[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (mardi 1er février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mar 1 Fév 07:54:16 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- "Viande végétale" : La Vie parie sur le gras et lève 25 millions d'euros <https://www.challenges.fr/economie/viande-vegetale-la-vie-parie-sur-le-gras-et-leve-25-millions-d-euros_797280>, AFP, 19/01/22, 12:00
2- Abattages massifs de volailles dans le Sud-Ouest pour endiguer la grippe aviaire <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220120-abattages-massifs-dans-le-sud-ouest-pour-endiguer-la-grippe-aviaire>, AFP, 20/01/22, 18:00
3- Le Parlement européen se prononce en faveur de timides mesures encadrant le transport des animaux <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/20/le-parlement-europeen-se-prononce-en-faveur-de-timides-mesures-encadrant-le-transport-des-animaux_6110326_3244.html>, Le Monde, 20/01/22, 21h44 
4- Les ministres allemands veulent mettre fin aux subventions agricoles en Europe <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/les-ministres-allemands-veulent-mettre-fin-aux-subventions-agricoles-en-europe/>, EurActiv, 21/01/22, 08:34
5- Le combat d’ouvriers agricoles du Nicaragua contre l’agrochimie porté devant la justice française <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/24/le-combat-d-ouvriers-agricoles-du-nicaragua-contre-l-agrochimie-porte-devant-la-justice-francaise_6110677_3244.html>, Le Monde, 24/01/22, 01h11
6- Pesticides : les 27 s’accordent sur la nécessité de règles communes et la fin de l’exportation de produits interdits <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/pesticides-les-27-saccordent-sur-la-necessite-de-regles-communes-et-la-fin-de-lexportation-de-produits-interdits/>, EurActiv, 24/01/22
7- Décryptage. De l’école aux cabinets médicaux, les stratégies d’influence des interprofessions de la viande <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/25/de-l-ecole-aux-cabinets-medicaux-les-strategies-d-influence-des-interprofessions-de-la-viande_6110809_3244.html>, Le Monde, 25/01/22, 05h38 
8- Pesticides : le gouvernement ne répond pas à l’injonction du Conseil d’Etat de « mieux protéger la population » <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/26/pesticides-le-gouvernement-ne-repond-pas-a-l-injonction-du-conseil-d-etat-de-mieux-proteger-la-population_6111116_3244.html>, Le Monde, 26/01/22, 21h00
9- Transition agricole : encore sept années perdues <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/transition-agricole-encore-sept-annees-de-perdu-150522.html>, Novethic, 26/01/22
10- Pourquoi les additifs nitrés dans la charcuterie sont en sursis <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/27/alimentation-les-additifs-nitres-dans-la-charcuterie-en-sursis_6111188_3244.html>, Le Monde, 27/01/22, 11h09 
11- L'Espagne règne désormais sur la truffe noire <https://www.lejdd.fr/Economie/lespagne-regne-desormais-sur-la-truffe-noire-4089506>, Le JDD, 27/01/22, 14h45
12- Entretien. « Le steak-frites est passé à droite » <https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2022/01/27/jean-laurent-cassely-le-steak-frites-est-passe-a-droite_6111150_4497916.html>, Le Monde, 27/01/22, 15h44 
13- Ethiopie. Près de 40% de la population du Tigré "en pénurie extrême de nourriture" <https://www.lalsace.fr/societe/2022/01/28/pres-de-40-de-la-population-du-tigre-en-penurie-extreme-de-nourriture>, L‘Alsace avec AFP, 28/01/22, 14:35 
14- Chronique. Matières premières : « Le café se fait mousser » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/29/matieres-premieres-le-cafe-se-fait-mousser_6111520_3234.html>, Le Monde, 29/01/22, 15h00 
15- Des champignons pour arrêter le désastre du cuir animal ? <https://mrmondialisation.org/des-champignons-pour-arreter-le-desastre-du-cuir-animal/>, Mr Mondialisation, 29/01/22
16- Le gouvernement annonce un « plan d’urgence » de 270 millions d’euros pour la filière porcine <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/31/le-gouvernement-annonce-un-plan-d-urgence-de-270-millions-d-euros-pour-la-filiere-porcine_6111751_3244.html>, Le Monde avec AFP, 31/01/22, 19h33 
17- Soixante-huit pays s’engagent pour la capture du carbone et la protection des sols <https://www.euractiv.fr/section/developpement-durable/news/soixante-huit-pays-sengagent-pour-la-capture-du-carbone-et-la-protection-des-sols/>, EurActiv, 31/01/22
En images
18- Déforestation : l’infographie qui montre pourquoi il ne faut pas seulement se focaliser sur les forêts <https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/deforestation-l-infographie-qui-montre-pourquoi-il-ne-faut-pas-se-focaliser-que-sur-les-forets-150519.html>, Novethic, 26/01/22

Bien à vous,
Florence

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CITATION DU JOUR : "Nous sommes les seuls au monde aujourd'hui à avoir réussi à développer un gras végétal qui va cuire, frire, infuser et caraméliser comme le ferait du gras animal", vante Nicolas Schweitzer, cofondateur et PDG de La Vie, jeune pousse française de substitut à la viande. (cf. item 1)
PROJET DU JOUR : L’État projette de faire abattre préventivement plus d'un million de volailles du Sud-Ouest pour mettre un coup de frein à la progression fulgurante de la grippe aviaire, désolant des éleveurs qui espéraient éviter la répétition de la crise de l'hiver dernier. (cf. item 2)
RÉSERVE DU JOUR : Les mesures votées par le Parlement européen prévoient un peu plus de protection, mais n’apportent pas de révolution dans le traitement des animaux transportés. (cf. item 3)
UNITÉ DU JOUR : La ministre allemande de l’Environnement, Steffi Lemke, et le ministre de l’Agriculture, Cem Özdemir, deux ministres écologistes qui prônent la fin des versements directs à l’agriculture et l’augmentation de la production biologique. (cf. item 4)
COMBAT DU JOUR : Des avocats français tentent de faire appliquer une décision de la justice nicaraguayenne octroyant des millions de dollars à ouvriers agricoles du Nicaragua, exposés à des pesticides. (cf. item 5)
OBJECTIF DU JOUR : Si le but est clair, le chemin ne l’est pas encore : d’ici à 2030, l’Union européenne veut réduire son recours aux pesticides de moitié. (cf. item 6)
RAPPORT DU JOUR : Greenpeace analyse les actions de communication et d’influence de 4 organisations défendant les intérêts de la filière viande en France. (cf. item 7)
LACUNE DU JOUR : Le nouvel arrêté et le nouveau décret censés mieux encadrer les épandages de pesticides près des zones d’habitation ne répondent que très partiellement à l’injonction du Conseil d’Etat. (cf. item 8)
RATAGE DU JOUR : En France, la feuille de route déclinée de la Politique agricole commune (PAC) fait l'objet de nombreuses critiques, avec le sentiment d'une occasion ratée, une fois de plus. (cf. item 9)
SURSIS DU JOUR : Une proposition de loi relative aux additifs utilisés en charcuterie a été adoptée à l’unanimité par la commission des affaires économiques. Une éventuelle interdiction dépendra de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). (cf. item 10)
PALMARÈS DU JOUR : Une poignée de petits villages d'Aragon ont propulsé l'Espagne en tête de la production mondiale de truffe noire. (cf. item 11)
ENTRETIEN DU JOUR : Coauteur avec Jérôme Fourquet de ‘La France sous nos yeux’ (Seuil, 2021), le journaliste et essayiste Jean-Laurent Cassely décrypte la politisation de l’alimentation et les "fractures" qui y apparaissent. (cf. item 12)
PÉNURIE DU JOUR : Au Tigré, territoire ravagé par la guerre dans le Nord de l'Ethiopie, la grande majorité de la population se trouve en situation "d'insécurité alimentaire" et deux millions de personnes sont même en "grave insécurité alimentaire". (cf. item 13)
ALÉAS DU JOUR : Sécheresse, gel et problèmes d’approvisionnement font grimper le cours du café. (cf. item 14)
INNOVATION DU JOUR : Une entreprise californienne a développé un nouveau type de “cuir” végétal fabriqué à partir de champignons. Cette innovation pourrait à terme contribuer à la réduction de l’empreinte écologique de la mode. (cf. item 15)
DÉCISION DU JOUR : Le gouvernement va mettre en œuvre un « plan d’urgence » de 270 millions d’euros pour soutenir les trésoreries des éleveurs de porcs, fragilisés par le double effet de la flambée de leurs charges et de la chute des cours. (cf. item 16)
ENGAGEMENT DU JOUR : 68 pays ont accepté de contribuer à la protection du climat et à la conservation de la biodiversité en protégeant les sols agricoles lors de la conférence mondiale des ministres de l’Agriculture qui s’est tenue à Berlin. (cf. item 17)
CARENCE DU JOUR : Au-delà de la déforestation, savanes, prairies, mangroves : ces écosystèmes oubliés en danger. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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18- "Viande végétale" : La Vie parie sur le gras et lève 25 millions d'euros, AFP, 19/01/22, 12:00
Pascale Mollard-Chenebenoit

