[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (lundi 3 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 3 Jan 08:04:30 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- La Commission européenne mise sur l’hydrogène pour atteindre ses objectifs de décarbonation <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/16/la-commission-europeenne-mise-sur-l-hydrogene-pour-atteindre-ses-objectifs-de-decarbonation_6106323_3244.html>, Le Monde, 16/12/21, 18h34
2- Une centrale nucléaire arrêtée, peut-être d'autres ensuite <https://www.challenges.fr/economie/une-centrale-nucleaire-arretee-peut-etre-d-autres-ensuite_793594>, AFP, 16/12/21, 22:26
3- L'EPR, fleuron du nucléaire français aux déboires multiples <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-epr-fleuron-du-nucleaire-francais-aux-deboires-multiples_159898>, AFP, 17/12/21, 05:00
4- Contre les navires polluants, l'électrification des quais avance timidement <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211217-contre-les-navires-polluants-l-%C3%A9lectrification-des-quais-avance-timidement>, AFP, 17/12/21, 12:00
5- La Commission européenne ouvre une enquête sur la suppression des vols intérieurs en France <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/17/la-commission-europeenne-ouvre-une-enquete-sur-la-suppression-des-vols-interieurs-en-france_6106491_3210.html>, Le Monde avec AFP, 17/12/21, 14h13
6- Chronique. Patrick Artus : « La transition énergétique va nécessiter de disposer de davantage de revenu, donc de croissance » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/18/patrick-artus-la-transition-energetique-va-necessiter-de-disposer-de-davantage-de-revenu-donc-de-croissance_6106564_3232.html>, Le Monde, 18/12/21, 05h20 
7- Ce mouvement citoyen pourrait-il accélérer le processus de la transition écologique ? <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/transition-energetique-ce-mouvement-citoyen-pourrait-il-accelerer-processus-transition-ecologique-95172/>, Futura-sciences, 18/12/21
8- Cette entreprise transforme les vieux voiliers en hébergements touristiques <https://www.wedemain.fr/ma-maison-demain/cette-entreprise-transforme-les-vieux-voiliers-en-hebergements-touristiques/>, We Demain, 18/12/21
9- A Berlin, le chauffage au charbon a toujours ses adeptes <https://www.la-croix.com/A-Berlin-chauffage-charbon-toujours-adeptes-2021-12-19-1301190964>, AFP, 19/12/21, 14:00
10- Mexique : mobilisation contre les bateaux de croisière à Cozumel <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/mexique-mobilisation-contre-les-bateaux-de-croisiere-a-cozumel_159953>, AFP, 20/12/21, 09:00
11- Biden veut des voitures plus vertes et resserre les normes <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211220-biden-veut-des-voitures-plus-vertes-et-resserre-les-normes>, AFP, 21/12/21, 09:00
12- Dissensions au sein du gouvernement allemand sur le gazoduc Nord Stream 2 <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/21/dissensions-au-sein-du-gouvernement-allemand-sur-le-gazoduc-nord-stream-2_6106893_3210.html>, Le Monde, 21/12/21, 10h56 
13- Le réacteur nucléaire EPR construit par Areva en Finlande a démarré, après douze ans de retard <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/21/nucleaire-l-epr-construit-par-areva-en-finlande-a-demarre-apres-douze-ans-de-retard_6106926_3244.html>, Le Monde avec AFP, 21/12/21, 17h40
14- Birmanie : des dizaines de disparus après un glissement de terrain dans une mine <https://www.nouvelobs.com/topnews/20211222.AFP5890/birmanie-des-dizaines-de-disparus-apres-un-glissement-de-terrain-dans-une-mine.html>, AFP, 22/12/21, 16:00
15- Impact de l'éolien sur les élevages : le lien s'éloigne pour les fermes de Nozay <https://www.actu-environnement.com/ae/news/impact-eolien-elevages-lien-fermes-nozay-38789.php4>, Actu-environnement, 22/12/21
16- "L’énergie nucléaire a le grand avantage d’être “zéro émission”, mais cela ne la rend pas “verte” pour autant" <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1056.html>, Actu-environnement, Ils l’ont dit, 22/12/21
17- Gaz en Europe : quatre questions pour comprendre l’envolée des prix et ses conséquences <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/23/gaz-en-europe-quatre-questions-pour-comprendre-l-envolee-des-prix-et-ses-consequences_6107105_3234.html>, Le Monde, 23/12/21, 08h16 
18- La Belgique arrêtera ses sept réacteurs nucléaires d’ici à 2025 <https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/23/la-belgique-arretera-ses-sept-reacteurs-nucleaires-d-ici-a-2025_6107140_3210.html>, Le Monde avec AFP, 23/12/21, 16h29 
19- Nucléaire : l'Autorité environnementale réclame plus d'informations sur l'EPR de Flamanville <https://www.lemondedelenergie.com/nucleaire-autorite-environnementale-flamanville/2021/12/23/>, AFP, 23/12/21, 19:00
20- Le ministère des Transports met en place le titre-mobilité pour les entreprises <https://www.actu-environnement.com/ae/news/ministere-transports-titre-mobilite-entreprises-38794.php4>, Actu-environnement, 23/12/21
21- Autoroute ferroviaire Sète-Calais : l'exploitation est confiée à VIIA, filiale de la SNCF <https://www.actu-environnement.com/ae/news/autoroute-ferroviaire-sete-calais-viia-sncf-38798.php4>, Actu-environnement, 24/12/21
En images
22- Les maisons en paille redeviennent tendance <https://www.lci.fr/conso/video-le-grand-format-les-maisons-en-paille-redeviennent-tendance-2204722.html>, TF1, journal de 20h, Le grand format, 15/12/21
23- RE 2020 : « Le marché de la construction bois est dans une bonne dynamique » <https://www.actu-environnement.com/ae/news/marche-bois-construction-RE2020-Jean-Pierre-Mathe-Fibois-38756.php4>, Actu-environnement, 16/12/21
24- Électricité : faut-il craindre des pannes durant l'hiver ? <https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/electricite-faut-il-craindre-des-pannesdurant-l-hiver_4885225.html>, France 3, Le 19/20, 17/12/21

Bien à vous,
Florence

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AMBITION DU JOUR : La Commission a présenté un ensemble de mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’Union de 55 % d’ici à 2030. Trois priorités : développer le marché de l’hydrogène, lutter contre les fuites de méthane et accélérer la rénovation thermique des bâtiments. (cf. item 1)
AVIS & RAPPORT DU JOUR : — De l'avis des experts, la transition énergétique ne pourra se faire que si elle se fait en collaboration avec les citoyens. La notion de communauté énergétique a été développée dans cette optique. (cf. item 7)
— Dans un avis, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) estime qu'il est "hautement improbable" que la surmortalité des vaches de deux élevages soit liée à leur proximité avec le parc éolien de Nozay en Loire-Atlantique. (cf. item 15 & suite)
ÉCHÉANCES DU JOUR : Après 16 ans de chantier et 12 ans de retard, le réacteur nucléaire EPR construit par le français Areva en Finlande a démarré pour la première fois. L’EPR d’Olkiluoto va devenir le plus puissant réacteur en opération en Europe et doit fournir environ 15 % de la consommation du pays nordique. (cf. item 3, 13 & suite)
FRAGILITÉ DU JOUR : Le vieillissement du parc nucléaire et la perturbation du calendrier de maintenance des centrales a mis à l’arrêt 15 des 56 réacteurs nucléaires existants tandis le prix de gros de l'électricité a augmenté de 600 % en passant sur un an de 49 € le mégawattheure à 294 € aujourd’hui. (cf. item 2 & 24)
ACCORD DU JOUR : La Belgique compte bien fermer ses 7 réacteurs nucléaires à l’horizon de 2025, a annoncé le premier ministre, Alexander De Croo. Un accord sur ce dossier particulièrement sensible a été conclu entre les 7 partis partenaires de la coalition gouvernementale. (cf. item 18)
CHOC DU JOUR : La conjonction de nombreux facteurs économiques, météorologiques et géopolitiques conduit à un « choc gazier » qui fait craindre des répercussions économiques importantes. (cf. item 17)
CHIFFRE DU JOUR : La centaine de navires du croisiériste de luxe Carnival Corporation émet dix fois plus d’oxyde de soufre que les 260 millions voitures du parc automobile européen, avait révélé en 2019 une étude de l'ONG Transport et Environnement. (cf. item 10, suite & 4)
MUTATION DU JOUR : Près de Nantes, un chantier naval redonne vie aux voiliers en polyester et les transforme en hébergements pour vacanciers en quête d’insolite. (cf. item 8)
ALTERNATIVES DU JOUR : Mise en place du titre-mobilité, autoroute ferroviaire, maisons en paille, construction en bois : des pistes à étudier. (cf. item 20, 21, 22 & 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- La Commission européenne mise sur l’hydrogène pour atteindre ses objectifs de décarbonation, Le Monde, 16/12/21, 18h34
Cédric Vallet (Bruxelles, correspondance)

La Commission a présenté, mercredi 15 décembre, un ensemble de mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’Union de 55 % d’ici à 2030. Trois priorités : développer le marché de l’hydrogène, lutter contre les fuites de méthane et accélérer la rénovation thermique des bâtiments. 
« Une élimination progressive du gaz fossile. » Tel est l’objectif ambitieux affiché par Kadri Simson, commissaire européenne à l’énergie, mercredi 15 décembre, lors de la présentation du deuxième paquet de mesures visant à réduire de 55 %, d’ici à 2030, les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne (UE), avant de parvenir à la neutralité carbone en 2050.
L’exécutif bruxellois s’attaque à plusieurs gros dossiers. Avec son « paquet gazier », la Commission européenne veut fixer les règles d’un marché européen de l’hydrogène, des gaz renouvelables et des gaz « bas carbone », appelés à supplanter progressivement le gaz fossile, émetteur de CO2 et dont la consommation devra inévitablement décroître. C’est ensuite à la réduction des émissions de méthane que les fonctionnaires de Bruxelles se sont intéressés. Enfin, Frans Timmermans, vice-président de la Commission, en charge du Green Deal, a souligné « l’urgence d’agir » pour rénover le parc immobilier, responsable de 36 % des émissions de gaz à effet de serre des Vingt-Sept.
> Lire aussi En Allemagne, la quête d’une neutralité carbone sans nucléaire
Le cap est clair : il faut décarboner tous azimuts. En premier lieu, électrifier avec des énergies renouvelables, puis utiliser du gaz « décarboné », avec l’hydrogène au centre du jeu, pour satisfaire les besoins de secteurs particulièrement énergivores, comme les industries lourdes. Mais le chemin pour y parvenir est tortueux, et il fait d’ores et déjà l’objet de critiques, en particulier de la part des ONG. Le Bureau européen de l’environnement (EEB) dénonce ainsi un « cadeau de Noël à l’industrie fossile ». « La Commission ne pose pas les jalons assez clairement pour préparer une sortie du gaz fossile d’ici 2035 au plus tard », regrette Esther Bollendorff, du Réseau Action Climat (Climate Action Network).
« Age d’or » de l’hydrogène
Au cœur de la discorde : l’hydrogène dit « bas carbone », aussi surnommé « hydrogène bleu ». Pour aspirer à cette appellation, ce type d’hydrogène devra présenter des émissions de gaz à effet de serre réduites de 70 % par rapport au gaz « naturel », selon la définition proposée par la Commission européenne.
Alors que l’hydrogène « vert » est produit à partir d’énergies renouvelables, grâce à l’électrolyse, 96 % de l’hydrogène fabriqué aujourd’hui l’est à partir de gaz fossile. La Commission compte donc sur cette catégorie intermédiaire, celle d’un hydrogène « bas carbone », émis à partir de l’énergie nucléaire ou de gaz fossile, domaines dont les usines devront se doter de technologies de captage et de stockage de carbone – très onéreuses et peu développées – pour respecter les objectifs climatiques de l’UE. La Commission encadre le développement de cette filière.
> Lire aussi L’hydrogène « vert » doit encore baisser ses coûts
Hydrogen Europe, l’association professionnelle regroupant les industriels de l’hydrogène, dont les principales industries du gaz fossile, a salué une entrée dans « l’âge d’or » de l’hydrogène. La Coalition pour l’hydrogène renouvelable – qui rassemble des acteurs de l’éolien, du solaire et de la production d’hydrogène « vert » – nuance, elle, cet enthousiasme. François Paquet, son directeur, déplore notamment l’égalité de traitement entre hydrogènes « vert » et « bleu », qui bénéficieraient tous deux d’une réduction de 75 % des tarifs d’injection dans le réseau. « On aurait dû donner une préférence claire à la filière de l’hydrogène renouvelable », réagit-il.
Les ONG, quant à elles, considèrent l’hydrogène « bleu » comme le cheval de Troie de l’industrie gazière, qui cherche à prolonger l’avenir du gaz fossile sous une forme apparemment plus acceptable, mais toujours émettrice de gaz à effet de serre.
« Mélanger du champagne avec de la limonade »
A ce débat s’en ajoute un autre tout aussi abrasif, concernant les mélanges de produits gaziers. Les Etats d’Europe centrale, mais aussi l’Italie ou la Grèce, réclament qu’il soit possible d’injecter une proportion d’hydrogène dans les « tuyaux » gaziers ordinaires. Ils ont obtenu gain de cause, même si cette option ne ravit pas la Commission, car l’hydrogène est une ressource rare et chère, recherchée sous sa forme pure par les industries pour lesquelles les besoins sont les plus criants. « C’est comme mélanger un champagne grand cru avec de la limonade », s’agace une source européenne. Un cocktail qui pourrait bien faire grimper un peu plus les factures de gaz, déjà très élevées, si jamais ce mélange arrivait dans nos réseaux de chauffage.
> Lire aussi En France, une flambée des prix du gaz poussée par la reprise économique mondiale
Le futur « paquet gazier » envisagé par Bruxelles autoriserait ces mélanges, mais le volume d’hydrogène injecté et mélangé avec du gaz fossile serait limité à un maximum de 5 % aux points d’interconnexion entre Etats membres. Un plafonnement en réalité théorique, car les Etats pourraient décider, sur la base d’accords volontaires, d’en introduire davantage. « Mélanger de l’hydrogène à du gaz fossile, c’est une façon d’étendre la durée de vie d’un réseau appelé à mourir, en essayant de donner une image “verte” », dénonce Davide Sabbadin, de l’EEB.
La Commission européenne souhaite également s’attaquer aux fuites de méthane observées sur de nombreux sites gaziers et responsables d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre sur notre planète. Il s’agirait d’obliger les opérateurs à détecter ces fuites et à les réparer, tout en interdisant leur rejet dans l’atmosphère. Ces obligations ne s’appliqueraient, dans un premier temps, qu’à la production domestique… alors que l’UE est dépendante à 90 % des importations de gaz fossile.
L’une des mesures phares proposées par l’exécutif bruxellois concerne la rénovation des bâtiments. « Une politique de rénovation efficace sera un levier pour lutter contre la précarité énergétique », a assuré, mercredi, Kadri Simson. Les habitations les moins bien isolées consomment environ dix fois plus d’énergie que les plus performantes. En révisant la directive sur l’efficacité énergétique des bâtiments, la Commission souhaite créer une norme minimale en matière de performance énergétique. Il deviendrait alors obligatoire de rénover avant 2030 les bâtiments résidentiels situés dans le bas du classement énergétique – soit 15 % du parc immobilier de chaque pays – et avant 2027 les bâtiments non résidentiels. Une mesure qui pourrait concerner près de 30 millions de bâtiments.
> Lire aussi En France, de gros retards dans les travaux de rénovation énergétique des bâtiments
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/16/la-commission-europeenne-mise-sur-l-hydrogene-pour-atteindre-ses-objectifs-de-decarbonation_6106323_3244.html>
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2- Une centrale nucléaire arrêtée, peut-être d'autres ensuite, AFP, 16/12/21, 22:26
Julien Mivielle

