[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP27 (mardi 19 avril)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 19 Avr 08:03:43 CEST 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Trois ans pour garder une planète "vivable" : les enseignements alarmants du dernier rapport du GIEC <https://www.franceinter.fr/environnement/trois-ans-pour-garder-une-planete-vivable-les-enseignements-alarmants-du-dernier-rapport-du-giec>, France Inter, 04/04/22, 17h41
2- Élévation du niveau de la mer : quels littoraux voulons-nous pour demain ? <https://theconversation.com/elevation-du-niveau-de-la-mer-quels-littoraux-voulons-nous-pour-demain-180711>, The Conversation, 06/04/22, 23:19
3- Equateur : En six mois, la saison des pluies a déjà fait 57 morts <https://www.20minutes.fr/planete/3268599-20220410-equateur-six-mois-saison-pluies-deja-fait-57-morts>, 20 Minutes avec AFP, 10/04/22, 02h59
4- Avec la guerre, changement d’ère dans la géopolitique du climat ? <https://theconversation.com/avec-la-guerre-changement-dere-dans-la-geopolitique-du-climat-180184>, The Conversation, 10/04/22, 22:10
5- Réchauffement climatique : il faut « une réduction rapide, radicale et immédiate des gaz à effet de serre dans tous les secteurs » <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-rechauffement-climatique-il-faut-reduction-rapide-radicale-immediate-gaz-effet-serre-tous-secteurs-97778/>, Futura-sciences avec ETX Daily Up, 10/04/22
6- La capture de carbone va-t-elle devenir un marché à plus de 20 milliards ? <https://www.journaldugeek.com/2022/04/11/la-capture-de-carbone-va-t-elle-devenir-un-marche-a-plus-de-20-milliards/>, Le JdG, 11/04/22, 18h30
7- Entretien. « Eduquer au changement climatique passe par la construction d’une culture commune chez les enseignants » <https://www.lemonde.fr/education/article/2022/04/12/eduquer-au-changement-climatique-passe-par-la-construction-d-une-culture-commune-chez-les-enseignants_6121765_1473685.html>, Le Monde, 12/04/22, 07h40
8- Climat : les villes se coalisent dans une effervescence d'initiatives pour réduire les émissions urbaines <https://www.actu-environnement.com/ae/news/climat-villes-coalition-initiatives-reduction-emissions-urbaines-39447.php4>, Actu-environnement, 12/04/22
9- Le réchauffement climatique pourrait être contenu juste en dessous de 2 °C si les Etats tiennent leurs promesses <https://www.lemonde.fr/climat/article/2022/04/13/le-rechauffement-climatique-pourrait-etre-contenu-juste-en-dessous-de-2-c-si-les-etats-tiennent-leurs-promesses_6122049_1652612.html>, Le Monde, 13/04/22, 20h50 
10- "Le lac Tanganyika vomit" : au Burundi, l'eau monte et déplace les populations <https://information.tv5monde.com/afrique/le-lac-tanganyika-vomit-au-burundi-l-eau-monte-et-deplace-les-populations-452717>, AFP, 14/04/22, 16:00`
11- Afrique du Sud : plus de 340 morts dans des inondations sans précédent <https://information.tv5monde.com/afrique/afrique-du-sud-plus-de-340-morts-dans-des-inondations-sans-precedent-452866>, AFP, 14/04/22, 22:00
12- Philippines : la tempête Megi a fait au moins 148 morts <https://information.tv5monde.com/info/philippines-la-tempete-megi-fait-au-moins-148-morts-452842>, AFP, 14/04/22, 23:00
13- Il est encore possible de rester sous les 2 °C de réchauffement, selon des chercheurs <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-il-encore-possible-rester-sous-2-c-rechauffement-selon-chercheurs-97962/>, Futura-sciences, 14/04/22
14- TotalEnergies : 11 actionnaires demandent au groupe pétrolier de respecter l’Accord de Paris <https://positivr.fr/totalenergies-11-actionnaires-demandent-au-groupe-petrolier-de-respecter-laccord-de-paris/>, Positivr, 14/04/22
15- Le système climatique devient instable lorsque le taux de CO2 atteint cette valeur <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-systeme-climatique-devient-instable-lorsque-taux-co2-atteint-cette-valeur-97915/>, Futura-sciences, 14/04/22
16- Election présidentielle 2022 : un second tour éloigné des enjeux climatiques <https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/04/15/election-presidentielle-2022-un-second-tour-eloigne-des-enjeux-climatiques_6122313_823448.html>, Le Monde, 15/04/22, 14h45 
17- Editorial. Marine Le Pen : un projet dangereux pour le climat <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/16/marine-le-pen-un-projet-dangereux-pour-le-climat_6122439_3232.html>, Le Monde, 16/04/22, 10h23 
18- Même les cactus redoutent le réchauffement climatique <https://information.tv5monde.com/info/meme-les-cactus-redoutent-le-rechauffement-climatique-453114>, AFP, 16/04/22, 22:00
19- À Paris, Extinction Rebellion "passe à la désobéissance civile" pour interpeller le prochain gouvernement <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/cop21/a-paris-extinction-rebellion-passe-a-la-desobeissance-civile-pour-interpeller-le-prochain-gouvernement_5088829.html>, France info, 18/04/22, 18:32
En images
20- Nouveau rapport du Giec : soyons plus efficaces dans le toujours…moins <https://www.tf1info.fr/environnement-ecologie/nouveau-rapport-du-giec-soyons-plus-efficaces-dans-le-toujours-moins-2215733.html>, TF1, journal de 20h, 05/04/22

Bien à vous,
Florence

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PUBLICATION DU JOUR : Dans le nouveau volet du 6ème rapport du GIEC, les experts détaillent, sur 17 chapitres et des milliers de pages, un éventail de scénarios et de solutions pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et ne pas dire adieu aux objectifs de limitation du réchauffement à +1,5 degrés ou 2 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle. (cf. item 1, 5, 13 & 20)
OBLIGATION DU JOUR : Même si on parvient à contenir le réchauffement climatique, le niveau de la mer continuera à s’élever mécaniquement. S’adapter dès à présent est donc une nécessité. (cf. item 2)
INTERROGATION DU JOUR : "La guerre en Ukraine sonne-t-elle le glas des agendas climatiques ?", Olivier Passet, directeur de la recherche de Xerfi Canal. (cf. item 4)
DÉVASTATIONS DU JOUR : — En Afrique du Sud, les pluies ont atteint des niveaux jamais connus depuis plus de 60 ans engendrant une dévastation de vies humaines et des infrastructures sans précédent. 40.723 personnes ont été touchées et 341 décès ont été enregistrés. (cf. item 11 & suite)
— Les glissements de terrain et les inondations provoqués par la tempête tropicale Megi ont fait au moins 148 morts aux Philippines. (cf. item 12)
— Le Burundi est un des 20 pays les plus vulnérables au changement climatique. Les relevés météorologiques des dernières années montrent ainsi une intensification des chutes de pluies, torrentielles notamment. (cf. item 10)
— L’Equateur fait actuellement face à une saison des pluies particulièrement meurtrière. Les précipitations intenses et destructrices depuis six mois dans ce pays d’Amérique du Sud ont déjà fait 57 morts et 110 blessés. (cf. item 3)
RAPPORTS & ÉTUDES DU JOUR : — Pour le cabinet norvégien Rystad Energy, en plus d’être l’une des solutions les plus prometteuses, l’approche de la capture de carbone pourrait aussi cacher un véritable filon industriel. (cf. item 6 & suite)
— Selon un récent rapport de l'observatoire Climate Chance, les municipalités réalisent leurs objectifs climatiques, mais les méthodes de comptabilisation restent à harmoniser en vue de l'inventaire mondial préconisé par l'Accord de Paris pour 2023. (cf. item 8 & suite)
— Une étude parue dans "Nature" évalue l’impact des annonces faites à l’issue de la COP26. Pour la première fois, les pays se rapprochent des objectifs de l’accord de Paris, mais seulement si les engagements sont tenus, ce qui s’avère très incertain. (cf. item 9 & suite)
— Environ 60% des espèces de cactus vont devoir faire face à des climats moins hospitaliers dans les décennies à venir à cause du réchauffement climatique, selon une étude menée par des chercheurs de l'université de l’Arizona. (cf. item 18)
ENTRETIEN DU JOUR : La sensibilisation aux enjeux environnementaux progresse à l’école, explique Anne-Françoise Gibert, chargée d’études et de recherches à l’Institut français de l’éducation, mais les professeurs manquent encore de temps et d’espaces pour mettre en œuvre des projets interdisciplinaires. (cf. item 7)
REQUÊTE DU JOUR : “Malgré des améliorations, TotalEnergies n’a pas répondu aux attentes des investisseurs concernant l’alignement de ses objectifs de réduction sur l’Accord de Paris”, a déclaré un groupe d'actionnaires dans un communiqué relayé par La Tribune. (cf. item 14)
ANALYSE DU JOUR : Au regard des enjeux climatiques, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir marquerait un recul « dangereux », selon les ONG et les think tanks, qui critiquent aussi le programme « incomplet » d’Emmanuel Macron. (cf. item 16, suite & 17)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Trois ans pour garder une planète "vivable" : les enseignements alarmants du dernier rapport du GIEC, France Inter, 04/04/22, 17h41
Adrien Toffolet 

