[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP27 + 1 publication (vendredi 28 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 28 Jan 07:58:08 CET 2022


Bonjour à tous,

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1- Tribune. « “Don’t Look Up” nous renvoie au brouhaha incessant qui noie tout discours sur l’urgence climatique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/18/don-t-look-up-nous-renvoie-au-brouhaha-incessant-qui-noie-tout-discours-sur-l-urgence-climatique_6109864_3232.html>, Le Monde, 18/01/21, 00h38 
2- L'est des Etats-Unis sous le coup d'une tempête hivernale, alerte au blizzard au Canada <https://www.lefigaro.fr/international/l-est-des-etats-unis-se-prepare-a-une-nouvelle-tempete-de-neige-20220116>, AFP, 18/01/21, 02:00
3- Madagascar : au moins 10 morts dans des inondations après des pluies diluviennes <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/A-Madagascar-au-moins-10-morts-dans-des-inondations-apres-des-pluies-diluviennes-1782209>, AFP, 18/01/22, 18:00
4- Plus intenses et plus longues, les vagues de chaleur entraînent la perte de centaines de milliards d’heures de travail <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/19/plus-intenses-et-plus-longues-les-vagues-de-chaleurs-entrainent-la-perte-de-centaines-de-milliards-d-heures-de-travail_6110098_3244.html>, Le Monde, 19/01/22, 12h39 
5- UE : les 27 déterminés à verdir leurs importations, divisés sur l'énergie <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/ue-les-27-determines-a-verdir-leurs-importations-divises-sur-lenergie/>, AFP, 20/01/22, 05:00
6- Tribune. La solution des 2 % pour le changement climatique <https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/harari-la-solution-des-2-pour-le-changement-climatique-19-01-2022-2461254_1913.php>, Le Point n°2580, 20/01/22
7- La France investit pour surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les océans <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-france-investit-pour-surveiller-l-impact-du-rechauffement-climatique-sur-les-oceans_160805>, AFP, 20/01/22, 16:00
8- En Pologne, un canon tire contre le smog <https://www.goodplanet.info/2022/01/21/en-pologne-un-canon-tire-contre-le-smog/>, AFP, 20/01/22, 18:00
9- Les pérégrinations d'un iceberg géant détaché de l'Antarctique <https://www.20min.ch/fr/story/un-iceberg-relache-plus-de-150-milliards-de-tonnes-deau-douce-999862294681>, AFP, 20/01/22, 23:00
10- "Criminels climatiques" : une enquête édifiante sur les trois entreprises les plus climaticides au monde <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/criminels-climatiques-une-enquete-sur-les-trois-entreprises-les-plus-climaticides-au-monde-150511.html>, Novethic, 23/01/22
11- Tempête de neige en Grèce : des centaines d'automobilistes bloqués sur le périphérique d'Athènes <https://information.tv5monde.com/info/tempete-de-neige-en-grece-des-centaines-d-automobilistes-bloques-sur-le-peripherique-d-athenes>, AFP, 24/01/22, 19:00
12- Climat : la France investit dans le réseau Argo d'observation des océans <https://www.actu-environnement.com/ae/news/climat-france-investissement-reseau-argo-observation-oceans-38972.php4>, Actu-environnement, 24/01/22
13- Le climat, prochain pari de Biden au Congrès ? <https://information.tv5monde.com/info/le-climat-prochain-pari-de-biden-au-congres-441851>, AFP, 25/01/22, 14:00
14- Fresque du climat : le jeu qui plaît au CAC 40 <https://reporterre.net/Fresque-du-climat-le-jeu-qui-plait-au-Cac40>, Reporterre, 25/01/22, 14h23
15- La tempête tropicale Ana fait 46 morts à Madagascar et au Mozambique <https://information.tv5monde.com/info/la-tempete-tropicale-ana-fait-46-morts-madagascar-et-au-mozambique-441895>, AFP, 25/01/22, 19:00
16- La géo-ingénierie, cet océan d’incertitudes <https://usbeketrica.com/fr/article/la-geo-ingenierie-un-ocean-d-incertitudes>, Usbek & Rica, 25/01/22
17- Des scientifiques appellent à "une action immédiate des gouvernements" contre la géoingénierie "en tant qu’option de politique climatique" <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-scientifiques-appellent-une-action-immediate-gouvernements-geoingenierie-tant-quoption-politique-climatique-96216/>, Futura-sciences, 25/01/22
18- Regardez la Terre respirer au fil des saisons <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-regardez-terre-respirer-fil-saisons-96327/>, Futura-sciences, 25/01/22
19- Synthèse. Le captage et stockage du CO2, solution d’avenir pour le climat ou mirage ? <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/26/le-captage-et-stockage-du-co2-solution-d-avenir-pour-le-climat-ou-mirage_6110976_3244.html>, Le Monde, 26/01/22, 02h58 
En audio
20- La géo-ingénierie solaire est-elle une solution pour le climat ? <https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-lundi-24-janvier-2022>, France Inter, Camille passe au vert, 24/01/22, 14h33
Une publication
21- Criminels climatiques : Enquête sur les multinationales qui brûlent notre planète <https://www.editionsladecouverte.fr/criminels_climatiques-9782348046773>, de Mickaël Correia, Éditions La Découverte, 13/01/22


Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation pour la Nature et l’Homme <https://www.fnh.org/en-2022-construisons-lavenir-ensemble/>
QUESTION DU JOUR : Avec son film Don’t Look Up, Adam McKay a-t-il tenu la gageure de poser au grand public des questions centrales dans le cinéma écocritique ? (cf. item 1)
EXTRÊMES DU JOUR : Tempête hivernale d'envergure aux Etats-Unis, blizzard au Canada, pluies diluviennes à Antananarivo, la capitale de Madagascar, chasse au smog à coups de canon en Pologne, tempête de neige en Grèce et tempête tropicale à Madagascar et au Mozambique. (cf. item 2, suite, 3, 8, 11, suite & 15)
ÉTUDES DU JOUR : — Près de 650 milliards d’heures de travail annuelles seraient perdues en raison de chaleurs intenses selon une étude publiée dans la revue Environmental Research Letters. Ce sont 400 milliards d’heures supplémentaires par rapport aux estimations précédentes, antérieures à 2017. (cf. item 4 & suite)
— Un iceberg géant détaché de l'Antarctique en 2017 a relâché plus de 150 milliards de tonnes d'eau douce mêlée à des nutriments lors de sa fonte à 4.000 km de son point de départ, un volume "énorme" risquant de modifier sensiblement un écosystème fragile, selon une étude. (cf. item 9 & suite)
ENQUÊTES DU JOUR : — Le pétrolier Saudi Aramco, le géant chinois du charbon China Energy et la compagnie gazière russe Gazprom sont les entreprises les plus climaticides au monde. À elles trois, si elles étaient un pays, elles incarneraient la 3ème nation la plus émettrice de gaz à effet de serre au monde, derrière la Chine et les États-Unis. (cf. item 10 & 21)
— Captage du CO2, géo-ingénierie : solutions d’avenir ou leurres voire dangers ? (cf. item 16, 17, 19 & 20)
RENCONTRE DU JOUR : Les ministres de l'Environnement de l'UE ont discuté à Amiens des priorités climatiques françaises -taxe carbone aux frontières, lutte contre la déforestation importée-mais restent divisés sur une réforme du marché de l'électricité malgré la flambée des prix de l’énergie. (cf. item 5)
DÉMONSTRATION DU JOUR : Yuval Noah Harari, auteur de "Sapiens" et "Homo deus" démontre que des progrès significatifs pour préserver le climat n’exigent qu’une petite part du PIB mondial. (cf. item 6)
INITIATIVES DU JOUR : — La France va investir 21 millions d'euros dans le programme OneArgo, un réseau mondial d'observation des océans, afin de surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les mers du monde, a annoncé l'Ifremer. (cf. item 7)
— Joe Biden pourrait parier sur un projet climatique pour tenter de faire d'une pierre deux coups : sauver la planète... et sa présidence. (cf. item 13)
OUTIL DU JOUR : La Fresque du climat a été traduite dans 35 langues et est présente dans 50 pays. Un peu partout en France, une armée de 10 000 bénévoles "fresque" tandis qu’un millier d’animateurs professionnels en vivent très correctement. (cf. item 14)
ANIMATION DU JOUR : Une nouvelle animation du globe montre les végétaux du monde entier en train d'absorber et de relâcher le carbone au fil des saisons, faisant apparaître les continents comme de véritables poumons. (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Tribune. « “Don’t Look Up” nous renvoie au brouhaha incessant qui noie tout discours sur l’urgence climatique », Le Monde, 18/01/21, 00h38 
Par Elise Domenach, Philosophe

