[revue-presse-FNH] Grande revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 annonce (lundi 28 février)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 28 Fév 08:01:02 CET 2022


Bonjour à tous,

Un grand tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Enquête du siècle, Shift project... la société civile fait monter le climat dans le débat présidentiel <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/shift-project-siecle-presidentielles-la-societe-civile-tente-d-imposer-les-questions-environnementales-dans-le-debat-150535.html>, Novethic, 01/02/22
2- "C’est démoralisant", "je suis devenue fataliste"… face à l'inaction des états, ces citoyens qui abandonnent les éco-gestes <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/c-est-demoralisant-je-suis-devenue-fataliste-pourquoi-les-actions-individuelles-sont-delaissees-150578.html>, Novethic, 15/02/22
3- Glencore se voit refuser en Australie une extension minière sur un site aborigène sacré <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220216-glencore-se-voit-refuser-en-australie-une-extension-mini%C3%A8re-sur-un-site-aborig%C3%A8ne-sacr%C3%A9>, AFP, 16/02/22, 12:00
4- Transition écologique : le climatologue Jean Jouzel propose une formation dans toutes les filières de niveau bac + 2 <https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/16/transition-ecologique-le-climatologue-jean-jouzel-propose-une-formation-dans-toutes-les-filieres-de-niveau-bac-2_6113970_3224.html>, Le Monde, 16/02/22, 18h04
5- "Fresque de la publicité", mise en avant des produits durables,... comment TF1 compte verdir la publicité <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/fresque-de-la-publicite-mise-en-avant-des-produits-durables-comment-tf1-compte-verdir-la-publicite-150591.html>, Novethic, 18/02/22
6- Tribune. WWF France propose au prochain président « un passe climatique pour sortir de l’impasse écologique » <https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-wwf-france-propose-au-prochain-president-un-passe-climatique-pour-sortir-de-limpasse-ecologique-4094787>, Le JDD, 19/02/22, 19h15
7- La hausse des prix de l'énergie donne des sueurs froides aux particuliers et aux pouvoirs publics <https://www.lejdd.fr/Politique/la-hausse-des-prix-de-lenergie-donne-des-sueurs-froides-aux-particuliers-et-aux-pouvoirs-publics-4094901>, Le JDD, 19/02/22, 22h32
8- Entretien. Climat : « Pour agir, les connaissances sont une condition nécessaire mais souvent insuffisante » <https://usbeketrica.com/fr/article/climat-pour-agir-les-connaissances-sont-une-condition-necessaire-mais-souvent-insuffisante>, Usbek & Rica, 19/02/22
9- Les clés de l’Élysée. C’est quoi la sobriété énergétique ? <https://www.lejdd.fr/Ecologie/cest-quoi-la-sobriete-energetique-4094890>, Le JDD, 20/02/22, 06h00
10- Une randonneuse de 25 ans tuée par un tir de chasse dans le Cantal <https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/20/une-randonneuse-de-25-ans-tuee-par-un-tir-de-chasse-dans-le-cantal_6114479_3224.html>, Le Monde avec AFP, 20/02/22, 12h29
11- Analyse. Réchauffement climatique : les scientifiques, entre colère et dépit face à l'inaction politique <https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/rechauffement-climatique-les-scientifiques-entre-colere-et-depit-face-a-l-inaction-politique_2168240.html>, L’Express, 21/02/22, 07:04
12- Quand le « Mittelstand » allemand devance les ambitions climat du gouvernement <https://www.lesechos.fr/monde/europe/quand-le-mittelstand-allemand-devance-les-ambitions-climat-du-gouvernement-1388430>, Les Echos, 21/02/22, 07h30
13- Présidentielle 2022 : quel est le bilan d'Emmanuel Macron en matière d'environnement ? <https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/presidentielle-2022-quel-est-le-bilan-d-emmanuel-macron-en-matiere-d-environnement_4953498.html>, France info, 21/02/22, 07:32
14- En Suède, la réindustrialisation verte s’accélère <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/21/la-suede-vers-une-reindustrialisation-verte_6114554_3234.html>, Le Monde, 21/02/22, 08h50 
15- Tribune. Les vrais défis de l’économie circulaire en milieu urbain <https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2022/02/21/les-vrais-defis-de-l-economie-circulaire-en-milieu-urbain_6114587_4811534.html>, Le Monde, 21/02/22, 10h20
16- A la suite d’un accident mortel, la chasse s’invite dans la campagne électorale <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/21/a-la-suite-d-un-accident-mortel-la-chasse-s-invite-dans-la-campagne-electorale_6114556_3244.html>, Le Monde, 21/02/22, 10h43 
17- L214 dévoile 5 enquêtes pour interpeller les candidats à la présidentielle <https://www.natura-sciences.com/agir/l214-enquetes-presidentielle.html>, Natura-sciences, 21/02/22
18- Le "Grand défi" des entreprises pour la planète, une initiative "tremplin" pour accélérer la transformation durable <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/le-grand-defi-incite-les-entreprises-a-s-entendre-avant-d-agir-150598.html>, Novethic, 21/02/22
19- CoFoE : les citoyens demandent à l’UE de rendre des comptes sur la transition écologique <https://www.euractiv.fr/section/avenir-de-lue/news/cofoe-les-citoyens-demandent-a-lue-de-rendre-des-comptes-sur-la-transition-ecologique/>, EurActiv, 21/02/22
20- "Une balle est passée juste à côté de sa tête" : des résidents de zones rurales racontent comment la chasse plombe leurs sorties <https://www.francetvinfo.fr/france/chasse/temoignages-une-balle-est-passee-juste-a-cote-de-sa-tete-des-residents-de-zones-rurales-racontent-comment-la-chasse-plombe-leurs-sorties_4974090.html>, France info, 22/02/22, 16:05
21- Tribune. « Une stratégie proclimat des finances publiques constitue un enjeu majeur pour le prochain quinquennat » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/23/une-strategie-proclimat-des-finances-publiques-constitue-un-enjeu-majeur-pour-le-prochain-quinquennat_6114889_3232.html>, Le Monde, 23/02/22, 07h00
22- Les sénateurs sur le terrain pour évaluer la formation au permis de chasse <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/23/les-senateurs-sur-le-terrain-pour-evaluer-la-formation-au-permis-de-chasse_6114940_3244.html>, Le Monde, 23/02/22, 13h00 
23- Editorial. Chasse, tradition et nécessaire réglementation <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/23/chasse-tradition-et-necessaire-reglementation_6114953_3232.html>, Le Monde, 23/02/22, 15h15
Une annonce
24- Formez-vous à la comptabilité écologique ! <https://3kwcu.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/gCTY08m1X7PUSFiZXzU2LZxH0R7eMkUUhd43LndLNpauRR7HgZy2c3qogmFahHwwbhRjvUmYf6IQlYTLReGJx0eS-9HpxpKLq-5mj3udqy4JF75re6k2DDmj7BdsrmuoTeYsWcZI>, TEK4life, Ground Control Paris (à côté de la Gare de Lyon), 3 sessions en matinée les 25 mars, 22 avril et 20 mai 2022 

Bien à vous,
Florence

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ÉMERGENCE DU JOUR : Sortie des énergies fossiles, préjudice écologique, taxe carbone, banque du temps, obligation d'un plan climat pour les grandes entreprises... Voici quelques-unes des mesures défendues par de nombreuses organisations, ONG, think tank, syndicats et représentants des entreprises, à l'approche des présidentielles. (cf. item 1)
DÉMORALISATIONS DU JOUR : — Face à l’urgence climatique et à l’inaction des Etats, l'opposition entre les actions individuelles et collectives désespère des citoyens de poursuivre leurs changements de vie vers plus de sobriété. (cf. item 2)
— La hausse des prix du carburant, du gaz et de l’électricité entame les budgets et sape le moral des particuliers et des professionnels. (cf. item 7)
— Les dangers qui menacent notre planète sont connus depuis des décennies et l’inaction des politiques du monde entier plombe le moral de nombreux scientifiques. (cf. item 11)
REFUS DU JOUR : En Australie, le géant minier Glencore s'est vu refuser l'extension de ses activités minières près d'un site aborigène sacré, où il entendait déverser de grandes quantités de roches toxiques. (cf. item 3)
CONTRIBUTIONS DU JOUR : — La formation à la transition écologique doit faire partie intégrante de tous les cursus d’ici à cinq ans, plaide le climatologue Jean Jouzel dans un rapport remis à la ministre de l’enseignement supérieur. (cf. item 4 & suite)
— TF1 se mobilise pour utiliser la puissance de la publicité au service de produits plus durables via différentes initiatives. (cf. item 5)
— La section française du Fonds mondial pour la nature (WWF) demande aux candidats à l'élection présidentielle de s'engager à mettre en place à l'Elysée un « passe climatique » pour faire face « à l'impasse écologique ». (cf. item 6)
— Le "Grand Défi", projet qui vise à faire émerger 100 propositions concrètes et applicables par toutes les entreprises pour transformer l'économie et atteindre les objectifs climatiques de la France. (cf. item 18)
CITATION DU JOUR : "Le terrain de la cognition et des comportements humains peuvent nous apporter des éclairages nouveaux pour tenter de mieux comprendre les obstacles à l’émergence de sociétés plus soutenables, mais également d’identifier des leviers actionnables à différentes échelles", Thibaud Griessinger, docteur en neurosciences et directeur du groupe indépendant de recherche ACTE Lab (cf. item 8)
ANTISÈCHE DU JOUR : C’est quoi la sobriété énergétique ? (cf. item 9)
DRAME DU JOUR : La mort d’une jeune randonneuse tuée par un tir de chasse lors d’une battue aux sangliers, révèle l’émergence à réglementer cette activité. (cf. item 10, suite, 16, 20, 22 & 23)
BILAN DU JOUR : De la stratégie affichée par Emmanuel Macron aux mesures réellement prises, en passant par celles qui sont restées lettre morte pour lutter contre le dérèglement climatique. (cf. item 13)
INTERPELLATIONS DU JOUR : — Avec la publication de 5 enquêtes l’association de défense animale L214 souhaite interpeller les candidats à la présidentielle sur l’élevage intensif et la pêche industrielle. (cf. item 17)
— Trois des quatre panels thématiques de citoyens de la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE) demandent une UE plus puissante et plus responsable, l’allocation de ressources pour mettre en œuvre la transition écologique et la garantie d’une diffusion plus fiable des informations. (cf. item 19)
MUTATIONS DU JOUR : — Pour Elobau, entreprise familiale du sud de l'Allemagne qui fabrique des capteurs et de commandes de machine, l'engagement pour le climat est « un investissement d'avenir ». (cf. item 12)
— La Suède, pays de 10 millions d’habitants, s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2045. Cette révolution n’est pas sans présenter d’importants défis, en matière de recrutement et d’accès à l’électricité. (cf. item 14)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Enquête du siècle, Shift project... la société civile fait monter le climat dans le débat présidentiel, Novethic, 01/02/22
Concepcion Alvarez

