[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (lundi 31 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 31 Jan 07:57:21 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Etudes de pollution accablantes, manifestations citoyennes, Covid-19… Les croisiéristes dans la tempête <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/20/temps-houleux-pour-les-croisieristes_6110206_3234.html>, Le Monde, 20/01/22, 12h23 
2- Les téléviseurs pèsent lourd dans l’empreinte environnementale du numérique en France <https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/01/20/les-televiseurs-pesent-lourd-dans-l-empreinte-environnementale-du-numerique-en-france_6110250_4408996.html>, Le Monde, 20/01/22, 13h38 
3- Les wagons autonomes de Parallel Systems veulent chambouler le fret <https://korii.slate.fr/tech/transport-ferroviaire-fret-marchandises-train-wagons-autonomes-bogies-electriques-containers-parallel-systems>, Korii, 21/01/22, 12h45
4- Prix du gaz et logement mal isolé, la double peine des précaires <https://reporterre.net/Prix-du-gaz-et-logement-mal-isole-la-double-peine-des-precaires>, Reporterre, 21/01/22, 14h03
5- Vrai ou fake. La mer contient-elle 66 fois l'énergie dont on a besoin sur Terre, comme l'affirme Jean-Luc Mélenchon ? <https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/vrai-ou-fake-la-mer-contient-elle-66-fois-l-energie-dont-on-a-besoin-sur-terre-comme-l-affirme-jean-luc-melenchon_4921331.html>, France Télévisions, 21/01/22, 14h20
6- TotalEnergies se résigne à quitter la Birmanie, pointant « les abus et violations des droits humains » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/21/totalenergies-se-resigne-a-quitter-la-birmanie-pointant-les-abus-et-violations-des-droits-humains_6110401_3234.html>, Le Monde, 21/01/22, 15h04
7- Au Rwanda, KivuWatt transforme le gaz du "lac tueur" en électricité <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220120-au-rwanda-kivuwatt-transforme-le-gaz-du-lac-tueur-en-%C3%A9lectricit%C3%A9>, AFP, 21/01/22, 17:00
8- Environnement : l’Europe toujours divisée sur son classement des activités durables <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/21/environnement-l-europe-toujours-divisee-sur-son-classement-des-activites-durables_6110476_3234.html>, Le Monde, 21/01/22, 18h28
9- La flambée des prix de l’électricité menace la métallurgie <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/22/la-flambee-des-prix-de-l-electricite-menace-la-metallurgie_6110531_3234.html>, Le Monde, 22/01/22, 08h38 
10- Après des semaines de manifestations, la Serbie « met fin » au projet de mine de lithium de Rio Tinto <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/22/apres-des-semaines-de-manifestations-la-serbie-met-fin-au-projet-de-mine-de-lithium-de-rio-tinto_6110532_3234.html>, Le Monde, 22/01/22, 08h45
11- Pollution lumineuse : cette application permet aux habitants de gérer l'éclairage public <https://www.linfodurable.fr/technomedias/pollution-lumineuse-cette-application-permet-de-gerer-leclairage-public-30481>, L’Info durable, 22/01/22
12- A Sète, derrière l’opposition à un parking souterrain, la crainte de voir arriver de nouvelles voitures en ville <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/23/a-sete-derriere-l-opposition-a-un-parking-souterrain-la-crainte-de-voir-arriver-de-nouvelles-voitures-en-ville_6110605_3244.html>, Le Monde, maj le 23/01/22 à 05h33
13- Dossier. Véhicules électriques : retour vers le futur ? <https://mrmondialisation.org/vehicules-electriques-retour-vers-le-futur-dossier/>, Mr Mondialisation, 23/01/22
14- La baisse de l'empreinte carbone des avions passe aussi par le sol <https://information.tv5monde.com/info/la-baisse-de-l-empreinte-carbone-des-avions-passe-aussi-par-le-sol-441700>, AFP, 24/01/22, 10:00
15- Chronique. « Le nucléaire est essentiel à l’équilibre énergétique européen » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/24/le-nucleaire-est-essentiel-a-l-equilibre-energetique-europeen_6110728_3234.html>, Le Monde, 24/01/22, 14h23
16- L’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire : un tour de passe-passe statistique <https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/01/24/l-independance-energetique-de-la-france-grace-au-nucleaire-un-tour-de-passe-passe-statistique-et-100-d-importation_6110781_4355770.html>, Blog Les Décodeurs, 24/01/22, 18h11
17- CoFoE : les citoyens européens divisés sur le nucléaire <https://www.euractiv.fr/section/avenir-de-lue/news/cofoe-les-citoyens-europeens-divises-sur-le-nucleaire/>, EurActiv, 24/01/22
18- Taxonomie : la Commission recalée par la plateforme d'experts sur la finance durable <https://www.actu-environnement.com/ae/news/taxonomie-commission-experts-finance-durable-38970.php4>, Actu-environnement, 24/01/22
En images
19- Mobilité : l’infographie qui casse certains préjugés sur la voiture et le vélo <https://www.novethic.fr/actualite/energie/mobilite-durable/isr-rse/mobilite-l-infographie-qui-casse-certains-prejuges-sur-la-voiture-et-le-velo-150498.html>, Novethic, 19/01/22
20- Facture d'électricité : une commune pleine d'énergie <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/facture-delectricite-une-commune-pleine-denergie-02485968.html>, TF1, journal de 20h, 20/01/22


Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation pour la Nature et l’Homme <https://www.fnh.org/en-2022-construisons-lavenir-ensemble/>
AJOURNEMENT DU JOUR : En raison de désaccords sur le sort réservé au nucléaire et au gaz, la Commission européenne ajourne son projet de taxonomie déclenchant la colère du Parlement européen, (cf. item 8, suite, 18 & suite)
TEMPÊTE DU JOUR : Entre des destinations opposées au surtourisme et le renforcement des normes environnementales, la filière du croisiérisme est contrainte de s’adapter aux nouvelles exigences citoyennes. Loin du climat favorable dans lequel elle a longtemps navigué. (cf. item 1)
ÉTUDE DU JOUR : En France, le numérique compte pour 2,5 % de l’empreinte environnementale nationale. Cette part pourrait passer à 6,7 % en 2040 si aucune action n’était entreprise pour la contenir. C’est le résultat d’une grande étude de 2 organismes publics : l’Arcep et l’Ademe. (cf. item 2) 
TECHNOLOGIE DU JOUR : — Plutôt que des trains pouvant approcher les 400 wagons, Parallel Systems a imaginé un tout autre système via une individualisation, une électrification et une autonomisation de la propulsion ferroviaire. (cf. item 3)
— Au beau milieu d'un des grands lacs du Rift, entre Rwanda et RD Congo, les ingénieurs de KivuWatt obtiennent de l'électricité à partir des immenses quantités de gaz piégées dans les profondeurs du lac Kivu, et qui font de lui une menace mortelle pour ses riverains. (cf. item 7)
PRÉCARISATION DU JOUR : Le prix du gaz en France et en Europe explose depuis plusieurs mois. Une augmentation aux causes multifactorielles, qui met en difficulté les personnes les plus précaires. (cf. item 4)
FLAMBÉE DU JOUR : L’intervention de l’Etat pour limiter les effets de l’inflation énergétique aurait sauvé 150 entreprises productrices de métaux, selon la ministre déléguée à l’industrie. (cf. item 9)
QUESTIONNEMENTS DU JOUR : — Les énergies marines renouvelables constituent-elles un énorme potentiel de production d’électricité ? (cf. item 5)
— Placé au cœur de l’Europe, le château d’eau nucléaire français est-il essentiel à la régulation d’un système qui concerne au premier chef ses sept voisins immédiats. (cf. item 16) 
CITATION DU JOUR : "Dans le cas de la France, qui a recours intégralement à des combustibles importés (utilisés directement ou après recyclage), le taux d’indépendance énergétique perdrait environ 40 points de pourcentage, pour s’établir autour de 12 % en 2019, si l’on considérait comme énergie primaire le combustible nucléaire plutôt que la chaleur issue de sa réaction.", Ministère de la transition écologique dans son "Bilan énergétique" (cf. item 17)
REPLIS DU JOUR : — Suite aux révélations montrant que TotalEnergies contribuait au financement de la junte militaire en Birmanie, le groupe français se résigne à quitter le pays. (cf. item 6)
— Décision surprise de la première ministre serbe de "mettre un terme" au très contesté projet de mine de lithium de l’entreprise anglo-australienne Rio Tinto sur son territoire. (cf. item 10)
FRONDE DU JOUR : A Sète, un projet de parking sous la place centrale de la ville est contesté par des riverains, qui redoutent l’augmentation du trafic et la disparition d’arbres. La municipalité conteste les motifs de la fronde. (cf. item 12)
DÉBAT DU JOUR : La voiture électrique, tant vantée pour être LA solution à la limitation des émissions de CO2 responsables du changement climatique, alimente débats et controverses. (cf. item 13)
OPTIMISATION DU JOUR : Des matériels de piste au roulage des avions, la réduction de l'empreinte environnementale du transport aérien passe aussi par l'optimisation des opérations au sol. (cf. item 14)
PRIMAUTÉ DU JOUR : Selon la dernière enquête de l’Insee sur les déplacements des Français, publiée tous les dix ans, la voiture est toujours le mode de déplacement privilégié dans l’Hexagone. Elle représente 63 % des trajets quotidiens. (cf. item 19)
ALTERNATIVES DU JOUR : — L'application "J'allume ma rue" permet d'allumer les lampadaires de sa ville grâce à son téléphone. Déjà déployé dans cinq communes de Normandie, cet outil sera proposé dès février aux habitants d'Epron (Calvados). (cf. item 11)
— Au cœur de la Bourgogne, Tramayes, village rural d’un millier d’habitants, est un pionnier de l’énergie renouvelable. (cf. item 20)
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> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Etudes de pollution accablantes, manifestations citoyennes, Covid-19… Les croisiéristes dans la tempête, Le Monde, 20/01/22, 12h23 
Clément Guillou