Des contrôles sur d'autres réacteurs nucléaires français "pourraient s'avérer nécessaires", a jugé jeudi l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), après la décision d'EDF d'arrêter une centrale des Ardennes pour vérification, une décision qui va encore réduire la production nucléaire cette année.
EDF a annoncé mercredi soir avoir décidé d'arrêter les deux réacteurs de Chooz "par mesure de précaution", et de prolonger l'arrêt des deux réacteurs de la centrale de Civaux (Vienne), après la détection de défauts à proximité de soudures des tuyauteries du circuit d'injection de sécurité de celle-ci, un circuit qui permet de refroidir le réacteur en cas d'accident.
Chooz et Civaux sont des réacteurs de la même génération – la plus récente – et de même puissance (1.450 MW).
"Des actions de contrôle pourraient s'avérer nécessaires sur les autres réacteurs en exploitation", a estimé dans une note l'IRSN, le bras technique de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme du secteur.
"Une fois les causes du phénomène comprises, il faudrait regarder si d'autres réacteurs peuvent être concernés", a pour sa part indiqué l'ASN à l'AFP.
EDF, qui produira moins que prévu cette année, a vu sa cotation suspendue jeudi après-midi à la Bourse de Paris alors que le titre chutait de façon spectaculaire, de 16%.
L'électricien compte 56 réacteurs répartis sur 18 sites en France. Pour l'instant, les 52 autres que ceux de Chooz et Civaux ne sont pas concernés par des arrêts pour contrôles ou remplacement de matériel.
"L'IRSN estime que la décision d'EDF de mettre à l'arrêt les deux réacteurs de Chooz B, en plus des deux réacteurs de Civaux, est satisfaisante du point de vue de la sûreté", juge par ailleurs l'institut.
"Les contrôles sur les réacteurs de Chooz B permettront de déterminer s'ils sont affectés par les mêmes défauts. Des investigations approfondies doivent être menées afin de déterminer les phénomènes à l'origine des fissures de corrosion sous contrainte et définir le périmètre des contrôles à réaliser", indique l'IRSN.
– Hiver sous vigilance –
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a de son côté jugé, dans une note distincte, que la décision d'EDF d'arrêter prochainement les réacteurs de Chooz était "appropriée à la situation".
Elle "suit avec attention les investigations menées par EDF et les conclusions qui en seront tirées, notamment vis-à-vis du suivi en service sur ces équipements", poursuit-elle.
L'ASN "autorise les interventions sur les équipements concernés et se prononcera sur leur remise en service", conclut-elle.
EDF avait expliqué mercredi avoir décidé du "remplacement des pièces concernées" à Civaux. L'arrêt des deux réacteurs de Chooz, prévu jeudi et samedi, doit permettre de contrôler s'ils sont concernés par le même défaut.
Avant même la révélation de ces problèmes, le gestionnaire du réseau électrique RTE prévoyait un hiver sous "vigilance particulière" en matière de sécurité d'alimentation pour la France, notamment en janvier et février en cas de vague de froid importante.
Le pays dépend à près de 70% de l'atome pour produire son électricité, et la crise sanitaire a affecté le calendrier de maintenance des centrales.
RTE évaluait jeudi l'éventuel impact des annonces d'EDF sur ses prévisions.
EDF a de son côté indiqué jeudi avoir "effectué des ré-optimisations du planning d’arrêt nucléaire, pour améliorer la disponibilité cet hiver" : par exemple, les arrêts de Flamanville 1 et 2 ont été reculés de quatre semaines pour accroître de 2 GW la disponibilité du parc sur février.
"Nous pouvons également compter sur une bonne disponibilité du parc hydraulique", ajoute l'électricien.
Le ministère de la Transition écologique a assuré jeudi "veiller en permanence à ce que toutes les dispositions soient prises pour assurer la sécurité d'approvisionnement".
La ministre Barbara Pompili doit recevoir vendredi matin le PDG d'EDF Jean-Bernard Levy, "pour une réunion consacrée à la disponibilité du parc nucléaire et à la sécurité d'approvisionnement cet hiver".
Selon la ministre de l'Industrie, fin novembre, 30% du parc nucléaire français était à l'arrêt. Agnès Pannier-Runacher avait suggéré de "relever notre niveau d'exigence pour la disponibilité du parc", estimant que "nous pouvons collectivement faire mieux".
<https://www.challenges.fr/economie/une-centrale-nucleaire-arretee-peut-etre-d-autres-ensuite_793594>
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3- L'EPR, fleuron du nucléaire français aux déboires multiples, AFP, 17/12/21, 05:00

L'autorité finlandaise de sûreté a autorisé le démarrage du réacteur nucléaire EPR d'Olkiluoto 3, un modèle de réacteur français dont la construction a subi dans plusieurs pays des déboires entraînant retards et surcoûts.
Réacteur de troisième génération conçu pour offrir une puissance et une sûreté accrues, l'EPR a été commandé par la Chine, la Finlande, la Grande-Bretagne, la France.
Toutefois, la centrale de Taishan, près de Hong Kong, est le seul site actuellement en service et son réacteur numéro 1 est à l'arrêt depuis juillet après un incident, qualifié de "courant" par Pékin.
L'EPR est un projet phare pour l'électricien français EDF, qui prévoit d'en livrer au gigantesque projet indien de Jataipur, mais doit aussi répondre à la relance d'un programme nucléaire annoncé en France par le président Macron pour renouveler un parc vieillissant.
Puissance très élevée
Lancée en 1992, cette technologie a été codéveloppée par le français Areva et l'allemand Siemens au sein de leur filiale commune, dont Siemens s'est depuis retiré.
EDF a finalement pris le contrôle de l'activité lors de la réorganisation de la filière nucléaire française orchestrée par l'État.
Conçu pour fonctionner pendant 60 ans, l'"European Pressurized Water Reactor" se fonde sur la technologie des réacteurs à eau sous pression, la plus utilisée dans le monde.
Il offre une puissance très élevée (1.650 mégawatts) et bénéficie d'une multiplication des systèmes de sauvegarde pour refroidir le cœur du réacteur en cas de défaillance, d'une coque de protection en béton et acier et d'un récupérateur de corium censé réduire les conséquences en cas d'accident grave.
Retards en France et Finlande
Le premier chantier a été lancé à Olkiluoto (Finlande) en 2005, pour le compte de l'électricien TVO, avec Areva et Siemens comme maîtres d'œuvre. Il devait s'achever en 2009, mais contretemps et dérapages budgétaires se sont accumulés.
In fine, le réacteur a été chargé en combustible fin mars 2021. Avec près de douze ans de retard sur le calendrier initial, l'exploitant de la centrale d'Olkiluoto table désormais sur une première production d'électricité fin janvier 2022 et une production régulière en juin.
Le deuxième EPR, en chantier depuis 2007 à Flamanville (Manche) en France, a également accumulé les déconvenues, à cause notamment d'anomalies découvertes sur la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve.
L'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) a exigé que le couvercle de la cuve soit remplacé avant la fin 2024.
EDF s'est aussi heurté à des problèmes de soudures et le groupe vise maintenant un chargement du combustible fin 2022. Un planning que le président de l'ASN a qualifié de "très serré", d'autant qu'un autre problème a été rendu public en mars sur trois piquages (raccordements de tuyauterie) du circuit primaire principal.
En service en Chine  ; surcoûts en Angleterre
Concernant les deux EPR commandés par la Chine, Taishan 1 a été le premier au monde à entrer en service, en décembre 2018, bien que le chantier ait commencé en 2009, après celui de Flamanville. Le deuxième réacteur de Taishan est aussi entré en service.
L'EPR a été retenu pour un projet de deux réacteurs à Hinkley Point en Angleterre, qui a dernièrement été affecté par la pandémie de Covid-19.
Le début de production d'électricité par le premier réacteur britannique est à présent prévu en juin 2026 au lieu de fin 2025 comme annoncé initialement, avec des coûts rehaussés.
Le gouvernement britannique a engagé des discussions pour construire une nouvelle centrale, Sizewell C, projet mené par EDF, mais plombé par les retards du fait de difficultés de financements et complications politiques.
EDF a pour autant bon espoir de vendre de nouveau l'EPR à l'étranger, tablant sur la volonté des pays d'améliorer leur bilan climatique et notamment de moins dépendre du charbon.
Le groupe table sur la vente de six EPR pour la future centrale de Jaitapur, et a présenté en avril une offre engageante.
Il discute aussi avec des pays européens comme la Pologne ou la République Tchèque.
Le groupe travaille aussi sur une nouvelle version de l'EPR, pour réduire ses coûts et délais de construction.
En France même, pays le plus nucléarisé au monde (par habitant), le président Emmanuel Macron a annoncé la construction de nouveaux réacteurs, quelque 20 ans après les derniers mis en service. Il a toutefois reporté à plus tard les précisions sur ces futurs EPR.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-epr-fleuron-du-nucleaire-francais-aux-deboires-multiples_159898>
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4- Contre les navires polluants, l'électrification des quais avance timidement, AFP, 17/12/21, 12:00
Chloé Coupeau