Comment limiter le réchauffement climatique ? C'est une brûlante question pour le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, après deux semaines de discussions entre les 195 États membres, et 48 heures de retard dans la publication par les délégués du GIEC du très politique "résumé à l’intention des décideurs" qui nécessite de peser chaque mot.
Dans ce nouveau volet du sixième rapport publié finalement lundi après-midi, les experts détaillent, sur 17 chapitres et des milliers de pages, un éventail de scénarios et de solutions pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et ne pas dire adieu aux objectifs de limitation du réchauffement à +1,5 degrés ou 2 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle. Dans son premier volet publié au août dernier, le GIEC estimait déjà que l'accélération du réchauffement conduisait à ce que ce seuil des +1,5 degrés puisse être atteint vers 2030. Aujourd'hui, la situation est plus grave qu'estimée auparavant.
>> Suite à lire à :
<https://www.franceinter.fr/environnement/trois-ans-pour-garder-une-planete-vivable-les-enseignements-alarmants-du-dernier-rapport-du-giec>
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2- Élévation du niveau de la mer : quels littoraux voulons-nous pour demain ?, The Conversation, 06/04/22, 23:19
Par Gonéri Le Cozannet, Chercheur - géosciences, BRGM

L’élévation du niveau de la mer tient une place toute particulière dans le second volet du 6e rapport d’évaluation du GIEC publié en février 2022. Contrairement à d’autres variables climatiques telles que les températures et les précipitations, le niveau de la mer continuera à s’élever bien après la stabilisation des températures globales, puisque les glaciers de montagne et les calottes de glace en Antarctique et au Groenland mettront des siècles à s’ajuster aux nouvelles températures.
Ainsi, s’il reste aujourd’hui possible de limiter le taux d’élévation du niveau de la mer autour de 4mm/an, il n’est plus possible de stabiliser le niveau de la mer lui-même.
Le rapport alerte donc sur le caractère singulier de l’adaptation à l’élévation du niveau de la mer. Alors que nous commençons tout juste à percevoir l’augmentation de la fréquence des submersions chroniques sur certains sites tels que Venise ou la côte est des États-Unis, nous connaissons déjà les étapes suivantes : une généralisation et une intensification des submersions à marée haute, lors de tempêtes ou de cyclones, la salinisation d’estuaires et de nappes côtières, et enfin, la submersion permanente ou l’érosion de littoraux bas ou sableux.
Ces enjeux ont motivé la rédaction, au sein du rapport de février 2022, d’une synthèse sur les risques liés à l’élévation du niveau de la mer.
Cette synthèse énonce clairement que notre capacité à nous adapter aux risques côtiers actuels et futurs dépendra de deux actions immédiates : un respect des accords de Paris afin de stabiliser le réchauffement climatique en deçà de 2 °C au-dessus des périodes préindustrielles ; une adaptation aux effets inéluctables de l’élévation du niveau de la mer.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/elevation-du-niveau-de-la-mer-quels-littoraux-voulons-nous-pour-demain-180711>
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3- Equateur : En six mois, la saison des pluies a déjà fait 57 morts, 20 Minutes avec AFP, 10/04/22, 02h59

Catastrophe naturelle. Selon le service national de gestion des risques, la saison des pluies devrait encore s’intensifier ce mois-ci
L’Equateur fait actuellement face à une saison des pluies particulièrement meurtrière. Les précipitations intenses et destructrices depuis six mois dans ce pays d’ Amérique du Sud ont déjà fait 57 morts et 110 blessés, a annoncé samedi le Service national de gestion des risques. Surtout, la saison des pluies est entrée dans son septième mois en avril et devrait s’intensifier.
Des averses exceptionnellement fortes et prolongées ont déjà endommagé ou dévasté plus de 5.455 hectares de terres agricoles, ainsi que plus de 7.000 maisons, écoles ou centres médicaux. Au total, près de 31.000 personnes ont été affectées par des inondations, glissements de terrain et autres dégâts.
La capitale endeuillée fin janvier
L’ensemble des 24 provinces du pays ont été touchées, sauf l’archipel des Galapagos, à 1.000 kilomètres au large des côtes. La province andine de Pichincha, avec 30 morts et 87 blessés, a été particulièrement meurtrie. Une inondation et un glissement de terrain le 31 janvier dans la capitale Quito, causés par des torrents d’eau jamais vus en deux décennies ont fait 28 morts et 52 blessés.
En raison de sa situation dans la zone équatoriale, l’Equateur ne connaît que deux saisons. Les scientifiques estiment en outre que le changement climatique intensifie le risque de fortes pluies dans le monde car une atmosphère plus chaude retient plus d’eau.
<https://www.20minutes.fr/planete/3268599-20220410-equateur-six-mois-saison-pluies-deja-fait-57-morts>
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4- Avec la guerre, changement d’ère dans la géopolitique du climat ?, The Conversation, 10/04/22, 22:10
Par Michel Damian, Professeur honoraire, Université Grenoble Alpes (UGA)

Dans son Adresse aux Français du 2 mars 2022, le président Emmanuel Macron a évoqué la « nouvelle ère » dans laquelle la Russie avait précipité l’Europe. « Je pressens qu’une époque se termine », écrit de son côté l’historienne de la guerre froide Mary Elise Sarotte, professeur à l’université Johns Hopkins.
En particulier, les fracas de la guerre et ses conséquences géopolitiques ne seront pas sans effet sur les négociations climatiques. « La guerre en Ukraine sonne-t-elle le glas des agendas climatiques ? », interroge Olivier Passet, directeur de la recherche de Xerfi Canal.
Les préoccupations et ambitions de réduction des émissions de gaz à effet de serre risquent bien de descendre de plusieurs crans de l’ordre du jour international. L’adaptation au changement climatique pourrait toutefois être, pour d’autres raisons, propulsée tout en haut.
Poutine et le climat
En 2003, lors d’une réunion du G8, Vladimir Poutine avait présenté la Russie comme « un pays froid où quelques degrés de plus permettraient de faire des économies de chauffage et de vêtements ». La Russie représente le 4e plus gros pays émetteur de gaz à effet de serre dans le monde et – on en sait les enjeux – un fournisseur majeur de combustibles fossiles dans le monde et en particulier de gaz en Europe.
Elle convoite les ressources de l’immense Arctique, qui recouvre une superficie équivalente à celle de l’ex-URSS et retire du seul Arctique russe près de 80 % de ses ressources en gaz et 20 % de celles en pétrole. Si le climat est toujours resté largement en retrait de ses priorités politiques, la Russie est confrontée à de multiples menaces – désertification, érosion des sols, incendies en Sibérie, fonte du pergélisol, qui recouvre près de 60 % du territoire, et pollution industrielle gigantesque.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/avec-la-guerre-changement-dere-dans-la-geopolitique-du-climat-180184>
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5- Réchauffement climatique : il faut « une réduction rapide, radicale et immédiate des gaz à effet de serre dans tous les secteurs », Futura-sciences avec ETX Daily Up, 10/04/22

L'influence de l'être humain sur le dérèglement climatique est clairement établie. Les experts du Giec ont bouclé leur sixième rapport d'évaluation avec ce troisième et dernier volet, martelant l'urgence de réduire immédiatement les émissions de GES pour éviter des dommages « irréversibles » et s'assurer « un avenir vivable ».
Un réchauffement qui s'accélère, des impacts qui s'intensifient causant des souffrances sans précédent à l'humanité responsable de cette dévastation, et un seul moyen d'éviter le pire, réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.
Voici les principales conclusions du sixième cycle d'évaluation des experts climat de l'ONU (Giec) décliné en quelque 10.000 pages et trois rapports -- physique du climat, impacts et adaptation, solution de réduction des émissions -- publiés en août 2021, février 2022 et ce lundi 4 avril 2022. Comme les précédents cycles d'évaluation qui ont lieu environ tous les six ou sept ans depuis 1990, cette trilogie servira de référence pour les prochaines années.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-rechauffement-climatique-il-faut-reduction-rapide-radicale-immediate-gaz-effet-serre-tous-secteurs-97778/>
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6- La capture de carbone va-t-elle devenir un marché à plus de 20 milliards ?, Le JdG, 11/04/22, 18h30
Antoine Gautherie - Source: Rystad Energy

De nombreux acteurs croient dur comme fer à cette technologie qui permet d'extraire le CO2 de l'atmosphère. Suffisant pour récupérer un peu de marge de manœuvre ?
Dans un rapport repéré par SciencePost, un cabinet de recherche qui travaille sur les enjeux énergétiques de demain explique qu’il croit dur comme fer au concept de la capture de carbone pour lutter contre le réchauffement climatique. Pour le cabinet norvégien Rystad Energy, en plus d’être l’une des solutions les plus prometteuses, cette approche pourrait aussi cacher un véritable filon industriel.
La capture de carbone fait partie de ces technologies qui ont en vent en poupe en ce moment. Le concept est on ne peut plus simple ; si le dioxyde de carbone pose problème dans l’atmosphère, il suffit de le renvoyer d’où il vient ! Il s’agit donc d’extraire le CO2 atmosphérique manu militari, afin qu’il cesse de participer à ce fameux effet de serre.
Aujourd’hui, une partie des observateurs reste un brin sceptique ; mais cela n’a pas empêché de très nombreux industriels de s’emparer de la question. Après tout, la méthode est souvent présentée comme l’avenir de la lutte contre le réchauffement climatique.
“La séquestration de carbone est vue comme une composante fondamentale de la décarbonisation de la société, nécessaire pour passer le cap de la transition énergétique”, explique un analyste du groupe dans le communiqué. “Même si cette technologie date des années 70, le nombre de projets annoncés a explosé sur les deux dernières années”, affirme-t-il.
>> Suite à lire à :
<https://www.journaldugeek.com/2022/04/11/la-capture-de-carbone-va-t-elle-devenir-un-marche-a-plus-de-20-milliards/>
En savoir plus : 
> Le captage et stockage du CO2 va bientôt devenir un énorme marché mondial <https://sciencepost.fr/captage-stockage-co2-marche-mondial/>, SciencePost, 08/04/22, 16h40
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7- Entretien. « Eduquer au changement climatique passe par la construction d’une culture commune chez les enseignants », Le Monde, 12/04/22, 07h40
Sylvie Lecherbonnier

