[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (vendredi 7 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 7 Jan 08:00:37 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Sénégal : à Dakar, un TER pour désengorger la capitale aux bouchons tentaculaires <https://information.tv5monde.com/afrique/senegal-dakar-un-ter-pour-desengorger-la-capitale-aux-bouchons-tentaculaires-437878>, TV5Monde, 25/12/21, 18:56
2- Diagnostic de performance énergétique : panique dans le secteur de l’immobilier <https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/12/27/diagnostic-de-performance-energetique-panique-dans-le-secteur-de-l-immobilier_6107371_3224.html>, Le Monde, 27/12/21, 05h30 
3- Le pétrole sur la sellette, mais un monde toujours dépendant <https://www.connaissancedesenergies.org/afp/le-petrole-sur-la-sellette-mais-un-monde-toujours-dependant-211227>, AFP, 27/12/21, 11:00
4- Transport aérien : la course aux biocarburants est lancée <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/transport-aerien-la-course-aux-biocarburants-est-lancee-1375022>, Les Echos, 27/12/21, 16:47
5- Marée noire à l'île Maurice en 2020 : 20 mois de prison pour le capitaine du navire et son second <https://www.geo.fr/environnement/maree-noire-a-lile-maurice-en-2020-20-mois-de-prison-pour-le-capitaine-du-navire-et-son-second-207644>, AFP, 27/12/21, 20:00
6- « La radioactivité, ça ne se voit pas, ça ne se sent pas, donc les gens s’en fichent » : à Brennilis, le nucléaire ne mobilise plus <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/12/28/la-radioactivite-ca-ne-se-voit-pas-ca-ne-se-sent-pas-donc-les-gens-s-en-fichent-a-brennilis-le-nucleaire-ne-mobilise-plus_6107467_4500055.html>, M le mag, 28/12/21, 05h00
7- La Commission européenne s’apprête à classer le nucléaire comme énergie verte <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/28/la-commission-europeenne-s-apprete-a-classer-le-nucleaire-comme-energie-verte_6107466_3234.html>, Le Monde, 28/12/21, 05h22 
8- La justice sud-africaine suspend l'exploration sismique de Shell <https://www.challenges.fr/economie/la-justice-sud-africaine-suspend-l-exploration-sismique-de-shell_794602>, AFP, 28/12/21, 14:00
9- Nucléaire : nos centrales rejettent-elles trop de tritium ? <https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/nucleaire-nos-centrales-rejettent-elles-trop-de-tritium_2165111.html>, L’Express, 28/12/21, 17:40
10- A Dubaï, les balbutiements de la mobilité durable <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/28/a-dubai-les-balbutiements-de-la-mobilite-durable_6107514_3234.html>, Le Monde, 28/12/21, 21h14
11- Creuser les océans : “l’activité commerciale ne commencera sans doute pas avant 2028” <https://www.wedemain.fr/respirer/creuser-les-oceans-lactivite-commerciale-ne-commencera-sans-doute-pas-avant-2028/>, We Demain, 28/12/21
12- Découvrez Celeste, le cloud écoresponsable à la française <https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/internet-decouvrez-celeste-cloud-ecoresponsable-francaise-94506/>, Futura-sciences, 28/12/21
13- Aux Philippines, levée d’un moratoire sur les mines à ciel ouvert <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/29/aux-philippines-levee-d-un-moratoire-sur-les-mines-a-ciel-ouvert_6107575_3244.html>, Le Monde avec AFP, 29/12/21, 05h59
14- "Pensez à covoiturer", "prenez les transports en commun" : de nouveaux messages obligatoires sur les publicités automobiles <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/29/pensez-a-covoiturer-prenez-les-transports-en-commun-de-nouveaux-messages-obligatoires-sur-les-publicites-automobiles_6107611_3234.html>, Le Monde avec AFP, 29/12/21, 11h48 
15- Dans la Marne, la mémoire des as de l’aviation à la rescousse des opposants à un projet photovoltaïque <https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/29/dans-la-marne-la-memoire-des-as-de-l-aviation-a-la-rescousse-des-opposants-a-un-projet-photovoltaique_6107618_3244.html>, Le Monde, 29/12/21, 14h00 
16- En Suède, une "giga-usine" de batteries électriques pour concurrencer Tesla <https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/materiaux/en-suede-une-giga-usine-de-batteries-electriques-pour-concurrencer-tesla_160302>, Sciences & Avenir avec Reuters et AFP, 29/12/21, 16h01
17- Automobile : l’avenir des hybrides-rechargeables en suspens <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/30/automobile-l-avenir-des-hybrides-rechargeables-en-suspens_6107653_3234.html>, Le Monde, 30/12/21, 01h41
18- Electricité : la disponibilité des centrales nucléaires françaises au plus bas <https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/30/la-disponibilite-des-centrales-nucleaires-francaises-au-plus-bas_6107699_3234.html>, Le Monde, 30/12/21, 12h37
19- L'Allemagne arrête trois réacteurs nucléaires en pleine crise de l'énergie en Europe <https://information.tv5monde.com/info/l-allemagne-arrete-trois-reacteurs-nucleaires-en-pleine-crise-de-l-energie-en-europe-438514>, AFP, 31/12/21, 10:00
En images
20- À Barcelone, pour se rendre à l’école le vendredi, les enfants ont droit à une ligne de vélo-bus <https://positivr.fr/a-barcelone-pour-se-rendre-a-lecole-le-vendredi-les-enfants-ont-droit-a-une-ligne-de-velo-bus/>, Positivr, 22/12/21
21- Immobilier : les propriétaires d'une "passoire thermique" s’empressent de vendre <https://www.francetvinfo.fr/economie/immobilier/immobilier-les-proprietaires-d-une-passoire-thermique-sempressent-de-vendre_4894689.html>, France 2, journal de 20h, 26/12/21
22- La révolution de la fusion : une percée technologique utilisable pour la planète <https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/la-revolution-de-la-fusion-une-percee-technologique-utilisable-pour-la-planete_4895881.html>, France 2, journal de 20h, 27/12/21

Bien à vous,
Florence

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DÉCISIONS DU JOUR : — La Commission européenne classe le nucléaire comme énergie verte et Bruxelles accorde parallèlement au gaz le label d’énergie de transition, à l’issue de négociations en faux-semblants avec Paris et Berlin. (cf. item 7 & suite)
— Une onde de choc toutes les dix secondes dans l'océan : un projet du géant Shell pour rechercher pétrole et gaz au large d'une des plus belles côtes d'Afrique du Sud, a été suspendu par la justice, une victoire inédite pour les militants écologiques. (cf. item 8)
— Le moratoire sur les mines à ciel ouvert, mesure qui avait été imposée en 2017 par le gouvernement philippin précédent à cause des graves dommages à l’environnement, est désormais levé. (cf. item 13)
— A la télévision comme sur Internet, toute promotion d’un véhicule à moteur devra être accompagnée d’un message encourageant à une mobilité moins polluante dès le 1er mars 2022. (cf. item 14 & suite)
AMBIGUÏTÉS DU JOUR : — Avec la crise climatique, la fin du pétrole a été au centre des discussions cette année comme jamais, mais mettre fin à la dépendance mondiale à l'égard de l'or noir va encore demander des efforts colossaux. (cf. item 3)
— Si la course aux agrocarburants est lancée, il n’en demeure pas moins qu’ils sont épinglés pour leur mauvais bilan environnemental. (cf. item 4 & suite)
— Avec son plan Dubaï 2040, l’Emirat lance une inflexion vers les transports décarbonés, dans une ville qui semble devoir rester dépendante de l’automobile. (cf. item 10)
ÉCHÉANCE DU JOUR : Mise à l’arrêt en 1985 et après un début de démantèlement, la centrale nucléaire de Brennilis dans monts d’Arrée attend depuis 36 ans que son sort soit définitivement fixé. (cf. item 6)
AVIDITÉ DU JOUR : Les océans regorgent de métaux rares, utiles pour les batteries ou les panneaux solaires. Des entreprises s’y intéressent de près. Après avoir ravagé la Terre et pollué l’espace, va-t-on aussi creuser l’océan ? (cf. item 11)
AGRIVOLTAÏSME DU JOUR : Près de Reims, un collectif de 400 personnes s’oppose à l’installation de panneaux solaires sur plusieurs dizaines d’hectares de cultures céréalières. (cf . item 15)
GIGA-USINE DU JOUR : La première cellule de batterie électrique est sortie de la nouvelle usine du groupe suédois Northvolt. Il vise au moins 20 à 25% du marché européen d'ici la fin de la décennie. (cf. item 16)
INCERTITUDE DU JOUR : Les hybrides rechargeables défendues par la France, mais dont nombre de constructeurs annoncent qu’ils vont s’en passer dans les prochaines années, est décriée par les associations environnementales. (cf. item 17)
ALÉAS DU JOUR : Sur 56 réacteurs nucléaires, 15 sont à l’arrêt, ce qui peut poser problème en cas de grand froid, souligne le gestionnaire RTE, qui a relevé son niveau de vigilance tandis qu’en Allemagne la moitié de la capacité nucléaire restante va être mise hors circuit, une décennie après la décision historique d'Angela Merkel de sortir son pays de l’atome. (cf. item 18 & 19)
BOULEVERSEMENTS DU JOUR : — Un TER relie Dakar à la ville de Diamniadio, sur un tronçon de 35 kilomètres portant ainsi la promesse de désengorger la capitale du Sénégal, notamment connue pour ses bouchons monstres. (cf. item 1)
— Un branle-bas s’annonce dans le secteur immobilier. Bientôt, les logements les moins bien isolés ne pourront plus être loués. La loi contre les passoires énergétiques va obliger les propriétaires à engager de gros travaux de rénovation. (cf. item 2 & 21)
— La fusion est présentée par les scientifiques américains à l’origine de l’expérience comme l’énergie du futur. Elle serait une avancée majeure, la plus importante en 50 ans. (cf. item 22)
ALTERNATIVE DU JOUR : Avec son data center particulier doté d'un système de refroidissement écologiquement responsable, l'opérateur internet français Céleste exploite des serveurs EMC PowerEdge de Dell. Une combinaison vertueuse qui nourrit une ambition commune. (cf. item 12)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Sénégal : à Dakar, un TER pour désengorger la capitale aux bouchons tentaculaires, TV5Monde, 25/12/21, 18:56

Le Sénégal inaugure lundi 27 décembre son premier train express régional. Il reliera Dakar à la ville de Diamniadio, sur un tronçon de 35 kilomètres. Le TER porte la promesse de désengorger la capitale, notamment connue pour ses bouchons monstres. Sa mise en service a été plusieurs fois reportée depuis le lancement des travaux, début 2017. 
Le président Macky Sall a lancé la construction du TER de Dakar avec la volonté de moderniser les transports de la métropole engorgée. Le TER est un volet du Plan Sénégal Emergent (PSE), un programme de développement censé s'achever à l'horizon 2035. Après cinq ans de travaux, l'inauguration du train se tiendra à Diamniadio, lundi 27 décembre. L'événement, vivement attendu par les Dakarois, sera présidé par le chef de l'État en personne. 
Le TER doit relier dans un premier temps Dakar à la ville nouvelle de Diamniadio sur 35 km. 
>> Suite à lire et à voir à :
<https://information.tv5monde.com/afrique/senegal-dakar-un-ter-pour-desengorger-la-capitale-aux-bouchons-tentaculaires-437878>
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2- Diagnostic de performance énergétique : panique dans le secteur de l’immobilier, Le Monde, 27/12/21, 05h30 
Isabelle Rey-Lefebvre