Entre des destinations opposées au surtourisme et le renforcement des normes environnementales, la filière est contrainte de s’adapter aux nouvelles exigences citoyennes. Loin du climat favorable dans lequel elle a longtemps navigué. 
La croisière a connu des jours meilleurs. A peu près tous ceux qui ont précédé le 2 juin 2019, lorsque le géant des mers MSC-Opera a percuté un quai du port de Venise, collision qui semble avoir provoqué une réaction en chaîne. Depuis, l’industrie subit maintes calamités : débats sur le surtourisme, études de pollution accablantes, manifestations citoyennes, Covid-19…
> Lire aussi A Venise, un accident repose la question de l’interdiction des navires de croisière
Ces avanies touchent l’industrie qui, au sein d’un secteur du tourisme en expansion, croissait le plus rapidement jusqu’à la pandémie, sans le moindre frein. « Les réglementations ont quinze ans de retard, admet Jean-François Suhas, président du Club de la croisière du port de Marseille, partisan d’un renforcement des normes. Sur le plan social, la globalisation, et donc le dumping social, s’est faite il y a cinquante ans. Sur le plan environnemental, elle se fait cinquante ans après. Et les armateurs vertueux ne sont pas récompensés. »
Mais les lignes bougent, et deux décisions l’illustrent. D’abord, celle prise par le gouvernement italien d’écarter les grands paquebots du centre historique de Venise, après des années de tergiversations. Ensuite, plus à l’ouest, le port de Palma de Majorque vient de limiter le trafic à trois paquebots par jour, dont un seul transportant plus de 5 000 passagers.
> Lire aussi A Venise, des paquebots de croisière très encombrants
Tout un symbole, car aux Baléares l’industrie de la croisière est chez elle. Elle a déversé plus de 2,6 millions de passagers en 2019, dont une petite moitié à Palma, le troisième port de croisière d’Europe, derrière Barcelone et Civitavecchia, près de Rome. Il a fallu la coalition d’une trentaine d’associations d’habitants de Palma et de défenseurs de l’environnement pour inviter les croisiéristes et dirigeants locaux à se mettre autour d’une table… bien que le sentiment d’une occasion ratée domine malgré tout aujourd’hui. De fait, la Cruise Lines International Association (CLIA), le syndicat des croisiéristes, s’en sort bien : le trafic devrait baisser modérément et l’accord prévoit vingt jours exceptionnels où la jauge pourra être dépassée.
« C’est un accord ni positif ni négatif, résume Margalida Ramis, porte-parole de la GOB, qui coordonne le mouvement. L’acceptation politique qu’il faut établir des limites est un fait historique. Mais la décision prise ne repose sur aucune donnée objective et l’accord ne prévoit pas d’imposer des conditions environnementales, ce qui laisse la porte ouverte au “greenwashing”. »
« Un manque de connaissances »
Palma de Majorque n’est pas un cas isolé. Incarnation du surtourisme lié à la croisière, Dubrovnik, en Croatie, a également transigé en 2019 avec la CLIA pour étaler les passages de paquebots. La même année, malgré les mises en garde des armateurs, les ports de Santorin, Bruges et Dublin ont limité le nombre de bateaux susceptibles d’accoster simultanément.
La croisière est-elle ballottée ? Erminio Eschena, le président de la CLIA France, préfère parler de « réaménagements », où « la CLIA s’implique pour apporter des solutions à une problématique, le surtourisme, qui va bien au-delà de l’industrie des croisières. Il y a des crispations dues à un manque de connaissances, que [la CLIA est] en train de combler en discutant avec les acteurs locaux ».
> Lire aussi En Méditerranée, la croisière en semi-liberté
Le dialogue n’est jamais rompu, car armateurs et ports d’attache se tiennent. Pour les premiers, les conséquences des restrictions sont d’ordre pratique – elles imposent de programmer des escales moins cotées ou d’aménager les calendriers – et symbolique : certaines destinations qui se sont développées par la croisière craignent de tomber par elle. Ces ports évoquent les externalités négatives (gestion des déchets, bouchons, surfréquentation du principal lieu touristique de la ville) et confirment ce que toutes les études montrent : à terre, un croisiériste dépense considérablement moins qu’un touriste.
La fronde, souvent lancée par des associations d’habitants, ne se limite pas au Vieux Continent. Elle est aussi au plus près des sièges des grands croisiéristes mondiaux, à Key West (Floride), où l’on s’inquiète pour la santé des récifs coralliens. Ou aux Caraïbes, dont les eaux accueillent le tiers des passagers mondiaux, et dont les îles Caïmans renoncent à la construction d’un terminal pour les grands navires.
Ce mouvement n’est pas univoque. Le poids politique des croisiéristes et de ceux qui en vivent, comme les taxis ou les guides, est parfois considérable. Et les arguments pour le maintien de l’activité sont bien réels, notamment en matière de taxes et d’emplois induits. « L’expérience de la croisière contribue copieusement au rayonnement des territoires et à leurs économies, du passager à l’ensemble des activités à l’escale, jusqu’à la construction et réparation navales, très importantes en France », estime Erminio Eschena.
« David contre Goliath »
En outre, recevoir des croisières est toujours perçu par nombre de villes comme une marque de réussite. Outre-Atlantique, Alain Adrien Grenier, sociologue à l’université du Québec et spécialiste du tourisme de croisière, décrit une relation déséquilibrée avec les pouvoirs locaux : « C’est David contre Goliath. Le géant des mers laisse supposer que s’il ne vient pas chez vous il ira ailleurs, même si toutes les destinations ne sont pas équipées pour accueillir ces navires. » Le marché des grands paquebots est un oligopole, situation dont jouent les quatre compagnies majeures en mettant les ports d’une même zone en concurrence. Et quand bien même les villes d’accueil opteraient pour le rapport de force, les ports sont, le plus souvent, la propriété de l’Etat.
> Lire aussi Retenus en mer, chômeurs à terre : la double peine des employés de croisières
A l’image du reste du secteur touristique, le pouvoir politique observe les croisières d’un regard distant. La régulation du secteur est confiée à l’Organisation maritime internationale (OMI), une institution onusienne critiquée pour le poids de la sphère privée en son sein et d’un nombre restreint de pays, notablement ceux abritant les pavillons de complaisance. Mais la montée des préoccupations environnementales change la donne, alors que le fioul lourd utilisé par les bateaux est le plus polluant du monde, interdit dans l’industrie ou l’automobile. C’est ce mazout bon marché, par ailleurs inutilisable, qui a permis l’essor du transport maritime, ces dernières décennies.
Depuis 2020, la teneur en soufre maximale autorisée dans les carburants marins a été abaissée de 3,5 % à 0,5 %. Cette concentration est d’ores et déjà réduite à 0,1 % au maximum dans les eaux nord-américaines ainsi qu’en Europe du Nord. En décembre 2021, les pays méditerranéens sont convenus de mettre en place cette zone SECA (Sulfur Emission Control Area) en 2025.
Cette réglementation a un prix, largement absorbable compte tenu de la rentabilité de l’industrie de la croisière : les bateaux, dont le coût peut excéder le milliard d’euros pour les plus gros, sont rentabilisés en cinq à sept ans, mais naviguent quatre fois plus longtemps. Au-delà des avantages pour la faune maritime, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques estime que la création de la zone SECA en Méditerranée permettra d’éviter 1 730 morts prématurées chaque année sur l’ensemble du bassin.
Les solutions techniques pour polluer moins existent : les bateaux les plus récents sont équipés de « scrubbers », qui lavent les fumées de cheminée avant le rejet dans l’atmosphère, ou de systèmes catalytiques, qui réduisent les oxydes d’azote. Certains navires circulent au gaz naturel liquéfié (GNL), qui rejette moins de soufre et d’oxyde d’azote. Ces dernières solutions sont nécessaires pour naviguer en zone dite « NECA », en vigueur dans les eaux américaines et, depuis 2021, en mer du Nord et dans la Baltique. Le processus politique est également enclenché pour l’adopter plus tard en Méditerranée. « La bonne nouvelle de la pandémie, c’est que les bateaux d’il y a vingt ans, quelque 40 à 50 paquebots les plus polluants, sont partis à la casse », relève Jean-François Suhas.
Régulation européenne
« Dès 2017, on voyait dans nos discussions avec les armateurs qu’ils avaient des solutions dans leurs tiroirs, mais qu’ils se contentaient du respect de la norme internationale, dit, amusé, Dominique Robin, directeur d’AtmoSud, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air dans la région de Marseille. Les croisiéristes ont les moyens d’innover et de s’adapter et, comme ils vivent de l’image, l’enjeu n’est plus là : ils le font. Le problème vient plutôt, à l’avenir, des ferrys ou porte-conteneurs. »
Marseille est un cas d’école de ce nouveau rapport de force : la croisière y a connu un essor spectaculaire avant la pandémie (quatrième port d’Europe), tout comme la colère des habitants des quartiers nord voyant les bateaux à quai rejeter des fumées noires. Depuis 2019, une charte liant les armateurs leur impose de faire venir leurs navires les plus vertueux et de réduire leur vitesse d’approche, afin de minimiser la pollution.
En 2025, deux bateaux de croisière pourront se rattacher simultanément au réseau électrique, un investissement lourd financé par l’Etat et les collectivités locales. Les chercheurs d’AtmoSud auront accès aux données de combustibles des bateaux faisant escale dans la ville, afin de vérifier les efforts fournis par les armateurs. Et, pourquoi pas, un jour, de fixer des critères environnementaux solides. Une façon, veut croire le port, de rendre cette activité acceptable pour les citoyens, alors que la cité phocéenne entend confirmer sa place d’escale incontournable en Méditerranée, malgré les réticences de la municipalité.
> Lire aussi Avec l’arrêt du tourisme, l’écosystème construit pour les voyages de masse s’est évaporé
Aux yeux des défenseurs de l’environnement, ces aménagements s’apparentent à du « greenwashing » permettant de poursuivre une activité néfaste par essence. Il faudrait aller plus loin, réduire la vitesse des bateaux, travailler à la propulsion à hydrogène, à voile ou à l’ammoniac. La solution viendra-t-elle de l’Europe ? « Pour la première fois, le secteur maritime est pris en compte dans un “paquet climat” de la Commission européenne, se réjouit Karima Delli, présidente (EELV) de la commission du transport et du tourisme au Parlement européen. On va devoir normer ce secteur, qui a beaucoup de retard et est exclu des accords de Paris. Et la bataille va s’engager sur le GNL, qui n’est pas une solution de substitution convaincante, puisque c’est une énergie fossile. »
Sans y faire explicitement référence, Erminio Eschena n’est pas enchanté par la perspective d’une régulation européenne : « C’est l’OMI qui doit fixer le cap. La transition énergétique ne peut se faire que si elle est portée sans clivages transnationaux. » Pour la croisière, le monde d’après ne s’annonce pas moins lucratif, mais infiniment plus complexe.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/20/temps-houleux-pour-les-croisieristes_6110206_3234.html>
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2- Les téléviseurs pèsent lourd dans l’empreinte environnementale du numérique en France, Le Monde, 20/01/22, 13h38 
Nicolas Six