La sensibilisation aux enjeux environnementaux progresse à l’école, explique Anne-Françoise Gibert, chargée d’études et de recherches à l’Institut français de l’éducation, dans un entretien au « Monde ». Mais les professeurs manquent encore de temps et d’espaces pour mettre en œuvre des projets interdisciplinaires. 
Anne-Françoise Gibert, chargée d’études et de recherches à l’Institut français de l’éducation estime qu’il ne faut pas verser « dans le registre catastrophiste » dans l’éducation au changement climatique.
Selon le dernier rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, paru lundi 4 avril, il reste trois ans pour éviter les conséquences les plus désastreuses du changement climatique. Dans ce cadre alarmant, où en est-on de l’éducation au changement climatique dans le système scolaire français ?
Le sujet avance. Le conseil supérieur des programmes a été saisi, en 2019, pour renforcer les enseignements sur le changement climatique, la biodiversité et le développement durable, et deux circulaires sur l’éducation au développement durable sont parues en 2019 et 2020. Le programme d’enseignement scientifique de terminale générale accorde une place prépondérante au climat et à l’énergie. Il est écrit dans les textes officiels que les élèves sont appelés à être des acteurs de la transition écologique, et les établissements scolaires, des lieux exemplaires. La mise en place d’établissements « en démarche de développement durable » (E3D) en 2013 ou celle d’élèves écodélégués dans les classes à partir du CM1 en 2019 contribuent à faire évoluer le système scolaire.
> Lire aussi : Le GIEC appelle à des mesures immédiates et dans tous les secteurs pour « garantir un avenir vivable »
La réalité est cependant très variable d’un établissement à l’autre. Pour être activés, ces dispositifs doivent faire l’objet d’un investissement important, en matière de communication, de mobilisation des personnels ou de mise en œuvre de partenariats. Par ailleurs, il n’est pas sûr que tous les enseignants connaissent ces textes et ces dispositifs, surtout quand ils ne concernent pas directement leur champ disciplinaire. Et, pourtant, les questions climatiques ne sont pas réservées aux enseignants de sciences de la vie et de la terre ou de sciences physiques, elles touchent à nombre de sujets qui peuvent être traités dans la plupart des matières.
Quelles sont les particularités de l’éducation au changement climatique ?
Le changement climatique est une question vive, des points de vue sociétal et scientifique, qui donne matière à controverse. Quelles sont les meilleures façons d’affronter les changements présents ? Quels sont les choix à faire ? Il n’y a pas de solution simple, et les savoirs sont en cours de construction. A cet égard, plusieurs pratiques pédagogiques s’avèrent fructueuses. Inscrire les élèves dans une démarche d’enquête est particulièrement adapté. Celle-ci les positionne en tant que chercheurs d’information afin d’identifier les différents savoirs en présence et les positions des différents acteurs.
> Lire aussi Le dérèglement climatique est trop peu enseigné, de l’école à l’université
L’approche par prospective qui se développe est également féconde. L’exemple du dispositif des « aires terrestres et marines éducatives », où les élèves vont établir un état des lieux, diagnostiquer les enjeux de biodiversité, rencontrer des acteurs du territoire, se concerter pour réaliser des actions de connaissance, de sensibilisation ou de gestion, et les évaluer est très inspirant. Une autre piste est l’organisation de débats qui permettent de travailler à la fois les savoirs et les valeurs et d’exercer un regard critique sur notre société.
Il s’agit d’un sujet très angoissant pour les enfants, les adolescents et les adultes. On ne peut pas, en tant qu’éducateur, être dans le registre du catastrophisme. Il y a déjà beaucoup d’enfants, même très jeunes, qui manifestent de l’écoanxiété. Lorsque les élèves s’engagent dans des actions concrètes, qu’ils envisagent ce qui peut être fait pour améliorer l’environnement, ils peuvent mieux appréhender ces enjeux et surmonter une partie de cette anxiété.
> Lire aussi L’écoanxiété, une crise existentielle pour certains adolescents
Mais il ne s’agit pas d’arriver à une éducation prescriptive limitée à des écogestes sans nourrir de réflexion. Les élèves vont se mettre à trier les déchets mais pourquoi ? Quelle est la part finalement de tous les déchets dans le changement climatique ? Dans quelle mesure ces déchets interrogent-ils nos modes de vie ? De tels écogestes peuvent être un point de départ, mais ils ne peuvent résumer l’éducation au changement climatique, car les enjeux associés, en particulier énergétiques, sont très complexes.
Quels sont les freins rencontrés ?
Ces dispositifs pédagogiques demandent du temps de concertation pour que les enseignants de diverses disciplines travaillent ensemble. L’interdisciplinarité est compliquée à mettre en œuvre au niveau du système éducatif français, qui relève d’un modèle académique traditionnel. Ce n’est pas le cas partout, et il y a des évolutions. Par exemple, au Japon, où le système éducatif était axé sur l’enseignement magistral, les récentes modifications de programmes dédient désormais 30 % du temps à des thématiques transversales, dont le changement climatique.
> Lire aussi : Enseignement du climat : on est loin du compte !
Actuellement, aller au-delà de l’enseignement classique suppose un engagement important des enseignants. On observe une diffusion d’initiatives fantastiques, mais à quel prix ? Ce qui apparaît manquer aujourd’hui, dans les établissements, ce sont des heures allouées aux enseignants pour mettre en œuvre ce type de projets, afin de ne pas être dans du bénévolat.
La formation des enseignants est-elle suffisante ?
De nombreuses formations, initiales et continues, sont déployées aujourd’hui. Elles méritent d’être renforcées pour que les enseignants puissent construire une culture commune par rapport aux enjeux du changement climatique et de l’anthropocène, afin de pouvoir partager leurs différentes appréhensions du sujet. Ces formations gagneraient à être articulées avec d’autres « éducations à », en particulier l’éducation aux médias, à la citoyenneté, à la santé. Se pose également la question de la formation des cadres, formateurs, inspecteurs, chefs d’établissement. Ces derniers ont un rôle à jouer pour ouvrir des temps et des espaces au niveau de leur établissement.
N’en demande-t-on pas encore une fois beaucoup à l’école ?
Bien sûr, on demande beaucoup à l’école dans un cadre très contraint et avec des moyens limités. Les enseignants ne peuvent agir seuls face à ces enjeux. Ils doivent être soutenus par la société, les collectivités, les associations, les entreprises, les parents… Cette éducation au changement climatique interroge les valeurs qui fondent notre société. Le référentiel européen de compétences pour la durabilité, baptisé Green Comp et publié en janvier 2022, parle pour la première fois d’une « éducation aux valeurs de la durabilité ». Ne serait-il pas intéressant qu’il y ait une entente au niveau de la société sur ces valeurs, comme il y a une entente sur les valeurs de la République ? Est-ce que, dans le système éducatif, nous sommes prêts à éduquer à ces valeurs-là, et à dire que c’est un axe fort dans la construction du citoyen pour pouvoir construire un monde vivable ?
> Lire aussi « L’histoire des textes officiels en dit long sur la difficulté de l’école à enseigner la transition écologique »
<https://www.lemonde.fr/education/article/2022/04/12/eduquer-au-changement-climatique-passe-par-la-construction-d-une-culture-commune-chez-les-enseignants_6121765_1473685.html>
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8- Climat : les villes se coalisent dans une effervescence d'initiatives pour réduire les émissions urbaines, Actu-environnement, 12/04/22
Agnès Sinaï 

Selon un récent rapport de l'observatoire Climate Chance, les municipalités réalisent leurs objectifs climatiques, mais les méthodes de comptabilisation restent à harmoniser en vue de l'inventaire mondial préconisé par l'Accord de Paris pour 2023.
Les grands centres urbains européens sont en passe d'atteindre leurs objectifs climatiques. Ainsi, les villes signataires de la Convention des maires en Europe, qui couvrait en 2020 quelque 35 % de la population européenne et 6 620 municipalités, ont, en moyenne, vu leurs émissions baisser de 19,5 % cette année-là par rapport à leur baseline, soit près d'une tonne de CO2 équivalent (tCO2e) par habitant en moins. C'est ce que rapporte l'observatoire Climate Chance qui publie un Bilan mondial de l'action climat des territoires pour suivre les progrès de l'action climatique des gouvernements locaux et régionaux (GLR) du monde entier. Et les résultats sont encourageants. D'autant que les villes et les régions sont fédérées dans de grands réseaux opérationnels et bien implantés, à l'image de Cités et gouvernements locaux (CGLU), Iclei (Local Governments for Sustainability), C40, Energy Cities, la coalition Under2 et Climate Alliance, attestant l'importance croissante des acteurs locaux dans l'Agenda mondial.
Ces réseaux sont à l'origine d'une myriade d'initiatives comme Nature for Cities, Cities with Nature, qui engage 200 villes à renforcer l'action pour protéger la biodiversité, ou la Transformative Urban Mobility Initiative, qui soutient l'électromobilité dans les villes du Sud, ou encore DecarbCityPipes, pour décarboner les villes, à l'image de Cadix, en Espagne, désormais considérée comme à l'avant-garde de la municipalisation de l'énergie. Selon la Coalition for Urban Transitions, les émissions de gaz à effet de serre dans les villes pourraient être réduites de presque 90 % d'ici à 2050 par des mesures techniquement réalisables et largement disponibles. En dépit de l'impact négatif de la pandémie de Covid-19 sur leurs finances, les collectivités locales et régionales ont su poursuivre leur action en faveur du climat.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/climat-villes-coalition-initiatives-reduction-emissions-urbaines-39447.php4>
En savoir plus : 
> Bilan mondial de l’action climat des territoires <https://www.climate-chance.org/bilan/bilan-territoires-2022/>, Climate Chance, 2022
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9- Le réchauffement climatique pourrait être contenu juste en dessous de 2 °C si les Etats tiennent leurs promesses, Le Monde, 13/04/22, 20h50 
Audrey Garric