Le nombre de passoires thermiques évalué par le nouveau DPE est beaucoup plus élevé que prévu et concerne près de 7 millions de logements. Selon la Fnaim, 40 % du parc immobilier sera, à terme, inlouable ou invendable. 
Le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE), en vigueur depuis le 1er juillet, révèle de bien mauvaises surprises aux propriétaires des nombreux logements classés énergivores. Le DPE, établi par un professionnel agréé par calcul théorique se basant sur les caractéristiques techniques du bâtiment et non plus sur les factures d’énergies, note les biens de A, la meilleure note, à G, la pire, en fonction de leur performance énergétique. Il doit être annexé à tout contrat de vente ou de location, avec, désormais, de lourdes conséquences juridiques.
En effet, en vertu de la loi climat du 22 août 2021, à partir du 1er janvier 2025, les 600 000 logements classés G seront considérés comme indécents, donc interdits à la location. Le même sort sera réservé, en 2028, aux 1,2 million de logements classés F, et, en 2034, aux 2,6 millions de logements classés E. Mais dès le 25 août 2022, les loyers des logements classés F et G ne pourront plus être augmentés, ni par l’application d’un index en cours de contrat, ni lors d’un renouvellement de bail ou d’une relocation.
Les ventes s’en ressentent. Le site SeLoger.com <http://seloger.com/> constate un afflux d’annonces pour des logements énergivores. Thierry Delesalle, notaire parisien, a vu une vente échouer à cause d’une note moins bonne que celle annoncée par la vendeuse… Or les premiers diagnostics nouvelle version, réalisés depuis quelques mois, font basculer dans les catégories infamantes bien plus de logements que prévu.
> Lire aussi Logement : le grand bazar du nouveau diagnostic de performance énergétique
Des travaux pour rien
Marcel Crasnier, propriétaire d’une trentaine de logements dans l’agglomération d’Angers, ne décolère pas. Il a fait rénover un immeuble entier à Rochefort-sur-Loire (Maine-et-Loire), et a passé convention avec l’Agence nationale d’amélioration de l’habitat (ANAH) pour y aménager cinq appartements à vocation sociale (ouvrant donc droit à un abattement de 85 % sur les revenus fonciers, selon le dispositif fiscal dit Cosse), loués entre 7 euros et 8 euros le mètre carré mensuel.
« Faire du social ne m’effraie pas, j’ai par exemple loué 425 euros par mois un 70 m2 à un jeune couple, ou à des étudiants, des retraités. Mais alors que j’avais, avant les travaux, une perspective d’étiquette D établie par un bureau d’études thermiques, le DPE d’après travaux aboutit, pour trois des cinq logements, à un classement E, ce qui compromet non seulement le versement de la subvention de 150 000 euros de l’ANAH mais aussi, à terme, la possibilité de louer ces logements », redoute-t-il.
M. Crasnier a pourtant investi 450 000 euros dans l’isolation, les doubles vitrages et la pose de radiateurs électriques radiants dernier cri. « Ces opérations sont complexes, elles nécessitent deux à trois ans de préparation et des mois de chantier, alors il ne faut pas changer les règles brutalement », proteste-t-il.
Des notes modifiées « à la marge »
Face à ce type de mauvaises étiquettes touchant en particulier les logements construits avant 1975 et les petites surfaces, les propriétaires ont d’abord cru à des erreurs de calcul, à des bugs dus à la précipitation dans laquelle les nouveaux logiciels ont été mis en service. A leur demande, la ministre du logement, Emmanuelle Wargon, a suspendu les DPE le 24 septembre puis, après quelques correctifs mineurs, les a relancés le 1er novembre.
La ministre a aussi demandé aux diagnostiqueurs de rééditer automatiquement et sans frais pour les propriétaires les quelque 94 000 DPE à étiquette F et G d’immeubles d’avant 1975, et de recalculer, si le client le souhaite, les étiquettes D et E litigieuses, au nombre de 129 000. Une fois l’opération terminée, d’ici à fin février 2022, le ministère indemnisera lui-même les diagnostiqueurs, à hauteur de 60 euros par document réédité.
> Lire aussi Achat immobilier : les enjeux du nouveau diagnostic de performance énergétique
« Ce recalcul n’a pas vraiment modifié les notes, sinon à la marge, explique Lionel Janot, président de la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier, l’un des trois syndicats de cette profession. Le problème des logements anciens, c’est le manque d’informations sur la nature des murs et parois, qui nous pousse à mettre des notes pénalisantes. Il faudrait que le syndic et les propriétaires nous fournissent le plus d’informations possible sur l’histoire du bâtiment et les travaux qui y ont été réalisés. Autre raison à ces mauvaises notes : le nouveau calcul rapporte les consommations d’énergies au nombre de mètres carrés, intègre l’éclairage, l’électroménager, ce qui est défavorable aux petits logements. » 
Enfin, les petits arrangements pour complaire aux propriétaires, aux syndics ou aux agents immobiliers ne sont, eux, plus envisageables depuis que les diagnostiqueurs sont légalement responsables de leurs résultats.
La qualité des logements « surestimée »
Dans le cas de l’immeuble de Rochefort-sur-Loire, le recalcul aboutit certes à une légère baisse de la consommation, hélas trop ténue pour le faire remonter dans le classement. A la qualité intrinsèque du bâtiment – isolation, doubles vitrages… – le nouveau DPE ajoute une note environnementale sur l’émission de gaz à effet de serre, donc le type d’énergie utilisée : fioul et gaz, énergies fossiles, sont pénalisés par ce nouveau calcul, tandis que l’électricité, plutôt décarbonée en France, est mieux vue – en dépit de son coût d’usage –, ainsi que le bois, en tant qu’énergie renouvelable.
Or, lorsque a été mis au point le nouveau DPE, en février, le gouvernement n’a pas modifié sa prévision de 4,8 millions de passoires thermiques à résorber, soit 17 % du parc, qui se fondait sur une étude datant de septembre 2020 réalisée par le service statistique du ministère du logement. Il admettait bien que 800 000 logements étaient, au passage, déclassés, de E à F – 600 000 chauffés au fuel et 200 000 au gaz –, mais assurait qu’ils étaient miraculeusement compensés par autant de surclassements de F à E – 600 000 chauffés à l’électricité et 200 000 au bois.
« En réalité, le nombre de passoires thermiques sera plutôt autour de 7 millions – 45 % de plus que l’estimation du ministère –, soit près de 25 % du parc, estime Olivier Sidler, fondateur du bureau d’études Enertech et porte-parole de l’association NégaWatt, qui encourage à la sobriété dans la consommation d’énergie. Le logiciel fonctionne bien mais ce sont les prévisions du ministère qui sont, elles, fausses et surestiment la qualité des logements français. D’autres études sérieuses, basées sur l’exploitation des DPE première manière, aboutissaient déjà à une proportion d’au moins 30 % de passoires thermiques, tout comme les chiffres collectés depuis le 1er juillet et mis en cause par la théorie du “bug” », rappelle-t-il.
Le monde de l’immobilier ne cache pas son angoisse : « Le nouveau DPE est en train de rendre 40 % du parc immobilier obsolète, pouvons-nous nous le permettre ? », s’interrogeait Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) lors du congrès de l’organisation syndicale, le 30 novembre, appelant à reporter les échéances prévues par la loi climat et résilience. Un délai a été accordé, le 17 décembre, pour l’audit énergétique réglementaire d’un logement classé F ou G proposé à la vente, dont la mise en œuvre est repoussée du 1er janvier au 1er septembre 2022.
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/12/27/diagnostic-de-performance-energetique-panique-dans-le-secteur-de-l-immobilier_6107371_3224.html <https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/12/27/diagnostic-de-performance-energetique-panique-dans-le-secteur-de-l-immobilier_6107371_3224.html>>
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3- Le pétrole sur la sellette, mais un monde toujours dépendant, AFP, 27/12/21, 11:00
Julien Mivielle

Avec la crise climatique, la fin du pétrole a été au centre des discussions cette année comme jamais, mais mettre fin à la dépendance mondiale à l'égard de l'or noir va encore demander des efforts colossaux.
"En 2021, plusieurs développements ont montré clairement que cette industrie n'a pas d'avenir", se réjouit Romain Ioualalen, de l'ONG Oil Change International.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a publié au printemps un rapport choc préconisant l'arrêt immédiat de tout nouvel investissement dans des ressources fossiles. Une révolution de la part d'une institution fondée en plein choc pétrolier, dans les années 1970, pour alors garantir la sécurité énergétique de pays riches.
Autre moment marquant cette année, la COP26 de l'ONU sur le climat à Glasgow, au cours de laquelle une coalition de pays - sans grand producteur toutefois - s'est engagée à sortir des énergies fossiles.
Ces dernières, qui représentent 80% de l'énergie aujourd'hui consommée, ont été explicitement désignées responsables du changement climatique à la COP, ce qui n'était pas le cas à l'époque de l'Accord de Paris en 2015.
"Il n'est plus tabou de parler de la fin de l'extraction des hydrocarbures lors des réunions internationales sur le climat", souligne Romain Ioualalen.
Plus récemment encore, les défenseurs de l'environnement ont remporté une victoire symbolique : le développement du champ pétrolier Cambo, au large de l'Écosse, a été suspendu après le retrait du géant Shell.
- "Dépendance" -
"On savait depuis plusieurs années que la fin du pétrole brut et des condensats (sorte de pétrole léger, ndlr) est proche", note Moez Ajmi, du cabinet EY. "Mais est-ce que le monde est prêt à vivre sans pétrole ? La dépendance est encore très forte de mon point de vue."
L'AIE elle-même estime d'ailleurs que la demande pétrolière mondiale va poursuivre son rebond pour atteindre l'an prochain des niveaux pré-Covid-19, non loin de 100 millions de barils par jour.
Alors que les cours du pétrole ont nettement rebondi ces derniers mois, les pays producteurs comptent bien continuer à profiter de cette rente.
"Les discours sur un secteur qui serait relégué au passé et qui cesserait tout nouvel investissement dans le pétrole et le gaz sont erronés", a déclaré le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo.
"La transition aura lieu, j'en suis convaincu parce qu'il y a une véritable prise de conscience, mais elle va prendre du temps", juge de son côté Patrick Pouyanné, le PDG du géant pétrolier français TotalEnergies.
Pour lui, les discussions actuelles prennent le problème à l'envers en se concentrant sur la fin de l'offre pétrolière plutôt que sur une révolution des modes de consommation. La demande en énergies fossiles "déclinera parce qu'on offrira aux consommateurs des nouveaux objets comme les véhicules électriques", selon M. Pouyanné.
Au premier semestre, les véhicules électriques représentaient 7% des ventes mondiales de voitures, selon BloombergNEF. C'est encore très minoritaire, mais la dynamique est très forte. 
Moez Ajmi insiste aussi sur la nécessité de transformer la demande avec "des réelles concrétisations".
- "Année de transformation" -
"Les arguments des compagnies pétrolières et des grandes nations productrices sont court-termistes et cyniques : ils cherchent tous les moyens possibles pour justifier une trajectoire qui n'est pas durable", regrette pour sa part Romain Ioualalen.
"Nous sommes bien sûr encore loin d'une économie décarbonée, mais ce sont les investissements que nous réalisons aujourd'hui dans le système énergétique qui nous y mèneront", avance-t-il.
Quel que soit l'horizon de la fin du pétrole, les grandes entreprises du secteur s'y préparent bon gré mal gré, sous une pression croissante. Longtemps réticentes, les majors américaines ExxonMobil et Chevron ont elles aussi annoncé cette année des investissements dans la transition énergétique.
"2022 a le potentiel pour être une véritable année de transformation", prédit Tom Ellacott, du cabinet Wood Mackenzie. "Rester au bord du chemin de la décarbonation n'est pas une option."
Au menu de la nouvelle année, selon les experts : toujours plus d'investissements dans l'électricité d'origine éolienne ou solaire, mais aussi dans les technologies de capture du carbone ou l'hydrogène.
<https://www.connaissancedesenergies.org/afp/le-petrole-sur-la-sellette-mais-un-monde-toujours-dependant-211227>
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4- Transport aérien : la course aux biocarburants est lancée, Les Echos, 27/12/21, 16:47
Vincent Collen