Pour lutter contre la pollution massive de l’air par les navires qui laissent tourner les moteurs pour leurs besoins en électricité, des ports comme Le Havre ou Marseille investissent pour fournir des branchements à quai.
"En 2025, tous les bateaux de croisière" qui le souhaitent "pourront se brancher" aux quais du Havre, assure à l'AFP Christophe Gauthier, responsable ingénierie du port du Havre chez Haropa.
Des travaux de l'ordre de 20 millions d'euros viennent d'y être lancés afin "d'amener la puissance nécessaire sur le site du terminal".
Avec parfois des milliers de passagers et de nombreux équipements de loisirs à bord, "les gros paquebots de croisière, c’est l’équivalent de la consommation électrique d’une ville de 10 à 15.000 habitants, donc c’est énorme", souligne M. Gauthier. Le port normand a connu jusqu'à 140 escales par an de navires de croisière avant le Covid.
En 2017, les bateaux de croisière en escale au Havre ont émis presque autant (75%) de dioxyde d'azote (NOx) que la circulation automobile de la ville, selon une étude de l'ONG Transport & Environnement intitulée "comment les bateaux de croisière empoisonnent les villes".
Le premier des trois quais havrais réservés à la croisière sera électrifié "dès 2023", promet Haropa, soit avant l'électrification des quais croisières de Marseille annoncée pour 2025.
Dans la cité phocéenne, tous les navires de croisière ne pourront pas se brancher, précise à l'AFP Coralie Beylot-Layens attachée de presse du port de Marseille qui affichait près de 500 escales de paquebot par an avant le Covid.
Ici les émissions de NOx d'origine maritime ont dépassé pour la première fois en 2018 les émissions routières.
"Deux bateaux pourront se brancher en simultané. C'est le maximum qu'on puisse faire en termes de puissance", explique Mme Beylot-Layens. Pour le reste, Marseille mise sur le GNL (gaz naturel liquéfié), une technologie qui ne réduit les émissions que de 15 à 16%, note toutefois Faig Abbasov de Transport & Environnement.
- Encouragements fiscaux à venir -
Le port du Havre promet lui le branchement de trois navires de croisière en même temps. Mais pour l'heure aucun bateau ne peut s'y brancher. A Marseille en revanche depuis 2017 tous les ferries à destination de la Corse le font lors de leurs escales. Et le port promet des possibilités de se brancher pour la saison 2022 aux ferries internationaux.
Marseille annonce un investissement total de 50 millions d'euros sur 2017-2025.
Le Havre, premier port français pour le commerce extérieur, travaille par ailleurs sur l'électrification des quais où accostent les porte-conteneurs. "Notre objectif c’est que tout y soit équipé en 2028", avance M. Gauthier. De 20 à 30 autres millions devraient ainsi être investis pour ces 4,2 km de quai.
Les porte-conteneurs sont certes beaucoup moins polluants que les bateaux de croisières mais nettement plus que les ferries, en raison des conteneurs frigorifiques. 
La consommation d'un porte-conteneur équivaut "à l’alimentation électrique de près de 1.000 habitations", explique à l'AFP Daniel Deschodt, directeur général adjoint du port de Dunkerque, où l'un des terminaux à conteneurs est équipé depuis janvier 2020.
Mais équiper les ports ne suffit pas, encore faut-il que les bateaux le soient.
"Aujourd'hui tous les bateaux neufs sont conçus avec des branchements possibles. Il y a plus de cinq ans aucun n’était équipé", souligne M. Gauthier.
A Hambourg, où un branchement est proposé depuis 2017 aux bateaux de croisière, seules 19% des escales ainsi ont donné lieu à un branchement, a indiqué à l'AFP le port allemand qui vient par ailleurs d'annoncer les premiers branchements tests de porte-conteneurs pour 2023.
Et il demeure économiquement plus intéressant pour un bateau de se fournir lui-même en électricité avec son moteur plutôt que de se brancher à quai et de payer l'électricité au port, ajoute M. Gauthier, au Havre.
Selon lui, des aménagements fiscaux "sont en train de se mettre en place" en France. En PACA, la région aide les compagnies à équiper leurs navires, selon Mme Beylot-Layens.
Et Bruxelles prépare une directive sur l'électrification des quais.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211217-contre-les-navires-polluants-l-électrification-des-quais-avance-timidement>
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5- La Commission européenne ouvre une enquête sur la suppression des vols intérieurs en France, Le Monde avec AFP, 17/12/21, 14h13

Bruxelles a annoncé une « analyse approfondie du dossier », « une étape procédurale » qui ne préjuge pas de la décision finale de la Commission, a précisé un porte-parole. 
Alors qu’elle est une mesure-phare de la lutte contre le changement climatique en France, la Commission européenne a annoncé, vendredi 17 décembre, l’ouverture d’une enquête sur le projet de suppression des vols intérieurs en cas d’alternative en train en moins de deux heures et demie.
Bruxelles « a décidé de faire une analyse approfondie du dossier, et va ouvrir un dialogue formel avec les autorités françaises », à l’issue duquel elle prendra une décision, a déclaré un porte-parole, Stefan De Keersmaecker.
« C’est une étape procédurale » qui ne préjuge pas de la décision finale d’interdire ou non la mesure, a-t-il précisé. « Nous avons compris que les autorités françaises comptent mettre en œuvre cette [mesure] à partir de mars, fin mars 2022 », a-t-il poursuivi, précisant que la Commission prendrait « une décision aussi rapidement que possible ».
> Lire aussi Le projet de loi sur le climat jugé insuffisant pour atteindre les objectifs de la France
Plaintes des transporteurs aériens
Les autorités françaises ont notifié leur décret à Bruxelles le 17 novembre. Les aéroports français et une partie des compagnies aériennes réclament à l’exécutif européen l’annulation de cette mesure prévue par la récente loi Climat française. L’Union des aéroports français (UAF) a ainsi déposé une plainte le 17 septembre, solidairement avec la branche européenne du Conseil international des aéroports (ACI Europe).
Le président de l’UAF, Thomas Juin, estime que l’article 145 de la loi Climat et résilience, adoptée en juillet en France, est « infondé juridiquement ». Cet article prévoit donc l’interdiction des « services réguliers de transport aérien public de passagers concernant toutes les liaisons aériennes à l’intérieur du territoire français dont le trajet est également assuré sur le réseau ferré national sans correspondance et par plusieurs liaisons quotidiennes d’une durée inférieure à deux heures trente ».
> Lire la tribune de Thomas Juin : « Supprimer les vols intérieurs revient à exposer les territoires à des risques de délocalisation, à des suppressions d’emplois »
M. Juin a rappelé que cet article se fonde sur un texte européen prévoyant des exceptions à l’exercice des droits de trafic « en cas d’atteinte grave à l’environnement », mais selon lui pour des « raisons locales, temporaires » et ne s’appliquant pas au sujet du réchauffement climatique.
Air France a déjà renoncé aux liaisons concernées en 2020
Aussi, le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) – qui revendique représenter la moitié des compagnies françaises mais pas Air France – a annoncé le 25 novembre avoir également déposé un recours à Bruxelles, faisant valoir les mêmes arguments.
Concrètement, les liaisons entrant dans le périmètre de la loi sont Marseille-Lyon, Paris-Orly-Nantes, Orly-Lyon et Orly-Bordeaux. Le texte prévoit néanmoins des exceptions pour les correspondances. La loi entérine surtout l’existant, puisque le gouvernement a contraint Air France à renoncer aux liaisons concernées en contrepartie d’un soutien financier en mai 2020. Elle interdit aux concurrents de s’engouffrer dans la brèche.
> Lire aussi Quels trajets intérieurs en avion pourraient être interdits en cas d’alternative en train ?
Lors des débats parlementaires, l’UAF avait déjà contesté la suppression de ces lignes, en particulier Orly-Bordeaux qui transportait, avant la crise sanitaire, plus de 560 000 voyageurs par an.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/17/la-commission-europeenne-ouvre-une-enquete-sur-la-suppression-des-vols-interieurs-en-france_6106491_3210.html>
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6- Chronique. Patrick Artus : « La transition énergétique va nécessiter de disposer de davantage de revenu, donc de croissance », Le Monde, 18/12/21, 05h20 
Patrick Artus, Economiste

L’économiste affirme, dans sa chronique, que les investissements colossaux qu’exige la transition vont peser sur le revenu des ménages, qui ne pourra être maintenu que par plus de croissance.
La transition énergétique va nécessiter une hausse considérable de l’investissement. Production et stockage d’énergie renouvelable, construction de réseaux électriques intelligents, décarbonation de l’industrie et des transports, rénovation thermique des bâtiments et des logements… Le besoin d’investissement brut supplémentaire est évalué à 4 % ou 5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial chaque année pendant trente ans. Mais dans le même temps, les investissements dans les énergies fossiles vont diminuer, comme c’est déjà le cas : le besoin d’investissement net supplémentaire serait alors de l’ordre de 3 à 4 points de PIB.
Cet énorme effort d’investissement ne sera possible que si certaines conditions macroéconomiques sont réunies. Tout d’abord, il faudrait que les taux d’intérêt restent bas. Les investissements nécessaires à la transition énergétique ont des rentabilités financières faibles ; leur efficacité vient des bénéfices qu’ils apportent (réduction des émissions de CO2), mais pas de leur rentabilité financière pure. Tant que les taux d’intérêt sont bas, ces investissements sont finançables. Mais ce n’est plus le cas si les taux d’intérêt remontent.
> Lire l’éditorial du « Monde » : Transition énergétique : sortir de l’urgence et des expédients
Second point, si l’investissement augmente durablement de 3 à 4 points de PIB et si le PIB reste inchangé, cela signifierait que la consommation diminue durablement de 3 à 4 points de PIB, le PIB se partageant entre investissement et consommation. Or, dans un premier temps, le PIB potentiel (celui qu’on peut réaliser avec le capital et la population active existants) va plutôt diminuer qu’augmenter. En effet, la transition énergétique va initialement détruire du capital et les emplois liés à ce capital (dans les énergies fossiles, la production de biens intermédiaires gros consommateurs d’énergies fossiles, la production de voitures thermiques, etc.).
Vision de long terme
S’il n’y a pas de hausse globale du PIB, la baisse de la consommation touchera les ménages les plus modestes et, si on veut aider ces derniers, elle sera encore plus forte pour les classes moyennes. Cette baisse peut intervenir soit parce que les ménages épargnent davantage pour investir dans la transition énergétique (rénovation des logements, acquisition en commun d’installations d’électricité verte…), soit parce que l’Etat finance par une hausse d’impôts les investissements nécessaires.
On voit donc la nécessité de disposer de davantage de revenu, donc de croissance. Pour éviter que la hausse de l’investissement se traduise par une baisse de la consommation, il faut donc plus de croissance, non pas de court terme mais de long terme, de croissance potentielle, puisque l’effort d’investissement devra se prolonger pendant trente ans.
> Lire aussi La transition climatique et les modifications des modes de vie, un défi pour l’Etat
Dans le cas de la France, un obstacle important à une hausse de la croissance potentielle est la faiblesse du taux d’emploi : la proportion de la population en âge de travailler qui a un emploi est de 66 %, contre 76 % en Allemagne ou 83 % en Suède. Les comparaisons internationales montrent l’impact négatif sur le taux d’emploi de la faiblesse des compétences de la population active d’une part, du niveau élevé de certains impôts sur les entreprises (cotisations sociales, impôts de production) d’autre part.
La faiblesse des qualifications (clairement montrée par l’enquête de l’OCDE sur « l’évaluation des compétences des adultes ») est aussi la cause du niveau très élevé des inégalités de revenu avant redistribution. Les importantes politiques redistributives mises en place permettent que les inégalités après redistribution soient plus faibles en France qu’ailleurs. Mais elles sont en grande partie financées par les impôts des entreprises qui réduisent le taux d’emploi, ce qui conduit à un taux d’épargne encore plus faible…
Evolutions favorables
Une politique économique adaptée à la perspective de la transition énergétique devrait par conséquent consacrer énormément d’efforts à l’amélioration des compétences (dans le système éducatif et le système de formation professionnelle). Certaines évolutions favorables commencent d’ailleurs à apparaître : la proportion de jeunes déscolarisés et sans emploi est en baisse, le nombre de jeunes en apprentissage et l’utilisation du compte personnel de formation sont en hausse. Une hausse des compétences permettrait celle du taux d’emploi, donc celle de la production potentielle, ce qui permettrait d’accroître l’investissement nécessaire à la transition énergétique sans avoir à faire reculer la consommation. La transition énergétique nécessiterait donc de la croissance, plutôt que de la décroissance.
> Lire la chronique de Patrick Artus : « Ce qui pose problème dans la transition énergétique, c’est la compétitivité-coût »
Cette proposition peut être critiquée, de deux manières. Tout d’abord, on peut considérer que faire reculer la consommation au profit des investissements de la transition, que sortir du consumérisme, est une bonne chose. Le problème est que, étant donné la taille du besoin d’investissement (3 à 4 points de PIB chaque année, on l’a dit), le recul de la consommation serait violent, y compris pour toutes les classes moyennes.
Ensuite, on pourrait renoncer à une partie de ces investissements. Si on accepte une trajectoire de recul du PIB, il est en effet moins nécessaire d’investir dans la transition, puisque la décroissance réduit les émissions de CO2. Mais il existe néanmoins une stratégie qui, en France, permettrait de réaliser les investissements nécessaires sans réduire la consommation : celle qui viserait une croissance des compétences et une croissance du taux d’emploi.
§ Patrick Artus est conseiller économique de la banque Natixis et membre du Cercle des économistes
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/18/patrick-artus-la-transition-energetique-va-necessiter-de-disposer-de-davantage-de-revenu-donc-de-croissance_6106564_3232.html>
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7- Ce mouvement citoyen pourrait-il accélérer le processus de la transition écologique ?, Futura-sciences, 18/12/21
Nathalie Mayer

