[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international (mercredi 5 janvier)
Florence de Monclin
f.demonclin at fnh.org
Mer 5 Jan 07:58:34 CET 2022
Bonjour à tous,
Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants :
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1- Danone et L’Oréal parmi les 14 entreprises leaders sur l’environnement au niveau mondial <https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/danone-et-l-oreal-parmi-les-14-entreprises-leaders-sur-l-environnement-au-niveau-mondial-selon-le-cdp-150405.html>, Novethic, 15/12/21
2- USA : abandon des négociations pour dédommager les familles de migrants séparées <https://www.lepoint.fr/monde/usa-abandon-des-negociations-pour-dedommager-les-familles-de-migrants-separees-17-12-2021-2457267_24.php>, AFP, 17/12/21, 07:00
3- Essai. « La Fabrique des non-problèmes » ou la mécanique de destruction de la connaissance <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/17/la-fabrique-des-non-problemes-ou-la-mecanique-de-destruction-de-la-connaissance_6106464_3232.html>, Le Monde, 17/12/21, 12h15
4- L’écologie va-t-elle enfin devenir un thème de campagne présidentielle ? <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/election-presidentielle-l-ecologie-va-t-elle-enfin-emerger-150422.html>, Novethic, 18/12/21
5- Marseille : Earthship Sisters, une « académie» pour promouvoir le leadership des femmes dans la transition écologique <https://www.20minutes.fr/planete/3191631-20211219-marseille-earthship-sisters-academie-promouvoir-leadership-femmes-transition-ecologique>, 20 Minutes, 19/12/21, 12h31
6- Contre le greenwashing, la résistance citoyenne s’organise <https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/contre-le-greenwashing-la-resistance-citoyenne-s-organise-150402.html>, Novethic, 20/12/21
7- 2021, année-bascule ? <https://3kwcu.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/nHWQDaJpM4YP351GvQBEhma5alACJ9fwUW4z17G0s62Oj2o7DBmURHSMzQGXCr6FcHmTyTw-rf_CSlT1J5vTa9XxpY2RRCLJ4HukutNVcFUVZ0cdDp1qXvdrP_Kd5NeWzFztBgAC>, TEK4life, Newsletter du 21/12/21
8- Le bilan écologique contrasté du quinquennat Macron <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/22/le-bilan-ecologique-contraste-du-quinquennat-macron_6107023_3244.html>, Le Monde, 22/12/21, 11h30
9- Les projets inaboutis de la Commission pour financer le plan de relance européen <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/22/les-projets-inaboutis-de-la-commission-pour-financer-le-plan-de-relance-europeen_6107063_3234.html>, Le Monde, 22/12/21, 18h09
10- Quel est le territoire de vie idéal des Français ? Quelques réponses aux questions que tout le monde se pose <https://theconversation.com/quel-est-le-territoire-de-vie-ideal-des-francais-quelques-reponses-aux-questions-que-tout-le-monde-se-pose-173020>, The Conversation, 23/12/21, 21:07
11- Transition écologique : Les 12 bonnes nouvelles de l’année <https://www.linfodurable.fr/environnement/transition-ecologique-les-12-bonnes-nouvelles-de-lannee-30096>, L’Info Durable, 23/12/21
12- Selon l’exécutif européen, les nouvelles « ressources propres » du budget de l’UE proviendront du marché du carbone <https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/selon-lexecutif-europeen-les-nouvelles-%E2%80%89ressources-propres%E2%80%89-du-budget-de-lue-proviendront-du-marche-du-carbone/>, EurActiv, 23/12/21
13- Décryptage Les rachats d’actions record en Bourse relancent le débat sur le partage de la valeur avec les salariés <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/24/les-rachats-d-actions-record-relancent-le-debat-sur-le-partage-de-la-valeur_6107236_3234.html>, Le Monde, 24/12/21, 14h34
14- Exclusif. Ursula von der Leyen sur la présidence française de l'UE : "Je compte sur l'expérience de la France" <https://www.lejdd.fr/International/UE/exclusif-ursula-von-der-leyen-sur-la-presidence-francaise-de-lue-je-compte-sur-lexperience-de-la-france-4084544>, Le JDD, 25/12/21, 23h00
15- Sondage. 29% des Français veulent une Europe plus intégrée, contre 50% des Italiens et 43% des Allemands <https://www.lejdd.fr/International/UE/sondage-29-des-francais-veulent-une-europe-plus-integree-contre-50-des-italiens-et-43-des-allemands-4084610>, Le JDD, 25/12/21, 23h45
16- Face à la crise écologique, les musées cherchent à devenir plus vertueux <https://positivr.fr/face-a-la-crise-ecologique-les-musees-cherchent-a-devenir-plus-vertueux/>, Positivr avec ETX Daily Up, 26/12/21
17- La société de déconsommation commence à faire son chemin <https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/nous-sommes-entres-dans-une-societe-de-deconsommation-150441.html>, Novethic, 26/12/21
18- Mort de Desmond Tutu : hommages planétaires, l'Afrique du Sud orpheline <https://www.la-croix.com/Deces-Desmond-Tutu-pluie-hommages-icone-lutte-anti-apartheid-2021-12-27-1301191980>, AFP, 27/12/21, 17:00
19- De trader à militant, de citadin à paysan : en 2021, ils ont choisi de ne plus subir leur vie <https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/de-trader-a-militant-de-citadin-a-paysan-en-2021-ils-ont-choisi-de-ne-plus-subir-leur-vie-150431.html>, Novethic, 27/12/21
20- L’art, la science et l’anthropocène <https://theconversation.com/lart-la-science-et-lanthropocene-173364>, The Conversation, 28/12/21, 17:54
21- Démographie : la croissance de la population française continue de faiblir <https://www.francetvinfo.fr/societe/demographie-la-croissance-de-la-population-francaise-continue-de-faiblir_4897783.html>, France info avec AFP, 29/12/21, 18
En audio
22- Camille Etienne : "L’Ecologie n’est pas un conflit de génération" <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mardi-28-decembre-2021>, France Inter, La Terre au carré, 28/12/21, de 14h à 15h
En images
23- La France des solutions : en 5 minutes, 25 minutes ou 2 heures (re)vivez en vidéo la soirée du 15/12/21 pilotée par Reporters d’Espoirs <https://reportersdespoirs.org/fds2021>
Bien à vous,
Florence
NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.
NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation pour la Nature et l’Homme
LEADERS DU JOUR : Danone et L'Oréal font partie des 14 leaders ayant obtenu un triple A pour leur engagement contre le changement climatique, la gestion des forêts et la sécurisation des ressources en eau. (cf. item 1)
LIVRES DU JOUR : — Dans son essai, le sociologue et politiste Emmanuel Henry met à nu les rouages et les mécanismes subtils par lesquels un problème réel et bien documenté sera ignoré, n’appelant ainsi ni décision ni action. (cf. item 3)
— L’injonction de consommer moins mais mieux est devenu une réalité, analyse Cécile Désaunay dans son essai "La société de déconsommation, la révolution du vivre mieux en consommant moins". (cf. item 17 & suite)
NÉGLIGENCE DU JOUR : Climat & environnement font partie du trio de tête des préoccupations des Français mais ils ne figurent pas pour autant au cœur de la campagne. (cf. item 4)
RÉSISTANCE DU JOUR : Les publicités trompeuses des gros groupes ne passent plus. Des collectifs citoyens comme le Réveil Écologique ou les Perles du Greenwashing dénoncent et déconstruisent ces publicités jusqu'à faire reculer les entreprises. (cf. item 6)
CITATIONS DU JOUR : — "Il manque un vrai portage, les moyens et une vision claire des choix de société à faire au regard de la transition écologique à conduire", Marine Braud, auteure du "Bilan écologique du quinquennat", présenté par le think tank Terra Nova. (cf. item 8)
— "J’avais l’habitude de penser que les principaux problèmes environnementaux étaient la perte de biodiversité, l’effondrement des écosystèmes et le changement climatique. Je pensais que 30 ans de bonne science pouvaient résoudre ces problèmes. J’avais tort. Les principaux problèmes environnementaux sont l’égoïsme, la cupidité et l’apathie, et pour y faire face, nous avons besoin d’une transformation culturelle et spirituelle. Et nous, les scientifiques, ne savons pas comment faire cela". Gustave Speth, avocat américain spécialiste des questions d’environnement (cf. item 20)
FINANCEMENT DU JOUR : Bruxelles propose la création de trois ressources propres qui viendraient abonder directement le budget communautaire. (cf. item 9 & 12)
ENQUÊTE DU JOUR : Quels sont les territoires idéaux selon les individus en quête d’une meilleure qualité de vie ? Sur quels attributs se fondent l’image des territoires qu’ils ont ? Des éléments de réponse peuvent être apportés par des travaux de recherche. (cf. item 10)
BILAN DU JOUR : Climat, pesticides, plastique…en 2021, plusieurs décisions ont été prises en faveur de la transition écologique. Quelles sont les plus marquantes d'entre elles. (cf. item 11)
FOSSÉ DU JOUR : Tandis que, dopées par les plans de soutien des Etats, de grandes entreprises dépensent des milliards d’euros pour faire grimper le cours de leurs actions, les revendications salariales se multiplient. (cf. item 13)
CHANTIER DU JOUR : Au démarrage de la présidence française de l'UE, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, dresse un état des lieux des chantiers et des ambitions dans une interview mais plus que les Allemands et les Italiens, les Français restent réservés sur son ambition d'une "souveraineté européenne". (cf. item 14 & 15)
DÉCRYPTAGE : Economies d’eau, usage de LED, recrutement d’un conservateur en changement climatique : pour la planète, les musées s’engagent aussi. (cf. item 16)
HOMMAGE DU JOUR : L'Afrique du Sud se sent déjà orpheline avec le deuil de l'archevêque Desmond Tutu, immense figure morale de la lutte contre l'apartheid et prix Nobel de la paix. (cf. item 18)
MUTATION DU JOUR : Ils étaient traders, cadres dans des grands groupes et vivaient confortablement mais la pandémie a bousculé leurs certitudes et déclenché des changements de vie parfois radicaux. (cf. item 19)
AFFAIBLISSEMENT DU JOUR : Toutes les régions françaises ont vu leur croissance démographique ralentir entre 2013 et 2019, "aux exceptions notables" de la Guyane et de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, selon les derniers chiffres de l'Insee. (cf. item 21)
PORTAIT DU JOUR : Activiste pour la justice sociale et climatique, Camille Étienne se bat pour alerter sur l'urgence écologique. (cf. item 22)
CÉLÉBRATION DU JOUR : Autour d’initiatives concrètes -économiques, sociales, écologiques- et inspirantes, l’événement qui célèbre la créativité et les solutions « Made in France ». (cf. item 23)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Danone et L’Oréal parmi les 14 entreprises leaders sur l’environnement au niveau mondial, Novethic, 15/12/21
Concepcion Alvarez
Danone et L'Oréal trustent le podium du CDP (ex-Carbon Disclosure Project) depuis plusieurs années déjà. Véritable référence en matière de transparence environnementale, il classe chaque année les entreprises les plus vertueuses au niveau mondial. Les deux Françaises font ainsi partie des 14 leaders ayant obtenu un triple A pour leur engagement contre le changement climatique, la gestion des forêts et la sécurisation des ressources en eau. Mais elles ne représentent que la pointe de l'iceberg.