Encore balbutiant, le marché des carburants verts pour l'aviation est promis à une croissance fulgurante. TotalEnergies, Shell, Chevron… tous les pétroliers projettent d'en produire. Y aura-t-il assez de matières premières pour répondre à la demande ? La question inquiète.
Le français TotalEnergies, l'italien Eni, le finlandais Neste, l'espagnol Respol, l'américain Chevron… Tous les pétroliers et raffineurs se sont lancés dans la course aux biocarburants pour le transport aérien, un marché promis à une croissance fulgurante au cours de la décennie.
La production est encore anecdotique aujourd'hui. HSBC l'évalue à 200 ou 300.000 tonnes par an, soit seulement 0,1 % des volumes de carburants consommés par les compagnies aériennes. Elle dépasserait 3 millions de tonnes dès 2024, et entre 7 et 8 millions de tonnes en 2030, ce qui représenterait 2 % du marché du kérosène. « Un super cycle de croissance est sur le point de démarrer », écrivent les analystes de Bank of America.
>> Suite a lire en édition abonnée à :
<https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/transport-aerien-la-course-aux-biocarburants-est-lancee-1375022>
Sur le même sujet :
> Transports : les biocarburants ne sont pas une option probante <https://www.actu-environnement.com/ae/news/transports-biocarburants-38799.php4>, Actu-environnement, 27/12/21
> En bref. Les agrocarburants épinglés pour leur bilan environnemental <https://reporterre.net/Les-agrocarburants-epingles-pour-leur-bilan-environnemental>, Reporterre, 04/01/22
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5- Marée noire à l'île Maurice en 2020 : 20 mois de prison pour le capitaine du navire et son second, AFP, 27/12/21, 20:00

Le capitaine et le second du MW Wakashio, navire dont l'échouage avait provoqué en 2020 la pire marée noire jamais connue sur les côtes de l'île Maurice, ont été condamnés lundi à 20 mois de prison, a-t-on appris auprès du tribunal qui les a jugés. 
"La cour a pris en considération le fait que les deux accusés ont plaidé coupables et ont présenté des excuses. La sentence prononcée est de 20 mois de prison", a affirmé la juge Ida Dookhy Rambarrun.
Le vraquier japonais s'est échoué le 25 juillet 2020 sur un récif corallien au sud-est de l'île Maurice, relâchant plus de 1.000 tonnes de fioul dans ses eaux cristallines.
Selon Kushal Lobine, qui représente l'assureur du navire, Japan P&I, les peines ont été commuées en raison de leur bonne conduite et des 16 mois déjà passés en détention, et les deux hommes sont donc autorisés à rentrer chez eux. "Leur départ est imminent. Le capitaine retournera en Inde et le second au Sri Lanka, leurs pays respectifs", a déclaré M. Lobine.
Le capitaine indien, Sunil Kumar Nandeshwar, qui a reconnu durant l'audience qu'il avait bu lors d'une soirée organisée à bord du navire, a été reconnu coupable, de même que son second sri-lankais Hitihanillage Subhoda Janendra Tilakaratna, de "mise en danger de la sécurité de la navigation" par un tribunal de Port-Louis. 
Le MW Wakashio, sous pavillon panaméen, faisait route de Singapour vers le Brésil, avec à son bord 3.800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel qui ont rapidement commencé à fuir mais dont la majorité a pu être pompée.
"Une fête d'anniversaire avait eu lieu à bord et j'avais consommé de l'alcool avec modération", a déclaré durant son procès le capitaine, ajoutant avoir donné des instructions pour s'approcher des eaux mauriciennes afin de capter le réseau téléphonique, pour permettre aux membres d'équipage de contacter leur famille. 
"La mer était mauvaise mais la visibilité était claire et la navigation pouvait se faire en sécurité (...) A un moment donné, le navire ne pouvait bouger et avait touché le fond marin", a-t-il ajouté.
"Comme j'avais bu quelques verres, il ne m'a pas semblé utile d'intervenir et il ne m'est pas venu à l'esprit que nous naviguions aussi près".
Les deux hommes, incarcérés à Port-Louis depuis le mois d'août 2020, se sont excusés pour l'accident. 
Cette marée noire fut la pire pollution maritime de l'histoire du pays qui dépend de ses eaux pour sa sécurité alimentaire et pour l'écotourisme, dans une zone qui compte parmi les plus beaux récifs coralliens du monde.
Le sud-est de la côte mauricienne compte deux sites classés : Blue Bay, connu pour ses coraux, et la pointe d'Esny, riche de mangroves, des écosystèmes cruciaux face au réchauffement climatique.
Dès les premiers jours, les habitants s'étaient mobilisés, œuvrant sans relâche avec des moyens de fortune, pour endiguer la pollution.
Equipés de bottes et de gants en caoutchouc, des milliers de gens avaient travaillé à nettoyer les rivages et les coraux en fabriquant notamment des barrages flottants à l'aide de chiffons pour maintenir à distance le pétrole flottant à la surface de l'eau. 
Dans les mois qui ont suivi la catastrophe, des Mauriciens ont manifesté par milliers sur toute l'île, pour dénoncer notamment la mauvaise gestion de la marée noire par le gouvernement. 
Le ministre mauricien de la Pêche, Sudheer Maudhoo, a indiqué dimanche que les assurances couvrant le navire avaient accepté de payer quelque 112.000 roupies (2.280 euros) chacun à plusieurs centaines d'employés du secteur de la pêche pour compenser les pertes causées par la pollution. 
Le navire s'était finalement rompu en deux sous l'effet de la houle. La proue du navire et sa coque principale avaient été remorquées à une quinzaine de kilomètres au large et coulés. 
Le processus de découpe de la poupe du vraquier, toujours accrochée au récif, a débuté début 2021 mais a dû être reporté à plusieurs reprises en raison des conditions météo et de la forte houle.
<https://www.geo.fr/environnement/maree-noire-a-lile-maurice-en-2020-20-mois-de-prison-pour-le-capitaine-du-navire-et-son-second-207644>
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6- « La radioactivité, ça ne se voit pas, ça ne se sent pas, donc les gens s’en fichent » : à Brennilis, le nucléaire ne mobilise plus, M le mag, 28/12/21, 05h00 
Manon Boquen

Mise à l’arrêt en 1985, la centrale des monts d’Arrée a été la première en France à connaître un début de démantèlement. Une nouvelle enquête publique se tient pour valider ou non la fin du chantier. Dans l’indifférence. 
On ne peut pas le louper. Du haut du village, perché sur le massif culminant de la région, le dôme de béton jaillit du paysage vallonné des monts d’Arrée. Le bloc réacteur de la centrale nucléaire finistérienne de Brennilis reste l’un des derniers vestiges de l’installation gigantesque, en fonctionnement de 1967 à 1985. Malgré les décennies, son démantèlement n’est pas encore terminé. C’est dans ce bâtiment pourtant que sont entreposés les éléments les plus radioactifs de l’infrastructure, prototype de réacteur à eau lourde refroidie au gaz carbonique, jamais reproduit en France ensuite.
Trente-six ans qu’il attend que son sort soit fixé. Après moult rebondissements, dont un démantèlement partiel opéré depuis 1996, une enquête publique est organisée, depuis le 15 novembre et jusqu’au 3 janvier, pour que les riverains, et toute personne intéressée, exposent leur point de vue sur l’avenir du site. « Approuvez-vous ou non le plan de démantèlement complet proposé par EDF ? »
Dans la mairie de Loqueffret, village de 350 âmes où est bâtie la centrale, on ne se bouscule pas au portillon. « Avant ce matin, je n’avais reçu aucun avis », lance le secrétaire ce vendredi 17 décembre. Dans la pochette orange, seulement quatre opinions. En ligne, on en dénombre une centaine provenant de toute la France. La présidente de la commission chargée de l’enquête, Danielle Fraysse, confirme : « Pour le moment, nous avons surtout vu des élus et des journalistes. » Il faut bien reconnaître que le dossier de 2 500 pages, « sans les annexes », peut refroidir les ardeurs. « La population des alentours a envie que cette histoire se termine. C’est une erreur qu’elle ne participe pas au vu de ce qui s’est passé la dernière fois », poursuit-elle.
64 000 tonnes de déchets radioactifs
C’était en 2009. Même contexte : une enquête publique, des résidents des environs consultés, pour savoir si oui ou non il faut démanteler complètement le site. A la suite de cet exercice démocratique, la commission, inquiète quant au stockage futur des déchets radioactifs, a donné un avis défavorable aux travaux. Résultat : le préfet et le ministère ont suivi son argumentaire ; EDF a dû revoir sa copie entièrement.
Douze ans plus tard, une nouvelle enquête est sur la table. Mais, cette fois, l’intérêt flanche. « La radioactivité, ça ne se voit pas, ça ne se sent pas, donc les gens s’en fichent », déplore, désabusée, Bernadette Lallouet. Voilà des années que cette habitante de Berrien, à 15 kilomètres de l’ancienne centrale, suit le dossier de près pour l’association Vivre dans les monts d’Arrée. Comme les autres organisations antinucléaires, elle milite pour que l’installation reste en l’état, le temps que la radioactivité diminue.
Dans le plan d’EDF, 64 000 tonnes de déchets doivent quitter la cuve du réacteur, dont 7 430 tonnes vers des centres de stockage dans l’Aube et l’Ain. Dix tonnes, parmi les plus radioactives, pourraient être enterrées sur le site d’enfouissement en profondeur de Bure, si cette solution est retenue. L’entreprise table en tout sur dix-sept ans de chantier.
> Lire aussi Coût, gestion des déchets et sécurité : huit questions que pose le retour annoncé du nucléaire en France
« C’est un sujet hyper compliqué, soulève la retraitée de 71 ans aux yeux clairs, élue de sa commune. Moi, je tracte, j’essaie de motiver les habitants à participer, mais je suis résignée. » Constat partagé par Igor Le Bars, directeur de l’expertise de sûreté à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui a analysé le dossier du démantèlement proposé par EDF : « On vulgarise, on est présents aux réunions publiques pour expliquer, mais ce sont souvent les mêmes que l’on retrouve. » 
Nostalgie de la centrale
Au comptoir du Charlégan, l’unique bar-épicerie de Brennilis, les propriétaires Joël et Patricia Baladine s’émeuvent d’un petit article paru dans Le Télégramme. La brève raconte l’avis défavorable au démantèlement complet déposé par l’association Vivre dans les monts d’Arrée dans le cadre de l’enquête publique.
« Dans notre village, on connaît tous quelqu’un qui travaille ou qui a travaillé à la centrale. Elle a apporté beaucoup de boulot. On n’a pas peur du démantèlement, au contraire tout le monde regarde comment il va se passer », jure le patron, qui cite des professionnels américains ou canadiens venus s’asseoir dans son établissement alors qu’ils venaient voir l’avancée du chantier auprès d’EDF. Il dit aussi que « personne ne parle » du sujet dans la commune, et encore moins de l’enquête publique.
> Lire aussi Yves Cochet : « L’échec du nucléaire »
« Il y a une sorte de nostalgie de cette centrale qui fait partie du paysage depuis soixante ans », commente le premier édile, Alexis Manac’h. Le site, et en particulier le moment de sa construction, marque un âge d’or pour ce territoire breton enclavé, où les perspectives d’emploi sont faibles. En 1968, au lancement de la machine, la commune a atteint un pic de 760 habitants. Ils étaient, d’après l’Insee, 437 en 2018.
> Lire aussi Nucléaire : lancement d’une concertation publique sur un projet de piscine de stockage de combustibles
Près de 300 personnes travaillaient pour l’infrastructure nucléaire et il en reste 80 aujourd’hui. Aux abords de l’école, les voix convergent : « Le démantèlement va se faire de toute façon. » Alors, à quoi bon donner son avis quand le sort est, pour beaucoup, déjà scellé ? La commission de l’enquête publique présidée par Danielle Faysse rendra son rapport courant février 2022, pour de potentiels débuts de travaux en 2023.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/12/28/la-radioactivite-ca-ne-se-voit-pas-ca-ne-se-sent-pas-donc-les-gens-s-en-fichent-a-brennilis-le-nucleaire-ne-mobilise-plus_6107467_4500055.html>
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7- La Commission européenne s’apprête à classer le nucléaire comme énergie verte, Le Monde, 28/12/21, 05h22
Virginie Malingre (Bruxelles, bureau européen)