Dans l’histoire d’un écocinéma qui tente d’éveiller à la catastrophe en cours, le film d’Adam McKay réconcilie popularité et environnementalisme, se réjouit la chercheuse en études cinématographiques Elise Domenach, dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Le film Don’t Look Up s’est hissé, deux semaines après sa sortie, [le 24 décembre 2021] sur Netflix, dans le top 3 des meilleures audiences de la plate-forme. Cette réussite commerciale montre que son réalisateur, Adam McKay – avec son duo de scientifiques convaincus que la fin du monde est imminente et qui se retrouvent confrontés à des politiques sourds et irresponsables – a réussi son pari : toucher les spectateurs et « chercher un sentiment de communauté très large, que le rire pouvait créer » (comme il l’a dit dans un entretien aux Cahiers du cinéma, en janvier). Mais la question se pose aussi de savoir si Adam McKay a tenu la gageure de poser au grand public des questions centrales dans le cinéma écocritique.
Don’t Look Up s’inscrit, en effet, dans la longue histoire d’un écocinéma qui a tenté d’éveiller à la catastrophe en cours. Des documentaires surtout : démonstratifs comme Demain (de Cyril Dion et Mélanie Laurent, 2015) ou qui faisaient le choix radical d’allonger les longs plans-séquences pour modifier notre perception (Lav Diaz, Wang Bing, Apichatpong Weerasethakul). On pense, bien sûr, aux films sur Fukushima, si riches pour évoquer l’aveuglement et le déni des autorités (No Man’s Zone, de Fujiwara, en 2012), les images médiatiques qui aveuglent (Nuclear Nation, de Funahashi, en 2012), l’observation participante du cinéaste qui partage la lutte de ceux qu’il filme (Soma Kanka, de Matsubayashi, en 2011) et l’écoute qui libère une nouvelle qualité d’attention (The Sound of the Waves en 2012 et Voices from the Waves : Shinchimachi en 2013, de Sakai et Hamaguchi).
> Lire aussi « “Don’t Look up” donne à voir notre incapacité à prendre au sérieux les catastrophes lentes et invisibles »
Pour affronter l’apathie et l’inaction ambiantes, Adam McKay a choisi de manier l’outrance et le miroir déformant. Depuis The Big Short (2015) et Vice (2018), il est passé maître dans l’art de peindre la stupidité de l’imagerie publicitaire et médiatique de nos sociétés.
Pour nous confronter à notre propre aveuglement à la catastrophe climatique en cours, sa satire vise, cette fois, l’état de confusion de nos sociétés qui rend impossible de distinguer le vrai du faux. Cette satire fait mouche car elle nous renvoie au brouhaha incessant qui noie aujourd’hui tout discours sur l’urgence climatique.
Entre satire et burlesque
Sur le versant clownesque, Adam McKay dégaine son atout Meryl Streep, pour une variation trumpienne bluffante du Dictateur. On reste marqué par ses scènes de plateaux de télévision, sidérantes, sur la perte de sens du discours scientifique. Ici, la déformation règne en maître, ainsi que l’indistinction et la confusion, dont [l’historienne américaine des sciences] Naomi Oreskes a montré comment elle peut être construite scientifiquement (dans Les Marchands de doute [Le Pommier, 2012], avec Erik M. Conway).
Mais le nœud de la comédie se situe plutôt du côté des scientifiques, qui découvrent que leur discours rationnel échoue à produire la conviction et dont la partition oscille entre satire et burlesque. La stratégie scénaristique qui met en scène le point de vue de l’ingénu est classique depuis le XVIIIe siècle français. Les scientifiques d’Adam McKay, écœurés par leurs contemporains, sont les dignes promoteurs de la « confiance en soi » émersonienne qui commande de se fonder sur soi-même pour dire le vrai.
> Lire aussi « Le film “Don’t Look Up” est une métaphore puissante de la crise climatique en cours »
Adam McKay joue aussi de la persona des acteurs, Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence (découverte dans le grand film écocritique, Winter’s Bone de Debra Granik, en 2010), deux stars dont l’engagement écologique est connu de tous. A leur panique et à leur colère nous mesurons la confusion qui prive les mots d’un contexte signifiant.
Mais le fragile équilibre de la satire entre démonstration et absurde, manié avec maestria par Stanley Kubrick dans Docteur Folamour pour dénoncer la course à l’armement nucléaire, est mis à mal. On est loin de l’efficacité politique du chef-d’œuvre de 1964 qui avait obligé l’armée américaine à publier des démentis : impossible pour un général fou de larguer seul des bombes atomiques sur l’Union soviétique ! Chez Adam McKay, la balance penche trop du côté de la démonstration lorsqu’il nous montre tels que nous devrions être : inquiets et prêts à tout pour éviter la catastrophe. Et pèche par manque de confiance dans l’absurde des situations qu’il invente.
Obsession techniciste
Le film emprunte aussi au burlesque où les corps s’expriment par-delà ce que nous maîtrisons ou voulons. Les tics et les crampes nerveuses de Leonardo DiCaprio, le visage figé comme saisi par l’effroi de Jennifer Lawrence portent la trace de cette confrontation avec l’impossibilité de « vouloir dire ».
Le philosophe Stanley Cavell [1926-2018] a magnifiquement analysé, dans A la recherche du bonheur (Vrin, 2017), comment les conventions du burlesque ont porté à leur paroxysme la capacité du cinéma à montrer les malheurs de ces corps expressifs, où Stanley Cavell voit « la vérité du scepticisme ». Leonardo DiCaprio incarne avec brio ce que Stanley Cavell appelle « l’agitation » (« restlessness »), qui traduit ici l’inquiétude environnementale. Sa partition d’homme raisonnable confronté à la déraison de tous évoque les grands rôles d’Henry Fonda chez John Sturges et de James Stewart chez Frank Capra.
La réussite d’Adam McKay a aussi des limites, la principale étant de vouloir comparer la crise écologique avec un événement catastrophique final comme peut l’être l’écrasement d’une comète. Le film est traversé par l’obsession techniciste (exploser cette comète, la faire dévier…) et passe à côté d’une réflexion plus fine sur les changements que réclamerait la dégradation déjà amorcée des environnements terrestres : comment attirer l’attention vers nos formes de vie ordinaires déjà abîmées, qui nous obligent à « vivre avec » : avec les radiations, la pollution, les migrations climatiques, etc.
Don’t Look Up est-il capable de changer la face de l’écocritique en donnant enfin aux images le pouvoir de modifier notre réel ? Il est difficile de savoir jusqu’à quel point un film peut contribuer à opérer ce basculement des imaginaires que l’écologie politique appelle de ses vœux. Mais on peut d’ores et déjà se réjouir de cet alignement des planètes entre popularité et environnementalisme assumé. Le cinéma retrouve son ADN, son pouvoir singulier de s’adresser à tous, d’accompagner la « conversation démocratique » de toute une société, (pour le dire avec les mots de Stanley Cavell dans Philosophie des salles obscures [Flammarion, 2011]), de nous éduquer en parlant intimement à chacun d’entre nous.
§ Elise Domenach est philosophe, maîtresse de conférences HDR en études cinématographiques à l’ENS de Lyon, chercheuse à l’Institut d’Asie orientale et membre du comité de rédaction de la revue « Esprit ». Elle est l’autrice de « L’Ecran de nos pensées. Stanley Cavell, la philosophie et le cinéma » (dir., ENS Editions, 2021) et du « Paradigme Fukushima au cinéma. Ce que voir veut dire (2011-2013) » (Mimesis, à paraître en avril 2022).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/18/don-t-look-up-nous-renvoie-au-brouhaha-incessant-qui-noie-tout-discours-sur-l-urgence-climatique_6109864_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/18/don-t-look-up-nous-renvoie-au-brouhaha-incessant-qui-noie-tout-discours-sur-l-urgence-climatique_6109864_3232.html>>
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2- L'est des Etats-Unis sous le coup d'une tempête hivernale, alerte au blizzard au Canada, AFP, 18/01/21, 02:00
Robin Legrand

L'est des Etats-Unis et du Canada subissaient encore lundi les effets d'une tempête hivernale d'envergure, d'importantes chutes de neige provoquant de vastes coupures de courant, tandis que certaines provinces canadiennes sont sous le coup d'une alerte au blizzard.
Plus de 130.000 foyers américains connaissaient une coupure de courant à 19H30 GMT, selon le site poweroutage.us <http://poweroutage.us/>, principalement dans le sud-est des Etats-Unis -- dont environ 21.600 foyers en Caroline du Sud et 21.000 en Caroline du Nord.
Au Canada, certaines zones des provinces du Québec et de l'Ontario ont été placées en alerte blizzard, comme Toronto, la plus grande ville du pays, et Ottawa, la capitale, selon le site d'information météo du gouvernement canadien.
De nombreuses écoles ont fermé leurs portes au Québec et dans le sud de l'Ontario, tandis qu'une "accumulation totale de neige de 40 à 60 cm" est attendue jusque dans la soirée à Toronto, selon le même site.
Les cinq cliniques de vaccination gérées par la ville de près de trois millions d'habitants ont également suspendu leurs opérations pour la journée.
Chez le voisin américain, "la tempête hivernale d'envergure qui a sévi sur le tiers Est du pays va doucement se réduire aujourd'hui", a affirmé le National Weather Service (NWS), service météorologique national, dans un tweet lundi matin.
"Cependant, des effets majeurs dus à la neige, à la glace, au vent, et à une submersion côtière vont persister à travers une large zone", a poursuivi le NWS.
L'avertissement de tempête hivernale reste en vigueur à travers sept Etats, de la Caroline du Nord dans le sud-est du pays, au Maine situé dans l'extrême Nord-Est.
- 1.600 vols annulés -
D'importantes chutes de neige étaient encore attendues lundi dans le nord de l'Etat de New York, et en hauteur dans la région de la Nouvelle-Angleterre (nord-est), ainsi que le long de la chaîne des Appalaches qui traverse la partie orientale des Etats-Unis du Nord au Sud.
A 15H00 GMT lundi, plus de 57 cm de neige étaient tombés à Harpersfield, une bourgade de l'Ohio, selon le NWS.
"Une forte tempête au-dessus du nord-est se déplacera jusque dans le sud-est du Canada d'ici mardi", précise le service américain.
Il s'attend également à ce qu'une nouvelle chute des températures entraîne un gel des routes, dangereux pour la conduite.
Dimanche, plus de 300 accidents de voitures ont été répertoriés en Caroline du Nord, selon la police des autoroutes de cet Etat du sud-est du pays, citée par le quotidien USA Today.
La police de Toronto a annoncé dans un tweet avoir fermé lundi à la circulation deux autoroutes de la ville, "en raison de la météo extrême et pour la sécurité des conducteurs".
Dans les airs, plus de 1.600 vols intérieurs ou internationaux ont déjà été annulés aux Etats-Unis lundi, en baisse cependant par rapport aux plus de 3.000 vols annulés la veille.
Après avoir connu 620 annulations de vols dimanche, soit 95% de son trafic prévu pour la journée, l'aéroport international de Charlotte en Caroline du Nord a repris une activité plus normale lundi, mais reste l'aéroport le plus touché avec 218 annulations de vol, soit 33% de son trafic prévu.
A Toronto, 201 vols au départ ou à l'arrivée de l'aéroport international Pearson ont dû être annulés, représentant plus de la moitié du trafic.
<https://www.lefigaro.fr/international/l-est-des-etats-unis-se-prepare-a-une-nouvelle-tempete-de-neige-20220116>
Sur le même sujet : 
> Tempête de neige aux Etats-Unis et au Canada : lent retour à la normale <https://www.tf1info.fr/international/video-tempete-aux-etats-unis-et-au-canada-un-tres-lent-retour-a-la-normale-2207572.html>, TF1, journal de 20h, 18/01/22
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3- Madagascar : au moins 10 morts dans des inondations après des pluies diluviennes, AFP, 18/01/22, 18:00
Adèle Dhayer

Au moins dix personnes sont mortes après des pluies diluviennes à Antananarivo, la capitale de Madagascar, où plus de 500 personnes n'ont plus de toit, ont annoncé mardi les autorités malgaches.
La plupart des victimes ont été prises au piège de glissements de terrain ou de maisons effondrées, notamment dans les quartiers déshérités de la banlieue d'Antananarivo, qui compte près de 1,3 million d'habitants. 
Plus de 100 mm d'eau sont tombés dans la nuit de lundi à mardi. Et "le pire est à venir dans les prochaines 24h", a mis en garde la porte-parole du Bureau de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) du ministère de l'Intérieur, Sonia Ray. 
"Les précipitations vont continuer tout au long du mois de janvier, a-t-elle ajouté. 
Selon les prévisions, l'île de l'océan Indien sera frappée par de fortes précipitations dans les prochains jours, avec un pic encore plus élevé jeudi. 
"Nous prévoyons un cyclone en fin de semaine sur la côte est", a déclaré à l'AFP Lovandrainy Ratovoharisoa, prévisionniste à la direction générale de la météo.
Chaque année, le pays au climat tropical fait face à une période de pluies intenses et souvent meurtrières. En janvier 2020, de fortes précipitations avaient fait 32 morts et des milliers de sinistrés.
- "Danger imminent" -
Des images de nombreux Malgaches dans les rues, avec de l'eau boueuse jusqu'aux cuisses, étaient partagées sur les réseaux sociaux. Certains restaient perchés sur des murs. D'autres avançaient, un enfant sur le dos et des sacs sur le ventre. 
D'autres photos montrent des gens tentant, avec de simples sceaux, de lutter contre la montée des eaux dans leur maison. 
Dans l'après-midi, la pluie continuait à tomber sur la capitale. Le ciel bas était de temps en temps déchiré par de violents coups de tonnerre. Les précipitations se sont concentrées jusqu'à présent sur la moitié nord de l'île. 
Une vingtaine de communes autour de la capitale ont été placées en vigilance rouge contre un "danger imminent".
Les pompiers et la protection civile sont mobilisés pour évacuer les zones à risque. Des gymnases ont été réquisitionnés et le gouvernement étudie la possibilité de fermer les écoles cette semaine.
"Les inondations sont courantes à Madagascar, surtout en saison des pluies entre octobre et avril. Mais hier elles étaient exceptionnellement abondantes", a expliqué Mme Ratovoharisoa.
Madagascar, un des pays les plus pauvres au monde, subit aussi régulièrement des cyclones ou autres tempêtes tropicales. 
En 2018, le cyclone Ava avait fait 51 morts et 22 disparus. Deux mois plus tard, la tempête tropicale Eliakim avait tué 20 personnes et laissé près de 19.000 sinistrés.
L'île est tour à tour frappée par une forte chaleur ou des inondations, des événements météo extrêmes intensifiés par le dérèglement climatique, selon les experts. 
Fin 2021, la partie sud de Madagascar était frappée par une sévère sécheresse qui a précipité plus d'un million de personnes dans une malnutrition aigüe, avec des poches de famine.
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/A-Madagascar-au-moins-10-morts-dans-des-inondations-apres-des-pluies-diluviennes-1782209>
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4- Plus intenses et plus longues, les vagues de chaleur entraînent la perte de centaines de milliards d’heures de travail, Le Monde, 19/01/22, 12h39 
Rémi Barroux