Une étude parue dans « Nature » évalue l’impact des annonces faites lors de la COP26 sur le climat. Pour la première fois, respecter l’accord de Paris semble possible, mais seulement si les engagements sont tenus, ce qui s’avère très incertain. 
C’est une étude qui apporte une lueur d’espoir dans le tunnel sombre du changement climatique. Pour la première fois, les engagements des Etats pourraient permettre de limiter le réchauffement juste en dessous de 2 °C à la fin du siècle, d’après des travaux publiés dans Nature, mercredi 13 avril. Il convient toutefois de se garder d’un trop grand optimisme : cette issue implique que les promesses des pays soient mises en œuvre intégralement et à temps, ce qui s’avère très incertain. Et ces plans restent largement insuffisants, puisqu’ils entraînent, presque à coup sûr, un dépassement du seuil de 1,5 °C, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris et celui qui évitera les pires effets de la crise climatique.
« C’est un jalon historique, mais nous ne devons pas encore le célébrer, car nous sommes encore loin de la limite de 1,5 °C, précise Malte Meinshausen, professeur à l’université de Melbourne (Australie) et premier auteur de l’étude. La seule façon de s’en rapprocher est de prendre des mesures plus drastiques au cours des dix prochaines années, sans quoi il sera trop tard. » Il y a urgence, rappelle-t-il, alors que les risques de fonte irréversible du Groenland « se déclencheraient quelque part entre 1,5 °C et 2 °C » et que les sécheresses, les incendies, les inondations et les chaleurs extrêmes augmentent à chaque fraction de degré.
Le monde est encore loin des objectifs de l’accord de Paris, qui prévoit de limiter le réchauffement « bien en deçà de 2 °C et de poursuivre les efforts jusqu’à 1,5 °C ». Les politiques actuelles des Etats mènent la planète vers un réchauffement de 2,6 °C en moyenne en 2100. A la 26e conférence climat (COP26), qui s’est tenue à Glasgow en novembre 2021, 153 pays ont déposé auprès de l’ONU de nouveaux engagements climatiques pour 2030 et 75 Etats (représentant les trois quarts des émissions mondiales) ont fourni des stratégies de long terme ; elles visent essentiellement à atteindre la neutralité carbone en 2050, voire 2060 pour la Chine. L’Inde, qui a fait des annonces sans les soumettre officiellement, vise zéro émission nette en 2070.
> Lire aussi : Le réchauffement climatique pourrait être contenu juste en dessous de 2 °C si les Etats tiennent leurs promesses
« Le vrai travail doit commencer »
Lors de la COP26, plusieurs rapports avaient déjà tenté d’évaluer l’impact pour le climat de ces nombreuses annonces. L’étude publiée dans Nature, plus précise et complète, a utilisé deux approches de modélisation indépendantes, dont l’une a évalué plus de 1 400 scénarios différents et a pris en compte les engagements récents des secteurs des transports maritimes et aériens.
Les auteurs concluent qu’en prenant en compte l’intégralité des engagements, le réchauffement climatique pourrait être limité en moyenne entre 1,8 et 2 °C à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle. La probabilité de dépasser 2 °C est estimée à 42 % à 52 % selon les scénarios étudiés. « C’est la première fois qu’une étude montre plus de 50 % de chances de rester sous 2 °C, indique Christophe McGlade, chef de l’unité approvisionnement en énergie de l’Agence internationale de l’énergie, et l’un des auteurs de l’étude. C’est un progrès, car il y a cinq à dix ans, les promesses des Etats nous mettaient sur une trajectoire de plus de 3 °C. On vient de loin mais maintenant le vrai travail doit commencer. »
> Lire aussi  A la COP26, l’heure des comptes
En revanche, il n’y aurait qu’entre 6 % et 10 % de chances de rester en deçà de 1,5 °C. Le réchauffement moyen devrait franchir ce seuil peu après 2030, même dans les scénarios les plus ambitieux. Mais la suite dépend des actions que nous mettons en œuvre aujourd’hui, préviennent les auteurs. « Une action forte nous permettrait de rester autour de 1,5 °C. Dans le cas contraire, les températures augmenteraient jusqu’à 2 °C ou plus », écrivent-ils.
S’il reste un espoir, « les promesses de neutralité carbone ne peuvent être considérées comme acquises, car elles ne sont pas soutenues par des politiques fortes et crédibles à court terme, nécessaires pour les concrétiser », prévient Christophe McGlade. Sans cela, « les stratégies de long terme doivent être traitées avec scepticisme », ajoute le climatologue américain Zeke Hausfather, coauteur d’un commentaire qui accompagne l’étude. Certains engagements, notamment ceux des pays en développement, ne pourront, en outre, être tenus sans un soutien financier et technique accru.
Sortir des énergies fossiles
Dans l’immédiat, les engagements pris à l’horizon 2030, ce que l’on appelle les « contributions déterminées au niveau national » (NDC), sont totalement insuffisants : ils entraîneraient une hausse des émissions de CO2 de 6 % à 13 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010, alors qu’il faudrait, au contraire, les réduire de 45 % sur la même période pour garder une chance de maintenir le réchauffement à 1,5 °C.
D’après l’étude, certains grands pollueurs verront leurs émissions de gaz à effet de serre par habitant augmenter d’ici à 2030 par rapport à 2019, notamment la Chine (+ 6 %) – le premier émetteur mondial –, la Turquie (+ 33 %), le Brésil (+ 16 %) ou la Russie (+ 21 %). Certains pays ont, en effet, soumis des nouveaux plans qui ne marquent aucun progrès par rapport aux précédents, voire qui impliquent, en réalité, une hausse des émissions (Pakistan, Turquie, Vietnam, Venezuela, Russie, Bangladesh…).
A l’inverse, d’autres pays devraient enregistrer des baisses de rejets carbonés par habitant, comme le Canada (– 46 %), le Royaume-Uni (– 43 %), l’Allemagne (– 40 %), le Japon (– 34 %) ou les Etats-Unis. Les émissions totales de l’Inde devraient augmenter (entre 31 % et 44 % de hausse sur cette période), mais ses rejets par habitant (4 tonnes équivalent CO2) devraient rester bien en dessous de la moyenne mondiale (autour de 6 tonnes), indique l’étude.
> Lire aussi : Climat : les alertes ne suffisent plus
Si l’on ne prenait en compte que ces NDC, et non les promesses de neutralité carbone en 2050, le réchauffement climatique atteindrait à la fin du siècle entre 2,2 °C dans le scénario le plus bas et 3 °C dans le scénario le plus élevé. Et encore, à condition que ces engagements à l’horizon 2030 soient respectés, ce qui n’est, pour l’instant, pas le cas.
« Désormais, nous ne suivons plus les pires scénarios de réchauffement, qui étaient basés sur une très forte hausse de l’utilisation du charbon tout au long du XXIe siècle », précise Zeke Hausfather. « Mais les incertitudes du système climatique, et notamment de sa réponse aux concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ne permettent pas d’exclure l’hypothèse d’un réchauffement de 4 °C ou plus, au cours de ce siècle, si les émissions ne sont pas réduites », avertit-il.
> Lire aussi : La sobriété, un levier pour accélérer la lutte contre le dérèglement climatique
Dans son dernier rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a conclu que maintenir l’objectif de 1,5 °C à portée de main implique d’atteindre un pic des émissions au plus tard en 2025, avant une décrue dans tous les domaines. Pour y parvenir, les auteurs appellent les Etats à venir à la COP27, qui se tiendra en Egypte en novembre, avec des objectifs plus ambitieux à l’horizon 2030, adossés à des politiques crédibles pour les mettre en œuvre, qui passent par la sortie des énergies fossiles et l’accroissement des finances climat.« Les Etats qui n’ont pas d’engagements de neutralité carbone doivent en adopter, tandis que les autres doivent avancer la date ou viser des émissions négatives[retirer du CO2 de l’atmosphère] », ajoute Christophe McGlade.
> Lire aussi : Le GIEC appelle à des mesures immédiates et dans tous les secteurs pour « garantir un avenir vivable »
<https://www.lemonde.fr/climat/article/2022/04/13/le-rechauffement-climatique-pourrait-etre-contenu-juste-en-dessous-de-2-c-si-les-etats-tiennent-leurs-promesses_6122049_1652612.html>
En savoir plus : 
> Realization of Paris Agreement pledges may limit warming just below 2 °C <https://www.nature.com/articles/s41586-022-04553-z>, Nature, 13 April 2022
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10- "Le lac Tanganyika vomit" : au Burundi, l'eau monte et déplace les populations, AFP, 14/04/22, 16:00`
Marion Douet

