de la réunion du G20 à Rome fin octobre, Boris Johnson avait rallié l’Ecosse – où s’est tenue jusqu’au 12 novembre la conférence mondiale sur le climat – à bord d’un avion affrété par le gouvernement britannique. Il a également pris cet avion pour rentrer à Londres, moyen de transport bien plus polluant que le train. Le dirigeant conservateur utilisera ensuite ce dernier transport pour retourner à la conférence.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3176703-20211119-cop26-greta-thunberg-denonce-voyages-avion-prive-boris-johnson-pendant-sommet <https://www.20minutes.fr/planete/3176703-20211119-cop26-greta-thunberg-denonce-voyages-avion-prive-boris-johnson-pendant-sommet>>
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5- Les feux de forêts en Californie ont détruit des milliers de séquoias géants, AFP, 19/11/21, 22:00

Les incendies qui ont ravagé les forêts de Californie cette année ont détruit des milliers de séquoias géants, ont annoncé vendredi les autorités locales en présentant un premier bilan de la catastrophe.
Deux gigantesques feux de forêts, déclenchés cet été par la foudre, ont touché jusqu'à 3.600 séquoias géants, des arbres centenaires qui sont déjà morts ou qui vont mourir dans les cinq ans à venir en raison des dégâts causés par les flammes.
Ce chiffre équivaut à environ 5% du nombre total de spécimens de séquoias géants connus. Jusqu'à 14% de ces colosses avaient déjà été détruits dans des incendies l'an dernier.
"L'impact de ces incendies constitue une menace significative pour la survie des grands séquoias", souligne dans un communiqué le parc national de Séquoia et Kings Canyon.
Le parc est situé en Californie, dans les montagnes de la Sierra Nevada, seul endroit au monde où ces arbres poussent.
Cet été, des images du "General Sherman" et sa base de 11 mètres de diamètre enveloppée dans des couvertures ignifugées pour le protéger des flammes ont fait le tour du monde.
Si l'arbre, le plus volumineux connu sur la planète, a été épargné, les experts s'inquiètent de l'intensité et de la fréquence croissantes des feux de forêt qui nuisent aux capacités de régénération naturelle des séquoias.
Les incendies de faible intensité ne sont en général pas suffisants pour nuire à ces arbres hors norme, naturellement adaptés à ces sinistres avec leur écorce très épaisse et des premières branches pouvant pousser à trente mètres de haut, hors d'atteinte des flammes.
Au contraire, ces arbres pour certains âgés de 2.000 à 3.000 ans ont besoin des incendies pour se reproduire : la chaleur des flammes fait éclater les cônes tombés au sol comme du pop-corn pour en libérer des centaines de graines.
Ces géants ne sont en revanche pas adaptés aux feux plus intenses qui ont eu tendance à se déclarer ces dernières années à la faveur du changement climatique dans tout l'ouest des Etats-Unis.
L'étude menée par le parc national de Séquoia relève que des "feux contrôlés" mis en oeuvre ces dernières années pour réduire le combustible dans les sous-bois se sont avérés efficaces.
<https://www.geo.fr/environnement/les-feux-de-forets-en-californie-ont-detruit-des-milliers-de-sequoias-geants-207162>
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6- Espagne : le stockage du carbone dans les sols agricoles envisagé comme solution au problème climatique, EurActiv, 19/11/21
Belén Delgado | EFEAgro | translated by  Anne-Sophie Gayet

L’Espagne cherche à conserver le stockage du carbone dans les sols agricoles dans sa stratégie de lutte contre le changement climatique avec le soutien de la Politique agricole commune (PAC). Toutefois, les producteurs réclament davantage de fonds pour rétribuer leurs efforts.
Le gouvernement espagnol et les régions autonomes négocient actuellement leur plan stratégique national de mise en œuvre de la nouvelle PAC, qu’ils enverront à Bruxelles avant la fin de l’année.
Environ 40 % du budget de la PAC sera alloué à des actions à visée climatique et environnementale. Parmi les nouveautés figurent les programmes écologiques, aussi appelés écorégimes, qui sont des aides liées aux pratiques durables. Ces dernières sont réparties entre celles axées sur l’agroécologie et celles axées sur l’agriculture dite à faible émission de carbone, qui vise à renforcer la capacité des sols à servir de puits carbone.
Le gouvernement a proposé d’inciter les producteurs à recourir au pâturage extensif, aux exploitations durables, à la rotation des cultures, aux semis directs, à l’agriculture de conservation, aux couvertures végétales et aux terres non cultivées pour protéger la biodiversité.
Les programmes écologiques seront financés par 1,107 milliard d’euros par an jusqu’en 2027, soit 23 % des aides directes de la PAC (premier pilier), auxquels s’ajoutent 2 % de dépenses environnementales dans le cadre du développement rural (deuxième pilier).
Si les négociations ont progressé en ce qui concerne les aides directes du premier pilier, les mesures du second pilier restent à préciser.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/espagne-le-stockage-du-carbone-dans-les-sols-agricoles-envisage-comme-solution-au-probleme-climatique/ <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/espagne-le-stockage-du-carbone-dans-les-sols-agricoles-envisage-comme-solution-au-probleme-climatique/>>
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7- Le catastrophisme climatique dans les médias, une couverture à double tranchant, Novethic, 19/11/21
Mathieu Viviani

Images chocs, citations annonçant la fin du monde, chiffres terrorisants... Dans les médias, la question climatique est majoritairement abordée avec sensationnalisme. Si cette couverture participe à la sensibilisation du grand public, elle agit différemment selon les profils, provoquant paralysie, déprime ou indifférence. "Les journalistes doivent absolument se faire l’écho des ressources disponibles pour agir", appelle la journaliste Anne-Sophie Novel.
Un ours polaire en détresse sur sa banquise, un bout de forêt rasé par les bulldozers, un pâturage ravagé par la sécheresse… ces images se retrouvent régulièrement en Une des journaux. Dernier exemple en date : les inondations et pluies torrentielles au Canada qui ont transformé "des villes" en "lacs". L'objectif est d'interpeller sur une réalité crue et implacable : la destruction de l'environnement. Mais tous les profils ne répondent pas de la même façon à une "image catastrophiste" sur le climat. "Pour un militant ou une personne éclairée sur le sujet, ce genre d’image va renforcer sa vision du monde. Pour les personnes peu conscientisées, ce type de photo va plutôt provoquer de l’indifférence voire le rejet. Elles marchent peu sur leur profil car c’est trop éloigné de leur réalité quotidienne", explique Mickael Dupré, psychosociologue et Maître de conférences à l’Université de la Polynésie française (UBF).
Une analyse partagée par la cofondatrice de Place To Be, Anne-Sophie Novel, spécialisée dans les alternatives écologiques. "On a tous une sensibilité différente qu’on soit novice sur le sujet climat ou militant. Mais je dirais que cette perception évolue au fil du temps. Pour ma part, à certains moments, le catastrophisme m’a vraiment fait déprimer, mais à d’autres, je pense qu’il est utile pour réveiller les consciences. Une chose est certaine, relayer seulement les problèmes est loin d’être suffisant. Les journalistes doivent absolument se faire l’écho des ressources disponibles pour agir."
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climat-comment-depasser-le-catastrophisme-mediatique-et-passer-a-l-action-150323.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climat-comment-depasser-le-catastrophisme-mediatique-et-passer-a-l-action-150323.html>>
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8- Devoir de vigilance : Total perd une bataille dans son contentieux climatique, Novethic, 19/11/21
Marina Fabre avec AFP