Le changement climatique affecte la productivité des travailleurs en extérieur et le PIB des pays concernés, en particulier en Asie. 
La pandémie de Covid-19 n’est pas seule à mettre à mal l’économie et l’emploi dans le monde. Le réchauffement climatique, avec la survenue de plus en plus fréquente de vagues de chaleur intenses, coûte cher. Selon une étude publiée, le 13 janvier, dans la revue Environmental Research Letters, près de 650 milliards d’heures de travail annuelles seraient perdues en raison de chaleurs intenses. Soit 400 milliards d’heures supplémentaires par rapport aux estimations précédentes, antérieures à 2017.
On savait que le changement climatique affectait la population de la planète, menaçant sa santé et son bien-être, mais ses conséquences sont aussi importantes s’agissant de la productivité des travailleurs, expliquent les auteurs de cette étude universitaire, réalisée sous la direction du chercheur en sciences du climat, Luke A. Parsons (Duke University, Etats-Unis). Durant les quatre dernières décennies, le nombre d’heures non travaillées, à cause des chaleurs et des taux d’humidité excessifs, aurait augmenté d’au moins 9 %, dans les secteurs des activités agricoles, forestières, de la pêche ou encore de la construction.
> Lire aussi Les salariés, victimes collatérales du réchauffement climatique
Les pertes de main-d’œuvre, proportionnelles à la part de la population en âge d’exercer un emploi en extérieur, sont les plus élevées en Asie du Sud, de l’Est et du Sud-Est, où vivent un grand nombre de personnes travaillant dans l’agriculture. « Plus précisément, les pertes de main-d’œuvre sont les plus prononcées en Inde, qui représente près de la moitié des pertes totales mondiales et a subi plus de quatre fois les pertes de main-d’œuvre du deuxième pays le plus touché, la Chine », écrivent les auteurs de l’étude. Ce déficit est aussi corrélé aux types de travaux effectués en plein air, à leur intensité, comme au nombre d’heures travaillées effectivement par jour. Ainsi, les travailleurs du secteur agricole ont effectué 10 à 90 fois moins d’heures de travail que ceux qui effectuent des travaux légers, par exemple dans les secteurs des services, et modérés, comme dans l’industrie manufacturière, précisent les universitaires.
Disparition de 155 millions d’emplois dans le monde par an
La « chaleur humide » élevée – les auteurs englobent dans ce terme « des conditions qui sont soit chaudes (et sèches), soit suffisamment chaudes et humides pour entraîner une baisse de la productivité du travail » – devrait, en augmentant la perte de main-d’œuvre, réduire le produit intérieur brut (PIB) mondial jusqu’à 4,0 % d’ici 2100, estiment-ils.
Cette perte de productivité affecte à nouveau différemment les économies nationales, avec moins 7 % pour le PIB de l’Inde, moins 5 % pour le Vietnam, mais moins 1,3 % en Chine, moins 0,5 % aux Etats-Unis ou encore moins 0,1 % en France. Les auteurs anticipent la disparition de 155 millions d’emplois dans le monde par an, l’Inde représentant près de la moitié de cette perte, avec 62 millions d’emplois. « Ces pertes annuelles sont comparables aux pertes de travail temporaires pendant les fermetures mondiales liées à la pandémie de Covid-19, qui auraient causé des pertes équivalant à environ 130 millions d’emplois à temps plein au cours du premier trimestre de la pandémie selon l’Organisation internationale du travail », écrivent-ils.
> Lire aussi La pandémie de Covid-19 continue de menacer la reprise économique mondiale
Des adaptations sont déjà mises en œuvre
Selon eux, les impacts de ces chaleurs intenses dépasseraient ou seraient comparables à ceux causés par d’autres problèmes de santé environnementale, tels « la pollution de l’air (…) ou le manque d’eau potable et d’assainissement ». Mais les auteurs précisent que leurs modes de calcul se différencient d’autres travaux de recherche et d’autres estimations portant sur les impacts du changement climatique sur l’économie et l’emploi. Ainsi, ils ne prennent pas en compte d’autres facteurs portant atteinte à la productivité du travail, tels que l’augmentation de la mortalité, les dommages aux infrastructures, la réduction de la productivité du bétail, de la pêche et des cultures, ou encore l’augmentation de la consommation d’électricité et les dommages à l’environnement, tous ces facteurs ayant un coût économique.
Des adaptations aux vagues de chaleur sont déjà mises en œuvre, comme le déplacement horaire de la journée de travail vers des heures plus fraîches, avec cependant des conséquences possibles pour la santé et le bien-être (troubles du sommeil, fatigue, problèmes de garde d’enfants…), des changements du rythme de travail, ou, par exemple, le maintien de couverts arborés pour les travaux agricoles. Mais elles ne sont que partielles et le changement climatique continuera d’affecter les conditions ceux et celles qui travaillent en extérieur.
> Lire aussi « Le Travail au XXIe siècle » : un rendez-vous avec l’histoire
Climatologue à Météo France, Michel Schneider, confirme. « Les vagues de chaleur vont se produire de plus en plus tôt dans la saison, et de plus en plus tard. Elles seront plus longues et plus sévères : trois des quatre épisodes les plus intenses [depuis 1947] ont eu lieu depuis 2000. » Pour lui, les problèmes de santé, et donc les pertes d’heures de travail, ne pourront que s’aggraver. La canicule d’août 2003, l’un des épisodes les plus graves qu’ait connu l’Europe, avec, selon les études, de 15 000 à 19 000 morts en France et une perte de 0,1 à 0,2 point de PIB pour le pays, a toutes les chances de se reproduire. « En 2003, cela a duré quinze jours. Mais selon les scénarios les plus pessimistes, sans politique climatique, avec un réchauffement qui pourrait atteindre 4 °C à l’horizon 2071-2100, 2003 apparaîtra comme minuscule par rapport à des vagues de chaleur qui pourraient durer jusqu’à quatre-vingts jours », estime le climatologue.
> Lire aussi « Pour faire face au changement climatique, nous aurons besoin de plus de travail humain »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/19/plus-intenses-et-plus-longues-les-vagues-de-chaleurs-entrainent-la-perte-de-centaines-de-milliards-d-heures-de-travail_6110098_3244.html>
En savoir plus :
> Global labor loss due to humid heat exposure underestimated for outdoor workers <https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/ac3dae>, Environmental Research Letters, 13 January 2022 
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5- UE : les 27 déterminés à verdir leurs importations, divisés sur l'énergie, AFP, 20/01/22, 05:00
Julien Girault et Stéphane Orjollet

Les ministres de l'Environnement de l'UE discutent à partir de jeudi à Amiens des priorités climatiques françaises --taxe carbone aux frontières, lutte contre la déforestation importée--mais restent divisés sur une réforme du marché de l'électricité malgré la flambée des prix de l'énergie.
Réunis autour de la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, les représentants des Vingt-Sept aborderont pendant deux jours plusieurs textes de l'ambitieux plan climat présenté mi-juillet par Bruxelles pour sabrer de 55% d'ici 2030 les émissions carbone de l'UE par rapport à 1990.
Une seconde réunion dans cette ville du nord de la France rassemblera les ministres de l'Energie vendredi et samedi.
Si Emmanuel Macron fait de l'environnement un marqueur de la présidence française de l'UE, débutée en janvier, aucun accord n'est attendu à Amiens mais Paris entend "faire avancer au maximum" d'ici juin les négociations en cours.
La France veut notamment accélérer l'établissement d'un "mécanisme d'ajustement carbone aux frontières" de l'UE proposé par Bruxelles et désormais discuté par les Etats et les eurodéputés.
L'objectif est de taxer certaines importations (acier, aluminium, ciment, engrais, électricité) au prix du marché carbone européen, selon les émissions liées à leur production.
"C'est la puissance du marché européen : si vous voulez y entrer, vous devez respecter les mêmes règles", a déclaré Barbara Pompili mercredi sur Sud-Radio.
- Identifier "les enjeux politiques"-
Pour ne pas enfreindre les principes de l'Organisation mondiale du Commerce, la Commission propose parallèlement de supprimer les quotas d'émissions gratuits jusqu'ici alloués aux industriels européens pour leur permettre d'affronter la concurrence de pays tiers... au risque de renchérir les coûts de production en Europe, s'alarment nombre d'Etats et d'eurodéputés.
"Espagne, Portugal, Pologne et Autriche réclament le maintien des quotas gratuits. Et (la taxe carbone) pose des questions compliquées : qui collecte l'argent ? où va-t-il ?", souligne un diplomate européen.
Paris entend construire un consensus entre les Vingt-Sept, base de futures négociations avec le Parlement européen. "La difficulté n'est plus sur le principe, mais sur le timing de décroissance des quotas gratuits", veut croire l'entourage de Mme Pompili, sur ce texte dépendant des ministres de l'Economie mais touchant étroitement aux dossiers environnementaux.
Autre projet phare d'Emmanuel Macron: l'élaboration d'un instrument de lutte contre la "déforestation importée", pour éviter que les importations européennes de bois, d'huile de palme ou de soja ne contribuent au défrichage de forêts.
Les discussions sur un texte soumis par la Commission mi-novembre commencent juste parmi les Etats comme au Parlement. Le tour de table d'Amiens permettra d'"avoir une vision claire des enjeux politiques" et futurs noeuds des négociations, souligne-t-on au ministère de la Transition écologique.
Alors que les ONG espèrent un durcissement du texte initial, regrettant qu'il ne s'applique pas à certains produits (maïs, caoutchouc...) ni à d'autres écosystèmes menacés (zones humides, savanes...), Paris n'exclut pas un élargissement.
- "Acceptabilité sociale" -
Les ministres devraient par ailleurs réitérer leurs réticences sur le projet d'étendre le marché carbone européen : après les industriels et énergéticiens, les fournisseurs de carburant routier et de fioul domestique pourraient être contraints d'acheter des "quotas d'émissions" dès 2025... au risque de répercuter le surcoût sur les consommateurs.
Cette proposition controversée de la Commission est dénoncée vigoureusement par une partie des Etats, inquiets de l'impact pour les ménages précaires en dépit d'un possible "fonds solidaire" européen.
"La France a exprimé ses vives inquiétudes sur l'acceptabilité sociale (...) On a connu les +gilets jaunes+, on sait que la transition doit prendre en compte les intérêts des populations et des différents États", plaide l'entourage de Mme Pompili, assurant chercher "un compromis".
Ce projet, qui sera défendu à Amiens par le vice-président de la Commission Frans Timmermans, apparaît cependant fragilisé par l'actuelle flambée des prix du gaz, qui dominera les discussions des ministres de l'Energie.
Alors que les cours de l'électricité sur le marché de gros européen s'alignent mécaniquement sur ceux du gaz, Paris réclame un "découplage" et la réforme d'un mécanisme jugé "obsolète" qui diluerait l'effet des coûts bas du nucléaire. 
Or, de fortes divergences persistent : une dizaine d'Etats, Allemagne en tête, s'opposent farouchement à toute réforme du marché de l'électricité, expliquant la crise par des "facteurs mondiaux" conjoncturels, tandis que Pologne et Hongrie accusent le prix du CO2 et les règles environnementales de renchérir les coûts de l'énergie.
<https://www.euractiv.fr/section/energie/news/ue-les-27-determines-a-verdir-leurs-importations-divises-sur-lenergie/>
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6- Tribune. La solution des 2 % pour le changement climatique, Le Point n°2580, 20/01/22
Par Yuval Noah Harari, auteur de Sapiens, de Homo deus et de Sapiens, la naissance de l’humanité (BD)

