[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP27 (vendredi 1er avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 1 Avr 07:41:02 CEST 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- L'ONU veut un réseau mondial d'alerte précoce pour les catastrophes météorologiques d'ici cinq ans <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/l-onu-veut-un-reseau-mondial-d-alerte-precoce-pour-les-catastrophes-meteorologiques-d-ici-cinq-ans_5040046.html>, Franceinfo avec AFP, 23/03/22, 20:12
2- Trois incendies au Mexique touché par la sécheresse <https://www.nouvelobs.com/monde/20220324.AFP8861/trois-incendies-au-mexique-touche-par-la-secheresse.html>, AFP, 24/03/22, 19:00
3- « Cela fait du bien de se retrouver entre nous, partager nos angoisses et nos combats » : les jeunes de nouveau dans la rue pour le climat <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/25/cela-fait-du-bien-de-se-retrouver-entre-nous-partager-nos-angoisses-et-nos-combats-les-jeunes-de-nouveau-dans-la-rue-pour-le-climat_6119207_3244.html>, Le Monde, 25/03/22, 05h19 
4- Australie : la Grande Barrière de corail victime d'un "vaste blanchissement" <https://information.tv5monde.com/info/australie-la-grande-barriere-de-corail-victime-d-un-vaste-blanchissement-450100>, AFP, 25/03/22, 10:00
5- La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/25/la-guerre-en-ukraine-risque-t-elle-de-freiner-la-lutte-contre-le-dereglement-climatique_6119051_3244.html>, Le Monde, 25/03/22, 10h25
6- Au rythme actuel, nous aurons atteint les 1,5°c de réchauffement dans moins de dix ans <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/au-rythme-actuel-nous-aurons-atteint-les-1-5-c-de-rechauffement-dans-moins-de-dix-ans-150678.html>, Novethic, 25/03/22
7- Chronique. Dominique Méda : « L’heure de la sobriété est venue » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/26/dominique-meda-l-heure-de-la-sobriete-est-venue_6119214_3232.html>, Le Monde, 26/03/22, 05h20 
8- Une barrière de glace de la taille de Rome s'effondre en Antarctique <https://www.slate.fr/story/225507/barriere-glace-conger-antarctique-taille-rome-effondre-dereglement-climatique-rechauffement>, Slate, 26/03/22, 13h14
9- Sécheresse : ce printemps est-il déjà trop chaud  ? <https://www.dna.fr/environnement/2022/03/27/secheresse-ce-printemps-est-il-deja-trop-chaud>, Les DNA, 27/03/22, 16:58
10- Des milliers de personnes évacuées à cause d'incendies dans le Colorado <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/des-milliers-de-personnes-evacuees-a-cause-d-incendies-dans-le-colorado_162413>, AFP, 27/03/22, 18h07
11- Météo : de la neige en avril c'est normal, l'anomalie a eu lieu en mars <https://www.huffingtonpost.fr/entry/meteo-neige-avril-normal-lanomalie-a-eu-lieu-en-mars_fr_623dcd05e4b0e3a31436bb0f>, Le HuffPost, 28/03/22, 17:49
12- Présidentielle 2022 : les projets des candidats sur le climat « ne sont pas à la hauteur », selon le Shift Project <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/29/presidentielle-2022-les-projets-des-candidats-sur-le-climat-ne-sont-pas-a-la-hauteur-selon-le-shift-project_6119549_3244.html>, Le Monde, 29/03/22, 01h18
13- Crise climatique : on a épluché les programmes des candidats à la présidentielle pour voir s'ils respectent l'accord de Paris <https://www.francetvinfo.fr/elections/programmes-election-presidentielle-2022/programmes-climat/exclusif-crise-climatique-on-a-epluche-les-programmes-des-candidats-a-la-presidentielle-pour-voir-s-ils-respectent-l-accord-de-paris_5033276.html>, France info, 29/03/22, 06:15
14- Sécheresse : "Je crois qu'on n'a pas compris ce qui arrive devant nous", alerte une hydrologue <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/secheresse-je-crois-qu-on-n-a-pas-compris-ce-qui-arrive-devant-nous-alerte-une-hydrologue_5050861.html>, Radio France, 29/03/22, 08:29
15- Chronique. « Les épidémies, les guerres, et dans une bien moindre mesure les chocs pétroliers, sont aussi des catastrophes pour le climat » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/30/les-epidemies-les-guerres-et-dans-une-bien-moindre-mesure-les-chocs-petroliers-sont-aussi-des-catastrophes-pour-le-climat_6119736_3232.html>, Le Monde, 30/03/22, 04h45 
16- Le Canada annonce un plan d’investissements de plusieurs milliards pour le climat <https://www.lemonde.fr/climat/article/2022/03/30/la-canada-annonce-un-plan-d-investissements-de-plusieurs-milliards-pour-le-climat_6119739_1652612.html>, Le Monde avec AFP, 30/03/22, 06h51
17- La traînée blanche des avions contribue au réchauffement climatique <https://information.tv5monde.com/info/la-trainee-blanche-des-avions-contribue-au-rechauffement-climatique-451025>, TV5Monde, 31/03/22, 18:14
18- Encore des pluies records à Sydney <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/meteorologie-encore-pluies-records-sydney-97705/>, Futura-sciences, 31/03/22
En images
19- Médias : encore 10 jours pour parler climat dans la présidentielle ! <https://laffairedusiecle.net/medias-encore-10-jours-pour-parler-climat-dans-la-presidentielle/>, l’Affaire du Siècle, 29/03/22

Bien à vous,
Florence

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MOBILISATIONS DU JOUR : — Plusieurs milliers de lycéens et d’étudiants ont défilé à Paris, selon les organisateurs, lors d’une journée internationale de grève à l’appel du mouvement de Greta Thunberg, Fridays for Future. (cf. item 3)
— 5% la semaine dernière, c’est le poids des questions climatiques dans l’élection présidentielle. Médias, emparez-vous de la question climatique ! (cf. item 19 & suite)
SEUIL DU JOUR : 10 ans : c’est le temps qu’il nous reste avant de franchir la barre symbolique des 1,5°C de réchauffement. C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue Nature, quelques jours avant un nouveau rapport très attendu du Giec sur les solutions face au changement climatique. (cf. item 6 & suite)
VÊLAGE DU JOUR : En Antarctique, la barrière de glace de Conger a vêlé : elle s'est détachée d'un glacier pour s'effondrer dans l'océan. Elle faisait une superficie d'environ 1.200 km2, soit l'équivalent de la taille de Rome, ou 12 fois la superficie de Paris intra muros, et a donné naissance à nouvel iceberg de 30 kilomètres de long sur 18 de large. (cf. item 8)
ÉTUDE DU JOUR : Le groupe de réflexion The Shift Project estime qu’aucun candidat à l’Elysée ne propose une « approche systémique », articulée, précise et chiffrée, nécessaire à la transition écologique et énergétique. (cf. item 12)
DÉCRYPTAGE DU JOUR : En collaboration avec l'association Les Shifters, France info vous propose une analyse détaillée des mesures proposées par les prétendants à l’Elysée pour limiter le réchauffement climatique. (cf. item 13)
CHRONIQUES DU JOUR : — L’invasion de l’Ukraine par la Russie peut aussi être porteuse de changements essentiels, notamment en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique, considère la sociologue Dominique Méda dans sa chronique. (cf. item 7)
— La crise énergétique provoquée par l’invasion russe en Ukraine n’accélérera pas la transition écologique, mais risque, au contraire, de relancer l’extraction d’énergies fossiles, met en garde l’historien Jean-Baptiste Fressoz. (cf. item 15)
CITATIONS DU JOUR : — "En raison du réchauffement climatique, la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes augmenteront", Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies (cf. item 1)
— "Nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe climatique et la guerre en Ukraine renforce cette folie." Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU (cf. item 5)
— "Je crois qu'on n'a pas compris ce qui arrive devant nous avec ces évolutions de température. On n'a surtout pas compris ce que signifie le manque d’eau", Emma Haziza, hydrologue (cf. item 14)
BILAN DU JOUR : "Au 15 mars, 531 municipalités du Mexique -21% du total- expérimente un certain degré de sécheresse. Parmi eux, 21 enregistrent des conditions de sécheresse extrême", a rapporté le journal Reforma. (cf. item 2)
IMPACTS DU JOUR : — La Grande Barrière de Corail qui abrite quelque 1.500 espèces de poissons et 4.000 types de mollusques, subit un "vaste blanchissement", le quatrième depuis 2016, un phénomène largement imputé au changement climatique. (cf. item 4)
— L'impact de l'aviation sur le réchauffement climatique ne se résume pas aux émissions de CO2. Les traînées de condensation laissées par les avions y concourent aussi, selon les chercheurs. (cf. item 17)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Les prévisions d’un printemps chaud annoncent-elles une sécheresse  ? (cf. item 9)
ÉVACUATION DU JOUR : Avec de tels incendies bien avant le début de l'été, plus propice aux flammes, les autorités du Colorado sont particulièrement inquiètes. (cf. item 10)
ALÉAS DU JOUR : Après l’anomalie des pics de chaleur de mars, une vague de froid arrive en France, avec un risque pour les cultures. (cf. item 11 & suite)
ANNONCE DU JOUR : Plus de 9 milliards de dollars canadiens vont être investis, pour réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre du pays d’ici à 2030 par rapport à 2005. (cf. item 16)
RECORD DU JOUR : La capitale de la Nouvelle-Galles du Sud vient de battre un nouveau record : il est tombé 537 mm de précipitations au cours du mois, à Sydney, ce qui fait de mars 2022 le mois de mars le plus pluvieux enregistré depuis 1942. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
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> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- L'ONU veut un réseau mondial d'alerte précoce pour les catastrophes météorologiques d'ici cinq ans, Franceinfo avec AFP, 23/03/22, 20:12

