[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (mercredi 20 avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 20 Avr 08:01:50 CEST 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Les villes, ces nouvelles fabriques de la santé <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2022/04/05/les-villes-ces-nouvelles-fabriques-de-la-sante_6120674_4811534.html>, Le Monde Cities, 05/04/22, 12h54
2- À Paris, différents acteurs veulent favoriser les livraisons depuis la Seine, plus écologiques <https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/a-paris-differents-acteurs-veulent-favoriser-les-livraisons-depuis-la-seine-plus-ecologiques-4104642>, Le JDD, 10/04/22, 15h35
3- Du Danemark au Portugal, l'Europe redouble d'efforts pour s'émanciper du gaz russe <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220412-du-danemark-au-portugal-l-europe-redouble-d-efforts-pour-s-%C3%A9manciper-du-gaz-russe>, AFP, 12/04/22, 11:00
4- « Un scandale d’État » : deux écoles de Saint-Denis vont se retrouver au cœur d’un échangeur routier <https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/un-scandale-detat-deux-ecoles-de-saint-denis-vont-se-retrouver-au-coeur-dun-echangeur-routier-4104797>, Le JDD, 12/04/22, 13h45
5- Dès 2035, l’Allemagne sortira du nucléaire... et des fossiles <https://reporterre.net/Des-2035-l-Allemagne-sortira-du-nucleaire-et-des-fossiles>, Reporterre, 12/04/22, 14h47
6- En Inde, le tissage traditionnel des saris de Varanasi ne tient plus qu'à un fil <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220412-en-inde-le-tissage-traditionnel-des-saris-de-varanasi-ne-tient-plus-qu-%C3%A0-un-fil>, AFP, 12/04/22, 15:00
7- Matériaux biosourcés : “La paille comprimée est plus dure que du béton” <https://www.wedemain.fr/inventer/materiaux-biosources-la-paille-comprimee-est-plus-dure-que-du-beton/>, We Demain, 12/04/22
8- Chronique. « L’éolien est devenu, en quelques années, un solide marqueur idéologique entre la droite (contre) et la gauche (pour) » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/13/l-eolien-est-devenu-en-quelques-annees-un-solide-marqueur-ideologique-entre-la-droite-contre-et-la-gauche-pour_6121953_3234.html>, Le Monde, 13/04/22, 10h24
9- MaPrimeRénov’ : qui peut profiter du nouveau bonus de 1 000 euros pour l’installation d’une chaudière ? <https://www.lemonde.fr/argent/article/2022/04/14/maprimerenov-qui-peut-profiter-du-nouveau-bonus-de-1-000-euros-pour-l-installation-d-une-chaudiere_6122077_1657007.html>, Le Monde, 14/04/22, 06h00
10- A Paris, le métro qui gâche la forêt <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/04/14/a-paris-le-metro-qui-gache-la-foret_6109675_4500056.html>, Le Monde, 14/04/22, 18h16 
11- L’Allemagne se découvre mal préparée à un arrêt des livraisons de gaz russe <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/15/l-allemagne-se-decouvre-mal-preparee-a-un-arret-des-livraisons-de-gaz-russe_6122239_3234.html>, Le Monde, 15/04/22, 02h28
12- L'entreprise Teebike a conçu une roue qui permet d’électrifier n’importe quel vélo mécanique à moindre prix <https://www.lejdd.fr/Economie/lentreprise-teebike-a-concu-une-roue-qui-permet-delectrifier-nimporte-quel-velo-mecanique-a-moindre-prix-4104746>, Le JDD, 15/04/22, 08h15
13- Près de Baltimore, un porte-conteneurs échoué ravit les curieux et inquiète les écologistes <https://information.tv5monde.com/info/pres-de-baltimore-un-porte-conteneurs-echoue-ravit-les-curieux-et-inquiete-les-ecologistes>, AFP, 15/04/22, 21:00
14- Etats-Unis : le gouvernement reprend la vente de concessions de pétrole et gaz sur les terres fédérales <https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/16/etats-unis-le-gouvernement-reprend-la-vente-de-concessions-de-petrole-et-gaz-sur-les-terres-federales_6122405_3210.html>, Le Monde avec AFP, 16/04/22, 05h50
15- Entretien. Laura Foglia, The Shift Project : "avec la ville du quart d’heure, il faut rendre désirable un imaginaire lié à la vie de proximité" <https://www.novethic.fr/actualite/energie/mobilite-durable/isr-rse/laura-foglia-the-shift-project-la-ville-du-quart-d-heure-permet-de-raccourcir-les-distances-et-limiter-les-emissions-de-co2-150719.html>, Novethic, 16/04/22
16- Bataille autour des navires de croisière sur l'île paradisiaque de Key West, en Floride <https://information.tv5monde.com/info/bataille-autour-des-navires-de-croisiere-sur-l-ile-paradisiaque-de-key-west-en-floride-453183>, AFP, 17/04/22, 07:00
17- Les Français ont acheté en 2021 plus de vélos que de voitures <https://www.novethic.fr/actualite/energie/mobilite-durable/isr-rse/les-francais-ont-achete-en-2021-plus-de-velos-que-de-voitures-150720.html>, Novethic, 17/04/22
En images
18- Pouvoir d'achat : 1000 euros de plus pour changer de chaudière <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/pouvoir-dachat-1000-euros-de-plus-pour-changer-de-chaudiere-40910078.html>, TF1, journal de 20h, 14/04/21
19- Trains : le futur est déjà sur les rails <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/trains-le-futur-est-deja-sur-les-rails-07397179.html>, TF1, journal de 20h, 14/04/21
20- Énergie : vivre à côté d'une centrale nucléaire <https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/energie-vivre-a-cote-d-une-centrale-nucleaire_5088742.html>, France 2, journal de 13h, 18/04/22

Bien à vous,
Florence

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ALTERNATIVES DU JOUR : — Face à l’explosion des maladies chroniques – qui toucheraient plus de 20 millions de Français –, les villes sont appelées à allier l’urbanisme au bien-être et à la santé de leurs habitants. (cf. item 1)
— Avec l’acheminement des marchandises par voie fluviale, la vie quotidienne des Franciliens pourrait être significativement améliorée en évitant ainsi 4 millions de poids lourds. (cf. item 2)
TÂCHE DU JOUR : De projets de terminaux méthaniers dans le nord de l'Allemagne, en Finlande ou en France, en passant par de possibles nouvelles voies par l'Espagne ou l'est de la Méditerranée, l'Europe met les bouchées doubles pour s'émanciper du gaz russe, même si la tâche prendra des années, selon les experts. (cf. item 3)
ABERRATION DU JOUR : Pour faciliter la desserte du village olympique des athlètes, le futur échangeur de Saint-Denis Pleyel va emprisonner quelque 600 élèves entre trois axes autoroutiers. (cf. item 4)
AMBITION DU JOUR : En Allemagne, la coalition au pouvoir a présenté un vaste plan d’accélération du développement des renouvelables. Objectif : en finir avec l’énergie fossile dès 2035. (cf. item 5)
ÉPUISEMENT DU JOUR : L’un des derniers tisserands de Varanasi, cité riveraine du Gange, s'acharne encore à produire, sur des métiers à tisser à bras, des saris en soie, quintessence du vêtement féminin traditionnel de l'Inde. (cf. item 6)
AVENIR DU JOUR : — Remplacer les minéraux par des végétaux pour réduire notre empreinte carbone. Tel est le principe des matériaux biosourcés, qui touchent de plus en plus de secteurs de l’économie. Et sont promis à un brillant avenir. (cf. item 7)
— Il n’y aura pas de respect des objectifs climatiques sans développement des énergies renouvelables. (cf. item 8)
DILEMME DU JOUR : 500 arbres sont menacés d’être rasés en cas d’extension de la ligne 1 du métro depuis la station Château-de-Vincennes vers les villes de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) et de Montreuil (Seine-Saint-Denis). (cf. item 10)
IMPACT DU JOUR : Une rupture d’approvisionnement en énergies fossiles, qu’elle soit choisie ou subie, aurait des conséquences industrielles et macroéconomiques majeures en Allemagne. (cf. item 11)
CHIFFRE DU JOUR : " En France, on jette 1 million de vélos par an alors qu’au moins la moitié sont en bon état ", Laurent Durrieu, entrepreneur de Teebike (cf. item 12 & 17)
ÉCHOUAGE DU JOUR : Dans la nuit du 13 au 14 mars, le géant des mers de la compagnie taïwanaise Evergreen, long de 334 m et qui peut transporter près de 12.000 conteneurs, s'est retrouvé immobilisé au beau milieu de la baie de Chesapeake, après avoir manqué un virage vers des eaux plus profondes. (cf. item 13)
CITATIONS DU JOUR : — "Une politique de mobilité durable nécessite de réduire les distances car les gains en termes d’émissions de CO2 enregistrés sur les véhicules ont été plus que compensés par l’augmentation des distances. Rien que pour la mobilité quotidienne, nos trajets ont augmenté de 50 % par rapport aux années 80.", Laura Foglia, responsable de projets Mobilité au sein du Shift Project. (cf. item 15)
— "Ces navires de croisière sont une industrie d'extraction, qui tire des profits de la beauté de Key West tout en portant atteinte à cette beauté et en gâchant l'expérience de tout le monde", Arlo Haskell, cofondateur de l'association Safer Cleaner Ships (cf. item 16)
ADAPTATION DU JOUR : Cette semaine, les demandes d’installation de pompe à chaleur ont progressé de 70%. À chaque fois, les mêmes raisons : le prix du fuel a doublé, celui du gaz a augmenté de 50%. (cf. item 18 & 9)
FUTUR DU JOUR : Plus aérodynamique et avec une réduction de 20% de sa consommation d'énergie, voici le nouveau le TGV que fera circuler la SNCF dans quelques années. (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Les villes, ces nouvelles fabriques de la santé, Le Monde Cities, 05/04/22, 12h54
Marjorie Cessac