Bruxelles devrait parallèlement accorder au gaz le label d’énergie de transition, à l’issue de négociations en faux-semblants avec Paris et Berlin. 
Ce devait être tranché avant la fin de l’année. Lors du Conseil européen des 21 et 22 octobre, les chefs d’Etat et de gouvernement européens avaient pressé la Commission de décider, d’ici à la fin novembre, du sort qui serait réservé au nucléaire et au gaz dans la taxonomie, ce classement des activités économiques en fonction de leurs émissions de CO2 et de leurs conséquences sur l’environnement. Ursula von der Leyen, la présidente de l’exécutif communautaire, avait promis que ce serait chose faite avant leur prochain rendez-vous, prévu le 16 décembre.
Il n’en a finalement rien été. L’ancienne ministre d’Angela Merkel, qui gère le dossier en direct avec Paris et Berlin depuis qu’elle s’est fait bousculer par les Vingt-Sept, n’a en effet cessé de repousser son arbitrage, qu’on attend désormais pour janvier. Elle devrait finaliser sa proposition d’ici au 30 décembre, afin de la soumettre (pour simple avis), comme le veut la procédure, à un groupe d’experts. Et, si tout se passe comme prévu, la Commission présentera son projet le 18 janvier.
De la décision de Bruxelles, dépendra la capacité des secteurs du nucléaire et du gaz à financer leurs futurs investissements. A l’heure où les Européens ont décidé d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément à l’accord de Paris, où la dépendance au gaz russe inquiète de plus en plus, et où les prix de l’énergie flambent, il s’agit là d’un enjeu crucial.
> Lire aussi (2018) : Les Etats européens trouvent un accord sur la classification des activités économiques « vertes »
« Nous sommes très proches de la finalisation de notre travail sur [la taxonomie], qui inclura à la fois le gaz et le nucléaire », a affirmé le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, dans un entretien au quotidien allemand Die Welt, le 17 décembre. Dans les grandes lignes, « l’arbitrage politique est arrêté », abonde un diplomate. Il semble en effet acquis que l’atome sera considéré comme une énergie « verte » et le gaz comme une énergie de transition. Mais à certaines conditions, qui, elles, restent encore à caler et qui s’apparentent à un véritable casse-tête chinois pour Ursula von der Leyen.
Une affaire stratégique pour la France
La taxonomie, « c’est un tout petit sujet », a voulu minimiser Olaf Scholz, lors d’une conférence de presse commune avec Emmanuel Macron, à l’issue du Conseil européen du 16 décembre. Le chancelier allemand l’a confié à l’un de ses interlocuteurs qu’il ne « va pas embêter Emmanuel avec ça ». Le président français, lui, est à la manœuvre depuis des mois pour défendre la cause du nucléaire, arguant sans relâche qu’il s’agit là d’une énergie bon marché, à bas carbone et stable, ce qui est précieux, en ces temps de lutte contre le réchauffement climatique et de flambée des prix de l’énergie. Pour la France, qui se prépare à renouveler son parc nucléaire, l’affaire est stratégique.
Certes, mais Olaf Scholz, dont le pays a fait le choix de sortir du nucléaire, doit aussi veiller à ne pas (trop) fâcher sa coalition. Et là, la chose n’est pas simple : les Verts sont contre le nucléaire mais aussi contre le gaz, qui émet du CO2 ; le SPD, lui, peut vivre avec le gaz mais il est très remonté contre l’atome… Dans ce contexte, le chancelier ne peut se permettre de se montrer, publiquement du moins, compréhensif vis-à-vis de Paris. D’ailleurs, lors du Conseil du 16 décembre, il s’est montré très ferme sur son refus d’intégrer le nucléaire dans la taxonomie. Dans ce contexte, Bruxelles doit veiller à donner des arguments à Berlin, afin que l’arbitrage final ne fasse pas imploser la toute jeune coalition allemande.
Afin de satisfaire sa majorité, « Olaf Scholz souhaite que le mot transition soit d’une manière ou d’une autre accolé au nucléaire. Le nucléaire n’est pas une énergie de transition, mais on peut considérer que les centrales de troisième génération sont une technologie de transition », explique une source européenne. Reste à savoir jusqu’à quand les investissements dans ce type d’installations seront éligibles à la taxonomie : 2040 disent certains, 2050 répond Paris qui veut se caler sur l’échéance à laquelle l’Union européenne s’est engagée à la neutralité carbone. La Commission cherche aussi à encadrer la question du traitement des déchets qui pose problème en matière d’environnement. « Les Français recyclent déjà une partie des déchets nucléaires dans l’usine de La Hague. La question c’est d’aller plus loin et de définir un calendrier pour le recyclage de ces déchets », explique un diplomate.
> Lire aussi Coût, gestion des déchets et sécurité : huit questions que pose le retour annoncé du nucléaire en France
Quant au gaz, il sera éligible à la taxonomie comme énergie de transition s’il remplace le charbon et s’il respecte certaines normes techniques. Il s’agit notamment de définir, pour les centrales, un seuil maximal d’émission de CO2 et un nombre maximal d’heures d’activité. Il faut également déterminer à partir de quelle année le gaz ne sera plus une énergie de transition.
Sur tous ces sujets, au-delà des débats entre les Verts et le SPD allemands, Bruxelles doit aussi composer avec de nombreux Etats membres, à commencer par les pays d’Europe de l’est, Pologne et Hongrie en tête, qui comptent sur le gaz pour fermer leurs centrales à charbon, tout en ayant à cœur de construire une Europe moins dépendante du gaz russe. Et qui militent pour une taxonomie qui ne serait pas trop contraignante avec le gaz.
Compromis difficile
C’est donc un compromis très difficile que doit trouver Ursula von der Leyen, qui a fait du Green Deal sa marque de fabrique et qui a aussi beaucoup à perdre dans l’histoire. Tout en préservant Berlin d’une crise politique, il lui faut s’attacher à ne pas coaliser contre sa proposition des intérêts divers parmi les Vingt-Sept, qui en viendraient à représenter la majorité qualifiée nécessaire pour la faire tomber.
Berlin votera très certainement contre le texte que la Commission présentera le 18 janvier, ainsi que Vienne et Luxembourg qui sont également farouchement antinucléaires. Mais « l’idée c’est que Berlin aura néanmoins implicitement validé la copie de Bruxelles. Ce qui veut dire que Berlin continuera à soutenir Ursula von der Leyen et que la coalition ne sera pas mise en péril », décrypte un haut fonctionnaire.
En octobre, la présidente de la Commission a pensé, un temps, qu’elle pourrait rendre son verdict avant le départ d’Angela Merkel, qui « était prête à prendre en partie le blâme », explique un diplomate. Mais Olaf Scholz a souhaité qu’il n’en soit pas ainsi. Peut-être lui arrive-t-il, aujourd’hui, de regretter.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/28/la-commission-europeenne-s-apprete-a-classer-le-nucleaire-comme-energie-verte_6107466_3234.html>
Sur le même sujet : 
> La Commission européenne dévoile un projet classant les investissements dans le nucléaire comme « durables » <https://www.lemonde.fr/energies/article/2022/01/01/la-commission-europeenne-devoile-un-projet-classant-les-investissements-dans-le-nucleaire-comme-durables_6107890_1653054.html>, Le Monde avec AFP, 01/01/22, 16h12 
> Décryptage. Pourquoi la taxonomie européenne est primordiale pour le nucléaire français <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/pourquoi-la-taxonomie-europeenne-est-primordiale-pour-le-nucleaire-francais-1375958>, Les Echos, 02/01/22, 17:52
> Europe : le gaz et le nucléaire brouillent le message de la taxonomie, le référentiel d’activités vertes <https://www.novethic.fr/actualite/energie/energie-nucleaire/isr-rse/europe-le-gaz-et-le-nucleaire-brouillent-le-message-de-la-taxonomie-le-referentiel-d-activites-vertes-150451.html>, Novethic, 03/01/22
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8- La justice sud-africaine suspend l'exploration sismique de Shell, AFP, 28/12/21, 14:00
Claire Doyen

Une onde de choc toutes les dix secondes dans l'océan : un projet du géant Shell pour rechercher pétrole et gaz au large d'une des plus belles côtes d'Afrique du Sud, a été suspendu mardi par la justice, une victoire inédite pour les militants écologiques.
Ouverte sur l'océan Indien au sud-est du pays, la "Wild Coast", aux paysages sauvages spectaculaires, s'étend sur quelque 300 km et compte plusieurs réserves naturelles et zones marines protégées. 
C'est là, sur plus de 6.000 km2, que le géant de l'énergie avait décidé de lancer un nouveau projet d'exploration sismique. Militants écologistes, pêcheurs et locaux s'y sont opposés, affirmant qu'il représente une menace pour la faune marine. 
Des milliers de défenseurs de l'océan et d'amoureux de la nature ont manifesté courant décembre sur différentes plages du pays et bloqué des stations essence Shell, appelant au boycott.
Au début du mois, la justice du pays avait rejeté un premier recours des militants écologistes. Le ministre de l'Energie avait défendu le projet, accusant ses détracteurs de faire barrage aux investissements économiques dont l'Afrique du Sud a besoin.
Cette fois, dans ce nouveau recours impliquant la communauté vivant dans ce coin de nature jusqu'ici préservé, le tribunal de Grahamstown a "interdit d'entreprendre des opérations de prospection sismique" à la multinationale anglo-néerlandaise, avec effet immédiat, selon le jugement dont l'AFP a obtenu copie. 
Le juge Gerald Bloem a estimé que l'entreprise n'avait pas rempli l'obligation de consulter la population locale, qui détient notamment des droits de pêche et entretient un "lien spirituel et culturel particulier avec l'océan". 
"Nous respectons la décision du tribunal et avons suspendu l'étude pendant que nous examinons le jugement", a déclaré à l'AFP un porte-parole de Shell, qui n'a pas précisé si l'entreprise ferait appel.
- "Immense victoire" -
La prospection offshore d'énergies fossiles utilise l'analyse de la propagation d'ondes sismiques pour déterminer la structure géologique des sols susceptibles de contenir des hydrocarbures. Les ondes de choc sont envoyées par des bateaux équipés de canons à air. 
"Des études de cette nature sont menées depuis plus de 50 ans, avec plus de 15 ans de recherches scientifiques approfondies", a argumenté le porte-parole de Shell. 
"L'Afrique du Sud est fortement dépendante des importations pour une grande partie de ses besoins énergétiques. Si des ressources viables étaient découvertes en mer, cela pourrait contribuer de manière significative à la sécurité énergétique du pays", a-t-il fait valoir. 
Selon les écologistes, ces détonations risquent de perturber le comportement de la faune, son alimentation, sa reproduction ainsi que les migrations, notamment celle des baleines, la plupart des animaux marins s'appuyant sur l'audition.
"La voix de ceux qui sont directement affectés a enfin été entendue, et les droits constitutionnels des peuples autochtones ont été reconnus", s'est félicité dans un communiqué Sinegugu Zukulu, du collectif de résidents Sustaining the Wild Coast (SWC), qui rassemble propriétaires terriens, pêcheurs et chefs traditionnels. 
"C'est une immense victoire", a salué Katherine Robinson, de l'ONG Natural Justice qui était partie civile dans le premier recours en justice contre le projet. 
"Si nous voulons lutter contre le changement climatique, nous devons résister à l'exploitation du pétrole et du gaz en Afrique du Sud et sur tout le continent, même si les lobbies sont incroyablement forts", a-t-elle insisté. 
Le projet de Shell devait s'étendre sur cinq mois sans interruption. Les recherches impliquaient l'envoi d'une puissante onde de choc toutes les dix secondes, 24/24h. 
Shell avait assuré prendre toutes les précautions pour "éviter ou minimiser l'impact sur les poissons, mammifères marins et autres espèces sauvages", dans la zone de recherche située à plus de 20 km de la côte dans des eaux profondes de 700 à 3.000 mètres.
<https://www.challenges.fr/economie/la-justice-sud-africaine-suspend-l-exploration-sismique-de-shell_794602>
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9- Nucléaire : nos centrales rejettent-elles trop de tritium ?, L’Express, 28/12/21, 17:40
Sébastien Julian