Cette tribune, publiée dans Time, a été traduite pour Le Point.
L’auteur de « Sapiens » et « Homo deus » démontre que des progrès significatifs pour préserver le climat n’exigent qu’une petite part du PIB mondial.
À l’heure où la crise climatique s’aggrave, nous sommes trop nombreux à passer du déni au désespoir. Voici quelques années, il était fréquent d’entendre des gens nier le changement climatique, minimiser l’énormité de la menace, voire affirmer qu’il était bien trop tôt pour s’en préoccuper. Aujourd’hui, pour beaucoup, il est trop tard. L’apocalypse approche et nous ne pouvons rien faire pour l’empêcher. Le désespoir est aussi dangereux que le déni. Et tout aussi faux. L’humanité possède et contrôle de colossales ressources et, en les utilisant judicieusement, nous pouvons éviter le cataclysme écologique. Mais à quel prix ? Si l’humanité voulait faire barrage à l’apocalypse climatique, combien faudrait-il débourser ?
Personne ne peut le savoir avec certitude. Avec mon équipe, nous avons passé des semaines à compulser rapports et articles scientifiques, la tête dans un nuage de chiffres. Mais, si les modèles sont d’une complexité à donner le tournis, ils nous offrent aussi une bouffée d’optimisme. Selon l’Agence internationale de l’énergie, parvenir à une économie neutre en carbone n’exigerait qu’une dépense de 2 % du PIB mondial annuel, en plus de ce que nous faisons déjà pour notre système énergétique. Lors d’une récente enquête menée par Reuters auprès d’économistes spécialistes du climat, la grande majorité s’accordait à dire que la neutralité carbone n’allait coûter que de 2 à 3 % du PIB mondial annuel. D’autres estimations placent le coût de la décarbonation de l’économie un peu plus bas ou un peu plus haut, mais toutes se situent dans une fourchette inférieure à 10 % du PIB mondial annuel.
Investir dans de nouvelles technologies
Ces chiffres font écho au diagnostic du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui, dans son rapport spécial de 2018, affirmait que, pour limiter le changement climatique à 1,5 °C, les investissements annuels dans les énergies propres devaient passer à 3 % environ du PIB mondial. L’humanité consacrant déjà 1 % du PIB mondial annuel aux énergies propres, cela signifie que nous n’avons besoin que d’une nouvelle part de 2 % du gâteau !
Les calculs ci-dessus concernent le coût de la transformation des secteurs de l’énergie et des transports, de loin les plus cruciaux. Mais il y a d’autres sources d’émissions – l’utilisation des sols, la foresterie et l’agriculture. Oui, les fameux pets de vache ! La bonne nouvelle, c’est qu’une grande partie de ces émissions peut être minimisée à peu de frais par des changements de comportement, comme la réduction de la consommation de viande et de produits laitiers, et un régime alimentaire plus riche en végétaux. Manger plus de légumes ne coûte rien et peut vous aider (vous et les forêts tropicales) à vivre plus longtemps.
>> Suite à lire à :
<https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/harari-la-solution-des-2-pour-le-changement-climatique-19-01-2022-2461254_1913.php>
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7- La France investit pour surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les océans, AFP, 20/01/22, 16:00

La France va investir 21 millions d'euros dans le programme OneArgo, un réseau mondial d'observation des océans, afin de surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les mers du monde, a annoncé l'Ifremer jeudi.
Dans le cadre du nouveau programme OneArgo, l'Hexagone, qui exploite déjà 281 flotteurs de mesure des océans, va en déployer 80 nouveaux par an sur la décennie à venir. Un nouveau flotteur "Deep Arvor", plongeant à 6.000 mètres de profondeur devrait également être testé en 2024 pour être déployé en 2025.
Actuellement, quelque 4.000 flotteurs Argo dérivent sur toutes les mers du globe. Ces tubes de 20 cm de diamètre et 1,50 m de long, dotés d'une antenne, plongent jusqu'à 2.000 mètres de profondeur, pour mesurer la température et la salinité, puis envoient leurs données par satellite à la communauté scientifique mondiale, notamment à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer).
Depuis le début des années 2000, le programme Argo, auquel une trentaine de pays participent, a ainsi mis en évidence le rôle majeur des océans dans la régulation du climat. "L'océan atténue l'impact des activités humaines sur le climat", a ainsi souligné Virginie Thierry, chercheuse en océanographie physique à l’Ifremer, lors d'une conférence de presse. "C'est grâce à l'océan que le climat sur terre est vivable".
En se réchauffant, l'océan absorbe en effet "90% de l'excès de chaleur dû aux activités humaines", pointe-t-elle.
Le nouveau programme OneArgo doit permettre de franchir une nouvelle étape en étudiant la pénétration de la chaleur dans les abysses océaniques et l'impact du réchauffement sur la biodiversité marine.
D’ici à 2030, 4.700 flotteurs doivent être déployés, dont 1.200 descendront jusqu'à 6.000 mètres de profondeur, tandis qu'un millier seront capables de faire des "mesures de la biodiversité et des paramètres liés à la vie des océans", selon Mme Thierry.
Ces capteurs biogéochimiques (dits “BGC”) mesureront notamment l’acidité, la quantité d’oxygène dans l'eau, la chlorophylle, la lumière ou le nitrate, des paramètres amenés à évoluer sous l'effet du réchauffement. 
"Grâce à ça, on va beaucoup avancer sur les études de la biodiversité marine", a souligné Fabrizio D'Ortenzio, directeur de recherche CNRS au laboratoire d'océanographie de Villefranche.
En outre, les flotteurs profonds vont permettre de "comprendre le fonctionnement de l'océan au delà de 2.000 mètres de profondeur qui reste largement méconnu", souligne Virginie Thierry. "Il y a 30 ans, on pensait que l'océan profond n'était pas inerte, mais presque, que c'était un océan stable et au repos. En fait, on se rend compte qu'il y a énormément de phénomènes qui se passent en profondeur".
Les nouveaux flotteurs devraient mesurer comment la chaleur pénètre au-delà de 2.000 mètres de profondeur et évaluer "l’impact de la dilatation de l’océan profond sur l’élévation du niveau de la mer", selon la chercheuse.
Le programme Argo a déjà permis de montrer "que 40% de l'augmentation du niveau de la mer était dû à la dilatation thermique des océans, le reste étant lié à la fonte des glaciers et des calottes glaciaires", a-t-elle souligné.
Selon la chercheuse, "l'océan est encore capable d'absorber énormément de chaleur" mais "la question qui peut se poser c'est la vitesse à laquelle il peut absorber cette chaleur". 
Ces sept dernières années (2015 - 2021) ont été les plus chaudes jamais enregistrées, selon l'Organisation météorologique mondiale.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-france-investit-pour-surveiller-l-impact-du-rechauffement-climatique-sur-les-oceans_160805>
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8- En Pologne, un canon tire contre le smog, AFP, 20/01/22, 18:00

Pour chasser le smog, les scientifiques polonais testent dans une ville du sud du pays un canon qui, grâce à des ondes sonores, rejette les particules nocives plus haut dans l'atmosphère permettant aux habitants de mieux respirer.
Installé en verticale sur un conteneur, un long tube tire à grand bruit toutes les six secondes. Il doit chasser le smog au-dessus de Kalwaria Zebrzydowska qui comme tout le pays se bat contre ce problème, présent particulièrement en hiver lorsque les habitants mettent en marche leurs fours à charbon.
Quand le soleil se couche, un lourd plafond de smog s'abat sur cette petite ville, les cheminées crachant de la fumée épaisse.
La Pologne est un des pays les plus pollués d'Europe, avec des pics dépassant les normes de quelques centaines de pour-cent.
Le canon, dont le nom scientifique est le générateur d'ondes sonores contribue à réduire les concentrations de particules PM2,5 et PM10.
"On utilise ici une onde de choc verticale qui est créée grâce à la combustion d'un mélange d'acétylène et d'air. Cette onde projette l'air pollué vers le haut", explique Dominik Grybos de l'Académie des mines et de la métallurgie de Cracovie (AGH), un des co-auteurs de cette invention brevetée.
Les particules nocives sont envoyées à plusieurs centaines de mètres vers le haut ce qui les rend inoffensives pour les habitants.
"On a noté que si on a utilisé le canon entre une demie-heure et une heure, la pollution est réduite de 15-30% dans un périmètre de 2-3 kilomètres autour du canon, et cela pour une période allant d'une heure à 3 heures".
L'étude en cours doit déterminer la fréquence des tirs et la durée de l'intervention. Les coûts s'élèvent de 1.000 à 1.500 zlotys (221-332 euros) pour une heure de fonctionnement.
M. Grybos espère la future commercialisation de l'invention, le marché en Pologne étant très important.
Les habitants de Kalwaria Zebrzydowska sont plutôt acquis à l'idée, malgré le bruit que provoque le canon.
"Le smog est très lourd ici, on ne peut même pas aérer les appartements, cela pue tellement. Donc si cela peut aider, qu'ils mènent ces tests, qu'ils le fassent", commentait auprès de l'AFP Jolanta Walkowicz, une comptable de 43 ans, "on n'entend presque pas le bruit, c'est comparable à des feux d'artifice".
<https://www.goodplanet.info/2022/01/21/en-pologne-un-canon-tire-contre-le-smog/>
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9- Les pérégrinations d'un iceberg géant détaché de l'Antarctique, AFP, 20/01/22, 23:00