Sortie des énergies fossiles, préjudice écologique, taxe carbone, banque du temps, obligation d'un plan climat pour les grandes entreprises... Voici quelques-unes des mesures défendues par de nombreuses organisations, ONG, think tank, syndicats et représentants des entreprises, à l'approche des présidentielles. Alors que la transition écologique peine à émerger, le sujet se cantonnant au débat énergétique autour du nucléaire et des éoliennes, les Français assurent que ce sera l'un de leurs critères de vote en avril prochain.
Pour l’instant, les questions de transition écologique peinent à dépasser les débats autour du nucléaire et des éoliennes. Pourtant, selon un sondage Ipsos pour le think tank Destin Commun, réalisé en octobre 2021, la défense de l’environnement et de la nature est un thème important pour 93 % des Français interrogés. Si cette opinion est quasi-unanime chez les proches des partis de gauche, elle est aussi très forte à droite : 92% chez les sympathisants LR-UDI, 85 % chez les proches du RN. De plus, 68% des Français disent qu’ils tiendront compte des propositions des candidats en matière de défense de l’environnement pour faire leur choix de vote, et cela est vrai pour l’ensemble du spectre politique. Voici les thèmes que la société civile voudrait voir émerger.
Après l’Affaire du Siècle, l’Enquête du Siècle
"Candidat-e-s : comment sortirez-vous la France de l’illégalité climatique ?" Voici la nouvelle campagne lancée par les quatre ONG de l’Affaire du Siècle à 70 jours du premier tour de l’élection présidentielle française. À l’issue d’un questionnaire envoyé à chacun des candidats, elles définiront ceux qui sont les plus à même de redresser la trajectoire actuelle afin de se conformer aux décisions de justice prises dans le cadre de l’Affaire du Siècle. Pour rappel, la France a été condamnée en octobre dernier à réparer le préjudice écologique causé par le non-respect de ses engagements climatiques et a jusqu’à la fin d’année pour agir. Le prochain locataire de l’Élysée est donc directement concerné. 
Les candidats en lice doivent répondre à 19 questions sur les énergies renouvelables, la sortie des énergies de chauffage au gaz fossile et au fioul dans les logements, les rénovations énergétiques, les transports en commun, l’aérien, la part modale du vélo, le nombre de bovins à viande ou encore la part de surfaces dédiées aux légumineuses. Une question concerne spécifiquement la réparation du préjudice écologique lié au dépassement du plafond des émissions de gaz à effet de serre.  
Pour aller plus loin : L'Enquête du Siècle
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/shift-project-siecle-presidentielles-la-societe-civile-tente-d-imposer-les-questions-environnementales-dans-le-debat-150535.html>
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2- "C’est démoralisant", "je suis devenue fataliste"… face à l'inaction des états, ces citoyens qui abandonnent les éco-gestes, Novethic, 15/02/22
Mathilde Golla

Face à l’urgence climatique, les "éco-gestes" ne suffisent plus, martèlent les ONG, les personnalités publiques et politiques écologistes. Ils appellent à des mesures politiques fortes et des changements de modèles économiques globaux. En attendant un potentiel grand soir, cette opposition entre les actions individuelles et collectives désespère des citoyens de poursuivre leurs changements de vie vers plus de sobriété.
Les changements de comportements individuels pèseraient peu face à l’urgence climatique. De grandes voix de l’écologie en France, dont Yannick Jadot, avancent ainsi que les actions individuelles sont responsables de 25% des émissions contre 75% pour les collectives.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/c-est-demoralisant-je-suis-devenue-fataliste-pourquoi-les-actions-individuelles-sont-delaissees-150578.html>
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3- Glencore se voit refuser en Australie une extension minière sur un site aborigène sacré, AFP, 16/02/22, 12:00

Le géant minier Glencore s'est vu refuser l'extension de ses activités minières près d'un site aborigène sacré, où il entendait déverser de grandes quantités de roches toxiques. 
Le gouvernement du Territoire du Nord a interrompu cette semaine les projets d'expansion de la mine de McArthur River. 
Cette décision intervient après le scandale provoqué en 2020 par le dynamitage dans l'Etat d'Australie Occidentale de la grotte de Juukan Gorge, un site vieux de 46.000 ans considéré comme sacré par une communauté aborigène.
Le groupe suisse Glencore avait demandé l'autorisation de déverser, au cours des 15 prochaines années, des roches inflammables à une hauteur de 140 mètres, à proximité du site sacré de Barramundi Dreaming, afin de doubler la taille de la mine de plomb et de zinc, qu'elle exploite via une filiale.
Le géant minier avait affirmé avoir obtenu l'aval de six gardiens aborigènes, ce que des propriétaires du site ont contesté.
Le ministre du patrimoine du Territoire du Nord, Chansey Paech, a rejeté cette semaine la demande de Glencore visant à annuler une décision de l'autorité de protection des zones aborigènes. Cette dernière avait estimé que le groupe minier aurait dû consulter un plus grand nombre de gardiens, le site en comptant 180.
Le directeur général de l'Autorité, Benedict Scambary, a déclaré que la décision du ministre "fait comprendre à tous les promoteurs que la consultation du bout des lèvres ne suffit pas". "La protection des sites sacrés n'est pas une case à cocher, ni un obstacle à contourner", a-t-il souligné. 
La filiale de Glencore a déclaré mercredi vouloir continuer à négocier un accord d'utilisation des terres avec les propriétaires traditionnels. "Nous restons engagés dans ces négociations et dans une large consultation avec les propriétaires traditionnels", a-t-elle affirmé.
Fin 2020, une enquête parlementaire menée après la destruction d'un site aborigène par Rio Tinto avait recommandé que le géant minier dédommage la communauté autochtone, reconstruise le site détruit et s'engage à respecter un moratoire permanent en matière d'exploitation minière dans la région.
Glencore a annoncé mardi avoir renoué avec les bénéfices annuels en 2021 à près de 5 milliards de dollars, contre une perte de 1,9 milliard de dollars un an plus tôt, et révélé à cette occasion avoir mis de côté 1,5 milliard de dollars de provisions pour litiges. 
Cette somme représente "sa meilleure estimation des coûts" pour régler les enquêtes sur des soupçons de corruption et manipulations de marchés à travers le monde.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220216-glencore-se-voit-refuser-en-australie-une-extension-minière-sur-un-site-aborigène-sacré <https://information.tv5monde.com/info/glencore-se-voit-refuser-en-australie-une-extension-miniere-sur-un-site-aborigene-sacre-445079>>
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4- Transition écologique : le climatologue Jean Jouzel propose une formation dans toutes les filières de niveau bac + 2, Le Monde, 16/02/22, 18h04
Soazig Le Nevé

La formation à la transition écologique doit faire partie intégrante de tous les cursus d’ici à cinq ans, plaide le climatologue dans un rapport remis à la ministre de l’enseignement supérieur, mercredi 16 février. 
Sensibiliser et former aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur : c’est l’objectif du climatologue Jean Jouzel, qui a remis à l’issue de sa mission, mercredi 16 février, un rapport à la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal.
Cet opus de 90 pages fait suite à une série de premières recommandations rendues à la ministre en juillet 2020 par Jean Jouzel dans le cadre de sa mission « Enseigner la transition écologique dans le supérieur ». La loi de programmation de la recherche de décembre 2020 ayant alloué aux universités et grandes écoles une nouvelle mission de sensibilisation et de formation à la transition écologique, Frédérique Vidal avait invité le groupe de travail à compléter ses travaux en vue d’accompagner une mise en œuvre opérationnelle.
Désormais, c’est l’étape suivante : entraîner l’intégralité de la communauté universitaire et des étudiants, lesquels doivent être associés, selon le rapport, à la rénovation des maquettes d’enseignement. « Toutes les formations, de toutes les filières et de tous les niveaux, doivent se mobiliser pour transmettre les connaissances et compétences utiles à la transition écologique », insiste le groupe de travail, qui identifie le niveau Bac + 2 comme « la clé de voûte d’une stratégie réussie ». 
> Lire aussi « Nous, élèves de la haute fonction publique, demandons à être formés à la transition écologique »
En parallèle, universités et grandes écoles doivent continuer à développer les formations proposant une spécialisation dans les domaines du développement durable et de la gestion environnementale.
Nouveaux référentiels
Selon le cabinet d’études Paxter, cité dans le rapport, 38 % des établissements affichent clairement la problématique de la transition écologique dans leur stratégie, et, parmi eux, 69 % proposent d’ores et déjà au moins une formation touchant à ce thème. Par ailleurs, la moitié des établissements organisent des événements sur le sujet.
Jean Jouzel projette que, à échéance de cinq ans, les établissements généralisent pour l’ensemble de leurs formations « l’approche par les compétences », et son corollaire, « l’approche programme », seules à même de forger une culture commune à travers des exemples, des exercices ou des projets favorisant une « encapacitation » des étudiants. Première étape : la production de nouveaux référentiels intégrant prioritairement des questions de transition écologique dans les enseignements déjà existants. « Dans une phase transitoire, 6 ECTS [crédits européens d’enseignement] au minimum sur les deux premières années après le baccalauréat pourraient être systématiquement réservés à la transition écologique, quels que soient la nature ou le sujet de la formation », avance le rapport.
A l’entrée dans l’enseignement supérieur, tous les étudiants ont théoriquement déjà travaillé, au cours de leur scolarité, sur des thématiques liées au changement climatique, à la biodiversité et aux grandes questions de société qui en découlent. « Les principaux concepts ont été abordés dans différents enseignements, des démarches de raisonnement propres aux registres des sciences ou des humanités ont été travaillées, relève le groupe de travail, mais ces notions méritent néanmoins d’être approfondies. »
> Lire aussi Les écoles d’ingénieurs, confrontés aux « problématiques environnementales », font leur transition écologique
Parmi les multiples problématiques relevant de la transition écologique, le rapport Jouzel en privilégie quatre « en guise de base commune » : l’impact des activités humaines sur l’environnement à l’échelle planétaire, notamment sur le climat et la biodiversité ; l’impact des activités humaines à l’échelle locale, en particulier sur la pollution des eaux, des sols et de l’air ; les enjeux de société et de gouvernance associés ; enfin, les modalités d’un passage à l’action.
Refonte des concours du professorat
Au sujet de la formation des enseignants, Jean Jouzel et son équipe prônent une refonte totale des concours pour qu’apparaisse « explicitement » la transition écologique « dans une approche systémique et interdisciplinaire, ne serait-ce que dans le cadre de la formation à la citoyenneté dont elle est inséparable ». La problématique pourrait être intégrée dans la spécialité disciplinaire des enseignants de collège et lycée mais aussi être « utilement inscrite dans l’épreuve d’entretien prévue pour l’admission » des candidats déjà reçus aux épreuves écrites. En 2021, « plus de 80 % des professeurs des écoles titularisés proviennent de cursus tels qu’ils n’ont souvent plus étudié la science après la classe de seconde », insiste le rapport.
La formation continue offerte par les universités et les grandes écoles constitue un autre levier d’importance. « Les établissements pourraient créer une offre de formation continue certifiante, courte et aux modalités souples et adaptables, sur la base du socle commun de connaissances et de compétences défini pour le niveau bac + 2 », propose Jean Jouzel. Ce dernier encourage le ministère de l’enseignement supérieur, en collaboration avec le ministère du travail, à signer un accord-cadre avec Pôle emploi pour définir les modalités d’accès et de financement des demandeurs d’emploi à une formation supérieure certifiante relative aux enjeux de transition écologique.
Le rapport suggère également que, à l’instar du handicap, la transition écologique soit introduite par France compétences, l’institution qui régule la formation professionnelle, comme « un élément d’appréciation de la qualité des référentiels de compétences » présentés à l’enregistrement au Répertoire national des certifications professionnelles.
> Lire aussi Les étudiants des grandes écoles interpellent leurs futurs employeurs sur l’écologie
Cette transformation rapide ne se fera pas sans moyens spécifiques, conclut le rapport. Le renforcement des équipes d’enseignants-chercheurs, d’enseignants du supérieur, d’ingénieurs pédagogiques spécialisés et de personnels techniques et administratifs de soutien de proximité, nécessaires à l’évolution des offres de formation et des enseignements, appelle « un relèvement des plafonds d’emploi et de la masse salariale des établissements ».
Jean Jouzel voit dans le programme d’investissements d’avenir une façon pour l’Etat « d’accentuer la mobilisation des moyens et de soutenir l’ensemble des acteurs ». Il lui faudra également prévoir un outil de financement à destination de projets « plus modestes » ainsi qu’un fonds de soutien aux régions qui entreprendront de se lancer dans des projets, stages ou prestations liés à la transition écologique.
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/16/transition-ecologique-le-climatologue-jean-jouzel-propose-une-formation-dans-toutes-les-filieres-de-niveau-bac-2_6113970_3224.html>
Sur le même sujet :
> Quelles formations pour travailler dans la transition écologique ? <https://www.linfodurable.fr/entreprises/quelles-formations-pour-travailler-dans-la-transition-ecologique-31112>, L’Info durable, 27/02/22
En savoir plus : 
> Remise du rapport "Sensibiliser et former aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur" de Jean Jouzel <https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/remise-du-rapport-sensibiliser-et-former-aux-enjeux-de-la-transition-ecologique-et-du-developpement-83903>, MESRI, 18/02/22
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5- "Fresque de la publicité", mise en avant des produits durables,... comment TF1 compte verdir la publicité, Novethic, 18/02/22
Mathilde Golla