En raison du réchauffement climatique, "la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes augmenteront", a prédit Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU.
Prévenir pour mieux sauver des vies. L'ONU a annoncé, mercredi 23 mars, son désir de voir chaque personne sur Terre protégée par des systèmes d'alerte précoce d'ici cinq ans. Un objectif ambitieux alors qu'un tiers de la population mondiale ne dispose actuellement d'aucun de ces systèmes pour l'alerter de phénomènes météorologiques comme les pluies torrentielles, les tornades ou les cyclones. En Afrique par exemple, 60% de la population ne sont pas couverts. 
"Cette situation est inacceptable", s'est insurgé Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, en lançant son plan de couverture à l'occasion de la Journée météorologique mondiale. "Le dérèglement climatique d'origine humaine cause aujourd'hui des dégâts dans toutes les régions du monde", a rappelé le patron de l'ONU. "La moitié de l'humanité est déjà dans la zone de danger" et "la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes augmenteront à mesure que le réchauffement de la planète s'accentuera".
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/l-onu-veut-un-reseau-mondial-d-alerte-precoce-pour-les-catastrophes-meteorologiques-d-ici-cinq-ans_5040046.html>
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2- Trois incendies au Mexique touché par la sécheresse, AFP, 24/03/22, 19:00

Trois incendies ont touché cette semaine le Mexique victime de sécheresses, dont l'un encore en cours à 90 km au sud de Mexico dans une zone de villégiature, ont rapporté jeudi les pompiers.
Au total 95 hectares de pins ont été brûlés par l'incendie qui s'est déclaré mardi soir à Tepoztlan, ville touristique à plus de 2.000 m d'altitude.
Jeudi, les pompiers continuaient de lutter contre l'incendie, a indiqué le Comité national Forestier (Conafor). L'incendie est contrôlé à 60%.
Un responsable présumé de l'incendie a été arrêté mercredi.
Un incendie à Tepoztlan l'année dernière avait ravagé 310 hectares.
Situé au pied d'un massif arboré, Tepozltan est un village de caractère, lieu de villégiature d'artistes mexicains et étrangers.
Des militaires et des pompiers sont parvenus à maîtriser un incendie dans l'Etat du Jalisco (ouest) qui a touché 74 hectares.
Un troisième incendie a également été enregistré dans l'Etat du Tamaulipas dans le nord-est du Mexique.
"Au 15 mars, 531 municipalités du pays -21% du total- expérimente un certain degré de sécheresse. Parmi eux, 21 enregistrent des conditions de sécheresse extrême", a rapporté le journal Reforma jeudi.
<https://www.nouvelobs.com/monde/20220324.AFP8861/trois-incendies-au-mexique-touche-par-la-secheresse.html>
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3- « Cela fait du bien de se retrouver entre nous, partager nos angoisses et nos combats » : les jeunes de nouveau dans la rue pour le climat, Le Monde, 25/03/22, 05h19 
Audrey Garric

Plusieurs milliers de lycéens et d’étudiants ont défilé à Paris, selon les organisateurs, lors d’une journée internationale de grève à l’appel du mouvement de Greta Thunberg, Fridays for Future. 
Comme à leur habitude, les jeunes manifestants pour le climat ont noyé leur souci dans la fantaisie et l’ironie. « Maman, je sèche comme la planète », « les degrés en plus, c’est mieux en bouteille » : des milliers de lycéens et d’étudiants ont sorti leurs pancartes dans une cinquantaine de villes en France, vendredi 25 mars, afin de dénoncer un gouvernement qui « choisit d’accentuer les désastres écologiques et sociaux » et demander « une société durable et juste pour tous ».
Ils défilaient lors d’une journée de grève internationale pour le climat, à l’appel de Fridays for Future, le mouvement lancé par la militante suédoise Greta Thunberg. Une première depuis un an dans le pays – la grève sera poursuivie samedi.
« C’est effrayant de se dire que c’est maintenant ou jamais si l’on veut éviter les pires catastrophes climatiques, mais que l’on ne fait rien », déplore Garance Bussy, 18 ans, dans le cortège parisien, qui a réuni 7 000 personnes, selon les organisateurs. « Surtout après le rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] de février », décrivant les conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud, mais « dont personne n’a parlé », abonde sa camarade Léopoldine Louis. Dans les bras de ces étudiantes en médiation culturelle à la Sorbonne, une pancarte représente leTitanic avec l’inscription : « Jack, il est où l’iceberg ? »
> Lire aussi : le GIEC s’alarme des conséquences vertigineuses d’un monde toujours plus chaud
Il y a alors urgence, pour ces jeunes, à remettre au centre du débat le climat, éclipsé par deux ans de pandémie, une élection présidentielle centrée sur les questions de sécurité et, désormais, la guerre en Ukraine.
Tous appellent les politiques à sortir de l’« inaction ». « C’est pire que ça. Emmanuel Macron ne fait pas rien, il aggrave les choses, juge, de son côté, Marie Chureau, 20 ans, en licence de droit franco-allemand à Paris Nanterre et l’une des membres de Youth for Climate, qui organise les marches en France. On continue à multiplier les projets climaticides alors qu’il reste moins de dix ans si l’on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. » Illustration de l’une de ces « bombes climatiques », le projet d’oléoduc géant Eacop, de TotalEnergies, entre l’Ouganda et la Tanzanie, que dénonçait un groupe de jeunes manifestants, vêtus de combinaisons rouges affichant « Climate killers ».
« Plus aucune certitude sur l’avenir »
Si les manifestants se désespèrent du bilan, jugé très maigre, du quinquennat en matière d’environnement, ils n’ont également guère d’espoir pour le suivant, à quelques jours de l’élection présidentielle.
A l’image d’une majorité des jeunes manifestants pour le climat, Camille Axell estime que Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) ont un « bon programme pour l’écologie ». Mais tout comme son camarade de Sorbonne Université, Rafaël Soulier, elle a peur « d’avoir un second tour Macron face à la droite et que rien ne change ». Tous deux voteront en fonction de l’écologie, mais aussi de la réforme des retraites, de l’accueil des réfugiés ou encore de la démocratie participative. « L’accueil des migrants ne va pas ruiner la France, mais l’urgence climatique, oui », lâche Camille. « Aucun candidat n’aura le courage de bouleverser complètement la société. Or, on n’a plus le temps de seulement engager un tournant », juge, plus fataliste, Hugo Griffaton, 18 ans, en terminale à Paris, qui n’a « plus aucune certitude sur l’avenir ».
> Lire aussi Réchauffement climatique : les océans ont enregistré un nouveau record de chaleur en 2021
A leurs yeux, l’élection présidentielle n’est toutefois pas une fin en soi. Dans un mouvement où beaucoup de participants sont mineurs, la stratégie est désormais de montrer qu’« on peut mener des combats sans attendre le droit de vote », explique Noé Gauchard, membre de Youth for Climate. Les jeunes activistes s’associent désormais davantage aux luttes locales, comme celles des jardins d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ou des « mégabassines » dans les Deux-Sèvres, et aux actions de désobéissance civile.
Une recherche de modes d’action alternatifs qui s’impose de plus en plus, alors que les militants peinent à mobiliser massivement dans la rue. Vendredi, les rangs semblaient clairsemés en comparaison des vastes manifestations de 2019, au début du mouvement en France. « Les marches lassent les gens, car elles ne débouchent sur rien », lâche, dépité, le cinéaste et militant écologiste Cyril Dion, présent dans le cortège parisien.
> Écouter aussi  Emmanuel Macron : un bilan écologique insatisfaisant 
Marie Chureau, également « un peu déçue », se félicite toutefois que le mouvement accueille « beaucoup de nouveaux ». « Et cela fait du bien de se retrouver entre nous, partager nos angoisses et nos combats. Si on lit juste les rapports scientifiques, on se terre dans notre chambre et on pleure. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/25/cela-fait-du-bien-de-se-retrouver-entre-nous-partager-nos-angoisses-et-nos-combats-les-jeunes-de-nouveau-dans-la-rue-pour-le-climat_6119207_3244.html>
Sur le même sujet :
> Des écoliers australiens manifestent contre le réchauffement climatique <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/des-ecoliers-australiens-manifestent-contre-le-rechauffement-climatique_162385>, AFP, 25/03/22, 09h10
> Vidéo. À la grève pour le climat parisienne, la jeunesse hausse le ton <https://www.natura-sciences.com/agir/marche-pour-le-climat-paris-jeunesse-hausse-ton.html>, Natura-sciences, 25/03/22
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4- Australie : la Grande Barrière de corail victime d'un "vaste blanchissement", AFP, 25/03/22, 10:00

