[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur eau, santé, consommation, tourisme, sports, loisirs, pollutions et déchets (lundi 4 avril)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Lun 4 Avr 07:46:29 CEST 2022
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- Rouen : Lingettes, bouteilles en plastique… Une tonne de déchets collectée via des filets dans la Seine <https://www.20minutes.fr/planete/3254731-20220318-rouen-lingettes-bouteilles-plastique-tonne-dechets-collectee-via-filets-seine>, 20 Minutes, 18/03/22, 09h05
2- Recyclage : l'Ademe publie son bilan national annuel <https://www.actu-environnement.com/ae/news/recyclage-ademe-bilan-national-annuel-39291.php4>, Actu-environnement, 18/03/22
3- Comment produire de l’eau potable même dans les zones arides ? <https://theconversation.com/comment-produire-de-leau-potable-meme-dans-les-zones-arides-179321>, The Conversation, 20/03/22, 18:51
4- Les eaux souterraines, une ressource « mal gérée, voire gaspillée » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/21/les-eaux-souterraines-une-ressource-mal-geree-voire-gaspillee_6118375_3244.html>, Le Monde, 21/03/22, 05h11
5- Election présidentielle : les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/22/election-presidentielle-les-zones-a-faibles-emissions-dans-le-collimateur-de-nombreux-candidats_6118541_3244.html>, Le Monde, 22/03/22, 01h29
6- Eau potable et assainissement : une facture en hausse <https://www.actu-environnement.com/ae/news/eau-potable-assainissement-facture-eau-39314.php4>, Actu-environnement, 22/03/22
7- En images. Une technique pour nettoyer les panneaux solaires sans eau <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/03/24/une-technique-pour-nettoyer-les-panneaux-solaires-sans-eau_6118883_1650684.html>, Le Monde, 24/03/22, 06h00
8- Au Sénégal, le Forum mondial de l’eau appelle à garantir un « droit à l’eau » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/25/au-senegal-le-forum-mondial-de-l-eau-appelle-a-garantir-un-droit-a-l-eau_6119204_3244.html>, Le Monde, 25/03/22, 21h23
9- Comment acheter en ligne en Europe de façon éco-responsable ? <https://www.dna.fr/societe/2022/03/26/comment-acheter-en-ligne-en-europe-de-facon-eco-responsable>, Les DNA, 26/03/22, 12:00
10- Pyrénées : Un « cocktail toxique » trouvé par des chercheurs dans les beaux lacs d’altitude <https://www.20minutes.fr/planete/3259571-20220326-pyrenees-cocktail-toxique-trouve-chercheurs-beaux-lacs-altitude>, 20 Minutes, 26/03/22, 12h15
11- Dans les Deux-Sèvres, des heurts avec la gendarmerie lors d’une manifestation contre les « mégabassines » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/26/dans-les-deux-sevres-des-heurts-avec-la-gendarmerie-lors-d-une-manifestation-contre-les-megabassines_6119297_3244.html>, Le Monde avec AFP, 26/03/22, 19h36
12- Cuisine. Moins polluant, sans danger : ces alternatives pour remplacer les sacs de congélation <https://www.lalsace.fr/magazine-cuisine-et-vins/2022/03/28/moins-polluant-sans-danger-ces-alternatives-pour-remplacer-les-sacs-de-congelation>, L’Alsace, 28/03/22, 19:00
13- Brésil : énième plan pour dépolluer la baie de Rio <https://information.tv5monde.com/info/bresil-enieme-plan-pour-depolluer-la-baie-de-rio-450671>, AFP, 29/03/22, 15:00
14- "Les déchets ont de la valeur" : au Kenya, le plastique devient brique <https://information.tv5monde.com/info/les-dechets-ont-de-la-valeur-au-kenya-le-plastique-devient-brique-450636>, AFP, 29/03/22, 16:00
15- Hérault : Comment fabrique-t-on du béton à partir de coquilles d'huîtres ? <https://www.20minutes.fr/planete/3262243-20220331-herault-comment-fabrique-beton-partir-coquilles-huitres>, 20 Minutes, 31/03/22, 09h29
16- Tourisme/classement des hôtels : développement durable et numérique désormais pris en compte <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/tourisme-classement-des-hotels-developpement-durable-et-numerique-desormais-pris-en-compte_162629>, AFP, 31/03/22, 16h47
17- En bref. La moitié de l’Ukraine polluée par la guerre <https://reporterre.net/La-moitie-de-l-Ukraine-polluee-par-la-guerre>, Reporterre, 31/03/22, 17h51
18- Bactérie E. coli : comment des pizzas Buitoni ont été débusquées par les autorités sanitaires <https://www.lemonde.fr/sante/article/2022/04/01/bacterie-e-coli-comment-des-pizzas-buitoni-ont-ete-debusquees-par-les-autorites-sanitaires_6120040_1651302.html>, Le Monde, 01/04/22, 02h03
En images
19- Santé : des nanoplastiques détectés pour la première fois dans le sang d'êtres humains <https://www.francetvinfo.fr/sante/sante-des-nanoplastiques-detectes-pour-la-premiere-fois-dans-le-sang-d-etres-humains_5044687.html>, France 3, Le 12/13, 25/03/22
Bien à vous,
Florence
NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.
PREMIÈRE DU JOUR : Des chercheurs néerlandais ont découvert des nanoparticules dans le sang d'êtres humains. (cf. item 19 & suite)
BILAN, RAPPORT & ÉTUDE DU JOUR : — Avec son Bilan national du recyclage, l’Ademe dresse un panorama des évolutions des chiffres du recyclage sur une décennie (2010-2019). (cf. item 2)
— A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, les Nations unies alertent, dans un rapport, sur l’épuisement des réserves hydriques souterraines. (cf. item 4 & suite)
— Selon le dernier rapport de l'Observatoire des services publics d'eau et d'assainissement, la facture pour une consommation annuelle de référence de 120 m3 par ménage atteignait 502,80 € en 2019, contre 483,60 € en 2016. (cf. item 6)
— Selon un rapport de l’OCDE de juin 2021, 40 % de la population en Afrique subsaharienne n’a pas accès à des services élémentaires d’approvisionnement en eau et 70 % à un assainissement de base. (cf. item 8)
— Contre toute attente, des chercheurs toulousains viennent de démontrer dans une étude que les lacs d’altitude des Pyrénées ne sont pas épargnés, loin de là, par la pollution chimique. (cf. item 10)
TAGLINE DU JOUR : « Ici commence la mer » : ce message est de plus en plus visible dans l’espace public de nombreuses villes de Normandie, à côté des bouches d’égouts. (cf. item 1)
DÉFIS DU JOUR : — Non seulement l’eau douce n’est accessible qu’à 0,7 % du total de sa masse mais elle est géographiquement mal répartie sur Terre et souvent, très mal utilisée. (cf. item 3)
— Au Brésil, les autorités de l'Etat de Rio assurent qu'elles ont enfin trouvé une solution pour dépolluer l’immense baie de Guanabara près de laquelle vivent 12,5 millions d'habitants et où 54,3% des eaux usées ne sont pas traitées. (cf. item 13)
ANLYSE DU JOUR : Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air et enjeu de santé publique, les 'zones à faibles émissions' (ZFE) sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles. (cf. item 5)
MOBILISATION DU JOUR : A La Rochénard, dans les Deux-Sèvres, une mobilisation a rassemblé des milliers d’opposants aux ‘mégabassines’, ces réserves d’eau géantes destinées à l’irrigation agricole. (cf. item 11)
IMPACT DU JOUR : À mesure que le conflit s’enlise et que les bombardements s’intensifient, l’Ukraine sombre peu à peu dans un chaos marqué par la pollution, la contamination des eaux et les incendies. La guerre aura des effets néfastes durables sur l’environnement. (cf. item 17)
ENQUÊTE DU JOUR : C’est au terme d’une véritable enquête policière que la préparation des pizzas Buitoni a été incriminée dans l’épidémie d’insuffisances rénales qui, depuis le début de l’année, a tué deux enfants ou adolescents et touché des dizaines d’autres en France métropolitaine. (cf. item 18)
TECHNOLOGIE DU JOUR : Une équipe de chercheurs du MIT viennent de breveter une solution sèche, autrement dit sans eau, qui éjecte les grains de poussière des panneaux photovoltaïques. (cf. item 7)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Pour concilier commerce en ligne et protection de l’environnement, quelques conseils pour acheter en ligne en Europe de façon éco-responsable. (cf. item 9)
— Plastique et coquilles d’huîtres, avec la valorisation nos déchets ont une seconde vie ! (cf. item 14 & 15)
— Pailles en bambou, vaisselle comestible, bouteilles biodégradables… En cuisine, de nouvelles alternatives au plastique apparaissent pour limiter la pollution et réduire les risques pour la santé. (cf. item 12)
— Le classement de l'offre hôtelière française, qui va d'une à cinq étoiles, va mieux valoriser les efforts en matière de développement durable annonce Atout France. (cf. item 16)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
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> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Rouen : Lingettes, bouteilles en plastique… Une tonne de déchets collectée via des filets dans la Seine, 20 Minutes, 18/03/22, 09h05
Pollution. Pour lutter contre la pollution des eaux, la métropole de Rouen (Seine-Maritime) étudie les déchets déversés dans la Seine pour remonter à la source
Une collecte de déchets, via des filets disposés le long de la Seine, à Rouen (Seine-Maritime), s’est soldée par un triste butin. « Lingettes sanitaires, masques, bouteilles en plastique, etc. », énumère Actu.fr. Ces détritus, en provenance de la voie publique, charriés par les eaux de pluie ou le vent, partaient en direction de la mer. Une tonne a été stoppée, lors d’une opération de relevage, raconte Paris Normandie. A cela s’ajoutent les trois mètres cubes pompés juste avant la levée.