Ce sera bien un tribunal judiciaire et non un tribunal de commerce qui examinera le litige qui oppose Total à plusieurs collectivités et associations. Ces dernières avaient assigné la major pétrolière concernant sa politique climatique, en se fondant sur la loi sur le devoir de vigilance et la Charte de l'environnement mais depuis deux ans l'affaire patine en raison d'un flou sur la compétence des tribunaux pouvant juger ces litiges.
Total a perdu une manche. La cour d’appel de Versailles a confirmé le 18 novembre la compétence du tribunal judiciaire de Nanterre pour trancher le litige l’opposant à plusieurs ONG dont Sherpa qui accusent la multinationale d’inaction climatique. En janvier 2020, 14 collectivités territoriales et 5 associations de défense de l'environnement ont en effet assigné Total pour forcer la multinationale à présenter un plan de vigilance qui prenne en compte la réalité des impacts de ses activités et les "risques d'atteintes graves au système climatique" qu'elles induisent.
Le devoir de vigilance, une législation de 2017, oblige les plus grandes entreprises à "prévenir les atteintes graves envers les droits humains" et "l'environnement" chez leurs sous-traitants et fournisseurs étrangers par l'adoption d'un "plan de vigilance". Or Total souhaitait que ce contentieux soit examiné par un tribunal de commerce, composé de commerçants ou chefs d’entreprises élus, et non par un tribunal judicaire où siègent des magistrats professionnels. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/devoir-de-vigilance-total-perd-un-bras-de-fer-dans-son-contentieux-climatique-150325.html <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/devoir-de-vigilance-total-perd-un-bras-de-fer-dans-son-contentieux-climatique-150325.html>>
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9- Tribune. « La lutte contre le dérèglement climatique et l’intégration des jeunes dans notre société sont deux défis étroitement liés », Le Monde, 20/11/21, 10h00
Par Collectif

Des responsables d’organismes de formation, d’éducation populaire et d’innovation sociale, impliqués dans le programme expérimental 100 % Transition, proposent, dans une tribune au « Monde », de lier le « contrat d’engagement jeune » à la découverte des métiers de la transition écologique et sociale.
Tribune. Ces derniers jours ont été marqués par deux annonces du président de la République. Le 1er novembre, à la COP26 réunie à Glasgow, Emmanuel Macron a rappelé les engagements internationaux de l’accord de Paris de 2015 visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, ambition qui semble déjà irréaliste étant donné l’insuffisance avérée de l’action climatique des pays signataires.
Le 2 novembre, de retour en France, le président de la République a dévoilé les contours du contrat d’engagement jeune, dispositif proposant aux moins de 25 ans sans formation ni emploi depuis plusieurs mois, une allocation allant jusqu’à 500 euros par mois, en échange de quinze à vingt heures par semaine de formation ou d’accompagnement.
> Lire aussi L’intégration des jeunes en temps de Covid-19 s’invente en marchant
Deux annonces, deux agendas politiques déliés. La lutte contre le dérèglement climatique d’une part, l’intégration des jeunes dans notre société d’autre part, sans perspective commune. Il nous apparaît à l’inverse que ces deux défis sont étroitement liés, qu’ils ne sauraient être pleinement relevés sans faire l’objet d’une seule et même démarche.
Rechercher la confiance
C’est l’ambition de 100 % Transition, un programme inédit destiné à aider des jeunes à l’arrêt à construire un projet de vie et trouver leur voie, notamment en découvrant les métiers de la transition écologique et sociale sur leurs territoires. Ce programme mené depuis plus d’un an auprès de 300 jeunes bénéficiaires du service civique, par un consortium regroupant des organismes de formation, une organisation inspirée de l’éducation populaire et une agence coopérative en innovation sociale.
Soutenu dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences, promu par le ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion, ce programme expérimental souligne la nécessité de positionner la jeunesse comme l’actrice centrale de la transition écologique et sociale de notre pays. Il trace surtout trois perspectives par lesquelles une telle ambition devrait s’incarner : la confiance en la jeunesse, l’intégration de la transition écologique et sociale dans leur projet de vie et la reconnaissance par la société du pouvoir d’agir des jeunes.
> Lire aussi Comment les entreprises tentent d’impliquer les moins de 35 ans dans les décisions stratégiques
Premièrement, et fondamentalement, croire en la jeunesse. Ne pas voir dans ces jeunes sans formation ni emploi des « invisibles », mais plutôt des « ignorés », ne trouvant dans la société actuelle, ni les cadres permettant de révéler leurs talents, ni les chemins éclairant leurs aspirations. Plutôt que de leur demander un engagement qui se résume pour beaucoup d’entre eux à travailler au service d’un modèle consumériste et insoutenable, il s’agit d’abord de leur faire confiance.
Proposer une ambition
Croire que cette génération, frappée de plein fouet par les conséquences du dérèglement climatique, sera capable d’inventer avec la société un monde vivable et solidaire, là où les générations précédentes et actuellement au pouvoir dans les pays présents à la COP26 reconnaissent leur manque d’engagement et d’action.
Deuxièmement, une ambition : mobiliser fortement la jeunesse en support à la transition écologique et sociale. Cela signifie les préparer à intervenir massivement dans les futurs métiers dits « verts », ceux des filières des énergies renouvelables, de l’économie circulaire, de la régénération des espaces verts et de la biodiversité, etc.
> Lire aussi Pourquoi les entreprises sont séduites par les nouvelles règles de l’apprentissage
Cela signifie surtout les voir investir les filières plus conventionnelles pour plus de sobriété : mobilité, numérique, habitat, industrie, éducation…, l’ensemble des secteurs d’activité sont concernés par la nécessité d’intégrer rapidement une culture et des pratiques écologiquement responsables. Cela nécessite de faire évoluer les référentiels métiers et d’identifier les nouveaux indicateurs de valeurs (économique, sociale, environnementale). Et aussi d’imaginer autrement le rôle de ces jeunes appelés à faire bouger les organisations, soit de l’intérieur, soit par l’expérience d’une aventure entrepreneuriale…
Reconnaître les capacités
Troisièmement, reconnaître que les jeunes sont capables de faire et d’apprendre en faisant, quand bien même ils sont passés à côté de leurs études. En effet, le « savoir expérientiel » et la compétence ne s’acquièrent pas uniquement par le biais d’un diplôme scolaire ou universitaire. La formation et la vie ne sont plus construites par un parcours linéaire d’acquisition de compétences, transmise dans des cadres verticaux par des « sachants ».
La capacité d’un jeune auprès d’une organisation se mesure aussi à son éthique, à ses valeurs, à des pratiques développées et expérimentées en dehors de cadres professionnalisants, comme au sein d’engagements sportifs, associatifs ou citoyens. Il s’agit de savoir les identifier, les reconnaître, et les faire s’épanouir pour que ces jeunes puissent trouver leur sens dans des organisations professionnelles comme les entreprises ou les collectivités territoriales.
> Lire notre analyse : Des jeunes du monde entier en grève scolaire pour rappeler l’urgence climatique
C’est pourquoi, il est essentiel de reconnaître – et mieux articuler – la complémentarité des différents mondes par lesquels les jeunes acquièrent des compétences, et reconnaître au côté du savoir académique enseigné et transmis par l’éducation nationale, le savoir expérientiel et citoyen acquis au travers de parcours dans l’éducation populaire ou au sein du milieu familial.
Accompagner l’espérance
Cela signifie probablement repenser la manière dont éducation populaire et éducation nationale peuvent agir de concert pour développer le pouvoir d’agir des jeunes ; et opérer ensemble tout au long d’un parcours depuis le collège jusqu’à l’université. Une alliance et une solidarité éducative de tous les acteurs au service d’un projet de société : le pouvoir d’agir de la jeunesse dans la transition écologique et sociale.
De telles perspectives seraient, à n’en pas douter, des marqueurs forts du respect des valeurs de l’accord de Paris, rappelés par le président de la République : « Ambition », « solidarité » et « confiance ». Plus encore, elles incarneraient le passage de la parole à l’action, de l’incantation à la mise en mouvement de la jeunesse, de toute la jeunesse à qui il ne s’agit pas de demander de faire ses preuves, mais de l’accompagner avec espérance à se dresser face aux périls qui nous menacent.
Les signataires de cette tribune sont : Nathalie Bellon-Szabo, présidente de la Fondation Pierre Bellon ; Thierry Berthet, directeur de recherche au CNRS ; Yannick Blanc, président de Futuribles International ; Mathieu Chaveneau, cofondateur et directeur exécutif de la Fondation Libellud ; Corinne Langlais, directrice du centre de formation professionnelle Presqu’Ile ; Olivier Lenoir, cofondateur d’Osons ici et maintenant ; Blandine Mulliez, présidente de la Fondation Entreprendre ; Olivier Palluault, cofondateur et gérant de la SCOP Ellyx ; Muriel Pécassou, directrice générale d’Insup formation.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/20/la-lutte-contre-le-dereglement-climatique-et-l-integration-des-jeunes-dans-notre-societe-sont-deux-defis-etroitement-lies_6102945_3232.html>
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10- La troposphère s’étend en raison du changement climatique, Daily Geek Show, 21/11/21
Yann Contegat - Source : New Atlas