La crise climatique est là. Et pour y faire face, le monde doit opérer une transition de son système énergétique. Se tourner vers de nouvelles sources. Mais de l'avis des experts, cette transition ne pourra se faire que si elle se fait en collaboration avec les citoyens. La notion de communauté énergétique a été développée dans cette optique. Elle est débattue depuis quelques semaines sur la plateforme EDF Pulse & You. Vous aurez peut-être aussi votre mot à en dire...
La notion de communauté énergétique a vu le jour dans la législation européenne en 2018. Elle a ensuite été introduite en droit français par Loi Énergie Climat en 2019. Quant à sa transposition en droit français, elle semble désormais imminente. Encore un peu plus après l'annonce par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, il y a quelques jours, de la publication prochaine d'un décret à ce sujet. Mais que se cache-t-il derrière ce terme ? Et surtout, que comprenez-vous de ces communautés énergétiques ? C'est toute la question débattue depuis le début du mois de novembre sur la plateforme EDF Pulse & You.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/transition-energetique-ce-mouvement-citoyen-pourrait-il-accelerer-processus-transition-ecologique-95172/>
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8- Cette entreprise transforme les vieux voiliers en hébergements touristiques, We Demain, 18/12/21
Florence Quille

Près de Nantes, un chantier naval redonne vie aux voiliers en polyester délaissés par les baby-boomers. Et les transforme en hébergements pour vacanciers en quête d’insolite.
Échoué sur une langue de sable, le Brin de folie a jeté l’ancre à l’île d’Yeu, au large de la Vendée. Après une carrière de voilier de course, dont une transatlantique Le Havre-Carthagène sans escale et sans assistance, ce monocoque de 9 m est aujourd’hui une chambre d’hôtes pour touristes en quête d’évasion. Le temps d’un week-end, des marins d’eau douce s’offrent l’illusion d’une croisière en Atlantique, le mal de mer en moins.
Confort simple mais dépaysement assuré. Une couchette double à l’avant, deux couchettes de part et d’autre de la table. Et une minicuisine avec plaque de cuisson, évier et four à micro-ondes. Le strict nécessaire pour tenir deux à trois jours en mer. La vue, en revanche, n’a rien à envier aux villas voisines : panorama à 180 o sur les côtes vendéennes et les quelques rochers qui barrent l’entrée de la baie de Ker Châlon. Un luxe inouï sur cette île protégée par la loi Littoral (interdisant toute nouvelle construction à 100 m du rivage) et classée Natura 2000. “Impossible d’envisager le moindre équipement touristique sur cette langue de terre, explique le gérant Pascal Surville. L’option du voilier échoué sur la plage et prêt à lever l’ancre à tout moment s’est imposée à nous.”
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/ma-maison-demain/cette-entreprise-transforme-les-vieux-voiliers-en-hebergements-touristiques/>
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9- A Berlin, le chauffage au charbon a toujours ses adeptes, AFP, 19/12/21, 14:00
Raphaelle Logerot

Quelques milliers de particuliers se chauffent encore avec un poêle à charbon à Berlin, une technique d'une autre époque vouée à s'éteindre dans une Allemagne qui vient de se doter d'un gouvernement aux grandes ambitions en matière de climat.
"Il y a peut-être encore 5 à 6.000 logements qui se chauffent encore au charbon. Mais les ramoneurs n'ont pas de chiffre officiel", explique Peter Engelke, co-chef de Hans Engelke Energie.
Cette entreprise familiale est l'une des dernières de la capitale à livrer encore des briquettes de charbon noir aux particuliers.
Malgré la nocivité du charbon pour l'environnement et la poussière qui s'infiltre partout dans son appartement, y compris dans ses disques vinyles, Alban Nikolai Herbst reste attaché à son four et ses pépites noires, pour des raisons un peu "sentimentales". 
Fraîchement débarqué à Berlin en 1994, quatre ans après la réunification, il redécouvre dans les rues cette odeur qui avait disparu dans les villes l'ouest depuis des décennies tandis que le chauffage au charbon était courant dans l'ex-RDA communiste. "Ca sentait comme dans mon enfance", se souvient cet écrivain.
Et puis cette "chaleur lourde" qui émane de son poêle est adaptée à sa situation professionnelle. "Je suis tout le temps assis à mon bureau, je travaille de 6 heures du matin à parfois 10 heures du soir", assure-t-il.
Robert Schumann, graphiste installé dans son appartement de Prenzlauer Berg, dans l'ancienne partie est de la ville, utilise toujours son poêle en faïence pour chauffer son domicile mais lui a laissé tomber le charbon, pour les briques de bois. 
"C'est plus écologique, génère moins de cendres, et c'est une énergie durable car les arbres repoussent", estime-t-il, contrairement aux combustibles fossiles extraits de la terre.
Le nouveau gouvernement allemand formé par les sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux a fait de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité. 
Il a annoncé vouloir accélérer la transition énergétique et souhaite désormais sortir du charbon en 2030.
Un défi pour l'entreprise Hans Engelke Energie. Elle a dû déjà se diversifier au fil des années pour survivre et livre désormais surtout du fioul et des granulés de bois. 
"Nous vendons aussi de l'électricité et du gaz", explique Peter Engelke, et "nous espérons pouvoir prospérer encore longtemps".
<https://www.la-croix.com/A-Berlin-chauffage-charbon-toujours-adeptes-2021-12-19-1301190964>
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10- Mexique : mobilisation contre les bateaux de croisière à Cozumel, AFP, 20/12/21, 09:00

Une centaine de manifestants ont protesté dimanche contre la construction d'un nouveau quai pour accueillir des bateaux de croisière à Cozumel (sud-est du Mexique), une des îles qui reçoit le plus de ces géants des mers au monde.
Le projet d'un quatrième quai a été approuvé la semaine dernière par le gouvernement mexicain. Les experts estiment que ce projet menace les récifs de corail, la faune et les courants marins.
"Le quai va être construit là où se trouve le dernier récif qu'il nous reste près de la côte", a déclaré à l'AFP une manifestante, Martin Cat.
Les bateaux de croisière "sont un commerce entre les mains d'entrepreneurs qui ne vivent pas sur l'île", a crié un autre manifestant.
En 2019, Cozumel a reçu 4,5 milliers de croisiéristes, un chiffre qui a chuté à 1,1 million en 2020, selon le ministère du Tourisme.
Les 94 bateaux d'un célèbre croisiériste émettent dix fois plus d'oxyde de soufre que l'ensemble des 260 millions de voitures du parc automobiles en Europe, avait révélé en 2019 une étude de l'ONG Transport et Environnement.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/mexique-mobilisation-contre-les-bateaux-de-croisiere-a-cozumel_159953>
Sur le même sujet : 
> Une étude dévoile l'ampleur colossale de la pollution causée par les navires de croisière <https://www.lci.fr/planete/une-ong-alerte-sur-la-pollution-des-bateaux-de-croisiere-sur-les-cotes-europeennes-2123162.html>, LCI, 05/06/19, 12h21
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11- Biden veut des voitures plus vertes et resserre les normes, AFP, 21/12/21, 09:00
Julie Chabanas avec Delphine Touitou

Les voitures vendues aux Etats-Unis devront dès 2023 être économes en carburant, ce qui doit accélérer le déploiement du véhicule électrique, a annoncé l'administration Biden au moment où son plan en faveur de l'environnement a du plomb dans l'aile après la défection d'un sénateur clé.
Les constructeurs automobiles devront ainsi améliorer la performance énergétique de leurs modèles de 5 à 10% par an entre 2023 et 2026, contre 1,5% par an exigés en mars 2020 par l'administration Trump, et 5% par l'administration Obama.
Ces nouvelles normes de consommation, publiées lundi par l'Agence de protection environnementale (EPA), doivent permettre de resserrer une réglementation qui avait été fortement assouplie sous la présidence de Donald Trump.
Il s'agit des "normes fédérales d'émissions de gaz à effet de serre les plus ambitieuses jamais établies pour les voitures particulières et les pick-ups", a assuré l'agence dans un communiqué.
Joe Biden, qui aime à se présenter comme "un gars qui aime les bagnoles", avait promis en août dernier des normes de consommation plus strictes.
Il avait alors affiché de grandes ambitions pour verdir l'industrie automobile américaine, à la traîne face à ses concurrents étrangers, et comptait notamment, pour y parvenir, sur des investissements prévus dans le cadre de ses gigantesques réformes environnementales et sociales.
Or, le plan "Build Back Better" ("Reconstruire en mieux") et ses 1.750 milliards de dollars de dépenses semblaient lundi voués à l'échec au lendemain de l'annonce du refus d'un sénateur démocrate clé, le très modéré Joe Manchin, d'y apporter son soutien.
- Voitures électriques -
En attendant un plan plus ambitieux, l'EPA impose que les voitures -SUV et pick-up inclus- soient capables d'ici mi-2026 de parcourir, à vitesse continue, 88,5 kilomètres (55 miles) avec un gallon de carburant (près de 4 litres), contre 69 km par gallon prévus par l'administration Trump.
L'ancien président républicain avait en effet largement assoupli la réglementation prévue par l'administration Obama, qui prévoyait 80,5 km par gallon d'ici mi-2025.
En conditions réelles de circulation, cela représente, pour cette nouvelle réglementation, 64,5 km par gallon, contre 51,5 km prévus par l'administration Trump et 58 km pour l'administration Obama.
Il s'agit cependant d'une moyenne, certains véhicules consommeront plus, d'autres moins.
Pour y parvenir, les constructeurs automobiles devront améliorer les performances techniques de leurs modèles mais aussi fabriquer plus de voitures électriques.
"D'ici mi-2026, l'EPA prévoit que les normes finales pourront être respectées avec environ 17% de véhicules électriques vendus et une adoption plus large des technologies avancées de moteurs à essence disponibles aujourd'hui", précise ainsi l'agence dans un communiqué.
Les voitures électriques représentent aujourd'hui entre 2% et 4% des ventes automobiles totales aux Etats-Unis, selon les sources.
Joe Biden avait déjà signé un décret prévoyant qu'en 2030, la moitié des voitures vendues aux Etats-Unis soient sans émissions -électriques, hybrides rechargeables ou à hydrogène.
- Soutien gouvernemental -
Cette nouvelle réglementation nécessite "une augmentation substantielle des ventes de véhicules électriques", a souligné dans un communiqué John Bozzella, PDG de l'Alliance pour l'innovation automobile, qui regroupe des constructeurs américains et étrangers représentant près de la totalité des voitures vendues aux Etats-Unis.
Selon lui, atteindre les objectifs prévus "nécessitera sans aucun doute l'adoption de politiques gouvernementales de soutien", a-t-il ajouté.
Il évoque ainsi "des incitations pour les consommateurs, une croissance substantielle des infrastructures, des exigences en matière de flotte et un soutien à la fabrication et au développement de la chaîne d'approvisionnement aux Etats-Unis".
L'EPA estime en outre qu'avec ces nouvelles normes de consommation, "les conducteurs américains économiseront entre 210 et 420 milliards de dollars d'ici 2050 sur les coûts de carburant".
Parmi les objectifs avancés figurent "la réduction de la pollution climatique, l'amélioration de la santé publique et des économies d'argent à la pompe pour les conducteurs", est-il précisé.
Mais pour l'association de scientifiques Union of Concerned Scientists, il est indispensable d'être plus ambitieux : "les nouvelles normes contribuent grandement à réparer les dommages causés par l'administration précédente, mais, pour endiguer la catastrophe climatique, nous devons redoubler d'ambition et exiger encore plus".
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20211220-biden-veut-des-voitures-plus-vertes-et-resserre-les-normes>
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12- Dissensions au sein du gouvernement allemand sur le gazoduc Nord Stream 2, Le Monde, 21/12/21, 10h56 
Thomas Wieder (Berlin, correspondant)