Amissa Irakoze a toujours connu les caprices du lac Tanganyika : les crues régulières qui effleuraient parfois sa maison de Gatumba, dans le nord-ouest du Burundi, et les reflux qui éloignaient le danger. Elle n'avait jamais cru que les eaux puissent menacer ses dix enfants. 
Un jour d'avril 2020, en rentrant de son travail quotidien dans les champs, elle a pourtant découvert sa maison submergée par le lac, dont le niveau monte sur fond de dérèglement climatique. 
"J'ai crié : mes enfants, mes enfants, mes enfants !", se souvient cette mère célibataire en mimant un geste de désespoir. 
"Les enfants étaient emportés par les eaux, mais des gens qui savent nager les ont repêchés (...) et ils me les ont ramenés", poursuit-elle. Tous furent sauvés.
Amissa raconte son histoire depuis le camp de Kinyinya II, situé à quelques kilomètres derrière Gatumba, qui accueille plus de 2.300 personnes déplacées par les inondations. 
En journée, un soleil de plomb écrase cette succession de tentes blanches siglées IOM, l'Organisation internationale pour les migrations de l'ONU, et laisse place le soir à un froid humide et mordant. Dans chaque allée, des dizaines d'enfants tournent en rond.
Avant, "on cultivait, on faisait des travaux qui nous aidaient à survivre, mais depuis que nous sommes ici on ne fait rien", raconte quelques centaines de mètres plus loin Lea Nyabenda, arrivée elle aussi il y a deux ans. 
"La vie (est) misérable, l'hébergement et le manque de nourriture m'angoissent. Dormir dans un endroit pareil alors que nous avions une belle et grande maison...", regrette cette femme de 40 ans, également mère de 10 enfants. 
- Fantomatique - 
Lea accepte de retourner voir son ancien logement à Gatumba, une ville qui ces dernières décennies se développait tous azimuts, dynamisée par le commerce avec la toute proche RD Congo. Même les zones jouxtant les flots, pourtant inconstructibles, ont vu pousser des quartiers.
Mushasha, le quartier de Lea, est aujourd'hui un marécage où alternent des bras de lacs envahis de hautes herbes et des maisons - certaines miraculeusement intactes, d'autres abandonnées, voire totalement en ruine. 
"C'est ici qu'était ma maison", lâche-t-elle en s'arrêtant devant un monticule de terre et de morceaux de bois. "Là c'était deux chambres, là une chambre, là-bas une autre et cette partie-là, c'était le salon". 
"J'évite de venir ici, par crainte de sentir la tension monter en moi."
Fantomatique, le quartier ne compte plus qu'une poignée d'habitants. Les dégâts vont bien au-delà des seules habitations.
"Il y a des écoles qui ont été détruites, des commerces (...) Il y a aussi des champs, des cultures qui ont été inondés", détaille sur place Geoffrey Kirenga, directeur pays de l'ONG Save the Children, qui vient en aide aux familles déplacées et à celles qui ont choisi de rester.
Quelque 65% des déplacés de Gatumba sont des enfants.
Beaucoup n'ont plus accès à l'école et certains ont commencé à travailler pour nourrir leur famille. 
"Certains enfants se mettent à pêcher, ce qui est dangereux, ce n'est pas protégé et ça les expose aux blessures physiques", ajoute-t-il, en jetant un oeil inquiet aux eaux peuplées, dans cette zone, d'hippopotames et de crocodiles. 
Save the Children anticipe une détérioration de la situation cette année, alors que débute actuellement la saison des pluies au Burundi. 
- Bujumbura menacée -
Le pays, densément peuplé et classé par la Banque mondiale comme le plus pauvre au monde en PIB par habitant, a connu plusieurs vagues d'exode en raison des conflits qui l'ont secoué. Aujourd'hui, la menace change.
Près de 85% des 113.000 déplacés internes le sont en raison de désastres naturels, selon l'OIM, qui souligne que le Burundi est un des 20 pays les plus vulnérables au changement climatique.
Les relevés météorologiques des dernières années montrent ainsi une intensification des chutes de pluies, torrentielles notamment, notent les experts.
Outre des élévations "cycliques" du niveau de l'eau historiquement observées, la montée des eaux s'explique par la pollution des multiples rivières qui se jettent dans le Tanganyika, souligne Albert Mbonerane, ancien ministre de l'Environnement et ardent défenseur de l'écosystème du lac.
Cette pollution menace de boucher l'unique voie d'écoulement, côté congolais, du deuxième plus grand lac d'Afrique.
De fait, les flots n'ont plus reflué ou presque depuis 2020.
"Quand je vois tous les déchets solides, tout ce qu'on jette dans ces rivières (...) Le lac est en train de vomir pour dire +mais qu'est ce que vous voulez que je fasse ?+", pointe-t-il.
A l'est de Gatumba, la capitale économique Bujumbura étire ses quartiers, restaurants, port et aéroport autour du lac.
Des parcelles sont inondées et la moitié d'une quatre-voies qui longeait la rive est désormais fermée, rappelant la menace constante qui plane sur la plus grande agglomération du Burundi.
"Parfois, quand nous parlons d'environnement, on dirait que ce sont des histoires qu'on raconte alors (que) les réalités sont bien là", se désole Albert Mbonerane.
> Vidéo à voir à :
<https://information.tv5monde.com/afrique/le-lac-tanganyika-vomit-au-burundi-l-eau-monte-et-deplace-les-populations-452717>
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11- Afrique du Sud : plus de 340 morts dans des inondations sans précédent, AFP, 14/04/22, 22:00
Linda Givetash et Rajesh Jantilal

Les secours épaulés par des hélicoptères ont continué jeudi à retirer des corps des décombres des inondations sans précédent qui frappent l'Afrique du Sud depuis quatre jours, un nouveau bilan s'étant alourdi dans la soirée à 341 morts et 41.000 personnes affectées. 
"La phase intense de sauvetage est en grande partie terminée. Actuellement, notre travail consiste principalement à récupérer des corps", a déclaré à l'AFP, Travis Trower, qui dirige des équipes de secours. Originaire de la région, il a avoué être témoin de "la pire catastrophe en 20 ans" dans la province du Kwazulu-Natal (KZN, est). 
La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de Durban, grand port africain ouvert sur l'océan Indien et épicentre des fortes pluies qui ont commencé le week-end dernier. L'état de catastrophe a été déclaré.
"Un nombre total de 40.723 personnes ont été touchées. Malheureusement, 341 décès ont été enregistrés", a déclaré jeudi le ministre de la province, Sihle Zikalala, lors d'une conférence de presse. Il a évoqué une "dévastation de vies humaines et des infrastructures sans précédent". 
Des hommes et des femmes ont péri noyés, des enfants et des bébés sont morts ensevelis dans des glissements de terrain. Plus de 100 corps ont été déposés la nuit dernière à la morgue de Phoenix, dans la banlieue de la ville.
"C'est trop", a déclaré un des employés qui a souhaité garder l'anonymat. Il a décrit des files de familles venant apporter leurs morts. Les enterrements ont été interdits jusqu'à ce que le sol gorgé d'eau se stabilise.
Les pluies, qui ont atteint des niveaux jamais connus depuis plus de 60 ans, ont emporté des ponts, des routes et isolé une grande partie de la région. Plus de 250 écoles ont été touchées, des milliers de maisons détruites. Les autorités s'attendent à des centaines de millions d'euros de dommages. 
La région a déjà connu des destructions massives en juillet lors d'une vague inédite d'émeutes et de pillages. 
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit sur Twitter "profondément attristé par les pertes de vies humaines". 
- Grappes humaines -
Des milliers de personnes se sont retrouvées sans toit, une vingtaine d'hébergements d'urgence ont été ouverts. Certains dorment sur des chaises ou sur des bouts de carton à même le sol. Dans l'attente d'être secourus, des survivants se sont sentis livrés à eux-mêmes. "Il n'y a personne ici qui puisse nous aider", a lâché Thobele Sikhephen, 35 ans, devant sa maison en tôle pleine de boue dans un township. 
Des manifestations sporadiques ont éclaté pour réclamer de l'aide. La ville de Durban a appelé "à la patience", les opérations de secours étant ralenties "en raison de l'étendue des dégâts sur les routes".
Déblayés avec des pelleteuses, certains axes ont été rouverts mais la plupart des routes sont encore inaccessibles, jonchées de débris ou noyées dans une eau brunâtre. Les autorités ont demandé aux populations d'éviter autant que possible tout contact avec cette eau potentiellement "contaminée". 
Dans certaines zones, l'eau et l'électricité sont coupées depuis lundi. Dans le township d'Amaoti, dans le nord de Durban, où la plupart des habitations sont faites de plaques de tôle ondulée ou de planches de bois, des grappes humaines ont rempli des seaux d'eau potable puisée à même des canalisations mises à nu après l'effondrement d'une gigantesque portion de route. 
"Des gens viennent de partout s'approvisionner en eau", a déclaré à l'AFP Thabani Mgoni, 38 ans, au milieu de la foule.
Les autorités locales ont lancé un appel aux dons de produits alimentaires non périssables, de bouteilles d'eau et de tout ce qui pourrait tenir chaud. Des pillages ont été signalés.
Les prévisions annoncent des orages et des risques d'inondations localisées pour le week-end de Pâques. Ces nouvelles intempéries devraient aussi affecter les provinces voisines du Free state (centre) et de l'Eastern Cape (sud-est).
Certains pays d'Afrique australe sont régulièrement en proie à des tempêtes meurtrières pendant la saison cyclonique de novembre à avril. Mais l'Afrique du Sud est généralement épargnée par ces événements climatiques extrêmes.
<https://information.tv5monde.com/afrique/afrique-du-sud-plus-de-340-morts-dans-des-inondations-sans-precedent-452866>
Sur le même sujet : 
> Afrique du Sud : Difficiles recherches de disparus après des inondations dévastatrices <https://www.20minutes.fr/monde/3271443-20220414-difficiles-recherches-disparus-apres-inondations-devastatrices-afrique-sud>, 20 Minutes avec AFP, 14/04/22 à 14h11
> En Afrique du Sud, des kilomètres de boue et des disparus après les inondations <https://information.tv5monde.com/afrique/en-afrique-du-sud-des-kilometres-de-boue-et-des-disparus-apres-les-inondations-453070>, AFP, 16/04/22, 01:00
> Afrique du Sud : de nouvelles pluies s'abattent sur l'est, ravagé par des inondations <https://information.tv5monde.com/info/afrique-du-sud-de-nouvelles-pluies-s-abattent-sur-l-est-ravage-par-des-inondations-453124>, AFP, 16/04/22, 22:00
> Afrique du Sud : accalmie après une semaine des pires inondations dans le pays <https://information.tv5monde.com/info/afrique-du-sud-accalmie-apres-une-semaine-des-pires-inondations-dans-le-pays-453216>, AFP, 17/04/22,  23:00
> Afrique du Sud : manque d'eau, d'électricité, une semaine après le début des inondations <https://information.tv5monde.com/afrique/afrique-du-sud-manque-d-eau-d-electricite-une-semaine-apres-le-debut-des-inondations-453329>, AFP, 18/04/22, 19:00
> Afrique du Sud : l'état de catastrophe nationale déclaré après les inondations <https://information.tv5monde.com/info/afrique-du-sud-l-etat-de-catastrophe-nationale-declare-apres-les-inondations-453368>, AFP, 18/04/22, 23:00
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12- Philippines : la tempête Megi a fait au moins 148 morts, AFP, 14/04/22, 23:00
Bobbie Alota avec Cecil Morella à Manille