Seules 14 entreprises sortent du lot en matière environnementale, à en croire le nouveau classement du CDP, et Danone et L’Oréal en font partie. Les deux championnes françaises ont obtenu un triple A, dans les trois domaines analysés par l’organisation à but non lucratif, à savoir la lutte contre le changement climatique, la gestion des forêts et la sécurisation des ressources en eau. Elles se placent en haut du classement aux côtés de HP, Unilever ou encore de Philip Morris.
C’est la sixième année consécutive que le géant français des cosmétiques reçoit cette distinction. En matière de climat, l’objectif global de L’Oréal pour 2030 est de réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre sur chacun de ses produits finis, tous scopes confondus (émissions directes et indirectes), et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. En 2025, tous les sites du groupe auront atteint la neutralité carbone et d’ici la fin de la décennie, aucun des ingrédients et des matériaux d’emballage ne contribueront à la déforestation.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/danone-et-l-oreal-parmi-les-14-entreprises-leaders-sur-l-environnement-au-niveau-mondial-selon-le-cdp-150405.html>
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2- USA : abandon des négociations pour dédommager les familles de migrants séparées, AFP, 17/12/21, 07:00
Le gouvernement des Etats-Unis a abandonné les négociations visant à dédommager financièrement les familles de migrants séparées à la frontière avec le Mexique en raison de la politique de "tolérance zéro" de l'ex-président Donald Trump, ont indiqué jeudi des représentants des deux parties.
L'administration de Joe Biden a déclaré qu'aucun accord n'avait pu être conclu avec les avocats des familles qui ont porté plainte suite aux séparations, tout en insistant sur la possibilité d'en trouver un à l'avenir.
"Bien que les parties n'aient pas réussi à trouver un accord de règlement cette fois-ci, nous restons déterminés à dialoguer avec les plaignants et à rendre justice aux victimes de cette politique odieuse", a déclaré le ministère de la Justice dans un communiqué.
Les plaignants, qui demandent une indemnisation pour les dommages psychologiques subis par les séparations, ont annoncé qu'ils allaient poursuivre leur bataille juridique.
"Nous allons retourner devant les tribunaux (...) le traumatisme infligé à ces enfants et parents par notre propre gouvernement est incompréhensible. Nous devons faire ce qu'il faut", a déclaré à l'AFP Lee Gelernt, avocat de l'association Union américaine pour les libertés civiles (ACLU).
Suite à son investiture en janvier, le président démocrate Joe Biden avait promis de mener une politique migratoire plus "humaine" après l'ère Trump et sa politique dite de "tolérance zéro", lancée en 2018.
Elle consistait à engager des poursuites pénales contre toute personne entrée illégalement à la frontière avec le Mexique. Conséquence : des parents ont été placés en détention sans leurs enfants.
Selon le département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis (DHS), près de 4.000 enfants migrants avaient été séparés de leurs familles et seulement 1.786 mineurs ont pu les retrouver. Toutefois, des documents judiciaires indiquent qu'au total 5.500 enfants migrants ont été séparés de leurs parents.
Le nombre d'arrestations de sans-papiers à la frontière sud des Etats-Unis a fortement augmenté ces dernières années, la majorité d'entre eux provenant d'Amérique centrale et du Mexique.
<https://www.lepoint.fr/monde/usa-abandon-des-negociations-pour-dedommager-les-familles-de-migrants-separees-17-12-2021-2457267_24.php>
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3- Essai. « La Fabrique des non-problèmes » ou la mécanique de destruction de la connaissance, Le Monde, 17/12/21, 12h15
Stéphane Foucart
Dans son essai, le sociologue et politiste Emmanuel Henry met à nu les rouages et les mécanismes subtils par lesquels un problème réel et bien documenté sera ignoré, n’appelant ainsi ni décision ni action.
Livre. De temps à autre, on voit surgir dans l’actualité des questions qui, indépendamment de leur importance, disparaissent vite, trop vite, des colonnes des journaux. Elles tombent, comme aime à le dire l’historien des sciences américain Robert Proctor (université Stanford), dans un « puits de désintérêt ». Sporadiquement, elles reviennent dans la conversation publique puis retombent de nouveau dans l’oubli ; elles ne « font pas problème », elles ne sont pas « mises à l’ordre du jour ». Le politique ne s’en saisit pas, comme pour les oublier ou laisser le soin à d’autres de s’en emparer.
De ce simpl constat empirique, Emmanuel Henry (université Paris-Dauphine-PSL/Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales-Irisso) a fait un livre dense et passionnant, d’une grande utilité pour le débat public. Dans La Fabrique des non-problèmes, le sociologue et politiste français décortique et met à nu les rouages et les mécanismes subtils par lesquels un problème réel et bien documenté peut devenir un « non-problème », n’appelant ainsi aucune action, aucune décision.
Pollution, amiante, pesticides…
Les émissions toxiques des moteurs diesel ? La pollution des sols ? La contamination de la ressource en eau par les métabolites de pesticides ? L’effondrement des insectes pollinisateurs ? La cancérogénicité de l’amiante ? Toutes ces questions sont, ou ont été, des « non-problèmes », jusqu’à ce que certains d’entre eux soient devenus des scandales environnementaux ou sanitaires parfois majeurs. Tout au long des années 1980, par exemple, l’imminence du changement climatique anthropique faisait déjà l’objet d’un consensus fort au sein de la communauté scientifique compétente mais, bien que la question revête une importance existentielle, il demeurera un « non-problème » pendant une à deux décennies.
Emmanuel Henry part du « dieselgate » – le scandale, en 2015, des logiciels « truqueurs » dans les véhicules diesel de nombreuses marques automobiles – pour montrer dans un premier temps comment une situation peut être « invisibilisée » et soustraite au débat public, sans être pourtant formellement tenue secrète. En effet, la présence de ces logiciels dans les motorisations diesel semble avoir été implicitement acceptée par les autorités régulatrices comme des dispositifs admis par la réglementation dans le but de « protéger le moteur ». Dans ce cas comme dans d’autres, c’est la « socialisation » ou la « politisation » d’un enjeu technique, c’est-à-dire sa sortie des cercles restreints de l’expertise et sa traduction dans la sphère publique, qui permet au scandale d’éclater. Et à un « non-problème » de devenir un problème public.
Abondante littérature
« Alors que, de l’extérieur, on perçoit les règles d’homologation des véhicules comme conçues et mises en œuvre dans le but de diminuer les pollutions de l’environnement, écrit Emmanuel Henry, de l’intérieur, ces règles ont surtout pour but de protéger juridiquement les constructeurs automobiles d’éventuels recours dans la mesure où ils pourront a posteriori justifier que leur véhicule était conforme aux normes en vigueur. » En d’autres circonstances, c’est la dilution dans le temps du processus décisionnel qui contribue à rendre un problème invisible – comme celui sur l’enfouissement des déchets nucléaires, qui, depuis la loi Bataille (1991), s’est étiré sur une quinzaine d’années.
> Lire aussi (2015) : La Commission européenne dément avoir ignoré le « scandale Volkswagen »
Dans un second temps, Emmanuel Henry s’appuie sur l’abondante littérature produite récemment sur la « production culturelle de l’ignorance ». Depuis une quinzaine d’années, un grand nombre de travaux en histoire et sociologie des sciences ont été conduits, outre-Atlantique mais également en France, sur les modalités par lesquelles des intérêts contrariés peuvent peser sur la construction du savoir scientifique, sur sa transmission au public ou son utilisation par les autorités réglementaires. Les exemples les plus couramment cités sont ceux des marchands de tabac qui ont cherché à oblitérer, des années durant, les connaissances sur les méfaits de la cigarette, ou encore des pétroliers qui ont financé des pseudo-experts climatosceptiques, brouillant dans l’opinion et les classes dirigeantes la perception des risques liés au réchauffement.
Mécanismes de destruction de la connaissance
Au-delà de ces situations canoniques, l’auteur met en lumière, à travers de nombreux exemples, toute la subtilité de ces mécanismes de destruction de la connaissance : à travers des normes réglementaires qui excluent de leur cadre d’analyse certaines questions, à travers les jeux de financement et la priorisation de certains enjeux de recherche, à travers le rapprochement structurel de la recherche académique avec des intérêts privés… Plus généralement, rapporte Emmanuel Henry, « des travaux récents ont mis en évidence des dimensions plus structurelles de l’influence de l’industrie ou des acteurs économiques sur l’action publique ».
Bref et percutant, l’ouvrage d’Emmanuel Henry parvient à rassembler et mettre en cohérence, avec une grande économie de moyens, des travaux issus de communautés de recherche différentes, sur la construction de l’action et des problèmes publics d’une part, et sur la production culturelle de l’ignorance d’autre part. Sa lecture est édifiante.
§ « La Fabrique des non-problèmes. Ou comment éviter que la politique s’en mêle », d’Emmanuel Henry, Presses de Sciences Po, 172 p., 15 € <https://www.pressesdesciencespo.fr/fr/book/?GCOI=27246100801090>.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/17/la-fabrique-des-non-problemes-ou-la-mecanique-de-destruction-de-la-connaissance_6106464_3232.html>
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4- L’écologie va-t-elle enfin devenir un thème de campagne présidentielle ?, Novethic, 18/12/21
La rédaction
Si le Président Emmanuel Macron n’a jamais évoqué le climat ou l’environnement dans son interview de deux heures du 15 décembre, les Français les placent pourtant dans le trio de tête de leurs préoccupations. Du coup des voix s’élèvent, primaire populaire, vague verte,… pour donner une vraie place à l’écologie.
L’absence totale des enjeux climatiques et environnementaux de la longue interview bilan du 15 décembre du presque candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron a ému nombre d’observateurs. Le ton a été donné dès le début lorsque la journaliste Audrey Crespo-Mara a évoqué le programme : insécurité, immigration et pouvoir d’achat. Sur les réseaux sociaux, les militants et experts ont critiqué une décision "incompréhensible", selon l’avocat spécialiste du droit de l’environnement, Arnaud Gossement qui contribue à faire de l’écologie, un thème de campagne négligé. Pourtant ces pressions politiques montent pour qu’elles prennent de l’importance.
Le mouvement citoyen baptisé La Primaire populaire s’est donné pour mission de "redonner de l’espoir au peuple de gauche" en présentant un seul candidat à l’élection présidentielle d’avril 2022. Le collectif s’appuie sur dix mesures phares pour que "la justice sociale, l’écologie et la démocratie triomphent en 2022". Parmi les axes principaux, on retrouve la volonté d’une "vraie" loi climat portée par la Convention citoyenne pour le climat ou encore un "big bang pour une fiscalité plus juste et écologique". Pour l’instant, seule la candidate socialiste Anne Hidalgo a déclaré vouloir y participer. Mais une nouvelle candidature pourrait changer la donne, celle de Christiane Taubira. Dans une vidéo publiée le 17 décembre, l’ancienne garde des Sceaux a annoncé qu’elle "envisage d’être candidate". Elle liste dans une vidéo de 3 minutes publiée sur les réseaux sociaux tout ce qui compte dont "la détermination à cesser de tergiverser face au bouleversement climatique et aux dangers qui menacent la biodiversité".
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/election-presidentielle-l-ecologie-va-t-elle-enfin-emerger-150422.html>
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5- Marseille : Earthship Sisters, une « académie» pour promouvoir le leadership des femmes dans la transition écologique, 20 Minutes, 19/12/21, 12h31
Caroline Delabroy
Formation. Lancé à Marseille, ce programme accompagne chaque année des porteuses de projets liés à l'environnement, avec tout un volet voile et nature
• Face au sentiment d’impuissance politique, Déborah Pardo a lâché son poste de chercheuse à Cambridge pour cocréer Earthship Sisters et développer un leadership féminin sur les questions de transition écologique.