La Grande Barrière de corail d'Australie subit un "vaste blanchissement", le quatrième depuis 2016, ont indiqué vendredi l'autorité en charge de ce récif, un phénomène largement imputé au changement climatique.
Le plus grand récif corallien du monde, qui s'étend sur plus de 2.300 kilomètres le long de la côte nord-est de l'Australie, témoigne des conséquences de la hausse des températures, selon cette autorité. 
Des vols de surveillance aérienne ont constaté une décoloration du corail au niveau de multiples récifs, "confirmant un vaste phénomène de blanchissement, le quatrième depuis 2016", selon un rapport de cette autorité qui gère le plus grand système de récifs coralliens du monde.
Les coraux ont souffert en dépit d'un phénomène de rafraîchissement de l'été austral par La Nina, a souligné l'autorité.
Ce phénomène de dépérissement, qui se traduit par une décoloration, est provoqué par la hausse de la température de l'eau - conséquence du réchauffement climatique - qui entraîne l'expulsion des algues symbiotiques donnant au corail sa couleur vive.
Bien que les coraux blanchis soient soumis à un stress, ils peuvent encore se rétablir si les conditions deviennent meilleures, a cependant souligné la même source : "Les conditions météorologiques des deux prochaines semaines sont cruciales pour déterminer l'étendue et la gravité du blanchiment des coraux dans le parc marin". 
L'étude portant sur ce phénomène de vaste blanchiment a été publiée quatre jours après que les Nations unies ont commencé l'inspection de la Grande Barrière afin d'évaluer si le site, classé au patrimoine mondial, est protégé du changement climatique.
"Les couleurs vives et appréciées de la Grande Barrière de corail sont en train d'être remplacées par (...) un blanc fantomatique", a déploré Martin Zavan, militant de Greenpeace Australie.
Il a exhorté le gouvernement à montrer les zones affectées par ce phénomène à la mission de l'ONU qui inspecte actuellement le récif plutôt que les zones pittoresques qui n'ont pas été touchées. 
"Si le gouvernement souhaite réellement permettre à la mission des Nations unies de se faire une idée complète de l'état du récif, il doit emmener la mission dans le nord et le centre du récif", a déclaré M. Zavan.
- "En péril" -
La mission de l'Unesco a pour objectif d'évaluer si le gouvernement australien agit suffisamment contre les menaces qui pèsent sur la Grande barrière de corail, notamment le changement climatique, avant que la Commission du patrimoine mondial ne détermine en juin s'il faut la classer "en péril".
En juillet dernier, la Commission du patrimoine mondial avait décidé de ne pas classer le site "en péril", à la surprise de beaucoup d'observateurs et contre la recommandation de l'Unesco.
L'Australie a lancé un plan de protection "Reef 2050" doté de milliards de dollars après que les Nations unies ont menacé en 2015 de déclasser le site.
Le mois dernier, des chercheurs ont prévenu que les récifs coralliens, qui abritent un quart de la faune marine et les moyens de subsistance de plus d'un demi-milliard de personnes, seront très probablement détruits, même si les objectifs climatiques de l'accord de Paris sont atteints.
Selon les auteurs du rapport publié dans la revue PLOS Climate, une augmentation moyenne de 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels empêcherait à plus de 99% des récifs coralliens de la planète de se remettre des vagues de chaleur marine de plus en plus fréquentes.
"La dure réalité est qu'il n'y a pas de seuil" au-delà duquel le réchauffement climatique n'impacterait pas les récifs coralliens, a analysé auprès de l'AFP Adele Dixon, chercheuse à l'école de biologie de l'université de Leeds. 
"1,5 degré est un réchauffement encore trop important pour les écosystèmes en première ligne", à l'instar des coraux. 
L'accord de Paris de 2015 enjoint près de 200 nations à maintenir le réchauffement climatique "bien en dessous" de 2 degrés celsius.
La Grande Barrière de Corail abrite quelque 1.500 espèces de poissons et 4.000 types de mollusques.
<https://information.tv5monde.com/info/australie-la-grande-barriere-de-corail-victime-d-un-vaste-blanchissement-450100>
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5- La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?, Le Monde, 25/03/22, 10h25
Perrine Mouterde et Audrey Garric