Ce résidu de fission reste peu radiotoxique. Mais les normes de rejet dans les cours d'eau sont plus permissives en France qu'au Japon.
Avec les fêtes de fin d'année et l'épidémie de covid, l'événement est presque passé inaperçu. Mais il est relaté de manière précise sur le site de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Entre le 25 novembre et le 8 décembre 2021, sur le site de Tricastin, environ 900 litres d'effluents contenant du tritium se sont infiltrés dans le sol, provoquant une "activité radiologique anormale". Plus précisément, les mesures effectuées sur place ont permis de détecter un pic de radioactivité de 28900 Becquerels par litre le 12 décembre. Reprenant cette information, le site Mediapart évoque une fuite radioactive importante. Après inspection de l'ASN, l'événement a pourtant été classé au niveau 0 de l'échelle internationale des événements nucléaires. Comment expliquer cet écart de perception ?  
Pour comprendre, il faut d'abord prendre conscience du caractère routinier des rejets en tritium. "Ce résidu de la fission dans les réacteurs est très compliqué à filtrer et cela coûte cher. En fonctionnement normal des centrales, il est rejeté dans les cours d'eau, constate David Boilley, président de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO). Selon un rapport récent de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), des milliers de milliards de kilobecquerels de tritium sont rejetés chaque année par les installations nucléaires implantées dans le monde. Une partie se retrouve dans l'atmosphère et l'autre dans les milieux aquatiques continentaux et marins. 
Ces chiffres peuvent faire peur. "Cependant le tritium est l'un des éléments les moins radiotoxiques. Il émet des rayons bêta qui sont très peu dommageables pour les cellules à la différence par exemple des rayons alpha ou gamma", explique Dominique Greneche, professeur à Sciences Po et à l'Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN). Par ailleurs, l'influence d'une installation nucléaire sur les niveaux de tritium dans l'environnement est toujours très locale, précise l'IRSN. En cas d'ingestion, le tritium disparaît généralement du corps humain en quelques jours, par l'urine, la respiration ou la transpiration. Le Canada, qui en produit plus que nous en raison de son utilisation de centrales dites "à eau lourde", effectue régulièrement des mesures. Résultat : la concentration annuelle moyenne de tritium la plus élevée dans l'eau potable à proximité des installations nucléaires canadiennes s'élève à environ 18 becquerels par litre (Bq/L), mentionne la Commission canadienne de sûreté nucléaire. Ce chiffre est nettement inférieur à la limite recommandée par Santé Canada (7 000 Bq/L) ou l'OMS (10000 Bq/l).  
Des rejets plus importants qu'au Japon
"En France, les calculs d'impact dosimétrique indiquent que les rejets de tritium émis par les centrales nucléaires de production d'électricité ne contribuent que de manière marginale à l'exposition du public", mentionne l'IRSN. Comprenez : l'effet des centrales ajoute très peu à la radioactivité naturelle. "L'air contient du radon. De fait, en respirant simplement, un Français peut très bien recevoir dix fois les doses mesurées récemment dans l'eau à Tricastin. De la même façon, si l'un d'eux passe un examen du coeur au scanner, il recevra une dose 30 fois supérieure", note Dominique Greneche. 
> Lire aussi > Nucléaire : les déchets produits par la France sont-ils bien comptabilisés ? 
En fait, en France, la principale source de rejet de tritium ne vient pas des centrales nucléaires mais de l'usine de retraitement des déchets située à La Hague. "Celle-ci rejette chaque mois l'équivalent des cuves de Fukushima", déplore David Boilley. Et pour cause : en Europe, les seuils de relâchement autorisés sont beaucoup plus élevés.  
Certes, le tritium perd de sa radioactivité rapidement. Il faut un peu plus de 12 ans pour que sa quantité d'origine se désintègre de moitié, et ainsi de suite, jusqu'à ce que le tritium se soit transformé en hélium. Mais cela ne suffit pas à rassurer les associations. "Le tritium a beau produire moins de becquerels que le Césium-137, on en rejette beaucoup plus, ce qui pose par ailleurs la question des seuils autorisés de rejets, beaucoup plus permissifs en Europe par rapport à d'autres régions du monde. Par ailleurs, même si nous restons en dessous des seuils préconisés, d'autres radioéléments sont rejetés. Qu'arriverait-il si une centrale située en amont d'une grande ville comme Paris laissait s'échapper de la radioactivité en grande quantité suite à un problème ? Plusieurs millions d'habitants n'auraient plus accès à l'eau potable. Comment ferait-on pour gérer la situation ? A notre connaissance, il n'y a pas de plan B", détaille David Boilley.  
Autre problème soulevé par l'ACRO, le tritium ne se comporte pas toujours comme on l'attend. Au lieu de se diluer dans l'eau, il persiste parfois en strates dans les nappes phréatiques. Un rapport de l'IRSN qui devrait être publié en janvier 2022, montre qu'il y a le même souci de mélange sur la Loire, en aval de certaines centrales nucléaires. Ce travail va dans le bon sens puisqu'il fait participe à l'effort de surveillance. "Mais le problème c'est le manque de débat, souligne David Boilley. Si au Japon, la question du rejet du tritium est énormément débattue, ce n'est pas le cas en France".  
<https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/nucleaire-nos-centrales-rejettent-elles-trop-de-tritium_2165111.html>
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10- A Dubaï, les balbutiements de la mobilité durable, Le Monde, 28/12/21, 21h14
Eric Béziat (Dubaï, envoyé spécial)

Avec son plan Dubaï 2040, l’Emirat lance une inflexion vers les transports décarbonés, dans une ville qui semble devoir rester dépendante de l’automobile. 
Est-ce la fin d’une époque ? Dubaï l’arrogant, le gaspilleur serait-il en train de dire adieu à la mobilité supercarbonée ? L’une des perles les plus opulentes des richissimes Emirats arabes unis serait-elle tentée par une nouvelle sobriété des transports ? Le royaume magique, où l’on arrose le sable avec du pétrole pour y faire pousser des buildings et des voies express, en a-t-il fini avec les excès ? Au premier abord, ce n’est pas ce qui frappe le visiteur. La Burj Khalifa, la tour la plus haute du monde, est toujours bien là, dominant l’horizon embrumé de chaleur, tout comme le centre commercial le plus vaste de la planète, la piste de ski fonctionnant par 50 °C en été ou les autoroutes à douze voies.
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Pourtant, au moins en matière de transport, quelque chose est bien en train de changer. Ce sont des petits détails qui le signalent. Quelques trottinettes et vélos partagés croisés sur les trottoirs, des recommandations pour les visiteurs de l’exposition universelle Dubaï 2020 de s’y rendre en métro plutôt qu’en 4 x 4…
Nouvelle doctrine
Régime autoritaire oblige, l’inflexion vers des mobilités alternatives vient d’abord d’en haut, et en particulier de la toute-puissante autorité organisatrice des transports de l’Emirat, la Roads & Transport Authority (RTA). Son inaliénable patron, Mattar Mohammed Al-Tayer, président-directeur général, présentait, fin novembre, sa stratégie en matière de transports. Le plan Dubaï 2040 met en avant le concept de « ville en vingt minutes, où 55 % de la population vivra à moins de 800 mètres des stations de métro, ce qui rendra 80 % des services du quotidien, accessibles à pied, à vélo et via d’autres modes de mobilité douce. », affirme M. Al-Tayer.
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Direction la Marina, quartier excentré de la ville, vitrine de cette nouvelle doctrine qui repeint Dubaï en « leader mondial d’une mobilité fluide et durable ». Cette cité lacustre couverte d’immeubles, zone de résidence pour de nombreux expatriés, est reliée au métro et desservie par la seule ligne de tramway des Emirats. Elle propose, au ras des larges canaux, une vaste zone piétonne et cyclable. « On peut tout y faire à pied ou à bicyclette », explique un Français qui travaille au pavillon tricolore de l’Exposition universelle.
On y trouve en grand nombre des stations de vélos partagés siglés Careem, start-up à succès du Moyen-Orient, installée à Dubaï précisément, et dont RTA a fait un partenaire majeur. Careem, dont le métier de base est le VTC, du Pakistan au Maroc, a été racheté par Uber en 2019. L’entreprise expérimente à Dubaï des nouveaux services : livraisons, centre d’appels pour taxis et vélos partagés.
Comme partout, la trottinette électrique fait irruption dans l’espace public émirati. Plusieurs marques proposent des engins en autopartage : Lime, Tier, Skrrt et Arnab. Mais de plus petits acteurs tentent aussi leur chance. Green Riders, une PME française spécialiste de la trottinette installée Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a lancé à Dubaï sa première filiale à l’étranger. « Cela prend bien, se félicite Ismaïl Belgana, Français de 25 ans, venu diriger la boutique inaugurée le 9 décembre dans le centre-ville, en particulier auprès des expatriés philippins. » Mais, M. Belgana l’admet, la mobilité douce a ses limites dans le four surchauffé qu’est Dubaï en été. « Notre pleine saison va de novembre à mars », explique-t-il.
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Globalement, la ville n’est pas adaptée à des trajets longs à deux-roues. Elle est traversée d’autoroutes urbaines quasiment infranchissables et qu’il n’est pas question d’emprunter si on n’est ni une voiture ni une moto. Les autorités assument cette archipélisation des deux-roues, assignant aux vélos une dizaine de districts (dont la Marina), et quatre autres aux trottinettes.
Climatisation partout
« Dubaï est une ville construite pour l’automobile et dépendante de l’automobile, rappelle Hamid Haqparwar, directeur général de BMW Moyen-Orient, basé dans l’Emirat. Il n’y avait pas de métro avant 2009. La mobilité individuelle et premium y reste fondamentale. » D’où des niveaux de congestion élevés pour une ville de 3 millions d’habitants. « J’ai une trottinette mais je ne peux pas me passer d’une voiture, et ma femme non plus », confirme Gilles Bosquet, chef cuisinier dans plusieurs grands hôtels, d’origine mauricienne mais formé en France.
Face au fléau des embouteillages (en particulier dans le centre-ville), RTA a une politique simple et directe : ajouter de nouvelles routes. « La ville construit tous les jours, un élargissement d’autoroute, un nouveau rond-point, un pont, note M. Haqparwar. Ici on aime les voitures spacieuses et avec un gros moteur. En Europe, nos plus gros volumes se font sur nos petits modèles (Série 1, Série 3), ici c’est l’inverse. »
Voici qui relativise le discours sur la durabilité du modèle et l’image d’un émirat en train de verdir. Mais face au scepticisme, Dubaï sort son arme fatale : son métro, colonne vertébrale de la stratégie de RTA. C’est l’un des plus modernes au monde. Entièrement automatisé − ses deux lignes totalisent 90 kilomètres, 53 stations, et 650 000 passagers quotidiens −, il prétend offrir un niveau de service de haut niveau avec sa première classe baptisée Gold Class et sa mesure du « bonheur client » (customer happiness).
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Il a aussi ses particularités locales comme la portion de rame interdite aux hommes, et, bien sûr, la climatisation partout. Celle-ci s’étend même au-delà du métro, dans les stations de tramway, arrêts de bus, passages piétons couverts. « On présente ça comme un gaspillage mais je peux vous dire que lorsque la température dépasse les 45 °C, c’est juste vital » explique Maryam (le prénom a été changé) expatriée française d’origine algérienne et travaillant dans la finance.
Sans conducteur
Le métro a un autre avantage, celui de la conduite automatisée. RTA se targue de faire rouler le plus long métro sans conducteur de la planète. Il vient d’ailleurs de confier les opérations à une entreprise française, Keolis, filiale de la SNCF, et spécialiste de rang mondial de ce type de transport.
« Avec le transport durable, la mobilité autonome est l’un des axes stratégiques majeurs de Dubaï », indique Foued Kefif, en charge des questions industrielles et technologiques pour Business France Emirats arabes unis. Le souverain, Mohammed Ben Rachid Al-Maktoum, a donné pour objectif à son gouvernement qu’en 2030 25 % des déplacements de l’émirat se fassent sans conducteur. Le 22 novembre, RTA a annoncé un partenariat avec Cruise, filiale de General Motors (GM), pour faire rouler 4 000 véhicules (taxis et voitures partagées) en mode autonome d’ici à 2023, ce qui mettrait Dubaï au niveau des villes américaines les plus avancées en la matière.
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Outre cette armada autonome, l’Emirat teste des bus et navettes qui conduisent toutes seules et veut expérimenter des drones-taxis sans pilote ainsi que les très futuristes Dubai Sky Pods, des capsules aériennes guidées sur rail en béton à hauteur de gratte-ciel. Décidément, cela paraît difficile de faire sobre dans cette partie du monde.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/28/a-dubai-les-balbutiements-de-la-mobilite-durable_6107514_3234.html>
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11- Creuser les océans : “l’activité commerciale ne commencera sans doute pas avant 2028”, We Demain, 28/12/21
Propos recueillis par Sophie Kloetzli