• La prochaine promotion est en cours de recrutement, pour un programme qui à la fois incube les projets et crée du collectif autour de la navigation et de week-ends en pleine nature.
• Depuis son lancement en 2018, 22 entreprises en lien avec l’écologie ont été créées, pour 31 « sisters » accompagnées.
Un jour, elle en a eu marre des « supers jeux de données » qui font un bel article scientifique mais terminent aux oubliettes des priorités politiques. Face au « manque de leadership pour prendre des décisions réellement impactantes » en faveur de l’environnement, Déborah Pardo, spécialiste des populations d’albatros, a décidé de quitter Cambridge et le monde de la recherche. A Marseille, elle a lancé en 2018 le mouvement Earthship Sisters, qui se prépare à accueillir une troisième promotion de « sisters ». Les candidatures sont ouvertes jusque fin janvier. L’objectif : promouvoir le rôle des femmes dans la transition écologique.
« Elles s’engagent pour un an dans un programme en parallèle de leur vie professionnelle », explique-t-elle. Outre un incubateur écoféministe, avec deux cents heures de formation digitale pour aboutir à un projet lié à l’environnement, Earthship Sisters propose, et c’est son originalité, deux expéditions à la voile et cinq week-ends de formation en leadership en pleine nature. Autant de choses qui ont un coût. « En soi, le programme coûte 25.000 euros par sisters. On finance les deux-tiers en allant chercher des subventions et du mécénat. On leur demande de compléter à hauteur de 7.000 euros. On les forme à la levée de fonds, certaines arrivent à obtenir un financement auprès d’entreprises. »
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3191631-20211219-marseille-earthship-sisters-academie-promouvoir-leadership-femmes-transition-ecologique>
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6- Contre le greenwashing, la résistance citoyenne s’organise, Novethic, 20/12/21
Mathilde Golla
Amazon qui prône l'éco-pâturage, Toyota et sa voiture à hydrogène qui "purifie l'air"... Les publicités trompeuses des gros groupes ne passent plus. Des collectifs citoyens comme le Réveil Écologique ou les Perles du Greenwashing dénoncent et déconstruisent ces publicités jusqu'à faire reculer les entreprises.
En cette période de fêtes propice à la consommation et aux publicités, la guerre contre le greenwashing s’intensifie. Parallèlement aux ONG qui continuent à épingler les communications mensongères des entreprises - notamment les Amis de la Terre et son "prix Pinocchio du greenwashing" - la résistance citoyenne se structure. Le collectif "Pour un réveil écologique" a ainsi lancé un "calendrier de l’Avent du greenwashing"! "Notre but est de faire de la sensibilisation et du décryptage avec nos outils", détaille ainsi Sébastien Pezza, membre du collectif.
La dernière campagne de pub d’Amazon est ainsi épinglée. Le géant du e-commerce met en scène l’un de ses "responsables développement durable" qui prône "l'éco-pâturage" au milieu de chèvres devant un entrepôt Amazon. Le message a suscité l’ire du collectif : "L’eco-pâturage c’est pratique, ça permet d’éviter de parler d’artificialisation des sols, causée entre autres par la construction des immenses entrepôts". Dans ce "Calendrier de l’Avent du Greenwashing" figure également la campagne de Toyota qui affirme que "plus vous roulez, plus vous purifiez l’air" grâce à sa voiture à hydrogène. "Il est mensonger d’affirmer que ces véhicules ont un effet vertueux pour l’environnement", dénonce le collectif. Contactées par Novethic, Toyota et Amazon n’ont pas souhaité répondre.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/contre-le-greenwashing-la-resistance-citoyenne-s-organise-150402.html>
En savoir plus :
> « Engageons-nous pour un réveil écologique ! <https://pour-un-reveil-ecologique.org/fr/> »
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7- 2021, année-bascule ?, TEK4life, Newsletter du 21/12/21
Dorothée Browaeys
Avant d’entrer dans la nouvelle année, célébrons… célébrons ce que nous avons pu réaliser ensemble en 2021 ! Car dans un contexte alarmiste et confus, nous avons pu faire, collectivement, quelques belles choses… En effet, TEK4life a pris part cette année à plusieurs chantiers dont nous voulons célébrer, avec vous, les fruits. En voici quelques-uns :
• L’intérêt croissant pour donner de la valeur au maintien des biens communs par des comptabilités écologiques et sociales.
On le voit avec les publications des rapports du groupe C3D-ORSE-OREE et de Prophil (voir ici dans nos actualités) mais aussi celle de TEK4life en mars dernier : Cartographie des enjeux, acteurs et controverses d’une comptabilité multicapitaux.
D’ailleurs l’Alliance ComptaRegeneration vient d’accueillir deux nouveaux membres (GRDF et France Ville durable) qui rejoignent Danone, Veolia, Citeo, In Vivo, La Poste, Mirova, Crédit Coopératif, Grant Thornton, RSM, Cerfrance.
>> Suite à lire à :
<https://3kwcu.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/nHWQDaJpM4YP351GvQBEhma5alACJ9fwUW4z17G0s62Oj2o7DBmURHSMzQGXCr6FcHmTyTw-rf_CSlT1J5vTa9XxpY2RRCLJ4HukutNVcFUVZ0cdDp1qXvdrP_Kd5NeWzFztBgAC>
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8- Le bilan écologique contrasté du quinquennat Macron, Le Monde, 22/12/21, 11h30
Rémi Barroux
Pour le think tank Terra Nova, si Emmanuel Macron est le président qui a fait le plus pour l’environnement, il manque un changement systémique et un portage politique.
Eviter les « discours caricaturaux affirmant d’un côté que “tout a été fait” et déplorant de l’autre “un quinquennat pour rien” », tel était l’enjeu pour Marine Braud, l’auteure du « Bilan écologique du quinquennat », présenté mercredi 22 décembre par le think tank Terra Nova.
Pas de satisfecit général, donc, pour le gouvernement, mais l’affirmation, souvent avancée par le président de la République lui-même ou par la ministre de la transition écologique, que ce quinquennat est celui qui a le plus agi pour la cause environnementale. Pour autant, explique celle qui fût durant deux ans conseillère successivement d’Elisabeth Borne, puis de Barbara Pompili, au ministère de la transition écologique, où elle fût en charge du suivi de la convention citoyenne pour le climat, cela est loin d’être suffisant. « Il manque un vrai portage, les moyens et une vision claire des choix de société à faire au regard de la transition écologique à conduire », explique au Monde Marine Braud, qui a quitté le ministère en juillet 2021 et travaille dorénavant comme consultante.
> Lire aussi Face aux alarmes du GIEC, Macron critiqué pour son bilan environnemental
A la lecture de ce bilan de quarante pages, assez complet et basé sur de nombreuses études et articles de presse, la réaction est d’ailleurs plutôt positive chez son ancien employeur. « La note est plutôt intéressante, le bilan riche, et notre ancienne collaboratrice reconnaît que beaucoup a été fait, se félicite-t-on au cabinet de Barbara Pompili. Et, quand elle dit qu’il va falloir faire plus, on ne peut qu’être d’accord. » C’est d’ailleurs la ministre, associée à Pascal Canfin, député européen (Renew, majorité présidentielle) et président de la commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire du Parlement européen, qui est en charge du bilan et du programme écologique du futur candidat Macron.
« Analyse dépassionnée des échecs et des avancées »
Pour la consultante, qui avait aussi travaillé, par le passé, avec M. Canfin au Fonds mondial pour la nature (WWF), il était nécessaire de proposer une « analyse dépassionnée des échecs et des avancées de ce mandat et en tirer les leçons » pour avancer des « propositions structurantes » pour le prochain quinquennat.
> Lire aussi Emmanuel Macron et l’écologie : un quinquennat de malentendus
Au crédit du président Macron, le think tank avance plusieurs sujets, peu, voire pas traités au cours des mandats précédents : réduction de l’artificialisation des sols, lutte contre la déforestation importée, promotion de l’économie circulaire. « De nombreux projets enlisés depuis des années ont été abandonnés, comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes [Loire-Atlantique], Europa City [au nord de Paris] ou la Montagne d’or [Guyane] », note Marine Braud. Et de citer aussi « des financements sans précédent pour le climat », avec quelque 30 milliards d’euros, en incluant le plan de relance.
> Lire aussi Climat : Emmanuel Macron veut réformer la Constitution et esquisse des mesures en demi-teinte
Mais le bilan de Terra Nova pointe aussi les manques, notamment sur la biodiversité, qui nécessiteraient une approche systémique. Sur les enjeux de pollution, les produits phytosanitaires, le glyphosate, etc., Marine Braud estime que « le gouvernement s’est confronté à la réalité des usages agricoles ». Plus globalement, elle note que c’est « dans le domaine de la transition agricole que l’on observe le statu quo le plus important ».
« On est loin du compte »
In fine, si l’ex-conseillère donne crédit au président quand il affirme, dans une interview au média en ligne Brut, le 4 décembre 2020, « personne n’a autant fait que nous depuis trois ans », elle juge ce discours « d’une autre époque ». « La question n’est donc plus de savoir si l’on a fait plus que ses prédécesseurs sur le sujet, mais si l’action est suffisante pour lutter efficacement contre les menaces systémiques posées les dérèglements environnementaux, et si les politiques d’accompagnement à la transition sont bien pensées et proportionnées. » Pour Marine Braud, clairement, tel n’est pas le cas.
> Lire aussi Coût, gestion des déchets et sécurité : huit questions que pose le retour annoncé du nucléaire en France
Sur ce point au moins, le directeur de Greenpeace France, Jean-François Julliard, rejoint l’autrice du bilan. Même si les critiques de son organisation à l’encontre du gouvernement, comme celles de ceux qui évoquent un bilan « catastrophique », sont jugées sévèrement par Marine Braud, qui parle de « critiques acerbes », le responsable de Greenpeace estime aussi que « malgré les petites choses qui ont été faites, on est loin du compte ». Pour Jean-François Julliard, avec ce quinquennat, « on a été de promesses trahies en annonces non suivies d’effets ». Et d’énumérer la transformation du modèle agricole, « un échec », celle du modèle économique, « remise à plus tard », ou encore la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique : « Aujourd’hui, on parle plutôt de relance du nucléaire. » Autant de thèmes que le directeur de Greenpeace aborde dans un livre, Cinq ans pour sauver notre humanité, Taillandier, à paraître le 6 janvier 2022. Un bilan qui sera plus sévère sans aucun doute que celui de Terra Nova.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/22/le-bilan-ecologique-contraste-du-quinquennat-macron_6107023_3244.html>
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9- Les projets inaboutis de la Commission pour financer le plan de relance européen, Le Monde, 22/12/21, 18h09
Virginie Malingre (Bruxelles, bureau européen)
Bruxelles propose la création de trois ressources propres qui viendraient abonder directement le budget communautaire.
C’est un sujet en apparence technique, mais dont la mise en œuvre, à terme, peut changer la nature de l’Union européenne (UE). On parle ici des ressources propres – ces impôts et taxes qui seraient prélevés sur les citoyens et les entreprises européens pour alimenter le budget communautaire, aujourd’hui très largement dépendant des contributions des Vingt-Sept – dont la Commission veut se doter d’ici à 2026, comme elle l’a expliqué mercredi 22 décembre.