Jetées dans une poêle, les tranches de bacon d'imitation laissent échapper un arôme familier, puis leur partie grasse commence à crépiter de façon prometteuse, sous le regard enthousiaste de Nicolas Schweitzer, cofondateur et PDG de La Vie, jeune pousse française de substitut à la viande.
Alors que la commercialisation de ses succédanés végétaux de bacon et de lardons commence à peine, la start-up vient de lever 25 millions d'euros auprès de fonds d'investissement et de célébrités engagées pour la protection de la planète dont l'actrice Natalie Portman.
"Nous sommes les seuls au monde aujourd'hui à avoir réussi à développer un gras végétal qui va cuire, frire, infuser et caraméliser" comme le ferait du gras animal, vante Nicolas Schweitzer, en recevant l'AFP dans les locaux parisiens de la start-up jusqu'ici très discrète.
Au bout de quelques minutes, le simili-bacon fumé est cuit: texture croustillante, goût familier. C'est ensuite au tour des "lardons", coupés fins, de passer à la poêle. Bien grillés mais assez salés.
"On proposera aussi une version moins salée", précise Vincent Poulichet, 32 ans, scientifique expert du gras, l'autre cofondateur de La Vie. Ses lardons ont obtenu un Nutri-Score C. "Moins bien que des brocolis mais mieux que des lardons de porc", relève l'emballage de la barquette.
Le marché des substituts de viande à base de végétaux est encore peu développé en France où l'un des principaux freins reste celui du goût.
- 5.000 essais -
Fondée en 2019, La Vie a eu l'idée, pour se différencier d'autres marques végétales, de travailler la question du gras qui donne un goût caractéristique à la viande animale.
Elle a breveté une technologie de gras à base de plantes qui, "après trois ans de recherche-développement et 5.000 essais, réussit le pari un peu fou de reproduire le goût du porc", revendique Nicolas Schweitzer, 34 ans.
La marque utilise aussi un nombre limité d'ingrédients, pour répondre aux attentes nutritionnelles et aux critiques sur les aliments ultra-transformés.
Le gras des substituts de bacon et de lardons de La Vie est composé d'huile de tournesol et d'eau travaillés selon un process particulier. Le maigre contient de la protéine de soja (européen), du sel, des colorants (peau de radis ou de tomate) et des arômes naturels.
"C'est en faisant goûter nos produits qu'on a réussi à monter ce tour de table extraordinaire", explique le PDG. "Tout de suite, les investisseurs disaient +ah oui, quand même!+".
Des fonds de capital-risque (Seventure, Oyster Bay, Partech...) ont investi. De même que, à titre personnel, plusieurs patrons de start-up européennes à succès (Oatly, Vinted, Back Market, BlaBlaCar).
Natalie Portman s'est elle aussi laissée séduire après avoir testé les produits chez elle aux États-Unis.
Côté atouts, La Vie fait valoir que ses produits sont "meilleurs" pour la santé des consommateurs ("11 fois moins de graisses saturées" que le porc), pour celle de la Planète ("7 fois moins d'émissions de gaz à effet de serre") et enfin pour celle "du cochon".
La jeune pousse n'est pas seule sur le marché. "Le Bon végétal" de Herta détenu par Nestlé est très présent au rayon "traiteur végétal". Il y a aussi Fleury Michon, des marques distributeurs, et Beyond Meat y débarque.
La start-up française "Happyvore" (ex-Nouveaux fermiers) propose elle aussi des simili-lardons végétaux, moins gras et coupés plus gros, et des simili-saucisses, des "aiguillettes végétales" de poulet...
- Marchés britannique et américain -
Les substituts de lardons de La Vie sont vendus chez Carrefour, et pour 2022 la marque vise la totalité des enseignes de grande distribution en France. Elle est aussi servie dans des restaurants vegans et végétariens.
"Convaincre les restaurateurs de faire goûter nos produits à leurs clients est une priorité", relève Nicolas Schweitzer. Il compte nouer des partenariats avec les géants de la restauration rapide.
Au-delà de la France, la marque veut se lancer dès avril au Royaume-Uni et compte le faire "rapidement" sur l'important marché américain, indique Romain Jolivet, directeur marketing.
La start-up, dont les produits sont élaborés en Vendée par son partenaire industriel Sodebo, va doubler ses effectifs, à 60 salariés.
<https://www.challenges.fr/economie/viande-vegetale-la-vie-parie-sur-le-gras-et-leve-25-millions-d-euros_797280>
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2- Abattages massifs de volailles dans le Sud-Ouest pour endiguer la grippe aviaire, AFP, 20/01/22, 18:00
Myriam Lemetayer avec le bureau de Bordeaux

L’État projette jeudi de faire abattre préventivement plus d'un million de volailles du Sud-Ouest pour mettre un coup de frein à la progression fulgurante de la grippe aviaire, désolant des éleveurs qui espéraient éviter la répétition de la crise de l'hiver dernier.
Pour que le virus ne trouve plus de support sur lequel se multiplier, il ne devra plus y avoir de canards, poules ou dindes dans les élevages d'une zone comptant 226 communes, principalement du sud des Landes, mais aussi de l'ouest du Gers et du nord des Pyrénées-Atlantiques.
"Il va nous falloir à peu près trois semaines pour assainir la zone", a-t-on indiqué au ministère de l'Agriculture.
L'administration compte ainsi "réduire la durée de l'épizootie", "prévenir son extension vers d'autres zones de production aujourd'hui indemnes" et "permettre une remise en place des animaux dans les élevages le plus rapidement possible", selon un communiqué.
Cela implique "potentiellement" d'abattre 1,3 million d'animaux, surtout des canards, précise le ministère.
Cela porterait à 2,5 millions le total d'animaux abattus depuis le début de l'épizootie fin novembre. A chaque fois, les éleveurs sont indemnisés.
Selon les chiffres du ministère, "qui évoluent toutes les heures", la France compte 231 foyers de grippe aviaire en élevage.
La diffusion du virus s'est brusquement accélérée depuis début janvier dans le Sud-Ouest, au cœur du pays du foie gras, où se concentrent la majorité des cas.
- "Sentiment d'injustice" - 
C'est le quatrième épisode de grippe aviaire qui touche la France -et singulièrement le Sud-Ouest- depuis 2015. Le dernier, l'hiver passé, avait entraîné l'abattage de plus de 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards.
Pour éviter de revivre ce scénario, il avait été décidé de confiner systématiquement les volailles lorsque le risque d'introduction du virus par les oiseaux migrateurs est jugé élevé, mais aussi de réduire le nombre de canards élevés en même temps dans les zones les plus denses.
"Les professionnels attendent beaucoup des enquêtes épidémiologiques en cours afin de déterminer plus précisément les causes de cette diffusion, malgré tous les efforts accomplis en matière de prévention des risques (..). C'est un sentiment d'incompréhension et d'injustice qui prédomine aujourd'hui", rapporte l'interprofession du foie gras (Cifog) dans un communiqué. 
D'après le ministère, "les premières analyses montrent (...) que le virus est très présent dans l'environnement, qu'il est différent de l'année dernière, que les volailles ne répondent pas de la même façon à ce virus", mais aussi que les pratiques censées préserver la sécurité sanitaire des exploitations "doivent être améliorées à l'avenir".
"On a une culture de la biosécurité qui n'est pas adaptée à nos densités d'élevage", estime Hervé Dupouy, éleveur de canards dans les Landes, à la tête de la section palmipèdes de la FDSEA locale (syndicat majoritaire). 
"Il y a beaucoup d'interactions entre les éleveurs, les matériels qu'on se prête, les équipes d'attrapage [des canards] et de vaccination qui circulent dans les élevages", constate-t-il.
L'éleveur s'interroge : "Au-delà de la situation que l'on vit, avec des animaux morts sur nos exploitations, comment se projeter vers l'avenir ?"
Ces crises à répétition génèrent des coûts considérables pour les professionnels (arrêts de production, fermeture de marchés à l'export) et l’État (indemnisation des animaux abattus et des pertes économiques induites).
"L'abattage de millions de volailles se heurtera tôt ou tard à des questions d'acceptabilité sociétale", notait en juillet un rapport du conseil général de l'alimentation, dépendant du ministère de l'Agriculture, qui suggérait de développer la vaccination.
Le gouvernement et les professionnels y sont favorables, mais il faudra d'abord lever des obstacles techniques (le vaccin doit être adapté aux souches de virus en circulation et aux différentes espèces de volailles) et commerciaux - de nombreux pays refusant d'importer des produits issus de volailles vaccinées, de crainte que les animaux ne soient des porteurs sains du virus.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220120-abattages-massifs-dans-le-sud-ouest-pour-endiguer-la-grippe-aviaire>
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3- Le Parlement européen se prononce en faveur de timides mesures encadrant le transport des animaux, Le Monde, 20/01/22, 21h44 
Mathilde Gérard

Les eurodéputés se sont divisés sur le principe d’une interdiction de l’exportation de bêtes vivantes vers des pays tiers, qui n’a pas été adopté. 
Ceux qui espéraient une avancée majeure pour le droit des animaux n’ont pas caché leur déception. A l’issue d’une matinée de débats consacrée au transport des animaux, jeudi 20 janvier, les députés européens ont adopté plusieurs recommandations visant à améliorer le sort du milliard de bêtes circulant chaque année au sein de l’Union européenne et vers des pays tiers, par voies terrestre et maritime. Ces mesures (votées à 555 voix pour, 55 contre, et 78 abstentions) prévoient un peu plus de protection, mais n’apportent pas de révolution dans le traitement des animaux transportés.
> Lire aussi Transport d’animaux : les eurodéputés divisés sur les mesures à prendre
Parmi les recommandations figurent un renforcement des contrôles et sanctions, une limite de huit heures de transport pour les animaux destinés à l’abattage, ou pour certaines espèces comme les lapins et volailles, la présence obligatoire d’un vétérinaire à bord des cargos, ou encore la mise en place d’un registre centralisé pour accorder les certifications aux bétaillères maritimes – plusieurs enquêtes ont montré qu’elles comptaient parmi les navires les plus vétustes agréés par l’Union européenne. Mais les députés ne se sont pas engagés au-delà de ces principes, quand plusieurs ONG, soutenues dans une pétition remise quelques jours plus tôt au Parlement par quelque 900 000 citoyens, demandent l’interdiction des exportations d’animaux vivants vers des pays tiers (3 millions d’animaux chaque année), où les normes de protection ne peuvent être garanties, pour privilégier le transport de viandes et de carcasses.
> Lire aussi Des cargos vétustes agréés pour le transport des animaux par l’Union européenne
« Les pays tiers veulent des animaux vivants avec des caractéristiques biologiques définies. Une partie de nos éleveurs dépendent de ces exportations d’animaux vivants », a objecté en séance le député roumain Daniel Buda (Parti populaire européen), rapporteur d’une commission d’enquête parlementaire sur le transport des animaux (appelée commission ANIT), dont étaient issues les recommandations soumises au vote. « Arrêtons d’opposer les droits des uns et des autres. Arrêtons de dire que l’amélioration du sort des animaux va tuer l’élevage », a rétorqué Pascal Durand (Renew Europe), demandant à ses collègues du Parlement de Strasbourg de « ne pas laisser passer le vent de l’histoire qui souffle ».
« Absurdité de notre chaîne alimentaire »
Plusieurs amendements défendus par la présidente de la même commission d’enquête, la Luxembourgeoise Tilly Metz (Verts), ont été rejetés. L’élue aurait souhaité voir interdits le transport des femelles lors du dernier tiers de leur gestation, ainsi que celui d’animaux non sevrés – les conditions dans les camions étant particulièrement inadaptées à ces derniers, comme les jeunes veaux, qui ne peuvent se nourrir par eux-mêmes.
« Systématiquement, on retrouve de la souffrance animale dans les transports, déclare Tilly Metz au Monde. Je comprends que tout changement fasse peur, mais si on constate un problème, il faut en faire une priorité, en soutenant une transition juste. » Pour l’eurodéputée, « le transport des animaux témoigne de l’absurdité de notre chaîne alimentaire, où des animaux naissent dans un premier lieu, sont engraissés dans un deuxième, abattus dans un troisième, et transformés et mis sous plastique dans un quatrième ». 
> Lire aussi Transports de bétail en mer : « La maltraitance des animaux fait partie du système actuel »
Le transport d’animaux est régulièrement épinglé pour ses durées excessives, des trajets sous des températures extrêmes, des carnets de route non conformes et les carences des contrôles. La Commission européenne elle-même reconnaissait dans un rapport, en 2020, les lacunes en matière de suivi. La filière fait parfois les gros titres de la presse, comme lorsque deux bétaillères parties d’Espagne, en décembre 2020, ont erré trois mois en mer, refusées par tous les ports, devant revenir à Carthagène pour qu’y soient abattus tous les bovins. « Non seulement la législation européenne est faible, mais, en plus, l’Europe n’arrive pas à faire respecter ses normes en matière de bien-être animal à l’intérieur de ses propres frontières, fustige Léopoldine Charbonneaux, directrice de la branche française de l’association Compassion in World Farming. Quant aux pays tiers, elle n’a aucune compétence pour les contrôler. »
Les mesures adoptées jeudi au Parlement européen ne sont, à ce stade, que des recommandations. La Commission européenne s’est engagée à réviser la législation sur le transport des animaux d’ici fin 2023.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/20/le-parlement-europeen-se-prononce-en-faveur-de-timides-mesures-encadrant-le-transport-des-animaux_6110326_3244.html>
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4- Les ministres allemands veulent mettre fin aux subventions agricoles en Europe, EurActiv, 21/01/22, 08:34
Julia Dahm | translated by Charles Szumski