Entre pandémie et explosion des maladies chroniques, les villes s’emparent de l’urbanisme comme levier pour améliorer le bien-être et la santé de leurs habitants. 
A Belfort, le choix des bancs publics ne s’effectue pas seulement sur des critères esthétiques. Depuis 2015, cette commune de l’Est s’est dotée d’une trentaine de bancs adaptés en vue de faciliter les déplacements des personnes âgées ou à mobilité réduite – trois places et forme dite « assise-debout » (ils sont surélevés pour se relever plus facilement). Objectif : lutter contre la sédentarité mais aussi l’isolement social en installant ce mobilier près des écoles, marchés, squares, étangs et monuments. A Strasbourg, autre pionnière, c’est le sport « sur ordonnance » qui a été testé, avec construction des infrastructures afférentes. Face à l’explosion des maladies chroniques – qui toucheraient plus de 20 millions de Français –, les villes sont appelées à allier l’urbanisme au bien-être et à la santé de leurs habitants.
La pandémie a accéléré le mouvement. En témoigne l’explosion des « coronapistes » réservées aux cyclistes ou celle des parcours de santé. « On a clairement changé de paradigme », confirme Sandrine Delage, cheffe de projet aménagement du territoire à Grand Paris Aménagement. « Il nous faut désormais faire en sorte que les gens vivent en ville avec moins de promiscuité et plus de bien-être. » Au-delà des seuls équipements sportifs, « les urbanistes travaillent aussi à la reconfiguration des immeubles, sur le design actif, avec des escaliers mieux ventilés, éclairés naturellement et accueillants, pour inciter les gens à les emprunter plutôt que l’ascenseur. Mais aussi sur la piétonnisation des quartiers ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2022/04/05/les-villes-ces-nouvelles-fabriques-de-la-sante_6120674_4811534.html>
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2- À Paris, différents acteurs veulent favoriser les livraisons depuis la Seine, plus écologiques, Le JDD, 10/04/22, 15h35
Bertrand Gréco

La métropole du Grand Paris pilote un appel à projets pour développer des solutions innovantes en bordure de la Seine. 
Avec un peu de bonne volonté politique, la vie quotidienne des Franciliens pourrait être significativement améliorée en agissant sur le transport de marchandises et la livraison du dernier kilomètre. Jean-Michel Genestier en est persuadé. Conseiller délégué à la logistique métropolitaine au sein de la métropole du Grand Paris (MGP), le maire DVD du Raincy (Seine-Saint-Denis) connaît son affaire, en tant qu’ancien cadre dirigeant de SNCF Geodis. À l’heure de l’e‑commerce conquérant et de la révolution des modes de consommation, il défend avec force l’acheminement des marchandises par voie fluviale et une harmonisation des règles de livraison au cœur des villes. Il divulgue au JDD une initiative en ce sens.
Jeudi, la MGP a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour « développer une logistique urbaine décarbonée sur l’axe Seine », en partenariat avec la Ville de Paris, la métropole Rouen Normandie et Le Havre Seine Métropole, ainsi qu’avec Haropa (réunissant les ports du Havre, de Rouen et de Paris), Voies navigables de France (VNF) et l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur). Ces partenaires travaillent main dans la main malgré leurs différences politiques. Ils ont mis à disposition 34 sites le long du fleuve – dont 28 dans le Grand Paris –, qui pourront accueillir les projets lauréats. Les organisateurs attendent des solutions innovantes pour décharger plus facilement les marchandises en cœur urbain, standardiser les contenants, encourager les bateaux électriques ou la cyclo-logistique. Cet AMI donnera lieu à un Appel à projets cet automne.
4  millions de poids lourds pourraient être évités
​« Depuis la fin des années 1960, la quantité de marchandises transportées sur la Seine a été divisée par trois, déplore Jean-Michel Genestier. Or une grande péniche peut déplacer 3 500 tonnes, soit l’équivalent de 140 camions. » Autrement dit, le fleuve, sur lequel sont acheminées chaque année 21 millions de tonnes de marchandises, permet d’éviter plus d’1 million de poids lourds. Ce chiffre pourrait être multiplié par quatre. Aujourd’hui, seulement 7 à 8 % du fret entre Le Havre et Paris passe par la Seine (85 % par la route, le reste par le train). L’objectif « ambitieux » de la MGP est d’atteindre les « 12 à 14 % dans cinq ans ».
> Lire aussi - Enfouie depuis près de soixante-dix ans, la Bièvre retrouve son lit dans le Val-de-Marne
​Certes, le transport fluvial est plus lent – 15 km/h, vingt-cinq heures pour relier Le Havre à Gennevilliers – et plus cher. Mais les avantages sont nombreux, plaide l’élu de Seine-Saint-Denis. À commencer par les « atouts écologiques » : à la tonne transportée, les péniches consomment cinq fois moins de carburant que les camions et émettent jusqu’à cinq fois moins de CO2. Sans oublier la réduction des nuisances sonores ou celles liées à la congestion routière. Autant d’arguments qui incitent certaines entreprises – comme Franprix ou Ikea – à dépenser un peu plus, ne serait-ce que pour une question d’image vis‑à-vis de leurs clients.
Jean-Michel Genestier entend aussi innover sur la livraison du dernier kilomètre. Dans le cadre du Pacte métropolitain pour la logistique – voté en 2018 et actualisé en février dernier dans une version améliorée post-Covid –, il prévoit de mettre en place, d’ici à la fin 2022, « quatre aires géographiques de 150 000 habitants » mitoyennes de Paris : une en Seine-Saint-Denis, une dans le Val-de-Marne, deux dans les Hauts-de-Seine. Dans chacune d’elles, les maires s’engagent à harmoniser leurs réglementations de police régissant la circulation et le stationnement des véhicules de livraison. « Si les règles et les horaires sont les mêmes dans une zone regroupant plusieurs communes, les logisticiens s’organisent en conséquence et le nombre de véhicules peut diminuer de 20 %, argue le maire du Raincy. Ce qui permettra de limiter les bouchons, les klaxons, et la pollution. Ces quatre démonstrateurs ont vocation à être imités dans la métropole. » 
<https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/a-paris-differents-acteurs-veulent-favoriser-les-livraisons-depuis-la-seine-plus-ecologiques-4104642>
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3- Du Danemark au Portugal, l'Europe redouble d'efforts pour s'émanciper du gaz russe, AFP, 12/04/22, 11:00
Camille Bas-Wohlert

Posés non loin d'une tranchée boueuse, les grands tuyaux noirs vont être bientôt enfouis dans ce coin de terre au Danemark. Longtemps suspendu, le chantier d'un gazoduc reliant la Norvège à la Pologne a repris après l'invasion de l'Ukraine.
De projets de terminaux méthaniers dans le nord de l'Allemagne, en Finlande ou en France, en passant par de possibles nouvelles voies par l'Espagne ou l'est de la Méditerranée, l'Europe met les bouchées doubles pour s'émanciper du gaz russe, même si la tâche prendra des années, selon les experts.
A Middelfart, sur l'île danoise de Fionie, le chantier du Baltic Pipe a repris le mois dernier pour achever cette liaison de près de 900 kilomètres.
"Il s'agit aussi d'avoir le gaz dans le système danois, mais surtout d'aider le système gazier de nos bons voisins et amis polonais", explique à l'AFP Søren Juul Larsen, responsable du projet chez l'opérateur danois d'infrastructures énergétiques Energinet.
Une semaine à peine après l'invasion de l'Ukraine, l'autorité environnementale danoise - qui s'inquiétait notamment de l'impact du projet sur des espèces locales de souris et de chauve-souris - a accordé un permis pour poursuivre la construction, après neuf mois de suspension.
"Nous nous attendions à ce qu'il soit bientôt approuvé, mais bien sûr la guerre a rendu la question plus urgente", constate Trine Villumsen Berling, chercheuse à l'institut danois des études internationales. 
Né il y a près de 20 ans, commencé en 2018, le projet partiellement sous-marin devrait désormais entrer en service en octobre, avant d'être entièrement opérationnel au 1er janvier 2023.
"Nous avons vraiment une bonne coopération avec tous les contractants pour accélérer, faire tout ce que nous pouvons pour tenir le calendrier", assure M. Juul Larsen en faisant visiter les lieux.
- Nord Stream 2 abandonné -
Avec une capacité de transport annuelle de 10 milliards de m3 de gaz, le gazoduc doit permettre de garantir la moitié de la consommation de la Pologne, qui avait annoncé il y a trois ans l'arrêt en 2022 de son vaste contrat avec le géant russe Gazprom.
Mais cette bonne nouvelle pour Varsovie pourrait compliquer les approvisionnements du reste de l'Europe, signe de la complexité de l'approvisionnement sur le continent.
La Norvège, deuxième fournisseur gazier de l'Europe après la Russie, assure en effet produire à pleine capacité et le gaz arrivant en Pologne ne sera donc plus vendu en Europe de l'Ouest.
"Ce projet devrait aider la Pologne, mais pourrait entraîner une diminution des exportations de gaz norvégien vers le Royaume-Uni et l'Allemagne", explique Zongqiang Luo, expert auprès du cabinet d'analyses Rystad.
En outre, de nombreux contrats à long terme entre la Russie et des fournisseurs européens courent encore pour 10 à 15 ans, note-t-il.
Mais selon l'exécutif européen, l'UE pourrait se passer complètement de gaz russe "bien avant 2030".
La Norvège étant à pleine cadence, les gisements aux Pays-Bas et au Royaume-Uni en déclin et la Russie indésirable, l'Europe cherche donc son gaz de plus loin, avec le gaz naturel liquéfié (GNL) transportable par navires, venant des Etats-Unis, du Qatar ou encore d'Afrique.
Mais son importation nécessite de construire des terminaux lourds, ou a minima de s'offrir des unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU) du GNL importé.
- Voies alternatives -
Confrontée à l'abandon du gazoduc Nord Stream 2 venu de Russie - dont la construction avait repris l'hiver dernier dans les eaux danoises -, l'Allemagne a ainsi relancé en urgence trois projets d'installation de terminaux méthaniers, jusqu'ici considérés comme non prioritaires.
L'un pourrait être prêt pour l'hiver 2023/24, les deux autres pas avant 2026.
La Finlande, associée à l'Estonie, a annoncé jeudi un projet de location d'un navire-terminal d'importation, alors que les trois pays baltes ont annoncé avoir cessé d'importer du gaz russe depuis le 1er avril.
Dans le sud de l'Europe, l'Espagne et le Portugal défendent une voie d'approvisionnement alternative au gaz russe.
Le port de Sines, le plus grand du Portugal, envisage de doubler la capacité de son terminal gazier en moins de deux ans.
Reliée par gazoduc à l'Algérie et dotée de vastes terminaux méthaniers, l'Espagne pourrait présenter une option. Mais cela implique de lourds travaux afin d'améliorer les connexions avec le reste de l'UE, via la France.
Autre voie également relancée : connecter à l'Europe le gaz de l'est de la Méditerranée, découvert en masse depuis 20 ans au large d'Israël et de Chypre.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220412-du-danemark-au-portugal-l-europe-redouble-d-efforts-pour-s-émanciper-du-gaz-russe>
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4- « Un scandale d’État » : deux écoles de Saint-Denis vont se retrouver au cœur d’un échangeur routier, Le JDD, 12/04/22, 13h45
Christel de Taddeo