Des ressources propres accrues, cela signifie deux choses pour les Etats membres. D’une part, une partie des prélèvements qui pèsent sur leurs contribuables leur échappe. D’autre part, les institutions européennes gagnent en autonomie puisqu’elles dépendent moins, d’un point de vue financier, de leur bon vouloir. Autant dire que nombre de gouvernements, au sein de l’UE, n’y sont pas spontanément favorables. Pas plus aujourd’hui qu’hier.
Mais le choix des Vingt-Sept d’emprunter ensemble pour financer le plan de relance européen de 750 milliards d’euros, après la récession sans précédent liée à la pandémie de Covid-19, les a forcés à nuancer leur position, d’autant que c’était là une demande expresse du Parlement européen. Ils ont donc décidé que des ressources propres seraient créées afin de leur permettre d’honorer cette dette commune, qui leur coûtera environ 15 milliards d’euros par an à compter de 2026.
> Lire aussi Plan de relance européen : l’argent va enfin pouvoir arriver dans les caisses des Etats membres
La Commission a tardé à faire ses propositions, qu’on attendait en juin. L’élection de Joe Biden et le souhait des Européens de restaurer le lien transatlantique, abîmé par les années Trump, ont, il est vrai, changé la donne. Bruxelles a en effet abandonné la piste d’une taxe numérique, dès lors que les Etats-Unis ont soutenu l’adoption d’une taxation minimale pour les multinationales, et qu’un accord sur la fiscalité mondiale a été conclu au sein de l’OCDE en octobre. La Commission a également fait attention à ne pas (trop) fâcher Washington avec le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, que les Européens veulent instaurer afin de taxer les biens importés dont la production ne répondrait pas à leurs standards en termes d’environnement.
Vifs débats
Dans ce contexte, la Commission a identifié trois nouvelles ressources propres, qui devraient lui rapporter entre 15,8 milliards et 17,3 milliards d’euros chaque année à partir de 2026. Une partie des recettes, qui proviendront de la mise en place d’une nouvelle fiscalité internationale, viendra abonder le budget européen, à raison de 2,5 milliards et 4 milliards d’euros par an. Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières devrait pour sa part y contribuer à hauteur de 0,8 milliard d’euros. Enfin, l’élargissement du marché carbone européen (Emissions Trading System, ETS) aux secteurs maritime et aérien, ainsi que la création d’un autre système d’échange de quotas d’émissions de CO2 pour le chauffage et le carburant rapporteront aux caisses communautaires 12,5 milliards d’euros par an.
> Lire aussi Accord historique des pays du G20 pour une taxation internationale des multinationales
Si l’exécutif européen a tardé à présenter ces nouvelles ressources propres, c’est aussi parce que, en son sein, les débats ont été très vifs. D’un côté, Johannes Hahn, le commissaire au budget et à l’administration, souhaitait qu’elles soient exclusivement affectées au remboursement de la dette des Vingt-Sept. De l’autre, Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne, militait pour qu’elles soient en partie utilisées dans le cadre du Green Deal. In fine, 8 milliards d’euros viendront alimenter le fonds social pour le climat, qui sera créé afin d’aider les économies les plus carbonées, comme la Pologne, à faire leur transition.
Ce qui veut dire qu’entre 7,8 milliards et 9,3 milliards d’euros seulement seront consacrés au remboursement de la dette. « L’histoire n’est pas finie », affirme Johannes Hahn, qui compte présenter, en 2023, un deuxième paquet de ressources propres, dont la taxe sur les transactions financières pourrait faire partie.
> Lire aussi Pandémie de Covid-19 : les dettes publiques européennes atteignent des records
Encore faudrait-il que le premier paquet voie le jour, alors que le Sénat américain n’a pas encore voté la réforme fiscale agréée dans le cadre de l’OCDE et que Joe Biden n’y détient qu’une très courte majorité. De même, l’extension de l’ETS n’est pas acquise et de nombreux Etats membres y sont opposés, redoutant qu’elle mette des « gilets jaunes » aux quatre coins du Vieux Continent. Enfin, le sujet est loin d’être consensuel à la table des Vingt-Sept, qui doivent approuver ce premier paquet. « Ce premier paquet de ressources propres devra se faire, nous ne lâcherons rien », lance Valérie Hayer. « Au Parlement européen, on a des leviers », poursuit l’eurodéputée macroniste, qui rappelle que les élus doivent voter le budget 2023.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/22/les-projets-inaboutis-de-la-commission-pour-financer-le-plan-de-relance-europeen_6107063_3234.html>
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10- Quel est le territoire de vie idéal des Français ? Quelques réponses aux questions que tout le monde se pose, The Conversation, 23/12/21, 21:07
Par Christophe Alaux, Professeur des Universités, Institut de management Public et Gouvernance Territoriale, Chaire Attractivité et Nouveau Marketing Territorial, Aix Marseille Université, Aix-Marseille Université (AMU), Laura Carmouze, Maître de Conférences en Sciences de Gestion et du Management, Institut de management Public et Gouvernance Territoriale, Chaire Attractivité et Nouveau Marketing Territorial, Aix-Marseille Université (AMU) & Sarah Serval, Directrice adjointe de la Chaire A&NMT (Attractivité et Nouveau Marketing Territorial), Maître de Conférences en Sciences de Gestion, Aix-Marseille Université (AMU)
Qu’ils s’agissent d’entrepreneurs nomades, d’indépendants ou de salariés, la crise sanitaire et les confinements successifs redessinent la carte de l’attractivité résidentielle des territoires. Il est question ici d’un enjeu majeur pour les stratégies de marketing territorial. En effet, l’attractivité résidentiellecorrespond à la capacité d’un territoire d’attirer et de retenir des populations.
Les villes petites et moyennes, les territoires plus ruraux et moins urbanisés ont une carte à jouer pour se positionner sur le nouvel échiquier de l’attractivité résidentielle, face à des individus qui plébiscitent le changement de vie et souhaitent « se mettre au vert ». De plus, le développement du télétravail a permis de renouveler les ressorts de l’attractivité d’un territoire en opérant une disjonction entre qualité de vie et opportunité d’emploi. Désormais, un individu peut travailler sur un territoire économiquement attractif et résider sur un autre territoire, perçu comme attrayant pour sa qualité de vie.
Une enquête exploratoire
La quête d’une meilleure qualité de vie semble guider les comportements de cette nouvelle mobilité résidentielle. Ces observations, récemment relayées dans la presse nationale, interrogent : quels sont les territoires idéaux selon ces individus ? Sur quels attributs se fondent l’image des territoires qu’ils ont ? Des éléments de réponse peuvent être apportés par les travaux de recherche conduits par la Chaire attractivité et nouveau marketing territorial (A&NMT) de l’Institut de management public et gouvernance territoriale d’Aix-Marseille Université.
Cette enquête exploratoire cherche à connaître d’une part les images mentales des Français relatives aux territoires idéaux de l’attractivité résidentielle. D’autre part, elle cherche à connaître les images spontanées, dirigées et les intentions comportementales associées à certains territoires français et européens (villes, métropoles, départements et régions), ainsi que les fondements de cette réputation.
Un questionnaire auto-administré en ligne a été diffusé auprès d’un échantillon national représentatif (sur des critères d’âge, de sexe, de catégorie socioprofessionnelle, de région d’habitation, de taille d’agglomération) de 1 505 personnes, âgées de 18 ans et plus. L’administration du questionnaire de l’étude a été confiée à l’institut Consumer Science Analytics (CSA) pour le recueil des données auprès d’un échantillon représentatif de la population française.
>> Suite à lire à :
<https://theconversation.com/quel-est-le-territoire-de-vie-ideal-des-francais-quelques-reponses-aux-questions-que-tout-le-monde-se-pose-173020>
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11- Transition écologique : Les 12 bonnes nouvelles de l’année, L’Info Durable, 23/12/21
Hugo Letemple-Dabas
L'année 2021 s'achève et l'heure est au bilan. Climat, pesticides, plastique...plusieurs décisions ont été prises en faveur de la transition écologique. ID revient sur les plus marquantes d'entre elles.
2021 a encore été synonyme de pandémie mais aussi de lutte contre le changement climatique. Pour finir sur une belle note, ID vous fait revivre les meilleures nouvelles de cette année, mois après mois.
1. Joe Biden entame son mandat en réintégrant les États-Unis dans l’accord de Paris
Dès le jour de son investiture le 20 janvier 2021, le président démocrate Joe Biden a annoncé le retour des Etats-Unis, plus gros pollueur dans le monde, dans l'accord de Paris - une promesse formulée au cours de sa campagne. Les Américains tournent ainsi la page au mandat de Donald Trump, marqué par ses déclarations climatosceptiques et les aides au secteur du pétrole et du charbon. Parmi les mesures prises pour démanteler la politique climatique américaine, National Geographic a notamment relevé l'abandon des mesures de sécurité sur les plateformes offshore mises en place après l'accident de celle de BP en 2010 dans le Golfe du Mexique, ou encore la reprise de l'exploitation du pipeline Keytsone XL, abandonnée depuis par Joe Biden.
>> Suite à lire à :
<https://www.linfodurable.fr/environnement/transition-ecologique-les-12-bonnes-nouvelles-de-lannee-30096>
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12- Selon l’exécutif européen, les nouvelles « ressources propres » du budget de l’UE proviendront du marché du carbone, EurActiv, 23/12/21
Kira Taylor | translated by Anne-Sophie Gayet
La Commission européenne a annoncé, mercredi (22 décembre), son intention d’utiliser les recettes du marché du carbone de l’UE, le futur mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE ainsi que les taxes sur les multinationales pour rembourser les 750 milliards d’euros empruntés dans le cadre du fonds européen pour la relance mis en place suite à la crise du coronavirus.
L’exécutif européen a expliqué que ces trois nouvelles « ressources propres », qui devraient générer 17 milliards d’euros par an entre 2026 et 2030, permettront d’augmenter le budget de l’UE sans que les États membres aient à mettre la main à la poche pour dégager des fonds supplémentaires.
Elles contribueront à rembourser les sommes empruntées pour le fonds pour la relance de 750 milliards d’euros, appelé « Next Generation EU », et fourniront environ 8 milliards d’euros pour le fonds social pour le climat proposé par l’Union.
Les nouvelles ressources « seront non seulement une source de revenu régulier pour le remboursement du fonds “Next Generation EU”, mais elles permettront également d’aligner les recettes du budget de l’UE sur les objectifs politiques communautaires, à savoir la transition écologique et numérique », a indiqué Johannes Hahn, commissaire au Budget et à l’Administration, lors de la présentation du plan.
Il a ajouté qu’il existait un lien étroit entre ces nouvelles ressources propres et les ambitions climatiques de l’UE, notamment parce qu’elles contribueront au fonds social pour le climat qui a été proposé récemment. L’objectif de ce dernier est de protéger les ménages les plus défavorisés des conséquences négatives de la transition énergétique et d’investir dans les technologies écologiques.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/plan-te/news/selon-lexecutif-europeen-les-nouvelles-%E2%80%89ressources-propres%E2%80%89-du-budget-de-lue-proviendront-du-marche-du-carbone/>
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13- Décryptage Les rachats d’actions record en Bourse relancent le débat sur le partage de la valeur avec les salariés, Le Monde, 24/12/21, 14h34
Isabelle Chaperon
Alors que, dopées par les plans de soutien des Etats, de grandes entreprises dépensent des milliards d’euros pour faire grimper leurs actions en Bourse, les revendications salariales se multiplient.