Officiellement, la transition énergétique reste la priorité. Mais pour se défaire des combustibles russes et répondre à l’envolée des prix de l’énergie, les grandes économies cherchent déjà à relancer la production de charbon, de pétrole et de gaz. 
« Nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe climatique » et la guerre en Ukraine renforce cette « folie ». Dans une mise en garde plus saisissante que jamais, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a résumé l’inquiétude de nombreux observateurs : le conflit ouvert par la Russie risque-t-il de porter un coup fatal à l’ambition climatique ?
Alors que le monde est ébranlé par la flambée des prix de l’énergie et par la nécessité de se défaire le plus rapidement possible de sa dépendance aux combustibles fossiles russes, les gouvernements font face à un défi inédit : agir, à court terme, pour garantir à des centaines de millions de citoyens la possibilité de continuer à se chauffer et faire fonctionner leurs économies, tout en accélérant les efforts pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Dans l’immédiat, la priorité des grandes économies est de relancer la production de charbon, de pétrole et de gaz pour remplacer les millions de barils exportés chaque jour par les Russes. « Ces mesures à court terme risquent de créer une dépendance à long terme aux combustibles fossiles et de rendre impossible la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C », a averti M. Guterres, lundi 21 mars. Les pays « obnubilés » par cet approvisionnement pourraient « négliger ou mettre à genoux les politiques visant à réduire l’utilisation » de ces mêmes combustibles.
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A l’issue d’une réunion des ministres de l’énergie, jeudi 24 mars, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a exprimé les mêmes inquiétudes. « Nous devons faire extrêmement attention à ce que la lutte contre le dérèglement climatique ne soit pas une nouvelle victime de la guerre menée par la Russie, a souligné Fatih Birol. Le secteur de l’énergie est à un tournant historique. Les craintes concernant la sécurité d’approvisionnement doivent être un élément supplémentaire pour nous pousser à atteindre nos ambitions climatiques. »
Quatre mois après la conférence des Nations unies sur le climat de Glasgow (COP26), l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, prévu par l’accord de Paris, est désormais « sous assistance respiratoire », selon M. Guterres. Les émissions de CO2 du secteur de l’énergie ont bondi de 6 % l’an dernier, pour atteindre un record historique, et elles devraient encore augmenter de 14 % d’ici à 2030 – si les pays appliquent leurs plans climat –, alors qu’il faudrait les réduire de 45 %.
« Le scénario du pire »
« Officiellement, aucun pays ne se réfugie derrière la guerre en Ukraine pour remettre en cause ses objectifs climatiques, mais, dans les faits, certains vont vouloir exploiter davantage leurs ressources fossiles. Maintenir le cap est un énorme défi », reconnaît un diplomate occidental, qui a participé à trois jours de réunion de travail du G20 en Indonésie, en milieu de semaine. La Russie est le seul pays à avoir annoncé qu’elle ne pourrait pas tenir ses engagements de réduire ses émissions nettes de 80 % d’ici à 2050 par rapport à 1900, du fait des sanctions internationales.
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Carole Mathieu, responsable des politiques européennes au centre énergie et climat de l’Institut français des relations internationales (IFRI), décrit ce que pourrait être le « scénario du pire » pour le climat : un secteur industriel qui aurait un recours accru au charbon, des mesures de blocage des prix non ciblées qui ne permettraient pas de réduire les niveaux de consommation, mais aussi des surinvestissements dans des infrastructures de gaz naturel liquéfié (GNL). De tels investissements risqueraient d’enfermer les économies dans ces technologies basées sur des combustibles fossiles. « On sait que ces infrastructures ont vocation à être utilisées pendant des décennies, relève l’experte. Et l’empreinte carbone du GNL est plus lourde que celle du gaz transporté par gazoducs. » Or, selon l’AIE, atteindre la neutralité carbone en 2050 implique de ne plus investir dès aujourd’hui dans de nouvelles installations pétrolières ou gazières.
Déjà, l’Allemagne a confirmé sa volonté de construire deux terminaux méthaniers, des installations permettant de regazéifier le GNL transporté par voie maritime. Le gouvernement allemand a également annoncé, jeudi, qu’il se donnait la possibilité de « suspendre » la fermeture de certaines centrales à charbon, tout en maintenant l’objectif d’une sortie de ce combustible fossile « idéalement d’ici à 2030 ». La Roumanie va temporairement redémarrer des centrales électriques au charbon à l’arrêt et l’Italie pourrait porter à pleine capacité ses deux centrales en cas de « manque absolu d’énergie ». Dans les Balkans, certains Etats ont également repoussé la sortie de cette énergie la plus polluante.
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La guerre en Ukraine intervient dans un contexte d’envolée des prix de l’énergie qui a commencé dès l’été 2021. Le baril de brent, qui fait référence au niveau mondial, est désormais nettement au-dessus des 100 dollars, et de nombreux analystes estiment qu’il restera à ce niveau-là au moins jusqu’à la fin de l’année 2022, voire au-delà. « Dans cette crise énergétique sans précédent, la volatilité va continuer mais orientée à la hausse », résume Louise Dickson de Rystad Energy, qui estime que le baril pourrait atteindre 180 dollars.
En Chine, le charbon d’abord
Le prix du gaz a, lui aussi, connu un envol inimaginable, il y a encore quelques semaines. Dans ces conditions, les compagnies pétrolières et gazières peuvent être tentées de relancer à plein régime l’exploration de nouveaux gisements, y compris ceux qu’elles jugeaient jusqu’ici trop chers. Aux Etats-Unis notamment, le président américain, Joe Biden, est sous la pression des producteurs d’énergies fossiles, qui désirent alléger les législations environnementales ou se voir octroyer de nouvelles concessions. Son administration, qui a banni l’importation de pétrole et de gaz russes, a appelé les pétroliers à exploiter l’intégralité des puits déjà disponibles et anticipe une hausse modérée de la production l’an prochain, tout en visant les mêmes objectifs climatiques.
« Les effets de la guerre sont incertains à ce stade, juge Dan Lashof, le directeur Etats-Unis du think tank World Resources Institute (WRI). La flambée des prix de l’énergie, notamment de l’essence, a augmenté la demande pour les véhicules électriques et rendu les renouvelables plus compétitives, mais elle risque de distraire l’administration de l’agenda climatique. » Bloquée au Congrès, la législation-phare pour accélérer la transition énergétique, le plan Build Back Better, reste dans les limbes.
En Chine, le premier pollueur mondial, les dirigeants ont adopté un « ton plus prudent sur leurs politiques climatiques » dès l’automne 2021, sans toutefois remettre en cause les objectifs globaux, indique Byford Tsang, spécialiste des questions énergétiques chinoises au think tank E3G. L’augmentation de la production de charbon, qui avait déjà atteint un record dans le pays en 2021, est devenue une priorité économique pour cette année, avec vingt-deux provinces prévoyant d’accroître la capacité de 300 millions de tonnes, soit la quantité de charbon importée par la Chine en 2021.
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La guerre en Ukraine a encore « renforcé la priorité accordée par Pékin à la sécurité énergétique », précise l’expert. La Chine est fortement dépendante des importations de pétrole et de gaz (en majorité d’Australie et du Turkménistan pour le gaz). Désormais, « les décideurs politiques sont plus susceptibles de ne pas limiter la capacité du pays à acheter et à développer des énergies fossiles, poursuit-il. Il y a moins de chance qu’ils mettent en place un plafond sur les émissions de carbone ou des limites sur les nouvelles centrales à charbon ».
Dans l’UE, priorité à la diversification du gaz
Dans l’Union européenne, la plus directement concernée par la dépendance aux énergies fossiles russes, les discussions sont toujours en cours concernant la façon de gagner en autonomie. Les Vingt-Sept, qui étaient de nouveau réunis à Bruxelles jeudi, se sont pour l’instant engagés à en sortir totalement « bien avant 2030 » – l’Allemagne a annoncé, vendredi 25 mars, vouloir se passer du charbon russe d’ici à l’automne et de son pétrole d’ici à la fin de l’année. Le plan REPowerEU, présenté le 8 mars par la Commission européenne, propose de premières mesures qui pourraient réduire de deux tiers sa dépendance au gaz russe d’ici à la fin de l’année. Cette stratégie, qui doit être complétée d’ici à la mi-mai, repose sur deux piliers : diversifier les approvisionnements en gaz par le biais d’une augmentation des importations de GNL et de gaz provenant de fournisseurs non russes ; et réduire plus rapidement l’utilisation des combustibles fossiles, notamment en stimulant l’efficacité énergétique et en augmentant le recours aux énergies renouvelables et à l’électrification.
« Fonçons dans les énergies renouvelables à la vitesse de l’éclair, a insisté le vice-président de la commission européenne Frans Timmermans. La guerre de Poutine en Ukraine démontre l’urgence d’accélérer notre transition énergétique propre. » Même si des fonds étaient débloqués de manière rapide et massive en faveur de ces solutions, le développement des parcs éoliens et solaires en Europe risque toutefois d’être compliqué par les perturbations actuelles sur les chaînes logistiques et d’approvisionnement et par la volatilité des marchés.
A court terme, la « priorité » dans l’Union reste, malgré tout, donnée à la diversification du gaz, « ce qui revient à remplacer la dépendance russe par une dépendance à d’autres pays ou régions », regrette Neil Makaroff, responsable des politiques européennes au Réseau Action Climat. Au-delà du secteur de l’énergie, il craint que la volonté de la présidence française du Conseil de l’Union européenne d’accroître la production agricole ne débouche également sur une hausse des émissions de CO2.
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En France, le plan de résilience présenté par le gouvernement le 16 mars prévoit « de simplifier et d’accélérer » le développement des renouvelables. Parmi les autres mesures figurent la hausse de la production de biométhane, l’accélération de la décarbonation des réseaux de chaleur ou encore des incitations supplémentaires pour que les ménages remplacent leur chaudière à gaz. « La question reste celle de la capacité des autorités à impulser un véritable changement de logiciel, estime Alexis Monteil-Gutel, responsable énergies renouvelables à CLER-Réseau pour la transition énergétique. Cela n’a pas été le cas du plan de relance au moment de la crise sanitaire et, pour l’instant, le plan de résilience, même s’il contient des mesures positives, n’est pas à la hauteur des enjeux. » A l’échelle mondiale, la majorité des plans de relance mis en place à l’issue de la pandémie n’ont pas débouché sur des investissements « verts ».
La sobriété, l’un des leviers les plus efficaces
Pour plusieurs experts, s’il est encore trop tôt pour déterminer l’impact qu’aura la guerre en Ukraine sur les efforts pour la transition écologique, la crise aura au moins déjà eu le mérite d’exposer de façon claire les vulnérabilités du système énergétique et de mettre sur la table l’enjeu de la sécurité d’approvisionnement. Des sujets majeurs jusqu’ici largement occultés. « Nous connaissons maintenant le prix de notre dépendance et la dimension cruciale de l’énergie dans le système économique global, souligne Stientje van Veldhoven, directrice régionale Europe du WRI. Cela va marquer la mémoire des Européens de manière très forte. »
> Lire aussi : En Moselle, La Française de l’énergie attend toujours le feu vert de l’Etat pour extraire du gaz de mine
Des « signaux clairs » envoyés par l’Union européenne et les Etats-Unis en faveur de la transition énergétique pourraient avoir un « impact positif » avant la COP27, qui se tiendra en Egypte en novembre, espère Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’Iddri. Alors qu’à la COP26 les pays s’étaient, pour la première fois, engagés à réduire l’utilisation du charbon, la crise actuelle montre qu’il faudra « élargir la conversation au pétrole et au gaz », ajoute-t-elle.
Cette crise pourrait-elle aussi avoir un impact sur les comportements et les usages ? La réduction de la consommation d’énergie, par l’efficacité mais aussi par la sobriété, apparaît comme l’un des leviers les plus efficaces pour faire face à la crise à court terme, tout en bénéficiant à la trajectoire climatique. « On n’a pas réussi à mettre en place une société de la sobriété pour faire face au dérèglement climatique. Si on n’y arrive pas non plus au nom de la liberté et de la sécurité, alors on n’y arrivera jamais », prédit Marc-Antoine Eyl-Mazzega, le directeur du centre énergie et climat de l’IFRI.
> Lire aussi « Jamais la sobriété énergétique de nos concitoyens n’a été aussi cruciale pour notre destin »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/25/la-guerre-en-ukraine-risque-t-elle-de-freiner-la-lutte-contre-le-dereglement-climatique_6119051_3244.html>
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6- Au rythme actuel, nous aurons atteint les 1,5°c de réchauffement dans moins de dix ans, Novethic, 25/03/22
Concepcion Alvarez

Quelques jours avant un nouveau rapport du Giec, une étude très alarmante indique que nous pourrions dépasser la barre symbolique des 1,5°C de réchauffement planétaire dans moins de dix ans. En 2021, après un repli des émissions dû à la pandémie de Covid-19, celles-ci sont nettement reparties à la hausse. Une tendance qui semble se poursuivre en ce début d'année, si bien qu'à ce rythme, nous aurons consommé notre budget carbone dans un scénario 1,5°C d'ici 2031.
Dix ans : c’est le temps qu’il nous reste avant de franchir la barre symbolique des 1,5°C de réchauffement. C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue Nature le 21 mars dernier, quelques jours avant un nouveau rapport très attendu du Giec sur les solutions face au changement climatique. Les auteurs s’appuient sur la notion de budget carbone dans un scénario 1,5°C, soit la quantité maximale d’émissions de gaz à effet de serre qui limiteraient le réchauffement à 1,5°C, avec une probabilité de 67 %. 
Derrière ces termes un peu techniques, il y a des chiffres extrêmement parlants. Selon le Giec, le groupe intergouvernemental d'experts sur le climat, à compter de 2020, la planète disposait d’un budget carbone de 400 gigatonnes de CO2 (GtCO2) dans un scénario 1,5°C. Or, en 2020, nous avons émis environ 33 GtCO2 malgré la pandémie de Covid-19, et encore 34,9 GtCO2 en 2021, avec un rebond de près de 5 % des émissions. Le calcul est simple. À ce rythme-là, il nous reste 9,5 années avant de totalement consommer notre budget carbone et donc d’exploser l’objectif 1,5°C, en 2031.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/au-rythme-actuel-nous-aurons-atteint-les-1-5-c-de-rechauffement-dans-moins-de-dix-ans-150678.html>
En savoir plus :
> Monitoring global carbon emissions in 2021 <https://www.nature.com/articles/s43017-022-00285-w>, Nature Reviews Earth & Environment, 21 March 2022
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7- Chronique. Dominique Méda : « L’heure de la sobriété est venue », Le Monde, 26/03/22, 05h20 
Par Dominique Méda (Sociologue)