Un tel phénomène pourrait rendre les orages plus violents et impacter la circulation aérienne
Une nouvelle étude a mis en évidence une autre façon dont le changement climatique induit par l’Homme affecte la planète. Des décennies de données ont montré un épaississement de la troposphère, même en tenant compte des variations naturelles.
Une élévation de la tropopause de 50 à 60 mètres par décennie
La troposphère est la couche la plus basse de l’atmosphère terrestre, qui s’étend de la surface de la terre et de la mer à une hauteur d’environ 6 km au-dessus des pôles et 18 km au-dessus des tropiques. Il s’agit de la partie la plus chaude et la plus humide (l’air devenant plus froid et plus sec à mesure que l’on s’élève) et c’est là que se produisent la plupart des phénomènes météorologiques.
On sait depuis le milieu des années 2000 que la troposphère est en expansion. Lorsqu’elle se réchauffe, elle repousse vers le haut la tropopause, qui sépare la troposphère de la stratosphère (plus élevée et plus froide). Si de nombreux processus naturels affectent cette dernière, le réchauffement dû aux émissions de dioxyde de carbone constitue un facteur clé de son élévation.
Pour cette nouvelle étude publiée dans la revue Science Advances, les scientifiques ont donc cherché à savoir à quelle vitesse la tropopause s’élevait et si cette dernière avait changé au fil du temps. Leurs travaux ont mis en évidence une élévation d’environ 50 à 60 m par décennie au cours des 40 dernières années dans l’hémisphère nord.
>> Suite à lire à :
<https://dailygeekshow.com/troposphere-changement-climatique/>
En savoir plus :
> Continuous rise of the tropopause in the Northern Hemisphere over 1980–2020 <https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.abi8065>, Sciences Advances, 05/11/21
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11- Catastrophes naturelles : ce qui menace vraiment la France, Sciences & Avenir, 22/11/21, 08h00
Loïc Chauveau

Chaque année apporte son lot de catastrophes naturelles avec des dégâts humains et matériels considérables. Sciences et Avenir publie des cartes de France saisissantes qui révèlent où les inondations et les sécheresses frappent et frapperont le plus.
Où ne fait-il pas bon vivre en France ? Quand on s'apprête à céder aux charmes d'une région pour la beauté de ses paysages ou la richesse de sa gastronomie, il faut aussi se rappeler que l'Hexagone regorge - hélas ! - d'endroits où les désastres sont récurrents. Il n'y a pas d'année sans que le littoral méditerranéen subisse des épisodes cévenols, où les pluies ravagent des villages entiers. La façade atlantique se révèle fragile devant la montée du niveau des mers qui érode ses côtes et favorise les submersions marines. Une grande partie du territoire souffre de la sécheresse des sols qui fragilise les bâtiments. Dans son bilan des quarante dernières années, l'organisme public qui garantit la couverture financière des assureurs, la Caisse centrale de réassurance (CCR), n'a pas répertorié une année sans catastrophe naturelle en France et dans les départements d'outre-mer ! Ces événements hors normes ont coûté 40,7 milliards d'euros à la collectivité depuis la création du régime en 1982. Et la situation ne va pas s'arranger !
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/ce-qui-menace-vraiment-la-france_158653>
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12- Tribune. Dans les villes, « le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques réclament un big bang urbanistique », Le Monde, 22/11/21, 15h00 
Par Albert Lévy, Architecte urbaniste, chercheur associé au CNRS (Laboratoire Lavue/UMR 7218)

La ville actuelle est la principale source d’émissions de gaz à effet de serre impactant le climat, rappelle, dans une tribune au « Monde », l’architecte urbaniste Albert Lévy pour qui « l’éco-urbanisme à construire devra faire avec et non contre la nature ».
Tribune. La COP26 vient de se terminer avec des résultats, de nouveau, décevants : si le « ne pas dépasser les 1,5 °C » est réaffirmé, l’ONU annonçait, en même temps, un réchauffement catastrophique de 2,7 °C pour la fin du siècle ; pas d’engagement de compensation financière pour les pays pauvres ; accords thématiques de principe sur la déforestation, le méthane, la fin du financement des énergies fossiles, les véhicules zéro émission…
Dans ce grand débat sur le climat, la ville et l’urbanisation de la planète, induite par les énergies fossiles, semblent être l’angle mort de la réflexion. Ces énergies (charbon, pétrole, gaz) ont pourtant été à la base de la création de l’urbanisme moderne et de l’explosion planétaire de l’urbanisation qui a accompagné la croissance économique mondiale.
 > Lire aussi Canicules, inondations : Paris de plus en plus menacé par le changement climatique
Cette urbanisation galopante, conséquence et condition de la croissance, renforcée par la mondialisation, est devenue, aujourd’hui, insoutenable. Le seuil des 50 % de la population mondiale urbanisée a été atteint en 2007, 60 % aujourd’hui, de 75 % à 80 % en 2050 : avec huit milliards d’urbains dans trente ans, l’urbanisation devra logiquement doubler pour accueillir cette population nouvelle.
La ville principale source d’émission des GES
En France, l’artificialisation des sols avale, tous les sept ans, la surface d’un département, 60 000 hectares environ disparaissent chaque année. Si rien n’est fait contre cet étalement urbain, favorisé par les énergies fossiles, on prévoit la disparition de 2,5 millions d’hectares de terres agricoles en 2060.
Artificialisation des sols signifie destruction écologique irréversible des terres. Le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques réclament une action à la hauteur des périls, un big bang urbanistique : refonte totale de l’urbanisme pratiqué, révision du mode d’occupation du territoire, rapports nouveaux avec l’environnement et une véritable politique de transition énergétique et urbaine.
> Lire aussi Urbanisme : les pistes pour adapter Paris au réchauffement climatique
Par sa forme, son organisation, son fonctionnement, la ville actuelle, qui consomme, pour ses besoins, plus de 75 % des énergies fossiles, est la principale source d’émission de gaz à effet de serre (GES) (80 %), impactant le climat. Le dernier rapport 2021 du Haut Conseil pour le climat avait pour titre « Renforcer l’atténuation, engager l’adaptation ».
Atténuation, par une politique à long terme, de réduction des émissions de GES dans tous les secteurs urbains et de transition vers les énergies renouvelables, à développer par des investissements massifs, pour aller vers une décarbonation de l’économie en 2050. Les contours de la future ville postcarbone qui en découlera, sa forme, son fonctionnement (sur les énergies vertes), son organisation territoriale, restent à imaginer (voir les travaux d’Alberto Magnaghi sur la biorégion urbaine, 2014).
La ville verte résiliente
A court terme, les effets du dérèglement climatique doivent être limités par une politique d’adaptation : face aux vagues de chaleur extrême, réduire l’îlot de chaleur urbain en diminuant la densité construite et la minéralité des villes ; face aux inondations et pluies diluviennes, limiter l’imperméabilité des sols et la proximité de l’habitat avec des cours d’eau… Une ville verte résiliente reste à concevoir en transformant la ville existante par renforcement de la nature et de la végétalisation dans l’espace urbain, avec les bénéfices écologiques, sanitaires et sociaux induits.
Ces deux politiques, atténuation sur le plan international (COP), adaptation au niveau local selon les situations urbaines particulières, se complètent : la ville verte résiliente doit préparer la ville postcarbone de demain.
> Lire aussi Les dix pistes du gouvernement pour « habiter la France de demain »
Parallèlement, l’impact néfaste de l’urbanisation sur l’environnement doit être aussi réduit. Une réflexion sur le métabolisme urbain, sur tout ce que la ville absorbe (ressources naturelles entrantes, eau, sol, énergies, matières premières…) et expulse (rejets sortants, polluants, substances chimiques, gaz à effet de serre, azote, déchets, emballages plastiques…), par son fonctionnement, son mode de production-consommation et pour sa croissance, est nécessaire.
La ville frugale reste à créer
La ville exerce, par son métabolisme linéaire (extraire-fabriquer-consommer-jeter), une pression prédatrice sur l’environnement : extraction et exploitation intensive des ressources, considérées comme illimitées, pollution et prédation des milieux et des écosystèmes. Une meilleure gestion des flux de ressources et de rejets, des stocks cumulés, par recyclage, par des mesures de sobriété (eau, énergie…), l’usage de matériaux biosourcés, géosourcés, une agriculture de proximité, des circuits courts… : une ville frugale reste à créer dont le métabolisme circulaire, qui répond à l’épuisement des ressources, réduit l’empreinte écologique de la France (il faut trois planètes pour vivre comme la France).
> Lire aussi Le débat sur le futur visage de Paris prend un tour politique
Autre effet néfaste de l’urbanisation galopante : le déclin de la biodiversité. Avec la déforestation et les méga-incendies de forêts, la capacité des puits de carbone que sont les arbres ne cesse de baisser. La France, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, est un des dix pays où les espèces animales sont le plus menacées.
Les causes sont multiples : le changement climatique est un facteur important de l’altération des biotopes ; l’urbanisation, par l’artificialisation des sols et la fragmentation écopaysagère, y participe aussi fortement ; de même, l’agriculture intensive et l’élevage industriel portent une lourde responsabilité dans la destruction du vivant dans les campagnes.
Faire avec et non contre la nature
La loi de reconquête de la biodiversité (2016) a mis en place une mesure contre cette érosion. Mais la compensation soulève la question de l’équivalence écologique des écosystèmes touchés et proposés, l’évaluation des pertes et gains de biodiversité restant difficile à réaliser. Une bonne connaissance des écosystèmes et de la biodiversité dans les territoires est requise, mais fait encore défaut.
Invention occidentale, l’urbanisme est une des traductions les plus manifestes de l’opposition nature-culture. Le naturalisme, selon Philippe Descola, au fondement de notre civilisation, postule une conception de la nature extérieure à nous, à dominer, à maîtriser, simple réservoir de richesses à extraire, à exploiter de manière illimitée, à traiter en adversaire, à transformer.
> Lire aussi Urbanisme : comment les villes reprennent la main sur l’aménagement de leurs territoires
Ce dualisme-antagonisme entre l’homme et la nature a fortement imprégné l’urbanisme, dès sa naissance, dans son rapport à l’environnement et à la biodiversité, totalement niés tant dans sa théorie que sa pratique, jusqu’à nos jours. Face à l’érosion de la biodiversité et du vivant, l’éco-urbanisme à construire devra donc adopter une posture révolutionnaire : faire avec et non contre la nature.
Tels sont quelques éléments, rapidement décrits, de ce big bang urbanistique à réaliser – qui doit aussi intégrer les notions de santé environnementale et santé globale – pour affronter les défis sanitaires et écologiques du siècle et surtout freiner la catastrophe climatique à venir.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/22/dans-les-villes-le-rechauffement-climatique-et-ses-consequences-catastrophiques-reclament-un-big-bang-urbanistique_6103157_3232.html>
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13- Réchauffement climatique : les projections de l'ONU sont peut-être trop optimistes, selon une étude, France info avec AFP, 22/11/21, 19:13