Un iceberg géant détaché de l'Antarctique en 2017 a relâché plus de 150 milliards de tonnes d'eau douce mêlée à des nutriments lors de sa fonte à 4.000 km de son point de départ, un volume "énorme" risquant de modifier sensiblement un écosystème fragile, selon une étude publiée jeudi.
La formation des icebergs est un processus naturel, mais le réchauffement de l'air et des océans contribue à l'accélérer, selon les scientifiques.
En juin 2017, cet iceberg baptisé A68 s'était séparé d'une gigantesque plateforme de glace, nommée Larsen C, à la pointe de la péninsule antarctique. 
Ce géant de mille milliards de tonnes, deux fois plus grand que le Luxembourg, était le plus grand à s'être jamais détaché, mais il a été depuis rétrogradé à la 6e place, note l'étude publiée dans la revue Remote Sensing of Environment.
Il était resté ensuite pendant deux ans dans les eaux froides de la mer de Weddell près du lieu de son vêlage (séparation) avant de voyager vers le nord, vers des mers plus chaudes, entamant alors sa fonte jusqu'à sa disparition au printemps 2021 dans l'Atlantique Sud, près de l'île britannique de Géorgie du Sud, à 4.000 km de son point de départ.
A l'automne 2020, l'iceberg s'était dangereusement rapproché de cette île, faisant craindre que le bloc de glace dont la partie immergée mesurait encore quelque 140 mètres ne se retrouve coincé sur le fond marin, bloquant le passage de milliers de manchots et de phoques habitant les lieux.
Le désastre avait été évité, mais les chercheurs qui ont suivi toutes les étapes de la vie de l'iceberg via satellites, s'interrogent sur l'impact de la fonte de cette glace d'eau douce.
Lors des trois mois de 2020-2021 qui l'ont vu fondre complètement près de l'île de Géorgie du Sud, l'iceberg a libéré au total 152 milliards de tonnes d'eau douce mêlée à des nutriments dans cet écosystème fragile. Soit l'équivalent de 61 millions de piscines olympiques ou 20 fois le Loch Ness, note dans un communiqué le centre de recherche British Antarctic Survey, qui a participé à l'étude.
"C'est un volume d'eau énorme, et nous voulons désormais déterminer si cela a eu un impact positif ou négatif sur l'écosystème autour de la Géorgie du Sud", indique l'auteure principale de l'étude, Anne Braakmann-Folgmann, du Centre d'observation et de modélisation polaires.
L'étude souligne notamment que ce volume d'eau, libéré dans une mer où s'alimentent phoques, oiseaux et baleines, pourrait avoir affecté "les propriétés de l'eau et le plancton".
Il est d'autant plus important d'étudier cet impact que A68 "a pris un chemin classique", note Anne Braakmann-Folgmann. "Nous espérons en apprendre plus sur les icebergs qui prennent la même trajectoire, et sur la façon dont ils influencent les océans polaires".
<https://www.20min.ch/fr/story/un-iceberg-relache-plus-de-150-milliards-de-tonnes-deau-douce-999862294681>
Sur le même sujet :
> Mega iceberg released 152 billion tonnes of freshwater <https://www.esa.int/Applications/Observing_the_Earth/Mega_iceberg_released_152_billion_tonnes_of_freshwater>, The European Space Agency, 20/01/22
> L'iceberg géant au large de la Géorgie du Sud a relâché 152 milliards de tonnes d'eau douce ! <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/antarctique-iceberg-geant-large-georgie-sud-relache-152-milliards-tonnes-eau-douce-96272/>, Futura-sciences, 21/01/22
En savoir plus :
> Observing the disintegration of the A68A iceberg from space <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0034425721005757?via=ihub>, Remote Sensing of Environment, 10 January 2022
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10- "Criminels climatiques" : une enquête édifiante sur les trois entreprises les plus climaticides au monde, Novethic, 23/01/22
Concepcion Alvarez

Vous pensez à Amazon, Total ou BP ? Mais aucune de ces entreprises ne se situent dans le trio de tête. Les trois entreprises les plus climaticides au monde sont beaucoup moins connues du grand public. Il s'agit du pétrolier Saudi Aramco, du géant chinois du charbon China Energy, et de la compagnie gazière russe Gazprom. Le journaliste Mickaël Correia dévoile dans son nouvel ouvrage leurs stratégies bien huilées pour produire toujours plus d'énergies fossiles, mettant l'humanité toute entière en danger.
À elles trois, si elles étaient un pays, elles incarneraient la troisième nation la plus émettrice de gaz à effet de serre au monde, derrière la Chine et les États-Unis. Ces trois entreprises, ce sont Saudi Aramco, China Energy et Gazprom. Pétrole, charbon et gaz. "La sinistre trinité des énergies fossiles", résume le journaliste de Mediapart, Mickaël Correia, dans son tout nouveau livre "Criminels climatiques", publié en ce début d’année (1). Il a mené une enquête sur les stratégies – corruption, néocolonialisme, lobbying, greenwashing, mensonges, soft power – de ces trois entreprises pour perpétuer notre addiction au carbone, à rebours de l’urgence climatique, des rapports du Giec et de l’Accord de Paris. 
Rien qu’en 2019, le pétrolier saoudien Aramco a rejeté 1,9 milliard de tonnes équivalent CO2 dans l’atmosphère. C’est quatre fois et demi plus que les émissions de la France cette même année. Derrière, au coude à coude, China Energy, géant chinois du charbon, et Gazprom, organe du Kremlin pour déployer le gaz, ont émis 1,5 milliard de tonnes de CO2 équivalent en une seule année. "En continuant coûte que coûte à extraire les ressources des entrailles de la Terre, ils attisent sciemment les flammes qui brûlent notre planète et agissent en criminels climatiques", note le journaliste spécialiste des questions climatiques.
Ces trois entreprises les plus climaticides au monde sont pourtant peu ou pas connues du grand public. Saudi Aramco est ainsi l’entreprise la plus rentable au monde, loin devant Apple ou Microsoft. Il faut dire qu’elle détient 10 % des réserves mondiales de brut, soit 268 milliards de barils, contre… 20 milliards pour le n°2, l’Américain ExxonMobil. L’entreprise a donc tout intérêt à maintenir le règne de la voiture, quitte à travailler sur des moteurs thermiques plus économes en carburant. Le Saoudien assure aussi son avenir en faisant du plastique son nouvel eldorado. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/criminels-climatiques-une-enquete-sur-les-trois-entreprises-les-plus-climaticides-au-monde-150511.html>
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11- Tempête de neige en Grèce : des centaines d'automobilistes bloqués sur le périphérique d'Athènes, AFP, 24/01/22, 19:00

Des centaines d'automobilistes restaient bloqués dans leurs véhicules depuis plusieurs heures lundi après-midi sur le périphérique d'Athènes, à la suite d'une forte tempête de neige, selon des images diffusées par les médias.
"La situation est très difficile en Attique (région d'Athènes), le plus grand problème se situe sur le périphérique Attiki Odos" qui relie l'est à l'ouest de la capitale, a indiqué Christos Stylianides, ministre de la Protection civile et du Changement climatique.
Lors d'une allocution télévisée aux côtés du préfet d'Attique Giorgos Patoulis et des responsables de la police et des météorologues, le ministre "s'est excusé" pour les énormes embouteillages, soulignant que la situation météorologique était du "jamais-vu". 
Il a imputé "la responsabilité" de cet embouteillage à la société de gestion du périphérique qui "n'a pas réussi à laisser ouvert cet axe très fréquenté".
"Si la société avait agi d'une façon correcte, on n'aurait pas eu ce problème", a souligné le ministre.
Alors que le mercure a atteint 0°, de nombreux automobilistes furieux appelaient les stations de radios pour protester, tandis que d'autres abandonnaient leurs voitures. 
"En entrant sur Attiki Odos, j'ai demandé aux employés des péages s'il fallait utiliser des chaînes, ils m'ont répondu qu'il n'y avait pas de problème", s'est indigné un chauffeur, bloqué depuis plus de quatre heures, auprès de la radio Skaï.
La chaussée était recouverte de neige et les automobilistes se plaignaient "du chaos" et de l'absence de déneigeuses.
De gros embouteillages se sont également produits sur d'autres avenues du centre d'Athènes.
La vague de froid avec de fortes chutes de neige a recouvert lundi Athènes et une grande partie de la Grèce, jusqu'à l'île méridionale de Crète et des îles des Cyclades.
Les températures sont descendues jusqu'à -14° dans certaines régions du pays, provoquant coupures de courant et de routes.
Le Parlement et les écoles sont restés fermés lundi et le gouvernement a incité les citoyens à réduire leurs déplacements et à télétravailler.
Le transport maritime et aérien n'a pas été pour l'instant trop affecté mais la circulation du métro jusqu'à l'aéroport de la capitale a été perturbée.
"C'est une situation extrême pour notre pays", a commenté Christos Zerefos, un professeur de physique atmosphérique, sur la chaîne de télévision publique ERT. 
Costas Lagouvardos, directeur de recherche à l'Observatoire national d'Athènes, a lui affirmé à la chaîne de télévision ANT1 que la capitale n'avait pas connu de telles conditions météorologiques depuis 1968.
Des villages sur les hauteurs des îles cycladiques d'Andros, de Naxos et de Tinos ont été isolés tandis que les plages de Myconos étaient recouvertes de neige.
De fortes chutes de neige ont aussi touché l'île d'Eubée, au nord d'Athènes, déjà ravagée par des incendies cet été. 
Les municipalités y ont redoublé d'efforts pour maintenir les principales routes ouvertes, tandis que de nombreux villages ont été victimes de coupures d'électricité.
Les chutes de neige devraient se poursuivre mardi, avec des températures inférieures à 0°, selon la météo.
<https://information.tv5monde.com/info/tempete-de-neige-en-grece-des-centaines-d-automobilistes-bloques-sur-le-peripherique-d-athenes>
Sur le même sujet :
> Chutes de neige : le trafic aérien suspendu à Istanbul, des automobilistes bloqués à Athènes <https://information.tv5monde.com/info/chutes-de-neige-le-trafic-aerien-suspendu-istanbul-des-automobilistes-bloques-athenes-441815>, AFP, 24/01/22, 22:00
> Chutes de neige : situation chaotique à l'aéroport d'Istanbul et sur les routes d'Athènes <https://information.tv5monde.com/info/chutes-de-neige-situation-chaotique-l-aeroport-d-istanbul-et-sur-les-routes-d-athenes-441914>, AFP, 25/01/22, 19:00
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12- Climat : la France investit dans le réseau Argo d'observation des océans, Actu-environnement, 24/01/22
Rachida Boughriet 

« Pour éclairer plus encore la compréhension de l'océan et sa réponse au changement climatique », la France va investir 21 millions d'euros dans le programme international Argo, a annoncé l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) dans un communiqué.
Le programme Argo entre dans une nouvelle phase, appelée OneArgo, qui vise « une extension aux plus grandes profondeurs (Deep Argo) et le développement du réseau de flotteurs équipés de capteurs biogéochimiques (BGC Argo) », souligne l'Ifremer.
Dans le cadre de OneArgo, la France prévoit l'achat de nouveaux flotteurs « classiques, BGC et profonds ». Ainsi, l'Hexagone va déployer 80 nouveaux équipements par an durant la prochaine décennie. « Soit 10 % des efforts internationaux et de l'ordre de 30 % des efforts visés par l'Europe via le programme Euro-Argo », précise l'Institut.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/climat-france-investissement-reseau-argo-observation-oceans-38972.php4>
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13- Le climat, prochain pari de Biden au Congrès ?, AFP, 25/01/22, 14:00
Camille Camdessus