Plus de six cents élèves vont se retrouver au cœur du futur échangeur routier qui desservira le village olympique à Saint-Denis. 
Les Jeux en valent-ils la chandelle ? Dans le cadre des aménagements prévus pour accueillir les épreuves olympiques, et de manière à faciliter la desserte du village des athlètes, le futur échangeur de Saint-Denis Pleyel va emprisonner les quelque 600 élèves de la maternelle Pleyel et de l’école élémentaire Anatole-France entre trois axes autoroutiers. C’est le revers de la médaille du futur quartier « durable ». « Un drame sanitaire sans précédent », martèle Hamid Ouidir, représentant des parents d’élèves FCPE. « Un scandale d’État », assène Tony Renucci, le directeur de l’association Respire.
Depuis trois ans, des parents d’élèves et des riverains se mobilisent contre ce projet qui devrait drainer entre 10 000 et 30 000 véhicules par jour à proximité des deux établissements scolaires et d’une crèche. Dernier acte : le 28 janvier, la FCPE 93 et l’association Vivre à Pleyel ont déposé un ultime recours de 1 800 pages auprès de la Cour européenne des droits de l’homme.
> Lire aussi - JO Paris 2024 : le centre aquatique engloutira-t-il les jardins d'Aubervilliers ?
Si la requête était déclarée recevable, l’audience sur le fond n’aurait de toute façon pas lieu avant plusieurs années, alors que les cinq bretelles de l’échangeur seront sorties de terre fin 2023. « Malheureusement, juridiquement, on ne peut plus rien faire », déplore l’avocate des associations, Andréa Rigal-Casta. En octobre 2020, la cour administrative d’appel de Paris avait débouté les associations, parents et riverains « eu égard notamment aux avantages socio-économiques du projet ». Cinq mois auparavant, le juge des référés avait pourtant estimé que l’étude d’impact était « entachée de diverses insuffisances » et que l’arrêté n’avait pas pris suffisamment en considération « l’impact sanitaire du projet » ni celui sur « la dégradation de la qualité de l’air au niveau des sites sensibles ».
Convaincu, le nouveau maire (PS) de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, loue « une meilleure organisation des flux routiers qui va permettre l’essor du quartier Pleyel avec des grosses perspectives de développement ». Il l’assure : « On améliore drastiquement la sécurité routière et le cadre de vie ainsi que le développement économique. »
« La qualité de l’air sera meilleure en 2030 »
La pollution subie par les élèves des écoles ? « Ils ne sont pas plus mal lotis que d’autres, élude le maire. En Île-de-France, il faut aller en Seine-et-Marne pour avoir une qualité de l’air respectant les normes de l’OMS. » Une étude publiée en février par l’association Respire a révélé qu’une grande majorité des établissements scolaires en Île-de-France dépassent les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les particules fines (PM2,5) et le dioxyde d’azote (NO2).
Néanmoins, à Saint-Denis, Respire a relevé des niveaux de pollution en NO2 cinq fois supérieurs aux seuils de l’OMS à proximité des écoles du quartier Pleyel. « On vit avec l’A86, la sortie existe déjà, rappelle Mathieu Hanotin. Quitte à avoir l’autoroute, autant pouvoir l’utiliser. De toute manière, la pollution, on l’a ! » Il convoque les études selon lesquelles « la qualité de l’air sera meilleure en 2030 ». À Pleyel, « la diminution de la pollution sera moins rapide », concède l’élu, qui mise sur la zone à faibles émissions et une diminution du trafic autoroutier.
Pendant combien de temps va-t-on hypothéquer la santé et l’avenir de ces enfants ?
Une étude publiée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en 2020 montre pourtant que la création de voies de circulation supplémentaires génère invariablement une augmentation du trafic et, en conséquence, des émissions associées. Dans un rapport publié en octobre dernier, Unicef France et le Réseau Action Climat pointent la double peine pour les enfants des quartiers populaires, particulièrement exposés à la pollution. À Saint-Denis, l’une des communes les plus défavorisées de France avec un taux de pauvreté de 37 %, le quartier Pleyel illustre parfaitement « l’injustice environnementale et sociale » dénoncée par l’Unicef.
Comme l’a rappelé récemment l’OMS, les enfants sont particulièrement vulnérables : ils absorbent davantage de polluants que les adultes du fait qu’ils respirent plus rapidement ; leur cerveau et leur corps sont en plein développement ; la pollution endommage les fonctions pulmonaires des enfants, même à des taux d’exposition faibles, et affecte leur développement neurologique. « Pendant combien de temps va-t-on hypothéquer la santé et l’avenir de ces enfants ? », s’impatiente Jodie Soret, chargée des relations avec les pouvoirs publics pour Unicef France. Ces derniers mois, elle a eu le sentiment que ce projet devait être mené à terme « à tout prix, quitte à ce que les personnes les mieux informées ou dont les enfants sont malades partent ». Faut-il encore qu’ils en aient la possibilité. Comme elle le fait remarquer : « Certains restent parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. »
<https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/un-scandale-detat-deux-ecoles-de-saint-denis-vont-se-retrouver-au-coeur-dun-echangeur-routier-4104797>
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5- Dès 2035, l’Allemagne sortira du nucléaire... et des fossiles, Reporterre, 12/04/22, 14h47
Violette Bonnebas, Berlin (Allemagne), correspondance

En Allemagne, la coalition au pouvoir a présenté un vaste plan d’accélération du développement des renouvelables. Objectif : en finir avec l’énergie fossile dès 2035.
Un mix électrique composé à 80 % d’énergies renouvelables en 2030, à 100 % en 2035 : l’Allemagne veut atteindre la neutralité carbone quinze ans plus tôt que prévu, sans nucléaire. Le nouvel objectif « revêt une double urgence », a déclaré l’écologiste Robert Habeck, ministre allemand de l’Économie et du Climat, en conférence de presse. « D’une part, la crise climatique s’intensifie. D’autre part, l’invasion russe en Ukraine montre à quel point il est important de sortir des énergies fossiles. » Si le renouvelable représentait en 2021 42 % de sa consommation d’électricité, la première économie d’Europe continue en effet de faire tourner ses centrales à gaz (10,4 %) et charbon (29,7 %), à partir, notamment, de combustibles russes.
Afin d’atteindre ses ambitions « d’indépendance » et de « sécurité énergétique », le gouvernement a présenté le 6 avril un vaste plan d’accélération du développement des renouvelables. Il est le fruit d’un compromis entre les trois partis au pouvoir depuis décembre dernier : les sociaux-démocrates (SPD), les écologistes (die Grünen/Bündnis 90’) et le petit parti de droite libérale FDP (Freie Demokratische Partei). Il entérine, de fait, la fin du nucléaire cette année, celle du charbon en 2030, celle du gaz en 2035.
>> Suite à lire à : 
<https://reporterre.net/Des-2035-l-Allemagne-sortira-du-nucleaire-et-des-fossiles>
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6- En Inde, le tissage traditionnel des saris de Varanasi ne tient plus qu'à un fil, AFP, 12/04/22, 15:00
Abhaya Srivastava

Dans son atelier à peine éclairé, l'Indien Mohammad Sirajuddin est l'un des derniers tisserands de Varanasi, cité riveraine du Gange, qui s'acharnent encore à produire, sur des métiers à tisser à bras, des saris en soie, quintessence du vêtement féminin traditionnel de l'Inde. 
Depuis des siècles, les saris en soie de Varanasi, ville de pèlerinage hindou bordant le fleuve sacré du Gange dans l'Uttar Pradesh (nord), sont réputés pour la qualité de leurs étoffes et la complexité de leurs motifs. 
Mais la concurrence des produits chinois bon marché, les métiers à tisser mécaniques et la lenteur de la reprise après le passage du coronavirus menacent ce savoir-faire. 
Mohammad Sirajuddin est l'un des derniers tisserands de Varanasi à résister aux métiers électriques, plus rapides et moins éreintants à l'usage. 
"Si vous vous promenez dans le quartier, vous verrez, c'est la seule maison avec un métier à bras", affirme à l'AFP cet homme de 65 ans dans l'atelier où il réside, "mais cela ne durera tant que je serai en vie. Après, personne dans cette maison ne me succèdera".
- "Pénibilité du travail" -
"Le tissage sur un métier à bras exige beaucoup de travail, le procédé est assez pénible", poursuit le tisserand. 
Un sari conçu par M. Sirajuddin, orné d'une bordure de "zari" (fil) doré et d'un motif floral, se vendra pour la coquette somme de 30.000 roupies (390 dollars), mais après les ristournes accordées aux intermédiaires et la déduction des coûts de fabrication, il peinera à empocher un bénéfice. 
"Il faut des jours pour concevoir un sari", dit l'homme au front ridé, "à considérer la pénibilité du travail qu'exige la fabrication d'un sari, le bénéfice est négligeable".
Un sari fabriqué sur un métier à tisser mécanique, coûte généralement entre 5.000 et 10.000 roupies (130 dollars) mais la qualité du fil de soie est moindre et plus clinquante. 
Le sari traditionnel de Varanasi est très recherché par les futures mariées indiennes qui se transmet généralement de génération en génération dans l'héritage familial. 
Jaya Jaitly, auteure du livre "Woven Textiles of Varanasi", accuse la mécanisation et l'afflux de contrefaçons chinoises de porter préjudice aux saris traditionnels de Varanasi. 
- Fléau des copies chinoises -
"Ils (les Chinois) copient les saris de Vanarasi depuis déjà un certain temps. La Chine a pris le dessus sur Banarasi, son commerce et sa production de saris", affirme-t-elle à l'AFP. 
Selon elle, après la libéralisation économique de l'Inde dans les années 1990, les marchandises chinoises ont heurté la production nationale de soie.
"Le fil et le tissu chinois ont tout envahi. Toutes nos industries (de la soie) autrefois florissantes ont été anéanties par la mécanisation et encore plus par la concurrence chinoise et leur capacité à produire d'énormes quantités à des prix très bas". 
Aux yeux de Jaya Jaitly, il incombe au gouvernement de mettre en œuvre des politiques favorables aux tisserands et de rendre l'approvisionnement en matières premières simple et moins cher. 
"Le tissage traditionnel doit être soutenu, nous (l'Inde) comptons le plus de variétés de tissage artisanal, de techniques, de compétences et de main-d’œuvre qualifiée que partout ailleurs dans le monde", rappelle-t-elle, "c'est vraiment une tradition dont nous pouvons être fiers".
Si la clientèle aisée de connaisseurs continue de rechercher les saris artisanaux du cru, elle tend toutefois à se raréfier dans le contexte économique actuel post-pandémie.
Selon les économistes, la pandémie a entraîné une hausse du coût de la vie, une baisse de la demande, des pertes d'emploi, de l'inflation, et les perspectives de reprise restent bien sombres. 
"Les tisserands souffrent beaucoup. Ils n'obtiennent pas le juste prix pour leurs produits et les paiements arrivent en retard", explique à l'AFP Mohammad Shahid, commerçant de 33 ans, à Varanasi. 
M. Shahid a cependant bon espoir que le tissage artisanal survive à ces innombrables défis. 
"Ceux qui connaissent la valeur du tissage manuel continueront d'acheter et de chérir nos saris", veut-il croire, "les métiers à tisser traditionnels seront moins employés mais ils ne disparaîtront jamais".
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220412-en-inde-le-tissage-traditionnel-des-saris-de-varanasi-ne-tient-plus-qu-à-un-fil>
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7- Matériaux biosourcés : “La paille comprimée est plus dure que du béton”, We Demain, 12/04/22
Florence Santrot