Les écologistes sont opposés au pipeline acheminant du gaz russe en Allemagne, alors que le nouveau chancelier, Olaf Scholz, défend le projet depuis son origine. 
Un nom, pourtant au cœur de l’actualité, ne figure pas dans les 177 pages du contrat de coalition du nouveau gouvernement allemand : celui de Nord Stream 2, ce pipeline qui doit acheminer du gaz russe en Allemagne via la mer Baltique et dont l’existence est si controversée que nul ne sait quand il entrera en service, voire s’il fonctionnera un jour.
> Lire aussi « Les cours du gaz évoluent sur fond de bruits de bottes russes aux frontières orientales de l’Ukraine »
Deux semaines après l’investiture du gouvernement, on comprend la raison d’une telle absence : au vu des crispations que suscite déjà Nord Stream 2 dans l’équipe du nouveau chancelier Olaf Scholz, il était sans doute prudent de tenir le sujet à distance pendant la phase de rédaction du contrat de coalition.
Hostiles au projet depuis toujours, les écologistes ont décidé de le mettre à l’agenda dès leurs premiers jours au gouvernement. « En l’état actuel des choses, ce gazoduc ne peut pas être approuvé, parce qu’il ne respecte pas les exigences de la législation européenne sur l’énergie et parce que les questions de sécurité restent ouvertes », a ainsi déclaré la nouvelle ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock, le 12 décembre, sur la chaîne de télévision publique ZDF. « D’un point de vue géopolitique, Nord Stream 2 est une erreur. D’ailleurs, tous les pays ont toujours été contre, sauf l’Allemagne et l’Autriche », a affirmé son collègue chargé de l’économie, Robert Habeck, le 19 décembre, dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
« Scholz joue la carte juridique »
Entre ces deux interventions, Olaf Scholz lui-même s’est exprimé sur le sujet, le 16 décembre. Depuis Bruxelles, où il participait à son premier conseil européen, le nouveau chancelier allemand a qualifié Nord Stream 2 de « projet du secteur privé ». Ce n’est donc pas à son gouvernement de décider ou non de sa mise en service, celle-ci ne pouvant de toute façon pas avoir lieu avant la fin de la procédure de certification entreprise par l’Agence fédérale des réseaux (la Bundesnetzagentur), a-t-il ajouté. Or celle-ci, après avoir annoncé, mi-novembre, qu’elle suspendait la procédure en raison d’un obstacle juridique, a fait savoir, quelques heures avant la prise de parole d’Olaf Scholz, qu’elle ne rendrait pas sa décision avant juillet 2022.
> Lire aussi Nouveau revers pour le gazoduc Nord Stream 2
Dans son entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung, le 19 décembre, le nouveau ministre de l’économie a dit en partie la même chose que le chancelier : « Le pipeline est désormais construit. La question de sa mise en service reste ouverte et doit être décidée selon le droit européen et allemand. » Mais il a ajouté un point important, en faisant directement référence à l’attitude de la Russie et aux menaces qu’elle fait actuellement peser sur l’Ukraine : « Toute nouvelle action militaire ne peut rester sans sévères conséquences. Et on ne doit rien exclure » dans le cas d’une « nouvelle violation de l’intégrité du territoire » de l’Ukraine, a-t-il déclaré.
Entre la position des deux ministres écologistes et celle du chancelier social-démocrate, qui défendait déjà le projet quand il était ministre des finances et vice-chancelier d’Angela Merkel, la différence est subtile mais elle est essentielle.« Scholz joue la carte juridique : il s’en remet à l’Agence des réseaux et à la Commission européenne, ce qui lui permet de ne pas s’impliquer directement pour ne pas heurter les Verts. Il fait exactement comme Merkel avant lui : en tant que chancelier, il soutient le projet, mais il ne peut pas le dire trop fort, car il doit se positionner au-dessus de la mêlée pour tenir sa majorité. Les Verts, eux, font de la politique. Ils sont dans leur rôle de partenaire junior de la coalition : ils savent qu’ils n’auront sans doute pas gain de cause, mais ils doivent montrer à leurs électeurs qu’ils font tout pour peser autant que possible », analyse un poids lourd du Parti social-démocrate (SPD), bon connaisseur du dossier.
En début de législature, le jeu est en effet avant tout politique. Pour les Verts, qui n’ont pas obtenu l’arrêt du chantier de Nord Stream 2, achevé depuis l’automne, le seul levier est désormais d’empêcher – ou, du moins, de retarder – la mise en service du gazoduc. « Leur idée est de suggérer qu’il y a une forme d’automaticité entre les menaces russes sur l’Ukraine et l’arrêt de Nord Stream. S’il y a agression réelle et violation des frontières de l’Ukraine, ça simplifie le problème pour tout le monde, car la mise en service de Nord Stream devient inimaginable. Mais si ce n’est pas le cas, ce sera plus compliqué de justifier sa non-mise en service », explique le responsable du SPD.
Rivalité au sein du gouvernement
Au-delà du cas particulier de Nord Stream 2, ce qui est en jeu est, plus fondamentalement, la question de la répartition des pouvoirs au sein du nouveau gouvernement, en particulier s’agissant de la conduite de la politique étrangère.« A travers Nord Stream 2, la question qui se pose est la suivante : qui va jouer le rôle principal dans la définition de la politique étrangère ? Est-ce le chancelier, comme du temps de Merkel ? Ou la ministre des affaires étrangères, comme le souhaitent les Verts ? Entre Scholz et Baerbock, il y a clairement une dissonance sur le fond, mais aussi une forme de lutte d’influence », analyse Stefan Meister, du Conseil allemand pour les relations étrangères (DGAP), un cercle de réflexion berlinois.
« Les deux sont en tout cas conscients que les Etats-Unis, les partenaires européens de l’Allemagne et Moscou regardent attentivement comment se positionne le nouveau gouvernement allemand. C’est pourquoi Baerbock est très claire dans sa façon de s’opposer au projet, alors que Scholz est plus prudent et laisse habilement toutes les options sur la table. »
> Lire aussi En Allemagne, les subtils équilibres du gouvernement de la coalition « feu tricolore »
Entre les deux dirigeants, la rivalité est en tout cas déjà palpable. Elle a commencé dès le jour de l’investiture du nouveau gouvernement, le 8 décembre, quand le président du groupe SPD du Bundestag, Rolf Mützenich, a déclaré qu’il était « clair », selon lui, que la politique étrangère devait être pilotée « avant tout à la chancellerie ». Une déclaration qui a suscité une réplique immédiate, sur Twitter, de la part du député écologiste Omid Nouripour, candidat à la succession de Robert Habeck et Annalena Baerbock à la présidence des Verts : « Non. (…) Rabaisser ainsi le ministère des affaires étrangères relève d’une logique dépassée qui établit une hiérarchie entre le chef et ses exécutants. Nous devons construire une relation de confiance sur la base du contrat de coalition, et non pas ériger des prés carrés. »
Interrogé au sujet de cette passe d’armes lors de son premier entretien télévisé en tant que nouveau chancelier, Olaf Scholz avait apporté une réponse diplomatique. « Le gouvernement travaille collectivement pour notre pays et nous agissons également ensemble sur les questions de politique européenne et de politique étrangère », avait-il déclaré, sans donner le sentiment d’engager un rapport de force avec sa ministre des affaires étrangères, mais en suggérant de façon assez claire que l’autonomie de celle-ci serait limitée.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/21/dissensions-au-sein-du-gouvernement-allemand-sur-le-gazoduc-nord-stream-2_6106893_3210.html>
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13- Le réacteur nucléaire EPR construit par Areva en Finlande a démarré, après douze ans de retard, Le Monde avec AFP, 21/12/21, 17h40 