Après avoir enchaîné les déconvenues au Congrès, Joe Biden pourrait parier sur un projet climatique pour tenter de faire d'une pierre deux coups : sauver la planète... et sa présidence.
La semaine dernière, le dirigeant américain a annoncé que des efforts étaient en cours pour ressusciter le volet climatique de son gigantesque projet de dépenses sociales, enterré par le Sénat.
Ce plan prévoyait 555 milliards de dollars pour honorer les objectifs très ambitieux de Joe Biden sur les émissions de gaz à effet de serre, le plus grand investissement dans le climat jamais vu aux Etats-Unis.
"J'ai parlé à un certain nombre de mes collègues du Congrès", déclarait le président lors d'une conférence de presse. "Je pense que nous pourrions avoir du soutien" sur ce projet.
Aussitôt, les élus démocrates de son camp ont commencé à s'activer en coulisses. 
- Voitures électriques -
Car le pari de Joe Biden est audacieux.
Les Etats-Unis ont beau être touchés chaque année par des inondations meurtrières et des incendies ravageurs, le climat est bien bas dans la liste des préoccupations des ménages américains, loin derrière l'inflation ou la pandémie.
Pour engranger du soutien autour de son programme climatique, la Maison Blanche assure que le texte vise à remplir le portefeuille des Américains.
Plutôt que des sanctions contre les pollueurs, les 555 milliards de dollars sont destinés à faire évoluer l'économie américaine vers des sources d'énergie propres, à commencer par des crédits d'impôt considérables pour les producteurs et les consommateurs d'énergie éolienne, solaire et nucléaire.
Pour l'achat d'une voiture électrique fabriquée aux Etats-Unis, un Américain recevrait jusqu'à 12.500 dollars en crédits d'impôts. L'installation d'un panneau solaire sur son toit serait prise en charge à 30%.
Sans ce projet climatique, "il n'y a aucun doute qu'il serait bien plus difficile pour les Etats-Unis d'atteindre leurs objectifs" de la COP, soutient Debbie Weyl, vice-présidente aux Etats-Unis du World Resources Institute.
Les démocrates ne peuvent toutefois pour l'instant compter que sur les voix de leur camp, les républicains ayant fait part de leur opposition à ce projet.
Une porte-parole de la sénatrice Lisa Murkowski, une des voix modérées du camp conservateur, a indiqué à l'AFP qu'elle ne pourrait soutenir le texte en l'état, regrettant un processus "ultra partisan" qui "nuit délibérément" à son Etat, l'Alaska, très dépendant des énergies fossiles.
- L'équation Manchin -
La majorité du camp Biden au Sénat est si mince que l'avenir de cette législation repose donc entre les mains d'un seul sénateur démocrate : Joe Manchin, élu de Virginie-Occidentale, un des Etats connu pour ses mines à charbon.
Certains collectifs de mineurs de son Etat se sont prononcés en faveur du volet climatique du président, qui prévoit notamment une aide pour les personnes souffrant d'une grave maladie des poumons provoquée par l'inhalation de poussières de charbon.
Mais le sénateur, déjà fossoyeur des derniers chantiers législatifs de Joe Biden, s'est maintes fois opposé à ce qu'il juge être de trop gros projets de dépenses, qui risquent selon lui d'alimenter l'inflation dont se plaignent ses électeurs.
Un compromis pourrait être trouvé auprès des démocrates autour d'une addition un peu moins coûteuse. 
"Je suis convaincu que les démocrates adopteront cette année un projet de loi sur le climat revu à la baisse, mais malgré tout conséquent", juge auprès de l'AFP Paul Bledsoe, conseiller climatique de l'ancien président Bill Clinton. "S'ils ne le font pas, les électeurs les puniront."
Les démocrates n'ont plus que quelques mois pour agir avant les élections de mi-mandat, lors desquelles ils pourraient perdre leurs très minces majorités au Congrès, ce qui rendrait toute avancée législative encore plus périlleuse.
Joe Biden, qui se débat contre une cote de popularité en chute libre, n'a pas le droit à l'échec.
<https://information.tv5monde.com/info/le-climat-prochain-pari-de-biden-au-congres-441851>
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14- Fresque du climat : le jeu qui plaît au CAC 40, Reporterre, 25/01/22, 14h23
Laure Noualhat

Faire comprendre facilement les enjeux climatiques, voilà l’ambition de l’association la Fresque du climat. Mais parmi les multinationales polluantes qu’elle a pour clients, l’initiative se démarque plus par sa rentabilité que son efficacité dans la lutte contre le changement climatique.
C’est un « jeu » de 44 cartes qui parvient à vous mettre le moral à zéro en deux heures. Et pour cause, les cartes permettent de comprendre facilement les liens entre gaz à effet de serre, activités humaines, et changements climatiques, ainsi que leurs conséquences sociétales, humanitaires, environnementales et géopolitiques. Elle offre une vision « inédite » même aux plus chevronnés, informe vite et bien des personnes sans grandes connaissances scientifiques. En deux heures, les participants découvrent les cartes (agriculture, acidification des océans, hausse de la température de l’eau, vecteurs de maladie, fonte des calottes glaciaires…) et doivent les remettre dans l’ordre logique. Sans aide apparente. Ils découvrent ensemble, tâtonnent, essaient, réfléchissent…
Un de ses adeptes dit de ce jeu qu’il fait « sauter le verrou entre le nombre de connaissances à absorber et le fait d’oser les absorber ». En trois ans, la Fresque du climat est ainsi devenue l’outil pédagogique que les vieux briscards de l’écologie attendaient car elle réussit là où documentaires, livres, milliers d’articles et de reportages échouent en grande partie : faire en sorte que les gens s’approprient les enjeux et l’ampleur du bousin climatique. « Même s’il y a eu un rattrapage médiatique ces deux dernières années, le déficit de compréhension du sujet reste énorme », dit Vincent Rabaron, « fresqueur »professionnel et fondateur du cabinet 21-22.
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Fresque-du-climat-le-jeu-qui-plait-au-Cac40>
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15- La tempête tropicale Ana fait 46 morts à Madagascar et au Mozambique, AFP, 25/01/22, 19:00

La tempête tropicale Ana a fait 46 morts à Madagascar, au Mozambique et au Malawi où la majeure partie du pays a été privé d’électricité ces derniers jours, selon des bilans publiés mardi par les autorités des trois pays. 
La tempête, qui s'est formée à l'est de la grande île de Madagascar, a déclenché de fortes pluies provoquant inondations et glissements de terrain dans la capitale Antananarivo.
Selon un bilan établi mardi par l'agence de gestion des catastrophes naturelles, 39 personnes ont trouvé la mort et près de 65.000 autres sont sans-abri depuis la fin de la semaine passée. 
Après avoir traversé l'Océan Indien, les fortes pluies d'Ana se sont abattues sur le nord et le centre du Mozambique.
Trois personnes ont été tuées et 49 blessées dans la province de Zambezia, selon l'Institut national de gestion des risques mozambicain. 
La tempête peut potentiellement affecter "des populations hautement vulnérables qui ont déjà récemment souffert de catastrophes naturelles et de conflits dans le nord du Mozambique", a alerté le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU.
Le gouvernement mozambicain et les agences des Nations unies estiment à 500.000 le nombre de personnes affectées par Ana dans les provinces de Nampula, Zambezia et Sofala.
Au Malawi voisin, quatre personnes sont décédées. La tempête a plongé la majeure partie du pays dans le noir lundi. Des inondations soudaines ont forcé les compagnies d'électricité à cesser le fonctionnement de leurs générateurs. 
"Le niveau des eaux est trop élevé pour continuer à fonctionner, c'est trop risqué", a expliqué à l'AFP Moses Gwaza, le porte-parole de l'Electricity Generation Company.
Mardi, l'entreprise a indiqué qu'elle avait commencé à reprendre le service de ses générateurs au Malawi.
L'Institut météorologique mozambicain prévoit quatre à six cyclones dans la région pendant la saison des pluies qui se termine fin mars.
<https://information.tv5monde.com/info/la-tempete-tropicale-ana-fait-46-morts-madagascar-et-au-mozambique-441895>
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16- La géo-ingénierie, cet océan d’incertitudes, Usbek & Rica, 25/01/22
Angela Bolis

Du filtrage de l’air au renvoi d’une partie du rayonnement solaire en passant par la fertilisation des océans, la géo-ingénierie peut-elle apporter des solutions de dernier recours fiables face à un changement climatique devenu incontrôlable ? Ces techniques sont-elles vraiment matures et sûres ? Dans son numéro paru à l’été 2021, Usbek & Rica faisait le point sur les projets les plus avancés à ce jour. À l’occasion du nouvel épisode de l’opération #SauverLePrésent, en partenariat avec France Culture, Le Parisien et Sciences & Vie Junior – dont le thème, ce mois-ci, est « Ici, on répare la nature » -, nous publions cet article sur notre plateforme.
« Il n’y a pas de planète B ! » clame le slogan des luttes climatiques. Mais à défaut de planète B, la géo-ingénierie peut-elle être un plan B pour préserver la Terre du réchauffement climatique ? Malgré les incertitudes et les inquiétudes qu’elle suscite, la recherche avance sur le sujet. Dernier exemple en date, l’Académie des sciences américaine préconise, dans un rapport prépublié fin mars 2021, d’explorer la voie de la géo-ingénierie solaire – même si la priorité demeure la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le stockage du carbone et l’adaptation au changement climatique. L’institution américaine recommande de financer un programme de recherche de 100 à 200 millions de dollars pour étudier la faisabilité et les risques de ces techniques.
>> Suite à lire à :
<https://usbeketrica.com/fr/article/la-geo-ingenierie-un-ocean-d-incertitudes>
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17- Des scientifiques appellent à "une action immédiate des gouvernements" contre la géoingénierie "en tant qu’option de politique climatique", Futura-sciences, 25/01/22
Nathalie Mayer, journaliste

Notre Terre se réchauffe. Face à l'urgence qu'il y a aujourd'hui à agir, certains envisagent de recourir à la géoingénierie. Une solution envisagée comme presque miracle. Cependant, des experts s'élèvent contre cette idée. Ils appellent à une interdiction de la géoingénierie, notamment de la géoingénierie solaire.
La géoingénierie climatique : plus notre Planète se réchauffe, plus on en parle. Comme ce que « nous pourrions faire... si nous continuons à ne rien faire ». C'est ainsi que David Keith, physicien à l'université de Havard présentait le sujet. C'était en 2007 déjà. Peu de choses semblent avoir changé depuis, si ce n'est que les scientifiques, eux, ont de plus en plus tendance à alerter contre les risques de ce type de projets. En ce début de semaine encore, plus de 60 experts se sont exprimés à ce sujet.
Dans une lettre ouverte, ils appellent à « une action immédiate des gouvernements, des Nations unies et de tout autre acteur pour empêcher la normalisation de la géoingénierie [solaire notamment, ndlr] en tant qu'option de politique climatique ». Selon eux, même si l'injection de particules de soufre dans notre atmosphère pourrait effectivement renvoyer une bonne partie du rayonnement solaire vers l'espace, les conséquences pourraient l'emporter sur les avantages. Ils demandent donc un « accord international de non-utilisation ».
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-scientifiques-appellent-une-action-immediate-gouvernements-geoingenierie-tant-quoption-politique-climatique-96216/>
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18- Regardez la Terre respirer au fil des saisons, Futura-sciences, 25/01/22
Karine Durand, spécialiste météo extrême et environnement