La ministre allemande de l’Environnement, Steffi Lemke, et le ministre de l’Agriculture, Cem Özdemir, ont affiché leur unité lors d’une apparition commune mardi (18 janvier). Les deux ministres écologistes prônent la fin des versements directs à l’agriculture et l’augmentation de la production biologique.
La Politique agricole commune (PAC) de l’UE est le mécanisme de levier le plus important pour réorienter les subventions vers plus de protection de l’environnement et de la nature, a déclaré Mme Lemke lors du congrès agricole aux côtés de M. Özdemir.
«  À l’avenir, il doit être rentable de pratiquer une agriculture qui préserve la nature et l’agriculture  », a-t-elle déclaré. La réforme actuelle de la PAC ferait déjà des «  premiers pas prudents  » dans cette direction mais n’irait pas assez loin dans ses efforts.
«  Nous devons abandonner le système des paiements forfaitaires à la surface  », a déclaré Mme Lemke. L’Allemagne participera donc activement avec Bruxelles à la préparation de la prochaine réforme, afin de garantir que l’argent public ne soit dépensé que pour les services publics au cours de la prochaine période de financement — à partir de 2028.
La réforme actuelle de la politique agricole de l’UE, qui entrera en vigueur en 2023, a été convenue par la Commission européenne, le Parlement européen et les ministres nationaux à l’été 2021. Les États membres étaient alors tenus de soumettre leurs plans stratégiques nationaux (PSN) pour la PAC à Bruxelles avant le 1er janvier.
L’Allemagne, cependant, n’a pas encore soumis son plan à la Commission. Le ministère de l’Agriculture a désormais l’intention de conclure son PSN d’ici février, a expliqué M. Özdemir lors de la réunion.
Le commissaire européen à l’Environnement, Virginijus Sinkevičius, qui s’est également exprimé lors de l’événement, a souligné que la Commission « a hâte de lire le plan, ainsi que de nombreuses mesures qui contribueront grandement à l’environnement ».
Les deux ministres ont également annoncé que le plan stratégique, dont la majeure partie avait été élaborée et adoptée sous le précédent ministre de l’Agriculture de la CDU, serait évalué d’ici 2024 et révisé si nécessaire.
Une politique agricole et environnementale harmonieuse
A l’avenir, Mme Lemke et M. Özdemir souhaitent également collaborer étroitement dans d’autres domaines de la politique agricole et alimentaire. Contrairement au gouvernement de la coalition de « feu tricolore », dans lequel les deux ministères sont dirigés par des politiciens écologistes, lors de la précédente législature, les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement étaient répartis entre les deux partis de la coalition au pouvoir. Le ministère de l’Agriculture était alors dirigé par Mme Klöckner de la CDU tandis que Mme Schulze du SPD était à la tête du ministère de l’Environnement.
« À l’avenir, nous ne gaspillerons plus notre énergie dans un bras de fer entre les ministères », a déclaré le ministre de l’Agriculture. Avec Mme Lemke, il dit vouloir façonner la politique « à partir d’un seul moule ».
L’un des points centraux que les deux ministres veulent aborder ensemble est la réduction des pesticides. « Les pesticides n’affectent pas seulement les êtres vivants pour lesquels ils sont produits mais nuisent également à la biodiversité », a déclaré Mme Lemke.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/les-ministres-allemands-veulent-mettre-fin-aux-subventions-agricoles-en-europe/>
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5- Le combat d’ouvriers agricoles du Nicaragua contre l’agrochimie porté devant la justice française, Le Monde, 24/01/22, 01h11
Joan Tilouine 

Des avocats français tentent de faire appliquer une décision de la justice nicaraguayenne octroyant des millions de dollars d’indemnisations à des travailleurs agricoles exposés à des substances toxiques. La demande d’assignation de trois multinationales va être examinée par le tribunal judiciaire de Paris, lundi. 
C’est un dossier international, tentaculaire et unique qui se retrouve devant la justice française. Une affaire de santé publique à près d’un milliard de dollars. Tel est le montant de l’indemnisation réclamée par 1 234 anciens ouvriers agricoles nicaraguayens à trois multinationales américaines de l’agrochimie. Jusqu’en 1983, The Dow Chemical Company, Occidental Chemical (devenue Oxy) et Shell Oil ont exporté en Amérique centrale le DBCP (Dibromo-chloropropane) pourtant interdit dès 1977 aux Etats-Unis. Ce pesticide extrêmement polluant, qui provoque notamment des cancers et de l’infertilité, a été utilisé sans protection par les plaignants pour éliminer des vers nuisibles aux racines des bananiers. Lundi 24 janvier, les magistrats du tribunal judiciaire de Paris vont examiner la demande d’assignation des trois groupes américains dans le cadre de la procédure d’exequatur lancée par les avocats des victimes.
Celle-ci vise à rendre exécutoire en France, et dans les autres Etats de l’Union européenne, une décision judiciaire nicaraguayenne qui a condamné les sociétés américaines à verser 805 millions de dollars d’indemnisations à ces anciens travailleurs. Ce jugement prononcé en 2006 reconnaît la responsabilité des groupes américains dans l’importation, la distribution et l’utilisation du DBCP dans les exploitations agricoles entre 1977 et 1983. Ce qui a été confirmé en appel et, en 2012, par la Cour suprême du Nicaragua. Toutefois, cette décision judiciaire n’a jamais pu être exécutée. Dow Chemical Company, Occidental Chemical et Shell Oil la contestent fermement et se sont retirées du pays sans laisser aucun actif saisissable sur place.
> Lire aussi Pesticides : des Nicaraguayens se tournent vers la France pour faire appliquer un jugement
Attirés par cette affaire comme par un trésor, des avocats américains – pour certains crapuleux – se sont rués à Chinandega au Nicaragua pour recenser toujours plus de victimes présumées du DBCP. Et ce, afin de porter le dossier devant la justice américaine. Il a été démontré que certaines données de santé ont été trafiquées par ces avocats, que des prétendues victimes de stérilité ont eu des enfants. Dans le même temps, les géants américains mis en cause n’ont jamais cessé d’user de leur puissance financière, juridique et d’influence au travers de cabinets de lobbying et d’investigation pour discréditer la justice du Nicaragua, les plaignants et leurs conseils.
En 2010, la juge californienne Victoria Chaney a annulé une décision favorable à six ouvriers agricoles nicaraguayens. Cette magistrate réputée proche du parti républicain pointe alors un « complot » et conclut à une fraude rendue possible par « l’écosystème social particulier et bizarre du Nicaragua ». Ce jugement a douché les espoirs de justice et d’indemnisation des victimes nicaraguayennes. Du moins aux Etats-Unis où les trois multinationales ont leurs sièges : à New York pour Oxy, dans l’Etat du Delaware – considéré comme un petit « paradis fiscal » – pour Shell Oil et Dow Chemical Company.
Des ravages connus depuis bien longtemps
Les ravages causés par le DBCP sont connus depuis bien longtemps. Une étude datant de 1958 réalisée pour Shell sur des animaux conclut à un produit « hautement cancérigène ». Les autorités américaines soulignent en 1977 que « cette substance entraîne la stérilité et cause des cancers ». Occidental Chemical a même un temps songé à faire breveter le DBCP comme contraceptif. En 2006, l’ambassadeur américain au Nicaragua écrit dans un câble diplomatique rendu public par WikiLeaks : « le vrai danger est qu’un pays tiers décide de rendre exécutoire les jugements nicaraguayens à l’encontre d’actifs matériels des compagnies ».
C’est précisément ce que tentent d’obtenir les avocats parisiens Pierre-Olivier Sur et Clara Gérard-Rodriguez avec cette procédure en France, « miroir » d’un autre scandale environnemental, selon eux. Une référence aux Antilles françaises où le chlordécone, un pesticide organochloré de la même famille que le DBCP, a été massivement utilisé dans les bananeraies après son interdiction en métropole.
> Les explications Scandale du chlordécone : les Antilles en colère contre une possible prescription du dossier
Lundi 24 janvier, les débats vont principalement porter sur la qualité du jugement prononcé en 2006 au Nicaragua. « Il se base sur un article du code civil nicaraguayen calqué du code français et a été rendu à une période où la démocratie prévalait dans le pays », disent Me Sur et Gérard-Rodriguez. Les preuves sont irréfutables et il est inconcevable de dire que tout est pourri là-bas, que nous serions des suppôts d’avocats et de juges corrompus. A notre niveau, nous avons mené 160 expertises médicales parmi les victimes qu’on représente dont 700 ont été entendues par les parties adverses. »
Si les magistrats français accordent l’exequatur au jugement du Nicaragua, des saisies d’actifs de ces trois sociétés seront alors envisageables sur tout le territoire européen. Contacté par Le Monde, The Dow Chemical Company explique que « ce dossier est une tentative de faire appliquer un jugement nicaraguayen frauduleux qui remonte à plus de dix ans, jugement issu d’un système judiciaire spécifiquement conçu pour priver les fabricants de DBCP de toute défense et de toute procédure régulière ». Le groupe américain se dit « persuadé que le tribunal français ne sera pas le premier à exécuter un tel jugement et conclura de ce fait que ce jugement nicaraguayen est vicié ». Les avocats de Shell Oil et Oxy n’ont pas souhaité s’exprimer.
> Lire aussi Qu’est-ce que le scandale du chlordécone, ce pesticide ultratoxique ?
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/24/le-combat-d-ouvriers-agricoles-du-nicaragua-contre-l-agrochimie-porte-devant-la-justice-francaise_6110677_3244.html>
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6- Pesticides : les 27 s’accordent sur la nécessité de règles communes et la fin de l’exportation de produits interdits, EurActiv, 24/01/22
Magdalena Pistorius