Malgré les engagements pris par les pays signataires de l'accord de Paris, les auteurs d'une étude parue dans la revue "Nature Climate Change" estiment que la temperature moyenne sur Terre pourrait augmenter de 2,2 °C à 2,9 °C d'ici 2100.
Une mauvaise nouvelle pour la planète. Les projections de réchauffement élaborées par l'ONU à partir des engagements et des politiques de réduction d'émissions de gaz à effet de serre sont plus incertaines qu'on ne le pense, insiste une étude publiée lundi 22 novembre dans la revue Nature Climate Change (en anglais).
Selon les dernières estimations de l'ONU, malgré les nouveaux engagements à 2030 annoncés juste avant et pendant la conférence sur le climat COP26, le monde se dirige toujours vers un réchauffement "catastrophique" de 2,7 °C d'ici à la fin du siècle, loin des objectifs de l'accord de Paris de le limiter en deçà de +2°C, si possible +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.
"On regarde où les politiques nous emmènent"
Mais la plupart des projections climatiques se basent sur des modèles qui partent de la température finale souhaitée pour 2100 – +1,5°C ou +2°C par exemple – et cherchent à rebours à établir quels leviers seraient nécessaires pour y parvenir, en ajustant des variables comme l'utilisation du charbon ou le développement des renouvelables.
Mais "notre étude est une prévision", insiste le chercheur Glen Peters. "Nous modélisons où les politiques existantes nous emmènent et nous regardons où nous arrivons." Sept groupes de modélisation climatique ont utilisé cette méthode pour évaluer les engagements pris pour 2030 par les quelque 200 pays signataires de l'accord de Paris. Résultat, des estimations allant de +2,2°C à +2,9°C.
Mais si les chiffres eux-mêmes ne sont pas si éloignés de ceux de l'ONU, les chercheurs mettent en avant leur manque de certitude. A cause de la "précision trompeuse" des annonces faites pendant la COP26 de Glasgow, "les pays pourraient croire qu'ils font des progrès alors que l'inverse est peut-être vrai", commente l'auteure principale de cette étude, la Norvégienne Ida Sognnaes. 
<https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/climat-les-projections-de-rechauffement-de-l-onu-sont-peut-etre-trop-optimistes-selon-une-etude-parue-dans-la-revue-nature-climate-change_4854885.html>
En savoir plus :
> A multi-model analysis of long-term emissions and warming implications of current mitigation efforts <https://www.nature.com/articles/s41558-021-01206-3>, Nature Climate Change, 22 November 2021
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14- En bref. La BCE met en garde les banques sur le climat, L’Info Durable, 22/11/21
La rédaction

La Banque centrale européenne a appelé lundi les grandes banques à adapter "d'urgence" leur modèle d'activité face aux risques climatiques et environnementaux, après avoir constaté des retards en la matière.
Les banques "doivent d'urgence se fixer des objectifs et des échéanciers ambitieux et concrets pour atténuer leur exposition aux risques actuels et futurs sur le climat et l'environnement", écrit Frank Elderson, membre du directoire de la BCE et vice-président de son organe de supervision bancaire, dans un blog."A ce jour, la majorité des banques n'ont pas de plans d'actions concrets pour ajuster leur stratégie commerciale" face à ces risques, regrette le banquier central.
>> Suite à lire à :
<https://www.linfodurable.fr/investir-durable/en-bref/la-bce-met-en-garde-les-banques-sur-le-climat-29694>
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15- Inondations dans le sud de l'Inde : Bangalore sous l'eau, AFP, 23/11/21, 11:00