TF1, filiale de Bouygues, veut impliquer au maximum ses salariés et l’ensemble du secteur dans un objectif commun de réduction des émissions de CO2. Le groupe se mobilise pour utiliser la puissance de la publicité au service de produits plus durables via différentes initiatives. En revanche, la première régie publicitaire en Europe n'envisage pas de sanctionner les produits les plus polluants ni de remettre son modèle économique en question.
"Il y a eu un avant et un après la convention citoyenne pour le climat", reconnait Sylvia Tassan Toffola, directrice générale de TF1 Pub, à l’occasion de la présentation de la "feuille de route climat" de la première régie publicitaire en Europe. L’instance citoyenne qui voulait interdire la publicité pour les produits les plus polluants a fait avancer la régulation et permis une prise conscience des plus grands acteurs du secteur. La filiale de Bouygues veut poursuivre sur cette voie en sensibilisant ses collaborateurs. 
Elle va ainsi s’appuyer sur un réseau de référents RSE pour mettre en application sa feuille de route climat. En premier lieu, le groupe va former ses équipes au moyen d’une "fresque de la publicité". Elle est calquée sur le principe de la fresque du climat, un jeu qui a permis de sensibiliser 1 million de personnes aux enjeux climatiques en France. Ainsi, sous la forme d’un atelier collaboratif et participatif supervisé par Youmatter et Mathieu Jahnich, professionnel de la communication responsable, TF1 Pub va faire réfléchir sur l'empreinte environnementale directe et indirecte du secteur de la publicité. L’objectif est de "commencer par faire évoluer les pratiques internes grâce aux collaborateurs sensibilisés", souligne Victoire Giacomini, responsable missions RSE chez TF1 PUB.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/fresque-de-la-publicite-mise-en-avant-des-produits-durables-comment-tf1-compte-verdir-la-publicite-150591.html>
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6- Tribune. WWF France propose au prochain président « un passe climatique pour sortir de l’impasse écologique », Le JDD, 19/02/22, 19h15
Par Isabelle Autissier, présidente d'honneur du WWF France, Monique Barbut, présidente du WWF France & Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France 

La section française du Fonds mondial pour la nature (WWF) demande aux candidats à l'élection présidentielle de s'engager à mettre en place à l'Elysée un « passe climatique » pour faire face « à l'impasse écologique ».
Candidates, candidats, vous demandez aux Français de vous confier les commandes du pays pour cinq ans. Mais pour leur rendre la France dans quel état en 2027 ? Après avoir exigé des Français une discipline de fer face à la crise sanitaire , rien ne peut plus justifier aujourd’hui qu’un président ne s’impose pas la même discipline pour sortir de la crise écologique. C’est pourquoi le WWF vous appelle à prendre l’engagement de soumettre chacune des décisions de votre mandat présidentiel à l’obtention d’un passe climatique. Les Français ont présenté leur passe. Nous aurons besoin du vôtre face à l’impasse écologique.
« Pacte vert », « budget vert », « croissance verte ». Le vert s’affiche partout dans les discours et décisions politiques, mais apparaît à peine dans les résultats. Si l’action des derniers présidents français avait été si « verte », la France aurait-elle réduit ses émissions de gaz à effet de serre de seulement 1,2 % par an en moyenne depuis 2015, quand il aurait fallu aller bien plus vite ? La France serait-elle parmi les 10 pays abritant le plus d’espèces menacées ?
Force est de le constater : les précédents présidents n’ont pas eu la main assez verte pour réduire l’empreinte écologique de la France.
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-wwf-france-propose-au-prochain-president-un-passe-climatique-pour-sortir-de-limpasse-ecologique-4094787>
Sur le même sujet :
> Présidentielle : le WWF veut soumettre l'action publique à un "passe climatique" <https://information.tv5monde.com/info/presidentielle-le-wwf-veut-soumettre-l-action-publique-un-passe-climatique-445592>, AFP, 20/02/22, 01:00
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7- La hausse des prix de l'énergie donne des sueurs froides aux particuliers et aux pouvoirs publics, Le JDD, 19/02/22, 22h32
Bruna Basini

La hausse des prix du carburant, du gaz et de l’électricité entame les budgets et sape le moral des particuliers et des professionnels.
C’est un calcul que Dominique Fournier croyait impossible : refuser un chantier de rénovation à cause des coûts de transport. « S’il est à plus de 30 kilomètres avec un prix à la pompe de plus de 1,80 euro le litre de sans-plomb et de plus de 1,70 euro pour du diesel, je dis non parce que je ne peux pas répercuter la hausse sur les clients », relate l’entrepreneur vendéen. Cet arbitrage touche aussi un nombre croissant d’automobilistes, qui contingentent leurs déplacements. Pour Jérôme Delagarde, propriétaire de la plus vieille pâtisserie de Meudon, en région parisienne, l’équation n’est pas simple non plus. « Je dois jongler entre l’envolée des cours du beurre et de la farine, indique-t-il, et ma facture d’électricité est passée de 3 500 à 4 200  euros par mois entre janvier 2021 et janvier  2022. »
La flambée depuis l’automne des cours du pétrole, des prix du gaz et de l’électricité, donne des sueurs froides aux particuliers, aux microentrepreneurs et aux pouvoirs publics, sommés de proposer des solutions pour bloquer ou lisser des courbes qui entament leur pouvoir d’achat et leurs marges. D’autant que cette envolée devrait perdurer. « Le marché du brut dominé par les cartels va continuer à monter en attendant le retour du pétrole de schiste américain. Les tensions géopolitiques entre la Russie et l’Ukraine maintiennent les prix du gaz naturel sous tension, et ceux de l’électricité grimpent à cause de problèmes liés notamment à la disponibilité du parc nucléaire français », explicite Antonio Haya Segovia, fondateur de la société de conseil Haya Energy Solutions. Résultat : le baril de brut tutoie les 90 dollars, le prix de gros du gaz pour la France, qui naviguait autour de 15 euros le mégawatt, sera de 52 euros en moyenne en 2023, et le prix de marché du mégawatt d’électricité devrait atteindre 155 euros en 2023 contre 55 euros en 2021.
UFC-Que Choisir propose de supprimer la TVA finale sur l'essence
Le gouvernement a trouvé la parade en débloquant un chèque inflation de 100 euros, un gel provisoire des prix du gaz jusqu’en juin 2022 et en limitant la hausse à 4 % du tarif réglementé d’EDF pour les particuliers. Enfin, ­Matignon vient d’adopter un dispositif d’urgence pour les résidents de copropriétés et les locataires de HLM tombés dans les trous de la raquette. Ces aides suffiront-elles ? Pas si l’on en croit les associations de consommateurs. « Depuis trois ans, livre Jean-Yves Mano, président de la CLCV (Consommation, logement, cadre de vie), nous négocions avec la Commission de régulation de l’énergie pour qu’elle change sa formule de calcul du prix de l’électricité, qui intègre l’évolution des cours du gaz naturel et a déjà fait monter le tarif EDF de 45 % depuis 2016, et nous demandons aux géants de l’énergie de rétrocéder une partie de leurs fabuleux profits. »
> Lire aussi - Pouvoir d’achat : des perspectives rassurantes pour 2022?
Antoine Autier, le spécialiste énergie de l’UFC-Que Choisir, critique également une formule assise sur les tarifs attractifs du nucléaire, « qui profite de moins en moins aux consommateurs ». S’agissant des prix du carburant, l’association propose de supprimer la TVA finale qui s’ajoute aux autres taxes sur l’essence (TVA et taxes environnementales). « Les automobilistes sont exaspérés par ces taxes qui représentent les deux tiers de la facture », pointe le spécialiste. Selon ses calculs, cette suppression allégerait le prix à la pompe de 8 %. « Les consommateurs ne veulent plus être les vaches à lait fiscales de l’État sur leurs dépenses contraintes », ponctue-t-il.
Une multiplication des appels à l’aide de particuliers et de microentrepreneurs
La directrice générale du médiateur national de l’énergie, Frédérique Feriaud, observe une multiplication des appels à l’aide de particuliers et de microentrepreneurs. « Nous avons beaucoup plus de demandes d’information que d’habitude, décrit-elle. Les particuliers ne comprennent pas les hausses. Et beaucoup de professionnels qui ne sont pas couverts par les gels de tarifs, ou dont les contrats d’énergie arrivent à échéance sont, eux, très démunis. » « C’est souvent la double peine pour nos adhérents, qui doivent aussi faire face à des hausses du prix des matières premières », expose Francis Bussière, président de la Chambre des métiers et de l’artisanat d’Île-de-France.
Perdus et désemparés, les Français auront-ils la tentation de retourner sur les ronds-points ? « L’impact psychologique des hausses des prix de l’énergie qui pèsent sur leur pouvoir d’achat est encore plus fort que l’impact économique », analyse ­Philippe Moati, cofondateur de l’Observatoire société et consommation (ObSoCo). Surtout, ces poussées inflationnistes touchent les ménages de manière très inégalitaire. Pour ceux qui sont en bas de l’échelle sociale, le pouvoir d’achat rime avec le reste à vivre. « Ils se sentent déclassés, poursuit Philippe Moati, et vivent très mal de devoir faire de plus en plus d’arbitrages dans leurs dépenses contraintes et ce jusque dans leur chariot. » 
<https://www.lejdd.fr/Politique/la-hausse-des-prix-de-lenergie-donne-des-sueurs-froides-aux-particuliers-et-aux-pouvoirs-publics-4094901>
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8- Entretien. Climat : « Pour agir, les connaissances sont une condition nécessaire mais souvent insuffisante », Usbek & Rica, 19/02/22
Propos recueillis par Pablo Maillé