Réunis à Amiens du 20 au 22 janvier, les ministres européens de l’Environnement ont partagé leur vision sur la réduction des pesticides en Europe. La France prône l’importance de la cohérence aux niveaux européen et international et de l’accompagnement des agriculteurs.
Si le but est clair, le chemin ne l’est pas encore : d’ici à 2030, l’Union européenne veut réduire son recours aux pesticides de moitié.
Mais comme le montrent les revirements et tergiversations en France, l’écart entre ambitions affichées et réalité reste large. Le gouvernement se dit notamment favorable à une ré-autorisation du glyphosate, herbicide controversé et potentiellement cancérogène, au niveau européen et est en train d’envisager une nouvelle ré-autorisation de plusieurs néonicotinoïdes (insecticides formellement interdits dans l’UE depuis 2018).
Alors que la Commission européenne s’apprête à proposer une révision de la directive européenne sur l’utilisation durable des pesticides (Sustainable Use of Pesticides Directive, SUD) en mars, la question des mesures nécessaires pour réduire l’usage des produits phytosanitaires en Europe était ainsi au menu d’une réunion informelle des 27 ministres de l’Environnement, réunis à Amiens du 20 au 22 janvier.
Premier constat : trouver des alternatives aux produits phytosanitaires nécessiterait un « effort coordonné » des 27, selon la ministre française de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui a présidé les échanges dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE (PFUE).
« Nous avons besoin d’une action européenne pour mettre en cohérence et faciliter les initiatives »visant à diviser par deux l’utilisation de pesticides chimiques et dangereux, a-t-elle souligné à l’issue des échanges.
Constat qui vient appuyer celui de son collègue Julien Denormandie, ministre français de l’Agriculture. Lors d’un Conseil des ministres de l’Agriculture, le 17 janvier, M. Denormandie avait, lui aussi, affirmé la nécessité d’« utiliser, partout en Europe, les mêmes standards de production » agro-alimentaire.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/pesticides-les-27-saccordent-sur-la-necessite-de-regles-communes-et-la-fin-de-lexportation-de-produits-interdits/>
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7- Décryptage. De l’école aux cabinets médicaux, les stratégies d’influence des interprofessions de la viande, Le Monde, 25/01/22, 05h38 
Mathilde Gérard

Un rapport de Greenpeace analyse les actions de communication et d’influence de quatre organisations défendant les intérêts de la filière viande en France. 
« Aimez la viande, mangez-en mieux. » Ce slogan, décliné sous forme de spots télévisés, de posts sur les réseaux sociaux et de brochures, de très nombreux Français l’ont croisé depuis 2019. Selon Interbev, l’organisation interprofessionnelle du bétail et des viandes, qui en est la promotrice, 90 % des 25-49 ans ont été exposés en moyenne dix-sept fois à l’une de ses publicités en 2019. Sur les réseaux sociaux, la campagne 2020 a atteint 10 millions de personnes sur Facebook et Instagram, et 4,5 millions de personnes sur Snapchat. Une influence notable pour une opération dont le but principal est de proposer une nouvelle définition du terme « flexitarien ». Exit toute référence à l’enjeu de réduire la consommation de viande ; selon Interbev, ce terme désigne un « omnivore du XXIe siècle, un consommateur éclairé, qui mange de tout ».
Cette campagne, ainsi que, plus largement, les stratégies des « lobbys de la viande », sont analysées dans un rapport publié par l’association Greenpeace, mardi 25 janvier. L’enquête repose sur un travail d’analyse des actions d’influence et de communication menées par ces organisations (Interbev, mais aussi l’interprofession porcine Inaporc et celle des volailles de chair Anvol, ainsi que la Fédération française des industriels charcutiers-traiteurs, la FICT). En effectuant une large recension, Greenpeace montre comment, de la petite enfance au grand âge, les filières s’efforcent d’être présentes à chaque étape de la vie et dans différentes sphères – éducatives, médicales, scientifiques, institutionnelles, etc. – pour porter un message commun de défense de la viande, en particulier française.
> Décryptage des Décodeurs : Non, il n’est pas indispensable de manger de la viande pour être en bonne santé
Alors que les études scientifiques s’accordent sur l’impact majeur de la consommation de viande sur les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, dont près d’un cinquième sont imputables à l’élevage, Greenpeace détaille comment les interprofessions ont adopté les codes de communication des « millenials » sur les réseaux sociaux pour rendre la viande attractive – comme Inaporc, avec sa campagne « Let’s talk about pork », financée par l’Union européenne.
« Une production d’ignorance »
Si le rapport détaille les activités de quatre principales instances, Greenpeace a identifié en tout vingt-cinq organisations qui défendent les intérêts des filières viande et forment « une véritable toile ». La FICT, par exemple, occupe la vice-présidence d’Inaporc et la présidence de la commission « aliments d’origine animale » de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA). « Le réseau de ces interprofessions est non seulement tentaculaire mais extrêmement puissant, commente Laure Ducos, chargée de l’enquête pour Greenpeace. Leur influence se fait de façon très fine et à grande échelle. » 
Pour Anne Richard, directrice d’Inaporc, « notre rôle est de faire de la pédagogie à travers des campagnes de communication grand public. Pour nous, ce rapport est un non-événement ». Même réaction du côté de l’Anvol, qui estime que ses actions sont de notoriété publique. « On est bien conscients des critiques qui pèsent sur la filière [de la charcuterie] et qui menacent nos entreprises, et c’est une priorité de trouver des solutions pour répondre à la demande sociétale », défend Bernard Vallat, président de la FICT.
> Lire aussi « Devenir “écovégétarien” offre l’espoir d’être plus en harmonie avec le monde vivant »
Si les principaux intéressés jurent agir en toute transparence, des chercheurs ont montré que ces acteurs mobilisent des moyens que les pouvoirs publics et les associations ne peuvent égaler. A l’été 2019, Daniel Benamouzig, directeur de recherche au CNRS et titulaire de la chaire Santé de Sciences Po, avait remis un rapport au ministère de la santé sur « les activités politiques des acteurs du secteur de l’agroalimentaire ». « Les modalités d’action de la filière viande, décrites par Greenpeace, convergent avec ce que nous avons observé à l’échelle d’autres filières – le sucre, le lait, les compléments alimentaires… explique le sociologue.Plus que de produire des connaissances, ces acteurs les biaisent et participent d’une production d’ignorance. »
L’appropriation du terme « flexitarien » par la filière viande est en ce sens emblématique, analyse Serge Hercberg, épidémiologiste et ancien président du Programme national nutrition santé, qui a observé de près les stratégies déployées par des filières agroalimentaires contre son logo nutritionnel Nutri-score. « On se sert d’éléments de langage qui donnent l’impression d’être ouvert aux débats de société, et on les détourne en retirant une partie du fondement, la plus importante en termes de santé publique, et celle qui dérange le plus sur le plan économique : réduire la consommation de viande. »
Interventions en classe
Dans son rapport, Greenpeace reproche aux filières de défendre une consommation de viande en général, sans distinguer les types d’élevage, et de gommer toute critique de leur communication. Dans ses supports à destination des enfants, Interbev a par exemple décliné un univers idyllique, celui de la « famille Jolipré », dans une série de dessins animés, diffusés depuis 2014 sur plusieurs chaînes (Gulli, France 3, France 5) et de bandes dessinées, dont des planches ont été publiées en 2017 dans le magazine J’aime lire. Depuis, l’éditeur Bayard Presse n’a pas renouvelé ce partenariat et a mis fin, en 2021, aux publicités alimentaires dans ses magazines jeunesse. En outre, l’interprofession a mis au point une myriade d’outils pédagogiques rassemblés sur son site « Mon assiette, ma planète », et propose plusieurs formats d’interventions à destination des enseignants.
« Qu’Interbev organise des visites de fermes, ça nous paraît très bien. De nombreuses études montrent que les enfants sont déconnectés de ce qu’ils mangent, nuance Laure Ducos. Mais s’il y a des visites, il faut que les enseignants aient des outils qui expliquent les bénéfices de l’élevage, mais aussi qu’il peut présenter des risques. » Contacté, le ministère de l’agriculture n’a pas souhaité commenter les interventions d’Interbev en classe, au motif que « le protocole d’intervention dans les établissements dépend de l’éducation nationale ».
En octobre 2020, le ministre Julien Denormandie avait pourtant publiquement dénoncé l’envoi de documentation à des écoles par l’association antispéciste L214, rappelant que « l’école est un lieu de neutralité ». Interbev assure de son côté que « quel que soit le public visé, l’interprofession est légitime pour parler de sujets relatifs à l’élevage, l’alimentation durable et l’environnement car, dans le cadre de sa mission d’information, elle a pour objectif d’expliquer entre autres ce qu’est le modèle d’élevage herbivore en France ».
Des fascicules envoyés aux diététiciens
Autre intervention analysée par Greenpeace : l’investissement d’Interbev dans la sphère médicale. En 2016, sa brochure « Santé : n’oubliez pas la viande ! » a été envoyée à près de 8 000 salles d’attente de cabinets médicaux. Trois ans plus tard, un fascicule sur les « conséquences des régimes sans viande » était envoyé à 6 000 diététiciens. L’interprofession était par ailleurs partenaire des Journées francophones de la nutrition en 2020 et en 2021, où son stand a reçu 500 visiteurs, et du congrès Dietecom (2 000 visiteurs) en 2020.
> Lire aussi Le lien entre consommation de viande rouge et cancer colorectal mieux compris
Les institutions publiques sont également un terrain d’influence. Interbev, comme d’autres organisations et associations, est ainsi présente dans le Conseil national de la restauration collective (CNRC), chargé de conseiller les gestionnaires de cantines scolaires. « Interbev a fait partie de tous les groupes de travail sur la mise en place des menus végétariens, raconte Laure Ducos, où son action a principalement consisté à bloquer toute mention du terme “élevage intensif” dans les plaquettes de présentation. » 
Le CNRC a également participé aux travaux consultatifs sur les futures règles qui régiront les tailles des portions servies dans les cantines scolaires et les fréquences des groupes d’aliments. Un enjeu majeur de santé publique, et un enjeu économique pour les filières de l’agroalimentaire, pour lequel les arbitrages ministériels sont attendus en fin d’année.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/25/de-l-ecole-aux-cabinets-medicaux-les-strategies-d-influence-des-interprofessions-de-la-viande_6110809_3244.html>
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8- Pesticides : le gouvernement ne répond pas à l’injonction du Conseil d’Etat de « mieux protéger la population », Le Monde, 26/01/22, 21h00
Stéphane Mandard