Remplacer les minéraux par des végétaux pour réduire notre empreinte carbone. Tel est le principe des matériaux biosourcés, qui touchent de plus en plus de secteurs de l’économie. Et sont promis à un brillant avenir.
Troquer des cailloux pour du chanvre pour faire du béton, du pétrole pour du maïs pour créer des emballage, du cuir pour de la fibre de coco pour des baskets… tel est le principe des matériaux biosourcés. Ils commencent à faire leur chemin dans notre quotidien, même si le mouvement n’en est encore qu’à ses débuts. A une semaine de la prochaine conférence-rencontre annuelle du Club de Paris des Directeurs de l’Innovation, son fondateur, le professeur Marc Giget*, revient sur l’énorme potentiel des matériaux biosourcés pour viser la neutralité carbone en 2050.
Cette conférence, qui se tient le 19 avril prochain au Grand Amphi des Arts et Métiers à Paris, sera l’occasion pour des directeurs d’instituts de recherche, des directeurs innovation, R&D et développement durable des entreprises de découvrir les dernières avancées en la matière et d’échanger autour de cette question. L’occasion de faire le point sur les matériaux de demain pour un objectif “Net Zéro”.
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/inventer/materiaux-biosources-la-paille-comprimee-est-plus-dure-que-du-beton/>
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8- Chronique. « L’éolien est devenu, en quelques années, un solide marqueur idéologique entre la droite (contre) et la gauche (pour) », Le Monde, 13/04/22, 10h24
Philippe Escande

Dans son programme, Marine Le Pen promet d’arrêter les projets et de démanteler les parcs existants, au profit du nucléaire. Pourtant, il n’y aura pas de respect des objectifs climatiques sans développement des énergies renouvelables, estime Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Pour la première fois sur le territoire français, un mât blanc de plus de 100 mètres de haut s’est élevé, jeudi 7 avril, au-dessus de la mer au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Une éolienne de 6 mégawatts de puissance, qui sera progressivement rejointe par 80 autres plantées à une quinzaine de kilomètres face aux ports du Croisic et du Pouliguen. Le premier champ éolien maritime français sort enfin la tête de l’eau. A terme, l’installation fournira les besoins en électricité de 700 000 habitants. Un motif de fierté pour les ingénieurs d’EDF, qui travaillent sur le projet depuis dix ans, et pour toute la profession de l’éolien.
Mardi 12 avril, le syndicat qui les représente a expliqué que l’Etat allait récupérer, ou économiser, cette année, près de 14 milliards d’euros grâce à l’énergie éolienne. L’envolée des tarifs de l’électricité conduit les exploitants à verser le trop-perçu par rapport au prix de revient de l’installation.
> Lire aussi : Pourquoi les énergies renouvelables divisent les candidats à l’élection présidentielle
Cette bonne nouvelle ne convainc pas tout le monde. A tel point que ce sujet est devenu, en quelques années, un solide marqueur idéologique entre la droite (contre) et la gauche (pour). Dans son programme politique, la proposition 12 de Marine Le Pen promet d’« arrêter les projets éoliens et [de] démanteler progressivement les parcs existants ». Face à elle, Emmanuel Macron entend créer 50 nouveaux parcs éoliens en mer, comme celui de Saint-Nazaire, mais il ne parle pas du terrestre.
Coûts très compétitifs
Pour se passer d’éolien, le Rassemblement national prévoit la construction d’une vingtaine de réacteurs EPR d’ici à 2036, dont dix en 2031. Mais cela dépasse largement les capacités techniques d’EDF, qui serait déjà content s’il parvenait à sortir un seul nouvel exemplaire en 2037.
Bien sûr, les éoliennes consomment beaucoup de béton et affectent le paysage, mais elles sont bien plus simples à construire et à installer, et produisent aujourd’hui à des coûts très compétitifs. Le dernier appel d’offres marin, à Dunkerque (Nord), a été remporté par EDF au prix de 45 euros le mégawattheure, contre un prix de marché de l’électricité qui a atteint les 230 euros au premier trimestre.
> Lire aussi : En Europe du Nord, les éoliennes affectent peu les milieux marins
Comme le rappelle l’expert Nicolas Goldberg dans une très complète note pour Terra Nova, il n’y a aucune chance de respecter de près ou de loin les objectifs climatiques sans un développement à marche forcée des énergies renouvelables, en plus du nucléaire. C’est le message envoyé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et le Réseau de transport d’électricité dans leurs scénarios 2050. Une réalité qui finira par s’imposer. Mais le temps presse.
> Lire aussi Outre le nucléaire, Emmanuel Macron mise sur le solaire et l’éolien offshore pour décarboner la France
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/13/l-eolien-est-devenu-en-quelques-annees-un-solide-marqueur-ideologique-entre-la-droite-contre-et-la-gauche-pour_6121953_3234.html>
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9- MaPrimeRénov’ : qui peut profiter du nouveau bonus de 1 000 euros pour l’installation d’une chaudière ?, Le Monde, 14/04/22, 06h00
Nathalie Coulaud

Du 15 avril à fin 2022, l’aide accordée pour l’installation d’une chaudière à énergie renouvelable pourra être augmentée de 1 000 euros. Parmi les conditions : remplacer une chaudière au gaz ou au fioul, et ne pas dépasser certains niveaux de revenus.
Une hausse de 1 000 euros de l’aide accordée aux ménages qui remplacent une chaudière alimentée par des énergies fossiles par un équipement à énergie renouvelable : c’était l’une des mesures annoncées par le gouvernement dans le cadre du plan de résilience économique et sociale présenté le 16 mars, en réaction à la flambée des prix de l’énergie.
Ce bonus entre en vigueur pour les dossiers déposés à partir du vendredi 15 avril, jusqu’à la fin de l’année 2022, indique un arrêté publié le 7 avril. En pratique, ces 1 000 euros viennent renforcer l’aide MaPrimeRénov’, qui existe déjà pour ce type de travaux – MaPrimeRénov’ étant la principale aide d’Etat finançant les travaux d’économie d’énergie des ménages.
> Lire aussi Immobilier : les premiers pas du nouveau service public de la rénovation énergétique des logements
Pour demander cette aide, on peut se rendre sur les sites France-renov.gouv.fr ou Maprimerenov.gouv.fr. Sont concernés à la fois les propriétaires occupants et les propriétaires bailleurs.
Les équipements éligibles
Parmi les équipements qui permettent de bénéficier de ce bonus de 1 000 euros, on trouve les chaudières à alimentation automatique et à alimentation manuelle fonctionnant au bois ou autre biomasse (comme la paille, la sciure, les écorces). Mais aussi les équipements de production de chauffage et d’eau chaude sanitaire fonctionnant à l’énergie solaire thermique. Ainsi que les pompes à chaleur géothermiques, qui récupèrent la chaleur de la terre ou des nappes phréatiques, et les pompes solarothermiques, c’est-à-dire équipées de panneaux solaires pour capter la chaleur de leur environnement.
Les pompes à chaleur air-eau, qui récupèrent les calories de l’air pour chauffer l’eau des radiateurs, sont également concernées.
> Lire aussi Immobilier : qui peut bénéficier des aides pour réaliser la rénovation énergétique de son logement ?
Si ce bonus de 1 000 euros s’adresse à la plupart des ménages, il n’est cependant pas destiné aux plus aisés.
Les ménages « roses » exclus
Rappelons que les montants d’aide apportés par MaPrimeRénov’ varient en fonction de quatre catégories de revenus, allant de très modestes, pour les revenus ne dépassant pas 15 262 euros par an pour une personne seule en région et 21 123 euros en Ile-de-France, à la catégorie la plus élevée, pour les ménages dont les revenus sont supérieurs à 35 894 euros en région et 38 184 euros en Ile-de-France.
L’aide supplémentaire de 1 000 euros est destinée aux trois premières tranches de revenus, représentées dans le système MaPrimeRénov’ par trois couleurs : le jaune, le bleu et le violet. Le bonus s’arrête ainsi aux ménages qui perçoivent des revenus intermédiaires – jusqu’à 29 148 euros pour une personne seule en région et 38 184 euros en Ile-de-France (pour une personne seule).
Au-delà, les ménages dits « roses », pas éligibles à des aides MaPrimeRénov’ pour ce type d’équipement, ne bénéficient donc pas, non plus, du bonus de 1 000 euros.
Jusqu’à 11 000 euros
A combien s’élèvera concrètement la prime totale avec ce bonus ? Pour les chaudières fonctionnant au bois et autres biomasses, l’aide passe ainsi à 5 000 euros pour les ménages intermédiaires et à 11 000 euros pour les ménages les plus modestes.
Pour les équipements de chauffage fonctionnant à l’énergie solaire thermique, l’aide totale se situe désormais entre 5 000 euros et 11 000 euros. Les pompes à chaleur air-air sont subventionnées, bonus compris, entre 3 000 euros et 5 000 euros, les pompes à chaleur géothermiques de 5 000 à 11 000 euros.
« Cette aide est, bien sûr, la bienvenue, car elle vise à financer des équipements intéressants, mais il ne faut pas oublier l’isolation, car ces équipements aussi performants soient-ils vont continuer à chauffer le logement en vain si celui-ci n’est pas isolé », martèle Arthur Bernagaud, directeur des opérations chez Hellio, qui accompagne les ménages dans leurs travaux d’économie d’énergie.
> Lire aussi : Pouvoir d’achat : des applications pour faire des économies
Même constat chez Effy, un autre acteur de ce marché : « Nous avons depuis l’annonce de ce bonus des demandes d’information en hausse de 70 % sur les pompes à chaleur et les chaudières bois, mais avant de penser à changer d’énergie de chauffage, nous invitons les familles à vérifier en premier lieu la qualité de l’isolation de leur logement », conseille Audrey Zermati, directrice stratégie d’Effy.
Des objectifs stricts
Or, les aides à l’isolation extérieure apportées notamment par la vente des certificats d’économie d’énergie (CEE) par les ménages aux grands fournisseurs d’énergie ont tendance à baisser.
Rappelons que les grands fournisseurs d’énergie sont soumis à des objectifs stricts de réduction de gaz à effet de serre, qu’ils peuvent atteindre en rachetant des « certificats » aux ménages qui réalisent ces économies.
Une nouvelle période du dispositif s’est ouverte le 1er janvier 2022 et durera jusqu’à fin 2025, avec de nouveaux objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Les fournisseurs d’énergie ayant quatre ans pour les réaliser, ils ne se précipitent pas pour acheter les CEE aux ménages. Conséquence : une baisse de 10 % à 30 % du montant d’achat, par rapport à 2021.
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Fin de la prime pour les chaudières au gaz en 2023
L’arrêté du 7 avril comprend une autre mesure : plus aucune chaudière au gaz ne permettra de bénéficier d’une aide MaPrimeRénov’ à partir de janvier 2023, même les chaudières au gaz à très haute performance énergétique.
Une décision qui fait réagir du côté de GRDF : « Même si on comprend la volonté de diminuer les énergies fossiles, il est dommage d’éliminer les chaudières haute performance gaz, car 20 % du gaz produit en France est décarboné », estime Olivier Roulette, délégué marketing stratégique de GRDF. Ce gaz, notamment produit à partir de déchets organiques de l’agriculture, devrait augmenter jusqu’à remplacer le gaz actuel en 2050, explique-t-il.
<https://www.lemonde.fr/argent/article/2022/04/14/maprimerenov-qui-peut-profiter-du-nouveau-bonus-de-1-000-euros-pour-l-installation-d-une-chaudiere_6122077_1657007.html>
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10- A Paris, le métro qui gâche la forêt, Le Monde, 14/04/22, 18h16 
Sevin Rey-Sahin