La cité de la tech indienne Bangalore était mardi victime d'inondations spectaculaires après plusieurs épisodes de pluies torrentielles qui se sont abattues dans le sud du pays faisant des dizaines de morts depuis octobre. 
Les lacs de la capitale du Karnataka ont débordé après trois jours de pluies diluviennes, submergeant routes et habitations. 
Des sauveteurs ont été déployés à bord de bateaux pneumatiques pour secourir des résidents en danger, tandis que les bus et les triporteurs fendaient les eaux recouvrant la chaussée à travers la ville. 
"Nous ne pouvons pas entrer chez nous, l'eau stagne devant notre maison", a expliqué à l'AFP Rathnamma, une habitante de Bangalore. "Tous nos vivres sont dedans et nous sommes bloqués à l'extérieur de la maison depuis hier soir", a-t-elle ajouté. 
Selon les experts, les conditions météorologiques imprévisibles et extrêmes dans toute l'Asie du Sud sont dues au changement climatique, exacerbé par la construction de barrages, la déforestation et le développement excessif. 
Ces derniers jours, au moins 30 personnes ont perdu la vie dans des inondations éclairs qui se sont produites dans le sud de l'Inde, selon la presse locale. 
Le mois dernier, 42 autres personnes sont mortes, victimes de violentes pluies qui se sont abattues sur l'État côtier du Kerala, incitant les autorités à suspendre le pèlerinage annuel à Sabarimala, l'un des sanctuaires les plus sacrés de l'hindouisme. 
Des pluies diluviennes ont également frappé la ville de Chennai, l'ancienne Madras, début novembre, inondant la plupart des grandes artères et déracinant des arbres.
<https://information.tv5monde.com/info/inondations-dans-le-sud-de-l-inde-bangalore-sous-l-eau-433580>
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16- Malgré les critiques sur son bilan carbone, Blue Origin enverra d’autres touristes dans l’espace, Numerama, 23/11/21
Julien Lausson

Six autres Américains vont effectuer début décembre un vol touristique dans l'espace avec Blue Origin. Il s'agira du troisième vol privé de l'entreprise américaine, alors que des critiques émergent sur le bilan carbone de ce divertissement pour particuliers très aisés.
Le troisième vol habité de Blue Origin se profile à l’horizon. L’entreprise américaine vient d’annoncer le 23 novembre 2021 que sa fusée transportera un nouveau groupe de touristes le 9 décembre. Cette mission comporte une petite particularité : six personnes voyageront à bord de la capsule New Shepard. C’est deux de plus que lors des deux premières missions.
L’identité des six particuliers qui prendront place dans le vaisseau spatial est désormais connue. Cette fois-ci, il n’y a pas de personnalité publique suffisamment connue dont la mention éveille un quelconque intérêt. On trouve un ancien joueur de football américain, Michael Strahan, mais sa notoriété est anecdotique en France. Tous les autres sont des anonymes.
On peut toutefois signaler la présence de Laura Shepard Churchley, qui s’avère être la fille d’Alan Shepard. Il a été le premier Américain à aller dans l’espace, lors d’un vol suborbital, et membre du groupe Mercury Seven, nom donné aux sept premiers astronautes américains. La fusée New Shepard a d’ailleurs été baptisée en son honneur. Michael Strahan et Laura Shepard Churchley ont été invités par Blue Origin.
>> Suite à lire à : 
<https://www.numerama.com/sciences/757670-critique-pour-son-bilan-carbone-blue-origin-enverra-dautres-touristes-dans-lespace.html>
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17- Tribune. « Le défi du siècle, celui du changement climatique, devrait aider la France à aller vers le plein-emploi », Le Monde, 25/11/21, 06h00 
Par Jean-Hervé Lorenzi, Président des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence & Alain Villemeur, Directeur scientifique de la chaire Transitions démographiques, transitions économiques

Revenus, épargnes, innovations… Les deux économistes Jean-Hervé Lorenzi et Alain Villemeur estiment, dans une tribune au « Monde », qu’en faisant évoluer six « répartitions » économiques qu’ils expliquent, deux millions d’emplois peuvent être créés, permettant de réduire le taux de chômage à 4 %.
Tribune. A l’exception d’une brève et récente incise présidentielle, le plein-emploi est le grand oublié de la campagne présidentielle, aucun candidat ne s’engageant sur son retour, même sur le long terme, comme si le chômage actuel était une fatalité insurmontable ! Les candidats se contentent au mieux d’évoquer la création d’emplois, verts de préférence.
C’est un étrange renoncement de la droite à la gauche, alors que le chômage, surtout de long terme, est toujours un facteur de pauvreté et de destruction de la cohésion sociale. En outre, de nombreux pays avancés, à l’image de l’Allemagne, connaissent le plein-emploi ou un taux de chômage bien inférieur.
Il est vrai que, depuis quarante ans, le taux de chômage a, presque toujours, été supérieur à 8 %, trop souvent autour de 10 %. Cependant, depuis 2017, le recul du chômage est engagé et est un facteur d’optimisme que la crise sanitaire n’a pas infirmé, avec actuellement un taux de chômage d’environ 8 %, quasiment celui de 2019.
> Lire aussi Avec la reprise, le nouvel horizon du plein-emploi
Nous affirmons, modélisation à l’appui, qu’atteindre le plein-emploi est possible en deux quinquennats, avec une résorption progressive et continue du chômage au cours des prochaines années. Selon nos calculs, c’est possible à condition de faire évoluer significativement six « répartitions ».
Un nouveau modèle de croissance
Ce sont environ 2 millions d’emplois qu’il faut créer, si on veut atteindre l’objectif d’un taux de chômage de 4 %, reconnu comme reflétant le plein-emploi. La vraie question est alors celle des conditions pour atteindre cet objectif.
A cette fin, nous avons repensé la croissance économique comme une interaction permanente entre offre, demande et innovation ; autrement dit, il nous faut réconcilier [les économistes] Keynes (1883-1946) et Schumpeter (1883-1950) au travers de politiques orientées en même temps sur ces trois composantes. L’aboutissement est un nouveau modèle de croissance qui nous a permis de déterminer des conditions précises pour réaliser le plein-emploi.
La trajectoire macroéconomique souhaitée se fonde sur des efforts partagés entre les différentes couches sociales et générations, et bien sûr adaptés à leurs revenus et leurs richesses. Aussi, nous considérons que six répartitions majeures doivent radicalement évoluer.
La première répartition, celle des revenus entre les salaires et les profits, est évidemment d’une grande importance, compte tenu de sa déformation excessive en faveur des profits depuis plusieurs décennies. Notre modèle de croissance montre qu’il faut transférer progressivement autour de 4 points de produit intérieur brut (PIB) des profits vers les salaires. Ceci correspond à environ 100 milliards d’euros en fin de trajectoire.
> Lire aussi « On peut rechercher le plein-emploi sans craindre de déclencher une spirale inflationniste »
La répartition des innovations entre celles d’expansion de nouveaux produits et services, qui créent des emplois, et celles de rationalisation, qui en détruisent, doit rester en faveur des premières. Car les innovations ne sont pas toutes de même nature et elles induisent des investissements aux effets très différents sur l’emploi. La part des investissements de rationalisation ne devra pas excéder 40 % pour limiter la destruction d’emplois, soit une part d’au moins 60 % pour la part d’investissements d’expansion.
Formation et mobilité sociale
L’épargne étant surtout dans les mains des seniors, la répartition entre les actifs sûrs et risqués s’est trop faite en faveur de la sécurité alors que ce sont les actifs risqués qui peuvent générer de nouveaux produits, notamment verts, et donc induire de nouveaux emplois. D’où un nouveau rôle pour l’Etat qui doit garantir au moins 30 % des actifs risqués, inciter au doublement de l’épargne financière dédiée aux actifs risqués et aussi augmenter d’un point de PIB sa part d’investissements publics pour revenir au niveau atteint il y a plusieurs décennies.
La quatrième répartition, celles des revenus entre générations, s’est progressivement dégradée pour les jeunes générations de 20 à 30 ans qui sont de moins en moins le moteur de la consommation. On en a beaucoup parlé ces dernières années car leur taux de pauvreté est dorénavant bien plus élevé que celui des autres générations. La nouvelle répartition doit conduire à augmenter sur le long terme leurs revenus d’au moins 20 % pour revenir à des situations antérieures plus favorables.
> Lire aussi « Fixer le plein-emploi comme objectif prioritaire de l’Union européenne permettrait à la BCE d’agir en toute efficacité »
La répartition des qualifications entre les emplois doit être modifiée car la tendance naturelle du marché est de favoriser la polarisation des emplois au profit des très qualifiés et des peu qualifiés, en fait au détriment de la classe moyenne. Il faut réduire la part des peu qualifiés à moins de 10 %, mais cela passe par des efforts importants en faveur de la formation, de la mobilité sociale et de l’ascenseur social.
Enfin, la répartition des dépenses selon leur caractère social ou privé doit s’orienter vers un effort supplémentaire d’éducation et de santé, peut-être 2 ou 3 points de PIB supplémentaires d’ici 2050. En contrepartie, il faudra stabiliser les dépenses de retraite au maximum au taux actuel de 14 % du PIB.
Neutralité carbone en 2050
Est-ce que tout cela est possible ? Oui, nous en sommes convaincus. La création de 2 millions d’emplois est à la portée de la France lors de la prochaine décennie, avec des hypothèses moyennes sur l’économie, comme celle d’une croissance raisonnable, annuellement d’environ 2 %.
Mais la création d’emplois devrait s’accélérer si la France a aussi la volonté de se réindustrialiser et de devenir, dès les années 2030, la référence mondiale en matière d’émissions de gaz à effet de serre, elle qui est déjà le bon élève des pays avancés. Le défi du siècle, celui du changement climatique, devrait nous aider à aller vers le plein-emploi en visant l’obtention de la neutralité carbone en 2050 et en agissant dès maintenant, car il y a urgence, comme l’a montré la COP26 de Glasgow.
> Lire aussi Plan de relance France 2030 : où sont les emplois ?
Est surtout requis un investissement supplémentaire dans les technologies décarbonées, comme celles des énergies renouvelables, de l’isolation thermique des logements et des voitures électriques pour faire décroître rapidement les émissions de gaz à effet de serre. C’est un investissement supplémentaire annuel de l’ordre de 2 % du PIB que nous recommandons, soit pour la France, quelque 50 milliards d’euros. Bon nombre d’emplois devraient alors être créés en France.
Face au chômage massif qui règne depuis trop longtemps, il est possible de retrouver à l’avenir le plein-emploi. Seule l’audace d’une croissance mieux partagée, fondée sur six nouvelles « répartitions » et construite pour relever tous les défis actuels, peut inspirer une nouvelle politique du plein-emploi pour les prochains quinquennats.
§ Jean-Hervé Lorenzi et Alain Villemeur sont les auteurs de La Grande Rupture. Réconcilier Keynes et Schumpeter (Odile Jacob, 208 pages, 21,90 euros).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/11/25/le-defi-du-siecle-celui-du-changement-climatique-devrait-aider-la-france-a-aller-vers-le-plein-emploi_6103508_3232.html>
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18- Comment une justice secrète pourrait faire dérailler la lutte contre le changement climatique, Korii, 25/11/21, 06h54
Repéré par Thomas Burgel sur CNBC