L’EPR d’Olkiluoto va devenir le plus puissant réacteur en opération en Europe. Il doit fournir environ 15 % de la consommation du pays nordique. 
Après seize ans de chantier et douze ans de retard sur la date de mise en service prévue initialement, le réacteur nucléaire EPR construit par le français Areva en Finlande a démarré cette nuit pour la première fois, a annoncé mardi 21 décembre l’exploitant de la centrale.
Après la première réaction en chaîne à 03h 22 heure locale (02 h 22 heure de Paris) à l’intérieur du réacteur, la production d’électricité doit commencer à environ 30 % de la puissance lors du raccordement au réseau en janvier, avant une mise en service normale en juin, a indiqué l’énergéticien finlandais TVO dans un communiqué, saluant « la plus grande contribution de la Finlande pour le climat ».
« Le moment du démarrage a été historique. La dernière fois qu’un réacteur a été lancé en Finlande remonte à il y a plus de quarante ans, et même en Europe cet événement remonte à environ quinze ans », souligne l’exploitant de la centrale d’Olkiluoto, en référence au lancement d’un réacteur en Roumanie en 2007.
Au terme de ce chantier lancé en 2005 dans le sud-ouest de la Finlande, devenu pour Areva un chemin de croix miné par les retards et les dérives financières, l’EPR d’Olkiluoto va devenir le plus puissant réacteur en opération en Europe. Avec une capacité de production de 1 650 mégawatts, il doit fournir environ 15 % de la consommation du pays nordique.
> Lire aussi Nucléaire : l’Etat français aide Areva à solder le passif de l’EPR finlandais
Vives tensions
Après le chargement du combustible dans le réacteur en mars, le gendarme finlandais du nucléaire avait autorisé le démarrage du réacteur la semaine dernière. Conçu pour relancer l’énergie nucléaire après la catastrophe de Tchernobyl en 1986, notamment grâce à une considérable structure de béton et des améliorations de sûreté, l’EPR a rencontré d’importants problèmes de construction, notamment en Finlande mais aussi à Flamanville, en France.
A Olkiluoto, ces difficultés ont entraîné de longues et vives tensions entre TVO, Areva et l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection finlandaise, la STUK. TVO avait signé en mars 2019 un accord pour mettre fin au contentieux, prévoyant qu’une indemnisation de 450 millions d’euros lui soit versée. Le Covid-19 avait à son tour provoqué de nouveaux retards sur le chantier finlandais, sur un site où deux anciens réacteurs sont déjà en opération.
Seuls deux réacteurs EPR étaient jusqu’à présent entrés en fonctionnement dans le monde, ceux de la centrale de Taishan en Chine. Leur construction avait débuté après celle d’Olkiluoto-3, premier réacteur nucléaire à avoir été commandé dans l’Union européenne depuis Tchernobyl. Le réacteur numéro 1 de cette centrale située près de Hongkong est toutefois à l’arrêt depuis juillet après un incident, qualifié de « courant » par Pékin.
> Lire aussi Chine : un incident sur un réacteur nucléaire EPR s’est produit dans le sud du pays
« Production d’une électricité sûre, fiable et bas carbone »
Lancée en 1992, la technologie EPR a été codéveloppée par le français Areva et l’allemand Siemens au sein de leur filiale commune, dont Siemens s’est depuis retiré. Conçu pour fonctionner pendant soixante ans, l’« European Pressurized Reactor » se fonde sur la technologie des réacteurs à eau sous pression, la plus utilisée dans le monde.
Les déboires et dérapages financiers du chantier finlandais, synonymes de milliards d’euros de pertes, ont provoqué la réorganisation complète d’Areva, dont les activités principales ont donné naissance à Orano et Framatome (filiale d’EDF). Seule reste Areva SA, une structure dont le but essentiel est d’achever Olkiluoto-3.
« Cette étape ouvre la voie à la production d’une électricité sûre, fiable et bas carbone pour les habitants de la Finlande », a salué le directeur général de Framatome, Bernard Fontana, dans un communiqué. Si les problèmes de l’EPR puis la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011 ont freiné les espoirs d’une « renaissance », l’énergie nucléaire voit ses perspectives s’améliorer de nouveau face à la crise climatique. Utilisant l’uranium, l’électricité nucléaire n’émet pas de CO2 lors de sa production et est globalement une énergie très peu carbonée.
Signe d’une conjoncture plus favorable, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a relevé cette année ses projections pour la première fois depuis Fukushima, prévoyant désormais un doublement de la puissance nucléaire installée d’ici à 2050 dans le scénario le plus favorable.
> Lire aussi Pourquoi le nucléaire va s’inviter dans la campagne présidentielle de 2022
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/21/nucleaire-l-epr-construit-par-areva-en-finlande-a-demarre-apres-douze-ans-de-retard_6106926_3244.html>
Sur le même sujet :
> Nucléaire : l'EPR finlandais a démarré après 12 ans de retard, AFP, 21/12/21, 14:00
Sam Kingsley avec Marc Preel à Stockholm
Après seize ans de chantier et douze ans de retard sur la date de mise en service prévue initialement, le réacteur nucléaire EPR construit par le français Areva en Finlande a démarré cette nuit pour la première fois, a annoncé mardi l'exploitant de la centrale.
Après la première réaction en chaîne à 03H22 locales (01H22 GMT) à l'intérieur du réacteur, la production d'électricité doit commencer à environ 30% de la puissance lors du raccordement au réseau en janvier, avant une mise en service normale en juin, indique l'énergéticien finlandais TVO dans un communiqué.
"Le moment du démarrage a été historique. La dernière fois qu'un réacteur a été lancé en Finlande remonte à il y a plus de 40 ans, et même en Europe cet évènement remonte à environ 15 ans", souligne l'exploitant de la centrale d'Olkiluoto, en référence au lancement d'un réacteur en Roumanie en 2007.
Au terme de ce chantier lancé en 2005 dans le sud-ouest de la Finlande, devenu pour Areva un chemin de croix miné par les retards et les dérives financières, l'EPR d'Olkiluoto va devenir le plus puissant réacteur en opération en Europe.
Avec une capacité de production de 1.650 mégawatts, il doit fournir environ 15% de la consommation du pays nordique.
"Ce moment restera pour toujours comme la démonstration de la persistance de notre travail pour mettre en service notre nouveau réacteur", a déclaré Marjo Mustonen, vice-président de TVO, saluant "la plus grande contribution de la Finlande pour le climat".
Après le chargement du combustible dans le réacteur en mars, le gendarme finlandais du nucléaire avait autorisé le démarrage du réacteur la semaine dernière.
Conçu pour relancer l'énergie nucléaire après la catastrophe de Tchernobyl en 1986, notamment grâce à une considérable structure de béton et des améliorations de sûreté, l'EPR a rencontré d'importants problèmes de construction, notamment en Finlande mais aussi à Flamanville en France.
- Enfin la "renaissance" ? -
A Olkiluoto, ces difficultés ont entraîné de longues et vives tensions entre TVO, Areva et l'autorité finlandaise du nucléaire, la Stuk. TVO avait signé en mars 2019 un accord pour mettre fin au contentieux, prévoyant qu'une indemnisation de 450 millions d'euros lui soit versée.
Le Covid-19 avait à son tour provoqué de nouveaux retards sur le chantier finlandais, sur un site où deux anciens réacteurs sont déjà en opération. 
Seuls deux réacteurs EPR étaient jusqu'à présent entrés en fonctionnement dans le monde, ceux de la centrale de Taishan en Chine. Leur construction avait débuté après celle d'Olkiluoto-3, premier réacteur nucléaire à avoir été commandé dans l'Union européenne depuis Tchernobyl.
Le réacteur numéro 1 de cette centrale située près de Hong Kong est toutefois à l'arrêt depuis juillet après un incident, qualifié de "courant" par Pékin.
Lancée en 1992, la technologie EPR a été codéveloppée par le français Areva et l'allemand Siemens au sein de leur filiale commune, dont Siemens s'est depuis retiré. Conçu pour fonctionner pendant 60 ans, l'"European Pressurized Water Reactor" se fonde sur la technologie des réacteurs à eau sous pression, la plus utilisée dans le monde.
Les déboires et dérapages financiers du chantier finlandais, synonymes de milliards d'euros de pertes, ont provoqué la réorganisation complète d'Areva, dont les activités principales ont donné naissance à Orano et Framatome (filiale d'EDF).
Seule reste Areva SA, une structure dont le but essentiel est d'achever Olkiluoto-3.
"Cette étape ouvre la voie à la production d'une électricité sûre, fiable et bas carbone pour les habitants de la Finlande", a salué le directeur général de Framatome Bernard Fontana dans un communiqué.
Si les problèmes de l'EPR puis la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011 ont freiné les espoirs d'une "renaissance", l'énergie nucléaire voit ses perspectives s'améliorer de nouveau face à la crise climatique.
Utilisant l'uranium, l'électricité nucléaire n'émet pas de CO2 lors de sa production et est globalement une énergie très peu carbonée. 
Signe d'une conjoncture plus favorable, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a relevé cette année ses projections pour la première fois depuis Fukushima, prévoyant désormais un doublement de la puissance nucléaire installée d'ici à 2050 dans le scénario le plus favorable.
<https://information.tv5monde.com/info/nucleaire-l-epr-finlandais-demarre-apres-12-ans-de-retards-437376>
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14- Birmanie : des dizaines de disparus après un glissement de terrain dans une mine, AFP, 22/12/21, 16:00

Des dizaines de personnes sont portées disparues dans une mine de jade du nord de la Birmanie à la suite d'un glissement de terrain mercredi, tandis qu'un corps sans vie a été retrouvé.
Les conditions de travail sont particulièrement dangereuses dans ce secteur d'activité opaque et peu réglementé, qui emploie des travailleurs migrants mal payés pour extraire des collines dénudées des pierres précieuses très convoitées dans la Chine voisine. Le tout au prix de dizaines de morts chaque année. 
Les secours ont d'abord annoncé qu'au moins 70 personnes étaient portées disparues après la catastrophe survenue vers quatre heures (21H30 GMT mardi) à Hpakant, dans l'Etat Kachin, avant de dire qu'ils essayaient toujours de confirmer ce nombre.
"Les recherches ont été pour le moment arrêtées, nous les reprendrons demain matin lorsque le brouillard et la brume se seront dissipés", a déclaré à l'AFP Ko Jack, un responsable des opérations de sauvetage. 
"Il semble qu'elles soient ensevelies. Il fait froid ici, c'est pourquoi nous nous sommes arrêtés, mais nous allons continuer", a-t-il poursuivi.
Un de ses collègues, Ko Ny, a de son côté raconté à l'AFP qu'il y avait eu un mort et que 25 blessés avaient été hospitalisés.
- "Ils creusent la nuit et le matin" -
La pression accrue exercée par le poids de la terre et des rochers déversés a entraîné le bas de la colline vers le lac voisin, a-t-il expliqué.
Selon lui, des centaines de travailleurs sont retournés à Hpakant pendant la saison des pluies pour prospecter dans les mines à ciel ouvert, malgré l'interdiction imposée par la junte jusqu'en mars 2022.
"Ils creusent la nuit et le matin, ils déversent la terre et la roche", a-t-il souligné.
A la suite d'un moratoire en 2016, beaucoup de grandes mines ont fermé et ne sont plus surveillées, permettant le retour de nombreux mineurs indépendants. Issus de communautés ethniques défavorisées, ces derniers opèrent quasi clandestinement dans des sites laissés à l'abandon par les pelleteuses.
De fortes pluies de mousson ont provoqué en 2020 le pire drame de cette nature, avec 300 mineurs ensevelis après un glissement de terrain dans le même massif de Hpakant, le coeur de cette industrie, près de la frontière chinoise.
Les glissements de terrain sont fréquents dans cette région pauvre et isolée, aux allures de paysage lunaire tant elle a été altérée par les grands groupes miniers, au mépris de l'environnement.
- Mobilisation des secours -
Environ 200 secouristes ont participé mercredi aux recherches, certains à bord de bateaux pour tenter de repêcher des corps sur le lac, a encore dit Ko Ny.
Les photos diffusées par les services d'incendie montrent des dizaines de personnes alignées sur les rives et des sauveteurs sortant de l'eau un objet non identifié.
Selon les services de lutte contre les incendies, les pompiers de Hpakant et de la ville voisine de Lone Khin participaient aux opérations de secours, mais ils n'ont communiqué aucun bilan.
L'accès aux mines situées dans cette région est fortement limité par l'armée et l'accès à internet est inégal.
Le média Kachin News Group a pour sa part affirmé que plus de 20 mineurs avaient péri mercredi.
- Une industrie très lucrative -
Le commerce du jade génère plus de 30 milliards de dollars par an, près de la moitié du Produit intérieur brut de la Birmanie.
Une très faible partie de cette manne financière finit dans les caisses de l'Etat birman, la plupart du jade de qualité étant envoyé en contrebande en Chine où la demande pour cette pierre, censée symboliser la prospérité, semble insatiable.
Ce commerce draine en revanche des fortunes pour les militaires qui contrôlent l'accès à la région de Hpakant depuis le début des années 1990 et détiennent de nombreuses concessions minières.
Autre acteur incontournable : l'Armée de l'indépendance Kachin (KIA), une faction rebelle en lutte depuis des décennies contre les militaires pour le contrôle des mines et des revenus qu'elles génèrent.
Au final, tout le monde perçoit des pots-de-vin et le jade finance de nombreux conflits entre forces gouvernementales et groupes ethniques dans la région et même au-delà.
Le coup d'Etat de février a anéanti toute chance d'aboutir à une réforme du secteur entamée sous Aung San Suu Kyi, a jugé l'organisme de surveillance Global Witness dans un rapport paru en 2021.
<https://www.nouvelobs.com/topnews/20211222.AFP5890/birmanie-des-dizaines-de-disparus-apres-un-glissement-de-terrain-dans-une-mine.html>
Sur le même sujet : 
> Birmanie : six morts, des dizaines de disparus dans une mine de jade illégale <https://www.rtbf.be/info/monde/detail_birmanie-six-morts-des-dizaines-de-disparus-dans-une-mine-de-jade-illegale?id=10904331>, AFP, 24/12/21, 15:00
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15- Impact de l'éolien sur les élevages : le lien s'éloigne pour les fermes de Nozay, Actu-environnement, 22/12/21
Félix Gouty

Depuis l'affaire des exploitations de Nozay en Loire-Atlantique, l'impact de l'éolien sur les élevages interroge. Les investigations se poursuivent pour expliquer les troubles observés, même si l'Anses juge hautement improbable le lien de causalité.
Existe-il vraiment un lien entre les troubles survenus dans deux élevages bovins de Loire-Atlantique et la présence d'éoliennes à proximité ? Près de dix ans après la construction du parc éolien en question, les études et expertises se suivent et apportent progressivement un éclairage. Dernière en date : celle de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui répond par la négative. Saisie en mai 2019 par les ministères de la Transition écologique et de l'Agriculture, elle a délivré son…
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/impact-eolien-elevages-lien-fermes-nozay-38789.php4>
Sur le même sujet :
> Surmortalité dans des élevages bovins : le lien avec les éoliennes de Nozay est "hautement improbable" selon l'ANSES <https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/surmortalite-dans-des-elevages-bovins-le-lien-avec-les-eoliennes-de-nozay-est-hautement-improbable-selon-l-anses-2381782.html>, France 3 Pays de la Loire, 16/12/21, 16h10
En savoir plus :
> Avis & rapport. Troubles dans deux élevages bovins : le lien avec les éoliennes est hautement improbable <https://www.anses.fr/fr/content/troubles-dans-deux-%C3%A9levages-bovins-le-lien-avec-les-%C3%A9oliennes-est-hautement-improbable>, ANSES, 16/12/21
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16- "L’énergie nucléaire a le grand avantage d’être “zéro émission”, mais cela ne la rend pas “verte” pour autant", Actu-environnement, Ils l’ont dit, 22/12/21