Ces filets expérimentaux posés au débouché des affluents et des égouts qui se jettent dans le fleuve ont été mis en place en novembre. Une première remontée avait été réalisée en décembre. Cinq cents kilos d’ordures avaient alors été collectés.
« Ici commence la mer » : ce message est de plus en plus visible dans l’espace public de nombreuses villes de Normandie, à côté des bouches d’égouts, souligne France 3.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3254731-20220318-rouen-lingettes-bouteilles-plastique-tonne-dechets-collectee-via-filets-seine>
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2- Recyclage : l'Ademe publie son bilan national annuel, Actu-environnement, 18/03/22
Philippe Collet
Jeudi 17 mars, l'Agence de la transition écologique (Ademe) a publié son bilan national du recyclage. Le document, réalisé depuis 2002, dresse un panorama des évolutions des chiffres du recyclage sur une décennie (2010-2019). Les éléments présentés « permettent ainsi de mieux comprendre les freins actuels au recyclage, mais également les leviers possibles pour augmenter le taux d'incorporation de matières premières de recyclage (MPR) en France », résume l'Agence.
En 2019, 61 millions de tonnes de MPR ont été incorporées en France (dont plus de la moitié représente des inertes du BTP), permettant de réduire de 32 térawattheures (TWh) la consommation d'énergie fossile.
Le document détaille les chiffres clés du recyclage (données de flux, socioéconomiques et environnementales) pour dix catégories de matériaux : métaux ferreux, aluminium, cuivre, zinc, plomb, verre, papiers-cartons, plastiques, inertes du BTP et bois. À chaque fois, il dresse et apporte des éléments de contexte économique, technique et réglementaire. Sur les plans technique et économique, il présente notamment les principales étapes du cycle de vie du matériau et définit les termes clés du secteur.
Sur le plan environnemental, le bilan dresse une évaluation à partir de trois éléments : les impacts de la chaîne de recyclage (depuis la collecte du déchet jusqu'à sa transformation en matériau semi-fini ou fini) ; la production d'un matériau vierge évité grâce au recyclage ; la fin de vie évitée des déchets (incinération et/ou stockage).
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/recyclage-ademe-bilan-national-annuel-39291.php4>
En savoir plus :
> Bilan national du recyclage 2010-2019 <https://librairie.ademe.fr/dechets-economie-circulaire/5233-bilan-national-du-recyclage-bnr-2010-2019.html> - Évolutions du recyclage en France de différents matériaux : métaux ferreux et non ferreux, papiers- cartons, verre, plastiques, inertes du BTP et bois, Ademe, janvier 2022
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3- Comment produire de l’eau potable même dans les zones arides ?, The Conversation, 20/03/22, 18:51
Par Lasâad Dammak, Professeur en Sciences des matériaux et Génie des procédés, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
Ce mardi 22 mars 2022, qui marquera le tout début du printemps, marquera aussi la Journée mondiale de l’eau. Une journée qui nous donne l’occasion de nous intéresser à la disponibilité de cette ressource vitale un peu partout dans le monde.
L’eau de notre planète bleue est à 97,2 % salée ; on la trouve dans les océans, les mers, mais aussi dans certaines nappes souterraines. L’eau douce ne représente, elle, que 2,8 % de l’eau totale du globe. Les glaciers polaires en renferment 2,1 %.
Quant à l’eau douce accessible, elle ne correspond qu’à 0,7 % du total qu’il faut répartir entre l’agriculture, sa plus grande consommatrice (~70 % de l’eau prélevée), l’industrie (~20 %) et l’usage domestique (~10 %).
Non seulement l’eau douce est-elle géographiquement mal répartie sur Terre, mais elle aussi, et souvent, très mal utilisée.
Ce problème, sérieux dans nos pays tempérés, devient gravissime ailleurs, là où les moyens financiers et/ou technologiques font défaut : 11 % de la population mondiale n’a ainsi aucun accès à de l’eau potable et presque 30 % de cette population n’ont pas accès à l’eau potable salubre à leur domicile.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/comment-produire-de-leau-potable-meme-dans-les-zones-arides-179321>
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4- Les eaux souterraines, une ressource « mal gérée, voire gaspillée », Le Monde, 21/03/22, 05h11
Martine Valo
A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, les Nations unies alertent, dans un rapport, sur l’épuisement des réserves hydriques souterraines.
Les grands lacs rétrécissent, le débit de fleuves puissants faiblit, des sources se tarissent… Les effets conjugués du changement climatique et des activités humaines se constatent à l’œil nu tout autour de la Terre, mais qu’en est-il en dessous ? Les auteurs du rapport 2022 de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur les ressources hydriques se sont penchés cette fois sur les ultimes réserves de la planète : les eaux souterraines. L’objectif de leur copieux document, publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, est de « Rendre visible l’invisible », comme l’indique son titre. Il doit être lancé depuis le Forum mondial de l’eau qui se tient dans la ville nouvelle de Diamniadio près de Dakar, au Sénégal, du 21 au 26 mars.
Avec le réchauffement, les longues sécheresses et les épisodes de pluie diluvienne, ainsi que la dégradation générale de la qualité des rivières, les humains vont être de plus en plus dépendants des réserves souterraines. Les puits et les sources fournissent déjà 36 % de l’eau potable dans le monde et restent essentiels dans de nombreuses régions rurales. Dans une ville comme Lagos, au Nigeria, la desserte par un service public est minoritaire et la moitié de la population possède des forages privés auxquels s’approvisionnent 30 % d’habitants supplémentaires. L’alimentation des trois quarts des habitants de l’Union européenne dépend aussi de ce que contiennent les aquifères. « Pourtant, cette ressource naturelle reste mal comprise et, par conséquent, est sous-évaluée, mal gérée, voire gaspillée », notent les auteurs.
> Lire l’article : L’eau à l’épreuve des changements climatiques
99 % des réserves mondiales
« Lors d’une grande sécheresse, d’une contamination grave ou après un séisme, elle peut être d’un plus grand secours que d’envoyer d’un avion des bouteilles d’eau sur la tête des sinistrés, lance Alice Aureli, experte du Programme hydrologique international de l’Unesco. A condition d’avoir une bonne connaissance des nappes existantes, ce qui ne s’obtient pas avec une simple observation par un drone ou un satellite, mais en allant faire des repérages sur le terrain. » L’hydrogéologie est une science jeune, ajoute cette scientifique qui a participé à la rédaction du rapport. « Il a fallu le développement des capacités informatiques à partir des années 1970 pour numériser des tas de données éparpillées et créer des modèles mathématiques. »
Aujourd’hui, l’ONU-eau partage un diagnostic a priori réconfortant : l’importance des volumes retenus dans les diverses formations géologiques sous la surface de la Terre est phénoménale. Les évaluations de la totalité des eaux douces présentes sur la planète oscillent entre 11,1 millions de kilomètres cubes et 15,9 millions de kilomètres cubes, et celles qui sont retenues dans les aquifères – dans les deux premiers kilomètres de la croûte terrestre – constituent 99 % des réserves mondiales. Très inégalement répartis, ces systèmes sont de tailles très variables : de moins de cent kilomètres carrés à plus d’un million de kilomètres carrés et d’une épaisseur de dix mètres à plus de mille mètres. On trouve des lentilles d’eau douce jusque sous le plancher des océans.
> Lire aussi l’archive (2013) : De vastes réserves d'eau douce sous les mers
Voilà pour la bonne nouvelle. Le souci tient à la vitesse à laquelle s’amenuise cette richesse, dont une partie est d’ailleurs saumâtre et ne se renouvelle pratiquement pas. Son taux d’épuisement, lorsqu’il se vide plus vite qu’il ne se remplit, est « considérable » au niveau mondial, estiment les experts. En ce début de siècle, il est estimé entre 100 et 200 kilomètres cubes par an, ce qui représente 15 % à 25 % des extractions totales d’eau.
+ Carte : Baisse du niveau des nappes d’eaux souterraines sur la période 1990-2014 (en centimètres par an) <https://img.lemde.fr/0x1800/0/0/2022/03/18/305370d_1647626113408-pla-1122-rapport-onu-eau-web-v2-partie4-700px.png>
Le rapport cite notamment la baisse constante du niveau dans les systèmes aquifères trop sollicités du bassin du Gange-Brahmapoutre, de la grande plaine de Chine du Nord, ou de la vallée centrale de Californie, où il faut trouver des alternatives coûteuses aux nappes surexploitées. Sous l’effet d’intenses variations hydrauliques, le sol s’est affaissé sous plusieurs métropoles comme Jakarta, où la terre s’enfonce de 1 à 28 centimètres par an par endroits, ainsi qu’à Pékin, Bangkok, Houston, Mexico, La Nouvelle-Orléans ou Venise.
Sous la terre, l’eau n’est pas directement exposée au réchauffement du climat. Mais la recharge naturelle des nappes subit, elle, les modifications des régimes de précipitations, de l’évapotranspiration accrue des végétaux et de l’océan qui se dilate et pénètre dans les zones côtières. Les hommes, mais aussi les écosystèmes, en pâtissent. Dans ces conditions, certains pays (Australie, Espagne, Italie…) se sont lancés dans la recharge artificielle des aquifères, soit en épandant des eaux usées préalablement traitées, soit en les injectant dans les profondeurs.