Notre cerveau nous pousse-t-il vraiment à détruire la planète ? Entretien avec Thibaud Griessinger, docteur en neurosciences et directeur du groupe indépendant de recherche ACTE Lab.
Philosophie, sociologie de l’action publique, psychologie… Des disciplines de toutes sortes tentent depuis plusieurs années de comprendre les mécanismes à l’origine de l’inaction environnementale. Parmi elles, l’apport des sciences cognitives est souvent résumé à quelques formules expéditives (« la faute à notre cerveau »), voire complètement passé sous silence. Et pourtant : pour Thibaud Griessinger, docteur en neurosciences cognitives et directeur du groupe indépendant de recherche ACTE Lab, il ne fait aucun doute que les connaissances dont nous disposons aujourd’hui sur le terrain de la cognition et des comportements humains peuvent « nous apporter des éclairages nouveaux pour tenter de mieux comprendre les obstacles à l’émergence de sociétés plus soutenables, mais également d’identifier des leviers actionnables à différentes échelles  ». À l’occasion d’une conférence qu’il donnera sur ce sujet avec son collègue Albert Moukheiber le 21 février prochain à La REcyclerie, à Paris, nous lui avons posé quelques questions.
La conférence à laquelle vous participerez à La REcyclerie le 21 février prochain ambitionne de « remettre l'humain au centre de la problématique écologique ». Qu’entendez-vous par là ? Cela ne revient-il pas à se focaliser sur l’échelle individuelle et les « petits gestes », alors qu’on sait que ceux-ci sont largement insuffisants pour répondre à l’ampleur de la crise ?
Thibaud Griessinger : En effet, comme l’a démontré par exemple la publication « Faire sa part ? » du cabinet Carbone 4, nous avons, en tant qu’individus une capacité limitée, mais tout de même significative, pour réduire notre empreinte carbone. Seulement, cette fameuse empreinte carbone n’est pas la même pour tous, et donc certains peuvent en théorie faire beaucoup plus que d’autres. C’est valable pour la pollution, la consommation de ressources, la destruction des écosystèmes… Mais surtout, notre rôle ne se limite pas à notre consommation, nos déplacements ou notre alimentation. Nous sommes pour beaucoup partie prenante des organisations qui structurent le système dans lequel nous évoluons, et qui contraint notre capacité de changement. « Remettre l’humain au centre de la problématique écologique », c’est remettre le facteur humain au cœur des enjeux de transition, en insistant sur le fait que certaines conditions du changement reposent sur des individus, d’autres sur des dynamiques collectives et sociales, et d’autres sur des transformations organisationnelles ou infrastructurelles. Ce qu’on essaye de comprendre avec mes collègues, c’est ce qui peut freiner le passage à l’action de l’ensemble de ces acteurs, qui ont pourtant tous un rôle à jouer dans les enjeux de transition.
Prenons l’exemple de l’artificialisation des sols, un sujet sur lequel nous travaillons, et sur lequel le média Reporterre vient de sortir une série d’articles : celle-ci est en partie dûe au choix de résidence que font les individus quand ils veulent habiter sur un territoire. Si on fait construire une grande maison avec un grand jardin, on peut vite avoir une empreinte au sol colossale – qui nécessite le développement d’infrastructures elles-mêmes artificialisantes et carbonées lorsque les maisons sont éloignées des centre-villes. Pour changer cela, il faut bien sûr tenter d’interroger le modèle de la maison individuelle qui fait aujourd’hui référence, mieux accompagner la recherche résidentielle. Mais on ne peut pas faire évoluer les imaginaires, les attentes, les conventions sociales, sans changer l’offre qui est proposée aux habitants. Pour que la demande évolue, il faut proposer des formes d’habitat qui répondent non seulement aux enjeux écologiques, mais aussi qui répondent mieux aux besoins et aux aspirations, et qui s’adaptent aux parcours de vie. Pour cela il faut prendre en compte la manière dont les acteurs de l’habitat, qui définissent l’offre sur un territoire, décident et agissent. Les élus qui essayent de faire venir des gens dans leurs communes, les promoteurs ou les constructeurs qui font des propositions sur le type de maison à construire… Tout cela passe par un ensemble d’individus, dont les comportements sont influencés par leurs perceptions, leurs pratiques, leur perception de leur marge de changement, leurs motivations, ainsi que les normes, le rôle qu’ils se donnent, etc.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/climat-pour-agir-les-connaissances-sont-une-condition-necessaire-mais-souvent-insuffisante>
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9- Les clés de l’Élysée. C’est quoi la sobriété énergétique ?, Le JDD, 20/02/22, 06h00
Cassandre Riverain

Jusqu’à la fin de la campagne présidentielle, l’antisèche du Journal du Dimanche va définir les mots du débat politique. Parce qu’il n’y a jamais de questions bêtes, notre rubrique va revenir sur les notions utilisées par tous les candidats et les commentateurs sans que l’on prenne jamais le temps de les expliquer.
C’est ce que défendent Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon pour atteindre la neutralité carbone. La sobriété énergétique désigne la réduction volontaire et organisée des consommations d’énergie et est inscrite à l’article 1 de la loi sur la transition énergétique depuis 2015. La sobriété énergétique peut être mise en place du côté tant des particuliers que des entreprises et des pouvoirs publics. Il peut s’agir de limiter la température de son logement, de favoriser le télétravail ou de privilégier les mobilités douces. 
> Retrouvez toutes les antisèches du Journal du Dimanche ici <https://www.lejdd.fr/lantiseche>
Mais pour être mise en œuvre, elle doit être comprise et acceptée collectivement, ce qui bloque aujourd’hui. Nombre de décideurs la considèrent encore incompatible avec un modèle économique fondé sur la croissance, le confort et la consommation. Néanmoins, de nombreuses initiatives – souvent locales – liées à la sobriété énergétique ont déjà eu lieu en France, comme le programme « Familles à énergie positive » qui propose aux familles d’essayer de réduire leur consommation d’électricité sous forme de défi durant la période hivernale. La sobriété énergétique est notamment promue par l’association négaWatt, sur laquelle s’appuient Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot.
Dans son scénario 2050, la sobriété énergétique permettrait à cette date d'avoir réduit de 28 % nos consommations d’énergie par rapport à 2015.
<https://www.lejdd.fr/Ecologie/cest-quoi-la-sobriete-energetique-4094890>
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10- Une randonneuse de 25 ans tuée par un tir de chasse dans le Cantal, Le Monde avec AFP, 20/02/22, 12h29

La jeune femme est morte après avoir reçu une balle perdue lors d’une battue aux sangliers. Des personnalités politiques, écologistes en tête, veulent l’interdiction de la chasse le week-end et les vacances scolaires. 
Une randonneuse de 25 ans a été tuée par balle, samedi 19 février, à Cassaniouze dans le Cantal, dans ce qui s’apparente à un nouvel accident de chasse.
La jeune femme est morte sur place après avoir reçu une balle perdue vers 15 heures, lors d’une battue aux sangliers qui a démarré dans l’Aveyron voisin et se déroulait, au moment des faits, sur la commune de Cassaniouze, ont précisé les gendarmes et le parquet, confirmant une information du quotidien régional La Montagne.
> Lire aussi Cinq idées reçues sur la chasse passées au crible : « un loisir de citadins », « moins d’accidents depuis vingt ans »
Le procureur de la République à Aurillac, Paolo Giambiasi, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) que la personne qui a tiré le coup de feu mortel, une chasseuse de 17 ans, a été placée dimanche matin en garde à vue du chef d’« homicide involontaire ». Testée négative aux stupéfiants et à l’alcool, elle avait été transférée à l’hôpital en état de choc.
« Urgence à réglementer cette activité »
« Les forces de l’ordre sont mobilisées pour que toute la lumière soit faite sur ce drame effroyable », a réagi sur Twitter la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili.
Bérangère Abba, la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, a elle aussi réagi sur Twitter, évoquant un « drame insoutenable et inacceptable ». « L’enquête est en cours, les décisions suivront, pour que plus jamais ça », a-t-elle ajouté.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/20/une-randonneuse-de-25-ans-tuee-par-un-tir-de-chasse-dans-le-cantal_6114479_3224.html>
Sur le même sujet :
> Ce que l'on sait de l'accident de chasse qui a coûté la vie à une randonneuse de 25 ans dans le Cantal <https://www.francetvinfo.fr/france/chasse/ce-que-l-on-sait-de-l-accident-de-chasse-qui-a-coute-la-vie-a-une-randonneuse-de-25-ans-dans-le-cantal_4971933.html>, France info, 20/02/22 14:56
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11- Analyse. Réchauffement climatique : les scientifiques, entre colère et dépit face à l'inaction politique, L’Express, 21/02/22, 07:04
Victor Garcia

La menace est chiffrée et prévisible. Les solutions existent. Et pourtant, les politiques du monde entier ne font (presque) rien pour y remédier.
Multiplication des vagues de chaleur, sécheresses, fonte accélérée des glaciers, inondations, pollution plastique, acidité des océans, biodiversité menacée, etc. Les dangers qui menacent notre planète sont connus depuis des décennies. La première alerte a été lancée en 1976 par l'Organisation météorologique mondiale, suivie douze ans plus tard par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Pourtant l'opinion publique n'y prêtait guère d'attention il y a encore cinq ans. De quoi plomber le moral de nombreux scientifiques, à tel point que des psychologues - en particulier aux Etats-Unis - se sont inquiétés de l'apparition de stress pré-traumatiques : une peur du futur. 
Au fil du temps, les effets du réchauffement climatique d'abord présentés comme des probabilités sont devenus des certitudes et une réalité visible à l'oeil nu (blanchiment des coraux, fontes des glaciers). Depuis quelques années, l'opinion publique a pris conscience des dangers qui nous guettent. Des figures médiatiques comme Al Gore, puis Greta Thunberg, ont émergé et ont contribué à médiatiser le réchauffement climatique. Et les articles de presse se sont multipliés jusqu'à connaître une forte audience, ce qui n'était pas le cas en 2015. Les scientifiques ont alors gagné en visibilité, avant de se heurter au mur des politiques en France comme ailleurs, qui n'agissent pas, ou trop peu. Et cette fois, c'est moins la dépression que l'indignation, voire la colère, qui gagne la communauté des chercheurs. 
>> Suite à lire à :
<https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/rechauffement-climatique-les-scientifiques-entre-colere-et-depit-face-a-l-inaction-politique_2168240.html>
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12- Quand le « Mittelstand » allemand devance les ambitions climat du gouvernement, Les Echos, 21/02/22, 07h30
Nathalie Steiwer (Correspondante à Berlin)

Pour Elobau, entreprise familiale du sud de l'Allemagne, l'engagement pour le climat est « un investissement d'avenir ».
Le fabriquant de capteurs et de commandes de machine Elobau n'a pas attendu le plan du gouvernement pour réduire son empreinte climatique. « Nous sommes neutres en termes d'émission depuis 2010 jusqu'à notre portail », se félicite Patrick Löw, directeur du développement durable de cette PME familiale du Bade-Wurtemberg au sud de l'Allemagne.
Avec ses installations photovoltaïques et deux microturbines à gaz, l'entreprise d'un millier d'employés assure non seulement sa propre consommation en énergie mais produit même des excédents. Depuis 2013, tous les nouveaux bâtiments sont construits selon le standard Energy Plus et le bois est utilisé de préférence au béton armé.
> L'Allemagne cherche comment rendre la transition écologique socialement acceptable
>> Suite à lire à :
<https://www.lesechos.fr/monde/europe/quand-le-mittelstand-allemand-devance-les-ambitions-climat-du-gouvernement-1388430>
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13- Présidentielle 2022 : quel est le bilan d'Emmanuel Macron en matière d'environnement ?, France info, 21/02/22, 07:32
Margaux Duguet & Louis San