Les océans regorgent de métaux rares, utiles pour les batteries ou les panneaux solaires. Des entreprises s’y intéressent de près. Interview de Kris Van Nijen, DG de la société belge Global Sea Mineral Resources, l’une des plus avancées du secteur.
Faut-il creuser les océans ? La société belge Global Sea Mineral Resources (GSR), filiale du groupe Deme, détient depuis 2013 un contrat d’exploration dans la zone Clarion-Clipperton, dans l’océan Pacifique. Au printemps, elle est parvenue à extraire des nodules polymétalliques à une profondeur de 4 500 m. Son directeur général, Kris Van Nijen, détaille à We Demain les projets de cette entreprise qui fait partie des plus avancées du secteur.
We Demain : Comment préparez-vous le terrain à l’exploitation commerciale des grands fonds des océans ?
Kris Van Nijen : Nous nous concentrons actuellement sur le développement de la technologie. Au cours de nos récents tests dans l’océan Pacifique, nous avons démontré la capacité de notre robot collecteur de nodules (Patania II), qui est encore au stade de préprototype, à parcourir les fonds marins et récupérer les roches au fur et à mesure qu’il se déplace. Il est par ailleurs doté de capteurs ; qui lui permettent de s’orienter vers le chemin de collecte ayant le plus faible impact environnemental possible. La prochaine mission, qui aura lieu en 2024, testera un prototype à grande échelle. Ainsi qu’une colonne montante permettant de remonter les nodules jusqu’au vaisseau de surface. 
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/respirer/creuser-les-oceans-lactivite-commerciale-ne-commencera-sans-doute-pas-avant-2028/>
Sur le même sujet :
> Creuser les océans, “des dégâts irréversibles dans les fonds marins” <https://www.wedemain.fr/respirer/creuser-les-oceans-des-degats-irreversibles-dans-les-fonds-marins/>, We Demain, 01/01/22
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12- Découvrez Celeste, le cloud écoresponsable à la française, Futura-sciences, 28/12/21
Futura Partenariats - Brand Content

Avec son data center particulier doté d'un système de refroidissement écologiquement responsable, l'opérateur internet français Céleste exploite des serveurs EMC PowerEdge de Dell. Une combinaison vertueuse qui nourrit une ambition commune.
Voici Marilyn ! Si l'on ne voit pas le rapport avec l'actrice américaine des années cinquante, c'est sans doute l'image de sa robe blanche soulevée par l'air qui a inspiré les concepteurs de ce data center français très particulier. Mis au point par l'opérateur français Céleste, le bâtiment sous forme de deux grandes tours est conçu pour faire circuler l'air de façon optimisée, afin de réduire la consommation énergétique du data center. L'air réchauffé est réemployé en hiver pour chauffer les bâtiments.
À l'intérieur des tours, le fournisseur d'accès à Internet dédié aux entreprises a misé sur des serveurs Dell EMC PowerEdge. Cette infrastructure a été choisie pour accueillir la nouvelle offre Le Cloud by Céleste que lance l'opérateur. Les données restent donc sur le territoire français et cette souveraineté se conjugue avec l'atout écoresponsable du système de refroidissement de la plateforme. Les baies des serveurs sont animées par de puissants processeurs AMD dernier cri. Un atout qui permet de faire fonctionner l'équivalent d'une trentaine de serveurs d'ancienne génération sur seulement six serveurs, selon Céleste.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/internet-decouvrez-celeste-cloud-ecoresponsable-francaise-94506/>
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13- Aux Philippines, levée d’un moratoire sur les mines à ciel ouvert, Le Monde avec AFP, 29/12/21, 05h59

La mesure avait été imposée en 2017 par le gouvernement précédent, qui accusait le secteur minier de provoquer de graves dommages à l’environnement. 
Le gouvernement des Philippines a aboli un moratoire sur les nouvelles mines à ciel ouvert imposé il y a quatre ans, dans l’espoir de revitaliser l’économie du pays sinistrée par la pandémie de Covid-19, a annoncé mercredi 29 décembre un haut responsable. Cette décision a été critiquée par des défenseurs de l’environnement, qui l’ont jugée « à courte vue ».
Le moratoire avait été imposé en 2017 par le gouvernement précédent, qui accusait le secteur minier de provoquer de graves dommages à l’environnement. Manille a depuis changé de politique et encourage les investissements miniers pour tenter de redynamiser l’économie nationale. En avril, le président Rodrigo Duterte a ainsi levé un moratoire de neuf ans sur les nouveaux contrats miniers imposé par son prédécesseur.
L’industrie minière est « un contributeur potentiel au rétablissement de l’économie », a déclaré à l’Agence France-Presse mercredi le directeur du Bureau des mines et des sciences géologiques (MGB) Wilfredo Moncano, indiquant que la levée du moratoire avait été signée par le ministre de l’environnement Roy Cimatu. Les mines « nous aideront à rembourser nos prêts pour combattre la pandémie », a-t-il affirmé.
Jusqu’à 1,6 milliard de dollars
Selon M. Moncano, neuf nouveaux projets de mines à ciel ouvert sont à l’étude, et pourraient rapporter au gouvernement jusqu’à 1,6 milliard de dollars (1,41 milliard d’euros) par an lorsque leur exploitation commerciale commencera.
Les Philippines sont un des plus gros producteurs mondiaux de nickel et le sous-sol du pays est également riche en or et en cuivre, mais le gouvernement estime que 95 % des réserves sont inexploitées. Selon les chiffres officiels, le secteur minier a représenté l’an passé moins de 1 % de l’économie nationale.
La Chambre minière des Philippines a salué la décision du gouvernement, estimant qu’elle « permettra à l’industrie de contribuer davantage à notre reprise économique ».
A l’inverse, l’Alliance pour la fin des mines, une organisation de défense de l’environnement, a estimé que la levée du moratoire constituait « une priorité de développement à courte vue et déplacée ». « Une fois encore, le régime Duterte renforce son programme économique erroné qui qualifie les mines destructrices d’industrie essentielle pour se rétablir de la pandémie », a-t-elle déploré dans un communiqué.
> Lire aussi « Le sevrage au charbon est plus difficile en Asie, où le réchauffement climatique ne fait pas partie des préoccupations »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/29/aux-philippines-levee-d-un-moratoire-sur-les-mines-a-ciel-ouvert_6107575_3244.html>
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14- "Pensez à covoiturer", "prenez les transports en commun" : de nouveaux messages obligatoires sur les publicités automobiles, Le Monde avec AFP, 29/12/21, 11h48 

A la télévision comme sur Internet, toute promotion d’un véhicule à moteur devra être accompagnée d’un message encourageant à une mobilité moins polluante dès le 1er mars 2022. 
Les publicités automobiles devront faire la promotion de la mobilité active, du covoiturage ou des transports en commun à partir du 1er mars 2022, selon un arrêté publié au Journal officiel, mercredi 29 décembre, sur le même modèle que les messages du type « évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé » imposés depuis 2007 dans l’alimentation.
À partir de mars, la réclame pour les véhicules à moteur devra comporter l’un des messages suivants : « pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo », « pensez à covoiturer » ou « au quotidien, prenez les transports en commun », selon le texte rédigé par le ministère de la transition écologique. Cette mesure autour des annonces automobiles avait été introduite par la loi d’orientation des mobilités, adoptée par le Parlement en novembre 2019.
> Lire aussi Emmanuel Macron appelle à « concilier » développement économique et ambition climatique
Cette obligation vaudra pour la publicité diffusée à la radio, à la télévision, au cinéma, sur Internet, sur les écrans publicitaires ainsi que sur les supports imprimés. Le message sera suivi de la mention « #SeDéplacerMoinsPolluer » sur tous les supports cités, sauf à la radio. En cas de manquement, l’annonceur s’expose à une mise en demeure et, sans mise en conformité, à une sanction pécuniaire pouvant s’élever jusqu’à 50 000 euros par diffusion, précise un autre décret paru mercredi au Journal officiel.
À partir du 1er mars 2022, les constructeurs automobiles auront également l’obligation de faire figurer la classe d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) des véhicules promus, une nouveauté introduite en avril par les députés au sein de la loi climat.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/29/pensez-a-covoiturer-prenez-les-transports-en-commun-de-nouveaux-messages-obligatoires-sur-les-publicites-automobiles_6107611_3234.html>
Sur le même sujet :
> Les publicités des véhicules à moteur doivent mentionner leur empreinte carbone <https://www.actu-environnement.com/ae/news/publicites-vehicules-moteur-obligations-empreinte-carbone-mobilites-38821.php4>, Actu-environnement, 29/12/21
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15- Dans la Marne, la mémoire des as de l’aviation à la rescousse des opposants à un projet photovoltaïque, Le Monde, 29/12/21, 14h00 
Stéphane Mandard

Près de Reims, un collectif de 400 personnes s’oppose à l’installation de panneaux solaires sur plusieurs dizaines d’hectares de cultures céréalières. 
Dans son combat contre l’implantation d’une centrale photovoltaïque en pleine campagne rémoise, le collectif Les Terres de nos villages a déniché des alliés inattendus. Ils s’appellent Roland Garros, Joseph Kessel, Charles de Tricornot de Rose, Jean Navarre ou encore Georges-Félix Madon, dit « l’As aux 41 victoires ». Des noms associés aux heures glorieuses de l’aviation. Des pilotes qui se sont illustrés durant la première guerre mondiale. La piste d’où s’envolaient leurs coucous, située sur le plateau dit de la Ferme-du-Moulin-à-Vent, à Rosnay, petite commune de la Marne de 350 habitants, est aujourd’hui recouverte de cultures céréalières.
C’est là que Pierre Lhotte, propriétaire de la Ferme du moulin à vent, agriculteur et maire de Branscourt (260 habitants), souhaite faire pousser des panneaux solaires. C’est ce projet d’agrivoltaïsme, combinant agriculture et production d’électricité, porté par la société Akuo, spécialiste de l’« Agrinergie », qui est contesté par Les Terres de nos villages. Le collectif revendique plus de 400 sympathisants, soit environ 40 % des habitants des quatre communes potentiellement concernées par la future installation : Rosnay, mais aussi Germigny, Treslon et Courcelles-Sapicourt.
> Lire aussi La deuxième vie des panneaux photovoltaïques
« La mémoire de ce terrain d’aviation a été régulièrement entretenue, sous forme d’organisation de randonnées, en milieu scolaire ou lors des commémorations de 14-18, énumère Christiane Gilbert, du collectif. Si le projet voyait le jour, il viendrait effacer la mémoire de ce site qui est un témoin majeur de l’histoire de l’aviation militaire. » Pour bloquer le projet de centrale photovoltaïque, le collectif vient de déposer une demande de protection au titre des monuments historiques auprès des services du ministère de la culture et propose d’ériger un monument commémoratif en bordure de la piste historique.
« Gigantisme »
« Nous ne sommes pas contre les énergies renouvelables », assure Laurent Rogier, un membre du collectif, qui explique qu’il préférerait que les panneaux solaires soient déployés sur des sols artificialisés plutôt que d’amputer des terres cultivées. Le collectif dénonce le « gigantisme » du projet photovoltaïque, des « impacts environnementaux », la « dégradation » du cadre de vie et un projet agricole « non pérenne ». Laurent Rogier évoque une opération de « greenwashing » où la production d’électricité prendra le dessus sur celle de la production agricole. « Ce n’est pas du tout notre philosophie, se défend Nicolas Repellin, responsable développement chez Akuo. En tant que producteur d’énergie, nous prenons des engagements pour que la contribution économique soit conditionnée à une activité agricole pérenne. »
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De son côté, Pierre Lhotte ne fait pas mystère qu’il a accepté d’accueillir des panneaux solaires sur ses terres pour « trouver un complément de revenus capable d’assurer la pérennité de l’exploitation ». Il ne souhaite pas en revanche s’épancher sur le montant des rémunérations prévues.
Le projet agrivoltaïque de Rosnay – une concession de cinquante ans – est l’un des plus importants portés actuellement par le groupe Akuo, qui en compte déjà une vingtaine en fonctionnement en France. Le permis de construire a été déposé cet été. La phase de consultation et d’enquête publique est prévue en 2022 pour un début des travaux en 2023 et une mise en service l’année suivante. Parmi les quatre communes concernées, seul le maire de Rosnay a apporté son soutien. Contacté, il n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.
« Double intérêt environnemental »
Pour calmer la fronde naissante, Akuo a revu un peu à la baisse ses ambitions. La capacité de production électrique annuelle a été ramenée de 48 à 43 mégawatts, de quoi alimenter tout de même près de 11 000 foyers, soit environ 8 % de la population de la communauté du Grand Reims. De 75 hectares, la surface totale est passée à 68 hectares. Mais les panneaux photovoltaïques, dont certains, pivotants, suivront la course du soleil, ne couvriront au maximum qu’un tiers de la superficie, selon la société. En outre, ils seront pour la plupart surélevés pour permettre des cultures dessous et espacés d’une dizaine de mètres, de quoi laisser passer un tracteur. Au final, « on maintiendra 90 % de la surface agricole utile », assure M. Repellin.
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Le volet agricole a lui aussi été amendé. L’idée initiale, un poulailler géant, a été abandonnée. Plus dans l’air du temps. Il s’agit désormais de combiner élevage bovin – la spécialité de M. Lhotte – et production d’herbage, à la place des céréales, pour nourrir ses bêtes. L’agriculteur y voit un « double intérêt environnemental » : réduire l’achat de tourtes de soja importés de l’étranger qui contribuent à la déforestation et diminuer l’utilisation d’intrants. L’exploitant envisage aussi de se lancer dans la culture de fraises et de framboises sous serre : « Cela répondra à une demande croissante en France et permettra de créer deux ou trois emplois. »
Les critiques, Pierre Lhotte s’en accommode : « Tout changement peut faire peur, il y a de la jalousie aussi et puis les gens qui sont systématiquement contre tout. » A quelques kilomètres de là, un autre projet de centrale photovoltaïque n’a pas suscité autant d’émoi : l’installation de 33 000 panneaux solaires sur la piste de l’ancienne base militaire 112. Elle était la plus importante de France à la veille de la seconde guerre mondiale.
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<https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/12/29/dans-la-marne-la-memoire-des-as-de-l-aviation-a-la-rescousse-des-opposants-a-un-projet-photovoltaique_6107618_3244.html>
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16- En Suède, une "giga-usine" de batteries électriques pour concurrencer Tesla, Sciences & Avenir avec Reuters et AFP, 29/12/21, 16h01
Olivier Lascar