> Lire aussi Les eaux souterraines à l'épreuve du réchauffement climatique
Recharge artificielle des aquifères
Aux Pays-Bas, des eaux du Rhin sont transportées par des canalisations jusqu’à des zones de dunes côtières où elles s’infiltrent pour alimenter des nappes. Recharger ces dernières permet d’éviter qu’elles ne deviennent saumâtres, ou bien d’anticiper la demande estivale en récupérant une partie des précipitations hivernales. Le principe diffère du stockage en surface dans des réservoirs étanches, qui ne s’inscrit pas dans le grand cycle de l’eau. Les fameuses bassines agricoles, en particulier, sont bien souvent remplies en pompant dans un aquifère et génèrent des pertes importantes en raison de l’évaporation.
Dans les sous-sols, la ressource peut être moins soumise aux polluants qu’à l’air libre : tout dépend de la nature plus ou moins imperméable de la structure géologique qui l’abrite, mais elle n’y échappe pas pour autant. Si une part de la pollution est naturelle, liée à la présence dans le sous-sol d’arsenic et de fluorure, entre autres, l’essentiel provient de la surface, surtout de l’agriculture, « aujourd’hui considérée comme le principal facteur de dégradation des eaux intérieures et côtières », selon les experts de l’ONU-eau.
> Lire aussi l’archive (2010) : Les eaux souterraines mondiales sont surexploitées
Les engrais, chimiques ou biologiques, sont répandus dans le monde entier. On a détecté leur corollaire, les nitrates, à 24 mètres de profondeur dans la plaine de Chine du Nord. Très présents aussi, les pesticides et les antibiotiques liés à l’élevage intensif. Vient ensuite tout ce qui émane des égouts, décharges, industries, routes, canalisations… Et les résidus qui pénètrent plus profondément via les puits, l’exploitation pétrolière, gazière, minière, le stockage souterrain des déchets… Or, une fois la nappe contaminée, sa dégradation est « pratiquement irréversible », prévient Richard Connors, rédacteur en chef de cette publication.
+ Infographie : L’agriculture, principal secteur consommateur d’eau <https://img.lemde.fr/0x1800/0/0/2022/03/18/3c88ef2_1647626113386-pla-1122-rapport-onu-eau-web-v2-partie3-700px.png>
Contaminations aux pesticides
L’agriculture intensive pose aussi des problèmes de salinité transportée par les eaux de drainage vers les sous-sols. C’est à ce secteur que sont destinés 69 % des volumes prélevés sous la surface, tandis que les usages domestiques s’en partagent 22 % et l’industrie 9 %. Le commerce mondialisé des produits des récoltes conduirait à l’épuisement d’environ 11 % des nappes souterraines de la planète (soit 25 kilomètres cubes par an). Le blé, le maïs, le riz, la canne à sucre, le coton et le fourrage principalement participent « de manière significative, à l’épuisement à grande échelle des aquifères situés sous les terres fertiles ».
+ Infographie : L’Asie particulièrement dépendante des eaux souterraines <https://img.lemde.fr/0x1800/0/0/2022/03/18/9803f52_1647626113404-pla-1122-rapport-onu-eau-web-v2-partie2-700px.png>
Entre l’accroissement de la population, celle de la consommation individuelle et les changements de pratiques culturales, la demande hydrique a explosé sur terre. Il a donc fallu se tourner davantage vers les eaux souterraines, dont la part est passée de 12 % du total des prélèvements en 1950 à 25 % en 2017.
> Lire aussi Au Rwanda, une start-up veut donner l’accès à l’eau potable au plus grand nombre
L’énergie joue un rôle déterminant dans ce phénomène, qui s’accroît avec la généralisation de pompes motorisées. Aussi les experts s’interrogent-ils sur l’impact possible de ces équipements fonctionnant à l’énergie solaire, car le faible coût de l’électricité n’incite pas à modérer sa consommation. L’Inde l’a expérimenté. Dans les années 1970, la gratuité de l’électricité pour les agriculteurs y a fait dramatiquement baisser le niveau des nappes sous les zones cultivées, qui sont à 60 % irriguées.
+ Infographie : Explosion de la superficie des terres cultivées irriguées <https://img.lemde.fr/0x1800/0/0/2022/03/18/0600b81_1647626113417-pla-1122-rapport-onu-eau-web-v2-partie1-700px.png>
Les systèmes hydrologiques ne connaissent évidemment pas les limites territoriales. Bien que le recensement ne soit pas achevé, l’Unesco a repéré 468 aquifères transfrontaliers, relate Alice Aureli. Mais à ce jour, seulement six accords de gestion ont été conclus entre les pays concernés, dont deux par la France, avec la Suisse et avec la Belgique. « L’intérêt économique est bien moins évident que pour un fleuve, un grand barrage. Et cela nécessite de mettre les données géologiques en commun, ce que certains gouvernements refusent », déplore Alice Aureli. Pourtant la surexploitation sous le sol peut conduire à l’inversion de l’écoulement du cours d’eau en surface. Un phénomène hydrique bien visible, lui.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/21/les-eaux-souterraines-une-ressource-mal-geree-voire-gaspillee_6118375_3244.html>
Sur le même sujet :
> Journée mondiale de l’eau <https://www.un.org/fr/observances/water-day>, United Nations, 22 mars 2022
En savoir plus :
> UN World Water Development Report <https://www.unwater.org/publication_categories/world-water-development-report/>, United Nations, 21 March, 2021
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5- Election présidentielle : les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats, Le Monde, 22/03/22, 01h29
Stéphane Mandard
Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air, les ZFE sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles.
Les zones à faibles émissions, aussi connues par leur acronyme « ZFE », vont-elles survivre à la campagne présidentielle ? Pierre angulaire de la politique antipollution de l’air du gouvernement, les ZFE visent à interdire progressivement les voitures les plus anciennes des agglomérations sur la base des vignettes Crit’Air. Or, elles sont remises en cause, aussi bien à droite qu’à gauche. A l’extrême droite, on promet tout simplement de les supprimer. Dans son programme, Eric Zemmour (Reconquête !) affiche son intention de « mettre fin à toute interdiction de circuler en ville en fonction du type de véhicule ». Au Rassemblement national, les ZFE sont comparées à des « zones de non droit » que Marine Le Pen promet de lever si elle est élue.
A l’autre bout du spectre politique, Fabien Roussel (PCF) dénonce la perspective d’une « bombe sociale ». Dans un tract imprimé à 2 millions d’exemplaires et glissé ces derniers jours sur le pare-brise des automobilistes, le candidat communiste alerte : « Une voiture sur quatre va être exclue des métropoles. » Une critique partagée par Jean-Luc Mélenchon. Eric Coquerel (député de Seine-Saint-Denis) a précisé la position du candidat de la France insoumise, le 14 mars, devant les acteurs de la filière automobile : « Nous sommes pour mettre fin aux ZFE dans leur configuration actuelle car ce dispositif est discriminatoire sur le plan social. »
> Lire aussi La droite sénatoriale veut neutraliser les zones à faibles émissions
Chez les Républicains, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, estime que « les ZFE (et l’interdiction du diesel) nous mènent vers les “gilets jaunes” puissance 10 ». Le conseiller de la candidate Valérie Pécresse plaide pour reporter leur déploiement après 2025, estimant que « les calendriers sont intenables pour une partie de nos concitoyens ».
Muscler les mesures d’accompagnement
En 2017, le candidat Macron promettait de « diviser par deux le nombre de jours de pollution ». Cinq ans plus tard, pas un mot sur la pollution de l’air dans son programme ni sur les ZFE, un dispositif pourtant porté par son gouvernement. Ce n’est pas une machine arrière, assure le député (LRM) du Rhône Jean-Luc Fugit, qui préside le Conseil national de l’air : « Il s’agit de s’intéresser à tout ce qui doit accompagner la mise en place des ZFE, et de ce côté-là, le candidat Emmanuel Macron me semble être le seul à avoir la vision d’ensemble nécessaire, et le bilan qui permet de l’appuyer. »
Sur le terrain, les collectivités locales, qui ont la tâche de les mettre en œuvre, se heurtent à plusieurs obstacles. Les élus parisiens demandent de longue date au gouvernement de muscler les mesures d’accompagnement (comme la prime à la conversion) et de légiférer pour instaurer le contrôle automatique sans lequel les ZFE restent aujourd’hui largement virtuelles. Aussi, la métropole du Grand Paris, la première à avoir mis en place une ZFE, a décidé de desserrer l’étau : la prochaine étape (l’interdiction des véhicules Crit’Air 3, soit les essences immatriculées avant 2006 et les diesels en circulation depuis 2011) qui devait intervenir en juillet a été repoussée à 2023.
> Lire aussi Pollution de l’air : les futures zones à faibles émissions n’acteront pas la fin des diesels en ville
Grenoble, Lyon, Strasbourg ou tout récemment Toulouse, les autres métropoles qui se sont engagées sur la voie des ZFE, l’ont pour l’instant fait timidement en ne ciblant que les poids lourds et les véhicules utilitaires. Dans la plupart des cas, les particuliers ne seront concernés qu’à partir de 2023, et encore, il ne s’agira que des propriétaires des très anciens Crit’Air 5, les véhicules diesel de plus de vingt ans.