Connaissez-vous le traité sur la charte de l'énergie ? Ses mécanismes sont un piège pour notre avenir.
Avez-vous déjà entendu parler du traité sur la charte de l'énergie (TCE)? Il est probable que non, il est certain que vous devriez. Signé en 1994, impliquant des dizaines de pays, destiné à coordonner les politiques nationales en matière énergétique et à poser un cadre juridique global pour les investisseurs, il pourrait comme l'explique CNBC faire dérailler à lui seul les efforts internationaux en faveur du climat.
Car dans son texte, le TCE offre aux firmes de l'énergie une arme fatale contre les États, auxquels elle pourrait dans les années à venir coûter des centaines de milliards d'euros si rien ne change.
Devant une très discrète juridiction d'arbitrage, placée en dehors des cadres juridiques habituels, les entreprises ont ainsi la possibilité de réclamer des compensations financières aux États prenant des dispositions pour lutter contre le changement climatique et compromettant leurs propres investissements.
Elles ne s'en privent pas: selon un rapport de Global Justice Now, cinq compagnies demandent déjà à certains États des réparations pour un montant total de 18 milliards de dollars (16 milliards d'euros), ce qui est «presque équivalent aux sommes engagées par les pays riches pour aider les nations en développement dans leur lutte contre le changement climatique».
>> Suite à lire à :
<https://korii.slate.fr/biz/energie-traite-charte-energie-tribunaux-secrets-compensations-investissements-firmes-derailler-lutte-changement-climatique>
En savoir plus :
> Corporate courts vs the climate - How the fossil fuel industry is deterring climate action through secret tribunals <https://www.globaljustice.org.uk/wp-content/uploads/2021/09/GJN_CorporateCourtsVsClimateBriefing_Sept2021.pdf>, Global Justice Now, September 2021  
> ‘Either we kill it, or it will kill us’: The fight to dismantle a shadow court system threatening climate goals <https://www.cnbc.com/2021/11/24/climate-the-fight-to-dismantle-the-little-known-energy-charter-treaty.html>, CNBC, November 24 2021, 04:22 
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19- Chine : les émissions de CO2 ont reculé au 3e trimestre, selon une étude, AFP, 25/11/21, 11:00

Les émissions de CO2 de la Chine ont reculé au troisième trimestre, une baisse inédite depuis la reprise économique ayant suivi les confinements liés au Covid-19, indique une étude publiée jeudi.
Le géant asiatique est en valeur absolue le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Il est toutefois loin derrière en émissions par habitant.
La Chine s'est engagée à atteindre son pic d'émissions carbonées en 2030, avant de parvenir en 2060 à la "neutralité carbone" (c'est-à-dire produire autant de gaz carbonique que d'en absorber).
Elle investit massivement dans les énergies renouvelables et le nucléaire, mais l'essentiel de sa production d'électricité est encore assurée par les énergies fossiles comme le charbon.
Les émissions chinoises de CO2 avaient fortement chuté début 2020 avec la pandémie, en raison des confinements et quarantaines. Elles avaient ensuite rebondi à des niveaux supérieurs à 2019, au fil de la levée des restrictions.
Mais le pays a connu une baisse de 0,5% sur un an des émissions liées aux combustibles fossiles et au ciment au troisième trimestre 2021, selon Lauri Myllyvirta, analyste du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), un organisme de recherche spécialisé dans la pollution de l'air et basé en Finlande.
Il s'agit de la première baisse trimestrielle enregistrée depuis la relance économique post-Covid en Chine dès le deuxième semestre 2020, souligne l'étude.
Ce recul est notamment la conséquence des mesures prises par les autorités pour limiter la spéculation et l'endettement dans l'immobilier, qui ont fortement limité le nombre de chantiers de construction, indique M. Myllyvirta.
Les pénuries de charbon, qui ont entraîné des rationnements d'électricité dans tout le pays, ont également contribué à une baisse des émissions.
Les mesures chinoises contre le secteur immobilier constituent d'ailleurs "un changement systémique majeur" qui "pourrait signifier que les émissions chinoises de CO2 atteindront un pic au niveau actuel ou presque", souligne Lauri Myllyvirta auprès de l'AFP.
"Ce serait une issue bien meilleure que l'augmentation des émissions jusqu'à la fin de cette décennie" en 2030, comme ce qui est prévu actuellement par la Chine, note-t-il.
Mais "si le gouvernement chinois prend de nouvelles mesures de relance économique, les émissions pourraient rebondir une nouvelle fois", note l'étude.
Depuis le début du quatrième trimestre, confrontée à des pénuries d'électricité, la Chine a d'ailleurs accru sa production de charbon, battant des records d'extraction quotidienne début novembre à plus de 12 millions de tonnes.
<https://information.tv5monde.com/info/chine-les-emissions-de-co2-ont-recule-au-3e-trimestre-selon-une-etude-433902>
En savoir plus :
> Analysis : China’s CO2 emissions see first quarterly fall since post-lockdown surge <https://energyandcleanair.org/analysis-chinas-co2-emissions-see-first-quarterly-fall-since-post-lockdown-surge/>, Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), November 25, 2021
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20- Climat : voici les trois thermomètres pour mesurer l'empreinte carbone des pays, The Conversation, maj le 25/11/21, 12:29
Par Christian de Perthuis, Professeur d’économie, fondateur de la chaire "Économie du climat", Université Paris Dauphine – PSL