Le texte publié le 26 janvier n’augmente pas les distances de sécurité pour les produits suspectés d’être cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques, comme l’avait demandé le juge administratif. 
Dans une décision rendue le 26 juillet 2021, le Conseil d’Etat avait ordonné au gouvernement de compléter les règles d’utilisation des pesticides, afin de « mieux protéger la population ». Il lui avait donné six mois pour revoir sa copie. L’exécutif a scrupuleusement tenu le délai fixé par la plus haute juridiction administrative : il a publié, mercredi 26 janvier, un nouvel arrêté (le troisième depuis 2017) et un nouveau décret censés mieux encadrer les épandages de pesticides près des zones d’habitation. Cependant, les textes ne répondent que très partiellement à l’injonction du Conseil d’Etat.
La justice, qui, en 2019, avait déjà donné six mois au gouvernement pour prendre des mesures « plus protectrices », lui avait demandé de rectifier trois points : augmenter les distances minimales d’épandage pour les produits qui ne sont que « suspectés » d’être cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR) ; prévoir des mesures de protection pour les personnes travaillant à proximité d’une zone d’utilisation de pesticides, et informer les riverains en amont des épandages. Les nouveaux textes prennent relativement en compte les deux derniers points, mais font l’impasse sur le premier, le plus crucial.
Sous la pression du Conseil d’Etat, le gouvernement avait adopté, fin 2019, un arrêté instaurant des zones de non-traitement (ZNT) à respecter par les agriculteurs : des distances minimales sans application de pesticides à proximité des habitations. Ces distances varient en fonction de la dangerosité des substances épandues, du matériel employé et du type de culture concernée.
Le gouvernement a retenu 3 mètres, 5 mètres, 10 mètres. Et, très exceptionnellement, 20 mètres pour les produits classés dans la catégorie cancérogène, mutagène et reprotoxique (CMR) avérés pour l’homme, mais qui représentent moins de 0,5 % des produits pulvérisés par les agriculteurs. Des distances jugées « totalement inefficaces » par les organisations de protection de l’environnement et les maires à l’origine d’arrêtés antipesticides, qui plaident, eux, pour des ZNT d’au moins 150 mètres.
« Le gouvernement joue la montre »
Dans sa décision du 26 juillet 2021, le Conseil d’Etat avait jugé « insuffisantes » les distances minimales, fixées à 5 mètres pour les cultures basses, comme les légumes ou les céréales, pour les produits dont la toxicité n’est « que » suspectée et pas avérée. Le juge administratif avait souligné que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), sur laquelle s’est appuyé le gouvernement pour fixer les ZNT, recommandait une distance minimale de 10 mètres entre les habitations et les zones d’épandage pour tout produit classé CMR, sans distinguer si leurs effets étaient avérés, présumés ou seulement suspectés.
« Le gouvernement joue la montre, déplore Agir pour l’environnement, une des associations à l’origine des recours devant la justice. Il ne revoit aucunement les distances de sécurité, laissant de nouveau des riverains exposés à des produits cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. »
Avec le Collectif des maires antipesticides, l’association s’apprêtait, jeudi 27 janvier, à saisir de nouveau la plus haute juridiction administrative pour obtenir l’annulation des textes. « Le gouvernement ne répond pas à l’injonction du Conseil d’Etat, il se fiche du monde », résume leur avocate, l’ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage.
> Lire aussi Les règles d’épandage de pesticides en partie invalidées par le Conseil constitutionnel
Générations futures, autre organisation à l’origine des procédures devant la justice administrative, prépare également un énième recours. Son porte-parole, François Veillerette, exprime sa « colère », face à « des textes vides de mesures réelles et immédiates » : « Même l’information des riverains est renvoyée aux nouvelles chartes, qui doivent être publiées dans les six mois, sans cadre national ». Ces chartes dites « d’engagement », censées installer un « dialogue » entre agriculteurs et riverains à l’échelon départemental, ont, elles, été invalidées par le Conseil constitutionnel, en mars 2021.
« République des juges »
Pour expliquer l’absence, dans l’arrêté du 26 janvier, de nouvelles distances minimales pour les pesticides suspectés d’être CMR, le ministère de la transition écologique se contente de renvoyer vers le communiqué de presse diffusé le 21 décembre 2021, lors du lancement de la consultation publique expresse préalable à la révision du texte. Ce dernier rappelle que l’Anses fixe déjà des distances de sécurité pour ces substances, dans le cadre du processus d’autorisation de mise sur le marché.
Le gouvernement a demandé à l’Anses d’« accélérer » la mise à jour des autorisations, à l’aune de l’arrêté de 2019 introduisant les ZNT. A partir du 1er octobre 2022, précise le communiqué, les produits n’ayant pas fait l’objet d’une demande recevable auprès de l’Anses ont « vocation » à se voir appliquer une distance de 10 mètres.
« Cela ne répond pas à l’injonction du Conseil d’Etat », estiment les ONG, qui reprochent au gouvernement d’avoir cédé aux pressions des syndicats agricoles. Mi-décembre 2021, des centaines d’agriculteurs défilaient avec leurs tracteurs devant le Conseil d’Etat pour dénoncer les « dérives démocratiques » d’une « République des juges ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/26/pesticides-le-gouvernement-ne-repond-pas-a-l-injonction-du-conseil-d-etat-de-mieux-proteger-la-population_6111116_3244.html>
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9- Transition agricole : encore sept années perdues, Novethic, 26/01/22
Concepcion Alvarez

C'est de l'avis de nombreux spécialistes, le secteur le plus difficile à transformer. La preuve avec la réforme de la Politique agricole commune qui priorise le fait d'aider un maximum d'agriculteurs plutôt que de récompenser les plus vertueux en matière environnementale et inciter les autres à suivre cette voie. En France, la feuille de route déclinée de la Pac fait l'objet de nombreuses critiques, avec le sentiment d'une occasion ratée. Une fois de plus.
Le choix, totalement assumé de la part du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, était d’embarquer un maximum d’agriculteurs dans la nouvelle Politique agricole commune (Pac), qui s’appliquera de 2023 à 2027. Et c’est bien ce qui ressort du plan stratégique national (PSN), déclinaison française de la Pac, transmis à Bruxelles en fin d’année dernière. Chaque État-membre est tenu d’envoyer ce document à la Commission européenne qui donnera ensuite son feu vert avant son application. Ces plans doivent être conçus pour répondre aux objectifs européens d’une baisse de 55% des émissions de CO2 à l’horizon 2030 et d’une diminution par deux de l’usage des pesticides d’ici 2030, avec 25% des surfaces agricoles dédiées au bio (contre moins de 9% aujourd’hui).
Mais dans l’Hexagone, le plan stratégique national fait l’objet de nombreuses critiques face à ce que certains considèrent comme une "véritable occasion manquée". Dans une tribune adressée au président de la République le 20 décembre, une quarantaine d’étudiants en agronomie et sciences politiques de six écoles, dont AgroParisTech et Sciences-Po Lille et Paris, jugent ainsi qu’il "incarne davantage l'immobilisme qu'une volonté de changement". "Au moment d'accéder à la présidence du Conseil de l'UE, la France (...) aurait dû se positionner en tant que leader de la transition agroécologique européenne" regrettent-ils.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/transition-agricole-encore-sept-annees-de-perdu-150522.html>
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10- Pourquoi les additifs nitrés dans la charcuterie sont en sursis, Le Monde, 27/01/22, 11h09 
Mathilde Gérard