« Avoir un cap clair »
Les moteurs diesel sont pourtant les principales sources d’émission du très toxique dioxyde d’azote (NO2) en ville. Aussi, quand, à l’été 2017, le Conseil d’Etat ordonne au gouvernement de prendre « dans les meilleurs délais » toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux dépassements répétés des normes pour le NO2 dans une dizaine d’agglomérations, le gouvernement brandit la loi d’orientation des mobilités (LOM). Adoptée fin 2019, après une condamnation de la France, cette fois devant la Cour de justice de l’Union européenne, pour non-respect de la directive sur la qualité de l’air, la LOM instaure l’obligation, pour les agglomérations concernées par des dépassements des normes, de mettre en place des ZFE à partir de… 2021. La loi Climat et résilience, adoptée en août 2021, prévoit leur extension à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici à 2025.
> Lire aussi Environnement : la voiture, un frein aux ambitions climatiques de la France
Rapporteur de la LOM, Jean-Luc Fugit renvoie dos à dos « anti-ZFE » et « anti-voitures » : « Ceux qui veulent un moratoire sur les ZFE nient en réalité l’urgence de l’amélioration de la qualité de l’air, et ceux qui veulent aller trop vite nient la réalité du quotidien de nombreuses personnes qui leur reviendra en boomerang. Dans les deux cas, c’est irresponsable. L’urgence est celle d’avoir un cap clair pour anticiper les difficultés et accompagner. »
> Lire aussi Pollution de l’air : les futures zones à faibles émissions n’acteront pas la fin des diesels en ville
Souvent classée dans le camp des « anti-voitures », Anne Hidalgo a été la première élue à programmer la sortie du thermique (2024 pour le diesel et 2030 pour l’essence) à l’échelle d’un territoire. La socialiste fait partie des rares prétendants à l’Elysée à ne pas remettre en cause aujourd’hui le principe des ZFE. In fine, seul Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) s’y réfère directement : « Nous développerons les outils à destination des collectivités en multipliant et renforçant les mesures d’accompagnement à la mise en œuvre des zones à faibles émissions sur tout le territoire français. » Le candidat écologiste promet de lancer « une grande campagne nationale de communication » sur leur déploiement et d’instaurer un « comité national de suivi » pour prendre en compte leurs « impacts économiques, sociaux et environnementaux ».
Un enjeu majeur de santé publique
Airparif, l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, a montré que le déploiement de la ZFE permettrait de réduire significativement l’exposition des Franciliens à la pollution de l’air avec d’importants bénéfices en termes de santé, notamment pour les enfants. L’ensemble des habitants d’Ile-de-France, comme des agglomérations lyonnaise et marseillaise, respirent un air dont les concentrations en NO2 ou en particules fines dépassent (parfois largement) les limites recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
> Lire aussi La pollution aux particules ultrafines « deux à trois fois plus élevée » en ville qu’à la campagne
La pollution de l’air est pourtant un enjeu majeur de santé publique. Le nombre de décès prématurés imputables à l’exposition aux particules fines – également issues du chauffage au bois ou des épandages agricoles – oscillerait chaque année en France entre 40 000 (Santé publique France) et près de 100 000 (Harvard), selon les méthodes de calcul. Cancer du poumon, accident vasculaire cérébral (AVC), infarctus, maladies pulmonaires chroniques obstructives (broncho-pneumopathies, asthme…), retards de croissance… : la pollution de l’air est aujourd’hui considérée comme un facteur de risque aussi important que le tabagisme ou la mauvaise alimentation. Au point d’être devenue la « principale menace environnementale pour la santé humaine », selon l’OMS.
> Lire le décryptage : Un décès sur cinq dans le monde serait lié à la pollution de l’air
Symptôme de la difficulté à s’attaquer à la place de la voiture en ville, les candidats à l’élection présidentielle font presque tous l’impasse sur le sujet. Seul le représentant d’Europe Ecologie-Les Verts s’en est emparé en affirmant qu’il ferait « de la lutte contre la pollution de l’air une priorité nationale » et en s’engageant à respecter les seuils définis par l’OMS. « A l’exception de Yannick Jadot et dans une moindre mesure d’Anne Hidalgo, il y a une méconnaissance profonde et une prise de conscience très insuffisante des enjeux liés à la pollution de l’air, déplore Tony Renucci, le président de l’association Respire. Le sujet passe totalement à la trappe. C’est d’autant plus regrettable que la France a été doublement condamnée. »
En août 2021, après plusieurs ultimatums, le Conseil d’Etat a mis sa menace à exécution en condamnant le gouvernement à payer une amende record de 10 millions d’euros pour son incapacité à ramener les niveaux de pollution de l’air en dessous des normes européennes sur l’ensemble du territoire.
> Lire aussi Pollution de l’air : l’Etat condamné à payer une astreinte record de 10 millions d’euros
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/22/election-presidentielle-les-zones-a-faibles-emissions-dans-le-collimateur-de-nombreux-candidats_6118541_3244.html>
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6- Eau potable et assainissement : une facture en hausse, Actu-environnement, 22/03/22
Dorothée Laperche
Le dernier rapport de l'Observatoire des services publics d'eau et d'assainissement montre qu'en 2019 la facture a augmenté par rapport à 2016. Les indicateurs de rendement et de qualité affichent, quant à eux, une certaine stabilité.
Globalement le prix de l'eau a augmenté à l'échelle nationale, selon le dernier rapport de l'Observatoire des services publics d'eau et d'assainissement. La facture pour une consommation annuelle de référence de 120 m3 par ménage atteignait, en effet, en 2019, 502,80 €, pour 483,60 € en 2016. La Guadeloupe, la Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France et l'Île-de-France sont les régions qui affichent des prix de l'eau les plus élevés. À l'inverse de La Réunion, Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'Occitanie, le Grand Est et d'Auvergne-Rhône-Alpes.
L'année 2019 marque également un point de bascule : c'est la première fois que le prix moyen du service d'eau potable et d'assainissement collectif est le même en régie qu'en délégation. « Ceci peut s'expliquer en partie par la baisse notable (10 centimes d'euro par mètre cube au 1er janvier 2020) du tarif du Sedif, collectivité gérée en délégation et desservant près de 4,7 millions d'habitants sur un total de 28,4 millions pour l'échantillon total en DSP [délégation de service public] », avancent les auteurs du rapport. Toutefois, en isolant l'assainissement collectif, un écart de 15 centimes persiste en défaveur des services gérés en délégation. « Le résultat des données 2019 est conforme aux différentes études qui ont pu être réalisées, ces dernières années, pour l'assainissement collectif », notent les auteurs.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/eau-potable-assainissement-facture-eau-39314.php4>
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7- En images. Une technique pour nettoyer les panneaux solaires sans eau, Le Monde, 24/03/22, 06h00
David Larousserie
Une équipe de chercheurs du MIT viennent de breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux photovoltaïques.
La poussière qui se dépose sur les panneaux solaires fait baisser leur efficacité, de 50 % en deux mois pour les environnements les plus défavorables. Préserver la performance nécessite donc des nettoyages réguliers qui utilisent souvent de l’eau, et qui représentent jusqu’à 10 % du coût de maintenance d’une installation. Une équipe du MIT estime que, pour la capacité mondiale installée, la quantité d’eau correspond aux besoins de deux millions de personnes. Ces chercheurs viennent de tester et breveter une solution sèche qui éjecte les grains de poussière des panneaux. Ils la considèrent comme moins chère que ses concurrentes, et sans risque de court-circuit dans les environnements très humides. Cette technique bénéficie de l’humidité ambiante qui permet aux grains de se charger électriquement et d’être expulsés du panneau solaire, même dans un désert.
> Infographie à voir à :
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/03/24/une-technique-pour-nettoyer-les-panneaux-solaires-sans-eau_6118883_1650684.html>
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8- Au Sénégal, le Forum mondial de l’eau appelle à garantir un « droit à l’eau », Le Monde, 25/03/22, 21h23
Théa Ollivier ( Dakar, correspondance)
Le sommet a réuni plusieurs milliers d’acteurs publics et privés et adopté des recommandations pour mieux gérer et partager une ressource toujours plus convoitée.
Quelques jours avant l’ouverture du Forum mondial de l’eau de Dakar, qui s’est déroulé du 21 au 25 mars, des dizaines de jeunes avaient bloqué avec des pneus brûlés la route nationale des Niayes, à 50 kilomètres de la capitale sénégalaise, lançant des pierres aux gendarmes, qui ont répondu avec des gaz lacrymogènes. Tous réclamaient le droit d’accéder à l’eau du forage installé dans leur localité, uniquement destiné à alimenter Dakar, alors que chez eux les robinets sont à sec.
C’est pour tenter de répondre à ce type de défi que plusieurs milliers d’acteurs publics et privés du secteur de l’eau et de l’assainissement venus du monde entier, dont plusieurs chefs d’Etat et ministres, se sont retrouvés à Dakar lors du 9e Forum mondial. Organisé tous les trois ans, c’est la première fois qu’il se tient en Afrique subsaharienne, vingt-cinq ans après la première édition de Marrakech, au Maroc.
> Lire aussi « Comment gérer la ressource en eau quand la prochaine pluie arrivera dans trois ans ? »
Depuis, certaines éditions ont attiré beaucoup de participants – jusqu’à 40 000 en Corée en 2015. A la veille de l’ouverture de celle de Dakar, Loïc Fauchon, président du conseil mondial de l’eau, coorganisateur de l’événement avec l’Etat du Sénégal, redoutait la moindre fréquentation constatée, en raison de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine. « Pourtant, plus de 700 personnes ont contribué aux réflexions menées pendant trois ans afin de recenser des réponses, en particulier pour améliorer l’accès à l’eau dans les zones rurales », rapporte Loïc Fauchon. Il cite en exemple des forages fonctionnant à l’énergie solaire ou éolienne.