C’est la conclusion de deux organismes publics, l’Ademe et l’Arcep, qui ont dévoilé, mercredi, leur étude sur l’empreinte environnementale du numérique. 
En France, le numérique compte pour 2,5 % de l’empreinte environnementale nationale. Cette part pourrait passer à 6,7 % en 2040 si aucune action n’était entreprise pour la contenir. C’est le résultat d’une grande étude sur l’impact environnemental du numérique dévoilée mercredi 19 janvier par deux organismes publics : l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
L’ambition était d’appréhender le phénomène dans sa globalité : des appareils électroniques des particuliers aux centres de données, de la fabrication des appareils électroniques à leur recyclage, en passant par leur usage au quotidien.
> Lire aussi Pourquoi le numérique contribue de plus en plus au réchauffement climatique
Les téléviseurs pointés du doigt
Le détail de cette étude recèle quelques surprises. Les terminaux des particuliers – tablettes et ordinateurs par exemple – sont responsables des trois quarts de l’impact environnemental du numérique. Les smartphones ont beau être, de loin, le produit électronique le plus vendu, leur poids est faible comparé à celui des téléviseurs, qui représentent à eux seuls plus de la moitié de l’empreinte des terminaux français.
La part des centres de données est beaucoup moins importante, même si cette estimation est sujette à caution puisque les serveurs situés à l’étranger ne sont pas comptabilisés. Les rapporteurs insistent d’ailleurs, à plusieurs reprises, sur leur degré de confiance limité en leurs estimations, faute de sources d’information suffisamment exhaustives. La part de l’impact environnemental des réseaux de communication – autoroutes nationales, antennes mobiles et connexions domestiques – semble, elle, résolument mineure.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/01/20/les-televiseurs-pesent-lourd-dans-l-empreinte-environnementale-du-numerique-en-france_6110250_4408996.html>
En savoir plus :
> Empreinte environnementale du numérique en France : l’ADEME et l’Arcep remettent leur premier rapport au gouvernement <https://www.arcep.fr/actualites/les-communiques-de-presse/detail/n/environnement-190122.html>, 19/01/22
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3- Les wagons autonomes de Parallel Systems veulent chambouler le fret, Korii, 21/01/22, 12h45
Repéré par Thomas Burgel sur Ars Technica

Et accessoirement alléger et décarboner nos routes ?
Comme le note Ars Technica, si le secteur du transport de marchandises a bien entendu beaucoup évolué depuis sa naissance, il reste fondamentalement le même. De grosses locomotives, encore souvent alimentées au diesel, tirent une litanie de wagons inertes pour les déplacer, sur des rails, d'un point A à un point B.
Aux États-Unis, les convois ferroviaires sont souvent à l'échelle du pays : gigantesques voire interminables. Par souci d'économie et d'efficacité, le système a lentement dérivé vers un réseau de trains interminables, nommé «transport par train massif».
«Les trains ont toujours été longs, mais ils se sont allongés ces dernières années parce qu'on fait de grosses économies d'échelle en procédant de la sorte», explique au site Matt Soule, ancien rocket scientist pour SpaceX et cofondateur de Parallel Systems, qui prétend vouloir bouleverser tout ceci.
Le problème est qu'on se retrouve désormais avec des convois de cinq kilomètres», poursuit-il sans même exagérer, les trains les plus longs pouvant approcher les 400 wagons. «Où peut-on garer un tel engin? La réponse est qu'il n'existe pas beaucoup d'endroits pour le faire.»
>> Suite à lire à :
<https://korii.slate.fr/tech/transport-ferroviaire-fret-marchandises-train-wagons-autonomes-bogies-electriques-containers-parallel-systems>
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4- Prix du gaz et logement mal isolé, la double peine des précaires, Reporterre, 21/01/22, 14h03
Amélie Quentel

Le prix du gaz en France et en Europe explose depuis plusieurs mois. Une augmentation aux causes multifactorielles, qui met en difficulté les personnes les plus précaires. 
« J’allume le moins possible le chauffage ; pour dormir, je mets un gros pull et un plaid sur ma couette. » Mathieu [*] a récemment vu augmenter la facture de gaz de son deux pièces : celle-ci est passée de 98 à 130 euros par mois. Une somme importante pour ce quadragénaire dont la seule source de revenus est l’Allocation aux adultes handicapés, qui aimerait louer un autre appartement au plus vite, le sien étant très mal isolé. « Même avec le chauffage à fond, l’hiver, il fait 17-18 °C chez moi. » Noëllie, comédienne dont la vie professionnelle a été durement chamboulée par la pandémie de Covid-19, est confrontée au même problème : propriétaire d’une maison dans les Cévennes depuis avril, elle a eu la « désagréable surprise » de découvrir une facture de gaz de 800 euros pour les mois de novembre et décembre, quand bien même l’intermittente se limite dans sa consommation. « Je regarde tous les jours avec angoisse mon compteur. Le tarif journalier va de 15 à 18 euros. »
Cette précarité énergétique a été renforcée ces derniers mois par l’explosion du prix du gaz en France. 12 millions de Français ont souffert du froid durant l’hiver 2021 pendant au moins 24 heures (soit 20 %, contre 14 % en 2020), d’après le médiateur national de l’énergie. Deux explications sont notamment avancées dans ce rapport : la mauvaise isolation des logements d’abord — 5 millions de nos concitoyens vivent dans des passoires thermiques —, mais aussi les difficultés financières. Ainsi, 36 % des personnes concernées par cette précarité énergétique ont limité leur consommation de chauffage faute de finances suffisantes. En outre, 25 % des Français (contre 18 % en 2020) ont « rencontré des difficultés pour payer certaines factures de gaz ou d’électricité ». 
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<https://reporterre.net/Prix-du-gaz-et-logement-mal-isole-la-double-peine-des-precaires>
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5- Vrai ou fake. La mer contient-elle 66 fois l'énergie dont on a besoin sur Terre, comme l'affirme Jean-Luc Mélenchon ?, France Télévisions, 21/01/22, 14h20
Pauline Lecouvé

Le chiffre avancé par le candidat à l'élection présidentielle ne concerne que les besoins énergétiques de la France. Il n'en demeure pas moins que les énergies marines renouvelables constituent un énorme potentiel de production d'électricité.
Une ressource d'énergie quasiment inépuisable se trouve-t-elle juste à nos pieds, dans les mers et océans qui nous entourent ? Dimanche 16 janvier, lors d'un meeting à Nantes, dans un décor immersif où 3 000 personnes s'étaient réunies pour l'écouter, Jean-Luc Mélenchon s'est livré à un vibrant plaidoyer en faveur des énergies marines. "Celle qui occupe 70% de la planète : la mer. Regardez sa puissance, sa force !" s'est exclamé le candidat de La France insoumise à l'élection présidentielle.
Pour Jean-Luc Mélenchon, la mer constitue "la porte de sortie du nucléaire" : "Elle est là pour toujours, la nuit, le jour, avec le mouvement des marées, le mouvement des courants dans les profondeurs, la circulation de la Lune autour de notre planète." A l'appui de sa démonstration, le leader des insoumis, qui fixe comme objectif le 100% renouvelable d'ici 2050, a affirmé que la mer "contient 66 fois l'énergie dont on a besoin". Alors, dit-il vrai ou fake ?
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<https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/vrai-ou-fake-la-mer-contient-elle-66-fois-l-energie-dont-on-a-besoin-sur-terre-comme-l-affirme-jean-luc-melenchon_4921331.html>
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6- TotalEnergies se résigne à quitter la Birmanie, pointant « les abus et violations des droits humains », Le Monde, 21/01/22, 15h04
Adrien Pécout et Julien Bouissou

Ce retrait fait notamment suite aux révélations du « Monde » montrant que le groupe français contribuait au financement de la junte militaire. 
Cette fois, TotalEnergies (ex-Total) se résigne au retrait. « A la fois en tant qu’opérateur et en tant qu’actionnaire, et ce sans aucune contrepartie financière », la major pétrolière française a annoncé sa décision de se retirer de l’exploitation controversée du champ de Yadana, un champ gazier en mer exploité par l’entreprise française depuis la décennie 1990. En cause, selon un communiqué émis vendredi 21 janvier au matin, « les abus et violations des droits humains » en Birmanie, où une junte a pris le pouvoir par un coup d’Etat, le 1er février 2021. Quelques heures après, le groupe américain Chevron a annoncé une décision similaire.
« On ne sait pas encore comment Total va sortir, mais un désinvestissement responsable ne doit pas avoir comme conséquence la mise sur le côté du gouvernement de coalition nationale [opposition en exil] et la collusion avec la junte pour choisir un nouvel actionnaire qui vole à son tour la richesse du pays », explique au Monde Ben Hardman, de l’ONG Earthrights International. « La décision bienvenue de TotalEnergies reflète l’importance d’éviter toute complicité avec les atrocités commises par la junte du Myanmar. La prochaine étape consiste à s’assurer que les revenus du gaz ne continuent pas à financer ces atrocités », estime de son côté Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch.
> Lire aussi Accor, Total… ces entreprises françaises liées à la junte militaire birmane
Le retrait de TotalEnergies, qui détient jusque-là 31 % des parts, « sera effectif au plus tard à l’issue du délai de préavis de six mois prévu au contrat », est-il précisé dans le communiqué : « Les accords prévoient qu’en cas de retrait les intérêts de TotalEnergies seront répartis entre les partenaires actuels, sauf refus de leur part, et que le rôle d’opérateur sera repris par un des partenaires. » En l’occurrence : l’américain Chevron (28 %) et le thaïlandais PTTEP (26 %), filiale de la société nationale d’énergie thaïlandaise ; mais aussi l’entreprise au cœur de la controverse, la Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), à hauteur de 15 %, qui agit sous le contrôle de l’armée birmane.
Montage financier
Ce retrait fait notamment suite aux révélations du Monde, qui avaient mis en lumière, en mai 2021, un montage financier autour du gazoduc sous-marin de 346 kilomètres reliant le gisement de Yadana à la Thaïlande. Dans ce système, des centaines de millions de dollars échappaient à l’Etat birman, et profitaient plutôt à la MOGE, entreprise publique à la gestion opaque, contrôlée par les militaires.
> Lire notre enquête : Birmanie : comment Total finance les généraux à travers des comptes offshore
Le 18 janvier, le groupe français avait envoyé une lettre à l’ONG Human Rights International, dans laquelle il disait, pour la première fois, « soutenir des sanctions ciblées » sur les flux financiers alimentant la compagnie publique MOGE, tout en précisant que « l’ensemble des paiements faits à MOGE, comme représentant l’Etat du Myanmar ou comme partenaire de la co-entreprise, sont en réalité effectués par PTT, société nationale thaïlandaise qui achète le gaz à l’export ». Dans cette lettre, consultée par Le Monde, Total précise également qu’elle continuera à s’acquitter des impôts auprès du Trésor public birman car le « non-paiement » serait considéré comme un « crime ».
« A l’exception de la période 2016-2020, MOGE n’a été dirigée que par des cadres de l’armée ou des officiers à la retraite qui l’avaient sous son contrôle », expliquait au Monde Htwe Htwe Thein, professeure d’économie internationale à l’université Curtin de Perth, en Australie, spécialiste de la Birmanie.
> Lire aussi Birmanie : Barbara Pompili appelle Total à la « transparence »
Au début de mai 2021, le président-directeur général de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, s’était défendu de tout soutien à la junte, déclarant simplement qu’il s’acquittait de ses obligations auprès de l’Etat birman. A la fin du mois, TotalEnergies avait annoncé la suspension de tout versement aux actionnaires du champ, « compte tenu du contexte instable en Birmanie, à la suite d’une proposition conjointe par Total et Chevron lors de l’assemblée générale de Moattama Gas Transportation Company Limited [MGTC] du 12 mai ».
> Lire aussi « Ils nous ont dit que si on rejoignait la contestation, on en paierait le prix » : des salariés de Total en Birmanie témoignent
Dans son communiqué du 21 janvier, TotalEnergies assure avoir déjà pris plusieurs décisions depuis le coup d’Etat de février 2021, notamment d’« arrêter tous [ses] projets en cours, (…) [de] protéger [ses] collaborateurs contre le risque de poursuites pénales ou de travail forcé et, dans la mesure matériellement et juridiquement possible, [de] limiter les flux financiers perçus par la société nationale pétrolière MOGE ». Pourquoi, alors, avoir continué d’exploiter jusque-là le champ gazier de Yadana ? L’entreprise met en avant le rôle « essentiel » de celui-ci « à l’alimentation en électricité des populations locales birmanes et thaïlandaises ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/21/totalenergies-se-resigne-a-quitter-la-birmanie-pointant-les-abus-et-violations-des-droits-humains_6110401_3234.html>
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7- Au Rwanda, KivuWatt transforme le gaz du "lac tueur" en électricité, AFP, 21/01/22, 17:00