Le prolongement vers l’Est de la ligne 1 du réseau parisien passe par le bois de Vincennes. Le projet oppose défenseurs des arbres et élus des communes concernées par les trois stations supplémentaires qui permettront de desservir des quartiers éloignés des transports. 
Devant le chêne bicentenaire haut d’une trentaine de mètres, Barbara Jakowska lève les yeux au ciel : « Pourquoi faire tout un ramdam quand une mairie installe un bac à fleurs sur le trottoir, si en parallèle on tue le bois en catimini », se demande la jardinière-paysagiste vincennoise. Ce chêne pédonculé ainsi que 500 autres arbres sont menacés d’être rasés en cas d’extension de la ligne 1 du métro depuis la station Château-de-Vincennes vers les villes de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) et de Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Pour la création de trois futures stations, 1,4 hectare de ce site naturel va être défriché, selon Ile-de-France Mobilités, et 6 hectares déclassés, le temps des travaux (sans impact sur les arbres). En effet, le terminus de la ligne actuelle n’étant pas assez profond, le chantier dans le bois s’effectuera non pas avec un tunnelier mais à tranchée ouverte, « comme en 1900 lors de la construction de la ligne 1 », note Pierre Serne, conseiller municipal Europe Ecologie-Les Verts de Montreuil.
> Lire aussi « Le Grand Paris est particulièrement vulnérable à la crise climatique »
A l’approche de l’enquête publique qui s’ouvrira le 31 janvier, alors que la pétition en ligne « Touche pas à mon bois » a déjà récolté un peu plus de 60 000 signatures, le parti écologiste se trouve face à un dilemme, soutenant à la fois le prolongement du métro et la préservation d’un des grands poumons de Paris. « Cette extension est indispensable pour la transition énergétique, mais elle ne peut se réaliser à n’importe quelle condition, souligne David Belliard, adjoint à la maire de Paris chargé de la transformation de l’espace public. Dans un contexte de réchauffement climatique, chaque arbre compte dans une ville minérale comme Paris. »
Un vieux dossier
« On dirait qu’ils découvrent le dossier », souffle-t-on chez les élus des villes concernées par l’arrivée du métro. Avec une première enquête publique, lancée en 1936, cette prolongation n’a rien de nouveau. Dès 1995, trois itinéraires sont étudiés pour désengorger à la fois l’autoroute A86 et la ligne A du RER, la plus fréquentée d’Europe. En 2013, pour des raisons de faisabilité technique et financière, Ile-de-France Mobilités privilégie le tracé actuel, qui passe par le bois. L’élu écologiste Pierre Serne, vice-président d’Ile-de-France Mobilités de 2012 à 2015, a copiloté le dossier à l’époque. « J’avais prévenu que les gens iraient s’attacher aux arbres si on réalisait ce chantier à ciel ouvert », assure-t-il.
Sur sa carte plastifiée du bois, la Fontenaisienne Danièle Steer, membre du collectif Touche pas à mon bois, montre les 182 arbres « importants » touchés par les travaux. « On nous a toujours fait croire que le métro n’aurait aucun impact sur le bois », regrette-t-elle. En mai, la professeure en physique théorique, comme tous les riverains, a été alertée par un document de l’Autorité environnementale pointant l’incomplétude du dossier d’impact concernant, entre autres, les eaux souterraines et la faune du bois.
« Mais on va replanter le triple de la surface déboisée. Au final, ce sont seulement 200 mètres carrés sur 1 000 hectares de bois qui vont être concernés », rétorque Grégoire de Lasteyrie, l’actuel vice-président d’Ile-de-France Mobilités. L’argument passe mal auprès des écologistes et des riverains. « Ils pensent que ça va repousser comme avant. C’est toute une faune qui est affectée lorsqu’on arrache un arbre », se désole Barbara Jakowska en désignant les troncs maigrichons qui ont poussé au-dessus du tunnel de maintenance creusé dans les années 1930. Justement, les écologistes se demandent pourquoi la future extension ne pourrait pas emprunter ce tunnel, situé à Fontenay-sous-Bois, à deux pas de la future station des Rigollots ? Mais Ile-de-France Mobilités compte bien continuer à l’utiliser pour l’entretien des rames.
85 000 habitants concernés par cette extension
Pour les élus des trois communes concernées, dont Vincennes, la défense de « quelques arbres » cache en réalité une forêt « d’intérêts individuels ». « Ces opposants vivent dans des appartements qui valent 10 000 euros le mètre carré. Forcément, ils s’inquiètent de l’impact du chantier sur la cote immobilière de leurs biens », s’insurge Jean-Philippe Gautrais, maire communiste de Fontenay-sous-Bois. Selon lui, les bénéfices de cette extension, qui concerne 85 000 habitants, dépassent largement ses effets sur « une infime partie boisée ».
L’arrivée de la ligne 1 à la station Val-de-Fontenay, déjà desservie par deux RER (A et E) et prochainement par la ligne 15 du métro, rendra la ville plus attractive économiquement. A Montreuil, la future station des Grands-Pêchers desservira un quartier populaire éloigné des transports. « La population d’ici est en majorité ouvrière, donc non éligible au télétravail. En l’absence de métro, ils doivent prendre leur voiture dans le département le plus pollué de France », avance Patrice Bessac, l’édile communiste de Montreuil. « Si ce métro ne se fait pas, ça sera un drame », prévient Jean-Philippe Gautrais.
Dans cette histoire, personne n’est vraiment contre le prolongement. « On demande juste une autre solution. Auraient-ils fait pareil si, à la place des arbres, il y avait des immeubles ? », interroge Danièle Steer. Même si Grégoire de Lasteyrie explique qu’il est impossible de faire autrement ou de revoir le tracé, pour les écologistes, une alternative existe forcément. « A la RATP, on sait passer sous des vieux quartiers comme le Marais, on sait geler et dégeler des sols. Si la solution existe, il faut le faire quel que soit son coût », insiste Pierre Serne.
« L’investissement est déjà de 1,5 milliard d’euros. Plus on dépense sur une ligne, moins on pourra le faire sur d’autres », défend de son côté Grégoire de Lasteyrie. En l’absence d’autres propositions, les opposants, eux, sont déterminés à se faire entendre. Jusqu’à faire une ZAD de cette lisière du bois bordée d’hôtels particuliers ? « On ne lâchera rien », répond-on au sein du collectif.
> Lire aussi Les transports franciliens cherchent des milliards désespérément
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/04/14/a-paris-le-metro-qui-gache-la-foret_6109675_4500056.html>
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11- L’Allemagne se découvre mal préparée à un arrêt des livraisons de gaz russe, Le Monde, 15/04/22, 02h28
Cécile Boutelet (Ludwigshafen (Allemagne), envoyée spéciale)