Une nouvelle animation du globe montre les végétaux du monde entier en train d'absorber et de relâcher le carbone au fil des saisons, faisant apparaître les continents comme de véritables poumons.
Le dioxyde de carbone (CO2) est l’un des principaux gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique. Il se trouve naturellement sur Terre et aide à contrôler la température de la Planète en retenant les rayons du Soleildans l'atmosphère. Sans lui, la Terre serait plongée en permanence dans un froid glacial. Cependant, les activités humaines ont généré un dérèglement de cet équilibre naturel en faisant exploser la quantité de dioxyde de carbone relâchée dans l'atmosphère, contribuant largement à la hausse de la température globale terrestre. 70 % des émissions de gaz à effet de serresont actuellement du dioxyde de carbone.
Le dioxyde de carbone, ou gaz carbonique, est un gaz que les plantes « inspirent » : elles absorbent le carbone dans l'atmosphère et s'en servent comme carburant pour grandir, 40 % de ce carbone est envoyé dans les racines et sert à nourrir les micro-organismes du sol. Ces micro-organismes transforment ensuite le carbone en ce qu'on appelle une « colle de carbone » et cela joue un rôle sur la circulation de l'air et de l'eau dans le sol. Le sol piège donc le dioxyde de carbone, il s'agit de « la séquestration du carbone ».
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-regardez-terre-respirer-fil-saisons-96327/>
En savoir plus 
> Animation. Earth inhales and exhales carbon in mesmerizing animation <https://www.space.com/carbon-sinks-globe-animation>, Space, 23/01/22
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19- Synthèse. Le captage et stockage du CO2, solution d’avenir pour le climat ou mirage ?, Le Monde, 26/01/22, 02h58 
Audrey Garric et Perrine Mouterde

Les techniques qui consistent à capter le CO2 lors de sa production ou dans l’atmosphère bénéficient d’une attention renouvelée dans la lutte contre le réchauffement. Mais leur intérêt et leur efficacité restent débattus. 
Elles sont de plus en plus souvent présentées comme l’une des solutions à mettre en œuvre pour faire face au changement climatique. Les technologies de captage et de stockage du CO2 – qui consistent à récupérer ce gaz à effet de serre lors de sa production ou dans l’atmosphère, avant de le stocker dans le sous-sol –, développées depuis des décennies mais sans avoir jusqu’ici réussi à percer, se voient offrir une nouvelle chance à la faveur de l’accélération du réchauffement.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) ou la Commission européenne les considèrent comme « incontournables » pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Les milliardaires de la tech, comme Bill Gates ou Elon Musk, investissent massivement dedans, tandis que de plus en plus de gouvernements les soutiennent.
Ces technologies font toutefois toujours débat : pour leurs défenseurs, si elles ne sont pas la solution face au dérèglement climatique, elles sont incontestablement l’une des solutions – aux côtés des naturelles, comme la plantation d’arbres, la préservation des sols ou des océans, qui captent le carbone. Pour leurs contempteurs, elles dédouanent les industries polluantes en les exonérant de modifier leurs activités et repoussent donc la véritable action : réduire les émissions de gaz à effet de serre en décarbonant l’économie.
Dans tous les cas, captage et stockage doivent encore relever beaucoup de défis : un coût élevé, une mise en œuvre complexe, une importante consommation d’énergie ou d’eau et surtout l’acceptation de la société, encore loin d’être acquise.
• Qu’est-ce que le captage et le stockage de CO2 ?
Sur le papier, la technologie du captage et stockage du CO2 (Carbon Capture and Storage, CCS en anglais) est simple : il s’agit de piéger ce gaz à effet de serre produit par la combustion de ressources fossiles avant qu’il ne soit émis dans l’atmosphère, puis de le stocker dans le sous-sol sur des temps très longs. Le CCS peut être utilisé tant pour réduire les émissions des centrales à charbon qu’à gaz, des raffineries, de la sidérurgie et de la cimenterie, de la chimie et de la pétrochimie. Mais dans le détail, ses différentes étapes – le captage, le transport et le stockage – sont complexes.
Différents procédés permettent de récupérer le CO2. Le captage « postcombustion » – le plus mâture et le plus utilisé – consiste à « laver » les fumées émises par la combustion des ressources fossiles grâce à un solvant (généralement des amines, des composés azotés qui dérivent de l’ammoniac) qui capte le CO2. En moyenne, 90 % du CO2 des fumées est récupéré. Alors que ces installations sont très coûteuses et consomment des quantités importantes d’énergie, d’autres procédés ont été développés ou sont à l’étude (oxycombustion, combustion en boucle chimique, etc.) pour réduire le surcoût énergétique ou développer de nouveaux solvants.
> Lire aussi Les fausses promesses des technologies de captage du carbone pour réduire les émissions de CO2
Une fois le CO2 récupéré et comprimé, il est acheminé par canalisation, bateau, train ou camion, parfois sur plusieurs centaines de kilomètres, vers un lieu de stockage. Le CO2 est alors injecté dans le sous-sol, généralement entre 1 000 mètres et 2 000 mètres de profondeur, dans des zones géologiques adaptées à un stockage de long terme : d’anciens réservoirs d’hydrocarbures, des aquifères salins ou des veines de charbon, onshore ou offshore. Le CO2 doit être stocké au moins plusieurs centaines d’années et le site doit être fiable et hermétique, de manière à se prémunir de toute remontée de gaz.
En Islande, l’entreprise Carbfix a démontré la faisabilité, à petite échelle, d’une autre méthode de stockage : dissoudre le CO2 dans l’eau, puis l’injecter dans du basalte à 800 mètres de profondeur. « 95 % du CO2 est transformé en roches carbonatées solides en moins de deux ans, un processus qui prend des milliers d’années à se produire dans la nature. Elle est stable aux échelles de temps géologiques », assure Thomas Ratouis, ingénieur réservoirs à Carbfix.
A noter que le CO2 capté, au lieu d’être stocké, peut aussi être réutilisé. Il est majoritairement injecté dans des gisements d’hydrocarbures afin de récupérer davantage de pétrole et de gaz. Il peut aussi servir à la production de biocarburants ou de matériaux (conglomérats, briques, etc.). Cette chaîne, appelée CCU (Carbon Capture and Utilization, en anglais), ou valorisation du CO2, présente un faible potentiel de réduction d’émissions comparé à la filière CCS, selon l’Ademe.
> Lire aussi En Islande, plongée dans la plus grande usine au monde de captage de CO2 dans l’air
Aux côtés du CCS, d’autres technologies permettent non plus d’éviter les émissions mais de retirer de l’atmosphère le CO2 qui y est déjà présent. C’est pourquoi les scientifiques les appellent « émissions négatives ». C’est notamment le cas de la bioénergie avec captage et stockage du carbone (BECCS). L’idée est de faire pousser des arbres ou des plantes à croissance rapide – comme l’eucalyptus, le peuplier ou le miscanthus – afin qu’ils captent du CO2. On brûle ensuite cette biomasse pour produire de l’énergie, et on récupère le dioxyde de carbone issu de la combustion, avant de le stocker dans des formations géologiques profondes, selon le principe du CCS.
Une autre voie réside dans la capture directe dans l’air (DAC) par des procédés physico-chimiques. Plusieurs entreprises développent cette technologie, comme le groupe canadien Carbon Engineering ou l’entreprise suisse Climeworks, qui a inauguré en 2021 le plus grand site de captage de CO2 dans l’air, en Islande. Au milieu des fumées de l’usine de géothermie attenante, des grands ventilateurs aspirent l’air ambiant et captent le CO2 grâce à un matériau filtrant – chauffé à 100 °C une fois saturé de gaz –, avant de le stocker dans le basalte grâce à leur partenaire Carbfix. La difficulté réside dans le fait de capter le gaz dans l’air, où il est 200 à 300 fois moins concentré que dans les fumées d’installations industrielles. Capturer une tonne de CO2 exige alors de filtrer l’équivalent de 800 piscines olympiques.
• Où en sont ces technologies ?
Les premières installations datent des années 1970-1980. En 1972, du CO2 issu de plusieurs usines de gaz naturel de la région de Val Verde, au Texas, commence à être capturé puis transporté jusqu’aux réservoirs d’un champ pétrolier. En 1996, la Norvège devient le premier pays au monde à mettre en place un projet de stockage de carbone à grande échelle dans une formation géologique, dans le champ gazier de Sleipner.
Mais depuis ces débuts, la filière ne s’est développée que très lentement, bien en deçà des attentes du secteur. Manque de débouchés commerciaux, coûts prohibitifs, absence d’incitations financières ou réglementaires et de soutien politique, secteur associé aux énergies fossiles…
En octobre 2021, à l’occasion du premier forum sur le captage, l’utilisation et le stockage de CO2, la commissaire européenne à l’énergie a dressé un bilan sévère de la décennie écoulée. « Nous avions l’ambition de développer douze projets à grande échelle dans toute l’Europe d’ici à 2015, a rappelé Kadri Simson. Nous avons adopté une législation et même réservé des ressources importantes pour sept de ces installations dans le plan de relance de 2009. En outre, un programme spécial a été créé (…). Combien de ces projets ont été construits ? Pas un seul. »
Au niveau mondial, même constat : alors que l’AIE prévoyait la création d’une centaine d’installations entre 2010 et 2020, seules vingt-sept sont actuellement en activité, qui peuvent capter jusqu’à 40 millions de tonnes de CO2 par an. La moitié d’entre elles sont situées aux Etats-Unis, les trois quarts sont adossées à des centrales au gaz et la majorité vend ou utilise le CO2 pour optimiser le potentiel de réservoirs pétroliers.
Après ce mauvais départ, l’heure est-elle toutefois à un nouvel élan, comme le pensent un certain nombre d’experts ? Le nombre d’installations en développement a atteint un record en 2021, avec 71 nouveaux projets enregistrés au cours des neuf premiers mois de l’année, selon le Global CCS Institute, un centre de réflexion qui promeut ces technologies.
Ils portent sur des secteurs diversifiés, autres que le gaz naturel (ciment ou acier, mais aussi hydrogène ou biocarburants), sont moins liés aux hydrocarbures et reposent davantage sur des sites de stockage réservés à cet effet. De plus en plus, la stratégie est aussi de mettre en place des « hubs », qui doivent permettre à différents acteurs et pays de mutualiser les étapes du transport ou du stockage du CO2, et donc contribuer à faire baisser les coûts. Avec le projet Northern Lights en mer du Nord par exemple, la Norvège se positionne comme un possible « stockeur de carbone » européen.
Les technologies de captage direct de l’air, de leur côté, ont généré des investissements publics et privés conséquents depuis 2019. Selon l’AIE, dix-neuf installations de petite taille sont aujourd’hui opérationnelles et le premier projet d’envergure, en cours de développement aux Etats-Unis, pourrait voir le jour en 2024 et capturer jusqu’à un million de tonnes de CO2 par an.
« La combinaison d’objectifs climatiques renforcés, d’un environnement d’investissement amélioré et de nouveaux modèles commerciaux a préparé le terrain pour un plus grand succès dans les années à venir », espérait, fin novembre 2021, Samantha McCulloch, responsable de l’unité utilisation et stockage du captage du carbone de l’AIE.
• Ces technologies sont-elles indispensables pour le climat ?
Aujourd’hui, les scénarios de neutralité carbone de toutes les grandes institutions, dont le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), intègrent les technologies de captage et de stockage du carbone. « On a besoin de retirer du CO2 de l’atmosphère pour atteindre la neutralité carbone car nous avons déjà trop émis de carbone et nous devons compenser des émissions inévitables, comme celles de l’industrie lourde », explique Heleen de Coninck, professeure à l’université d’Eindhoven (Pays-Bas) et autrice principale pour le troisième volet du sixième rapport du GIEC – qui abordera ces questions, en avril. En 2018, ce groupe d’experts jugeait que les « émissions négatives » étaient indispensables pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C et la majorité de ses scénarios incluaient des technologies de captage et de stockage du CO2 (essentiellement avec bioénergie) – aux côtés de solutions naturelles, comme l’afforestation.
Dans son scénario visant à l’atteinte de la neutralité carbone, publié en mai 2021, l’AIE prévoit que 1,6 milliard de tonnes (Gt) de CO2 soit capté chaque année d’ici à 2030 grâce aux solutions technologiques, pour atteindre 7,6 Gt en 2050. Sur ce volume, 2,4 Gt (soit 30 %) sont récupérées dans l’atmosphère grâce à la bioénergie avec captage du CO2 et au captage direct de l’air. La Commission européenne, dans une communication du 15 décembre 2021, note aussi que le développement de ces technologies à grande échelle est « indispensable à la neutralité climatique et nécessite un soutien ciblé important dans les prochaines décennies ». Elle espère que 5 millions de tonnes de CO2 pourront être éliminées chaque année de l’atmosphère grâce à des solutions technologiques, et stockées grâce à des projets pilotes d’ici à 2030. A l’horizon 2050, jusqu’à 600 millions de tonnes pourraient être capturées.
> Lire aussi « Le coût économique du grand basculement vers un monde décarboné est l’angle mort du discours des politiques »
L’idée d’un recours nécessaire au captage et au stockage de carbone pour lutter contre le réchauffement est pourtant contestée, notamment par des associations environnementales. « Le CCS n’est pas une solution au problème climatique,écrivaient ainsi les représentants de 500 organisations (dont 350.org ou Les Amis de la Terre Etats-Unis) dans une lettre adressée en juillet 2020 aux plus hauts dirigeants américains et canadiens. Le CCS n’arrête pas les principaux moteurs de la crise climatique – production et consommation de combustibles fossiles – ni ne réduit considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Au contraire, il prolonge la dépendance aux combustibles fossiles et, de manière perverse, augmente la production de pétrole. » Selon leurs détracteurs, ces technologies risquent donc de détourner les industriels de la décarbonation de leurs processus de production (grâce aux énergies renouvelables ou à l’efficacité énergétique) et de retarder la transition.
« Il y a un risque moral lié à ces technologies, celui de diminuer la motivation à réduire les émissions. Elles ne sont pas une solution miracle et c’est dangereux de le penser », reconnaît Heleen de Coninck. « Aujourd’hui, on ne sait pas retirer tout le carbone de l’atmosphère nécessaire pour rester sous 2 °C, et rien n’assure que ces technologies seront prêtes à temps à l’échelle désirée », ajoute Philippe Ciais, directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, et spécialiste du cycle du carbone.
Les opposants aux technologies de captage et de stockage s’inquiètent aussi de leurs possibles effets adverses pour l’environnement. Les BECCS par exemple, en nécessitant de très larges ressources en biomasse, entrent en concurrence pour l’usage des sols avec d’autres productions, notamment alimentaires, et demandent d’importantes ressources en eau, en azote et en phosphore, sans compter les impacts pour la biodiversité. Leur potentiel est au final limité. Le DAC entraîne également une consommation énergétique importante, et son coût élevé (entre 750 dollars et 1 000 dollars la tonne de CO2) peut freiner son usage. Enfin, les opposants craignent des problèmes de sécurité liés à des fuites du lieu de stockage ou des canalisations.
> Lire aussi Jean Pisani-Ferry : « Ce serait faire prendre un grand risque à la lutte pour le climat que de vouloir mettre la croissance à l’arrêt »
Des arguments rejetés par les partisans de ces technologies, qui soulignent qu’elles ne sont qu’une des multiples solutions à mettre en œuvre. « Eviter les émissions de gaz à effet de serre devrait être la priorité politique, et les objectifs de neutralité carbone devraient être explicitement divisés en objectifs de réduction et en objectifs d’élimination, estime Felix Schenuit, spécialiste des questions énergétiques et climatiques à l’Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité. Mais aujourd’hui, la science nous dit que les puits naturels ne suffiront pas à atteindre les objectifs climatiques. »
Quels sont les défis qui persistent ?
Pour espérer atteindre les objectifs fixés par l’AIE, le secteur devra connaître un changement d’échelle gigantesque : la capacité totale des installations devra être multipliée par 100 en quinze ans ! Un pari encore loin d’être gagné, qui nécessitera des investissements considérables mais aussi des efforts de recherche et développement.
Si certaines technologies sont matures, une bonne partie d’entre elles n’en sont encore qu’au stade de la démonstration ou du prototype. Les procédés de captage direct de l’air n’ont, par exemple, pas encore prouvé leur faisabilité à grande échelle. Le site de Climeworks en Islande a ainsi une capacité de 4 000 tonnes de CO2 par an. Une goutte d’eau par rapport aux 43 milliards de tonnes émises annuellement dans le monde. Mais la start-up prévoit une progression rapide, avec une usine dix fois plus grande dans deux ou trois ans, avant de pouvoir capter plus d’un million de tonnes en 2030. « On est comme le solaire et l’éolien il y a vingt ans. Notre technologie modulable permet une croissance rapide, et les économies d’échelle permettront de faire chuter le coût », espère Julie Gosalvez, de Climeworks.
Il faudra aussi que soient mises en place des politiques volontaristes et coordonnées, pour que l’ensemble de la chaîne puisse voir le jour. « Des émetteurs sont prêts à investir dans le captage de CO2 sur leurs installations mais ils veulent être sûrs qu’une fois que ce sera en place quelqu’un va être capable de transporter et de stocker ce gaz, explique Florence Delprat-Jannaud, coordinatrice CO2 à IFP Energies nouvelles et présidente du Club CO2, qui rassemble les acteurs industriels français de la filière. L’enjeu est d’aligner toutes les planètes que sont le captage, le transport et le stockage. » « Chaque brique est relativement mâture mais la combinaison des trois ne l’est pas et chaque brique coûte très cher », ajoute Alix Bouxin, ingénieure à l’Agence de la transition écologique et spécialiste du CCS.
> Lire aussi Les entreprises déplorent le cercle vicieux de l’envolée du prix du CO2
La question des infrastructures de transport du CO2 vers les futurs « hubs », par exemple, est cruciale. Si elle ne pose pas de difficulté technique fondamentale, elle nécessite de véritables efforts de planification. En Amérique du Nord, le réseau de pipelines de CO2 devrait passer de 8 000 kilomètres aujourd’hui à 43 000 kilomètres en 2050. Même chose pour le stockage : si, selon les estimations, les ressources en formation géologiques sont suffisantes, identifier un site nécessite des années de travaux et des dizaines de millions de dollars d’investissement.
L’une des inconnues porte aussi sur l’évolution du prix du carbone. Aujourd’hui, le coût de la tonne de CO2 évitée dans l’industrie est estimé entre 50 euros et 150 euros pour l’ensemble de la chaîne – l’essentiel du coût étant lié aux investissements initiaux et aux besoins en énergie. Par comparaison, le prix de la tonne de CO2 sur le marché européen des « droits à polluer » – que certains industriels doivent payer pour compenser leurs émissions – oscille depuis début décembre 2021 autour des 80 euros, mais il n’était encore que d’une trentaine d’euros il y a un an.
Craintes de fuites de CO2 au moment de son transport ou de son stockage – ce qui n’est jamais arrivé –, tensions autour du recours à la biomasse et de l’usage des terres… L’acceptabilité sociale de ce type de projet est également un enjeu majeur pour la filière. L’opposition du public, particulièrement en Europe, explique en partie pourquoi un grand nombre de projets de stockage ont été abandonnés au cours de la dernière décennie, à l’instar du projet pilote de stockage souterrain à Barendrecht, aux Pays-Bas.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/26/le-captage-et-stockage-du-co2-solution-d-avenir-pour-le-climat-ou-mirage_6110976_3244.html>
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En audio
20- La géo-ingénierie solaire est-elle une solution pour le climat ?, France Inter, Camille passe au vert, 24/01/22, 14h33
Camille Crosnier