Quand en mai dernier le volcan Nyiragongo a craché une énorme coulée de lave et secoué de sa colère toute la région du lac Kivu, les ingénieurs de KivuWatt ont dû, malgré "la peur", garder leur sang-froid.
Cette centrale, située au beau milieu d'un des grands lacs du Rift, entre Rwanda et RD Congo, fabrique de l'électricité à partir des immenses quantités de gaz piégées dans les profondeurs du lac Kivu, et qui font de lui une menace mortelle pour ses riverains.
Ne vous fiez pas à la beauté de ses collines vertes, plongeant par chapelets dans les eaux calmes et silencieuses : le Kivu est "un lac tueur", plante d'emblée François Darchambeau, limnologue (scientifique spécialiste des lacs) et responsable environnemental de KivuWatt.
La géologie particulière du lac, notamment sa profondeur et l'activité volcanique alentour, ont conduit depuis des milliers d'années à une accumulation gigantesque de méthane et de dioxyde de carbone sous sa surface. 
"Le risque avec ce type de lac est d'avoir une sursaturation de gaz dans l'eau et que cela déclenche ce que nous appelons une éruption limnique", poursuit cet expert belge, en faisant visiter à l'AFP la centrale.
Soit, "une énorme explosion de gaz, depuis les eaux profondes jusqu'à la surface", ajoute-t-il, détaillant un scénario catastrophe et imprévisible fait de "vagues, de tsunamis" mais, surtout, d'un nuage toxique de CO2.
Seuls trois "lacs tueurs" existent dans le monde: le Kivu et les lacs Nyos et Monoun, au nord-ouest du Cameroun, qui ont tous deux connu une éruption limnique dans les années 1980, tuant plus de 1.700 personnes dans cette région rurale.
Mais autour du lac Kivu, une région densément peuplée, vivent 2 millions de personnes qui seront "en danger" en cas d'éruption limnique grave, note M. Darchambeau. 
Des deux côtés de la frontière, la crainte s'est ancrée chez ces riverains et nombre d'histoires populaires décrivent de mystérieuses disparitions de nageurs, asphyxiés ou aspirés par les eaux.
- "Opportunité" -
Le pari de KivuWatt a été de transformer cette menace diffuse en "opportunité", en pompant ce gaz pour le transformer en électricité.
Pour accéder à cette centrale électrique unique au monde, il faut grimper dans un hors-bord, qui en une vingtaine de minutes amène à la plateforme off-shore, un enchevêtrement compact de bouées et de tuyaux, haut comme un immeuble de plusieurs étages.
Dans un bruit assourdissant, on y pompe à environ 350 mètres sous la surface (la profondeur du lac atteint près de 500 mètres) une eau saturée en gaz.
En remontant, eau et gaz se séparent en raison du changement de pression. 
"Comme lorsqu'on ouvre une bouteille de soda", explique Priysham Nundah, directeur de KivuWatt, une installation, pointe-t-il, à "mi-chemin entre centrale thermique et renouvelable".
D'un côté, le méthane est envoyé via un pipeline dans une deuxième installation située sur la rive, où il est transformé en électricité. Le CO2 est quant à lui réinjecté dans le lac, à une profondeur calculée pour ne pas risquer de le déstabiliser.
En retirant petit à petit le méthane, qui crée de la pression dans le lac - l'un des facteurs pouvant déclencher une éruption limnique-, KivuWatt participe aussi à réduire la menace. 
- "Des siècles" -
Mais en mai dernier, la peur d'une telle catastrophe s'est cependant réveillée lorsque le volcan Nyiragongo, situé au nord du lac, est entré en éruption - un autre facteur de risque. 
Une énorme coulée de lave a tué 32 personnes et calciné des centaines de maisons, puis des tremblements de terre ont secoué toute la région tandis qu'une deuxième coulée de lave se frayait un chemin dans les profondeurs de la terre, sous le lac.
De leur plateforme, les ingénieurs de KivuWatt ont pu voir le ciel se teinter de rouge autour de "la montagne".
"C'était très effrayant", raconte Priysham Nundah, le directeur: "Lorsque le niveau et la fréquence des secousses ont commencé à monter (...) personne ne savait vraiment ce qui allait arriver."
Face au danger, un arrêt a été envisagé mais n'a finalement pas eu lieu. 
Il aurait été lourd de conséquences pour le Rwanda: KivuWatt, avec ses 26 mégawatts (MW) inaugurés en 2015, totalise 30% de l'énergie consommée annuellement dans le pays, selon ses chiffres.
ContourGlobal, sa société-mère américaine qui opère des centrales électriques à travers le monde, a mis en pause une extension du site (à 100 MW) tandis qu'une autre entreprise travaille sur un projet de 56 MW. Aucune centrale n'est attendue à court terme côté congolais, selon les informations de l'AFP.
Le temps que mettront KivuWatt, ou d'autres, à épuiser cette immense réserve de gaz dépendra du rythme de l'extraction, soulignent les scientifiques, comme Martin Schmid, chercheur à l'Institut suisse de recherche sur l'eau et les milieux aquatiques (Eawag).
"Avec seulement KivuWatt cela prendra, disons, des siècles avant d'avoir une réelle réduction du méthane dans le lac", estime ce fin connaisseur du Kivu et de ses périls.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220120-au-rwanda-kivuwatt-transforme-le-gaz-du-lac-tueur-en-électricité>
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8- Environnement : l’Europe toujours divisée sur son classement des activités durables, Le Monde, 21/01/22, 18h28
Virginie Malingre (Bruxelles, bureau européen) 

La Commission européenne ajourne son projet de taxonomie, en raison de désaccords sur le sort réservé au nucléaire et au gaz. 
Nouveau retard dans la taxonomie européenne, ce classement des activités durables qui a pour objectif d’orienter les investissements privés vers les secteurs contribuant à réduire les gaz à effet de serre. L’acte délégué que prépare la Commission depuis plusieurs mois ne sera pas présenté lors de la dernière semaine de janvier, comme cela était prévu.
Bruxelles veut d’abord s’assurer qu’il ne sera pas rejeté par les colégislateurs. Car, une fois publié, le texte ne peut plus être amendé, mais les Etats membres et le Parlement européen peuvent s’y opposer, dans les quatre mois, par une majorité qualifiée de 20 Etats membres représentant 65 % de la population de l’Union européenne (UE) pour les premiers, et par une majorité simple pour le second.
Depuis le début de l’année, la Commission a multiplié les contacts avec ses experts, les Etats membres et le Parlement européen, qui avaient jusqu’au vendredi 21 janvier pour faire leurs retours.
Berlin n’a pas encore fait clairement connaître sa position
Du côté des Vingt-Sept, le projet d’acte délégué, qui prévoit que le nucléaire et le gaz soient inclus dans la liste des activités « durables », dans la mesure où ils contribueraient à la « transition » vers une économie verte, divise. Mais une alliance de circonstance entre les tenants du gaz et ceux de l’atome lui assure, à ce stade, d’être adopté. Les premiers, notamment la Pologne et ses voisins d’Europe de l’Est, ont besoin du gaz pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les seconds, emmenés par la France, savent faire valoir leurs arguments, à l’heure où les prix de l’énergie s’envolent et où l’Europe s’est engagée à respecter l’accord de Paris sur le climat de 2015 et à atteindre la neutralité carbone en 2050.
> Lire aussi La Commission européenne s’apprête à classer le nucléaire comme énergie verte
A l’occasion d’une rencontre, à Amiens, des ministres de l’environnement européens, vendredi 21 janvier, le Luxembourg et l’Autriche ont réaffirmé leur opposition à l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie et rappelé leur intention, si le texte ne devait pas évoluer, de saisir la Cour de justice de l’UE. La veille, Vienne et Luxembourg avaient publié une lettre avec Copenhague et Madrid, dans laquelle ils demandent à la Commission de revenir sur son projet d’accorder au gaz et au nucléaire un label vert, même à titre transitoire.
Berlin, pour l’heure, n’a pas fait clairement connaître sa position, tant les trois partis de la coalition sont divisés : les libéraux du FDP soutiennent le texte de la Commission, le SPD est remonté contre l’atome, mais peut vivre avec le gaz, et les Verts sont hostiles aux deux énergies. Le nucléaire n’est « pas une énergie verte »ni « durable », a néanmoins affirmé, à Amiens, jeudi, le secrétaire d’Etat Stefan Tidow, tout en ajoutant qu’il ne « pensait » pas que cela « pèse sur les relations franco-allemandes ». Jusqu’ici, le chancelier Olaf Scholz n’a pas fait de la taxonomie un casus belli avec Paris.
Le Parlement européen inquiète la Commission
Plus que les Etats membres, c’est le Parlement européen qui inquiète la Commission. Les Verts devraient s’opposer à son acte délégué sur la taxonomie et, dans au moins deux des principaux groupes, les positions ne sont pas claires.
Vendredi, les sociaux-démocrates du S&D ont publié une lettre destinée à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, dans laquelle ils « expriment leur opposition » à ce que le gaz et le nucléaire figurent dans ce classement des énergies vertes. Cette missive d’un groupe, dont la présidente, Iratxe Garcia Pérez, est espagnole, tombe à point nommé pour Madrid, qui a aussi, la veille, envoyé, avec Vienne, Copenhague et Luxembourg, un courrier à la Commission.
> Lire aussi La Commission européenne va devoir décider si le nucléaire est une énergie « verte »
Au sein des conservateurs du PPE non plus la ligne n’est pas écrite. Pour l’instant, la CDU allemande, principale délégation de ce groupe, et dans l’opposition à Berlin depuis qu’Olaf Scholz a remplacé la chancelière Angela Merkel, « attise toutes les mèches possibles pour fracturer la coalition allemande », confie une source. Et la taxonomie est, de ce point de vue, parfaitement inflammable. Ursula von der Leyen, qui est issue des rangs de la CDU et a été la ministre d’Angela Merkel pendant quinze ans, espère bien faire entendre raison à ses compatriotes.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/21/environnement-l-europe-toujours-divisee-sur-son-classement-des-activites-durables_6110476_3234.html>
Sur le même sujet : 
> Colère au Parlement européen après l’expiration du délai de la taxonomie verte de l’UE <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/colere-au-parlement-europeen-apres-lexpiration-du-delai-de-la-taxonomie-verte-de-lue/>, EurActiv, 21/01/22
> Label vert au nucléaire : les Européens campent sur leurs divergences <https://www.lefigaro.fr/flash-eco/label-vert-au-nucleaire-les-europeens-campent-sur-leurs-divergences-20220122>, Le Figaro avec AFP, 22/01/22, 18:52
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9- La flambée des prix de l’électricité menace la métallurgie, Le Monde, 22/01/22, 08h38 
Jean-Michel Bezat