L’invasion de l’Ukraine par la Russie peut aussi être porteuse de changements essentiels, notamment en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique, considère la sociologue dans sa chronique. 
Chronique. Ce n’est pas seulement pour le peuple ukrainien et pour la paix que l’invasion de l’Ukraine par la Russie est une absolue catastrophe. C’est pour l’ensemble des Terriens qui auraient pu, au même moment, décider de franchir une étape décisive dans la lutte contre le changement climatique.
La guerre déclenchée par Vladimir Poutine a en effet complètement occulté la publication du rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat]. Elle va, de surcroît, entraîner une considérable augmentation des dépenses militaires en Europe et dans le monde – comme en témoigne l’annonce du chancelier allemand, Olaf Scholz, d’y consacrer désormais 2 % du produit intérieur brut allemand –, alors que les investissements nécessaires à la reconversion écologique de nos économies sont colossaux. Il existe bien un risque majeur que les premières se substituent aux seconds et que la mobilisation générale exigée par l’urgence écologique soit durablement repoussée.
> Lire aussi : La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?
Et pourtant, cette crise peut aussi être porteuse de changements essentiels. J’emploie à dessein ce terme de « crise » dont la signification est parfois oubliée. Pour la médecine hippocratique, la crise est, dans l’évolution incertaine d’une maladie, le moment qui laisse prévoir un changement décisif, en bien ou en mal. C’est aussi le moment critique, celui qui permet de faire le bon diagnostic, de prendre la bonne décision.
Dans Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie (Gallimard, 2006), Jared Diamond rappelle ainsi qu’en chinois le sinogramme « crise » est composé de deux sinogrammes : wei, qui signifie « danger », et ji, qui signifie « occasion-clé », « opportunité ». Sa thèse est que le défi pour les nations et les individus qui traversent une crise consiste à « déterminer quelles parties de leur identité fonctionnent bien en l’état et ne nécessitent aucune modification, et lesquelles ne fonctionnent plus et doivent être modifiées ».
Moment décisif
Le premier exemple qu’il prend pour l’illustrer est la manière dont la Finlande a réussi à sauvegarder son indépendance malgré les immenses pertes que lui a infligées l’Union soviétique à partir de 1939. L’histoire ressemble de façon frappante à la situation ukrainienne. M. Diamond défend l’idée que la Finlande est sortie victorieuse de cette crise parce qu’elle a su exactement déterminer ce à quoi elle était attachée (son indépendance) et ce qu’elle devait abandonner (l’illusion qu’elle pouvait ignorer la menace soviétique et que ses voisins l’aideraient).
La crise majeure que nous traversons peut servir de déclencheur à un certain nombre d’actions susceptibles de modifier la situation dans laquelle nous nous trouvons. Elle a révélé aux yeux du monde la menace que constituent la Russie et sa volonté de puissance. Elle va sans doute obliger l’Ukraine à accepter à court terme, comme la Finlande avant elle, une forme de neutralité, avant de pouvoir peut-être rejoindre, à plus long terme, l’Union européenne (UE). C’est pour cette dernière que le moment est décisif.
> Lire aussi « La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les “gilets jaunes” hier ou les Ukrainiens aujourd’hui »
Alors qu’elle partage le sol de l’Eurasie avec deux immenses puissances non démocratiques, il est sans doute temps pour l’UE de choisir son indépendance et, pour ses Etats membres, de devenir beaucoup plus solidaires. Elle renouerait alors avec le rêve d’une partie des initiateurs du congrès de La Haye, qui, en mai 1948, souhaitaient la création d’une fédération dont le but aurait été d’« assurer la sécurité des peuples qui la composeront ». Le refus de Churchill avait à l’époque rendu ce rêve caduc. Nous avons aujourd’hui l’occasion qu’il devienne réalité.
C’est ce que s’emploie à démontrer la philosophe Céline Spector, dans son livre No demos. Souveraineté et démocratie à l’épreuve de l’Europe (Seuil, 2021). Une république fédérative européenne est possible, estime-t-elle ; elle est même inévitable. Ecrit avant l’invasion de l’Ukraine, l’ouvrage démonte un à un les arguments de tous ceux qui soutiennent que, parce qu’il n’y a pas de demos(« peuple ») européen, une Europe fédérale serait impossible.
« Economie de pénurie »
Si la motivation géopolitique demeure essentielle, soutient l’autrice, et qu’il faut défendre la souveraineté européenne face à des Etats qui se comportent en empires, bien d’autres raisons rendent aujourd’hui celle-ci nécessaire : mettre en place la transition énergétique et lutter contre les dégradations écologiques, déployer une politique industrielle, numérique et technologique cohérente, aménager un territoire moins inégalitaire, promouvoir un modèle social plus protecteur, agir en commun contre l’évasion fiscale des GAFA et leur pouvoir supérieur à celui des Etats membres – en somme financer des « biens publics » européens grâce à un budget communautaire accru.
Les appels à se passer du gaz et plus généralement des ressources russes se multiplient. Une telle décision est plus ou moins facile à prendre selon les Etats membres. Organiser, à court terme, une véritable solidarité énergétique entre eux rendrait l’opération moins délicate. A court terme toujours, nous pouvons prendre ensemble les décisions majeures qui s’imposent pour réorienter notre mix énergétique et sortir des énergies fossiles, mais aussi et surtout pour planifier la reconversion écologique de nos sociétés et prendre acte de la nécessité de la sobriété.
> Lire aussi La croissance, nouveau clivage politique
Il y a exactement cinquante ans, la sortie du rapport Meadows (1972) sur « Les limites à la croissance » avait provoqué une intense prise de conscience des dirigeants européens et failli nous permettre d’engager la grande bifurcation nécessaire. Le futur président de la Commission européenne, Sicco Mansholt, avait ainsi proposé de lancer en Europe un programme politique de mise en place d’une « économie de pénurie », violemment combattue à l’époque par de nombreux économistes et responsables politiques. L’heure de la sobriété est venue. Si le peuple européen n’existe pas encore, il est grand temps de l’inventer et de construire enfin une Europe forte : démocratique, autonome et sobre.
§ Dominique Méda est professeure de sociologie, directrice de l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (université Paris-Dauphine-PSL).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/26/dominique-meda-l-heure-de-la-sobriete-est-venue_6119214_3232.html>
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8- Une barrière de glace de la taille de Rome s'effondre en Antarctique, Slate, 26/03/22, 13h14
Repéré par Léa Polverini sur The Guardian <https://www.theguardian.com/world/2022/mar/25/satellite-data-shows-entire-conger-ice-shelf-has-collapsed-in-antarctica>

Le dérèglement climatique va produire sur le court terme de plus en plus de désintégrations des plateformes de glace, qui influeront sur la hausse du niveau de la mer.
Ce sont des données satellitaires qui ont révélé l'ampleur de l'événement. En Antarctique, le 15 mars 2022, la barrière de glace de Conger a vêlé : elle s'est détachée d'un glacier pour s'effondrer dans l'océan, quelques jours après que la région a enregistré des températures record. Elle faisait une surface d'environ 1.200 kilomètres carrés, soit l'équivalent de la taille de Rome, ou douze fois la superficie de Paris intra muros, et a donné naissance à nouvel iceberg de 30 kilomètres de long sur 18 de large, baptisé C-38, qui s'est par la suite brisé en deux morceaux.
La semaine dernière, le 18 mars 2022, la station de recherche franco-italienne Concordia avait enregistré une température record de -11,8°C, soit 40°C de plus que les températures saisonnières habituelles. Cela est dû à une rivière atmosphérique qui a piégé la chaleur au-dessus du continent.
>> Suite à lire à :
<https://www.slate.fr/story/225507/barriere-glace-conger-antarctique-taille-rome-effondre-dereglement-climatique-rechauffement>
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9- Sécheresse : ce printemps est-il déjà trop chaud  ?, Les DNA, 27/03/22, 16:58
Dossier réalisé par Nathalie Chifflet 

Le thermomètre a grimpé ces derniers jours en France, avec des températures moyennes avoisinant les 20 degrés du nord au sud du pays. Un petit air d’été qui inquiète. Les prévisions d’un printemps chaud annoncent-elles une sécheresse  ?
Ce printemps avant l’heure d’été a débuté sous un ciel sans nuage, un soleil radieux et des températures d’une grande douceur. Sous le parapluie d’un puissant anticyclone installé sur l’est de l’Europe, la France est protégée des pluies et le thermomètre a grimpé, plongeant l’Hexagone dans un climat de vacances, avec comme un petit air d’été en avance.
Aux derniers jours du mois de mars, on cherche encore où sont passées les giboulées d’antan. Les Français ne savent même plus où ils ont rangé leur parapluie, ni la dernière fois qu’ils s’en sont servis.
>> Suite à lire à :
<https://www.dna.fr/environnement/2022/03/27/secheresse-ce-printemps-est-il-deja-trop-chaud>
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10- Des milliers de personnes évacuées à cause d'incendies dans le Colorado, AFP, 27/03/22, 18h07