Les glissements de terrain et les inondations provoqués par la tempête tropicale Megi ont fait au moins 148 morts aux Philippines, selon les derniers bilans officiels publiés jeudi.
Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues tandis que la tempête, la plus forte à frapper l'archipel cette année, a forcé des dizaines de milliers de personnes à se réfugier dans des centres d'évacuation.
Dans la province centrale de Leyte, la plus touchée, des glissements de terrain dévastateurs ont détruit des communautés d'agriculteurs et de pêcheurs, balayant des maisons et transformant le paysage.
La région, sujette aux catastrophes, est régulièrement ravagée par des tempêtes - dont le super typhon Haiyan qui l'a frappée en 2013 - et les scientifiques préviennent qu'elles deviennent plus puissantes à mesure que la planète se réchauffe en raison du changement climatique provoqué par l'homme.
Les secouristes de la municipalité d'Abuyog ont récupéré des douzaines de corps dans un village côtier détruit par un glissement de terrain mardi.
Au moins 42 personnes ont été tuées dans des glissements de terrain dans trois villages de la municipalité, selon la police. Une autre personne s'est noyée. 
- "Seul survivant" -
La majorité des décès ont eu lieu à Pilar, et au moins 28 corps ont été transportés vers le bâtiment municipal par bateau, les routes menant au village étant impraticables.
Les secouristes ratissent également le littoral, des corps ayant été emportés à des kilomètres par les courants marins. 
"Cela ne se terminera pas de sitôt, cela pourrait durer des jours", a prévenu le maire d'Abuyog Lemuel Traya, soulignant que plus de 100 personnes sont toujours portées disparues et qu'il y avait peu d'espoir de les retrouver en vie.
La plupart des personnes décédées avaient essayé de rejoindre la montagne pour éviter les crues soudaines, ont déclaré des villageois à l'AFP.
"On aurait dit un hélicoptère", a dit Anacleta Canuto, 44 ans, conseillère municipale de Pilar, décrivant le bruit fait par le glissement de terrain.
Mme Canuto, son mari et leurs deux enfants ont survécu, mais ils ont perdu au moins neuf proches. 
Santiago Dahonog, pêcheur de 38 ans originaire de Pilar, a raconté comment il s'était précipité dans la mer avec ses deux frères et sœurs et son neveu alors que le glissement de terrain fonçait vers eux. 
"Nous sommes sortis de la maison, avons couru vers l'eau et avons commencé à nager", a-t-il relaté à l'AFP. "Je suis le seul survivant".
Le week-end dernier, 101 autres personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans des villages producteurs de légumes, de riz et de noix de coco autour de la ville de Baybay, selon les autorités locales.
Le village le plus durement touché est Kantagnos, où 42 personnes sont mortes et 93 portées disparues. 
Dans le village voisin de Bunga, 17 personnes ont péri sous une coulée de boue dévalant une colline et engloutissant la communauté. Seuls quelques toits sont désormais visibles dans la boue.
Trois personnes se sont également noyées sur la principale île méridionale de Mindanao, a indiqué l'agence nationale des catastrophes dans sa dernière mise à jour.
Megi a frappé au début de la Semaine sainte, l'une des fêtes les plus importantes dans ce pays majoritairement catholique, où des milliers de personnes voyagent pour se rendre chez leurs proches.
La tempête est arrivée quatre mois après qu'un super typhon a dévasté des zones entières du pays, tuant plus de 400 personnes et privant des centaines de milliers de personnes de leur domicile. 
Les Philippines - classées parmi les nations les plus vulnérables aux effets du changement climatique - sont frappées par une moyenne de 20 tempêtes par an.
<https://information.tv5monde.com/info/philippines-la-tempete-megi-fait-au-moins-148-morts-452842>
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13- Il est encore possible de rester sous les 2 °C de réchauffement, selon des chercheurs, Futura-sciences, 14/04/22
Nathalie Mayer, journaliste

Depuis le début de l'ère industrielle, la Terre s'est réchauffée de 1,1 °C. En cause : nos émissions de gaz à effet de serre (GES). Parviendrons-nous à limiter la montée des températures à 1,5 °C ? À 2 °C ? Des chercheurs nous appellent aujourd'hui à l'optimisme. Si les engagements pris par les gouvernements sont respectés, nous y arriverons !
Est-il encore possible de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C au-dessus des moyennes préindustrielles ? Un certain nombre de pessimistes seront tentés de répondre non. La plupart des scientifiques aussi. Sauf, comme le rappelait le dernier volet du 6e rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) publié en début de mois, à consentir avant les trois prochaines années, et pour plusieurs décennies ensuite, des réductions drastiques de nos émissions de gaz à effet de serre (GES). De l'ordre de 37 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010 !
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<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-il-encore-possible-rester-sous-2-c-rechauffement-selon-chercheurs-97962/>
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14- TotalEnergies : 11 actionnaires demandent au groupe pétrolier de respecter l’Accord de Paris, Positivr, 14/04/22
Arièle Bonte

“Malgré des améliorations, TotalEnergies n’a pas répondu aux attentes des investisseurs”, peut-on lire dans un communiqué.
Peut-on avoir un impact sur la politique globale d’une entreprise telle que TotalEnergies ? Est-il possible de faire plier ce géant de l’énergie afin qu’il s’engage sincèrement dans la lutte contre le changement climatique, alors même que son activité consiste à épuiser les ressources de notre planète ? C’est ce que pense un groupe d’investisseurs de TotalEnergies. Détenant 0,8 % du capital du groupe pétrolier, ces 11 investisseurs ont déposé une résolution en vue de l’assemblée générale de TotalEnergies, qui aura lieu le 25 mai prochain. Leur but ? Demander que les objectifs d’émissions du groupe se conforment à l’Accord de Paris sur le climat, rapporte La Tribune <https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/climat-11-petits-actionnaires-de-totalenergies-lui-demandent-de-respecter-l-accord-de-paris-914003.html>.
Cette stratégie audacieuse a-t-elle seulement la possibilité d’aboutir ?
“Malgré des améliorations, TotalEnergies n’a pas répondu aux attentes des investisseurs concernant l’alignement de ses objectifs de réduction sur l’Accord de Paris”, ont déclaré les investisseurs dans un communiqué publié mercredi 13 avril et relayé par La Tribune. Concrètement, le groupe appelle TotalEnergies à appliquer les exigences de l’accord de l’ONU, signé lors de la COP21 organisée à Paris en 2015 : les signataires doivent, comme le rappelle La Tribune, limiter leur impact sur le climat en prenant des mesures afin de maintenir l’augmentation de la température en dessous de 2 °C et de 1,5 °C d’ici 2100 par rapport à la période préindustrielle.
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<https://positivr.fr/totalenergies-11-actionnaires-demandent-au-groupe-petrolier-de-respecter-laccord-de-paris/>
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15- Le système climatique devient instable lorsque le taux de CO2 atteint cette valeur, Futura-sciences, 14/04/22
Salomé Vercelot