"L’énergie nucléaire a le grand avantage d’être “zéro émission”, mais cela ne la rend pas “verte” pour autant", Frans Timmermans - vice-président à la Commission européenne
Alors que la place que prendra le nucléaire et le gaz dans la taxonomie verte européenne est toujours attendue, Frans Timmermans, vice-président à la Commission européenne, livre sa vision des énergies utiles à la transition dans une interview accordée à La Croix. Selon lui, concernant le nucléaire, la gestion des déchets pose question, mais aussi le fait que cette énergie reste très chère à produire et doit se planifier sur un temps long. Le responsable du Pacte vert européen appelle les États membres à « faire les bons calculs ». « Si vous pensez que vous en avez besoin et que vous vous engagez dans cette voie, nous, la Commission européenne, on vous soutiendra pour ce qui relève de la sécurité. C’est dans les traités. J’espère juste que ces choix ne sont pas faits sur une base émotionnelle », explique Frans Timmermans.
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1056.html>
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17- Gaz en Europe : quatre questions pour comprendre l’envolée des prix et ses conséquences, Le Monde, 23/12/21, 08h16 
Eléa Pommiers

La conjonction de nombreux facteurs économiques, météorologiques et géopolitiques conduit à un « choc gazier » qui fait craindre des répercussions économiques importantes. 
Les prix du gaz européen connaissent une hausse spectaculaire depuis plusieurs mois, et la tendance ne s’inverse pas. Au premier jour de l’hiver, mardi 21 décembre, les cours de cette énergie fossile ont battu des records sur les marchés. Le cours européen de référence, le très volatil TTF néerlandais, a gagné plus de 22 %, pour s’installer à 180,267 euros le mégawattheure (MWh). Ils sont dix fois supérieurs à ceux observés il y a un an et en hausse de 90 % depuis début décembre. A quoi est due cette situation et quelles sont les conséquences économiques, sociales et géopolitiques de cette crise ?
> Lire aussi En France, une flambée des prix du gaz poussée par la reprise économique mondiale
• D’où vient le gaz consommé dans l’Union européenne ?
L’Union européenne (UE) est dépendante du reste du monde pour sa consommation d’énergie : 60,7 % de sa consommation énergétique sont satisfaits par des importations, notamment parce qu’elle ne produit pas de pétrole et presque pas de gaz. Pour ce dernier, qui représente plus de 21 % de sa consommation d’énergie finale en 2019, elle est dépendante des approvisionnements extérieurs à 90 %, et donc soumise à des variations de prix qu’elle ne maîtrise pas.
Le gaz est acheminé de deux façons. La première consiste à transporter le gaz sous pression dans des gazoducs, des canalisations qui passent souvent sous terre ou en mer. Au troisième trimestre, 77 % des importations de gaz européen transitaient par les gazoducs. Les 23 % restants sont transportés par bateau sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL). Ce second mode d’acheminement permet de diversifier les sources d’approvisionnement : c’est ainsi que l’UE importe du gaz des Etats-Unis, du Qatar ou de l’Algérie.
Les principaux fournisseurs de l’UE sont la Russie (41 % du gaz importé en 2019) et la Norvège (16,2 %). Viennent ensuite l’Algérie, le Qatar, le Nigeria et les Etats-Unis. En France, la Russie ne représente cependant que 17 % de l’approvisionnement de gaz, et la Norvège, presque 41 %.
• En quoi la situation de 2021 est-elle problématique pour l’approvisionnement en gaz ?
Les hausses de prix actuelles résultent de plusieurs facteurs, qui entraînent à la fois une importante hausse des besoins en énergie et des difficultés à augmenter l’offre de gaz naturel. Leur concomitance conduit mécaniquement une hausse des prix et crée un « choc gazier ».
D’une part, l’année 2021 a été marquée par une importante augmentation des besoins en énergie en Europe, en raison de l’hiver 2020-2021, qui fut particulièrement froid et long, et de la remise en marche rapide de l’économie après la crise due au Covid-19 en 2020. Dans le même temps, divers phénomènes météorologiques, comme l’absence des vents en mer du Nord, ont entraîné une moindre production d’électricité éolienne et ont renforcé les besoins en gaz pour produire de l’électricité.
> Lire le décryptage : Pourquoi la France subit-elle la hausse des prix de l’électricité ?
Or, de nombreux incidents dans les pays producteurs et exportateurs de gaz ont provoqué un resserrement de l’offre mondiale. Les principaux fournisseurs de gaz naturel de l’Europe ont été dans l’incapacité d’augmenter leurs exportations pour de multiples raisons : des travaux de maintenance sur les gazoducs russes, un incendie sur l’un d’entre eux cet été, la réduction du transit de gaz russe par l’Ukraine en raison des tensions entre les deux pays, des opérations de maintenance sur des gisements en mer du Nord ou encore l’arrêt du plus important site de production de GNL en Norvège, après un incendie.
L’offre de gaz s’est trouvée d’autant plus insuffisante que l’augmentation de la demande d’énergie est générale. L’Asie a, par exemple, connu un hiver tout aussi long que l’Europe, et un rebond économique très important. Or, « il existe une concurrence sur le marché du gaz à l’échelle mondiale entre l’Europe et l’Asie, et la deuxième capte une part croissante des importations de GNL au détriment de la première », souligne Patrice Geoffron, professeur d’économie et directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières. La Chine est ainsi en passe de devenir le premier importateur mondial de GNL, tandis que les importations de gaz liquéfié ont baissé de 35 % en Europe au troisième trimestre.
• Pourquoi un tel emballement des cours ces dernières semaines ?
L’entrée dans l’hiver 2021-2022 et les températures en baisse laissent présager une nouvelle hausse de la demande d’énergie pour se chauffer. Les stocks européens doivent donc être remplis alors qu’ils sont actuellement plus bas qu’à l’accoutumée, car les difficultés sur le marché du gaz depuis le début d’année ont obligé les pays à puiser dans leurs réserves. « Fin juin 2021, le taux de remplissage moyen du stockage de gaz de l’UE n’était que de 48 %, le plus bas depuis une décennie à cette période de l’année et en baisse de 33 points de pourcentage par rapport à 2020 », notait la Commission européenne en octobre. Mi-septembre, le taux de remplissage des stocks était de 71 %, selon Les Echos, contre 86 % habituellement à cette période.
La baisse des importations de GNL en Europe et la limitation, dans l’immédiat, des capacités d’exportation de la Norvège renforcent aussi la dépendance du Vieux Continent vis-à-vis de son principal fournisseur de gaz, la Russie. Or, les tensions diplomatiques entre Bruxelles et Moscou au sujet de l’Ukraine – par où transite une partie du gaz russe acheté par l’UE – vont croissant. Vladimir Poutine se sert – dans une certaine mesure – du gaz comme d’une arme diplomatique. « La Russie, par l’intermédiaire de Gazprom, livre ce qui doit être livré en vertu des contrats européens, mais n’augmente pas ses capacités d’exportation », rappelle Patrice Geoffron.
> Lire aussi « Les cours du gaz évoluent sur fond de bruits de bottes russes aux frontières orientales de l’Ukraine »
D’autant que « les difficultés d’approvisionnement de l’Europe font le jeu de la Russie, qui s’en sert pour faire pression sur les Européens afin d’accélérer la mise en œuvre du gazoduc Nord Stream 2 », poursuit l’économiste. Long de 1 200 kilomètres, le gazoduc doit acheminer le gaz russe jusqu’en Allemagne sans passer par l’Ukraine, la Pologne ou les pays baltes. Il a toujours été défendu par l’ancienne chancelière conservatrice Angela Merkel, mais le nouveau gouvernement allemand est moins conciliant. Le ministre de l’économie allemand, Robert Habeck, a par exemple mis en garde samedi contre de « sévères conséquences » pour le nouveau gazoduc en cas d’agression de la Russie contre l’Ukraine. La nouvelle cheffe de la diplomatie, Annalena Baerbock, a aussi menacé le 12 décembre « d’arrêt » pur et simple de Nord Stream 2 en cas d’escalade en Ukraine.
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• Quelles sont les conséquences de ces tensions sur le marché gazier pour les habitants de l’UE ?
Les faibles stocks européens font craindre des ruptures d’approvisionnement pour certains pays pendant la période hivernale. En France, du fait d’une réforme du stockage de 2018, le taux de remplissage était cependant de 90 % fin septembre, « au-delà du seuil minimal de remplissage nécessaire pour garantir la sécurité d’approvisionnement cet hiver », selon la Commission de la régulation de l’énergie (CRE).
Les hausses de prix pour les consommateurs et les entreprises se ressentent cependant depuis plusieurs mois, et ne concernent pas que le gaz.
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Les prix du gaz se répercutent en effet directement sur ceux de l’électricité dans tous les pays en raison du fonctionnement du marché unique européen de l’électricité, sur lequel les Etats achètent une part plus ou moins importante de leur électricité. Les prix de gros de cette énergie y sont fixés selon le principe coût marginal : ils dépendent du coût nécessaire à la mise en route de la dernière centrale appelée en Europe pour répondre à la demande. Les centrales sont appelées dans un certain ordre, jusqu’à ce que les besoins soient comblés : les énergies renouvelables ont les coûts marginaux les plus faibles, elles sont appelées en premier ; si leur production ne suffit pas, on fait appel aux centrales nucléaires, puis aux centrales à énergie fossile (charbon, fioul, gaz). La plupart du temps, ce sont les centrales à gaz – l’essentiel des centrales thermiques en France – qui sont les « dernières appelées » et qui déterminent donc le prix de gros de l’électricité.
> Lire aussi Pour contrer la flambée des prix de l’énergie, Jean Castex dégaine un « bouclier tarifaire » jusqu’au printemps
Afin de prévenir les possibles conséquences sociales de cette envolée, de nombreux pays, dont la France, ont pris des mesures pour atténuer l’impact, en bout de chaîne, sur les ménages. Mais « la préoccupation est grande pour les entreprises électro-intensives, comme celles du secteur automobile ou sidérurgique, pour qui l’énergie est une charge très importante, explique Patrice Geoffron, qui souligne que certains sites industriels ont dû être mis à l’arrêt. La question est de savoir si elles pourront répercuter le coût sur leur clientèle, ce qui se traduira par une hausse des prix, ou si elles pourront l’absorber avec une baisse de leurs marges. Cela dépendra de la durée du choc ».
Selon la CRE, la baisse des prix de gros n’est pas attendue avant le printemps ou l’été 2022, et le retour « à la normale » pour 2023.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/23/gaz-en-europe-quatre-questions-pour-comprendre-l-envolee-des-prix-et-ses-consequences_6107105_3234.html>
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18- La Belgique arrêtera ses sept réacteurs nucléaires d’ici à 2025, Le Monde avec AFP, 23/12/21, 16h29 