C'est une technologie dont on parle de plus en plus : la géo-ingénierie solaire, sur laquelle des chercheurs d'Harvard travaillent pour tenter de dévier le rayonnement solaire dans l'espace et ainsi limiter le réchauffement de la planète. Mais des scientifiques alertent sur ses risques et dangers.
> Emission (5 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-lundi-24-janvier-2022>
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Une publication
21- Criminels climatiques : Enquête sur les multinationales qui brûlent notre planète, de Mickaël Correia, Éditions La Découverte, 13/01/22

Cent entreprises sont responsables de 70 % des émissions globales de gaz à effet de serre. Et parmi elles, Aramco, Gazprom et China Energy sont les trois premières multinationales qui régurgitent le plus de CO2 au monde. Inconnues du grand public, elles sont les championnes internationales du pétrole, du gaz et du charbon. Si ce trio était un pays, il incarnerait la troisième nation la plus émettrice, juste derrière la Chine et les États-Unis. Cette enquête inédite révèle comment ces trois géants industriels déploient tout un arsenal de stratégies redoutables - corruption, néocolonialisme, lobbying, greenwashing, soft power, etc. pour perpétuer notre addiction au carbone. En continuant coûte que coûte à extraire les ressources des entrailles de la Terre, ils attisent sciemment les flammes qui brûlent notre planète et agissent en criminels climatiques. Des clubs privés de New York aux couloirs de l'Élysée, des banques de Pékin aux palaces de Riyad, l'auteur dévoile les cercles de pouvoir au cœur de ce capitalisme fossile et la manière dont ces firmes élaborent dans l'ombre une véritable bombe climatique, mettant en péril toute l'humanité. Alors que la nécessité d'adopter des comportements individuels écoresponsables est sans cesse martelée, ce livre désigne les réels responsables du chaos climatique et montre qu'il est urgent de les mettre définitivement hors d'état de nuire.
A propos de l’auteur
Mickaël Correia est journaliste à Mediapart, spécialiste des questions climatiques. Il est aussi l’auteur d’Une histoire populaire du football (La Découverte 2018, poche 2020).
Criminels climatiques : Enquête sur les multinationales qui brûlent notre planète, de Mickaël Correia, Éditions La Découverte, Collection Cahiers libres, 13/01/22, ISBN : 978-2-348-07328-1, EAN : 9782348073281, 192 pages, 19 € ou 12,99 € en e-book
<https://www.editionsladecouverte.fr/criminels_climatiques-9782348046773>
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