Les événements Dansgaard-Oeschger sont des fluctuations rapides du climat qui se sont passées pendant la dernière période glaciaire. Une nouvelle étude démontre que ces instabilités se sont produites lorsque les quantités de CO2 dans l'atmosphère se situaient entre 190 et 225 ppm, la « fenêtre d'instabilité ».
Différents objets géologiques enregistrent les températures en continu dans le temps et jouent le rôle de mémoire de la Terre. L'analyse de ces archives permettent d'obtenir des valeurs de températures fidèles du passé et donc de reconstituer l'histoire du climat de la Terre sur une période considérable.
En reconstruisant le climat de la Terre, on constate qu'elle se balance entre deux grands états climatiques qui dépendent de la présence ou non de glace aux pôles : il existe un premier dominé par des températures globalement froides et caractérisé par la présence de glace aux pôles, appelé période glaciaire ; et un deuxième dominé par des températures globalement chaudes et caractérisé par l'absence de glace aux pôles, appelé période interglaciaire.
Le balancement entre une période glaciaire et une interglaciaire est très long et se déroule sur un cycle de 100.000 ans. Il ne montre jamais une transition stable et linéaire ; des changements brusques, voire spectaculaires, s'observent dans les températures passées.
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<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-systeme-climatique-devient-instable-lorsque-taux-co2-atteint-cette-valeur-97915/>
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16- Election présidentielle 2022 : un second tour éloigné des enjeux climatiques, Le Monde, 15/04/22, 14h45 
Audrey Garric

L’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir marquerait un recul « dangereux », selon les ONG et les think tanks, qui critiquent aussi le programme « incomplet » d’Emmanuel Macron. 
Dans le combat contre le changement climatique, le prochain quinquennat s’apparente au dernier round. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) n’a en effet laissé aucun doute dans son dernier rapport : maintenir un « monde vivable » implique de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre au cours de cette décennie. Or, aucun des deux finalistes de l’élection présidentielle n’est actuellement en mesure de relever ce défi, concluent les ONG et les think tanks qui ont analysé les programmes. Ni Emmanuel Macron ni Marine Le Pen ne proposent des mesures suffisantes à même de mettre la France sur la bonne trajectoire pour respecter ses objectifs climatiques.
« Aucun des candidats n’est à la hauteur, mais on ne peut pas les mettre sur le même plan, prévient toutefois Morgane Créach, directrice du Réseau Action Climat, qui rassemble 36 associations. Le programme d’Emmanuel Macron, imprécis et incomplet, nous fait stagner tandis que celui de Marine Le Pen, vide et dangereux, nous fait reculer. » Une analyse partagée par Clément Sénéchal, le porte-parole climat de Greenpeace France, qui se dit « inquiet » pour les cinq prochaines années : « On a le choix entre un climatocynique, qui fait semblant de prendre en charge la crise climatique mais en occulte les causes réelles, à savoir l’économie néolibérale, et une climatosceptique, qui en dissimule l’ampleur et la nature. Donc entre mauvais et pire. »
> Lire aussi : Marine Le Pen oppose son « écologie nationale » à « l’écologie punitive » d’Emmanuel Macron
Sous la prochaine mandature, la France va plancher sur la première loi de programmation quinquennale sur l’énergie et le climat. Il y a urgence à redresser la barre : malgré des progrès, la France n’est pas dans les clous, selon le Haut Conseil pour le climat, pour atteindre la neutralité carbone en 2050, comme elle s’y est engagée au titre de l’accord de Paris. Elle s’est vue enjoindre par la justice de prendre des mesures supplémentaires. Il lui faudra d’autant plus accélérer que l’Union européenne a relevé son ambition à l’horizon 2030.
« Consommer mieux et moins »
S’il juge que « jamais autant n’a été fait pour l’environnement » – un bilan que récusent les observateurs –, Emmanuel Macron reconnaît que « les choses ne vont pas assez loin ». Pour « aller plus vite », il propose de mettre en place une« planification écologique », une idée empruntée à Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), dont le programme climatique était jugé le plus ambitieux avec celui de l’écologiste Yannick Jadot. Afin de sortir des énergies fossiles, le président candidat défend la construction de 14 EPR, mais aussi le déploiement du solaire et de l’éolien en mer. Il souhaite également décarboner l’industrie grâce au plan France 2030, et mise sur l’hydrogène ou le captage et stockage du CO2.
> Lire aussi : Emmanuel Macron défend sa vision de l’écologie en fustigeant le « climatoscepticisme » de Marine Le Pen
Dans les transports, premier secteur émetteur en France, le locataire de l’Elysée veut accélérer le développement des véhicules électriques et les rendre « accessibles à tous », notamment grâce à une offre de leasing à moins de 100 euros par mois. Le candidat ambitionne aussi de poursuivre le développement du vélo et du train (rénover 7 000 km de petites lignes d’ici à 2030, avoir dix trains de nuit avant 2027, développer le TGV). « Rien n’est dit sur l’accélération de la fin des véhicules thermiques en 2035, comme le souhaitent une partie des pays européens », note Morgane Créach.
Pour les bâtiments, Emmanuel Macron se fixe l’objectif de rénover 700 000 logements par an (contre un objectif de 500 000 aujourd’hui), « en accélérant les rénovations globales et grâce au guichet unique », selon son équipe de campagne. Dans l’agriculture, il désire accélérer la transition vers une agriculture plus durable, tout en voulant produire plus, un « enjeu de souveraineté » avec la guerre en Ukraine. Il n’annonce en revanche rien sur l’élevage, pourtant le principal émetteur de gaz à effet de serre du secteur.
> Lire aussi :  Election présidentielle : à la Sorbonne, l’ENS et Sciences Po, des centaines d’étudiants contre le « faux choix » du second tour
Le candidat, qui a « entendu le message du premier tour », évoque désormais davantage la question de la sobriété. Il assume de « consommer mieux mais aussi moins », mais continue d’agiter l’épouvantail de la décroissance. « Il n’a pas compris qu’il faut revoir le logiciel, et ne pas tout sacrifier à l’autel de la croissance », tance Géraud Guibert, le président du think tank La Fabrique écologique.
Pour financer la transition écologique, Emmanuel Macron promet une enveloppe « supplémentaire » de 10 milliards d’euros par an, mais ne compte « pas ou très peu » sur les mesures fiscales et réglementaires pour inciter les ménages et les entreprises à investir pour le climat, note l’Institut de l’économie pour le climat. Face à lui, Marine Le Pen n’a pas chiffré les investissements publics nécessaires.
« Révolution hydrogène »
A l’inverse de son adversaire, la candidate du Rassemblement national rejette la trajectoire de réduction d’émissions prévue dans la politique climatique de la France. Si elle assure respecter l’accord de Paris et viser la neutralité carbone en 2050, elle affirme dans son programme que « la France [y] répondra par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé ».
> Lire aussi : Le désastreux projet de Marine Le Pen pour faire baisser les prix de l’électricité
Une partie des mesures qu’elle propose contreviennent à une trajectoire de décarbonation. La candidate d’extrême droite, qui se prononce en faveur de la construction de 20 EPR, souhaite un moratoire sur l’éolien et le solaire et le démantèlement des éoliennes déjà existantes – alors que tous les scénarios de neutralité carbone passent par les énergies renouvelables. Elle entend « ralentir la substitution de la voiture thermique par le tout électrique » et désire revenir sur l’interdiction de location des passoires thermiques prévue à partir de 2025. Celle qui veut réindustrialiser la France, au moyen notamment d’une « révolution hydrogène » et de la chaleur renouvelable, récuse la nécessité de moins consommer d’énergie ou de matière, note le think tank Shift Project. Enfin, elle annonce, au nom du pouvoir d’achat, une baisse de la TVA de 20 % à 5,5 % sur les produits énergétiques, donc sur les énergies fossiles.
> Lire aussi : Entre Macron et Le Pen, des convergences sur le nucléaire, des divergences sur les énergies renouvelables
Plus largement, là où Emmanuel Macron affiche son engagement sur la scène internationale, Marine Le Pen défend un « repli national incompatible » avec la lutte contre le changement climatique, qui est mondiale, rappelle Clément Sénéchal. Une crise qu’elle n’hésite pas à minorer, si ce n’est la nier. « Un travers, asphyxiant pour l’outil diplomatique français, est de le concentrer sur de prétendus grands enjeux globaux, définis par telle ou telle agence de l’ONU ou, par exemple, par le GIEC », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse, le 13 avril, dénonçant un « catastrophisme climatique ».
Critiquant la « sacro-sainte COP21 » et son « gourou » Laurent Fabius, la candidate d’extrême droite a indiqué qu’elle renoncerait à doubler la contribution française au Fonds vert pour le climat – un mécanisme onusien qui permet d’aider les pays les plus vulnérables – comme l’avait annoncé Emmanuel Macron, même si elle dit vouloir soutenir les petits Etats insulaires. Dans son programme, Marine Le Pen avait déjà annoncé vouloir sortir du Green Deal, le vaste plan pour atteindre les objectifs climatiques européens. Tout cela ferait perdre à la France « toute légitimité » dans l’accord de Paris, et « décrédibiliserait l’accord lui-même », prévient l’Institut du développement durable et des relations internationales.
> Lire aussi : Election présidentielle 2022 : le climat, une préoccupation majeure largement absente des débats
<https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/04/15/election-presidentielle-2022-un-second-tour-eloigne-des-enjeux-climatiques_6122313_823448.html>
Sur le même sujet :
> Macron-Le Pen : sur le climat et l'environnement, le compte n'y est pas selon les ONG <https://www.rfi.fr/fr/france/20220417-macron-le-pen-sur-le-climat-et-l-environnement-le-compte-n-y-est-pas-selon-les-ong>, RF1, 17/04/22,  07:41
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17- Editorial. Marine Le Pen : un projet dangereux pour le climat, Le Monde, 16/04/22, 10h23 