Une proposition de loi relative aux additifs utilisés en charcuterie a été adoptée à l’unanimité, mercredi, par la commission des affaires économiques. Une éventuelle interdiction dépendra de l’Anses. 
L’interdiction des nitrites, ces additifs controversés amplement utilisés dans les charcuteries, ne sera pas encore au menu des députés, mais l’agenda se resserre. La commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale a adopté, mercredi 26 janvier, à l’unanimité, une « proposition de loi relative à la consommation des produits de charcuterie contenant des additifs nitrés ».
Le texte, qui a été largement amendé par le gouvernement jusque dans son intitulé, renvoie une éventuelle décision d’interdiction à la remise d’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Saisie, en juin 2020, par les ministères de l’agriculture et de la santé, celle-ci n’a toujours pas rendu son avis, qui est désormais attendu d’ici le mois de juin.
> Lire aussi l’archive (2017) : La consommation de charcuterie nuit gravement à la santé
Les additifs nitrés, qui comprennent les nitrates et les nitrites (E249, E250, E251 et E252), permettent de faciliter les procédés de transformation des charcuteries, d’en allonger les durées de conservation, de neutraliser certaines toxines et de donner une couleur rose au jambon. Mais ils sont aussi accusés de former des composés cancérogènes, les nitrosamines, notamment, lors de la transformation ou de la digestion. Depuis 2015, les viandes transformées sont classées cancérogènes avérées par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), rattaché à l’Organisation mondiale de la santé.
Version amendée
« Nous aurions été beaucoup plus confortables ce matin, si l’avis de l’Anses avait été rendu dans le calendrier que nous nous étions fixé initialement », a regretté le ministre de l’agriculture, mercredi, devant la commission de l’Assemblée. Tout en reconnaissant que le sujet était « important et complexe », Julien Denormandie a plaidé « une méthode fondée sur la science » : « Il ne s’agit, en aucun cas, de se défausser. Si l’avis de l’Anses dit qu’il faut revoir la consommation d’additifs nitrés dans la charcuterie, alors nous n’hésiterons pas (…), a-t-il insisté. Mais il s’agit de ne rien exclure, ni de ne rien préempter. »
La proposition de loi, portée par les députés MoDem Richard Ramos (Loiret) et Patrick Mignola (Savoie), ainsi que par deux élues de la majorité présidentielle, Barbara Bessot-Ballot (Haute-Saône) et Michèle Crouzet (Yonne), prévoyait, dans son intitulé initial, une « interdiction progressive ». La version amendée en commission stipule que le gouvernement revienne devant le Parlement après le rapport de l’Anses, au plus tard six mois après la promulgation de la loi, et propose un décret sous un an, fixant « une trajectoire de baisse de la dose maximale d’additifs nitrés ».
> Lire aussi l’archive (2019) :  L’Assemblée nationale rejette la taxation de la charcuterie contenant des additifs nitrés
S’il était partisan d’une interdiction, le rapporteur du texte, M. Ramos, se félicite néanmoins du large consensus obtenu auprès de la commission des affaires économiques pour inscrire le sujet à l’agenda : « C’est très important que, malgré tout, le lobbying auquel ce texte a fait face, le sujet des additifs nitrés soit mis dans un tuyau parlementaire, se réjouit Richard Ramos. Le gouvernement reviendra devant la représentation nationale pour commenter la publication de l’Anses et ne pourra pas répondre à côté de la question. »
La Fédération des industriels charcutiers-traiteurs (FICT), qui avait ferraillé avant l’examen du texte contre le député Richard Ramos, l’accusant d’avoir rédigé un rapport « ni pertinent ni objectif », salue cette fois « le bon sens des parlementaires ». « Notre vision était de respecter l’avis scientifique, fait valoir Bernard Vallat, président de la Fédération. On se félicite que la représentation nationale redonne à l’expertise officielle sa place pour guider le législateur. »
Gammes sans nitrites
Du côté des associations de consommateurs, la réaction est mitigée. « La bonne nouvelle, c’est qu’il y a une reconnaissance de la part des parlementaires et du gouvernement pour dire qu’on ne peut pas écarter le sujet d’un revers de la main : il y a des décisions à prendre. Mais on gagne du temps », observe Karine Jacquemart, directrice de l’ONG Foodwatch France, qui a lancé une pétition, avec la Ligue contre le cancer, et l’application Yuka, signée par plus de 363 000 personnes, pour demander l’interdiction des additifs nitrés.
> Lire aussi La lutte entre l’application Yuka et l’industrie de la charcuterie se poursuit
Pour répondre à la demande des consommateurs, plusieurs marques de charcuterie ont développé des gammes sans nitrites, qui représentent, selon M. Ramos, 7 % des volumes de jambon cuit dans les commerces. Alors que les industriels mettent en garde contre le risque éventuel de botulisme qu’entraînerait une interdiction des nitrites, le député Cédric Villani, en commission, l’a relativisé : « On a en France 10 à 15 cas de toxines botuliques, liées à des préparations artisanales, et un décès tous les trois ans », or, le développement des gammes sans nitrites n’a eu aucun effet notable sur ces chiffres, a poursuivi l’élu, qui préside l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.
La FICT estime, cependant, que si les groupes industriels ont su développer des alternatives sans nitrites, ce n’est pas le cas des artisans. « On a 450 recettes de charcuterie, et chacune a ses procédés. Le saucisson sec traditionnel, on ne saura pas le faire sans nitrites », estime M. Vallat.
La proposition de loi sera examinée par l’Assemblée nationale, le 3 février, mais sans amendements, les auteurs du texte ayant fait le choix d’une procédure selon laquelle ces derniers sont débattus en commission, la séance publique étant consacrée aux explications de vote.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/27/alimentation-les-additifs-nitres-dans-la-charcuterie-en-sursis_6111188_3244.html>
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11- L'Espagne règne désormais sur la truffe noire, Le JDD, 27/01/22, 14h45
Sylvie Andreau, envoyée spéciale, Sarrion, province de Teruel

Une poignée de petits villages d'Aragon ont propulsé l'Espagne en tête de la production mondiale de truffe noire.
Le froid de la région de Teruel est entré depuis longtemps dans les manuels d'histoire espagnols. Un chapitre sanglant de la guerre civile s'est déroulé dans cette province reculée d'Aragon, durant l'hiver 1937-1938. Une température polaire s'abat toujours sur ses monts, pourtant à moins de 100 kilomètres de la Méditerranée. Elle vaut aujourd'hui à Teruel un autre chapitre, cette fois dans les livres de gastronomie. Tous les chefs et fines gueules du monde connaissent cette poignée de villages qui ont couronné l'Espagne du titre de premier producteur mondial de l'indiscutable reine des truffes, la noire, l'unique : la melanosporum.
D'abord à vélo, puis en Renault 4L et maintenant avec une armada de pick-up, Daniel Bertolin a accompagné la montée en puissance de cette culture à laquelle il croit depuis trente ans. À Sarrion, village de 8.000 âmes, épicentre de la production espagnole, il est l'un des plus gros trufficulteurs et exporte dans le monde entier.
Sa femme, Maria, a longtemps régné sur le traditionnel concours de recettes à base de truffes de la Fitruf, la foire "internationale" de Sarrion qui se déroule tous les ans, autour du 5 décembre. Après le 15, plus personne ne se disperse. La saison est courte jusqu'à mars : la truffe a besoin de nuits froides pour s'épanouir. L'Aragon revendique une récolte de 100 tonnes par an, ce qui représente 35% de la production mondiale.
La truffe se négocie autour de 500 euros le kilo
Un millier de familles d'agriculteurs comme celle de Daniel Bertolin exploitent plus de 10.500 hectares. Des chiffres officiels, compilés par les organisations professionnelles, probablement sous-estimés si l'on en croit l'explosion mondiale de la demande. L'appétit des négociants, cuisiniers, épiciers, industriels de l'agroalimentaire et particuliers à la recherche de truffes noires enfle chaque année. Et le filon aragonais est déjà parfaitement identifié par les professionnels. Face à une filière française désorganisée, à un produit chinois de faible qualité, une production italienne aspirée par son propre marché et des concurrents bulgares ou slovènes encore peu nombreux, les Aragonais règnent désormais sur le diamant noir.
> Lire aussi - Les Gîtes de France ont connu une année 2021 record
Tout autour de Sarrion, les truffières ont chassé les oliviers et les amandiers. Les surfaces converties au chêne vert s'étendent au-delà des premiers monts, à perte de vue. Durant l'hiver, à l'heure du déjeuner, le ballet des 4×4 commence. Les ouvriers agricoles rapportent leur récolte du matin. Leurs chiens retrouvent leur cage pour quelques heures. Daniel Bertolin passe relever dans son hangar les seaux de ses six employés, tous nord-africains. La récolte partira au plus tôt, la truffe se négociant autour de 500 euros le kilo, selon sa fraîcheur, sa taille, sa noirceur. Comme pour la vigne, le terroir reste déterminant et l'Aragon entend rivaliser avec les plus cotés.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Economie/lespagne-regne-desormais-sur-la-truffe-noire-4089506>
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12- Entretien. « Le steak-frites est passé à droite », Le Monde, 27/01/22, 15h44 
Propos recueillis par Nicolas Santolaria