Pour mesurer les rejets de gaz à effet de serre, il existe trois thermomètres : l'empreinte territoriale, l'empreinte de consommation et l'empreinte d'extraction. A l'amont de la COP de Glasgow, ces trois indicateurs ont été remis à jour. 
Pour chaque pays, il existe trois façons de mesurer les rejets de gaz à effet de serre : l'empreinte territoriale calcule les rejets de gaz à effet de serre à l'intérieur des frontières d'un pays ; l'empreinte de consommation, ceux résultant des usages finaux de biens et services ; et l'empreinte d'extraction, ceux issus de l'énergie fossile extraite du pays. Ces trois empreintes ne s'additionnent pas. Elles constituent trois thermomètres bien distincts, donnant des images complémentaires : d'après les dernières estimations portant sur l'année 2019, l'empreinte territoriale de la France était, tous gaz à effet de serre confondus, de 6.5 tonnes de CO2eq par habitant, pour une empreinte de consommation de 9 tonnes et une empreinte d'extraction de 0,03 tonne.
A l'amont de la COP de Glasgow, ces trois thermomètres ont été remis à jour. Leur examen permet de mieux comprendre la difficulté de rehausser l'ambition des contributions nationales des différents pays en matière de réduction des émissions.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/empreinte-carbone-les-trois-thermometres-de-laction-climatique-129370>
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21- Cinq questions sur les crédits carbone, ce mécanisme au cœur de l'accord de la COP26, La Tribune, 25/11/21, 13:45
Marine Godelier

Décidée en 2015 à Paris mais conditionnée à un accord futur, la mise en œuvre d'un dispositif international d’échange d’unités de réduction des émissions de CO2 a finalement été décidé lors de la COP26 de Glasgow. Ces « crédits carbone » devraient permettre aux pays de mutualiser les coûts de décarbonation de l’économie, mais le mécanisme est complexe et comporte de nombreux risques. Explications.
Connu sous le nom d'article 6, c'est un chapitre de l'accord de Paris aussi important que complexe sur lequel les Etats se sont enfin accordés lors de la COP26 : celui de la reconnaissance d'un marché international des crédits carbone. Après avoir parasité les négociations lors des cinq précédentes réunions internationales sur le climat, les signataires du pacte de Glasgow sont finalement parvenus à un compromis sur le sujet.
Et pour cause, il suscite l'intérêt de nombreux pays et entreprises : en les incitant à échanger, sous forme d'actifs, les réductions d'émissions de gaz à effet de serre, le mécanisme conduirait à débloquer des financements internationaux pour décarboner l'économie des pays en développement. De quoi permettre d'agir à une échelle globale, en posant les premiers jalons d'un futur prix du carbone généralisé. Mais sa mise en œuvre ne fait pas l'unanimité : celle-ci fait naître de nombreux risques, notamment de double comptage des émissions effectivement évitées. Et selon Laurence Tubiana, architecte de l'accord de Paris, « le texte adopté [...] n'est pas suffisant pour empêcher les entreprises et les États de mauvaise foi de contourner le système ». Explications.
• Comment fonctionnent les crédits carbone ?
L'idée est de permettre à un pays ou une entreprise qui ne parvient pas à remplir ses objectifs climatiques d'acheter les réductions d'émissions de CO2 qu'elle engendre à l'étranger, afin de les intégrer à son propre bilan. Par exemple, en finançant des installations énergétiques, comme des fermes solaires plutôt que des centrales à charbon, l'investisseur d'un pays « A » peut obtenir des crédits carbone, qui correspondent aux émissions évitées grâce à ce projet dans le pays « B ». Concrètement, ces actifs échangés sur le marché sont l'équivalent de la pollution générée si ces fermes solaires n'avaient pas vu le jour dans le pays « B », en fonction d'un scénario de référence. A certains, égards, ce schéma ressemble à celui du système Corsia du transport aérien.
> Lire aussi Avion électrique, biocarburants, Corsia : le pari fou de l'aviation verte commence
Attention cependant : loin de signer l'avènement d'un prix carbone mondial, le mécanisme se distingue de celui du marché carbone européen (ETS), dans lequel la tonne de CO2 a récemment bondi à 70 euros. Alors que ce dernier consiste à échanger des quotas d'émissions, distribués aux industriels et encadrés par un plafond, les crédits carbone ne sont pas limités sous un certain seuil. Ces crédits ne représentent que 0,5% des émissions mondiales de gaz à effets de serre, lorsque les quotas servent à en compenser un peu plus de 20%.
« Dans le cas des crédits, il n'y a pas d'organisme qui distribue des droits à polluer, mais un marché créé par des pays. Grâce à des projets vertueux pour le climat, ceux-ci émettent des actifs carbone demandés par d'autres acteurs, qui ont besoin de les comptabiliser », explique Anouk Faure, manager spécialiste des marchés carbone chez EcoAct.
La valeur monétaire de cette atténuation (le crédit carbone) se calcule bien en fonction des tonnes de CO2 évitées par rapport à la trajectoire de base. Mais cette valeur de la tonne n'est pas unifiée, comme pour le marché ETS : « elle dépend du coût du projet, et chaque crédit peut avoir son propre prix selon la rencontre de l'offre et de la demande », précise Anouk Faure. Résultat : « Aujourd'hui, elle peut valoir de 1 à 100 dollars », ajoute Michel Frédeau, responsable des sujets climats et environnement au BCG. Dans ces conditions, l'article 6 doit notamment permettre d'harmoniser les standards, afin de stabiliser les tarifs et d'offrir une sécurité juridique aux acheteurs de crédits carbone.
• Pourquoi le sujet est-il si important ?
Sur le papier, ce dispositif d'échange doit débloquer des fonds pour les énergies bas carbone aux Etats qui en manquent, en diminuant le coût de la réduction des émissions pour ceux qui investissent. « Sans cela, certains pays ne pourraient pas financer les installations dont ils ont besoin pour leur transition. Il permet de se partager le fardeau au niveau le plus global possible, pour décarboner à moindres coûts », fait valoir Emilie Alberola, directrice Recherche et Innovation chez EcoAct.
Deux configurations existent : des investisseurs peuvent intégrer ce marché de manière volontaire, en incorporant les actifs achetés dans leur stratégie « net zéro » pour réduire le coût de leur trajectoire vers la décarbonation. « Il y a souvent une partie de réduction de l'impact interne à l'entreprise, complétée par de la compensation carbone à l'étranger », ajoute Emilie Alberola. Mais ils peuvent aussi le rejoindre pour se mettre en conformité avec la réglementation, comme le secteur aérien qui doit contrebalancer une partie de ses émissions via un dispositif appelé « Corsia ». « Les compagnies peuvent obtenir des crédits et les offrir en échange de leur propre décarbonation », explique Rosie Parr, consultante au BCG. Et cela peut aussi concerner les Etats :
« Par exemple, l'Inde peut commercialiser des projets bas carbone. Si la France les achète, elle va pouvoir comptabiliser ces nouveaux crédits dans sa propre CDN [sa contribution déterminée au niveau national, c'est-à-dire son propre plan de réduction des émissions, ndlr]  », développe Michel Frédeau.
Résultat : la France aura participé à la décarbonation de l'économie indienne, tout en améliorant sa propre trajectoire climatique, et ce, à moindre coût par rapport à un projet développé sur le sol de l'Hexagone.
• Quels sont les risques d'un tel marché ?
Sans surprise, le principal écueil réside dans la possibilité d'un double comptage des réductions d'émissions. Autrement dit, qu'à la fois la France et l'Inde les comptabilise, alors qu'elles n'auront eu lieu qu'une fois. « Tant que le droit de propriété du crédit carbone n'est pas clair, et que le pays qui le vend peut "re-nationaliser" les crédits d'émissions, cela ne favorisera pas l'investissement et la finance carbone internationaux », note Emmanuel Fages, associé chez Roland Berger et expert des sujets climatiques et environnementaux.
« A l'origine, l'article 6 a été institué car sous le protocole de Kyoto, seuls les pays développés avaient des objectifs climatiques. Quand ils achetaient des crédits carbone à des pays de développement pour les atteindre, il n'y avait pas de risque de compter deux fois les émissions évitées. Mais l'accord de Paris et ses presque 200 signataires a changé la donne, et c'est en partie pour ça que le mécanisme n'a pas été reconduit », ajoute Anouk Faure.
Le Brésil, grand générateur de crédits carbone, a ainsi bloqué les négociations lors de la COP25 à Madrid en refusant d'abandonner le double comptage. De nombreuses ONG soulignaient alors qu'il valait mieux n'obtenir aucun accord sur ce sujet plutôt qu'un cadre qui remettrait en cause l'intégrité environnementale de l'accord de Paris.
Par ailleurs, se pose la question de l'additionnalité des projets, c'est-à-dire le fait que le projet en question n'aurait pas eu lieu sans l'achat de crédits carbone par un investisseur étranger, et qu'il ne répond pas à des réglementations nationales. « Ce doit être un plus par rapport au plan de réduction des émissions de l'Inde, par exemple, et non se substituer aux efforts auxquels elle s'est engagée », fait valoir Rosie Parr.
« Il faut avant tout éviter les incitations mal placées à gonfler les trajectoires de réduction d'émissions nationales pour obtenir plus de crédits carbone », ce qui reviendrait à réduire les ambitions, avance Emmanuel Fages.
• Pourquoi les crédits mis en place à Kyoto n'ont-ils pas permis de réduire les émissions ?
La problématique de la trajectoire de référence constituait d'ailleurs l'un des nœuds principaux du mécanisme décidé à Kyoto. En effet, en 1997, au moment où les pays ont signé l'accord, « leurs niveaux absolus d'émissions ne correspondaient parfois plus à leur réalité économique », explique Emmanuel Fages. Notamment parce que l'année de référence retenue était 1990, alors que l'URSS s'était économiquement effondrée depuis, et les émissions des pays qui la constituaient avec. « Ces États, entre autres, ont donc eu accès à un stock de crédit carbone fictif à vendre, que l'on a à l'époque appelé "l'air chaud". Cela était bien connu, mais ils n'auraient sans doute pas signé sans ça », ajoute Emmanuel Fages.
Or, l'article 6 signé à la COP26 n'abandonne pas totalement ces crédits de Kyoto à faible qualité environnementale. Il en autorise trois cent millions qui n'ont pas trouvé preneur, générés depuis 2013 par des projets anciens. Ceux-ci sont estimés à environ un à trois giga tonnes de CO2, à 3 euros la tonne en moyenne.
« C'était une condition posée par certains pays pour accepter de rejoindre l'accord. Mais c'est une déception pour de nombreux observateurs, car les Etats qui les ont générés auraient probablement mené les projets de décarbonation correspondants dans tous les cas », affirme Rosie Parr.
• Quels garde-fous prévoit l'article 6 ?
Mais l'article 6 comprend plusieurs dispositifs pour éviter de reproduire des erreurs du passé. Il prévoit notamment un cadre comptable qui demande aux pays signataires d'ajuster leurs CDN à hauteur des transactions qu'elles font en crédit carbone. Concrètement, à chaque fois qu'un de ces actifs sera émis sur le marché, son acheteur n'en recevra que 98% pour remplir son propre objectif climatique. « A chaque transaction, 2% du crédit sera annulé pour faire en sorte d'augmenter l'ambition globale du mécanisme, et 5% des recettes sur ce marché seront consacrées au financement de l'adaptation », indique Anouk Faure.
« 2% c'est peu, certains demandaient 20%. Mais cela a le mérite de faire savoir que le système d'échanges ne doit pas constituer une manière de s'enrichir, mais de réduire les émissions », commente Rosie Parr.
Reste que de nombreuses ONG dénoncent les risques de greenwashing de la part des entreprises qui achèteraient ces crédits carbone pour atteindre leurs propres objectifs. Lors de la COP26, la militante suédoise Greta Thunberg a même qualifié le mécanisme de « laissez-passer » pour polluer. A cet égard, les projets de « déforestation évitée », dans le cadre du programme REDD+, ne devraient pas être comptés parmi ceux générant des crédits reconnus, même si plusieurs pays comme le Brésil ou l'Afrique du Sud militent pour leur inclusion.
« Plusieurs négociateurs considèrent que les plantations d'arbres, et plus généralement les compensations via le financement de puits de carbone, peuvent engendrer des crédits de mauvaise qualité environnementale, contrairement à ceux sur l'atténuation réelle des émissions. Un groupe de travail a été chargé d'examiner la question », précise Rosie Parr.
Un mécanisme de plainte indépendant devrait aussi voir le jour pour les communautés autochtones touchées négativement par les projets de compensation carbone.
Surtout, pour s'assurer de la qualité de ces crédits sur le marché volontaire, l'article 6 entend constituer un nouveau cadre de certification onusien, plus transparent que celui proposé par les différents organismes privés, qui appliquent des méthodologies différentes. « Il définira quels crédits peuvent être utilisés, pour que ceux générés en Chine soient comparables avec les européens, grâce à des critères harmonisés », précise Rosie Parr. Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a annoncé pendant la COP26 le lancement d'un groupe d'experts pour évaluer les engagements de neutralité carbone des acteurs non-étatiques. « La qualité viendra de ça. Il y aura finalement peu de demande pour les crédits non autorisés, face à ceux dont la qualité environnementale a été validée », commente Michel Frédeau.
Si la volonté de cadre est posée, les détails ne sont pas encore connus. « Cette méthodologie doit être acceptée à la prochaine COP, en novembre 2022. Mais ce sera probablement plus long », conclut Rosie Parr.
<https://www.latribune.fr/entreprises-finance/transitions-ecologiques/cinq-questions-sur-les-credits-carbone-ce-mecanisme-au-coeur-de-l-accord-de-la-cop26-896960.html>
Sur le même sujet :
> COP26 : le Pacte de Glasgow fixe enfin des règles pour les marchés carbone <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/cop26-le-pacte-de-glasgow-fixe-enfin-des-regles-pour-les-marches-carbone-150324.html>, Novethic, 23/11/21
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En images
22- Une maison de Monopoly coule pour alerter sur le réchauffement climatique, Creapills, 08/11/21
Justine Mellado