Problématique des eaux transfrontalières
Après ces trois années de concertation et une semaine d’échanges, le forum a adopté une « Déclaration de Dakar » réclamant l’accélération de « l’application du droit à l’eau potable ». Il recommande par ailleurs l’adoption de « plans de gestion durable et intégrée pour préserver les ressources en eau et les écosystèmes », une « mobilisation des ressources financières » en faveur de l’accès à l’eau des populations et une « gouvernance » de l’eau qui inclue tous les utilisateurs : secteurs agricole, industriel, de la santé, de la biodiversité, de l’énergie…
Le président sénégalais, Macky Sall, avait évoqué dans son discours d’ouverture « la raréfaction des ressources hydriques et la dégradation de l’environnement [qui] continue de s’aggraver ». « Deux personnes sur cinq dans le monde vivent dans des régions où l’eau est rare », avait-il ajouté. « Si nous ne changeons pas nos comportements aujourd’hui, l’accès à l’eau va se dégrader, comme nous l’observons déjà dans certains pays », alerte Abdoulaye Sène, secrétaire exécutif du forum. Selon un rapport de l’OCDE de juin 2021, 40 % de la population en Afrique subsaharienne n’a pas accès à des services élémentaires d’approvisionnement en eau et 70 % à un assainissement de base. Et le nombre total de personnes vivant dans des zones urbaines confrontées à une pénurie d’eau permanente passera à 162 millions d’ici à 2050.
L’eau doit faire l’objet d’une « coopération renforcée » entre différentes entités, régionales ou internationales, recommande le Forum mondial de l’eau. L’enjeu de l’« hydrodiplomatie » et de la coopération des organismes de bassins où la ressource en eau est partagée entre plusieurs pays a été au cœur des discussions à Dakar. « Nul n’est propriétaire de l’eau en amont et en aval. Trop de conflits viennent de l’absence de concertation », avait lancé M. Fauchon le jour de l’ouverture. La problématique des eaux transfrontalières revêt une importance de plus en plus critique, comme en témoigne le lancinant conflit autour du Nil entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan. Macky Sall a cité en exemple de coopération l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, qui regroupe le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée depuis cinquante ans.
> Lire aussi Vu d’Egypte, l’indésirable barrage de la Renaissance
« Un espace de plus en plus commercial »
Même si ce forum n’est ni un sommet ni une conférence internationale et que cette déclaration finale n’engage en rien les pays, Abdoulaye Sène veut croire dans son rôle d’impulsion. « Les propositions doivent être portées par le président en exercice de l’Union africaine pour alimenter la deuxième grande conférence des Nations unies sur l’eau, qui se tiendra en mars 2023 », ambitionne-t-il. Cet événement est aussi l’occasion pour la société civile de présenter aux acteurs étatiques ou privés les sujets qu’elle aimerait voir à l’agenda lors de cette conférence onusienne, dont la précédente édition remonte à 1977.
« Nous ne voulons plus attendre quarante ans pour que soit organisée la prochaine édition, critique Sandra Métayer, coordinatrice du collectif français Coalition Eau.C’est pourquoi nous demandons un nouveau cadre multilatéral au sein de l’ONU dédié à l’assainissement, à la gestion et à l’accès à l’eau. » De quoi combler les limites de ce forum, selon Mme Métayer, qui regrette la faible mobilisation des décideurs politiques de très haut niveau et l’absence d’engagements concrets des Etats.
Comme à chaque édition, un Forum alternatif mondial de l’eau (FAME) a été organisé en parallèle par la société civile, pour donner la parole à ceux qui n’ont pas moyen de payer les droits d’entrée onéreux. « C’est devenu un espace de plus en plus commercial où les multinationales vendent des projets et solutions à nos Etats. Ce n’est pas un espace qui propose des décisions politiques fortes », regrette Mignane Diouf, coordonnateur du FAME. Alors que le droit à l’eau est reconnu depuis 2010 par les Nations unies, il milite pour que les pays inscrivent ce droit dans leur Constitution, afin que la disposition devienne contraignante.
> Lire aussi Au Sénégal, Dakar manque d’eau et a soif
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/25/au-senegal-le-forum-mondial-de-l-eau-appelle-a-garantir-un-droit-a-l-eau_6119204_3244.html>
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9- Comment acheter en ligne en Europe de façon éco-responsable ?, Les DNA, 26/03/22, 12:00
Elphège Tignel
Avec l’objectif de la neutralité climatique en Europe d’ici à 2050, les consommateurs ont leur rôle à jouer, notamment à travers leurs achats. Parce qu’il est possible de concilier commerce en ligne et protection de l’environnement, voici quelques conseils pour acheter en ligne en Europe de façon éco-responsable.
Acheter responsable, cela peut vouloir dire acheter des produits fabriqués en matière naturelle, des produits durables, réutilisables, facilement réparables, des produits locaux, éthiques ou équitables. Des produits éco-responsables qui ont moins d’impact sur l’environnement. Mais d’autres actions sont à la portée de tous.
Etre moins impatient de recevoir sa commande
Suite à un achat en ligne, il est normal d’attendre avec impatience l’arrivée du livreur. Mais derrière les promesses de livraisons rapides se cache en réalité un surplus de pollution considérable. En choisissant une livraison express, en 24 h ou le soir même, le transporteur va forcément être contraint d’envoyer des conteneurs rapidement, qui ne seront pas nécessairement remplis à 100 % de leur capacité. Privilégiez plutôt les livraisons « classiques » et en points relais, pour notamment éviter les retours à l’entrepôt si vous n’êtes pas là.
Renseignez-vous aussi sur la solution choisie par votre vendeur pour le dernier kilomètre. Coursier à vélo, livraison par voie fluviale ou à un horaire précis, des solutions alternatives existent pour limiter l’impact de cette dernière étape de livraison vers votre domicile.
>> Suite à lire à :
<https://www.dna.fr/societe/2022/03/26/comment-acheter-en-ligne-en-europe-de-facon-eco-responsable>
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10- Pyrénées : Un « cocktail toxique » trouvé par des chercheurs dans les beaux lacs d’altitude, 20 Minutes, 26/03/22, 12h15
Hélène Ménal
Pollution. Contre toute attente, des chercheurs toulousains viennent de démontrer que les lacs d’altitude des Pyrénées ne sont pas épargnés, loin de là, par la pollution chimique.
• Des chercheurs toulousains en écologie montagnarde ont étudié la composition chimique des eaux censément pures de huit lacs d’altitude des Pyrénées.
• Ils y ont trouvé un étonnant « cocktail toxique » à base de pesticides.
• Et en particulier, parfois, des concentrations inquiétantes de deux molécules que l’on retrouve dans les insecticides et qui pourrait menacer ces écosystèmes aux allures de paradis.
Après les microplastiques retrouvés sur les sommets vierges des Pyrénées, voici le « cocktail toxique » dans les eaux qu’on croyait pures et limpides des lacs d’altitude. Dirk Schmeller et Adeline Loyau, deux chercheurs du Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement de Toulouse*, sont presque « désolés » de le dire mais il est parfois plus prudent de prendre sa gourde en randonnée que de compter sur les ressources naturelles.
L’étude qu’ils viennent de publier tord le cou à pas mal de clichés paradisiaques. Leur équipe a arpenté les sommets pour déposer dans huit lacs des Pyrénées – en Ariège, en Haute-Garonne ou encore dans le Béarn – des « petites feuilles en silicone » en guise de support pour capter les molécules chimiques. Relevées deux fois, au printemps et à l’été, elles ont livré leur inquiétant verdict. « Nous avons cherché 460 molécules et nous en avons trouvé 141, une diversité chimique massive », raconte Dirk Schmeller. Il y a des herbicides notamment, probablement transportés par les vents depuis des cultures de plus basse altitude. Si la plupart des concentrations sont faibles, les deux scientifiques alertent sur la présence de deux molécules « très toxiques » : le diazinon et la perméthrine, que l’on retrouve dans les insecticides et insectifuges utilisés pour débarrasser le bétail des puces et des tiques ou dans les antimoustiques.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3259571-20220326-pyrenees-cocktail-toxique-trouve-chercheurs-beaux-lacs-altitude>
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11- Dans les Deux-Sèvres, des heurts avec la gendarmerie lors d’une manifestation contre les « mégabassines », Le Monde avec AFP, 26/03/22, 19h36
A La Rochénard, une mobilisation a rassemblé des milliers d’opposants à ces réserves d’eau géantes destinées à l’irrigation agricole.
Des heurts sporadiques entre gendarmes et manifestants ont marqué, samedi 26 mars après-midi, à La Rochénard (Deux-Sèvres), une mobilisation qui a rassemblé des milliers de personne enopposition aux « mégabassines », ces réserves d’eau géantes destinées à l’irrigation agricole.
Le « printemps maraîchin », manifestation prévue pour durer jusqu’à dimanche, a rassemblé samedi entre 4 200 (selon la préfecture) et 7 000 personnes (selon les organisateurs).
Des affrontements ont opposé dans l’après-midi certains manifestants avec les forces de l’ordre durant une heure, avec échanges de jets de pierre, de mortiers d’artifice, et de gaz lacrymogènes et grenades de désencerclement.
Les premiers heurts se sont produits lorsque des groupes de manifestants se sont dirigés vers une zone interdite par les autorités. Peu avant, certains venaient de déterrer, à coups de pelles et de pioches, des éléments de canalisation « destinés à être raccordés au réseau de futures bassines », selon les Soulèvements de la terre, coorganisateur de la mobilisation.