A moins de deux mois du premier tour de l'élection présidentielle, franceinfo s'est penché sur ce qui avait été fait, ou pas, pour l'écologie durant le quinquennat. De la stratégie affichée par le chef de l'Etat aux mesures réellement prises, en passant par celles qui sont restées lettre morte pour lutter contre le dérèglement climatique.
"Nous partons de loin. Nous avons pris du retard." En présentant son plan pour l'avenir énergétique de la France, jeudi 10 février, Emmanuel Macron a reconnu que l'éolien peinait à avoir le vent en poupe dans le pays. Les annonces du chef de l'Etat, à deux mois de l'élection présidentielle, interrogent sur le bilan de son quinquennat en matière d'environnement. Entre les différents ministres qui se sont succédé au poste, la communication sur le sujet, les avancées et les renoncements, franceinfo remonte le fil.
• Du volontarisme perçu comme de l'opportunisme
L'écologie n'est pas dans l'ADN d'Emmanuel Macron. "C'est un ancien inspecteur des finances qui croit en l'Etat, un Etat productiviste", rappelle Bruno Cautrès, chercheur au CNRS. "Il a un côté Saint-Simonien. Il croit dans l'industrie, le progrès et la technique."Pourtant, Emmanuel Macron va vite se rendre compte de l'importance de la question écologique et de son intérêt politique. "On voit bien dans son parcours et dans sa campagne que ce sujet n'est pas au premier plan, mais une fois à l'Elysée, il se rend compte que c'est un enjeu important, relève le politologue Daniel Boy. Surtout qu'une partie des écolos a voté pour lui, il faut donc dorloter cet électorat-là." 
"L'écologie est le combat du siècle", martèle-t-on à l'Elysée. Emmanuel Macron veut afficher son leadership sur le sujet et s'oppose, par exemple, à Donald Trump en 2017, après l'annonce du retrait américain de l'accord de Paris, en lançant "Make Our Planet Great Again" ("Rendre sa grandeur à notre planète") pour attirer les chercheurs étrangers en France.
>> Suite à lire à : 
<https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/presidentielle-2022-quel-est-le-bilan-d-emmanuel-macron-en-matiere-d-environnement_4953498.html>
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14- En Suède, la réindustrialisation verte s’accélère, Le Monde, 21/02/22, 08h50 
Anne-Françoise Hivert (Malmö, Suède, correspondante régionale)

Les fleurons industriels du pays ont annoncé d’énormes investissements pour décarboner leur production, alors que de nouvelles compagnies arrivent sur le marché. 
Et de deux. Alors que les premières cellules de batteries électriques sont sorties de sa giga-usine à Skelleftea, dans le nord de la Suède, fin décembre 2021, la compagnie suédoise Northvolt a annoncé, le 4 février, la construction d’une seconde usine à Göteborg, sur la côte ouest du pays, dans le cadre d’un partenariat avec le constructeur Volvo Cars, passé dans le giron du chinois Geely en 2010. L’usine permettra d’équiper un demi-million de voitures de la marque et devrait créer 3 000 nouveaux emplois.
> Lire aussi Northvolt : naissance d’un géant européen de la batterie électrique
Pour le nouveau ministre de l’industrie, interrogé par Le Monde, il ne fait aucun doute : la Suède est en train de connaître « une révolution verte industrielle ». Nommé le 30 novembre 2021, Karl-Petter Thorwaldsson a dirigé la plus grosse centrale syndicale suédoise, Landsorganisationen i Sverige (LO), entre 2012 et 2020. Lui qui déplorait la désindustrialisation du pays il y a encore quelques années estime désormais que « les perspectives d’une réindustrialisation de la Suède n’ont jamais aussi été bonnes qu’aujourd’hui ».
Rien que dans le nord du pays, où vivent actuellement 500 000 personnes, il est désormais question de 100 000 créations d’emplois d’ici à 2030. Certains des plus gros investissements émanent des fleurons de l’industrie suédoise et visent à décarboner leur production. Les autres proviennent de nouveaux acteurs, comme Northvolt, qui ont choisi la Suède en raison notamment de l’abondance de l’électricité verte, surtout dans le nord du pays.
Acier zéro carbone
Pour les géants industriels, il n’y a pas de temps à perdre : le pays de 10 millions d’habitants s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2045. Or son industrie, qui représente près de 20 % de son produit intérieur brut, est aujourd’hui responsable d’un tiers de ses émissions de CO2. Parmi tous les projets, la transformation de la compagnie minière LKAB, qui fournit 90 % du minerai de fer produit en Europe, et celle de l’aciériste SSAB s’annoncent déjà comme les plus ambitieux.
> Lire aussi La Suède se lance dans la production d’acier décarboné
D’ici à 2045, le groupe LKAB, contrôlé à 100 % par l’Etat suédois, compte décarboner toutes ses opérations et produire du fer sans aucune énergie fossile, pour la fabrication d’acier zéro carbone. Coût de l’opération : 400 milliards de couronnes (38 milliards d’euros) sur vingt-cinq ans, soit un des plus gros investissements industriels jamais réalisés en Suède. Selon son patron, Jan Moström, il devrait permettre à LKAB de doubler son chiffre d’affaires d’ici à 2045 et de poursuivre sa production jusqu’en 2060 au moins.
Par ailleurs, la compagnie minière s’est associée à l’électricien Vattenfall et l’aciériste SSAB pour produire de l’acier décarboné, dans le cadre d’une initiative baptisée Hybrit. En plus d’une usine pilote, à Lulea, dans le nord-est de la Suède, où sera testée, pendant quatre ans, la réduction directe du minerai de fer en utilisant du gaz naturel puis de l’hydrogène fourni par Vattenfall, les trois géants ont investi près d’un milliard d’euros dans la construction d’une usine de démonstration, dans la commune de Gällivare, à 250 kilomètres au nord.
De son côté, l’aciériste SSAB, qui avait décidé de remplacer ses hauts-fourneaux par des fours électriques à l’horizon 2045, a fait savoir le 28 janvier que la conversion allait finalement avoir lieu avec quinze ans d’avance sur le calendrier. L’investissement, sur quatre sites différents, devrait dépasser 4 milliards d’euros et permettra « à la Suède de réduire de 10 % ses émissions totales de CO2 et à la Finlande d’environ 7 % », a rappelé le PDG de SSAB, Martin Lindqvist.
L’aciériste va devoir compter avec un nouveau venu sur le marché : lancée en 2020, la start-up H2 Green Steel prévoit de produire 5 millions de tonnes d’acier décarboné d’ici à 2030, à Boden, dans le nord-est de la Suède. Parmi ses fondateurs, la société d’investissement Vargas Holding est aussi l’un des plus gros actionnaires de Norhtvolt. Son PDG préside d’ailleurs les conseils d’administration des deux compagnies.
« Implication de l’Etat très en amont »
Pourquoi la Suède ? Le ministre de l’industrie, Karl-Petter Thorwaldsson, voit trois raisons : « Nous avons des matières premières, une électricité verte abondante et pas chère, surtout au nord, et un climat innovant dans l’industrie. » Les contraintes imposées aux entreprises, notamment la taxe carbone, ont aussi joué un rôle, selon lui : « Les compagnies ont dû agir pour limiter leurs émissions et elles ont pris de l’avance. »
Directeur de l’agence Fossilfritt Sverige, chargée d’accompagner la transition écologique et énergétique de la Suède, Svante Axelsson mentionne également le rôle des syndicats, « très orientés sur le développement technologique et qui n’ont pas peur des changements, si cela améliore la compétitivité de l’industrie ».
Côtés financements, l’Etat a mis en place plusieurs programmes de subventions destinés à la recherche et au développement, ainsi que des prêts garantis. Entre 2021 et 2022, l’Agence suédoise de l’énergie s’est ainsi vu allouer l’équivalent de 150 millions d’euros pour financer des initiatives dans le cadre de la transition de l’industrie. « L’implication de l’Etat, très en amont, même si elle est limitée, a permis de donner une crédibilité aux projets », précise M. Axelsson.
Mais cette révolution verte n’est pas sans présenter d’importants défis pour l’économie suédoise. En matière de recrutement, d’abord. Un coordinateur national a été nommé pour soutenir les municipalités à faire face à la ruée vers le Grand Nord. Le gouvernement a également mis en place un dispositif de reconversion qui permet aux Suédois de suivre une formation pendant un an en recevant 80 % de leur ancien salaire. Les entreprises regardent aussi à l’étranger pour embaucher des spécialistes.
> Lire aussi Le nucléaire en haut de l’agenda politique suédois
Autre défi : l’accès à l’électricité. A elle seule, la transformation des mines de LKAB va demander 55 térawattheures, soit un tiers de la consommation actuelle en Suède. Il va donc falloir augmenter drastiquement les capacités de production. Avant les élections législatives de septembre, la droite fait campagne pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, tandis que la gauche met en avant le rôle de l’éolien.
Enfin, cette réindustrialisation exacerbe la question de l’usage du territoire. Dans le nord de la Suède, les Samis protestent contre le projet d’une compagnie britannique qui veut ouvrir une nouvelle mine de fer à Kallak, près de Jokkmokk, sur les terres utilisées par leurs rennes. Le gouvernement va devoir se prononcer dans les prochaines semaines. Le ministre de l’industrie a déjà fait savoir qu’il voulait voir « plus de mines » en Suède.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/21/la-suede-vers-une-reindustrialisation-verte_6114554_3234.html>
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15- Tribune. Les vrais défis de l’économie circulaire en milieu urbain, Le Monde, 21/02/22, 10h20
Par Collectif