L’intervention de l’Etat pour limiter les effets de l’inflation énergétique aurait sauvé 150 entreprises, selon la ministre déléguée à l’industrie. 
A l’automne 2021, la situation était difficile pour les producteurs de métaux, frappés par la hausse des prix de l’électricité. Elle est devenue critique en décembre, marquée par une envolée des tarifs qui a obligé le gouvernement à intervenir d’urgence afin d’éviter l’arrêt de certains sites, voire des faillites.
La ministre déléguée, chargée de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher s’est déplacée à Dunkerque (Nord), vendredi 21 janvier, sur le site de l’industriel Aluminium Dunkerque pour assurer le service après-vente des mesures prises par l’Etat. Et justifier la mise à contribution d’EDF, contraint de financer une partie du dispositif destiné à freiner la flambée des cours de l’électricité.
> Lire aussi Des industriels déboussolés par la hausse et la volatilité des cours de l’énergie
« Le principal actionnaire d’EDF, c’est l’Etat [à 83,9 %], a souligné la ministre. Donc, c’est l’Etat régulateur qui prend ses responsabilités et qui défend les Français, leurs emplois et leur pouvoir d’achat. » Quant à EDF, « il sera à [ses] côtés pour faire en sorte qu’il puisse renforcer sa situation ». Il n’est pas question, selon elle, de « fragiliser » une entreprise qui « assure notre souveraineté économique, notre indépendance et notre compétitivité ». Sans le nommer, elle répondait à son PDG, Jean-Bernard Lévy, qui a écrit aux deux cents cadres dirigeants du groupe pour dénoncer une mesure fragilisant un peu plus le bilan de l’entreprise.
> Lire aussi Pour les aciéries, la facture d’électricité flambe
Aluminium Dunkerque a été choisi à dessein : il illustre le binôme « industrie-nucléaire » propre à la France. Avec une production annuelle de près de 350 000 tonnes, c’est la plus grande raffinerie d’Europe, voisine de la centrale de Gravelines, qui est censée lui fournir un courant compétitif. L’aluminium est particulièrement touché par le renchérissement des coûts de l’électricité, puisqu’il faut 13,7 mégawattheures pour en produire une tonne. Sans intervention de l’Etat, qui réduira ces surcoûts sans les effacer totalement, l’usine aurait perdu 300 millions d’euros, « ce qui signifiait la fermeture de ce site employant 570 salariés », assure-t-on au ministère de l’industrie.
Secteur vital
La survie d’autres entreprises est également en jeu. L’avance pour la compensation carbone des sites les plus émetteurs de CO2 inscrite dans le projet de budget pour 2022 (150 millions d’euros) et, surtout, le relèvement à 120 térawattheures (contre 100 TWh) du volume d’électricité d’origine nucléaire produite par EDF et revendue à ses concurrents de quatre à cinq fois moins cher que sur le marché de gros ont évité la fermeture de 150 entreprises (aluminium, ferroalliages, plastiques PVC, etc.), a indiqué Mme Pannier-Runacher. Ils permettront de préserver 45 000 emplois, sans compter les postes sauvés, selon elle, chez les clients des métallurgistes, notamment l’automobile et l’aéronautique, qui continueront d’être approvisionnés.
Avec 500 000 emplois en Europe, dont la moitié dans l’aluminium, la transformation des métaux non ferreux (cuivre, nickel, zinc, cobalt, or…) est un secteur vital pour une grande partie de l’industrie manufacturière. Eurométaux, qui défend ses intérêts à Bruxelles, vient d’alerter la Commission européenne : « Si les Etats membres ne prennent aucune mesure d’aide, lui écrivent ses dirigeants, le risque de nouvelles baisses de production et de fermetures dans notre secteur est réel. »
Le lobby estime que la moitié des fonderies d’aluminium ont réduit leur activité, entraînant un recul de 30 % de la production. La crise frappe de nombreux pays, de l’Espagne à la Roumanie, en passant par les Pays-Bas et l’Italie. En Allemagne, la hausse des prix de l’énergie est en partie responsable, avec la pénurie de composants électroniques, d’une augmentation de 24,2 % des coûts de l’industrie en 2021, selon l’Office fédéral de la statistique.
Contrats pluriannuels
D’autres entreprises des métaux non ferreux souffrent autant que le secteur de l’aluminium. Seul producteur de zinc restant en France, Nyrstar a fortement réduit la production de son usine d’Auby (Nord), qui atteint 170 000 tonnes. En temps normal, l’électricité pèse déjà 35 % de ses coûts. Toutes les PME et les ETI n’ont pas pu se couvrir à l’avance dans le cadre de contrats à long terme, et des aides ponctuelles de l’Etat peuvent les aider à surmonter un creux de trésorerie, comme pour Nyrstar.
Selon la banque publique d’investissement Bpifrance, les consommations intermédiaires d’électricité et de gaz représentaient, en 2018, 17,5 % de l’excédent brut d’exploitation de l’industrie, mais 174 % pour la métallurgie. Depuis 2006, certains groupes électro-intensifs (ArcelorMittal, Arkema, Air Liquide, TotalEnergies ou encore Solvay) signent des contrats pluriannuels avec EDF dans le cadre du consortium Exeltium.
> Lire aussi Envolée des prix de l’électricité : le bouclier tarifaire du gouvernement mis à l’épreuve
Faut-il aller plus loin et développer davantage les contrats à long terme, au risque de susciter l’opposition des services de la concurrence de Bruxelles ? Le gouvernement a confié une mission exploratoire à Philippe Darmayan, ancien président du sidérurgiste ArcelorMittal France et de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). D’ici au début de l’été, il devra faire des propositions pour renforcer la sécurité d’approvisionnement énergétique des industriels.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/22/la-flambee-des-prix-de-l-electricite-menace-la-metallurgie_6110531_3234.html>
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10- Après des semaines de manifestations, la Serbie « met fin » au projet de mine de lithium de Rio Tinto, Le Monde, 22/01/22, 08h45
Jean-Baptiste Chastand (Vienne, correspondant régional)