Jamais le débat sur le partage de la valeur n’aura été aussi brûlant. Après une année 2020 marquée au fer rouge par la crise sanitaire, où tous les acteurs économiques se sont serré la ceinture, les résultats des entreprises, dopés par les plans de soutien des Etats, sont repartis à la hausse en 2021. Elles en ont profité pour choyer leurs actionnaires, mais qu’en est-il des salariés ? Avec les 52 milliards d’euros que les entreprises de l’indice SBF 120 ont versés en dividendes en 2021, « je vous mets 1 million de personnes au travail à 2 000 euros par mois pendant une année », a lancé Jean-Luc Mélenchon, le 12 décembre, dans l’émission « Questions politiques » sur Franceinfo et France Inter, en partenariat avec Le Monde.
> Lire aussi Rachats d’actions : quand le capitalisme tourne en rond
Le leader de La France insoumise aurait pu y ajouter les 16 milliards d’euros que ces mêmes entreprises ont dépensés en 2021 pour racheter leurs propres actions, selon les pointages réalisés à la fin novembre par la banque Natixis. Le record annuel, établi à 19 milliards d’euros, est déjà battu à plate couture en tenant compte des 4 % de son capital que L’Oréal a acquis, le 7 décembre, auprès de Nestlé pour près de 9 milliards d’euros. « Cette tendance va se poursuivre en 2022, le marché est porté par les excès de liquidités », soulignent Cédric Richard et Loïc Chenevier, deux responsables au sein des marchés actions chez Natixis CIB.
> Lire aussi : Le CAC 40, qui a pris 25 % depuis janvier, est à son plus haut niveau depuis vingt et un ans
« Avec les taux négatifs, la trésorerie coûte de l’argent », ajoute Cyril Gérard, responsable du courtage actions pour la clientèle d’entreprise chez Kepler Cheuvreux. Cela reste sans commune mesure avec les sommes brassées outre-Atlantique. Selon les premières estimations, les entreprises de l’indice S&P 500 ont acquis en Bourse pour 850 milliards de dollars (750 milliards d’euros) de leurs propres actions. Le millésime dépasse ainsi le record de 2018, où les patrons américains s’étaient empressés de redistribuer à leurs actionnaires les baisses d’impôts octroyées par le président Donald Trump.
« On reçoit des miettes »
Ces montants donnent d’autant plus le vertige qu’ils sont destinés à partir en fumée. Car une fois les actions ramassées en Bourse, la plupart du temps, les entreprises les annulent. De quoi faire grimper mécaniquement – puisque le dénominateur se réduit – le bénéfice par action, indicateur de performance suivi de près par les analystes financiers. Et donc le cours de Bourse. Raison pour laquelle cette pratique est vue comme une façon, avec le dividende, de rémunérer l’actionnaire. Quand une entreprise verse des dividendes, elle donne un bout du gâteau à ses actionnaires ; quand elle rachète ses titres, le gâteau reste intact, mais il y a moins de convives autour de la table.
Alors que de multiples grèves ont éclaté en France ces derniers mois, sur fond de revendications salariales et de résurgence de l’inflation, les rachats d’actions passent mal. Les syndicats de BNP Paribas ont peu goûté les 900 millions d’euros ainsi dépensés au regard des modestes hausses de salaires consenties pour 2022. Sachant que la banque prévoit une rallonge de 4 milliards d’euros. « On reçoit des miettes quand la majeure partie va aux actionnaires. Il n’y a pas assez pour entretenir et restaurer les magasins », s’agace, de son côté, Olivier Lemaire, délégué CGT à l’hypermarché Carrefour d’Hérouville-Saint-Clair (Calvados), où plus de 50 salariés sur 202 équivalents temps plein étaient en grève, jeudi 23 décembre.
> Lire aussi Dans les entreprises, la tension monte sur les salaires
« Nous n’avons plus de toilettes décentes, le matériel de boulangerie est dépassé »,liste-t-il, évoquant « craquages et burn-out » : « On veut des embauches. » La CGT a appelé à la grève dans les magasins Carrefour du 18 au 24 décembre pour obtenir une revalorisation salariale. Le premier employeur privé français a promis de verser une « prime inflation » de 200 euros. Soit un chèque maximal de 20 millions d’euros, en imaginant que les quelque 100 000 collaborateurs de Carrefour France en bénéficient. Sachant qu’en 2021, le distributeur a dépensé 700 millions d’euros pour ramasser ses actions en Bourse.
« La priorité doit être d’investir »
Le rachat d’actions, c’est un peu la prime des actionnaires, quand le dividende en serait le salaire. Quand l’année a été bonne, les directeurs financiers rechignent en effet à augmenter le dividende, car toute baisse serait ensuite mal acceptée par les investisseurs. « Les rachats d’actions ne sont pas mauvais en soit mais, s’ils deviennent systématiques, cela peut être le signe que les dirigeants n’ont pas réussi à identifier des investissements rentables et qu’il est temps d’en changer », avance Christophe Nijdam, délégué général de l’Association française des investisseurs institutionnels, s’exprimant à titre personnel. « Cela reste purement artificiel, j’appelle cela la croissance du bénéfice par action pour les fainéants », ironise-t-il.
> Lire aussi Banques et assureurs dépensent des milliards d’euros pour faire grimper leurs actions en Bourse
« La priorité pour l’entreprise doit être d’investir dans son développement interne, ses marques, ses équipes, sa recherche, ses usines, c’est le plus vertueux pour les employés, les clients et les actionnaires, embraye Emeric Préaubert, associé fondateur de la société de gestion Sycomore Asset Management. Ensuite, des acquisitions peuvent être menées, si des opportunités intéressantes ont été identifiées. Et s’il reste de l’argent après tout cela, il est légitime qu’il soit rendu aux actionnaires, que ce soit sous forme de dividendes ou de rachats d’actions. »
De ce point de vue, l’année a été exceptionnelle à tous les niveaux. Selon une étude de la banque américaine Citi publiée le 1er décembre, les entreprises européennes ont généré en 2021 un flux de trésorerie (le cash-flow) record qui s’est traduit pour commencer par une forte augmentation des investissements,après une contraction moyenne de 1 % sur les cinq années précédant la pandémie de Covid-19. Quant aux opérations de fusions-acquisitions, elles sont au plus haut depuis 2007.
Risque de manque de fonds propres
D’après Citi, les multinationales d’Europe continentale sont enclines à investir en priorité dans leur croissance interne : 46 % des cash-flows, contre 39 % pour la rémunération des actionnaires. A titre de comparaison, leurs homologues américains privilégient le retour aux actionnaires (50 %), bien avant les investissements (31 %). On a vu le résultat avec les compagnies aériennes américaines. Entre 2015 et 2019, American Airlines, Delta, United et Southwest ont dépensé plus de 77 milliards de dollars en dividendes et rachats d’actions.
Mais lorsque la bise est venue, en mars 2020, une fois leurs avions immobilisés au sol à cause du Covid-19, elles ont réclamé une aide d’urgence de 50 milliards de dollars. Un an et demi après le début des aides publiques, plans de relance et autres injections de liquidités à haute pression des banques centrales, on peut se demander d’ailleurs si les largesses des entreprises ne sont pas payées avec l’argent du contribuable.
> Lire aussi Le gouvernement de nouveau au chevet des entreprises
« C’est moins le cas pour les autres entreprises, mais pour les banques assurément, estime M. Nijdam. Cette année est exceptionnelle pour elles à cause des mesures de soutien, que ce soit des banques centrales ou des pouvoirs publics, qui ont rendu solvables les TPE et PME. Ces dispositifs vont être progressivement retirés et les dépôts de bilan devraient repartir à la hausse. Les banques pourraient alors manquer de fonds propres. »
Or, en 2021, les institutions financières françaises en ont profité pour récompenser leurs actionnaires, avec des programmes de rachats d’actions massifs : 560 millions d’euros pour le Crédit agricole, 470 millions pour la Société générale ou encore 1,7 milliard d’euros chez Axa. Et M. Nijdam de rappeler que le secteur bancaire avait fait de même entre 2003 et 2007, argent qui a fait défaut lorsque la crise des subprimes a éclaté.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/24/les-rachats-d-actions-record-relancent-le-debat-sur-le-partage-de-la-valeur_6107236_3234.html>
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14- Exclusif. Ursula von der Leyen sur la présidence française de l'UE : "Je compte sur l'expérience de la France", Le JDD, 25/12/21, 23h00
Propos recueillis par François Clemenceau
A quelques jours de la présidence française de l'UE, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dresse un état des lieux des chantiers et des ambitions dans une interview exclusive.
A 63 ans, Ursula von der Leyen en est déjà à la moitié de son mandat à la tête de la Commission européenne. La nouvelle coalition au pouvoir à Berlin n'est plus de son bord politique et il y a tant à faire avant de solliciter le renouvellement de sa mission. Elle avait promis d'emmener l'UE vers davantage de puissance pour compter dans les rapports de force mondiaux tout en protégeant les Européens des crises. Celle de la pandémie a déjà dévoré presque tout son temps. Ursula von der Leyen attend beaucoup de la présidence française de l'UE pour les six mois à venir et nous a accordé ce long entretien pour détailler ses attentes et ses projets.
Qu'attendez-vous de la présidence française de l'UE pour les six mois qui viennent ?
Les enjeux sont nombreux. Nous sommes presque à mi-mandat, tant de la législature du Parlement européen que de la Commission que je préside. Nous avons fait des propositions ambitieuses pour répondre aux défis auxquels est confrontée l'UE, que ce soit sur la lutte contre le changement climatique, la transition numérique, sur une meilleure coordination en matière de santé ou encore pour un Pacte sur la migration et l'asile. La Présidence française aura un rôle essentiel pour faire avancer ces dossiers. Je compte sur l'expérience de votre pays qui est un membre fondateur de l'UE !
> Lire aussi - Présidence française du Conseil de l'UE : ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de Macron
Mais n'êtes-vous pas préoccupée par le calendrier de cette présidence qui, à cause de l'élection présidentielle française en avril et des législatives qui suivront en juin, risque d'être raccourci ?
L'organisation de la présidence est de la responsabilité exclusive du Conseil. Mais ce que je connais du programme de la présidence française me parait très ambitieux, très énergique. Il y a eu beaucoup de préparation en amont pour que les dossiers puissent être bouclés au cours de cette présidence. Pour bien connaitre le fonctionnement des présidences semestrielles, je sais que celle-là sera très dynamique et que c'est bon pour l'Europe.
Notre premier vecteur d'influence, ce sont nos valeurs
Emmanuel Macron a souhaité que cette présidence permette de "passer d'une Europe de coopération à l'intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine". Est-ce que cela correspond à votre ambition de présider une Commission « géopolitique" ?
Les citoyens européens attendent de nous que nous tenions compte des contraintes et opportunités extérieures dans nos choix politiques. La crise du Covid-19 a bien souligné nos dépendances et nous devons en tirer toutes les leçons. C'est pourquoi la Commission fait du renforcement des capacités stratégiques de l'Europe une priorité, notamment dans le domaine des nouvelles technologies. Une Europe puissante dans le monde, c'est, pour moi, avant tout être un partenaire fiable. Car notre premier vecteur d'influence, ce sont nos valeurs, telles que la démocratie, la transparence, la conscience sociale et la durabilité. Ce sont précisément ces valeurs qui sont au cœur de notre initiative "Global Gateway", un plan d'investissement de 300 milliards d'euros pour des infrastructures stratégiques à travers le monde. C'est pour l'Europe un moyen d'asseoir son influence et de nouer des partenariats fructueux, d'égal à égal.