Vers 18 heures, le cortège regagnait, dans le calme, le point de départ de la manifestation à La Rochénard.
« Une privatisation de l’eau »
Réunis à l’appel du collectif Bassines non merci, fer de lance de l’opposition aux projets de ces retenues d’eau, et de la Confédération paysanne, les manifestants réclament « l’arrêt de tous les projets de “mégabassines” », qu’ils considèrent comme « une privatisation de l’eau ».
Egalement soutenus par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Europe Ecologie-Les Verts (EELV), l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) ou encore La France Insoumise, ils dénoncent « l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie », « exigent l’arrêt des travaux » et « la mise en place d’un moratoire sur les projets de “mégabassines” ».
« L’eau est bien commun, partageons-la », « Rechargez les nappes phréatiques avant de stocker l’eau », pouvait-on lire sur les banderoles brandies dans une foule composée de jeunes adultes et de retraités, de familles, de militants associatifs et syndicaux, ainsi que de personnes venues en bleu de travail ou encagoulées.
Un très important dispositif de gendarmerie avait été mis en place, les autorités craignant que les débordements déjà survenus lors de précédentes manifestations ne se répètent.
Deux hélicoptères survolaient le rassemblement à basse altitude et de nombreux fourgons et escadrons de gendarmerie avaient été disposés dans les champs alentour.
Plusieurs armes blanches, dont de gros couteaux et des mortiers d’artifice, ont été saisies lors de fouilles préventives dans la matinée, selon la préfecture qui, comme celle de Charente-Maritime, avait interdit de manifestation un périmètre d’une dizaine de kilomètres dans les communes avoisinantes.
> Lire aussi : « Aucun gouvernement n’a suivi ou devancé avec une telle constance les desiderata du productivisme agricole »
Pour répondre aux opposants aux « mégabassines », environ deux cents agriculteurs se sont également réunis à Cramchaban (Charente-Maritime), quelques kilomètres plus loin, à l’appel de la Coordination rurale, pour un « rassemblement de défense » près d’une retenue dégradée lors d’une manifestation en novembre.
Les « mégabassines », des excavations recouvertes d’une membrane plastifiée, doivent être alimentées par les cours d’eau et les nappes phréatiques en hiver pour servir l’été à des agriculteurs irrigants quand la ressource manque.
Ces dernières années, l’opposition à ces projets s’est cristallisée dans les Deux-Sèvres, notamment à Mauzé-sur-le-Mignon, où a été creusée la première des seize retenues prévues sur le bassin de la Sèvre niortaise, crucial pour l’alimentation du Marais poitevin.
> Lire aussi « L’agroécologie n’est pas une réponse uniquement écologique mais aussi économique »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/26/dans-les-deux-sevres-des-heurts-avec-la-gendarmerie-lors-d-une-manifestation-contre-les-megabassines_6119297_3244.html>
Sur le même sujet :
> Deux-Sèvres : des milliers d'opposants rassemblés contre les «méga-bassines» <https://www.lefigaro.fr/flash-eco/deux-sevres-des-milliers-d-opposants-rassembles-contre-les-mega-bassines-20220326>, Le Figaro avec AFP, 26/03/22, 16:38
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12- Cuisine. Moins polluant, sans danger : ces alternatives pour remplacer les sacs de congélation, L’Alsace, 28/03/22, 19:00
Pailles en bambou, vaisselle comestible, bouteilles biodégradables… En cuisine, de nouvelles alternatives au plastique apparaissent chaque jour, ou presque. Des solutions utiles pour limiter la pollution plastique de la planète, tout en réduisant les risques pour la santé. En effet, certains contenants en plastique peuvent renfermer des substances néfastes pour l’organisme… Le hic ? Les boîtes en plastique et sacs de congélation ne sont pas épargnés par le phénomène ! Heureusement, il existe des alternatives plus écologiques et sans danger !
Le verre
Le verre est un matériau particulièrement résistant, recyclable à l’infini, et tout indiqué pour congeler certains aliments pendant quelques semaines ou plusieurs mois.
Compotes, plats en sauces, purée, soupes, en somme tout ce qui est cuisiné conviendra à un récipient en verre. Inutile d’investir dans des récipients en verre spécial congélation : d’anciens bocaux, comme des conserves ou des pots de confiture propres, stérilisés et parfaitement hermétiques sont suffisants.
Néanmoins, vous pouvez choisir des boîtes en verre conçues spécialement pour la congélation et munies d’un couvercle prévu à cet effet.
>> Suite à lire à :
<https://www.lalsace.fr/magazine-cuisine-et-vins/2022/03/28/moins-polluant-sans-danger-ces-alternatives-pour-remplacer-les-sacs-de-congelation>
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13- Brésil : énième plan pour dépolluer la baie de Rio, AFP, 29/03/22, 15:00
Joshua Howat Berger
Assis sous un parasol, une bière fraîche à la main, avec une vue imprenable sur le Pain de sucre de Rio de Janeiro, Edson Rocha a tout pour passer une journée idyllique à la plage.
À un détail près: l'eau de la baie de Guanabara, aux effluves nauséabondes et polluée par les égouts, ne donne pas du tout envie de piquer une tête.
"Si on se baigne, il faut prendre une douche aussitôt et se frotter pendant 10 minutes", dit ce Brésilien de 46 ans employé dans l'industrie pétrolière.
À quelques mètres de lui, une rivière souterraine déverse des eaux usées dans la mer, sur la belle plage de Flamengo, près du centre de Rio.
Le paysage est à couper le souffle, mais les baigneurs préfèrent les plages qui donnent sur l'Océan atlantique, comme Copacabana, moins touchées par la pollution, à l'immense baie près de laquelle vivent 12,5 millions d'habitants et où 54,3% des eaux usées ne sont pas traités.
Après des décennies de vaines promesses, les autorités de l'Etat de Rio assurent qu'elles ont enfin trouvé une solution pour dépolluer la baie.
L'an dernier, la compagnie de traitement des eaux Cedae a été privatisée.
L'entreprise Aguas do Rio, qui a remporté les enchères, a promis d'investir 2,7 milliards de réais (environ 520 millions d'euros) sur cinq ans pour rénover les stations d'épuration et les raccorder au système d'égouts afin d'empêcher le déversement sauvage d'eaux usées.
Filiale du groupe Aegea, Aguas do Rio a prévu de consacrer au total 24,4 milliards de réais (environ 4,7 milliards d'euros) tout au long de sa concession de 35 ans pour que le taux de traitement des eaux usées atteigne les 90%.
"Quand notre programme sera mis en place, je suis sûr que les gens se baigneront à nouveau dans la baie", dit à l'AFP Alexandre Bianchini, patron d'Aguas do Rio.
- Désillusion olympique -
Mais peu d'habitants de Rio partagent son optimisme.
En 1994, les autorités locales avaient déjà lancé un grand programme de dépollution de la baie avec l'aide de fonds internationaux, avec 1,1 milliard d'euros investis dans des stations d'épuration, mais un grand nombre d'habitations n'étaient pas raccordées au tout-à-l'égout.
En 2009, quand Rio a obtenu l'organisation des jeux Olympiques de 2016, les pouvoirs publics ont promis que la baie de Guanabara serait propre d'ici là.
Mais des photos embarrassantes de sacs en plastique flottant sur le site des épreuves de voile ont été publiées dans les médias du monde entier.
Et l'Etat de Rio, en faillite, n'a jamais pu mettre en place son programme visant à traiter 80% des eaux usées.
"La baie de Guanabara est devenue le cimetière des projets qui n'ont jamais vu le jour", déplore Sergio Ricardo, cofondateur de l'ONG de défense de l'environnement Baia Viva.
- Pêcheurs sans poisson -
Gilciney Gomes, un pêcheur de 61 ans, montre avec dépit deux bouteilles en plastique sorties des eaux troubles et fétides de la baie à Duque de Caxias, en banlieue nord de Rio.
"C'est avec ça que je vais nourrir ma famille ?", demande ce président d'une association de pêcheurs.
Il habite près de Jardim Gramacho, qui a été longtemps la plus grande décharge sauvage d'Amérique Latine. Elle a été fermée officiellement en 2012, mais d'autres ont vu le jour juste à côté et des montagnes de déchets en décomposition polluent la baie toute proche.
Des associations locales accusent par ailleurs une entreprise de produits chimiques et une raffinerie de déverser des déchets toxiques dans cette partie de la baie.
Père de quatre enfants, M. Gomes dû se reconvertir en ramasseur de déchets recyclables, comme la plupart des autres pêcheurs de cette zone.
Le biologiste Mario Moscatelli, qui dirige un programme de replantation de mangrove autour de l'ancienne décharge, estime que la baie de Guanabara est un symbole de la façon dont les problèmes environnementaux sont gérés au Brésil.
"Ce désastre est dû à l'urbanisation sauvage, avec des favelas qui pullulent en l'absence de politiques de logement pour les pauvres et d'un accès universel au tout-à-l'égout", explique-t-il, tout en gardant l'espoir d'une solution avec la privatisation de la compagnie des eaux de Rio.
"On a laissé à l'Etat 50 ans pour tout salir, pourquoi ne pas donner cinq ans à cette entreprise ?", conclut-il.
<https://information.tv5monde.com/info/bresil-enieme-plan-pour-depolluer-la-baie-de-rio-450671>
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14- "Les déchets ont de la valeur" : au Kenya, le plastique devient brique, AFP, 29/03/22, 16:00
Nick Perry
"Le plastique a encore de la valeur", lance Nzambi Matee en montrant des montagnes de bidons d'huile, bassines, pots de yaourts et autres déchets qui, dans son usine de Nairobi, au Kenya, sont broyés en petits flocons colorés.