Environ 19.000 personnes ont reçu l'ordre d'évacuer leur logement à cause d'importants incendies samedi soir dans le Colorado, Etat américain où les feux et la sécheresse constituent des fléaux récurrents.
Les incendies semblaient moins menaçants dimanche matin mais plus de 1.600 habitants restaient sous ordre d'évacuation, selon les autorités de Boulder, ville de plus de 100.000 habitants située à une cinquantaine de kilomètres de Denver, la capitale de l'Etat.
Le feu est désormais "contenu à 21%", a précisé Mike Smith, un responsable des pompiers, lors d'une conférence de presse, ajoutant qu'aucun blessé n'était pour l'heure à déplorer et qu'aucun bâtiment n'avait été détruit.
Mais avec de tels incendies bien avant le début de l'été, plus propice aux flammes, "nous sommes un peu inquiets pour la saison à venir", a-t-il déclaré.
"Les conditions (météorologiques) actuelles sont exceptionnellement chaudes, sèches, et venteuses pour la saison", a observé samedi sur Twitter Daniel Swain, météorologiste à l'université UCLA.
Selon le service météorologique américain (NWS) de Boulder, une chaleur proche des records, mais toutefois moins intense que la veille, est encore attendue dimanche.
En décembre, d'importants incendies avaient détruit des quartiers entiers dans cette partie du Colorado, un phénomène inhabituel pendant l'hiver. Des centaines de maisons étaient parties en fumée, forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir.
Les feux, récurrents dans cette partie des Etats-Unis, ont été particulièrement dévastateurs ces dernières années, la Californie ou encore l'Oregon subissant des incendies sans précédent.
A l'instar d'une grande partie de l'Ouest américain, le Colorado, un Etat déjà aride, est aux prises depuis plusieurs années avec une sécheresse exceptionnelle.
Avec le réchauffement climatique, l'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse et de canicule risquent encore d'augmenter, continuant à créer des conditions idéales pour les feux de forêt ou de brousse.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/des-milliers-de-personnes-evacuees-a-cause-d-incendies-dans-le-colorado_162413>
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11- Météo : de la neige en avril c'est normal, l'anomalie a eu lieu en mars, Le HuffPost, 28/03/22, 17:49
Adonis Leroyer

Une vague de froid arrive en France dans les prochains jours, avec un risque pour les cultures. Cependant, ce sont surtout les pics de chaleur de mars qui posent problème.
Après le sable du Sahara (qui revient d’ailleurs dans le Sud de la France), c’est de la neige qui pourrait arriver. Une vague de froid en provenance du Nord va s’abattre sur l’Hexagone en ce début avril, selon Météo France. Si l’idée de voir le paysage se draper de blanc enchante certains, ce n’est pas le cas de tout le monde. 
Pour les agriculteurs, ce froid fait craindre le risque de gel pour leurs cultures. Mais ce phénomène climatique n’est pas une anomalie en soi, les épisodes de gel tardifs étant même relativement fréquents. Le souci vient plutôt des pics de chaleur qui ont eu lieu en mars.
Avec des niveaux d’ensoleillement records dans certaines régions et des températures jusqu’à 8°C au-dessus des normales saisonnières, la chaleur précoce à la fin de l’hiver et au début du printemps a entraîné un bourgeonnement des cultures. Une vague de froid tardive peut alors ravager ces plantes.
>> Suite à lire à :
<https://www.huffingtonpost.fr/entry/meteo-neige-avril-normal-lanomalie-a-eu-lieu-en-mars_fr_623dcd05e4b0e3a31436bb0f>
Sur le même sujet :
> Vague de froid polaire en France : quelles sont les régions les plus menacées par un gel destructeur des fruits et légumes ? <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/grand-froid-vague-froid-polaire-france-sont-regions-plus-menacees-gel-destructeur-fruits-legumes-97698/>, Futura-sciences, 31/03/22
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12- Présidentielle 2022 : les projets des candidats sur le climat « ne sont pas à la hauteur », selon le Shift Project, Le Monde, 29/03/22, 01h18
Audrey Garric 

Dans une étude publiée lundi 28 mars, le groupe de réflexion estime qu’aucun candidat à l’Elysée ne propose une « approche systémique », articulée, précise et chiffrée, nécessaire à la transition écologique et énergétique. 
Aucun candidat à l’élection présidentielle ne propose une « stratégie à la hauteur du danger de la crise climatique » et des risques qui pèsent sur nos approvisionnements en énergie. C’est la sévère conclusion tirée par le groupe de réflexion le Shift Project, publiée lundi 28 mars, qui estime qu’aucun prétendant à la fonction suprême n’expose une « approche systémique », articulée, précise et chiffrée, nécessaire à la transition écologique et énergétique. Le think tank reconnaît toutefois que Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Valérie Pécresse (Les Républicains) présentent un projet plus étoffé et cohérent que les autres.
Cette association présidée par le consultant Jean-Marc Jancovici a demandé à tous les candidats de décrire, en quelques pages, leurs principales propositions pour décarboner la France au cours du prochain quinquennat, crucial pour l’action climatique. Elle a ensuite passé au crible les réponses, avec comme prisme d’analyse son ouvrage Plan de transformation de l’économie française (éd. Odile Jacob, 272 p., 11,90 euros), qui dessine une France fonctionnant sans énergies fossiles – via notamment la sobriété, l’énergie nucléaire mais aussi les renouvelables – et dont la trajectoire permettrait d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Dix candidats se sont prêtés à l’exercice ; seuls le président candidat Emmanuel Macron et le candidat de Résistons ! Jean Lassalle n’ont pas répondu.
> Lire aussi Présidentielle 2022 : le climat, ligne de clivage entre les candidats
Un progrès général du côté du diagnostic
Le Shift Project a choisi de se fonder sur les seuls textes envoyés par les candidats, sans prendre en compte leurs programmes ou leurs discours. « Ce qui nous intéresse, c’est non pas d’avoir les différentes pièces du puzzle, mais de savoir comment les candidats les assemblent pour amorcer une décrue des émissions », justifie Matthieu Auzanneau, le directeur exécutif de l’association, qui précise avoir vérifié s’il n’y a pas de « décalage majeur » entre les lettres et les programmes. « Le programme d’Emmanuel Macron indique qu’il est engagé à planifier la transition écologique, mais il ne présente aucune stratégie », précise l’expert.
Le groupe de réflexion observe « un progrès général de la classe politique du côté du diagnostic », comparé à 2017. « Il y a un consensus qu’il faut sortir des énergies fossiles et arriver à la neutralité carbone », souligne Matthieu Auzanneau, citant l’exception de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).
« Mais du côté de la thérapie, l’essentiel reste à concevoir. Aucun candidat ne présente une vision complète des enjeux. A quelques exceptions près, on reste largement dans l’incantation, la pensée magique », juge Matthieu Auzanneau. Or, la transition énergétique est un sujet « éminemment complexe », qui implique aussi, au-delà des « mesures positives », « d’expliquer ce que l’on prévoit pour les territoires et filières perdants, comment on contourne les difficultés techniques ou d’acceptabilité », précise-t-il.
Parmi les griefs généraux, le laboratoire d’idées juge que les candidats, qui veulent presque tous « réindustrialiser » la France, ne détaillent « au mieux que très partiellement » comment décarboner l’industrie, et évoquent la question clé de l’impact sur l’emploi de la transition écologique bien trop « superficiellement, quand elle n’est pas ignorée ». La sobriété, désormais fréquente dans les discours, est « rarement retranscrite en objectifs et leviers concrets ». Peu de candidats évoquent l’adaptation au changement climatique, de même que l’enjeu de la sécurité des approvisionnements en ressources critiques. Le Shift regrette en outre que le débat sur la transition énergétique se résume souvent à une opposition entre nucléaire et renouvelables.
L’approche « assez précise » de Jadot, Mélenchon et Pécresse
L’analyse du Shift Project conclut que seuls Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Valérie Pécresse – qui a envoyé une lettre bien plus détaillée que son programme – décrivent une « approche assez précise de certains enjeux majeurs ». Le candidat écologiste développe des « outils de gouvernance potentiellement puissants », avec une mobilisation forte de la puissance publique (fiscalité, réglementation, etc.), un suivi des politiques publiques et la création de nouvelles institutions. Jean-Luc Mélenchon, qui aborde « de nombreux champs d’action majeurs », propose une planification de la « bifurcation écologique et sociale », chiffre ses investissements et est le seul à proposer une politique « articulée » d’adaptation des infrastructures face au changement climatique. Enfin, Valérie Pécresse, moins précise, liste « certains leviers d’action » comme le développement des mobilités bas carbone (électrique, hydrogène, etc.) ou un plan massif de rénovation des bâtiments.
> Lire aussi : Pour Yannick Jadot, la peur de l’occasion manquée
Mais leurs programmes présentent des « impensés majeurs », des « trous dans la raquette problématiques », évalue Matthieu Auzanneau. Valérie Pécresse, dont l’articulation de la stratégie est « difficile à déduire », évoque par exemple la sobriété sans quasi aucune mesure concrète, n’aborde pas la question de l’évolution des régimes alimentaires et donne une priorité absolue au nucléaire, sans prendre en compte les difficultés pour remobiliser la filière.
Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, à l’inverse, veulent atteindre 100 % d’électricité renouvelable en 2050, sans aborder les questions de rythme de déploiement, d’interconnexions, de stockage ou encore d’acceptabilité de la population, note le Shift. Ils ne précisent pas, également, les impacts sur les modèles agricoles de leurs propositions, comme la réduction de la consommation de viande.
Chez les autres candidats, l’approche décrite « reste la plupart du temps superficielle », estime le Shift Project. Plusieurs textes laissent apparaître des « contradictions avec l’objectif de décarbonation », comme ceux d’Eric Zemmour, qui défend à la fois le productivisme et la sobriété, tandis que Marine Le Pen souhaite maintenir la place de la voiture individuelle, ralentir la substitution des véhicules thermiques par ceux électriques et réduire la fiscalité sur les énergies fossiles.
Le Réseau action climat offre des conclusions sensiblement différentes dans une étude publiée le 20 mars, cette fois sur la base des programmes des candidats. « Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon sont les deux seuls à présenter des plans d’action détaillés et complets permettant une lutte efficace sur le changement climatique, résume Anne Bringault, la coordinatrice des programmes. On est loin ou très loin du compte pour les autres candidats. »
> Lire aussi : « Cela fait du bien de se retrouver entre nous, partager nos angoisses et nos combats » : les jeunes de nouveau dans la rue pour le climat
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/29/presidentielle-2022-les-projets-des-candidats-sur-le-climat-ne-sont-pas-a-la-hauteur-selon-le-shift-project_6119549_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/29/presidentielle-2022-les-projets-des-candidats-sur-le-climat-ne-sont-pas-a-la-hauteur-selon-le-shift-project_6119549_3244.html>>
Sur le même sujet :
> Présidentielle : l'association Shift Project a noté les propositions de chaque candidat sur le climat <https://www.franceinter.fr/politique/presidentielle-2022-le-groupe-de-reflexion-the-shift-project-pointe-le-manque-de-propositions-sur-le-climat>, France Inter, 29/03/22, 13h22
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13- Crise climatique : on a épluché les programmes des candidats à la présidentielle pour voir s'ils respectent l'accord de Paris, France info, 29/03/22, 06:15