Depuis quelques jours à Bath en Angleterre, une étrange structure semble lutter contre vents et marées au milieu de la rivière Avon, sous les yeux des habitants. Ce projet baptisé Sinking House a été mis en œuvre par le cabinet d’architecte Stride Treglown. On y observe une petite maison rouge en train de couler avec sur son toit une sculpture humaine qui tente de la garder à flot en s’agrippant à une corde sur laquelle est écrit COP26.
Son objectif est clair : sensibiliser les passants (et internautes) face à l’urgence des changements climatiques, en vue de la conférence des Nations Unies qui a lieu à Glasgow jusqu’au 12 novembre. La structure en bois mesurant 5 mètres sur 3 a été réalisée par le cabinet d’ingénieurs Format Engineers et la sculptrice locale Anna Gillespie.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://creapills.com/cop26-maison-monopoly-coule-20211108>
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23- Madagascar : la famine climatique, France 2, Envoyé spécial, 25/11/21, 23:13

Ce sont les premières images d’une famine oubliée dans le sud de Madagascar. Une équipe d'"Envoyé spécial" a pu rejoindre la région reculée de la Grande Ile, où le réchauffement climatique affame la population.
Le sud de Madagascar est frappé par la pire sécheresse qu'ait connue le pays depuis plus de quarante ans. Les rivières sont à sec, les champs se sont transformés en vastes étendues stériles. Un vent venu du sud recouvre tout de sable rouge. Plus rien ne pousse, alors qu'ici, 90% des habitants vivent de l'agriculture ou de l'élevage.
Pour les Nations unies, il s'agirait de la première famine climatique de l'histoire, liée directement au réchauffement de la planète – même si, ici, les gens n'ont ni voitures, ni usines... Il n'existe aucune statistique officielle, mais des centaines de personnes seraient déjà mortes de faim. Pour se nourrir, les enfants n’ont plus que de la peau de bœuf ou des feuilles de cactus bouillies.
>> Suite à lire et reportage de Nicolas Bertrand et Marianne Getty à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/madagascar/video-madagascar-la-famine-climatique_4857413.html>
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— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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