La première cellule de batterie électrique est sortie de la nouvelle usine du groupe suédois Northvolt. Il vise au moins 20 à 25% du marché européen d'ici la fin de la décennie.
Même les géants ont commencé petit. La toute première cellule de batterie électrique est sortie, mardi 28 décembre 2021 au soir, de la ligne d'assemblage de la nouvelle usine du groupe suédois Northvolt. Le site, installé à Skellefteå, une ville industrielle de la principale zone minière de la Suède, a de larges ambitions. Northvolt parle même à son sujet d'une "giga-usine" qui doit produire de quoi équiper en batteries un million de véhicules électriques chaque année. Soit une capacité de production annuelle de 60 gigawattheures (GWh).
Northvolt vise au moins 20 à 25% du marché européen d'ici 2030
La mise en service et la montée en puissance du site de Skellefteå se poursuivront en 2022. Et c'est aussi l'année prochaine que les premières livraisons commerciales seront effectuées. Northvolt a déjà reçu des contrats d'une valeur de plus de 30 milliards de dollars (26,5 milliards d'euros) de la part de clients tels que BMW, Fluence, Scania, Volkswagen, Volvo Cars et Polestar. Il vise au moins 20 à 25% du marché européen d'ici 2030, et rivaliserait ainsi avec des groupes tels que l'américain Tesla ou les producteurs asiatiques de batteries Panasonic, LG Chem ou CATL.
Un haut lieu de recyclage
Northvolt assure par ailleurs que la "giga-usine" sera un haut lieu de recyclage. 50% des matériaux employés pour les nouvelles batteries sorties des entrailles de Skellefteå devraient provenir de batteries hors d'usage. La problématique du recyclage des vieilles batteries va devenir cruciale dans les années à venir. Chacun de ces dispositifs de stockage d'électricité pèse jusqu'à 500 kilos et représentant jusqu'à 50% de la valeur d'un véhicule. Selon une étude de l'Institut des futurs durables (ISF) à l'Université de technologie de Sydney, en Australie, le recyclage pourrait aider à réduire la demande mondiale en 2040 de 25% pour le lithium, 35% pour le cobalt et le nickel et 55% pour le cuivre.
<https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/materiaux/en-suede-une-giga-usine-de-batteries-electriques-pour-concurrencer-tesla_160302>
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17- Automobile : l’avenir des hybrides-rechargeables en suspens, Le Monde, 30/12/21, 01h41
Jean-Michel Normand

Cette motorisation défendue par la France, mais dont nombre de constructeurs annoncent qu’ils vont s’en passer dans les prochaines années, est décriée par les associations environnementales. 
En apparence, la route semble parfaitement dégagée pour les modèles hybrides-rechargeables. Leurs ventes, euphoriques en Europe, ont plus que doublé en France, avec 125 000 immatriculations depuis le début de 2021 (une part de marché de 10 % en novembre), contre 59 000 en 2020, alors que la multiplication de nouveautés semble devoir prolonger cette croissance. Tributaire de normes et d’avantages fiscaux controversés, le succès de ces véhicules semble, en fait, reposer sur des bases de plus en plus fragiles.
Associant deux moteurs (l’un thermique, l’autre électrique) et dotés d’une batterie que l’on peut recharger sur une prise extérieure, les hybrides-rechargeables, connus sous le sigle PHEV (plug-in hybrid electric vehicle), sont critiqués. Alors que leur tarif les rapproche nettement des modèles 100 % électriques, leurs performances environnementales réelles se situent bien en deçà. « Cette technologie n’a pas d’avenir », déclare Lionel French Keogh, président de Hyundai France. « Les coûts d’utilisation ont explosé pour une raison simple : tout dépend de l’usage qui en est fait », souligne-t-il. L’écart entre les conditions d’homologation de ces véhicules et la manière dont ils sont utilisés dans la vraie vie devient de plus en plus manifeste.
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Un hybride-rechargeable peut parcourir, au mieux, une cinquantaine de kilomètres grâce à son seul moteur électrique, mais il devra ensuite fortement solliciter son moteur thermique en raison du poids (de 100 kg à 300 kg) de la batterie. Autrement dit, s’il est utilisé comme un véhicule thermique classique, un PHEV brûle beaucoup plus d’essence que prévu. La série de tests normalisés que L’Automobile-Magazine a publiés le 19 décembre apparaît édifiante. Ainsi, la version hybride classique (la batterie se recharge à la décélération) du Renault Captur se contente de 5,7 litres aux 100 km, soit 113 g de CO2 au kilomètre. En revanche, la version hybride-rechargeable consomme 6,3 litres, mais elle a été homologuée pour seulement 1,4 litre en moyenne et 32 g de CO2 aux 100 km.
« Personne ne change de comportement »
Développée pour répondre à la réglementation imposée pour vendre des voitures sur le marché chinois alors en plein essor, la technologie du PHEV répondrait à un effet d’aubaine alors que, de l’aveu même des constructeurs, une forte minorité d’utilisateurs ne jouent pas le jeu de la recharge.
> Lire aussi Dans l’automobile, la douloureuse transition de l’hybride
Plus des trois quarts des immatriculations de PHEV sont imputables à des flottes d’entreprise, la loi leur imposant de « verdir » leurs gammes (avec, à la clé, l’exonération de la taxe sur les véhicules de société). Jusqu’alors enthousiastes, plusieurs constructeurs font marche arrière. Mercedes puis Skoda ont annoncé qu’ils allaient cesser de développer ces modèles, dont la valeur de revente, à terme, commence à inspirer quelques inquiétudes. Sans parler de la menace que fait peser la croissance, plus soutenue que prévu, des ventes de véhicules électriques, à peine plus chers.
Dans une longue étude publiée en novembre, Transport & Environment (T & E), une association qui rassemble une cinquantaine d’organisations non gouvernementales, instruit le procès de l’hybride-rechargeable, dont les deux tiers sont des SUV, plus lourds et moins aérodynamiques que les berlines. « Leurs émissions de CO2 sont deux à quatre fois supérieures à celles mesurées en laboratoire. Ce qui signifie que le recul officiellement recensé des émissions ne se vérifie pas sur la route », martèle T & E.
Sous un vernis de nouveauté technologique, l’hybride-rechargeable permettrait de maintenir le statu quo. « Avec le PHEV, personne ne change de comportement, et tout le monde est content », dit en soupirant Diane Strauss, directrice de Transport & Environment pour la France. Selon elle, la part de ces véhicules dans les ventes devrait décliner à partir de 2025-2026, « lorsque l’on atteindra une parité de coût entre véhicules électriques et thermiques ».
Accentuer la pression sur les conducteurs
Céline Goubet, déléguée générale de l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere), admet que « la question centrale est celle de la manière dont sont utilisés les hybrides-rechargeables ». Pour autant, elle refuse de condamner « une technologie de transition, qui peut rassurer le consommateur et faciliter son passage au tout-électrique ».
Lorsqu’on les interroge, les marques automobiles se disent prêtes à accentuer la pression sur les conducteurs, afin de les pousser à brancher plus systématiquement leur véhicule entre deux utilisations. Citroën vient de proposer sur la C5 Aircross PHEV un système d’alerte qui se déclenche après cinq jours et dix trajets effectués sans recharge. Au bout de trente jours, une alerte se déclenchera de manière insistante. Pour sa part, Renault se dit prêt à aller jusqu’à l’immobilisation d’un hybride que son utilisateur s’obstinerait à ne pas recharger.
> Lire aussi La part de marché des véhicules électriques a doublé en Europe en un an
Soutenus par les pouvoirs publics – Emmanuel Macron s’est déclaré favorable au maintien de la commercialisation d’hybrides-rechargeables au-delà de 2035, une date proposée par l’Union européenne pour l’interdiction de produire des véhicules thermiques –, les constructeurs considèrent que cette technologie doit contribuer à amortir le choc d’une transition vers le 100 % électrique menée tambour battant. « Tuer brutalement le moteur à combustion interne à partir de 2035, voire plus tôt, c’est prendre le risque que la voiture électrique ne puisse pas répondre aux besoins de tous. D’autant que rien ne dit que le maillage des bornes de recharge suivra la demande », fait valoir Gilles Le Borgne, directeur de l’ingénierie de Renault.
Un plaidoyer qui sous-tend un argument massue : préserver l’hybride-rechargeable, ce serait protéger la production de moteurs thermiques dans les usines françaises, face à une transition énergétique potentiellement destructrice d’emplois.
> Lire aussi La fin des voitures thermiques, un saut dans l’inconnu programmé
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/30/automobile-l-avenir-des-hybrides-rechargeables-en-suspens_6107653_3234.html>
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18- Electricité : la disponibilité des centrales nucléaires françaises au plus bas, Le Monde, 30/12/21, 12h37
Jean-Michel Bezat