Selon elle, "le plastique est un matériau incompris."
Cette ingénieure et inventrice kényane de 30 ans sait de quoi elle parle : sa start-up recycle des tonnes de plastiques, voués à engorger les décharges de la capitale, en briques éco-responsables utilisées dans la construction, et qui sont plus solides, plus légères et moins chères que le ciment.
Ces briques durables qu'elle a elle-même créées pavent déjà certains trottoirs, allées et rues de Nairobi, et pourraient bientôt constituer aussi un matériau alternatif pour construire des maisons à bas prix.
Chaque jour, son entreprise, Gjenge Makers, produit 1.500 briques à partir de plastiques domestiques ou industriels.
La jeune entrepreneuse a quitté un emploi dans le secteur pétrolier - industrie qui produit le plastique à partir d'énergies fossiles - afin de se lancer dans le recyclage après avoir été choquée par la faible quantité de déchets recyclés.
"A Nairobi, nous générons environ 500 tonnes de déchets plastiques chaque jour, et seulement une fraction de cela est recyclée", rappelle l'entrepreneuse en jean et baskets, en parcourant avec entrain son usine. "Cela m'a interrogée: que devient ce plastique ?"
- Matière modulable -
Au Kenya et ailleurs, l'essentiel termine sa vie dans des décharges, si ce n'est dans les rivières ou les océans, tandis que seulement 10% sont recyclés.
A Nairobi, une des capitales les plus dynamiques d'Afrique, la jeune femme trouve plus de matière première qu'il ne lui en faut, en parcourant les zones industrielles de la ville.
Il lui a fallu plusieurs années pour perfectionner un prototype - les machines nécessaires ont été conçues sur mesure - mais en 2019 sa production a pu enfin commencer.
Le plastique déchiqueté est mixé avec du sable et soumis à des températures extrêmes, devenant une matière visqueuse et malléable à laquelle on donne la forme de briques de toutes tailles.
Le produit final : un pavé deux à sept fois plus solide que le ciment, mais deux fois plus léger et même 15% moins cher, affirme Matee.
Le plastique est fibreux par nature et le procédé de production unique de l'usine permet d'éviter que ne se forment des poches d'air.
Ceci permet une plus grande solidité par rapport aux briques classiques, qui peuvent craqueler sous une trop grande pression ou sous l'effet du temps.
"Grâce à cela, elle ne casse pas", affirme Nzambi Matee, en tapant deux briques l'une contre l'autre.
En 2021, l'entreprise a recyclé 50 tonnes de plastique mais elle ambitionne de doubler ce chiffre cette année.
- Grands projets -
Le projet n'est pas sans contraintes.
Sur les sept grands types de plastiques, seuls quatre peuvent être recyclés en briques.
Le PET - utilisé notamment pour les bouteilles, un des grands fléaux pour l'environnement - n'est pas compatible pour le moment, mais l'entreprise espère trouver une solution.
"Il est possible de faire plus, il faut faire plus. Nous ne sommes qu'une goutte dans l'océan", ajoute-t-elle.
Gjenge Makers veut se lancer sur le marché des maisons à bas prix en concevant des pavés qui pourront remplacer les briques, ciment et autres matériaux traditionnels.
Un prototype est à l'étude, dans le but de parvenir à réaliser une maison témoin d'ici la fin de l'année.
"Nous voulons être les leaders dans les matériaux de construction alternatifs. Le plastique est notre premier angle d'attaque", explique Matee.
Son travail innovant lui a valu des louanges, notamment lors d'un récent sommet de l'ONU à Nairobi, essentiellement dédié à la crise du plastique.
Gjenge Makers a également créé plus de 100 emplois directs et indirects. Une fierté pour Nzambi Matee, qui a ainsi pu aider à la fois des familles et l'environnement, une combinaison impossible dans son précédent travail.
"Disons que je dors mieux", sourit-elle.
<https://information.tv5monde.com/info/les-dechets-ont-de-la-valeur-au-kenya-le-plastique-devient-brique-450636>
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15- Hérault : Comment fabrique-t-on du béton à partir de coquilles d'huîtres ?, 20 Minutes, 31/03/22, 09h29
Nicolas Bozom
Recyclage. Dans l'Hérault, le département a expérimenté ce matériau d'un nouveau genre pour l'aménagement d'une piste cyclable, à Bouzigues
• Le département de l’Hérault a expérimenté l’utilisation pour l’aménagement d’une piste cyclable, à Bouzigues, d’un béton réalisé avec des coquilles d’huîtres.
• Ce matériau est fabriqué par l’entreprise Colas, qui concasse les coquilles, pour en faire du sable, et le mélanger avec de l’eau et du ciment bas carbone.
• Avant d’être mis en œuvre sur d’autres aménagements piétons ou cyclistes, le département de l’Hérault va étudier sa tenue, pendant un à deux ans.
La recyclabilité des coquilles d’huîtres est étonnante. On en fait de la porcelaine, des décorations de Noël, de l’engrais, des compléments alimentaires pour les poules, des récifs artificiels, des montures de lunettes… Et du béton. Ou plutôt un revêtement, proche du béton, particulièrement vertueux écologiquement. Dans l'Hérault, le département a choisi d’expérimenter ce matériau d’un nouveau genre, pour l’aménagement d’une piste cyclable, à Bouzigues, le pays de l’huître.
Il est fabriqué par l’entreprise de travaux publics Colas, qui récupère les coquilles d’huîtres auprès de l’agglomération de Sète, qui a entrepris une collecte des déchets conchylicoles. Celles qui contiennent encore des matières organiques ne peuvent pas être recyclées. Elles risqueraient de rendre le matériau trop instable. Seules « les plus propres sont identifiées, et broyées », dans un concasseur classique, « que l’on utilise pour les cailloux », confie Romain Carai, chef de l’établissement Colas, à Sète.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3262243-20220331-herault-comment-fabrique-beton-partir-coquilles-huitres>
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16- Tourisme/classement des hôtels : développement durable et numérique désormais pris en compte, AFP, 31/03/22, 16h47
Le classement de l'offre hôtelière française, qui va d'une à cinq étoiles, va mieux valoriser les efforts en matière de développement durable à compter de vendredi, annonce Atout France.
A compter du 1er avril, les critères de classement des hébergements touristiques marchands (hôtels, campings, parcs résidentiels de loisirs, résidences de tourisme, villages de vacances) sont actualisés, comme tous les cinq ans, précise un communiqué jeudi.
Le classement 2022 valorise ainsi les efforts en matière de développement durable : "27 critères seront pris en compte" pour évaluer les hôtels (contre 13 jusqu'ici), et "12 seront obligatoires" contre 3 auparavant.
Parmi les critères pris en compte : "les économies d'eau et d'énergie, une meilleure gestion des déchets, le recyclage, le recours aux circuits courts notamment dans la restauration, la sensibilisation de la clientèle ou encore la formation des personnels hôteliers", indique le communiqué.
"L'amélioration du parcours client grâce au numérique" sera aussi évaluée, avec la mise à disposition du wifi, d'un check-in dématérialisé, ou encore "via un QR-code du livret d'accueil, de brochures touristiques ou de journaux quotidiens en version digitale".
Egalement valorisés : "le fait de proposer des espaces de coworking, des espaces de réunions modulables, ou encore des aménagements dans les chambres facilitant la pratique du télétravail", mais aussi "la mutualisation d'équipements" entre établissements.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/tourisme-classement-des-hotels-developpement-durable-et-numerique-desormais-pris-en-compte_162629>
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17- En bref. La moitié de l’Ukraine polluée par la guerre, Reporterre, 31/03/22, 17h51
La catastrophe environnementale qu’avait anticipée Reporterre au début de l’invasion russe semble désormais avérée. À mesure que le conflit s’enlise et que les bombardements s’intensifient, l’Ukraine sombre peu à peu dans un chaos marqué par la pollution, la contamination des eaux et les incendies. La guerre aura des effets néfastes durables sur l’environnement.
Selon une communication des autorités ukrainiennes, rapportée par Libération, mercredi 30 mars, la moitié du territoire ukrainien serait « pollué » par les tirs russes. « La superficie totale des zones polluées par les engins explosifs dans le cadre de l’agression russe s’élève à 300 000 kilomètres carrés », a précisé un haut responsable du ministère ukrainien de l’Intérieur. Un chiffre impossible pour l’instant à vérifier, même si les informations qui remontent du terrain sont également pessimistes. De nombreuses usines ont été bombardées.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/La-moitie-de-l-Ukraine-polluee-par-la-guerre>
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18- Bactérie E. coli : comment des pizzas Buitoni ont été débusquées par les autorités sanitaires, Le Monde, 01/04/22, 02h03
Florence Rosier et Laurence Girard
C’est au terme d’une véritable enquête policière que cette préparation a été incriminée dans l’épidémie d’insuffisances rénales qui, depuis le début de l’année, a tué deux enfants ou adolescents et touché des dizaines d’autres en France métropolitaine.
Mercredi 30 mars, Santé publique France (SPF) a confirmé le lien – suspecté depuis la mi-mars – entre la consommation de pizzas surgelées Buitoni et plusieurs dizaines de cas d’infections graves, chez des enfants et des adolescents, qui ont tué deux d’entre eux. Douze régions sont touchées : Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Ile-de-France, Bretagne, Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Occitanie.