Coauteur avec Jérôme Fourquet de "La France sous nos yeux" (Seuil, 2021), Jean-Laurent Cassely décrypte la politisation de l’alimentation et les « fractures » qui y apparaissent. 
« Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage, pour moi c’est la gastronomie française », affirmait récemment sur France 3 le candidat communiste à l’élection présidentielle, Fabien Roussel. Alors qu’elle se voulait rassembleuse, sa déclaration a suscité de très vives réactions, notamment à gauche. Comment comprendre cet emballement ?
Dans sa déclaration, Fabien Roussel a aussi ajouté que « le bon et le beau », tout le monde doit y avoir accès, avec cette idée sous-jacente qu’on est tous d’accord sur les référentiels du bon. En réalité, le régime alimentaire qu’il met en avant convoque une figure un peu vintage de l’électeur communiste des années 1970-1980, l’ouvrier avec sa gamelle, son béret et son litron. Jean Gabin, si je caricature un peu.
> Lire aussi Fabien Roussel en campagne auprès des apprentis bouchers
Il y a un aspect nostalgique dans cette défense du repas à la française. Ce dont on se rend compte au travers des réactions outrées que ça a déclenché, c’est qu’en fait, il n’y a plus d’assiette commune, de référentiel qui fait consensus. Ça révèle aussi que le stomacal, le gastrique sont désormais politiques.
D’où sont venues les critiques ?
De son propre camp. D’un côté, il y a les militants écologistes et en faveur du bien-être animal qui ont été choqués par sa promotion de l’alimentation carnée. Et puis il y a une autre critique, celle de la gauche « morale », qui voit dans cette glorification du régime alimentaire franchouillard, très « saucisson-pinard », un appel du pied à une droite identitaire et nationaliste. Sandrine Rousseau, l’ancienne candidate aux primaires des écologistes, qui est le porte-drapeau d’une gauche qui défend une version plus métissée, inclusive de l’alimentation, a d’ailleurs réagi à la déclaration de Fabien Roussel par un simple tweet : « Le couscous, plat préféré des Français… »
Il existe donc une véritable fracture alimentaire à gauche ?
Le débat politique s’est déporté vers des sujets culturels au détriment de sujets socio-économiques. Tout cela m’évoque une traduction sur le terrain culinaire d’une controverse, engendrée en 2011 par une célèbre note de Terra Nova. Ce document, produit par un laboratoire d’idées proche du PS, préconisait d’abandonner le vote des ouvriers parce que, sur le plan culturel, sur l’immigration, le mariage pour tous, ils étaient conservateurs. Et de les remplacer par les urbains diplômés, les minorités, les femmes ; une nouvelle coalition électorale démocrate, un peu à l’américaine.
On retrouve cette fracture dans l’opposition des régimes alimentaires. Le problème pour la gauche, c’est que si son électorat est réduit à la portion des gens qui sont strictement végétariens en France, ça ne va pas le faire pour le second tour.
Et la droite dans tout ça ?
Les médias de droite, du Figaro à la chaîne CNews, se sont régalés de la polémique Roussel en agitant le spectre des « woke » qui nous empêcheraient de manger, qui surveilleraient notre assiette. Comme ils sont très intimes, ces sujets conduisent à une polarisation.
Quand ils ont le sentiment d’être remis en question dans leur manière de vivre, les gens ont tendance à se politiser en réaction, sur le mode : « Ah, on m’accuse d’être un identitaire du steak-frites ? Eh bien, remettez-moi une côte de bœuf ! » La droite l’a bien compris, c’est pour cela qu’elle s’est emparée de la gastronomie.
Le jambon-beurre est même devenu un marqueur d’extrême droite, revendiqué par certains zemmouristes…
C’est assez basique : y a le jambon, donc y a du porc. C’est la même histoire que cette association caritative d’extrême droite qui distribuait une soupe populaire confectionnée avec du cochon, ça excluait de fait les musulmans. D’une certaine manière, le steak et les frites décryptés par Roland Barthes dans ses Mythologiessont eux aussi passés à droite. Avec la musculation, la barbe ou certaines marques vestimentaires, la viande rouge fait partie des nouveaux marqueurs lifestyle des identitaires, associée à une idée de santé, de force, de virilité.
On a constaté le même mouvement aux Etats-Unis au travers de l’apologie du barbecue. A l’époque de Donald Trump, la viande grillée était présentée comme la nourriture de la working class américaine alors que l’avocado toast, c’était l’aliment des bobos efféminés qui votaient démocrate.
Le discours est un peu le même chez nous, non ?
En France, la droite a longtemps moqué la gauche caviar, ce qui était une manière de dire : « Vous vous revendiquez de l’égalité et de la justice sociale, mais vous mangez des mets de la bourgeoisie. » Aujourd’hui, on est en train d’évoluer vers ce qu’on pourrait appeler une « gauche quinoa ». C’est une autre forme de disqualification : si la gauche quinoa rejette les référentiels bourgeois, on lui reproche désormais de ne pas représenter le peuple mais seulement les classes urbaines éduquées.
Une partie de l’électorat populaire semble effectivement sur des référentiels alimentaires différents, comme l’ont montré les émeutes du Nutella, en 2018, où les gens se battaient pour accéder aux promotions de pâte à tartiner. On est loin des graines germées…
Les émeutes du Nutella, c’était juste avant les « gilets jaunes », et c’est très révélateur. Pour des foyers modestes, que leurs enfants puissent avoir du « vrai » Coca ou du « vrai » Nutella, ça reste un marqueur statutaire, un signe que l’on n’a pas totalement décroché. Ça rassure. En revanche, du point de vue du « food activist », le Nutella, c’est le repoussoir absolu, accusé d’engendrer la déforestation à cause de l’utilisation de l’huile de palme, associé à l’univers de la malbouffe industrielle.
> Lire aussi La ruée sur le Nutella, reflet du « totalitarisme de la consommation »
Encore une fois, on retrouve un décalage culturel ; on n’est pas dans la convergence des luttes mais dans la divergence des styles de vie, entre des gens qui maîtrisent leur alimentation, qui ont une approche stratégique de leur approvisionnement, font du kéfir et du levain naturels, et d’autres, qui la maîtrisent moins, et subissent des leçons des premiers.
Même le vin ne fait plus consensus !
Oui, que ça soit pour des raisons religieuses ou parce qu’ils ont choisi de faire le « Dry January » [le mois de janvier sans alcool], beaucoup renoncent à boire en société, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose.
La droite agite le spectre du grand remplacement alimentaire, en soulignant notamment l’invasion des kébabs. C’est un fantasme ou une réalité ?
Comme il est souvent tenu par des Turcs ou des Maghrébins, le kébab est, pour les générations âgées, un marqueur des vagues d’immigration récentes, comme l’est le voile. Mais dans les faits, il signale aussi la paupérisation des centres-villes, car c’est un commerce extrêmement résilient, adapté aux temps de crise.
Pour les plus jeunes, le kébab fait partie du paysage, il y en a devant chaque lycée de France, dans chaque rue commerçante de province. Le kébab est un signe de la mondialisation de l’alimentation, il fait partie des nouveaux référentiels français, comme le montre le fait que les chefs en proposent des déclinaisons « gourmet ».
Le kébab, c’est le nouveau couscous. C’est un peu comme le burger. Après avoir été un repoussoir pour la gauche altermondialiste tendance José Bové comme pour la droite, il a fini par s’intégrer dans notre paysage culinaire.
Comment expliquer cette politisation de l’alimentation ?
L’alimentation, mais aussi la voiture, la maison individuelle, l’avion, tous les marqueurs des modes de vie hérités de l’imaginaire des « trente glorieuses » n’étaient pas questionnés. Or, dans la France contemporaine, confrontée à une transition climatique et à une remise en cause de son modèle, ces choix ne vont plus de soi, et sont attaqués par les mouvements progressistes. Le fait d’aller dans les centres commerciaux, de rouler en SUV, de commander sur Amazon, tout ça devient politique.
Est-ce une bonne idée de politiser ces questions ?
Tout dépend de la manière. Ces questions sont importantes. Aujourd’hui, manger moins de viande est souhaitable sur le plan de la santé et sur le plan environnemental. Au travers du style de vie, ce sont des modèles de société, des visions du monde que l’on choisit. C’est pour ça que ça inspire les électeurs, plus que de savoir s’il faut rajouter une tranche d’impôt sur le revenu. La question, c’est comment inciter les gens à manger mieux sans leur faire la morale.
Car si l’on part du principe que le repas, c’est le partage, il y a un risque à le transformer en sujet d’affrontement : à partir du moment où ce que tu manges ou ne manges pas s’impose comme le principal sujet politique, ça devient compliqué de faire table commune.
Y a-t-il des plats non clivants ?
Je ne sais pas, le riz peut-être. En tout cas, maintenant, j’y réfléchirai à deux fois avant de poster des photos de foie de veau sur Instagram.
<https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2022/01/27/jean-laurent-cassely-le-steak-frites-est-passe-a-droite_6111150_4497916.html>
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13- Ethiopie. Près de 40% de la population du Tigré "en pénurie extrême de nourriture", L‘Alsace avec AFP, 28/01/22, 14:35 

Au Tigré, territoire ravagé par la guerre dans le Nord de l'Ethiopie, la grande majorité de la population se trouve en situation "d'insécurité alimentaire" et deux millions de personnes sont même en "grave insécurité alimentaire". Les convois de nourriture sont bloqués et de nombreuses personnes, dont des enfants, sont en danger de mort.
Près de 40% de la population du Tigré (Ethiopie) souffre d'une « pénurie extrême de nourriture », selon l'ONU. Ce territoire est ravagé par la guerre depuis bientôt 15 mois et les organisations humanitaires se trouvent désormais à court de carburant.
Selon une dernière évaluation de la situation alimentaire publiée ce vendredi par le Programme alimentaire mondial (PAM), un total de 4,6 millions de personnes, soit 83% de la population du Tigré, sont en situation « d'insécurité alimentaire », tandis que deux millions (près de 40%) d'entre se trouvent en « grave insécurité alimentaire ».
Ce rapport, que le PAM qualifie de première évaluation fiable sur la sécurité alimentaire menée depuis un rapport de l'ONU il y a plus de six mois, révèle un peu plus la catastrophe humanitaire dans le nord de l'Ethiopie, où forces pro-gouvernementales et rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) s'affrontent depuis novembre 2020.
« Les familles épuisent tous les moyens pour se nourrir, les trois-quarts de la population utilisant des stratégies d'adaptation extrêmes pour survivre », souligne le PAM dans un communiqué.
« Les régimes alimentaires s'appauvrissent à mesure que les denrées alimentaires s'épuisent et les familles dépendent presque exclusivement des céréales, tout en limitant les portions et le nombre de repas qu'ils prennent chaque jour », ajoute l'agence de l'ONU.
Elle alerte aussi sur la faim qui progresse dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.
« Le PAM fait tout ce qui est en son pouvoir pour que nos convois de vivres et de médicaments traversent les lignes de front », déclare Michael Dunford, directeur régional du PAM pour l'Afrique de l'Est, dans le communiqué. 
« Mais si les hostilités persistent, il est nécessaire que toutes les parties au conflit acceptent une pause humanitaire et des couloirs d'acheminement, afin que les fournitures puissent atteindre les millions de personnes assiégées par la faim », ajoute-t-il.
>> Suite à lire à :
<https://www.lalsace.fr/societe/2022/01/28/pres-de-40-de-la-population-du-tigre-en-penurie-extreme-de-nourriture>
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14- Chronique. Matières premières : « Le café se fait mousser », Le Monde, 29/01/22, 15h00 
Laurence Girard