Sur 56 réacteurs, 15 sont à l’arrêt, ce qui peut poser problème en cas de grand froid, souligne le gestionnaire RTE, qui a relevé son niveau de vigilance. 
Avec l’hiver, la France entre dans une période critique pour son approvisionnement en électricité. Et cette année plus que les autres. Sur 56 réacteurs nucléaires, 15 sont en effet à l’arrêt (treize pour maintenance ou rechargement de combustibles, deux disponibles mais non connectés au réseau – un réacteur de la centrale de Belleville (Cher) devant être reconnecté ce jeudi), indique EDF, qui a repéré des défauts sur des équipements critiques de certaines centrales. S’il n’y a pas de risque immédiat sur la fourniture de courant, sa filiale Réseau de transport d’électricité (RTE) a présenté, jeudi 30 décembre une actualisation de son « diagnostic » de novembre, qui plaçait les prochains mois sous « vigilance particulière ». 
> Lire aussi Emmanuel Macron acte son choix en faveur du nucléaire à cinq mois de la présidentielle
« Nous avons relevé le niveau de vigilance pour janvier, même si les conditions météorologiques sont favorables pour les premiers jours du mois, où le risque de recours à des moyens exceptionnels, voire à des délestages est très faible, précise Thomas Veyrenc, directeur exécutif en charge de la stratégie et de la prospective du gestionnaire des 100 000 kilomètres de lignes à haute tension. Nous sommes devant deux crises imbriquées : la situation sur le marché européen, avec des prix du gaz et de l’électricité très élevés, qui va durer ; et la situation propre à la France, qui doit faire face à la faible disponibilité de son parc nucléaire. »
Baisse structurelle
Cette baisse de disponibilité est structurelle, notamment en raison des visites décennales de plusieurs mois, préalables à toute décision de prolongation des centrales au-delà de quarante ans par l’Autorité de sûreté nucléaire. Or de nombreux réacteurs mis en service à la fin des années 1970 et au début des années 1980 sont dans ce cas. Mais à ces check-up complets s’ajoute l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19, qui a contraint l’exploitant à décaler le planning de ce « grand carénage » sur 2021-2022.
> Lire aussi La Commission européenne s’apprête à classer le nucléaire comme énergie verte
Enfin, EDF a annoncé, le 15 décembre, l’arrêt ou la prolongation de l’arrêt de Civaux (Vienne) et de Chooz (Ardennes), ses quatre plus grosses tranches (1 450 mégawatts chacune). Elle a détecté des défauts dans la tuyauterie du circuit d’injection de sécurité (eau borée) de certains de ces réacteurs, les derniers mis en service à la fin des années 1990. A eux seuls, ils alimentent environ 5 millions de personnes. La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a demandé à EDF des mesures pour « renforcer à court terme la sécurité d’approvisionnement » et de conduire « un audit indépendant sur la maîtrise industrielle et l’optimisation des arrêts de réacteurs à moyen terme ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/30/la-disponibilite-des-centrales-nucleaires-francaises-au-plus-bas_6107699_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Energie : Réacteurs coupés, vigilance électrique de mise en janvier <https://www.20minutes.fr/planete/3207851-20211230-energie-reacteurs-coupes-vigilance-electrique-mise-janvier>, 20 Minutes avec AFP, 30/12/21, 17h42
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19- L'Allemagne arrête trois réacteurs nucléaires en pleine crise de l'énergie en Europe, AFP, 31/12/21, 10:00
Jean-Philippe Lacour

Cruelle coïncidence : alors que l'Europe affronte actuellement l'une des pires crises énergétiques de son histoire, la moitié de la capacité nucléaire allemande restante va être mise hors circuit vendredi, une décennie après la décision historique d'Angela Merkel de sortir son pays de l'atome.
Le retrait de trois réacteurs nucléaires sur six encore en activité intervient en pleine crise énergétique européenne attisée par le regain récent des tensions géopolitiques entre le principal fournisseur de gaz, la Russie, et ses clients.
Concrètement, les blocs situés dans les villages allemands de Brokdorf (nord), Grohnde (centre) et Gundremmingen (sud) vont cesser de fonctionner au passage en 2022. Le tout représente environ 4 gigawatts-heure de puissance installée, soit l'équivalent d'un millier d'éoliennes.
Fin 2022, ce sera au tour des trois dernières centrales du pays, Neckarwestheim (sud), Isar 2 (sud) et Emsland (nord), avec là aussi une capacité d'environ 4 GW retirée du réseau. 
La catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 avait convaincu en quelques jours l'ancienne chancelière Angela Merkel d'enclencher l'abandon du nucléaire en Allemagne.
- Tensions géopolitiques -
Malgré le retrait d'une énergie qui a pesé encore pour environ 11% de l'électricité générée en 2020, "la sécurité d'approvisionnement en Allemagne reste garantie", a déclaré mardi Robert Habeck, ministre vert de l'Économie et de la Protection du climat, dans un communiqué.
Pour compenser la fin du nucléaire, et en attendant que les énergies renouvelables ne comblent totalement ce manque, l'Allemagne se fournit massivement en combustible fossile, particulièrement en gaz.
Or cette sécurité énergétique a un prix : les cours européens du gaz ne cessent de s'envoler depuis plusieurs mois, dans le sillage des tensions géopolitiques avec la Russie, principal fournisseur vers l'Europe.
Certains États occidentaux soupçonnent Moscou de réduire ses livraisons à l'Europe pour faire pression, dans un contexte de vive tensions géopolitiques autour de manœuvres militaires russes à la frontière ukrainienne.
Le nouveau gouvernement allemand a récemment prévenu Moscou qu'un "arrêt" du gazoduc controversé Nord Stream 2, reliant la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique, pourrait être ordonné en cas d'escalade militaire.
Autre cause de flambée des cours, les stocks en Europe actuellement au plus bas, entamés par un hiver prolongé en 2020. 
Leur réapprovisionnement s'avère compliqué alors que la demande est forte, traduction d'un rebond plus fort qu'attendu des économies après le trou causé par le Covid-19. 
A cela s'ajoutent des goulets d'étranglement pour les énergies renouvelables, comme l'éolien et le solaire, pour des raisons météorologiques. 
Selon Sebastian Herold, professeur de politique énergétique à l'université des sciences appliquées de Darmstadt (ouest), la fin de l'énergie nucléaire en Allemagne devrait faire grimper les prix encore davantage.
"À long terme, on espère que l'augmentation des énergies renouvelables équilibrera les choses, mais ce ne sera pas le cas à court terme", déclare-t-il à l'AFP.
L'Allemagne devrait "rester globalement plus dépendante du gaz naturel, du moins à court terme, et donc aussi un peu plus dépendante de la Russie", selon le professeur.
- Plus de CO2 -
Autre revers : la fermeture de centrales nucléaires enlève une source clé d'énergie à faible rejet de carbone dans un pays où les émissions sont en augmentation.
Le recours aux combustibles fossiles pour compenser devrait alourdir les émissions de CO2 de "jusqu’environ 40 millions de tonnes" par an, selon l'institut berlinois DIW.
L'Allemagne va d'ailleurs "probablement encore manquer" ses objectifs de réduction de rejets de CO2 "en 2022", et "ce sera difficile pour 2023", a prévenu Robert Habeck dans une interview à l'hebdomadaire Die Zeit.
La part des énergies renouvelables dans l'électricité produite a déjà baissé sur un an au troisième trimestre 2021, à 43%, selon l'Office Destatis. 
Il faudrait installer entre 1.000 et 1.500 nouvelles éoliennes par an, selon M. Habeck, contre "à peine plus de 450" par an ces dernières années, notamment parce que cela rencontre des oppositions sur le terrain.
La nouvelle coalition au pouvoir à Berlin, sous la houlette du social-démocrate Olaf Scholz, s'est fixée le cap de 80 % de l'électricité en Allemagne devant être produite de manière durable d'ici 2030, avec un abandon du charbon avancé à cette année-là, contre 2038 visé sous le précédent gouvernement.
<https://information.tv5monde.com/info/l-allemagne-arrete-trois-reacteurs-nucleaires-en-pleine-crise-de-l-energie-en-europe-438514>
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En images
20- À Barcelone, pour se rendre à l’école le vendredi, les enfants ont droit à une ligne de vélo-bus, Positivr, 22/12/21

Deux lignes de « vélobus » ont été installées à Barcelone et permettent ainsi à une centaine d’enfants de faire du vélo en toute sécurité.
Comme tous les vendredis à Barcelone, en Espagne, les rues de la capitale catalane sont fermées. En cause ? L’opération « vélobus », qui permet aux enfants de se rendre à l’école en vélo, en toute sécurité.
Dans une vidéo publiée par Le Parisien, on peut voir la nuée d’élèves escortée en deux roues par les parents et les services de sécurité de la ville. Au total, 140 enfants bénéficient de ce service de lignes de « vélobus ». 
« La piste cyclable est très mal sécurisée », explique au Parisien Judit, mère de deux enfants âgés de sept et cinq ans.
« Nous constatons que les familles des élèves veulent aller à l’école en vélo mais elles ne peuvent pas parce que l’infrastructure cyclable ne le permet pas. Elle est conçue pour des personnes qui sont seules et habiles sur un vélo. Pas pour des petites filles et petits garçons qui commencent à se déplacer. », Ville de Barcelone, « Le Parisien »
À ce jour, deux lignes de vélo ont été installées par la Ville mais d’autres devraient être instaurées dans d’autres quartiers. Bientôt une réplique dans les grandes villes de France ?
> Regardez la vidéo du Parisien :
<https://positivr.fr/a-barcelone-pour-se-rendre-a-lecole-le-vendredi-les-enfants-ont-droit-a-une-ligne-de-velo-bus/ <https://positivr.fr/a-barcelone-pour-se-rendre-a-lecole-le-vendredi-les-enfants-ont-droit-a-une-ligne-de-velo-bus/>>
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21- Immobilier : les propriétaires d'une "passoire thermique" s’empressent de vendre, France 2, journal de 20h, 26/12/21

Une petite révolution s’annonce dans le secteur immobilier. Bientôt, les logements les moins bien isolés ne pourront plus être loués. La loi contre les passoires énergétiques va obliger les propriétaires à engager de gros travaux de rénovation. Certains préfèrent donc vendre au plus vite.
Dans le centre-ville de Rennes (Ille-et-Vilaine), un immeuble est à vendre. Marie-Christine est chargée de trouver des acquéreurs. Dans ce bien, l’isolation est quasi nulle. Le logement de l’une des locataires est ce qu’on appelle "une passoire énergétique". Si aucune rénovation n'est faite dans l’immeuble, la loi interdira bientôt aux propriétaires de louer ce type de bien, gros consommateur d’énergie.
Dans les grandes villes, les propriétaires préfèrent vendre
Dès 2023, pour certains logements classés G, 2028 pour ceux classés F et 2034 pour les E. L’immeuble à vendre dans le centre-ville de Rennes est classé G, la pire note possible. Les travaux à faire sont colossaux. "On a un budget de 1,5 million d’euros pour la rénovation du bâti, pour la mise aux normes par rapport aux évacuations incendies", explique Marie-Christine, agent immobilière. Les propriétaires préfèrent donc vendre et c’est le cas partout dans les grandes villes où les annonces se multiplient.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/immobilier/immobilier-les-proprietaires-d-une-passoire-thermique-sempressent-de-vendre_4894689.html <https://www.francetvinfo.fr/economie/immobilier/immobilier-les-proprietaires-d-une-passoire-thermique-sempressent-de-vendre_4894689.html>>
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22- La révolution de la fusion : une percée technologique utilisable pour la planète, France 2, journal de 20h, 27/12/21

La fusion est présentée par les scientifiques américains à l’origine de l’expérience comme l’énergie du futur. Elle serait une avancée majeure, la plus importante en 50 ans. Peut-être donc, une solution pour la planète.
Imaginez un monde où non seulement le pétrole n’a plus d’intérêt, mais où les centrales nucléaires aussi sont obsolètes. Et même où le solaire, l’éolien sont déjà dépassés. Ce monde est en train d’être inventé dans l’un des plus prestigieux temples de la recherche scientifique, le Massachusetts Institute of Technology, près de Boston. Le physicien Dennis Whyte nous fait entrer avec son collègue dans ce hangar-laboratoire à l’accès contrôlé, où s’invente l’énergie du futur, la fusion, celle qui pourrait remplacer toutes les autres.
Déploiement dans les années 2030
"Ce qu’on voit ici, c’est une percée technologique qui va permettre à la fusion d’être une énergie utilisable pour l’humanité, bien plus tôt que prévu", explique Dennis Whyte, directeur du Plasma science and fusion center, MIT (Etats-Unis). Une jeune génération de brillants chercheurs a trouvé de nouvelles pistes, et monté une start-up associée à l’université pour les mettre en application. Dans les prochaines années, les scientifiques et les ingénieurs devraient mettre au point les premières centrales à fusion, qui feront, disent-ils, la taille d’un terrain de tennis. Leur déploiement dans le monde pourrait commencer dès la prochaine décennie, dans les années 2030.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/la-revolution-de-la-fusion-une-percee-technologique-utilisable-pour-la-planete_4895881.html>
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