Dans ce nouvel épisode de l’Abécédaire de la ville, à la lettre D comme « déchets », Denise Blanc, Pierre Buffière, Mathieu Gautier et Rémy Gourdon appellent les villes à veiller à ce que les ressources issues des déchets ne présentent pas elles-mêmes des risques sanitaires et environnementaux.
Des objets jetables sont omniprésents dans notre modèle urbain de consommation. Afin de lutter contre le gaspillage et ses impacts, la loi du 10 février 2020 relative à l’économie circulaire vise à réduire l’utilisation des plastiques à usage unique. Elle prévoit notamment l’interdiction des emballages en polystyrène au 1er janvier 2021. Mais ces orientations stratégiques se sont heurtées à la crise sanitaire : la pandémie a entraîné un recours systématique au suremballage et au gaspillage (plats à emporter, e-commerce). Cette histoire n’est pas nouvelle. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le courant hygiéniste, préoccupé par les problèmes de santé publique, a conduit à mettre en place dans nos villes des systèmes de gestion de nos déchets fondés sur leur évacuation et leur élimination : tout-à-l’égout, poubelles, incinération, etc. La salubrité de la ville y a gagné, mais ces modes de gestion ont cultivé le dogme de l’économie linéaire par lequel tout déchet de consommation doit irrémédiablement être rejeté.
S’assurer que les ressources secondaires ne présentent pas des risques
Aujourd’hui, la prise de conscience environnementale permet de revisiter les principes de gestion des déchets sur deux aspects fondamentaux : d’une part, la réduction de leur production par des comportements plus sobres ; d’autre part, leur considération en tant que ressources dont il est possible d’extraire de la matière, de l’énergie ou des produits de valeur. Dans un contexte de limites planétaires, il paraît donc logique d’intégrer durablement les déchets dans le cercle vertueux de l’économie circulaire. Mais la mise en œuvre concrète de ces pratiques se heurte à un vrai défi : s’assurer que les ressources secondaires (issues des déchets) ne présentent pas plus de risques que les ressources primaires équivalentes.
> Lire aussi Antoine Frérot : « Les “poubelles” vont devenir la première mine du monde »
La grande majorité des déchets de nos villes sont des eaux usées et des déchets ménagers. Prenons le cas des eaux usées domestiques. Chaque citadin en produit 150 litres par jour qui sont traitées dans une station d’épuration. Celle de Seine-Aval, dans les Yvelines, en reçoit plus d’un million de mètres cubes par jour : son traitement élimine une grande partie de la pollution afin de limiter les impacts lors du retour de l’eau dans le milieu naturel. En parallèle, il retire et concentre les composants polluants des eaux usées sous forme d’une boue organique humide, représentant près de 75 000 tonnes de matière sèche par an.
Ces boues contiennent beaucoup de carbone, d’azote et de phosphore. Une partie du carbone est valorisée en biogaz riche en méthane (56 millions de m3 par an pour Seine-Aval). Le reste des boues contient encore de la matière organique, de l’azote et du phosphore, éléments nutritifs indispensables aux plantes et utilisables en amendements agricoles en remplacement des engrais chimiques. Mais elles concentrent aussi de nombreux polluants initialement présents dans l’eau. C’est le cas d’éléments traces métalliques comme le cuivre, le plomb ou le zinc qui sont toxiques à partir de certaines concentrations, ou de micropolluants organiques tels que des résidus médicamenteux, des pesticides ou des produits biocides.
> Lire aussi Les défis de l’économie circulaire
Les vertus de la circularité ne sont pas sans soulever des difficultés de mise en œuvre
Les questions sont similaires pour les déchets ménagers : parmi les 538 kg produits annuellement par chaque citadin, près de 160 kg sont incinérés, et 200 kg sont enfouis car ils ne peuvent pas être valorisés autrement. L’incinération permet de réduire les volumes et de récupérer de l’énergie, mais elle produit également des cendres (les mâchefers, 3 millions de tonnes annuellement en France). Ces mâchefers concentrent les minéraux, dont certains d’intérêt (oxydes métalliques, terres rares). Aujourd’hui, cependant, leur valorisation est limitée à la construction routière, en remplacement des granulats naturels. Mais encore faut-il garantir que ces métaux ne peuvent pas, avec le temps, impacter négativement les milieux naturels.
La logique « vertueuse » de la circularité n’est pas sans soulever des difficultés de mise en œuvre qui nous ramènent aux défis évoqués plus haut : d’un rejet initialement dégradé (les eaux usées, les déchets), les traitements appliqués génèrent des ressources (eau propre, énergie) et un gisement de matières réutilisables, mais cette réutilisation doit se plier à des contraintes sanitaires et environnementales tout aussi légitimes.
> Lire aussi A Agbogbloshie, une plate-forme collaborative pour promouvoir le « up-recycling »
Ces exemples illustrent la difficulté à pratiquer l’économie circulaire au quotidien. La recherche en ingénierie environnementale contribue à répondre à ces enjeux de différentes manières. Elle met au point des solutions techniques pour la récupération des ressources dans les déchets, génère des connaissances pour estimer les risques associés à leur production et à leur usage, et développe des méthodes d’aide à la décision. Par ces contributions, elle apporte les moyens d’agir « en connaissance de conséquences », c’est-à-dire d’évaluer en amont les impacts possibles des différentes options de développement afin de choisir les plus vertueuses.
Dans la nature, les déchets d’organismes sont la nourriture d’autres organismes dont les propres déchets sont des ressources nutritives pour les plantes. Ce modèle de circularité est-il transposable au monde urbain dont les besoins (nourriture, eau, énergie, matériaux) sont bien plus larges ? En partie, certainement, et à la condition que nos villes sachent inventer des modes d’organisation, de production ou de consommation suffisamment sobres, ainsi que des méthodes de récupération des ressources fiables et sans risques.
Signataires :  Denise Blanc, spécialiste en évaluation environnementale, maître de conférences à l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon (laboratoire DEEP, « Déchets, eaux, environnement et pollutions »), Pierre Buffière, spécialiste en bioprocédés de l’environnement, professeur à l’INSA de Lyon (laboratoire DEEP), Mathieu Gautier, géochimiste de l’environnement, maître de conférences à l’INSA de Lyon (laboratoire DEEP) & Rémy Gourdon, bio-physico-chimiste de l’environnement, professeur à l’INSA de Lyon (laboratoire DEEP)
<https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2022/02/21/les-vrais-defis-de-l-economie-circulaire-en-milieu-urbain_6114587_4811534.html>
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16- A la suite d’un accident mortel, la chasse s’invite dans la campagne électorale, Le Monde, 21/02/22, 10h43 
Rémi Barroux

Une randonneuse de 25 ans a été tuée, samedi, lors d’une battue au sanglier près d’Aurillac. Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ont de nouveau appelé à interdire la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires. 
Le sujet de la chasse s’impose de façon dramatique dans la campagne présidentielle, après la mort, samedi 19 février, d’une jeune randonneuse de 25 ans, tuée par une balle lors d’une battue au sanglier, dans la commune de Cassaniouze (Cantal), près d’Aurillac.
Le procureur de la République à Aurillac, Paolo Giambiasi, a annoncé à l’Agence France-Presse que la personne suspectée, une adolescente de 17 ans, avait été placée dimanche matin en garde à vue – prolongée dimanche soir – et qu’une enquête était ouverte pour « homicide involontaire ». En France, un mineur, à partir de 15 ans, est autorisé à chasser en présence et sous la responsabilité d’un accompagnateur.
Aussitôt, les réactions n’ont pas manqué sur les réseaux sociaux et dans les médias. Et ce nouvel accident mortel de chasse révèle le clivage qui existe entre ceux qui veulent encadrer plus sévèrement cette activité, voire l’interdire certains jours de la semaine, comme le week-end, et ceux qui ne veulent pas stigmatiser le 1,173 million de chasseurs « actifs », c’est-à-dire en possession d’un permis valide en 2019, selon la Fédération nationale des chasseurs (FNC) – la France est le pays européen comptant le plus grand nombre de chasseurs.
Ne plus aller en forêt « la trouille au ventre »
Le candidat écologiste à l’élection présidentielle, Yannick Jadot, s’est aussitôt exprimé sur Twitter : « Personne ne devrait plus mourir à cause de la chasse. Je me suis engagé dans mon programme à interdire la chasse les week-ends et les vacances scolaires. » Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise (LFI), a lui aussi demandé sur France 3 l’interdiction de la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires. « Deuxièmement, il faut cesser de vendre des armes qui sont aussi puissantes », a-t-il ajouté.
Côté LFI encore, la députée européenne Manon Aubry a estimé, sur RMC, que « la forêt doit appartenir aux randonneurs, aux promeneurs. Cinq jours de la semaine suffisent pour faire de la chasse. On ne doit plus aller en forêt la trouille au ventre ».
> Lire aussi Cinq idées reçues sur la chasse passées au crible : « un loisir de citadins », « moins d’accidents depuis vingt ans »
A l’inverse, Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, a plaidé pour le maintien de la chasse traditionnelle. « Si vous empêchez les chasseurs de chasser le week-end, ils ne pourront pas chasser parce qu’ils travaillent. (…) Donc, il faut réussir à trouver le moyen pour que les promeneurs et les chasseurs puissent en toute sécurité profiter de notre domaine extraordinaire », a-t-elle déclaré dans l’émission « Questions politiques » (France Inter-France Télévisions-Le Monde).
Dans le viseur, les chasseurs ont eux aussi réagi. Exprimant sa « profonde tristesse », Willy Schraen, le président de la FNC, a envoyé un message à ses adhérents sur sa page Facebook : « Je vous rappelle que nous utilisons des armes létales, et que chacun dans son utilisation doit être irréprochable. Je compte sur chacun d’entre vous pour redoubler de prudence. Ne pas tirer dans une situation où le moindre doute ou le moindre risque persistent doit être l’unique conduite à tenir lors d’une action de chasse. »
80 accidents de chasse en 2020-2021, 7 mortels
Du côté du gouvernement, la secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, a qualifié, sur Twitter, ce drame d’« insoutenable et inacceptable ». « L’enquête est en cours, les décisions suivront, pour que plus jamais ça », a-t-elle ajouté.
La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a précisé que « les forces de l’ordre [étaient] mobilisées pour que toute la lumière soit faite sur ce drame effroyable », sans entrer dans le débat sur l’autorisation de la chasse le week-end. Mais, interrogée sur Franceinfo, le 3 novembre 2021, après plusieurs accidents graves – un automobiliste tué en Bretagne et un randonneur grièvement blessé en Haute-Savoie, fin octobre 2021 –, la ministre avait déclaré : « Ça fait partie des débats qui existent depuis longtemps sur la question du partage de l’espace. Mon rôle en tant que ministre chargée de la chasse est de faire en sorte que [celle-ci] respecte un certain nombre de règles. »
> Lire aussi Un quinquennat très attentif aux chasseurs, moins à la protection de la nature
La France est l’un des rares pays, avec l’Allemagne, à autoriser cette activité tous les jours de la semaine, alors que la plupart des pays européens ont sanctuarisé un voire plusieurs jours sans chasse. Une pétition réclamant l’interdiction de la chasse le mercredi et le dimanche avait recueilli plus de 120 000 signatures à l’automne 2021 et poussé le Sénat à créer, le 30 novembre de la même année, une commission sur cette problématique. Elle devrait rendre ses conclusions à l’été 2022.
Il y a eu 80 accidents de chasse en 2020-2021, dont 7 mortels (6 chasseurs et 1 non-chasseur), selon les chiffres de l’Office français de la biodiversité. Le nombre de victimes d’accidents de chasse était de 232 en 2000 (dont 39 morts) et de 131 en 2010 (19 morts).
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/21/a-la-suite-d-un-accident-mortel-la-chasse-s-invite-dans-la-campagne-electorale_6114556_3244.html>
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17- L214 dévoile 5 enquêtes pour interpeller les candidats à la présidentielle, Natura-sciences, 21/02/22
Sophie Cayuela

L’association de défense animale L214 souhaite interpeller les candidats à la présidentielle sur l’élevage intensif et la pêche industrielle. La publication de ces enquêtes se fait en amont de l’ouverture du Salon de l’Agriculture le samedi 26 février.
Dès aujourd’hui, l’association L214 publie une enquête vidéo chaque jour, jusqu’au samedi 26 février, date d’ouverture du Salon de l’Agriculture. Ces cinq enquêtes, réalisées au cours de ces derniers mois, dévoilent les conditions d’élevage de certains animaux en France. À moins de 55 jours du premier tour de l’élection présidentielle, l’association souhaite interpeller les candidats de tous les partis sur l’élevage intensif et la pêche industrielle.
Cinq jours, cinq enquêtes
Une page dédiée sur le site de L214 a été créée spécialement pour leur diffusion. Chaque enquête expose une problématique liée à l’élevage intensif, commentée par des experts ou militants du bien-être animal au quotidien. La première dévoilée aujourd’hui présente un élevage de poulets de la marque Le Gaulois situé dans la Sarthe. La seconde dévoilée ce mardi expose des images de pêche tournées sur un chalutier français du Calvados.
Ce mercredi, L214 dévoilera son enquête sur une salle industrielle de gavage du Sud-Ouest, dans le Gers. Jeudi, l’association dénoncera les conséquences d’un élevage intensif de cochons des Côtes-d’Armor, à proximité d’un affluent du Gouessant. Là-bas, la plage de La Granville reste fermée depuis plus de 7 mois à cause de la dangerosité des algues vertes. Enfin, la cinquième enquête (samedi 26 février) dénoncera les conditions de l’un des plus grands élevages de lapins situé en Bretagne. 
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.natura-sciences.com/agir/l214-enquetes-presidentielle.html>
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18- Le "Grand défi" des entreprises pour la planète, une initiative "tremplin" pour accélérer la transformation durable, Novethic, 21/02/22
Mathilde Golla