Depuis l’automne 2021, des dizaines de milliers de Serbes sont descendus dans la rue pour protester contre ces investissements, inquiets de leur impact sur l’environnement. 
« Rio Tinto expulsé. Serbie - Australie : 1 partout ». Quelques jours après le retour forcé au pays du tennisman serbe Novak Djokovic, renvoyé d’Australie en raison de son statut vaccinal, le tabloïd serbe Kurir a eu l’art de présenter la décision surprise de la première ministre serbe de « mettre un terme » au très contesté projet de mine de lithium de l’entreprise anglo-australienne Rio Tinto sur son territoire. Lors d’une conférence de presse convoquée jeudi 20 janvier au soir, Ana Brnabic a annoncé que « tous les permis et tous les actes administratifs [liés au projet minier] [avaient] été annulés ».
« C’est la fin du projet Jadar et de Rio Tinto », a répété la première ministre, alors que de nouvelles manifestations contre le projet avaient été annoncées dans les prochains jours. Prévue pour ouvrir en 2026 le long de la rivière Jadar, dans le sud-ouest de cet Etat des Balkans, la mine de lithium de Rio Tinto avait pour ambition de devenir le plus gros fournisseur d’Europe de ce minerai crucial pour les batteries automobiles. Le géant minier comptait extraire « 58 000 tonnes de carbonate de lithium par an », soit assez « pour fournir plus d’un million de voitures électriques » d’un continent qui doit pour l’instant opérer sa transition écologique avec du lithium provenant d’Amérique latine et d’Australie.
> Lire aussi En Serbie, un projet de mine de lithium porté par Rio Tinto fait face à une fronde inédite
C’était compter sans une mobilisation inédite alimentée par la montée des préoccupations environnementales dans un pays déjà extrêmement pollué, tout cela à quelques semaines d’élections générales prévues pour le 3 avril. En novembre et décembre 2021, des dizaines de milliers de Serbes sont descendus dans la rue pour protester contre un projet suspecté d’être notamment nuisible aux rivières de la région. Longtemps soutien d’un investissement planifié depuis plus de quinze ans et susceptible de rapporter « 600 millions d’euros par an » à la Serbie, le président et homme fort du pays, Aleksandar Vucic, avait alors effectué un premier recul, en faisant brusquement retirer deux projets de loi accusés par les manifestants de favoriser Rio Tinto.
Mauvaise image et communication hésitante
Néanmoins, cela n’a pas suffi à faire complètement taire la contestation. « Tous les experts disent que c’est impossible d’extraire du lithium sans causer un désastre écologique », insiste Savo Manojlovic, un jeune avocat de 35 ans devenu l’un des principaux leaders du mouvement de fronde. « Nous sommes satisfaits de l’annulation du projet, mais nous voulons aussi une interdiction générale d’extraire du lithium dans toute la Serbie », réclame ce militant, qui, pour cette raison, réfléchit à poursuivre la mobilisation. « Le problème ne vient pas seulement de Rio Tinto », estime-t-il.
Avec son histoire entachée d’atteintes environnementales ou archéologiques – comme la destruction de grottes aborigènes en Australie en 2020 –, le géant minier a toutefois clairement souffert de sa mauvaise image et de sa communication hésitante face aux peurs de la population locale.
> Lire aussi La réputation dynamitée du groupe minier Rio Tinto
« Rio Tinto n’a absolument pas fourni suffisamment d’informations aux citoyens ou au gouvernement serbe », a ainsi dénoncé Mme Brnabic. Face à l’ampleur de la révolte ces derniers mois, l’entreprise avait certes anticipé une suspension des autorisations gouvernementales dans l’attente des élections, mais pas une telle annulation pure et simple. Dans un bref communiqué publié jeudi soir, la direction du groupe a expliqué être « extrêmement préoccupée » par les déclarations de la première ministre serbe et « examiner la base juridique de cette décision et les implications qu’elle peut avoir pour [ses] activités ». 
Rio Tinto a déjà investi 450 millions d’euros et racheté près de 90 % des terres nécessaires pour la mine. Un avancement qui alimentait toutes les suspicions, alors que le groupe n’avait officiellement toujours pas obtenu la licence d’exploitation, ni même achevé son étude d’impact environnemental.
Avec une rhétorique teintée parfois de nationalisme, beaucoup reprochaient aussi à l’Union européenne de soutenir en sous-main ce projet de mine capital pour son industrie automobile, mais sans vouloir d’une telle mine sur son territoire. La Serbie ne fait en effet pas encore partie de l’UE. Dans un message empreint de complotisme anti-occidental, Mme Brnabic a ainsi accusé jeudi soir « l’hypocrisie des étrangers qui financent les manifestations et les organisations environnementales en Serbie contre des entreprises qui viennent pourtant de ces mêmes pays ». Elle a notamment dénoncé le prétendu rôle dans les manifestations du « British Council, de l’Usaid [United States Agency for International Development, Agence américaine pour le développement international] et de la Fondation [liée au parti Vert allemand] Heinrich Böll ». A la faveur d’un communiqué commun publié vendredi 21 janvier, les ambassades américaine, britannique et allemande ont « rejeté les allégations selon lesquelles [leurs] pays financent les protestations politiques ou environnementales en Serbie ».
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/22/apres-des-semaines-de-manifestations-la-serbie-met-fin-au-projet-de-mine-de-lithium-de-rio-tinto_6110532_3234.html>
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11- Pollution lumineuse : cette application permet aux habitants de gérer l'éclairage public, L’Info durable, 22/01/22
Hannah Brami

Lancée en 2016, l'application "J'allume ma rue" permet d'allumer les lampadaires de sa ville grâce à son téléphone. Déjà déployé dans cinq communes de Normandie, cet outil sera proposé dès février aux habitants d'Epron (Calvados). Zoom sur cette solution amenée à essaimer dans d'autres villes.
À Epron (Calvados), il sera désormais possible, dès février, d'allumer les lampadaires publics avec son smartphone. Créée en 2016, l'application "J'allume ma rue" permet aux communes de réduire leur consommation d'énergie, tout en veillant à la sécurité de leurs usagers. “J’entendais beaucoup parler de villes qui voulaient éteindre les lumières la nuit pour des raisons budgétaires et de pollution lumineuse. Mais certains habitants étaient contre, notamment pour des raisons de sécurité”, lance Olivier Bozzetto, ingénieur en informatique et créateur de l'application.
Face à la prise de conscience écologique, de plus en plus de villes semblent intéressées par ce dispositif qui a déjà été mis en place au Pont-de-l'Arche (Eure), et dans quatre autre communes de Normandie. "Nous avons beaucoup de contrats en cours en ce moment. Nous espérons développer l'application dans une trentaine de villes cette année, notamment à Tours (Indre-et-Loire)", ajoute le fondateur de "J'allume ma rue".
>> Suite à lire à :
<https://www.linfodurable.fr/technomedias/pollution-lumineuse-cette-application-permet-de-gerer-leclairage-public-30481>
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12- A Sète, derrière l’opposition à un parking souterrain, la crainte de voir arriver de nouvelles voitures en ville, Le Monde, maj le 23/01/22 à 05h33
Audrey Sommazi (Sète, Hérault, envoyée spéciale)

Un projet de parking sous la place centrale de la ville est contesté par des riverains, qui redoutent l’augmentation du trafic et la disparition d’arbres. La municipalité conteste les motifs de la fronde. 
Rien ne semble perturber la quiétude qui émane de la place Aristide-Briand, située dans le centre-ville de Sète (Hérault). Vers 10 heures, en ce samedi matin de janvier, des enfants grimpent sur le mur d’escalade et glissent sur un toboggan dans un joyeux brouhaha. D’autres traversent à trottinette l’esplanade, entre le marché couvert des Halles et la médiathèque François-Mitterrand. Au pied du kiosque érigé en 1892, des grands-pères imperturbables conversent.
Pourtant, à droite du cinéma qui borde la place, des banderoles suspendues aux balcons des logements attirent le regard : « Après les tilleuls, les bonsaïs » et « Où Attila passe, le tilleul s’escagasse ». Attila est le surnom du maire de la ville, François Commeinhes (sans étiquette, élu en mars 2001), attribué par certains habitants qui ont formé le collectif Bancs publics, et l’association du même nom, en référence à Georges Brassens. Créé dans la précipitation, il y a deux mois à peine, ce collectif rassemble 1 200 sympathisants opposés à la construction d’un parking souterrain de 300 places, réparties sur deux niveaux, projet porté par la municipalité.
A 11 heures, la place s’anime. C’est le rendez-vous d’information hebdomadaire du collectif. Deux cents personnes tendent l’oreille pour écouter Christophe Lalia. Ce professeur d’histoire et de lettres au lycée professionnel Paul-Bousquet se hisse sur un banc pour dénoncer, sans prendre de gants, « cette calamité écologique, économique et sociale » et « la volonté de faire entrer 300 voitures dans la ville ».
« C’est du bétonnage »
Un parking supplémentaire dans cette ville de 43 700 habitants, cette « île singulière » baptisée ainsi par l’écrivain et poète Paul Valéry, longée par la mer Méditerranée et l’étang de Thau, serait inutile, avancent les opposants, alors que Sète en compte déjà plusieurs. « Celui des Halles est à moitié vide, insiste Uriel Moch, retraité et membre du conseil d’administration de l’association. Et, à dix minutes de la place, près de la gare, le parking Victor-Hugo a été inauguré en décembre, tandis qu’un troisième est en projet. » Véronique Calueba, élue (sans étiquette) d’opposition à la mairie, enfonce le clou : « On est gérés comme une ville espagnole des années 1980. C’est du bétonnage. »
> Lire aussi Le gouvernement cherche la clé pour juguler le bétonnage des terres
Face cette fronde spontanée, la municipalité dément la volonté de faire entrer davantage de véhicules en ville. « Ce parking est un outil inscrit dans une volonté globale qui est de créer les conditions de circulation adéquates, affirme Vincent Sabatier, adjoint à la ville chargé de l’aménagement, déroulant les projets de stationnement à l’extérieur et à l’intérieur de Sète. Dans le même temps, on va supprimer 1 500 places aux abords des quais et dans une partie des rues pour développer des modes de circulation doux – vélo et bus –, et étendre la zone piétonne. »
Ce projet induit le réaménagement de la place. Or, le démontage du mobilier urbain, y compris l’arche métallique du kiosque de style Eiffel, et le déracinement des cinquante tilleuls argentés suscitent, également, la colère des adversaires. « Replanter ces arbres sur la place est strictement impossible. Il leur faut jusqu’à deux mètres de profondeur pour que les racines poussent. Or, il n’y aura pas assez d’espace dans la nouvelle configuration », s’indigne François Piettre, un riverain de 82 ans.
« Arbres remarquables »
Josiane abonde. En regagnant son domicile, cette retraitée tient, cabas rempli de provisions à la main, à signer la pétition qui a déjà recueilli 7 000 contributions. Tout comme Louise, 11 ans. « Je harcelais mon père pour qu’il m’emmène à l’aire de jeux », se souvient la fillette. L’adjoint Vincent Sabatier, visiblement agacé par les critiques, réplique : « Nous allons replanter, avec l’aide d’experts, la quantité d’arbres et l’alignement, tels qu’ils existaient en 1898. C’est une garantie. »
> Lire aussi A Sète, entre tielles et mer
Alors que les travaux d’aménagement de la place étaient programmés en janvier, une dizaine de riverains et l’association Bancs publics ont déposé le 24 décembre 2021 une requête auprès du juge des référés du tribunal administratif de Montpellier à enjoindre la ville de suspendre les travaux. « Dans ce dossier, le permis de construire et l’arrêté pour les travaux n’ont pas été déposés bien que ces arbres soient classés comme “arbres et alignement d’arbres remarquables” avec leur emplacement précis au plan local d’urbanisme, affirme Me Gaëlle D’Albenas, conseil du collectif. Et il n’y a pas eu de participation des habitants à une enquête publique et à une étude d’impact. »
La mairie contre-attaque en stipulant au contraire que le projet a fait l’objet d’une convention signée entre la commune et l’Etat, puis débattue et adoptée à l’unanimité dans le cadre d’une délibération du conseil municipal en septembre 2018, avant d’être présentée aux habitants au cours de six réunions publiques. Aucune date d’audience n’a été fixée pour l’instant.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/23/a-sete-derriere-l-opposition-a-un-parking-souterrain-la-crainte-de-voir-arriver-de-nouvelles-voitures-en-ville_6110605_3244.html>
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13- Dossier. Véhicules électriques : retour vers le futur ?, Mr Mondialisation, 23/01/22
Frédéric Moreau