Le programme de la candidate du Rassemblement national en matière de lutte contre le dérèglement climatique aboutirait à augmenter les gaz à effet de serre, à pénaliser les ménages et à augmenter notre dépendance aux énergies fossiles importées.
Editorial du « Monde ». La nouvelle alerte lancée le 4 avril par les experts de l’ONU spécialistes du changement climatique et la crise énergétique provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie devraient faire du défi climatique un enjeu central du second tour de la présidentielle française. Sur ce sujet crucial, le programme de l’extrême droite fait preuve de carences abyssales. Le projet de Marine Le Pen réussit un tour de force : il risque d’augmenter les émissions de gaz à effet de serre de la France, de l’empêcher d’atteindre ses objectifs climatiques, de l’isoler en Europe, de coûter plus cher aux ménages, tout en augmentant notre dépendance aux énergies fossiles importées.
> Lire aussi : Le désastreux projet de Marine Le Pen pour faire baisser les prix de l’électricité
Mme Le Pen a assuré, mercredi 13 avril, ne pas vouloir sortir de l’accord de Paris sur le climat. Les détails qu’elle a fournis et son programme indiquent au contraire qu’elle n’a aucunement l’intention de respecter la trajectoire climatique qui s’impose à la France dans ce cadre. L’idée d’un moratoire complet sur les énergies renouvelables – y compris le projet de « démonter » les éoliennes existantes – ne repose sur aucun scénario établi par les experts du climat.
Même en relançant le nucléaire le plus rapidement possible, la France est contrainte d’augmenter très rapidement sa production d’électricité à partir d’énergies renouvelables et de limiter sa consommation. Refuser cette option, c’est condamner le pays à construire de nouvelles centrales à gaz pour produire de l’électricité.
Efficacité et justice sociale
Le coût d’une telle opération serait triple : une hausse de nos émissions de gaz à effet de serre, une plus grande dépendance au gaz importé – alors que l’Union européenne cherche justement à se libérer des sources d’énergie russes – et une augmentation des factures payées par les ménages. Enfin, la volonté de sortir unilatéralement du marché européen de l’électricité aurait des conséquences majeures pour la France : il s’agit en réalité d’une ébauche de sortie de l’UE qui ne dit pas son nom.
La baisse de la TVA sur l’essence promise par la candidate d’extrême droite aurait pour effet de creuser le budget de l’Etat de 12 milliards d’euros et d’encourager l’usage des énergies fossiles importées. Comme cette taxe est payée par l’ensemble des ménages, les plus aisés comme les plus précaires, la mesure n’est en rien redistributive, alors que cet aspect doit être au cœur de la transition énergétique. C’est une question d’efficacité et de justice sociale.
> Lire aussi : Le GIEC appelle à des mesures immédiates et dans tous les secteurs pour « garantir un avenir vivable »
Autre sujet crucial : Marine Le Pen s’oppose à l’interdiction de la location des « passoires thermiques » à partir de 2025 – la France compte pourtant près de 5 millions de ces logements mal chauffés et très émetteurs de CO2. Un cadeau pour les propriétaires bailleurs qui ne souhaitent pas engager de travaux, mais une catastrophe pour les millions de ménages concernés, qui continueront à payer d’importantes factures d’énergie tout en étant mal protégés du froid l’hiver. Le logement est, après le transport, le deuxième poste d’émissions de gaz à effet de serre en France.
Les nombreuses insuffisances de la politique d’Emmanuel Macron en matière de climat font que la France, à l’issue de son quinquennat, n’est pas sur la bonne trajectoire de l’accord de Paris. Mais le projet de Mme Le Pen comporte des risques autrement plus conséquents : par ses incohérences, ses zones grises et son soutien affirmé aux énergies fossiles importées, le programme de l’extrême droite aboutirait à un recul dramatique, au moment où les experts de l’ONU appellent à des mesures immédiates pour « garantir un avenir vivable ».
> Lire aussi : Entre Macron et Le Pen, des convergences sur le nucléaire, des divergences sur les énergies renouvelables
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/16/marine-le-pen-un-projet-dangereux-pour-le-climat_6122439_3232.html>
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18- Même les cactus redoutent le réchauffement climatique, AFP, 16/04/22, 22:00

Environ 60% des espèces de cactus vont devoir faire face à des climats moins hospitaliers dans les décennies à venir à cause du réchauffement climatique, selon une étude menée par des chercheurs de l'université de l'Arizona qui remet en question l'hypothèse selon laquelle ces plantes prospéreront avec la hausse des températures.
Si l'on ajoute d'autres facteurs (disparition des habitats, dégradation du milieu naturel, etc), ce sont jusqu'à 90% des cactus qui pourraient être menacés d'extinction d'ici 2070, trois fois l'estimation actuelle, estiment les chercheurs dans cette étude publiée jeudi dans Nature Plants.
Quelque 1.500 espèces de cactus réparties sur le continent américain vivent sous des climats différents, allant des déserts situés au niveau de la mer aux hautes montagnes des Andes, des écosystèmes arides aux forêts tropicales humides.
Parmi les hauts lieux de la biodiversité riches en différentes espèces, on trouve le centre du Mexique et la forêt atlantique le long du littoral du Brésil.
Afin de vérifier l'hypothèse selon laquelle les cactus profiteraient d'un monde plus chaud et plus enclin aux sécheresses, les chercheurs, emmenés par Michiel Pillet de l'Université d'Arizona, ont examiné des données relatives à plus de 400 espèces, et utilisé des modèles pour prévoir leur évolution à horizon du milieu du siècle et au-delà, selon différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre.
Les résultats "dépeignent un avenir plus pessimiste", selon l'étude.
Actuellement, les cactus sont surtout menacés par l'expansion de l'agriculture, la dégradation du milieu naturel, la perte de biodiversité et leur récolte à des fins diverses.
Même sans changement climatique, les cactus "constituent l'un des groupes d'organismes les plus menacés de la planète", plus de 30% d'entre eux étant classés comme menacés d'extinction, notent les auteurs.
Et le réchauffement climatique deviendra bientôt une menace lui aussi, si les émissions ne sont pas fortement réduites.
"Nos résultats suggèrent que le changement climatique va devenir un des principaux moteurs du risque d'extinction du cactus, avec 60 à 90% des espèces évaluées affectées de façon négative", indiquent les chercheurs.
D'ici 2070, environ 25% des espèces de cactus pourraient faire l'expérience d'un climat inconnu sur un quart de leur aire de répartition actuelle.
Des études antérieures ont montré que la photosynthèse - le processus par lequel les plantes utilisent la lumière du soleil pour croître à partir de CO2 et d'eau - était compromise par le réchauffement.
<https://information.tv5monde.com/info/meme-les-cactus-redoutent-le-rechauffement-climatique-453114>
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19- À Paris, Extinction Rebellion "passe à la désobéissance civile" pour interpeller le prochain gouvernement, France info, 18/04/22, 18:32

Depuis samedi, plusieurs centaines de militants d'Extinction Rebellion se relaient sur les Grands Boulevards, à Paris, pour interpeller le prochain gouvernement sur les enjeux climatiques des prochaines années. 
Des guitares en fond sonore, des toiles de tentes sur la chaussée et des militants assis sous le soleil. Depuis le samedi 16 avril, plusieurs centaines de personnes occupent, à Paris, une partie de la chaussée des Grands Boulevards, sur les 2e et 10e arrondissements. Une action de "désobéissance civile non violente" coordonnée par l'organisation Extinction Rebellion.
>> "Un terrible avertissement" : ce qu'il faut retenir du nouveau rapport du Giec sur les effets du réchauffement climatique
Leur objectif : attirer l’attention sur les enjeux climatiques après le nouveau signal d’alarme tiré par les experts du GIEC, et alors que la question du climat leur semble être le parent pauvre de cette campagne d'entre-deux-tours. Ils sont pour ça rassemblés depuis deux jours au milieu d’un axe extrêmement passant et commerçant de la capitale.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/cop21/a-paris-extinction-rebellion-passe-a-la-desobeissance-civile-pour-interpeller-le-prochain-gouvernement_5088829.html>
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En images
20- Nouveau rapport du Giec : soyons plus efficaces dans le toujours…moins, TF1, journal de 20h, 05/04/22

• Le troisième volet du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) de l'ONU a été publié ce lundi.
• Fabrice Bonnifet, président du C3D, le Collège des directeurs du développement durable, nous livre son édito.
Le volet 3 du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), paru ce lundi 4 avril, présente des solutions pour faire décroître le CO2 et s’adapter au changement climatique. La première chose qui saute aux yeux est qu’il est fait mention que le coût global de la limitation du réchauffement à +2 °C au cours du XXIe siècle est inférieur aux avantages économiques mondiaux de la réduction du réchauffement. C’est donc rentable ! Là où cela se corse, c’est que la technologie seule ne suffira pas à nous sortir de l’ornière, compte tenu du fait qu’il ne nous reste que quelques années pour mettre en œuvre des solutions… qui soit n’existent pas ou ne sont pas encore matures, soit n’auront pas le temps d’être déployées à la bonne échelle. 
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.tf1info.fr/environnement-ecologie/nouveau-rapport-du-giec-soyons-plus-efficaces-dans-le-toujours-moins-2215733.html>
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