> Lire notre antisèche - Qu'est-ce que la présidence tournante de l'UE ?
Pour le gouvernement français, une Europe plus souveraine passe par une réforme de l'espace Schengen avec un pilotage politique de son fonctionnement. Est-ce réalisable et à quelle échéance ?
Tout comme la France, mon objectif est de renforcer notre espace de libre circulation. La zone Schengen est indispensable à notre liberté et à notre prospérité. Les conséquences des fermetures des frontières entre Etats membres au début de la pandémie l'ont bien montré. Il faut donc éviter de maintenir des contrôles au-delà des crises les ayant déclenchés, vu les impacts négatifs et viser à les remplacer par d'autres types de mesures plus efficaces. Mais nous devons développer un nouveau consensus. L'année dernière, la tenue de "Forums Schengen" réguliers, avec les ministres et des parlementaires, nous ont aidé à formuler nos propositions de réforme, présentées mi-décembre. Celles-ci donnent plus de marge de manœuvre aux polices nationales pour agir autour des frontières internes, sans les fermer, invitent à plus de coopération entre polices, et visent à tenir compte des besoins des populations des zones frontalières. Tout cela passe aussi par le renforcement de la gestion des frontières extérieures, la lutte contre les réseaux de passeurs et l'offre de routes légales pour les candidats à l'immigration.
L'Europe investit plus d'1,1 milliards d'euros pour la gestion de la migration avec les pays d'Afrique du Nord
La nouvelle coalition qui se met en place à Berlin s'est montrée très claire sur sa politique migratoire en fixant un objectif de 500.000 entrées par an sur le sol allemand et en accélérant et renforçant ses programmes d'intégration. N'est-ce pas un bon modèle pour le paquet migratoire que pourrait adopter l'Europe ?
La politique migratoire est un sujet très sensible dans tous les Etats membres. Mais une réalité commune s'impose : le besoin pour l'Europe d'attirer les talents dont elle a besoin. Nous avons déjà bien avancé sur ce sujet. Nous avons par exemple adopté au niveau européen une révision de la directive qui facilite l'intégration sur nos marchés du travail des étrangers hautement qualifiés, et leur mobilité à travers l'UE. Par ailleurs, nous allons proposer un paquet de mesures similaires pour couvrir tous les profils dont nous avons besoin, par exemple dans les infirmières et personnels d'aide à domicile. Nous avons aussi adopté un Plan d'action qui aide les Etats à mobiliser les financements européens pour faciliter l'intégration de ces travailleurs, dans le domaine du logement, de la santé, etc. Tout ceci doit s'intégrer dans notre approche globale de la gestion de la migration du nouveau Pacte Migration et Asile.
Le sommet UE-Afrique qui se déroulera en février devra apporter des réponses sur une meilleure solidarité vaccinale avec notre continent voisin mais aussi se doter d'une approche commune pour prévenir des vagues migratoires incontrôlées vers l'Europe. Vous y croyez ?
Ma conviction profonde est que l'Afrique est un partenaire clé pour l'avenir de notre continent. Nos destins sont liés, qu'il s'agisse de la lutte contre la pandémie, du changement climatique ou de notre prospérité à long terme. Nous nous mobilisons fortement pour développer ce partenariat, qu'il s'agisse du milliard d'euros pour développer les capacités de production de vaccins contre le Covid-19, ou pour stimuler des investissements d'avenir. Bien entendu, la gestion de la migration est au cœur de ce partenariat. Nous proposons à nos partenaires des accords équilibrés qui leur permettent d'offrir des perspectives à leurs habitants sur place, qui facilitent les échanges, par exemple d'étudiants, et qui répondent à nos attentes, notamment sur les retours de migrants depuis l'UE. Bien sûr notre coopération doit se doter d'un soutien financier adéquat. L'Europe investit plus d'1,1 milliards d'euros pour la gestion de la migration avec les pays d'Afrique du Nord, par exemple.
Mon ambition, c'est qu'une véritable Union européenne de la défense voie le jour
L'UE devra approuver en mars sa "boussole stratégique". Mais à quoi sert une stratégie européenne s'il n'y a pas de force armée européenne pour l'appuyer ou la défendre ?
Mon ambition, c'est qu'une véritable Union européenne de la défense voie le jour. Nous avons, au cours des dernières années, commencé à renforcer les synergies européennes dans ce domaine. Les "forces expéditionnaires" font partie des discussions bien entendu. Mais nous voyons également que les attaques subies par l'Europe évoluent et deviennent hybrides – et je prendrais évidemment l'exemple de la Biélorussie. Des attaques hybrides auxquelles nous avons su répondre avec force et unité, notamment grâce à nos outils diplomatiques et nos régimes de sanctions, mais il s'agit maintenant de tirer les leçons. Tout d'abord, nous devons jeter les bases d'une prise de décision collective. Il est capital d'améliorer notre coopération dans le renseignement, mais aussi en matière d'analyses. C'est pourquoi l'UE doit se doter d'un centre commun de connaissance et d'analyse. Nous devons également être à la pointe de la cyber-sécurité et de la lutte contre la désinformation, qui est endémique dans notre voisinage. Donc il est grand temps que l'Europe de la défense passe à la vitesse supérieure.
En mars, l'UE devra également décider si elle revient à un mode de contrôle budgétaire plus rigoureux, plus orthodoxe après le "quoi qu'il en coûte" et l'endettement commun qui a permis de relancer l'économie européenne. N'est-ce pas trop tôt ?
Nous avons ouvert une large consultation sur le réexamen de la gouvernance économique européenne qui s'achèvera à la fin de cette année. Après cela, les travaux se poursuivront pour parvenir à un consensus sur la voie à suivre. Le calendrier exact dépendra de la vitesse à laquelle nous pourrons progresser dans ce domaine. Mais notre objectif est de parvenir à ce consensus avant la fin de 2022.
A la mi-janvier Omicron sera dominant dans toute l'Europe
Avec l'effet extrêmement contagieux du variant Omicron, ne pensez-vous pas qu'il serait bon pour l'Union européenne de se préparer à un nouveau plan de relance économique compte tenu de son impact ?
Omicron est extrêmement inquiétant pour nous, principalement du fait de la rapidité de sa transmission et de la férocité avec laquelle il s'est répandu dans le monde entier. Il a été découvert début novembre et à la mi-décembre, il est partout. A la mi-janvier il sera dominant dans toute l'Europe. La différence avec l'an passé, c'est que nous avons davantage d'expérience pour y faire face, nous avons aussi le vaccin et nous connaissons l'efficacité des masques, des gestes barrière et des tests antigéniques. Sur le plan économique, nous aurons un diagnostic commun au printemps prochain, vers mars ou avril. Je recommande de voir la situation à ce moment-là.
Mais vous connaissez cette division en Europe entre ceux qui veulent maintenir la capacité d'emprunter collectivement pour investir et soutenir l'économie et ceux qui s'y opposent strictement. Croyez-vous vraiment faire renaitre un consensus à ce sujet ?
Je crois surtout que c'est le moment de continuer à mettre en œuvre de la façon la plus efficace possible le plan Next Generation EU, le fameux plan de relance européen de 800 milliards d'euros. Nous continuons d'emprunter sur le marché des capitaux, 22 des 27 plans de relance nationaux ont été approuvés et nous sommes encore dans la mise en œuvre de la plupart de ces plans qui ont été conçus pour s'étaler jusqu'en 2026. Voilà, à ce stade, notre priorité.
En ce qui concerne le partage des vaccins avec les pays pauvres, vous avez souvent dit que l'Europe était leader mais aujourd'hui, à peine 10% du continent africain est vacciné. Est-il impossible de faire plus et mieux ?
Les choses sont plus contrastées. Ce qui est positif, c'est que 44% de la population mondiale a été complètement vaccinée en moins d'un an. Mais c'est vrai dans le même temps que l'Afrique n'est vaccinée qu'à 7% et il faut faire beaucoup mieux. D'abord en augmentant nos dons et en réclamant des entreprises pharmaceutiques qu'elles exportent davantage vers l'Afrique et à un meilleur prix, comme l'a promis BioNTech-Pfizer. Il faut enfin s'assurer que la technologie des vaccins à ARN messager puisse rapidement être transférée afin que les vaccins soient fabriqués en Afrique. Nous avons commencé ce processus avec le Sénégal, l'Afrique du Sud, le Rwanda et BioNTech pour trouver des partenaires privés sur place. L'idée est que cette technologie et ces usines seront utiles contre le virus mais aussi à terme pour combattre la tuberculose et la malaria.
La Commission proposera de faire de l'accord de Paris un élément essentiel des futurs accords commerciaux
La présidence française veut faire adopter d'ici juin la taxe carbone aux frontières de l'UE pour accélérer la transition écologique. N'est-ce pas au contraire un permis de polluer accordé aux entreprises polluantes qui ont les moyens de s'adapter à cette fiscalité ?
Le carbone doit avoir un prix. Notre mécanisme d'ajustement aux frontières du carbone vise justement à encourager le reste du monde à fixer un prix au carbone. Nous leur disons : plutôt que de payer des droits de douane, garder cet argent chez vous et investissez-le dans des énergies propres! Nos industries et entreprises européennes investissent désormais massivement dans des technologies respectueuses du climat. Il ne serait pas juste que des entreprises de pays tiers sapent ces efforts en inondant notre marché intérieur européen de produits bon marché mais à forte intensité de carbone.
La France veut accélérer aussi une législation européenne sur la déforestation importée. Etes-vous favorable à ce tous les accords commerciaux à venir, y compris ceux qui sont suspendus, comme avec le Mercosur, soient aussi exigeants par rapport à nos nouvelles normes environnementales ?
Les Européens doivent savoir : contrairement à ce qu'on entend souvent, nos accords commerciaux et d'investissement sont un moyen puissant d'influence et d'action sur les questions climatiques et environnementales. Et la Commission proposera de faire de l'accord de Paris un élément essentiel des futurs accords commerciaux. En ce qui concerne l'accord avec le Mercosur, nous travaillons actuellement pour obtenir des garanties supplémentaires sur la lutte contre la déforestation et la durabilité. En parallèle, l'UE s'engage au niveau mondial. A la COP 26 à Glasgow, j'ai annoncé un milliard d'euros pour protéger les forêts à travers le monde. Par ailleurs, nous avons déposé un projet le mois dernier visant à exclure du marché européen le bois, le cacao et ses produit dérivés, le bœuf ou encore l'huile de palme liés à la déforestation ou à la dégradation de forêts. C'est un grand pas en avant. Nous proposerons aussi une loi sur le travail forcé.
Le commissaire Thierry Breton a de fortes chances de voir adopter par le Parlement les lois DMA et DSA sur le numérique. En quoi cela va-t-il changer la vie des citoyens européens ?
Il faut adapter les règles à la place grandissante qu'a pris le numérique dans nos vies et nos économies. Depuis 20 ans, date de la dernière réglementation du numérique, les citoyens européens ont su profiter de ce que les grandes plateformes numériques avaient à offrir. Mais ils ont pu mesurer également les dégâts considérables que pouvaient provoquer certaines pratiques des géants de l'Internet. Avec le DSA, l'Union renforcera les garanties accordées aux citoyens quant au respect de leurs droits fondamentaux et la protection contre les contenus illégaux, par exemple en renforçant l'obligation de modération des contenus par les plateformes. Quant au DMA, il permettra notamment d'assurer une concurrence loyale pour les entreprises dont les débouchés dépendent des plateformes en empêchant celles-ci de favoriser leurs propres outils et services. Le principe fondamental est que plus une plateforme est puissante, plus ses responsabilités doivent être importantes.