« Si vous pensez ne pas être concerné par 25% des émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique en cours, ne lisez pas les pages qui suivent. » 
A la mémoire de Stuart Scott
Chaque année quand l’hiver vient, mes compatriotes, déjà sommés de fermer le robinet quand ils se brossent les dents, reçoivent un courrier de leur fournisseur d’électricité les enjoignant à baisser le chauffage et à éteindre les lumières superflues en cas de vague de froid, afin de prévenir une surcharge du réseau et un éventuel black-out. 
Parallèlement, le gouvernement français, endossant fort à propos le rôle de publicitaire au service des constructeurs automobiles nationaux dans les entreprises desquels il a des actions [1], fait la promotion toujours plus active de la voiture électrique. Celle-ci existe pourtant depuis la fin du XIXème siècle (le tout premier prototype de véhicule électrique date de 1834), prévoyant d’ailleurs d’interdire à la vente les voitures à moteur thermique dès 2035, suivant ainsi les directives européennes. Voitures électriques qu’il faudra bien sûr recharger, y compris, et tout spécialement si on veut pouvoir mettre dans l’habitacle un chauffage particulièrement vorace, pendant les vagues de froid.
Comme généralement la voiture électrique, tant vantée pour être LA solution à la limitation des émissions de CO2 responsables du changement climatique, alimente débats et controverses se focalisant surtout sur son autonomie, qui dépend des batteries embarquées et de leur capacité de recharge, et accessoirement sur l’origine du lithium qu’elles contiennent et l’origine de leur fabrication, la curiosité m’a amené à m’intéresser à tous les autres aspects très largement oubliés, et très probablement à dessein.
Car le problème majeur, comme on va le voir, n’est pas tant la nature de l’énergie que le véhicule lui-même dans lequel elle est utilisée pour le mouvoir, ainsi que tout ce qui par ailleurs le lui permet. Les modifications technologiques que ce changement d’énergie implique sont surtout motivées, sans qu’on le clame sur tous les toits, par une baisse de production du pétrole conventionnel, dont le pic est intervenu en 2008 d’après l’IEA (Agence internationale de l’énergie), baisse jusqu’à présent compensée par les pétroles issus des sables bitumineux et de la fracture hydraulique de la roche-mère (schiste), et non par une récente prise de conscience et sensibilisation à la protection de l’environnement qui rendraient soudain les décideurs vertueux, altruistes et désintéressés.
En effet, l’effet de serre est connu depuis 1820, le rôle du CO2 dans son amplificationdepuis 1856, et l’émission de ce gaz dans l’atmosphère par la combustion de carburants issus du pétrole depuis quasiment les débuts de l’automobile, comme la plupart des pollutions contre lesquelles les populations n’ont en fait jamais cessé de lutter [2], sans être bien souvent suivies par les pouvoirs publics (l’invention du pot catalytique date de 1898, mais il aura fallu attendre quasiment un siècle avant de le voir adopté et généralisé).
>> Suite à lire à :
<https://mrmondialisation.org/vehicules-electriques-retour-vers-le-futur-dossier/>
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14- La baisse de l'empreinte carbone des avions passe aussi par le sol, AFP, 24/01/22, 10:00
Mathieu Rabechault

Des matériels de piste au roulage des avions, la réduction de l'empreinte environnementale du transport aérien passe aussi par l'optimisation des opérations au sol, à l'impact certes infime par rapport aux émissions des avions en vol, mais où les gains peuvent être immédiats.
Pour tenir leur engagement de "zéro émission nette" de CO2 en 2050, soit une baisse nécessaire de 90% des émissions du secteur aérien compte tenu de la croissance attendue du trafic, les compagnies aériennes misent avant tout sur les carburants durables et de futurs avions plus frugaux, longs à se développer. 
"Les opérations au sol représentent une petite partie de nos émissions mais on veut agir sur tous les leviers possibles et le plus rapidement possible", affirme Vincent Etchebehere, directeur du développement durable d'Air France. La compagnie française a ainsi électrifié 60% de ses engins de piste (tracteurs de charriots à bagage, élévateurs...) sur les aéroports parisiens.
Les matériels de piste comptent pour 4% des émissions de CO2 d'un aéroport et "dans cette industrie, il y a clairement un changement de direction vers des produits plus verts, électriques", observe Amaury Papillault, directeur des ventes de la société Smart Airport Systems (SAS).
Quand un avion est statique, son alimentation électrique nécessaire aux systèmes de bord, à la climatisation et à l'allumage des moteurs est fournie par un générateur de bord appelé APU, alimenté par le kérosène des réservoirs de l'avion.
L'utilisation de l'APU des avions représente 1,2% de l'ensemble des émissions du transport aérien en France, selon les calculs du groupe de réflexion sur la décarbonation "The Shift Project".
La solution est de l'éteindre et de "brancher" l'avion à une alimentation électrique au sol.
Ces systèmes électriques ont tendance à se généraliser dans les aéroports en Europe pour alimenter les avions stationnés aux portes d'embarquement, pas encore pour ceux parqués "au large" et que les passagers doivent rejoindre en bus.
- Des rails sous la piste -
Le principal levier pour réduire les émissions de CO2 au sol --ainsi que le bruit-- tient au "taxiing", le roulage de l'avion entre la porte d'embarquement et la piste.
"5% de la consommation de carburant des avions vient de leurs mouvements au sol", pointe Sébastien Fabre, président du fournisseur de services informatiques Sita for aircraft, mettant en avant "l'importance du contrôle aérien pour avoir un bon séquencement des mouvements d'avions" et éviter les attentes moteurs allumés au seuil de la piste.
Un moyen déjà utilisé pour réduire la consommation au sol est de couper l'un des deux moteurs de l'avion le temps de roulage, une bonne pratique sur laquelle "les pilotes sont extrêmement mobilisés" assure-t-on chez Air France.
Une autre est d'arrimer le train avant de l'avion à un "taxibot" qui le tracte jusqu'au seuil de piste ou à la porte d'embarquement.
Piloté depuis le cockpit de l'avion, il consomme pour cette mission 10 litres de diesel quand l'avion brûle 200 à 300 kilos de kérosène. 
Déjà en service à New Delhi et Bangalore (Inde), il est testé depuis 2020 à Amsterdam-Schiphol et "une version 100% électrique est en cours de développement", selon Amaury Papillault.
Aux Etats-Unis, la start-up Aircraft Towing Systems (ATS) propose même d'installer un système de rails souterrains allant du seuil de piste jusqu'à la porte d'embarquement. La roue avant de l'avion se pose sur une plaque de remorquage reliée au rail.
Un prototype est en cours d'installation sur une ancienne base aérienne de l'Oklahoma, explique son président Vince Howie, lui-même ancien de l'US Air Force. 
Outre les gains de carburant, donc d'émissions, "c'est un système beaucoup plus sûr parce que nous connaissons le parcours exact de l'avion" pour ainsi éviter une collision, plaide-t-il.
Le prix peut être dissuasif : 150 millions de dollars pour équiper un aéroport comme Chicago O'Hare, l'un des plus fréquentés du monde. Mais les économies de carburant réalisées permettraient selon lui de le rentabiliser "en moins de deux ans".
<https://information.tv5monde.com/info/la-baisse-de-l-empreinte-carbone-des-avions-passe-aussi-par-le-sol-441700>
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15- Chronique. « Le nucléaire est essentiel à l’équilibre énergétique européen », Le Monde, 24/01/22, 14h23
Philippe Escande

Tensions autour de l’Ukraine, déboires d’EDF... Comme une tempête parfaite, les événements se sont alignés pour provoquer une crise énergétique dont nous ne sortirons pas de sitôt.
Chronique. C’est dans le vacarme des bruits de bottes que s’est éteint, samedi 22 janvier, l’un des hommes les plus paisibles de la Terre. Thich Nhat Hanh était le plus célèbre et le plus influent moine zen du monde. Poète de l’impermanence et de la pleine conscience, il a conquis des millions d’adeptes depuis son village des pruniers dans le Périgord. Mais il est devenu de plus en plus difficile de rester zen, ces jours-ci, en Europe. Une crise majeure couve en Ukraine et le spectre de la pénurie énergétique plane sur le Vieux Continent.
Un conflit y aurait des conséquences dévastatrices sur son approvisionnement en gaz et mettrait en pleine lumière ce que beaucoup ne veulent pas voir : le nucléaire est essentiel à l’équilibre énergétique européen. Placé au cœur de l’Europe, le château d’eau nucléaire français est essentiel à la régulation d’un système qui concerne au premier chef ses sept voisins immédiats : Espagne, Italie, Suisse, Belgique, Luxembourg, Allemagne et Grande-Bretagne. EDF est le premier exportateur européen d’électricité et l’un des plus importants de la planète.
> Lire aussi L’Europe au défi de la flambée des prix de l’énergie
Manque de chance, en 2021, ce fragile ordonnancement a été bouleversé. Comme une tempête parfaite, les événements climatiques, géopolitiques et techniques se sont alignés pour provoquer une crise énergétique dont nous ne sortirons pas de sitôt. A la pénurie mondiale, qui a détourné une partie de la production de gaz vers l’Asie, se sont ajoutés les tensions avec la Russie autour de l’Ukraine et, enfin, les déboires d’EDF. Là aussi, les emm… volent en escadrille, comme disait Jacques Chirac.
La cacophonie s’installe
Cette fois, c’est la technologie qui est en cause. Le dérapage sans fin du chantier de Flamanville (Manche) est en train de démontrer que la technologie EPR n’était probablement pas le bon choix pour relancer la technologie nucléaire dans le monde. Trop grosses, trop complexes, ces cathédrales de béton et d’acier cumulent les aléas, y compris en Chine, premier pays à les avoir mises en production.
Il existe aussi de graves problèmes de maintenance qui ont conduit à l’arrêt de cinq des plus puissants réacteurs français, avec, là encore, l’inquiétude que les défauts détectés ne se retrouvent sur d’autres exemplaires du parc. Résultat, au moment même où on a tant besoin de l’électricité française, sa production n’a jamais été aussi basse depuis trente ans. Pas étonnant que les prix s’envolent.
> Lire aussi Nucléaire, tarifs, financements : les déboires d’EDF et de l’Etat actionnaire
Pour soulager les citoyens et les entreprises d’une explosion des factures, le gouvernement appelle à contribution EDF, en lui demandant de supporter une part des subventions aux consommateurs. L’électricien, qui se remet enfin à gagner beaucoup d’argent avec la hausse des cours, s’insurge et ses salariés envisagent même une grève pour le mercredi 26 janvier. Enfin, certains pays européens veulent bannir le nucléaire de la liste européenne des investissements nécessaires à la transition énergétique. La cacophonie s’installe et le miracle de la pleine conscience prôné par le petit moine vietnamien n’est pas pour demain. L’éveil attendra.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/24/le-nucleaire-est-essentiel-a-l-equilibre-energetique-europeen_6110728_3234.html>
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16- L’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire : un tour de passe-passe statistique, Blog Les Décodeurs, 24/01/22, 18h11
Pierre Breteau