Une rupture d’approvisionnement, qu’elle soit choisie ou subie, aurait des conséquences industrielles et macroéconomiques majeures. 
Le site BASF de Ludwigshafen, dans le Land de Rhénanie-Palatinat, en Allemagne, est le plus grand complexe chimique du monde exploité par une seule entreprise. Au bord du Rhin, large de plus de 250 mètres à cet endroit, une forêt métallique s’étend à perte de vue. C’est un gigantesque réseau de tuyaux gris, coudés, étroitement imbriqués, portés par des kilomètres d’échafaudages. Ici, toutes les installations chimiques sont connectées entre elles pour utiliser au mieux l’énergie.
Surplombant cet entrelacs, des dizaines de colonnes de distillation donnent à l’ensemble des allures de Manhattan. Depuis cent cinquante ans, le complexe chimique rhénan est une pièce centrale et indispensable de la puissance industrielle allemande. A Ludwigshafen, dans ces tuyaux, on domestique jour et nuit la matière. Le cœur du complexe, ce sont deux énormes installations, appelées « steamcracker » (vapocraqueur), qui effectuent une des opérations principales en pétrochimie.
> Lire aussi : L’industrie allemande rattrapée par la géopolitique
« On soumet les hydrocarbures à la chaleur et à la vapeur d’eau pour les décomposer et en faire des composés chimiques de base, qui seront ensuite retransformés », explique le porte-parole de BASF qui nous accompagne. Le processus nécessite de très grandes quantités de chaleur, produite à partir du gaz, qui est en chimie à la fois une énergie et une matière première. Sur le site sont fabriqués 220 000 produits chimiques, des matières aussi variées qu’indispensables à notre quotidien : les composés de base pour la pharmacie, les agents de lavage pour les produits d’entretien et cosmétiques, les plastiques – ceux des emballages, des pare-chocs, des textiles synthétiques, des isolants –, les colles, les lubrifiants des machines, la peinture des carrosseries, l’ammoniaque pour les engrais.
Les économistes divisés
L’industrie européenne étant très imbriquée, presque toutes les branches européennes, y compris l’automobile, l’agroalimentaire et la cosmétique françaises, reçoivent directement ou indirectement des produits fabriqués à Ludwigshafen. Depuis quelques jours, le site est en état d’alerte. Fin mars, face à la demande de la Russie d’être payée en roubles pour ses livraisons d’hydrocarbures, le ministère de l’économie a déclenché le niveau 1 du « plan d’urgence gaz », première étape vers un éventuel rationnement. Le directeur du complexe de Ludwigshafen, Uwe Liebelt, se prépare depuis au cas où il faudrait réduire l’activité, faute de gaz. D’après ses calculs, si l’approvisionnement en gaz baissait de 30 %, l’activité pourrait être maintenue au minimum technique. Les approvisionnements des clients seraient réduits en conséquence.
S’il tombait en dessous du seuil de 50 %, l’ensemble du parc devrait être arrêté, ses 40 000 employés seraient mis au chômage partiel. « L’Allemagne n’est pas préparée à une urgence gazière pareille. Les discussions des dernières semaines l’ont montré », estime M. Liebelt. Depuis la découverte des atrocités commises par l’armée russe en Ukraine, les pressions se sont renforcées, en Allemagne et à l’étranger, pour que Berlin accepte un embargo immédiat sur ses importations de pétrole et de gaz russes. Mais les économistes se disputent sur les conséquences d’une telle mesure.
> Lire aussi : Les pièges de la dépendance européenne au gaz russe
Le directeur général de BASF, Martin Brudermüller, est le seul patron à s’être exprimé publiquement dans ce débat, contre un arrêt volontaire immédiat des approvisionnements : « Il ne suffira pas de baisser le chauffage de deux degrés. La Russie couvre 55 % de notre approvisionnement en gaz. S’il était réduit à zéro du jour au lendemain, le chômage serait porté à un très haut niveau, beaucoup d’entreprises feraient faillite. Pour le dire clairement : cela pourrait plonger l’économie allemande dans sa plus grave crise depuis la seconde guerre mondiale »,a-t-il tranché dans une interview au quotidien FAZ parue le 4 avril.
Tous ne partagent pas cette analyse alarmiste. Une étude parue début mars, largement citée, appelée « étude Bachmann », estime que la récession subie ne serait que de l’ordre de 0,5 % à 3 % et juge que le choc serait « supportable » pour l’économie, qui s’adapterait. Depuis, d’autres économistes sont venus contester ces résultats, arguant que l’étude sous-estime les effets de long terme d’un embargo sur les chaînes de valeur d’industries comme la chimie, mais aussi la métallurgie ou le verre, dont les installations ne résisteraient pas. Tout cela, sans garantie que l’issue du conflit soit accélérée.
Mercredi 13 avril, les grands instituts de conjoncture du pays ont calculé qu’en cas d’interruption des livraisons de gaz et de pétrole, la récession serait « sévère » : la perte cumulée de PIB s’élèverait à environ 220 milliards d’euros pour les seules années 2022 et 2023, soit plus de 6,5 % de l’activité économique annuelle.
Aucun plan de rationnement arrêté
Le ministre de l’économie, l’écologiste Robert Habeck, qui affiche pourtant d’ambitieux objectifs de décarbonation du pays, a expliqué que le gouvernement poursuivait une stratégie pour mettre fin à la dépendance de l’Allemagne aux fossiles russes qui pourrait intervenir au plus tôt… en 2024. En attendant, un responsable jusqu’ici inconnu du grand public est devenu une personnalité incontournable : Klaus Müller, ancien directeur de la fédération des consommateurs, membre du parti écologiste, est depuis quelques semaines directeur de l’Agence fédérale des réseaux.
C’est à lui et à ses équipes que revient la délicate responsabilité d’anticiper le « jour X », la date à laquelle il faudra rationner le gaz dans la première puissance industrielle européenne. Qui recevrait quoi ? Et selon quel ordre de priorité ? Actuellement, son administration s’emploie surtout à augmenter les réserves de gaz, qui se situent à un niveau très bas (28 %). Il ne cache rien de la gravité de la crise. « Nous avons assez de gaz jusqu’à la fin de l’été ou au début de l’automne », a assuré M. Müller à l’hebdomadaire Die Zeit le 12 avril. C’est au retour du froid que le problème de la répartition se poserait de façon aiguë.
> Lire aussi : Une récession allemande pèserait lourdement sur l’économie française
Officiellement, aucun plan n’a encore été arrêté. L’imbrication des industries est telle qu’il est difficile de déterminer quels secteurs seraient prioritaires en cas de rationnement. « Plus vous entrez dans les détails, plus la tâche est complexe, » reconnaît M. Müller. Une piste sérieusement envisagée est de remettre en question la priorité d’approvisionnement jusqu’ici donnée aux ménages, qui consomment un tiers du gaz importé pour le chauffage, afin d’épargner certains secteurs d’activité.
Car pour l’instant, le levier de la baisse de la consommation reste largement négligé, constate M. Müller, qui constate que ni les entreprises ni la population n’ont pris la mesure de l’urgence de la situation. « Les gens observent les événements terribles en Ukraine, font des dons, il y a de la solidarité. Mais dans la consommation privée de gaz, cela ne se reflète en aucune manière », déplore-t-il. Son administration a calculé que dans l’éventualité d’une crise aiguë, les coûts supplémentaires que devrait acquitter annuellement une famille « moyenne » pourraient augmenter de 1 500 à 2 500 euros, soit un quasi-doublement de la facture.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/04/15/l-allemagne-se-decouvre-mal-preparee-a-un-arret-des-livraisons-de-gaz-russe_6122239_3234.html>
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12- L'entreprise Teebike a conçu une roue qui permet d’électrifier n’importe quel vélo mécanique à moindre prix, Le JDD, 15/04/22, 08h15
Guillaume Caire

La start-up niçoise Teebike a vendu 3.000 roues électrifiées qui permettent de transformer les vélos mécaniques à moindre prix.
Pourquoi acheter un vélo électrique neuf qui vaut en moyenne plus de 2 000 euros, lorsque l’on peut en avoir un à 795 euros ? C’est le pari lancé par Laurent Durrieu lorsqu’il a lancé Teebike en novembre 2019. Pour arriver à un tel prix, il a eu pour idée non pas de vendre un vélo à assistance électrique mais seulement… une roue électrifiée. Compatible avec tous les types de vélo, la roue Teebike remplace la roue avant d’une bicyclette traditionnelle, la transformant en véritable cycle à assistance électrique avec une autonomie de 60 kilomètres. La puissance est ensuite contrôlable grâce à une application mobile, qui affiche également le niveau de la batterie.
L’avantage est bien sûr économique, mais également écologique. « Je suis de la génération Bic, avoue Laurent Durrieu. On m’a appris que le bon modèle économique était linéaire : j’achète, je consomme, je jette. C’est une ineptie, alors que l’on peut rouler avec le vélo de nos grands-parents sans risque avec de bons freins et de bonnes roues. » Le succès est au rendez-vous : 3 000 unités ont été vendues en France, et Teebike compte atteindre les 10 000 en 2023.
1 million de vélos jetés par an
Mais Laurent Durrieu ne s’arrête pas là. Pour pousser la dimension verte de son projet encore plus loin, il s’est allié aux Apprentis d’Auteuil, la fondation consacrée à la réinsertion professionnelle. Grâce à des ateliers établis à ­Brignoles (Var), Valbonne (Alpes-Maritimes) et bientôt ­Montauban (Tarn-et-Garonne), Teebike récupère des vélos partis à la casse pour les réparer et équiper certains de roues électrifiées. « En France, on jette 1 million de vélos par an alors qu’au moins la moitié sont en bon état », constate l’entrepreneur. L’idée lui est venue de son séjour en Chine, où les « cimetières de vélos » se multiplient :  « Des entreprises de vélos en libre-service en ont jeté 25 millions par an car leur modèle économique n’a pas fonctionné. »
> Lire aussi - Véhicule électrique : pourquoi les bornes de recharge en accès public sont déjà en tension
Passer par les Apprentis ­d’Auteuil permet ainsi à Teebike de participer à l’insertion sociale tout en créant une filière de vente d’occasions qui n’existait pas jusqu’alors. « Économiquement, vendre des vélos d’occasion, ça ne fonctionne pas, assure Laurent Durrieu. Avec le temps passé à le réparer, un vélo d’occasion coûtera 200 à 300 euros alors qu’on peut en trouver un neuf à 150 euros chez Decathlon. » Il propose donc de vendre les vélos réparés entre 70 et 100 euros. Certains peuvent aussi être équipés de la roue Teebike. Confiant dans le succès du modèle, l’entrepreneur veut ouvrir une vingtaine d’ateliers en un an.
Afin de créer ce véritable écosystème de vente de cycles recyclés, la start-up a signé un partenariat avec Decathlon pour vendre en direct ses vélos. Une reconnaissance pour Laurent Durrieu : « C’est la première fois que le groupe vend des produits qui ne sont pas de sa propre marque. »  
<https://www.lejdd.fr/Economie/lentreprise-teebike-a-concu-une-roue-qui-permet-delectrifier-nimporte-quel-velo-mecanique-a-moindre-prix-4104746>
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13- Près de Baltimore, un porte-conteneurs échoué ravit les curieux et inquiète les écologistes, AFP, 15/04/22, 21:00
Robin Legrand