La primauté du droit européen est consacrée par nos traités
Comment croyez-vous que le bras de fer entre Bruxelles, Varsovie et Budapest, sur la supériorité du droit européen sur le droit national va-t-il se terminer ?
J'ai toujours préféré le dialogue au bras de fer. Et même si la situation dans quelques pays européens est préoccupante, le dialogue n'est et ne sera jamais clos. La primauté du droit européen est consacrée par nos traités européens. Sans lui, pas de confiance entre Etats membres sur leur égalité au sein de l'Union, pas de protection juridique des citoyens et entreprises, et donc pas d'Union européenne. Tous les pays membres de l'Europe ont pris l'engagement – libre et souverain ! – de les respecter au moment de leur adhésion. Nos valeurs sont garanties par notre ordre juridique, et les arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne veillent à les faire prévaloir. Ces arrêts sont contraignants. Et nous veillons à ce qu'ils soient suivis d'effet.
En tant que femme venue de rangs du parti conservateur européen (PPE) que pensez-vous de la candidature de l'eurodéputée maltaise Roberta Metsolapour prendre la présidence du Parlement européen en janvier alors qu'elle a revendiqué publiquement son hostilité au droit à l'avortement ?
Par respect pour les décisions que le Parlement européen prend en toute indépendance, je m'abstiendrai de tout commentaire concernant la procédure d'élection à sa présidence.
Dans la crise de l'Ukraine, on voit bien que Vladimir Poutine fait tout pour ne pas avoir à répondre directement aux Européens, pas même au format Normandie franco-allemand, et qu'il ne souhaite un face à face qu'avec les Etats-Unis pour dialoguer. Comment mieux se faire respecter par la Russie ?
En faisant clairement comprendre que toute nouvelle agression contre l'Ukraine fera l'objet de sanctions aux conséquences massives. Celles-ci sont prêtes. Les pays européens sont unis et ils agissent de concert avec les Etats-Unis, ainsi que l'Otan. Nous souhaitons de bonnes relations avec la Russie, mais cela dépend de ses actions. Elle doit cesser ses provocations.
J'appelle le gouvernement britannique à être constructif
Ne craignez-vous pas qu'un dialogue entre la Russie et les Etats-Unis finisse par geler le processus d'adhésion de l'Ukraine à l'Otan mais également à l'UE et que cela s'étende aux autres pays du Partenariat oriental de l'UE comme l'Arménie ou la Géorgie ?
Nous respectons profondément la souveraineté de ces pays ainsi que leur intégrité territoriale et leur capacité à décider de leur propre destin. Je sais que les Etats-Unis partagent aussi ces principes. C'est donc au peuple ukrainien de décider de son avenir. Côté européen, notre soutien se manifeste par les accords d'association et de libre échange qui doivent être davantage explorés pour être approfondis afin que le commerce de biens et de services soit plus profitable pour l'Ukraine mais aussi pour la Géorgie ou la Moldavie.
Avec la démission du ministre du Brexit David Frost et les ennuis qui s'accumulent pour Boris Johnson, doit-on s'attendre à une relation encore plus compliquée et dure avec le Royaume-Uni, notamment dans le dossier de la pêche ou sur la frontière irlandaise ?
Le Brexit n'est bon pour personne et surtout pas pour les Britanniques. Mais tout au long des négociations, nous avons travaillé sans relâche pour protéger les citoyens et les intérêts européens. C'est pourquoi nous resterons absolument fermes sur la mise en œuvre de l'accord de retrait, qui garantit justement cette protection. En ce qui concerne la pêche, nous avons près de 97% des licences demandées. Nous étudions les raisons qui ont mené au rejet de certaines demandes. En ce qui concerne l'Irlande du Nord, notre priorité absolue est l'application des accords signés et ratifiés. Ils garantissent la paix et la stabilité sur l'île d'Irlande et l'intégrité de notre marché unique. Nous avons présenté une série de propositions pragmatiques pour répondre à certains besoins légitimes exprimées par des citoyens et des entreprises d'Irlande du Nord, par exemple sur l'accès aux médicaments et les biens de consommation. J'appelle le gouvernement britannique à être constructif, pour le bien de ses propres citoyens. J'observe qu'en quelques mois le ton est devenu moins dur entre nous, c'est un progrès. Les Britanniques veulent continuer à négocier des solutions pragmatiques mais dans le cadre de l'accord du Brexit. D'un point de vue pratique, c'est encourageant. Pour le reste, je suis convaincue que le Royaume-Uni et l'Union européenne ont énormément de chantiers de coopération sur lesquels travailler comme le changement climatique, la pandémie ou le numérique. J'espère que nous saurons trouver dans nos amis britanniques des partenaires pour relever ces défis ensemble.
<https://www.lejdd.fr/International/UE/exclusif-ursula-von-der-leyen-sur-la-presidence-francaise-de-lue-je-compte-sur-lexperience-de-la-france-4084544>
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15- Sondage. 29% des Français veulent une Europe plus intégrée, contre 50% des Italiens et 43% des Allemands, Le JDD, 25/12/21, 23h45
Notre sondage commandé Ifop-EuropaNova-JDD montre que les Français restent réservés sur son ambition d'une "souveraineté européenne", bien plus en tout cas qu'en Allemagne et en Italie, deux autres pays fondateurs auprès desquels cette enquête a été réalisée. L'analyse de Guillaume Klossa, fondateur du think tank EuropaNova.
"À la veille du début de la présidence française de l'Union européenne, l'étude EuropaNova-Ifop-JDD publiée simultanément dans le Corriere della sera et le Frankfurter Allgemeine Zeitung met en évidence une triple exception française en matière européenne notamment par rapport à l'Allemagne et l'Italie, deux pays en mesure d'exercer un leadership politique européen. Cette triple exception française questionne la capacité d'entrainement de la France alors qu'elle exerce à partir du 1er janvier la présidence du Conseil de l'Union européenne. Comment un pays où le sujet européen est devenu un facteur majeur de polarisation peut-il désormais se revendiquer moteur de la construction européenne?
Première exception française, si en Allemagne comme en Italie, fiertés nationale et européenne vont de pair avec un niveau de fierté européenne très élevée rassemblant trois citoyens sur quatre de toutes les générations et traversant les différentes catégories socio-professionnelles, la corrélation n'a rien d'évident en France. La fierté européenne ne mobilise que deux français sur trois et certaines populations comme les professions indépendantes éprouvent un faible sentiment voire une absence de sentiment de fierté européenne alors qu'historiquement, ces populations étaient pro-européennes et qu'elles le restent, comme en témoignent les eurobaromètres dans tous autres les états-membres de l'Union.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.lejdd.fr/International/UE/sondage-29-des-francais-veulent-une-europe-plus-integree-contre-50-des-italiens-et-43-des-allemands-4084610>
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16- Face à la crise écologique, les musées cherchent à devenir plus vertueux, Positivr avec ETX Daily Up, 26/12/21
Economies d’eau, usage de LED, recrutement d’un conservateur en changement climatique : pour la planète, les musées s’engagent aussi.
Expositions blockbuster, déplacements d’œuvres par avion… Le monde de l’art est souvent pointé du doigt pour son impact écologique considérable. Depuis plusieurs années, une prise de conscience commence à s’opérer dans le milieu, en particulier dans les musées. Beaucoup d’entre eux multiplient les initiatives pour tenter de devenir plus vert(ueux). Décryptage.
Comment aider le grand public à prendre conscience de l’ampleur de l’urgence climatique ? Cette question agite de plus en plus les musées, à l’heure où l’empreinte carbone de l’art est devenue une véritable préoccupation pour les artistes et les professionnels du milieu.
Le Musée royal de l’Ontario (ROM) avance une solution des plus originales : engager un conservateur en changement climatique. Cette fonction a été confiée en novembre à Soren Brothers, un chercheur et spécialiste de l’environnement. Avant de rejoindre ROM, il travaillait à l’université d’État de l’Utah, où il étudiait le cycle du carbone et les processus métaboliques dans les lacs et autres écosystèmes aquatiques, ainsi que leur impact sur le changement climatique.
Promouvoir la cause environnementale
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, il travaille en collaboration avec ses collègues pour intégrer les résultats des recherches et les connaissances scientifiques aux programmes, aux expositions et aux activités pédagogiques de l’institution muséale. « Je ne peux imaginer meilleur endroit que le ROM avec ses très riches collections consacrées à l’art, à la culture et à l’histoire naturelle pour y exprimer les liens étroits qui unissent l’être humain, la nature et le climat de notre planète », a-t-il déclaré dans un communiqué de presse. « J’espère exploiter tous ces éléments, ainsi que les recherches actuelles sur les changements climatiques à travers le monde, pour promouvoir des idées novatrices et des solutions concrètes face à ce problème urgent ».
Le Musée royal de l’Ontario affirme être le premier musée au monde à accueillir un commissaire d’exposition dédié exclusivement à la cause environnementale. Cette initiative atteste de la volonté de l’établissement de sensibiliser son large public — 1,34 million de visiteurs — à ce problème majeur, selon Josh Basseches, son directeur général. « Il est impératif de rectifier le tir en matière de changements climatiques », a-t-il expliqué.
« Comme la crise climatique est en réalité le produit de l’interaction entre les activités humaines et la nature, le ROM est particulièrement bien placé pour relever cet enjeu crucial à l’échelle mondiale. Le ROM, un des rares musées au monde dont le mandat est à la croisée de l’art, de la culture et de la nature, peut adopter une approche globale pour communiquer les effets du changement climatique par le prisme de la transdisciplinarité ».
Des visiteurs de plus en plus soucieux de l’écologie
D’autres musées comme le Horninmam se mobilisent pour davantage s’impliquer en faveur de l’environnement. L’institution londonienne a publié en janvier 2020 son propre manifeste pour le climat et l’écologie, où elle s’engage à lutter contre les effets du dérèglement climatique à travers plusieurs mesures. Parmi elles, l’utilisation des 187 000 litres d’eau provenant des filtres à eau de l’Aquarium pour arroser les jardins du musée, ou encore l’installation de LED pour éclairer les cuves des aquariums de l’Horninmam. Cette dernière mesure a permis d’économiser plus de 11 000 kWh d’électricité par an, soit l’équivalent de 100 000 bouilloires allumées.
À New York, un musée va encore plus loin en dédiant exclusivement sa programmation au changement climatique. Depuis plus de six ans, le Climate Museum encourage les New-Yorkais à agir pour lutter contre le dérèglement climatique. Il faut dire que de plus en plus d’Américains sont sensibles à cette cause et souhaitent que les institutions muséales du pays le soient aussi. Selon le rapport Culture and Community in a Time of Transformation, un tiers des habitants des États-Unis estiment que leurs musées devraient s’attaquer au dérèglement climatique. Il semble que ce soit en bonne voie.
<https://positivr.fr/face-a-la-crise-ecologique-les-musees-cherchent-a-devenir-plus-vertueux/>
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17- La société de déconsommation commence à faire son chemin, Novethic, 26/12/21
Mathilde Golla
L’injonction de consommer moins mais mieux est devenu une réalité, analyse Cécile Désaunay dans son essai "La société de déconsommation, la révolution du vivre mieux en consommant moins". La tendance est volontairement portée par les plus diplômés et les femmes mais aussi par l’évolution structurelle de la population, plus âgée et avec de moindres besoins. Sans s’en apercevoir, la société a-t-elle ainsi atteint un "peak stuff" ?