Celui ou celle qui remportera l'élection présidentielle devra prendre des décisions importantes pour limiter le réchauffement climatique. En collaboration avec l'association Les Shifters, France info vous propose une analyse détaillée des mesures proposées par les prétendants à l’Elysée.
*Cet article fait partie d'une opération spéciale, en collaboration avec Les Shifters, une association de bénévoles qui accompagne le groupe de réflexion The Shift Project, spécialiste de la transition énergétique.
Face au réchauffement climatique, la prochaine ou le prochain président de la République devra prendre des décisions importantes. Son mandat prendra fin en 2027, trois ans avant 2030, date à laquelle la France devra avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 40% pour respecter l'accord de Paris sur le climat.
Pour ce faire, il ou elle trouvera sur son bureau la Stratégie nationale bas carbone(SNBC), un document officiel qui décrit, secteur par secteur – transports, bâtiments, agriculture, industrie, etc. – les efforts importants à réaliser. Une feuille de route que les gouvernements successifs peinent à respecter depuis sa mise en place en 2015.
Les programmes des candidats sont-ils compatibles avec ces objectifs ? C'est la question à laquelle a voulu répondre franceinfo, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle 2022. Cet article présente une vue d'ensemble de l'évaluation des programmes et, pour chaque candidat, un résumé de l'analyse des Shifters. Vous pouvez retrouver leur évaluation complète sur leur site.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/elections/programmes-election-presidentielle-2022/programmes-climat/exclusif-crise-climatique-on-a-epluche-les-programmes-des-candidats-a-la-presidentielle-pour-voir-s-ils-respectent-l-accord-de-paris_5033276.html>
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14- Sécheresse : "Je crois qu'on n'a pas compris ce qui arrive devant nous", alerte une hydrologue, Radio France, 29/03/22, 08:29

Sur France info, Emma Haziza alerte sur le dérèglement climatique qui pourrait bouleverser nos habitudes alimentaires et énergétiques, alors que plusieurs régions françaises souffrent déjà de sécheresse.
"Je crois qu'on n'a pas compris ce qui arrive devant nous avec ces évolutions de température", alerte mardi sur franceinfo l'hydrologue Emma Haziza, alors que plusieurs régions françaises souffrent déjà de sécheresse. "On n'a surtout pas compris ce que signifie le manque d'eau", lance cette spécialiste de l’adaptation de nos sociétés aux bouleversements climatiques. Selon elle, cette transformation du climat pose à la fois "la question de notre résilience alimentaire" et "la question énergétique".
>> Exclusif. Crise climatique : on a épluché les programmes des candidats à la présidentielle pour voir s'ils respectent l'accord de Paris
France info : Le printemps vient de commencer mais la sécheresse est déjà là dans plusieurs départements, avec parfois des incendies de végétations, quelles sont les régions concernées ?
Emma Haziza : Les principales régions concernées aujourd'hui sont les Pyrénées-Orientales, toute la Provence jusqu'à Nice, et puis le Poitou-Charentes est particulièrement touché. Tout simplement parce que durant la période de recharge hivernale de nos nappes souterraines, il y a eu un déficit de pluviométrie extrêmement important. Si ça ne s'est pas rechargé, toutes les pluies qui arrivent ensuite sont réutilisées par la végétation pour donner cette luxuriante végétation printanière mais cette pluie n'a plus le temps de rejoindre les nappes.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/secheresse-je-crois-qu-on-n-a-pas-compris-ce-qui-arrive-devant-nous-alerte-une-hydrologue_5050861.html>
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15- Chronique. « Les épidémies, les guerres, et dans une bien moindre mesure les chocs pétroliers, sont aussi des catastrophes pour le climat », Le Monde, 30/03/22, 04h45 
Jean-Baptiste Fressoz, historien, chercheur au CNRS

La crise énergétique provoquée par l’invasion russe en Ukraine n’accélérera pas la transition écologique, mais risque, au contraire, de relancer l’extraction d’énergies fossiles, met en garde, dans sa chronique au « Monde », l’historien Jean-Baptiste Fressoz.
Chronique. La mode est au rappel du souvenir des chocs pétroliers de 1973 et de 1979 : envolée du prix des carburants, « chasse au gaspi », heure d’été, limitation de la vitesse, hantise du pic pétrolier. L’évocation s’arrête souvent là, et l’on oublie la suite : l’énorme « contre-choc » qui fit suite au renchérissement des années 1970. En cherchant à modifier les termes de l’échange, l’OPEP lança, contre son gré, un renouveau mondial de l’extraction d’énergie fossile. Capitaux, technologies et soutien politique rendirent possible l’offshore profond en mer du Nord ou dans le Golfe du Mexique, la fracturation hydraulique ou encore l’exploitation des schistes bitumineux d’Alberta (Canada). Enfin et surtout, les chocs pétroliers relancèrent l’extraction de charbon…
Jimmy Carter, président des Etats-Unis de 1977 à 1981, incarne parfaitement l’ambiguïté de cette décennie. Certes, il fait installer devant les caméras de télévision des panneaux solaires sur le toit de la Maison Blanche ; certes, il prononce un discours retentissant sur la « transition énergétique » (18 avril 1977). Mais qu’on ne s’y trompe pas, la « transition » est alors uniquement une affaire de souveraineté nationale, et l’expression, encore peu usitée, servait simplement à donner un aspect futuriste à un programme qui ne l’était guère. Après la présentation de son « plan énergétique national » – qui prévoit un triplement de l’extraction houillère –, le New York Times écrit le 30 avril 1977 : « Les Etats-Unis et le monde sont au début d’une nouvelle transition énergétique. »
L’essor du charbon
Dans les années qui suivent, le charbon se modernise grâce aux capitaux de l’industrie pétrolière. Par exemple, Total investit dans des mines de charbon en Afrique du Sud. Aux Etats-Unis, Exxon et d’autres compagnies assurent le développement d’immenses mines à ciel ouvert. Au lieu d’aller chercher le charbon sous le sol, on enlève le sol qui le recouvre. La nature devient « overburden » (« mort-terrain », dans le jargon minier). Le charbon est acheminé par convois ferroviaires de 130 000 tonnes. La productivité des mines est multipliée par dix. Une loi de 1977 subventionne la conversion au charbon des centrales thermiques. Résultat : le charbon américain croit fortement jusqu’à son pic de 2008.
> Lire aussi (archive de 2012) : Le charbon américain victime du gaz de schiste
En Chine, le second choc pétrolier correspond à l’arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir. Profitant de la hausse des cours mondiaux, le PCC choisit d’exporter son pétrole et d’utiliser du charbon. On assiste alors à un phénomène rare de régression technologique avec la prolifération de petites mines villageoises n’utilisant presque aucune machine. Celles-ci produisent près de la moitié du charbon chinois au prix de milliers de morts. Le taux d’accidents est deux à quatre fois supérieur à celui des mines européennes du XIXe siècle. Dans les années 2010, chaque année, la Chine extrait davantage de charbon que la France durant toute son histoire.
> Lire aussi : La guerre en Ukraine risque-t-elle de freiner la lutte contre le dérèglement climatique ?
Suivant le dicton « un mal pour un bien », chaque « choc » énergétique génère pléthore de discours sur l’écologie, le changement climatique et la « prise de conscience ». Pendant la pandémie, on a voulu rêver d’un « monde d’après » qui s’écrirait sans CO2. Manque de chance, les émissions ont connu, en 2021, une croissance record. Aujourd’hui, les chars de Poutine sont perçus comme les fourriers de l’écologie. Contrainte d’abandonner le pétrole et le gaz russes, l’Europe passerait enfin à l’acte, non seulement pour le climat, mais pour l’Ukraine, la démocratie et la liberté. Pourtant, ni l’actualité ni l’histoire ne cautionnent cet optimisme. La hausse des cours actuels rend solvables les fossiles les plus sales. Dès les premiers jours du conflit, le gouvernement américain a envoyé des émissaires au Vénézuéla, pays qui détient les premières réserves de pétrole du monde, encore largement inexploitées. Les épidémies, les guerres, et dans une bien moindre mesure les chocs pétroliers, sont aussi des catastrophes pour le climat : ils n’ont jamais produit que de minuscules encoches à peine discernables sur la courbe des émissions globales de CO2, et ils ont créé les conditions de leurs rebonds ultérieurs.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/30/les-epidemies-les-guerres-et-dans-une-bien-moindre-mesure-les-chocs-petroliers-sont-aussi-des-catastrophes-pour-le-climat_6119736_3232.html>
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16- Le Canada annonce un plan d’investissements de plusieurs milliards pour le climat, Le Monde avec AFP, 30/03/22, 06h51