Ils sont venus en famille ou avec des amis, apportant jumelles et chaises pliantes, tous tournés vers un même objet : le porte-conteneurs Ever Forward, échoué depuis un mois dans la baie de Chesapeake sur la côte Est américaine.
En cette matinée printanière d'avril, les curieux se massent dans un parc de la ville de Pasadena, dans le Maryland, pour jouir d'un point d'observation privilégié sur le navire, englué dans près de six mètres de vase, à quelques centaines de mètres de la rive.
"Même avec les tempêtes qu'on a ici dans la baie, on n'a pas de navires qui s'échouent comme ça", raconte Frederick Schroeder, un retraité venu de l'est de Baltimore avec son appareil photo et son téléobjectif pour documenter la scène, une occasion qui n'arrive "qu'une fois dans la vie" selon lui.
Dans la nuit du 13 au 14 mars, le géant des mers de la compagnie taïwanaise Evergreen, long de 334 m et qui peut transporter près de 12.000 conteneurs, s'est retrouvé immobilisé au beau milieu de la baie de Chesapeake, après avoir manqué un virage vers des eaux plus profondes.
S'étendant de l'Etat de Virginie au sud, jusqu'au Maryland au nord, la baie de Chesapeake est un gigantesque estuaire au trafic maritime important. 
La baie baigne ainsi Port of Virginia et Baltimore, respectivement deuxième et troisième ports les plus importants de la côte Est des Etats-Unis.
- Drague et remorqueurs -
La mésaventure de l'ironiquement nommé Ever Forward ("toujours en avant"), n'est pas sans rappeler celle de l'Ever Given, autre porte-conteneurs d'Evergreen qui était resté coincé en travers du canal de Suez en mars 2021 bloquant le trafic pendant près d'une semaine.
Les garde-côtes américains sont à l'oeuvre pour tenter de remettre l'Ever Forward à flot depuis plus de trois semaines, assistés de remorqueurs et de bateaux de drague. Sans succès jusqu'ici.
Ces derniers jours, des grues se sont affairées autour du navire pour le délester d'un maximum de ses conteneurs et ainsi l'alléger.
Interrogés par l'AFP, les garde-côtes ont précisé que plus de 130 conteneurs avaient déjà été débarqués mais que davantage devaient l'être avant une nouvelle tentative de remise à flot, dont la date reste à déterminer.
"Le capitaine qui s'est échoué doit être très gêné", suppose John Zeglin, un retraité presque octogénaire, venu voir l'Ever Forward "par curiosité" avec sa compagne depuis Bethesda, en banlieue de Washington, à un peu plus d'une heure de route.
Mais si les curieux s'attroupent sur les rivages pour observer le navire, son échouement est surtout source d'inquiétude pour les défenseurs de l'environnement.
- "Epicentre" de balbuzards pêcheurs -
Doug Myers, un scientifique au sein de l'association environnementale Chesapeake Bay Foundation, s'alarme ainsi auprès de l'AFP d'un risque de rupture de la coque, qui pourrait libérer des centaines de litres de mazout.
"A chaque fois qu'un navire s'échoue, vous avez ce risque", explique l'expert, qui dit avoir beaucoup d'expérience avec les marées noires, après avoir notamment travaillé au Texas dans les années 1990.
Avec les opérations de dragage, Doug Myers s'inquiète également que le navire puisse gîter et perdre des conteneurs dans la baie.
"Il y a déjà des dégâts rien que par l'échouement du navire dans des eaux peu profondes, ces bancs de sable (...) contiennent des palourdes et des vers, et d'autres habitats très importants pour les poissons", déplore-t-il.
En dehors de l'eau, ce sont les oiseaux qui sont le plus à risque d'une fuite de mazout, à une période où les volatiles migrateurs font halte dans la baie ou même y nichent pour l'été.
"La baie est en quelque sorte l'épicentre d'abondance des balbuzards pêcheurs", affirme ainsi Doug Myers, qui se tracasse pour ces rapaces.
Le scientifique regrette que jusqu'ici les autorités n'aient pas pris en compte les risques environnementaux et souhaite à présent qu'un cordon de protection soit mis en place autour de l'Ever Forward afin de prévenir toute fuite de mazout.
Car si selon lui le danger n'est pas "imminent", une telle fuite pourrait atteindre les rives des deux côtés de la baie en une à quelques heures.
"Cette baie représente tout pour les habitants du Maryland", fait valoir Doug Myers.
"Tellement de gens tirent leurs revenus directement ou indirectement de la baie, que ce soit grâce au tourisme, à la pêche, ou bien du fait d'avoir une propriété les pieds dans l'eau".
<https://information.tv5monde.com/info/pres-de-baltimore-un-porte-conteneurs-echoue-ravit-les-curieux-et-inquiete-les-ecologistes>
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14- Etats-Unis : le gouvernement reprend la vente de concessions de pétrole et gaz sur les terres fédérales, Le Monde avec AFP, 16/04/22, 05h50 

Sous pression pour faire baisser les prix de l’essence, le gouvernement américain va concéder de nouveaux permis d’exploitation d’hydrocarbures sur les terres fédérales, tout en imposant des nouvelles conditions et une hausse des tarifs. 
Joe Biden recule sur une promesse clé de son programme. Le président américain qui a fait de la lutte contre le changement climatique une de ses priorités, avait peu après son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2021 proclamé un moratoire sur l’octroi de nouvelles concessions pour des forages pétroliers et gaziers sur les terres et les eaux appartenant au gouvernement, dans l’attente d’une révision.
Le ministère de l’intérieur a fait savoir dans un communiqué vendredi 15 avril qu’il allait mettre aux enchères, à partir de la semaine prochaine, environ 173 parcelles représentant 144 000 acres (58 275 hectares) dans neuf Etats.
Plusieurs changements vont toutefois être opérés. La surface proposée est désormais 80 % moins importante que celle qui avait été envisagée initialement. Surtout, le ministère va augmenter les redevances demandées, qui n’avaient pas bougé depuis au moins un siècle, de 12,5 % à 18,75 % des profits. Les entreprises intéressées devront enfin respecter de nouvelles conditions, comme une consultation des tribus amérindiennes ou le respect des « meilleures méthodes scientifiques disponibles » pour l’analyse des émissions de gaz à effet de serre notamment.
> Lire aussi : Pétrole : face à la flambée du brut, Washington va puiser comme jamais auparavant dans ses réserves stratégiques
Popularité en berne
Cette mesure intervient au moment où le président américain est confronté à une inflation record, en particulier du prix de l’essence, qui mine sa popularité. Il prend depuis plusieurs semaines des initiatives visant à faire baisser les cours du brut, ordonnant par exemple fin mars de puiser massivement dans les réserves stratégiques de pétrole du pays.
La reprise des ventes de concessions pour l’exploitation de pétrole et de gaz sur les terres fédérales ne devrait toutefois pas avoir un effet immédiat, le processus prenant généralement plusieurs années.
Le moratoire proclamé par Joe Biden avait déjà été bien entamé, un juge l’ayant suspendu en juin 2021 en estimant que l’administration devait obtenir l’approbation du Congrès. Le gouvernement avait engagé quelques semaines plus tard la vente aux enchères de concessions en mer, dans le golfe du Mexique, annulée par la justice en janvier. Le ministère de l’intérieur a aussi donné son approbation à des milliers de permis d’exploitation de pétrole et de gaz sur les terres fédérales en 2021.
> Lire aussi Guerre en Ukraine : Joe Biden interdit l’importation de pétrole russe
<https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/16/etats-unis-le-gouvernement-reprend-la-vente-de-concessions-de-petrole-et-gaz-sur-les-terres-federales_6122405_3210.html>
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15- Entretien. Laura Foglia, The Shift Project : "avec la ville du quart d’heure, il faut rendre désirable un imaginaire lié à la vie de proximité", Novethic, 16/04/22
Propos recueillis par Concepcion Alvarez

À l’occasion de l’élection présidentielle, Novethic se penche sur ces débats oubliés, ceux qui n’occupent pas le terrain médiatique mais qui sont pourtant vitaux. Zoom aujourd'hui sur la mobilité durable avec Laura Foglia, responsable de projets Mobilité au sein du Shift Project. Le think tank a publié secteur par secteur un plan de transformation de l’économie pour atteindre la neutralité carbone.
Novethic : Selon vous, la question de mobilité durable ne devrait pas se résumer aux seuls moyens de se déplacer mais il faudrait aussi intégrer le raccourcissement des distances. Par quoi cela passe-t-il ? 
Cela passe par la remise en cause du modèle d’urbanisation qui s’est développé après la seconde guerre mondiale, ce qu’on appelle communément "les années voiture". Avec la hausse de la population, la périurbanisation s’est généralisée et beaucoup d’espaces ont été conçus au service de la circulation automobile. Dans le même temps, les lieux d’activités, les centres commerciaux, les zones industrielles, ont été délocalisés à l’extérieur des centres-villes. Aujourd’hui, il est très difficile de revenir en arrière car les habitudes sont ancrées. 
Mais une politique de mobilité durable nécessite de réduire les distances car les gains en termes d’émissions de CO2 enregistrés sur les véhicules ont été plus que compensés par l’augmentation des distances. Rien que pour la mobilité quotidienne, nos trajets ont augmenté de 50 % par rapport aux années 80. Et pour la mobilité en général, quotidienne et longue distance, les distances ont été multipliés par 4,7 depuis les années 60. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire du report modal vers des modes de transport moins carbonés, mais il s’agit de ne pas oublier la composante essentielle des distances parcourues.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/mobilite-durable/isr-rse/laura-foglia-the-shift-project-la-ville-du-quart-d-heure-permet-de-raccourcir-les-distances-et-limiter-les-emissions-de-co2-150719.html>
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16- Bataille autour des navires de croisière sur l'île paradisiaque de Key West, en Floride, AFP, 17/04/22, 07:00
Gerard Martinez