C’est, de fait, une épidémie très inhabituelle d’infections alimentaires, des syndromes hémolytiques et urémiques (SHU), qui sévit en France métropolitaine depuis le début de l’année. Chaque année, environ 160 cas de SHU sont notifiés à SPF, qui a mis en place un dispositif de surveillance de cette maladie depuis 1996. Diarrhée souvent sanglante, douleurs abdominales et parfois vomissements : 3 à 10 jours après la contamination, ces symptômes apparaissent et peuvent évoluer, après une semaine, vers une insuffisance rénale. Grande fatigue, pâleur, diminution du volume des urines, qui deviennent plus foncées, et parfois convulsions en sont alors les signes avant-coureurs. La prise en charge, à l’hôpital, repose notamment sur des transfusions sanguines et/ou des dialyses. Environ 10 % des enfants atteints font ainsi une forme sévère.
Chez l’enfant, ce syndrome est le plus souvent dû à une bactérie Escherichia coli. Une fois ingéré, ce germe infectieux libère ses toxines dans le tube digestif, où elles vont détruire les cellules intestinales. Ces toxines gagnent aussi la circulation sanguine, qui les transporte jusqu’aux petites artères des reins. Là, elles créent « des brèches, explique Matthieu Jamme, néphrologue et médecin réanimateur, dans un tweet. Ces brèches vont être colmatées » mais leur réparation entraîne un rétrécissement, voire une occlusion, des petites artères rénales.
Les reins, dont l’alimentation en oxygène s’appauvrit, se mettent à dysfonctionner. D’où l’insuffisance rénale « qui, si elle n’est pas traitée rapidement, va être responsable d’une accumulation de déchets dans le sang pouvant être responsable d’un arrêt cardiaque », ajoute Matthieu Jamme. Sans aller jusqu’à cette extrémité, « 30 % des patients qui font des formes sévères conservent des séquelles rénales », indique le professeur François-Xavier Weill, responsable de l’unité bactéries pathogènes entériques de l’Institut Pasteur. En cas de symptômes évocateurs, il faut donc immédiatement consulter un médecin.
> Lire aussi (2020) : Cancer du côlon : le rôle d’« E. coli », véritable agent double, se précise
« La plus grande épidémie de SHU jamais vue en France »
Mais comment est-on passé de moins de 200 cas par an à une épidémie touchant en seulement trois mois plusieurs dizaines de personnes, dont de nombreux enfants ? « C’est la plus grande épidémie de SHU jamais vue en France », souligne François-Xavier Weill. La plus grande, mais aussi la plus atypique. Inhabituelle, cette épidémie l’est pour au moins trois raisons. Par la saison où elle frappe, d’abord. « On observe chaque année un pic estival », indique au Monde SPF. Mais ici, ajoute cette instance, les contaminations recensées « dépassent largement le nombre habituellement observé de SHU pédiatriques en hiver ».
Par l’âge des patients touchés, ensuite. « Habituellement, ce sont les enfants de moins de 3 ans qui sont les plus fréquemment touchés », indique François-Xavier Weill. Mais ici, les enfants malades sont âgés de 1 à 18 ans et leur âge médian est de 7 ans. « Il y a des adolescents atteints », relève le microbiologiste.
> Lire aussi : Bactérie « E. coli » : des pizzas Buitoni contaminées à l’origine d’insuffisances rénales chez des enfants, confirment les autorités de santé
Intrigués par ces deux singularités, les experts lancent une véritable enquête policière. Et finissent par démasquer le coupable, lui aussi inhabituel : des pizzas contaminées. Le plus souvent, en effet, les aliments en cause dans les SHU sont des steaks hachés ou des fromages au lait cru recelant la bactérie. Le lait ou la viande peuvent, dans ce cas, avoir été contaminés par les matières fécales des bovins.
Comment le responsable de l’épidémie actuelle a-t-il été traqué et débusqué ? Les investigations ont été conduites par plusieurs instances : la Direction générale de la concurrence, consommation et répression des fraudes (DGCCRF), la Direction générale de la Santé (DGS) et Santé publique France (SPF). Du côté des victimes, les enquêteurs ont fait appel à un précieux indic : les cartes de fidélité que proposent les enseignes de distribution. « En 2011, ce système de traçage avait déjà permis de remonter à des graines germées, responsable d’une épidémie de SHU qui avait fait plus de 50 morts en Allemagne », explique François-Xavier Weill. Ici, l’indic a révélé un produit plus fréquemment consommé par les familles touchées que par les familles épargnées : des pizzas de la gamme Fraîch’Up, de marque Buitoni (des surgelés à faire cuire au four).
« Une éventuelle contamination au niveau de la pâte »
Restait à confondre le suspect. C’est l’ADN, une nouvelle fois, qui a servi de pièce à conviction. Première percée le 17 mars, lorsque, « dans le congélateur d’une famille touchée, les autorités de santé ont analysé une pizza Fraîch’Up encore non déballée et découvert dans la pâte des bactéries E. coli », a indiqué Nestlé France, propriétaire de la marque, lors d’une conférence de presse. Le lendemain, le groupe agroalimentaire est contraint de lancer une procédure de rappel des produits encore en rayon dans les magasins. Il cesse aussi la livraison et la production de cette gamme de pizza dans son usine de Caudry (Nord).
> Lire aussi : Bactérie « E. coli » : rappel massif de pizzas surgelées Buitoni, un « lien possible » avec des cas graves de contamination
Seconde étape : le génome de la bactérie trouvée dans cette pizza a été séquencé, puis comparé au génome des bactéries prélevées chez les patients. Verdict : « les séquences d’ADN ont “matché”, relève François-Xavier Weill, également responsable du centre national de référence, qui séquence tous les cas d’E. coli en France. La souche de la bactérie que nous avons ainsi identifiée est nouvelle, elle n’a jamais été trouvée ailleurs dans le monde. » Au 28 mars, cette souche était retrouvée chez 41 jeunes patients – 34 autres restaient en cours d’investigation. De son côté, Nestlé a admis que la bactérie trouvée dans la pizza était « d’une souche similaire à celle incriminée dans les cas référencés ».
L’enquête n’est cependant pas terminée. « A ce jour, la provenance de la bactérie présente dans la pizza Fraîch’Up reste indéterminée », reconnaît Nestlé France. Son directeur général industriel, Jérôme Jaton, « pencherait plutôt vers une éventuelle contamination au niveau de la pâte ». La farine, de fait, est incriminée depuis une dizaine d’années dans des épidémies de SHU survenues aux Etats-Unis. Mais elle ne l’avait jamais été jusqu’alors en France. « Le blé pourrait être contaminé par des déjections d’animaux dans les champs, par l’utilisation d’eau souillée pour laver les grains, par des déjections de rongeurs dans les farines des moulins… », liste François-Xavier Weill.
Un autre fait intrigue. La bactérie E. coli résiste au froid, mais la cuisson la détruit. D’où viennent alors les contaminations humaines ? Peut-être d’une mauvaise cuisson des pizzas – une hypothèse à confirmer. En attendant, les autorités sanitaires rappellent leurs recommandations à l’usage des familles : bien se laver les mains avant tout repas ou préparation d’un repas ; ne pas boire d’eau non traitée ; cuire à cœur les steaks hachés, surtout pour les enfants de moins de 5 ans ; éviter, à cet âge, le lait cru et les fromages crus à pâte molle ; bien laver les légumes et les fruits consommés crus… A cette liste, SPF a récemment ajouté un item : « Les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies…) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites. »
> Lire aussi Bactérie « E. coli » : les autorités sanitaires insistent sur la prévention après la mort de deux enfants en 2022
<https://www.lemonde.fr/sante/article/2022/04/01/bacterie-e-coli-comment-des-pizzas-buitoni-ont-ete-debusquees-par-les-autorites-sanitaires_6120040_1651302.html>
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En images
19- Santé : des nanoplastiques détectés pour la première fois dans le sang d'êtres humains, France 3, Le 12/13, 25/03/22
Des chercheurs néerlandais ont découvert des nanoparticules dans le sang d'êtres humains. Présent sur le plateau du 12/13, vendredi 25 mars, le médecin et journaliste Damien Mascret apporte son éclairage.
Des nanoplastiques ont été détectés dans le sang d’êtres humains. C'est une première. Jusqu'à présent les dosages sanguins étaient à l'échelle micro, soit au millionième de mètre. L'échelle nano correspond, elle, au milliardième de mètre. "Pour vous donner une idée, le diamètre d'un cheveu, c'est plus de 50 000 nm, une bactérie c'est au-dessus de 1000 nm", explique le médecin et journaliste Damien Mascret, présent, vendredi 25 mars, sur le plateau du 12/13.
17 individus sur 22
Les chercheurs néerlandais de l'université d'Amsterdam (Pays-Bas) sont descendus plus bas, à 700 nm. "Ils ont pu chercher, effectivement, dans le sang, s'il y avait des nanoparticules de plastique", poursuit le spécialiste. Ils en ont trouvé chez 17 individus, sur 22 testés. Depuis une quinzaine d'année, les nanoparticules sont partout : dans l'air, dans l'eau, dans les aliments, dans les vêtements ou encore dans les cosmétiques. Les chercheurs devront désormais établir si les nanoparticules ne font que passer dans le sang, et sont éliminées par le foie et les reins, ou si elles restent dans le corps et le cas échéant, avec quelles conséquences pour la santé.
> Eclairage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/sante/sante-des-nanoplastiques-detectes-pour-la-premiere-fois-dans-le-sang-d-etres-humains_5044687.html>
En savoir plus :
> Discovery and quantification of plastic particle pollution in human blood <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412022001258>, Environment International, 24 March 2022
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