Si le projet du "Grand défi" a fait ses premiers pas dans l’ombre de la Convention des Entreprises pour le climat, ces deux initiatives citoyennes aux démarches comparables "sont complémentaires" assure Virginie Raisson, co-fondatrice du mouvement. Avec Jérôme Cohen, président et fondateur d’Engage, la présidente du Giec des Pays de la Loire a officiellement lancé cette "innovation démocratique au service de la transition du monde économique". Le projet vise à faire émerger 100 propositions concrètes et applicables par toutes les entreprises pour transformer l'économie et atteindre les objectifs climatiques de la France. 
"Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin". Ce proverbe pourrait être la devise du "Grand défi des entreprises pour la planète". Cette aventure collective veut "aider ceux qui feront l’économie de demain à se saisir des enjeux climatiques et de biodiversité", s’enthousiasme Virginie Raisson, prospectiviste à la tête du Laboratoire d’études prospectives et d’analyses cartographiques (LÉPAC) et cofondatrice du mouvement. Pour atteindre cet objectif, les organisateurs vont tirer au sort 150 entreprises et les faire réfléchir ensemble aux moyens de lutter contre la crise environnementale. "Le tirage au sort a commencé et une vingtaine d’entreprises a déjà immédiatement accepté de relever le défi", se réjouit Jérôme Cohen.
Comme la Convention des Entreprises pour le climat, l’objectif est de réunir une grande diversité d’entreprises tant au niveau de leurs tailles, secteurs, statuts ou encore des régions… "pour représenter au mieux le tissu économique du pays", indique le tandem qui porte le projet. Après ce premier tirage au sort, un deuxième sera organisé pour savoir si les sociétés seront représentées par un dirigeant, un salarié ou un actionnaire. De fait, l’assemblée des 150 sera constituée de dirigeants, salariés et d'actionnaires. "Cette diversité d’acteurs offre plus de chance d’aboutir à des propositions réalistes et applicables", indique Jérôme Cohen. Ensuite, des commissions se réuniront pour finalement formuler une centaine de propositions d’actions. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/le-grand-defi-incite-les-entreprises-a-s-entendre-avant-d-agir-150598.html>
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19- CoFoE : les citoyens demandent à l’UE de rendre des comptes sur la transition écologique, EurActiv, 21/02/22
Eleonora Vasques | translated by  Charles Szumski

Trois des quatre panels thématiques de citoyens de la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE) demandent une UE plus puissante et plus responsable, l’allocation de ressources pour mettre en œuvre la transition écologique et la garantie d’une diffusion plus fiable des informations.
Ces thèmes sont apparents dans les trois panels qui ont finalisé leurs recommandations entre décembre et février.
La CoFoE est une expérience européenne de démocratie transnationale qui implique les citoyens européens dans l’élaboration des politiques par le biais de différents débats en personne et en ligne.
Le rôle de l’UE
Les citoyens considèrent les institutions de l’UE comme des organes responsables, capables de décider d’une série complète d’allocations financières et de choix politiques. Ils estiment que l’UE devrait harmoniser ses différentes compétences afin d’améliorer la qualité de vie des citoyens et des résidents de l’UE.
Par exemple, dans le deuxième panel sur les valeurs de la démocratie, les citoyens ont demandé de soutenir et de mettre en œuvre le code de pratique sur la désinformation et l’Observatoire européen des médias numériques afin de « sensibiliser à la désinformation, de fournir des statistiques facilement accessibles, de sanctionner de manière appropriée ceux qui diffusent la désinformation sur la base d’un cadre juridique et de s’attaquer aux sources de la désinformation ».
Dans le troisième panel consacré à l’environnement, le changement climatique et la santé, les citoyens ont demandé « que les traitements dans l’ensemble de l’UE soient de qualité égale et d’un coût local équitable », en améliorant les compétences de « l’Agence européenne des médicaments (EMA), ou la création d’une nouvelle agence européenne spécialisée dans les marchés publics, qui serait compétente pour négocier et obtenir des prix plus adaptés pour les médicaments pour tous les États membres ». Ils souhaitent également réduir les monopoles de l’industrie pharmaceutique.
Le quatrième panel, portant sur la politique étrangère et la migration de l’UE recommande « une révision et une campagne de communication intense à l’échelle européenne afin qu’EURES (Services européens de l’emploi), le portail de l’immigration de l’UE et l’outil de profilage des compétences de l’UE pour les ressortissants de pays tiers soient mieux connus des citoyens européens et plus fréquemment consultés par les entreprises de l’UE pour publier leurs offres d’emploi ».
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/avenir-de-lue/news/cofoe-les-citoyens-demandent-a-lue-de-rendre-des-comptes-sur-la-transition-ecologique/>
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20- "Une balle est passée juste à côté de sa tête" : des résidents de zones rurales racontent comment la chasse plombe leurs sorties, France info, 22/02/22, 16:05

Le récent accident de chasse qui a coûté la vie à une randonneuse remet sur le devant de la scène la difficile cohabitation entre riverains et chasseurs.
"J'étais carrément dans leur champ de tir." Jean, 37 ans, n'a pas oublié ce samedi du printemps 2020 où il est parti courir avec sa chienne dans la campagne de Saône-et-Loire. Il a d'abord vu un premier homme posté dans la haie, sans réaliser que c'était un chasseur. Puis il en a dépassé trois autres qui ne l'ont pas prévenu qu'ils traquaient un sanglier. "C'est quand je les ai dépassés et que le sanglier a traversé devant moi qu'ils ont commencé à tirer, j'étais en plein milieu, entre eux et la bête", raconte-t-il avec émotion. "Abasourdi", Jean a regardé les chasseurs. "Je suis resté pétrifié, sans rien dire et j'ai repris ma course", se remémore-t-il. "Aucun ne s'est excusé. "En rentrant, le trentenaire en a parlé à son père, lui-même fils de chasseur. Il lui a répondu "qu'ils se défendaient tous entre eux et qu'il n'y avait rien à faire".
Sur les réseaux sociaux, les récits de mauvaises rencontres avec des chasseurs ont afflué après la mort d'une randonneuse de 25 ans, victime d'une balle perdue, dans le Cantal, samedi. Cette affaire, dans laquelle une jeune chasseuse de 17 ans a été mise en examen, mardi 22 février, pour "homicide involontaire", a relancé le débat, en pleine campagne électorale, sur cette activité pratiquée par plus d'un million de personnes, selon la Fédération nationale des chasseurs.
Selon un sondage YouGov pour l'association Animal Cross, "41% des Français habitant en zone rurale" déclarent avoir été, eux ou leurs proches, victimes d'une situation d'insécurité liée à la chasse. Parmi les situations les plus courantes, le danger lors d'une promenade arrive en première position (49%), suivi par des situations dangereuses sur la route (36%) et les tirs en direction d'une habitation ou d'un bâtiment (25%).
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/france/chasse/temoignages-une-balle-est-passee-juste-a-cote-de-sa-tete-des-residents-de-zones-rurales-racontent-comment-la-chasse-plombe-leurs-sorties_4974090.html>
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21- Tribune. « Une stratégie proclimat des finances publiques constitue un enjeu majeur pour le prochain quinquennat », Le Monde, 23/02/22, 07h00
Par Géraud Guibert, Président de La Fabrique Ecologique

Comme le coût des produits et des solutions propres reste trop élevé par rapport à celui des produits et des solutions carbonés, l’économiste Géraud Guibert plaide, dans une tribune au « Monde », en faveur d’une loi de programmation spécifique comprenant un coup de pouce des finances publiques, via la fiscalité ou des aides budgétaires, pour diminuer cet écart.
Tribune. La décennie actuelle est décisive dans la lutte contre le changement climatique. Pour atteindre les objectifs des accords de Paris, il faut diminuer nos émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55 % d’ici à 2030, alors qu’on les a réduites de 20 % seulement entre 1990 et 2020. Que ce soit pour l’atténuation, l’adaptation au changement climatique et d’autres aspects majeurs comme la protection de la biodiversité, une des clés les plus importantes pour y parvenir est d’accroître fortement et dans la durée les investissements pour développer : des technologies propres, la voiture électrique, le futur mix énergétique ou les rénovations énergétiques des logements.
On y gagnera à la fois sur le plan écologique et économique, puisque le pétrole et le gaz sont obligatoirement importés, contrairement aux produits et solutions propres. Pendant la crise sanitaire, les Français ont beaucoup épargné, ce qui doit permettre de financer ces investissements. Les investissements privés auront le premier rôle, mais les interventions publiques resteront nécessaires. Certains de ces investissements sont eux-mêmes publics (infrastructures de transport en commun, équipements des collectivités locales).
> Lire aussi : La question des finances publiques est passée au second plan de la campagne
Plusieurs catégories de la population auront besoin de moyens supplémentaires pour investir (ménages à faible revenu, PME). Et surtout le temps de retour de la plupart de ces investissements est trop long, pour les ménages comme pour les entreprises. La raison principale de cette difficulté : le coût des produits et des solutions propres reste trop élevé par rapport à celui des produits et des solutions carbonés.
Un contexte radicalement différent
Les finances publiques, via la fiscalité ou des aides budgétaires, peuvent et doivent diminuer cet écart. Ce n’est pas le cas aujourd’hui : pour des raisons sociales compréhensibles, on cherche à atténuer la hausse des prix des énergies fossiles, mais on oublie qu’il faudrait du coup aider davantage les économies d’énergie et les solutions propres.
Une stratégie proclimat des finances publiques constitue ainsi un enjeu majeur pour le prochain quinquennat. Sauf nouveau et grave rebond sanitaire, le contexte sera radicalement différent du « quoi qu’il en coûte », ce que les différents candidats à la présidentielle ne semblent pas avoir pleinement intégré. Le retour des préoccupations liées à l’inflation et à l’endettement rend très probable à court ou moyen terme la remontée des taux d’intérêt, qui s’observe déjà aux Etats-Unis.
> Lire aussi Election présidentielle 2022 : la dette, angle mort de la campagne
La situation de finances publiques de notre pays y ajoute un risque supplémentaire. Avec une dette représentant près de 120 % du PIB, la France est dans une situation très différente de pays au niveau de dette plus modéré, entre 60 et 80 % du PIB (Allemagne, Pays-Bas). S’agissant du déficit public, celui-ci continue à être, en 2022, supérieur à la moyenne de la zone euro.
Une maîtrise nécessaire des dépenses publiques
La convergence en matière de stratégie à moyen terme des finances publiques avec les pays de la zone euro constitue du coup un enjeu majeur, en particulier pour la transition écologique. Celle-ci représente de la même façon une priorité forte pour l’Allemagne et d’autres pays européens. Un assouplissement dans ce domaine du pacte de stabilité européen ou l’ouverture d’une nouvelle facilité budgétaire européenne sont donc possibles.
Mais la volonté de plusieurs de nos partenaires est aussi de réduire rapidement les déficits publics. Pour un pays aussi endetté que la France, ne pas converger sur le même chemin serait prendre un fort risque sur les taux d’intérêt, avec deux effets très négatifs pour l’action climatique : en accroissant la charge de la dette, une réduction des marges de manœuvre pour de nouvelles dépenses ; en augmentant le coût du financement des investissements, un frein à ceux qui sont pourtant indispensables.
> Lire aussi « Un changement de théorie économique est souvent bricolé pour justifier une rupture politique »
Les interventions pour l’écologie et le climat doivent ainsi s’inscrire dans le cadre d’une maîtrise nécessaire des dépenses publiques. La programmation des finances publiques transmise par la France à l’Union européenne en octobre 2021 en montre la difficulté : pour seulement stabiliser la dette en 2027 et ramener à cette date le déficit budgétaire au-dessous de 3 %, il faudrait un accroissement de la dépense publique en volume limité à 0,4 % en moyenne sur 2023-2027 (contre 1 % en moyenne de 2010 à 2019).
« Sanctuariser » dans la durée la transition écologique
Il faudra aussi éviter toute stratégie de baisse des impôts autre que ponctuelle, limitée ou consacrée à faciliter une réforme structurelle de la fiscalité. L’accroissement des écarts entre les résultats budgétaires français et allemands depuis le milieu des années 2000 est moins le résultat d’une envolée incontrôlée des dépenses dans notre pays que des diminutions des impôts pendant une partie de la période.
L’enjeu du climat oblige enfin à aller plus loin pour réformer la gouvernance des finances publiques. Pour « sanctuariser » dans la durée la transition écologique, une loi de programmation spécifique portant sur les cinq années du quinquennat est nécessaire, précisant pour le budget de l’Etat l’évolution des dépenses de fonctionnement, d’investissement, des emplois publics affectés à la transition écologique, ainsi que de la fiscalité écologique.
> Lire aussi L’appel de 137 parlementaires : « L’affichage environnemental prévu par la loi Climat est l’occasion de faire un choix de société »
Elle devrait s’accompagner d’un effort de programmation de même type dans les collectivités locales. Les choix et les outils budgétaires pourraient faire l’objet de règles systématiques de coconstruction avec la société civile et les citoyens. Les évaluations écologiques comparées devront être fortement développées.
Utiles pour optimiser les dépenses, elles sont aussi d’intérêt climatique majeur : les gaz à effet de serre s’accumulant sur une longue période sans disparaître, les dépenses qui en diminuent le plus les émissions doivent être mises en œuvre le plus tôt possible. Il ne s’agit pas seulement de connaître l’impact d’une dépense sur le climat, mais surtout d’examiner si des alternatives pourraient atteindre le même objectif avec un impact environnemental moindre.
§ Géraud Guibert (Président de La Fabrique Ecologique)
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/23/une-strategie-proclimat-des-finances-publiques-constitue-un-enjeu-majeur-pour-le-prochain-quinquennat_6114889_3232.html>
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22- Les sénateurs sur le terrain pour évaluer la formation au permis de chasse, Le Monde, 23/02/22, 13h00 
Rémi Barroux