Au même titre que notre civilisation a déjà atteint un "peak oil" (le pic de la consommation de pétrole), elle aurait aussi franchi un "peak stuff" (pic de consommation de "choses"). Autrement dit, la société de consommation se désintoxique progressivement de son carburant : l’achat et la possession de toujours plus de biens, pour glisser progressivement vers une plus grande sobriété matérielle. Au lendemain de Noël, cette évolution ne paraît pas des plus évidentes, mais il s’agit plutôt d’une révolution silencieuse.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/nous-sommes-entres-dans-une-societe-de-deconsommation-150441.html>
En savoir plus :
> La société de déconsommation - La révolution du vivre mieux en consommant moins <http://www.editionsalternatives.com/site.php?type=P&id=2167>, de Cécile Désaunay, Editions Alternatives, 25/02/21
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18- Mort de Desmond Tutu : hommages planétaires, l'Afrique du Sud orpheline, AFP, 27/12/21, 17:00
Gersende Rambourg
L'Afrique du Sud a entamé lundi une semaine de deuil pour l'archevêque Desmond Tutu, immense figure morale de la lutte contre l'apartheid mais aussi une malice, une chaleur, un rire en cascade communicatif, dont le pays se sent déjà orphelin.
Le prix Nobel de la paix, mort paisiblement dimanche à 90 ans, s'était retiré de la vie publique ces derniers mois, visiblement affaibli. Mais chacun se souvient de sa petite silhouette violette, sa ténacité et son franc-parler légendaires pour dénoncer les injustices et écorner tous les pouvoirs.
Le président Cyril Ramaphosa a rendu visite à la famille dans l'après-midi. "Il était courageux, il était franc et nous l'aimions pour cela car il donnait une voix à ceux qui n'en ont pas", a déclaré le chef d'Etat à la presse en sortant de la maison de l'archevêque anglican au Cap.
"Quand nous étions de jeunes militants, si l'archevêque Tutu était présent, jamais la police ou l'armée ne nous tiraient dessus. Pourquoi ? On ne sait pas vraiment. Mais il nous servait de bouclier", a twitté Panyaza Lesufi, aujourd'hui un cadre de l'ANC, parti fossoyeur de l'apartheid qui est toujours au pouvoir.
Les obsèques sont prévues samedi dans la cathédrale Saint-Georges du Cap, son ancienne paroisse. Le corps, placé en chapelle ardente vendredi, sera incinéré et ses cendres reposeront dans la cathédrale.
L'assistance sera limitée à une centaine de personnes en raison du Covid, même si plus de 400 ont déjà exprimé leur intention d'assister à la célébration, a précisé lors d'une conférence de presse l'Eglise anglicane, qui a encouragé les fidèles à suivre la messe depuis chez eux.
- "Résolu et sans peur" -
Arch, comme il est surnommé affectueusement en Afrique du Sud, "est le dernier d'une génération extraordinairement remarquable de dirigeants africains", écrit lundi la veuve de Nelson Mandela, Graça Machel, évoquant "la perte d'un frère".
"Du haut de sa chaire, usant habilement de son autorité morale, Arch a condamné avec passion l'apartheid et demandé avec éloquence des sanctions contre le régime raciste", rappelle la militante mozambicaine.
Malgré "le courage indescriptible" qu'il fallait alors pour se battre, "il se tenait résolu et sans peur, menant les manifestations, robe cléricale flottante, avec sa croix comme bouclier", décrit-elle, rappelant que sur un plan personnel c'est Mgr Tutu qui avait incité "Madiba et moi-même" à officialiser leur union par un mariage.
De lundi à vendredi, les cloches de la cathédrale Saint-Georges sonneront pendant dix minutes, à partir de midi. L'archevêque du Cap a demandé à ceux qui les entendent "de faire une pause dans leur emploi du temps chargé" pour penser à Tutu.
- Fous rires -
Les hommages ont continué à fuser partout dans le monde de la part de nombreux chefs d'Etat, mais aussi d'autorités religieuses dont le Pape François.
"Dans les yeux de Desmond Tutu, nous avons vu l'amour de Jésus (...) Dans son rire, nous avons entendu la joie de Jésus", a déclaré le chef spirituel des anglicans Justin Welby.
Son ami le dalaï lama a salué un "grand homme, qui a vécu une vie pleine de sens". Leurs fous rires communs, quand ils se chambraient joyeusement sur leurs différences religieuses, font les délices des chaines de télévision sud-africaines qui passent ces images en boucle.
Des Sud-Africains par dizaines ont continué lundi à se recueillir, en dépit de la pluie, devant la cathédrale au Cap, où un registre a été ouvert pour y déposer messages ou bouquets de fleurs.
Après l'avènement de la démocratie en 1994 et l'élection de son ami Nelson Mandela, Desmond Tutu avait inventé le terme de "Nation arc-en-ciel". Il avait présidé la Commission vérité et réconciliation (TRC) dont il espérait, grâce à la confrontation des bourreaux et des victimes, qu'elle permettrait de tourner la page de la haine raciale.
<https://www.la-croix.com/Deces-Desmond-Tutu-pluie-hommages-icone-lutte-anti-apartheid-2021-12-27-1301191980>
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19- De trader à militant, de citadin à paysan : en 2021, ils ont choisi de ne plus subir leur vie, Novethic, 27/12/21
Mathilde Golla
Tous les espoirs sont permis en 2022 pour ces nombreux citoyens qui ont choisi de faire leur révolution pour redonner du sens à leur vie. Ils étaient traders, cadres dans des grands groupes et vivaient confortablement mais la pandémie a bousculé leurs certitudes et déclenché des changements de vie parfois radicaux. Toute la semaine, Novethic revient sur des tendances qui donnent de l'espoir pour l'avenir.
Pour Victor, Enora et de nombreux citoyens, cette nouvelle année ne ressemblera à aucune autre. Après le temps des doutes et de la révolution sur l’année écoulée, place en 2022 à la concrétisation des projets et l’installation dans une nouvelle vie. Une vie que, cette fois, ils auront choisie. À l’image de Victor Cannilla, un brillant étudiant de Lausanne (Suisse), devenu en un temps record trader puis consultant pour le Boston Consulting Group (BCG), l’un des trois plus prestigieux cabinets de consulting au monde, avant de tout plaquer en 2021.
Issu d’un milieu modeste, le jeune homme est admis dans les plus grandes écoles et décroche la prestigieuse bourse de The Economist. En toute logique, il s’oriente vers de grandes entreprises où il travaille beaucoup, sans prendre le temps de se poser de questions. Avec le recul, il comprend aujourd’hui qu’il vivait "dans un entre-soi, avec des collègues ou amis qui partagent un même niveau de vie où les questionnements n’ont pas leur place. On se protège derrière des mécanismes psychologiques qui arrivent à légitimer les dissonances cognitives", affirme le désormais militant pour le climat.
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<https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/de-trader-a-militant-de-citadin-a-paysan-en-2021-ils-ont-choisi-de-ne-plus-subir-leur-vie-150431.html>
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20- L’art, la science et l’anthropocène, The Conversation, 28/12/21, 17:54
Par Pablo Fernandez Velasco, Chercheur postdoctoral en philosophie et sciences cognitives, École normale supérieure (ENS) – PSL
Gustave Speth, avocat américain spécialiste des questions d’environnement, souligne les limites de la science dans le cadre de l’anthropocène :
« J’avais l’habitude de penser que les principaux problèmes environnementaux étaient la perte de biodiversité, l’effondrement des écosystèmes et le changement climatique. Je pensais que trente ans de bonne science pouvaient résoudre ces problèmes. J’avais tort. Les principaux problèmes environnementaux sont l’égoïsme, la cupidité et l’apathie, et pour y faire face, nous avons besoin d’une transformation culturelle et spirituelle. Et nous, les scientifiques, ne savons pas comment faire cela. »
> À lire aussi : « Les mots de la science » : A comme anthropocène
Sans aucun doute, la science joue un rôle central dans la résolution de la pléthore de problèmes environnementaux auxquels nous devons faire face. Néanmoins, il est de plus en plus clair que notre société a besoin d’un changement radical de paradigme, et la science ne peut pas tout faire pour y parvenir. Pour arriver à une véritable « transformation culturelle et spirituelle », nous avons besoin des sciences sociales, de l’activisme, des sciences humaines et de l’art. J’ai récemment rejoint le réseau Art, Biodiversité et Climat (ABC) de l’Université d’Oxford, car je suis convaincu que la collaboration entre l’art et la science peut être primordiale pour réaliser cette transformation.
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<https://theconversation.com/lart-la-science-et-lanthropocene-173364>
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21- Démographie : la croissance de la population française continue de faiblir, France info avec AFP, 29/12/21, 18:07
Toutes les régions ont vu leur croissance démographique ralentir entre 2013 et 2019, "aux exceptions notables" de la Guyane et de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, selon les derniers chiffres de l'Insee publiés mercredi.
La croissance de la population française continue de faiblir. La population française s'est accrue de 0,4% chaque année entre 2013 et 2019, contre 0,5% entre 2008 et 2013, selon les chiffres portant sur 2019 publiés mercredi 29 décembre par l'Insee. Un phénomène qui s'explique principalement par un solde naturel (nombre de morts soustrait au nombre de naissances) moins important.
"C'est encore le solde naturel qui fait la croissance démographique en France, mais il est de moins en moins élevé", explique l'institut de la statistique. Le solde migratoire contribue encore pour 0,1% de croissance, mais le solde naturel a perdu 0,1 point pour s'établir à 0,3% par an entre 2013 et 2019.
D'une manière générale, toutes les régions ont vu leur croissance démographique ralentir entre 2013 et 2019, "aux exceptions notables" de la Guyane et de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, a détaillé auprès de l'AFP Valérie Roux, cheffe du département de la démographie à l'Insee.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/societe/demographie-la-croissance-de-la-population-francaise-continue-de-faiblir_4897783.html>
Sur le même sujet :
> Quels départements français ont gagné ou perdu des habitants entre 2013 et 2019 ? <https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/12/30/quels-departements-francais-ont-gagne-ou-perdu-des-habitants-entre-2013-et-2019_6107705_3224.html>, Le Monde avec AFP, 30/12/21, 12h34
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En audio
22- Camille Etienne : "L’Ecologie n’est pas un conflit de génération", France Inter, La Terre au carré, 28/12/21, de 14h à 15h
Mathieu Vidard
Activiste pour la justice sociale et climatique, Camille Étienne se bat pour alerter sur l'urgence écologique. On dit souvent qu'elle est le porte-parole de cette "génération Climat". Mais la lutte climatique est-elle une histoire de génération ?
> Emission (54 minutes) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mardi-28-decembre-2021>
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En images
23- La France des solutions : en 5 minutes, 25 minutes ou 2 heures (re)vivez en vidéo la soirée du 15/12/21 pilotée par Reporters d’Espoirs
Bienvenue à l’événement qui célèbre la créativité et les solutions « made in France ».
La France des solutions rassemble 50 médias, 800 participants physiques, et plusieurs millions de Français autour d’initiatives concrètes -économiques, sociales, écologiques- et inspirantes, qui témoignent de la capacité créative de notre pays, et nous donnent envie d’agir. Sa 9e édition s’est tenue mercredi 15 décembre, toute la journée au cœur des médias à travers des reportages à retrouver ici, et en soirée dans le studio104 de Radiofrance.
> Une soirée filmée et rediffusée sur cette page :
<https://reportersdespoirs.org/fds2021>
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Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
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