Sécheresse, gel et problèmes d’approvisionnement font grimper le cours du grain noir, observe Laurence Girard, journaliste économique au « Monde ».
Prendre son petit noir au comptoir ? Ce sera de nouveau une réalité dans les cafés à partir du 16 février. La date, fixée par le gouvernement, s’inscrit dans le calendrier de levée progressive des restrictions anti-Covid. Et comme le télétravail et les jauges ne s’imposeront plus depuis le 2 février, les bistrotiers misent sur un climat plus primesautier. Mais quel sera le prix à payer pour l’amateur de la pause caféinée minutée ?
La question mérite d’être posée, tant le grain noir a été torréfié par la spéculation. En particulier, sa variété la plus prisée, l’arabica. Début décembre 2021, son cours flambait à la Bourse de New York et atteignait la barre des 2,50 dollars (2,24 euros) la livre. Un plus haut depuis dix ans. A la clôture des marchés, le 31 décembre, son cours était en hausse de 75 % sur un an.
> Lire aussi Covid-19 : dans les bars et les cafés, la consommation debout interdite à partir du 3 janvier pour trois semaines
Ce retour de flamme des investisseurs a coïncidé avec le début de la récolte dans les champs de caféiers brésiliens. Même si la collecte d’arabica était attendue moins débordante qu’en 2020, au vu du rythme de production biennal des arbres, Dame Nature a finalement appuyé sur la touche « ristretto ». Avec le manque d’eau lié à un épisode aigu de sécheresse, le café s’est retrouvé assoiffé. La production de grains noirs au Brésil, premier pays producteur et exportateur mondial, a chuté de 24 % par rapport à la récolte record de 2020, selon la Compagnie nationale d’approvisionnement (Conab).
« Problèmes de fret »
« Le marché du café, comme celui d’autres produits tropicaux, tel le coton, a aussi été perturbé par les problèmes de fret et de manque de conteneurs, explique Philippe Chalmin, président du CyclOpe, cercle de réflexion sur les marchés des ressources naturelles et professeur à l’université Paris-Dauphine. Or, s’il y a bien une certitude, c’est que la crise logistique va se poursuivre jusqu’au second semestre, voire jusqu’en 2023. »
CyclOpe s’est prêté à l’exercice périlleux des prévisions 2022. Si son indice, reflétant l’évolution des cours moyens annuels des principales matières premières cotées, a fait un bond spectaculaire de 49 % en 2021, il ne devrait progresser que de 4 % cette année. Signe d’un retour à la normale, après une période marquée par la crise sanitaire. Mais certaines matières premières devraient sortir du lot. Le grain noir en fait partie, juste coiffé sur le fil par le gaz, avec une hausse attendue de 20 %. Le café se fait mousser… « Il y a eu des gelées, en juillet, dans les plantations brésiliennes. On est en phase d’évaluation de leur impact sur les productions à venir », précise M. Chalmin.
> Lire aussi Café : l’appât du grain face à une envolée des prix
Cet échauffement du prix du petit noir pourrait être d’un goût amer pour l’amateur de collation matinale. D’autant que le jus d’orange est également sous pression. La crainte d’une vague de gel sur les vergers de Floride a donné un coup de fièvre au marché. Le consommateur pourra toutefois se consoler en s’offrant des œufs au bacon. Le porc a le triste privilège d’être une des rares matières premières à avoir perdu pied sur les marchés.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/29/matieres-premieres-le-cafe-se-fait-mousser_6111520_3234.html>
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15- Des champignons pour arrêter le désastre du cuir animal ?, Mr Mondialisation, 29/01/22

Une entreprise californienne a récemment développé un nouveau type de “cuir” végétal fabriqué à partir de champignons. Alors que l’industrie de la mode participe grandement à la crise climatique, cette innovation pourrait à terme contribuer à la réduction de l’empreinte écologique de la mode. Actuellement, ce produit est principalement utilisé dans la fabrication des articles de luxe, limitant son réel caractère durable. Ainsi, des voix s’élèvent déjà pour démocratiser son accessibilité et son usage. Les champignons révolutionneront-ils l’industrie de la mode ? Décryptage.
Alors que la maroquinerie représentait 15% du marché du luxe en 2019, selon le rapport Statista Consumer Market Outlook Luxury Leather Goods[1], les alternatives végétaliennes au cuir pourraient non seulement participer au développement du bien-être et de la cause animale, mais également contribuer à la réduction de l’empreinte environnementale de l’industrie de la mode.
L’entreprise californienne de biotechnologie, MycoWorks, a récemment mis au point une nouvelle matière végétale et écologique constituée à base de mycélium, un matériau issu des champignons. Imitant l’aspect et le toucher du cuir animal, les produits à base de cuir de champignon ont le potentiel de révolutionner le futur de la mode. « C’est la première fois qu’une entreprise est capable de produire un produit végétal qui égale, voire dépasse, la qualité, la durabilité et l’esthétique d’un produit naturel. C’est une super réussite ! »[2], a déclaré Patrick Thomas, membre du conseil d’administration de MycoWorks.
Ce matériau innovant a déjà fait ses débuts dans le secteur de la haute couture. En mars 2021, la célèbre marque Hermès a présenté son nouveau sac Victoria, conçu à base de mycélium en partenariat avec MycoWorks. Une autre entreprise californienne de biotechnologie, Bolt Threads, a récemment collaboré avec Stella McCartney sur la création d’un sac à main en cuir végétal et a annoncé qu’il développait, en collaboration avec Adidas, une nouvelle gamme de Stan Smith produites à partir de mycélium.
>> Suite à lire à :
<https://mrmondialisation.org/des-champignons-pour-arreter-le-desastre-du-cuir-animal/>
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16- Le gouvernement annonce un « plan d’urgence » de 270 millions d’euros pour la filière porcine, Le Monde avec AFP, 31/01/22, 19h33 

Il s’agit de « consolider les trésoreries de nos éleveurs porcins », a expliqué le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie. 
Le gouvernement va mettre en œuvre un « plan d’urgence » de 270 millions d’euros pour soutenir les trésoreries des éleveurs de porcs, fragilisés par le double effet de la flambée de leurs charges et de la chute des cours, a annoncé lundi 31 janvier le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie.
« D’un côté vous avez des charges qui augmentent et de l’autre côté vous avez des cours qui baissent, qui sont profondément fragilisés. Cet effet ciseau, comme on l’appelle, conduit à avoir une situation absolument inquiétante pour beaucoup d’élevages porcins », a déclaré le ministre. Il s’agit de « consolider les trésoreries de nos éleveurs porcins », a ajouté Julien Denormandie à l’issue d’une réunion avec les professionnels de la filière, qui se mobilisaient depuis plusieurs semaines, notamment en Bretagne, principale région productrice.
Le « plan » de l’exécutif compte un premier volet qui doit être « versé dans les prochaines semaines » : une « aide d’urgence de 75 millions d’euros » pour les éleveurs à court de trésorerie – « Je pense aux jeunes agriculteurs qui parfois ont des endettements significatifs », a dit le ministre.
> Lire aussi : Des conditions de vie peu roses pour les porcs de la « filière Préférence » d’Herta
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/31/le-gouvernement-annonce-un-plan-d-urgence-de-270-millions-d-euros-pour-la-filiere-porcine_6111751_3244.html>
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17- Soixante-huit pays s’engagent pour la capture du carbone et la protection des sols, EurActiv, 31/01/22
Julia Dahm | translated by  Charles Szumski

Au total, 68 pays ont accepté de contribuer à la protection du climat et à la conservation de la biodiversité en protégeant les sols agricoles lors de la conférence mondiale des ministres de l’Agriculture qui s’est tenue la semaine dernière à Berlin.
«  Des sols sains sont un facteur clé pour relever les défis mondiaux de notre époque  », indique le communiqué final adopté par les ministres le 28 janvier.
Les sols agricoles, en particulier, sont essentiels à une production alimentaire suffisante et de qualité, à la protection et à l’adaptation au climat, ainsi qu’à la conservation des espèces, écrit également le document, qui ajoute que tous les secteurs doivent contribuer à une utilisation durable des terres, poursuit-il.
Le Forum mondial de l’alimentation et de l’agriculture (GFFA) est organisé chaque année à Berlin durant une semaine et réunit près de 70 ministres de l’Agriculture du monde entier, ainsi que des représentants d’organisations internationales telles que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
«  Une coopération internationale étroite entre les ministres de l’Agriculture est mon grand souhait, car nous sommes confrontés à d’énormes défis dans le monde entier  », a déclaré le ministre allemand de l’Agriculture, Cem Özdemir, lors de l’ouverture de la conférence, en insistant notamment sur la crise climatique.
Cette crise a entraîné des phénomènes météorologiques extrêmes dans le monde entier, et plus récemment en Afrique de l’Est, qui connaît actuellement la pire famine depuis 35 ans en raison de la sécheresse, a-t-il ajouté.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/developpement-durable/news/soixante-huit-pays-sengagent-pour-la-capture-du-carbone-et-la-protection-des-sols/>
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En images
18- Déforestation : l’infographie qui montre pourquoi il ne faut pas seulement se focaliser sur les forêts, Novethic, 26/01/22
Concepcion Alvarez

La lutte contre la déforestation importée est l'une des priorités affichées par la France, qui a pris la présidence tournante du Conseil de l'UE en début d'année. Une première réunion informelle entre les ministres de l'Environnement a permis d'avancer sur le projet de directive afin, notamment, de l'élargir à d'autres écosystèmes comme les prairies ou les zones humides. Le texte ne cible pour l'instant que les forêts alors qu'elles sont loin d'être les seules en danger. 
En fin d’année dernière, la Commission européenne a dévoilé un projet de réglementation sur la déforestation importée qui bannit l’importation de soja, bœuf, huile de palme, bois, cacao et café, ainsi que certains produits dérivés (cuir, ameublement…), si leur production est issue de terres déboisées après décembre 2020. Les entreprises concernées devront mettre en place un système de traçabilité. Mais pour de nombreuses associations environnementales, il est important d’élargir le texte, qui ne cible pour l’instant que les forêts, à d’autres écosystèmes naturels eux aussi en danger et essentiels pour le climat et la biodiversité. 
La lutte contre la déforestation importée est l’un des sujets prioritaires de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) qui a démarré le 1er janvier dernier pour six mois. C’est pourquoi il a été mis à l’ordre du jour de la réunion informelle des ministres européens de l’environnement, qui s’est tenue la semaine dernière à Amiens, dans le nord de la France. Et la voie semble désormais ouverte pour un élargissement du texte. 
"Plusieurs propositions seront débattues lors des prochaines semaines : l’extension du champ du règlement à d’autres produits de base, tels que l’hévéa (arbre à caoutchouc) et la prise en compte de l’impact de ces productions sur d’autres écosystèmes que les forêts, fragiles et riches en biodiversité, tels que les prairies et les zones humides", a ainsi déclaré Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, qui a mené les pourparlers.
>> Suite à lire et à voir :
<https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/deforestation-l-infographie-qui-montre-pourquoi-il-ne-faut-pas-se-focaliser-que-sur-les-forets-150519.html>
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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