Derrière le chiffre. Présentée comme un outil indispensable à l’indépendance énergétique, la filière nucléaire française importe l’intégralité du combustible primaire. 
Doter la France d’un parc nucléaire pour réduire sa dépendance aux importations de pétrole, après la crise pétrolière de 1973, tel était l’objectif du président Valéry Giscard d’Estaing quand il a lancé, en 1974, un programme qui allait aboutir à la construction de 45 centrales de production d’électricité d’origine nucléaire.
Les centrales nucléaires exploitées par EDF produisent alors de l’électricité grâce à la chaleur émise par la fission des atomes d’uranium ; une matière extraite, importée, enrichie puis transformée en combustible par plusieurs entreprises qui seront fusionnées plus tard sous le nom d’Areva. L’indépendance énergétique est élevée, même si elle n’est pas totale. La production française d’uranium naturel se porte au mieux, passant de 1 250 tonnes en 1970 à 2 634 tonnes en 1980.
> Lire aussi Comment le nucléaire s’impose dans la campagne présidentielle de 2022
L’extraction franco-française d’uranium s’arrête
A la fin des années 1990, le programme nucléaire ralentit : la France cesse de construire de nouvelles centrales. Dans la foulée, l’extraction franco-française d’uranium fléchit, avant de s’arrêter complètement. Depuis le début des années 2000, l’uranium utilisé pour les centrales nucléaires françaises est entièrement importé, même s’il est souvent ensuite enrichi en France, un détail qui a son importance.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/01/24/l-independance-energetique-de-la-france-grace-au-nucleaire-un-tour-de-passe-passe-statistique-et-100-d-importation_6110781_4355770.html>
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17- CoFoE : les citoyens européens divisés sur le nucléaire, EurActiv, 24/01/22
Eleonora Vasques | translated by  Anne-Sophie Gayet et Charles Szumski

Le panel de citoyens sur le changement climatique, l’environnement et la santé qui s’est tenu à Varsovie ce mois-ci n’a pas réussi à s’accorder sur une recommandation concernant l’énergie nucléaire, qui était pourtant l’une des questions les plus discutées.
Ce panel s’inscrit dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE), une expérience de démocratie délibérative au niveau européen où 800 citoyens sélectionnés de manière aléatoire élaborent des recommandations à l’intention des législateurs européens. Le panel organisé à Varsovie était le troisième des quatre panels thématiques au programme.
« La valeur du processus ne réside pas dans les recommandations elles-mêmes car, grâce à la CoFoE, on peut voir ce qui préoccupe le plus les citoyens. Néanmoins, les recommandations formulées sont sensées, les citoyens se montrent plus avisés que je ne le pensais », a confié à EURACTIV Jaroslaw Pietras, professeur invité au département des études économiques européennes du campus de Bruges du Collège d’Europe. M. Pietras était également l’un des experts du panel de Varsovie.
Il a déclaré que bien que les citoyens ne soient pas des experts, « ils mûrissent au cours de ce processus, et ils lisent et étudient des sujets auxquels ils ne se seraient peut-être jamais intéressés auparavant ».
Les 51 recommandations approuvées concernent de meilleurs modes de vie, la protection de l’environnement et de la santé, la réorientation de notre économie et de notre consommation, et la vie au sein d’une société plus durable. D’autres recommandations portent sur l’amélioration de la qualité des aliments, la sensibilisation du public à la nutrition, la réduction du plastique ainsi qu’une meilleure gestion des déchets.
Certaines recommandations recoupent la législation européenne actuelle ou des lois en cours d’approbation, tandis que d’autres se contredisent.
« Je ne pense pas que ce soit un problème que certaines recommandations se recoupent ou se contredisent, car elles traduisent les préoccupations des citoyens […]. Nous ne devrions pas nous attendre à ce que des personnes inexpérimentées proposent des recommandations pointues », a ajouté M. Pietras.
Interrogé sur le rôle des experts, il a déclaré qu’« en tant qu’experts, nous n’avons apporté notre soutien que lorsqu’on nous l’a demandé, nous n’avons pas participé à l’élaboration des recommandations de la même manière que les citoyens. Sinon, il s’agirait de recommandations émanant de citoyens et d’experts, ce qui n’est pas le cas ».
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/avenir-de-lue/news/cofoe-les-citoyens-europeens-divises-sur-le-nucleaire/>
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18- Taxonomie : la Commission recalée par la plateforme d'experts sur la finance durable, Actu-environnement, 24/01/22
Agnès Sinaï

La proposition de la Commission européenne d'inclure gaz fossile et nucléaire dans les financements de la transition écologique suscite des réserves de la part des experts qu'elle a elle-même sollicités, le 31 décembre dernier.
Consultés dans une certaine improvisation, le dernier jour de l'année 2021, par la Commission européenne, les experts de la plateforme sur la finance durable, institution officielle qui regroupe investisseurs et ONG, ont rendu un avis sans ambiguïté : ni le gaz fossile ni le nucléaire ne sont compatibles avec les critères de la taxonomie européenne.
Dans un document émis le 21 janvier, date limite que lui avait fixée la Commission, la plateforme regrette de n'avoir pas eu « plus de temps pour délibérer » sur le projet d'acte délégué qui lui avait été soumis. Malgré ce délai très court en regard de la complexité des questions à traiter, les experts ont été en mesure de produire une note de 44 pages dans laquelle ils détaillent les raisons pour lesquelles nucléaire et gaz fossiles ne sont pas, selon eux, éligibles à la nomenclature de critères fixés pour une taxonomie verte de la finance.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/taxonomie-commission-experts-finance-durable-38970.php4>
Sur le même sujet :
> Les conseillers en finance verte de l’UE critiquent Bruxelles sur le nucléaire et le gaz fossile <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/les-conseillers-en-finance-verte-de-lue-critiquent-bruxelles-sur-le-nucleaire-et-le-gaz-fossile/>, EurActiv, 24/01/22
> Taxonomie : gaz et nucléaire sèment la discorde en Europe <https://www.linfodurable.fr/investir-durable/analyses/taxonomie-gaz-et-nucleaire-sement-la-discorde-en-europe-30538>, L’Info durable avec AFP, 24/01/22
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En images
19- Mobilité : l’infographie qui casse certains préjugés sur la voiture et le vélo, Novethic, 19/01/22
Concepcion Alvarez

La voiture reste le mode de transport privilégié des Français selon la dernière enquête de l'Insee. Celle-ci dévoile des enseignements intéressants, à contre-courant de certains préjugés qui voudraient par exemple que la voiture soit l'apanage des plus modestes ou que le vélo soit réservé aux bobos. Alors que les prix à la pompe continuent de flamber, l'occasion est idéale pour inciter à un changement profond de notre mobilité. 
La voiture, toujours n°1. Selon la dernière enquête de l’Insee sur les déplacements des Français, publiée tous les dix ans, la voiture est toujours le mode de déplacement privilégié dans l’Hexagone. Elle représente 63 % des trajets quotidiens, très loin devant la marche (24 %), les transports en commun (9 %) et le vélo (3 %). Si son utilisation a légèrement baissé en dix ans, le nombre de kilomètres parcourus en voiture a quant à lui augmenté de 9 % entre 2008 et 2019. Or, dans une logique de transition écologique, nous allons devoir nous passer de ce mode de transport, très polluant, y compris quand il s’agit d’une voiture électrique. 
Sans surprise, ce sont ceux qui vivent en zone rurale, où l’offre de transports en commun est limitée et les déplacements en vélo ou à pied pas toujours sécurisés, qui utilisent le plus la voiture. Ainsi, à la campagne, quatre trajets sur cinq se font en voiture contre un sur trois dans l’agglomération parisienne. Mais contrairement à une idée reçue qui voudrait que l’automobile soit l’apanage des ménages les plus modestes – renforcée par la crise des Gilets Jaunes – l’étude de l’Insee montre que ce sont en fait les plus riches qui se déplacent principalement en voiture. Un taux qui peut atteindre 70 % parmi les populations les plus aisées contre 39 % parmi les plus modestes.
>> Suite à lire et infographie à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/energie/mobilite-durable/isr-rse/mobilite-l-infographie-qui-casse-certains-prejuges-sur-la-voiture-et-le-velo-150498.html>
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20- Facture d'électricité : une commune pleine d'énergie, TF1, journal de 20h, 20/01/22

Au cœur de la Bourgogne, voici Tramayes. Village rural d’un millier d’habitants et pionnier de l’énergie renouvelable. Olivier Pardon y vit depuis 2013. Au moment de son installation, il a opté pour un raccordement à la chaufferie à bois de la commune. Plus pratique, et surtout plus économique. En sept ans, sa facture n’a augmenté que de 5% quand partout en France, le prix de l’énergie flambe. Le secret : cette chaufferie centrale à bois. L'école, la mairie, la salle des fêtes, mais aussi l’Ehpad et une soixantaine de logements en bénéficient. Le maire a décidé de son installation, il y a quinze ans, pour remplacer les vieilles chaudières au fuel. Coût du projet : 1,5 million d’euros, mais l’opération est rentable. L’Ehpad, par exemple, économise plus de 20 000 euros chaque année pour une énergie verte et locale car le bois vient des déchets de cette scierie, située à trois kilomètres du village. Prix de la matière première stable et coût de transport minimum. Après s’être attaqué aux factures de chauffage, Michel Maya s’intéresse à celle d’électricité. Il a donc installé des panneaux solaires sur les toits de son village. Ceux-ci peuvent alimenter une dizaine de logements, mais il veut aller encore plus loin. Avec les économies réalisées, cet ancien ingénieur a pu investir dans la rénovation des bâtiments municipaux, comme l’école primaire, Objectif, cette fois, réduire la consommation d’énergie. Même souci d’économie pour l’éclairage public : les ampoules ont été remplacées et de 23 heures à six heures du matin, le village dort dans le noir.
> Reportage d’E. Payro & G. Martin à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/facture-delectricite-une-commune-pleine-denergie-02485968.html>
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À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
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À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
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