Avec ses eaux turquoise et ses flamboyants couchers de soleil, l'île de Key West, à l'extrême sud de la Floride, invite plus à de lentes promenades qu'aux batailles juridiques. Pourtant, ces dernières années, les grands bateaux de croisière y ont semé la discorde.
Ces énormes navires amènent chaque jour des milliers de touristes dans cette petite ville de 26.000 habitants.
De nombreux commerces locaux dépendent de leur présence, mais beaucoup d'habitants disent aussi leur ras-le-bol de ces arrivées, comme Arlo Haskell, cofondateur de l'association Safer Cleaner Ships.
"Ces navires de croisière sont une industrie d'extraction, qui tire des profits de la beauté de Key West tout en portant atteinte à cette beauté et en gâchant l'expérience de tout le monde", affirme-t-il.
En 2020, son association a poussé pour trois référendums locaux : un pour limiter la taille des bateaux, un autre pour qu'ils ne puissent pas faire débarquer plus de 1.500 personnes par jour, et un dernier pour donner la préférence aux navires plus respectueux de l'environnement.
Les trois propositions ont été approuvées par 60 à 80% des votants et ratifiées par la mairie, une victoire pour M. Haskell. C'est du moins ce qu'il pensait.
En juin 2021, le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a signé une loi suspendant la mesure. Le texte affirmait que les électeurs ne pouvaient pas s'immiscer dans les questions de commerce maritime.
Peu avant, a indiqué le journal Miami Herald, des compagnies appartenant au propriétaire du quai B de Key West (l'un des principaux bénéficiaires de l'arrivée de croisières) avaient donné près d'un million de dollars aux Amis de Ron DeSantis, un groupe créé pour récolter des fonds pour le gouverneur, dont le nom circule pour la présidentielle de 2024.
- Quais fermés -
Safer Cleaner Ships a donc repris la bataille, s'appuyant sur des données inespérées.
Pendant la pandémie, la suspension des croisières n'a en effet pas fait plonger les finances locales. Au contraire, en 2021, la ville a obtenu 25% de plus de taxes sur les ventes qu'en 2019.
Hôtels et restaurants semblent avoir profité du fait que la Floride ait promu l'ouverture des commerces en plein Covid-19, quand d'autres Etats du pays imposaient de sévères restrictions.
L'association de M. Haskell a alors tenté de mobiliser la population pour que la mairie agisse.
Comme le nombre de bateaux de croisière ne peut être limité, l'administration municipale a approuvé le mois dernier la fermeture de deux quais publics de Key West à ces navires.
Désormais, ces bâtiments peuvent seulement accoster dans le seul quai privé de la ville, le quai B, qui reçoit un bateau de croisière par jour. Fini le temps où arrivaient quotidiennement deux ou trois de ces bateaux.
Une bonne nouvelle pour beaucoup, mais un coup dur pour certains commerces.
Car si les touristes des croisières ne passent que quelques heures dans la ville, et mangent en général à bord de leur bateau, ils sont une source de revenus pour les magasins de souvenirs, les glaciers et les lieux comme le musée Ernest Hemingway, situé dans la maison de l'écrivain américain qui y a vécu entre 1931 et 1939, explique la maire, Teri Johnston.
- "Dégâts" -
En cette matinée de semaine, les rues de la ville sont quasi vides.
Vanessa Wilder attend que les passagers d'un bateau récemment arrivé viennent louer des vélos.
"Nous tirons beaucoup de ces navires", dit la jeune femme de 25 ans. "Si nous ne les avions pas, beaucoup de commerces ici devraient fermer."
M. Haskell salue la dernière mesure de la mairie, mais insiste sur le fait que les navires arrivant sur le quai privé ne devraient pas dépasser la taille désirée par les habitants.
Ces bateaux "provoquent de gros dégâts dans notre écosystème", assure-t-il.
Scott Atwell, un porte-parole de l'Agence nationale océanique et atmosphérique américaine à Key West, tempère.
"Nous n'avons pas d'études spécifiques (établissant) que la turbidité due aux bateaux de croisière est différente de la turbidité naturelle" ou disant qu'elle "atteint nos récifs de corail de manière dommageable", dit-il.
La mairie a malgré tout décidé de surveiller la qualité des eaux.
"Nous ne voulons pas nous débarrasser des bateaux de croisière", conclut la maire. "Nous voulons les amener à un juste milieu pour que nous ayons de bonnes conditions économiques mais aussi une bonne qualité de vie pour notre population."
<https://information.tv5monde.com/info/bataille-autour-des-navires-de-croisiere-sur-l-ile-paradisiaque-de-key-west-en-floride-453183>
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17- Les Français ont acheté en 2021 plus de vélos que de voitures, Novethic, 17/04/22
Marina Fabre Soundron

Le vélo est désormais le moyen de locomotion le plus vendu en France. En 2021, plus de 2,7 millions de vélos ont été achetés contre 1,65 million de voitures. Une dynamique très forte portée par la crise sanitaire malgré des problèmes d'approvisionnement pour la filière. L'enjeu est désormais de maintenir cette tendance en misant sur la production française et le développement d'infrastructures adaptées dans toute la France.
C’est un symbole de taille. Selon les derniers chiffres de l’Union Sport & Cycle, les Français ont acheté plus de 2,7 millions de vélos en 2021. Des ventes exceptionnelles pour le pays. En seulement deux années, le marché de la petite reine a ainsi bondi de 43 % en valeur. Une dynamique telle qu’elle dépasse les ventes de voitures neuves. "C’est au-delà de nos espérances. On sentait une effervescence mais pas à ce point", réagit Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport & Cycle qui suit depuis plus de 20 ans l’évolution des ventes de cycles en France. 
Avec la crise des Gilets jaunes et la multiplication des grèves, de nombreux Français se sont tournés vers le vélo comme moyen de locomotion. Mais c’est le Covid-19 et les confinements à répétition qui ont marqué un vrai tournant en France. Dès le premier déconfinement, Joseph d’Halluin secrétaire générale de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) évoquait une "hausse vertigineuse" du vélo. Sur Twitter, la "team" rassemblée sous le hashtag #vélotaf s’en donne à cœur joie. Les internautes se filment à vélo sur des pistes cyclables dépassant les voitures coincées dans des embouteillages.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/mobilite-durable/isr-rse/les-francais-ont-achete-en-2021-plus-de-velos-que-de-voitures-150720.html>
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En images
18- Pouvoir d'achat : 1000 euros de plus pour changer de chaudière, TF1, journal de 20h, 14/04/21

Une chaudière à gaz pour le chauffage et l’eau du robinet. À chaque utilisation, le compteur tourne. Mélodie a fait ses comptes. En quelques mois, ses factures de gaz ont bondi de 55%. Passant de 59 euros à 107 euros par mois. Elle souhaite faire installer une pompe à chaleur. Coût des travaux : 11 000 euros. Les primes s'élèvent à 3 000 euros. À partir de ce vendredi 15 avril, elles augmentent de 1 000 euros et atteignent 4 000 euros pour Mélodie. Une aide supplémentaire qui change tout. Et Mélodie n’est pas la seule à vouloir bénéficier de cette prime. Chez ce spécialiste de la rénovation énergétique, le centre d’appels est débordé. Cette semaine, les demandes d’installation de pompe à chaleur ont progressé de 70%. À chaque fois, les mêmes raisons : le prix du fuel a doublé, celui du gaz a augmenté de 50%. Cette prime de 1 000 euros s’ajoute aux aides existantes. Résultat, la nouvelle installation peut être rentabilisée au bout de quatre ans. Tous les foyers peuvent en bénéficier quel que soit leur revenu. Un coup de pouce qui rassure aussi les professionnels. Entre le fuel et le gaz, plus de 15 millions de foyers en France sont concernés par cette nouvelle prime. Mais attention, elle prendra fin en décembre prochain.
> Reportage de L. Romanens et O. Stammbach à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/pouvoir-dachat-1000-euros-de-plus-pour-changer-de-chaudiere-40910078.html>
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19- Trains : le futur est déjà sur les rails, TF1, journal de 20h, 14/04/21

Pour faire circuler ces trains, l'Hexagone compte 30 000 km de voies. Un jour, peut-être, le train ne roulera plus sur des rails et ne se déplacera plutôt dans des tubes sou-vide à plus de 1 000 km/h. Mais honnêtement, nous en sommes encore très loin. Plus proche de nous, voici le TGV que fera circuler la SNCF dans quelques années. Grâce à sa nouvelle forme, il sera plus aérodynamique et moins de frottement avec l'air. Ce train sera écologique, car à haute vitesse, sa consommation d'énergie diminue de 20%. A l'intérieur, il est encore impossible de prédire son design. Par contre, des entreprises travaillent déjà sur certaines innovations. Concernant le confort, le voyageur n'entendra plus les bruits du train. La technique est simple, mais efficace. Dans, l'appui-tête, des micros enregistrent le son environnant. Juste à côté, de petits hauts-parleurs diffusent l'onde inverse de ce son. Donc, dans vos oreilles, vous entendrez le bruit du train et son opposé. Les deux s'annulent et le train devient silencieux. Une fois à l'arrivée, vous constatez n'a pas de retards. C'est normal, car le TGV du futur tombera de moins en moins en panne. En effet, il est truffé de capteurs qui analysent 25 millions d'informations toutes les secondes. L'ordinateur du TGV peut ainsi repérer que la carte électronique de ce radiateur est puisée. Et avant-même qu'il ne fonctionne plus, un technicien est prévenu. L'autre innovation majeure sur laquelle travaille la SNCF, Thales ou encore Alstom : c'est le train autonome, c'est-à-dire sans conducteur. Installées sur le devant, deux caméras thermiques, deux caméras vidéos et deux caméras laser qui calculeront les es distances seront les yeux du train. Approximativement, un œil humain peut voir un obstacle à 3 00 mètres de distance. Les caméras du train autonome, par contre, pourront détecter un obstacle jusqu'à 1 500 mètres de distance, nécessaire pourra arrêter un train régional lancé à pleine vitesse. D'ici quelques années, chaque train pourrait être précédé d'un drone, chargé de repérer les éventuels obstacles de son parcours. A l'avenir, toutes ces innovations ne seront validées que si elles apportent un plus de sécurité.
> Reportage d’Y. Hentgen & O. Stammbach à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/trains-le-futur-est-deja-sur-les-rails-07397179.html>
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20- Énergie : vivre à côté d'une centrale nucléaire, France 2, journal de 13h, 18/04/22

France Télévisions est parti, lundi 18 avril, dans l'Ain, à Saint-Vulbas, commune située à proximité de la centrale nucléaire du Bugey, pour questionner les habitants sur cette cohabitation.
C'est l'un des grands thèmes de la campagne présidentielle : faut-il aller plus loin dans le nucléaire et construire de nouvelles centrales, quitte à faire moins de renouvelable, comme le dit Marine Le Pen ? Mais au-delà de l'intérêt stratégique, il y a aussi l'idée de vivre à côté de réacteurs nucléaires.
Avantages et inconvénients
À Saint-Vulbas (Ain), petite commune située à côté de la centrale du Bugey, les avis sont partagés. La centrale est sortie de terre il y a près de cinquante ans. C'est la centrale nucléaire la plus ancienne du pays. Sur place, les réacteurs sont omniprésents. Une cohabitation vécue plus ou moins bien. "Je n'y fais même plus attention", confie une habitante, tandis qu'un homme remarque : "On vit avec, mais ça peut nous tomber sur la gueule (sic), comme on dit, du jour au lendemain." Sur place, la centrale est le premier employeur régional. Mais les antinucléaires réclament aujourd'hui la fermeture du Bugey, trop vétuste selon eux, après celle de Fessenheim (Haut-Rhin), il y a deux ans.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/energie-vivre-a-cote-d-une-centrale-nucleaire_5088742.html>
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