Une mission de contrôle sur la sécurisation de la chasse, lancée en novembre 2021, doit envisager des pistes de réforme possibles pour éviter les accidents, comme le drame du samedi 19 février dans le Cantal. 
Trois jours après la mort dramatique de Mélodie Cauffet, randonneuse de 25 ans, tuée samedi 19 février, lors d’une battue au sanglier dans le Cantal, une délégation de sept sénateurs et sénatrices visitaient un centre de formation de chasseurs, à Marly-le-Roi, dans les Yvelines, mardi 22 février. Hasard du calendrier, l’initiative n’était pas organisée en réaction au drame, mais dans le cadre d’une « mission conjointe de contrôle sur la sécurisation de la chasse », mise en place le 30 novembre 2021.
Cette visite à l’un des trois sites de la Fédération interdépartementale des chasseurs d’Ile-de-France (Ficif) consacrés à la formation théorique et pratique s’est néanmoins déroulée à l’ombre de ce nouvel accident mortel. « Cela nous met encore plus en condition pour donner des axes d’amélioration à la réglementation et à la formation », dit Maryse Carrère, présidente de la mission et sénatrice (Parti radical de gauche) des Hautes-Pyrénées. Sa collègue sénatrice des Yvelines Sophie Primas (Les Républicains, LR) dit aussi que « cela renforce l’importance de la mission, qu’il y a beaucoup d’attente ».
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Cette mission, qui compte dix-neuf sénateurs, mise en place à la suite de l’e-pétition « Morts, violences et abus liés à la chasse : plus jamais ça ! », ayant recueilli 120 000 signatures, doit étudier tous les sujets relatifs à la sécurité, à la délivrance du permis de chasser (dont l’existence remonte à 1975) ou encore à la « répartition spatiale et temporelle de l’usage des espaces naturels ». Elle doit aussi effectuer un bilan de la loi du 24 juillet 2019 en matière de sécurité à la chasse.
Un volet sécurité important à l’examen
Et c’est bien de cela qu’il s’agit, ce mardi, dans l’une des salles de l’ancien fort du Trou d’enfer, en lisière de la forêt de Marly, tapissée d’affiches vantant « la chasse, une alliée pour la nature », « la chasse, une chance pour nos villages », ou encore « la chasse, une vraie passion d’aujourd’hui ». Ici, les futurs chasseurs reçoivent une formation obligatoire gratuite et délivrée par la Ficif pour le passage du permis, en leur inculquant des notions générales sur la réglementation, la connaissance des espèces et, surtout, la sécurité.
Pour obtenir le sésame, l’apprenti chasseur doit passer une épreuve théorique – dix questions sur un panel de quatre cents qui valent un point chacune –, puis pratique, sur le terrain, décomposée en quatre ateliers, notée sur vingt et un points au total. Au final, le candidat doit obtenir vingt-cinq points sur les trente et un. Mais certaines fautes sont directement éliminatoires. « Nous ne portons pas de jugement sur la précision d’un tir, mais sur la vérification d’une arme, son chargement ou son déchargement, l’orientation du canon lors de ces opérations. [Ces gestes] mal réalisés sont des fautes éliminatoires », insiste Alice Tonnelier, formatrice au Ficif.
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Un terrain de pratique est situé à quelques centaines de mètres du fort, dans la forêt. Le groupe de sénateurs, bouchons dans les oreilles pour se protéger du bruit des détonations, assiste à une démonstration des quatre ateliers : évolution sur parcours de chasse avec tirs à blanc ; rangement de l’arme dans une voiture ; tirs à cartouche à grenailles ; tirs sur un sanglier courant pour un tireur posté en battue. Trois armes sont utilisées : fusil basculant, fusil semi-automatique et carabine.
Lors de ces épreuves, les pièges sont nombreux pour les candidats, tels les plateaux envoyés en l’air d’une couleur différente selon qu’il s’agit d’une espèce protégée ou non, ou encore des silhouettes qui apparaissent en fond de prairie et qui doivent faire cesser tout tir. Les sangliers (en bois et glissant à grande vitesse sur un rail) peuvent aussi entraîner une mauvaise décision de tir et éliminer le futur chasseur. De même, le passage d’un obstacle, tel un fossé, qui doit se faire arme déchargée.
La question de l’alcool
Sur les 1 270 candidats formés par la Ficif en 2021, première fédération en nombre de formations, 27 % ont été recalés à l’examen. « On peut leur apprendre le meilleur, on n’est pas à leur place lors de la prise de décision de tir, il peut y avoir l’émotion, une mauvaise compréhension de l’environnement à l’instant T », évoque Mme Tonnelier.
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Les sénateurs imaginent des pistes possibles pour le rapport qu’ils doivent rendre en juillet. « Je suis triste quand j’entends des chasseurs répéter que le nombre d’accidents est en baisse. Quand une jeune femme de 25 ans est tuée par une jeune chasseuse de 17 ans, on se dit que quelque chose n’a pas fonctionné. Il faut renforcer la formation et s’assurer que la décennale [depuis la loi de juillet 2019, chaque chasseur doit suivre une formation tous les dix ans, obligatoire pour la validation annuelle de son permis] soit bien effectuée. Il faut des piqûres de rappel en permanence », avance Mme Primas, détentrice d’un permis de chasser depuis 2013.
Patrick Chaize, rapporteur de cette mission et sénateur (LR) de l’Ain, évoque aussi un volet « alcool » qu’il faudrait peut-être interdire – aujourd’hui le fait de chasser en état d’alcoolémie ne constitue pas une infraction en soi, mais, en cas d’accident, la recherche de toxiques ou d’alcool est systématique – ou encore l’adaptation de la formation aux différents types d’armes. Il insiste surtout sur l’importance des contrôles à effectuer sur le terrain. L’Office français de la biodiversité, chargé de faire passer l’examen, de concevoir les programmes de formation ou encore de ces contrôles, compte 1 700 agents de l’environnement, dont 10 % seulement se consacreraient à la chasse. Trop peu pour une question aussi sensible.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/23/les-senateurs-sur-le-terrain-pour-evaluer-la-formation-au-permis-de-chasse_6114940_3244.html>
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23- Editorial. Chasse, tradition et nécessaire réglementation, Le Monde, 23/02/22, 15h15 

L’accident qui a coûté la vie à une randonneuse de 25 ans, samedi 19 février dans le Cantal, a fait de la régulation de la chasse un sujet de la campagne présidentielle. L’organisation d’une cohabitation plus respectueuse entre pratiquants et promeneurs est nécessaire.
Editorial du « Monde ». La mort d’une randonneuse de 25 ans, victime d’un accident de chasse, samedi 19 février, dans le Cantal, a ravivé le débat sur la nécessité d’un durcissement de la réglementation de l’activité cynégétique. A moins de cinquante jours du premier tour de l’élection présidentielle, ce fait divers doit être l’occasion d’une prise de conscience sur l’urgence d’améliorer les conditions de sécurité et de partager en bonne intelligence l’espace naturel.
A chaque drame, la polémique ressurgit. Celui-ci est d’autant plus douloureux qu’il ne brise pas seulement la vie de la victime, il atteint également le destin de la chasseuse, une adolescente de 17 ans, titulaire du permis de chasse depuis seulement quelques mois. En attendant que l’enquête livre des éclaircissements sur les circonstances de l’accident, la mort de cette randonneuse pose une nouvelle fois la question de la responsabilité des chasseurs dans l’exercice de leur hobby.
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L’insécurité liée à la chasse ne se limite pas à quelques cas isolés. Ainsi, 41 % des Français habitant en zone rurale déclarent avoir été (eux ou leurs proches) victimes d’une situation où ils se sont sentis en danger lors d’une promenade à pied, en voiture ou lors de tirs en direction d’une habitation ou d’un bâtiment, selon un sondage YouGov/Animal Cross réalisé en janvier. Cette enquête souligne le besoin urgent de renforcer l’encadrement de la pratique.
Plus de contrôles
Si la chasse nécessite l’obtention d’un permis, certaines règles de base (angle de tir, zones à éviter, etc.) sont vite oubliées ou négligées. Avoir une arme à feu entre les mains impose pourtant une vigilance de tous les instants. L’autorégulation entre chasseurs n’est pas suffisante. Plus de contrôles menés par l’Office national des forêts et celui de la biodiversité sont nécessaires. Encore faudrait-il qu’ils en aient les moyens. La division par deux du prix du permis de chasse décidée par le pouvoir actuel n’a fait que fragiliser les ressources dont disposent ces deux organismes pour surveiller et sanctionner les irresponsables.
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L’idée d’une régulation plus stricte des jours de chasse, au-delà de la saisonnalité de la pratique, fait également son chemin. Le candidat EELV, Yannick Jadot, et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) proposent d’interdire la chasse le week-end. Au cours des vingt dernières années, l’Office français de la biodiversité a recensé plus de 3 300 accidents, qui ont coûté la vie à 421 personnes, dont une grande majorité lors de week-ends.
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La quasi-totalité des pays européens, dont certains ont des traditions cynégétiques aussi ancrées qu’en France, a déjà instauré un ou plusieurs jours de non-chasse. L’Angleterre, le Pays de Galles et les Pays-Bas ont ainsi interdit la chasse le dimanche. Il n’y a aucune raison que la France reste une exception.
La sanctuarisation de passages pour les promeneurs n’est visiblement pas suffisante : la randonneuse qui a perdu la vie était sur un chemin balisé. La création d’une application pour géolocaliser les battues, comme l’a récemment annoncé le secrétariat d’Etat chargé de la biodiversité, ne sera pas plus la garantie d’une sécurité absolue.
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La chasse tient une place importante en France. Le pays compte le nombre de pratiquants le plus important d’Europe, avec plus de un million de titulaires d’un permis valide. Ce nouvel accident, qui souligne la nécessité de faire évoluer les règles, doit inciter au dialogue afin d’organiser une cohabitation respectueuse au sein de la nature.
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<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/23/chasse-tradition-et-necessaire-reglementation_6114953_3232.html>
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