Davantage de véhicules électriques, de bâtiments propres, d’énergies vertes… Plus de 9 millions de dollars canadiens vont être investis, pour réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre du pays d’ici à 2030 par rapport à 2005. 
En novembre, Jerry DeMarco, le commissaire à l’environnement canadien, avait relevé les « échecs » du pays en matière de lutte contre les changements climatiques. Le Canada avait enregistré la « pire performance » des pays du G7, selon cet organisme indépendant.
Pour rattraper son retard, le gouvernement canadien a annoncé, mardi 29 mars, se lancer dans un plan d’investissements de 9,1 milliards de dollars canadiens (6,5 milliards d’euros).
Pour le premier ministre, Justin Trudeau, « le monde entier se concentre sur l’énergie propre », y compris l’Europe, qui souhaite réduire sa dépendance au pétrole et gaz russe. « Le Canada ne peut pas se permettre de ne pas le faire », a-t-il déclaré en conférence de presse à Vancouver, dans l’ouest du Canada.
« Les dirigeants avec lesquels je me suis entretenu en Europe ces dernières semaines ont été clairs : ils ne veulent pas seulement mettre fin à leur dépendance au pétrole et au gaz russes, ils veulent accélérer la transformation énergétique vers une énergie propre et verte », a-t-il ajouté.
> Lire aussi Le Canada étouffe sous les records de chaleur mais dans l’indifférence politique
100 % de ventes de véhicules électriques d’ici à 2035
Plus de 2,9 milliards de dollars seront injectés dans la transition vers les véhicules électriques, comprenant notamment des aides aux Canadiens et des infrastructures de recharge. Ottawa a pour objectifs de vendre au moins 20 % de véhicules zéro émission d’ici à 2026 et qu’ils représentent la totalité des nouveaux véhicules de tourisme vendus au Canada d’ici à 2035.
En outre, le gouvernement de Justin Trudeau va investir dans la construction de bâtiments à consommation énergétique nette zéro d’ici à 2050, et dans des projets d’énergie éolienne et solaire. Le Canada veut réduire de 31 % les émissions du secteur pétrolier et gazier afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Ce plafond, bien « qu’important », ne va pas assez loin, a estimé la Fondation David Suzuki, une association de défense de l’environnement. « Ce plan a de meilleures chances de succès que tous les plans climatiques canadiens qui l’ont précédé », a toutefois admis sa directrice générale.
Le Canada s’engage ainsi à réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030, par rapport à leur niveau de 2005.
Quatrième producteur de pétrole au monde, le Canada se classe parmi les dix plus grands émetteurs d’émissions de GES de la planète et compte l’un des plus hauts taux d’émissions par habitant. La semaine dernière, Ottawa a annoncé une augmentation d’environ 5 % de ses exportations de pétrole pour répondre « aux demandes d’aide » de ses « alliés, aux prises avec des pénuries » en raison du conflit en Ukraine.
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2022/03/30/la-canada-annonce-un-plan-d-investissements-de-plusieurs-milliards-pour-le-climat_6119739_1652612.html>
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17- La traînée blanche des avions contribue au réchauffement climatique, TV5Monde, 31/03/22, 18:14

L'impact de l'aviation sur le réchauffement climatique ne se résume pas aux émissions de CO2. Les traînées de condensation laissées par les avions y concourent aussi, selon les chercheurs. 
"Les émissions non-CO2 peuvent représenter jusqu'à deux tiers de l'impact de l'aviation sur le réchauffement climatique. Pourtant, on ne s'en occupe pas ", déplore William Todts, de l'ONG Transport & Environnement (T&E). Les traînées de condensation laissées par les avions contribuent aussi au réchauffement climatique. 
Réduire les traînées de condensation
La formation de ces traînées blanches dans le sillage des avions est un phénomène connu. Sous certaines conditions d'humidité et de température, les particules de suie s'encapsulent dans des cristaux de glace. Elles forment des traînées qui se transformant en cirrus, ces nuages d'altitude en forme de filaments blancs. Elles ont un effet refroidissant en renvoyant vers l'espace une partie de l'énergie du soleil. Elles empêchent les radiations provenant de la Terre de s'échapper.
Les suies proviennent des molécules aromatiques, qui représentent 8% à 25% du volume de kérosène. Les carburants d'aviation durables (SAF) permettent de réduire les suies et donc les traînées de condensation. "Utiliser un carburant qui réduit de 80% les émissions de suies permet de baisser jusqu'à 50%" l'impact des traînées sur le réchauffement, explique Patrick Le Clercq, du centre de recherche aérospatiale allemand DLR.  Mais, "même s'il n'y avait pas de suies dans le panache, il reste les particules de l'air ambiant" qui peuvent conduire à la formation de cristaux de glace, poursuit le spécialiste. 
Un futur avion à hydrogène - qui n'émet que de la vapeur d'eau - pourrait donc lui aussi être à l'origine de traînées de condensation. Mais celles-ci se dissipant toutefois bien plus rapidement. Ces traînées ne se formant que dans des conditions d'humidité et de température données, il convient d'éviter les zones où elles sont susceptibles d'apparaître. Une étude menée en 2020 dans l'espace aérien japonais a conclu que 2% des vols étaient à l'origine de 80% des traînées et qu'en dérouter 1,7% pouvait les réduire de 59%, sans impact sur la consommation de carburant.
>> Suite à lire à :
<https://information.tv5monde.com/info/la-trainee-blanche-des-avions-contribue-au-rechauffement-climatique-451025>
En savoir plus :
> Why “flying less” offers the best path to sustainable aviation <https://www.transportenvironment.org/discover/2050roadmap/>, Transport & Environment (T&E), March 8, 2022
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18- Encore des pluies records à Sydney, Futura-sciences, 31/03/22
Karine Durand, spécialiste météo extrême et environnement

La ville de Sydney a été de nouveau inondée en milieu de semaine. Le mois de mars est d'ailleurs le plus pluvieux jamais enregistré là-bas depuis le début des relevés météo.
La capitale de la Nouvelle-Galles du Sud vient de battre un nouveau record : il est tombé 537 mm de précipitations au cours du mois, à Sydney, ce qui fait de mars 2022 le mois de mars le plus pluvieux enregistré depuis 1942. Le mois qui vient de s'écouler est également le sixième mois le plus pluvieux, tous mois confondus. Un constat d'autant plus étonnant que mars n'est pas d'ordinaire le mois le plus humide de l'année, avec 80 mm de pluie en moyenne. Les mois les plus pluvieux sont en général ceux de février et juin, avec plus de 100 mm. En milieu de semaine, plusieurs quartiers de Sydney ont été balayés par des inondations éclairs, contraignant de nombreux habitants à évacuer.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/meteorologie-encore-pluies-records-sydney-97705/>
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En images
19- Médias : encore 10 jours pour parler climat dans la présidentielle !, l’Affaire du Siècle, 29/03/22

Avec son émission spéciale Elysée 2022, France 2 lance la dernière ligne droite de l’élection présidentielle. Une dernière chance de poser à heure de grande écoute les questions qui comptent pour le climat et l’écologie et de replacer ces sujets au coeur des débats.
Depuis plus d’un mois déjà, l’Affaire du Siècle suit le poids des questions climatiques dans l’élection présidentielle. 5% la semaine dernière. 5% du temps pour parler de notre quotidien, de notre alimentation, de notre logement, de notre santé et de celle de nos enfants.
Nous sommes encore loin du compte, alors nous nous mobilisons à nouveau ! 
> Vidéo à voir à :
<https://laffairedusiecle.net/medias-encore-10-jours-pour-parler-climat-dans-la-presidentielle/>
Sur le même sujet :
> 0,7%, c’est le temps dédié au climat dans l’émission Elysée 2022, L’affaire du Siècle
3h d'émission avec 6 candidat·e·s à la présidentielle : moins d'1 minute consacrée au climat et à l’écologie
<https://twitter.com/laffairedusiecl/status/1509647454018416648/photo/1>
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