L’accord conclu entre les sept partis partenaires de la coalition gouvernementale ne ferme cependant pas la porte au nucléaire de nouvelle génération. 
La Belgique compte bien fermer, comme prévu, ses sept réacteurs nucléaires à l’horizon de 2025, a annoncé jeudi 23 décembre le premier ministre, Alexander De Croo. Un accord sur ce dossier particulièrement sensible a été conclu à l’aube entre les sept partis partenaires de la coalition gouvernementale, à l’issue d’une nuit de négociations.
La sortie progressive du nucléaire est inscrite dans la loi depuis 2003, mais les gouvernements successifs ont tardé à développer les capacités de compenser l’arrêt des sept réacteurs, d’une puissance cumulée de 6 gigawatts (GW). La dernière échéance retenue pour un arrêt complet de ces vieilles centrales est 2025, une date que le gouvernement actuel, entré en fonction en octobre 2020, s’est engagé à respecter.
Décision sous conditions
Malgré l’opposition des libéraux francophones du MR, un des sept partis de la coalition, l’arrêt des sept réacteurs à l’horizon de 2025 a été confirmé sous certaines conditions.
Le gouvernement veut garantir « la sécurité d’approvisionnement » énergétique du pays et « la maîtrise des prix », a réaffirmé Alexander De Croo lors d’une conférence de presse. Le nucléaire compte pour environ 40 % de l’électricité produite en Belgique. « Nous avons prévu plusieurs moments d’évaluation pour vérifier que nous sommes sur la bonne voie », a ajouté le dirigeant libéral flamand.
> Lire aussi La Belgique tergiverse toujours sur une sortie du nucléaire
Il a notamment évoqué un rendez-vous à la mi-mars pour vérifier qu’une solution alternative est bien possible si le permis de bâtir une nouvelle centrale au gaz près de Bruxelles n’est toujours pas octroyé. Cette centrale, prévue sur la commune flamande de Vilvorde, est une installation-clé dans le dispositif du gouvernement pour assurer la sécurité d’approvisionnement.
Mais, au début de novembre, la ministre de l’environnement de la région flamande avait refusé le permis au groupe français Engie, l’exploitant choisi au terme d’un système d’enchères mis au point au niveau fédéral. Selon une source gouvernementale, il est envisagé comme alternative d’opter pour une installation non sélectionnée lors des enchères, dès lors qu’elle disposerait déjà d’un permis.
Cent millions d’euros pour le nucléaire de nouvelle génération
L’accord gouvernemental ne ferme cependant pas la porte au nucléaire de nouvelle génération. Il prévoit un investissement d’environ 100 millions d’euros dans la recherche sur le nucléaire de nouvelle génération, à savoir les petits réacteurs modulaires (SMR), présentés comme « plus sûrs ».
« C’est avec un regard ouvert vers l’innovation et les nouvelles technologies que nous envisageons le futur énergétique », a plaidé M. De Croo, rappelant l’objectif de neutralité carbone à l’horizon de 2050, auquel doivent aussi contribuer les énergies renouvelables (solaire, éolien offshore).
> Lire aussi Coût, gestion des déchets et sécurité : huit questions que pose le retour annoncé du nucléaire en France
De son côté, le chef des libéraux francophones, Georges-Louis Bouchez, n’a pas déposé les armes. Il est allé jusqu’à affirmer que « la sortie du nucléaire n’a pas été décidée », évoquant le délai de trois mois que le gouvernement se réserve par sécurité. Le maintien de certaines capacités peut toujours être activé « comme filet de sécurité », a-t-il affirmé, soulignant que l’autorité belge de sûreté du nucléaire (AFCN) aurait elle aussi son mot à dire au début de 2022.
<https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/23/la-belgique-arretera-ses-sept-reacteurs-nucleaires-d-ici-a-2025_6107140_3210.html>
Sur le même sujet :
> Electricité : ces 6 pays qui ont fait le choix d'abandonner le nucléaire, Les Echos, 23/12/21, 17:18
Hayat Gazzane
La Belgique vient d'annoncer sous conditions l'arrêt, en 2025, de ses sept réacteurs. D'autres avant elle en Europe ou en Asie ont fait ce choix. Des décisions rendues difficiles par les craintes qu'elles soulèvent en matière d'approvisionnement énergétique. L'enjeu est aussi climatique, à l'heure où le nucléaire est présenté comme un outil central pour atteindre les objectifs de décarbonation.
Pour certains gouvernements, l'abandon du nucléaire civil était une promesse de longue date. Une décision difficile, tant sur le plan logistique que politique, et rendue encore plus complexe par les récents enjeux climatiques. Lors de la COP26 , et dix ans après le drame de Fukushima , le nucléaire a opéré un retour en grâce.
L'énergie fournie par les centrales, jugée propre et fiable par ses défenseurs, a été présentée comme un outil incontournable dans la lutte contre le réchauffement climatique. La France assume ainsi de faire le pari du nucléaire .
>> Suite à lire en édition abonnée à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/electricite-ces-6-pays-qui-ont-fait-le-choix-dabandonner-le-nucleaire-1374536>
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19- Nucléaire : l'Autorité environnementale réclame plus d'informations sur l'EPR de Flamanville, AFP, 23/12/21, 19:00

L'Autorité environnementale réclame une série d'informations complémentaires sur le réacteur nucléaire en construction à Flamanville (Manche), et notamment que soit pris en compte le retour d'expérience des autres EPR, dans un avis paru jeudi.
Cette autorité administrative, qui rend des avis consultatifs, a formulé un ensemble de remarques et de demandes concernant l'EPR en construction à Flamanville, qui doit démarrer fin 2022 après de nombreux retards et surcoûts.
L'Autorité environnementale "recommande, à la veille de la mise en service du réacteur, de récapituler les écarts, incidents et accidents qu'a connus l'EPR en lien avec la sûreté nucléaire pendant sa phase de construction et d'expliciter les mesures prises pour y répondre, en particulier pour ce qui concerne la cuve du réacteur", écrit-elle notamment.
"Elle recommande également de présenter le retour d'expérience des EPR d'Olkiluoto (Finlande) et de Taishan (Chine) et de spécifier la façon dont l'EPR va le prendre en compte, dans le cadre de la mise en service mais aussi pour anticiper les incertitudes liées à ce nouveau type de réacteur", ajoute-t-elle.
L'EPR finlandais vient tout juste de démarrer cette semaine tandis que les deux exemplaires de Taishan en Chine fonctionnent depuis 2018 et 2019. Un incident avait conduit en juillet à l'arrêt de l'un de ces réacteurs EPR à Taishan.
L'Autorité environnementale s'étonne que le dossier dont elle est saisie ne fasse pas référence à ces réacteurs, du même type que celui en construction à Flamanville.
"Il y a encore beaucoup de travail à effectuer sur ce chantier en amont des opérations de démarrage, et le retour d'expérience de l'écart de l'EPR Taishan 1 doit avoir lieu", avait récemment jugé Julien Collet, directeur général adjoint de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Dans son avis de 38 pages, l'Autorité environnementale réclame encore d'autres précisions, estimant notamment que le champ de l'étude d'impact du projet est trop restreint.
EDF, qui construit l'EPR de Flamanville 3 aux côtés de deux réacteurs déjà en fonctionnement sur le site, a indiqué à l'AFP travailler "sur la prise en compte des questions et recommandations posées dans le cadre du mémoire en réponse qui sera soumis à consultation du public".
C'est actuellement le seul réacteur en construction en France mais le président Emmanuel Macron a annoncé récemment que la France allait relancer un programme nucléaire, sans toutefois donner de détails.
<https://www.lemondedelenergie.com/nucleaire-autorite-environnementale-flamanville/2021/12/23/>
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20- Le ministère des Transports met en place le titre-mobilité pour les entreprises, Actu-environnement, 23/12/21
Félix Gouty 

Ce jeudi 23 décembre, Jean-Baptiste Djebarri, ministre délégué chargé des Transports, annonce la mise en place du titre-mobilité. Celui-ci a pour but de faciliter la prise en charge des frais de déplacements des salariés par leur employeur, en intégrant le forfait mobilités durables mis en place au printemps 2020. « Le titre-mobilité fonctionnera sur le modèle du titre-restaurant, souligne le ministère dans un communiqué : une solution de paiement facile à utiliser, intégrant le forfait mobilités durables ou l'aide de l'employeur pour les frais de carburant et pour l'alimentation de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hydrogène. »
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/ministere-transports-titre-mobilite-entreprises-38794.php4>
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21- Autoroute ferroviaire Sète-Calais : l'exploitation est confiée à VIIA, filiale de la SNCF, Actu-environnement, 24/12/21
Florence Roussel

Après la remise en fonction du « train des primeurs » entre Rungis (Val-de-Marne) et Perpignan (Pyrénées-Orientales) en octobre 2021, le gouvernement annonce avoir choisi l'opérateur VIIA pour exploiter la future ligne de fret ferroviaire Sète-Calais. Cette filiale de la SNCF exploite déjà plusieurs lignes : Le Boulou (près de Perpignan)-Luxembourg, Le Boulou-Calais (Pas-de-Calais), Le Boulou-Mâcon (Saône et Loire) et Mâcon-Calais, l'autoroute alpine entre Aiton (Savoie) et Orbassano (Italie) et le tronçon Orbassano-Calais. En tant que lauréat de l'appel à projets, VIIA pourra bénéficier d'une aide au démarrage de la ligne. Il vient également de se voir attribuer la construction et l'exploitation du futur terminal ferroviaire qui sera construit dans le port de Sète (Hérault). Le démarrage du service est prévu pour fin 2022/début 2023.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/autoroute-ferroviaire-sete-calais-viia-sncf-38798.php4>
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22- Les maisons en paille redeviennent tendance, TF1, journal de 20h, Le grand format, 15/12/21

Dans certaines régions françaises, on construisait au début du XXe siècle de très robustes maisons en paille. La technique est connue depuis très longtemps. Elle retrouve les faveurs des architectes. Le matériau est écologique, bon marché et très isolant.
Il y a cinq ans, lorsqu'André Coste construit de ses mains sa maison en Seine-et-Marne. Il s'inspire du modèle scandinave. Un foyer chaleureux. Dehors, il fait à peine 5°C, mais à l'intérieur, la température avoisine les 21,3°C grâce notamment à la paille dans le mur qui permet de bien isoler la maison, de rester au frais l'été et au chaud l'hiver. Cette technique permet aussi de faire de belles économies sur les factures d'énergie. À la construction, la maison d'André coûte 5% plus chère qu'une maison traditionnelle. Un léger surcoût qui n'empêche pas la paille d'avoir le vent en poupe.
Partout dans l'Hexagone, 5 000 habitations en paille ont été construites ces dernières années. De quoi convaincre les plus réticents, car dans l'imaginaire collectif, quand on pense à la maison en paille, on pense au conte des Trois petits cochons. Une idée reçue totalement fausse. À Montargis, nous avons retrouvé la doyenne des constructions en la matière. Elle a 100 ans. La maison Feuillette est classée aujourd'hui monument historique et sert de vitrine à la filière.
Des études montrent que la paille, lorsqu'elle est très dense, résiste aux incendies et n'attirent pas les rongeurs. Elle constitue un fort potentiel et surtout une aubaine pour le secteur du bâtiment très polluant. Il émet 18% des gaz à effet de serre. Alors, pour réduire son empreinte carbone, la loi l'oblige à se tourner vers des matériaux plus écologiques. À Clermont-Ferrand, la paille fait son apparition sur des chantiers d'envergure. 17 000 bottes ont été nécessaires pour remplir les murs de ce futur lycée. Mais délaisser le béton au profit de la paille n'est pas une mince affaire. La suite dans le reportage ci-dessus.
> Reportage d’A. Barth, M. Poujol & S. Humblot à voir à :
<https://www.lci.fr/conso/video-le-grand-format-les-maisons-en-paille-redeviennent-tendance-2204722.html>
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23- RE 2020 : « Le marché de la construction bois est dans une bonne dynamique », Actu-environnement, 16/12/21
Rachida Boughriet

En vigueur dès janvier, la réglementation environnementale (RE 2020) des logements neufs promeut le recours au bois, qui stocke le carbone. La filière est au rendez-vous et se développe. Détails avec Jean-Pierre Mathé, chez Fibois Auvergne-Rhône-Alpes.
La nouvelle règlementation environnementale (RE) 2020, qui va remplacer la RT 2012, entrera en vigueur le 1er janvier 2022 pour les logements neufs. La RE 2020 fait la part belle aux matériaux biosourcés, comme le bois, qui permettent de réduire l'empreinte carbone pendant la durée de vie du bâtiment.
En plein essor en France, la filière bois construction se dit prête à répondre à la future réglementation. Alors que le secteur du bâtiment fait face, depuis des mois, à une pénurie de matériaux, la filière bois veut accélérer les investissements pour relocaliser certaines productions. Détails avec Jean-Pierre Mathé, prescripteur bois au Fibois Auvergne-Rhône-Alpes, rencontré à l'occasion du salon Bepositive, à Lyon.
> Interview à retrouver en vidéo à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/marche-bois-construction-RE2020-Jean-Pierre-Mathe-Fibois-38756.php4>
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24- Électricité : faut-il craindre des pannes durant l'hiver ?, France 3, Le 19/20, 17/12/21

Pour cet hiver, les Français craignent que des problèmes d'approvisionnement provoquent des pannes d'électricité. Le gouvernement a demandé à EDF de redoubler de vigilance, et de prendre des mesures.
La pandémie a perturbé le calendrier de maintenance des centrales, jusqu'à mettre à l'arrêt 27 % des réacteurs nucléaires, soit 15 sur les 56 existants. Les capacités de production se rapprochent des minima historiques. L'autre raison de ces perturbations réside dans le vieillissement des parcs, qui nécessitent plus de contrôles. Cette baisse de production survient à une période assez inopportune, où les prix de gros de l'électricité ont augmenté de 600 %. "Il y a un an, c’était 49 euros le mégawattheure, aujourd’hui c’est 294 euros", explique la journaliste Sophie Lanson sur le plateau du 19/20, vendredi 17 décembre.
Des risques de tensions en cas de températures trop basses
Si le Réseau du Transport de l'Électricité affirme qu'aucune panne d'électricité n'est à craindre, il admet que de premiers risques de tensions pourraient faire leur apparition si les températures vont en dessous des normales de saison, situées entre 4 et 6 degrés. "Nous avons contacté EDF qui nous assure mobiliser toutes ses ressources pour assurer la fourniture d’électricité en janvier et février", a déclaré Sophie Lanson.
> Plateau à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/electricite-faut-il-craindre-des-pannesdurant-l-hiver_4885225.html>
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